Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal
Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal
Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
JOUKNAI. I/ANTOINI; UALKANU 63<br />
avoir este précédée par sa more ; les proches parentes y entrèrent<br />
avec elles, et les autres se distribuèrent dans les deux autres<br />
chariots. Dans cet ordre, ils s'avancèrent jusqu'à la porte<br />
de Marc Antonio, précédés de Janissaires et de dix ou douze<br />
Juifs qui jouoient <strong>du</strong> tambour de basque, où on fit mettre pied<br />
û terre à la future épouse, laquelle, précédée de sa mère et uu<br />
milieu <strong>du</strong> deux femmes, ses plus proches parentes, passa, d'un<br />
pas assés lent, au son des mesmes instruments, jusques dans une<br />
chambre où les femmes se renfermèrent avec clic sans y donner<br />
l'entrée ù aucun homme; et, en passant, Marc Antonio jetta,<br />
pour lui faire honneur, une poignée d'aspres sur elle <strong>du</strong> haut<br />
d'une fenestre. On en avoit aussi jette lorsqu'elle sortit de chés<br />
elle. Les filles <strong>du</strong> pays recherchent fort d'avoir de ces aspres<br />
pour en achepter quelque chose à manger, parce qu'elles croient<br />
que cela leur porte un bon augure pour se marier bientost et<br />
trouver un bon mary. Elle resta dans cette chambre jusqu'à<br />
huict heures <strong>du</strong> soir que la cérémonie <strong>du</strong> mariage se fit par l'évoque<br />
de Calamine, vicaire patriarchal. Mais elle mit un long<br />
temps auparavant que de se trouvera l'endroit où on l'attcndoit,<br />
car elle marchoit beaucoup plus lentement qu'une tortue.<br />
Enfin, y estant arrivée, l'époux futur, qui s'y estoit desjà trouvé,<br />
la salua, et l'évéque fit son devoir. Mais, suivant une coustume<br />
<strong>du</strong> pays assés particulière, elle ne dit pas le oûy que les filles<br />
disent, en d'autres lieux, si librement; tout le signe qu'elle<br />
donna de son consentement fut celuy que sa mère lui fit faire<br />
en luy poussant le derrière, de la teste. La cérémonie achevée,<br />
elle fut con<strong>du</strong>ite en un thrône qu'on avoit dressé tout exprès<br />
où clic s'assit et y demeura comme une statue, sans faire aucun<br />
mouvement, après que les dames les moins ambitieuses <strong>du</strong><br />
rang se furent rangées à l'entour d'elle, cor celles qui le recherchoient<br />
se retirèrent ou ne s'y trouvèrent. Les invites commencèrent<br />
à apporter chascun leur présent. Celui qui commença le<br />
premier fut un Grec fort riche, nommé Manolaki, qui faisoit l'office<br />
de parrain à la place <strong>du</strong> prince de Moldavie, lequel apporta<br />
devant Tcspousée cent sekins en dix pièces d'or. On présenta