POLITIQUEDÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE DU 10 SEPTEMBRELes députés sur le qui-vivePrévue pour le 10 septembre, la Déclaration de politique générale polarise déj<strong>à</strong> l'attentiondes députés, avec une bataille en sourdine entre BBY et PDS.DAOUDA GBAYAdéfinitif ! Le Premierministre Abdoul Mbaye vaC’estfaire sa déclaration de politiquegénérale le 10 septembre prochainaprès moult reports. C’est cequi ressort de la réunion du bureau del’assemblée nationale d’hier. Il s’agissaiten fait d’une rencontre préparatoirede l’ouverture de la 2 e sessionextraordinaire de ce matin dont l’objectifest, selon Moustapha Diakhaté(photo de droite), président du groupede Benno Bokk Yaakaar (BBY), de“discuter de l’organisation de ladéclaration de politique générale” duPremier ministre. C'est-<strong>à</strong>-dire l’heurede la convocation, le temps de parolequi revient <strong>à</strong> chaque groupe parlementaire,entre autres. Mais la plénièrede ce matin devrait être palpitantecar, elle intervient quelquesjours après la saisine de la Coursuprême par le groupe Libéraux etdémocrates, aux fins d’annuler ledécret convoquant la session extraordinaire,pour “excès de pouvoir”. Leslibéraux considèrent qu’AbdoulMbaye devait faire sa déclaration depolitique générale au plus tard troismois après l’entrée en fonction dugouvernement au vu des articles 55de la Constitution et 97 de la loi organiqueportant règlement intérieur del’Assemblée nationale. Passé ce délai,Modou Diagne Fada (photo degauche), et Cie pensent que “lePremier ministre ne peut plus, audel<strong>à</strong>du 13 juillet 2012, faire devantl’Assemblée nationale une déclarationqui aurait le caractère et la force d’unedéclaration de politique générale ausens de la loi”. Autre point qui seradébattu par les députés ce matin,c’est la procédure d’urgence du projetde loi relative <strong>à</strong> la suppression dusénat. Une décision prise par le présidentde la République Macky Sallsuite aux graves inondations qui ontfrappé de nombreux endroits du pays.“L’absence de formation”déploréePar ailleurs, certains parlementairesmembres de BBY, rencontréshier <strong>à</strong> l’assemblée nationale, disentn’avoir pas encore retrouvé leursmarques en ce début de législature.Ils déplorent “l’absence de formationde mise <strong>à</strong> niveau” de leur groupe parlementairedont la majorité estconstituée de “bleus”. “On ne saitpas véritablement comment fonctionnel’assemblée nationale”, confieun député de la mouvance présidentielle.Mais son président du groupeBBY rassure : “On avait prévu d’organiserun séminaire le 6 septembre,mais nous allons le faire après le 15septembre prochain”. Pour l’heure,M. Diakhaté prévoit “une journéed’étude afin que le groupe puisses’imprégner du programme YoonuYokkute”.EXÉCUTION DES CONDAMNÉS À MORT EN GAMBIEYAW dénonce le “moi”“mystique et meurtrier” de Jammehpage 4des condamnés <strong>à</strong> mortpar le régime de Banjul n’est que leL’exécutionsigne de “la paranoïa mystique etmeurtrière du Président Yaya Jammeh” qui“ouvre tout grand le boulevard de toutessortes de dérapages”. Dans un communiquérendu public, le secrétariat permanent deYoonu Askan Wi (YAW) juge “condamnableet inacceptable” l’exécution de deux ressortissantssénégalais par Banjul sans informer aupréalable les autorités sénégalaises. MadièyeMbodji (photo) et Cie rappellent au présidentMacky Sall et au gouvernement leur rôle de“veiller <strong>à</strong> la protection de nos concitoyens” etles exhortent <strong>à</strong> accorder un “traitement judicieux<strong>à</strong> nos relations avec la Gambie, apte <strong>à</strong> allier respect des principes, intelligencedes situations spécifiques, souplesse dans la conduite des démarches et initiatives”.YAW invite le président Yaya Jammeh “<strong>à</strong> faire preuve de mesure, dans l’intérêt dela paix, du bon voisinage et de la fraternité entre les peuples”, conformément aux“droits de la personne et des peuples tels que définis par la Charte de l’UnionAfricaine”.Sur un autre registre, Yoonu Askan Wi “salue la décision opportune, lucide etclairvoyante de soumettre au Parlement un projet de loi constitutionnel portantsuppression du Sénat et du poste de vice-président de la République”. Deux institutionsqui n’étaient que des “artifices mis en place par <strong>Wade</strong> (Abdoulaye : NDLR :ancien président de la République) dans la seule logique de satisfaction de sa clientèlepoliticienne et de déroulement de son plan de dévolution monarchique du pouvoir”.Loin d’être une “circonstance de la part du nouveau pouvoir”, cette décision est, selonYAW , “une mesure conforme d’une part aux attentes des citoyens et des massespopulaires confrontées <strong>à</strong> une demande sociale de plus en plus pressante, d’autre partaux conclusions des Assises nationales”. Lesquelles assises se sont “clairement inscritesdans l’optique d’une nouvelle Constitution pour la refondation des institutionsrépublicaines au Sénégal”. Par conséquent, YAW appelle l’ensemble des parlementairesattachés aux préoccupations du peuple sénégalais, <strong>à</strong> voter sans hésiter leditprojet de loi. Par ailleurs, le YAW s’associe “pleinement aux souffrances des populationssinistrées” tout en encourageant le gouvernement dans sa volonté de lutter efficacementcontre “le fléau récurrent des inondations”. A cet effet, YAW préconise “ladéfinition et la mise en œuvre de solutions structurelles” qui passent par “la libérationsans complaisance des zones impropres <strong>à</strong> l’habitation” et “l’exécution d’une vraiepolitique d’assainissement et d’aménagement du territoire, la promotion de l’habitatsocial sur une vaste échelle <strong>à</strong> travers l’étendue du territoire national”. Néanmoins,Yoonu Askan Wi invite les autorités éviter que d’éventuels profiteurs ne détournent<strong>à</strong> leur profit la bonne volonté spontanée des masses ou d’honnêtes citoyens.D.GBAYASANGALKAM - INSTALLATION AVORTÉEDES DÉLÉGATIONS SPÉCIALES, HIERLes populations annoncentdes mouvements violentsDans l'ensemble des collectivités locales nées de l'anciennecommunauté rurale de Sangalkam, l'installation de délégationsspéciales a avorté hier, pour la troisième fois de suite.PAPE MOUSSA GUÈYE (Correspondant <strong>à</strong> Rufisque)Pour la troisième fois, l’installationdes délégations spécialesdevant diriger les quatrecollectivités locales nées desflancs de l’ancienne communautérurale de Sangalkam, a avorté. Hier,dans l’ensemble des “Quatre C”, lespopulations ont encore montré leurdétermination <strong>à</strong> s’opposer <strong>à</strong> la décisiondu ministre des Collectivitéslocales. Selon elles, c’est une tentativede mettre <strong>à</strong> la tête des délégationsspéciales des hommes duministre Oumar Guèye(photo dedroite), donc des responsables duparti Rewmi. Du coup, dans les communautésrurales de TivaouanePeulh, Niague et celle de Bambilor,les différents responsables qui sontcontre les délégations spéciales choisiesétaient sur le pied de guerre,contraignant les autorités <strong>à</strong> annulerles cérémonies.De l’avis de Bassirou Faye, responsableApr <strong>à</strong> Tivaouane Peulh, “ce quel’on veut nous imposer est illégal.Nous nous y opposerons jusqu’<strong>à</strong> notredernier souffle. Tout le monde saitque pour mettre en place une délégationspéciale, il faut des fonctionnairesqui sont des personnes marquéespar la plus grande neutralité etleur impartialité vis-<strong>à</strong>-vis des chapellespolitiques”. Or, “les personneschoisies par le ministre desCollectivités locales, ont une colorationpolitique parce qu’ils ne sont quedes responsables du parti Rewmi”.Déterminés <strong>à</strong> aller jusqu’au boutde leur refus, Mame Birame Diouf etses compagnons font noter : “Pour latroisième fois, nous faisons face <strong>à</strong> lapresse. Nous avons aussi adressé descorrespondances au ministre desCollectivités et voil<strong>à</strong> qu’il tenteencore d’installer les délégations spécialesen catimini. Nous serons toujoursl<strong>à</strong> et s’il le faut, il y aura d’autresMalick Ba mais, ces délégations neseront pas installées”.Bambilor indexeCheikh Bamba DièyeLa communauté rurale de Bambiloraussi n’a pas vu l’installation de sadélégation spéciale. D’ailleurs, elle ditdéceler un “deal” entre le ministreOumar Guèye et Cheikh Bamba Dièye(photo de gauche). Moustapha Sarr, leprésident du collectif pour la défensedes intérêts des “Quatre C”, signale :“Le deal que nous avions prédit la foisdernière, est en train de continuer. Ilsveulent mettre en lieu et place desdélégations spéciales des hommespolitiques qui ne sont que des hommesde Rewmi. Mieux, les deux ministresont profité du contexte où toutes lespopulations sénégalaises ont les yeuxbraqués sur les inondations, pour fairepasser leur projet en douceur.”Pour El Hadji Moustapha Kane,président des cadres Apr <strong>à</strong> Bambilor,le subterfuge utilisé par le campd’Oumar Guèye a consisté <strong>à</strong> fairemiroiter aux populations des branchementssociaux.www.enqueteplus.comnuméro 371 • mardi 4 septembre 2012
SOCIÉTÉVOL DE CÂBLES À LA SOCIÉTÉ SODIMETLe coupable est l'ami d'enfance du DGL'affaire du vol de câbles informatiques qui a récemment secoué la société SODIMET a livréhier ses secrets. Le coupable, Papa Abdourahmane Diène, n'est rien d'autre que l'ami d'enfancedu fondateur de ladite société, Ameth Sall.ASSANE MBAYEPlus Cupide que Papa AbdourahmaneDiène, tu meurs.Employé par son ami d'enfanceAmeth Sall, <strong>à</strong> la société SODI-MET, comme magasinier, il vouait <strong>à</strong>ce dernier une confiance aveugle. Dumoins, jusqu'au 30 août dernier où ila été pris en flagrant délit de volcommis avec usage de véhicule <strong>à</strong>l'occasion du service. Placé le mêmejour sous mandat de dépôt, il estpassé aux aveux et a balancé sescomplices que sont le chauffeur dela boîte, Libasse Diagne, un exemployéde la société, Pape LeytiDiouf et le commerçant AmethKandji, le receleur.En effet, Papa AbdourahmaneDiène soutirait des câbles informatiquesau magasin de ladite sociétéqui œuvre dans le domaine de l'informatique,et dont il était le responsable.Face au juge, il a reconnu avoirsoustrait au total 15 caisses decâbles informatiques qu'il revendait<strong>à</strong> 50 000 F l'unité <strong>à</strong> Ameth Kandji,pour des caisses qui coûtent 100000 F chacune. Il était aidé dans sabesogne par le chauffeur de lasociété, Libasse Diagne qui se chargeaitdu transport des caisses subtilisées<strong>à</strong> la boutique du receleurAmeth Kandji. Qui le revendait <strong>à</strong> sontour <strong>à</strong> Pape Leyti Diouf qui n'est riend'autre qu'un ex-employé de lasociété.Devant la barre hier, lui et ses complicesont tous reconnu les faits quileur sont reprochés <strong>à</strong> l'exception dureceleur, Ameth Kandji. Face au juge,il a tenté de le mener en bateau ensoutenant qu'il ne savait pas que lescaisses de câbles étaient volées. “Tusavais pertinemment que le prix réeld'une caisse de câble est de 100 000F Cfa sur le marché et non 50 000avec lesquels tu les achetais. Tu es unvoleur. Qui recèle du butin est unvoleur. Donc cesse de faire l’innocent”,lui a dit le procureur. Qui, setournant vers Papa AbdourahmaneDiène, lui a dit ; “Toi, ton patron t'aemployé, envoyé <strong>à</strong> La Mecque, t'atrouvé une femme et t'a acheté unemaison. Tu étais son homme deconfiance au point qu'il est tombémalade quand il a su que c'était toi lecerveau de cette affaire. Pourquoiabuser de cette confiance ?”.“Franchement je ne sais pas ce quim'a poussé <strong>à</strong> commettre un tel acte”,répond M. Diène. “Vous avez fait unacte de haute trahison <strong>à</strong> votre bienfaiteur”,charge la partie civile qui aappelé le parquet <strong>à</strong> condamner solidairementles prévenus <strong>à</strong> payer lasomme de 300 millions <strong>à</strong> titre depréjudice. Quant <strong>à</strong> la défense, elle aplaidé pour une circonstance atténuanted'autant plus que les prévenusont reconnu les faits qui leur sontreprochés. “Il n'y a pas pire sanctionque de reconnaître devant sa femmeet sa famille qu'on est un voleur”,soutient l'avocat de la défense quiappelle le juge <strong>à</strong> accorder <strong>à</strong> son clientune forme de pardon, surtout qu'ils'agit d'un délinquant primaire.Délibéré, le vendredi 7 septembre.En attendant, le procureur qui les atous reconnus coupables des faits, arequis deux ans de prison dont sixmois ferme pour Papa AbdourahmaneDiène, le prestataire PapeLeyti Diouf et le chauffeur LibasseDiagne. Contre le receleur AmethKandji, il a requis deux ans ferme deprison.page 5ATTRAIT À LA BARRE POUR ESCROQUERIELe quinquagénaire condamné <strong>à</strong>3 mois ferme et <strong>à</strong> payer 5 millionsTraîné hier <strong>à</strong> la barre par ladame Fatou Ndiaye, pourescroquerie, le quinquagénaireMamadou Ndoye a écopé d'unepeine de 3 mois de prison ferme etd'une amende de 5 millions cinq centmille francs au titre de préjudice.Courtier de son état, MamadouNdoye avait, en 2002, vendu six parcellessituées <strong>à</strong> Niacoul rab <strong>à</strong> la dameFatou Ndiaye, <strong>à</strong> raison de 30 000 Fpar terrain, selon le plaignant.Expatriée entre-temps en Afrique duSud pour chercher fortune, la dametombe des nues quand elle rentre 5ans plus tard. Elle trouve les terrainsen construction. Partie voir MamadouNdoye pour avoir plus d'explications,ce dernier lui a alors proposé deuxautres terrains situés dans la mêmecommunauté rurale. Seulement, cesterrains lui sont vendus sans aucunpapier y afférant. Sceptique, la damea porté plainte. Devant les limiers,Mamadou Ndoye a pris l'engagementde payer <strong>à</strong> la dame la somme de 6millions équivalant <strong>à</strong> la valeuractuelle des parcelles, et lui a mêmeversé la somme de 500 000 F <strong>à</strong> titred'avance. Devant la barre, il s'estrétracté en soutenant qu'il a vendu <strong>à</strong>la dame deux terrains de 20 x 20m <strong>à</strong>300 000 F Cfa. Face <strong>à</strong> cette rétraction,la partie civile a estimé tout simplementque Mamadou Ndoye avoulu profiter de l'innocence de sacliente pour lui soutirer son argent.“Ma cliente est innocente quand elledit qu'elle a acheté les terrains <strong>à</strong> raisonde 300 000 F Cfa l'unité. En réalité,elle les a achetés <strong>à</strong> raison de 180000 F l'unité”, soutient l'avocat de laplaignante. Qui réclame ainsi au prévenula somme de 15 millions de FCfa, au titre de préjudice. Mais pourla défense, il n'y a aucun acte danscette affaire qui peut qualifier lesfaits d'escroquerie. “Il a bel et bienvendu les six terrains <strong>à</strong> 300 000 Fl'unité au lieu de 180 000 F l'unité”,persiste la défense. Qui notifie que ladame n'est propriétaire de rien dutout, au point d'évaluer les terrains <strong>à</strong>leur valeur actuelle. “La dame aencaissé 580 000 F. Elle a fait uneplus-value de 400 000 F. On ne peutpas dire qu'elle a perdu dans cetteaffaire jusqu'<strong>à</strong> réclamer un préjudicede 15 millions”, explique la défensequi tente de démonter pièce par piècel'argumentaire de la partie civile.Après délibéré, Mamadou Ndoye aété condamné <strong>à</strong> la peine de 3 moisferme et <strong>à</strong> payer une somme de 5500 000 F Cfa.A. MBwww.enqueteplus.comnuméro 371 • mardi 4 septembre 2012