Essais & Simulations n°127
spécial jec World : prendre la mesure des essais dans les composites
spécial jec World : prendre la mesure des essais dans les composites
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dOSSIEr 42 46<br />
spécial<br />
jec World<br />
prendre<br />
la mesure<br />
des essais dans<br />
les composites<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation 10<br />
Événements : Congrès Simulation SIA<br />
et Paris Space Week à l’honneur !<br />
Mesures 30<br />
Quelles avancées en matière<br />
de mesure thermique ?<br />
N° 127 • janvier-février 2017 • 25 E
LE<br />
PROTOTYPAGE<br />
VIRTUEL<br />
INTELLIGENT<br />
Une analyse plus fine des données.<br />
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Copyright © ESI Group 2016 - G/OM/16.104 A<br />
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éditorial<br />
Faire des essais et de la simulation<br />
une composante de l’industrie 4.0<br />
On parle beaucoup de l’industrie du futur au niveau de la production.<br />
Élément incontournable de la nouvelle révolution industrielle dans<br />
laquelle nous sommes aujourd’hui plongés, l’usine connectée a pour<br />
but de faire dialoguer, à travers des capteurs, logiciels et autres outils de supervision,<br />
un ensemble d’équipements,<br />
de machines et de robots afin d’automatiser<br />
l’ensemble du process.<br />
Mais l’industrie du futur, telle qu’on<br />
la nomme en France, ce n’est pas<br />
que ça.<br />
Les PME/PMI restent trop souvent<br />
persuadées que la simulation<br />
numérique reste inaccessible<br />
Olivier guillon<br />
Rédacteur en chef<br />
La participation par exemple de l’association Teratec (regroupant une myriade<br />
d’entreprises et d’industriels autour du calcul haute performance) sur le salon<br />
Smart Industries témoigne à elle seule de l’importance du HPC, du big data et<br />
de la simulation numérique pour récolter et traiter des informations de plus en<br />
plus nombreuses et complexes. Surtout, la volonté de l’industrie 4.0 de prendre<br />
en compte, dès le design du produit l’ensemble de son cycle de vie (de sa conception<br />
à sa maintenance en passant par le process de fabrication) impacte inévitablement<br />
les essais et les outils de simulation.<br />
Dans ce domaine, un nombre croissant d’éditeurs de solutions logicielles cherchent<br />
à élargir le champ d’application de la simulation vers des secteurs d’activité – autres<br />
que l’aéronautique et l’automobile notamment – encore peu utilisateurs de tels<br />
systèmes, tout comme les PME/PMI, trop souvent persuadées que la simulation<br />
numérique reste inaccessible. Enfin, les regards sont tournés vers l’impression 3D,<br />
dont l’intérêt de la simulation du design dès la conception est vu comme une<br />
évidence. ●<br />
olivier Guillon<br />
/@EssaiSimulation<br />
éditeur<br />
mrj informatique<br />
Le Trêfle<br />
22, boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tel : 01 73 79 35 67<br />
Fax : 01 34 29 61 02<br />
www.essais-simulations.fr<br />
/facebook.com/<br />
EssaiSimulation<br />
/@EssaiSimulation<br />
direction :<br />
Michael Lévy<br />
directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
rédacteur en chef :<br />
Olivier Guillon<br />
commercialisation<br />
publicité :<br />
Patrick Barlier<br />
p.barlier@mrj-corp.fr<br />
diffusion et abonnements :<br />
vad.mrj-presse.fr<br />
Prix au numéro :<br />
25 €<br />
Abonnement 1 an :<br />
58 € / 4 numéros<br />
Étranger :<br />
100 €<br />
Règlement par chèque<br />
bancaire à l’ordre de MRJ<br />
réalisation<br />
conception graphique :<br />
Eden Studio<br />
maquette :<br />
Nord Compo<br />
impression :<br />
Pauker holding KFT<br />
11-15 Barros Utca<br />
H -1407 Budapest - Hongrie<br />
n°issn :<br />
1632 - 4153<br />
dépôt légal : à parution<br />
périodicité : Trimestrielle<br />
numéro : 127<br />
date : janvier-février 2017<br />
rédaction<br />
ont collaboré à ce numéro :<br />
J. Adam (Adam-Research),<br />
Alain Bettacchioli<br />
(Thales Alenia Space),<br />
Olivier Braillard (CEA Cadarache),<br />
Sabrina Habtoun (DSI),<br />
Karim Hallak (DSI),<br />
F. Monsallier<br />
(ENSEIRB-MATMECA),<br />
Jean-Marie Pinquier (Kayme),<br />
Anis Ziadi (DSI)<br />
comité de rédaction :<br />
Olivier Guillon (MRJ)<br />
Commission Revue de l’ASTE :<br />
André Coquery (responsable - MBDA France),<br />
Jean-Claude Frölich,<br />
Michel-Roger Moreau,<br />
Patrycja Perrin,<br />
Jean-Paul Prulhière (Metexo),<br />
Alain Bettacchioli (Thales Alenia Space),<br />
Yohann Mesmin (Siemens Industry Software),<br />
Bernard Colomies (Sopemea)<br />
Membre du réseau REPM-EMPN<br />
photo de couverture :<br />
JEC World © Foucha Muyard<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 1
sommaire<br />
Spécial jEc World 2017<br />
46<br />
dossier<br />
DOSSIER 42 46<br />
Spécial<br />
JEC World<br />
Prendre<br />
la mesure<br />
des essais dans<br />
les composites<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation 10<br />
Événements : Congrès Simulation SIA<br />
et Paris Space Week à l’honneur !<br />
Mesures 30<br />
Quelles avancées en matière<br />
de mesure thermique ?<br />
46 Le grand rendez-vous des composites, en mars, à Villepinte !<br />
48 Transférer le savoir et les compétences dans le domaine des composites<br />
50 Une grande avancée en matière d’essai de traction avec la tomographie<br />
à rayon X<br />
53 Land Rover BAR en route pour la Coupe de l’America avec Siemens<br />
56 Des projets déterminants pour les essais sur les thermoplastiques<br />
58 Plateforme QSP : l’aventure ne fait que commencer !<br />
N° 127 • Janvier-Février 2017 • 25 E<br />
Actualités<br />
6 7,4 M€ pour le projet de Centre<br />
d’essais pour les véhicules<br />
autonomes<br />
6 V2i reçoit le prix <strong>Essais</strong><br />
& <strong>Simulations</strong> sur l’AVE 2016<br />
8 Comsol dévoile<br />
ses développements<br />
à la Conférence Comsol 2016<br />
8 Une nouvelle activité autour<br />
des systèmes de mesure<br />
embarquée pour Emitech<br />
<strong>Essais</strong><br />
& modélisation<br />
Paris Space Week à l’honneur !<br />
10 Paris Space Week : l’événement<br />
international du spatial, en mars<br />
à Orly<br />
12 Quelques informations à retenir<br />
sur l’actualité dans le spatial…<br />
16 Filtrage des voies de mesure<br />
pour la simulation des essais<br />
en vibration des satellites<br />
Spécial Congrès Simulation SIA<br />
20 La simulation, l’outil<br />
indispensable pour lever<br />
les verrous technologiques<br />
de l’automobile<br />
22 La simulation doit s’adapter<br />
aux nouveaux besoins<br />
de l’automobile<br />
23 Des nanocomposites de fibres<br />
de carbone « dynamiques »<br />
26 Le champ d’application<br />
de l’optimisation topologique<br />
s’élargit<br />
28 La simulation numérique face<br />
aux enjeux de l’automobile<br />
Mesures<br />
Spécial Mesures thermiques<br />
30 Les essais et la mesure<br />
thermiques à l’honneur<br />
32 Vers plus de capteurs sans fil<br />
et intelligents<br />
33 Mesure rapide de température<br />
par thermocouple<br />
36 Capteur de mesure<br />
du coefficient d’échange<br />
convectif entre un écoulement<br />
et une paroi<br />
38 Simulated and Experimental<br />
Component Temperature<br />
on the Intersil ISL8240<br />
Evaluation Board<br />
Un point sur la CEM<br />
42 Microwave RF, le grand<br />
rendez-vous de la CEM<br />
43 Un couplage d’ondes<br />
ultrasonores au service<br />
d’une caractérisation fine<br />
des matériaux<br />
44 Combattre la dangerosité<br />
des ondes au travail<br />
vie de l’ASTE<br />
60 Bonne tenue du dernier<br />
Astelab Mécanique de Paris<br />
62 Programme des formations<br />
de l’ASTE<br />
Outils<br />
63 Agenda<br />
64 Index<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I3
nos dossiers en 1 Clin d’Œil<br />
sPatial<br />
le spatial<br />
à l’honneur à orly p. 10 à 19<br />
© ESA/NASA 2011<br />
À trois mois du salon SIAE du Bourget, Orly accueillera un<br />
autre grand rendez-vous d’envergure internationale, le Paris<br />
Space Week. L’occasion pour la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
de revenir sur quelques grandes tendances du secteur du<br />
spatial, un domaine essentiel pour l’économie française et<br />
européenne.<br />
© ESI Group<br />
automoBile<br />
le congrès simulation<br />
de la sia fait son retour p. 20 à 29<br />
Deux ans après le succès de sa première édition, le congrès<br />
organisé par la Société des ingénieurs de l’automobile (SIA)<br />
revient cette fois au sein de l’Estaca, grande école d’ingénieur<br />
située à Saint-Quentin-en-Yvelines. Au programme :<br />
nouveaux matériaux, systèmes pour véhicules autonomes et<br />
électriques, et optimisation des moyens de simulation pour<br />
réduire les coûts de développement.<br />
© Flir<br />
mesures<br />
applications<br />
de mesures thermiques p. 30 à 40<br />
Les mesures thermiques font l’objet de beaucoup d’attention<br />
au sein même des laboratoires d’essais industriels. Objets<br />
connectés et sans fil – évitant notamment les milliers de<br />
kilomètres de câbles –, miniaturisation, précision ou encore<br />
consommation et autonomie… les problématiques sont<br />
nombreuses mais trouvent aujourd’hui des réponses grâce<br />
l’innovation.<br />
© Foucha Muyard<br />
dossier<br />
spécial jec World 2017<br />
p. 46 à 59<br />
L’édition parisienne de ce carrefour mondial des acteurs des<br />
composites s’annonce sous de bons augures, au regard du<br />
succès des années précédentes et d’un marché toujours en<br />
croissance. Au cœur de ce dossier : des projets innovants,<br />
tant dans l’automobile que dans le secteur de l’aéronautique,<br />
mais également un cas de bateau de compétition engagé<br />
dans la prochaine Coupe de l’America.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I5
aCtualités<br />
en BreF<br />
Le laboratoire<br />
g-Scop et grenoble INp<br />
inaugurent le plus petit<br />
mini-cave du monde<br />
Ce mini-cave (Automatic Virtual<br />
Environment) a pour but de donner<br />
accès à la fonction d’immersion<br />
totale en environnement virtuel<br />
dans des conditions d’un bâtiment<br />
standard. Avec cette installation de<br />
ce nouveau mini-cave, le laboratoire<br />
G-Scop et Grenoble INP disposent<br />
ainsi d’une salle unique pour toutes<br />
les fonctions de visualisation impliquées<br />
en réalité virtuelle et augmentée<br />
à disposition des chercheurs, des<br />
étudiantes et des industriels. ●<br />
Un colloque pour<br />
répondre aux enjeux<br />
de la modélisation<br />
L’Académie des technologies et le<br />
CNRS ont organisé le 6 décembre<br />
dernier le colloque intitulé « Modélisation<br />
: succès et limites » sur le<br />
Campus Gérard Mégie. Ce colloque<br />
a permis de faire le point sur les<br />
développements récents, les succès<br />
et les limites de la modélisation, en<br />
les illustrant par des exemples dans<br />
divers secteurs (industrie, agriculture,<br />
santé, environnement, science<br />
du numérique, économie…). ●<br />
jean-Luc beylat<br />
réélu à la présidence de<br />
Systematic paris-région<br />
Les membres de Systematic<br />
Paris-Région ont réélu à l’unanimité,<br />
le 23 novembre 2016, Jean-<br />
Luc Beylat à la présidence pour<br />
les trois années à venir (2017-<br />
2019). Jean-Luc Beylat est également<br />
le vice-président chargé des<br />
écosystèmes innovants chez Nokia<br />
et président de Nokia Bell Labs<br />
France. ●<br />
appel À projets<br />
7,4 M€ pour le projet<br />
de centre d’essais pour<br />
les véhicules autonomes<br />
Porté par l’Utac Ceram, le projet de<br />
Centre d’essais pour les véhicules<br />
autonomes (Ceva) va bénéficier<br />
d’une aide de 7,4 millions d’euros<br />
via le Programme d’investissements d’avenir<br />
(PIA), opéré par Bpifrance. Soutenu par<br />
la filière automobile française, ce projet vise à<br />
doter la France d’un outil de premier plan pour<br />
le développement des véhicules autonomes.<br />
Placé au cœur de l’autodrome de<br />
Linas-Montlhéry, ce centre d’essais sera<br />
opérationnel début 2018. Il contribuera à<br />
propulser l’industrie automobile française<br />
au rang d’acteur majeur de la conception<br />
et de la mise au point des véhicules autonomes<br />
et connectés. Il s’agira principalement<br />
d’infrastructures et de compétences<br />
offrant aux constructeurs et aux équipementiers<br />
la possibilité de développer et de<br />
tester en toute confidentialité les systèmes<br />
récompense<br />
Intervenant à l’occasion de l’édition<br />
2016 du colloque Analyse vibratoire<br />
expérimentale (AVE), qui<br />
s’est déroulé à Blois, V2i a reçu le<br />
prix <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> décerné par le<br />
Pr Roger Serra et la rédaction du magazine.<br />
Ce prix a été décerné à MM. Hoffait,<br />
Marin, Simon et Golinval, de la société V2i<br />
spécialisée dans les essais et la mesure de<br />
vibrations. La présentation portait sur le<br />
« Virtual shaker testing », soit le développement<br />
et l’utilisation de cet outil de simulation<br />
numérique de tests vibratoires en<br />
vue d’améliorer la stratégie de contrôle.<br />
d’intelligence embarquée en conditions<br />
d’utilisation urbaine, routière et autoroutière.<br />
Selon Laurent Benoit, P-DG de<br />
l’Utac Ceram, « Ces nouvelles installations<br />
seront un atout de poids pour accompagner<br />
la révolution de l’automobile autonome<br />
et connectée ».<br />
en savoir plus ><br />
www.utacceram.com<br />
v2i reçoit le prix <strong>Essais</strong> &<br />
<strong>Simulations</strong> sur l’AVE 2016<br />
© Olivier Guillon<br />
Il existe une volonté générale de mutualiser<br />
des moyens d’essais dédiés aux véhicules<br />
autonomes<br />
La faisabilité des tests vibratoires ne<br />
pouvant pas être uniquement évaluée<br />
à partir des capacités du pot vibrant, le<br />
couplage entre la structure testée, le vibrateur<br />
électrodynamique et le système de<br />
contrôle peut induire des comportements<br />
inattendus. Ce travail a pour but de développer<br />
un outil de simulation numérique<br />
des tests vibratoires sur le moyen d’essai<br />
installé dans les locaux de V2i. L’article<br />
technique sera publié dans un prochain<br />
numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>.<br />
en savoir plus > www.v2i.be<br />
6 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
Réalisez vos rêves avec<br />
l’ingénierie du futur.<br />
Simcenter : l’analyse prédictive vous ouvre<br />
les portes d’une nouvelle ère d’innovations.<br />
Faire avancer ses rêves n’a jamais été si stimulant. Des produits plus<br />
intelligents. Des procédés de fabrication plus complexes. Des cycles<br />
de conception plus courts que jamais. Le logiciel Simcenter peut<br />
vous aider. En combinant la simulation multidisciplinaire, les essais<br />
avancés et l’analyse de données, Simcenter vous permet d’explorer<br />
rapidement différentes alternatives, de prédire les performances<br />
avec plus de précision… et d’innover en toute confiance.<br />
siemens.com/plm/simcenter<br />
*L’ingéniosité au service de la vie
aCtualités<br />
en BreF<br />
Siemens acquiert<br />
Mentor graphics<br />
Avec l’acquisition de Mentor<br />
Graphics, spécialisé dans le<br />
domaine des logiciels d’automatisation<br />
de la conception, Siemens<br />
devient le seul acteur du domaine<br />
de la digitalisation industrielle à<br />
proposer sur une même plateforme<br />
intégrée des fonctionnalités<br />
de conception mécanique, thermique,<br />
électrique et électronique,<br />
et de développement de logiciels<br />
embarqués. ●<br />
ESI group lance<br />
une nouvelle version<br />
de Simulationx<br />
L’éditeur a lancé sur le marché la<br />
dernière version de SimulationX<br />
(3.8), logiciel de modélisation<br />
système. Cette nouvelle version<br />
offre des améliorations significatives<br />
et des fonctionnalités supplémentaires<br />
pour la simulation des<br />
systèmes de transmission, électromécaniques,<br />
hydrauliques, mécaniques<br />
et pneumatiques dans de<br />
multiples industries, y compris le<br />
transport, l’énergie, la machinerie<br />
industrielle et mobile ainsi que<br />
l’exploitation minière. ●<br />
Un livre blanc sur<br />
les modèles éléments<br />
finis<br />
L’éditeur de logiciels de simulation<br />
numérique MSC Software a rédigé<br />
– en la personne de Cornelia<br />
Tieme – un livre blanc portant sur<br />
la manière de concevoir un bon<br />
modèle Éléments Finis (MEF).<br />
Méthode de plus en plus utilisée<br />
pour le calcul de structures,<br />
la MEF s’ouvre aujourd’hui à de<br />
multiples domaines d’activités.<br />
Encore faut-il bien s’y prendre… ●<br />
logiciels<br />
comsol dévoile<br />
ses développements à la<br />
Conférence Comsol 2016<br />
Comsol, éditeur leader de solutions<br />
logicielles pour la simulation<br />
multiphysique, la<br />
conception d’applis et leur<br />
déploiement, a présenté aux participants<br />
de la 12 e conférence annuelle Comsol à<br />
Munich, la récente mise à jour des logiciels<br />
Comsol Multiphysics et Comsol<br />
Server. Avec cette version, le logiciel<br />
Comsol accroît son efficacité et la famille<br />
des modules associés au Structural Mechanics<br />
Module s’enrichit du Rotordynamics<br />
Module.<br />
La récente mise à jour du logiciel Comsol<br />
apporte des améliorations significatives de<br />
performance. Elles concernent notamment<br />
le prétraitement beaucoup plus rapide des<br />
modèles de grande taille, comportant des<br />
milliers de sous-domaines. Cela correspond<br />
stratégie<br />
Dans le cadre du développement<br />
de l’activité ingénierie<br />
mécanique d’Emitech, ses<br />
équipes instrumentent véhicules<br />
prototypes, caisses et moteurs de<br />
ses clients afin de caractériser le comportement<br />
dynamique de ces systèmes. Les<br />
objectifs sont de fournir des données de<br />
recalage aux bureaux d’études (analyse<br />
modale) ou de valider les environnements<br />
vibratoires qui ont été choisis à l’origine<br />
des projets (fiabilité et robustesse).<br />
Les outils d’analyse (endommagement,<br />
durée de vie…) et de modélisation (calcul<br />
L’avenir de la simulation se joue<br />
sur la conception et le déploiement d’applis<br />
à l’ambition de Comsol de proposer l’environnement<br />
multiphysique le plus puissant<br />
et le plus efficace sur une large gamme de<br />
simulations électriques, mécaniques, acoustiques,<br />
fluidiques, thermiques et chimiques.<br />
en savoir plus > www.comsol.com<br />
Une nouvelle activité autour<br />
des systèmes de mesure<br />
embarquée pour Emitech<br />
EF) complètent les résultats obtenus expérimentalement.<br />
Enfin ces mesures peuvent<br />
mettre en évidence des situations vibratoires<br />
inattendues qui sont susceptibles<br />
de dépasser les conditions de validation<br />
des équipements. Dans ce cas, Emitech<br />
propose un complément d’essai de qualification<br />
pour tenir compte de ces situations.<br />
Les mesures embarquées sur véhicule<br />
permettent de construire un modèle d’endurance<br />
spécifique associé à un profil de<br />
vie conforme à l’utilisation prévue.<br />
en savoir plus > www.emitech.fr<br />
8 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
LE SALON<br />
DES TECHNOLOGIES<br />
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essais et modélisation<br />
événement<br />
paris Space Week : l’événement<br />
international du spatial, en mars à Orly<br />
À trois mois du coup d’envoi du plus grand salon mondial de l’aéronautique et<br />
du spatial (le SIAE du Bourget), l’aéroport d’Orly accueillera début mars, durant deux jours,<br />
un événement certes plus discret mais tout aussi stratégique pour le secteur du spatial :<br />
le Paris Space Week.<br />
Organisé les 8 et 9 mars prochains à Orly, Paris<br />
Space Week est le seul événement dédié à l’espace.<br />
Il réunira des participants exigeants en<br />
termes de retour sur investissement et d’optimisation<br />
du temps. 100 % des réunions sont préparées à<br />
l’avance : une méthodologie qualitative et organisationnelle<br />
prouvée depuis dix-sept ans, et un réseautage entre pairs.<br />
Deux jours de réunions d’affaires très ciblées, des opportunités<br />
de réseautage premium pour un événement concentré<br />
sur le temps.<br />
Airbus Group, Boeing, GE Aviation, la Nasa, Safran, TAI,<br />
Alenia Aermacchi, le Cnes, Dassault Aviation, Thales,<br />
sans oublier l’Agence spatiale européenne (ESA), MBDA,<br />
Zodiac Aerospace ou encore Lockheed Martin… Les grands<br />
donneurs d’ordres dans le domaine de l’aérospatial se donneront<br />
rendez-vous à Orly début mars pour d’intenses échanges<br />
ponctués par des rendez-vous d’affaires et des conférences<br />
de haut vol, à travers un espace de rencontres et d’exposition<br />
rassemblant pas moins de 400 exposants. Ces derniers seront<br />
répartis sur 6 000 m 2 et trois zones d’exposition : l’industrie<br />
spatiale (de la conception à la réalisation de composants et<br />
de sous-ensembles) les applications spatiales (exposition<br />
des solutions applicatives et de services issus des technologies<br />
spatiales) et la R&D spatiales (présentation de l’offre<br />
de R&D et d’ingénierie contractuelle publique, privée et<br />
universitaire).<br />
Un vILLAge cONSAcré aux ESSAIS<br />
Pas moins de six villages thématiques constituent l’offre de<br />
cet événement hors du commun : Grands comptes (agences<br />
spatiales et grands groupes), Smart Manufacturing (impression<br />
3D, capteurs, contrôle, plateformes, modèles pour<br />
manufactures, efficacité intelligente, analyses big data),<br />
© ESA/NASA 2011<br />
L’ATV Johannes Kepler amarré à la Station spatiale internationale<br />
mais également un village <strong>Essais</strong> ; celui-ci mettra en avant<br />
les nouvelles technologies de test, de mesure et d’analyse<br />
des données.<br />
Enfin, les autres villages thématiques concerneront l’Optique<br />
& Photonique (technologies optiques, optroniques et photoniques),<br />
les Technologies embarquées (technologies de l’embarqué,<br />
hardware et software) et, enfin, les Composites & matériaux<br />
innovants : dans cet espace seront traités les domaines des<br />
composites, des textiles techniques, des alliages métalliques<br />
ou encore des céramiques, des traitements et des rev êtements<br />
de surface etc. ●<br />
Olivier Guillon<br />
10 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
panorama<br />
quelques informations à retenir<br />
sur l’actualité dans le spatial…<br />
L’édition 2017 du Paris Space Week, événement qui se déroulera à Orly en mars prochain,<br />
réunira de nombreux acteurs français, européens et internationaux du secteur spatial.<br />
L’occasion de revenir sur quelques informations marquantes en matière d’essais<br />
et de simulation dans ce domaine d’activité.<br />
Un accord de parTENArIAT entre l’Onera<br />
ET SopEMEA<br />
Bruno Sainjon, P-DG de l’Onera et Stéphane Torrez, président<br />
de Sopemea, ont signé le 8 novembre dernier, au siège de<br />
Sopemea (à Vélizy-Villacoublay), un accord de partenariat<br />
visant à mettre en synergie leur expertise en analyse modale<br />
afin de répondre aux besoins des industriels du domaine aéronautique<br />
tant sur le plan national qu’international.<br />
Onera et Sopemea réalisent des essais d’identification modale<br />
au profit d’avionneurs. Ces essais de vibrations au sol ou GVT<br />
(Ground Vibration Testing) sont primordiaux dans la vie d’un<br />
avion puisqu’ils précèdent son vol inaugural. Pour ce check-up<br />
structural, l’avion fortement instrumenté est soumis à des sollicitations<br />
vibratoires suivant plusieurs directions, de façon à<br />
identifier son comportement dynamique. Les données acquises<br />
au cours de ces tests sont ensuite analysées et transmises à<br />
l’avionneur qui pourra recaler ses modèles numériques et<br />
ainsi vérifier que l’avion est effectivement prêt à voler en toute<br />
sécurité.<br />
Opération de GVT sur Rafale<br />
Bruno Sainjon (à gauche), P-DG de l’Onera<br />
et Stéphane Torrez, président de Sopemea<br />
Les deux entités disposent d’expertises complémentaires dans<br />
le domaine des essais de vibrations au sol. L’Onera développe<br />
et met en œuvre des moyens et des méthodes propres à la réalisation<br />
d’essais de vibrations pour tous types d’avions et selon<br />
les finalités attendues (recalage de modèles structuraux, détermination<br />
du domaine de stabilité aéroélastique des configurations<br />
testées…). Quant à Sopemea, le laboratoire réalise des<br />
essais de vibrations d’aéronefs et également des essais d’identification<br />
modale dans d’autres domaines : ferroviaire, énergie…<br />
Ce partenariat permettra de proposer aux industriels une prestation<br />
complète, performante et compétitive grâce à la mise<br />
en commun de moyens humains et de ressources techniques.<br />
Bruno Sainjon a déclaré à cette occasion : « Grâce à ce partenariat,<br />
nous avons l’ambition de reconstituer l’Équipe de France de<br />
l’analyse modale des aéronefs. ». De son côté, Stéphane Torrez a<br />
indiqué que « cet accord de coopération va apporter aux industriels<br />
de l’aéronautique mais également aux industriels du ferroviaire,<br />
du nucléaire et de la défense la réalisation de prestations<br />
de haute technicité et de très haute qualité. »<br />
12 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
Plus de précision sur ce partenariat<br />
avec Bernard Colomies, directeur<br />
technique de Sopemea<br />
à partir de qUELLES probléMATIqUES l’idée de<br />
ce parTENArIAT a vu le jour ? qui en a été à<br />
l’INITIATIve ?<br />
L’Onera et Sopemea travaillent depuis de nombreuses années<br />
dans le domaine des analyses modales expérimentales d’avions<br />
(dénommé GVT « Ground Vibration Test ») en utilisant des<br />
méthodes assez similaires. Le GVT consiste à déterminer, de<br />
façon expérimentale, les modes de l’avion afin de recaler le<br />
modèle numérique ; il est obligatoire car il fait de la certification<br />
de l’avion. Le détail de ce type d’essai a fait l’objet d’un<br />
article dans la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> n° 121 de juin 2015.<br />
Compte tenu des importants investissements à la fois matériel<br />
Analyse modale sur un Falcon 8X<br />
(plus de 500 voies de mesure et environ quinze excitateurs) et<br />
humain (travail en équipe 2X8) pour réaliser ce type d’essai et<br />
du marché actuel, il nous a semblé évident que les équipes de<br />
L’interlocuteur majeur des grands acteurs<br />
de la R&D aéronautique, défense et espace<br />
Principal domaine de compétences : l’acoustique et les vibrations<br />
Un groupe et des ressources dédiées :<br />
L’acquisition récente de Kilonewton, spécialisée dans les moyens<br />
d’essais vibratoires, a marqué l’arrivée dans le groupe AVNIR de la<br />
sixième filiale à vocation aéronautique. Les activités des cinq autres<br />
portent sur la mécanique et l’électromagnétisme,<br />
pour AVNIR ENGINEERING ; les innovations<br />
aéroportuaires, pour AVNIR AIRPORT ; la<br />
fissuration dans les matériaux pour Metal’in ;<br />
la formation au pilotage et les essais en vol,<br />
pour AVNIR AVIATION.<br />
Ces filiales totalisent 65 employés, dont 40<br />
ingénieurs. 60% d’entre eux sont affectés à des activités de R&D. Le<br />
groupe dispose de laboratoires CEM et vibratoire, ainsi que d’un accès<br />
aux moyens de l’Institut Carnot@Lyon, représentant un total de 13<br />
laboratoires.<br />
DES CONTRATS SIGNIFICATIFS<br />
Parmi les plus récents contrats significatifs dont bénéficie le Groupe<br />
AVNIR, on peut noter : la fourniture à l’ONERA d’un pot vibrant d’une<br />
capacité de 20 KN ; l’utilisation du logiciel « SPECTRE » par l’École<br />
Centrale de Lyon dans le cadre du projet Equipex « Phare » afin d’acquérir<br />
les comportements des futures motorisations aéronautiques ;<br />
une reconnaissance de Partenaire de l’année par National Instruments.<br />
DES PROJETS COLLABORATIFS<br />
AVNIR Engineering est aujourd’hui engagé dans<br />
cinq projets collaboratifs de R&D d’intérêts majeurs,<br />
représentant un budget total de 12 M€<br />
dans le cadre de dispositifs d’accompagnement<br />
tels que les FUI, le CORAC ou RAPID, pilotés par<br />
des industriels de renom.<br />
DES CLIENTS DE RÉFÉRENCE<br />
Dassault, Airbus, MBDA, la DGA, Safran, Thales, Zodiac<br />
AVNIR Engineering<br />
91, rue Faubourg Saint-Honoré – 75008 PARIS<br />
Contact : Mr ULRICH<br />
06 24 48 00 90 – www.avnir.fr<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 13
essais et modélisation<br />
Sopemea et d’Onera, devaient mettre en commun leurs expériences,<br />
savoir-faire et moyens pour répondre au mieux aux<br />
avionneurs français, mais aussi étrangers.<br />
En quoi cONSISTE préciséMENT cet accord<br />
et pourquoi cES deux étabLISSEMENTS SONT<br />
concernés ?<br />
Cet accord consiste à répondre aux demandes d’essais d’analyse<br />
modale sur les aéronefs (GVT) en mettant nos moyens<br />
en communs et ce, dès 2017. Sopemea et Onera sont les deux<br />
seuls établissements en France qui réalisent ce type d’essais.<br />
Onera étudie et met en œuvre les méthodes d’essais d’analyse<br />
modale, comme la méthode par appropriation et la méthode dite<br />
« globale ». Sopemea les met en œuvre pour les avionneurs depuis<br />
de nombreuses années (premier essai GVT effectué en 1962).<br />
Les ambITIONS de cette offre complète<br />
s’orIENTENT-elles AUSSI vers d’autres<br />
dOMAINES d’activité et vers l’export ?<br />
Sopemea utilise ses méthodes dans d’autres domaines d’activité<br />
comme le ferroviaire, le spatial et l’énergie. Comme le système<br />
est mobile, nous pouvons nous déplacer dans le monde entier<br />
comme nous l’avons déjà fait en Italie, en Angleterre (pour le<br />
Concorde), en Espagne (Casa)…<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Airbus Safran Launchers et dASSAULT Systèmes<br />
de nouveau parTENAIres sur ArIANE 6<br />
« The 3DExperience Company » vient de confirmer sa collaboration<br />
de longue date avec Airbus Safran Launchers (ASL),<br />
développeur et fournisseur de solutions pour lanceurs spatiaux<br />
civils et militaires, et maître d’œuvre industriel d’Ariane 6, le<br />
lanceur de nouvelle génération de l’Agence spatiale européenne<br />
(ESA). Plus de 700 ingénieurs participent au développement<br />
d’Ariane 6 dans plusieurs sites en Europe – y compris chez des<br />
partenaires – et utilisent les solutions de Dassault Systèmes<br />
pour l’architecture des systèmes, la définition détaillée de la<br />
conception et la validation des systèmes de propulsion et du<br />
véhicule spatial. La solution « Winning Program » de Dassault<br />
Systèmes a joué un rôle capital en permettant d’exécuter de<br />
nombreuses études comparatives, en facilitant l’étude d’un plus<br />
grand nombre d’alternatives et en accélérant le processus décisionnel<br />
qui a abouti au choix des configurations les plus compétitives<br />
pour Ariane 6. L’architecture choisie, un actif numérique<br />
d’Airbus Safran Launchers, sera optimisée et validée en permanence<br />
tout au long des phases de développement.<br />
De tels actifs numériques sont créés et validés à partir d’une<br />
maquette numérique collaborative qui permet d’éviter les<br />
erreurs, de limiter le nombre de modifications et de réduire<br />
de plusieurs mois la durée des phases de développement et<br />
de lancement industriel. Les applications Dassault Systèmes<br />
sont utilisées pour la conception dans le cadre des processus<br />
contextuels, des revues de coconception internes et transnationales,<br />
ainsi que des revues de programmes, en utilisant la réalité<br />
virtuelle pour définir avec précision les différentes opérations de<br />
fabrication complexes. « Dans le cadre du programme Ariane 6,<br />
Airbus Safran Launchers continue à s’appuyer sur les succès enregistrés<br />
et la valeur générée avec les solutions de Dassault Systèmes<br />
et qui ont contribué à la conception d’Ariane 5, déclare Alain<br />
Charmeau, CEO d’Airbus Safran Launchers. Ces solutions, qui<br />
reposent sur une maquette numérique fidèle à la réalité et partagée<br />
à l’ensemble des partenaires, demeurent au cœur du modèle<br />
industriel que nous utilisons pour développer ce nouveau lanceur<br />
à travers l’Europe ».<br />
Ariane 6<br />
© ESA Ducros David – 2016<br />
Orme désigné « 3 e MEILLEUr projET »<br />
dANS LE progrAMME cLEAN Sky<br />
Avec son projet de plateforme logicielle Flip, chargée de tester<br />
les performances du futur FMS (Flight Management System)<br />
de Thales Avionics, Orme s’est distingué, lors des Clean Sky<br />
Awards, en se hissant à la troisième place des projets européens<br />
de l’année sur 500. Cette distinction récompense plusieurs<br />
mois de travail collaboratif entre Thales, Orme et Atmosphère.<br />
D’ici à 2020, l’Europe s’est fixé quatre objectifs à atteindre<br />
concernant le secteur du transport aérien : réduire de 50 % les<br />
émissions de CO 2<br />
par passager par kilomètre, réduire de 80 %<br />
les émissions d’oxyde d’azote (NO x<br />
), réduire de 50 % les émissions<br />
sonores et l’impact environnemental de l’industrie aéronautique<br />
tout en améliorant ses performances. Pour répondre<br />
14 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
Le FMS est un logiciel critique embarqué dans l’avion qui calcule la trajectoire de celui-ci<br />
à ces challenges, l’Europe a mis en place depuis quelques années le projet collaboratif<br />
Clean Sky qui rassemble les industriels majeurs du secteur (Airbus, Thales…). C’est<br />
dans ce contexte que la société Orme, spécialiste du traitement de l’image et du signal,<br />
a remporté l’appel à projet européen<br />
Flip (partie intégrante du programme<br />
Clean Sky) concernant le futur Flight<br />
Management System (FMS) de Thales<br />
Avionics.<br />
La société toulousaine a conçu, en<br />
partenariat avec la société Atmosphère,<br />
un logiciel testant en conditions<br />
réelles le futur FMS mis au point par<br />
Thales Avionics sur l’optimisation de<br />
la trajectoire des avions. Cette révision<br />
des trajectoires permettra de réduire<br />
les émissions de CO 2<br />
et améliorera la<br />
performance des avions. Le logiciel<br />
test permet ainsi de définir des critères<br />
pour sélectionner des plans de vols réels<br />
provenant du monde entier, d’injecter<br />
ces plans de vols dans le FMS, d’en créer<br />
de nouveaux et de les modifier si nécessaire<br />
pour les besoins de tests. ●<br />
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.*V ,(',*0$*QYV *$ &'$NLY-$*QYV T* V=V$
essais et modélisation<br />
développement<br />
filtrage des voies de mesure<br />
pour la simulation des essais en vibration<br />
des satellites<br />
Les essais en vibration des satellites font partie intégrante<br />
de la qualification des satellites. Cependant, des phénomènes<br />
de battements apparaissent systématiquement<br />
au voisinage de certains modes très faiblement amortis.<br />
Pour anticiper les réglages du système de pilotage du vibreur,<br />
Thales Alenia Space a développé un simulateur qui fonde ses<br />
prédictions sur une identification des fonctions de transfert à<br />
partir d’essais de très bas niveaux. Une telle approche est certes<br />
tolérante au bruit de mesure lorsqu’il est assimilable à un bruit<br />
blanc mais en l’occurrence, il peut arriver que certaines voies de<br />
mesure soient localement perturbées et posent problème pour<br />
l’identification. Nous présentons donc un type de filtrage qui<br />
Références<br />
[1] Roy N. & Girard A. (2012). Revisiting the Effect<br />
of Sine Sweep Rate on modal identification<br />
(CD-ROM) 12th European Conference<br />
on Spacecraft Structures, Materials &<br />
Environmental Testing, ESTEC, Noordwijk,<br />
Netherlands.<br />
[2] Nali, P., Bettacchioli, A. (2014) Beating<br />
phenomena in spacecraft sine test and<br />
an attempt to include the sine sweep rate<br />
effect in the test-prediction (CD-ROM),<br />
13th European Conference on Spacecraft<br />
Structures, Materials & Environmental Testing,<br />
Braunschweig, Germany.<br />
[3] Naisse, C. & Bettacchioli, A. (2012), Simulation<br />
des essais en vibrations de satellites à partir<br />
de l’analyse modale d’une réponse bas niveau,<br />
A.S.T.E. n° 111, p. 42-46.<br />
[4] Bettacchioli, A. (2014) Simulation of satellite<br />
vibration test (CD-ROM), 13th European<br />
Conference on Spacecraft Structures,<br />
Materials & Environmental Testing,<br />
Braunschweig, Germany<br />
permet d’éradiquer l’effet de telles perturbations et de reconstituer<br />
localement le premier harmonique du signal sans altération<br />
de la phase.<br />
cONTExte<br />
Les essais en vibrations des satellites permettent de simuler<br />
les agressions mécaniques que subissent les satellites au<br />
cours de leur lancement. Ils sont en cela une étape obligée à<br />
la fois pour la qualification mais également pour vérifier les<br />
modèles prévus et utilisés au cours de la campagne d’essais<br />
par les analystes mécaniques. Les tests se font sur pot vibrant<br />
pour l’axe longitudinal du satellite (voir photo) ou sur une<br />
table couplée au pot pour les axes transverses. La rampe sinusoïdale<br />
balaie généralement la plage de 5 à 100 ou 150 Hertz<br />
à raison de 3 ou 4 octaves par minute.<br />
Si de tels essais sont relativement simples lorsque les amortissements<br />
des modes de structure sont supérieurs à 1 %, ils présentent<br />
de réelles difficultés de mise en œuvre lorsque certains modes<br />
sont très faiblement amortis. En l’occurrence pour les satellites,<br />
le premier mode de structure et les modes de réservoirs occasionnent<br />
des battements particulièrement marqués. Quelques<br />
articles relativement récents [1] [2] ont décrit ces phénomènes<br />
et montré comment la vitesse de balayage en fréquence pouvait<br />
contribuer à l’augmentation de leur amplitude.<br />
C’est bien évidemment le contrôle du vibreur qui, s’il présente<br />
l’avantage d’une grande simplicité, ne permet pas d’éradiquer<br />
lesdits battements, et dans ces conditions, Thales Alenia<br />
Space développe un simulateur des essais en vibration qui<br />
permet, à partir de résultats d’essai de bas niveau, de prédire<br />
les niveaux supérieurs [3] [4] pour ajuster au mieux leurs<br />
stratégies de test.<br />
Une telle démarche qui se fonde sur l’identification de fonctions<br />
de transfert comme si l’ensemble du système « satellite<br />
+ interface mécanique + vibreur + amplificateur » était<br />
une simple boîte noire, requiert évidemment des mesures<br />
correctes, c’est-à-dire, exemptes de perturbations autres que<br />
celles assimilables à un bruit blanc inhérent à l’instrumenta-<br />
16 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
4-7 AVRIL 2017<br />
EUREXPO LYON<br />
Satellite sur pot vibrant pour un essai selon l’axe Z<br />
tion. Cependant, la réalité se révèle parfois différente et les<br />
mesures peuvent accuser localement des distorsions sévères.<br />
Si la courbe du bas ne fait apparaître que quelques valeurs<br />
aberrantes, celle du haut présente un signal qui est visiblement<br />
le résultat de l’addition du signal réel à mesurer (relativement<br />
proche d’une sinusoïde comme le montre la courbe<br />
au-dessous) avec une réponse dont l’allure est proche d’une<br />
décharge dans un circuit RLC.<br />
Influence d’une distorsion de signal sur l’identification<br />
Sans entrer dans les détails du traitement du signal inhérent<br />
à l’identification (voir [4] pour cela), le fait qu’elle repose de<br />
façon classique sur la minimisation d’un critère quadratique la<br />
rend particulièrement susceptible aux types de perturbations<br />
qui viennent d’être présentés. Pour nous en convaincre sans<br />
une démonstration rigoureuse, il suffit de considérer qu’une<br />
seule mesure s’écartant de sa valeur de 100 fois l’écart type de<br />
du bruit augmente la valeur du critère d’environ 1002 = 10 000<br />
22 000<br />
DONNEURS<br />
D’ORDRES<br />
900<br />
INDUSTRIELS<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 17
essais et modélisation<br />
La détection de rupture de modèle liée l’apparition d’une perturbation<br />
peut donc être faite de façon simple en comparant, à<br />
chaque pas d’échantillonnage, la mesure yk+1 avec son estimée<br />
ŷk+1 . Cette dernière est obtenue simplement en utilisant<br />
un filtre de Kalman dont la covariance d’erreur de mesure R et<br />
la matrice de covariance d’erreur de modélisation Q est l’identité<br />
: R = 1 et Q = [10 01].<br />
Dans ces conditions, le filtre de Kalman s’écrit :<br />
Figure 1: Exemples<br />
de distorsions<br />
importantes du signal<br />
fois cet écart type. En conséquence de cela, cette mesure erronée<br />
devient prépondérante dans le voisinage considéré et l’estimation<br />
des paramètres s’en trouve fortement affectée. Compte<br />
tenu de ces éléments, l’identification doit donc être précédée<br />
d’un filtrage qui conserve strictement les mesures non perturbées<br />
mais qui substitue des données cohérentes aux zones<br />
dégradées. Pour cela, le modèle étant linéaire, une reconstruction<br />
du premier harmonique sans déphasage semblait la<br />
meilleure solution pour traiter des problèmes très localisés.<br />
Algorithme de fILTrage<br />
Lorsque les perturbations n’apparaissent qu’exceptionnellement<br />
comme dans le cas qui nous intéresse, des considérations<br />
simples en traitement du signal montrent qu’il faut éviter de<br />
filtrer le signal inutilement et que seules les zones dégradées<br />
doivent être traitées. Pour détecter ces zones à l’instant exact<br />
où survient la perturbation, nous procédons à une détection<br />
de rupture de modèle : la fréquence fondamentale du signal<br />
étant quasiment constante dans chaque voisinage, c’est-à-dire,<br />
sur un intervalle d’échantillons correspondant à une période,<br />
nous pouvons considérer le modèle localement stationnaire<br />
et correctement modélisé par oscillateur simple. Autrement<br />
dit, dans une représentation dans l’espace des états, le signal<br />
y k peut s’écrire :<br />
ω k désignant la pulsation en cours, T s la période d’échantillonnage<br />
et k l’instant échantillonné.<br />
La détection d’une perturbation se manifeste lorsque le critère<br />
⎪ŷ k+1 − y k+1 ⎪> C est satisfait, C étant une fonction de la variance<br />
de l’erreur liée au bruit et aux mesures du signal étudié.<br />
Lorsqu’une perturbation est détectée, c’est la période entière<br />
contenant le défaut qui est remplacée par une sinusoïde de<br />
même phase. On suppose alors que, sur une période entière<br />
de signal, les mesures perturbées résultent de l’addition d’un<br />
offset au signal vrai à évaluer, bruité avec un bruit blanc v(t) :<br />
y(t) = A sin(ω.t + ) + offset + v(t)<br />
Un tel exercice se résout facilement en considérant la décomposition<br />
de la réponse :<br />
y(t) = A [sin(ω. T s ) cos() + cos (ω. T s ) sin ()] + offset + v(t)<br />
L’estimée ^θ du vecteur [Acos() A sin () offset] T , par la technique<br />
des moindres carrés, permet de reconstruire simplement<br />
la période de signal la plus vraisemblable :<br />
ŷ(t) = ^θ(1) cos(ω t)+ ^θ(2) sin(ω t)<br />
RéSULTATS<br />
Ce filtre a été appliqué aux mesures d’un essai en vibration bas<br />
niveau d’un satellite. Si à titre d’exemple nous appliquons ce type<br />
de filtre au signal localement dégradé présenté sur le graphique<br />
en page suivante, nous constatons que le critère de détection de<br />
rupture de modèle décèle la perturbation au moment même où<br />
18 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
Signal à traiter (en bleu) et signal filtré (en rouge)<br />
elle apparaît. Le signal localement reconstruit présente les caractéristiques<br />
de moyenne nulle recherchée.<br />
dIScUSSION<br />
Il paraît légitime de s’interroger sur la pertinence de substituer<br />
une période complète filtrée au signal réel, indépendamment<br />
de la qualité des autres mesures de l’horizon traité<br />
car ce qui apparaît comme du bruit contient aussi des harmoniques<br />
et des informations relatives aux modes situés à d’autres<br />
fréquences que celle unique relative à l’excitation. En réalité,<br />
ce filtre présente deux avantages. D’une part, il ne change<br />
pas la totalité du signal mais seulement les zones ponctuellement<br />
endommagées. D’autre part, à ce que lesdites substitutions<br />
sont telles qu’elles correspondent à la fois aux estimées<br />
les plus vraisemblables pour le premier harmonique (si l’on<br />
tient compte du rapport signal à bruit) et qu’elles évitent au<br />
critère d’erreur quadratique inhérent à l’identification des<br />
modèles d’être trop influencé par les plus fortes dégradations<br />
du signal, en particulier lorsqu’il s’agit d’un offset largement<br />
plus important que l’amplitude de la fréquence fondamentale.<br />
Enfin, la suppression d’un profil « de décharge » tel que celui<br />
(en bleu), du graphique ci-contre évite l’estimation d’un mode<br />
qui n’appartient qu’au phénomène parasite et absolument pas<br />
au modèle mécanique recherché.. ●<br />
Bettacchioli A. 1 , Monsallier F. 2<br />
1 Spécialiste Thales Alenia Space<br />
Simulation et Contrôle <strong>Essais</strong><br />
F-06156 Cannes-la-Bocca Cedex, France<br />
2 Elève ingénieur<br />
ENSEIRB-MATMECA – Bordeaux INP<br />
F-33400 Talence, France<br />
Congrès Simulation<br />
La simulation numérique au cœur de<br />
l’innovation automobile<br />
15 & 16 mars 2017 // esTaCa // Campus paris-saClay<br />
Aveclaparticipationde:<br />
Karim Mikkiche, Directeur DEA-T testing &CAE | Renault<br />
Laurent Declerck, Directeur architecture physique et<br />
fonctionnelle | Groupe PSA<br />
40 conférences techniques<br />
de Renault, Groupe PSA, Faurecia, Valeo, Continental,<br />
AVL, SiemensPLM, ESI… et un espace d’exposition<br />
et de discussions entre experts.<br />
www.sia.fr // contact : marie-claude.buraux@sia.fr
essais et modélisation<br />
tendances<br />
La simulation, l’outil indispensable<br />
pour lever les verrous technologiques<br />
de l’automobile<br />
Le Congrès Simulation organisé par la Société des<br />
ingénieurs de l’automobile (SIA) ouvrira ses portes<br />
les 15 et 16 mars prochains dans les locaux de l’Estaca,<br />
à Saint-Quentin-en-Yvelines. L’objectif de cet<br />
événement, qui devrait « surfer » sur le succès de la première<br />
édition (voir article de la page suivante) est de faire le point<br />
sur les tendances et les nouveautés méthodologiques de la<br />
simulation numérique afin de répondre aux nouveaux enjeux<br />
de l’automobile. Plus précisément, tous les domaines ayant<br />
– de près ou de loin – un lien avec les enjeux actuels de l’automobile<br />
tels que l’allègement des structures, la réduction de<br />
la consommation et de l’impact environnemental, l’utilisation<br />
de nouveaux matériaux (comme les composites et leurs<br />
interactions avec les matériaux « traditionnels »), l’autonomie<br />
des batteries pour les véhicules électriques et hybrides ou<br />
encore les systèmes embarqués et les performances des véhicules<br />
autonomes (en particulier en matière de sécurité), seront<br />
évoqués à travers des interventions et conférences particulièrement<br />
techniques et pointues.<br />
Autodesk chez une société d’ingénierie italienne spécialisé<br />
dans les nanocomposites pour la Formule 1, l’intervention de<br />
Benoit Guillaume, Expert au sein du Groupe PSA qui nous<br />
parle de l’utilisation de l’optimisation topologique et, enfin,<br />
divers développements logiciels avec ESI Group, montrant que<br />
les éditeurs prennent de plus en plus de place aux côtés des<br />
constructeurs et du monde de la recherche ; et jouent désormais<br />
un rôle incontournable dans les développements liés à<br />
l’automobile de demain. ●<br />
Olivier Guillon<br />
La revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> se devait d’être un partenaire à<br />
part entière d’un tel événement. Ainsi, à l’image du colloque<br />
congrès Automotive NVH Comfort qui s’est déroulé au Palais<br />
des congrès du Mans les 19 et 20 octobre derniers, un dossier<br />
spécial est consacré et vient occuper les colonnes de votre magazine.<br />
Au programme de ce numéro : un point sur le congrès<br />
« événement », un cas d’application de la solution logicielle<br />
lE DoSSiEr EN DétAil<br />
22 La simulation doit s’adapter aux nouveaux besoins de l’automobile<br />
23 Des nanocomposites de fibres de carbone « dynamiques »<br />
26 Le champ d’application de l’optimisation topologique s’élargit<br />
28 La simulation numérique face aux enjeux de l’automobile<br />
20 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
AVL Electrification Testing Solutions<br />
AVL provides customer oriented solutions for the development<br />
and testing of the complete range of electrified powertrains.<br />
AVL Powertrain<br />
World App<br />
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essais et modélisation<br />
événement<br />
La simulation doit s’adapter<br />
aux nouveaux besoins<br />
de l’automobile<br />
Apporter à l’ingénierie des méthodologies de simulation<br />
afin de relever les nouveaux défis de l’industrie automobile,<br />
tel est le fil conducteur du Congrès Simulation de la SIA<br />
organisé en mars prochain à l’Estaca. Cette nouvelle édition<br />
permettra de faire le point sur les tendances et les nouveautés<br />
méthodologiques de la simulation numérique pour répondre<br />
aux nouveaux enjeux de l’automobile.<br />
éric Landel<br />
Coprésident du comité d’organisation<br />
du Congrès Simulation,<br />
l’expert leader en modélisation<br />
et en simulation numérique<br />
au sein de Renault, est également<br />
responsable de la Section Technique<br />
« Simulation et méthodologies<br />
associées » de la SIA.<br />
Devant le succès de sa première édition,<br />
le Congrès Simulation organisé par la<br />
Société des ingénieurs de l’automobile<br />
(SIA) se devait de renouveler l’expérience<br />
réussie de 2015. Ce rendez-vous est désormais<br />
programmé pour avoir lieu tous les deux ans,<br />
une périodicité justifiée par un nombre déjà important<br />
d’événements de toutes sortes portant sur la<br />
simulation numérique, qu’il s’agisse de congrès,<br />
colloques, séminaires ou autres clubs utilisateurs<br />
d’éditeurs de solutions logicielles de simulation<br />
numérique. « Il y a deux ans, la première édition<br />
avait réuni près de 200 personnes et s’était révélée<br />
comme une véritable réussite », confirme Éric<br />
Landel, expert leader en modélisation et en simulation<br />
numérique chez Renault, également coprésident<br />
du comité d’organisation du congrès.<br />
Le marché<br />
automobile<br />
est très<br />
concurrentiel<br />
et amène les<br />
industriels<br />
à fortement<br />
innover pour<br />
élargir l’offre<br />
« produit » et<br />
optimiser les<br />
coûts…<br />
Cette première édition avait notamment fait<br />
intervenir deux éminences dans le domaine<br />
de la recherche automobile en France : Gaspar<br />
Gascon-Abellan, directeur de l’Ingénierie chez<br />
Renault, et Gilles Le Borgne, directeur R&D de<br />
PSA Peugeot Citroën. Deux interventions de haut<br />
vol qui, associées à un programme particulièrement<br />
riche en conférences, n’ont pas tardé à forger<br />
la réputation de ce rendez-vous de la simulation<br />
numérique dans le domaine automobile.<br />
des nouvelles méthodes pour<br />
répondre aux bESOINS émergENTS<br />
Spécifiquement tourné vers les nouvelles méthodes<br />
de simulation destinées à répondre aux nouveaux<br />
besoins de l’industrie automobile, le Congrès<br />
Simulation de la SIA justifie ce thème par l’évolution<br />
rapide que subit aujourd’hui – et plus<br />
que jamais – la filière, en raison de l’allègement<br />
nécessitant l’utilisation de nouveaux matériaux,<br />
des nouvelles technologies liées notamment aux<br />
capteurs et à la connectivité des véhicules, mais<br />
aussi des contraintes réglementaires et des changements<br />
dans les usages.<br />
Ainsi, l’appel à contributions portait sur trois<br />
grands thèmes généraux : l’intégration de<br />
nouveaux matériaux, le développement des<br />
véhicules de demain (hybride, autonome et<br />
22 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
… Ces évolutions impactent lourdement<br />
les méthodes d’ingénierie et la simulation<br />
numérique qui doit sans cesse s’adapter.<br />
connecté) et la réduction des coûts de développement. « Face<br />
à ces nouveaux besoins, les méthodes de conception se doivent<br />
de s’adapter et vite, insiste Éric Landel. C’est la raison pour<br />
laquelle ce congrès est axé vers la nouveauté. » Toutefois, si<br />
le nombre de propositions de sujets d’intervention a explosé<br />
les compteurs – « nous avons été contraints de refuser près<br />
de 40 % des propositions » –, les retours des intervenants se<br />
sont davantage manifestés non pas seulement sur les problématiques<br />
liées aux véhicules électriques mais, contre toute<br />
attente, sur les motorisations thermiques, équilibrant la répartition<br />
des deux sujets.<br />
élargir l’AUdIENce vers les jEUNES<br />
Du côté de l’événement en lui-même, le congrès aura lieu<br />
cette année sur le campus de l’Estaca à Saint-Quentinen-Yvelines<br />
; une volonté exprimée par la SIA en tant que<br />
société savante et de sa section technique « Simulation et<br />
méthodologies associées » d’organiser l’événement au sein<br />
une école et d’ouvrir davantage le congrès aux jeunes, d’autant<br />
que « les locaux de l’établissement s’y prêtent parfaitement,<br />
souligne Éric Landel. Un espace sera ainsi réservé<br />
aux étudiants désireux de présenter leurs travaux à travers<br />
des posters et d’entrer en contact avec des professionnels de<br />
l’automobile. » ●<br />
Olivier Guillon<br />
Matériaux<br />
des nanocomposites<br />
de fibres de carbone<br />
« dynamiques »<br />
La structure des voitures de Formule 1<br />
est souvent composée de nanocomposites<br />
comme la fibre de carbone, également<br />
qualifiée de super-matériau. Le châssis<br />
représente alors à lui seul, 20 millions de<br />
dollars. La science des matériaux est donc<br />
un secteur qui a le vent en poupe. Pour ce<br />
faire, la société italienne d’ingénierie et de<br />
fabrication Bercella a fortement investi dans<br />
un laboratoire dédié aux matériaux.<br />
Bercella a produit à ce jour plus de 500 monocoques et<br />
compte parmi ses clients des géants de la Formule 1<br />
comme le constructeur Dallara. Mais ce qui fait<br />
de cette entreprise d’une cinquantaine d’employés<br />
un précurseur, se démarque pour avoir investi dans la création<br />
d’un laboratoire de pointe dédié aux matériaux. « Lors<br />
du développement de nos services d’ingénierie entre 2011 et<br />
2012, nous avons réalisé que la création d’un laboratoire de<br />
matériaux serait une première dans le secteur, et nous nous<br />
sommes lancés, déclare Massimo Bercella, vice-président du<br />
développement commercial chez Bercella. C’est une chance<br />
unique de pouvoir concevoir et tester des matériaux en interne,<br />
et ce laboratoire représente une aide précieuse pour les ingénieurs<br />
chargés de la simulation des structures et de la conception<br />
des procédés. »<br />
Bercella cherchait un spécialiste des matériaux avec une solide<br />
expérience dans le domaine de la recherche et a ainsi embauché<br />
Laura Marchini. Cette dernière a proposé de créer un matériau<br />
innovant en collaboration avec l’IMEM (Institute of Materials<br />
for Electronics and Magnetism) en Italie, où elle avait travaillé<br />
comme chercheuse. Pour qualifier cette innovation, elle parle de<br />
« matériau dynamique », en raison de sa capacité à s’adapter aux<br />
conditions extérieures. Cette invention, en instance de brevet,<br />
relève de la propriété intellectuelle de Bercella, qui explore divers<br />
marchés en vue de la signature de contrats de licence. « Il s’agit<br />
d’un programme de recherche que je développe actuellement<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 23
essais et modélisation<br />
L’entreprise italienne abrite un immense autoclave<br />
chez Bercella, confie Laura Marchini. Après quelques années de<br />
recherche sur les matériaux, j’ai décidé de travailler dans l’industrie.<br />
Je cherchais l’entreprise idéale et je suis tombée sur Bercella.<br />
Lorsque j’ai commencé à travailler ici, Franco Bercella [P-DG de<br />
Bercella] m’a donné une grande liberté dans le choix des thèmes<br />
de recherche. Je suis la première scientifique au sein d’une équipe<br />
qui compte de nombreux ingénieurs mécaniques et aéronautiques<br />
[…]. L’idée est de développer un capteur vraiment minuscule pour<br />
que la structure ne soit pas affectée par sa présence à l’intérieur<br />
de l’élément composite », poursuit Laura Marchini. « Sachant que<br />
les capteurs embarqués nuisent généralement aux performances<br />
du composant, je me suis intéressée à la fibre de carbone. »<br />
Les effets néfastes évoqués par Laura Marchini peuvent être<br />
liés à la taille ou au poids des matériaux, parfois trop lourds.<br />
En plus de réduire ces effets, l’utilisation de la fibre de carbone<br />
permet au capteur de « suivre » la structure qui « l’héberge »<br />
en termes de contraintes thermiques et mécaniques. Laura<br />
Marchini rend les fibres de carbone fonctionnelles à l’aide de<br />
nanostructures qui créent des propriétés piézoélectriques, ou<br />
des charges électriques en réponse aux contraintes mécaniques.<br />
D’après la spécialiste, si de nombreux groupes de recherche<br />
manipulent des nanotubes, Bercella préfère miser sur les nanostructures,<br />
qui sont moins coûteuses à produire et ne requièrent<br />
pas de systèmes à ultravide. « Ces capteurs peuvent enregistrer<br />
tout ce qui se passe au niveau du fuselage d’un avion ou du<br />
châssis d’une voiture, confie-t-elle. La température, la pression<br />
et la résistance aux contraintes sont quelques-unes des variables<br />
qui peuvent être suivies et mesurées. La surveillance continue<br />
du composant permet d’anticiper les anomalies. Si la structure<br />
a été exposée à un grand nombre de contraintes tout au long de<br />
Miser sur les NANOSTructures<br />
Bercella rend les fibres de carbone fonctionnelles<br />
à l’aide de nanostructures<br />
24 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
son cycle de vie, vous pouvez l’éliminer avant qu’une rupture ou<br />
une panne ne se produise. » « Vous n’avez pas besoin d’ajouter<br />
des composants étrangers – comme les fibres optiques actuellement<br />
utilisées – ni d’autres poids », ajoute Massimo Bercella.<br />
Techniquement, cette invention en instance de brevet de<br />
Bercella porte sur un dispositif piézoélectrique à base d’oxyde de<br />
zinc, pouvant à la fois servir de capteur (surveillance active de<br />
la structure) et d’actionneur (changement de forme des objets).<br />
Il comprend au moins deux fils croisés de fibre de carbone, à<br />
l’intersection desquels se trouve une couche d’oxyde de zinc<br />
en forme de nanotige. Chacun des deux fils est connecté à un<br />
ordinateur. L’utilisation du matériau ou du dispositif piézoélectrique<br />
pourrait révolutionner des secteurs comme l’automobile,<br />
l’aérospatiale ou l’aéronautique. Sans parler des clients, qui<br />
bénéficieraient de produits plus sûrs, capables de détecter et<br />
de corriger les anomalies. Comme le souligne Bercella dans sa<br />
demande de brevet : « Les acteurs du secteur de l’aéronautique<br />
pourraient placer notre capteur sur des éléments de leurs structures<br />
de base (longerons, nervures, panneaux, etc.) pour détecter<br />
les contraintes. Le dispositif piézoélectrique peut également<br />
être utilisé comme actionneur pour autoriser un changement<br />
morphologique des surfaces mobiles d’un avion, en particulier<br />
la géométrie des ailes, afin de modifier les forces aérodynamiques<br />
pour un meilleur pilotage de l’appareil. »<br />
des fibres de carbone au cœur d’une nouvelle<br />
révOLUTION INdUSTrIELLE<br />
Bercella sait que la plupart de ses clients sont en quête de solutions<br />
plus efficaces pour concevoir et fabriquer des voitures, des<br />
trains et des avions. Travaillant dans des secteurs à la pointe<br />
de la technologie, ces derniers cherchent également à collecter<br />
davantage de données et à obtenir des retours sur leurs structures<br />
et leurs équipements. Grâce à ces matériaux adaptatifs,<br />
ils ont toutes les chances de conserver une longueur d’avance<br />
sur leurs concurrents.<br />
« Je pense que ce matériau suivra les traces des composants ultrahigh-tech,<br />
déclare Massimo Bercella. Les premières applications<br />
se feront dans les secteurs de la défense et de l’aérospatiale, avant<br />
de s’étendre à l’aéronautique, à la Formule 1, voire aux véhicules<br />
grand public. D’une manière générale, les acteurs du secteur de<br />
l’automobile s’intéressant à l’industrie des composites représenteront<br />
un formidable marché pour Bercella d’ici trois à cinq ans. »<br />
Ces fibres de carbone sont au cœur d’une nouvelle révolution<br />
industrielle, alimentée par de nouvelles technologies comme<br />
la « conception générative » (ou design génératif) et la fabrication<br />
additive. Des champs que Bercella connaît bien et dans<br />
lesquelles l’entreprise investit beaucoup. Ainsi, celle-ci travaille<br />
autour de la conception liée à la fabrication additive. L’évolution<br />
des matériaux et des solutions transforme les modes de<br />
production. Il s’agit pour Bercella d’être prêt lorsque la partie<br />
composite entrera dans un mode industriel.<br />
Une forte implicATION de l’édITEUr de logicIELS<br />
AUTOdESk<br />
Cette nouvelle façon de créer des objets ne serait possible sans<br />
l’impression 3D. Au-delà de cette technique de fabrication, le<br />
concept d’Industrie 4.0 prend tout son sens dans l’évolution des<br />
différents outils de travail qui accompagnent les ingénieurs et<br />
les designers de demain. Ces évolutions vont donc également<br />
avoir un impact sur le logiciel en lui-même. Les systèmes traditionnels<br />
de CAO entrent dans cette nouvelle ère, apportant ainsi<br />
un nouveau souffle aux machines via notamment l’intelligence<br />
artificielle. « Grâce au design computationnel, nous souhaitons<br />
apprendre la conception à la machine, puis avoir des matériaux<br />
qui peuvent communiquer directement avec l’opérateur, explique<br />
Massimiliano Moruzzi, expert en recherche scientifique chez<br />
Autodesk. Il s’agit de la véritable mission de l’Internet des Objets.<br />
Cela va bien au-delà du contrôle d’un thermostat via un simple<br />
téléphone mobile. »<br />
L’éditeur de logiciels pour les professionnels de la conception<br />
et de l’ingénierie, Autodesk, collabore avec des dizaines d’entreprises<br />
telles que Bercella avec son programme Dreamcatcher.<br />
Des systèmes sont testés pour savoir s’ils sont capables<br />
d’absorber et de saisir des contraintes externes, puis d’explorer<br />
des centaines de combinaisons qui pourraient satisfaire<br />
les exigences de conception imposées par le designer. « Nous<br />
souhaitons que la plate-forme trouve des solutions de conception<br />
sans pour autant lui expliquer comment les différents composants<br />
doivent être faits », ajoute Moruzzi. Autodesk et Bercella sont<br />
d’ailleurs impliqués dans le projet Hack Rod, la première voiture<br />
au monde créée via l’intelligence artificielle grâce aux données<br />
recueillies sur un véhicule bardé de capteurs, puis « digérées »<br />
dans le cloud. Analyse de données à l’appui, les ordinateurs ont<br />
conçu un nouveau châssis (forme, matériaux…) qui optimise<br />
le poids et la robustesse. ●<br />
Laboratoire dédié aux matériaux<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 25
essais et modélisation<br />
méthode<br />
Le champ d’application<br />
de l’optimisation topologique<br />
s’élargit<br />
Il y a quelques semaines, le groupe thématique « Optimisation »<br />
de la SIA organisait un colloque au sujet de l’optimisation<br />
topologique. une méthode qui, loin des idées reçues, s’ouvre<br />
à un nombre croissant d’applications chez les industriels de<br />
l’automobile comme l’explique Benoît Guillaume (de PSA) qui était<br />
également intervenu sur ce sujet au Congrès Simulation de 2015.<br />
Si l’optimisation topologique s’appuie sur des méthodes<br />
de calcul datant d’une trentaine d’années, celle-ci reste<br />
encore largement confinée à des applications plutôt<br />
classiques sur pièces massives. Cette technique numérique<br />
reposant sur des éléments finis permet d’identifier de<br />
manière itérative la forme optimale d’une structure en proposant<br />
le meilleur compromis entre le poids et les différentes<br />
exigences de performances, de design… Ainsi, la forme optimale<br />
répond à une répartition de matière idéale en fonction<br />
d’un volume donné. « L’avantage de partir d’un volume d’encombrement<br />
et non d’une forme imposée réside dans le fait<br />
d’aller au-delà du savoir-faire et de l’intuition de l’ingénieur<br />
– parfois source d’erreurs – et d’obtenir des formes totalement<br />
innovantes auxquelles on n’aurait jamais pensé », souligne<br />
Benoît Guillaume, expert en techniques numériques pour l’optimisation<br />
et la robustesse au sein du groupe PSA, et animateur<br />
du groupe thématique « Optimisation » à la SIA.<br />
Ainsi, l’optimisation topologique permet de s’affranchir de<br />
l’étape de dessin initial pour concevoir la forme d’une pièce<br />
et élimine de nombreuses boucles de validation successives<br />
entre les architectes (données de volume), les designers<br />
(définition de la pièce en fonction des critères mécaniques)<br />
et tous ceux responsables du respect du cahier des charges<br />
du système étudié ; « tous ces échanges se révèlent souvent<br />
improductifs ; dans le cas de l’optimisation topologique, on<br />
évalue tout de suite l’adéquation des volumes de conception<br />
au regard de la faisabilité produit-process et des contraintes<br />
de performances, il ne reste plus alors qu’à définir la pièce<br />
dans son encombrement ».<br />
Une place crOISSANTE dans l’industrie<br />
benoît guillaume<br />
Diplômé de l’UTC Compiègne, Benoît<br />
Guillaume intègre le groupe PSA<br />
en 1999 pour développer la partie<br />
modélisation numérique NVH avant<br />
d’évoluer vers l’optimisation comme<br />
spécialiste puis en tant qu’expert<br />
en 2015 dans les techniques<br />
numériques pour l’optimisation et<br />
la robustesse. Au sein de la SIA,<br />
Benoît Guillaume anime le groupe<br />
thématique « Optimisation »<br />
process de forge et de fonderie. En revanche, cette méthode<br />
n’est pas adaptée aux pièces embouties, pliées ou<br />
soudées ; « si l’on cherche à l’appliquer pour obtenir une<br />
définition détaillée, c’est voué à l’échec, avertit Benoît Guillaume.<br />
En revanche, pour orienter la conception d’une pièce<br />
dans un volume fonctionnel en identifiant les principales<br />
voies d’efforts, c’est parfait. » Ainsi, les champs d’application<br />
de l’optimisation topologique ne cessent de s’étendre<br />
et présentent un intérêt croissant dans d’autres domaines<br />
que la mécanique où elle est historiquement appliquée,<br />
comme la CFD (fluide) ou encore l’électromagnétisme.<br />
De plus, si on part aujourd’hui d’un volume fonctionnel<br />
figé que l’on optimise de façon à trouver la bonne topologie<br />
de pièce, il est tout naturel de vouloir demain paramétrer<br />
ce volume pour tester divers scénarios d’architecture<br />
en couplant ainsi optimisation topologique et optimisation<br />
de forme.<br />
Historiquement, l’optimisation topologique s’applique<br />
princi palement sur de grosses pièces faisant appel à des<br />
Positionnement de la démarche<br />
dans le schéma de développement véhicule<br />
26 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
En outre, cette technique trouve parfaitement sa place<br />
dans les procédés de fabrication additive, « au point même<br />
d’être devenue indissociable ; on transmet ainsi directement<br />
les données de la forme dans l’imprimante 3D ». Et si<br />
aujourd’hui ce procédé demeurait confronté aux faibles<br />
vitesses de cadence, les verrous technologiques se lèvent<br />
progressivement et tendent vers de la production en<br />
grande série ; dans ce contexte, les besoins en optimisation<br />
topologique se font de plus en plus pressants.<br />
Une démarche pas si compliquée à faire<br />
accepter<br />
Malgré l’intérêt croissant des industriels vis-à-vis de l’optimisation<br />
topologique, celle-ci souffre encore d’a priori, au<br />
premier rang desquels celui d’être difficilement applicable.<br />
Dans le cas de PSA, la méthode s’est pourtant révélée être un<br />
succès à part entière. Mais cela n’a pu se faire qu’au prix d’une<br />
première expérience – ou « sucess story ». Concrètement, en<br />
2014, sous l’impulsion du maître-expert Laurent Di Valentin,<br />
Benoît Guillaume s’est lancé dans l’aventure, se mobilisant<br />
deux jours par semaine sur un an afin de travailler, à partir<br />
de cette nouvelle approche, sur la plateforme de la prochaine<br />
Peugeot 208. « Ce ne fut pas totalement un succès mais les<br />
résultats étaient suffisants pour en tirer une première expérience,<br />
laquelle était absolument nécessaire pour faire accep-<br />
Limites d’architecture pour la construction du design space<br />
ter l’optimisation topologique sur un deuxième projet mené<br />
en 2015 et portant sur la conception d’une superstructure de<br />
véhicule. L’ensemble des services y a immédiatement trouvé<br />
un intérêt commun. Aujourd’hui, la méthode est complètement<br />
acquise ».<br />
Des solutions matures mais<br />
bousculées par une nouvelle<br />
méthode<br />
Si elle s’appuie sur des méthodes mathématiques<br />
traditionnelles mises au point à la fin des<br />
années 1980, l’optimisation topologique semble<br />
connaître une nouvelle révolution. Les outils<br />
de simulation numérique, à commencer par le<br />
plus répandu – OptiStruct d’Altair – mais aussi<br />
les solutions de Genesis ou encore de Dassault<br />
Systèmes, ont naturellement connu des évolutions<br />
significatives. Mais les travaux du Pr Grégoire<br />
Allaire, de l’École Polytechnique, abordent<br />
aujourd’hui une nouvelle approche permettant,<br />
à l’inverse des autres méthodes, de bien identifier<br />
les zones où il est nécessaire d’ajouter ou non de<br />
la matière et ainsi d’optimiser les résultats. En<br />
se confrontant aujourd’hui, ces deux approches<br />
devraient restimuler la recherche dans ce domaine<br />
particulier des mathématiques.<br />
Éléments complémentaires de construction<br />
pour les opérations de transformation<br />
La principale limite de cette technique réside pour l’essentiel<br />
dans le manque de compétences dans le domaine. Si les<br />
constructeurs français, en particulier le centre technique de<br />
PSA à Vélizy-Villacoublay – abritent chacun plusieurs spécialistes<br />
en la matière, il reste très compliqué de recruter des ingénieurs<br />
suffisamment formés dans l’optimisation topologique.<br />
« Dans les écoles d’ingénieurs, les étudiants savent de quoi il<br />
s’agit mais sont rarement en mesure de mettre en pratique cette<br />
technique, concède Benoît Guillaume. C’est donc à nous de<br />
les former ». Au niveau des compétences justement, les outils<br />
développés aujourd’hui rendent tout à fait accessible cette<br />
approche pour toutes sortes d’applications sur des pièces relativement<br />
simples – moyennant une formation – mais l’appliquer<br />
sur des systèmes complexes demande encore un fort<br />
savoir-faire. Autre limite de l’optimisation topologique, le<br />
périmètre du crash en raison notamment des phénomènes<br />
non linéaires de grandes déformations générés par les chocs.<br />
D’autres approches sont alors nécessaires. ●<br />
Olivier Guillon<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 27
essais et modélisation<br />
applications<br />
La simulation numérique face aux enjeux<br />
de l’automobile<br />
dans ce dossier réalisé autour de l’événement de la sia en mars prochain, la rédaction a<br />
tenu à présenter l’offre d’un fournisseur de solutions logicielles, entreprises de plus en plus<br />
nombreuses à participer au congrès bisannuel sur la simulation. déjà très présent dans le<br />
secteur automobile, esi Group, par le témoignage de Caroline Borot, nous expose plusieurs<br />
solutions et réalisations répondant aux problématiques des constructeurs.<br />
caroline borot<br />
En charge du business<br />
development et<br />
de la stratégie marketing<br />
pour les nouvelles solutions<br />
d’ESI Group, Caroline Borot<br />
a longtemps travaillé du côté<br />
des procédés de fabrication<br />
puis sur les aspects liés<br />
à la performance.<br />
Le spécialiste français de logiciels et de services d’ingénierie lié<br />
au prototypage virtuel a, comme de nombreux autres éditeurs,<br />
répondu à l’appel à papiers – à contribution en d’autres termes –<br />
lancé par la Société des ingénieurs de l’automobile (SIA) en<br />
envoyant un « abstract », lequel concernait un sujet plutôt<br />
porteur et dans l’air du temps : le véhicule électrique. Mais<br />
celui-ci, s’il aborde l’éternelle problématique de l’autonomie<br />
Simulation du réservoir lors d’un crash avec la solution Water Flow<br />
d’ESI Virtual Performance Solution<br />
Mis au point par la société EPTender (située à Poissy, dans les<br />
Yvelines), cette remorque permet à un véhicule électrique de<br />
format « citadine » (une Renault Zoé par exemple), d’augmenter<br />
de 400 km et ainsi d’aborder un voyage de longue distance<br />
autour de 100 km/h. « EPTender s’est servi du module Water<br />
Flow afin de simuler ses opérations de crash-tests, indique Caroline<br />
Borot. Les solutions de simulation classiques ne permettaient<br />
pas à la société de savoir vraiment ce qui se passerait au niveau<br />
du réservoir en cas d’accident sur le véhicule et sa remorque ».<br />
L’AUTONOMIE AU cœUr dES prObLéMATIqUES<br />
Système de prolongateur d’autonomie<br />
tracté par une Renault Zoé. Image EP Tender.<br />
– principal facteur faisant aujourd’hui défaut à cette technologie<br />
–, montre une application pour le moins originale puisqu’il<br />
s’agit d’une remorque attachée à l’arrière d’un véhicule électrique<br />
et contenant un générateur thermique, encore appelé « prolongateur<br />
d’autonomie » ; à l’avenir, un générateur électrique est<br />
également envisagé.<br />
Outre cette application un peu particulière, même si elle correspond<br />
à l’un des cœurs de savoir-faire d’ESI (la simulation de<br />
crash test), les problématiques des constructeurs automobiles<br />
Autonomie, allègement et étanchéité<br />
des véhicules font partie des axes<br />
de développement prioritaires<br />
28 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
essais et modélisation<br />
et de leurs équipementiers concernent pour l’essentiel l’allègement<br />
des structures. Naturellement, les regards se tournent<br />
rapidement vers les composites mais, comme le rappelle Caroline<br />
Borot, « le 100 % composites, y compris dans les véhicules<br />
haut de gamme, n’est guère possible. La vraie solution réside dans<br />
l’usage des multi-matériaux et plus particulièrement dans le<br />
choix du bon matériau – en fonction de chaque pièce – au bon<br />
endroit » ; il ne faut donc pas hésiter à remettre en question le<br />
design et les procédés d’assemblage de matériaux aussi divers<br />
que variés, qu’il s’agisse d’aciers, d’aluminium, de composites<br />
ou de plastiques… Il en est de même pour les performances et<br />
leur tenue en fatigue que ce soit au niveau vibro-acoustique ou<br />
en cas de choc. « Il est désormais nécessaire de travailler sur du<br />
multi-échelle, à la fois sur la zone assemblée ou soudée puis tout<br />
autour ». Des travaux de recherche sont d’ailleurs menés à ce<br />
sujet, à l’exemple de ComMUnion, un projet européen H2020<br />
portant sur l’assemblage entre alliage métallique et composites<br />
thermoplastiques, ou encore le projet USAMP, réunissant Ford,<br />
GM et Chrysler : ce partenariat de recherche vise à mettre au<br />
point un pare-chocs 100 % composites. Enfin, Honda travaille<br />
sur la question du soudage des aciers avec des aciers emboutis<br />
à chaud et de l’impact sur la tenue de l’ensemble assemblé<br />
en cas de choc.<br />
Autre levier d’autonomie et de gains directs sur la consommation<br />
: la gestion thermique de la cabine – autrement dit, à l’intérieur<br />
de l’habitacle. L’idée est la suivante : alors que la mise<br />
en route du chauffage ou de l’air conditionné va diffuser de l’air<br />
chaud ou froid dans tout l’habitacle, il va nécessairement générer<br />
une surconsommation, en particulier lorsque le conducteur<br />
est seul à bord du véhicule. De plus, si le conducteur souhaite<br />
mettre la climatisation sans indisposer les passagers (le cas des<br />
taxis par exemple), il ne peut le faire qu’à l’aide d’un système<br />
de sièges dotés de systèmes ventilés (ou chauffants), systèmes<br />
qui existent également sur le volant. « ESI propose un produit<br />
appelé Virtual Seat Solution aidant à concevoir des technologies<br />
permettant de mieux gérer les systèmes classiques de chauffage<br />
et de climatisation sur les sièges. Les essais montrent que le<br />
refroidissement de l’habitacle uniquement par la climatisation<br />
peut faire perdre jusqu’à 40 % d’autonomie aux véhicules électriques<br />
; ce qui peut être considérablement amélioré par l’usage<br />
d’un siège ventilé. ».<br />
S’ATTAQUER À L’ÉTANCHÉITÉ DE LA CAISSE<br />
Autre axe de développement auquel répondent les solutions<br />
d’ESI, l’étanchéité, encore appelé « water flow ». L’enjeu ? Aller<br />
plus loin que les essais classiques, en particulier ceux effectués<br />
dans des tunnels, à l’intérieur desquels le véhicule est immergé<br />
et que l’on asperge d’eau. « Face à l’explosion du nombre de<br />
capteurs et d’électronique embarqué dans la voiture, mais aussi<br />
et surtout pour assurer une étanchéité parfaite de la caisse<br />
pour les véhicules électriques, ces moyens d’essais classiques ne<br />
parviennent plus à répondre aux besoins des constructeurs »,<br />
souligne Caroline Borot.<br />
Les jets d’eau ne représentent pas suffisamment les<br />
conditions réelles d’une route inondée, d’une pluie battante<br />
ou simplement d’une flaque de boue et des éclaboussures<br />
d’eau pouvant atteindre certains composants, à commencer<br />
par la batterie, y compris à faible vitesse. Intégré à l’outil<br />
Simulation obtenue grâce au module Water Flow d’ESI Virtual<br />
Performance Solution.<br />
Autre problématique des industriels de<br />
l’automobile : les multi-matériaux<br />
Virtual Performance Solution (VPS), le module Water Flow<br />
permet de s’assurer que les multiples capteurs – de plus en<br />
plus nombreux et complexes – n’entrent jamais en contact<br />
avec l’eau, que le design prenne bien en compte l’étanchéité<br />
du véhicule (évitant d’ajouter a posteriori l’ajout de joints<br />
disgracieux) mais également d’anticiper d’éventuelles<br />
réglementations à venir en matière d’étanchéité ; on n’est<br />
jamais trop prudent… ●<br />
Olivier Guillon<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I 29
sur la modélisation et la simulation et<br />
plus particulièrement sur la plateforme<br />
d’innovation Fahrenheit (Epsilon-Alcen),<br />
les « Transient Refrigeration Cycles » et<br />
leurs résultats de simulation (ESI France),<br />
l’identification numérique de fonctions de<br />
transfert thermique (CEA Cesta) et enfin<br />
l’automatisation des calculs thermomécaniques<br />
sur une antenne de satellite (Thales<br />
Alenia Space / Siemens).<br />
La troisième session concernant la caractérisation<br />
expérimentale et les méthodes<br />
d’essais, avec des interventions portant<br />
sur la caractérisation électrique, thermique<br />
et fluidique de modules de puissance<br />
de nouvelle génération (Icam / IRT<br />
Saint-Exupéry / aPSI 3D ), la caractérisation<br />
expérimentale de grandeurs thermesures<br />
Compte-rendu<br />
Les essais et la mesure thermiques<br />
à l’honneur<br />
l’association pour le développement des sciences et techniques de l’environnement (aste) a<br />
organisé du 22 au 23 septembre derniers à toulouse dans les locaux de l’institut catholique<br />
d’arts et métiers (icam) et la participation de la plateforme d’innovation thermique<br />
Fahrenheit, une conférence sur le thème de la virtualisation de la conception et tests<br />
thermiques des systèmes.<br />
La thermique est un domaine<br />
par nature transversal à de<br />
nombreuses applications industrielles<br />
et les problèmes qui lui<br />
sont associés constituent bien souvent des<br />
freins ou des verrous aux avancées technologiques.<br />
Le colloque a eu pour objectif<br />
de traiter des liens fondamentaux entre les<br />
essais industriels et la simulation. Environ<br />
soixante personnes représentant le monde<br />
universitaire et industriel ont participé à ce<br />
premier rendez-vous prometteur de tous<br />
les leaders, ingénieurs et techniciens des<br />
essais thermiques.<br />
Quatre sessions au cœur<br />
des défis industriels<br />
L’événement a rassemblé des professionnels<br />
des essais thermiques, des étudiants<br />
et des chercheurs. Quatre sessions ont eu<br />
lieu dans le cadre de ce premier « Astelab<br />
Thermique ». La première portait sur<br />
les capteurs et les moyens d’essais mesure<br />
rapide de température par thermocouple<br />
avec l’entreprise DSi (voir article page 33),<br />
l’évolution des tests thermiques dans le<br />
domaine aérospatial (Alliantech / ACS<br />
– ATT), un capteur de mesure du coefficient<br />
de transfert entre l’action d’un<br />
fluide et d’une paroi (Kayme / CEA) et,<br />
enfin, sur un dispositif de contrôle thermique<br />
: exemple d’une boucle diphasique<br />
avec une pompe mécanique (Atmostat-Alcen).<br />
La deuxième session portait<br />
miques (IRT Saint-Exupéry), la « Thermal<br />
characterization of a dissipative component<br />
and associated model correlation »<br />
(Airbus), les améliorations de l’efficacité<br />
des essais vide-thermique (Intespace) ou<br />
encore la visualisation de la conception et<br />
les tests thermiques des systèmes (Liebherr<br />
Aerospace Toulouse). Enfin, la quatrième<br />
et dernière session concernant les CND et<br />
l’imagerie ; les interventions ont d’abord<br />
dressé l’état de l’art des méthodes de<br />
caractérisation thermique, de CND par<br />
thermographie infrarouge et leurs applications<br />
industrielles (Thermoconcept),<br />
avant d’aborder les solutions d’imagerie<br />
pénétrante multispectrale 2D/3D pour le<br />
contrôle et l’analyse des matériaux isolants<br />
opaques (NeTHIS).<br />
30 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
mesures<br />
Un espace<br />
dédié aux exposants<br />
Les participants du colloque ont également<br />
pu découvrir les dernières nouveautés<br />
technologiques en parcourant les stands<br />
des onze sociétés présentes sur l’espace<br />
« salon » (ACS – Alliantech, Climats,<br />
Dewefrance, DSi, Intespace, Kimo Instruments,<br />
Neotim, NeTHIS, Thermoconcept,<br />
Texys International et Weiss Technik). Le<br />
dîner de gala associé à une croisière sur<br />
la Garonne et le canal du Midi a permis<br />
aux participants d’échanger dans une<br />
atmosphère détendue et d’assister à une<br />
présentation de Daniel Pons d’Airbus sur<br />
la philosophie de la vérification thermique<br />
des satellites du programme Oneweb. ●<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I31
mesures<br />
entretien<br />
vers plus de capteurs sans fil<br />
et intelligents<br />
Il existe aujourd’hui un besoin évident de capteurs de<br />
nouvelle génération, qu’il s’agisse de capteurs intelligents,<br />
capables de communiquer entre eux, et sans fil ; le<br />
problème du câblage étant de plus en plus présent dans les<br />
laboratoires d’essais. Et le domaine de la thermique n’échappe<br />
pas à la règle, d’autant que, dans les applications d’essais industriels<br />
en particulier, les contraintes peuvent être extrêmes en<br />
raison des fortes montées – ou des descentes – en température.<br />
Lors des journées toulousaines d’Astelab portant sur les tests<br />
thermiques des systèmes, Intespace a notamment fait part à<br />
l’auditoire de sa problématique quant à la mise en réseau des<br />
capteurs de température sans fil.<br />
Quelles technologies voit-on apparaître<br />
aujourd’hui sur le marché ?<br />
Au cœur de l’actualité médiatique, en partie grâce à la visite du<br />
président Hollande dans ses locaux de Labège (Haute-Garonne),<br />
la société Sigfox, spécialisée dans l’Internet des objets (IoT) et le<br />
« Machine to Machine » (M2M), fait de la mesure à distance ;<br />
en somme, il s’agit de capteurs de mesure à basse vitesse et à<br />
faible débit et capables de communiquer entre eux. Pour le<br />
domaine des essais, c’est encore insuffisant, mais les développements<br />
vont aujourd’hui dans ce sens. L’intérêt du capteur « sans<br />
fil » est évident, à l’exemple de l’aéronautique où, pour réaliser<br />
des mesures sur l’Airbus A350 XWB par exemple pour des<br />
essais statiques, on a besoin, en fonction du modèle, de 10 000<br />
à 20 000 capteurs, soit plus de 1 000 km de câbles ! De même,<br />
les nanotechnologies – à l’exemple de Nanolike – lesquelles<br />
permettent de mettre au point des jauges de contraintes à très<br />
haute résistance pour un encombrement et une consommation<br />
électrique plus réduits. On se dirige inévitablement vers<br />
une miniaturisation des produits. En effet les capteurs sans fil<br />
ne doivent pas perturber leur environnement de mesures, ils<br />
se doivent donc d’être « petits », mais ces derniers doivent intégrer<br />
une batterie, des pistes d’amélioration s’orientent vers des<br />
capteurs capables de générer leur propre énergie, mais aussi des<br />
possibilités de communiquer d’où TM-TC, conversion analogique-numérique,<br />
systèmes de sécurité…<br />
Qu’en est-il des smart sensors ?<br />
Le capteur intelligent n’a plus seulement la vocation à n’être<br />
qu’un capteur. Il doit contenir, outre l’ensemble des informations<br />
joseph Merlet<br />
Actuellement vice-président de l’ASTE, Joseph Merlet était<br />
l’ancien directeur technique de la société toulousaine Intespace<br />
de 2009 à 2014<br />
le concernant (nom-modèle, numéro de référence, sensibilité,<br />
courbe et planning d’étalonnage…), des capacités à communiquer<br />
: le smart sensor doit pouvoir dialoguer avec la chaîne<br />
de mesure, lui envoyer une trame de télémesure, gérer (grâce<br />
à une mémoire de tests et une mémoire tampon) l’information<br />
montante et descente, être capable de s’éteindre et se rallumer<br />
seul, etc. Mais ces solutions d’avenir devront lever certains<br />
verrous technologiques tels que les interférences et les perturbations<br />
électromagnétiques de même que les impératifs de confidentialité<br />
des mesures. ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
32 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
mesures<br />
optimisation<br />
Mesure rapide de température<br />
par thermocouple<br />
les thermocouples permettent une mesure thermique économique, rapide, mais souffrant<br />
d’une faible précision à cause de leur importante sensibilité au bruit. nous avons appliqué<br />
la théorie de l’estimation optimale pour créer un filtre numérique dédié à la mesure par<br />
thermocouple. les résultats en simulation et mesure nous ont permis de concevoir le prototype<br />
fonctionnel d’une centrale de mesure utilisant ces techniques pour une mesure précise et rapide<br />
de température (0,2 °C et 2 ms) au moyen de thermocouples classiques : la centrale mimecor.<br />
La mesure de température représente 80 % des capteurs<br />
dans les laboratoires d’essai. Les thermocouples (TC)<br />
sont des capteurs économiques, rapides et à large<br />
gamme de mesure, au détriment de leur précision<br />
réduite par de forts niveaux de bruits. Nos travaux R&D, en<br />
particulier le projet MIMECOR-VT 1 , visent à remplacer les<br />
méthodes traditionnelles de traitement du signal, basées sur<br />
le conditionnement analogique, par des techniques de filtrage<br />
numérique issues de la théorie d’estimation optimale. Nous<br />
avons ainsi développé la centrale Mimecor, qui assure une<br />
mesure de température précise, rapide, et économique.<br />
principe de mesure de température par tc<br />
dispositif de mesure de température par tc<br />
Un thermocouple (TC) est constitué de deux fils de métaux<br />
différents soudés. Un potentiel est généré entre ses bornes en<br />
présence d’un gradient de température, d’après l’effet Seebeck<br />
[1]. La mesure de température par TC est sujette à des perturbations<br />
causées par l’interaction du capteur avec son milieu<br />
ou les signaux parasites. Des précautions de mise en œuvre<br />
permettent de réduire le bruit de mesure [2].<br />
Bruit de mesure d’un VI en fonction de la vitesse d’acquisition<br />
1. MIMECOR-VT :« Méthodes Innovantes pour la mesure et le contrôle des<br />
caissons d’essais Vide Thermique » est un projet mené par : DSi, Intespace,<br />
LAAS-CNRS, TSR et EREMS. Lauréat de l’appel à projet IRIS 2010 de la<br />
DIRECCTE Midi-Pyrénées, il est cofinancé par l’UE avec le FEDER.<br />
performances et limitations<br />
La mesure de tension est classiquement réalisée par un voltmètre<br />
intégrateur (VI) qui mesure la valeur moyenne de la<br />
tension d’entrée sur une durée T int<br />
, la période d’intégration.<br />
Lorsque T int<br />
est longue, le bruit de mesure est réduit pour un<br />
cas stationnaire. Cependant, quand la variation de température<br />
est rapide par rapport à T int<br />
, le VI donne une mesure<br />
biaisée (figure ci-après).<br />
centrale mimecor de mesure thermiQue<br />
rapide<br />
La centrale Mimecor remplace le VI par un filtre optimal<br />
numérique pour une mesure rapide et précise par TC. De<br />
plus, la chaîne de conditionnement du signal (amplification,<br />
multiplexage, échantillonnage et numérisation) est optimisée<br />
pour cette application.<br />
le filtrage optimal<br />
Le problème d’estimation dynamique consiste à reconstruire<br />
un processus stochastique à partir de son observation partielle<br />
et bruitée. Le filtrage optimal détermine le meilleur estimateur<br />
de l’état courant à partir des mesures, selon un critère de<br />
performance (ici, le minimum de variance, minimisant l’erreur<br />
quadratique moyenne).<br />
La résolution du problème de filtrage optimal peut être obtenue<br />
récursivement en 2 étapes :<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I33
mesures<br />
• La prédiction, selon l’équation de dynamique (équation de<br />
Chapman-Kolmogorov).<br />
• La correction, au vu de la nouvelle observation (règle de<br />
Bayes).<br />
filtre de Kalman<br />
Kalman a proposé un filtre ne nécessitant pas de signaux<br />
stationnaires mais basé sur un modèle d’état linéaire. Ce filtre<br />
étant récursif, sa réponse en chaque instant n’est fonction que<br />
du signal observé et de sa réponse à l’itération précédente.<br />
L’optimalité de ce filtre dépend de la linéarité du système dynamique<br />
d’état. Or, celui-ci n’est pas linéaire dans la plupart des<br />
cas réels. Le filtre de Kalman étendu consiste à l’approcher en<br />
linéarisant les équations d’état et de mesure. Il suit ensuite l’algorithme<br />
du filtre classique. D’autres solutions existent dans<br />
la littérature (Unscented Kalman Filter, Interactive multiple<br />
model, filtres particulaires… [3], [4]).<br />
application à la mesure de température par tc<br />
Modélisation du problème : l’application des techniques de<br />
filtrage optimal à la mesure de température par TC a débuté<br />
par une modélisation, de l’équation de dynamique (modèle<br />
discret à partir d’un bilan thermique), de l’équation d’observation<br />
(fonction polynomiale d’interpolation entre tension<br />
et température) et des bruits de mesure (afin de les intégrer<br />
au filtrage).<br />
Étude comparative de techniques de filtrage optimal : les<br />
performances de 5 techniques de filtrage ont été comparées en<br />
simulation à un VI, avec comme indicateurs l’Erreur Quadratique<br />
Moyenne (EQM), le biais de mesure (erreur moyenne)<br />
et le temps de calcul (pour l’application temps-réel). Cette<br />
étude a permis de sélectionner le meilleur ratio performance/<br />
temps de calcul, ici le filtre de Kalman étendu.<br />
Implémentation : la centrale Mimecor se compose de 3<br />
modules :<br />
• Acquisition : conditionnant le signal TC (amplification,<br />
multiplexage, numérisation)<br />
• Traitement : intégrant le microprocesseur dédié au traitement<br />
numérique du signal TC (logiciel de filtrage, mémoires).<br />
• Communication : son microcontrôleur gère les périphériques<br />
et les communications (USB, ETH…).<br />
• Benchmark temps-réel avec une station classique<br />
• Benchmark temps-réel du prototype<br />
Performances en simulation : la simulation des performances<br />
de filtrage a comparé notre filtrage en acquisition<br />
rapide à un VI. Indépendamment du bruit de mesure, nous<br />
obtenons une EQM jusqu’à 5 fois plus faible, même face à un<br />
VI à période d’acquisition 5 fois plus lente. En acquisition<br />
lente, notre solution conserve sa supériorité, notamment en<br />
régime transitoire. L’EQM en régime permanent de notre<br />
technique est équivalente à celle délivrée par un VI à période<br />
d’acquisition de 5 s.<br />
Validation métrologique sur données réelles : La validation<br />
métrologique sur données réelles se base sur un banc<br />
de test certifié COFRAC, qui permet l’enregistrement des<br />
tensions mesurées sur des paliers de température. Ces données<br />
ont ensuite été traitées par le filtre numérique et les résultats<br />
comparés à ceux obtenus par la station classique du banc. Les<br />
mesures (Fig. 4), confirment les simulations : les signaux du<br />
VI à 20 ms (en bleu ciel) et à 100 ms (en noir) sont plus bruités<br />
que ceux de Mimecor (courbe violette). La précision en<br />
performances<br />
Quatre phases ont démontré les performances de notre centrale,<br />
en acquisition rapide (20 ms/voie) ou lente (1 s/voie) :<br />
• Test en simulation<br />
• Validation métrologique sur données réelles, traitement<br />
différé<br />
Résultats d’essai de validation sur données réelles :<br />
MIMECOR-VT (20 ms) vs VI (20 ms et 100 ms)<br />
34 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
mesure rapide est de 3 à 5 fois meilleure qu’un VI, et équivalente<br />
en mesure lente.<br />
Benchmark temps-réel avec une station classique : Un<br />
benchmark (Fig. 5), a été réalisé avec le module d’acquisition<br />
Mimecor et un traitement temps-réel sur PC, en comparaison<br />
avec une centrale d’acquisition classique. La référence de<br />
température provient d’une station de mesure dédiée à sonde<br />
PT100. Les résultats du benchmark confirment la supériorité de<br />
notre solution, avec une précision de mesure 10 fois meilleure<br />
(EQM de 0,1 °C) pour une vitesse d’acquisition 30 fois supérieure<br />
à une station classique de mesure (1,7 contre 50 ms/voie).<br />
Test du prototype : notre prototype intégré à 2 voies de<br />
mesure a été testé dans les mêmes conditions. Nous avons<br />
obtenu des performances similaires, avec un temps de traitement<br />
de 2,3 ms et un écart-type d’environ 0,2 °C.<br />
Perspectives<br />
Développements de la centrale Mimecor<br />
Perspectives produits : le prototype de 15 voies sera adapté<br />
pour les grandes stations de mesure (128 et 300 voies), adapté<br />
aux bancs d’essai et contrôlable par PC.<br />
Compensation du courant de mode commun : la validation<br />
métrologique sur données réelles a montré la robustesse<br />
de la centrale Mimecor aux perturbations du mode commun<br />
par rapport au VI (erreur de 4 °C contre 14 °C). Nous avons<br />
étudié une compensation active du courant de mode commun<br />
qui montre des résultats très encourageants sur la précision sans<br />
engendrer une augmentation rédhibitoire du temps de calcul.<br />
Projet rcti<br />
Le projet RCTI 2 est une évolution de MIMECOR-VT, où les<br />
mêmes solutions d’acquisition et de filtrage sont intégrées et<br />
miniaturisées pour une mesure rapide et précise au plus près<br />
de l’échantillon. L’alimentation, le contrôle et l’acquisition sont<br />
réalisés par Ethernet avec un PC unique. L’objectif est de réaliser<br />
des mesures thermiques rapides dans un caisson de tests<br />
pour satellite (sous vide, de -200 à +200 °C). Cette application<br />
sous conditions extrêmes peut être élargie à tout type de<br />
test thermique. Nous sommes actuellement en phase de test<br />
et d’assemblage du prototype prévu fin 2016.<br />
Conclusion<br />
Nous avons présenté ici un nouveau dispositif de mesure de<br />
température par TC basé sur une technique de filtrage optimal,<br />
la centrale Mimecor, dont un prototype opérationnel a été<br />
fabriqué. Elle permet d’améliorer à la fois la vitesse de mesure<br />
(jusqu’à 2 ms/voie) et sa précision (0,2 °C). Ces performances<br />
inédites permettent d’étendre l’usage des TC à la mesure rapide<br />
de température tout en améliorant les mesures existantes. De<br />
plus, un projet basé sur les mêmes techniques de filtrage optimal<br />
nous permettra d’intégrer le traitement de la mesure au<br />
plus près de l’échantillon, améliorant ainsi les performances<br />
comme la facilité d’utilisation. ●<br />
Karim Hallak, Sabrina Habtoun, Anis Ziadi<br />
DSi, Service Recherche & Développement,<br />
17, rue Raymond-Grimaud,<br />
BP 50116 31704 Blagnac Cedex<br />
Références<br />
[1] G. BONNIER et E. DEVIN, « Couples<br />
thermoélectriques Caractéristiques et mesure<br />
de température », Éditions T.I., 2014.<br />
[2] G. ASCH et al., Acquisition de données<br />
du capteur à l’ordinateur, Dunod, 2003.<br />
[3] B. D. O. ANDERSON et J. B. MOORE, Optimal<br />
Filtering, Prentice-Hall, 1979.<br />
[4] A. ZIADI, « Particules Gaussiennes<br />
Déterministes en Maximum de Vraisemblance<br />
Non-linéaire : Application au Filtrage Optimal<br />
des Signaux RADAR et GPS », 2007.<br />
2. RCTI : Réseaux de Capteurs Thermiques Intelligents, est un projet porté par<br />
DSi, en partenariat avec Intespace, Connit, Widesens et le LIRMM, financé<br />
par la DIRECCTE Midi-Pyrénées.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I35
mesures<br />
innovation<br />
capteur de mesure du coefficient d’échange<br />
convectif entre un écoulement et une paroi<br />
le Cea et la société Kayme ont développé un capteur appelé « coef h ». Ce capteur est conçu<br />
pour mesurer en local, dans les écoulements turbulents, les caractéristiques thermiques<br />
de l’échange convectif en paroi avec une grande dynamique. des micro-thermocouples sont<br />
insérés et soudés dans le corps du capteur et un thermocouple mesure la température de<br />
l’écoulement. un algorithme spécifique basé sur une méthode de conduction inverse traite<br />
les mesures de températures et détermine le flux de chaleur, la température pariétale et<br />
le coefficient d’échange. les caractéristiques thermiques de l’échange sont proposées en<br />
représentations temporelle et spectrale. Ce document décrit la conception du capteur, son<br />
champ d’application dans l’industrie pour les différents secteurs d’activités.<br />
Les caractéristiques des transferts<br />
thermiques entre un écoulement<br />
et une paroi ne peuvent<br />
pas toujours être estimées par<br />
calcul avec des corrélations d’échange, qui<br />
sont en général limitées à des applications<br />
simples, en régime permanent non fluctuant,<br />
avec des fluides homogènes, assez<br />
loin des réelles applications de l’industrie.<br />
C’est précisément pour répondre à un cas<br />
particulier que le CEA a conçu un capteur<br />
appelé « coef h » pour étudier les chargements<br />
thermiques en paroi dans les structures<br />
où siègent des zones de mélanges en<br />
régime turbulents à grand écart de température.<br />
L’objectif a été de développer un<br />
outil capable de mesurer expérimentalement<br />
les flux thermiques, les fluctuations de<br />
température, et le coefficient d’échange dans<br />
un composant de type té de mélange avec<br />
une grande dynamique. L’acquisition de<br />
ces paramètres constitue la source d’entrée<br />
pour effectuer les calculs mécaniques avec<br />
des données thermiques précises et évaluer<br />
la tenue à la fatigue des composants.<br />
La connaissance du coefficient d’échange<br />
est essentielle dans l’amélioration des<br />
systèmes existants, pour l’aide à la conception,<br />
pour la qualification et la mesure de<br />
performance post-conception.<br />
Dans une démarche de valorisation, ce<br />
capteur breveté par le CEA avec son algorithme<br />
de résolution peut également s’appliquer<br />
à d’autres problématiques thermiques,<br />
sa forme et son gabarit peuvent être adaptatifs.<br />
La société Kayme assure la conception<br />
en fonction d’un cahier des charges du<br />
client, l’adaptation à l’application, la fabrication<br />
et la distribution commerciale.<br />
présentation du capteur coef<br />
h et de son algorithme<br />
De très petite taille (∅ 6 mm et 8 mm<br />
de hauteur) (Figure 1 et Figure 2), il est<br />
Le capteur « coef h »<br />
avec son système de fixation<br />
– vue de la face active<br />
équipé de 3 micro-thermocouples (∅<br />
25 µm) soudés à l’intérieur du corps<br />
de mesure (cellule de flux) pour acquérir<br />
la température à différentes distances<br />
de la paroi et d’un thermocouple externe<br />
(∅ 0,3 mm) qui mesure la température<br />
dans l’écoulement. Le matériau constitutif<br />
des éléments du capteur est identique à la<br />
paroi réceptrice support, limitant ainsi les<br />
flux parasites transverses. Un algorithme<br />
de conduction inverse basé sur la loi de<br />
Fourier (milieux semi-infinis) utilise un<br />
maillage de 160 éléments et permet de<br />
remonter au flux de chaleur q(t) et à la<br />
température pariétale Tp(t). À l’aide de<br />
Le capteur « coef h » avec son système de fixation<br />
– vue de profil<br />
36 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
mesures<br />
la mesure de température dans l’écoulement Tf(t), le coefficient<br />
d’échange est déterminé en représentation temporelle<br />
ou selon trois méthodes de représentation spectrale. Le temps<br />
de réponse des micro-thermocouples de 30 µs offre une dynamique<br />
très élevée.<br />
Les distances des micro-thermocouples sont mesurées avec précision<br />
(vernier et mesure sous binoculaire : Tolérance 5 µm) à<br />
respectivement 300 µm, 1 400 µm et 2 500 µm pour le troisième.<br />
L’incertitude de la mesure du coefficient d’échange est de l’ordre<br />
de 4 %, elle est directement liée à la connaissance précise des<br />
distances à la paroi.<br />
Le thermocouple dans l’écoulement, dimensionné à 0,3 mm<br />
pour un compromis robustesse mécanique/performance<br />
thermique permet un temps de réponse sans atténuation<br />
jusqu’à 20 Hz bien au-delà de la gamme des fluctuations<br />
thermiques. Il mesure à environ 2 mm la température légèrement<br />
au-delà de la couche limite proche de la vitesse débitante<br />
de l’écoulement.<br />
Le coefficient d’échange est le paramètre dimensionnant pour<br />
les transferts de chaleur des écoulements vers une paroi.<br />
En conception sa connaissance est déterminante pour le dimensionnement<br />
des échangeurs. Sur un appareil existant, il permet<br />
de caractériser les performances du transfert thermique. Le<br />
capteur coef h peut précisément mesurer ce paramètre et apporter<br />
son concours dans de nombreuses activités de l’industrie :<br />
aide à la conception et au dimensionnement, caractérisation<br />
d’un échange, qualification sur matériel existant et amélioration<br />
ou encore suivi et process de fonctionnement (exemple :<br />
mesure et suivi de l’encrassement).<br />
Dans les problèmes usuels rencontrés par l’ingénieur, le coefficient<br />
d’échange peut être déterminé avec des corrélations basées<br />
sur le calcul du nombre de Reynolds, du Nusselt, et du Prandtl.<br />
Ces corrélations sont calculées avec des paramètres (vitesse du<br />
fluide, viscosité) qui sont souvent inconnus localement dans<br />
les applications industrielles.<br />
applications<br />
Capteur coef h dans une paroi – position des Thermocouples<br />
P1, P2, P3 et Tf<br />
Exemple de coefficient d’échange (normalisé) dans un mélange pour<br />
2 valeurs de Reynolds en représentation spectrale<br />
Dans de nombreux cas, il est impossible d’estimer correctement<br />
le coefficient d’échange, les corrélations étant inadaptées. Le<br />
recours à la mesure est indispensable dans les cas : de mélange<br />
de fluides de nature différente, de fluides de même nature mais<br />
à température différente, de fluides en diphasiques, de fluides<br />
chargés de particules ou de singularités géométriques générant<br />
des grosses structures turbulentes dans le fluide.<br />
Tous ces domaines représentent les cas d’application du capteur<br />
« coef h » où il apporte expérimentalement et localement une<br />
réponse précise avec une grande dynamique. Ce petit capteur non<br />
intrusif, qui se comporte fidèlement un peu comme un caméléon<br />
est au cœur des transferts d’énergie entre un écoulement et une<br />
paroi qui constitue une des préoccupations des industriels toujours<br />
à la recherche d’une meilleure efficacité pour leurs appareils. ●<br />
Olivier Braillard – Ingénieur chercheur<br />
(CEA Cadarache – DEN/DTN/STCP/LHC 13108 Saint-<br />
Paul-Lez-Durance – olivier.braillard@cea.fr)<br />
Jean-Marie Pinquier – Directeur de la société Kayme<br />
(KAYME – 6, rue Georges-Guynemer 78280 Guyancourt<br />
– jean-marie.pinquier@kayme.eu)<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I37
mesures<br />
case Study<br />
Simulated and Experimental<br />
component Temperature on the<br />
Intersil ISL8240 Evaluation Board<br />
There is not that much material public available<br />
comprising a consistent set of fabrication data and<br />
experimental results from which thermal board<br />
models can be built and compared. In a recent article<br />
Intersil’s J.Johnston [3] described the thermal behavior of a<br />
QFN package on a 4-layer evaluation board based on the vertical<br />
thermal resistance of the layer stack and the copper cladding<br />
in vias. Although we do not agree with his assumptions<br />
and conclusions a subsequent search for more data led us to<br />
a fine set of files and reports. Using them we created a ther-<br />
mal board model with TRM software and the results seem to<br />
fit quite nicely.<br />
The board under consideration is called ISL8240MEVAL4Z and<br />
can be found on Intersil’s home page at www. intersil.com. There<br />
is also a sister board with name ISL8240MEVAL3Z.<br />
The material<br />
The website [2] http://www.intersil.com/en/tools/referencedesigns/<br />
isl8240mevalxz.html contains lots of documents and<br />
resources. Important for us are production data in “Design Files”<br />
The board under consideration. Size is 4” by 3” (Taranovich, 2015).<br />
The artwork Gerber files around the component look like this<br />
Download items.<br />
Thumbnails of the artwork.<br />
Search in the internet for ISL8240MEVAL4Z is leading to a<br />
report by Taranovich [4] where power considerations and<br />
(uncoated) infrared images of the board can be found.<br />
38 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
mesures<br />
board modeling<br />
We just paste some TRM input panes or output frames. Most of the input will be obvious.<br />
Board size is 4” by 3”.<br />
The finest structures in the layout are<br />
around 0.1mm. This is the lateral resolution<br />
which we demand for the results.<br />
No special materials are used.<br />
Taranovich is claiming 2 oz outer layers<br />
and 1 oz inner layers.<br />
The user guide claims 2 oz in all layers.<br />
Gerber files come from Cadence Allegro.<br />
1 mil hole plating.<br />
Though-hole technology only. 957 drills.<br />
Excellon header has non-standard tools<br />
defi-nition and we corrected the header<br />
manually (in inch).<br />
For a graphical placement the Gerber file<br />
of the silk screen can be used.<br />
Gerber artwork of top layer 1 and outline<br />
of the component.<br />
A bulk material with k=10W/mK<br />
(“Comp_diel_loc$TRM”) is used.<br />
Component size is 18.8mm × 18.8mm.<br />
Summary of the model-build in TRM.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I39
mesures<br />
Transparent 3D view of our board model.<br />
Watch the drills underneath the package.<br />
component modeling<br />
The focus of TRM is to calculate the thermal<br />
behavior of the printed board. Components<br />
are treated as simple as possible, also<br />
because no information about the complex<br />
inner structure is available. Common practice<br />
is to create a rectangular volume and<br />
to assign a bulk conductivity together with<br />
a thermal power value. As a material definition<br />
for this type of QFN package we<br />
chose the entry “comp_diel_loc$TRM”<br />
from the TRM material database. The<br />
power dissipation for the experiment in<br />
Fig. 4 can be estimated from the data sheet<br />
and the text for Fig. 1 in Taranovich [4]:<br />
“The first test was as follows: Vin=12V,<br />
Vout=1V, Fsw=500kHz, Iout=40A with the<br />
board configured in a two-phase parallel<br />
single output mode (Mode 5A). Thermal<br />
imaging test results showed a maximum<br />
temperature of 99.6 C. See Figure 1.”<br />
When we look into the Data Sheet [1] we<br />
find on p.27 the graph shown in Fig. 7.<br />
Unfortunately the combination Vout=1V,<br />
Fsw=500kHz cannot be found. From<br />
other graphs in the Data Sheet [1] we infer<br />
that the efficiency at 500 kHz must be close<br />
to that at 300kHz.<br />
We decide to use a power loss of 8 Watts<br />
on the blue line at 40 A.<br />
Environment conditions<br />
Any thermal calculation needs as a reference<br />
temperature the external air temperature<br />
plus the cooling conditions. The<br />
Taranovich report [4] says:<br />
“Tests were performed using the evaluation<br />
board at room temperature with zero<br />
air flow.”<br />
Unfortunately he does not tell the mounting<br />
situation precisely: was the board<br />
placed vertically or horizontally and<br />
held within free air flow or did it lie on<br />
Graph for power dissipation from Data<br />
Sheet of ISL8240 [1]<br />
the table, etc. nor he gave the value of the<br />
room temperature (we wouldn’t believe<br />
that is was 39.6 C Fig. 1). In our thermal<br />
calculation we just assume an air room<br />
temperature of 20 C plus a heat transfer<br />
coefficient h=13W/m²K. To get this<br />
value is quite complicated. There are two<br />
fundamentals: first, semi-empirical formulae<br />
that describe the heat transfer by free<br />
convection air flow over the surface of a<br />
plate and, second, the Stefan-Boltzmann<br />
law of radiation. Both laws together lead to<br />
an equilibrium temperature of a homogeneously<br />
heated plate and from this the<br />
effective total heat exchange coefficient<br />
can be deduced. The procedure is coded in<br />
the TRM Heat Transfer Assistant module.<br />
basic result<br />
Fig. 8 shows the simulation result for a<br />
2,1,1,2 oz board with an 8 Watt component<br />
at 20 C air temperature in free convection<br />
in steady-state.<br />
The maximum value in the calculated<br />
temperature field is around 99 C in a spot<br />
somewhere in the center of the component<br />
model. More or less this temperature can<br />
be interpreted as the surface temperature<br />
because of the choice of the bulk conductivity,<br />
with some uncertainties.<br />
Component.<br />
Maximum<br />
is 99.5 C<br />
Top layer.<br />
Maximum is<br />
99 C<br />
40 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 126 • octobre - novembre 2016
mesures<br />
Bottom layer,<br />
viewed from<br />
top.<br />
Maximum is<br />
95 C<br />
Simulated temperature of ISL8240MEVAL4Z with our basic parameters.<br />
Apart from the maximum temperature also<br />
features in shape and look of the infrared<br />
image are nicely reproduced. Edges and<br />
corners are caused by the artwork of the<br />
layers, which is the same in simulation<br />
and experiment. However, the infrared<br />
image is that of an uncoated board i.e.<br />
metallic surfaces have low emission and<br />
appear blue. TRM assumes coated board<br />
(emissivity 0.9) and component surfaces<br />
in order to be able to compare simulation<br />
with infrared imaging. This makes a strict<br />
quantitative comparison difficult. However,<br />
we can adapt the same color bar as was<br />
used in the thermograph.<br />
In TRM we can show the layout as a background picture. This<br />
was done (right) using the top layer. We may wonder why the<br />
yellow isotherms end abruptly at coordinate x=30mm (s. Fig. 8).<br />
This is caused by the insulation in the inner layer L2.<br />
Variations<br />
There are some major uncertainties in the data:<br />
• The unknown room temperature and heat transfer<br />
• The ambiguous thickness of the inner layers (1 oz or 2 oz?)<br />
• The unknown power dissipation of the component<br />
• The unknown case-to-board thermal resistance of the component<br />
• The unknown and non-uniform emissivity of the infrared<br />
image.<br />
How does the temperature change if we change parameter<br />
values? Table 1 gives values for the maximum temperature<br />
relative to the ambient air temperature.<br />
Table 1: Parametric study. Temperature above ambient in K.<br />
Parameter 1<br />
Parameter 2<br />
2,1,1,2 oz<br />
6 oz<br />
2,2,2,2 oz<br />
8 oz = 6+30%<br />
15W/m²K<br />
6 oz<br />
8W 80K (Fig. 8) 72K –<br />
10.5W (8+30%) 105K 94K –<br />
6W (8-30%) 62K 57K –<br />
8W 80K (Fig. 8) – 74<br />
• The maximum temperature relative to ambient is proportional<br />
to dissipated power. This implies that the thermal resistance<br />
to ambient does not change much with power.<br />
• Increasing the total thickness of layers by 30% leads to a<br />
decrease of relative temperature of -10% only. This is not<br />
predictable in a back-of-the-envelope calculation and a<br />
genuine 3D simulation result.<br />
• As in the theory of point like heat sources the maximum temperature<br />
relative to ambient is proportional to the square root of<br />
the heat exchange coefficient. ●<br />
J. Adam, Adam-Research, Leimen, Germany<br />
Acknowledgement<br />
We thank Intersil Corp. for permission to use the<br />
information and files found on their website for this<br />
article and on our websites.<br />
References<br />
[1] Data Sheet: http://www.intersil.com/content/dam/<br />
Intersil/documents/isl8/isl8240m.pdf<br />
[2] Intersil Corp. http://www.intersil.com/en/tools/<br />
reference-designs/isl8240mevalxz.html<br />
[3] Johnston, J.: “Carrying the Heat Away from<br />
Power Module PCB Designs” in http://www.<br />
powerelectronictips.com/carrying-the-heat-awayfrom-power-module-pcb-designs/<br />
(2015) and<br />
similar material in http://www.intersil.com/content/<br />
dam/Intersil/whitepapers/power-module/carryheat-away-from-power-module.pdf<br />
[4] Taranovich, S.: “Unique Intersil thermal design<br />
removes heat from encapsulated, compact<br />
50A power modules” in http://www.edn.com/<br />
electronics-products/electronic-product-reviews/<br />
other/4439182/Unique-Intersil-thermal-designremoves-heat-from-encapsulated--compact-50Apower-modules<br />
(2015)<br />
[5] User Guide: http://www.intersil.com/content/dam/<br />
Intersil/documents/an19/an1922.pdf<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I41
mesures<br />
événement<br />
Microwave rf, le grand rendez-vous de la CEM<br />
rendez-vous des experts, la sixième<br />
édition du salon microwave & rF est<br />
une manifestation entièrement dédiée<br />
aux secteurs des radiofréquences, des<br />
hyperfréquences, du wireless, de la Cem<br />
et de la fibre optique. Cet événement<br />
permettra durant deux jours d’obtenir une<br />
vision à 360° de ces marchés.<br />
Par ailleurs, une exposition rassemblant près de quatrevingts<br />
sociétés présentera aux plus de 1 900 visiteurs<br />
professionnels attendus un panorama complet de<br />
produits et applications : composants actifs, composants<br />
passifs, instrumentation de mesure/test, CEM, antennes,<br />
logiciels de simulation, équipements, systèmes, services,<br />
sous-traitance, packaging microélectronique.<br />
Parallèlement se tiendront neuf sessions de conférences qui<br />
traiteront des sujets suivants : objets wireless connectés, la<br />
CEM de terrain, nouvelles méthodes de mesures ou tests en<br />
CEM, la connectivité en CEM, architectures et technologies<br />
des fonctions hyperfréquences appliquées aux drones, réseau<br />
de backhaul à 94GHz pour la 5G, tendances sur le RAN de<br />
la 5G, les défis et les opportunités des ondes millimétriques<br />
pour la 5G, ou encore le futur des amplificateurs de puissance :<br />
flexibilité, linéarité, 5G et Internet des objets…<br />
une forte orientation vers la cEM<br />
Selon une étude réalisée par Frost & Sullivan, le marché européen<br />
de la compatibilité électromagnétique, comprenant les<br />
essais, les mesures et les services, atteindra les 557,8 M$ en<br />
2020, avec une demande importante sur les récepteurs de mesure<br />
EMI (Electromagnetic Interference) rapides. Parallèlement<br />
MarketsandMarkets estime que Le marché mondial de la CEM<br />
évalué à 3,51 milliards de dollars en 2014 devrait atteindre<br />
5,01 milliards de dollars d’ici 2020, à un TCAC d’environ<br />
6,09 % de 2015 à 2020.<br />
Parmi les neuf sessions de conférences de l’événement, quatre<br />
sont totalement dédiées à la CEM. Elles seront l’un des<br />
moments forts et particulièrement attendus de la 6 e Édition de<br />
Microwave & RF et aborderont différents thèmes. Le mercredi<br />
22 mars, Gilles Delcourt (APEI) dressera un tableau de « la<br />
CEM de terrain » puis Pascal Champaney (Always Wireless)<br />
traitera des objets wireless interconnectés. Le lendemain, c’est<br />
la connectivité en CEM qui fera l’objet d’une intervention<br />
donnée par Alain Charoy (AEMC). Enfin, l’expert en CEM<br />
Michel Mardiguian ouvrira le champ des nouvelles méthodes<br />
de mesures ou tests en compatibilité électromagnétique. •<br />
© Pôle Élopsys<br />
42 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
mesures<br />
mesure sans contact<br />
Un couplage d’ondes ultrasonores au service<br />
d’une caractérisation fine des matériaux<br />
rheaWave est une start-up spécialisée dans la mesure non invasive et non destructive de la<br />
texture de produits en cours de fabrication. elle développe et commercialise un dispositif de<br />
mesure sans contact, le rheaonline, qui s’installe directement sur la canalisation des chaînes<br />
de production industrielles.<br />
La mesure d’acoustoélasticité dynamique est une<br />
technologie ultrasonore brevetée. Celle-ci permet<br />
de mesurer les variations des propriétés viscoélastiques<br />
des matériaux au moyen de deux ondes<br />
acoustiques. L’une, basse fréquence, de quelques kHz, agit<br />
comme une palpation volumique sur le produit testé, tandis<br />
que des impulsions ultrasonores sont émises simultanément,<br />
à une cadence de tir relativement élevée, de façon<br />
à sonder le produit sous les différents états de compression<br />
basse fréquence subis. Les variations des propriétés<br />
de propagation des impulsions ultrasonores (temps de vol<br />
et amplitude) sont directement reliées à celles des propriétés<br />
viscoélastiques du produit et renseignent ainsi sur l’état<br />
de texturation ou la présence de microdéfauts. Les niveaux<br />
de pression acoustique maximaux ne dépassent pas 50 kPa,<br />
induisant de faibles amplitudes de déformation dans les<br />
produits (de l’ordre de 10 -5 dans l’eau à 10 -7 dans l’acier),<br />
toutefois suffisantes pour mesurer des variations sensibles<br />
de leurs modules viscoélastiques.<br />
Des « rhéogrammes acoustiques (voir image ci-dessus) représentant<br />
les paramètres TOFM (Time-Of-Flight Modulation)<br />
et RAM (Relative Amplitude Modulation) en fonction des<br />
niveaux de pression basse fréquence subis par le produit<br />
permettent une lecture directe du comportement viscoélastique<br />
de compression du produit.<br />
Le RheaOnline est un capteur adapté aux industries de<br />
l’agroalimentaire et de la cosmétique pour le suivi de texturation<br />
de crèmes ou d’émulsions aérées. Il se fixe autour des<br />
canalisations des chaînes de production et offre un contrôle<br />
non destructif et sans contact de la texture du produit. Une<br />
évolution du dispositif, en cours de développement, permettra<br />
d’élargir le spectre des applications aux problématiques<br />
de suivi de fabrication des polymères et élastomères, notamment<br />
pour le suivi de polymérisation.<br />
applications au cnd<br />
Initialement développée pour le contrôle non destructif de<br />
matériaux solides, la méthode d’acoustoélasticité dynamique<br />
Principe de la palpation basse fréquence (gauche)<br />
qui vient successivement comprimer et dilater le produit testé<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017 I43
mesures<br />
présente une grande sensibilité pour la détection de microdéfauts<br />
(microfissures, délamination…). Son application aux<br />
élastomères, en cours d’évaluation dans le cadre d’une collaboration<br />
avec le Centre d’Étude et de Recherche sur les Matériaux<br />
Élastomères de Tours, permettra d’apporter à terme<br />
un paramètre prédictif de l’accumulation de micro-endommagement<br />
dans le suivi d’essais de fatigue des élastomères.<br />
RheaWave propose également un dispositif de spectroscopie<br />
ultrasonore, l’InPulse, dont le logiciel d’analyse dédié à<br />
chaque problématique client offre une caractérisation fine<br />
de la micro- ou macrostructure de matériaux polymères<br />
simples ou composites. •<br />
L’équipe de RheaWave autour de son dispositif de mesure de texture,<br />
le RheaOnline<br />
réglementation<br />
combattre la dangerosité des ondes au travail<br />
emitech apporte son expertise sur les emF dans le cadre de la nouvelle réglementation sur la<br />
dangerosité des ondes électromagnétique sur les lieux de travail, applicable en janvier 2017.<br />
Emitech, laboratoire accrédité Cofrac en France pour<br />
les essais EMF (pour ElectroMagnetic Field) dont les<br />
normes du marquage CE, effectue des mesures et des<br />
calculs sur site pour toutes les entreprises concernées<br />
par la nouvelle directive 2013/35/UE. Cette réglementation,<br />
en vigueur à partir de janvier 2017 définit les règles de<br />
prévention contre les risques pour la santé et la sécurité des<br />
travailleurs exposés aux champs électromagnétiques, notamment<br />
contre leurs effets biophysiques directs et leurs effets<br />
indirects connus.<br />
« Accrédité Cofrac pour les essais EMF, les réseaux 50 Hz et<br />
selon le protocole ANFR, Emitech met en œuvre les mesures<br />
sur les antennes relais GSM et autres émetteurs fixes comme<br />
les stations FM, TV, radars, etc., explique Éric Coeuret, directeur<br />
technique de la branche électrique chez Emitech. Au<br />
sein des laboratoires, Emitech réalise des mesures de densités<br />
de flux magnétique, de champs électriques et de DAS sur<br />
les équipements électriques et électroniques requises dans le<br />
cadre du marquage CE ».<br />
La nouvelle réglementation sur la dangerosité des ondes sur les<br />
lieux de travail, définie par la directive européenne 2013/35/<br />
UE est obligatoire depuis juillet 2016. Le décret d’applicaéric<br />
coeuret<br />
Directeur<br />
technique de la<br />
branche électrique<br />
chez Emitech<br />
tion, qui présente les modalités pour respecter les exigences<br />
de la directive a été publié en août 2016 et est applicable dès le<br />
1 er janvier 2017. Selon la directive, l’employeur se doit d’évaluer<br />
tous les risques pour les travailleurs dus aux champs électromagnétiques<br />
sur le lieu de travail et, si nécessaire, de mesurer<br />
ou calculer les niveaux des champs électromagnétiques<br />
auxquels ils sont exposés. •<br />
44 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier-Février 2017
6ème<br />
édition<br />
Le salon des radiofréquences, des hyperfréquences,<br />
du wireless, de la CEM et de la fibre optique<br />
22 et 23 mars 2017<br />
Paris Expo<br />
Porte de Versailles<br />
EXPOSITION - CONFÉRENCES - ANIMATIONS<br />
www.microwave-rf.com<br />
@Microwave_RF
dossier<br />
événement<br />
Le grand rendez-vous<br />
des composites, en mars,<br />
à Villepinte !<br />
Après avoir quitté l’an dernier la Porte de Versailles,<br />
le JEC World reviendra du 14 au 16 mars à Paris-<br />
Nord Villepinte, lieu jugé plus vaste et mieux à<br />
même d’accueillir des visiteurs étrangers toujours<br />
plus nombreux dans cette manifestation résolument tournée<br />
vers l’international. Issus de multiples secteurs d’activité, allant<br />
l’aéronautique à l’automobile en passant par la construction ou<br />
encore des transports, les quelque 37 000 visiteurs (environ) à<br />
la recherche des toutes dernières innovations et de nombreux<br />
contrat auront l’opportunité d’échanger de précieuses informations,<br />
d’être mis en relation avec des professionnels du<br />
secteur, venus de tous horizons, mais également d’assister à de<br />
nombreuses conférences et visiter les « Innovation Planets ».<br />
Introduites en 2016, les Planètes sont des zones d’exposition<br />
dédiées à toute l’innovation et la production composite,<br />
ouvertes à tous et gratuitement. L’objectif est que chaque entreprise<br />
travaillant dans le domaine des composites puisse présenter<br />
et mettre en avant grâce à une scénographie spécifique, ses<br />
dernières innovations. Organisées autour de quatre secteurs<br />
d’activité (aéronautique, automobile et transport terrestre,<br />
construction et bâtiment et Better Living – sport et loisir, médical,<br />
énergie…), ces Planètes permettent aussi de s’identifier<br />
comme une entreprise innovante dans son secteur d’application.<br />
Ces zones ont pour but de présenter les possibilités des<br />
matériaux composites via des produits finis ou des pièces stratégiques,<br />
mais aussi pour montrer aux OEMs les performances<br />
et l’intérêt des composites dans leurs secteurs d’application.<br />
Comme chaque année, les Innovations Awards récompenseront<br />
des entreprises pour leur réussite dans le domaine de l’innovation<br />
composite. Lors de cet événement, une dizaine de prix<br />
sont remis à des entreprises qui se sont, par leurs travaux et<br />
leurs développements, particulièrement illustrées dans l’innovation<br />
composite et ont, par la même occasion, participé à la<br />
progression et à l’évolution du secteur. Ces prix seront décernés<br />
dans des catégories aussi variées que l’aéronautique, l’automobile,<br />
le recyclage, l’équipement, les matières premières…<br />
et concerne toute la chaîne de valeur, comme en témoigne ce<br />
nouveau dossier d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>, consacré aux essais<br />
dans les composites. ●<br />
Olivier Guillon<br />
© Foucha Muyard<br />
46 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017
dossier<br />
lE dossiEr EN déTail<br />
48 Transférer le savoir et les compétences dans le domaine des composites<br />
50 Une grande avancée en matière d’essai de traction avec la tomographie à rayon X<br />
53 Land Rover BAR en route pour la Coupe de l’America avec Siemens<br />
56 Des projets déterminants pour les essais sur les thermoplastiques<br />
58 Plateforme QSP : l’aventure ne fait que commencer !<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017 I47
dossier<br />
entretien<br />
Transférer le savoir<br />
et les compétences dans<br />
le domaine des composites<br />
nommé en juillet dernier à la direction du Critt mécanique et Composites, Guillaume Cohen<br />
revient sur les missions de cette structure de transfert technologique créée en 1988 ainsi<br />
que sur les défis que l’établissement s’engage à relever avec les industriels.<br />
rappelez-nous quelle est la fonction<br />
dU crITT ?<br />
La vocation première du Critt Mécanique et Composites est<br />
d’être une passerelle entre la recherche académique et le monde<br />
industriel. Créé à l’initiative de l’université et l’IUT de Génie<br />
mécanique Paul-Sabatier ainsi que l’Insa Toulouse et le Cetim,<br />
le Critt Mécanique industrielle a, onze ans plus tard, été rebaptisé<br />
Mécanique et Composites. Certifié ISO 9001 et Centre<br />
de ressources technologiques (CRT), cet établissement s’est<br />
rapproché de l’Institut Clément-Ader pour finalement occuper<br />
les mêmes locaux depuis 2014, disposant ainsi des mêmes<br />
moyens de production, d’essais et de mesure.<br />
Pour quels types de prESTATIONS<br />
LES INdustriels vous sollicitent-ILS ?<br />
En tant qu’organisme public, nous accompagnons les industriels<br />
dans le développement de leurs produits et process en y intégrant<br />
par exemple les technologies les plus innovantes. Nous menons<br />
également avec eux des projets collaboratifs en leur mettant à<br />
disposition nos compétences humaines ainsi que nos moyens<br />
d’essais et de fabrication afin de les rendre plus compétitives. La<br />
deuxième problématique de nos clients réside dans la forma-<br />
guillaume Cohen<br />
Directeur du Critt Mécanique et composites,<br />
Guillaume Co hen est également professeur<br />
agrégé de génie mécanique au sein<br />
de l’université Paul-Sabatier de Toulouse<br />
et professeur à l’institut Clément-Ader.<br />
Il est titulaire d’une thèse de doctorat<br />
en génie mécanique.<br />
tion du personnel aux matériaux et au travail des composites,<br />
qu’il s’agisse de la formation des pièces à l’usage et des moyens<br />
de contrôle non destructif (CND) qui y sont rattachés comme la<br />
tomographie X et la mesure par ultrasons ou optique.<br />
Quels équipEMENTS et compétences<br />
LEUr METTEz-vous à dispOSITION ?<br />
Tout ce qui relève par exemple de la caractérisation de matériaux<br />
(santé de la matière), qu’il s’agisse de caméras infrarouges<br />
ou encore de systèmes de tomographie à rayons X pour l’analyse<br />
de porosité (sans détériorer la pièce), mais également de la<br />
caractérisation de structure grâce à des moyens d’essais statiques<br />
Rupture de poutre en composite<br />
Atelier de fabrication comprenant une machine autoclave<br />
et une presse<br />
48 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017
dossier<br />
Dimensionnement d’une coque de bateau<br />
Scan 3D<br />
(torsion, flexion…), dynamiques (grâce notamment à deux pots<br />
vibrants pour la mesure de support de sièges d’avion), d’impacts<br />
(éprouvettes) ou de fatigue…<br />
Les sollicitations croissantes des entreprises en matière d’essais<br />
nous ont permis de renforcer notre savoir-faire et de devenir<br />
une référence à part entière, en grande partie dans l’aéronautique<br />
bien sûr, mais aussi dans d’autres domaines d’activité tels<br />
que l’électronique ou encore le spatial. Enfin, nous sommes en<br />
mesure de produire des pièces en composites avec salle blanche<br />
et étuve haute température (jusqu’à 450°). Par ailleurs, outre nos<br />
prestations liées à la caractérisation et aux essais (mécaniques<br />
– essais de traction allant de moins d’1 kN à 1 500 kN), nous<br />
abritons un bureau d’études capable d’analyser un dysfonctionnement<br />
et d’apporter des solutions aux niveaux conception et<br />
calculs. Au total, notre objectif, en tant que laboratoire public,<br />
est de mettre toutes nos compétences en adéquation avec les<br />
exigences des industriels, et ce en toute indépendance de choix<br />
technologique. Nous souhaitons également ouvrir davantage le<br />
laboratoire vers l’automatisation des process afin d’étendre ses<br />
champs d’application. ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon
dossier<br />
laboratoires<br />
Une grande avancée<br />
en matière d’essai de traction<br />
avec la tomographie à rayon X<br />
dans le cadre d’un projet mené entre les mines de douai,<br />
l’inra nantes et l’ensta Paristech, un essai de traction a<br />
été réalisé in situ sous synchroton à l’esrF de Grenoble<br />
en tomographie à rayon x avec une acquisition continue<br />
sur un nouvel équipement mis au point la société novitom<br />
(Grenoble). Cette expérience en acquisition continue sous<br />
synchrotron sur un composite polyamide renforcé de<br />
fibre courte est une première. résultats et explications<br />
avec le Pr Frédéric roger, des mines de douai.<br />
frédéric roger<br />
Frédéric Roger est professeur<br />
à l’école des Mines de Douai,<br />
au sein du département<br />
Technologie des polymères<br />
et composites et ingénierie<br />
mécanique.<br />
pouvez-vous brièvement nous rappeler<br />
le rôle de vOTrE labOrATOIrE au sein des<br />
Mines de dOUAI ?<br />
Le département Technologie des polymères et composites et<br />
ingénierie mécanique (TPCIM) a pour fonction d’assurer la<br />
formation des élèves ingénieurs de l’école mais aussi de mener<br />
des recherches appliquées dans le domaine de la plasturgie et<br />
des composites. Les points forts du laboratoire concernent la<br />
mise en œuvre et la caractérisation physique et mécanique des<br />
matériaux polymères et composites.<br />
Je suis professeur de l’Institut Mines-Télécom depuis 2013.<br />
Auparavant, j’étais professeur à l’Ensta Paristech. J’ai obtenu<br />
mon doctorat en mécanique de l’École Polytechnique en 2000<br />
en partenariat avec l’entreprise Sollac – aujourd’hui Arcelor-<br />
Mittal – ainsi que mon Habilitation à diriger des recherches<br />
de l’université Pierre et Marie Curie en sciences de l’ingénieur<br />
en 2012.<br />
jection produit des pièces avec une distribution de fibre très<br />
hétérogène autour des obstacles du moule ou des nervures des<br />
pièces. La matrice est en polyamide 6-6 dont les performances<br />
mécaniques sont très sensibles à la température et à l’humidité.<br />
Ce composite PA66GF35 répond néanmoins très bien au<br />
besoin des constructeurs automobiles de réaliser des pièces<br />
légères supportant des cycles sévères de pression, température<br />
et humidité. L’entreprise PSA Peugeot Citroën (Ida Raoult,<br />
centre de recherche de Vélizy) a suivi notre projet avec intérêt<br />
et nous a fourni les premiers échantillons de pièces pour<br />
démarrer nos investigations.<br />
parlez-nous de ce prOjet démarré il y<br />
a TrOIS ans et cONSISTANT en un ESSAI de<br />
traction. En quoi est-il innovANT ? Sur<br />
quel type de MATériau pOrTAIT-il et pour<br />
répondre à quels bESOINS ?<br />
Ce projet a démarré en septembre 2013 avec le lancement d’une<br />
thèse de Doctorat (A. Ayadi, Mines Douai). Le comportement<br />
thermomécanique et la fatigue des composites renforcés de<br />
fibres de verre courtes sont des sujets très complexes car l’in-<br />
Le comportement thermomécanique et la fatigue<br />
des composites renforcés de fibres de verre courtes sont des sujets<br />
très complexes<br />
50 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017
dossier<br />
Les industriels ont besoin de connaissances<br />
et de méthodes de simulation pour<br />
estimer la durée de vie de ces composants.<br />
Pour mener à bien un tel challenge,<br />
je me suis entouré de collègues spécialistes<br />
de la caractérisation expérimentale<br />
des matériaux composites (Hedi Nouri,<br />
École nationale d’ingénieur de Sfax), de<br />
la modélisation du comportement mécanique<br />
des matériaux hétérogènes basée<br />
sur l’imagerie à rayon X (S. Guessasma,<br />
INRA de Nantes), de l’étude du comportement<br />
en fatigue des composites (H.<br />
Maitournam, Institut des sciences de la<br />
mécanique et applications industrielles,<br />
Ensta Paristech). C’est d’ailleurs l’Ensta<br />
Paristech qui a financé la campagne d’essais<br />
à l’ESRF*.<br />
Nous avons décidé en commun d’aborder<br />
l’étude de l’endommagement de ce composite<br />
en réalisant des acquisitions d’images ultrarapides lors d’une<br />
traction continue sous tomographie à rayon X. Habituellement,<br />
l’acquisition d’images sous tomographe se fait en maintenant<br />
Le projet a démarré en septembre 2013<br />
avec le lancement d’une thèse de Doctorat<br />
(A. Ayadi, Mines Douai)<br />
constant le chargement de l’éprouvette avec<br />
un essai interrompu ce qui provoque une<br />
relaxation du matériau et une redistribution<br />
de l’endommagement avec des fermetures<br />
de fissures et cavités.<br />
C’est la société Novitom située à Grenoble<br />
qui nous a aidés à trouver la solution en<br />
nous accompagnant lors des essais à<br />
l’ESRF et en nous proposant d’utiliser leur<br />
platine de traction portative qui est ellemême<br />
placée sur une plateforme de rotation<br />
lui permettant de tourner à 1 tr/s en<br />
continu pendant la traction de l’échantillon.<br />
Cet échantillon est soumis au bombardement<br />
par des rayons X sur la ligne ID19<br />
du synchrotron de l’ESRF de Grenoble.<br />
Après traitement d’images, nous obtenons<br />
une visualisation 3D des distributions de<br />
fibres et de fissures. Ceci nous permet de<br />
déterminer quelles conditions de chargement,<br />
de distribution et d’orientation de fibre sont critiques<br />
et conduisent à l’initiation et à la propagation de l’endommagement.<br />
Conception et suivi en service<br />
des ESP composites<br />
et hybrides<br />
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La recherche<br />
CARNOT<br />
pour les entreprises
dossier<br />
L’acquisition d’images ultrarapide in situ en continu est une<br />
première. Ce type d’expérience permet d’explorer l’évolution<br />
continue de l’endommagement à l’échelle de la microstructure<br />
et constitue une base de données formidable pour développer<br />
et valider des modélisations des mécanismes d’endommagement.<br />
Quel éTAIT l’équipement utilisé ?<br />
L’équipement de traction in situ a été installé dans la station<br />
d’expériences de la ligne de lumière ID19 du synchrotron de<br />
Grenoble ESRF. Il s’agit d’une platine de traction in situ de Novitom<br />
adaptée à cet usage. Le faisceau de rayons X est calibré à<br />
19 keV. La platine est équipée d’une cellule de force de 4.5kN et<br />
le déplacement est contrôlé avec une précision de 1 µm. Nous<br />
avons fixé la vitesse de déplacement de traction à 1,5 µm/s ce<br />
qui permet de s’affranchir des effets dynamiques. Un oscillateur<br />
convertit les rayons X en lumière visible, l’acquisition d’images<br />
se fait alors à l’aide d’une caméra CCD rapide (PCO Dimax)<br />
qui peut enregistrer 1 279 images par seconde avec une résolution<br />
de 2016 ´ 2016 pixels. La vitesse de rotation de la platine<br />
est fixée à un tour par 2 secondes ce qui nous permet d’acquérir<br />
2 000 images pour reconstituer chaque volume d’intérêt dans<br />
un temps extrêmement court.<br />
Quels en sont les réSULTATS et quelles<br />
sont les avancées significATIves pendant<br />
les TrOIS annéES ?<br />
Le traitement des images issues de la tomographie à rayons<br />
X permet de mettre en évidence la distribution des fibres<br />
et l’initiation et la propagation des fissures aux interfaces<br />
et dans la matrice. La fibre de verre courte a un diamètre<br />
de 10 microns et une longueur moyenne de 250 microns,<br />
le volume d’un voxel (pixel 3D) est de 1,1 ´ 1,1 ´ 1,1 µm 3 ce<br />
qui permet d’observer l’endommagement aux interfaces. En<br />
faisant varier le taux d’humidité des éprouvettes et l’orientation<br />
de découpe par rapport à la direction d’injection, nous<br />
étudions la cinétique de l’endommagement en lien avec la<br />
distribution des fibres par rapport à la direction de chargement.<br />
L’humidité modifie le comportement du polyamide<br />
qui devient plus ductile ce qui modifie les mécanismes d’endommagement.<br />
re au bénéfice dE L’usager<br />
En MATIère de SIMULATION, comment avez‐vous<br />
travaillé ? Avec quels OUTILS ?<br />
Pour extraire la distribution des fibres et de l’endommagement,<br />
il faut traiter de très gros volumes d’images brutes 16 bits repré-<br />
Modification microstructurale en cours de traction d’un composite<br />
renforcé par des fibres de verre<br />
sentant plus de 30 milliards de voxels en niveau de gris avec<br />
des zones d’observation en mouvement pendant l’essai de traction.<br />
Un scan de l’échantillon et donc un point de la courbe de<br />
traction, c’est 54 Go de données ! C’est donc d’abord un gros<br />
travail de traitement d’images qui a été réalisé à l’aide du logiciel<br />
libre Image J. Pour la partie simulation par éléments finis<br />
de l’endommagement, là encore nous nous appuyons sur l’expérience<br />
et les moyens informatiques de l’Inra de Nantes qui<br />
utilise Ansys.<br />
Quelles sont les prOchaines éTApES<br />
dU prOjet et quelles en SErONT<br />
LES rETOMbées au niveau indUSTrIEL ?<br />
L’exploitation complète des données d’essais permettra de<br />
développer des modèles d’endommagement dans les composites<br />
à fibres courtes qui pourront prendre en compte l’effet<br />
de l’humidité et de l’orientation des fibres. Ces modèles<br />
pourront être implantés dans des codes éléments finis du<br />
commerce pour permettre aux industriels d’évaluer les<br />
risques d’endommagement dans les zones critiques des<br />
pièces injectées. Pendant ces trois ans, nous nous sommes<br />
aussi intéressés aux zones de soudures dans les pièces injectées,<br />
l’utilisation combinée de la tomographie à rayons X,<br />
de la corrélation d’images numériques et de la modélisation<br />
par éléments finis montre des fortes variations de rigidité<br />
dans ces zones de mélanges de fibres. C’est une zone<br />
critique, avec des champs de déformation très hétérogènes,<br />
qu’il convient de mieux connaître à l’échelle de la microstructure<br />
pour pouvoir évaluer son impact sur la durée de<br />
vie de la pièce industrielle. ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
* ESRF, European Synchrotron Radiation Facility > http://www.esrf.eu<br />
52 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017
dossier<br />
Application<br />
Land rover BAr en route pour la Coupe<br />
de l’America avec Siemens<br />
land rover Bar (Ben ainslie racing) a fait confiance aux logiciels de siemens Plm<br />
software pour l’aider à concevoir un voilier pour la Coupe de l’america 2017. la solution de<br />
siemens Plm software a permis de réaliser des conceptions et des analyses complexes<br />
afin d’aider à optimiser les performances du voilier, en compétition pour l’un des trophées<br />
les plus convoités dans le monde de la voile.<br />
Mi-2014, l’équipe Land Rover BAR s’est lancée dans<br />
un projet de deux ans et demi visant à concevoir,<br />
évaluer et tester un catamaran de type Class<br />
America. L’une des grandes règles de la compétition<br />
stipule que les équipes n’ont pas le droit de lancer leurs<br />
catamarans plus de 150 jours avant le début des qualifications<br />
pour la Coupe de l’America 2017. La majeure partie du travail<br />
de conception, d’analyse, et de test des performances doit donc<br />
être réalisée sur des modèles d’essai à échelle très réduite. Pour<br />
ce faire, l’équipe Land Rover BAR utilise les logiciels NX et<br />
Teamcenter de Siemens PLM Software, le spécialiste du PLM<br />
(gestion du cycle de vie des produits). NX et Teamcenter offrent<br />
un environnement virtuel intégré de modélisation et de simulation<br />
numériques. Les services de mise en œuvre, de formation<br />
et d’assistance sont fournis par Majenta PLM, un partenaire<br />
Platinum de Siemens PLM.<br />
Les chances de gagner la Coupe de l’America ne sont pas en<br />
faveur des nouveaux concurrents, mais pour Land Rover BAR<br />
ce genre de statistiques ne compte pas. Ce qui importe, c’est la<br />
perspective de ramener la coupe en Grande-Bretagne pour la<br />
première fois depuis la course originelle de 1851. Ben Ainslie,<br />
médaillé olympique et vainqueur de la 34 e édition, ne sous-estime<br />
pas l’ampleur de la tâche : « à tous les égards, il s’agit vraiment<br />
d’un grand défi. Nous avons créé une équipe à partir<br />
de rien, nous avons la bonne philosophie et les bons outils de<br />
conception, et nous sommes en train de rattraper les équipes<br />
existantes. Cependant, nous travaillons avec une énorme pression<br />
due au délai. C’est cela le plus difficile. »<br />
À la pointe de la techNOLOgie nautique<br />
Martin Whitmarsh, président-directeur général de Land Rover<br />
BAR, souligne l’importance du défi technique : « pour faire<br />
la différence en matière de performances, il faut généralement<br />
donner à la coque une forme qui permette de réduire<br />
sa traînée, faire en sorte que la quille et les gouvernails créent<br />
un meilleur moment de redressement, et utiliser les voiles<br />
de manière à obtenir une poussée maximum. Ces principes<br />
restent valables pour la Coupe de l’America, mais seul 1 % de<br />
la surface des bateaux se trouve immergé pendant la course.<br />
Les considérations aérodynamiques revêtent donc une importance<br />
primordiale, d’autant plus que les bateaux peuvent aller<br />
2,8 fois plus vite que le vent. »<br />
Les concepteurs doivent produire un système léger et efficient,<br />
capable de résister à des charges énormes tout en restant dans<br />
les limites de sécurité. Pour Land Rover BAR, NX et Teamcenter<br />
sont indispensables pour simuler les performances des hydrofoils<br />
(dérives rétractables), évaluer les capacités aéroélastiques<br />
de l’aile, définir le comportement des matériaux composites,<br />
modéliser les systèmes hydrauliques, optimiser les processus<br />
de développement et rationaliser les flux de travail.<br />
« Nous utilisons nos outils sophistiqués pour élargir<br />
le champ des possibles. » – Martin Whitmarsh,<br />
PDG de Land Rover BAR.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017 I 53
dossier<br />
Pour Ben Ainslie, responsable de l’équipe et skipper de Land<br />
Rover BAR, la seule manière de valider le processus de<br />
conception est d’aller naviguer. « Pour les concepteurs, l’équipe<br />
navigante est un outil de mise en œuvre. Nous peaufinons<br />
en permanence les réglages du bateau en naviguant et en<br />
communiquant nos remarques aux concepteurs. »<br />
Le vainqueur est le bATEAU le pLUS rapide<br />
Début 2016, les essais avaient commencé et le catamaran de<br />
classe AC à foils était en cours de développement. « L’objectif<br />
numéro un de nos concepteurs est de lancer le bateau, ce que<br />
nous aurons le droit de faire à la fin de l’année, commente<br />
Andy Claughton, directeur technique que l’équipe. D’ici là,<br />
nous devrions avoir mis au point plusieurs jeux de foils, adaptés<br />
à différentes conditions de course. »<br />
La forme d’un foil détermine son efficacité à convertir un<br />
mouvement vers l’avant en poussée vers le haut ; Land Rover<br />
BAR s’appuie donc beaucoup sur la capacité de NX à produire<br />
des centaines de géométries sur simple pression sur une touche.<br />
« Les fonctionnalités de création automatique de géométries<br />
et de création rapide de formes sont particulièrement importantes<br />
pour nous quand nous travaillons sur les foils, explique<br />
Simon Schofield, concepteur chez Land Rover BAR. Elles nous<br />
permettent d’évaluer rapidement différentes formes, de confirmer<br />
l’amplitude des mouvements et de détecter les collisions<br />
éventuelles. » De même, la voile fixe en forme d’aile, qui joue<br />
le rôle de moteur pour le bateau, est essentielle pour la vitesse.<br />
Les règles de la compétition stipulent que l’aile doit peser au<br />
minimum 450 kg et qu’elle doit avoir une forme particulière<br />
lorsque le bateau est à quai. Les déformations passives, qui<br />
peuvent parfois améliorer les performances, ne sont acceptées<br />
que sur l’eau, et certaines conditions<br />
de navigation nécessitent<br />
une aile rigide. Les concepteurs<br />
de Land Rover BAR doivent<br />
donc bien appréhender les<br />
limites de ce qui est souhaitable<br />
et de ce qui est possible. C’est<br />
pourquoi, à l’aide de NX, ils ont<br />
couplé un modèle 3D complet<br />
de l’aile avec un modèle poutre général développé à l’aide du<br />
logiciel Femap et un modèle composite détaillé créé à l’aide de<br />
Fibersim, la gamme de logiciels d’ingénierie des composites (le<br />
jeu d’outils de modélisation et de drapage de stratifiés intégré<br />
dans NX). Cette combinaison de modèles est utilisée avec les<br />
outils de mécanique des fluides numériques (CFD, Computational<br />
Fluid Dynamics) de Siemens PLM Software.<br />
Simon Schofield explique : « Les fonctionnalités de scriptage<br />
de NX nous ont permis de créer une interface utilisateur pour<br />
la programmation CFD ainsi qu’un processus de simulation<br />
« La capacité de NX à générer des géométries<br />
rapidement et facilement est capitale, car<br />
chaque question que nous nous posons relève<br />
de la géométrie. » – Andy Claughton, directeur<br />
technique de Land Rover BAR.<br />
aéroélastique, le tout dans l’environnement de NX. NX offrant<br />
des fonctionnalités de conception de géométries, d’optimisation<br />
aéroélastique et d’analyse structurelle, nous pouvons utiliser<br />
NX Nastran pour lancer un balayage sur des formes déformées<br />
imaginaires et repérer les tendances qui correspondent à<br />
ce que nous voulons obtenir. NX nous permet de savoir s’il est<br />
possible de produire une forme donnée, qui respecte les règles<br />
de la course. Disposer de tous ces outils dans un même environnement<br />
nous permet vraiment d’augmenter notre productivité,<br />
car nous ne perdons pas de temps à transférer nos fichiers<br />
d’un logiciel à un autre. »<br />
prévoir la réponse ET LA résilience<br />
Land Rover BAR utilise également les fonctionnalités de<br />
scriptage de NX pour faciliter la simulation du comportement<br />
des couches de composites et comprendre comment<br />
elles se dégradent sous l’effet des contraintes. Andy Claughton<br />
explique : « Notre processus d’analyse des stratifiés nous<br />
permet d’obtenir des réponses<br />
très rapidement. Nous l’améliorons<br />
en permanence, en utilisant<br />
la puissance du scriptage et<br />
des fonctionnalités ouvertes de<br />
NX pour personnaliser les flux<br />
de travail, supprimer les clics<br />
inutiles et gagner en efficience.<br />
Résultat, nous avons réussi à<br />
améliorer la façon dont nous transmettons les informations à<br />
notre atelier. Nous pouvons envoyer des dessins de stratifiés, ou<br />
bien des schémas à plat qui permettent au fabricant d’utiliser la<br />
génération de schémas automatique et de découper directement,<br />
ce qui garantit la précision. »<br />
Créer le bATEAU idéal<br />
La combinaison de NX et de Teamcenter permet d’élaborer un<br />
processus de développement complet et global, depuis la créa-<br />
54 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017
dossier<br />
« Teamcenter regroupe tout dans un seul et même<br />
environnement. » – Andy Claughton.<br />
tion des concepts jusqu’à la mise à l’eau. « La capacité de NX<br />
à générer des géométries rapidement et facilement est capitale,<br />
car chaque question que nous nous posons relève de la<br />
géométrie, ajoute Andy Claughton. Chaque élément du bateau<br />
a pour origine un modèle CAO robuste. Ces modèles nous sont<br />
indispensables pour analyser le poids et le comportement des<br />
pièces, pour produire des images de synthèse afin de montrer<br />
à l’équipe navigante les commandes et les affichages, ou pour<br />
imprimer des modèles en plastique aux fins de validation par<br />
l’équipage et par nos techniciens à terre. »<br />
Les outils d’analyse intégrés dans NX permettent aux concepteurs<br />
d’optimiser la structure des pièces métalliques produites<br />
par fabrication additive. « Nous utilisons un flux de travail de<br />
fabrication additive. Au lieu de concevoir un composant en vue<br />
d’un usinage classique, nous le planifions spécialement pour<br />
l’impression 3D. Pour ce faire, nous partons d’une enveloppe de<br />
matière sur laquelle nous indiquons l’emplacement des zones<br />
limites et des broches de fixation. Mais même avec ce type d’optimisation<br />
topologique, le résultat final peut être très complexe.<br />
Heureusement, NX inclut des outils de lissage grâce auxquels nous<br />
pouvons affiner les modèles afin de permettre leur fabrication. »<br />
En ajoutant aux modèles 3D des annotations PMI<br />
(données relatives au produit et à la fabrication) dans NX,<br />
les concepteurs peuvent communiquer avec précision les<br />
exigences de fabrication de ces modèles aux partenaires<br />
situés en aval. Ces directives détaillées sont également<br />
incluses dans les dessins destinés aux fournisseurs qui<br />
travaillent en 2D.<br />
Un contrôle et une cohérence rASSUrANTS<br />
Land Rover BAR utilise Teamcenter pour gérer tous les fichiers<br />
et documents techniques, afin que les spécifications, les calculs<br />
de conception, les données d’analyse, les résultats des simulations<br />
et les caractéristiques des matériaux soient correctement<br />
classés et associés aux modèles CAO appropriés. Teamcenter<br />
permet également à l’équipe de contrôler le processus de révision<br />
et de maîtriser tous les flux de travail qui mènent à la fabrication.<br />
15 à 20 personnes peuvent ainsi collaborer étroitement<br />
sur le même modèle.<br />
« Teamcenter effectue toutes les tâches dans lesquelles il excelle :<br />
gérer un référentiel CAO sécurisé, contrôler la publication des<br />
dessins et transmettre ces derniers à la chaîne d’approvisionnement,<br />
commente Andy Claughton. Teamcenter regroupe tout<br />
dans un seul et même environnement. Maintenant que nous<br />
disposons d’une bibliothèque de pièces et de flux de travail éprouvés,<br />
nous ne sommes pas toujours obligés de travailler à partir<br />
de rien. Chaque nouveau bateau est une évolution du précédent,<br />
et nous utilisons souvent l’outil de clonage pour cloner des pièces<br />
ou des sous-systèmes spécifiques afin d’essayer rapidement une<br />
autre approche. À partir d’une même base, nous pouvons suivre<br />
simultanément deux ou trois chemins de développement différents<br />
avant de les fusionner. »<br />
Il n’y a pas que la forme des pièces qui change en permanence ;<br />
les méthodes d’analyse varient également, en fonction des<br />
exigences propres à chaque étape du développement. Comme<br />
Teamcenter permet à Land Rover BAR de contrôler le flux<br />
des données d’ingénierie, l’équipe est en mesure de surveiller<br />
l’avancement du projet, et donc de savoir exactement ce qui a<br />
été accompli à chaque étape. « Nous pouvons revenir en arrière<br />
d’une manière parfaitement fiable et étudier précisément l’origine<br />
d’une conception ou comprendre une décision d’analyse. »,<br />
commente Andy Claughton. Teamcenter contient l’historique<br />
complet de chaque composant et de chaque configuration du<br />
bateau. Chacune des pièces du bateau de test 2016 disposera<br />
d’une nomenclature complète. « Il est extrêmement important<br />
de bien contrôler les nomenclatures, et ce pour plusieurs raisons.<br />
Tout d’abord, les bateaux sont constitués d’un très grand nombre<br />
de composants ; ensuite, nos techniciens à terre doivent pouvoir<br />
assurer le suivi de chacune des différentes configurations des<br />
bateaux ; et enfin, et peut-être surtout, nous devons avant chaque<br />
course soumettre des documents qui prouvent que nos conceptions<br />
respectent les règles de la classe AC. »<br />
Des manœuvres rapides<br />
Dans l’environnement piloté par la technologie mise en place<br />
par Land Rover BAR, c’est l’équipe d’ingénierie qui détermine les<br />
tests que l’équipe navigante doit réaliser. Le centre de contrôle<br />
de mission dispose d’une liaison vidéo en temps réel avec le<br />
bateau de test. Elle permet aux concepteurs de voir clairement<br />
ce qui se passe tout en étudiant les données transmises par les<br />
capteurs installés sur le bateau. Chaque test de navigation peut<br />
ainsi être suivi d’une réunion d’analyse complète et informative<br />
pour l’équipe navigante et les ingénieurs.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017 I 55
dossier<br />
« Nous rationalisons en permanence nos processus pour éviter<br />
de dupliquer nos efforts et permettre à nos ingénieurs de se<br />
concentrer sur leur travail de conception. NX est constamment<br />
au cœur de nos activités ; il nous permet de continuer à affiner<br />
nos géométries et nos systèmes pendant que nous développons<br />
les composants. », conclut Andy Claughton. Martin Whitmarsh<br />
ajoute : « Nous utilisons nos outils sophistiqués pour élargir le<br />
champ des possibles, ce qui signifie souvent que les conceptions<br />
se complexifient à mesure que nous cherchons à améliorer les<br />
performances. » À propos de la recherche du compromis entre<br />
vitesse et stabilité, Ben Ainslie est catégorique sur ce qui importe<br />
à l’équipage : « Il existe un juste milieu, et lorsque nous aurons<br />
trouvé la bonne configuration pour le bateau, nous le saurons.<br />
Nous en sommes encore loin, et si nous atteignons 100 % de nos<br />
possibilités avant le début de la course, c’est que nous n’aurons pas<br />
suffisamment repoussé les limites. Notre objectif est de pouvoir<br />
trouver les 5 % supplémentaires qui feront la différence quand<br />
on en aura vraiment besoin. » ●<br />
r&d<br />
des projets déterminants<br />
pour les essais sur<br />
les thermoplastiques<br />
Tanguy Moro<br />
Responsable R&T Simulation<br />
des structures et procédés à<br />
l’IRT Jules Verne, Tanguy Moro<br />
a longtemps travaillé dans<br />
l’industrie, notamment en tant<br />
que chef de projets R&D chez<br />
Faurecia puis consultant expert<br />
en mécanique et fiabilité chez<br />
Assystem, avant de rejoindre<br />
l’IRT en 2013.<br />
la région de nantes (loire-atlantique) a largement favorisé l’essor de compétences<br />
hors du commun dans le domaine des matériaux composites, tant en matière de<br />
production que de conception, d’essais* et de r&d ; à l’exemple de l’institut de recherche<br />
technologique (irt) Jules verne qui mène de nombreux projets en la matière, notamment<br />
dans les thermoplastiques.<br />
À<br />
l’image des matériaux composites et de leur utilisation<br />
croissante et diversifiée dans l’industrie, l’IRT<br />
– l’un des huit instituts de recherche technologique<br />
créés en 2011 – a le vent en poupe. L’effectif<br />
(à hauteur d’une centaine de personnes à ce jour) n’a cessé de<br />
croître et les projets de recherche vont bon train. La particularité<br />
de cet établissement réside dans le fait d’être multifilières.<br />
Implanté dans le bassin industriel nantais, l’IRT Jules Verne est<br />
bercé entre des géants tels qu’Airbus et Daher pour l’aéronautique,<br />
STX et DCNS dans le domaine du naval ou encore PSA,<br />
Renault, Faurecia et Plastic Omnium pour la filière automobile<br />
Mais l’avantage de cet IRT, c’est aussi de pouvoir travailler<br />
avec les laboratoires aux expertises très avancées, en particulier<br />
dans les matériaux composites, à commencer par le Cetim,<br />
le Cemcat et le pôle EMC2, regroupant d’importants acteurs<br />
dans le secteur.<br />
56 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017
dossier<br />
Thermo-estampage pièce automobile sur Commando_Stamp<br />
Surmoulage pièce automobile Commando_Stamp<br />
Une OrIENTATION claire vers l’industrie<br />
du futur<br />
Positionné sur trois éléments clef (la R&D, la formation et le<br />
transfert de technologies), l’établissement se compose de quatre<br />
plateformes technologiques : Ocean, Acoustic, Smart Factory et<br />
Composites ; ces derniers occupent d’ailleurs une place majeure<br />
dans les orientations de travail de l’IRT Jules Verne. Résolument<br />
tourné vers l’industrie du futur, l’établissement mobilise<br />
ainsi ses efforts autour de trois grands axes : les procédés métalliques<br />
et composites, les systèmes flexibles et intelligents et,<br />
enfin, la conception intégrée de produits et des process, partie<br />
qui rassemble aujourd’hui deux équipes : l’une travaillant sur la<br />
caractérisation, l’autre sur les essais et la simulation. « Au niveau<br />
des relations avec les industriels, notre rôle consiste à leur apporter<br />
des réponses afin de lever les verrous technologiques et de livrer des<br />
démonstrateurs », précise Tanguy Moro, responsable R&T Simulation<br />
des structures et procédés au sein de l’IRT Jules-Verne.<br />
Parmi la soixantaine de projets significatifs de l’institut de<br />
recherche, figure une quinzaine de projets portant sur la simulation<br />
numérique. Spécialisé dans la simulation des structures et<br />
des procédés, Tanguy Moro met notamment en avant un projet<br />
portant sur la simulation d’opération d’estampage de composants<br />
thermoplastiques par éléments finis, tout particulièrement destiné<br />
à répondre à des problématiques de recyclabilité ; « ce projet a le<br />
mérite d’être original dans la mesure où, à l’image de l’IRT, celui-ci<br />
aborde plusieurs secteurs d’activités aux exigences et aux contraintes<br />
bien distinctes, à savoir l’automobile et l’aéronautique ».<br />
Un prOjet voué à être industrialisé<br />
Baptisé Commando_Stamp, ce projet démarré l’an passé (et<br />
s’achèvera fin 2018) a vu le jour grâce à la formation d’un<br />
consortium réunissant plusieurs établissements de recherche<br />
parmi lesquels le Laboratoire de mécanique des contacts et<br />
des structures (LaMCoS) de Lyon ; il réunit également le<br />
Laboratoire de thermocinétique de Nantes (LTN), l’Institut<br />
de recherche en génie civil et mécanique (GEM) ou encore le<br />
laboratoire 3SR (Sols, solides, structures, risques) de Grenoble.<br />
Les travaux menés par les différents laboratoires ont permis<br />
d’aboutir à une meilleure compréhension thermocinétique et<br />
mécanique de la matière mais aussi de sa caractérisation afin<br />
de déterminer des lois de comportements dans les conditions<br />
d’estampage de ce procédé, à savoir entre 200° et 350° pour les<br />
résines à vocations automobiles et aéronautiques. Les équipes de<br />
l’IRT Jules Verne ont utilisé un outil permettant de simuler les<br />
comportements de la matière, Plasfib (développé par le Lamcos),<br />
pour le compte des deux filières, lesquelles utilisent naturellement<br />
des matériaux de typologie radicalement différentes : des<br />
thermoplastiques d’entrée de gamme conçus à partir de fibres de<br />
verre pour l’automobile, des thermoplastiques haut de gamme<br />
à base de fibres de carbone pour des acteurs majeurs de l’aéronautique<br />
tels que Safran Composites, le tout à partir d’un même<br />
type de procédé. « En 2017, notre réflexion portera désormais sur<br />
le moyen d’industrialiser ce projet, dévoile Tanguy Moro. Cela<br />
devrait passer par la création de sociétés ou de start-up ou par le<br />
rapprochement avec des grands éditeurs de logiciels ».<br />
Un deuxième projet remarquable portant sur ces mêmes matériaux<br />
a pour objectif de reprendre les résultats du premier obtenus<br />
avec Solvay et le groupe PSA et les intégrer dans un environnement<br />
100 % automobile. Mené en partenariat avec Renault,<br />
Faurecia et Plastic Omnium et les laboratoires GeM et LEM3, ce<br />
projet doit mener à la validation des matériaux thermoplastiques<br />
lors des crashs de véhicules ainsi que leur tenue en fatigue dans<br />
le but de répondre aux nouveaux critères d’endommagement ;<br />
« l’enjeu réside dans la production de pièces structurelles avec ce<br />
type de matériaux nécessitant une approche multi-échelles afin<br />
d’obtenir la représentation la plus fine possible des matériaux. Les<br />
principaux défis concernent les temps de calculs supplémentaires,<br />
évalués à 30 voire 40 % pour des couplages directs ». ●<br />
Olivier Guillon<br />
* Vous référer au numéro 116 d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> paru en mars 2014<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier- Février 2017 I 57
dossier<br />
entretien<br />
plateforme qSp :<br />
l’aventure ne fait que commencer !<br />
il y a un an, le Cetim et ses partenaires Pei, Compose<br />
et loiretech lançaient une plateforme de production capable<br />
de produire des pièces automobiles en composites en moins<br />
de 90 secondes. retour sur cette technologie innovante<br />
et pleine de promesses qui devrait trouver de nombreuses<br />
applications dans les années, dans l’automobile bien sûr mais<br />
aussi dans l’aéronautique.<br />
Un an après le lancement<br />
dE LA pLATEforme qSp, à quelle phase<br />
de dévELOppEMENT en est-ON ?<br />
Christophe Champenois<br />
Responsable du pôle<br />
« Ingénierie des Polymères<br />
et des composites » au sein<br />
du Centre technique<br />
des industries mécaniques<br />
(Cetim), Christophe Champenois<br />
est responsable du projet portant<br />
sur la plateforme QSP.<br />
Le 3 novembre 2015, nous avons démontré que le procédé<br />
QSP développé par le Cetim et ses partenaires était en mesure<br />
de produire des pièces automobiles en composites en moins<br />
de 90 secondes. À partir d’une conception adaptée, ces pièces<br />
sortent de production « Net Shape » et prêtes à être assemblées,<br />
ce qui permet d’obtenir une équation Qualité-Coûts-Cycle optimale.<br />
Depuis, nous avons engagé plusieurs axes d’amélioration<br />
touchant à l’augmentation de la fiabilité industrielle du procédé,<br />
à l’optimisation des temps, à l’intégration du contrôle intégré,<br />
de manière à mieux répondre aux nombreuses sollicitations<br />
des clients qui évaluent cette ligne.<br />
Mais nous pouvons surtout mettre en avant nos développements<br />
concernant l’assemblage multimatériaux avec QSP. En<br />
effet nos collaborations avec la société Bollhoff nous ont amenés<br />
à innover à nouveau en intégrant des inserts métalliques dans les<br />
pièces composites qui présentent l’avantage d’assurer le montage<br />
de la pièce dans son environnement mais surtout en assurant<br />
une transmission d’efforts améliorée de plus de 75 % par rapport<br />
aux solutions existantes (cf. graphe joint).<br />
Parallèlement, le Cetim travaille sur l’axe majeur de réduction<br />
des coûts qui repose sur la conception des pièces composites.<br />
En effet, notre expérience sur les matériaux avec notre laboratoire<br />
nous permet d’appréhender les modèles de conception<br />
qui apporteront des solutions robustes pendant toute la durée<br />
de vie du composant mais ceci au moindre coût de production.<br />
Pour permettre aux clients du QSP de bénéficier de cette<br />
approche Process – Produit – Matériaux, nous avons lancé le<br />
projet QSD pour « Quilted Stratum Design » qui donnera les<br />
clés d’un prédimensionnement optimisé des pièces composites<br />
multimatériaux. En substance, nous nous rapprochons chaque<br />
La plateforme QSP est capable de sortir une pièce composite toutes<br />
les 90 secondes<br />
Le QSP occupe une place à part<br />
car il « casse les codes » habituels<br />
par une approche orientée production.<br />
© Cetim<br />
58 IESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017
dossier<br />
Le fait d’avoir été primé aux États-Unis et en<br />
Allemagne ouvre de réelles perspectives pour<br />
tout client à la recherche de solutions composites<br />
innovantes.<br />
jour un peu plus de la mise en série de pièces composites…<br />
Rendez-vous aux JEC World 2017 où Cetim illustrera le niveau<br />
de maturité du QSP, que ce soit lors de la conférence « Thermoplastiques<br />
» que sur son stand « Composite in Action ».<br />
© Cetim<br />
Trou renforcé<br />
La pLATEforme a reçu pLUSIEUrs<br />
récompenses, en particulier à l’étranger.<br />
quelles perspectives cela doit-il vous<br />
ouvrir ?<br />
Cette innovation a été saluée par un nouvel Award au Salon<br />
Experience Composite de Augsburg en Allemagne en septembre<br />
dernier. QSP dispose d’une large visibilité internationale. Le fait<br />
d’avoir été primé aux États-Unis et en Allemagne en témoigne et<br />
cela ouvre de réelles perspectives pour tout client à la recherche<br />
de solutions composites innovantes. Les affaires que nous traitons<br />
sont toutes couvertes par des accords de confidentialité<br />
drastiques.<br />
vOUS espériez NOTAMMENT UN déclic<br />
EN 2016 dE LA part dE L’AUTOMObile<br />
pour adOpTEr votre techNOLOgie<br />
sur dE LA Série. S’est-il prodUIT ?<br />
Les acteurs de l’automobile sont tous à la recherche d’allègement<br />
de leur véhicule mais avec des ambitions adaptées à leurs<br />
stratégies. L’évolution de la maturité technologique du QSP<br />
rend possible des applications série à l’horizon 2020 pour de<br />
nombreux acteurs français ou étrangers. La technologie française<br />
peut aussi s’exporter lorsqu’elle est innovante et performante.<br />
D’autres secteurs industriels autres<br />
que l’AUTOMObile se sont-ils montrés<br />
intérESSés par votre techNOLOgIE ?<br />
© Cetim<br />
De gauche à droite : Robert Ebeling et Jérôme Hubert de Pinette Emideceau<br />
Industrie, puis Franck Bordellier et Pierre Chalandon du Cetim<br />
L’ensemble des applications mécaniques de notre environnement<br />
est concerné. Certains industriels recherchent une meilleure<br />
tenue aux environnements corrosifs, d’autres souhaitent<br />
augmenter la tenue à la fatigue de leurs équipements tout en<br />
réduisant leur masse pour moins consommer d’énergie ; tous<br />
ces objectifs sont compatibles avec les matériaux composites<br />
thermoplastiques. Cela ouvre de réelles perspectives de déploiement<br />
sur l’industrie française.<br />
Cependant, la tendance la plus avérée vient de l’industrie aéronautique<br />
qui cherche de nouvelles solutions pour réduire les<br />
cycles et les coûts de production des pièces qui sont, pour<br />
certaines, déjà en composites thermodurcissables. Avoir recours<br />
aux thermoplastiques ouvre de nouvelles voies de performance<br />
et de coûts sous l’impulsion des leaders mondiaux. Dans cet<br />
environnement, le QSP occupe une place à part car il « casse<br />
les codes » habituels par une approche orientée production. Ces<br />
nouveaux concepts sont appréhendés par le Cetim en collaboration<br />
avec l’Onera de manière à offrir une nouvelle piste pour<br />
les avions et les moteurs de demain ou d’après-demain… L’aventure<br />
ne fait que commencer ! ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N° 127 • Janvier - Février 2017 I59
vie de l’aste<br />
compte rendu<br />
Bonne tenue du dernier Astelab Mécanique<br />
de Paris<br />
L’Association pour le développement des Sciences et Techniques de l’Environnement (ASTE) a<br />
organisé les 19 et 20 octobre derniers le colloque et le salon Astelab mécanique 2016 à l’hôtel<br />
mercure du 15 e arrondissement, juste en face de la Porte de Versailles.<br />
Astelab Mécanique 2016 a rassemblé environ 80<br />
professionnels et chercheurs de la vibration, du<br />
choc et des essais d’environnement mécanique et a<br />
été un véritable succès. La journée du 19 octobre a<br />
été consacrée à un atelier sur les méthodes de synthèse de l’environnement<br />
mécanique et climatique, organisé dans le cadre<br />
de la 66 e réunion semestrielle du CEEES (Confederation of<br />
European Environmental Engineering Societies). Le thème<br />
de la seconde journée concernait l’innovation au service de la<br />
prise en compte de l’environnement mécanique des systèmes.<br />
Après les présentations de l’ASTE et du CEEES réalisées par<br />
leurs présidents respectifs, lesquels ont ouvert l’édition 2016<br />
d’Astelab, trois sociétés leaders développant et commercialisant<br />
des logiciels de personnalisation des essais en environnement<br />
mécanique ont exposé leurs solutions. Il s’agissait de<br />
HBM Prenscia software (par Frédéric Kihm de Ncode), Mission<br />
Synthesis (par Bart Peeters de Siemens Industry Software) et de<br />
Dynaworks (par Étienne Cavro d’Intespace). Leurs interventions<br />
ont été suivies par deux communications des membres<br />
du CEEES : « Highlights of the Updated UK Environmental<br />
Test Standard Def Stan 00-35 », par Dave Richards de SEE<br />
(Grande-Bretagne), et « How test programs and methods evolve<br />
and how to deal with that? », par Harry Roossien, de Plantronics<br />
(Pays-Bas).<br />
L’après-midi a été consacré à la présentation de l’avancement<br />
des travaux sur les normes Afnor NFX 50144-1 à 6 par Pascal<br />
Lelan (DGA TT), Bruno COLIN (Nexter Systems) et Alexis<br />
Banvillet (CEA Cesta) et du Round Robin Climatique et Mécanique<br />
par Henri Grzeskowiak (HG Consultant).<br />
Au cours du dîner de gala qui a eu lieu sur la péniche Le Signac<br />
sur la Seine, les participants ont pu prolonger leurs échanges et<br />
assister à une présentation de Jean Marc Le Peuvedic (responsable<br />
de Programme R&D chez Dassault) sur le soutien aux<br />
études de pannes par la méthode des arbres de défaillance.<br />
La première session de la journée du 20 octobre, présidée par<br />
Étienne Cavro d’Intespace, avait pour thème « Mesure et moyens<br />
d’essais ». Les communications suivantes ont été présentées :<br />
• Mesure par stéréocorrélation d’image (Carole Treffot et<br />
Floriane Soulas – Sopemea)<br />
• Design and Selection Criteria of high temperature Accelerometers<br />
for Aerospace (Philippe Briquet – PCB Piezotronics)<br />
• Mesure dynamique des efforts dans les assemblages vissés<br />
par ultrasons et vis (Jean-Philippe Godin – Polymesure)<br />
• Validation de la méthode d’excitation acoustique en champ<br />
60 IESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017
vie de l’aste<br />
direct (DFAX – Direct Field Acoustic Excitation) pour les<br />
essais de qualification des structures spatiales (Raphael<br />
Hallez et Alex Carrella – Siemens Industry Software)<br />
• Guide d’aide à l’estimation et la validation de la fiabilité automobile<br />
(Paul Schimmerling de la SIA et Renault et Ghislaine<br />
Delafosse de Lapeyre Sector)<br />
La seconde session, présidée par Pascal Lelan (DGA TT) a été<br />
consacrée aux « <strong>Essais</strong> spéciaux et analyses ». Les conférences<br />
suivantes ont été présentées :<br />
• Faisabilité de vibrations multiaxes pour équipements de<br />
missiles. Quel intérêt pour les missiles ? (Anthony Fouchard<br />
– MBDA France)<br />
• Exemple industriel d’application avec une solution 3D<br />
(Martin Engelke – IMV – Alliantech)<br />
• Big Data gestion des données importantes Vibrations<br />
Contraintes chez un motoriste aéronautique (Christophe<br />
Marcadet – HGL Dynamics)<br />
• Spécification d’essai transitoire à partir de l’analyse couplée<br />
satellite/lanceur par une nouvelle technique de synthèse de<br />
choc (Étienne Cavro – Intespace)<br />
Associé à ce colloque, un salon des exposants et les ateliers<br />
applicatifs gratuits ont également eu lieu. Ils ont permis aux<br />
fabricants et/ou vendeurs d’équipements et de services pour les<br />
essais d’environnement mécaniques, aux laboratoires d’essais,<br />
ainsi qu’aux éditeurs et vendeurs de logiciels de simulations et<br />
aux entreprises de services en calcul mécanique de mieux faire<br />
connaître leurs produits et leurs services.<br />
Dix sociétés, leaders dans leurs domaines d’activité, étaient<br />
présentes. Il s’agissait d’Alliantech, HGL Dynamics, Intespace,<br />
Kilonewton, M+P International, Oros, PCB Piezotronics,<br />
Polymesure et Siemens. Les participants au colloque ont<br />
pu découvrir les dernières nouveautés technologiques et échanger<br />
avec les fabricants et les laboratoires d’essais, autour des<br />
sujets des conférences.<br />
Les échanges entre orateurs, auditeurs et industriels exposants<br />
ont été très fructueux. Quelques contacts très prometteurs<br />
entre les exposants et de futurs clients ont été noués.<br />
La majorité des sociétés présentes a été très satisfaite de l’organisation.<br />
●<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017 I61
Formation<br />
formations<br />
PROGRAMME DES FORMATIONS<br />
2017<br />
THEMES<br />
INTERVENANT ET LIEU<br />
DUREE<br />
JOURS<br />
PRIX HT<br />
DATES PROPOSEES<br />
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 1)<br />
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 2)<br />
Mécanique vibratoire : application au domaine industriel<br />
Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et analyses de risques<br />
Acquisition et traitement des signaux : principes de base et caractérisation<br />
des signaux<br />
Traitement du signal avancé des signaux vibratoires<br />
IUT du Limousin<br />
INTESPACE (31)<br />
SOPEMEA (78)<br />
Christian LALANNE, Henri GRZESKOWIAK<br />
et Yvon MORI (78)<br />
30 mai-1er juin et 12-14 sept<br />
6-8 juin<br />
3-5 oct<br />
3 1 540 € 14-16 nov<br />
IUT du Limousin 3 1 540 € 27-29 juin<br />
Pierre-Augustin GRIVELET et Bruno COLIN<br />
(78)<br />
2 ou 3<br />
1 140 ou<br />
1 540 €<br />
3 1 540 €<br />
11-13 avril et 5-7 sept<br />
3 1 540 26-28 sept<br />
Pilotage des générateurs de vibrations - principes utilisés et applications SOPEMEA (78) 4 1 850 21-24 nov<br />
Analyse modale expérimentale et initiation aux calculs de structure et essais<br />
INTESPACE (31)<br />
13-15 juin<br />
3 1 540 €<br />
SOPEMEA (78)<br />
28-30 nov<br />
Principes de base et mesure des phénomènes acoustiques INTESPACE (31) 3 1 540 € 21-23 nov<br />
Principes de base et mesure des phénomènes thermiques IUT du Limousin 3 1 540 14-16 nov<br />
Climatique : application au domaine industriel INTESPACE (31) 3 1 540 € 5-7 déc<br />
Sensibilisation à la compatibilité électromagnétique IUT du Limousin 3 1 540 13-15 juin<br />
Application à la prise en compte de la CEM dans le domaine industriel<br />
INTESPACE (31) 3 1 540<br />
3-5 oct<br />
Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) Exploitation des normes EMITECH (78) 2 1 140 € 10-11 oct<br />
Prise en compte de l’environnement électromagnétique EMITECH (78) 3 1 540 19-20 avril<br />
Maitrise de la CEM pour les câblages de mesure en environnement industriel<br />
NOUVEAU<br />
Jean-Paul PRULHIERE (78) 1 870 € 2 oct<br />
Personnalisation du produit à son environnement : prise en compte de<br />
l'environnement dans un programme industriel (norme NFX-50144-1)<br />
Henri GRZESKOWIAK (78) 2 1 140 € 19-20 sept<br />
Prise en compte de l’environnement mécanique (norme NFX-50144-3)<br />
Bruno COLIN - NEXTER et Pascal<br />
LELAN -DGA TT (78)<br />
3 1 540 € 10-12 oct<br />
Prise en compte de la norme NFX-50144 dans la conception des systèmes Bruno COLIN - NEXTER (78) 3 1 540 7-9 nov<br />
Prise en compte de l’environnement climatique (norme NFX-50144-4)<br />
Henri GRZESKOWIAK et Henri<br />
TOLOSA (78)<br />
3 1 540 € 19-21 sept<br />
Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats et de leur qualité Raymond BUISSON (78) 3 1 540 € 6-8 juin et 5-7 déc<br />
Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures Pascal LELAN - DGA TT (78) 2 1 140 € 5-6 déc<br />
Caractérisation métrologique des systèmes de mesure et essais Marc LE MENN (78) 2 1 140 € 19-20 avril<br />
Mesure tridimensionelle NOUVEAU IUT du Limousin 1 870 € 19 avril et 15 novembre<br />
Conception et validation de la fiabilité - dimensionnement des essais pour la<br />
validation dela conception des produits<br />
Alaa CHATEAUNEUF (78) 3 1 540 € Dates à définir<br />
Fiabilité, déverminage, essais (accélérés, aggravés) Alaa CHATEAUNEUF (78) 2 1 140 € 12-13 oct<br />
Construire la robustesse de vos produits par la méthode HALT & HASS EMITECH (78) 1 870 € 18 sept<br />
Fiabilité dans les projets : méthodologies et processus David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />
Calcul de la fiabilité : analyse Weibull David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />
Comment estimerles coûts de garantie David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />
Comment identifier et améliorer la compétence de fiabilité dans une<br />
organisation industrielle ?<br />
David DELAUX - VALEO (78) 2 1 140 € Dates à définir<br />
La simulation numérique et les essais : complémentarités - comparaisons Jean-Paul PRULHIERE (78) 2 1 140 € 19-20 sept<br />
Analyses Physico-Chimiques et Matériaux : techniques Spectroscopiques 2 1 140 € 4-5 juillet<br />
Techniques de Caractérisation de composés Organiques<br />
IUT du Limousin ou 78<br />
2 1 140 € 26-27 sept<br />
Contrôles non Destructifs 2 1 140 € 7-8 nov<br />
Qualité et Métrologie : Gestion d’une Salle blanche - application dans un<br />
Centre d’<strong>Essais</strong><br />
2 1 140 € 25-26 sept<br />
Suivi de la contamination : application aux salles blanches et aux essais sous<br />
vide<br />
INTESPACE (31)<br />
2 1 420 € 28-30 mars<br />
Gestion des risques liés aux essais d’environnement : application aux<br />
domaines spatial et aéronautique<br />
3 1 540 € 20-22 juin et 5-7 décembre<br />
Evaluation des incertitudes, étalonnage, vérification, ajustage, OPPERET IUT du Limousin 2 1 140 € 7-8 février<br />
L’assurance qualité dans les laboratoires d’essais selon le référentiel EN<br />
ISO/CEI 17025<br />
EMITECH (78) 2 1 140 € 26-27 sept<br />
CONTACT : Patrycja PERRIN - Tél. 01 61 38 96 32 - info@aste.asso.fr<br />
62 IESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017
aGenda<br />
Les 8 et 9 mars 2017<br />
paris space Week<br />
Paris Space Week est le seul événement<br />
dédié à l’espace réunissant des participants<br />
exigeants en termes de retour sur<br />
investissement et d’optimisation du temps.<br />
100 % des réunions sont préparées à<br />
l’avance : une méthodologie qualitative et<br />
organisationnelle prouvée depuis dix-sept<br />
ans, et un réseautage entre pairs. Deux<br />
jours de réunions d’affaires très ciblées, des<br />
opportunités de réseautage premium pour<br />
un événement concentré sur le temps.<br />
À orly<br />
www.paris-space-week.com<br />
Les 15 et 16 mars 2017<br />
congrès simulation de la sia<br />
Devant le succès de sa première édition,<br />
le Congrès Simulation organisé par<br />
la Société des ingénieurs de l’automobile<br />
(SIA) permettra de faire le point<br />
sur les tendances et les nouveautés<br />
méthodologiques de la simulation<br />
numérique pour répondre<br />
aux nouveaux enjeux<br />
de l’automobile.<br />
À l’estaca de saint-Quentin-en-yvelines (78)<br />
www.sia.fr<br />
retrouvez toutes les dates<br />
de manifestations sur :<br />
www.maintenanceandco.com/agendas<br />
Les 14 au 16 mars 2017<br />
jec World 2017<br />
La plus importante édition des JEC<br />
(celle de Paris) posera ses valises au parc<br />
des expositions de Paris-Nord Villepinte.<br />
Plus de 1 300 exposants se retrouveront<br />
sur 62 000 m2 afin de présenter aux 37 000<br />
(environ) visiteurs d’un salon qui n’en finit<br />
pas de grandir et qui couvre toute la chaîne<br />
de valeur des composites des matières<br />
premières aux produits intermédiaires<br />
ainsi que les industries utilisatrices finales<br />
telles que l’aéronautique, l’automobile,<br />
le BTP, l’énergie ou encore les sports<br />
et loisirs.<br />
À paris-nord villepinte<br />
www.jeccomposites.com<br />
Les 15 et 16 mars 2017<br />
analyse industrielle<br />
Événement de référence annuel<br />
des solutions en analyse industrielle<br />
pour tous en France et en Europe,<br />
le salon Analyse Industrielle accompagne<br />
les spécialistes de la mesure à l’émission,<br />
du contrôle de process, l’instrumentation,<br />
la réglementation, la détection,<br />
des risques industriels<br />
et de la microanalyse.<br />
À l’espace grande arche – paris la défense<br />
www.analyse-industrielle.fr<br />
du 21 au 23 mars 2017<br />
sifer 2017<br />
Rendez-vous international des fournisseurs<br />
de produits, technologies et services<br />
ferroviaires destinés aux besoins complexes<br />
des réseaux urbains et grandes lignes.<br />
À Lille Grand Palais<br />
www.sifer2017.com<br />
les 22 et 23 mars 2017<br />
microwave rf<br />
6 e édition du salon Microwave & RF,<br />
manifestation dédiée aux secteurs des<br />
radiofréquences, des hyperfréquences, du<br />
wireless, de la CEM et de la fibre optique.<br />
À paris – porte de versailles<br />
www.microwave-rf.com<br />
les 22 et 23 mars 2017<br />
mtom & embadded systems<br />
Durant deux jours, La 12 e édition de MtoM<br />
& Objets Connectés et La 25 e édition<br />
d’Embedded Systems réuniront sur 4 000 m 2<br />
d’exposition 120 sociétés.<br />
À Paris – Porte de Versailles<br />
www.Embedded-MtoM.com<br />
du 4 au 7 avril 2017<br />
industrie lyon<br />
Le salon leader des technologies de<br />
production proposera une large sélection de<br />
solutions pour rendre l’usine plus productive<br />
et compétitive.<br />
À Lyon<br />
www.industrie-expo.com
index<br />
Au sommaire du prochain numéro :<br />
dossier<br />
• Spécial Industrie Lyon 2017 : Quels<br />
moyens de mesure et de contrôle en<br />
production pour améliorer la qualité des<br />
produits (essais statiques, dynamiques,<br />
cnd…) ?<br />
essais et modélisation<br />
mESuRES<br />
• Mesure mécanique : couvrir<br />
toute la chaîne de mesure<br />
de l’environnement mécanique<br />
des systèmes<br />
• Les essais et la<br />
simulation à l’heure de la<br />
fabrication additive et de<br />
l’impression 3d<br />
Automobile : solutions<br />
pour alléger les véhicules<br />
Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />
Airbus Safran Launchers.................................... 14<br />
ANSYS............................................................................. 52<br />
ASTE................................................................. 15, 30 et 15<br />
ASTECH........................................................................... 60<br />
AUTODESK..................................................................... 23<br />
AVNIR ENGINEERING (PUBLI-COMMUNIQUÉ) ......... 13<br />
AVL FRANCE.................................................................. 21<br />
BERCELLA...................................................................... 23<br />
BPIFRANCE...................................................................... 6<br />
CEA.................................................................................. 36<br />
CETIM..................................................................... 51 et 58<br />
COMPOSE....................................................................... 58<br />
cnrs................................................................................. 6<br />
COMSOL.......................................... 8 et 4 e de couverture<br />
CRITT MÉCANIQUE ET COMPOSITES................. 48 et 49<br />
DASSAULT SYSTÈMES.................................................. 14<br />
db vib............................................................................... 2<br />
dsi................................................................................... 33<br />
ÉCOLE DES MINES DE DOUAI...................................... 50<br />
EDA EXPERT.................................................................. 38<br />
EMITECH.................................................................. 8 et 44<br />
ENOVA STRASBOURG .................................................... 9<br />
ESI GROUP................................ 2 e de couverture, 8 et 28<br />
FAURECIA....................................................................... 56<br />
GL EVENTS..................................................................... 17<br />
GROUPE PSA......................................................... 26 et 56<br />
IMPLEX............................................................................. 4<br />
INTESPACE..................................................................... 32<br />
IRT JULES VERNE......................................................... 56<br />
JEC WORLD........................... 3 e de couverture, 45 et 46<br />
LAND ROVER BAR......................................................... 53<br />
LOIRETECH..................................................................... 58<br />
M + P INTERNATIONAL................................................. 31<br />
MENTOR GRAPHICS........................................................ 8<br />
MICROWAVE RF............................................................. 45<br />
MSC SOFTWARE.............................................................. 8<br />
ONERA............................................................................ 14<br />
ORME.............................................................................. 15<br />
PARIS SPACE WEEK............................................. 10 et 12<br />
PEI................................................................................... 58<br />
PLASTIC OMNIUM......................................................... 56<br />
REHAWAVE..................................................................... 43<br />
RENAULT............................................................... 22 et 56<br />
sia.......................................................................... 19 et 20<br />
SIEMENS PLM SOFTWARE................................ 7, 8 et 53<br />
SOPEMEA....................................................................... 14<br />
SOLVAY............................................................................ 56<br />
TECHNINNOV................................................................. 11<br />
THALES ALENIA SPACE............................................... 16<br />
UTAC CERAM.................................................................... 6<br />
V2I...................................................................................... 6<br />
LE chIffrE<br />
à rETENIr :<br />
40 %<br />
ce taux correspond aux temps de calculs supplémentaires,<br />
évalués à 30 voire 40 % pour des couplages directs dans<br />
le domaine des matériaux composites thermoplastiques<br />
(essentiellement à destination de l’automobile). c’est ce qu’a<br />
constaté l’institut de recherche technologique (irt) jules<br />
verne au cours de projets mené – en partenariat avec plusieurs<br />
laboratoires ainsi que des industriels renommés que sont<br />
psa, solvay, renault, faurecia et plastic omnium – et portant<br />
notamment sur la validation des matériaux thermoplastiques<br />
lors des crashs de véhicules. un levier de progression important,<br />
que relèvera en partie la simulation numérique.<br />
64 IESSAIS & SIMULATIONS • N°127 • Janvier-Février 2017<br />
▲ Retrouvez notre reportage exclusif en pages 40-42
1,300 exhibitors<br />
covering the whole composites value chain<br />
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visits expected<br />
37,000+<br />
countries<br />
represented<br />
100<br />
Railway<br />
Aerospace<br />
Automotive<br />
Marine<br />
10% Semi-products<br />
4% Distributors / Agents / Representatives<br />
Energy<br />
Construction &<br />
lnfrastructure<br />
Civil engineering<br />
Pipes and Tanks<br />
15% Services<br />
32% Equipment, tools,<br />
software<br />
Sports and<br />
EEE Leisure Consumer goods Medical<br />
17% Processors<br />
22% Raw material producers<br />
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LA MULTIPHYSIQUE POUR TOUS<br />
L’évolution des outils de simulation<br />
numérique vient de franchir un cap<br />
majeur.<br />
Des applis spécialisées sont désormais<br />
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simulation avec l’application Builder de<br />
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organisme de la puissance de l’outil<br />
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