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Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne

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<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />

en mariage, le consentement du frère de sa mère (jang-po) est requis.<br />

Mais le patriarcat n'a jamais supposé la suppression de tout rapport<br />

entre un individu <strong>et</strong> sa famille maternelle ; le mariage rompt seulement<br />

les liens juridiques <strong>et</strong> religieux qui rattachaient, une fille à son père, il<br />

laisse subsister les liens naturels ; les parents de la jeune fille<br />

continuent à être <strong>ses</strong> protecteurs après son mariage, ils ont le droit de<br />

faire des représentations au mari s'il se conduit mal, de recueillir leur<br />

fille si elle est maltraitée, abandonnée ou devient veuve, de veiller à ce<br />

que <strong>ses</strong> intérêts soient respectés, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te protection peut s'étendre en<br />

certains cas à la fille de la fille sans qu'il soit besoin pour l'expliquer de<br />

recourir à l'hypothèse d'un matriarcat primitif, que rien ne justifie dans<br />

l'espèce.<br />

<strong>Le</strong>s familles tibétaines sont médiocrement prolifiques, plus que les<br />

françai<strong>ses</strong>, moins que les chinoi<strong>ses</strong>. Nos propres informations<br />

concordent assez bien avec les renseignements que le préf<strong>et</strong> de Nag-<br />

tchou nous a donnés sur Gyang-tsé <strong>et</strong> Lha-sa pour nous perm<strong>et</strong>tre<br />

d'avancer qu'une famille polyandre compte en moyenne sept ou huit<br />

enfants viables, soit environ trois enfants pour deux parents. <strong>Le</strong>s<br />

ménages monogames procréent moins absolument, plus en proportion.<br />

<strong>Le</strong>s filles sont un peu moins nombreu<strong>ses</strong> que les garçons, sept contre<br />

huit, p.356 selon le préf<strong>et</strong> de Nag-tchou, ce qui est précisément le<br />

rapport indiqué par A. Cunningham pour le La-dag 1 . On ne peut donc<br />

pas dire que l'insuffisance du nombre des filles ait été la cause de<br />

l'institution ou soit le motif du maintien de la polyandrie. Au contraire, il<br />

y a aujourd'hui trop de femmes au <strong>Tib<strong>et</strong></strong>, <strong>et</strong> beaucoup ne trouvent pas<br />

à se marier pour ces deux raisons qu'il y a en moyenne dans les<br />

familles tibétaines un peu plus de maris que d'épou<strong>ses</strong>, <strong>et</strong> qu'une foule<br />

d'hommes sont voués au célibat religieux. Quelques-unes se font<br />

nonnes, un plus grand nombre se livrent à la prostitution. Dans toutes<br />

les villes <strong>et</strong> dans les plus p<strong>et</strong>its villages il y a des femmes célibataires,<br />

1 Je note à ce propos ce que j'ai omis de dire dans mon travail sur le Turkestan chinois,<br />

à savoir que dans le district de Khotan, sur une population totale de 160.000 âmes, il y<br />

a dix mille femmes de plus que d'hommes. C'est la même proportion qu'au <strong>Tib<strong>et</strong></strong>, mais<br />

r<strong>et</strong>ournée.<br />

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