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L'essentiel Prépas n° 61 - Juin 2022

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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JUIN <strong>2022</strong> | N° <strong>61</strong><br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

PORTRAIT<br />

Emmanuel Métais (Edhec)<br />

Tina Kieffer (Toutes à l’école)<br />

ENTRETIENS<br />

Laurent Champaney (CGE)<br />

Stéphanie Lavigne (TBS Education)<br />

Sébastien Vivier-Lirimont<br />

(HEADway)<br />

DÉBAT<br />

Comment être étudiant<br />

et handicapé<br />

L’APHEC<br />

fête ses 50 ans


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

SE MOBILISER !<br />

Alors qu’elle vient de fêter ses 50 ans l’APHEC est confrontée à de nouveaux<br />

défis dont un majeur : comment assurer la pérennité de la filière<br />

alors que la première année des nouvelles classes préparatoires ECG<br />

s’est soldée par un échec et qu’en <strong>2022</strong> toutes les classes préparatoires<br />

– à l’exception des A/L - connaissent une baisse des inscriptions dans<br />

Parcoursup ? Sans oublier une réforme des concours 2023 qui semble<br />

encore inachevée notamment sur la question des épreuves de langues.<br />

C’est dire si les échanges autour de ces sujets qu’ont permis les deux journées de<br />

congrès de l’APHEC les 10 et 11 juin à Grenoble EM avaient une importance cruciale.<br />

Lors du débat, qui réunissait les directeurs des deux concours post prépas, des représentants<br />

de l’APHEC et de GEM, les interventions ont d’ailleurs été franches pour<br />

mettre en exergue les questions que se posent les professeurs de l’APHEC. Et notamment<br />

sur la faible implication des écoles de management dans la filière. C’est clair :<br />

sur les salons d’orientation la plupart des écoles y présentent d’abord leurs filières<br />

postbac et laissent le soin aux classes préparatoires, avec des moyens infiniment<br />

moins importants, de montrer leurs spécificités. Ainsi elles oublient trop souvent la<br />

filière qui, pourtant, fait leur réputation.<br />

Car que seraient les écoles de commerce françaises sans leurs classes préparatoires<br />

? Que serait leur programme Grande école sans l’apport déterminant de jeunes<br />

que le monde entier nous envie comme le prouvent les excellents classements des<br />

business schools françaises à l’international ?<br />

C’est dire s’il est urgent pour toute la filière de se mobiliser pour faire la promotion<br />

de classes préparatoires qui en sont les fondements. L’APHEC attend aujourd’hui des<br />

écoles, réunies au sein de la Conférence des directeurs des écoles françaises de management<br />

(Cdefm), qu’elles se donnent les moyens de montrer que le continuum n’est<br />

pas un vain mot. C’est le message qu’elle a fait passer en revendiquant notamment<br />

la création d’un diplôme donnant le grade de licence dès la fin de la première année<br />

du programme Grande école. Un nouveau combat pour l’APHEC qui en a déjà relevé<br />

d’autres pendant ses 50 ans d’existence.<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

4 • Concours de la BCE : des triches avérées ?<br />

5 • emlyon repasse le BSIS<br />

6 • « Classement des classements » :<br />

Le Parisien clôt la saison<br />

7 • Neoma dévoile son futur campus à Reims<br />

8 • HEC Paris s’impliqué dans sa transition<br />

écologique<br />

10 • Excelia lance sa transformation digitale<br />

11 • Parcoursup : où se sont inscrits les élèves<br />

en <strong>2022</strong> ?<br />

12 • Quels effectifs dans l’enseignement<br />

supérieur d’ici à 2030 ?<br />

PUBLI-INFORMATION<br />

24 • A TBS Education, l’alternance,<br />

c’est tendance !<br />

ENTRETIENS<br />

14 • Stéphanie Lavigne : Directrice générale<br />

de TBS Education<br />

17 • Laurent Champaney : Président de<br />

la Conférence des Grandes écoles<br />

(CGE),Directeur général des Arts et<br />

Métiers<br />

38 • Sébastien Vivier-Lirimont : Fondateur et<br />

président de HEADway Advisory<br />

DOSSIER<br />

26 • L’APHEC fête ses 50 ans<br />

Le 14 octobre prochain les journées Continuum auront lieu au sein des locaux de<br />

emlyon BS. L’occasion d’avancer sur tous ces sujets en réunissant professeurs<br />

de l’APHEC, représentants des écoles, anciens élèves de classes préparatoires<br />

devenus étudiants de ces mêmes écoles et proviseurs.<br />

PORTRAIT<br />

20 • Emmanuel Métais : un grand sportif aux<br />

commandes<br />

35 • Tina Kieffer : quand une journaliste<br />

vedette lâche tout pour aider les petites<br />

Cambodgiennes<br />

DÉBAT<br />

40 • Comment être étudiant et handicapé ?<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

2<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : Bruno Moyen


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Concours de la BCE :<br />

des triches avérées ?<br />

En publiant son article Suspicion de triche et<br />

de défaut de surveillance lors du concours<br />

commun des grandes écoles de commerce Le<br />

Monde a pris le relais de nombreux professeurs<br />

qui mettaient en cause l’organisation des épreuves de<br />

la BCE. L’association des professeurs de classes prépa<br />

économiques et commerciales (Aphec) a en effet fait<br />

remonter à la direction des admissions et concours<br />

(DAC), en charge de l’organisation du concours, une<br />

dizaine de situations problématiques dans plusieurs<br />

centres d’examen du concours BCE. Dans un communiqué<br />

l’Aphec détaille les dysfonctionnements signalés<br />

dans une quinzaine de centres de concours :<br />

- non-vérification de l’identité du candidat, ou seulement<br />

le premier jour ;<br />

- utilisation massive des téléphones et non extinction de<br />

ceux-ci, sacs au pied des candidats, voire sur les tables ;<br />

- surveillants qui discutent, regardent leur téléphone,<br />

lisent… sans se déplacer (certains témoignages font<br />

même état de signalements d’autres étudiants sans<br />

réaction des surveillants) ;<br />

- non-accompagnement des candidats aux toilettes,<br />

les laissant ainsi libres de consulter leurs fiches et<br />

téléphones gardés dans les vestes ;<br />

- non-ramassage des copies et brouillons vierges,<br />

facilement réutilisables.<br />

Des candidats ont également pu continuer à écrire alors<br />

même que la fin de l’épreuve avait été signalée, car ils<br />

n’ont pas été obligés de se lever et de poser leur stylo.<br />

Si ces faits sont avérés, l’APHEC les dénonce comme<br />

« particulièrement graves et scandaleux » : « Nous<br />

sommes attachés aux concours qui sont une garantie<br />

républicaine d’égalité et il n’est pas possible de continuer<br />

sur le même mode de fonctionnement ».<br />

La réponse de la Direction des Admissions et Concours<br />

ne s’est pas fait attendre. L’après-midi après la publication<br />

du communiqué de l’Aphec elle répondait ainsi que<br />

les chefs de centre, généralement le proviseur ou le<br />

proviseur adjoint, interrogés par la DAC « rejettent les<br />

allégations relayées par certains médias et sur les réseaux<br />

sociaux ». Ils « déplorent que l’on puisse mettre en cause<br />

leur professionnalisme, leur implication et le sérieux<br />

avec lequel ils mettent tout en œuvre pour organiser<br />

les épreuves de la manière la plus rigoureuse ». La DAC<br />

leur « renouvelle toute sa confiance ». Et de préciser que<br />

« des investigations sont d’ores et déjà mises en œuvre<br />

afin de faire toute la lumière sur la réalité des allégations<br />

récemment publiées et entreprendre toute action visant<br />

à maintenir la réputation du concours et de l’ensemble<br />

des acteurs contribuant à sa bonne organisation ».<br />

En 2020 la Chambre de commerce et d’industrie de<br />

Paris, maison mère de la DAC, avait déjà dû diligenter un<br />

audit interne suite à de précédents dysfonctionnements.<br />

Lire aussi Triches, identités non vérifiées... Le<br />

concours aux écoles de commerce entaché par des<br />

suspicions d’irrégularités (Les Echos Start)<br />

L’Aphec demande<br />

à la DAC<br />

- De faire la lumière sur les<br />

faits rapportés par plusieurs<br />

dizaines de candidats.<br />

- De communiquer<br />

publiquement les<br />

résultats de l’enquête<br />

qui sera menée.<br />

- De prendre les mesures<br />

radicales et urgentes en vue<br />

d’une sécurisation maximale<br />

de la session 2023 et de<br />

les annoncer très clairement.<br />

Sigem : l’acompte de 800 €<br />

pour les étudiants boursiers supprimé<br />

Jusqu’ici, il était demandé à tout candidat<br />

lors de l’inscription en ligne. A partir de<br />

cette année, l’acompte de 800 € pour les<br />

étudiants boursiers ne sera plus exigé lors<br />

de la phase d’inscription au SIGEM (Système<br />

d’Intégration aux Grandes Ecoles<br />

de Management) qui compile les candidatures<br />

des élèves de classes prépara-<br />

toires qui postulent aux écoles par l’entremise<br />

des concours BCE et Ecricome.<br />

« Nous sommes conscients de la difficulté<br />

que pouvait représenter jusqu’ici le<br />

paiement de cet acompte de 800 € pour<br />

les élèves boursiers et leurs familles. Les<br />

écoles membres de SIGEM ont donc voté<br />

cette modification qui permet une mise<br />

4<br />

en œuvre dès cette année », explique Nicolas<br />

Arnaud, le président du SIGEM.<br />

Pour les candidats non boursiers,<br />

l’acompte de 800 € sur les frais de scolarité<br />

collecté par l’association SIGEM<br />

pour ses membres reste reversé à l’école<br />

intégrée qui les déduit du montant des<br />

frais de scolarité de 1 ère année.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

emlyon repasse le BSIS<br />

Emlyon business school a renouvelé son étude<br />

d’impact BSIS (Business School Impact System)<br />

administrée par la Fnege (Fondation nationale<br />

pour l’enseignement de la gestion des entreprises)<br />

et l’EFMD. Les conclusions du rapport indiquent<br />

notamment qu’emlyon dispose d’« une réelle avance<br />

dans le paysage des écoles de management sur les<br />

dimensions “société à mission” et performances ESG ».<br />

L’engagement social et environnemental constitue désormais<br />

le fil conducteur des actions et des formations<br />

de l’École. Le statut de Société à mission, le cours « Agir<br />

pour le climat » obligatoire, le programme d’ouverture<br />

sociale ou encore le suivi de son bilan carbone sont<br />

autant d’actions RSE d’emlyon qui « engendrent des<br />

bienfaits directs et indirects sur la situation sociale et<br />

environnementale de Lyon et sa région ».<br />

De même, les experts BSIS estiment la « gouvernance<br />

renouvelée capable d’accroître l’impact actuel de<br />

l’École » et que le retour d’emlyon dans le centre ville de<br />

Lyon représente « un accélérateur de développement<br />

et d’impact ».<br />

Executive<br />

Education : HEC<br />

sur le toit du<br />

monde<br />

Aucune école n’était encore jamais arrivée<br />

en tête des trois classements Executive<br />

Education du Financial Times.<br />

Cette année HEC Paris l’a fait ! L’école<br />

se place également à la première place<br />

en formation continue (Executive Education)<br />

tantpour ses programmes sur mesure<br />

(Custom) et interentreprises (Open)<br />

que dans le classement combiné (Combined).<br />

Dans le top 5 de ce dernier HEC<br />

Paris précède l’Iese, l’IMD, l’Esade et la<br />

London business school. En France HEC<br />

est suivie par l’Essec (6 ème ), l’Edhec (10 ème<br />

qui gagne sept places), ESCP Business<br />

School, qui se hisse à la 12 ème place et en<br />

gagne 10 places et emlyon (21 ème ). 38 ème<br />

Kedge gagne pas moins de 22 places cette<br />

année ce qui en fait l’école française à la<br />

plus forte progression.<br />

Impact global :<br />

l’IMT BS<br />

s’impose en<br />

France<br />

Comme en 2021 l’Impact Rankings du<br />

Times Higher Education, fondé sur les objectifs<br />

de développement durable (ODD)<br />

fixés par l’Onu qui vont de la qualité de<br />

l’éducation à l’action pour le climat en<br />

passant par la réduction des inégalités,<br />

met en avant une université australiennes.<br />

La Western Sydney University est particulièrement<br />

bien notée pour la politique<br />

d’égalité entre les sexes (5 ème ) et de traitement<br />

des eaux (6 ème ). Elle précède la Arizona<br />

State University à Tempe et la Western<br />

University canadienne. En France<br />

l’IMT BS se place au premier rang.<br />

EN BREF<br />

L’accréditation EQUIS de<br />

NEOMA a été renouvelée<br />

pour 5 ans. A l’issue de<br />

son audit menant à sa<br />

réaccréditation pour 5 ans,<br />

l’EQUIS Accreditation<br />

Board a notamment mis en<br />

avant la »‘forte dimension<br />

internationale de la stratégie<br />

adoptée », qui a permis<br />

d’accroître la part des<br />

étudiants internationaux<br />

sur les campus, ainsi que la<br />

capacité de l’école à former<br />

ses étudiants à travailler<br />

dans un environnement<br />

international et multiculturel,<br />

la « cohérence du portefeuille<br />

de programmes et des<br />

contenus enseignés avec les<br />

attentes des entreprises » et la<br />

qualité de l’accompagnement<br />

professionnel proposé<br />

aux étudiants.<br />

L’ISC Paris et la Faculté<br />

Libre de Droit d’Economie-<br />

Gestion de Paris (FACO)<br />

ouvrent un double-diplôme<br />

visé Bac+5, Grade de Master<br />

à compter de la rentrée<br />

de septembre <strong>2022</strong>. Dans<br />

le cadre du PGE de l’ISC<br />

Paris, les étudiants ayant<br />

choisi la spécialisation en<br />

master 2 Expertise juridique<br />

et discale pourront opter<br />

pour un double diplôme en<br />

mastère 2 Droit patrimonial<br />

et ingénierie financière au<br />

sein de la FACO et même<br />

candidater au Barreau.<br />

L’Edhec et l’accélérateur<br />

EdTech SuperCharger<br />

Ventures lancent le MOOC<br />

Introduction to EdTech<br />

consacré aux les ruptures<br />

technologiques et de leur<br />

impact sur l’éducation.<br />

Accessible sur la plateforme<br />

Coursera, le MOOC<br />

« permet aux enseignants,<br />

entrepreneurs, institutions<br />

et à tous les professionnels<br />

du secteur de l’éducation<br />

de décrypter les nouvelles<br />

tendances en matière de<br />

pédagogie, comprendre les<br />

business models et mieux<br />

appréhender le potentiel de<br />

ces nouvelles méthodologies<br />

d’apprentissage ». Le tout en<br />

15 heures de cours en anglais<br />

sous-titrés en français.<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

« Classement des classements » :<br />

Le Parisien clôt la saison<br />

And the winner is… HEC. Sans aucun suspense<br />

HEC l’emporte dans le Classement des écoles<br />

de management postprépas du Parisien<br />

comme dans les autres et donc fort logiquement<br />

dans notre « Classement des classements ». Non s’il<br />

y avait du suspense c’est sur le rang final respectif de<br />

Neoma et Skema au coude à coude avant cet ultime<br />

classement. Le Parisien classant Skema à la 5 ème place,<br />

ex aequo avec emlyon, c’est Skema qui l’emporte. 10 ème<br />

Rennes SB occupe ici de loin son meilleur classement<br />

de l’année.<br />

Comme Challenges, Le Parisien propose cette année<br />

deux classements différenciés pour les écoles post<br />

prépas et postbac. Du côté des écoles postbac, l’Iésg<br />

l’emporte devant l’Essca et l’EM Normandie, classée<br />

dans les postbac quand elle recrute également en<br />

classes préparatoires alors que Excelia BS, dans le<br />

même cas, est classé du côté des post prépas.<br />

BSB a une nouvelle fois préféré ne pas répondre<br />

aux questions du Parisien.<br />

BSB croit<br />

dans la jeunesse<br />

C’est la première étape du plan stratégique<br />

<strong>2022</strong>-2027 qui sera présenté d’ici<br />

la fin de l’année. BSB a dévoilé sa nouvelle<br />

signature pleine d’espoir : We Believe<br />

in YouTH. Une signature qui entend<br />

marquer la volonté de BSB d’être<br />

l’Ecole qui « crée le plus de valeur ajoutée<br />

pour ses étudiants ». Pour cela BSB<br />

va s’appuyer à la prochaine rentrée sur<br />

Pathfinder, un dispositif qui impliquera<br />

une équipe complète de coachs spécifiques<br />

de façon à suivr chaque étudiant<br />

depuis son intégration jusqu’au premier<br />

emploi, sur les dimensions académique,<br />

internationale, professionnelle, mais aussi<br />

personnelle.<br />

EN BREF<br />

Cette année encore, KEDGE<br />

a pris la décision de ne pas<br />

offrir de cadeaux souvenirs,<br />

« goodies », aux candidats<br />

admissibles présents pour<br />

passer les oraux et de reverser<br />

le montant habituellement<br />

alloué à cette dépense à<br />

l’association du choix des<br />

candidats. Les admissibles<br />

aux oraux pourront décider<br />

quelle association recevra le<br />

don parmi les 3 associations<br />

suivantes : la Ligue de<br />

protection des oiseaux, la<br />

Fondation des Femmes et<br />

l’Institut Jane Goodall.<br />

L’EDHEC lance un Master<br />

of Science (MSc) in<br />

Corporate Finance délivré<br />

100 % en ligne qui permet<br />

« d’acquérir une vision<br />

globale de la finance, grâce à<br />

l’expertise d’une institution<br />

académique de référence dans<br />

ce secteur, pour apprendre<br />

à piloter la croissance<br />

financière, mais aussi<br />

durable et responsable d’une<br />

entreprise ». Entièrement<br />

enseigné en anglais, ce<br />

programme intensif de 18<br />

mois comprend un certificat<br />

délivré par Imperial College<br />

Business School of London.<br />

En décembre 2021, le<br />

MESRI a publié un arrêté<br />

concernant les dispenses<br />

aux épreuves du Diplôme<br />

Supérieur en Comptabilité<br />

et Gestion (DSCG). Adossé<br />

au programme Grande<br />

école de SKEMA Business<br />

School, les candidats qui<br />

s’inscrivent à la rentrée <strong>2022</strong><br />

dans le parcours Expertise<br />

Comptable et Audit, en deux<br />

ans, sont ainsi assurés d’être<br />

dispensés du passage de 5<br />

UE (finances, management<br />

et contrôle de gestion,<br />

management des systèmes<br />

d’information, anglais des<br />

affaires et mémoire) sur 7 au<br />

total, lors de leur examen du<br />

DSCG, à la fin de leur cursus.<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Neoma dévoile son futur campus<br />

à Reims<br />

NEOMA a présenté le projet architectural de son nouveau campus à Reims,<br />

dont l’ouverture est prévue pour la rentrée 2025. 109 millions d’euros sont investis<br />

pour construire un campus qui pourra accueillir 4 700 étudiants sur un site<br />

d’une surface de 35 000 m².<br />

« Comme ce fut le cas avec notre nouveau campus<br />

parisien, ce nouveau projet immobilier<br />

nous permet d’allier, au même moment, la<br />

transformation pédagogique, digitale et architecturale<br />

que connaît actuellement le secteur de<br />

l’éducation. L’objectif est de garantir à nos étudiants<br />

des conditions d’études alignées sur les meilleurs<br />

standards mondiaux », explique la directrice générale<br />

de l’école Delphine Manceau.<br />

Plus de quarante cabinets d’architectes de renommée<br />

internationale, ayant déjà développé des projets d’envergure<br />

dans l’enseignement supérieur, ont concouru<br />

pour la conception de ces nouveaux espaces. C’est<br />

le cabinet danois Henning Larsen qui a été choisi.<br />

« Ce projet présente plusieurs atouts et notamment<br />

une forte identité visuelle qui rendra le campus parfaitement<br />

reconnaissable. Il rassemble des éléments<br />

identitaires très forts comme le grand hall qui place<br />

l’étudiant au cœur du bâtiment. Nous avons également<br />

privilégié l’usage du bois et du verre, pour favoriser<br />

la convivialité et la luminosité des espaces. Plusieurs<br />

espaces verts, facilement appropriables, sont prévus à<br />

l’extérieur comme à l’intérieur du campus », commente<br />

Delphine Manceau.<br />

Propriétaire de ce nouveau campus, NEOMA portera<br />

l’investissement de cette opération immobilière estimée<br />

à 109 millions d’euros. Le projet sera principalement<br />

financé par fonds propres et par emprunt. Il bénéficiera<br />

de subventions des collectivités locales. La communauté<br />

urbaine du Grand Reims a déjà acté sa participation à<br />

hauteur de 10 millions d’euros.<br />

Le permis de construire devrait être donné avant le<br />

31 juillet <strong>2022</strong> . Démarrage des travaux : avril 2023.<br />

Ouverture : septembre 2025<br />

© HenningLarsen<br />

8


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

HEC Paris s’impliqué dans sa<br />

transition écologique<br />

HEC Paris lance un nouveau certificat « Climate & Business Transition ».<br />

Porté par le Centre Climate & Earth avec le soutien S&O de la Chaire FII Institute<br />

ce cursus comprend 100 heures de cours, entend préparer les étudiants<br />

à « appréhender la complexité de l’action climatique et de la décarbonation d’un point<br />

de vue à la fois économique et sociétal afin de pouvoir accompagner les entreprises<br />

sur la voie des stratégies bas-carbone ».<br />

S’adressant à tous les étudiants d’HEC Paris<br />

(Grande Ecole, Masters, MBA et EMBA), les<br />

cours sont dispensés par des intervenants<br />

issus du monde universitaire, d’entreprises,<br />

d’institutions financières, de gouvernements et d’ONG.<br />

Le programme inclut un module sur le Campus de la<br />

Transition, une mission pour le groupe LVMH et des<br />

travaux individuels et collectifs. À la fin du certificat, les<br />

étudiants seront notamment en mesure de comprendre<br />

les enjeux de la transition écologique aux niveaux<br />

macro et microéconomiques mais aussi d‘nalyser les<br />

émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise et<br />

de concevoir des stratégies de décarbonation à court<br />

et long terme dans différents secteurs économiques.<br />

En parallèle de ce certificat, Le Centre Climate & Earth<br />

del’Institut Society & Organizations (S&O) organise la<br />

première édition des « Climate Days », un ensemble de<br />

conférences et de workshops dédiés à l’ensemble de<br />

l’écosystème HEC Paris, qui auront lieu les 30 et 31 mai<br />

sur le campus de l’école. De nombreux intervenants,<br />

notamment l’ancien ministre du Développement et eurodéputé<br />

Pascal Canfin, mais également des professeurs<br />

d’HEC Paris et d’autres institutions académiques et de<br />

l’alliance Business Schools for Climate Leadership<br />

(BS4CL), ainsi que des experts issus du monde de<br />

l’entreprise et des ONG, contribueront à cette discussion<br />

autour de la transition énergétique.<br />

Skema lance<br />

un nouveau DBA<br />

« Notre programme s’adresse à un groupe<br />

très sélectif de cadres supérieurs qui ont<br />

une curiosité intellectuelle sur la façon<br />

dont les entreprises et les organisations<br />

peuvent adopter les principes de durabilité<br />

et stimuler en même temps leur<br />

croissance », explique Christian Linder,<br />

directeur du programme Global DBA in<br />

Sustainability sur le campus Grand Paris<br />

de SKEMA. Enseigné entièrement<br />

en anglais leGlobal DBA in Sustainability<br />

comprend sept éléments pour un parcours<br />

total de 180 crédits ECTS, dont des<br />

semaines résidentielles, des cours de méthodes<br />

de recherche, des cours optionnels,<br />

une proposition de recherche, des ateliers<br />

de mentorat, des parcours professionnels,<br />

la thèse finale du DBA, ainsi qu’un atelier<br />

d’apprentissage et un accompagnement<br />

individualisé.<br />

Des étudiants<br />

d’ICN créent<br />

les nouvelles<br />

annonces<br />

sonores de la<br />

SNCF<br />

ICN Business School et SNCF Gares &<br />

Connexions sont partenaires depuis décembre<br />

2021 dans le cadre d’un challenge<br />

étudiants Nudge Music Management portant<br />

sur la création d’annonces sonores<br />

pour la SNCF. Une vingtaine d’étudiants<br />

ICN issus des campus de Paris La Défense<br />

et de Nancy ont participé cette année<br />

à ce challenge : à partir de la musique,<br />

des voix, des mots choisis… repenser les<br />

annonces sonores pour sensibiliser les<br />

voyageurs en gare aux gestes barrières<br />

et aux bagages abandonnés.<br />

EN BREF<br />

Audencia lance son dispositif<br />

de Validation des Acquis<br />

de l’Expérience (VAE).<br />

Internalisée et complète,<br />

cette offre intégrée au sein<br />

de l’école propose sept<br />

titres d’Audencia Executive<br />

Education et Mastères<br />

Spécialisés® sous la<br />

forme d’un parcours d’une<br />

durée de 6 à 18 mois.<br />

A la rentrée <strong>2022</strong>, Emlyon<br />

ouvre son Master of Science<br />

in « Data Science & Artificial<br />

Intelligence Strategy ».<br />

Dispensé en anglais sur 18<br />

mois, ce nouveau programme<br />

concilie trois dimensions :<br />

technologie, management<br />

et responsabilité sociale et<br />

environnementale. Il entend<br />

préparer ses étudiants à<br />

« maitriser les aspects<br />

technologiques, déployer<br />

des stratégies Data et IA<br />

performantes et intégrer<br />

les grands enjeux sociaux<br />

et environnementaux ».<br />

ICN Business School<br />

lance un DBA 100 %<br />

online en Sustainable<br />

Innovation Management<br />

conjointement avec le<br />

Business Science Institute<br />

(BSI) Luxembourg et en<br />

partenariat avec l’IAE Lyon.<br />

Fnege Médias présente<br />

un excellent portrait de<br />

Jean-Pierre Helfer<br />

KEDGE Business School<br />

lance un fonds de prêt<br />

d’honneur en partenariat avec<br />

Initiative Grandes Ecoles<br />

et Universités (IGEU). Ce<br />

dispositif vise à soutenir<br />

financièrement les porteurs<br />

de projets de startups au<br />

stade de l’amorçage, dans le<br />

lancement de leur entreprise.<br />

Il permet l’octroi d’un prêt à<br />

taux zéro, d’une valeur allant<br />

jusqu’à 40 000 €, aux startups<br />

issues des programmes<br />

d’incubation de KEDGE.<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Excelia lance<br />

sa transformation digitale<br />

En novembre 2021 Anthony Hié et Laura Zdroui rejoignaient<br />

Excelia pour en diriger l’un sa transformation<br />

digitale, l’autre ses ressources humaines<br />

mais aussi sa transformation. Six mois après le<br />

directeur général du groupe Excelia, Bruno Neil, était à<br />

leurs côtés pour présenter le plan de transformation<br />

digitale de son groupe : « Baptisé XL Vision, ce plan<br />

s’est fixé pour mission de réinventer notre système<br />

d’enseignement grâce aux pédagogies innovantes et<br />

immersives et d’améliorer l’expérience de chacune<br />

des parties prenantes de notre groupe ». Déployé<br />

sur 5 ans, il s’appuie sur un programme d’innovations<br />

pédagogiques et organisationnelles qui va impliquer 40<br />

recrutements pour un budget total de 5,6 M€.<br />

« Créer nos propres Metaverses est une priorité car cela<br />

nous permet d’augmenter l’expérience d’apprentissage<br />

de nos étudiants de manière complémentaire à nos<br />

campus », explique Anthony Hié. Excelia va donc se doter<br />

de ses propres Metaverses, synchrones et asynchrones.<br />

Neoma l’école aux 390 partenaires<br />

internationaux<br />

A la rentrée <strong>2022</strong>, Neoma Business<br />

School poursuit le développement de son<br />

réseau à l’international avec la signature<br />

de 18 nouveaux partenaires accrédités<br />

(HEC Montréal, University of Pretoria,<br />

University of Porto, ou encore Universidad<br />

de Monterrey.). Neoma peut ainsi<br />

s’enorgueillir de posséder le réseau le plus<br />

large des écoles de commerce en France,<br />

avec 390 universités partenaires dans 58<br />

pays. Et pas n’importe lesquelles ! Son réseau<br />

compte 88 % de partenaires accrédités<br />

avec des institutions renommées telles<br />

que IIM Ahmedabad, IIM Calcutta, Tsinghua<br />

University, University of California<br />

Berkeley, Universita Bocconi, Rotterdam<br />

Erasmus University, University of Saint<br />

Gallen… Un déploiement à l’international<br />

qui se traduit également dans l’offre de<br />

doubles diplômes proposée dans le PGE<br />

avec 6 nouveaux accords dès la rentrée<br />

<strong>2022</strong> (MCI Innsbrück en Autriche, University<br />

of Limerick en Irlande, UDLAP<br />

au Mexique, Elon University aux Etats-<br />

« Nous créons une expérience d’apprentissage immersive<br />

pas un campus virtuel », insiste le directeur de la transformation<br />

digitale qui va créer ses propres contenus<br />

mais aussi en acheter sur catalogue : « Aujourd’hui on<br />

trouve par exemple un cas d’embouteillage sur une ligne<br />

de production de Coca Cola qui permet de se mettre<br />

en situation virtuelle ».<br />

Unis, University of Gadjah Mada en Indonésie,<br />

UCP Porto au Portugal).<br />

Par ailleurs, le PGE de Neoma s’enrichit<br />

à la rentrée <strong>2022</strong> d’un parcours fléché<br />

« Transformation durable » et la création<br />

d’un MSc in Sustainability Transformation.<br />

En parallèle, Neoma renforce<br />

l’employabilité de ses étudiants avec de<br />

nouvelles offres d’accompagnement Carrières<br />

et le déploiement de nombreuses<br />

certifications professionnelles.<br />

EN BREF<br />

L’ESSEC Business School et<br />

Parsons Executive Education<br />

at The New School dévoilent<br />

un nouveau partenariat<br />

invitant les cadres à<br />

réimaginer l›avenir du secteur<br />

de la mode et du luxe. Ce<br />

partenariat démarrera avec<br />

l’Executive Master in Luxury<br />

Management and Design<br />

Innovation (EMiLUX),<br />

un nouveau programme<br />

exécutif qui délivrera les<br />

compétences nécessaires à<br />

une carrière dans l’industrie<br />

internationale du luxe.<br />

SKEMA et le POLI<br />

DESIGN du Politecnico di<br />

Milano lancent un double<br />

diplôme inédit en Product<br />

Management & UX design.<br />

A l’issue du parcours, les<br />

étudiants obtiennent le<br />

diplôme de SKEMA et celui<br />

de Politecnico di Milano.<br />

L’ensemble des professeurs<br />

d’Audencia va pouvoir<br />

se former pendant 18<br />

mois via le programme<br />

certifiant Lighthouse.<br />

Cette création sur-mesure<br />

d’Audencia est la seule<br />

certification d’excellence<br />

de l’enseignement supérieur<br />

en France à destination des<br />

professeurs de business<br />

schools, et répondant aux<br />

standards internationaux<br />

de Advance HE (Higher<br />

Education), qui l’a accréditée.<br />

Le programme est également<br />

soutenu par Harvard Business<br />

Publishing Education.<br />

Le département spécialisé<br />

dans la transition écologique<br />

et le développement durable<br />

de ESCP publie une<br />

présentation de ses actions.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Parcoursup : où se sont inscrits<br />

les élèves en <strong>2022</strong> ?<br />

Parmi les 627 000 élèves de terminale<br />

scolarisés en France en <strong>2022</strong> et inscrits<br />

sur Parcoursup, 96,7 % ont confirmé au moins<br />

un vœu hors apprentissage en phase principale<br />

selon la note du SIES Parcoursup <strong>2022</strong> : Les vœux des<br />

lycéens à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Le<br />

nombre de formations proposées progresse de nouveau<br />

à 13 800 (hors apprentissage), soit 500 formations de<br />

plus qu’en 2021. Toutes séries confondues, le nombre de<br />

vœux par candidat est constant, passant en moyenne<br />

de 12,8 en 2021 à 12,9 en <strong>2022</strong>.<br />

Le nombre d’élèves de terminale inscrits sur Parcoursup<br />

diminue quant à lui de 2,2 % par rapport à l’année<br />

dernière, soit 14 000 candidats en moins, alors que les<br />

effectifs d’élèves en terminale sont stables (- 0,3 %).<br />

Cette baisse concerne particulièrement la série professionnelle<br />

: - 7,5 %.<br />

La hiérarchie des formations dans les listes<br />

de vœux est identique à l’année dernière. La licence<br />

représente en moyenne 35 % des vœux (y compris<br />

4 % de vœux en LAS), les CPGE 6 %, les diplômés<br />

d’État (D. E) sanitaire et social 6 également et les PASS<br />

(4 %). La part du nombre de vœux en licence a ainsi<br />

augmenté de 1,9 point entre 2021 et <strong>2022</strong>. Une hausse<br />

qui concerne principalement les vœux des candidats<br />

de la série générale (+ 2,1 points) et dans une moindre<br />

mesure ceux de la série professionnelle (+ 0,7 point)<br />

et technologique (+ 0,3 point).<br />

A contrario, la part du nombre de vœux en BTS (28 %)<br />

a diminué de 1,6 point en un an, formation demandée<br />

par 47 % des terminales technologiques (- 2,1 points)<br />

et 75 % des terminales professionnelles (- 1,6 point).<br />

Logiquement la part du nombre de vœux en BUT<br />

augmente donc sensiblement pour les candidats de<br />

la série technologique (19 %, + 1,5 point), même si elle<br />

reste stable dans l’ensemble à 11 %.<br />

• 58 % des terminales avec les EDS Mathématiques<br />

et Physique-Chimie ont confirmé un vœu en CPGE et<br />

40 % en école d’ingénieurs ;<br />

• ceux ayant suivi la spécialité SVT choisissent, en<br />

majorité, des formations en santé, notamment pour<br />

la combinaison SVT et Physique-Chimie, où 70 % ont<br />

confirmé un vœu en LAS, 58 % en PASS et 25 % en<br />

D.E sanitaire ou social ;<br />

• pour la doublette d’EDS (mathématiques,<br />

numérique et Sciences Informatiques), qui rentre<br />

dans le top 10 cette année, 73 % des candidats<br />

ont confirmé un vœu en BUT et 32 % une école<br />

d’ingénieurs.<br />

La réforme du 1 er cycle des études de santé<br />

conduit à une évolution des vœux dans ces filières.<br />

Si moins de candidats ont choisi de s’orienter en PASS,<br />

c’est notamment parce que les élèves de terminale<br />

ayant confirmé une formation LAS font moins souvent<br />

que l’an dernier un vœu en PASS (42 %,- 3,4 points). Il<br />

en est de même pour ceux ayant confirmé une CPGE<br />

(14 %, - 1,7 point), une école d’ingénieurs (13 %, - 1,6<br />

point), une licence (11 %, - 1 point) ou encore un D.E<br />

sanitaire et social (27 %, - 0,4 point).<br />

De plus, les candidats ayant confirmé un vœu en PASS<br />

diversifient un peu plus que l’an dernier leur liste de<br />

vœux notamment vers les autres filières de santé : 83 %<br />

d’entre eux confirment un vœu en LAS (+ 2,9 points par<br />

rapport à 2021), 77 % une licence (+ 1,9 point).<br />

9 candidats de série générale sur 10 confirment<br />

un vœu en licence hors LAS (91 %), un tiers<br />

en BUT (33 %) et un quart en LAS (26 %) ou en CPGE<br />

(24 %). Pour les 10 combinaisons d’enseignements<br />

de spécialités (EDS) les plus fréquentes, choisies par<br />

79 % de ces terminales, les vœux sont cohérents avec<br />

les choix d’EDS :<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Quels effectifs dans l’enseignement<br />

supérieur d’ici à 2030 ?<br />

La progression des effectifs dans l’enseignement supérieur se ralentit petit à petit.<br />

En 2030 on n’en devrait pas moins dépasser les trois millions d’étudiants.<br />

Selon une note que vient de publier le SIES sur<br />

les Projections des effectifs dans l’enseignement<br />

supérieur pour les rentrées de<br />

2021 à 2030, le nombre d’inscriptions dans<br />

l’enseignement supérieur devrait encore s’accroitre<br />

de 33 400 à la rentrée <strong>2022</strong>, soit une augmentation<br />

de près de 79 000 étudiants en deux ans.<br />

Deux ans plus tard, en 2025, l’enseignement supérieur<br />

français pourrait compter 2,99 millions d’étudiants<br />

(97 000 étudiants de plus en cinq ans) et plus de 3 millions<br />

en 2030 (soit 108 000 étudiants de plus en dix ans).<br />

Une hausse qui serait essentiellement due à la forte<br />

croissance en apprentissage en section de technicien<br />

supérieur (STS) et au « dynamisme des écoles de<br />

commerce et d’ingénieur ».<br />

33 400 étudiants de plus à la rentrée <strong>2022</strong>.<br />

En partant de l’hypothèse est que le taux de réussite<br />

au bac diminuerait de nouveau légèrement en <strong>2022</strong>,<br />

sans s’approcher pour autant de son niveau de 2019,<br />

le nombre de bacheliers fléchirait de 0,9 % à la session<br />

<strong>2022</strong>. Mais comme en revanche les taux de poursuite<br />

des bacheliers généraux et technologiques devraient<br />

rebondir, l’ensemble des grandes filières de l’enseignement<br />

supérieur devrait en bénéficier :<br />

• dans les universités hors IUT, 2 300 bacheliers supplémentaires<br />

poursuivraient leurs études à la rentrée<br />

<strong>2022</strong> (+1 %), avec une hausse plus prononcée dans<br />

les filières STAPS (+ 9,5 %, + 1 600 néo-bacheliers),<br />

sciences économiques (+ 6,5%, + 1 600) et santé (+<br />

5%, + 1 300) et un reflux en droit (- 4,6 %, - 1 800) ;<br />

• les IUT et les CPGE accueilleraient<br />

chacun 1 000 néo-bacheliers<br />

de plus qu’à la rentrée précédente (respectivement<br />

+2,1 % et +2,5 %)<br />

• les néo-bacheliers seraient de nouveau plus nombreux<br />

à poursuivre en STS (+ 3,6 %, + 5 700), qu’ils<br />

soient sous statut scolaire (+2 100, +2,0 %) ou en<br />

apprentissage (+3 600, +6,6 %).<br />

À la rentrée <strong>2022</strong>, ce seraient ainsi plus de 10 000<br />

étudiants supplémentaires qui seraient inscrits en<br />

STS par rapport à la rentrée précédente (+2,6 %), du<br />

fait du fort développement de l’apprentissage depuis<br />

2020 (+17 100 étudiants, +11,6 %)<br />

En 2025 en tout 97 000 d’étudiants de plus<br />

qu’en 2020. À la rentrée 2025, les effets de la forte<br />

hausse du nombre d’entrées dans l’enseignement<br />

supérieur suite au baby-boom de l’an 2000 seront<br />

très majoritairement passés, mais un nouvel effet<br />

démographique jouera sur les effectifs étudiants avec<br />

le pic de naissance de 2006 (premières arrivées dans<br />

l’enseignement supérieur dès 2024). Ce sont en tout<br />

574 000 néo-bacheliers qui poursuivraient leurs études<br />

supérieures en 2025, soit 15 000 de plus qu’à la rentrée<br />

2020 (+2,6 % sur la période).<br />

Après plus de dix années de forte croissance, le nombre<br />

d’inscriptions dans l’enseignement supérieur connaitrait<br />

une augmentation très modérée à la rentrée 2023 (+<br />

12 500 étudiants, +0,4 %) pour se stabiliser en 2024<br />

et 2025 (respectivement + 3 000 et + 2 000 étudiants,<br />

soit + 0,1 % par an). À la rentrée 2025, 2 991 000 étudiants<br />

seraient ainsi inscrits dans l’enseignement supérieur,<br />

soit 97 000 de plus qu’à la rentrée 2020 (+3,3 % sur<br />

la période) :<br />

• à l’université (y compris dans les IUT), les effectifs<br />

seraient stables entre 2020 et 2025 ;<br />

• en CPGE, les effectifs rebondiraient à partir de la<br />

rentrée 2023 et augmenteraient en continu jusqu’à<br />

la rentrée 2025 (+ 1,3 % en cinq ans) ;<br />

• le nombre d’étudiants en STS progresserait de 10,7 %<br />

entre les rentrées 2020 et 2025 (+ 40 000 étudiants),<br />

du fait du développement des formations en apprentissage<br />

(+ 54,4 % en cinq ans, + 59 500 étudiants).<br />

Passer le cap des 3 millions d’étudiants en<br />

2030. À l’horizon 2030, d’après les projections du SIES,<br />

3 002 000 étudiants seraient inscrits dans l’enseignement<br />

supérieur. Par rapport à 2020, cela représenterait<br />

108 000 étudiants en plus, soit +3,7 % :<br />

• en 2030, près de 1,66 million d’étudiants seraient inscrits<br />

à l’université (y compris IUT), soit une augmentation<br />

de 0,4 % en dix ans. En cursus licence y compris<br />

les IUT, le nombre d’inscrits progresserait de 6 000,<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

soit une hausse de 0,6 % sur la période 2020-2030.<br />

Cependant, les effectifs inscrits en cursus licence<br />

hors IUT fléchiraient fortement (- 40 000, -4,5 %) au<br />

profit des inscriptions en 3e année de BUT en IUT<br />

(+46 000 étudiants en 10 ans) ;<br />

• en doctorat, on observerait une stagnation après<br />

une baisse des effectifs depuis plus de 10 ans. A la<br />

rentrée 2030, on compterait ainsi 2 000 étudiants de<br />

moins (-3,6 %) que dix ans plus tôt ;<br />

• les écoles d’ingénieurs et les de commerce confirmeraient<br />

leur attractivité, avec des évolutions positives<br />

élevées sur la période 2020-2030, de respectivement<br />

+10,7 % (+ 16 000 inscrits) et +14,7 % (+ 31 000) ;<br />

• le nombre d’inscriptions serait stable dans les CPGE<br />

à l’horizon 030 (+0,1 %), et en hausse en STS (+36 000<br />

inscrits, + 9,6%).<br />

32 000 bacheliers en moins d’ici à 2030.<br />

Entre 2020 et 2030, le nombre de bacheliers baisserait<br />

de 4,4 %, soit 32 000 de moins. Si l’ensemble des séries<br />

verrait leurs effectifs diminuer, ce sont les bacheliers<br />

professionnels qui enregistreraient la plus forte baisse<br />

(-9,6 %), devant les bacheliers technologiques (- 4,3 %).<br />

Le nombre de bacheliers généraux connaîtrait une<br />

baisse beaucoup plus modérée (-1,8 %) ;<br />

• à l’université hors IUT, l’évolution serait de +1,3 %<br />

entre 2020 et 2030, soit + 3 000 entrants néo-bacheliers.<br />

Le taux de poursuite des bacheliers dans cette<br />

filière s’élèverait à 34,8 %, soit 2 points de plus par<br />

rapport à 2020. Ainsi, en lettres et sciences humaines,<br />

on compterait 3 000 poursuivants de moins<br />

entre 2020 et 2030 (- 3,1 %). En droit, ainsi qu’en<br />

sciences économiques et AES, l’évolution serait positive<br />

mais contenue (+1 000 poursuivants chacune,<br />

soit respectivement +2,3 % et +2,1 %). Dans les autres<br />

disciplines, la hausse serait plus importante, avec<br />

2 000 poursuites de plus en sciences (+4,1 %), 1 000<br />

en STAPS (+6,3 %) et 1 000 en santé (+3,6 %) ;<br />

• les effectifs de néo-bacheliers poursuivant en CPGE<br />

connaîtraient une hausse modérée entre 2020 et 2030,<br />

avec + 400 étudiants (+ 0,9%) ;<br />

• dans les IUT, les quotas mis en place pour favoriser<br />

l’entrée de bacheliers technologiques entraîneraient<br />

une forte augmentation de leur taux<br />

de poursuite dans cette filière (+8,2 points) et une diminution<br />

de celui des bacheliers généraux (- 2,7 points).<br />

Cela se traduirait par une légère baisse des effectifs<br />

entrant en IUT, avec 400 néo-bacheliers de moins<br />

qu’en 2020 (-0,8 %) ;<br />

• en 2030 seraient inscrits en STS 7 000 néo-bacheliers<br />

de plus qu’en 2020 (+4,7 %) ;<br />

• dans les autres filières les tendances à la hausse se<br />

prolongeraient et elles accueilleraient 4 000 néo-bacheliers<br />

de plus en 2030 par rapport à 2020. Les écoles<br />

de commerce et d’ingénieurs gagneraient 0,2 point<br />

sur les taux de poursuite, entraînant une hausse de<br />

1 000 poursuivants chacune entre les rentrées 2020<br />

et 2030 (respectivement +6,8 % et +5,2 % d’évolution).<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Stéphanie Lavigne<br />

DIRECTRICE GÉNÉRALE DE TBS EDUCATION<br />

« Tous nos futurs bâtiments ont été définis<br />

avec les nouvelles normes pédagogiques »<br />

Pour TBS Education l’actualité est<br />

d’abord immobilière avec la construction<br />

ou le déménagement dans de nouveaux<br />

bâtiments de ses quatre campus. De<br />

nouvelles implantations qui seront<br />

en phase avec le renouvellement de<br />

sa pédagogie comme l’explique sa<br />

directrice générale, Stéphanie Lavigne.<br />

Olivier Rollot : La stratégie immobilière est au<br />

cœur du développement de TBS Education.<br />

Ce sont en effet pas moins de 130 millions<br />

d’euros que TBS Education va investir<br />

dans les cinq ans à venir pour renouveler<br />

l’ensemble de son parc immobilier. Dans le<br />

détail comment allez-vous procéder ?<br />

Stéphanie Lavigne : Nos quatre campus sont en effet<br />

en même temps en voie de renouvellement. A Paris<br />

de nouveaux locaux devraient inaugurés d’ici 2023<br />

à une implantation que nous allons bientôt révéler. Il<br />

s’agit notamment de mieux recevoir nos étudiants en<br />

apprentissage dans la capitale, pour lesquels il est<br />

compliqué d’aller suivre leurs cours à Toulouse, tout<br />

en y développant toujours l’Executive Education.<br />

A Barcelone notre implantation dans de nouveaux locaux<br />

au sein d’un tout nouveau quartier, tout proche de la mer,<br />

est quasiment finalisée. Nous y occuperons 8 000 m 2<br />

avec une résidence étudiante attenante pour recevoir<br />

des étudiants internationaux dès la rentrée de <strong>2022</strong>.<br />

A Casablanca nous nous implantons également dans<br />

un tout nouveau quartier, central, pour une livraison<br />

attendue pour fin 2023 ou 2024.<br />

O. R : Construire de nouveaux bâtiments<br />

vous permet-il également de les concevoir<br />

différemment ?<br />

S. L : Tous nos futurs bâtiments que nous exploiterons<br />

ont effectivement été définis avec les nouvelles normes<br />

pédagogiques. Nous investissons beaucoup dans les<br />

locaux et les salles pour les rendre plus interactifs.<br />

Ces nouvelles normes sont largement définies avec les<br />

entreprises. Elles nous aident à réfléchir et notamment<br />

à créer des blocs de compétences que nous testons<br />

sud des cohortes.<br />

Plus largement nous avons multiplié par sept les ressources<br />

humaines que nous consacrons aux questions<br />

de pédagogie, digitalisation, communauté apprenante,<br />

etc. Nos professeurs ont même remporté un concours<br />

d’innovation pédagogique. D’ici cinq ans nous souhaiterons<br />

que les étudiants choisissent d’aller à TBS<br />

Education également pour ses façon d’apprendre.<br />

Une junior entreprise<br />

renommée<br />

ESCadrille Toulouse Junior<br />

Conseil, la Junior-Entreprise<br />

de TBS Education, a<br />

remporté le 5 mars <strong>2022</strong><br />

le prix de la meilleure<br />

Junior-Entreprise d’Europe<br />

décerné par l’organisation<br />

européenne Junior Entreprise<br />

Europe (JEE) lors de la JEE<br />

Winter Conference <strong>2022</strong>.<br />

Enfin notre tout nouveau campus toulousain vient de<br />

recevoir son permis de construire. Le Covid, puis des<br />

élections municipales reportées, puis un plan d’occupation<br />

des sols annulés, lui ont fait prendre deux ans<br />

de retard. Il devrait finalement ouvrir ses portes en<br />

2026 dans l’hyper centre de la ville avec 32’000 m 2 .<br />

TBS Education<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

La bibliothèque de TBS à Toulouse<br />

Un triple diplôme avec<br />

l’INSA Toulouse<br />

TBS Education<br />

O. R : L’hybridation des savoirs, des<br />

diplômes, est très importante aujourd’hui.<br />

Où en êtes-vous de votre politique<br />

d’accords sur un site toulousain qu’on sait<br />

particulièrement compliqué ?<br />

S. L : Avec la Comue Université de Toulouse nous<br />

collaborons essentiellement sur le recrutement des<br />

étudiants internationaux et l’aider au logement. Depuis<br />

20 ans nous avons signé beaucoup d’accords de<br />

doubles diplômes avec les acteurs du site, Sciences<br />

Po, l’Insa, Isae SupAero, plus récemment Purpan,<br />

mais aussi en dehors du site comme avec les Mines<br />

d’Albi. A l’international nous avons également beaucoup<br />

d’accords, plus de 140, comme avec le Babson College.<br />

Nous cherchons aujourd’hui à nous développer dans<br />

une logique d’hybridation avec d’autres partenaires.<br />

O. R : En 2021 TBS Education n’a pas<br />

fait le plein d’élèves issus de classes<br />

préparatoires. Comment se présente <strong>2022</strong> ?<br />

Et pour le bachelor avec le nouveau bac?<br />

S. L : Les inscriptions sont en hausse de 1,8 %. C’est<br />

une filière essentielle mais que nous ne présentons pas<br />

directement lors des salons, en confiant la gestion aux<br />

professeurs de classes préparatoires.<br />

En bachelor nous ne ressentons pas l’effet du nouveau<br />

bac mais bien celui du Covid 19 et d’élèves qui ont parfois<br />

besoin de remise à niveau. Même ceux qui ont opté pour<br />

la spécialité mathématiques en terminale ne sont pas<br />

tout à fait au niveau où on les attend. Ils doivent souvent<br />

apprendre à travailler plus efficacement.<br />

Au total nous entendons passer de 5 700 étudiants<br />

aujourd’hui à 7 500 en 2026 avec le levier du bachelor<br />

et de l’Executive Education. Sans oublier le fait de voir<br />

chaque année Toulouse élue meilleure ville étudiante<br />

de France.<br />

O. R : TBS Education est devenue en 2021<br />

une « société à mission ». Comment cela se<br />

marque-t-il dans son fonctionnement ?<br />

S. L : Ce passage au nouveau statut est un accélérateur<br />

de la transformation de l’école pour aligner<br />

sa stratégie avec comme « raison d’être » « Grâce<br />

à une recherche à impact sociétal TBS Education<br />

forme une diversité d’acteurs ouverts et éclairés, qui<br />

pourront contribuer au sein de leurs organisations à<br />

l’évolution d’une économie responsable et soutenable ».<br />

Nos étudiants sont eux-mêmes très engagés. Etre<br />

société à mission les amène d’ailleurs à nous demander<br />

des comptes ! Par exemple sur notre politique de<br />

déplacements ou d’approvisionnement. Nous n’imprimons<br />

plus rien !<br />

TBS Education et INSA<br />

Toulouse ont renouvelé leur<br />

convention de partenariat<br />

en février <strong>2022</strong>. Cet accord<br />

donnera naissance dès la<br />

rentrée <strong>2022</strong>/2023 à un<br />

triple diplôme alliant les<br />

compétences d’un manager<br />

et d’un ingénieur, couplé à<br />

la validation d’un MSc. Ce<br />

nouveau diplôme en 4 ans<br />

permettra aux étudiants du<br />

PGE de TBS d’intégrer dès<br />

la L3 un cursus hybride et<br />

polyvalent. À l’issue de cette<br />

formation, les étudiants<br />

reçus seront titulaires d’un<br />

Master en management, d’un<br />

Diplôme d’ingénieur et d’un<br />

MSc, spécialité de Master 2.<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

O. R : Notamment pour vos relations<br />

internationales quel bilan tireriez-vous de la<br />

crise Covid ?<br />

S. L : Que la mobilité à distance ne fonctionne finalement<br />

pas si mal. Cela nous pousse à réfléchir à des<br />

modalités de déplacements différentes pour certains<br />

programmes en Executive Education. Nous proposons<br />

par exemple un mastère spécialisé en management de<br />

la santé dans le cadre duquel nous pourrions proposer<br />

un catalogue de cours d’universités étrangères très<br />

réputées.<br />

Par ailleurs nous avons réaffecté beaucoup de nos<br />

accords d’échanges en Europe.<br />

O. R : Comment développez-vous la<br />

recherche ?<br />

S. L : Nous venons même de nommer le troisième plus<br />

grand « publiant » de France, Samuel Fosso-Wamba,<br />

à la direction de la recherche. C’est un symbole fort<br />

pour emmener tout le corps professoral dans cette<br />

voie. Nous recrutons d’ailleurs très bien avec un corps<br />

professoral engagé qui est aussi une vitrine pour l’école.<br />

Nous avons aujourd’hui 125 professeurs, dont 52 %<br />

d’étrangers, et en recrutons cinq nouveaux par an<br />

pour atteindre le 145 en 2026.<br />

Les trois centres d’excellence de l’école sont, tout<br />

naturellement à Toulouse, Aeronautics & Space, mais<br />

aussi Artificial Intelligence & Business Analytics et enfin<br />

CSR Sustenable Development.<br />

O. R : TBS Education est l’école la mieux<br />

classée dans le « Classement Pénicaud » de<br />

l’égalité hommes-femmes. Comment avezvous<br />

procédé pour obtenir ce résultat ?<br />

S. L : Nous sommes effectivement à 0 % de différence<br />

entre les hommes et les femmes en termes de salaire<br />

ou de responsabilités. C’est le fruit d’un travail de cinq<br />

ans qui a été grandement facilité par de nombreux<br />

départs à la retraite.<br />

O. R : Les financements de TBS Education<br />

sont bien assurés ?<br />

S. L : Nous avons la chance d’avoir un actionnaire stable<br />

avec notre chambre de commerce et d’industrie qui<br />

accompagne très bien l’école. Ce qui compte ensuite<br />

pour assurer notre pérennité c’est le retour sur l’expérience<br />

de nos diplômés. L’avis de ceux qui les recrutent<br />

et notamment les grands cabinets de conseil.<br />

TBS Education<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Laurent Champaney<br />

PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE DES GRANDES ÉCOLES (CGE)<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DES ARTS ET MÉTIERS<br />

« Les Grandes écoles ont la responsabilité de former<br />

les futurs cadres dirigeants qui porteront les évolutions »<br />

Président de la Conférence des grandes<br />

écoles (CGE) et directeur général<br />

d’Arts et métiers, Laurent Champaney<br />

entend bien peser avec sa conférence<br />

sur les débats à venir dans le prochain<br />

quinquennat. Climat, frais de scolarité,<br />

apprentissage lutte contre les violences<br />

sexuelles et sexistes (VSS), il nous livre<br />

le fruit de ses réflexions.<br />

Olivier Rollot : A chaque remaniement la<br />

question revient : l’enseignement supérieur<br />

conservera-t-il un ministre de plein exercice.<br />

C’est important pour la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE) ?<br />

Laurent Champaney : Nous défendons l’idée d’un<br />

ministère dédié à l’enseignement supérieur mais aussi<br />

à la recherche et à l’innovation comme c’est le cas<br />

aujourd’hui. Si on considère les défis qu’il faut relever<br />

pour la planète, il faut positionner la recherche comme<br />

un outil d’évolution indispensable. Les Grandes écoles<br />

ont la responsabilité de former les futurs cadres dirigeants<br />

qui porteront les évolutions.<br />

O. R : Justement les étudiants d’Agro<br />

ParisTech ont porté, pendant leur cérémonie<br />

de remise des diplômes, un discours contre<br />

le système. Leur appel à se détourner<br />

de jobs « destructeurs », auxquels<br />

« AgroParisTech forme chaque année des<br />

centaines d’ingénieurs », a eu beaucoup<br />

d’échos. Comment l’analysez-vous ?<br />

L. C : Ils ont tout à fait le droit de porter ce discours.<br />

Je comprends leur démarche personnelle. En revanche<br />

affirmer que les technologies et les start up sont des<br />

outils capitalistiques, que l’école les pousse à entrer<br />

dans des entreprises, est une attitude individualiste.<br />

S’ils veulent vraiment faire évoluer le système, ils devraient<br />

entrer dans ces entreprises dont ils dénoncent<br />

les agissements pour les réformer. Ce sont des jeunes<br />

dont l’Etat a financé la formation, qui ont choisi leur<br />

formation et qui ne se comporteraient pas comme<br />

cela s’ils étaient dans l’urgence sociale.<br />

O. R : Mais ce discours qui remet en cause<br />

l’enseignement reçu dans les Grandes<br />

écoles, notamment d’ingénieurs, vous<br />

l’entendez bien de plus en plus ?<br />

L. C : A une autre remise de diplômes, à l’Ensam d’Angers,<br />

j’ai entendu un autre discours de la part d’autres<br />

étudiants ingénieurs. Ceux-là sont aussi conscients<br />

de leurs responsabilités, ils s’interrogent également<br />

sur leur formation mais ne la rejettent pas en bloc.<br />

Ensuite il faut faire la différence entre ceux qui veulent<br />

s’impliquer activement et ceux qui préfèrent rester<br />

dans le champ du conseil.<br />

Nous sommes sur le fil sur ces questions environnementales<br />

avec des étudiants qui demandent plus de<br />

cours sur le enjeux climatiques, les nouveaux modèles<br />

de production ou encore l’économie circulaire et des<br />

entreprises qui restent d’abord focalisées sur des<br />

questions très techniques. Ce qui donne parfois l’impression<br />

que les écoles de s’intéressent pas au sujet<br />

alors qu’elles sont volontaristes en signant les Accords<br />

de Grenoble, en suivant la Cop 2 ou encore en adoptant<br />

les référentiels DD&RS.<br />

Arts et Métiers<br />

« Rebelles » de<br />

Agro ParisTech : le<br />

débat continue<br />

« Appel à déserter » : des<br />

étudiants d’AgroParisTech ont<br />

tenu le 30 avril un discours<br />

de rupture avec le capitalisme<br />

en pleine cérémonie des<br />

diplômes (sur YouTube où<br />

la vidéo a déjà été plus de<br />

800 000 fois). Largement<br />

repris la semaine dernière<br />

par les grands médias (Le<br />

Monde, France Inter, etc.)<br />

leur appel à se détourner<br />

de jobs « destructeurs »,<br />

auxquels « AgroParisTech<br />

forme chaque année des<br />

centaines d’ingénieurs », a eu<br />

beaucoup d’échos. Dans un<br />

entretien aux Echos Start le<br />

directeur général de l’école,<br />

Laurent Buisson, regrette<br />

« le côté excessif et radical<br />

du discours. Je crains que<br />

durant la formation qu›ils<br />

ont suivie, ils aient davantage<br />

retenu la partie purement<br />

analytique du métier<br />

d›ingénieur que sa dimension<br />

relevant de la conception,<br />

de la co-construction et de<br />

l›imagination de solutions.<br />

Le fait que cette promotion<br />

ait connu le confinement<br />

n›a sans doute pas aidé à<br />

s›approprier cette dimension.<br />

Par conséquent, cela donne<br />

un discours un peu fataliste,<br />

qui apparaît vite agressif et<br />

qui est également injuste ».<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

En fait : nous devons tout changer tout en conservant<br />

les fondamentaux de nos formations. Un exemple : le<br />

plomb est très polluant donc il faudrait l’enlever des<br />

métaux. Mais sans plomb on ne peut pas usiner. Il faut<br />

donc former des spécialistes de l’usinage et des matériaux<br />

qui feront évoluer les méthodes. Mais ce sont<br />

d’abord des spécialistes d’un domaine avant d’être des<br />

spécialistes des transitions.<br />

Un amphithéâtre des Arts et Métiers à Paris<br />

O. R : Les étudiants peuvent aujourd’hui faire<br />

la fine bouche car le marché de l’emploi est<br />

excellent !<br />

L. C : La plupart des entreprises ont effectivement<br />

du mal à recruter des étudiants très exigeants, qui<br />

n’hésitent pas à quitter une entreprise dans les quinze<br />

jours suivant leur embauche s’ils sont déçus. Ils entrent<br />

dans une entreprise, la quittent pour monter une start<br />

up, y reviennent… De plus ils sont très exigeants sur<br />

leurs conditions de travail.<br />

Nous voudrions former 50 % d’ingénieurs en plus mais<br />

nous manquons de candidats. Nous sommes très<br />

satisfaits des classes préparatoires mais nous nous<br />

interrogeons sur ce que deviennent des lycéens qui ont<br />

abandonné la spécialité mathématiques en terminale,<br />

ne peuvent donc pas intégrer de classe préparatoire<br />

scientifique, mais n’en sont pas moins recrutés dans<br />

des écoles d’ingénieurs postbac. In fine ce sont de<br />

très bons profils.<br />

Nous délivrons une formation en mathématiques très<br />

théorique qui permet à la France de tenir son rang et<br />

à l’université Paris-Saclay d’être classée à la première<br />

place mondiale. Mais elle exclut tous ceux qui ne sont<br />

pas dans le conceptuel.<br />

O. R : Vous approuvez le retour des<br />

mathématiques dans le tronc commun du<br />

lycée ?<br />

L. C : C’est une bonne chose que les mathématiques<br />

reviennent dans l’enseignement scientifique. En anglais<br />

on parlerait de STEM pour Science, Technology,<br />

Engineering and Mathematics. Un enseignement dans<br />

lequel on part des problèmes pour aller aux outils. Où<br />

on comprend par l’usage de façon beaucoup moins<br />

conceptuelle que dans nos enseignements traditionnels.<br />

O. R : Selon tous les sondages, les jeunes<br />

diplômés souhaitent notamment bénéficier<br />

de deux jours de télétravail par semaine.<br />

Est-ce compatible avec les activités<br />

industrielles ?<br />

L. C : Pas toujours : les entreprises industrielles ont<br />

des activités locales qui doivent être encadrées. Tous<br />

les jours.<br />

O. R : Et dans l’enseignement supérieur où en<br />

est-on dans cette flexibilité du travail ?<br />

L. C : Le gouvernement a évoqué la possibilité de<br />

travailler trois jours par semaine à distance et les<br />

organisations syndicales nous le réclament aussi.<br />

Aux Arts et Métiers nous avons réduit le télétravail à<br />

un jour, d’autres écoles sont allées à deux jours. Mais<br />

il faut bien comprendre que nos étudiants sont là tous<br />

les jours. Pour autant nous devons leur apporter une<br />

expérience du travail en distanciel qu’ils retrouveront<br />

une fois dans les entreprises.<br />

O. R : Parmi les questions que va avoir à<br />

traiter Sylvie Retailleau il y a la question de<br />

l’augmentation des frais de scolarité dans<br />

les écoles d’ingénieurs publiques. Vousmême<br />

vous avez tenté, sans succès, de les<br />

augmenter pour votre école. Pourquoi est-ce<br />

nécessaire ?<br />

L. C : Tout simplement parce que nous avons besoin<br />

de marges de manœuvre financières pour développer<br />

nos écoles. Et qu’avec tous les mécanismes que<br />

nous proposons, dont l’apprentissage, nous sommes<br />

parfaitement à même d’aider les étudiants qui seraient<br />

en difficulté. Comme le fait d’ailleurs l’enseignement<br />

supérieur privé.<br />

Aujourd’hui nous avons d’un côté les écoles privées,<br />

dont les frais de scolarité avoisinent les 10 000 € par<br />

an, de l’autre les écoles publiques dont les frais peuvent<br />

atteindre de 2 500 € - certaines écoles sous tutelle du<br />

MESRI – à 3 500 € par an dans les ministères techniques.<br />

Arts et Métiers<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Et même 5 500 € pour CY Tech, largement issue d’une<br />

école d’ingénieurs privée. Aux Arts et Métiers comme<br />

dans les écoles internes des universités nous sommes<br />

bien en deçà à 601 €. Mais s’il doit y avoir une action<br />

elle doit être collective.<br />

O. R : Vous venez de l’évoquer :<br />

l’apprentissage permet à beaucoup de<br />

jeunes d’étudier dans de bonnes conditions.<br />

Mais comment préserver son développement<br />

alors que les financements manquent ?<br />

L. C : Il ne faut en tout cas pas baisser le coût contrat.<br />

Aux Arts et Métiers il est de 8 500 à 9 500 € par an<br />

selon les formations mais chaque étudiant nous revient<br />

bien plus cher. Pour mieux gérer nos coûts nous avons<br />

d’ailleurs créé un CFA (centre de formation d’apprentis)<br />

en 2021 dans le cadre d’une filiale consacrée à<br />

la formation continue. Avec 20 % d’apprentis nous<br />

sommes d’ailleurs l’école qui en compte le plus après<br />

Mines Saint-Etienne.<br />

Égalité femmes-hommes : où en sont les Grandes écoles ?<br />

En 2021, 65 % des établissements ont<br />

formalisé une stratégie pour l’égalité<br />

femmes-hommes et près de 87 % des<br />

établissements entendent structurer leurs<br />

actions dans le cadre d’un plan annuel ou<br />

pluri annuel. La Conférence des grandes<br />

écoles (CGE) vient de publier la 7 ème édition<br />

de son Baromètre Égalité Femmes-<br />

Hommes dans les Grandes écoles. Il en<br />

ressort également que presque la moitié des<br />

établissements ont 2 voire 3 référents dédiés<br />

au sujet égalité F/H. En 2021, 85,7 % des<br />

Grandes écoles disposent également d’une<br />

cellule (ou d’une personne contact) chargée<br />

de traiter les situations de harcèlement<br />

sexuel ou de comportement sexiste.<br />

Par ailleurs si 39,5 % des Grandes<br />

écoles proposent des formations dite<br />

« mixtes », c’est-à-dire accueillant<br />

des effectifs étudiants composés de<br />

40 % à 60 % de femmes et d’hommes,<br />

cette mixité varie beaucoup selon<br />

les spécialités : 92,1 % des écoles de<br />

management offrent des formations<br />

mixtes (tous programmes confondus)<br />

contre 11,7 % des écoles d’ingénieurs et<br />

26,5 % des autres établissements.<br />

Cette mixité dans les écoles de management<br />

ne se retrouve pas dans les salaire puisque,<br />

tant en termes de taux net d’emploi, de<br />

types de contrat (CDI, CDD), que de statuts<br />

et de salaires (brut annuel moyen, hors<br />

primes) avec des écarts allant encore<br />

aujourd’hui de 3 000 à 5 400 euros<br />

par an au détriment des femmes.<br />

O. R : La demande d’un affermissement de<br />

l’éthique est très importante aujourd’hui<br />

chez les jeunes. Comment y répondez-vous.<br />

Notamment quand il s’agit de lutter contre les<br />

violences sexuelles et sexistes (VSS) ?<br />

L. C : Comme nos étudiants, et surtout nos étudiantes,<br />

nous y portons une attention particulière. Des cas de<br />

viols avec une agression lors d’une soirée, cela n’existe<br />

quasiment pas. En revanche dans le privé cela existe.<br />

Et pas seulement des viols avec violence. Cela peut<br />

également être des personnes en situation de faiblesse<br />

qui ont des relations sexuelles non consenties.<br />

Aujourd’hui la parole se libère mais la preuve reste<br />

difficile, et longue, beaucoup de cas dénoncés ne vont<br />

pas au bout de l’action. Pour notre part aux Arts et<br />

métiers, nous accompagnons toutes les victimes et<br />

nous amenons à la justice tous les cas. Les étudiants<br />

voudraient simplement qu’on éloigne les étudiants<br />

suspectés mais nous ne pouvons pas le faire, à moins<br />

de plaider qu’il existe un risque de désordre, tant que la<br />

preuve n’est pas faite. Nous pouvons juste changer un<br />

étudiant de campus pour protéger au mieux sa victime.<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

EMMANUEL<br />

MÉTAIS<br />

Directeur général<br />

de l’Edhec BS<br />

Comment se forge un destin ?<br />

Emmanuel Métais : un grand<br />

sportif aux commandes<br />

Comment se forge<br />

un destin ? Pour<br />

le grand sportif<br />

qu’était Emmanuel<br />

Métais la vocation<br />

de l’enseignement<br />

de la gestion a été<br />

tardive. Certes il<br />

envisageait déjà<br />

d’être professeur,<br />

mais d’éducation<br />

physique, à l’issue<br />

d’études de Sciences<br />

et techniques des<br />

activités physiques<br />

et sportives (STAPS)<br />

qui le passionnaient<br />

quand il a changé<br />

d’objectif. « Je<br />

faisais beaucoup de<br />

sport, notamment<br />

de hockey sur glace,<br />

et cela m’avait paru<br />

logique de m’engager<br />

dans la filière STAPS<br />

pour passer le<br />

CAPEPS et devenir<br />

professeur de<br />

sport », se souvient<br />

le directeur de<br />

l’Edhec, finalement<br />

convaincu par<br />

un professeur<br />

de l’université de<br />

Strasbourg, le<br />

sociologue Bernard<br />

Michon, de se lancer<br />

dans une toute autre<br />

voie.<br />

CHAMPION DE HOCKEY SUR<br />

GLACE<br />

L’histoire d’Emmanuel Métais c’est<br />

d’abord celle d’un grand sportif.<br />

Originaire d’Epinal, enfant « turbulent »<br />

ayant besoin d’un cadre, ses parents<br />

- elle institutrice, lui expert-comptable<br />

-, l’inscrivent dès ses 5 ans en cours<br />

de hockey sur glace. Il en fera à très<br />

haut niveau jusqu’à ses 32 ans et la<br />

naissance de sa première fille : « Je<br />

ne pouvais concevoir de le pratiquer<br />

comme un loisir, alors que j’avais été<br />

champion de France avec Epinal puis<br />

joué à Strasbourg en Nationale 1 ».<br />

Une vie de sportif qui l’occupe toute<br />

la semaine pour les entrainements<br />

et les week-ends pour des matchs<br />

dans toute la France : « Nous allions à<br />

l’époque également jouer en Allemagne<br />

où nous rencontrions, sur les bases<br />

militaires, des joueurs américains<br />

et canadiens. Cela me permettait<br />

d’être plongé dans un environnement<br />

international sans aller bien loin ». Il<br />

côtoie également de nombreux joueurs<br />

des pays de l’Est dans lesquels le<br />

hockey est le sport national.<br />

Surtout Emmanuel Métais apprend<br />

les notions de solidarité propres aux<br />

sports collectif de contact : « On<br />

dépend les uns des autres. Il faut avoir<br />

une capacité à renoncer à un peu de<br />

soi-même pour le bien de l’équipe.<br />

Je repère d’ailleurs vite ceux qui ont<br />

pratiqué des sports collectifs ». De<br />

plus le hockey est un défi permanent<br />

pour les joueurs, la composition de<br />

l’équipe change constamment pendant<br />

le match en fonction de la volonté du<br />

coach. Et un sport très physique !<br />

« Tout est très codifié, il n’y a pas de<br />

violence dangereuse. C’est d’ailleurs<br />

le seul sport où on va en prison si on<br />

transgresse les règles », rassure le<br />

directeur, qui joua longtemps ailier<br />

droit, un poste où on marque des<br />

buts : « Dans une équipe il y a ceux<br />

qui marquent des buts mais aussi<br />

ceux qui leur permettent de le faire ».<br />

Aujourd’hui encore il regarde de<br />

nombreux matchs comme lors des<br />

derniers jeux Olympiques d’hiver de<br />

Pékin.<br />

STAPS, SOCIOLOGIE ET<br />

FINALEMENT GESTION<br />

Très logiquement Emmanuel Métais<br />

conjugue sa passion pour le hockey<br />

avec des études en STAPS une fois<br />

son bac en poche. Au bout de deux<br />

ans d’études le sociologue Bernard<br />

Michon lui donnera le goût de la<br />

recherche. D’abord en sociologie à<br />

Strasbourg – il écrira son mémoire de<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

DEA (diplôme d’études approfondies,<br />

l’actuel master) sur le « phénomène<br />

sportif » - puis en doctorat de gestion<br />

dans le programme doctoral de<br />

l’Essec. Soutenue à l’IAE d’Aix-en-<br />

Provence sa thèse porte alors sur les<br />

stratégies de rupture, appliquées par<br />

les entreprises qui changent les règles<br />

du jeu. Un domaine qu’il suivra toute<br />

sa vie professionnelle et investiguera<br />

avec des collègues comme Bertrand<br />

Moingeon et Pierre-Xavier Meschi.<br />

Son directeur de thèse n’est autre<br />

que Maurice Saïas, qui compte parmi<br />

les professeurs de stratégie les plus<br />

reconnus dans le monde. « Il m’a<br />

expliqué que Michael Porter était<br />

dépassé et qu’il fallait comprendre<br />

d’autres modèles stratégiques au<br />

moment où les entreprises japonaises<br />

changeaient les règles du jeu. Il me<br />

disait de ne pas « perdre mon temps<br />

avec les vieux modèles ». Je me<br />

souviens que j’ai travaillé sur des<br />

sujets qui paraissaient abscons à<br />

d’autres professeurs qui ont travaillé<br />

dessus cinq ans après. » Maurice<br />

Saïas lui apporté également « l’idée<br />

que le recherche doit avoir un impact<br />

sur les entreprises ».<br />

Après y avoir obtenu sa thèse en 1997,<br />

c’est également au sein de l’IAE d’Aixen-Provence<br />

qu’Emmanuel Métais<br />

obtiendra son HDR (habilitation à<br />

diriger les recherches).<br />

LE TOURNANT DE L’AACSB<br />

Tout en rédigeant sa thèse, Emmanuel<br />

Métais entre en 1995 à l’Edhec pour<br />

y enseigner. Ce qu’il fera pendant de<br />

nombreuses années dans le domaine<br />

de la stratégie. C’est là que le destin va<br />

de nouveau croiser son chemin. « Le<br />

deuxième tournant de ma vie a lieu en<br />

2002 quand le directeur de l’époque,<br />

Olivier Oger, me demande de prendre<br />

en charge le processus d’accréditation<br />

AACSB (Association to Advance<br />

Collegiate Schools of Business) de<br />

l’école. Je refuse deux fois puis, à<br />

sa troisième demande, je me sens<br />

un peu obligé d’accepter. Alors que<br />

je voulais uniquement enseigner et<br />

que je n’aurais jamais imaginé diriger<br />

un programme et encore moins une<br />

école ! », se souvient celui qui sera<br />

nommé directeur de l’Edhec quinze<br />

ans plus tard.<br />

Mais revenons en 2002. Si aujourd’hui<br />

être accrédité AACSB est totalement<br />

entré dans les mœurs, l’Edhec est<br />

parmi les premières à se frotter<br />

aux experts américains. « Il fallait<br />

comprendre leur système de<br />

pensée et faire entrer l’Edhec dans<br />

le processus. C’était magique de se<br />

sentir utile en faisant collectivement<br />

bouger les équipes. » Aujourd’hui<br />

encore le certificat de cette première<br />

accréditation est encadrée dans son<br />

bureau au côté d’un palet de hockey<br />

ou encore du prix qu’il avait reçu de la<br />

fondation Edhec pour un livre tiré de<br />

sa thèse.<br />

Edhec BS<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

DU MBA À LA GRANDE ÉCOLE<br />

Après avoir pris la responsabilité<br />

d’un département, Emmanuel Métais<br />

va bientôt prendre celle de tout<br />

un programme. En 2004 l’Edhec a<br />

racheté Theseus, un organisme de<br />

formation créé par France Télécom<br />

pour y former des ingénieurs télécom<br />

venus du monde entier. « Je quitte<br />

Lille après y avoir passé dix ans<br />

pour m’installer à Nice et relancer un<br />

organisme qui semblait bien mal parti<br />

avec une fusion difficile entre ses<br />

équipes et les nôtres. » La première<br />

année seulement 11 élèves sont<br />

finalement recrutés mais ses équipes<br />

parviennent à relancer le programme.<br />

Ils seront bientôt 30 élèves puis 50<br />

chaque année à venir y suivre un<br />

MBA. « C’était une vie professionnelle<br />

fantastique avec très peu de<br />

contraintes. Il fallait juste rester dans<br />

les préconisations de l’organisme<br />

accréditeur, l’Amba. Sinon on peut<br />

constamment innover. Par exemple<br />

nous avons décidé de donner des<br />

cours de philosophie aux élèves. »<br />

Pendant dix ans, Emmanuel Métais<br />

va donc développer l’activité MBA<br />

de l’Edhec comme une « aventure<br />

entrepreneuriale » qui lui « donne<br />

goût au management » : « Le MBA<br />

est un marqueur essentiel pour<br />

toute business school sur la scène<br />

internationale. Il faut absolument<br />

entrer dans le top 100 du Financial<br />

Times et de The Economist pour être<br />

visible ».<br />

La réussite est là. Logiquement en<br />

2015 Olivier Oger lui propose de<br />

passer à l’étape supérieure pour une<br />

école de management française : son<br />

programme Grande école. Il hésite.<br />

Pas très longtemps : « Diriger le PGE<br />

c’était revenir dans un système très<br />

Les locaux de l’EDHEC à Nice<br />

formaté quand j’étais très libre avec<br />

le MBA. Mais au bout de quelques<br />

jours de réflexion je me suis dit qu’il<br />

fallait accepter car c’est forcément le<br />

programme phare de l’école. J’ai donc<br />

commencé à réfléchir à comment<br />

innover, sur des thèmes comme<br />

le digital ou l’international, afin de<br />

renforcer le programme alors que la<br />

finance nous avait donné une vraie<br />

visibilité mais en occultant un peu tout<br />

le reste ».<br />

La vente de Scientific Beta<br />

En 2020 c’est un coup de tonnerre qui va<br />

marquer le monde des business schools.<br />

L’Edhec vend sa filiale spécialisée dans les<br />

indices financiers, Scientific Beta, pour<br />

200 millions d’euros ! Le fruit d’un long travail<br />

qui fait de la recherche de l’Edhec une source<br />

de revenus. « Nous avons tout d’abord<br />

construit il y a vingt ans un pôle d’excellence,<br />

dans le domaine de la recherche sur les<br />

risques financiers : EDHEC-Risk Institute.<br />

Progressivement, ce centre a acquis une<br />

réputation mondiale. En 2012, dans la lignée<br />

de ce succès, nous avons créé Scientific<br />

Beta, pour commercialiser, sur la base de<br />

nos recherches, des indices financiers<br />

2017 : LA DIRECTION DE L’EDHEC<br />

Deux ans plus tard Olivier Oger revient<br />

une nouvelle fois vers lui. Directeur<br />

emblématique depuis près de 30 ans<br />

de l’école, il va passer la main. Il lui<br />

propose de réfléchir à sa succession.<br />

Mais rien n’est fait car des candidats<br />

externes, dont certains avec un<br />

CV impressionnant, se présentent<br />

également. La discussion durera<br />

longtemps avant que, le 1 er août 2017,<br />

utilisés par des investisseurs partout dans<br />

le monde », rappelle Emmanuel Métais. En<br />

2020, le fonds de dotation EDHEC cède<br />

Scientific Beta à la bourse de Singapour<br />

tout en conservant 7 % du capital.<br />

Aujourd’hui l’Edhec entend bien reproduire<br />

une structure du même type, cette fois-ci<br />

consacrée aux infrastructures avec sa<br />

nouvelle filiale, Scientific Infra. Son centre<br />

de recherche à Singapour travaille sur de<br />

grandes bases de données composées<br />

de plus de 1 000 projets d’infrastructure,<br />

pour produire des indices qui sont vendus<br />

aux investisseurs pour guider leurs choix.<br />

EDHEC BS<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Les locaux de l’EDHEC à Lille<br />

Une expansion sélective<br />

A l’horizon 2025 l’Edhec<br />

envisage une croissance de<br />

1,5 % du nombre d’étudiants<br />

par an pour atteindre<br />

les 10 500 étudiants et<br />

un chiffre d’affaires de<br />

170 millions d’euros.<br />

Surmonter la crise Covid<br />

Comme les autres<br />

responsables de<br />

l’enseignement supérieur son<br />

défi a été de surmonter la<br />

crise Covid en 2020 : « Cela<br />

a été une mise à l’épreuve<br />

qui révèle les capacités à se<br />

dépasser. Récent directeur<br />

général j’ai dû passer<br />

temporairement d’un style<br />

très participatif à un mode<br />

décisionnel forcément<br />

très rapide et directif ».<br />

EDHEC BS<br />

Emmanuel Métais soit nommé à la<br />

direction : « Je n’ai pas de mandat<br />

limité en temps aujourd’hui. Je peux<br />

aussi bien être encore là dans dix ans<br />

que partir avant. Mais naturellement<br />

ca me permet de projeter l’école dans<br />

le très long terme, le tout avec une<br />

équipe très expérimentée ».<br />

Le virage de l’école vers les questions<br />

de soutenabilité porte sa marque avec<br />

une stratégie 2020-2025 « EDHEC<br />

for Future Generations » qui marque<br />

la volonté de l’école de mettre ses<br />

programmes et sa recherche au<br />

service de grandes causes sociétales.<br />

« Des alumni me demandent parfois<br />

si nous serons toujours une business<br />

school à l’issue de ce plan. Oui, mais<br />

ce que nous entendons promouvoir<br />

c’est le développement d’un modèle<br />

économique soutenable. » Sociologue, il<br />

a lui-même travaillé sur la question de la<br />

performance sociétale des entreprises :<br />

« La responsabilité des Grandes écoles<br />

est de permettre une transformation<br />

de la société à grande échelle. Notre<br />

chance est que les entreprises sont<br />

demandeuses et que les jeunes peuvent<br />

les changer de l’intérieur ».<br />

Olivier Rollot<br />

EDHEC BS<br />

Apprendre le violoncelle<br />

à plus de 40 ans<br />

Depuis dix ans Emmanuel Métais s’est<br />

engagé dans l’apprentissage du violoncelle :<br />

« Ma fille prenait des cours et son professeur<br />

nous engageait à la soutenir. Résultat : je me<br />

suis moi-même mis à prendre des cours. »<br />

L’instrument le passionne : « Il demande une<br />

concentration absolue. Il y a 100 manières<br />

de produire un do sur un violoncelle ».<br />

Comme la notion même d’apprentissage :<br />

« Etre un grand débutant à 40 ans est une<br />

expérience passionnante. C’est comme<br />

apprendre une nouvelle langue ! »<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

A TBS Education, l’alternance,<br />

c’est tendance !<br />

L’apprentissage connaît un succès croissant auprès des étudiants de TBS Education,<br />

en raison des multiples avantages que promet la formule et des différents dispositifs<br />

mis en place par l’école pour encourager ces parcours d’excellence.<br />

C’est une tendance de fond qui a connu une forte accélération<br />

ces dernières années : de plus en plus d’étudiants<br />

du Programme Grande Ecole de TBS Education<br />

choisissent de faire leurs études en alternance en étant<br />

salariés d’une entreprise. Durant l’année universitaire<br />

2021-<strong>2022</strong>, ils étaient 476 à avoir opté pour la formule<br />

de l’apprentissage en M2, représentant plus de la moitié<br />

de la promotion, et 146 dès le M1, soit environ le tiers<br />

des étudiants. Dans les deux cas, ces chiffres ont été<br />

multipliés par 2 depuis trois ans.<br />

Plébiscitée par les étudiants et les entreprises<br />

Plusieurs raisons expliquent cet engouement, à commencer<br />

par la volonté de nombreux étudiants de se<br />

professionnaliser encore plus rapidement durant<br />

leur cursus. Car l’apprentissage propose une sorte<br />

de parcours deux-en-un dans lequel le programme<br />

et les exigences académiques sont rigoureusement<br />

identiques à celles d’un parcours « classique » doté<br />

en complément d’une expérience solide en entreprise.<br />

La différence se trouve dans le rythme de cours plus<br />

condensé, avec un emploi du temps construit tout au<br />

long de l’année sur l’alternance d’une semaine à l’école<br />

et trois semaines en entreprise, durant lesquelles ils<br />

acquièrent une première expérience professionnelle<br />

significative où ils se voient confier des missions et<br />

des responsabilités dans la durée. Il agit donc comme<br />

un accélérateur de début de carrière et même, dans<br />

certaines professions très normées comme l’audit et<br />

le conseil, peut influer sur le rythme de progression<br />

d’un échelon à l’autre les premières années.<br />

L’autre explication est à chercher du côté des employeurs,<br />

qui bénéficient de conditions financières<br />

avantageuses pour recruter des apprentis. Les mesures<br />

gouvernementales prises dans le cadre du plan<br />

de relance de l’apprentissage ont contribué à susciter<br />

l’intérêt des entreprises pour les profils de grandes<br />

écoles de management, auxquels elles ne pensaient<br />

pas forcément jusque-là dans leurs programmes d’apprentissage.<br />

Les retours d’expérience sont excellents,<br />

aussi bien sur l’intégration de ces profils que sur leur<br />

rapide montée en compétence.<br />

Enfin, troisième avantage, et non des moindres, l’alternance<br />

s’effectue dans le cadre d’un contrat de travail<br />

à durée déterminée. Cela signifie que les étudiants<br />

reçoivent une rémunération et bénéficient de la prise<br />

en charge de leurs frais de scolarité par l’entreprise.<br />

Outre les facilités qu’elle leur apporte dans le quotidien<br />

de leur expérience étudiante, cette spécificité constitue<br />

un vecteur majeur d’ouverture sociale, enjeu que<br />

TBS Education a placé au cœur de sa démarche dans<br />

le cadre de sa transformation en société à mission.<br />

Trois formats accessibles<br />

A ces avantages qui découlent du système de l’alternance<br />

en lui-même, il faut ajouter la politique volontariste<br />

engagée par TBS Education pour proposer des formules<br />

adaptées à toutes les situations, sans limitation<br />

du nombre de places ouvertes, ce qui la place parmi<br />

les grandes écoles en pointe dans ce domaine. Trois<br />

possibilités existent en effet : un contrat d’apprentissage<br />

de 12 mois durant l’année de spécialisation en M2, qui<br />

permet de concilier semestre de mobilité internationale,<br />

année de césure et alternance ; un contrat de 24 mois<br />

sur les deux années de M1 et M2 ; ou un contrat de 18<br />

mois s’étendant sur le second semestre d’année de<br />

césure et le M2. Une autre particularité de l’Ecole est<br />

de donner accès à ces programmes dans un grand<br />

nombre de spécialités. « Nous avons souhaité ouvrir<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

l’apprentissage dans chacun des grands métiers auxquels<br />

nous préparons les étudiants, qu’ils se dirigent<br />

vers la finance, le marketing, l’audit, les ressources<br />

humaines, l’intelligence artificielle ou encore l’aerospace<br />

management, explique Anne Rivière, directrice<br />

du Programme Grande Ecole. Aujourd’hui, plus de la<br />

moitié des Masters of Science sont accessibles en<br />

alternance. »<br />

Nouvelles opportunités<br />

Et TBS Education fait en sorte de répondre au maximum<br />

aux demandes des étudiants en adaptant la localisation<br />

des spécialités avec la réalité du marché du travail. C’est<br />

la raison pour laquelle l’offre sur le campus de Paris<br />

sera étendue à 5 MSC en apprentissage à compter de<br />

la prochaine année universitaire : deux en marketing, un<br />

en finance, un en contrôle de gestion et un en stratégie,<br />

secteurs qui offrent de nombreuses opportunités<br />

d’emploi en région parisienne. Autre nouveauté de la<br />

rentrée prochaine, les étudiants en contrat de 24 mois<br />

pourront également suivre leur M1-M2 à Paris s’ils le<br />

souhaitent. « L’objectif est aussi d’accompagner au<br />

mieux nos étudiants et de leur simplifier la vie, en leur<br />

évitant d’avoir à s’organiser entre Paris et Toulouse »,<br />

poursuit Anne Rivière. Deux spécialités seront également<br />

ouvertes à Barcelone (International Business et Fashion<br />

Luxury) pour des alternances de 12 mois, donnant une<br />

opportunité d’expérience internationale, mais avec la<br />

spécificité de devoir trouver un engagement dans une<br />

entreprise française.<br />

Un accompagnement sur mesure<br />

Bien sûr, les étudiants ne sont pas laissés seuls face à<br />

leur projet d’apprentissage, et l’accompagnement fait<br />

partie des engagements de l’école pour que celui-ci se<br />

déroule le mieux possible à chaque étape. Plusieurs<br />

dispositifs individuels et collectifs ont ainsi été mis en<br />

place pour aider les étudiants à trouver leur contrat<br />

d’alternance, quel que soit le format qu’ils privilégient.<br />

« Le Career Service leur propose régulièrement des<br />

sessions de coaching et des rencontres avec des entreprises<br />

intéressées par ce type de recrutement, détaille<br />

Anne Rivière. Nous avons aussi un marché interne avec<br />

de jeunes anciens, et le réseau des Alumni qui est très<br />

présent, ou encore des événements spécifiques comme<br />

une career fair dédiée à l’alternance. » Un autre point<br />

important est le suivi administratif dont bénéficient les<br />

étudiants une fois qu’ils ont trouvé une entreprise, afin<br />

de s’assurer que le contrat est conforme, notamment<br />

par rapport au calendrier de l’année universitaire. Enfin<br />

le Career Service reste en contact continu avec les<br />

alternants pendant toute la durée du contrat au travers<br />

des tuteurs qui veillent au bon déroulement du contrat<br />

et à leur bonne intégration dans l’entreprise. « Le tuteur<br />

est un interlocuteur privilégié qui rencontre 3 fois par<br />

an l’étudiant pour s’assurer que tout se passe bien.<br />

La mission se déroule dans le cadre d’une relation<br />

pédagogique, il faut donc qu’elle respecte un rythme lui<br />

permettant de suivre correctement sa scolarité et de<br />

remplir ses obligations académiques. Ces rendez-vous<br />

réguliers permettent de faire le point et de valider les<br />

acquis de l’apprenti. »<br />

Alors, cette formule gagnante s’adresse-t-elle à des<br />

profils d’étudiants particuliers ? Pas vraiment, mais<br />

chose est certaine, il s’agit d’une voie d’excellence qui<br />

demande une solide organisation pour alterner le rôle<br />

de professionnel en entreprise et celui d’étudiant avec<br />

des exigences académiques identiques. « A certains<br />

moments, le rythme est soutenu, il faut être conscient<br />

que cette filière demande de la maturité pour mener<br />

de front les différentes obligations, conclut Anne Rivière.<br />

Mais nous accompagnons les étudiants dans<br />

cet apprentissage, et souvent cette expérience les<br />

aide à se structurer. »<br />

Ninon Delahaye :<br />

« Un parcours qui a complètement<br />

répondu à mes attentes »<br />

Quel est votre parcours<br />

à TBS Education ?<br />

Après le premier semestre de M1 à l’école,<br />

j’ai réalisé une année de césure avec deux<br />

expériences de six mois en entreprise<br />

qui m’ont permis de spécialiser mes choix<br />

professionnels, puis j’ai terminé mon M1 sur<br />

le campus de Barcelone. Je suis ensuite<br />

entrée en M2 sur le campus de Paris, avec<br />

une spécialisation Marketing, management et<br />

communication, que je réalise en alternance<br />

chez Nespresso, en qualité d’assistante chef<br />

de projet marketing BtoB et développement.<br />

C’est la possibilité de cumuler année<br />

de césure, expérience internationale et<br />

alternance en dernière année dans un<br />

master qui me plaisait qui m’a donné envie<br />

de venir à TBS Education. Toutes les écoles<br />

ne proposent pas cette combinaison.<br />

Pourquoi avez-vous choisi<br />

l’apprentissage ?<br />

J’ai un esprit assez pratique : arrivée en M2,<br />

j’avais commencé à cumuler une certaine<br />

expérience en entreprise, et j’avais envie de<br />

continuer dans cette lignée. L’apprentissage<br />

offre une excellente solution alternative pour<br />

garder un cadre académique, commencer<br />

son insertion dans la vie professionnelle,<br />

acquérir une expérience crédible sur une<br />

année complète, et bien sûr percevoir<br />

d’une rémunération et bénéficier des frais<br />

d’école payés par l’entreprise. Je n’ai aucun<br />

regret, c’est une super expérience !<br />

Comment avez-vous mené de<br />

front l’école et l’entreprise ?<br />

J’avais un bon encadrement de mon tuteur et<br />

j’ai trouvé que l’école était à l’écoute de notre<br />

rythme. Sur l’année, la charge de travail est<br />

assez équilibrée, même si la fin de l’année est<br />

plus exigeante, notamment avec le mémoire<br />

à rendre. Mais cela apprend à s’organiser et<br />

gérer son effort. En tout cas, ce parcours a<br />

complètement répondu à ce que j’attendais :<br />

j’ai mis un pied dans la vie professionnelle<br />

avec plus de responsabilités, j’ai participé à<br />

différents projets, tout cela se reflète dans<br />

aujourd’hui dans mon CV. L’alternance est<br />

reconnue et de plus en plus valorisée par les<br />

entreprises, c’est une belle vitrine pour nous.<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

L’APHEC fête ses 50 ans<br />

Depuis cinquante ans l’APHEC est à la fois au service de<br />

ses membres et de la filière qu’elle représente. Membre<br />

fondatrice de la Conférence des Classes Préparatoires<br />

et membre de la Conférence des Grandes Ecoles, son<br />

action se déploie dans de nombreuses directions.<br />

Bruno Moyen<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Une association sur<br />

tous les fronts<br />

Association représentant ses adhérents<br />

vis à vis de ses ministères de<br />

tutelle comme des Grandes écoles<br />

auxquelles les CPGE prépare,<br />

l’APHEC est bien plus que cela.<br />

Elle fait également la promotion<br />

de toute une filière en cinq ans du<br />

bac au master tout en travaillant<br />

constamment à son évolution.<br />

UNE ASSOCIATION AUX<br />

MULTIPLES FACETTES<br />

Avec ses 1 500 adhérents, l’Association<br />

des Professeurs des classes préparatoires<br />

économiques et commerciales<br />

(APHEC) est présente dans tous les<br />

établissements publics ou privés sous<br />

contrat ayant des CPGE économiques et<br />

commerciales. C’est d’ailleurs l’une des<br />

particularités majeures de l’APHEC : elle<br />

réunit l’ensemble des professeurs des<br />

classes préparatoires économiques et<br />

commerciales générales. Qu’ils soient<br />

professeurs d’histoire, d’ESH (économie,<br />

sociologie et histoire du monde contemporain),<br />

de HGG (histoire, géographie et<br />

géopolitique du monde contemporain),<br />

d’informatique, de langues, lettre et<br />

philosophie, management-gestion et<br />

mathématiques, tous ont leur place au<br />

sein de l’APHEC. Qu’ils soient issus de<br />

classes préparatoires publiques comme<br />

privées sous contrat, tous les professeurs<br />

de classes préparatoires économiques<br />

et commerciales sont les bienvenues au<br />

sein de l’APHEC et représentés au sein du<br />

conseil d’administration de l’association.<br />

INTERLOCUTRICE<br />

DU GOUVERNEMENT<br />

Depuis sa création, l’APHEC s’est attachée<br />

à entretenir un dialogue permanent<br />

avec les deux ministères de tutelle de<br />

ses professeurs : sous leur appellation<br />

actuelle les ministères de l’Education nationale<br />

pour les questions de statut et de<br />

l’Enseignement supérieur et la Recherche<br />

pour les questions pédagogiques. Les<br />

programmes sont ainsi toujours réformés<br />

en adéquation avec les souhaits<br />

des professeurs et du ministère tout<br />

en prenant en compte les besoins des<br />

écoles. De même la gestion des concours<br />

est collégiale avec des groupes de travail<br />

qui se réunissent régulièrement. Très<br />

attachés à la réussite de leurs élèves, les<br />

professeurs membres de l’APHEC sont<br />

Un livre pour les 50 ans<br />

Sous l’égide de Philippe<br />

Kohler, Olivier Rollot a<br />

rédigé un livre commémorant<br />

les 50 ans de l’APHEC<br />

au travers de ses grandes<br />

actions, des souvenirs de<br />

ses anciens présidents, de<br />

ses textes fondateurs mais<br />

aussi des témoignages<br />

des directeurs de Grandes<br />

écoles de management<br />

qui savent tout ce qu’elles<br />

doivent à leurs élèves.<br />

En 2019 Neoma recevait l’APHEC<br />

sur son campus de Rouen.<br />

27


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

constamment au contact de leur tutelle<br />

comme des écoles de management pour<br />

valider la pertinence des programmes<br />

au regard des épreuves qui attendent<br />

leurs élèves.<br />

EN LIAISON AVEC LES GRANDES<br />

ÉCOLES<br />

Attachées à former toujours les meilleurs<br />

élèves, les Grandes écoles savent ce<br />

qu’elles doivent aux classes préparatoires<br />

en termes de qualité de recrutement.<br />

Membre de la Conférence management<br />

Grandes écoles (CGE), l’APHEC donc est<br />

en contact constant avec les écoles de<br />

commerce, hier regroupées au sein du<br />

Chapitre des Grandes écoles de management,<br />

depuis 2021 de la Conférence<br />

des directeurs des écoles françaises<br />

de management (Cdefm). « Délocaliser<br />

les conseil d’administration de l’APHEC<br />

nous permet également d’entretenir<br />

des contacts très fins avec les écoles<br />

dont nous rencontrons régulièrement<br />

les responsables », explique Véronique<br />

Bonnet, vice-présidente de l’APHEC et<br />

représentante pour la philosophie.<br />

L’APHEC a ainsi largement œuvré pour<br />

qu’un « continuum » entre les deux années<br />

de classes préparatoires et les trois<br />

années du programme grande école soit<br />

plus apparent aux yeux des étudiants. Les<br />

écoles développent ainsi plus largement<br />

des enseignements de culture générale<br />

ou de géopolitique qui permettent d’approfondir<br />

les enseignements reçus en<br />

classes préparatoires. Si le concours<br />

reste un instant forcément crucial de ce<br />

continuum, les élèves de classes préparatoires<br />

ont ainsi de moins en moins le<br />

sentiment de vivre une rupture majeure<br />

Lutter contre les<br />

inégalités sociales<br />

Loin d’être la filière élitiste<br />

que certains continuent<br />

à brocarder, les classes<br />

préparatoires se sont<br />

largement ouvertes à<br />

la diversité sociale et<br />

comptent aujourd’hui un<br />

tiers de boursiers. Pour<br />

encore accroitre cette part,<br />

l’APHEC participe au groupe<br />

« Ouverture Sociale » de<br />

la commission amont de<br />

la Conférence des grandes<br />

écoles. Elle informe les<br />

élèves sur les dispositifs de<br />

lutte contre les inégalités<br />

sociales (en particulier<br />

les Cordées de la réussite)<br />

et sur le financement des<br />

études en Grandes écoles<br />

de management. Son<br />

assemblée générale 2021 a<br />

d’ailleurs été consacrée à<br />

la thématique « Comment<br />

sélectionner les élites et<br />

assurer la diversité sociale ? »<br />

28


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Philippe Kohler<br />

Les congrès ont lieu depuis 2002 dans les<br />

écoles (ici en 2016 à TBS Education)<br />

Le bureau de l’APHEC se réunit régulièrement<br />

dans les écoles (ici à Audencia)<br />

AU CŒUR DES REVENDICATIONS<br />

L’APHEC sait se faire entendre. En 1995,<br />

après une action de vingt ans, elle obtient<br />

le passage de la durée des classes<br />

préparatoires HEC d’un à deux ans. La<br />

plupart de ses adhérents peuvent alors<br />

être rémunérés en fonction de leur véritable<br />

travail. En 1997 les professeurs de<br />

classes préparatoires manifestent ainsi<br />

dans les rues quand leur ministre, Claude<br />

Allègre, qui entend réduire de 20 % les<br />

khôlles. En 2004, après près de dix ans<br />

de lutte, elle obtient que tous les professeurs<br />

de classes préparatoires aient<br />

un statut égal. En 2013 les professeurs<br />

manifestent encore pour défendre les<br />

classes préparatoires.<br />

Philippe Kohler<br />

INFORMER SES ADHÉRENTS :<br />

APHEC.FR<br />

L’APHEC possède un site Internet dédié,<br />

aphec.fr, qui permet à ses adhérents,<br />

mais aussi au grand public dans une<br />

partie ouverte à tous, d’appréhender la<br />

filière en détail. Les adhérents peuvent<br />

consulter des informations aussi bien<br />

sur leur service que sur les échanges<br />

avec les administrations. Les principaux<br />

textes réglementaires les concernant<br />

sont également publiés. Une partie est<br />

consacrée à l’actualité du secteur avec<br />

le lien sur des articles publiés dans la<br />

presse. Pour chaque discipline enseignée<br />

en classe préparatoire EC il est possible<br />

de consulter des annales des concours.<br />

L’ensemble des actualités de l’APHEC est<br />

relayé sur Twitter avec le fil @APHEC_Twit<br />

INFORMER LE PUBLIC :<br />

INFOPREPA.COM<br />

Les missions de l’APHEC englobent une<br />

partie importante d’information du public<br />

sur les classes préparatoires. En<br />

2003, l’APHEC a ainsi mis en place le site<br />

infoprepa.com dans le but de fournir au<br />

grand public des renseignements sur<br />

les classes préparatoires de la filière<br />

économique et commerciale. On y trouve<br />

aussi des informations sur chaque classe<br />

préparatoire, leur intérêt, leurs conditions<br />

d’accès, leurs finalités que l’ensemble de<br />

leurs coordonnées. Infoprepa va même<br />

plus loin en présentant les débouchés<br />

professionnels des classes préparatoires<br />

ECTS et LMD<br />

Au regard du Processus de<br />

Bologne et de la réforme<br />

LMD introduite en 2002,<br />

l’APHEC, aux côtés des<br />

autres associations de<br />

professeurs de classes<br />

préparatoires, a également<br />

contribué à ce que des ECTS<br />

(European Credits Transfer<br />

System) soient délivrés à ses<br />

étudiants. En 2007, après<br />

plusieurs années d’échanges<br />

et de discussions, le décret<br />

relatif à l’organisation et au<br />

fonctionnement des classes<br />

préparatoires aux grandes<br />

écoles est modifié, instituant<br />

une « attestation descriptive<br />

du parcours de formation<br />

suivi par l’étudiant,<br />

[…] établie sur la base<br />

d’une grille nationale de<br />

référence », et mentionnant<br />

« pour chaque élément<br />

constitutif du parcours de<br />

formation correspondant à<br />

des acquisitions attestées de<br />

connaissances et d’aptitudes<br />

une valeur définie en crédits<br />

européens dans la limite de<br />

60 crédits pour la première<br />

année d’études et de 120<br />

crédits pour le parcours<br />

de formation complet en<br />

classe préparatoire ».<br />

Un MOOC consacré aux<br />

classes préparatoires<br />

Pour encore mieux aider les élèves à<br />

s’orienter l’APHEC, ESCP et Skema ont<br />

produit un MOOC diffusé sur la plateforme<br />

française de cours en ligne gratuits<br />

FunMOOC. Intitulé « De la Prépa aux Grandes<br />

Ecoles de Commerce : le bon parcours<br />

pour moi? », ce MOOC permet aux élèves<br />

de s’approprier ce qu’est une classe<br />

préparatoire au rythme de 15 minutes par<br />

semaines réparties sur trois semaine.<br />

https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/<br />

de-la-prepa-aux-grandes-ecoles-decommerce-le-bon-parcours-pour-moi/.<br />

29


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

En 1992 c’est à Sup de Co Bordeaux qu’est<br />

pour la deuxième fois organisé un congrès de<br />

l’APHEC dans les locaux d’une école.<br />

après une école de management avec<br />

les témoignages vidéo d’anciens élèves.<br />

DES SALONS ET DES FORUMS<br />

DÉDIÉS<br />

Les professeurs de l’APHEC participent<br />

également régulièrement aux salons<br />

d’orientation organisés dans toute la<br />

France. Invités soit par leurs organisateurs,<br />

soit par les écoles dont ils peuvent<br />

partager les stands, ils remplissent une<br />

véritable mission d’orientation en expliquant<br />

la finalité de leur filière et comment<br />

elle s’insère dans un continuum avec les<br />

programmes Grande école.<br />

Soucieuse de présenter les classes<br />

préparatoires de manière autonome,<br />

l’APHEC organise également des forums<br />

qui leur sont spécifiquement dédiés. En<br />

2021 ces forums ont eu lieu à Bordeaux<br />

(Forum du Sud-Ouest), Reims (Forum du<br />

Nord-Est) et Nantes (Forum du Grand-<br />

Ouest). Ces forums seront l’occasion pour<br />

les préparationnaires de s’informer, de<br />

rencontrer des directeurs d’écoles de<br />

management et d’échanger avec des<br />

étudiants actuellement en formation.<br />

En outre, dans chaque forum, plusieurs<br />

conférences seront organisées pour<br />

informer au mieux les élèves sur les<br />

classes préparatoires.<br />

Comment fonctionne l’APHEC ?<br />

L’APHEC est composée de membres actifs,<br />

de membres associés et de membres<br />

d’honneur. Elle est dirigée par un conseil<br />

d’administration dont les membres sont<br />

élus par une assemblée générale ordinaire<br />

pour une durée de quatre ans, au scrutin<br />

uninominal à un tour, à la majorité relative.<br />

Le conseil d’administration est présidé par le<br />

président de l’association qui la représente et<br />

peut ester en justice en son nom. Un bureau,<br />

composé du président, des trois viceprésidents,<br />

du trésorier, du trésorier-adjoint<br />

et du secrétaire général est élu par le conseil<br />

d’administration et agit sous son contrôle.<br />

Philippe Kohler<br />

Philippe Kohler<br />

Les « Rencontres de l’APHEC » sont une autre<br />

occasion de débattre de l’avenir de la filière.<br />

Les congrès sont également l’occasion de vivre de belles soirées<br />

comme ici en 2021 au Clos de Vougeot à l’initiative de BSB<br />

BSB<br />

30


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Les défis des 50 ans<br />

C’est dans les locaux de Grenoble<br />

EM que l’APHEC a célébré ses 50<br />

ans. L’occasion de débattre des<br />

grands défis qui attendent la filière<br />

après une réforme dont les effets<br />

restent encore difficiles à analyser.<br />

Covid et retards oblige c’est moins d’un<br />

an après son 49 ème congrès tenu à BSB<br />

que l’APHEC se réunissait de nouveau.<br />

Et le moins qu’on puisse dire c’est que les<br />

sujets de débat étaient nombreux entre les<br />

résultats décevants de la première année<br />

des nouvelles classes préparatoires<br />

économiques et commerciales générales<br />

(ECG), les polémiques sur l’organisation<br />

des concours <strong>2022</strong> ou encore les questions<br />

sur l’organisation du concours <strong>2022</strong>.<br />

La question des nouvelles épreuves de<br />

langues Elvi reste en particulier toujours<br />

en suspens.<br />

LES ENJEUX POUR GEM<br />

Les 10 et 11 juin, Grenoble Ecole de Management<br />

a reçu 200 professeurs de<br />

classes préparatoires EC venus de France<br />

entière sous l’égide de Loïck Roche, son<br />

directeur général : « C’est avec un grand,<br />

grand plaisir que nous accueillons pour<br />

la deuxième fois à Grenoble les professeurs<br />

des classes préparatoires EC, à<br />

l’occasion des 50 ans de l’APHEC. C’est<br />

là une formidable opportunité pour<br />

partager ce que nous faisons à GEM,<br />

comment nous contribuons – par nos<br />

valeurs, notre engagement, notre qualité<br />

de Société à Mission – à inventer<br />

la transition de l’enseignement supérieur<br />

pour répondre aux grands défis<br />

et enjeux de notre siècle. Surtout, c’est<br />

l’opportunité incroyable de réitérer tout<br />

notre attachement et reconnaissance<br />

aux classes préparatoires et à leurs<br />

enseignantes et enseignants. Des classes<br />

préparatoires, et c’est notre conviction,<br />

qu’elles sont les molécules clés et irremplaçables<br />

de l’ADN des grandes écoles ».<br />

Ce que confirme Jean-François Fiorina, le<br />

directeur Général Adjoint de GEM : « Nous<br />

sommes très attachés à la filière des<br />

classes préparatoires depuis la création<br />

de l’Ecole, à son avenir et au continuum<br />

Prépa – Grande Ecole. Un exemple, notre<br />

cours de corporate geopolitics s’inscrit<br />

dans la droite lignée des enseignements<br />

de classes préparatoires EC tout en<br />

apportant une dimension business et<br />

management pour comprendre la com-<br />

Le DENS des normaliens<br />

Chaque normalien obtient<br />

en plus de son diplôme<br />

universitaire le diplôme de<br />

son ENS, le DENS. Audelà<br />

de ces enseignements<br />

proprement dits, il s’agit des<br />

«expériences d’ouverture».<br />

Au cours de l’ensemble de sa<br />

scolarité, chaque normalien<br />

choisit de valider trois au<br />

moins parmi quatre rubriques<br />

: expérience collective<br />

de recherche, expérience<br />

«hors les murs», expérience<br />

linguistique ou internationale,<br />

expérience transdisciplinaire.<br />

À cela s’ajoutent les<br />

enseignements de langue (au<br />

moins un semestre par an) et<br />

la possibilité d’une «mineure»<br />

dont les parcours sont<br />

spécifiquement validés, et qui<br />

est explicitement mentionnée,<br />

à côté de la discipline<br />

principale, dans le diplôme.<br />

Grenoble EM recevait l’APHEC pour la deuxième fois.<br />

Bruno Moyen<br />

31


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

plexité, prendre les bonnes décisions et<br />

apporter une culture générale de notre<br />

monde moderne par une approche multidisciplinaire<br />

».<br />

LA TABLE RONDE<br />

C’est dans ce contexte que se tenait, en<br />

amont des commissions disciplinaires, la<br />

table ronde consacrée à la thématique<br />

« Bilan et perspective après 1 an de<br />

réforme : quels nouveaux enjeux pour<br />

notre filière ? » qui réunissait :<br />

• Véronique Bonnet, vice-présidente<br />

de l’APHEC<br />

• Christian Chenel, directeur des Admissions<br />

et Concours de la DAC<br />

• Stéphane Civelli, délégué général du<br />

concours Ecricome<br />

• Jean-François Fiorina, directeur général<br />

adjoint de GEM<br />

• Alain Joyeux, président de l’APHEC<br />

• Béatrice Nerson, directrice adjointe<br />

de GEM<br />

• Christine Pires, vice-présidente de<br />

l’APHEC<br />

LE BILAN D’UN AN DE RÉFORME<br />

Avec près d’un millier d’élèves perdus en<br />

2021-<strong>2022</strong> le bilan de la première année<br />

de la filière ECG est plus que décevant.<br />

Pourtant il n’est plus aujourd’hui question<br />

de « réformer la réforme » dès 2023<br />

comme il en a longtemps été question.<br />

Comme le confie Alain Joyeux « nous<br />

ne croyons pas que les problèmes se<br />

résolvent en enlevant deux heures de<br />

cours par ci pour en remettre une heure<br />

par là. Ce sont des problèmes structurels<br />

que nous rencontrons. La baisse des<br />

effectifs n’est pas nouvelle même si elle<br />

s’est accélérée avec la réforme ». Pour<br />

autant il n’est « évidemment pas fermé<br />

à une réforme si la baisse des effectifs<br />

se poursuit ».<br />

Car, au-delà de la réforme, c’est la façon<br />

pour le moins mitigée dont les écoles de<br />

management soutiennent les classes<br />

préparatoires dénonce le président :<br />

« Elles possèdent une pluralité de voies<br />

d’accès et ont tendance à promouvoir<br />

avant tout leurs bachelors lors des salons<br />

d’orientation, plutôt que toute la filière<br />

CPGE / GE dont elles ne parlent quasiment<br />

jamais. Il faudrait plus d’équilibre<br />

dans la promotion des différentes voies<br />

d’accès et nous appelons la Conférence<br />

des directeurs des écoles françaises de<br />

management (Cdefm) à faire beaucoup<br />

plus d’efforts de communication en faveur<br />

des CPGE ».<br />

L’APHEC demande par exemple que soit<br />

réalisée une enquête sur les résultats<br />

spécifiques dans l’emploi des étudiants<br />

passés par des classes préparatoires.<br />

« Nous sommes tous convaincus que<br />

ce sont les compétences acquises en<br />

classes préparatoires qui alimentent<br />

les meilleurs programmes, même si<br />

d’autres profils sont aussi évidemment<br />

intéressants », signifie Véronique Bonnet,<br />

par ailleurs perplexe quant aux regrets<br />

qu’ont beaucoup sur un supposé insuffisant<br />

taux de transformation vers les<br />

classes préparatoires de la doublette<br />

de terminale mathématiques-HGGSP :<br />

« Seule la spécialité mathématiques de<br />

première s’impose. Tous les autres choix<br />

ont parfaitement leur place chez nous. Il<br />

ne faut pas se focaliser sur la doublette<br />

mathématiques-HHSPP ».<br />

La « Journée des<br />

ambassadeurs »<br />

Alain Joyeux et Véronique Bonnet, président et vice-présidente de<br />

l’APHEC, pendant la première partie du débat. L’autre vice-présidente de<br />

l’APHEC, Christine Pires, intervenant pendant la seconde partie.<br />

Cette année, l’APHEC, la<br />

Cdefm et le BNEM (Bureau<br />

national des élèves en école<br />

de management), ont testé<br />

la création d’une « Journée<br />

des ambassadeurs » au cours<br />

de laquelle des ex-élèves<br />

de classes préparatoires<br />

sont allés porter la bonne<br />

parole dans les lycées.<br />

Bruno Moyen<br />

32


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

POURQUOI NE PAS DONNER LE<br />

GRADE DE LICENCE ?<br />

Une des manières de donner plus de poids<br />

à la filière consisterait selon l’APHEC à<br />

donner le grade de licence, et un diplôme<br />

afférent, aux étudiants des Grandes<br />

écoles issus de classes préparatoires<br />

à la fin de leur première année de programme<br />

Grande école. « Les titulaires<br />

d’un bachelor, d’un BUT et d’un CPES<br />

peuvent prétendre au grade de licence qui<br />

n’est pas accessible à la fin d’une classe<br />

préparatoire. A l’international certains<br />

établissements s’étonnent que des étudiants<br />

puissent obtenir un master sans<br />

licence. Nous regrettons que les élèves<br />

de classes préparatoires ne puissent<br />

pas obtenir le grade de licence à la fin de<br />

leur première année de PGE », reprend<br />

Alain Joyeux, balayant l’argument des<br />

écoles qui craignent que certains élèves<br />

en « profitent peut-être pour changer<br />

d’école » : « Peut-être des étudiants du<br />

top 10 seraient tentés d’aller dans le top<br />

5 mais d’autres du top 15 rejoindraient<br />

le top 10 ».<br />

Un argument qui ne convainc pas totalement<br />

Jean-François Fiorina : « Il y a<br />

effectivement un vrai risque de voir des<br />

étudiants nous quitter, pour aller dans<br />

La rectrice de l’académie de Grenoble, Helene Insel<br />

d’autres business schools en France<br />

mais aussi à l’étranger, ce qui fragiliserait<br />

l’économie des écoles ».<br />

Un débat qui ne fait que commencer<br />

sachant qu’il est aujourd’hui difficile de<br />

donner un diplôme pour une seule année<br />

de cours dans un établissement même<br />

avec le précédent des licences professionnelles.<br />

« Les licences professionnelles<br />

menaient essentiellement à l’emploi. Ce ne<br />

Bruno Moyen<br />

Le Musée de Grenoble accueillait la soirée de gala des 50 ans de l’APHEC<br />

Bruno Moyen<br />

33


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Alain Joyeux : un président de l’APHEC combatif pour sa filière.<br />

Bruno Moyen<br />

serait pas le cas avec le nouveau diplôme<br />

que nous délivrerions », remarque encore<br />

Jean-François Fiorina. Et pourquoi alors<br />

ne pas remettre un diplôme en fin de<br />

classes préparatoires, comme le font les<br />

écoles normales supérieures en ajoutant<br />

le DNES à leur cursus universitaire ?<br />

BCE : UN CONCOURS<br />

EN QUESTION<br />

La récente polémique sur les fraudes<br />

présumées dans le cadre du concours<br />

de la BCE était dans tous les esprits tt<br />

au long du congrès. Si Stéphane Civelli<br />

pouvait se concentrer sur l’explication d’un<br />

concours 2023 « sans trop de changements<br />

», Christian Chenel savait en venant<br />

à Grenoble que la tâche serait plus ardue<br />

pour lui. Son explication de l’organisation<br />

des concours, de « leur complexité, des<br />

milliers de personnes impliquées » était<br />

donc la bienvenue : « Chaque année on<br />

nous signale des candidats tricheurs et<br />

nous faisons remonter leur cas auprès<br />

des écoles qui doivent ensuite statuer<br />

sachant qu’on ne peut pas les exclure<br />

avant ». Et d’analyser : « Nous devons<br />

sans doute mieux informer les candidats<br />

des sanctions qu’ils risquent en trichant.<br />

Un effort qui doit sans doute également<br />

être fait dans les classes préparatoires<br />

elles-mêmes ».<br />

Mais la vraie question qui taraude les<br />

esprits concerne le concours 2023 et essentiellement<br />

la question de l’organisation<br />

des épreuves de langue de la banque Elvi.<br />

« Nous n’avons toujours pas de réponse<br />

précise à nos questions. Nous manquons<br />

d’explications précises pour préparer<br />

nos étudiants. Des éléments que nous<br />

n’avons pas pu obtenir lors de la dernière<br />

journée HEC », regrette Christine Pires.<br />

Si Christian Chenel « regrette également<br />

que les conceptrices des épreuves ne se<br />

soient pas exprimées », il n’en défend pas<br />

moins la « nécessité de faire évoluer les<br />

épreuves de langues ». On attend donc<br />

toujours les précisions nécessaires…<br />

Une nouvelle directrice pour le PGE de GEM<br />

Le congrès de l’APHEC à GEM a aussi<br />

été l’occasion d’annoncer la nomination<br />

d’Annelaure Oudinot à la direction du<br />

Programme Grande école de GEM à compter<br />

1er juillet <strong>2022</strong>. Titulaire d’un master en<br />

Management de l’EM Strasbourg, Annelaure<br />

Oudinot a débuté sa carrière dans les<br />

secteurs de la culture et du tourisme. En<br />

2002 elle entre à GEM au poste d’attachée<br />

de presse en charge des Rankings. Un<br />

poste qu’elle occupera pendant 7 ans avant<br />

de prendre la direction du pôle relations<br />

publiques de GEM, élargissant son action<br />

vers les relations presses internationales<br />

et la valorisation de la recherche<br />

académique. En 2012, elle est nommée<br />

directrice Marque, Digital et Communication<br />

de l’école grenobloise. Membre du Comité<br />

Exécutif, elle dirige depuis une équipe<br />

multiculturelle de 23 personnes couvrant un<br />

large périmètre : communication de marque,<br />

communication internationale, promotion<br />

produits, marketing digital, réseaux sociaux,<br />

communication interne et événementielle,<br />

relations presse France / International,<br />

et enfin management des Rankings. En<br />

2021, son portefeuille d’activités s’étend au<br />

Business Development avec la responsabilité<br />

commerciale des programmes de formation<br />

initiale français (PGE, Bachelor Digital…).<br />

Elle s’investit en parallèle dans le projet<br />

stratégique « GEM Société à Mission ».<br />

34


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

TINA KIEFFER<br />

Fondatrice de<br />

Toutes à l’école<br />

Comment se forge un destin ?<br />

Tina Kieffer : quand une journaliste<br />

vedette lâche tout pour aider<br />

les petites Cambodgiennes<br />

Comment se forge<br />

un destin ? Pour Tina<br />

Kieffer le destin aura<br />

frappé plusieurs fois.<br />

La première pour<br />

en faire l’une des<br />

journalistes les plus<br />

connues de France,<br />

puis la directrice<br />

d’un « Marie-Claire »<br />

alors au faîte de<br />

sa popularité. La<br />

seconde pour lui<br />

faire totalement<br />

changer de vie. Nous<br />

sommes en 2004 et<br />

elle est en vacances<br />

au Cambodge avec<br />

deux de ses quatre<br />

enfants. A Phnom<br />

Penh, la capitale, elle<br />

visite un orphelinat.<br />

Dans le jardin une<br />

petite fille pleure. J’ai<br />

eu un coup de cœur<br />

pour cette enfant »,<br />

se souvient Tina<br />

Kieffer. C’est le début<br />

d’une histoire qui va<br />

l’amener à adopter<br />

la petite Chandara<br />

puis à créer au<br />

Cambodge une école<br />

qui reçoit aujourd’hui<br />

1 600 élèves.<br />

ADOPTER LA PETITE CHANDARA<br />

A son retour en France, Tina Kieffer<br />

reprend sa vie de directrice de<br />

« Marie-Claire », les bouclages,<br />

la vie mondaine d’une journaliste<br />

célèbre, tout en ayant constamment à<br />

l’esprit le sort de la petite Chandara :<br />

« J’avais toujours voulu adopter une<br />

enfant. Je pensais tout le temps à<br />

elle. A comment la faire venir sachant<br />

que les procédures d’adoption<br />

étaient quasiment bloquées avec<br />

le Cambodge ». Parce que rien ne<br />

l’arrête quand elle veut absolument<br />

réaliser quelque chose, Tina Kieffer<br />

repart au Cambodge en mai 2005<br />

avec la ferme attention d’en ramener<br />

la petite Chandara qui a, à l’époque,<br />

trois ans. Le 18 mai 2005 c’est fait. Elle<br />

peut prendre l’avion et la ramener en<br />

France. L’adoption prendra encore de<br />

longs mois mais c’est fait : Chandara,<br />

rebaptisée Théa, a échappé à un<br />

destin qui s’annonçait si difficile.<br />

Mais voilà : le processus d’adoption<br />

est tout sauf un long fleuve tranquille.<br />

La commission qui examine le dossier<br />

tique sur le fait que la journaliste<br />

a ramené en France sa future fille<br />

avec un visa de tourisme. Il lui faudra<br />

longtemps argumenter devant une<br />

juge qui ne comprend pas qu’elle n’ait<br />

pas choisi la procédure classique,<br />

c’est-à-dire ramener la petite fille<br />

au Cambodge et attendre. Dans<br />

son livre Tina Kieffer se souvient<br />

avec émotion et colère : « Parlet-elle<br />

sérieusement ? J’imagine la<br />

scène. J’entre dans la chambre des<br />

filles : « Désolée ma chérie, on va<br />

faire ta valise, on doit te ramener à<br />

l’orphelinat où tu manges des têtes<br />

de poissons. Mais ne t’inquiète pas,<br />

nous reviendrons te chercher dans<br />

trois ans (durée moyenne d’une<br />

procédure d’adoption à l’international),<br />

enfin si d’ici là le Cambodge a rouvert<br />

l’adoption avec la France… » ». Il leur<br />

faudra encore patienter un an pour<br />

que l’adoption soit pleine et entière.<br />

CRÉER UNE ÉCOLE POUR LES<br />

PETITES CAMBODGIENNES<br />

Pendant son deuxième séjour au<br />

Cambodge, Tina Kieffer comprend<br />

vite que sauver une petite fille ne peut<br />

pas lui suffire. Sans un pays qui a tant<br />

35


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Toutes à l’école<br />

souffert de la dictature khmer rouge<br />

et qui doit reconstituer ses élite, elle<br />

sent qu’elle peut aller plus loin. C’est<br />

décidé : elle va créer une école pour<br />

que les femmes jouent tout leur rôle<br />

dans cette nouvelle société qui se<br />

bâtit. Dans son livre elle raconte :<br />

« Me sont revenus en mémoire tous<br />

les reportages que j’ai publiés sur la<br />

triste condition des filles en Inde, en<br />

Afghanistan, dans tant de pays. Je<br />

vais monter une école pour les filles<br />

(…) Sauver une fillette en l’instruisant,<br />

c’est sauver la génération suivante car,<br />

une fois mère, elle saura transmettre<br />

le meilleur à ses enfants ».<br />

C’est décidé : elle va éduquer des<br />

petits filles avec comme seule<br />

condition préalable d’être issues d’un<br />

milieu particulièrement défavorisé<br />

dans une école qui prendra le nom de<br />

Happy Chandara : « Je suis sûre que si<br />

chaque capitale des pays émergents<br />

comptait plusieurs pépinières telles<br />

que la future Happy Chandara, ce<br />

seraient demain des bataillons de<br />

milliers de femmes qui participeraient<br />

à faire bouger les lignes ».<br />

TROUVER DES FONDS<br />

Grâce à une amie cambodgienne,<br />

Tina Kieffer trouve un terrain est<br />

disponible à une quinzaine de<br />

kilomètres de Phnom Penh. Après<br />

avoir obtenu le statut d’ONG pour<br />

son association, c’est là qu’elle va<br />

construire son école. Mais encore<br />

lui faut-il des financements. C’est à<br />

Paris qu’elle les trouvera. Auprès de<br />

ses équipes de Marie-Claire, elle teste<br />

l’idée de lancer une campagne dans<br />

le journal en faveur de l’éducation<br />

des filles afin de financer de premier<br />

bâtiment. L’enthousiasme est là.<br />

Lancée en mars 2006, ce sera la<br />

campagne « La rose Marie-Claire »,<br />

des roses vendues en soutien à la<br />

cause des filles, relayée par des<br />

médias qu’elle connait bien pour<br />

avoir notamment animé le talk-show<br />

vedette de TF1« J’y crois, j’y crois<br />

pas », pendant plusieurs années.<br />

Une première campagne au succès<br />

tel qu’elle sera organisée pendant<br />

dix ans. « Le rythme s’emballe, les<br />

partenaires se multiplient, L’Oréal<br />

nous apporte son soutien. C’est<br />

l’euphorie. Nous ne nous doutons pas<br />

que l’école Happy Chandara exigera<br />

en grandissant des financements si<br />

lourds que ma future équipe de levée<br />

de fonds et moi mordrons souvent la<br />

poussière », se souvient Tina Kieffer,<br />

soutenue à l’époque et depuis par des<br />

personnalités comme Monica Bellucci,<br />

Claire Chazal, Isabelle Adjani, Laetitia<br />

Casta… puis de nouvelle comme Anne-<br />

Claire Coudray, Chantal Thomass ou<br />

encore Michel Drucker.<br />

2006 : L’ÉCOLE OUVRE SES<br />

PORTES<br />

Repartie au Cambodge Tina Kieffer y<br />

voit son rêve commencer à prendre<br />

jour en mars 2006. Depuis un mois<br />

le chef du district visite les familles<br />

et précise qu’y « seront admises les<br />

filles entre six et sept ans, dont le<br />

revenu familial n’excède pas 50 dollars<br />

par mois, habitant à cinq kilomètres<br />

de l’école ». En novembre aura lieu<br />

la première rentrée avec 74 élèves<br />

qui obtiendront toutes leur bac<br />

cambodgien douze ans plus tard.<br />

Aujourd’hui l’école compte 1 600<br />

élèves.<br />

Un succès que Tina Kieffer va<br />

rendre possible en se consacrant<br />

entièrement à son école. En 2010 elle<br />

quitte la direction de Marie-Claire et<br />

la vie ébouriffante d’une journaliste<br />

vedette pour aller vivre au Cambodge.<br />

Elle va y passer deux ans avec ses<br />

deux plus jeunes enfants et bien sûr<br />

la troisième, la petite Théa qui a donné<br />

son nom à son école : « J’emménage<br />

à Phnom Penh dans une maison<br />

un peu déglinguée. La vie y est<br />

très agréable au milieu d’un peuple<br />

cambodgien qui représente à la fois<br />

le pire, la dictature khmer rouge, et<br />

36


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

le meilleur de l’homme ». Elle revient<br />

en France tous les trois mois pour y<br />

rejoindre ses deux grands enfants<br />

resté à Paris et faire des levées de<br />

fonds. « Je suis tellement convaincue<br />

de mon projet que j’en deviens sa<br />

meilleure vendeuse. » D’autant plus<br />

convaincante qu’une vidéo montrant<br />

tout ce qu’elle accomplit là-bas<br />

accompagne ses propos : « Je montre<br />

toujours la vidéo d’abord pour que<br />

les contributeurs voient le visage des<br />

enfants ».<br />

Aujourd’hui, alors que Tina Kieffer<br />

est revenue en France et y gère<br />

son association, dix travailleurs<br />

sociaux travaillent à plein temps pour<br />

sélectionner les futures élèves. De la<br />

maternelle à l’enseignement supérieur<br />

puisque Happy Chandara soutient<br />

également ses diplômées une fois<br />

qu’elles ont eu leur bac en les logeant<br />

pour qu’elles poursuivent leurs études<br />

à l’université. Et pour certaines en<br />

France comme ces deux étudiantes<br />

qui ont intégré l’Insa Lyon cette année.<br />

« Leur détermination à réussir est<br />

incroyable. Elles réussissent toutes<br />

alors que nous ne les sélectionnons<br />

absolument pas ! »<br />

A LIRE, À VOIR<br />

Un livre raconte toute cette<br />

histoire : « Une déflagration<br />

d’amour », Tina Kieffer, J’ai lu,<br />

7,30€. Un site est consacré à<br />

l’école : https://www.toutesa-l-ecole.org/fr/<br />

TINA KIEFFER<br />

Tina Kieffer commence sa<br />

carrière de journaliste à<br />

Cosmopolitan en 1978. En<br />

1992 elle rejoint aussi l’équipe<br />

de l’émission Frou-Frou sur<br />

France 2. Un an plus tard,<br />

elle présente Demain il fera<br />

beau sur TF1 puis, à partir<br />

de 1994, J’y crois, j’y crois<br />

pas, un débat de société en<br />

direct. Elle quitte TF1 en 1996<br />

et lance DS Magazine dont<br />

elle doit partir en 1998. Elle<br />

embraye sur la direction de<br />

Marie-Claire de 1999 à 2010.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Sébastien Vivier-Lirimont<br />

FONDATEUR ET PRÉSIDENT DE HEADWAY ADVISORY<br />

« J’avais acquis la conviction que les institutions<br />

de l’enseignement supérieur étaient<br />

à la veille de transformations massives »<br />

Après une longue carrière dans<br />

l’enseignement supérieur, Sébastien<br />

Vivier-Lirimont fonde le cabinet de<br />

conseil HEADway Advisory en 2011 sur<br />

une intuition : le secteur est au début<br />

de mutations importantes qu’il va falloir<br />

accompagner. Onze ans plus tard,<br />

l’enseignement supérieur a bien évolué<br />

et le cabinet HEADway Advisory s’est<br />

imposé comme le cabinet leader de<br />

l’enseignement supérieur.<br />

Parlez-nous de votre vie professionnelle<br />

avant de créer HEADway Advisory. Vous<br />

avez toujours eu un regard affirmé sur les<br />

questions d’enseignement supérieur !<br />

Sébastien Vivier-Lirimont : J’ai été professeur de<br />

finances à Neoma, directeur académique de l’Institut<br />

supérieur de gestion puis directeur des programmes<br />

académiques de l’EDHEC. J’ai vécu de l’intérieur le<br />

double jeu de contraintes auquel sont soumis les<br />

entreprises académiques. Ce sont des entreprises<br />

« comme les autres » qui doivent avoir leur propre<br />

stratégie, positionnement, identité, mais aussi leurs<br />

règles de fonctionnement, leur budget... Et ce sont aussi<br />

des institutions de l’enseignement supérieur soumises<br />

à des règles et à des réglementations complexes et<br />

parfois non écrites. Elles doivent donc dans le même<br />

temps répondre aux exigences de l’entreprise classique<br />

et du monde académique.<br />

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer<br />

HEADway Advisory ?<br />

S.V-L. : J’avais acquis la conviction que les institutions<br />

de l’enseignement supérieur étaient à la veille de<br />

transformations massives par rapport à leur modèle<br />

économique, les règles d’évaluation, les modalités de<br />

fonctionnement (je pense notamment au digital), au<br />

champ concurrentiel... Mais, j’étais loin d’imaginer à<br />

l’époque que ces évolutions seraient aussi importantes.<br />

Et ce n’est qu’un début. J’ai créé HEADway Advisory<br />

pour aider l’enseignement supérieur à répondre à ces<br />

nouveaux défis, devenir leur partenaire de confiance, sur<br />

le long terme, et leur offrir une boite à idées et à outils.<br />

Quels ont été les premiers services que vous<br />

avez proposés ? Et ceux qui ont suivi ?<br />

S.V-L. : Le premier service que nous avons proposé<br />

– nous étions deux à l’époque -, c’est le conseil en<br />

stratégie. Mais, très vite, la question de la qualité de<br />

l’information – son exactitude, la capacité à l’avoir avant<br />

les autres et à savoir la traiter - s’est imposée à nous.<br />

Dès 2012, nous avons ajouté un autre service autour<br />

de l’information et des données. Par la suite, d’autres<br />

services se sont ajoutés en réponse aux besoins de<br />

nos clients, tel que la chasse de tête ou les démarches<br />

qualité et accréditations. Nos clients sont des écoles,<br />

des universités, des labos de recherche, des entreprises<br />

de formation... Aujourd’hui, nous comptons 22<br />

salariés (nous serons probablement 25 d’ici la fin de<br />

l’année), nous réalisons 70 % de notre chiffre d’affaires<br />

en France et 30 % à l’international.<br />

HEADway Strategy<br />

Analyse et élaboration<br />

stratégique : stratégie<br />

marketing et branding,<br />

business models, schéma<br />

directeur, stratégie de<br />

développement ; plan &<br />

identité stratégique<br />

Transformation<br />

organisationnelle et<br />

digitale : transformation<br />

digitale organisationnelle<br />

et pédagogique, smart<br />

learning et smart campus,<br />

alignement stratégique et<br />

gouvernance, financement<br />

et relations entreprises.<br />

Fusion et acquisition :<br />

due diligence stratégique<br />

d’acquisition, screening.<br />

HEADway People<br />

La chasse de tête pour<br />

les dirigeants généraux,<br />

fonctionnels ou d’unités<br />

mais aussi des responsables<br />

académiques et professeurs<br />

chercheurs au travers d’une<br />

approche exclusive basée sur<br />

notre expertise RH et sur une<br />

expertise sectorielle de pointe<br />

dont l’acuité est renforcée<br />

par la practice stratégie.<br />

L’analyse et la construction<br />

des organisations<br />

(restructuration<br />

transformation, engagement<br />

et politiques de motivation,<br />

avantages sociaux.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Comment se répartit le chiffre d’affaires<br />

selon les pôles ?<br />

S.V-L. : Le pôle stratégie représente 50 % de notre<br />

chiffre d’affaires – l’intuition de départ s’est avérée être<br />

la bonne -, la chasse de tête, 35 %, l’information et la<br />

data, 5 %, la qualité et les accréditations, 10 %. Et tout<br />

est entremêlé car pour établir un plan stratégique, on a<br />

besoin de prendre du recul, une démarche qui fait émerger<br />

de nouveaux besoins. Et nos clients sont rassurés<br />

à l’idée de solliciter pour une mission de recrutement<br />

qui découle de leurs évolutions stratégiques un cabinet<br />

qui les connait si bien de l’intérieur. Nous pouvons leur<br />

apporter une réponse globale car une école, c’est à la<br />

fois une pédagogie, une marque employeur, une marque<br />

école, des programmes, des partenariats. Notre valeur<br />

ajoutée : traiter un sujet dans toutes les réalités d’un<br />

établissement d’enseignement supérieur.<br />

Comment vous positionnez-vous à<br />

l’international ?<br />

S.V-L. : Le cercle vertueux que je viens de décrire attire<br />

de plus en plus de clients étrangers, des établissements<br />

situés au Québec, au Maroc, en Chine, en Allemagne.<br />

C’est pour nous une belle reconnaissance de nos compétences<br />

et la preuve de notre capacité à gagner des appels<br />

d’offre. Nos activités à l’international vont s’accroître car<br />

nos clients français nous demandent d’accompagner la<br />

croissance de leurs écoles implantées à l’étranger en les<br />

aidant à collaborer avec des acteurs locaux, à être plus<br />

visibles, à attirer des étudiants dans leurs programmes<br />

internationaux, etc. Nous envisageons par ailleurs d’installer<br />

des bureaux en Espagne, en Allemagne et aux États-Unis.<br />

Notre souhait : après être devenu le leader français en<br />

conseil stratégique pour l’éducation, nous ambitionnons<br />

de devenir le leader européen.<br />

Plus de dix ans après la création du cabinet,<br />

quel bilan dressez-vous ?<br />

S.V-L. : Je suis fier du chemin parcouru. On a gagné la<br />

confiance des acteurs du secteur, nous avons noué des<br />

liens sur le long terme, nous sommes impliqués à leur<br />

côté, à leur écoute... tout en gardant notre capacité à<br />

les challenger, à apporter des idées nouvelles et à les<br />

accompagner dans leur mise en œuvre. Une immense<br />

majorité de nos clients nous ont passé une deuxième<br />

commande. Je suis aussi fier de ça, tout comme je<br />

le suis de l’équipe. Nous sommes tous au service de<br />

l’enseignement supérieur, soucieux de la réussite des<br />

établissements et du développement de leur distinction.<br />

Quel regard portez-vous sur le marché<br />

que constitue aujourd’hui l’enseignement<br />

supérieur ?<br />

S.V-L. : Nous sommes au début de la vague de transformations<br />

évoquées au début de cet entretien. Un<br />

exemple parmi d’autres : le désengagement de l’État<br />

sur le plan financier va se poursuivre obligeant les<br />

établissements à repenser leur modèle économique.<br />

Une réflexion d’autant plus fondamentale que dans<br />

les années à venir ils vont devoir faire face à un mur<br />

d’investissements. La transformation digitale, dont on<br />

a vu que des prémices, l’exige. Mais ce n’est pas le seul<br />

changement à l’œuvre : il y a aussi la transformation<br />

industrielle qui nécessite des rapprochements entre<br />

établissements nationaux et internationaux.<br />

Une tendance qui me réjouit, c’est que l’étudiant est à<br />

nouveau au cœur des plans stratégiques. Ses attentes<br />

– être accompagné dans ses études et dans sa vie -,<br />

ses comportements – la pédagogie descendante, ça<br />

ne fonctionne plus aujourd’hui - évoluent et il faut s’y<br />

adapter. Or, plus de services, c’est plus de personnel,<br />

plus de digital et donc plus d’investissements. Même<br />

les campus se transforment. On est loin des amphis<br />

auxquels on ne touche plus pendant 300 ans...<br />

Comment répondez-vous à tous ces<br />

bouleversements aujourd’hui et demain ?<br />

S.V-L. : Nous aidons nos clients à y voir clair, à mieux<br />

se comprendre, à mieux comprendre leurs différences<br />

par rapport au marché, à hiérarchiser les choix, à<br />

construire un chemin stratégique unique et impactant.<br />

Le tout dans un contexte où la concurrence fait rage et<br />

où le marché va de plus en plus vite. Nous allons faire<br />

de même pour proposer des réponses rapides et des<br />

transformations accélérées afin de positionner les<br />

institutions en amont de ces changements. En deux<br />

ans, nous sommes passés de 12 salariés à 22 et nous<br />

devions être 40 dans peu de temps. Des recrutements<br />

qui nous permettent d’être dimensionné pour être à la<br />

hauteur des enjeux de nos clients.<br />

Autre de nos priorités : apporter du sens et notre<br />

compréhension du secteur au grand public. Pour une<br />

famille, c’est très compliqué de s’y retrouver dans les<br />

filières de l’enseignement supérieur et de faire les<br />

bons choix. Le site Mon bac et moi, la seule activité b<br />

to c du cabinet, est un moteur d’accompagnement à la<br />

réflexion sur l’orientation que nous avons mise en place<br />

il y a un an et demi et que nous souhaitons développer.<br />

Pour ce faire, nous allons chercher des investisseurs.<br />

Bref, tous ensemble, nous avons construit une magnifique<br />

histoire, qui se poursuit. Nous allons ainsi<br />

nous transformer en société à mission. Toute l’équipe<br />

travaille à ce projet qui nous correspond en tout point.<br />

HEADway Advisory est une entreprise utile et c’est<br />

pour moi une grande satisfaction.<br />

Propos recueillis par Anne Dhoquois<br />

39<br />

HEADway<br />

Information & Data<br />

Une newsletter spécialisée<br />

dédiée aux managers de<br />

l’enseignement supérieur et de<br />

la recherche (4 000 abonnés).<br />

Elle se décline également<br />

sous la forme d’un blog et<br />

d’un magazine numérique<br />

dédié aux professeurs de<br />

classes préparatoires.<br />

Analyses quantitatives et<br />

qualitativespour répondre aux<br />

défis spécifiques du secteur.<br />

HEADway Quality<br />

& Acreditation<br />

L’appui et l’expertise pour<br />

les accréditations nationales<br />

et internationales :(AACSB,<br />

EQUIS, EPAS, AMBA...) :<br />

certification ou labellisations<br />

nationales (RNCP/RS, Visa,<br />

Grade de Master/Licence,<br />

CGE...), pilotage et contrôle :<br />

choix et développement<br />

de KPI (Key Performance<br />

Indicators), développement de<br />

processus AOL, Gap analysis<br />

ou étude de faisabilité,<br />

Audit à blanc, mock visit.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

Comment être étudiant<br />

et handicapé ?<br />

A la rentrée 2021, on comptabilise plus de 40 000 étudiants en situation<br />

de handicap dans l’enseignement supérieur, soit 5 fois plus qu’en 2017.<br />

Mais comment les établissements s’organisent-ils pour traiter tous les cas ?<br />

85 % des universités ont adopté un schéma<br />

directeur handicap. Le Comité national<br />

de suivi de l’université inclusive vient<br />

d’effectuer le bilan des avancées majeures<br />

en termes d’accompagnement des étudiants<br />

en situation de handicap depuis<br />

2017 et la poursuite des efforts pour un<br />

enseignement supérieur inclusif. Selon lui<br />

les avancées les plus concrètes en matière<br />

d’inclusion sont le décret du 14 novembre<br />

2021 sur les aménagements des examens<br />

et concours, le programme Aspy Friendly<br />

mis en œuvre dans 26 établissements<br />

au profit de plus de 400 étudiants avec<br />

des troubles du spectre de l’autisme et le<br />

lancement de la rubrique « Etudes supérieures<br />

» sur la plateforme Mon Parcours<br />

Handicap. Pour aller plus loin, l’association<br />

TREMPLIN Handicap vient de mener<br />

avec l’IFOP une étude sur le vécu des<br />

jeunes handicapés en matière d’orientation<br />

scolaire et d’accès à l’emploi. Si les<br />

avancées sont réelles, comme le montre<br />

par exemple Sciences Po, beaucoup de<br />

chemin reste encore à parcourir.<br />

amenés à faire des démarches administratives<br />

que les autres.<br />

Ces difficultés accentuées par la recherche<br />

d’emploi : 74 % de ceux qui sont<br />

en emploi estiment qu’elles ont été difficiles,<br />

contre 49 % pour le reste de la population.<br />

Car c’est d’abord la prise en<br />

compte de leur handicap qui a été déterminante<br />

dans leurs choix d’orientation :<br />

43 %. La rémunération n’entre quant à<br />

elle en compte que dans 24 % des cas<br />

quand elle est mise en avant par la moitié<br />

du reste de la population.<br />

Des actions de terrain<br />

Les handicapés seront de mieux en<br />

mieux reçus dans les entreprises à mesure<br />

que les managers apprendront comment<br />

générer pour eux des conditions de<br />

travail satisfaisantes. Pour permettre à<br />

ses étudiants de mettre en pratique leurs<br />

connaissances et d’avoir un impact sur la<br />

vie de personnes en situation de handicap,<br />

KEDGE Design School a par exemple<br />

décidé de les faire travailler sur un projet<br />

« Faire corps » en collaboration avec<br />

des personnes amputées pour lesquelles<br />

ils ont produit le design d’une prothèse<br />

biomécanique.<br />

Le projet « Faire corps » proposait à ces<br />

étudiants de travailler en mode « agence »,<br />

ils étaient confrontés à leurs « clients »<br />

qui leur ont exprimé des attentes et auprès<br />

desquels ils devaient au terme de la<br />

session, proposer un design à la fois fonctionnel<br />

et esthétique, adapté à la demande<br />

de chacun. Ce projet a mis en lumière des<br />

problématiques d’inclusion mais aussi<br />

d’hybridation entre corps et technologie.<br />

Répartis en 5 groupes, ils ont rencontré<br />

leurs commanditaires et ont pu échanger<br />

avec chacun d’entre eux. « Il y avait beaucoup<br />

d’émotion de part et d’autre. D’un<br />

côté les étudiants très investis et désireux<br />

de satisfaire pleinement les attentes exprimées<br />

et pour lesquelles ils ont mis en<br />

œuvre leurs savoir-faire, et de l’autre, les<br />

personnes amputées qui ont été surprises<br />

par la qualité des travaux et la justesse<br />

Handicap et orientation<br />

Selon l’étude menée par TREMPLIN<br />

Handicap un jeune en situation de handicap<br />

sur deux affirme que les choix d’orientation<br />

les a « beaucoup inquiété » : 50%<br />

contre 33 % pour le reste de la population<br />

de leur âge. De même, seulement 36 %<br />

des jeunes en situation de handicap<br />

estiment que les choses sont faciles dans<br />

le cadre de leurs études (contre 54 %<br />

pour l’ensemble des jeunes). En revanche<br />

ils sont plus nombreux que le reste de la<br />

population de leur âge à estimer avoir<br />

« eu toutes les informations pour bien<br />

s’orienter » (51 % contre 46 %). Surtout<br />

ils sont 80 % à estimer « faire des études<br />

ambitieuses » contre 67 % en moyenne.<br />

Ces obstacles vont de pair avec des difficultés<br />

plus importantes dans le domaine<br />

administratif (64 % d’entre eux). Cette<br />

problématique s’explique par le fait que<br />

les jeunes handicapés sont davantage<br />

De façon générale, diriez-vous que les choses sont faciles<br />

ou difficiles pour vous concernant… ?<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

JUIN <strong>2022</strong> N° <strong>61</strong><br />

des propositions », commente Fabrice<br />

Pincin, professeur chercheur en design<br />

en charge du projet.<br />

Sciences Po ou la<br />

« pédagogie du<br />

handicap ».<br />

Huit fois plus d’étudiants de Sciences<br />

Po qu’il y a 10 ans souffrent aujourd’hui<br />

d’une forme ou d’une autre de handicap.<br />

C’est pour eux que le Pôle handicap de<br />

Sciences Po a réalisé plusieurs guides extrêmement<br />

bien conçus sur les questions<br />

d’inclusion dont l’excellent « Handicap :<br />

j’adopte la bonne attitude » qui s’adresse<br />

plus particulièrement aux personnels.<br />

L’idée est de « passer d’une stratégie de<br />

« compensation » par aider aix étudiants<br />

handicapés à des méthodes pédagogiques<br />

qui conviennent à tous les étudiants ».<br />

Quand il s’agit d’aider les étudiants souffrant<br />

d’handicaps visibles comme invisibles<br />

(autisme, troubles « dys », troubles<br />

psychiques), les mesures de compensation<br />

se situent essentiellement aujourd̓hui en<br />

périphérie de la salle de cours (attribution<br />

de tiers temps, compensations humaines<br />

ou techniques...) mais encore peu de<br />

réponses concernent les modalités de<br />

transmission et d’évaluation des savoirs.<br />

Depuis 2016 et à partir d’expérimentations<br />

menées par d’autres universités, notamment<br />

canadiennes, Sciences Po a développé<br />

des méthodologies exploitables<br />

en interne comme en dehors de ses murs.<br />

Certaines personnes en situation de handicap<br />

peuvent en effet avoir passé les<br />

épreuves en profitant de conditions particulières<br />

mais ne plus vouloir en parler<br />

ensuite. Au risque de ne pas pouvoir bien<br />

suivre des cours pas adaptés sachant que<br />

la démarche leur revient totalement sans<br />

que l’institution qui les reçoit puisse l’exiger.<br />

D’après les premières évaluations menées<br />

en 2017 à Sciences Po dans plus de<br />

95 % des cas rencontrés, la phase de décrochage<br />

est en lien avec une situation de<br />

handicap invisible.<br />

Comme le démontre le travail effectué par<br />

Sciences Po, quelques règles peuvent permettre<br />

de résoudre bien des problèmes.<br />

Prenons l’exemple du professeur qui demande<br />

de « tracer la frontière » entre les<br />

PIB de la France et de la Suisse dans un<br />

diagramme, donc une courbe, ce sera<br />

impossible pour un autiste qui ne peut<br />

pas imaginer qu’une frontière ne soit pas<br />

droite. Alors qu’en parlant de courbe il<br />

réussira parfaitement l’exercice… C’est<br />

dans cet esprit que Sciences Po a réalisé<br />

toute une série de petits films pour mon-<br />

Si vous aviez à choisir entre différents employeurs,<br />

lequel choisiriez-vous en priorité ?<br />

trer aux enseignants comment adapter<br />

leur pédagogie. Diffusés sur le blog de<br />

son pôle handicap ils sont accessibles à<br />

tous ceux qui se demandent par exemple<br />

comment permettre à un dyslexique de<br />

bien lire un cours. Un handicap relativement<br />

facile à surmonter pour peu qu’on<br />

prenne le soin de diviser son cours en de<br />

nombreux paragraphes, de souligner les<br />

points importants ou… d’utiliser une typographie<br />

très lisible type Arial. Mais<br />

bien sûr d’autres pathologies sont beaucoup<br />

plus difficiles à traiter comme la bipolarité<br />

ou la dyspraxie.<br />

Sébastien Gémon<br />

Les étudiants de KEDGE Design School ont produit le design d’une prothèse biomécanique.<br />

Kedge BS<br />

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