Depuis 125 ans au service de tous

juin 2022
Depuis
125 ans
au service de tous

Personnellement.
D‘ici. Pour vous.
Emmentalstrasse 23
3510 Konolfingen
031 790 31 11

ÉDITORIAL 3
C’est la fête!
Toutes les occasions sont bonnes pour
faire la fête. Et cette année plus que
jamais, car l’Union suisse des paysans
célèbre ses 125 ans. Il s’agit d’un grand
âge, mais nous ne sommes pas affaiblis
ou fatigués pour autant, bien au contraire.
Notre histoire est très mouvementée. La
création de notre association remonte à
une période de bouleversements économiques.
Les revenus des familles paysannes
étaient alors très insatisfaisants. Le
chemin de fer et les bateaux à vapeur ayant
facilité le transport des marchandises, la
concurrence croissante des importations
n’arrangeait en rien les choses.
L’idée a alors germé qu’il fallait regrouper
les intérêts et se présenter de manière
plus unie. Le 7 juin 1897, une assemblée
convoquée par des parlementaires fédéraux
à Berne a donné naissance à l’USP.
Aujourd’hui encore, le rassemblement des
intérêts constitue la recette du succès.
La dépendance
aux importations croît
De nos jours, nombre de Suissesses et
de Suisses pensent qu’il va de soi de
trouver des rayons toujours pleins lorsqu’ils
font leurs courses. Or, cette vision
des choses est illusoire. En cas de récolte
nulle ou faible dans les principaux pays
exportateurs, ce sont les États les plus
pauvres qui sont les premiers touchés.
En Suisse, nous dépendons avant tout de
la fluidité du commerce international.
L’histoire a toutefois déjà montré à plusieurs
reprises que cette fluidité n’est
pas toujours fiable.
De plus, nous assistons à une augmentation
de notre dépendance à l’égard des
denrées alimentaires importées. La perte
constante des terres cultivables en Suisse,
l’augmentation de la population et la
surenchère de contraintes pour exploiter
les surfaces restantes en sont à l’origine.
Par conséquent, 75% de l’impact environnemental
lié à notre consommation est
désormais généré à l’étranger. Ce n’est pas
une attitude très responsable, ni pour les
pays d’origine ni pour notre sécurité alimentaire.
Manger est un besoin
élémentaire
C’est pourquoi nous souhaitons aussi
profiter de l’anniversaire de l’USP pour
nous investir en faveur d’une production
alimentaire indigène durable. Rappelons
que la nourriture est indispensable et
que sa mise à disposition est la tâche
principale des paysannes et des paysans.
Nous revendiquons avec fierté notre niveau
en matière de protection de l’environnement
et de bien-être animal. Préserver
les ressources naturelles est dans
notre intérêt. À l’avenir, il faudra de plus
en plus se demander comment protéger
l’environnement sans que les récoltes en
pâtissent, et de sorte que les frais occasionnés
soient couverts par des prix et
des rétributions raisonnables. Voilà ce
pour quoi nous nous engageons. Après
125 ans, les défis qui subsistent restent
nombreux. Chères paysannes et chers
paysans, nous continuerons à les relever
avec persévérance.
Nous vous souhaitons de joyeuses
festivités et vous adressons
nos meilleures salutations.
ANNE CHALLANDES,
vice-présidente de l’USP
MARKUS RITTER,
président de l’USP
Markus Ritter, président, et Anne Challandes,
vice-présidente de l’USP.
Image: SP
L’USP fête ses
125 ans: scannez
le code QR pour
visionner la vidéo!
125 ans de l’USP

Plus
125
an ns
de l’USP
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DE CONTINUER À
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Sommaire
Éditorial
3 C’est la fête!
Partenaires commerciaux
37 Aux 125 prochaines années
Conseiller fédéral Guy Parmelin
7 Pour le bien-être des paysans
Histoire
8 Des importations et des initiatives
Le secteur agricole prend la plume
11 Le bilan de la base
Martin Rufer, directeur de l’USP
28 «On peut toujours tirer
des leçons du passé»
Là pour tous, depuis 125 ans
33 Au service des paysannes
et des paysans suisses
Claude Quartier, journaliste
42 «La mission du monde agricole
est restée la même: nourrir»
Vincent Veillon, animateur de radio
47 Mémoires d’une enfance
à la campagne
Activités d’anniversaire
48 Ici pousse un record du monde
Concours
52 Participez maintenant
et tentez votre chance!
Offres d’anniversaire
54 Venez fêter avec nous!
MENTIONS LÉGALES
Supplément «spécial anniversaire» du 10 juin 2022 joint
à la BauernZeitung et au Journal Agri.
Publié par
Journal Agri Sàrl, Avenue des Jordils 1, CP 1080, 1001 Lausanne
Schweizer Agrarmedien AG, Talstrasse 3, 3053 Münchenbuchsee
Régie publicitaire:
Journal Agri Sàrl, Avenue des Jordils 1, CP 1080, 1001 Lausanne
Schweizer Agrarmedien AG, Talstrasse 3, 3053 Münchenbuchsee
Rédaction:
Journal Agri Sàrl, Avenue des Jordils 1, CP 1080, 1001 Lausanne
BauernZeitung, Talstrasse 3, 3053 Münchenbuchsee
Responsable pour ce numéro:
Adrian Krebs (direction des publications), Katharina Scheuner (Union suisse des paysans), Karine Etter (Agri),
Steve Montandon (Agri), Mirjam Hofstetter (Union suisse des paysans), Sem Genini (Chambre tessinoise
d’agriculture), Sandra Helfenstein (Union suisse des paysans)
Mise en page: Schweizer Agrarmedien AG, Nicole Geiser
Traduction: Service de traduction de l’USP
Tirage: 58 000 exemplaires
Impression: CH Media Print AG, Saint-Gall. Tous les textes, images, illustrations et annonces ne peuvent
pas être copiés ou réutilisés sous quelque forme que ce soit par des tiers sans l’accord de la maison d’édition,
sauf pour un usage personnel. Seule exception: l’utilisation exclusive à des fins scolaires et de formation,
avec mention de la source.
125 ans de l’USP

Une passion
commune
pour l’agriculture
suisse
Nous félicitons l’Union Suisse des Paysans
à l’occasion de son 125 e anniversaire.
www.landi.ch

CONSEILLER FÉDÉRAL GUY PARMELIN 7
Pour le bien-être
des paysans
La fondation de l’Union suisse des paysans
remonte à 125 ans. À l’époque,
notre agriculture était soumise à une
forte pression. Les importations d’Amérique
du Nord par bateau à vapeur et par
train entraînèrent bientôt un effondrement
du prix des céréales. Il s’ensuivit
une disparition presque totale de la
culture des champs et une grande détresse
dans le secteur agricole. La population
non agricole elle aussi finit par
ressentir ces conséquences: au début de
la Première Guerre mondiale, le taux
d’auto-approvisionnement en céréales
panifiables s’élevait à environ 16%, et le
pays connut même une pénurie partielle.
Depuis lors, par chance, les choses ont
bien changé: à l’heure actuelle, l’agriculture
suisse produit plus de 80% de nos
céréales panifiables.
Revenu et valorisation
Au cours de ces 125 dernières années,
l’USP s’est engagée avec succès pour la
prospérité des paysans et de leur famille.
Ses principales préoccupations sont
l’équité des prix des produits agricoles,
la décence des revenus des familles
paysannes et une appréciation des travaux
agricoles dans notre société à leur
juste valeur. Depuis plus de cent ans,
la production agricole suisse préserve le
pays des très grandes crises alimentaires.
Les défis posés par le changement
Un retour sur ces 125 dernières années
montre que l’agriculture n’a jamais cessé
de se développer. Elle a même beaucoup
changé. Je suis conscient que les changements
perpétuels représentent un défi
quotidien pour les agriculteurs. Dans ce
processus, l’USP a toujours soutenu ses
membres. Elle a su défendre leurs intérêts
à de nombreuses reprises, mais aussi
collaborer à la mise en place des changements
nécessaires avec les autres
acteurs de la politique agricole. Ce n’est
qu’ainsi que nous pourrons relever les
«Je suis conscient
que les paysans et les
paysannes doivent s’adapter
chaque jour aux changements
de notre ère.»
défis de demain et garantir la sécurité
alimentaire dans notre pays. À cet effet,
il faut reprendre la discussion sur la
future politique agricole. J’espère que
l’occasion se présentera cette année
encore, pour le bien de l’agriculture et de
la population suisses.
L’importance de l’agriculture
J’adresse tous mes vœux à l’USP pour
son 125 e anniversaire. Mon ancien métier
de viticulteur et de maître-agriculteur
me permet d’entretenir un lien tout
particulier avec l’agriculture et la faîtière
agricole. Qui plus est, en ma qualité de
chef du Département fédéral de l’économie,
de la formation et de la recherche,
je tiens beaucoup à la collaboration avec
l’association. Je souhaite beaucoup de
succès à l’USP et j’espère qu’elle contribuera
à ce que l’agriculture productive,
innovante et durable reste longtemps
encore un pilier de notre économie et de
notre société.
CONSEILLER FÉDÉRAL GUY PARMELIN
Guy Parmelin, conseiller fédéral et chef
du Département fédéral de l’économie,
de la formation et de la recherche,
ancien viticulteur et maître-agriculteur.
Image: SP
125 ans de l’USP

8 HISTOIRE
Des importations et de
Un retour sur les 125 dernières années montre
que l’agriculture se retrouve toujours confrontée
aux mêmes défis: importations, initiatives
populaires et accords de libre-échange,
mais aussi mécanisation et taux d’auto-
approvisionnement. La société constitue à
elle seule un autre défi: depuis les années 90,
les préoccupations écologiques marquent
de plus en plus le débat sur nos aliments
et la manière dont ils sont produits.
KATHARINA SCHEUNER
1897
Fondation de l’USP: L’invention du bateau à vapeur
et du chemin de fer a accéléré les importations de
denrées alimentaires, concurrençant ainsi la production
indigène. Les familles paysannes de Suisse voulaient
se montrer plus unies pour défendre leurs intérêts.
Aujourd’hui: La lutte en matière de protection
douanière pour préserver la production indigène se
poursuit encore, par exemple dans le cadre de l’accord
de libre-échange à venir avec les États du Mercosur.
1914–1918
Première Guerre mondiale: Lorsque la guerre a éclaté, la Suisse
n’était pas préparée et la production alimentaire indigène ne suffisait
pas à nourrir la population. À l’époque, le pays couvrait 85% de ses
besoins en céréales avec des importations. La recherche a alors
mis l’accent sur la professionnalisation de la culture des champs.
Aujourd’hui: La question de la sécurité alimentaire et du taux
d’auto-approvisionnement reste d’actualité. Surtout dans le contexte
des nombreuses exigences écologiques imposées à l’agriculture.
Hélas aussi dans une Europe où la guerre n’est plus inimaginable.
1900
Ernst Laur, premier directeur de l’USP, a introduit le service
comptable agricole. Il en est né une base de données de grande
envergure sur la situation économique des exploitations.
Aujourd’hui, l’USP propose une multitude de services:
1914: Office de comptabilité et d’estimation (aujourd’hui Agriexpert)
1914: Statistique (Office de renseignement sur les prix depuis 1908)
(aujourd’hui Agristat)
1973: Fondation de prévoyance et conseil en assurance
(aujourd’hui Fondation Agrisano)
1992: Caisse-maladie Agrisano
1996: AQ-Viande Suisse (aujourd’hui Agriquali)
Ces services sont présentés plus en détail aux pages 33 et 35.
1939–
1945
Seconde Guerre mondiale: Après les difficultés
d’approvisionnement rencontrées lors de la Première Guerre
mondiale, Friedrich Wahlen, professeur d’agronomie puis
conseiller fédéral, a déclaré la «bataille des champs».
Chaque parcelle de terre, même les terrains de football,
ont été cultivés. Le taux d’auto-approvisionnement
est passé de 52% (1939) à 59% (1945).
Aujourd’hui, le taux d’auto-approvisionnement est en
moyenne de 55%. Par contre, le nombre d’exploitations
est passé de plus de 200 000 à moins de 50 000.
125 ans de l’USP

HISTOIRE 9
s initiatives
1951
Garanties d’achat: La rationalisation
et la mécanisation ont entraîné une
forte augmentation de l’efficacité.
La première loi sur l’agriculture de
1951 a donné aux familles paysannes
des prix fixes et des garanties d’achat.
Le secteur produisait à tout-va,
notamment à la demande du Conseil
fédéral.
Aujourd’hui: La mécanisation
et en particulier l’automatisation
se poursuivent. Robots de traite,
d’évacuation du fumier, d’affouragement
ou de désherbage, drones, commandes
par application, tracteurs autonomes
ou clôtures numériques, l’agriculture
est en perpétuelle évolution.
Les nouvelles technologies améliorent
la durabilité.
1992
En 1992, l’introduction de l’article 104
dans la Constitution fédérale a marqué
le début d’un nouveau paradigme: la
séparation entre politique des prix et
politique des revenus et l’introduction
des paiements directs. L’objectif était
de rendre la production agricole plus
durable.
Aujourd’hui: La politique agricole et les
paiements directs sont en constante
évolution. La PA22+, dernier train
de réformes en date, est suspendue
pour l’heure, mais de nombreuses
modifications au niveau des
ordonnances sont en cours.
2022
Depuis sa fondation, l’USP
réunit les organisations
agricoles et donc les paysannes
et les paysans de Suisse.
Elle s’engage pour eux
sur le plan politique et
économique.
Aujourd’hui, la pandémie
et la guerre en Ukraine
représentent un défi pour
l’agriculture tant en Suisse
et que dans le monde. Pour
survivre, l’être humain ne
peut se passer de denrées
alimentaires. Les conditions
à leur production doivent
être négociées par la société.
CHF
1989
1996
Déferlante d’initiatives: Depuis la fin des années
80, les initiatives populaires en lien avec l’agriculture
se sont multipliées, comme l’initiative en faveur
des petits paysans en 1989 ou l’initiative Baumann-
Denner en 1998.
Aujourd’hui: Les initiatives populaires sont plus
que jamais d’actualité. En 2021, la Suisse a rejeté les
initiatives phytos extrêmes. En 2022, c’est l’initiative
sur l’élevage intensif qui est soumise au peuple.
Les prochaines seront l’initiative paysage, l’initiative
biodiversité, l’initiative pour les glaciers et
l’initiative pour la responsabilité environnementale.
En ratifiant les accords GATT/OMC, la
Suisse s’est engagée à réduire le soutien
interne à l’agriculture et les aides à
l’exportation.
Aujourd’hui: Comme les négociations de
l’OMC n’avancent plus, la Suisse conclut de
plus en plus d’accords bilatéraux de
libre-échange. Dans le cadre de ces accords,
l’agriculture doit se battre pour ne pas être
pénalisée par des importations bon marché.
125 ans de l’USP

De tout cœur, de la
jubile!
pour ce jubile! douceur
Nous extrayons la douceur naturelle du
sucre suisse de la betterave sucrière
depuis 1899. L’Union suisse des paysans
est là depuis encore plus longtemps!
ENSUITE, IL Y
AURA DU
JUS DE POMME
SUISSE

LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 11
Le bilan de la base
Dans notre pays aux multiples facettes, les
paysans et paysannes présentent des profils
très variés et des opinions tout aussi diverses.
Nous avons demandé à un certain nombre
d’entre eux et elles issus de toutes les régions
linguistiques d’évaluer le travail de l’USP et leurs
attentes vis-à-vis de leur association faîtière.
Leurs réponses sont un mélange de louanges,
de critiques, de suggestions, d’anecdotes,
de réflexions fondamentales et d’encouragements.
ADRIAN KREBS, STEVE MONTANDON, SEM GENINI, KATHARINA SCHEUNER
Susanne Stacher,
éleveuse de poules pondeuses
bio vendant directement ses
œufs, Neukirch-Egnach TG
Jusqu’à présent, les rares contacts que nous
avons eus avec l’Union suisse des paysans se limitent
à l’achat de matériel d’emballage et à la promotion
de notre site web pour la vente directe.
J’attends de l’USP une aide en cas de problème
et un soutien dans la commercialisation de nos produits,
et ce aussi bien dans la vente directe que dans le matériel
d’emballage. L’USP doit soutenir les exploitations en cas
d’influence environnementale et d’épidémie, mais aussi
être présente en tant qu’organe de conseil en matière
de prévention pour les paysannes et les paysans.
Giulia Memeo,
agricultrice, Agno TI
Le début de mon parcours professionnel remonte à dix ans. Une fois mon
CFC en poche, j’ai pu commencer à travailler sur l’exploitation familiale.
Je crois que, par les temps qui courent, l’agriculture peine à être comprise
et soutenue surtout par ceux qui ne la vivent pas de près ou qui ne la
connaissent pas. Il est donc très important de disposer d’une association
qui déploie l’engagement nécessaire pour défendre le secteur agricole et les
familles paysannes. Même s’il s’agit de travaux en plein air, nos activités
quotidiennes comprennent beaucoup d’administration. Pour nous, ces
travaux seraient pénalisants et extrêmement difficiles à poursuivre sans
l’aide de l’USP et de la Chambre tessinoise d’agriculture. Il en serait de
même dans la communication et la démonstration que l’agriculture suisse
en fait déjà beaucoup pour s’améliorer sur tous les plans, y compris
en matière de bien-être animal et de protection de l’environnement.
125 ans de l’USP

GLOBAL
Mon conseil en assurance
agricole.
125 ans
Union Suisse
des Paysans
Nous félicitons
l’USP pour cet
anniversaire!
Nous vous conseillons avec
compétence!
Michael T.|Ligerz
Contactez votre
agence régionale:
L’USPPT félicite chaleureusement l’Union suisse
des paysans à l’occasion de son 125 e anniversaire!
Nous tenons à vous remercier pour notre longue et fructueuse collaboration, ainsi
que pour votre précieux engagement. L’USPPT se réjouit des 125 prochaines années
de collaboration. Nous espérons d’ores et déjà une excellente récolte nous permettant
de glaner le record mondial de rösti. La pomme de terre suisse, choisie comme
«plante du jubilé», était à coup sûr le bon choix.
L’Union suisse des producteurs de
pommes de terre (USPPT) est l’organisation
faîtière des producteurs suisses de
pommes de terre. Tous les producteurs
sont automatiquement membres de
l’USPPT en versant les cotisations de la
branche. L’organe suprême est l’assemblée
des membres. Le comité se compose
de représentants de toutes les régions de
production et de toutes les orientations de
production telles que les pommes de terre
précoces, bio ou industrielles.
Voici nos objectifs :
• Promouvoir et développer la culture et la
vente de pommes de terre en Suisse.
• Promouvoir une production de qualité
• Adapter l’offre aux besoins du marché
• Représenter les intérêts des membres
auprès des autorités, du public et
dans les organes de l’interprofes-sion
swisspatat
Vous trouverez le rapport annuel,
la composition du comité et de
nombreuses autres informations
sur notre site Internet
www.kartoffelproduzenten.ch.
Pour toute question, information
ou suggestion, un membre
du comité de votre région ou
le secrétariat de l’USPPT
se tient à votre disposition.
VSKP
USPPT
Vereinigung Schweizerischer Kartoffelproduzenten
Union Suisse des producteurs de pommes de terre

LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 13
Gian Peter Niggli, éleveur de bovins
de la race Angus, Samedan GR
L’Union suisse des paysans est la porte-parole de chaque agriculteur. Voilà une
phrase qui réunit la force de l’union et l’individualité de chacun. L’agriculture suisse se
caractérise par des plaines et des montagnes, du grand et du petit bétail,
des modes de production intensifs et extensifs. Si tous ces éléments ont
leur importance, tous ne peuvent pas être mis en priorité partout
et en même temps. Parmi les multiples tâches de l’USP, je retiens
deux domaines: la politique agricole et les grands prédateurs.
En tant qu’éleveur de vaches allaitantes, j’attends de l’USP qu’elle
promeuve de la même manière les vaches allaitantes et les vaches laitières.
Les vaches allaitantes sont la principale alternative aux vaches laitières,
et la combinaison des deux formes d’élevage permet à l’USP d’apporter
des réponses globales en matière de politique agricole. La production
de viande à partir d’herbe fait de l’élevage allaitant le garant d’une
exploitation écologique et générale des surfaces herbagères.
L’USP soutient cette orientation, et il faut qu’il en reste ainsi.
La prochaine étape consistera à définir les exigences relatives aux trajectoires
de réduction. Pendant un certain temps, il était question de moutons, de chèvres
et de vaches allaitantes lorsqu’il s’agissait de se prémunir contre les grands
prédateurs. Finalement, l’USP, en tant qu’organisation faîtière, a pris en charge
la coordination des mesures de protection. Cette action était importante et juste,
car le problème touche tous les animaux de pâturage et toutes les régions.
Il est désormais possible d’aborder les questions et les réponses de manière efficace
et ciblée. Nombre de problèmes restent à résoudre. L’éleveur de vaches allaitantes que
je suis est tributaire du travail de l’USP et des chambres cantonales d’agriculture.
Erik Eichenberger,
producteur de fruits, Uhwiesen ZH
Située à Uhwiesen (ZH), non loin des chutes du Rhin, notre
exploitation fruitière est dans notre famille depuis 60 ans.
Nous exploitons au total 23 hectares et produisons surtout
des fruits à pépins. Nous cultivons aussi des fruits à noyau
et des petits fruits. En 2021, j’ai repris l’exploitation de mon
père. Pendant la haute saison, nous employons jusqu’à
35 collaborateurs. Nous commercialisons nos fruits à pépins
d’abord auprès des grands distributeurs, mais nous disposons
aussi d’un magasin de ferme et tenons en été un stand
au marché hebdomadaire de Schaffhouse entre autres.
Pour moi, il incombe à l’Union suisse des paysans de faire
un bon marketing pour redorer le blason de l’agriculture
suisse. Il est important de montrer ce que nous faisons
et les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans
notre activité, car la population a une image de plus en plus
biaisée du secteur agricole. Il s’agit par exemple d’expliquer
l’utilisation de produits phytosanitaires, nécessaire pour
rester compétitif avec l’étranger. À cet effet, il est essentiel
que les gens perçoivent bien le message. Ce n’a hélas pas
été le cas lors de l’action de distribution de pommes qu’a
organisée l’USP l’année dernière pour attirer l’attention sur
l’agriculture. Nombre de consommateurs ont perçu cette
action comme le signe d’une surproduction de fruits et,
par conséquent, comme une action contre le gaspillage
alimentaire: un résultat contraire à celui escompté.
125 ans de l’USP

CE QUI NOUS
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NOUS
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À déguster avec modération
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LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 15
Benjamin Meier,
producteur de fruits, Metzerlen SO
Depuis mon enfance, je connais bien l’Union suisse des paysans, car mon père,
René, a été longtemps président de l’Association agricole de district du
Leimental. Je ne l’ai jamais entendu tenir des propos négatifs sur la Chambre
d’agriculture soleuroise, son président ou son secrétariat. Avec Andreas Vögtli,
un enfant des districts de Dorneck et Thierstein (Schwarzbubenland) et
producteur de fruits comme nous, nous avons toujours un excellent président.
À l’Union suisse des paysans, j’apprécie le fait que Markus Ritter, en tant que
paysan bio, s’occupe de toutes «ses» familles paysannes, cela montre que
nous nous serrons les coudes, ce qui n’est pas toujours le cas dans d’autres
branches. J’ai l’impression que nous familles paysannes sommes constamment
sur la défensive, il est donc d’autant plus important que nous nous
soutenions mutuellement, peu importe que nous produisions de la viande,
des céréales ou des fruits. J’ai repris l’exploitation de mes parents en 2020
et, depuis début avril, je suis président de l’Association des producteurs de
fruits du Schwarzbubenland. Désirée Mathis est à mes côtés depuis trois ans,
elle est helvético-canadienne. Ses grands-parents ont émigré au Canada,
et ses parents exploitent une entreprise de machines agricoles au Québec.
Nous produisons des cerises, des prunes et des pommes sur des arbres à haute
et basse tige et cultivons de l’épeautre, du colza et du maïs ensilé. La vente
directe est une branche d’exploitation qui devient toujours plus importante,
c’est pourquoi nous proposons un vaste assortiment dans le magasin
de la ferme et le distributeur automatique situé devant la maison.
Ruedi et Veronika Bertschi,
agriculture bio, Lupfig AG
Sur notre exploitation bio située sur le Plateau argovien,
avec ses bonnes terres assolées, nous voulons produire
des denrées alimentaires, mais faisons aussi beaucoup en
faveur de la biodiversité. Notre exploitation est déjà variée,
et l’agriculture suisse l’est bien plus encore, ce qui
engendre parfois des intérêts totalement différents. À notre
avis, l’Union suisse des paysans réussit souvent très bien
à tous nous représenter correctement. À l’heure actuelle,
il est en effet particulièrement important que différentes
sections, bio et conventionnelles, ne soient pas mises
l’une contre l’autre et que, dans l’agriculture, tous tirent
à la même corde. Markus Ritter est un président fort,
il est compétent et éloquent dans les discussions mais pas
borné. Il est à l’écoute lorsque le camp adverse apporte
des arguments appropriés donnant lieu à de bons échanges.
Et il reste objectif et calme même lorsque l’ambiance
s’échauffe. Notre souhait pour l’avenir est que le droit
foncier rural ne soit pas assoupli: les exploitations
familiales doivent rester protégées. Nous espérons que
l’USP s’y engagera. En effet, il est effrayant de voir
comment d’immenses surfaces agricoles sont rachetées
par des groupes dans d’autres endroits du monde.
Cela ne doit pas arriver en Suisse. La représentation
des femmes à l’USP est plutôt basse, nous souhaiterions
que leur proportion devienne plus élevée.
125 ans de l’USP

Meilleurs voeux à l' USP pour leur 125 ans
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Félicitations à
l’union suisse des paysans
pour l’anniversaire. De Zürich, du coeur.
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Nous adressons nos meilleurs vœux
à l’Union suisse des paysans
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Nous félicitons
chaleureusement l‘USP
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LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 17
Jasmin Vogel, petite exploitation et alpage,
Niederurnen GL
Je n’ai pas grandi dans une famille paysanne, mais j’ai un lien
étroit avec l’agriculture depuis mon enfance. Comme mon
premier apprentissage de coiffeuse ne m’a pas plu, j’ai décidé en 2012
de suivre une formation de rattrapage CFC au Plantahof.
J’ai ensuite effectué une formation de cheffe d’exploitation. Aujourd’hui,
je tiens une petite exploitation en ZM II et III ainsi qu’un élevage de
36 vaches laitières et je travaille à temps partiel à l’office cantonal
de l’agriculture du canton de Glaris. Grâce au soutien de mes parents,
j’arrive à gérer les pics de travail à la ferme et à l’alpage.
À mes yeux, l’USP représente l’agriculture, s’engage pour les différents
types d’exploitations et tente d’obtenir pour nous ce qu’il y
a de mieux en termes de communication et de politique.
Au fil des années, l’agriculture a perdu en prospérité. Les prix ont baissé
et les lois sur le bien-être animal ont été fortement renforcées.
Il en découle des coûts élevés pour les bâtiments d’élevage et de faibles
revenus à la production. Les petites entreprises ne sont plus rentables.
Il est important que l’agriculture perdure, qu’elle puisse nourrir la
population et que nos superbes produits soient appréciés à leur juste
valeur. Je suis toujours choquée de voir que des produits étrangers bon
marché sont proposés alors qu’ils ne correspondent de loin pas à nos
prescriptions, que ce soit en matière d’élevage ou de règles d’hygiène
dans la production laitière. Pour que nos produits régionaux trouvent
preneur, la population doit être encore mieux informée.
Marina Schrackmann,
vaches laitières,
Sarnen OW
Dans quelques années, je prévois de reprendre
l’exploitation laitière de mes parents.
Actuellement, je travaille au service technique
du bétail laitier chez Granovit et je suis présente
sur l’exploitation familiale avant et après mes
heures de travail. Après une première formation
de fleuriste, j’ai entrepris un apprentissage
d’agricultrice. J’ai pu acquérir de l’expérience
sur des exploitations au Canada et j’ai obtenu
un diplôme d’agrotechnicienne ES. Je perçois
le travail de l’USP de manière très positive;
l’association s’engage pour les paysannes et
les paysans, notamment au niveau politique.
Elle informe aussi sur des choses
que l’on oublie parfois dans le quotidien
des exploitations, par exemple les adaptations
de la politique agricole.
125 ans de l’USP

DES PAROLES AUX ACTES
FÉLICITE L’USP
POUR SES 125 ANS D’EXISTENCE
Se 23/22
L’Union suisse des paysans fête ses 125 ans et nous sommes
fiers d’avoir contribué à son succès. Depuis 15 ans, nous
soutenons les familles de paysans de montagne grâce à chaque
produit Pro Montagna vendu.
DES-PAROLES-AUX-ACTES.CH/234

LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 19
Daniela Uebelhard,
productrice de lait,
Oberbuchsiten SO
Personnellement, en tant que jeune agricultrice (26 ans),
je n’ai encore eu que peu de contacts avec l’USP mais,
dans l’ensemble, elle fait à mon avis un excellent travail,
et ses représentant(e)s s’engagent beaucoup pour nous.
Il est en effet important d’avoir une association aussi forte
pour nous soutenir; cela a aussi été payant lors de la votation
sur les initiatives agricoles. Le travail de communication
de l’association est important afin d’informer les consommateurs
et consommatrices de l’importance de l’agriculture car,
malheureusement, il y a parfois un manque d’estime. Nous
gérons une exploitation laitière et sommes actuellement
confrontés à une forte hausse des coûts de production.
Mon souhait vis-à-vis de l’USP serait donc qu’elle s’engage
encore davantage pour un meilleur prix du lait. En effet,
bien que le lait soit très recherché en ce moment, on ne sent
ici encore aucun effet tangible en matière de prix au
producteur. Ce qui a été atteint jusqu’ici représente pour
nous une goutte d’eau dans l’océan.
Ronny Köhli, producteur d’asperges,
Kallnach BE
Je trouve qu’à l’USP, ils font du bon travail. Lorsque je bois un
café avec Markus Ritter ou Martin Rufer dans le cadre de l’AG ou
d’un autre évènement, je suis toujours impressionné: ils traitent
une quantité énorme de thèmes. On peut aussi obtenir rapidement
quelque chose, les canaux de décision sont très courts.
Ainsi, je me suis énervé que Syngenta apparaisse comme
sponsor sur le dépliant de la Journée des portes ouvertes à la
ferme peu avant la votation sur les initiatives agricoles, et il a
suffi d’un téléphone pour arrêter ça. Quant à la campagne sur
la votation de l’année dernière, je suis vraiment content, les
prises de parole des cadres de l’association étaient solides;
pour moi, ils auraient même pu être plus percutants; j’aime
les paroles claires et je pense qu’un message clair est
parfois nécessaire. Maintenant, concernant l’initiative
contre l’élevage intensif, j’espère que personne n’a l’impression
que nous pouvons nous reposer sur nos lauriers. Cette
initiative doit être un thème qui nous concerne toutes et tous,
même un maraicher comme moi. Si on inscrit ce texte dans la
Constitution, il faut s’attendre à d’autres bêtises. Mon attente
vis-à-vis de l’USP est de maintenir notre position pour que
l’écologisation reste dans des limites raisonnables. Il est aussi
important que les comités soient régulièrement rajeunis,
il ne faut pas que seuls des sexagénaires décident
du destin de nous les jeunes. En même temps,
je souhaite aussi remercier l’association et ses comités
pour le travail accompli.
125 ans de l’USP

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125 ans union suisse des paysans
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LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 21
Marzio Coppini,
producteur de fromage,
Giumaglio TI
Nous élevons des animaux et produisons du
fromage depuis six générations. Ces derniers
temps, nous avons perçu les avantages et
l’importance d’une association forte, de son
professionnalisme et de son engagement pour
défendre le secteur et les familles paysannes.
Les activités de l’USP se font souvent en
coulisse, car la politique joue un rôle de plus
en plus fondamental et que les sujets
deviennent de plus en plus délicats.
Nous avons donc besoin de l’USP, de ses
stratégies claires et de ses experts pour
aborder au mieux les défis et trouver des
solutions viables. Même si l’USP est active dans
toute la Suisse, le canton reste notre principal
interlocuteur. C’est lui qui nous soutient dans
les questions économiques et de comptabilité,
au-delà des questions de promotion et
d’assurances. Son aide nous est indispensable,
et nous espérons pouvoir encore en profiter
à l’avenir pour alléger la charge administrative
et nous concentrer sur le travail agricole.
Sara Gagnaux,
productrice de lait, Lentigny FR
Je gère, avec mon conjoint et mon oncle, une exploitation avec
50 vaches laitières et des grandes cultures à Lentigny FR. Nous produisons
du lait pour le Vacherin fribourgeois AOP. Pour moi, l’USP a plusieurs rôles.
Le premier est la défense professionnelle. Elle exprime la voix des agriculteurs,
en particulier au niveau politique. Ce qui est une bonne chose car nous sommes
tellement occupés à développer nos exploitations que nous n’avons pas le
temps de le faire. Nous avons donc besoin de personnes compétentes pour
nous représenter. Le deuxième est qu’elle doit servir de lien entre les agriculteurs
et la population. D’un côté, l’informer sur les exigences et les contraintes
auxquelles nous faisons face et, de l’autre, être à l’écoute de ses attentes et les
transmettre aux agriculteurs. Il est essentiel de trouver ensemble des solutions
aux défis de demain. Le troisième est un rôle d’information: communiquer aux
futurs exploitants les nouvelles exigences du métier et les aider à les mettre
en œuvre. Beaucoup choisissent l’agriculture par passion pour le travail
de la terre et le soin au bétail. Cela dit, la gestion d’une exploitation nécessite
également d’importantes connaissances administratives auxquelles
il n’est pas possible d’échapper. En parallèle, il faut aussi essayer de simplifier
ces contraintes au maximum afin que nous puissions nous concentrer sur
nos activités de base. J’avoue avoir beaucoup d’attentes envers l’USP,
même si je reconnais qu’elle effectue déjà un excellent travail que je salue.
125 ans de l’USP

22 LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME
Ramona Wirz, cheffe
d’exploitation, Kaltbrunn SG
En 2018, j’ai repris une exploitation bio avec 16 ha de
SAU, 16 vaches laitières de race Brune, que j’élève
moi-même, ainsi que 2000 poules pondeuses. J’ai appris
le métier d’agricultrice et j’ai suivi une formation de
cheffe d’exploitation avec brevet fédéral. Aujourd’hui,
je suis membre de la COJA du canton de Saint-Gall.
L’USP fait beaucoup – elle propose de nombreux services
lorsque nous avons des questions. Elle a bien entendu
une grande expérience grâce à tous les cas qui
ont déjà été traités et peut donc très bien aider.
L’USP a une large assise et exerce le lobbying dont nous
avons besoin pour notre travail quotidien. Dans le
contexte des votations, il est important pour moi que
l’USP s’accroche et que l’agriculture reste unie, même si
les exploitations sont aujourd’hui très différentes les unes
des autres. Autrefois, c’était certainement plus facile, car
toutes les exploitations avaient des structures similaires.
De nos jours, avec la forte spécialisation, c’est plus
difficile. Nous devrions néanmoins nous soutenir
mutuellement et ne pas laisser notre groupe de métiers
se diviser. Nous sommes tous indispensables!
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125 ans de l’USP

LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 23
David Perreten, Feutersoey BE
Sur le plan opérationnel, je n’ai pas beaucoup de points de
contact avec l’USP car, en tant que président de l’Association
agricole du Saanenland, j’ai davantage de contacts avec
la Chambre d’agriculture bernoise. À deux ou trois reprises,
j’ai néanmoins été assis à la même table que Markus Ritter
et je suis toujours fasciné par sa capacité de s’exprimer et
tout ce qu’il sait. Au cours des dernières années, l’association
a fait de gros progrès; auparavant, elle comprenait des
vétérans fortement liés par des engagements politiques à
l’extérieur. Aujourd’hui, elle s’est rajeunie et ouverte, ce qui la
rend plus sympathique. J’apprécie aussi la structure de la
procédure de participation politique, car on peut s’investir.
Pour moi, l’USP pourrait avoir un positionnement encore
plus vert et orienté solutions. J’étais aussi clairement
contre les initiatives agricoles et membre du comité Non
du BBV. Par contre, pour l’initiative contre l’élevage
intensif, à mon avis, on aurait pu se mettre d’accord sur un
contre-projet. En tant que contrôleur bio, je vois différents
types d’élevage, et même ici, où seules 2000 poules sont
autorisées par poulailler, cela fait déjà beaucoup d’animaux
ensemble. Je souhaiterais que l’USP se réunisse, en temps
voulu et de manière plus étroite, avec les comités d’initiative
respectifs afin de mener des discussions de fond,
ce qui permettrait d’éviter l’une ou l’autre votation,
mais sur le principe, elle fait un très bon travail.
Remo Ruckstuhl, élevage porcin, Pfaffnau LU
Sur notre exploitation, nous pratiquons l’élevage nucléus avec quelque 160 truies
allaitantes des races Grand Porc Blanc et Premo, auxquelles viennent s’ajouter
500 places d’élevage de remontes. Mon père m’aide encore dans les grandes
cultures, et deux employés extra-familiaux à plein temps travaillent avec moi dans
les étables. Par conséquent, Suisseporcs est mon principal interlocuteur en
matière de politique agricole, de plus, je fais partie du comité de la section de
Suisse centrale. Comme je l’ai appris, la branche porcine est aujourd’hui
considérée par l’USP comme un partenaire fort, et nous tirons donc à la même
corde. Le président de Suisseporcs fait d’ailleurs partie du comité de l’USP,
mais cette proximité n’a auparavant pas toujours existé.
L’année dernière, lors de la campagne sur la votation contre les deux initiatives
agricoles, nous avons tous remarqué ce qu’on pouvait obtenir avec une présentation
unie et solidaire de l’agriculture suisse, dirigée depuis Brugg. Le slogan «Nous
protégeons ce que nous aimons» a ainsi déclenché quelque chose en moi et, avec
l’association agricole locale, nous avons posé des images de vaches, de moutons
et de cochons. Du côté de l’USP, la campagne a été menée par des pros, c’est du
moins mon impression. Outre le travail de communication classique, les
campagnes sur les votations vont certainement rester une priorité pour l’association
ces prochains temps, car l’information est essentielle. Sur notre exploitation,
je dois par exemple expliquer que nous devons clôturer l’étable en raison de la
peste porcine africaine et non parce que nous avons quelque chose à cacher.
Mon attente vis-à-vis de l’association est qu’elle continue d’unir la branche,
et que l’engagement reste élevé. Le manque de personnel qualifié, et donc la
situation des employés dans l’agriculture, est aussi un thème important pour moi.
125 ans de l’USP

Merci d’avoir œuvré pour
le bien commun depuis
1897 et de continuer de
produire des aliments
durables à l’avenir.
L’Union suisse des paysans a 125 ans.
Toutes les félicitations de Migros.

LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 25
Monika Lussi-Vogler, productrice,
vente directe, Oberdorf NW
Nous gérons une exploitation familiale avec production
de lait, engraissement de porcs, notre propre boucherie
et vente directe. Nous passons l’été sur l’alpage affermé.
Jusqu’à présent, je n’ai pas encore eu un grand contact
direct avec l’USP. Ce à quoi je pense toujours, ce sont les
mesures de communication de l’association, dont je suis
bien contente. J’apprécie les articles promotionnels qui ont
une valeur de reconnaissance et je trouve aussi bien que
les campagnes de communication soient constamment
renouvelées. Ce qui me réjouit beaucoup, c’est que les
paysannes aient aussi été intégrées dans la dernière variante
du logo. La collaboration de l’USP avec les paysannes et,
en premier lieu avec l’Union suisse des paysannes
et des femmes rurales (USPF),
s’est accrue ces dernières années, c’est également une
évolution positive, bien que dans certaines situations nous
ne soyons pas d’emblée d’accord. Sur le thème de la
couverture sociale, l’USP a montré clairement l’importance
des partenaires travaillant sur les exploitations. Ainsi,
en 2021, la campagne de sensibilisation en vue d’une
amélioration de la prévoyance sur les exploitations a
été lancée en commun et avec d’autres partenaires.
Aurélien Rolaz, viticulteur, Gilly VD
Notre domaine familial se situe à Gilly VD. Il comprend
10 hectares de vigne ainsi que 20 hectares de cultures. Pendant ma
formation de viticulteur, j’ai eu l’occasion de découvrir diverses régions
viticoles de Suisse romande. Par la suite, j’ai réalisé un CFC de caviste.
Actuellement, j’effectue un brevet d’œnologue. Pour moi, l’USP est une
organisation primordiale pour notre profession. La défense professionnelle
gagne en importance depuis quelques années. Il devient difficile de
défendre notre métier, car il existe un fossé entre la ville et la campagne.
A l’époque, la grande majorité des gens connaissait une personne
qui cultivait la terre. De nos jours, ce n’est plus le cas. De plus,
les consommateurs ont de plus en plus de peine à comprendre notre
métier. Ils ne sont pas forcément au courant de tous les efforts que
nous fournissons ainsi que des contraintes auxquelles nous devons faire
face. J’attends de l’USP qu’elle continue à défendre nos valeurs ainsi
que nos professions. Je souhaite aussi qu’elle maintienne la cohésion
au sein de la branche, comme ce fut le cas lors de la campagne contre
les initiatives phytos. Cette union représente notre plus grande force face
aux initiatives visant l’agriculture. Je crains que l’on doive se défendre
quasiment chaque année face à des initiatives déposées par des
personnes qui n’ont même pas envie de comprendre notre métier et qui
présentent une vision sectaire de la production alimentaire en Suisse.
125 ans de l’USP

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Wallierhof
Nous souhaitons un joyeux
anniversaire et continuons à nous
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LE SECTEUR AGRICOLE PREND LA PLUME 27
Christophe von Däniken,
paysan et agronome, Val Terbi JU
Après avoir réalisé mon CFC agricole, j’ai obtenu mon bachelor
à la Haute école des sciences agronomiques, forestières
et alimentaires (HAFL). Actuellement, je travaille sur l’exploitation
familiale qui se situe à Corban dans le canton du Jura. Nous
élevons sous le label Bio Suisse des porcs ainsi que des bovins.
Je travaille également à la Chambre neuchâteloise d’agriculture
et de viticulture (CNAV). Je représente le Jura et le Jura bernois
à la Commission des Jeunes agriculteurs (COJA) depuis 2019.
J’ai aussi repris la présidence des Jeunes agriculteurs
jurassiens (JAJ) cette année. Pour moi, l’USP a contribué
à freiner la vague verte dans l’agriculture. L’association
a permis de défendre au maximum le point de vue de
la majorité des agriculteurs. J’apprécie particulièrement
que l’USP prenne de plus en plus en considération l’avis
des jeunes agriculteurs, notamment à travers la COJA.
Nous sommes régulièrement consultés. Je trouve que
l’agriculture biologique est aussi bien représentée au sein de
l’USP. Malheureusement, le grand public estime que l’USP
défend une agriculture conservatrice et s’oppose à toute
évolution en faveur de l’environnement. Les médias en sont,
à mon avis, en grande partie responsables. Pour changer cette
tendance, j’estime que l’organisation devrait davantage utiliser
les jeunes afin d’apporter de nouveaux visages dans les débats.
Toutefois, c’est aussi à nous les jeunes de nous mettre en avant.
Lara Graf,
éleveuse de bufflonnes, Bernex GE
Je travaille avec mon frère et mes parents sur l’exploitation familiale qui se
situe à Bernex dans le canton de Genève. Nous élevons des porcs, des vaches
allaitantes ainsi que des bufflonnes. Nous vendons l’ensemble de notre
production animale (viande et lait) en vente directe. D’ailleurs, je trouve
que l’USP offre de très bons supports pour les exploitations agricoles
qui souhaitent se lancer dans la vente directe. J’estime que cette aide
pour les agriculteurs doit être maintenue. Il s’avère important d’aider
les agriculteurs à développer des nouvelles branches qui présentent un avenir
prometteur. C’est aussi une bonne chose d’avoir une organisation qui unit
l’agriculture suisse. Toutefois, j’ai l’impression que l’USP ne prend pas assez
en compte la vision de l’agriculture romande. Je trouve que cela se ressent,
notamment dans certaines décisions ou prises de parole. Au niveau de
la communication avec le grand public, il ne faut pas oublier que les Romands
n’ont pas forcément les mêmes sensibilités que les Suisses allemands.
Il faudrait également davantage vulgariser certaines prises de position pour
que la population comprenne mieux certaines décisions. Ceci afin d’éviter
de donner l’image d’une agriculture conservatrice. L’USP effectue
déjà des efforts à ce niveau-là, mais j’estime qu’il faudrait encore davantage
moderniser l’image de l’agriculture pour garantir le soutien de la population
à l’avenir, notamment pour les votations.
125 ans de l’USP

28 MARTIN RUFER
«On peut toujours
tirer des leçons
du passé»
Le Soleurois Martin Rufer est directeur de l’USP
depuis un peu plus de deux ans. Dans cet entretien,
il s’exprime sur les enseignements du passé,
sur le mandat de base inchangé et les tâches
prioritaires de l’association, et sur les questions
de style en matière de lobbying. Selon lui,
bien que l’agriculture soit très diversifiée,
les exploitations ont les mêmes intérêts
et positions sur 90% des problématiques.
INTERVIEW: ADRIAN KREBS
Martin Rufer, vous êtes
fortement absorbé par
l’actualité, mais que signifie
pour vous la longue histoire
de l’USP?
Martin Rufer: Depuis la création de l’Union
suisse des paysans il y a 125 ans, ses
membres et son secrétariat ont relevé de
nombreux défis, accumulé beaucoup
d’expérience et mis en place des structures
solides. L’USP repose aujourd’hui
sur des bases solides, et c’est en partie
grâce à ses 125 ans d’histoire.
L’histoire de l’USP
influence-t-elle encore
vos décisions quotidiennes?
On peut toujours tirer des leçons du passé.
Certains thèmes ont accompagné
l’USP tout au long de ces 125 années.
Depuis toujours, nous nous engageons
contre les importations excessives et
bon marché, pour des prix à la production
appropriés et des revenus décents.
Il n’y a pas eu d’innombrables
directeurs dans l’histoire
de l’USP, pouvez-vous citer vos
prédécesseurs de mémoire?
Pour être honnête, je ne me suis intéressé
à mes prédécesseurs qu’à l’occasion
de cet anniversaire. Maintenant, je pourrais
les énumérer.
Selon vous, lequel se distingue
particulièrement des autres?
Le professeur Ernst Laur, le premier directeur
de l’USP, a sans aucun doute été
une figure marquante. Il a jeté les bases
d’une représentation forte des intérêts et
a compris très tôt que ce travail nécessitait
un fondement solide. C’est pourquoi
«L’USP ne fait pas de politique
partisane. Les majorités ne sont
possibles qu’avec une
collaboration qui va au-delà
de l’appartenance à un parti.»
la division statistique, le bureau de
comptabilité et l’office d’estimation ont
été créés sous son mandat.
Quelles sont les plus grandes
différences entre l’association d’il y
a 100 ou 125 ans et l’USP aujourd’hui?
La mission de base est toujours la même:
nous nous engageons pour que l’agriculture
suisse dispose de bonnes conditions
cadres dans la politique et sur les
marchés. Et nous proposons aux familles
paysannes des prestations sur mesure.
Mais aujourd’hui, la communication, par
exemple, est beaucoup plus importante
qu’il y a 125 ans. Nous y consacrons donc
beaucoup de ressources et sommes présents
sur toutes les plateformes.
Lors de la création de l’association,
une foule dense occupait la place
Fédérale. Tout le monde était vêtu
de manière assez uniforme. Quelle
est l’hétérogénéité de l’association
aujourd’hui?
Nous sommes LA faîtière de l’agriculture
suisse et représentons toutes les exploitations.
C’est une mission éprouvante et
belle à la fois. Notre agriculture vit de la
diversité, il est donc évident que nous
nous engageons pour celle-ci en proposant
des conditions cadres dans lesquelles
chaque exploitation trouve sa place.
Je compare parfois l’USP, dans sa
capacité à être dirigée, à des puces
savantes. Quelles difficultés
rencontre-t-on en essayant de réunir
toutes les parties sous un même toit?
Bien que l’agriculture soit très diversifiée,
toutes les exploitations ont les
mêmes intérêts et positions sur 90% des
problématiques. Il est essentiel que nous
nous concentrions sur ces points communs
et que nous ne recherchions pas
les différences. Une représentation unifiée
est la base du succès en politique.
Cette philosophie est au cœur du mode
125 ans de l’USP

MUSTERVORLAGEN 29
«Puisque chacun est un jour allé à l’école, chacun estime aujourd’hui qu’il a son mot à dire dans la politique en matière
de formation. Et puisque chacun se nourrit, chacun pense qu’il peut faire de la politique agricole. Il est difficile d’éviter
ce phénomène», indique Martin Rufer.
Image: SP
de fonctionnement de l’USP, tout comme
la volonté de trouver des terrains d’entente
communs au sein des organes.
En 2018, l’Union maraîchère
suisse a quitté l’association.
Craignez-vous d’autres départs
après celui des producteurs
de légumes ou n’avez-vous
plus de craintes à ce sujet?
Non, nous avons un très bon échange
avec les chambres cantonales d’agriculture
et les organisations sectorielles.
Pour réussir, l’agriculture doit être unie
et nos organisations membres en sont
conscientes; je ne crains donc pas de
nouveaux départs. Ces dernières années,
nous avons aussi accueilli quelques nouvelles
organisations à l’USP. Dans ce
contexte, j’espère que l’UMS redeviendra
elle aussi membre. De notre côté, les
portes sont ouvertes. Nous avons les
mêmes objectifs en matière de politique
et de marché. Une adhésion à l’USP profiterait
donc à toutes les parties impliquées.
C’est en premier lieu la question
du financement par les chambres
cantonales d’agriculture et les
organisations sectorielles qui a
conduit au départ de l’UMS, quelle
est la durabilité de ce système?
Le système fonctionne très bien; les décisions
sont prises au moyen d’un processus
démocratique au sein de nos organes.
Il est soutenu par les organisations
membres et les cotisations sont nombreuses.
Il n’y a donc pas de nécessité
fondamentale d’adapter le système.
L’un des problèmes est que l’USP
n’a pas de membres individuels mais
représente les familles paysannes
par le biais des chambres cantonales
d’agriculture, ce qui complique
le contact direct avec la base.
Y a-t-il aussi des idées de réforme
à ce sujet?
L’USP est une organisation faîtière. Ce
sont les chambres cantonales d’agriculture
et les organisations sectorielles qui
en sont membres. Nous ne voulons pas
remettre cette structure en question. Ce
qui est important, c’est de rendre notre
travail visible afin que les familles paysannes
puissent profiter de nos prestations.
Nous sommes donc volontairement
très présents lors des rassemblements
agricoles. Cela nous permet de savoir où
se situent les préoccupations des agriculteurs
et des agricultrices.
Sur le plan de la politique partisane,
l’USP n’est pas non plus toujours
unanime. Il y a des frictions dans
le camp bourgeois. Vous-même
êtes au PLR, n’êtes-vous pas
nettement plus proche de l’UDC
en matière de politique agricole?
L’USP ne fait pas de politique partisane.
Les majorités ne sont possibles qu’avec
une collaboration qui va au-delà de l’appartenance
à un parti. Il est très important
que nous renforcions la collaboration
entre les forces bourgeoises en
matière de politique agricole. C’est ce
pour quoi nous nous engageons.
Entre-temps, des politiciens
de la gauche verte s’intéressent
également à la politique agricole.
Voyez-vous cela comme
un enrichissement ou un
agrandissement des puces
savantes?
La politique agricole a toujours été l’affaire
de tous. C’est comme pour l’éducation,
puisque tous sont un jour allés à
l’école, ils estiment aujourd’hui qu’ils ont
leur mot à dire dans la politique en matière
de formation. Et puisque chacun se
nourrit, chacun pense qu’il peut faire de
la politique agricole. Il est difficile d’éviter
ce phénomène.
Pourriez-vous imaginer
une présidente verte de l’USP?
J’ai une très grande imagination.
125 ans de l’USP

Toutes nos félicitations
L’Union suisse des paysans
fête ses 125 ans
Ouvrons la voie
AlimEX – gage de qualité
Les aliments composés UFA expansés
Hygiénisation
• Sécurité alimentaire assurée
• Amélioration des performances des animaux
Peu de poussière
• Meilleure qualité de l‘air pour les
animaux et les hommes
Fluidité
• Coulabilité assurée dans les silos et
au DAC
• Surveillance facilitée
Meilleure digestion des nutriments
• Valorisation améliorée des aliments
• Digestibilité élevée de la ration
Appétibilité
• Appétence améliorée
• Ingestion constante
Homogénéité
• Répartition uniforme des nutriments
et des composants
Soutient les agriculteurs suisses
• Valorisation des coproduits de l’industrie alimentaire
• Clôture les cycles des nutriments et considère la régionalité
UFA SA félicite l’Union suisse des paysans à l’occasion de son 125 e anniversaire

MARTIN RUFER 31
L’USP est politiquement très
percutante, mais elle manque
parfois d’un peu de charme.
Pouvez-vous comprendre
ce jugement subjectif?
En définitive, ce sont les résultats qui
comptent. Ceux-ci sont essentiels au
bien-être dans les exploitations agricoles.
Nous n’hésitons donc pas à adopter
des prises de position impopulaires.
Ce n’est pas grâce à une représentation
des intérêts guidée par le charme que les
familles paysannes paieront leurs factures.
De nombreuses personnes,
surtout en dehors de la branche,
considèrent que l’association
n’est pas particulièrement
ouverte à la négociation et
qu’elle est plutôt têtue, on parle
parfois de tactique d’obstruction.
L’USP a-t-elle là un problème
d’image?
Peu de secteurs ont connu autant de
changements que l’agriculture au cours
des dernières décennies. L’évolution
dans les domaines de l’écologie et du
bien-être animal est très rapide. Il est
donc déplacé de reprocher à l’USP et à
l’agriculture de faire de l’obstruction.
L’USP s’engage résolument à défendre
les positions de l’agriculture suisse,
chose qui n’est pas toujours bien perçue
par tous.
Comment comptez-vous
corriger cette image?
Nous devons mettre davantage en avant
tout ce que fait déjà l’agriculture, c’est-àdire
mieux expliquer les positions et
montrer les tenants et les aboutissants.
Le rôle des femmes est un peu
particulier. Au sein de l’association,
elles ne sont quasiment représentées
que par des paysannes de l’USPF.
L’égalité femmes-hommes au
sein des comités est-elle un sujet
de préoccupation pour vous?
Les femmes ont une très grande importance
dans l’agriculture et dans les
exploitations individuelles et nous essayons
de le montrer! Trois femmes sont
actuellement représentées au comité.
Dans le secrétariat aussi, nous avons
beaucoup de femmes qui occupent des
postes à responsabilité.
Comment voulez-vous
et pouvez-vous aider les femmes
à être mieux représentées?
La majorité des membres de notre comité
sont des présidents de chambres cantonales
d’agriculture et d’organisations
sectorielles. Dans la plupart des cas, les
organisations membres sont dirigées par
des présidents hommes. Il y a cependant
une tendance clairement visible que les
femmes occupent de plus en plus souvent
de tels postes.
La protection sociale est également
une préoccupation centrale des
femmes au sein de l’association,
dans quelle mesure cette préoccupation
est-elle prioritaire pour vous?
C’est un sujet très important! C’est
pourquoi, en collaboration avec l’USPF,
Agrisano et Prométerre, nous avons lancé
une vaste campagne de sensibilisation
à la fin de l’année dernière. La campagne
met en évidence l’importance
d’une couverture sociale suffisante – elle
s’adresse aux femmes et aux hommes
d’ailleurs. Un conseil détaillé et de qualité
est important.
En ce moment, nous en sommes
à un point intéressant. L’écologie,
le thème phare de ces dernières
années, se voit soudain concurrencé
par la sécurité alimentaire, du moins
au niveau international, en raison
de la guerre. Est-ce que vous
considérez qu’il s’agit de défis
opposés ou voyez-vous une voie
vers l’intensification écologique?
Les deux ne sont pas opposés. Et je ne
remets pas du tout en question les prestations
dans le domaine de l’écologie.
Mais nous devons éviter que la roue ne
tourne toujours plus vite en faveur de
l’écologie et au détriment de la production
alimentaire. La tâche principale de
l’agriculture est, et reste, la production
de denrées alimentaires. Nous ne pouvons
pas l’affaiblir davantage et, en
contrepartie, importer simplement plus
de denrées alimentaires. Le fait de simplement
délocaliser la production n’est
pas une pratique honnête.
L’USP a été récemment quelque
peu dupée par les mesures sévères
du Conseil fédéral, était-ce un
accident de parcours de lobbying
ou l’influence de l’association
dans la politique agricole
s’effrite-t-elle?
Nous sommes bien placés pour défendre
les intérêts et pouvons faire valoir de nombreuses
demandes de l’agriculture. Les
décisions incompréhensibles évoquées
sont sans doute le résultat d’un Conseil
fédéral trop peu informé. Nous en avons
tiré des conclusions et des leçons.
Le système de l’association
tel qu’il existe aujourd’hui,
avec ses structures décisionnelles
plutôt lourdes, a-t-il encore de
l’avenir, ou faut-il de nouvelles
approches, par exemple pour
accroître la flexibilité?
Une association forte est plus importante
que jamais! La pression et la dynamique
sont très fortes en politique et sur
les marchés. Il faut donc une USP forte
pour défendre les intérêts.
«La tâche principale de l’agriculture est et reste
la production de denrées alimentaires», indique
le directeur de l’USP Martin Rufer. Image: SP
125 ans de l’USP

Une référence dans l'agriculture
Le Centre de formation professionnelle nature et environnement de Lullier (CFPne) félicite
l'Union suisse des paysans pour ses 125 ans d'activités, notamment en lien avec la formation.
Acteur de la formation dans le domaine de l'Agriculture, de l'Horticulture et de l'Art floral,
le CFPne constitue un pôle de compétences romand au service des métiers de la terre.
Ecole d’horticulture
Ecole pour fleuriste
Der Verband Thurgauer Landwirtschaft wünscht dem SBV zu
seinem 125 Jahr-Jubiläum alles Gute.
Herzlichen Dank für die gute Zusammenarbeit und für die
Zukunft weiterhin viel Erfolg und Freude im Einsatz für
die Schweizer Landwirtschaft.
Formation complète et généraliste à
plein temps dans les métiers de
l’horticulture et de l’agriculture.
Le modèle proposé en 4 ans :
2 choix de CFC en horticulture : floriculture
+ paysagisme ou pépinière + paysagisme
1 diplôme cantonal regroupant 5 métiers
en horticulture et agriculture
1 maturité professionnelle intégrée aux CFC
(en option) permet l'accession des élèves
aux Hautes Ecoles Spécialisées (HES)
vertes de Suisse, dont la Haute Ecole du
paysage, l'ingénierie et d’architecture (HEPIA)
AFP plein temps en
horticulture
Formation plein temps en 2 ans pour
l'obtention d'une attestation fédérale de
formation professionnelle option paysagisme
ou production de plantes.
Formation complète à plein temps
dans le métier de l’art floral.
Formation en école en 3 ans
débouchant sur un certificat fédéral de
capacité (CFC).
La formation s’organise en :
• Enseignement théorique en école à
raison de 2 jours par semaine.
• Formation pratique en école à raison
de 3 jours par semaine.
• Trois stages en entreprise d’une
durée totale d’une année.
• 1 maturité professionnelle intégrée aux
CFC (en option)
Centre de formation professionnelle
nature et environnement de Lullier
150 route de Presinge
1254 Jussy - GE
Tél. 022 546 67 10
www.lullier.ch
Défendre les valeurs du monde
agricole vous tient à coeur?
Paysannes et femmes rurales, nous vous attendons dans
nos diverses associations cantonales pour défendre l’agriculture
familiale … Ensemble, compétentes et engagées. Les
sections cantonales vous invitent à prendre contact et nous
rejoindre !
− APF www.paysannesfribourgeoises.ch
− APJ www.agrijura.ch
− UPFG www.upfg.ch
− APV www.paysannesvaudoises.ch
− APV www.agrivalais.ch
− UPN www.paysannes-neuchateloises.ch
agropool.ch
félicite l’USP pour son
125 e anniversaire!
baumatpool.ch
Félicite
l’Union suisse des paysans
pour ses 125 ans d'existence.
Au nom des familles
paysannes, Swiss Beef
remercie l’USP de la bonne
collaboration et de
la défense efficace des intérêts.
125
ans
USP
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Swiss Beef
La CNAV félicite l'USP pour ses 125 ans
d'existence et d'engagement.

LÀ POUR TOUS, DEPUIS 125 ANS 33
Au service
des paysannes
et des paysans suisses
L’Union suisse des paysans réunit 25 chambres cantonales
d’agriculture ainsi que 60 organisations de producteurs
et organisations sectorielles. Elle est financée par des
contributions à la surface, des contributions liées aux produits
et la prestation de services.
USP
Des prix équitables et une bonne
création de valeur sont des
objectifs importants pour l’USP.
Politique
L’Union suisse des paysans
se bat sur le plan politique
• pour des conditions cadres équitables qui assurent
aux familles paysannes entreprenantes une liberté
d’action et une rétribution adéquate de leurs
prestations d’intérêt public;
• contre de nouvelles exigences qui viendraient
renchérir la production;
• pour le maintien de la protection douanière;
• pour la préservation à long terme des terres
cultivables pour l’agriculture;
• pour une agriculture économique, écologique
et socialement durable.
Marché
L’Union suisse des paysans s’engage pour que
• les familles paysannes obtiennent des prix équitables
et porteurs d’une valeur ajoutée satisfaisante pour leurs
produits;
• l’agriculture occupe une position plus forte sur le marché,
l’utilisation systématique d’une marque d’origine
reconnaissable (Swissness) et la Stratégie Qualité
faisant partie des mesures à déployer à cet effet;
• les organisations sectorielles et partenaires au sein
de l’agriculture nouent des liens étroits entre elles
et poursuivent toutes les mêmes objectifs;
• les familles paysannes bénéficient d’un accès simple
à des bases de décisions importantes et à des informations
complètes sur les prix et les marchés.
Lorsque cela est nécessaire, l’USP s’engage
corps et âme pour l’agriculture (ici lors
de la manifestation paysanne de 2015).
125 ans de l’USP

A chacun sa formation
CHANGINS, centre national de la formation supérieure des métiers
de la vigne et du vin transmet ses meilleurs vœux à l’Union Suisse
des Paysans pour son 125ème anniversaire et se réjouit de toutes
les collaborations à venir.
Le secteur vitivinicole, tout comme le secteur agricole, est confronté
à de nombreux défis climatiques, écologiques et économiques qui
exigent de solides compétences métiers, ainsi qu’en gestion d’entreprise.
A Changins, par un enseignement intégrant autant les connaissances
théoriques que pratiques, vous apprendrez toutes les étapes
nécessaires allant de l’étude du sol au commerce des vins, en
passant par la culture du raisin, ainsi que l’élaboration et la
dégustation du vin.
HAUTE ÉCOLE
DE VITICULTURE ET ŒNOLOGIE
Avec les meilleurs vœux de
Mit besten Wünschen von
Fédé ti L itiè P l it
125 ans USP:
Merci et félicitations!
Schweizer Bauernverband
Schweizer Union Suisse Bauernverband
des Paysans
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➜ Bachelor of Science HES-SO en Viticulture et Œnologie
➜ Master of Science HES-SO in Life Sciences, Major Viticulture and
Enology + Vinifera EuroMaster
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➜ Brevets fédéraux et Maîtrises fédérales de viticulteur.trice,
caviste et arboriculteur.trice
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Prenez contact, il reste quelques places pour la rentrée 2022!
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La Chambre valaisanne
d’agriculture félicite l’Union
suisse des paysans pour son
action indéfectible depuis
125 ans en faveur des
familles paysannes de notre
pays.
Depuis 1987 à
votre service
Nous félicitons l’USP pour son 125ème anniversaire et vous
souhaitons plein succès pour l’avenir.
www.agritechnique.ch agritechnique@bluewin.ch Tél. 024 425 85 22

LÀ POUR TOUS, DEPUIS 125 ANS 35
En général, l’USP organise ses
conférences de presse dans des
exploitations agricoles, …
Prestation de services
L’Union suisse des paysans offre
une palette complète de services.
Entreprises Agrisano: comprend la Fondation
Agrisano, la Caisse-maladie Agrisano SA,
les Assurances Agrisano SA, Agrisano Prevos
et Agrisano Pencas.
www.agrisano.ch
Agriexpert: conseils et expertises en matière
d’évaluation, de droit, de fiduciaire, de fiscalité,
d’indemnisations, d’immeubles, de planification
d’entreprise et de construction.
www.agriexpert.ch
Communication
L’Union suisse des paysans veille à
• faire connaître à la population les nombreuses
prestations des familles paysannes en menant
la campagne «Paysannes et paysans suisses»;
• soutenir la vente de denrées alimentaires
indigènes au moyen de mesures de communication
et de publicité ciblées;
• informer les professionnels des médias,
les personnes intéressées et un large public des
événements d’actualité dans le monde agricole;
• relayer et soutenir vers l’extérieur les revendications
des familles paysannes sur des questions
importantes.
Agrimpuls: stages à l’étranger pour les Suisses
et en Suisse pour les étrangers, cours de droit
du travail, matériel d’emballage «À la ferme»
pour la vente directe.
www.agrimpuls.ch
Agriquali: programmes de qualité comme AQ-Viande
Suisse, Agneau d’alpage et Swiss Quality Veal.
www.agriquali.ch
… afin de permettre aux
professionnels des médias de
se faire une idée de la pratique.
Agriprof: formation professionnelle agricole.
www.agriprof.ch
Agristat: données, évaluations et analyses sur
l’agriculture et le secteur alimentaire.
www.agristat.ch
OCA: étude d’architecte spécialisée dans les bâtiments
agricoles et les habitations en milieu rural.
www.lba.ch
125 ans de l’USP

FEINSTER SCHWEIZER KÄSE-GENUSS
UN DÉLICE DE FROMAGE SUISSE
DER ERSTE NATÜRLICHE KAFFEE-DRINK.SEIT 2013.
LE PREMIER CAFÉ FROID NATUREL DEPUIS 2013.
NEU
NOUVEAU
SALTED
CARAMEL!
soutient l’Union suisse des paysans et lui souhaite
un joyeux 125 ème anniversaire !
Depuis plus de 20 ans, Grangeneuve collabore avec les paysans par le biais, entre autres, de son Ecole
Supérieure qui forme les futurs cadres du marché de l’économie agricole et agroalimentaire.
Agro-Technicien-ne dipl. ES
Spécialiste en techniques agricoles
Agro-Commerçant-e dipl. ES
Spécialiste du commerce des produits agricoles
Technicien-ne paysagiste dipl. ES
Spécialiste des jardins climatiques
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Technicien-ne dipl. ES en agroalimentaire
Spécialiste des domaines de l’agroalimentaire
www.grangeneuve.ch

PARTENAIRES COMMERCIAUX 37
Relever ensemble les défis
tout au long de la chaîne
de création de valeur
Voilà des décennies que Coop entretient un dialogue ouvert avec
l’USP. Gage de confiance, ce dialogue permet d’aborder ensemble
les défis le long de la chaîne de création de valeur agricole et
d’améliorer la compréhension des besoins de chacun. Nous nous
engageons depuis de nombreuses années pour des produits agricoles
suisses à valeur ajoutée durable en proposant le plus grand
assortiment de denrées Suisse Garantie et bio, issues de programmes
stricts de bien-être animal et portant des marques
propres comme Naturabeef, Pro Montagna ou Pro Specie Rara.
Nous promouvons ces valeurs en entretenant une bonne entente
avec Bio Suisse et IP-Suisse. Nous sommes convaincus de cette
voie et avons besoin de producteurs innovants qui nous accompagnent.
Nous pouvons ainsi garantir et pérenniser ensemble
l’amour pour les produits suisses, une cause qui nous est chère.
J’adresse à l’USP mes meilleurs vœux pour son 125 e anniversaire
et j’ai hâte de poursuivre ce dialogue constructif avec elle.
PHILIPP WYSS,
PRÉSIDENT DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DE COOP
Se serrer les coudes et faire
bouger les choses
C’est un fait: l’USP et economiesuisse ne sont pas toujours sur
la même longueur d’onde. Ce serait même très étonnant au vu
de leur différence d’âge. Toutes deux ont toujours réussi à faire
avancer les choses en s’associant. Rappelons-nous par exemple
l’ordre économique d’après-guerre, lorsqu’il s’agissait de donner
à notre pays, en tant que nation exportatrice, l’accès à des
marchés importants sans mettre en péril la production agricole.
Cet exercice d’équilibrisme a permis à la Suisse d’adhérer à
l’OMC en 1995 et de conclure les accords bilatéraux avec l’UE
quelques années plus tard. Ces accords, ainsi qu’une ouverture
partielle du secteur agricole, ont provoqué des bouleversements,
mais se sont révélés un succès. Je suis convaincu que
nous parviendrons à l’avenir également à renforcer ensemble la
Suisse en tant que place économique innovante et au réseau
important, y compris en faveur de l’agriculture.
CHRISTOPH MÄDER,
PRÉSIDENT D’ECONOMIESUISSE
L’agriculture et l’industrie alimentaire sont interdépendantes
L’industrie alimentaire suisse s’engage
en faveur d’une agriculture suisse forte,
qu’elle considère comme sa partenaire.
En contrepartie, l’agriculture suisse est
tributaire d’une industrie alimentaire
compétitive, qui transforme une grande
partie de sa production. De même, l’industrie
alimentaire dépend de la prospérité
de l’agriculture en tant que fournisseuse
de matières premières de haute
qualité et produites de manière durable.
En collaboration avec l’USP, la Fédération
des industries alimentaires suisses
s’engage donc afin que l’ensemble de
notre chaîne de création de valeur bénéficie
de conditions cadres idéales pour
jouer ses atouts à chaque étape et exploiter
de manière optimale les potentiels
de création de valeur. Seule une vision
commune pour une politique durable,
saine mais aussi orientée marché pour le
secteur agricole et alimentaire nous permettra
d’atteindre cet objectif.
ISABELLE MORET,
CONSEILLÈRE NATIONALE,
PRÉSIDENTE DE LA FÉDÉRATION
DES INDUSTRIES ALIMENTAIRES
SUISSES
125 ans de l’USP

Publireportage
Pro Natura, Bird Life et le WWF félicitent
l’Union suisse des paysans à l’occasion
de son 125 e anniversaire!
Il faut bien avouer que nous ne sommes pas souvent
dans le même camp. En effet, il n’est pas rare que
l’Union suisse des paysans (USP) et les associations
de défense de l’environnement se marchent sur les
pieds. À l’occasion du 125 ͤ anniversaire de l’USP,
nous préférons toutefois regarder vers l’avant plutôt
que de revenir sur le passé. En effet, nos visions pour
une agriculture indigène sont plus proches qu’il n’y
paraît au premier coup d’œil.
Tous, nous ...
… accordons une grande importance à une production
alimentaire indigène solide et saine. En effet, une production
adaptée aux conditions locales est importante
pour nourrir sainement notre population et apporter
notre contribution à la sécurité de l’approvisionnement.
Dans cet esprit, nos terres assolées doivent être
utilisées le plus judicieusement possible, c’est-à-dire
principalement pour produire des denrées destinées
aux êtres humains.
… voulons préserver à long terme les bases nécessaires
à la production, c’est-à-dire la biodiversité, les sols fertiles,
la propreté de l’eau et de l’air. Les prestations
fournies par les auxiliaires non humains – les insectes
pollinisateurs et les organismes utiles – sont d’une importance
vitale et devraient être reconnues comme telles.
Sans elles, nous ne pouvons pas produire de denrées
alimentaires sur notre territoire.
… nous engageons pour une rémunération équitable
et correcte dans l’agriculture. Pour que cela soit
possible, les activités commerciales doivent se dérouler
dans des conditions convenables. Quant à la
protection aux frontières, elle doit être cohérente.
Il faut par ailleurs garantir que les agricultrices et
les agriculteurs qui ménagent l’environnement et,
partant, leur base de production, sont rémunérés
de manière adéquate pour cette prestation.
Il est clair que malgré ces points communs, nous
n’éviterons pas les frictions à l’avenir, d’un côté
comme de l’autre. Nous espérons toutefois que les
débats seront aussi fructueux que possible. En
d’autres termes, que nous saurons souligner davantage
nos similitudes et discuter de manière
constructive de nos avis divergents. Nous souhaitons
moins de tapage et plus de dialogue. Ce n’est
qu’à la même table que nous pourrons trouver de
véritables solutions. Car de bonnes solutions, nous
en aurons aussi besoin ces 125 prochaines années
vu la taille et l’importance des défis qui se dressent
sur notre route.
Pour cet anniversaire, nous souhaitons à l’Union
suisse des paysans beaucoup de passion engagée
dans la défense des revendications des agricultrices
et des agriculteurs ainsi que le courage de regarder
vers l’avant et d’oser suivre de nouvelles
pistes.

PARTENAIRES COMMERCIAUX 39
L’USP est fondamentale pour notre travail
À quoi ressemblerait une Migros sans
paysans suisses? Ce ne serait tout simplement
pas Migros! Migros est le plus
important client de l’agriculture suisse;
la majorité des produits alimentaires
vendus dans nos magasins proviennent
de Suisse. C’est un atout essentiel aux
yeux de notre clientèle.
Les défis ne manquent pas: le changement
climatique, les nouvelles habitudes
alimentaires et les pressions diverses sur
la production ont un impact direct sur les
exploitations agricoles. Heureusement,
les paysannes et les paysans suisses
peuvent compter sur le soutien d’une organisation
faîtière forte pour les accompagner
vers encore plus d’écologie et
d’innovation. À Migros, nous apprécions
l’ouverture d’esprit de l’Union suisse des
paysans et nous nous réjouissons de la
poursuite de notre excellente collaboration.
L’Union suisse des paysans est essentielle
à notre travail. Je tiens, au nom de
Migros, à la féliciter chaleureusement pour
son engagement au cours de ces 125
dernières années et lui souhaite, ainsi
qu’aux paysannes et aux paysans suisses,
le meilleur pour l’avenir.
FABRICE ZUMBRUNNEN,
PRÉSIDENT DE LA DIRECTION
GÉNÉRALE DE LA FÉDÉRATION
DES COOPÉRATIVES MIGROS
La Suisse a besoin
d’un secteur agroalimentaire
autonome
Fondée en 2018 seulement, l’association Primavera est
heureuse et honorée de pouvoir adresser tous ses vœux
à l’USP, l’une des plus anciennes organisations du secteur
agricole, pour ses 125 ans.
Malgré notre différence d’âge, nous sommes des partenaires
idéaux. Nous défendons les mêmes objectifs: la
Suisse a besoin d’un secteur agricole et alimentaire autonome,
indépendant et diversifié, ainsi que d’une offre
aussi large que possible en denrées alimentaires locales
et régionales. Nous contribuons ainsi à maintenir et à
renforcer la sécurité de l’approvisionnement de la population
suisse en denrées alimentaires indigènes saines et
produites de manière durable.
Nous voulons continuer à travailler ensemble à la réalisation
de ces objectifs. La transformation de premier
niveau peut fournir des voix importantes et apporter au
débat le point de vue d’un autre niveau de la chaîne de
création de valeur. C’est ce à quoi nous nous engageons,
avec vous, pour les 125 années à venir!
URS REINHARD,
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE PRIMAVERA
(INDUSTRIE ALIMENTAIRE DE PREMIÈRE
TRANSFORMATION)
Points communs
et différences
A titre personnel, je
connais l’USP depuis
2008. Des liens
amicaux se sont tissés
au fil des années.
L’USP est deux fois
plus vieille que la
Fédération romande des
consommateurs (FRC), qui
est la plus ancienne association
de consommateurs de Suisse.
Les paysans se sont donc organisés avant les
consommateurs et ils financent efficacement la représentation de leurs
intérêts. Aujourd’hui, les défenseurs des deux bouts de la chaîne alimentaire
ont de nombreux combats communs.
L’information est la base pour la FRC. Sur la provenance des denrées
et sur les méthodes de production, l’USP a un poids qui permet de faire
pencher la balance. Pour le meilleur et pour le pire, car nous ne voyons
pas toujours le progrès au même endroit (ex: OGM).
La FRC et l’USP œuvrent ensemble à la proximité entre producteurs
et consommateurs, notamment en promouvant les circuits courts, moins
de gaspillage et plus de transparence sur les prix. Dans les accords de
libre-échange, nous avons fait entendre ensemble notre voix critique
pour une offre produite de manière plus durable – et plus loyale envers
l’agriculture suisse.
Bon anniversaire!
SOPHIE MICHAUD GIGON,
CONSEILLÈRE NATIONALE ET SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
DE LA FÉDÉRATION ROMANDE DES CONSOMMATEURS (FRC)
125 ans de l’USP

Un grand merci pour la fructueuse collaboration
en faveur des familles paysannes suisses.
Wow, déjà 125 ans !
Toutes nos félicitations !
La fédération des Producteurs Suisses de Lait
souhaite un joyeux 125 e anniversaire à l’Union
Suisse des Paysans et la remercie d’avance pour
son soutien à la production laitière nationale
ces prochaines 125 années.
Toutes nos félicitations à l‘USP
pour son 125e anniversaire
et nos meilleurs voeux de réussite
pour l‘avenir !
www.agridea.ch
Fédération suisse d‘élevage ovin
Industriestr. 9
3362 Niederönz
062 956 68 68
info@sszv.ch
sszv.ch
Tout de bon à l'USP!
AgriGenève adresse ses meilleurs vœux à l’Union Suisse
des Paysans pour son jubilé des 125 ans
L A F I D U C I A I R E A G R I C O L E R O M A N D E D E P U I S 1 9 8 2
Rue Centrale 11 - 1880 BEX - info@lecove.ch - 024 463 02 92
#Oeufsuisse
Tous nos vœux pour les 125 ans de
l’Union Suisse des Paysans

PARTENAIRES COMMERCIAUX 41
Collaboration dans le cadre
du projet «Le terroir au menu»
L’USP et GastroSuisse peuvent se targuer d’une longue collaboration.
Ce partenariat repose sur des valeurs et des intérêts
communs. De nombreux membres de GastroSuisse se distinguent
par leur offre en produits frais, régionaux et de saison,
provenant tout droit de la ferme. Cet approvisionnement direct
est rapide, économique et respectueux de l’environnement. Pour
promouvoir la collaboration régionale, GastroSuisse a également
lancé le projet «Le terroir au menu» d’entente avec l’USP et HotellerieSuisse.
Ce projet permet non seulement de soutenir les
agricultrices et les agriculteurs de Suisse, mais aussi de contribuer
grandement à la protection des espèces, à l’exploitation
durable des surfaces et à un élevage respectueux des animaux.
Nous nous réjouissons de continuer à relever ensemble les défis
complexes qui nous attendent. L’union fait la force! Toutes mes
vœux à l’USP pour son 125 e anniversaire.
CASIMIR PLATZER, PRÉSIDENT DE GASTROSUISSE
Réunir l’ensemble
du secteur agricole
Notre journal Arts et Métiers du 13 juin 1897 constatait déjà
que, quelques jours après la fondation de l’USP, l’agriculture
devait viser des objectifs uniformes pour réussir. Ce constat est
resté d’actualité. 1 Pour l’usam, l’USP doit absolument rassembler
le secteur agricole au sens large pour gagner les combats politiques
à venir. Nous sommes confiants qu’elle continuera de
fournir un appui solide, surtout en matière de réduction des
coûts inutiles de la réglementation, notre priorité.
Il est très important que nos associations collaborent pour
défendre une société qui favorise la liberté économique, l’esprit
d’entreprise et l’innovation. À l’instar des PME, l’agriculture doit
rester empreinte d’esprit d’entreprise pour continuer à proposer
des produits de qualité générant une forte valeur ajoutée. Sans
devenir un instrument de contrôle total, la numérisation devrait
être pleinement utilisée et développée pour soulager les agriculteurs
d’une trop lourde charge administrative.
FABIO REGAZZI, CONSEILLER NATIONAL,
PRÉSIDENT DE L’UNION SUISSE DES ARTS ET MÉTIERS
1 Pour atteindre ses objectifs, l’agriculture doit faire front commun.
Das Gewerbe du 13 juin 1897, Berne, n°24, page 95.
Vreneli 2 , agriculture et hôtellerie
Le 12 avril 1897, le Vreneli fut mis en circulation.
Le 7 juin de la même année fut
fondée l’USP. Depuis 125 ans, le Vreneli
symbolise l’investissement sûr, la qualité
suisse et la fiabilité. Tout comme lui, l’USP
défend depuis 125 ans la fiabilité, la qualité
et la valeur.
Rassembler tous les éléments d’un
secteur aussi hétérogène que l’agriculture
et s’engager depuis 125 ans pour de
bonnes conditions cadres est une véritable
prouesse.
Au cours de ces 125 dernières années,
les besoins de l’agriculture et les attentes
de la population envers elle ont beaucoup
évolué. Il en est de même pour nous
dans l’hôtellerie. Aujourd’hui, il ne suffit
plus de servir un simple morceau de
viande: nos clients veulent savoir d’où
vient l’animal et comment il a été élevé.
De la culture des champs à l’élevage,
l’USP réunit des intérêts très divers. Pour
l’hôtellerie, l’agriculture suisse est gage
de qualité et de fiabilité élevées. Comme
le Vreneli.
ANDREAS ZÜLLIG,
PRÉSIDENT D’HOTELLERIESUISSE
ET HÔTELIER
2 Nom populaire donné à une gamme de pièces de monnaie en or de la Confédération suisse émises entre 1897 et 1935.
125 ans de l’USP

Claude Quartier, ingénieur agronome, journaliste, ancien directeur du Service vaudois de vulgarisation agricole,
directeur et rédacteur en chef du journal Agri de 1988 à 2005, auteur de nombreux livres, dont le dernier en date
«Révolution(s) dans les campagnes de Suisse romande, 1990–2020».
Image: Archives Agri
«La mission du monde
agricole est restée
la même: nourrir»
En 125 ans, l’agriculture suisse a radicalement
changé: les familles paysannes ne représentent
plus que 3% de la population, la profession est
devenue très technique, mécanisée et numérisée,
les conditions cadres et les exigences de la
société ont complètement changé. Mais la
mission demeure: nourrir la population le mieux
possible. Interview entre passé et présent,
entre hier et demain, avec Claude Quartier,
ingénieur agronome et journaliste.
INTERVIEW: KARINE ETTER
125 ans de l’USP

CLAUDE QUARTIER 43
Quel regard portez-vous sur
l’évolution de l’agriculture
suisse en 125 ans?
Claude Quartier: Par rapport à l’agriculture
de la fin du 19e siècle, celle d’aujourd’hui
apparaît comme un autre monde. Le métier
n’a cessé de se professionnaliser. Autrefois
on disait paysan, maintenant on
parle d’agriculteur, et demain on aura
peut-être des «maîtres techniciens de la
terre»... Mais il y a des invariants: derrière
l’évolution agronomique et technique, il y
a toujours des hommes qui agissent. Depuis
10 000 ans, la mission du monde
agricole est restée la même: nourrir les
gens à partir de produits végétaux et animaux.
Mais pour atteindre ces buts, tout
a changé. Le contexte, les outils et méthodes,
les conditions cadres, les règlements,
la société… Globalement, l’agriculture
suisse, qui s’est montrée pionnière
pour concilier production alimentaire,
protection environnementale et bien-être
animal, a plutôt bien réussi à négocier les
virages de l’histoire.
Pensez-vous que l’agriculture est
mieux reconnue en 2022 qu’en 1897?
Je ne sais pas. Si on considère l’agriculture
de 1900 avec notre regard de 2022, on
verra nos ancêtres paysans sous un jour
assez défavorable, comme une classe
pauvre, peu éduquée, exerçant un métier
manuel dur et peu valorisant. Mais si l’on
cherche à voir les paysans de 1900 avec
le regard de l’époque, les choses changent.
A travers la littérature, la peinture, les fêtes
et la représentation du monde rural de
1900, on découvre des paysans qui devaient
inspirer le respect. Au fil des ans,
l’agriculture est devenue complexe, exigeant
une solide formation de base et une
constante mise à jour des connaissances.
Cette «technicité» du métier contribue à
éloigner les paysans de ceux qui ne le
sont pas, mais cela en fait aussi une profession
reconnue à part entière.
«Il faut répondre
à ce qui est justifiable,
praticable, nécessaire,
raisonnable et faisable.»
Comment l’agriculture devrait-elle
se positionner pour répondre aux
attentes et exigences très élevées
des consommateurs d’aujourd’hui?
Il faut répondre à ce qui est justifiable,
praticable, nécessaire, raisonnable et
faisable. Un produit phytosanitaire dont
la toxicité est prouvée n’est pas admissible.
Il doit être supprimé. A contrario,
les pendillards ne représentent pas une
solution adaptée à tous les contextes
agricoles. Ils ne devraient pas être imposés
dans la loi. Ainsi, pour chaque technique,
les partenaires doivent se mettre
d’accord sur des limites à ne pas franchir,
trouver des compromis, tout en sachant
que l’agriculture, très minoritaire, doit
disposer de dossiers béton pour justifier
ses positions. Devant les problèmes,
l’agriculture ne doit pas se voiler la face.
Elle doit éliminer ce qui est douteux, exiger
de la recherche les réponses les plus
claires possibles et, s’il y a doute, demander
des moratoires pour affiner les
connaissances comme pour les OGM.
Le Covid puis le conflit en
Ukraine ont bouleversé de
nombreuses certitudes liées
à l’approvisionnement
alimentaire. En Suisse, cette
situation tend à crisper les
positions entre nécessités
alimentaires et nécessités
climato-environnementales.
Comment construire l’avenir
dans ce contexte?
Il ne s’agit pas d’opposer l’approvisionnement
et l’environnement. Mais parfois
je suis un peu dubitatif face à l’idée de
vouloir mettre de la biodiversité partout.
Il faudrait se montrer pragmatique et accepter
qu’il existe des zones propices
à la biodiversité et d’autres pas. Ainsi,
je trouve pertinent de mettre des bordures-tampon
le long des cours d’eau,
mais se priver, en partie, des bonnes
terres cultivables pour y intégrer de la
biodiversité me semble pour le moins interpellant.
Il faut quand même reconnaître
à l’agriculture le droit de faire
pousser du blé dans un champ plutôt
que des petites fleurs.
Le Parlement a demandé
au Conseil fédéral d’élaborer
une stratégie agroalimentaire
globale, de la fourche à la
fourchette. Personnellement,
qu’attendez-vous d’un
tel rapport?
Que ce rapport soit techniquement rigoureux;
qu’il évite de faire de la démagogie
agricole ou de la démagogie environnementale.
De rester si possible simple,
sans complexifier encore les mesures, de
ne pas imposer des techniques ou des
manières de faire susceptibles d’évoluer
rapidement dans l’intérêt des paysans et
des consommateurs.
Le bio, la permaculture,
l’agriculture de conservation,
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l’agroforesterie, sont-ils les
nouveaux modèles à appliquer?
Grâce à une technique rigoureuse, à un
label de qualité reconnu, le bio a fait sa
place au soleil, bien que quantitativement
moins productif. En investissant dans la
recherche (FiBL), le bio a pu non seulement
se développer mais aussi faire passer
des techniques et des pratiques dans
l’agriculture non bio. Le bio va-t-il pour
autant remplacer l’agriculture de type
«À la longue, le défi sera
probablement de savoir
comment gérer une
organisation professionnelle
avec la diminution
spectaculaire des paysans.»
«production intégrée»? Probablement pas,
car la PI est de plus en plus respectueuse
de l’environnement, elle évolue elle aussi.
Pour ce qui est des autres techniques
citées, pour le moment elles restent très
marginales, ce sont des pratiques de
niche.
Entre défense professionnelle
et vision stratégique dans un
contexte qui change constamment
et de plus en plus vite,
quels défis voyez-vous pour l’USP
ces prochaines décennies?
À la longue, le défi sera probablement de
savoir comment gérer une organisation
professionnelle avec la diminution spectaculaire
des paysans. La moitié des producteurs
de lait a disparu. La production
est restée la même, mais on ne fait pas
une organisation agricole forte avec des
tanks à lait! Il faut des jeunes, des
femmes, il faut du monde pour entretenir
une profession, pour pérenniser une corporation.
Les femmes, heureusement,
prennent plus de place dans la profession
et les organisations agricoles. Cela
fait du sang neuf. Il faudra aussi gérer
une profession qui se fond de plus en
plus dans une réalité socio-économique
plus large. L’agriculteur «pur jus» risque
peu à peu de disparaître. Que peut apporter
l’USP dans une telle configuration?
L’exemple du canton de Genève est
Claude Quartier estime que l’agriculture suisse a su développer un modèle
unique au monde par ses exigences écologiques, ses paiements directs, cette
politique agricole très locale qui est un empilement de mesures fédérales,
cantonales et professionnelles.
Image: K. Etter
intéressant à suivre. Une poignée de professionnels
très pointus, au contact
étroit avec l’univers urbain dans lequel
ils sont insérés, vivent bien et sont très
dynamiques.
Quels grands acquis du
passé pourraient permettre
au monde agricole de se
construire un avenir motivant
et pérenne?
L’avenir se construit plutôt devant que
derrière. La valorisation du local, de la
proximité et des circuits courts s’apparente
toutefois à une résurgence du passé
porteuse d’avenir. Le modèle suisse
est unique par ses exigences écologiques,
ses paiements directs, cette politique
agricole très locale qui est un empilement
de mesures fédérales, cantonales
et professionnelles. Mais pourra-t-on
encore parler longtemps d’un «monde
agricole»? Socialement, c’est déjà en
train de changer. Les patrons d’exploitations
sans bétail ont déjà un pied hors
de la population rurale traditionnelle.
Devenus des spécialistes, comme tant
d’autres, certains agriculteurs ne seront
plus les passeurs d’une tradition paysanne
petit à petit oubliée. A l’inverse,
peut-être que dégoûtées d’un monde déconnecté
des réalités premières, des
personnes reviendront à la terre pour
faire les paysans. Quoiqu’il advienne,
l’USP aura à gérer, comme elle le fait depuis
125 ans, un corps de professionnels
qui produira une part de notre nourriture
et veillera raisonnablement à notre environnement.
Sous quelle forme et à quel
prix, je suis incapable de le dire.
125 ans de l’USP

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125 ans de l’Union suisse des paysans
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Offre non renouvelable

VINCENT VEILLON 47
Mémoires
d’une enfance
à la campagne
Encore aujourd’hui, l’odeur de la beuse réveille en moi
un immense bonheur. Elle témoigne que nous sommes
sortis des centres urbains «boboisés» ou que nous
avons atteint l’altitude des alpages. Mais surtout, elle
allume dans ma mémoire des souvenirs aussi tenaces
que cette même odeur. Le jour où mon père a calmé un
jeune taureau fou à Orzival (VS) en l’attirant dans l’écurie
à reculons avec une poignée de céréale, alors que
tout le staff s’était armé de fourches. Les machines
agricoles suspendues dans la grange familiale de ma
grand-maman à Cronay (VD) où l’on allait jouer à
cache-cache tout en se faisant grignoter les mains par
les petits veaux. Puis plus tard, mes étés passés à l’alpage
de Chalet Vieux aux Diablerets (VD).
Mon mentor agricole était réputé «soupe au lait» et
gros bosseur à faire craquer les ouvriers baba cools.
C’était un peu vrai, mais bien plus encore. On passait
nos journées à soigner ces jolies dames à cornes, à
transformer leur lait en or, à clôturer les arêtes escarpées
pour ne pas qu’elles «dérochent» (du barbelé et
des piquets en bois, bien sûr, parce que c’est pas joli
ces FlexiNet: c’est plus léger à porter sur les chemins
de montagne, mais c’est moins joli). On passait nos soirées
à faire des parties de «trou du cul» (super jeu de
cartes) à la lumière d’une bougie, à fumer des cigarettes
roulées sous les étoiles en essayant d’imaginer
«quand s’arrête un vaisseau spatial s’il avance toujours
tout droit?». Puis on allait se laver les dents dehors avec
un verre d’eau avant d’aller s’écrouler. On recommençait
cette routine une bonne quarantaine de fois. Ce sont
des aventures que je rêve de faire vivre à mes filles, un
jour. Mais ce n’est pas garanti tant le monde agricole
évolue. J’espère qu’il saura trouver un chemin pour écrire
son avenir sereinement et suis certain que l’Union
suisse des paysans aura un rôle important à jouer. Pour
que cette magnifique odeur de beuse continue à embaumer
nos campagnes. VINCENT VEILLON
Vincent Veillon est un animateur de radio et de télévision, fils
d’ingénieur en sciences agronomiques. Aujourd’hui lui-même
père de deux filles, il se rappelle volontiers son enfance,
principalement passée à la campagne dans le canton de Vaud.
Image: SP
125 ans de l’USP

Une classe de Netstal remplit des BigBags dans le quartier de Schlöffeli, l’un des deux sites du canton de Glaris.
Visiblement, planter des pommes de terre pour le record du monde de röstis est un plaisir!
Image: SP
Ici pousse
un record du monde
À l’occasion de son 125 e anniversaire, l’Union
suisse des paysans organise diverses activités,
dont, cet automne, la préparation des plus
grands röstis du monde sur la place Fédérale.
Tous les cantons sont mis à contribution pour
produire les pommes de terre à cet effet au
cours de l’été dans des installations mobiles
telles que des big-bags, des jardinières
surélevées ou des caisses-palettes.
Ces cultures sont reconnaissables à leur
look uniforme et au slogan «Ici pousse
un record du monde». MIRJAM HOFSTETTER
Pour fêter son 125e anniversaire, l’Union
suisse des paysans (USP) a fait preuve
d’imagination: toute l’année durant, elle
organise différentes activités avec ses
organisations membres, ses collaborateurs
et la population suisse.
Un grand événement, qui aura lieu le
19 septembre, en même temps que la
Sichlete organisée chaque année par la
Chambre bernoise d’agriculture, constituera
le couronnement de cet anniversaire.
Et cet événement a tout pour
plaire. En effet, l’USP vise un record du
monde. Elle tentera de préparer l’un des
plats typiques de la Suisse, à savoir de
délicieux röstis, dans sa plus grande version
jamais réalisée à ce jour, à l’aide
d’une poêle géante sur la place Fédérale.
Pour ce faire, elle se servira de pommes
de terre qui auront poussé dans toute la
Suisse pendant l’été.
Qui a déjà repéré
les pommes de terre?
À vrai dire, ce record du monde est en
train de pousser aux quatre coins de la
125 ans de l’USP

ACTIVITÉS D’ANNIVERSAIRE 49
Plusieurs sites sont à découvrir dans
le centre de Delémont.
L’installation de pommes de terre orne le port de la pittoresque
petite ville d’Arbon, en Thurgovie.
Dans le canton de Berne, les big bags dans lesquels poussent le record du monde se trouvent près de l’Inforama Rütti
à Zollikofen. La famille qui tient l’exploitation agricole prendra soin des pommes de terre jusqu’à fin septembre.
125 ans de l’USP

Tous les sites ont un point
commun: les big bags ont un
visuel uniforme et portent le
slogan «Ici pousse un record
du monde».
Urs Schneider, directeur adjoint de l’USP, remet un panier à Beat Brunner,
président de la Chambre appenzelloise d’agriculture.
Suisse dans des jardins de tailles diverses:
parcs publics ou installations mobiles
telles que big bags, jardinières surélevées
et caisses-palettes. La manière et
le lieu sont laissés à l’appréciation des
chambres cantonales d’agriculture. Ces
dernières se montrent d’ailleurs très
créatives. Ainsi, les big-bags disposés au
cœur de la ville de Saint-Gall forment un
sentier didactique sur la pomme de terre
dans un endroit attrayant. Il en va autrement
dans le canton du Valais: l’association
Les Mains Vertes a planté les
pommes de terre près du couvent des
capucins à Sion, un lieu d’excursion apprécié
des petits et des grands.
Bien entendu, il faut prendre soin des
pommes de terre jusqu’à leur récolte en
septembre. Ce sont les chambres cantonales
d’agriculture qui s’en chargent, et
de nombreux bénévoles viennent leur
prêter main-forte. Le 19 septembre, toutes
apporteront les pommes de terre à Berne
pour l’événement culinaire dans un panier
en osier offert par l’USP lors de leur assemblée
annuelle. C’est sur la place Fédérale
que les röstis du record du monde
seront grillés pour les passants. D’autres
éléments passionnants tels que des
stands de marché, une ferme découverte
et des sentiers didactiques encadreront
l’événement.
Outre les chambres cantonales d’agriculture,
RICOTER, patate.ch, Agro-Marketing
Suisse, Beurre Suisse et l’Union
Suisse des producteurs de pommes de
terre soutiennent cette action. Un grand
merci à toutes et à tous.
Pierre-Yves Felley, directeur de la Chambre valaisanne d’agriculture,
réceptionne lui aussi avec le sourire un panier dans lequel seront mises
les pommes de terre (à gauche: Nicolas Wermeille, USP).
Un arbre pour chaque organisation membre
Rappelons que l’USP ne fête pas
son anniversaire uniquement avec des
röstis géants. Tout au long de l’année,
elle souhaite aussi remercier ses plus
de 80 organisations membres par
le biais de différentes activités. Chacune
d’entre elles reçoit un arbre lors de son
assemblée annuelle. Cet arbre est censé
symboliser la cohésion (ancrage dans
le sol) et les prochains défis à surmonter
ensemble (ramification). En outre,
l’USP entend ainsi démontrer son
engagement en faveur de la biodiversité.
Les collaboratrices et les collaborateurs
de la faîtière agricole ne sont pas en
reste en cette année particulière:
chaque mois, toutes et tous ont droit
à une petite surprise. Tout le monde
a donc de quoi se réjouir.
125 ans de l’USP

Lohnunternehmer Schweiz
Agro-entrepreneurs Suisse
Der Verband der
Lohnunternehmer –
ein verlässlicher
und starker Partner
der Landwirtschaft
Wir gratulieren dem
Schweizerischen
Bauernverband zum
Jubiläum!
L’Association des
agro-entrepreneurs –
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fiable de l’agriculture
Nous adressons
toutes nos félicitations
à l’Union suisse
des paysans pour son
anniversaire !
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Une double opportunité se présente à vous: donnez votre avis à l’Union suisse des paysans et gagnez un week-end
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Depuis 125 ans, l’USP s’engage en faveur des intérêts du monde
agricole. Elle adopte ses prises de position par un processus
démocratique au sein de ses organes. À l’occasion de l’anniversaire
de la faîtière agricole, nous souhaitons donner à toutes
les familles paysannes actives la possibilité de se prononcer.
Nous vous invitons à répondre aux questions suivantes, soit par
écrit, soit en ligne en scannant le code QR ci-contre. Les retours
nous aident à mieux prendre en compte les besoins de celles
et ceux que nous représentons. Nous procéderons à un tirage
au sort des envois et les heureux gagnants recevront un bon
1. Êtes-vous satisfait/e du travail de l’USP?
❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏
très insatisfait/e
très satisfait/e
2. Quelle position l’USP devrait-elle adopter face aux
revendications politiques dans les domaines de la protection de
l’environnement et des animaux?
❏ ❏ ❏ ❏ ❏ ❏
se défendre beaucoup plus
négocier davantage de bons compromis
3. Ce que j’attends de l’USP:
d’une valeur totale de 2500 francs pour un week-end dans
un hôtel suisse de leur choix, frais de remplacement à la ferme
compris.
Nous vous prions de remplir le sondage ci-dessous et de nous
le faire parvenir avant fin juin. Parmi tous les envois, nous tirerons
au sort une famille qui verra ses frais de logement à l’hôtel
et de remplacement à la ferme couverts le temps d’une escapade
en Suisse. Le lot à gagner a une valeur totale de 2500 francs.
Un paiement intégral en espèces n’est pas prévu. En outre, cinq
bons de 125 francs chez Landi sont aussi à gagner.
Prénom, nom:
Adresse:
NPA, lieu:
Adresse e-mail:
Numéro de téléphone portable:
❏ J’accepte que l’USP conserve mes coordonnées.
La participation est réservée aux familles paysannes qui dirigent une exploitation
et qui sont membres d’une chambre cantonale d’agriculture. Le concours ne fait
l’objet d’aucune correspondance. Tout recours juridique est exclu.
125 ans de l’USP

Chère USP,
nos vœux les plus sincères pour ton 125 e anniversaire
! En ces temps où les changements sont
toujours plus rapides, ton soutien est important
pour l’agriculture suisse. Nous te remercions
de ta précieuse collaboration et nous réjouissons
de poursuivre notre engagement commun !
Ensemble,
pour une
agriculture suisse
forte !
ipsuisse.ch
Nous félicitons l’USP pour son anniversaire
Certes, melior n’a pas encore 125 ans, mais elle s’engage avec
passion pour l’agriculture suisse depuis 1936. Nous disons oui à
la production indigène et faisons partie, avec l’USP et d’autres
organisations paysannes, de l’alliance contre l’initiative inutile
sur l’élevage.
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125 ans de l’USP

Publireportage
Lidl Suisse
Famille von Rickenbach-Zgraggen
Zuger-rigi-chriesi AG
Rotkreuz (ZG)
Reto Fuster
Spécialités de viande Breitenmoser AG
Appenzell Steinegg (AI)
Rolf Weber
Boulangerie-pâtisserie Café Weber AG
Davos (GR)
Marcel Romano
Restaurant Balcun At
Müstair (GR)
Les entreprises familiales suisses et tout particulièrement les petites exploitations profitent de l’action « petit mais remarquable ».
Lidl Suisse : un partenaire
fiable depuis 13 ans
Lidl Suisse félicite chaleureusement l’Union suisse des paysans à l’occasion
de son anniversaire. Lidl est arrivé en Suisse il y a 13 ans, il s’est
depuis passé beaucoup de choses. Nous avons pu mettre en place de
nombreux partenariats uniques en leur genre, en particulier avec les
paysans et producteurs suisses. Lidl Suisse a su marquer des points tout
spécialement dans le domaine du bœuf de pâturage. Une rétrospective.
Depuis 2016, Lidl Suisse propose de la viande
de bœuf de pâturage bio dans sa gamme de
produits. Le détaillant soutient ainsi les agriculteurs
qui misent sur un élevage naturel et
particulièrement respectueux des animaux
dans les pâturages. Les bœufs sont élevés
dans des exploitations bio suisses certifiées.
Au cours des dernières années, Lidl Suisse a
constamment élargi son offre de produits de
bœufs de pâturage bio.
Lidl Suisse accorde une grande importance
aux partenariats de longue date. Après 13 ans
passés sur le marché suisse, Lidl collabore
entre-temps avec 370 fournisseurs suisses,
dont 60 avec qui nous travaillons depuis l’entrée
sur le marché. Lidl Suisse s’est développé
aux côtés de ces productrices et producteurs
et a grandi au fil des années. L’assortiment de
Lidl Suisse est également devenu de plus en
plus suisse.
« Lidl Suisse met un fort accent
sur les produits suisses et
provenant de paysans suisses. »
Andreas Zufelde, Chief Commercial Officer chez Lidl Suisse
Aujourd’hui, Lidl Suisse réalise entre-temps
plus de 50 % de son chiffre d’affaires grâce
aux produits d’origine suisse. « Nous souhaitons
encore augmenter ce pourcentage.»,
déclare Andreas Zufelde, Chief Commercial
Officer chez Lidl Suisse. « Nous mettons un fort
accent sur les produits suisses et provenant
de paysans suisses. En effet, proposer de
nombreux produits locaux n’est pas seulement
logique d’un point de vue qualitatif, les
voies d’approvisionnement sont également
plus courtes ici, les normes de bien-être animal
plus élevées et nous soutenons ainsi les
producteurs suisses locaux.»
Petit mais remarquable
Notre action « petit mais remarquable » constitue
un grand soutien pour les productrices
et les producteurs suisses. Depuis 7 ans déjà,
Lidl Suisse vient en aide aux petites exploitations
et aux entreprises familiales et met à
leur disposition un canal de distribution important
au niveau national. Pendant plusieurs
semaines dans l’année, les spécialités locales
sont proposées dans tous les magasins Lidl
en Suisse. Près de 100 fournisseurs proposant
près de 260 produits profitent chaque année
de cette action.
Bœufs de pâturage bio
Les bœufs de pâturage bio sont dans les pâtures
du printemps à l’automne pendant au moins huit
heures par jour.
Près de 35 % de la viande de bœuf fraîche
vendue dans l’assortiment de Lidl Suisse
provient d’un élevage bio de pâturage. La
Protection Suisse des Animaux PSA accorde
la meilleure note A de son système
de bien-être animal aux produits de bœufs
de pâturage bio. Les bœufs sont élevés par
des exploitations certifiées Bio Suisse dans
des pâturages bio suisses et les animaux s’y
sentent bien. Leur fourrage naturel et à base
d’herbages contribue à la préservation du
climat et à la fertilité des sols.

JOUR APRÈS JOUR,
NOS PRODUCTEURS
CULTIVENT
LA TRADITION.
GRUYERE.COM/FILIERE