Le géant suédois des matériaux de construction se développe - SCA

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une pilule amère comme remède à la crise financière Que s’est-il passé en Suède dans les années 80 ? La réponse à cette question est essentielle pour comprendre la crise monétaire en Europe. Martin Enlund, analyste monétaire à la Handelsbanken, constate que la Suède était alors dans une situation comparable à celle de la Grèce aujourd’hui. « La différence est que nous avons su tirer les enseignements de nos déboires », explique-t-il. L es choses étaient plus faciles avant. Dans les années 80, quand la Suède avait un marché du travail en surchauffe, un taux de « change nous fixe, visons des taux une d’intérêt clientèle faibles et des très salaires exigeante élevés, elle en pouvait termes restaurer de sa compétitivité en dévaluant sa monnaie. qualité et de fonctionnalités » Le dernier grand coup a été porté à l’automne 1992. D’importantes hausses de Alexis Megnien salaires et de prix avaient altéré la compétitivité du pays, en particulier à la lumière de la réunification allemande et de la bulle immobilière qui venait d’éclater. Elle avait donc encore plus besoin de capitaux étrangers. Pour éviter de nouvelles dévaluations, la Banque centrale de Suède a augmenté son taux d’intérêt directeur jusqu’à 500 % dans une dernière tentative d’attirer des capitaux, mais elle a dû jeter l’éponge et abandonner le taux de change fixe de la couronne suédoise. La couronne a alors été dévaluée de 20 %, et le pays a renoué avec la compétitivité. « Le Suédois moyen se demandait pourquoi acheter des produits suédois alors que les équivalents allemands étaient bien meilleur marché », résume M. Enlund. Bien que la Suède ait fait tout ce qu’il fallait ensuite pour assainir son économie, il lui a fallu beaucoup de temps pour se remettre sur les rails. aujourd’hui, il n’est plus aussi facile à des pays lourdement endettés comme la Grèce ou l’Espagne de remettre leur économie sur pieds. Ils n’ont plus une monnaie indépendante qui, à terme, leur permette de restaurer leur compétitivé. Dans le meilleur des mondes, les pays de la zone euro auraient peut-être pu se soutenir mutuellement et s’enrichir ensemble. Mais dans la réalité, c’est le contraire qui s’est passé, du moins pour certains pays. Selon M. Enlund, le problème est que l’Europe des 12, puis des 17, qui a créé en 1999 l’Union économique et monétaire (UEM), n’a pas pris en considération les spécificités ni le niveau de développement des différents pays. C’est un peu comme une relation de couple où les partenaires s’aiment bien, mais pas au point de vouloir se marier, et où ils vaquent chacun à leurs occupations le week-end. « Un pays assez peu industrialisé connaît une croissance plus forte qu’un pays déjà très développé », constate M. Enlund. Si le taux de croissance avoisinant les 7 %, les intérêts devraient se situer à peu près au même niveau, et être nettement inférieurs dans les pays plus développés. Un pays comme la Grèce, avec un taux de croissance de 7 %, a bénéficié d’un taux de 4 %. Cela conduit à une surchauffe du marché du travail et à des salaires et des prix trop élevés. Les faibLes taux d’intérêts peuvent aussi être considérés comme le principal moteur du boom immobilier et de la bulle qu’il a générée. « Cela aurait peut-être pu être évité, mais comme les responsables politiques pensent souvent plus à leur réélection qu’au développement économique durable à long terme, ils ont préféré ne pas mettre de frein à cette évolution, par exemple en augmentant les impôts ou les taux d’intérêts sur les crédits immobiliers », explique M. Enlund. Les banques ont aussi leur part de responsabilité dans la situation financière actuelle. M. Enlund estime qu’elles ont, par appât du gain, tout simplement mal évalué la solvabilité des emprunteurs. Quand elles ont fini par comprendre qu’elles avaient trop prêté, il était trop tard. Pendant cette même période, l’Allemagne a bien tiré son épingle du jeu, avec un taux de chômage faible et des salaires relativement bas. Il a longtemps été plus avantageux pour un Italien d’acheter une voiture allemande qu’un véhicule fabriqué à Turin. Pour que la crise monétaire européenne passe, il faut d’abord améliorer la compétitivité des pays les plus exposés par rapport à l’Allemagne. « Si les salaires allemands augmentaient de 25 % et que cette hausse était répercutée sur le prix des produits allemands, cela éliminerait les distortions de concurrence entre l’Allemagne et l’Espagne, pour ne prendre que cet exemple », explique M. Enlund. Cela résoudrait pratiquement la crise de la dette, mais cette pilule est trop amère pour Berlin. dans Le cas de La suède, la couronne s’est fortement appréciée par rapport à l’euro, et ce pour plusieurs raisons : taux de change variable, faible taux d’endettement, balance des échanges excédentaire et taux d’intérêts relatrivement élevés. Cela a favorisé les entreprises importatrices, mais pénalisé les entrepriss exportatrices, notamment dans la filière bois et papier. « Nous espérons donc une baisse des taux d’intérêts suédois, faute de quoi la couronne va encore s’apprécier, ce qui maintiendra le taux de chômage à un niveau élevé et entraînera une perte de compétitivité dans certains secteurs de l’industrie suédoise, résume M. Enlund. Mats Wigardt « Le suédois moyen se demandait pourquoi acheter des produits suédois alors que les équivalents allemands étaient bien meilleur marché » Martin Enlund M. Enlund, analyste monétaire, décrit l’UEM comme une une relation de couple où les partenaires s’aiment bien, mais pas au point de vouloir se marier, et où ils vaquent chacun à leurs occupations le week-end. timbernews | 6
Le géant suédois de matériaux de construction poursuit son expansion Chez Beijer Byggmaterial, la crise financière internationale n’a pas provoqué de changements dramatiques. Le groupe poursuit son expansion et approfondit sa collaboration avec SCA. « Nous sommes très réactifs et nos activités reposent sur trois solides piliers », se félicite Peter Sjöström, Directeur de achats. a vec ses 68 magasins aux quatre coins du pays, Beijer Byggmaterial AB est la principale chaîne suédoise de matériaux de construction. En mars dernier, elle a racheté XL Bygg à Arvika, quelques mois après avoir jeté son dévolu sur Trä & Bygg à Gällivare et à Kiruna. « Afin de réaliser des économies d’échelle encore plus importantes, nous avons un plan de croissance assez agressif et plusieurs acquisitions en ligne de mire », nous confie P. Sjöström. beijer byGGmateriaL fait partie du DT Group qui, grâce à un réseau de points de vente très dense, est présent partout dans les pays nordiques, y compris au Groenland. DT Group fait à son tour partie de Wolseley plc, premier distributeur mondial de produits de plomberie. Le DT Group à lui seul emploie près de 9 000 salariés et génère un chiffre d’affaires de plus de trois milliards d’euros. p. sjöström ne cache pas que la forte baisse des mises en chantier dans toute l’Europe, y compris les pays nordiques, a eu des répercussions pour le groupe. Même sur le marché suédois, on prévoit au deuxième trimestre de 2012 une baisse de 5 % pour le secteur des matériaux de construction, mais en Suède, il existe d’importantes différences régionales et Beijer peut à la fois accélérer et ralentir son expansion. L’entreprise peut être très réactive car elle n’a pas un flux important de matières premières ni d’entrepôt intermédiaires à gérer. L’organisation est continuellement resserrée et il est facile de transférer des moyens entre les trois fameux piliers : des constructeurs locaux, les marché privé et les clients d’envergure nationale. « Grâce au système des subventions pour rénovations et réparations, de gros volumes ont été transférés des clients privés vers des clients du secteur du bâtiment », explique P. 7 | timbernews « Nous avons récemment signé avec sCa un contrat qui implique que des unités de plusieurs pays bénéficient de la même gamme de produits » Peter Sjöström Sjöström. Les planches sont tout simplement achetées par d’autres. certes, beijer a vu les effets de la crise de l’euro, même si cela n’a pas eu d’incidences dramatiques sur le compte de résultat. Au contraire, la bonne santé de la couronne suédoise lui a plutôt profité étant donné que les produits importés sont payés en euros. « En revanche, les gens sont moins dépensiers en ces temps d’instabilité financière », constate P. Sjöström. Et si les Suédois doivent choisir entre un voyage ou une nouvelle cuisine, ils optent pour le voyage car le taux de change leur est favorable. Depuis quelques années, Beijer, qui compte parmi les principaux revendeurs suédois de produits bois rabotés, collabore avec SCA, qui assure des livraisons régulières et avantageuses directement jusqu’à ses magasins. Cette collaboration s’étend aussi à Wolseley, l’actionnaire principal de Beijer. « Nous avons récemment signé avec SCA un contrat qui implique que des unités de plusieurs pays bénéficient de la même gamme de produits », explique P. Sjöström. beijer coopère également avec BM Skandinavien, qui fait partie du groupe SCA. Aux termes de l’accord conclu entre les deux sociétés, BM Skandinavien doit fournir des bardage à 23 magasins et Beijer et dispenser à leur personnel une formation de base en matière de bois et de peinture. « En coopérant avec de grandes entreprises robustes et avec une vision à long terme, nous savons que les rayons de nos magasins ne seront jamais vides », résume P. Sjöström. tExtE : Mats Wigardt photo : Stefan Bohlin Beijer coopère avec BM Skandinavien, qui fait partie du groupe SCA. Aux termes de l’accord conclu entre les deux sociétés, BM Skandinavien doit fournir des lambris extérieurs à 23 magasins et Beijer et dispenser à leur personnel une formation de base en matière de bois et de peinture.
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