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Seuls les architectes dont les travaux seraient récompensés
pourraient prendre part au concours final.
II fut envoyé 15 esquisses dont 6 furent récompensées;
deux recurent le premier prix, celles de Valdemar Koch et
de Martin Nyrop (fig. 29-33). Le dernier architecte, né en
1849, avait déjà auparavant parmi ses collègues un nom
considéré; il avait gagné la petite et la grande médaille d'or
de l'Académie et ses bâtiments pour la grande Exposition
Scandinave à Copenhague en 1888 lui avaient valu une
grande réputation tant parmi les gens du métier, qui avaient
vu avec intérêt ces excellentes constructions de bois, que
parmi le grand public qui était ravi de la beauté des
arrangements et de la richesse des couleurs. Les
constructions s'étaient élevées juste sur le même terrain où
plus tard devait être bâti l'Hôtel de Ville. Au concours
définitif qui suivit le concours d'esquisses, Martin Nyrop
n'obtint pas, il est vrai, le premier prix, mais son projet reçut
la plus haute récompense, et il fut résolu que l'artiste en
préparerait un autre (figg. 44. 45. 55. 56). Celui-ci fut prêt
en 1892, et l'administration municipale chargea alors
l'artiste, en Juillet 1892, de construire le nouvel Hôtel de
Ville. Les dépenses furent évaluées à environ 3 millions ½
de couronnes, c'est à dire environ 1 million de couronnes de
plus qu'on n'avait calculé primitivement.
Le directeur des travaux de Nyrop fut l'architecte Emile
Jörgensen; G. C. C Ambt, alors ingénieur de la ville, eut la
direction des travaux d'ingénieur. Le premier coup de
pioche fut donné le 10 Décembre 1892; le 21 Juin de
l'année suivante les fouilles étaient terminées, et le 22
Novembre le travail des fondations achevé. Le 28 Juillet
1894 fut posée la première pierre de la cave inférieure de la
tour; en été 1898 la charpente de la flèche de la tour était
dressée, mais c'est seulement en Janvier 1899 que fut prête
sa couverture de cuivre et que les échafaudages purent être
enlevés. C'est la tour la plus haute du Danemark. Du niveau
de la rue à la pointe de la hampe de la girouette il y a
105,61 m., dont 67,32 m. en maçonnerie. Les fondations en
béton de la tour ont 4,55 m. de haut; leur surface supérieure
est épaisse de 3,14 m.; le poids de la tour est évalué à
5.285.000 kg. L'épaisseur de la maçonnerie est en bas de
2,35 m., en haut, à la corniche, de 1,18 m. La tour contient,
outre l'escalier des citoyens qui fait communiquer les
différents étages à la fois de 1’avant-corps et de 1’arrièrecorps
des bâtiments (fig. 80-87. 90. 91), le mécanisme de
l'horloge, mû à l'électricité, avec des cadrans sur les 4 côtés.
Dans la flèche ont été installées 5 cloches montées de façon
à jouer après chaque quart d'heure et chaque heure, et en
outre aux heures 6 et 12 (fig. 86).
Séparé de l'Hôtel de Ville par une petite rue qui passe
derrière et par le poste central d'incendie de Copenhague, il
y a un petit ensemble de bâtiments qui contient le calorifère
servant à chauffer l'Hôtel de Ville, et l'écurie pour les
chevaux de la police (figg. 104-109). Le tout put être mis en
usage à l'automne de 1899. Dès 1896, du reste, les
bâtiments mêmes de l'Hôtel de Ville étaient en train, mais
ce fut seulement dans le cours des années 1900 et 1901 que
les institutions municipales s'installèrent dans les nouveaux
locaux et en Janvier 1903 que le conseil municipal put
entrer en jouissance de la salle de réunion du bâtiment du
milieu. Lorsqu' enfin la salle de fête fut prête, la ville de
Copenhague put inaugurer son nouvel Hôtel de Ville par
une fête solennelle le 12 Septembre 1905. Quand on établit
le compte définitif, il en ressortit que l'exécution de l'Hôtel
de Ville avait coûté en tout 6.804.640 couronnes. Dans cette
somme sont cependant compris la valeur du terrain, qui
monte à environ 1 million de couronnes, et l'aménagement
des alentours de l'Hôtel de Ville, qui en a coûté environ 1
million ½. Dans le programme original on demandait aux
architectes de donner aussi leurs projets pour
l'aménagement des alentours de l'Hôtel de Ville. Devant la
façade de l'Hôtel de Ville et la petite avant-place qui
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s'avance immédiatement au pied de la façade, Nyrop a mis
une dépression à pavage dessiné qu'on appelle „la coquille"
(figg. 224-225. 273-274) et qui doit masquer le fait bien
connue que la place devant l'Hôtel de Ville incline légèrement
vers lui. Au long côté [du] sud-ouest de l'Hôtel de
Ville s'appuie un jardin exécuté par le jardinier paysagiste
Edv. Glaesel ; sur trois côtés il est entouré d'une haute grille
avec pavillons de coins. Sur la place, entre la coquille et le
jardin, devant le petit côté nord de celui-ci, s'élève une
fontaine de bronze, la „Fontaine aux dragons", exécutée sur
les dessins de l'architecte Thorvald Bindesböll et du peintre
Joakim Skovgaard (figg. 162-169). En mettant à part ce qui
n'appartient pas immédiatement à l'Hôtel de Ville,
l'exécution et la décoration de celui-ci ont coûté environ
4.700.000 couronnes. Parmi les collaborateurs artistiques de
Nyrop il faut citer enfin le sculpteur Anders Bundgaard, à
qui l'on doit la plus grande part de l'ornementation
sculpturale en granit (figg. 68-72. 82. 84. 119. 126. 175-77.
179- 190-91. 227. 237-38. 282-83) et le peintre décorateur
Jens Möller-Jensen, qui a dirigé la décoration picturale des
corridors (figg. 142-149) etc., dont les motifs, souvent pris
au monde des plantes et des animaux inférieurs de la mer,
sont exécutés à l'aquarelle sur plâtre sec (al secco).
Lorsque le projet final de Nyrop fut proposé à un débat
public devant le conseil municipal, il fut fait observer que le
projet n'était pas exécuté en un style historique et
localement déterminé. Et cela est vrai. L'architecture
contemporaine et un peu antérieure du Danemark eût
demandé qu'il portât la marque de tel ou tel style défini,
traditionnel. Mais dans le projet de Nyrop apparaissait
nettement l'influence du gothique de pierre du nord de
l'Italie, et le demi-étage avec la frise d'arcs en plein cintre
qui termine l'avant-corps est un motif que l'artiste a pris à
un groupe de châteaux danois du seizième siècle, tandis que
l'arrangement de la série de fenêtres du bel étage est due
[dû] visiblement à l'influence de la Renaissance
septentrionale. Dans le style de l'Hôtel de Ville n'a donc été
observée l'unité ni de temps ni de lieu. Mais, comme l'un
des collègues de Nyrop le fit observer pendant le débat au
conseil municipal, bien qu'on pût remarquer que Nyrop
avait eu les yeux ouverts, on ne pouvait cependant parler
d'emprunt direct. I1 avait su fondre les différentes
impressions de manière que, finalement, le projet avait
acquis un caractère tout à fait personnel et indépendant,
répondant exactement à l'idée que se faisait l'artiste de ce
que devait être un Hôtel de Ville dans la capitale du
Danemark.
Le plan est un rectangle dont le long côté mesure 127,11
m., le côté de façade 71,24 m., le côté de derrière 70,77 m.
Le bâtiment antérieur, ou bâtiment principal proprement dit,
se compose d'un avant-corps et de deux ailes qui, avec le
bâtiment du milieu, enferment la cour couverte, „le Hall de
l'Hôtel de Ville" (figg. 223-40. 280). Au rez-de-chaussée et
au premier étage de cette construction sont des bureaux; au
premier étage il y a en outre, d'un côté de la porte
principale, les chambres du bourgmestre de la première
division et de son adjoint (de cette division dépendent les
écoles et la statistique); de l'autre côté sont les chambres du
bourgmestre de la deuxième division et de son adjoint. A ce
bourgmestre ressortissent les finances de la commune (figg.
230-233). Au deuxième étage se trouvent les locaux de fête
ainsi que les cabinets de travail du président élu par le
conseil municipal et du président général, avec les
antichambres attenantes (figg. 250-78). Le bâtiment
postérieur se compose d'un arrière-corps et de deux ailes
qui, avec le bâtiment du milieu, enferment la cour
découverte et plantée dans laquelle les voitures entrent par
une porte cochère sur chaque aile de la construction (figg.
171-78. 281). Comme le terrain qui borde l'Hôtel de Ville
est incliné de l'avant à l'arrière, l'étage du bâtiment
postérieur qui correspond aux caves du bâtiment antérieur,