Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

LANGUI LEBOUTTE
également. Sans se livrer à une étude méthodique,
il semble que le Bouddhisme et la
fascination étonnante des milieux artistiques
pour le Zen aient éveillé en lui un intérêt particulier.
Pendant cinq ans, il a étudié le chinois
avec, comme professeur, un ancien missionnaire.
Il avait un faible pour l'histoire, surtout
celle de son pays entre autres pour L'Histoire de
la Belgique d'Henri Pirenne.
En littérature, c'est toujours Emile Zola, qui
avait accompagné sa jeunesse, qu'il continua
d'admirer; pour la détente, il choisissait de
préférence les Anglais dont l'humour le
fascinait. Mais le visuel et l'esthétique plus que
la lettre, restaient dominants.
Si l'on a mis ici, l'accent sur la «double» vie
d'Emile Langui, écrivain et représentant de l'autorité,
une unité existe cependant: par son
rayonnement professionnel en Europe, il a créé
des liens précieux et durables dans le monde de
l'art, et par ailleurs en sa qualité d'auteur, il a
trouvé la concentration nécessaire pour rapporter
ce qui se passait autour de lui. C'était parfois
une approche intime de figures nationales qui
révélait, néanmoins, son intérêt pour les
courants internationaux, ainsi que pour la lutte
esthétique entre figuration et abstraction, avec
une attention particulière pour le mouvement
surréaliste. Sa formation «d'avant la guerre» lui
avait servi de prélude d'initiation.
Après une activité de plus de quarante ans,
Langui décédait à Bruxelles, le 24 juillet 1980, à
l'âge de septante-sept ans. Il repose au cimetière
d'Ixelles.
La véritable signification de son œuvre et de
sa vie est étroitement liée à la situation de la
culture et des arts en Belgique, appauvrie par
les contraintes imposées par les années de
guerre et qu'il fallait entièrement reconstruire,
aussi bien en Europe que dans son pays. La
personnalité de l'homme, ses dons et son esprit
actif, l'ont sans nul doute prédestiné à jouer ce
rôle de protagoniste et d'animateur dans l'aventure
de l'art moderne, en cette seconde moitié
du XX e siècle.
Recherches biographiques facilitées par les renseignements
aimablement communiqués par Stephy Langui.
— Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à
Bruxelles, Archives de l'Art contemporain, Fonds
Emile Langui. — Davidsfonds, à Leuven, Ten huize
van..., interview télévisée réalisée par J. Florquin en
1970, 6 de Keurreeks n°115-1970-3.
266
J. P., Emile Langui, ardent défenseur des beaux-arts
en Belgique, dans La Libre Belgique, 27 juillet 1980.
— J.D.D., Emile Langui, exégète et défenseur de
l'art belge, est mort, dans Le Soir, 30 juillet 1980. —
P. Caso, Le souvenir d'Emile Langui, un historien
d'art exemplaire, dans Le Soir, 1 août 1980. — J.-C.
Ebbinge Wubben, Emile Langui, een avonturier in
de Kunst, dans Nieuwe Rotterdamse Courant, 14
août 1980. — Κ. Geirlandt, Voor Emile Langui, dans
Biennale de la Critique, Charleroi, 1981. — R. H.
Marijnissen, In Memoriam Emiel Langui, dans
Jaarboek 1980, Koninklijke Academie voor
Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van
België, 42 e Jrg, Brussel, 1982, p. 229-230, portrait
photographique. — Fr. De Vree, Emile Langui,
dans Kunst en Cultuuragenda, 1 er septembre
1980.
Renilde Hammacher
LEBOUTTE, Lucien, Joseph, Ghislain, lieutenant
général aviateur DFC, premier chef
d'état-major de la Force aérienne, né à Hodister
(Luxembourg) le 5 mars 1898, décédé à Uccle
(Bruxelles) le 28 octobre 1988.
D est le fils de Léopold-Joseph, instituteur,
bricoleur électricien - qui au moyen d'une
installation à vapeur de son cru parviendra à
fournir de l'électricité à quelques villages
voisins ! - et de Marie-Louise Jeuniaux.
Après avoir satisfait au programme des
humanités scientifiques à l'Institut Sainte Marie
à Arlon de 1911 à 1917, il obtient un diplôme de
comptabilité et celui de géomètre arpenteur.
Arrêté par l'occupant et incarcéré en France, il
parvient à s'évader et tente en compagnie de son
frère Norbert de rejoindre l'armée de campagne
via la Hollande. Intercepté malheureusement à
la frontière, il est emprisonné à Aachen puis
déporté dans un camp à Malmédy jusqu'à la fin
des hostilités.
Il s'engage dès le 30 avril 1919 en qualité de
volontaire de carrière au 4 e régiment d'Artillerie
pour une durée de trois ans. Cet engagement est
prolongé de deux ans par la suite. A l'issue de
deux années de cours au 12 e CISLAA (Cours
d'instruction pour sous-lieutenant d'activé
artilleurs), il est nommé sous-lieutenant d'artillerie
le 26 juin 1921. Déjà son commandant
lui attribue des notes élogieuses : « Officier intelligent
et dévoué, d'un moral supérieur et de très
bonne éducation. D'une conduite exemplaire, il