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un film de Jérôme Laperrousaz

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Je suis lié à la Jamaïque pour y avoir tourné le long-métrage THIRD WORLD, PRISONER IN<br />

THE STREET il y a <strong>un</strong> peu plus <strong>de</strong> 25 ans.<br />

Le Reggae est aujourd’hui plus que jamais écouté dans le mon<strong>de</strong>. Il s’agit d’<strong>un</strong>e<br />

musique dont la rythmique est extrêmement plaisante, dansante et dont le contenu a la<br />

particularité <strong>de</strong> nous concerner tous. Elle traite <strong>de</strong> questions auxquelles se confrontent<br />

les pays riches comme les pays pauvres. Son engagement politique est puissant. Le<br />

Reggae s’est construit comme <strong>un</strong> chant i<strong>de</strong>ntitaire, rebelle, militant.<br />

Il m’a paru important <strong>de</strong> faire <strong>un</strong> nouveau <strong>film</strong>, <strong>de</strong> donner la parole à <strong>de</strong>s artistes issus<br />

du ghetto <strong>de</strong> Kingston, toutes générations confondues.<br />

Mon but dans MADE IN JAMAICA est <strong>de</strong> retracer l’histoire du Reggae, du «Roots» au<br />

«Dancehall», en passant par le «Conscious» <strong>de</strong>s Bobo-Dreads, non pas d’<strong>un</strong>e façon<br />

didactique et linéaire, mais au contraire au travers du <strong>de</strong>stin croisé <strong>de</strong> ses plus gran<strong>de</strong>s<br />

stars, en entrant dans la subjectivité propre <strong>de</strong> Toots, Gregory Isaacs, Third World,<br />

Sly D<strong>un</strong>bar & Robbie Shakespeare, Beres Hammond, Bo<strong>un</strong>ty Killer, Elephant Man,<br />

Vybz Kartel, Lady Saw, Tanya Stephens, Capleton… Le talent <strong>de</strong> ces artistes qui<br />

jouent <strong>un</strong> rôle majeur non seulement dans la musique Jamaïcaine, mais aussi au plan<br />

international, se nourrit d’<strong>un</strong>e histoire et d’<strong>un</strong>e expérience complexes, douloureuses,<br />

<strong>de</strong> blessures d’où proviennent leur charisme, leur épaisseur artistique et la richesse <strong>de</strong><br />

leur musique.<br />

Je me suis attaché à donner accès au spectateur à <strong>un</strong>e intimité , <strong>un</strong>e proximité avec<br />

ceux que je <strong>film</strong>e, choisis comme pour <strong>un</strong> long-métrage <strong>de</strong> fiction- au quotidien, lors<br />

<strong>de</strong> séances d’enregistrement, sur scène.<br />

MADE IN JAMAICA, selon <strong>un</strong>e ligne dramatique qui lui est propre, est sous-tendu par le<br />

commentaire social dont chaque chanson, chaque texte fait état.<br />

Tous les personnages sont en fait témoins et acteurs d’<strong>un</strong>e situation dont les termes<br />

sont en excès : post-colonialisme, perte d’i<strong>de</strong>ntité, misère, chômage, violence,<br />

religion, sexualité, explosion <strong>de</strong> la cellule familiale…<br />

Le <strong>film</strong> se <strong>de</strong>ssine comme <strong>un</strong>e tragédie, affrontant, conjuguant pulsion <strong>de</strong> vie, démesure<br />

<strong>de</strong>s concerts, <strong>de</strong>s fêtes, joutes oratoires <strong>de</strong>s chanteurs du Dance Hall, prégnance <strong>de</strong>s<br />

corps, violence, exacerbation <strong>de</strong> la sexualité, guerre <strong>de</strong>s gangs, meurtre, pulsion <strong>de</strong> mort.<br />

«Les chaînes au cou et aux chevilles <strong>de</strong>s esclaves se sont vues remplacer par les armes<br />

à la ceinture <strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>scendants» - dit B<strong>un</strong>ny Wailer.<br />

J’ai appliqué pour MADE IN JAMAICA les techniques <strong>de</strong> la fiction (lumière, cadre, décors,<br />

multiplicité <strong>de</strong>s prises, figuration, déplacements, chorégraphies), tout en veillant à<br />

maintenir la fragilité et l’émotion <strong>de</strong> mes personnages.<br />

Mise en danger et jubilation sont au cœur du processus <strong>de</strong> création : la musique est<br />

jouée et enregistrée en live.<br />

J’ai souhaité faire <strong>de</strong> mon <strong>film</strong>, nourri par la réflexion critique <strong>de</strong> chac<strong>un</strong> <strong>de</strong>s protagonistes,<br />

<strong>un</strong> portrait d’i<strong>de</strong>ntités, <strong>un</strong> portrait historique et géographique, celui d’<strong>un</strong> pays. Mais à mon<br />

sens, l’excellence sur le plan musical du Reggae - la Jamaïque est <strong>un</strong>e réelle concentration <strong>de</strong><br />

talents - et l’impact politique <strong>de</strong> son propos lui confèrent <strong>un</strong>e portée tout à fait <strong>un</strong>iverselle.<br />

<strong>Jérôme</strong> laperrousaz.’’

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