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PIANO QUARTETS - Abeille Musique

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WOLFGANG AMADEUS MOZART<br />

largement le niveau de la plupart des amateurs. Ils ont<br />

dût aussi affronter un des premiers mouvements parmi<br />

les plus complexes et passionnés que Mozart ait écrits,<br />

mouvement que marque un grand élan initial en un<br />

unisson implacable. Si Mozart traite parfois la partie de<br />

clavier dans le style virtuose de ses grands concertos pour<br />

piano viennois, les dialogues et le jeu contrapuntique<br />

entre le clavier et les cordes—en particulier dans le<br />

développement vigoureux—sont en fait dans le plus pur<br />

esprit de musique de chambre. Après la coda turbulente<br />

du premier mouvement, une accalmie bien nécessaire est<br />

apportée par l’Andante en si bémol majeur, avec son<br />

7<br />

chromatisme sensuel et ses traits délicatement ornés que<br />

se partagent les quatre instruments. Fait rare parmi les<br />

œuvres en mineur de Mozart, le finale débute directement<br />

en un sol majeur radieux. Du point de vue de la<br />

forme, il s’agit d’un rondo de sonate (une coupe que<br />

Mozart exploita à de nombreuses reprises dans ses concertos<br />

viennois) avec un flot de mélodies mémorables qui<br />

semblent s’enchaîner, certaines d’entre elles pourraient<br />

d’ailleurs venir tout droit de Papageno. Mais en plus<br />

du plaisir hédoniste, on y trouve aussi du drame. Le<br />

développement central rappelle l’esprit du premier<br />

mouvement, d’abord entre les échanges entre le piano<br />

impérieux et les cordes implorantes, puis dans un<br />

passage de dialogue orageux élaboré sur un fragment du<br />

thème principal.<br />

Caractéristique du Mozart de mi bémol majeur, le<br />

Quatuor K.493 est une œuvre bien plus chaleureuse et<br />

géniale avec, dans le premier mouvement, un peu de cette<br />

grandeur détendue du Concerto pour piano en mi bémol<br />

majeur K.482 qu’il venait de composer. Comme dans ce<br />

concerto, le premier mouvement fait preuve d’une profusion<br />

quasiment imprudente de thèmes lyriques qui<br />

s’élargissent et prolifèrent à l’envi. Initié par le piano et<br />

immédiatement repris en écho par le violon, le thème qui<br />

établit la dominante, si bémol majeur est plus pénétrant<br />

et influent. Cette idée fertilise tout le développement<br />

largement modulant (allant de si bémol mineur et ré<br />

bémol majeur jusque dans des contrées aussi éloignées<br />

que ré mineur) où les cordes engagent un dialogue en<br />

imitations serrées avec en toile de fond les gammes et<br />

arpèges rapides du clavier—le genre de texture que l’on<br />

trouve souvent dans les concertos pour piano contemporains<br />

de Mozart. Si ce thème réapparaît dans la<br />

réexposition au violon et à l’alto puis repris en imitation<br />

au violoncelle, c’est à nouveau en si bémol majeur qu’il

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