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Jacques Fusina<br />
Moi, <strong>Pietro</strong> <strong>Cirneo</strong><br />
Roman
I<br />
Moi, <strong>Pietro</strong> <strong>Cirneo</strong>
J’ai certes une notice dans le Dictionnaire historique <strong>de</strong> la Corse, paru en<br />
2006, qui précise que je suis né en 1447 à Felce d’Alesani et que mon ouvrage<br />
sur les choses <strong>de</strong> Corse De rebus Corsicis écrit en latin, publié seulement en<br />
1738, <strong>de</strong>ux siècles après ma disparition, dans la savante édition anthologique<br />
italienne <strong>de</strong> Muratori, constitue l’essentiel <strong>de</strong> ce que l’on sait <strong>de</strong> moi. En effet, je<br />
suppose que mes compatriotes ont peut-être noté ici ou là mon nom <strong>de</strong> plume<br />
dans quelque bibliographie historique, mais ont-ils lu mon livre et en réalité<br />
que connaissent-ils vraiment <strong>de</strong> moi ?<br />
Je me propose donc <strong>de</strong> pallier d’emblée cette lacune et <strong>de</strong> conter à ma<br />
manière ce que je fus et quelle fut ma vie. Il faut d’abord savoir que ma famille<br />
était implantée <strong>de</strong> longue date dans ce petit village <strong>de</strong> l’Alesani, Felce, au<br />
cœur <strong>de</strong> la région centrale <strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> Corse, la Castagniccia. Ceux qui ont déjà<br />
parcouru mon livre savent aussi que mon ancêtre paternel Giovanni Felice<br />
combattait du côté <strong>de</strong> Giudice di Cinarca, dans cette guerre qui opposait les<br />
partisans <strong>de</strong> cet éminent seigneur à ceux du parti progénois <strong>de</strong> Giovanninello,<br />
antagonisme qui marquera durablement l’histoire <strong>de</strong> l’île, un peu comme celui<br />
qui opposa longtemps, dit-on, les Capulet et les Montaigu en terre ferme.<br />
Toujours est-il que les combats duraient déjà <strong>de</strong>puis trois ans, lorsque<br />
mon aïeul se trouva au gré <strong>de</strong>s marches armées à Ghisoni où le reçut en hôte<br />
avenant le seigneur <strong>de</strong>s lieux, un certain Guglielmo. Comme l’hôte avait une<br />
fille, Arienta, jeune et belle enfant, celle-ci émut mon bouillant Giovanni<br />
dès qu’il l’aperçut. Selon l’usage, il <strong>de</strong>manda donc sans perdre <strong>de</strong> temps à<br />
Guglielmo la main <strong>de</strong> sa fille, mais le père trouvait qu’à ce jeune prétendant,<br />
même <strong>de</strong> bonne et honnête famille, manquait le titre <strong>de</strong> seigneur dans sa<br />
7
égion d’origine, et dans ce cas il ne pouvait accé<strong>de</strong>r à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : question<br />
<strong>de</strong> rang auquel il semblait beaucoup tenir. On comprend aisément qu’un tel<br />
refus fut douloureusement reçu par Giovanni qui se retira donc, secrètement<br />
humilié, dans son village <strong>de</strong> la piève d’Alesani.<br />
Mais au beau milieu <strong>de</strong> l’été suivant, au moment même où les moissons<br />
sont mûres, il investit avec quelques amis fidèles le village <strong>de</strong> Ghisoni et ravit<br />
la belle Arienta, qu’il emporta sur son cheval vers Felce. Là, il conduisit la jeune<br />
fille à l’église San Damiano et lui expliqua la parfaite orthodoxie traditionnelle<br />
<strong>de</strong> son enlèvement, rendu obligatoire à cause du refus obstiné du père, ce qu’il<br />
ne pouvait admettre étant donné le pur sentiment <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, hors <strong>de</strong> tout<br />
autre motif. Il espérait ainsi vaincre les réticences <strong>de</strong> la jeune fille, puisque là<br />
où le corps consent, pensait-il, l’âme <strong>de</strong>vrait suivre.<br />
Des amis <strong>de</strong> Giovanni et le prêtre en personne allièrent aussi leurs arguments<br />
pour plai<strong>de</strong>r dans le même sens, en mêlant en quelque sorte tradition<br />
et mo<strong>de</strong>rnité, <strong>de</strong> sorte qu’Arienta considéra qu’elle n’avait donc pas trahi sa<br />
famille et, libérant son âme, se laissa alors convaincre afin que Giovanni puisse<br />
lui offrir l’anneau nuptial et la conduire dignement à l’autel. Belle histoire, me<br />
direz-vous, comme bien d’autres à une époque où les rapts <strong>de</strong> la sorte n’étaient<br />
pas si rares, mais hélas, la famille d’Arienta ne l’entendit pas <strong>de</strong> cette oreille.<br />
Elle décida <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>s partisans en grand nombre, fantassins et cavaliers,<br />
et même si l’on m’a parfois reproché d’exagérer dans mes narrations le<br />
nombre <strong>de</strong>s combattants, je ne me cache pas d’avoir toujours aimé ces récits<br />
<strong>de</strong>s anciens temps où l’on traite ces empoigna<strong>de</strong>s brutales à la façon épique<br />
<strong>de</strong>s guerres troyennes <strong>de</strong> l’Ilia<strong>de</strong>. On se mit donc en route à partir <strong>de</strong> Ghisoni<br />
pour atteindre l’objectif vers minuit et surprendre les Felicesi (aujourd’hui, les<br />
habitants se disent plutôt Filiciaschi) dans leur sommeil. Or, Giovanni avait<br />
fait poster <strong>de</strong>s guetteurs sur les cols et dès que retentit le son <strong>de</strong>s cors, on sut à<br />
Felce qu’une une attaque à l’aube se préparait.<br />
Notre maison <strong>de</strong> famille était particulièrement bien située, sur une hauteur<br />
du village, et bien protégée à l’est, au midi et à l’ouest, c’est-à-dire du côté <strong>de</strong>s<br />
autres habitations, alors que du côté nord un mur avait été élevé jusqu’au toit<br />
et on l’avait flanqué en outre d’une tour <strong>de</strong> défense bâtie en bois et reconnue<br />
fort efficace. Les assauts ont lieu et l’on se bat <strong>de</strong> part et d’autre comme il se<br />
doit, Guglielmo, père d’Arienta en tête, mais les villageois <strong>de</strong> Felce avaient<br />
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<strong>de</strong> la ressource, d’autant que le bruit et la fureur avaient porté jusque vers le<br />
Campoloro d’où se levèrent <strong>de</strong>s troupes pour venir en ai<strong>de</strong> à Giovanni.<br />
Voyant cela, Arienta eut un rôle décisif dans la suite <strong>de</strong>s événements : se jetant<br />
aux côtés d’autres femmes <strong>de</strong> Felce parmi les combattants, elle brava flèches et<br />
coups. Puis s’adressant tantôt à un camp tantôt à l’autre, elle réussit à calmer les<br />
guerriers par son courage. Son discours émouvant disait quel malheur s’abattrait<br />
sur les <strong>de</strong>ux familles, et sur elle-même, prise entre parrici<strong>de</strong> ou veuvage, ce qu’elle<br />
ne voulait même pas imaginer, si les <strong>de</strong>ux parties continuaient à s’acharner <strong>de</strong> la<br />
sorte. Aussi son père, touché par ces mots, <strong>de</strong>manda le premier à cesser la bataille,<br />
reconnaissant à Giovanni un héroïsme tel qu’il n’aurait jamais dû, le sachant,<br />
refuser ce mariage. Ainsi donc se termina plutôt bien ce litige et bientôt naquit<br />
naturellement Guglielmuccio, mon grand-père paternel !
1<br />
Ma naissance<br />
Vous savez à présent que je suis né à Alesani, dans ce diocèse d’Aleria, notre<br />
ancienne cité, née avant même l’arrivée <strong>de</strong>s Romains sur les bords <strong>de</strong> la mer<br />
Tyrrhénienne. Ma famille porte le patronyme Felce, celui du village même où<br />
je naquis, d’une mère prénommée Coralluccia et d’un père prénommé Picino,<br />
issus tous <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> parents distingués, « generosis parentibus » ai-je précisé en<br />
latin, c’est-à-dire non véritablement nobles certes, mais <strong>de</strong> bonne extraction.<br />
C’était le 9 novembre 1447.<br />
Je vous ai parlé <strong>de</strong> mon ascendance en remontant jusqu’à l’époque du<br />
comte Giudice di Cinarca, à la fin du xiii e siècle, soit pour ce qui me concerne,<br />
au moins trois générations avant ma propre naissance. À propos <strong>de</strong> celle-ci,<br />
on m’a rapporté comment elle s’était passée et ce qu’en disait mon père qui<br />
se trouvait à ce moment-là à Campoloro pour son travail. Il s’était trouvé fort<br />
impressionné par un rêve où il voyait un personnage richement habillé qui<br />
l’incitait à se réveiller et à se lever puisqu’il lui était né « un chevreau » qu’il<br />
<strong>de</strong>vait prénommer Pierre. Cette vision l’avait fortement troublé et il y réfléchissait<br />
lorsqu’il se souvint d’avoir laissé à la maison son épouse enceinte.<br />
Arrivé chez lui, il me trouve <strong>de</strong>vant la porte <strong>de</strong> l’église San Damiano. Il faut<br />
préciser qu’entre les villages <strong>de</strong> Felce et <strong>de</strong> Campoloro, il y a un certain temps<br />
<strong>de</strong> parcours, même en empruntant les sentiers montagnards dont on sait bien<br />
qu’ils raccourcissent considérablement les distances pour un bon marcheur. Je<br />
le sais bien moi-même qui les ai parcourus si souvent.<br />
Le fait est que le prêtre était en train <strong>de</strong> me baptiser du nom <strong>de</strong> Salvatore<br />
sur les conseils <strong>de</strong> ma mère, mais mon père, encore sous l’emprise <strong>de</strong> son rêve<br />
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Moi, <strong>Pietro</strong> <strong>Cirneo</strong><br />
prémonitoire, voulait absolument que l’on m’appelle <strong>Pietro</strong>. Mais le pauvre<br />
n’aura pourtant pas la chance <strong>de</strong> voir grandir longtemps son fils puisque, tout<br />
jeune encore, il décé<strong>de</strong>ra onze mois à peine après ma naissance, précisément<br />
à Campoloro, dans la maison <strong>de</strong> Guaraco Suerto, son beau-père. Il fut enseveli<br />
dans le cimetière <strong>de</strong> l’église San Damiano <strong>de</strong> Felce, dans le tombeau <strong>de</strong>s<br />
ancêtres <strong>de</strong> notre famille.<br />
J’ignore <strong>de</strong> quelle maladie il est mort, mais je suis donc resté orphelin<br />
tout bébé et je sais aussi qu’à ce <strong>de</strong>uil s’en ajoutèrent peu après quatre autres,<br />
ceux <strong>de</strong> trois oncles paternels et d’un oncle maternel. Ces décès <strong>de</strong> très proches<br />
expliquent la déperdition rapi<strong>de</strong> du patrimoine familial : il fut en effet divisé<br />
en cinq parts puisque l’ancêtre Guglielmo avait eu cinq fils dont il ne restait<br />
que le plus jeune, d’ailleurs absent à l’époque.<br />
Quant à ma mère, son veuvage terminé, elle fut remariée par les soins <strong>de</strong> ses<br />
proches, comme cela se faisait souvent dans le cas <strong>de</strong> décès précoce du conjoint.<br />
Ma mère fut ainsi mariée trois fois. Dans une situation aussi compliquée, l’orphelin<br />
que j’étais n’eut pas la partie facile et mon héritage fut rapi<strong>de</strong>ment<br />
réduit à néant. D’autant que les pratiques <strong>de</strong> certains à l’époque n’étaient guère<br />
charitables ni généreuses, même entre proches, puisque l’on volait, arrachait<br />
et déplaçait les bornes mêmes délimitant les propriétés, et l’on s’appropriait <strong>de</strong><br />
cette manière et bien indûment <strong>de</strong>s champs… Ce qui, par parenthèse, donne une<br />
idée <strong>de</strong>s usages et manières peu sympathiques courantes dans une île livrée au<br />
désordre d’un xv e siècle déjà bien entamé. Et qui pouvait donc alors faire valoir<br />
et respecter ses droits en pareille condition orpheline ?<br />
12
vv<br />
2<br />
Une petite enfance difficile<br />
J’ai vécu ainsi avec ma sœur Bianchina jusqu’à l’âge <strong>de</strong> sept ans. Notre<br />
vie était dure et misérable puisque nous manquions réellement <strong>de</strong> tout, notre<br />
seule nourriture étant constituée <strong>de</strong> châtaignes et nous n’avions pour boisson<br />
que <strong>de</strong> l’eau. Aussi c’est par une interrogation, qu’on trouvera sans doute<br />
bien naïve, que je m’adressai à ma sœur pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si elle aurait<br />
assez <strong>de</strong> châtaignes pour se nourrir, au cas où je <strong>de</strong>vrais partir. Comme elle<br />
me répondit affirmativement, je pris immédiatement le chemin d’Ortale où<br />
j’allai chez Ghilardino, notre parent, qui me confia la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> son troupeau<br />
<strong>de</strong> brebis. Et ne tarda d’ailleurs pas à me dépouiller même <strong>de</strong>s pauvres habits<br />
qu’il m’avait confectionnés pour mon travail <strong>de</strong> berger. Triste époque qui<br />
correspondait à ce que je vivais si douloureusement vu l’état où se trouvait<br />
alors mon pauvre pays <strong>de</strong> Corse.<br />
Sur ces parents d’Ortale, je les signale avec raison comme mes cousins,<br />
mais on sait qu’il s’agit d’une famille importante <strong>de</strong> caporaux, ces chefs locaux<br />
qui s’imposèrent dès le Moyen Âge en Corse par leur volonté <strong>de</strong> pouvoir, leurs<br />
luttes internes et <strong>de</strong>s alliances nombreuses plus tard contre les Génois. On<br />
sait aussi qu’ils étaient souvent propriétaires <strong>de</strong> troupeaux, bénéficiaient <strong>de</strong><br />
nombreux affidés grâce auxquels ils pouvaient constituer <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> pression<br />
politique au nom du popolo émergent contre les seigneurs en place. Tout<br />
cela se fera jour petit à petit et le garçonnet que j’étais à l’époque était bien<br />
incapable <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner ces aspects historiques déjà en mouvement dans l’île.<br />
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Moi, <strong>Pietro</strong> <strong>Cirneo</strong><br />
Car il me fallait me dépêtrer tout seul <strong>de</strong> ces difficultés et je n’hésitai donc<br />
pas à poursuivre jusqu’au Cap Corse où je savais que l’on pouvait s’embarquer<br />
plus facilement. Des marins <strong>de</strong> la région me transportèrent en effet jusqu’à<br />
l’île d’Elbe, juste en face et si proche <strong>de</strong>s côtes. Nous étions en hiver et arrivé<br />
dans l’île, on me traîna par le bras, à travers la neige, jusqu’à un bourg ouvert<br />
appelé Rio, pieds et jambes nus dans la neige épaisse. Dans ces conditions, on<br />
ne pouvait même pas me porter sur les épaules. On me confia à un cordonnier,<br />
mais j’étais en un si triste et douloureux état, les pieds déchirés par les ronces<br />
et les épines, la neige et le froid, que j’étais près <strong>de</strong> rendre l’âme. Alors on me<br />
fit prendre un bain d’eau chau<strong>de</strong>, mais cela n’eut pas l’heur d’améliorer mon<br />
cas et je serais sans doute mort si l’on ne m’avait aussitôt remis dans <strong>de</strong> l’eau<br />
froi<strong>de</strong>, ce qui sembla calmer un peu mes douleurs.<br />
J’étais un garçonnet résistant et l’on me trouva un travail en me chargeant<br />
<strong>de</strong> conduire un âne qui <strong>de</strong>vait transporter du minerai <strong>de</strong> fer sur le<br />
rivage. On sait bien que l’île d’Elbe était déjà réputée pour sa production <strong>de</strong><br />
fer qu’elle exportait à mesure par bateau. Ce sont <strong>de</strong>s souvenirs assez précis<br />
qui me reviennent en mémoire comme <strong>de</strong>s images, sans que je me souvienne<br />
avec précision <strong>de</strong> l’âge que je pouvais bien avoir à l’époque et que je n’étais<br />
<strong>de</strong> toute façon pas capable d’évaluer par mes propres moyens.<br />
De l’île d’Elbe, je m’embarquais <strong>de</strong> nouveau et <strong>de</strong> là pour Piombino,<br />
petite cité à peu <strong>de</strong> distance sur la côte italienne. J’y rencontrai un Allemand<br />
nommé Conrad, dont je me souviens cependant qu’il était originaire d’Erfurt,<br />
qu’il me prit avec lui et m’enseigna comme il put les lettres élémentaires et<br />
quelques autres connaissances. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était un début<br />
d’apprentissage qui me permit en tout cas <strong>de</strong> gagner quelque peu ma vie par<br />
mon propre travail, ce qui était déjà beaucoup pour le démuni que j’étais encore.<br />
Avec Conrad, nous poussâmes jusqu’à Vérone, dans la plaine du Pô, très<br />
ancienne ville d’art déjà très réputée où j’eus l’opportunité d’étudier un peu<br />
<strong>de</strong> musique. Mais cette vie véronaise ne dura guère, car Conrad se trouva<br />
réduit lui-même à une telle misère que je dus me séparer <strong>de</strong> ce compagnon <strong>de</strong><br />
rencontre. Je le remerciai pour tout ce qu’il avait fait pour moi et me mis <strong>de</strong><br />
nouveau en marche au cœur <strong>de</strong> l’hiver, à <strong>de</strong>mi nu et sans une obole en poche.<br />
J’arrivai ainsi dans une cité appelée Mirandola, où je passai quelques mois<br />
sans que ma vie se soit sensiblement améliorée. J’ignorais bien entendu qu’un<br />
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Une petite enfance difficile<br />
jeune homme <strong>de</strong> mon âge, mon contemporain <strong>de</strong> quelques années à peine,<br />
naîtrait dans cette ville et <strong>de</strong>viendrait un célèbre philosophe et théologien<br />
sous le nom universellement connu <strong>de</strong> Pic <strong>de</strong> la Mirandole.