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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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27 CADRAN SOLAIRE — CADUM1M 28<br />

le nom d'ombre descendante. II est beaucoup plus probable<br />

que le pluriel ma'aldf, « degres, » designe un instrument<br />

portant des degres, autrement dit gradue, comme<br />

un cadran. Gesenius, Thesaurus linguae, hebrssas, p. 1031.<br />

Achaz etait en relations d'amitie avec le roi assyrien Theglathphalasar,<br />

et il se montra fort curieux des choses<br />

babyloniennes, au point d'emprunter aux Assyriens la<br />

forme meme de leurs autels. IV Reg., xvi, 7, 10. II est<br />

done naturel de penser qu'il put recevoir aussi de son<br />

puissant allie un de ces cadrans solaires spheriques ou<br />

coniques, depuis longtemps en usage chez <strong>les</strong> Chaldeens.<br />

C'est en ce sens que le mot ma'alot est traduit par Symmaque:<br />

wpoXoyiov; saint Jerome: horologium, et le Targum<br />

: 'ebe'n sd'ayyd'', « pierre des heures. » Dans <strong>les</strong><br />

deux textes rcproduits plus haut d'apres 1'hebreu, le mot<br />

ma'alot a done tantot le sens ordinaire de ((degres », et<br />

tantot le sens de « cadran )>, <strong>les</strong> Hebreux manquant de<br />

terme special pour designer cet instrument tout nouveau.<br />

III. LE MIRACLE DU CADRAN D'EZECHIAS. — Le texte<br />

sacre parle d'un « signe », Is., xxxviu, 7; IV Reg., xx, 9;<br />

II Par., xxxn, 2't, c'est-a-dire d'un fait surnaturel. Isaie<br />

promet deux choses a Ezechias malade mortellement et<br />

menace par <strong>les</strong> Assyriens : le roi vivra encore quinze ans,<br />

et il sera delivre de ses ennemis. Mais comme 1'echeance<br />

de ces deux evenements est assez eloignee, le prophete<br />

va operer un signe immediat, c'est-a-dire un miracle<br />

prouvant qu'il parle au nom de Dieu. L'ombre du style<br />

doit-elle avancer de dix degres sur le cadran, ou reculer<br />

de dix degres? Nous ignorons a quelle division du temps<br />

correspondaient ces degres. Chaque jour 1'ombre avancait<br />

d'un degre par chaque unite de temps, soit de dix degres<br />

par dix unites de temps. Elle se mouvait toujours d'occident<br />

en orient sur le cadran, c'cst-a-dire qu'elle avancait<br />

<strong>dans</strong> le sens contraire a la rnarche du soleil; jamais elle<br />

ne reculait, c'est-a-dire n'allait de 1'orient a 1'occident,<br />

ce qui eut suppose une marche retrograde du soleil. Evidemment,<br />

quand Isaie propose de faire avancer 1'ombre<br />

de dix degres, il parle d'un avancement instantane ou du<br />

moins beaucoup plus rapide que celui qui se produit en<br />

dix unites de temps. Ezechias, se figurant peut-etre que<br />

1'avancement en question doit se produire <strong>dans</strong> le temps<br />

normal ou a peu pres, trouve que la chose ne serait pas<br />

merveilleuse. En tout cas, pour plus de surete, il reclame<br />

la production d'un phenomene absolument en dehors des<br />

lois de la nature, le recul de 1'ombre. L'effet a produire<br />

depasse la puissance des causes naturel<strong>les</strong>. Aussi le texte<br />

sacre marque-t-il expressement que « le prophete Isa'ie<br />

invoqua Jehovah et il fit retrograder 1'ombre sur <strong>les</strong><br />

degres ».<br />

Comment la retrogradation de 1'ombre s'opera-t-elle?<br />

A en croire certains rationalistes, la chose serait des plus<br />

simp<strong>les</strong>. Comme nous 1'avons marque en comrnencant,<br />

<strong>dans</strong> un cadran solaire bien constant, le style doit faire<br />

avec Fhorizon un angle egal a la latitude du lieu. Cette<br />

latitude est a Jerusalem de 31° 46'. En diminuant cet angle<br />

de maniere que la declinaison du style se rapproche de<br />

celle du soleil, soit de 13° 21' a Jerusalem, on obtient<br />

ce resultat, qui ne se produit normalement que sous <strong>les</strong><br />

tropiques : des que le soleil apparait au-dessus du plan<br />

du cadran, on voit 1'ombre s'ecarter d'abord du meridien,<br />

puis s'en rapprocher jusqu'a midi et progresser <strong>dans</strong> le<br />

meme sens, pour reprendre ensuite une marche contraire<br />

jusqu'au coucher du soleil. II y a done une veritable retrogradation<br />

de 1'ombre. Le phenomene est surtout sensible<br />

au solstice d'ete. Quand Isaie « fit retrograder 1'ombre<br />

sur <strong>les</strong> degres », il se contenta done d'incliner le cadran<br />

de 13° 21'. Spinoza, Tractatus theologico-politicus, n, 28,<br />

t. in, p. 39, trad. Saisset, t. n, p. 43; E. Guillemin, De<br />

la retrogradation de I'ombre sur le cadran solaire, Lausanne,<br />

1878 (extrait des Actes de la 60 e session de la Societe<br />

helvetique des sciences naturel<strong>les</strong>, aoiit 1877); Littre, De<br />

rjuelques phenomenes naturels donne's ou pris <strong>dans</strong> la<br />

Bible comme miraculeux} <strong>dans</strong> la Philosophic positive,<br />

1879, t. xxn, p. 147-149. Voir F. Vigouroux, Les Livres<br />

Saints et la critique rationaliste, 4 e edit., t. I, p. 518;<br />

t. v, p. 126-133. — II est incontestable qu'on pent, par<br />

un deplacement convenable d'un cadran solaire, produire<br />

naturellement le phenomene de la retrogradation de<br />

1'ombre. Mais le texte biblique ne permet pas d'admettre<br />

qu'Isaie ait employe ce moyen. 1° Le prophete promet a<br />

Ezechias un signe, c'est-a-dire une preuve surnaturelle<br />

de ce qu'il avance. D'apres 1'explication proposee, il aurait<br />

employe un moyen purement naturel, qu'il faut supposer<br />

connu de lui seul et ignore du roi et des assistants. Or<br />

1'emploi de ce moyen, <strong>dans</strong> une circonstance aussi grave,<br />

aurait constitue une pure supercherie, incompatible avec<br />

tout ce que nous savons du caractere et de la vie d'Isaie.<br />

La priere qu'il adresse au Seigneur, pour obtenir la production<br />

de 1'effet demande, ne serait elle-meme qu'une<br />

indigne hypocrisie. — 2° On cherche une explication naturelle<br />

pour se debarrasser du miracle. Mais cette explij<br />

cation fut-elle aussi plausible qu'elle 1'est peu, le surnaturel<br />

subsisterait encore <strong>dans</strong> <strong>les</strong> propheties qu'Isa'ie fait<br />

a Ezechias et <strong>dans</strong> leur parfait accomplissernent. II faut<br />

done ou bien accepter le recit tout entier tel qu'il est<br />

ecrit, ou le rejeter tout entier, sans autre motif que le<br />

caractere surnaturel des faits. — 3° Les mots du texte des<br />

Rois : « II fit retrograder 1'ombre sur le cadran, » ne signifient<br />

nullement qu'Isa'ie derangea lui-meme 1'instrument.<br />

II etait malaise qu'a 1'insu de tous Isaie en modifiat la<br />

position, ou meme en deplacat le style. D'ailleurs nous ne<br />

pouvons savoir quelle etait la nature du cadran d'Achaz,<br />

et il n'est point assure qu'on put y obtenir, par simple<br />

deplacement, le meme effet de retrogradation qu'avec<br />

nos cadrans actuels. — Le signe opere par Isaie, agissant a<br />

Faide de la puissance divine, est done incontestablement<br />

miraculeux. Toutefois rien n'oblige a donner au miracle<br />

toute Fetendue qu'il pourrait comporter a la rigueur, par<br />

exemple, de supposer que la retrogradation de 1'ombre a<br />

ete produite par un mouvement apparent du soleil de 1'occident<br />

a 1'orient, et en realite par une revolution du globe<br />

terrestre d'orient en Occident. Le phenomene ainsi explique<br />

n'affecterait que la terre seule, mais obligerait a admettre<br />

une prolongation du jour, que rien, <strong>dans</strong> le texte<br />

sacre, n'autorise a supposer. La retrogradation de 1'ombre<br />

fut done produite par une simple deviation, locale et<br />

momentanee, des rayons lumineux qui frappaientle style,<br />

deviation entrainant un deplacement correspondant de<br />

1'ombre portee. H. LESETRE.<br />

CADUMIM (hebreu : Qedumim; Septante : ap/oct'iov;<br />

<strong>dans</strong> certains manuscrits : KaSvjtuV, KaSr|[/.£iV-)) torrent<br />

mentionne seulement par la Vulgate, <strong>dans</strong> le cantique de<br />

Debora. Jud., v, 21. L'hebreu porte :<br />

Nahal Qison gerafdm,<br />

Nahal qedumim, nahal Qison;<br />

ce que la Vulgate traduit ainsi:<br />

Le torrent de Cison a entraine leurs [ cadavres ],<br />

Le torrent de Gadumim, le torrent de Cison.<br />

La question est de savoir si le mot qedimiim indique un<br />

nom propre, ou s'il n'est qu'une epithete poetique appliquee<br />

au Cison, aujourd'hui le Nafir el-Mouqatta, qui<br />

traverse la plaine d'Esdrelon et longe la chaine du Carmel,<br />

pour se Jeter <strong>dans</strong> la mer aupres de Caifa.« Quelquesuns,<br />

dit Calmet. croient qu'il y avait deux torrents, qui<br />

prenaient leurs sources aux environs du mont Thabor,<br />

dont I'un coulait du couchant a 1'orient, et allait tomber<br />

<strong>dans</strong> la mer de Tiberiade ou <strong>dans</strong> le Jourdain; et c'est,<br />

dit-on, celui-la qui etait appele Cadumim. L'autre torrent<br />

venait se decharger <strong>dans</strong> la Mediterranee, vers le<br />

mont Carmel; et c'est celui-ci qui s'appelait torrent de<br />

Cison. Mais on attend des preuves de cette hypothese.<br />

Nous ne voyons rien, ni <strong>dans</strong> Josephe, ni <strong>dans</strong> 1'Ecriture,<br />

qui nous persuade de 1'existence de ce pretendu

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