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Essais & Simulations 150

Spécial Automobile L’automobile connaît une nouvelle révolution… mais quel impact pour les essais ?

Spécial Automobile
L’automobile connaît une nouvelle révolution… mais quel impact pour les essais ?

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DOSSIER 34<br />

DOSSIER 42<br />

Spécial<br />

Automobile<br />

L’automobile connaît<br />

une nouvelle révolution…<br />

mais quel impact<br />

pour les essais ?<br />

Mesures 7<br />

Mesures Solutions Expo2022 : l’Événement de la<br />

mesure en France<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation 20<br />

Étalonnage et acquisition : les données au service<br />

de la précision et des gains de temps<br />

N° <strong>150</strong> • Septembre-Octobre-Novembre 2022 • 20 €<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 IA


ESSAIS<br />

VIBRATOIRES<br />

MULTIAXES<br />

CONTRÔLEUR DE<br />

POTS VIBRANTS<br />

À ENTRÉES/SORTIES<br />

MULTIPLES<br />

Tester plusieurs axes, en simultané réduit<br />

considérablement la durée d'essai<br />

et reproduit plus fidèlement les véritables<br />

contraintes opérationnelles<br />

Contrôle indépendant jusqu'à<br />

8 pots vibrants<br />

Compatible avec toutes les<br />

technologies d'excitateur :<br />

électrodynamique,<br />

hydraulique, électriques,<br />

refroidis à eau ou non, et de<br />

toutes capacités<br />

Contrôle synchrone jusqu'à 3<br />

agitateurs grâce à l'interface<br />

MIMO<br />

Modulaire<br />

Génération de signaux<br />

aléatoires, sinusoïdaux,<br />

chocs, etc..<br />

Réplication d'un signal temporel préenregistré<br />

Distributeur Crystal Instrument<br />

B I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022<br />

Contactez-nous au 04 74 16 18 80 pour en savoir plus<br />

contact.instrumentation@dbvib.com<br />

www.dbvib-instrumentation.com


ÉDITORIAL<br />

Révolution automobile : derrière les contraintes<br />

citoyennes, une opportunité pour les essais !<br />

Olivier Guillon<br />

Rédacteur en chef<br />

Le ciel leur est-il tombé sur la tête ? Sont-ils tous<br />

devenus fous ? Après la frénésie du Covid voilà que<br />

nos éminentes élites politiques semblent découvrir<br />

« l’urgence climatique »… ceux-là mêmes qui faisaient<br />

l’apologie du diesel il y a trente ans se mettent ainsi<br />

à convertir tout le monde à l’électrique… sans<br />

sommation ou presque !<br />

« L’électrique (puis<br />

l’hydrogène) promet donc<br />

de redonner des couleurs à<br />

un marché morose et offre<br />

de belles opportunités aux<br />

laboratoires et à toute la<br />

filière. Pour le citoyen en<br />

revanche, ce sera une autre<br />

paire de manche. »<br />

Et ce en écartant d’un revers de la main tous les<br />

efforts inconsidérés qu’ont dû fournir constructeurs,<br />

équipementiers et surtout cette myriade de PME et de<br />

laboratoires d’essais et de mesure pour se conformer<br />

aux exigences de Bruxelles sur les moteurs allant<br />

d’Euro1 à Euro6-D-Full dont la prouesse fût-elle<br />

d’éliminer, selon un rapport de l’Ademe, les émissions issues de la combustion.<br />

Mais à coup de milliards d’euros et de dollars, les constructeurs prennent le virage contre<br />

vents et marées et parviennent chacun, y compris les irréductibles de la voiture de sport<br />

et de prestige, à exposer au Mondial de Paris 2022 une gamme complète de véhicules<br />

électriques.<br />

L’électrique (puis l’hydrogène) promet donc de redonner des couleurs à un marché morose<br />

et de propulser définitivement l’automobile dans l’ère de la mobilité, offrant de belles<br />

opportunités aux laboratoires français et européens ainsi qu’à toute la filière. Pour le citoyen<br />

en revanche, ce sera une autre paire de manche. Car si on lui promet de respirer un peu<br />

mieux, il devra passer à la caisse ; derrière sa dimension sociétale, le véhicule propre n’en<br />

demeure pas moins un véhicule clivant – du moins pour le moment – qui s’adresse aux<br />

personnes aisées… un peu à l’image du deux-roues à Paris depuis le mois de septembre ! ●<br />

Envie de réagir ?<br />

@EssaiSimulation<br />

ÉDITEUR<br />

MRJ Informatique<br />

Le Trèfle<br />

22, boulevard Gambetta<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tél. : 01 84 19 38 10<br />

Fax : 01 34 29 61 02<br />

Direction :<br />

Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

Directeur des rédactions :<br />

Olivier Guillon<br />

o.guillon@mrj-corp.fr<br />

COMMERCIALISATION<br />

Publicité :<br />

Patrick Barlier<br />

p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Diffusion et Abonnements :<br />

www.essais-simulations.com<br />

Emilie Bellenger<br />

abonnement@essais-simulations.com<br />

Prix au numéro : 20 €<br />

Abonnement 1 an France et à<br />

l’étranger, 4 numéros en version<br />

numérique : 60 € TTC<br />

Abonnement 1 an version<br />

numérique + papier : 85 € TTC<br />

Règlement par chèque bancaire à<br />

l’ordre de MRJ<br />

RÉALISATION<br />

Conception graphique :<br />

Eden Studio<br />

Maquette<br />

Gaëlle Vivien<br />

Impression :<br />

GT Print EOZ<br />

6, avenue Jean d’Alembert<br />

78190 Trappes<br />

N°ISSN : 1632 - 4153<br />

N° CPPAP : 1026 T 94043<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : <strong>150</strong><br />

Date : Sept.– octobre – nov. 2022<br />

RÉDACTION<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Prith Baneerje (Ansys), Patrick<br />

Eliès (Sfint – groupe Trescal),<br />

Thomas Goetzl (Keysight<br />

Technologies), Sébastien Hoffait<br />

(V2i), Florent Mathieu (EikoSim),<br />

Lauryanne Teulon (CFM), Pierre<br />

Weber, Kim Zitny (Teijin Automotive<br />

Technologies)r<br />

Comité de rédaction :<br />

Estelle Duflot (Réseau Mesure),<br />

Didier Large (Nafems), Daniel<br />

Leroy (ASTE), Jérôme Lopez<br />

(CFM), Patrycja Perrin (ASTE)<br />

PHOTO DE COUVERTURE :<br />

© Gremlin / iStock<br />

Toute reproduction, totale ou<br />

partielle, est soumise à l’accord<br />

préalable de la société MRJ.<br />

Partenaires du magazine <strong>Essais</strong> &<br />

<strong>Simulations</strong> :<br />

/Facebook.com/<br />

EssaiSimulation<br />

/@EssaiSimulation<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I1


SOMMAIRE<br />

DOSSIER<br />

L’AUTOMOBILE EN PLEINE<br />

34<br />

RÉVOLUTION !<br />

34 Le Mondial de Paris de retour mi-octobre pour fêter l’automobile !<br />

36 L’automobile entre dans une révolution… difficile mais<br />

passionnante !<br />

39 DAM Group, un acteur incontournable des bancs de test de la R&D<br />

jusqu’à l’industrialisation et la production de la filière hydrogène<br />

40 Voitures électriques : comment ré-imaginer une industrie<br />

centenaire ?<br />

44 Hyundai et Teijin Automotive Technologie parviennent à alléger<br />

significativement d’une portière<br />

46 Le secret de l’efficience des batteries haute tension : une mesure<br />

précise des faibles valeurs de résistance<br />

©Laboratoire Precia Molen<br />

Actualités<br />

06 Precia Molen se dote d’un<br />

nouveau laboratoire d’essais<br />

ISO 17025<br />

06 Wika lance un service<br />

sur site pour réduire les<br />

temps d’immobilisation des<br />

instruments de mesure<br />

06 Appel à communications pour<br />

les conférences des Journées<br />

de la Cofrend, en juin 2023<br />

06 Un accord-cadre entre Valeo et<br />

le CNRS pour la mobilité<br />

du futur<br />

06 Moteur du futur : un doctorant<br />

ONERA primé pour son<br />

approche CFD innovante<br />

Mesures<br />

07 Mesures Solutions Expo2022 de<br />

retour début octobre à la Cité<br />

des Congrès de Lyon<br />

08 « N’oublions pas que sans la<br />

mesure, rien ne fonctionne »<br />

10 La chaine de mesure de<br />

© AB Vision<br />

température aux J’M 2022 : de<br />

l’étalonnage aux bonnes pratiques<br />

de mesure<br />

12 Quelques innovations dans le<br />

contrôle qualité sur Mesure<br />

Solutions Expo2022<br />

14 Point sur la mesure automatisée<br />

de roue aubagée<br />

<strong>Essais</strong><br />

et modélisation<br />

20 Jusqu’à présent peu couvert,<br />

l’étalonnage des contrôleurs<br />

prend de l’ampleur<br />

21 Maintenance préventive et<br />

dimensionnement des systèmes :<br />

enregistreurs Socitec<br />

22 Aperçu de quelques solutions en<br />

matière d’étalonnage<br />

24 Conférence Nafems France : le<br />

grand événement de simulation<br />

pleinement orienté vers les<br />

données et le jumeau numérique<br />

26 Dialogue essai - calcul : les défis<br />

de la validation de la simulation<br />

sur le dispenseur Galileo<br />

d’Ariane 6<br />

© O. Guillon<br />

28 Les systèmes d’acquisition de<br />

données prennent toute leur<br />

place dans les laboratoires<br />

d’essai<br />

30 Retour à des modèles<br />

numériques plus simples pour<br />

des validations rapides de<br />

paramètres d’essais<br />

32 Simulation numérique et<br />

métavers : cette révolution<br />

technologique pour l’industrie de<br />

demain<br />

Outils<br />

50 Formations<br />

51 David Delaux prend la présidence<br />

de l’association ASTE<br />

51 Nafems 2022, les 23 et 24<br />

novembre avec l’ASTE<br />

51 Réunion de la Commission<br />

Thermique et techniques<br />

connexes<br />

52 Au sommaire du prochain numéro<br />

52 Index des annonceurs et<br />

des entreprises citées<br />

52 Le chiffre à retenir<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I3


Cetim 52 avenue Félix-Louat ZAE Senlis Sud-Oise<br />

Senlis (Oise)<br />

Pour consulter le programme et vous inscrire:<br />

NRC22 France, NAFEMS France Conference<br />

Contact: didier.large@nafems.org (06 85 88 21 62)<br />

En 2022 nous espérons pouvoir enfin organiser notre conférence biennale en mode essentiellement<br />

présentiel pour la plus grande satisfaction de tous. Cette année nous serons accueillis par le CETIM<br />

dans leurs locaux de Senlis (60) au nord de Paris, haut lieu de la mécanique en France les 23 et 24<br />

novembre prochains.<br />

Comme pour nos précédents événements, notre Comité de programme animé par Jean-Marc Crepel<br />

a finalisé un programme attractif avec plus de 70 interventions dans 13 sessions parallèles traitant<br />

les disciplines traditionnelles couvertes par NAFEMS.<br />

Le programme détaillé est disponible sur la page web suivante: Agenda de NRC22 France<br />

(nafems.org)<br />

Citons nos intervenants principaux confirmés et les thèmes abordés, notamment le soutien à la transition<br />

énergétique, :<br />

Francois Bodin d’IRISA : vers un calcul de haute performance frugal<br />

Edouard Lete d’EL2C : la simulation en biomécanique. Les particularités et perspectives<br />

Marjorie Musy du CEREMA : modélisation climatique de l’échelle du quartier à celle de la ville.<br />

Etat de l’art, applications et perspectives<br />

Thierry Chevalier d’Airbus : complex system of systems simulation for energy transition<br />

Pierre-Etienne Gautier de la SNCF, Sana Debbech de l’IRT Railenium : le BIM et les Jumeaux<br />

Numériques appliqués au ferroviaire<br />

et Frédéric Feyel de Safran Tech: enjeux et stratégie du groupe Safran en simulation numérique.<br />

Nos sponsors « platine »<br />

Nos sponsors « or »<br />

Nos exposants<br />

4 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


© O. Guillon<br />

© DR<br />

© DR<br />

DOSSIER<br />

Lors du Mondial de Paris en 2018<br />

MESURES<br />

Conférence sur Mesures Solutions Expo<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Opération d’étalonnage par Hexagon chez Kern<br />

NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL<br />

La filière automobile fait sa<br />

révolution p. 34 à 49<br />

Au regard des récentes décisions politiques portant sur l’interdiction<br />

de produire des véhicules à moteur thermique en Europe d’ici 2035<br />

mais aussi sur l’autorisation (étrangement un peu prématurée)<br />

de faire circuler des voitures autonomes en France depuis la<br />

rentrée, toute la filière automobile semble prendre les devants.<br />

En témoigne le Mondial de Paris, qui fait son grand retour Porte<br />

de Versailles après quatre années d’absence, fermement orienté<br />

vers l’électrique, l’autonomie des véhicules et la mobilité dans<br />

son ensemble. Dans ce nouveau numéro de la revue consacré à la<br />

filière automobile, aujourd’hui en pleine révolution, les interviews<br />

du nouveau patron du salon mais aussi du président de la Société<br />

des ingénieurs de l’automobile (SIA) qui nous éclaireront sur les<br />

nouveaux enjeux des professionnels du secteur.<br />

L’événement de la Mesure<br />

avec un grand « M » p. 7 à 19<br />

À l’occasion du salon Mesures Solutions Expo2022 qui ouvrira ses<br />

portes à la Cité des Congrès de Lyon, la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

a consacré l’entièreté de sa rubrique à l’événement phare de la<br />

mesure et de la métrologie en France. De la mesure automatisée<br />

au contrôle qualité, en passant par un point sur la mesure de<br />

température (élaboré par le CFM, organisateur des Journées<br />

de la Mesure qui se tiendront en parallèle du salon), ce dossier<br />

fera la part belle à une discipline désormais incontournable dans<br />

l’industrie. Rappelons à ce titre que la revue sera diffusée sur<br />

le salon, permettant à ses fidèles partenaires et annonceurs<br />

encore davantage de visibilité, et offrant aux visiteurs du salons<br />

des informations inédites et techniques afin d’optimiser leurs<br />

opérations de mesure.<br />

De l’étalonnage à l’acquisition<br />

de données p. 20 à 33<br />

S’il existe un autre domaine devenu incontournable dans l’industrie<br />

des essais, c’est bien la saisie, l’analyse et l’optimisation des données,<br />

qu’elles soient issues des campagnes de test, des instruments de<br />

mesure ou des logiciels de simulation. Autre sujet impliquant des<br />

données fiables, l’étalonnage des équipements, en particulier des<br />

capteurs et des contrôleurs, nécessaires pour transmettre des<br />

données les plus fiables possible et réduire toujours davantage les<br />

campagnes d’essais, véritable priorité des industriels. A ce titre, le<br />

magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> fait la lumière sur un domaine - celui<br />

des contrôleurs - pendant longtemps boudés par les questions<br />

d’étalonnage. Or ces équipements sont particulièrement essentiels<br />

dans la qualité finale d’un produit mais aussi dans la durée des<br />

campagnes d’essais.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I5


ACTUALITÉS<br />

EN BREF<br />

Appel à communications<br />

pour les conférences des<br />

Journées de la Cofrend, en<br />

juin 2023<br />

La Cofrend lance un appel à communications<br />

pour les conférences qui seront<br />

présentées lors des Journées Cofrend<br />

2023 du 6 au 8 juin 2023 au Palais<br />

Chanot de Marseille. Les auteurs sont<br />

invités à soumettre un résumé en ligne<br />

avant le 15 novembre 2022, sur la thématique<br />

« END, voir et prévoir ». Pour<br />

connaitre le détail des thématiques et<br />

télécharger l’appel à communication,<br />

rendez-vous le site de la Cofrend ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.cofrend.com<br />

Un accord-cadre entre<br />

Valeo et le CNRS pour la<br />

mobilité du futur<br />

Ce partenariat, qui organise sur cinq<br />

ans la coopération dans des programmes<br />

de recherche partagés, se<br />

donne pour objectif d’accélérer le développement<br />

d’une mobilité plus propre<br />

et plus sûre. Les activités consisteront<br />

notamment dans le lancement de<br />

nouveaux projets de recherche et de<br />

thèses. Elles pourront aussi mener à<br />

la création de laboratoires communs.<br />

Les travaux de recherche menés par le<br />

CNRS et Valeo porteront sur la conception<br />

durable, l’intelligence artificielle,<br />

les systèmes intelligents, la cybersécurité,<br />

les sciences des données, les villes<br />

inclusives ou les énergies nouvelles ●<br />

Moteur du futur : un doctorant<br />

Onera primé pour son<br />

approche CFD innovante<br />

Matteo Gelain, ancien doctorant Onera,<br />

a reçu le « prix de thèse 2022 » de la<br />

3AF pour ses travaux sur la simulation<br />

numérique des phénomènes aérothermiques<br />

dans les moteurs d’avions civils<br />

modernes. Les concepts de moteur du<br />

futur sont caractérisés par des architectures<br />

de plus en plus complexes,<br />

ce qui engendre un besoin important<br />

de lubrification et refroidissement. Sur<br />

cette problématique, un large spectre<br />

d’activités et de volets scientifiques a<br />

été exploré à l’Onera, allant des simulations<br />

numériques aérodynamiques<br />

haute-fidélité, aux simulations numériques<br />

multiphysiques, en passant par<br />

des essais en soufflerie ●<br />

MÉTROLOGIE<br />

Precia Molen se dote d’un nouveau<br />

laboratoire d’essais ISO 17025<br />

Après deux années de<br />

travail, le groupe Precia<br />

Molen dispose maintenant<br />

de son propre laboratoire de<br />

métrologie. Ce laboratoire d’essais<br />

permet de tester la performance<br />

des indicateurs et instruments<br />

de pesage de Precia Molen en<br />

conditions climatiques (température et humidité) selon la recommandation OIML R76.<br />

Deux enceintes climatiques, l’une de 400l et l’autre de 20m 3 , permettent d’effectuer des<br />

essais sur des plages de température allant de -30 °C à +60 °C, avec un taux d’humidité<br />

qui peut atteindre 85 % selon les besoins.<br />

Réalisation d’essais de certification en métrologie légale<br />

Le laboratoire permet la réalisation d’essais de certification en métrologie légale. Son<br />

activité a été auditée et validée selon le référentiel international ISO 17025 par l’OIML,<br />

ce qui lui permet de réaliser de tels essais. Le laboratoire figure dorénavant sur le registre<br />

officiel des laboratoires d’essais fabricants de l’OIML et peut fournir des rapports d’essai<br />

officiels. Ces essais ont lieu dans le cadre des projets de certification en métrologie légale<br />

pilotés par le LNE (Laboratoire national de<br />

EN SAVOIR PLUS > fr.preciamolen.com<br />

métrologie et d’essai) ●<br />

MESURE<br />

Wika lance un service sur site pour<br />

réduire les temps d’immobilisation des<br />

instruments de mesure<br />

Le service Wika prend un<br />

nouveau visage avec une<br />

offre de services globaux liée<br />

à la gestion de parcs d’instruments<br />

de mesure : contrat de gestion de<br />

parc, mise en place de programmes<br />

de maintenance, campagnes d’étalonnage…<br />

le tout reposant sur des<br />

services sur site : étalonnage, réglage, réparation, prise en charge de nombreuses<br />

marques d’instruments de mesure pour des niveaux d’incertitude allant jusqu’aux<br />

plus faibles.<br />

Pour ce faire, Wika s’est doté d’un nouveau camion « services » à la disposition<br />

de nos clients sur tout le territoire. En complément des laboratoires de Wika, le<br />

camion « services » procure des avantages aux exploitants d’instruments de mesure<br />

dans l’industrie : éliminer les temps d’arrêt liés à l’immobilisation des instruments<br />

de mesure, aucun risque lié au transport des appareils des clients, réalisation de<br />

différents types de mesure le même jour sur place<br />

EN SAVOIR PLUS > www.wika.fr<br />

avec des experts en métrologie et étalonnage ●<br />

6 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


MESURES<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Mesures Solutions Expo2022<br />

de retour début octobre<br />

à la Cité des Congrès de Lyon<br />

La nouvelle édition de Mesures Solutions Expo2022 se tiendra à la Cité des Congrès de Lyon dans<br />

quelques semaines. Couplé aux Journée de la Mesure du CFM – les JM2022, ce salon sera le seul<br />

rendez-vous de l’année à traiter des solutions de mesure, de métrologie, de capteurs et d’étalonnage.<br />

Né de la volonté des adhérents du<br />

Réseau Mesure, cet évènement<br />

est organisé depuis 2021 en<br />

partenariat avec le Collège français de<br />

métrologie (CFM) et plusieurs partenaires<br />

de la formation, du recrutement et de<br />

la communication. En un seul lieu, il<br />

présentera l’exhaustivité de l’offre de<br />

la mesure, du monde de la recherche<br />

à celui de la production, des solutions<br />

actuelles aux perspectives futures. Cet<br />

événement phare du marché de la mesure<br />

sera le reflet de l’évolution du monde<br />

industriel. Les innovations y seront donc<br />

nombreuses dans la mesure où beaucoup<br />

n’ont pas pu être présentées durant les<br />

derniers mois.<br />

En proposant une offre générale<br />

répondant aux besoins potentiels<br />

multiples, le Réseau Mesure a souhaité<br />

réunir les professionnels de la mesure afin<br />

de proposer aux visiteurs des solutions<br />

complètes et innovantes. Nombreux sont<br />

ceux qui ont à nouveau répondu présents<br />

car 70% du salon est déjà réservé.<br />

Cet évènement touche toute la chaine<br />

de la mesure : les acteurs du process,<br />

les ingénieurs, les techniciens, de la<br />

qualité à la production, en passant<br />

par le contrôle et la maintenance. Il<br />

présentera également une vingtaine<br />

d’ateliers thématiques, au cours desquels<br />

les exposants développeront leurs savoirfaire<br />

et leurs nouveautés.<br />

LES JOURNÉES DE LA MESURE<br />

2022 EN PARTENARIAT AVEC<br />

MESURES SOLUTIONS EXPO2022<br />

Aussi, le CFM est l’organisateur des<br />

JM2022, les Journées de la Mesure : un<br />

événement pragmatique pour une mesure<br />

simple et concrète. Les deux journées<br />

proposeront une organisation originale<br />

permettant d’intégrer les bonnes<br />

pratiques d’abord et de découvrir les<br />

mises en application ensuite, à l’aide des<br />

tutoriels et des ateliers-démonstrations.<br />

Cette année, cette famille Mesure sera au<br />

grand complet et à bonne école autour<br />

de plusieurs sujets clés. D’une part, les<br />

fondamentaux de la métrologie (concepts<br />

essentiels, normes, incertitudes), d’autre<br />

part, la chaîne de mesure (performance,<br />

capteurs, chaine d’acquisition...). Enfin,<br />

des applications seront présentées en<br />

matière de dimensionnel, de température<br />

(voir article suivant) et en laboratoire.<br />

Tous les intervenants du processus de<br />

mesure et de production sont concernés :<br />

utilisateur de moyens de mesure,<br />

responsable métrologie, responsable<br />

qualité ou production, technicien<br />

et ingénieur… L’inscription aux JM<br />

permet de suivre ces tutoriels et ateliers,<br />

d’accéder aux pauses café et buffets de<br />

midi, de découvrir les exposants du<br />

salon Mesures Solutions Expo2022.<br />

Faites des rencontres et répondez à vos<br />

problématiques terrain lors des JM2022 ●<br />

Pierre Weber<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I7


MESURES<br />

ENTRETIEN<br />

« N’oublions pas que sans la<br />

Président depuis plus d’un an du Réseau Mesure, dont la revue<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est partenaire presse, Claunel Massiès a accepté<br />

de répondre à nos questions à l’occasion du salon Mesure Solutions<br />

Expo2022, un événement 100% consacré à la mesure, domaine qui<br />

occupe une place croissante dans le monde industriel, rendant ses<br />

méthodes et ses technologies désormais incontournables.<br />

© IMT Atlantique - Céline Castel<br />

Claunel Massiès<br />

Âgé de 53 ans et de formation initiale<br />

en mécanique & automatisme<br />

Industriel, Claunel Massiès est<br />

diplômé MG de l’Essec Business<br />

School. Il rejoint Wika Instruments<br />

en 2010 en tant que directeur général<br />

avant d’être nommé président des<br />

différentes acquisitions du groupe<br />

en France. Au moment de sa prise de<br />

fonction au sein du Réseau Mesure<br />

en juillet 2021, Claunel Massiès<br />

était responsable de la politique de<br />

distribution du groupe Wika en tant<br />

que vice-président de la région EMEA<br />

/ India Distribution.<br />

Claunel Massiès, depuis votre arrivée il<br />

y a un peu plus d’un an à la présidence<br />

du Réseau Mesure, quels grands axes<br />

ou projets avez-vous mis en œuvre ?<br />

Comme vous le savez, je suis arrivé à la<br />

présidence du Réseau Mesure dans un<br />

contexte particulier de pandémie et de<br />

grand questionnement sur l’industrie. Le<br />

monde de la mesure bouge très vite avec<br />

une forte numérisation des activités, de<br />

la data de plus en plus dense et précieuse<br />

ainsi qu’une interconnexion entre les<br />

différents systèmes. La priorité pour nos<br />

80 adhérents (dont une grande majorité<br />

emploie moins de vingt personnes) a été de<br />

continuer à fonctionner en interne comme<br />

sur le marché. Notre objectif a été de les<br />

aider à remettre le pied à l’étrier.<br />

Rappelons que le Réseau Mesure a été créé<br />

par et pour les adhérents. C’est pourquoi<br />

l’association s’attache à adapter ses<br />

projets et ses actions au service de leurs<br />

besoins de développer le business, la<br />

commercialisation, l’exportation, les achats<br />

mutualisés mais aussi d’autres dimensions<br />

comme les ressources humaines et la<br />

collaboration avec d’autres réseaux afin<br />

de travailler ensemble.<br />

Que représente pour vous cette<br />

nouvelle édition du salon Mesure<br />

Solutions Expo2022 ? Par quelles<br />

tendances sera-t-elle particulièrement<br />

marquée ?<br />

La première chose à avoir l’esprit sur<br />

ce salon c’est que les visiteurs de cet<br />

événement savent ce qu’ils veulent voir :<br />

de la mesure et rien d’autre ! Or ce salon<br />

est le seul événement sur le sujet sachant<br />

que la mesure. Organisé par le Réseau<br />

Mesure, Mesure Solutions Expo2022 fait<br />

cependant appel à un important réseau<br />

de professionnels ; nous collaborons avec<br />

le Collège français de métrologie (CFM),<br />

des partenaires presse dont vous faites<br />

partie ainsi que la Chambre de commerce<br />

et d’industrie (CCI).<br />

Caractérisation sous pointes de dispositifs passifs ou actifs jusqu’à 170 GHz<br />

Parmi les grandes tendances de Mesure<br />

Solutions Expo, notons que l’innovation<br />

est présente sur tous les stands. En outre,<br />

plus d’une trentaine de conférences<br />

thématiques porteront sur la mesure dans<br />

toutes ses dimensions. Nous mettrons<br />

également en avant les start-up à l’image<br />

8 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


MESURES<br />

mesure, rien ne fonctionne »<br />

© Olivier Guillon<br />

©AB Vision<br />

de ConsoMix, une société spécialisée dans<br />

le smart building, Rheonova en matière de<br />

rhéologie ou encore Baxir présentera un<br />

nouveau banc d’essai de mesure.<br />

Aussi, le salon abritera un espace emploi<br />

et de formation en partenariat avec<br />

l’Apec ainsi que les universités de Lyon<br />

et de Grenoble. L’idée est d’organiser des<br />

recrutements sur le salon mais aussi de<br />

promouvoir les métiers de la mesure en<br />

organisons des visites pour les étudiants.<br />

Enfin, cette année sera consacrée à<br />

l’Algérie et la Tunisie afin de développer<br />

des collaborations et des synergies entre<br />

les différents acteurs de la mesure de ces<br />

pays et le Réseau Mesure.<br />

En matière d’instrumentation de<br />

mesure, quelles innovations voyez-vous<br />

apparaître depuis quelques années sur<br />

le marché ? Et pour répondre à quels<br />

besoins dans l’industrie, tant au niveau<br />

des laboratoires que des ateliers de<br />

production ?<br />

Dans ce domaine, le monde bouge<br />

très vite avec des tendances lourdes : la<br />

multiplication des points de mesures car<br />

aujourd’hui, on veut tout mesurer. Aussi,<br />

la mesure n’est plus un moyen mais une<br />

résultante. Deuxième tendance lourde,<br />

la logique des objets connectés et de<br />

l’industrie 4.0. La quatrième révolution<br />

industrielle a porté un nombre incalculable<br />

d’innovations sur le marché et ce très<br />

rapidement. C’est pourquoi j’encourage<br />

les personnes à venir sur le salon Mesure<br />

Solutions Expo2022, un événement<br />

incontournable pour trouver des<br />

solutions permettant d’optimiser l’outil de<br />

production et d’améliorer la compétitivité.<br />

N’oublions pas que sans la mesure, rien<br />

ne fonctionne. Celle-ci joue donc un rôle<br />

de plus en plus important en matière<br />

d’information et de technicité pour les<br />

entreprises, lesquelles attendent en parallèle<br />

des solutions professionnelles de plus en<br />

plus adaptées à leurs besoins. À titre<br />

d’exemple, la mesure de pression s’effectuait<br />

auparavant grâce à un capteur générique.<br />

Aujourd’hui, avec des environnements<br />

de plus en plus spécifiques comme<br />

l’hydrogène, les fabricants sont obligés de<br />

développer des capteurs adaptés. Il en est<br />

de même pour la multiplication des points<br />

de mesures avec de grandes répartition<br />

dans l’usine mais aussi des capteurs<br />

intelligents ; ceux-ci doivent être plus<br />

facilement intégrables dans l’atelier, moins<br />

chers et sans fil. C’est le cas notamment des<br />

nouvelles technologies d’IoT LoRaWAN<br />

qui procure un accès à l’information de<br />

plus en plus rapide et précis.<br />

À quels grands défis, toujours dans<br />

l’instrumentation de mesure, les<br />

fabricants doivent-ils répondre et avec<br />

quelles technologies ?<br />

Les clients veulent une solution particulière<br />

en fonction de leurs applications. Ils<br />

ont des besoins de plus en plus précis<br />

et technologiques. C’est pourquoi les<br />

organisations doivent s’adapter aux besoins<br />

des clients et leur offrir non plus seulement<br />

un instrument mais une solution complète<br />

dotée de services dans un contexte où la<br />

compétence est de plus en plus difficile à<br />

trouver. Chez Wika par exemple, nous<br />

avons changé notre organisation : nous<br />

ne parlons plus « produits » mais nous<br />

raisonnons désormais en tant que « marché<br />

client ». Également, nous avons intégré de<br />

nouvelles compétences au sein de notre<br />

service réparation et prestations sur site.<br />

A-t-on une idée de ce à quoi<br />

ressemblera l’instrumentation de<br />

mesure de demain ?<br />

Les nouveautés de demain, même si elles<br />

sont déjà bien entamées, concernent<br />

l’interconnexion et une accessibilité<br />

à distance des moyens et des résultats<br />

de mesure. Nous devons apporter<br />

la compétence à un moment donné<br />

mais cette compétence sera déportée.<br />

Et si le Covid-19 a pu freiner certains<br />

développements, il a surtout joué un effet<br />

d’accélérateur. L’évolution industrielle<br />

est en marche ! ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I9


MESURES&TESTS<br />

MARKETPLACE PAR MRJ PRESSE<br />

Découvrez le portail<br />

sur la mesure,<br />

les tests et<br />

l’instrumentation.<br />

MESURES<br />

EN PRATIQUE<br />

La chaine de mesure<br />

de l’étalonnage aux<br />

Dans cet article, Patrick Eliès et Lauryanne Teulon<br />

reviennent sur les spécificités de la mesure de température,<br />

thème qui sera largement abordé lors des J’M 2022, nom<br />

que portent les journées de la mesure organisées au<br />

sein du salon Mesure Solutions Expo2022 (cf. encadré).<br />

Mesures & Tests<br />

vous propose<br />

d'être mis en relation<br />

gratuitement avec<br />

les prestataires<br />

du marché.<br />

La mesure de température est au cœur de nombreux<br />

procédés industriels ou de recherche scientifique et<br />

technologique notamment pour la supervision et le<br />

contrôle de produits. Des domaines très variés sont<br />

concernés : la chimie, la métallurgie, l’agroalimentaire,<br />

l’industrie verrière, l’automobile… chacun présentant ses propres<br />

contraintes et spécificités de mesure.<br />

La connaissance de cette grandeur avec une grande exactitude<br />

est particulièrement déterminante pour la qualité des produits,<br />

leur conservation ou pour la sécurité des biens et des personnes<br />

ou encore pour la gestion énergétique des systèmes. Quel que soit<br />

le contexte, le prérequis pour prendre de bonnes décisions est de<br />

réaliser de bonnes mesures.<br />

Il est donc nécessaire de s’assurer du bon choix des instruments<br />

de mesure et de leur capacité à mesurer de manière conforme :<br />

optimisation de la périodicité d’étalonnage, maitrise et contrôle<br />

des facteurs d’influence, estimation des incertitudes de mesure,<br />

mise à jour des procédures...<br />

L’étalonnage est une des briques élémentaires de ce processus<br />

métrologique qui est définit par le VIM1 comme une « opération<br />

qui, dans des conditions spécifiées, établit, en une première étape,<br />

une relation entre les valeurs et les incertitudes de mesure associées<br />

qui sont fournies par des étalons et les indications correspondantes<br />

avec les incertitudes associées, puis utilise, en une seconde étape,<br />

© DR<br />

www.mesures-et-tests.com<br />

10 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


MESURES<br />

de température aux J’M 2022 :<br />

bonnes pratiques de mesure<br />

Patrick<br />

Eliès<br />

Directeur<br />

technique chez<br />

Sfint – groupe<br />

Trescal<br />

cette information pour établir une relation<br />

permettant d’obtenir un résultat de mesure<br />

à partir d’une indication. »<br />

La réalisation la plus couramment<br />

rencontrée correspond à l’étalonnage par<br />

comparaison entre un étalon de référence<br />

et l’instrument en étalonnage au sein d’un<br />

générateur de température, idéalement<br />

stable, homogène et parfaitement caractérisé<br />

en température. Pour illustrer cette étape,<br />

le Collège français de métrologie organise,<br />

dans le cadre des Journées de la Mesure,<br />

un atelier visant à présenter la réalisation<br />

d’un étalonnage de sonde Pt100.<br />

DÉMONSTRATION AVEC MOYENS<br />

DE MESURE ET D’ÉTALONNAGE<br />

ADAPTÉS<br />

Selon Patrick Eliès, directeur technique<br />

chez Sfint : « En étalonnage par<br />

comparaison en température, on utilise<br />

un générateur de température dans lequel<br />

sont introduits deux systèmes de mesure.<br />

En s’appuyant sur les mesures effectuées<br />

par le système de mesure de température<br />

connu, communément appelé ‘étalon’, on<br />

détermine les écarts de mesure du système<br />

à étalonner.<br />

On distingue deux technologies de<br />

Lauryanne<br />

Teulon<br />

Chargée de mission<br />

technique au<br />

Collège Français de<br />

Métrologie<br />

générateur de température, les bains<br />

thermostatés et les fours régulés. L’objectif<br />

du moyen utilisé est de porter un milieu le<br />

plus homogène possible à la température<br />

demandée. Les bains d’étalonnage se<br />

caractérisent par l’échauffement ou le<br />

refroidissement d’un milieu liquide.<br />

L’énergie est produite par un système<br />

Banc d’essais<br />

haute-fréquence pour<br />

support moteur<br />

Banc de tests permettant de mesurer<br />

la raideur dynamique et le facteur de<br />

perte de supports élastomères, avec<br />

une plage de fréquence allant de<br />

50 Hz à 3 000 Hz, et une précharge<br />

pouvant être comprise entre 0 et<br />

5 000 N.<br />

Solution clé-en-main bénéficiant<br />

de notre expérience en expertise<br />

et en conception de banc d’essais.<br />

www.ahlersheinel.de<br />

©Fraunhofer LBF, Darmstadt<br />

m+p international Sarl<br />

5, rue du Chant des Oiseaux<br />

78360 Montesson<br />

Tél. : +33 130 157874<br />

sales.fr@mpihome.com<br />

www.mpihome.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I11


MESURES<br />

Les Journée<br />

de la Mesure,<br />

J’M 2022<br />

Les Journées de la Mesure 2022 qui<br />

auront lieu à la Cité des Congrès<br />

à Lyon les 5 et 6 octobre prochain<br />

présenteront des thématiques clés<br />

de la métrologie : fondamentaux,<br />

dimensionnel, laboratoire et<br />

température avec cette année<br />

un focus particulier sur la<br />

chaîne de mesure. Ces journées<br />

organisées par le Collège français<br />

de la métrologie proposent une<br />

construction originale autour de<br />

tutoriels et sur leurs mises en<br />

application au travers d’ateliers<br />

de démonstration sponsorisés par<br />

plusieurs organisations.<br />

Ces sujets concernent de nombreux<br />

secteurs d’activités : la mécanique,<br />

l’environnement, la biologie,<br />

l’industrie plastique, l’agroalimentaire...<br />

ainsi que tous les<br />

intervenants de la chaine de mesure<br />

et de production : utilisateur de<br />

moyens de mesure, technicien,<br />

responsable métrologie, qualité ou<br />

production, ingénieur etc.<br />

Les JM2022 se dérouleront en<br />

parallèle du salon Mesures<br />

Solutions Expo, piloté par le Réseau<br />

Mesure. Ce salon vise à présenter<br />

l’offre de la mesure dans sa large<br />

diversité, du monde de la recherche<br />

à celui de la production, et des<br />

solutions actuelles aux perspectives<br />

futures.<br />

>> Le programme détaillé des<br />

Journées de la Mesure est<br />

disponible sur le site du Collège<br />

Français de Métrologie<br />

© Sfint - Trescal<br />

thermodynamique ou à effet Peltier.<br />

Leurs contraintes d’utilisation sont les<br />

caractéristiques du liquide employé et le<br />

degré d’étanchéité du capteur à étalonner.<br />

La base du transfert de température est<br />

la conduction. Les fours d’étalonnage se<br />

caractérisent par l’échauffement (parfois le<br />

refroidissement) d’un milieu d’air sec. Les<br />

contraintes de ces moyens sont moindres<br />

pour les capteurs mais l’homogénéité du<br />

système est moins bonne. L’énergie produite<br />

est réalisée à l’aide de résistances chauffantes.<br />

Les bases du transfert thermique sont la<br />

convection et le rayonnement.<br />

Les étalons utilisés pour déterminer la<br />

température dite de référence sont le plus<br />

souvent des sondes thermorésistantes de<br />

platine ou des thermocouples. Les sondes<br />

platine Pt 100 Ohms utilisées comme étalons<br />

présentent la meilleure précision sur la<br />

mesure, mais sont limitées en température.<br />

Les thermocouples de base platine type S<br />

peuvent tenir des températures bien plus<br />

élevées et présentent des précisions plus<br />

© Trescal<br />

Pour aller plus loin<br />

moyennes. Le signal émis par ces capteurs<br />

sera mesuré par un instrument permettant<br />

une interprétation en température de la<br />

grandeur mesurée.<br />

Les résultats de l’étalonnage réalisé par<br />

un personnel qualifié, seront documentés<br />

à l’aide d’un certificat d’étalonnage,<br />

incluant tous les résultats issus de cette<br />

comparaison, la traçabilité métrologique,<br />

ainsi que les incertitudes associées aux<br />

mesures réalisées. »<br />

LES PERSPECTIVES<br />

La mesure de température en contact<br />

repose sur l’utilisation de sondes<br />

traditionnelles telles que des sondes<br />

résistives et des couples thermoélectriques.<br />

Ces sondes sont en perpétuelle évolution<br />

pour s’adapter à de nouveaux besoins<br />

et de nouvelles contraintes de coûts. La<br />

mesure sans contact vient également<br />

compléter cette offre en se basant sur<br />

la mesure du rayonnement thermique<br />

(pyrométrie optique, thermographie), ce<br />

qui permet d’apporter des informations<br />

complémentaires et de nouvelles solutions<br />

de mesure.<br />

Le développement de mesures connectées<br />

prend également de l’ampleur avec la<br />

généralisation de l’IIoT. La société JRI<br />

également sponsor des Journées de la<br />

Mesure présentera l’étalonnage de capteurs<br />

connectés et leur utilisation dans de bonnes<br />

conditions de mesure ●<br />

Guide technique du Collège Français de Métrologie édité avec Afnor Éditions intitulé<br />

Mesures de température – Bonnes pratiques et applications dans l’industrie<br />

EN SAVOIR PLUS > www.cfmetrologie.com/fr/<br />

12 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />

Nouvelle serie de détecteurs de fuite et<br />

debitmètres Furness controls<br />

Les nouveaux Détecteurs de Fuite et Débitmètres de la<br />

série 700 conçus et fabriqués par FURNESS CONTROLS<br />

– constructeur historique depuis 60 ans de capteurs de<br />

pression différentielle ultra faible – innovent tant en matière<br />

de design, d’ergonomie que de technologie. Ils sont dotés d’un<br />

superbe écran tactile graphique couleur de 5 ou 7 pouces<br />

permettant de visualiser et d’enregistrer les courbes de chaque<br />

test afin de comprendre le phénomène physique.<br />

Les Détecteurs de Fuite disposent d’un capteur multi-gammes<br />

capable de mesurer des fuites sur un large spectre depuis 0,001<br />

ml/min jusqu’à 999 ml/min sous des pressions allant du vide<br />

à +30 bar.<br />

Les Débitmètres comportent un capteur de débit laminaire<br />

garantissant des mesures avec de très faibles perte de charge<br />

depuis 0,01 ml/min jusqu’à 5 m3/min sous des pressions allant<br />

du vide à +14 bar.<br />

Également équipé de nombreuses fonctions d’automatisme,<br />

d’un enregistreur de données exportable sur clef USB et de<br />

ports Ethernet, Profinet ou Profibus, ils s’intègrent aisément<br />

sur des lignes de fabrication automatiques ou sur des postes<br />

semi-automatiques.<br />

Applications typiques : industries automobile, médicale, du gaz,<br />

de l’électroménager, de l’emballage, cosmétologie, robinetterie…<br />

Transmetteur de pression differentielle<br />

Modèle FCO432<br />

Doté d’une expérience de 60 ans,<br />

le constructeur Furness Controls<br />

fabrique une large gamme de<br />

transmetteurs de pression différentielle qui<br />

s’adaptent à la plupart des applications de<br />

basse pression dans des environnements<br />

sales (production d’électricité, acier,<br />

ciment, brique, verre etc.) ou dans les<br />

environnements propres et ultra propres<br />

(milieux médicaux, pharmaceutiques,<br />

le nucléaire, la fabrication de semiconducteurs…).<br />

Ces transmetteurs de<br />

pression peuvent être montés sur mur,<br />

panneau, en encastré ou en applique.<br />

Le transmetteur de pression FCO432 est<br />

disponible en 12 gammes de pression<br />

allant de +/– 50 Pa jusqu’à -1 bar à + 10<br />

bar chacune dans un large choix de sortie<br />

tension ou courant.<br />

La sortie électrique est disponible en<br />

linéaire ou avec une fonction racine-carrée<br />

afin de faciliter l’emploi de tubes Pitotstatique<br />

ou d’autres éléments laminaires<br />

primaires.<br />

L’option OLED ou LCD peut afficher<br />

des valeurs dans de nombreuses unités<br />

scientifiques et l’option des deux relais<br />

indépendants offre la possibilité de<br />

signaux d’alarmes.<br />

• Exactitude 0,25% de la lecture + 1 digit<br />

• Réglage de l’étendue de mesure<br />

• Sortie courant 2 ou 4 fils ou Sortie<br />

tension 4 fils<br />

• Deux relais paramétrables<br />

• Sortie racine carrée pour débit/vitesse<br />

• Auto zéro et zéro déporté ●<br />

EN SAVOIR PLUS :<br />

FURNESS CONTROLS<br />

Techniparc • 3 rue Boole<br />

91240 Saint Michel sur Orge - France<br />

Tél: +33 (0)1 69 46 00 20<br />

Fax: +33 (0)1 69 46 00 18<br />

Email: vente@furness-controls.fr<br />

www.funess-controls.fr<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I13


MESURES<br />

Quelques<br />

innovations<br />

dans le<br />

contrôle<br />

qualité<br />

sur Mesure Solutions Expo2022<br />

Contrôler les fuites<br />

sur les Big Bag<br />

pharmaceutique<br />

Pouvoir garantir la stérilité des containers<br />

souples est un enjeu majeur pour les<br />

laboratoires de production pharmaceutique.<br />

ASC Instrument, société spécialisée dans le<br />

contrôle d’intégrité des conditionnements<br />

pharmaceutique « CCIT » à développer<br />

une réponse adaptée à cette problématique<br />

: l’ASC 7400BCB. L’ASC 7400BCB est<br />

un détecteur de fuite pour les Big Bag. Il<br />

est particuliè-rement adapté au poste de<br />

contrôle manuel. Cet instrument permet<br />

de contrôler les bags souples en étanchéité<br />

sans porter atteinte à leur intégrité, de<br />

manière précise et rapide.<br />

Un capteur pour détecter les<br />

bulles d’air et de gaz<br />

Avec le capteur PAD20, Baumer offre<br />

une solution innovante à un problème<br />

jusqu’alors non résolu : la détection de<br />

bulles d’air et de gaz dans les fluides<br />

de process. Le capteur détecte les plus<br />

petites inclusions d’air et de gaz et évite<br />

ainsi, entre autres, le fonctionnement à<br />

sec des pompes et les temps d’arrêt des<br />

installations. Dans de nombreuses applications<br />

sur le terrain, le capteur a ainsi<br />

permis d’accroître l’efficacité des installations<br />

tout en garantissant une fiabilité<br />

et une qualité maximales des process.<br />

PAD20 est une innovation pour des applications<br />

industrielles et hygiéniques dans<br />

une multitude de secteurs d’activité.<br />

Un capteur 100% autonome<br />

connecté, sans pile et sans fil<br />

Les modules de mesure connectés<br />

Harvestree sont utilisés pour<br />

mesurer différentes grandeurs<br />

physiques (température,<br />

pression, hygrométrie...) de façon<br />

complètement autonome, c’est-àdire<br />

sans fil et sans pile. Le module<br />

Harvestree récupère l’énergie<br />

thermique dégagée par le procédé et<br />

la convertie en énergie électrique ce<br />

qui permet d’alimenter la mesure,<br />

l’émission de la donnée en radio<br />

(LoRa) et une batterie rechargeable<br />

qui permet au capteur de rester<br />

fonctionnel en cas d’arrêt du<br />

procédé.<br />

Une caméra pour le contrôle en<br />

ligne<br />

La caméra eyeSPID-VNIR répond au<br />

facteur limitant l’utilisation de l’imagerie<br />

spectrale dans l’industrie : la vitesse.<br />

L’imagerie spectrale permet un contrôle<br />

en ligne d’une large variété de produits,<br />

par la détection de paramètres invisibles<br />

pour la vision industrielle classique : corps<br />

étrangers, compositions... Or les imageurs<br />

spectraux traditionnels sont limités en<br />

vitesse et ne suivent pas le rythme de<br />

nombreuses lignes de production. Photon<br />

Lines a donc développé le concept d’imagerie<br />

spectrale haute vitesse. La caméra<br />

eyeSPID-VNIR acquiert des données<br />

hyperspectrales de 400 à 1000 nm, à des<br />

vitesses pleine résolution jusqu’à 3000 Hz.<br />

Un détecteur de fuite pour le test<br />

de grands volumes<br />

Le F620LV est un instrument capable de tester l’étanchéité de très grands<br />

volumes (jusqu’à 200L) en utilisant une nouvelle technologie brevetée<br />

et intégré dans le module DNC (Differential Noise Cancelling).<br />

Celle-ci permet d’obtenir une mesure fiable, précise et rapide<br />

sans être altérer par les perturbations des usines comme<br />

les variations de températures, de pression ou encore les<br />

vibrations liés à une machine. La fonction DNC fournit une<br />

lecture de fuite plus stable en compensant les perturbations<br />

de fond afin qu’elles n’influencent pas le capteur de fuite.<br />

il est donc possible de mesurer une chute de pression<br />

inférieure à 0,1Pa/s.<br />

14 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


MESURES<br />

Un analyseur de gaz lazer à<br />

détection photoacoustique<br />

Le français mirSense ajoute une<br />

nouvelle corde à son arc avec des<br />

analyseurs de gaz (gamme multiSense)<br />

sous la forme de modules de type<br />

OEM. Au sein d’une plateforme unique,<br />

ce capteur embarquant la technologie<br />

laser QCL mesure jusqu’à quatre gaz<br />

simutanément parmi les NH3, NO,<br />

NO2, H2O, CO, CO2, CH4 et benzène –,<br />

à des limites de détection descendant<br />

au sub-ppm, avec un niveau de<br />

spécificité élevé, et ce en temps réel.<br />

La détection photoacoustique (sans<br />

optique) améliore la compacité (1 litre)<br />

et la robustesse de ce capteur (plus de<br />

cinq ans).<br />

Mesurer la température<br />

sans contact<br />

La métrologie dimensionnelle et<br />

mesure de rugosité de surface avec un<br />

même système<br />

L’InfiniteFocusG6 (Bruker Alicona) est un<br />

instrument de mesure 3D optique destiné à la<br />

mesure des tolérances dans la gamme du 10 e<br />

de µm. Il permet des mesures surfaciques<br />

haute résolution, indépendantes de la<br />

taille, du matériau, de la géométrie,<br />

du poids et de l’état de surface des<br />

pièces mesurées. De nombreuses<br />

fonctionnalités déjà éprouvées, ainsi<br />

que de nouvelles caractéristiques,<br />

permettent de combiner les<br />

fonctionnalités d’un profilomètre<br />

(Ra, Rq, Rz/Sa, Sq, Sz) avec<br />

celles d’une MMT.<br />

Une révolution dans la<br />

topographie de surface ?<br />

Micro.View (+) est un système de<br />

métrologie optique nouvelle génération.<br />

Les innovations « Focus Finder »<br />

et « Focus Tracker » améliorent le<br />

contrôle qualité en laboratoire et sur<br />

les lignes de production. De plus,<br />

la technologie de balayage continu<br />

« CST » permet d’utiliser toute la<br />

plage de déplacement comme plage de<br />

mesure étendue soit jusqu’à 100mm.<br />

Détection des défauts et distorsions<br />

visuelles avec l’analyse d’imagerie<br />

couleur. Quantification de la topographie<br />

de surface avec une résolution<br />

inférieure au nanomètre et capture les<br />

détais de manière fiable.<br />

Capteur de température<br />

sans contact (Phonoptics) de<br />

type Pyro-réflectométrique<br />

bichromatique. Il est<br />

capable de mesurer la<br />

vraie température sur<br />

tout corps opaque, sans<br />

connaissance de l’émissivité<br />

préalable et donc même si<br />

l’état de surface change. Il<br />

mesure et calcul le facteur<br />

de diffusion ainsi que<br />

l’émissivité de la cible.<br />

Débitmètres / régulateurs de<br />

débit massique<br />

Le débitmètre/régulateur de débit<br />

massique Flexi-Flow (de Bronkhorst)<br />

présente une technique unique de<br />

mesure reposant sur des capteurs à<br />

puce, rapides et stables, associés à<br />

la technologie de by-pass éprouvée.<br />

Cet instrument compact permet non<br />

seulement de mesurer et réguler le<br />

débit de gaz jusqu’à 20 ln/min mais<br />

également de mesurer la température<br />

et contrôler les pressions amont et aval<br />

du procédé avec un seul appareil. Grâce<br />

à sa large plage de débit dynamique<br />

(jusqu’à 1:1000), il s’adapte à bon<br />

nombre d’applications.<br />

Un robot de test dédié<br />

au reconditionnement<br />

de smartphones<br />

eTASQ Repair permet d’augmenter<br />

vos quantités de produits testés,<br />

avec un coût maîtrisé. Le robot<br />

supprime la subjectivité d’un test<br />

réalisé manuellement, il réalise<br />

également l’effacement des<br />

données présentes sur le produit.<br />

eTASQ Repair est conçu pour tester<br />

différentes marques ou modèles<br />

de smartphones. S’adaptant à<br />

vos besoins, le robot peut opérer<br />

en complément de vos outils de<br />

diagnostics et peut également être<br />

fourni avec un système de gestion du<br />

flux robotisé.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I15


MESURES<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Sébastien Hoffait<br />

R&D Manager chez V2i, une société<br />

belge spécialisée dans les solutions<br />

de pointe et sur-mesure afin de<br />

résoudre des problèmes liés aux<br />

vibrations et d’améliorer la sécurité<br />

ainsi que la fiabilité industrielle.<br />

Point sur la mesure<br />

automatisée<br />

de roue aubagée<br />

V2i a développé un prototype permettant la détermination automatisée<br />

et robotisée de la distribution de désaccordage d’une roue aubagée<br />

donnée. Le point sur cette technologie qui permet de résoudre de<br />

nombreux problèmes liés à la tenue mécanique.<br />

Un des objectifs majeurs des concepteurs de moteurs<br />

d’avion est la réduction de la consommation soit<br />

par une optimisation sur base d’une architecture<br />

traditionnelle soit par l’introduction de technologie<br />

de rupture. Une des innovations qui sera plus que certainement<br />

intégrée dans les moteurs du futur consiste en la réalisation de<br />

pièces rotoriques monobloc appelées roues aubagés monobloc<br />

(mieux connues dans le domaine par leur dénomination anglaise<br />

« blisk » pour bladed disk).<br />

et une série d’excitation dynamique est injectée afin de déterminer<br />

les valeurs de fréquences de résonance pâle par pâle à l’aide de<br />

mesures vibratoires par vibrométrie laser. La distribution de<br />

fréquences de résonance isolées permet alors de rendre compte<br />

d’une image du désaccordage.<br />

Cette procédure a permis d’obtenir des résultats fiables et<br />

utiles dans le cadre d’études de développement de pièces de<br />

Les aubes sont alors intégrées directement à la virole (soudure par<br />

friction notamment) au lieu d’être insérées une à une. Cet assemblage<br />

permet de réduire la masse de l’ensemble mais peut entraîner des<br />

réponses du système dommageables pour sa tenue mécanique. Ce<br />

comportement est causé par le très faible amortissement et par des<br />

différences minimes entre chaque aube cassant la symétrie cyclique,<br />

ce qui engendre un phénomène de désaccordage (mistuning en<br />

anglais). Ce sujet fait l’objet de nombreux travaux et développements<br />

afin de mieux maitriser son origine et ses potentielles conséquences.<br />

UN SUJET DEVENU PRÉOCCUPANT...<br />

V2i travaille depuis plusieurs années dans cette direction en<br />

développant et en implémentant des méthodologies de détermination<br />

expérimentale du désaccordage. Dans les premières phases de<br />

développement de ce type de méthodes, différentes procédures<br />

expérimentales ont été envisagées afin d’isoler chaque pale et d’en<br />

caractériser la dynamique propre. Les pales non mesurées sont<br />

alors isolées de la pale identifiée en augmentant leur amortissement<br />

(grâce à de la pâte visqueuse) ou leur masse (grâce à des masselottes<br />

placées en bout d’aube). Ces deux méthodes permettent de décaler<br />

suffisamment la fréquence de résonnance des pales modifiées et/<br />

ou d’atténuer fortement leur réponse. La roue est assemblée d’une<br />

manière représentative sur la tête d’un pot vibrant électrodynamique<br />

16 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


MESURES<br />

type démonstrateur. Cependant certains points limitent voire<br />

rendent humainement et économiquement impossible une<br />

industrialisation de la mesure, qui semble une étape nécessaire<br />

à la validation en fin de processus de fabrication. La principale<br />

limitation réside dans le caractère fortement manuel de la<br />

méthodologie suivie avec un nombre important de manipulations<br />

soit de l’élément amortissant soit des masses additionnelles<br />

ponctuelles et le déplacement manuel du vibromètre laser.<br />

Afin de garantir une précision optimale, seule une mesure<br />

verticale est envisageable étant donné la difficulté de garantir<br />

un positionnement et une orientation précise du faisceau laser.<br />

QUELLES SOLUTIONS ?<br />

Afin de pallier ces différents freins à une industrialisation, V2i a<br />

développé, dans la cadre du projet collaboratif Vibe subventionné<br />

par la région Wallonne et le fond Feder, un prototype permettant<br />

la détermination automatisée et robotisée de la distribution de<br />

désaccordage d’une roue aubagée donnée. Les différents points<br />

freinant une potentielle automatisation ont été traités et une<br />

solution y répondant a été implémentée.<br />

En vue de réduire les opérations manuelles, le moyen de mesure<br />

– le vibromètre laser – est installé en tant qu’outil sur un bras<br />

robotisé 6 axes de marque Staubli (TX2-90XL). Les innovations<br />

en termes de vibrométrie laser, dont la possibilité de travailler avec<br />

un laser dans les longueurs d’onde de l’infrarouge, permettent<br />

également de se passer de l’utilisation d’éléments diffusants –<br />

éléments qui doivent être placés manuellement et dont la masse,<br />

aussi petite qu’elle soit, perturbe la mesure de désaccordage. Une<br />

procédure de calibration particulière est mise en œuvre afin de<br />

définir l’outil comme un point d’intersection du faisceau laser<br />

et son orientation, ce qui définit le repère outil. Une seconde<br />

calibration permet de positionner la pièce à mesurer par rapport<br />

à ce premier repère outil.<br />

Ces deux procédures ne sont requises qu’une seule fois lors<br />

de l’installation de la cellule de mesure, chaque roue testée<br />

ultérieurement étant positionnée précisément à l’aide de goupilles de<br />

centrage. Une pièce d’interface permettant de positionner et de fixer<br />

de manière représentative la roue sur le pot vibrant électrodynamique<br />

a également été conçue. Le choix de l’architecture de la cellule robot<br />

s’est tourné vers une fixation du robot sur un portique pointant<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I17


MESURES<br />

vers le pot vibrant. Cette configuration, conjuguée avec le caractère<br />

axisymétrique d’une roue aubagée, permet de réduire au maximum<br />

l’effet de la flexibilité de la chaine robotisé en n’utilisant qu’un seul<br />

joint lors de la mesure d’un même point sur chaque pale.<br />

VERS UNE MÉTHODE GLOBALE<br />

Outre l’automatisation de la mesure, le principal défaut de la<br />

méthode historique est la nécessité d’isoler chaque pale. De<br />

nombreuses recherches universitaires ont permis de développer<br />

une méthode globale ne nécessitant pas de modifications de la<br />

roue aubagée. La méthode dénommée « Inverse Component Mode<br />

Mistuning » repose sur une méthode inverse visant à recaler un<br />

modèle numérique de type éléments-finis intégrant des paramètres<br />

de désaccordage. La méthode utilise des méthodes de réduction<br />

à interfaces fixes permettant de simplifier la formulation, au prix<br />

de certaines hypothèses dont notamment le faible désaccordage.<br />

Outre le modèle numérique convergé, les données d’entrée de la<br />

méthode sont expérimentales. Une identification modale, d’au<br />

minimum un point par pale, fournit un ensemble de fréquences de<br />

résonance et des déformées modales par famille de modes étudiés<br />

(par exemple la première flexion). V2i a développé son expertise<br />

dans l’implémentation pratique de la méthode avec des critères<br />

de décision pour le choix des paramètres définissant chaque étape<br />

de la méthodologie.<br />

Afin de rendre l’ensemble automatisée, une Interface Homme-<br />

Machine (IHM) intégrant la gestion de l’ensemble des éléments<br />

constituant le système est implémentée. Le IHM permet de lancer une<br />

campagne de mesure en contrôlant automatiquement le niveau de<br />

tension injecté au pot vibrant, le positionnement des points de mesure<br />

ainsi que les mesures en elles-mêmes. L’opération d’identification<br />

modale étant alors la seule opération pour laquelle une intervention<br />

humaine est nécessaire.<br />

Le processus développé par V2i permet de reproduire des résultats<br />

équivalents à ceux obtenus en isolant chaque pale en réduisant<br />

drastiquement le temps de mesure et les interventions humaines (et<br />

donc les erreurs). Le système développé permet également d’étendre<br />

le domaine des possibles. Le nombre de points de mesure n’est<br />

en effet plus une limitation. Une analyse modale expérimentale<br />

finement discrétisée est dès lors envisageables. La limitation d’une<br />

mesure unidirectionnelle par vibrométrie laser simple peut être<br />

contournée en mesurant chaque point selon plusieurs orientations et<br />

en reconstruisant sa réponse en trois dimensions. L’outil développé,<br />

bien que centré et optimisé pour des applications des roues aubagées,<br />

pourra être étendu à bien d’autres applications et rendra possible<br />

une analyse modale d’un grand nombre de pièces de manière<br />

automatisées sans restriction du nombre de points de mesures et<br />

avec une précision supérieure à ce qui est actuellement possible ●<br />

Sébastien Hoffait<br />

18 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


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ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

EN PRATIQUE<br />

Jusqu’à présent peu couvert,<br />

l’étalonnage des contrôleurs<br />

prend de l’ampleur<br />

Alors souvent mis de côté - essentiellement pour des raisons pratiques – l’étalonnage des contrôleurs<br />

s’avère pourtant crucial au regard des exigences croissantes en matière de qualité des produits aujourd’hui<br />

commercialisés. Le point avec un spécialiste de la société AllianTech qui commercialise ce nouveau service de<br />

son partenaire Spektra.<br />

On pourrait croire que le Covid-19 a fait prendre<br />

conscience de l’importance de l’étalonnage de<br />

certains équipements jusqu’à présent un peu<br />

mis de côté, à commencer par les contrôleurs.<br />

Ce n’est bien évidemment pas un virus qui a<br />

accéléré le développement dans ce domaine même si outre-Rhin,<br />

cette activité a pris de l’ampleur depuis un an. « L’activisme des<br />

Allemands s’est fortement fait sentir suite au Covid alors que<br />

l’étalonnage des contrôleurs est un marché très mal couvert, souligne<br />

Thierry Mialon, directeur du développement commercial chez<br />

Alliantech, et plus particulièrement sur la partie étalonnage. En<br />

effet, l’équivalent du Cofrac allemand a mené une sensibilisation<br />

générale auprès des sociétés de contrôle car l’étalonnage de beaucoup<br />

de leurs produits passaient à la trappe ».<br />

Aussi, en vertu de la norme d’accréditation Cofrac d’étalonnage<br />

et d’essai, l’ISO 17025, il devenait nécessaire d’associer systématiquement<br />

les services d’étalonnage des contrôleurs à la vente du<br />

matériel. Car si certains grands fabricants sont bien rôdés en la<br />

matière, d’autres fournisseurs ne disposent pas d’entités locales<br />

pour la partie étalonnage… laissant ainsi l’utilisateur le soin de se<br />

débrouiller et de rechercher lui-même un prestataire compétent.<br />

Pour résoudre ce problème et mieux se conformer à la norme<br />

ISO 17025, certains fabricants et offreurs de services ont décidé<br />

de prendre les devants. C’est le cas de Spektra, un des acteurs<br />

majeurs de l’étalonnage en Europe, firme allemande représentée<br />

en France par la société Alliantech et spécialisée dans<br />

l’étalonnage dit primaire (vibration, acoustique, chocs…) mais<br />

aussi dans le développement de systèmes d’étalonnage. « Nous<br />

travaillons en partenariat avec Spektra depuis 2008, à la fois<br />

sur la vente de systèmes d’étalonnage vibratoires, acoustiques,<br />

pression dynamique (…), et sur les services d’étalonnage que nous<br />

proposons à tout type d’industriels, qu’il s’agisse de fabricants<br />

et de sous-traitants dans une variété de secteurs d’activité –<br />

20 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

aéronautique, automobile, ferroviaire, militaire… », précise<br />

Thierry Mialon.<br />

Spektra n’est pas le seul prestataire de ce service. Mais l’entreprise<br />

noue aussi – et surtout – de précieux contacts chez les fabricants<br />

de contrôleurs à qui elle propose d’étalonner leurs systèmes en<br />

Europe. « Spektra se présente ainsi à la fois comme un laboratoire<br />

indépendant accrédité dans les domaines liés à l’étalonnage et<br />

aux essais, et comme un spécialiste de la vérification sur site de<br />

l’ensemble de l’équipement, du contrôleur au pot vibrant sans<br />

oublier la détermination des incertitudes de mesure. »<br />

CONTRÔLE DE LA SENSIBILITÉ TRANSVERSE<br />

Quant à Alliantech, grâce à la forte technicité de son équipe (15<br />

ingénieurs dont 4 experts métrologues), la société intervient certes<br />

en tant que distributeur pour le conseil et la vente des systèmes<br />

vibratoires (pot à air, pot à eau, contrôleur de vibration et accéléromètre,<br />

baie de câblage), mais également comme prestataire<br />

de service en métrologie, et en particulier pour les contrôleurs.<br />

L’entreprise, dont les équipes sont distribuées entre Paris et<br />

Toulouse répond à deux cas de figure. « D’une part, lorsqu’un<br />

laboratoire d’essais qui souhaite vérifier l’ensemble de ses équipements<br />

vibratoires sur site (pot + contrôleurs + capteur de pilotage),<br />

notamment pour caractériser le comportement transverse du<br />

vibrateur ». Les industriels du spatial et de l’armement, particulièrement<br />

soucieux de solliciter leurs spécimens critiques au<br />

« juste niveau » effectuent cette démarche.<br />

« D’autre part, dans le cas où l’industriel souhaite simplement<br />

obtenir une conformité, nous proposons une vérification électrique<br />

des contrôleurs de vibrations dans le laboratoire accrédité de<br />

Spektra, associé au réétalonnage du capteur de pilotage. »<br />

Le fait de maitriser l’ensemble des éléments de cette chaine de<br />

mesure (moyens d’essais, systèmes d’acquisition, contrôleurs,<br />

capteurs, câblages et systèmes d’étalonnage) aussi bien en fourniture,<br />

en maintenance qu’en étalonnage est un atout indéniable<br />

des équipes Alliantech pour s’assurer de la conformité selon<br />

l’ISO 17025 ●<br />

Olivier Guillon<br />

PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />

Maintenance préventive<br />

et dimensionnement des systèmes :<br />

enregistreurs Socitec<br />

Dans les applications en environnements<br />

à fortes sollicitations mécaniques,<br />

les stratégies de maintenance et de<br />

disponibilité des moyens sont au centre des<br />

préoccupations des clients utilisateurs.<br />

La priorisation de cette politique pour les<br />

systèmes à usage long (> 10 ans) engage<br />

des modifications dans l’approche d’une<br />

proposition de produit et de service.<br />

Servant nos clients depuis 60 ans dans<br />

le domaine des protections des systèmes<br />

contre les chocs et vibrations, SOCITEC<br />

accompagne cette évolution de marché au<br />

travers de la gamme ENREGISTREURS.<br />

La mesure, stockage, exploitation en temps<br />

réel des contraintes environnementales<br />

qu’un système rencontre en phase de vie<br />

de mission. (chocs, vibrations, température,<br />

pression, humidité, inclinaison, données<br />

GPS) permet de soutenir les axes<br />

d’optimisation attendus :<br />

1 • Le « pilotage du reste à vivre » : intégrant<br />

les mesures et dommages réels rencontrés<br />

par l’application en comparaison des cibles<br />

initiales d’endurance, de fatigue et des limites<br />

de fragilité des systèmes, SOCITEC donne<br />

à ses clients les moyens de détecter et alerter<br />

sur les besoins d’anticipation de maintenance<br />

préventive ou curative.<br />

2 • La contribution à la « co-conception<br />

optimisée » : nos enregistreurs, associés<br />

à nos méthodes prédictives de simulation<br />

des réponses aux chocs et aux vibrations,<br />

nous permettent de définir avec nos<br />

clients le juste dimensionnement des<br />

propositions techniques de leur système en<br />

fonction d’un profil réel de mission, et ainsi<br />

éviter tout surdimensionnement ou sous<br />

dimensionnement liés à la prise en compte<br />

d’une norme internationale standard. En<br />

complément de cette approche « au juste<br />

nécessaire », nous pouvons apporter les<br />

notions de durée de vie, de fatigue des<br />

composants pour aider nos clients dans<br />

leurs approches de fiabilité optimisée (et<br />

leurs chiffrages de budget maintenance.)<br />

Venez évoquer nos approches lors de nos<br />

prochaines rencontres.<br />

EN SAVOIR PLUS :<br />

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Développement Commercial et Marketing<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I21


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

PANORAMA<br />

Aperçu de deux<br />

solutions en matière<br />

d’étalonnage<br />

Endress+Hauser optimise les intervalles d’étalonnage aux exigences<br />

du process tandis qu’Hexagon vient étalonner les machines de haute<br />

précision du fabricant suisse Kern Microelectronic.<br />

La mise en place du processus<br />

d’étalonnage d’instruments<br />

exige beaucoup de bon<br />

sens et de précautions.<br />

Endress+Hauser propose une<br />

méthode d’optimisation des intervalles<br />

d’étalonnage, qui en prenant en compte les<br />

caractéristiques du process de production,<br />

permet d’éliminer les surcoûts tout<br />

en continuant à fabriquer un produit<br />

ou fournir un service à la hauteur des<br />

spécifications et des exigences qualité<br />

attendues. Respectant certains grands<br />

principes édictés par les standards de<br />

qualité de l’ISO9001, nombreuses sont<br />

les entreprises qui se contentent d’une<br />

vérification régulière (souvent avec un<br />

intervalle d’un an) de leurs instruments<br />

sans jamais remettre en cause leur intervalle<br />

d’étalonnage. Elles étalonnent alors peut-<br />

être leurs instruments trop ou pas assez<br />

souvent. Fixer les intervalles d’étalonnage<br />

par habitude peut conduire à un gaspillage<br />

des ressources, un accroissement des<br />

risques et une augmentation des coûts.<br />

La méthodologie développée et déployée<br />

par Endress+Hauser afin d’optimiser la<br />

périodicité d’étalonnage et le niveau de<br />

l’EMT aux exigences du process s’appuie<br />

sur des normes ISO31010 et ISO10012<br />

et les meilleures pratiques du domaine.<br />

Elle s’adosse également sur des outils de<br />

modélisation logicielle de la dérive des instruments<br />

qui ont été élaborés en se basant<br />

sur une base de 22 milliards de données<br />

d’étalonnage. Elle tire également profit de<br />

la double expertise d’Endress+Hauser en<br />

matière de métrologie et en tant que fabricant<br />

d’instruments de mesure de process.<br />

EN APPLICATION<br />

S’efforçant de poursuivre l’amélioration et<br />

l’automatisation de l’étalonnage particulièrement<br />

complexe de machines 5 axes dans<br />

la plage de précision micrométrique, les<br />

experts chez Kern ont fait appel à Hexagon<br />

et à ses solutions. Objectif ? répondre aux<br />

exigences du fabricant de machines-outils<br />

dans le cadre des processus d’étalonnage<br />

d’étalon Linecal et d’étalon X-AX Laserbar.<br />

L’utilisation de ces systèmes d’étalonnage<br />

simplifie l’enregistrement d’écarts géométriques<br />

dans des équipements de mesure<br />

multicapteurs compacts, machines à mesurer<br />

tridimensionnelles (MMT) et machines-outils.<br />

En combinaison avec le logiciel Trac-CAL<br />

d’Hexagon, des machines de la plus haute<br />

précision peuvent être calibrées de façon<br />

entièrement automatique.<br />

Cette combinaison permet de déterminer,<br />

avec un maximum de précision, les écarts de<br />

positionnement, de rectitude, le lacet, le roulis,<br />

le tangage et la perpendicularité des axes entre<br />

eux. Les données d’étalonnage volumétriques<br />

peuvent être affichées directement dans des<br />

formats spécifiques. En liaison avec la haute<br />

reproductivité des centres d’usinage Kern,<br />

dotés d’un système de gestion de température<br />

unique en son genre, toutes ces caractéristiques<br />

créent une symbiose parfaite ●<br />

22 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


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ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Conférence Nafems France :<br />

le grand événement de simulation<br />

pleinement orienté vers les données<br />

et le jumeaux numérique<br />

2022 marquera le grand retour de la conférence biennale en mode essentiellement présentiel, et ce pour la<br />

plus grande satisfaction de tous. Grand changement toutefois, cette année, les professionnels de la simulation<br />

numérique seront accueillis les 23 et 24 novembre prochains par le Cetim dans ses locaux de Senlis (Oise),<br />

haut lieu de la mécanique en France.<br />

Comme pour les précédents événements, le comité<br />

de programme animé par Jean-Marc Crepel a<br />

finalisé un programme attractif avec plus de<br />

soixante-dix interventions dans treize sessions<br />

parallèles traitant les disciplines traditionnelles<br />

couvertes par Nafems comme les structures mécaniques, la CFD,<br />

la méthodologie simulation et le SPDM, les jumeaux numériques,<br />

la corrélation essais-simulation (en partenariat étroit avec l’ASTE),<br />

mais aussi les matériaux et processus de fabrication avec le Cetim,<br />

l’interopérabilité et les standards avec l’AFNeT, la convergence<br />

de l’ingénierie des systèmes complexes avec l’AFIS, la fabrication<br />

additive avec Micado, etc.<br />

Cette année une attention particulière sera apportée à l’évolution<br />

des architectures de calcul et des modes de travail associés, le<br />

green IT et le cloud avec Teratec et le pôle Systematic. L’IA, le<br />

data analytics et les applications quantiques seront également<br />

abordés. Comme en 2020, la simulation biomécanique sera<br />

à son tour largement présente en partenariat avec Micado et<br />

l’Alliance Avicenna.<br />

DES INTERVENANTS DE HAUT-VOL<br />

Parmi les intervenants principaux confirmés, citons notamment<br />

le soutien à la transition énergétique avec Francois Bodin d’Irisa,<br />

Édouard Lete d’EL2C ou encore Marjorie Musy du Cerema<br />

avec une conférence portant sur la « Modélisation climatique<br />

de l’échelle du quartier à celle de la ville ». Par ailleurs, un état<br />

de l’art, applications et perspectives seront présentés par Thierry<br />

Chevalier d’Airbus et l’IRT Railenium ●<br />

EN SAVOIR PLUS > www.nafems.org<br />

Des conférences pleinement orientées vers<br />

la question de la gestion de données d’essais<br />

Une conférence sur le jumeau numérique dans l’aéronautique<br />

légère pour l’intégration d’une pile à combustible, sera<br />

présentée par Hugo Tarlé et Samuel Arbousset (Beyond<br />

Aero) ainsi que Nicolas Gardan (technocentre iNumLab de<br />

Micado). Par ailleurs, une présentation visera à décrire une<br />

procédure permettant d’effectuer de manière robuste la<br />

validation de simulations par éléments finis à partir de données<br />

expérimentales de corrélation d’images numériques (DIC) ;<br />

une autre portera sur l’utilisation d’un jumeau numérique<br />

multifonctionnel pour soutenir des systèmes complexes via<br />

une préconception à la fois robuste et innovante. Enfin, dernier<br />

exemple de production en lien avec les acquisitions de données<br />

issues d’un « digital twin », une conférence sur la simulation<br />

et les métamodèles permettant de construire un jumeau<br />

numérique d’un four à poutrelles mobiles.<br />

24 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


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DIALOGUE<br />

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Président et co-fondateur<br />

d’EikoSim<br />

En tant que leader européen des lanceurs spatiaux, Ariane Group<br />

participe avec EikoSim à de multiples projets de recherche et<br />

développement, dont un projet de R&D Rapid (« Mutation ») financé par<br />

la Direction générale de l’armement. Ce projet vise à développer une<br />

plateforme industrielle de dialogue test-simulation pour répondre aux<br />

défis d’un développement plus rapide et plus sûr.<br />

Dans le cadre de ce projet de<br />

R&D, l’un des principaux<br />

cas d’utilisation était le<br />

test de qualification du<br />

dispenseur Galileo dans<br />

la version Ariane 6. Un dispenseur est un<br />

système placé sous la coiffe du lanceur<br />

qui est destiné à libérer un ou plusieurs<br />

satellites pendant la mission du lanceur<br />

et à les mettre en orbite. Le test est réalisé<br />

sur un modèle de vol, ce qui signifie que<br />

seuls des cas de charge de qualification<br />

sont appliqués à la structure, mais sans<br />

jamais atteindre la défaillance. L’objectif<br />

était donc double<br />

• valider le comportement de la structure<br />

pour ces cas de charge.<br />

• montrer l’adéquation du modèle sur<br />

ce dernier cas d’utilisation, permettant<br />

d’avoir une confiance satisfaisante pour<br />

extrapoler les prévisions sur des charges<br />

plus complexes et plus intenses.<br />

La modélisation était composée d’un<br />

modèle coques complété par des<br />

sous-modèles 3D pour les zones critiques.<br />

En pratique, l’analyse post-test devait<br />

démontrer la capacité du modèle à prévoir<br />

le comportement global de la structure<br />

ainsi qu’une différence acceptable entre<br />

celui-ci et les résultats des tests à travers<br />

les différentes instrumentations mises en<br />

place, notamment concernant la linéarité<br />

du comportement global.<br />

UN PAS VERS LA CONTINUITÉ<br />

NUMÉRIQUE<br />

Le projet Mutation a été organisé pour<br />

permettre de tester directement l’implémentation<br />

qui a été faite au sein de la plateforme.<br />

Dans cette optique, ce test répondait<br />

à une opportunité : évaluer un nouveau<br />

processus d’instrumentation, embarquer<br />

une large gamme d’instrumentation, et<br />

permettre une analyse post-test avec un<br />

dialogue test-simulation optimisé grâce à<br />

un “jumeau numérique pour la mécanique”.<br />

En s’engageant dans ce projet de R&D, avec<br />

le soutien de la Direction générale de l’armement,<br />

ArianeGroup cherchait à rendre<br />

les processus de validation plus fluides et<br />

efficaces, afin de permettre une confiance<br />

croissante dans les modèles de simulation<br />

et de supprimer les tests physiques inutiles.<br />

L’un des éléments clés identifiés par les responsables<br />

du projet était que les processus<br />

actuels impliquaient encore beaucoup de<br />

« bricolage », comme le post-traitement<br />

très courant des capteurs dans Excel.<br />

26 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

ESSAI - CALCUL<br />

de la simulation sur le dispenseur<br />

d’Ariane 6<br />

« C’est presque un standard industriel à ce<br />

stade, ce qui signifie qu’il y a beaucoup de<br />

place pour l’amélioration, et en particulier<br />

pour les essais structurels qui impliquent<br />

un grand nombre de capteurs », explique<br />

Florent Mathieu. En effet, pour ce projet,<br />

les ingénieurs de simulation ont passé des<br />

centaines d’heures pour la gestion des données<br />

dans Excel.<br />

Une partie de la gestion des capteurs était<br />

déjà disponible dans EikoTwin DIC, mais<br />

n’était pas utilisable par les utilisateurs non<br />

DIC. « Le travail avec ArianeGroup a permis<br />

d’identifier les points de douleur oubliés<br />

et de définir les scénarios d’utilisation qui<br />

apporteront le plus de valeur à long terme<br />

pour notre partenaire, déclare Pierre Baudoin,<br />

ingénieur de recherche et chef de projet<br />

chez EikoSim. Le post-traitement d’un grand<br />

nombre de capteurs était clairement l’une<br />

de ces situations ».<br />

Sur le papier, la plate-forme ainsi construite<br />

a une fonction assez simple : agréger tous<br />

les capteurs autour du modèle FE et fournir<br />

une comparaison globale. En pratique, de<br />

nombreuses opérations sont nécessaires<br />

pour analyser réellement toutes les données<br />

disponibles, y compris le calcul des capteurs<br />

lui-même, mais aussi les fonctions d’agrégation<br />

ou la visualisation des résultats. Avec<br />

Excel, ces opérations nécessitent beaucoup<br />

de développement interne spécifique pour<br />

chaque cas.<br />

En raison de la grande taille du composant<br />

et du fait qu’il était impératif de vérifier<br />

qu’il n’était pas endommagé pendant les<br />

essais, plus de 200 jauges de contrainte ont<br />

été disposées sur le dispenseur. La comparaison<br />

de cette grande quantité de données<br />

expérimentales avec la simulation présente<br />

son propre ensemble de défis. Premièrement,<br />

la nécessité de fournir des prévisions de<br />

simulation pour cet ensemble de capteurs,<br />

et de les mettre à jour rapidement lorsque<br />

le modèle est modifié. Deuxièmement,<br />

des outils dédiés ont été nécessaires pour<br />

automatiser l’importation de données<br />

expérimentales à travers ce grand nombre<br />

de jauges de contrainte et pour afficher les<br />

comparaisons test-simulation de manière<br />

efficace.<br />

VERS UNE AMÉLIORATION DE LA<br />

CONFIANCE DANS LES MODÈLES<br />

« Avec ce logiciel, nous pouvons déjà espérer<br />

un gain de temps d’environ 40% pour la<br />

seule gestion des données, ce qui représente<br />

des centaines d’heures, mais également plus<br />

de robustesse et beaucoup moins d’erreurs<br />

humaines », déclare Jérémy Pradelli, ingénieur<br />

simulation chez ArianeGroup. Le<br />

problème de l’utilisation d’Excel est qu’elle<br />

oblige à tout construire à partir de zéro<br />

pour chaque nouveau projet. Cela peut<br />

créer des erreurs d’utilisation après des<br />

centaines d’heures passées à copier/coller<br />

des données, malgré les meilleurs efforts<br />

des ingénieurs. L’utilisation d’une solution<br />

plus intégrée garantit également que tout<br />

le monde utilise le même algorithme de<br />

post-traitement pour un capteur donné,<br />

et que cet algorithme a été validé par<br />

des experts.<br />

PERSPECTIVES<br />

La suite logique de ce travail est de permettre<br />

une intégration complète avec<br />

les dernières techniques de vérification,<br />

de validation et de quantification des<br />

incertitudes (VVUQ). Ce travail a déjà<br />

été entamé par le consortium, notamment<br />

en intégrant les incertitudes de mesure<br />

au processus d’analyse, ce qui sera primordial<br />

pour les ingénieurs CAE pour<br />

justifier les choix de modélisation. Enfin,<br />

la plateforme est modulaire par nature,<br />

puisque d’autres techniques de mesure<br />

sont déjà en cours d’intégration, comme le<br />

suivi de marqueurs ou la mesure par fibres<br />

optiques des déformations linéaires ●<br />

Florent Mathieu (EikoSim)<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I27


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

MARCHÉ<br />

Les systèmes d’acquisition<br />

de données prennent toute leur<br />

place dans les laboratoires d’essai<br />

Véritable lien entre la conception et la production, l’acquisition de données se révèle être une étape de plus en<br />

plus cruciale lors des campagnes d’essais et dans le développement des produits. Elle s’illustre par ailleurs<br />

comme une composante à part entière de l’industrie 4.0.<br />

Face aux multiples évolutions<br />

des laboratoires d’essais ces<br />

dernières années, mettant<br />

toujours plus de pression sur<br />

les coûts des campagnes de<br />

tests et les délais à chacune de leurs étapes,<br />

les laboratoires et plus généralement les<br />

industriels disposant d’activité d’essais<br />

en interne nécessitent de disposer<br />

d’informations fiables afin de garder un<br />

niveau de qualité répondant aux cahiers<br />

des charges tout en validant rapidement<br />

les boucles d’essais.<br />

© HBM<br />

© Dewe<br />

lançant “X” campagnes d’amélioration<br />

avant d’arriver à un produit fini, fiable et<br />

performant, avait déclaré il y a quelque<br />

temps Bruno Cathala de la société HBM.<br />

Tous les acteurs industriels souhaitent dès<br />

la première version obtenir un rendement<br />

technico/économique performant. Dans ce<br />

contexte, le lien entre la modélisation et la<br />

Des spécialistes du domaine de l’acquisition<br />

de données estiment d’ailleurs que<br />

ce n’est pas tant la finance qui va orienter<br />

le laboratoire vers telle ou telle solution,<br />

mais bien les gains de temps qu’il va obtenir<br />

– sans pour autant négliger la donnée<br />

économique. Or le gain de temps procuré<br />

par certaines solutions hardware et software<br />

permet de réaliser des économies<br />

non négligeables.<br />

UNE PLACE CROISSANTE OCCUPÉE<br />

PAR L’ACQUISITION DES DONNÉES<br />

La performance attendue et les enjeux<br />

de l’acquisition des données n’ont plus<br />

rien à voir avec ce qu’ils étaient il y a<br />

encore quelques années ; et les gains<br />

de temps se font encore plus pressants<br />

depuis 2020 et les crises successives.<br />

Désormais, « plus aucune société n’accepte<br />

de fonctionner par itération en<br />

28 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

La précision Japonaise depuis 1935<br />

Sur Mesures Solutions Expo<br />

Une conférence sur les données de contrôle le<br />

jeudi 6 octobre<br />

Assurée par Sreening Eagle Technologies, une conférence aura lieu sur le<br />

salon de la mesure (à la Cité des Congrès de Lyon, le 6 octobre prochain à 10<br />

heures) sur le thème suivant : « Comment centraliser, digitaliser, partager,<br />

optimiser nos données de contrôles pour optimiser notre productivité et<br />

garantir de l’adaptabilité à nos workflow ». D’une durée de 30 minutes,<br />

cette conférence mettra en avant les problématiques que rencontrent les<br />

industriels et les laboratoires, confrontés à un quotidien jalonné d’acquisition<br />

de données d’inspection, de contrôles visuels, de photographie, de relevés<br />

de drones, de plans 2D/ 3D, de bien d’autres besoins… et lesquels sont<br />

malheureusement contraints d’utiliser différentes solutions logicielles<br />

pour parvenir à les analyser, les structurer et les partager entre leurs<br />

équipes, leurs sous-traitants et leurs clients. Les capteurs IoT, l’intelligence<br />

artificielle, la réalité augmentée, les plateformes collaboratives donnent<br />

désormais accès à une solution conviviale, configurable, améliorant<br />

considérablement la productivité, optimisant les pratiques et les flux de<br />

travail de l’entreprise ainsi que le reporting.<br />

production est essentiel ; ce lien s’illustre<br />

par des phases de validation et d’essai<br />

dont les données sont collectées par les<br />

systèmes d’acquisition ».<br />

Depuis plusieurs années, certains éditeurs<br />

ont pris le pli en concevant des logiciels de<br />

mesure prenant en compte les attentes des<br />

laboratoires, en ne se focalisant pas seulement<br />

sur la performance technique mais<br />

aussi sur le gain de temps. Concrètement,<br />

le marché a vu apparaître des électroniques<br />

beaucoup plus modulaires dotées d’une<br />

grande facilité de connectique et de mise<br />

au point, ne serait-ce que dans l’affichage<br />

de la donnée elle-même issue d’un capteur<br />

en seulement quelques secondes. Aussi, certains<br />

modules hardware disposent d’entrées<br />

isolées permettant ainsi de réduire le bruit<br />

« inter-voie » et de faire économiser des<br />

heures lors de la mise au point des systèmes<br />

et de l’ajustement des signaux. Et c’est sans<br />

compter la possibilité lors du post-process<br />

de gérer des dizaines de fichiers, incluant<br />

des dizaines de métadonnées différentes<br />

et d’en faire l’analyse en quelques minutes<br />

contre plusieurs heures ●<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I29


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

MÉTHODE<br />

Retour à des modèles<br />

numériques plus simples<br />

pour des validations rapides<br />

de paramètres d’essais<br />

Calcul outillage pour essais<br />

À l’occasion d’Astelab 2022 qui s’est<br />

déroulé au sein d’EDF Lab en juin<br />

dernier, Martin Garot (du groupe<br />

6Napse) a présenté devant les<br />

participants une approche innovante<br />

de l’utilisation de la simulation<br />

numérique permettant de créer<br />

une bibliothèque de données afin<br />

de mieux choisir son équipement<br />

d’essai et plus rapidement.<br />

Avec les progrès technologiques et informatiques<br />

de ces dernières années, les ingénieurs ont<br />

construit des modèles de plus en plus complexes<br />

et toujours plus lourds (plusieurs millions de<br />

degrés de liberté). Aujourd’hui, seuls des projets<br />

conséquents de développement requièrent ce haut niveau<br />

d’expertise, ce temps et ces étapes de construction de modèle<br />

complexe. En effet, dans le cadre de la qualification d’un produit,<br />

il est nécessaire de se détacher de cette complexité.<br />

Lors de l’Astelab 2022, Martin Garot, ingénieur calcul du groupe<br />

6Napse, a présenté une approche originale de l’utilisation de<br />

la simulation numérique comme outil de derisking des essais<br />

vibratoires auprès de la communauté industrielle.<br />

« Notre expérience démontre que le recours à un modèle détaillé<br />

et précis de chacun des outillages utilisés et des moyens d’essais<br />

nécessite systématiquement un travail de modélisation et de corrélation,<br />

a indiqué Martin Garot. L’objectif est donc de disposer<br />

d’une modélisation simple qui permette d’avoir une première<br />

estimation du risque ou de la performance de la pièce testée. »<br />

CHOISIR EN PEU DE TEMPS ET DE FAÇON PRÉCISE<br />

L’ÉQUIPEMENT ET L’OUTILLAGE D’ESSAI<br />

L’ingénieur calcul a présenté lors du congrès une modélisation<br />

simple de deux tables vibratoires du Test Center du groupe<br />

6Napse et des outillages qui y sont utilisés pour tester les<br />

produits des clients industriels. Toute la chaîne a été modélisée<br />

et des règles de calculs ont été établies afin de construire ces<br />

modèles en maîtrisant les imprécisions et dans des temps très<br />

courts. L’idée est d’exploiter ces modèles pour faire le choix<br />

du vibrateur adéquat et de la définition de l’outillage pour<br />

optimiser l’essai (et donc les coûts et les délais).<br />

La simulation représente un atout pour les industriels afin de<br />

les aider dans leur choix d’essais de validation (moyens d’essais<br />

et outillages). L’approche ici est plus rapide et l’imprécision<br />

entre la pièce physique et sa version virtuelle est acceptable<br />

car maîtrisée.<br />

« Notre complexe d’essais utilise aujourd’hui une approche de<br />

corrélation calcul/essai très poussée, a notamment souligné<br />

30 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

un ingénieur du CEA-Cesta. Cette méthode implique une<br />

modélisation fine de chaque élément des vibrateurs afin notamment<br />

de mieux gérer les écarts entre les essais sur vibrateurs<br />

et la simulation ainsi que la gestion des capteurs de pilotage.<br />

L’approche simplifiée présentée par le groupe 6Napse apporte<br />

une vision nouvelle et des hypothèses de modélisation utile<br />

pour notre équipe calcul. »<br />

Ainsi, ce projet de R&D interne vise à créer une bibliothèque<br />

numérique permettant de choisir le meilleur moyen d’essais<br />

en fonction de l’outillage et de la spécification d’essai. De<br />

plus, il permet l’estimation d’un facteur de risque général et<br />

non un recalage précis pour chaque outillage. Enfin, cette<br />

solution permet d’apporter une réponse globale en amont des<br />

essais sur de la conception, l’analyse modale numérique ou<br />

encore le calcul de fatigue. Le groupe 6Napse explore d’autres<br />

méthodes telles que l’intelligence artificielle qui lui permet<br />

d’ores-et-déjà de construire des modèles réduits à partir de<br />

données mesurées ou calculées ●<br />

Intervention de Martin Garot, ingénieur calcul du groupe 6Napse<br />

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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I31


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

PERSPECTIVES<br />

Simulation numérique<br />

et métavers : cette<br />

révolution technologique<br />

pour l’industrie de demain<br />

Si les investissements dans le métavers ont doublé en un an (entre 2021 et 2022) atteignant les 120 milliards<br />

de dollars, ce bouleversement technologique pourrait générer jusqu’à 5 000 milliards de dollars d’ici 2030.<br />

Avec la promesse d’un revirement d’un autre genre, toute industrie confondue, la prochaine décennie sera<br />

celle de toutes les transformations, y compris dans l’ingénierie. Cependant, au-delà de l’effet de mode, quels<br />

sont exactement les domaines d’application et les potentiels du métavers au regard de cette industrie ?<br />

Le métavers est le futur. C’est un véritable pont entre<br />

le réel et le virtuel. Pour les ingénieurs, cela ouvre des<br />

possibilités infinies en termes d’innovation. Imaginez<br />

un peu si Aristote, Isaac Newton ou Marie Curie<br />

avaient mis des lunettes de réalité étendue et avaient<br />

pu accéder aux idées et aux connaissances de leurs contemporains<br />

sans restriction ? Ainsi, si l’accès aux données était moins « exclusif<br />

», les noms potentiels qu’on pourrait ajouter à la liste des grands<br />

inventeurs et scientifiques seraient nombreux !<br />

Le métavers agit ainsi comme un facilitateur de la collaboration<br />

entre ingénieurs, bien au-delà des frontières nationales. Les jeunes<br />

talents ainsi que les professionnels chevronnés du monde entier<br />

ont désormais la possibilité d’accéder, notamment, à une base de<br />

données potentiellement infinies de jumeaux numériques. Une<br />

des réponses clés aux défis mondiaux auxquels nous sommes<br />

confrontés et qui exigent la coopération concertée de l’ensemble<br />

de la communauté internationale.<br />

LA NOUVELLE ÈRE DE L’INGÉNIERIE OU PLUTÔT<br />

PROTOTYPAGE 2.0 ?<br />

Plus concrètement, explorons un peu plus le plein potentiel du<br />

métavers. Auparavant, les ingénieurs développaient des produits<br />

innovants à l’aide de prototypes dont ils observaient les<br />

propriétés et le comportement dans le monde réel. Le cycle, qui<br />

comprenait le temps de la conception, de la construction, de test<br />

et d’adaptation, était chronophage et coûteux. Plus récemment,<br />

ils se sont mis à utiliser le prototypage virtuel qui leur permet<br />

de concevoir le produit sur ordinateur à l’aide d’outils de CAO<br />

(Conception Assistée par Ordinateur).<br />

Grâce à des simulations CAE (Computer-Aided Engineering ou<br />

ingénierie assistée par ordinateur en français) ils reproduisent le<br />

comportement du produit dans différentes conditions de fonctionnement.<br />

Ainsi, son cycle s’en tient à la conception, l’analyse,<br />

l’adaptation et la construction. Aujourd’hui, la question qui se<br />

pose est celle de l’évolution de ce processus à l’ère du métavers.<br />

Jusqu’à présent, le résultat d’une simulation était visualisé sur<br />

un écran d’ordinateur en 2D. Avec la réalité augmentée et la<br />

réalité virtuelle, un ingénieur peut désormais visualiser et<br />

expérimenter le produit en 3D. De cette manière, le métavers<br />

réunit les mondes réel et virtuel avec des simulations Réalité<br />

Augmentée/ Réalité Virtuelle et CAO et CAE dans le cloud.<br />

Cela donne aux ingénieurs la possibilité d’aller bien plus loin<br />

dans l’exploration de nouvelles idées et, dans le même temps,<br />

de les mettre en application de manière concrète et vivante. Des<br />

systèmes entiers et des systèmes de systèmes peuvent être simulés<br />

ouvrant des possibilités de création de mondes virtuels pour tester<br />

et optimiser de nouveaux produits qui leur sont précisément<br />

adaptés, à l’exemple du véhicule autonome.<br />

DE NOUVELLES DIMENSIONS COLLABORATIVES<br />

Auparavant, une conception technique était créée par un ingénieur<br />

à l’aide d’un outil de CAO sur un seul poste de travail. Une fois<br />

la conception terminée, celle-ci était soumise à un analyste qui<br />

utilisait la simulation CAE sur un autre poste de travail. Tout<br />

retour d’information entre l’analyste et l’ingénieur était effectué<br />

de manière séquentielle une fois les modifications terminées.<br />

Avec le métavers, RA/RV et CAO et CAE dans le cloud, plusieurs<br />

ingénieurs peuvent concevoir ET analyser ET apporter des améliorations<br />

itératives comme s’ils travaillaient sur le produit réel dans<br />

le monde physique (à la différence qu’il se trouve dans le monde<br />

32 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

virtuel et qu’ils peuvent profiter de ses nombreux avantages).<br />

Ils peuvent également exécuter des scénarios de simulation<br />

impossibles à mettre en place dans le monde réel, tels que des<br />

températures ou des accélérations extrêmement élevées. Dans<br />

la mesure où le métavers peut fusionner des données provenant<br />

de plusieurs sources, l’environnement de test virtuel du produit<br />

devient beaucoup plus riche et plus précis.<br />

Pour en revenir à l’exemple du test de véhicule autonome : si<br />

vous n’avez que le véhicule, vous pouvez tester le système luimême,<br />

mais vous ne pourrez pas tester ses performances dans<br />

des conditions réelles. Vous aurez besoin d’autres véhicules, de<br />

réseaux routiers, de conditions météorologiques et même d’une<br />

couverture 5G pour rendre la simulation significative. Tout cela<br />

peut être implémenté dans le métavers avec une grande précision<br />

et une efficacité accrue<br />

NOUS N’EN SOMMES QU’AU DÉBUT !<br />

Actuellement, nous sommes dans une phase encore très précoce<br />

du métavers, où ce sont principalement les géants de la technologie<br />

qui mènent la danse. Meta y a d’ailleurs investi pas moins<br />

de 10 milliards de dollars sur l’année 2021. Mais cela changera<br />

rapidement dans les années à venir, d’autant que 95% des chefs<br />

d’entreprises s’attendent à un impact positif sur leurs industries<br />

ces dix prochaines années, selon un récent rapport.<br />

Cette même étude met l’accent sur les secteurs les plus rentables<br />

dans le métavers d’ici à 2030. S’ils concernent principalement<br />

des secteurs grand public, comme l’e-commerce et l’e-learning<br />

qui devrait s’imposer respectivement avec 2 600 milliards de<br />

dollars et 270 milliards de dollars, l’industrie B2B devrait elle<br />

aussi accélérer la cadence.<br />

En effet, la richesse disruptive du métavers tient précisément dans<br />

sa nature décentralisée et les options potentiellement infinies qu’il<br />

offre pour de nouvelles applications. Historiquement, nous devons<br />

les plus grands progrès technologiques à une infime minorité<br />

d’élites. Le métavers révolutionne l’accès et la collaboration autour<br />

d’idées innovantes à partir de zéro. Si les génies individuels et<br />

les équipes ont toujours excellé dans le passé, il est désormais<br />

temps de mutualiser cette myriade de potentiels, de voir grand,<br />

et de concrétiser ces ambitions ●<br />

Dr. Prith Baneerje<br />

Directeur technique chez Ansys<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I33


DOSSIER<br />

© Olivier Guillon<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Le Mondial de Paris<br />

pour fêter<br />

Après plusieurs années d’interruption, la grande biennale de<br />

l’automobile mondiale revient cette année du 17 au 23 octobre<br />

à la porte de Versailles avec une édition qui, sans surprise sera<br />

fortement orientée vers l’électrique et l’hydrogène. Le point avec<br />

Serge Gachot, nouveau directeur du salon.<br />

Serge Gachot<br />

D’origine francoaméricaine,<br />

Serge Gachot<br />

a fait ses débuts au<br />

sein du groupe Renaud<br />

pour ensuite intégrer<br />

BMW puis Opel et<br />

enfin le groupe Toyota-<br />

Lexus dans lequel il a<br />

effectué une grande<br />

partie de sa carrière<br />

depuis les années 2000.<br />

Abordant de multiples<br />

fonctions au niveau de<br />

la vente, du marketing,<br />

du développement de<br />

produits, il prend la<br />

direction du marketing<br />

au niveau mondial. Son<br />

esprit entrepreneurial<br />

l’a poussé à diriger un<br />

projet de mobilité d’autopartage<br />

à Grenoble avant<br />

de prendre la direction<br />

générale d’une PME<br />

allemande puis devenir<br />

le nouveau patron du<br />

Mondial de Paris.<br />

C’est un événement qui existe<br />

depuis plus de 120 ans. Plus<br />

d’un siècle représenté au sein<br />

de cette « grande fête de l’automobile<br />

», comme aime à le rappeler<br />

Serge Gachot, qui a pris les rênes du<br />

salon il y a quelques mois. « Il s’agit de<br />

loin le plus grand événement mondial<br />

de l’automobile, le plus important et<br />

marquant la plus grande avancée en<br />

matière de mobilité ». Aussi, comme le<br />

rappelle son nouveau patron, le Mondial<br />

de Paris (qui appartient désormais à<br />

50% À la célèbre agence de communication<br />

Hopscotch depuis 2019)* abrite<br />

une multitude de constructeurs et de<br />

grands équipementiers venus du monde<br />

entier, et pas seulement issus du pays<br />

d’origine !<br />

Pour autant, la pandémie ayant frappé de<br />

plein fouet le monde de l’événementiel,<br />

le salon a revu un certain nombre d’objectifs<br />

à la baisse, à commencer par le<br />

nombre de visiteurs qui devrait atteindre<br />

les quelque 500 000 personnes au lieu du<br />

million que l’événement s’était habitué<br />

à accueillir durant les grandes années<br />

fastueuses des salons grand public. Le<br />

prix et la taille des stands ont également<br />

été revus à la baisse.<br />

D’ailleurs, si l’essentiel des grands<br />

constructeurs sera présent, le nouveau<br />

directeur du salon a souhaité mettre<br />

l’accent sur le B2B avec un important<br />

34 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


DOSSIER<br />

de retour mi-octobre<br />

l’automobile !<br />

espace consacré aux véhicules utilitaires,<br />

à l’électrique et à l’hydrogène.<br />

Deux grands acteurs français dans le<br />

domaine de l’hydrogène seront d’ailleurs<br />

présents ; il s’agit d’Hopium et de DAM<br />

Group. Aussi, et sans surprise, le salon<br />

fera la part belle à l’électrique ; conséquences<br />

d’un marché en pleine explosion<br />

et d’une « révolution », pour reprendre<br />

les termes employés par Serge Gachot,<br />

lequel ne manque pas de préciser que si<br />

en 2018, année de la dernière édition du<br />

Mondial, la part de marché de l’hybride<br />

et de l’électrique ne représentait que 2 %,<br />

celle-ci est passé à 22 % aujourd’hui !<br />

Ainsi, le salon se veut être un forum de<br />

questions et de réponses au sujet de la<br />

mobilité et de ses nouveaux enjeux, en<br />

particulier sur l’électrique, le tout dans<br />

un environnement concret et convivial.<br />

Pour ce faire, un espace Accueil intitulé<br />

« Transition énergétique » sera organisée<br />

avec la PFA ; il s’organisera comme un<br />

espace de parole. En outre, et c’est une<br />

première pour le salon, l’organisation a<br />

créé un centre d’essai routier à grande<br />

échelle à la sortie du parc des expositions<br />

et entre Issy-les-Moulineaux et Vanves,<br />

aux horaires d’ouverture suffisamment<br />

larges pour accueillir le plus grand<br />

nombre de personnes ●<br />

* L’autre partenaire à 50 % étant le<br />

créateur historique de l’événement,<br />

la Plateforme automobile (PFA), qui<br />

rassemble l’ensemble de la filière en<br />

France<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I35


DOSSIER<br />

L’INTERVIEW<br />

© Faurecia<br />

Luc Marbach<br />

Avec une carrière de<br />

plus de trente-sept ans<br />

dans l’automobile, en<br />

particulier au sein du<br />

groupe PSA (devenu<br />

Stellantis), Luc Marbach<br />

a exercé différents postes<br />

dans la production et la<br />

fonderie mécanique avant<br />

de prendre la direction des<br />

projets de la Peugeot 207<br />

puis de la DS5 au début des<br />

années 2000 puis devenir<br />

le patron de la qualité au<br />

sein du groupe français.<br />

Au cours de sa carrière,<br />

il a également été amené<br />

à négocier le retour de<br />

PSA en Iran. Enfin, il a<br />

été directeur général de<br />

l’institut VDCom, spécialisé<br />

dans le véhicule autonome,<br />

électrique et la mobilité<br />

partagée. Consultant, il a<br />

pris la présidence de la SIA<br />

en 2020.<br />

L’automobile entre<br />

difficile<br />

Pour Luc Marbach, les nombreux bouleversements que rencontrent<br />

aujourd’hui la filière automobile et cette révolution inédite implique toujours<br />

plus de nouveaux défis pour les ingénieurs. Ici le paysage est amené à<br />

changer, cette révolution - comme toutes les révolutions - est passionnante.<br />

La filière automobile connait les plus<br />

grands bouleversements de son histoire.<br />

Quelles grandes évolutions impactent le<br />

plus les membres de la SIA ?<br />

Depuis 2020, nous assistons à une succession<br />

de crises et à une densité de changements<br />

structurels : c’est du jamais vu et à une vitesse<br />

telle qu’on ne voit pas quand ça va s’arrêter.<br />

Ces crises ont successivement touché le<br />

semiconducteur… crise que certains voyaient<br />

de courte durée et qui finalement s’est révélée<br />

structurelle en raison du fait que l’automobile<br />

n’est plus aujourd’hui la priorité du marché<br />

des semiconducteurs.<br />

Par ailleurs, le Covid-19 a bloqué toutes les<br />

ventes. Nous assistons actuellement à un<br />

rattrapage mais nous accusons toujours en<br />

retard par rapport aux volumes d’avant crise.<br />

Autre grande évolution cette fois, le<br />

changement réglementaire qui amène une<br />

part de doute chez le consommateur, lequel<br />

ne sais plus vraiment quoi acheter. Mais au<br />

poids de la réglementation imposant la fin<br />

des véhicules thermiques en Europe en 2035<br />

et les zones à faible émission, s’ajoute une<br />

autre problématique : la réglementation<br />

oblige les véhicules à être de mieux en<br />

mieux équipés, se percutant inévitablement<br />

sur le prix de vente comme les systèmes de<br />

freinage automatique qui imposent d’intégrer<br />

davantage de caméras et de capteurs dans<br />

le véhicule et donc de les rendre plus chers.<br />

Et le tsunami réglementaire n’a pas fini de<br />

s’arrêter. Le « reset » concernant le véhicule<br />

thermique s’attaquent aux émissions alors que<br />

depuis Euro6-D Full, il n’y a plus d’émissions<br />

de CO2 issue de la combustion ; c’est un<br />

rapport de l’Ademe qui le dit. Ainsi, une<br />

nouvelle mesure réglementaire devrait<br />

s’imposer entre 2025 et 2028 afin de lutter<br />

contre les quelque 5 000 substances chimiques<br />

qu’il va falloir identifier sur toutes les chaînes<br />

de production des pièce d’un véhicule.<br />

Parallèlement, nous assistons au passage<br />

d’une culture de la possession et celle de<br />

l’usage. Le développement de la location<br />

longue durée (LDD) est très clair. C’est une<br />

bonne solution dans le contexte d’incertitude<br />

réglementaire pour le consommateur ; seul<br />

problème, le marché se rétrécit et nous<br />

assisterons à des fortes baisses de ventes<br />

de voitures tout comme une réduction du<br />

marché de l’occasion et ainsi au vieillissement<br />

du parc moyen (ce qui pose beaucoup moins<br />

36 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


DOSSIER<br />

dans une révolution…<br />

mais passionnante !<br />

©iStock<br />

de problème qu’il y a plusieurs années en<br />

raison de l’absence de problème de fiabilité<br />

des véhicules). Mais le non-renouvellement<br />

des véhicules anciens va poser un souci si<br />

l’on veut moderniser en parallèle le parc<br />

d’un point de vue environnemental et<br />

de la sécurité.<br />

Autre tendance forte : l’analyse du cycle<br />

de vie. Chez de nombreux constructeurs,<br />

on est en train de récupérer la chaîne<br />

complète, à l’image des pièces de rechange.<br />

Ainsi, le véhicule en fin de vie va être<br />

considéré comme une source de matière<br />

première qui sera davantage réutilisée<br />

comme c’est le cas aujourd’hui pour les<br />

batteries... et éviter de ce fait d’alimenter<br />

les « cimetières » de véhicules.<br />

Pour vous, s’agit-il d’un scénario noir ?<br />

Non, au contraire. L’automobile est<br />

confrontée à beaucoup de défis mais c’est<br />

pour façonner un beau paysage à venir.<br />

Nous sommes donc optimistes car le<br />

véhicule permettra toujours la mobilité<br />

des biens et des personnes : on ne peut<br />

pas s’en passer.<br />

Mais les défis sont nombreux pour vous…<br />

Oui, en particulier dans le domaine de la<br />

mutation des compétences des ingénieurs.<br />

Tout ne va pas disparaître : nous aurons<br />

toujours besoin de métiers traditionnels<br />

pour la conception de véhicules au niveau<br />

des freins par exemple, de la garde au<br />

sol, de l’aérodynamisme de la carrosserie<br />

ou des matériaux… Notre priorité est<br />

donc de garder nos compétences et de les<br />

former car ces métiers se complexifient<br />

toutefois beaucoup.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I37


DOSSIER<br />

© Massive 3D<br />

À l’inverse, d’autres métiers vont disparaître,<br />

du moins en Europe, à commencer<br />

par tout ce qui touche au moteur thermique<br />

à combustion interne. Mais attention, car ce<br />

n’est pas encore le cas dans le monde entier,<br />

du moins pas tout de suite. Or les grands<br />

constructeurs sont implantés partout dans<br />

le monde et les mesures prises en Europe<br />

ou aux États-Unis ne vont pas tout stopper<br />

d’un coup.<br />

D’autres compétences sont à acquérir rapidement.<br />

Celles-ci sont liées au développement<br />

rapide de nouvelles technologies<br />

comme le moteur électrique, la batterie et<br />

l’électronique complète dans le véhicule ;<br />

c’est le cas déjà depuis vingt ou vingt-cinq<br />

ans mais la grande nouveauté réside dans<br />

le passage d’une multiplicité de l’électronique<br />

vers une architecture beaucoup plus<br />

centralisée, nécessitant toujours de plus de<br />

logiciels et de systèmes connectés. Sur ce<br />

dernier point, l’automobile étant désormais<br />

ouverte vers l’extérieur, elle nécessite de plus<br />

en plus de cybersécurité. De même, véhicule<br />

électrique a besoin d’électronique de<br />

puissance, ce qui représente un défi énorme<br />

pour les ingénieurs de l’automobile. Enfin,<br />

la hausse de la connectivité et le développement<br />

de services vont amener des couches<br />

de logiciels supplémentaires : le marché<br />

s’étend désormais au-delà de l’automobile.<br />

Tout l’enjeu des constructeurs est de mettre<br />

la main sur ce marché de ne pas le laisser<br />

à de nouveaux acteurs.<br />

Qu’en est-il du véhicule autonome ?<br />

Mis de côté ces dernières années,<br />

il semble revenir en force avec<br />

de nouvelles réglementations<br />

favorables, notamment en France.<br />

Oui mais nous constatons que les niveaux<br />

les plus élevés d’autonomie vont rester<br />

extrêmement compliqués et chers à mettre<br />

en œuvre. D’autant que le premier véritable<br />

véhicule en Europe va être autonome est<br />

la dernière Mercedes classe S qui permet<br />

de rouler à 60 km/h sur une chaussée<br />

entièrement dédiée ce qui, vu le prix de cette<br />

option, se révèle encore peu convaincant.<br />

Mais les essais ont beaucoup apporté et<br />

vont encore beaucoup œuvrer en matière de<br />

sécurité. Bien entendu, les besoins croissants<br />

de fonctions de synthèse de logiciels<br />

pour apporter toujours plus de poids à la<br />

simulation numérique. Autre exemple, pour<br />

tous les systèmes Adas, tout va passer par<br />

des essais issus de l’identification de ces<br />

situations à risque représentatives de la<br />

réalité mais toutes développées dans un<br />

monde virtuel. Ici aussi, la simulation<br />

numérique jouera avant tout un rôle visant<br />

à décrire ces scénarios extrêmes.<br />

Face à tous ces enjeux, quelles actions<br />

mène la SIA ?<br />

Depuis le début de l’année, nous avons<br />

édité un livre blanc recensant les compétences<br />

rares et critiques pour l’automobile.<br />

Les treize experts de la SIA ont<br />

ainsi élaboré une synthèse que j’engage<br />

tout le monde à lire sur notre site Web<br />

est en libre accès. L’objectif est le suivant :<br />

identifier les formations qu’il manquerait<br />

pour relever les défis de l’automobile. Nous<br />

avons donc lancé un appel d’offres afin<br />

de développer une formation certifiante<br />

dans l’intelligence artificielle avec Mines<br />

ParisTech et la Sorbonne qui délivrent<br />

désormais cette formation. Aussi, d’autres<br />

écoles s’adressent à la SIA pour mieux<br />

cibler leurs formations. Par ailleurs, nos<br />

13 communautés d’experts continuent de<br />

mener des réflexions à travers une quinzaine<br />

de congrès, de conférences et autres<br />

journées d’études par an. Le prochain<br />

grand événement : le congrès Vision au<br />

parc de La Villette aux mêmes dates que<br />

le prochain groupe rendez-vous de l’automobile,<br />

le Mondial de Paris ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

EN SAVOIR PLUS > www.sia.fr<br />

38 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />

UN ACTEUR INCONTOURNABLE DES BANCS DE TEST DE LA R&D<br />

JUSQU’À L’INDUSTRIALISATION DE LA FILIÈRE HYDROGÈNE<br />

« L’hydrogène », ce gaz d’avenir est présenté comme un pilier dans la réindustrialisation et la relance<br />

française en vue de permettre une décarbonisation de l’industrie et du transport. DAM Group accompagne et<br />

s’engage auprès des constructeurs et sous-traitants de la filière hydrogène, vers une montée en production<br />

et une industrialisation de masse.<br />

Depuis 35 ans, DAM Group conçoit<br />

des solutions de test et de mesure<br />

clés en main pour l’industrie de<br />

la mobilité terrestre, aéronautique et<br />

aérospatiale.<br />

Son expérience et son expertise en<br />

matière d’instrumentation et de logiciel,<br />

d’électronique, d’automatisation et de<br />

génie mécanique permettent à DAM<br />

Group de présenter une offre complète de<br />

solution de test et mesure sur l’ensemble<br />

de la chaîne de valeur de l’hydrogène allant<br />

de la phase R&D à l’industrialisation.<br />

Le principal défi que représente le<br />

secteur de l’hydrogène pour ses acteurs<br />

est de réussir à sortir de la phase de<br />

laboratoire (R&D) pour passer à la mise<br />

en production à grande échelle dans un<br />

marché qui ne cesse de s’accroître. Or,<br />

cette technologie est particulièrement<br />

complexe ; notre rôle est donc d’assister<br />

nos clients vers une production de masse.<br />

Pour cela DAM Group, offre une solution<br />

complète évolutives pour la filière<br />

hydrogène.<br />

Le contrôle de l’étanchéité avec la<br />

possibilité interchanger l’outillage pour<br />

les plaques bipolaires, membranes et les<br />

stacks.<br />

La caractérisation/ le conditionnement<br />

des piles à combustibles jusqu’à <strong>150</strong> kW.<br />

Les tests à haute pression : étanchéité,<br />

flushing, réservoirs et lignes H2 sont<br />

réalisables jusqu’à 985 bars.<br />

Les tests fin de ligne pour les piles à<br />

combustibles (capteurs, Fuel Cell Control<br />

Unit, ligne de liquide de refroidissement).<br />

Software “TestAvenue”, développé en<br />

interne : flexible, adaptable pour chaque<br />

besoin client ●<br />

EN SAVOIR PLUS :<br />

M. Stanislas De Font Réaulx<br />

06 23 19 50 02<br />

s.defontreaulx@dam.fr<br />

M. Pierre Pacot<br />

06 12 32 86 61<br />

p.pacot@dam.fr<br />

DAM GROUP<br />

200 rue Léon Blum<br />

69100 Villeurbanne France<br />

www.damgroup.fr<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I39


DOSSIER<br />

PERSPECTIVES<br />

Voitures électriques :<br />

comment ré-imaginer<br />

une industrie centenaire ?<br />

© DR<br />

Vers un monde automobile 100% électrique ? Pour le moment, si cette perspective semble<br />

incertaine, ce qui est sûr que tout est fait aujourd’hui pour lancer une machine qui n’est<br />

pas prête de s’arrêter. Spécialiste de ces questions chez Keysight Technologies,<br />

Thomas Goetzl nous fait part de sa vision sur une industrie fortement bouleversée<br />

par la révolution de l’électrique.<br />

Thomas Goetzl<br />

Vice President and<br />

General Manager of<br />

Automotive & Energy<br />

Solutions chez Keysight<br />

Technologies<br />

Avant la pandémie, la France ne semblait pas prête à s’engager sur la<br />

voie des voitures électriques : le manque d’infrastructure de recharge<br />

et des prix trop élevés semblaient nourrir la frilosité des prospects.<br />

Pour inverser cette tendance, le gouvernement français a engagé un<br />

ensemble de mesures incitatives pour les consommateurs et a versé des aides<br />

considérables aux constructeurs automobiles. Enfin, la décision du Parlement<br />

Européen de mettre fin à la vente de voitures à moteurs thermiques en 2035 a<br />

joué un rôle majeur dans l’adoption du véhicule électrique : une augmentation<br />

de 394% des nouvelles immatriculations a été recensée en France depuis 2020.<br />

La tendance devrait s’accélérer rapidement au cours de la prochaine décennie,<br />

selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une organisation basée à Paris<br />

qui observe le secteur de l’énergie à l’échelle mondiale.<br />

40 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


CAPTEURS<br />

CAPTEURS<br />

CAPTEURS<br />

transmetteurs<br />

transmetteurs<br />

transmetteurs<br />

Multi<br />

Multi<br />

Multi<br />

Applications<br />

CAPTEURS DE TEMPÉRATURE<br />

Sondes à tête<br />

Sondes à tête<br />

Sondes filaires<br />

Sondes filaires<br />

Sondes sous boîtier<br />

Sondes sous boîtier<br />

Sondes à tête<br />

Sondes à tête<br />

Sondes filaires<br />

Sondes filaires<br />

Sondes sous boîtier<br />

Sondes sous boîtier<br />

CAPTEURS DE PRESSION<br />

CAPTEURS D’HUMIDITÉ<br />

Transmetteurs de pression de pression relative relative et différentielle, et différentielle, très trè<br />

Transmetteurs de pression basse relative basse tension... tension... et différentielle, très<br />

Transmetteurs de pression basse tension... relative et différentielle, très<br />

basse tension...<br />

Capteurs et transmetteurs d’humidité / température,<br />

Capteurs et et transmetteurs d’humidité d’humidité / température, / température,<br />

point de rosée...<br />

Capteurs et transmetteurs point point de de rosée... d’humidité rosée... / température,<br />

point de rosée...<br />

CAPTEURS DE PARTICULES<br />

Spécial<br />

Spécial salles blanches Spécial<br />

salles Spécial blanches salles blanche<br />

salles blanches<br />

Capteurs et transmetteurs de particules et C02.<br />

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DOSSIER<br />

Au cours des dix prochaines années, de nombreux constructeurs<br />

automobiles prévoient de convertir leurs flottes à l’énergie<br />

électrique. Stellantis veut par exemple que 100% de sa<br />

flotte en Europe soit électrique d’ici 2030, alors même que le<br />

constructeur ne faisait pas de voiture électrique il y a encore<br />

quelques années. Les constructeurs automobiles doivent ainsi<br />

concevoir et fabriquer rapidement des produits qui répondent<br />

à des normes industrielles en constante évolution en matière<br />

de sécurité, de tests d’émissions et d’efficacité énergétique.<br />

Cette transformation implique une évolution radicale de la<br />

manière de penser et de fonctionner de l’écosystème et pose<br />

plusieurs défis de taille. Parmi ces défis, le plus important<br />

est celui de la demande croissante en batteries.<br />

MONTÉE EN CADENCE DE LA PRODUCTION DE<br />

BATTERIES<br />

En Europe, la question de la production de batteries de voitures<br />

électriques est capitale et de nombreux projets de méga-usines<br />

voient le jour pour répondre à la demande. En relocalisant la<br />

production de batteries, les pays européens souhaitent limiter<br />

leur dépendance à la production chinoise. C’est pourquoi, en<br />

2021, on recensait pas moins de 38 projets de méga-usines<br />

en France (notamment dans le Nord du pays) et en Europe.<br />

La récente décision du Parlement Européen a eu pour conséquence<br />

de faire exploser la demande et le phénomène a pris<br />

une telle ampleur que les plans élaborés par les fabricants il y<br />

a moins de deux ans doivent déjà être actualisés. La montée en<br />

charge et la montée en cadence de la production de batteries<br />

est d’ores et déjà un défi considérable pour des fabricants. Les<br />

fabricants sont confrontés à un autre défi de taille, celui de la<br />

différenciation. Les fabricants asiatiques, en plus de fournir<br />

la majeure partie de la production, offrent des batteries à des<br />

tarifs plus attractifs qu’en Europe. C’est pourquoi, la durabilité<br />

des batteries est considérée comme le principal facteur de<br />

différenciation pour les fabricants européens.<br />

ÉVOLUTION DES MATÉRIAUX ET DE LA FABRICATION<br />

La production de véhicules électriques requiert de grandes<br />

quantités d’éléments, comme le nickel, le manganèse, le carbone<br />

et le lithium (pour les batteries). Ces matériaux sont<br />

présents en quantité limitée, tant en raison des problèmes liés<br />

à chaîne d’approvisionnement mondiale que de la rareté de<br />

ces ressources dans la nature pour soutenir un secteur aussi<br />

important que celui de l’industrie automobile. Des mines vont<br />

ainsi être ouvertes en Europe (il existe d’ailleurs des gisements de<br />

lithium-batterie dans le Massif Central et dans les Vosges) afin<br />

de garantir la souveraineté et un accès constant aux ressources.<br />

Par ailleurs, les consommateurs européens sont conscients<br />

des conditions dans lesquelles des matières premières sont<br />

extraites dans certains pays. Ils pourraient donc rapidement<br />

exprimer une préférence pour les batteries contenant peu ou<br />

pas de matières premières issues de pays où le coût humain<br />

de l’extraction est élevé.<br />

Au-delà des matières premières et des procédés de fabrication,<br />

les batteries de voiture elles-mêmes sont au cœur de l’évolution<br />

de la fabrication et des matériaux. Les cellules de batterie<br />

représentent environ 30 % du coût d’un véhicule électrique et<br />

présentent un niveau de complexité généralement inconnu<br />

de la plupart des fabricants en termes de tests, de mesure des<br />

cellules et d’autres facteurs. Des innovations considérables sont<br />

encore à faire dans le domaine de la performance des batteries<br />

qui, en plus de faire fonctionner le véhicule électrique, doit<br />

éviter de devenir un fléau pour l’environnement. Les batteries<br />

des voitures doivent rester sûres au moment de leur utilisation,<br />

mais aussi dans les 30 années à suivre, notamment si l’on<br />

considère la possibilité de reconditionner les véhicules. Cela<br />

nécessite encore plus de tests, de mesures, de normalisation,<br />

de données et d’analyses pour perfectionner ces technologies.<br />

L’IMPORTANCE DES TESTS<br />

Si l’on regarde brièvement dans le rétroviseur, les batteries de<br />

voiture au lithium-ion ont donné de meilleurs résultats que<br />

42 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


© O.GUILLON<br />

DOSSIER<br />

L’essor des véhicules électriques s’accompagne de défis en<br />

matière d’infrastructure, de fabrication et de réglementation<br />

qui auront un impact important sur l’industrie automobile<br />

et sur le secteur de l’énergie. Ces deux ont fonctionné indépendamment<br />

depuis leur création. Les véhicules électriques,<br />

bien sûr, nécessitent une charge électrique pour être utilisés,<br />

et des stations de recharge pour VE, qui pourraient alimenter<br />

une voiture en moins de 10 minutes, mais qui demandent<br />

une énorme quantité d’électricité. L’AIE prévoit que les VE<br />

représenteront 4 % de la demande mondiale totale d’électricité<br />

d’ici à 2030, soit l’équivalent du double de la consommation<br />

actuelle d’électricité totale du Brésil.<br />

Le volume de voitures électriques qui viendra s’ajouter au<br />

réseau actuel ne laisse rien présager de bon dans certains<br />

pays hors Europe. Le réseau électrique actuel fonctionne<br />

principalement grâce à des centrales électriques conventionnelles<br />

qui offrent un niveau minimum de production<br />

d’énergie de base qui garantit la sécurité énergétique. Les<br />

services publics d’électricité ont toujours bénéficié de schémas<br />

de charge stables et prévisibles avec des variations minimes,<br />

ce qui a contribué à simplifier la répartition de l’offre et de<br />

la demande d’électricité.<br />

Cependant, l’abandon des centrales électriques classiques au<br />

profit de ressources énergétiques renouvelables distribuées<br />

(ERD) telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne dans le<br />

réseau électrique entraîne des fluctuations de l’approvisionnement<br />

en électricité et des schémas de charge moins cohérents<br />

que les producteurs d’électricité doivent essayer d’absorber. Et<br />

comme de plus en plus de véhicules électriques se branchent,<br />

cette demande accrue sur le réseau risque de provoquer un<br />

décalage entre l’offre et la demande d’électricité.<br />

ce que les experts avaient prévu à l’origine. Les premiers tests<br />

avaient d’ailleurs fait fuir de nombreux fabricants qui pensaient<br />

que cette technologie ne serait pas viable. A l’époque, certaines<br />

entreprises, comme Tesla, avaient pris une avance considérable<br />

dans ce domaine tandis que beaucoup de constructeurs doivent<br />

à présent rattraper leur retard au plus vite et déployer des<br />

efforts considérables en matière de R&D.<br />

Le passage aux VE représente également pour les constructeurs<br />

l’opportunité de ne pas retomber dans certains travers qui<br />

avaient donné lieu au DieselGate : les constructeurs doivent<br />

être transparents sur les performances réelles des VE, que<br />

ce soit en matière d’autonomie, de temps de recharge ou de<br />

durée de vie.<br />

Ainsi, l’objectif des fabricants de VE et de batteries n’est pas<br />

seulement de retirer de la circulation les véhicules émettant des<br />

gaz polluants, c’est aussi d’améliorer les processus de fabrication<br />

pour créer un produit durable et écologique.<br />

LA PRESSION EXERCÉE SUR LE RÉSEAU ÉLECTRIQUE<br />

© O.GUILLON<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I43


DOSSIER<br />

DÉVELOPPER DES PRATIQUES STANDARD<br />

POUR LE RÉSEAU ÉLECTRIQUE<br />

L’essor des VE nous oblige à penser la voiture comme<br />

un composant du réseau électrique plutôt que comme<br />

un élément externe. Il est nécessaire de créer des<br />

normes permettant aux véhicules électriques de participer<br />

activement à la santé du réseau électrique au<br />

lieu d’être une charge inutile. Cette forme de relation<br />

entre le réseau et les véhicules électriques peut être<br />

obtenue par le transfert d’énergie du véhicule au réseau<br />

(V2G). Les nouvelles technologies de conversion<br />

intelligente de l’énergie et les capacités de communication<br />

avec les services publics intégrées aux VE<br />

et aux stations de recharge permettent de réaliser<br />

le transfert d’énergie entre véhicules et réseau et de<br />

contribuer à la stabilisation du réseau électrique en<br />

utilisant la batterie embarquée du VE comme système<br />

de stockage d’énergie relié au réseau.<br />

Cependant, des obstacles réglementaires entravent<br />

actuellement le V2G. Les VE et les stations de recharge<br />

devront en fin de compte satisfaire à des normes nouvelles<br />

et évolutives en matière d’interconnexion et<br />

d’interopérabilité des ERD avec le réseau électrique.<br />

Ainsi, les opérateurs de services publics disposeront<br />

des outils dont ils ont besoin dans les systèmes de<br />

recharge pour gérer la prolifération des VE, en les<br />

utilisant comme une ressource pour répondre à la<br />

diversité du bouquet énergétique et aux demandes<br />

changeantes du réseau électrique moderne. Ils pourraient<br />

recharger les véhicules mais aussi renvoyer<br />

l’énergie excédentaire au réseau, ce qui améliorerait<br />

la résilience globale.<br />

LA VOIE À SUIVRE<br />

Si le fordisme avait profondément changé les processus<br />

de fabrication industriels, les véhicules électriques<br />

offrent quant à eux une formidable opportunité de<br />

remodeler le transport et de réduire l’impact de l’industrie<br />

automobile sur la planète. C’est particulièrement<br />

vrai en Europe où, après plusieurs décennies de<br />

désindustrialisation, certains pays vont devoir atteindre<br />

des niveaux de production considérables, dans des<br />

délais courts. Pour cela, les parties prenantes devront<br />

continuer à trouver des solutions innovantes pour<br />

résoudre les nombreux défis annexes qui accompagnent<br />

l’arrivée des véhicules électriques sur le marché. Cela<br />

passe notamment par des investissements importants<br />

en R&D et une collaboration étroite avec les experts<br />

de la mesure pour accélérer l’innovation ●<br />

Thomas Goetzl (Keysight Technologies)<br />

MATÉRIAUX<br />

Hyundai et Teijin<br />

parviennent à alléger<br />

Kim Zitny<br />

Director, Global<br />

Communications,<br />

Teijin Automotive<br />

Technologies<br />

Le spécialiste des matériaux pour l’automobile<br />

a récemment développé en collaboration avec<br />

le centre technique de Hyundai une porte multimatériaux<br />

permettant d’économiser 2,7 kg<br />

par rapport à une porte traditionnelle en acier.<br />

L’occasion pour <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> de revenir<br />

sur ce cas d’application et plus globalement sur<br />

Teijin Automotive Technologie qui possède une<br />

usine dans le Maine-et-Loire.<br />

Rappelez en quelques mots le savoir-faire de Teijin<br />

Automotive Technologie et son implication dans le<br />

domaine des matériaux dédiés à l’automobile.<br />

Teijin Automotive Technologies associe une expertise de<br />

classe mondiale en matière de matériaux à une conception<br />

de pointe pour créer des composants et des systèmes qui<br />

rendent les véhicules plus sûrs et plus écologiques. Avec<br />

un engagement à créer des matériaux, des produits et des<br />

processus durables, nous évoluons constamment pour<br />

répondre aux besoins de mobilité en constante évolution<br />

de la société d’aujourd’hui et de demain.<br />

Comment, dans ce secteur industriel aujourd’hui<br />

durement touché par la crise, évolue la<br />

problématique liée aux matériaux ? Que<br />

recherchent les constructeurs aujourd’hui ?<br />

Comme tous les segments de l’industrie, le volet matériaux<br />

de notre activité a été touché par des pénuries de matières<br />

44 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


DOSSIER<br />

Automotive Technologie<br />

significativement le poids d’une portière<br />

premières, des fibres de verre aux diverses résines et autres produits<br />

chimiques nécessaires à la composition des composites. Les<br />

équipementiers continuent de rechercher la solution matérielle<br />

la plus rentable pour leurs applications spécifiques. Nos divers<br />

matériaux composites exclusifs peuvent être adaptés pour répondre<br />

aux spécifications exactes d’un OEM.<br />

À quelles problématiques en matière de développement<br />

de produits vos clients dans l’automobile sont-ils<br />

confrontés ? Commet les aidez-vous et que réalisez-vous<br />

pour eux ?<br />

À mesure que le monde passe du moteur<br />

à combustion interne aux véhicules électriques,<br />

nous recevons de plus en plus de<br />

demandes de solutions permettant de<br />

réduire le poids total du véhicule, ainsi<br />

que des solutions liées aux couvercles et aux<br />

boîtiers de batterie. En ce qui concerne les<br />

boîtiers de batterie, nous fournissons des<br />

solutions composites à nos clients et nous<br />

concevons et fournissons des couvercles<br />

de batterie depuis plus de dix ans. Nous<br />

avons étudié des combinaisons de matériaux<br />

au-delà de la simple fourniture de<br />

couvercles en SMC, en fonction des besoins<br />

de nos clients.<br />

Plus précisément, nos conceptions peuvent<br />

incorporer des matériaux plus structurels en<br />

plus du SMC pour répondre aux exigences<br />

des cas de charge et des performances. Les<br />

matériaux peuvent être composites (RTM,<br />

LCM, et autres) ou métalliques et peuvent<br />

être co-moulés ou faire partie d’un assemblage.<br />

Les clients OEM ne précisent généralement<br />

pas le type de composite ; ils nous demandent de les recommander<br />

en fonction de leurs besoins spécifiques. Plus récemment,<br />

nous avons reçu des demandes pour une chimie spécifique (par<br />

exemple, phénolique) mais nous cherchons toujours à proposer<br />

le matériau qui nous semble le mieux adapté à l’application.<br />

Nous travaillons avec le client pour comprendre ses besoins et<br />

convenir de la meilleure solution.<br />

Dans le cas de Hyundai, sur quoi repose le concept de<br />

porte que vous avez développé ? Quelles en sont les<br />

innovations techniques et que vont-elles apporter au<br />

constructeur coréen ?<br />

L’objectif de ce projet de développement conjoint entre le centre<br />

technique de Hyundai Motor Europe et Teijin Automotive<br />

Technologies était de fournir une structure de porte de véhicule<br />

légère et performante à un coût abordable, qui s’adapte à<br />

différents concepts de ligne de fabrication,<br />

y compris la peinture en ligne et hors ligne.<br />

Cette porte, dotée d’un panneau extérieur<br />

TCA Ultra Lite à faible teneur en COV spécialement<br />

modifié, d’un panneau intérieur<br />

SMC hybride en fibre de verre et de carbone<br />

et d’un anneau de renforcement interne innovant<br />

en acier, est plus légère de 2,7 kg qu’une<br />

porte traditionnelle en acier. Deux matériaux<br />

composites SMC innovants, spécifiquement<br />

optimisés pour l’application dans ce concept<br />

de porte hybride, ont été développés dans le<br />

cadre de ce projet de développement conjoint.<br />

Le panneau extérieur utilise un matériau<br />

SMC basse densité TCA Ultra Lite modifié.<br />

Ce matériau, qui peut être recouvert d’une<br />

couche E au four, permet de réaliser des éléments<br />

de conception uniques, tels que des<br />

emboutissages profonds qui ne peuvent être<br />

obtenus avec un métal estampé, une finition<br />

de classe A et une résistance exceptionnelle à<br />

la corrosion, aux bosses et aux coups. Après<br />

l’achèvement réussi de la phase de développement<br />

de l’innovation et de validation du<br />

concept, cette innovation a été intégrée au portefeuille des nouvelles<br />

technologies validées du groupe Hyundai Motor et est<br />

prête à être appliquée aux programmes de nouveaux véhicules ●<br />

Propos recueillis par Pierre Weber<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I45


DOSSIER<br />

Le secret de l’efficience des<br />

UNE MESURE PRÉCISE DES<br />

Pour vous plaquer dans le siège lorsque vous rétrogradez rapidement<br />

en appuyant sur la « pédale d’accélérateur » d’une voiture de sport<br />

électrique, le bloc-batteries haute tension doit délivrer un courant<br />

élevé au moteur électrique. Cela implique l’utilisation de batteries à<br />

faible résistance – et une technologie de mesure appropriée.<br />

Comme bien souvent, tout commença<br />

par une coïncidence : au<br />

milieu des années 80, le fabricant<br />

japonais d’équipements<br />

de test et de mesure HIOKI a développé<br />

un milliohmmètre à courant alternatif qui<br />

permettait d’obtenir une meilleure mesure<br />

de la résistance de contact des interrupteurs<br />

et des relais en comparaison aux milliohmmètres<br />

à courant continu employés auparavant.<br />

Sur ce nouveau dispositif, HIOKI a<br />

également isolé galvaniquement le dispositif<br />

testé du circuit de mesure, rendant les<br />

mesures indépendantes de tout potentiel<br />

électrique entre les deux points de mesure.<br />

À peu près à la même époque, le chercheur<br />

japonais Akira Yoshino est parvenu à perfectionner<br />

l’accumulateur au lithium et au<br />

dioxyde de cobalt, développé par John B.<br />

Goodenough, en vue de sa commercialisation.<br />

Pour mesurer la résistance de ces<br />

nouveaux accumulateurs, la procédure de<br />

mesure en courant alternatif s’est avérée<br />

particulièrement adaptée, car les différents<br />

potentiels électriques entre les deux pôles<br />

nécessitaient une isolation galvanique entre<br />

le dispositif testé et le circuit de mesure.<br />

Ainsi, « l’AC mΩ Hi Tester 3225 », développé<br />

à l’origine pour mesurer la résistance<br />

de contact, a été le début d’une histoire à<br />

succès pour HIOKI dans le secteur des<br />

batteries lithium-ion, qui dure maintenant<br />

depuis plus de 35 ans. Le milliohmmètre<br />

original se décline aujourd’hui en une<br />

famille entière de testeurs de batterie,<br />

qui permettent de mesurer les éléments,<br />

modules et bloc-batteries.<br />

L’IMPORTANCE D’UNE FAIBLE<br />

RÉSISTANCE<br />

Au cours de la production des éléments ou<br />

batteries lithium-ion, le testeur de batteries<br />

n’est employé qu’à un stade plutôt tardif.<br />

Les valeurs de résistance, en revanche, sont<br />

vérifiées beaucoup plus tôt au cours du<br />

processus, car il est essentiel pour la qualité<br />

de la batterie de s’assurer que les valeurs de<br />

résistance sont aussi faibles que possible<br />

et, idéalement, toujours les mêmes. Il y a<br />

deux raisons principales à cela.<br />

D’une part, un système de batterie nécessite<br />

une faible résistance globale pour vous plaquer<br />

dans le siège lorsque vous rétrogradez<br />

rapidement en appuyant sur la pédale d’accélérateur<br />

d’une voiture de sport électrique,<br />

par exemple. En effet, le bloc-batteries haute<br />

tension doit être capable de délivrer un<br />

courant élevé au moteur électrique. La loi<br />

d’Ohm explique très simplement le rapport<br />

avec la résistance.<br />

Si nous convertissons V = RI en I = V/R,<br />

nous constatons qu’une faible résistance R<br />

pour une même tension V implique une<br />

intensité I élevée.<br />

D’autre part, chaque résistance au sein d’un<br />

système de batterie provoque une perte<br />

d’énergie électrique sous forme d’énergie<br />

thermique. Il ne s’agit pas d’un phénomène<br />

spécifique aux batteries, mais d’un<br />

phénomène qui remonte à la loi générale<br />

de l’effet Joule, également connue sous le<br />

nom de « première loi de Joule ».<br />

La puissance électrique dissipée au niveau<br />

de la résistance peut être décrite de manière<br />

traditionnelle avec P= VI. Si vous remplacez<br />

la tension « V » par « RI » de la<br />

loi d’Ohm mentionnée plus haut, vous<br />

obtenez P = VI = (RI)I = RI². Vous pouvez<br />

voir à quel point la perte de puissance P<br />

augmente lorsque la résistance R augmente.<br />

COURANT ALTERNATIF OU<br />

COURANT CONTINU ?<br />

Pendant la mesure de la résistance, en<br />

particulier sur les batteries, on distingue<br />

deux méthodes de mesure : la mesure en<br />

Comparaison de la mesure de la résistance en courant alternatif et en courant continu<br />

46 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


DOSSIER<br />

batteries haute tension<br />

FAIBLES VALEURS DE RÉSISTANCE<br />

courant alternatif et la mesure en courant<br />

continu. Dans ce cas, la mesure de<br />

la résistance en courant continu ne fait pas<br />

référence à la mesure en courant continu<br />

de la résistance interne d’une batterie, où<br />

la résistance interne est déterminée par la<br />

variation de tension pendant la décharge<br />

de la batterie avec une charge.<br />

Ici, la mesure en courant continu fait référence<br />

à la mesure de la résistance avec une<br />

méthode de mesure à 4 fils et est employée,<br />

par exemple, pour mesurer la résistance de<br />

contact. Cette méthode est appliquée aux<br />

multimètres, ohmmètres (CC) ou testeurs<br />

d’isolation, par exemple. La méthode de<br />

mesure en courant alternatif, quant à elle,<br />

est employée dans les testeurs de batterie<br />

ou les ponts RLC.<br />

TEST DES ÉLECTRODES<br />

Si vous examinez le processus de fabrication<br />

d’une batterie lithium-ion dans l’ordre<br />

chronologique, une importante mesure de<br />

la résistance électrique en courant continu<br />

est effectuée à un stade précoce après que<br />

les électrodes aient été enduites avec la<br />

matière active. Au cours de ce procédé, le<br />

matériau allié au lithium est appliqué, sous<br />

pression et à des températures appropriées,<br />

sur le matériau de l’électrode.<br />

La mesure de la résistance permet ensuite<br />

de déterminer la résistance électrique spécifique<br />

de la matière active appliquée et la<br />

résistance de contact entre la matière active<br />

et l’électrode. Il y a quelques années, il n’était<br />

toutefois pas encore facile de déterminer<br />

ces deux valeurs séparément : la mesure<br />

de la résistance de contact entre la matière<br />

active et le matériau de l’électrode constituait<br />

un défi particulier. Cela a changé avec<br />

la commercialisation d’un nouveau système<br />

de mesure de la résistance des électrodes :<br />

le RM2610 de la marque HIOKI.<br />

Le RM2610 de la marque HIOKI est principalement<br />

un ohmètre en courant continu.<br />

Cependant, au lieu d’une mesure traditionnelle<br />

à 4 fils, le RM2610 fonctionne<br />

avec une sonde à l’intérieur de laquelle 46<br />

contacts à ressort, disposés sur une surface<br />

totale de 1 mm 2 . Pendant la mesure, une<br />

série de mesures de la résistance en courant<br />

continu est réalisée entre les contacts.<br />

Sur la base de ces résultats de mesure, la<br />

résistivité de la matière active et la résistance<br />

de contact entre la matière active et<br />

l’électrode sont calculées sur la base d’un<br />

modèle mathématique et des paramètres<br />

connus.<br />

Les paramètres connus sont les grandeurs<br />

qui se déterminent facilement, c.-à-d.<br />

l’épaisseur du matériau de l’électrode,<br />

l’épaisseur de la couche de matière active<br />

et la conductivité électrique du matériau<br />

de l’électrode. L’anode est habituellement<br />

fabriquée en cuivre, tandis que la cathode<br />

est habituellement fabriquée en aluminium.<br />

Le cuivre ne peut pas être utilisé<br />

comme matériau pour la cathode, car il<br />

y corroderait. L’aluminium, quant à lui,<br />

ne convient pas comme matériau pour<br />

l’anode, car il réagit au contact du lithium.<br />

Même si le RM2610 est maintenant<br />

souvent employé comme testeur dans la<br />

production d’éléments lithium-ion, il a<br />

en fait été conçu en vue d’une utilisation<br />

dans les départements de développement.<br />

L’objectif était de raccourcir le processus<br />

de développement des éléments avec de<br />

nouveaux matériaux en permettant aux<br />

développeurs d’évaluer la qualité attendue<br />

de l’élément fini déjà après la fabrication<br />

des électrodes revêtues.<br />

Ce procédé était si révolutionnaire et permettait<br />

une telle amélioration du processus<br />

que le système de mesure de la résistance<br />

des électrodes de la marque HIOKI était<br />

déjà employé par des dizaines de clients<br />

en Asie alors qu’il ne s’agissait encore que<br />

d’un prototype.<br />

RÉSISTANCE DE POINT DE<br />

SOUDURE<br />

Pour déterminer la résistance de contact<br />

des points de soudure, on emploie la<br />

méthode traditionnelle de mesure de<br />

la résistance en courant continu à 4 fils.<br />

Peu importe que ces points de soudure<br />

soient employés pour fixer des bornes<br />

d’alimentation sur un élément « pouch »<br />

ou pour raccorder un élément à une barre<br />

omnibus, la résistance de contact devrait<br />

toujours être contrôlée afin d’éviter les<br />

effets thermiques dépendantes de la<br />

résistance à ces points.<br />

Les mesures de la résistance en courant<br />

continu à 4 fils peuvent être effectuées<br />

avec la quasi-totalité des multimètres<br />

numériques destinés à une utilisation en<br />

laboratoire ou dans l’industrie. Cependant,<br />

lorsqu’il s’agit de mesurer la résistance<br />

de contact durant la production, il est<br />

indispensable, pour plusieurs raisons<br />

importantes, d’effectuer la mesure avec<br />

un ohmmètre spécialement conçu à cet<br />

effet.<br />

La première raison importante est la<br />

plage de mesure de la résistance. Avec<br />

un multimètre numérique courant, et<br />

sans le moindre doute haut de gamme,<br />

affichant 7,5 chiffres de l’une des plus<br />

grandes marques, la plus petite plage<br />

de mesure de la résistance s’élève à 1 Ω.<br />

Au premier abord, cela semble impressionnant,<br />

mais la résistance de contact<br />

des points de soudure pour les batteries<br />

lithium-ion devrait, dans l’idéal, être inférieure<br />

à 0,1 mΩ. L’ohmmètre RM3545<br />

de la marque HIOKI répond facilement<br />

à cette exigence avec sa plus petite plage<br />

de mesure d’à peine 10 mΩ avec une<br />

résolution de 0,01 µΩ.<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I47


DOSSIER<br />

VITESSE DE TEST ÉLEVÉE POUR<br />

LA PRODUCTION<br />

En plus d’une très petite plage de mesure,<br />

le RM3545 de la marque HIOKI possède<br />

une autre fonction très utile dans les environnements<br />

de production, qui consiste<br />

à vérifier le contact de la sonde entre le<br />

dispositif de mesure et le dispositif testé<br />

au cours de la mesure : ici, le principe de la<br />

mesure à 4 fils est employé pour s’assurer<br />

que les 4 contacts de mesure restent bien<br />

appliqués sur le dispositif testé durant la<br />

mesure. Cette fonction de contrôle des<br />

contacts permet d’éviter que les mesures ne<br />

soient évaluées comme « non conformes »<br />

en raison de l’application incorrecte des<br />

contacts de mesure, et par conséquent que<br />

des produits irréprochables ne soient rejetés<br />

par erreur.<br />

Mesure de la résistance sur les points de soudure – RM3545<br />

Slots pour multiplexeurs prévus pour une utilisation au cours<br />

de la production – RM3545<br />

Une autre raison justifiant l’utilisation d’un<br />

ohmmètre spécial est la vitesse de mesure :<br />

en cas de réglage du RM3545 sur la configuration<br />

la plus rapide, 2,2 ms s’écoulent<br />

entre le début de la mesure et l’affichage<br />

du résultat de la mesure. Cela permet de<br />

réaliser de nombreuses mesures de contact<br />

avec seulement quelques instruments de<br />

mesure et convient donc parfaitement aux<br />

nombreux joints soudéspoints de soudure<br />

à mesurer sur une ligne de production de<br />

batteries.<br />

À ce stade, les lecteurs familiers avec le<br />

déroulement de la production sont en droit<br />

d’objecter que le transport mécanique d’un<br />

dispositif testé dure bien plus longtemps<br />

que quelques millisecondes, ce qui relativise<br />

clairement l’avantage d’une très grande<br />

vitesse de mesure dans le contexte global.<br />

Afin de pouvoir exploiter pleinement la<br />

haute vitesse de mesure au cours de la production,<br />

HIOKI propose le RM3545-02 :<br />

une variante du dispositif qui possède des<br />

slots pour des cartes de multiplexage.<br />

En ajoutant deux des cartes de multiplexage<br />

disponibles en option, un seul ohmmètre<br />

peut réaliser jusqu’à 20 différentes mesures<br />

sur 4 fils, l’une après l’autre, rapidement,<br />

lorsque les dispositifs testés sont transportés<br />

« de manière groupée » par un<br />

mécanisme jusqu’à l’instrument de mesure.<br />

Si ce nombre de canaux de mesure est<br />

insuffisant, par exemple, quand tous les<br />

points de soudured’un module de batterie<br />

complet doivent être mesurés en une<br />

seule passe, il n’est pas toujours nécessaire<br />

d’utiliser plusieurs unités RM3545 les<br />

unes à côté des autres, étant donné que<br />

leur parallélisation rendrait l’intégration<br />

nettement plus complexe.<br />

Dans ce cas, il est recommandé d’employer<br />

un système de multiplexage distinct.<br />

HIOKI propose un tel système dans différentes<br />

versions, et avec une configuration<br />

conçue pour les mesures à 4 fils, il<br />

permet de contrôler jusqu’à 132 canaux<br />

avec un seul instrument de mesure tel que<br />

le RM3545 (configuration : SW1002 +<br />

12 × SW9001). L’unité de multiplexage<br />

n’est pas limitée à l’utilisation d’ohmmètres,<br />

mais peut également être employée avec les<br />

testeurs de batteries, les impédancemètres<br />

ou les voltmètres de la marque HIOKI – à<br />

condition que les tensions mesurées soient<br />

inférieures à 60 V.<br />

132 canaux de mesure dans un seul instrument de mesure<br />

Si vous imaginez un montage de mesure<br />

avec les 132 canaux susmentionnés, qui<br />

sont employés, par exemple, pour mesurer<br />

les contacts soudés pour les connexions aux<br />

barres omnibus sur un module de batterie,<br />

la méthode de mesure à 4 fils nécessite non<br />

seulement plus de 500 fils de test, mais aussi<br />

plus de 250 contacts de test mécaniques.<br />

Ce montage est certes possible du point de<br />

vue technique,. mais, en particulier pour les<br />

Mesure des points de soudure à l’aide d’un testeur à<br />

sonde mobile<br />

éléments cylindriques dans un module, une<br />

autre solution est à privilégier : un testeur<br />

à sonde mobile portant le nom quelque<br />

peu énigmatique FA1240-W800.<br />

Ces dispositifs sont généralement employés<br />

pour tester les cartes à circuits imprimés<br />

équipés, et sont notamment capables<br />

d’effectuer des mesures de résistance à 4<br />

fils, en à peine 25 ms par test. Après tout,<br />

il importe peu que le dispositif testé soit<br />

une carte à circuits imprimés équipé ou<br />

un module de batterie où les points de<br />

soudure sont mesurés.<br />

L’utilisation d’un testeur à sonde mobile<br />

dans l’exemple de la mesure des points de<br />

soudure des modules de batterie présente<br />

un autre avantage par rapport au montage<br />

avec des contacts de test fixes – que<br />

ce soit dans la variante décrite ci-dessus<br />

ou, de manière alternative, avec un « lit<br />

de clous » : bien que les positions de test<br />

soient toujours les mêmes sur les cartes<br />

à circuits imprimés assemblées, elles<br />

divergent toujours légèrement les unes<br />

par rapport aux autres sur les modules<br />

de batterie avec des centaines d’éléments<br />

en raison des tolérances de production.<br />

Lespoints de soudure doivent cependant<br />

être mesurés avec une grande précision.<br />

C’est la raison pour laquelle le testeur à<br />

sonde mobile FA1240 permet de charger<br />

au préalable un fichier de position pour<br />

chaque module de batterie. Ce fichier peut<br />

être créé individuellement pour chaque<br />

module de batterie avec une bonne caméra<br />

et un logiciel d’analyse approprié. Cela<br />

permet d’exclure les erreurs de mesure dues<br />

48 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


DOSSIER<br />

aux tolérances mécaniques de production.<br />

TESTEUR DE BATTERIE POUR<br />

POINTS DE SOUDURE ?<br />

Une question fréquemment posée à HIOKI<br />

est de savoir si un testeur de batterie existant<br />

peut également être employé afin de<br />

mesurer les résistances de contact. Une<br />

raison technique permet de répondre de<br />

manière positive à cette question, mais il y<br />

a aussi plusieurs raisons plus importantes<br />

qui s’y opposent.<br />

Une raison d’employer la méthode de<br />

mesure en courant alternatif fournie<br />

par le testeur de batterie pour mesurer<br />

les résistances de contact est que la force<br />

électromotrice – également appelée électromotance<br />

– ne joue aucun rôle pour cette<br />

méthode de mesure. Pour une meilleure<br />

compréhension, la force électromotrice<br />

est un offset en courant continu qui se<br />

produit lorsque différents métaux entrent<br />

en contact. Pour une mesure en courant<br />

alternatif, l’offset en courant continu peut<br />

cependant être ignoré.<br />

Cette force électromotrice est une tension<br />

très faible qui n’a aucune influence<br />

mesurable sur la mesure de la résistance<br />

dans la plage ohmique. La résistance de<br />

contact, cependant, se situe définitivement<br />

dans la plage ohmique, et ici, même le plus<br />

faible offset en courant continu devient<br />

pertinent pour le résultat de la mesure.<br />

À ce stade, il est important de noter que<br />

l’ohmmètre en courant continu RM3545<br />

possède une fonction de compensation de<br />

la tension d’offset, qui permet de minimiser<br />

l’influence de la force électromotrice.<br />

Un argument s’opposant à l’utilisation des<br />

testeurs de batterie pour la mesure des<br />

résistances de contact sont les courants de<br />

Foucault qui peuvent apparaître dans les<br />

fils de mesure au cours d’une mesure à 4<br />

fils, même à des fréquences de mesure de<br />

1 kHz. Comme pour la force électromotrice,<br />

ces courants de Foucault n’ont pas<br />

d’importance pour les grandes résistances :<br />

mais pour les très faibles résistances de<br />

contact, ils ont une influence sur le résultat<br />

de la mesure.<br />

La difficulté réside dans le fait que les courants<br />

de Foucault peuvent avoir des amplitudes<br />

différentes pour le même dispositif<br />

testé, en fonction de la manière dont le fil<br />

Le standard dans la pratique pour la<br />

production de batteries : BT3562A<br />

de mesure est posé. Si, par exemple, le fil<br />

de test est posé le long d’une tôle d’acier<br />

(magnétique) telle qu’un boîtier, cela peut<br />

produire un résultat de mesure différent<br />

de celui obtenu si les fils de test sont posés<br />

d’une manière légèrement différente avec<br />

le même dispositif testé. C’est l’une des raisons<br />

pour lesquelles il peut s’avérer difficile<br />

d’obtenir des résultats reproductibles ou<br />

exactement comparables au cours de la<br />

mesure de la résistance de contact à l’aide<br />

d’un testeur de batterie.<br />

Une autre raison se présente lorsque l’on<br />

compare la précision des deux méthodes<br />

de mesure : l’un des testeurs de batterie<br />

les plus fréquemment employés dans<br />

les environnements de production est le<br />

BT3562A de la marque HIOKI.<br />

La précision de base de ce testeur de batterie<br />

pour la mesure de la résistance s’élève à<br />

0,5 %. Il s’agit d’une très bonne valeur pour<br />

un ohmmètre en courant alternatif. Un<br />

ohmmètre en courant continu comme le<br />

RM3545 possède cependant une précision<br />

de base de 0,006 %.<br />

APPAIRAGE D’ÉLÉMENTS<br />

Au début de cet article, nous avons précisé<br />

que la qualité d’une batterie dépend<br />

de valeurs de résistance à la fois faibles et<br />

identiques. Des valeurs de résistance identiques<br />

sont particulièrement importantes<br />

pour les éléments qui sont connectés entre<br />

eux dans des modules et blocs-batteries.<br />

Lorsque les éléments d’une batterie sont<br />

connectés en série, un seul élément avec<br />

une résistance plus importante constituerait<br />

un « goulot d’étranglement » pour<br />

l’ensemble du système. Cette résistance<br />

plus élevée entraînerait une augmentation<br />

de la température dans le réseau, qui se<br />

répercuterait de manière négative sur la<br />

durée de vie de la batterie.<br />

Cet élément se déchargerait également plus<br />

vite que les autres. Dans les applications<br />

courantes, un système de gestion de la<br />

batterie veille à ce que ces écarts entre les<br />

Spectroscopie d’impédance électrochimique<br />

(SIE) avec le BT4560<br />

éléments soient compensés et ne soient<br />

pas perceptibles par l’utilisateur.<br />

La situation est toutefois différente si la<br />

batterie n’est pas seulement employée pour<br />

un véhicule électrique classique, mais pour<br />

une voiture de course de championnat,<br />

par exemple. Ou si une batterie conçue<br />

de manière appropriée fournit la totalité<br />

de l’alimentation électrique d’un véhicule<br />

d’expédition. Dans les deux cas, il s’avère<br />

utile d’exclure toute déviation potentielle<br />

entre les éléments individuels employés.<br />

Cela est possible en appairant les cellules<br />

individuelles par paires. L’impédance<br />

des éléments individuels est déterminée<br />

par spectroscopie d’impédance électrochimique<br />

à différentes fréquences. Les<br />

valeurs d’impédance, qui se composent<br />

de la résistance ohmique et de la réactance,<br />

sont combinées pour former un<br />

diagramme de Nyquist pour chaque<br />

élément. Si ces diagrammes de Nyquist<br />

sont superposés, les éléments dont les<br />

diagrammes de Nyquist correspondent<br />

le plus peuvent être combinés pour former<br />

un module ou un bloc-batteries.<br />

L’impédancemètre pour batterie BT4560 de<br />

la marque HIOKI convient parfaitement à<br />

ces mesures, car la formation des courants<br />

de Foucault décrite plus haut est minimisée<br />

au cours de la mesure en appliquant une<br />

mesure à 4 paires de bornes.<br />

CONCLUSION<br />

En résumé, nous pouvons souligner<br />

qu’une technologie de mesure appropriée<br />

est nécessaire, en particulier pour la production<br />

de batteries haute performance.<br />

Chaque étape de la production joue un<br />

rôle essentiel pour la qualité globale de<br />

la batterie.<br />

Pour HIOKI, la coopération étroite avec les<br />

principaux fabricants de batteries depuis<br />

plusieurs décennies est une garantie de<br />

consolidation du marché de la batterie<br />

avec des technologies de mesure établies<br />

et nouvellement développées ●<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I49


Cycles<br />

Code<br />

Formation<br />

de Base<br />

ou Spécifique<br />

Intervenant et lieu<br />

Durée<br />

en jours<br />

Prix<br />

Adhérent<br />

ASTE HT<br />

Dates proposées<br />

Mécanique vibratoire<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 1)<br />

Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />

(Niveau 2)<br />

MV1<br />

3 1 570 €<br />

B<br />

IUT du Limousin<br />

MV2 3 1 570 €<br />

05-07 avril<br />

et 06-08<br />

septembre<br />

12-14 avril<br />

et 13-15 septembre<br />

Application au domaine industriel MV3 B SOPEMEA (78) 3 1 570 €<br />

29-31 mars<br />

et 11-13 octobre<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais<br />

et analyses de risques<br />

MV4<br />

S<br />

Christian LALANNE<br />

(ou Etienne CAVRO) et<br />

Yvon MORI (78)<br />

2 1 570 € 22-23 novembre<br />

Traitement des signaux<br />

Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS S<br />

Analyse modale et Pilotage<br />

Pierre-Augustin GRIVELET et<br />

Bruno COLIN (78)<br />

3 1 570 € 27-29 septembre<br />

Pilotage des générateurs de vibration :<br />

principes utilisés et applications<br />

PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 22-24 novembre<br />

Analyse modale expérimentale et<br />

Initiation aux calculs de structure et essais<br />

AM<br />

S<br />

SOPEMEA ou AIRBUS D&S<br />

(31)<br />

3 1 570 € 15-17 novembre<br />

Climatique<br />

Les fondamentaux des essais climatiques CL B SOPEMEA (78) 2 1 350 €<br />

01-02 juin<br />

et 29-30 novembre<br />

Personnalisation Environnement<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique<br />

(norme NFX-50144-3)<br />

Principes de personnalisation de base<br />

P1<br />

S<br />

Bruno COLIN et Pascal LELAN<br />

(78)<br />

3 1 570 € 15-17 novembre<br />

Prise en compte de l’environnement mécanique<br />

(norme NFX-50144-3)<br />

Principes de personnalisation avancées<br />

P2<br />

S<br />

Bruno COLIN et Pascal LELAN<br />

(78)<br />

3 1570<br />

15-17 mars<br />

et 22-24 novembre<br />

Mesure<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats<br />

et de leur qualité<br />

M1 S Raymond BUISSON (78) 3 1 570 €<br />

29 novembre -<br />

01 décembre<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures M2 B Pascal LELAN (78) 2 1 170 € 06-07 décembre<br />

Fiabilité et <strong>Essais</strong><br />

Les essais accélérés et aggravés E S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 €<br />

29 novembre -<br />

01 décembre<br />

Thermométrie<br />

Thermométrie pour les essais vide thermique T1 S Alain BETTACCHIOLI (78) 1 900 € A définir<br />

Formations 2022<br />

50 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


OUTILS<br />

NOMINATION<br />

David Delaux prend la<br />

présidence de l’association<br />

ASTE<br />

Abonnez-vous<br />

maintenant à<br />

ESSAIS & SIMULATIONS<br />

DÉSORMAIS DISPONIBLE<br />

SUR TOUS VOS SUPPORTS<br />

Le magazine papier<br />

Le Conseil d’Administration de<br />

l’ASTE s’est réuni le 15 septembre<br />

dernier à Sopemea. Le Conseil a<br />

élu le nouveau président de l’association,<br />

David Delaux, Directeur Fiabilité du<br />

groupe Valeo. Il remplace Daniel Leroy,<br />

dont le mandat est arrivé à terme,<br />

après quatre années de bons et loyaux<br />

services. David Delaux est conférencier<br />

à l’université de Rouen et à l’école d’ingénieur ENSMA Poitiers.<br />

Directeur fiabilité pour le groupe Valeo, il est également auditeur<br />

à Cofrac et président de la Commission européenne de fiabilité<br />

et d’ingénierie de l’environnement (CEEES) ●<br />

© Safran<br />

Le kiosque digital<br />

RENDEZ-VOUS<br />

Réunion de la<br />

Commission Thermique et<br />

techniques connexes<br />

La prochaine réunion de la Commission Méca-Clim de l’ASTE<br />

aura lieu en novembre ou décembre 2022. Objectifs de la<br />

commission : personnalisation des essais dans le domaine<br />

mécanique et climatique, et qui a été normaliser à l’Afnor (NF<br />

X50-144 – Fascicules 1 à 6), et la défense des intérêts français<br />

en alimentant les travaux du Stanag 4370 de l’Otan portés par la<br />

DGA-TT (représentant français : Pascal Lelan). Principaux axes<br />

d’intérêts : retour inverse de spécification vibratoire sur SRE-SDF<br />

par une sévérité non-gaussienne, prise en compte du caractère<br />

multiaxial dans le cadre de l’écriture des spécifications, gestion<br />

des conditions limites (CL) pour la simulation de l’environnement<br />

(Guide de bonnes pratiques), simulations des essais virtuels et<br />

extension de durée de vie. Participants actuels : DGA-TT, DGA-MI,<br />

DGA-TA, CEA-Cesta, Sopemea, Airbus, Thales, Mbda, Stellantis,<br />

Valeo, Consultants, Nexter.<br />

Par ailleurs, la réunion du groupe de travail Modélisation de la<br />

Commission Thermique et techniques connexes de l’ASTE a eu<br />

lieu quant à elle le 5 octobre dernier à l’Icam de Toulouse. ●<br />

Si vous souhaitez participer aux Commissions de l’ASTE,<br />

contactez le secrétariat :<br />

pperrin@aste.asso.fr / Tél. : 01 61 38 96 32<br />

Le site web<br />

L’appli<br />

Téléchargez<br />

l’application<br />

MRJ Presse<br />

www.essais-simulations.com<br />

ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I51


INDEX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

© Hexagon<br />

DOSSIER<br />

Spécial Métrologie<br />

4.0<br />

La digitalisation<br />

des opérations de<br />

mesure et d’essais<br />

pour réduire les<br />

délais et optimiser<br />

la qualité des<br />

produits.<br />

© O. Guillon<br />

MESURES<br />

Mesures vibratoires et acoustiques<br />

Quelles solutions de mesures vibroacoustiques<br />

mettre en œuvre dans<br />

les laboratoires et les ateliers ?<br />

Focus sur les MMT<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Guide spécial Bureaux d’études<br />

À l’occasion de ce guide des<br />

Bureaux d’études, focus sur les BE,<br />

centres de calcul et d’ingénierie<br />

clefs en lien avec les essais<br />

industriels.<br />

©Rubis Control<br />

Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />

6NAPSE ........................................................................ 30<br />

ALLIANTECH ............................................................... 20<br />

ANSYS........................................................................... 32<br />

ARIANEGROUP............................................................ 26<br />

ASC INSTRUMENTS.................................................... 14<br />

ASTE .............................................................. 31, 50 et 51<br />

ATEQ ............................................................................. 14<br />

BAUMER....................................................................... 14<br />

BRONKHORST ............................................................. 15<br />

BRUKER ALICONA ...................................................... 15<br />

C2AI .............................................................................. 41<br />

CHAUVIN ARNOUX...................................................... 17<br />

COLLÈGE FRANÇAIS DE MÉTROLOGIE (CFM)..7 et 10<br />

COMSOL .............................................. 4 e de couverture<br />

DAM FRANCE (publicommuniqué).............................. 39<br />

DB VIB.................................................. 2 e de couverture<br />

DJB INSTRUMENTS .................................................... 33<br />

DEWE SOFT.................................................................... 2<br />

ENDRESS+HAUSER .................................................... 22<br />

ES EQUIPEMENTS SCIENTIFIQUES................. 29 et 46<br />

EIKOSIM .............................................................. 26 et 35<br />

EYESPID....................................................................... 14<br />

FURNESS CONTROLS (publicommuniqué)................ 13<br />

HARVESTREE .............................................................. 14<br />

HEXAGON..................................................................... 22<br />

HYUNDAI...................................................................... 41<br />

KEYSIGHT .................................................................... 40<br />

KERN ............................................................................ 22<br />

M+P INTERNATIONAL ................................................ 11<br />

MESURES SOLUTIONS EXPO.... 7, 10, 28 et 3 e de couv.<br />

MIRESENS.................................................................... 15<br />

NAFEMS ................................................................4 et 24<br />

PHONOPTICS............................................................... 15<br />

POLYTEC ...................................................................... 15<br />

RÉSEAU MESURES ................................................ 7 et 8<br />

SOCITEC (publicommuniqué) ...................................... 21<br />

SIDO.............................................................................. 25<br />

STÄUBLI ROBOTICS.................................................... 16<br />

TEIJIN........................................................................... 41<br />

TRESCAL...................................................................... 10<br />

V2I ........................................................................ 16 et 23<br />

WIKA...................................................................... 6 et 19<br />

394 %<br />

Voici le taux à peine croyable traduisant l’augmentation<br />

du nombre d’immatriculations de véhicules électriques<br />

recensées en France depuis 2020, soit en un peu plus<br />

de deux ans et, faut-il le rappeler dans ce numéro<br />

spécialement consacré à l’automobile et à ses nouveaux<br />

enjeux, quelques mois à peine après l’annonce de la<br />

Commission européenne de bânir la production de<br />

véhicules thermiques d’ici à 2035. D’ailleurs, autre<br />

chiffre, plus simple à retenir cette fois : 100% – c’està-dire<br />

la totalité – de la flotte du groupe Stellentis sera<br />

électrique. Enfin... toute ? Non. Seulement en Europe<br />

bien sûr. Les moteurs à combustion seront produits<br />

ailleurs dans le monde, aux quatre coins de la planète,<br />

là où le groupe déjà très internationalé possède<br />

d’innombrables usines.<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

www.essais-simulations.com<br />

52 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022


5 - 6 OCTOBRE 2022<br />

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sur notre site Internet :<br />

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La simulation multiphysique contribue au développement de nouvelles<br />

technologies de batteries. Elle permet de mieux comprendre les mécanismes qui<br />

influent sur leur fonctionnement, leur sécurité et leur durée de vie. La possibilité<br />

de réaliser des tests virtuels basés sur des modèles multiphysiques, de la structure<br />

détaillée des cellules jusqu’à l’échelle du pack de batteries, permet de prédire avec<br />

précision les performances des batteries en conditions réelles d’utilisation.<br />

» comsol.fr/feature/battery-design-innovation

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