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PUB Magazine n° 3 - 2015

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LE TERRAIN DE JEU DE DANTE<br />

I READ SOMEWHERE<br />

RATIONALISME NÉERLANDAIS<br />

Sur la scène internationale, Darre Van Dijk fait partie<br />

des créatifs les plus récompensés, mais le nombre<br />

de ADCN Lampen (prix néerlandais des directeurs<br />

artistiques, ndlr) remportés se compte sur dix doigts.<br />

Son travail ne lui a jamais valu de place au sein de<br />

l’école classique d’humour néerlandais. L’émotion qu’il<br />

injecte toujours dans son travail, et sur laquelle il joue<br />

parfois franchement, ne fait pas l’unanimité. Mais<br />

l’intéressé pense que le rationalisme hollandais y est<br />

pour quelque chose : « Lorsque j’ai montré Dela à mes<br />

collègues internationaux, ils se sont enthousiasmés<br />

tout de suite. Aux Pays-Bas, la première réaction était<br />

beaucoup plus froide. C’est aussi difficile de passer<br />

outre le néerlandais. La plupart du temps, ça sonne<br />

beaucoup mieux en anglais. Je demande tout de suite<br />

une traduction en anglais, cela permet également de<br />

mieux réfléchir et de confirmer une impression. »<br />

Il a du mal à expliquer pourquoi il subsiste toujours<br />

une différence entre les « Néerlandais typiques » et les<br />

« internationaux ». « Sur le plan créatif, Amsterdam<br />

est une ville de premier plan, il y a énormément d’excellentes<br />

agences par ici. Prenez Schinkel (nouveau<br />

parc industriel d’Amsterdam branché et où plusieurs<br />

agences se sont installées, ndlr). L’un travaille plutôt<br />

au niveau international, l’autre au niveau national. Ce<br />

n’est pas une mauvaise chose, ce n’est simplement pas<br />

la même longueur d’onde. Décrocher un Lion n’est pas<br />

non plus un but en soi. Pour Rabobank, nous ne gagnerons<br />

peut-être pas de prix internationaux immédiatement,<br />

mais nous travaillons d’une façon qui fonctionne<br />

pour elle maintenant. » La campagne Rabobank « Een<br />

aandeel in elkaar » (« Une action l’un chez l’autre »)<br />

a suscité pas mal de critiques au sein de la branche.<br />

Darre Van Dijk ne s’en soucie pas : « Nous voulons<br />

toucher le cœur des clients par les histoires que nous<br />

racontons, pas forcément celui du secteur publicitaire.<br />

C’est beau de pouvoir raconter une histoire qui<br />

vous touche de près. Pour Rabobank, c’est ce que nous<br />

faisons. On peut parler crûment d’hypothèque ou bien<br />

parler d’une dame qui achète la maison de sa mère<br />

décédée. Tout à coup, c’est beaucoup plus intéressant<br />

alors qu’il s’agit toujours de l’achat d’une maison mais<br />

cela fait quelque chose. Sur une autre plateforme, on<br />

peut en apprendre davantage sur ce que Rabobank fait<br />

exactement. « Je trouve d’ailleurs que dans le secteur,<br />

les critiques fusent rapidement lorsqu’un travail<br />

apparaît. Nous, nous concentrons sur notre travail,<br />

au lieu de médire sur celui des autres. Je ne fais pas<br />

attention à ce que les autres pensent ; si nous sommes<br />

contents et que cela fonctionne pour une marque, c’est<br />

l’essentiel. »<br />

En octobre, Darre Van Dijk fêtera ses dix ans<br />

chez Ogilvy, avec qui il semble avoir grandi. Il<br />

fait même partie d’un programme de international<br />

senior management où l’on forme les gens<br />

aux prochaines étapes au sein du réseau Ogilvy.<br />

Notre interlocuteur n’exclut pas de passer le cap<br />

de l’international, mais ce n’est pas non plus une<br />

étape obligatoire : « J’aime le changement, mais<br />

j’en ai ici aussi. Nous faisons un travail formidable<br />

et à 80, nous sommes flexibles et avons un bon potentiel<br />

de croissance. Nous avons déjà présentés<br />

des pitches à New York pour Johnnie Walker, cela<br />

montre bien que nous sommes pris au sérieux<br />

malgré notre taille. Mon ambition n’est pas d’être<br />

à la tête d’une agence gigantesque, mais bien de<br />

livrer un travail créatif qui a un impact. Tant que<br />

c’est possible, je suis bien où je suis. »<br />

Cet article est paru dans Adformatie<br />

(dans le numéro du 04/09/<strong>2015</strong>), la revue<br />

professionnelle hollandaise spécialisée en<br />

publicité, marketing et média. Elle paraît<br />

toutes les semaines, à un tirage d’environ<br />

10.000 exemplaires. Ce périodique, héritier<br />

du magazine Ariadne, a été fondé en 1973.<br />

QUI EST<br />

DARRE VAN DIJK ?<br />

Darre van Dijk a commencé sa carrière<br />

publicitaire en 1993 chez NormadBlend,<br />

avant d’entrer dans le monde publicitaire<br />

d’Amsterdam où il a travaillé chez<br />

Euro RSCG et DMB&B. Il était co-propriétaire<br />

de Amsterdam Advertising<br />

avant de devenir creative director chez<br />

Ogilvy Amsterdam. En 2010, il y a été<br />

nommé executive creative director. Son<br />

travail le plus connu est la campagne<br />

réalisée pour Dela, « Pourquoi attendre<br />

qu’il soit trop tard ? », mais il se cache<br />

également derrière des publicités<br />

primées réalisées pour Center Parcs, BP,<br />

National Geographic et Orange Babies.<br />

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