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Il était<br />

3<br />

Littérature québécoise<br />

Par Cynthia Brisson<br />

fois...<br />

Au pays des livres, la rentrée littéraire est<br />

un grand classique! Or, sous ses allures<br />

de conte de fées (n’est-ce pas merveilleux<br />

autant de choix?), ce rendez-vous annuel<br />

impose un constat déchirant : impossible<br />

de donner la visibilité méritée à tout le<br />

monde! Ainsi, cette année encore, nous<br />

avons dû nous résoudre à survoler les titres<br />

qui seront sur les rayons d’ici la fin octobre.<br />

N’hésitez pas à visiter votre librairie pour<br />

en découvrir davantage! Aussi, nous vous<br />

invitons dans le présent dossier à voir triple.<br />

En effet, pourquoi se contenter d’un livre<br />

quand il est possible d’en dévorer trois?<br />

On craque pour …<br />

AU PÉRIL DE LA MER<br />

Dominique Fortier (Alto)<br />

Il y a toujours dans les romans de l’auteure une présence<br />

maritime, une ouverture vers d’autres mondes, et c’est sur l’île<br />

du Mont-Saint-Michel, dans cette ancienne Cité des livres lovée<br />

entre ciel et mer, que nous transporte cette fois la romancière.<br />

Et c’est toujours un réel plaisir de se laisser guider à travers<br />

les nouvelles contrées, terrestres et humaines, que construit<br />

Dominique Fortier.<br />

LA FEMME QUI FUIT<br />

Anaïs Barbeau-Lavalette (Marchand de feuilles)<br />

Petite-fille de la peintre Suzanne Meloche, Anaïs Barbeau-<br />

Lavalette se lance ici à la poursuite de cette femme qui, dans la<br />

tourmente de la Grande Noirceur, a abandonné mari et enfants<br />

pour fuir. L’écrivaine et réalisatrice met ainsi à profit tous ses<br />

talents pour nous raconter le parcours extraordinaire d’une<br />

artiste oubliée par l’histoire. Un roman à la fois grand et intime.<br />

JE NE TIENS QU’À UN FIL,<br />

MAIS C’EST UN TRÈS BON FIL<br />

Sylvie Laliberté (Somme toute)<br />

Tissé de courts textes faussement naïfs sur la vie, depuis<br />

l’enfance jusqu’à la mort, le nouveau-né de Sylvie Laliberté<br />

(Quand j’étais italienne) est un minuscule livre à déguster au<br />

compte-gouttes. Illustré par des photographies qui n’ont pas la<br />

prétention d’être artistiques, mais qui font assurément sourire,<br />

l’ouvrage n’est rien de moins qu’une joyeuse courtepointe<br />

littéraire qui habille de fraîcheur la rentrée.<br />

© V. Tony Hauser<br />

3 piliers de la littérature québécoise<br />

Certains auteurs, dont la réputation n’est plus à faire, sont des phares auxquels il fait toujours bon<br />

se fier quand on est perdu dans le brouillard de la rentrée. Ainsi, n’hésitez pas à embarquer dans<br />

La traversée du malheur de Michel Tremblay (Leméac), même si le voyage ne sera forcément<br />

pas rose. Dans ce plus récent volet de « La diaspora des Desrosiers », la guerre est à son apogée et<br />

les tensions aussi. Dans Le festin au crépuscule (Boréal), la civilisation fait également naufrage.<br />

Que peut l’écrivain seul devant le désastre? La grande Marie-Claire Blais poursuit sa série « Soifs »,<br />

et on ne demande qu’à s’abreuver à sa plume insatiable. Il faudra patienter à la toute fin d’octobre<br />

cependant pour s’amarrer au nouveau Gilles Archambault (Doux dément, Boréal).<br />

3 dérives maternelles<br />

La maternité est, plus qu’un événement, un état d’âme. Alors, lorsqu’une<br />

mère perd son enfant, c’est forcément la déchirure. Dans un premier<br />

roman incroyablement maîtrisé, Karine Geoffrion met en scène une<br />

mère obsessive qui vit le départ de la maison de son unique fils comme<br />

une trahison. Il y a de la détresse dans Éloi et la mer (Sémaphore), mais<br />

également beaucoup d’amour maladroit. La talentueuse Catherine<br />

Leroux s’est quant à elle inspirée d’un fait divers, la découverte d’un<br />

cadavre d’une femme que personne n’a jamais identifié, pour développer<br />

son magnifique Madame Victoria (Alto). Après tout,<br />

une mère qui aurait perdu son enfant aurait très<br />

bien pu errer par la suite à s’en user l’identité. Et<br />

que dire du touchant Concerto pour petite noyée<br />

(Stanké) d’Annie Loiselle, sinon qu’il harmonise<br />

en moins d’une centaine de pages la perte, la<br />

musique et l’espoir. Décidément, trois romans<br />

féminins forts avec lesquels on a envie de se<br />

laisser bercer cet automne.<br />

LES LIBRAIRES • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015 • 29

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