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Essais & Simulations n°127

spécial jec World : prendre la mesure des essais dans les composites

spécial jec World : prendre la mesure des essais dans les composites

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dOSSIEr 42 46<br />

spécial<br />

jec World<br />

prendre<br />

la mesure<br />

des essais dans<br />

les composites<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 10<br />

Événements : Congrès Simulation SIA<br />

et Paris Space Week à l’honneur !<br />

Mesures 30<br />

Quelles avancées en matière<br />

de mesure thermique ?<br />

N° 127 • janvier-février 2017 • 25 E


LE<br />

PROTOTYPAGE<br />

VIRTUEL<br />

INTELLIGENT<br />

Une analyse plus fine des données.<br />

Des systèmes qui permettent<br />

l’animation. Des capteurs pour<br />

rendre les produits intelligents. Une<br />

expérience totalement immersive.<br />

Principal créateur mondial de<br />

solutions de Prototypage Virtuel, ESI<br />

donne vie à vos innovations grâce à<br />

une expérience virtuelle et réaliste de<br />

votre produit, tel qu’il sera fabriqué<br />

et utilisé. Notre offre de prototypage<br />

virtuel intelligent aide les ingénieurs<br />

à trouver les bonnes solutions dans<br />

le monde virtuel pour garantir leur<br />

succès dans le monde réel.<br />

www.esi-group.com/fr/smart<br />

Copyright © ESI Group 2016 - G/OM/16.104 A<br />

Les logiciels et services d’ESI<br />

vous accompagnent dans<br />

votre transformation digitale.


éditorial<br />

Faire des essais et de la simulation<br />

une composante de l’industrie 4.0<br />

On parle beaucoup de l’industrie du futur au niveau de la production.<br />

Élément incontournable de la nouvelle révolution industrielle dans<br />

laquelle nous sommes aujourd’hui plongés, l’usine connectée a pour<br />

but de faire dialoguer, à travers des capteurs, logiciels et autres outils de supervision,<br />

un ensemble d’équipements,<br />

de machines et de robots afin d’automatiser<br />

l’ensemble du process.<br />

Mais l’industrie du futur, telle qu’on<br />

la nomme en France, ce n’est pas<br />

que ça.<br />

Les PME/PMI restent trop souvent<br />

persuadées que la simulation<br />

numérique reste inaccessible<br />

Olivier guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

La participation par exemple de l’association Teratec (regroupant une myriade<br />

d’entreprises et d’industriels autour du calcul haute performance) sur le salon<br />

Smart Industries témoigne à elle seule de l’importance du HPC, du big data et<br />

de la simulation numérique pour récolter et traiter des informations de plus en<br />

plus nombreuses et complexes. Surtout, la volonté de l’industrie 4.0 de prendre<br />

en compte, dès le design du produit l’ensemble de son cycle de vie (de sa conception<br />

à sa maintenance en passant par le process de fabrication) impacte inévitablement<br />

les essais et les outils de simulation.<br />

Dans ce domaine, un nombre croissant d’éditeurs de solutions logicielles cherchent<br />

à élargir le champ d’application de la simulation vers des secteurs d’activité – autres<br />

que l’aéronautique et l’automobile notamment – encore peu utilisateurs de tels<br />

systèmes, tout comme les PME/PMI, trop souvent persuadées que la simulation<br />

numérique reste inaccessible. Enfin, les regards sont tournés vers l’impression 3D,<br />

dont l’intérêt de la simulation du design dès la conception est vu comme une<br />

évidence. ●<br />

olivier Guillon<br />

/@EssaiSimulation<br />

éditeur<br />

mrj informatique<br />

Le Trêfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tel : 01 73 79 35 67<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

www.essais-simulations.fr<br />

/facebook.com/<br />

EssaiSimulation<br />

/@EssaiSimulation<br />

direction :<br />

Michael Lévy<br />

directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

rédacteur en chef :<br />

Olivier Guillon<br />

commercialisation<br />

publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

diffusion et abonnements :<br />

vad.mrj-presse.fr<br />

Prix au numéro :<br />

25 €<br />

Abonnement 1 an :<br />

58 € / 4 numéros<br />

Étranger :<br />

100 €<br />

Règlement par chèque<br />

bancaire à l’ordre de MRJ<br />

réalisation<br />

conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

maquette :<br />

Nord Compo<br />

impression :<br />

Pauker holding KFT<br />

11-15 Barros Utca<br />

H -1407 Budapest - Hongrie<br />

n°issn :<br />

1632 - 4153<br />

dépôt légal : à parution<br />

périodicité : Trimestrielle<br />

numéro : 127<br />

date : janvier-février 2017<br />

rédaction<br />

ont collaboré à ce numéro :<br />

J. Adam (Adam-Research),<br />

Alain Bettacchioli<br />

(Thales Alenia Space),<br />

Olivier Braillard (CEA Cadarache),<br />

Sabrina Habtoun (DSI),<br />

Karim Hallak (DSI),<br />

F. Monsallier<br />

(ENSEIRB-MATMECA),<br />

Jean-Marie Pinquier (Kayme),<br />

Anis Ziadi (DSI)<br />

comité de rédaction :<br />

Olivier Guillon (MRJ)<br />

Commission Revue de l’ASTE :<br />

André Coquery (responsable - MBDA France),<br />

Jean-Claude Frölich,<br />

Michel-Roger Moreau,<br />

Patrycja Perrin,<br />

Jean-Paul Prulhière (Metexo),<br />

Alain Bettacchioli (Thales Alenia Space),<br />

Yohann Mesmin (Siemens Industry Software),<br />

Bernard Colomies (Sopemea)<br />

Membre du réseau REPM-EMPN<br />

photo de couverture :<br />

JEC World © Foucha Muyard<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 1


sommaire<br />

Spécial jEc World 2017<br />

46<br />

dossier<br />

DOSSIER 42 46<br />

Spécial<br />

JEC World<br />

Prendre<br />

la mesure<br />

des essais dans<br />

les composites<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 10<br />

Événements : Congrès Simulation SIA<br />

et Paris Space Week à l’honneur !<br />

Mesures 30<br />

Quelles avancées en matière<br />

de mesure thermique ?<br />

46 Le grand rendez-vous des composites, en mars, à Villepinte !<br />

48 Transférer le savoir et les compétences dans le domaine des composites<br />

50 Une grande avancée en matière d’essai de traction avec la tomographie<br />

à rayon X<br />

53 Land Rover BAR en route pour la Coupe de l’America avec Siemens<br />

56 Des projets déterminants pour les essais sur les thermoplastiques<br />

58 Plateforme QSP : l’aventure ne fait que commencer !<br />

N° 127 • Janvier-Février 2017 • 25 E<br />

Actualités<br />

6 7,4 M€ pour le projet de Centre<br />

d’essais pour les véhicules<br />

autonomes<br />

6 V2i reçoit le prix <strong>Essais</strong><br />

& <strong>Simulations</strong> sur l’AVE 2016<br />

8 Comsol dévoile<br />

ses développements<br />

à la Conférence Comsol 2016<br />

8 Une nouvelle activité autour<br />

des systèmes de mesure<br />

embarquée pour Emitech<br />

<strong>Essais</strong><br />

& modélisation<br />

Paris Space Week à l’honneur !<br />

10 Paris Space Week : l’événement<br />

international du spatial, en mars<br />

à Orly<br />

12 Quelques informations à retenir<br />

sur l’actualité dans le spatial…<br />

16 Filtrage des voies de mesure<br />

pour la simulation des essais<br />

en vibration des satellites<br />

Spécial Congrès Simulation SIA<br />

20 La simulation, l’outil<br />

indispensable pour lever<br />

les verrous technologiques<br />

de l’automobile<br />

22 La simulation doit s’adapter<br />

aux nouveaux besoins<br />

de l’automobile<br />

23 Des nanocomposites de fibres<br />

de carbone « dynamiques »<br />

26 Le champ d’application<br />

de l’optimisation topologique<br />

s’élargit<br />

28 La simulation numérique face<br />

aux enjeux de l’automobile<br />

Mesures<br />

Spécial Mesures thermiques<br />

30 Les essais et la mesure<br />

thermiques à l’honneur<br />

32 Vers plus de capteurs sans fil<br />

et intelligents<br />

33 Mesure rapide de température<br />

par thermocouple<br />

36 Capteur de mesure<br />

du coefficient d’échange<br />

convectif entre un écoulement<br />

et une paroi<br />

38 Simulated and Experimental<br />

Component Temperature<br />

on the Intersil ISL8240<br />

Evaluation Board<br />

Un point sur la CEM<br />

42 Microwave RF, le grand<br />

rendez-vous de la CEM<br />

43 Un couplage d’ondes<br />

ultrasonores au service<br />

d’une caractérisation fine<br />

des matériaux<br />

44 Combattre la dangerosité<br />

des ondes au travail<br />

vie de l’ASTE<br />

60 Bonne tenue du dernier<br />

Astelab Mécanique de Paris<br />

62 Programme des formations<br />

de l’ASTE<br />

Outils<br />

63 Agenda<br />

64 Index<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I3


nos dossiers en 1 Clin d’Œil<br />

sPatial<br />

le spatial<br />

à l’honneur à orly p. 10 à 19<br />

© ESA/NASA 2011<br />

À trois mois du salon SIAE du Bourget, Orly accueillera un<br />

autre grand rendez-vous d’envergure internationale, le Paris<br />

Space Week. L’occasion pour la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

de revenir sur quelques grandes tendances du secteur du<br />

spatial, un domaine essentiel pour l’économie française et<br />

européenne.<br />

© ESI Group<br />

automoBile<br />

le congrès simulation<br />

de la sia fait son retour p. 20 à 29<br />

Deux ans après le succès de sa première édition, le congrès<br />

organisé par la Société des ingénieurs de l’automobile (SIA)<br />

revient cette fois au sein de l’Estaca, grande école d’ingénieur<br />

située à Saint-Quentin-en-Yvelines. Au programme :<br />

nouveaux matériaux, systèmes pour véhicules autonomes et<br />

électriques, et optimisation des moyens de simulation pour<br />

réduire les coûts de développement.<br />

© Flir<br />

mesures<br />

applications<br />

de mesures thermiques p. 30 à 40<br />

Les mesures thermiques font l’objet de beaucoup d’attention<br />

au sein même des laboratoires d’essais industriels. Objets<br />

connectés et sans fil – évitant notamment les milliers de<br />

kilomètres de câbles –, miniaturisation, précision ou encore<br />

consommation et autonomie… les problématiques sont<br />

nombreuses mais trouvent aujourd’hui des réponses grâce<br />

l’innovation.<br />

© Foucha Muyard<br />

dossier<br />

spécial jec World 2017<br />

p. 46 à 59<br />

L’édition parisienne de ce carrefour mondial des acteurs des<br />

composites s’annonce sous de bons augures, au regard du<br />

succès des années précédentes et d’un marché toujours en<br />

croissance. Au cœur de ce dossier : des projets innovants,<br />

tant dans l’automobile que dans le secteur de l’aéronautique,<br />

mais également un cas de bateau de compétition engagé<br />

dans la prochaine Coupe de l’America.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I5


aCtualités<br />

en BreF<br />

Le laboratoire<br />

g-Scop et grenoble INp<br />

inaugurent le plus petit<br />

mini-cave du monde<br />

Ce mini-cave (Automatic Virtual<br />

Environment) a pour but de donner<br />

accès à la fonction d’immersion<br />

totale en environnement virtuel<br />

dans des conditions d’un bâtiment<br />

standard. Avec cette installation de<br />

ce nouveau mini-cave, le laboratoire<br />

G-Scop et Grenoble INP disposent<br />

ainsi d’une salle unique pour toutes<br />

les fonctions de visualisation impliquées<br />

en réalité virtuelle et augmentée<br />

à disposition des chercheurs, des<br />

étudiantes et des industriels. ●<br />

Un colloque pour<br />

répondre aux enjeux<br />

de la modélisation<br />

L’Académie des technologies et le<br />

CNRS ont organisé le 6 décembre<br />

dernier le colloque intitulé « Modélisation<br />

: succès et limites » sur le<br />

Campus Gérard Mégie. Ce colloque<br />

a permis de faire le point sur les<br />

développements récents, les succès<br />

et les limites de la modélisation, en<br />

les illustrant par des exemples dans<br />

divers secteurs (industrie, agriculture,<br />

santé, environnement, science<br />

du numérique, économie…). ●<br />

jean-Luc beylat<br />

réélu à la présidence de<br />

Systematic paris-région<br />

Les membres de Systematic<br />

Paris-Région ont réélu à l’unanimité,<br />

le 23 novembre 2016, Jean-<br />

Luc Beylat à la présidence pour<br />

les trois années à venir (2017-<br />

2019). Jean-Luc Beylat est également<br />

le vice-président chargé des<br />

écosystèmes innovants chez Nokia<br />

et président de Nokia Bell Labs<br />

France. ●<br />

appel À projets<br />

7,4 M€ pour le projet<br />

de centre d’essais pour<br />

les véhicules autonomes<br />

Porté par l’Utac Ceram, le projet de<br />

Centre d’essais pour les véhicules<br />

autonomes (Ceva) va bénéficier<br />

d’une aide de 7,4 millions d’euros<br />

via le Programme d’investissements d’avenir<br />

(PIA), opéré par Bpifrance. Soutenu par<br />

la filière automobile française, ce projet vise à<br />

doter la France d’un outil de premier plan pour<br />

le développement des véhicules autonomes.<br />

Placé au cœur de l’autodrome de<br />

Linas-Montlhéry, ce centre d’essais sera<br />

opérationnel début 2018. Il contribuera à<br />

propulser l’industrie automobile française<br />

au rang d’acteur majeur de la conception<br />

et de la mise au point des véhicules autonomes<br />

et connectés. Il s’agira principalement<br />

d’infrastructures et de compétences<br />

offrant aux constructeurs et aux équipementiers<br />

la possibilité de développer et de<br />

tester en toute confidentialité les systèmes<br />

récompense<br />

Intervenant à l’occasion de l’édition<br />

2016 du colloque Analyse vibratoire<br />

expérimentale (AVE), qui<br />

s’est déroulé à Blois, V2i a reçu le<br />

prix <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> décerné par le<br />

Pr Roger Serra et la rédaction du magazine.<br />

Ce prix a été décerné à MM. Hoffait,<br />

Marin, Simon et Golinval, de la société V2i<br />

spécialisée dans les essais et la mesure de<br />

vibrations. La présentation portait sur le<br />

« Virtual shaker testing », soit le développement<br />

et l’utilisation de cet outil de simulation<br />

numérique de tests vibratoires en<br />

vue d’améliorer la stratégie de contrôle.<br />

d’intelligence embarquée en conditions<br />

d’utilisation urbaine, routière et autoroutière.<br />

Selon Laurent Benoit, P-DG de<br />

l’Utac Ceram, « Ces nouvelles installations<br />

seront un atout de poids pour accompagner<br />

la révolution de l’automobile autonome<br />

et connectée ».<br />

en savoir plus ><br />

www.utacceram.com<br />

v2i reçoit le prix <strong>Essais</strong> &<br />

<strong>Simulations</strong> sur l’AVE 2016<br />

© Olivier Guillon<br />

Il existe une volonté générale de mutualiser<br />

des moyens d’essais dédiés aux véhicules<br />

autonomes<br />

La faisabilité des tests vibratoires ne<br />

pouvant pas être uniquement évaluée<br />

à partir des capacités du pot vibrant, le<br />

couplage entre la structure testée, le vibrateur<br />

électrodynamique et le système de<br />

contrôle peut induire des comportements<br />

inattendus. Ce travail a pour but de développer<br />

un outil de simulation numérique<br />

des tests vibratoires sur le moyen d’essai<br />

installé dans les locaux de V2i. L’article<br />

technique sera publié dans un prochain<br />

numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>.<br />

en savoir plus > www.v2i.be<br />

6 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


Réalisez vos rêves avec<br />

l’ingénierie du futur.<br />

Simcenter : l’analyse prédictive vous ouvre<br />

les portes d’une nouvelle ère d’innovations.<br />

Faire avancer ses rêves n’a jamais été si stimulant. Des produits plus<br />

intelligents. Des procédés de fabrication plus complexes. Des cycles<br />

de conception plus courts que jamais. Le logiciel Simcenter peut<br />

vous aider. En combinant la simulation multidisciplinaire, les essais<br />

avancés et l’analyse de données, Simcenter vous permet d’explorer<br />

rapidement différentes alternatives, de prédire les performances<br />

avec plus de précision… et d’innover en toute confiance.<br />

siemens.com/plm/simcenter<br />

*L’ingéniosité au service de la vie


aCtualités<br />

en BreF<br />

Siemens acquiert<br />

Mentor graphics<br />

Avec l’acquisition de Mentor<br />

Graphics, spécialisé dans le<br />

domaine des logiciels d’automatisation<br />

de la conception, Siemens<br />

devient le seul acteur du domaine<br />

de la digitalisation industrielle à<br />

proposer sur une même plateforme<br />

intégrée des fonctionnalités<br />

de conception mécanique, thermique,<br />

électrique et électronique,<br />

et de développement de logiciels<br />

embarqués. ●<br />

ESI group lance<br />

une nouvelle version<br />

de Simulationx<br />

L’éditeur a lancé sur le marché la<br />

dernière version de SimulationX<br />

(3.8), logiciel de modélisation<br />

système. Cette nouvelle version<br />

offre des améliorations significatives<br />

et des fonctionnalités supplémentaires<br />

pour la simulation des<br />

systèmes de transmission, électromécaniques,<br />

hydrauliques, mécaniques<br />

et pneumatiques dans de<br />

multiples industries, y compris le<br />

transport, l’énergie, la machinerie<br />

industrielle et mobile ainsi que<br />

l’exploitation minière. ●<br />

Un livre blanc sur<br />

les modèles éléments<br />

finis<br />

L’éditeur de logiciels de simulation<br />

numérique MSC Software a rédigé<br />

– en la personne de Cornelia<br />

Tieme – un livre blanc portant sur<br />

la manière de concevoir un bon<br />

modèle Éléments Finis (MEF).<br />

Méthode de plus en plus utilisée<br />

pour le calcul de structures,<br />

la MEF s’ouvre aujourd’hui à de<br />

multiples domaines d’activités.<br />

Encore faut-il bien s’y prendre… ●<br />

logiciels<br />

comsol dévoile<br />

ses développements à la<br />

Conférence Comsol 2016<br />

Comsol, éditeur leader de solutions<br />

logicielles pour la simulation<br />

multiphysique, la<br />

conception d’applis et leur<br />

déploiement, a présenté aux participants<br />

de la 12 e conférence annuelle Comsol à<br />

Munich, la récente mise à jour des logiciels<br />

Comsol Multiphysics et Comsol<br />

Server. Avec cette version, le logiciel<br />

Comsol accroît son efficacité et la famille<br />

des modules associés au Structural Mechanics<br />

Module s’enrichit du Rotordynamics<br />

Module.<br />

La récente mise à jour du logiciel Comsol<br />

apporte des améliorations significatives de<br />

performance. Elles concernent notamment<br />

le prétraitement beaucoup plus rapide des<br />

modèles de grande taille, comportant des<br />

milliers de sous-domaines. Cela correspond<br />

stratégie<br />

Dans le cadre du développement<br />

de l’activité ingénierie<br />

mécanique d’Emitech, ses<br />

équipes instrumentent véhicules<br />

prototypes, caisses et moteurs de<br />

ses clients afin de caractériser le comportement<br />

dynamique de ces systèmes. Les<br />

objectifs sont de fournir des données de<br />

recalage aux bureaux d’études (analyse<br />

modale) ou de valider les environnements<br />

vibratoires qui ont été choisis à l’origine<br />

des projets (fiabilité et robustesse).<br />

Les outils d’analyse (endommagement,<br />

durée de vie…) et de modélisation (calcul<br />

L’avenir de la simulation se joue<br />

sur la conception et le déploiement d’applis<br />

à l’ambition de Comsol de proposer l’environnement<br />

multiphysique le plus puissant<br />

et le plus efficace sur une large gamme de<br />

simulations électriques, mécaniques, acoustiques,<br />

fluidiques, thermiques et chimiques.<br />

en savoir plus > www.comsol.com<br />

Une nouvelle activité autour<br />

des systèmes de mesure<br />

embarquée pour Emitech<br />

EF) complètent les résultats obtenus expérimentalement.<br />

Enfin ces mesures peuvent<br />

mettre en évidence des situations vibratoires<br />

inattendues qui sont susceptibles<br />

de dépasser les conditions de validation<br />

des équipements. Dans ce cas, Emitech<br />

propose un complément d’essai de qualification<br />

pour tenir compte de ces situations.<br />

Les mesures embarquées sur véhicule<br />

permettent de construire un modèle d’endurance<br />

spécifique associé à un profil de<br />

vie conforme à l’utilisation prévue.<br />

en savoir plus > www.emitech.fr<br />

8 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


LE SALON<br />

DES TECHNOLOGIES<br />

POUR LES INNOVATIONS<br />

DE DEMAIN<br />

ÉLECTRONIQUE / EMBARQUÉ / IOT / MESURE / VISION / OPTIQUE / BIG DATA<br />

15 & 16<br />

MARS 2017<br />

Parc des expositions de Strasbourg<br />

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www.enova-event.com


essais et modélisation<br />

événement<br />

paris Space Week : l’événement<br />

international du spatial, en mars à Orly<br />

À trois mois du coup d’envoi du plus grand salon mondial de l’aéronautique et<br />

du spatial (le SIAE du Bourget), l’aéroport d’Orly accueillera début mars, durant deux jours,<br />

un événement certes plus discret mais tout aussi stratégique pour le secteur du spatial :<br />

le Paris Space Week.<br />

Organisé les 8 et 9 mars prochains à Orly, Paris<br />

Space Week est le seul événement dédié à l’espace.<br />

Il réunira des participants exigeants en<br />

termes de retour sur investissement et d’optimisation<br />

du temps. 100 % des réunions sont préparées à<br />

l’avance : une méthodologie qualitative et organisationnelle<br />

prouvée depuis dix-sept ans, et un réseautage entre pairs.<br />

Deux jours de réunions d’affaires très ciblées, des opportunités<br />

de réseautage premium pour un événement concentré<br />

sur le temps.<br />

Airbus Group, Boeing, GE Aviation, la Nasa, Safran, TAI,<br />

Alenia Aermacchi, le Cnes, Dassault Aviation, Thales,<br />

sans oublier l’Agence spatiale européenne (ESA), MBDA,<br />

Zodiac Aerospace ou encore Lockheed Martin… Les grands<br />

donneurs d’ordres dans le domaine de l’aérospatial se donneront<br />

rendez-vous à Orly début mars pour d’intenses échanges<br />

ponctués par des rendez-vous d’affaires et des conférences<br />

de haut vol, à travers un espace de rencontres et d’exposition<br />

rassemblant pas moins de 400 exposants. Ces derniers seront<br />

répartis sur 6 000 m 2 et trois zones d’exposition : l’industrie<br />

spatiale (de la conception à la réalisation de composants et<br />

de sous-ensembles) les applications spatiales (exposition<br />

des solutions applicatives et de services issus des technologies<br />

spatiales) et la R&D spatiales (présentation de l’offre<br />

de R&D et d’ingénierie contractuelle publique, privée et<br />

universitaire).<br />

Un vILLAge cONSAcré aux ESSAIS<br />

Pas moins de six villages thématiques constituent l’offre de<br />

cet événement hors du commun : Grands comptes (agences<br />

spatiales et grands groupes), Smart Manufacturing (impression<br />

3D, capteurs, contrôle, plateformes, modèles pour<br />

manufactures, efficacité intelligente, analyses big data),<br />

© ESA/NASA 2011<br />

L’ATV Johannes Kepler amarré à la Station spatiale internationale<br />

mais également un village <strong>Essais</strong> ; celui-ci mettra en avant<br />

les nouvelles technologies de test, de mesure et d’analyse<br />

des données.<br />

Enfin, les autres villages thématiques concerneront l’Optique<br />

& Photonique (technologies optiques, optroniques et photoniques),<br />

les Technologies embarquées (technologies de l’embarqué,<br />

hardware et software) et, enfin, les Composites & matériaux<br />

innovants : dans cet espace seront traités les domaines des<br />

composites, des textiles techniques, des alliages métalliques<br />

ou encore des céramiques, des traitements et des rev êtements<br />

de surface etc. ●<br />

Olivier Guillon<br />

10 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

panorama<br />

quelques informations à retenir<br />

sur l’actualité dans le spatial…<br />

L’édition 2017 du Paris Space Week, événement qui se déroulera à Orly en mars prochain,<br />

réunira de nombreux acteurs français, européens et internationaux du secteur spatial.<br />

L’occasion de revenir sur quelques informations marquantes en matière d’essais<br />

et de simulation dans ce domaine d’activité.<br />

Un accord de parTENArIAT entre l’Onera<br />

ET SopEMEA<br />

Bruno Sainjon, P-DG de l’Onera et Stéphane Torrez, président<br />

de Sopemea, ont signé le 8 novembre dernier, au siège de<br />

Sopemea (à Vélizy-Villacoublay), un accord de partenariat<br />

visant à mettre en synergie leur expertise en analyse modale<br />

afin de répondre aux besoins des industriels du domaine aéronautique<br />

tant sur le plan national qu’international.<br />

Onera et Sopemea réalisent des essais d’identification modale<br />

au profit d’avionneurs. Ces essais de vibrations au sol ou GVT<br />

(Ground Vibration Testing) sont primordiaux dans la vie d’un<br />

avion puisqu’ils précèdent son vol inaugural. Pour ce check-up<br />

structural, l’avion fortement instrumenté est soumis à des sollicitations<br />

vibratoires suivant plusieurs directions, de façon à<br />

identifier son comportement dynamique. Les données acquises<br />

au cours de ces tests sont ensuite analysées et transmises à<br />

l’avionneur qui pourra recaler ses modèles numériques et<br />

ainsi vérifier que l’avion est effectivement prêt à voler en toute<br />

sécurité.<br />

Opération de GVT sur Rafale<br />

Bruno Sainjon (à gauche), P-DG de l’Onera<br />

et Stéphane Torrez, président de Sopemea<br />

Les deux entités disposent d’expertises complémentaires dans<br />

le domaine des essais de vibrations au sol. L’Onera développe<br />

et met en œuvre des moyens et des méthodes propres à la réalisation<br />

d’essais de vibrations pour tous types d’avions et selon<br />

les finalités attendues (recalage de modèles structuraux, détermination<br />

du domaine de stabilité aéroélastique des configurations<br />

testées…). Quant à Sopemea, le laboratoire réalise des<br />

essais de vibrations d’aéronefs et également des essais d’identification<br />

modale dans d’autres domaines : ferroviaire, énergie…<br />

Ce partenariat permettra de proposer aux industriels une prestation<br />

complète, performante et compétitive grâce à la mise<br />

en commun de moyens humains et de ressources techniques.<br />

Bruno Sainjon a déclaré à cette occasion : « Grâce à ce partenariat,<br />

nous avons l’ambition de reconstituer l’Équipe de France de<br />

l’analyse modale des aéronefs. ». De son côté, Stéphane Torrez a<br />

indiqué que « cet accord de coopération va apporter aux industriels<br />

de l’aéronautique mais également aux industriels du ferroviaire,<br />

du nucléaire et de la défense la réalisation de prestations<br />

de haute technicité et de très haute qualité. »<br />

12 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

Plus de précision sur ce partenariat<br />

avec Bernard Colomies, directeur<br />

technique de Sopemea<br />

à partir de qUELLES probléMATIqUES l’idée de<br />

ce parTENArIAT a vu le jour ? qui en a été à<br />

l’INITIATIve ?<br />

L’Onera et Sopemea travaillent depuis de nombreuses années<br />

dans le domaine des analyses modales expérimentales d’avions<br />

(dénommé GVT « Ground Vibration Test ») en utilisant des<br />

méthodes assez similaires. Le GVT consiste à déterminer, de<br />

façon expérimentale, les modes de l’avion afin de recaler le<br />

modèle numérique ; il est obligatoire car il fait de la certification<br />

de l’avion. Le détail de ce type d’essai a fait l’objet d’un<br />

article dans la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> n° 121 de juin 2015.<br />

Compte tenu des importants investissements à la fois matériel<br />

Analyse modale sur un Falcon 8X<br />

(plus de 500 voies de mesure et environ quinze excitateurs) et<br />

humain (travail en équipe 2X8) pour réaliser ce type d’essai et<br />

du marché actuel, il nous a semblé évident que les équipes de<br />

L’interlocuteur majeur des grands acteurs<br />

de la R&D aéronautique, défense et espace<br />

Principal domaine de compétences : l’acoustique et les vibrations<br />

Un groupe et des ressources dédiées :<br />

L’acquisition récente de Kilonewton, spécialisée dans les moyens<br />

d’essais vibratoires, a marqué l’arrivée dans le groupe AVNIR de la<br />

sixième filiale à vocation aéronautique. Les activités des cinq autres<br />

portent sur la mécanique et l’électromagnétisme,<br />

pour AVNIR ENGINEERING ; les innovations<br />

aéroportuaires, pour AVNIR AIRPORT ; la<br />

fissuration dans les matériaux pour Metal’in ;<br />

la formation au pilotage et les essais en vol,<br />

pour AVNIR AVIATION.<br />

Ces filiales totalisent 65 employés, dont 40<br />

ingénieurs. 60% d’entre eux sont affectés à des activités de R&D. Le<br />

groupe dispose de laboratoires CEM et vibratoire, ainsi que d’un accès<br />

aux moyens de l’Institut Carnot@Lyon, représentant un total de 13<br />

laboratoires.<br />

DES CONTRATS SIGNIFICATIFS<br />

Parmi les plus récents contrats significatifs dont bénéficie le Groupe<br />

AVNIR, on peut noter : la fourniture à l’ONERA d’un pot vibrant d’une<br />

capacité de 20 KN ; l’utilisation du logiciel « SPECTRE » par l’École<br />

Centrale de Lyon dans le cadre du projet Equipex « Phare » afin d’acquérir<br />

les comportements des futures motorisations aéronautiques ;<br />

une reconnaissance de Partenaire de l’année par National Instruments.<br />

DES PROJETS COLLABORATIFS<br />

AVNIR Engineering est aujourd’hui engagé dans<br />

cinq projets collaboratifs de R&D d’intérêts majeurs,<br />

représentant un budget total de 12 M€<br />

dans le cadre de dispositifs d’accompagnement<br />

tels que les FUI, le CORAC ou RAPID, pilotés par<br />

des industriels de renom.<br />

DES CLIENTS DE RÉFÉRENCE<br />

Dassault, Airbus, MBDA, la DGA, Safran, Thales, Zodiac<br />

AVNIR Engineering<br />

91, rue Faubourg Saint-Honoré – 75008 PARIS<br />

Contact : Mr ULRICH<br />

06 24 48 00 90 – www.avnir.fr<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 13


essais et modélisation<br />

Sopemea et d’Onera, devaient mettre en commun leurs expériences,<br />

savoir-faire et moyens pour répondre au mieux aux<br />

avionneurs français, mais aussi étrangers.<br />

En quoi cONSISTE préciséMENT cet accord<br />

et pourquoi cES deux étabLISSEMENTS SONT<br />

concernés ?<br />

Cet accord consiste à répondre aux demandes d’essais d’analyse<br />

modale sur les aéronefs (GVT) en mettant nos moyens<br />

en communs et ce, dès 2017. Sopemea et Onera sont les deux<br />

seuls établissements en France qui réalisent ce type d’essais.<br />

Onera étudie et met en œuvre les méthodes d’essais d’analyse<br />

modale, comme la méthode par appropriation et la méthode dite<br />

« globale ». Sopemea les met en œuvre pour les avionneurs depuis<br />

de nombreuses années (premier essai GVT effectué en 1962).<br />

Les ambITIONS de cette offre complète<br />

s’orIENTENT-elles AUSSI vers d’autres<br />

dOMAINES d’activité et vers l’export ?<br />

Sopemea utilise ses méthodes dans d’autres domaines d’activité<br />

comme le ferroviaire, le spatial et l’énergie. Comme le système<br />

est mobile, nous pouvons nous déplacer dans le monde entier<br />

comme nous l’avons déjà fait en Italie, en Angleterre (pour le<br />

Concorde), en Espagne (Casa)…<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Airbus Safran Launchers et dASSAULT Systèmes<br />

de nouveau parTENAIres sur ArIANE 6<br />

« The 3DExperience Company » vient de confirmer sa collaboration<br />

de longue date avec Airbus Safran Launchers (ASL),<br />

développeur et fournisseur de solutions pour lanceurs spatiaux<br />

civils et militaires, et maître d’œuvre industriel d’Ariane 6, le<br />

lanceur de nouvelle génération de l’Agence spatiale européenne<br />

(ESA). Plus de 700 ingénieurs participent au développement<br />

d’Ariane 6 dans plusieurs sites en Europe – y compris chez des<br />

partenaires – et utilisent les solutions de Dassault Systèmes<br />

pour l’architecture des systèmes, la définition détaillée de la<br />

conception et la validation des systèmes de propulsion et du<br />

véhicule spatial. La solution « Winning Program » de Dassault<br />

Systèmes a joué un rôle capital en permettant d’exécuter de<br />

nombreuses études comparatives, en facilitant l’étude d’un plus<br />

grand nombre d’alternatives et en accélérant le processus décisionnel<br />

qui a abouti au choix des configurations les plus compétitives<br />

pour Ariane 6. L’architecture choisie, un actif numérique<br />

d’Airbus Safran Launchers, sera optimisée et validée en permanence<br />

tout au long des phases de développement.<br />

De tels actifs numériques sont créés et validés à partir d’une<br />

maquette numérique collaborative qui permet d’éviter les<br />

erreurs, de limiter le nombre de modifications et de réduire<br />

de plusieurs mois la durée des phases de développement et<br />

de lancement industriel. Les applications Dassault Systèmes<br />

sont utilisées pour la conception dans le cadre des processus<br />

contextuels, des revues de coconception internes et transnationales,<br />

ainsi que des revues de programmes, en utilisant la réalité<br />

virtuelle pour définir avec précision les différentes opérations de<br />

fabrication complexes. « Dans le cadre du programme Ariane 6,<br />

Airbus Safran Launchers continue à s’appuyer sur les succès enregistrés<br />

et la valeur générée avec les solutions de Dassault Systèmes<br />

et qui ont contribué à la conception d’Ariane 5, déclare Alain<br />

Charmeau, CEO d’Airbus Safran Launchers. Ces solutions, qui<br />

reposent sur une maquette numérique fidèle à la réalité et partagée<br />

à l’ensemble des partenaires, demeurent au cœur du modèle<br />

industriel que nous utilisons pour développer ce nouveau lanceur<br />

à travers l’Europe ».<br />

Ariane 6<br />

© ESA Ducros David – 2016<br />

Orme désigné « 3 e MEILLEUr projET »<br />

dANS LE progrAMME cLEAN Sky<br />

Avec son projet de plateforme logicielle Flip, chargée de tester<br />

les performances du futur FMS (Flight Management System)<br />

de Thales Avionics, Orme s’est distingué, lors des Clean Sky<br />

Awards, en se hissant à la troisième place des projets européens<br />

de l’année sur 500. Cette distinction récompense plusieurs<br />

mois de travail collaboratif entre Thales, Orme et Atmosphère.<br />

D’ici à 2020, l’Europe s’est fixé quatre objectifs à atteindre<br />

concernant le secteur du transport aérien : réduire de 50 % les<br />

émissions de CO 2<br />

par passager par kilomètre, réduire de 80 %<br />

les émissions d’oxyde d’azote (NO x<br />

), réduire de 50 % les émissions<br />

sonores et l’impact environnemental de l’industrie aéronautique<br />

tout en améliorant ses performances. Pour répondre<br />

14 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

Le FMS est un logiciel critique embarqué dans l’avion qui calcule la trajectoire de celui-ci<br />

à ces challenges, l’Europe a mis en place depuis quelques années le projet collaboratif<br />

Clean Sky qui rassemble les industriels majeurs du secteur (Airbus, Thales…). C’est<br />

dans ce contexte que la société Orme, spécialiste du traitement de l’image et du signal,<br />

a remporté l’appel à projet européen<br />

Flip (partie intégrante du programme<br />

Clean Sky) concernant le futur Flight<br />

Management System (FMS) de Thales<br />

Avionics.<br />

La société toulousaine a conçu, en<br />

partenariat avec la société Atmosphère,<br />

un logiciel testant en conditions<br />

réelles le futur FMS mis au point par<br />

Thales Avionics sur l’optimisation de<br />

la trajectoire des avions. Cette révision<br />

des trajectoires permettra de réduire<br />

les émissions de CO 2<br />

et améliorera la<br />

performance des avions. Le logiciel<br />

test permet ainsi de définir des critères<br />

pour sélectionner des plans de vols réels<br />

provenant du monde entier, d’injecter<br />

ces plans de vols dans le FMS, d’en créer<br />

de nouveaux et de les modifier si nécessaire<br />

pour les besoins de tests. ●<br />

1/ .-,,+*)",975.3-/0+( '/.)/&)",/-%#+ !)",#+( +8!+,&(6<br />

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.*V ,(',*0$*QYV *$ &'$NLY-$*QYV T* V=V$


essais et modélisation<br />

développement<br />

filtrage des voies de mesure<br />

pour la simulation des essais en vibration<br />

des satellites<br />

Les essais en vibration des satellites font partie intégrante<br />

de la qualification des satellites. Cependant, des phénomènes<br />

de battements apparaissent systématiquement<br />

au voisinage de certains modes très faiblement amortis.<br />

Pour anticiper les réglages du système de pilotage du vibreur,<br />

Thales Alenia Space a développé un simulateur qui fonde ses<br />

prédictions sur une identification des fonctions de transfert à<br />

partir d’essais de très bas niveaux. Une telle approche est certes<br />

tolérante au bruit de mesure lorsqu’il est assimilable à un bruit<br />

blanc mais en l’occurrence, il peut arriver que certaines voies de<br />

mesure soient localement perturbées et posent problème pour<br />

l’identification. Nous présentons donc un type de filtrage qui<br />

Références<br />

[1] Roy N. & Girard A. (2012). Revisiting the Effect<br />

of Sine Sweep Rate on modal identification<br />

(CD-ROM) 12th European Conference<br />

on Spacecraft Structures, Materials &<br />

Environmental Testing, ESTEC, Noordwijk,<br />

Netherlands.<br />

[2] Nali, P., Bettacchioli, A. (2014) Beating<br />

phenomena in spacecraft sine test and<br />

an attempt to include the sine sweep rate<br />

effect in the test-prediction (CD-ROM),<br />

13th European Conference on Spacecraft<br />

Structures, Materials & Environmental Testing,<br />

Braunschweig, Germany.<br />

[3] Naisse, C. & Bettacchioli, A. (2012), Simulation<br />

des essais en vibrations de satellites à partir<br />

de l’analyse modale d’une réponse bas niveau,<br />

A.S.T.E. n° 111, p. 42-46.<br />

[4] Bettacchioli, A. (2014) Simulation of satellite<br />

vibration test (CD-ROM), 13th European<br />

Conference on Spacecraft Structures,<br />

Materials & Environmental Testing,<br />

Braunschweig, Germany<br />

permet d’éradiquer l’effet de telles perturbations et de reconstituer<br />

localement le premier harmonique du signal sans altération<br />

de la phase.<br />

cONTExte<br />

Les essais en vibrations des satellites permettent de simuler<br />

les agressions mécaniques que subissent les satellites au<br />

cours de leur lancement. Ils sont en cela une étape obligée à<br />

la fois pour la qualification mais également pour vérifier les<br />

modèles prévus et utilisés au cours de la campagne d’essais<br />

par les analystes mécaniques. Les tests se font sur pot vibrant<br />

pour l’axe longitudinal du satellite (voir photo) ou sur une<br />

table couplée au pot pour les axes transverses. La rampe sinusoïdale<br />

balaie généralement la plage de 5 à 100 ou 150 Hertz<br />

à raison de 3 ou 4 octaves par minute.<br />

Si de tels essais sont relativement simples lorsque les amortissements<br />

des modes de structure sont supérieurs à 1 %, ils présentent<br />

de réelles difficultés de mise en œuvre lorsque certains modes<br />

sont très faiblement amortis. En l’occurrence pour les satellites,<br />

le premier mode de structure et les modes de réservoirs occasionnent<br />

des battements particulièrement marqués. Quelques<br />

articles relativement récents [1] [2] ont décrit ces phénomènes<br />

et montré comment la vitesse de balayage en fréquence pouvait<br />

contribuer à l’augmentation de leur amplitude.<br />

C’est bien évidemment le contrôle du vibreur qui, s’il présente<br />

l’avantage d’une grande simplicité, ne permet pas d’éradiquer<br />

lesdits battements, et dans ces conditions, Thales Alenia<br />

Space développe un simulateur des essais en vibration qui<br />

permet, à partir de résultats d’essai de bas niveau, de prédire<br />

les niveaux supérieurs [3] [4] pour ajuster au mieux leurs<br />

stratégies de test.<br />

Une telle démarche qui se fonde sur l’identification de fonctions<br />

de transfert comme si l’ensemble du système « satellite<br />

+ interface mécanique + vibreur + amplificateur » était<br />

une simple boîte noire, requiert évidemment des mesures<br />

correctes, c’est-à-dire, exemptes de perturbations autres que<br />

celles assimilables à un bruit blanc inhérent à l’instrumenta-<br />

16 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

4-7 AVRIL 2017<br />

EUREXPO LYON<br />

Satellite sur pot vibrant pour un essai selon l’axe Z<br />

tion. Cependant, la réalité se révèle parfois différente et les<br />

mesures peuvent accuser localement des distorsions sévères.<br />

Si la courbe du bas ne fait apparaître que quelques valeurs<br />

aberrantes, celle du haut présente un signal qui est visiblement<br />

le résultat de l’addition du signal réel à mesurer (relativement<br />

proche d’une sinusoïde comme le montre la courbe<br />

au-dessous) avec une réponse dont l’allure est proche d’une<br />

décharge dans un circuit RLC.<br />

Influence d’une distorsion de signal sur l’identification<br />

Sans entrer dans les détails du traitement du signal inhérent<br />

à l’identification (voir [4] pour cela), le fait qu’elle repose de<br />

façon classique sur la minimisation d’un critère quadratique la<br />

rend particulièrement susceptible aux types de perturbations<br />

qui viennent d’être présentés. Pour nous en convaincre sans<br />

une démonstration rigoureuse, il suffit de considérer qu’une<br />

seule mesure s’écartant de sa valeur de 100 fois l’écart type de<br />

du bruit augmente la valeur du critère d’environ 1002 = 10 000<br />

22 000<br />

DONNEURS<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 17


essais et modélisation<br />

La détection de rupture de modèle liée l’apparition d’une perturbation<br />

peut donc être faite de façon simple en comparant, à<br />

chaque pas d’échantillonnage, la mesure yk+1 avec son estimée<br />

ŷk+1 . Cette dernière est obtenue simplement en utilisant<br />

un filtre de Kalman dont la covariance d’erreur de mesure R et<br />

la matrice de covariance d’erreur de modélisation Q est l’identité<br />

: R = 1 et Q = [10 01].<br />

Dans ces conditions, le filtre de Kalman s’écrit :<br />

Figure 1: Exemples<br />

de distorsions<br />

importantes du signal<br />

fois cet écart type. En conséquence de cela, cette mesure erronée<br />

devient prépondérante dans le voisinage considéré et l’estimation<br />

des paramètres s’en trouve fortement affectée. Compte<br />

tenu de ces éléments, l’identification doit donc être précédée<br />

d’un filtrage qui conserve strictement les mesures non perturbées<br />

mais qui substitue des données cohérentes aux zones<br />

dégradées. Pour cela, le modèle étant linéaire, une reconstruction<br />

du premier harmonique sans déphasage semblait la<br />

meilleure solution pour traiter des problèmes très localisés.<br />

Algorithme de fILTrage<br />

Lorsque les perturbations n’apparaissent qu’exceptionnellement<br />

comme dans le cas qui nous intéresse, des considérations<br />

simples en traitement du signal montrent qu’il faut éviter de<br />

filtrer le signal inutilement et que seules les zones dégradées<br />

doivent être traitées. Pour détecter ces zones à l’instant exact<br />

où survient la perturbation, nous procédons à une détection<br />

de rupture de modèle : la fréquence fondamentale du signal<br />

étant quasiment constante dans chaque voisinage, c’est-à-dire,<br />

sur un intervalle d’échantillons correspondant à une période,<br />

nous pouvons considérer le modèle localement stationnaire<br />

et correctement modélisé par oscillateur simple. Autrement<br />

dit, dans une représentation dans l’espace des états, le signal<br />

y k peut s’écrire :<br />

ω k désignant la pulsation en cours, T s la période d’échantillonnage<br />

et k l’instant échantillonné.<br />

La détection d’une perturbation se manifeste lorsque le critère<br />

⎪ŷ k+1 − y k+1 ⎪> C est satisfait, C étant une fonction de la variance<br />

de l’erreur liée au bruit et aux mesures du signal étudié.<br />

Lorsqu’une perturbation est détectée, c’est la période entière<br />

contenant le défaut qui est remplacée par une sinusoïde de<br />

même phase. On suppose alors que, sur une période entière<br />

de signal, les mesures perturbées résultent de l’addition d’un<br />

offset au signal vrai à évaluer, bruité avec un bruit blanc v(t) :<br />

y(t) = A sin(ω.t + ) + offset + v(t)<br />

Un tel exercice se résout facilement en considérant la décomposition<br />

de la réponse :<br />

y(t) = A [sin(ω. T s ) cos() + cos (ω. T s ) sin ()] + offset + v(t)<br />

L’estimée ^θ du vecteur [Acos() A sin () offset] T , par la technique<br />

des moindres carrés, permet de reconstruire simplement<br />

la période de signal la plus vraisemblable :<br />

ŷ(t) = ^θ(1) cos(ω t)+ ^θ(2) sin(ω t)<br />

RéSULTATS<br />

Ce filtre a été appliqué aux mesures d’un essai en vibration bas<br />

niveau d’un satellite. Si à titre d’exemple nous appliquons ce type<br />

de filtre au signal localement dégradé présenté sur le graphique<br />

en page suivante, nous constatons que le critère de détection de<br />

rupture de modèle décèle la perturbation au moment même où<br />

18 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

Signal à traiter (en bleu) et signal filtré (en rouge)<br />

elle apparaît. Le signal localement reconstruit présente les caractéristiques<br />

de moyenne nulle recherchée.<br />

dIScUSSION<br />

Il paraît légitime de s’interroger sur la pertinence de substituer<br />

une période complète filtrée au signal réel, indépendamment<br />

de la qualité des autres mesures de l’horizon traité<br />

car ce qui apparaît comme du bruit contient aussi des harmoniques<br />

et des informations relatives aux modes situés à d’autres<br />

fréquences que celle unique relative à l’excitation. En réalité,<br />

ce filtre présente deux avantages. D’une part, il ne change<br />

pas la totalité du signal mais seulement les zones ponctuellement<br />

endommagées. D’autre part, à ce que lesdites substitutions<br />

sont telles qu’elles correspondent à la fois aux estimées<br />

les plus vraisemblables pour le premier harmonique (si l’on<br />

tient compte du rapport signal à bruit) et qu’elles évitent au<br />

critère d’erreur quadratique inhérent à l’identification des<br />

modèles d’être trop influencé par les plus fortes dégradations<br />

du signal, en particulier lorsqu’il s’agit d’un offset largement<br />

plus important que l’amplitude de la fréquence fondamentale.<br />

Enfin, la suppression d’un profil « de décharge » tel que celui<br />

(en bleu), du graphique ci-contre évite l’estimation d’un mode<br />

qui n’appartient qu’au phénomène parasite et absolument pas<br />

au modèle mécanique recherché.. ●<br />

Bettacchioli A. 1 , Monsallier F. 2<br />

1 Spécialiste Thales Alenia Space<br />

Simulation et Contrôle <strong>Essais</strong><br />

F-06156 Cannes-la-Bocca Cedex, France<br />

2 Elève ingénieur<br />

ENSEIRB-MATMECA – Bordeaux INP<br />

F-33400 Talence, France<br />

Congrès Simulation<br />

La simulation numérique au cœur de<br />

l’innovation automobile<br />

15 & 16 mars 2017 // esTaCa // Campus paris-saClay<br />

Aveclaparticipationde:<br />

Karim Mikkiche, Directeur DEA-T testing &CAE | Renault<br />

Laurent Declerck, Directeur architecture physique et<br />

fonctionnelle | Groupe PSA<br />

40 conférences techniques<br />

de Renault, Groupe PSA, Faurecia, Valeo, Continental,<br />

AVL, SiemensPLM, ESI… et un espace d’exposition<br />

et de discussions entre experts.<br />

www.sia.fr // contact : marie-claude.buraux@sia.fr


essais et modélisation<br />

tendances<br />

La simulation, l’outil indispensable<br />

pour lever les verrous technologiques<br />

de l’automobile<br />

Le Congrès Simulation organisé par la Société des<br />

ingénieurs de l’automobile (SIA) ouvrira ses portes<br />

les 15 et 16 mars prochains dans les locaux de l’Estaca,<br />

à Saint-Quentin-en-Yvelines. L’objectif de cet<br />

événement, qui devrait « surfer » sur le succès de la première<br />

édition (voir article de la page suivante) est de faire le point<br />

sur les tendances et les nouveautés méthodologiques de la<br />

simulation numérique afin de répondre aux nouveaux enjeux<br />

de l’automobile. Plus précisément, tous les domaines ayant<br />

– de près ou de loin – un lien avec les enjeux actuels de l’automobile<br />

tels que l’allègement des structures, la réduction de<br />

la consommation et de l’impact environnemental, l’utilisation<br />

de nouveaux matériaux (comme les composites et leurs<br />

interactions avec les matériaux « traditionnels »), l’autonomie<br />

des batteries pour les véhicules électriques et hybrides ou<br />

encore les systèmes embarqués et les performances des véhicules<br />

autonomes (en particulier en matière de sécurité), seront<br />

évoqués à travers des interventions et conférences particulièrement<br />

techniques et pointues.<br />

Autodesk chez une société d’ingénierie italienne spécialisé<br />

dans les nanocomposites pour la Formule 1, l’intervention de<br />

Benoit Guillaume, Expert au sein du Groupe PSA qui nous<br />

parle de l’utilisation de l’optimisation topologique et, enfin,<br />

divers développements logiciels avec ESI Group, montrant que<br />

les éditeurs prennent de plus en plus de place aux côtés des<br />

constructeurs et du monde de la recherche ; et jouent désormais<br />

un rôle incontournable dans les développements liés à<br />

l’automobile de demain. ●<br />

Olivier Guillon<br />

La revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> se devait d’être un partenaire à<br />

part entière d’un tel événement. Ainsi, à l’image du colloque<br />

congrès Automotive NVH Comfort qui s’est déroulé au Palais<br />

des congrès du Mans les 19 et 20 octobre derniers, un dossier<br />

spécial est consacré et vient occuper les colonnes de votre magazine.<br />

Au programme de ce numéro : un point sur le congrès<br />

« événement », un cas d’application de la solution logicielle<br />

lE DoSSiEr EN DétAil<br />

22 La simulation doit s’adapter aux nouveaux besoins de l’automobile<br />

23 Des nanocomposites de fibres de carbone « dynamiques »<br />

26 Le champ d’application de l’optimisation topologique s’élargit<br />

28 La simulation numérique face aux enjeux de l’automobile<br />

20 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


AVL Electrification Testing Solutions<br />

AVL provides customer oriented solutions for the development<br />

and testing of the complete range of electrified powertrains.<br />

AVL Powertrain<br />

World App<br />

www.avl.com, info@avl.com


essais et modélisation<br />

événement<br />

La simulation doit s’adapter<br />

aux nouveaux besoins<br />

de l’automobile<br />

Apporter à l’ingénierie des méthodologies de simulation<br />

afin de relever les nouveaux défis de l’industrie automobile,<br />

tel est le fil conducteur du Congrès Simulation de la SIA<br />

organisé en mars prochain à l’Estaca. Cette nouvelle édition<br />

permettra de faire le point sur les tendances et les nouveautés<br />

méthodologiques de la simulation numérique pour répondre<br />

aux nouveaux enjeux de l’automobile.<br />

éric Landel<br />

Coprésident du comité d’organisation<br />

du Congrès Simulation,<br />

l’expert leader en modélisation<br />

et en simulation numérique<br />

au sein de Renault, est également<br />

responsable de la Section Technique<br />

« Simulation et méthodologies<br />

associées » de la SIA.<br />

Devant le succès de sa première édition,<br />

le Congrès Simulation organisé par la<br />

Société des ingénieurs de l’automobile<br />

(SIA) se devait de renouveler l’expérience<br />

réussie de 2015. Ce rendez-vous est désormais<br />

programmé pour avoir lieu tous les deux ans,<br />

une périodicité justifiée par un nombre déjà important<br />

d’événements de toutes sortes portant sur la<br />

simulation numérique, qu’il s’agisse de congrès,<br />

colloques, séminaires ou autres clubs utilisateurs<br />

d’éditeurs de solutions logicielles de simulation<br />

numérique. « Il y a deux ans, la première édition<br />

avait réuni près de 200 personnes et s’était révélée<br />

comme une véritable réussite », confirme Éric<br />

Landel, expert leader en modélisation et en simulation<br />

numérique chez Renault, également coprésident<br />

du comité d’organisation du congrès.<br />

Le marché<br />

automobile<br />

est très<br />

concurrentiel<br />

et amène les<br />

industriels<br />

à fortement<br />

innover pour<br />

élargir l’offre<br />

« produit » et<br />

optimiser les<br />

coûts…<br />

Cette première édition avait notamment fait<br />

intervenir deux éminences dans le domaine<br />

de la recherche automobile en France : Gaspar<br />

Gascon-Abellan, directeur de l’Ingénierie chez<br />

Renault, et Gilles Le Borgne, directeur R&D de<br />

PSA Peugeot Citroën. Deux interventions de haut<br />

vol qui, associées à un programme particulièrement<br />

riche en conférences, n’ont pas tardé à forger<br />

la réputation de ce rendez-vous de la simulation<br />

numérique dans le domaine automobile.<br />

des nouvelles méthodes pour<br />

répondre aux bESOINS émergENTS<br />

Spécifiquement tourné vers les nouvelles méthodes<br />

de simulation destinées à répondre aux nouveaux<br />

besoins de l’industrie automobile, le Congrès<br />

Simulation de la SIA justifie ce thème par l’évolution<br />

rapide que subit aujourd’hui – et plus<br />

que jamais – la filière, en raison de l’allègement<br />

nécessitant l’utilisation de nouveaux matériaux,<br />

des nouvelles technologies liées notamment aux<br />

capteurs et à la connectivité des véhicules, mais<br />

aussi des contraintes réglementaires et des changements<br />

dans les usages.<br />

Ainsi, l’appel à contributions portait sur trois<br />

grands thèmes généraux : l’intégration de<br />

nouveaux matériaux, le développement des<br />

véhicules de demain (hybride, autonome et<br />

22 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

… Ces évolutions impactent lourdement<br />

les méthodes d’ingénierie et la simulation<br />

numérique qui doit sans cesse s’adapter.<br />

connecté) et la réduction des coûts de développement. « Face<br />

à ces nouveaux besoins, les méthodes de conception se doivent<br />

de s’adapter et vite, insiste Éric Landel. C’est la raison pour<br />

laquelle ce congrès est axé vers la nouveauté. » Toutefois, si<br />

le nombre de propositions de sujets d’intervention a explosé<br />

les compteurs – « nous avons été contraints de refuser près<br />

de 40 % des propositions » –, les retours des intervenants se<br />

sont davantage manifestés non pas seulement sur les problématiques<br />

liées aux véhicules électriques mais, contre toute<br />

attente, sur les motorisations thermiques, équilibrant la répartition<br />

des deux sujets.<br />

élargir l’AUdIENce vers les jEUNES<br />

Du côté de l’événement en lui-même, le congrès aura lieu<br />

cette année sur le campus de l’Estaca à Saint-Quentinen-Yvelines<br />

; une volonté exprimée par la SIA en tant que<br />

société savante et de sa section technique « Simulation et<br />

méthodologies associées » d’organiser l’événement au sein<br />

une école et d’ouvrir davantage le congrès aux jeunes, d’autant<br />

que « les locaux de l’établissement s’y prêtent parfaitement,<br />

souligne Éric Landel. Un espace sera ainsi réservé<br />

aux étudiants désireux de présenter leurs travaux à travers<br />

des posters et d’entrer en contact avec des professionnels de<br />

l’automobile. » ●<br />

Olivier Guillon<br />

Matériaux<br />

des nanocomposites<br />

de fibres de carbone<br />

« dynamiques »<br />

La structure des voitures de Formule 1<br />

est souvent composée de nanocomposites<br />

comme la fibre de carbone, également<br />

qualifiée de super-matériau. Le châssis<br />

représente alors à lui seul, 20 millions de<br />

dollars. La science des matériaux est donc<br />

un secteur qui a le vent en poupe. Pour ce<br />

faire, la société italienne d’ingénierie et de<br />

fabrication Bercella a fortement investi dans<br />

un laboratoire dédié aux matériaux.<br />

Bercella a produit à ce jour plus de 500 monocoques et<br />

compte parmi ses clients des géants de la Formule 1<br />

comme le constructeur Dallara. Mais ce qui fait<br />

de cette entreprise d’une cinquantaine d’employés<br />

un précurseur, se démarque pour avoir investi dans la création<br />

d’un laboratoire de pointe dédié aux matériaux. « Lors<br />

du développement de nos services d’ingénierie entre 2011 et<br />

2012, nous avons réalisé que la création d’un laboratoire de<br />

matériaux serait une première dans le secteur, et nous nous<br />

sommes lancés, déclare Massimo Bercella, vice-président du<br />

développement commercial chez Bercella. C’est une chance<br />

unique de pouvoir concevoir et tester des matériaux en interne,<br />

et ce laboratoire représente une aide précieuse pour les ingénieurs<br />

chargés de la simulation des structures et de la conception<br />

des procédés. »<br />

Bercella cherchait un spécialiste des matériaux avec une solide<br />

expérience dans le domaine de la recherche et a ainsi embauché<br />

Laura Marchini. Cette dernière a proposé de créer un matériau<br />

innovant en collaboration avec l’IMEM (Institute of Materials<br />

for Electronics and Magnetism) en Italie, où elle avait travaillé<br />

comme chercheuse. Pour qualifier cette innovation, elle parle de<br />

« matériau dynamique », en raison de sa capacité à s’adapter aux<br />

conditions extérieures. Cette invention, en instance de brevet,<br />

relève de la propriété intellectuelle de Bercella, qui explore divers<br />

marchés en vue de la signature de contrats de licence. « Il s’agit<br />

d’un programme de recherche que je développe actuellement<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 23


essais et modélisation<br />

L’entreprise italienne abrite un immense autoclave<br />

chez Bercella, confie Laura Marchini. Après quelques années de<br />

recherche sur les matériaux, j’ai décidé de travailler dans l’industrie.<br />

Je cherchais l’entreprise idéale et je suis tombée sur Bercella.<br />

Lorsque j’ai commencé à travailler ici, Franco Bercella [P-DG de<br />

Bercella] m’a donné une grande liberté dans le choix des thèmes<br />

de recherche. Je suis la première scientifique au sein d’une équipe<br />

qui compte de nombreux ingénieurs mécaniques et aéronautiques<br />

[…]. L’idée est de développer un capteur vraiment minuscule pour<br />

que la structure ne soit pas affectée par sa présence à l’intérieur<br />

de l’élément composite », poursuit Laura Marchini. « Sachant que<br />

les capteurs embarqués nuisent généralement aux performances<br />

du composant, je me suis intéressée à la fibre de carbone. »<br />

Les effets néfastes évoqués par Laura Marchini peuvent être<br />

liés à la taille ou au poids des matériaux, parfois trop lourds.<br />

En plus de réduire ces effets, l’utilisation de la fibre de carbone<br />

permet au capteur de « suivre » la structure qui « l’héberge »<br />

en termes de contraintes thermiques et mécaniques. Laura<br />

Marchini rend les fibres de carbone fonctionnelles à l’aide de<br />

nanostructures qui créent des propriétés piézoélectriques, ou<br />

des charges électriques en réponse aux contraintes mécaniques.<br />

D’après la spécialiste, si de nombreux groupes de recherche<br />

manipulent des nanotubes, Bercella préfère miser sur les nanostructures,<br />

qui sont moins coûteuses à produire et ne requièrent<br />

pas de systèmes à ultravide. « Ces capteurs peuvent enregistrer<br />

tout ce qui se passe au niveau du fuselage d’un avion ou du<br />

châssis d’une voiture, confie-t-elle. La température, la pression<br />

et la résistance aux contraintes sont quelques-unes des variables<br />

qui peuvent être suivies et mesurées. La surveillance continue<br />

du composant permet d’anticiper les anomalies. Si la structure<br />

a été exposée à un grand nombre de contraintes tout au long de<br />

Miser sur les NANOSTructures<br />

Bercella rend les fibres de carbone fonctionnelles<br />

à l’aide de nanostructures<br />

24 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

son cycle de vie, vous pouvez l’éliminer avant qu’une rupture ou<br />

une panne ne se produise. » « Vous n’avez pas besoin d’ajouter<br />

des composants étrangers – comme les fibres optiques actuellement<br />

utilisées – ni d’autres poids », ajoute Massimo Bercella.<br />

Techniquement, cette invention en instance de brevet de<br />

Bercella porte sur un dispositif piézoélectrique à base d’oxyde de<br />

zinc, pouvant à la fois servir de capteur (surveillance active de<br />

la structure) et d’actionneur (changement de forme des objets).<br />

Il comprend au moins deux fils croisés de fibre de carbone, à<br />

l’intersection desquels se trouve une couche d’oxyde de zinc<br />

en forme de nanotige. Chacun des deux fils est connecté à un<br />

ordinateur. L’utilisation du matériau ou du dispositif piézoélectrique<br />

pourrait révolutionner des secteurs comme l’automobile,<br />

l’aérospatiale ou l’aéronautique. Sans parler des clients, qui<br />

bénéficieraient de produits plus sûrs, capables de détecter et<br />

de corriger les anomalies. Comme le souligne Bercella dans sa<br />

demande de brevet : « Les acteurs du secteur de l’aéronautique<br />

pourraient placer notre capteur sur des éléments de leurs structures<br />

de base (longerons, nervures, panneaux, etc.) pour détecter<br />

les contraintes. Le dispositif piézoélectrique peut également<br />

être utilisé comme actionneur pour autoriser un changement<br />

morphologique des surfaces mobiles d’un avion, en particulier<br />

la géométrie des ailes, afin de modifier les forces aérodynamiques<br />

pour un meilleur pilotage de l’appareil. »<br />

des fibres de carbone au cœur d’une nouvelle<br />

révOLUTION INdUSTrIELLE<br />

Bercella sait que la plupart de ses clients sont en quête de solutions<br />

plus efficaces pour concevoir et fabriquer des voitures, des<br />

trains et des avions. Travaillant dans des secteurs à la pointe<br />

de la technologie, ces derniers cherchent également à collecter<br />

davantage de données et à obtenir des retours sur leurs structures<br />

et leurs équipements. Grâce à ces matériaux adaptatifs,<br />

ils ont toutes les chances de conserver une longueur d’avance<br />

sur leurs concurrents.<br />

« Je pense que ce matériau suivra les traces des composants ultrahigh-tech,<br />

déclare Massimo Bercella. Les premières applications<br />

se feront dans les secteurs de la défense et de l’aérospatiale, avant<br />

de s’étendre à l’aéronautique, à la Formule 1, voire aux véhicules<br />

grand public. D’une manière générale, les acteurs du secteur de<br />

l’automobile s’intéressant à l’industrie des composites représenteront<br />

un formidable marché pour Bercella d’ici trois à cinq ans. »<br />

Ces fibres de carbone sont au cœur d’une nouvelle révolution<br />

industrielle, alimentée par de nouvelles technologies comme<br />

la « conception générative » (ou design génératif) et la fabrication<br />

additive. Des champs que Bercella connaît bien et dans<br />

lesquelles l’entreprise investit beaucoup. Ainsi, celle-ci travaille<br />

autour de la conception liée à la fabrication additive. L’évolution<br />

des matériaux et des solutions transforme les modes de<br />

production. Il s’agit pour Bercella d’être prêt lorsque la partie<br />

composite entrera dans un mode industriel.<br />

Une forte implicATION de l’édITEUr de logicIELS<br />

AUTOdESk<br />

Cette nouvelle façon de créer des objets ne serait possible sans<br />

l’impression 3D. Au-delà de cette technique de fabrication, le<br />

concept d’Industrie 4.0 prend tout son sens dans l’évolution des<br />

différents outils de travail qui accompagnent les ingénieurs et<br />

les designers de demain. Ces évolutions vont donc également<br />

avoir un impact sur le logiciel en lui-même. Les systèmes traditionnels<br />

de CAO entrent dans cette nouvelle ère, apportant ainsi<br />

un nouveau souffle aux machines via notamment l’intelligence<br />

artificielle. « Grâce au design computationnel, nous souhaitons<br />

apprendre la conception à la machine, puis avoir des matériaux<br />

qui peuvent communiquer directement avec l’opérateur, explique<br />

Massimiliano Moruzzi, expert en recherche scientifique chez<br />

Autodesk. Il s’agit de la véritable mission de l’Internet des Objets.<br />

Cela va bien au-delà du contrôle d’un thermostat via un simple<br />

téléphone mobile. »<br />

L’éditeur de logiciels pour les professionnels de la conception<br />

et de l’ingénierie, Autodesk, collabore avec des dizaines d’entreprises<br />

telles que Bercella avec son programme Dreamcatcher.<br />

Des systèmes sont testés pour savoir s’ils sont capables<br />

d’absorber et de saisir des contraintes externes, puis d’explorer<br />

des centaines de combinaisons qui pourraient satisfaire<br />

les exigences de conception imposées par le designer. « Nous<br />

souhaitons que la plate-forme trouve des solutions de conception<br />

sans pour autant lui expliquer comment les différents composants<br />

doivent être faits », ajoute Moruzzi. Autodesk et Bercella sont<br />

d’ailleurs impliqués dans le projet Hack Rod, la première voiture<br />

au monde créée via l’intelligence artificielle grâce aux données<br />

recueillies sur un véhicule bardé de capteurs, puis « digérées »<br />

dans le cloud. Analyse de données à l’appui, les ordinateurs ont<br />

conçu un nouveau châssis (forme, matériaux…) qui optimise<br />

le poids et la robustesse. ●<br />

Laboratoire dédié aux matériaux<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 25


essais et modélisation<br />

méthode<br />

Le champ d’application<br />

de l’optimisation topologique<br />

s’élargit<br />

Il y a quelques semaines, le groupe thématique « Optimisation »<br />

de la SIA organisait un colloque au sujet de l’optimisation<br />

topologique. une méthode qui, loin des idées reçues, s’ouvre<br />

à un nombre croissant d’applications chez les industriels de<br />

l’automobile comme l’explique Benoît Guillaume (de PSA) qui était<br />

également intervenu sur ce sujet au Congrès Simulation de 2015.<br />

Si l’optimisation topologique s’appuie sur des méthodes<br />

de calcul datant d’une trentaine d’années, celle-ci reste<br />

encore largement confinée à des applications plutôt<br />

classiques sur pièces massives. Cette technique numérique<br />

reposant sur des éléments finis permet d’identifier de<br />

manière itérative la forme optimale d’une structure en proposant<br />

le meilleur compromis entre le poids et les différentes<br />

exigences de performances, de design… Ainsi, la forme optimale<br />

répond à une répartition de matière idéale en fonction<br />

d’un volume donné. « L’avantage de partir d’un volume d’encombrement<br />

et non d’une forme imposée réside dans le fait<br />

d’aller au-delà du savoir-faire et de l’intuition de l’ingénieur<br />

– parfois source d’erreurs – et d’obtenir des formes totalement<br />

innovantes auxquelles on n’aurait jamais pensé », souligne<br />

Benoît Guillaume, expert en techniques numériques pour l’optimisation<br />

et la robustesse au sein du groupe PSA, et animateur<br />

du groupe thématique « Optimisation » à la SIA.<br />

Ainsi, l’optimisation topologique permet de s’affranchir de<br />

l’étape de dessin initial pour concevoir la forme d’une pièce<br />

et élimine de nombreuses boucles de validation successives<br />

entre les architectes (données de volume), les designers<br />

(définition de la pièce en fonction des critères mécaniques)<br />

et tous ceux responsables du respect du cahier des charges<br />

du système étudié ; « tous ces échanges se révèlent souvent<br />

improductifs ; dans le cas de l’optimisation topologique, on<br />

évalue tout de suite l’adéquation des volumes de conception<br />

au regard de la faisabilité produit-process et des contraintes<br />

de performances, il ne reste plus alors qu’à définir la pièce<br />

dans son encombrement ».<br />

Une place crOISSANTE dans l’industrie<br />

benoît guillaume<br />

Diplômé de l’UTC Compiègne, Benoît<br />

Guillaume intègre le groupe PSA<br />

en 1999 pour développer la partie<br />

modélisation numérique NVH avant<br />

d’évoluer vers l’optimisation comme<br />

spécialiste puis en tant qu’expert<br />

en 2015 dans les techniques<br />

numériques pour l’optimisation et<br />

la robustesse. Au sein de la SIA,<br />

Benoît Guillaume anime le groupe<br />

thématique « Optimisation »<br />

process de forge et de fonderie. En revanche, cette méthode<br />

n’est pas adaptée aux pièces embouties, pliées ou<br />

soudées ; « si l’on cherche à l’appliquer pour obtenir une<br />

définition détaillée, c’est voué à l’échec, avertit Benoît Guillaume.<br />

En revanche, pour orienter la conception d’une pièce<br />

dans un volume fonctionnel en identifiant les principales<br />

voies d’efforts, c’est parfait. » Ainsi, les champs d’application<br />

de l’optimisation topologique ne cessent de s’étendre<br />

et présentent un intérêt croissant dans d’autres domaines<br />

que la mécanique où elle est historiquement appliquée,<br />

comme la CFD (fluide) ou encore l’électromagnétisme.<br />

De plus, si on part aujourd’hui d’un volume fonctionnel<br />

figé que l’on optimise de façon à trouver la bonne topologie<br />

de pièce, il est tout naturel de vouloir demain paramétrer<br />

ce volume pour tester divers scénarios d’architecture<br />

en couplant ainsi optimisation topologique et optimisation<br />

de forme.<br />

Historiquement, l’optimisation topologique s’applique<br />

princi palement sur de grosses pièces faisant appel à des<br />

Positionnement de la démarche<br />

dans le schéma de développement véhicule<br />

26 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

En outre, cette technique trouve parfaitement sa place<br />

dans les procédés de fabrication additive, « au point même<br />

d’être devenue indissociable ; on transmet ainsi directement<br />

les données de la forme dans l’imprimante 3D ». Et si<br />

aujourd’hui ce procédé demeurait confronté aux faibles<br />

vitesses de cadence, les verrous technologiques se lèvent<br />

progressivement et tendent vers de la production en<br />

grande série ; dans ce contexte, les besoins en optimisation<br />

topologique se font de plus en plus pressants.<br />

Une démarche pas si compliquée à faire<br />

accepter<br />

Malgré l’intérêt croissant des industriels vis-à-vis de l’optimisation<br />

topologique, celle-ci souffre encore d’a priori, au<br />

premier rang desquels celui d’être difficilement applicable.<br />

Dans le cas de PSA, la méthode s’est pourtant révélée être un<br />

succès à part entière. Mais cela n’a pu se faire qu’au prix d’une<br />

première expérience – ou « sucess story ». Concrètement, en<br />

2014, sous l’impulsion du maître-expert Laurent Di Valentin,<br />

Benoît Guillaume s’est lancé dans l’aventure, se mobilisant<br />

deux jours par semaine sur un an afin de travailler, à partir<br />

de cette nouvelle approche, sur la plateforme de la prochaine<br />

Peugeot 208. « Ce ne fut pas totalement un succès mais les<br />

résultats étaient suffisants pour en tirer une première expérience,<br />

laquelle était absolument nécessaire pour faire accep-<br />

Limites d’architecture pour la construction du design space<br />

ter l’optimisation topologique sur un deuxième projet mené<br />

en 2015 et portant sur la conception d’une superstructure de<br />

véhicule. L’ensemble des services y a immédiatement trouvé<br />

un intérêt commun. Aujourd’hui, la méthode est complètement<br />

acquise ».<br />

Des solutions matures mais<br />

bousculées par une nouvelle<br />

méthode<br />

Si elle s’appuie sur des méthodes mathématiques<br />

traditionnelles mises au point à la fin des<br />

années 1980, l’optimisation topologique semble<br />

connaître une nouvelle révolution. Les outils<br />

de simulation numérique, à commencer par le<br />

plus répandu – OptiStruct d’Altair – mais aussi<br />

les solutions de Genesis ou encore de Dassault<br />

Systèmes, ont naturellement connu des évolutions<br />

significatives. Mais les travaux du Pr Grégoire<br />

Allaire, de l’École Polytechnique, abordent<br />

aujourd’hui une nouvelle approche permettant,<br />

à l’inverse des autres méthodes, de bien identifier<br />

les zones où il est nécessaire d’ajouter ou non de<br />

la matière et ainsi d’optimiser les résultats. En<br />

se confrontant aujourd’hui, ces deux approches<br />

devraient restimuler la recherche dans ce domaine<br />

particulier des mathématiques.<br />

Éléments complémentaires de construction<br />

pour les opérations de transformation<br />

La principale limite de cette technique réside pour l’essentiel<br />

dans le manque de compétences dans le domaine. Si les<br />

constructeurs français, en particulier le centre technique de<br />

PSA à Vélizy-Villacoublay – abritent chacun plusieurs spécialistes<br />

en la matière, il reste très compliqué de recruter des ingénieurs<br />

suffisamment formés dans l’optimisation topologique.<br />

« Dans les écoles d’ingénieurs, les étudiants savent de quoi il<br />

s’agit mais sont rarement en mesure de mettre en pratique cette<br />

technique, concède Benoît Guillaume. C’est donc à nous de<br />

les former ». Au niveau des compétences justement, les outils<br />

développés aujourd’hui rendent tout à fait accessible cette<br />

approche pour toutes sortes d’applications sur des pièces relativement<br />

simples – moyennant une formation – mais l’appliquer<br />

sur des systèmes complexes demande encore un fort<br />

savoir-faire. Autre limite de l’optimisation topologique, le<br />

périmètre du crash en raison notamment des phénomènes<br />

non linéaires de grandes déformations générés par les chocs.<br />

D’autres approches sont alors nécessaires. ●<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 27


essais et modélisation<br />

applications<br />

La simulation numérique face aux enjeux<br />

de l’automobile<br />

dans ce dossier réalisé autour de l’événement de la sia en mars prochain, la rédaction a<br />

tenu à présenter l’offre d’un fournisseur de solutions logicielles, entreprises de plus en plus<br />

nombreuses à participer au congrès bisannuel sur la simulation. déjà très présent dans le<br />

secteur automobile, esi Group, par le témoignage de Caroline Borot, nous expose plusieurs<br />

solutions et réalisations répondant aux problématiques des constructeurs.<br />

caroline borot<br />

En charge du business<br />

development et<br />

de la stratégie marketing<br />

pour les nouvelles solutions<br />

d’ESI Group, Caroline Borot<br />

a longtemps travaillé du côté<br />

des procédés de fabrication<br />

puis sur les aspects liés<br />

à la performance.<br />

Le spécialiste français de logiciels et de services d’ingénierie lié<br />

au prototypage virtuel a, comme de nombreux autres éditeurs,<br />

répondu à l’appel à papiers – à contribution en d’autres termes –<br />

lancé par la Société des ingénieurs de l’automobile (SIA) en<br />

envoyant un « abstract », lequel concernait un sujet plutôt<br />

porteur et dans l’air du temps : le véhicule électrique. Mais<br />

celui-ci, s’il aborde l’éternelle problématique de l’autonomie<br />

Simulation du réservoir lors d’un crash avec la solution Water Flow<br />

d’ESI Virtual Performance Solution<br />

Mis au point par la société EPTender (située à Poissy, dans les<br />

Yvelines), cette remorque permet à un véhicule électrique de<br />

format « citadine » (une Renault Zoé par exemple), d’augmenter<br />

de 400 km et ainsi d’aborder un voyage de longue distance<br />

autour de 100 km/h. « EPTender s’est servi du module Water<br />

Flow afin de simuler ses opérations de crash-tests, indique Caroline<br />

Borot. Les solutions de simulation classiques ne permettaient<br />

pas à la société de savoir vraiment ce qui se passerait au niveau<br />

du réservoir en cas d’accident sur le véhicule et sa remorque ».<br />

L’AUTONOMIE AU cœUr dES prObLéMATIqUES<br />

Système de prolongateur d’autonomie<br />

tracté par une Renault Zoé. Image EP Tender.<br />

– principal facteur faisant aujourd’hui défaut à cette technologie<br />

–, montre une application pour le moins originale puisqu’il<br />

s’agit d’une remorque attachée à l’arrière d’un véhicule électrique<br />

et contenant un générateur thermique, encore appelé « prolongateur<br />

d’autonomie » ; à l’avenir, un générateur électrique est<br />

également envisagé.<br />

Outre cette application un peu particulière, même si elle correspond<br />

à l’un des cœurs de savoir-faire d’ESI (la simulation de<br />

crash test), les problématiques des constructeurs automobiles<br />

Autonomie, allègement et étanchéité<br />

des véhicules font partie des axes<br />

de développement prioritaires<br />

28 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


essais et modélisation<br />

et de leurs équipementiers concernent pour l’essentiel l’allègement<br />

des structures. Naturellement, les regards se tournent<br />

rapidement vers les composites mais, comme le rappelle Caroline<br />

Borot, « le 100 % composites, y compris dans les véhicules<br />

haut de gamme, n’est guère possible. La vraie solution réside dans<br />

l’usage des multi-matériaux et plus particulièrement dans le<br />

choix du bon matériau – en fonction de chaque pièce – au bon<br />

endroit » ; il ne faut donc pas hésiter à remettre en question le<br />

design et les procédés d’assemblage de matériaux aussi divers<br />

que variés, qu’il s’agisse d’aciers, d’aluminium, de composites<br />

ou de plastiques… Il en est de même pour les performances et<br />

leur tenue en fatigue que ce soit au niveau vibro-acoustique ou<br />

en cas de choc. « Il est désormais nécessaire de travailler sur du<br />

multi-échelle, à la fois sur la zone assemblée ou soudée puis tout<br />

autour ». Des travaux de recherche sont d’ailleurs menés à ce<br />

sujet, à l’exemple de ComMUnion, un projet européen H2020<br />

portant sur l’assemblage entre alliage métallique et composites<br />

thermoplastiques, ou encore le projet USAMP, réunissant Ford,<br />

GM et Chrysler : ce partenariat de recherche vise à mettre au<br />

point un pare-chocs 100 % composites. Enfin, Honda travaille<br />

sur la question du soudage des aciers avec des aciers emboutis<br />

à chaud et de l’impact sur la tenue de l’ensemble assemblé<br />

en cas de choc.<br />

Autre levier d’autonomie et de gains directs sur la consommation<br />

: la gestion thermique de la cabine – autrement dit, à l’intérieur<br />

de l’habitacle. L’idée est la suivante : alors que la mise<br />

en route du chauffage ou de l’air conditionné va diffuser de l’air<br />

chaud ou froid dans tout l’habitacle, il va nécessairement générer<br />

une surconsommation, en particulier lorsque le conducteur<br />

est seul à bord du véhicule. De plus, si le conducteur souhaite<br />

mettre la climatisation sans indisposer les passagers (le cas des<br />

taxis par exemple), il ne peut le faire qu’à l’aide d’un système<br />

de sièges dotés de systèmes ventilés (ou chauffants), systèmes<br />

qui existent également sur le volant. « ESI propose un produit<br />

appelé Virtual Seat Solution aidant à concevoir des technologies<br />

permettant de mieux gérer les systèmes classiques de chauffage<br />

et de climatisation sur les sièges. Les essais montrent que le<br />

refroidissement de l’habitacle uniquement par la climatisation<br />

peut faire perdre jusqu’à 40 % d’autonomie aux véhicules électriques<br />

; ce qui peut être considérablement amélioré par l’usage<br />

d’un siège ventilé. ».<br />

S’ATTAQUER À L’ÉTANCHÉITÉ DE LA CAISSE<br />

Autre axe de développement auquel répondent les solutions<br />

d’ESI, l’étanchéité, encore appelé « water flow ». L’enjeu ? Aller<br />

plus loin que les essais classiques, en particulier ceux effectués<br />

dans des tunnels, à l’intérieur desquels le véhicule est immergé<br />

et que l’on asperge d’eau. « Face à l’explosion du nombre de<br />

capteurs et d’électronique embarqué dans la voiture, mais aussi<br />

et surtout pour assurer une étanchéité parfaite de la caisse<br />

pour les véhicules électriques, ces moyens d’essais classiques ne<br />

parviennent plus à répondre aux besoins des constructeurs »,<br />

souligne Caroline Borot.<br />

Les jets d’eau ne représentent pas suffisamment les<br />

conditions réelles d’une route inondée, d’une pluie battante<br />

ou simplement d’une flaque de boue et des éclaboussures<br />

d’eau pouvant atteindre certains composants, à commencer<br />

par la batterie, y compris à faible vitesse. Intégré à l’outil<br />

Simulation obtenue grâce au module Water Flow d’ESI Virtual<br />

Performance Solution.<br />

Autre problématique des industriels de<br />

l’automobile : les multi-matériaux<br />

Virtual Performance Solution (VPS), le module Water Flow<br />

permet de s’assurer que les multiples capteurs – de plus en<br />

plus nombreux et complexes – n’entrent jamais en contact<br />

avec l’eau, que le design prenne bien en compte l’étanchéité<br />

du véhicule (évitant d’ajouter a posteriori l’ajout de joints<br />

disgracieux) mais également d’anticiper d’éventuelles<br />

réglementations à venir en matière d’étanchéité ; on n’est<br />

jamais trop prudent… ●<br />

Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 29


sur la modélisation et la simulation et<br />

plus particulièrement sur la plateforme<br />

d’innovation Fahrenheit (Epsilon-Alcen),<br />

les « Transient Refrigeration Cycles » et<br />

leurs résultats de simulation (ESI France),<br />

l’identification numérique de fonctions de<br />

transfert thermique (CEA Cesta) et enfin<br />

l’automatisation des calculs thermomécaniques<br />

sur une antenne de satellite (Thales<br />

Alenia Space / Siemens).<br />

La troisième session concernant la caractérisation<br />

expérimentale et les méthodes<br />

d’essais, avec des interventions portant<br />

sur la caractérisation électrique, thermique<br />

et fluidique de modules de puissance<br />

de nouvelle génération (Icam / IRT<br />

Saint-Exupéry / aPSI 3D ), la caractérisation<br />

expérimentale de grandeurs thermesures<br />

Compte-rendu<br />

Les essais et la mesure thermiques<br />

à l’honneur<br />

l’association pour le développement des sciences et techniques de l’environnement (aste) a<br />

organisé du 22 au 23 septembre derniers à toulouse dans les locaux de l’institut catholique<br />

d’arts et métiers (icam) et la participation de la plateforme d’innovation thermique<br />

Fahrenheit, une conférence sur le thème de la virtualisation de la conception et tests<br />

thermiques des systèmes.<br />

La thermique est un domaine<br />

par nature transversal à de<br />

nombreuses applications industrielles<br />

et les problèmes qui lui<br />

sont associés constituent bien souvent des<br />

freins ou des verrous aux avancées technologiques.<br />

Le colloque a eu pour objectif<br />

de traiter des liens fondamentaux entre les<br />

essais industriels et la simulation. Environ<br />

soixante personnes représentant le monde<br />

universitaire et industriel ont participé à ce<br />

premier rendez-vous prometteur de tous<br />

les leaders, ingénieurs et techniciens des<br />

essais thermiques.<br />

Quatre sessions au cœur<br />

des défis industriels<br />

L’événement a rassemblé des professionnels<br />

des essais thermiques, des étudiants<br />

et des chercheurs. Quatre sessions ont eu<br />

lieu dans le cadre de ce premier « Astelab<br />

Thermique ». La première portait sur<br />

les capteurs et les moyens d’essais mesure<br />

rapide de température par thermocouple<br />

avec l’entreprise DSi (voir article page 33),<br />

l’évolution des tests thermiques dans le<br />

domaine aérospatial (Alliantech / ACS<br />

– ATT), un capteur de mesure du coefficient<br />

de transfert entre l’action d’un<br />

fluide et d’une paroi (Kayme / CEA) et,<br />

enfin, sur un dispositif de contrôle thermique<br />

: exemple d’une boucle diphasique<br />

avec une pompe mécanique (Atmostat-Alcen).<br />

La deuxième session portait<br />

miques (IRT Saint-Exupéry), la « Thermal<br />

characterization of a dissipative component<br />

and associated model correlation »<br />

(Airbus), les améliorations de l’efficacité<br />

des essais vide-thermique (Intespace) ou<br />

encore la visualisation de la conception et<br />

les tests thermiques des systèmes (Liebherr<br />

Aerospace Toulouse). Enfin, la quatrième<br />

et dernière session concernant les CND et<br />

l’imagerie ; les interventions ont d’abord<br />

dressé l’état de l’art des méthodes de<br />

caractérisation thermique, de CND par<br />

thermographie infrarouge et leurs applications<br />

industrielles (Thermoconcept),<br />

avant d’aborder les solutions d’imagerie<br />

pénétrante multispectrale 2D/3D pour le<br />

contrôle et l’analyse des matériaux isolants<br />

opaques (NeTHIS).<br />

30 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


mesures<br />

Un espace<br />

dédié aux exposants<br />

Les participants du colloque ont également<br />

pu découvrir les dernières nouveautés<br />

technologiques en parcourant les stands<br />

des onze sociétés présentes sur l’espace<br />

« salon » (ACS – Alliantech, Climats,<br />

Dewefrance, DSi, Intespace, Kimo Instruments,<br />

Neotim, NeTHIS, Thermoconcept,<br />

Texys International et Weiss Technik). Le<br />

dîner de gala associé à une croisière sur<br />

la Garonne et le canal du Midi a permis<br />

aux participants d’échanger dans une<br />

atmosphère détendue et d’assister à une<br />

présentation de Daniel Pons d’Airbus sur<br />

la philosophie de la vérification thermique<br />

des satellites du programme Oneweb. ●<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I31


mesures<br />

entretien<br />

vers plus de capteurs sans fil<br />

et intelligents<br />

Il existe aujourd’hui un besoin évident de capteurs de<br />

nouvelle génération, qu’il s’agisse de capteurs intelligents,<br />

capables de communiquer entre eux, et sans fil ; le<br />

problème du câblage étant de plus en plus présent dans les<br />

laboratoires d’essais. Et le domaine de la thermique n’échappe<br />

pas à la règle, d’autant que, dans les applications d’essais industriels<br />

en particulier, les contraintes peuvent être extrêmes en<br />

raison des fortes montées – ou des descentes – en température.<br />

Lors des journées toulousaines d’Astelab portant sur les tests<br />

thermiques des systèmes, Intespace a notamment fait part à<br />

l’auditoire de sa problématique quant à la mise en réseau des<br />

capteurs de température sans fil.<br />

Quelles technologies voit-on apparaître<br />

aujourd’hui sur le marché ?<br />

Au cœur de l’actualité médiatique, en partie grâce à la visite du<br />

président Hollande dans ses locaux de Labège (Haute-Garonne),<br />

la société Sigfox, spécialisée dans l’Internet des objets (IoT) et le<br />

« Machine to Machine » (M2M), fait de la mesure à distance ;<br />

en somme, il s’agit de capteurs de mesure à basse vitesse et à<br />

faible débit et capables de communiquer entre eux. Pour le<br />

domaine des essais, c’est encore insuffisant, mais les développements<br />

vont aujourd’hui dans ce sens. L’intérêt du capteur « sans<br />

fil » est évident, à l’exemple de l’aéronautique où, pour réaliser<br />

des mesures sur l’Airbus A350 XWB par exemple pour des<br />

essais statiques, on a besoin, en fonction du modèle, de 10 000<br />

à 20 000 capteurs, soit plus de 1 000 km de câbles ! De même,<br />

les nanotechnologies – à l’exemple de Nanolike – lesquelles<br />

permettent de mettre au point des jauges de contraintes à très<br />

haute résistance pour un encombrement et une consommation<br />

électrique plus réduits. On se dirige inévitablement vers<br />

une miniaturisation des produits. En effet les capteurs sans fil<br />

ne doivent pas perturber leur environnement de mesures, ils<br />

se doivent donc d’être « petits », mais ces derniers doivent intégrer<br />

une batterie, des pistes d’amélioration s’orientent vers des<br />

capteurs capables de générer leur propre énergie, mais aussi des<br />

possibilités de communiquer d’où TM-TC, conversion analogique-numérique,<br />

systèmes de sécurité…<br />

Qu’en est-il des smart sensors ?<br />

Le capteur intelligent n’a plus seulement la vocation à n’être<br />

qu’un capteur. Il doit contenir, outre l’ensemble des informations<br />

joseph Merlet<br />

Actuellement vice-président de l’ASTE, Joseph Merlet était<br />

l’ancien directeur technique de la société toulousaine Intespace<br />

de 2009 à 2014<br />

le concernant (nom-modèle, numéro de référence, sensibilité,<br />

courbe et planning d’étalonnage…), des capacités à communiquer<br />

: le smart sensor doit pouvoir dialoguer avec la chaîne<br />

de mesure, lui envoyer une trame de télémesure, gérer (grâce<br />

à une mémoire de tests et une mémoire tampon) l’information<br />

montante et descente, être capable de s’éteindre et se rallumer<br />

seul, etc. Mais ces solutions d’avenir devront lever certains<br />

verrous technologiques tels que les interférences et les perturbations<br />

électromagnétiques de même que les impératifs de confidentialité<br />

des mesures. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

32 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


mesures<br />

optimisation<br />

Mesure rapide de température<br />

par thermocouple<br />

les thermocouples permettent une mesure thermique économique, rapide, mais souffrant<br />

d’une faible précision à cause de leur importante sensibilité au bruit. nous avons appliqué<br />

la théorie de l’estimation optimale pour créer un filtre numérique dédié à la mesure par<br />

thermocouple. les résultats en simulation et mesure nous ont permis de concevoir le prototype<br />

fonctionnel d’une centrale de mesure utilisant ces techniques pour une mesure précise et rapide<br />

de température (0,2 °C et 2 ms) au moyen de thermocouples classiques : la centrale mimecor.<br />

La mesure de température représente 80 % des capteurs<br />

dans les laboratoires d’essai. Les thermocouples (TC)<br />

sont des capteurs économiques, rapides et à large<br />

gamme de mesure, au détriment de leur précision<br />

réduite par de forts niveaux de bruits. Nos travaux R&D, en<br />

particulier le projet MIMECOR-VT 1 , visent à remplacer les<br />

méthodes traditionnelles de traitement du signal, basées sur<br />

le conditionnement analogique, par des techniques de filtrage<br />

numérique issues de la théorie d’estimation optimale. Nous<br />

avons ainsi développé la centrale Mimecor, qui assure une<br />

mesure de température précise, rapide, et économique.<br />

principe de mesure de température par tc<br />

dispositif de mesure de température par tc<br />

Un thermocouple (TC) est constitué de deux fils de métaux<br />

différents soudés. Un potentiel est généré entre ses bornes en<br />

présence d’un gradient de température, d’après l’effet Seebeck<br />

[1]. La mesure de température par TC est sujette à des perturbations<br />

causées par l’interaction du capteur avec son milieu<br />

ou les signaux parasites. Des précautions de mise en œuvre<br />

permettent de réduire le bruit de mesure [2].<br />

Bruit de mesure d’un VI en fonction de la vitesse d’acquisition<br />

1. MIMECOR-VT :« Méthodes Innovantes pour la mesure et le contrôle des<br />

caissons d’essais Vide Thermique » est un projet mené par : DSi, Intespace,<br />

LAAS-CNRS, TSR et EREMS. Lauréat de l’appel à projet IRIS 2010 de la<br />

DIRECCTE Midi-Pyrénées, il est cofinancé par l’UE avec le FEDER.<br />

performances et limitations<br />

La mesure de tension est classiquement réalisée par un voltmètre<br />

intégrateur (VI) qui mesure la valeur moyenne de la<br />

tension d’entrée sur une durée T int<br />

, la période d’intégration.<br />

Lorsque T int<br />

est longue, le bruit de mesure est réduit pour un<br />

cas stationnaire. Cependant, quand la variation de température<br />

est rapide par rapport à T int<br />

, le VI donne une mesure<br />

biaisée (figure ci-après).<br />

centrale mimecor de mesure thermiQue<br />

rapide<br />

La centrale Mimecor remplace le VI par un filtre optimal<br />

numérique pour une mesure rapide et précise par TC. De<br />

plus, la chaîne de conditionnement du signal (amplification,<br />

multiplexage, échantillonnage et numérisation) est optimisée<br />

pour cette application.<br />

le filtrage optimal<br />

Le problème d’estimation dynamique consiste à reconstruire<br />

un processus stochastique à partir de son observation partielle<br />

et bruitée. Le filtrage optimal détermine le meilleur estimateur<br />

de l’état courant à partir des mesures, selon un critère de<br />

performance (ici, le minimum de variance, minimisant l’erreur<br />

quadratique moyenne).<br />

La résolution du problème de filtrage optimal peut être obtenue<br />

récursivement en 2 étapes :<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I33


mesures<br />

• La prédiction, selon l’équation de dynamique (équation de<br />

Chapman-Kolmogorov).<br />

• La correction, au vu de la nouvelle observation (règle de<br />

Bayes).<br />

filtre de Kalman<br />

Kalman a proposé un filtre ne nécessitant pas de signaux<br />

stationnaires mais basé sur un modèle d’état linéaire. Ce filtre<br />

étant récursif, sa réponse en chaque instant n’est fonction que<br />

du signal observé et de sa réponse à l’itération précédente.<br />

L’optimalité de ce filtre dépend de la linéarité du système dynamique<br />

d’état. Or, celui-ci n’est pas linéaire dans la plupart des<br />

cas réels. Le filtre de Kalman étendu consiste à l’approcher en<br />

linéarisant les équations d’état et de mesure. Il suit ensuite l’algorithme<br />

du filtre classique. D’autres solutions existent dans<br />

la littérature (Unscented Kalman Filter, Interactive multiple<br />

model, filtres particulaires… [3], [4]).<br />

application à la mesure de température par tc<br />

Modélisation du problème : l’application des techniques de<br />

filtrage optimal à la mesure de température par TC a débuté<br />

par une modélisation, de l’équation de dynamique (modèle<br />

discret à partir d’un bilan thermique), de l’équation d’observation<br />

(fonction polynomiale d’interpolation entre tension<br />

et température) et des bruits de mesure (afin de les intégrer<br />

au filtrage).<br />

Étude comparative de techniques de filtrage optimal : les<br />

performances de 5 techniques de filtrage ont été comparées en<br />

simulation à un VI, avec comme indicateurs l’Erreur Quadratique<br />

Moyenne (EQM), le biais de mesure (erreur moyenne)<br />

et le temps de calcul (pour l’application temps-réel). Cette<br />

étude a permis de sélectionner le meilleur ratio performance/<br />

temps de calcul, ici le filtre de Kalman étendu.<br />

Implémentation : la centrale Mimecor se compose de 3<br />

modules :<br />

• Acquisition : conditionnant le signal TC (amplification,<br />

multiplexage, numérisation)<br />

• Traitement : intégrant le microprocesseur dédié au traitement<br />

numérique du signal TC (logiciel de filtrage, mémoires).<br />

• Communication : son microcontrôleur gère les périphériques<br />

et les communications (USB, ETH…).<br />

• Benchmark temps-réel avec une station classique<br />

• Benchmark temps-réel du prototype<br />

Performances en simulation : la simulation des performances<br />

de filtrage a comparé notre filtrage en acquisition<br />

rapide à un VI. Indépendamment du bruit de mesure, nous<br />

obtenons une EQM jusqu’à 5 fois plus faible, même face à un<br />

VI à période d’acquisition 5 fois plus lente. En acquisition<br />

lente, notre solution conserve sa supériorité, notamment en<br />

régime transitoire. L’EQM en régime permanent de notre<br />

technique est équivalente à celle délivrée par un VI à période<br />

d’acquisition de 5 s.<br />

Validation métrologique sur données réelles : La validation<br />

métrologique sur données réelles se base sur un banc<br />

de test certifié COFRAC, qui permet l’enregistrement des<br />

tensions mesurées sur des paliers de température. Ces données<br />

ont ensuite été traitées par le filtre numérique et les résultats<br />

comparés à ceux obtenus par la station classique du banc. Les<br />

mesures (Fig. 4), confirment les simulations : les signaux du<br />

VI à 20 ms (en bleu ciel) et à 100 ms (en noir) sont plus bruités<br />

que ceux de Mimecor (courbe violette). La précision en<br />

performances<br />

Quatre phases ont démontré les performances de notre centrale,<br />

en acquisition rapide (20 ms/voie) ou lente (1 s/voie) :<br />

• Test en simulation<br />

• Validation métrologique sur données réelles, traitement<br />

différé<br />

Résultats d’essai de validation sur données réelles :<br />

MIMECOR-VT (20 ms) vs VI (20 ms et 100 ms)<br />

34 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


mesure rapide est de 3 à 5 fois meilleure qu’un VI, et équivalente<br />

en mesure lente.<br />

Benchmark temps-réel avec une station classique : Un<br />

benchmark (Fig. 5), a été réalisé avec le module d’acquisition<br />

Mimecor et un traitement temps-réel sur PC, en comparaison<br />

avec une centrale d’acquisition classique. La référence de<br />

température provient d’une station de mesure dédiée à sonde<br />

PT100. Les résultats du benchmark confirment la supériorité de<br />

notre solution, avec une précision de mesure 10 fois meilleure<br />

(EQM de 0,1 °C) pour une vitesse d’acquisition 30 fois supérieure<br />

à une station classique de mesure (1,7 contre 50 ms/voie).<br />

Test du prototype : notre prototype intégré à 2 voies de<br />

mesure a été testé dans les mêmes conditions. Nous avons<br />

obtenu des performances similaires, avec un temps de traitement<br />

de 2,3 ms et un écart-type d’environ 0,2 °C.<br />

Perspectives<br />

Développements de la centrale Mimecor<br />

Perspectives produits : le prototype de 15 voies sera adapté<br />

pour les grandes stations de mesure (128 et 300 voies), adapté<br />

aux bancs d’essai et contrôlable par PC.<br />

Compensation du courant de mode commun : la validation<br />

métrologique sur données réelles a montré la robustesse<br />

de la centrale Mimecor aux perturbations du mode commun<br />

par rapport au VI (erreur de 4 °C contre 14 °C). Nous avons<br />

étudié une compensation active du courant de mode commun<br />

qui montre des résultats très encourageants sur la précision sans<br />

engendrer une augmentation rédhibitoire du temps de calcul.<br />

Projet rcti<br />

Le projet RCTI 2 est une évolution de MIMECOR-VT, où les<br />

mêmes solutions d’acquisition et de filtrage sont intégrées et<br />

miniaturisées pour une mesure rapide et précise au plus près<br />

de l’échantillon. L’alimentation, le contrôle et l’acquisition sont<br />

réalisés par Ethernet avec un PC unique. L’objectif est de réaliser<br />

des mesures thermiques rapides dans un caisson de tests<br />

pour satellite (sous vide, de -200 à +200 °C). Cette application<br />

sous conditions extrêmes peut être élargie à tout type de<br />

test thermique. Nous sommes actuellement en phase de test<br />

et d’assemblage du prototype prévu fin 2016.<br />

Conclusion<br />

Nous avons présenté ici un nouveau dispositif de mesure de<br />

température par TC basé sur une technique de filtrage optimal,<br />

la centrale Mimecor, dont un prototype opérationnel a été<br />

fabriqué. Elle permet d’améliorer à la fois la vitesse de mesure<br />

(jusqu’à 2 ms/voie) et sa précision (0,2 °C). Ces performances<br />

inédites permettent d’étendre l’usage des TC à la mesure rapide<br />

de température tout en améliorant les mesures existantes. De<br />

plus, un projet basé sur les mêmes techniques de filtrage optimal<br />

nous permettra d’intégrer le traitement de la mesure au<br />

plus près de l’échantillon, améliorant ainsi les performances<br />

comme la facilité d’utilisation. ●<br />

Karim Hallak, Sabrina Habtoun, Anis Ziadi<br />

DSi, Service Recherche & Développement,<br />

17, rue Raymond-Grimaud,<br />

BP 50116 31704 Blagnac Cedex<br />

Références<br />

[1] G. BONNIER et E. DEVIN, « Couples<br />

thermoélectriques Caractéristiques et mesure<br />

de température », Éditions T.I., 2014.<br />

[2] G. ASCH et al., Acquisition de données<br />

du capteur à l’ordinateur, Dunod, 2003.<br />

[3] B. D. O. ANDERSON et J. B. MOORE, Optimal<br />

Filtering, Prentice-Hall, 1979.<br />

[4] A. ZIADI, « Particules Gaussiennes<br />

Déterministes en Maximum de Vraisemblance<br />

Non-linéaire : Application au Filtrage Optimal<br />

des Signaux RADAR et GPS », 2007.<br />

2. RCTI : Réseaux de Capteurs Thermiques Intelligents, est un projet porté par<br />

DSi, en partenariat avec Intespace, Connit, Widesens et le LIRMM, financé<br />

par la DIRECCTE Midi-Pyrénées.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I35


mesures<br />

innovation<br />

capteur de mesure du coefficient d’échange<br />

convectif entre un écoulement et une paroi<br />

le Cea et la société Kayme ont développé un capteur appelé « coef h ». Ce capteur est conçu<br />

pour mesurer en local, dans les écoulements turbulents, les caractéristiques thermiques<br />

de l’échange convectif en paroi avec une grande dynamique. des micro-thermocouples sont<br />

insérés et soudés dans le corps du capteur et un thermocouple mesure la température de<br />

l’écoulement. un algorithme spécifique basé sur une méthode de conduction inverse traite<br />

les mesures de températures et détermine le flux de chaleur, la température pariétale et<br />

le coefficient d’échange. les caractéristiques thermiques de l’échange sont proposées en<br />

représentations temporelle et spectrale. Ce document décrit la conception du capteur, son<br />

champ d’application dans l’industrie pour les différents secteurs d’activités.<br />

Les caractéristiques des transferts<br />

thermiques entre un écoulement<br />

et une paroi ne peuvent<br />

pas toujours être estimées par<br />

calcul avec des corrélations d’échange, qui<br />

sont en général limitées à des applications<br />

simples, en régime permanent non fluctuant,<br />

avec des fluides homogènes, assez<br />

loin des réelles applications de l’industrie.<br />

C’est précisément pour répondre à un cas<br />

particulier que le CEA a conçu un capteur<br />

appelé « coef h » pour étudier les chargements<br />

thermiques en paroi dans les structures<br />

où siègent des zones de mélanges en<br />

régime turbulents à grand écart de température.<br />

L’objectif a été de développer un<br />

outil capable de mesurer expérimentalement<br />

les flux thermiques, les fluctuations de<br />

température, et le coefficient d’échange dans<br />

un composant de type té de mélange avec<br />

une grande dynamique. L’acquisition de<br />

ces paramètres constitue la source d’entrée<br />

pour effectuer les calculs mécaniques avec<br />

des données thermiques précises et évaluer<br />

la tenue à la fatigue des composants.<br />

La connaissance du coefficient d’échange<br />

est essentielle dans l’amélioration des<br />

systèmes existants, pour l’aide à la conception,<br />

pour la qualification et la mesure de<br />

performance post-conception.<br />

Dans une démarche de valorisation, ce<br />

capteur breveté par le CEA avec son algorithme<br />

de résolution peut également s’appliquer<br />

à d’autres problématiques thermiques,<br />

sa forme et son gabarit peuvent être adaptatifs.<br />

La société Kayme assure la conception<br />

en fonction d’un cahier des charges du<br />

client, l’adaptation à l’application, la fabrication<br />

et la distribution commerciale.<br />

présentation du capteur coef<br />

h et de son algorithme<br />

De très petite taille (∅ 6 mm et 8 mm<br />

de hauteur) (Figure 1 et Figure 2), il est<br />

Le capteur « coef h »<br />

avec son système de fixation<br />

– vue de la face active<br />

équipé de 3 micro-thermocouples (∅<br />

25 µm) soudés à l’intérieur du corps<br />

de mesure (cellule de flux) pour acquérir<br />

la température à différentes distances<br />

de la paroi et d’un thermocouple externe<br />

(∅ 0,3 mm) qui mesure la température<br />

dans l’écoulement. Le matériau constitutif<br />

des éléments du capteur est identique à la<br />

paroi réceptrice support, limitant ainsi les<br />

flux parasites transverses. Un algorithme<br />

de conduction inverse basé sur la loi de<br />

Fourier (milieux semi-infinis) utilise un<br />

maillage de 160 éléments et permet de<br />

remonter au flux de chaleur q(t) et à la<br />

température pariétale Tp(t). À l’aide de<br />

Le capteur « coef h » avec son système de fixation<br />

– vue de profil<br />

36 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


mesures<br />

la mesure de température dans l’écoulement Tf(t), le coefficient<br />

d’échange est déterminé en représentation temporelle<br />

ou selon trois méthodes de représentation spectrale. Le temps<br />

de réponse des micro-thermocouples de 30 µs offre une dynamique<br />

très élevée.<br />

Les distances des micro-thermocouples sont mesurées avec précision<br />

(vernier et mesure sous binoculaire : Tolérance 5 µm) à<br />

respectivement 300 µm, 1 400 µm et 2 500 µm pour le troisième.<br />

L’incertitude de la mesure du coefficient d’échange est de l’ordre<br />

de 4 %, elle est directement liée à la connaissance précise des<br />

distances à la paroi.<br />

Le thermocouple dans l’écoulement, dimensionné à 0,3 mm<br />

pour un compromis robustesse mécanique/performance<br />

thermique permet un temps de réponse sans atténuation<br />

jusqu’à 20 Hz bien au-delà de la gamme des fluctuations<br />

thermiques. Il mesure à environ 2 mm la température légèrement<br />

au-delà de la couche limite proche de la vitesse débitante<br />

de l’écoulement.<br />

Le coefficient d’échange est le paramètre dimensionnant pour<br />

les transferts de chaleur des écoulements vers une paroi.<br />

En conception sa connaissance est déterminante pour le dimensionnement<br />

des échangeurs. Sur un appareil existant, il permet<br />

de caractériser les performances du transfert thermique. Le<br />

capteur coef h peut précisément mesurer ce paramètre et apporter<br />

son concours dans de nombreuses activités de l’industrie :<br />

aide à la conception et au dimensionnement, caractérisation<br />

d’un échange, qualification sur matériel existant et amélioration<br />

ou encore suivi et process de fonctionnement (exemple :<br />

mesure et suivi de l’encrassement).<br />

Dans les problèmes usuels rencontrés par l’ingénieur, le coefficient<br />

d’échange peut être déterminé avec des corrélations basées<br />

sur le calcul du nombre de Reynolds, du Nusselt, et du Prandtl.<br />

Ces corrélations sont calculées avec des paramètres (vitesse du<br />

fluide, viscosité) qui sont souvent inconnus localement dans<br />

les applications industrielles.<br />

applications<br />

Capteur coef h dans une paroi – position des Thermocouples<br />

P1, P2, P3 et Tf<br />

Exemple de coefficient d’échange (normalisé) dans un mélange pour<br />

2 valeurs de Reynolds en représentation spectrale<br />

Dans de nombreux cas, il est impossible d’estimer correctement<br />

le coefficient d’échange, les corrélations étant inadaptées. Le<br />

recours à la mesure est indispensable dans les cas : de mélange<br />

de fluides de nature différente, de fluides de même nature mais<br />

à température différente, de fluides en diphasiques, de fluides<br />

chargés de particules ou de singularités géométriques générant<br />

des grosses structures turbulentes dans le fluide.<br />

Tous ces domaines représentent les cas d’application du capteur<br />

« coef h » où il apporte expérimentalement et localement une<br />

réponse précise avec une grande dynamique. Ce petit capteur non<br />

intrusif, qui se comporte fidèlement un peu comme un caméléon<br />

est au cœur des transferts d’énergie entre un écoulement et une<br />

paroi qui constitue une des préoccupations des industriels toujours<br />

à la recherche d’une meilleure efficacité pour leurs appareils. ●<br />

Olivier Braillard – Ingénieur chercheur<br />

(CEA Cadarache – DEN/DTN/STCP/LHC 13108 Saint-<br />

Paul-Lez-Durance – olivier.braillard@cea.fr)<br />

Jean-Marie Pinquier – Directeur de la société Kayme<br />

(KAYME – 6, rue Georges-Guynemer 78280 Guyancourt<br />

– jean-marie.pinquier@kayme.eu)<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I37


mesures<br />

case Study<br />

Simulated and Experimental<br />

component Temperature on the<br />

Intersil ISL8240 Evaluation Board<br />

There is not that much material public available<br />

comprising a consistent set of fabrication data and<br />

experimental results from which thermal board<br />

models can be built and compared. In a recent article<br />

Intersil’s J.Johnston [3] described the thermal behavior of a<br />

QFN package on a 4-layer evaluation board based on the vertical<br />

thermal resistance of the layer stack and the copper cladding<br />

in vias. Although we do not agree with his assumptions<br />

and conclusions a subsequent search for more data led us to<br />

a fine set of files and reports. Using them we created a ther-<br />

mal board model with TRM software and the results seem to<br />

fit quite nicely.<br />

The board under consideration is called ISL8240MEVAL4Z and<br />

can be found on Intersil’s home page at www. intersil.com. There<br />

is also a sister board with name ISL8240MEVAL3Z.<br />

The material<br />

The website [2] http://www.intersil.com/en/tools/referencedesigns/<br />

isl8240mevalxz.html contains lots of documents and<br />

resources. Important for us are production data in “Design Files”<br />

The board under consideration. Size is 4” by 3” (Taranovich, 2015).<br />

The artwork Gerber files around the component look like this<br />

Download items.<br />

Thumbnails of the artwork.<br />

Search in the internet for ISL8240MEVAL4Z is leading to a<br />

report by Taranovich [4] where power considerations and<br />

(uncoated) infrared images of the board can be found.<br />

38 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


mesures<br />

board modeling<br />

We just paste some TRM input panes or output frames. Most of the input will be obvious.<br />

Board size is 4” by 3”.<br />

The finest structures in the layout are<br />

around 0.1mm. This is the lateral resolution<br />

which we demand for the results.<br />

No special materials are used.<br />

Taranovich is claiming 2 oz outer layers<br />

and 1 oz inner layers.<br />

The user guide claims 2 oz in all layers.<br />

Gerber files come from Cadence Allegro.<br />

1 mil hole plating.<br />

Though-hole technology only. 957 drills.<br />

Excellon header has non-standard tools<br />

defi-nition and we corrected the header<br />

manually (in inch).<br />

For a graphical placement the Gerber file<br />

of the silk screen can be used.<br />

Gerber artwork of top layer 1 and outline<br />

of the component.<br />

A bulk material with k=10W/mK<br />

(“Comp_diel_loc$TRM”) is used.<br />

Component size is 18.8mm × 18.8mm.<br />

Summary of the model-build in TRM.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I39


mesures<br />

Transparent 3D view of our board model.<br />

Watch the drills underneath the package.<br />

component modeling<br />

The focus of TRM is to calculate the thermal<br />

behavior of the printed board. Components<br />

are treated as simple as possible, also<br />

because no information about the complex<br />

inner structure is available. Common practice<br />

is to create a rectangular volume and<br />

to assign a bulk conductivity together with<br />

a thermal power value. As a material definition<br />

for this type of QFN package we<br />

chose the entry “comp_diel_loc$TRM”<br />

from the TRM material database. The<br />

power dissipation for the experiment in<br />

Fig. 4 can be estimated from the data sheet<br />

and the text for Fig. 1 in Taranovich [4]:<br />

“The first test was as follows: Vin=12V,<br />

Vout=1V, Fsw=500kHz, Iout=40A with the<br />

board configured in a two-phase parallel<br />

single output mode (Mode 5A). Thermal<br />

imaging test results showed a maximum<br />

temperature of 99.6 C. See Figure 1.”<br />

When we look into the Data Sheet [1] we<br />

find on p.27 the graph shown in Fig. 7.<br />

Unfortunately the combination Vout=1V,<br />

Fsw=500kHz cannot be found. From<br />

other graphs in the Data Sheet [1] we infer<br />

that the efficiency at 500 kHz must be close<br />

to that at 300kHz.<br />

We decide to use a power loss of 8 Watts<br />

on the blue line at 40 A.<br />

Environment conditions<br />

Any thermal calculation needs as a reference<br />

temperature the external air temperature<br />

plus the cooling conditions. The<br />

Taranovich report [4] says:<br />

“Tests were performed using the evaluation<br />

board at room temperature with zero<br />

air flow.”<br />

Unfortunately he does not tell the mounting<br />

situation precisely: was the board<br />

placed vertically or horizontally and<br />

held within free air flow or did it lie on<br />

Graph for power dissipation from Data<br />

Sheet of ISL8240 [1]<br />

the table, etc. nor he gave the value of the<br />

room temperature (we wouldn’t believe<br />

that is was 39.6 C Fig. 1). In our thermal<br />

calculation we just assume an air room<br />

temperature of 20 C plus a heat transfer<br />

coefficient h=13W/m²K. To get this<br />

value is quite complicated. There are two<br />

fundamentals: first, semi-empirical formulae<br />

that describe the heat transfer by free<br />

convection air flow over the surface of a<br />

plate and, second, the Stefan-Boltzmann<br />

law of radiation. Both laws together lead to<br />

an equilibrium temperature of a homogeneously<br />

heated plate and from this the<br />

effective total heat exchange coefficient<br />

can be deduced. The procedure is coded in<br />

the TRM Heat Transfer Assistant module.<br />

basic result<br />

Fig. 8 shows the simulation result for a<br />

2,1,1,2 oz board with an 8 Watt component<br />

at 20 C air temperature in free convection<br />

in steady-state.<br />

The maximum value in the calculated<br />

temperature field is around 99 C in a spot<br />

somewhere in the center of the component<br />

model. More or less this temperature can<br />

be interpreted as the surface temperature<br />

because of the choice of the bulk conductivity,<br />

with some uncertainties.<br />

Component.<br />

Maximum<br />

is 99.5 C<br />

Top layer.<br />

Maximum is<br />

99 C<br />

40 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 126 • octobre - novembre 2016


mesures<br />

Bottom layer,<br />

viewed from<br />

top.<br />

Maximum is<br />

95 C<br />

Simulated temperature of ISL8240MEVAL4Z with our basic parameters.<br />

Apart from the maximum temperature also<br />

features in shape and look of the infrared<br />

image are nicely reproduced. Edges and<br />

corners are caused by the artwork of the<br />

layers, which is the same in simulation<br />

and experiment. However, the infrared<br />

image is that of an uncoated board i.e.<br />

metallic surfaces have low emission and<br />

appear blue. TRM assumes coated board<br />

(emissivity 0.9) and component surfaces<br />

in order to be able to compare simulation<br />

with infrared imaging. This makes a strict<br />

quantitative comparison difficult. However,<br />

we can adapt the same color bar as was<br />

used in the thermograph.<br />

In TRM we can show the layout as a background picture. This<br />

was done (right) using the top layer. We may wonder why the<br />

yellow isotherms end abruptly at coordinate x=30mm (s. Fig. 8).<br />

This is caused by the insulation in the inner layer L2.<br />

Variations<br />

There are some major uncertainties in the data:<br />

• The unknown room temperature and heat transfer<br />

• The ambiguous thickness of the inner layers (1 oz or 2 oz?)<br />

• The unknown power dissipation of the component<br />

• The unknown case-to-board thermal resistance of the component<br />

• The unknown and non-uniform emissivity of the infrared<br />

image.<br />

How does the temperature change if we change parameter<br />

values? Table 1 gives values for the maximum temperature<br />

relative to the ambient air temperature.<br />

Table 1: Parametric study. Temperature above ambient in K.<br />

Parameter 1<br />

Parameter 2<br />

2,1,1,2 oz<br />

6 oz<br />

2,2,2,2 oz<br />

8 oz = 6+30%<br />

15W/m²K<br />

6 oz<br />

8W 80K (Fig. 8) 72K –<br />

10.5W (8+30%) 105K 94K –<br />

6W (8-30%) 62K 57K –<br />

8W 80K (Fig. 8) – 74<br />

• The maximum temperature relative to ambient is proportional<br />

to dissipated power. This implies that the thermal resistance<br />

to ambient does not change much with power.<br />

• Increasing the total thickness of layers by 30% leads to a<br />

decrease of relative temperature of -10% only. This is not<br />

predictable in a back-of-the-envelope calculation and a<br />

genuine 3D simulation result.<br />

• As in the theory of point like heat sources the maximum temperature<br />

relative to ambient is proportional to the square root of<br />

the heat exchange coefficient. ●<br />

J. Adam, Adam-Research, Leimen, Germany<br />

Acknowledgement<br />

We thank Intersil Corp. for permission to use the<br />

information and files found on their website for this<br />

article and on our websites.<br />

References<br />

[1] Data Sheet: http://www.intersil.com/content/dam/<br />

Intersil/documents/isl8/isl8240m.pdf<br />

[2] Intersil Corp. http://www.intersil.com/en/tools/<br />

reference-designs/isl8240mevalxz.html<br />

[3] Johnston, J.: “Carrying the Heat Away from<br />

Power Module PCB Designs” in http://www.<br />

powerelectronictips.com/carrying-the-heat-awayfrom-power-module-pcb-designs/<br />

(2015) and<br />

similar material in http://www.intersil.com/content/<br />

dam/Intersil/whitepapers/power-module/carryheat-away-from-power-module.pdf<br />

[4] Taranovich, S.: “Unique Intersil thermal design<br />

removes heat from encapsulated, compact<br />

50A power modules” in http://www.edn.com/<br />

electronics-products/electronic-product-reviews/<br />

other/4439182/Unique-Intersil-thermal-designremoves-heat-from-encapsulated--compact-50Apower-modules<br />

(2015)<br />

[5] User Guide: http://www.intersil.com/content/dam/<br />

Intersil/documents/an19/an1922.pdf<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I41


mesures<br />

événement<br />

Microwave rf, le grand rendez-vous de la CEM<br />

rendez-vous des experts, la sixième<br />

édition du salon microwave & rF est<br />

une manifestation entièrement dédiée<br />

aux secteurs des radiofréquences, des<br />

hyperfréquences, du wireless, de la Cem<br />

et de la fibre optique. Cet événement<br />

permettra durant deux jours d’obtenir une<br />

vision à 360° de ces marchés.<br />

Par ailleurs, une exposition rassemblant près de quatrevingts<br />

sociétés présentera aux plus de 1 900 visiteurs<br />

professionnels attendus un panorama complet de<br />

produits et applications : composants actifs, composants<br />

passifs, instrumentation de mesure/test, CEM, antennes,<br />

logiciels de simulation, équipements, systèmes, services,<br />

sous-traitance, packaging microélectronique.<br />

Parallèlement se tiendront neuf sessions de conférences qui<br />

traiteront des sujets suivants : objets wireless connectés, la<br />

CEM de terrain, nouvelles méthodes de mesures ou tests en<br />

CEM, la connectivité en CEM, architectures et technologies<br />

des fonctions hyperfréquences appliquées aux drones, réseau<br />

de backhaul à 94GHz pour la 5G, tendances sur le RAN de<br />

la 5G, les défis et les opportunités des ondes millimétriques<br />

pour la 5G, ou encore le futur des amplificateurs de puissance :<br />

flexibilité, linéarité, 5G et Internet des objets…<br />

une forte orientation vers la cEM<br />

Selon une étude réalisée par Frost & Sullivan, le marché européen<br />

de la compatibilité électromagnétique, comprenant les<br />

essais, les mesures et les services, atteindra les 557,8 M$ en<br />

2020, avec une demande importante sur les récepteurs de mesure<br />

EMI (Electromagnetic Interference) rapides. Parallèlement<br />

MarketsandMarkets estime que Le marché mondial de la CEM<br />

évalué à 3,51 milliards de dollars en 2014 devrait atteindre<br />

5,01 milliards de dollars d’ici 2020, à un TCAC d’environ<br />

6,09 % de 2015 à 2020.<br />

Parmi les neuf sessions de conférences de l’événement, quatre<br />

sont totalement dédiées à la CEM. Elles seront l’un des<br />

moments forts et particulièrement attendus de la 6 e Édition de<br />

Microwave & RF et aborderont différents thèmes. Le mercredi<br />

22 mars, Gilles Delcourt (APEI) dressera un tableau de « la<br />

CEM de terrain » puis Pascal Champaney (Always Wireless)<br />

traitera des objets wireless interconnectés. Le lendemain, c’est<br />

la connectivité en CEM qui fera l’objet d’une intervention<br />

donnée par Alain Charoy (AEMC). Enfin, l’expert en CEM<br />

Michel Mardiguian ouvrira le champ des nouvelles méthodes<br />

de mesures ou tests en compatibilité électromagnétique. •<br />

© Pôle Élopsys<br />

42 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


mesures<br />

mesure sans contact<br />

Un couplage d’ondes ultrasonores au service<br />

d’une caractérisation fine des matériaux<br />

rheaWave est une start-up spécialisée dans la mesure non invasive et non destructive de la<br />

texture de produits en cours de fabrication. elle développe et commercialise un dispositif de<br />

mesure sans contact, le rheaonline, qui s’installe directement sur la canalisation des chaînes<br />

de production industrielles.<br />

La mesure d’acoustoélasticité dynamique est une<br />

technologie ultrasonore brevetée. Celle-ci permet<br />

de mesurer les variations des propriétés viscoélastiques<br />

des matériaux au moyen de deux ondes<br />

acoustiques. L’une, basse fréquence, de quelques kHz, agit<br />

comme une palpation volumique sur le produit testé, tandis<br />

que des impulsions ultrasonores sont émises simultanément,<br />

à une cadence de tir relativement élevée, de façon<br />

à sonder le produit sous les différents états de compression<br />

basse fréquence subis. Les variations des propriétés<br />

de propagation des impulsions ultrasonores (temps de vol<br />

et amplitude) sont directement reliées à celles des propriétés<br />

viscoélastiques du produit et renseignent ainsi sur l’état<br />

de texturation ou la présence de microdéfauts. Les niveaux<br />

de pression acoustique maximaux ne dépassent pas 50 kPa,<br />

induisant de faibles amplitudes de déformation dans les<br />

produits (de l’ordre de 10 -5 dans l’eau à 10 -7 dans l’acier),<br />

toutefois suffisantes pour mesurer des variations sensibles<br />

de leurs modules viscoélastiques.<br />

Des « rhéogrammes acoustiques (voir image ci-dessus) représentant<br />

les paramètres TOFM (Time-Of-Flight Modulation)<br />

et RAM (Relative Amplitude Modulation) en fonction des<br />

niveaux de pression basse fréquence subis par le produit<br />

permettent une lecture directe du comportement viscoélastique<br />

de compression du produit.<br />

Le RheaOnline est un capteur adapté aux industries de<br />

l’agroalimentaire et de la cosmétique pour le suivi de texturation<br />

de crèmes ou d’émulsions aérées. Il se fixe autour des<br />

canalisations des chaînes de production et offre un contrôle<br />

non destructif et sans contact de la texture du produit. Une<br />

évolution du dispositif, en cours de développement, permettra<br />

d’élargir le spectre des applications aux problématiques<br />

de suivi de fabrication des polymères et élastomères, notamment<br />

pour le suivi de polymérisation.<br />

applications au cnd<br />

Initialement développée pour le contrôle non destructif de<br />

matériaux solides, la méthode d’acoustoélasticité dynamique<br />

Principe de la palpation basse fréquence (gauche)<br />

qui vient successivement comprimer et dilater le produit testé<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I43


mesures<br />

présente une grande sensibilité pour la détection de microdéfauts<br />

(microfissures, délamination…). Son application aux<br />

élastomères, en cours d’évaluation dans le cadre d’une collaboration<br />

avec le Centre d’Étude et de Recherche sur les Matériaux<br />

Élastomères de Tours, permettra d’apporter à terme<br />

un paramètre prédictif de l’accumulation de micro-endommagement<br />

dans le suivi d’essais de fatigue des élastomères.<br />

RheaWave propose également un dispositif de spectroscopie<br />

ultrasonore, l’InPulse, dont le logiciel d’analyse dédié à<br />

chaque problématique client offre une caractérisation fine<br />

de la micro- ou macrostructure de matériaux polymères<br />

simples ou composites. •<br />

L’équipe de RheaWave autour de son dispositif de mesure de texture,<br />

le RheaOnline<br />

réglementation<br />

combattre la dangerosité des ondes au travail<br />

emitech apporte son expertise sur les emF dans le cadre de la nouvelle réglementation sur la<br />

dangerosité des ondes électromagnétique sur les lieux de travail, applicable en janvier 2017.<br />

Emitech, laboratoire accrédité Cofrac en France pour<br />

les essais EMF (pour ElectroMagnetic Field) dont les<br />

normes du marquage CE, effectue des mesures et des<br />

calculs sur site pour toutes les entreprises concernées<br />

par la nouvelle directive 2013/35/UE. Cette réglementation,<br />

en vigueur à partir de janvier 2017 définit les règles de<br />

prévention contre les risques pour la santé et la sécurité des<br />

travailleurs exposés aux champs électromagnétiques, notamment<br />

contre leurs effets biophysiques directs et leurs effets<br />

indirects connus.<br />

« Accrédité Cofrac pour les essais EMF, les réseaux 50 Hz et<br />

selon le protocole ANFR, Emitech met en œuvre les mesures<br />

sur les antennes relais GSM et autres émetteurs fixes comme<br />

les stations FM, TV, radars, etc., explique Éric Coeuret, directeur<br />

technique de la branche électrique chez Emitech. Au<br />

sein des laboratoires, Emitech réalise des mesures de densités<br />

de flux magnétique, de champs électriques et de DAS sur<br />

les équipements électriques et électroniques requises dans le<br />

cadre du marquage CE ».<br />

La nouvelle réglementation sur la dangerosité des ondes sur les<br />

lieux de travail, définie par la directive européenne 2013/35/<br />

UE est obligatoire depuis juillet 2016. Le décret d’applicaéric<br />

coeuret<br />

Directeur<br />

technique de la<br />

branche électrique<br />

chez Emitech<br />

tion, qui présente les modalités pour respecter les exigences<br />

de la directive a été publié en août 2016 et est applicable dès le<br />

1 er janvier 2017. Selon la directive, l’employeur se doit d’évaluer<br />

tous les risques pour les travailleurs dus aux champs électromagnétiques<br />

sur le lieu de travail et, si nécessaire, de mesurer<br />

ou calculer les niveaux des champs électromagnétiques<br />

auxquels ils sont exposés. •<br />

44 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017


6ème<br />

édition<br />

Le salon des radiofréquences, des hyperfréquences,<br />

du wireless, de la CEM et de la fibre optique<br />

22 et 23 mars 2017<br />

Paris Expo<br />

Porte de Versailles<br />

EXPOSITION - CONFÉRENCES - ANIMATIONS<br />

www.microwave-rf.com<br />

@Microwave_RF


dossier<br />

événement<br />

Le grand rendez-vous<br />

des composites, en mars,<br />

à Villepinte !<br />

Après avoir quitté l’an dernier la Porte de Versailles,<br />

le JEC World reviendra du 14 au 16 mars à Paris-<br />

Nord Villepinte, lieu jugé plus vaste et mieux à<br />

même d’accueillir des visiteurs étrangers toujours<br />

plus nombreux dans cette manifestation résolument tournée<br />

vers l’international. Issus de multiples secteurs d’activité, allant<br />

l’aéronautique à l’automobile en passant par la construction ou<br />

encore des transports, les quelque 37 000 visiteurs (environ) à<br />

la recherche des toutes dernières innovations et de nombreux<br />

contrat auront l’opportunité d’échanger de précieuses informations,<br />

d’être mis en relation avec des professionnels du<br />

secteur, venus de tous horizons, mais également d’assister à de<br />

nombreuses conférences et visiter les « Innovation Planets ».<br />

Introduites en 2016, les Planètes sont des zones d’exposition<br />

dédiées à toute l’innovation et la production composite,<br />

ouvertes à tous et gratuitement. L’objectif est que chaque entreprise<br />

travaillant dans le domaine des composites puisse présenter<br />

et mettre en avant grâce à une scénographie spécifique, ses<br />

dernières innovations. Organisées autour de quatre secteurs<br />

d’activité (aéronautique, automobile et transport terrestre,<br />

construction et bâtiment et Better Living – sport et loisir, médical,<br />

énergie…), ces Planètes permettent aussi de s’identifier<br />

comme une entreprise innovante dans son secteur d’application.<br />

Ces zones ont pour but de présenter les possibilités des<br />

matériaux composites via des produits finis ou des pièces stratégiques,<br />

mais aussi pour montrer aux OEMs les performances<br />

et l’intérêt des composites dans leurs secteurs d’application.<br />

Comme chaque année, les Innovations Awards récompenseront<br />

des entreprises pour leur réussite dans le domaine de l’innovation<br />

composite. Lors de cet événement, une dizaine de prix<br />

sont remis à des entreprises qui se sont, par leurs travaux et<br />

leurs développements, particulièrement illustrées dans l’innovation<br />

composite et ont, par la même occasion, participé à la<br />

progression et à l’évolution du secteur. Ces prix seront décernés<br />

dans des catégories aussi variées que l’aéronautique, l’automobile,<br />

le recyclage, l’équipement, les matières premières…<br />

et concerne toute la chaîne de valeur, comme en témoigne ce<br />

nouveau dossier d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>, consacré aux essais<br />

dans les composites. ●<br />

Olivier Guillon<br />

© Foucha Muyard<br />

46 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017


dossier<br />

lE dossiEr EN déTail<br />

48 Transférer le savoir et les compétences dans le domaine des composites<br />

50 Une grande avancée en matière d’essai de traction avec la tomographie à rayon X<br />

53 Land Rover BAR en route pour la Coupe de l’America avec Siemens<br />

56 Des projets déterminants pour les essais sur les thermoplastiques<br />

58 Plateforme QSP : l’aventure ne fait que commencer !<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017 I47


dossier<br />

entretien<br />

Transférer le savoir<br />

et les compétences dans<br />

le domaine des composites<br />

nommé en juillet dernier à la direction du Critt mécanique et Composites, Guillaume Cohen<br />

revient sur les missions de cette structure de transfert technologique créée en 1988 ainsi<br />

que sur les défis que l’établissement s’engage à relever avec les industriels.<br />

rappelez-nous quelle est la fonction<br />

dU crITT ?<br />

La vocation première du Critt Mécanique et Composites est<br />

d’être une passerelle entre la recherche académique et le monde<br />

industriel. Créé à l’initiative de l’université et l’IUT de Génie<br />

mécanique Paul-Sabatier ainsi que l’Insa Toulouse et le Cetim,<br />

le Critt Mécanique industrielle a, onze ans plus tard, été rebaptisé<br />

Mécanique et Composites. Certifié ISO 9001 et Centre<br />

de ressources technologiques (CRT), cet établissement s’est<br />

rapproché de l’Institut Clément-Ader pour finalement occuper<br />

les mêmes locaux depuis 2014, disposant ainsi des mêmes<br />

moyens de production, d’essais et de mesure.<br />

Pour quels types de prESTATIONS<br />

LES INdustriels vous sollicitent-ILS ?<br />

En tant qu’organisme public, nous accompagnons les industriels<br />

dans le développement de leurs produits et process en y intégrant<br />

par exemple les technologies les plus innovantes. Nous menons<br />

également avec eux des projets collaboratifs en leur mettant à<br />

disposition nos compétences humaines ainsi que nos moyens<br />

d’essais et de fabrication afin de les rendre plus compétitives. La<br />

deuxième problématique de nos clients réside dans la forma-<br />

guillaume Cohen<br />

Directeur du Critt Mécanique et composites,<br />

Guillaume Co hen est également professeur<br />

agrégé de génie mécanique au sein<br />

de l’université Paul-Sabatier de Toulouse<br />

et professeur à l’institut Clément-Ader.<br />

Il est titulaire d’une thèse de doctorat<br />

en génie mécanique.<br />

tion du personnel aux matériaux et au travail des composites,<br />

qu’il s’agisse de la formation des pièces à l’usage et des moyens<br />

de contrôle non destructif (CND) qui y sont rattachés comme la<br />

tomographie X et la mesure par ultrasons ou optique.<br />

Quels équipEMENTS et compétences<br />

LEUr METTEz-vous à dispOSITION ?<br />

Tout ce qui relève par exemple de la caractérisation de matériaux<br />

(santé de la matière), qu’il s’agisse de caméras infrarouges<br />

ou encore de systèmes de tomographie à rayons X pour l’analyse<br />

de porosité (sans détériorer la pièce), mais également de la<br />

caractérisation de structure grâce à des moyens d’essais statiques<br />

Rupture de poutre en composite<br />

Atelier de fabrication comprenant une machine autoclave<br />

et une presse<br />

48 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017


dossier<br />

Dimensionnement d’une coque de bateau<br />

Scan 3D<br />

(torsion, flexion…), dynamiques (grâce notamment à deux pots<br />

vibrants pour la mesure de support de sièges d’avion), d’impacts<br />

(éprouvettes) ou de fatigue…<br />

Les sollicitations croissantes des entreprises en matière d’essais<br />

nous ont permis de renforcer notre savoir-faire et de devenir<br />

une référence à part entière, en grande partie dans l’aéronautique<br />

bien sûr, mais aussi dans d’autres domaines d’activité tels<br />

que l’électronique ou encore le spatial. Enfin, nous sommes en<br />

mesure de produire des pièces en composites avec salle blanche<br />

et étuve haute température (jusqu’à 450°). Par ailleurs, outre nos<br />

prestations liées à la caractérisation et aux essais (mécaniques<br />

– essais de traction allant de moins d’1 kN à 1 500 kN), nous<br />

abritons un bureau d’études capable d’analyser un dysfonctionnement<br />

et d’apporter des solutions aux niveaux conception et<br />

calculs. Au total, notre objectif, en tant que laboratoire public,<br />

est de mettre toutes nos compétences en adéquation avec les<br />

exigences des industriels, et ce en toute indépendance de choix<br />

technologique. Nous souhaitons également ouvrir davantage le<br />

laboratoire vers l’automatisation des process afin d’étendre ses<br />

champs d’application. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon


dossier<br />

laboratoires<br />

Une grande avancée<br />

en matière d’essai de traction<br />

avec la tomographie à rayon X<br />

dans le cadre d’un projet mené entre les mines de douai,<br />

l’inra nantes et l’ensta Paristech, un essai de traction a<br />

été réalisé in situ sous synchroton à l’esrF de Grenoble<br />

en tomographie à rayon x avec une acquisition continue<br />

sur un nouvel équipement mis au point la société novitom<br />

(Grenoble). Cette expérience en acquisition continue sous<br />

synchrotron sur un composite polyamide renforcé de<br />

fibre courte est une première. résultats et explications<br />

avec le Pr Frédéric roger, des mines de douai.<br />

frédéric roger<br />

Frédéric Roger est professeur<br />

à l’école des Mines de Douai,<br />

au sein du département<br />

Technologie des polymères<br />

et composites et ingénierie<br />

mécanique.<br />

pouvez-vous brièvement nous rappeler<br />

le rôle de vOTrE labOrATOIrE au sein des<br />

Mines de dOUAI ?<br />

Le département Technologie des polymères et composites et<br />

ingénierie mécanique (TPCIM) a pour fonction d’assurer la<br />

formation des élèves ingénieurs de l’école mais aussi de mener<br />

des recherches appliquées dans le domaine de la plasturgie et<br />

des composites. Les points forts du laboratoire concernent la<br />

mise en œuvre et la caractérisation physique et mécanique des<br />

matériaux polymères et composites.<br />

Je suis professeur de l’Institut Mines-Télécom depuis 2013.<br />

Auparavant, j’étais professeur à l’Ensta Paristech. J’ai obtenu<br />

mon doctorat en mécanique de l’École Polytechnique en 2000<br />

en partenariat avec l’entreprise Sollac – aujourd’hui Arcelor-<br />

Mittal – ainsi que mon Habilitation à diriger des recherches<br />

de l’université Pierre et Marie Curie en sciences de l’ingénieur<br />

en 2012.<br />

jection produit des pièces avec une distribution de fibre très<br />

hétérogène autour des obstacles du moule ou des nervures des<br />

pièces. La matrice est en polyamide 6-6 dont les performances<br />

mécaniques sont très sensibles à la température et à l’humidité.<br />

Ce composite PA66GF35 répond néanmoins très bien au<br />

besoin des constructeurs automobiles de réaliser des pièces<br />

légères supportant des cycles sévères de pression, température<br />

et humidité. L’entreprise PSA Peugeot Citroën (Ida Raoult,<br />

centre de recherche de Vélizy) a suivi notre projet avec intérêt<br />

et nous a fourni les premiers échantillons de pièces pour<br />

démarrer nos investigations.<br />

parlez-nous de ce prOjet démarré il y<br />

a TrOIS ans et cONSISTANT en un ESSAI de<br />

traction. En quoi est-il innovANT ? Sur<br />

quel type de MATériau pOrTAIT-il et pour<br />

répondre à quels bESOINS ?<br />

Ce projet a démarré en septembre 2013 avec le lancement d’une<br />

thèse de Doctorat (A. Ayadi, Mines Douai). Le comportement<br />

thermomécanique et la fatigue des composites renforcés de<br />

fibres de verre courtes sont des sujets très complexes car l’in-<br />

Le comportement thermomécanique et la fatigue<br />

des composites renforcés de fibres de verre courtes sont des sujets<br />

très complexes<br />

50 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017


dossier<br />

Les industriels ont besoin de connaissances<br />

et de méthodes de simulation pour<br />

estimer la durée de vie de ces composants.<br />

Pour mener à bien un tel challenge,<br />

je me suis entouré de collègues spécialistes<br />

de la caractérisation expérimentale<br />

des matériaux composites (Hedi Nouri,<br />

École nationale d’ingénieur de Sfax), de<br />

la modélisation du comportement mécanique<br />

des matériaux hétérogènes basée<br />

sur l’imagerie à rayon X (S. Guessasma,<br />

INRA de Nantes), de l’étude du comportement<br />

en fatigue des composites (H.<br />

Maitournam, Institut des sciences de la<br />

mécanique et applications industrielles,<br />

Ensta Paristech). C’est d’ailleurs l’Ensta<br />

Paristech qui a financé la campagne d’essais<br />

à l’ESRF*.<br />

Nous avons décidé en commun d’aborder<br />

l’étude de l’endommagement de ce composite<br />

en réalisant des acquisitions d’images ultrarapides lors d’une<br />

traction continue sous tomographie à rayon X. Habituellement,<br />

l’acquisition d’images sous tomographe se fait en maintenant<br />

Le projet a démarré en septembre 2013<br />

avec le lancement d’une thèse de Doctorat<br />

(A. Ayadi, Mines Douai)<br />

constant le chargement de l’éprouvette avec<br />

un essai interrompu ce qui provoque une<br />

relaxation du matériau et une redistribution<br />

de l’endommagement avec des fermetures<br />

de fissures et cavités.<br />

C’est la société Novitom située à Grenoble<br />

qui nous a aidés à trouver la solution en<br />

nous accompagnant lors des essais à<br />

l’ESRF et en nous proposant d’utiliser leur<br />

platine de traction portative qui est ellemême<br />

placée sur une plateforme de rotation<br />

lui permettant de tourner à 1 tr/s en<br />

continu pendant la traction de l’échantillon.<br />

Cet échantillon est soumis au bombardement<br />

par des rayons X sur la ligne ID19<br />

du synchrotron de l’ESRF de Grenoble.<br />

Après traitement d’images, nous obtenons<br />

une visualisation 3D des distributions de<br />

fibres et de fissures. Ceci nous permet de<br />

déterminer quelles conditions de chargement,<br />

de distribution et d’orientation de fibre sont critiques<br />

et conduisent à l’initiation et à la propagation de l’endommagement.<br />

Conception et suivi en service<br />

des ESP composites<br />

et hybrides<br />

Prenez un virage technologique innovant grâce<br />

à l’offre du Cetim !<br />

Recherche de solutions pour répondre à votre cahier des charges<br />

Faisabilité technico-économique des concepts sélectionnés<br />

Conception et dimensionnement de la solution retenue<br />

Réalisation d’un prototype, essais de qualification<br />

Accompagnement à l’industrialisation<br />

Conditions d’utilisation en service de l’équipement<br />

© Cetim<br />

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Service Question Réponse<br />

Tél. : 03 44 67 36 82<br />

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La recherche<br />

CARNOT<br />

pour les entreprises


dossier<br />

L’acquisition d’images ultrarapide in situ en continu est une<br />

première. Ce type d’expérience permet d’explorer l’évolution<br />

continue de l’endommagement à l’échelle de la microstructure<br />

et constitue une base de données formidable pour développer<br />

et valider des modélisations des mécanismes d’endommagement.<br />

Quel éTAIT l’équipement utilisé ?<br />

L’équipement de traction in situ a été installé dans la station<br />

d’expériences de la ligne de lumière ID19 du synchrotron de<br />

Grenoble ESRF. Il s’agit d’une platine de traction in situ de Novitom<br />

adaptée à cet usage. Le faisceau de rayons X est calibré à<br />

19 keV. La platine est équipée d’une cellule de force de 4.5kN et<br />

le déplacement est contrôlé avec une précision de 1 µm. Nous<br />

avons fixé la vitesse de déplacement de traction à 1,5 µm/s ce<br />

qui permet de s’affranchir des effets dynamiques. Un oscillateur<br />

convertit les rayons X en lumière visible, l’acquisition d’images<br />

se fait alors à l’aide d’une caméra CCD rapide (PCO Dimax)<br />

qui peut enregistrer 1 279 images par seconde avec une résolution<br />

de 2016 ´ 2016 pixels. La vitesse de rotation de la platine<br />

est fixée à un tour par 2 secondes ce qui nous permet d’acquérir<br />

2 000 images pour reconstituer chaque volume d’intérêt dans<br />

un temps extrêmement court.<br />

Quels en sont les réSULTATS et quelles<br />

sont les avancées significATIves pendant<br />

les TrOIS annéES ?<br />

Le traitement des images issues de la tomographie à rayons<br />

X permet de mettre en évidence la distribution des fibres<br />

et l’initiation et la propagation des fissures aux interfaces<br />

et dans la matrice. La fibre de verre courte a un diamètre<br />

de 10 microns et une longueur moyenne de 250 microns,<br />

le volume d’un voxel (pixel 3D) est de 1,1 ´ 1,1 ´ 1,1 µm 3 ce<br />

qui permet d’observer l’endommagement aux interfaces. En<br />

faisant varier le taux d’humidité des éprouvettes et l’orientation<br />

de découpe par rapport à la direction d’injection, nous<br />

étudions la cinétique de l’endommagement en lien avec la<br />

distribution des fibres par rapport à la direction de chargement.<br />

L’humidité modifie le comportement du polyamide<br />

qui devient plus ductile ce qui modifie les mécanismes d’endommagement.<br />

re au bénéfice dE L’usager<br />

En MATIère de SIMULATION, comment avez‐vous<br />

travaillé ? Avec quels OUTILS ?<br />

Pour extraire la distribution des fibres et de l’endommagement,<br />

il faut traiter de très gros volumes d’images brutes 16 bits repré-<br />

Modification microstructurale en cours de traction d’un composite<br />

renforcé par des fibres de verre<br />

sentant plus de 30 milliards de voxels en niveau de gris avec<br />

des zones d’observation en mouvement pendant l’essai de traction.<br />

Un scan de l’échantillon et donc un point de la courbe de<br />

traction, c’est 54 Go de données ! C’est donc d’abord un gros<br />

travail de traitement d’images qui a été réalisé à l’aide du logiciel<br />

libre Image J. Pour la partie simulation par éléments finis<br />

de l’endommagement, là encore nous nous appuyons sur l’expérience<br />

et les moyens informatiques de l’Inra de Nantes qui<br />

utilise Ansys.<br />

Quelles sont les prOchaines éTApES<br />

dU prOjet et quelles en SErONT<br />

LES rETOMbées au niveau indUSTrIEL ?<br />

L’exploitation complète des données d’essais permettra de<br />

développer des modèles d’endommagement dans les composites<br />

à fibres courtes qui pourront prendre en compte l’effet<br />

de l’humidité et de l’orientation des fibres. Ces modèles<br />

pourront être implantés dans des codes éléments finis du<br />

commerce pour permettre aux industriels d’évaluer les<br />

risques d’endommagement dans les zones critiques des<br />

pièces injectées. Pendant ces trois ans, nous nous sommes<br />

aussi intéressés aux zones de soudures dans les pièces injectées,<br />

l’utilisation combinée de la tomographie à rayons X,<br />

de la corrélation d’images numériques et de la modélisation<br />

par éléments finis montre des fortes variations de rigidité<br />

dans ces zones de mélanges de fibres. C’est une zone<br />

critique, avec des champs de déformation très hétérogènes,<br />

qu’il convient de mieux connaître à l’échelle de la microstructure<br />

pour pouvoir évaluer son impact sur la durée de<br />

vie de la pièce industrielle. ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

* ESRF, European Synchrotron Radiation Facility > http://www.esrf.eu<br />

52 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017


dossier<br />

Application<br />

Land rover BAr en route pour la Coupe<br />

de l’America avec Siemens<br />

land rover Bar (Ben ainslie racing) a fait confiance aux logiciels de siemens Plm<br />

software pour l’aider à concevoir un voilier pour la Coupe de l’america 2017. la solution de<br />

siemens Plm software a permis de réaliser des conceptions et des analyses complexes<br />

afin d’aider à optimiser les performances du voilier, en compétition pour l’un des trophées<br />

les plus convoités dans le monde de la voile.<br />

Mi-2014, l’équipe Land Rover BAR s’est lancée dans<br />

un projet de deux ans et demi visant à concevoir,<br />

évaluer et tester un catamaran de type Class<br />

America. L’une des grandes règles de la compétition<br />

stipule que les équipes n’ont pas le droit de lancer leurs<br />

catamarans plus de 150 jours avant le début des qualifications<br />

pour la Coupe de l’America 2017. La majeure partie du travail<br />

de conception, d’analyse, et de test des performances doit donc<br />

être réalisée sur des modèles d’essai à échelle très réduite. Pour<br />

ce faire, l’équipe Land Rover BAR utilise les logiciels NX et<br />

Teamcenter de Siemens PLM Software, le spécialiste du PLM<br />

(gestion du cycle de vie des produits). NX et Teamcenter offrent<br />

un environnement virtuel intégré de modélisation et de simulation<br />

numériques. Les services de mise en œuvre, de formation<br />

et d’assistance sont fournis par Majenta PLM, un partenaire<br />

Platinum de Siemens PLM.<br />

Les chances de gagner la Coupe de l’America ne sont pas en<br />

faveur des nouveaux concurrents, mais pour Land Rover BAR<br />

ce genre de statistiques ne compte pas. Ce qui importe, c’est la<br />

perspective de ramener la coupe en Grande-Bretagne pour la<br />

première fois depuis la course originelle de 1851. Ben Ainslie,<br />

médaillé olympique et vainqueur de la 34 e édition, ne sous-estime<br />

pas l’ampleur de la tâche : « à tous les égards, il s’agit vraiment<br />

d’un grand défi. Nous avons créé une équipe à partir<br />

de rien, nous avons la bonne philosophie et les bons outils de<br />

conception, et nous sommes en train de rattraper les équipes<br />

existantes. Cependant, nous travaillons avec une énorme pression<br />

due au délai. C’est cela le plus difficile. »<br />

À la pointe de la techNOLOgie nautique<br />

Martin Whitmarsh, président-directeur général de Land Rover<br />

BAR, souligne l’importance du défi technique : « pour faire<br />

la différence en matière de performances, il faut généralement<br />

donner à la coque une forme qui permette de réduire<br />

sa traînée, faire en sorte que la quille et les gouvernails créent<br />

un meilleur moment de redressement, et utiliser les voiles<br />

de manière à obtenir une poussée maximum. Ces principes<br />

restent valables pour la Coupe de l’America, mais seul 1 % de<br />

la surface des bateaux se trouve immergé pendant la course.<br />

Les considérations aérodynamiques revêtent donc une importance<br />

primordiale, d’autant plus que les bateaux peuvent aller<br />

2,8 fois plus vite que le vent. »<br />

Les concepteurs doivent produire un système léger et efficient,<br />

capable de résister à des charges énormes tout en restant dans<br />

les limites de sécurité. Pour Land Rover BAR, NX et Teamcenter<br />

sont indispensables pour simuler les performances des hydrofoils<br />

(dérives rétractables), évaluer les capacités aéroélastiques<br />

de l’aile, définir le comportement des matériaux composites,<br />

modéliser les systèmes hydrauliques, optimiser les processus<br />

de développement et rationaliser les flux de travail.<br />

« Nous utilisons nos outils sophistiqués pour élargir<br />

le champ des possibles. » – Martin Whitmarsh,<br />

PDG de Land Rover BAR.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017 I 53


dossier<br />

Pour Ben Ainslie, responsable de l’équipe et skipper de Land<br />

Rover BAR, la seule manière de valider le processus de<br />

conception est d’aller naviguer. « Pour les concepteurs, l’équipe<br />

navigante est un outil de mise en œuvre. Nous peaufinons<br />

en permanence les réglages du bateau en naviguant et en<br />

communiquant nos remarques aux concepteurs. »<br />

Le vainqueur est le bATEAU le pLUS rapide<br />

Début 2016, les essais avaient commencé et le catamaran de<br />

classe AC à foils était en cours de développement. « L’objectif<br />

numéro un de nos concepteurs est de lancer le bateau, ce que<br />

nous aurons le droit de faire à la fin de l’année, commente<br />

Andy Claughton, directeur technique que l’équipe. D’ici là,<br />

nous devrions avoir mis au point plusieurs jeux de foils, adaptés<br />

à différentes conditions de course. »<br />

La forme d’un foil détermine son efficacité à convertir un<br />

mouvement vers l’avant en poussée vers le haut ; Land Rover<br />

BAR s’appuie donc beaucoup sur la capacité de NX à produire<br />

des centaines de géométries sur simple pression sur une touche.<br />

« Les fonctionnalités de création automatique de géométries<br />

et de création rapide de formes sont particulièrement importantes<br />

pour nous quand nous travaillons sur les foils, explique<br />

Simon Schofield, concepteur chez Land Rover BAR. Elles nous<br />

permettent d’évaluer rapidement différentes formes, de confirmer<br />

l’amplitude des mouvements et de détecter les collisions<br />

éventuelles. » De même, la voile fixe en forme d’aile, qui joue<br />

le rôle de moteur pour le bateau, est essentielle pour la vitesse.<br />

Les règles de la compétition stipulent que l’aile doit peser au<br />

minimum 450 kg et qu’elle doit avoir une forme particulière<br />

lorsque le bateau est à quai. Les déformations passives, qui<br />

peuvent parfois améliorer les performances, ne sont acceptées<br />

que sur l’eau, et certaines conditions<br />

de navigation nécessitent<br />

une aile rigide. Les concepteurs<br />

de Land Rover BAR doivent<br />

donc bien appréhender les<br />

limites de ce qui est souhaitable<br />

et de ce qui est possible. C’est<br />

pourquoi, à l’aide de NX, ils ont<br />

couplé un modèle 3D complet<br />

de l’aile avec un modèle poutre général développé à l’aide du<br />

logiciel Femap et un modèle composite détaillé créé à l’aide de<br />

Fibersim, la gamme de logiciels d’ingénierie des composites (le<br />

jeu d’outils de modélisation et de drapage de stratifiés intégré<br />

dans NX). Cette combinaison de modèles est utilisée avec les<br />

outils de mécanique des fluides numériques (CFD, Computational<br />

Fluid Dynamics) de Siemens PLM Software.<br />

Simon Schofield explique : « Les fonctionnalités de scriptage<br />

de NX nous ont permis de créer une interface utilisateur pour<br />

la programmation CFD ainsi qu’un processus de simulation<br />

« La capacité de NX à générer des géométries<br />

rapidement et facilement est capitale, car<br />

chaque question que nous nous posons relève<br />

de la géométrie. » – Andy Claughton, directeur<br />

technique de Land Rover BAR.<br />

aéroélastique, le tout dans l’environnement de NX. NX offrant<br />

des fonctionnalités de conception de géométries, d’optimisation<br />

aéroélastique et d’analyse structurelle, nous pouvons utiliser<br />

NX Nastran pour lancer un balayage sur des formes déformées<br />

imaginaires et repérer les tendances qui correspondent à<br />

ce que nous voulons obtenir. NX nous permet de savoir s’il est<br />

possible de produire une forme donnée, qui respecte les règles<br />

de la course. Disposer de tous ces outils dans un même environnement<br />

nous permet vraiment d’augmenter notre productivité,<br />

car nous ne perdons pas de temps à transférer nos fichiers<br />

d’un logiciel à un autre. »<br />

prévoir la réponse ET LA résilience<br />

Land Rover BAR utilise également les fonctionnalités de<br />

scriptage de NX pour faciliter la simulation du comportement<br />

des couches de composites et comprendre comment<br />

elles se dégradent sous l’effet des contraintes. Andy Claughton<br />

explique : « Notre processus d’analyse des stratifiés nous<br />

permet d’obtenir des réponses<br />

très rapidement. Nous l’améliorons<br />

en permanence, en utilisant<br />

la puissance du scriptage et<br />

des fonctionnalités ouvertes de<br />

NX pour personnaliser les flux<br />

de travail, supprimer les clics<br />

inutiles et gagner en efficience.<br />

Résultat, nous avons réussi à<br />

améliorer la façon dont nous transmettons les informations à<br />

notre atelier. Nous pouvons envoyer des dessins de stratifiés, ou<br />

bien des schémas à plat qui permettent au fabricant d’utiliser la<br />

génération de schémas automatique et de découper directement,<br />

ce qui garantit la précision. »<br />

Créer le bATEAU idéal<br />

La combinaison de NX et de Teamcenter permet d’élaborer un<br />

processus de développement complet et global, depuis la créa-<br />

54 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017


dossier<br />

« Teamcenter regroupe tout dans un seul et même<br />

environnement. » – Andy Claughton.<br />

tion des concepts jusqu’à la mise à l’eau. « La capacité de NX<br />

à générer des géométries rapidement et facilement est capitale,<br />

car chaque question que nous nous posons relève de la<br />

géométrie, ajoute Andy Claughton. Chaque élément du bateau<br />

a pour origine un modèle CAO robuste. Ces modèles nous sont<br />

indispensables pour analyser le poids et le comportement des<br />

pièces, pour produire des images de synthèse afin de montrer<br />

à l’équipe navigante les commandes et les affichages, ou pour<br />

imprimer des modèles en plastique aux fins de validation par<br />

l’équipage et par nos techniciens à terre. »<br />

Les outils d’analyse intégrés dans NX permettent aux concepteurs<br />

d’optimiser la structure des pièces métalliques produites<br />

par fabrication additive. « Nous utilisons un flux de travail de<br />

fabrication additive. Au lieu de concevoir un composant en vue<br />

d’un usinage classique, nous le planifions spécialement pour<br />

l’impression 3D. Pour ce faire, nous partons d’une enveloppe de<br />

matière sur laquelle nous indiquons l’emplacement des zones<br />

limites et des broches de fixation. Mais même avec ce type d’optimisation<br />

topologique, le résultat final peut être très complexe.<br />

Heureusement, NX inclut des outils de lissage grâce auxquels nous<br />

pouvons affiner les modèles afin de permettre leur fabrication. »<br />

En ajoutant aux modèles 3D des annotations PMI<br />

(données relatives au produit et à la fabrication) dans NX,<br />

les concepteurs peuvent communiquer avec précision les<br />

exigences de fabrication de ces modèles aux partenaires<br />

situés en aval. Ces directives détaillées sont également<br />

incluses dans les dessins destinés aux fournisseurs qui<br />

travaillent en 2D.<br />

Un contrôle et une cohérence rASSUrANTS<br />

Land Rover BAR utilise Teamcenter pour gérer tous les fichiers<br />

et documents techniques, afin que les spécifications, les calculs<br />

de conception, les données d’analyse, les résultats des simulations<br />

et les caractéristiques des matériaux soient correctement<br />

classés et associés aux modèles CAO appropriés. Teamcenter<br />

permet également à l’équipe de contrôler le processus de révision<br />

et de maîtriser tous les flux de travail qui mènent à la fabrication.<br />

15 à 20 personnes peuvent ainsi collaborer étroitement<br />

sur le même modèle.<br />

« Teamcenter effectue toutes les tâches dans lesquelles il excelle :<br />

gérer un référentiel CAO sécurisé, contrôler la publication des<br />

dessins et transmettre ces derniers à la chaîne d’approvisionnement,<br />

commente Andy Claughton. Teamcenter regroupe tout<br />

dans un seul et même environnement. Maintenant que nous<br />

disposons d’une bibliothèque de pièces et de flux de travail éprouvés,<br />

nous ne sommes pas toujours obligés de travailler à partir<br />

de rien. Chaque nouveau bateau est une évolution du précédent,<br />

et nous utilisons souvent l’outil de clonage pour cloner des pièces<br />

ou des sous-systèmes spécifiques afin d’essayer rapidement une<br />

autre approche. À partir d’une même base, nous pouvons suivre<br />

simultanément deux ou trois chemins de développement différents<br />

avant de les fusionner. »<br />

Il n’y a pas que la forme des pièces qui change en permanence ;<br />

les méthodes d’analyse varient également, en fonction des<br />

exigences propres à chaque étape du développement. Comme<br />

Teamcenter permet à Land Rover BAR de contrôler le flux<br />

des données d’ingénierie, l’équipe est en mesure de surveiller<br />

l’avancement du projet, et donc de savoir exactement ce qui a<br />

été accompli à chaque étape. « Nous pouvons revenir en arrière<br />

d’une manière parfaitement fiable et étudier précisément l’origine<br />

d’une conception ou comprendre une décision d’analyse. »,<br />

commente Andy Claughton. Teamcenter contient l’historique<br />

complet de chaque composant et de chaque configuration du<br />

bateau. Chacune des pièces du bateau de test 2016 disposera<br />

d’une nomenclature complète. « Il est extrêmement important<br />

de bien contrôler les nomenclatures, et ce pour plusieurs raisons.<br />

Tout d’abord, les bateaux sont constitués d’un très grand nombre<br />

de composants ; ensuite, nos techniciens à terre doivent pouvoir<br />

assurer le suivi de chacune des différentes configurations des<br />

bateaux ; et enfin, et peut-être surtout, nous devons avant chaque<br />

course soumettre des documents qui prouvent que nos conceptions<br />

respectent les règles de la classe AC. »<br />

Des manœuvres rapides<br />

Dans l’environnement piloté par la technologie mise en place<br />

par Land Rover BAR, c’est l’équipe d’ingénierie qui détermine les<br />

tests que l’équipe navigante doit réaliser. Le centre de contrôle<br />

de mission dispose d’une liaison vidéo en temps réel avec le<br />

bateau de test. Elle permet aux concepteurs de voir clairement<br />

ce qui se passe tout en étudiant les données transmises par les<br />

capteurs installés sur le bateau. Chaque test de navigation peut<br />

ainsi être suivi d’une réunion d’analyse complète et informative<br />

pour l’équipe navigante et les ingénieurs.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017 I 55


dossier<br />

« Nous rationalisons en permanence nos processus pour éviter<br />

de dupliquer nos efforts et permettre à nos ingénieurs de se<br />

concentrer sur leur travail de conception. NX est constamment<br />

au cœur de nos activités ; il nous permet de continuer à affiner<br />

nos géométries et nos systèmes pendant que nous développons<br />

les composants. », conclut Andy Claughton. Martin Whitmarsh<br />

ajoute : « Nous utilisons nos outils sophistiqués pour élargir le<br />

champ des possibles, ce qui signifie souvent que les conceptions<br />

se complexifient à mesure que nous cherchons à améliorer les<br />

performances. » À propos de la recherche du compromis entre<br />

vitesse et stabilité, Ben Ainslie est catégorique sur ce qui importe<br />

à l’équipage : « Il existe un juste milieu, et lorsque nous aurons<br />

trouvé la bonne configuration pour le bateau, nous le saurons.<br />

Nous en sommes encore loin, et si nous atteignons 100 % de nos<br />

possibilités avant le début de la course, c’est que nous n’aurons pas<br />

suffisamment repoussé les limites. Notre objectif est de pouvoir<br />

trouver les 5 % supplémentaires qui feront la différence quand<br />

on en aura vraiment besoin. » ●<br />

r&d<br />

des projets déterminants<br />

pour les essais sur<br />

les thermoplastiques<br />

Tanguy Moro<br />

Responsable R&T Simulation<br />

des structures et procédés à<br />

l’IRT Jules Verne, Tanguy Moro<br />

a longtemps travaillé dans<br />

l’industrie, notamment en tant<br />

que chef de projets R&D chez<br />

Faurecia puis consultant expert<br />

en mécanique et fiabilité chez<br />

Assystem, avant de rejoindre<br />

l’IRT en 2013.<br />

la région de nantes (loire-atlantique) a largement favorisé l’essor de compétences<br />

hors du commun dans le domaine des matériaux composites, tant en matière de<br />

production que de conception, d’essais* et de r&d ; à l’exemple de l’institut de recherche<br />

technologique (irt) Jules verne qui mène de nombreux projets en la matière, notamment<br />

dans les thermoplastiques.<br />

À<br />

l’image des matériaux composites et de leur utilisation<br />

croissante et diversifiée dans l’industrie, l’IRT<br />

– l’un des huit instituts de recherche technologique<br />

créés en 2011 – a le vent en poupe. L’effectif<br />

(à hauteur d’une centaine de personnes à ce jour) n’a cessé de<br />

croître et les projets de recherche vont bon train. La particularité<br />

de cet établissement réside dans le fait d’être multifilières.<br />

Implanté dans le bassin industriel nantais, l’IRT Jules Verne est<br />

bercé entre des géants tels qu’Airbus et Daher pour l’aéronautique,<br />

STX et DCNS dans le domaine du naval ou encore PSA,<br />

Renault, Faurecia et Plastic Omnium pour la filière automobile<br />

Mais l’avantage de cet IRT, c’est aussi de pouvoir travailler<br />

avec les laboratoires aux expertises très avancées, en particulier<br />

dans les matériaux composites, à commencer par le Cetim,<br />

le Cemcat et le pôle EMC2, regroupant d’importants acteurs<br />

dans le secteur.<br />

56 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017


dossier<br />

Thermo-estampage pièce automobile sur Commando_Stamp<br />

Surmoulage pièce automobile Commando_Stamp<br />

Une OrIENTATION claire vers l’industrie<br />

du futur<br />

Positionné sur trois éléments clef (la R&D, la formation et le<br />

transfert de technologies), l’établissement se compose de quatre<br />

plateformes technologiques : Ocean, Acoustic, Smart Factory et<br />

Composites ; ces derniers occupent d’ailleurs une place majeure<br />

dans les orientations de travail de l’IRT Jules Verne. Résolument<br />

tourné vers l’industrie du futur, l’établissement mobilise<br />

ainsi ses efforts autour de trois grands axes : les procédés métalliques<br />

et composites, les systèmes flexibles et intelligents et,<br />

enfin, la conception intégrée de produits et des process, partie<br />

qui rassemble aujourd’hui deux équipes : l’une travaillant sur la<br />

caractérisation, l’autre sur les essais et la simulation. « Au niveau<br />

des relations avec les industriels, notre rôle consiste à leur apporter<br />

des réponses afin de lever les verrous technologiques et de livrer des<br />

démonstrateurs », précise Tanguy Moro, responsable R&T Simulation<br />

des structures et procédés au sein de l’IRT Jules-Verne.<br />

Parmi la soixantaine de projets significatifs de l’institut de<br />

recherche, figure une quinzaine de projets portant sur la simulation<br />

numérique. Spécialisé dans la simulation des structures et<br />

des procédés, Tanguy Moro met notamment en avant un projet<br />

portant sur la simulation d’opération d’estampage de composants<br />

thermoplastiques par éléments finis, tout particulièrement destiné<br />

à répondre à des problématiques de recyclabilité ; « ce projet a le<br />

mérite d’être original dans la mesure où, à l’image de l’IRT, celui-ci<br />

aborde plusieurs secteurs d’activités aux exigences et aux contraintes<br />

bien distinctes, à savoir l’automobile et l’aéronautique ».<br />

Un prOjet voué à être industrialisé<br />

Baptisé Commando_Stamp, ce projet démarré l’an passé (et<br />

s’achèvera fin 2018) a vu le jour grâce à la formation d’un<br />

consortium réunissant plusieurs établissements de recherche<br />

parmi lesquels le Laboratoire de mécanique des contacts et<br />

des structures (LaMCoS) de Lyon ; il réunit également le<br />

Laboratoire de thermocinétique de Nantes (LTN), l’Institut<br />

de recherche en génie civil et mécanique (GEM) ou encore le<br />

laboratoire 3SR (Sols, solides, structures, risques) de Grenoble.<br />

Les travaux menés par les différents laboratoires ont permis<br />

d’aboutir à une meilleure compréhension thermocinétique et<br />

mécanique de la matière mais aussi de sa caractérisation afin<br />

de déterminer des lois de comportements dans les conditions<br />

d’estampage de ce procédé, à savoir entre 200° et 350° pour les<br />

résines à vocations automobiles et aéronautiques. Les équipes de<br />

l’IRT Jules Verne ont utilisé un outil permettant de simuler les<br />

comportements de la matière, Plasfib (développé par le Lamcos),<br />

pour le compte des deux filières, lesquelles utilisent naturellement<br />

des matériaux de typologie radicalement différentes : des<br />

thermoplastiques d’entrée de gamme conçus à partir de fibres de<br />

verre pour l’automobile, des thermoplastiques haut de gamme<br />

à base de fibres de carbone pour des acteurs majeurs de l’aéronautique<br />

tels que Safran Composites, le tout à partir d’un même<br />

type de procédé. « En 2017, notre réflexion portera désormais sur<br />

le moyen d’industrialiser ce projet, dévoile Tanguy Moro. Cela<br />

devrait passer par la création de sociétés ou de start-up ou par le<br />

rapprochement avec des grands éditeurs de logiciels ».<br />

Un deuxième projet remarquable portant sur ces mêmes matériaux<br />

a pour objectif de reprendre les résultats du premier obtenus<br />

avec Solvay et le groupe PSA et les intégrer dans un environnement<br />

100 % automobile. Mené en partenariat avec Renault,<br />

Faurecia et Plastic Omnium et les laboratoires GeM et LEM3, ce<br />

projet doit mener à la validation des matériaux thermoplastiques<br />

lors des crashs de véhicules ainsi que leur tenue en fatigue dans<br />

le but de répondre aux nouveaux critères d’endommagement ;<br />

« l’enjeu réside dans la production de pièces structurelles avec ce<br />

type de matériaux nécessitant une approche multi-échelles afin<br />

d’obtenir la représentation la plus fine possible des matériaux. Les<br />

principaux défis concernent les temps de calculs supplémentaires,<br />

évalués à 30 voire 40 % pour des couplages directs ». ●<br />

Olivier Guillon<br />

* Vous référer au numéro 116 d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> paru en mars 2014<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017 I 57


dossier<br />

entretien<br />

plateforme qSp :<br />

l’aventure ne fait que commencer !<br />

il y a un an, le Cetim et ses partenaires Pei, Compose<br />

et loiretech lançaient une plateforme de production capable<br />

de produire des pièces automobiles en composites en moins<br />

de 90 secondes. retour sur cette technologie innovante<br />

et pleine de promesses qui devrait trouver de nombreuses<br />

applications dans les années, dans l’automobile bien sûr mais<br />

aussi dans l’aéronautique.<br />

Un an après le lancement<br />

dE LA pLATEforme qSp, à quelle phase<br />

de dévELOppEMENT en est-ON ?<br />

Christophe Champenois<br />

Responsable du pôle<br />

« Ingénierie des Polymères<br />

et des composites » au sein<br />

du Centre technique<br />

des industries mécaniques<br />

(Cetim), Christophe Champenois<br />

est responsable du projet portant<br />

sur la plateforme QSP.<br />

Le 3 novembre 2015, nous avons démontré que le procédé<br />

QSP développé par le Cetim et ses partenaires était en mesure<br />

de produire des pièces automobiles en composites en moins<br />

de 90 secondes. À partir d’une conception adaptée, ces pièces<br />

sortent de production « Net Shape » et prêtes à être assemblées,<br />

ce qui permet d’obtenir une équation Qualité-Coûts-Cycle optimale.<br />

Depuis, nous avons engagé plusieurs axes d’amélioration<br />

touchant à l’augmentation de la fiabilité industrielle du procédé,<br />

à l’optimisation des temps, à l’intégration du contrôle intégré,<br />

de manière à mieux répondre aux nombreuses sollicitations<br />

des clients qui évaluent cette ligne.<br />

Mais nous pouvons surtout mettre en avant nos développements<br />

concernant l’assemblage multimatériaux avec QSP. En<br />

effet nos collaborations avec la société Bollhoff nous ont amenés<br />

à innover à nouveau en intégrant des inserts métalliques dans les<br />

pièces composites qui présentent l’avantage d’assurer le montage<br />

de la pièce dans son environnement mais surtout en assurant<br />

une transmission d’efforts améliorée de plus de 75 % par rapport<br />

aux solutions existantes (cf. graphe joint).<br />

Parallèlement, le Cetim travaille sur l’axe majeur de réduction<br />

des coûts qui repose sur la conception des pièces composites.<br />

En effet, notre expérience sur les matériaux avec notre laboratoire<br />

nous permet d’appréhender les modèles de conception<br />

qui apporteront des solutions robustes pendant toute la durée<br />

de vie du composant mais ceci au moindre coût de production.<br />

Pour permettre aux clients du QSP de bénéficier de cette<br />

approche Process – Produit – Matériaux, nous avons lancé le<br />

projet QSD pour « Quilted Stratum Design » qui donnera les<br />

clés d’un prédimensionnement optimisé des pièces composites<br />

multimatériaux. En substance, nous nous rapprochons chaque<br />

La plateforme QSP est capable de sortir une pièce composite toutes<br />

les 90 secondes<br />

Le QSP occupe une place à part<br />

car il « casse les codes » habituels<br />

par une approche orientée production.<br />

© Cetim<br />

58 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017


dossier<br />

Le fait d’avoir été primé aux États-Unis et en<br />

Allemagne ouvre de réelles perspectives pour<br />

tout client à la recherche de solutions composites<br />

innovantes.<br />

jour un peu plus de la mise en série de pièces composites…<br />

Rendez-vous aux JEC World 2017 où Cetim illustrera le niveau<br />

de maturité du QSP, que ce soit lors de la conférence « Thermoplastiques<br />

» que sur son stand « Composite in Action ».<br />

© Cetim<br />

Trou renforcé<br />

La pLATEforme a reçu pLUSIEUrs<br />

récompenses, en particulier à l’étranger.<br />

quelles perspectives cela doit-il vous<br />

ouvrir ?<br />

Cette innovation a été saluée par un nouvel Award au Salon<br />

Experience Composite de Augsburg en Allemagne en septembre<br />

dernier. QSP dispose d’une large visibilité internationale. Le fait<br />

d’avoir été primé aux États-Unis et en Allemagne en témoigne et<br />

cela ouvre de réelles perspectives pour tout client à la recherche<br />

de solutions composites innovantes. Les affaires que nous traitons<br />

sont toutes couvertes par des accords de confidentialité<br />

drastiques.<br />

vOUS espériez NOTAMMENT UN déclic<br />

EN 2016 dE LA part dE L’AUTOMObile<br />

pour adOpTEr votre techNOLOgie<br />

sur dE LA Série. S’est-il prodUIT ?<br />

Les acteurs de l’automobile sont tous à la recherche d’allègement<br />

de leur véhicule mais avec des ambitions adaptées à leurs<br />

stratégies. L’évolution de la maturité technologique du QSP<br />

rend possible des applications série à l’horizon 2020 pour de<br />

nombreux acteurs français ou étrangers. La technologie française<br />

peut aussi s’exporter lorsqu’elle est innovante et performante.<br />

D’autres secteurs industriels autres<br />

que l’AUTOMObile se sont-ils montrés<br />

intérESSés par votre techNOLOgIE ?<br />

© Cetim<br />

De gauche à droite : Robert Ebeling et Jérôme Hubert de Pinette Emideceau<br />

Industrie, puis Franck Bordellier et Pierre Chalandon du Cetim<br />

L’ensemble des applications mécaniques de notre environnement<br />

est concerné. Certains industriels recherchent une meilleure<br />

tenue aux environnements corrosifs, d’autres souhaitent<br />

augmenter la tenue à la fatigue de leurs équipements tout en<br />

réduisant leur masse pour moins consommer d’énergie ; tous<br />

ces objectifs sont compatibles avec les matériaux composites<br />

thermoplastiques. Cela ouvre de réelles perspectives de déploiement<br />

sur l’industrie française.<br />

Cependant, la tendance la plus avérée vient de l’industrie aéronautique<br />

qui cherche de nouvelles solutions pour réduire les<br />

cycles et les coûts de production des pièces qui sont, pour<br />

certaines, déjà en composites thermodurcissables. Avoir recours<br />

aux thermoplastiques ouvre de nouvelles voies de performance<br />

et de coûts sous l’impulsion des leaders mondiaux. Dans cet<br />

environnement, le QSP occupe une place à part car il « casse<br />

les codes » habituels par une approche orientée production. Ces<br />

nouveaux concepts sont appréhendés par le Cetim en collaboration<br />

avec l’Onera de manière à offrir une nouvelle piste pour<br />

les avions et les moteurs de demain ou d’après-demain… L’aventure<br />

ne fait que commencer ! ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017 I59


vie de l’aste<br />

compte rendu<br />

Bonne tenue du dernier Astelab Mécanique<br />

de Paris<br />

L’Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement (ASTE) a<br />

organisé les 19 et 20 octobre derniers le colloque et le salon Astelab mécanique 2016 à l’hôtel<br />

mercure du 15 e arrondissement, juste en face de la Porte de Versailles.<br />

Astelab Mécanique 2016 a rassemblé environ 80<br />

professionnels et chercheurs de la vibration, du<br />

choc et des essais d’environnement mécanique et a<br />

été un véritable succès. La journée du 19 octobre a<br />

été consacrée à un atelier sur les méthodes de synthèse de l’environnement<br />

mécanique et climatique, organisé dans le cadre<br />

de la 66 e réunion semestrielle du CEEES (Confederation of<br />

European Environmental Engineering Societies). Le thème<br />

de la seconde journée concernait l’innovation au service de la<br />

prise en compte de l’environnement mécanique des systèmes.<br />

Après les présentations de l’ASTE et du CEEES réalisées par<br />

leurs présidents respectifs, lesquels ont ouvert l’édition 2016<br />

d’Astelab, trois sociétés leaders développant et commercialisant<br />

des logiciels de personnalisation des essais en environnement<br />

mécanique ont exposé leurs solutions. Il s’agissait de<br />

HBM Prenscia software (par Frédéric Kihm de Ncode), Mission<br />

Synthesis (par Bart Peeters de Siemens Industry Software) et de<br />

Dynaworks (par Étienne Cavro d’Intespace). Leurs interventions<br />

ont été suivies par deux communications des membres<br />

du CEEES : « Highlights of the Updated UK Environmental<br />

Test Standard Def Stan 00-35 », par Dave Richards de SEE<br />

(Grande-Bretagne), et « How test programs and methods evolve<br />

and how to deal with that? », par Harry Roossien, de Plantronics<br />

(Pays-Bas).<br />

L’après-midi a été consacré à la présentation de l’avancement<br />

des travaux sur les normes Afnor NFX 50144-1 à 6 par Pascal<br />

Lelan (DGA TT), Bruno COLIN (Nexter Systems) et Alexis<br />

Banvillet (CEA Cesta) et du Round Robin Climatique et Mécanique<br />

par Henri Grzeskowiak (HG Consultant).<br />

Au cours du dîner de gala qui a eu lieu sur la péniche Le Signac<br />

sur la Seine, les participants ont pu prolonger leurs échanges et<br />

assister à une présentation de Jean Marc Le Peuvedic (responsable<br />

de Programme R&D chez Dassault) sur le soutien aux<br />

études de pannes par la méthode des arbres de défaillance.<br />

La première session de la journée du 20 octobre, présidée par<br />

Étienne Cavro d’Intespace, avait pour thème « Mesure et moyens<br />

d’essais ». Les communications suivantes ont été présentées :<br />

• Mesure par stéréocorrélation d’image (Carole Treffot et<br />

Floriane Soulas – Sopemea)<br />

• Design and Selection Criteria of high temperature Accelerometers<br />

for Aerospace (Philippe Briquet – PCB Piezotronics)<br />

• Mesure dynamique des efforts dans les assemblages vissés<br />

par ultrasons et vis (Jean-Philippe Godin – Polymesure)<br />

• Validation de la méthode d’excitation acoustique en champ<br />

60 IESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017


vie de l’aste<br />

direct (DFAX – Direct Field Acoustic Excitation) pour les<br />

essais de qualification des structures spatiales (Raphael<br />

Hallez et Alex Carrella – Siemens Industry Software)<br />

• Guide d’aide à l’estimation et la validation de la fiabilité automobile<br />

(Paul Schimmerling de la SIA et Renault et Ghislaine<br />

Delafosse de Lapeyre Sector)<br />

La seconde session, présidée par Pascal Lelan (DGA TT) a été<br />

consacrée aux « <strong>Essais</strong> spéciaux et analyses ». Les conférences<br />

suivantes ont été présentées :<br />

• Faisabilité de vibrations multiaxes pour équipements de<br />

missiles. Quel intérêt pour les missiles ? (Anthony Fouchard<br />

– MBDA France)<br />

• Exemple industriel d’application avec une solution 3D<br />

(Martin Engelke – IMV – Alliantech)<br />

• Big Data gestion des données importantes Vibrations<br />

Contraintes chez un motoriste aéronautique (Christophe<br />

Marcadet – HGL Dynamics)<br />

• Spécification d’essai transitoire à partir de l’analyse couplée<br />

satellite/lanceur par une nouvelle technique de synthèse de<br />

choc (Étienne Cavro – Intespace)<br />

Associé à ce colloque, un salon des exposants et les ateliers<br />

applicatifs gratuits ont également eu lieu. Ils ont permis aux<br />

fabricants et/ou vendeurs d’équipements et de services pour les<br />

essais d’environnement mécaniques, aux laboratoires d’essais,<br />

ainsi qu’aux éditeurs et vendeurs de logiciels de simulations et<br />

aux entreprises de services en calcul mécanique de mieux faire<br />

connaître leurs produits et leurs services.<br />

Dix sociétés, leaders dans leurs domaines d’activité, étaient<br />

présentes. Il s’agissait d’Alliantech, HGL Dynamics, Intespace,<br />

Kilonewton, M+P International, Oros, PCB Piezotronics,<br />

Polymesure et Siemens. Les participants au colloque ont<br />

pu découvrir les dernières nouveautés technologiques et échanger<br />

avec les fabricants et les laboratoires d’essais, autour des<br />

sujets des conférences.<br />

Les échanges entre orateurs, auditeurs et industriels exposants<br />

ont été très fructueux. Quelques contacts très prometteurs<br />

entre les exposants et de futurs clients ont été noués.<br />

La majorité des sociétés présentes a été très satisfaite de l’organisation.<br />

●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017 I61


Formation<br />

formations<br />

PROGRAMME DES FORMATIONS<br />

2017<br />

THEMES<br />

INTERVENANT ET LIEU<br />

DUREE<br />

JOURS<br />

PRIX HT<br />

DATES PROPOSEES<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 1)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 2)<br />

Mécanique vibratoire : application au domaine industriel<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et analyses de risques<br />

Acquisition et traitement des signaux : principes de base et caractérisation<br />

des signaux<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires<br />

IUT du Limousin<br />

INTESPACE (31)<br />

SOPEMEA (78)<br />

Christian LALANNE, Henri GRZESKOWIAK<br />

et Yvon MORI (78)<br />

30 mai-1er juin et 12-14 sept<br />

6-8 juin<br />

3-5 oct<br />

3 1 540 € 14-16 nov<br />

IUT du Limousin 3 1 540 € 27-29 juin<br />

Pierre-Augustin GRIVELET et Bruno COLIN<br />

(78)<br />

2 ou 3<br />

1 140 ou<br />

1 540 €<br />

3 1 540 €<br />

11-13 avril et 5-7 sept<br />

3 1 540 26-28 sept<br />

Pilotage des générateurs de vibrations - principes utilisés et applications SOPEMEA (78) 4 1 850 21-24 nov<br />

Analyse modale expérimentale et initiation aux calculs de structure et essais<br />

INTESPACE (31)<br />

13-15 juin<br />

3 1 540 €<br />

SOPEMEA (78)<br />

28-30 nov<br />

Principes de base et mesure des phénomènes acoustiques INTESPACE (31) 3 1 540 € 21-23 nov<br />

Principes de base et mesure des phénomènes thermiques IUT du Limousin 3 1 540 14-16 nov<br />

Climatique : application au domaine industriel INTESPACE (31) 3 1 540 € 5-7 déc<br />

Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique IUT du Limousin 3 1 540 13-15 juin<br />

Application à la prise en compte de la CEM dans le domaine industriel<br />

INTESPACE (31) 3 1 540<br />

3-5 oct<br />

Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation des normes EMITECH (78) 2 1 140 € 10-11 oct<br />

Prise en compte de l’environnement électromagnétique EMITECH (78) 3 1 540 19-20 avril<br />

Maitrise de la CEM pour les câblages de mesure en environnement industriel<br />

NOUVEAU<br />

Jean-Paul PRULHIERE (78) 1 870 € 2 oct<br />

Personnalisation du produit à son environnement : prise en compte de<br />

l'environnement dans un programme industriel (norme NFX-50144-1)<br />

Henri GRZESKOWIAK (78) 2 1 140 € 19-20 sept<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique (norme NFX-50144-3)<br />

Bruno COLIN - NEXTER et Pascal<br />

LELAN -DGA TT (78)<br />

3 1 540 € 10-12 oct<br />

Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la conception des systèmes Bruno COLIN - NEXTER (78) 3 1 540 7-9 nov<br />

Prise en compte de l’environnement climatique (norme NFX-50144-4)<br />

Henri GRZESKOWIAK et Henri<br />

TOLOSA (78)<br />

3 1 540 € 19-21 sept<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats et de leur qualité Raymond BUISSON (78) 3 1 540 € 6-8 juin et 5-7 déc<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures Pascal LELAN - DGA TT (78) 2 1 140 € 5-6 déc<br />

Caractérisation métrologique des systèmes de mesure et essais Marc LE MENN (78) 2 1 140 € 19-20 avril<br />

Mesure tridimensionelle NOUVEAU IUT du Limousin 1 870 € 19 avril et 15 novembre<br />

Conception et validation de la fiabilité - dimensionnement des essais pour la<br />

validation dela conception des produits<br />

Alaa CHATEAUNEUF (78) 3 1 540 € Dates à définir<br />

Fiabilité, déverminage, essais (accélérés, aggravés) Alaa CHATEAUNEUF (78) 2 1 140 € 12-13 oct<br />

Construire la robustesse de vos produits par la méthode HALT & HASS EMITECH (78) 1 870 € 18 sept<br />

Fiabilité dans les projets : méthodologies et processus David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />

Calcul de la fiabilité : analyse Weibull David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />

Comment estimerles coûts de garantie David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />

Comment identifier et améliorer la compétence de fiabilité dans une<br />

organisation industrielle ?<br />

David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />

La simulation numérique et les essais : complémentarités - comparaisons Jean-Paul PRULHIERE (78) 2 1 140 € 19-20 sept<br />

Analyses Physico-Chimiques et Matériaux : techniques Spectroscopiques 2 1 140 € 4-5 juillet<br />

Techniques de Caractérisation de composés Organiques<br />

IUT du Limousin ou 78<br />

2 1 140 € 26-27 sept<br />

Contrôles non Destructifs 2 1 140 € 7-8 nov<br />

Qualité et Métrologie : Gestion d’une Salle blanche - application dans un<br />

Centre d’<strong>Essais</strong><br />

2 1 140 € 25-26 sept<br />

Suivi de la contamination : application aux salles blanches et aux essais sous<br />

vide<br />

INTESPACE (31)<br />

2 1 420 € 28-30 mars<br />

Gestion des risques liés aux essais d’environnement : application aux<br />

domaines spatial et aéronautique<br />

3 1 540 € 20-22 juin et 5-7 décembre<br />

Evaluation des incertitudes, étalonnage, vérification, ajustage, OPPERET IUT du Limousin 2 1 140 € 7-8 février<br />

L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais selon le référentiel EN<br />

ISO/CEI 17025<br />

EMITECH (78) 2 1 140 € 26-27 sept<br />

CONTACT : Patrycja PERRIN - Tél. 01 61 38 96 32 - info@aste.asso.fr<br />

62 IESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017


aGenda<br />

Les 8 et 9 mars 2017<br />

paris space Week<br />

Paris Space Week est le seul événement<br />

dédié à l’espace réunissant des participants<br />

exigeants en termes de retour sur<br />

investissement et d’optimisation du temps.<br />

100 % des réunions sont préparées à<br />

l’avance : une méthodologie qualitative et<br />

organisationnelle prouvée depuis dix-sept<br />

ans, et un réseautage entre pairs. Deux<br />

jours de réunions d’affaires très ciblées, des<br />

opportunités de réseautage premium pour<br />

un événement concentré sur le temps.<br />

À orly<br />

www.paris-space-week.com<br />

Les 15 et 16 mars 2017<br />

congrès simulation de la sia<br />

Devant le succès de sa première édition,<br />

le Congrès Simulation organisé par<br />

la Société des ingénieurs de l’automobile<br />

(SIA) permettra de faire le point<br />

sur les tendances et les nouveautés<br />

méthodologiques de la simulation<br />

numérique pour répondre<br />

aux nouveaux enjeux<br />

de l’automobile.<br />

À l’estaca de saint-Quentin-en-yvelines (78)<br />

www.sia.fr<br />

retrouvez toutes les dates<br />

de manifestations sur :<br />

www.maintenanceandco.com/agendas<br />

Les 14 au 16 mars 2017<br />

jec World 2017<br />

La plus importante édition des JEC<br />

(celle de Paris) posera ses valises au parc<br />

des expositions de Paris-Nord Villepinte.<br />

Plus de 1 300 exposants se retrouveront<br />

sur 62 000 m2 afin de présenter aux 37 000<br />

(environ) visiteurs d’un salon qui n’en finit<br />

pas de grandir et qui couvre toute la chaîne<br />

de valeur des composites des matières<br />

premières aux produits intermédiaires<br />

ainsi que les industries utilisatrices finales<br />

telles que l’aéronautique, l’automobile,<br />

le BTP, l’énergie ou encore les sports<br />

et loisirs.<br />

À paris-nord villepinte<br />

www.jeccomposites.com<br />

Les 15 et 16 mars 2017<br />

analyse industrielle<br />

Événement de référence annuel<br />

des solutions en analyse industrielle<br />

pour tous en France et en Europe,<br />

le salon Analyse Industrielle accompagne<br />

les spécialistes de la mesure à l’émission,<br />

du contrôle de process, l’instrumentation,<br />

la réglementation, la détection,<br />

des risques industriels<br />

et de la microanalyse.<br />

À l’espace grande arche – paris la défense<br />

www.analyse-industrielle.fr<br />

du 21 au 23 mars 2017<br />

sifer 2017<br />

Rendez-vous international des fournisseurs<br />

de produits, technologies et services<br />

ferroviaires destinés aux besoins complexes<br />

des réseaux urbains et grandes lignes.<br />

À Lille Grand Palais<br />

www.sifer2017.com<br />

les 22 et 23 mars 2017<br />

microwave rf<br />

6 e édition du salon Microwave & RF,<br />

manifestation dédiée aux secteurs des<br />

radiofréquences, des hyperfréquences, du<br />

wireless, de la CEM et de la fibre optique.<br />

À paris – porte de versailles<br />

www.microwave-rf.com<br />

les 22 et 23 mars 2017<br />

mtom & embadded systems<br />

Durant deux jours, La 12 e édition de MtoM<br />

& Objets Connectés et La 25 e édition<br />

d’Embedded Systems réuniront sur 4 000 m 2<br />

d’exposition 120 sociétés.<br />

À Paris – Porte de Versailles<br />

www.Embedded-MtoM.com<br />

du 4 au 7 avril 2017<br />

industrie lyon<br />

Le salon leader des technologies de<br />

production proposera une large sélection de<br />

solutions pour rendre l’usine plus productive<br />

et compétitive.<br />

À Lyon<br />

www.industrie-expo.com


index<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

dossier<br />

• Spécial Industrie Lyon 2017 : Quels<br />

moyens de mesure et de contrôle en<br />

production pour améliorer la qualité des<br />

produits (essais statiques, dynamiques,<br />

cnd…) ?<br />

essais et modélisation<br />

mESuRES<br />

• Mesure mécanique : couvrir<br />

toute la chaîne de mesure<br />

de l’environnement mécanique<br />

des systèmes<br />

• Les essais et la<br />

simulation à l’heure de la<br />

fabrication additive et de<br />

l’impression 3d<br />

Automobile : solutions<br />

pour alléger les véhicules<br />

Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />

Airbus Safran Launchers.................................... 14<br />

ANSYS............................................................................. 52<br />

ASTE................................................................. 15, 30 et 15<br />

ASTECH........................................................................... 60<br />

AUTODESK..................................................................... 23<br />

AVNIR ENGINEERING (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ......... 13<br />

AVL FRANCE.................................................................. 21<br />

BERCELLA...................................................................... 23<br />

BPIFRANCE...................................................................... 6<br />

CEA.................................................................................. 36<br />

CETIM..................................................................... 51 et 58<br />

COMPOSE....................................................................... 58<br />

cnrs................................................................................. 6<br />

COMSOL.......................................... 8 et 4 e de couverture<br />

CRITT MÉCANIQUE ET COMPOSITES................. 48 et 49<br />

DASSAULT SYSTÈMES.................................................. 14<br />

db vib............................................................................... 2<br />

dsi................................................................................... 33<br />

ÉCOLE DES MINES DE DOUAI...................................... 50<br />

EDA EXPERT.................................................................. 38<br />

EMITECH.................................................................. 8 et 44<br />

ENOVA STRASBOURG .................................................... 9<br />

ESI GROUP................................ 2 e de couverture, 8 et 28<br />

FAURECIA....................................................................... 56<br />

GL EVENTS..................................................................... 17<br />

GROUPE PSA......................................................... 26 et 56<br />

IMPLEX............................................................................. 4<br />

INTESPACE..................................................................... 32<br />

IRT JULES VERNE......................................................... 56<br />

JEC WORLD........................... 3 e de couverture, 45 et 46<br />

LAND ROVER BAR......................................................... 53<br />

LOIRETECH..................................................................... 58<br />

M + P INTERNATIONAL................................................. 31<br />

MENTOR GRAPHICS........................................................ 8<br />

MICROWAVE RF............................................................. 45<br />

MSC SOFTWARE.............................................................. 8<br />

ONERA............................................................................ 14<br />

ORME.............................................................................. 15<br />

PARIS SPACE WEEK............................................. 10 et 12<br />

PEI................................................................................... 58<br />

PLASTIC OMNIUM......................................................... 56<br />

REHAWAVE..................................................................... 43<br />

RENAULT............................................................... 22 et 56<br />

sia.......................................................................... 19 et 20<br />

SIEMENS PLM SOFTWARE................................ 7, 8 et 53<br />

SOPEMEA....................................................................... 14<br />

SOLVAY............................................................................ 56<br />

TECHNINNOV................................................................. 11<br />

THALES ALENIA SPACE............................................... 16<br />

UTAC CERAM.................................................................... 6<br />

V2I...................................................................................... 6<br />

LE chIffrE<br />

à rETENIr :<br />

40 %<br />

ce taux correspond aux temps de calculs supplémentaires,<br />

évalués à 30 voire 40 % pour des couplages directs dans<br />

le domaine des matériaux composites thermoplastiques<br />

(essentiellement à destination de l’automobile). c’est ce qu’a<br />

constaté l’institut de recherche technologique (irt) jules<br />

verne au cours de projets mené – en partenariat avec plusieurs<br />

laboratoires ainsi que des industriels renommés que sont<br />

psa, solvay, renault, faurecia et plastic omnium – et portant<br />

notamment sur la validation des matériaux thermoplastiques<br />

lors des crashs de véhicules. un levier de progression important,<br />

que relèvera en partie la simulation numérique.<br />

64 IESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017<br />

▲ Retrouvez notre reportage exclusif en pages 40-42


1,300 exhibitors<br />

covering the whole composites value chain<br />

Increase your ROI<br />

with the biggest composites network in the world.<br />

visits expected<br />

37,000+<br />

countries<br />

represented<br />

100<br />

Railway<br />

Aerospace<br />

Automotive<br />

Marine<br />

10% Semi-products<br />

4% Distributors / Agents / Representatives<br />

Energy<br />

Construction &<br />

lnfrastructure<br />

Civil engineering<br />

Pipes and Tanks<br />

15% Services<br />

32% Equipment, tools,<br />

software<br />

Sports and<br />

EEE Leisure Consumer goods Medical<br />

17% Processors<br />

22% Raw material producers<br />

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LA MULTIPHYSIQUE POUR TOUS<br />

L’évolution des outils de simulation<br />

numérique vient de franchir un cap<br />

majeur.<br />

Des applis spécialisées sont désormais<br />

développées par les spécialistes en<br />

simulation avec l’application Builder de<br />

COMSOL Multiphysics ® .<br />

Une installation locale de COMSOL<br />

Server, permet de diffuser les applis<br />

dans votre organisme et dans le<br />

monde entier.<br />

comsol multiphysics ®<br />

application builder<br />

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Faites bénéficier à plein votre<br />

organisme de la puissance de l’outil<br />

numérique.<br />

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