Qualité Références 89

Juin - Juillet - Août 2021 / Trimestriel / 20€ N° 89
Dossier
Du numérique au service
de la formation et du conseil 28
EXCELLENCE, DÉMARCHE :
L’aérospatial réduit son empreinte environnementale 20
CERTIFICATION, CONSEIL :
De nouveaux repères pour utiliser la qualité
dans les entreprises 40
PRÉVENTION DES RISQUES,
ENVIRONNEMENT :
Prévention : des leviers aux innovations 42
CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL :
Contrôle de la production 45

ÉDITORIAL
©DR
Le numérique, l’environnement et
la qualité
Valérie Brenugat
Rédactrice en chef
Les transitions numérique et écologique figurent parmi les objectifs du dispositif de France
Relance afin d’améliorer la compétitivité des entreprises, leur qualité et l’efficacité de leur
fonctionnement. Dans ce cadre, à l’initiative France Num, un premier appel à projets
destinés à sélectionner des groupements d’opérateurs pour développer des formations
au numérique s’adressant à des TPE et des PME, avait permis de retenir neuf groupements
d’opérateurs pour établir une mise en réseau et proposer des formats d’accompagnements adaptés
aux besoins de ces petites entreprises. Ainsi, près de 18 000 sociétés pourront suivre ces formations
financées par France Relance. Les TPE et les PME auront accès aux calendriers de formation et
aux thèmes des accompagnements proposés en consultant les sites internet de France Num et de
Bpifrance. Cette mesure a été suivie d’un second appel à
projets lancé en avril 2021. Le numérique joue, en effet,
un rôle indéniable dans la formation et le conseil en cette
période de pandémie. Dans le dossier de ce numéro, des
sociétés témoignent de cette importance qu’a joué le
numérique dans leurs activités lors de cette crise.
« Ainsi, près de 18 000
sociétés pourront suivre
ces formations financées
par France Relance. »
La filière aéronautique a aussi bénéficié d’un fonds
de soutien et d’investissement visant à accélérer la
diversification, la modernisation et la transformation écologique. Doté de 100 millions en 2020
et 300 millions en 3 ans, ce financement doit permettre à la filière aéronautique de sortir de
la crise par le haut tout en préparant l’avion vert du futur, Dans ce numéro, des sociétés du
secteur aérospatial présentent leurs actions pour réduire leur empreinte environnementale.
Cette problématique environnementale est aussi abordée dans un autre secteur comme celui
de la sécurité à travers la certification. Comment ces actions permettront-elles à la qualité de
contribuer à la sortie de la crise et à un meilleur environnement ?
Valérie Brenugat
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ÉDITEUR
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Prix au numéro :
20 €
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Etranger, 4 numéros en version
numérique : 60 € TTC
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Impression :
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Leapark, 130 Rue Marcel
Hartmann, 94200 Ivry-sur-Seine
N°ISSN :
1293-2949
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 89
Date :
Juin-Juillet-août 2021
RÉDACTION
Rédactrice en chef
Valérie Brenugat
Comité de rédaction : Christian
Doucet (AME), Pierre Girault (AFQP, Air
France), Olec Kovalevsky (Performance
Qualité TPE – PME).
Ont contribué au numéro : Valérie
Brenugat, Christian Doucet, Pierre
Girault, Olec Kovalevsky , Helene
Schmidt (ATR, AFQP Occitanie),
Pierre Lacoin (1792avocat), David
Gallezot (Avions Mauboussin), Olivier
Guillaumon (Map Space Coatings),
Jean-Pierre Caliste et Nicolas-
Louis Duclos (UTC), Christophe
Villalonga (Qualinove), Pierre Lacoin
(1792avocats), Patrick Benammar
(Groupe Renault), Lea Renault (Serious
Factory), Kaoutar Jadid et Sihame El
Amine (Deveryware), Loïc Le Dréau
(FM Global), Pierre Magrangeas
(Onogone) et Sarah Eagle (Vision
Engineering).
Crédits Photos :
DR, Renault, Qualinove, Philippe Fidanza,
Avions Mauboussin, Popsy Images, Eric
Nocher, Anyaberkut.
Photo de couverture :
Photo : iStock - Crédit : © LeoPatrizi
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 3

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Certifié ISO9001
depuis 2006

SOMMAIRE
Juin - Juillet - Août 2021 / Trimestriel / 20€ N° 89
DOSSIER
Des solutions numériques pour
la formation et le conseil
29
DOSSIER
Juin - Juillet - Août 2021 / Trimestriel / 20€ Des solutions numériques pour la formation et le conseil
Dossier
Du numérique au service
de la formation et du conseil 28
EXCELLENCE, DÉMARCHE :
L’aérospatial réduit son empreinte environnementale 20
CERTIFICATION, CONSEIL :
De nouveaux repères pour utiliser la qualité
dans les entreprises 40
PRÉVENTION DES RISQUES,
ENVIRONNEMENT :
Prévention : des leviers aux innovations 42
CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL :
Contrôle de la production 45
29 Qualité et e-learning : une révolution technique et
pédagogique en marche
32 Christophe Villalonga, dirigeant, blogueur, animateur et
conférencier en ligne
36 Formation : bénéfice et utilisation du CPF
38 Serious Factory a réalisé pour le Groupe Renault
un « serious game »
Éditorial
03 Le numérique, l’environnement
et la qualité
Billet
08 Anticiper, le mot-clef de la qualité
Boîte à outils
09 A Lire, Voir, Ecouter
Tribune
10 Le compte à rebours Qualité
TPE - PME
11 Premier pas en Qualité
dans les TPE PME
People
16 QCM d’Hélène :
Qualité à Compétences Multiples
Excellence,
démarche,
20 Avions Mauboussin :
vers un horizon plus vert
24 Map Space Coatings :
des revêtements de haute qualité
Formation, Conseil,
Certification
40 Certifications 14001 et 9001 : l’exemple
de Deveryware, une entreprise engagée
et certifiée
Prévention
des risques,
environnement
42 FM Global : des services de gestion des
risques innovants
Contrôle qualité
industriel
45 L’usine textile Canclini de Milan intègre
la solution d’optimisation du contrôle
qualité AQC
47 Un système d’inspection qui
optimise le polissage de composants
médicaux
Outils
50 Sommaire / Index
Courrier des lecteurs
Pour recueillir vos réactions aux
articles ou partager votre expertise,
des pages consacrées aux échanges
des lecteurs ont été créées dans la
revue ainsi qu’un courriel dédié :
> redaction@qualite-references.com
Si vous envoyez un article entre
2 900 et 5 800 signes pour la
rubrique « Courrier des lecteurs » et
qu’il est sélectionné par le comité
de rédaction d’ici le décembre 2021,
vous gagnerez un abonnement
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Qualité Références. Votre avis nous
importe et nous avons besoin de vos
réactions. A vos plumes…
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 5

LES TEMPS FORTS
©DR
©DR ©Qualinove
©DR
EXCELLENCE, DÉMARCHE
DOSSIER
PRÉVENTION ENVIRONNEMENT
CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
L’aérospatial réduit son empreinte
environnementale p 20 à 27
Certaines entreprises ont fait de la transition écologique un argument
stratégique pour leur développement. La qualité y joue aussi un rôle
important dans un environnement très normé avec des certifications
et des agréments. David Gallezot, Président fondateur et Directeur
Technique d’Avions Mauboussin et Olivier Guillaumon, Directeur de
Map Space Coatings, exposent leur politique environnementale et
mettent avant l’innovation dans des activités de haut vol. Précisions.
Des solutions numériques pour la
formation et le conseil p 28 à 39
Jean-Pierre Caliste, Professeur émérite et Nicolas-Louis Duclos,
Enseignant-chercheur de l’Université de Technologie de Compiègne
(UTC), reviennent sur des formations en ligne qu’ils ont dispensées.
Directeur associé de Qualinove, Christophe Villalonga, partage, quant
à lui, ses expériences digitales multiples. En outre, Avocat à la Cour
chez 1792avocats, Pierre Lacoin, présente le Compte Personnel de
Formation. Enfin, Le Groupe Renault et Serious Factory racontent
la réalisation d’un serious game pour développer des compétences
comportementales.
Prévention : des leviers aux
innovations p 42 à 44
FM Global est une mutuelle d’assurance dommages aux biens fondée
aux États-Unis, il y a près de 200 ans et présente en France depuis plus
de 50 ans. Elle met ses fonds propres, ses capacités de recherche et
son expertise technique au service de ses assurés, pour les aider à
gérer leurs risques de dommages aux biens et à renforcer la résilience
de leurs activités. Zoom.
Contrôle de la production p 45 à 47
Le contrôle de la qualité industriel fait appel à des technologies
innovantes comme l’intelligence artificielle ou un système d’inspection
système 3D stéréo numérique avec zoom. La start-up Onogone a
installé sa solution d’intelligence artificielle AQC dans l’usine milanaise
Canclini. Grâce à son important référentiel de données textiles, il est
possible d’automatiser totalement le contrôle de la qualité sur une
chaîne de production textile. Quant à la société Vision Engineering, elle
a fourni un système d’inspection à Advance Turning and Manufacturing.
Cet appareil permet de polir précisément des composants qui sont
placés dans les dispositifs cardiaques et pulmonaires. Explications.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 7

BILLET
Anticiper, le mot-clef
de la qualité
« Il ne suffit pas d’être génial pour réussir, il faut surtout anticiper.
Dans la vie, c’est toujours ceux qui ont un coup d’avance qui réussissent 1 . »
Nous avons
eu de bons
exemples
de manques
d’anticipations
récemment : alors
que l‘épidémie du coronavirus
dévastait déjà la Chine
et allait inévitablement envahir
l’hexagone, l’imprévision
en matière de masques, tests,
soins, organisation hospitalière...
Nous nous en sommes
bien sortis grâce à notre
débrouillardise légendaire
mais, comme toujours, il
aurait mieux valu AN-TI-CI-
PER (notons que la leçon a été
retenue et que, à l’heure où
j’écris cet article, nous nous
préparons maintenant activement
à la nouvelle percée
probable des variants).
Bien sûr, l’anticipation
suppose une prise de risque et
notre pays, addict à la sécurité
absolue, n’aime pas. En 2009,
Roselyne Bachelot, ministre
de la Santé confrontée déjà
à la grippe H1N1, s’était fait
vilipender pour avoir trop
commandé de vaccins et de
masques, alors que l’épidémie
fit long feu. Au regard
des dizaines de milliers de
morts du CoVid, on s’aperçoit
aujourd’hui que ce n’était pas
si insensé.
Nous avons les mêmes problématiques
dans l’entreprise :
pour durer, il nous faut détecter
et anticiper en perma-
nence les évolutions à venir
des attentes des clients et plus
généralement du marché, des
technologies et de la concurrence.
Il nous faut éviter les
produits défectueux, les insatisfactions
des acheteurs,
les arrêts de production, les
pertes, les mécontentements
des personnels, les dégradations
de notre image, les accidents...
et j’en oublie : la vie
industrielle est parsemée
de dangers qu’il vaut mieux
étouffer dans l’œuf.
Et nous avons les mêmes
hésitations chaque fois : vaut-il
mieux conjurer un aléa qui
ne surviendra peut-être pas
ou en prendre le risque pour
ne pas aggraver les coûts ?
Comment concilier l’esprit de
sauvegarde et de précaution
Christian Doucet,
membre du comité
éditorial et auteur
d’ouvrages sur
la qualité dont le
Que-sais je ?.
avec le dynamisme et l’esprit
de conquête ?
Miracle, la démarche qualité
répond à ce souci ! Ayant
en mémoire les incidents
passés, suivant de près le
bon déroulement des activités
au contact du terrain, les
quality-men ont justement
pour rôle de détecter et de
prévenir les risques. Ils en ont
les méthodes et les outils : la
surveillance et les contrôles
de production, le suivi de
la satisfaction des clients,
l’AMDEC (analyse des mode
de défaillance et de leur criticité)
et ses dérivés (exemple
le HACCP dans l’agroalimentaire),
l’exploitation des
dysfonctionnements et l’amélioration
continue, le suivi des
événements indésirables en
santé, le retour d’expérience
dans le nucléaire (REX), les
quasi-accidents, etc...
Le secret toutefois : ne pas
tomber dans la « risquite »,
le formalisme et les analyses
lourdes et administratives,
fossé dans lequel nous
sombrons trop souvent.
Sachons être juste
raisonnables, efficaces et
rapides en prévention ! ●
Christian Doucet
1. Extrait de
« Repose-toi sur moi »
de Serge Joncour,
prix Interallié 2016.
Si cet article vous a intéressé, faites part de vos réactions sur l’email : ccdt@cegetel.net.
Après accord de la rédaction, vos remarques seront publiées dans le prochain numéro
de Qualité Références.
© DR
8 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin Avril - Juillet Mai - Juin - Août 2021 2021

Presses des Mines
BOITE À OUTILS
nvironnementales européennes, qu’il
ants ou de CO 2 , sur les stratégies des
entation est-elle parvenue à atteindre
vrage ouvre deux boîtes noires : la
en tant que processus politique et
conduisant les firmes à agir sur et à
ette règlementation a d’abord été le
teur analyse les différentes phases
l’impact du dieselgate. Face à cette
û anticiper et arbitrer de multiples
économiques et juridiques.
se coopération entre constructeurs,
nne, on découvrira que l’agrégation
nnels a conduit à un résultat très
et pour l’intérêt général. Quel avenir
e de la mobilité à l’heure de la lutte
s économiques rattaché à l’Université
sont les politiques de filières et, plus
nion Européenne. Il a été conseiller à la
Normes environnementales européennes et stratégies des constructeurs automobiles - S. Klebaner
©DR
NORMES ENVIRONNEMENTALES
EUROPÉENNES ET STRATÉGIES
DES CONSTRUCTEURS
AUTOMOBILES
Alors que le procès
Volkswagen en Allemagne
devrait durer
Samuel Klebaner
jusqu’en 2022, les
constructeurs automobiles
connaissent
Normes environnementales européennes
et stratégies des constructeurs automobiles
Un jeu coopératif aux résultats ambigus
Préface de Thierry Weil
des difficultés pour
Postface de Patrick Blain
atteindre leurs objectifs
d’émissions de
CO2. Pourtant, les normes environnementales
concernant l’automobile sont
le fruit de collaboration entre instances
européennes, gouvernements nationaux
et constructeurs.
L’ouvrage de Samuel Klebaner publié avec
le soutien de la Chaire Futurs de l’industrie
et du travail de Mines ParisTech, retrace
l’histoire de la production réglementaire
européenne et décortique les mécanismes
conduisant les firmes à agir et à réagir sur
cette production. Face à cette réglementation,
les constructeurs ont dû anticiper et
arbitrer des contraintes technologiques,
industrielles, économiques et juridiques.
Samuel Klebaner est Maître de conférences
en sciences économiques au CEPN
(Université Sorbonne Paris Nord). Ses
domaines de recherche sont les politiques
de filières et, plus généralement, la politique
industrielle de l’Union Européenne.
Économie et gestion
«Normes environnementales européennes
et stratégies des constructeurs
automobiles : un jeu coopératif aux
résultats ambigus»,
Samuel Klebaner,
Presse des Mines, 102 p, 20 €.
www.pressesdesmines.com
L’ANALYSE STRATÉGIQUE
dans une démarche qualité
©DR
©DR
La norme de management, NF EN ISO
9001, représente un avantage majeur pour
toute organisation cherchant à se développer
des parts de marché dans un environnement
toujours plus concurrentiel.
Ce livre présente des outils et méthodes
permettant de définir les enjeux internes
et externes. En effet, l’entreprise doit fournir
des preuves objectives afin de démontrer
sa « Compréhension de l’organisme
et de son contexte ».
Après un rappel sur les notions de base en
stratégie d’entreprise, cet ouvrage propose
une étude de cas détaillée d’une société du
secteur parapharmaceutique
qui cherche
la migration vers la
version 2015 de ISO
9001 via une analyse
du contexte.
« L’analyse stratégique
dans une
démarche qualité : enjeux internes et
externes »,
Anis Hamrouni, Haifa Khalfallah,
Afnor Editions, 130 p, 26 €.
www.boutique.afnor.org/livres
L’ENTREPRISE
nouvelle génération
Ce livre résulte des entretiens de 250
managers issus de
200 entreprises de
30 pays. Certains
s’inscrivent dans des
courants théoriques
du management,
d’autres se présentent
comme de purs pragmatiques.
Grandes
industries et petites entreprises de service,
associations et fondations...livrent ainsi
des conseils et des bonnes pratiques de
management.
Luc Bretones est président de Purpose
for Good, organisateur de l’événement
«The NextGen Enterprise Summit» et
président du think tank Institut G9+.
Philippe Pinault est, quant à lui, cofondateur
des sociétés Talkspirit et Holaspirit,
opérant une plateforme logicielle
en support de la transformation digitale
des organisations. Enfin, Olivier Trannoy
©DR
est juriste dans une grande entreprise et
membre de G9+.
« L’entreprise nouvelle génération »,
Luc Bretones, Philippe Pinault,
Olivier Trannoy, Eyrolles, 430 p, 28 €.
www.eyrolles.com
NÉGOCIATION RESPONSABLE
L’ère digitale impacte fortement les négociations
: l’hyper transparence soumet
chacun à une visibilité collective, les
réseaux sociaux augmentent les parties
prenantes et leurs pouvoirs, le big data
révolutionne les transactions.
Cet ouvrage accompagne le lecteur dans
ses propres négociations et arriver à un
accord durable dans le désordre 2.0. Il
présente l’essentiel des meilleures théories
et pratiques à travers un format visuel
et ludique. Enfin il l’invite à expérimenter
une nouvelle méthode, la Négociation
Responsable pour l’adapter à son propre
environnement professionnel ou privé.
Julien Viau est maître de conférences à La
Rochelle Université. Agrégé d’économie et
gestion, il est chercheur en management
et négociation au Cerege. Chercheure au
Ligue, Héla Sassi est, quant à elle, docteure
en Sciences du langage et enseignante à
l’université de la Manouba. Enfin, Hubert
Pujet est consultant formateur sur l’optimisation
des performances professionnelles
et de la gestion des risques psychosociaux.
« Négociation responsable »,
Julien Viau, Héla Sassi, Hubert
Pujet, Pearson, 216 p, 32,00 €.
www.pearson.fr
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 9

TRIBUNE
AFQP
Le compte à rebours Qualité
Tout le monde attend la fin tant désirée de la période Covid-19, les regards se révèlent tournés
vers un retour à une vie plus conviviale, et la sortie de crise, la reprise d’activité. Questions :
dans quel état va se trouver la Qualité à un tel horizon ? Les démarches d’amélioration aurontelles
survécu au drame économique et social ? Les acteurs concernés seront-ils prêts ? Vivons
précisément le « compte à rebours » de la Qualité d’ici au redémarrage escompté...
© DR
Pierre Girault,
président de France
Qualité et membre
du comité éditorial
de Qualité Références.
Commençons à 5, comme les cinq marqueurs de
l’apparition, la consolidation, depuis un an, d’une
dimension supplémentaire de la Qualité, qualifiée
de sanitaire. À savoir = le besoin de garantie -
offerte aux différentes parties prenantes de l’organisme
- d’un niveau top exigeant de qualité en
matière de Santé ; le renforcement de la
prévention des risques correspondants et
la fourniture de moyens de protection de
type masques chirurgicaux, lingettes ou gel
hydroalcoolique au quotidien ; la maîtrise
des approvisionnements, chaînes logistiques
induits ; la mesure de résultats associés à des
indicateurs largement renouvelés (pureté
de l’air et de l’eau / aération et propreté
des installations / désinfection de matériels / suivi de
stocks d’équipements) ; le traitement adapté de situations
individuelles parfois spécifiques autant que difficiles.
Mais, par référence à la fois à cette dimension sanitaire
et aux conséquences économiques de la pandémie, les
organisations familières des approches Qualité aurontelles
moins bien ou plutôt mieux résisté que les autres ?
Si l’on en juge par les performances des lauréats des Prix
2021, les remontées du réseau AFQP, ou les sondages
d’Entreprise du futur notamment, la réponse est claire
= une meilleure résilience s’avère observée. Et ce,
pour quatre raisons principales... l’utilisation naturelle
d’outils tels les plans de continuité d’activité / le retour
« Deux enjeux majeurs
caractérisent notre
capacité à rebondir,
à se réinventer. »
d’expérience / l’analyse des causes d’incident ; l’habitude du
fonctionnement par processus autour du parcours client
ou patient ; l’appui sur des méthodologies de gestion de
crise, conduite du changement, structurantes ; l’usage de
référentiels, y compris en cas de variation fréquente des
règles applicables.
3, pour les trois critères clé permettant, aux termes des
cahiers des charges retenus par les Pouvoirs Publics, de
bénéficier d’aides prévues dans le cadre du Plan de relance.
Il s’agit de l’innovation, de la transition écologique, et du
déploiement d’actions de progrès de manière générale. Oui,
la pratique des démarches d’amélioration continue, non
seulement facilite la traversée des phases de « gros temps »,
mais favorise donc aussi l’accès aux soutiens financiers au
moment de la préparation de la reprise.
Deux enjeux majeurs caractérisent
notre capacité à rebondir, à se
réinventer. Bien entendu, la réussite ou
non de la transformation numérique,
qui conditionne la mise en œuvre
d’évolutions commerciales, techniques.
Reste que, presque paradoxalement,
l’Humain revient au centre des priorités
- on réoriente l’animation sinon le contenu de projets
stratégiques sur la QVT, le bien-être au travail, l’Excellence
Relationnelle. Justement, les méthodes et outils Qualité
fondent les dynamiques participatives.
1, sans nul doute, un média tout particulièrement peut,
doit, va, vous aider à saisir les opportunités ainsi invoquées,
à appréhender les bonnes pratiques voulues, à connaître
les éclaireurs du progrès, à percevoir les compétences
désormais requises : c’est Qualité Références ! Grand merci
de votre confiance.
Zéro, alors n’hésitez plus, lancez-vous ! ●
Pierre Girault
10 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin Avril - Juillet Mai - Juin - Août 2021 2021

TPE - PME
POINT DE VUE
Premiers pas en Qualité
dans les TPE – PME
Dans le précédent numéro, nous avons proposé une synthèse des approches et outils qualité
mis en œuvre et adaptés par les TPE – PME présentées depuis le démarrage de cette rubrique.
Dans ce numéro, nous reprenons le fil de nos témoignages d’entreprises et d’acteurs faisant
leurs premiers pas dans des démarches qualité, notamment avec la certification ISO 9001.
© DR
Olec Kovalevsky,
consultantformateur,
gérant
d’Avantage Qualité.
Ce nouvel article présente l’entreprise
Hydrimpex, accompagnée
à partir d’avril 2019
par un membre du groupement
Performance Qualité TPE – PME
et qui a obtenu sa certification ISO 9001
en juillet 2020, pendant une période d’accalmie
sanitaire. Les entretiens que nous
transcrivons ont eu lieu tout début avril
2021, à distance en visioconférence.
Hydrimpex est une TPE de 6 salariés,
installée en périphérie de Lyon, spécialisée
comme l’indique son certificat
ISO 9001 en « conception, commercialisation
et maitrise de la fabrication des
produits d’adduction d’eau : Sectionnement,
Branchement, Raccordement,
Comptage, Protection des
réseaux, Protection incendie,
Conduites ; négoce des
produits connexes ». L’entreprise
entretient
également une activité
complémentaire
de négoce
de produits pour
le domaine pétrole et
gaz : tuyaux, raccords,
robinetterie.
Le directeur de l’entreprise et
ses deux responsables commerciaux
sont des professionnels expérimentés
du secteur. Leurs connaissances des
produits et des acteurs du marché leur
ont permis de développer des partenariats
avec des fabricants Asiatiques et
plus récemment en Europe de l’Est et
en Turquie leur permettant de fabriquer
des produits de qualité et compétitifs
pour leurs principaux marchés
du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest.
L’année 2020 a été particulièrement
complexe pour Hydrimpex car
l’entreprise a été affectée par la Covid-
19 dès fin 2019 via ses partenaires
chinois puis par les vagues successives
en Europe et dans le monde entier. Au
final, entre décembre 2019 et fin mai
2020, il n’y a eu que peu d’activité.
Avec le recul et pour positiver, on
pourrait dire que cela a laissé le
temps aux équipes de peaufiner
leur organisation et leur système de
management de la qualité.
C’est ce qu’ils vont nous faire vivre
dans les interviews ci-après ! ●
Olec Kovalevsky
olec.kovalevsky@gmail.com
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 11

TPE - PME
RHÔNE
Hydrimpex : la qualité dans
les équipements d’adduction
d’eau
Premiers pas en qualité de l’entreprise Hydrimpex située à Francheville (69) qui produit et commercialise
des produits d’adduction d’eau. Le Directeur Général, Thierry Dumas, la Responsable Qualité et Marketing,
Natalia Mitiaeva, la Responsable Zone Export Maghreb, Nacéra Aissani Baziz et la Responsable Administratif
et Administration des Ventes, Gwendolyne Lopez, livrent leurs témoignages ci-dessous, recueillis par Olec
Kovalevsky.
Entretien avec Thierry Dumas, directeur général et responsable technique d’Hydrimpex.
© DR
Thierry Dumas,
directeur général
et responsable
technique
d’Hydrimpex.
un contexte d’affaires bloqué par la pandémie, la démarche
qualité, naissante à ce moment-là, nous a bien aidé en interne
pour centrer notre attention sur quelque chose de positif et
maintenir le moral de l’équipe.
VOTRE CONSTAT EST INSPIRANT, THIERRY, POUR
PROMOUVOIR LES DÉMARCHES QUALITÉ EN TEMPS
DE CRISE ! PLUS SÉRIEUSEMENT, POUVEZ-VOUS
PRÉCISER CE QUE LA DÉMARCHE QUALITÉ VOUS A
APPORTÉ, NOTAMMENT À CE MOMENT-LÀ ?
Olec Kovalevsky :
BONJOUR THIERRY, MERCI DE VOTRE ACCUEIL.
TOUT D’ABORD, COMMENT ALLEZ-VOUS ET
COMMENT SE PORTE L’ACTIVITÉ DE VOTRE
ENTREPRISE EN CETTE PÉRIODE ?
Thierry Dumas :
Par bonheur, jusqu’ici nous avons été
physiquement et individuellement épargnés
par la Covid-19. L’entreprise, en revanche,
a été touchée surtout au premier semestre
2020. Nos liens de production avec la
Chine nous ont placés en avance de
phase, dès fin 2019, de l’onde de choc
de la première vague. Nous avons ensuite
repris une activité commerciale en mai
2020.
Cela va peut-être surprendre mais, dans
Oui, bien-sûr ! Nous avons instauré dès le premier confinement
des réunions hebdomadaires, le mardi après-midi, qui ont
permis à toute l’équipe de se retrouver mobilisée sur le projet
commun de démarche qualité et la préparation de l’audit
de certification, planifié en juillet 2020.
Nous avons ainsi finalisé notre système de mesure
de la performance ainsi que notre organisation
du travail et surtout, nous avons maintenu la
cohésion d’équipe et la motivation collective
dans la perspective de la reprise économique.
ET À PRÉSENT, QUELLES
SONT VOS PERSPECTIVES
D’ACTIVITÉS ET DE
DÉVELOPPEMENT ?
Le second semestre 2020 nous a permis
de redresser la situation économique
grâce notamment à notre marché de l’Afrique
de l’Ouest (Togo, Bénin, Burkina Faso…) et notre
12 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

TPE - PME
marché naissant du Maghreb. La certification ISO 9001
obtenue fin juillet 2020 nous a ouvert quelques portes
institutionnelles au travers d’appels d’offres. Depuis
début 2021 l’activité a redémarré et nous espérons
atteindre notre objectif de croissance, à 2 M€ de
CA en fin d’année. Le carnet de commandes et
les prévisions sur les offres transmises, en cours
d’évaluation par les clients, nous rendent
raisonnablement optimistes.
DE BELLES PERSPECTIVES
EN EFFET. SI VOUS VOULEZ
BIEN, JE VOUS PROPOSE
D’ABORDER LA QUALITÉ AU
QUOTIDIEN ET CE QU’ELLE
VOUS A APPORTÉ EN PLUS
DE LA CERTIFICATION ?
Plusieurs bénéfices ont été constatés
par l’équipe et par moi-même. En
interne, d’abord le fait que chacun
s’est approprié le système, chacun est en
appui de l’autre et en vigilance pour
que les activités et les contrôles soient
réalisés comme prévu. Nous avons
également développé une capacité
accrue d’anticipation d’éventuels
problèmes, grâce à l’approche risques.
Cela a commencé à porter ses fruits à
l’extérieur auprès de nos clients qui
constatent nos progrès en matière
de réactivité et de respect des délais
de livraison. Nous avons également
progressé dans la traçabilité et
l’identification des produits, ce qui
est apprécié par nos clients et nous
permet de mieux gérer le service après-vente.
ET DONC, AVEC UN RECUL DE PRESQUE UN AN
MAINTENANT, COMMENT APPRÉCIEZ-VOUS VOTRE
SYSTÈME QUALITÉ ET QUELLES SERAIENT SES
AMÉLIORATIONS POSSIBLES ?
Nous avons créé notre système qualité sur les bases d’une
architecture articulée autour d’un processus de bout en bout
englobant les activités commerciales, de développement, de
production, logistique et administratives jusqu‘à la mise à
disposition des produits auprès des clients et leurs premières
mises en exploitation. Cette architecture a facilité le suivi de
notre performance et l’élaboration d’indicateurs associés.
La mise en lumière des flux d’activités, des interactions et des
informations clés produites ont permis un fonctionnement plus
« J’ai découvert son potentiel
dans l’entreprise en termes de
structuration et de sécurisation du
fonctionnement. »
Thierry Dumas
rapide et plus fiable. Ce travail
porte ses fruits auprès des clients
au travers de leur satisfaction et a
facilité également la mise en place
du nouveau système d’informations
autour de notre ERP acquis cette année et
qui commence à être opérationnel.
Bien entendu, des améliorations sont déjà identifiées
et d’autres viendront au fur et à
mesure de notre développement. Par
exemple, nous devrons rapidement
trouver une méthode pour mieux
recueillir les appréciations clients,
leurs niveaux de satisfaction, car
les moyens actuels (questionnaires
annuels) ne sont pas jugés efficaces. Un
autre sujet réside dans l’amélioration
de la maîtrise des délais tout au long
de la chaîne d’approvisionnement,
incluant les transports internationaux,
majoritairement maritimes, et leurs
contraintes.
POUR CONCLURE CET ENTRETIEN THIERRY, POUVEZ-
VOUS NOUS DIRE CE QUI VOUS A LE PLUS SURPRIS
DANS LA DÉMARCHE QUALITÉ ?
Je vais être franc : ma plus grande surprise a été de constater
l’évolution de ma propre perception de la qualité et de la
certification ISO 9001 dont je mesurais la portée commerciale
et marketing vis-à-vis des clients mais dont je surévaluais les
difficultés et les contraintes. J’ai découvert son potentiel dans
l’entreprise en termes de structuration et de sécurisation du
fonctionnement.
Olec Kovalevsky : Merci Thierry, félicitations pour ce
cheminement qui illustre bien l’expression proverbiale : « il
n’y a que le premier pas qui coûte ! » ●
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 13

TPE - PME
© DR
Présentation de quelques éléments du SMQ
Hydrimpex, avec Natalia Mitiaeva, responsable
Qualité et Marketing d’Hydrimpex
Natalia Mitiaeva, Responsable Qualité et
Marketing d’Hydrimpex.
Olec Kovalevsky :
BONJOUR NATALIA,
ET MERCI POUR
L’ORGANISATION DE CES
ENTRETIENS. EN TANT
QU’ANIMATRICE DU
SYSTÈME DE MANAGEMENT
QUALITÉ D’HYDRIMPEX
DEPUIS LE DÉBUT, POUVEZ-
VOUS PRÉSENTER LA
DÉMARCHE ET SES
PRINCIPALES ÉTAPES ?
Natalia Mitiaeva :
La décision de démarche de certification ISO 9001 a été prise début 2019
par la direction en concertation avec l’équipe. J’ai ensuite été chargée de
consulter Avantage Qualité pour nous accompagner et c’est alors que notre
collaboration a commencé. Après deux séquences de formation au référentiel
et aux outils qualité (2 x 2 jours en avril et juin 2019), nous avons construit
en équipe notre système qualité puis nous avons sollicité un audit à blanc,
initialement prévu en mars 2020 puis reporté en juin 2020, juste avant l’audit
de certification réalisé en juillet 2020. Cette démarche nous a paru plus facile
que ce que nous pensions au démarrage et plus utile aussi !
MERCI NATALIA, JUSTEMENT À PROPOS D’UTILITÉ, POUVEZ-
VOUS NOUS DIRE CE QUI, À L’USAGE, VOUS PARAÎT LE PLUS
UTILE PARMI LES « OUTILS » MIS EN PLACE AVEC LA DÉMARCHE
QUALITÉ ?
Plusieurs dispositions ou procédures mis en place avec la démarche qualité,
nous sont aujourd’hui indispensables. En premier lieu, le tableau de suivi
des affaires, environ 400 lignes aujourd’hui, qui nous permet de gérer les
affaires depuis l’offre, en passant par les commandes et jusqu’à la livraison
et la facturation. Ce tableau nous permet également d’extraire les indicateurs
de délais notamment. Il nous a été très utile aussi pour le paramétrage et la
mise en service de notre ERP.
La gestion des documents de travail s’est également beaucoup améliorée, par
exemple en appliquant une logique homogène de classement et en créant un
répertoire des documents de référence (procédures, modèles de documents,
logos, etc.). Des outils plus précis comme la check-list de revue de commande
nous a été particulièrement utile ainsi que pour nos clients. Par exemple, pour
un client du Maghreb, nous avons pu grâce à cette revue minutieuse nous
apercevoir que des accessoires manquaient dans sa commande et nous avons
pris sur nous de les approvisionner auprès de notre fournisseur asiatique sans
requérir un avenant, une re-validation par le client, l’émission d’une nouvelle
commande … ce qui au final aurait coûté 2 à 3 fois plus cher en temps et en
argent que de faire cadeau au client de quelques accessoires de boulonnerie ! ●
© DR
Retours d’expérience de
l’équipe d’Hydrimpex avec
Nacéra Aissani Baziz,
Responsable Zone Export
Maghreb, et Gwendolyne
Lopez, Responsable
Administration des Ventes.
Nacéra
Aissani Baziz,
Responsable
Zone Export
Maghreb
d’Hydrimpex.
Olec Kovalevsky :
BONJOUR NACÉRA AISSANI
BAZIZ, VOUS ÊTES ARRIVÉE
DERNIÈREMENT CHEZ
HYDRIMPEX, JE CROIS,
POUR PRENDRE EN CHARGE
LE DÉVELOPPEMENT DE
L’ENTREPRISE AU MAGHREB.
POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS
SUR VOTRE MISSION ?
Nacéra Aissani Baziz :
Bonjour et merci pour votre invitation
à témoigner. En effet, après 20 ans d’expérience
dans les métiers de l’adduction
d’eau chez un acteur de référence en
France, certifié ISO 9001, j’ai fait le choix
de rejoindre Hydrimpex pour relever un
nouveau défi. Depuis janvier 2020, je suis
en charge du développement commercial
au Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) et
aussi en Océanie et à Madagascar.
Comme vous pouvez vous en douter,
la première partie de l’année 2020 a été
plus que difficile sur le plan des affaires.
Heureusement, nous avons pu conclure
des affaires au cours du second semestre
et nous continuons sur cette dynamique,
pour rattraper le retard !
14 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

TPE - PME
MERCI POUR CETTE
INTRODUCTION. PUISQUE
VOUS AVEZ L’EXPÉRIENCE
DES DÉMARCHES QUALITÉ ET
DE LA CERTIFICATION ISO 9001,
POUVEZ-VOUS NOUS FAIRE
PART DE VOTRE REGARD SUR
CELLE D’HYDRIMPEX, TELLE
QUE VOUS L’AVEZ PERÇUE
EN REJOIGNANT L’ÉQUIPE ?
Par rapport à ce que j’ai connu dans ma
précédente expérience dans une entreprise
de plus de 50 salariés, le système
qualité d’Hydrimpex m’est apparu plus
simple, plus concret et moins papivore !
Pour l’activité commerciale, la certification
agit un peu à la manière d’un passeport
qui ouvre l’accès à un appel d’offre,
une négociation … C’est un gage et un
message de professionnalisme communiqué
à l’extérieur. De ce point de vue,
c’est un atout pour l’équipe commerciale.
En interne, cela permet de mieux travailler
ensemble, de manière plus fluide,
grâce aux procédures mises en place, aux
réunions de coordination. Chez Hydrimpex,
la démarche qualité et ses outils sont
pensés pour l’application concrète.
DE VOTRE POINT DE VUE,
QUELLES SERAIENT À CE
JOUR LES AMÉLIORATIONS
SOUHAITABLES ?
De par ma fonction commerciale, je
suis particulièrement attentive aux
aspects clients. Nous avons eu l’occasion,
ces derniers mois, de travailler
et d’approfondir le suivi client aprèsvente.
Il reste aussi à améliorer notre
gestion des garanties, grâce notamment
à une traçabilité plus précise des
produits.
Dans le même ordre d’idée, nous avons
des retours très positifs sur la qualité
des produits et nous avons mis en place
un envoi systématique d’enquête client
après chaque affaire. Cependant les
taux de retours sont assez faibles et
nous devons réfléchir sur la manière
de fiabiliser le dispositif (identification
et qualification du destinataire, gestion
des retours et relances …).
VOUS ALLEZ BIENTÔT
ACCUEILLIR L’AUDIT DE
SURVEILLANCE ISO 9001,
EN JUILLET PROBABLEMENT.
EST-CE QUE VOUS ET
L’ÉQUIPE ÊTES PRÊTES ?
Globalement oui, car nous appliquons
au quotidien les dispositions de notre
système qualité. Bien entendu, il y aura
probablement un travail de vérification
du classement des dossiers à faire
avant l’audit pour s’assurer que tout est
en ordre. Rien de bien inquiétant, d’autant
moins que l’auditeur de certification
a su créer une relation saine et bienveillante
lors de l’audit de certification. Notre
source d’inquiétude ou d’incertitude est
davantage sur la vigueur de la reprise des
affaires ! ●
© DR
Gwendolyne Lopez, Responsable Administratif
et AdV d’Hydrimpex.
Olec Kovalevsky :
BONJOUR GWENDOLYNE,
COMMENT ALLEZ-VOUS ? DEPUIS
NOS FORMATIONS DÉBUT 2019,
L’ENTREPRISE EST MAINTENANT
CERTIFIÉE, QUEL BILAN EN
FAITES-VOUS DANS VOS
FONCTIONS ?
Gwendolyne Lopez : Bonjour ! Je
vais bien malgré la situation sanitaire
fort perturbante, professionnellement
et personnellement. Comme vous l’ont
probablement déjà dit mes collègues,
l’année 2020 a été en demi-teinte et
heureusement 2021 commence sous
de bons auspices en affaires. Notre
organisation se renforce, grâce notamment
à l’acquisition de notre ERP en cours de
mise en exploitation. Notre démarche
qualité a été bénéfique pour toute
l’entreprise. Dommage que nous n’ayons
pas encore pu en récolter les fruits en
termes économiques et financiers !
CERTES, JE COMPRENDS VOTRE
ATTENTE. DE MANIÈRE PLUS
PRÉCISE, POUVEZ-VOUS PRÉCISER
LES BÉNÉFICES QUE VOUS AVEZ
PU OBSERVER SUR LE PLAN DE
L’ORGANISATION NOTAMMENT ?
Nous avons progressé en interne et ça se
voit à l’extérieur ! Plus sérieusement, le
fait d’avoir défini et précisé les rôles de
chacun nous a permis de mieux identifier
l’ensemble des tâches de l’entreprise, leurs
affectations, et au final cela a amélioré
les relations et l’esprit d’équipe. C’est
probablement le bénéfice le plus important
qui en entraîne d’autres dans son sillage.
Vis-à-vis de l’extérieur, que ce soit par
exemple les clients ou les fournisseurs,
notre traçabilité des produits et la
satisfaction des clients nous rendent plus
sereins dans les échanges et renforce notre
image de professionnalisme.
L’ÉCHÉANCE DE L’AUDIT DE
SURVEILLANCE ISO 9001 SE
RAPPROCHE. EST-CE QUE VOUS ET
L’ÉQUIPE ÊTES PRÊTES ?
Oui, sans aucune restriction ni crainte !
Nos clients sont très satisfaits et nous
constatons très peu de non-qualité. Donc il
n’y a aucune raison de s’inquiéter. De plus,
il est probable que comme l’an passé nous
organisions un audit à blanc, afin de nous
assurer qu’aucune exigence de la norme
ISO 9001 n’ait été négligée depuis un an ! ●
Propos recueillis par Olec
Kovalevsky
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 15

PEOPLE
INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE
QCM d’Hélène :
Qualité à Compétences Multiples
ATR est le constructeur numéro un mondial d’avions régionaux. Ses deux modèles, les ATR 42 et 72, sont les
avions de moins de 90 places les plus vendus dans le monde. En 2019, ATR a réalisé $ 1,6 milliard de chiffre
d’affaires. Il offre aux compagnies aériennes du monde entier, les avions régionaux efficaces, polyvalents,
innovants et responsables du marché. Avec ses turbopropulseurs, la société fournit une connectivité
régionale essentielle aux populations et aux entreprises du monde entier. Depuis 1981, elle a livré des
appareils à plus de 200 compagnies aériennes, dans 100 pays. Elle résulte d’un partenariat à parts égales
entre deux acteurs majeurs du paysage aéronautique européen : Airbus et Leonardo.
QUELLES SONT LES GRANDES
LIGNES DE LA POLITIQUE
QUALITÉ D’ATR ?
Hélène Schmidt : Pour soutenir notre
ambition de rester Leader sur notre
marché, la qualité a un rôle essentiel et
fait partie intégrante de notre quotidien.
En ce sens, notre politique Qualité se
base sur quatre grands piliers :
- Soutenir une culture d’entreprise
basée sur la qualité et la confiance ;
- Assurer une conformité aussi
bien aux lois et règlementations
applicables à notre secteur d’activité
qu’à notre référentiel interne ;
- Améliorer constamment notre
façon de travailler avec l’ensemble
de nos parties intéressées (aussi bien
internes qu’externes) ;
- Être proactif face aux risques
inhérents à notre activité et
identifier des opportunités pour
progresser et dépasser nos objectifs.
©DR
Hélène Schmidt,
Chargée du Système de
Management de la Qualité
chez ATR et Présidente AFQP
Occitanie.
Avion régional construit par ATR.
16 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

PEOPLE
QUELLE FONCTION EXERCEZ-
VOUS DANS CETTE SOCIÉTÉ ?
COMMENT LA CRISE LIÉE AU
COVID 19 A-T-ELLE IMPACTÉ
VOTRE ACTIVITÉ ?
H.S : En tant que Chargée du Système
de Management de la Qualité, j’ai
plusieurs missions qui s’articulent autour
du maintien de notre certification ISO
9001 / EN 9100 et du pilotage de projets
d’amélioration. Plus concrètement, mon
rôle en tant que Responsable de Projets
est de structurer les projets (planification,
analyse des risques, évaluation de la
charge et des coûts, identification des
risques et opportunités, …), de les piloter
avec des équipes multi-métiers (état
d’avancement, ajustement du planning,
mise à jour des analyses de risques et
opportunités, communication, suivi des
objectifs et des indicateurs…) avec une
grande part de relationnel.
En tant que « maintien » de la certification,
j’accompagne l’ensemble des acteurs de
« Une adaptation
de l’organisation du travail
s’est avérée nécessaire
notamment avec le déploiement
du télétravail. »
l’entreprise dans le pilotage de leurs
activités et de leur processus (mesure
de la performance, revue de processus,
méthode de résolution de problème…)
pour leur permettre de monter en
compétences et d’être autonomes.
Le marché de l’aviation régionale a été
très impacté par la crise du Covid. La
baisse significative du trafic aérien a eu
des conséquences sur les activités de
nos clients et, par effet rebond, sur nos
activités. ATR a su faire face aux nouvelles
Forum Qualité & Performance Occitanie en 2019.
contraintes sanitaires pour continuer son
activité et soutenir ses clients en respectant
son engagement de support 24h/24 et 7j/7.
Une adaptation de l’organisation du travail
s’est avérée nécessaire notamment avec
le déploiement du télétravail.
Cette adaptation a également
été essentielle dans le mode de
fonctionnement du département qualité,
notamment avec la réalisation de notre
audit de suivi de certification en partie
à distance. Un travail conséquent de
préparation a été réalisé pour nous
assurer un fonctionnement optimal et
la disponibilité des interlocuteurs au
bon moment. Grâce à l’engagement de
l’ensemble des équipes d’ATR, nous avons
relevé ce défi avec succès.
VOUS ÊTES AUSSI PRÉSIDENTE
DE L’AFQP OCCITANIE. QUELLES
SONT VOS MISSIONS ?
L’AFQP Occitanie est une association
dont le but est de promouvoir les
démarches qualité et d’excellence au
sein des organisations afin de soutenir
leur performance et par conséquent leur
compétitivité. L’association fait partie du
réseau France Qualité.
En tant que Présidente de cette antenne
régionale, mon rôle est multiple. L’AFQP
Occitanie existe grâce à l’implication de
professionnels bénévoles et d’adhérents
(individuels ou entreprises).
Mon rôle premier est d’animer cette belle
équipe de bénévoles et de m’assurer du
fonctionnement de nos différentes
commissions. Chaque commission
représentant les services que nous
proposons (évènements, clubs, prix …),
il est important que chacune bénéficie
de ressources suffisantes pour pouvoir
apporter le maximum de valeur à
nos adhérents. Ce que j’apprécie
particulièrement au sein de cette équipe,
c’est la passion qui l’anime et la capacité
à travailler en toute convivialité et
bienveillance.
Un de mes autres rôles est d’assurer
la relation avec nos adhérents mais
également d’être promoteur de
l’association sur l’ensemble de l’Occitanie.
Cela va se traduire, entre autres, par
l’animation de nos évènements, la
promotion de notre association, les
relations avec les écoles ou encore la
rencontre annuelle avec nos adhérents.
Nous pouvons également compter sur le
soutien de partenaires importants, comme
nos partenariats historiques avec la CCI
de Toulouse et la délégation régionale
©DR
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 17

PEOPLE
du Groupe Afnor. Grâce à l’implication
de ces deux acteurs majeurs au sein de
l’association, nous œuvrons ensemble
dans un but commun de promotion
des démarches qualité. Et pour cela je
tiens sincèrement à les remercier, plus
particulièrement Eliane Pourtau pour
la CCI et Patrice Garcia pour l’AFNOR.
Enfin, j’assure également un lien entre
les autres AFQP régionales et le réseau
France Qualité. Le but est de partager
ensemble notre vision de l’association
mais également de belles pratiques
régionales. Pour assurer cette mission,
je sais pouvoir m’appuyer sur Thierry
Pelegrin, actuel Vice-Président (Président
de l’AFQP Occitanie jusqu’en décembre
2020).
VOUS ÊTES ÉGALEMENT
FORMATRICE PROFESSIONNELLE
ET TUTEUR UNIVERSITAIRE
À L’ESQESE DE TOULOUSE ET
À LA TOULOUSE SCHOOL OF
MANAGEMENT. DANS QUELS
DOMAINES INTERVENEZ-VOUS ?
J’interviens en Master 1 parcours QSE
et en Master 2 Droit et Gestion de la
RSE sur le module « Management de
projets ». Mon objectif principal est que
les étudiants soient en mesure de maîtriser
les basiques des outils de gestion de projet
pour piloter de manière efficace les projets
« Mon parcours
professionnel
a toujours été dicté
par la passion,
à laquelle nous pouvons
ajouter une dose
d’opportunités
et de rencontres
inspirantes. »
qu’ils auront tout au long de leur vie
professionnelle.
Former nos futurs dirigeants QSE à
l’ESQESE de Toulouse, en partenariat avec
la Toulouse School of Management, c’est
avant tout une grande fierté et une belle
histoire. En tant qu’ancienne étudiante
de l’ESQESE, je n’avais pas envisagé être
intervenante professionnelle à peine 12
mois après mon diplôme. Et c’est grâce
à la bienveillance et au dynamisme de
l’équipe de la Direction de l’ESQESE que
je prends beaucoup de plaisir, depuis 4
années maintenant, à transmettre ma
passion pour mon métier et à voir évoluer
nos étudiants tout au long de leur cursus.
Être formatrice, c’est avant tout
transmettre, se remettre en question et
être à l’écoute. Je suis particulièrement
attentive à rendre accessibles des
méthodologies et outils qui semblent
complexes de prime abord, mais aussi
à la capacité de mise en pratique de ces
mêmes outils par les étudiants. Pour cela,
leurs retours à chaque session de cours
sont indispensables (y compris à distance)
et cette activité demande une capacité
d’écoute attentive et sans jugement. Cela
me permet de faire évoluer le contenu
en fonction de leurs besoins sans pour
autant oublier les objectifs pédagogiques.
A mon sens, le fait d’être face à de jeunes
générations donne une dimension très
exigeante liée à un public très demandeur.
Par conséquent, il est nécessaire d’avoir
une remise en question constante des
outils et méthodes pédagogiques. Cela
me permet également de transposer ces
méthodologies au sein de mon entreprise.
Enfin, mon second rôle est d’assumer
un rôle de tuteur universitaire pour
accompagner les étudiants dans leur
cursus mais également au sein de leur
entreprise. La diversité des profils et des
entreprises permet d’échanger entre pairs
sur nos pratiques et notre vision du métier
et de la fonction QSE.
UNE DE VOS COMPÉTENCES
EST LE MANAGEMENT DES
RISQUES. COMMENT L’APPROCHE
DE MAÎTRISE DES RISQUES
CONTRIBUE-T-ELLE À LA
FONCTION QUALITÉ ?
La maîtrise des risques a pour but
d’anticiper des évènements qui pourraient
porter atteinte à la performance de
l’entreprise. Son pendant, la maîtrise
des opportunités, a quant à elle pour
but de favoriser l’atteinte des objectifs,
voire de les dépasser. Pourtant, cette
dernière est souvent oubliée dans une
démarche globale de maîtrise des risques
et opportunités.
Cette approche est indissociable d’une
démarche qualité pour protéger la
performance d’une organisation mais
également pour être un vivier de projets
d’amélioration.
C’est comme cela que nous le traduisons
chez ATR et que nous travaillons en
synergie avec la fonction ERM (Enterprise
Risk Management) pour aligner nos outils
et routines de pilotage.
Que ce soit une démarche qualité ou
une démarche de maîtrise des risques
et opportunités, la fonction qualité doit
œuvrer pour que chacun soit à même
d’utiliser ces outils pour piloter son
activité et d’utiliser ces routines comme
des moments de discussion et de prise
de recul.
COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉE
À LA QUALITÉ APRÈS DES
ÉTUDES DE MUSICOLOGIE ET
D’ETHNOMUSICOLOGIE ?
Mon parcours professionnel a toujours
été dicté par la passion, à laquelle nous
pouvons ajouter une dose d’opportunités
et de rencontres inspirantes. Musicienne
depuis ma plus tendre enfance, j’ai
toujours pris beaucoup de plaisir
dans cette discipline. Mes études en
musicologie et ethnologie sont le fruit
de cette passion. Suite à ma 3 e année de
Licence, mon projet professionnel n’étant
plus atteignable, je me suis réorientée
vers un BTS Management des Unités
Commerciales (MUC) que j’ai réalisé en
alternance au sein d’un service de relation
clients chez Bouygues Télécom. C’est dans
18 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

PEOPLE
©DR
cette entreprise que j’ai fait mes premiers
pas dans la qualité et la satisfaction clients.
Au travers de la formation en BTS, je me
suis découvert un vrai intérêt pour la
gestion et l’administration des entreprises.
Après quelques années chez Bouygues
Télécom en tant que chargée de relation
client et ambassadrice qualité, j’ai eu
l’opportunité de pouvoir bénéficier d’un
Congé Individuel de Formation (CIF)
afin de monter en compétences dans le
domaine de la Qualité en comprenant bien
les enjeux d’un Système de Management
de la Qualité. Une vraie appétence pour
les Systèmes de Management est née. Ceci,
couplé à mon intérêt pour l’organisation
et la gestion des entreprises, m’a poussé
à poursuivre mon cursus en Master et
de bénéficier du partenariat toulousain
entre l’ESQESE, l’ICT (Institut Catholique
de Toulouse) et l’IAE de Toulouse
(qui a changé de nom pour Toulouse
School of Management). Tout au long
de mon parcours scolaire, universitaire
et professionnel, j’ai eu un vrai attrait
pour les relations interpersonnelles et le
travail d’équipe. C’est à l’ESQESE que j’ai
appris à mieux appréhender les techniques
relationnelles notamment en faisant un
travail sur moi-même, travail que je
poursuis aujourd’hui pour m’améliorer
et par conséquent améliorer mon travail.
Le blog d’Hélène Schmidt sur la cuisine.
« La nouvelle
qualité est facilitatrice
de l’émergence
de nouvelles idées
et s’appuie
sur les idées créatives
des nouvelles générations. »
VOUS TENEZ UN BLOG SUR LA
CUISINE : http://anoscasseroles.
overblog.com/. POUVEZ-
VOUS NOUS INDIQUER VOS
PLATS PRÉFÉRÉS ? ET PLUS
SÉRIEUSEMENT, QUELS SONT LES
INGRÉDIENTS POUR ÊTRE UN BON
MANAGER DE LA QUALITÉ ?
Je suis une grande gourmande, il me sera
donc difficile de choisir. Mes plats préférés
sont ceux faits avec amour et partagés en
toute convivialité.
La question concernant les ingrédients
d’un bon manager qualité est une question
d’actualité au sein de France Qualité.
Une réflexion globale est en cours avec
un groupe de travail afin de penser au
Responsable Qualité du Futur.
Pour ma part, je partage totalement la
position de France Qualité sur la Nouvelle
Qualité. Un bon manager qualité doit
savoir mener une démarche Globale,
Pragmatique, Innovante et Participative.
Pour cela, le manager qualité doit pouvoir
mettre du lien et du liant entre les
fonctions de l’entreprise. La qualité intègre
les domaines du QSE mais également
de la RSE et du développement durable.
Ces éléments, portés par le modèle
EFQM version 2020, permettent aux
organisations d’allier vision, performances
et agilité.
Le manager qualité se doit également
d’être pragmatique et de sortir de
l’héritage, parfois lourd à porter, de
l’assurance qualité des années 80/90. La
qualité est le support à l’optimisation, à
l’efficacité et l’efficience de l’organisation
de l’entreprise, à travers ses processus.
Ce pragmatisme est aussi une porte
ouverte à de nouvelles dynamiques au
sein des équipes et à de nouveaux profils
qualité notamment dans l’exploitation des
données. Enfin, la qualité ne saurait être
pragmatique et stratégique sans anticiper.
Son soutien aux démarches d’analyses
de risques et d’opportunités est donc
indispensable à sa mission.
Souffrant d’une image stricte et rigide,
la qualité est supposée antinomique à la
notion d’agilité. Il est temps d’en finir
avec cette idée reçue. La nouvelle qualité
est facilitatrice de l’émergence de
nouvelles idées et s’appuie sur les idées
créatives des nouvelles générations. La
digitalisation est un point important
de la nouvelle qualité : avec l’industrie
4.0 et donc la digitalisation, la qualité
se doit de supporter les démarches
de transformation tout en assurant
sa propre transition. Cependant, les
attentes des nouvelles générations
vont au-delà de la digitalisation.
Une transformation des modèles
managériaux français est également
une forte exigence : la qualité devient
alors un levier de management, vecteur
de changement, centré sur la valeur
ajoutée pour les parties intéressées
donc, centré sur l’essentiel.
Pour finir, le manager qualité se doit
de remettre l’Homme au cœur des
organisations et donc des démarches
systémiques. La base de l’amélioration
continue tout comme de la maitrise des
risques, c’est l’implication de toutes les
strates des organisations. L’engagement
collectif, l’intelligence collective, la
co-construction, etc… sont autant de
notions prépondérantes dans la nouvelle
qualité. On pourrait citer pour exemple
ce proverbe africain : « Seul on va plus
vite, ensemble on va plus loin » ●
Propos recueillis
par Valérie Brenugat
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 19

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE
©Philippe Fidanza ©Avions Mauboussin
Avions Mauboussin :
vers un horizon plus vert
Avions Mauboussin est un constructeur aéronautique fondé par David Gallezot, pilote privé, polytechnicien et
ingénieur Supaéro, en 2011, situé à Belfort depuis 2017. Après avoir relancé la marque mythique aéronautique,
la société s’appuie sur son héritage pour concevoir la prochaine génération d’avions propres, silencieux,
à atterrissage et décollage ultracourts (Stol). Explications.
David Gallezot, Président fondateur et
Directeur Technique d’Avions Mauboussin.
QUELLE EST LA PARTICULARITÉ
DES AVIONS FABRIQUÉS PAR
VOTRE SOCIÉTÉ ?
David Gallezot : Les avions Mauboussin
conçoit des avions destinés à la mobilité
régionale (de 600 à 1 500 kilomètres).
Ces engins se déplacent directement de
région à région, de territoire à territoire, de
point à point. Ses petits avions d’affaires
pouvant être aussi utilisés à des usages
personnels, présentent la particularité
de pouvoir se poser sur des pistes très
courtes dures ou herbeuses. Cela permet
donc d’utiliser tout le réseau des aéroports
et aérodromes existants et des aéroports
privés. Deuxième particularité : leur
motorisation hybride ou à hydrogène
permet de minimiser la consommation
d’énergie et donc de décarboner le
transport aérien.
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA
QUALITÉ ET LA PROTECTION DE
L’ENVIRONNEMENT DANS VOTRE
SECTEUR AÉRONAUTIQUE ?
Concernant la qualité, l’enjeu est de
travailler dans un environnement très
normé avec des certifications et des
agréments. La certification de produit
est délivrée par l’Agence Européenne
de la Sécurité Aérienne. Il y a aussi la
certification ou agrément de la société
20
I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
L’objectif d’Alcyon M3c est de permettre
la mobilité interurbaine responsable.
pour la conception, la production et
l’entretien.
Pour la protection de l’environnement, les
enjeux sont de minimiser l’impact de la
construction des avions en commençant
par la construction de l’usine avec des
projets de lignes les plus respectueuses
de l’environnement. L’usine sera donc
écoconçue, l’avion le sera également avec
la minimisation de la masse, l’utilisation
moindre d’énergie et de matériaux
naturels et biosourcés en grande partie.
Concernant l’exploitation de l’avion,
l’utilisation des pistes en herbe signifie
la non-artificialisation des sols pour les
entretenir. L’usage des motorisations
hybrides (thermique et électrique,
©Avions Mauboussin
combinés dans un premier temps) et des
motorisations d’hydrogène quand cette
technologie sera mature pour l’aviation,
contribuent à la décarbonisation et la
diminution de la consommation de
l’énergie. Ces enjeux sont aussi partagés
avec les autres secteurs de l’aéronautique.
EN 2020, AVIONS MAUBOUSSIN
EST LAURÉAT DU PLAN DE
RELANCE AÉRONAUTIQUE,
AVEC SON PROJET ZÉPHYR
- PROPULSION HYBRIDE À
HYDROGÈNE - SÉLECTIONNÉ
PAR L’ETAT DANS LE
CADRE DU SOUTIEN AUX
INVESTISSEMENTS DE LA
FILIÈRE AÉRONAUTIQUE.
POURQUOI AVEZ-VOUS ÉTÉ
RETENU ?
Le règlement du concours était assez
succinct. L’aspect environnemental de
notre candidature a retenu l’attention.
Nous avions fait une proposition de
chaines de traction hybride à hydrogène
qui s’inscrit dans la décarbonisation du
trafic aérien et l’économie en général.
Donc les parties de pistes en herbe et de
mobilisation régionale directe ont été
aussi des points importants. De plus,
nous sommes dans une région avec une
forte connaissance de l’hydrogène qui n’a
pas d’industrie aéronautique. L’élément
de redéploiement industriel a peut-être
aussi joué après les déboires de Général
Electric et Alstom…
En outre, depuis 2 ans, nous avons deux
L’avion Alérion à structure en composites
naturels et à propulsion hybride entre dans la
catégorie EASA CS-23.
préfets qui sont très actifs sur l’hydrogène.
Forcément, cela a aussi joué. Enfin, le fait
d’être une start-up qui veut renouveler
l’aviation légère, a dû également marché,
et non le énième grand groupe qui essaie
de placer quelques produits ou faire de
l’effet d’aubaine.
VOUS AVEZ AUSSI OBTENU
UNE SUBVENTION DE 800 000 €
DE LA DGE ET BPIFRANCE. A
QUEL PROJET CE FINANCEMENT
SERA-T-IL ATTRIBUÉ ?
L’année dernière, deux dossiers ont été
acceptés. Le premier admis au printemps
2020 s’inscrit dans le projet PIA 3
(Programme d’Investissements d’Avenir)
administré par les régions, Bpifrance et
l’Etat. Il concerne un premier ensemble de
démonstrateurs technologiques sur nos
avions. Il comprend des volets complexes
sur la structure matériau composite
naturel, par exemple. La première étape
portait sur la conception générale et la
validation de l’aérodynamisme. Pour se
poser sur des pistes courtes, il faut, en
effet, un aérodynamisme optimisé tout en
étant capable de voler en première et cela
est innovant. Pour ce dossier 400 000 €
nous ont été accordé. Le deuxième
dossier s’inscrivait, quant à lui, dans le
plan de relance de la DGE pour la relance
nationale dans les filières stratégiques,
800 000 € pour la propulsion.
Ces sommes ont été investies dans des
démonstrateurs technologiques appelés
Alérion, le nom de notre premier avion.
Zéphyr est la propulsion commune à
Alérion et à son grand frère, le moteur
Alcyon. Nous avons attribué cet argent à
la réalisation des maquettes de soufflerie
à des visées aérodynamiques, de dessins
et de calculs, des maquettes physiques
pour la partie structurelle et la mise au
point du processus de fabrication de la
cellule. Ces projets ont toujours en cours.
Le programme démarré l’année dernière
se terminera à la fin de l’année, le temps
de réaliser toutes les démonstrations
technologiques (copie, interface Homme
Machine, poste de pilotage).
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021
QUALITÉ RÉFÉRENCES N°89 Juin Juillet Août 2021 I 21

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
©Avions Mauboussin
Alérion M1h décolle et
atterrit en mode électrique,
le moteur thermique
n’assurant le relais qu’en
croisière.
VOTRE AMBITION EST DE
CONCEVOIR DES AVIONS
PERFORMANTS, FACILES À
PILOTER ET FIABLES, TOUT
EN S’INSCRIVANT DANS UNE
DÉMARCHE RSE GLOBALE.
QUELLES SONT VOS POLITIQUES
QUALITÉ ET RSE ? COMMENT
SONT-ELLES LIÉES ?
Concernant la partie Qualité, on travaille
pour réaliser des produits conformes au
plus haut niveau de sécurité pour les clients
(conception, production et entretien). Ils
doivent un bon niveau de qualité dans les
sens du confort, de l’habilité, du plaisir de
voler et de l’esthétique. Il y a toujours, en
effet, une question d’image projetée avec ce
type de transport. Si cela n’est pas intégré
formellement dans des diagrammes de
procédures, ce sera fait dans les prochains
mois. L’horizon de certifications est 2024
car nous avons des cycles de conception
assez longs. L’objectif est de mettre sur le
marché en 2025 le premier avion. D’ici là,
on aura certifié l’organisation.
Pour la responsabilité environnementale,
cela concerne le fonctionnement de
la société et la vie du produit. Nous
essayons dans la réalisation du produit
d’utiliser des produits responsables comme
l’informatique ou le matériel reconditionné
qui peut être acheté dans des sociétés
d’insertion. Ces machines durent 6 à 7
ans et cela permet de réduire l’impact
environnemental, notamment des matières
premières des appareils numériques.
Aujourd’hui, côté bâtiment, nous sommes
en location. Nous n’avons donc pas la main
sur la construction. Mais nous sommes
dans des anciens bâtiments industriels de
filature DMC du 19 ième siècle avec des murs
épais en brique permettant une inertie
thermique. Pour la construction
de notre future usine, nous
avons fait une première étude
avec des étudiants de l’INSA de
Strasbourg sensibilisés à l’écoconstruction
et nous continuons à travailler sur ce projet
pour obtenir des plans et des procédés
de construction les plus écoresponsables
possibles.
Côté social, nous faisons appel à des
entreprises de réinsertion et d’autres
sociétés de l’économie sociale et solidaire
quand cela est possible. Nous sommes
en relation avec deux entreprises qui
récupèrent, reconditionnent et revendent
de l’informatique d’occasion. Nous les
avons retenus pour des raisons sociales et
de recyclage. Afin de protéger les salariés,
nous avons aussi fabriqué des masques
certifiés en tissu et lavables 50 fois aux
couleurs de l’entreprise par une entreprise
de réinsertion qui aide les chômeurs à
se reconvertir plutôt que d’acheter des
masques jetables en Chine.
COMMENT L’EFFICACITÉ
ÉNERGÉTIQUE DES AVIONS
CONTRIBUE-T-ELLE À LA LUTTE
CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT
CLIMATIQUE ?
Chaque avion émet moins de CO2 en
déplaçant des personnes et du matériel.
Nos avions consomment moins. Sur la
propulsion hybride, on vise une baisse
d’un quart de la consommation et donc
cela signifie un quart de CO2 en moins.
Quant aux avions à hydrogène, ils ne
rejetteront pas de CO2.
Mais nous ne sommes pas des producteurs
et ses distributeurs d’hydrogène. En
revanche, Engie, Total et EDF proposent
des solutions décarbonées. Par ailleurs,
nous faisons partie de France Hydrogène et
du club Hydrogène pour Franche-Comté.
Nous travaillons donc sur la promotion, la
publicité, les ressources des utilisateurs des
avions avec des partenaires pour obtenir
de l’hydrogène vert le plus rapidement
possible sur les bords des pistes et les
aérodromes fréquentés par nos avions.
COMMENT ALLIER INNOVATION
TECHNOLOGIQUE, PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE ET
ÉCONOMIE ?
Il faut sélectionner la bonne innovation
technologique efficace et sobre avec
un impact environnemental positif en
regardant son impact d’un bout à l’autre.
Nous sommes en train de préparer
l’analyse du cycle global de nos machines
afin de démontrer un impact global plus
faible par rapport aux appareils sur le
marché.
Pour l’économie, cela est un vrai problème.
En général, l’innovation environnementale
n’est pas payée en tant que tel. Si on regarde
aujourd’hui, le prix de la tonne de CO2,
du kérozène, de l’essence et du pétrole,
ce n’est pas très dissuasif. Dans notre
cas, il faut travailler sur les incitations.
22 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
Le prix de l’hydrogène est encore cher.
Tout l’externalité négative est forcément
pénalisée et monétisée afin que le bilan soit
un peu équilibré. Il faut que ceux qui font
des efforts soient récompensés et ceux qui
n’en n’ont fait pas soient incités à en faire.
POUVEZ-VOUS DONNER UN
EXEMPLE DE RÉALISATION
EXEMPLAIRE DANS LA QUALITÉ
ENVIRONNEMENTALE ?
Nous voulions utiliser des colles sans
solvants ou à base d’eau. Mais la colle
trouvée ne répondait aux critères
aéronautiques de durabilité et de sécurité.
Mais aujourd’hui, il est possible d’utiliser
des matériaux composites naturels comme
le bois avec des colles biosourcées à plus
50 % permettant une structure de l’avion
légère et résistante mécaniquement et au
feu avec un impact environnemental
limité. En revanche, la fibre carbone
a un bilan un peu chargé et demande
beaucoup d’énergie avec la pyrolyse pour sa
fabrication. Nous pouvons donc optimiser
avec des matériaux naturels comme le bois
caractérisé et qualifié. Les colles et les
Le 1 er vol d’Alcyon M3c, multimoteur régional
hybride de 6 places est prévu en 2024.
coquilles ont un contenu à 50 % de végétal.
Nous avons donc fait un pas important.
La problématique était alors de passer les
critères d’acceptation demandée par la
certification aéronautique. Nous avons un
peu tâtonné au début car il fallait obtenir
des formulations et des mises en œuvre
pour obtenir un maximum de performance
de ces colles. Nous avons détourné l’usage
d’une résine pour en faire une colle. La
difficulté était de trouver le bon mode
d’application du protocole de collage. Cela
n’est pas évident parce qu’aujourd’hui,
les colles acceptées dans l’aviation sont
totalement chimiques comme des résidus
de formol et de bisphénol.
QUELS SONT VOS PROJETS DE
DÉVELOPPEMENT ?
Le projet est de créer une gamme d’avions.
Le premier est un biplace (600 kilos,
200 km/h, transport personnel ou avion
taxi) pour 2023 et sera commercialisé en
2025. Le second sera, quant à lui, un petit
avion d’affaires 6 places pour des usages
professionnels ou personnels avec un
objectif de déplacement point à point
©Avions Mauboussin
avec une vitesse de 350 km/h qui devrait
sortir en 2027 avec un premier vol en 2025
après la mise au point et la certification
aéronautique. La clientèle visée sera les
pilotes propriétaires, les compagnies
aériennes et les petites compagnies
aériennes d’affaires, des plateformes de
réservations de vol existant déjà aux Etats-
Unis qui vont arriver en France.
Les usages envisagés sont le déplacement
d’une petite équipe de 3 à 4 personnes pour
une réunion ou une intervention technique,
le transport de pièces urgent pour les
industriels ayant une ligne de production
bloquée. Autre cas de figure : un avion au
sol qui a cassé quelque chose et qui a besoin
qu’on lui apporte très vite une pièce très
utile pour voler car l’immobilisation au sol
coûte très chère. L’avion a une charge utile
de 500 kilos. L’usage sanitaire peut être
aussi un autre usage pour transporter les
malades rapidement qui ne supporteraient
pas d’être hospitalisés longtemps ou les
transférer vers une région moins chargée.
Le coavionnage n’est pas beaucoup pratiqué
pour les avions de la classe des nôtres. Il est
plutôt pratiqué par les avions des aéroclubs.
Les propriétaires d’avions de 2 à 6 places
n’ont pas recours à cette pratique car ce
moyen de transport est assez personnel.
Néanmoins, des plateformes basées sur
un modèle privé type BlaBlaCar telles
que Wingly, sont en train de rajouter des
services de transports plus professionnels.
Mais ils ne sont pas arrivés au stade de
la compagnie aérienne d’affaires avec
leurs propres appareils et d’organiser la
disponibilité. Des particuliers peuvent ainsi
partager les prix des transports. Sur son
site, Wingly commence à commercialiser
des places libres sur des vols d’avions
d’affaires affrétés. Quant à Openfly, il
gère le portage d’avions entre différentes
sociétés. Plusieurs entreprises mutualisent
leurs besoins. Différents modèles sont donc
en train d’émerger : le 100 % privé avec des
vols de loisir et les vols professionnalisés
avec des sociétés qui s’occupent de tout :
soit en achetant une part dans l’avion, soit
en réservant une place via une application ●
Propos recueillis
par Valérie Brenugat
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 23

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
INDUSTRIE SPATIALE
Map Space Coatings : des
revêtements de haute qualité
Map Space Coatings est une société ariégeoise spécialiste des revêtements destinés à la réduction du
risque des missions spatiales (revêtements de contrôle thermique pour satellites, adhésifs pour satellites,
conformal coatings pour l’électronique des satellites, lubrifiants pour les mécanismes des satellites,
revêtements de contrôle thermique et électrique pour lanceurs) et services dédiés à l’industrie spatiale
(finition thermique du satellite et les caractérisations physico-chimiques). Entretien.
©DR
Olivier Guillaumon,
Directeur de Map Space
Coatings.
COMMENT PRENEZ-VOUS EN COMPTE
CERTAINS ASPECTS RÉGLEMENTAIRES
DANS VOS ACTIVITÉS DE R&D ?
Olivier Guillaumon : Notre R&D nous
permet à la fois de viser des performances
tenues mentionnées sur 20 ans dans des
environnements agressifs avec d’autres
contraintes terrestres : obsolescence au
niveau des matières premières qui peuvent
être fabriquées dans d’autres secteurs que
celui du spatial. Il faut pouvoir gérer ces
obsolescences, notamment en fabriquant nos
propres matières premières les plus sensibles
en général. Donc nous investissons dans la
R&D, notamment à travers de contrats qu’on
finance auprès des universités pour maitriser
notre propre technologie. Cela consiste
aussi à gérer les aspects réglementaires par
rapport aux matières dangereuses pour les
utilisateurs et l’environnement. Il y a aussi le
risque d’obsolescence lié à la réglementation
environnementale et de sécurité. Nous avons
également un besoin de maitriser la praticité.
Lorsque nos produits sont conçus et fabriqués,
il faut les appliquer souvent sur les pièces de
satellites. Nous appliquons alors les revêtements
sur les pièces suivant des critères bien précis
©DR
Masquage d’une pièce satellite en aluminium argenté.
24 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
(épaisseur, performance, poids) dans des
zones particulières avec des précisions
inférieures au millimètre. Pour assurer ces
fonctions en plus de la fabrication et de la
conception, il faut réaliser une prestation
de réalisation thermique et de praticité
pour nos clients.
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA
QUALITÉ DANS VOTRE SECTEUR ?
La qualité joue pleinement son rôle
de la conception jusqu’à l’application
des revêtements. Son rôle est de faire
progresser. La qualité doit, en effet, être
un support qui permet de garantir et de
réduire le risque pour nos clients sans
contraindre la créativité. Bien souvent,
certaines personnes pensent que la
qualité fige et sclérose. Nous voyons cela
différemment. La qualité est présente à
toutes les étapes. Malgré tout, l’objectif
premier que l’on se donne avec la qualité
est de développer l’innovation qu’on
peut chercher essentiellement en dehors
de son secteur d’activité et dans d’autres
pays. Travailler la praticité est un élément
fort chez nous. La qualité doit border
tout cela pour garantir cette réduction
de risques sans jamais brider cette
envie d’amélioration et d’écoute quand
on rencontre de nouveaux clients, de
nouveaux secteurs et de nouveaux pays
afin de maintenir ce niveau de créativité.
Pour nous, la qualité est l’écoute client,
la diversité (nationalité, culture et mixité
d’origine) des économies toujours dans un
souci d’équité et de comprendre les besoins
endeuillés pour amener cette amélioration
continue. Ceux-ci sont l’ADN et les valeurs
de la société. Nous travaillons beaucoup
en community management où tous les
managers des processus interviennent.
« Notre politique
environnementale est clairement
liée à la qualité. »
Fabrication de revêtements antistatiques pour lanceurs.
Nous mettons en avant nos capacités
d’écoute, d’agilité et d’innovation.
QUELLE EST VOTRE POLITIQUE
ENVIRONNEMENTALE ?
Notre politique environnementale est
clairement liée à la qualité. En fait, le risque
majeur pour le client est de ne plus utiliser
le revêtement qualifié et qui porterait un
risque par rapport à une directive. Nous
utilisons donc la RSE pour réduire les
risques d’obsolescence de nos solutions
vis-à-vis des clients. Si nos locaux et notre
organisation réduisent le stress au niveau
de l’activité, il y aura alors peu de turn-over
dans l’entreprise dans le sens de départ.
Ainsi, on capitalise totalement sur les
technologies. De plus, nous continuons
à emmagasiner de la connaissance et de
l’expérience au sein de l’entreprise. Donc
ne pas avoir de turn-over réduit le risque
de perte de connaissance. Ensuite, axer nos
produits vers ceux les moins impactés par
les directives européennes ou impactant
le moins possible l’environnement des
utilisateurs font partie de notre politique.
Nous garantissons ainsi les revêtements
spatiaux qualifiés de pouvoir être utilisés
sur une vingtaine d’années.
Par ailleurs, nous faisons partie d’un
groupe de travail de l’ESA (Agence Spatiale
Européenne) qui vise à établir les risques
sur l’obsolescence des produits en vue
des futures normes environnementales.
Nous participons en tant qu’expert des
revêtements et de la sûreté de travail.
Nous utilisons finalement cette évaluation
des risques d’obsolescence des matières
premières pour les substituer ou les
enlever de nos recherches ou de nos
formules. Le fait d’aller vers des produits
à eau permet aussi de réduire ce risque
d’obsolescence. On veut mettre en avant
ce critère d’innovation.
L’idée sur les nouveaux bâtiments est de
protéger les données. Pour cela, nous avons
des serveurs et des systèmes qui permettent
d’accumuler à travers certaines batteries
l’électricité. Nos panneaux photovoltaïques
permettront de maintenir une alimentation
électrique s’il y a des coupures électriques.
Ainsi, cela réduit ainsi le risque et limite
la perte des données.
Comme nous avons une surface de plus
de 4 ha sur notre site, nous utilisons
des moutons pour pouvoir entretenir
une bonne partie des locaux. Ainsi,
nous n’utilisons pas d’intrants (engrais,
pesticide, désherbant). Nous protégeons
également notre sol et notre site de
production et en même temps, à une
surface de pâturage est attribué à des
exploitants agricoles locaux et nous
sommes ainsi dans un système de circuit
court.
©DR
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 25

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
©DR
Une vue du nouveau site de Map Space Coatings prise par un drone.
VOUS VOUS PRÉSENTEZ COMME
UN ACTEUR QUI ANTICIPE LES
RÈGLEMENTATIONS À VENIR.
RÉSUMER VOTRE STRATÉGIE
ET VOS MÉTHODES POUR Y
PARVENIR EN SOULIGNANT
LES DÉMARCHES INNOVANTES
SUR LA PROBLÉMATIQUE
ENVIRONNEMENTALE.
Nous travaillons avec un groupe de l’ESA
pour établir un risque. Il existe plusieurs
niveaux de risque : le 1 pour le très court
terme, le 2 pour le moyen terme et le 3
pour le long terme. Clairement, nous
nous positionnons sur le niveau 3. Ainsi,
si nous envisageons que des matières
premières peuvent être déjà, supprimées
à long terme, nous les éliminons alors
de nos formulations. Cela présente donc
une contrainte mais cela nous pousse à
être innovant et d’être performant pour
chercher d’autres solutions ainsi que
trouver d’autres leviers dans d’autres
domaines. Ces solutions très performantes
et très en avance réduisant énormément de
risques permettent de poser des barrières à
l’entrée vis-à-vis de la concurrence. Si cela
est une contrainte, cela présente néanmoins
un véritable avantage concurrentiel.
COMMENT VOTRE SYSTÈME QSE
MAINTIENT-IL UNE DYNAMIQUE
D’AMÉLIORATION CONTINUE
POUR CONSOLIDER VOTRE
CERTIFICATION ISO 9001/EN
9100 ?
Dans le système QSE, la partie
Normalisation doit satisfaire aux
normes ISO 9001/EN 9100 mais aussi à
l’agrément de savoir-faire concernant la
finition des satellites délivré par le CNES.
Ce système permet de respecter tous les
points de la norme mais il rend possible la
recherche des signes faibles dans le cadre
de la norme et de la satisfaction du client
tout en s’inscrivant dans un contexte
d’amélioration continue.
En outre, nous travaillons beaucoup
à l’export. Nous arrivons à travers
ces échanges très enrichissants et aux
contacts des clients de comprendre
quels sont les besoins endeuillés. Dans le
domaine spatial, les acteurs ont tendance à
considérer que leur contexte de travail est la
normalité. Avec la structuration du service
commercial, nous avons établi une stratégie
pour découvrir ces besoins endeuillés. Les
personnes qui ont des besoins implicites,
n’arrivent pas, en effet, à les exprimer. En
arrivant à les caractériser et à comprendre
la valeur créée chez le client et à mettre
« Nous travaillons
avec un groupe de l’ESA
pour établir un risque. »
26 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
en place une stratégie, nous disposons
alors d’un outil apportant un avantage
concurrentiel certain. Au niveau des
services apportées, nous arrivons à en
tirer un véritable avantage concurrentiel
sur la base de cette amélioration continue.
QUELLES EXIGENCES DE
QUALITÉ, DE SÉCURITÉ
ET ENVIRONNEMENTALES
DEMANDEZ-VOUS À VOS
FOURNISSEURS ?
Selon les normes ISO 9001/EN 9100,
nous cascadons les exigences des clients
auprès des fournisseurs. Dans le domaine
spatial, la filière s’arrête souvent à nous.
Nous prenons alors la responsabilité de
pouvoir répondre à ce niveau d’exigence
via la fabrication des matières premières
ou l’adaptation des équipements que nous
réalisons.
POURQUOI MAP SPACE COATINGS
FIGURE-T-IL PARMI LES 20 PME
DU SECTEUR SPATIAL AVEC
LESQUELLES LE CNES A ENGAGÉ
UN « PARTENARIAT GAGNANT »
DANS LE CADRE DU PACTE PME ?
Notre société attend, dans sa technologie et
son savoir-faire, des éléments qui apportent
Contrôle de l’état
de surface
d’un revêtement
thermo-optique.
Une finition thermique
pour une meilleure protection
une indépendance technologique et une
souveraineté du secteur spatial vis-àvis
des technologies nord-américaines,
chinoises, russes … Ce savoir nous
rend donc unique. A ce titre-là, nous
sauvegardons un peu sur ces possibilités
avec ce partenariat gagnant-gagnant et
nous avons le service technique par rapport
à leur programmation du CNES. Nous
préservons donc cette indépendance
technologique et cette souveraineté. De son
Map Space Coatings intervient sur la partie industrielle du secteur spatial, notamment
dans la finition thermique. Les satellites et les lanceurs présentent des besoins
technologiques en termes de maîtrise de température à l’intérieur de ces engins pour
leur bon fonctionnement. Un des premiers aspects qui joue sur l’aspect thermique est le
rayonné. Le revêtement joue, en effet, un rôle de régulation passive de l’aspect thermique
sur les satellites et les lanceurs avec des particularités optiques et électriques. Les produits
de Map Space Coatings participent aux échanges de flux thermiques et électriques
puisque dans les orbites, des rayonnements corpusculaires (protons, électrons) génèrent
des charges électrostatiques qui peuvent dégrader les objets. Ses revêtements jouent alors
un rôle thermique. Comme Map Space Coatings ne peut pas réparer les objets en cours
de vol, il doit garantir que ses revêtements soient stables sur des durées assez longues
(parfois une dizaine d’années) et ne vieilliront pas dans des environnements très agressifs
(rayons gamma ou X, protons, électrons).
©DR
côté, le CNES nous apporte son expertise et
ses moyens pour planifier nos revêtements.
MAP SPACE COATINGS A RÉALISÉ
LA FINITION THERMIQUE
DE SUPER CAM DU PROJET
PERSÉVÉRANCE, LA MISSION
SPATIALE D’EXPLORATION DE LA
PLANÈTE MARS ASSURÉE PAR
JET PROPULSION LABORATORY,
L’ÉTABLISSEMENT DE L’AGENCE
SPATIALE AMÉRICAINE. SUR
QUELS CRITÈRES VOTRE SOCIÉTÉ
A-T-ELLE ÉTÉ SÉLECTIONNÉE ?
Le revêtement utilisé dans la caméra Super
Cam permet d’éliminer tous les parasites
optiques. Si la performance d’une caméra
et d’un objectif se définit par la capacité
de ne voir uniquement la partie utile de
la lumière, cela signifie que si vous avez
des réflexions multiples, cela réduit la
performance optique. Donc la netteté de
l’image n’est pas bonne. Si le revêtement
piège les reflets, la netteté de l’image s’en
trouve améliorée. Nous avons donc conçu
un revêtement avec ces capacités optiques
qui est un piège de lumière pour les parasites
et permet en revanche, la netteté du signal.
Le choix s’est donc porté sur le revêtement le
plus utilisé dans les satellites d’observation
de la Terre notamment pour améliorer la
netteté de l’image. Comme nous sommes
le leader européen dans l’application de
ce revêtement dans les pièces optiques des
satellites, nous disposons d’un véritable
savoir-faire dans la maîtrise des épaisseurs
et des effets de surface. Selon la manière
dont on applique un revêtement, celui-ci
aura un aspect plus ou moins mat et donc
plus ou moins performant. Nous travaillons
également sur des zones d’équipement
permettant de garantir un certain niveau
de faible pollution. L’environnement est
équivalent à celle d’une salle blanche.
Ainsi, nous obtenons le produit adéquat,
performant et adapté en améliorant la
netteté de l’image grâce à notre savoir-faire
et à nos hommes. Enfin, nous avons été aussi
retenus avec les niveaux de qualité requis ●
Propos recueillis
par Valérie Brenugat
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 27

DOSSIER
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL
©Anyaberkut
SOMMAIRE
29 Qualité et e-learning : une révolution technique et pédagogique en marche
32 Christophe Villalonga, dirigeant, blogueur, animateur et conférencier en ligne
36 Formation : bénéfice et utilisation du CPF
38 Serious Factory a réalisé pour le Groupe Renault un « serious game »
28 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL DOSSIER
AVIS D’EXPERT
Qualité et e-learning : une révolution
technique et pédagogique en marche
La crise sanitaire de la Covid-19 a mis sur le devant de la scène la question du télétravail et de
l’enseignement à distance. Le travail à distance, ou télétravail, a longtemps été réputé comme une
exception, un mode de travail « dégradé » qui diminue la performance des tâches produites et qui génère
inévitablement un sentiment décroissant d’appartenance à une équipe. Mais est-ce dû au principe même du
télétravail, ou à ses conditions de mise en œuvre ?
©Eric Nocher
Jean-Pierre Caliste,
Professeur émérite
de l’Université de
Technologie de
Compiègne (UTC).
© Popsy Images
Dr Nicolas-Louis
Duclos, Enseignantchercheur
de l’Université
de Technologie de
Compiègne (UTC).
De même, l’enseignement à distance était jusqu’il y a
peu perçu à l’aune des MOOC, aux résultats souvent
décevants du fait de sentiment de « lassitude » qu’ils
peuvent entraîne chez les étudiants s’inscrivant à
plus qu’un ou deux modules.Pourtant, l’étude d’enseignements
à distance fait apparaître des avantages possibles et diverses
opportunités à saisir.
Le Centre Pierre Guillaumat d’UTC à Compiègne.
NOUS PRÉSENTONS ICI BRIÈVEMENT LES PREMIÈRES
PISTES DE NOTRE RETOUR D’EXPÉRIENCE :
• Sur 15 ans de pratiques d’un Mastère Spécialisé accrédité par la
Conférence des Grandes Ecoles proposé en e-learning (« Manager
par la qualité, de la stratégie aux opérations »), enseigné depuis
2005 en «blended learning» (distanciel avec 4 regroupements
annuels) puis passé en mars 2020 en «full distance learning»
- décision prise juste avant l‘apparition de la crise sanitaire.
Ce MS est principalement suivi dans le cadre de la Formation
Continue (FC), par des professionnels déjà actifs en entreprise.
Soit au total plus de 200 étudiants.
• Sur deux sessions de formation à distance (2020-2021) d’élèves
ingénieurs en Formation Initiale (FI). Soit au total plus d’une
centaine d’étudiants.
Nous ne distinguerons pas ce qui relève de la FC ou de la FI, car
nos premiers grands constats sont assez identiques dans les deux
cas ; préciser les spécificités de l’un et de l’autre demanderait de
plus longs développements.
Premier constat, l’e-learning peut générer, dans la durée, un fort
niveau de satisfaction chez l’ensemble des diplômés, qui n’ont
pas du tout eu l’impression de bénéficier d’enseignements « au
rabais » par rapport aux enseignements en présentiel. Par principe,
pour le MS, étudiants à distance et étudiants en présentiels
présentaient leur thèse professionnelle devant le même jury qui
n’avait pas connaissance de la modalité de suivi de la formation
de chacun (et souvent les étudiants en e-learning ont été dans
le haut du classement).
Deuxième constat, le passage soudain d’un enseignement à
distance à un enseignement via un logiciel de visio-conférence
(Zoom, Webex, Big Blue Button… nous en avons testé et comparé
plusieurs) surprend certes les étudiants – et les enseignants plus
encore – mais montre rapidement que ces difficultés pédagogiques
et psychologiques de mise en œuvre et de perception font aussi
apparaître des opportunités comme :
• La souplesse de la programmation, l’adéquation des modalités
à distance par rapport aux pratiques quotidiennes des « digital
©Eric Nocher
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 29

DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL
L’e-learning de deuxième
génération : une logique de
pédagogie inversée portée
par une plateforme Internet
aux modalités pédagogiques
innovantes
natives » (connexions multiples et plus fréquentes, travail en
groupes sur des logiciels divers), et l’innovation dans les façons
de faire.
• L’usage du full distance learning qui permet de s’affranchir des
contraintes géographiques et des structures immobilières, donc
de réduire sensiblement les coûts de fonctionnement - donc le
prix des diplômes - et offre un accès diplômant plus facile à
l’international. Il s’agit d’une opportunité majeure, comparable à
celle des connaissances offertes à tout un chacun grâce à Internet.
Cependant, cette transition brutale a aussi laissé apparaître des
risques, ainsi, l’utilisation de « salles virtuelles » pour les travaux
dirigés, qui montrent des réactions des étudiants différentes de
celles habituelles en salle (perception des durées comme étant
plus longues, sentiments d’isolement ou moindre participation
malgré les échanges).
Troisième constat, les contraintes et difficultés de l’e-learning nous
amènent inévitablement à repenser la qualité de l’enseignement,
et donc à nourrir un travail conceptuel et pratique sur nos choix
et modalités pédagogiques, ce qui est vertueux (« ce qui ne nous
tue pas nous rend plus fort »).
Dans notre cas, cela nous a poussés à creuser davantage notre
modèle pédagogique de learning by doing s’appuyant sur des
techniques de management coopératif et de travail des étudiants
en équipe, et nous a in fine poussés à innover davantage, notamment
sur les modalités d’évaluation et d’accompagnement des
étudiants.
Ainsi les évolutions majeures ont porté à la fois sur :
• La dimension comportementale de la relation enseignants-apprenants
(comment renforcer les interactions pour créer l’intérêt,
soutenir la motivation et coconstruire un accompagnement
pédagogique à valeur ajoutée) ;
• La dimension cognitive de la formation (poursuivre le travail de
transmission de savoirs par un processus interactif et coopératif
permettant l’appropriation des contenus et donc la construction
de nouvelles connaissances : aider l’apprenant à modifier son
regard sur les matières enseignées).
LE RAPPORT À LA TECHNOLOGIE BOULEVERSE LA
DONNE ET EXIGE DE REPENSER GLOBALEMENT LES
MODALITÉS DE LA QUALITÉ PÉDAGOGIQUE
Les efforts des pédagogues et des universitaires gagneraient donc,
selon nous, à porter sur une approche globale, systémique, des
diverses dimensions que soulèvent l’évolution vers le e-learning.
Cela rejoint la thèse « TAC » (Technique Anthropologiquement
Constituante /constitutive – formule attribuée à Leroi-Gourhan)
développée à l’UTC par différents chercheurs, en premier par
Pierre Steiner, selon laquelle la place de la « Technique » est au
30 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL DOSSIER
centre de la dynamique contemporaine d’évolution de nos sociétés,
en particulier avec la transformation numérique de l’économie et
de la société. L’utilisation de la technique (dispositifs techniques/
numériques) modifie les façons de voir et de penser de son utilisateur.
La technique modifie ainsi autant l’utilisateur que celui-ci fait évoluer
la technique. Les deux doivent être considérés de façon conjointe.
Dit autrement, la pédagogie de l’e-learning et son développement
doivent être situés et pensés dans le contexte général, de plus en
plus complexe et incertain. Cela doit mobiliser à la fois les sciences
techniques et les sciences humaines et sociales. Ce travail doit prendre
en considération la conjonction de deux «breakthroughs», celui de la
distance spatiale et temporelle entre les étudiants et les enseignants
(éloignement et asynchronisme lors des activités pédagogiques) et
celui de la digitalisation en tant que moyen (par exemple, l’intelligence
artificielle comme outil d’aide à l’enseignement) et que sujet
d’enseignement en lien avec la numérisation de l’activité humaine
qu’elle soit économique ou autre (l’enseignement de l’intelligence
artificielle, pour prendre le même exemple). Le e-learning devient
alors un objet qu’il convient de concevoir et développer en prenant
en compte trois dimensions irréductibles, la technologie retenue,
l’organisation c’est-à-dire son insertion dans l’espace-temps et
l’humain (psycho-socio-culturel) en tant qu’individu et collectif.
En conclusion, nous pensons que les prochains mois, après les
confinements et e-learning imposés, verront apparaître des débats
plus nuancés et moins idéologiques que ceux entendus souvent
jusqu’à présent (« pour ou contre l’enseignement à distance »). La
question portera moins sur pourquoi l’e-learning, que sur comment
l’e-learning.
Parions qu’apparaitront, puis se généraliseront sans doute, des
formations associant des enseignements traditionnels en présentiel
avec des parties en distanciel, combinant harmonieusement une
activité sociale libérée avec la souplesse et les innovations permises
par la technologie.
Le « e-learning » peut être une opportunité plus qu’une menace : à
nous de contribuer à son développement en innovant et en gardant
« l’esprit Qualité » qui nous anime ●
Jean-Pierre Caliste et Nicolas-Louis Duclos
Portail de la qualité,
sécurité et de
l’environnement.
Le site leader en
organisation de la
performance.
Quality & Co est le site portail
de la performance en entreprise.
Vous y trouverez tous
les acteurs du marché
de la certification
et de la qualité
(Consultants, Formateurs,
Certificateurs, Editeurs
de logiciels…).
www.qualityandco.com
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 31

DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL
PERSONNALITÉ
Christophe Villalonga,
dirigeant, blogueur, animateur
et conférencier en ligne
Christophe Villalonga est le fondateur et le directeur associé de Qualinove, une société de conseil, formation
et d’audit dans le domaine du management de la qualité, créée en 1994. Entretien avec un manager
multicartes numériques.
©Qualinove
Christophe Villalonga,
fondateur et directeur
associé de Qualinove.
QUELS SONT LES ENJEUX NUMÉRIQUES
DE LA QUALITÉ POUR UNE SOCIÉTÉ DE
CONSEIL, DE FORMATION ET D’AUDIT
EN SYSTÈME DE MANAGEMENT ?
Christophe Villalonga : Comme pour de
nombreuses activités, les enjeux du numérique
sont très importants et impactent fortement les
activités de conseil, de formation et d’audit.
Cette nouvelle approche imposée par le contexte
sanitaire actuel oblige à repenser autrement sa
relation avec les clients et la gestion des activités
associées. Une révolution dans un métier
qui a toujours privilégié le contact humain
« direct » pour accompagner le changement.
Plus qu’un simple impact technique voire
technologique, le numérique perturbe ainsi
de nombreux paradigmes et « croyances » dans
la profession. Cette nouvelle façon d’aborder le
métier de consultant, d’auditeur ou de formateur
s’impose à tous comme une nouvelle réalité.
L’interrogation qui demeure est sur la pérennité
de ces nouvelles formes de travail en distanciel.
S’agit-il d’un simple phénomène éphémère lié
au contexte sanitaire ou alors s’agit-il d’une
véritable révolution structurelle dans la façon
de travailler ? La vérité sera certainement à la
croisée des chemins en poursuivant des relations
humaines « directes » tout en utilisant les
bienfaits du numérique. Je crois beaucoup au
« blended » qui est un terme déjà utilisé dans
le cadre des formations mais qui sera de plus
en plus démultiplié dans les autres domaines
(conseil et audit).
VOUS ÊTES BLOGUEUR. QUEL
EST L’INTÉRÊT DE CET OUTIL
DE COMMUNICATION POUR UN
CONSULTANT EN SYSTÈME DE
MANAGEMENT ?
C.V. : Personnellement, j’aime écrire car
cela structure mes pensées. Mon schéma de
production part souvent de situations vécues
sur le terrain. J’observe, j’analyse et j’essaie
de conceptualiser pour prendre du recul.
Cette démarche me passionne car elle part du
« vivant » et de cas réels. Je vis des situations
©Qualinove
32 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL DOSSIER
que je retranscris par écrit en essayant
toujours de faire preuve d’empathie pour
intéresser les lecteurs. J’écris en pensant aux
lecteurs, à leurs centres d’intérêts, à leurs
préoccupations, … Ce point me semble
fondamental pour développer une audience
fidèle. J’essaie également d’être constant
dans le rythme de la publication tout en
conservant des périodes de « rupture ».
En effet, j’ai besoin par moment de me
régénérer pour trouver de nouvelles idées.
J’ai besoin de ces pauses temporelles pour
trouver de nouveaux thèmes, de nouvelles
approches, de nouvelles histoires, ...
L’écriture doit pour moi rester un moment
de plaisir et non pas une contrainte
imposée par un rythme de publication.
« Un webinaire réussi
est donc pour moi
un « webinaire généreux ».
VOUS ORGANISEZ AUSSI DES
WEBINAIRES. QUELLES SONT LES
RECETTES POUR RÉUSSIR CES
CONFÉRENCES-EN-LIGNE ?
C.V. : Je crois beaucoup au « marketing
généreux ». Un webinaire réussi est donc
pour moi un « webinaire généreux ». Cela
signifie que l’intervenant doit beaucoup
donner pour capter et captiver son
audience. C’est une excellente tribune qui
est offerte pour monter sur scène. C’est
un exercice difficile car la sanction est
rapide et immédiate. L’internaute déçu
par un webinaire clique rapidement sur
le bouton « quittez la conférence ». C’est
très simple pour lui et qui plus est, très
discret. Je veille tout particulièrement à
cette volatilité en suivant l’évolution du
nombre d’inscrits entre le début et la fin
de la séance. J’attache également beaucoup
d’importance au rythme pour maintenir
en état d’éveil permanent les participants.
Et enfin, comme je suis un passionné, il
©Qualinove
m’arrive souvent d’avoir des envolées
lyriques incontrôlées avec beaucoup
d’émotions que je prends plaisir à partager.
VOUS ÊTES ANIMATEUR DE LA
COMMUNAUTÉ VIRTUELLE « LES
PRÉCURSEURS DE LA NOUVELLE
QUALITÉ ». POURQUOI AVEZ-VOUS
CRÉÉ CE GROUPE SUR LINKEDIN
EN 2020 ?
C.V. : J’ai partagé, pendant le premier
confinement de 2020, un webinaire
hebdomadaire (pendant 10 semaines)
avec en moyenne 80 personnes connectées
issues de différents pays francophones.
Ce moment de partage, dans un
contexte si particulier, a créé une relation
privilégiée que j’ai souhaité maintenir
post-confinement. De plus, cette période
correspondait à la parution de mon nouvel
ouvrage « Moi, Manager Qualité : acteur
du changement ! » (Editions Qualinove)
que je venais tout juste de commercialiser.
Ainsi, pour maintenir le lien avec cette
double audience (webinaire et ouvrage),
j’ai souhaité créer une communauté
francophone qui partage une vision
commune de la Qualité. L’idée étant de
réunir des « forces vives » qui croient en
une « Nouvelle Qualité » !
VOUS DÉVELOPPEZ DES
SOLUTIONS D’APPRENTISSAGE À
DISTANCE. QUELS SONT LES DÉFIS
DE CETTE ACTIVITÉ ?
C.V. : Je pense que le challenge le plus
important de la formation à distance
est la nécessité de changer l’approche
pédagogique et de repenser tout le
scénario de la formation. L’erreur souvent
commise est de faire un copier/coller du
présentiel vers le distanciel. Erreur fatale
car l’enseignement à distance ne repose pas
sur les mêmes postulats que la formation en
présentiel. Le rythme de la formation n’est
pas le même. On va passer d’une logique
de formation courte durée organisée par
exemple sur deux journées consécutives
(formation en présentiel) à une formation
rythmée sur 3 à 4 semaines comprenant
plusieurs séquences de 2 heures. Une
telle différence nécessite de repenser son
itinéraire pédagogique et sa relation avec
les apprenants.
VOTRE SOCIÉTÉ QUALINOVE
PROPOSE, ENTRE AUTRES,
DES FORMATIONS EN FORMAT
BLENDED (PRÉSENTIEL ET
DISTANCIEL). A QUELS OUTILS
PÉDAGOGIQUES FAITES-VOUS
APPEL ? POURQUOI CERTAINES
PARTIES SONT-ELLES EN
DISTANCIEL ?
©Qualinove
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 33

DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL
©Qualinove
C.V. : Qualinove a profité du confinement
pour repenser toute son offre de
formation en proposant différents formats
pédagogiques : offres en totale autonomie
(Elearning), offres accompagnées avec
un formateur, offres en blended avec
une présence sur site, ... Cette refonte a
été réalisée sur une période très courte.
Heureusement que nous avions déjà
travaillé depuis plusieurs années sur
la notion d’apprentissage à distance en
développant des modules d’Elearning.
Cette expérience a permis de capitaliser
nos connaissances et de faire preuve d’une
réelle agilité. En six mois, nous avons
doublé notre offre de formation : tournage
et montage de plus de 20h00 de vidéos,
refonte des outils et des méthodes, ... avec
en prime une certification Qualiopi en
décembre 2020.
POURQUOI CERTAINES
FORMATIONS SONT-ELLES AUSSI
DISPONIBLES EN E-LEARNING ?
C.V. : Nous avons construit notre offre
de formation en intégrant le E-learning
sur des points clés et répétitifs dans
un programme pédagogique. Cette
approche repose sur le principe de la
« classe inversée ». L’apprenant acquiert
à distance des connaissances et des
compétences sur des principes et des
concepts « théoriques » et il s’assure de
sa compréhension par la réalisation de
tests et de quizz en ligne. Les rencontres
virtuelles et/ou physiques avec le
formateur sont donc orientées sur de la
pratique pour passer des concepts à la
réalité opérationnelle.
QUELLES SOLUTIONS
NUMÉRIQUES CONSEILLEZ-VOUS
POUR OPTIMISER ET CONSOLIDER
LES FLUX ORGANISATIONNELS ?
C.V. : Il est difficile de définir une liste des
solutions numériques tellement que l’offre
est aujourd’hui pléthorique sur le marché.
J’aime bien dire que pour tout problème
organisationnel, il existe une solution
numérique. Les entreprises performantes
doivent s’inscrire dans une logique digitale
qui contribue à la performance de leur
processus. Il faut sortir du tout « Excel »
qui est souvent un bon début pour traiter
de l’information mais qui peut vite s’avérer
dépassé lorsque les données à traiter sont
trop nombreuses. On peut avoir la même
approche avec l’utilisation du mail. Lorsque
celui est utilisé à outrance au sein même
d’une organisation pour gérer des flux
organisationnels et voire décisionnels,
il y a de fortes chances que la maturité
numérique de cette organisation soit
limitée. Le vrai défi d’une organisation
numérique ne se situe pas au niveau
des outils mais, je pense, davantage au
niveau culturel car l’implémentation de
nouveaux outils engendre une nouvelle
façon de penser qui va souvent à l’encontre
de postulats organisationnels.
« J’aime bien dire que
pour tout problème
organisationnel, il existe une
solution numérique. »
VOUS AVEZ DONC DÉVELOPPÉ DE
NOMBREUX OUTILS NUMÉRIQUES
(SITE WEB, VIDÉO, SERIOUS
GAME...) POUR FACILITER LE
DÉPLOIEMENT DE LA QUALITÉ
DANS LES ORGANISATIONS.
VOUS AVEZ AUSSI RÉDIGÉ
L’OUVRAGE « DEVENEZ
MANAGER QUALITÉ 2.0 »
ÉDITÉ CHEZ AFNOR EDITIONS.
QUELLES RECOMMANDATIONS
POUVEZ-VOUS DONNER À UN
PROFESSIONNEL DE LA QUALITÉ ?
C.V. : Je pense que le numérique fait partie
de la trousse à outils du Manager Qualité
au même titre que les outils classiques de
la Qualité. Le numérique est un excellent
moyen pour rendre l’organisation plus
efficience dans la gestion de ses flux et de
son organisation. Le nerf de la guerre est
pour moi la capacité d’une organisation,
voire même d’un individu à traiter
de plus en plus d’informations. Cette
capacité passe par la mise à disposition
de solutions et d’outils numériques qui
ont été intrinsèquement conçus pour
un usage défini. Une organisation
performante ne peut pas vivre uniquement
dans un univers de type bureautique fait
d’Excel, de Word, de PowerPoint et de
mail. Alors, le Manager Qualité doit être
force de proposition dans le déploiement
du numérique. Je constate très souvent
sur le terrain une déficience du manager
©Qualinove
34 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL DOSSIER
Qualité (QSE) dans la connaissance
d’outils numériques pouvant répondre
à des problématiques internes. Le Manager
Qualité doit ainsi se positionner pour être
force de proposition afin d’accompagner la
transformation au sein de l’organisation.
PENDANT CETTE PÉRIODE DE
CRISE SANITAIRE, QUEL BILAN
TIREZ-VOUS DE L’UTILISATION DE
CES OUTILS NUMÉRIQUES ?
C.V. : Je pense que cette crise sanitaire aura
au moins eu le mérite de nous pousser dans
nos retranchements : « Ce que l’on croyait
impossible est devenu possible » en quelques
mois. Sans cette crise sanitaire, je pense que
cette transformation numérique aurait
mis des années avant d’arriver au niveau
actuel. Aujourd’hui, le travail à distance est
devenu une réalité. Teams (ou équivalent)
est devenu le quotidien de millions d’acteurs
dans le monde du travail. Il faut apprendre
à travailler autrement. Ce qui me semble
important c’est que « l’outil numérique doit
rester notre meilleur ami ». Il faut prendre
plaisir à travailler avec lui. Il doit être
une ressource et une aide et non pas une
contrainte. Dans un tel contexte, le choix
des outils est primordial. Il faut privilégier
la simplicité au détriment, parfois même,
d’une exhaustivité des fonctionnalités. Il est
important que chaque utilisateur prenne
plaisir à travailler avec son outil numérique...
APRÈS LA CRISE DUE À LA
COVID19, QUEL EST VOTRE POINT
DE VUE SUR L’ÉTAT DU MARCHÉ
(DEMANDE ET OFFRES) POUR LES
CABINET DE CONSEIL EN SYSTÈME
DE MANAGEMENT ET DANS QUEL
SENS DOIVENT-ILS ÉVOLUER ?
C.V. : Le marché Qualité et plus
généralement le marché de la QSE restent
dynamique. La demande reste soutenue
aussi bien en matière de formation,
d’audit que de conseils. Je pense qu’il
faut néanmoins rester vigilant sur les
effets à terme d’une éventuelle crise
économique. Le contexte général est
fragile et il est possible que l’on soit aussi
affecté... La prudence demeure tout en
conservant une certaine confiance. Dans
un tel contexte, il convient d’être en mode
d’écoute permanente du marché et de faire
preuve d’agilité pour adapter son offre aux
évolutions de la demande des clients… ●
Propos recueillis
par Valérie Brenugat
Abonnez-vous
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 35

DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL
AVIS D’EXPERT
Formation : bénéfice et utilisation
du CPF
L’employeur a l’obligation d’assurer l’adaptation de ses salariés à l’évolution de leur poste de travail,
et de veiller au maintien de leur capacité à occuper un emploi, notamment au regard de l’évolution des
technologies et des organisations. C’est à ce titre qu’existent l’entretien professionnel consacré aux
perspectives d’évolution du salarié (qui doit être organisé tous les 2 ans), la VAE (validation des acquis de
l’expérience), et le CPF .
©DR
Pierre Lacoin, Avocat à la Cour
chez 1792avocats.
©Anyaberkut
Le compte personnel de formation
(CPF) permet de financer des
formations, contribuant à
l’acquisition de qualifications
ou au développement de compétences.
Il est financé par la contribution
unique au financement de la formation
professionnelle et de l’apprentissage
(CUFPA), à laquelle sont soumises toutes
les entreprises du secteur privé établies
ou domiciliées en France à hauteur de
1,68 % de la masse salariale annuelle brute
(1,23 % pour les entreprises de moins de
11 salariés). Il est ouvert à toute personne
âgée d’au moins 16 ans, en emploi ou à
la recherche d’un emploi.
I.LES FORMATIONS ÉLIGIBLES
AU CPF
Les formations éligibles au CPF sont
notamment les suivantes :
• les actions de formation sanctionnées
par les certifications professionnelles
enregistrées au répertoire national des
certifications professionnelles (RNCP) ;
• celles sanctionnées par les attestations
de validation de blocs de compétences
afférents à des certifications professionnelles
enregistrées à ce même répertoire ;
• celles sanctionnées par une certification
correspondant à des « compétences
professionnelles complémentaires aux
certifications professionnelles » (c’est-àdire
à des « compétences transversales »
exercées en situation professionnelle),
• les actions de VAE ;
• la préparation de l’épreuve théorique du
Code de la route et de l’épreuve pratique
du permis de conduire des véhicules du
groupe léger et du groupe lourd ;
• les bilans de compétences ;
• les actions de formation dispensées aux
créateurs ou repreneurs d’entreprises ;
• les actions de formation destinées à
permettre aux bénévoles et aux volontaires
en service civique d’acquérir les
compétences nécessaires à l’exercice de
leurs missions,
36 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL DOSSIER
• les actions de formations des élus locaux.
Ces formations sont ainsi très nombreuses
et incluent par exemple les langues, l’informatique,
des diplômes de comptabilité,
de sophrologie ou d’hypnose, d’accompagnement
des enfants, d’enseignement, de
sciences ou d’artisanat.
II. L’ALIMENTATION (ET
L’ABONDEMENT) DU CPF
Le CPF est alimenté à la fin de chaque
année en fonction de la durée du travail
du salarié (500 € par an dans la limite de
5 000 € pour une durée de travail au moins
équivalente à un mi-temps ; prorata en cas
de durée inférieure).
Un accord d’entreprise, de groupe ou de
branche peut toujours prévoir des modalités
plus favorables.
La période d’absence du salarié pour
maternité, paternité, adoption, congé
parental d’éducation, maladie professionnelle
ou accident du travail est prise
en compte pour le calcul des heures « travaillées
».
Outre l’alimentation du CPF, celui-ci peut
être l’objet d’un abondement complémentaire
pour assurer le financement d’une
formation lorsque son coût est supérieur
au montant détenu sur le CPF.
Il existe de nombreux financements,
notamment par divers organismes étatiques,
en application d’un accord d’entreprise,
ou dans le cadre de l’abondement
« correctif » qui sanctionne les manquements
de l’employeur à son obligation
de tenue des entretiens professionnels
biennaux.
Il cesse d’être alimenté lorsque son titulaire
a fait valoir l’ensemble de ses droits à la
retraite, et est fermé à la date de son décès.
Il est comptabilisé en euros, et les droits
inscrits sur le compte sont intégralement
transférables (ils demeurent acquis en cas
de changement ou de perte d’emploi).
III. L’UTILISATION DU CPF
La formation financée par le CPF peut avoir
lieu pendant ou en-dehors du temps de travail.
Pour une formation en tout ou en partie
pendant le temps de travail, il est nécessaire
de recueillir l’accord de l’employeur.
Les heures consacrées à la formation pendant
le temps de travail constituent un temps de
travail effectif et donnent lieu au maintien
de la rémunération du salarié.
Les droits acquis, et certaines des formations
éligibles, sont consultables sur le site www.
moncompteformation.gouv.fr .
Le CPF peut enfin être utilisé dans le cadre
d’une transition professionnelle (CPF-TP),
pour le financement d’une formation certifiante
permettant au salarié de changer de
métier. Le salarié suit alors cette formation
au moins en partie pendant son temps de
travail, et bénéficie d’un congé spécifique et
du maintien d’une rémunération minimale ●
Pierre Lacoin
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 37

DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL
INDUSTRIE AUTOMOBILE
Serious Factory a réalisé pour le
Groupe Renault un « serious game »
Le Groupe Renault a confié à Serious Factory, éditeur de solution Digital Learning, la réalisation d’un
« serious game » dans le but de développer les compétences comportementales de l’ensemble de ses
collaborateurs.
©DR
©RENAULT
Patrick Benammar, Vice-Président
Learning & Development chez Groupe
Renault.
Un référentiel de compétences transverses
s’appuyant sur les 5 principes du Renault Way.
Lea Renault, Chargée de
Communication et Marketing de
Serious Factory.
©DR
Le programme Renault Way a
débuté en 2017 et a été pensé
dans le but de satisfaire durablement
les clients et d’engager
les équipes pour atteindre les objectifs
opérationnels du Groupe, en favorisant
la collaboration. Pour accompagner cette
démarche de progrès, le Groupe Renault a
développé un référentiel de compétences
transversales, permettant à chaque collaborateur
de se développer, en incluant
un volet destiné aux lignes managériales.
Ce référentiel de compétences permet
de mettre en action les 5 principes de
fonctionnement collectif suivants :
- « Nous aimons nos clients » ;
- « Nous parlons vrai » ;
- « Nous faisons simple » ;
- « Nous décidons et contribuons » ;
- « Nous grandissons ensemble ».
Afin d’accompagner les actions de communication
qui ont été initiées auprès de
l’ensemble des collaborateurs depuis 2017,
le Groupe a décidé de renforcer l’adoption
des principes du Renault Way en mettant
en œuvre un dispositif de formation.
Le Renault Way Team Expérience avait
pour objectif d’amener plus de 11 000
managers avec leurs équipes à découvrir
les cinq principes du Renault Way et à
développer les comportements quotidiens
favorisant le travail en équipe et
la collaboration.
En complément de ces actions, l’équipe en
charge de ce projet a proposé de développer
un Serious Game (conçu par Serious
Factory) afin de poursuivre le Renault
Way Team Expérience grâce à une expérience
d’apprentissage ludique et gamifiée.
L’idée de déployer un Serious Game à
l’ensemble des collaborateurs de Groupe
Renault séduit les équipes de Direction :
l’adoption d’une approche ludique et
gamifiée basée sur des mises en situation
réalistes tirées du quotidien de l’entreprise
va permettre aux apprenants de mieux
s’approprier les principes du Renault Way.
S‘appuyant sur l’expertise de Serious
Factory dans la création de simulateurs
immersifs et de « serious games », le
constructeur automobile français a donc
confié à l’éditeur la réalisation d’un projet
multilingue de « digital learning », le
« Renault Way Serious Game ». Le projet
a débuté au printemps 2019 pour un
lancement en septembre la même année.
L’équipe « Learning & Development »
du Groupe Renault et les concepteurs de
Serious Factory ont travaillé étroitement
ensemble pendant six mois pour produire
38 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES POUR LA FORMATION ET LE CONSEIL DOSSIER
L’apprenant choisit librement le principe qu’il désire développer en priorité.
« Le jeu a ensuite été finalisé
avant d’être intégré sur
le Learning Management
System (LMS) du Groupe et
traduit en 9 langues. »
©RENAULT
ce jeu. Un cadrage technique complet du
projet a été nécessaire avant de se lancer
dans l’écriture et la conception des différents
scénarios pédagogiques. Cette partie
a demandé aux équipes de Serious Factory
de se poser les questions essentielles pour
rendre le scénario interactif, attractif et
surtout réaliste :
- Quels éléments de gamification devaient
être intégrés ?
- Comment organiser la validation des
différents parcours ?
- Comment calculer les modalités d’acquisition
des points pour un scoring et un
retour donné au participant pertinent ?
Le Serious Game a ensuite été testé par
des apprenants (dont certains « gamers »
confirmés) ce qui a permis de confirmer
l’intérêt du dispositif proposé.
Le jeu a ensuite été finalisé avant d’être
intégré sur le Learning Management
System (LMS) du Groupe et traduit en
9 langues.
Véritable simulateur comportemental
100% digital créé sur VTS Editor, le logiciel
auteur de Serious Factory, le Serious Game
Renault Way a pour objectif de favoriser
l’esprit d’équipe en visant deux cibles différentes.
En effet, tous les apprenants ont
accès à une partie commune comportant
un scénario par principe. Les managers
peuvent jouer une partie additionnelle pour
leur permettre d’approfondir les aspects
relatifs à l’animation d’équipe.
Les différents scénarios présentés mettent
l’apprenant en situation de façon réaliste,
en le plongeant dans une situation professionnelle
l’amenant à interagir en interaction
avec des personnages virtuels en
3D avec des phrases à sélectionner ou des
réponses à apporter à des dilemmes. Les
personnages réagissent alors en fonction
des choix faits par l’apprenant et un système
de « scoring » leur permet d’obtenir
graduellement des badges qui valorisent
les résultats obtenus dans chaque partie
du jeu. Chaque fois qu’un scénario est
terminé par l’apprenant, les statistiques
relatives à sa partie sont remontées dans
le LMS pour lui permettre de continuer
à améliorer son score et d’échanger avec
ses collègues et avec son Manager.
Ce Serious Game est jouable sur PC et
tablettes via l’application VTS Player de
Serious Factory et animé par des relais
locaux dans les pays lors de sessions collectives
pour une utilisation connectée
(ou non).
L’Anglais, le Français et l’Espagnol ont été
les langues proposées au lancement du
jeu afin de toucher la majorité des collaborateurs
du Groupe. Le Serious Game a
ensuite été traduit et adapté en 7 langues
supplémentaires : Coréen, Portugais, Portugais
du Brésil, Russe, Roumain, Slovène
et Turc.
À ce jour, plus de 12 000 collaborateurs
se sont déjà prêtés au jeu dans plus de 27
pays, et ont passé en moyenne 75 minutes
à s’entraîner pour bien appliquer les principes
du Renault Way. Aborder un sujet
aussi sérieux est possible par le jeu ! ●
Patrick Benammar et Léa Renault
Des mises en situation réalistes et immersives pour un meilleur engagement.
©RENAULT
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 39

FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
APPLICATION
Certifications 14001 et 9001 :
l’exemple de Deveryware, une
entreprise engagée et certifiée
Avec le contexte sanitaire lié à la Covid-19, les questions écologiques et sociétales sont plus que jamais
d’actualité, et ont toutes leur place dans le milieu professionnel particulièrement autour des missions
correctives à entreprendre. Certifier son entreprise s’avère donc être un parcours aussi long que minutieux.
Du choix de la certification aux étapes à valider, Deveryware, expert des technologies d’investigation et des
services pour la sécurité globale raconte son expérience à travers son parcours de certification pour l’ISO
9001 et l’ISO 14001.
©DR
Kaoutar Jadid, Responsable QE,
Cheffe de projets chez Deveryware.
880 000 et
300 000, ce
sont actuellement le
nombre de certifications
ayant été attribuées
à travers le monde,
respectivement pour
l’ISO 9001 (management
de la qualité) et pour la
14001 (management de
l’environnement).
©DR
Sihame EL Amine, Directrice Qualité & Projets
chez Deveryware
ISO 9001 ET 14001,
2 CERTIFICATIONS VRAIMENT
INDISPENSABLES ?
Les valeurs de Deveryware étant tournées
vers l’engagement, l’innovation
et l’éthique, les certifications 9001 et
14001 s’inscrivent totalement dans cette
démarche. Certifier son entreprise doit
toujours s’ancrer dans la stratégie de
l’entreprise.
L’obtention de ces certifications ont,
d’ailleurs, permis de faire évoluer l’organisation
du travail en interne et gagner
en productivité avec des process plus
efficients.
On peut d’ailleurs constater 3 bénéfices
notables pour l’entreprise aujourd’hui :
l’amélioration de l’image de marque en
externe et également parmi les salariés, la
réaffirmation du partenariat de confiance
avec les clients et la maîtrise des coûts.
Selon Sihame EL Amine, Directrice
Qualité et projets chez Deveryware,
faire le choix de certifier son entreprise,
c’est surtout prendre l’engagement public
pour « intégrer les préoccupations environnementales
et sociales au niveau des
processus, favoriser le dialogue avec les
parties prenantes externes et prendre en
compte leurs attentes. »
Pour parvenir à cet objectif de certification
ISO 9001 et 14001, a compté 4 étapes
essentielles :
1. Création du système de management
• Définition des objectifs cohérents
avec la stratégie de l’entreprise, du
domaine d’application ;
• Identification des processus métiers
et des pilotes de processus, ainsi
40 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
Présentation
de l’entreprise
©DR
Les équipes de Deveryware sont des spécialistes des technologies d’investigation et des services
concernant la sécurité.
que du plan d’implémentation ;
• Communication sur l’engagement
de la direction vis-à-vis du système.
2. Mise en œuvre du système
• Rédaction et approbation de
la documentation système et
communication auprès des
services concernés + formation des
collaborateurs ;
• Mise en place d’un tableau de bord
des indicateurs de performance ;
• Mise en place des revues de processus
avec chacun des pilotes
nommés.
3. Vérification du système
• Réalisation des audits à blanc afin
de vérifier le système, mise en place
des enquêtes de satisfaction interne
et externe, revues de direction etc.
4. Evaluation du système
• Sélection de l’organisme de
certification qui assurera l’audit
initial, préparation à l’examen.
Le service Qualité à Deveryware a pu
constater lors de ce parcours des difficultés
quant à l’appropriation et l’intégration
de la démarche par les collaborateurs. Ce
problème a été rapidement réglé avec les
sensibilisations des collaborateurs et les
formations des pilotes de processus pour
les aider à intégrer ces nouveaux concepts
comme s’inscrivant dans la continuité
de leurs missions et servant avant tout
à apporter des éléments tangibles pour
améliorer les projets et les résultats finaux.
LA CERTIFICATION,
UN INVESTISSEMENT PAYANT
POUR DEVERYWARE
Un investissement qui se chiffre à environ
10 000 euros pour les deux certifications
(ISO 9001 et 14001) pour une PME de 80
personnes. Sur 3 ans, on peut détailler
comme suit :
- Audit initial ou de renouvellement :
3 jours sur site : environ 5000 euros
- Audit de suivi 1 :
1,5 jours : environ 2600 euros
- Audit de suivi 2 :
1,5 jours : environ 2600 euros
A cela, s’ajoute également le coût interne :
les ressources allouées, outils, matériels
si nécessaire et les ressources humaines
(l’équipe Qualité + les relais pour chaque
métier - ce que l’on appelle dans le langage
normatif « les pilotes de processus »).
Il en résulte aujourd’hui deux bénéfices
majeurs pour Deveryware : l’amélioration
des processus en interne et la satisfaction
des clients et des collaborateurs qui sont
impliqués dans les changements engendrés
par cette démarche d’amélioration continue.
Créé en 2003, Deveryware est l’expert
des technologies d’investigation et des
services pour la sécurité globale.
L’offre du groupe avec ses filiales OAK
Branch, Tracip, Resiliency et Crisotech
couvre l’investigation judiciaire et
numérique, la géolocalisation en temps
réel, la cybersécurité, la lutte contre
la fraude, la gestion de crise et les
communications d’urgence. Avec un
chiffre d’affaires de 37 M€ en 2020 et
130 collaborateurs, le groupe accorde une
importance significative à la satisfaction
clients, et dispose dans ce but d’un service
qualité.
Représenté par Sihame EL Amine,
Directrice Qualité et Projets et Kaoutar
Jadid, Responsable QE-RSE et Cheffe
de projets, le service s’assure de la
sensibilisation des collaborateurs, la
coordination et le respect de la mise en
conformité par rapport aux exigences
normatives et réglementaires. Cette
démarche Qualité-Environnement
déployée depuis 2012 a permis d’obtenir
deux certification ISO 9001 et 14001 et
une démarche est engagée actuellement
pour la certification 27001 et une
labellisation RSE d’ici fin 2021.
Pour Kaoutar Jadid, Responsable QE-RSE
et Cheffe de projets à Deveryware, il suffit
de suivre ces 3 conseils pour obtenir une
certification :
1. Se lancer dans la démarche dans un
souci d’amélioration continue des
pratiques internes et pour satisfaire
les clients (plutôt que pour une finalité
commerciale).
2. S’appuyer sur l’engagement de la
direction : le leadership de la DG est
indispensable pour la réussite de la mise
en place d’une telle démarche.
3. Dédier une équipe à la Qualité qui
aura la charge de piloter toutes les
actions nécessaires à l’acquisition de la
certification : de la sensibilisation des
collaborateurs à l’animation du système
et au respect de sa mise en conformité
par rapport aux exigences normatives
et réglementaires ●
Kaoutar Jadid et Sihame El Amine
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 41

PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
ASSURANCE
FM Global : des services
de gestion des risques
innovants
FM Global est une mutuelle d’assurance dommages aux biens fondée
aux États-Unis il y a près de 200 ans et présente en France depuis plus
de 50 ans. Elle met ses fonds propres, ses capacités de recherche et son
expertise technique au service de ses assurés, pour les aider à gérer
leurs risques de dommages aux biens et à renforcer la résilience de
leurs activités.
©DR
Loïc Le Dréau, Directeur général des
Opérations de Paris de FM Global.
FM Global assure de nombreux
groupes internationaux, notamment
près d’un tiers des sociétés
figurant au classement Fortune
1000. Leur partenariat avec cette mutuelle
permet à ces entreprises de mieux comprendre
les risques d’interruption de leurs
activités et de prendre des décisions plus
avisées en matière de gestion des risques,
en associant prévention des sinistres et
transfert de risques. Loïc Le Dréau, Directeur
général des Opérations de Paris de
FM Global, souligne : « Notre différence
s’affirme par un service d’ingénierie de
terrain pour être au plus proche de nos
clients et de la recherche scientifique. Notre
approche du règlement des sinistres est
une autre différence. Nous collaborons
étroitement avec nos clients avant, pendant
et après un sinistre, partout dans le
monde. Cette très forte orientation client
nous permet d’afficher un excellent taux
de fidélisation puisque nous sommes en
relation depuis plus de 10 ans avec 2/3
de nos clients et plus de 20 ans pour 40%
d’entre eux. »
La réduction des risques est le signe
distinctif des entreprises résilientes.
« Déployer une culture de la prévention
des risques dans son entreprise, c’est tout
simplement protéger la valeur créée par
celle-ci. » affirme Loïc Le Dréau. « Notre
expertise de très longue date nous permet
d’affirmer que la majorité des sinistres
peut être évitée ; nous mettons donc tout
en œuvre avec nos clients pour comprendre
leurs besoins et réduire leurs risques. » La
philosophie qui guide FM Global part
d’un simple constat : il est bien plus aisé
et économique pour une entreprise de
prévenir un sinistre plutôt que de devoir
s’en relever. La résilience est un choix qui
s’offre aux entreprises, et il est essentiel
pour leur bonne santé et leur survie
Depuis près de 200 ans,
FM Global investit dans la recherche
et l’ingénierie.
qu’elles comprennent qu’elles ont un rôle
proactif à jouer en la matière.
Le Risk Manager a un rôle stratégique
déterminant à jouer, directement auprès
du Directeur financier de chaque entreprise.
Il ne peut prendre seul certaines
responsabilités et décisions : la prise de
conscience liée à la gestion des risques
et leurs potentiels impacts doit se jouer
à tous les niveaux de l’entreprise pour
assurer à celle-ci de se développer et de
croître dans les meilleures conditions.
Le Risk Manager doit donc construire
et diffuser les indicateurs nécessaires à
une prise de décision éclairée des dirigeants,
et cela n’est possible qu’en étant
familier de la stratégie de l’entreprise. Il
est important qu’il ait une vision à 360
degrés pour développer en interne une
véritable culture de gestion des risques.
Selon le Directeur général des Opérations
42 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
©DR
© FM Global
Deux ingénieurs conduisent un test de feu
dans le Global’s Research Campus à West
Glocester aux Etats-Unis.
de Paris de FM Global, il est aussi utile de
définir et décliner « l’appétit au risque »
de l’entreprise, particulièrement au niveau
de la gestion du risque de continuité des
activités, qui permettra aux dirigeants
d’engager des plans d’action pour améliorer
la résilience de l’entreprise et réduire l’écart
entre l’appétit au risque et les impacts
potentiels constatés.
DES INNOVATIONS
TECHNOLOGIQUES AU SERVICE DE
LA PRÉVENTION
Depuis près de 200 ans, FM Global investit
dans la recherche et l’ingénierie. En 2003, il
a ouvert un nouveau pôle de recherche dans
le Rhode Island (Etats-Unis) en 2003. Ce
centre d’excellence, dont la construction a
coûté 78 millions de dollars, est conçu pour
aider ses clients à conserver une longueur
d’avance sur les risques susceptibles de perturber
leurs activités. En 2009, la capacité
du laboratoire d’essais incendie à grande
échelle a été augmentée et un laboratoire
de 6 700 m² consacré aux risques naturels
est inauguré. Réputé dans le monde entier,
le pôle de recherche FM Global demeure
le complexe le plus vaste (648 hectares) et
le plus avancé au monde dans le domaine
de la prévention des sinistres.
De plus, à Norwood (Massachusetts), le
centre de formation SimZone à la pointe
de la technologie, dédié à la pédagogie par
l’expérience, a été créé. Tous ses ingénieurs,
ainsi que les clients, y apprennent à évaluer
les risques auxquels sont exposés leurs
entreprises. En 2018, FM Global a ensuite
inauguré un laboratoire dédié aux bris de
machine dont la construction a duré près
de deux ans et coûté 16 millions de dollars.
Enfin, un laboratoire d’innovation a été
conçu dans le but de favoriser le développement,
le test et le déploiement de nouveaux
produits et services. Loïc Le Dréau déclare
: « Nous poursuivons nos investissements
dans la recherche et la technologie en vue
d’accélérer le transfert de connaissances
par le biais de solutions de prévention des
sinistres pensées pour nos clients. »
Des essais en conditions réelles et des
études approfondies sont réalisés sur différents
types de sinistres que FM Global
couvre : incendies, explosions, inondations,
séismes, ouragans, etc. Chacun
des quatre laboratoires ultramodernes
du pôle de recherche est consacré à un
domaine spécifique : technologie incendie,
risques naturels, risques d’origine
électrique et essais hydrauliques. Grâce
aux expériences réalisées, il est possible
de mieux comprendre les risques étudiés
en visualisant toutes les composantes dans
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 43

PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
un environnement sécurisé et contrôlé.
Les enseignements tirés permettent de
conseiller avec le meilleur niveau d’expertise
possible nos clients pour protéger
leurs installations.
©DR
LA CRISE SANITAIRE ET SES
IMPACTS
Pour identifier les risques spécifiques à
chaque entreprise, les experts de FM Global
se rendent fréquemment sur le terrain.
Lors de ces visites, un ingénieur hautement
qualifié analyse la construction, l’activité,
les systèmes de protection et les risques
qui pèsent sur les installations. Il examine
également les programmes de gestion des
risques existants afin d’identifier d’éventuelles
lacunes ou des pratiques de prévention
des sinistres problématiques. Le Directeur
général des Opérations de Paris de FM
Global indique : « Avec la crise sanitaire, ces
visites ont dû être déprogrammées dans de
nombreuses régions à partir de début 2020,
et nous avons recouru massivement à une
solution innovante pour ne pas interrompre
ou perturber nos activités : la mise en place
de visites virtuelles de sites industriels et
commerciaux. » Ce service dématérialisé a
concerné aussi bien les premières visites de
bâtiments que les rendez-vous réguliers ou
les visites motivées par un changement spécifique
de configuration. FM Global avait
déjà travaillé à développer cette solution ; la
crise sanitaire a joué le rôle d’accélérateur
pour ce projet, et des dizaines de milliers
d’évaluations à distance ont eu lieu en un
an seulement.
Ainsi, FM Global a élaboré une application
téléchargeable sur mobile qui permet de
gérer les appels en visioconférence avec
ses clients, d’organiser une visite d’un site
grâce à la caméra du téléphone portable,
de faire des captures d’écran, de partager
des notes etc. Grâce à cette application
permet de recueillir nombre d’informations
visuelles en temps réel à mesure
que le client se déplace dans son site. La
mutuelle fait aussi appel à des outils précis
de cartographie des lieux et des risques
spécifiques liés à leur environnement.
Les experts de FM Global se rendent sur le terrain.
La visioconférence permet d’échanger, y
compris avec un groupe d’interlocuteurs,
de façon fluide et détaillée en partageant
des fichiers clés ou en faisant visualiser
son propre écran. Loïc Le Dréau précise :
« Ces outils ne changent en rien le degré
de personnalisation des conseils fournis
par l’ingénieur FM Global, qui prépare
systématiquement sa visite avec autant de
soin que pour des déplacements concrets ».
UNE ÉTROITE COLLABORATION
AVEC LES CLIENTS
Par ailleurs, les clients de FM Global ont
besoin de solutions économiques d’assurance
et de financement afin de limiter
l’interruption d’activité et les pertes financières
en cas de sinistre. Pour répondre
à leurs attentes, la mutuelle propose des
programmes adaptés qui reposent sur
son expertise technique et ses activités de
recherche de pointe en matière de prévention
des sinistres, son expertise en gestion
des risques et ses services d’assistance, des
capacités de transfert des risques adaptées
à leurs besoins, et une grande solidité
financière.
De l’évaluation des risques au règlement des
sinistres en passant par l’aide à la reprise
d’activité, FM global travaille en étroite
collaboration avec ses clients. Loïc Le Dréau
raconte : « Dès le début de notre partenariat,
nous nous attachons à comprendre
leurs activités et leurs risques spécifiques.
Nos services de conseil et les visites de sites
réalisées par nos ingénieurs permettent de
détecter les dangers qui pourraient compromettre
la sécurité de leurs biens. Nos
conclusions sont présentées dans une étude
de risques détaillée. Nos clients nous disent
souvent qu’ils nous considèrent comme une
extension de leurs équipes internes, ce que
nous apprécions particulièrement. »
En outre, selon le Directeur général des
Opérations de Paris de FM Global, la
démarche qualité permet de satisfaire ses
clients, renforce la relation de confiance,
fidélise et attire de nouveaux clients. La
prévention des risques consiste à analyser
et comprendre les points faibles de son
organisation et à mettre en place des
actions pour les maîtriser. La prévention
permet donc de fiabiliser l’entreprise,
la rendre plus résiliente, c’est un élément
essentiel pour assurer la qualité
des produits et services délivrés par
l’entreprise à ses clients. Enfin, Loïc Le
Dréau conclut : « Le responsable qualité
et tous les postes clés d’une entreprise ont
un rôle fondamental à jouer pour la mise
en place d’une culture de la prévention
des risques qui conduit à une meilleure
résilience. C’est pour ces raisons que la
résilience est un choix. » ●
Valérie Brenugat
44 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

CONTRÔLE DE LA PRODUCTION
CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
APPLICATION
L’usine textile Canclini de Milan
intègre la solution d’optimisation
du contrôle qualité AQC
La start-up Onogone a installé sa solution AQC - d’intelligence artificielle Automated Quality Control
dans l’usine milanaise Canclini. Le plus grand référentiel de données textiles jamais créé permet ainsi
d’automatiser entièrement le contrôle de la qualité sur une chaîne de production textile.
Simone Canclini, le PDG de la société Canclini, a longtemps
cherché une solution de contrôle qualité capable de fournir une
information fiable pour tous les défauts, sur tous les types de
tissu. Si cette solution n’existe pas aujourd’hui, AQC peut déjà
couvrir une part suffisante de la production Canclini pour engager
l’automatisation. Pierre Magrangeas affirme : « AQC mobilise
des chercheurs pour accroître régulièrement la performance
des modèles, et maîtrise les enjeux mécaniques d’un système
industriel en production. Ces compétences complémentaires sont
peu communément rassemblées dans une start-up, car elles sont
rares et la plupart des fonds préfèrent investir dans des solutions
pour le grand public. »
UNE TECHNOLOGIE DE DEEP LEARNING
©DR
Pierre Magrangeas, fondateur de la start-up Onogone.
«Bientôt automatisé, le contrôle qualité va permettre de
produire une information fiable et précise au fil de la
production, que l’on peut mobiliser à chaque étape du
traitement pour économiser des efforts, des matières, de
l’eau, du carburant et des réactifs chimiques... » déclare Pierre
Magrangeas, fondateur de la start-up Onogone. On estime que
l’industrie textile rejette déjà aujourd’hui 20 m de tissu par an,
pour chaque français. De nombreux acteurs cherchent à produire
des vêtements de plus en plus spécifiques, conçus sur-mesure
pour leurs clients, ce qui multiplie les défauts et complique le
contrôle qualité. Il est fréquent qu’un défaut fabriqué au moment
du tissage se retrouve sur les pièces découpées d’un vêtement,
malgré la mise en place de plusieurs contrôles. La chaîne de
valeur du tissu étant dispersée dans le monde entier, les défauts
parcourent parfois des dizaines de milliers de kilomètres avant
d’être pris en compte et éliminés.
Basée sur la technologie de Deep Learning, AQC recueille
les informations capturées sur des millions d’échantillons de
textiles, pour détecter automatiquement les défauts, sur tous
types de tissu, à toutes les étapes de la chaîne de production.
Avec un taux de détection de plus de 99 % des très petits défauts
sur un tissu uniforme, la solution arrive aussi à détecter avec
AQC ou Automated Quality Control est une solution basée sur l’IA.
©DR
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 45

CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
CONTRÔLE DE LA PRODUCTION
précision l’endroit, la forme et la taille
du défaut. Conçue pour être intégrée
au cœur de la chaîne de production, la
machine est disponible sous forme d’un
banc complet ou de module intégrable
à un banc de contrôle traditionnellement
utilisé par un opérateur. Les
défauts détectés par AQC font ensuite
l’objet d’un rapport informatisé. Le
fondateur de la start-up indique : « La
reconnaissance d’objets sur des images
s’appuie souvent sur des caractéristiques
proéminentes pour reconnaître un objet
massif : rétroviseurs, roues et phares
d’une voiture, yeux, bouche, oreilles
pour un individu... AQC développe
une solution capable de reconnaître
des défauts très discrets sur un volume
d’images colossal, et restituer toutes L’équipe d’Onogone.
les informations utiles à leur prise en
compte. »
Afin d’accompagner l’usine Canclini dans cette période de crise
sanitaire, les équipes d’Onogone ont débuté une phase de collaboration
agile dès l’automne 2020 pour aider les industriels dans
la prise en main de la solution AQC. Ainsi, des échanges réguliers
ont permis de sélectionner les tissus sur lesquels travailler, afin
d’optimiser les process ou améliorer les logiciels et équipements.
Mis au point pour répondre aux besoins d’une industrie du
textile plus responsable, la solution AQC permet une réduction
de la consommation des matières premières et facilite l’adaptation
de la chaîne de production. Pierre Magrangeas affirme :
« L’intelligence artificielle a un fort impact écologique grâce à
l’économie permise sur les matières. Mais il y a également en
enjeu financier puisque l’on constate une économie de 5 à 10 %
des coûts de matières, soit jusqu’à 5 % des dépenses totales grâce
au contrôle de la qualité. Par ailleurs, nous avons constaté que
les retours de marchandises étaient drastiquement réduits ».
Si connaître l’existence d’un défaut n’a pas de valeur en soi, la
capacité à le prendre en charge pour corriger le problème original
et adapter le traitement d’un tissu en fonction de ses défauts est
utile aux industriels. Le fondateur de la start-up déclare : « Un
atout essentiel d’AQC est donc notre fiabilité et notre polyvalence :
il sera possible en 2022 d’intégrer notre système à toutes les étapes
de la production, ce qui est nécessaire pour comprendre et maîtriser
les processus et les accidents qui génèrent et maintiennent les
défauts au fil de la fabrication d’un tissu. La moitié des défauts
sont produits dès les premières étapes, et se multiplient sur des
centaines de mètres si l’origine d’un défaut n’est pas identifiée. »
A la fin 2021, Onogone souhaite déployer les machines nécessaires
au contrôle de plus de 3 millions de mètres de textile par
an dans plusieurs usines de Canclini. Avec ce contrôle, il est
possible d’économiser des efforts, des réactifs et des matières,
mais aussi de mieux monétiser les tissus fabriqués. La reconnaissance
précise des défauts permet, en effet, de les adresser
au bon acquéreur, et d’éviter les refus.
« Le marché actuel évolue en dents de scie, et les attentes des
consommateurs toujours plus importantes en termes de service
et de qualité ne cessent de s’harmoniser. C’est pour cela que nous
devons soumettre nos textiles à des contrôles qualité de plus en
plus strictes, qui doivent être effectués rapidement afin de respecter
les délais de livraison imposés par le marché. » précise Simone
Canclini, propriétaire de l’usine. « Nous pensons que grâce à
l’innovation AQC, il est possible de garantir un contrôle qualité
irréprochable avec une évaluation moins subjective mais constante.
Et ce, même avec des articles présentant des caractéristiques
toujours plus diverses, sur un marché de plus en plus diversifié
avec des productions de plus en plus fractionnées. »
Désormais, des nouveaux horizons s’ouvrent pour Onogone
qui souhaite proposer ses solutions pour de nouveaux secteurs.
Ainsi, la Computer Vision permet de détecter les défauts de
toutes les surfaces. Enfin, Pierre Magrangeas ajoute : « Comme
AQC développe toute la chaîne de valeur, depuis le capteur
jusqu’à la gestion du cloud et l’entraînement des modèles, nous
sommes capables de proposer un service de contrôle qualité
pour de nombreuses industries. Les briques technologiques que
nous développons réduisent les coûts d’une preuve de concept,
et accélèrent considérablement son exécution. De plus en plus
d’industriels de secteurs différents, dont l’énergie, la construction,
l’automobile, viennent donc nous rencontrer pour visiter
nos installations et évaluer la faisabilité du contrôle qualité
automatique. » ●
Valérie Brenugat
©DR
46 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

CONTRÔLE DE LA PRODUCTION
CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
CAS D’APPLICATION
Un système d’inspection qui optimise
le polissage de composants médicaux
ATM (Advance Turning and Manufacturing) recherchait un système d’inspection pour leurs machinistes afin
qu’ils soient en mesure d’effectuer des tâches d’inspection et de polissage délicates de manière efficace et
confortable.
©DR
Sarah Eagle, Rédactrice technique
chez Vision Engineering.
L’achat du DRV-Z1 a été motivé
par la nécessité de polir soigneusement,
pour obtenir une finition
fine, les composants fabriqués
qui sont montés dans les dispositifs
cardiaques et pulmonaires. Les pièces en
titane qui entrent dans la fabrication des
composants médicaux implantables et
de connecteurs pour l’aéronautique sont
polis avec un outil de polissage de style
Dremel et visualisées sous un microscope
stéréo.
Un fabricant de pièces médicales et aérospatiales
Société familiale en activité depuis 1972, ATM est un leader de l’industrie dans la
fabrication de bout en bout de pièces de qualité pour les secteurs médical et aérospatial.
Il emploie près de 200 personnes qui opèrent dans des installations situées dans les
comtés de Jackson et Wayne (États-Unis) dans le Michigan. Les services de fabrication
complets de la société comprennent le meulage et le rodage de précision ID / OD, le
perçage au pistolet, la fabrication d’engrenages et de cannelures, le fraisage, le tournage,
l’électroérosion et l’usinage multi-axes, y compris les centres 5, 7, 9 et 13 axes.
Michael Walter, ingénieur principal de
fabrication de ATM, explique : « Lors
de l’exécution de cette tâche très difficile,
les opérateurs doivent garder une posture
immobile et contrôlée, ce qui n’est
ni pratique ni confortable. De plus, ils
doivent pouvoir voir la partie entière
de la pièce, pas seulement une partie de
celle-ci. L’équipement optique que nous
utilisions avant l’achat du système DRV-
Z1 avait un champ de vision limité et le
grossissement était relativement faible.
Nous avions besoin de quelque chose qui
soit confortable et facile à utiliser pour le
machiniste. Les microscopes traditionnels
n’étaient pas une option car ils limitaient
le mouvement potentiel de l’opérateur,
laissant le machiniste mal à l’aise et sujet
à la fatigue ». Il ajoute : « Nous employons
85 personnes sur ce site, dont 10 utilisent
régulièrement le DRV-Z1. Le système est
facile à utiliser et nécessite très peu de
formation. De plus, ce système s’est révélé
idéal pour plusieurs autres tâches difficiles
telles que l’inspection d’outils chirurgicaux
et de composants pour l’aéronautique ».
Des progrès significatifs ont été réalisés
dans le domaine des équipements d’inspection
optique et numérique au cours de
la dernière décennie. Les systèmes sont
plus rapides, automatisés, plus précis et
ont des capacités plus importantes. La
technologie brevetée du DRV-Z1 offre
une perception réelle de la profondeur,
prenant en charge l’utilisation d’outils de
manipulation, de retouche et de soudure
du sujet.
Un ingénieur utilisant le système DRV-Z1.
Enfin, le DRV-Z1 fournit une vue stéréo
3D complète et offre aux opérateurs une
grande zone de travail pour effectuer
la tâche et voir l’ensemble de la pièce
fabriquée avec un grossissement élevé,
y compris des caractéristiques telles que
les filetages intérieurs des composants
médicaux implantables. Ce système
3D stéréo numérique avec zoom réunit
les avantages de la stéréomicroscopie
optique et de la technologie numérique
dans un seul système unique. Les images
produites par cet appareil sont visualisées
sans qu’il soit nécessaire de porter
lunettes ou casque spéciaux. Les atouts
ergonomiques du système sont multiples,
contribuant à améliorer l’efficacité, la
précision et la productivité ●
Sarah Eagle
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021 I 47

AGENDA
Face à la situation sanitaire actuelle, les dates de salons
mentionnées ci-dessous sont incertaines.
SALONS
JUIN
Du 8 au 10
CFIA Rennes
Le CFIA a pour objectif de rassembler tous
les industriels de l’agroalimentaire. Ce salon
propose une offre exclusive répartie en 3
secteurs : Ingrédients et PAI, Équipements et
Procédés, Emballages et Conditionnements.
Parc Expo Rennes Aéroport
www.cfiaexpo.com
Du 17 au 19
Viva Technology
Le rendez-vous de la Tech mondiale en Europe
sera hybride. Il se distinguera par sa capacité
à faire collaborer grands groupes et startups
et à mixer harmonieusement enjeux business
et découverte des innovations pour tous les
publics.
Paris Expo – Porte de Versailles
https://vivatechnology.com
Le 21
Paris Air Forum
La 7 e édition du Paris Air Forum 2021 se
déroulera dans un format 100% digital. Elle
continuera cette année encore de multiplier
les échanges entre toutes les grandes figures
de la famille aéronautique internationale afin
de mieux débattre d’avenir et de résilience.
https://parisairforum.fr/
Du 22 au 23
GI Preview
Événement 100 % digital permettant aux exposants
et aux visiteurs de préparer leur salon, GI
Preview se présente sous la forme de webinars
exposants, tables rondes réunissant institutionnels,
partenaires et pionniers de l’industrie
et chats interactifs pour dialoguer en direct,
networker avec les prospects intéressés et fixer
des rendez-vous physiques pendant le salon.
www.global-industrie.com
SEPTEMBRE
Du 7 au 9
Documation, Digital Workplace,
I-Expo, Solutions Ressources
Humaines et eLearning expo
Documation, le salon du management de l’information
et des processus documentaires est
organisé parallèlement à Digital Workplace,
le salon de la digital Workplace, de l’intranet,
de la mobilité du travail collaboratif & du RSE.
Par ailleurs, I-Expo & Data Intelligence Forum,
l’évènement des professionnels de la Veille,
de l’Information, de la Connaissance et de la
Data Intelligence, se tient conjointement au
salon Solutions Ressources Humaines et le
salon de la Formation et Du Digital Learning.
Paris Porte de Versailles, pavillon 3
www.documation.fr, www.solutionsressources-humaines.com,
www.i-expo.net, www.e-learning-expo.com,
www.salon-intranet.com
Du 7 au 9
Global industrie, Measurement
world et CIM
Avec le Congrès International de Métrologie
(CIM), Measurement World et Global Industrie
proposent un panorama encore plus représentatif
de l’Industrie, avec une offre technologique
amplifiée, orientée vers l’industrie du futur.
Eurexpo Lyon
www.global-industrie.com, www.
measurement-world.com
Du 16 au 17
Produrable
En 2020, ce Salon des Acteurs et des Solutions
de l’Économie durable a réuni 8 300 visiteurs
et 250 partenaires et exposants autour d’une
programmation de 170 conférences pour plus
de 500 intervenants.
Palais des Congrès de Paris
www.produrable.com
Du 22 au 24
Stratégie Clients
Le salon btob de la relation clients offre une
perspective unique en Europe sur le secteur de
la relation client étendu désormais à l’expérience
sous toutes ses formes. Ce rendez-vous annuel
est devenu un carrefour essentiel des technologies
et des enjeux pour les femmes et les hommes
au service du client. Du point de vente à la relation
à distance, du face-à-face au self care, les
innovations de rupture sont présentées et les
meilleures pratiques sont partagées dans les
nombreuses conférences et plénières.
Paris - Porte de Versailles
www.strategieclients.com
CONGRÈS, CONFÉRENCES,
RENCONTRES ET SÉMINAIRES
MAI
Du 25 au 27
Security/Safety & Prevention Meetings
Security/Safety & Prevention Meetings est
les rencontres « one to one » de la sécurité,
sûreté, prévention, protection des personnes
et des biens.
Hall Riviera – Palais des Congrès et des
Festivals de Cannes
www.security-and-safety-meetings.com
JUILLET
Du 1 er au 3
Time World
Pour sa deuxième édition en France, le congrès
scientifique mondial TimeWorld se concentre
sur le hasard et le décrypte sous toutes ses
formes, théoriques, appliquées et prospectives.
www.timeworldevent.com
FORMATIONS
JUIN
Du 28 au 29
Responsable du Management de la
Qualité (Niveau 2)
Objectifs :
- Perfectionner sa stratégie qualité
- Mettre en place une politique de management de
la qualité plus efficace, plus simple, plus dynamique
- Dépasser les enjeux actuels de sa démarche
qualité
Profils concernés : Directeurs, responsables et
chargés de missions Qualité ou QSE
Paris
www.demos.fr
JUILLET
Du 1 au 2
Formation - Pilote de processus
Objectifs :
-Identifier les missions et rôles du pilote de
processus. Comprendre l’approche processus,
principes et intérêts.
-Acquérir les outils pour décrire et piloter efficacement
un processus
Profils concernés : Pilote, propriétaire de processus,
Responsable Qualité, responsable d’activités.
Paris
www.cegos.fr
Du 6 au 7
Rédiger un plan qualité client
Objectifs :
- Identifier les données utiles pour le plan qualité
client
- Rédiger un plan qualité client adapté à ses attentes
et cohérent avec la démarche qualité interne
Nantes
www.elite-organisation.fr
Du 6 au 7
Maîtriser la qualité des matières
premières en conformité avec ISO 22716
Objectifs :
-Connaître les grandes familles de matières
premières et leurs fonctions dans les produits
cosmétiques.
-Déterminer les points de vigilance qualité associés
aux différentes typologies de matières
premières.
-Organiser, conduire et optimiser les activités
d’achat, de stockage et de contrôle.
Public concerné : Directions, responsables qualité,
responsables laboratoire de contrôle, responsables
achat et toute personne en charge des matières
premières, fournisseurs de matières premières.
Boulogne-Billancourt
www.ifis.fr
Retrouvez toutes les dates
de manifestations sur :
www.qualityandco.com/agendas
48 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

REPROGRAMMATION DU SALON DU 6 AU 9 SEPTEMBRE 2021
Sous le haut patronage de
Monsieur Emmanuel MACRON, Président de la République
GLOBAL INDUSTRIE, 5 ÉVÉNEMENTS
POUR RELANCER LE BUSINESS
La DÉCOUVERTE
VIRTUELLE d’une
usine du futur pour
INSPIRER vos projets
d’investissements
Des RENCONTRES
QUALITATIVES
pour vous GARANTIR
un business fructueux
Un événement
100% DIGITAL
pour PRÉPARER
votre salon
Un SALON
INCONTOURNABLE
pour CONCRÉTISER vos
projets et NOUER des
contacts profitables
Une MARKETPLACE
pour ACCOMPAGNER
vos projets et
rencontrer de
nouveaux acteurs
toute l’année
9 février 2021
Focus relocalisation
4 mai 2021
Focus 5G
9 mars 2021 *
25 mai 2021 *
22 et 23 juin 2021
Webinars,
tables rondes
et programmation
de rendez-vous
6 AU 9 SEPT. 2021
Le plus grand
rendez-vous
industriel en France,
à Eurexpo Lyon
Un seul accès :
industrie-online.com
Lancement le
20 avril 2021
22 juillet 2021
Focus transition
écologique
9 novembre 2021
7 décembre 2021 *
Février 2022 *
Printemps 2022
Prochaine édition
Printemps 2022
Prochaine édition
à Paris, Parc des
Expositions de
Villepinte
Janvier 2022
Mars 2022
* Thématiques et lieux dévoilés prochainement
global-industrie.com

INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
DOSSIER
• Le marché des logiciels répond-il aux attentes des
professionnels de la qualité ?
EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
• Les pratiques innovantes de développement
durable dans les territoires
• Les étapes et les acteurs pour un audit qualité
réussi
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
• Les bonnes pratiques innovantes en matière
d’égalité des chances (femmes-hommes…)
• Qualité de vie au travail : allier développement
personnel et intérêt collectif
PRÉVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
• Qualité des transports et diminution de l’empreinte
environnementale?
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
• Métrologie, mesure et contrôle qualité dans
l’industrie de la santé et le médical
TPE-PME
• Focus sur une TPE-PME qui s’engage dans une
démarche de qualité
Index des associations, organismes et sociétés cités :
1792AVOCATS ......................................................36
AFQP .....................................................................10
AFQP OCCITANIE .................................................16
ATR ........................................................................16
AVIONS MAUBOUSSIN ........................................20
DEVERYWARE .....................................................40
FELIX INFORMATIQUE ..........................................6
FM GLOBAL ..........................................................42
GLOBAL INDUSTRIE ...........................................49
GROUPE RENAULT ..............................................38
ISIWARE ................................ 2 E DE COUVERTURE
MAP SPACE COATINGS .......................................24
ONOGONE .............................................................45
PREVENTICA............................... 3 E COUVERTURE
QUALIOS .................................................................4
QUALINOVE ..........................................................32
QUALNET .............................. 4 E DE COUVERTURE
SERIOUS FACTORY..............................................38
UTC .......................................................................24
VISION ENGINEERING ........................................47
CALLIROXE ..........................................................17
A SAVOIR !
Un tout nouveau site Web
pour le magazine «Qualité
Références» !
En lançant à la mijuillet
son nouveau site
CHAUVIN ARNOUX .......
éditorial, MRJ Presse,
12société éditrice de
presse professionnelle,
CIMI ................................
entend répondre aux
4 attentes en matière de
DENIOS digitalisation ..........................
de la part
Téléchargez
de ses lecteurs et de
l’application
Encart toute la jeté communauté des
MRJ Presse
DSD managers, SYSTEM certificateurs, .................
des acteurs de la qualité
2 e et
de
de
couv
l’excellence opérationnelle. Il est également possible
de s’abonner à la newsletter bimensuelle ainsi qu’au
magazine papier directement sur le site.
Retrouvez nos anciens numéros sur :
www.qualite-references.com
50 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°89 • Juin - Juillet - Août 2021

52 I IMAINTENANCE ı QUALITÉ PRODUCTION RÉFÉRENCES MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°89 • • N°72 Juin N°xxx •- février-mars-avril Juillet • xxx 2015 - Août 2021 2021