LA MAISON
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magazine n˚ 2 · mars et avril 2013 GRatUit<br />
ENTRE<br />
VUES<br />
François<br />
OZON<br />
Dans la maison<br />
François<br />
CLUZET<br />
11.6<br />
Isabelle<br />
BOU<strong>LA</strong>Y<br />
Le cinéma vu par…<br />
VALEUR<br />
SÛRE<br />
11.6<br />
25<br />
nouveautés<br />
à l’affi che<br />
DANS<br />
<strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />
Un fi lm de FRANÇOIS OZON<br />
RENOIR • paRis-ManHattan • Les saVeURs dU paLais<br />
n° 2
Mot de la<br />
rédaction<br />
La relâche<br />
au Beaubien<br />
Les Rendez-vous d’Unifrance à Paris et Ciné-Québec en janvier, la Berlinale et les Rendezvous<br />
du cinéma québécois en février… la saison des marchés est commencée! Et parmi la<br />
cinquantaine de fi lms visionnés, près de la moitié se retrouveront sur les écrans du Cinéma<br />
Beaubien au cours des prochains mois. Sélectionner les fi lms qui prendront l’affi che et<br />
concevoir un calendrier, c’est un travail qui se fait au quotidien.<br />
Plusieurs facteurs peuvent changer les plans de mise en marché des fi lms. Le commentaire<br />
le plus fréquent qui nous a été fait pour notre premier numéro concerne les dates<br />
de sortie annoncées. Nous essayons de donner l’information la plus juste possible, mais le<br />
magazine est publié pour une période de deux mois. Il y a parfois des changements après<br />
la date de tombée.<br />
On nous a aussi fait remarquer que certains fi lms – américains souvent –, ne sont pas dans<br />
la programmation du Beaubien. Ce sont des coups de cœur, des fi lms importants pour<br />
nous, présentés dans d’autres salles membres de l’Association québécoise des cinémas d’art<br />
et d’essai, dont fait partie le Cinéma Beaubien, et que nous voulons partager avec vous.<br />
cinemabeaubien.com<br />
n° 2<br />
Comme chaque année, depuis onze ans, le<br />
Cinéma Beaubien accueillera le Festival international<br />
de fi lms pour enfants de Montréal<br />
pendant la semaine de relâche. Des fi lms de<br />
27 pays émerveilleront les enfants et leurs<br />
parents. Si vous n’avez jamais eu la chance<br />
d’assister à une séance du FIFEM, nous vous<br />
invitons à venir vivre l’émerveillement avec<br />
vos yeux d’enfant. Vous verrez, un fi lm pour<br />
enfant, c’est d’abord et avant tout un fi lm!<br />
D’ailleurs, nous avons toujours tout fait pour<br />
faciliter l’accès du Cinéma Beaubien aux<br />
parents de jeunes enfants. Eux aussi ont le<br />
droit de profi ter de sorties. C’est dans cette<br />
optique que nous avons soumis notre candidature<br />
pour être reconnu comme un lieu<br />
ISO-FAMILLE. Nous en sommes très fi ers.<br />
Bonne LeCtURe et Bon CinéMa À toUs!<br />
(M.F.)<br />
3<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
VALEUR<br />
SÛRE<br />
11.6<br />
Dans ce numéro<br />
05 En couverture · DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />
20 Info-ciné<br />
26 Films pour enfants<br />
34 Mots croisés<br />
35 Carte Cinéma<br />
38 Index<br />
11<br />
11.6 est inspiré d’une histoire véridique qui a marqué le paysage<br />
médiatique de l’Hexagone au printemps 2009. […] Grâce à son<br />
vol spectaculaire et à la suite de son arrestation, Toni Musulin<br />
est devenu en l’espace de quelques semaines un personnage<br />
fascinant aux yeux des Français. […] Car, et c’est la particularité<br />
de l’histoire, de son butin, Musulin laissera derrière lui 9,1 millions<br />
d’euros. Un geste qui reste inexplicable : pourquoi voler une<br />
telle somme si c’est pour abandonner la majorité de celle-ci à la<br />
police. Tout le mystère et la force du fi lm résident dans ce geste.<br />
(P.B.)<br />
Solution mots croisés de la page 34<br />
Horizontalement<br />
1. JOBS 2. SARI<strong>LA</strong> 3. PETERWEIR 4. RH • W • DAY 5. MIA 6. MADAGASCAR 7. ÉMOND • CF<br />
8. PO • TL • LON 9. IS • MY 10. BABE • MÉO • MF 11. <strong>LA</strong>SSIE 12. BIZ • MALICK 13. NELL • PI<br />
Verticalement<br />
A. POPEYE B. ROSALIE C. JUTRA • BAZ D. EH • MÉLIÈS E. SAM F. WW • DOR • MIEL G. RAN<br />
H. SID • GDT I. ZARAFA • AP J. SC • MOGLI K. RIO • MCFLY L. CIA M. MAY • ARONOFSKY<br />
Chroniques<br />
ENTREVUE • François Ozon<br />
CINÉ-PSY • DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />
ENTREVUE • François Cluzet<br />
ARTS DE <strong>LA</strong> SCÈNE<br />
LIVRES<br />
LE CINÉMA VU PAR... • Isabelle Boulay<br />
28<br />
4 cinemabeaubien.com<br />
6<br />
8<br />
12<br />
16<br />
24<br />
sommaire<br />
n° 2
Festival de San Sebastian – Coquillage d’or du meilleur film<br />
Festival international du film de Toronto 2012 – Prix Fipresci<br />
Prix Lumières – Meilleur espoir masculin - Ernst Umhauer<br />
DANS <strong>LA</strong><br />
<strong>MAISON</strong><br />
Un film de François ozon<br />
Du même réalisateur : potiche<br />
France<br />
GénéRiQUe : France. 2012. 105 min<br />
(V.O.F.). Drame réalisé par François<br />
Ozon. Scén. : François Ozon et Juan<br />
Mayorga. Mus. orig. : Philippe Rombi.<br />
Int. : Fabrice Luchini, Kristin Scott Thomas,<br />
Ernst Umhauer.<br />
Bande-annonce<br />
cinemabeaubien.com<br />
«Hitchcock, De Palma, Pasolini, François Ozon puise<br />
chez les plus grands dans un thriller<br />
»<br />
voyeuriste et<br />
malsain particulièrement perturbant. Un de ses meilleurs<br />
fi lms. (M. Blanco, Écran Large)<br />
sYnopsis : Claude, seize ans, élève brillant,<br />
devient le meilleur ami d’un de ses compagnons<br />
de classe, s’immisçant de plus en plus<br />
dans la demeure et la vie de famille de ce dernier.<br />
Sa démarche servira de sujet principal<br />
à ses rédactions. Son professeur de français<br />
devient aussitôt obsédé par les écrits de son<br />
étudiant, reprenant même goût à l’enseignement<br />
à travers ce voyeurisme littéraire<br />
dont il ne peut plus se passer, au grand dam<br />
de sa conjointe. Cependant, cette intrusion,<br />
voire ce jeu narcissique de Claude, pourrait<br />
fi nir par avoir des effets regrettables; mais<br />
pour qui, pour quoi?<br />
notes : François Ozon est un réalisateur<br />
constant. Bon an mal an, au même<br />
rythme que Woody Allen, il nous livre sa<br />
nouveauté fi lmique. Mais au contraire du<br />
cinéaste new-yorkais, on ne sait jamais trop<br />
à quoi s’attendre de son nouvel opus sinon<br />
à un sujet ou un traitement inusités. Une<br />
comédie musicale comme 8 femmes, un<br />
drame psychologique comme Sous le sable,<br />
ou un thriller à tiroirs comme Swimming<br />
Pool… Cette fois, c’est à un drame presque<br />
hitchcockien qu’il nous convie, adaptant<br />
une pièce de théâtre de l’Espagnol Juan<br />
Mayorga sur la fascination d’un enseignant<br />
pour un élève aussi doué que manipulateur.<br />
Fabrice Luchini et Kristin Scott Thomas forment<br />
un couple crédible dans leur première<br />
incursion dans l’univers d’Ozon, et ce, avec<br />
énormément d’aisance. Mais la surprise<br />
provient surtout du jeune Ernst Umhauer<br />
qui, dans la peau du jeune Claude, obtient<br />
son premier rôle d’importance au grand<br />
écran. Séducteur juvénile aux airs retors et<br />
à la blonde chevelure, capable de tenir tête à<br />
un Luchini toujours savoureux, Umhauer se<br />
faufi le félinement dans un jeu de séduction<br />
des plus pernicieux. Si le fi lm fl irte volontairement<br />
avec le thriller, il passionne aussi<br />
par son humour grinçant, manié de belle<br />
façon par un cinéaste en grande forme. Le<br />
scénario de DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> se joue<br />
du spectateur, le rendant aussi voyeur que<br />
l’enseignant tout en le laissant juger de la<br />
véracité de ce qui se trouve dans les écrits<br />
de Claude, qui sont fort habilement mis en<br />
scène par Ozon. DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong>, c’est<br />
également un peu un clin d’œil du cinéaste<br />
au Théorème de Pasolini – l’arrivée d’un<br />
intrus dans la famille –, déployé ici comme<br />
un jeu aussi sadique que ludique entre<br />
l’élève et son professeur. Le fi lm démontre<br />
une fois de plus tout le talent d’un réalisateur<br />
qui évite la routine pour mieux mêler<br />
les pistes dans une aventure drôle et intrigante.<br />
(P.B.)<br />
5<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
entrevue François ozon<br />
FrançoisRéalisateur<br />
du fi lm DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />
OZON<br />
François Ozon, un cinéaste<br />
au premier rang<br />
Paris. François Ozon est un réalisateur prolifique<br />
et talentueux qui, d’un film à l’autre,<br />
change d’univers cinématographique avec beaucoup<br />
d’aisance (Sous le sable, 8 femmes). Son<br />
quatorzième long métrage, DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong>,<br />
tourne autour d’une relation tordue entre Germain,<br />
un enseignant joué par Fabrice Luchini,<br />
et Claude, l’un de ses élèves qui, par l’exercice de<br />
l’écriture, nous fait pénétrer dans un voyeurisme<br />
aussi drôle que périlleux. Rencontré récemment<br />
à Paris pour la promotion du film, le cinéaste<br />
nous donnait avec un humour bien à lui des<br />
détails sur son scénario et ses choix de comédiens.<br />
Éditions Le Clap : DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> est l’adaptation<br />
d’une pièce de théâtre. Comment avez-vous<br />
découvert cette pièce du dramaturge espagnol Juan<br />
Mayorga?<br />
François Ozon : Un ami à moi m’avait invité à voir<br />
la pièce. Souvent, des amis comédiens m’invitent à<br />
voir ce dans quoi ils jouent, et quelquefois, c’est assez<br />
ennuyant, mais j’étais très intrigué par le titre, Le Garçon<br />
du dernier rang. Tout de suite, j’ai su que c’était<br />
une œuvre que je pouvais adapter. En fait, adapter une<br />
pièce avec un tel sujet me donnait l’occasion de parler<br />
de mon propre travail de création et d’écriture, un peu<br />
comme je l’avais fait dans Swimming Pool.<br />
E.L.C. : Le film fait état de la relation entre un élève<br />
et son professeur. Vous-même, quel genre de relation<br />
entreteniez-vous avec vos enseignants?<br />
F.O. : Ça dépendait de ceux-ci! Vous savez, mes<br />
parents étaient des professeurs, mais moi, j’étais un<br />
très mauvais élève jusqu’à ce que je me découvre une<br />
passion pour le cinéma. Éric Rohmer a été un très bon<br />
prof pour moi, mais évidemment, je n’avais pas avec<br />
lui la même relation que Fabrice Luchini avec Ernst<br />
Umhauer dans le film.<br />
E.L.C. : Parlant des comédiens, vous avez, dit-on,<br />
demandé à Luchini de ne pas trop faire du Luchini…<br />
6 cinemabeaubien.com
entrevue<br />
par Pierre Blais<br />
F.O. : Vous savez, c’est le genre de phrase qui peut beaucoup<br />
l’énerver… Quand vous engagez Fabrice Luchini, c’est parce que<br />
c’est Luchini, et vous avez à le diriger en tant que tel. Le problème<br />
avec Fabrice, c’est quand il n’est pas assez dirigé. Mais dans le film,<br />
le cadre est très serré. Sa marge de manœuvre est mince. Et Fabrice<br />
est quelqu’un de très à l’écoute, de très discipliné, surtout s’il sent<br />
que le réalisateur a une vision. Dans le film, je voulais que la relation<br />
ne soit pas à sens unique. Je souhaitais que le prof et l’élève se<br />
nourrissent l’un l’autre, petit à petit, qu’ils entrent ensemble dans<br />
le processus de création. Ce sont deux personnes qui ont besoin<br />
de la fiction. Truffaut disait : « Je préfère le cinéma à la réalité. » Et<br />
je pense que pour un artiste, la question de la réalité face à la fiction<br />
est très importante. Dans le film, on ne sait jamais si celle de<br />
Claude est réelle et jusqu’où il ira dans ses écrits.<br />
E.L.C. : Parlez-nous d’Ernst Umhauer qui personnifie Claude et<br />
de Kristin Scott Thomas qui joue l’épouse de Germain.<br />
F.O. : Pour incarner Claude, j’ai rencontré plusieurs garçons de<br />
seize ans, mais ils n’étaient pas assez matures. En France, les garçons<br />
de seize ans ont l’air de bébés. J’ai décidé de retourner en casting.<br />
J’ai finalement vu une photo d’Ernst, j’ai aimé son look et ses<br />
yeux. Il avait 21 ans, mais il avait l’air tellement jeune et projetait<br />
une image très forte : c’est ce dont j’avais besoin pour le personnage<br />
qui aurait devant lui Fabrice Luchini. Pour Kristin, je voulais<br />
travailler avec elle depuis longtemps. À cause de son humour,<br />
je savais qu’elle s’entendrait bien avec Fabrice. Je souhaitais aussi<br />
qu’elle garde son accent britannique, car on aime les accents en<br />
France. Et contrairement aux actrices françaises, elle est moins<br />
obsédée par la beauté. Pour sa présence à l’écran, je m’inspirais<br />
beaucoup de celle de Diane Keaton dans les films de Woody Allen.<br />
E.L.C. : Le film est parfois drôle… Est-ce par crainte de faire basculer<br />
l’histoire dans quelque chose de trop sombre?<br />
F.O. : Je n’avais pas cette crainte, car le film ne fait que le suggérer.<br />
En fait, vous pouvez vous imaginer le pire, je n’avais pas besoin<br />
de tout montrer. Vous pouvez vous faire votre propre film. Cependant,<br />
en jouant sur la fascination d’un enseignant désabusé pour<br />
les textes de son élève, ça me permettait également de porter un<br />
regard sur les différentes classes sociales : la classe moyenne, qui<br />
s’abreuve aux téléréalités, la classe ouvrière (Claude) et la classe<br />
intellectuelle (Germain), avec son ironie. Et ça, c’était aussi très<br />
important pour moi!<br />
DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> est sorti en France en<br />
octobre 2012. Depuis, François Ozon s’affaire<br />
à terminer le montage de son prochain film qui<br />
s’intitule Jeune et jolie. Le long métrage met à<br />
nouveau en vedette Charlotte Rampling, une<br />
habituée. Il raconte l’histoire d’une jeune fille<br />
qui se prostitue pour le plaisir et devrait prendre<br />
l’affiche d’ici la fin de l’année. (P.B.)<br />
Les frais de ce voyage ont été payés par Unifrance.<br />
cinemabeaubien.com<br />
«[…] orchestré par Giannoli avec une<br />
impeccable maestria, et une acuité<br />
satirique à la Philippe Muray.<br />
(M.-N. Tranchant, LeFigaro.fr)<br />
»<br />
SUPERSTAR<br />
Un film de Xavier Giannoli<br />
Du même réalisateur : À l’origine<br />
France · Belgique<br />
GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 112 min (V.O.F.).<br />
Comédie dramatique de Xavier Giannoli, d’après l’œuvre<br />
de Serge Joncour. Scén. : Xavier Giannoli. Mus. : Mathieu<br />
Blanc-Francard. Int. : Kad Merad, Cécile de France.<br />
sYnopsis : Martin Kazinski a une vie banale, sans histoire.<br />
Il n’a jamais rêvé d’être célèbre. C’est pourtant ce qui lui<br />
arrive, du jour au lendemain. Il ne comprend pas. Pourquoi<br />
lui, pourquoi maintenant? Et où le mènera cette aventure?<br />
notes : Xavier Giannoli, nominé plusieurs fois pour ses<br />
scénarios et ses réalisations, aime les thèmes de l’imposture<br />
et de l’illusion. Il est attiré par le précipice entre la vérité<br />
humaine et le malentendu social. Avec SUPERSTAR, il<br />
porte un regard à la fois moderne et anticonformiste sur<br />
l’engrenage du marketing et des médias. Comme le Grégoire<br />
Samsa de Kafka, Martin se réveille transformé non pas<br />
en insecte, mais en célébrité. Le tout se poursuit à mille à<br />
l’heure sans jamais lever le pied. (C.G.)<br />
7<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
Ciné-psy dans la maison<br />
Les premières images du film DANS MA <strong>MAISON</strong> de François<br />
Ozon, film qui se vaudra à n’en pas douter de nombreux prix, tant<br />
il brille de partout (par son scénario, ses acteurs, ses dialogues, ses<br />
images, sa musique) m’a tout de go connecté à un article que j’ai<br />
écrit en 1964 dans le journal Opinions, journal des étudiants de<br />
l’Académie de Québec, devenu par la suite le Cégep de Sainte-Foy,<br />
antique voisin du Clap. J’avais intitulé cet article : « L’Académie :<br />
usine de faux intellectuels? »<br />
Dans mon article, je fustigeais les autorités du collège, les sommant<br />
en quelque sorte de descendre de leur tour d’ivoire, où s’élaboraient<br />
les nouvelles politiques concernant le monde de l’éducation, afin<br />
d’accorder plus d’importance aux individus :<br />
« Avant-gardistes dans le domaine de l’éducation, il apparaît toutefois<br />
qu’ils [les administrateurs] traînent de l’arrière dans le<br />
domaine de la psychologie. Ils oublient peut-être parfois qu’ils ont<br />
affaire à des êtres humains qui, même si dépourvus d’expérience,<br />
ont un besoin intime de se sentir appuyés et considérés comme des<br />
personnes complètes. »<br />
J’avais aussi écrit, à la même époque – hum! il y a un demi-siècle de<br />
cela! – un autre article tout bonnement intitulé « Nous ne sommes<br />
pas des numéros ». Or, au début du film d’Ozon, on voit et on<br />
entend le directeur du Lycée Gustave Flaubert annoncer aux enseignants<br />
de l’école que dorénavant, en tant que « lycée pilote » partant<br />
sur de nouvelles bases et explorant de nouvelles orientations sur<br />
le plan pédagogique, il y aurait un retour à la tradition avec l’uniforme<br />
pour tous les élèves, uniforme qui deviendrait « un symbole<br />
audacieux mettant tous les apprenants sur un pied d’égalité ». On<br />
verra par la suite défiler sur l’écran les nombreux visages de collégiens<br />
et de collégiennes, tous remplacés-remplaçables, tour à tour,<br />
sous le même uniforme.<br />
Le ton est donné : nous allons assister là à une comédie qui ne manquera<br />
pas, jusqu’à la fin, de pétiller et de nous surprendre, de bondissement<br />
en rebondissement. Et de nous faire rire de toutes ces<br />
couleurs qui se trouvent sur la palette de l’ironie dramatique.<br />
Au début, donc, ce contraste saisissant entre Claude arrivant seul<br />
devant le froid et moderne lycée et puis, ces centaines d’autres<br />
Commentaire sur le film DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong> de François Ozon<br />
NI<br />
maison<br />
L’INTELLIGENCE<br />
NI L’ÉRUDITION<br />
ne suffisent à créer les fondements d’une<br />
étudiants qui bientôt s’ajouteront – la masse, la foule anonyme, le<br />
peuple –, mais dont il se démarquera de plus en plus nettement.<br />
Par son intelligence, par ses connaissances, par son écriture, par<br />
tout cela que Germain Germain (sic!) professeur de littérature,<br />
mais écrivain raté ne manquera pas de relever, au point de faire de<br />
Claude son élève préféré.<br />
Et une fois le film terminé, cette sensation que j’associerais à celle<br />
que Gustave Flaubert dépeint à propos des livres qui ont eu le don<br />
de nous captiver : « On peut juger de la beauté d’un livre, à la vigueur<br />
des coups de poing qu’il vous a donnés et à la longueur de temps qu’on<br />
met ensuite à en revenir. » (Lettre à Louise Colet, 15 juillet 1853)<br />
Pour vous donner une idée des coups de poing que j’ai reçus en<br />
regardant ce film, je me contenterai d’une brève allusion au nombre<br />
de thèmes que j’ai notés au cours de ces 98 minutes : j’en ai noté –<br />
vous ne me croirez pas – près de 80. Mais ne craignez rien, car tout<br />
cela défile avec subtilité et finesse, nous laissant plus médusés qu’assommés!<br />
La simple énumération de ces thèmes couvrirait la moitié de<br />
mon texte de chronique. Je me limiterai donc à mentionner ceux-ci :<br />
• Les forces et les faiblesses des nouvelles approches pédagogiques<br />
• Les règles implicites dans l’art d’écrire et le caractère aliénant du<br />
marchandage des œuvres d’art<br />
• Le syndrome chinois, comme expression caricaturale<br />
de la mondialisation<br />
• L’impact d’un Œdipe non résolu sur la dynamique homosexuelle<br />
• L’importance des « histoires » dans la construction de l’identité<br />
• L’éducation sentimentale : ses errances et ses failles<br />
• Les perceptions réductrices ou négatives résultant des parts<br />
inconscientes de soi projetées sur l’autre<br />
N’est-ce pas la diversité des thèmes abordés ou illustrés dans un<br />
film qui peut contribuer à cette constatation plus d’une fois formulée<br />
lors des rencontres du Ciné-psy où tout un chacun est invité,<br />
après le commentaire exprimé par le(s) conférencier(s), à faire part<br />
de son point de vue : 100 personnes dans la salle = 100 histoires<br />
différentes perçues dans le même film?<br />
8 cinemabeaubien.com
Une publication<br />
DES ÉDITIONS<br />
cinemabeaubien.com<br />
inc.<br />
Éditeurs<br />
Michel Aubé, Robin Plamondon,<br />
Mario Fortin<br />
Directeur de la production<br />
Simon Leclerc<br />
Graphistes<br />
Martine Lapointe, Dan Blouin<br />
Programmation<br />
Mario Fortin<br />
Réviseure<br />
Marie Chabot<br />
Chroniqueurs<br />
Pierre Blais, André Caron, Martine Côté<br />
Stéphane Defoy, Sami Gnaba, Claire Goutier<br />
Nicolas Lacroix, Mathieu Lemoine<br />
Patrick Lonergan, Pier-Hugues Madore<br />
Serge Pallascio<br />
Horaire des films<br />
514 721-6060<br />
Courriel<br />
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Site Internet<br />
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Pierre Bourassa :<br />
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Sans frais: 1 800 361-2470, poste 132<br />
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Représentante corporative<br />
Chantal Tremblay<br />
Sans frais: 1 800 361-2470, poste 127<br />
chantal.tremblay@clap.ca<br />
Tirage - 25 000 exemplaires<br />
Plus de 125 points de distribution<br />
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec,<br />
3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012<br />
Le Magazine Beaubien est publié 6 fois par année<br />
par les Éditions Le Clap inc.<br />
Distribution Affichage Sauvage<br />
Distributeur officiel du magazine Beaubien<br />
Les éditions Le CLap<br />
2327, boul. du Versant-nord, bureau 290<br />
Québec (Québec) G1N 4C2<br />
INDIVIDUATION VS INDIVIDUALISME<br />
Pour ma part, le thème que je serais<br />
enclin à développer en rapport avec la<br />
dynamique qui m’apparaît au cœur de<br />
ce film est celui de l’individuation versus<br />
l’individualisme. Tout dans les propos et<br />
les attitudes tant de Claude que de Germain<br />
relève d’une position infantile qui<br />
consiste à se poser en s’opposant, à se<br />
démarquer de la multitude en la jugeant<br />
de haut et en la méprisant, à se singulariser<br />
en caricaturant, confortablement<br />
assis dans le fauteuil de l’observateur, les<br />
comportements de l’homme ordinaire ou<br />
vulgaire. Tel est le modus vivendi de l’individualiste<br />
qui, en se dissociant des autres,<br />
s’emprisonne à son insu dans la peau<br />
d’un personnage qui n’a de grandeur et<br />
de noblesse que la ridicule et illusoire<br />
image qu’il entretient de lui-même.<br />
Ce qui n’a pas à être confondu avec le destin<br />
de celui ou de celle qui, plongé corps<br />
et âme dans ce qu’il sent la nécessité de<br />
vivre ne manquera pas, en cours de chemin,<br />
de mordre la poussière et de perdre<br />
la face, tout en assumant la responsabilité<br />
tant de ses échecs que de ses réussites.<br />
« La fin de l’histoire » de celui ou de celle<br />
qui aura eu le courage, tout au long de<br />
sa vie, d’actualiser les tâches qui se sont<br />
présentées à lui comme vitales et impérieuses<br />
aura de fortes chances de différer<br />
de celle à laquelle semblent voués – hélas!<br />
– Claude et Germain.<br />
De faire intrusion dans la maison de<br />
l’autre et d’imaginer sa réalité, sans être<br />
vraiment entré en relation avec lui, cela<br />
ne fait pas des « enfants forts ». Cela ne<br />
peut pas aider à créer les fondements<br />
de sa propre maison. Et c’est là que l’on<br />
comprend ce que Paul Klee a voulu dire<br />
dans son « Credo du créateur ».<br />
Ciné-psy<br />
par Marcel Gaumond<br />
« L’art ne reproduit<br />
»<br />
pas le visible,<br />
il rend visible<br />
Paul Klee, « Credo du créateur », 1920<br />
INVITATION<br />
Vous êtes cordialement invités à une rencontre du Ciné-psy sur le film DANS <strong>LA</strong> <strong>MAISON</strong><br />
avec Christiane Lahaie, professeure de création littéraire et de cinéma<br />
à l’Université de Sherbrooke.<br />
Le mardi 23 avril 2013 de 18 h à 19 h (buffet) et de 19 h à 21 h 30 (conférence<br />
et échange), au Studio P, situé au 280, rue Saint-Joseph E., Québec.<br />
(http://www.librairiepantoute.com/lestudiop).<br />
Réservations : de préférence par courriel (cinepsy1@gmail.com) ou<br />
par téléphone 418 683-0711.<br />
Coût d’entrée : 20 $ (incluant l’admission et le buffet).<br />
La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste.<br />
WWW.CINE-PSY.COM<br />
9<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
sYnopsis : C’est l’histoire d’Alice, célibataire<br />
endurcie, pharmacienne, vive et<br />
rêveuse, proche de sa famille (dysfonctionnelle).<br />
Elle a pour ami intime… Woody<br />
Allen. Ou plutôt, le poster de Woody Allen,<br />
lequel lui prodigue moult conseils sur sa<br />
vie. Alors que son père et son beau-frère<br />
s’efforcent encore de lui trouver un mari,<br />
elle rencontre de Victor, un type plutôt terre<br />
à terre qui ne fait pas de concessions. Les<br />
deux âmes auront plus d’une occasion pour<br />
faire connaissance et découvrir des atomes<br />
crochues qui, a priori, ne promettaient rien.<br />
CINÉ-CONFÉRENCES DE VOYAGES<br />
Les Aventuriers Voyageurs<br />
3 ciné-conférences de voyage<br />
entre le 8 mars et le 11 avril 2013<br />
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notes : PARIS-MANHATTAN est le genre<br />
de fi lm qui donne envie de tomber amoureux.<br />
L’histoire est légère, mais elle parle<br />
de choses sérieuses, et c’est le propre d’une<br />
comédie que d’arriver à dépeindre des<br />
relations humaines profondes, à la frontière<br />
du drame, sans sombrer dans le lourd<br />
psycho-social. Ce premier long métrage de<br />
Sophie Lellouche est un petit bonbon à la<br />
sauce Woody. (C.G.)<br />
« Il y a une magie et une gaieté parfaitement<br />
assumées qui font<br />
»<br />
de ce fi lm<br />
l’une des jolies surprises du cinéma<br />
français. (A. Ermenault, Excessif)<br />
PARIS-<br />
MANHATTAN<br />
Un film de sophie Lellouche<br />
France<br />
GénéRiQUe : France. 2011. 77 min<br />
(V.O.F.). Comédie réalisée par Sophie Lellouche.<br />
Int. : Alice Taglioni, Patrick Bruel,<br />
Marine Delterme.<br />
10 cinemabeaubien.com
11.6<br />
Un film de philippe Godeau · Du même réalisateur<br />
: Le dernier pour la route<br />
France<br />
GénéRiQUe : France. 2013. 100 min<br />
(V.O.F.). Drame réalisé par Philippe<br />
Godeau. Scén. : Philippe Godeau et Agnès<br />
de Sacy. Int. : François Cluzet, Bouli Lanners,<br />
Corinne Masiero.<br />
VALEUR<br />
SÛRE<br />
cinemabeaubien.com<br />
«François Cluzet est une fois de plus remarquable,<br />
incarnant avec brio un homme prêt à<br />
tout prendre et à tout laisser tomber. (Le Clap)<br />
sYnopsis : Toni Musulin est convoyeur de<br />
fonds à Lyon depuis dix ans. Amateur de<br />
voitures sport, il semble vivre au-dessus de<br />
ses moyens. Peu à peu, il rejette le quotidien<br />
qui est le sien, celui de convoyer de l’argent<br />
pour un maigre salaire en compagnie de<br />
confrères aussi colorés que résignés. Le<br />
5 novembre 2009, au matin, il s’enfuit avec<br />
son fourgon blindé; à l’arrière du véhicule<br />
se trouvent 11,6 millions d’euros en billets<br />
neufs non numérotés. Pourchassé par<br />
la police, Musulin devient du même coup<br />
une fi gure mythique pour les Français, qui<br />
voient en lui un héros qui se moque des<br />
grandes banques, alors responsables de la<br />
crise fi nancière.<br />
notes : 11.6 est inspiré d’une histoire véridique<br />
qui a marqué le paysage médiatique<br />
de l’Hexagone au printemps 2009. Ce récit<br />
plus grand que nature a donné lieu à un<br />
essai publié en 2011, Toni 11,6 - Histoire<br />
du convoyeur écrit par la journaliste Alice<br />
Geraud-Arfi , et qui a servi à Philippe Godeau<br />
pour l’élaboration du scénario. Grâce à son<br />
vol spectaculaire et à la suite de son arrestation,<br />
Toni Musulin est devenu en l’espace de<br />
quelques semaines un personnage fascinant<br />
aux yeux des Français. Bien que loin d’être<br />
un gangster comme Mesrine, il incarne,<br />
malgré lui, un symbole pour ce peuple qui<br />
»<br />
a vu dans son action un bras d’honneur à<br />
l’endroit du milieu fi nancier, le pied de nez<br />
ultime aux tenants de la crise économique<br />
et aux forces de l’ordre. Car, et c’est la particularité<br />
de l’histoire, de son butin, Musulin<br />
laissera derrière lui 9,1 millions d’euros.<br />
Un geste qui reste inexplicable : pourquoi<br />
voler une telle somme si c’est pour abandonner<br />
la majorité de celle-ci à la police.<br />
Tout le mystère et la force du fi lm résident<br />
dans ce geste. Même ses proches, magnifi -<br />
quement incarnés dans des seconds rôles<br />
brillants par Corinne Masiero et Bouli Lanners<br />
n’y comprennent pas grand-chose. Si<br />
dès le début du fi lm on met la table pour<br />
l’éventuelle conclusion, l’intérêt n’est pas<br />
diminué pour autant, car toute l’élaboration<br />
du vol et l’évolution psychologique de<br />
Musulin font du fi lm un incontournable.<br />
De plus, c’est avec un regard universel que<br />
le réalisateur Philippe Godeau nous invite<br />
à découvrir un métier méconnu, sous-payé<br />
et dangereux, celui de convoyeur. François<br />
Cluzet retrouve ici des repères déjà posés<br />
dans À l’origine de Xavier Giannoli où il<br />
incarnait un fraudeur obsessif. Dans 11.6,<br />
dirigé pour une seconde fois par Godeau,<br />
Cluzet devient un voleur incompris qui, à<br />
la suite d’un coup de tête, s’est attiré l’espace<br />
d’un instant la sympathie de millions<br />
de Français. (P.B.)<br />
11<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
entrevue François Cluzet<br />
dans 11.6<br />
FrançoisComédien<br />
CLUZET<br />
12<br />
François Cluzet,<br />
convoyeur de films!<br />
Paris. François Cluzet connaît du succès au grand écran depuis plus de 30 ans. On l’a<br />
découvert dans Force majeure de Jolivet, vu dans Le Vent du Wyoming de Forcier<br />
et dans L’Enfer de Chabrol. L’an passé, il s’est retrouvé en haut de l’affiche d’Intouchables,<br />
devenu l’une des comédies les plus populaires de l’histoire du cinéma français.<br />
On a croisé l’acteur récemment alors qu’il faisait la promotion de deux films : la<br />
comédie d’Yvan Attal Do not Disturb et le drame de Philippe Godeau 11.6. Ce dernier,<br />
fort réussi, raconte l’histoire véridique de Toni Musulin, un convoyeur de fonds qui s’est<br />
sauvé avec 11,6 millions d’euros et qui, durant son procès, s’est gagné la faveur populaire,<br />
devenant un symbole de la lutte face au pouvoir patronal et financier.<br />
Éditions Le Clap : Dans 11.6, vous incarnez Toni Musulin : c’est un personnage aussi<br />
fort qu’intrigant, qui se révolte contre le système, contre ses patrons…<br />
François Cluzet : Tout à fait. Il est fascinant! Et vous savez, on<br />
a enlevé la plupart des dialogues dans le script. Moi, je voulais<br />
en faire un personnage taiseux, presque muet. Et en accord avec<br />
Philippe Godeau, c’est ce que nous avons fait. Ce qui est intéressant,<br />
c’est le maelstrom qu’il y a dans sa tête. Comment vat-il<br />
sortir de l’humiliation du boulot? Et la réponse à cette<br />
humiliation, c’est de faire ce casse. Au-delà de l’argent, ce<br />
qu’il veut, c’est faire virer ses supérieurs, montrer qu’ils<br />
sont mauvais, montrer que les consignes de sécurité ne<br />
sont pas respectées et que le salaire ne correspond pas<br />
aux risques du métier; c’est démesuré. Le type est seul,<br />
il veut se donner la force de passer à l’acte du casse.<br />
E.L.C. : Est-ce que vous connaissiez l’histoire originale?<br />
F.C. : Oui, on la connaissait parce que c’est un fait<br />
divers qui a beaucoup remué à Paris. Et les gens ont<br />
tous pensé : « C’est un héros, le type s’est barré, il a<br />
gagné au loto. » Moi, ce qui m’intéressait, c’est de<br />
penser que le type n’avait pris aucun risque pratiquement.<br />
Il était au volant de son fourgon, il<br />
n’a fait qu’accélérer avec 11 millions 6. Mais ce<br />
qui est plus intéressant encore, c’est la crise<br />
d’identité du personnage. Ce type immature<br />
est radin, mais il se promène en Ferrari.<br />
Il aime penser qu’il appartient à ce<br />
monde, il veut faire partie du jet-set.<br />
cinemabeaubien.com
entrevue<br />
par Pierre Blais<br />
Pour lui, c’est ça un type bien. Il est immature, mais face à sa<br />
situation, c’est ce qu’il croit.<br />
E.L.C. : C’est un personnage qui semble à l’abandon, non?<br />
F.C. : Il vit son drame en solitaire. Il est, de plus, humilié au<br />
travail, car sous-payé. Ça m’est arrivé aussi à mes débuts au<br />
cinéma. Et plus jeune encore, à huit ans, j’ai eu ma crise d’identité!<br />
Je me levais à six heures pour livrer les journaux dans la<br />
neige, je détestais ma vie; très vite, je suis tombé dans la mythomanie.<br />
Quand je voyais mes camarades plus fortunés, je les<br />
enviais terriblement. J’ai fait le film parce que j’y trouvais un<br />
écho dans ce que je suis.<br />
E.L.C. : Les gens se sont reconnus en lui?<br />
F.C. : Oui, bien sûr! Mais on voulait aussi montrer sa vie<br />
cachée : ça ne se passe pas très bien avec sa femme, son pote; sa<br />
seule façon d’être héroïque, c’est qu’il se fâche avec ceux qu’il<br />
aime pour qu’ils ne s’inquiètent pas pour lui. Ça, c’était intéressant.<br />
Ce supposé héros, il a eu peur. Mais bizarrement, il a<br />
été condamné comme arnaqueur face à son assureur et non<br />
comme voleur. L’idée de la fin de cette histoire, c’est qu’il était<br />
convaincu de s’en sortir. Mais il a pris cinq ans. Vous savez<br />
qu’ici, si vous volez de l’argent et que vous le rendez deux jours<br />
après, vous n’êtes plus accusé de vol, mais d’emprunt.<br />
E.L.C. : Vous venez aussi de jouer dans le film Do not Disturb,<br />
dans lequel votre personnage voue une grande amitié à celui<br />
interprété par Yvan Attal – aussi réalisateur du film. Votre personnage<br />
ici, au contraire de celui dans 11.6, ne se gêne pas pour<br />
montrer ses émotions, non?<br />
F.C. : Effectivement, et c’est intéressant pour un comédien,<br />
car c’est montrer sa féminité, en quelque sorte. Robert Mitchum<br />
disait : « Une actrice, c’est plus qu’une femme, et un<br />
acteur, c’est moins qu’un homme. » Ça veut dire aussi que les<br />
acteurs doivent être ouverts. L’ouverture est plus féminine, car<br />
l’homme se blinde davantage. Mais nous sommes constitués<br />
d’une part de virilité et de féminité. D’ailleurs, l’écoute est plus<br />
féminine. Un acteur doit accepter sa féminité pour devenir un<br />
bon acteur. Ça nous permet, d’un rôle à l’autre, de mieux saisir<br />
le monde dans sa complexité.<br />
François Cluzet terminera l’entretien en soulignant<br />
tout le plaisir qu’il a eu de travailler au<br />
film En solitaire, en décembre 2012, aux Canaries.<br />
Il a d’ailleurs tourné une scène avec Karine<br />
Vanasse, avec laquelle il partage, aux cotés de<br />
Guillaume Canet, l’affiche de ce long métrage<br />
de Christophe Offenstein qui a été filmé pendant<br />
le Vendée Globe, la plus célèbre course de<br />
voiliers monocoques en solitaire et sans escale<br />
autour du monde. Le film sortira en France l’automne<br />
prochain. (P.B.)<br />
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cinemabeaubien.com 13<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
« Chargé de tristesse et de mélancolie, de beauté<br />
aussi, et ponctué de fulgurances poétiques caractéristiques<br />
du cinéaste, LE<br />
»<br />
MÉTÉORE frappe l’âme<br />
et l’esprit, qu’il transperce avant de continuer sa<br />
route. (F. Lévesque, Le Devoir)<br />
sYnopsis : Pierre, un homme dans la quarantaine,<br />
purge une peine de quatorze ans<br />
de prison pour un délit de fuite mortel. Sa<br />
mère le visite chaque semaine tandis que<br />
Suzanne, sa dernière femme, tente de l’oublier<br />
et de refaire sa vie.<br />
notes : LE MÉTÉORE est né d’un projet<br />
d’écriture inspiré par des photographies<br />
réalisées par Anouk Lessard. Le récit prend<br />
la forme d’une suite de monologues inté-<br />
« … ce remake opte pour une comédie psychologique<br />
»<br />
discrètement infusée de burlesque, portée par la qualité<br />
de son interprétation. (V. Malausa, Cahiers du cinéma)<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
sYnopsis : Un soir, Jeff, bohème et noceur,<br />
débarque chez son vieux copain Ben. Aussitôt,<br />
la vie conjugale de Ben est chambardée<br />
par ces retrouvailles. Lors d’une fête, les<br />
deux comparses se lancent le défi de coucher<br />
ensemble et de se fi lmer pour un festival de<br />
porno amateur. Le lendemain, Ben, en pleine<br />
crise de couple, voit la réalité le rattraper; il<br />
doit passer à l’action ou se dégonfl er.<br />
notes : Après deux fi lms drôles, personnels<br />
et fort réussis sur le couple, Yvan Attal<br />
rieurs livrée sur fond d’images poétiques.<br />
Le procédé original, d’abord déstabilisant<br />
puis hypnotique, laisse beaucoup de place<br />
aux images qui viennent appuyer le texte<br />
sans s’attacher strictement à la narration.<br />
Le résultat donne l’impression de toucher<br />
l’âme des personnages, de partager leur<br />
solitude. (M.L.)<br />
propose sa version de la comédie américaine<br />
Humpday (Lynn Shelton). Au centre de l’histoire,<br />
l’amitié qui, à travers le comportement<br />
puéril de deux vieux potes, est illustrée par<br />
l’étonnante complicité à l’écran de François<br />
Cluzet et d’Yvan Attal. S’inspirant librement<br />
de la version originale, le cinéaste et comédien<br />
prend aussi un malin plaisir à nous offrir des<br />
scènes d’humour tordu impliquant Charlotte<br />
Gainsbourg tout en osant une réfl exion<br />
plus tendre sur l’usure du couple qu’il forme<br />
à l’écran avec Laetitia Casta. (P.B.)<br />
LE MÉTÉORE<br />
Un film de François delisle<br />
Du même réalisateur : 2 fois une femme<br />
Québec<br />
GénéRiQUe : Québec. 2012. 85 min<br />
(V.O.F.). Drame écrit et réalisé par<br />
François Delisle. Mus. : The States Project.<br />
Int. : François Papineau, Andrée<br />
Lachapelle, Dominique Leduc. Stéphane<br />
Jacques, Pierre-Luc Lafontaine, François<br />
Delisle, Jacqueline Courtemanche, Noémie<br />
Godin-Vigneau, Laurent Lucas, Dany<br />
Boudreault.<br />
DO NOT<br />
DISTURB<br />
Un film de Yvan attal · Du même réalisateur :<br />
Ma femme est une actrice<br />
France<br />
GénéRiQUe : France. 2012. 88 min<br />
(V.O.F.). Comédie réalisée par Yvan<br />
Attal. Scén. : Yvan Attal et Olivier Lecot.<br />
Int. : François Cluzet, Yvan Attal, Laetitia<br />
Casta, Charlotte Gainsbourg.<br />
14 cinemabeaubien.com
Festival des films du monde de Montréal – Prix d’interprétation masculine - Boris Szyc<br />
Festival international du film d’Arras 2011 – Prix du public<br />
« Un polar familial et mémoriel, requérant avec habileté<br />
(à défaut de personnalité) les codes du<br />
»<br />
fi lm noir et<br />
dévidant le fi l arachnéen de la réalité de cette sombre<br />
période. (X. Leherpeur, Nouvel Observateur)<br />
<strong>LA</strong> DETTE<br />
Un film de Rafael Lewandowski<br />
pologne · France<br />
GénéRiQUe : Pologne · France. 2010. 108 min (V.O.F.).<br />
Drame réalisé par Rafael Lewandowski. Scén. : Iwo Kardek<br />
et Rafael Lewandowski. Mus. orig. : Jérôme Rebotier. Int. :<br />
Borys Szyc, Marian Dziedziel, Magdalena Czerwinska.<br />
sYnopsis : Pawel est un jeune père de famille, qui vit entre<br />
la France et la Pologne. Son propre père est considéré<br />
comme un héros pour son implication au sein du syndicat<br />
Solidarnosc, qui a mené à la chute du régime communiste<br />
en Pologne. Mais voilà qu’une rumeur grandit : Zygmunt<br />
Kowal serait en fait un ex-collaborateur du parti. Aux accusations,<br />
le père réagit par la fuite et le silence alors que le fi ls<br />
est dans le déni.<br />
notes : Thriller à la fois familial et politique, <strong>LA</strong> DETTE<br />
aborde le sujet encore sensible du passé communiste de la<br />
Pologne à travers une relation père-fi ls basée sur l’admiration.<br />
Probablement aidé par son expérience de documentariste,<br />
le réalisateur offre une première fi ction précise et<br />
rigoureuse. Le fi lm met en lumière la décision de ce pays<br />
de n’avoir jamais procédé à une chasse aux sorcières de ses<br />
anciens communistes. Dans un registre plus intime, le fi lm<br />
propose en même temps une réfl exion sur notre besoin de<br />
héros et sur notre peine de les voir perdre leur lustre. (M.C.)<br />
cinemabeaubien.com<br />
15<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
arts de la scène<br />
par David Cantin<br />
CHRISTIAN <strong>LA</strong>POINTE, ARTISTE D’EXCEPTION<br />
2013 s’annonce comme une année charnière pour Christian Lapointe.<br />
Il vient tout juste de recevoir le mandat de codirecteur artistique du<br />
Théâtre Blanc, aux côtés du scénographe Jean Hazel. De plus, entre<br />
une participation au Mois Multi (l’audacieuse Outrage au public) et<br />
un spectacle à partir de textes de Marguerite Duras (avec Marie-Thérèse<br />
Fortin et Monia Chokri), au Carrefour international ce printemps,<br />
le directeur du Théâtre Péril monte aussi sur scène, sous la direction<br />
de Brigitte Haentjens, afin de reprendre son rôle de jeune tireur fou<br />
dans 20 novembre. Cette pièce n’a laissé personne indifférent, lors de sa<br />
création au Théâtre La Chapelle, à Montréal, en 2011. Inutile de dire<br />
qu’elle traite d’un sujet délicat et d’actualité. Le monologue s’inspire<br />
de la fusillade qui a frappé Emsdetten, en Allemagne, le 20 novembre<br />
2006. Ainsi, le dramaturge suédois Lars Norén puise dans le journal<br />
intime d’un jeune homme de dix-huit ans, Sebastian Bosse, qui s’est<br />
donné la mort après avoir ouvert le feu sur les élèves et les professeurs<br />
de son ancienne école.<br />
Loin de vouloir faire dans le théâtre à message, ce spectacle ose plutôt<br />
l’affrontement direct avec le spectateur. Dans l’esprit de Lapointe et de<br />
Haentjens, ce texte soulève des questions sur le geste théâtral, le mur<br />
entre la scène et la salle, tout en véhiculant « une sorte de désespoir<br />
toxique », pour reprendre les mots du créateur de Québec. Bien sûr, les<br />
deux complices se connaissent depuis un bon moment déjà. Celle qui<br />
anime la compagnie de création montréalaise Sibyllines a été un des<br />
mentors de Lapointe lors de sa formation en mise en scène à l’École<br />
nationale de théâtre du Canada. Ils partagent également le choix d’une<br />
approche qui dérange, provoque et se place, au final, sous le signe<br />
d’une grande intégrité artistique.<br />
Pour Lapointe, c’est un défi de taille très difficile à soutenir en tant que<br />
comédien. Ici, Lars Norén se permet d’interroger notre responsabilité<br />
collective dans un drame aussi horrible et qui se répète beaucoup trop<br />
souvent. Dur monologue donc que ce 20 novembre, mais assurément<br />
une des pièces à ne pas rater cette saison à Québec.<br />
20 novembre. Texte de Lars Norén. Mise en scène par Brigitte<br />
Haentjens. Avec Christian Lapointe. Sibyllines en codiffusion avec<br />
Recto-Verso, à Méduse du 5 au 9 mars.<br />
L’ÉNERGIE DE KARINE LEDOYEN<br />
Avec Harold Rhéaume, Karine Ledoyen est sans contredit l’une des<br />
figures les plus connues de la danse contemporaine à Québec. Elle a<br />
d’ailleurs été interprète pour Le Fils d’Adrien danse (l’organisme de<br />
création que dirige Rhéaume) jusqu’en 2006. Depuis la création de sa<br />
propre compagnie, Danse K par K (en 2005), elle multiplie les initiatives<br />
afin de rendre sa discipline accessible à un plus grand nombre.<br />
Le projet Osez! en est d’ailleurs un exemple concret, puisqu’il circulera<br />
dans plusieurs régions du Québec pendant une dizaine d’années<br />
consécutives.<br />
Alors que la pièce Air, en 2011, marque un certain tournant dans sa pratique,<br />
son tout nouveau spectacle, Trois paysages, joue sur les contrastes<br />
entre légèreté et pesanteur. Après avoir été présenté en primeur à Montréal,<br />
à L’Agora de la danse, en février dernier, ces trois tableaux distincts<br />
projettent une véritable réflexion, à la fois visuelle et sonore, sur le passage<br />
du temps. Toujours porté par ce besoin de se remettre en question,<br />
son univers gravite davantage vers l’irréel, le poétique, tout comme une<br />
forme de conscience collective. Dans Trois paysages, elle s’associe aux<br />
interprètes Sara Harton, Fabien Piché, Ève Rousseau-Cyr, de même qu’à<br />
Ariane Voineau, qui se placent « en interaction avec une merveilleuse<br />
machine à vent imaginée par le compositeur Patrick Saint-Denis ».<br />
Pas facile de vivre de la danse à Québec, pourtant Karine Ledoyen<br />
ne lâche aucunement prise depuis le début des années 2000. Pour<br />
reprendre ses mots, « Danse K par K diversifie ses recherches<br />
chorégraphiques en travaillant autour de la rencontre, elle unit dans<br />
des projets rassembleurs et singuliers ses aspirations artistiques à son<br />
désir de participer au développement de son milieu ». Elle se frotte<br />
ainsi à l’interdisciplinarité, intégrant parfois le théâtre, la musique,<br />
tout comme les arts visuels à ses projets. Il y a aussi ce désir de mettre<br />
à contribution des artistes « d’horizons et de territoires variés ». Ce<br />
n’est pas du tout inusité de la voir derrière des initiatives un peu atypiques<br />
comme Pour rock avec moi! (notamment avec Jérôme Minière)<br />
ou Gonfler l’histoire (un spectacle de rue pour le 400 e anniversaire de<br />
Québec au bassin Louise). Toujours dans l’optique de populariser la<br />
danse contemporaine, elle devient porte-parole des saisons Danse du<br />
Grand Théâtre de Québec (de 2006 à 2010). Disons même que son<br />
dynamisme est désormais contagieux.<br />
Trois paysages. Danse K par K / Karine Ledoyen. La Rotonde,<br />
à la salle Multi de Méduse du 10 au 12 avril.<br />
16 cinemabeaubien.com
BANDE DE CANAILLES<br />
C’est quoi au juste Canailles? En gros, un collectif de huit musiciens montréalais<br />
indiscipliné qui pratique un heureux mélange de blues, de cajun, de folk, de country<br />
et de bluegrass. L’aventure débute au mythique parc Lafontaine où ce curieux<br />
groupe d’autodidactes se rassemblent pour le simple plaisir de jouer ensemble. Un<br />
fan connu de la première heure, Bernard Adamus, les incite à entrer en studio (pour<br />
une démo vite fait), puis à sortir un premier album, avec l’aide de Socalled, sur l’excellente<br />
étiquette Grosse Boîte (Fred Fortin, Cœur de pirate, Avec pas d’casque).<br />
Paru l’an dernier, Manger du bois a reçu un accueil critique plus que favorable, mais<br />
c’est véritablement sur scène qu’il faut vivre l’expérience Canailles. Cette « famille<br />
reconstituée de huit insouciants » revient donc au Cercle à Québec, après avoir<br />
obtenu deux prix au gala alternatif de la GAMIQ (dont spectacle de l’année), ainsi<br />
qu’une invitation à prendre part au festival Montréal en lumière. Bien que le groupe<br />
chante dans la langue de Shakespeare à ses débuts (sous le nom de Drunken Sailors),<br />
le français s’impose peu à peu lorsque Daphné Brissette découvre la spontanéité et<br />
le plaisir de la musique cajun. Avec sa voix rauque, ce style s’intègre parfaitement à<br />
l’énergie fêtarde que dégage la troupe. D’ailleurs, une certaine authenticité locale est<br />
devenue la marque de commerce de cet octuor acoustique qui intègre la fougue du<br />
punk et du rock garage à ses prestations.<br />
S’il y a des parallèles à faire avec les chansons grivoises et réalistes de Bernard<br />
Adamus, c’est avant tout dans l’esprit convivial, la spontanéité, la petite misère<br />
au quotidien et la fête entre amis. Qu’est-ce qui distinguent alors Canailles de son<br />
mentor ou d’une Lisa LeBlanc? Le goût du métissage, les influences de la Louisiane,<br />
de même qu’une attitude, au final, franchement déjanté. Un bande de fun, quoi.<br />
cinemabeaubien.com<br />
Canailles et Damn The Luck en spectacle au Cercle.<br />
Le 15 mars.<br />
17<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
DOCU<br />
«[…] le fi lm de Guy Édoin pose des questions essentielles<br />
sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il s’interroge sur<br />
»<br />
DOCU<br />
la manière dont l’art peut servir de thérapie pour des êtres<br />
créatifs qui trouvent diffi cilement un sens à leur vie. (Le Clap)<br />
D<br />
documentaire<br />
CORNO, CORPS ET ÂME<br />
Un film de Guy édoin · Du même réalisateur : Marécages<br />
Québec<br />
GénéRiQUe : Québec. 2011. 80 min (V.O.F.). Documentaire<br />
réalisé par Guy Édoin.<br />
sYnopsis : Ce documentaire propose une incursion dans<br />
l’univers de Corno, artiste peintre de renommée internationale.<br />
Originaire de Chicoutimi, elle est maintenant installée<br />
dans la mythique ville de New York pour y faire carrière.<br />
notes : Produit par Fabienne Larouche, CORNO, CORPS<br />
ET ÂME est un portrait nécessaire d’une artiste québécoise<br />
qui a consacré sa vie à la peinture. À l’aide de témoignages<br />
de gens de son entourage, le documentaire souligne le<br />
caractère tenace de l’artiste quant à son parcours qui n’a pas<br />
toujours été semé de roses. Son travail fut largement critiqué<br />
par une certaine élite artistique qui qualifi ait son œuvre<br />
de simpliste et qui ne s’attardait qu’à la qualité plastique de<br />
sa toile offrant, d’après eux, peu de discours rhétorique et de<br />
réfl exion profonde. En creusant cet aspect commercial du<br />
style unique de l’artiste, le fi lm de Guy Édoin pose des questions<br />
essentielles sur la relation entre l’artiste et son sujet. Il<br />
s’interroge sur la manière dont l’art peut servir de thérapie<br />
pour des êtres créatifs qui trouvent diffi cilement un sens à<br />
leur vie. (P.L.)<br />
18 cinemabeaubien.com
DO<br />
DOCU<br />
«Stewart croit que s’il peut renseigner les<br />
gens sur leur impact sur la planète et sur<br />
ce qu’ils risquent de perdre, ils feront<br />
les changements personnels nécessaires<br />
pour sauver l’humanité malgré elle.<br />
(J. Ghomeshi, CBC News)<br />
D<br />
documentaire<br />
RÉVOLUTION<br />
Un film de Rob stewart<br />
Du même réalisateur : s.o.s. requins<br />
Canada<br />
GénéRiQUe : Canada. 2012. 86 min (V.F.<br />
de Revolution). Documentaire écrit et<br />
réalisé par Rob Stewart.<br />
cinemabeaubien.com<br />
»<br />
notes : À l’instar de L’Erreur boréale et de<br />
Trou Story de Richard Desjardins, le documentariste<br />
Rob Stewart nous a sensibilisés à<br />
un grave problème écologique dans S.O.S.<br />
requins, son premier fi lm engagé : le massacre<br />
des requins à des fi ns commerciales.<br />
Avec Révolution, il s’attaque au défi écologique<br />
ultime : le sort de la planète entière.<br />
Pendant quatre ans, à travers quinze pays,<br />
le cinéaste a essayé de comprendre le mécanisme<br />
complexe qui menace l’écosystème<br />
de la Terre. Du désastre naturel que représentent<br />
les sables bitumineux de l’Alberta<br />
jusqu’à la mort lente des récifs de coraux<br />
de Nouvelle-Guinée, en passant par la déforestation<br />
de Madagascar, l’activité humaine<br />
incontrôlée va entraîner sa propre annihilation.<br />
L’espoir réside dans chaque geste<br />
quotidien posé intelligemment par chacun<br />
d’entre nous dès maintenant. Stewart nous<br />
propose des solutions précises et des images<br />
d’une grande force évocatrice. (A.C.)<br />
19<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
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Générale 11,75 $ 13,75 $<br />
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21<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Festival de Cannes – Quinzaine des réalisateurs 2012 - Art Cinema Award<br />
« NO est non seulement très intelligent<br />
et complexe, mais c’est un<br />
fi lm qui vient des tripes. (R. Collin,<br />
Daily Telegraph) »<br />
NO<br />
Un film de pablo Larraín<br />
Du même réalisateur : santiago 73, post mortem<br />
Chili · France · états-Unis<br />
GénéRiQUe : Chili · France · États-Unis. 2012. 118 min (V.O.<br />
espagnole avec sous-titres français). Drame réalisé par Pablo Larraín.<br />
Scén. : Pedro Peirano, d’après l’œuvre d’Antonio Skarmeta.<br />
Int. : Gael García Bernal, Alfredo Castro, Antonia Zegers.<br />
sYnopsis : Nous sommes au Chili, en 1988, sous le règne d’Augusto<br />
Pinochet qui, faisant face à une pression internationale,<br />
accepte fi nalement d’organiser un référendum sur la continuité de<br />
sa présidence. Pour concevoir sa campagne, le parti de l’opposition<br />
fait appel à René Saavedra, un jeune publicitaire hors du commun.<br />
Malgré la surveillance oppressante et constante des hommes de<br />
Pinochet, il accepte le contrat et organise avec son équipe un plan<br />
intrépide pour libérer son pays de l’oppression. (P.L.)<br />
Festival du film du Croisic 2012 – Prix Claude Chabrol<br />
« L’HOMME QUI RIT mélange habilement<br />
diverses infl uences pour livrer un fi lm à l’univers<br />
visuel fascinant. (D. Virgitti, Écran large)<br />
»<br />
L’HOMME QUI RIT<br />
Un film de Jean-pierre améris<br />
Du même réalisateur: Les émotifs anonymes<br />
France · République tchèque<br />
GénéRiQUe : France · République tchèque. 2012. 93 min (V.O.F.).<br />
Drame réalisé par Jean-Pierre Améris. Scén. : Jean-Pierre Améris et<br />
Guillaume Laurant. Mus. orig. : Stéphane Moucha. Int. : Marc-André<br />
Grondin, Gérard Depardieu, Emmanuelle Seigner, Christa Theret.<br />
sYnopsis : Gwynplaine est abandonné par un trafi quant d’enfants<br />
qui a marqué son visage d’une cicatrice lui donnant une sorte<br />
de sourire permanent. À la recherche d’un gîte, le garçon sauve de<br />
la mort une fi llette aveugle qui se prénomme Déa. En pleine tempête<br />
hivernale, Ursus, un forain au grand cœur, recueille les deux<br />
orphelins pour les loger dans sa caravane. Il les prend alors sous<br />
son aile et les traite comme s’ils étaient ses propres enfants. (S.D.)<br />
cinemabeaubien.com<br />
Festival international du film francophone de Namur – Bayard d’or du meilleur scénario<br />
« Tout, des textes à la mise en scène, refuse la facilité. Le<br />
»<br />
fi lm,<br />
lui non plus, n’est pas facile. Mais ses ambiguïtés comme ses<br />
diffi cultés lui sont une vraie richesse. (N. Luciani, Le Monde)<br />
TROIS MONDES<br />
Un film de Catherine Corsini · De la même réalisatrice : partir<br />
France<br />
GénéRiQUe : France. 2012. 101 min (V.O.F.). Drame réalisé<br />
par Catherine Corsini. Scén. : Catherine Corsini et Benoît<br />
Graffi n. Int. : Raphaël Personnaz, Clotilde Hesme, Arta<br />
Dobroshi.<br />
sYnopsis : Al a tout pour lui. Homme d’affaires ambitieux,<br />
il s’apprête à épouser la fi lle du patron qui lui cèdera la<br />
direction de son entreprise prochainement. Lors d’une célébration<br />
où l’alcool coule à fl ots, Al renverse un homme avec<br />
sa voiture. Pris de panique et poussé par ses deux amis, il<br />
décide de fuir sans avertir les autorités. Juliette a vu la scène<br />
de son balcon. Elle fera tout pour aider Vera, la femme du<br />
défunt, à retrouver le fuyard.<br />
notes : TROIS MONDES, de Catherine Corsini, est un suspense<br />
bien fi celé qui donne accès à différents points de vue.<br />
Les trois personnages principaux, provenant de milieux<br />
sociaux et culturels distincts, permettent à la réalisatrice<br />
d’approfondir davantage sa réfl exion sur la nature du règlement<br />
de compte. Rempli d’équivoques, le spectateur pourra<br />
lui-même établir ses propres limites entre ce qu’il croit être<br />
l’œuvre du bien ou du mal. (P.L)<br />
23<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
Livres<br />
par Paul Jacques<br />
Cinéma à la page<br />
STEVEN SPIELBERG, par Richard Schickel, Éd. de la Martinière<br />
Cet ouvrage n’est ni une biographie ni une étude spécialisée. Ce que nous<br />
offre Schickel, historien et critique de cinéma, c’est la rétrospective d’une<br />
œuvre unique qui compte 40 ans de travail et, de Duel à Lincoln, 27 films. Les<br />
commentaires, comportant des propos de Spielberg lui-même (fortement<br />
marqué par le divorce de ses parents), sont appuyés par 400 illustrations provenant<br />
en partie des archives du cinéaste. Un incontournable pour l’amateur.<br />
L’INTERCULTURALISME, par Gérard Bouchard, Boréal<br />
Il est maintenant reconnu que le multiculturalisme canadien favorise<br />
à la fois l’individualisme et les ghettos. Pour intégrer cette<br />
immigration dont le Québec a besoin, il faut, selon Bouchard, un<br />
autre modèle qui permettrait l’affirmation combinée de la majorité<br />
culturelle et des intérêts des minorités. Un essai novateur et<br />
équilibré sur un thème trop souvent accaparé par les démagogues.<br />
L’HISTOIRE DU QUÉBEC POUR LES NULS, par Éric Bédard, First<br />
« Je me souviens », peut-on lire sur nos plaques d’immatriculation...<br />
Pour savoir de quoi au juste, voici un ouvrage documenté,<br />
limpide et au style vivant. En quelques pages, on trouve l’essentiel<br />
de ce qu’il faut connaître sur la Nouvelle-France, l’invasion britannique,<br />
le Bas-Canada, la Confédération, le projet indépendantiste,<br />
etc. Diverses annexes complètent le tout. De la belle ouvrage.<br />
<strong>LA</strong> VÉRITÉ SUR L’AFFAIRE HARRY QUEBERT, par Joël Dicker, Éd. de Fallois<br />
Primé par l’Académie française, ce roman (bien plus qu’un polar) est<br />
célébré avec raison depuis plusieurs mois par Dame Rumeur. L’affaire<br />
démarre au New Hampshire en 1975. Une jeune fille est assassinée.<br />
Que s’est-il passé exactement? New York, 2008. Un écrivain<br />
respecté est accusé du meurtre. Un ami, Marcus, auteur en panne<br />
d’inspiration, cherche à prouver son innocence : mission... possible?<br />
DIDEROT OU LE BONHEUR DE PENSER, par Jacques Attali, Fayard<br />
Quand Attali se passionne pour un grand personnage historique,<br />
on a envie de le suivre. Après Gândhî, Marx et Pascal, voici Diderot.<br />
Pourquoi? Réponse de l’auteur : « Quel plaisir de raconter la vie d’un<br />
homme immensément intelligent, puits de science, totalement libre,<br />
follement amoureux, incroyablement créatif. Et si drôle! » Un personnage<br />
moins connu que Rousseau ou Voltaire, mais fort inspirant!<br />
BALTIMORE : UNE ANNÉE DANS LES RUES MEURTRIÈRES, par<br />
David Simon, Sonatine<br />
Il y a une vingtaine d’années, Baltimore comptait l’un des taux de criminalité<br />
les plus élevés aux États-Unis. Pendant un an, le journaliste David<br />
Simon a accompagné jour et nuit les inspecteurs de la brigade criminelle.<br />
Il en a tiré un compte rendu hallucinant qui illustre ce que veulent<br />
dire les mots « jungle urbaine » À noter : la fabuleuse série Sur écoute<br />
(The Wire) en a été tirée. Dans les deux cas, un travail exemplaire.<br />
LES SUITES POUR VIOLONCELLE SEUL, par Eric Sibling, Fides<br />
D’abord un conseil d’ami : si vous n’en avez pas, procurez-vous<br />
une ou deux versions des Six suites pour violoncelle seul de Bach.<br />
Et plongez dans cet ouvrage inclassable qui se dit « En quête d’un<br />
chef-d’œuvre baroque » et qui est à sa manière un chef-d’œuvre.<br />
On y traite avec chaleur de Bach, de sa vie, de son œuvre, de sa place<br />
dans l’histoire, de ses interprètes, etc. Un pur ravissement.<br />
LES VISAGES DE L’HUMANITÉ, par Jean-Jacques Pelletier, Alire<br />
C’est depuis longtemps une évidence pour son lectorat : Pelletier<br />
excelle à mettre en scène diverses turpitudes contemporaines de la<br />
nature humaine. Le tout commence cette fois par des cadavres qu’on<br />
retrouve privés de leur visage... L’inspecteur Théberge et son ami<br />
l’écrivain Victor Prose, qui ont leurs propres problèmes, en arracheront<br />
pour débrouiller une affaire où vraiment rien n’est simple.<br />
VARIÉTÉS DELPHI, par Nicolas Chalifour, Héliotrope<br />
« Bien calé au fond des choses, confortablement terré dans le noir<br />
et la nuit, on peut maintenant, tranquille et attentif, regarder s’agiter<br />
le monde. » C’est exactement ce que fait le personnage désenchanté<br />
de ce délicieux roman. Serveur dans un manoir de banlieue,<br />
il excelle à dépister les petitesses des autres. Mais pareil jeu ne vat-il<br />
jamais susciter de réaction? Un récit aussi caustique que drôle.<br />
DÉLIVRANCE, par Jussi Adler Olsen, Albin Michel<br />
Les auteurs de thrillers scandinaves ont actuellement la cote, mais<br />
Adler Olsen, après Miséricorde, Profanation et son dernier-né, est à<br />
placer au sommet. On a le plaisir de refréquenter Carl, vice-commissaire<br />
du département V, et ses deux improbables assistants. Le<br />
coup d’envoi : un message en lettres de sang trouvé dans une bouteille<br />
en Écosse. Une mauvaise blague? Un appel au secours?...<br />
<strong>LA</strong> THÉORIE DE L’INFORMATION, par Aurélien Bellanger, Gallimard<br />
Ceux qui adorent les romans à la manière Houellebecq vont apprécier.<br />
C’est une sorte d’ovni littéraire, c’est un essai romancé, c’est<br />
déjanté et cérébral, et j’ai adoré m’y abandonner. Voici donc, à travers<br />
l’histoire d’un brillant informaticien devenu richissime, l’épopée<br />
en trois phases de l’avènement de l’ère des télécommunications<br />
en France. Un saisissant commentaire sur le monde actuel.<br />
<strong>LA</strong> REINE C<strong>LA</strong>NDESTINE, par Philippa Gregory, l’Archipel<br />
L’Angleterre de 1464. Ses guerres. La maison de Lancastre qui s’oppose<br />
férocement au roi Édouard IV et à la maison d’York. Des<br />
amours contrecarrés par des projets d’union politique. Des secrets<br />
vitaux qu’on évente, des complots complexes, des alliances et des<br />
trahisons coûteuses. Et, dans ce joli panier de crabes, une femme<br />
luttant comme une lionne pour les siens. Captivant!<br />
LE SAINT-CHRISTOPHE, par Dany Leclair, Québec Amérique<br />
Dès le départ, le narrateur nous avertit : « Je n’ai jamais habité au<br />
Saint-Christophe. Pourtant, j’y ai vécu. Intensément. » Le Saint-<br />
Christophe? Un appartement qui représente le centre du monde,<br />
mais aussi le lieu du passage à l’état adulte pour un groupe d’amis.<br />
Une évocation des années 90. Les études universitaires, le rock et le<br />
reste. Bref, un sympathique roman d’apprentissage.<br />
24 cinemabeaubien.com
« MES HÉROS est enfi n une comédie<br />
»<br />
bien écrite, humaine, tendre et…<br />
solidaire. (P. Vavasseur, Le Parisien)<br />
MES HÉROS<br />
Un film de éric Besnard · Du même réalisateur : 600 kilos d’or pur<br />
France<br />
GénéRiQUe : France. 2012. 87 min (V.O.F.). Comédie dramatique<br />
écrite et réalisée par Éric Besnard. Int. : Josiane<br />
Balasko, Gérard Jugnot, Clovis Cornillac.<br />
sYnopsis : Maxime, un chef d’entreprise, tente de sauver sa<br />
compagnie d’ambulances en effectuant des heures supplémentaires<br />
au grand dam de sa famille. Lorsqu’il apprend que<br />
sa mère est en prison pour s’être querellée avec un policier, il<br />
s’empresse d’aller la faire sortir. Femme de caractère, elle lui<br />
révèle qu’elle s’est de nouveau disputée avec son père, ce qui<br />
oblige Maxime à la ramener chez elle. Il devra donc prendre<br />
congé de ses responsabilités pour un week-end inoubliable<br />
qui lui permettra de se souvenir d’où il vient, et ce, par l’entremise<br />
d’un invité peu ordinaire.<br />
notes : Écrit et réalisé par Éric Besnard, MES HÉROS est<br />
un fi lm résolument plus personnel sur le thème de l’unité<br />
familiale. Avec une mise en scène effacée, le cinéaste laisse<br />
toute la place aux interprètes qui se livrent à cœur joie<br />
devant un scénario doté de dialogues vifs et bien sentis.<br />
Josiane Balasko déborde d’énergie en matriarche rebelle<br />
et Pierre Richard, dans un rôle secondaire, est tout simplement<br />
délicieux. (P.L.)<br />
cinemabeaubien.com<br />
Festival du film francophone de Tübingen - Stuttgart 2012 – Prix SACEM<br />
pour la meilleure musique originale de film<br />
«Une palpitante aventure doublée d’une<br />
fable humaniste, que soulignent le raffi -<br />
nement du graphisme et la pertinence de<br />
l’écriture. (M. Debiesse, Les Fiches du Cinéma)<br />
LE TABLEAU<br />
Un film de Jean-François Laguionie<br />
France · Belgique<br />
»<br />
GénéRiQUe : France · Belgique. 2011. 76 min (V.O.F.). Film<br />
d’animation réalisé par Jean-François Laguionie. Scén. :<br />
Anik Le Ray. Int. : Jessica Monceau, Adrien Larmande,<br />
Thierry Jahn.<br />
sYnopsis : Pour des raisons inconnues, un peintre laisse<br />
un tableau inachevé. Dans ce tableau, les personnages se<br />
divisent en trois catégories : les Toupins qui sont entièrement<br />
achevés, les Pafi nis auxquels manquent quelques couleurs<br />
et, fi nalement, les Reufs qui ne sont que des esquisses.<br />
Se croyant supérieurs, les Toupins prennent le contrôle du<br />
royaume au grand dam des Pafi nis et des Reufs. Ramo, Lola<br />
et Plume, nos trois protagonistes, décident donc de partir<br />
à la recherche du peintre pour qu’il puisse terminer son<br />
œuvre et ainsi ramener l’harmonie au sein du royaume.<br />
notes : Partant d’une prémisse très originale, Jean-François<br />
Languionie signe avec LE TABLEAU un fi lm d’animation<br />
réjouissant, autant par sa forme que par son contenu,<br />
où la couleur est à l’honneur. Coloré et inventif, le fi lm réussit<br />
à intégrer au récit une histoire rassembleuse sur fond de<br />
différences. Les passionnés d’art seront réjouis des multiples<br />
références au monde de la peinture. Parions que les enfants<br />
seront du coup inspirés et ressortiront leurs crayons et leurs<br />
pinceaux! (P.L)<br />
25<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
entrevue isabelle Boulay<br />
Isabelle<br />
BOU<strong>LA</strong>Y<br />
« LES PLUS BELLES CHANSONS<br />
SONT DE PETITS FILMS »<br />
28<br />
À quatorze ans, Isabelle Boulay écrit dans son agenda scolaire<br />
: « Je ne suis pas née pour être l’esclave, mais la souveraine<br />
de mon existence ». Vingt-cinq ans plus tard, toujours fidèle à<br />
elle-même, elle revendique sa liberté créative. « J’ai une âme de<br />
conquérante », avoue-t-elle. Femme de paroles et de chansons,<br />
Isabelle Boulay est aussi femme d’images et de cinéma. Pour<br />
notre invitée, « les plus belles chansons sont de petits films ». À<br />
la veille d’une tournée européenne, Isabelle Boulay a accepté de<br />
faire un arrêt sur image pour partager son amour du cinéma.<br />
Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?<br />
Isabelle Boulay : Mon grand-père maternel était propriétaire d’un<br />
cinéma à Murdochville. Les premiers films dont je me souviens<br />
sont Slap Shot (George Roy Hill, 1977) et E.T. (Steven Spielberg,<br />
1982). Sinon, j’ai un souvenir des films français qu’on pouvait voir<br />
à la télévision. Les Charlots, Louis de Funès, mais surtout Jean-<br />
Paul Belmondo dont j’étais totalement amoureuse. Un jour, j’ai<br />
demandé à mon père de l’inviter pour mon anniversaire. J’étais certaine<br />
qu’il viendrait, mais il n’est pas venu. Il y a quelques années, je<br />
l’ai vu à une terrasse dans un quartier de Paris. Je n’ai pas osé aller<br />
lui parler. J’avais les mêmes papillons que lorsque j’étais enfant.<br />
E.L.C. : Et que se passe-t-il par la suite?<br />
I.B. : Le cinéma est une activité que je vis avec ma mère. Elle<br />
m’amène voir des films québécois comme Bonheur d’occasion<br />
(Claude Fournier, 1983) qui m’a profondément marquée.<br />
E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation<br />
avec le cinéma?<br />
I.B. : Bleu de Krzysztof Kieslowski (1993)). J’avais vingt ans et j’en<br />
ai eu pour des semaines à m’en remettre. J’étais impressionnée par<br />
la force d’amour du personnage, un amour qui était porté par la<br />
grâce et qui n’avait rien à voir avec la dépendance. Juliette Binoche<br />
est remarquable. Bleu est un film qui ouvre le cœur.<br />
E.L.C. : Que demandez-vous au cinéma?<br />
I.B. : Tout dépend. Par exemple, j’aime vraiment les comédies.<br />
J’adore rire. Mais par-dessus tout, ce que je demande à un film,<br />
c’est de me laisser bouche bée. Je suis souvent sortie d’un cinéma<br />
sans être capable de parler et ça me faisait du bien. Je demande à un<br />
film de m’élever, de me faire sortir de moi-même et de mes limites.<br />
Lars von Trier est un cinéaste qui m’a fait cet effet avec Breaking<br />
the Waves (1996) et Dancer in the Dark (2000). Atom Egoyan m’a<br />
fendu le cœur avec son film De beaux lendemains (1997).<br />
E.L.C. : Quel genre de spectatrice êtes-vous?<br />
I.B. : Je suis très bon public, mais je déteste les films où on sent la<br />
direction. Quand je vois la mécanique, je décroche.<br />
E.L.C. : Diriez-vous que votre métier qui nécessite quand même un souci<br />
de la mise en scène vous rend encore plus sensible à cette dimension?<br />
I.B. : Tout à fait. Je connais les coulisses. J’ai eu accès à des plateaux<br />
de tournage. Je le sens lorsque cela n’est pas fluide.<br />
E.L.C. : S’il fallait identifier trois films pour avoir accès à une partie<br />
de votre continent intérieur, quels seraient-ils?<br />
cinemabeaubien.com
I.B. : Breaking the Waves pour sa soif d’absolu et sa liberté. C’est un<br />
film qui nous fait réfléchir sur le vrai sens de l’amour. Je choisirais<br />
Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995) pour à peu près<br />
les mêmes raisons. Mon troisième film serait Little Miss Sunshine<br />
(Jonathan Dayton et Valerie Faris, 2006). Je me retrouve dans<br />
cette histoire. La joie de vivre de la jeune fille et la force de vivre<br />
du grand-père vont permettre aux autres membres de la famille de<br />
s’extirper de leur mal-être.<br />
E.L.C. : Quel est le film dans lequel vous auriez aimé jouer?<br />
I.B. : J’aurais aimé jouer le rôle d’Édith Piaf interprété par Marion<br />
Cotillard dans le film La Vie en rose (Olivier Dahan, 2007). Piaf est<br />
la plus grande chanteuse au monde. J’ai pour elle une admiration<br />
sans retenue même dans ses côtés sombres.<br />
E.L.C. : Quelle est l’actrice que vous auriez aimé être?<br />
I.B. : Monica Bellucci pour sa beauté fatale et non pas pour les films<br />
dans lesquels elle a joué. Sinon, j’aimerais être Jessica Lange à cause<br />
de son immense talent.<br />
E.L.C. : Quelle est votre perception du cinéma québécois?<br />
I.B. : Notre cinéma a une signature qui témoigne de sa jeunesse avec<br />
des réalisateurs comme Xavier Dolan. Il a la qualité de ce que l’on<br />
est comme nation. Il prend son souffle large et loin.<br />
E.L.C. : Vous complétez la phrase suivante : « Si le cinéma n’existait pas… »<br />
cinemabeaubien.com<br />
Le cinéma vu par...<br />
Par Serge Pallascio<br />
I.B. : Si le cinéma n’existait pas, j’aurais essayé de l’inventer. Comme<br />
la littérature et la chanson, le cinéma est une forme d’art essentielle<br />
à l’évolution humaine.<br />
Comme Édith Piaf, Isabelle Boulay pourrait chanter « Non!<br />
Rien de rien. Non! Je ne regrette rien ». Celle qui, adolescente,<br />
rêvait de quitter Matane pour vivre à Québec a intitulé<br />
son treizième et dernier opus Les Grands Espaces où l’on<br />
retrouve des titres comme « Partir au loin », « Voyager léger »<br />
et « Mille après mille ». Qu’on prenne note! On n’enferme<br />
pas Isabelle la conquérante dans un genre musical, encore<br />
moins dans une cage dorée. Pour l’instant, Isabelle Boulay<br />
garde en tête cette phrase d’Oscar Wilde : « Il est important<br />
d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de<br />
vue »… même lorsqu’on parcourt les grands espaces.<br />
LE MUSÉE IMAGINAIRE<br />
D’ISABELLE BOU<strong>LA</strong>Y<br />
Un auteur : Le romancier français Laurent Gaudé qui a écrit un<br />
livre magnifique, Le Soleil des Scorta.<br />
Une œuvre littéraire : Le Dur Désir de durer du poète Paul Éluard.<br />
Un musicien : Richard Desjardins.<br />
Une œuvre musicale : Un opéra du compositeur Richard Wagner.<br />
Un artiste visuel : Le peintre Michel Farruggello.<br />
Une œuvre visuelle : Mère à l’enfant de Gustav Klimt.<br />
Un lieu géographique : Un petit village de la Corse dont le nom est Veru.<br />
29<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
«Ce que fi lme Gilles Bourdos, c’est la vie qui<br />
bataille contre la mort. Et la vie, c’est cette<br />
»<br />
Andrée qui débarque chez les Renoir. Cette<br />
fi lle veut tout, ose tout... (P. Murat, Télérama)<br />
RENOIR<br />
Un film de Gilles Bourdos<br />
Du même réalisateur: et après<br />
France<br />
GénéRiQUe : France. 2013. 101 min (V.O.F.). Drame réalisé<br />
par Gilles Bourdos. Scén. : Gilles Bourdos, Michel Spinosa<br />
et Jérôme Tonnerre. Mus. orig. : Alexandre Desplat. Int. :<br />
Michel Bouquet, Christa Theret, Vincent Rottiers.<br />
sYnopsis : En 1915, sur la côte d’Azur, le peintre Auguste<br />
Renoir est au crépuscule de sa vie. Andrée, une jeune fi lle<br />
aussi belle que rebelle, devient son nouveau modèle. Si<br />
Auguste y voit une nouvelle source d’inspiration, la présence<br />
d’Andrée a aussi pour effet de perturber le retour au<br />
foyer de son fi ls Jean, blessé à la guerre.<br />
notes : Après Van Gogh, Picasso et Pollock, c’est au tour<br />
de Renoir de voir sa vie transposée au grand écran. Brillamment<br />
interprété par Michel Bouquet, le peintre impressionniste<br />
n’est cependant pas le sujet principal du fi lm de<br />
Bourdos. Le réalisateur, à travers l’arrivée d’une muse, s’intéresse<br />
surtout à cette jonction dans la vie des Renoir : la<br />
fi n de carrière d’Auguste et le début de celle de Jean, qui<br />
réalisera plusieurs chefs-d’œuvre du cinéma français. (P.B.)<br />
« Un récit riche en émotion,<br />
en humour et en<br />
poésie qui s’adresse<br />
autant aux petits<br />
»<br />
qu’aux grands.<br />
(C. Narbonne, Première)<br />
Festival international du film d’animation d’Annecy 2012 – Prix du public<br />
COULEUR DE PEAU :<br />
MIEL<br />
Un film de Jung et Laurent Boileau<br />
France · Belgique<br />
GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 75 min (V.O.F.). Film<br />
d’animation réalisé par Jung et Laurent Boileau. Scén. :<br />
Jung. Int. : William Coryn, Christelle Cornil, Jean-Luc Couchard.<br />
sYnopsis : Jung, un petit garçon abandonné par sa mère en<br />
Corée, quitte son pays natal pour la Belgique à l’âge de cinq<br />
ans, là où une famille adoptive l’attend. Avec de nouveaux<br />
frères et sœurs, il devra faire face à une dynamique familiale<br />
mouvementée et composer avec les diffi cultés qui viennent<br />
avec le fait d’être différent des autres.<br />
notes : Film autobiographique, le personnage de Jung ne<br />
relève pas uniquement de la fi ction. Bédéiste qui a trouvé sa<br />
voie en Belgique, Jung Sik-Jun écrit et dessine COULEUR<br />
DE PEAU : MIEL afi n d’explorer le déracinement qu’il a<br />
vécu à la suite de son adoption. Mélangeant habilement<br />
l’animation à de véritables images d’archives, le fi lm étonne<br />
par ses sources éclectiques. D’ailleurs, ces archives accentuent<br />
formidablement les propos du récit rendu vivant par<br />
une telle animation réaliste empreinte de poésie. Bien que<br />
personnel, ce fi lm comporte des moments à résonance universelle<br />
qui vous rappelleront vos propres expériences. (P.L)<br />
32 cinemabeaubien.com
LES MANÈGES<br />
HUMAINS<br />
Un film de Martin Laroche<br />
Québec<br />
GénéRiQUe : Québec. 2012. 89 min<br />
(V.O.F.). Drame réalisé par Martin<br />
Laroche. Scén. : Martin Laroche. Mus.<br />
orig. : Thomas Hellman. Int. : Marie-Evelyne<br />
Lessard, Marc-André Brunet, Normand<br />
Daoust.<br />
ROCHE PAPIER<br />
CISEAUX<br />
Un film de Yan Lanouette turgeon<br />
Québec<br />
GénéRiQUe : Québec. 2012. 117 min<br />
(V.O.F.). Film réalisé par Yan Lanouette<br />
Turgeon. Scén. : André Gulluni et<br />
Yan Lanouette Turgeon. Mus. orig. :<br />
Ramachandra Borcar. Int. : Roy Dupuis,<br />
Remo Girone, Samian, Roger Léger, Frédéric<br />
Chau, Fanny Mallette.<br />
cinemabeaubien.com<br />
sYnopsis : Étudiante en cinéma, Sophie<br />
se trouve un travail saisonnier dans un<br />
parc d’attractions. À la demande de son<br />
patron, elle accepte de tourner une vidéo<br />
promotionnelle sur son entreprise. Pleinement<br />
impliquée dans le projet, elle se met<br />
à tout fi lmer : son travail, son quotidien, ses<br />
amis. Très vite, elle comprend que ce projet<br />
dépasse le cadre professionnel, qu’elle est en<br />
train de déterrer un secret de son enfance.<br />
sYnopsis : Quittant sa réserve pour un<br />
avenir meilleur, Boucane, un jeune Autochtone,<br />
rencontre Normand, un caïd travaillant<br />
pour la pègre chinoise. Lorenzo, un<br />
vieil Italien, n’a que très peu de temps pour<br />
exaucer le dernier souhait de sa femme<br />
mourante. Vincent, un médecin radié,<br />
tente de s’affranchir de l’organisation qui<br />
l’emploie. Trois hommes, trois destins qui<br />
se croiseront de façon inattendue un soir<br />
d’éclipse.<br />
« »<br />
[…] le résultat est une œuvre aussi<br />
troublante que nécessaire [...] (Le Clap)<br />
notes : LES MANÈGES HUMAINS<br />
raconte l’histoire de Sophie, excisée à l’âge<br />
de quatre ans, qui aspire aujourd’hui à<br />
une vie sexuelle normale. En s’attaquant<br />
à cette pratique, Martin Laroche situe son<br />
fi lm sur un terrain peu fréquenté par notre<br />
cinéma… Le résultat est une œuvre aussi<br />
troublante que nécessaire, qui témoigne<br />
d’un regard profondément sensible et<br />
attentif sur la condition des femmes. (S.G.)<br />
« […] une œuvre moderne et colorée,<br />
sorte de Pulp Fiction québécois,<br />
»<br />
un<br />
kaléidoscope de personnages tous à la<br />
recherche de leur destin. (Le Clap)<br />
notes : ROCHE PAPIER CISEAUX nous<br />
plonge dans le monde caché des triades<br />
chinoises. Yan Lanouette Turgeon (11 règles,<br />
Le Revenant.) nous propose pour son premier<br />
long métrage une œuvre moderne et<br />
colorée, sorte de Pulp Fiction québécois,<br />
un kaléidoscope de personnages tous à la<br />
recherche de leur destin. (A.N.)<br />
33<br />
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
Horizontalement<br />
1. Film sur le fondateur de la compagnie Apple<br />
2. Légende que trois jeunes Inuits tentent de découvrir<br />
3. Réalisateur d’origine australienne derrière les films Le Show Truman et Le Cercle des poètes disparus<br />
4. Initiales de l’acteur britannique qui jouait le professeur Albus Dumbledore dans les deux premiers films<br />
d’Harry Potter – Titre du troisième film biographique sur un président américain réalisé par Oliver<br />
Stone – Nom de famille de la chanteuse et actrice vedette de Confidences sur l’oreiller<br />
5. Prénom de l’une des muses de Woody Allen, qui a déjà été mariée à Frank Sinatra.<br />
6. Pays où se retrouvent les animaux de zoo Alex le lion, Marty le zèbre, Gloria l’hippopotame et<br />
Melman la girafe<br />
7. Nom de famille du réalisateur de La Neuvaine – Initiales de l’actrice du film Les Saveurs du palais<br />
8. Nom du personnage du panda dans Kung Fu Panda – Initiales du producteur français de L’Artiste – Nom<br />
d’un personnage du film Pocahontas<br />
9. Initiales de l’actrice britannique incarnant Dolores Ombrage dans les films d’Harry Potter – Initiales<br />
de l’acteur qui incarne Jean le Baptiste dans Jésus de Nazareth de Zeffirelli<br />
10. Le cochon qui devient berger – Pierre Lebeau dans Les Boys ou Yves Trudel dans Elvis Gratton.<br />
Initiales de l’acteur qui incarne Nelson Mandela dans Invictus<br />
11. Célèbre chienne vedette de six films et de quatre téléséries depuis 1943<br />
12. L’un des chanteurs du groupe Loco Locass – Nom de famille du réalisateur de L’Arbre de vie<br />
13. Film de 1995 réalisé par Michael Apted avec Jodie Foster et Liam Neeson – Surnom du héros<br />
indien du dernier film de Ang Lee<br />
Verticalement<br />
Mots croisés<br />
par Pier-Hugues Madore<br />
A. Personnage de bande dessinée créé en 1929, adapté au cinéma en 1980, par Robert Altman<br />
B. Personnage féminin de la Saga Twilight, la sœur de Jasper et Edward<br />
C. Prix du cinéma québécois – Prénom du réalisateur de Moulin Rouge<br />
D. Initiales de l’auteur du Vieil homme et la mer – Magicien devenu cinéaste à l’époque du muet<br />
E. Personnage de déficient intellectuel incarné par Sean Penn en 2001<br />
F. Initiales du réalisateur de Ben-Hur (1959) – Initiales du réalisateur du film Le Bon Côté des choses<br />
– Selon Laurent Boileau et Jung, les Coréens ont la peau de quelle couleur?<br />
G. Film de Kurosawa inspiré du Roi Lear de Shakespeare<br />
H. Nom du personnage du paresseux dans la série de films L’Ère de glace – Initiales du réalisateur du<br />
film Le Labyrinthe de Pan<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
9<br />
10<br />
11<br />
12<br />
13<br />
n° 003<br />
A B C D E F G H I J K L M<br />
I. Film d’animation de 2012 inspiré de la première girafe envoyée en France – Initiales de l’acteur<br />
qui campe le rôle de Norman Bates dans Psycho<br />
J. Initiales de l’acteur qui incarne le thérapeute dans L’Espoir est à Hope Springs – Enfant élevé<br />
par des loups.<br />
K. Film d’animation sur Blu, un perroquet rare qui ne sait pas voler – Nom de famille du personnage<br />
de Michael J. Fox dans Retour vers le futur<br />
L. Agence gouvernementale américaine concernée dans les films Argo et Opération avant l’aube<br />
M. Prénom de la tante de Peter Parker – Nom de famille du réalisateur de Black Swan<br />
Solution page 4<br />
34 cinemabeaubien.com
Bien mieux que<br />
du chocolat!<br />
Offrez-lui le plus beau<br />
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Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
DOCU<br />
DOCU<br />
D<br />
documentaire<br />
sYnopsis : Maurice Martenot rêvait de sons<br />
qui jailliraient du silence… Au beau milieu<br />
du chaos de la Grande Guerre, le jeune radiotélégraphiste<br />
français tombe sous le charme<br />
de sonorités inouïes produites par les lampes<br />
triodes de son appareil. Il imagine un instrument<br />
qui transformera ces particules<br />
électriques en musique, sous l’impulsion<br />
directe des interprètes : les ondes musicales<br />
Martenot. Inspiré par un idéal d’expression<br />
humaine et vivante, son instrument a une<br />
sensibilité si extraordinaire que, près d’un<br />
«Ce fi lm est un geste d’amour envers ces êtres de parole.<br />
»<br />
Mais<br />
c’est avant tout le portrait touchant d’une aînée qui nous<br />
transmet un vibrant message d’espoir avant le salut fi nal.<br />
sYnopsis : Sentant la mort proche, une<br />
vieille dame qui a longtemps habité le cœur<br />
des Québécois se confi e à son beau-fi ls, le<br />
cinéaste Pascal Gélinas. Issu du lien profond<br />
qui les unit, ce fi lm pénètre dans l’intimité<br />
d’Huguette Oligny, une comédienne qui<br />
aujourd’hui n’a plus d’image à défendre et<br />
qui partage sa réfl exion sur la souffrance, la<br />
foi et le bonheur profond qui l’habite. Dans<br />
cette quête intime, on retrouve ses enfants<br />
siècle plus tard, musiciens, artisans et ingénieurs<br />
tentent encore d’en percer les secrets.<br />
notes : Avec son intrigue au présent sur<br />
fond d’histoire, LE CHANT DES ONDES<br />
poursuit le rêve inachevé de ce visionnaire<br />
inclassable qu’était Maurice Martenot (1898-<br />
1980). Ce long métrage nous fait découvrir<br />
un cercle de passionnés qui, en France<br />
comme au Québec, cherchent dans des studios,<br />
caves, laboratoires scientifi ques ou ateliers,<br />
à interroger le mystère de l’instrument.<br />
et son amie de toujours, l’écrivaine Marguerite<br />
Lescop.<br />
notes : HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT<br />
DE VIVRE sera précédé du fi lm d’animation<br />
ITHAQUE, conçu, réalisé et produit<br />
par Francis Gélinas (narration d’Huguette<br />
Oligny) et du documentaire GILLES PEL-<br />
LETIER, UN CŒUR DE MARIN, scénarisé<br />
et réalisé par Pascal Gélinas.<br />
«Avec son intrigue<br />
au présent sur fond<br />
d’histoire, LE CHANT<br />
DES ONDES poursuit<br />
le rêve inachevé<br />
de ce visionnaire<br />
inclassable qu’était<br />
Maurice Martenot…<br />
LE CHANT DES<br />
ONDES<br />
Un film de Caroline Martel<br />
Québec<br />
GénéRiQUe : Québec. 2012. 96 min<br />
(V.O.F.). Documentaire réalisé par Caroline<br />
Martel.<br />
HUGUETTE<br />
OLIGNY,<br />
LE GOÛT DE<br />
VIVRE<br />
Un film de pascal Gélinas<br />
Québec<br />
36 cinemabeaubien.com<br />
»<br />
HUGUETTE OLIGNY, LE GOÛT DE VIVRE ITHAQUE GILLES PELLETIER, UN CŒUR DE MARIN<br />
GénéRiQUe : Québec. 2012. 99 min<br />
(V.O.F.). Documentaire réalisé par Pascal<br />
Gélinas.
ASTÉRIX ET OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ<br />
TOUJOURS À L'AFFICHE LE 1 ER MARS<br />
astérix et obélix : au service de<br />
sa Majesté (V.O.F.)<br />
Un fi lm de Laurent Tirard<br />
Les Criminelles (V.O.F.)<br />
Un fi lm de Jean-Claude Lord<br />
Jack le chasseur de géants (V.F.)<br />
Un fi lm de Bryan Singer<br />
Roche papier Ciseaux (V.O.F.)<br />
Un fi lm de Yan Lanouette Turgeon<br />
Les dates de sorties sont sujettes à changement<br />
sans préavis. Veuillez vérifi er l’horaire au<br />
www.clap.ca ou au 418 653-2470, poste 1.<br />
LES SAVEUR DU PA<strong>LA</strong>IS<br />
Un film de Christian Vincent<br />
Du même réalisateur : Quatre étoiles<br />
GénéRiQUe : France. 2012. 95 min (V.O.F.).<br />
Comédie réalisée par Christian Vincent.<br />
Scén. : Étienne Comar et Christian Vincent.<br />
Mus. orig. : Gabriel Yared. Int. : Catherine<br />
Frot, Jean d’Ormesson, Hippolyte Girardot.<br />
cinemabeaubien.com<br />
VOYEZ AUSSI<br />
Obtenez l’horaire en tout temps au www.clap.ca ou au 418 653-2470, poste 1.<br />
OMBLINE<br />
Un film de stéphane Cazes<br />
GénéRiQUe : France · Belgique. 2012. 95 min<br />
(V.O.F.). Drame réalisé par Stéphane Cazes.<br />
Scén. : Stéphane Cazes. Mus. orig. : Cyrille<br />
Aufort. Int. : Mélanie Thierry, Nathalie Becue,<br />
Corinne Masiero.<br />
PAULETTE<br />
Un film de Jérôme enrico<br />
Du même réalisateur : L’origine du monde<br />
GénéRiQUe : France. 2013. 87 min (V.O.F.).<br />
Comédie réalisée par Jérôme Enrico. Scén. :<br />
Jérôme Enrico, Laurie Aubanel, Bianca Olsen et<br />
Cyril Rambour. Mus. orig. : Michel Ochowiak.<br />
Int. : Bernadette Lafont, Carmen Maura,<br />
Dominique Lavanant, Françoise Bertin.<br />
sur nos écrans...<br />
B<strong>LA</strong>NCANIEVES<br />
Un film de pablo Berger<br />
GénéRiQUe : Espagne. 2012. 104 min<br />
(muet). Drame poétique écrit et réalisé par<br />
Pablo Berger. Int. : Maribel Verdù, Daniel<br />
Giménez Cacho, Ángela Molina, Macarena<br />
García, Pere Ponce, Sofía Oria.<br />
ALYAH<br />
Un film de elie Wajeman<br />
Notre horaire<br />
m.clap.ca<br />
GénéRiQUe : France. 2012. 90 min (V.O.F.).<br />
Drame réalisé par Elie Wajeman. Scén. : Elie<br />
Wajeman et Gaëlle Macé. Int. : Pio Marmaï,<br />
Cédric Kahn, Guillaume Gouix, Adèle Haenel,<br />
Sara Le Picard.<br />
37
Magazine Beaubien n° 2 · mars et avril · 2013<br />
Index des fi lms<br />
Films à l’affi che n° 2<br />
11.6<br />
Un film de Philippe Godeau..................................... à partir du 12 avril ................. p. 11<br />
Amitiés sincères<br />
Un film de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie ..à partir du 26 avril | cinemabeaubien.com<br />
Arrêtez-moi<br />
Un film de Jean-Paul Lilienfeld ......................à partir du 12 avril | cinemabeaubien.com<br />
Arbre et le nid, L’<br />
Un film de Valérie Pouyanne .........................à partir du 15 mars | cinemabeaubien.com<br />
Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté<br />
Un film de Laurent Tirard ..............................à partir du 1 er mars | cinemabeaubien.com<br />
Boule et Bill<br />
Un film de Alexandre Charlot et Franck Magnier à partir du 19 avril | cinemabeaubien.com<br />
Cicatrice, La<br />
Un film de Jimmy Larouche ...........................à partir du 12 avril | cinemabeaubien.com<br />
Couleur de peau : miel<br />
Un film de Jung et Laurent Boileau ......................... à partir du 5 avril ................... p. 32<br />
Criminelles, Les<br />
Un film de Jean-Claude Lord ........................à partir du 1 er mars | cinemabeaubien.com<br />
Dans la maison<br />
Un film de François Ozon ........................................ à partir du 5 avril ...................... p. 5<br />
Du Vent dans les mollets<br />
Un film de Carine Tardieu ..............................à partir du 26 avril | cinemabeaubien.com<br />
Enrage de son absence, J’<br />
Un film de Sandrine Bonnaire .......................à partir du 15 mars | cinemabeaubien.com<br />
Ernest et Célestine<br />
Un film de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier à partir du 1 er mars | cinemabeaubien.com<br />
Homme qui rit, L’<br />
Un film de Jean-Pierre Améris ................................ à partir du 29 mars ................ p. 23<br />
Maman<br />
Un film de Alexandra Leclère ........................à partir du 29 mars | cinemabeaubien.com<br />
Manèges humains, Les<br />
Un film de Martin Laroche ...................................... à partir du 1 er mars ................ p. 33<br />
Ombline<br />
Un film de Stéphane Cazes ..................................... à partir du 5 avril ................... p. 37<br />
Paris-Manhattan<br />
Un film de Sophie Lellouche ................................... à partir du 8 mars .................. p. 10<br />
Paulette<br />
Un film de Jérôme Enrico ....................................... à partir du 19 avril ................. p. 37<br />
Renoir<br />
Un film de Gilles Bourdos ....................................... à partir du 12 avril ................. p. 32<br />
Roche papier ciseaux<br />
Un film de Yan Lanouette Turgeon ........................... à partir du 1 er mars ................ p. 33<br />
Saveurs du palais, Les<br />
Un film de Christian Vincent .................................... à partir du 1 er mars ................ p. 37<br />
Superstar<br />
Un film de Xavier Giannoli ...................................... à partir du 8 mars ..................... p. 7<br />
Tableau, Le<br />
Un film de Jean-François Laguionie ........................ à partir du 1 er mars ................ p. 25<br />
Trois mondes<br />
Un film de Catherine Corsini .........................à partir du 22 mars | cinemabeaubien.com<br />
38 cinemabeaubien.com