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DOSSIER PRATIQUE<br />

La transmission<br />

de patrimoine<br />

Comprendre les règles de l‘héritage<br />

Anticiper et préparer sa succession<br />

Transmettre ef cacement son patrimoine<br />

Édition 2011


Préparer la transmission de son patrimoine n’est pas une obligation.<br />

Mais en l’absence de disposition de votre part, c’est la loi qui détermine<br />

la part d’héritage qui revient à chacun.<br />

Si vous êtes soucieux de préserver les intérêts de vos proches, si vous<br />

souhaitez vous assurer que votre patrimoine reviendra aux personnes<br />

que vous avez choisies, dans les meilleures conditions fiscales possibles,<br />

vous avez tout intérêt à préparer votre succession.<br />

Cette décision va vous amener à vous poser toute une série de questions :<br />

si je ne fais rien, qui héritera ? Comment désigner mes héritiers ?<br />

Puis-je attribuer par avance un bien à un héritier de mon choix ?<br />

Quel impôt sera prélevé ? Existe-t-il un moyen de le réduire ?<br />

Les réponses à ces interrogations demandent de bien connaître les<br />

règles juridiques et fiscales qui encadrent la transmission de patrimoine.<br />

Nous avons réalisé ce <strong>guide</strong> <strong>pratique</strong> pour vous accompagner et vous<br />

éclairer dans ce domaine.<br />

Vous y trouverez des informations et des explications sur :<br />

• les règles de la succession et les dernières réformes ;<br />

• l’assurance vie, excellent moyen de transmettre une part<br />

de son patrimoine à une personne de son choix ;<br />

• les donations pour aider ses proches de son vivant ;<br />

• le testament qui permet de décider de ses héritiers<br />

et de la répartition de son patrimoine entre eux ;<br />

• et plus généralement, les dispositions légales qui s‘appliquent<br />

aux transmissions de patrimoine.<br />

<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> reste bien sûr à votre disposition pour vous accompagner<br />

à chaque étape de votre préparation. N’hésitez pas à contacter votre<br />

conseiller.<br />

Les dispositions successorales incluses dans ce <strong>guide</strong> ne concernent que les successions<br />

soumises au droit français. Les informations à caractère juridique et fiscal peuvent<br />

faire l’objet de modification à tout moment, en fonction des évolutions légales. À jour<br />

au 1 er janvier 2011.


Sommaire<br />

Comprendre les règles de l‘héritage page 4<br />

1 Les principes de l’héritage page 5<br />

2 Le cas particulier du conjoint survivant page 6<br />

3 Les droits de succession page 8<br />

Anticiper et préparer sa succession page 10<br />

1 Dans quel objectif ? page 11<br />

2 Comment préparer sa succession ? page 13<br />

Transmettre efficacement son patrimoine page 16<br />

1 L’assurance vie page 17<br />

2 Les libéralités : donations et legs page 20<br />

3 Les autres moyens page 25<br />

Lexique page 28<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE


Comprendre<br />

les règles de l‘héritage<br />

1 Les principes de l’héritage<br />

1.1 L’ordre des héritiers<br />

1.2 Les héritiers réservataires<br />

2 Le cas particulier<br />

du conjoint survivant<br />

2.1 Les incidences du régime matrimonial<br />

2.2 Les droits du conjoint survivant<br />

3 Les droits de succession<br />

3.1 Les biens concernés<br />

3.2 Les cas d’exonération<br />

3.3 Le calcul des droits<br />

page 4


1 Les principes de l’héritage<br />

Comprendre les règles de l‘héritage<br />

Lorsque le défunt n’a établi ni testament ni donation au dernier vivant, c’est la loi qui<br />

détermine les personnes qui héritent. Les héritiers sont classés par ordre en fonction de leur<br />

lien de parenté avec le défunt, puis à l’intérieur de chaque ordre, par degré correspondant<br />

à chaque génération.<br />

1.1 L’ordre des héritiers<br />

Les héritiers sont répartis en 4 ordres. Il suffit d’un seul héritier dans un ordre pour que les<br />

héritiers des ordres suivants soient exclus de la succession. Dans un même ordre d’héritiers,<br />

le plus proche en degré du défunt exclut les plus éloignés. Enfin, il y a égalité entre tous<br />

les héritiers du même degré au sein de chaque ordre.<br />

1 er ordre<br />

Les descendants du défunt<br />

2 e ordre<br />

Les ascendants privilégiés<br />

et les collatéraux privilégiés<br />

3 e ordre<br />

Les ascendants ordinaires<br />

4 e ordre<br />

Les collatéraux ordinaires<br />

Enfants, petits-enfants,<br />

arrière-petits-enfants, etc.<br />

Père et mère, frères et sœurs et leurs<br />

descendants : neveux et nièces,<br />

petits-neveux et petites-nièces, etc.<br />

Grands-parents, arrière-grands-parents, etc.<br />

Oncles et tantes, grands-oncles et<br />

grands-tantes, cousins et cousines, etc.<br />

Exemple : Monsieur A., veuf, décède en laissant 2 filles, sa mère et 1 frère. En l’absence de<br />

disposition testamentaire, les deux filles, héritières du 1 er ordre héritent de la totalité de la<br />

succession. Elles excluent la mère et le frère de Monsieur A., héritiers du 2 e ordre. Les deux<br />

filles étant toutes les deux au même degré, elles vont se partager la succession par moitié.<br />

Le conjoint survivant, bien qu’appelé à la succession, n’appartient à aucun de ces ordres.<br />

Sa part successorale varie en fonction de la composition de la famille au moment du décès<br />

(voir page 7).<br />

Le principe selon lequel l’héritier le plus proche en degré exclut les plus éloignés s’applique<br />

sauf dans deux cas que sont la représentation et la fente :<br />

• La représentation<br />

Si un enfant décède avant l’un de ses parents, ses propres enfants le représentent dans la<br />

succession. Ce sont eux qui héritent et qui se partagent la part de leur parent prédécédé<br />

au décès de leurs grands-parents. La représentation est admise en ligne directe pour les<br />

descendants du défunt, et en ligne collatérale pour les descendants de frères et sœurs du défunt.<br />

• La fente<br />

Elle ne concerne que les ascendants du défunt et les collatéraux ordinaires et a pour but<br />

de répartir équitablement la succession entre les deux branches familiales. Si le défunt ne laisse<br />

ni conjoint, ni descendants, ni frères et sœurs (ou leurs descendants), on divise par moitié la<br />

succession entre les héritiers de la branche maternelle et ceux de la branche paternelle, et ce<br />

n’est qu’à l’intérieur de chaque branche que l’on applique le principe de la proximité de degré.<br />

À SAVOIR<br />

Les collatéraux<br />

(privilégiés ou ordinaires)<br />

peuvent hériter jusqu’au<br />

6 e degré. Au-delà, c’est l’État<br />

qui recueille la succession.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 5


À SAVOIR<br />

Pour les couples mariés<br />

avant le 1 er février 1966,<br />

le régime légal qui s’applique<br />

est celui de la communauté<br />

des meubles et acquêts.<br />

Ce régime prévoit que les<br />

biens mobiliers (meubles,<br />

argent, parts de société…)<br />

rentrent également dans<br />

la communauté quels que<br />

soient leur date ou mode<br />

d’acquisition.<br />

À NOTER<br />

Le régime de la<br />

communauté universelle<br />

est souvent assortie d'une<br />

“clause d’attribution<br />

intégrale” qui permet au<br />

conjoint survivant de rester<br />

propriétaire de tous les<br />

biens de la communauté.<br />

Dans le régime de<br />

la séparation, certains<br />

biens sont dits “indivis” :<br />

ceux que les époux achètent<br />

à leurs deux noms ou<br />

ceux dont aucun des<br />

époux ne peut prouver<br />

qu’il est le propriétaire.<br />

page 6<br />

1.2 Les héritiers réservataires<br />

Tous les héritiers ne sont pas égaux devant la loi. Certains sont dits “réservataires”, c'està-dire<br />

qu’ils ne peuvent pas être privés d'une fraction de la succession appelée "réserve"<br />

(voir page 13).<br />

Ces personnes qui ne peuvent pas être totalement déshéritées sont :<br />

- les enfants du défunt (ou, à défaut, leurs descendants) ;<br />

- en l'absence de descendants, le conjoint survivant.<br />

2 Le cas particulier du conjoint survivant<br />

Le conjoint survivant a des droits différents des autres héritiers. Il a des droits qui résultent<br />

de la liquidation de son régime matrimonial et des droits successoraux stricto sensu.<br />

2.1 Les incidences du régime matrimonial<br />

Connaître son régime matrimonial est essentiel pour le conjoint survivant, car il détermine<br />

la part du patrimoine qui lui appartient personnellement et qui ne rentre pas dans la<br />

succession proprement dite.<br />

• Le régime de la communauté réduite aux acquêts<br />

C’est le régime légal qui s’applique automatiquement depuis le 1 er février 1966 si aucun<br />

contrat de mariage n’a été établi. Seuls les biens acquis pendant le mariage sont communs.<br />

Les biens acquis avant le mariage, ou pendant par succession, legs ou donation, ainsi que<br />

les biens personnels (vêtements, souvenirs de famille…) restent propres à chacun des époux.<br />

Dans un tel régime, le conjoint survivant récupère ses biens propres et la moitié de ceux de<br />

la communauté. Les biens propres du défunt et l’autre moitié des biens de la communauté<br />

entrent dans la succession.<br />

• Le régime de la communauté universelle<br />

C’est un régime conventionnel qui nécessite un contrat établi devant notaire. Tous les biens<br />

sont communs : ceux possédés par chacun des époux avant le mariage et ceux acquis à<br />

partir du mariage à l’exception des biens propres par nature (vêtements, biens personnels…)<br />

et ceux reçus par donation ou legs avec “clause d’exclusion de la communauté”. Au décès<br />

d’un des époux, le survivant conserve, outre ses éventuels biens propres, la moitié de la<br />

communauté, l’autre moitié entrant dans la succession.<br />

• Le régime de la séparation de biens<br />

Ce régime, qui nécessite un contrat de mariage établi devant un notaire, se caractérise par<br />

l’absence de biens communs. Chaque époux possède ses biens personnels qui sont ceux<br />

qu’il possédait avant de se marier, ceux acquis pendant le mariage, ses revenus perçus<br />

pendant le mariage, les biens qu’il reçoit par héritage, donation ou legs. La succession porte<br />

sur les biens du défunt, le conjoint survivant conservant ses biens personnels.<br />

• Le régime de la participation aux acquêts<br />

C’est un régime hybride, issu d’un contrat signé devant notaire. Il combine les avantages<br />

de la séparation de biens et de la communauté d’acquêts. Pendant le mariage, il n’y a<br />

pas de biens communs, chacun des époux dispose librement de ses biens personnels.


Comprendre les règles de l‘héritage<br />

Mais au décès de l’un d’entre eux, le conjoint survivant bénéficie de la moitié de l’enrichissement<br />

réalisé par le couple pendant le mariage, l’autre moitié des biens acquis<br />

pendant le mariage entrant dans la succession.<br />

Spécial PACS<br />

Le régime patrimonial des partenaires liés par un PACS (Pacte civil de solidarité)<br />

varie selon la date de signature de celui-ci :<br />

• les PACS signés depuis le 1er janvier 2007 sont sous le régime de la séparation :<br />

tout bien acheté par l’un des deux partenaires après la conclusion du PACS,<br />

est réputé lui appartenir personnellement ;<br />

• les PACS signés avant le 1er janvier 2007 sont sous le régime de l’indivision :<br />

tous les biens achetés après la conclusion du PACS sont indivis par moitié,<br />

sauf stipulation contraire dans l’acte d’acquisition ou de souscription.<br />

Toutefois, ces régimes par défaut peuvent être modifiés par une convention<br />

enregistrée au greffe du tribunal où le pacte a été conclu.<br />

2.2 Les droits du conjoint survivant<br />

<strong>Un</strong>e fois qu’il a récupéré les biens qui lui revenaient dans le cadre du régime matrimonial<br />

dont il dépendait, le conjoint survivant bénéficie également d’un droit sur l’héritage du<br />

défunt. La loi lui accorde au minimum 1/4 de la succession, et plus, selon la composition<br />

de la famille au moment du décès.<br />

• Les droits sur la succession<br />

En plus de son conjoint<br />

le défunt laisse<br />

<strong>Un</strong> ou plusieurs enfants communs<br />

(ou descendants)<br />

Part du conjoint en l’absence<br />

d’autres dispositions<br />

Option entre :<br />

• le 1/4 de la succession en pleine propriété<br />

• la totalité de la succession en usufruit<br />

(c'est-à-dire l’usage des biens et leurs<br />

revenus)<br />

<strong>Un</strong> ou plusieurs enfants non communs<br />

(ou descendants)<br />

1/4 de la succession en pleine propriété<br />

Ses père et mère et pas de descendant 1/2 de la succession en pleine propriété<br />

Son père ou sa mère et pas de descendant 3/4 de la succession en pleine propriété<br />

Collatéraux privilégiés ou ordinaires<br />

et /ou ascendants ordinaires<br />

La totalité de la succession en pleine propriété<br />

sauf pour les biens que le défunt avait reçus<br />

par succession ou donation de ses ascendants<br />

qui reviennent pour moitié aux frères et soeurs<br />

du défunt (ou à leurs descendants)<br />

Exemple : Madame B. décède en laissant son conjoint et leurs trois enfants communs.<br />

Monsieur B. opte pour la pleine propriété. Il hérite donc d’1/4 des biens de la succession et ses<br />

enfants se partagent les 3/4 restants, soit 1/4 chacun.<br />

À SAVOIR<br />

Les partenaires liés par<br />

un PACS sont considérés<br />

comme des tiers par rapport<br />

à la succession de l’un ou<br />

de l’autre. En l’absence de<br />

testament, ils n’ont aucun<br />

droit dans la succession.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 7


À SAVOIR<br />

Depuis le 1 er janvier 2007,<br />

ce droit temporaire sur<br />

le logement a été étendu<br />

au partenaire pacsé<br />

survivant. Celui-ci peut<br />

également exiger l'attribution<br />

préférentielle du logement<br />

et du mobilier si le défunt<br />

l'a expressément prévu<br />

dans son testament.<br />

Si la valeur des droits<br />

d’habitation et d’usage<br />

est supérieure à celle<br />

des droits successoraux,<br />

le conjoint survivant n’est<br />

pas tenu de dédommager<br />

la succession.<br />

À NOTER<br />

Les donations consenties<br />

par le défunt depuis<br />

moins de six ans avant<br />

son décès sont ajoutées<br />

à l’actif successoral.<br />

À SAVOIR<br />

D’autres cas d’exonération<br />

existent : personnes<br />

décédées dans un pays<br />

en guerre, suite à un acte<br />

terroriste…<br />

page 8<br />

• Les droits sur le logement<br />

Le droit temporaire<br />

La première année suivant le décès, le conjoint survivant bénéficie d’un droit de jouissance<br />

d’un an sur la résidence principale (appartenant aux époux ou dépendant de la succession)<br />

qu’il occupait au moment du décès ainsi que sur le mobilier la garnissant. Si ce logement<br />

est en location, c’est à la succession de rembourser le conjoint survivant pendant un an, au<br />

fur et à mesure qu’il règlera le montant du loyer.<br />

Le droit viager<br />

Le conjoint survivant qui le souhaite et qui en manifeste la volonté dans le délai de 1 an<br />

à compter du décès peut bénéficier sur ledit logement d’un droit d’habitation assorti d’un<br />

droit d’usage sur le mobilier jusqu’à son propre décès. En contrepartie de ce droit viager,<br />

la valeur des droits d’habitation et d’usage est déduite de la valeur des droits successoraux<br />

recueillis par le conjoint.<br />

3 Les droits de succession<br />

Dans les six mois après le décès, chacun des héritiers doit s’acquitter de droits de succession<br />

sur les biens dont il a hérité. Ces droits varient en fonction du lien de parenté avec le<br />

défunt, celui-ci déterminant l’abattement et le barème d’imposition à appliquer.<br />

3.1 Les biens concernés<br />

Les droits de succession frappent tous les biens qui composent le patrimoine du défunt<br />

au jour du décès : épargne, valeurs mobilières, meubles, bijoux et objets de valeur, biens<br />

immobiliers… On parle d’actif successoral. Les dettes du défunt (crédits, charges et<br />

impôts dus, frais de dernière maladie, frais funéraires jusqu’à un certain montant, etc.)<br />

sont déduites de cet actif.<br />

Certains biens sont totalement ou partiellement exonérés de droits de succession, sous<br />

certaines conditions. C’est le cas, par exemple, des bois et forêts, de certains biens agricoles,<br />

du capital versé au titre d'un contrat d'assurance vie, etc.<br />

3.2 Les cas d’exonération<br />

Les droits de succession sont exonérés pour les décès intervenus à compter du 22 août<br />

2007 en faveur :<br />

- du conjoint survivant ;<br />

- du partenaire lié par un PACS ;<br />

- du frère ou de la sœur du défunt, à condition qu’il soit célibataire, veuf, divorcé ou séparé<br />

de corps, âgé de plus de 50 ans ou atteint d’une infirmité le mettant dans l’impossibilité<br />

de subvenir par son travail aux nécessités de l’existence, et domicilié avec le défunt pendant<br />

les 5 années ayant précédé le décès.


3.3 Le calcul des droits<br />

Comprendre les règles de l‘héritage<br />

Les droits de succession se calculent sur la part revenant à chaque héritier. Le calcul se fait<br />

en deux étapes.<br />

• 1re étape<br />

<strong>Un</strong> abattement s’applique sur la part de chaque personne. Il varie en fonction de la qualité<br />

du bénéficiaire.<br />

Successions ouvertes à compter du 1er janvier 2011<br />

Ces abattements seront revalorisés chaque année en fonction de l’inflation.<br />

Bénéficiaire Montant de l’abattement<br />

Enfant vivant ou représenté 159 325 €<br />

Ascendant 159 325 €<br />

Frère et sœur (cas général) 15 932 €<br />

Neveu et nièce 7 967 €<br />

Handicapé * 159 325 €<br />

Autre 1 594 €<br />

* Abattement supplémentaire qui se cumule avec les autres abattements.<br />

• 2e étape<br />

Après abattement, la part est soumise à un barème progressif d’imposition qui varie selon le<br />

lien de parenté existant entre le défunt et le bénéficiaire. Depuis la loi en faveur du travail,<br />

de l'emploi et du pouvoir d‘achat (dite loi TEPA, ou “paquet fiscal”), votée le 21 août 2007,<br />

les tranches de ce barème seront revalorisées chaque année en fonction de l’inflation.<br />

Succession en ligne directe<br />

Montant taxable après abattement Taux<br />

Jusqu’à 8 072 € 5 %<br />

Entre 8 072 € et 12 109 € 10 %<br />

Entre 12 109 € et 15 932 € 15 %<br />

Entre 15 932 € et 552 324 € 20 %<br />

Entre 552 324 € et 902 838 € 30 %<br />

Entre 902 838 € et 1 805 677 € 35 %<br />

Au-delà de 1 805 677 € 40 %<br />

Succession entre frères et sœurs<br />

Montant taxable après abattement Taux<br />

Jusqu’à 24 430 € 35 %<br />

Au-delà de 24 430 € 45 %<br />

Succession entre d'autres personnes<br />

Type de succession Taux<br />

Succession entre parents jusqu'au 4e degré inclus 55 %<br />

Succession entre parents au-delà du 4e degré ou entre personnes non<br />

parentes<br />

60 %<br />

À SAVOIR<br />

<strong>Un</strong>e réduction pour charge<br />

de famille est accordée<br />

à partir du 3 e enfant, sur<br />

le montant des droits de<br />

succession à payer.<br />

Cette réduction varie en<br />

fonction du lien de parenté<br />

avec le défunt :<br />

– 610 € par enfant si la<br />

succession est en ligne<br />

directe ou entre époux ;<br />

– 305 € par enfant pour<br />

les autres successions.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 9


Anticiper<br />

et préparer sa succession<br />

1 Dans quel objectif ?<br />

1.1 Protéger son conjoint<br />

1.2 Favoriser certains héritiers<br />

ou d’autres personnes<br />

1.3 Aider ses proches de son vivant<br />

1.4 Faciliter le partage entre ses héritiers<br />

1.5 Optimiser les conditions fiscales de sa<br />

succession<br />

1.6 Transmettre son entreprise<br />

2 Comment préparer<br />

sa succession ?<br />

2.1 Les règles à respecter<br />

2.2 Se faire conseiller<br />

2.3 Les outils de transmission<br />

page 10


1 Dans quel objectif ?<br />

Anticiper et préparer sa succession<br />

Si la loi a prévu les règles de partage de l’héritage, elle laisse un espace de liberté assez large<br />

pour permettre à chacun de préparer sa succession selon ses vœux. <strong>Un</strong> certain nombre de<br />

solutions existent. Pour choisir celles qui sont adaptées à sa situation, il convient de bien<br />

définir en amont ses objectifs.<br />

1.1 Protéger son conjoint<br />

Même si la protection du conjoint survivant a été renforcée ces dernières années, celui-ci<br />

peut encore se retrouver en situation délicate après le décès, notamment s’il ne travaille<br />

pas. <strong>Un</strong> certain nombre de solutions permettent de le mettre à l’abri du besoin, quitte à<br />

sacrifier temporairement ce qui revient aux enfants : changement de régime matrimonial,<br />

assurance vie, donation entre époux, etc. Les partenaires liés par PACS, quant à eux, ne sont<br />

pas considérés juridiquement comme des héritiers. Leur protection mutuelle passe donc<br />

forcément par la donation, le legs ou l’assurance vie.<br />

1.2 Favoriser certains héritiers ou d’autres personnes<br />

Pourquoi favoriser un héritier par rapport aux autres ? Ce peut être le cas lorsque l’on a un<br />

enfant handicapé ou en difficulté dont on veut assurer l’avenir, ou encore, une entreprise<br />

que seul un des enfants est capable de reprendre. Il est toujours possible de léguer à l’un de<br />

ses enfants une part d’héritage plus importante en veillant bien sûr à respecter la réserve<br />

de chacun. Mais, l’assurance vie permet de répondre spécifiquement à cette problématique,<br />

car le capital transmis sort de la succession. C’est également le moyen idéal pour donner à<br />

des personnes qui ne sont pas légalement des héritiers. Par ailleurs, le pacte successoral en<br />

vigueur depuis le 1 er janvier 2007 (voir page 26) permet aussi de favoriser un héritier par<br />

rapport à un autre au sein d’une même famille.<br />

1.3 Aider ses proches de son vivant<br />

Avec l’allongement de la durée de la vie, les enfants héritent de plus en plus tard, souvent<br />

lorsqu’ils sont déjà à la retraite. Est-ce vraiment le moment où cela leur rend le plus service<br />

? Pour aider ses proches (enfants, petits-enfants, neveux et nièces…) au moment où<br />

ils en ont vraiment besoin, les possibilités offertes en matière de donation sont larges et<br />

fiscalement de plus en plus favorables. Mais, attention à bien anticiper son propre avenir.<br />

Mieux vaut vérifier que l’on n’aura plus besoin des biens ou des sommes d’argent dont on<br />

envisage de se séparer. Il serait dommage de ne plus pouvoir assurer financièrement une<br />

perte d’autonomie, par exemple, et de se retrouver à la charge de ses propres enfants après<br />

les avoir aidés !<br />

À SAVOIR<br />

Les concubins<br />

n’héritent pas entre<br />

eux et contrairement<br />

aux partenaires liés par<br />

un PACS, ils ne bénéfi cient<br />

d’aucun avantage sur les<br />

droits de succession.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 11


À NOTER<br />

Il est souvent intéressant<br />

de transformer en société<br />

une activité exercée à titre<br />

individuel, pour simplifi er<br />

juridiquement et fi scalement<br />

sa transmission.<br />

page 12<br />

1.4 Faciliter le partage entre ses héritiers<br />

En cas de succession non préparée, les héritiers sont souvent amenés à prendre, dans la précipitation,<br />

des décisions dont ils ne maîtrisent pas toutes les conséquences et qui peuvent<br />

être contraires à leurs intérêts… Le partage du patrimoine peut aussi tourner au casse-tête,<br />

voire à la dispute si les héritiers sont en concurrence pour un même bien. Autre risque :<br />

les éventuelles tensions ou mésententes qui peuvent surgir en cas d’indivision sur un bien<br />

immobilier. Il faut savoir, par exemple, que si l’un des héritiers veut vendre, la décision doit<br />

être acceptée à l’unanimité des indivisaires. Autant d’aléas et de discordes potentielles qu’il<br />

est possible d’anticiper en effectuant le partage de son vivant.<br />

1.5 Optimiser les conditions fiscales de sa succession<br />

La loi TEPA votée le 22 août 2007 a largement réduit les droits de succession en faveur<br />

des héritiers en ligne directe (enfants, petits-enfants…). Elle les a aussi totalement supprimés<br />

pour le conjoint survivant ou le partenaire lié par un PACS. Cependant, pour les patrimoines<br />

importants ou pour ceux qui souhaitent transmettre un capital à des personnes<br />

sans lien de parenté (concubin…) ou à des membres de la famille plus éloignés (neveux<br />

et nièces…), l’optimisation fiscale reste toujours d’actualité. Parmi les solutions possibles :<br />

l’assurance vie, les donations, et notamment, les donations avec réserve d’usufruit.<br />

1.6 Transmettre son entreprise<br />

<strong>Un</strong>e entreprise ne se transmet pas comme un autre bien. Il convient de préparer son projet<br />

le plus tôt possible et notamment de s’interroger sur le type de repreneur possible : un<br />

membre de la famille, un salarié de l’entreprise, un tiers ? Selon la réponse à cette question,<br />

les montages juridiques et financiers seront différents. Le choix du type de transmission<br />

(donation, legs, vente…) aussi. Il faut également anticiper l’impact d’une transmission<br />

d’entreprise sur le patrimoine privé ainsi que le coût fiscal d’une telle opération. Pour<br />

prendre les bonnes décisions, mieux vaut s’entourer de spécialistes : conseiller patrimonial,<br />

banquier, expert-comptable, notaire, avocat…<br />

<strong>Un</strong> <strong>guide</strong> à votre disposition<br />

Si vous êtes entrepreneur ou professionnel libéral, sachez que nous mettons à<br />

votre disposition un <strong>guide</strong> <strong>pratique</strong> “Préparer la transmission de votre entreprise<br />

individuelle”. Nos Chargés d’affaires peuvent également vous accompagner dans<br />

vos démarches. Demandez à votre conseiller de vous mettre en contact avec eux.


2 Comment préparer sa succession ?<br />

Avant d’organiser la transmission de son patrimoine, il est important de mesurer la marge<br />

de manœuvre dont on dispose, afin d’éviter que les dispositions prises soient un jour<br />

remises en question. Certaines décisions sont irrévocables. C'est pourquoi il est toujours<br />

préférable de se faire conseiller avant d’agir.<br />

2.1 Les règles à respecter<br />

Quelles que soient les dispositions prises, il n’est pas possible de déshériter ses enfants, et à<br />

défaut de descendants, son conjoint. <strong>Un</strong>e part du patrimoine leur revient obligatoirement.<br />

C’est la réserve ou part réservataire. Son importance varie en fonction du nombre d’enfants.<br />

La quotité disponible est la part du patrimoine dont on peut disposer librement. Son montant<br />

dépend de celui de la réserve.<br />

Héritiers réservataires Réserve Quotité disponible<br />

1 enfant 1/2 des biens 1/2 des biens<br />

2 enfants 2/3 des biens 1/3 des biens<br />

3 enfants et plus 3/4 des biens 1/4 des biens<br />

Le conjoint survivant<br />

(en l’absence de descendants)<br />

Anticiper et préparer sa succession<br />

1/4 des biens 3/4 des biens<br />

Exemple : <strong>Un</strong>e personne mariée avec 3 enfants laisse, au jour de son décès, un actif successoral<br />

de 400 000 € et un testament par lequel elle lègue 60 000 € à une œuvre caritative. En<br />

présence de 3 enfants, la réserve est de 3/4 de l’actif soit 300 000 € et la quotité disponible<br />

de 100 000 €. Le legs (60 000 €) respecte donc bien la quotité disponible et peut être exécuté<br />

sans contestation des héritiers réservataires. En revanche, si le legs portait sur une somme<br />

de 120 000 €, il excéderait de 20 000 € la quotité disponible et aurait donc été réduit d’autant.<br />

Pour ce qui est des droits du conjoint, s’il décide d’opter pour 1/4 de la succession en pleine<br />

propriété, celui-ci sera amputé du legs. Il ne touchera donc que 40 000 € (100 000 € - 60 000 €),<br />

les 3 enfants se partageant quant à eux la réserve, soit 100 000 € chacun en pleine propriété.<br />

Remarque : en présence d’enfants qui sont des héritiers réservataires, la part qui revient<br />

au conjoint dépend de l’utilisation qui est faite de la quotité disponible. Si celle-ci est utilisée<br />

en totalité, le conjoint ne touche rien.<br />

À SAVOIR<br />

En présence d’héritiers<br />

réservataires, les donations<br />

ou legs qui excèdent la<br />

quotité disponible sont<br />

susceptibles d’être réduits<br />

à hauteur de l’excédent.<br />

Ce qui signifi e que le<br />

donataire ou légataire sera<br />

redevable d’une indemnité<br />

au profi t des héritiers<br />

réservataires.<br />

À NOTER<br />

Pour le calcul de la<br />

réserve et de la quotité<br />

disponible, les biens<br />

sont évalués au jour du<br />

décès. Lorsque l’on prépare<br />

sa succession, toute la<br />

diffi culté est donc d’anticiper<br />

ce que sera son patrimoine<br />

le jour de son décès.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 13


page 14<br />

2.2 Se faire conseiller<br />

En matière de transmission de patrimoine, il n’y a pas de solution unique. Les outils<br />

disponibles ont tous des avantages et des inconvénients. Leur choix dépend de la situation<br />

personnelle de chacun. Pour adopter la bonne stratégie, les conseils d’un professionnel<br />

sont indispensables.<br />

• La banque<br />

Elle peut accompagner ses clients dans l’évaluation de leur patrimoine, les aider à se<br />

projeter dans le futur : quels seront mes besoins financiers à l’heure de la retraite ? Estce<br />

que je peux effectuer des donations aujourd’hui sans compromettre l’avenir ?... Elle<br />

est aussi là pour les conseiller sur les placements financiers les mieux adaptés (assurance<br />

vie, plan épargne retraite, etc.).<br />

Des experts à votre service<br />

Si votre patrimoine est important et diversifié, sachez que les experts de<br />

<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> Banque Privée peuvent vous aider. Après un diagnostic complet<br />

de votre situation, ils vous apporteront les conseils juridiques et fiscaux<br />

adaptés pour préparer la transmission de votre patrimoine dans les meilleures<br />

conditions. Ils vous proposeront également une gamme de produits spécifiques.<br />

Demandez à votre conseiller <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> de vous mettre en contact avec eux.<br />

• Le notaire<br />

Spécialiste du droit matrimonial et successoral, il est l’interlocuteur privilégié pour toutes les<br />

questions relatives aux régimes matrimoniaux, aux donations, aux legs, etc. C’est également<br />

vers lui qu’il faut se tourner si l’on souhaite être aidé dans la rédaction de son testament.<br />

Pour trouver un notaire : www.notaires.fr


LIBÉRALITÉS<br />

2.3 Les outils de transmission<br />

Anticiper et préparer sa succession<br />

Selon les objectifs que l’on s’est fixés, voici un tableau récapitulatif des moyens disponibles<br />

pour organiser sa succession. Chacun de ces outils est abordé de façon détaillée dans le<br />

chapitre suivant.<br />

MOYENS OBJECTIFS<br />

Protéger<br />

son<br />

conjoint<br />

Favoriser<br />

certains<br />

héritiers<br />

ou d’autres<br />

personnes<br />

Faciliter<br />

le partage<br />

entre ses<br />

héritiers<br />

Aider ses<br />

proches de<br />

son vivant<br />

Optimiser<br />

les conditions<br />

fiscales de<br />

sa succession<br />

Transmettre<br />

son<br />

entreprise<br />

Assurance vie • • • •<br />

Don manuel • • •<br />

Donation simple • • • •<br />

Donation-partage • • • •<br />

Donation entre époux •<br />

Legs (testament) • • • •<br />

Régime matrimonial • •<br />

Pacte successoral • •<br />

Tontine •<br />

Société civile • •<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 15


Transmettre<br />

efficacement son patrimoine<br />

1 L’assurance vie<br />

1.1 La liberté de choisir ses bénéficiaires<br />

1.2 <strong>Un</strong>e fiscalité avantageuse<br />

1.3 <strong>Un</strong> outil très souple<br />

2 Les libéralités :<br />

donations et legs<br />

2.1 Les différentes formes de libéralité<br />

2.2 Les donations<br />

2.3 Le testament et les legs<br />

3 Les autres moyens<br />

3.1 Le régime matrimonial<br />

3.2 Le pacte successoral<br />

3.3 La tontine<br />

3.4 Les sociétés civiles (SCi et SCP)<br />

3.5 Les mesures en faveur des entreprises<br />

3.6 Le statut d’Entrepreneur individuel<br />

à responsabilité Limitée (EirL)<br />

page 16


1 L’assurance vie<br />

Transmettre efficacement son patrimoine<br />

L’assurance vie est une solution efficace pour préparer la transmission de son patrimoine,<br />

car elle offre une totale liberté dans le choix des bénéficiaires et un cadre fiscal<br />

attractif.<br />

1.1 La liberté de choisir ses bénéficiaires<br />

L’assurance vie donne toute la liberté à l’adhérent de désigner les bénéficiaires de son<br />

contrat à son décès. Ce peut être aussi bien des membres de sa famille que des tierces<br />

personnes. C’est l’objet de la clause bénéficiaire (voir encadré).<br />

L’assurance vie est donc un outil à privilégier pour transmettre à des personnes<br />

qui n’ont pas vocation à hériter, c'est-à-dire des personnes dont le lien de parenté est<br />

éloigné ou inexistant : concubin, partenaire lié par un PACS, ami, neveux et nièces…<br />

Concernant le conjoint survivant, elle permet de transmettre plus que ce que la<br />

loi prévoit.<br />

Exemple : Monsieur D. décède, laissant son épouse, deux enfants d'un premier mariage et<br />

un patrimoine de 500 000 €. Au décès du mari, si rien n’est prévu, madame touchera 1/4 du<br />

patrimoine en pleine propriété, soit 125 000 €. Si monsieur avait versé 150 000 € sur une assurance<br />

vie au bénéfice de son épouse, l’actif successoral serait alors de 350 000 €, les 150 000 €<br />

de l’assurance vie n’entrant pas dans la succession. Madame aurait alors touché 237 500 €<br />

(150 000 € de l’assurance vie + 1/4 de 350 000 €), soit près du double de la somme reçue dans<br />

la première situation.<br />

Bien rédiger la clause bénéficiaire<br />

Les clauses types des contrats sont souvent rédigées de la façon suivante : “En cas de<br />

décès, je désigne comme bénéficiaire mon conjoint, à défaut mes enfants, vivants ou<br />

représentés, par parts égales entre eux, à défaut mes héritiers”. L’expression “à défaut”<br />

signifie que le bénéfice de l'assurance sera intégralement versé à la première personne<br />

désignée, si elle est vivante au moment du décès. Sinon, les capitaux seront versés à la<br />

seconde personne désignée et ainsi de suite.<br />

Désignation nominative<br />

Cette clause type n'est pas adaptée aux personnes non mariées, le concubin ou le pacsé<br />

n’étant pas assimilé au terme de “conjoint” qui fait référence au mariage. Dans ce cas, il est<br />

conseillé de désigner nominativement son bénéficiaire, en indiquant son nom, prénom, date<br />

et lieu de naissance, et éventuellement sa profession et son adresse. Plus les renseignements<br />

sont précis, plus simple et plus rapide sera le règlement des capitaux après le décès.<br />

Désignation conjointe ou successive<br />

Il est aussi possible de désigner plusieurs bénéficiaires ou de préciser la répartition entre<br />

eux. La conjonction “et” entre deux bénéficiaires signifie que les capitaux seront versés à<br />

chacun d'entre eux à parts égales, sauf précision contraire (ex : 40 % à A et 60 % à B). Pour<br />

pallier l'éventualité d'un décès de l’ensemble des bénéficiaires quel que soit leur rang, il est<br />

vivement recommandé de conclure la clause par la mention “à défaut mes héritiers”.<br />

À NOTER<br />

Le capital transmis<br />

par un contrat<br />

d’assurance vie<br />

peut également servir<br />

à régler des droits de<br />

succession importants.<br />

Cela évite d’avoir à<br />

vendre un ou plusieurs<br />

biens immobiliers.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 17


À NOTER<br />

Le caractère “exagéré”<br />

des primes versées<br />

sur un contrat d’assurance<br />

vie s’apprécie selon<br />

deux critères essentiels :<br />

la part des sommes<br />

versées dans le patrimoine<br />

global de l’assuré et l’âge<br />

de celui-ci au moment<br />

des versements.<br />

À SAVOIR<br />

Avec l'accord du<br />

souscripteur, le bénéfi ciaire<br />

peut accepter le bénéfi ce<br />

de l'assurance. Depuis la<br />

loi du 17/12/2007, cette<br />

acceptation doit faire<br />

l'objet d'un écrit entre le<br />

souscripteur, le bénéfi ciaire<br />

et l'assureur ou doit être<br />

passée par acte authentique<br />

pour être valable. Elle<br />

peut aussi être faite sous<br />

seing privé à condition<br />

d'être signifi ée (par exploit<br />

d'huissier) à l'assureur.<br />

À compter de cette<br />

acceptation, la désignation<br />

du bénéfi ciaire est<br />

irrévocable (le souscripteur<br />

ne peut donc plus changer<br />

le bénéfi ciaire). En outre, la<br />

liberté du souscripteur se<br />

trouve réduite : notamment,<br />

il ne peut plus faire ni rachat<br />

ni demande d'avance sur<br />

le contrat sans l'accord du<br />

bénéfi ciaire “acceptant”.<br />

page 18<br />

1.2 <strong>Un</strong>e fiscalité avantageuse<br />

Les sommes issues d’un contrat d’assurance vie et versées au(x) bénéficiaire(s) après le décès<br />

de l’assuré n’entrent pas dans la succession, sauf si elles sont “manifestement exagérées”<br />

(voir ci-contre). Si un tribunal qualifie les primes d’exagérées, la partie jugée excédentaire<br />

est réintégrée dans la succession.<br />

Bien que n’entrant pas dans l’actif successoral, les sommes reçues via une assurance vie<br />

ne sont pas totalement exonérées d’impôt et de droits de succession. En cas de décès de<br />

l’assuré, la fiscalité de l’assurance vie varie selon plusieurs critères :<br />

- la date d’ouverture du contrat ;<br />

- la date des versements ;<br />

- l’âge de l’assuré au moment des versements ;<br />

- la qualité des bénéficiaires.<br />

Fiscalité applicable aux contrats d'assurance vie pour tous les bénéficiaires à l’exception<br />

du conjoint, du partenaire de PACS et sous certaines conditions* des frères et sœurs.<br />

Date de<br />

souscription<br />

du contrat<br />

Contrat souscrit<br />

avant le<br />

20/11/1991<br />

Contrat souscrit<br />

après le<br />

20/11/1991<br />

Primes versées avant le 13/10/1998 Primes versées après le 13/10/1998<br />

Avant l’âge de 70 ans Après l’âge de 70 ans Avant l’âge de 70 ans Après l’âge de 70 ans<br />

Exonération totale<br />

des capitaux transmis<br />

Exonération totale<br />

des capitaux transmis<br />

Imposition des<br />

cotisations versées<br />

(hors produits) au<br />

barème des droits<br />

de succession après<br />

un abattement de<br />

30 500 €<br />

Abattement de 152 500 € sur<br />

le capital transmis par bénéficiaire<br />

et taxation de 20 % au-delà<br />

Abattement<br />

de 152 500 € sur le<br />

capital transmis par<br />

bénéficiaire<br />

et taxation de 20 %<br />

au-delà<br />

Imposition des<br />

cotisations versées<br />

(hors produits) au<br />

barème des droits<br />

de succession après<br />

un abattement<br />

de 30 500 €<br />

Important<br />

Depuis la loi TEPA, votée le 21 août 2007, la taxe forfaitaire de 20 % au-delà de 152 500 €<br />

est supprimée pour les conjoints, les partenaires de PACS et dans certains cas * , les frères<br />

et sœurs. Ces trois catégories de bénéficiaires sont donc totalement exonérées de droits<br />

de succession sur les capitaux reçus via une assurance vie.<br />

* À condition que le bénéficiaire soit célibataire, veuf, divorcé ou séparé de corps, âgé de plus de 50 ans ou atteint d’une<br />

infirmité le mettant dans l’impossibilité de subvenir par son travail aux nécessités de l’existence, et domicilié avec le<br />

défunt pendant les 5 années ayant précédé le décès.<br />

1.3 <strong>Un</strong> outil très souple<br />

Sous réserve que le contrat n'ait pas été “accepté” par le bénéficiaire (voir ci-contre), le<br />

souscripteur garde, de son vivant, la maîtrise de son capital :<br />

- il peut effectuer des rachats à tout moment (c'est-à-dire récupérer tout ou partie de son<br />

placement) et profiter ainsi de l’épargne qu’il a constituée.<br />

- Il peut également changer le ou les bénéficiaires de l’assurance tant qu’il le souhaite.


Transmettre efficacement son patrimoine<br />

Exemple : Madame C., veuve non remariée, est décédée le 30 novembre 2007, à l’âge<br />

de 85 ans, laissant pour lui succéder ses 2 enfants, Joël et Michèle, qui ont vocation à<br />

recevoir chacun la moitié de la succession.<br />

1 er cas<br />

Madame C. avait souscrit en 1985 une<br />

assurance vie au bénéfice de ses 2 enfants.<br />

À son décès, le capital du contrat s’élève<br />

à 150 000 € (il n’entre pas dans l’actif<br />

successoral).<br />

Actif successoral :<br />

- un compte courant créditeur de 15 000 €<br />

- un appartement évalué à 450 000 €<br />

- une voiture évaluée à 5 000 €<br />

- des meubles évalués à 15 000 €<br />

2 e cas<br />

Madame C. n’avait pas souscrit d’assurance<br />

vie mais disposait à son décès d’un compte<br />

d’épargne au solde créditeur de 150 000 €<br />

(ce compte entre dans l’actif successoral).<br />

Actif successoral :<br />

- un compte courant créditeur de 15 000 €<br />

- un compte d’épargne de 150 000 €<br />

- un appartement évalué à 450 000 €<br />

- une voiture évaluée à 5 000 €<br />

- des meubles évalués à 15 000 €<br />

Passif successoral : frais funéraires de 1 500 € Passif successoral : frais funéraires de 1 500 €<br />

Soit un actif net successoral de 483 500 €<br />

(485 000 € – 1 500 €)<br />

Les 2 enfants héritent donc chacun d’un<br />

patrimoine d’une valeur de 241 750 €<br />

(la moitié de 483 500 €) au titre de la succession.<br />

Descendants en ligne directe, ils bénéficient<br />

chacun d’un abattement de 159 325 € sur la part<br />

taxable.<br />

La base taxable est donc de 82 425 €<br />

(241 750 € – 159 325 €).<br />

Les droits de succession appliqués selon le barème<br />

progressif s’élèvent à 14 680 €* pour chacun.<br />

Le montant net de chaque enfant au titre<br />

de la succession est donc de 227 070 €<br />

(241 750 € – 14 680 €).<br />

Auquel s’ajoutent pour chacun 75 000 € net<br />

au titre de l’assurance vie (le contrat ayant<br />

été ouvert avant le 20 novembre 1991, quelle<br />

que soit la date de versement des primes,<br />

le capital transmis est au minimum exonéré<br />

d’impôt jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire).<br />

Chacun des enfants de Madame C. hérite<br />

donc d’un patrimoine d’une valeur<br />

de 302 070 € (227 070 € + 75 000 €).<br />

* Détail du calcul : (8 072 € x 5 %) + (4 037 € x10 %)<br />

+ (3 823 € x 15 %) + (66 493 € x 20 %).<br />

Soit un actif net successoral de 633 500 €<br />

(635 000 € – 1 500 €)<br />

Les 2 enfants héritent donc chacun d’un<br />

patrimoine d’une valeur de 316 750 €<br />

(la moitié de 633 500 €) au titre de la succession.<br />

Descendants en ligne directe, ils bénéficient<br />

chacun d’un abattement de 159 325 € sur la part<br />

taxable.<br />

La base taxable est donc de 157 425 €<br />

(316 750 € – 159 325 €).<br />

Les droits de succession appliqués selon le barème<br />

progressif s’élèvent à 29 680 €** pour chacun.<br />

Chacun des enfants de Madame C. hérite<br />

donc d’un patrimoine d’une valeur<br />

de 287 070 € (316 750 € – 29 680 €).<br />

** Détail du calcul : (8 072 € x 5 %) + (4 037 € x10 %)<br />

+ (3 823 € x 15 %) + (141 493 € x 20 %).<br />

Conclusion<br />

Dans cet exemple, à patrimoine équivalent, la succession avec un contrat d’assurance vie<br />

permet de transmettre 15 000 € de plus à chaque enfant.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 19


À NOTER<br />

Effectuer une libéralité<br />

résiduelle en faveur d'un<br />

enfant handicapé peut être<br />

un bon moyen de lui assurer<br />

une sécurité matérielle.<br />

Elle permet de lui donner<br />

des biens et de prévoir qu’à<br />

son décès, ce qu’il en reste<br />

reviendra à ses frères et<br />

sœurs, par exemple.<br />

À NOTER<br />

Il est recommandé de<br />

faire enregistrer un don<br />

manuel par l’administration<br />

fi scale (imprimé n° 2735)<br />

afi n de prendre date dans le<br />

cadre de la “règle des 6 ans”.<br />

page 20<br />

2 Les libéralités : donations et legs<br />

Outils de transmission par excellence, les libéralités sont des actes par lesquels une personne<br />

transmet un bien à une autre, sans contrepartie. Concrètement, il s’agit d’une donation<br />

lorsque la libéralité est faite du vivant du donateur, et d’un legs lorsqu’elle est faite<br />

par testament.<br />

2.1 Les différentes formes de libéralité<br />

• Libéralité simple ou avec charges<br />

La libéralité peut être pure et simple ou avec charges. <strong>Un</strong>e charge est une obligation imposée<br />

au bénéficiaire. Exemples : “Je lègue mes actions à mon neveu à condition qu'il prenne<br />

en charge mon conjoint jusqu'à son décès”, “je donne ma maison à mon fils à condition<br />

qu’il paye les frais de ma maison de retraite”.<br />

Si le bénéficiaire ne remplit pas la charge, la libéralité peut faire l’objet d’une révocation.<br />

La révocation n'est pas systématique. Le juge doit s'assurer que la condition était réalisable,<br />

vérifier si elle a été partiellement remplie, etc.<br />

• Libéralité graduelle ou résiduelle<br />

Depuis le 1er janvier 2007, deux nouvelles formes de libéralité existent dans les textes. La<br />

libéralité graduelle qui oblige le bénéficiaire désigné à conserver le bien toute sa vie et à<br />

le transmettre à son décès à un second bénéficiaire préalablement désigné. La libéralité<br />

résiduelle qui prévoit qu’à la mort du premier bénéficiaire, ce qui restera du bien sera<br />

transmis à un autre bénéficiaire préalablement désigné.<br />

Contrairement à la libéralité graduelle, la libéralité résiduelle n’oblige pas le premier bénéficiaire<br />

à conserver le bien reçu, elle l’oblige uniquement à transmettre ce qu’il en reste. Il<br />

peut ainsi en disposer librement, le louer, le transformer et même le vendre (sauf clause<br />

contraire dans l’acte de donation ou le testament).<br />

2.2 Les donations<br />

La donation permet de donner de son vivant une partie de son patrimoine (biens ou<br />

sommes d’argent) à une ou plusieurs personnes de son choix. Celui qui donne est appelé<br />

le donateur et celui qui bénéficie de la donation, le donataire. Fiscalement, les donations<br />

effectuées 6 ans ou plus avant le décès du donateur n’entrent pas dans la succession.<br />

Cependant, en présence d’héritiers réservataires, la donation ne doit pas excéder la quotité<br />

disponible sous peine d’être réduite au moment du règlement de la succession.<br />

• Don manuel ou notarié<br />

En principe, pour sa validité, la donation doit être passée par acte devant notaire. Toutefois,<br />

le don manuel, c'est-à-dire la remise de la main à la main du bien entre le donateur et le<br />

donataire est également valable. Le don manuel ne peut donc concerner qu'une catégorie<br />

limitée de biens, ceux pouvant faire l'objet d'une remise matérielle (argent, bijoux, objets<br />

d’art, meubles…). Ce qui exclut, par exemple, les immeubles.


Le présent d'usage<br />

Transmettre efficacement son patrimoine<br />

On appelle présents d'usage les cadeaux faits traditionnellement à l'occasion<br />

d’événements (anniversaire, mariage, Noël…). Ces présents d'usage n'ont pas à être<br />

déclarés et sont exonérés de droits de donation. Seule règle à respecter : un présent<br />

d’usage ne doit jamais appauvrir son donateur.<br />

• La donation simple<br />

On distingue deux types de donation : la donation “en avancement de part successorale”<br />

(anciennement “en avancement d’hoirie”) et la donation “hors part successorale” (anciennement<br />

“préciputaire”). La première permet d'avancer de l'argent sur sa propre succession,<br />

l'autre d'avantager clairement un de ses héritiers ou un tiers.<br />

<strong>Un</strong>e donation “en avancement de part successorale” est une avance sur l’héritage à<br />

venir. Elle ne concerne principalement que les héritiers réservataires, et au premier chef les<br />

enfants. Lors du règlement de la succession, l’enfant ayant reçu une telle donation devra la<br />

“rapporter” et elle sera déduite de la part d’actif successoral lui revenant. Il n’aura à l’arrivée<br />

rien de plus que les autres enfants. L’intérêt d’une telle donation est de pouvoir aider l’un de<br />

ses enfants au moment où il en a besoin (ex : pour financer des études, s’installer…).<br />

La donation “hors part successorale” permet d’avantager un héritier en particulier ou<br />

une tierce personne. Cette donation est prise sur la quotité disponible. Si le donataire est<br />

un héritier, elle vient s’ajouter à sa part de réserve.<br />

Conjuguer donation et assurance vie<br />

Pour bénéficier des abattements fiscaux accordés aux donations (voir page 23) tout<br />

en conservant la maîtrise des sommes données, il peut être judicieux de conjuguer<br />

donation et assurance vie. Pour cela, il existe une formule intéressante qui associe<br />

don manuel, pacte adjoint et contrat d’assurance vie. Grâce au don manuel la<br />

somme transmise au donataire est exonérée d’impôt si celle-ci est inférieure à<br />

l’abattement (ex : 150 000 euros pour un enfant). Avec le pacte adjoint, le donateur<br />

s’assure que la somme sera bien versée sur un contrat d’assurance vie. Le pacte<br />

adjoint permet en plus de préciser les conditions de gestion du contrat et l’âge<br />

auquel le donataire pourra disposer librement du capital transmis.<br />

À SAVOIR<br />

Donner des titres (actions,<br />

OPCVM...) plutôt qu'une<br />

somme d'argent est<br />

fi scalement intéressant.<br />

En effet, le donateur n'a<br />

pas à payer d'impôt sur<br />

les plus-values (puisqu'il<br />

n'y a pas cession) et le<br />

donataire enregistre comme<br />

valeur d'entrée dans son<br />

portefeuille la valeur des<br />

titres au jour où il les reçoit.<br />

Les droits de donation sont<br />

calculés sur cette valeur.<br />

Les titres reçus ne seront<br />

plus imposables au moment<br />

de la succession même<br />

s’ils ont pris de la valeur.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 21


À SAVOIR<br />

Depuis le 1 er janvier 2007,<br />

les donations-partages<br />

entre générations et les<br />

donations-partages entre<br />

membres d’une famille<br />

recomposée sont autorisées.<br />

Il est ainsi possible de<br />

partager son patrimoine<br />

entre ses enfants, ses<br />

petits-enfants, voire même<br />

ses arrière-petits-enfants<br />

et entre ses enfants issus<br />

de différentes unions.<br />

page 22<br />

• La donation-partage<br />

Elle permet à des parents de partager, sans attendre leur décès, tout ou partie de leur<br />

patrimoine entre leurs enfants ou leurs autres héritiers. La donation-partage ne peut<br />

plus être remise en cause à partir du moment où elle a été acceptée par les héritiers, et<br />

ce, même si les parts de chacun s’évaluent de manière différente.<br />

Au décès du donateur, les biens antérieurement partagés ne sont pas intégrés dans la succession.<br />

Si les lots de chaque héritier n’étaient pas égaux à la date de la donation, il faut<br />

simplement vérifier que la part réservataire de chacun a été respectée.<br />

Pour apprécier la valeur des lots, on retient la valeur à la date de la donation. Ce qui est<br />

différent de la donation simple pour laquelle la loi prévoit que l’on retient la valeur au jour<br />

du partage. <strong>Un</strong>e donation simple peut ainsi être réévaluée au moment de la succession<br />

pour rétablir l’égalité entre les héritiers. Ce n’est pas le cas d’une donation-partage.<br />

Donation avec réserve d’usufruit<br />

Il est possible de faire une donation avec réserve d’usufruit. Elle permet de donner<br />

ses biens tout en en gardant la jouissance. On parle de donation démembrée : les<br />

donataires ont la nue-propriété des biens et le donateur en conserve l’usufruit,<br />

c’est-à-dire le droit d’en avoir l’usage et d’en percevoir les revenus (des loyers par<br />

exemple). Dans ce cas, les droits de donation sont limités, car ils portent seulement<br />

sur la valeur de la nue-propriété, établie selon un barème tenant compte de l’âge<br />

du donateur au moment de la donation (voir page 23).<br />

Après le décès du donateur, le donataire récupère l’usufruit du bien sans avoir de<br />

droits supplémentaires à payer.<br />

• La donation entre époux ou “donation au dernier des vivants”<br />

Elle porte sur les biens dépendant de la succession de l’époux prédécédé. Elle ne prend donc<br />

effet qu’au décès du donateur. Elle peut être établie aussitôt après le mariage des époux.<br />

La donation entre époux permet d’améliorer les droits successoraux du conjoint survivant,<br />

notamment en présence d’enfants. En effet, elle lui permet d’opter entre 3 possibilités :<br />

– la quotité disponible du patrimoine du défunt en pleine propriété ;<br />

– le 1/4 du patrimoine du défunt en pleine propriété et les 3/4 en usufruit ;<br />

– la totalité du patrimoine du défunt en usufruit.<br />

• La fiscalité des donations<br />

La donation est très intéressante sur le plan fiscal. Grâce aux abattements, elle permet<br />

de transmettre de son vivant des montants importants en totale franchise d’impôt. Ces<br />

montants varient selon le lien de parenté entre le donateur et le donataire. L’opération<br />

étant renouvelable tous les 6 ans, il est ainsi possible de transmettre progressivement son<br />

patrimoine de son vivant, en franchise d’impôt.


Abattements sur les donations à compter du 1 er janvier 2011 (1)<br />

Bénéficiaire Abattement (tous les 6 ans)<br />

Conjoint ou partenaire lié par un PACS 80 724 €<br />

Enfant 159 325 €<br />

Petit-enfant 31 865 €<br />

Arrière-petit-enfant 5 310 €<br />

Frère et sœur 15 932 €<br />

Neveu et nièce 7 967 €<br />

Handicapé (2) 159 325 €<br />

(1) Par mesure de tempérament, l’administration fiscale admet que les personnes qui ont consenti une donation depuis<br />

moins de six ans au 22 août 2007 à hauteur des abattements alors applicables, peuvent, sans attendre l’expiration<br />

du délai de six ans, consentir en franchise d’impôt une nouvelle donation à un même bénéficiaire à hauteur du<br />

complément d’abattement résultant de la revalorisation par la loi TEPA (BOI, 7 G-7-07, nº 3, du 3 décembre 2007).<br />

(2) Abattement supplémentaire qui se cumule avec les autres abattements.<br />

Au-delà des abattements, le barème des droits de donation appliqué est le même que celui<br />

des droits de succession (voir page 9).<br />

En cas de donation démembrée, les droits de donation sont réduits puisqu’ils ne portent<br />

que sur la valeur de la nue-propriété, déterminée selon le barème ci-dessous :<br />

Âge de l’usufruitier Valeur de l’usufruit<br />

Valeur de la nuepropriété<br />

Jusqu’à 20 ans 90 % 10 %<br />

De 21 à 30 ans 80 % 20 %<br />

De 31 à 40 ans 70 % 30 %<br />

De 41 à 50 ans 60 % 40 %<br />

De 51 à 60 ans 50 % 50 %<br />

De 61 à 70 ans 40 % 60 %<br />

De 71 à 80 ans 30 % 70 %<br />

De 81 à 90 ans 20 % 80 %<br />

À partir de 91 ans 10 % 90 %<br />

Enfin, des réductions supplémentaires sont accordées sur les droits de donation en fonction<br />

de l’âge du donateur :<br />

Âge du donateur<br />

Donations en<br />

pleine propriété<br />

Transmettre efficacement son patrimoine<br />

Taux de réduction des droits de donation<br />

Donations en<br />

nue -propriété<br />

Donations<br />

en usufruit<br />

Moins de 70 ans 50 % 35 % 50 %<br />

Entre 70 et 80 ans 30 % 10 % 30 %<br />

À partir de 80 ans Aucune réduction Aucune réduction Aucune réduction<br />

Cette réduction est applicable quel que soit le bénéficiaire de la donation (enfant ou<br />

personne étrangère à la famille, par exemple).<br />

À SAVOIR<br />

Les droits de donation<br />

peuvent être pris en charge<br />

par le donateur sans<br />

que cela soit considéré<br />

comme une donation<br />

supplémentaire.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 23


À NOTER<br />

S'il existe des héritiers<br />

réservataires, les legs ne<br />

peuvent excéder la quotité<br />

disponible.<br />

page 24<br />

Exemple de calcul des droits de donation :<br />

Monsieur D. âgé de 68 ans, donne en nue-propriété à son fils Gérard,<br />

un appartement d’une valeur de 300 000 €.<br />

• La valeur de la nue-propriété est de 60 % car l’âge de l’usufruitier (Monsieur D.)<br />

se situe entre 61 et 70 ans, soit 300 000 € x 60 % = 180 000 €.<br />

• En tant qu’enfant, Gérard bénéficie d’un abattement de 159 325 € sur la donation.<br />

Les droits seront donc calculés sur 20 675 € (180 000 € - 159 325 €).<br />

• On applique alors le barème progressif (voir page 9) :<br />

8 072 € x 5 % = 404 €<br />

4 037 € x 10 % = 404 €<br />

3 823 € x 15 % = 573 €<br />

4 743 € x 20 % = 949 €<br />

Soit un montant total de 2 330 €<br />

• Comme Monsieur D. est âgé de moins de 70 ans, Gérard bénéficie d’une réduction des droits<br />

de 35 % sur cette donation en nue-propriété, soit 2 330 € x 35 % = 816 €.<br />

Les droits à payer pour Gérard seront donc de 2 330 € - 816 € = 1 514 €<br />

Dons d’argent défiscalisés<br />

La loi TEPA du 22 août 2007 a créé une exonération sur les dons de sommes d’argent<br />

en faveur d’un enfant, petit-enfant, arrière-petit-enfant ou, à défaut d’une telle<br />

descendance, d’un neveu ou d’une nièce. Le bénéficiaire (donataire) doit être majeur<br />

ou mineur émancipé au jour de la donation. Cette exonération, qui s’applique par<br />

donateur et par donataire, est limitée à 31 865 euros (pour l’année 2011) pour chaque<br />

grand-parent ou arrière grand-parent âgé de moins de 80 ans au jour de la transmission.<br />

Cette disposition s’applique aussi aux grands-oncles ou aux grand-tantes sans<br />

descendance, âgés de moins de 80 ans, faisant un don d’argent à leurs petits-neveux<br />

ou à leurs petites-nièces, si ces derniers viennent en représentation de leur parent<br />

décédé. Dans ce cas, en présence de plusieurs donataires, le plafond de 31 865 euros<br />

se divise entre eux. S’agissant des dons consentis à un enfant ou à un neveu ou à<br />

une nièce, le bénéfice de l’exonération à concurrence de 31 865 euros est réservé<br />

aux donateurs, parents, oncles et tantes, âgés de moins de 65 ans. Les sommes ainsi<br />

données ne sont pas rapportables à la succession.<br />

2.3 Le testament et les legs<br />

Le testament est un acte juridique qui permet à son auteur - le testateur - d'organiser sa<br />

succession. Il permet notamment de transmettre tout ou partie de ses biens par voie de<br />

legs, au profit des personnes de son choix. Le testament a aussi d’autres fonctions. Il peut<br />

servir, par exemple, à désigner la personne qui s'occupera de ses enfants mineurs en cas de<br />

décès, ou encore, à régler le déroulement de ses funérailles. Il ne prend effet qu'au décès<br />

du testateur et est modifiable ou révocable à tout moment.<br />

• Les différentes formes de testament<br />

– Le testament olographe. Il doit être écrit, daté et signé de la main du testateur pour<br />

être valable, puis conservé en lieu sûr. C’est le plus courant car le plus simple à réaliser.


Toutefois, au regard du risque important de perte, d’ambiguïté voire d’inefficacité du<br />

testament, il est souhaitable de s’entourer des conseils d’un notaire pour la rédaction<br />

de l’acte et de le lui confier pour qu’il en assure la garde.<br />

– Le testament authentique. Il est rédigé par le notaire lui-même sous la dictée du<br />

testateur en présence de deux témoins. C’est la forme la plus sûre pour garantir l’exécution<br />

de ses volontés.<br />

– Le testament mystique ou secret. Le testateur rédige ou fait rédiger son testament par<br />

un tiers et le remet dans une enveloppe fermée à son notaire qui, en présence de deux<br />

témoins, établit un acte constatant la présentation du testament. Cette forme est plus<br />

rare, car plus complexe à mettre en œuvre.<br />

Le mandat à effet posthume<br />

Depuis le 1 er janvier 2007, le mandat à effet posthume permet à une personne<br />

de désigner de son vivant un mandataire dont la mission sera de gérer tout ou<br />

partie des biens de la succession pour le compte et dans l’intérêt d’un ou plusieurs<br />

héritiers identifiés. Il doit être justifié par un intérêt sérieux et légitime, au regard :<br />

• soit de la personne de l’héritier : par exemple lorsqu’il n’a pas la capacité de<br />

gérer la succession en raison de son âge ou de son handicap ;<br />

• soit du patrimoine successoral lorsque celui-ci nécessite des compétences particulières<br />

(transmission d’entreprise, par exemple).<br />

Pour être valable, le mandat doit faire l’objet d’un acte notarié. Sa durée est en<br />

principe de 2 ans mais peut atteindre 5 ans selon les circonstances.<br />

• Les différentes catégories de légataires<br />

La personne qui reçoit un legs est appelée légataire. Le testateur peut désigner dans son<br />

testament différents types de légataires :<br />

– le légataire universel qui a vocation à recevoir l'intégralité des biens du défunt (dans le<br />

respect des règles de l’héritage) ;<br />

– le légataire à titre universel qui a vocation à recevoir une quote-part des biens du<br />

défunt (la moitié, le quart, le tiers…) ou la totalité d’une catégorie de biens (tous les<br />

immeubles du défunt, par exemple) ;<br />

– le légataire à titre particulier qui a vocation à recevoir un bien déterminé.<br />

3 Les autres moyens<br />

Si l’assurance vie, les donations et les legs constituent les principaux moyens pour préparer<br />

sa succession et optimiser la transmission de son patrimoine, d’autres solutions existent.<br />

En voici quelques-unes.<br />

3.1 Le régime matrimonial<br />

Transmettre efficacement son patrimoine<br />

Les couples mariés depuis plus de 2 ans ont la possibilité de modifier ou de changer leur<br />

régime matrimonial. Cette solution est particulièrement adaptée pour améliorer le sort du<br />

conjoint survivant face aux autres héritiers. Les personnes mariées sous les régimes de la<br />

séparation de biens ou de la communauté réduite aux acquêts peuvent ainsi opter pour la<br />

communauté universelle, régime le plus favorable au conjoint survivant (voir page 6). Pour<br />

À SAVOIR<br />

Depuis le 1 er janvier 2007,<br />

les couples sans enfant,<br />

ou avec des enfants<br />

majeurs ayant donné<br />

leur accord, n’ont<br />

plus besoin de faire<br />

homologuer leur<br />

changement de régime<br />

matrimonial devant un<br />

juge (sauf opposition d’un<br />

créancier). La signature<br />

chez un notaire suffi t.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 25


À SAVOIR<br />

Pour être valable,<br />

le pacte doit être signé<br />

par deux notaires<br />

du vivant des parents. La<br />

renonciation des héritiers<br />

réservataires doit être<br />

librement consentie et<br />

signée séparément par<br />

chaque renonçant en<br />

présence des seuls notaires.<br />

À NOTER<br />

La tontine ne peut être<br />

annulée qu’avec l’accord<br />

des deux parties. En cas<br />

de mésentente, il n’est<br />

pas possible de demander<br />

le partage judiciaire, les<br />

acquéreurs n’étant pas en<br />

situation d’indivision.<br />

page 26<br />

renforcer cette protection, les époux peuvent déroger aux règles du partage égalitaire de<br />

la communauté par des clauses.<br />

• Clause d’attribution intégrale<br />

Elle permet au conjoint survivant de rester propriétaire de tous les biens de la communauté.<br />

Mais, attention à ce que les enfants ne se sentent pas lésés. Ils devront en effet attendre<br />

le décès du second parent pour hériter et pourraient avoir à payer des droits de succession<br />

plus élevés, car l'abattement de 159 325 € ne s'applique qu'une seule fois (au lieu de deux<br />

fois s'ils avaient hérité du premier parent puis du second). C’est pourquoi cette solution est<br />

en majorité choisie par des couples sans enfants ou avec des enfants autonomes.<br />

• Clause de partage inégal<br />

Elle permet aux époux de convenir d’une répartition inégalitaire de la communauté, en<br />

prévoyant un partage dans des proportions définies par la clause (1/3 ou 1/4 par exemple).<br />

L'attribution inégale peut également porter sur une catégorie de biens déterminés (les<br />

immeubles, par exemple) et être réalisée en pleine propriété ou en usufruit seulement.<br />

• Clause de préciput<br />

Elle permet au conjoint survivant de prélever, avant tout partage, une somme d'argent ou<br />

certains biens dans la masse à partager.<br />

3.2 Le pacte successoral ou “pacte de famille”<br />

Instauré par la loi sur les successions et les libéralités en vigueur depuis le 1er janvier 2007, le<br />

pacte successoral introduit une flexibilité dans le principe de la réserve héréditaire. <strong>Un</strong> enfant<br />

peut ainsi renoncer, par avance (c'est-à-dire du vivant du donateur ou testateur), à tout ou<br />

partie de ses droits dans la succession de ses parents au profit d’une ou plusieurs personnes<br />

(un frère ou une sœur handicapé(e), par exemple).<br />

Le pacte successoral permet ainsi :<br />

- de favoriser un enfant handicapé ou un enfant en particulier ;<br />

- de faire hériter directement ses petits-enfants ;<br />

- de placer sur un pied d'égalité les enfants nés d'unions différentes pour les familles<br />

recomposées ;<br />

- de transmettre une entreprise à l’enfant qui en poursuit l'exploitation, sans crainte de voir<br />

cette transmission remise en cause par les règles de la succession.<br />

3.3 La tontine<br />

La tontine permet à deux personnes qui achètent un logement ensemble de prévoir qu’au<br />

décès de l’un d’eux l’autre devient seul propriétaire. C’est une clause qui figure dans l’acte<br />

d’achat. Cette transmission du droit de propriété est exonérée de droits de succession à<br />

deux conditions : le bien immobilier doit constituer la résidence principale commune et sa<br />

valeur ne doit pas dépasser 76 000 € au jour du décès. Si le bien dépasse 76 000 €, le survivant<br />

doit acquitter des droits de succession sur la moitié de la valeur du bien. Aujourd’hui,<br />

la tontine n’a donc d’intérêt que pour les concubins vivant plutôt en zone rurale où le<br />

marché de l’immobilier permet de respecter cette limite.<br />

3.4 Les sociétés civiles (SCi et SCP)<br />

Il est plus facile de partager les titres d’une société qui détient un immeuble que l’immeuble<br />

lui-même. Partant de ce constat, les atouts de la société civile immobilière (SCI) en<br />

matière de transmission semblent évidents.


• Société civile immobilière (SCI)<br />

Tout d'abord, la SCI est un palliatif à l'indivision et à ses nombreux conflits. En effet, ainsi<br />

placé dans le patrimoine de la société, un bien immobilier n'aura pas à être vendu pour<br />

être partagé en plusieurs parts. Il suffira alors au détenteur de parts non intéressé de sortir<br />

du capital en vendant ses titres.<br />

Le second avantage de la SCI est fiscal. En cas de donation de parts, les droits de donation<br />

sont calculés sur la valeur nette des parts, celles-ci prenant en compte le passif de la société.<br />

Cela signifie que si la société a fait des investissements ou des travaux, alors déficitaire,<br />

la valeur nette de la donation sera diminuée du montant de ces investissements et la base<br />

d'imposition ainsi largement réduite.<br />

• Société civile de portefeuille (SCP)<br />

Les sociétés civiles ne sont pas uniquement immobilières. Cette structure peut également<br />

être créée pour gérer et transmettre des valeurs mobilières. On parle alors de société civile<br />

de portefeuille (SCP).<br />

3.5 Les mesures en faveur des entreprises<br />

Transmettre efficacement son patrimoine<br />

Depuis le 1 er janvier 2007, un certain nombre de mesures permettent d’assurer, au décès du<br />

dirigeant, la continuité de l'entreprise dépendant de la succession et le maintien de son unité.<br />

- Les héritiers peuvent réaliser les opérations courantes nécessaires à la continuation<br />

immédiate de l’activité, sans que cela les engage à accepter la succession ;<br />

- Il est possible de demander judiciairement le maintien en indivision de l'entreprise<br />

exploitée par le défunt ou son conjoint afin de préserver sa valeur, de permettre à un<br />

héritier de reprendre l'activité ou de conserver les revenus nécessaires à la vie de la<br />

famille. Jusqu'alors, seule l'exploitation agricole pouvait faire l’objet d’une demande de<br />

maintien dans l'indivision ;<br />

- Pour éviter le morcellement lors du partage de la succession, le conjoint survivant ou<br />

un héritier copropriétaire en pleine propriété ou en nue-propriété, peut, sous certaines<br />

conditions, demander à se voir attribuer par préférence cette entreprise.<br />

3.6 Le nouveau statut d’Entrepreneur individuel<br />

à responsabilité Limitée (EirL)<br />

Depuis le 1er janvier 2011, les entrepreneurs individuels ont la possibilité de créer un patrimoine<br />

professionnel séparé de leur patrimoine privé, spécialement affecté à leur activité<br />

professionnelle, sans création d’une personne morale nouvelle. À compter du 1er janvier<br />

2013, ils auront également la possibilité de constituer plusieurs patrimoines d’affectation<br />

(un patrimoine d’affectation par activité professionnelle).<br />

Il devient alors possible, pour un entrepreneur individuel ayant affecté une partie de son<br />

patrimoine à son activité professionnelle, d’envisager une transmission à titre gratuit entre<br />

vifs de la totalité du patrimoine affecté à une personne physique. Cette transmission<br />

entraînera la reprise de ce patrimoine avec maintien de l’affectation dans le patrimoine du<br />

donataire. Le donataire devient alors le débiteur des créanciers de l’entrepreneur individuel<br />

à responsabilité limitée en lieu et place de celui-ci, sans que cette substitution emporte<br />

novation à leur égard.<br />

À SAVOIR<br />

La constitution d’une SCI<br />

suppose de respecter<br />

certaines obligations<br />

(rédaction des statuts,<br />

formalités de publicité,<br />

tenue d’une comptabilité,<br />

d’assemblées générales,<br />

etc.) qui peuvent être<br />

contraignantes et coûteuses.<br />

Mieux vaut se faire conseiller<br />

par un notaire.<br />

À SAVOIR<br />

L’affectation d’une partie<br />

de son patrimoine à son<br />

activité professionnelle<br />

suppose le respect d’un<br />

certain nombre d’obligations<br />

qui conditionnent<br />

l’opposabilité de cette<br />

affectation aux tiers. Il en va<br />

de même pour la transmission<br />

de ce dernier. Il convient<br />

de se faire conseiller avant<br />

d’envisager la constitution<br />

d’un patrimoine affecté.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 27


Lexique<br />

page 28<br />

Acquêts<br />

Biens acquis par les époux pendant leur mariage,<br />

grâce à l’épargne du ménage.<br />

Actif successoral<br />

Ensemble des biens (meubles et immeubles) et des droits évaluables<br />

en argent qui constituent le patrimoine du défunt.<br />

Degré<br />

Nombre de générations séparant le défunt de son parent héritier.<br />

Par exemple : entre un père et sa fille, il existe un degré ; entre un grandpère<br />

et sa petite-fille il existe deux degrés etc. En ligne collatérale, on<br />

compte les degrés en remontant à l’auteur commun. Ainsi des frères et<br />

sœurs sont parents au deuxième degré puisqu’il y a une génération pour<br />

remonter du défunt à l’auteur commun et une génération pour descendre à<br />

l’héritier ; l’oncle et neveu sont parents au troisième degré etc.<br />

Démembrement de propriété<br />

Dissociation des éléments composant le droit de propriété (usufruit et<br />

nue-propriété). Il peut être d’origine légale (exemple : usufruit du conjoint<br />

survivant) ou conventionnelle (exemple : donation avec réserve d’usufruit).<br />

Donataire<br />

Personne qui bénéficie d’une donation.<br />

Donateur<br />

Personne qui effectue une donation.<br />

Donation<br />

Contrat aux termes duquel une personne (le donateur) transfère<br />

la propriété d’un bien à une autre (le donataire), qui l’accepte<br />

immédiatement et irrévocablement, sans contrepartie pécuniaire.<br />

Donation notariée<br />

Également appelée donation par acte authentique, cet acte est rédigé<br />

par un notaire.<br />

Don manuel<br />

Donation sans acte notarié faite par la remise matérielle du bien<br />

au donataire. Elle ne peut concerner ni un immeuble, ni un fonds<br />

de commerce, ni certains biens corporels (bateaux, avions).<br />

Héritier réservataire<br />

Héritier auquel la loi réserve une quotité de biens dans la succession<br />

du défunt et dont il ne peut être privé.


Légataire<br />

Personne bénéficiant d’un legs.<br />

Legs<br />

Disposition testamentaire par laquelle le testateur désigne la ou les personnes qui, à son<br />

décès, seront gratifiées soit de tout ou partie de son patrimoine soit d’un bien déterminé.<br />

Nu-propriétaire<br />

Titulaire de la nue-propriété d’un bien.<br />

Nue-propriété<br />

Élément du droit de propriété d’un bien issu d’un démembrement. Il confère<br />

à son titulaire le droit de disposer du bien, mais pas celui d’en user, ni d’en jouir.<br />

Patrimoine<br />

Ensemble de biens, droits, dettes et charges d’une personne.<br />

Pleine propriété<br />

Elle confère toutes les prérogatives que l'on peut avoir sur un bien, à savoir :<br />

l'utiliser, en percevoir les revenus et en disposer (vendre le bien, par exemple).<br />

Quotité disponible<br />

Fraction de son patrimoine dont on peut disposer à son gré, par donation ou testament.<br />

Elle dépend du nombre et de la qualité de ses héritiers réservataires.<br />

Réserve<br />

Appelée aussi “réserve héréditaire” ou “part réservataire”.<br />

Part du patrimoine du défunt dont ne peuvent être privés les héritiers réservataires.<br />

Testament<br />

Acte par lequel une personne exprime ses dernières volontés et dispose de tout ou partie<br />

de ses biens en faveur d’une ou plusieurs personnes, en cas de décès.<br />

Testateur<br />

Auteur d’un testament.<br />

Usufruit<br />

Élément du droit de propriété d’un bien, issu d’un démembrement. Il confère à son titulaire<br />

le droit d’utiliser le bien (habiter un logement, par exemple) et d’en retirer les revenus<br />

(percevoir les loyers d’un logement, par exemple). L’usufruitier ne peut pas disposer du<br />

bien. Il ne peut donc ni le vendre, ni le modifier sans l’accord du nu-propriétaire.<br />

Usufruitier<br />

Titulaire de l’usufruit d’un bien.<br />

LA TrAnSmiSSiOn DE PATrimOinE page 29


page 30<br />

Notes


Dans la même collection :<br />

La retraite - Tome 1 - Bien la préparer<br />

La retraite - Tome 2 - Bien la vivre<br />

La succession<br />

L’immobilier en France<br />

Le <strong>guide</strong> de l’expatrié<br />

Les stock-options<br />

www.bnpparibas.net<br />

<strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong>, SA au capital de 2 397 320 312 euros, 16 bd des Italiens 75009 Paris, immatriculée sous le nº 662042449 RCS Paris, identifiant CE FR 76662042449 - ORIAS nº 07 022 735.<br />

PV14172B - Document non contractuel. Achevé d’imprimer en mars 2011- Ce document est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement et selon la norme

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