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LA MAISON

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magazine n˚ 2 · mars et avril 2013 GRatUit<br />

ENTRE<br />

VUES<br />

François<br />

OZON<br />

Dans la maison<br />

François<br />

CLUZET<br />

11.6<br />

Isabelle<br />

BOU<strong>LA</strong>Y<br />

Le cinéma vu par…<br />

VALEUR<br />

SÛRE<br />

11.6<br />

25<br />

nouveautés<br />

à l’affi che<br />

DANS<br />

<strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />

Un fi lm de FRANÇOIS OZON<br />

RENOIR • paRis-ManHattan • Les saVeURs dU paLais<br />

n° 2


Mot de la<br />

rédaction<br />

La relâche<br />

au Beaubien<br />

Les Rendez-vous d’Unifrance à Paris et Ciné-Québec en janvier, la Berlinale et les Rendezvous<br />

du cinéma québécois en février… la saison des marchés est commencée! Et parmi la<br />

cinquantaine de fi lms visionnés, près de la moitié se retrouveront sur les écrans du Cinéma<br />

Beaubien au cours des prochains mois. Sélectionner les fi lms qui prendront l’affi che et<br />

concevoir un calendrier, c’est un travail qui se fait au quotidien.<br />

Plusieurs facteurs peuvent changer les plans de mise en marché des fi lms. Le commentaire<br />

le plus fréquent qui nous a été fait pour notre premier numéro concerne les dates<br />

de sortie annoncées. Nous essayons de donner l’information la plus juste possible, mais le<br />

magazine est publié pour une période de deux mois. Il y a parfois des changements après<br />

la date de tombée.<br />

On nous a aussi fait remarquer que certains fi lms – américains souvent –, ne sont pas dans<br />

la programmation du Beaubien. Ce sont des coups de cœur, des fi lms importants pour<br />

nous, présentés dans d’autres salles membres de l’Association québécoise des cinémas d’art<br />

et d’essai, dont fait partie le Cinéma Beaubien, et que nous voulons partager avec vous.<br />

cinemabeaubien.com<br />

n° 2<br />

Comme chaque année, depuis onze ans, le<br />

Cinéma Beaubien accueillera le Festival international<br />

de fi lms pour enfants de Montréal<br />

pendant la semaine de relâche. Des fi lms de<br />

27 pays émerveilleront les enfants et leurs<br />

parents. Si vous n’avez jamais eu la chance<br />

d’assister à une séance du FIFEM, nous vous<br />

invitons à venir vivre l’émerveillement avec<br />

vos yeux d’enfant. Vous verrez, un fi lm pour<br />

enfant, c’est d’abord et avant tout un fi lm!<br />

D’ailleurs, nous avons toujours tout fait pour<br />

faciliter l’accès du Cinéma Beaubien aux<br />

parents de jeunes enfants. Eux aussi ont le<br />

droit de profi ter de sorties. C’est dans cette<br />

optique que nous avons soumis notre candidature<br />

pour être reconnu comme un lieu<br />

ISO-FAMILLE. Nous en sommes très fi ers.<br />

Bonne LeCtURe et Bon CinéMa À toUs!<br />

(M.F.)<br />

3<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

VALEUR<br />

SÛRE<br />

11.6<br />

Dans ce numéro<br />

05 En couverture · DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />

20 Info-ciné<br />

26 Films pour enfants<br />

34 Mots croisés<br />

35 Carte Cinéma<br />

38 Index<br />

11<br />

11.6 est inspiré d’une histoire véridique qui a marqué le paysage<br />

médiatique de l’Hexagone au printemps 2009. […] Grâce à son<br />

vol spectaculaire et à la suite de son arrestation, Toni Musulin<br />

est devenu en l’espace de quelques semaines un personnage<br />

fascinant aux yeux des Français. […] Car, et c’est la particularité<br />

de l’histoire, de son butin, Musulin laissera derrière lui 9,1 millions<br />

d’euros. Un geste qui reste inexplicable : pourquoi voler une<br />

telle somme si c’est pour abandonner la majorité de celle-ci à la<br />

police. Tout le mystère et la force du fi lm résident dans ce geste.<br />

(P.B.)<br />

Solution mots croisés de la page 34<br />

Horizontalement<br />

1. JOBS 2. SARI<strong>LA</strong> 3. PETERWEIR 4. RH • W • DAY 5. MIA 6. MADAGASCAR 7. ÉMOND • CF<br />

8. PO • TL • LON 9. IS • MY 10. BABE • MÉO • MF 11. <strong>LA</strong>SSIE 12. BIZ • MALICK 13. NELL • PI<br />

Verticalement<br />

A. POPEYE B. ROSALIE C. JUTRA • BAZ D. EH • MÉLIÈS E. SAM F. WW • DOR • MIEL G. RAN<br />

H. SID • GDT I. ZARAFA • AP J. SC • MOGLI K. RIO • MCFLY L. CIA M. MAY • ARONOFSKY<br />

Chroniques<br />

ENTREVUE • François Ozon<br />

CINÉ-PSY • DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />

ENTREVUE • François Cluzet<br />

ARTS DE <strong>LA</strong> SCÈNE<br />

LIVRES<br />

LE CINÉMA VU PAR... • Isabelle Boulay<br />

28<br />

4 cinemabeaubien.com<br />

6<br />

8<br />

12<br />

16<br />

24<br />

sommaire<br />

n° 2


Festival de San Sebastian – Coquillage d’or du meilleur film<br />

Festival international du film de Toronto 2012 – Prix Fipresci<br />

Prix Lumières – Meilleur espoir masculin - Ernst Umhauer<br />

DANS <strong>LA</strong><br />

<strong>MAISON</strong><br />

Un film de François ozon<br />

Du même réalisateur : potiche<br />

France<br />

GénéRiQUe : France. 2012. 105 min<br />

(V.O.F.). Drame réalisé par François<br />

Ozon. Scén. : François Ozon et Juan<br />

Mayorga. Mus. orig. : Philippe Rombi.<br />

Int. : Fabrice Luchini, Kristin Scott Thomas,<br />

Ernst Umhauer.<br />

Bande-annonce<br />

cinemabeaubien.com<br />

«Hitchcock, De Palma, Pasolini, François Ozon puise<br />

chez les plus grands dans un thriller<br />

»<br />

voyeuriste et<br />

malsain particulièrement perturbant. Un de ses meilleurs<br />

fi lms. (M. Blanco, Écran Large)<br />

sYnopsis : Claude, seize ans, élève brillant,<br />

devient le meilleur ami d’un de ses compagnons<br />

de classe, s’immisçant de plus en plus<br />

dans la demeure et la vie de famille de ce dernier.<br />

Sa démarche servira de sujet principal<br />

à ses rédactions. Son professeur de français<br />

devient aussitôt obsédé par les écrits de son<br />

étudiant, reprenant même goût à l’enseignement<br />

à travers ce voyeurisme littéraire<br />

dont il ne peut plus se passer, au grand dam<br />

de sa conjointe. Cependant, cette intrusion,<br />

voire ce jeu narcissique de Claude, pourrait<br />

fi nir par avoir des effets regrettables; mais<br />

pour qui, pour quoi?<br />

notes : François Ozon est un réalisateur<br />

constant. Bon an mal an, au même<br />

rythme que Woody Allen, il nous livre sa<br />

nouveauté fi lmique. Mais au contraire du<br />

cinéaste new-yorkais, on ne sait jamais trop<br />

à quoi s’attendre de son nouvel opus sinon<br />

à un sujet ou un traitement inusités. Une<br />

comédie musicale comme 8 femmes, un<br />

drame psychologique comme Sous le sable,<br />

ou un thriller à tiroirs comme Swimming<br />

Pool… Cette fois, c’est à un drame presque<br />

hitchcockien qu’il nous convie, adaptant<br />

une pièce de théâtre de l’Espagnol Juan<br />

Mayorga sur la fascination d’un enseignant<br />

pour un élève aussi doué que manipulateur.<br />

Fabrice Luchini et Kristin Scott Thomas forment<br />

un couple crédible dans leur première<br />

incursion dans l’univers d’Ozon, et ce, avec<br />

énormément d’aisance. Mais la surprise<br />

provient surtout du jeune Ernst Umhauer<br />

qui, dans la peau du jeune Claude, obtient<br />

son premier rôle d’importance au grand<br />

écran. Séducteur juvénile aux airs retors et<br />

à la blonde chevelure, capable de tenir tête à<br />

un Luchini toujours savoureux, Umhauer se<br />

faufi le félinement dans un jeu de séduction<br />

des plus pernicieux. Si le fi lm fl irte volontairement<br />

avec le thriller, il passionne aussi<br />

par son humour grinçant, manié de belle<br />

façon par un cinéaste en grande forme. Le<br />

scénario de DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> se joue<br />

du spectateur, le rendant aussi voyeur que<br />

l’enseignant tout en le laissant juger de la<br />

véracité de ce qui se trouve dans les écrits<br />

de Claude, qui sont fort habilement mis en<br />

scène par Ozon. DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong>, c’est<br />

également un peu un clin d’œil du cinéaste<br />

au Théorème de Pasolini – l’arrivée d’un<br />

intrus dans la famille –, déployé ici comme<br />

un jeu aussi sadique que ludique entre<br />

l’élève et son professeur. Le fi lm démontre<br />

une fois de plus tout le talent d’un réalisateur<br />

qui évite la routine pour mieux mêler<br />

les pistes dans une aventure drôle et intrigante.<br />

(P.B.)<br />

5<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

entrevue François ozon<br />

FrançoisRéalisateur<br />

du fi lm DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />

OZON<br />

François Ozon, un cinéaste<br />

au premier rang<br />

Paris. François Ozon est un réalisateur prolifique<br />

et talentueux qui, d’un film à l’autre,<br />

change d’univers cinématographique avec beaucoup<br />

d’aisance (Sous le sable, 8 femmes). Son<br />

quatorzième long métrage, DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong>,<br />

tourne autour d’une relation tordue entre Germain,<br />

un enseignant joué par Fabrice Luchini,<br />

et Claude, l’un de ses élèves qui, par l’exercice de<br />

l’écriture, nous fait pénétrer dans un voyeurisme<br />

aussi drôle que périlleux. Rencontré récemment<br />

à Paris pour la promotion du film, le cinéaste<br />

nous donnait avec un humour bien à lui des<br />

détails sur son scénario et ses choix de comédiens.<br />

Éditions Le Clap : DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> est l’adaptation<br />

d’une pièce de théâtre. Comment avez-vous<br />

découvert cette pièce du dramaturge espagnol Juan<br />

Mayorga?<br />

François Ozon : Un ami à moi m’avait invité à voir<br />

la pièce. Souvent, des amis comédiens m’invitent à<br />

voir ce dans quoi ils jouent, et quelquefois, c’est assez<br />

ennuyant, mais j’étais très intrigué par le titre, Le Garçon<br />

du dernier rang. Tout de suite, j’ai su que c’était<br />

une œuvre que je pouvais adapter. En fait, adapter une<br />

pièce avec un tel sujet me donnait l’occasion de parler<br />

de mon propre travail de création et d’écriture, un peu<br />

comme je l’avais fait dans Swimming Pool.<br />

E.L.C. : Le film fait état de la relation entre un élève<br />

et son professeur. Vous-même, quel genre de relation<br />

entreteniez-vous avec vos enseignants?<br />

F.O. : Ça dépendait de ceux-ci! Vous savez, mes<br />

parents étaient des professeurs, mais moi, j’étais un<br />

très mauvais élève jusqu’à ce que je me découvre une<br />

passion pour le cinéma. Éric Rohmer a été un très bon<br />

prof pour moi, mais évidemment, je n’avais pas avec<br />

lui la même relation que Fabrice Luchini avec Ernst<br />

Umhauer dans le film.<br />

E.L.C. : Parlant des comédiens, vous avez, dit-on,<br />

demandé à Luchini de ne pas trop faire du Luchini…<br />

6 cinemabeaubien.com


entrevue<br />

par Pierre Blais<br />

F.O. : Vous savez, c’est le genre de phrase qui peut beaucoup<br />

l’énerver… Quand vous engagez Fabrice Luchini, c’est parce que<br />

c’est Luchini, et vous avez à le diriger en tant que tel. Le problème<br />

avec Fabrice, c’est quand il n’est pas assez dirigé. Mais dans le film,<br />

le cadre est très serré. Sa marge de manœuvre est mince. Et Fabrice<br />

est quelqu’un de très à l’écoute, de très discipliné, surtout s’il sent<br />

que le réalisateur a une vision. Dans le film, je voulais que la relation<br />

ne soit pas à sens unique. Je souhaitais que le prof et l’élève se<br />

nourrissent l’un l’autre, petit à petit, qu’ils entrent ensemble dans<br />

le processus de création. Ce sont deux personnes qui ont besoin<br />

de la fiction. Truffaut disait : « Je préfère le cinéma à la réalité. » Et<br />

je pense que pour un artiste, la question de la réalité face à la fiction<br />

est très importante. Dans le film, on ne sait jamais si celle de<br />

Claude est réelle et jusqu’où il ira dans ses écrits.<br />

E.L.C. : Parlez-nous d’Ernst Umhauer qui personnifie Claude et<br />

de Kristin Scott Thomas qui joue l’épouse de Germain.<br />

F.O. : Pour incarner Claude, j’ai rencontré plusieurs garçons de<br />

seize ans, mais ils n’étaient pas assez matures. En France, les garçons<br />

de seize ans ont l’air de bébés. J’ai décidé de retourner en casting.<br />

J’ai finalement vu une photo d’Ernst, j’ai aimé son look et ses<br />

yeux. Il avait 21 ans, mais il avait l’air tellement jeune et projetait<br />

une image très forte : c’est ce dont j’avais besoin pour le personnage<br />

qui aurait devant lui Fabrice Luchini. Pour Kristin, je voulais<br />

travailler avec elle depuis longtemps. À cause de son humour,<br />

je savais qu’elle s’entendrait bien avec Fabrice. Je souhaitais aussi<br />

qu’elle garde son accent britannique, car on aime les accents en<br />

France. Et contrairement aux actrices françaises, elle est moins<br />

obsédée par la beauté. Pour sa présence à l’écran, je m’inspirais<br />

beaucoup de celle de Diane Keaton dans les films de Woody Allen.<br />

E.L.C. : Le film est parfois drôle… Est-ce par crainte de faire basculer<br />

l’histoire dans quelque chose de trop sombre?<br />

F.O. : Je n’avais pas cette crainte, car le film ne fait que le suggérer.<br />

En fait, vous pouvez vous imaginer le pire, je n’avais pas besoin<br />

de tout montrer. Vous pouvez vous faire votre propre film. Cependant,<br />

en jouant sur la fascination d’un enseignant désabusé pour<br />

les textes de son élève, ça me permettait également de porter un<br />

regard sur les différentes classes sociales : la classe moyenne, qui<br />

s’abreuve aux téléréalités, la classe ouvrière (Claude) et la classe<br />

intellectuelle (Germain), avec son ironie. Et ça, c’était aussi très<br />

important pour moi!<br />

DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> est sorti en France en<br />

octobre 2012. Depuis, François Ozon s’affaire<br />

à terminer le montage de son prochain film qui<br />

s’intitule Jeune et jolie. Le long métrage met à<br />

nouveau en vedette Charlotte Rampling, une<br />

habituée. Il raconte l’histoire d’une jeune fille<br />

qui se prostitue pour le plaisir et devrait prendre<br />

l’affiche d’ici la fin de l’année. (P.B.)<br />

Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.<br />

cinemabeaubien.com<br />

«[…] orchestré par Giannoli avec une<br />

impeccable maestria, et une acuité<br />

satirique à la Philippe Muray.<br />

(M.-N. Tranchant, LeFigaro.fr)<br />

»<br />

SUPERSTAR<br />

Un film de Xavier Giannoli<br />

Du même réalisateur : À l’origine<br />

France · Belgique<br />

GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 112 min (V.O.F.).<br />

Comédie dramatique de Xavier Giannoli, d’après l’œuvre<br />

de Serge Joncour. Scén. : Xavier Giannoli. Mus. : Mathieu<br />

Blanc-Francard. Int. : Kad Merad, Cécile de France.<br />

sYnopsis : Martin Kazinski a une vie banale, sans histoire.<br />

Il n’a jamais rêvé d’être célèbre. C’est pourtant ce qui lui<br />

arrive, du jour au lendemain. Il ne comprend pas. Pourquoi<br />

lui, pourquoi maintenant? Et où le mènera cette aventure?<br />

notes : Xavier Giannoli, nominé plusieurs fois pour ses<br />

scénarios et ses réalisations, aime les thèmes de l’imposture<br />

et de l’illusion. Il est attiré par le précipice entre la vérité<br />

humaine et le malentendu social. Avec SUPERSTAR, il<br />

porte un regard à la fois moderne et anticonformiste sur<br />

l’engrenage du marketing et des médias. Comme le Grégoire<br />

Samsa de Kafka, Martin se réveille transformé non pas<br />

en insecte, mais en célébrité. Le tout se poursuit à mille à<br />

l’heure sans jamais lever le pied. (C.G.)<br />

7<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

Ciné-psy dans la maison<br />

Les premières images du film DANS MA <strong>MAISON</strong> de François<br />

Ozon, film qui se vaudra à n’en pas douter de nombreux prix, tant<br />

il brille de partout (par son scénario, ses acteurs, ses dialogues, ses<br />

images, sa musique) m’a tout de go connecté à un article que j’ai<br />

écrit en 1964 dans le journal Opinions, journal des étudiants de<br />

l’Académie de Québec, devenu par la suite le Cégep de Sainte-Foy,<br />

antique voisin du Clap. J’avais intitulé cet article : « L’Académie :<br />

usine de faux intellectuels? »<br />

Dans mon article, je fustigeais les autorités du collège, les sommant<br />

en quelque sorte de descendre de leur tour d’ivoire, où s’élaboraient<br />

les nouvelles politiques concernant le monde de l’éducation, afin<br />

d’accorder plus d’importance aux individus :<br />

« Avant-gardistes dans le domaine de l’éducation, il apparaît toutefois<br />

qu’ils [les administrateurs] traînent de l’arrière dans le<br />

domaine de la psychologie. Ils oublient peut-être parfois qu’ils ont<br />

affaire à des êtres humains qui, même si dépourvus d’expérience,<br />

ont un besoin intime de se sentir appuyés et considérés comme des<br />

personnes complètes. »<br />

J’avais aussi écrit, à la même époque – hum! il y a un demi-siècle de<br />

cela! – un autre article tout bonnement intitulé « Nous ne sommes<br />

pas des numéros ». Or, au début du film d’Ozon, on voit et on<br />

entend le directeur du Lycée Gustave Flaubert annoncer aux enseignants<br />

de l’école que dorénavant, en tant que « lycée pilote » partant<br />

sur de nouvelles bases et explorant de nouvelles orientations sur<br />

le plan pédagogique, il y aurait un retour à la tradition avec l’uniforme<br />

pour tous les élèves, uniforme qui deviendrait « un symbole<br />

audacieux mettant tous les apprenants sur un pied d’égalité ». On<br />

verra par la suite défiler sur l’écran les nombreux visages de collégiens<br />

et de collégiennes, tous remplacés-remplaçables, tour à tour,<br />

sous le même uniforme.<br />

Le ton est donné : nous allons assister là à une comédie qui ne manquera<br />

pas, jusqu’à la fin, de pétiller et de nous surprendre, de bondissement<br />

en rebondissement. Et de nous faire rire de toutes ces<br />

couleurs qui se trouvent sur la palette de l’ironie dramatique.<br />

Au début, donc, ce contraste saisissant entre Claude arrivant seul<br />

devant le froid et moderne lycée et puis, ces centaines d’autres<br />

Commentaire sur le film DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> de François Ozon<br />

NI<br />

maison<br />

L’INTELLIGENCE<br />

NI L’ÉRUDITION<br />

ne suffisent à créer les fondements d’une<br />

étudiants qui bientôt s’ajouteront – la masse, la foule anonyme, le<br />

peuple –, mais dont il se démarquera de plus en plus nettement.<br />

Par son intelligence, par ses connaissances, par son écriture, par<br />

tout cela que Germain Germain (sic!) professeur de littérature,<br />

mais écrivain raté ne manquera pas de relever, au point de faire de<br />

Claude son élève préféré.<br />

Et une fois le film terminé, cette sensation que j’associerais à celle<br />

que Gustave Flaubert dépeint à propos des livres qui ont eu le don<br />

de nous captiver : « On peut juger de la beauté d’un livre, à la vigueur<br />

des coups de poing qu’il vous a donnés et à la longueur de temps qu’on<br />

met ensuite à en revenir. » (Lettre à Louise Colet, 15 juillet 1853)<br />

Pour vous donner une idée des coups de poing que j’ai reçus en<br />

regardant ce film, je me contenterai d’une brève allusion au nombre<br />

de thèmes que j’ai notés au cours de ces 98 minutes : j’en ai noté –<br />

vous ne me croirez pas – près de 80. Mais ne craignez rien, car tout<br />

cela défile avec subtilité et finesse, nous laissant plus médusés qu’assommés!<br />

La simple énumération de ces thèmes couvrirait la moitié de<br />

mon texte de chronique. Je me limiterai donc à mentionner ceux-ci :<br />

• Les forces et les faiblesses des nouvelles approches pédagogiques<br />

• Les règles implicites dans l’art d’écrire et le caractère aliénant du<br />

marchandage des œuvres d’art<br />

• Le syndrome chinois, comme expression caricaturale<br />

de la mondialisation<br />

• L’impact d’un Œdipe non résolu sur la dynamique homosexuelle<br />

• L’importance des « histoires » dans la construction de l’identité<br />

• L’éducation sentimentale : ses errances et ses failles<br />

• Les perceptions réductrices ou négatives résultant des parts<br />

inconscientes de soi projetées sur l’autre<br />

N’est-ce pas la diversité des thèmes abordés ou illustrés dans un<br />

film qui peut contribuer à cette constatation plus d’une fois formulée<br />

lors des rencontres du Ciné-psy où tout un chacun est invité,<br />

après le commentaire exprimé par le(s) conférencier(s), à faire part<br />

de son point de vue : 100 personnes dans la salle = 100 histoires<br />

différentes perçues dans le même film?<br />

8 cinemabeaubien.com


Une publication<br />

DES ÉDITIONS<br />

cinemabeaubien.com<br />

inc.<br />

Éditeurs<br />

Michel Aubé, Robin Plamondon,<br />

Mario Fortin<br />

Directeur de la production<br />

Simon Leclerc<br />

Graphistes<br />

Martine Lapointe, Dan Blouin<br />

Programmation<br />

Mario Fortin<br />

Réviseure<br />

Marie Chabot<br />

Chroniqueurs<br />

Pierre Blais, André Caron, Martine Côté<br />

Stéphane Defoy, Sami Gnaba, Claire Goutier<br />

Nicolas Lacroix, Mathieu Lemoine<br />

Patrick Lonergan, Pier-Hugues Madore<br />

Serge Pallascio<br />

Horaire des films<br />

514 721-6060<br />

Courriel<br />

info@cinemabeaubien.com<br />

Site Internet<br />

www.cinemabeaubien.com<br />

Publicité<br />

Pierre Bourassa :<br />

514 794-3489<br />

pierre.bourassa@pb-mktg.ca<br />

Marie Dubé :<br />

Sans frais: 1 800 361-2470, poste 128<br />

marie.dube@clap.ca<br />

Madeleine Gagnon: 418 573-1001<br />

Sans frais: 1 800 361-2470, poste 132<br />

madeleine.gagnon@clap.ca<br />

Représentante corporative<br />

Chantal Tremblay<br />

Sans frais: 1 800 361-2470, poste 127<br />

chantal.tremblay@clap.ca<br />

Tirage - 25 000 exemplaires<br />

Plus de 125 points de distribution<br />

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec,<br />

3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012<br />

Le Magazine Beaubien est publié 6 fois par année<br />

par les Éditions Le Clap inc.<br />

Distribution Affichage Sauvage<br />

Distributeur officiel du magazine Beaubien<br />

Les éditions Le CLap<br />

2327, boul. du Versant-nord, bureau 290<br />

Québec (Québec) G1N 4C2<br />

INDIVIDUATION VS INDIVIDUALISME<br />

Pour ma part, le thème que je serais<br />

enclin à développer en rapport avec la<br />

dynamique qui m’apparaît au cœur de<br />

ce film est celui de l’individuation versus<br />

l’individualisme. Tout dans les propos et<br />

les attitudes tant de Claude que de Germain<br />

relève d’une position infantile qui<br />

consiste à se poser en s’opposant, à se<br />

démarquer de la multitude en la jugeant<br />

de haut et en la méprisant, à se singulariser<br />

en caricaturant, confortablement<br />

assis dans le fauteuil de l’observateur, les<br />

comportements de l’homme ordinaire ou<br />

vulgaire. Tel est le modus vivendi de l’individualiste<br />

qui, en se dissociant des autres,<br />

s’emprisonne à son insu dans la peau<br />

d’un personnage qui n’a de grandeur et<br />

de noblesse que la ridicule et illusoire<br />

image qu’il entretient de lui-même.<br />

Ce qui n’a pas à être confondu avec le destin<br />

de celui ou de celle qui, plongé corps<br />

et âme dans ce qu’il sent la nécessité de<br />

vivre ne manquera pas, en cours de chemin,<br />

de mordre la poussière et de perdre<br />

la face, tout en assumant la responsabilité<br />

tant de ses échecs que de ses réussites.<br />

« La fin de l’histoire » de celui ou de celle<br />

qui aura eu le courage, tout au long de<br />

sa vie, d’actualiser les tâches qui se sont<br />

présentées à lui comme vitales et impérieuses<br />

aura de fortes chances de différer<br />

de celle à laquelle semblent voués – hélas!<br />

– Claude et Germain.<br />

De faire intrusion dans la maison de<br />

l’autre et d’imaginer sa réalité, sans être<br />

vraiment entré en relation avec lui, cela<br />

ne fait pas des « enfants forts ». Cela ne<br />

peut pas aider à créer les fondements<br />

de sa propre maison. Et c’est là que l’on<br />

comprend ce que Paul Klee a voulu dire<br />

dans son « Credo du créateur ».<br />

Ciné-psy<br />

par Marcel Gaumond<br />

« L’art ne reproduit<br />

»<br />

pas le visible,<br />

il rend visible<br />

Paul Klee, « Credo du créateur », 1920<br />

INVITATION<br />

Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />

avec Christiane Lahaie, professeure de création littéraire et de cinéma<br />

à l’Université de Sherbrooke.<br />

Le mardi 23 avril 2013 de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence<br />

et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec.<br />

(http://www.librairiepantoute.com/lestudiop).<br />

Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou<br />

par téléphone 418 683-0711.<br />

Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet).<br />

La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste.<br />

WWW.CINE-PSY.COM<br />

9<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

sYnopsis : C’est l’histoire d’Alice, célibataire<br />

endurcie, pharmacienne, vive et<br />

rêveuse, proche de sa famille (dysfonctionnelle).<br />

Elle a pour ami intime… Woody<br />

Allen. Ou plutôt, le poster de Woody Allen,<br />

lequel lui prodigue moult conseils sur sa<br />

vie. Alors que son père et son beau-frère<br />

s’efforcent encore de lui trouver un mari,<br />

elle rencontre de Victor, un type plutôt terre<br />

à terre qui ne fait pas de concessions. Les<br />

deux âmes auront plus d’une occasion pour<br />

faire connaissance et découvrir des atomes<br />

crochues qui, a priori, ne promettaient rien.<br />

CINÉ-CONFÉRENCES DE VOYAGES<br />

Les Aventuriers Voyageurs<br />

3 ciné-conférences de voyage<br />

entre le 8 mars et le 11 avril 2013<br />

Visitez notre site internet pour plus de détails.<br />

www.cinemabeaubien.com<br />

notes : PARIS-MANHATTAN est le genre<br />

de fi lm qui donne envie de tomber amoureux.<br />

L’histoire est légère, mais elle parle<br />

de choses sérieuses, et c’est le propre d’une<br />

comédie que d’arriver à dépeindre des<br />

relations humaines profondes, à la frontière<br />

du drame, sans sombrer dans le lourd<br />

psycho-social. Ce premier long métrage de<br />

Sophie Lellouche est un petit bonbon à la<br />

sauce Woody. (C.G.)<br />

« Il y a une magie et une gaieté parfaitement<br />

assumées qui font<br />

»<br />

de ce fi lm<br />

l’une des jolies surprises du cinéma<br />

français. (A. Ermenault, Excessif)<br />

PARIS-<br />

MANHATTAN<br />

Un film de sophie Lellouche<br />

France<br />

GénéRiQUe : France. 2011. 77 min<br />

(V.O.F.). Comédie réalisée par Sophie Lellouche.<br />

Int. : Alice Taglioni, Patrick Bruel,<br />

Marine Delterme.<br />

10 cinemabeaubien.com


11.6<br />

Un film de philippe Godeau · Du même réalisateur<br />

: Le dernier pour la route<br />

France<br />

GénéRiQUe : France. 2013. 100 min<br />

(V.O.F.). Drame réalisé par Philippe<br />

Godeau. Scén. : Philippe Godeau et Agnès<br />

de Sacy. Int. : François Cluzet, Bouli Lanners,<br />

Corinne Masiero.<br />

VALEUR<br />

SÛRE<br />

cinemabeaubien.com<br />

«François Cluzet est une fois de plus remarquable,<br />

incarnant avec brio un homme prêt à<br />

tout prendre et à tout laisser tomber. (Le Clap)<br />

sYnopsis : Toni Musulin est convoyeur de<br />

fonds à Lyon depuis dix ans. Amateur de<br />

voitures sport, il semble vivre au-dessus de<br />

ses moyens. Peu à peu, il rejette le quotidien<br />

qui est le sien, celui de convoyer de l’argent<br />

pour un maigre salaire en compagnie de<br />

confrères aussi colorés que résignés. Le<br />

5 novembre 2009, au matin, il s’enfuit avec<br />

son fourgon blindé; à l’arrière du véhicule<br />

se trouvent 11,6 millions d’euros en billets<br />

neufs non numérotés. Pourchassé par<br />

la police, Musulin devient du même coup<br />

une fi gure mythique pour les Français, qui<br />

voient en lui un héros qui se moque des<br />

grandes banques, alors responsables de la<br />

crise fi nancière.<br />

notes : 11.6 est inspiré d’une histoire véridique<br />

qui a marqué le paysage médiatique<br />

de l’Hexagone au printemps 2009. Ce récit<br />

plus grand que nature a donné lieu à un<br />

essai publié en 2011, Toni 11,6 - Histoire<br />

du convoyeur écrit par la journaliste Alice<br />

Geraud-Arfi , et qui a servi à Philippe Godeau<br />

pour l’élaboration du scénario. Grâce à son<br />

vol spectaculaire et à la suite de son arrestation,<br />

Toni Musulin est devenu en l’espace de<br />

quelques semaines un personnage fascinant<br />

aux yeux des Français. Bien que loin d’être<br />

un gangster comme Mesrine, il incarne,<br />

malgré lui, un symbole pour ce peuple qui<br />

»<br />

a vu dans son action un bras d’honneur à<br />

l’endroit du milieu fi nancier, le pied de nez<br />

ultime aux tenants de la crise économique<br />

et aux forces de l’ordre. Car, et c’est la particularité<br />

de l’histoire, de son butin, Musulin<br />

laissera derrière lui 9,1 millions d’euros.<br />

Un geste qui reste inexplicable : pourquoi<br />

voler une telle somme si c’est pour abandonner<br />

la majorité de celle-ci à la police.<br />

Tout le mystère et la force du fi lm résident<br />

dans ce geste. Même ses proches, magnifi -<br />

quement incarnés dans des seconds rôles<br />

brillants par Corinne Masiero et Bouli Lanners<br />

n’y comprennent pas grand-chose. Si<br />

dès le début du fi lm on met la table pour<br />

l’éventuelle conclusion, l’intérêt n’est pas<br />

diminué pour autant, car toute l’élaboration<br />

du vol et l’évolution psychologique de<br />

Musulin font du fi lm un incontournable.<br />

De plus, c’est avec un regard universel que<br />

le réalisateur Philippe Godeau nous invite<br />

à découvrir un métier méconnu, sous-payé<br />

et dangereux, celui de convoyeur. François<br />

Cluzet retrouve ici des repères déjà posés<br />

dans À l’origine de Xavier Giannoli où il<br />

incarnait un fraudeur obsessif. Dans 11.6,<br />

dirigé pour une seconde fois par Godeau,<br />

Cluzet devient un voleur incompris qui, à<br />

la suite d’un coup de tête, s’est attiré l’espace<br />

d’un instant la sympathie de millions<br />

de Français. (P.B.)<br />

11<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

entrevue François Cluzet<br />

dans 11.6<br />

FrançoisComédien<br />

CLUZET<br />

12<br />

François Cluzet,<br />

convoyeur de films!<br />

Paris. François Cluzet connaît du succès au grand écran depuis plus de 30 ans. On l’a<br />

découvert dans Force majeure de Jolivet, vu dans Le Vent du Wyoming de Forcier<br />

et dans L’Enfer de Chabrol. L’an passé, il s’est retrouvé en haut de l’affiche d’Intouchables,<br />

devenu l’une des comédies les plus populaires de l’histoire du cinéma français.<br />

On a croisé l’acteur récemment alors qu’il faisait la promotion de deux films : la<br />

comédie d’Yvan Attal Do not Disturb et le drame de Philippe Godeau 11.6. Ce dernier,<br />

fort réussi, raconte l’histoire véridique de Toni Musulin, un convoyeur de fonds qui s’est<br />

sauvé avec 11,6 millions d’euros et qui, durant son procès, s’est gagné la faveur populaire,<br />

devenant un symbole de la lutte face au pouvoir patronal et financier.<br />

Éditions Le Clap : Dans 11.6, vous incarnez Toni Musulin : c’est un personnage aussi<br />

fort qu’intrigant, qui se révolte contre le système, contre ses patrons…<br />

François Cluzet : Tout à fait. Il est fascinant! Et vous savez, on<br />

a enlevé la plupart des dialogues dans le script. Moi, je voulais<br />

en faire un personnage taiseux, presque muet. Et en accord avec<br />

Philippe Godeau, c’est ce que nous avons fait. Ce qui est intéressant,<br />

c’est le maelstrom qu’il y a dans sa tête. Comment vat-il<br />

sortir de l’humiliation du boulot? Et la réponse à cette<br />

humiliation, c’est de faire ce casse. Au-delà de l’argent, ce<br />

qu’il veut, c’est faire virer ses supérieurs, montrer qu’ils<br />

sont mauvais, montrer que les consignes de sécurité ne<br />

sont pas respectées et que le salaire ne correspond pas<br />

aux risques du métier; c’est démesuré. Le type est seul,<br />

il veut se donner la force de passer à l’acte du casse.<br />

E.L.C. : Est-ce que vous connaissiez l’histoire originale?<br />

F.C. : Oui, on la connaissait parce que c’est un fait<br />

divers qui a beaucoup remué à Paris. Et les gens ont<br />

tous pensé : « C’est un héros, le type s’est barré, il a<br />

gagné au loto. » Moi, ce qui m’intéressait, c’est de<br />

penser que le type n’avait pris aucun risque pratiquement.<br />

Il était au volant de son fourgon, il<br />

n’a fait qu’accélérer avec 11 millions 6. Mais ce<br />

qui est plus intéressant encore, c’est la crise<br />

d’identité du personnage. Ce type immature<br />

est radin, mais il se promène en Ferrari.<br />

Il aime penser qu’il appartient à ce<br />

monde, il veut faire partie du jet-set.<br />

cinemabeaubien.com


entrevue<br />

par Pierre Blais<br />

Pour lui, c’est ça un type bien. Il est immature, mais face à sa<br />

situation, c’est ce qu’il croit.<br />

E.L.C. : C’est un personnage qui semble à l’abandon, non?<br />

F.C. : Il vit son drame en solitaire. Il est, de plus, humilié au<br />

travail, car sous-payé. Ça m’est arrivé aussi à mes débuts au<br />

cinéma. Et plus jeune encore, à huit ans, j’ai eu ma crise d’identité!<br />

Je me levais à six heures pour livrer les journaux dans la<br />

neige, je détestais ma vie; très vite, je suis tombé dans la mythomanie.<br />

Quand je voyais mes camarades plus fortunés, je les<br />

enviais terriblement. J’ai fait le film parce que j’y trouvais un<br />

écho dans ce que je suis.<br />

E.L.C. : Les gens se sont reconnus en lui?<br />

F.C. : Oui, bien sûr! Mais on voulait aussi montrer sa vie<br />

cachée : ça ne se passe pas très bien avec sa femme, son pote; sa<br />

seule façon d’être héroïque, c’est qu’il se fâche avec ceux qu’il<br />

aime pour qu’ils ne s’inquiètent pas pour lui. Ça, c’était intéressant.<br />

Ce supposé héros, il a eu peur. Mais bizarrement, il a<br />

été condamné comme arnaqueur face à son assureur et non<br />

comme voleur. L’idée de la fin de cette histoire, c’est qu’il était<br />

convaincu de s’en sortir. Mais il a pris cinq ans. Vous savez<br />

qu’ici, si vous volez de l’argent et que vous le rendez deux jours<br />

après, vous n’êtes plus accusé de vol, mais d’emprunt.<br />

E.L.C. : Vous venez aussi de jouer dans le film Do not Disturb,<br />

dans lequel votre personnage voue une grande amitié à celui<br />

interprété par Yvan Attal – aussi réalisateur du film. Votre personnage<br />

ici, au contraire de celui dans 11.6, ne se gêne pas pour<br />

montrer ses émotions, non?<br />

F.C. : Effectivement, et c’est intéressant pour un comédien,<br />

car c’est montrer sa féminité, en quelque sorte. Robert Mitchum<br />

disait : « Une actrice, c’est plus qu’une femme, et un<br />

acteur, c’est moins qu’un homme. » Ça veut dire aussi que les<br />

acteurs doivent être ouverts. L’ouverture est plus féminine, car<br />

l’homme se blinde davantage. Mais nous sommes constitués<br />

d’une part de virilité et de féminité. D’ailleurs, l’écoute est plus<br />

féminine. Un acteur doit accepter sa féminité pour devenir un<br />

bon acteur. Ça nous permet, d’un rôle à l’autre, de mieux saisir<br />

le monde dans sa complexité.<br />

François Cluzet terminera l’entretien en soulignant<br />

tout le plaisir qu’il a eu de travailler au<br />

film En solitaire, en décembre 2012, aux Canaries.<br />

Il a d’ailleurs tourné une scène avec Karine<br />

Vanasse, avec laquelle il partage, aux cotés de<br />

Guillaume Canet, l’affiche de ce long métrage<br />

de Christophe Offenstein qui a été filmé pendant<br />

le Vendée Globe, la plus célèbre course de<br />

voiliers monocoques en solitaire et sans escale<br />

autour du monde. Le film sortira en France l’automne<br />

prochain. (P.B.)<br />

Les cartes-cadeaux,<br />

parfaites<br />

en toute occasion!<br />

Un cadeau à<br />

prix raisonnable<br />

qui fait plaisir!<br />

Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.<br />

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cinemabeaubien.com 13<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


« Chargé de tristesse et de mélancolie, de beauté<br />

aussi, et ponctué de fulgurances poétiques caractéristiques<br />

du cinéaste, LE<br />

»<br />

MÉTÉORE frappe l’âme<br />

et l’esprit, qu’il transperce avant de continuer sa<br />

route. (F. Lévesque, Le Devoir)<br />

sYnopsis : Pierre, un homme dans la quarantaine,<br />

purge une peine de quatorze ans<br />

de prison pour un délit de fuite mortel. Sa<br />

mère le visite chaque semaine tandis que<br />

Suzanne, sa dernière femme, tente de l’oublier<br />

et de refaire sa vie.<br />

notes : LE MÉTÉORE est né d’un projet<br />

d’écriture inspiré par des photographies<br />

réalisées par Anouk Lessard. Le récit prend<br />

la forme d’une suite de monologues inté-<br />

« … ce remake opte pour une comédie psychologique<br />

»<br />

discrètement infusée de burlesque, portée par la qualité<br />

de son interprétation. (V. Malausa, Cahiers du cinéma)<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

sYnopsis : Un soir, Jeff, bohème et noceur,<br />

débarque chez son vieux copain Ben. Aussitôt,<br />

la vie conjugale de Ben est chambardée<br />

par ces retrouvailles. Lors d’une fête, les<br />

deux comparses se lancent le défi de coucher<br />

ensemble et de se fi lmer pour un festival de<br />

porno amateur. Le lendemain, Ben, en pleine<br />

crise de couple, voit la réalité le rattraper; il<br />

doit passer à l’action ou se dégonfl er.<br />

notes : Après deux fi lms drôles, personnels<br />

et fort réussis sur le couple, Yvan Attal<br />

rieurs livrée sur fond d’images poétiques.<br />

Le procédé original, d’abord déstabilisant<br />

puis hypnotique, laisse beaucoup de place<br />

aux images qui viennent appuyer le texte<br />

sans s’attacher strictement à la narration.<br />

Le résultat donne l’impression de toucher<br />

l’âme des personnages, de partager leur<br />

solitude. (M.L.)<br />

propose sa version de la comédie américaine<br />

Humpday (Lynn Shelton). Au centre de l’histoire,<br />

l’amitié qui, à travers le comportement<br />

puéril de deux vieux potes, est illustrée par<br />

l’étonnante complicité à l’écran de François<br />

Cluzet et d’Yvan Attal. S’inspirant librement<br />

de la version originale, le cinéaste et comédien<br />

prend aussi un malin plaisir à nous offrir des<br />

scènes d’humour tordu impliquant Charlotte<br />

Gainsbourg tout en osant une réfl exion<br />

plus tendre sur l’usure du couple qu’il forme<br />

à l’écran avec Laetitia Casta. (P.B.)<br />

LE MÉTÉORE<br />

Un film de François delisle<br />

Du même réalisateur : 2 fois une femme<br />

Québec<br />

GénéRiQUe : Québec. 2012. 85 min<br />

(V.O.F.). Drame écrit et réalisé par<br />

François Delisle. Mus. : The States Project.<br />

Int. : François Papineau, Andrée<br />

Lachapelle, Dominique Leduc. Stéphane<br />

Jacques, Pierre-Luc Lafontaine, François<br />

Delisle, Jacqueline Courtemanche, Noémie<br />

Godin-Vigneau, Laurent Lucas, Dany<br />

Boudreault.<br />

DO NOT<br />

DISTURB<br />

Un film de Yvan attal · Du même réalisateur :<br />

Ma femme est une actrice<br />

France<br />

GénéRiQUe : France. 2012. 88 min<br />

(V.O.F.). Comédie réalisée par Yvan<br />

Attal. Scén. : Yvan Attal et Olivier Lecot.<br />

Int. : François Cluzet, Yvan Attal, Laetitia<br />

Casta, Charlotte Gainsbourg.<br />

14 cinemabeaubien.com


Festival des films du monde de Montréal – Prix d’interprétation masculine - Boris Szyc<br />

Festival international du film d’Arras 2011 – Prix du public<br />

« Un polar familial et mémoriel, requérant avec habileté<br />

(à défaut de personnalité) les codes du<br />

»<br />

fi lm noir et<br />

dévidant le fi l arachnéen de la réalité de cette sombre<br />

période. (X. Leherpeur, Nouvel Observateur)<br />

<strong>LA</strong> DETTE<br />

Un film de Rafael Lewandowski<br />

pologne · France<br />

GénéRiQUe : Pologne · France. 2010. 108 min (V.O.F.).<br />

Drame réalisé par Rafael Lewandowski. Scén. : Iwo Kardek<br />

et Rafael Lewandowski. Mus. orig. : Jérôme Rebotier. Int. :<br />

Borys Szyc, Marian Dziedziel, Magdalena Czerwinska.<br />

sYnopsis : Pawel est un jeune père de famille, qui vit entre<br />

la France et la Pologne. Son propre père est considéré<br />

comme un héros pour son implication au sein du syndicat<br />

Solidarnosc, qui a mené à la chute du régime communiste<br />

en Pologne. Mais voilà qu’une rumeur grandit : Zygmunt<br />

Kowal serait en fait un ex-collaborateur du parti. Aux accusations,<br />

le père réagit par la fuite et le silence alors que le fi ls<br />

est dans le déni.<br />

notes : Thriller à la fois familial et politique, <strong>LA</strong> DETTE<br />

aborde le sujet encore sensible du passé communiste de la<br />

Pologne à travers une relation père-fi ls basée sur l’admiration.<br />

Probablement aidé par son expérience de documentariste,<br />

le réalisateur offre une première fi ction précise et<br />

rigoureuse. Le fi lm met en lumière la décision de ce pays<br />

de n’avoir jamais procédé à une chasse aux sorcières de ses<br />

anciens communistes. Dans un registre plus intime, le fi lm<br />

propose en même temps une réfl exion sur notre besoin de<br />

héros et sur notre peine de les voir perdre leur lustre. (M.C.)<br />

cinemabeaubien.com<br />

15<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

arts de la scène<br />

par David Cantin<br />

CHRISTIAN <strong>LA</strong>POINTE, ARTISTE D’EXCEPTION<br />

2013 s’annonce comme une année charnière pour Christian Lapointe.<br />

Il vient tout juste de recevoir le mandat de codirecteur artistique du<br />

Théâtre Blanc, aux côtés du scénographe Jean Hazel. De plus, entre<br />

une participation au Mois Multi (l’audacieuse Outrage au public) et<br />

un spectacle à partir de textes de Marguerite Duras (avec Marie-Thérèse<br />

Fortin et Monia Chokri), au Carrefour international ce printemps,<br />

le directeur du Théâtre Péril monte aussi sur scène, sous la direction<br />

de Brigitte Haentjens, afin de reprendre son rôle de jeune tireur fou<br />

dans 20 novembre. Cette pièce n’a laissé personne indifférent, lors de sa<br />

création au Théâtre La Chapelle, à Montréal, en 2011. Inutile de dire<br />

qu’elle traite d’un sujet délicat et d’actualité. Le monologue s’inspire<br />

de la fusillade qui a frappé Emsdetten, en Allemagne, le 20 novembre<br />

2006. Ainsi, le dramaturge suédois Lars Norén puise dans le journal<br />

intime d’un jeune homme de dix-huit ans, Sebastian Bosse, qui s’est<br />

donné la mort après avoir ouvert le feu sur les élèves et les professeurs<br />

de son ancienne école.<br />

Loin de vouloir faire dans le théâtre à message, ce spectacle ose plutôt<br />

l’affrontement direct avec le spectateur. Dans l’esprit de Lapointe et de<br />

Haentjens, ce texte soulève des questions sur le geste théâtral, le mur<br />

entre la scène et la salle, tout en véhiculant « une sorte de désespoir<br />

toxique », pour reprendre les mots du créateur de Québec. Bien sûr, les<br />

deux complices se connaissent depuis un bon moment déjà. Celle qui<br />

anime la compagnie de création montréalaise Sibyllines a été un des<br />

mentors de Lapointe lors de sa formation en mise en scène à l’École<br />

nationale de théâtre du Canada. Ils partagent également le choix d’une<br />

approche qui dérange, provoque et se place, au final, sous le signe<br />

d’une grande intégrité artistique.<br />

Pour Lapointe, c’est un défi de taille très difficile à soutenir en tant que<br />

comédien. Ici, Lars Norén se permet d’interroger notre responsabilité<br />

collective dans un drame aussi horrible et qui se répète beaucoup trop<br />

souvent. Dur monologue donc que ce 20 novembre, mais assurément<br />

une des pièces à ne pas rater cette saison à Québec.<br />

20 novembre. Texte de Lars Norén. Mise en scène par Brigitte<br />

Haentjens. Avec Christian Lapointe. Sibyllines en codiffusion avec<br />

Recto-Verso, à Méduse du 5 au 9 mars.<br />

L’ÉNERGIE DE KARINE LEDOYEN<br />

Avec Harold Rhéaume, Karine Ledoyen est sans contredit l’une des<br />

figures les plus connues de la danse contemporaine à Québec. Elle a<br />

d’ailleurs été interprète pour Le Fils d’Adrien danse (l’organisme de<br />

création que dirige Rhéaume) jusqu’en 2006. Depuis la création de sa<br />

propre compagnie, Danse K par K (en 2005), elle multiplie les initiatives<br />

afin de rendre sa discipline accessible à un plus grand nombre.<br />

Le projet Osez! en est d’ailleurs un exemple concret, puisqu’il circulera<br />

dans plusieurs régions du Québec pendant une dizaine d’années<br />

consécutives.<br />

Alors que la pièce Air, en 2011, marque un certain tournant dans sa pratique,<br />

son tout nouveau spectacle, Trois paysages, joue sur les contrastes<br />

entre légèreté et pesanteur. Après avoir été présenté en primeur à Montréal,<br />

à L’Agora de la danse, en février dernier, ces trois tableaux distincts<br />

projettent une véritable réflexion, à la fois visuelle et sonore, sur le passage<br />

du temps. Toujours porté par ce besoin de se remettre en question,<br />

son univers gravite davantage vers l’irréel, le poétique, tout comme une<br />

forme de conscience collective. Dans Trois paysages, elle s’associe aux<br />

interprètes Sara Harton, Fabien Piché, Ève Rousseau-Cyr, de même qu’à<br />

Ariane Voineau, qui se placent « en interaction avec une merveilleuse<br />

machine à vent imaginée par le compositeur Patrick Saint-Denis ».<br />

Pas facile de vivre de la danse à Québec, pourtant Karine Ledoyen<br />

ne lâche aucunement prise depuis le début des années 2000. Pour<br />

reprendre ses mots, « Danse K par K diversifie ses recherches<br />

chorégraphiques en travaillant autour de la rencontre, elle unit dans<br />

des projets rassembleurs et singuliers ses aspirations artistiques à son<br />

désir de participer au développement de son milieu ». Elle se frotte<br />

ainsi à l’interdisciplinarité, intégrant parfois le théâtre, la musique,<br />

tout comme les arts visuels à ses projets. Il y a aussi ce désir de mettre<br />

à contribution des artistes « d’horizons et de territoires variés ». Ce<br />

n’est pas du tout inusité de la voir derrière des initiatives un peu atypiques<br />

comme Pour rock avec moi! (notamment avec Jérôme Minière)<br />

ou Gonfler l’histoire (un spectacle de rue pour le 400 e anniversaire de<br />

Québec au bassin Louise). Toujours dans l’optique de populariser la<br />

danse contemporaine, elle devient porte-parole des saisons Danse du<br />

Grand Théâtre de Québec (de 2006 à 2010). Disons même que son<br />

dynamisme est désormais contagieux.<br />

Trois paysages. Danse K par K / Karine Ledoyen. La Rotonde,<br />

à la salle Multi de Méduse du 10 au 12 avril.<br />

16 cinemabeaubien.com


BANDE DE CANAILLES<br />

C’est quoi au juste Canailles? En gros, un collectif de huit musiciens montréalais<br />

indiscipliné qui pratique un heureux mélange de blues, de cajun, de folk, de country<br />

et de bluegrass. L’aventure débute au mythique parc Lafontaine où ce curieux<br />

groupe d’autodidactes se rassemblent pour le simple plaisir de jouer ensemble. Un<br />

fan connu de la première heure, Bernard Adamus, les incite à entrer en studio (pour<br />

une démo vite fait), puis à sortir un premier album, avec l’aide de Socalled, sur l’excellente<br />

étiquette Grosse Boîte (Fred Fortin, Cœur de pirate, Avec pas d’casque).<br />

Paru l’an dernier, Manger du bois a reçu un accueil critique plus que favorable, mais<br />

c’est véritablement sur scène qu’il faut vivre l’expérience Canailles. Cette « famille<br />

reconstituée de huit insouciants » revient donc au Cercle à Québec, après avoir<br />

obtenu deux prix au gala alternatif de la GAMIQ (dont spectacle de l’année), ainsi<br />

qu’une invitation à prendre part au festival Montréal en lumière. Bien que le groupe<br />

chante dans la langue de Shakespeare à ses débuts (sous le nom de Drunken Sailors),<br />

le français s’impose peu à peu lorsque Daphné Brissette découvre la spontanéité et<br />

le plaisir de la musique cajun. Avec sa voix rauque, ce style s’intègre parfaitement à<br />

l’énergie fêtarde que dégage la troupe. D’ailleurs, une certaine authenticité locale est<br />

devenue la marque de commerce de cet octuor acoustique qui intègre la fougue du<br />

punk et du rock garage à ses prestations.<br />

S’il y a des parallèles à faire avec les chansons grivoises et réalistes de Bernard<br />

Adamus, c’est avant tout dans l’esprit convivial, la spontanéité, la petite misère<br />

au quotidien et la fête entre amis. Qu’est-ce qui distinguent alors Canailles de son<br />

mentor ou d’une Lisa LeBlanc? Le goût du métissage, les influences de la Louisiane,<br />

de même qu’une attitude, au final, franchement déjanté. Un bande de fun, quoi.<br />

cinemabeaubien.com<br />

Canailles et Damn The Luck en spectacle au Cercle.<br />

Le 15 mars.<br />

17<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

DOCU<br />

«[…] le fi lm de Guy Édoin pose des questions essentielles<br />

sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il s’interroge sur<br />

»<br />

DOCU<br />

la manière dont l’art peut servir de thérapie pour des êtres<br />

créatifs qui trouvent diffi cilement un sens à leur vie. (Le Clap)<br />

D<br />

documentaire<br />

CORNO, CORPS ET ÂME<br />

Un film de Guy édoin · Du même réalisateur : Marécages<br />

Québec<br />

GénéRiQUe : Québec. 2011. 80 min (V.O.F.). Documentaire<br />

réalisé par Guy Édoin.<br />

sYnopsis : Ce documentaire propose une incursion dans<br />

l’univers de Corno, artiste peintre de renommée internationale.<br />

Originaire de Chicoutimi, elle est maintenant installée<br />

dans la mythique ville de New York pour y faire carrière.<br />

notes : Produit par Fabienne Larouche, CORNO, CORPS<br />

ET ÂME est un portrait nécessaire d’une artiste québécoise<br />

qui a consacré sa vie à la peinture. À l’aide de témoignages<br />

de gens de son entourage, le documentaire souligne le<br />

caractère tenace de l’artiste quant à son parcours qui n’a pas<br />

toujours été semé de roses. Son travail fut largement critiqué<br />

par une certaine élite artistique qui qualifi ait son œuvre<br />

de simpliste et qui ne s’attardait qu’à la qualité plastique de<br />

sa toile offrant, d’après eux, peu de discours rhétorique et de<br />

réfl exion profonde. En creusant cet aspect commercial du<br />

style unique de l’artiste, le fi lm de Guy Édoin pose des questions<br />

essentielles sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il<br />

s’interroge sur la manière dont l’art peut servir de thérapie<br />

pour des êtres créatifs qui trouvent diffi cilement un sens à<br />

leur vie. (P.L.)<br />

18 cinemabeaubien.com


DO<br />

DOCU<br />

«Stewart croit que s’il peut renseigner les<br />

gens sur leur impact sur la planète et sur<br />

ce qu’ils risquent de perdre, ils feront<br />

les changements personnels nécessaires<br />

pour sauver l’humanité malgré elle.<br />

(J. Ghomeshi, CBC News)<br />

D<br />

documentaire<br />

RÉVOLUTION<br />

Un film de Rob stewart<br />

Du même réalisateur : s.o.s. requins<br />

Canada<br />

GénéRiQUe : Canada. 2012. 86 min (V.F.<br />

de Revolution). Documentaire écrit et<br />

réalisé par Rob Stewart.<br />

cinemabeaubien.com<br />

»<br />

notes : À l’instar de L’Erreur boréale et de<br />

Trou Story de Richard Desjardins, le documentariste<br />

Rob Stewart nous a sensibilisés à<br />

un grave problème écologique dans S.O.S.<br />

requins, son premier fi lm engagé : le massacre<br />

des requins à des fi ns commerciales.<br />

Avec Révolution, il s’attaque au défi écologique<br />

ultime : le sort de la planète entière.<br />

Pendant quatre ans, à travers quinze pays,<br />

le cinéaste a essayé de comprendre le mécanisme<br />

complexe qui menace l’écosystème<br />

de la Terre. Du désastre naturel que représentent<br />

les sables bitumineux de l’Alberta<br />

jusqu’à la mort lente des récifs de coraux<br />

de Nouvelle-Guinée, en passant par la déforestation<br />

de Madagascar, l’activité humaine<br />

incontrôlée va entraîner sa propre annihilation.<br />

L’espoir réside dans chaque geste<br />

quotidien posé intelligemment par chacun<br />

d’entre nous dès maintenant. Stewart nous<br />

propose des solutions précises et des images<br />

d’une grande force évocatrice. (A.C.)<br />

19<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

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21<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Festival de Cannes – Quinzaine des réalisateurs 2012 - Art Cinema Award<br />

« NO est non seulement très intelligent<br />

et complexe, mais c’est un<br />

fi lm qui vient des tripes. (R. Collin,<br />

Daily Telegraph) »<br />

NO<br />

Un film de pablo Larraín<br />

Du même réalisateur : santiago 73, post mortem<br />

Chili · France · états-Unis<br />

GénéRiQUe : Chili · France · États-Unis. 2012. 118 min (V.O.<br />

espagnole avec sous-titres français). Drame réalisé par Pablo Larraín.<br />

Scén. : Pedro Peirano, d’après l’œuvre d’Antonio Skarmeta.<br />

Int. : Gael García Bernal, Alfredo Castro, Antonia Zegers.<br />

sYnopsis : Nous sommes au Chili, en 1988, sous le règne d’Augusto<br />

Pinochet qui, faisant face à une pression internationale,<br />

accepte fi nalement d’organiser un référendum sur la continuité de<br />

sa présidence. Pour concevoir sa campagne, le parti de l’opposition<br />

fait appel à René Saavedra, un jeune publicitaire hors du commun.<br />

Malgré la surveillance oppressante et constante des hommes de<br />

Pinochet, il accepte le contrat et organise avec son équipe un plan<br />

intrépide pour libérer son pays de l’oppression. (P.L.)<br />

Festival du film du Croisic 2012 – Prix Claude Chabrol<br />

« L’HOMME QUI RIT mélange habilement<br />

diverses infl uences pour livrer un fi lm à l’univers<br />

visuel fascinant. (D. Virgitti, Écran large)<br />

»<br />

L’HOMME QUI RIT<br />

Un film de Jean-pierre améris<br />

Du même réalisateur: Les émotifs anonymes<br />

France · République tchèque<br />

GénéRiQUe : France · République tchèque. 2012. 93 min (V.O.F.).<br />

Drame réalisé par Jean-Pierre Améris. Scén. : Jean-Pierre Améris et<br />

Guillaume Laurant. Mus. orig. : Stéphane Moucha. Int. : Marc-André<br />

Grondin, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner, Christa Theret.<br />

sYnopsis : Gwynplaine est abandonné par un trafi quant d’enfants<br />

qui a marqué son visage d’une cicatrice lui donnant une sorte<br />

de sourire permanent. À la recherche d’un gîte, le garçon sauve de<br />

la mort une fi llette aveugle qui se prénomme Déa. En pleine tempête<br />

hivernale, Ursus, un forain au grand cœur, recueille les deux<br />

orphelins pour les loger dans sa caravane. Il les prend alors sous<br />

son aile et les traite comme s’ils étaient ses propres enfants. (S.D.)<br />

cinemabeaubien.com<br />

Festival international du film francophone de Namur – Bayard d’or du meilleur scénario<br />

« Tout, des textes à la mise en scène, refuse la facilité. Le<br />

»<br />

fi lm,<br />

lui non plus, n’est pas facile. Mais ses ambiguïtés comme ses<br />

diffi cultés lui sont une vraie richesse. (N. Luciani, Le Monde)<br />

TROIS MONDES<br />

Un film de Catherine Corsini · De la même réalisatrice : partir<br />

France<br />

GénéRiQUe : France. 2012. 101 min (V.O.F.). Drame réalisé<br />

par Catherine Corsini. Scén. : Catherine Corsini et Benoît<br />

Graffi n. Int. : Raphaël Personnaz, Clotilde Hesme, Arta<br />

Dobroshi.<br />

sYnopsis : Al a tout pour lui. Homme d’affaires ambitieux,<br />

il s’apprête à épouser la fi lle du patron qui lui cèdera la<br />

direction de son entreprise prochainement. Lors d’une célébration<br />

où l’alcool coule à fl ots, Al renverse un homme avec<br />

sa voiture. Pris de panique et poussé par ses deux amis, il<br />

décide de fuir sans avertir les autorités. Juliette a vu la scène<br />

de son balcon. Elle fera tout pour aider Vera, la femme du<br />

défunt, à retrouver le fuyard.<br />

notes : TROIS MONDES, de Catherine Corsini, est un suspense<br />

bien fi celé qui donne accès à différents points de vue.<br />

Les trois personnages principaux, provenant de milieux<br />

sociaux et culturels distincts, permettent à la réalisatrice<br />

d’approfondir davantage sa réfl exion sur la nature du règlement<br />

de compte. Rempli d’équivoques, le spectateur pourra<br />

lui-même établir ses propres limites entre ce qu’il croit être<br />

l’œuvre du bien ou du mal. (P.L)<br />

23<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

Livres<br />

par Paul Jacques<br />

Cinéma à la page<br />

STEVEN SPIELBERG, par Richard Schickel, Éd. de la Martinière<br />

Cet ouvrage n’est ni une biographie ni une étude spécialisée. Ce que nous<br />

offre Schickel, historien et critique de cinéma, c’est la rétrospective d’une<br />

œuvre unique qui compte 40 ans de travail et, de Duel à Lincoln, 27 films. Les<br />

commentaires, comportant des propos de Spielberg lui-même (fortement<br />

marqué par le divorce de ses parents), sont appuyés par 400 illustrations provenant<br />

en partie des archives du cinéaste. Un incontournable pour l’amateur.<br />

L’INTERCULTURALISME, par Gérard Bouchard, Boréal<br />

Il est maintenant reconnu que le multiculturalisme canadien favorise<br />

à la fois l’individualisme et les ghettos. Pour intégrer cette<br />

immigration dont le Québec a besoin, il faut, selon Bouchard, un<br />

autre modèle qui permettrait l’affirmation combinée de la majorité<br />

culturelle et des intérêts des minorités. Un essai novateur et<br />

équilibré sur un thème trop souvent accaparé par les démagogues.<br />

L’HISTOIRE DU QUÉBEC POUR LES NULS, par Éric Bédard, First<br />

« Je me souviens », peut-on lire sur nos plaques d’immatriculation...<br />

Pour savoir de quoi au juste, voici un ouvrage documenté,<br />

limpide et au style vivant. En quelques pages, on trouve l’essentiel<br />

de ce qu’il faut connaître sur la Nouvelle-France, l’invasion britannique,<br />

le Bas-Canada, la Confédération, le projet indépendantiste,<br />

etc. Diverses annexes complètent le tout. De la belle ouvrage.<br />

<strong>LA</strong> VÉRITÉ SUR L’AFFAIRE HARRY QUEBERT, par Joël Dicker, Éd. de Fallois<br />

Primé par l’Académie française, ce roman (bien plus qu’un polar) est<br />

célébré avec raison depuis plusieurs mois par Dame Rumeur. L’affaire<br />

démarre au New Hampshire en 1975. Une jeune fille est assassinée.<br />

Que s’est-il passé exactement? New York, 2008. Un écrivain<br />

respecté est accusé du meurtre. Un ami, Marcus, auteur en panne<br />

d’inspiration, cherche à prouver son innocence : mission... possible?<br />

DIDEROT OU LE BONHEUR DE PENSER, par Jacques Attali, Fayard<br />

Quand Attali se passionne pour un grand personnage historique,<br />

on a envie de le suivre. Après Gândhî, Marx et Pascal, voici Diderot.<br />

Pourquoi? Réponse de l’auteur : « Quel plaisir de raconter la vie d’un<br />

homme immensément intelligent, puits de science, totalement libre,<br />

follement amoureux, incroyablement créatif. Et si drôle! » Un personnage<br />

moins connu que Rousseau ou Voltaire, mais fort inspirant!<br />

BALTIMORE : UNE ANNÉE DANS LES RUES MEURTRIÈRES, par<br />

David Simon, Sonatine<br />

Il y a une vingtaine d’années, Baltimore comptait l’un des taux de criminalité<br />

les plus élevés aux États-Unis. Pendant un an, le journaliste David<br />

Simon a accompagné jour et nuit les inspecteurs de la brigade criminelle.<br />

Il en a tiré un compte rendu hallucinant qui illustre ce que veulent<br />

dire les mots « jungle urbaine » À noter : la fabuleuse série Sur écoute<br />

(The Wire) en a été tirée. Dans les deux cas, un travail exemplaire.<br />

LES SUITES POUR VIOLONCELLE SEUL, par Eric Sibling, Fides<br />

D’abord un conseil d’ami : si vous n’en avez pas, procurez-vous<br />

une ou deux versions des Six suites pour violoncelle seul de Bach.<br />

Et plongez dans cet ouvrage inclassable qui se dit « En quête d’un<br />

chef-d’œuvre baroque » et qui est à sa manière un chef-d’œuvre.<br />

On y traite avec chaleur de Bach, de sa vie, de son œuvre, de sa place<br />

dans l’histoire, de ses interprètes, etc. Un pur ravissement.<br />

LES VISAGES DE L’HUMANITÉ, par Jean-Jacques Pelletier, Alire<br />

C’est depuis longtemps une évidence pour son lectorat : Pelletier<br />

excelle à mettre en scène diverses turpitudes contemporaines de la<br />

nature humaine. Le tout commence cette fois par des cadavres qu’on<br />

retrouve privés de leur visage... L’inspecteur Théberge et son ami<br />

l’écrivain Victor Prose, qui ont leurs propres problèmes, en arracheront<br />

pour débrouiller une affaire où vraiment rien n’est simple.<br />

VARIÉTÉS DELPHI, par Nicolas Chalifour, Héliotrope<br />

« Bien calé au fond des choses, confortablement terré dans le noir<br />

et la nuit, on peut maintenant, tranquille et attentif, regarder s’agiter<br />

le monde. » C’est exactement ce que fait le personnage désenchanté<br />

de ce délicieux roman. Serveur dans un manoir de banlieue,<br />

il excelle à dépister les petitesses des autres. Mais pareil jeu ne vat-il<br />

jamais susciter de réaction? Un récit aussi caustique que drôle.<br />

DÉLIVRANCE, par Jussi Adler Olsen, Albin Michel<br />

Les auteurs de thrillers scandinaves ont actuellement la cote, mais<br />

Adler Olsen, après Miséricorde, Profanation et son dernier-né, est à<br />

placer au sommet. On a le plaisir de refréquenter Carl, vice-commissaire<br />

du département V, et ses deux improbables assistants. Le<br />

coup d’envoi : un message en lettres de sang trouvé dans une bouteille<br />

en Écosse. Une mauvaise blague? Un appel au secours?...<br />

<strong>LA</strong> THÉORIE DE L’INFORMATION, par Aurélien Bellanger, Gallimard<br />

Ceux qui adorent les romans à la manière Houellebecq vont apprécier.<br />

C’est une sorte d’ovni littéraire, c’est un essai romancé, c’est<br />

déjanté et cérébral, et j’ai adoré m’y abandonner. Voici donc, à travers<br />

l’histoire d’un brillant informaticien devenu richissime, l’épopée<br />

en trois phases de l’avènement de l’ère des télécommunications<br />

en France. Un saisissant commentaire sur le monde actuel.<br />

<strong>LA</strong> REINE C<strong>LA</strong>NDESTINE, par Philippa Gregory, l’Archipel<br />

L’Angleterre de 1464. Ses guerres. La maison de Lancastre qui s’oppose<br />

férocement au roi Édouard IV et à la maison d’York. Des<br />

amours contrecarrés par des projets d’union politique. Des secrets<br />

vitaux qu’on évente, des complots complexes, des alliances et des<br />

trahisons coûteuses. Et, dans ce joli panier de crabes, une femme<br />

luttant comme une lionne pour les siens. Captivant!<br />

LE SAINT-CHRISTOPHE, par Dany Leclair, Québec Amérique<br />

Dès le départ, le narrateur nous avertit : « Je n’ai jamais habité au<br />

Saint-Christophe. Pourtant, j’y ai vécu. Intensément. » Le Saint-<br />

Christophe? Un appartement qui représente le centre du monde,<br />

mais aussi le lieu du passage à l’état adulte pour un groupe d’amis.<br />

Une évocation des années 90. Les études universitaires, le rock et le<br />

reste. Bref, un sympathique roman d’apprentissage.<br />

24 cinemabeaubien.com


« MES HÉROS est enfi n une comédie<br />

»<br />

bien écrite, humaine, tendre et…<br />

solidaire. (P. Vavasseur, Le Parisien)<br />

MES HÉROS<br />

Un film de éric Besnard · Du même réalisateur : 600 kilos d’or pur<br />

France<br />

GénéRiQUe : France. 2012. 87 min (V.O.F.). Comédie dramatique<br />

écrite et réalisée par Éric Besnard. Int. : Josiane<br />

Balasko, Gérard Jugnot, Clovis Cornillac.<br />

sYnopsis : Maxime, un chef d’entreprise, tente de sauver sa<br />

compagnie d’ambulances en effectuant des heures supplémentaires<br />

au grand dam de sa famille. Lorsqu’il apprend que<br />

sa mère est en prison pour s’être querellée avec un policier, il<br />

s’empresse d’aller la faire sortir. Femme de caractère, elle lui<br />

révèle qu’elle s’est de nouveau disputée avec son père, ce qui<br />

oblige Maxime à la ramener chez elle. Il devra donc prendre<br />

congé de ses responsabilités pour un week-end inoubliable<br />

qui lui permettra de se souvenir d’où il vient, et ce, par l’entremise<br />

d’un invité peu ordinaire.<br />

notes : Écrit et réalisé par Éric Besnard, MES HÉROS est<br />

un fi lm résolument plus personnel sur le thème de l’unité<br />

familiale. Avec une mise en scène effacée, le cinéaste laisse<br />

toute la place aux interprètes qui se livrent à cœur joie<br />

devant un scénario doté de dialogues vifs et bien sentis.<br />

Josiane Balasko déborde d’énergie en matriarche rebelle<br />

et Pierre Richard, dans un rôle secondaire, est tout simplement<br />

délicieux. (P.L.)<br />

cinemabeaubien.com<br />

Festival du film francophone de Tübingen - Stuttgart 2012 – Prix SACEM<br />

pour la meilleure musique originale de film<br />

«Une palpitante aventure doublée d’une<br />

fable humaniste, que soulignent le raffi -<br />

nement du graphisme et la pertinence de<br />

l’écriture. (M. Debiesse, Les Fiches du Cinéma)<br />

LE TABLEAU<br />

Un film de Jean-François Laguionie<br />

France · Belgique<br />

»<br />

GénéRiQUe : France · Belgique. 2011. 76 min (V.O.F.). Film<br />

d’animation réalisé par Jean-François Laguionie. Scén. :<br />

Anik Le Ray. Int. : Jessica Monceau, Adrien Larmande,<br />

Thierry Jahn.<br />

sYnopsis : Pour des raisons inconnues, un peintre laisse<br />

un tableau inachevé. Dans ce tableau, les personnages se<br />

divisent en trois catégories : les Toupins qui sont entièrement<br />

achevés, les Pafi nis auxquels manquent quelques couleurs<br />

et, fi nalement, les Reufs qui ne sont que des esquisses.<br />

Se croyant supérieurs, les Toupins prennent le contrôle du<br />

royaume au grand dam des Pafi nis et des Reufs. Ramo, Lola<br />

et Plume, nos trois protagonistes, décident donc de partir<br />

à la recherche du peintre pour qu’il puisse terminer son<br />

œuvre et ainsi ramener l’harmonie au sein du royaume.<br />

notes : Partant d’une prémisse très originale, Jean-François<br />

Languionie signe avec LE TABLEAU un fi lm d’animation<br />

réjouissant, autant par sa forme que par son contenu,<br />

où la couleur est à l’honneur. Coloré et inventif, le fi lm réussit<br />

à intégrer au récit une histoire rassembleuse sur fond de<br />

différences. Les passionnés d’art seront réjouis des multiples<br />

références au monde de la peinture. Parions que les enfants<br />

seront du coup inspirés et ressortiront leurs crayons et leurs<br />

pinceaux! (P.L)<br />

25<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

entrevue isabelle Boulay<br />

Isabelle<br />

BOU<strong>LA</strong>Y<br />

« LES PLUS BELLES CHANSONS<br />

SONT DE PETITS FILMS »<br />

28<br />

À quatorze ans, Isabelle Boulay écrit dans son agenda scolaire<br />

: « Je ne suis pas née pour être l’esclave, mais la souveraine<br />

de mon existence ». Vingt-cinq ans plus tard, toujours fidèle à<br />

elle-même, elle revendique sa liberté créative. « J’ai une âme de<br />

conquérante », avoue-t-elle. Femme de paroles et de chansons,<br />

Isabelle Boulay est aussi femme d’images et de cinéma. Pour<br />

notre invitée, « les plus belles chansons sont de petits films ». À<br />

la veille d’une tournée européenne, Isabelle Boulay a accepté de<br />

faire un arrêt sur image pour partager son amour du cinéma.<br />

Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?<br />

Isabelle Boulay : Mon grand-père maternel était propriétaire d’un<br />

cinéma à Murdochville. Les premiers films dont je me souviens<br />

sont Slap Shot (George Roy Hill, 1977) et E.T. (Steven Spielberg,<br />

1982). Sinon, j’ai un souvenir des films français qu’on pouvait voir<br />

à la télévision. Les Charlots, Louis de Funès, mais surtout Jean-<br />

Paul Belmondo dont j’étais totalement amoureuse. Un jour, j’ai<br />

demandé à mon père de l’inviter pour mon anniversaire. J’étais certaine<br />

qu’il viendrait, mais il n’est pas venu. Il y a quelques années, je<br />

l’ai vu à une terrasse dans un quartier de Paris. Je n’ai pas osé aller<br />

lui parler. J’avais les mêmes papillons que lorsque j’étais enfant.<br />

E.L.C. : Et que se passe-t-il par la suite?<br />

I.B. : Le cinéma est une activité que je vis avec ma mère. Elle<br />

m’amène voir des films québécois comme Bonheur d’occasion<br />

(Claude Fournier, 1983) qui m’a profondément marquée.<br />

E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation<br />

avec le cinéma?<br />

I.B. : Bleu de Krzysztof Kieslowski (1993)). J’avais vingt ans et j’en<br />

ai eu pour des semaines à m’en remettre. J’étais impressionnée par<br />

la force d’amour du personnage, un amour qui était porté par la<br />

grâce et qui n’avait rien à voir avec la dépendance. Juliette Binoche<br />

est remarquable. Bleu est un film qui ouvre le cœur.<br />

E.L.C. : Que demandez-vous au cinéma?<br />

I.B. : Tout dépend. Par exemple, j’aime vraiment les comédies.<br />

J’adore rire. Mais par-dessus tout, ce que je demande à un film,<br />

c’est de me laisser bouche bée. Je suis souvent sortie d’un cinéma<br />

sans être capable de parler et ça me faisait du bien. Je demande à un<br />

film de m’élever, de me faire sortir de moi-même et de mes limites.<br />

Lars von Trier est un cinéaste qui m’a fait cet effet avec Breaking<br />

the Waves (1996) et Dancer in the Dark (2000). Atom Egoyan m’a<br />

fendu le cœur avec son film De beaux lendemains (1997).<br />

E.L.C. : Quel genre de spectatrice êtes-vous?<br />

I.B. : Je suis très bon public, mais je déteste les films où on sent la<br />

direction. Quand je vois la mécanique, je décroche.<br />

E.L.C. : Diriez-vous que votre métier qui nécessite quand même un souci<br />

de la mise en scène vous rend encore plus sensible à cette dimension?<br />

I.B. : Tout à fait. Je connais les coulisses. J’ai eu accès à des plateaux<br />

de tournage. Je le sens lorsque cela n’est pas fluide.<br />

E.L.C. : S’il fallait identifier trois films pour avoir accès à une partie<br />

de votre continent intérieur, quels seraient-ils?<br />

cinemabeaubien.com


I.B. : Breaking the Waves pour sa soif d’absolu et sa liberté. C’est un<br />

film qui nous fait réfléchir sur le vrai sens de l’amour. Je choisirais<br />

Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995) pour à peu près<br />

les mêmes raisons. Mon troisième film serait Little Miss Sunshine<br />

(Jonathan Dayton et Valerie Faris, 2006). Je me retrouve dans<br />

cette histoire. La joie de vivre de la jeune fille et la force de vivre<br />

du grand-père vont permettre aux autres membres de la famille de<br />

s’extirper de leur mal-être.<br />

E.L.C. : Quel est le film dans lequel vous auriez aimé jouer?<br />

I.B. : J’aurais aimé jouer le rôle d’Édith Piaf interprété par Marion<br />

Cotillard dans le film La Vie en rose (Olivier Dahan, 2007). Piaf est<br />

la plus grande chanteuse au monde. J’ai pour elle une admiration<br />

sans retenue même dans ses côtés sombres.<br />

E.L.C. : Quelle est l’actrice que vous auriez aimé être?<br />

I.B. : Monica Bellucci pour sa beauté fatale et non pas pour les films<br />

dans lesquels elle a joué. Sinon, j’aimerais être Jessica Lange à cause<br />

de son immense talent.<br />

E.L.C. : Quelle est votre perception du cinéma québécois?<br />

I.B. : Notre cinéma a une signature qui témoigne de sa jeunesse avec<br />

des réalisateurs comme Xavier Dolan. Il a la qualité de ce que l’on<br />

est comme nation. Il prend son souffle large et loin.<br />

E.L.C. : Vous complétez la phrase suivante : « Si le cinéma n’existait pas… »<br />

cinemabeaubien.com<br />

Le cinéma vu par...<br />

Par Serge Pallascio<br />

I.B. : Si le cinéma n’existait pas, j’aurais essayé de l’inventer. Comme<br />

la littérature et la chanson, le cinéma est une forme d’art essentielle<br />

à l’évolution humaine.<br />

Comme Édith Piaf, Isabelle Boulay pourrait chanter « Non!<br />

Rien de rien. Non! Je ne regrette rien ». Celle qui, adolescente,<br />

rêvait de quitter Matane pour vivre à Québec a intitulé<br />

son treizième et dernier opus Les Grands Espaces où l’on<br />

retrouve des titres comme « Partir au loin », « Voyager léger »<br />

et « Mille après mille ». Qu’on prenne note! On n’enferme<br />

pas Isabelle la conquérante dans un genre musical, encore<br />

moins dans une cage dorée. Pour l’instant, Isabelle Boulay<br />

garde en tête cette phrase d’Oscar Wilde : « Il est important<br />

d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de<br />

vue »… même lorsqu’on parcourt les grands espaces.<br />

LE MUSÉE IMAGINAIRE<br />

D’ISABELLE BOU<strong>LA</strong>Y<br />

Un auteur : Le romancier français Laurent Gaudé qui a écrit un<br />

livre magnifique, Le Soleil des Scorta.<br />

Une œuvre littéraire : Le Dur Désir de durer du poète Paul Éluard.<br />

Un musicien : Richard Desjardins.<br />

Une œuvre musicale : Un opéra du compositeur Richard Wagner.<br />

Un artiste visuel : Le peintre Michel Farruggello.<br />

Une œuvre visuelle : Mère à l’enfant de Gustav Klimt.<br />

Un lieu géographique : Un petit village de la Corse dont le nom est Veru.<br />

29<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

«Ce que fi lme Gilles Bourdos, c’est la vie qui<br />

bataille contre la mort. Et la vie, c’est cette<br />

»<br />

Andrée qui débarque chez les Renoir. Cette<br />

fi lle veut tout, ose tout... (P. Murat, Télérama)<br />

RENOIR<br />

Un film de Gilles Bourdos<br />

Du même réalisateur: et après<br />

France<br />

GénéRiQUe : France. 2013. 101 min (V.O.F.). Drame réalisé<br />

par Gilles Bourdos. Scén. : Gilles Bourdos, Michel Spinosa<br />

et Jérôme Tonnerre. Mus. orig. : Alexandre Desplat. Int. :<br />

Michel Bouquet, Christa Theret, Vincent Rottiers.<br />

sYnopsis : En 1915, sur la côte d’Azur, le peintre Auguste<br />

Renoir est au crépuscule de sa vie. Andrée, une jeune fi lle<br />

aussi belle que rebelle, devient son nouveau modèle. Si<br />

Auguste y voit une nouvelle source d’inspiration, la présence<br />

d’Andrée a aussi pour effet de perturber le retour au<br />

foyer de son fi ls Jean, blessé à la guerre.<br />

notes : Après Van Gogh, Picasso et Pollock, c’est au tour<br />

de Renoir de voir sa vie transposée au grand écran. Brillamment<br />

interprété par Michel Bouquet, le peintre impressionniste<br />

n’est cependant pas le sujet principal du fi lm de<br />

Bourdos. Le réalisateur, à travers l’arrivée d’une muse, s’intéresse<br />

surtout à cette jonction dans la vie des Renoir : la<br />

fi n de carrière d’Auguste et le début de celle de Jean, qui<br />

réalisera plusieurs chefs-d’œuvre du cinéma français. (P.B.)<br />

« Un récit riche en émotion,<br />

en humour et en<br />

poésie qui s’adresse<br />

autant aux petits<br />

»<br />

qu’aux grands.<br />

(C. Narbonne, Première)<br />

Festival international du film d’animation d’Annecy 2012 – Prix du public<br />

COULEUR DE PEAU :<br />

MIEL<br />

Un film de Jung et Laurent Boileau<br />

France · Belgique<br />

GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 75 min (V.O.F.). Film<br />

d’animation réalisé par Jung et Laurent Boileau. Scén. :<br />

Jung. Int. : William Coryn, Christelle Cornil, Jean-Luc Couchard.<br />

sYnopsis : Jung, un petit garçon abandonné par sa mère en<br />

Corée, quitte son pays natal pour la Belgique à l’âge de cinq<br />

ans, là où une famille adoptive l’attend. Avec de nouveaux<br />

frères et sœurs, il devra faire face à une dynamique familiale<br />

mouvementée et composer avec les diffi cultés qui viennent<br />

avec le fait d’être différent des autres.<br />

notes : Film autobiographique, le personnage de Jung ne<br />

relève pas uniquement de la fi ction. Bédéiste qui a trouvé sa<br />

voie en Belgique, Jung Sik-Jun écrit et dessine COULEUR<br />

DE PEAU : MIEL afi n d’explorer le déracinement qu’il a<br />

vécu à la suite de son adoption. Mélangeant habilement<br />

l’animation à de véritables images d’archives, le fi lm étonne<br />

par ses sources éclectiques. D’ailleurs, ces archives accentuent<br />

formidablement les propos du récit rendu vivant par<br />

une telle animation réaliste empreinte de poésie. Bien que<br />

personnel, ce fi lm comporte des moments à résonance universelle<br />

qui vous rappelleront vos propres expériences. (P.L)<br />

32 cinemabeaubien.com


LES MANÈGES<br />

HUMAINS<br />

Un film de Martin Laroche<br />

Québec<br />

GénéRiQUe : Québec. 2012. 89 min<br />

(V.O.F.). Drame réalisé par Martin<br />

Laroche. Scén. : Martin Laroche. Mus.<br />

orig. : Thomas Hellman. Int. : Marie-Evelyne<br />

Lessard, Marc-André Brunet, Normand<br />

Daoust.<br />

ROCHE PAPIER<br />

CISEAUX<br />

Un film de Yan Lanouette turgeon<br />

Québec<br />

GénéRiQUe : Québec. 2012. 117 min<br />

(V.O.F.). Film réalisé par Yan Lanouette<br />

Turgeon. Scén. : André Gulluni et<br />

Yan Lanouette Turgeon. Mus. orig. :<br />

Ramachandra Borcar. Int. : Roy Dupuis,<br />

Remo Girone, Samian, Roger Léger, Frédéric<br />

Chau, Fanny Mallette.<br />

cinemabeaubien.com<br />

sYnopsis : Étudiante en cinéma, Sophie<br />

se trouve un travail saisonnier dans un<br />

parc d’attractions. À la demande de son<br />

patron, elle accepte de tourner une vidéo<br />

promotionnelle sur son entreprise. Pleinement<br />

impliquée dans le projet, elle se met<br />

à tout fi lmer : son travail, son quotidien, ses<br />

amis. Très vite, elle comprend que ce projet<br />

dépasse le cadre professionnel, qu’elle est en<br />

train de déterrer un secret de son enfance.<br />

sYnopsis : Quittant sa réserve pour un<br />

avenir meilleur, Boucane, un jeune Autochtone,<br />

rencontre Normand, un caïd travaillant<br />

pour la pègre chinoise. Lorenzo, un<br />

vieil Italien, n’a que très peu de temps pour<br />

exaucer le dernier souhait de sa femme<br />

mourante. Vincent, un médecin radié,<br />

tente de s’affranchir de l’organisation qui<br />

l’emploie. Trois hommes, trois destins qui<br />

se croiseront de façon inattendue un soir<br />

d’éclipse.<br />

« »<br />

[…] le résultat est une œuvre aussi<br />

troublante que nécessaire [...] (Le Clap)<br />

notes : LES MANÈGES HUMAINS<br />

raconte l’histoire de Sophie, excisée à l’âge<br />

de quatre ans, qui aspire aujourd’hui à<br />

une vie sexuelle normale. En s’attaquant<br />

à cette pratique, Martin Laroche situe son<br />

fi lm sur un terrain peu fréquenté par notre<br />

cinéma… Le résultat est une œuvre aussi<br />

troublante que nécessaire, qui témoigne<br />

d’un regard profondément sensible et<br />

attentif sur la condition des femmes. (S.G.)<br />

« […] une œuvre moderne et colorée,<br />

sorte de Pulp Fiction québécois,<br />

»<br />

un<br />

kaléidoscope de personnages tous à la<br />

recherche de leur destin. (Le Clap)<br />

notes : ROCHE PAPIER CISEAUX nous<br />

plonge dans le monde caché des triades<br />

chinoises. Yan Lanouette Turgeon (11 règles,<br />

Le Revenant.) nous propose pour son premier<br />

long métrage une œuvre moderne et<br />

colorée, sorte de Pulp Fiction québécois,<br />

un kaléidoscope de personnages tous à la<br />

recherche de leur destin. (A.N.)<br />

33<br />

Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

Horizontalement<br />

1. Film sur le fondateur de la compagnie Apple<br />

2. Légende que trois jeunes Inuits tentent de découvrir<br />

3. Réalisateur d’origine australienne derrière les films Le Show Truman et Le Cercle des poètes disparus<br />

4. Initiales de l’acteur britannique qui jouait le professeur Albus Dumbledore dans les deux premiers films<br />

d’Harry Potter – Titre du troisième film biographique sur un président américain réalisé par Oliver<br />

Stone – Nom de famille de la chanteuse et actrice vedette de Confidences sur l’oreiller<br />

5. Prénom de l’une des muses de Woody Allen, qui a déjà été mariée à Frank Sinatra.<br />

6. Pays où se retrouvent les animaux de zoo Alex le lion, Marty le zèbre, Gloria l’hippopotame et<br />

Melman la girafe<br />

7. Nom de famille du réalisateur de La Neuvaine – Initiales de l’actrice du film Les Saveurs du palais<br />

8. Nom du personnage du panda dans Kung Fu Panda – Initiales du producteur français de L’Artiste – Nom<br />

d’un personnage du film Pocahontas<br />

9. Initiales de l’actrice britannique incarnant Dolores Ombrage dans les films d’Harry Potter – Initiales<br />

de l’acteur qui incarne Jean le Baptiste dans Jésus de Nazareth de Zeffirelli<br />

10. Le cochon qui devient berger – Pierre Lebeau dans Les Boys ou Yves Trudel dans Elvis Gratton.<br />

Initiales de l’acteur qui incarne Nelson Mandela dans Invictus<br />

11. Célèbre chienne vedette de six films et de quatre téléséries depuis 1943<br />

12. L’un des chanteurs du groupe Loco Locass – Nom de famille du réalisateur de L’Arbre de vie<br />

13. Film de 1995 réalisé par Michael Apted avec Jodie Foster et Liam Neeson – Surnom du héros<br />

indien du dernier film de Ang Lee<br />

Verticalement<br />

Mots croisés<br />

par Pier-Hugues Madore<br />

A. Personnage de bande dessinée créé en 1929, adapté au cinéma en 1980, par Robert Altman<br />

B. Personnage féminin de la Saga Twilight, la sœur de Jasper et Edward<br />

C. Prix du cinéma québécois – Prénom du réalisateur de Moulin Rouge<br />

D. Initiales de l’auteur du Vieil homme et la mer – Magicien devenu cinéaste à l’époque du muet<br />

E. Personnage de déficient intellectuel incarné par Sean Penn en 2001<br />

F. Initiales du réalisateur de Ben-Hur (1959) – Initiales du réalisateur du film Le Bon Côté des choses<br />

– Selon Laurent Boileau et Jung, les Coréens ont la peau de quelle couleur?<br />

G. Film de Kurosawa inspiré du Roi Lear de Shakespeare<br />

H. Nom du personnage du paresseux dans la série de films L’Ère de glace – Initiales du réalisateur du<br />

film Le Labyrinthe de Pan<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13<br />

n° 003<br />

A B C D E F G H I J K L M<br />

I. Film d’animation de 2012 inspiré de la première girafe envoyée en France – Initiales de l’acteur<br />

qui campe le rôle de Norman Bates dans Psycho<br />

J. Initiales de l’acteur qui incarne le thérapeute dans L’Espoir est à Hope Springs – Enfant élevé<br />

par des loups.<br />

K. Film d’animation sur Blu, un perroquet rare qui ne sait pas voler – Nom de famille du personnage<br />

de Michael J. Fox dans Retour vers le futur<br />

L. Agence gouvernementale américaine concernée dans les films Argo et Opération avant l’aube<br />

M. Prénom de la tante de Peter Parker – Nom de famille du réalisateur de Black Swan<br />

Solution page 4<br />

34 cinemabeaubien.com


Bien mieux que<br />

du chocolat!<br />

Offrez-lui le plus beau<br />

des cadeaux!<br />

6sorties<br />

pour 48 $<br />

inoubliables<br />

CONDITIONS D'UTILISATION DE <strong>LA</strong> CARTE CINÉMA La détention ou l'usage de cette carte constitue l'acceptation des conditions régissant son utilisation. Ce document a<br />

préséance sur toute autre information imprimée concernant la Carte cinéma du Beaubien. Le Cinéma Beaubien ne garantit pas le remplacement de votre carte perdue ni le<br />

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se réserve le droit de modifier les conditions d'utilisation en tout temps.


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

DOCU<br />

DOCU<br />

D<br />

documentaire<br />

sYnopsis : Maurice Martenot rêvait de sons<br />

qui jailliraient du silence… Au beau milieu<br />

du chaos de la Grande Guerre, le jeune radiotélégraphiste<br />

français tombe sous le charme<br />

de sonorités inouïes produites par les lampes<br />

triodes de son appareil. Il imagine un instrument<br />

qui transformera ces particules<br />

électriques en musique, sous l’impulsion<br />

directe des interprètes : les ondes musicales<br />

Martenot. Inspiré par un idéal d’expression<br />

humaine et vivante, son instrument a une<br />

sensibilité si extraordinaire que, près d’un<br />

«Ce fi lm est un geste d’amour envers ces êtres de parole.<br />

»<br />

Mais<br />

c’est avant tout le portrait touchant d’une aînée qui nous<br />

transmet un vibrant message d’espoir avant le salut fi nal.<br />

sYnopsis : Sentant la mort proche, une<br />

vieille dame qui a longtemps habité le cœur<br />

des Québécois se confi e à son beau-fi ls, le<br />

cinéaste Pascal Gélinas. Issu du lien profond<br />

qui les unit, ce fi lm pénètre dans l’intimité<br />

d’Huguette Oligny, une comédienne qui<br />

aujourd’hui n’a plus d’image à défendre et<br />

qui partage sa réfl exion sur la souffrance, la<br />

foi et le bonheur profond qui l’habite. Dans<br />

cette quête intime, on retrouve ses enfants<br />

siècle plus tard, musiciens, artisans et ingénieurs<br />

tentent encore d’en percer les secrets.<br />

notes : Avec son intrigue au présent sur<br />

fond d’histoire, LE CHANT DES ONDES<br />

poursuit le rêve inachevé de ce visionnaire<br />

inclassable qu’était Maurice Martenot (1898-<br />

1980). Ce long métrage nous fait découvrir<br />

un cercle de passionnés qui, en France<br />

comme au Québec, cherchent dans des studios,<br />

caves, laboratoires scientifi ques ou ateliers,<br />

à interroger le mystère de l’instrument.<br />

et son amie de toujours, l’écrivaine Marguerite<br />

Lescop.<br />

notes : HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT<br />

DE VIVRE sera précédé du fi lm d’animation<br />

ITHAQUE, conçu, réalisé et produit<br />

par Francis Gélinas (narration d’Huguette<br />

Oligny) et du documentaire GILLES PEL-<br />

LETIER, UN CŒUR DE MARIN, scénarisé<br />

et réalisé par Pascal Gélinas.<br />

«Avec son intrigue<br />

au présent sur fond<br />

d’histoire, LE CHANT<br />

DES ONDES poursuit<br />

le rêve inachevé<br />

de ce visionnaire<br />

inclassable qu’était<br />

Maurice Martenot…<br />

LE CHANT DES<br />

ONDES<br />

Un film de Caroline Martel<br />

Québec<br />

GénéRiQUe : Québec. 2012. 96 min<br />

(V.O.F.). Documentaire réalisé par Caroline<br />

Martel.<br />

HUGUETTE<br />

OLIGNY,<br />

LE GOÛT DE<br />

VIVRE<br />

Un film de pascal Gélinas<br />

Québec<br />

36 cinemabeaubien.com<br />

»<br />

HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT DE VIVRE ITHAQUE GILLES PELLETIER, UN CŒUR DE MARIN<br />

GénéRiQUe : Québec. 2012. 99 min<br />

(V.O.F.). Documentaire réalisé par Pascal<br />

Gélinas.


ASTÉRIX ET OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ<br />

TOUJOURS À L'AFFICHE LE 1 ER MARS<br />

astérix et obélix : au service de<br />

sa Majesté (V.O.F.)<br />

Un fi lm de Laurent Tirard<br />

Les Criminelles (V.O.F.)<br />

Un fi lm de Jean-Claude Lord<br />

Jack le chasseur de géants (V.F.)<br />

Un fi lm de Bryan Singer<br />

Roche papier Ciseaux (V.O.F.)<br />

Un fi lm de Yan Lanouette Turgeon<br />

Les dates de sorties sont sujettes à changement<br />

sans préavis. Veuillez vérifi er l’horaire au<br />

www.clap.ca ou au 418 653-2470, poste 1.<br />

LES SAVEUR DU PA<strong>LA</strong>IS<br />

Un film de Christian Vincent<br />

Du même réalisateur : Quatre étoiles<br />

GénéRiQUe : France. 2012. 95 min (V.O.F.).<br />

Comédie réalisée par Christian Vincent.<br />

Scén. : Étienne Comar et Christian Vincent.<br />

Mus. orig. : Gabriel Yared. Int. : Catherine<br />

Frot, Jean d’Ormesson, Hippolyte Girardot.<br />

cinemabeaubien.com<br />

VOYEZ AUSSI<br />

Obtenez l’horaire en tout temps au www.clap.ca ou au 418 653-2470, poste 1.<br />

OMBLINE<br />

Un film de stéphane Cazes<br />

GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 95 min<br />

(V.O.F.). Drame réalisé par Stéphane Cazes.<br />

Scén. : Stéphane Cazes. Mus. orig. : Cyrille<br />

Aufort. Int. : Mélanie Thierry, Nathalie Becue,<br />

Corinne Masiero.<br />

PAULETTE<br />

Un film de Jérôme enrico<br />

Du même réalisateur : L’origine du monde<br />

GénéRiQUe : France. 2013. 87 min (V.O.F.).<br />

Comédie réalisée par Jérôme Enrico. Scén. :<br />

Jérôme Enrico, Laurie Aubanel, Bianca Olsen et<br />

Cyril Rambour. Mus. orig. : Michel Ochowiak.<br />

Int. : Bernadette Lafont, Carmen Maura,<br />

Dominique Lavanant, Françoise Bertin.<br />

sur nos écrans...<br />

B<strong>LA</strong>NCANIEVES<br />

Un film de pablo Berger<br />

GénéRiQUe : Espagne. 2012. 104 min<br />

(muet). Drame poétique écrit et réalisé par<br />

Pablo Berger. Int. : Maribel Verdù, Daniel<br />

Giménez Cacho, Ángela Molina, Macarena<br />

García, Pere Ponce, Sofía Oria.<br />

ALYAH<br />

Un film de elie Wajeman<br />

Notre horaire<br />

m.clap.ca<br />

GénéRiQUe : France. 2012. 90 min (V.O.F.).<br />

Drame réalisé par Elie Wajeman. Scén. : Elie<br />

Wajeman et Gaëlle Macé. Int. : Pio Marmaï,<br />

Cédric Kahn, Guillaume Gouix, Adèle Haenel,<br />

Sara Le Picard.<br />

37


Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />

Index des fi lms<br />

Films à l’affi che n° 2<br />

11.6<br />

Un film de Philippe Godeau..................................... à partir du 12 avril ................. p. 11<br />

Amitiés sincères<br />

Un film de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie ..à partir du 26 avril | cinemabeaubien.com<br />

Arrêtez-moi<br />

Un film de Jean-Paul Lilienfeld ......................à partir du 12 avril | cinemabeaubien.com<br />

Arbre et le nid, L’<br />

Un film de Valérie Pouyanne .........................à partir du 15 mars | cinemabeaubien.com<br />

Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté<br />

Un film de Laurent Tirard ..............................à partir du 1 er mars | cinemabeaubien.com<br />

Boule et Bill<br />

Un film de Alexandre Charlot et Franck Magnier à partir du 19 avril | cinemabeaubien.com<br />

Cicatrice, La<br />

Un film de Jimmy Larouche ...........................à partir du 12 avril | cinemabeaubien.com<br />

Couleur de peau : miel<br />

Un film de Jung et Laurent Boileau ......................... à partir du 5 avril ................... p. 32<br />

Criminelles, Les<br />

Un film de Jean-Claude Lord ........................à partir du 1 er mars | cinemabeaubien.com<br />

Dans la maison<br />

Un film de François Ozon ........................................ à partir du 5 avril ...................... p. 5<br />

Du Vent dans les mollets<br />

Un film de Carine Tardieu ..............................à partir du 26 avril | cinemabeaubien.com<br />

Enrage de son absence, J’<br />

Un film de Sandrine Bonnaire .......................à partir du 15 mars | cinemabeaubien.com<br />

Ernest et Célestine<br />

Un film de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier à partir du 1 er mars | cinemabeaubien.com<br />

Homme qui rit, L’<br />

Un film de Jean-Pierre Améris ................................ à partir du 29 mars ................ p. 23<br />

Maman<br />

Un film de Alexandra Leclère ........................à partir du 29 mars | cinemabeaubien.com<br />

Manèges humains, Les<br />

Un film de Martin Laroche ...................................... à partir du 1 er mars ................ p. 33<br />

Ombline<br />

Un film de Stéphane Cazes ..................................... à partir du 5 avril ................... p. 37<br />

Paris-Manhattan<br />

Un film de Sophie Lellouche ................................... à partir du 8 mars .................. p. 10<br />

Paulette<br />

Un film de Jérôme Enrico ....................................... à partir du 19 avril ................. p. 37<br />

Renoir<br />

Un film de Gilles Bourdos ....................................... à partir du 12 avril ................. p. 32<br />

Roche papier ciseaux<br />

Un film de Yan Lanouette Turgeon ........................... à partir du 1 er mars ................ p. 33<br />

Saveurs du palais, Les<br />

Un film de Christian Vincent .................................... à partir du 1 er mars ................ p. 37<br />

Superstar<br />

Un film de Xavier Giannoli ...................................... à partir du 8 mars ..................... p. 7<br />

Tableau, Le<br />

Un film de Jean-François Laguionie ........................ à partir du 1 er mars ................ p. 25<br />

Trois mondes<br />

Un film de Catherine Corsini .........................à partir du 22 mars | cinemabeaubien.com<br />

38 cinemabeaubien.com

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