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dimanche 18 décembre

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JHIIIHI CINQUIÈME ANNÉE : N° 251 '""m IIIIIIIIIHIMIIIIIIIIIIIIIIIIIII iiiiiiimmiiiiii liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiii LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 "M««"<br />

fllllllllllltlllllllllllllllllllllllllll 11 : r 111 ■ il il ■ i mi 11 il ■ mil m iiiiiliiiiiiliiililiiilillliilimiiiinii il îiiiiiiiiiiiiini iiiiiiliiiiiiiiiiiiiiilllllllltilliiiiiiiiiiiiiliilllllllllllljlllllliiiiiiiiiiiiiiiilliillllliiliiiiiiillliiiiiiiilllllliiililliiiiniM'<br />

UN ATTELAGE DE CHIENS EN FLANDRE<br />

Les Flandres, la Belge et là Française, sont demeurées fidèles à<br />

l'emploi pittoresque des chiens comme bêtes de traits dont les<br />

attelages, tels que celui-ci, rendent d'appréciables services.<br />

UN ATHLÈTE QUI SOUTIENT QUATRE HOMMES<br />

Cet artiste anglais, à la suite d'un pari, qu'il a gagné d'ailleurs,<br />

a réussi à soutenir quatre hommes placés sur son corps, tandis<br />

que son dos portait sur une planche garnie de clous acérés.<br />

DEUX CURIEUX TYPES DE COIFFURES ESPAGNOLES<br />

La mode des cheveux courts ne règne pas partout. Témoin ces<br />

deux paysannes espagnoles, dont les épaisses tresses brunes,<br />

nattées avec art* présentent un édifice curieux de coquetterie.<br />

L'AVEUGLE INTERPRÈTE<br />

Cet aveugle, accidenté du travail, devenu<br />

camelot par nécessité, parle fort bien l'anglais<br />

et sert volontiers d'interprète aux touristes<br />

étrangers qui fréquentent le Palais-Royal.<br />

TROIS SŒURS, DEUX GÉANTES<br />

Voici trois sœurs assez disproportionnées : la<br />

plus grande mesure 2 m. 30 ; la deuxième,<br />

2 m. <strong>18</strong> ; la troisième, de taille normale, fait,<br />

avec les deux autres, un contraste piquant.<br />

CABINES POSTALES A LONDRES<br />

Londres va être bientôt dotée de cabines postales<br />

comme celle-ci, où l'on pourra, à toute<br />

heure de jour et de huit, acheter des timbrés,<br />

envoyer des pneumatiques, téléphoner, etc.<br />

.... .<br />

UN BEL EXPLOIT DE COW-BOY AMÉRICAIN<br />

Étant à cheval, au grand galop, quitter brusquement sa selle,<br />

comme ce cow-boy, pour arrêter par les cornes un taureau en<br />

pleine course, voilà un exploit qui n'est pas à la portée de tous.<br />

A SUMATRA : UNE FEUILLE MONUMENTALE<br />

A Sumatra, la nature est d'une luxuriance inouïe. Voyez cette<br />

feuille gigantesque de " ldaddi ", derrière laquelle ces deux jeunes<br />

femmes peuvent se dissimuler comme derrière un paravent.<br />

UNE CLOCHE INDIENNE DANS LE YOSÉMITE<br />

Placée en plein désert du Yosémite, sous une arche de pierres<br />

d'un"équilibré ahurissant,cettegrossecloche servait jadis, dit-on,<br />

de moyen de signal aux Indiens pou* correspondre entre eux.


iiiniiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ |iiiiniiiiijiii»i«iiiitiiiituniiiMii«"»ili aii.iiiiiiiiiuiijMiuiiin i mi 2 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniHiiiiiiiMmiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinn»'"'» """ LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 iniiiiiii<br />

VENTE AU NUMÉRO<br />

France, Colonies 0.50<br />

Belgiqu? ~ ~ - •• 0.60<br />

Étranger ........ .. .. 1 fr.<br />

DIMANCHE-ILLUSTRE<br />

Ta. : Provence 15-22,23 ou 24 - Administration, abonnements : 20, rue


Miiiiiiin LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiniiiimiiiiiiiniiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiuum 3 «««m ■mmi iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimnHtniiiiiminiiinina CINQUIÈME ANNÉE : N° 251 ■">»»•*-I<br />

ENTRE NOUS<br />

N député, M. Fribourg, propose que<br />

le Fisc frappe d'un impôt spécial les<br />

U enseignes libellées en une langue étrangère.<br />

C'est une idée que M. Mussolini a<br />

déjà réalisée : en Italie, toute réclame en<br />

plein vent qui n'est pas rédigée dans la<br />

langue du Dante, est l'occasion d'un versement<br />

au Trésor national.<br />

Si le projet fribourgeois est adopté et si<br />

les tailors, banks limiteds, hair dressers et<br />

autres peluqueros ne renoncent pas à leurs<br />

enseignes exotiques, le Fisc encaissera des<br />

sommes intéressantes... Car il s'agit d'un<br />

droit qui s'élèverait à 1 franc par an et par<br />

centimètre de hauteur pour chaque lettre<br />

taxée.<br />

Rien que dans le centre de Paris, il y en<br />

aurait pour des millions !<br />

Certaines rues — Daunou, Auber, Royale,<br />

Pigalle, pour ne citer que celles-là — sont<br />

autant de pages d'un dictionnaire anglais.<br />

On a envie, dans ces rues-là, de s adresser<br />

à l'agent-interprète pour lui demander :<br />

— Excuse me, sir policeman, do you speak<br />

french ?<br />

Il y a, d'ailleurs, non loin de l'Opéra, un<br />

restaurant à la porte duquel on lit cette pancarte<br />

: " Ici, on parle français. "<br />

D<br />

A A A<br />

ANS les quartiers excentriques, c'est tout<br />

comme... J'ai vu, dans le bon vieux faubourg<br />

Saint-Antoine, cette enseigne : Modem<br />

Blanchissent. Avenue du Maine, vous<br />

pouvez vous faire raser, ou onduler, chez un<br />

coiffeur qui a fait peindre sur sa vitrine ces<br />

mots : Anatol's select peluquero. Faubourg<br />

du Temple, vous trouverez Bellevill's tailor.<br />

Et il y a, à Vaugirard, le Cambronns bar, ce<br />

qui est vraiment vexant pour le héros du<br />

dernier carré de Waterloo.<br />

: A quoi rime cette anglomanie ridicule ?<br />

Passé encore d'afficher palace, suppers,<br />

five o'clock, ready made, etc. aux devantures<br />

d'établissements fréquentés — ou susceptibles<br />

de l'être — par la clientèle anglosaxonne...<br />

Mais la Modem cremery de la<br />

rue des Panoyaux ne répond vraiment à<br />

rien.<br />

Je me demande si les Anglo-Saxons<br />

tiennent tant que cela à ce que Paris les<br />

bombarde de textes libellés dans la langue de<br />

Shakespeare.<br />

Ils préfèrent, sans^oute, la couleur locale,<br />

d'autant plus qu'ils ont franchi la Manche,<br />

voire l'Atlantique, précisément pour la<br />

trouver.<br />

Qui sait même s'ils ne se méfient pas un<br />

tantinet des endroits où sévit le plus cette<br />

rage de fourrer partout des invites en anglais?<br />

Ce sont des gens pratiques et peut-être<br />

se disent-ils :<br />

— N'allons pas là... On nous y ferait<br />

des prix anglais ou américains I<br />

A A A<br />

EULEMENT, voilà, nombre de braves com-<br />

S merçants s'imaginent qu'une enseigne<br />

anglaise ennoblit leur maison 2 ça fait, en<br />

tout cas, plus riche 1<br />

Aussi, tout tailleur veut devenir tailor,<br />

tout restaurant se dit grill-room, tout " zinc "<br />

se transforme en american bar, tout barbier<br />

6e déclare hair dresser, et toute petite couturière<br />

se commande une belle plaque<br />

de cuivre, sur laquelle on lit : ladles<br />

jashion.<br />

Vous me direz que cela n a pas d importance...<br />

Pardon, il est important, pour une<br />

ville qui veut donner le ton au monde, de<br />

ne pas. prendre un accent par trop étranger.<br />

ANCHE-ILLUSTRÉ<br />

JEAN STYLO.<br />

REFLEXIONS DU DIMANCHE<br />

/<br />

L y a quelques années, au cours d'un Voyage, je<br />

me suis arrêté, pour y passer la nuit, dans la<br />

petite ville de Saint-Goar,sur le Rhin. Saint'<br />

Goar possède maintes particularités fort intéressantes,<br />

ainsi ses vieilles caves, où repose et se<br />

bonifie le vin du Rhin et qui sont de simples cavernes<br />

creusées à flanc de coteau. On m'en fit<br />

voir une qui était déjà en usat>e à l'époque où<br />

Christophe Colomb découvrit l Amérique.<br />

Et puis, il y a un remarquable écho. Après<br />

dîner, je m'assis sur un banc dans un petit parc au<br />

bord du fleuve et, bientôt, je vis arriver un vieux<br />

soldat portant un clairon. (Victor Hugo parle<br />

aussi du vieux soldat et de son claironi qu'il vit<br />

en ce même endroit. La tradition n'a pas changé.)<br />

L'homme égrena des notes stridentes et, au bout<br />

d'un temps assez long, cette sonnerie nous revint<br />

de l'autre côté du fleuve, en un très curieux écho.<br />

L'heure du soir et la solitude portent à la<br />

méditation. Je me pris à rêver aux échos, à tout<br />

ce qu'ils signifient et suggèrent.<br />

Et, bientôt, cette loi s'imposa à mon esprit :<br />

l'écho est le principe de la vie. Le monde vous<br />

retourne le message que vous lui avez envoyé.<br />

Cette vérité, pas plus qu'aucune autre, n'est<br />

applicable à tous les cas particuliers. Il arrive<br />

très souvent que l'on vous rende le mal pour<br />

le bien — et aussi le bien pour le mal ; des paroles<br />

dures, alors que vos intentions étaient toutes de<br />

bonté ; une injustice cruelle, en retour d'une<br />

action bienveillante.<br />

En fait, l'essence de toute vérité est une généralisation<br />

que la réflexion peut tirer d'une masse<br />

confuse et souvent contradictoire de faits particuliers.<br />

Et le résultat net de ce que ce vieux monde<br />

vous donne n'est rien d'autre que ce que vous lui<br />

avez offert et qu'il vous rend, parfois avec intérêts,<br />

tout comme il arrivait que l'écho du clairon me<br />

revint de l'autre rive plus fort que n'étaient les<br />

notes primitives.<br />

Le monde est-il envers vous insensible, dur et<br />

glacé ? J'ai bien peur alors que vous ne lui ayez<br />

donné qu'un cœur égoïste, étroit et mesquin.<br />

Est-il, au contraire, plutôt aimable, et trouvezvous,<br />

en général, hommes et femmes justes et bien<br />

disposés envers vous ? Il faut que Vous soyez<br />

Vous-même une nature honnête et généreuse.<br />

N'avez-vous pas connu des jours où tout allait<br />

mal ? Vous disiez que Vous deviez vous être levé<br />

du mauvais pied. Vous avez raté tout ce que vous<br />

avez entrepris, vous étiez maladroit dans vos<br />

mouvements comme si tous vos doigts étaient des<br />

pouces, et les gens vous semblaient désagréables<br />

et grognons.<br />

Vous vous voyiez comme dans un miroir.<br />

C'était votre mauvaise humeur qui assombrissait<br />

la journée et enlaidissait un monde assez plaisant.<br />

Rien n'est si juste au fond que l'ensemble de<br />

l'univers. Par instant, la Nature et le Temps<br />

semblent se tromper et faire d'incroyables erreurs.<br />

Mais celles-ci sont toujours compensées à la<br />

longue, et chaque âme reçoit son dû, à vingt sous<br />

par franc.<br />

Il est impossible qu'un être soit inlassablement,<br />

jour après jour, aimable et bon, juste et fidèle,<br />

sans que l'humanité finalement soit envers lui<br />

telle qu'il a été envers l'humanité.<br />

A A A<br />

A charité est un des sentiments les plus démo-<br />

L cratiques qui soient.<br />

L'intelligence est aristocratique, le cœur est<br />

essentiellement démocratique. L'esprit constate<br />

les faiblesses de l'homme, le cœur ne voit que ses<br />

besoins.<br />

L'esprit range les individus en catégories, en<br />

classes et en groupes. Il s'incline devant ceux dont<br />

il reconnaît la supériorité. Le cœur, répondant à<br />

l'appel du besoin, ne connaît ni caste, ni ligne de<br />

démarcation arbitraire. . .<br />

Les fêtes de Noël, cette saison où règne le cœur,<br />

cette occasion d'universelle charité, sont le suprême<br />

événement démocratique de l'année.<br />

La vraie démocratie voit les choses du point<br />

de vue du prochain. Elle est, essentiellement, le<br />

désir de voir les autres jouir des libertés et des<br />

avantages que l'on souhaite soi-même.<br />

Pour réaliser une véritable démocratie, il faut<br />

que les citoyens apprennent à sortir d'eux-mêmes.<br />

Le temps de Noël est une démonstration de l'idée<br />

démocratique, car c'est lé moment où les gens<br />

s'exercent à sortir d'eux-mêmes pour penser aux<br />

autres. La charité, comme la démocratie, unit le<br />

pratique à l'idéal : la démocratie en joignant les<br />

vieux problèmes de gouvernement à l'idée libératrice<br />

de la participation individuelle : la charité,<br />

en mettant la doctrine abstraite de la fraternité<br />

et de l'amour au service effectif des déshérités.<br />

Et la fête de. Noël, en célébrant le sentiment<br />

de la fraternité universelle de l'homme, essence<br />

de la véritable démocratie, en est la plus belle<br />

fête. FRANK CRÂNE.<br />

LA SEMAINE PROCHAINE<br />

LUNDI 19 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 42 - coucher : 15 h. 54.<br />

Lever de la lune : 2 h. 39 - coucher : 13 h. 32.<br />

Le jour décroît : 1 m. matin ; I m. soir.<br />

Saint TlMOLÉON : 353 e jour + 12.<br />

.MARDI 20 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 42 - coucher : 15 h. 54.<br />

Lever de la lune : 3 h. 45 - coucher : 13 h. 51.<br />

Le jour reste stationnaire.<br />

Sainte PHILOGONE I 354 e jour +11.<br />

MERCREDI 21 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil z 7 h. 43 - coucher i 15 h. 54.<br />

Lever de la lune : 4 h. 52 - coucher : 14 h. 13.<br />

Le jour décroît : 1 matin ; stationnaire soir.<br />

Saint THOMAS : 355 e jour + 10.<br />

JEUDI 22 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 44 - coucher : 15 h. 55.<br />

Le jour décroît : 1 m. matin ; / mrsoir.<br />

Saint FLAVIEN : 356 e jour + 9.<br />

f<br />

VENDREDI 23 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h« 44 - coucher : 15 h. 55.<br />

Lever de la lune : 7 h. 5 - coucher i 15 h. 8,<br />

Le jour reste stationnaire.<br />

Sainte VICTOIRE : 357 e jour + 8.<br />

SAMEDI 24 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil i 7 h. 45 - coucher ! 15 lu 56.<br />

Lune t (N.L., 4 h. 13), 8 h. 8 - coucher : 16 h. 4.<br />

Le jour décroît : l m. matin /1 m. soir,<br />

Ste EMILIENNE(V. Nat. N.S.J.C.): 358 e j. + 7.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

DIMANCHE 25 DÉCEMBRE<br />

Lever du soleil : 7 h. 45 - coucher i 15 h. 56.<br />

Lever de la lune : 9 h. 3 - coucher : 17 tu 1,<br />

Le jour reste stationnaire.<br />

NOËL : 359 e jour + 6.<br />

Courses hippiques à Vincennes.<br />

AUJOURD'HUI DIMANCHE <strong>18</strong> DECEMBRE<br />

Rugby : Paris, C, A. S. C. contre F. C. Lyon ; Tarbes, Aviron Bayonnais contre<br />

Stadoceste Tarbais : Pau, Stade Bordelais contre U. C. Section Paloise ; Lézignan,<br />

F.C. Lézignan contre U.S. Montalbanaise ; Perpignan, Stade Toulousain contre<br />

Ij. S. Perpignan ; Toulouse, Quins contre T. 0. H. C. — Football : Champion-<br />

?<br />

at de Paris, Stade Buffalo, Stade Français contre Red Star ; S. 0. Est contre<br />

'.. A. P.; F. E. C. Levallois contre Club Français; E. S. Juvisy contre U.S.<br />

Suisse. — Cross-Country : Challenge Lejeune et Lesage, à La Coumeuve ; Cross<br />

d'ouverture des Petites A. ; Challenge de Noël, Issy-les-Moulineaux. — Sports<br />

Féminins : Championnat de Paris de football. — Basket-Ball : Championnat do<br />

Paris. — Courses hippiques à Vincennes.<br />

J<br />

SOYONS AU COURANT...<br />

... des dates de clôture de la chasse<br />

Journal officiel vient de publier un iivii<br />

LE<br />

du ministre de l'Agriculture, relatif à la<br />

clôture générale de la chasse en 1928.<br />

Cette clôture est fixée, cette année, au dt-'<br />

manche 8 janvier au soir, sauf les exceptions<br />

ci-après : le <strong>dimanche</strong> 25 <strong>décembre</strong> 1927, dans<br />

la Savoie et la Haute-Savoie ; le <strong>dimanche</strong><br />

22 janvier 1928, dans les départements cîaprès<br />

: Alpes-Maritimes, Basses-Alpes, Ariège,<br />

Aude, Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Gers,<br />

Gironde, Haute-Garonne, Hérault, Landes,<br />

Lot-et-Garonne, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées,<br />

Pyrénées-Orientales, Vaucluse.<br />

Dans les départements du Haut-Rhin, du<br />

Bas-Rhin et de la Moselle, la clôture aura lieu<br />

dans les conditions qui seront fixées par la loi<br />

locale.<br />

. du mouvement de la population en<br />

France<br />

statistique générale de la France commu-<br />

LA<br />

nique le mouvement suivant de la popuation<br />

en France (quatre-vingt-dix départements),<br />

au cours des troisièmes trimestres 1927<br />

et 1926.<br />

3 e TRIMESTRE 1927<br />

Mariages.... 79.517<br />

Divorces .... 4.590<br />

■Naissances<br />

d'enfants vivants<br />

<strong>18</strong>4.745<br />

Morts-nés... 6.894<br />

Décès moins<br />

d'un an.... 14.357<br />

Décès d'un an<br />

et plus 122.510<br />

Décès au total 136.867<br />

Excédent des<br />

naissances.. 47.878<br />

NOMBRES PROVISOIRES :<br />

3 e TRIMESTRE<br />

Mariages....<br />

Divorces ....<br />

Naissances<br />

d'enfants vivants<br />

Morts-nés...<br />

Décès moins<br />

d'un an ....<br />

Décès d'un an<br />

et plus<br />

Décès au total<br />

Excédent des<br />

naissances ..<br />

1926<br />

83.211<br />

5.034<br />

190.712<br />

7213<br />

23.937<br />

136.364<br />

160.301<br />

30.411<br />

d'un nouveau procédé de dégrèvements<br />

en matière d'impôts<br />

IL n'est pas sans intérêt de signaler aux contribuables<br />

une disposition insérée dans la loi<br />

de finances et qui vise à introduire plus de<br />

mansuétude, de justice et de rapidité dans les<br />

contestations que ces contribuables peuvent<br />

avoir avec le fisc.<br />

Sur l'initiative de M* François-Poncet, la<br />

Chambre a décidé que, désormais, le contribuable<br />

pourra obtenir de surseoir au paiement<br />

des impôts contestés, à condition de constituer<br />

des garanties.<br />

En outre, dans le cas où la réclamation du<br />

contribuable sera reconnue fondée, il n'aura à<br />

payer ni le coût des actes de poursuites, ni la<br />

majoration de 10 pour cent prévue par la loi<br />

du 22 mars 1924.<br />

Ces dispositions constituent évidemment un<br />

sérieux progrès et un sensible allégement<br />

pour les contribuables, par rapport à l'état de<br />

choses actuel.<br />

. de la représentation d'une comédie<br />

pour les enfants et consacrée à " Zig et<br />

Puce "<br />

ET PUCE et leur inséparable camarade,<br />

ZIG<br />

le pingouin Alfred, vont faire leur apparition,<br />

en ' chair et en os ", au Petit Monde<br />

(Théâtre de la Madeleine), a partir du jeudi<br />

22 <strong>décembre</strong>.<br />

Cette comédie de Mlle Thérèse Lenôtre,<br />

d'après les personnages de notre collaborateur<br />

Alain Saint-Ogan, sera gaie, mouvementée,<br />

et on dit merveille de l'interprétation du pingouin<br />

Alfred, ainsi que de ses camarades,<br />

les petits pingouins du Pôle nord.<br />

Zig et Puce feront leur entrée sur scène<br />

avec une véritable automobile qui se déplacera<br />

avec son moteur. (Page 14, nos lecteurs<br />

trouveront un bon de réduction sur le prix des<br />

places.)<br />

... d'un relieur pratique<br />

C<br />

E relieur permet de réunir sous couverture<br />

élégante et solide, par un système ne<br />

comportant ni collage ni perforation, la collection<br />

complète de Dimanche-Illustré de<br />

l'année.<br />

Il est en vente dans nos bureaux, au prix<br />

de 17 francs; pour envoi par colis postal :<br />

France, domicile, 23 francs ; Corse, Algérie,<br />

Tunisie, gare, 25 francs ; Maroc ou Belgique,<br />

gare, 28 francs.


•mniiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ IHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIHMIMI IIHHH IUIUMIU iiniiiiiiniil 4 iiiiiuuiiiiiiiiiHiijiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiuituiuii iiuiiiiiiiiiir LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 •■■■■mur<br />

LA SEMAINE QUI VIENT DE S'ÉCOULER<br />

50 e Semaine de l'Année — Reste à courir 2 semaines<br />

LE DIFFÉREND ENTRE LA POLOGNE<br />

ET LA LITHUANIE RÉGLÉ A GENÈVE<br />

D<br />

Après une entrevue dramatique,<br />

une formule d'entente a été<br />

enfin trouvée.<br />

EPUIS six ans, Pologne et Lithuanie n'entretenaient<br />

plus aucune relation. Mieux, le<br />

gouvernement de Kovno avait fait proclamer<br />

l'état de siège et les routes, chemins de<br />

fer, tous moyens de communication avaient été<br />

coupées sur la frontière. Le différend polonolithuanien<br />

menaçait la paix de l'Europe. La<br />

Société des Nations l'a porté à son ordre du<br />

jour et l'a, au moins provisoirement, réglé.<br />

Le maréchal Pilsudski, chef du gouvernement<br />

de Varsovie, et M. Valdemaras, président du<br />

Conseil lithuanien, ont été entendus par les<br />

membres du Conseil au cours d'une séance<br />

privée qui atteignit au dramatique.<br />

— Monsieur Valdemaras, prononça le premier<br />

nommé, en martelant ses mots, nous<br />

voulons la paix. Et vous ?<br />

Surpris par cette question brusque, M. Valdemaras<br />

eut une seconde d'hésitation, puis, se<br />

ressaisissant :<br />

— Moi aussi, dit-il.<br />

— S'il en est ainsi, poursuivit Pilsudski, je<br />

p'aiplus rien à faire ici, ma tâche est accomplie:<br />

je prie le Conseil de prendre acte de cette déclaration.<br />

L'accord de principe était réalisé, mais il<br />

fallait trouver la formule d'entente. Il fallut<br />

des heures de discussion. Enfin, il fut décidé<br />

que l'état de guerre devrait cesser sans plus<br />

attendre, la Pologne reconnaissant l'indépendance<br />

politique et l'intégrité territoriale de la<br />

Lithuanie et que des négociations directes<br />

a ouvriraient entre les deux gouvernements.<br />

UN ABBÉ AUTONOMISTE<br />

FRAPPÉ DE SUSPENSION<br />

L'abbé Fasshauer, autonomiste notoire, cidevant<br />

directeur de la Volkstimme, récemment<br />

Supprimée par décision ministérielle, vient<br />

(l'être frappé, par l'évêque de Strasbourg, de<br />

a suspension a divinis, qui comporte l'interdiction<br />

de toute fonction sacerdotale.<br />

L'AUTOMOBILE<br />

DE BÉCASSINE<br />

Un album relié, illustré en couleurs.<br />

Frs... 16.<br />

CANTON, A FEU ET A SANG,<br />

PRIS PAR LES ROUGES, REPRIS<br />

EN DE SANGLANTS COMBATS<br />

U<br />

Le nombre des morts atteint 4.000<br />

et 70 % des magasins ont été pillés et<br />

incendiés par les communistes.<br />

N nouvel épisode sanglant de la guerre<br />

en Chine a eu Canton pour théâtre. Les<br />

paysans rouges et les communistes<br />

appartenant, pour la plupart, aux syndicats<br />

des imprimeurs et des gens de mer, sont parvenus<br />

à grouper environ vingt mille partisans<br />

qui ont envahi la ville, tuant, pillant et incendiant<br />

tout sur leur passage, bombardés et<br />

contre-attaqués par les troupes fidèles.<br />

Leurs premiers actes furent de libérer deux<br />

mille prisonniers, d'établir ensuite un soviet<br />

et un conseil du peuple.<br />

Fusillades, incendies, meurtres se sont poursuivis<br />

plusieurs jours durant, le soviet ayant<br />

lancé- une proclamation ordonnant l'extermination<br />

des propriétaires.<br />

Le mouvement révolutionnaire a, toutefois,<br />

rapidement pris fin, les antirouges occupant<br />

les hauteurs situées au nord de la ville et repoussant<br />

peu à peu leurs adversaires.<br />

On estime que 70 % des magasins ont été<br />

détruits par les incendiaires. Le nombre des<br />

tués atteint quatre mille. Les réfugiés. font de<br />

terrifiants récits des atrocités commises par les<br />

rouges durant leur règne éphémère.<br />

NOUVELLES INCULPATIONS<br />

DANS L'AFFAIRE DES TITRES HONGROIS<br />

La liste des inculpés dans l'affaire des titres<br />

hongrois s'est allongée de deux noms : ceux<br />

de Lucien Tanguy et de Laure Beauvry.<br />

Tous deux, employés au Crédit Lyonnais,<br />

auraient touché des gratifications pour 1 estampillage<br />

des titres falsifiés, de Marcel Pascal.<br />

Ils ont été inculpés par le juge d'instruction,<br />

qui a fait écrouer Tanguy à la Santé ; M lle Beauvry<br />

a été laissée en liberté provisoire.<br />

Les frères Nicolo et Girolamo Rizzi, banquiers<br />

à Vienne et à Berlin, sont l'objet de<br />

réquisitoires tendant à leur inculpation.<br />

auMaroc, Pour Noël<br />

Pour les Etrennes<br />

Joie des<br />

t.. enfants<br />

NANE AU MAROC<br />

Par A. Lichtenberger. Préface du<br />

Maréchal Lyautey.Un album relié,<br />

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SE REND DE WASHINGTON A MEXICO<br />

L<br />

Il a couvert 3.200 km. en 24 h. 9,<br />

malgré des circonstances atmosphériques<br />

défavorables.<br />

E héros de l'Atlantique, pilotant le Spirit<br />

of Saint-Louis, s'est envolé mardi, à<br />

12 h. 30, du terrain de Bolling Field, près<br />

de Washington, pour Mexico. Sa décision de<br />

partir fut- aussi inopinée que sept mois plus tôt<br />

lorsque, brusquement, sans avoir averti personne<br />

de ses intentions, il s'élança sur l'Atlantique.<br />

L'atmosphère était humide et nuageuse<br />

quand l'avion décolla. Le terrain, détrempé<br />

par deux jours de pluies, rendit difficile l'envol<br />

de l'avion lourdement chargé. Lindbergh<br />

triompha de cette première difficulté. Peu à<br />

peu, il réussit à gagner de la hauteur et, après<br />

avoir franchi le Potomac, disparut dans la<br />

brume.<br />

Les conditions atmosphériques étant des<br />

plus défavorables, c'est avec une certaine angoisse<br />

qu'on attendit des nouvelles de l'audacieux<br />

pilote. Elles furent reçues avec une régularité<br />

admirable. Lindbergh avait d'abord<br />

survolé la Louisiane, puis le Texas, puis le<br />

nord du Mexique. A 12 h. 39, le lendemain<br />

il arrivait à l'aérodrome de Val-Buena, près<br />

de Mexico, où une foule évaluée à 30.000 spectateurs<br />

l'attendait. Il y fut l'objet d'un accueil<br />

enthousiaste et reçut les félicitations chaleureuses<br />

du président Calle pour son nouvel<br />

exploit.<br />

L'AVIATEUR CORBU SE TUE<br />

AU COURS D'UN VOL D'ESSAI<br />

En procédant aux essais d'un appareil muni<br />

d'un nouveau moteur, le pilote Pierre Corbu,<br />

qui devait tenter, avec Givon, la traversée de<br />

l'Atlantique, à bord de l'Oiseau Bleu, s'est<br />

tué, près de l'aéroport du Bourget, avec le<br />

mécanicien Lacoste.<br />

C'était un des plus valeureux pilotes de<br />

notre jeune génération.<br />

UNE FEMME ABAT SES TROIS FILLETTES<br />

ET SON MARI A COUPS DE REVOLVER<br />

PUIS MET FIN À SES JOURS<br />

Une épouvantable tragédie de famille s'est<br />

déroulée rue Tiquetonne. Louis Notheber,<br />

comptable, très jaloux de sa femme, après lui<br />

avoir fait de fréquentes scènes, avait décidé<br />

de se séparer d'elle. La date du départ était<br />

fixée. Elle arriva. Lorsqu'elle eut la certitude<br />

qu'elle né pourrait retenir son mari, Madeleine<br />

Notheber, après une dernière question, à<br />

laquelle fut faite la même réponse négative,<br />

s'empara d'un revolver et, coup sur coup, tira<br />

sur lui, sur ses trois fillettes endormies, pour<br />

se suicider enfin. Les petites Raymonde et<br />

Jeannine furent tuées, ainsi que leur mère.<br />

M. Notheber et sa fille aînée, Geneviève, bien<br />

que grièvement blessés, survécurent.<br />

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MEMENTO<br />

CEREMONIES<br />

16 <strong>décembre</strong>. — Le dixième anniversaire de la création,<br />

en France, de l'armée tchécoslovaque, est solennellement<br />

célébré à la Sorbonne, sous la présidence de<br />

M. Painlevé.<br />

ÉTRANGER<br />

10 <strong>décembre</strong>. — MM. Ferdinand Buisson et Ludwig<br />

Quidde reçoivent, à Oslo, le prix Nobel pour la paix.<br />

FAITS DIVERS<br />

PARIS<br />

10 <strong>décembre</strong>. — Un commissionnaire de la rue des<br />

Halles, M. Henchuz, lésait gravement ses approvisionneurs,<br />

en indiquant des cours de vente inférieurs à la<br />

réalité. Sa comptabilité est saisie.<br />

12 <strong>décembre</strong>. — Deux rames de métropolitain déraillent<br />

et se heurtent entre les stations "Cité" et "Châtelet<br />

". Neuf personnes sont blessées, dont trois assez<br />

grièvement.<br />

— Trois jeunes bandits attaquent, en plein jour,<br />

chez lui, dans le quartier de l'Arsenal, un artisan,<br />

M. Judas, le blessent, le ligotent, le bâillonnent et<br />

prennent la fuite en lui volant 55.000 francs.<br />

13 <strong>décembre</strong>. — M. Bovier-Lapierre, directeur de la<br />

Banque générale Hypothécaire, est arrêté pour escroqueries<br />

dépassant 300.000 francs.<br />

— Ne pouvant se marier, deux jeunes gens, Clément<br />

Pellet et Marcelle Delaporte, se sont suicidés dans une<br />

chambre d'hôtel, passage d'Orléans.<br />

DÉPARTEMENTS<br />

10 <strong>décembre</strong>. — M me Lucie Visbecq, sage-femme à<br />

Saint>Quentin,. est arrêtée pour escroquerie aux dommages<br />

de guerre. Deux fonctionnaires du service des<br />

régions libérées de Laon sont révoqués.<br />

13 <strong>décembre</strong>. — M. Emile Claude, maire de Toulon,<br />

est frappé, dans son bureau, de plusieurs coups d'un<br />

petit poignard, par une déséquilibrée, M me Delord.Son<br />

état n'est pas grave.<br />

TRIBUNAUX<br />

14 <strong>décembre</strong>. — Le bandit Pollastro est condamné à<br />

huit ans de travaux forcés par le jury de la Seine.<br />

— Le menuisier Paul Valence, qui avait tué sa mère<br />

à coups de hachette, à Saint-Dié, est condamné à mort.<br />

SPORTS<br />

10 <strong>décembre</strong>. — André Routis bat le nègre Al. Brown,<br />

après 10 reprises d'un combat nettement à son avantage,<br />

au Vél* d'Hiv', devant 15.000 personnes.<br />

JE SUIS DÉPRIMÉ<br />

« Je n'ai plus d'appétit , je n'ai de goût pour<br />

rien », voilà des paroles que vous ne devez plus<br />

prononcer, maintenant qu'il existe un remède<br />

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Miinm LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 ■iiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHiiiiiiiiiiuiiinuiiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiHii 5 iiMiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiinmiiuiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ mmtm<br />

LES ROMANS DE LA VIE<br />

LOUIS LUMIÈRE, CRÉATEUR DU CINÉMATOGRAPHE<br />

ANTOINE LUMIÈRE avait pour associés, collaborateurs<br />

et employés, ses fils. Il avait<br />

engagé tout le modeste capital amassé, fruit de<br />

son labeur propre et de la stricte économie de sa<br />

femme. Voilà dans quelles conditions l'on<br />

partit, n'ayant pour soi que son ardeur au<br />

travail et ses connaissances pratiques et, derrière<br />

soi, rien. Comme ceux de beaucoup<br />

d'industries, qui sont, par la suite, devenues<br />

très brillantes, les débuts de la nouvelle affaire<br />

ne furent pas des plus heureux. Bien qu'on ne<br />

sortît alors journellement que de cinquante à<br />

soixante douzaines de plaques, Tex-photographe<br />

ne tarda pas à entrevoir la ruine complète.<br />

Un soir, il réunit tous les siens et ce fut<br />

en pleurant qu'il ne leur cela rien de la situation.<br />

Péniblement impressionnés par le désespoir<br />

d'un homme à l'ordinaire si confiant et si<br />

énergique, les deux aînés se mirent, dès le lendemain,<br />

en campagne, pour obtenir du crédit<br />

et de l'argentfrais. Celui-ci leur fut bâillé par un<br />

pharmacien qui avait confiance dans l'affaire.<br />

Ils devaient bientôt être récompensés de leur<br />

fermeté, le succès leur sourit grâce à la création<br />

de la fameuse plaque bleue par Louis Lumière;<br />

Fatelier du début devint une petite usine qui,<br />

en l'année <strong>18</strong>86, ne produisit pas moins de<br />

cent dix mille douzaines de plaques. En <strong>18</strong>92,<br />

les deux frères, devenus administrateurs directeurs<br />

de la Société anonyme A._ Lumière et ses<br />

fils, entreprenaient la fabrication industrielle<br />

des papiers sensibles au citrate d argent et au<br />

gélatino-bromure d'argent.<br />

Ce fut alors qu'ils estimèrent avoir enfin<br />

acquis le droit de distraire une partie de leur<br />

temps pour le consacrer à leurs chères études,<br />

celles que, d'abord, l'âpre lutte pour la vie,<br />

puis le montage du puissant outil industriel<br />

dont ils avaient doté leur pays d'adoption,<br />

leur avaient jusque-là interdites. Auguste se<br />

par A. LORBERT<br />

NTOINE LUMIÈRE était Byzontin.<br />

Il se passionna, dès ses débuts,<br />

Pour une industrie encore dans<br />

enfance : la photographie, qui<br />

passait, alors, du domaine de la<br />

théorie dans celui de la pratique.<br />

Autour de l'invention, magnifique en ellemême,<br />

tout était à créer. Il y avait non seulement<br />

à la rendre accessible au public, mais encore<br />

à donner aux images, rendues indélébiles,<br />

une forme artistique, capable de satisfaire les souvint de l'intérêt avec lequel il entendait<br />

critiques les plus exigeants.<br />

jadis le " carabin " Perronnet lui relater les<br />

Ce fut à Besançon que naquirent ses deux cours auxquels il avait assisté et ses observa-<br />

fils : Auguste, le 19 octobre <strong>18</strong>62, et Louis, le tions du jour dans les hôpitaux; il s'orienta vers<br />

5 octobre <strong>18</strong>64. Après la guerre de <strong>18</strong>70, An- l'étude des grands problèmes de physiologie<br />

toine Lumière, attiré par la grande ville, vint et de biologie, tandis que Louis demeurait<br />

s'installer à Lyon. Après une association de peu fidèle à la physique et à la chimie qui lui avaient<br />

de durée avec un photographe de Lyon, notre déjà valu de si encourageants succès.<br />

Byzontin loua, rue de la Barre, tout contre Cependant, les deux frères, fidèles à une<br />

l'Hôtel-Dieu, une baraque en bois, où il s'éta- habitude qui leur était trop chère pour<br />

blit seul pour exercer son métier.<br />

qu'ils y renonçassent, continuaient de déposer<br />

La petite baîaque en planches, qui servait leurs brevets d'inventions sous leurs deux pré-<br />

à la fois de salon de pose et d'atelier, était très noms associés. Le dix-septième brevet pris<br />

fréquentée, malgré son aspect modeste, tant par eux fut celui d'un appareil qui allait rendre<br />

et si bien qu'en <strong>18</strong>74 le photographe put la célèbre Louis Lumière; ce brevet, qui portait<br />

remplacer par une solide maison à un étage, le n° 245.032, fut présenté au public le 22 mai<br />

ayant pignon sur rue, c'est-à-dire de belles <strong>18</strong>95, à l'issue d'une conférence sur l'industrie<br />

vitrines.<br />

photographique que le jeune savant (il avait<br />

Naturellement, en dehors de l'école, la<br />

chose qui, d'emblée, intéressa le plus Auguste<br />

et Louis Lumière, fut l'art paternel.<br />

Après les cours de la Martinière, Auguste<br />

Lumière, qui songeait à préparer l'Ecole Polytechnique,<br />

suivit ceux du lycée. Il trouva un<br />

répétiteur bénévole de latin et de grec dans la<br />

personne d'un jeune étudiant en médecine,<br />

M. Perronnet. Quant à Louis, plus délicat, il<br />

dut interrompre des études qui s annonçaient<br />

brillantes et se spécialiser. Il entra au laboratoire<br />

de son père, dont il fut l'assistant, et ce<br />

fut cette assistance qui fut cause de son orientation<br />

plus particulière vers la photographie,<br />

6es applications et ses conséquences.<br />

La photographie française était alors tributaire<br />

pour ses achats de l'industrie belge<br />

qui lui fournissait ses plaques sensibles.<br />

Louis Lumière eut l'idée de tenter la préparation<br />

d'émulsions au bromure d'argent par<br />

l'action du bromure d'ammonium sur l'oxyde<br />

d'argent. Il arriva ainsi, en quelques mois, à<br />

mettre au point une méthode pratique, qui lui<br />

permit de préparer lui-même toutes les plaques<br />

employées dans l'atelier paternel. Et Antoine<br />

Lumière se montrait tellement satisfait de ces<br />

préparations, qui présentaient l'avantage d'éviter<br />

la formation des sels cristallisables et d'être<br />

Infiniment plus sensibles que celles que l'on<br />

trouvait alors dans le commerce, qu'il entreprit<br />

d'en fabriquer et d'en vendre à son tour.<br />

Telle fut l'origine du modeste atelier de<br />

plaques de Monplaisir, créé, en <strong>18</strong>83, dans la<br />

banlieue lyonnaise.<br />

Le nom de Louis Lumière, auquel il faut associer celui de son<br />

frère Auguste, est universellement connu et respecté. C'est, en<br />

quarante-cinq ans d'efforts communs pour le bien de la science,'<br />

un magnifique roman de la vie que le leur.<br />

J<br />

directeur de la première salle de projection qui<br />

ait existé.<br />

Celle-ci avait été installée à Paris, dans les<br />

sous-sols du Grand Café, boulevard des Capucines<br />

; les films projetés avaient de 16 à<br />

17 mètres de longueur ; il fallait vingt minutes<br />

pour en projeter de huit à dix. A partir de la<br />

porte, le public, curieux, formait une queue<br />

qui s'étendait souvent jusqu'à la rue Caumartin.<br />

Dans la salle, les impressions étaient partagées :<br />

certains spectateurs croyaient " à des trucs, à<br />

une sorte d'escamotage " ; d'autres se jugeaient<br />

victimes d'une hallucination ; d'autres, enfin,<br />

procédant comme de vulgaires Papous, faisaient<br />

mine de se garer lorsque apparaissait sur<br />

l'écran la locomotive ou seulement une voiture<br />

attelée. Les uns étaient sceptiques, les autres enthousiastes.<br />

Parmi les premiers figuraient (détail<br />

Louis LUMIÈRE<br />

alors trente et un ans) avait donnée à la Société<br />

d'Encouragement à l'Industrie nationale. Louis<br />

Lumière termina sa conférence en donnant une<br />

vue qu'il avait prise avec un appareil dénommé<br />

" appareil servant à l'obtention et à la vision<br />

des épreuves photographiques ', c'est-à-dire<br />

à la prise de vues et à la projection. La vue<br />

était intitulée : Sortie des ouvriers de l'usine<br />

Lumière. Ce fut le premier film qui fût jamais<br />

projeté.<br />

Des recherches, qui durèrent toute l'année<br />

<strong>18</strong>94, lui permirent de concevoir et de construire<br />

un appareil qui fût à même de réaliser<br />

un temps d arrêt, le plus grand possible, et de<br />

provoquer la substitution d'une image à la précédente<br />

par un mouvement sinusoïdal (obtenu<br />

au moyen d'un excentrique triangulaire), de<br />

nature à éviter le déchirement des perforations<br />

créées dans la bande pour servir à l'entraînement<br />

et au repérage. Tel fut le principe de<br />

l'appareil qui fit l'objet du brevet 245.072 et<br />

qui reçut le nom de Cinématographe Lumière.<br />

Ce fut Louis Lumière lui-même qui actionna<br />

la manivelle, prit les négatifs, tira et développa<br />

Tes positifs de ses premiers films. Ceux-ci représentaient<br />

des scènes d'observation, telles que :<br />

l'arrivée d'un train en gare, une barque sortant<br />

du port, etc. ; ils ne s'adressèrent d'abord<br />

qu au monde savant, qui en fut généralement<br />

émerveillé. Puis il s'agit de prendre contact<br />

avec le public ; ce fut M. Clément Maurice,<br />

collaborateur et ami des frères Lumière, que<br />

l'on chargea de la présentation. Il fut ainsi le<br />

curieux) le propriétaire de la salle de projection,<br />

qui exigeait un loyer journalier et qui<br />

avait refusé d'être intéressé à la recette. Il est<br />

vrai que, pour la première représentation,<br />

celle-ci avait été de... 35 francs ! Nous voici<br />

loin des millions par lesquels se chiffrent, à<br />

l'heure actuelle, dans le monde entier, les<br />

recettes journalières des salles de cinématographe.<br />

Au premier rang des enthousiastes<br />

et de ceux qui prévoyaient l'avenir heureux<br />

de la création se trouvait, naturellement, Antoine<br />

Lumière, radieux de ce nouveau succès<br />

attaché à son nom.<br />

Excitant la curiosité universelle, hôte des<br />

palais royaux, le cinématographe Lumière fit<br />

son tour du monde. Aussi, lorsqu'on établit<br />

le programme de l'Exposition Universelle de<br />

1900, le commissaire général manda-t-il à Paris,<br />

tout exprès, Louis Lumière, en vue de la mise<br />

au point d'un clou " sensationnel. M. Picard<br />

s'y prenait deux ans à l'avance; c'était plus de<br />

temps qu'il n'en fallait pour permettre au<br />

jeune inventeur de répondre à ce qu'on attendait<br />

de lui.<br />

Au moyen d un projecteur de marine de<br />

150 ampères, il réussit à projeter des images<br />

cinématographiques sur un écran qui avait<br />

24 mètres de hauteur sur 30 mètres de largeur,<br />

et qui avait été dressé dans la Galerie des<br />

Machines. C'était, pour l'époque, admirable et<br />

inégalé. Tout était dès lors créé du cinématographe,<br />

qui allait, sous l'impulsion d'industriels<br />

conscients des goûts du public, s'évader du<br />

domaine de la science pure pour devenir un art.<br />

La deuxième grande découverte de Louis<br />

Lumière a été la photographie des couleurs.<br />

En 1903, s'inspirant des bases de la trichromie<br />

établie par Ch. Cros et Ducos de<br />

Hourow, il eut l'idée de réaliser un écran autochrome,<br />

au moyen de grains colorés étalés à la<br />

surface du verre en une couche unique, et de<br />

recouvrir, après vernissage, l'écran ainsi formé<br />

d une couche d'émulsion sensible, panchromatique.<br />

On conçoit ce qui se passe : si l'on soumet<br />

la plaque ainsi préparée à l'action d'une image<br />

colorée, en prenant la précaution de l'exposer<br />

par le dos, les rayons lumineux traversent les<br />

écrans élémentaires que forment les grains<br />

colorés et subissent, suivant leur couleur et suivant<br />

la nature des écrans traversés, une absorption<br />

variable. On obtient ainsi un négatif de<br />

couleur complémentaire qui, par inversion,<br />

rétablit l'ordre des couleurs et donne ainsi directement<br />

une reproduction, surprenante de fidélité,<br />

des images de la chambre noire.<br />

En 1913, les usines de Monplaisir sortirent<br />

pour la première f« ; s six mille plaques<br />

autochromes Lumière.<br />

INÉMATOGRAPHE et photographie des cou-<br />

C leurs, voilà les deux grandes pensées qui<br />

ont ouvert à Louis Lumière les portes de<br />

l'Académie des Sciences. Combien d'autres<br />

s y ajoutent, depuis le photorama, le kinora,<br />

jusqu à cette admirable photostéréo-synthèse,<br />

moins connue, et qui est la représentation photographique<br />

d'un solide dans l'espace. On<br />

prend à une échelle fixe des négatifs photographiques<br />

d'une série de plans parallèles, en<br />

réalisant cette condition essentielle que chaque<br />

image ne représente que l'intersection de<br />

1 objet et du plan correspondant. En superposant<br />

les positifs tirés des négatifs ainsi obtenus,<br />

de telle façon que les distances laissées entre<br />

eux soient égales ou proportionnelles à celles<br />

des plans photographiques, on reconstitue<br />

toute la forme du solide original, qui se trouve<br />

représenté par ses coupes verticales un peu<br />

comme l'est, en projection horizontale, une<br />

montagne par ses courbes de niveau. Ce mode<br />

de représentation donne, s'il s'agit de têtes humaines,<br />

des images totales surprenantes do<br />

vérité.<br />

A notre France en guerre, Louis Lumière<br />

a donné (le mot est exact, puisqu'il se refusa<br />

à envisager le moindre bénéfice) quarante<br />

mille exemplaires d'un réchauffeur catalytique<br />

de son invention. Il s'agissait de maintenir<br />

l'huile de graissage de moteurs d'avions à un<br />

degré de fluidité voulue, pour permettre, quelle<br />

que fût la température extérieure, le démarrage<br />

immédiat. Ce sont des réchauffeurs de cette<br />

sorte qui devaient être, par la suite, si précieusement<br />

utilisés par Amundsen pour son raid en<br />

avion vers le Pôle Nord et sans lesquels le<br />

grand explorateur norvégien n'eût jamais, de<br />

son propre aveu, réussi à se dégager de l'étreinte<br />

de la banquise et à atteindre le Spitzberg. C'est<br />

à côté même de l'hôpital bénévole qu'il avait<br />

créé de toutes pièces à Monplaisir et que<br />

Mme Lumière animait de sa douce présence,<br />

que se trouvaient les ateliers spécialement<br />

réservés à cette fabrication...<br />

On reconnaît la puissance de l'inventeur à<br />

ce que le domaine de ses investigations est<br />

sans limites. La T. S. F. lui doit d'ingénieux<br />

dispositifs de haut-parleurs. Il n'est pas jusqu'aux<br />

mutilés des membres supérieurs qui<br />

n'aient vu leur incapacité de travail atténuée {<br />

dans de notables proportions, par l'emploi<br />

d'une main-pince de sa composition...<br />

Venu chercher dans la tendresse souriante<br />

de ses petits-enfants un adoucissement à la<br />

perte cruelle de celle qui fut sa compagne, c'est<br />

à Neuilly que le grand et modeste savant<br />

travaille maintenant sans répit à Ja solution<br />

de nouveaùx problèmes, cependant que son<br />

frère Auguste, dont l'œuvre personnelle n'est<br />

pas moins diverse et qui a été élu membre<br />

correspondant de l'Académie de Médecine,<br />

s'adonne sans relâche à la lutte contre les<br />

grands fléaux de l'humanité, en s'attaquant<br />

plus spécialement à l'angoissante question du<br />

cancer.<br />

Le laboratoire, la famille, voilà les seules<br />

préoccupations et les seules joies des deux<br />

frères, si profondément semblables en tous<br />

points et toujours unis par la plus profonde<br />

des affections. Et tous ceux qui ont la grande<br />

joie de les approcher de près l'un ou l'autre<br />

ne peuvent que faire leur le jugement du maire<br />

de la ville qui a été le berceau de leurs génies<br />

conjugués, le président Herriot : " À les<br />

connaître, j'ai surtout appris à les aimer.<br />

A. LORBERT.


«mini DIMANCHE-ILLUSTRÉ •■iitiiinii^iniiiiiiiiiiriu^riiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiimtiiiiiiiutuitiiiiiii 6 ■««"" iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiimiimiiiiiiiiinniiiiiiiiiiiiiiiiiii LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 Hiumin<br />

LES CONTES D'ACTION<br />

QUAND UN H ME SE SOUVIENT<br />

p^JoRTUNÉ LA PERLE avançait péniblement<br />

sur la neige, haletant et mau-<br />

J dissant tour à tour sa déyeine,<br />

' l'Alaska, Nome, les cartes et l'individu,<br />

à qui il venait de faire tâter<br />

tle son couteau.<br />

Le sang gelait sur ses mains, et la scène<br />

était encore vivante en son esprit : l'homme se<br />

cramponnant au bord de la table et s'affaisfant<br />

doucement par terre ; les jetons qui<br />

roulent et les cartes éparpillées, le frémissement<br />

de toute la salle, l'instant de surprise;<br />

les tenanciers des jeux cessant leurs appels<br />

et le cliquetis des dés s'éteignant, la stupeur<br />

peinte sur tous les visages; puis un silence<br />

qui lui avait paru interminable, et alors le<br />

grand cri de meurtre et la houle de vengeance<br />

qui, accompagnant sa fuite, lançait à ses<br />

trousses toute une ville en furie.<br />

— Tout l'enfer est déchaîné, ricana-t-il,<br />

en obliquant dans l'obscurité pour gagner la<br />

grève.<br />

De toutes les portes ouvertes les lumières<br />

jaillissaient : tentes, cabanes, maisons de danse<br />

lâchaient leurs occupants sur ses talons. Les<br />

cris des hç.-nmes et les hurlements des chiens<br />

lui déchiuerit les oreilles et précipitaient ses<br />

pas. Il courut de plus belle.<br />

Les bruits s'apaisèrent, et la foule des poursuivants,<br />

dépitée d'avoir en vain fouillé les<br />

ténèbres, se dispersa.<br />

Mais une silhouette persistait à s'attacher<br />

furtivement à ses pas. Tournant la tête de<br />

temps à autre, sans s'arrêter, il l'entrevoyait,<br />

tantôt se détachant vaguement sur la neige,<br />

tantôt se fondant dans la masse plus sombre<br />

d'une cabane endormie ou d'une embarcation<br />

du port.<br />

Fortuné La Perle jurait faiblement, comme<br />

une femme, avec l'envie de pleurer causée par<br />

la fatigue, et s'enfonçait plus avant dans le<br />

labyrinthe formé par des amoncellements de<br />

glace, des tentes, des trous de sondage. Il trébuchait<br />

sur des haussières tendues et des piles<br />

de marchandises, s'empêtrait dans des cordes<br />

de tentes, se cognait contre des piquets bêtement<br />

plantés sur son chemin et s'abattait à<br />

chaque instant sur des amas de neige ét de<br />

bois flotté.<br />

De temps à autre, lorsqu'il se croyait en<br />

sûreté, il ralentissait son allure, étourdi par<br />

les battements précipités de son cœur et sa<br />

respiration saccadée. Mais, toujours, la forme<br />

émergeait de l'obscurité et l'obligeait à reprendre<br />

sa course.<br />

Une pensée superstitieuse lui traversa 1 esprit,<br />

et il frissonna. Son fatalisme de joueur<br />

attachait une signification à la persistance de<br />

cette ombre silencieuse, inexorable et tenace.<br />

Il voyait en elle le destin qui mène la partie<br />

jusqu'au bout et ne quitte les joueurs qu'après<br />

le règlement des comptes.<br />

Fortuné La Perle croyait à la réalité de ces<br />

choses, et, quand il se retourna vers l'intérieur<br />

des terres et fila sur la toundra neigeuse, il ne<br />

fut pas surpris de voir l'ombre se préciser et<br />

se rapprocher de lùi.<br />

Démoralisé par son impuissance, il s arrêta<br />

au milieu d'un vaste espace libre et fit face à<br />

l'apparition. La moufle de sa main droite<br />

glissa, et son revolver refléta la lueur incertaine<br />

des "étoiles.<br />

— Ne tire pas ! Je ne suis pas armé !<br />

L'ombre avait pris une forme humaine.<br />

Au son de cette voix, La Perle sentit ses genoux<br />

trembler, «t, en même temps, une impression<br />

de soulagement dilata sa poitrine.<br />

A * ft<br />

EUT-ÊTRE les événements eussent-ils pris<br />

une tournure différente si Uri Bram, ce<br />

P soir-là, avait eu son revolver, lorsque,<br />

assis sur les bancs grossiers de l'Eldorado, il<br />

avait assisté au meurtre. C'est à cela aussi<br />

qu'on peut attribuer certain voyage sur la<br />

Grande Piste qu'il accomplit ultérieurement,<br />

en compagnie d'un individu à la mine rébarbative.<br />

En tout cas, il répéta :<br />

— Ne tire pas. Tu vois bien que je n'ai pas<br />

de revolver.<br />

— Alors, par le feu de l'enfer I pourquoi<br />

par JACK LONDON<br />

r Cette remarquable nouvelle de Jack London nous transporte<br />

dans l'extrême nord américain, et nous fait assister à<br />

un drame où, tragiquement, le sang rougit la neige immaculée.<br />

me cours-tu après ? s'écria le joueur, abaissant<br />

son arme.<br />

Uri Bram haussa les épaules.<br />

—• Cela n'a pas d'importance. Je voudrais<br />

que tu m'accompagnes.<br />

— Et où ?<br />

— A ma hutte, là-haut, à la limite du camp.<br />

Mais Fortuné La Perle se piéta dans la neige<br />

et prit divers dieux à témoin de la folie de son<br />

interlocuteur.<br />

— Qui es-tu ? dit-il pour terminer, et pour<br />

qui me prends-tu, pour croire que je vais aller<br />

à ton commandement passer ma tête dans le<br />

nœud coulant ?<br />

— Je suis Uri Bram, répondit l'autre simplement,<br />

et ma cabane est un peu plus haut,<br />

à la lisière du camp. Je ne te connais pas, mais<br />

tu viens d'arracher l'âme du corps d'un<br />

homme.— vois encore le sang sur ta manche —<br />

et, comme sur un second Caïn, la main de<br />

l'humanité s'appesantit sur toi. Il n'est aucune<br />

place où tu puisses reposer ta tête. Moi, j'ai<br />

une hutte...<br />

— Pour l'amour de ta mère, assez parlé,<br />

interrompit Fortuné La Perle, ou je vais te<br />

traiter comme un autre Abel. Un mot de plus,<br />

et nous allons voir ! Mille hommes me pour-<br />

chassent dans la plaine et. sur les collines.<br />

Qu'ai-je à faire de ta hutte ? Ce que je veux,<br />

pourceau maudit, c'est fuir loin, loin, bien<br />

loin d'ici 1<br />

" J'ai presque envie de retourner faire du<br />

grabuge, de régler leur compte à quelques-uns<br />

et de terminer cette sacrée histoire. La vie,<br />

c'est combattre pour sa peau, voilà ce que c est.<br />

Et j'en ai soupé ! "<br />

Il se tut, découragé, abattu par le désespoir,<br />

et Uri Bram profita de l'instant. Dame, ce<br />

n'était pas un orateur ! Et son discours fut le<br />

plus long qu'il prononça jamais — à part un<br />

autre dont il sera question plus loin.<br />

— C'est pour cela que je t'ai parlé de ma<br />

hutte. Je peux t'y cacher si bien qu'ils ne te<br />

découvriront jamais, et je ne manque pas de<br />

provisions. Pas d'autre moyen de leur échapper.<br />

Tu n'as rien, pas même des chiens ; la<br />

mer t'est fermée. Saint-Michaël est le poste<br />

le plus rapproché, et les coureurs le gagneront<br />

de vitesse. De même si tu pars du côté d'Anvik.<br />

Tu n'as aucune chance au monde de t'en<br />

tirer.<br />

" Allons ! reste avec moi jusqu'à ce que<br />

l'affaire soit étouffée. D'ici un mois, et même<br />

avant, on t'aura oublié, on parlera de la ruée<br />

Les chevaux tombaient comme des mouches dis les premiers froids, et leurs cadavres pourrissaient par monceaux.<br />

d'York et de bien d'autres choses. Alors, tu<br />

pourras reprendre la piste sans te faire remarquer.<br />

"J'ai mes idées sur la justice I Si je t'ai<br />

poursuivi quand tu as quitté l'Eldorado, puis<br />

sur la grève, ce n'était pas pour t'arrêter ou<br />

pour te dénoncer. J'ai mes idées à moi, et elles<br />

ne les regardent pas. "<br />

Il cessa de parler en voyant l'assassin tirer<br />

de sa poche un livre de prières.<br />

L'aurore boréale, qui se levait au nord-est,<br />

éclaira de sa lueur jaune les têtes découvertes<br />

des deux hommes et leurs mains nues tenant<br />

le livre sacré. Fortuné La Perle fit jurer à Uri<br />

de ne pas manquer à sa parole, et ce serment<br />

sincère ne devait jamais être violé.<br />

A<br />

A A A<br />

RRIVÉ à la porte de la hutte, le joueur eut<br />

une courte hésitation. Il s'étonnait de la<br />

conduite bizarre de cet homme qui le<br />

prenait' sous sa protection, et un soupçon<br />

s'éveilla en lui. Mais, à la flamme de la bougie,<br />

il vit une pièce confortable et inoccupée,<br />

et se mit à rouler une cigarette, pendant que<br />

l'autre préparait du café.<br />

La chaleur détendit bientôt ses muscles, et,<br />

allongé sur le dos avec une nonchalance qui<br />

n était pas entièrement feinte, il scrutait avidement<br />

la physionomie d'Uri, à travers les<br />

spirales de fumée.<br />

Cet homme, aux traits énergiques, avait une<br />

force d'un genre spécial qui ne s'extériorise<br />

pas. Ses rides formaient des sillons aussi profonds<br />

que des balafres, et jamais une expression<br />

de sympathie ou de gaieté ne venait en<br />

adoucir l'austérité. Ses yeux gris et froids<br />

brillaient sous d'épais sourcils broussailleux.<br />

Sa mâchoire et son menton dénotaient une<br />

fermeté de décision que son front étroit indiquait<br />

comme irrévocable et, au besoin, sans<br />

pitié.<br />

Tout, dans son visage, exprimait la dureté :<br />

le nez, le pli de ses lèvres et les intonations de<br />

sa voix. C'était celui d'un homme accoutumé<br />

à la solitude et dédaigneux de l'approbation<br />

d autrui ; d'un homme qui, plus d'une fois,<br />

passait la nuit à débattre ses actes avec sa conscience,<br />

mais qui se levait pôur faire face à la<br />

lumière, la bouche close, afin que nul ne connût<br />

ses hésitations.<br />

Il avait l'esprit étroit, mais profond, et Fortuné,<br />

aux idées larges et superficielles, ne pouvait<br />

le comprendre.<br />

Si Uri avait chanté dans la joie et soupiré<br />

dans le chagrin, il l'eût trouvé plus à sa portée,<br />

mais ses traits restaient mystérieux, et Fortuné<br />

était incapable de jauger l'âme qu'ils cachaient.<br />

— Prête-moi la main... Chose, ordonna<br />

Uri, quand ils eurent vidé leurs tasses. Il faut<br />

être paré en cas de visite.<br />

Fortuné lui déclina son nom, puis, machinalement,<br />

se mit à l'aider.<br />

La couchette était installée dans un angle<br />

de la cabane. Le fond de ce meuble improvisé<br />

était fait en bûches ramassées sur le rivage,<br />

recouvertes de mousse et dont les bouts dépassaient<br />

inégalement.<br />

Uri enleva la mousse du côté de la cloison<br />

et retira trois bûches. Il les scia et en replaça<br />

les extrémités de façon que la rangée parût<br />

ininterrompue. Ensuite, il fit apporter de la<br />

cache, par Fortuné, des sacs de farine qu'il<br />

aligna par terre à l'endroit où le bois manquait.<br />

Par-dessus, il plaça deux longs sacs de marin,<br />

puis étala plusieurs couches de mousse et de<br />

couvertures.<br />

Le fugitif pourrait s'y allonger avec les fourrures<br />

de couchage bien tendues au-dessus de<br />

lui, d un bord à l'autre de la couchette; n'importe<br />

qui pourrait regarder et la croire inoccupée.<br />

Les semaines qui suivirent, plusieurs perquisitions<br />

eurent lieu à Nome ; pas une cabane<br />

ou une tente n'y échappa ; toutefois, Fortuné<br />

ne fut pas dérangé dans son refuge. A dire<br />

vrai, on songeait peu à la cabane d'Uri Bram ;<br />

c était bien le dernier coin de la terre où l'on<br />

pensait découvrir le meurtrier de John Randolph.<br />

A part des moments d'alerté, Fortuné flâ-<br />

4


JIMIIIIIII LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 ■■■■■>■■ iiniiiiiiHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiHimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii 7 1,11 1 niuùMUUU iiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiii DIMANCHE-ILLUSTRÉ ■•'><br />

nait dans la pièce, exécutant d'interminables<br />

réussites et fumant continuellement des cigarettes.<br />

Bien que son naturel léger affectionnât<br />

les conversations bruyantes et les rires sonores,<br />

il s'était promptement plié à l'humeur taciturne<br />

d'Uri. Ils ne parlaient que des faits et<br />

gestes de la police de l'État, des pistes et du<br />

prix des chiens, et encore n'était-ce qu'à de<br />

rares intervalles et en peu de mots.<br />

Puis Fortuné crut avoir inventé un système,<br />

et, jour après jour, pendant des heures entières,<br />

il battit les cartes et les donna, les ramassa pour<br />

les battre de nouveau, notant leurs combinaisons<br />

en longues colonnes et recommençant<br />

indéfiniment.<br />

Mais il finit par épuiser même cette distraction,<br />

et, la tête penchée au-dessus de la table,<br />

il passa son temps à évoquer l'animation des<br />

tripots de Nome, ouverts toute la nuit, où banquiers<br />

et pontes rivalisaient de ruse au cliquetis<br />

ininterrompu des roulettes.<br />

A ces instants, l'isolement et le sentiment<br />

de sa déchéance l'anéantissaient au point qu'il<br />

restait des heures entières, les yeux fixes, dans<br />

la même position.<br />

D'autres fois, son amertume, longtemps<br />

ruminée, éclatait en discours véhéments, car,<br />

s'il était exact qu'il eût pris l'humanité à rebrousse-poil,<br />

il ne voulait point en convenir.<br />

— La vie, c'est combattre pour sa peau,<br />

répétait-il volontiers, et, sur ce thème, il brodait<br />

des variations.<br />

Je n'ai jamais eu la moindre chance de<br />

réussir. Handicapé dès ma naissance, j'ai sucé<br />

le malheur avec le lait de ma mère. Les dés<br />

étaient pipés quand elle m'a conçu, et je suis<br />

né pour prouver qu'elle avait perdu la partie.<br />

Ce n'était tout de même pas une raison pour<br />

m'en vouloir et me traiter comme un jeu sans<br />

atout ; c'est pourtant ce qu'elle a fait I...<br />

Hélas !<br />

" Pourquoi ma mère ou, tout au moins, la<br />

société, ne m'ont-elles pas donné une chance ?<br />

Comment se fait-il que j'aie connu la débine à<br />

Seattle et mis le cap sur Nome pour y vivre<br />

comme un pourceau ? D'abord, pourquoi<br />

ai-je eu envie de fumer et me suis-je trouvé<br />

sans allumettes ? Pourquoi suis-je entré à<br />

l'Eldorado demander du feu, alors que je me<br />

rendais chez le Grand Pete ?<br />

" Tu vois bien. Tout, absolument tout, conspirait<br />

contre moi. J'étais vaincu avant de naître,<br />

cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Et pas<br />

moyen d'en sortir.<br />

" Voilà ce qui explique ma conduite dans<br />

cette affaire et l'attitude de John Randolph,<br />

qui leur donnait le mot et, en même temps,<br />

ramassait ses jetons. Le diable l'emporte ?<br />

Tant pis pour lui ! Que n'a-t-il retenu sa<br />

langue ! J'aurais pu risquer ma chance. Il<br />

savait bien que j'étais presque à sec. Et pourquoi<br />

n'ai-je pu retenir ma main ? Ah ! pourquoi<br />

? pourquoi ?<br />

Et Fortuné La Perle se roulait sur le sol,<br />

interrogeant vainement la Destinée.<br />

Témoin de ces accès, Uri restait silencieux<br />

et n'esquissait pas un geste, comme s'il n'y<br />

attachait aucun intérêt ; pourtant, ses yeux<br />

gris se troublaient et s'attristaient.<br />

I<br />

A A A<br />

L n'y avait rien de commun entre ces deux<br />

hommes ; Fortuné s'en rendait suffisamment<br />

compte et s'étonnait parfois de la protec-<br />

tion que l'autre lui accordait.<br />

Mais sa patience finit par lui donner raison.<br />

Même la soif de vengeance d'une population<br />

disparaît devant sa cupidité. Le meurtre de<br />

John Randolph était déjà classé dans les annales<br />

du camp. Si le coupable s'était présenté,<br />

les mineurs de Nome eussent, certainement,<br />

interrompu leur travail, le temps de faire justice.<br />

En attendant, les tenants et aboutissants<br />

de Fortuné La Perle avaient cessé de les passionner.<br />

Il y avait de l'or à recueillir dans le lit des<br />

creeks et sur les grèves de sable rouge, et, la<br />

mer redevenue libre, les hommes, dont les<br />

sacs étaient gonflés à crever, cingleraient vers les<br />

pays où abondent les choses qui rendent la vie<br />

belle.<br />

Donc, une nuit, Uri Bram, aidé de Fortuné,<br />

arrima le traîneau et attela les chiens, et ils<br />

s'en allèrent vers le Sud, sur la glace de la piste<br />

d'hiver.<br />

Mais, quittant cette direction à la hauteur<br />

de Saint-Michaël, ils abandonnèrent la côte,<br />

traversèrent les collines et rejoignirent le Yukon<br />

à Anvik, à quelques centaines de milles de son<br />

embouchure. Puis, vers le Sud-Ouest, ils passèrent<br />

Koyukuk, Tanana et Minook,. contournèrent<br />

Fort Yukon, voyagèrent en deçà et au<br />

Purs, se ravisant, il mit un genou à terre, empoigna le revolver à deux mains et fit feu.<br />

delà du cercle arctique et, enfin, reprirent la<br />

route du Sud par les plaines. Ce fut un rude<br />

trajet, et Fortuné n'aurait pas compris l'insistance<br />

d'Uri à le suivre si celui-ci ne lui avait<br />

parlé d'une exploitation qu'il possédait à<br />

Eagle.<br />

Cette ville se trouvait aux confins du territoire.<br />

Quelques milles plus loin, à Fort Cudaly,<br />

le drapeau britannique flottait sur la caserne.<br />

Puis venaient Dawson, Pelly, les Cinq-<br />

Doigts, Bras-du-Vent, le Carrefour-du-Caribou,<br />

Linderman, le Chilcoot et, enfin, Dyea.<br />

Le lendemain de leur séjour à Eagle, ils se<br />

levèrent tôt. C'était leur dernière étape, celle<br />

où ils devaient se séparer.<br />

Fortuné se sentait le cœur léger. Il flottait<br />

dans l'air une promesse de printemps, et les<br />

jours commençaient à devenir plus longs. Le<br />

chemin passait en territoire canadien. La liberté<br />

était à sa portée, le soleil était de retour,<br />

et chaque journée qui s'écoulait le rapprochait<br />

du grand monde extérieur.<br />

La terre était vaste, et, une fois de plus, il<br />

pouvait envisager l'avenir avec le plus grand<br />

optimisme.<br />

Il se mit à siffler au moment du déjeuner et<br />

fredonna des bribes de chansons joyeuses,<br />

tandis qu'Uri ramassait les ustensiles et harnachait<br />

les chiens.<br />

Bientôt, tout fut prêt, et les jambes lui fourmillaient<br />

du désir de partir, quand Uri fit un<br />

geste inattendu.<br />

— As-tu jamais entendu parler de la Piste<br />

du Cheval Mort ?<br />

Il regardait d'un air pensif Fortuné, qui,<br />

irrité de ce retard, répondit non de la tête.<br />

— On fait parfois des rencontres en des<br />

circonstances que rien ne saurait effacer de la<br />

mémoire, poursuivit Uri d'une voix basse et<br />

très lente. C'est en pareil cas que je fis la connaissance<br />

d'un homme sur la Piste du Cheval<br />

Mort. En 97, faire franchir la Passe Blanche à<br />

son équipement a causé le désespoir de plus<br />

d'un mineur, et ce n'est pas sans raison qu'on<br />

l'a baptisée ainsi.<br />

" Les chevaux tombaient comme des<br />

mouches dès les premiers froids, et, de Ska<br />

guay au lac Bennett, leurs cadavres pourrissaient<br />

par monceaux.<br />

" Ils mouraient aux Rochers, ils s empoison<br />

naient au Sommet et crevaient de faim aux<br />

Lacs. Ils tombaient sur le bord de la piste,<br />

quand efle existait, ou passaient à travers la<br />

glace dans la rivière ; ils se noyaient avec leurs<br />

fardeaux ou s'écrasaient contre les brisants<br />

ils se rompaient les jambes dans les crevasses<br />

ou se cassaient les reins en tombant à la ren<br />

verse avec leurs ballots ; ils disparais?aient dans<br />

des fondrières, s'enlisaient dans la vase, s éven<br />

traient dans les marais où les troncs d'arbres<br />

bruts s'enfonçaient à pic.<br />

" Leurs maîtres les tuaient à coups de feu<br />

ou les faisaient trimer jusqu'à ce qu'ils tombassent<br />

d'épuisement, puis revenaient à la<br />

baie et s'en procuraient d'autres.<br />

" C'est là que .j'ai rencontré un homme qui<br />

avait la bonté et la patience d'un Christ. Et<br />

il était sincère. A la halte de midi, il déchargeait<br />

les chevaux pour qu'eux aussi eussent<br />

leur part de repos. Il paya le fourrage jusquà<br />

cinquante dollars le quintal et même davantage.<br />

Il se servait de ses propres couvertures<br />

pour leur matelasser le dos quand ils venaient<br />

de s'écorcher.<br />

" Le chemin était jonché dès carcasses de<br />

ceux qui étaient retombés. Mon compagnon<br />

se tenait là, dans une puanteur d'enfer, et,<br />

d'un mot d'encouragement, d'une tape sur la<br />

croupe au moment propice, il aidait la file à<br />

passer. Et, quand l'un d'eux s'embourbait, il<br />

barrait la route jusqu'à ce que l'animal fût<br />

retiré, et personne n'aurait pu l'en empêcher.<br />

" A la fin de notre étape, un homme, qui<br />

avait déjà tué cinquante chevaux, voulut nous<br />

acheter les nôtres, des cayuses de montagne<br />

de l'est de l'Orégon. Nous levâmes les<br />

yeux vers lui ; ensuite, nous regardâmes nos<br />

bêtes. Il offrait cinq mille dollars, et nous étions<br />

sans le sou ; mais nous songeâmes à 1 herbe<br />

vénéneuse du Gomm et au passage sur la<br />

falaise, et l'homme, qui était mon frère, ne<br />

dit pas un mot, mais part.igea lus cayuses en<br />

deux groupes, les miens d'un côté, les siens<br />

de l'autre, puis me regarda.<br />

Nous nous comprîmes. Alors, il emmena<br />

mes chevaux à l'écart, et je pris les siens, et, à<br />

coups de fusil, nous les tuâmes tous jusqu'au<br />

dernier, pendant que l'individu, qui avait déjà<br />

perdu cinquante chevaux, nous injuriait à se<br />

rompre le gosier. Mais cet homme à qui j'étais<br />

attaché par les liens de la fraternité, sur la<br />

niste du Cheval Mort...<br />

— Oui ! c'était John Randolph, conclut<br />

Fortuné en ricanant.<br />

Uri fit un signe affirmatif et dit :<br />

— Je suis heureux que tu aies compris.<br />

— Je suis prêt, répondit Fortuné, et son<br />

visage avait repris son ancienne expression<br />

d'amertume et de lassitude. Allons-y, mais<br />

çaisons vite !<br />

Uri Bram se releva.<br />

— Tous les jours de ma vie, j'ai eu foi en<br />

Dieu. Je crois qu'il aime la justice, qu'actuellement<br />

Il nous voit et qu'il a choisi entre nous.<br />

Je crois qu'il attend pour exprimer sa volonté<br />

par ma propre main. Et j'en suis tellement<br />

convaincu que nous égaliserons les chances<br />

pour lui permettre de manifester sa décision.<br />

Le cœur de Fortuné bondit à ces paroles.<br />

Il ne savait pas grand'chose du Dieu d'Uri,<br />

mais il croyait à la veine, et elle le favorisait<br />

depuis la nuit où il avait détalé vers la grève,<br />

à travers la neige.<br />

— Mais nous n'avons qu'un seul revolver,<br />

objecta-t-il.<br />

— Nous tirerons à tour de rôle, répliqua<br />

Uri, et, en même temps, il retirait le barillet<br />

du Colt de l'autre et l'inspectait. Et les cartes<br />

décideront. 1 Une partie de sept.<br />

A A A<br />

E sang de Fortuné s'échauffait à l'idée du<br />

jeu ; il tira les cartes de sa poche. Sûre-<br />

L ment, la veine n'allait pas l'abandonner<br />

maintenant. Il songea que le soleil était revenu,<br />

lorsqu'il coupa pour la main, et il tressaillit do<br />

joie envoyant que c'était à lui de commencer.<br />

Il battit les cartes, les donna, et Uri coupa<br />

le valet de pique. Ils abattirent leurs jeux. Uri<br />

était sans atouts, alors que Fortuné montrait l'as<br />

deuxième. La liberté lui paraissait bien proche,<br />

tandis qu'ils comptaient les cinquante pas.<br />

— Si Dieu diffère sa vengeance et que tu<br />

m'abattes, les chiens et le reste t'appartiennent.<br />

Tu trouveras un acte de vente bien en règle<br />

dans ma poche, déclara Uri, se tenant droit<br />

devant lui, la poitrine offerte.<br />

Fortuné chassa de son esprit la vision du<br />

soleil étincelant sur les mers et se prépara à<br />

tirer. Il y mit le plus grand soin. Deux fois il<br />

abaissa son arme, tandis que la brise du printemps<br />

battait les pins. Puis, se ravisant, il mit<br />

un genou à terre, empoigna le revolver à deux<br />

mains et fit feu. Uri tourna à demi sur luimême,<br />

étendit les bras, chancela un instant et<br />

s'affaissa dans la neige.<br />

Mais Fortuné se rendit compte qu'il l'avait<br />

touché trop d'un côté ; autrement, il n'aurait<br />

pas tourné.<br />

Quand Uri, maîtrisant la douleur et s'efforçant<br />

de se relever, lui fit signe qu'il voulait<br />

l'arme, Fortuné songea à tirer une seconde fois.<br />

Mais il repoussa cette idée. La veine lui avait<br />

déjà été favorable, et, s'il trichait maintenant,<br />

elle pourrait se retournar contre lui. Non, il<br />

jouerait franc jeu. Au reste, Uri était bien<br />

atteint, et serait sans doute incapable de tenir<br />

le lourd revolver Colt assez longtemps pour<br />

le mettre en joue.<br />

— Où est ton Dieu, maintenant ? dit-il<br />

d'un air railleur en remettant l'arme au blessé.<br />

Uri lui répondit :<br />

— Dieu n'a pas encore parlé. Prépare-toi<br />

à l'entendre.<br />

Fortuné se plaça devant lui, mais en effaçant<br />

la poitrine, de façon à présenter moins<br />

de cible.<br />

Uri titubait comme un homme ivre, mais il<br />

attendait que la douleur eût desserré ses griffes.<br />

Le revolver était pesant, et, comme Fortuné,<br />

Uri eut l'impression qu'il ne pouvait tirer.<br />

Mais il le tint à bras tendu au-dessus de sa.<br />

tête et l'abaissa lentement. Quand la poitrine<br />

de Fortuné et le guidon passèrent en ligne<br />

devant ses yeux, il pressa la détente.<br />

Fortuné ne pivota point sur lui-même. Cependant,<br />

la vision joyeuse de San-Francisco<br />

s'évanouit, et, tandis que la neige, étincelante<br />

sous le soleil, s'obscurcissait à ses yeux, il<br />

cracha sa dernière malédiction sur l'ultime<br />

chance dont il n'avait pas su profiter.<br />

JACK LONDON.<br />

Traduit de l'anglais pat Louis Postif.


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finiiiii: DIMANCHE-ILLUSTRÉ '"» iiiuiiiiimiiMiiiiiiiiinHimiiiiii riinmi^M jiiiiiiiiiiiiiiiiii i 10 " utiiiiiiiiiHiiimiiini iiiiiiiiiiiiiniiiiHiiiiiiMiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 '«"»««■<br />

JE VOUDRAIS BIEN SAVOIR...<br />

Cette rubrique est ouverte à tous nos lecteurs. Elle leur<br />

permettra de se tenir en contact constant avec leur journal,<br />

qui les renseignera volontiers sur tous les faits d'un intérêt<br />

général et d'ordre documentaire ou pratique ; mais un délai<br />

assez long peut s'écouler entre les demandes et les réponses.<br />

Qui paie, en cas de condamnation, les<br />

dommages-intérêts lorsque l'accusé est<br />

pauvre ou indigent ?<br />

E<br />

N matière civile ou commerciale, les<br />

condamnations à des dommages-intérêts<br />

ne peuvent s'exécuter que sur les biens<br />

du condamné ; si celui-ci est insolvable, et tant<br />

qu'il le demeure, il n'y a pas d'exécution possible.<br />

La contrainte par corps a été supprimée<br />

en ces matières par la loi du 22 juillet <strong>18</strong>67.<br />

Cette loi a maintenu par contre la contrainte<br />

par corps en matière criminelle, correctionnelle<br />

et de simple police. L'auteur d'une infraction,<br />

d'un délit ou d'un crime, âgé de plus de seize<br />

ans, qui est condamné soit à l'amende, soit aux<br />

frais et dépens, soit à des dommages-intérêts<br />

et restitutions, et qui ne s'acquitte pas, peut<br />

être poursuivi par la contrainte par corps indépendamment<br />

de la peine proprement dite ; il en<br />

est ainsi, que la condamnation soit prononcée<br />

au profit de l'Etat ou de la partie civile. La<br />

contrainte par corps doit être ordonnée par le<br />

juge dans son jugement ou par une décision<br />

postérieure ; le juge doit en fixer la durée ;<br />

cette durée est réglée par la loi du 22 juillet<br />

<strong>18</strong>67, suivant une échelle variant avec le chiffre<br />

de la condamnation.<br />

Le débiteur qui justifie de son insolvabilité,<br />

peut obtenir son élargissement lorsqu'il a subi<br />

la contrainte par corps pendant la moitié de<br />

la durée fixée par le jugement. C'est au<br />

condamné qu'incombe l'obligation de fournir<br />

la preuve de son insolvabilité ; il doit, à cet<br />

effet, joindre à sa demande un certificat du<br />

percepteur portant qu'il n'est pas impose et<br />

un certificat d'indigence délivré par le maire<br />

de sa commune.<br />

Celui contre lequel la contrainte a été prononcée<br />

peut en prévenir ou en faire cesser<br />

l'effet en fournissant unie caution ; celle-ci<br />

doit s'exécuter dans le mois. Enfin, lorsque<br />

le condamné à la contrainte par corps a commencé<br />

sa soixantième année, la contrainte est<br />

réduite à la moitié de sa durée et, s il est insolvable,<br />

au quart.<br />

S'il existe, en France, des cours de<br />

publicité ?<br />

D<br />

EPUIS bientôt vingt ans, l'Ecole Supérieure<br />

des Sciences économiques et commerciales<br />

de Paris (dépendance de l'Université<br />

libre qu'est l'Institut catholique) possède<br />

une chaire de publicité, chaire dont le premier<br />

titulaire était D. C. Hemet — auteur du premier<br />

Traité pratique de publicité, ouvrage<br />

devenu classique et qui fait maintenant autorité<br />

— et le second, depuis plus de dix ans,<br />

M. R.-J.-M. Clemang.<br />

Outre la première chaire créée en France,<br />

il en est une autre à l'École des Hautes Etudes<br />

commerciales de Paris (émanation de la<br />

Chambre de Commerce). Il en était même<br />

une ,pour les jeunes filles et une autre encore<br />

à l'École Supérieure pratique de Commerce<br />

de Paris. Nancy, Strasbourg, Lyon et Bordeaux<br />

possèdent aussi des cours de publicité.<br />

Il faut ajouter, enfin, le cours de publicité<br />

qui vient d'être créé au Conservatoire des<br />

Arts et Métiers, comme l'avait annoncé, dans<br />

son article du 4 <strong>décembre</strong>, notre collaborateur<br />

Jean Stylo, dont nous complétons ici la documentation.<br />

D'où vient l'expression : cesser sa pipe ?<br />

I<br />

L y avait au théâtre de la Gaîté, sur l'emplacement<br />

dé l'ancien boulevard du Temple,<br />

un vieil acteur, nommé Mercier, qui jouait<br />

un rôle de mélodrame dans lequel il deva t<br />

fumer une pipe. Jusqu'à la quarantième représen<br />

ation environ, le vieux Mercier luma<br />

consciencieusement sa pipe, dont le tuyau<br />

état devenu noir comme de l'encre. A la dernière<br />

représentation, Mercier tomba en scène<br />

foudroyé par une attaque d'apoplexie ; dans<br />

sa chute, la pipé se brisa.<br />

Le lendemain, les titis des amphithéâtres<br />

s'abordaient sur le boulevard, en se disant<br />

l'un à l'autre : " Hein ! ce pauvre Mercier,<br />

il a cassé sa pipe, tout de même ! "<br />

Et r expression passa dans le langage courant.<br />

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SI NOUS PARLIONS ANGLAIS...<br />

Cette histoire comique, écrite spécialement pour Dimanche-Illustré, par le maître<br />

humoriste Gabriel de Lautrec, le traducteur réputé de Mark, Twain, et dont nous avons<br />

publié le premier épisode dans notre numéro du 23 octobre, a un but pratique : donner à<br />

nos lecteurs, non pas des leçons d'anglais, — ce n'est point là la prétention de l'auteur<br />

ni la nôtre —, mais un vocabulaire de mots usuels avec leur prononciation, de telle<br />

sorte que ^ensemble de ces mots permette à qui les aura retenus, de se " débrouiller ' en<br />

présence d'interlocuteurs ne parlant que la langue anglaise.<br />

Les syllabes longues sont partout représentées par une lettre grasse<br />

LES CURIEUSES AVENTURES<br />

DE M. PETITPOIS, EN ANGLETERRE<br />

CHAPITRE IX<br />

JOSEP-BABYLAS sortit du restaurant de méchante<br />

humeur. Il avait fait un fort médiocre<br />

dîner " dinner " (èinneuhh) pour<br />

le prix qu'il aurait pay£, à Paris, dans une<br />

excellente maison. Il y avait sur les tables des<br />

nappes d'une fraîcheur douteuse, et le vin, il<br />

avait voulu boire du vin, tant pis pour lui, était<br />

franchement mauvais. Sa seule consolation<br />

avait été de savoir que le garçon du restaurant<br />

se prénommait Marius, et qu'il était de Marseille,<br />

naturellement. Ce qui n'expliquait,<br />

d'ailleurs, ni le poisson douteux, ni les haricots<br />

blancs présentés, comme à Paris dans les établissements<br />

fâcheux, avec, en leur milieu, un<br />

minuscule morceau de beurre, posé là au dernier<br />

moment, pour indiquer au client, de façon<br />

impérieuse, qu'ils ont été, jusque-là, scrupuleusement<br />

mijotés à l'eau.<br />

Mais on était au vendredi. Notre héros,<br />

bon chrétien, se consola en se disant que c était<br />

un jour de pénitence. Par une association<br />

d'idées toute naturelle, il n'eut qu'à supposer<br />

au mot une majuscule pour évoquer aussitôt<br />

la figure sympathique du nègre, compagnon de<br />

Robinson Crusoé. Et, comme tout est relatif,<br />

il se dit que le brave Robinson aurait été bien<br />

heureux s'il avait trouvé dans son île déserte un<br />

restaurant, même des plus médiocres. Chose<br />

impossible, évidemment, car, dans une île<br />

déserte, il n'y a pas, d'ordinaire, assez de clients<br />

pour permettre à un restaurant, quel qu'il soit,<br />

de faire ses frais.<br />

Pour se consoler du mauvais dîner, et du vin<br />

détestable, le Bois-Colombais avisa le premier<br />

bar qu'il découvrit au coin d'une rue, avec le<br />

pan coupé habituel. Il trouverait là, peut-être,<br />

un café et, dans tous les cas, un thé, qu'il arroserait<br />

joyeusement d'un petit verre de gin ou<br />

de whisky, à défaut de vieille eau-de-vie française.<br />

Comme il allait pénétrer dans une des<br />

trois entrées, il en aperçut une quatrième, sur<br />

la droite, qui était fermée. Il appuya curieusement<br />

sur le loquet de la porte " door " (dor),<br />

ouvrit, et aperçut une véritable salle de café,<br />

avec des tables et des banquettes confortables.<br />

Et un garçon, en courte veste noire. Enfin,<br />

tout le mobilier habituel. Il s'assit. " He sat<br />

down " (hhi satt Aaounn), et n'osant pas tout<br />

de même paraître trop révolutionnaire ou trop<br />

étranger en exigeant du café, demanda sur un<br />

ton qu'il s'efforça de rendre à la fois aimable<br />

et impérieux :<br />

— Du thé " tea " (ti).<br />

Et il ajouta, encouragé par la figure bienveillante<br />

du garçon :<br />

— Avec un petit verre de gin. With a<br />

little glass of gin. " (Ouitz é htteul glass ov<br />

dginn).<br />

Quelques instants après, tout fier d'avoir été<br />

compris, il avait devant lui les provisions demandées.<br />

Et il alluma sa bonne pipe, avec le<br />

bon vieux tabac exporté de France, ayant ainsi<br />

l'impression de faire un geste patriotique. La<br />

vie était belle.<br />

Tout en tirant sur le tabac à petites bouffées,<br />

il philosophait sur la découverte qu'il venait de<br />

faire de cette quatrième salle, découverte moins<br />

importante, évidemment, que celle de l'Amérique,<br />

ou même des îles Nouka-Hiva, mais<br />

qui, tout de même, complétait sa première<br />

observation sur le sens de la hiérarchie chez<br />

les Anglais. Sans compter, en cinquième, les<br />

grands clubs de Londres, où les verres, plus<br />

chers, étaient servis par des laquais solennels.<br />

Et il songeait de nouveau à Robinson, car,<br />

malgré le thé, le gin et la bonne pipe, il se<br />

trouvait évidemment, en cette ville étrangère,<br />

dans la même situation, ou à peu près, que le<br />

naufragé dans son île déserte. Il avait déjà<br />

rencontré, il était vrai, un Vendredi, aimable<br />

et bienveillant, en la personne du révérend<br />

Smith. Mais il ne devait le revoir que deux jours<br />

après, pour assister à l'office.<br />

Mais on était bien dans ce bar, à fumer la<br />

pipe, en dégustant à petits coups un gin<br />

excellent. Et lorsque nous disons un one<br />

(oueunn), nous avons certainement tort au<br />

point de vue de l'arithmétique, science des<br />

nombres, comme chacun sait, car notre héros<br />

avait déjà bu deux ou trois " two and three "<br />

(tou andd tli) petits verres de ce breuvage<br />

bienveillant. Aussi, n'osant pas trop s'éloigner<br />

de l'hôtel, qui était au centre de l'île, avait-il<br />

décidé, en son for intérieur, de ne quitter ce<br />

refuge que pour aller retrouver son lit, qui<br />

devait le recevoir, il en était sûr, cordialement,<br />

à draps ouverts.<br />

Nous serions désolés " we should be very<br />

sorry " (oui choudd bi véré sotrey) que le lecteur<br />

conçut une idée fâcheuse de la sobriété de<br />

M. Petitpois. Cette petite débauche, bien inoffensive,<br />

était pour lui tout à fait exceptionnelle.<br />

Elle ne rappelait que de fort loin l'histoire qu'il<br />

avait lue dans un journal anglais, précisément,<br />

du gentleman qui se trouvait au bar avec un<br />

ami plus jeune, et qui lui prodiguait les<br />

conseils d'une expérience sans doute chèrement<br />

acquise :<br />

_— Il est permis, il est louable de boire à sa<br />

soif, mais on ne doit pas exagérer. Et on peut<br />

toujours se rendre compte du moment qu'on<br />

a assez bu et qu'il convient de s'arrêter. Tu<br />

vois ces deux hommes, là-bas, dans le coin<br />

"in the corner" (inn dz cohhneuhh). Si, au lieu<br />

de deux, tu en voyais quatre, c'est que tu aurais<br />

assez bu pour ce jour-là.<br />

— Mais, mon cher ami, répondait l'autre,<br />

mais, mon cher ami " my dear friend " (mai<br />

âàeuhh frénnd), il n'y a pas deux hommes, làbas,<br />

dans le coin. Il n'y en a qu'un 1<br />

(A suivre.) GABRIEL DE LAUTREC.<br />

En rouie pour l'Amérique<br />

AVEC<br />

sans oublier Alfred!<br />

Un magnifique album en couleurs.<br />

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niuuiiH I.F. <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 iiiiiiiiiiniiiHiiuiiHiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiii H itimi ■ u t n 111 r 11 n 111 i M n i n 1111111 u 1:1 il i m i i 1111 u 11 [ ITITIII 11 m 11111111111 DIMANCHE-ILLUSTRÉ JimiiW<br />

FLATTERS<br />

Al'heure où, chaudement discutée, la question<br />

du Transsaharien a ses partisans<br />

convaincus et ses détracteurs ardents, il<br />

est intéressant de citer le nom du lieutenantcolonel<br />

Flatters, qui restera éternellement<br />

associé aux premières études d'un tracé de<br />

chemin de fer à établir entre l'Algérie et le<br />

Soudan.<br />

Paul-Françbis-Xavier Flatters était né à<br />

Laval, le 16 septembre <strong>18</strong>32. Sous-lieutenant<br />

en <strong>18</strong>53, lieutenant à Sébastopol en <strong>18</strong>55, capitaine<br />

en <strong>18</strong>61, commandant en <strong>18</strong>71, il fut<br />

envoyé en Algérie, sur sa demande, dans les<br />

bureaux arabes. Nommé successivement au<br />

commandement supérieur de Bougie, puis à<br />

celui de Laghouat, lieutenant-colonel le 3 mai<br />

<strong>18</strong>79, il fut appelé à siéger dans la Commission<br />

supérieure d'études du chemin de fer<br />

transsaharien. Il préconisa un tracé et s'offrit<br />

à en faire lui-même la reconnaissance complète.<br />

Le 5 mars <strong>18</strong>80, une première reconnaissance,<br />

sous son commandement, quitta Ouargla ;<br />

trente-neuf personnes la composaient. La petite<br />

colonne remonta d'abord la vallée de l'Igharghar<br />

par. Ain-Baïba, £1 Bïoth et Timissinin.<br />

Le 16 avril, elle campa à la limite du pays des<br />

Touareg Azdjer ; le manque de vivres et l'attitude<br />

peu encourageante des tribus la contraignit<br />

à rebrousser chemin.<br />

Flatters rentra à Ouargla, pour en repartir<br />

le 4 <strong>décembre</strong> <strong>18</strong>80 en direction d'Asiou, d'où<br />

il espérait déboucher dans le Soudan. Il avait<br />

avec lui, cette fois, quatre-vingt-treize hommes,<br />

effectif encore bien faible. Le 16 février <strong>18</strong>81,<br />

la colonne était arrivée à 200 kilomètres au<br />

nord d'Asiou, à Bir El Ghamara. Ce fut là<br />

f<br />

FLATTERS<br />

qu'elle tomba dans un guet-apens qu'avaient<br />

organisé contre elle les Touareg Hoggar, avec<br />

la complicité de ses guides. Tandis que le campement<br />

de la petit troupe s'installait, Flatters<br />

fut attiré avec son état-major, sous un prétexte<br />

quelconque, dans un ravin autour duquel<br />

tix cents Touareg l'attendaient. Il y.fut massacré,<br />

en même temps que le capitaine Masson,<br />

lë docteur Guiard, les ingénieurs Roche et<br />

Béringer, le maréchal des logis Dennery et<br />

vingt hommes.<br />

Le reste de la mission battit en retraite sur<br />

Amguid, harcelé sans trêve par les Touareg.<br />

A Amguid, le lieutenant de Dianous, à qui<br />

incombait le commandement, fut assassiné à<br />

son tour. Alors ce fut entre les survivants et<br />

leurs poursuivants une course lamentable ;<br />

n'ayant plus de vivres, les hommes de la<br />

colonne Flatters se mangeaient les. uns les<br />

autres. Enfin, les rescapés parvinrent à atteindre<br />

Messeguem ; on les y secourut et on les ramena<br />

à Ouargla présque expirants. Aucun Français<br />

n'était du nombre, tous avaient succombé<br />

autour de leur chef ou entre Bir El Ghamara et<br />

Amguid. Les papiers de la mission avaient été<br />

erdus, mais la correspondance du colonel<br />

latters -permit de reconstituer son itinéraire ;<br />

le général Derrécagaix, qui s institua • historiographe<br />

des expéditions Flatters, y trouva<br />

non seulement les éléments d'un récit du plus<br />

haut intérêt, mais encore des bases très sérieuses<br />

de connaissances géographiques sur le Sahara<br />

central, région jusque-là inexplorée.<br />

L<br />

A * A<br />

AUGUSTE MAQUET<br />

'ŒUVRE du célèbre romancier et auteur<br />

théâtral Alexandre Dumas a été si abondante<br />

qu'elle dépasse nettement le cadre<br />

d'une seule et laborieuse vie d'homme. Pour<br />

un certain nombre de ses romans, l'illustre<br />

écrivain eut pour collaborateur un universitaire<br />

qui avait enseigné, en dernier lieu, au lycée<br />

Charlemagne : Auguste Maquet. Les Trois<br />

ON S DE NOS LOISIRS DU DIMANCHE<br />

POUR NOUS INSTRUIRE UN PEU<br />

Mousquetaires, Monte-Cristo, la Dame de Monsoreau<br />

notamment, sont dus à cette collaboration<br />

étroite de deux<br />

hommes, dont l'un possédait<br />

l'imagination et<br />

la verve, les qualités<br />

de mouvement dans<br />

l'action et le dialogue,<br />

et dont l'autre était un<br />

travailleur infatigable,<br />

véritable puits de documentation<br />

historique.<br />

Ce fut à propos d'un<br />

drame, Bathilde, écrit<br />

par Maquet et remanié<br />

par Alexandre Dumas<br />

que les deux écrivains<br />

se rencontrèrent. Leur<br />

collaboration dura jusqu'en<br />

<strong>18</strong>51, et ne prit<br />

fin que sur certaines<br />

difficultés qui surgirent<br />

entre eux au moment<br />

d'un règlement de<br />

compte. Si Dumas signait seul les romans,<br />

il n'en était pas de même des pièces de théâtre<br />

AUGUSTE MAQUET<br />

(dont beaucoup étaient, d'ailleurs, tirées desdits<br />

romans) et qui furent données sous leurs signatures<br />

associées.<br />

Après la rupture de<br />

l'association, Maquet<br />

continua à écrire des<br />

romans dont il tira des<br />

pièces de théâtre, telles<br />

que la Belle Gabrielle<br />

(<strong>18</strong>54-<strong>18</strong>57) et la Maison<br />

du Baigneur, qui<br />

lui valut un beau<br />

succès.<br />

On lui doit aussi des<br />

'i études historiques :<br />

Histoire de la Bastille,<br />

Paris sous Louis XV,<br />

et des livrets d'opéras.<br />

Il mourut à Saint-<br />

Mesme, en <strong>18</strong>88. La<br />

plus grande partie du<br />

théâtre de Dumas : la<br />

Dame aux Camélias, le<br />

Demi-Monde, etc., est d'ailleurs postérieure à<br />

la rupture de son association avec Maquet.<br />

LE CANAL DES DEUX MERS<br />

E XVII<br />

L<br />

E siècle fut, dans toute la France, une<br />

période de creusement et d'aménagement<br />

de voies navigables. Dans les Flandres,<br />

Vauban en personne se préoccupa de la question,<br />

qui présentait pour le royaume un double<br />

intérêt commercial et militaire. Dans le Languedoc,<br />

qu'agitaient encore les derniers soubresauts<br />

de guerres de religion, un ingénieur<br />

natif de Béziers (1604), Riquet, conçut le projet<br />

d'une grande voie navigable qui relierait<br />

l'Océan à la Méditerranée. Colbert s'enthqusiasma<br />

pour cette idée et fit partager son<br />

enthousiasme à Louis XIV. Cependant, les<br />

travaux ne commencèrent qu'en 1666; ils<br />

devaient durer quatorze ans, temps relativement<br />

court si l'on songe à leur importance.<br />

Malgré deux , siècles et demi d'existence, le<br />

canal de Riquet, solidement construit, est<br />

demeuré une merveille de technique.<br />

Sa longueur est de 242 kilomètres environ,<br />

qui se répartissent, au mètre près, de la manière<br />

suivante : versant de l'Aude et méditerranéen,<br />

<strong>18</strong>4 kilomètres ; seuil de Naurouze, 5 kilomètres<br />

; versant de l'Océan, 53 kilomètres. Au<br />

delà de Toulouse, il y a encore 257 kilomètres<br />

à parcourir sur le canal latéral à la Garonne<br />

L<br />

m<br />

pour atteindre Bordeaux. Sur le versant Aude-<br />

Méditerranée, la pente est de <strong>18</strong>9 mètres ; il<br />

n a pas fallu pour la remonter moins de<br />

soixante-treize écluses. Le canal, qui est encore<br />

désigné sous le nom de canal du Midi, franchit<br />

par trois beaux ponts-aqueducs les rivières<br />

du Fresquel, de l'Orbieu et de l'Argentdouble.<br />

Pour l'alimenter en tous temps, Riquet a construit<br />

le vaste bassin de Saint-Ferréol (longueur,<br />

1.558 mètres ; largeur, 800 mètres ; profondeur<br />

allant jusqu'à 32 mètres) formé par une digue<br />

de 800 mètres de long sur 70 mètres d'épaisseur.<br />

Le canal dessert principalement Toulouse,<br />

Castelnaudary, Carcassonne, Béziers, à partir<br />

de laquelle il rejoint l'étang de TJiau (par<br />

lequel les bateaux peuvent atteindre le port de<br />

Cette. Un embranchement . (canal du Sud)<br />

gagne Narbonne et l'étang de Sijean, qui se<br />

termine sur la Méditerranée par le canal de<br />

La Nouvelle).<br />

Malgré leur perfection, les lignes d'Océan<br />

à la Méditerranée ne trouvent que pëu d'éléments<br />

de trafic dans la région où elles ont été<br />

construites (300.000 à 400.000 tonnes de poids<br />

total d'embarquements annuels. Total général<br />

pour la France, en 1923 : 33.873.500 tonnes).<br />

UN ASPECT DU CANAL DU MIDI A LA PASSERELLE DE NÉGRENEYS, A TOULOUSE<br />

E verbe méduser est couramment employé<br />

comme synonyme de frapper de stupeur.<br />

Ce mot a son origine dans une fable de la<br />

mythologie grecque, d'après laquelle il aurait<br />

existé une Gorgone, nommée Méduse, qu'on<br />

ne pouvait regarder en face sans être aussitôt<br />

changé en statue de pierre.<br />

Les Gorgones étaient trois. Méduse étant<br />

l'une, les deux autres avaient noms Sthéno et<br />

Euryale. La légende la plus courante veut<br />

qu'elles aient été des monstres affreux, à la<br />

chevelure faite de serpents, aux yeux étincelants<br />

et furieux ; leurs bouches renfermaient<br />

des dents de sangliers ; leurs rugissements<br />

terrorisaient à grande distance ; leurs méfaits<br />

étaient grands.<br />

Méduse seule était mortelle ; avant d'être<br />

amenée à cet aspect physique peu engageant,<br />

elle aurait été une ravissante jeune fille, à qui<br />

des démêlés avec la déesse Athéné auraient<br />

valu cette métamorphose.<br />

M É D USE<br />

Les Gorgones demeuraient ordinairement<br />

au bout du monde, derrière l'Océan, près du<br />

pays des morts, du côté où le soleil se couche.<br />

Ce fut là que les vint trouver un jeune homme<br />

nommé Persée, qu'un certain polydecte, qui<br />

voulait épouser sa mère Danaé, contre le gré<br />

de celle-ci, avait chargé, pour se débarrasser de<br />

lui, de lui rapporter la tête de la Méduse<br />

Le jeune homme avait rencontré en route<br />

le dieu Hermès (Mercure) qui lui avait remis<br />

un bonnet de couleur sombre qui le rendrait<br />

.invisible, des sandales ailées afin qu'il pût<br />

voler dans les airs, une faucille d'airain pour<br />

couper le cou à la Gorgone. La possession de<br />

ces objets magiques permit au jeune héros<br />

d'accomplir sa mission et d'échapper, après<br />

avoir réussi, à la vengeance de Sthéno et d'Euryale,<br />

furieuses. De retour auprès de sa mère,<br />

il se servit de la tête de la Méduse, qui avait<br />

conservé toutes ses propriétés malgré son ablation,<br />

pour pétrifier Polydecte et ses compagnons.<br />

I<br />

Certains cœlentérés marins portent le nom<br />

de méduse, qui leur a été donné à cause des<br />

tentacules qui les entourent et qui rappellent,<br />

par leur forme et leurs vibrations, le systèmé<br />

capillaire de la Gorgone. Ces tentacules servent<br />

de filaments pêcheurs.<br />

A A A<br />

PIRON<br />

LEXIS Piron naquit, en 1689, à Dijon. Son<br />

départ dans la vie fut assez incertain. Avo-<br />

A cat au barreau de sa ville natale, il ignorait<br />

s'il n'entrerait pas dans les ordres, lorsqu'une<br />

ode, spirituelle et exagérément légère, scandalisa<br />

tout Dijon. Il dut se contenter^ pour vivre,<br />

du métier de copiste, noblement gai malgré sa<br />

pauvreté, chantant avec esprit les vins généreux<br />

de son pays natal, ne manquant ni une<br />

épigramme ni un bon mot. A cette époque,<br />

l'esprit satirique était plutôt un danger qu'une<br />

source de revenus ; Piron s'en aperçut une<br />

deuxième fois en perdant, en 1719, sa place de<br />

copiste. Il vint à Paris.<br />

Sa réputation l'y avait précédé ; il ne trouva<br />

tout d'abord d'autre moyen de vivre què<br />

d'écrire pour le Théâtre de la Foiredes "Farces";<br />

qui eurent un vif succès. Puis, comme la<br />

Comédie-Française avait usé de son privilège<br />

pour interdire aux forains de jouer sur leur<br />

tréteaux des dialogues, Piron tourna la difficulté<br />

en écrivant un monologue en trois actes,<br />

qu'il intitula : Arlequin-Deucalion. Il donna dix-*<br />

huit ouvrages au Théâtre de la Foire, dont uri<br />

opéra-comique, l'Endriague, aux extraordinaireé<br />

personnages : Caudaguliventer, Espadavan-l<br />

tavellados, etc. ; la partition en était de Rameauj<br />

A la suite de ces divers succès, le Théâtre*<br />

PIRON<br />

Français songea à demander à Piron des<br />

comédies et des tragédies. Il en écrivit, mais il<br />

eut beaucoup moins de talent que lorsqu'il<br />

écrivait, comme bohème, pour ses théâtres<br />

forains. Pourtant Voltaire prit dans son GustaVô<br />

Wasa (1733) une scène de sa Mérope. Cependant,<br />

en-1738, le Bourguignon se réveilla : cà<br />

fut la Métromanie, écrite sur un modèle vivant<br />

qui était lui-même, et que Voltaire appela la<br />

Piromanie. Cette pièce est restée au répertoire<br />

et par elle Piron a pris rang parmi les meilleurs<br />

des comédiens de second ordre. On ne la joue<br />

plus guère, parce que', n'étant plus dans les<br />

mœurs, elle ne serait comprise que d'un public<br />

très spécial, mais elle se lit toujours, et c'est<br />

d'ailleurs la meilleure manière qui soit d'apprêt<br />

cier son style piquant et savoureux.<br />

En 1753, en dépit de cruelles épigrammes<br />

qui sont tout à fait dans sa manière : " Si je na<br />

raillais point, pense-t-il, je m'ôterais un des<br />

beaux passe-temps qu'un beau railleur puisse<br />

avoir dans sa vie ", Piron fut élu à l'Académie,<br />

Mais Louis XV refusa de ratifier cette élection<br />

; il s'en consola en écrivant par avança<br />

son épitaphe :<br />

Ci-gît Piron, qui ne fut rien. '-,<br />

Pas même académicien.<br />

Sans doute prête-t-on encore de nos jours<br />

à Piron plus de propos et de gestes qu'il n'en a,<br />

en réalité, tenus et faits. Mais à l'auteur a survécu<br />

l'homme d'esprit, l'un des rares qui ai<br />

pu tenir en échec Voltaire, dont il avait raill<br />

cruellement l'œuvre encyclopédique, disant de<br />

lui, par exemple :<br />

" ...Vous lui donnez un an? Vous l'insultez<br />

!... En dix ou douze veilles... il refond tout. "<br />

Ses autres victimes ordinaires furent Desfontaines,<br />

Fréron, Marmontel, La Harpe, et<br />

même l'Académie, à laquelle il décocha plus<br />

d'un trait cruel : " Ils sont là quarante qui ont<br />

de l'esprit comme quatre. " La savante compagnie<br />

ne lui en tint pas rigueur, puisqu'elle<br />

l'élut à siéger parmi elle ; mais le veto royal<br />

demeura, ainsi que nous l'avons dit, sans appel,<br />

Piron mourut à Paris, en 1773.<br />

: \


w DIMANCHE-ILLUSTRÉ iiiiiiiiutiiiiniiiiiiiiHH""i«Hii"i"»"tHiH«im"»""'"i'»>»">»»»»"»»' 12 iniiuiiiiniimiiiWMmimiimiiiïmninni iiiimiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiium LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 «mmm<br />

LA SEMAINE COMIQUE<br />

— Hep ! monsieur, je vais faire<br />

devant vous une série d'exercices<br />

remarquables...<br />

UN AMATEUR DE MUSIQUE<br />

— Çà vous épate, vous, ce pianiste ? Ben,<br />

alors, qu'est-c'que vous diriez si vous voyiez<br />

miss Mitchell, la championne des dactylos,<br />

faire ses.six cents frappes à la minute!...<br />

(Dessin inédit de SoupAULtO<br />

L'A VAL EUR DE SABRES A TROP D'APPÉTIT (Dessin inédit de CHANCHJ<br />

BONNES DENTS<br />

— Emile, méfiez-vous, c'est un garçon qui<br />

a la dent dure...<br />

— Le veinard, lui, au moins, il pourrait<br />

résister à votre bifteck I... (Dessin inédit de VARI)<br />

LE CHIEN VERT<br />

I ES Belges, nos. voisins, ont un genre de plaisanteries<br />

particulier qu'ils appellent le " zwans ". Gare au<br />

malheureux auquel on inflige le supplice de le supporter,<br />

U va droit à la folie.<br />

En voici un exemple ; c'est l'histoire du " chien vert ".<br />

Janeke Stouff a 1 habitude d'aller tous les jours faire<br />

8a partie de billard au cabaret de Manekenpiss, Grande-<br />

Place. Il y retrouve des amis et s'adonne à boire des<br />

verres de faro et à fumer de grandes pipes.<br />

Un beau matin, Pitche et Louitche, ses intimes, le<br />

virent arriver escorté d'un beau caniche tout blanc.<br />

Aussitôt ils décidèrent de " zwanser " Janeke et cette<br />

décision fit le tour du cabaret (car le zwans est un amusement<br />

auquel tout le monde prend part).<br />

Janeke entre avec le caniche.<br />

— Ça, c'est un beau chien, sais-tu, dit Pitche ; mais<br />

quelle drôle de couleur ! N'est-ce pas, Louitche ?<br />

— Och, mon chien est blanc ; qu'est-ce que ça a de<br />

drôle ?<br />

Tout le café de s'esclaffer...<br />

•— Blanc, ton chien ? Mais il est vert, vert comme le<br />

gazon...<br />

Et.de toutes les tables du café, on entendait des voix<br />

qui disaient sur un ton apitoyé :<br />

■— Ce pauvre Janeke qui ne sait plus voir les couleurs<br />

et qui a acheté un chien vert. Ach gootteniere !<br />

Janeke devient fou ; il s'adresse successivement au<br />

patron du café, à sa femme, aux garçons, et tout le<br />

monde de déclarer que le chien est bien vert.<br />

Janeke consterné, mais persuadé, prend le chemin de<br />

sa maison. Il arrive fier comme Artaban chez sa femme,<br />

et lui dit en lui montrant son roquet :<br />

■— Regarde une fois, Gudule, la jolie acquisition que<br />

j'ai faite ; j'ai acheté un chien vert !<br />

— Mais, est-ce que tu tiens le fou avec moi, mon<br />

pauvre Janeke ? Je te dis que cette petite bête est toute<br />

blanche ; tu as une maladie de la vue, c'est impossible<br />

autrement ; il faut aller chez un homme de l'art.<br />

— Je te dis que mon chien est vert I hurle Janeke.<br />

— Non... — Si... — Non... — Si...<br />

Et, se ruant sur sa femme, il lui flanqua un tel savon<br />

qu'elle en eut assez pour faire la lessive pendant un an 1<br />

Voyez... je mords mes pieds. Admirez, je mange du feu.. ... Constatez, j'avale un<br />

sabre, et, maintenant, /espère<br />

que...<br />

P<br />

LES PETITS MÉTIERS DE BAllîCIE<br />

OUR vous donner une faible idée de la purée<br />

au sein de laquelle se débattait Balucbe<br />

à cette époque-là, je vous dirai simplement<br />

qu'il ne possédait, en tout et pour tout, qu'un<br />

seul ustensile de cuisine tenant lieu indifféremment<br />

de casserole et de passoire, ce qui<br />

l'obligeait, expliquait-il, à en reboucher les<br />

trous quand l'heure était venue de faire cuire<br />

la soupe, puis à les déboucher aussitôt après<br />

s'il avait quelques légumes à égoutter.<br />

Il expliquait cela, Baluche, mais, entre nous,<br />

c'était parce qu'il ne se trouvait jamais chez<br />

lui ni soupe à faire cuire, ni légumes à égoutter,<br />

ni rien de rien d'aucune sorte à se mettre sous<br />

la dent. Les rares jours où il lui arrivait de<br />

faire un repas complet, c'est qu'un copain<br />

charitable lui avait offert à déjeuner ou à dîner ;<br />

le reste du temps, il se sustentait tant bien que<br />

mal à l'aide de ces pains quotidiens qu'une<br />

providence matinale vient déposer au coin de<br />

certaines portes.<br />

Un jour que Baluche recueillait ainsi un<br />

gruau doré abandonné sur le paillasson d'un<br />

voisin — car la Providence semblait ignorer<br />

son adresse — la porte du voisin s'ouvrit brusquement,<br />

livrant passage à un gros monsieur<br />

sanguin qui lui mit sans façon la main au collet.<br />

■— Qu est-ce que vous fichez-là ? demanda<br />

cet homme irrité.<br />

— Vous voyez, bégaya Baluche, devenu<br />

beaucoup plus blanc que son propre linge, je<br />

fais mes petites provisions.<br />

A ces mots, le gros monsieur le considéra<br />

un instant comme s'il voulait le dévorer, tel<br />

un sandwich, entre deux tranches de son pain<br />

reconquis ; puis, changeant heureusementd'avis :<br />

— Je vois ce que c'est, vous êtes un de<br />

ces fainéants qui préfèrent crever de faim que<br />

de travailler 1<br />

Baluche protesta faiblement que tel n'était<br />

point son fait, ce qui lui attira cette réplique<br />

inattendue :<br />

— Dans ce cas, venez avec moi, je vais vous<br />

donner de l'ouvrage.<br />

Ce monsieur n était autre que M. Agénor,<br />

le propriétaire de la Grande Boucherie du<br />

Progrès, sise à l'angle de la rue Sainte-Eusèbe<br />

et de la rue Saint-Frusquin. Il offrit à Baluche<br />

d'entrer à son service en qualité de chef de la<br />

livraison, emploi qui consistait à gravir tous<br />

les matins trois cent cinquante étages, en<br />

moyenne, pour porter, dans une manne qui<br />

n avait rien de céleste, la côtelette, l'entrecôte<br />

et l'aloyau aux clients de M. Agénor.<br />

En rénumération de cette besogne, Baluche<br />

avait le droit de manger du bœuf bouilli autant<br />

qu'il en pouvait contenir, La Boucherie du<br />

Progrès recèle, Dieu merci, assez de viande<br />

avariée pour fournir de consommé une demidouzaine<br />

de bouillons populaires, ce qui permet<br />

à son directeur de ne pas être trop regardant<br />

à l'égard du bouilli.<br />

Au bout de six mois de ce régime de viandes<br />

cuites à l'eau, Baluche semblait avoir été<br />

bouilli lui-même ; il pensait sérieusement à<br />

rendre à son patron son tablier blanc et sa<br />

veste à carreaux bleus, quand M. Agénor lui<br />

épargna cette peine en le flanquant à la porte<br />

sous prétexte que sa figure de carême dégoûtait<br />

décidément la clientèle.<br />

Chose étrange; malgré les déboires de ce premier<br />

essai, Baluche avait pris goût aux occupations<br />

régulières ; après son départ de la<br />

Grande Boucherie du Progrès, il se mit en<br />

quête d'une autre place et, de préférence,<br />

d'une place où l'on est nourri ; c'était, j'ai le<br />

regret de le dire, un de ces êtres qui ne songent<br />

qu'à manger.<br />

N E POUSSEZ PAS !<br />

— TVe poussez pas comme ça, bon sang l<br />

Vous voyez bien que ce n'est pas encore ouvert...<br />

...J'ai horreur des débrouillards et je trouve<br />

que te monde devient un peu bien arrivisU<br />

depuis la guerre...<br />

... Moi, j'ai cinquante-deux ans, je suis<br />

rentier, officier d'académie et j'attends patiem*^<br />

ment mon tour...<br />

—Mais... je suis le directeur du cinéma et<br />

c'est moi qui ai la clef!..,<br />

(Pm**x Udb d* U KoxO<br />

... Vous ne me refuserez pas quelques<br />

sous pour acheter du pain.<br />

— Comment ! vous avez encore faim ?<br />

;,ii.'liiJtiin»' m\f. , ." L ■ 1<br />

IIIIIIIIIHIIIIII.il"<br />

w3<br />

REGRETS TARDIFS<br />

— Je voudrais bien ne pas avoir mangé et<br />

gâteau l<br />

— Pourquoi ? tu ne te sens pas bien ?<br />

— Mais non, c'est pas pour çà : si je l avait<br />

pas mangé, je l'aurais encore à manger l<br />

(Dessin inédit de S.-M. BnrrmJ<br />

DU TAC AU TAC<br />

— Vous montrez beaucoup de patience à rte<br />

jamais rien prendre.<br />

— Autant que vous à me regarder pêcher l<br />

- (Dessin inédit de ROSSCTO ■<br />

Grâce à de puissantes relations et à la recommandation<br />

de son député, il trouva ce qu'il<br />

cherchait dans un grand restaurant des Boulevards<br />

où, muni d'un vaste parapluie rouge, il<br />

reçut la mission d'accompagner jusqu'à leur<br />

voiture les dîneurs de marque. Là, plus de<br />

bœuf bouilli, la nourriture de Baluche se<br />

composait exclusivement de feuilles d'artichaut<br />

dont les clients ne mangeaient que le fond, et<br />

du blanc des asperges dont les pointes relevaient<br />

la fadeur des omelettes.<br />

Après la première semaine de ce végétarisme,<br />

un profond changement s'opéra dans l'aspect<br />

de Baluche ; il cessa de ressembler à du bouilli,<br />

pour revêtir l'apparence molle, et décolorée,<br />

d'un poireau cuit. L'anémie faisait d'ailleurs en<br />

lui de rapides progrès, ses forces déclinaient et<br />

un jour vint où il dut abandonner son grand<br />

parapluie rouge à des mains plus fermes.<br />

C' est alors qu'il entra dans un tir aux pigeons.<br />

J'ignore quel était son travail et ce qu'il<br />

faisait aux pigeons de leur vivant, du pansage<br />

peut-être, mais le certain est qu'il les dévorait<br />

lorsqu'ils avaient succombé aux coups de fusils<br />

des chasseurs ; c'était là son petit bénéfice,<br />

Cette alimentation à base de grains de plomb<br />

lui valut bientôt une terrible crise de coliques<br />

du même métal, qui le mit fort mal en point»<br />

Tout dernièrement, j'eus la surprise del apercevoir<br />

à la fête de Montmartre. Il avait quitte<br />

son tir aux pigeons pour un tir forain et trônait<br />

dans la baraque avec cette mine fleurie que<br />

confère une alimentation saine et abondante,<br />

— Qu'est-ce que tu fais là, lui demandai-je,<br />

tu boulottes des tuyaux de pipe ?..,.<br />

_ — Blague pas, me dit-il, j'ai enfin trouvé une<br />

situation épatante : c'est moi qui suis chargé<br />

de gober les œufs avant de les poser sur le jet d'eau l<br />

Et il ajouta, d'un petit air engageant :<br />

— Si tu veux essayer ton adresse, je vais<br />

t'en préparer une demi-douzaine...<br />

BERNARD GERVAISZ.


MIIIIIII L£ U DÉCEMBRE 1927 IHH1111111111111 ■■• ■■■»■ mi iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiin 13 iiiiiiiiiiiiiitiinmii n iimiiiiii ■■iiiiiiiiiiniiii i mil DIMANCHE-ILLUSTRÉ •"•">•»<br />

A B ON VENDEUR, A S T UCIEUS E C LIENTE<br />

'— Avez-vous encore du café que vous<br />

m'avez vendu l'autre jour ?<br />

LE DENTISTE VA FORT<br />

— Quand je te disais qu'on a trop plombé sa<br />

dent creuse... Voilà maintenant un enfant qui<br />

perd constamment son équilibre !...<br />

LES ENVIEUX<br />

(Dessin inédit de L. KERN.)<br />

— Quelle provision de pommes ! Il vient<br />

des Halles ?...<br />

— Penses-tu I II vient de chanter...<br />

(Dessin inédit d'A."DuBOUT.)<br />

— Certainement, madame, nous en avons un stock énorme l... — Alors, je repasserai quand vous n'en aurez plus, parce qu'il<br />

est vraiment trop mauvais l (Dessin inédit d'ALAIN SAINT-OGANJ<br />

GARE A LA PROCHAINE FOIS !<br />

— Halte-là — Vous avez un timbre ?<br />

— Oui, voilà '<br />

Votre plaque d'identité ?<br />

Voici !<br />

Vous avez aussi des papiers ?<br />

Parfaitement l<br />

— Un feu rouge ?<br />

— Mais oui, tenez I<br />

— C'est bon, allez l Mais tcchez de faire<br />

attention la prochaine fois l<br />

(Dessin inédit de R. CORRISEY.)<br />

- MORALITE<br />

— Oh ! Elle vient de se marier et sa voiture<br />

de noces s'est renversée...<br />

— Un malheur n'arrive jamais seul !<br />

(Dessin inédit de LUC-CYLJ<br />

TORTILLARD<br />

— Il vient de partir, mais vous avez de la<br />

chance : il repassera dans l'autre sens dans une<br />

heure l<br />

(Dessin inédit d'YvoNNE HÉNINJ<br />

UNE BONNE MAISON... OU L'ART DU COMMERCE


«iiniii DIMANCHE-ILLUSTRÉ «iiii"iiiiiiiiiiiHH«HiiMi""MiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiKiiiiiiiiiiiiiiiiii 14 «iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiittiiiiiiiinniiiniiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiini"ni»i»'"»» LE <strong>18</strong> DÉCEMBRE 1927 '11111111»<br />

B RIC-A-B RAC<br />

ÉCHOS ET NOUVELLES DE PARTOUT<br />

A L'OPÉRA, AUTREFOIS<br />

/■QUELQUES prix de location à l'Opéra, où<br />

v/, l'on put louer sa place de 1690 à 1763 :<br />

balcon, 11 livres 10 sous ; premières loges,<br />

7 livres 4 sous ; deuxièmes loges, 3 livres<br />

12 sous; troisièmes loges, 1 livre 16 sous, et<br />

certaines loges, comme celle de Fronsac,<br />

avaient même un lit 1...<br />

Animateur des Temps Nouveaux.<br />

RICHESSES ORIENTALES<br />

LE maharajah de Gwalior s'est entendu récemment<br />

condamner par les tribunaux à<br />

payer une somme de 240.000 livres sterling à<br />

M. J. C. Galstaun, un propriétaire d'écuries<br />

de course de Calcutta.<br />

Cette somme, qui représente près de 30 millions<br />

de francs, nous semble énorme. Elle n est<br />

UN FAMEUXj^UILIBRISTE<br />

Celui qui parvient à marcher sans botter quand<br />

un cor le fait sbuffrir, accomplit un vrai tour de force !<br />

Qu'il ait donc recours au Diable. Le Diable enlève les<br />

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VrïïJMi lMliô Ecr.D. GABRIEL, Evreux(Eure).<br />

rien, paraît-il, pour le maharajah, dont les<br />

richesses sont telles qu'on croit lire un conte<br />

des Mille et une Nuits.<br />

Il n'est pourtant pas le prince hindou le<br />

plus riche.<br />

C'est le Gaekwar de Baroda. Ses trésors<br />

se composent principalement de bijoux et<br />

de pierres précieuses. Il en possède une si<br />

grande quantité qu'il a dû faire construire pour<br />

lés enfermer un édifice spécial, qui se nomme<br />

la pashikhana ", c'est-à-dire la maison des<br />

joyaux.<br />

Parmi les objets précieux qui s'y trouvent,<br />

est un collier de perles d'une valeur de<br />

31 millions.<br />

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de la Procession. B. PAR 19<br />

Et, quand elle fit connaissance avec le métro,<br />

elle en eut une grande joie.<br />

—: Comme c'est amusant, dit-elle. J étais<br />

si contente que je riais de plaisir !<br />

Evidemment, pour une petite créature<br />

habituée au ciel bleu et au soleil d'Afrique,<br />

cette promenade dans le Tube " parisien<br />

était une nouveauté. . ...<br />

Pans-Midt.<br />

COLOMB ET VESPUCE DEVANCÉS<br />

Le Cërag e-crèssie 1<br />

LES ENFANTS-LOUPS EN RUSSIE<br />

NE des difficultés rencontrées actuellement<br />

U par le gouvernement des Soviets est celle<br />

que présente la question des enfants errants.<br />

Ils sont des milliers de pauvres petits dont les<br />

parents ont disparu dans la tourmente révolutionnaire<br />

ou dans les famines qui ont suivi. LE PLUS PETIT KILOMÈTRE<br />

Par bandes, ils battent les campagnes et L y a un kilomètre en France qui ne mesure<br />

finissent généralement par arriver dans les I que... huit cents mètres ! Cela peut paraître<br />

villes. Moscou en est hanté. Ces enfants en invraisemblable, et pourtant ça est...<br />

haillons, se faufilant partout, affamés toujours, Ce " plus petit ' kilomètre est situé dans<br />

se nourrissent de tout ce qu'ils peuvent trouver l'Yonne, sur la route nationale n° 5, entre<br />

ou dérober, dorment en tas guenilleux dans les Theil-sur-Vanne et Vaumort, et, précisons,<br />

ruelles ou sous les porches. Vivant comme des c'est entre les kilomètres 123 et 124 que la dis-<br />

animaux, ils en ont les instincts et, en grantance est ainsi frustrée de 200 mètres.<br />

dissant, deviennent redoutables. On les appelle Quand et comment cette erreur de mesure<br />

les " enfants-loups", et le gouvernement, ne fut-elle commise ? On ne sait.<br />

pouvant dissimuler que leur nombre est consi- En tout cas, depuis qu'elle a été découverte<br />

dérable, a déclaré simplement que les autorités — et il n'y a pas longtemps — les milieux spor-<br />

n'arrivaient pas à discipliner ces enfants. tifs de la région senonaise sont en ébullition,<br />

Morning Post. car en cette partie de la route l'on dispute des<br />

championnats cyclistes, et des records régionaux<br />

CONDUISEZ LENTEMENT<br />

furent battus qui, aujourd'hui, se trouvent<br />

entachés d'irrégularité... démesurée.<br />

ERTAINES petites villes, où n'abondent pas<br />

C les curiosités locales, sont humiliées de voir<br />

Le Petit Bastiais.<br />

UN savant norvégien a découvert sur un roc,<br />

près de Spokane, dans l'Etat de Washington,<br />

des inscriptions en caractères runiques,<br />

relatant l'arrivée, vers 1010, d'une expédition<br />

Scandinave, composée de vingt-quatre hommes,<br />

de femmes et uri bébé, expédition qui, d'après<br />

l'inscription, a été presque exterminée par les<br />

Indiens.<br />

Ainsi, avant Colomb, avant Vespuce, des<br />

Européens auraient mis le pied sur le sol<br />

d'Amérique.<br />

Bien d'autres aussi peut-être, et qui auraient<br />

subi le même sort que les infortunés explorateurs.<br />

Mais, bientôt, il faudra réécrire l'histoire<br />

et mentionner tout cela. . -,<br />

Le bpectator.<br />

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LE NOUVEAU<br />

MECCANO<br />

les automobiles les traverser sans jamais<br />

s'arrêter, sauf en cas de pannes. Quelques-unes<br />

font de touchants efforts, mais en vain.<br />

Aux Etats-Unis, certaines petites villes<br />

sans attrait ont imaginé de poser, à l'entrée<br />

de la ville, de grands écriteaux où la réclame<br />

se corse adroitement d'une menace.<br />

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Mais, en France, cela réussirait-il ?<br />

La Route.<br />

PARIS ET SES PLAISIRS<br />

ELUI-LA étonnera sûrement les Parisiens qui<br />

C ne le considèrent peut-être pas comme un<br />

plaisir très sentimental.<br />

C'est le métro.<br />

Eh oui ! cette toute jeune femme qui vient de<br />

se marier, fait son voyage de noces à Paris où elle<br />

vient pour la première fois.<br />

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