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Mul - unesdoc - Unesco

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qui habitaient des cavernes, appelés Tellem ce<br />

qui signifie en dogon « ceux que nous avons<br />

trouvés sur place ». Les Tellem avaient déjà bâti<br />

une civilisation fondée sur la maîtrise des tech-<br />

niques de la métallurgie, de la poterie et du tis-<br />

sage. Leurs habitats flanqués dans les falaises<br />

sont actuellement abandonnés. D’après les<br />

Dogons, ils se seraient repliés dans les régions<br />

montagneuses voisines en territoire du Burkina-<br />

Faso.<br />

L’originalité même de la culture dogon repose<br />

sur son architecture typique, représentée sur le<br />

plateau et surtout dans les falaises par de véri-<br />

tables sites perchés. En effet, l’habitat est com-<br />

posé de constructions vernaculaires, maisons,<br />

greniers, autels, Togu’na, marquées par les<br />

empreintes de plusieurs siècles d’existence et<br />

par des mutations historiques, mythiques et cos-<br />

mogoniques. La physionomie de l’habitat dogon<br />

est aussi marquée par son environnement natu-<br />

rel. La pierre constitue le principal matériau de<br />

construction sur le plateau ou dans les falaises<br />

où elle est associée à du banco. En revanche<br />

dans la plaine, l’argile et le banco ont remplacé<br />

la pierre. Les principales composantes de I’ar-<br />

chitecture dogon sont :<br />

- la gin’ma ou maison du patriarche. C’est<br />

une maison spéciale où réside le chef de<br />

la famille élargie ; c’est aussi le lieu où<br />

sont gardés tous les témoins de l’histoire<br />

de la famille (reliques, fétiches protec-<br />

teurs, mobiliers, etc) ;<br />

- le togu’na, ou hangar, lieu de causeries,<br />

de concertations des hommes sur tout<br />

problème concernant la communauté ;<br />

- le gè (ou greniers), à la fois, chambres à<br />

coucher, mais surtout lieux de stockage<br />

de vivres, et d’objets mobiliers ;<br />

- la ogo-giné, ou maison du Hogon, le chef<br />

suprême de la communauté dogon ;<br />

- la ya punon giné, ou case des femmes<br />

menstruées ;<br />

- la binu qimu giné, ou les maisons sanc-<br />

tuaires.<br />

Ces différents éléments d’architecture tradition-<br />

nelle s’intègrent dans un ensemble d’édifices<br />

communautaires ou privés et acquièrent leur<br />

sens véritable grâce à la présence de génies<br />

protecteurs.<br />

Toutefois, cette architecture à la fois originale et<br />

séculaire, se trouve dans la plupart des cas dans<br />

M. Dembelé - Le sanctuaire naturel de la falaise de Bandiagara au Mali<br />

-81-<br />

un état fort avancé de délabrement en raison<br />

des sécheresses des années soixante-dix qui<br />

ont poussé beaucoup de villages à abandonner<br />

les anciens sites sur la falaise et le plateau au<br />

profit de la plaine, ou occasionné des baisses<br />

importantes de revenus au niveau des popula-<br />

tions. On peut citer également les effets négatifs<br />

dus aux religions nouvelles (christianisme,<br />

islam) qui incitent la population à abandonner les<br />

pratiques ancestrales.<br />

La principale activité qui occupe les Dogons est<br />

l’agriculture, essentiellement de céréales (mils,<br />

sorgho, riz) et de fonio. Les pratiques agricoles<br />

imposées par la nature des sols rocailleux sont<br />

rudimentaires. Les récoltes ne parviennent pas à<br />

couvrir les besoins alimentaires. Ce qui a pous-<br />

sé les Dogons à pratiquer des cultures complé-<br />

mentaires d’oignon, de tabac et d’oseille, princi-<br />

palement destinées à la vente sur les marchés<br />

ambulants de la zone ou les marchés fixes de<br />

centres urbains à l’échelle même de la sous-<br />

région. Ces cultures se sont développées depuis<br />

la construction de micro-barrages sur le plateau<br />

et le forage de puits dans la plaine. Les revenus<br />

ainsi obtenus occupent une place importante<br />

dans l’économie familiale des Dogons, contri-<br />

buant du coup à réduire considérablement le<br />

phénomène de l’exode, en direction de centres<br />

comme Mopti, le delta intérieur du Niger,<br />

Bamako et même Abidjan en Côte d’lvoire.<br />

Les activités artisanales occupent également<br />

beaucoup les Dogons car dans la société dogon,<br />

l’artisanat n’est le monopole d’aucune caste à<br />

l’exception du travail du fer réservé au forgeron<br />

(outils de chasse, instruments aratoires). Ainsi,<br />

le Dogon construit lui même sa maison, confec-<br />

tionne son lit, ses nattes, ses paniers, ses portes<br />

et serrures, ses instruments de musique, ses<br />

masques. Cependant, la confection des beaux<br />

spécimens d’artisanat d’art (masques, esca-<br />

beaux sculptés, portes et serrures sculptées) est<br />

le fait d’un nombre très limité de Dogons.<br />

Les activités culturelles et récréatives, c’est à<br />

dire les fêtes traditionnelles, occupent égale-<br />

ment une place importante dans la vie quotidien-<br />

ne des Dogons. En effet, le Dogon est très<br />

proche de sa culture, de sa civilisation, léguée<br />

par le Grand ncêtre (le Nomma) qu’il convient de<br />

protéger et de perpétuer pour les générations<br />

futures. Cependant, contrairement à d’autres<br />

sociétés maliennes (barnanan, bwa, senoufo),<br />

les fêtes traditionnelles ne sont pas toujours

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