Dimanche iS janvier. - Notes du mont Royal
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IISO J(H USAI. IJ'ANÏOIM. CAM.AMl<br />
heure, la tra<strong>mont</strong>ane m'y ;i retenu trois jours, et j'aurais esté<br />
obligé d'y demeurer bien davantage, si l'ennuy d'un si long<br />
séjour dans un désert, l'impossibilité de continuer la route préméditée<br />
ne m'avoit tait prendre le party derclaschcrû Na.\is.<br />
Lorsque j'eslois sur le point d'y arriver, après vingt milles de<br />
navigation, le vent, changeant tout d'un coup, m'a laid craindre<br />
la nécessité de retourner en arrière, et par malheur, ce n'estoit<br />
pas la seiille appréhension que j'eusse; mais j'ay esté délivré<br />
de tout péril lorsque le temps m'a permis de mouiller<br />
dans Ayoussa, l'un des bons et grands ports de l'isle de Paras.<br />
Le lendemain, une heure et un quart de traject m'ayant<br />
ren<strong>du</strong> au port de Naxis, j'y «y trouvé sur la Marine le clergé<br />
latin séculier, en procession avec la croix et la bannière, précédant<br />
son Archevesque, les Religieux, la noblesse, et le<br />
peuple, lesquels, au bruit des boettes tirées tant par les<br />
chrestiens que les principaux ollkïers turcs, m'ont con<strong>du</strong>ict à<br />
rFglise cathédraile; l'on y a chanté le Te Dcumt et les prières<br />
pour Sa Majesté, qui ont depuis esté renouvellées aux messes<br />
solennelles où j a y assisté, tant dans la mesrnc église, que<br />
celle des Jésuites, des Capucins, et des Francisquains, avec les<br />
honneurs que l'on m'a ren<strong>du</strong>s avant l'Archevesque. Lorsque<br />
jestois sur le point d'aller à la campagne pour visitter les plus<br />
beaux endroits de l'isle, une cinquantaine de soldats ou Levantains<br />
que l'on avoit descouvert de loing ont entourré le<br />
chasteau, et planté leurs bannières de Sardaigne, criant qu'ils<br />
demandoient les Turcs, avec asseurance de ne point nuire aux<br />
chrestiens, et menacé de hrusler la porte si on rctardoit davantage<br />
de la leur ouvrir. On leur dit que Monsieur l'ambassadeur<br />
de France se trouvant dans le chasteau, ils prissent<br />
garde à lour con<strong>du</strong>itte, et qu'asseurcment il ferait tirer sur eux<br />
s'ils ne se retiraient; et, pour leur confirmer pleinement cet<br />
avis, je parus sur une terrasse, d'où leur ayant reproché leur<br />
manque de respect, ils y rcspondir'M avec excuse, sur la<br />
croyance que je lusse party, et ils raccompagnèrent de la pro-