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INTRODUCTION A LA MECANIQUE DES FLUIDES

Cours d'INTRODUCTION A LA MECANIQUE DES FLUIDES pour les classes prépas; les étudiants de licences et les élèves ingénieurs.

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

<strong>INTRODUCTION</strong> A <strong>LA</strong> <strong>MECANIQUE</strong> <strong>DES</strong> FLUI<strong>DES</strong><br />

Généralités<br />

Connaissant les difficultés pour traiter le mouvement de deux corps en interaction gravitationnelle et<br />

l’impossibilité du calcul (autre que numérique) du mouvement à 3 corps, on peut se demander si c’est<br />

bien raisonnable de se lancer dans l’analyse du mouvement d’un fluide qui consiste de fait en une<br />

infinité de particules en interaction. La raison principale est que l’on vit avec deux fluides « air et eau<br />

» présents partout autour de nous. L’un gaz, l’autre liquide, avec des masses volumiques très<br />

différentes, air = 1.2 kg m -3 (aux conditions ordinaires de température et de pression) et eau = 10 3 kg<br />

m -3 . On sait intuitivement que l’on peut comprimer un gaz et réduire son volume mais que par contre<br />

c’est très difficile pour un liquide. En dépit de ces différences, les principes de la Mécanique des<br />

fluides sont généraux et vont s’appliquer aux gaz et aux liquides. Ces principes posés, des<br />

approximations spécifiques devront être élaborées pour progresser dans la prédiction des mouvements<br />

des fluides car les équations sont trop compliquées… Ces équations sont générales et connues depuis<br />

l’époque d’Euler (1707-1738) et Lagrange (1736-1813). Par contre les solutions exactes se comptent<br />

sur les doigts de la main ! L’art d’approximer les équations générales pour un problème particulier est<br />

au cœur de la recherche en Mécanique des fluides.<br />

I) Introduction<br />

La mécanique des fluides est omniprésente. Dans notre monde technologique, l’aéronautique en relève<br />

au premier chef, mais aussi la construction automobile (recherche d’aérodynamisme). En biologie,<br />

l’écoulement du sang dans les artères, les veines et les capillaires ressortit de ce chapitre, et en<br />

géologie, la compréhension des courants marins, des mouvements atmosphériques, donc la prévision<br />

météorologique. La grande difficulté de ce domaine est qu’il est régi par des équations non linéaires et<br />

que l’approche par simulation numérique est encore bridée par une puissance de calcul insuffisante.<br />

L'utilisation des milieux fluides est très courante dans les réalisations industrielles. Leur transport,<br />

dans des réservoirs ou des canalisations, constitue la principale préoccupation lorsque ces corps sont<br />

des matières premières comme l'eau, le pétrole, le gaz naturel ... Ils servent également à véhiculer<br />

l'énergie qu'ils accumulent sous forme de pression ou de vitesse (centrale hydroélectrique, vérins,<br />

moteurs hydrauliques ou pneumatiques). L'omniprésence des milieux fluides justifie l'étude de leur<br />

comportement.<br />

Quelques repères historiques.<br />

– 1732 : Henri de Pitot invente une machine à mesurer la vitesse des fleuves et des navires.<br />

– 1738 : Daniel Bernoulli exprime le principe de conservation de l’énergie dans les écoulements de<br />

fluides.<br />

– 1750-1753 : Leonard Euler établit les équations du mouvement d’un fluide non visqueux et en déduit<br />

ce qu’on appelle aujourd’hui le théorème de Bernoulli.<br />

– 1768 : d’Alembert établit qu’une sphère en mouvement uniforme dans un fluide ne subit aucune<br />

force ; il s’agit du paradoxe qui porte son nom. On sait maintenant qu’on lève ce lui ci en introduisant<br />

la viscosité.<br />

– 1788 : Lagrange introduit la notion de potentiel des vitesses, ce qui permet une nouvelle approche<br />

des écoulements non rotationnels.<br />

– Claude Navier, en 1822, et G.G. Stokes, en 1845 et sous une autre forme, établissent les équations<br />

du mouvement d’un fluide visqueux.<br />

– 1840-1844 : Pour modéliser l’écoulement du sang dans les vaisseaux, le médecin Jean- Louis<br />

Poiseuille effectue des mesures très précises sur des canalisations cylindriques et en déduit la relation<br />

débit-chute de pression qui porte son nom.<br />

– 1859-1860 : Helmholtz dégage les idées sur les écoulements rotationnels.<br />

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

– 1883-1893 : Osborne Reynolds met en évidence la transition entre régime laminaire et régime<br />

turbulent.<br />

– 1887 : Mach étudie les écoulements supersoniques.<br />

– 1893 : de Laval met au point la tuyère convergente- divergente.<br />

– 1900 : Maurice Couette effectue les premières mesures précises de viscosité à l’aide d’un appareil à<br />

cylindres tournants.<br />

– 1903 : Tsiolkovski élabore le principe du moteur à réaction.<br />

– 1906 : Joukovski établit la relation entre la portance d’une aile et la circulation du vecteur vitesse<br />

autour de celle- ci.<br />

– 1910 : Ludwig Prandtl développe la théorie de la couche limite.<br />

– 1980 : Les ordinateurs commencent à être assez puissants pour simuler modestement les<br />

écoulements turbulents.<br />

II) Etats de la matière et modèle du milieu continu<br />

II.1) Etats de la matière<br />

La matière existe sous différents états que l’on peut distinguer à partir de caractéristiques physiques.<br />

De façon générale les solides sont caractérisés microscopiquement par des forces de liaisons<br />

intermoléculaires « rigides » et anisotropes. Sous l’effet de la température, les atomes<br />

vibrent autour de leur point d’équilibre mais ne peuvent se déplacer les uns par rapport aux autres. En<br />

conséquence, macroscopiquement, un solide se déforme très peu et de façon différente selon les<br />

différentes directions. Ses propriétés macroscopiques spécifiques sont sa masse, son volume et sa<br />

forme.<br />

Les fluides au contraire sont caractérisés par des forces de liaisons « non rigides » et isotropes. On<br />

distingue deux types de fluides selon leurs propriétés macroscopiques, les liquides et les gaz. Les gaz,<br />

peu denses et donc facilement compressibles présentent de faibles forces d’interaction attractives entre<br />

molécules (nulles pour les gaz parfaits). Les liquides ont une densité comparable à celle des solides,<br />

sont peu compressibles et les forces d’interactions entre molécules sont plus importantes que celles des<br />

gaz, mais suffisamment faibles pour qu’un élément liquide puisse se déplacer considérablement par<br />

rapport à un élément voisin, de façon générale un fluide ne peut pas équilibrer une force tangentielle, il<br />

va se déformer et entrer en mouvement. Contrairement aux gaz les liquides n’ont pas tendance à<br />

occuper tout le volume disponible. Les fluides n’ont donc pas de forme extérieure bien définie. Elle<br />

dépendra du récipient, de la valeur des forces extérieures et de caractéristiques propres au fluide. Leurs<br />

propriétés macroscopiques spécifiques sont leur masse et leur volume.<br />

II-2) Le Modèle du milieu continu<br />

La matière est formée d’un grand nombre d’atomes ou de molécules dont il n’est pas possible de<br />

décrire exactement l’état de mouvement d’une manière détaillée. Pour illustrer les différentes échelles<br />

selon lesquelles on peut observer la matière, reprenons la discussion que mène Feynman dans son<br />

premier chapitre des leçons sur la physique. Considérons pour cela une petite goutte d’eau d’un<br />

centimètre de diamètre. Cette goutte agrandie avec le meilleur microscope optique (environ 2000 fois)<br />

sera à peu près large de 20 mètres. En observant avec soin, on ne verra que de l’eau relativement<br />

uniforme. Agrandissons encore de deux mille fois la goutte, elle atteint maintenant un diamètre<br />

d’environ 40 kilomètres, et en regardant bien, on observe une espèce de fourmillement, quelque chose<br />

qui n’a plus une apparence continue, mais qui ressemble à une foule assistant à une partie de football<br />

vue de loin. De manière à mieux observer ce fourmillement, agrandissons de nouveau 150 fois. On<br />

découvre alors les molécules d’eau et cela a nécessité un agrandissement d’un milliard de fois.<br />

La mécanique des fluides (ainsi bien sûr que la mécanique des solides déformables) nécessite<br />

l’introduction d’un modèle continu qui consiste à considérer des particules matérielles, appelées<br />

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

particule fluide, de volume ΔV suffisamment petit pour que cet élément ΔV ait les propriétés d’une<br />

différentielle, mais suffisamment grand pour contenir un nombre élevé d’atomes ou de molécules.<br />

La particule fluide est une portion de fluide, de dimensions arbitrairement choisies, à laquelle<br />

correspondent, pendant un intervalle de temps Δt entourant l’instant t, une pression, une température,<br />

une masse volumique… Nous dirons par convention, que ce sont les valeurs de ces grandeurs à<br />

l’instant t au centre d’inertie de la particule.<br />

On peut alors faire totalement abstraction de la structure atomique et définir des grandeurs locales. On<br />

écrit souvent dV pour l’élément fini ΔV. Afin de mieux préciser la validité de cette hypothèse, on<br />

introduit le nombre de KNUNDSEN :<br />

K = l L = libre parcours moyen des molécules<br />

dimesio de la particule fluide étudiée<br />

Le libre parcours moyen des molécules est la distance moyenne qu’une molécule peut parcourir entre<br />

deux chocs successifs. Quelques valeurs de libres parcours moyens pour différents gaz dans les<br />

conditions normales de température et de pression sont données dans le Tableau 1.<br />

Nature du gaz<br />

Libre parcours<br />

moyen (mm)<br />

Diamètre équivalent de la<br />

molécule (mm)<br />

Dioxyde de 397.10 -7 3,24.10 -7 9,1.10 9<br />

carbone CO 2<br />

Dihydrogène H 2 1123.10 -7 2,76.10 -7 15,0.10 9<br />

dioxygène O 2 647.10 -7 2,90.10 -7 6,6.10 9<br />

Nombre de chocs d’une<br />

molécule par seconde<br />

Tableau 1 : quelques ordres de gradeurs<br />

L’expérience montre que si le nombre de KNUNDSEN est inférieur à 0,01, le nombre de molécules<br />

contenu dans l’élément de volume est suffisant pour que le milieu soit considéré comme continu. Avec<br />

les valeurs données dans le Tableau 1, on obtient une dimension minimale pour la particule fluide de<br />

l’ordre du micron. En mécanique des fluides, la condition imposée sur le nombre de KNUNDSEN est<br />

généralement vérifiée avec des dimensions de particule fluide suffisamment petites pour qu’elle puisse<br />

être assimilée à un point matériel.<br />

II.3) Notion de libre parcours moyen.<br />

Dans un fluide, l’agitation thermique confère à chaque molécule un mouvement erratique constitué de<br />

segments de droites séparant deux chocs successifs avec d’autres molécules ; ces segments ont des<br />

directions et des longueurs aléatoires. On appelle libre parcours moyen la moyenne statistique de leurs<br />

longueurs. Qualitativement, il est d’autant plus long que la molécule subit moins de chocs. Il est aisé<br />

d’en déduire les deux facteurs essentiels influant sur le libre parcours moyen : la taille de la molécule,<br />

donc la nature chimique du fluide, et la densité particulaire du milieu (c’est-à-dire le nombre de<br />

molécules par unité de volume).<br />

Pour un liquide, pratiquement indépendamment des conditions de température et de pression, le libre<br />

parcours moyen est du même ordre de grandeur que la distance interatomique, soit 10 −10 m, pour un<br />

gaz, aux conditions normales de température et de pression, il est de l’ordre de 10 −7 m, alors que la<br />

distance interatomique est de l’ordre de 10 −9 m.<br />

II.4) Les trois échelles. Notion de quasi-particule.<br />

Soit un fluide contenu dans un récipient de taille macroscopique. On peut l’étudier à plusieurs échelles<br />

de taille.<br />

– L’échelle macroscopique : le système que l’on étudie est la totalité du fluide. Bien évidemment,<br />

cette approche gomme toutes les inhomogénéités du système et n’est donc pertinente que pour des<br />

systèmes homogènes, donc des systèmes à l’équilibre. On utilisera alors avec profit une approche<br />

thermodynamique.<br />

– L’échelle microscopique (ou atomique) : On étudie chaque molécule comme un système, c’est le<br />

domaine de la mécanique du point et de la physique des chocs. On peut penser que cette approche<br />

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

n’est possible que si le récipient ne contient qu’un faible nombre de molécules donc de façon<br />

extrêmement rare ; c’est naïf. Cette approche est en fait la seule approche possible lorsque le libre<br />

parcours moyen devient supérieur à la taille du récipient et que donc le choc le plus fréquent n’est plus<br />

le choc molécule-molécule mais le choc molécule-paroi. Pour un récipient de taille décimétrique à<br />

température ordinaire¸ ça devient vrai en dessous d’une pression de 10 −1 Pa (10 −6 atm), c’est le<br />

domaine de l’ultravide.<br />

– L’échelle mésoscopique : Dans tous les autres cas, on découpe le système en quasi-particules, c’est<br />

à dire en petits sous-systèmes de taille appropriée ; cette taille doit vérifier trois critères :<br />

– être suffisamment petite pour que les paramètres physiques y soient à peu près uniformes, donc de<br />

taille petite devant l’échelle caractéristique des inhomogénéités, ce qui dépend du contexte du<br />

problème.<br />

– contenir suffisamment de molécules pour gommer par moyennage les fluctuations statistiques. Nous<br />

admettrons qu’en valeur relative ces fluctuations varient comme l’inverse de la racine carrée du<br />

nombre de molécules et qu’elles deviennent donc négligeables dès que la quasiparticule contient un<br />

million de molécules ; pour cela, il suffit que la taille de la quasi-particule dépasse une centaine de<br />

distances interatomiques, soit 10 nm dans un liquide et 100 nm dans un gaz.<br />

– être suffisamment grande pour que l’agitation thermique ne lui retire ou ne lui ajoute trop de<br />

molécules à cause des mouvements erratiques au voisinage de la surface ; nous devinons pour cela que<br />

la taille de la quasi-particule devra être grande devant le libre parcours moyen disons cent fois plus,<br />

soit 10 nm pour un liquide et 10μm pour un gaz.<br />

En pratique on se place à la limite du troisième critère, le second se trouve vérifié automatiquement et<br />

le premier sauf cas tout à fait exceptionnel.<br />

A notre échelle, la quasi-particule est ressentie comme ponctuelle et le milieu comme un milieu<br />

continu. La vitesse de la quasi-particule est la moyenne de celle des molécules qui la composent et n’a<br />

donc plus rien à voir avec la vitesse d’agitation thermique qui disparait du champ de notre étude au<br />

profit de la vitesse méoscopique, qui, du reste, est la seule qui soit simple à mesurer.<br />

III) Mécanique de fluide<br />

La mécanique des fluides est la science des lois de l'écoulement des fluides. Elle est la base du<br />

dimensionnement des conduites de fluides et des mécanismes de transfert des fluides. C’est une<br />

branche de la physique qui étudie les écoulements de fluides c'est-à-dire des liquides et des gaz lorsque<br />

ceux-ci subissent des forces ou des contraintes. Elle comprend deux grandes sous branches:<br />

- la statique des fluides, ou hydrostatique qui étudie les fluides au repos. C'est historiquement le début<br />

de la mécanique des fluides, avec la poussée d'Archimède et l'étude de la pression.<br />

- la dynamique des fluides qui étudie les fluides en mouvement. Comme autres branches de la<br />

mécanique des fluides.<br />

On distingue également d’autres branches liées à la mécanique des fluides : l'hydraulique,<br />

l'hydrodynamique, l'aérodynamique, …<br />

Une nouvelle approche a vu le jour depuis quelques décennies: la mécanique des fluides numérique<br />

(CFD ou Computational Fluid Dynamics en anglais), qui simule l'écoulement des fluides en résolvant<br />

les équations qui les régissent à l'aide d'ordinateurs très puissants : les supercalculateurs.<br />

La mécanique des fluides a de nombreuses applications dans divers domaines comme l'ingénierie<br />

navale, l'aéronautique, mais aussi la météorologie, la climatologie ou encore l'océanographie.<br />

Vu par un physicien, la Mécanique des Fluides constitue une branche de physique. En revanche, pour<br />

un mathématicien il s’agit d’une branche de mathématiques appliquées. Par ailleurs, vue les soucis<br />

d’applications d’ingénierie, l’ingénieur la voit comme une science qui s’appuie, en grande partie, sur<br />

l’expérience. En effet, la science de la mécanique des fluides est un ensemble constitué de tous ces<br />

composantes car La Science est un ensemble ordonné et systématique de connaissances établies par<br />

l’analyse théorique, l’observation et l’expérience. A vrai dire l’étude de La Mécanique des Fluides ne<br />

peut être effectuée en profondeur qu’avec une maitrise considérable de mathématiques. En Mécanique<br />

des Fluides l’observation, l’expérience et la mathématique sont aussi bien inséparables comme une<br />

cellule vivante et l’eau.<br />

On appel la branche de Mécanique, ou Mathématiques appliquées qui traite les lois du mouvement<br />

des fluides La Mécanique des Fluides.<br />

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

Dans le cas où le “fluide” signifie “liquide” (il s’agit en générale de l’eau), la Mécanique des Fluides<br />

devient la Mécanique des liquides, ou l’hydromécanique; en dynamique il s’agit alors de<br />

l’hydrodynamique.<br />

Lorsque “fluide” veut dire “gaz”, on appel la Mécanique des Fluides l’Aéromécanique; en dynamique<br />

on parle alors de l’Aérodynamique.<br />

En Hydrodynamique on cherche d’´etablir des relations analytiques et théoriques entre les éléments<br />

cinématiques du mouvement, en l’occurrence l’écoulement, et les forces qui les produisent et<br />

maintiennent.<br />

L’Hydraulique est l’hydrodynamique dont le but est l’étude des lois de mouvement des liquides dans<br />

les tubes, les tuyauteries, les canaux, les coudes, et dans d’autres appareils d’ingénierie.<br />

L’Aéromécanique se divise en Aérostatique, Aérodynamique Théorique, Aérodynamique<br />

Expérimental et la Mécanique de Vol.<br />

En biomécanique, la mécanique des fluides traite l’écoulement du sang dans les veines et dans le cœur,<br />

elle traite aussi l’écoulement de l’air dans l’appareil respiratoire.<br />

D’autres exemples de la mécanique des fluides sont fournis par la prédiction climatique et le champ<br />

magnétique.<br />

IV) Définitions<br />

IV-1) Définition d’un fluide<br />

Un fluide peut être considéré comme étant une substance formé d'un grand nombre de particules<br />

matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres. C’est donc un milieu<br />

matériel continu, sans rigidité qui se déforme continuellement sous l’action de la moindre force de<br />

cisaillement (déformable). Ce pourquoi on dit que le fluide s’écoule. Les forces de cohésion entres<br />

particules élémentaires sont très faibles de sorte que le fluide est un corps sans forme propre qui prend<br />

la forme du récipient qui le contient. Le mot fluide est synonyme de substance dont les éléments se<br />

mettent en mouvement avec une liberté totale (fluides idéaux, dits non visqueux) ou une liberté<br />

restreinte (fluides réels, dits visqueux).<br />

On insiste sur le fait qu’un fluide est supposé être un milieu continu : même si l'on choisit un très petit<br />

élément de volume, il sera toujours beaucoup plus grand que la dimension des molécules qui le<br />

constitue. Par exemple, une gouttelette de brouillard, aussi petite soit-elle à notre échelle, est toujours<br />

immense à l'échelle moléculaire. Elle sera toujours considérée comme un milieu continu. Parmi les<br />

fluides, on fait souvent la distinction entre liquides et gaz.<br />

Les fluides peuvent aussi se classer en deux familles relativement par leur viscosité. La viscosité est<br />

une de leur caractéristique physico-chimique qui sera définie dans la suite du cours et qui définit le<br />

frottement interne des fluides. Les fluides peuvent être classés en deux grandes familles : La famille<br />

des fluides "newtoniens" (comme l'eau, l'air et la plupart des gaz) et celle des fluides "non newtoniens"<br />

(quasiment tout le reste... le sang, les gels, les boues, les pâtes, les suspensions, les émulsions...).<br />

Les fluides "newtoniens" ont une viscosité constante ou qui ne peut varier qu'en fonction de la<br />

température. La deuxième famille est constituée par les fluides "non newtoniens" qui ont la<br />

particularité d'avoir leur viscosité qui varie en fonction de la vitesse et des contraintes qu'ils subissent<br />

lorsque ceux-ci s'écoulent. Ce cours est limité uniquement à des fluides newtoniens qui seront classés<br />

comme suit.<br />

IV-2) Liquide et Gaz<br />

Lorsqu’un solide est soumis à une force, il subit une déformation. On dit que cette déformation est<br />

élastique si elle disparaît avec la disparition de la force et plastique dans le cas contraire où elle<br />

persiste.<br />

Par contre un fluide réel, c’est-à-dire visqueux, se déforme continuellement dès qu’il est soumis à la<br />

moindre force de cisaillement; on dit alors que le fluide s’écoule tout en résistant à la déformation. Par<br />

une force de cisaillement on entend dire une force tangentielle à la surface de l’élément fluide qui<br />

provoque un mouvement des couches voisines de fluide l’une par rapport aux autres.<br />

On appelle fluide parfait tout fluide (non–visqueux) qui n’offre aucune résistance aux forces de<br />

cisaillement.<br />

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

Un liquide est un fluide pesant dont la masse volumique varie peu avec la pression ainsi qu’avec la<br />

température et est usuellement supposée invariable. Par contre, la masse volumique d’un gaz varie<br />

beaucoup avec la pression et la température, et est suffisamment petite pour qu’on puisse, en général,<br />

négliger les effets dus à la pesanteur; un gaz remplit tout le volume du récipient qui le contient.<br />

Les gaz se distinguent de liquides par leur propriété d’expansion. On dit alors que les liquides sont à<br />

compressibilité très faible ou sont fortement incompressible; c’est pourquoi on dit que les liquides sont<br />

des fluides incompressibles.<br />

Contrairement aux liquides, la compressibilité des gaz est très élevée et on parle alors des fluides<br />

compressibles.<br />

IV-3) La particule fluide<br />

En Mécaniques des Fluides (des liquides ou des gaz) on considère l’´ecoulement des fluides du point<br />

du vue macroscopique, c’est-à-dire du point du vue de milieux continus. Dans ce cadre, bien qu’un<br />

élément du fluide soit composé d’un très grand nombre de molécules, c’est aux propriétés moyennes<br />

de cet élément macroscopiques que l’on s’intéresse.<br />

Par une particule de fluide on entend dire un élément de fluide qui est infinitésimal au sens<br />

mathématique, c’est-à-dire assimilée à un point en analogie avec la notion de point matériel en<br />

mécanique rationnelle. Ainsi on admet qu’une particule de fluide a les mêmes propriétés en tous ses<br />

points. Nous nous limitons dans ce qui suit aux fluides isotropes, c’est-à-dire aux fluides dont les<br />

propriétés sont invariables dans toutes les directions.<br />

IV-4) Hypothèse de travail<br />

On doit au préalable se donner une échelle de description. L'échelle macroscopique, celle du monde<br />

qui nous entoure, n'est pas adaptée notamment parce que le fluide n'a pas de cohérence spatiale à cette<br />

échelle (au contraire d'un solide cristallin). L'échelle microscopique ne convient pas non plus car il est<br />

techniquement impossible de collecter positions, vitesses, accélérations ... pour toutes les molécules de<br />

fluide. Nous allons donc nous placer à une échelle intermédiaire, l'échelle mésoscopique, échelle<br />

caractéristique des particules fluides. On considèrera toujours des domaines fluides macroscopiques<br />

dont la dimension caractéristique L est telle que L >>> où est la distance moyenne<br />

intermoléculaire.<br />

Hypothèses du modèle d’étude<br />

A l’échelle macroscopique, le fluide est continu. On ignore la structure atomique de la matière. Toutes<br />

les grandeurs macroscopiques varient de façon continue dans l’espace (M), P (M), T (M) etc… Une<br />

particule fluide de volume det de masse dm est assimilable à un point matériel.<br />

V) Classes des fluides<br />

V-1) Fluide parfait<br />

Soit un système fluide, c'est-à-dire un volume délimité par une surface fermée Σ fictive ou non.<br />

Considérons dF ⃗⃗⃗⃗⃗ la force d’interaction au niveau de la surface élémentaire dS de normale n⃗ entre le<br />

fluide et le milieu extérieur.<br />

On peut toujours décomposer dF ⃗⃗⃗⃗⃗ en deux composantes:<br />

- une composante dF ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ T tangentielle à dS.<br />

- une composante dF ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ N normale à dS.<br />

En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de décrire son mouvement sans<br />

prendre en compte les effets de frottement. C’est à dire quand la composante dF ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ T est nulle.<br />

Autrement dit, la force dF ⃗⃗⃗⃗⃗ est normale à l'élément de surface dS.<br />

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

V-2) Fluide réel<br />

Contrairement à un fluide parfait, qui n’est qu’un modèle pour simplifier les calculs, pratiquement<br />

inexistant dans la nature, dans un fluide réel les forces tangentielles de frottement interne qui<br />

s’opposent au glissement relatif des couches fluides sont prise en considération. Ce phénomène de<br />

frottement visqueux apparaît lors du mouvement du fluide.<br />

C’est uniquement au repos, qu’on admettra que le fluide réel se comporte comme un fluide parfait, et<br />

on suppose que les forces de contact sont perpendiculaires aux éléments de surface sur lesquels elles<br />

s’exercent. La statique des fluides réels se confond avec la statique des fluides parfaits.<br />

V-3) Fluide incompressible<br />

Un fluide est dit incompressible lorsque le volume occupé par une masse donné ne varie pas en<br />

fonction de la pression extérieure. Les liquides peuvent être considérés comme des fluides<br />

incompressibles (eau, huile, etc.)<br />

V-4) Fluide compressible<br />

Un fluide est dit compressible lorsque le volume occupé par une masse donnée varie en fonction de la<br />

pression extérieure. Les gaz sont des fluides compressibles.<br />

Par exemple, l’air, l’hydrogène, le méthane à l’état gazeux, sont considérés comme des fluides<br />

compressibles.<br />

VI) Forces extérieures<br />

Comme tout problème de mécanique, la résolution d'un problème de mécanique des fluides passe par<br />

la définition du système matériel S, particules de fluide à l'intérieur d'une surface fermée limitant S. A<br />

ce système on applique les principes et théorèmes généraux de mécanique et thermodynamique :<br />

principe de la conservation de la masse.<br />

principe fondamental de la dynamique.<br />

principe de la conservation de l'énergie<br />

Toute particule ou domaine fluide est soumis à deux types de forces extérieures, forces ou actions à<br />

distance et actions de contact<br />

VI -1) Forces à distance ou forces de champ : force de volume<br />

Il s’agit des forces qui se décroissent lentement avec la distance entre les éléments en interaction et<br />

dont l’effet est appréciable pour les distances caractéristiques de l’écoulement du fluide. Ces forces<br />

sont produises par des champs naturelles comme, par exemple, le champ de la pesanteur (force par<br />

unité de volume = ρg) ou les champs électromagnétiques. Les forces fictives induites par des<br />

référentiels en accélération telle que la force de centrifuge sont aussi classées parmi les forces à<br />

distance.<br />

Ces forces sont proportionnelles aux éléments de volume ou de masse et agissent de la même manière<br />

sur toutes les particules fluides d’un petit élément de volume. On appelle toutes ces forces : forces de<br />

volume (ou volumique) ou force de masse (ou massique).<br />

En écrivant des équations de mouvement, on désigne en générale la force totale à l’instance t<br />

s’exerçant sur un élément de volume δV et centré en un point P dont le vecteur position est x par<br />

f(x, t)ρδV<br />

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Ahmed Chouket Introduction à la mécanique de fluide [Texte]<br />

ρ est la densité du fluide et f(x, t)est la force massique.<br />

La force de la pesanteur par unité de masses s’écrit f⃗⃗⃗⃗ m = g<br />

La force de la pesanteur par unité de volume s’écrit f⃗⃗⃗ v = ρg<br />

Ainsi f⃗⃗⃗ v = ρf⃗⃗⃗⃗<br />

m<br />

Quant aux forces fictives, elles entrent en jeu quand le mouvement est analysé par rapport à un<br />

référentiel uniformément accéléré, les “forces d’inertie” telles que la force de Coriolis (2v⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ relative ∧ ω⃗ )<br />

ou la force de centrifuge (− 1 2 ω2 r) sont des forces fictives; ω⃗ est le vecteur rotation du repère par<br />

rapport à un référentiel galiléen. La force de Coriolis est importante en météorologie et dans la<br />

circulation océanique étudiée en dynamique des fluides géophysiques.<br />

VI -2) Forces de contact : Force de surface.<br />

Il s’agit des forces d’origine moléculaire qui se décroissent extrêmement rapidement avec la distance<br />

entre les éléments en interaction de sort qu’elles n’entrent en jeu que sur une distance du même ordre<br />

de grandeur que la distance séparant les molécules de fluide. Ces forces ne se font apparaitre que lors<br />

de contact direct entre les éléments et ne s’exercent que sur la surface de contact. La force de pression<br />

p (contraintes normales à la surface) ou la force de cisaillement (contrainte de cisaillement agissant<br />

parallèlement à la surface) sont des exemples de forces de contact.<br />

Ces forces peuvent être exprimées en fonction de leur densité surfacique ou volumique.<br />

Figure : Forces normale et forces de cisaillement.<br />

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