Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal
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JOURNAL DANTOINfc* tiALI.AND $3<br />
précède de ses drogmans, et il y tut receu par le Sélam<br />
Chiaoux qui luy présenta un placet où, après s'estre assis et le<br />
Cliiaoux Bachi aussi, le Sélam Chiaoux se tenant debout à sa<br />
droite, et les officiers qui I avoient con<strong>du</strong>it à sa gauche, où se<br />
trouva aussi le sieur Panaioti, drogman <strong>du</strong> Visir, et son premier<br />
secrétaire derrière luy avec tout son monde. Il attendit un<br />
bon quart d'heure sans qu'aucun de la compagnie l'entretint,<br />
hormis le sieur Panaioti qui luy dit quelques paroles. Enfin le<br />
Grand Visir parut et, en entrant, un chiaoux le salua à haute<br />
voix d'un Selam Alecum ou Rakmct itllah, c'est-à-dire la paix<br />
soit sur vous et la miséricorde de Dieu. II se plaça dans un coin<br />
sur des minders couverts d'une toile brodée <strong>du</strong>ne grosse broderie<br />
de fleurs d'or travaillées à l'aiguille, où il s'assit à la<br />
turque; dans le mesme temps, M. l'Ambassadeur s'approcha<br />
et le salua par une inclination, après quoy il se remit sur son<br />
placet qu'on avoit rapproché et, voyant que le Grand Visir ne<br />
commençoit pas l'entretien par un Hosck gheldi safa gheldi,<br />
« soyés le bien venu, l'heurcusement arrivé », il luy lit dire par<br />
son premier drogman qu'on Tavoit remis par deux fois et qu'il<br />
ne sçavoit point pourquoy on l'avoit lait. 11 fit response que ce<br />
n'avoit pas esté sa faute. Ensuite, M. l'Ambassadeur continuant<br />
de parler, il luy fit son compliment qu'il fît expliquer par ?c<br />
drogman en disant qu'il sembloit que les capitulations n avoient<br />
demeuré si longtemps sans estre renouvelées qu'afin que cet<br />
ouvrage s'accomplit entre le Grand Seigneur, dont les prédécesseurs<br />
n'avoient pas eu cet avantage, et le Roy de France, qui<br />
sont les plus puissans princes <strong>du</strong> monde, et que c'estoit par<br />
cette conformité qu'ils dévoient entretenir une bonne correspondance<br />
et une amitié syncère. Le Grand Visir respondit qu'il<br />
falloir que ceste amitié fut réciproque entre l'un et l'autre empereur,<br />
mais qu'il falloit aussi qu'aucun François ne fit aucun<br />
acte d'inimitié sous bannière estrangère, en voulant parler des<br />
corsaires. M. l'Ambassadeur répliqua que Sa Majesté donnoit<br />
des détt'ences très grandes A aucun de ses sujets de le foire,<br />
et des ordres exprès à ses capitaines de la marine de se saisir