Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal
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l!*4 JOL'KNAI. D'ANTOINE (iM.l.ANI)<br />
et sa mère, et qu'après avoir change sa religion, elle avoit demeuré<br />
à Constantinople sous un grand hacha pendant vingt<br />
années, et qu'ensuite il y avoit quarante ans qu'elle estoit venue<br />
demeurer avec le dédé de ce lieu qui estoit mort il y avoit<br />
deux ans; de sorte qu'à son compte, elle devoit estreaagéede<br />
soixante huict ans. Lille nous monstra où estoit enterré le dédé<br />
qu'elle dit estre mort à cent trente ans et auprès de luy, la sépulture<br />
d'un sien parent qui l'avoit précédé, lequel avoit vescu<br />
cent soixante ans; et sur ce que je luy demanday si elle pouvoit<br />
croire qu'il pût y avoir un homme de la grandeur de celuy<br />
dont elle nous monstroiî la sépulture de loucha, elle commença<br />
à nous conter une longue fable de quelques-unes de ses actions<br />
qu'elle disoit avoir apprises de son dédé, mais avec fort<br />
peu de suite, parce qu'elle avouoit qu'elle ne s'en souvenoit<br />
pas bien. Mais, entre autres choses, elle dit que c'estoit luy qui<br />
avoit fait le puits qui estoit sur ceste <strong>mont</strong>agne de la profondeur<br />
qui a desjà été remarquée et que Peau en dégorgea de l'un<br />
et de l'autre costé de la <strong>mont</strong>agne <strong>du</strong> costé de la mer et de Tokat,<br />
et que ceux qui estoient près de la source n'en pouvoient<br />
boire, mais seulement ceux qui en estoient bien éloignés. Ensuite,<br />
je leus des vers à la louange de ce loucha qui estoient affichés<br />
au bastiment qui estoit proche de son sépulchrc où je ne<br />
trouvay pas beaucoup de sens ny de suite. Dans le mesme endroit,<br />
plusieurs y avoient écrit, qui leurs noms, qui une louange<br />
<strong>du</strong> lieu, qui une prière, qui quelques sentences, parmi lesquelles<br />
je rcmarquay celle cy comprise en deux vers que je<br />
trouvay assés belle :<br />
c'est-à-dire : « que ceux qui viennent au monde boivent enfin le<br />
verre <strong>du</strong> destin, mais que ce n'est pas un sujet d'estonnement,<br />
parce que le monde est une hostcllcrîc où les uns logent les<br />
autres deslogent.» Comme le dédé qui estoit un pauvre ignorant<br />
et qui ne sçavoit mesme pas lire, vit avec admiration que je