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Feuilleter le guide - Michelin

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JONGLEZ<br />

Niccolò Rinaldi<br />

fLORENCE<br />

INSOLITE<br />

ET SECRETE<br />

Photos : Waris Grifi<br />

LES GUIDES ÉCRITS PAR LES HABITANTS


Col<strong>le</strong>Ction Contini BonaCossi<br />

Via Lambertesca 4<br />

• www.uffizi.firenze.it<br />

• Visite gratuite sur réservation uniquement<br />

• Tél. 055 2388809 o info.uffizi@polomusea<strong>le</strong>.firenze.it<br />

tout <strong>le</strong> monde court au musée des<br />

Offices, qui étanche la soif de culture<br />

avec l’« excel<strong>le</strong>nce et l’abondance » de<br />

ses chefs-d’œuvre. À l’écart, toutefois, dans<br />

des sal<strong>le</strong>s adjacentes au grand musée, se<br />

cache un petit joyau, que peu de touristes<br />

éclairés se donnent la peine de visiter. C’est<br />

p i a z z a d e l l a s i g n o r i a<br />

là que la donation Contini Bonacossi, qui a intégré <strong>le</strong>s Offices en 1998, a<br />

constitué un musée miniature composé de trente-cinq tab<strong>le</strong>aux d’excel<strong>le</strong>nte<br />

facture. Tab<strong>le</strong>aux choisis avec soin et discernement par M. et Mme Contini<br />

Bonacossi, sous la direction de l’historien de l’art Roberto Longhi.<br />

Dans ces sal<strong>le</strong>s quasiment « privées », à l’abri de la cohue et de l’excitation<br />

des Offices, on peut admirer un grand nombre de faïences et de terres cuites<br />

des Della Robbia, quelques chefs-d’œuvre de Sassetta ou du Bernin, un petit<br />

assortiment d’œuvres espagno<strong>le</strong>s de Goya, Vélasquez, Zurbaran, El Greco,<br />

sans par<strong>le</strong>r des Vénètes, représentés par Bellini, Véronèse, <strong>le</strong> Tintoret, Jacopo<br />

da Bassano, Cima da Conegliano, Paolo Veneziano.<br />

On découvrira même une fresque d’Andrea del Castagno, un retab<strong>le</strong><br />

de Cimabue, une Vierge de Bramantino, etc. Dans n’importe quel<strong>le</strong> autre<br />

vil<strong>le</strong>, une ga<strong>le</strong>rie d’un tel calibre aurait été hissée à la dignité de prestigieux<br />

musée, mais à Florence, et par surcroît dans l’ombre du comp<strong>le</strong>xe muséal des<br />

Offices, il lui faut se contenter du statut de col<strong>le</strong>ction insolite et méconnue,<br />

une dotation de chefs-d’œuvre de réserve en quelque sorte. Ce n’est pas une<br />

raison pour la négliger. Bien au contraire.<br />

florence insolite et secrète<br />

9<br />

“La réserve<br />

de chefs-d’œuvre<br />

cachée entre<br />

<strong>le</strong>s plis du musée<br />

des Offices<br />

29


La pLaque du soLstice du baptistère<br />

Baptistère<br />

Piazza San Giovanni<br />

• Ouvert de 12 h 15 à 19 h, <strong>le</strong> dimanche et <strong>le</strong>s jours fériés de 8 h 30 à 14 h ;<br />

fermé <strong>le</strong> 1 er janvier, <strong>le</strong> jour de Pâques, <strong>le</strong> 8 septembre et <strong>le</strong> jour de Noël<br />

• Entrée : 3 €<br />

parmi <strong>le</strong>s divers instruments<br />

astronomiques que l’on a placés sur <strong>le</strong>s<br />

monuments florentins, <strong>le</strong> moins connu<br />

est éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> plus ancien. Il se trouve à<br />

l’intérieur du baptistère, sur <strong>le</strong> pavement qui s’étend de la porte nord à la<br />

porte est, et il est constitué d’une grande plaque de marbre de forme circulaire<br />

où figurent <strong>le</strong>s douze signes du zodiaque. Au centre, on a sculpté un so<strong>le</strong>il<br />

entouré d’un palindrome en latin, c’est-à-dire d’une phrase qu’on peut lire<br />

indifféremment dans <strong>le</strong>s deux sens. L’inscription du baptistère est la suivante :<br />

En giro torte sol ciclos et rotor igne, autrement dit : « Je suis <strong>le</strong> So<strong>le</strong>il, je<br />

suis cette roue mue par <strong>le</strong> feu dont la torsion fait virer <strong>le</strong>s sphères. »<br />

Cette plaque est <strong>le</strong> dernier vestige d’une horloge solaire qui fonctionna<br />

dans <strong>le</strong> baptistère avant l’an 1000. Érigé autour du iv e ou du v e sièc<strong>le</strong>, l’édifice<br />

fut christianisé autour du vii e sièc<strong>le</strong> pour faire office de cathédra<strong>le</strong>, jusqu’à<br />

ce qu’il devienne officiel<strong>le</strong>ment baptistère en 1128. Un trou pratiqué dans la<br />

coupo<strong>le</strong> sur une plaque de bronze, aujourd’hui disparue, mais qui, d’après<br />

la Chronique de Filippo Villani (1325-1407), était située sur <strong>le</strong> bord inférieur<br />

du lanternon, laissait pénétrer un rayon de so<strong>le</strong>il qui illuminait <strong>le</strong>s signes du<br />

zodiaque placés sur <strong>le</strong> bord des parois du baptistère, selon <strong>le</strong> mois de l’année.<br />

Au xiii e sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong> pavement de marbre fut remplacé par un pavement identique<br />

au premier, mais sans se soucier de sa position originel<strong>le</strong>, l’horloge solaire ne<br />

fonctionnant plus, comme l’explique Villani.<br />

La véritab<strong>le</strong> raison était l’obso<strong>le</strong>scence de<br />

la méridienne due au phénomène de la<br />

précession des équinoxes*. On boucha <strong>le</strong><br />

trou de la coupo<strong>le</strong> et l’horloge solaire n’eut<br />

plus qu’une fonction purement décorative.<br />

Le grand marbre solsticial n’est ainsi<br />

plus désormais qu’une « machine éteinte »,<br />

mais il mérite qu’on lui prête une attention<br />

particulière puisqu’il s’agit de la pierre la<br />

plus ancienne de la dévotion florentine<br />

pluriséculaire envers <strong>le</strong>s étoi<strong>le</strong>s. L’élégance<br />

des dessins et des formes <strong>le</strong> confirme du<br />

reste comme un magnifique exemp<strong>le</strong> d’art<br />

appliqué à la science.<br />

* La précession des équinoxes est <strong>le</strong> <strong>le</strong>nt changement de direction de l’axe de rotation de la Terre. Ce<br />

déplacement a pour conséquence que l’axe de rotation de la Terre décrit un cône dont <strong>le</strong> tour comp<strong>le</strong>t est<br />

effectué en 25 800 ans environ.<br />

d u o m o / s a n l o r e n z o<br />

florence insolite et secrète<br />

10<br />

“Le vestige<br />

de la méridienne<br />

du baptistère<br />

95


d u o m o / s a n l o r e n z o<br />

96<br />

FormuLes kabbaListiques dans Le baptistère de san Giovanni<br />

Le baptistère de Saint-Jean-Baptiste<br />

a hérité des formes traditionnel<strong>le</strong>s de<br />

la géométrie sacrée pratiquée par <strong>le</strong>s<br />

anciens architectes et artisans romains<br />

(col<strong>le</strong>giam fabrorum), précurseurs de<br />

l’art roman puis de l’art gothique.<br />

Il est bâti sur un plan octogonal de 25,60<br />

m. de diamètre : <strong>le</strong>s fonts baptismaux<br />

du Moyen Âge possédaient en effet<br />

fréquemment une base octogona<strong>le</strong> ou<br />

bien étaient érigés sur une rotonde à huit piliers. Pour saint Ambroise la<br />

forme octogona<strong>le</strong> symbolisait la résurrection, car l’octogone évoquait<br />

la vie éternel<strong>le</strong>, atteinte en plongeant <strong>le</strong> néophyte dans l’eau des fonts<br />

baptismaux. Les rites du baptême chrétien comprennent ainsi deux<br />

phases dont la portée symbolique est notab<strong>le</strong> : l’immersion et la sortie<br />

de l’eau. L’immersion, réduite de nos jours à l’aspersion, correspond à<br />

la disparition de l’être coupab<strong>le</strong> de péché dans <strong>le</strong>s eaux de la mort, à la<br />

purification par l’eau purificatrice, au retour de l’être à la source d’origine de<br />

la vie. La sortie de l’eau révè<strong>le</strong> l’apparition de l’être en état de grâce, purifié,<br />

réconcilié avec la source divine d’une nouvel<strong>le</strong> vie.<br />

Les fonts baptismaux médiévaux occupaient <strong>le</strong> centre du baptistère et<br />

étaient décorés des signes du zodiaque ainsi que de motifs géométriques<br />

orientaux. On dit que <strong>le</strong>ur conception avait été inspirée par la Divine<br />

Comédie de Dante Alighieri. Ces fonts furent transformés en 1576 par<br />

l’artisan Bernardo Buonta<strong>le</strong>ni, sur la demande de François I er de Médicis, et<br />

sont restés tels quels jusqu’à nos jours.<br />

Ce baptistère octogonal représente donc <strong>le</strong> huitième jour (octava dies),<br />

celui de l’Ascension du Christ. Pour renforcer ce côté sacré, on ajouta en<br />

1150 un lustre octogonal au plafond.<br />

Afin de refléter tout l’univers spirituel, la coupo<strong>le</strong> du baptistère fut revêtue,<br />

à partir de 1270, de mosaïques au fond doré et fut décorée en huit<br />

quartiers (ayant pour base chaque côté de l’octogone) redivisés en six<br />

parties, formant une parfaite disposition kabbalistique : on obtient ainsi<br />

<strong>le</strong> nombre 48 (6x8) que Raban Maur (784/780?-856), abbé de Fulda, en<br />

Germanie, attribue au nombre des prophètes bibliques qui ont eu accès<br />

aux ministères divins et aux révélations spirituel<strong>le</strong>s. Au sommet de ce<br />

schéma est représentée la hiérarchie des anges, puis <strong>le</strong> Jugement dernier,<br />

dominé par un Christ de grande tail<strong>le</strong> et, à ses pieds, la résurrection des<br />

morts : à sa droite, <strong>le</strong>s justes reçus au Ciel par <strong>le</strong>s patriarches bibliques, et,<br />

à sa gauche, l’enfer avec ses démons et <strong>le</strong>s pécheurs.<br />

Pour que l’on puisse accéder symboliquement au salut divin, on construisit<br />

trois portes de bronze : la porte Sud, œuvre d’Andrea Pisano terminée en<br />

1336 ; la porte Nord, œuvre de Lorenzo Ghiberti terminée en 1422 ; et la porte<br />

Est que ce dernier commença en 1425. Les trois portails reflètent la Trinité,<br />

ainsi que l’Ancien et <strong>le</strong> Nouveau Testament dans <strong>le</strong>squels saint Jean-Baptiste<br />

servit de lien entre <strong>le</strong>s anciens patriarches et <strong>le</strong>s nouveaux apôtres.<br />

Chaque porte fut conçue suivant un jeu numérique kabbalistique. Ainsi,<br />

florence insolite et secrète


d u o m o / s a n l o r e n z o<br />

la porte Sud est constituée de 28 panneaux rectangulaires, évoquant<br />

des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste et ses vertus, disposés sur<br />

sept rangées vertica<strong>le</strong>s et quatre horizonta<strong>le</strong>s, dans un encadrement en<br />

losange (appelé aussi compasso gótico). Les vingt premiers panneaux<br />

racontent des épisodes de la vie de Baptiste, en commençant par la gauche<br />

(1-10), puis en continuant à droite (11-20), <strong>le</strong>s personnifications des trois<br />

vertus théologa<strong>le</strong>s (21-23), l’Espérance – la Foi – la Charité, auxquel<strong>le</strong>s<br />

s’ajoute l’Humilité (24), et pour finir <strong>le</strong>s vertus cardina<strong>le</strong>s (25-28) la Force<br />

– la Tempérance – la Justice – la Prudence.<br />

Sur la porte Nord, on retrouve encore 28 panneaux, contenant cette fois<br />

des scènes du Nouveau Testament et, sur <strong>le</strong>s deux dernières rangées, huit<br />

saints : saint Jean, saint Mathieu, saint Luc, saint Marc (<strong>le</strong>s évangélistes),<br />

saint Ambroise, saint Jérôme, saint Grégoire et saint Augustin (Docteurs de<br />

l’Église). Antonio Paolucci décrivit cette porte comme « l’événement <strong>le</strong> plus<br />

important de l’histoire de l’art de Florence du premier quart du xv e sièc<strong>le</strong> ».<br />

La signification kabbalistique du nombre 28 est cel<strong>le</strong> de la réf<strong>le</strong>xion : tout<br />

comme la Lune, dans son cyc<strong>le</strong> de 28 jours, reflète <strong>le</strong> So<strong>le</strong>il, cette réf<strong>le</strong>xion est<br />

ici cel<strong>le</strong> du dévot qui contemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s figures des portes afin d’en saisir jusqu’à<br />

l’ultime signification, de prendre conscience des vertus qui y sont montrées<br />

et de pouvoir ainsi <strong>le</strong>s emporter sur la voie de la perfection du Paradis.<br />

La porte Est est constituée de 10 panneaux contenant des scènes de<br />

l’Ancien Testament, qui possèdent une certaine profondeur grâce à la<br />

technique de la perspective, encore inconnue avant cette époque. Michel-<br />

Ange l’appela la Porte du Paradis, nom par <strong>le</strong>quel on la désigne encore<br />

ainsi de nos jours La signification kabbalistique du nombre 10 renvoie aux<br />

écritures judaïques qui affirment que Dieu créa <strong>le</strong> Monde au moyen de 10<br />

puissances créatrices (Sephiroths). 10 était aussi <strong>le</strong> chiffre du Royaume<br />

qu’il fonda en premier, <strong>le</strong> Paradis, où il plaça <strong>le</strong> premier coup<strong>le</strong> humain.<br />

Quand l’Homme tomba dans <strong>le</strong> péché originel, celui de la corruption<br />

sexuel<strong>le</strong>, Dieu lui donna <strong>le</strong>s 10 Commandements afin qu’il puisse <strong>le</strong>s<br />

suivre durant sa vie et puisse ainsi retrouver l’état édénique de ce paradis<br />

originel. Dix est <strong>le</strong> nombre du Tout, c’est <strong>le</strong> résumé de la Création divine.<br />

Actuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s trois portes du baptistère sont des copies des origina<strong>le</strong>s<br />

qui ont été démontées en 1990, car el<strong>le</strong>s commençaient à se détériorer.<br />

Les portes origina<strong>le</strong>s se trouvent au Museo dell´Opera del Duomo,<br />

préservées dans des conteneurs remplis d’azote.<br />

florence insolite et secrète<br />

97


florence insolite et secrète<br />

o lt r a r n o<br />

Jardin Torrigiani<br />

11<br />

Via dei Serragli 144<br />

• Visite d’une heure et demie sur rendez-vous en contactant :<br />

susanna@giardinotorrigiani.it ou bien en téléphonant au 349 286 8449<br />

• www.giardinotorrigiani.it<br />

Bien plus qu’un jardin privé, <strong>le</strong> jardin<br />

Torrigiani est un véritab<strong>le</strong> parc :<br />

ce merveil<strong>le</strong>ux espace vert s’étend<br />

sur six hectares entre <strong>le</strong>s anciens remparts<br />

florentins du via<strong>le</strong> Petrarca et de la via dei<br />

“ Le<br />

parc<br />

privé<br />

d’Oltrarno<br />

Serragli. Au faîte de son extension, il atteignit même <strong>le</strong>s dix hectares, grâce<br />

aux diverses acquisitions des Torrigiani entre 1802 et 1817.<br />

Ce furent Luigi Cambray Digny puis Gaetano Baccani qui tracèrent<br />

<strong>le</strong>s contours de ce parc toujours aussi riche en espèces botaniques et en<br />

agréments décoratifs, avec ses nombreuses haies, ses dessins géométriques<br />

et ses allées scénographiques. On remarquera <strong>le</strong> monument de sty<strong>le</strong><br />

néoclassique dédié à Pietro Torrigiani, œuvre de Pio Fede, et surtout la<br />

grande tour néogothique, que l’on doit à Baccani lui-même, avec son curieux<br />

escalier extérieur en spira<strong>le</strong> et son petit observatoire au sommet : c’est<br />

d’ail<strong>le</strong>urs un des symbo<strong>le</strong>s du quartier de l’Oltrarno, même si <strong>le</strong>s Florentins<br />

n’en profitent qu’au-delà des remparts.<br />

aux a<strong>le</strong>nTours :<br />

riccardo Barthel<br />

12<br />

Via dei Serragli 234 rouge • Tél. 055 2280721<br />

Barthel récupère depuis des années d’anciens éléments de cuisine ou des<br />

sanitaires d’époque, qu’il rénove pour en faire des pièces d’ameub<strong>le</strong>ment<br />

exceptionnel<strong>le</strong>s, au point que sa clientè<strong>le</strong> s’étend à toute l’Italie et même<br />

au-delà. La visite s’impose si l’on cherche un lavabo ou des réchauds<br />

désormais introuvab<strong>le</strong>s ail<strong>le</strong>urs, mais aussi pour découvrir une ga<strong>le</strong>rie<br />

de l’histoire de l’ameub<strong>le</strong>ment des espaces communs : sal<strong>le</strong>s de bains,<br />

cuisines, sal<strong>le</strong>s à manger, etc. Quels que soient vos goûts, vous ne<br />

regretterez pas d’accéder à cet antre insolite où vous aurez l’impression de<br />

redécouvrir des saveurs et des si<strong>le</strong>nces d’autrefois.<br />

farmacia de’ serragli<br />

Via dei Serragli 94 rouge • Tél. 055 289880<br />

L’aspect et l’atmosphère de bonbonnière de cette petite pharmacie élégante<br />

sont pour <strong>le</strong> moins singuliers : en activité depuis <strong>le</strong> xixe 13<br />

sièc<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> est garnie<br />

d’un ameub<strong>le</strong>ment en bois blanc, aux finitions dorées, caractéristique de<br />

l’époque, et aussi d’arcs et de voûtes au plafond. Un véritab<strong>le</strong> joyau.<br />

257


h o r s l e s m u r s<br />

Museo dell’IstItuto AgrArIo<br />

5<br />

(Musée du lycée AgrIco<strong>le</strong>)<br />

Via<strong>le</strong> del<strong>le</strong> Cascine 11<br />

• Coordonnées géographiques : 43 7833 – 11 222<br />

• Visite sur rendez-vous, en fonction des disponibilités, pendant <strong>le</strong>s jours<br />

d’ouverture du lycée en appelant <strong>le</strong> 055 362161 entre 8 h et 13 h, ou en<br />

envoyant un fax au 055 360003<br />

Méconnu des Florentins, véritab<strong>le</strong><br />

joyau pour <strong>le</strong>s spécialistes, l’Istituto<br />

Tecnico Agrario Stata<strong>le</strong>, <strong>le</strong> lycée<br />

technique agrico<strong>le</strong> public, est l’héritier de<br />

la grandiloquente Regia Scuola Agraria di<br />

Pomologia e Orticoltura, l’Éco<strong>le</strong> agrico<strong>le</strong> roya<strong>le</strong> de pomologie et d’horticulture,<br />

établie en 1882 dans <strong>le</strong> parc des Cascine, près de la piscine des Pavoniere.<br />

Sévèrement endommagé pendant la Seconde Guerre mondia<strong>le</strong>, puis par <strong>le</strong>s<br />

inondations de 1966, mais toujours ressuscité de ses cendres, ce lycée a été<br />

conçu dans un esprit innovateur, dans un souci d’expérimentation et de<br />

recherche. On a ainsi constitué ici d’importantes col<strong>le</strong>ctions pour la botanique<br />

(herbier, superbes reproductions de f<strong>le</strong>urs et de champignons), la zoologie<br />

(repti<strong>le</strong>s, invertébrés, mammifères, amphibiens), l’anatomie (reproductions de<br />

sque<strong>le</strong>ttes et d’ossements), la géologie, la minéralogie et même la paléontologie<br />

(fossi<strong>le</strong>s provenant de la Toscane), auxquel<strong>le</strong>s s’ajoutent quelques assortiments<br />

de reproductions en plâtre, en résine ou en cire qui sont de véritab<strong>le</strong>s œuvres<br />

d’art. L’exposition comprend par ail<strong>le</strong>urs des centaines d’appareils utilisés<br />

en physique, chimie, agriculture, topographie et météorologie, ainsi qu’une<br />

attraction particulière : la maquette<br />

reproduisant <strong>le</strong> développement des<br />

colonies italiennes d’outre-mer. Le<br />

musée du lycée dispose enfin de serres<br />

de plantes rares, d’une intéressante<br />

col<strong>le</strong>ction de graines – d’olivier<br />

notamment – et d’une remarquab<strong>le</strong><br />

bibliothèque scientifique dont certains<br />

volumes remontent au xvi e sièc<strong>le</strong>.<br />

Cette institution ne cesse en outre de<br />

s’enrichir d’importantes col<strong>le</strong>ctions<br />

privées de minéraux, de livres, de<br />

photographies, d’espèces botaniques,<br />

etc. Il est dommage qu’on ne mette pas<br />

davantage ce patrimoine en va<strong>le</strong>ur,<br />

mais sans doute doit-on au lourd<br />

héritage de la Renaissance et à une<br />

culture peu encline à la science d’avoir<br />

relégué cette col<strong>le</strong>ction à la catégorie des bizarreries, ce que l’on ne manquera<br />

pas de déplorer, car un musée aussi varié et aussi fascinant mériterait bien<br />

plus qu’un détour.<br />

“Le trésor<br />

des sciences<br />

naturel<strong>le</strong>s<br />

aux Cascine<br />

florence insolite et secrète<br />

299

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