Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

VRANCKX VRANCKX
cette loi une importante étude Het herstel der
stoffelijke oorlogschade qui fut d'une énorme
importance pour l'élaboration de la jurisprudence.
En 1940, il est désigné comme bourgmestre
faisant-fonction de Kessel-Lo. En 1941, accusé
de sabotage, il comparait devant le conseil de
guerre allemand à Bruxelles. Les Allemands
l'avaient arrêté au Palais de Justice. Grâce à sa
connaissance de la langue allemande, il put se
défendre convenablement et fut acquité. En
1942, il fut à nouveau arrêté et fit deux mois de
prison. Après sa libération, il prit le maquis
jusqu'à la fin des hostilités.
Aux élections législatives du 17 février 1946,
Alfons Vranckx est réélu représentant de l'arrondissement
de Louvain. Par arrêté du Régent
du 17 novembre 1947, Alfons Vranckx est
nommé conseiller d'Etat. Il a raconté que les
ministres Paul-Henri Spaak, Pierre Vermeylen et
Antoine Spinoy avaient insisté pour qu'il fasse
acte de candidature. Par contre, le Premier
ministre Camille Huysmans s'était fortement
opposé, mais, finalement, s'était rallié à l'avis
de ses collègues. Personne ne lui demanda son
avis : il devint président de la quatrième
chambre en compagnie de Henri Buch qui
aimait philosopher et de l'élégant André Mast.
Le premier arrêt rendu par le Conseil d'Etat
émanait, presque naturellement, de la quatrième
chambre, il était daté du 8 novembre 1948.
Court, sec, sans fioriture. C'était le style qui
allait rester celui de la quatrième chambre, un
style qui reposait sur l'autorité du juge, le
courage et le sens des responsabilités, un style
qui faisait soupirer les avocats, un style qui fit
que l'appartenance à la quatrième chambre
constituait un label de qualité.
Dans les arrêts de Vranckx, on aperçoit la figure
d'un homme impatient, d'un homme qui avec son
dynamisme hors du commun cache son aspiration
à plus d'activité. Durant quinze ans, Alfons
Vranckx a siégé à la rue de la Science. Son bureau
était aménagé dans la chambre dans laquelle
Léopold IIΙ a vu le jour le 3 novembre 1901.
D'après le témoignage de son collègue André
Mast, il présidait avec autorité, talent et tact, et
aussi avec une imperturbable bonne humeur.
La loi du 3 mai 1948 porte création d'un
Centre de Recherche pour la solution nationale
des problèmes sociaux et juridiques en régions
wallonne et flamande, appelé aussi Centre
392
Harmel. Alfons Vranckx devient rapporteur de
ce centre.
En 1951, sous son impulsion, et en collaboration
avec les professeurs Van Dievoet, Fredericq
et Victor, l'édition de l'Administratief Lexicon
est lancée et il est désigné comme président du
conseil de rédaction. En 1954, Alfons Vranckx
devient membre de la Commission chargée de
l'élaboration du texte néerlandais de la
Constitution, des codes et des lois et arrêtés
principaux.
Le 14 avril 1955, il est nommé chargé de
cours à l'Université de l'Etat à Gand et le 1 er mai
1963, il devient professeur ordinaire et en même
temps directeur-chef de service du séminaire de
droit administratif.
Le 21 décembre 1962, le député socialiste de
Louvain François Tielemans, ministre-adjoint
aux Finances, décède subitement. La Fédération
socialiste de Louvain avait d'urgence besoin
d'une figure de grand format pour mener sa liste
aux prochaines élections. Alfons Vranckx fut
approché et prié de revenir dans la politique
pour prendre la direction du parti à Louvain. Il
savait qu'il allait prochainement devenir premier
président du Conseil d'Etat. Il renonça à cet
honneur et démissionna le 30 avril 1963. Le
lendemain, il défilait dans le cortège du 1 er mai !
D fit le tour des sections locales durant deux ans
tout en poursuivant son enseignement à
l'Université de Gand. Le 23 mai 1965, il redevenait
député de Louvain et recevait le portefeuille
de l'Intérieur dans le gouvernement présidé par
Pierre Harmel.
Les tâches qui l'attendaient étaient délicates :
la préparation de la révision de la Constitution,
l'assainissement des finances communales,
l'exécution de la loi du 2 août 1963 et les dispositions
transitoires relatives au personnel des
services locaux de l'agglomération bruxelloise,
la révision des modalités de fonctionnement de
la Commission permanente de contrôle linguistique,
la création d'une Commission pour
l'amélioration des relations entre les communautés
linguistiques, le statut syndical du
personnel des provinces et des communes. Il
avait aussi des plans personnels quant à la
création d'un fonds national pour la protection
de la population et quant à une réforme de la
Protection civile et de la police communale.
Alfons Vranckx a déploré qu'on ait uniquement
retenu de son passage au ministère de