Lozère 48, Montrodat, le Valadou Méthanisation par voie séche
Lozère 48, Montrodat, le Valadou Méthanisation par voie séche
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Compte rendu de visite du 13/07/2012 au Gaec Rousset<br />
<strong>Lozère</strong> <strong>48</strong>, <strong>Montrodat</strong>, <strong>le</strong> <strong>Valadou</strong><br />
<strong>Méthanisation</strong> <strong>par</strong> <strong>voie</strong> <strong>séche</strong><br />
Les 4 digesteurs enterrés et en fonds <strong>le</strong> local technique
Le fumier peut devenir une source d’énergie<br />
William Rousset, devant l’un des quatre digesteurs de son installation. (longueur 22 m, profondeur 3 m,<br />
largeur 6.5 m) durant la phase de construction<br />
Transformer son fumier pour produire du gaz, de la cha<strong>le</strong>ur et de l’é<strong>le</strong>ctricité <strong>par</strong> un<br />
processus naturel de fermentation, c’est possib<strong>le</strong> et rentab<strong>le</strong> pour une exploitation agrico<strong>le</strong>.<br />
Au <strong>Valadou</strong>, petit hameau tranquil<strong>le</strong> perché au-dessus de <strong>Montrodat</strong>, l’unité fonctionne depuis<br />
<strong>le</strong> 20 décembre 2011 .<br />
William Rousset et Magali Perrin produisent une énergie propre à <strong>par</strong>tir des effluents produits<br />
<strong>par</strong> <strong>le</strong>ur é<strong>le</strong>vage. "Ça fait quinze ans que je réfléchis au meil<strong>le</strong>ur moyen d’utiliser au mieux<br />
l’énergie que peut générer la pail<strong>le</strong> mélangée au fumier, qui provient de mes étab<strong>le</strong>s. C’est à<br />
<strong>par</strong>tir de l’expérience du Gaec de Bois-Joly, en Vendée, que j’ai pu aboutir et mettre en œuvre<br />
cette unité de production de biogaz, dit William.<br />
L’exploitation : William Rousset possède en moyenne 350 taurillons qui sont des veaux<br />
laitiers qu’il achète à 15 jours et engraisse jusqu’à 18 mois. Installés sur des aires paillées<br />
(765 tonnes de pail<strong>le</strong> <strong>par</strong> an) la production de fumier s’élève à 4 000 tonnes <strong>par</strong> an.<br />
Le principe de la méthanisation <strong>par</strong> <strong>voie</strong> sèche :<br />
L’installation comprend 4 digesteurs de 330 m3, enterrés avec une pente douce pour <strong>le</strong>s<br />
remplir et <strong>le</strong>s vidanger, et une cuve tampon de 120 m3 (l’idéal serait de 200 m3) qui récupère<br />
<strong>le</strong>s jus en fin de cyc<strong>le</strong>, ces jus sont maintenus en température et serviront à réensemencer <strong>le</strong><br />
digesteur suivant. Le fumier est entreposé dans <strong>le</strong>s digesteurs à l’aide du tracteur et du<br />
chargeur (temps de remplissage 3 heures). Une fois <strong>le</strong> fumier en place M Rousset instal<strong>le</strong> des<br />
tuyaux percés qui permettront d’épandre <strong>le</strong>s jus pompés en fonds de digesteurs. Cette<br />
opération est indispensab<strong>le</strong> pour ensemencer de bactéries <strong>le</strong> digestat. Pour lancer son premier<br />
digesteur M Rousset a dû acheter des bactéries. Puis il dérou<strong>le</strong> 11 tapis isolant (de 60kg,<br />
2m*6.5m) qui permettront de maintenir une température minimum de 38° à 40° C à l’intérieur<br />
du digesteur. Une bâche extensib<strong>le</strong> recouvre <strong>le</strong> digesteur (temps de bâchage 2 h, débâchage 1<br />
h), c’est el<strong>le</strong> qui récupère <strong>le</strong> bio gaz produit, el<strong>le</strong> assure <strong>le</strong> stockage du gaz avant que celui soit<br />
consommer dans <strong>le</strong> co-générateur. Les digesteurs sont en béton armés, même s’ils sont<br />
enterrés, ils sont isolés (8cm au sol et 8 cm projeté sur <strong>le</strong>s murs) et ils reçoivent 6.6 km de
tuyau de chauffage pour maintenir <strong>le</strong> digestat en température. Une <strong>par</strong>tie de la cha<strong>le</strong>ur<br />
produite <strong>par</strong> <strong>le</strong> co-générateur sera autoconsommée. Le temps de présence dans <strong>le</strong> digesteur et<br />
de deux mois. En fin de cyc<strong>le</strong> <strong>le</strong> produit s’égoutte 2 semaines. Il ressort environ 200 m3 de<br />
digestat <strong>par</strong> digesteur. Le digestat est épandu sur <strong>le</strong>s 50 ha de prairies permanentes, 25 ha de<br />
prairies temporaires et <strong>le</strong>s 50 ha de céréa<strong>le</strong>s.<br />
Le biogaz produit est épuré pour ne garder que <strong>le</strong> méthane qui est envoyé vers un moteur de<br />
marque Man 6 cylindres. Ce moteur fait tourner une génératrice d’une puissance de 90 kwe.<br />
L’é<strong>le</strong>ctricité produite (415 000 kWh) sera en priorité vendu à Edf à un tarif de 18.2 cts €/kWh,<br />
mais M Rousset et <strong>le</strong> premier en France à avoir obtenu de la <strong>par</strong>t d’Edf la possibilité d’autoconsommer<br />
sa production lorsque bon lui semb<strong>le</strong>. Le réseau d’une longueur de 150 m permet<br />
d’alimenter <strong>le</strong> transformateur <strong>le</strong> plus proche.<br />
Pour assurer sa production M Rousset a signer un contrat de maintenance et de suivit à<br />
distance avec la société ARIA (Toulouse) qui a développé <strong>le</strong> projet.<br />
La cha<strong>le</strong>ur produite <strong>par</strong> <strong>le</strong> moteur (565 000 kW) sera utilisée pour chauffer <strong>le</strong>s digesteurs<br />
lorsqu’ils en auront besoin, chauffer l’eau pour l’alimentation des veaux, améliorer <strong>le</strong> séchage<br />
en grange (réseau de 80 m) et chauffer 2 maisons d’habitation (réseau de cha<strong>le</strong>ur de 180 m).<br />
"Je pense l’amortir en une dizaine d’années"<br />
"Bien sûr, c’est un gros investissement (800 000€), mais j’ai reçu un soutien financier<br />
conséquent de l’Europe (100 000 €), de la Région (90 000 €), du Dé<strong>par</strong>tement (15 000 €) et<br />
de l’Ademe (80 000 €) soit 35 % d’aide directe et ce qui reste à ma charge, je pense pouvoir<br />
l’amortir en une dizaine d’années. Les résidus de la méthanisation sont directement utilisab<strong>le</strong>s<br />
et constituent un engrais azoté que je peux épandre directement dans mes <strong>par</strong>cel<strong>le</strong>s de culture<br />
et j’économise plusieurs tonnes d’intrants que j’étais obligé d’acheter.<br />
Après, il n’y aura plus qu’à gérer la maintenance du système. La méthanisation <strong>par</strong> <strong>voie</strong> sèche<br />
est simp<strong>le</strong> dans sa conception et n’utilise que peu d’ap<strong>par</strong>eils é<strong>le</strong>ctriques, quelques pompes<br />
suffisent.<br />
M Rousset fait aussi du transport routier, il transporte à l’al<strong>le</strong>r du granulé de bois et en retour<br />
de la luzerne déshydraté, pour cela il souhaite instal<strong>le</strong>r un épurateur de gaz et un jour rou<strong>le</strong>r<br />
avec <strong>le</strong> méthane produit sur son exploitation.
Le réseau de récupération du biogaz<br />
Le réseau éléctrique <strong>le</strong> co-générateur dans un caisson isolé<br />
L’échangeur du séchage en grange Compteurs de calories sur chaque réseau<br />
Mise en route à interval<strong>le</strong> régulier des différents digesteurs Le digestat<br />
Eric MEYNADIER Chambre d'Agriculture des Hautes-Alpes 8 Ter, Rue Capitaine de Bresson<br />
05010 GAP Cedex Tél. : 04.92.52.84.73 email : eric.meynadier@hautes-alpes.chambagri.fr