Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal
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17- JOUlNAI. D'ANTOINK GAI.KAND<br />
j'avois eu une centaine de galères à ma suitte, que ç'auroit<br />
esté le Grand Seigneur à qui cette soumission se rendoit.<br />
Mon abord à Chio, après avoir demeuré un jour à Mételin,<br />
n'a pas eu moins d'éclat, puisqu'il a lait honorer la galliottc<br />
qui me portoit d'une espèce d'égalité avec les vingt gallères <strong>du</strong><br />
Grand Seigneur qui arrivant dans le mesme temps, l'on leur<br />
rendit, d'une tour, le salut a poudre seulement, pendant que<br />
d'un endroit qui en estoit assez esloigné, l'on me saluoit à boulets.<br />
Ça esté de cette manière que m'estant débarqué, après<br />
avoir receu les déférences <strong>du</strong> consul, et de cinq depr. • de<br />
Smyrne, et des Capucins qui m'attendoient avec impatience<br />
depuis huict jours, et qui estoient venus en mer à ma rencontre<br />
au son des trompettes, je traversa)' les rues bordées de<br />
monde aussy bien que les fenestres, et je me rendis au paliais<br />
qui m'avoit esté préparé. Les Jésuites et autres religieux, et<br />
l'évesque latin, son coadjuteur, leur clergé, les députez de la<br />
ville, et les particuliers les plus considérables m'y ont ren<strong>du</strong><br />
leurs civilité/ avec des expressions aussy respectueuses pour<br />
Sa Majesté que l'on en puisse désirer, et ils ont, depuis, contribué<br />
à les rendre aussy publiques qu'éclatantes lorsque j'ay<br />
esté dans leurs églises. Le jour de Saint François de Borgia,<br />
j'allay aux Jésuites, estant précédé de mon Chiaoux à cheval,<br />
de quatre Janissaires, de vingt valets de livrée, de six palefreniers<br />
en robbe rouge et bonnets a la grecque, menans par<br />
deux, trois chevaux de main très richement harnachés à la<br />
françoisc et à la turque, et j'avois immédiatement devant moy<br />
hutctdrogmans. Le consul marchoit à mon costé, les marchands<br />
me suivoient, et le reste de ma maison venoit cnsuittc, et pour<br />
donner dans les yeux des Chiottcs, et satisfaire leur curiosité<br />
et la familiarité des dames dont le grand nombre, quoyque les<br />
fenestres fussent pleines partout, rendoient les rues plus cstroittes,<br />
l'on observoit un grand ordre dans la marche, en leur<br />
donnant le loisir de remarquer la magniiieence des habits et<br />
mesme d'y toucher. Ayant ainsy traversé une bonne parité de<br />
la ville, je fus receu par tous les Jésuites dans la rue, par le