23.06.2013 Views

Hardy, MELEAGRE - CRHT - Université Paris-Sorbonne

Hardy, MELEAGRE - CRHT - Université Paris-Sorbonne

Hardy, MELEAGRE - CRHT - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

XLVI<br />

THEMES ET PERSONNAGES.<br />

1/ MÉLÉAGRE OU LE TRIOMPHE DE LA VENGEANCE.<br />

A/ LA VIOLENCE : UNE THÉMATIQUE D’ÉPOQUE.<br />

Les tragédies d’Alexandre <strong>Hardy</strong> attestent le goût du public théâtral<br />

dans le premier tiers du XVIIe siècle, pour les représentations de la<br />

violence, de l’horreur et de la cruauté.<br />

Ainsi, la violence est une caractéristique commune d’une grande<br />

majorité des tragédies du début du XVIIe siècle.<br />

Les critiques ont tenté d’expliquer cette nécessité de la violence dans la<br />

tragédie de différentes façons. Pour certains, la tragédie implique une<br />

certaine quantité de violence et chaque auteur dramatique de l’époque<br />

voit dans la vie quotidienne tout autour de lui des actes de cruauté pas<br />

moins surprenants que ceux que nous avons dans les pièces de <strong>Hardy</strong>. De<br />

plus, dans les tragédies en général et particulièrement chez <strong>Hardy</strong> la mort<br />

a une place prépondérante.<br />

D’autres critiques voient dans cette préoccupation avec la violence une<br />

simple et aveugle imitation de Sénèque. En effet, Sénèque a choisi ses<br />

intrigues parmi les plus sanglantes et les plus affreuses des anciens<br />

mythes. Et on sait bien combien <strong>Hardy</strong> s’est inspiré de Sénèque puisqu’il<br />

le nomme comme un auteur à imiter dans sa Berne des deux rimeurs de<br />

l’Hôtel de Bourgongne. De nombreux textes confirment le goût du<br />

public de l’époque pour la violence. Tout d’abord, Pierre Delaudun<br />

d’Aigailiers dans son Art poétique françois fait une apologie de la<br />

violence : « plus les tragédies sont cruelles, plus elles sont excellentes ».<br />

En effet, le spectacle macabre loin de rebuter le public de l’époque, lui<br />

plaisait. C’est en ce sens que Théophile de Viau évoquait le plaisir de<br />

voir un spectacle violent :<br />

Une autre veine, violente,<br />

Tousjours chaude et tousjours sanglante<br />

De combats de guerre et d’amour,<br />

A tant d’esclat sur les theatres<br />

Qu’en despit les freslons de Cour,<br />

Elle a fait mes sens idolâtres :<br />

HARDY, dont le plus grand volume<br />

N’a jamais sçeu tarir ta plume,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!