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Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique

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BRITZ BRITZ<br />

seraient interrogés. Britz suggère aussi l'instauration,<br />

comme en France, d'un concours<br />

d'admission. C'est au droit public et administratif<br />

que se rattachent d'ailleurs la plupart <strong>de</strong><br />

ses publications non historiques : Compétence et<br />

juridiction administrative et judiciaire (1841),<br />

De l'autorité administrative en <strong>Belgique</strong> (1842),<br />

Loi organique <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong>s Comptes du 20<br />

octobre 1846 (1847), Revue méthodique <strong>de</strong>s<br />

arrêts <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> Cassation en matière <strong>de</strong><br />

droit public et administratif (1849), La<br />

Constitution belge et les lois organiques (1865).<br />

En 1842, l'<strong>Académie</strong> <strong>de</strong>manda qu'on lui<br />

présentât à son concours annuel «une analyse<br />

raisonnée et substantielle, par ordre chronologique<br />

et <strong>de</strong> matières» <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong>s juristes<br />

<strong>de</strong>s Pays-Bas autrichiens, en tant qu'elles intéressent<br />

«l'ancien droit civil et politique <strong>de</strong> la<br />

<strong>Belgique</strong> ». Le seul mémoire présenté fut le sien.<br />

Il embrassait bien plus que ne le supposait la<br />

question mise au concours. Non seulement il y<br />

donnait un large aperçu <strong>de</strong>s sources du droit<br />

pour nos régions <strong>de</strong>puis l'époque romaine, mais<br />

il le complétait par un exposé systématique du<br />

droit privé <strong>de</strong> nos régions sous l'Ancien<br />

Régime. Oeuvre ambitieuse, que l'auteur n'avait<br />

d'ailleurs pu terminer dans le délai fixé. Les<br />

rapporteurs, surpris mais intéressés par<br />

l'ampleur <strong>de</strong> l'ouvrage, décidèrent <strong>de</strong> laisser à<br />

Britz le temps <strong>de</strong> l'achever. Après <strong>de</strong>ux ajournements<br />

successifs, son mémoire, toujours seul en<br />

piste, fut couronné le 5 mai 1845, et publié en<br />

1847 en <strong>de</strong>ux volumes totalisant 1084 pages,<br />

sous le titre Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ancien droit <strong>Belgique</strong>.<br />

La première partie (494 p.) concerne, comme<br />

l'indique le sous-titre, l'Histoire <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce<br />

et <strong>de</strong> la législation <strong>de</strong>s Pays-Bas et <strong>de</strong>s<br />

principautés <strong>de</strong> Liège, <strong>de</strong> Bouillon et <strong>de</strong><br />

Stavelot. En réalité, parmi les sources du droit,<br />

la législation et la coutume sont abordées <strong>de</strong><br />

façon très succincte ; conformément au libellé <strong>de</strong><br />

la question mise au concours, Britz étudie<br />

presque exclusivement la doctrine, «les jurisconsultes».<br />

C'est essentiellement une nomenclature,<br />

donnant les œuvres principales, l'année<br />

<strong>de</strong> naissance et <strong>de</strong> décès (souvent omises). Π<br />

consacre aux principaux auteurs <strong>de</strong>s développements<br />

en rapport avec leur importance, mais qui<br />

ne sont pas fondés sur une analyse approfondie<br />

<strong>de</strong> leurs œuvres : trop souvent, on a l'impression<br />

que Britz se contente d'y relever, çà et là,<br />

quelques éléments. Ce qui ne l'empêche pas<br />

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d'émettre souvent <strong>de</strong>s jugements lapidaires ou<br />

repris à d'autres auteurs. Sa bibliographie est<br />

abondante pour le Moyen Age; il cite <strong>de</strong><br />

nombreux historiens contemporains, tels que<br />

Warnkoenig, Klimrath, Savigny, Hugo, Guizot.<br />

Si ces références sont moins nombreuses pour<br />

les pério<strong>de</strong>s ultérieures, c'est tout simplement<br />

parce que Britz est le premier, au XIX e siècle, à<br />

se livrer à une étu<strong>de</strong> systématique <strong>de</strong> nos anciens<br />

juristes ; pour terminer, il passe même en revue<br />

les juristes belges, ses contemporains, parmi<br />

lesquels il se cite lui-même. Cette étu<strong>de</strong> a exigé<br />

un travail considérable. Elle est basée sur une<br />

collecte consciencieuse <strong>de</strong>s données, dont l'interprétation<br />

est toutefois d'un tâcheron<br />

médiocre, ayant travaillé trop vite. De cette hâte<br />

témoignent quantité <strong>de</strong> négligences, <strong>de</strong><br />

mauvaises compréhensions, d'omissions, que<br />

les neuf pages d'errata et d'ad<strong>de</strong>nda, bien<br />

incomplètes, ne font que souligner. Dans son<br />

avant-propos, il ne se montre pourtant pas peu<br />

fier <strong>de</strong> son œuvre. Et il faut lui reconnaître le<br />

mérite d'avoir, par un travail acharné, établi un<br />

répertoire qui n'a pas été remplacé et est encore<br />

utile.<br />

La secon<strong>de</strong> partie du Co<strong>de</strong> consiste en un<br />

exposé systématique du droit civil <strong>de</strong> nos<br />

régions sous l'Ancien Régime. C'est à son sujet<br />

que Britz a été accusé à mots couverts par<br />

Eugène Defacqz, en 1851, d'avoir plagié le<br />

cours que celui-ci avait donné en 1834-1835 et<br />

qu'aurait suivi Britz. Celui-ci mérite-t-il la réputation<br />

<strong>de</strong> plagiaire qui s'attache à son nom<br />

encore <strong>de</strong> nos jours ?<br />

On peut éliminer du débat la première partie<br />

du Co<strong>de</strong> : son objet est très différent du titre<br />

préliminaire <strong>de</strong> l'Ancien droit <strong>Belgique</strong> <strong>de</strong><br />

Defacqz, que contenait une première livraison<br />

<strong>de</strong> cet ouvrage, parue en 1846 et à laquelle Britz<br />

se réfère <strong>de</strong> façon laudative. Defacqz s'y attache<br />

aux institutions judiciaires et aux sources <strong>de</strong><br />

l'ancien droit, parmi lesquelles les «jurisconsultes<br />

» ne sont presque pas mentionnés.<br />

Si l'on compare attentivement les livres I (Des<br />

personnes) et II (Des biens) du traité <strong>de</strong> Defacqz<br />

(seuls livres parus) avec les parties correspondantes<br />

du Co<strong>de</strong>, il faut bien constater qu'on ne<br />

peut parler <strong>de</strong> plagiat. La ressemblance se borne<br />

au fait que les mêmes matières sont abordées.<br />

Defacqz les traite <strong>de</strong> manière beaucoup plus<br />

approfondie et en juriste <strong>de</strong> talent ; il se réfère<br />

surtout aux sources normatives. Britz se borne à

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