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Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal

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APN:NI)H:I: 170<br />

sont ordinairement les maistres; et dont une galliotte est suflisante<br />

pour dominer dans son port. II est assez bon et spatieux,<br />

et lorsque j'estois sur le point d'y entrer, après avoir<br />

double le cap qui le couvre, une frégate avec bannière de Ligourue<br />

est venue audevanl de moyt et a changé son desseing<br />

de piratter en l'honneur qu'elle a ren<strong>du</strong> à la bannière de Sa<br />

Majesté et a la personne de son ambassadeur. Car, sitost<br />

que son capitaine a esté averty que jestois sur le bastiment<br />

qui laUoit le Miject de son envie, il m'a lait saluer. Ça<br />

esté alors que les Turcs de ma suitte, que la crainte avoit<br />

engagé de cacher leurs turbans, le reprirent. Mais, au moment<br />

qu'ils lurent descen<strong>du</strong>s, un capitaine l'rançois d'une autre<br />

frégate qui tient la bannière deSardaigne, et qui, estant<br />

mouillé derrière quelque cap de l'isle, tenoit des yens en<br />

sentinelle sur une éminence, en destacha quelques uns par<br />

terre, et vint avec eux. Ils se saisirent <strong>du</strong> capitaine qui m'avoit<br />

emmené lorsqu'il passoit de la Marine à mon logis, et<br />

aussy d'un de mes janissaires; leur rendant la peur dont ils<br />

croyoient estre quittes, après le péril qu'ils venoient d'eschapper,<br />

et qui auroit esté suivi de la perte de leur liberté, si les<br />

Livournois s'en appercevant ne fussent venus au secours,<br />

criant que ces malheureux m'appartenoient. Cet avis estant<br />

pris pour une ruse afHn de se procurer cette proye au dommage<br />

de ceux qui estoient sur le point de la faire, les uns et les<br />

autres en seraient venus à un combat, si quelques uns de mes<br />

domestiques estant survenus n'eussent décidé la querelle; ils<br />

m'amenèrent les Turcs et le capitaine françois qui me demanda<br />

pardon fondé sur son ignorance, et auquel ayant commandé<br />

de faire rendre une veste et une douzaine de sequins qui<br />

avoient esté pris à mon Ucïs ou capitaine, ils luy furent ren<strong>du</strong>s<br />

après une exacte recherche accompagnée des dernières menaces.<br />

Mon dessein estoit de passer à Tines qui appartient aux<br />

Vénitiens, et dont j'estois seulement esloigné de douze milles.<br />

Mais, ayant fait voisie auparavant pour les isles de Délos si<br />

fameuses dans l'antiquité, et où Ton passe en moins d'une

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