Relevé d 'un piège "Haargreiffalle " posé au terrier dans une mare ...
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<strong>Relevé</strong> d <strong>'un</strong> <strong>piège</strong> "<strong>Haargreiffalle</strong> " <strong>posé</strong> <strong>au</strong> <strong>terrier</strong> <strong>dans</strong> <strong>une</strong> <strong>mare</strong> abreuvoir (Somme) Photo MUS<br />
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R .F .F . XXIII - 6-1971<br />
Cette rubrique est dirigée par<br />
H. DABURON<br />
Ingénieur du G .R .E .F.<br />
Chef de la Division cynégétique<br />
Centre Technique Forestier<br />
Domaine des Barres<br />
45 - NOGENT-SUR-VERNISSON<br />
LA LUTTE CONTRE LE RAT MUSQUÉ<br />
A L'AIDE D'APPATS EMPOISONNÉS<br />
L J . GIBAN AMI<br />
Class . Oxford 149.32 : U 639.1 .081<br />
Au cours de ces trois dernières années <strong>une</strong> étude a été effectuée à l'Institut national de ta<br />
recherche agronomique (I .N .R .A.), <strong>au</strong> laboratoire des Petits Vertébrés, en vue de la mise <strong>au</strong><br />
point de l'emploi des appâts empoisonnés <strong>au</strong> chlorophacinone pour la destruction du Rat<br />
musqué . Les trav<strong>au</strong>x sur le terrain ont été menés par M. J.-P. Vincent, assistant de recherches,<br />
et M . J .-P. Quéré, agent technique ; ceux de laboratoire, par M . G. Grolle<strong>au</strong>, ingénieur.<br />
Le Conseil supérieur de la pêche a fourni un appui financier important et les études sur le<br />
terrain n'ont pu être réalisées que grâce à l'aide apportée par le service forestier du Loiret-Cher<br />
(directeur : M. de Vergnette) et par la Fédération de pêche du Pas-de-Calais (président<br />
: M. Brohier) . Ces deux organismes sont chargés de la lutte contre le Rat musqué, chacun<br />
<strong>dans</strong> son département.<br />
SITUATION AU DEBUT DES ETUDES<br />
En 1968, le piégeage restait la seule méthode de destruction que l'on pouvait préconiser . Son<br />
efficacité est certaine, mais sa valeur pratique dépend du nombre et de la valeur professionnelle<br />
des piégeurs, ainsi que d<strong>'un</strong>e planification convenable de leur travail sur le terrain.<br />
Des essais faits en France par l'I .N .R .A. et par le Service de la protection des végét<strong>au</strong>x ainsi<br />
qu'en Belgique par l'Organisation nationale de lutte contre le Rat musqué, avaient montré que<br />
l'on pouvait fonder des espoirs très sérieux sur l'emploi d'appâts empoisonnés <strong>au</strong> chlorophacinone.<br />
D'ailleurs en juin 1969, <strong>une</strong> décision du ministre de l'Agriculture <strong>au</strong>torisa, à titre temporaire,<br />
la vente de spécialités destinées à préparer des appâts à 0,015 °Io de chlorophacinone.<br />
SOMMAIRE DES ETUDES<br />
Les études ont porté sur les points suivants :<br />
— contrôler les résultats obtenus lors de campagnes de destruction,<br />
— étudier deux méthodes d'application : le procédé des f<strong>au</strong>x-<strong>terrier</strong>s et celui des rade<strong>au</strong>x<br />
d'empoisonnement,<br />
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J . GIBAN<br />
— abaisser <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> suffisant le t<strong>au</strong>x de concentration du chlorophacinone <strong>dans</strong> les<br />
appâts,<br />
— étudier le risque d'intoxication à l'égard des anim<strong>au</strong>x s<strong>au</strong>vages,<br />
— recueillir des données sur la dynamique des populations de Rats musqués.<br />
CONTROLE DES CAMPAGNES DE DESTRUCTION<br />
Il fallait tout d'abord mettre <strong>au</strong> point <strong>une</strong> méthode permettant d'apprécier, de façon <strong>au</strong>ssi<br />
précise que possible, la variation du nive<strong>au</strong> de population entre la situation <strong>au</strong> départ et celle<br />
après empoisonnement . La méthode dite « capture-recapture «, lorsqu'elle est employée pour<br />
l'étude des micromammifères, s'est révélée précise mais utilisable seulement <strong>dans</strong> des situations<br />
assez exceptionnelles . Celle de l'évaluation de la population à partir du nombre des<br />
huttes est grossière et seulement applicable en hiver sur étang . Finalement la méthode la plus<br />
commode est la mesure de la consommation d'appâts non empoisonnés en un certain nombre<br />
de points, avant et après l'empoisonnement.<br />
Plusieurs campagnes de destruction avec épandage d'appâts sur les berges infestées ont été<br />
contrôlées <strong>dans</strong> le Pas-de-Calais . Chaque fois, on a observé des t<strong>au</strong>x de destruction supérieurs<br />
à 95 0/0. Sur le plan de l'efficacité, les espoirs étaient donc bien fondés.<br />
METHODES D'EMPOISONNEMENT<br />
Si nous avons étudié les deux méthodes indiquées, c'est qu'elles annulent pratiquement le<br />
risque d'accident sur anim<strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres que le Rat musqué.<br />
Le procédé des f<strong>au</strong>x-<strong>terrier</strong>s a été imaginé par le piégeur-chef S . Poulain, du Pas-de-Calais.<br />
Il consiste à creuser <strong>dans</strong> la berge, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de l'e<strong>au</strong>, un trou de 10-15 cm de diamètre et<br />
20-30 cm de profondeur ; les appâts sont dé<strong>posé</strong>s <strong>au</strong> fond du trou . Plus de 100 .000 ha furent<br />
traités en plusieurs fois avec cette méthode. Les t<strong>au</strong>x d'efficacité étaient très élevés et <strong>au</strong>cun<br />
accident n'a été observé.<br />
Rade<strong>au</strong> d' empoisonnement Photo VINCENT<br />
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Hutte construite par les rats musqués <strong>dans</strong> le marais de Blanquetaque (Somme) Phot* BALIS<br />
Le procédé des rade<strong>au</strong>x d'empoisonnement est d'origine californienne où il est employé sur les<br />
retenues artificielles d'e<strong>au</strong>. Il a été étudié sur étang en Sologne . De légères modifications<br />
ont été apportées <strong>au</strong> modèle américain de rade<strong>au</strong> . II importait de savoir quels emplacements<br />
devaient être choisis sur les étangs pour les rade<strong>au</strong>x et si le procédé était utilisable en toute<br />
saison . Les essais ont montré que les rade<strong>au</strong>x doivent être placés en e<strong>au</strong> libre . En dehors<br />
des périodes de migration, le procédé s'est révélé efficace ; toutefois, la fréquentation des<br />
rade<strong>au</strong>x est moins bonne <strong>au</strong> printemps ; les t<strong>au</strong>x de destruction ont été estimé comme variant<br />
de 80 à 95 0/o.<br />
ABAISSEMENT DU TAUX DE CONCENTRATION DU CHLOROPHACINONE DANS LES APPATS<br />
Le t<strong>au</strong>x homologué en 1969 (0,015 0/0 de chlorophacinone) était basé sur les trav<strong>au</strong>x faits h ce<br />
moment-là . II était suffisant, comme nous l'avons vu ; mais était-il nécessaire ?<br />
Les résultats de laboratoire sont résumés <strong>dans</strong> le table<strong>au</strong> ci-dessous . On y voit que le t<strong>au</strong>x<br />
de 0,005 0/0, maintenant adopté, est suffisant et laisse encore <strong>une</strong> marge de sécurité » importante.<br />
Empoisonnement expérimental de Rat musqué à l'aide de carottes<br />
coupées en morce<strong>au</strong>x et empoisonnées<br />
Quantité d'appât<br />
Concentration<br />
en chlorophacinone<br />
Mortalité obtenue<br />
300 g 0,015 9 anim<strong>au</strong>x sur 9<br />
0,0075 10 anim<strong>au</strong>x sur 10<br />
0,005 9 anim<strong>au</strong>x sur 9<br />
100 g 0,005 40 anim<strong>au</strong>x sur 40<br />
0,004 9 anim<strong>au</strong>x sur 9<br />
0,003 10 anim<strong>au</strong>x sur 10<br />
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A cette date, six essais en nature ont été effectués avec des appâts à 0,005 % : 4 sur étangs<br />
et 2 en polders (sur 900 et 30 .000 ha). Les t<strong>au</strong>x de destruction obtenus sur étang (procédé<br />
des rade<strong>au</strong>x) ont varié entre 80 et 90 °/o ; <strong>dans</strong> les polders (procédé du f<strong>au</strong>x-<strong>terrier</strong>) ils dépassaient<br />
sûrement 95 %.<br />
RISQUE D'INTOXICATION SUR LES ANIMAUX SAUVAGES<br />
Des accidents sur Lièvre se sont produits lors d<strong>'un</strong>e destruction de Rats musqués, effectuée<br />
<strong>dans</strong> le nord par des agriculteurs. Si les accidents sont indiscutables, leur importance réelle<br />
a été considérablement moindre que celle prétendue par diverses personnes . Néanmoins, il<br />
convenait d'évaluer exactement le risque . Comme il n'est guère possible de travailler sur Lièvre,<br />
c'est sur Lapin que les essais furent effectués. Cette espèce est très sensible <strong>au</strong> chlorophacinone<br />
puisque la dose unique de 5 mg par kg entraîne <strong>une</strong> mortalité de 1 sur 5 anim<strong>au</strong>x avec <strong>une</strong><br />
race et 5 sur 5 avec l'<strong>au</strong>tre . Cette dose correspond à 33 g d'appât à 0,015 °/o de M .A. et à<br />
100 g d'appât à 0,005 °/o de M .A. L'abaissement du t<strong>au</strong>x de chlorophacinone a donc pour conséquence<br />
de diminuer sensiblement le risque d'accident, sans toutefois le supprimer.<br />
Des doléances nous étaient parvenues à propos d'accidents sur Canards s<strong>au</strong>vages . Des essais<br />
ont été faits sur Canard col vert d'élevage . Il en résulte que des canards consommant chaque<br />
jour 100 g d'appât à la dose forte (0,015 °/o), ne subissent <strong>une</strong> mortalité sensible qu'après<br />
7 jours de consommation . Avec la dose faible (0,005 °/o) on n'obtient après 14 jours d'empoisonnement<br />
qu<strong>'un</strong>e mortalité partielle (2 sur 5 oise<strong>au</strong>x) . Dans la pratique, le risque parait donc<br />
particulièrement faible.<br />
DYNAMIQUE DE POPULATION DU RAT MUSQUÉ<br />
C'est un des éléments fondament<strong>au</strong>x à connaître si on veut donner <strong>une</strong> base un peu rationnelle<br />
à la lutte. Les études ont été effectuées <strong>dans</strong> le Pas-de-Calais . Les principales conclusions<br />
tirées de l'examen de plus de 2.500 bêtes se résument ainsi :<br />
— le cycle de reproduction va, pour les femelles, de mars à août, avec un maximum <strong>au</strong><br />
mois de juin (76 °/o de femelles en état effectif de reproduction) ; pour les mâles, l'activité<br />
commence <strong>au</strong> début de l'année et la régression testiculaire atteint son degré le plus marqué<br />
dès octobre ;<br />
— le nombre moyen des embryons comptés <strong>dans</strong> l'utérus des femelles gravides avoisine 6 ;<br />
— 29 °/o des femelles n'ont qu<strong>'un</strong>e portée par an, 45 °/o deux, 23 °% trois, 3 °/o quatre ;<br />
<strong>dans</strong> <strong>une</strong> population un peu importante le nombre moyen est donc de deux portées par femelle ;<br />
— les je<strong>une</strong>s mâles n'atteignent leur maturité qu'<strong>au</strong> printemps suivant ; <strong>une</strong> faible proportion<br />
de je<strong>une</strong>s femelles (2 à 8 °/o) entre en reproduction dès la première année ;<br />
— après <strong>une</strong> mise <strong>au</strong> point délicate, on a pu estimer l'âge des anim<strong>au</strong>x par le poids de<br />
leurs cristallins . On en a déduit que la durée de vie des Rats musqués atteignait rarement<br />
quatre ans . La quasi-totalité des reproducteurs est constituée par les anim<strong>au</strong>x nés l'année<br />
précédente (55 °/o) et celle d'avant (35 °/o).<br />
Il convient de ne pas oublier que ces éléments ont été obtenus sur des populations qui étaient<br />
soumises à des piégeages, donc en voie de reconstitution.<br />
CONCLUSION<br />
Bien des points restent encore à établir. Le plus important nous semble être le suivant : appliquant<br />
l'empoisonnement sur rade<strong>au</strong> à un bloc d'étangs voisins, à partir de quelle surface (totale)<br />
peut-on obtenir <strong>une</strong> persistance des résultats durant un temps important (un an et plus) ? Pour<br />
les régions de polder, on sait qae cette surface est de 500 ou mieux 1 .000 ha. En outre, la<br />
période logique de destruction est le printemps quand les couples sont formés ; si on suppose<br />
<strong>une</strong> lutte généralisée à <strong>une</strong> région, il conviendra de savoir à quel rythme les traitements<br />
d'entretien devront être faits .<br />
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R .F.F. XXIII - 6-1971<br />
Biologie et forêt<br />
Néanmoins, on peut estimer qu<strong>'un</strong> progrès sérieux a été effectué : on peut garantir l'efficacité<br />
de l'empoisonnement <strong>au</strong> chiorophacinone et deux méthodes d'empoisonnement (<strong>au</strong> f<strong>au</strong>x<strong>terrier</strong><br />
et sur rade<strong>au</strong>) ont été mises <strong>au</strong> point et donnent <strong>une</strong> garantie sérieuse contre l'empoisonnement<br />
accidentel d'anim<strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres que le Rat musqué.<br />
Jacques GIBAN<br />
Directeur du Laboratoire des Petits Vertébrés<br />
Centre National de Recherches Zootechniques<br />
Domaine de Vilvert<br />
78 - JOUY-EN-JOSAS<br />
1 N F O R M A T 1 O N S<br />
Il existait à La Minière (78 - Versailles) <strong>dans</strong> le cadre de l'Institut national de la recherche agronomique,<br />
<strong>une</strong> importante Station de recherches de zoologie et de biocaenotique ».<br />
Cette station, dirigée par P. GRISON, que bien des forestiers connaissent, vient d'être séparée en<br />
deux unités distinctes indépendantes.<br />
C'est ainsi qu'a pu être créée <strong>une</strong> nouvelle Station de recherches de zoologie et de blocoenotique<br />
forestières placée sous l'<strong>au</strong>torité P. Grison, et rattachée dès sa création <strong>au</strong> département Recherches<br />
forestières . de l'I .N .R .A.<br />
Ce département comprend donc maintenant ainsi :<br />
1) à Nancy, le Centre national de recherches forestières (C .N .R .F.) récemment installé <strong>dans</strong> de vastes<br />
bâtiments neufs à 15 km <strong>au</strong> nord-est de Nancy, en lisière de la forêt domaniale.<br />
(C.N .R .F. - Champenoux - 54 - EINVILLE)<br />
Les Laboratoires de recherche forestière de I'Ecole nationale du génie rural, des e<strong>au</strong>x et des forêts<br />
(Centre de Nancy), 14, rue Girardet, sont bien entendu rattachés <strong>au</strong> C.N .R.F.<br />
2) à Borde<strong>au</strong>x, <strong>une</strong> Station de recherches forestières<br />
(domaine de l'Hermitage - Pierroton - 33 - CESTAS)<br />
3) à Avignon, <strong>une</strong> Station de recherches forestières<br />
(chemin de Ramatuel, 84 - AVIGNON) avec son annexe du Ruscas <strong>dans</strong> les M<strong>au</strong>res<br />
4) à La Minière (78 - VERSAILLES), <strong>une</strong> Station de recherches de zoologie et de bioccenotique forestières.<br />
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