Contact Sages-Femmes n° 24 - Ordre des sages-femmes
Contact Sages-Femmes n° 24 - Ordre des sages-femmes
Contact Sages-Femmes n° 24 - Ordre des sages-femmes
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
MOBILISATION DES SAGES-FEMMES<br />
Quelle place<br />
pour les <strong>sages</strong><strong>femmes</strong><br />
dans le<br />
parcours<br />
de soin?<br />
En quoi la NGAP<br />
influence cette<br />
place ?<br />
suite de la p.5<br />
6 www.ordre-<strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong>.fr<br />
en exercice. 1 615 réponses<br />
ont été reçues. Sur la question<br />
posée sur la pratique d’un<br />
suivi global hors accouchement<br />
(consultations prénatales, cours<br />
de préparations et suivi postpartum),<br />
11% seulement <strong>des</strong> 1 615<br />
<strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong> déclaraient en<br />
faire mais 48% du panel restant<br />
souhaitaient en réaliser mais ne<br />
le faisaient pas principalement<br />
pour <strong>des</strong> raisons financières ou<br />
d’organisation.<br />
Cela démontre l’intérêt <strong>des</strong><br />
<strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong> libérales pour<br />
une prise en charge plus globale<br />
<strong>des</strong> <strong>femmes</strong>.<br />
L’accès aux plateaux techniques<br />
pour la réalisation <strong>des</strong> accouchements<br />
(prévus dans la législation)<br />
n’est que très peu mis en<br />
place (4,4% <strong>des</strong> <strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong><br />
libérales déclarent y avoir<br />
accès) et ceci pour plusieurs raisons<br />
dont la faible facturation<br />
de l’accouchement réalisé par la<br />
sage-femme, laquelle facturation<br />
ne différencie pas la phase<br />
de travail et la phase proprement<br />
dite de l’accouchement.<br />
De plus, la demande <strong>des</strong> usagers<br />
et <strong>des</strong> couples en faveur<br />
du suivi global et de la prise en<br />
charge moins médicale de la<br />
grossesse et de l'accouchement<br />
est une réalité dont il va falloir<br />
tenir compte. La demande d’accouchement<br />
non médicalisé est<br />
de plus en plus forte et nous<br />
ne pouvons actuellement pas y<br />
répondre.<br />
Depuis la publication de la<br />
loi HPST qui a donné de nouvelles<br />
compétences aux <strong>sages</strong><strong>femmes</strong><br />
(contraception, gynécologie<br />
de prévention) et alors<br />
que le potentiel de <strong>femmes</strong><br />
pouvant être prises en charge<br />
par celles-ci est ainsi passé<br />
de 800 000 par an à au moins<br />
15 millions, la nomenclature<br />
de la profession n’a pas évolué,<br />
dissuadant les <strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong> de<br />
mettre en œuvre ces nouvelles<br />
compétences voulues par le<br />
gouvernement et votées par les<br />
parlementaires.<br />
Pourtant, l’extension du champ<br />
de compétences <strong>des</strong> <strong>sages</strong><strong>femmes</strong><br />
se doit de renforcer<br />
l’offre de soins en garantissant<br />
certains droits <strong>des</strong> <strong>femmes</strong><br />
comme ceux relatifs à la maîtrise<br />
de leur fécondité et en améliorant<br />
les conditions de prise en<br />
charge de la contraception dans<br />
notre pays. Elle participe ainsi<br />
à une démarche de prévention<br />
gynécologique en faveur <strong>des</strong><br />
<strong>femmes</strong> qui, a priori, ne présentent<br />
pas de pathologies.<br />
Cette faible tarification <strong>des</strong><br />
consultations de gynécologie<br />
de prévention, comme pour la<br />
consultation de grossesse, empêche<br />
aussi sa mise en œuvre<br />
dans les structures. Nous avons<br />
constaté une tendance à la suppression<br />
<strong>des</strong> consultations de<br />
gynécologie "primaires" à l’hôpital<br />
remplaçant celles-ci par<br />
<strong>des</strong> consultations de "recrutements<br />
opératoires".<br />
Cette situation nous semble<br />
également inquiétante pour la<br />
santé <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> : d’un côté,<br />
la disparition <strong>des</strong> acteurs de<br />
soins dans la prévention gynécologique<br />
et la contraception<br />
(gynécologues médicaux, structures<br />
de soins) et, de l’autre,<br />
l’impossibilité financière pour<br />
d’autres acteurs de soins, que<br />
sont les <strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong>, compétents<br />
et nombreux, de mettre en<br />
pratique leurs compétences sur<br />
le territoire malgré un besoin<br />
fort de la population.<br />
L’efficience<br />
<strong>des</strong> <strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong> reconnue<br />
au niveau international.<br />
Une méta-analyse internationale<br />
a été publiée en 2009 dans la Cochrane<br />
Database par M. Hatem<br />
relayant une autre méta-analyse<br />
publiée en 2003 par J. Villar.<br />
Cette méta-analyse portait sur<br />
l’étude de 11 étu<strong>des</strong> randomisées<br />
publiées dans la littérature sur la<br />
prise en charge de la grossesse<br />
normale par <strong>des</strong> <strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong><br />
versus autres prises en charge.<br />
Elles incluaient également <strong>des</strong><br />
étu<strong>des</strong> publiées par l’OMS.<br />
Cette analyse portait sur 12 276<br />
<strong>femmes</strong> ne présentant aucune pathologie<br />
(échantillon très significatif)<br />
prises en charge soit par <strong>des</strong><br />
<strong>sages</strong>-<strong>femmes</strong>, soit par <strong>des</strong> généralistes,<br />
soit par <strong>des</strong> obstétriciens.