Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

10 BIOGRAPHIE D'HÉSIODE,
soutenir nn snji-t de Lilas. Mais les poètes étaient "presque
tous d'un mérite égal, et Tes questions qu'on leur prop sait
également bien résolues par chacun d'eux; ajoutez & cela
que la gloire des deux principaux Contondants, Hmrièrc et
Hésiode, imposait aux juges une certaine retenue et les jetait
dans l'indécision. On eut donc recours, pour sor.ir
d'embarras, à des questions semblables à celles qu'on propose
dans un ei.trelien familier: Mu^e, demanda-t-oii',
» Muse, quelle merveille au monde est inconnue
» Et jamais des mortels ne frappera la vhe ?
» Et Hésiode réplique à l'improvisle :
i C'est qu'autour du tombeau du monarque des Cieux
» Les chars au vol léger fracassent leurs essieux.
» Cette réponse parut, dit-on, si admirable que le trépied
d'or promis au vainqueur fut décerné à Hésiode (1). »
C'est de ce récit de Plutarquc, et d'un passage d'un
hymne à Vénus dans lequel Homère prie cette déesse de
lui faire remporter le prix de la poésie, que l'on s'est autorisé
pour accréditer l'opinion d'une lutte entre Hésiode et
Homère; lutte qui n'a jamais existé au point de vue des
écrivains propagateurs de cette anecdote, dont nous expliquerons
le véritable sens à la fin de cette biographie.
Quoi qu'il en soit, il nous est parvenu sur ce duel littéraire
un opuscule composé par un anonyme sous le règne
de l'empereur Ha Irien. Le jeune et infortuné Millevoy'c en
a imité les passages les plus saillants dans l'une de ses plus
belles élégies antiques, intitulée : Combat d'Homère et
d'Hésiode (2).
(i) Traduction d'Alphonse Fresse-Montval.
(•?) voir la note a la fin de cette biographie.