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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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DEBAAR DEBAAR<br />

En 1923, Mathieu Debaar est nommé professeur<br />

<strong>de</strong> solfège, <strong>de</strong> violon et temporairement <strong>de</strong><br />

hautbois au Conservatoire <strong>de</strong> Verviers. En 1934,<br />

il <strong>de</strong>vient professeur <strong>de</strong> musique à l'Ecole<br />

Normale <strong>de</strong> l'Etat <strong>de</strong> Verviers, quittant alors son<br />

poste <strong>de</strong> violoniste à l'orchestre du Théâtre <strong>de</strong><br />

Verviers. Il assumera ces <strong>de</strong>ux fonctions jusqu'à<br />

sa mort.<br />

A l'attention <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> l'école normale, il<br />

rédige un Résumé <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> la musique<br />

(Bruxelles, Schott, [1938]), un Traité <strong>de</strong>s<br />

accords (Verviers, chez l'auteur, s.d.), ainsi que<br />

<strong>de</strong>ux ouvrages consacrés à <strong>de</strong>s instruments : Le<br />

violon, son historique, sa littérature (Verviers,<br />

Hans Nautet, 1935) et Le piano, son historique,<br />

ses maîtres et sa littérature (Pepinster,<br />

Thoumsin, 1945). De cette production, on<br />

retiendra son ouvrage consacré au violon, dans<br />

lequel il se fait l'ar<strong>de</strong>nt défenseur et le prosélyte<br />

<strong>de</strong> l'école belge <strong>de</strong> violon. Si sa définition du<br />

concept d'école belge ne fait que résumer <strong>de</strong>s<br />

généralités véhiculées par Ovi<strong>de</strong> Musin et son<br />

maître Mathieu Crickboom, il propose une liste<br />

bibliographique et <strong>de</strong>s tableaux chronologiques<br />

très complets qui restent, aujourd'hui encore, <strong>de</strong><br />

précieuses sources d'informations.<br />

Ses activités pédagogiques furent toujours<br />

mises en parallèle avec une pratique musicale<br />

assidue. Au début <strong>de</strong> sa carrière, il se produit<br />

comme soliste dans <strong>de</strong>s concertos <strong>de</strong><br />

Vieuxtemps et <strong>de</strong> Glazounov, mais s'oriente<br />

rapi<strong>de</strong>ment vers la musique <strong>de</strong> chambre. Il fon<strong>de</strong><br />

successivement trois quatuors à cor<strong>de</strong>s, respectivement<br />

avec Raymond Dengis (violon), Eugène<br />

Guillaume (alto) et Joseph Wetzels (violoncelle)<br />

pendant la Première Guerre mondiale; avec<br />

Ernest Schrei<strong>de</strong>n (violon), Henri Héron (alto) et<br />

Georges Larue (violoncelle) vers 1925 ; puis, au<br />

début <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, avec<br />

Léon Paulus (alto), Henri Hurard (violoncelle)<br />

et Isaac Schemd (violon) qui fut déporté et<br />

remplacé par Edgar Grosjean (violon). Il<br />

s'adonne à la musique en trio avec Fernand<br />

Domken (piano) et Abel Hervé (violoncelle),<br />

puis fon<strong>de</strong> le Trio verviétois avec Antoine Van<br />

Hulft (piano) et Georges Larue (violoncelle). Il<br />

joue enfin fréquemment en duo, en particulier<br />

avec Marie-Louise Pierre (piano).<br />

Comme chef d'orchestre, à la tête <strong>de</strong><br />

phalanges le plus souvent constituées <strong>de</strong><br />

musiciens non professionnels, amateurs ou<br />

étudiants, Mathieu Debaar, s'attache à faire<br />

découvrir <strong>de</strong>s œuvres peu connues à l'époque. Il<br />

dirige notamment L'enfance du Christ <strong>de</strong><br />

Berlioz et, en 1928, l'Orfeo <strong>de</strong> Monteverdi avec<br />

Wanda Landowska au clavecin et Francis<br />

Andrien dans le rôle titre. Lorsque les exécutions<br />

sont dirigées par <strong>de</strong>s chefs étrangers,<br />

Mathieu Debaar a toujours l'humilité <strong>de</strong> faire<br />

office <strong>de</strong> préparateur <strong>de</strong> l'orchestre. Il lance<br />

aussi, pendant trois saisons, <strong>de</strong>s concerts populaires<br />

d'été sur le modèle <strong>de</strong>s concerts <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong><br />

Symphonie créés à Liège par Léopold Chartier. Il<br />

en rédige lui-même les programmes, présentant à<br />

côté <strong>de</strong>s données biographiques, <strong>de</strong>s analyses très<br />

pointues enrichies <strong>de</strong> nombreux exemples<br />

musicaux, témoignant ainsi <strong>de</strong> ses constantes<br />

préoccupations didactiques. A la tête du chœur<br />

mixte, la Schola verviétoise, il explore entre autre<br />

le répertoire polyphonique <strong>de</strong> la Renaissance et<br />

crée le Miroir <strong>de</strong> Jésus d'André Caplet. Il dirige<br />

un autre ensemble choral mixte, la Chanterie, qui<br />

ne fonctionne que durant la Secon<strong>de</strong> Guerre<br />

mondiale et avec lequel il organise la commémoration<br />

du cinquantenaire <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Guillaume<br />

Lekeu, le 17 février 1944.<br />

Il est enfin chroniqueur musical pour le<br />

journal Le Jour, auquel il fournit <strong>de</strong>s comptes<br />

rendus <strong>de</strong>s concerts <strong>de</strong> l'Orchestre symphonique<br />

d'Osten<strong>de</strong>, dans lequel il joue durant les mois<br />

d'été <strong>de</strong> 1933 à 1939.<br />

Comme compositeur, il semble avoir travaillé<br />

en fonction <strong>de</strong> sa situation professionnelle. Il<br />

produit d'abord <strong>de</strong> la musique légère et <strong>de</strong>s<br />

morceaux <strong>de</strong> genre {Pretty Miss, Mournfully,<br />

Singapour), puis il s'oriente vers la musique <strong>de</strong><br />

chambre {Quatuor n°l, Quatuor à cor<strong>de</strong>s n°2<br />

sur <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s antiques, Suite pour cinq instruments<br />

à vent), les morceaux <strong>de</strong> concours et la<br />

musique vocale. Il laisse ainsi une dizaine <strong>de</strong><br />

mélodies et <strong>de</strong>s œuvres pour chœur {Gaiement<br />

partons pour chœur à trois voix, Promena<strong>de</strong> sur<br />

l'eau : chants populaires du pays d'Ath harmonisés<br />

à quatre voix). Il ne fait que <strong>de</strong> rares<br />

incursions dans la musique orchestrale<br />

{Concerto pour violon et orchestre en 1951).<br />

Certaines <strong>de</strong> ses œuvres furent publiées <strong>de</strong> son<br />

vivant chez Brognaux à Bruxelles et chez Théo<br />

Lecomte à Verviers. Les éditions Bayard-Nizet<br />

ont entrepris l'édition <strong>de</strong> certaines œuvres<br />

inédites {Impromptu pour flûte et piano, Pièce<br />

concertante pour tuba et piano).<br />

Si Mathieu Debaar eut la malchance<br />

d'entamer sa carrière musicale à une époque où<br />

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