Les CLOUTIER de Mortagne-au-Perche en France et leurs ...
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<strong>Les</strong> <strong>CLOUTIER</strong> <strong>de</strong> <strong>Mortagne</strong>-<strong>au</strong>-<strong>Perche</strong> 38<br />
paragraphe, <strong>au</strong> début <strong>de</strong>s pages qu'il consacre <strong>au</strong>x Cloutier, qu'il y eut un<br />
"Louis-Halart Cloutier, lequel souffrant du mal caduc, se noya dans une fosse remplie d'e<strong>au</strong>, à<br />
Québec, le 16 mai 1653".<br />
Que pouvait bi<strong>en</strong> être ce Louis-Halart Cloutier par rapport à Zacharie, originaire <strong>de</strong> <strong>Mortagne</strong>-<strong>au</strong>-<strong>Perche</strong>?<br />
Evi<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t un célibataire, puisqu'il n'a pas laissé <strong>de</strong> <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dance. Il pouvait être un frère ou un cousin,<br />
vraisemblablem<strong>en</strong>t un <strong>Perche</strong>ron à c<strong>au</strong>se <strong>de</strong> la similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> nom. Vers le milieu du 17ème siècle, les arrivées <strong>de</strong><br />
colons français fur<strong>en</strong>t très fréqu<strong>en</strong>tes à Québec <strong>et</strong> il est fort possible qu'un par<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Zacharie, sachant que ce <strong>de</strong>rnier<br />
réussissait bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> Nouvelle-<strong>France</strong>, ait voulu aller le rejoindre là-bas. C'était <strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>nce un p<strong>au</strong>vre épileptique,<br />
pas très futé, qui se laissa choir <strong>au</strong> fond d'un puits durant une crise.<br />
A propos d'épilepsie. C'était une maladie que l'on considérait <strong>au</strong>trefois comme incurable <strong>et</strong> pour le traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
laquelle on ne faisait à peu près ri<strong>en</strong>. On l'appelait "mal caduc" ou "h<strong>au</strong>t mal" <strong>et</strong> les ignorants, dans les campagnes,<br />
disai<strong>en</strong>t d'un épileptique <strong>en</strong> crise qu'il tombait"d'un mal". Il fut même un temps où les épileptiques étai<strong>en</strong>t considérés<br />
comme <strong>de</strong>s "possédés du démon", qu'il fallait exorciser. De savants théologi<strong>en</strong>s, pleins <strong>de</strong> sollicitu<strong>de</strong> pour ces<br />
malheureux, avai<strong>en</strong>t été jusqu'à composer <strong>de</strong>s prières spéciales que l'on <strong>de</strong>vait réciter pour les délivrer <strong>de</strong>s maléfices<br />
du Malin. Aujourd'hui, pour les soulager <strong>et</strong> même pour les guérir, on croit plus intellig<strong>en</strong>t <strong>de</strong> recourir <strong>au</strong>x métho<strong>de</strong>s<br />
sci<strong>en</strong>tifiques préconisées par la Faculté.<br />
Et Vinc<strong>en</strong>t Cloutier, c<strong>et</strong> <strong>au</strong>tre inconnu?<br />
Un <strong>au</strong>tre Cloutier est <strong>en</strong>core signalé <strong>en</strong> Nouvelle-<strong>France</strong> à peu près à la même époque, mais f<strong>au</strong>te <strong>de</strong> r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts à<br />
son suj<strong>et</strong> dans les vieux docum<strong>en</strong>ts, il n'est pas possible <strong>de</strong> découvrir sa véritable i<strong>de</strong>ntité. Il s'agit <strong>de</strong> Vinc<strong>en</strong>t Cloutier<br />
qui apparaît sur les listes du rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 1666, à titre <strong>de</strong> domestique-cordonnier à l'emploi <strong>de</strong>s Pères Jésuites, à<br />
leur maison <strong>de</strong> Charlesbourg, près <strong>de</strong> Québec. Il déclara <strong>au</strong> rec<strong>en</strong>seur, <strong>en</strong> c<strong>et</strong>te occasion, qu'il était âgé <strong>de</strong> 25 ans, ce<br />
qui veut dire qu'il était né <strong>en</strong> 1641. Il n'<strong>au</strong>rait donc pu être issu d'<strong>au</strong>cun <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> Zacharie Cloutier qui, tous, s<strong>au</strong>f<br />
Zacharie fils, convolèr<strong>en</strong>t après c<strong>et</strong>te année-là. D'<strong>au</strong>tant plus que l'on connaît les noms <strong>de</strong> tous <strong>leurs</strong> <strong>en</strong>fants, parmi<br />
lesquels il n'y a pas <strong>de</strong> "Vinc<strong>en</strong>t Cloutier".<br />
Alors, d'où v<strong>en</strong>ait ce Vinc<strong>en</strong>t Cloutier, cordonnier chez les Jésuites <strong>en</strong> 1666 <strong>et</strong> âgé <strong>de</strong> 25 ans? Peut-être <strong>en</strong>core<br />
quelque jeune homme du <strong>Perche</strong> qui <strong>au</strong>rait été appar<strong>en</strong>té à la famille <strong>de</strong> Zacharie Cloutier <strong>et</strong> que l'exemple du<br />
charp<strong>en</strong>tier <strong>de</strong> <strong>Mortagne</strong> <strong>au</strong>rait incité à s'embarquer, lui <strong>au</strong>ssi, pour la colonie française d'Amérique. On sait<br />
maint<strong>en</strong>ant qu'il y avait plusieurs familles <strong>de</strong> Cloustier à <strong>Mortagne</strong> à l'époque où Zacharie vint se fixer <strong>en</strong><br />
Nouvelle-<strong>France</strong>. Il se pourrait fort bi<strong>en</strong> que d'<strong>au</strong>tres émigrés <strong>de</strong> ce nom, possiblem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s célibataires épris<br />
d'av<strong>en</strong>ture, soi<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>us voir ce qui se passait dans la colonie <strong>et</strong>, ne s'étant pas découvert <strong>de</strong> dispositions pour le g<strong>en</strong>re<br />
<strong>de</strong> vie frustre <strong>et</strong> dangereux que l'on y m<strong>en</strong>ait, ai<strong>en</strong>t préféré repr<strong>en</strong>dre le bate<strong>au</strong> dès l'année suivante pour r<strong>et</strong>ourner <strong>au</strong><br />
<strong>Perche</strong> natal.<br />
Et finalem<strong>en</strong>t, ce Louis Cloutier?<br />
Mgr. Tanguay m<strong>en</strong>tionne <strong>en</strong>core un <strong>au</strong>tre Cloutier, Louis <strong>de</strong> son prénom, qui vivait à Québec vers 1730 <strong>et</strong> à qui il<br />
n'attribue <strong>au</strong>cun li<strong>en</strong> <strong>de</strong> filiation avec les <strong>au</strong>tres Cloutier dont il a rempli <strong>au</strong> moins une douzaine <strong>de</strong> pages <strong>de</strong> son<br />
extraordinaire Dictionnaire Généalogique. Il n'accor<strong>de</strong> à celui-là que les trois lignes suivantes:<br />
"Cloutier, Louis<br />
Chabline, Juli<strong>en</strong>ne<br />
Monique, baptisée 1738; sépulture 26 novembre 1754, à Québec".<br />
Il est évi<strong>de</strong>nt que Chabline était le nom <strong>de</strong> l'épouse <strong>et</strong> Monique, celui <strong>de</strong> leur fille. Comme celle-ci mourut à l'âge <strong>de</strong><br />
16 ans, il est probable qu'elle ne fut pas mariée <strong>et</strong>, par conséqu<strong>en</strong>t, nous avons <strong>en</strong>core dans ce Louis un Cloutier qui<br />
n'a pas laissé <strong>de</strong> <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants.<br />
Il est donc parfaitem<strong>en</strong>t normal <strong>et</strong> raisonnable <strong>de</strong> prét<strong>en</strong>dre que les émigrés mortagnais, Zacharie Cloustier <strong>et</strong> son<br />
épouse Xainte Dupont, constituèr<strong>en</strong>t la seule <strong>et</strong> unique souche <strong>de</strong> tous les Cloutier dispersés <strong>au</strong>jourd'hui <strong>en</strong> Amérique<br />
www.kyber.biz/download.html 27 September 2003