Nouvelle Biographie Nationale - Académie royale de Belgique
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CAPPUYNS CAPPUYNS<br />
excès <strong>de</strong> pouvoir (1951) et la censure <strong>de</strong> l'excès<br />
<strong>de</strong> pouvoir <strong>de</strong>vant le Conseil d'Etat (1956). Les<br />
<strong>de</strong>ux autres champs doctrinaux se rattachent<br />
respectivement aux <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s matières enseignées<br />
par l'auteur à l'Université catholique <strong>de</strong><br />
Louvain, à savoir les Principes du contentieux<br />
administratif (2 vol., 1961 et 1964) et le Précis<br />
<strong>de</strong> droit administratif (1968) suivis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
volumes <strong>de</strong> Droit judiciaire civil (1974 et 1981).<br />
Alors que la plupart <strong>de</strong>s théoriciens du droit<br />
judiciaire se sont à l'origine formés en droit<br />
civil, il n'est pas indifférent que Cyr Cambier y<br />
soit venu plutôt du droit administratif. Mais il<br />
avait aussi une soli<strong>de</strong> formation <strong>de</strong> civiliste et<br />
une connaissance approfondie <strong>de</strong> l'histoire.<br />
C'est en juriste complet qu'il a dominé le droit<br />
administratif et le droit judiciaire. Ayant écrit à<br />
propos <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> juger que « le style c'est<br />
le pouvoir» (Droit judiciaire civil, t.1, p. 82), il<br />
s'est lui-même emparé du pouvoir que donne le<br />
style, par sa propre maîtrise <strong>de</strong> la parole et <strong>de</strong><br />
l'écriture.<br />
De son union avec Suzanne Leclercq, ellemême<br />
fille et sœur d'avocats, qui contribua à<br />
son épanouissement, Cyr Cambier eut cinq<br />
enfants : <strong>de</strong>ux sont avocats et ont constitué une<br />
association à laquelle collabore leur sœur, un<br />
magistrat et un mé<strong>de</strong>cin.<br />
Ecrits <strong>de</strong> Cyr Cambier, Faculté <strong>de</strong> Droit, Louvain,<br />
1984, contenant un hommage <strong>de</strong> F. Rigaux (p. 3-8), un<br />
essai sur la personne et l'œuvre par F. Delpérée et J.<br />
Van Compernolle (p. 9-28) et une bibliographie (p.<br />
319-327). — J. Putzeys, Cyr Cambier, dans<br />
Administration publique, 1989, p. 145-146. — J. Van<br />
Compernolle, In memoriam, dans Annales <strong>de</strong> droit <strong>de</strong><br />
Louvain, 1989, p. 3-9. — Fr. Rigaux, Style du pouvoir<br />
CAPPUYNS, Alphonse, Marie, Joseph,<br />
ingénieur-brasseur, chimiste, né à Haecht le 29<br />
mai 1887, décédé à Tirlemont le 8 août 1936.<br />
Orphelin <strong>de</strong> mère dès l'âge <strong>de</strong> cinq ans, c'est<br />
tout naturellement qu'il suit <strong>de</strong> près les analyses<br />
<strong>de</strong> chimie agricole exécutées par son père.<br />
Instituteur rural, Louis-Jean-Marie Cappuyns,<br />
père d'Alphonse, avait dûment été autorisé par<br />
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le ministre <strong>de</strong> l'Intérieur et <strong>de</strong> l'Enseignement<br />
public <strong>de</strong> l'époque, à pratiquer <strong>de</strong> telles<br />
analyses. On peut y voir l'origine <strong>de</strong> la passion<br />
du jeune Alphonse pour la chimie <strong>de</strong>s fermentations.<br />
Cette passion se confirme au Collège<br />
Saint-Rombaut <strong>de</strong> Malines où il fait ses<br />
humanités gréco-latines <strong>de</strong> 1898 à 1904.<br />
L'Ecole supérieure <strong>de</strong> Brasserie <strong>de</strong> l'Université<br />
catholique <strong>de</strong> Louvain l'accueille ensuite. Il y<br />
obtient le titre d'ingénieur brasseur en 1908. A<br />
l'Institut agronomique <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s Sciences<br />
l'année suivante, celui d'expert chimiste<br />
agricole, et son mémoire sur Les fermentations<br />
visqueuses <strong>de</strong>s ascobacterium luteum babis le<br />
fait accé<strong>de</strong>r au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> docteur en chimie<br />
agricole en 1910. Une bourse <strong>de</strong> voyage lui<br />
permet <strong>de</strong> faire un séjour en Allemagne au cours<br />
duquel il visite les laboratoires du professeur<br />
Karl Wehmer à Hanovre. Ce chimiste expérimenté<br />
avait déjà décrit en 1892 la transformation<br />
du sucre en aci<strong>de</strong> citrique au départ <strong>de</strong> certaines<br />
moisissures. Malgré plusieurs tentatives, il<br />
n'avait jamais réussi cette transformation au<br />
niveau industriel. Quelques années plus tard, il<br />
écrira dans le Chemiker Zeitung que <strong>de</strong>s difficultés<br />
d'ordre technique insurmontables s'étaient<br />
opposées à cette réalisation. En mars 1911,<br />
s'adressant à un cercle <strong>de</strong> brasseurs à Berlin,<br />
Alphonse Cappuyns leur fait une conférence sur<br />
la propreté, le nettoyage et la désinfection du<br />
matériel industriel. Tout au long <strong>de</strong> sa carrière, il<br />
aura pu mesurer l'importance <strong>de</strong> ses propos.<br />
Dès son retour à Louvain, il <strong>de</strong>vient l'assistant<br />
du professeur chanoine Philibert Biourge au<br />
laboratoire <strong>de</strong> mycologie. Ce professeur avait<br />
déjà publié une importante monographie<br />
ou pouvoir du style ? A propos du droit judiciaire civil - purement botanique et non biochimique - sur<br />
du professeur Cyr Cambier, dans Annales <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> le groupe <strong>de</strong>s pénicilliums.<br />
Louvain, 1982, p. 217-230. — In memoriam, dans<br />
En 1914, il épouse Alice-Clémence<br />
Journal <strong>de</strong>s Tribunaux, 1988, p. 661.<br />
Tramasure, fille d'un pharmacien <strong>de</strong> Bruxelles.<br />
François Rigaux De cette union naîtront sept enfants : <strong>de</strong>ux<br />
garçons et cinq filles. Mais à peine marié,<br />
poursuivi par l'occupant, il trouve refuge à<br />
Bruxelles. C'est là qu'il apprend dans les<br />
milieux pharmaceutiques que la guerre entraînera<br />
bientôt une pénurie d'aci<strong>de</strong> citrique.<br />
Mettant à profit son inactivité forcée, il reprend<br />
ses livres et retourne à ses étu<strong>de</strong>s. II monte un<br />
petit laboratoire privé, bien décidé à réussir là où<br />
Wehmer a si souvent échoué.<br />
Nommé directeur <strong>de</strong> la brasserie du Château<br />
d'Or à Vilvoor<strong>de</strong>, il s'y établit en 1915. Là