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<strong>DOSSIER</strong> <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong>
Sommaire<br />
L’exposition en bref 3<br />
Renseignements pratiques 3<br />
Photographier la nature 4<br />
Une prise de conscience 4<br />
La chasse photographique 4<br />
Des regards différents 5<br />
Repères biographiques 6<br />
René-Pierre Bille 6<br />
Georges Laurent 6<br />
Michel Strobino 6<br />
Un livre : Comme aux premiers matins du monde 8<br />
2
L’exposition en bref<br />
Le patrimoine naturel des Alpes est fragile et menacé. A l’heure du développement<br />
durable, la prise de conscience est générale et la volonté de le protéger largement<br />
répandue. Cela n’a pas toujours été le cas et les pionniers de la protection de la nature en<br />
Valais ont souvent eu le sentiment de prêcher dans le désert. A une époque où l'on ne<br />
jurait que par la modernisation à tout-va, il fallait du courage pour défendre l'idée que la<br />
nature constituait l'un des atouts majeurs du Valais et, qu'à ce titre, il fallait la préserver.<br />
René-Pierre Bille, Georges Laurent et Michel Strobino ont participé à cette prise de<br />
conscience. Plus que de grands discours, leurs photographies et leurs films disent la<br />
beauté de la vie sauvage et invitent à la respecter.<br />
Pour rendre hommage à ces pionniers, la Médiathèque Valais – Martigny présente une<br />
exposition multimédia qui joue sur les projections, les photographies et les ambiances<br />
sonores… Un parcours dans les sous-bois et en montagne à la découverte du « Monde<br />
sauvage de l'Alpe » avec des guides aussi prestigieux que discrets.<br />
A cette occasion, les éditions Monographic et la Médiathèque Valais - Martigny publient<br />
Comme aux premiers matins du monde, un album de photographies de Georges Laurent,<br />
avec des légendes de Maurice Chappaz.<br />
Renseignements pratiques<br />
L’exposition est ouverte du 3 juillet 2009 au 17 janvier 2010, tous les jours, 10h – 18h.<br />
Un programme de médiation accompagne l’exposition : visites guidées le premier lundi de<br />
chaque mois à 18h., soirées-rencontres, carnet de visite pour les familles, … Plus<br />
d’informations à partir du 15 juillet sur www.mediatheque.ch<br />
La Médiathèque Valais – Martigny accueille volontiers les classes, à partir de la rentrée<br />
scolaire. L’entrée à l’exposition et les visites commentées ou pédagogiques sont gratuites<br />
à leur intention.<br />
Renseignements et réservation au 027 / 722.91.92.<br />
Contact : M. Jean-Henry Papilloud (jhenry.papilloud@mediatheque.ch, 027/722.91.92.)<br />
Des photographies pour illustrer les articles sont téléchargeables sur le site du service de<br />
la culture :<br />
www.vs.ch/culture, cliquez sur la rubrique « infos médias »<br />
3
Photographier la nature<br />
Une prise de conscience<br />
Au milieu des années 1960, alors que le Valais mise sur le développement touristique et<br />
donne le feu vert à toute une série d’aménagements de grande envergure, quelques<br />
amoureux de la nature prennent la parole. Là où les promoteurs imaginent des remontées<br />
mécaniques et des lieux de loisirs, ils voient diminuer les espaces naturels propices à la<br />
faune sauvage. En octobre 1967, René-Pierre Bille et Georges Laurent se rencontrent, à<br />
la combe de l’A, au moment du rut des cerfs. Le site est menacé. Quelques mois plus<br />
tard, ils publient un manifeste dans Treize Etoiles, la revue des milieux touristiques :<br />
« Non, certaines régions ont leur vocation. Respectons la pleine et entière entité de ces<br />
régions très particulières… Ne confondons pas exprès et sans cesse avenir et profit.<br />
Nous aurons besoin de bien plus de nature que les épiciers consentent à nous laisser. Il<br />
s’agit de sauvegarder certaines merveilles naturelles sans qu’il ne nous reste que des<br />
rongeons [trognons] de Valais. »<br />
L’appel est signé par trois personnes : Maurice Chappaz, René-Pierre Bille et Georges<br />
Laurent. Un trio qui, dès lors, sera de tous les combats pour défendre, vallée après vallée,<br />
montagne après montagne, combe après combe, ce qui reste de coins préservés en<br />
Valais. Et tant pis si leur intervention risque d’induire, par la publicité indirecte qu’elle fait,<br />
un afflux intempestif de curieux dans les endroits à protéger! Michel Strobino, est<br />
également un fervent défenseur de la nature. Après avoir vu « Le monde sauvage de<br />
l’Alpe », il prend contact avec René-Pierre Bille qui l’encourage à suivre sa passion.<br />
Discret et patient, Michel Strobino constitue une des plus belles filmographies sur la faune<br />
des Alpes, entre 1970 et 1988.<br />
Depuis lors, la prise de conscience s’est généralisée. Des associations de protection et de<br />
défense de la nature se sont imposées comme interlocuteurs des politiciens comme des<br />
entrepreneurs. Dans la mesure du possible, on cherche à protéger les espaces naturels<br />
et la biodiversité. Le développement est devenu « durable ».<br />
L’exposition de la Médiathèque Valais – Martigny a pour vocation de souligner la valeur<br />
esthétique du travail de René-Pierre Bille, Georges Laurent et Michel Strobino. Leur<br />
passion inépuisable, leur patience et leur connaissance des mœurs des animaux<br />
sauvages, de la grande faune comme des insectes, ont permis la réalisation de clichés<br />
exceptionnels qui invitent le visiteur à un face-à-face intimiste avec les habitants de l’Alpe,<br />
simple et direct, sans discours scientifique.<br />
La chasse photographique<br />
La photographie animalière est une activité bien particulière : au regard propre du<br />
photographe s’ajoute la discrétion et le talent de pisteur des chasseurs et des<br />
braconniers. Le choix du matériel et la connaissance de la faune sont importants, mais<br />
passent en deuxième position, derrière la passion ! Pour Georges Laurent, il s’agit avant<br />
tout de faire les choses avec amour :<br />
« Chasser l’image en montagne, c’est conjuguer à tous les temps – et par tous les<br />
temps ! le verbe aimer. Aimer la nature. Aimer l’effort hors des routes, au-dessus des<br />
sentiers, là où cesse le monde de l’homme et commence celui des arolles, du roc, des<br />
névés. Aimer d’abord, photographier ensuite. Sans aucun calcul. Dans le but d’accéder à<br />
des joies pures ne s’offrant pleinement qu’à ceux capables de vivre d’amour de la nature<br />
et d’eau fraîche du torrent…<br />
Aimer signifie respecter et pour s’insérer discrètement dans un monde où choses et bêtes<br />
l’accueillent en intrus, l’homme doit apprendre et répéter sans cesse les gestes qui lui<br />
4
permettent de voir sans être vu. En montagne, le chasseur d’images doit en quelque sorte<br />
« s’animaliser », acquérir ce sens du camouflage, cette perception de l’invisible et de<br />
l’inaudible qui sont les dons naturels de tout être vivant dans ce monde constamment<br />
affronté à des problèmes de survie » (Postface de Comme aux premiers matins du<br />
monde).<br />
Pour René-Pierre Bille, la chasse photographique est une sorte de rituel solitaire qui fait<br />
du bien au corps comme à l’âme : « La chasse photographique en montagne vous revivifie<br />
en quelques heures ; elle fait de vous un autre homme, dégage vos poumons de toutes<br />
les scories de la plaine, et, ce qui est plus important encore, vous décante de tous soucis<br />
et de toutes peines […] Le vrai photographe de nature doit travailler seul chaque fois qu’il<br />
le peut… Seul, vous êtes infiniment mieux centré sur vous-même, vos pensées, vos<br />
décisions jouissent d’une totale liberté ; très souvent une intuition secrète, une sorte<br />
d’instinct nullement négligeable finit par vous guider dans le bon coin ». (R.-P. Bille, Les<br />
animaux de montagne)<br />
Des regards différents<br />
Chaque photographe exposé a développé une approche de la faune qui lui est propre,<br />
intimement liée à sa personnalité.<br />
Ainsi, comme l’écrit Jean-Claude Praz, « René-Pierre Bille a marqué le monde des<br />
naturalistes valaisans : personnage très affable, au langage cultivé, l’œil bleu incisif, le<br />
visage haut en couleur marqué par le soleil et le froid, couronné d’une barbe fleurie. […]<br />
Dans son film, les animaux de l’Alpe maîtrisent les grands espaces, traversent les<br />
précipices, survolent les torrents fougueux du dégel, survivent aux hivers figés. René-<br />
Pierre Bille, braconnier d’images, comme il se définit lui-même, participe à leur intimité en<br />
fixant sur la pellicule ces instants de vie sauvage. D’autres images, celles des libellules,<br />
avec la transparence de leurs ailes fragiles, les couleurs irisées et les structures rigides<br />
de leur anatomie dévoilent une autre face de sa personnalité : la patience et la passion de<br />
l’observateur ». (J.-C. Praz, Regards sur la nature)<br />
A la différence de beaucoup de photographes animaliers qui pratiquent souvent une<br />
forme de chasse et collectionnent des portraits d’individus, Georges Laurent s’efforce de<br />
situer les animaux dans leur contexte. Il se préoccupe de leur mode de vie et les place<br />
dans leur environnement. Les légendes de Chappaz contribuent à renforcer ce point de<br />
vue.<br />
Pour Michel Strobino, la clef du succès réside dans la patience. Dans une interview<br />
donnée au Journal de Genève en 1983, il se prête au jeu des statistiques : « Tenez, je me<br />
suis amusé à faire une statistique concernant le grand coq. En quinze ans, j’ai passé cent<br />
quatre-vingt jours à l’affût pour observer et filmer cette espèce. Cela fait une moyenne de<br />
treize jours par année… En 1979, toujours pour le grand coq, j’ai été vingt-huit jours de<br />
suite à l’affût. J’ai remarqué que, tant pour le grand coq, pour le tétras-lyre (petit coq) que<br />
pour le cerf, il n’y a que deux ou trois jours fastes pour le cinéaste pendant la période des<br />
amours qui dure un mois. Quand on sait qu’il faut une multitude de plans différents pour<br />
montrer une séquence intéressante, vous voyez d’ici les joies et les peines de<br />
l’animalier ! »<br />
5
Repères biographiques<br />
René-Pierre Bille<br />
1915 9 août, naissance à Lausanne Passe son enfance à Sierre où il partage<br />
l’enseignement primaire, puis en partie à Chandolin.<br />
1931-1933 Gymnase à Neuchâtel, fait des séjours chez son oncle René BILLE au<br />
Landeron, pour participer aux travaux de la campagne.<br />
1934-1935 Ecole d’agriculture de Châteauneuf.<br />
1936-1940 Ecole de recrue et séjours dans les fermes en tant qu’ouvrier ; il se retire<br />
durant des mois à la grotte de Finges (excavation dans le rocher de Varone).<br />
1940-1942 Parution des poèmes Terres sauvages (1940) et Dégel (1942)<br />
1943 Parution du Journal d’un bohème. S’installe à Chandolin où il écrit des<br />
articles et commence la photographie animalière tout en partageant les<br />
travaux avec les Chandolinards (voir L’Aventure de Chandolin).<br />
1953 Mariage avec Thérèse LEPERS. La famille vit à Chandolin jusqu’en 1958.<br />
1954 Commence à filmer pour réaliser et monter Le monde sauvage de l’Alpe qui<br />
sera primé au Festival de Trento (I) et présenté par l’auteur en France et<br />
dans les pays francophones sous l’égide de « Connaissance du Monde ».<br />
1986 Trésors naturels de Finges.<br />
1993 Des animaux pleins les yeux<br />
1998 Mes plus belles rencontres<br />
2006 Décès au Paradou<br />
Georges Laurent<br />
1934 Naissance à Martigny-Bourg. Compositeur typographe, il consacre ses<br />
loisirs aux randonnées en montagne.<br />
1964 Achat d’un appareil de photo 24x36 mm avec objectifs interchangeables qui<br />
lui permet de photographier des paysages, la flore et surtout la faune<br />
alpestre<br />
1968 Obtient le « Dia d’argent » décerné par la Süddeutsche Zeitung de Munich<br />
Chasse de France aux éditions Payot.<br />
1969 publie, avec René-Pierre Bille, une plaquette Chasse et Pêche<br />
Dès 1970 Expositions en Suisse et à l’étranger<br />
Dès 1990 Début de la collaboration avec Maurice Chappaz qui se propose de légender<br />
les images<br />
2002 Les Derniers Vivants avec une préface de Maurice Chappaz et une postpréface<br />
de Jean-Claude Praz.<br />
2006 Maurice Chappaz, le marcheur au fil des mots avec Jacques Darbellay et<br />
Des coteaux du Soleil à Derborence avec Roger Fellay.<br />
2009 Comme aux premiers matins du monde, une centaine de photographies<br />
légendées par Maurice Chappaz, édité par la Médiathèque Valais – Martigny<br />
et Monographic.<br />
Michel Strobino<br />
1931 Naissance à Genève. Ecole des Arts & Métiers.<br />
Formation autodidacte en photographie et cinéma.<br />
1959-1961 Séjour d’études en Angleterre.<br />
6
1970 L’Alpe secrète, film documentaire. Reçoit le 1 er Prix du Festival de Trento (I)<br />
et le Prix du Club Alpin au Festival des Diablerets<br />
1973 Tétras et Cie, film documentaire<br />
1980 La loge, film documentaire sur la chouette chevêchette. Premier Prix au<br />
Festival des Diablerets.<br />
Dès 1982 S’installe à Hérémence. Travaille comme cinéaste indépendant spécialisé<br />
dans la faune alpine. Collabore avec les revues spécialisées et à l’illustration<br />
de livres sur la nature<br />
1983 Les noces de glace, primé aux Diablerets et à Trento.<br />
1984 Le temps des naissances<br />
1986 Le Rhône, film commandé par le WWF-Suisse<br />
1988 Au domaine du lynx, 1 er Prix du Festival de Trento.<br />
2008 Décès<br />
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Un livre : Comme aux premiers matins du monde<br />
A l’occasion de l’exposition La ronde des animaux, les éditions Monographic et la<br />
Médiathèque Valais – Martigny éditent un album de photographies de Georges Laurent,<br />
avec des légendes de Maurice Chappaz.<br />
Pendant plus de quarante ans, Georges Laurent et Maurice Chappaz se côtoient, animés<br />
du même amour de la nature et menant, avec passion, un même combat pour la<br />
préserver. De plus en plus proches, ils partagent randonnées, observations,<br />
émerveillements. Des images aussi.<br />
Dès 1990, un dialogue s’instaure autour des œuvres du photographe que l’écrivain,<br />
séduit, se propose de légender. Comme s’il voulait encourager le photographe timide et<br />
réservé à davantage montrer son travail et le faire apprécier à sa juste valeur. En effet, à<br />
la différence de beaucoup de photographes animaliers qui pratiquent souvent une forme<br />
de chasse et collectionnent des portraits d’individus, Georges Laurent s’efforce de situer<br />
les animaux dans leur contexte. Il se préoccupe de leur mode de vie et les place dans leur<br />
environnement.<br />
Comme aux premiers matins du monde est le fruit de leur complicité. Le double éclairage<br />
du regard et de la plume lui donne un sens particulier, une cohérence inédite, une force<br />
extraordinaire.<br />
L’introduction de Jean-Henry Papilloud inscrit leur relation dans la profondeur du temps,<br />
mais aussi dans le réseau des défenseurs de la nature, à une époque où l’on ne prônait<br />
que la modernisation à tout-va. Les photographies suivent le rythme des saisons et<br />
disent, mieux que de longs discours la beauté de la vie sauvage et invitent à la respecter.<br />
En fin de volume, Georges Laurent donne sa vision de la chasse photographique en<br />
montagne, qui allie passion et patience.<br />
Table des matières<br />
L’œil et la plume, introduction de Jean-Henry Papilloud, directeur de la MV-Martigny<br />
Printemps, Eté, automne, hiver : photographies de G. Laurent, légendes de M. Chappaz<br />
Chasse photographique en montagne, postface de G. Laurent<br />
Informations techniques.<br />
Livre de photographies, en quadrichromie, 240 pages, format 23x23cm.<br />
Tiré à 2'000 exemplaires<br />
Prix de vente : Fr. 48.-<br />
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