Le Cri du Coyote - Country Club Eveux
Le Cri du Coyote - Country Club Eveux
Le Cri du Coyote - Country Club Eveux
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LE DU COYOTE<br />
Revue de Musiques Américaines<br />
Février - Mars 2013<br />
U132<br />
QUELQUES ENFERS DE LA COUNTRY MUSiC DES 60‘s<br />
GOOD ROCKiN‘ TONiGHT - Thomas DENVER JONSSON - Marc THOMASSET<br />
KiNG RECORDS - TiFFANY TRANSCRiPTiONS
Plumes<br />
de <strong>Coyote</strong>s<br />
Salut Jacques,<br />
Avec ce nouvel abonnement je tenais à<br />
remercier les amis connus et inconnus qui<br />
ont témoigné leur sympathie lors <strong>du</strong> décès de<br />
Louis*. Il attendait toujours avec impatience<br />
que je lui apporte son fanzine préféré.<br />
La musique lui a permis d'apaiser sa<br />
souffrance, et, <strong>du</strong>rant les cinq années de lourde<br />
thérapie, il a beaucoup composé. Certaines de<br />
ses compositions ont été enregistrées. Pour sa<br />
mémoire, Gas Oil sortira un album en 2013.<br />
Amicalement et meilleurs vœux à tous,<br />
Gérard & Gas Oil<br />
© *Louis Moore à qui <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> 131 a été dédié<br />
Bonsoir<br />
J'ai recu hier le nouveau <strong>Cri</strong> avec une offre de<br />
renouvellement. <strong>Le</strong> courrier de réabonnement<br />
Bienfaiteur est parti ce matin. Tant que le <strong>Cri</strong><br />
gardera cette passion et cette qualité vous<br />
pourrez compter sur mon soutien.<br />
Amitiés, Jean-louis L.<br />
Cher <strong>Coyote</strong>,<br />
Pour une fois tu n'auras pas à me courir<br />
après pour recevoir ta pitance annuelle ! Je<br />
pense qu'il faut désormais te préserver en<br />
raison de ton long cours, et sauvegarder tes<br />
forces pour que tu continues à nous enchanter<br />
encore longtemps de ton <strong>Cri</strong> salutaire. Dans<br />
un monde qui hurle de plus en plus, et de<br />
moins en moins à bon escient, ton <strong>Cri</strong> reste<br />
clair, distinct, puissant et rassembleur. Quand<br />
il nous parvient, nous savons qu'il reste encore<br />
un espace protégé, mais évolutif, dans lequel<br />
la musique et les musiciens que nous aimons<br />
peuvent continuer à vivre leur passion et nous<br />
la faire partager. Longue vie au <strong>Cri</strong>... sélectif !<br />
Amicalement, Henri S<br />
© Nous apprécions toujours autant ces élans<br />
de sympathie. Merci à tous.<br />
Cher Eric<br />
Je tiens tout particulièrement à te féliciter<br />
pour ta prise de position quand à l'image de la<br />
country française (cf <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> 131 page 2).<br />
C'est un combat que je mêne depuis au<br />
moins quinze ans. Je me suis fait mal voir<br />
par environ 95% de la country française (si<br />
on peut encore appeler çà de la country), j'ai<br />
quasiment arrêté les concerts, et je n'ose plus<br />
dire aux musiciens que je fais de la country car<br />
l'humiliation est quasi instantanée.<br />
Ces images d'Epinal largement relayées par<br />
la presse ne laissent aucune place à cette<br />
culture qui, malgré ses excès politico-sociaux,<br />
a une histoire à raconter, des sentiments à<br />
diffuser, des échanges culturels et cultuels, et<br />
moultes égarements humains etc.<br />
Pour moi c'est une musique agréable à jouer<br />
qui reste probablement la seule musique<br />
populaire qui laisse encore un peu de place<br />
à l'improvisation. Pour ce qui est de la presse<br />
j'avoue que je ne lui jette pas (complètement)<br />
la pierre car les journalistes qui s'occupent<br />
de ce genre de sujets sont issus <strong>du</strong> bling<br />
bling parisien et non pas <strong>du</strong> milieu culturel.<br />
Ils relatent un événement populaire et non<br />
pas la défense d'une culture. Ceci dit ces<br />
"journalistes" pourraient faire un petit effort<br />
intellectuel... Bref, je ne vais pas une fois de<br />
plus étaler mes états d'âme Eric, car tout le<br />
monde les connait déjà. Grace à cette prise de<br />
position je me sens moins seul.<br />
En espérant que ta prose serve un petit peu à<br />
éclairer quelques âmes égarées.<br />
Camarades, continuons le combat !<br />
Lionel Wendling<br />
© Quand nos musiques seront-elles enfin<br />
considérées comme de réelles manifestations<br />
artistiques ? Gardons (un petit) espoir... (JB)<br />
PRiNCE FROM ANOTHER PLANET<br />
Même après Noël, la musique d'Elvis est toujours un<br />
cadeau ! Et même si le marketing sait fort bien exploiter<br />
les archives, comme ici avec une majorité de rééditions,<br />
on tombe sous le charme, et la cape qu'Elvis entrouve<br />
sur son ventre (un peu arrondi) revigore l'envol de notre<br />
adolescence complice à chaque fois... Magie !<br />
Ce coffret deluxe sous-titré 40th Anniversary Edition,<br />
propose deux CD et un DVD, ainsi qu'un fascicule très<br />
intéressant rédigé par <strong>Le</strong>nny Kaye. Ce dernier (qui fut<br />
le guitariste de Patti Smith) était alors correspondant <strong>du</strong><br />
magazine Cavalier et a suivi à la fois la conférence de<br />
presse et les concerts au Madison Square Garden à New<br />
York en 1972. (<strong>Le</strong>s "vieux" <strong>Coyote</strong>s se souviendront qu‘il<br />
avait également travaillé avec Waylon Jennings pour la rédaction de son autobiographie.<br />
<strong>Le</strong>nny connaît la musique et sait écrire sur sa passion, le livret mérite notre attention).<br />
Ces concerts, <strong>du</strong> 9 au 11 juin, ont cumulé une vente de 80 000 billets en 4 shows, avec<br />
la confrontation (la première en 15 ans) <strong>du</strong> King au public new-yorkais réputé difficile<br />
parce que blasé par l'abondance de talents qu'on lui propose. Mais le charme a opéré.<br />
<strong>Le</strong> premier CD reprend principalement le spectacle <strong>du</strong> samedi après-midi, soit 23<br />
chansons (avec les textes d'intro<strong>du</strong>ctions) qui avait déjà été publié sur CD en 1997.<br />
<strong>Le</strong> second CD offre l'intégralité <strong>du</strong> concert <strong>du</strong> samedi soir (une vingtaine de chansons)<br />
déjà connu par une sortie CD quelques jours après le spectacle. Ces CD font en<br />
partie double emploi (cf listings ci-dessous) car le répertoire est assez proche et les<br />
interprétations n'ont pas de changements capitaux. Mais nul doute que les fans pointus<br />
d'Elvis y trouveront sans doute de bonnes raison pour comparer et apprécier les deux !<br />
<strong>Le</strong> DVD est évidemment l'élément <strong>du</strong> coffret (en soi un bel objet bien conçu) qui retient<br />
principalement l'intérêt avec la conférence de presse où Elvis répond avec humour<br />
comme un bon garçon (à côté de son père Vernon) et surtout le film inédit de Don Lance,<br />
24 ans, spectateur assis au 4ème rang, qui a réussi à cacher sa caméra et 6 petits<br />
bobines de 3' chacune. Malgré les coupures (changement de films et peur des membres<br />
de la sécurité) on a la majeure partie des grands classiques. Il est toujours émouvant de<br />
voir Elvis, malgré ses excès de gestes parfois. Musicalement tout fonctionne. L'orchestre<br />
tourne à plein et, surtout, la voix d'Elvis est là, comme elle a toujours été jusqu'à la fin<br />
de sa vie : belle, juste et expressive. Indispensable pour les fans, ce coffret peut aussi<br />
convertir les plus jeunes à la réalité derrière le mythe : ils comprendront mieux pourquoi<br />
Elvis reste le King, ce "prince venu d'une autre planète" (le titre fut celui de la presse de<br />
l'époque) et pourquoi nous continuons à l'aimer encore et toujours ! © (JB)<br />
CD 1 : 1. Intro : Also Sprach Zarathustra (Theme 2001: A Space Odyssey), 2. That’s All Right, 3. Proud<br />
Mary, 4. Never Been To Spain, 5. You Don’t Have To Say You Love Me, 6. Until It’s Time For You To Go, 7.<br />
You’ve Lost That Lovin’ Feelin’, 8. Polk Salad Annie, 9. Love Me, 10. All Shook Up, 11. Heartbreak Hotel,<br />
12. Medley: (<strong>Le</strong>t Me Be Your) Teddy Bear/ Don’t Be Cruel, 13. Love Me Tender, 14. Blue Suede Shoes, 15.<br />
Reconsider Baby, 16. Hound Dog, 17. I’ll Remember You, 18. Suspicious Minds, 19. Intro<strong>du</strong>ctions by Elvis,<br />
20. For The Good Times, 21. American Trilogy, 22. Funny How Time Slips Away, 23. I Can’t Stop Loving<br />
You, 24. Can’t Help Falling In Love, 25. End Theme (Orchestra).<br />
CD 2 : 1. Intro : Also Sprach Zarathustra (Theme 2001: A Space Odyssey), 2. That’s All Right, 3. Proud<br />
Mary, 4. Never Been To Spain, 5. You Don’t Have To Say You Love Me, 6. You’ve Lost That Lovin’ Feelin’,<br />
7. Polk Salad Annie, 8. Love Me, 9. All Shook Up, 10. Heartbreak Hotel, 11. Medley: (<strong>Le</strong>t Me Be Your) Teddy<br />
Bear/ Don’t Be Cruel, 12. Love Me Tender, 13. The Impossible Dream (The Quest), 14. Intro<strong>du</strong>ctions by<br />
Elvis, 15. Hound Dog, 16. Suspicious Minds, 17. For The Good Times, 18. American Trilogy, 19. Funny How<br />
Time Slips Away, 20. I Can’t Stop Loving You, 21. Can’t Help Falling In Love, 22. End Theme (Orchestra).<br />
COYOTHÈQUE<br />
Nous avons assez souvent évoqué le "danger" <strong>du</strong> Net pour la survie <strong>du</strong><br />
papier (presse, magazine) pour saluer une initiative qui est sans doute<br />
une des façons possibles de lier et exploiter plusieurs technologies.<br />
Ainsi cet ouvrage est-il un des premiers liens "modernes" <strong>du</strong> livre<br />
traditionnel, <strong>du</strong> support CD et de la puissance d‘Internet. Un bouquin<br />
"sonore" et un disque "à lire aussi" : peut-être la bonne combinaison<br />
pour intéresser désormais les plus jeunes à l‘émotion de la musique ?<br />
<strong>Le</strong> roman de Maryvonne Rippert conte une histoire de rencontre<br />
entre de jeunes lyonnais et un "vagabond" qui se rélève artiste quand il<br />
exprime, grâce à son saxo, les nuances <strong>du</strong> blues. En même temps, la<br />
bande originale <strong>du</strong> livre est réalisée par <strong>Le</strong>s Chics Types (Christian Biral (guitare et chant),<br />
Jean-Yves Demure (batterie), Cédric Vernet (basse, harmonica et ukulele) avec l‘aide de<br />
Christophe Annequin (piano), Philippe Crova (guitare) et Eric Corbet (sax ténor). Elle se<br />
présente sous la forme d‘un CD de 13 titres qui correspondent à des moments précis <strong>du</strong> livre,<br />
lesquels sont accessibles également par l‘intermédiaire <strong>du</strong> Web (par flashcodes imprimés<br />
aux emplacements correspondants dans les chapitres).<br />
Ainsi on est à la fois dans le local typique (de la Sâone au Mississippi, Sur la route de<br />
Tullins) et dans l‘universel des standards avec les reprises de Sittin‘ On The Dock Of The Bay,<br />
Jumpin‘ Jack Flash ou Rockin‘ All Over The World, sans oublier bien sûr l‘aspect plus "roots"<br />
qu‘implique toute mention <strong>du</strong> blues (par exemple avec la version acoustique de Alabama<br />
Blues de J.B. <strong>Le</strong>noir). <strong>Le</strong> tout est facile à lire et à utiliser, agréable à écouter, et devrait<br />
être disponible toutes les médiathèques publiques (souhaitons-le !). On peut néanmoins<br />
acquérir le livre ou le CD (voire les deux !) et faire son propre voyage initiatique en très bonne<br />
compagnie pour le plaisir de flâner en blues ! (JB) www.chicstypes.fr, www.oskarediteur.com<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 02<br />
Alabama Blues<br />
Maryvonne Rippert<br />
<strong>Country</strong> Music<br />
Gérard HERZHAFT Blues - Cajun 04-72-33-45-89<br />
Concerts & Conférences Folk Song www.jukeghblogspot.com<br />
Photo de couverture extraite de<br />
America‘s Music, The Roots Of <strong>Country</strong><br />
de Robert K. Oermann (Turner, 1996)
NEWS<br />
<strong>Coyote</strong> Report<br />
DRÔLE DE LONG TiTRE DE CD...<br />
Ultimate Creedence Clearwater<br />
Revival : Greatest Hits & All-<br />
Time Classics. Coffret avec<br />
quelques inédits, mais sans<br />
la totalité des titres pour des<br />
raisons de droits, John Fogerty<br />
refusant d'être associé à<br />
certains titres de CCR !<br />
MANDOLiNE : GATHERiNG<br />
Après avoir joué avec Randy<br />
Khors et Tony Rice, Aaron<br />
Ramsey, de Mountain Heart<br />
depuis in 2007, sort Gathering,<br />
son 1er CD solo, avec Avec<br />
Ron Block, Stuart Duncan, Tim<br />
Crouch, Randy Kohrs, Patton<br />
Wages, etc. Il partage le chant<br />
avec Barry Abernath (Mountain<br />
Heart) et Rickey Wasson (American<br />
Drive). Il signe (avec son<br />
père Mike) 6 titres sur 12 et<br />
reprend Fare Thee (Dylan) et<br />
One Tear (Osborne Brothers)<br />
REBORN (PiNECASTLE RECORDS)<br />
Album prévu<br />
en avril par<br />
Mark Newton<br />
et Steve<br />
Thomas, qui<br />
a joué ou<br />
enregistré<br />
avec Lonesome River Band,<br />
Jim & Jesse, The Osborne<br />
Brothers, Del McCoury, Lost &<br />
Found, Ronnie Bowman, The<br />
Whites, Aaron Tippen, Lorrie<br />
Morgan. <strong>Le</strong> <strong>du</strong>o va tourner<br />
avec Matt Wallace (basse)<br />
BONNE FÊTE MAMAN<br />
<strong>Le</strong> dernier CD des Dixie Chicks<br />
(Taking The Long Way) date de<br />
2006. Natalie Maines annonce<br />
son 1er disque solo en mai,<br />
titré Mother, chanson des Pink<br />
Floyd qu'elle a interprétée en<br />
tournée avec Ben Harper<br />
THiS iS 40 : À DÉCOUVRiR ?<br />
La B.O. <strong>du</strong> film annonce Yoko<br />
Ono, Graham Parker, Lindsey<br />
Buckingham, Paul Simon, Ryan<br />
Adams, Paul McCartney, Wilco,<br />
Norah Jones, Fiona Apple<br />
Necro : Richard BLACKBURN<br />
(70 ans) Ancien directeur de<br />
Atlantic à Nashville (il a lancé<br />
John Michael Montgomery,<br />
Tracy Lawrence, Neal McCoy,<br />
Confederate Railroad) il fut<br />
également président de la<br />
<strong>Country</strong> Music Association<br />
THE DiXiE CHiCKS<br />
Quelques (trop) rares concerts<br />
<strong>du</strong> trio sont prévus cet été<br />
THE VERY BEST OF THE POGUES<br />
Compilation de 18 titres pour<br />
accompagner vos boissons (!)<br />
de l'illumination (If I Should Fall<br />
from Grace with God) à la Dirty<br />
Old Town (burp)... ©<br />
Pour acquérir les anciens<br />
numéros <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong><br />
encore disponibles, voir<br />
p 26 et remplir les bons<br />
de commande p 41 & 42<br />
Editorial<br />
Bonjour,<br />
La façade de l'ancien auditorium <strong>du</strong><br />
Ryman, en couverture de ce numéro,<br />
est celle d'un "temple" qui abritait le<br />
Grand Ole Opry, une belle cérémonie<br />
musicale où les fidèles approchaient et<br />
contemplaient leurs idoles. Mais, dans<br />
le répertoire de la grande époque, qui<br />
nous paraît parfois si lisse aujourd'hui,<br />
voire désuet, se glissaient aussi de drôles de drames... quelquesuns<br />
de ces enfers sont présentés et analysés par Eric Allart.<br />
Côté tradition et histoire, Marc Alésina nous offre la fin des<br />
Tiffany Transcriptions et Bernard Boyat la suite de sa saga sur<br />
King Records. Côté contemporain et découverte, deux artistes :<br />
Marc Thomasset, musicien français par Serge Moulis et Thomas<br />
Denver Jonsson, musicien suédois, un choix dans l'esprit Lone<br />
Rider, interviewé par Eric Supparo. Côté concerts, de nombreux<br />
rendez-vous dont le Good Rockin' Tonigth d'Attignat, présenté<br />
par Bernard (et, qu'on me pardonne une mention toute chauvine,<br />
les Martiotti Brothers au Buis-les-Baronnies le 11 mai).<br />
Dominique Fosse et Roland Lanzarone sont au rendez-vous<br />
de leur chroniques respectives sur l'actualité <strong>du</strong> bluegrass et<br />
de la country australienne, tandis que Bernard Boyat propose<br />
ses sélections Cajun et Crock 'n' Roll. Lionel Wendling finit<br />
d'installer son nouveau nid et présente deux albums. N'oublions<br />
pas Disqu'Airs avec, en plus des sus-cités, Christian Labonne,<br />
Jean-Jacques Corrio, Alain Fournier, Sam Pierre (et moi)...<br />
Liste moins plaisante, celle des disparitions : je garde au cœur<br />
un concert de Dave Brubek, peu de temps avant la mort de Paul<br />
Desmond. Et comment de pas être ému en repensant à Mike<br />
Auldridge, comme à John Duffey, admirés avec Seldom Scene<br />
en 1975, puis à Toulouse ? On en reparlera bien sûr.<br />
En attendant un album est annoncé réunissant Mike Auldridge,<br />
Rob Ickes et Jerry Douglas... il ne nous consolera pas, mais<br />
donnera vigueur au constat permanent : la musique continue !<br />
Je vous souhaite santé et bonne année. Défendez vos passions<br />
en soutenant <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong>, et les musiciens, par leurs concerts et leurs<br />
disques. Bonne musique à tous, cordialement, Jacques<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 03<br />
Jacques Brémond<br />
Scalpel absent exceptionnellement, mais pas émoussé ! :<br />
Bonjour,<br />
J'étais en train de finir le document pour le numéro à paraître<br />
quand la foudre est tombée hier soir sur un arbre proche<br />
de notre maison. Il y a eu un pschtttt... écran noir. Avis <strong>du</strong><br />
spécialiste : disques <strong>du</strong>rs (<strong>du</strong> PC et externe)... MORTS ! Rien<br />
n'est récupérable. Heureusement, ce n'est pas mon ordinateur<br />
professionnel. Mais je n'aurai pas le temps de refaire la<br />
chronique cette semaine. Je suis désolé et abasourdi... Serge<br />
PS : <strong>Le</strong> titre de l'album de Francis Cabrel chroniqué dans le<br />
n°131 est Vise le ciel (non le vent), mille excuses pour l'erreur.<br />
DANGERS DU ROCK 'N' ROLL<br />
Selon Futura Science, une étude<br />
britannique sur 1489 artistes dont<br />
un album fut parmi les meilleures<br />
ventes de 1956 à 2006, constate<br />
qu'en 50 ans, 137 stars sont mortes,<br />
soit 9,2% <strong>du</strong> total. Espérance de<br />
vie des rockeurs britanniques :<br />
39 ans, nord-américains : 45 ans.<br />
Ceux qui ont une carrière solo ont<br />
deux fois plus de risques de mourir<br />
prématurément que les membres<br />
d’un groupe. Au Royaume-Uni,<br />
un soliste sur dix connaît une fin<br />
tragique (un sur cinq aux USA).<br />
<strong>Le</strong>s artistes morts à la suite d’un<br />
comportement à risque ou d’une<br />
overdose ont le plus souvent eu<br />
une enfance difficile (abus sexuel,<br />
violence physique, un proche en<br />
prison, parent toxicomane, etc.).<br />
MiRACLE ?<br />
<strong>Le</strong> 26-11-2012<br />
fut le premier<br />
jour sans crime<br />
à New York !<br />
Gazette<br />
Express<br />
02<br />
02<br />
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04<br />
08<br />
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36<br />
38<br />
39<br />
42<br />
43<br />
44<br />
Sommaire<br />
Plumes de <strong>Coyote</strong>s<br />
Coffret Elvis<br />
Editorial<br />
Quelques enfers de la<br />
<strong>Country</strong> Music des 60's<br />
Avenue <strong>Country</strong><br />
Coyothèque<br />
Noix de Cajun<br />
Tiffany Transcriptions<br />
Kanga Routes<br />
Nuit de la Glisse<br />
King Records<br />
Bluegrass & C°<br />
Coyothèque<br />
Thomas D. Jonsson<br />
Disqu'Airs<br />
Marc Thomasset<br />
Crock 'n' Roll<br />
Heaven's Door<br />
Good Rockin' Tonight<br />
Concerts<br />
Cabas <strong>du</strong> Fana<br />
News - <strong>Coyote</strong> Report<br />
Nous n'avons pas pu<br />
réaliser l'interview prévue de<br />
Sanseverino, mais... à bientôt !<br />
"Tout vient d’une envie suivie d’une<br />
idée très simple : écrire des chansons<br />
qui ne sonnent bien qu’en anglais,<br />
avec une rythmique bluegrass (...).<br />
Je suis fan <strong>du</strong> country western<br />
swing hillbilly, qu’on a l’habitude de<br />
chanter traditionnellement avec une<br />
voix plutôt “nasale”. Je chanterai<br />
en french ! J’appelle donc tous les<br />
musiciens bluegrass de France, ils<br />
sont onze... J’en choisis quatre et je<br />
monte mon groupe." Sanseverino<br />
SON DADA : UN RÉGiME SANS SELLE<br />
Carlos R. Romero, 32 ans, a été "pris" en train<br />
de faire l'amour avec sa charmante compagne<br />
Doodle : une ânesse naine ! Or la loi en Floride<br />
considère que c'est un crime, car une activité<br />
"sans consentement". Mais l'avocat plaide la<br />
"liberté", laquelle serait sans aucun lien avec<br />
cette considération "morale ou religieuse"...<br />
ÉLECTiONS AMÉRiCAiNES : PAS VRAiMENT DE SURPRiSE<br />
Ils ont soutenu Romney : Trace Adkins, Rodney Atkins, Zac<br />
Brown, Charlie Daniels, Sara Evans, <strong>Le</strong>e Greenwood, Jo Dee<br />
Messina, Ronnie Milsap, Randy Owen, Collin Raye, John Rich, Kid<br />
Rock, T.G. Sheppard, Ricky Skaggs, Hank Williams Jr. (cet abruti a<br />
comparé Obama à Hitler !), Gretchen Wilson, Lynyrd Skynyrd, The<br />
Oak Ridge Boys, The Marshall Tucker Band, etc.<br />
Ils ont soutenu Obama : Jeff Beck, Jimmy Buffett, Eric Church,<br />
Neil Diamond, Buddy Guy, Merle Haggard, Mick Jagger, Elton<br />
John, Quincy Jones, Brad Paisley, B.B. King, Carole King, Kris<br />
Kristofferson, Dave Matthews, Paul McCartney, John Mellencamp,<br />
Bette Midler, Randy Newman, Axl Rose, Paul Simon, Bruce Springsteen,<br />
James Taylor, Crosby, Stills & Nash, etc.<br />
DOCUMENTAiRE À VOiR SUR iNTERNET : THE ARCHiVE, LA PASSiON DE LA COLLECTiON !<br />
Petit film de Sean Dunne sur Paul Mawhinney, qui possède un million de LP's et un million<br />
et demi de singles ! Depuis la fermeture de son magasin en 2008, il cherche à vendre sa collection<br />
(estimée 50 millions de dollars). Il en demande trois millions, mais n'a pas trouvé d’acheteur. Lien :<br />
http://www.cvltnation.com/worlds-largest-vinyl-collectionthe-archive-documentary-now-showing/
La réalité est plus intéressante et<br />
plus riche, et je propose de la parcourir<br />
avec quelques thèmes et chansons<br />
emblématiques <strong>du</strong> "coté obscur".<br />
<strong>Le</strong>s thématiques malsaines et violentes<br />
existent dans l’arborescence de la<br />
country-music depuis ses origines oldtime<br />
les plus lointaines. Sans remonter<br />
aux sagas scandinaves ou aux ballades<br />
anglo-irlandaises, la chanson country<br />
a longtemps eu la fonction de vecteur<br />
de récit d’actualité sur les guerres, les<br />
faits divers sanglants, les catastrophes<br />
spectaculaires.<br />
The great Titanic, Banks of the Ohio,<br />
conjuguaient une certaine complaisance<br />
pour le mal avec un voyeurisme atténué<br />
par une morale qui rendait la chose<br />
socialement acceptable. De plus,<br />
chaque incursion dans l’horreur et la<br />
violence était jugée in fine à l’aune d’une<br />
religiosité intraitable. Quand Roy Acuff se<br />
désolait d’une catastrophe autoroutière,<br />
le pire pour lui, dans les 30's, était que<br />
personne ne priait...<br />
<strong>Le</strong> Western swing des 30's pratiquait<br />
le double-talk et rivalisait d’imagination<br />
pour chanter le sexe et l’alcool en<br />
esquivant la censure. Mais c’était une<br />
musique vivante et positive. <strong>Le</strong> Honky<br />
tonk de l’après-guerre, s’il se complaisait<br />
dans la dépression alcoolique et les<br />
naufrages sentimentaux, ne dépassait<br />
pas certaines limites.<br />
Or, les 60's voient l’émergence de<br />
pures provocations, avec une écriture<br />
et un sens <strong>du</strong> second degré typique<br />
d’une modernité inédite. Même si on<br />
avait bien remarqué les quelques lignes<br />
sulfureuses de Johnny Cash dans<br />
Folsom prison blues où il évoquait en<br />
1956 avoir "tué un homme, rien que pour<br />
le regarder mourir", le répertoire hillbilly<br />
restait maîtrisé et reflétait les valeurs<br />
dominantes d’une société moralisatrice.<br />
Sans prétendre à l’exhaustivité, voici<br />
mis en lumière quelques diamants noirs,<br />
quelques pierres tombales jalonnant le<br />
chemin obscur <strong>du</strong> refoulé, de l’indicible,<br />
<strong>du</strong> monstrueux, à travers des artistes<br />
inconnus et des stars intégrées à<br />
la machinerie commerciale qui ne<br />
rechignèrent pas à donner parfois dans<br />
le scabreux.<br />
Eric ALLART<br />
"Je vais te tuer et ensuite je vais<br />
t’enterrer dans une boite d‘environ<br />
la moitié de ta taille"<br />
1- Southern hospitality et tueurs en série.<br />
Comment analyser cette propension à incarner, en focalisation interne, le point de vue<br />
déshumanisé <strong>du</strong> tueur en série ? Pourquoi cette émergence <strong>du</strong> maniaque sexuel totalement<br />
opposé à l’image consensuelle, familiale et religieuse <strong>du</strong> mainstream nashvillien des 60's qui<br />
lui coexiste ? Je ne suis ni anthropologue ni sociologue mais il se passe quelque chose.<br />
Est-ce une réaction malsaine et machiste au frémissement des futurs mouvements de<br />
libération de la femme ? Un écho <strong>du</strong> poids des vétérans rapportant sur le territoire US leur<br />
trauma post seconde guerre mondiale, post Corée et bientôt post Vietnam ?<br />
Une séquelle de l’assassinat de JFK, officiellement attribué à un ancien<br />
Marine retourné par les communistes ? Toujours est-il que les femmes<br />
dégustent, même quand on y met les formes d’une délicieuse courtoisie<br />
sudiste un peu désuète...<br />
Eddie Noack (1930-1978). Attachant second couteau <strong>du</strong> honky<br />
tonk des années 50-60, Eddie Noack, universitaire admiré par Hank<br />
Williams, enregistra chez Starday de belles plages de chansons<br />
dépressives. Il n'eut pas la carrière qu’il méritait mais depuis les<br />
années 80, son œuvre réévaluée lui vaut une estime forte chez les<br />
amateurs de honky tonk classique. En particulier pour la qualité de<br />
son écriture ayant fourni <strong>du</strong> matériel pour d’autres artistes.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 04<br />
QUELQUES ENFERS<br />
DE LA COUNTRY<br />
MUSiC DES 60'S<br />
C’est un fait établi : à la suite de l’explosion traumatique <strong>du</strong> rockabilly dans les<br />
années 50, l’in<strong>du</strong>strie nashvillienne décida en réaction, à la fin de la décennie, et<br />
jusque dans les années 70, de pro<strong>du</strong>ire un genre formaté et maîtrisé, consensuel,<br />
plus urbain et aux visées nettement commerciales, à savoir le "Nashville sound".<br />
Tournant le dos aux saveurs traditionnelles qui irriguaient encore le honky<br />
tonk des années 50, marqué par le météoritique Hank Williams, le nouveau style<br />
est plus policé, il évince les fiddles et steel guitares au profit des arrangements<br />
écrits, symphoniques et léchés, Patsy Cline et Jim Reeves incarnent cette mutation<br />
qualitative imputable aux studios RCA et à Chet Atkins.<br />
Alors que le rockabilly est un appel de la jeunesse au sexe et à toutes les formes<br />
d’hédonisme, y compris contrarié, Nashville vise la génération des parents, en<br />
faisant assaut de platitude et de consensus. On a même parlé de stérilisation pour<br />
ce processus créatif aussi aseptisé qu’une photo officielle de JFK. Derrière les<br />
roucoulades chromées des Browns, les back-ups sucrés des Anita Kerr singers, la<br />
belle voix grave de crooner de Jim Reeves on pourrait croire que la décennie n’est<br />
qu’un long cruisin’ au ralenti sur une highway feutrée en direction d’un superstore<br />
au design aussi futuriste qu’un atelier de la NASA.<br />
Dolores<br />
Please stay inside the house tonight, Dolores.<br />
Lately there’s been violence in the streets.<br />
The moon is full but hearts are dark, Dolores.<br />
Danger in every stranger you meet.<br />
There’s a killer in the neighborhood, Dolores.<br />
A man who sees a girl and goes berserk.<br />
And you’re just the kind of woman that he preys on.<br />
And my mind stays so upset it’s hard to work.<br />
While I’m working nights, I’m making my collections.<br />
A few quarters for insurance every week.<br />
Sometimes I can hardly find directions for fear some<br />
harm may fall you on the street.<br />
The paper says the slayer struck another.<br />
Even now, the law is searching for a clue.<br />
And they’ve called me to identify your body. Dolores,<br />
How could I know that it was you?<br />
I’d you’d stayed inside the house tonight, Dolores…<br />
Originalement gravé par Loy Clingman chez Liberty Bell It’s nothing to me a peut-être été<br />
écrite par <strong>Le</strong>on Payne sous un pseudonyme. J’en ai trouvé plusieurs versions intéressantes,<br />
celle de Buddy Long en 1959, toute en suggestion et douceur, une de Jim Reeves de 1961<br />
et l’excellente reprise par Sanford Clark de 1968, créditée à tort à Harry Johnson.<br />
Un homme de bien essaie parfois de prévenir, de conseiller ceux qui s'engagent sur la<br />
pente fatale. Mais comme nous le savons en France, "les cons ça ose tout", et selon les<br />
classiques engrenages <strong>du</strong> destin il existe un point de non-retour où s'engage l'imbécile trop<br />
arrogant pour entendre les avis <strong>du</strong> sage.<br />
Prévenir un crétin de sa mort imminente quand il vous envoie que "ce n'est pas vos<br />
oignons" ne peut aboutir qu'à une grande lassitude et à un début de cynisme désabusé.<br />
Moderne, cette chanson l'est par son usage <strong>du</strong> coup de feu qui résout la situation, donnant<br />
à la scène immédiateté et réalisme. Plus con, on meurt, vidé de son sang sur le sol, ou de<br />
retour à Sing-sing. Pour le narrateur c’est devenu sans importance.<br />
It’s nothing to me<br />
Take your drink to the end of the bar, buddy<br />
<strong>Le</strong>t her be, now don't be a fool<br />
I'd soon have a hot seat in Sing Sing, buddy<br />
Than to sit down by her on that stool.<br />
What's that you say/ I guess you're right<br />
It's nothin' to me.<br />
- Instrumental-<br />
See that man she belongs to him, buddy<br />
Better drink up and go while you can<br />
I can tell by the way he looks at you, buddy<br />
He's sure out with temper jealous man.<br />
What's that you say/ I guess you're right<br />
It's nothin' to me.<br />
- Instrumental- (et coup de feu !)<br />
There you are stretched out on the floor, buddy<br />
Now you see what you made him do<br />
Here they come to take him off to jail, buddy<br />
And tomorrow someone will bury you.<br />
Oh, well that's life/ Or it was/ It's nothin' to me...<br />
Tra<strong>du</strong>ction au verso<br />
Tra<strong>du</strong>ction au verso
A la violence spontanée <strong>du</strong> fait divers peut répondre une horreur<br />
encore plus grande dans celle instituée par l’Etat, quand c’est la<br />
machine judiciaire qui débloque et qui amène une pauvre jeune fille<br />
innocente dans le couloir de la mort.<br />
Un summum de perversion transpire dans le phrasé de Sanford<br />
Clark, (1935) lorsqu’il évoque La fille <strong>du</strong> couloir de la mort Excellent<br />
chanteur de rockabilly et de country, Sanford Clark reste un exemple<br />
emblématique d’artiste à fort potentiel négligé par ses pro<strong>du</strong>cteurs<br />
et maisons de disques, délaissé au profit de Pat Boone dans les<br />
50's, et au profit de Nancy Sinatra dans les 60's.<br />
Il surjoue son personnage de crooner sucré pour teenager, en totale<br />
opposition avec les dernières minutes de la vie de cette fille dans le couloir de la mort.<br />
The girl on death row<br />
Her eyes were once so full of dreams.<br />
Her young heart filled with lover schemes.<br />
Now every second she must borrow.<br />
They take her life tomorrow.<br />
Is she guilty? She says no.<br />
The girl on death row.<br />
Now someone holds her trembling hand.<br />
Another says please understand.<br />
Why can't they see it in her face?<br />
Another should be in her place.<br />
Is she guilty? She says no.<br />
The girl on death row.<br />
Her young dreams never will come true.<br />
Her innocence they never knew.<br />
Until they've found the guilty one.<br />
They're sorry now for what they've done.<br />
But it's late, too late<br />
For the girl on death row.<br />
...The girl on death row...<br />
2- La vengeance doit être immédiate.<br />
Wynn Stewart (1934-1985) est un des cofondateurs <strong>du</strong> son Bakersfield, petit homme<br />
complexé qui n'arriva pas à gérer sa carrière et à profiter des opportunités commerciales,<br />
Wynn Stewart livre avec I'm gonna kill you un bijou d'ultraviolence complètement opposé<br />
à la tonalité dominante de son répertoire<br />
sentimental, sucré et auto dépréciatif. On<br />
pourrait en trouver des prémisses dans Long<br />
black Limousine, reprise par Merle Haggard,<br />
où le narrateur félicite celle qui l'a abandonné<br />
pour mener la grande vie. Cette dernière<br />
s'achevant brutalement dans la fameuse<br />
limousine noire, en réalité un corbillard, où<br />
la destinataire de la chanson est enfin suivie<br />
par tout le gotha <strong>du</strong> monde friqué qu'elle a<br />
voulu intégrer.<br />
"Je m'en vais te tuer" adopte un ton nettement<br />
plus direct, menaçant et agressif. Il va y<br />
avoir <strong>du</strong> sang, <strong>du</strong> démembrement et des os<br />
brisés...<br />
I’m gonna kill you<br />
Why did you ever tell me that you loved me<br />
When you knew that it was all the lie<br />
I think that you deserve to and I think I got the nerve to<br />
Make this the last day of your life<br />
I'm gonna kill you I think I'm gonna kill you<br />
I'm gonna close your cheatin' bedroom eyes<br />
I'm gonna kill you I think I'm gonna kill you<br />
Anita Kerr Singers Happy Days<br />
<strong>Le</strong>e Hazelwood<br />
& Sanford Clark<br />
And bury you in a box about half your size<br />
You told you you were just goin' to the store<br />
Seems like a month of Sunday since you've been gone<br />
I've been sittin' here walkin' the floor<br />
You'd better be prepared when you walk through that door<br />
Cause I'm gonna kill you...<br />
I'm gonna kill you simply gonna kill you<br />
And bury you in a box about half your size<br />
Porter Wagoner (1927-2007) est une des superstars nashviliennes des 60-70's.<br />
Connu en France comme le partenaire de Dolly Parton, il incarne l'exemple <strong>du</strong> chanteur<br />
attaché à un véritable groupe, le suivant<br />
régulièrement sur scène et dans son émission<br />
de TV où il convia le gratin de son époque.<br />
Immergé dans la religion et la mise en<br />
scène <strong>du</strong> thème de la déchéance alcoolique,<br />
Wagoner reste une icone <strong>du</strong> white trash<br />
polychrome, prince des néons, décoré<br />
comme un grand magasin de Noël dans ses<br />
costumes en rhinestones.<br />
Il nous donne en 1967 un récit de série noire<br />
où la violence éclate dans le cadre le plus<br />
anodin, dans le quotidien professionnel et<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 05<br />
Wynn Stewart,<br />
Jackie Burns<br />
Ralph Moone<br />
Tra<strong>du</strong>ction des chansons :<br />
Eric Allart<br />
Dolores<br />
Je t'en prie, reste à la maison ce soir Dolores.<br />
Ces derniers temps les rues sont devenues<br />
violentes. La Lune est pleine mais les cœurs<br />
sont noirs, Dolores. Et le danger en tout étranger<br />
que tu croises. Il y a un tueur dans le voisinage,<br />
Dolores, Un homme que ça rend dingue de voir<br />
les filles. Et tu es exactement <strong>du</strong> genre qu'il rêve<br />
d'avoir. Et j'en ai l'esprit tellement préoccupé que<br />
j'ai <strong>du</strong> mal à travailler. Comme je travaille la nuit je<br />
vais percevoir des cotisations, quelque monnaie<br />
pour les assurances chaque semaine. Parfois<br />
j'en ai même <strong>du</strong> mal à trouver mon chemin par<br />
crainte <strong>du</strong> mal qu'on pourrait te faire dans la rue.<br />
<strong>Le</strong>s journaux disent que le tueur en a frappé une<br />
autre. La police est encore à la recherche d'un<br />
indice. Et ils m'ont appelé pour identifier ton<br />
cadavre.Dolorès, comment pouvais-je savoir que<br />
c'était toi? Si tu étais restée à la maison ce soir<br />
Dolorès... Hmm<br />
C'est pas mes oignons<br />
C’est pas mes oignons/ Prend ton verre au bout<br />
<strong>du</strong> bar, mon pote/ Laisse là tranquille maintenant,<br />
ne fait pas l’idiot/ Je préférerai avoir un siège au<br />
chaud à Sing-Sing, mon pote/ Que de rester à<br />
coté d’elle sur ce tabouret/ Qu’est-ce que tu as<br />
dit ? Je crois que tu as raison/ C’est pas mes<br />
oignons<br />
Tu vois cet homme, elle lui appartient mon pote/<br />
Tu ferais mieux de boire et de partir tant que tu<br />
peux encore/ Je peux t’assurer à la manière dont<br />
il te regarde, mon pote/ Que c’est un jaloux à bout<br />
de nerfs/ Qu’est-ce que tu as dit ? Je crois que tu<br />
as raison/ C’est pas mes oignons<br />
Instrumental, (parfois suivi d’un coup de feu selon<br />
les versions).<br />
Te voila maintenant étalé sur le sol, mon pote/<br />
Ca-y-est, tu vois ce que tu l’as amené à faire/<br />
<strong>Le</strong>s voilà qui l’emmènent en prison, mon pote/ Et<br />
demain quelqu’un va t’enterrer/ Oui c’est la vie/<br />
Enfin, ça l’était… C’est pas mes oignons<br />
La fille <strong>du</strong> couloir de la mort<br />
Autrefois ses yeux étaient plein de rêves/ Son<br />
jeune cœur empli de clichés romantiques/<br />
Maintenant elle compte chaque seconde/ Ils<br />
prendront sa vie demain/ Est-elle coupable ? Elle<br />
dit que non/ La fille dans le couloir de la mort./<br />
Maintenant quelqu’un tient sa jolie main/ Un autre<br />
lui dit "s’il te plait, il faut comprendre"/ Pourquoi ne<br />
lisent-ils pas sur son visage/ Qu’une autre devrait<br />
être à sa place/ Est-elle coupable ? Elle dit que<br />
non/ La fille dans le couloir de la mort./ Ses rêves<br />
d’adolescente ne deviendront jamais réalité/ Ils<br />
ne sauront jamais qu’elle est innocente/ Jusqu’à<br />
ce qu’ils trouvent la coupable/ Ils seront désolés<br />
alors pour ce qu’ils auront fait/ Mais il est tard,<br />
bien trop tard, pour la fille <strong>du</strong> couloir de la mort./<br />
La fille <strong>du</strong> couloir de la mort…/ La fille <strong>du</strong> couloir<br />
de la mort…<br />
Je vais te tuer<br />
Pourquoi m’avoir dit que tu m’aimais ?<br />
Alors que tu savais que ce n’était qu’un mensonge/<br />
Je pense que tu le mérites, et que j’en ai la force<br />
De faire d’aujourd’hui le dernier jour de ta vie<br />
Je vais te tuer, je pense que je vais te tuer<br />
Je vais clore tes yeux a<strong>du</strong>ltérins pour chambre à<br />
coucher/ Je vais te tuer, je pense que je vais te<br />
tuer/ Je vais te tuer et ensuite je vais t’enterrer<br />
dans une boite d‘environ la moitié de ta taille<br />
Tu m’as dit que tu allais seulement au magasin<br />
On aurait dit dimanche que tu étais partie depuis<br />
un mois/ Je suis resté la assis, et à arpenter la<br />
pièce/ T’as intérêt à être prête quand tu franchiras<br />
cette porte/ Parce que je vais te tuer, je pense que<br />
je vais te tuer/ Je vais clore tes yeux a<strong>du</strong>ltérins<br />
pour chambre à coucher/ Je vais te tuer, je pense<br />
que je vais te tuer/ Je vais te tuer et ensuite je<br />
vais t’enterrer dans une boite d‘environ la moitié<br />
de ta taille
<strong>Le</strong>s <strong>du</strong>res et froides réalités de la vie<br />
Je suis rentré en ville un jour plus tôt que prévu<br />
J’ai souri et me suis dit que j’allais surprendre ma<br />
femme/ Je n’ai pas pensé à téléphoner, seulement<br />
à rentrer à la maison/ Parce que j’ignorais les<br />
<strong>du</strong>res et froides réalités de la vie<br />
J’ai croisé un petit marchand de vin dans le coin/<br />
Je me suis représenté un diner aux chandelles<br />
avec <strong>du</strong> champagne/ J’ai arrêté la voiture et je<br />
m’y suis empressé/ J’ignorais encore les <strong>du</strong>res et<br />
froides réalités de la vie<br />
Un étranger était là, à rire à la caisse/ Disant "Je<br />
vais te prendre deux bouteilles, il y a une fête, Son<br />
mari n’est pas en ville", il a cligné de l’œil comme<br />
pour dire "Tu devines le reste"/ J’ai quitté le<br />
magasin deux pas derrière cet inconnu./ Jusqu’à<br />
la maison sa voiture est restée en vue/ Mais c’est<br />
quand je l’ai vu se garer sur mon parking que j’ai<br />
appris/ Que j’étais le témoin des <strong>du</strong>res et froides<br />
réalités de la vie/ J’ai fait le tour <strong>du</strong> bloc jusqu’à<br />
ce que ma tête me tourne,/ Chaque fois le bruit<br />
se faisait plus fort à l’intérieur,/ Alors j’ai vu ma<br />
bouteille à coté de moi, j’ai pris une dose de<br />
courage et je suis entré/ Bon dieu, vous auriez vu<br />
leurs visages forcenés/ Ils criaient et pleuraient,<br />
s'il te plait, pose ce couteau/ Je crois que j’irai en<br />
enfer, ou que je vais pourrir dans cette cellule/<br />
Qui nous enseigne ? Qui ? <strong>Le</strong>s <strong>du</strong>res et froides<br />
réalités de la vie ?/ Qui nous enseigne ? Qui ?<br />
<strong>Le</strong>s <strong>du</strong>res et froides réalités de la vie ?<br />
Seulement parce que je ne peux pas te<br />
laisser dire adieu<br />
Je n’avais pas prévu de te voir, par peur de ce que<br />
je ferais/ Mais la fierté est un sentiment puissant,<br />
me voici, et je ne peux pas te laisser dire adieu<br />
N’ai pas peur je t’en prie, on ne te fera pas de<br />
mal tant que tu seras dans mes bras/ Mais tu ne<br />
peux pas partir, alors s’il te plait n’essaye pas, je<br />
ne peux pas te laisser dire adieu/ Quelle force,<br />
derrière ton âme mauvaise, pousse tes lèvres à<br />
parler si méchamment ?<br />
A quelqu’un qui t’aime autant que moi, je ne<br />
peux pas te laisser dire adieu/ La chair autour de<br />
ta gorge est ren<strong>du</strong>e pâle par mes ongles/ Je t’en<br />
prie, ne crie pas et ne pleure pas, parce que je ne<br />
peux pas te laisser dire adieu/ Ta voix s’est tue,<br />
ne parle plus, tu ne me feras plus jamais mal/ La<br />
mort est douce, à l’amour autant qu’à moi, car tu<br />
ne me diras jamais adieu.<br />
Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer<br />
quelqu’un<br />
Je sais que vous me pardonnerez si je vous<br />
souhaite une bonne nuit,/ J’ai une promesse à<br />
remplir/ Merci d’avoir prêté une oreille attentive<br />
au récit de mes ennuis<br />
Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un<br />
Je l’ai prévenu de ne pas essayer de me la<br />
prendre/ Il a rit et a dit "Si je peux, tu sais que<br />
je le ferai"/ Alors ce soir, quand ils rentreront à la<br />
maison, je serai là à attendre<br />
Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un<br />
Je sais que je vais surement mourir pour ce que je<br />
m’apprête à faire/ Mais ça n’a pas d’importance,<br />
je suis un homme mort de toute façon/ Ce fusil va<br />
racheter la fierté qu’ils m’ont ôtée/ Et aussi mettre<br />
un terme à ma vie, désormais sans valeur<br />
D’ici à ce que vous avertissiez le sheriff, tout sera<br />
terminé/ Il me trouvera dans leur grande maison<br />
sur la colline/ Il trouvera une note expliquant<br />
pourquoi je nous ai tous tués<br />
Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un<br />
La chambre capitonnée<br />
Dans un grand immeuble, cerné de murs de<br />
pierres, il y a une chambre capitonnée/ Quand un<br />
homme voit et entend des choses qui n’existent<br />
pas,/ Il est bon pour la chambre capitonnée/ Des<br />
illusions dans un esprit tor<strong>du</strong>, pour se sauver<br />
de l’autodestruction, Hmm, il y a la chambre<br />
capitonnée/ Où un homme peut se ruer contre les<br />
murs, jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent et<br />
le laissent à terre, assommé dans l’attente d’une<br />
aide, dans la chambre capitonnée<br />
Dans sa vision brouillée d’une malédiction,<br />
psychopathe, dans la chambre capitonnée<br />
Dans la chambre à coté de la mienne, un homme<br />
hurle un prénom de femme, cogne les murs en<br />
vain, il est dans une chambre capitonnée<br />
J’entends des pas marteler le sol, mon dieu,<br />
j’espère qu’ils ne vont pas s’arrêter à ma porte,<br />
Hmmm, dans la chambre capitonnée<br />
Maintenant ils viennent me chercher et ils me<br />
trouvent en train de brailler de jolis mots, essayant<br />
de les faire rimer/ Hmm, je suis un psycho, dans<br />
la chambre capitonnée Hmmmmmm.<br />
banlieusard <strong>du</strong> quidam animé des meilleures intentions qui va se muer instantanément en<br />
boucher sadique une fois trahi. Point de remords, mais un sens épique de la tragédie, c’est<br />
le destin qui l’a voulu, la chanson déroule une gradation, une mécanique implacable.<br />
Cette dernière fut un succès notable pour Wagoner, dans un pays où la peine de mort<br />
était déjà consensuelle on pourra s'étonner de la popularité <strong>du</strong> thème de l'assassinat sans<br />
procès dans un mode opératoire particulièrement sauvage et sadique :<br />
"... Ils criaient et pleuraient, s'il te plait, pose ce couteau ..."<br />
The Cold Hard Facts of Life<br />
I got back in town a day before I’d planned to<br />
I smiled and said I’ll sure surprise my wife<br />
I don’t think I’ll phone I’ll just head on home<br />
For I didn’t know the cold hard facts of life<br />
I passed a little winestore on the corner<br />
I pictured big champagne by candle light<br />
I stopped the car right then got out and hurried in<br />
My mind not on the cold hard facts of life<br />
A stranger stood there laughing by the counter<br />
He said I’ll take two bottles of your best<br />
Her husband’s out of town and there’s a party<br />
He winkled as if to say you know the rest<br />
I left the store two steps behind the stranger<br />
From there to my house his car stayed in sight<br />
But it wasn’t till he turned into my drive that I learned<br />
I was witnessing the cold hard facts of life<br />
I drove around the block till I was dizzy<br />
Each time the noise came louder from within<br />
And then I saw our bottle there beside me<br />
And I drank a fifth of courage and walked in<br />
Lord you should’ve seen their frantic faces<br />
They screamed and cried please put away that knife<br />
I guess I’ll go to hell or I’ll rot here in the cell<br />
But who taught who the cold hard facts of life<br />
Who taught who the cold hard facts of life<br />
Porter Wagoner continue dans une veine semblable avec un meurtre passionnel bien plus<br />
maitrisé dans son mo<strong>du</strong>s-operandi, dans une chanson écrite par Willie Nelson :<br />
I just can't let you say goodbye<br />
I had not planned on seeing you, I was afraid of what I'd do<br />
But pride is strong, and here am, I and I just can't let you say<br />
goodbye/ Please have no fear, you're in no harm as long as<br />
you're here in my arms<br />
But you can't leave so please don't try but I just can't let you<br />
say goodbye/ What force behind your evil mind can let your<br />
lips speak so unkind ?<br />
Porter Wagoner<br />
To one who loves as much as I, I just can't let you say<br />
goodbye/ The flesh around your throat is pale intended by<br />
my fingernails<br />
Please don't scream and please don't cry cause I just can't let<br />
you say goodbye<br />
Your voice is still, it speaks no more, you'll never hurt me<br />
anymore/ Death is a friend to love and I cause now you'll<br />
never say goodbye<br />
<strong>Le</strong> mal est inéluctable et justifié quand les<br />
avertissements n’ont pas été enten<strong>du</strong>s, on ne se moque<br />
pas impunément <strong>du</strong> gars de la campagne sur la voie de<br />
la vengeance. Il doit y avoir châtiment, y compris pour le<br />
narrateur meurtrier qui annonce son suicide, mais avec<br />
courtoisie et raffinement, car Johnny Paycheck (1941-<br />
2003) conserve la classe <strong>du</strong> gentilhomme sudiste en<br />
toutes circonstances !<br />
Paycheck avait tout pour être George Jones à sa<br />
place : Un sens inné <strong>du</strong> honkytonk dépressif, un vocal<br />
maniéré et douloureux, une intégrité stylistique qui font<br />
de ses sessions chez Little Darlin’ un corpus considéré<br />
aujourd’hui comme classique et repris par Rex Hobart<br />
and The Misery Boys, ou Dale Watson. Personnage<br />
violent et tourmenté (drogue, alcool, homicide qui lui vaut d’être incarcéré de 1989 à<br />
1991), il aura toujours eu une attitude marginale vis-à-vis de Nashville, en dépit d’une<br />
reconnaissance tardive en 1997.<br />
Pardon Me I've Got Someone To Kill<br />
I know you'll excuse me if I say goodnight<br />
I've got a promise to fulfill<br />
Thank you for listening to my troubles<br />
Pardon me I've got someone to kill<br />
I warned him not to try and take her from me<br />
He laughed and said if I can I will you know I will<br />
So tonight when they get home I'll be waiting<br />
Pardon me I've got someone to kill<br />
I know I'll surely die for what I'm about to do<br />
But it don't matter I'm a dead man anyhow<br />
This gun will buy back the pride they took from me<br />
And also end this life of mine that's worthless now<br />
By the time you tell the sheriff it'll all be<br />
He'll find me at their big house on the hill<br />
He'll find a note explaining why I killed us all<br />
Now it's time to go I've got someone to kill<br />
3. Aux portes de la folie<br />
Unique expérience que cette plongée dans la chambre capitonnée, d'un dément qui "hurle<br />
de jolis mots et qui tente de les faire rimer", dans une atmosphère hallucinée où la peur et la<br />
déchéance sont omniprésentes. La folie ne préserve pas <strong>du</strong> mal d'amour, de la solitude et<br />
<strong>du</strong> sens de la tragédie puisque l'homme d'à coté "crie le nom d'une femme, mais en vain..."<br />
puisque lui aussi est dans la chambre capitonnée. La version de Wagoner est rugueuse,<br />
le vocal implorant. La déglingue apparait soulignée par le final où les instruments partent<br />
en vrille, dans un délire bruitiste où la steel joue faux, accentuant le malaise sous les<br />
onomatopées d'un narrateur en fin de course<br />
Rubber room<br />
In a buildin' tall, with a stone wall around, there's a rubber<br />
room/ When a man sees things and hears sounds that's not<br />
there, He's headed for, the rubber room<br />
Illusions in a twisted mind to save from self-destruction hmm<br />
it's the rubber room<br />
Where a man can run into the wall, till his strength makes him<br />
fall, and lie still, And wait for help, in the rubber room<br />
From his blurry vision of doom, a psycho, in the rubber room<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 06<br />
Johnny Paycheck<br />
The man in the room right next to mine, screams a woman's<br />
name, hits the wall in vain, he's in the rubber room<br />
I hear footsteps poundin' on the floor<br />
God I hope they don't stop at my door<br />
Hmm I'm in the rubber room<br />
Now they've come to get me but they find<br />
I'm a screamin' pretty words tryin' to make 'em rhyme<br />
I'm in the rubber room hmm a psycho<br />
I'm in the rubber room hmm<br />
Porter Wagoner
Si on est en droit de trouver inquiétants les propos d'un aliéné privé de liberté, que dire de<br />
ceux de celui qui reste dans le déni ? Comment concilier les propos enjoués d'un bon fils<br />
avec les forfaits perpétrés par un tueur psychopathe ?<br />
Eddie Noack incarne avec Psycho cette <strong>du</strong>alité schizophrène avec un sens aigu <strong>du</strong><br />
réalisme, l'effet est amplifié par le contraste perpétuel entre une énumération macabre de<br />
victimes et la musique laid-back, tranquille ballade honkytonk sentimentale parfaitement<br />
représentative <strong>du</strong> mainstream rythmé par le boom-chicka de l'époque.<br />
Psycho<br />
Can Mary fry some fish, Mama<br />
I'm as hungry as can be<br />
Oh lordy, how I wish, Mama<br />
You could keep the baby quiet 'cause my head is killing me<br />
I've seen my ex last night, Mama<br />
at a dance at Miller's store<br />
She was with that Jackie White, Mama<br />
I killed them both, and they're buried<br />
Under Jenkins sycamore.<br />
Don't you think I'm psycho, Mama<br />
You can pour me a cup<br />
If you think I'm psycho, Mama<br />
You better let 'em lock me up<br />
Don't hand the george to me, Mama<br />
I might squeeze him too tight<br />
And I'm as nervous as can be, Mama<br />
So let me tell you 'bout last night<br />
I woke up in Johnny's room, Mama<br />
Standing right by the bed<br />
With my hands near his throat, Mama<br />
Wishing both of us were dead<br />
You think I'm psycho don't you, Mama<br />
I just killed Johnny's pup<br />
You think I'm psycho don't you, Mama<br />
You'd better let 'em lock me up<br />
You know the little girl next door, Mama<br />
I think her name is Betty Clark<br />
Oh, don't tell me that she's dead, Mama<br />
Why I just seen It in the park<br />
She was sitting on a bench, Mama<br />
Thinking of a game to play<br />
Seems I was holding a wrench, Mama<br />
Then my mind walked away<br />
You think I'm psycho don't you, Mama<br />
I didn't mean to break your cup<br />
You think I'm psycho don't you, Mama<br />
Mama, Mama why don't you get up?<br />
Ecouter "Psycho" c'est voir Norman Bates sorti de son Motel paumé et en chasse dans la<br />
grande ville, Hitchcock et Tarantino auraient apprécié !<br />
Mais la folie "naturelle" n’est pas la seule, les 60's n’ont pas laissé que des odes à<br />
la défonce. Alors que les hippies plongent dans les trips psychédéliques, les ravages<br />
déshumanisants <strong>du</strong> LSD sont énoncés par Wendell Atkins sur un ton badin qui en accroit<br />
encore la violence assassine. Cette chanson fait naturellement penser au Cocaïne blues<br />
des 40's dont elle est une héritière. Cependant elle s’impose des limites au délire qui lui<br />
confèrent un réalisme à mon avis plus déstabilisateur.<br />
LSD<br />
I was married once to Betty Lou<br />
And twice to Carol Sue<br />
Those doggone women nearly drove me mad<br />
I got hallucination blues.<br />
I started using LSD, It gave me quite a kick<br />
Better than booze and easy to use<br />
But it made me mentally sick<br />
I‘m on my way to Walpole Prison<br />
Got the monkey off my back,<br />
I‘m on my way to Walpole Prison<br />
<strong>Le</strong>ster Still, Duane Eddy & <strong>Le</strong>e Hazlewood<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 07<br />
Eddie Noack<br />
And I won‘t be comin‘ back.<br />
I took some knives<br />
And I killed my wives, I took off in the night.<br />
The LSD wore off on me, I didn‘t‘ know what I‘d done<br />
Until in court my case was heard<br />
The sentence I got was life. (Refrain)<br />
If you ever attempt to use LSD/ Think about this story I‘ve<br />
told/ Bringin‘ new women strife Maybe costin‘ your life And<br />
use up all your gold.<br />
(Refrain) LSD made a wreck of me. LSD made a wreck of me.<br />
LSD made a wreck of me, And I won‘t be coming back.<br />
Conclusion<br />
Quelques sources :<br />
-L’auteur de ces lignes a été "initié" à ces déviances par Tex Edwards & Out On Parole, un CD<br />
New Rose (n°223, 1989), reprenant dans un style punktry nombre de titres évoqués ci-dessus.<br />
A noter la participation de Marty Muse (pedal steel) et Howard Kalish (fiddle) membre <strong>du</strong><br />
Cornell Hurd Band, tous deux vus au <strong>Country</strong>-Rendez-Vous Festival de Craponne.<br />
-La compilation God <strong>Le</strong>ss America de Tim Warren présente 16 bizzareries country de la période<br />
1955-66, sur laquelle figure Dolores.<br />
-<strong>Le</strong> label Trailer-Park Records offre une collection de 8 CD (qui fleurent bon leur bootleg i) intitulée<br />
Twisted Tales From The Vinyl Wastelands dont les sources tapent aussi dans les répertoires<br />
rock et garage. Classement thématique furieux où l’on peut se saisir <strong>du</strong> volume IV Hippie In A<br />
Blunder contenant le précieux LSD de Wendel Austin.<br />
Extraterrestres, nudistes, pizzas, hippies, beurre de cacahuète d’Elvis, anticommunisme primaire<br />
et patriotisme outrancier, cette anthologie démente nécessite parfois d’oublier nos exigences<br />
musicales pour nous concentrer sur les textes, transcription de vinyls oubliés enregistrés à<br />
l’arrache sur de petits labels, parfois à la limite de l’audible...<br />
Mais l’expérience, pour extrême qu’elle soit, vaut le détour. (Eric Allart)<br />
Wendell Austin<br />
Psycho<br />
Est-ce que Mary peut faire frire <strong>du</strong> poisson<br />
Mama,/ J’ai une faim de tous les diables/ Bon<br />
dieu, comme ça me plairait Mama/ Que tu puisses<br />
calmer le bébé parce que ma tête me torture<br />
J’ai vu mon ex hier soir, Mama, danser à la<br />
boutique de Miller/ Elle était avec cette Jackie<br />
White, Mama, je les ai tuées toutes les deux et<br />
les ai enterrées sous le sycamore de Jenkins<br />
Ne crois pas que je sois un psychopathe Mama,<br />
Tu peux me servir une tasse/ Si tu crois que je<br />
suis un psychopathe, Mama/ Tu ferais mieux de<br />
les laisser m’enfermer/ Ne me met pas George<br />
dans les bras, Mama,/ Je pourrais le serrer trop<br />
fort/ Et je suis aussi anxieux qu’on puisse l’être<br />
Laisse moi te parler d’hier soir/ Je me suis réveillé<br />
dans la chambre de Johnny, Mama/ Debout<br />
à côté <strong>du</strong> lit, avec mes mains sur sa gorge,<br />
Mama/ Désirant qu’on soit morts tous les deux/<br />
Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas,<br />
Mama/ Je viens juste de tuer le chien de Johnny/<br />
Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas,<br />
Mama/ Tu ferais mieux de les laisser m’enfermer<br />
Tu connais la petite voisine, Mama, je crois que<br />
son nom c’est Betty Clark/ Ne me dis pas qu’elle<br />
est morte Mama/ Parce que je viens juste de la<br />
voir dans le parc/ Elle était assise sur un banc,<br />
Mama, cherchant à quel jeu jouer/ On dirait que<br />
j’étais en train de tordre quelque chose, Mama<br />
Quand mon esprit s’est mis à divaguer<br />
Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas,<br />
Mama/ Je n’avais pas l’intention de casser ta<br />
tasse/ Tu penses que je suis un psycho n’estce<br />
pas, Mama/ Mama, Mama, pourquoi tu ne te<br />
lèves pas ? Mama ? Mama ?<br />
<strong>Le</strong> LSD a fait de moi une épave<br />
J’ai été marié une fois à Betty Lou et deux fois à<br />
Carol Sue/ Ces saletés de femmes m’ont presque<br />
ren<strong>du</strong> fou, j’en ai un blues hallucinatoire/ J’ai<br />
commencé à prendre <strong>du</strong> LSD, ça m’a donné un<br />
sacré coup de fouet/ Mieux que la gnôle et facile<br />
à prendre, mais ça m’a transformé en malade<br />
mental<br />
J’suis sur la route de la prison de Walpole pour<br />
me débarrasser de cette folie/ J’suis sur la route<br />
de la prison de Walpole, et je n’en reviendrai pas<br />
J’ai pris des couteaux et j’ai tué mes femmes,<br />
je suis parti dans la nuit/ <strong>Le</strong> LSD m’a défoncé,<br />
je ne savais plus ce que je faisais/ Jusqu’à ce<br />
que la sentence <strong>du</strong> tribunal soit prononcée, me<br />
condamnant à vie/ Si jamais vous envisagez de<br />
prendre <strong>du</strong> LSD, pensez à cette histoire que je<br />
vous ai racontée/ Provoquer la bagarre avec vos<br />
nouvelles femmes peut vous couter la vie/ Et<br />
vous dépouiller de tout votre argent/ <strong>Le</strong> LSD a fait<br />
de moi une épave (x2) <strong>Le</strong> LSD a fait de moi une<br />
épave, et je n’en reviendrai pas<br />
Ambivalentes, ces chansons le sont par le décalage <strong>du</strong> point de vue. Il y a toujours constat<br />
de l'horreur et des turpitudes de la nature humaine, comme on pouvait déjà le constater au<br />
début <strong>du</strong> XXème siècle. Mais dans les 60's la country music fait entrer la perspective dans<br />
la tête de l'auditeur, ce que l'on nomme en analyse littéraire la focalisation interne.<br />
<strong>Le</strong> procédé, qui existe aussi au cinéma, éclaire d'un jour nouveau la représentation d'une<br />
société qui se proclamait extérieurement policée et civilisée, cet idéal Colgate-Kennedy<br />
de consumérisme bigot. Alors que les médias insistaient sur les dangers extérieurs de<br />
l'apocalypse nucléaire, alors que le rouge et la paranoïa Mac Carthyste s'éloignaient, voici<br />
surgir le refoulé, l'inaudible, l'invisible, l'inacceptable : le mal intérieur. <strong>Le</strong> temps n'est pas<br />
encore tout à fait venu de la grande critique de la société.<br />
Mais des jalons se posent dans ce qui semblait être le temple <strong>du</strong> consensus de la middle<br />
class américaine. <strong>Le</strong> voisin, nous mêmes, portons notre part d'ombres, et c'est fasciné que<br />
l'auditorat, à priori peu é<strong>du</strong>qué, va se confronter à une lecture quasi psychanalytique de<br />
son propre subconscient. Il n'y a plus d'indivi<strong>du</strong>s innocents. Il n'y a plus de surmoi religieux<br />
pour endiguer le mal. Et on prend même un plaisir malsain à contempler son œuvre.<br />
On a longtemps, et à juste titre mis l'accent<br />
sur le folk-boom, ce phénomène exogène,<br />
où l'intelligentsia urbaine de la côte Est<br />
va dénoncer, pêle-mêle, la ségrégation,<br />
l'engagement au Viêt-Nam et la sclérose<br />
interne d'une société dominée par les<br />
valeurs rigides de la génération de ceux qui<br />
avaient 20 ans en 1940.<br />
Il est temps de porter crédit à ces quelques<br />
artistes d’avoir su, de façon certes marginale<br />
et souterraine, montrer qu’au sein d’un<br />
genre souvent perçu comme exclusivement<br />
futile, existaient des zones de folie tout<br />
aussi contestatrice que celle des rebelles<br />
labellisés. ©
Jacques<br />
DUFOUR AVENUE COUNTRY<br />
"On me dit que la country music n’utilise plus de fiddles ou de<br />
steel guitares de nos jours. Mais vous savez quoi ? La country<br />
music n’a plus de vrais chanteurs de country de toute façon !"<br />
Sammy Kershaw<br />
Sans être aussi catégorique que cet artiste de l’école des néotraditionalistes<br />
des années 90 il faut bien constater une dérive<br />
constante de la country faite à Nashville vers le rock. Il faut dire qu’à<br />
l’heure actuelle la cible <strong>du</strong> show business de Music City ne sont plus<br />
les a<strong>du</strong>ltes qui écoutaient Merle Haggard ou même Garth Brooks<br />
mais les ados qui peuvent rêver à ou s’identifier à Taylor Swift. Tout<br />
n’est cependant pas sans espoir car la country traditionnelle reste<br />
néanmoins présente grâce à de nombreux artistes au Texas, en<br />
Europe et certains même à Nashville ! Cette rubrique continuera,<br />
comme elle l’a toujours fait, à vous présenter les albums dignes<br />
d’intérêts et à vous mettre en garde concernant ceux à éviter, en<br />
privilégiant les réalisations respectueuses de la tradition qui a bâti<br />
l’histoire de ce style musical que nous aimons.<br />
Très bonne année 2013 à Toutes et à Tous.<br />
TOMMY ALVERSON : Texas One More Time<br />
Il me semble avoir déjà chroniqué un album<br />
de cet auteur-compositeur Texan pour le<br />
<strong>Cri</strong>. Mais on en voit tellement défiler sur<br />
nos platines… Et question recherches, c’est<br />
limité, étant bloqué, au moment où j’écoute<br />
ce CD, dans ma cabane au fond <strong>du</strong> jardin,<br />
jumelles à la main, pour observer mésanges<br />
et chardonnerets dans leurs mangeoires.<br />
Tommy Alverson a dû arpenter bien des<br />
scènes avant de réaliser cet album et sa gorge a dû sentir couler<br />
des boissons plus fortes que des sirops de canneberges dans les<br />
multiples honky-tonks où il a exercé ses talents. J’ai bien aimé cet<br />
album pour la variété des chansons proposées : <strong>du</strong> shuffle, <strong>du</strong> texmex,<br />
de la ballade, <strong>du</strong> western swing, de la country calme ou dans<br />
le style de Jim Lauderdale. <strong>Le</strong> tout constamment souligné par la<br />
pedale steel guitare, le fiddle ou parfois un bon piano jazzy. <strong>Le</strong> vocal<br />
de Tommy est chaleureux, paisible et les musiciens excellents.<br />
Seuls deux ou trois titres plus alternatifs, voir funky, me laissent<br />
de marbre. Il en reste neuf pour prendre <strong>du</strong> plaisir. C’est suffisant<br />
pour considérer Texas One More Time comme un très bon disque<br />
de country.<br />
JOSH TURNER : Punching Bag<br />
Dix ans après la sortie de Long Black<br />
Train et quelques albums plus tard Josh<br />
Turner est toujours présent dans le paysage<br />
commercial de Nashville et on ne peut que<br />
s’en réjouir car cet artiste est l’un des rares<br />
à perpétuer le style des néo-traditionnalistes<br />
des années 90. A 14 ans il débutait sa<br />
carrière en interprétant Diggin’Up Bones de<br />
Randy Travis dans un concours de chant<br />
et l’avenir confirmera que le style de ces deux chanteurs est très<br />
voisin. Malgré l’annonce d’un retour, la country classique est encore<br />
peu présente dans les charts (Billboard) où Alan Jackson et George<br />
Strait réussissent encore à s’accrocher. Misons sur les jeunes<br />
Easton Corbin ou Craig Campbell mais ce sont quand même les<br />
sonorités pop de Lady Antibellum, Taylor Swift ou autre <strong>Le</strong>e Brice<br />
qui retiennent l’attention des adolescents. Joe Nichols semblant en<br />
retrait, Toby Keith et Trace Adkins étant capables <strong>du</strong> très bon comme<br />
<strong>du</strong> pire, réconfortons-nous avec Josh Turner qui est constant dans<br />
l’effort et dans la qualité. <strong>Le</strong> titre Punching Bag est un excellent<br />
country rapide mais Josh est un adepte des tempos plus cool ou<br />
medium qui ne capteraient pas outre mesure notre attention si ce<br />
n’était le fait que la voix de Turner est certainement la plus chaude,<br />
la plus captivante qu’on puisse écouter dans la génération actuelle.<br />
Cette voix de basse enrobée de velours est aussi réconfortante<br />
qu’un bon verre de vendanges tardives. Elle est particulièrement<br />
mise en évidence dans Pallbearer où elle reçoit le soutient de la<br />
mandoline de Marty Stuart et de l’accompagnement vocal d’Iris<br />
Dement. For The Love Of God est un joyeux bluegrass composé<br />
par Josh et que Dominique devrait écouter. Là c’est Ricky Skaggs<br />
qui a été embauché pour tenir la mandoline ainsi que le banjo.<br />
Aubrey Haynie est au violon. <strong>Le</strong> trop discret Tim Mensy est l’auteur<br />
de la seule ballade I Was There. Punching Bag n’est peut-être pas<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 08<br />
ALAN KENNEDY : Mobile Baby<br />
J’ai trouvé cet album, confié par mon<br />
rédac' chef, tellement bon que je me suis<br />
fen<strong>du</strong> d’une petite recherche sur Google.<br />
Je n’avais jusque là jamais enten<strong>du</strong> parlé<br />
d’Alan Kennedy. Et ce qui saute d’abord aux<br />
oreilles, c’est l’influence de Buck Owens<br />
pour les titres rapides et de George Jones<br />
pour les ballades. Avec des références<br />
pareilles, qui sont on ne peut mieux exprimées tout au long de<br />
cet album, on ne saurait souhaiter davantage pour se satisfaire<br />
quand on aime sa musique bien country. On constate forcément les<br />
influences laissées par les grands anciens mais en aucune façon<br />
cet artiste ne s’érige en imitateur. Son vocal lui est bien propre et il<br />
ne charge pas les effets à la Jones même dans les ballades telles<br />
que The Door ou Picture Came With The Frame que l’on dirait tirées<br />
d’albums <strong>du</strong> Possum. <strong>Le</strong>s country rapides et les honky tonks sont<br />
en majorité pour dynamiser l’ensemble. Feed The Cat en ouverture,<br />
très Bakersfield, m’a bien plu car on ne parle pas souvent de chats<br />
dans les chansons honky tonk. <strong>Le</strong>s chevaux et à la rigueur les<br />
chiens font nettement plus "country". Sinon il y a <strong>du</strong> fiddle et de<br />
la pedal steel guitar partout. La seule reprise notable est le Honky<br />
Tonk Blues de Hank Williams. Ah oui, au fait, ma recherche sur<br />
internet, que je vous dise quand même : eh bien pas de bol, à<br />
part deux ou trois chansons sur You Tube, Alan Kennedy n’a pas<br />
de site et n’est référencé ni sur My Space, ni sur Facebook ! Par<br />
contre j’ai trouvé des messages admiratifs de clampins comme moi<br />
qui souhaitaient en savoir plus. Alors si vous êtes plus perspicaces<br />
que moi (et vous n’aurez aucun mérite !) veuillez contacter votre<br />
magazine préféré qui fera suivre…<br />
l’album de l’année mais certainement un bon choix d’écoute pour<br />
tout adepte de country classique réalisée à Nashville.<br />
THE TiME JUMPERS<br />
La renommée <strong>du</strong> Station Inn ne remonte<br />
pas à la présence hebdomadaire des Time<br />
Jumpers. Ce bar musical quasi mythique<br />
figurait déjà parmi les lieux de visite<br />
incontournables des amateurs de bluegrass<br />
et de country acoustique en 1979, année de<br />
mon premier passage à Nashville. Malgré<br />
l’évolution continuelle de la musique country<br />
le Station Inn est resté fidèle à la tradition.<br />
D’où une fréquentation permanente par les musiciens et les<br />
touristes mélomanes venus <strong>du</strong> monde entier. Et les Time Jumpers<br />
ont grandement contribué ces dernières années à la renommée<br />
de cette salle conviviale qui est devenue un véritable lieu de<br />
pèlerinage. La dizaine de membres qui constituent cet orchestre de<br />
western swing étaient d’abord des musiciens qui se rencontraient<br />
régulièrement dans ce bar pour faire le bœuf et jouer les classiques.<br />
C’est ça l’esprit <strong>du</strong> Station Inn. Des pointures qui venaient là pour<br />
s’amuser lorsque leurs autres engagements le leur permettaient.<br />
Puis l’idée a germé de constituer un véritable groupe mais qui<br />
ne jouerait que le lundi soir et qu’en cet unique lieu. Pour sceller<br />
cette concrétisation un double album a été réalisé, enregistré "live"<br />
bien sûr, en 2006, Jumpin’ Time. On y retrouve deux chanteuses,<br />
Carolyn Martin, qui depuis est partie, et la sublime Dawn Sears.<br />
Son mari Kenny Sears est le violoniste avec Joe Spivey et Aubrey<br />
Haynie. Il y avait également Doug Green des Riders in the Sky, Jeff<br />
Taylor (accordéon), Dennis Crouch, Andy Reiss et John Hughey,<br />
le pedal steel guitariste hélas décédé. Depuis le groupe s’est<br />
enrichi de la présence de Larry et Paul Franklin et surtout de Vince<br />
Gill qui compose de nouveaux morceaux et chante avec Dawn<br />
Sears qui a souvent été sa choriste. Ce nouvel album ne contient<br />
aucune reprises de classiques. Vous les retrouverez sur le premier<br />
enregistrement. L’esprit et le style n’ont pas changé pour autant,<br />
fort heureusement. Il est toujours très "roots" et axé sur le western<br />
swing. Dawn Sears chante sur cinq titres. Je ne saurai jamais<br />
pourquoi cette chanteuse au vocal si caractéristique et sé<strong>du</strong>isant<br />
n’est pas devenu une star. Trop timide sans doute. Elle est capable<br />
de tout chanter. Du slow feutré et jazzy (Faint Of Heart), <strong>du</strong> honky<br />
tonk solide (Someone Had To Teach You), <strong>du</strong> western swing (Texas<br />
On A Saturday Night en <strong>du</strong>o avec son mari), une valse lente (So Far<br />
Apart)ou une chanson western (Yodel Blues avec Doug Green et
Vince). Gill interprète le shuffle New Star Over Texas, le honky tonk<br />
swing On The Outskirts Of Town, la ballade Three Sides To Every<br />
Story et un autre honky tonk The Woman Of My Dream. Il reste une<br />
chanson western pour Ranger Doug, Ridin’ On The Rio, un bon<br />
western swing, Nothing But The Blues, pour Kenny Sears et un<br />
indispensable instrumental, un swing signé Larry Franklin, Texoma<br />
Bound. Ah qu’une soirée au Station Inn avec les Time Jumpers doit<br />
être agréable !!<br />
JANiE FRiCKE : <strong>Country</strong> Side Of Bluegrass<br />
Janie Fricke fait partie de ces artistes<br />
dont le nom dit vaguement quelque chose<br />
à la génération actuelle. Une vague en<br />
remplace vite une autre et même les grands<br />
noms sans actualité arrivent à s’effacer des<br />
mémoires. Pourtant sur une période de deux<br />
ans, de 1982 à 1984, Janie Fricke réussi la<br />
performance d’obtenir pas moins de sept<br />
n°1 pratiquement d’affilée. Si l’on redescend<br />
jusqu’en 1980 et que l’on remonte de l’autre côté jusqu’en 1986,<br />
le score s’enrichi de neuf Top 10 et d’un neuvième n°1. <strong>Le</strong> premier<br />
ayant été obtenu en 1978 grâce à un <strong>du</strong>o avec Charlie Rich. Un<br />
palmares que beaucoup de vedettes actuelles peuvent envier et<br />
récompensé par deux CMA awards de chanteuse de l’année en<br />
82 et 83. Janie, qui a commencé sa carrière en enregistrant des<br />
jingles commerciaux, a aujourd’hui 65 ans et est toujours active.<br />
Bien que son style de country était plus proche de la variété/<br />
pop, à l’instar d’un Kenny Rogers, elle a choisi de réenregistrer<br />
un certain nombre de ses anciens succès, dont quatre de ses n°1<br />
ainsi qu’une reprise de Please Help Me I’m Falling In Love (Hank<br />
Locklin 1960), en se faisant accompagner par des musiciens de<br />
bluegrass. Ne vous méprenez pas cependant, sur le contenu de cet<br />
album au titre faussement évocateur, <strong>Country</strong> Side Of Bluegrass.<br />
On est loin de Bill Monroe ou des Grascals. Janie Fricke n’est pas<br />
musicienne comme Rhonda Vincent et son vocal ne ressemble en<br />
rien à celui d’Alisson Krauss. Ses chansons restent country avec<br />
un accompagnement acoustique. Parmi les musiciens qui jouent<br />
sur cet album on relève les noms de Randy Kohrs (dobro), Andy<br />
<strong>Le</strong>ftwich (fiddle), David Talbot (banjo), Mark Fain (basse), Johnny<br />
Hiland (guitare), Luke Bulla (mandoline et fiddle). Hélas point<br />
d’invités. Une seule reprise extérieure à son répertoire et qui n’a<br />
rien à voir avec le bluegrass, Ring Of Fire, sur laquelle intervient<br />
Glen Duncan (mandoline et fiddle). Janie Fricke est une grande<br />
chanteuse qu’on peut rapprocher de Reba McEntire. Son vocal n’a<br />
rien per<strong>du</strong> de son attrait et, souligné par les virtuoses pré-cités, il<br />
est particulièrement mis en valeur. <strong>Le</strong>s tempos sont variés, certains<br />
titres plus bluegrass que d’autres, et vous pourrez aisément ranger<br />
l'album entre ceux d’Emmylou Harris et les acoustiques de Dolly<br />
Parton. Une excellente galette de country classique.<br />
RUBY DEE & THE SNAKEHANDELRS : North Of Bakersfield<br />
<strong>Le</strong> Capitaine Haddock se demandait s’il<br />
devait dormir avec la barbe au-dessus ou<br />
au-dessous de la couverture. Et moi je me<br />
pose la question de savoir si Ruby Dee est<br />
une chanteuse de rockabilly qui fait aussi<br />
de la country ou si elle est une chanteuse<br />
de country qui aime le rock and roll. En tout<br />
cas je découvre avec plaisir cette artiste<br />
d’Austin que les rockers trouveront trop<br />
country, et les amateurs de country trop rockabilly. Je pense que<br />
nous sommes assez nombreux toutefois à apprécier les deux<br />
styles sans trop nous poser de questions, beaucoup d’entre nous<br />
ayant découvert la country après une première époque rock and<br />
roll. Qu’elle ait donc une fesse sur deux chaises différentes n’est<br />
pas un inconvénient. <strong>Le</strong>s titres rockabilly ou rock and roll sont plus<br />
élaborés musicalement, et plus longs, que ceux que l’on entend<br />
habituellement joués par les formations "rockab" pures et frustes.<br />
En cela ils retiennent davantage l’attention. <strong>Le</strong> guitariste de Ruby<br />
est fort bon et souvent inventif dans son jeu. La rythmique batterie/<br />
contrebasse est solide et les chansons country bénéficient de la<br />
présence d’une pedal steel guitare. <strong>Le</strong> CD m’ayant été fourni sans<br />
information, je suppose que les onze titres sont des compositions<br />
de la chanteuse qualifiée également de compositrice. En tout cas<br />
ne figure aucune reprise. Je trouve une certaine analogie entre le<br />
style de cette artiste et celui de Karling Abbeygate et question vocal<br />
Ruby Dee n’a rien à envier à Imelda Mey. Une bonne découverte.<br />
Jacques Dufour à écouter sur Rockin‘ Boy Saloon :<br />
Lyon Première 90.2 FM Dimanche 20h-22h<br />
(www.lyonpremiere.com)<br />
et à lire aussi sur www.countrybulletin.free.fr<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 09<br />
KiX BROOKS : New To This Town<br />
Ronnie Dunn a sorti son premier album<br />
solo quelques mois après la séparation <strong>du</strong><br />
<strong>du</strong>o le plus célèbre de la country musique<br />
(cf le <strong>Cri</strong> 126). C’est à présent le tour de la<br />
seconde moitié de Brooks & Dunn de sortir<br />
le sien, pratiquement deux ans après la<br />
dernière grande tournée 2010. Beaucoup<br />
d’observateurs sont <strong>du</strong>bitatifs sur les<br />
chances de succès de Kix Brooks en solo.<br />
En effet ce dernier a connu une courte et modeste période en<br />
solitaire en 1989 avant sa rencontre avec Dunn qui était LA voix <strong>du</strong><br />
<strong>du</strong>o. Ronnie prenait à son compte les trois quarts des vocaux. On a<br />
vu que son premier album se situait dans la continuité <strong>du</strong> style B&D<br />
mais un chouilla plus moderne. Qu’en est-il de celui de Brooks ?<br />
Eh bien s’il y avait une possibilité d’être encore plus moderne, il l’a<br />
saisie. Et à tel point que placer son album dans le rayon country<br />
d’un magasin de disques serait totalement déplacé. En étant gentil<br />
et conciliant je dirai que l’on peut qualifier quatre chansons sur<br />
les douze de country ou assimilées country. Trois sur lesquelles<br />
on peut entendre une pedal steel guitare, en quelque sorte pour<br />
justifier encore le port <strong>du</strong> stetson et des boots. Et le reste ? Ben<br />
le reste est <strong>du</strong> domaine <strong>du</strong> pop/ rock avec les grosses guitares<br />
habituelles. <strong>Le</strong>s Stones pourraient aisément reprendre quelques<br />
titres. Alors commander un album pour trois morceaux potables, ça<br />
n’en vaut vraiment pas la peine. Maintenant, il se peut que ce genre<br />
de musique convienne à vos enfants ou petits enfants…<br />
LiSA MATASSA : Somebody’s Baby<br />
Moi aussi j’ai une cabane en bois au fond<br />
de mon jardin, mais je n’ai pas la blonde<br />
couchée en travers d’un fauteuil devant<br />
pour l’agrémenter… Lisa Matassa vit à Long<br />
Island à une cinquantaine de kilomètres<br />
de New York, mais elle est originaire de<br />
Floride. Quand elle était jeune elle s’exerçait<br />
à reprendre les chansons de Patsy Cline,<br />
Loretta Lynn ou Johnny Cash. Formation<br />
des plus classiques donc. La musique de Matassa est pourtant<br />
résolument moderne. <strong>Le</strong>s guitares sont fortes mais ne couvrent<br />
cependant pas sa voix qui est particulièrement puissante. Cette fille<br />
a de l’énergie comme en témoignent Girl With A Rock’n’Roll Heart<br />
ou Wouldn’t You Like To Know qui nous rappelleraient Pat Benatar.<br />
D’autres titres sont conformes à la new-country actuelle (<strong>Le</strong>arning<br />
As You Grow, Somebody’s Baby). <strong>Le</strong> caractère répétitif des paroles<br />
de certaines chansons la rapproche davantage de la pop que de la<br />
country malgré quelques touches de violon. C’est dans les ballades<br />
que le talent réel de Lisa Matassa se dévoile de manière indéniable.<br />
Ecoutez Heaven, une composition de Bryan Adams, pour vous en<br />
convaincre. Cerise sur le gâteau, sa reprise <strong>du</strong> splendide I Will<br />
Always Love You, enregistrée en public, rend totalement justice à<br />
Dolly Parton. J’attends avec impatience le prochain album de cette<br />
artiste qui devrait s’envoler pour une solide carrière, en espérant<br />
toutefois qu’elle ne s’éloigne jamais de ses racines.<br />
McKENZiE : And Then We Wrote<br />
Personne ne s’appelle McKenzie : ce<br />
patronyme cache un couple constitué de<br />
la chanteuse Zoe Caryl et <strong>du</strong> guitariste<br />
Kenny Plenderleith. Ils sont Anglais et plus<br />
précisément de l’Essex. On dit habituellement<br />
chez moi que "dans l’Ain on est bien". Mais<br />
dans l’Essex c’est peut-être encore mieux !<br />
Tous deux sont les auteurs des douze<br />
chansons de ce nouvel album, aidés par<br />
un ami pour six titres. Ils sont accompagnés par un bassiste et un<br />
batteur ainsi que par deux pedal steel guitaristes que l’on entend<br />
relativement peu. Pas de fiddle. L’ensemble est somme toute assez<br />
country bien que non traditionnel ni moderne. <strong>Le</strong> principal attrait<br />
de McKenzie se situe dans le vocal de Zoe qui est agréable et<br />
puissant. Pour détailler le répertoire Runaway Wife en ouverture<br />
est une chanson de trains. Give It All Away est dans un registre<br />
plus soul. Sign Them For Susan, Coffee Cup Dreams, Winter Chill<br />
et The Answer sont des slows ou des ballades plaisantes. My Sister<br />
serait plus western avec d’intéressantes harmonies vocales <strong>du</strong>es à<br />
la chanteuse Kay D. Autre invité, Tim McKay, chanteur Britannique<br />
qui interprète la chanson la moins intéressante de tout le lot. Il aurait<br />
dû rester tranquille dans son cottage. The Goodnight Waltz est une<br />
valse lente acoustique choisie pour le final. <strong>Le</strong> meilleur titre est Not<br />
Today Jose qui rappelle les Mavericks de la période All You Ever Do<br />
Is Bring Me Down. Pas de chansons rapides mais un album malgré<br />
tout assez sé<strong>du</strong>isant grâce, je me répète, à la jolie voix de Zoe.
AVENUE COUNTRY<br />
MARK REMiNGTON : Generations<br />
Mark Remington n’est pas de la dernière<br />
génération des country singers puisque né<br />
en 1947 à Los Angeles. Et son père encore<br />
moins. Non, ce n’est pas l’inventeur de la<br />
machine à écrire mais Herb Remington jouait<br />
de la pedal steel guitare au sein des Texas<br />
Playboys de Bob Wills. Vous imaginez non<br />
sans raison que son style de musique doit<br />
être imprégné des influences paternelles.<br />
En effet cet artiste à la carrière discrète et qui vit au Nouveau<br />
Mexique nous offre un album qui aurait pu être enregistré 40 ou 50<br />
ans en arrière. D’une voix plaisante à défaut d’être extraordinaire<br />
Mark enchaîne shuffles, western swing et chansons bien country,<br />
de la valse au western. Je ne sais si Remington compose mais<br />
je n’ai identifié que les reprises de South Of The Border et de<br />
l’instrumental Ricochet Rag. Un album tranquille qui nous repose<br />
des guitares surchauffées.<br />
KK MiLLER : I’m OK With Me<br />
Voici une ravissante brunette qu’on serait<br />
ravi d’avoir pour copine et fier de présenter<br />
à ses amis. Et en plus elle chante, et même<br />
très bien. I’m Ok With Me est un album<br />
enregistré à Nashville et moi je suis tout à<br />
fait OK avec elle bien que mon rédacteur<br />
en chef pense que je préfère les blondes…<br />
KK Miller n’est pas une pure chanteuse de<br />
country. Elle a une puissance vocale qui la<br />
place au côté des Dion, Fabian ou Wynonna et dans un registre<br />
assez variété/ pop avec, heureusement pour nous sinon je n’en<br />
parlerais pas, quelques écarts country, surtout dans la seconde<br />
partie de son album. Richard Carpenter, son pro<strong>du</strong>cteur, a co-<br />
COYOTHÈQUE COUNTRY<br />
KACEY JONES : Sings Mickey Newbury<br />
Je souhaite revenir sur un album paru en 2006<br />
et passé complètement inaperçu. C’est une<br />
œuvre délicate et fort réussie : un hommage à un<br />
grand compositeur, Mikey Newbury,<br />
réalisé par une artiste injustement<br />
méconnue, Kacey Jones. Il faut dire<br />
que cette chanteuse californienne de<br />
country a opté pour un genre qui n’a<br />
somme toute que peu d’adeptes, la<br />
chanson humoristique.<br />
En France nous avions Stella dans<br />
les années 60. <strong>Le</strong>s plus anciens se<br />
souviennent certainement des Parents Twist ou<br />
<strong>du</strong> Folklore Auvergnat. Je n’irai pas jusqu’à dire<br />
que Kacey Jones est l’Annie Cordy de la country<br />
mais avec des compositions telles que Tous <strong>Le</strong>s<br />
Hommes Que J’Aime Sont Soit Mariés, Homos<br />
Ou Morts, Ne Jamais Porter De Panty A Une<br />
Partie ou encore <strong>Le</strong> Gros Cul De La Reine De<br />
La Patate Douce, elle n’avait guère de chances<br />
de bien figurer au Billboard…<br />
C’est pourtant une chanteuse de grande<br />
classe au velouté de voix particulier et aisément<br />
identifiable. Quand elle redevient sérieuse et<br />
s’éloigne de la gaudriole, Kacey Jones témoigne<br />
d’une classe comparable à Lacy J. Dalton ou<br />
Suzzy Bogguss. Et cet album en est un parfait<br />
exemple. Mentionnons également le fait que<br />
Kacey a pro<strong>du</strong>it un album de Kinky Friedman, le<br />
chanteur/ auteur de polars.<br />
La plupart des lecteurs <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> connaissent<br />
sûrement le répertoire de compositeur de<br />
Mikey Newbury, vénéré entre autres par Kris<br />
Kristofferson. Son nom m’est apparu d’abord<br />
par les reprises de ses chansons par Jerry <strong>Le</strong>e<br />
<strong>Le</strong>wis comme She Even Woke Me Up To Say<br />
Goodbye ou Why You Been Gone So Long.<br />
Ce chanteur/ compositeur Texan décédé à<br />
l’âge de 62 ans en 2002 est surtout connu par<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 10<br />
BRiTNi HENDRiCKSON : Drive Me Crazy<br />
Ouais, la petite Britni, elle m’a "drivé" crazy !<br />
Quel bel exemple cet album enregistré par<br />
une jeune fille de quinze ans originaire de<br />
l’Oklahoma. Et blonde de surcroit ! Onze<br />
chansons bien country interprétées avec<br />
fraîcheur et justesse par cette adolescente<br />
qui se situe dans un registre très classique.<br />
En effet on y retrouve des standards que<br />
personne n’ose plus reprendre et c’est dommage, comme Rocky<br />
Top, Gonna Find Me A Bluebird, Snowbird ou Deep Water. Britni<br />
aime le style honky tonk et nous le prouve avec Plug My Heart Into<br />
The Jukebox ou Drive Me Crazy. Killin’ Me With Those Love Songs<br />
fait très Loretta Lynn. Il y a aussi naturellement des ballades comme<br />
Handle With Care et surtout la très belle Tell Me Something New qui<br />
fait immanquablement penser à Patsy Cline. Du sur mesure pour<br />
Mandy Barnett ou Shelby Lynne. Que dire de plus ? Que ce genre<br />
d’album est trop rare pour ne pas s’y intéresser. Que des anciens<br />
de mon âge sortent encore des albums, c’est bien, mais que des<br />
jeunes reprennent le flambeau de la country traditionnelle, c’est<br />
encore mieux ! Vivement la suite… Axbar Records<br />
composé sept titres qui vont <strong>du</strong> country tonique (<strong>Le</strong>t It Ride) à la<br />
ballade en passant par la soul ou la new-country/pop. Il y a deux<br />
reprises de classiques. Quand j’ai lu Take Me Home <strong>Country</strong><br />
Roads j’ai pensé avoir affaire à une énième resucée bateau. Faux.<br />
L’énergie ici déployée avec l’aide de musiciens percutants font<br />
de cette version la meilleure qu’il m’ait été donné d’entendre, tout<br />
simplement. Et le Honky Tonkin d’Hank Williams reçoit le même<br />
habillage décapant. La bien country Timeless And True Love figurait<br />
sur le premier album des délicieuses MacCarter Sisters. Enfin la<br />
valse lente I Wish He’d Been Drinkin’ Whiskey est empruntée à Terri<br />
Clark. Si KK décide de consacrer la totalité de son prochain album<br />
à des chansons country de ce calibre, il ne faudra pas chercher<br />
ailleurs mon <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> cœur ! ©<br />
Un bon album que l’abondance de l’actualité<br />
ne nous a pas permis de traiter en son temps<br />
les reprises de ses compositions par de très<br />
nombreux artistes de Cash, Jennings, Ray<br />
Charles, Brenda <strong>Le</strong>e à Linda Ronstadt, Willie<br />
Nelson en passant par Tom Jones, Kenny<br />
Rogers ou Solomon Burke. Avec ces<br />
quinze reprises Kacey Jones permet<br />
de mieux cerner l’importance de son<br />
œuvre, pas forcément très connue<br />
par chez nous.<br />
On peut cependant discuter <strong>du</strong><br />
choix des titres : An American Trilogy,<br />
peut-être sa composition la plus<br />
connue (Elvis, Glen Campbell…)<br />
n’a pas été retenue. Cet album ne contient<br />
quasiment que des ballades à l’exception de<br />
la reprise de Why You Been Gone So Long<br />
traitée d’une façon plutôt soul, de la valse Lie<br />
To Me Darling et <strong>du</strong> jazzy/ blues Apples Dipped<br />
In Candy avec trompette. Un seul country avec<br />
San Francisco Mabel Joy (un succès pour Joan<br />
Baez). Du reste, à part ce titre, rien n’est country<br />
dans cet album qui est à classer dans la variété<br />
américaine aussi appelée outre Atlantique "A<strong>du</strong>lt<br />
Contemporary". <strong>Le</strong> piano est très présent avec<br />
les cordes et parfois le violoncelle. Mais la magie<br />
opère grâce au vocal feutré et enjoleur de Kacey<br />
Jones. N’écoutez pas cet album si vous êtes<br />
seul et triste. Gardez-le pour une soirée intime<br />
et romantique. Et n’oubliez pas les bougies… ©<br />
Groupe Facebook "Music Live Pics" :<br />
Emmanuel Marin (Pixels <strong>Country</strong>) :<br />
www.emarin-country.fr<br />
Roger Lyobard (<strong>Country</strong> Gone) :<br />
www.countrygone.fr<br />
Daumy (Fotozic) : www.fotozic.com<br />
NEWS<br />
<strong>Coyote</strong> Report<br />
BLUES DANS LE ROCK ‘N’ ROLL<br />
Bel article (9 pages !) de l’ami<br />
Bernard Boyat sur Billy <strong>Le</strong>e<br />
Riley (Blues Magazine n°67)<br />
RENCONTRE : EAST & WEST<br />
Robert Křesťan et le groupe<br />
Druhá Tráva ont édité un<br />
nouveau CD (Live in Telci) et<br />
enregistré un DVD avec Peter<br />
Rowan lors de leurs concerts<br />
communs cet automne<br />
GUiTARE ViNTAGE N°10<br />
<strong>Le</strong> magazine<br />
des passionnés<br />
de belles<br />
guitares, sous<br />
la direction<br />
de Christian<br />
Séguret vous<br />
attend dans les<br />
kiosques<br />
THE RAGE NOUVEAU EST ARRiVÉ<br />
Pour remplacer Ben Helson,<br />
Josh Williams revient avec<br />
Rhonda Vincent, Hunter Berry<br />
(fdl) Aaron McDaris (bjo) Brent<br />
Burke (dob) et Mickey Harris<br />
(bss). Josh avait joué avec The<br />
Rage de 2004 à 2007, cf le CD<br />
live et le DVD Ragin’ Live<br />
CANCER EN RECUL<br />
Chris Wade, 24 ans, banjoïste<br />
de Marty Raybon, devrait<br />
reprendre ses activités<br />
dans l'année. Même issue<br />
positive pour le dobroïste Phil<br />
<strong>Le</strong>adbetter et le songwriter<br />
Wade Hayes. Dieu est bon<br />
comme on dit là-bas ! ©
ERNEST JAMES ZYDECO : Three Steps From La La<br />
Il s’agit <strong>du</strong> troisième CD <strong>du</strong> groupe de ce<br />
chanteur/ accordéoniste de Kansas City,<br />
Missouri, qui inclut Barry Barnes (frottoir),<br />
Jaisson Taylor (batterie), Mike Stover<br />
(basse) et Tony LaCroix (guitare). Il n’hésite<br />
pas à innover dans son zydéco : on trouve,<br />
par exemple, Mike Stover à la steel guitare,<br />
Jaisson Taylor aux tambours africains ou<br />
l’invitée Betse Ellis au violon. <strong>Le</strong> titre de<br />
l’album suggère bien quel en est le contenu : <strong>du</strong> zydéco moderne<br />
(Glory glory au parfum reggae), <strong>du</strong> plus traditionnel (Zydeco<br />
mothers’ day a un parfum blues de Chicago), de l’inatten<strong>du</strong> avec<br />
la ballade gospel Man across the street, mais aussi une tentative<br />
de renouer avec le zydéco des débuts, au temps où cette musique<br />
s’appelait la la. <strong>Le</strong>s danseurs se régaleront avec un tel contenu.<br />
3810 Terrace street Kansas City MO 64111<br />
SHiRLEY JACKSON & Her GOOD ROCKiN’<br />
DADDYS : When The Money’s All Gone<br />
La chanteuse/ saxophoniste ténor canadienne<br />
Shirley et ses Good Rockin’ Daddys,<br />
Dawn Hatfield, fille (sax bar), Rob MacIntosh<br />
(sax tén), Dave Harrison (tpt), Marc Doucet<br />
(gtr), Jef James Wirchenko (cbs) et Marks<br />
Lockhart (bat) proposent un album qui devrait<br />
intéresser les amateurs de bon rockin’ R’n’B/<br />
blues solide, de musique louisianaise et les danseurs (Yo-yo baby,<br />
Swingin’ at <strong>Le</strong>ster’s). D‘un côté, avoir 13 compositions sur 13 évite<br />
le déjà enten<strong>du</strong>, de l’autre, la forte section cuivres est incitative à<br />
les laisser s’exprimer sur des soli, ce qu’ils font allègrement, sur<br />
les titres chantés comme sur les instrumentaux. Est-ce le fait<br />
d’habiter rue de Lake Charles ou une coïncidence fortuite, mais,<br />
en sus des morceaux un peu néo-orléanais (When the money's<br />
all gone, Skiddy-wo, King’s stomp), deux des ballades bluesy, les<br />
mélodieuses Don’t cry et Over a lifetime pourraient aisément être<br />
transformées en swamp pop, justement avec l’appoint des saxos.<br />
Une piste que j’aimerais la voir suivre. www.shirleyjackson.ca<br />
8 Lake Charles Drive, Dartmouth Nova Scotia B2X 2TZ, Canada<br />
RED WAGONS : Jumpin’ With Friends<br />
Comme sur le précédent CD de 2007,<br />
Ullalla Boogie, on trouve le même mélange<br />
de boogie (l’instrumental Huckleboogie,<br />
l’excellent boogie lent Blue light boogie),<br />
jump blues/ R’n’B (Party girl, I want to love<br />
somebody, Hey bartender), rock 'n' roll et<br />
swing, enregistré en divers lieux, à divers<br />
moments, avec des amis comme Junior<br />
Watson, Sugar Ray Norcia, Lynwood Slim, Gordon Beadle, Mitch<br />
Woods, Igor Prado, qui s’ajoutent (pas tous à la fois, quand même, le<br />
studio aurait été trop exigu !) à Marco Meucci (pno), Simone <strong>Cri</strong>nelli<br />
(sax bar), Roberto Marocchini (sax tén), Ricardo Bossi (sax tén,<br />
alto, bar), Alessandro Angelucci (gtr), Lucio Villani (cbs) et Carlos<br />
Del Carlo (bat). <strong>Le</strong>urs influences Louis Jordan, Louis Prima, entre<br />
autres, se sentent dans le fait que les musiciens ont droit à de longs<br />
soli et interviennent dans des répons et que nombre de morceaux<br />
<strong>du</strong> CD ont un fort parfum néo-orléanais (Big Mamou, My baby’s<br />
quit me, <strong>Le</strong>t’s get high, Mess around, Kidney stew, l’instrumental<br />
Congo mombo). Tout cela est très dansant et j’en connais qui s’en<br />
régaleront autant les gambettes (y compris sur Chicago cha cha,<br />
seul titre que je trouve incongru) que les oreilles. Alors, musique,<br />
maestri, per favore !<br />
Via del Serafino 134, 00142 Roma (Italie), www.redwagons/redwagons.ht<br />
DVD ELViN BiSHOP :<br />
That’s My Thing<br />
Ce DVD est consacré à un concert<br />
d’Elvin le 17 décembre 2011 à Redwood<br />
City, Californie et doit donner<br />
une bonne idée de ce qu’il fait sur<br />
scène. Elvin, auquel je trouve un petit<br />
air de Joe Ely, est tantôt debout avec<br />
sa guitare, mais sans exubérance,<br />
tantôt assis comme un papy, se mêlant quand<br />
même à l’assistance lors de l’instrumental El<br />
NOiX DE CAJUN<br />
Bo. De cette prestation, on retiendra<br />
certains baratins un peu longuets<br />
pour présenter des morceaux (le jour<br />
où les artistes auront compris que<br />
cela fait surtout retomber l’ambiance,<br />
ce sera une bonne chose), la<br />
présence d’une contrebassiste, Ruth<br />
Davies, <strong>du</strong> tromboniste Ed Earley et<br />
<strong>du</strong> batteur Bobby Cochran, excellent<br />
sur les deux jump blues/ R’n’B qu’il<br />
chante (Gettin' my groove back, avec<br />
répons et Party 'til the cows come home) et <strong>du</strong><br />
pianiste S.E. Willis, qui passe à l’accordéon sur<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 11<br />
Bernard<br />
BOYAT<br />
LAFAYETTE RHYTHM DEViLS : Devil On A String<br />
De la compo originelle <strong>du</strong> groupe, il y a<br />
huit ans, ne subsistent que le chanteur/<br />
guitariste Randy Vidrine et le batteur<br />
Donald <strong>Le</strong>Jeune pour ce quatrième album.<br />
J’aurai surtout noté, parmi les nouveaux, la<br />
mignonne Yvette Landry. La majorité des<br />
titres est empruntée à Shirley Bergeron,<br />
Adam Hebert, Charivari et Mouton Noir.<br />
<strong>Le</strong>s reprises les mieux réussies sont les<br />
belles valses Crawfish waltz, B.O. sparkle waltz (Yvette au vocal),<br />
Je peux pas dormir le soir, La valse de mémère et pépère, ainsi que<br />
Frisson two-step, Rolling pin special, The monkey and the fiddle et<br />
un des titres qui évoquent, pour moi, le mieux le pays cadien, <strong>Le</strong><br />
sud de la Louisiane. Ne vous fiez pas aux titres en anglais, tout est<br />
chanté en cadien, sauf l’excellent instrumental qui clôt le CD.<br />
710 The Boulevard Rayne LA 70578 et www.lafayetterhythmdevils.com<br />
HAWKTONES : In The Open<br />
<strong>Le</strong> groupe a été monté par le chanteur/<br />
harmoniciste Hank Mowery et Junior Valentine,<br />
au milieu des 90's. Il a vu le personnel<br />
changer et, en 2012, pour ce CD public, il<br />
était composé, outre Hank, de Troy Amaro<br />
(gtr), Chris Bracey (bat), Chris Corey (pno)<br />
et Junior Valentine (bs). Comme ils sont<br />
basés au Michigan, vous allez penser qu’ils<br />
sont influencés par le blues de Chicago. Ils le sont, mais n’oubliez<br />
pas que Jimmy Reed et Little Walter ont influencé le swamp blues<br />
louisianais. En juste retour, cette influence louisianaise est très<br />
sensible sur certaines mélodies des Hawktones (You got me a une<br />
ligne mélodique très Fats Domino, Snatch it and hold it et Too late<br />
ont un rythme bien néo-orléanais). Ils reprennent, de manière très<br />
convaincante, You ain’t nothin’ but fine de Rockin’ Sidney et The<br />
things I forgot to do est un swamp blues lent et mélodieux. Quant au<br />
reste, hormis l’instrumental In the open, que je trouve moyen et trop<br />
funky, c’est <strong>du</strong> jumpin’ jivin’ blues sautillant, rockin’ blues, rockin’<br />
R’n’B de très bon aloi, avec un Lonesome train presque rockabilly<br />
léger. Très recommandé. 5234 N Elderberry Cy. SE, Kentwood MI 49512<br />
LAZY BUDDiES : Play It Loud !<br />
Fainéants comme le prétend leur nom, les<br />
potes rennais? Sûrement pas, avec une<br />
quatrième réalisation discographique en<br />
six ans. Celle-là est en public, enregistrée<br />
en mars 2012 à la salle <strong>du</strong> Tambour à<br />
Rennes. On y trouve dix titres (j’aurais bien<br />
fait avec une demi-douzaine de plus) dans<br />
la lignée habituelle <strong>du</strong> sextette composé<br />
de Soazig <strong>Le</strong>breton (vo), Fred Rousseau<br />
(cbs), David Avrit (bat), Dominique Genouel (hca), Guillaume<br />
Rousseau et Nico Fleurance (gtrs), dont on retrouve certains sur<br />
leurs parutions antérieures et d’autres inédits. On trouve quelques<br />
titres bien enlevés, Hula hoop, avec harmonica bien présent, Work<br />
what you got et, bien sûr, This little girl's gone rockin', titre qui va<br />
comme un gant, ou plutôt comme un fourreau lamé à Soazig. Outre<br />
ces morceaux, j’aime toujours leur penchant pour le swamp blues<br />
louisianais de Crowley, auquel ils pourraient avoir la bonne idée<br />
d’ajouter un sax gras et seyant. Enfin, ils nous gratifient d’une<br />
superbe ballade teen (avec un coup <strong>du</strong> sax susmentionné, ce serait<br />
génial), Fairy tale of a womanizer.<br />
LB 2, 3 rue Saget 44000 Nantes et www.lazybuddies.com<br />
quelques titres, dont Arkansas line, au parfum<br />
country tex et Calling all cows qui fleure bon le<br />
zydéco. Quelques morceaux lents sont un peu<br />
lassants, mais l’ensemble concorde bien avec<br />
les enregistrements studio d’Elvin, <strong>du</strong> bon<br />
rockin’ jumpin’ blues/ R’n’B. On passe donc un<br />
bon moment. (BB) Delta Groove<br />
16501 Sherman Way #100 Van Nuys, CA 91306<br />
LUG RECORDS<br />
Blues <strong>Country</strong> R'n'R (CD & LP)<br />
Occasions & Raretés<br />
www.lugrecords.com 03-85-82-04-01
TiFFANY TRANSCRiPTiONS : BOB WiLLS & HiS TEXAS PLAYBOYS<br />
Chauffeur de bus non identifié, Tommy Duncan, Ocie Stockard, Tint Moore, Johnny Cuviello, Herb Remington, Millard Kelso, EldoN Shamblin,<br />
Billy Jack Wills, Chip Esley (manager), Dean McKinney, Bob Wills, Evelyn McKinney. Octobre 1947<br />
Little Betty Brown (instr) avec la voix de Tommy<br />
Duncan Tiffany record 40 & Rhino vol 1<br />
Li’l Liza Jane, <strong>Le</strong>ad vo : Tommy Duncan ;<br />
second vo : Bob Wills ; background vo : Texas<br />
Playboys Tiffany record 4 & Rhino vol 8<br />
Margie, Vo : Tommy Duncan ; background vo : Bob<br />
Wills Tiffany record 29<br />
Miss you, Vo : McKinney Sisters Rhino vol 10<br />
My brown eyed Texas rose ; take 2<br />
<strong>Le</strong>ad vo : Tommy Duncan ; second vo : Bob Wills ;<br />
<strong>du</strong>et vo : Tommy Duncan & Bob Wills Rhino vol 4<br />
My life’s been a pleasure<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 18 & Rhino vol 9<br />
My Mary, Vo : Bob Wills U.S. Private bootleg<br />
My wild Irish rose inédit<br />
Nancy Jane ; take 2<br />
vo : Tommy Duncan ; background vo : McKinney<br />
Sisters & Texas Playboys Rhino vol 1<br />
New shoes (instr) inédit<br />
Nobody’s sweetheart now<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 16 & Rhino vol 1<br />
Patty on the turnpike (instr) Tiffany record 38<br />
San Antonio Rose (Lum & Abner special)<br />
Vo : Tommy Duncan Background vos : McKinney<br />
Sisters & Bob Wills au final Rhino vol 4<br />
Shame on you Vo : Tommy Duncan, Rhino vol 9<br />
She’s killing me Vo : Tommy Duncan,<br />
background vo : Texas Playboys Tiffany record 4<br />
Stay a little longer take 2 Vo : Tommy Duncan<br />
background vo : Texas Playboys Rhino vol 2<br />
Sun bonnet Sue<br />
<strong>Le</strong>ad vo : Tommy Duncan ; <strong>du</strong>et vos : Bob Wills &<br />
Tommy Duncan Tiffany record 32 & Rhino vol 8<br />
Take me back to my boots and saddle<br />
Vo : Tommy Duncan ; Background vo : McKinney<br />
Sisters Tiffany record 16<br />
Texas Playboy theme (opening)<br />
Vo : Tommy Duncan ; Background vo : Texas<br />
Playboys Tiffany records 1 et 37 & Rhino vol 4<br />
Texas Playboy theme (closing)<br />
Vo : Tommy Duncan ; Background vo : Texas<br />
Playboys Tiffany record 37 & Rhino vol 4<br />
That little boy of mine take 2 inédit<br />
Trouble in mind Vo : Tommy Duncan ;<br />
background vo & spoken : Bob Wills Rhino vol 8<br />
When Irish eyes are smiling inédit<br />
When my blue moon turns to gold again<br />
Vo : Tommy Duncan ; background vo : McKinney<br />
Sisters Tiffany record 16<br />
White Christmas ; take 2 inédit<br />
You are my sunshine Vo : Tommy Duncan, <strong>du</strong>et<br />
vo : Bob Wills & Tommy Duncan Tiffany record 40<br />
You don’t care what happens to me<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 41 & Rhino vol 9<br />
You’re from Texas<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 2 & Rhino vol 4<br />
Détail des séances d’enregistrements<br />
aux studios Sound Recorders,<br />
421 Powell street ; San Francisco, Ca.<br />
30 mai 1947<br />
Bob Wills : fiddle, background vo<br />
Tommy Duncan : vo, Dean McKinney : vo<br />
Evelyn McKinney : vo Tommy Spike Doss : vo<br />
Tiny Moore : electric mandolin<br />
Joe Holley : fiddle, Louie Tierney : fiddle<br />
Millard Kelso : piano<br />
Herb Remington : steel guitar<br />
Eldon Shamblin : electric guitar<br />
Ocie Stockard : banjo<br />
Johnny Cuviello : drums<br />
Billy Jack Wills : upright bass<br />
At the end of the lane<br />
Vo : Tommy Spike Doss Tiffany record 27<br />
Big beaver (instr) Tiffany record 26 & Rhino vol 8<br />
Cotton eyed Joe<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25 & Rhino vol 2<br />
Dusty skies<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 27<br />
Goodnight waltz (instr) Tiffany record 26<br />
I can’t go on this way Vo : Tommy Spike Doss<br />
Tiffany record 25 & Rhino vol 7<br />
I’m gonna be boss from now on<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25 & Rhino vol 7<br />
Moonlight on the prairie<br />
Vo : Tommy Spike Doss ; <strong>du</strong>et vo : Spike Doss &<br />
Texas Playboys Tiffany record 26<br />
New spanish two-step<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 26 & Rhino vol 4<br />
She’s killing me inédit<br />
Straighten up and fly right<br />
Vo : Dean McKinney Tiffany record 27 & Rhino vol 1<br />
There’s a big rock in the road<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25<br />
The west is in my soul<br />
Vo : Tommy Spike Doss Tiffany record 27<br />
18 août 1947<br />
Bob Wills : fiddle, vo, Tommy Duncan : vo<br />
Dean McKinney : vo, Evelyn McKinney : vo<br />
Tommy Spike Doss : vo<br />
Tiny Moore : electric mandolin, fiddle, vo<br />
Louie Tierney : fiddle, Millard Kelso : piano<br />
Herb Remington : steel guitar<br />
Eldon Shamblin : electric guitar<br />
Ocie Stockard : banjo<br />
Johnny Cuviello : drums<br />
Billy Jack Wills : upright bass<br />
Across the alley from the Alamo<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 48 & Rhino vol 4<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 12<br />
Marc<br />
ALESiNA<br />
2<br />
Première<br />
partie<br />
dans<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong><br />
n°131<br />
At the Woodchopper’s ball<br />
(instr) Tiffany record 48 & Rhino vol 5<br />
Beaumont rag<br />
(instr) Tiffany record 47 & Rhino vol 4<br />
C-Jam blues<br />
(instr) Tiffany record 28 & Rhino vol 7<br />
Cool water Vo : Tommy Duncan ; background vo :<br />
Texas Playboys Tiffany record 28<br />
Detour Vo : Tommy Duncan ; background vo :<br />
McKinney Sisters Tiffany record 45<br />
Dev’lish Mary<br />
Vo : Tommy Duncan ; <strong>du</strong>et vo : Bob Wills & Tommy<br />
Duncan Tiffany record 46 & Rhino vol 6<br />
Elmer’s tune(instr) Tiffany record 46 & Rhino vol 9<br />
Five minutes more<br />
Duet vo : Tommy Duncan & McKinney Sisters <strong>Le</strong>ad<br />
vo : McKinney Sisters Tiffany record 45<br />
For sentimental reasons<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49<br />
Have I told you lately that I love you Duet<br />
vo: Tiny Moore & Dean McKinney Tiffany record 46<br />
Heartaches<br />
Vo : Dean McKinney, Tiffany record 45<br />
Honeysuckle rose (instr)<br />
Tiffany record 47 & Rhino vol 7<br />
In the mood (instr) Tiffany record 49 & Rhino vol 9<br />
It’s my lazy day Vo : Tommy Duncan<br />
Tiffany record 28 & Rhino vol 6<br />
La cucaracha (instr) Tiffany record 44<br />
Linda Vo : Tommy Spike Doss, Tiffany record 48<br />
Mama Inez (instr) Tiffany record 43<br />
Many tears ago<br />
(Aka “Many years ago”) <strong>du</strong>et vo : Tiny Moore &<br />
Dean McKinney Tiffany record 48<br />
No one to cry to<br />
lead vo : Dean McKinney ; <strong>du</strong>et vo : Dean McKinney<br />
& poss. Tiny Moore Tiffany record 28<br />
Oakie boogie<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49 & Rhino vol 7<br />
Ole buttermilk skies<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49<br />
Punkin stomp (instr) Tiffany record 47<br />
That’s how much I love you<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 45<br />
Too many irons in the fire<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 44<br />
Wagon wheels<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 46<br />
Yearning Vo : Bob Wills ; <strong>du</strong>et vo : Dean McKinney<br />
& Bob Wills Tiffany record 47<br />
30 août 1947<br />
Bob Wills : fiddle, vo, Tommy Duncan : vo<br />
Dean McKinney : vo, Evelyn McKinney : vo<br />
Tiny Moore : elec-mandolin, fiddle, clarinet, vo<br />
Millard Kelso : piano
Herb Remington : steel guitar<br />
Eldon Shamblin : electric guitar<br />
Ocie Stockard : banjo<br />
Johnny Cuviello : drums<br />
Billy Jack Wills : upright bass<br />
All by myself vo : Dean McKinney Rhino vol 10<br />
BF Goodrich<br />
(intro, 6 radio spots) Annonces commerciales pour<br />
les pneumatiques Goodrich, Par Bob Wills et<br />
Cactus Jack Inédites (un extrait de 21 secondes par<br />
Cactus Jack se trouve sur un CD pirate américain)<br />
BF Goodrich<br />
(closing, 6 radio spots) Commercial radio spots<br />
inédits By Bob Wills & Cactus Jack<br />
Bubbles in my beer<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 50<br />
Chi baba chi baba inédit<br />
Don’t be ashamed of your age<br />
Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg<br />
Four or five times, Vo : Bob Wills ; background<br />
vo : Texas Playboys Rhino vol 6<br />
If I had my life to life over inédit<br />
It’s a sin ; take 2 inédit<br />
I wonder inédit<br />
Joe’s place take 2 (instr) Rhino vol 7<br />
Lonesome hearted blues<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 50 & Rhino vol 7<br />
Lone star rag (instr) Rhino vol 1<br />
Milk cow blues, # 2<br />
Vo : Tommy Duncan Rhino vol 9<br />
Mission to Moscow take 2 (instr) Rhino vol 1<br />
Pair of broken hearts, inédit<br />
Peg of my heart Vo : Dean McKinney inédit<br />
Someday ; take 2 inédit<br />
Sugar blues Vo : Bob Wills, Rhino vol 7<br />
Sweet moments<br />
Vo : Tommy Duncan, Rhino vol 7<br />
Swing blues<br />
Vo : Tommy Duncan & Bob Wills, Rhino vol 5<br />
Take the A train (instr), Rhino vol 3<br />
Three guitar special take 3 (instr), Rhino vol 5<br />
Twelfth street rag (instr), Rhino vol 9<br />
Waltz of the hills take 3 Tiffany record 50<br />
What is life without love ; take 2 inédit<br />
What is this thing called love<br />
take 3 (instr) Rhino vol 9<br />
When I lost you<br />
2 takes Vos : Tiny Moore & McKinney Sisters Inédit<br />
You just take her (instr) Rhino vol 3<br />
You’re only in my arms<br />
Vo : Dean McKinney Rhino vol 10<br />
6 septembre 1947<br />
Bob Wills : fiddle, vo, background vo<br />
Tommy Duncan : vo, Dean McKinney : vo<br />
Evelyn McKinney : vo Slim Andrews : vo fiddle<br />
Tiny Moore : electric mandolin, fiddle, vo<br />
Millard Kelso : piano<br />
Herb Remington : steel guitar<br />
Eldon Shamblin : electric guitar<br />
Ocie Stockard : banjo<br />
Johnny Cuviello : drums<br />
Billy Jack Wills : upright bass<br />
Arkansas rag ; take 2 inédit<br />
A smooth one take 2 (instr) Rhino vol 5<br />
Be honest with me inédit<br />
Blue skies ; take 3<br />
Vo : Evelyn McKinney Rhino vol 10<br />
Corinne, Corrina<br />
take 2 Vo : Bob Wills Tiffany record 51 & Rhino vol 2<br />
Crawdad song inédit<br />
Crazy rhythm<br />
take 2 (instr) Tiffany record 51 & Rhino vol 3<br />
Don’t fence me in<br />
take 2 Vo Tommy Duncan D 033<br />
Don’t you tetch it<br />
take 2 Vos : Mckinney Sisters Tiffany record 51<br />
Feudin’ and fightin’ ; take 3 (Aka “Feudin’ and<br />
fussin”) Vo : Mckinney Sisters Rhino vol 10<br />
Home on the range<br />
take 2 Vo : Tommy Duncan inédit<br />
I’m an old cowhand<br />
take 2 Vo : Tommy Duncan inédit<br />
In the shade of the old apple tree<br />
take 2 Vo : Slim Andrews inédit<br />
It’s a good day take 2 (Aka “It’s a great day”) Vo :<br />
Dean McKinney & Tiny Moore Rhino vol 10<br />
Jerusalem moan ; take 2 inédit<br />
Jumpin’ at the woodside<br />
(instr) Rhino vol 1<br />
Kentucky waltz inédit<br />
<strong>Le</strong>t the rest of the world go by<br />
take 5 Vo : Slim Andrews inédit<br />
Little man you’ve had a busy day inédit<br />
Mississippi delta blues<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 51<br />
Missouri waltz inédit<br />
My little buckaroo ; take 3 inédit<br />
Old grey bonnet # 2 inédit<br />
Patsy McCan take 3 Vo : Slim Andrews inédit<br />
Rainbow at midnight<br />
Vos : McKinney Sisters Tiffany record 50<br />
Rose of old Pawnee inédit<br />
(The beginning of) San Antonio Rose<br />
theme 1 à 6 inédit<br />
Tea for two (instr) Rhino vol 7<br />
You can’t fool me inédit<br />
30 décembre 1947<br />
Bob Wills : fiddle, background vo<br />
Tommy Duncan : vo<br />
Dean McKinney : background vo<br />
Evelyn McKinney : background vo<br />
Tiny Moore : electric mandolin, fiddle<br />
Joe Holley : fiddle, Millard Kelso : piano<br />
Herb Remington : steel guitar<br />
Junior Barnard : electric guitar<br />
Ocie Stockard : banjo, fiddle<br />
Monty Mountjoy : drums<br />
Billy Jack Wills : upright bass<br />
A sweet kind of love<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 52 & Rhino vol 5<br />
Barnard blues Vo : Tommy Duncan ; Spoken :<br />
Bob Wills Rhino vol 3<br />
Blackout blues Vo : Tommy Duncan Rhino vol 1<br />
Blues for Dixie Vo : Tommy Duncan Rhino vol 8<br />
Bob Wills boogie (instr) U.S. bootleg Private<br />
Cotton patch blues<br />
Vo : Tommy Duncan Rhino vol 1<br />
Cross my heart I love you<br />
Vo : Tommy Duncan Tiffany record 52<br />
Dog house blues Vo : Tommy Duncan inédit<br />
Each minute seems a million years<br />
Vo : Tommy Duncan inédit<br />
Go home with the girls in the morning<br />
Vo : Tommy Duncan inédit<br />
I had a little mule<br />
take 2 Vo : Tommy Duncan ; background vo : Bob<br />
Wills & Dean McKinney Rhino vol 6<br />
I want to be near you Tiffany record 52<br />
Little cowboy lullaby<br />
2 takes (Aka “Little cowboy lament”) Vo : Tommy<br />
Duncan take 2 on U.S. Private bootleg<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 13<br />
Misery Vo : Tommy Duncan inédit<br />
Nothing but the best for my baby<br />
Vo : Tommy Duncan Inédit<br />
Papa’s jumpin’ (instr) inédit<br />
Playboy chimes ; take 3 (instr) Rhino vol 6<br />
Sally goodin, # 2 take 2 Vo : Tommy Duncan<br />
background vos : Texas Playboys Rhino vol 6<br />
She’s gone Vo : Tommy Duncan inédit<br />
Siboney (instr) inédit<br />
Silver lake rag (instr) inédit<br />
South ; take 2 (instr) Tiffany record 52<br />
& Rhino vol 8<br />
Spanish fandango<br />
take 3 Vo : Tommy Duncan Rhino vol 4<br />
Still water runs the deepest<br />
Vo : Tommy Duncan, inédit<br />
Texarkana baby take 1 Vo : Tommy Duncan<br />
Background vo : Bob Wills & Texas Playboys Rhino<br />
vol 4. take 2 inédit<br />
There’ll never be a sweeter girl than you<br />
Vo : Tommy Duncan inédit<br />
<strong>Le</strong>s dates d’enregistrements des titres<br />
suivants n’ont pas pu être identifiées :<br />
(mars 1946 – décembre 1947)<br />
Brain cloudy blues<br />
Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg<br />
Can’t get enough of Texas Vo : Tommy<br />
Duncan (poss. 1947) U.S. Private bootleg<br />
Closed for repairs inédit<br />
Cowboy stomp (instr)<br />
(poss. 1946) U.S. Private bootleg<br />
Dear old sunny south by the sea<br />
Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg<br />
Deep water Vo : Tommy Duncan<br />
U.S. Private bootleg<br />
Devil ain’t lazy inédit<br />
Draggin’ the bow inédit<br />
Dream train inédit<br />
Dreamy eyed waltz (instr) U.S. Private bootleg<br />
Gambling polka dot blues inédit<br />
Grey eagle (instr) CD D 033<br />
Hot lick fiddlin’ man (instr) U.S. Private bootleg<br />
I’ll keep on loving you<br />
Vo : Luke Wills CD D 033<br />
I’m afraid to love you inédit<br />
I’m feelin’ bad Vo : poss. Tiny Moore<br />
U.S Private bootleg<br />
Josephine inédit<br />
‘Neath Hawaiian palms inédit<br />
Old shep 1946 Vo : prob. Luke Wills<br />
U.S. Private bootleg<br />
Over the Santa Fe trail inédit<br />
Roll on little dogies roll on Vo : Tommy<br />
Duncan background vos : McKinney Sisters<br />
& Bob Wills au final CD D 033<br />
Staccato waltz inédit<br />
Sugar moon inédit<br />
Sunrise serenade inédit<br />
Tino schottische inédit<br />
When pay day rolls around inédit
La liste des disques parus à l’époque a été dressée par le fond d’archives<br />
de l’Université de Chapel Hill en Caroline <strong>du</strong> nord :<br />
Southern Folklife Collection Transcription discs.<br />
Records 1 and 2<br />
Side one: Record 1 1: Texas playboy theme 2: Blue<br />
bonnet lane 3: San Antonio Rose 4: Spanish two-step.<br />
Side two: Record 2 1: You’re from Texas 2: Worried<br />
mind 3: Sleepy Rio Grande 4: Navajo trail<br />
Records 3 and 4<br />
Side one: Record 3 1: El Rancho Grande 2: Steel<br />
guitar rag 3: Ten years 4: <strong>Le</strong>tter from my kid. Side<br />
two: Record 4 1: Silver on the sage 2: Little Liza Jane<br />
3: Echoes from the hills 4: Chicken reel 5: She’s killin’<br />
me<br />
Records 5 and 6<br />
Side one: Record 5 1: If it’s wrong to love you 2: Time<br />
changes everything 3: Silver bells 4: Sally gooden 5:<br />
Foley waltz. Side two: Record 6 1: Please don’t leave<br />
me 2: My confession 3: Give my love to Nell 4: Little<br />
Joe the wrangler<br />
Records 7 and 8<br />
Side one: Record 7 1: Don’t love nobody 2: Red<br />
wagon 3: Sentimental journey 4: Makes no difference<br />
now 5: Oklahoma hills. Side two: Record 8 1: Never<br />
no more hard time blues 2: Back home in Indiana 3:<br />
Love letters in the sand 4: Sweet Jennie <strong>Le</strong>e 5: No<br />
wonder<br />
Records 9 and 10<br />
Side one: Record 9 1: I’m ridin’ for the rancho tonight<br />
2: The moment I lost you 3: Tumbling tumble weed 4:<br />
Over the waves. Side two: Record 10 1: Carolina in<br />
the morning 2: Dreams of an old love affair 3: Baby<br />
won’t you please come home 4: Pal of my lonely<br />
hour<br />
Records 11 and 12<br />
Side one: Record 11 1:<br />
Who’s sorry now 2: What’s<br />
the matter with the mill 3:<br />
Snow deer 4: You may<br />
not be an angel 5: China<br />
town. Side two: Record<br />
12 1: Keep knockin’ but<br />
your can’t come in 2: You<br />
waited too long 3: You’re<br />
tired of me 4: Done and<br />
gone 5: Roseland melody<br />
Records 13 and 14<br />
Side one: Record 13 1:<br />
Stoney point 2: My gal Sal<br />
3: Sittin’ on top of the world<br />
4: Sweet Georgia Brown<br />
5: Soldier’s joy Side two:<br />
Record 14 1: Cherokee<br />
maiden 2: Hoppin’ Lucy 3:<br />
Bring it on down to my house honey 4: Home in San<br />
Antone<br />
Records 15 and 16<br />
Side one: Record 15 1: Ida Red 2: Smile darn ya’<br />
smile 3: Red river valley 4: Rubber Dolly 5: Oklahoma<br />
rag Side two: Record 16 1: When my blue moon turns<br />
to gold 2: Take me back to my boots and saddle 3:<br />
Nobody’ sweetheart now 4: Miss Molly<br />
Records 17 and 18<br />
Side one: Record 17 1: Ride on my prairie pinto 2:<br />
There’s gonna be a party 3: Whose heart are you<br />
breaking now 4: Traveling blues Side two: Record 18<br />
1: Dear old southern home 2: Texas plains 3: My life’s<br />
been a pleasure 4: Cowboy’s dream<br />
Records 19 and 20<br />
Side one: Record 19 1: Liberty 2: Black rider 3:<br />
Goodnight little sweetheart 4: Cimarron roll on Side<br />
two: Record 20 1: Do you ever think of me 2: Convict<br />
and the rose 3: Jesse 4: I don’t know why<br />
Records 21 and 22<br />
Side one: Record 21 1: Smith reel 2: Last letter 3: Oh<br />
what it seemed to be 4: I had someone else Side two:<br />
Record 22 1: Paradise isle 2: Barefoot days 3: Faded<br />
love 4: Brown skin gal<br />
Records 23 and 24<br />
Side one: Record 23 1: Columbus Georgia stockade<br />
blues 2: I wonder if you feel the way I do 3: Covered<br />
wagon Side two: Record 24 1: Little Star of heaven 2:<br />
Maiden’s prayer 3: Just friends 4: We might as well<br />
forget it<br />
Records 25 and 26<br />
Side one: Record 25 1: I can’t go on this way 2:<br />
Cotton eyed Joe 3: There’s a big rock in the road 4:<br />
I’m gonna be boss Side two: Record 26 1: Goodnight<br />
waltz 2: New spanish two-step 3: Big beaver 4:<br />
Moonlight on the prairie<br />
Records 27 and 28<br />
Side one: Record 27 1: Straighten up and fly right 2:<br />
Bob Wills & His Texas Playboys Transcriptions<br />
The west is in my soul 3: Dusty skies 4: At the end of<br />
the lane Side two: Record 28 1: No one to cry to 2: It’s<br />
my lazy day 3: C Jam 4: Cool water<br />
Records 29 and 30<br />
Side one: Record 29 1: On the Alamo 2: Roly Poly 3:<br />
Margie 4: A good man is hard to find Side two: Record<br />
30 1: Too late 2: Sioux city Sue 3: Ding Dong daddy<br />
4: Gay ranchero<br />
Records 31 and 32<br />
Side one: Record 31 1: Free from the chain gang now<br />
2: Take me back to Tulsa 3: Chains of love 4: Up a<br />
lazy river Side two: Record 32 1: River stay ‘way from<br />
my door 2: Oh, Mona 3: Sun bonnet Sue 4: Iwa Jima<br />
(sic)<br />
Records 33 and 34<br />
Side one: Record 33 1: I hear you talking 2: Under the<br />
double eagle 3: Basin street blues 4: Don’t cry baby<br />
Side two: Record 34 1: Texas play boy rag 2: Empty<br />
chair 3: While cross on Okinawa 4: My window faces<br />
the south<br />
Records 35 and 36<br />
Side one: Record 35 1: I’ll get mine 2: I can’t begin<br />
to tell you 3: Hawaiian war chant 4: Cattle call Side<br />
two: Record 36 1: Silver dew 2: Everybody does it in<br />
Hawaii 3: No letter today 4: Ten years<br />
Records 37 and 38<br />
Side one: Record 37 1: Texas playboy, beginning<br />
of theme 2: Texas playboy, beginning of theme 3:<br />
Texas playboy, beginning of theme 4: Texas playboy,<br />
ending of theme 5: Texas playboy, ending of theme 6:<br />
Texas playboy, ending of<br />
theme Side two: Record<br />
38 1: Arkansas traveler<br />
2: Durang’s hornpipe 3:<br />
Big tatoes 4: Patty on the<br />
turn pike<br />
Records 39 and 40<br />
Side one: Record 39 1:<br />
Liebestraum 2: Nobody’s<br />
darlin’ 3: Sweethearts or<br />
strangers 4: Fat boy rag<br />
Side two: Record 40 1:<br />
Little Betty Brown 2: You<br />
are my sunshine 3: Till the<br />
longest day I live 4: <strong>Le</strong>t<br />
me call you sweetheart<br />
Records 41 and 42<br />
Side one: Record 41 1: I’m<br />
waiting for ships 2: You<br />
don’t care what happens<br />
to me 3: Riding on a<br />
hump-backed mule 4: G.I. wish Side two: Record 42<br />
1: Put your arms around me 2: When day is done 3:<br />
Wednesday night waltz 4: Aloha<br />
Records 43 and 44<br />
Side one: Record 43 1: There’s no disappointment<br />
in Heaven 2: La Golondrina 3: There’s a silver moon<br />
on the Golden Gate 4: Mama Inez Side two: Record<br />
44 1: When my dream boat comes home 2: There<br />
I’ve said it again 3: La Cucaracha 4: Too many irons<br />
in the fire<br />
Records 45 and 46<br />
Side one: Record 45 1: Five minutes more 2: Detour<br />
3: That’s how much I love you 4: Heartaches Side<br />
two: Record 46 1: Wagon wheels 2: Elmer’s tune 3:<br />
Dev’lish Mary 4: Have I told you lately<br />
Records 47 and 48<br />
Side one: Record 47 1: Honeysuckle Rose 2:<br />
Yearning 3: Punkin stomp 4: Beaumont rag Side<br />
two: Record 48 1: Across the Alley from the Alamo 2:<br />
Woodchopper’s ball 3: Many tears ago 4: Linda<br />
Records 49 and 50<br />
Side one: Record 49 1: Oakie boogie 2: For<br />
sentimental reasons 3: Ole buttermilk skies 4: In the<br />
mood Side two: Record 50 1: Rainbow at midnight<br />
2: Waltz of the hills 3: Lonesome hearted blues 4:<br />
Bubbles in my beer<br />
Records 51 and 52<br />
Side one: Record 51 1: Don’t you tetch it 2: Crazy<br />
rhythm 3: Mississippi delta blues 4: Corrine, Corinna<br />
Side two: Record 52 1: Cross my heart I love you 2: I<br />
want to be near you 3: South 4: A Sweet king of love<br />
Tommy Duncan<br />
McKinney Sisters<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 14<br />
Personnel des séances<br />
de San Francisco<br />
Mars 1946 – décembre 1947<br />
James Robert WILLS<br />
dit Bob WILLS 6 mars 1905 ; Kosse – Turkey,<br />
Texas, 13 mai 1975 ; Fort Worth, Texas<br />
Billy Jack WILLS<br />
26 février 1926 ; Memphis, Texas 2 mars<br />
1991 ; Oklahoma City, Oklahoma<br />
Luther Jay WILLS<br />
dit Luke WILLS 10 septembre 1920 ; Memphis,<br />
Texas 21 octobre 2000 ; Las Vegas, Nevada<br />
Thomas Elmer DUNCAN<br />
dit Tommy DUNCAN 11 janvier 1911 ; Whitney,<br />
Texas 25 juillet 1967 ; San Diego, Californie<br />
Martha Dean McKINNEY-MOORE<br />
dite Dean McKINNEY (épouse de Tiny<br />
Moore) 1922, Alabama 9 novembre 2009 ;<br />
Sacramento, Californie<br />
Margaret Evelyn McKINNEY – STEVENS<br />
dite Evelyn McKINNEY (a épousé Billy Jack<br />
Wills) 5 mars 1924 ; Birmingham, Alabama 24<br />
décembre 2011 ; Sacramento, Californie<br />
Billie M. MOORE<br />
dit Tiny MOORE 12 mai 1920 ; Port Arthur,<br />
Texas 15 décembre 1987 ; Jackpot, Nevada<br />
James C. HOLLEY<br />
dit Joe HOLLEY 1917 ; Stephenville, Texas<br />
25 juillet 1987 ; Fresno, Californie<br />
<strong>Le</strong>ster Robert BARNARD Jr.<br />
dit Junior BARNARD 17 décembre 1920,<br />
Coweta, Oklahoma 15 avril 1951 ; Fresno,<br />
Californie<br />
William Ellsworth BRASHEAR<br />
dit Alex BRASHEAR, date de naissance<br />
inconnue, 1983 ; Fresno, Californie<br />
<strong>Le</strong>wis E. TIERNEY<br />
dit Louie TIERNEY, jour de naissance inconnu,<br />
décembre1964 ; Big Spring, Texas<br />
Estel Eldon SHAMBLIN<br />
dit Eldon SHAMBLIN 24 avril 1916 ; Clinton,<br />
Oklahoma 5 août 1998 ; Tulsa, Oklahoma<br />
Millard KELSO<br />
25 avril 1912 ; Cleveland, Oklahoma 12 mars<br />
1968 ; Santa Clara, Californie<br />
Ocie Blanton STOCKARD<br />
dit Ocie STOCKARD 11 mai 1909 ; Crafton,<br />
Texas 23 avril 1988 ; Fort Worth, Texas<br />
Noel Edwin BOGGS<br />
dit Noel BOGGS 14 novembre 1917 ;<br />
Oklahoma City, Oklahoma 31 août 1974 ;<br />
Granada, Californie<br />
Herbert <strong>Le</strong>roy REMINGTON<br />
dit Herb REMINGTON 9 juin 1926 ,<br />
Mishawaka, Indiana vit à Houston, Texas<br />
Roy HONEYCUTT<br />
11 août 1926 vit à Alamosa, Colorado<br />
John Anthony CUVIELLO<br />
dit Johnny CUVIELLO<br />
8 août 1915 ; Fresno, Californie<br />
John Melvin MOUNTJOY<br />
dit Monte MOUNTJOY<br />
Lloyd Thomas DOSS<br />
dit Tommy Spike DOSS 26 septembre 1920;<br />
Weiser, Idaho 25 octobre 2011 ; Enterprise,<br />
Oregon<br />
Lloyd ANDREWS<br />
dit Slim ANDREWS 8 décembre 1906 ;<br />
Spavinaw Creek, Arkansas 3 avril 1992 ;<br />
Gravette, Arkansas. ©<br />
Remerciements à Chantal et à la<br />
Western Swing Newsletter. Marc ALESiNA
THE LONG AND THE SHORT OF iT :<br />
Standing In The Station, Twin Flames, My Forever Book<br />
David Baird, guitariste et chanteur<br />
éclectique à la voix chaude se pro<strong>du</strong>isait<br />
solo depuis 30 ans quand en 2008 une<br />
pianiste admiratrice, Patsy Toop, l’a rejoint<br />
et l’accompagne depuis au clavier en<br />
chantant solo ou aux harmonies vocales<br />
une musique country, folk, bluegrass, cajun,<br />
tout en préférant la new country. Comme<br />
Patsy est de grande taille, David et elle ont<br />
appelé avec humour leur <strong>du</strong>o La Grande et le Petit et c’est ainsi<br />
qu’ils s’affichent sur les images. Depuis, ils composent ensemble et<br />
en deux ans ont fait paraître deux albums Standing At The Station<br />
(2011) et Twin Flames (2012) ainsi qu’un EP de 6 titres My Forever<br />
Book. Particulièrement réussi ce dernier<br />
renferme quatre compositions : l’entraînante<br />
cajun My Forever Book (nos 2 cœurs battent<br />
à l’unisson d’un amour rare et éternel), la<br />
swingante My Life Is So Black And White<br />
(ma vie s’écoulait en noir et blanc avant que<br />
tu viennes la colorer), une new country rock<br />
au tempo moyen avec ses sons prolongés<br />
I’m Free (on m’a cru femme docile mais<br />
j’ai quitté travail, connaissances et larmes, je suis liiiiibre) ainsi<br />
qu’une ballade calmement rythmée Mr Norman en hommage à<br />
Peter Norman, sprinter australien qui, médaillé d’argent aux J.O.<br />
1968, est monté sur le podium arborant l’insigne des Droits de<br />
l’Homme. Il a pour cela été sanctionné avec<br />
interdiction de participer aux jeux suivants.<br />
<strong>Le</strong>s deux reprises sont Wagon Wheel (B.<br />
Dylan) une cajun aux allures de bluegrass<br />
(le long trajet d’un violoniste parti voir sa<br />
belle au soleil) et la très belle interprétation<br />
de la langoureuse Hallelujah (L. Cohen)<br />
(malgré mes malheurs et mes échecs, ma<br />
langue crie Hallelujah). Des deux premiers<br />
albums je retiens les compositions dont certaines renferment de<br />
grandes envolées romantiques comme Twin Flames new country<br />
rock (à vivre ensemble un tel amour nous nous sentons identiques),<br />
la latino When I Wake Up In The Morning (pour moi tu es un ange<br />
descen<strong>du</strong> <strong>du</strong> ciel), la country au tempo moyen Out Of The Blue<br />
(ton amour a effacé mon blues), et My Bluelight (tu as volé mon<br />
cœur, prends ma main, je suis ta destinée) avec des accents latins.<br />
L’amour se gâte dans la mélodieuse et calme Standing At The<br />
KASEY CHAMBERS & SHANE NiCHOLSON :<br />
Wreck and Ruins<br />
C’est la première fois que Kasey et Shane<br />
se lancent dans le bluegrass et ma foi<br />
l’album est très bien réussi, il est même mon<br />
préféré. Pour le réaliser ils se sont éloignés<br />
à maintes reprises de la famille vers une<br />
cabane isolée où, en dilettantes, ils ont coécrit<br />
leurs 13 chansons. Kasey nous avait<br />
habitués à ses textes tristounets, ici elle<br />
offre des airs joyeux en <strong>du</strong>o avec Shane.<br />
Seuls deux titres, et en tempo moyen,<br />
abordent le sujet de la mort : Have Mercy<br />
On Me (quand l’ange viendra m’emporter<br />
sur ses ailes blanches, prends pitié de moi<br />
Seigneur) et Up Or Down (à ton dernier<br />
souffle prononceras-tu une prière ou un cri<br />
d’angoisse sur ce qui t’attend). Trois titres<br />
ont un format country : le old time Rusted<br />
Shoes (les chaussures rouillées et lourdes,<br />
symbole de la paresse et l’intermittence<br />
avec lesquelles ils ont écrit la chanson),<br />
la langoureuse Till Death Do Us Part, déclaration<br />
d’amour accompagnée d’un banjo<br />
et d’un bourdonnement continuel au fiddle<br />
(pour l’amour qui nous unit je chanterai<br />
Alléluia jusqu’à ce que la mort nous sépare)<br />
et, malgré le rythme joyeux, Familiar<br />
KANGA ROUTES<br />
Strangers décrit l’indifférence<br />
que se revoient deux êtres<br />
dont l’amour s’est éteint. En<br />
up-tempo cajun avec un violon<br />
très présent Flat Nail Joe est<br />
le banjoïste qui pour éviter<br />
de jouer arrive toujours en<br />
retard au concert. La suite est<br />
en bluegrass dont la superbe<br />
Adam and Eve qui, chassés <strong>du</strong><br />
paradis, courent à la recherche d’un bateau<br />
ou d’un avion pour les con<strong>du</strong>ire sous<br />
d’autres cieux (peut être une allusion aux<br />
boat people !). Autres tempos moyens The<br />
Quiet Life (nous pourrions faire ensemble<br />
des choses extraordinaires, voyager, devenir<br />
célèbres ou bien vivre heureux ensemble<br />
en toute simplicité) et Your Sweet Love<br />
<strong>du</strong>o où il énumère les grandes distances<br />
parcourues alors qu’elle lui répond "je<br />
manque d’espace". Mais il fallait bien une<br />
chanson triste pour Kasey : Troubled Mind,<br />
langoureuse valse en bluegrass sobrement<br />
accompagnée d’une guitare et d’un banjo<br />
(mon esprit troublé ne ressent ni souci ni<br />
solitude même à l’approche de dormir dans<br />
une tombe). <strong>Le</strong>s trois pièces restantes sont<br />
à l’inverse des up-tempos malgré des titres<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 15<br />
Roland<br />
LANZARONE<br />
Station (debout sous la pluie voyant passer les trains je songe à<br />
mon amour per<strong>du</strong> et aux bleus ciels d’antan). Parmi les autres on<br />
trouve dans le style J. Cash, Robyn, femme <strong>du</strong> bush attachante,<br />
aimante et inlassablement active, une chanson en hommage<br />
aux femmes <strong>du</strong> bush. Enfin Through My Eyes est une histoire<br />
cauchemardesque en forme de blues qui se termine bien. <strong>Le</strong>s<br />
reprises incluent des country tels Jackson (J. Cash) interprétée<br />
en <strong>du</strong>o, Hey Soul Sister (Train) fortement rythmée et chantée par<br />
Patsy, les galopantes Lookin’ Out My Back Door (Creedance) et<br />
Jolene (D. Parton). On trouve aussi la trottante There’s Something<br />
In The Water (B. Fraser) et en forme de calypso When I Wake Up<br />
In The Morning (Van Morrison). Avec David (guitare) sont présents<br />
dans l’EP : Michael Zammit (gt, bs, clav, dr), Ian Tritt (fd) et Gary<br />
Carruthers (bj, mnd). Une bien agréable musique. 34 First Avenue,<br />
North Altona, Melbourne Vic 3025, www.thelongandshortofit.com.au<br />
LEE KERNAGHAN: Beautiful Noise<br />
Cet album de <strong>Le</strong>e, super star australienne,<br />
sorti en octobre, propose une musique new<br />
country, pop, hip hop et rock qui plait aux<br />
jeunes désireux de s’éclater, se trémousser,<br />
s’agiter dans les discothèques et sur les<br />
terres desséchées de l’Outback. Il le dit dans<br />
Dirt Music (comprenez musique dans la<br />
poussière) et encore dans Party Town, new<br />
country rock montrant les jeunes broussards<br />
débarquer en ville dès le coucher <strong>du</strong> soleil pour s'emplir les oreilles<br />
de musi-que forte. <strong>Le</strong>s 11 compositions de <strong>Le</strong>e sont co-écrites avec<br />
les plus connus des songwriters <strong>du</strong> pays : Garth Porter (10 titres),<br />
Colin Buchanan (9), Matt Scullion (4), James Blundell (1), Lindsay<br />
Rimes (1) et Robby K. avec laquelle il partage le <strong>du</strong>o dans New<br />
Kind Of High, un new country rock en mid tempo décrivant un coup<br />
de foudre et une passion éternelle. Flying With The King est une<br />
ballade country admirative de Slim Dusty où est décrite la joie d’un<br />
petit garçon fier d’avoir voyagé en avion aux cotés <strong>du</strong> King, tandis<br />
que Keeping On, mid tempo new country est une marche qui rend<br />
hommage aux infatigables travailleurs <strong>du</strong> bush, solides comme le<br />
rock et sûrs d’eux comme l’est le lever <strong>du</strong> soleil. <strong>Le</strong> camionneur de<br />
l’Outback écoutant une musique qui fait rocker son camion est le<br />
sujet de Ute Me un mélange de rock et de hip hop, et dans le même<br />
style It’s Only <strong>Country</strong> décrit le bonheur de vivre dans l’Outback (et<br />
tant pis si tu n’aimes pas mes bottes, mon chapeau et mon pickup).<br />
Viennent ensuite les chansons d’amour : Beautiful Noise (le<br />
bruit plaisant <strong>du</strong> battement de cœur de sa belle quand il con<strong>du</strong>it,<br />
cheveux au vent, une Chevy sur les grandes routes). Cette chanson<br />
au rythme dynamique est présente en deux styles, l’un électrique<br />
tels: Wreck And Ruin autour<br />
de moi tout tombe en ruine<br />
chanté par Kasey & Shane sur<br />
un air joyeux ou Sick as a Dog<br />
(enrhumée et fiévreuse j’ai la tête<br />
qui bourdonne, je suis malade<br />
comme un chien) et Dustbowl<br />
à la cadence d’un train et d’une<br />
voix qui l’imite annonçant la<br />
panne dans un lieu-dit de<br />
l’Outback. <strong>Le</strong>s 10000 premières copies <strong>du</strong><br />
CD sont accompagnées d’un 2ème CD<br />
de cinq belles reprises australiennes dont<br />
quatre au tempo modéré : Misdiagnosed<br />
(Harry Hookey), Good Enough (Harmony<br />
James), <strong>Le</strong>ad Balloon (Sarah Humphreys),<br />
la triste She Waits Till I’m Asleep (Steve<br />
Grady) et l’up-tempo Where No One Knows<br />
My Name (Quarry Mountain Dead Rats)<br />
rythmée comme un train. Une nouvelle<br />
équipe de musiciens accompagne Kasey<br />
(bjo) et Shane (gt, mnd, accd, harm, bj,<br />
perc) : John Bedggood (fd, mnd), Jeb<br />
Cardwell (bj, dbr, gt), James Gillard (ctr bs)<br />
et Steve Fearnley (dr, perc). Un album que<br />
je vous recommande vivement, impossible<br />
d’être déçu. Liberation Music, 135 Forbes St.<br />
Wooloomooloo NSW 2011
et l’autre country rock. Bang Bang, new country moyen, propose un<br />
thème semblable (le bruit <strong>du</strong> cœur battant d’amour). Encore plus<br />
sentimentales Splash, mid tempo new country, évoque le souvenir<br />
nostalgique d’un amour d’été près de la rivière et Peace Love &<br />
<strong>Country</strong>, ballade country plutôt calme, déclare "dans le bush près de<br />
toi j’ai trouvé la paix et l’amour". A part <strong>Le</strong>e (gt, clav) des nombreux<br />
musiciens présents les plus connus sont : Rod Mc Cormack (gt,<br />
bj, mnd) Matt Fell (bs), Pet Drummond (dr), Matt Scullion (gt él) et<br />
Lindsay Rimes (gt, bs, sl). Cette country 100% australienne dans<br />
l’esprit, très bien accueillie, vaut à l’album la première place dans<br />
les charts. www.leekernaghan.com, ABC Music/ Universal Music Australia<br />
3 Munn Reserve, Millers Point NSW 2000<br />
THE McCLYMONTS: Two Worlds Collide<br />
Après 5 Guitares d’Or, parmi d’autres awards<br />
et deux albums : Chaos And Bright Lights<br />
et Wrapped Up Good de statut de Disque<br />
d’Or (<strong>Cri</strong> 104 & 116) c’est dans un registre<br />
pop-rock que les trois sé<strong>du</strong>isantes sœurs<br />
McClymonts (Brooke, Samantha et Mollie)<br />
livrent ce 3ème album bien différent des<br />
précédents. Fruit de séjours prolongés aux<br />
USA, l’influence américaine est bien évidente<br />
dans ces 11 compositions dont quatre co-écrites avec l’éminent<br />
songwriter australien Lindsay Rimes et, parmi les Américains, Ross<br />
Copperman (2) et Nathan Chapman (2), ce dernier est aussi le<br />
pro<strong>du</strong>cteur. Si on trouve des mid tempos et une ballade, la majorité<br />
des chansons sont des up tempos. Ils commencent souvent dans le<br />
calme, prennent ensuite de la puissance et même des consonances<br />
grunge. <strong>Le</strong>s textes montrent surtout diverses facettes des relations<br />
amoureuses. Dans certaines l’amour est sublime c’est le cas <strong>du</strong><br />
pop bruyant Two Worlds Collide décrivant un amour fusionnel (tous<br />
deux nous ne faisons qu’un) ou de Little Old Beat Up Heart (toi seul<br />
sait faire battre mon cœur, en me considérant ton univers) mais<br />
il peut exprimer le regret de perdre quelqu’un qu’on aime comme<br />
dans Where You Are (je t’ai enten<strong>du</strong> dire mon nom quand tu as<br />
fermé les yeux, tu restes dans mon cœur et dans mes rêves) ou<br />
dans Piece Of Me (chaque fois que tu pars mon cœur se brise et tu<br />
en emportes les morceaux) ou encore dans Everybody’s Looking<br />
To Fall In Love exprimant le désir de ne pas perdre celui qu’on<br />
aime, nous avons tous tant besoin d’amour. Dans The Easy Part on<br />
est face à un égoïste, qu’on incite à apprendre à aimer et à partager<br />
pour rendre les choses plus faciles. Dans d’autres les choses se<br />
gâtent, exemple Those Summer Days (des conjoints vivant comme<br />
des étrangers, sans se parler, pensant au grand amour passé), dans<br />
This Ain’t Over Monsieur prend la mouche, s’en va, au moment où<br />
elle veut s’excuser ou dans Feel Like Going Home, ballade calme<br />
exprimant le raz le bol et le désir de rentrer à la maison. <strong>Le</strong>s choses<br />
empirent dans le grungy How Long Have You Known (depuis quand<br />
voulais tu rompre ? le savais-tu quand je te disais je t’aime ?). Très<br />
différente est Sweet, new country sautillante avec un violon cajun,<br />
décrivant une briseuse de cœurs d’hommes qui n’éprouve aucun<br />
regret d’être faite ainsi. L’album enregistré aux USA avec des<br />
musiciens vraisemblablement américains (fd, ukel, mnd, bj, ped-st,<br />
bs, clav, dr) est édité sur Universal Music Australia.<br />
www.universalonline.com.au, www.themcclymonts.net<br />
CLANCY : Drive<br />
Je ne trouve pas assez de<br />
mots pour exprimer le plaisir<br />
que je ressens à écouter ce<br />
1er album de Clancy Hutson<br />
"broussard au prénom mythique<br />
en Australie" qui fut tour à tour<br />
con<strong>du</strong>cteur de bétail, chauffeur<br />
de poids lourds avec même<br />
une expérience de vie en ville.<br />
De son plaisant accent trainant australien et<br />
soutenu par d’excellents musiciens, il nous<br />
livre d’une voix grave et chaleureuse ses<br />
ballades, honky tonk et rockabilly avec un<br />
feeling qui rend vrai les histoires contées<br />
dans les 11 titres dont 8 écrits par lui même.<br />
Ses traits d’humour vis-à-vis de la gent<br />
féminine prennent la forme de honky tonk<br />
dans Thank You For <strong>Le</strong>aving (merci d’être<br />
partie, depuis je suis heureux comme un<br />
esclave qu’on déchaine) et de rockabilly<br />
dans You Do The Drinkin’ (bois donc mon<br />
gars, je réfléchis pour toi, dit-elle au bar,<br />
s’adressant au cowboy titubant dont elle<br />
est éprise) mais c’est encore<br />
en honky tonk dans Can I<br />
Change My Mind qu’il raconte<br />
le coup de foudre pour la belle<br />
inconnue rencontrée au bal<br />
et qu’il rêve de revoir. Parmi<br />
les ballades deux traitent de<br />
chevaux : la galopante <strong>Le</strong>t em<br />
Go (récit d’une chevauchée<br />
rocambolesque sur un jeune<br />
étalon à peine dressé) et <strong>Le</strong>ave Him In<br />
The Long Yard fameuse reprise de K. & M.<br />
Dixon à propos d’un cheval méritant une<br />
agréable retraite dans un grand champ<br />
après tant de services ren<strong>du</strong>s. Autre belle<br />
reprise, Purple Roses de John Williamson<br />
vous ferait fondre dans vos bottes avec son<br />
ton mélodieux plein d’amour (tu t’efforces<br />
de paraître plus jeune, ma femme adorée,<br />
alors que mes yeux continuent à ne voir<br />
que la jeune épousée). Tout aussi calme et<br />
délicieuse est A Walk In The Rain (l’homme<br />
heureux près de celle qui lui apporte<br />
réconfort et qui par amour accepte de la<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 16<br />
KRiSTY COX : Miles & Timezones<br />
Formée au Collège de <strong>Country</strong> Music de<br />
Tamworth en 2004, la jeune Kristy originaire<br />
d’Australie Méridionale, a poursuivi des études<br />
universitaires en vue d’une Licence de<br />
Commerce sans toutefois renoncer à la<br />
musique. Ainsi son 1er album From My Eyes<br />
paru en 2006 a été suivi en 2008 par The<br />
Falllen et en 2010 par l’acoustique Breaking<br />
New Ground à la tonalité bluegrass qui lui<br />
rapportera en 2011 trois Awards Victoriens (Duo, Voix Féminine<br />
et Prestation) et deux Awards Nationaux (Duo & Bluegrass). C’est<br />
en janvier 2012 qu'est paru cet album pro<strong>du</strong>it par Jerry Salley,<br />
songwriter américain bien connu, auteur de 5 des 11 titres. Quant<br />
à Kristy elle en a co-écrit 4 avec Lachlan Davidson un des plus<br />
fameux bluegrassmen australiens. Une de ces chansons If I Keep<br />
On Loving You, bluegrass au rythme effréné, leur a valu la palme<br />
<strong>du</strong> concours de composition bluegrass en 2012. Pour les autres, 2<br />
sont des up tempos sur des thèmes autobiographiques : Life Is A<br />
Mystery (l’insouciante petite fille à présent grande et diplômée part<br />
découvrir le vaste monde et comprend que la vie est un combat)<br />
et Find Out By Myself (je veux tout faire à ma manière, même si<br />
elle n’est pas la meilleure), quant à la chanson titre c’est sur un<br />
rythme moyen qu’elle évoque le décalage horaire perturbant la vie<br />
de deux amants situés aux antipodes l’un de l’autre ; quand l’un se<br />
couche l’autre se lève. Deux autres bluegrass en mid tempo sont<br />
de Michael Fordinal & April Geesbreght : Little Bit Of Wonderful<br />
(l’amour heureux rend la vie merveilleuse), il a valu à Kristy l’Award<br />
de Star Feminine Montante au festival des Indépendants en 2012<br />
et I Hate That I Still Love You sur le thème opposé (la déception<br />
amoureuse de qui a cru à un amour éternel). <strong>Le</strong>s titres de Jerry<br />
Salley co-écrits avec divers auteurs dont l’Australienne Tamara<br />
Stewart pour Sure As The Devil (il l’a quittée mais elle le reprendrait<br />
volontiers) sont musicalement différents. Ainsi You Won’t Find That<br />
Here (un amour vrai est constant, on ne le sollicite pas seulement<br />
de temps en temps sinon on le perd) est une valse au tempo moyen,<br />
Her Past Is Looking Brighter (elle a quitté son bel amour pour aller<br />
briller à NY mais le regrette parfois) est un slow de toute beauté et<br />
A Hard Secret To Keep un bluegrass calme (les amants infidèles<br />
portant difficilement leur secret) où Jerry partage le <strong>du</strong>o avec Kristy.<br />
Reste Every Blue Moon un bluegrass dynamique. A l’enregistrement<br />
réalisé à Nashville, ont participé : l’Australien Kim Warner (mnd) <strong>du</strong><br />
groupe The Greencards et six musiciens américains qui jouent pour<br />
des stars telles Dolly Parton & Ricky Skaggs (gt, bs, bj, fid, dbr,<br />
perc.). La CMAA a nommé Kristy finaliste pour deux Guitares d’Or<br />
de janvier 2013 (Nouveau Talent et Album Alternatif de l’année).<br />
Bonne chance Mademoiselle. www.ktistycox.com<br />
L’album est distribué par WJO : www.checkedentertainment.com<br />
<strong>Le</strong> Distributeur WJO assure la franchise de port<br />
(free shipping) si vous la lui rappelez en citant <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>.<br />
Site : www.checkedentertainment.com<br />
WJO Distribution–Checked Entertainment, Shop 68<br />
Salamander Bay Shopping Centre.<br />
Salamander Bay, NSW 2317 Australie<br />
onlinedigital@checkedentertainment.com et info@wjodistribution.com<br />
voir s’envoler affrontant courageusement<br />
la douleur de la séparation). Deux autres<br />
histoires de cœur sur des tempos différents<br />
se déroulent, l’un en mid-tempo dans le très<br />
beau Drive (elle a préféré la ville, lui le bush<br />
mais les années de séparation finissent par<br />
les ramener l’un vers l’autre) et Going Home<br />
Alone plus soutenu (à chaque adieu tu me<br />
brises le cœur, pourquoi ne pars-tu pas tout<br />
bonnement). Plus modérés sont Life Is Like<br />
a Rodeo (L. Waddington (bs, gt, dr) (dans la<br />
vie, comme au rodéo, il faut tenir bon quoi<br />
qu’il arrive) et l’extraordinaire Old Mates,<br />
une ode à l’amitié, reconnaissance envers<br />
ceux qui n’ont jamais hésité à se déranger, à<br />
tout abandonner pour venir à notre aide. On<br />
retrouve Clancy à la guitare avec Lindsay<br />
Waddington (bs, dr), Charley Boyter (gt),<br />
Peter Salata (bs), Lawrie Minson (st, dbr,<br />
hrp), Mark Rigney (bj), Hugh Curtis (fd,<br />
mnd) et d’autres encore.<br />
(en mp3 : www.cdbaby, option Traditional <strong>Country</strong>)<br />
Kross Kut Rds, PO Box 4819, Robina Town Centre<br />
Qld 4819 (ww.clancyscountry.com)
KANGA ROUTES<br />
GARY SHEARSTON : The Great<br />
Australian Groove<br />
Dans le folk australien<br />
Gary occupe une place<br />
particulière à cause de<br />
son franc parler et pour<br />
avoir, le pre-mier, usé<br />
de l’accent australien<br />
qui faisait sourire les<br />
Anglais et con<strong>du</strong>isait<br />
les autres chanteurs à imiter Hank Williams ou<br />
la diction irlandaise. Né dans l’Australie rurale,<br />
devenu journaliste, il n’a pas oublié ses racines,<br />
et fait revivre dans un de ses 14 albums les<br />
bushrangers : Bolters, Bushrangers & Duffers<br />
et a redonné vie aux anciennes ballades <strong>du</strong><br />
bush comme dans The Springtime it Brings the<br />
Shearing et Folksongs & Ballads of Australia.<br />
Avec son esprit critique épris de justice sociale<br />
il a blâmé l’Etat pour le traitement infligé aux<br />
Aborigènes ce qui l’a souvent desservi. Lors<br />
d’un concert à Sydney en présence d’une très<br />
nombreuse assistance, la Police est venue<br />
l’avertir d’une menace de mort, il a continué à<br />
chanter ! Son attitude d’opposant à la guerre<br />
<strong>du</strong> Viet Nam lui a interdit la Green Card aux<br />
USA, l’empêchant d’enregistrer sur invitation<br />
de Warner Bros., sa Sometime Lovin ren<strong>du</strong>e<br />
célèbre par Peter, Paul & Mary. Très croyant et<br />
ne supportant pas l’injustice, il a fini par entrer<br />
dans les ordres Anglicans où il a exercé 11<br />
ans le ministère, avant de prendre sa retraite<br />
en 2003. Il reste pourtant actif, la preuve : cet<br />
album avec son fils Luke (dr) <strong>Le</strong>e Williams<br />
(bs) et Roger Ilot (gt, pd-st, clav) contient 18<br />
compositions où règnent folk et new country<br />
rock. <strong>Le</strong> folk prend la forme de marche dans<br />
Heading Home ou From Goodness Knows<br />
Where ou The Great Australian Groove (j’ai<br />
des chants plein la tête, je les chante avec ma<br />
guitare) ou dans Frost Across The Tablelands<br />
(apprendre à vivre avec peu, pour que d’autres<br />
puissent simplement vivre). <strong>Le</strong> tempo est<br />
sautillant sur Glitch In The Glitz avec un goût<br />
de hip hop (il ne suffit pas de voir, entendre,<br />
sentir, il faut regarder, écouter et ressentir)<br />
et When The Push Come To Shove et Use<br />
Your Imagination (use d’imagination pour<br />
surmonter revers, déceptions et problèmes).<br />
On découvre un rythme trottant dans Down<br />
The Murrumbidgee et Strolling (le plaisir de se<br />
promener en bord de mer, regarder la nature<br />
et les enfants jouer), une jolie valse lente dans<br />
Never Give In (aime et n’abandonne jamais<br />
face au remord, au blues à la <strong>du</strong>reté de la<br />
vie) et un folk moyen dans Phantoms Of Night<br />
(regrets de fautes passées qui hantent mon<br />
sommeil). En plus dynamique, In All Humility<br />
(respectons la seule planète sur laquelle<br />
nous pouvons vivre) Strangers et, avec une<br />
ritournelle rappelant les chansons bretonnes,<br />
There Came A <strong>Cri</strong>minal (ils ont criminalisé et<br />
tué le juste). Enfin les new country rock sur un<br />
bon tempo martelé par la batterie: A Kindness<br />
To Keep, Passport Undertow (on lui a refusé<br />
le visa pour la terre promise, il doit repartir<br />
vers sa pauvreté) What Is Love (on n’aime pas<br />
pour soi, l’amour peut même briser un cœur) et<br />
Need Me Some Love (elle m’a promis l’amour,<br />
m’en a donné un peu, puis elle est partie en<br />
l’emportant). Rousabout Rds, division de<br />
Undercover Music, PO Box 561, Alexandria, NSW 2015<br />
www.undercovermusic.com.au www.garyshearston.com<br />
Ecoutez Roland dans Kanga Routes sur RCF<br />
Haute Normandie. Une semaine sur deux.<br />
Lundi 18h30/ rediffusion mardi 19h30<br />
http://www.rcf.fr/radio/rcf76rouen<br />
LA NUiT DE LA<br />
Chers <strong>Coyote</strong>urs : étant encore dans des travaux de rénovation, je ne suis<br />
pas en mesure de concocter un article complet. Malgré tout, je ne vous laisse<br />
pas tomber car je suis sûr que vous attendez ma prose avec une impatience<br />
non-dissimulée (laissez-moi y croire c'est tout ce qu'il me reste...).<br />
Une fois n'est pas coutume, je vais chroniquer deux albums de steel...<br />
Lors de ma précédente chronique j'ai parlé de Terry <strong>Cri</strong>sp que j'ai eu la chance de<br />
revoir en Irlande. Il avait accepté une interview mais je n'ai toujours pas de réponse.<br />
Je ne désespère pas car il doit avoir beaucoup de boulot ou peut-être est il entrain<br />
de renforcer son arsenal pour pouvoir se défendre, qui sait... Humour noir. Bref lors<br />
de cette rencontre j'ai pu récupérer deux de ses albums :<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 17<br />
GLiSSE<br />
Lionel<br />
WENDLiNG<br />
Burnt To A <strong>Cri</strong>sp<br />
J'avais cet album en vinyle depuis 1981. Il était un parfait<br />
clone de Buddy Emmons. A cette époque je le trouvais super<br />
pour sa technique et son swing. Surtout il avait la capacité<br />
de rejouer des morceaux qui sont devenus des standards de<br />
la pedal steel guitare. Aujourd'hui, avec le poids des ans, je<br />
suis un peu moins fanatique de ce genre de clonage mais il<br />
faut néanmoins constater qu'y arriver est déjà tout un art.<br />
- Mardi gras : intro<strong>du</strong>ction très 80's, slap et Dx7 à tout va.<br />
Version un peu plus pro<strong>du</strong>ite que la version live de Buddy<br />
Emmons. Solis très véloce et syncopés rien à dire sauf <strong>du</strong> bien. - For the good<br />
times : classique de Ray Price, bien mielleux et tout à fait adapté à la steel. Déjà<br />
joué, rejoué, voir surjoué. Sans grand intérêt pour moi à part sa parfaite interprétation.<br />
Utilisation de la steel doublée à l'unisson très en vogue en ces temps reculés. - At<br />
E's : un de mes morceaux préférés de Buddy Emmons. Même approche, même<br />
phrasé et même plan que l'original. A l'époque, j'eusse bien aimé savoir en faire<br />
autant ! - Kitten on the bar : très fusion, morceau original avec beaucoup d'effets<br />
et un arrangement très représentatif de l'époque. Solo à la Buddy comme le reste.<br />
Pas terrible pour danser... - Somewhere over the Rainbow : pour une raison<br />
indéterminée je n'ai jamais aimé cette ballade, mais elle est ici super bien jouée. - 6th<br />
dimension : très fusion, avec et sans distorsion suivant les moments. Mises en place<br />
compliquée mais fort bien interprétée. Pas terrible non plus pour danser... - Orange<br />
blossom special : classique, toujours sympa à écouter surtout quand c'est bien fait,<br />
c'est le cas. Beaucoup de cordes à vide sur le refrain. 2ème couplet en Do 6ème plus<br />
inhabituel, j'aime. - Saturation : on s'attend à de la distorsion à tout-va mais il n'y en<br />
a pas. Son clair et flanger. Pas mon morceau préféré de l'album.<br />
Malgré une influence évidente de Buddy Emmons, l'album est quand même assez<br />
original. Terry avait pris quelques risques surtout dans son choix de notes. La<br />
pro<strong>du</strong>ction a un peu mal vieilli mais je vous conseille quand même de l'écouter.<br />
Paid In Full<br />
Album beaucoup plus récent. - Water sign : fusion et<br />
groove plus funky avec thème doublé au sax. On reconnaît<br />
toujours son influence "emmonsienne", mais joué avec plus<br />
de personnalité et d'originalité. - 'Till I can make it on my<br />
own : ballade sans intérêt majeur mais bien pro<strong>du</strong>ite, bien<br />
jouée. - Mexican shuffle : retour à la fusion avec un thème<br />
doublé, bonne intervention <strong>du</strong> sax et <strong>du</strong> piano. <strong>Le</strong> solo de<br />
steel est plus classique. Pas mon préféré mais toujours<br />
bien pro<strong>du</strong>it. - Cold Cold Heart : retour à la country avec ce<br />
traditionnel quasi incontournable. Shuffle avec double violon, très classique mais on<br />
reconnaît le talent des Américains quand ils pratiquent leur culture. - Christy : fusion<br />
néo-californienne avec thème, sax et steel. On est toujours dans le même moule. Je<br />
trouve que ces morceaux ont tendance à trop se ressembler, mais au risque de me<br />
répéter c'est toujours très bien joué. Solo de steel en C6, très "emmonsien". - Tune<br />
88 : morceau à la Little Feat) avec un thème en distorsion. Il est souvent joué par<br />
les steeleurs. Solo très rock avec distortion. Cela fait toujours son petit effet, surtout<br />
quand c'est bien fait. - Funky chittins' : morceau moins nerveux, joué sur le même<br />
principe que les autres : sax, steel et guitare. A ce stade cela commence un peu à<br />
tourner en rond à mon goût... - My love : quatrième morceau avec intro<strong>du</strong>ction de<br />
batterie, toujours aussi bien joué mais je commence à m'ennuyer. Plus abordable<br />
pour les steeleurs moins confirmés. - Pintos and cornbread : je m'ennuie vraiment,<br />
les thèmes sont de plus en plus identiques même si on reste dans le très bien joué.<br />
- Bird for days : re-intro<strong>du</strong>ction de batterie. Morceau plus swing, on change de style<br />
mais on reste dans le classique. Thème de steel néo-bebopien et solo à la Emmons.<br />
- Together again : retour à la country. Un standard de Buck Owens Joué, rejoué,<br />
surjoué... - Mexican grits : retour à la fusion, et au même genre de thème.<br />
Conclusion et appréciations personnelles :<br />
Comme tous ces albums de steel nashviliens, cela n'intéresse que la corporation. <strong>Le</strong><br />
mélange des genres ramène systématiquement la steel dans ses propres clichés et<br />
retourne d'office dans son carcan. Cela joue toujours super bien mais je ne vois pas<br />
un pro<strong>du</strong>cteur de festival de jazz inviter un steeleur en écoutant ce genre d'album...<br />
<strong>Le</strong>s steeleurs américains jouent beaucoup mieux que nous mais rien n'en ressort<br />
vraiment. A quand le Béla Fleck de la steel ? ©
2<br />
SYD NATHAN<br />
Harris y trouve un engagement dans une<br />
boîte de Curtis Mosby, où il gagne le surnom<br />
de "Mr. Blues".<br />
La grève <strong>du</strong> syndicat des musiciens de<br />
1942 à 1944 l’empêche d’enregistrer et il<br />
se concentre sur la scène. On le retrouve<br />
en 1943 au Rhumboogie de Chicago, où<br />
Lucky Millinder le remarque et l’engage<br />
dans son orchestre, en mars 1944, lors<br />
d’un long séjour au Regal de Chicago. Ils<br />
partent ensuite à New York, où Harris fait<br />
ses débuts à l’Apollo en avril, interprétant<br />
Who threw the whiskey in the well. Ils sont<br />
ensuite régulièrement au Savoy et c’est<br />
ainsi, qu’avec Millinder, il tient le vocal sur<br />
le titre mentionné pour Decca.<br />
Une dispute sur le fric avec son patron,<br />
à San Antonio, Texas, en septembre 1945,<br />
l’amène à le quitter, ce qui n’est pas <strong>du</strong> goût<br />
des promoteurs qui le réclament et, trois<br />
semaines plus tard, Millinder met les pouces<br />
et lui donne les 100 dollars réclamés par<br />
spectacle, mais pour un seul concert, avant<br />
de le sacquer pour de bon. Il est remplacé<br />
dans la foulée par Bull Moose Jackson. En<br />
juillet 1945, Harris signe chez Philo, marque<br />
des frères Mesner, qui deviendra Aladdin.<br />
On le retrouve aussi sur Apollo, Hamp-Tone<br />
et Bullet. Il atterrit alors sur King, où il aura<br />
une longue et fructueuse carrière.<br />
King devient roi <strong>du</strong> R'n'B et des reprises<br />
En 1948, Nathan promeut Glover au<br />
rang de pro<strong>du</strong>cteur, ce qui en fait un des<br />
premiers Noirs à occuper un poste crucial<br />
dans l’in<strong>du</strong>strie musicale. Si le hillbilly<br />
continue de bien marcher et d’être pro<strong>du</strong>it<br />
abondamment par la marque, de 1948<br />
à 1951 King sera "<strong>Le</strong> roi de tous" dans le<br />
domaine <strong>du</strong> R’n’B. I love you, yes I do de<br />
Bull Moose Jackson est, non seulement n°1<br />
R’n’B, mais n°24 variété en 1948, derrière<br />
une reprise <strong>du</strong> chef d’orchestre blanc<br />
Sammy Kaye et Don Cornell au vocal, n°10.<br />
En mars, Nathan rencontre Hal Neely, en<br />
charge des ventes d’Allied.<br />
En 1949, King passe aux 45 tours, grâce<br />
à Neely. Peu après leur rencontre, Syd lui<br />
demande de rénover l’unité de pressage,<br />
déjà obsolète. Sa première mesure est<br />
d’installer des presses pour 45 tours, ce<br />
qui l’occupe de l’été 1949 jusqu’en 1950,<br />
permettant à King de sortir des simples<br />
dans les deux formats (78 et 45 tours).<br />
<strong>Le</strong> 6 mai 1949, Blues stay away from me,<br />
déjà évoqué, est enregistré à Cincinnati.<br />
Il est n°1 country en janvier 1950 et reste<br />
classé 23 semaines. Mais ce n’est pas tout.<br />
Hank Penny enregistre, le 9 mars, à Los<br />
Angeles, l’original de Bloodshot eyes (King<br />
828). <strong>Le</strong> 13 avril, Wynonie Harris (King<br />
4292) reprend le Drinkin' wine spo-dee-<br />
o-dee de Stick McGhee (Harlem<br />
1018, en 1946). <strong>Le</strong> 16 mai, c’est<br />
Wayne Raney qui enregistre, à<br />
Cincinnati, l’original de Why don’t<br />
you haul off and love me ? (King<br />
761), n°1 country et qui entre<br />
dans le top 25 variété. C’est l’épouse de<br />
Glover qui, en entendant le pressage-test à<br />
la maison, suggère à son mari de le faire<br />
enregistrer en R’n’B.<br />
Ces trois derniers morceaux sont caractéristiques<br />
de la politique de reprises de<br />
Nathan. Pour Drinkin' wine spo-dee-o-dee,<br />
c’est <strong>du</strong> classique : il est emprunté à une<br />
autre marque et c’est un Noir qui reprend<br />
1ère partie :<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> n° 131<br />
et les marques KiNG Bernard<br />
BOYAT<br />
Wade Mainer<br />
un Noir.<br />
Mais les deux autres montrent que Syd<br />
n’est jamais à court d’idées lorsqu’il s’agit<br />
de faire rentrer de l’argent en caisse.<br />
Il va inaugurer une nouvelle formule :<br />
faire reprendre un morceau maison par un<br />
autre artiste de son écurie, surtout pour<br />
multiplier les droits perçus (la quasi-totalité<br />
des titres enregistrés sur King est déposée<br />
sur sa maison d’édition) et, qui plus est, des<br />
morceaux hillbilly par des Noirs !<br />
En effet, le 15 septembre 1949, à New<br />
York, Bull Moose Jackson met en boîte sa<br />
version de Why don’t you haul off and love<br />
me ? (King 4322), qui est un gros succès.<br />
Il faudra attendre le 27 février 1951 pour<br />
que Wynonie Harris grave, à New York, sa<br />
reprise de Bloodshot eyes (King 4461), dont<br />
il fait, lui aussi, un très gros tube. Quand<br />
on vous dit que les emprunts marchaient<br />
dans les deux sens ! Enfin, pas toujours,<br />
car, en 1960, l’idée de Nathan de faire<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 18<br />
"bluegrassifier" le Finger poppin’ time de<br />
Hank Ballard par les Stanley Brothers est<br />
un four mémorable.<br />
Fondation de Federal<br />
et arrivée des groupes<br />
Signe que les temps commencent de<br />
York Brothers<br />
changer, en janvier 1950, un article de<br />
la revue Ebony (pour les Noirs) parle<br />
d’une prestation de Bull Moose Jackson à<br />
Knoxville, Tennessee en ces termes :<br />
"Plus de 700 Blancs étaient entassés dans<br />
le balcon supérieur qui leur était réservé,<br />
selon les lois de ségrégation de l’état et<br />
demandèrent la permission de descendre<br />
sur le parquet de la salle, se mêler aux<br />
Nègres et mieux voir le Moose".<br />
<strong>Le</strong> Mississippien Sonny Thompson quitte<br />
Miracle, marque de Chicago, pour signer<br />
chez King, où il effectue une honnête<br />
carrière jusqu’en 1955. Par la suite, il sera un<br />
pro<strong>du</strong>cteur renommé. En décembre 1950,<br />
Nathan fonde la sous-marque Federal,<br />
d’abord consacrée aux artistes noirs de la<br />
côte ouest avec Johnny Otis, rejoint par<br />
Ralph Bass en 1951, comme pro<strong>du</strong>cteurs.<br />
A peine fondée, Federal va décrocher<br />
le gros lot. Un enseignant/ arrangeur/<br />
chanteur/ compositeur/ pianiste noir né le<br />
15 septembre 1921 à Savannah, Géorgie,<br />
Billy Ward, fils d’un prédicateur, décide,<br />
avec la promotrice blanche de New York,<br />
Rose Ann Marks, de former un groupe pour<br />
concurrencer les Ink Spots et les Orioles qui<br />
marchent bien auprès <strong>du</strong> public blanc.<br />
A l’automne 1950, il réunit un groupe<br />
d’étudiants et les baptise Dominoes. Billy<br />
racontera avoir choisi le nom car le groupe<br />
était intégré racialement. Mais comme le<br />
concept est trop en avance, il n’y a vite plus<br />
que des Noirs : Joe Lamont (bar), Clyde Mc<br />
Phatter (ten sol), Charles White (2e ten), Bill<br />
Brown (bs).<br />
En octobre 1950, ils participent à l’émission<br />
TV de détection de talents d’Arthur Godfrey<br />
et gagnent le concours. <strong>Le</strong> 30 décembre, ils<br />
sont au studio King.
Ils enregistrent Sixty minute<br />
man, aux paroles à double<br />
sens et avec la voix de Brown<br />
en exergue, plutôt que celle<br />
de McPhatter.<br />
Sorti en mai 1951<br />
(Federal 12022), il<br />
est n°1 R’n’B dès<br />
la fin <strong>du</strong> mois, y<br />
restant 14 semaines et<br />
grimpe au n°17 variété,<br />
la première fois qu’un<br />
groupe R’n’B y figure, se<br />
vendant à plus d’un million<br />
et demi d’exemplaires,<br />
bien qu’interdit d’antenne sur de<br />
nombreuses radios. Il sera repris très vite<br />
par le chanteur hillbilly Hardrock Gunter<br />
(Decca 46363) et Bill Haley l’interprètera<br />
sur scène <strong>du</strong>rant les années 1950.<br />
<strong>Le</strong>s Dominoes en feront une suite, Can’t<br />
do sixty no more (Federal 12209). Dans le<br />
domaine de ces titres à double sens, on<br />
trouvera encore, sur Federal/ King, The<br />
deacon moves in de Little Esther (Federal<br />
12016), Drill daddy drill de Dorothy Ellis<br />
(Federal 12070), My ding-a-ling de Dave<br />
Bartholomew (King 4544), futur tube de<br />
Chuck Berry, It ain’t the meat (it’s the motion)<br />
des Swallows (King 4501), ainsi que Shake<br />
that thing (King 4716), Lovin’ machine (King<br />
4485), Sittin’ on it all the time (King 4330), I<br />
like my baby’s puddin’ (King 4342) et Keep<br />
on churnin’ (King 4526) de Wynonie Harris.<br />
Dans un autre domaine, le 25 juillet 1951,<br />
Tiny Bradshaw et son orchestre mettent<br />
en boîte ce qui deviendra un classique <strong>du</strong><br />
rockabilly lorsqu’il sera repris par le Rock<br />
’n’ Roll Trio de Johnny Burnette, Train kept<br />
a-rollin’ (King 4497).<br />
Claude Ely<br />
Sainte Trinité et bluegrass<br />
Avec un attelage Nathan/ Glover, on était<br />
déjà dans l’inhabituel. En y ajoutant Bass,<br />
on obtient une drôle de Trinité !<br />
Ralph Bass est né le 1er mai 1911 dans le<br />
Bronx, d’un père italo-américain catholique<br />
et d’une mère germano-américaine juive.<br />
Dans sa jeunesse, il voyage dans le<br />
Sud, où il constate de visu la puissance<br />
émotionnelle de la musique noire dans les<br />
salles de bal. La ségrégation le débecte et,<br />
quand il devient pro<strong>du</strong>cteur, il fait tout pour<br />
sortir les artistes noirs marginalisés dans le<br />
"chitlin' circuit" et les amener dans le circuit<br />
"normal". Il débute comme pro<strong>du</strong>cteur chez<br />
Black & White, est chez Savoy de 1948 à<br />
1951, s’occupant de Brownie McGhee et<br />
Johnny Otis, avant d’atterrir chez King.<br />
Il manque à Nathan des artistes bluegrass<br />
dans son écurie, même si J.E. et Wade<br />
Mainer évoluent à sa frange. Pourtant, ce<br />
n’est pas faute d’avoir tenté d’engager, à<br />
la fin des années 1940, Flatt & Scruggs<br />
et Jim & Jesse. Il faut donc attendre août<br />
1951 pour voir au studio de la rue Brewster<br />
le premier groupe vraiment bluegrass de<br />
l’écurie King, Jimmy Martin, Bob Osborne et<br />
les Sunny Mountain Boys. Ils sont suivis, en<br />
janvier 1952, par Don Reno & Red Smiley<br />
qui attaquent fort avec I’m using my Bible for<br />
a road map, devenu un classique <strong>du</strong> genre.<br />
Hormis un bref intermède chez Dot en 1957<br />
et 1958, ils resteront toute leur carrière sur<br />
King, enregistrant quelque 250 chansons.<br />
Passage de <strong>Le</strong>iber & Stoller<br />
C’est alors que vont débarquer dans<br />
l’équipe Jerry <strong>Le</strong>iber et Mike Stoller, avec<br />
déjà un certain vécu, qui feront<br />
un bout de chemin avec<br />
Nathan. Ils pro<strong>du</strong>isent<br />
Bull Moose Jackson,<br />
Little Esther et, surtout,<br />
Little Willie Littlefield.<br />
"Little Esther" Mae<br />
Jones est née le<br />
23 décembre 1935 à<br />
Galveston, Texas. Elle part<br />
à Los Angeles en 1948,<br />
est découverte par Johnny<br />
Otis, qui la fait enregistrer sur<br />
Savoy et l’amène chez King.<br />
Little Willie Littlefield, lui, est né le<br />
16 septembre 1931 à El Campo, Texas. Il<br />
débute au temple baptiste local et, après<br />
la 2ème Guerre, se pro<strong>du</strong>it à l’Eldorado<br />
de Houston. <strong>Le</strong> propriétaire <strong>du</strong> magasin<br />
de disques de la ville, Eddie Henry, le fait<br />
enregistrer sur sa marque, Eddie’s. Son<br />
premier morceau, Little Willie’s boogie<br />
(Eddie's 1202, en 1948), est un succès au<br />
Texas et attire l’attention de Jules Bihari, qui<br />
le fait venir à Los Angeles et l’engage chez<br />
Modern. En 1952, Willie passe sur Federal,<br />
s’installant définitivement en Californie.<br />
Pour ré<strong>du</strong>ire les coûts, Nathan organise<br />
des sessions regroupant plusieurs artistes :<br />
pour celle dont il est question ci-après,<br />
sont conjointement en studio Little Willie<br />
Littlefield, Bobby Nunn (les Robins étant<br />
à l’armée, il enregistre sans eux) et Little<br />
Esther. <strong>Le</strong> premier grand coup (mais à<br />
retardement, comme on va le voir) frappé<br />
par Jerry et Mike a, en effet, lieu le 25 juillet<br />
(ou le 18 août ?) 1952, lorsque Littlefield<br />
enregistre KC lovin’ à Los Angeles, avec<br />
Maxwell Davis (sax tén), Jewell Grant (sax<br />
alt et bar), Herman Tiny Mitchell (gtr), Ralph<br />
Hamilton (bs) et Jesse Sailes (bat). Pro<strong>du</strong>it<br />
par Bobby Robinson, il sort sur le Federal<br />
12110 en novembre.<br />
K.C. Lovin’ ou Kansas City ?<br />
L’idée <strong>du</strong> morceau est venue à <strong>Le</strong>iber en<br />
entendant le blues Sorry, but I can’t take<br />
you, dont un vers annonce : “We’re goin’ to<br />
Chicago, sorry, but I can’t take you”.<br />
Il s’en inspire, éliminant Chi-ca-go, qui n’a<br />
que 3 syllabes, au profit de Kan-sas Ci-ty,<br />
qui en a 4. De plus, Kansas City étant un<br />
Henry Glover & Johnny Ray<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 19<br />
des centres les plus importants <strong>du</strong> blues et<br />
jazz-blues, la chanson, dans l’esprit <strong>du</strong> <strong>du</strong>o,<br />
sera un hommage à la ville et ses musiciens.<br />
Stoller y colle une mélodie à la Count Basie.<br />
<strong>Le</strong> <strong>du</strong>o le fait découvrir à Willie au domicile<br />
de Maxwell Davis. C’est Bass qui décide<br />
de le rebaptiser K.C. lovin’, qu’il juge plus<br />
commercial, au lieu de Kansas City, comme<br />
prévu et souhaité par <strong>Le</strong>iber. A l’époque,<br />
il ne rencontre qu’un succès d’estime et<br />
tombe, plus ou moins dans l’oubli. Tout le<br />
monde pense la messe dite.<br />
Coup de théâtre, il resurgit brusquement<br />
début 1959, lorsque Kansas City, par Wilbert<br />
Harrison, apparaît dans les classements <strong>du</strong><br />
Syd Nathan<br />
Cashbox et <strong>du</strong> Billboard, ainsi que quatre<br />
autres versions mentionnées : celles de<br />
Rocky Olson, de Rockin' Ronald & the<br />
Rebels, de Hank Ballard & the Midnighters<br />
(King 5195) et la réédition de celle de<br />
Littlefield (Federal 12351). Nathan n’a pas<br />
per<strong>du</strong> de temps ! Une semaine plus tard,<br />
le Billboard annonce celle de Little Richard.<br />
La version d’Harrison n’a coûté que 40<br />
dollars et devient n°1 R’n’B, puis n°1 variété<br />
pendant deux semaines, se vendant à plus<br />
d’un million d’exemplaires…<br />
NB : Ce sera un des plus gros tubes de <strong>Le</strong>iber &<br />
Stoller, avec plus de 550 versions, aux USA, Grande-<br />
Bretagne, Suède, Canada (Ville de Kansas, Montréal<br />
j’ai rêvé de toi), Allemagne (Salt Lake City, Abends<br />
auf dem Bahnhof von Kansas City), Mexique (Upa),<br />
Pays Bas, Belgique, France, Espagne, Danemark,<br />
Finlande, Tchécoslovaquie (Kapacity), Japon (Goin’<br />
to Haleiwa), Italie, Jamaïque, Nouvelle Zélande,<br />
Suisse, Chili, Australie (Melbourne City), Serbie<br />
(Idem U Kanzas Siti), Pologne, Vénézuela, Croatie<br />
(Ja idem u Cansas City), Brésil, Afrique <strong>du</strong> Sud. J’en<br />
ai même écrit une adaptation française, Je m’en vais<br />
à Commentry, qui attend un interprète dans mes<br />
cartons…<br />
Reprises à gogo<br />
En septembre 1952, Nathan embarque<br />
à bord <strong>du</strong> Queen Mary pour passer sept<br />
semaines de prospection en Europe. En<br />
octobre, il est à Paris. Sur les Champs-<br />
Élysées, il tombe sur Hot Lips Page, qui lui<br />
parle de quatre enregistrements effectués<br />
dans un studio parisien l’année précédente.<br />
<strong>Le</strong>s deux compères s’y rendent, Nathan<br />
désirant les écouter. Mais il découvre que<br />
les propriétaires <strong>du</strong> studio ne veulent pas<br />
céder les enregistrements : Page n’a pas<br />
réglé les frais de session et ils les gardent<br />
en guise de paiement. Syd offre de payer la<br />
session et repart avec les morceaux.<br />
En mars 1953, suite au tube Hound dog de<br />
Big Mama Thornton, Nathan en enregistre<br />
une reprise par Roy Brown, la déguisant en<br />
Mr Hound Dog’s in town (King 4627) et il<br />
en fait commettre une autre par Louis Innis<br />
et Charlie Gore, celle-là devenue Female<br />
hound dog (King 1212 ). <strong>Le</strong> même mois,<br />
Bonnie Lou enregistre Seven lonely days<br />
(King 1192) et elle met en boîte son seul<br />
autre succès, Tennessee wig walk (King<br />
1237), deux mois plus tard.
En août, Nathan rachète les disques<br />
Glory de Miami, Floride, spécialisés dans<br />
la musique religieuse country. Ce n’est pas<br />
pour utiliser réellement la marque (trois<br />
albums 25 cm sortis seulement), mais pour<br />
récupérer les artistes eux-mêmes, qu’il<br />
enregistre sur King.<br />
1953 verra aussi arriver chez King Luke<br />
Jefferson McDaniel, né le 3 février 1927 à<br />
Laurel, Mississippi. Il quitte l’école à 14 ans<br />
et travaille dans une fabrique de coton.<br />
<strong>Le</strong> guitariste Howard Overstreet lui<br />
fait découvrir la country et il se met à la<br />
mandoline, puis à la guitare, formant, en<br />
1945, un trio avec Howard et Red Davis. Il<br />
rejoint ensuite Jam Up & Honey. Engagé en<br />
1952 par Trumpet, de Jackson, Mississippi,<br />
il y a deux simples. Jack Cardwell, animateur<br />
à WKAB, le présente à Berny Pearlman et<br />
Syd Nathan, qui l’engage sur King, où il<br />
enregistre dès juin 1953 et sur laquelle il<br />
aura six simples.<br />
Il quitte King en 1955, signe chez Meladee,<br />
commence à enregistrer <strong>du</strong> rockabilly sous<br />
le nom de Jeff Daniels, genre dans lequel<br />
il enregistre aussi pour Big Howdy, Astro,<br />
Big B et Sun (sans sortie alors). Il travaille<br />
ensuite pour radio WTUF de Mobile jusqu’en<br />
1964. Il passe ensuite sur WALA. Au début<br />
des années 1970, il fonde une compagnie<br />
de transport routier à Baton Rouge et<br />
se consacre à sa famille, raccrochant sa<br />
guitare jusqu’en 1979, quand il enregistre<br />
deux inédits. Vers 1980, il enregistre pour<br />
Duell et, en 1991/ 1992, pour la marque<br />
suédoise CMC. Il meurt le 27 juin 1992.<br />
Autres marques : Venus, Sun (F), Micron<br />
Music, Hydra (Al), Stomper Time (GB)<br />
Hank Ballard et ses Midnighters<br />
1954 sera essentiellement marquée par<br />
l’arrivée de Hank Ballard et ses Midnighters<br />
au sommet. Tout commence à Detroit en<br />
1950, lorsque Charles Sutton rencontre,<br />
lors d’un des innombrables crochets de<br />
l’époque, quelques jeunes chanteurs des<br />
quartiers Est qui veulent former un groupe.<br />
<strong>Le</strong>s Royals sont nés : Charles Sutton (bar<br />
sol), Henry Booth (tén), Freddy Pride (bar)<br />
et Sonny Woods (bs), plus Alonzo Tucker<br />
comme arrangeur, compositeur et guitariste<br />
occasionnel. Six mois après, Pride est<br />
appelé sous les drapeaux mais, avant de<br />
partir, il recommande aux autres le baryton/<br />
ténor Lawson Smith.<br />
A la fin de l’automne 1951, ils participent<br />
à un des concours amateurs au Paradise.<br />
Non seulement ils l’emportent (premier prix<br />
de 25 dollars), mais ils sont remarqués par<br />
Johnny Otis, alors tête d’affiche pour la<br />
semaine dans cette salle. Il leur propose<br />
de devenir leur impresario : s’ils signent un<br />
contrat d’un an avec lui, il les fera enregistrer<br />
Hank Ballard (à droite)<br />
& The Midnighters<br />
chez Federal. Bien sûr, ils acceptent et, une<br />
semaine plus tard, Nathan les appelle et<br />
leur envoie un contrat (leur garantissant un<br />
"généreux" 0,5 % par disque ven<strong>du</strong>).<br />
<strong>Le</strong>ur signature est annoncée le 24<br />
novembre 1951. Nathan leur prévoit une<br />
session pour février 1952. Mais, de nouveau,<br />
Oncle Sam se manifeste, appelant Smith.<br />
Comme il connaît tous les arrangements<br />
des morceaux, ils demandent à Nathan<br />
d’avancer la session. Syd les recase début<br />
janvier et leur envoie même 200 dollars<br />
pour prendre le train de Cincinnati et aller à<br />
l’hôtel. Il reste une semaine à Lawson avant<br />
son incorporation.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 20<br />
Wynonie Harris<br />
C’est ainsi qu’ils enregistrent 4 faces le 8<br />
janvier 1952, avec la participation, sur All<br />
night long, de Wynonie Harris, en studio<br />
ce jour-là. Une semaine plus tard, il faut<br />
pourvoir au remplacement de Lawson. Tous<br />
les membres <strong>du</strong> groupe travaillent chez<br />
Ford, sauf Sutton qui est chez Chrysler. Un<br />
des copains d’usine de Woods est un certain<br />
John Henry Kendricks, né le 18 novembre<br />
1927 à Detroit, qui a grandi à Bessemer,<br />
Alabama, et est revenu à Detroit en 1949,<br />
pour travailler chez Ford. Ils font appel à lui<br />
pour la session suivante, en mai, et il prend<br />
le nom de Hank Ballard. D’autres sessions<br />
suivent, ainsi que des sorties de disques,<br />
mais leur carrière reste au point mort.<br />
En janvier 1953, ils se retrouvent dans<br />
une situation embarassante. <strong>Le</strong> promoteur<br />
James "Spizzy" Canfield a engagé les 5<br />
Royales, alors sur Apollo, pour une tournée<br />
de 60 jours dans le Sud. Mais le premier<br />
succès <strong>du</strong> groupe arrive juste avant le<br />
départ de la tournée et, certains de trouver<br />
des engagements mieux rémunérés, les<br />
5 Royales se désistent. Or Canfield a<br />
déjà lancé la publicité et les réservations<br />
pour les galas et il se retrouve sans tête<br />
d’affiche. Il découvre alors que les Royals<br />
ont un style assez similaire et il les contacte<br />
avec une offre intéressante pour remplacer<br />
les 5 Royales. Quand il les rencontre, il leur<br />
avoue que son "remplacer" signifie jouer<br />
les doublures. <strong>Le</strong>s Royals acceptent à<br />
contrecoeur et ont un jour pour apprendre le<br />
répertoire et les arrangements des autres !<br />
Federal n’en sera pas informé, mais la<br />
mascarade est éventée au bout de cinq<br />
galas et Carl <strong>Le</strong>bow, impresario des 5<br />
Royales, et Ben Bart, de l’agence Universal<br />
Attractions, sont mis au courant. Ils portent<br />
plainte et il est interdit aux Royals d’utiliser<br />
les noms 5 Royales ou 5 Royals.<br />
Ronnie Peeks<br />
Zeb Turner<br />
Work with me Annie et la polémique<br />
<strong>Le</strong> contrat des Royals avec Otis expire<br />
et ils prennent Al Green pour le remplacer<br />
peu de temps, Nathan les convainquant<br />
de signer avec un avocat de New York.<br />
Résultat : ils ne toucheront pas plus de 20<br />
dollars par soir au zénith de leur carrière en<br />
1954 ! En juillet 1953, celle-ci décolle enfin,<br />
avec Get it, n°6 R’n’B. <strong>Le</strong> 14 janvier 1954,<br />
ils se retrouvent pour leur sixième session<br />
Federal. Cette fois, c’est Ralph Bass qui<br />
en est chargé. Il a une idée à propos des<br />
paroles d’une chanson : "work with me",<br />
et ils travaillent dessus avec Ballard. <strong>Le</strong><br />
résultat est Work with me Annie. Pourquoi<br />
Annie ? Hank dira : "C’était juste un bon nom<br />
commercial, comme "Annie get your gun",<br />
"Little orphan Annie", mais cela aurait pu<br />
être Mary ou Sue". En février, sort le 10ème<br />
disque des Royals, le Federal 12169, avec<br />
Work with me Annie. Il est n°1 R’n’B et reste<br />
classé 25 semaines, n°22 variété et classé<br />
3 semaines. Cela en dépit de l’interdiction<br />
presque immédiate d’antenne !<br />
<strong>Le</strong> succès viendra des juke-boxes et des<br />
ventes en magasin. <strong>Le</strong>s Midnighters feront<br />
une trilogie des aventures d’Annie avec<br />
Annie had a baby et Annie’s aunt Fanny.<br />
Linda Hayes fera une chanson réponse<br />
en 1955, My name ain't Annie (King 4752),<br />
sur laquelle elle est accompagnée par les<br />
Platters.<br />
Peu avant l’envol <strong>du</strong> morceau vers les<br />
sommets, un groupe d’animateurs radio<br />
de la région de New York décide d’arrêter<br />
de programmer les disques "cochons". Ils<br />
montent une association, la Metropolitan<br />
Disk Jockey <strong>Club</strong> & Association of<br />
Broadcasters, dont les membres sont Hal<br />
Jackson (WLIB), Bill Jenkins (WLIB), Jack<br />
Walker (WOV), <strong>Le</strong>igh Kamman (WOV), Bill<br />
Cook (WAAT), Tommy Smalls (WWRL),<br />
Phil Landwehr (WWRL) et Hal "Doc" Wade<br />
(WNJR).
A Los Angeles, les animateurs, craignant<br />
les réactions des parents et de voir les<br />
ventes de disques de R’n’B baisser,<br />
s’autocensurent.<br />
En septembre, Peter Potter, de la KLAC<br />
(et présentateur de Juke Box Jury sur<br />
CBS), déclare que les responsables de tels<br />
disques ne sont pas les compositeurs, mais<br />
les pro<strong>du</strong>cteurs et les maisons de disques,<br />
ajoutant que la majorité des morceaux<br />
R’n’B "n’est pas bonne à radiodiffuser".<br />
En octobre, radio WDIA de Memphis (50<br />
000 watts) décide d’interdire tout disque<br />
aux paroles suggestives et en informe les<br />
maisons de disques.<br />
La vraie hypocrisie débute alors. <strong>Le</strong>s<br />
marques visées clament bien fort leur<br />
innocence. Ahmet Ertegün et Jerry Wexler<br />
d’Atlantic déclarent : "Nous sommes fiers<br />
de maintenir notre réputation de n’avoir<br />
édité que des disques irréprochables".<br />
Ils oublient simplement les Honey love<br />
des Drifters, One mint julep des Clovers,<br />
Shake rattle and roll de Joe Turner. Herman<br />
Lubinsky, de Savoy, passant sous silence<br />
le Double crossing blues de Little Esther<br />
& les Robins, dit, pour sa part : "Nous ne<br />
pro<strong>du</strong>irons pas sciemment de disques à<br />
double sens ou suggestifs, même si nos<br />
ventes doivent en souffrir". Bess Berman<br />
d’Apollo surenchérit : "Je n’ai jamais sorti<br />
de disque posant problème et ne le ferai<br />
jamais". Alors, les Laundromat blues et<br />
Baby don’t do it des 5 Royales ou le Little<br />
side car des Larks ont dû sortir dans son<br />
dos (à son insu de son plein gré ?).<br />
<strong>Le</strong> seul à avoir la décence de ne rien<br />
démentir sera Nathan. Pourtant, les titres<br />
King, Federal et DeLuxe sont plus osés que<br />
tous les autres réunis. Sa politique étant de<br />
faire de l’argent, si les acheteurs veulent<br />
des morceaux de ce type et acceptent de<br />
les payer, il les sort. D’ailleurs, si un titre est<br />
interdit d’antenne, est-ce que ça ne donne<br />
pas envie d’aller l’acheter ?<br />
En avril, Federal annonce que, pour éviter<br />
toute nouvelle confusion entre ses Royals et<br />
les 5 Royales d’Apollo, le nom <strong>du</strong> groupe est<br />
volontairement changé en Midnighters. La<br />
réalité est surtout que Nathan est en pleines<br />
négociations secrètes avec les 5 Royales<br />
pour les attirer sur King et il ne veut pas de<br />
deux groupes ayant un nom si proche dans<br />
son écurie. Comme les 5 Royales sont alors<br />
de plus grosses vedettes, c’est aux autres<br />
de changer de nom. Et, dès avril, les simples<br />
de Work with me Annie sont pressés sous le<br />
nouveau nom. <strong>Le</strong>s Royals ont vécu.<br />
<strong>Le</strong>s Charms, encore des reprises<br />
et de nouveaux pro<strong>du</strong>cteurs<br />
<strong>Le</strong> 1er septembre 1954, les Charms,<br />
groupe d’ados de Cincinnati formé au lycée<br />
Withrow par Bob Smith, puis Donald Peak<br />
(ten), Rolland Bradley (ten), Joe Penn (bar,<br />
ten) et Richard Parker (bs), puis rejoints par<br />
Otis Williams, qui ont déjà enregistré pour<br />
Rockin’, marque de Floride appartenant<br />
à Henry Stone et en cheville avec King,<br />
ainsi que pour DeLuxe que Nathan vient<br />
de réactiver après avoir englobé Rockin’ et<br />
engagé Stone, gravent Hearts of stone.<br />
C’est une reprise <strong>du</strong> groupe californien les<br />
Jewels, sortie sur la marque R & B.<br />
La version des Charms va enterrer<br />
l’originale : sortie (DeLuxe 6062) dans la<br />
foulée de la session, elle entre dans les<br />
hit-parades dès octobre et y restera 19<br />
semaines, étant n°1 R’n’B et n°18 variété.<br />
Stanley Brothers<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 21<br />
Don Reno<br />
Cette reprise en engendre d’autres, celles<br />
des Fontane Sisters, n°1 variété, des<br />
Goofers et Vicki Young.<br />
1955 voit la sortie des reprises "countryfiées"<br />
des Tweedle dee de LaVern Baker<br />
par Bonnie Lou (King 1436), Ko ko mo de<br />
Gene & Eunice par Jack Cardwell (King<br />
1442) et Pledging my love de Johnny Ace<br />
par Cowboy Copas (King 1456), ainsi que<br />
l’apparition <strong>du</strong> premier titre rock ’n’ roll de la<br />
marque, le Seventeen (King 1470) de Boyd<br />
Bennett & les Rockets, dans le Top 5.<br />
Deux nouveaux arrivants complètent<br />
l’équipe des pro<strong>du</strong>cteurs/ directeurs<br />
artistiques. <strong>Le</strong> premier est Andy Gibson,<br />
violoniste/ trompettiste de swing, qui s’est<br />
concentré sur la composition à partir de<br />
1937 et s’est mis au R’n’B après son retour<br />
de l’armée en 1945. Il devient directeur<br />
musical pour Nathan.<br />
L’autre est le chanteur/ guitariste Louie/<br />
Louis Innis, né le 20 janvier 1919 à<br />
Shelbyville, Indiana. Musicien professionnel<br />
dès son adolescence, il part à Chattanooga,<br />
Tennessee, au milieu des années 1930,<br />
puis intègre le groupe de musiciens <strong>du</strong> Barn<br />
Dance de radio WSB d’Atlanta, Géorgie.<br />
Au début des années 1940, il monte à<br />
Cincinnati et fait partie des Plantation Boys<br />
William Otis & The Charms<br />
<strong>du</strong> Midwestern Hayride, rebaptisés Pleasant<br />
Valley Boys, tenant la guitare sur diverses<br />
sessions King, dont celles d’artistes R’n’B.<br />
Après avoir enregistré en 1947 pour<br />
Sterling, il enregistre, en 1950, sans grand<br />
succès, l’original de Good morning judge<br />
(Mercury 6244), repris dans la foulée par<br />
Wynonie Harris (King 4378) qui en fait un<br />
tube. On retrouve alors Innis comme artiste<br />
sur King. Il rejoint ensuite les Cumberland<br />
Valley Boys de Red Foley à Nashville.<br />
Nathan le nomme directeur artistique <strong>du</strong><br />
catalogue folk & western.<br />
On ne gagne pas à tous les coups<br />
Un échec retentissant de Syd, vu leur<br />
destin ultérieur, sera celui enregistré avec<br />
les Platters. Tout débute en 1952, lorsque se<br />
monte, à Los Angeles, un groupe informel,<br />
les Flamingos. Dans leur composition des<br />
plus fluctuante, les membres les plus stables<br />
sont Cornelius "Cornell" E Gunter (1er tén,<br />
né le 14 novembre 1936 à Coffeyville,<br />
Kansas), Gaynel Hodge (1er tén, né le 4<br />
janvier 1937 à Los Angeles), son frère Alex<br />
(né en 1935), Joe "Jody" Jefferson (2e tén),<br />
Curtis Williams (bar) et Richard Berry (bs,<br />
né le 11 avril 1935 à Extension, Louisiane).<br />
Cela aurait pu être un supergroupe doowop,<br />
car Berry (auquel on doit l’original de<br />
Louie Louie) fera partie des Debonaires,<br />
Hollywood Bluejays, Flairs, Robins ou<br />
Dreamers ; Gunter des Hollywood Bluejays,<br />
Flairs, Debonaires, Ermines, Cornells,<br />
Penguins et Coasters ; Gaynell Hodge<br />
composera Earth angel et fera partie des<br />
Blue-Aires, Hollywood Flames, Turks ;<br />
Williams sera membre des Hollywood<br />
Flames et des Penguins et Jefferson sera<br />
dans les Turks !<br />
<strong>Le</strong> premier à les quitter semble avoir été<br />
Curtis Williams, remplacé par Herb Reed<br />
(né le 7 août 1928 à Kansas City, Missouri),<br />
alors mécanicien et membre d’un groupe<br />
gospel, qui connaît Alex Hodge car ce<br />
dernier sort avec une fille de son immeuble.<br />
<strong>Le</strong>s Flamingos (probablement Gunter,<br />
Jefferson, Alex Hodge et Reed) passent à la<br />
TV, dans le crochet réservé aux Noirs, Ebony<br />
Showcase, chantant Old MacDonald, avec<br />
Cornell en solo. Puis c’est Jefferson qui s’en<br />
va, remplacé par David Lynch (2ème tén,<br />
né le 3 juillet 1929 à St Louis, Missouri), qui<br />
habite au coin de la rue des frères Hodge,<br />
alors chauffeur de taxi.<br />
<strong>Le</strong> plus <strong>du</strong>r à remplacer est Gunter, qui part<br />
fin 1952 pour rejoindre les Flairs. Samuel<br />
Anthony "Tony" Williams (né le 15 avril<br />
1928 à Elizabeth, New Jersey) s’y colle. A<br />
la fin des années 1940, il est sergent dans<br />
l’USAF. Sa sœur, Bertha Williams, venue<br />
vivre à Los Angeles, est devenue Linda<br />
Hayes pour chanter et, début 1953, elle a<br />
un succès avec Yes I know (Recorded In<br />
Hollywood 244) réponse au I don't know<br />
de Willie Mabon. Elle a Buck Ram comme<br />
impresario et elle fait venir son frère, qui<br />
a quitté l’aviation, à Los Angeles. Pour<br />
subsister, il est laveur de voitures tout en<br />
écumant les concours de chant le soir.<br />
Alors qu’il passe à l’Alabam, il est remarqué<br />
par Ralph Bass, alors occupé par la gestion<br />
de Federal sur la côte ouest. Bass semble<br />
avoir intro<strong>du</strong>it Tony chez les Flamingos,<br />
qu’il a aussi enten<strong>du</strong>s à l’Alabam et a déjà<br />
engagés sur Federal, où ils sont utilisés<br />
comme chœurs non mentionnés, derrière<br />
Big Jay McNeely en juillet 1953, sur<br />
Nervous, man, nervous, par exemple. ©<br />
Suite et fin au prochain numéro
The Mountains My Baby And Me (New<br />
Time Records) est le huitième album des<br />
GRASS CATS. En 2010, leur chanson A<br />
Good Way To Get The Blues, composée et<br />
chantée par le mandoliniste Russell Johnson<br />
(dont l’album solo a été récemment <strong>Cri</strong> <strong>du</strong><br />
Coeur) s’était hissée en tête des charts<br />
bluegrass. Johnson prend logiquement un<br />
peu plus d’importance dans ce nouveau CD,<br />
d’autant qu’un des deux autres chanteurs des Grass Cats, Steven<br />
Martin, a laissé sa place à Alan Mullen qui ne chante pas. Tim<br />
Woodall qui est passé <strong>du</strong> banjo à la basse il y a quelques années<br />
interprète trois titres, Johnson neuf, et il y a un gospel chanté en<br />
quartet. Sept chansons sont signées par Johnson, toutes dans un<br />
style classique qui convient parfaitement à sa voix haut perchée,<br />
souvent emmenées par le jeu dynamique de Rick Lafleur au banjo.<br />
Chris Hill (fdl) et Johnson sont également d’excellents musiciens.<br />
<strong>Le</strong> trio vocal est un des points forts <strong>du</strong> groupe, notamment sur The<br />
Mountains My Baby And Me et Prisoner Of Your Love, deux titres<br />
qui pourraient légitimement connaître le même succès que A Good<br />
Way To Get The Blues. J’aime encore davantage la ballade ternaire<br />
Life In The Mines avec son trio vocal qui plane au-dessus des<br />
instruments. Johnson chante très bien la valse gospel Turning Point.<br />
<strong>Le</strong> quartet est bien en place sur Meet Me Up In Heaven. Dommage<br />
que la basse manque de groove sur le boogie Love With A Lifetime<br />
Guarantee. Sinon, les Grass Cats auraient fait un sans-faute sur<br />
les compositions de Johnson. Tim Woodall chante Unwanted Love<br />
de Reno & Smiley, Your Love Is A Miracle –adaptation bluegrass<br />
d’un succès de Mark Chesnutt– et What You Do To Me, tiré <strong>du</strong><br />
répertoire de Carl Wilson (frère de Dennis et ex-Beach Boy) et que<br />
les bluegrasseux connaissent par New Grass Revival. Woodall<br />
est moins convaincant que Johnson qui, comme à son habitude,<br />
s’est attaqué à quelques monuments <strong>du</strong> rock et <strong>du</strong> folk. Il chante<br />
très bien Blowin’ In The Wind de Dylan, même si le titre n’a pas<br />
la tension nécessaire pour bien s’adapter au bluegrass. Hungry<br />
Heart de Springsteen est marqué par l’excellente adaptation au<br />
banjo de Lafleur. <strong>Le</strong> refrain manque néanmoins de punch, malgré la<br />
qualité des harmonies vocales. Ce titre est trop lié au saxophone de<br />
Clarence Clemons. Par contre, la réussite est totale pour le superbe<br />
I Can’t Stand It de Clapton, joué avec la complicité <strong>du</strong> guest Brian<br />
Batten, un nouveau dobroïste qu’on prend plaisir à découvrir sur<br />
plusieurs titres de cet album.<br />
The Gospel Side Of Dailey & Vincent est,<br />
comme son nom l'indique, 100% gospel,<br />
mais seuls trois titres rapides chantés en<br />
quartet sont franchement bluegrass. Cast<br />
Aside est <strong>du</strong> Quicksilver tout craché (Jamie<br />
Dailey s'est fait connaître avec le groupe de<br />
Doyle Lawson). Living In The Kingdom Of<br />
God, écrit par Dailey, et Cross Over To The<br />
Other Side Of Jordan sonnent également<br />
comme des classiques <strong>du</strong> genre. DAiLEY & ViNCENT interprètent<br />
en <strong>du</strong>o avec une guitare pour seul accompagnement Family Bible<br />
de Willie Nelson. <strong>Le</strong>ur complémentarité vocale s'illustre encore<br />
sur le slow Come Back To Me et la valse Until At Last I'm Home.<br />
Très belle interprétation également de Welcome Home de Dolly<br />
Parton. Sur les quartets, le groupe a tendance à abuser de la voix<br />
de basse de Christian Davis qui force parfois dans le grave. Mais<br />
les excès sont dans le tempérament <strong>du</strong> groupe, réputé comme un<br />
des meilleurs shows de la scène bluegrass. Ils ont tendance à en<br />
rajouter. Ainsi, avec les cuivres, les cordes et les chœurs, Daddy<br />
Sang Bass de Carl Perkins fait penser à une kermesse harlémoise.<br />
<strong>Le</strong> piano, la batterie et les cordes donnent à Peace That Covers<br />
All The Pain un arrangement que ne renierait pas Céline Dion. <strong>Le</strong><br />
talent et l’exubérance <strong>du</strong> groupe (renforcé sur quelques titres par<br />
Bryan Sutton, Andy <strong>Le</strong>ftwich, Stuart Duncan ou Scott Vestal) font<br />
bien passer l'humour de Noah Found Grace In The Eyes Of The<br />
Lord. Avec le même type d'arrangement (batterie et piano en avant)<br />
sur The Fourth Man In The Fire, Dailey et Vincent sonnent comme<br />
les Statler Brothers à qui ils avaient consacré leur précédent CD.<br />
SANSEVERiNO :<br />
TOURNÉE CHANSONS<br />
& COMBO BLUEGRASS<br />
Printemps<br />
2013<br />
BLUEGRASS & C°<br />
Christian Séguret : mandoline<br />
Jean-Marc Delon : banjo<br />
Christophe Cravero : violon<br />
Jidé Jouannic : contrebasse<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 22<br />
Dominique<br />
FOSSE<br />
The Gospel Side est un album varié qu'il sera peut-être difficile<br />
d'apprécier dans sa totalité mais il y a de belles réussites et le talent<br />
vocal <strong>du</strong> groupe est indéniable.<br />
Tout le monde connait Terry BAUCOM car il<br />
a fait partie, dès leur création, de plusieurs<br />
groupes importants de l’histoire <strong>du</strong> bluegrass<br />
dont la plupart existe encore (Quicksilver,<br />
Lou Reid & Carolina, IIIrd Tyme Out – Boone<br />
Creek, avec Ricky Skaggs et Jerry Douglas<br />
est le seul à avoir disparu). In A Groove<br />
est un premier album solo tardif, à son<br />
image de membre de groupe discret mais<br />
talentueux. En plus de ses qualités de banjoïste, c’est un très bon<br />
chanteur basse et baryton. C’est encore à ce rôle qu’il se cantonne<br />
dans cet album choral (beaucoup d’invités) qui a le mérite de ne<br />
pas être un grand fourre-tout. Il y a un style musical –le bluegrass<br />
classique– joué par une équipe d’excellents musiciens (Baucom,<br />
Adam Steffey/ mdo, Jason Carter/ fdl, Wyatt Rice/ gtr, Barry Bales/<br />
cbss) au service d’interprètes triés sur le volet. Il y a bien enten<strong>du</strong><br />
un gospel avec la formation originelle de Quicksilver. <strong>Le</strong>s Gibson<br />
Brothers font <strong>du</strong> Gibson Brothers sur un titre de Buck Owens. Good<br />
Time Mountain Man est une composition de Chris Stapleton qu’il<br />
chante intégralement en <strong>du</strong>o avec Ronnie Bowman. L’arrangement<br />
mené par le fiddle de Jason Carter a de faux airs cajuns. J’aime<br />
beaucoup The Next Last Time par Ronnie Bowman avec le soutien<br />
de John Cowan qui, de son côté, interprète le standard des Louvin<br />
Brothers I Wish You Knew avec le concours de Russell Moore.<br />
Ce dernier, Don Rigsby, Paul Williams, Jamie Dailey et Lou Reid<br />
interprètent chacun un titre dans le plus pur style bluegrass. The<br />
Sentence d’Eddie Adcock tranche un peu avec le reste de l’album<br />
car il est joliment chanté en trio par Adam Steffey, Terry et son<br />
épouse Cindy dans un registre medium. Il n’y a qu’un instrumental,<br />
la composition de Baucom qui donne son nom à l’album.<br />
David Grisman publie, sur son label<br />
Acoustic Disc, Hard Core Bluegrass In<br />
The Dawg House par DEL & DAWG. Il s’agit<br />
d’enregistrements de Grisman avec le Del<br />
McCoury Band (sauf Ronnie, mandoliniste<br />
<strong>du</strong> groupe, présent sur seulement deux<br />
titres) datant de 1992 et 1997, augmentés<br />
de deux titres en <strong>du</strong>o mis en boîte en 2000.<br />
Je regrette qu’il n’y ait pas plus de chansons<br />
en <strong>du</strong>o car Grisman y a toute la place pour exprimer son talent<br />
d’accompagnateur et de soliste dans le style traditionnel. <strong>Le</strong>s<br />
meilleurs titres de l’album sont ceux que Del chante seul, notamment<br />
John Henry et Sittin’ On Top Of The World. Il n’est décevant que sur<br />
Good Woman’s Love. L’interprétation de John Cowan avec New<br />
Grass Revival et celle de Jim Eanes dans un style plus country<br />
& western semblent inapprochables. Mike Garris, ancien bassiste<br />
de McCoury et Grisman chantent assez médiocrement deux titres<br />
chacun. <strong>Le</strong> <strong>du</strong>o Del-David sur We Can’t Be Darlings Anymore n’est<br />
pas emballant non plus. Parmi les titres interprétés par Del, le<br />
refrain en trio (avec Ronnie) de Cabin Of Love est faux. L’harmonie<br />
low tenor de Grisman n’apporte rien à <strong>Country</strong> Boy Rock’ n’ Roll.<br />
Elle est par contre bien placée sur Walkin’ The Dawg (sic) et The Hit<br />
Parade Of Love. <strong>Le</strong> trio (avec Garris) passe bien sur Save It ! Save<br />
It ! Si le bât blesse partiellement côté chants, le volet instrumental<br />
est réussi. Chaque titre est une leçon de mandoline. Rob McCoury<br />
(bjo) et Jason Carter (fdl) jouent avec le talent qu’on leur connait.<br />
<strong>Le</strong> répertoire est presque exclusivement composé de chansons<br />
popularisées dans les années 40 à 60 par Bill Monroe, Jimmy<br />
Martin, Reno & Smiley, les Stanley Brothers et Del McCoury (20/20<br />
Vision).<br />
Connaissant la voix de tenor de Joe<br />
Mullins, je suis un peu surpris que They're<br />
Playing My Song (Rebel 1849), l'album de<br />
Joe MULLiNS & The RADiO RAMBLERS, ne soit<br />
pas plus bluegrass hardcore. Une raison<br />
évidente est que Mullins partage les chants<br />
lead avec Adam McIntosh qui a une voix<br />
beaucoup plus douce que la sienne. Une<br />
autre pourrait être la prise de son en studio<br />
car Katy Daley qui clôture le disque et a été enregistré en public<br />
apparaît beaucoup plus "trad" que les autres titres. Plusieurs chan
-sons me semblent manquer de la tension nécessaire au bluegrass.<br />
C'est peut-être pour ça que parmi mes titres préférés, il y a les deux<br />
instrumentaux, Steel Guitar Rag qui fait la part belle au banjo et<br />
Cruisin' Timber (de David Harvey) qui comporte un bon break <strong>du</strong><br />
fiddler Evan McGregor. J'aime aussi le countrygrass Some Kind Of<br />
War, le gospel a cappella Moses Set My People Free et le medley<br />
consacré aux Osborne Brothers. <strong>Le</strong> reste, pourtant bien joué et<br />
bien chanté, peine à accrocher notre oreille.<br />
Music To My Ears (Skaggs Family<br />
Records) de Ricky SKAGGS est un album<br />
varié à base de bluegrass mais abordant<br />
d'autres genres, sans doute la raison pour<br />
laquelle Skaggs l'a copro<strong>du</strong>it avec Gordon<br />
Kennedy qui a notamment travaillé avec<br />
Clapton, Garth Brooks et Bonnie Raitt. <strong>Le</strong>s<br />
amateurs de bluegrass classique aimeront<br />
You Can't Hurt Ham, chanson humoristique<br />
écrite par Skaggs et Kennedy, basée sur une phrase de Bill Monroe.<br />
Il y a une bonne version de Things In Life de Don Stover associant<br />
deux banjos, clawhammer par Skaggs, picking par Justin Moses.<br />
Skaggs a aussi composé l'instrumental New Jerusalem qu'il joue à<br />
la mandoline comme la plupart des titres <strong>du</strong> CD. Il reprend Loving<br />
You Too Well, valse écrite par Carter Stanley, Blue Night popularisé<br />
par Bill Monroe puis Hot Rize, et Tennessee Stud en hommage à<br />
Doc Watson. Rien d'extraordinaire mais bien fait. <strong>Le</strong>s autres titres<br />
sont affaire de goût. J'aime What Are You Waiting For composé par<br />
Kennedy (gtr él) et le pianiste Ben Cooper avec un arrangement<br />
country où leurs instruments dominent. J'apprécie moins leur ballade<br />
Nothing Beats A Family avec ses chœurs envahissants. Kennedy<br />
a aussi écrit You Are Something Else qui n'a rien de bluegrass<br />
mais convient bien au banjo et au fiddle. Music To My Ears me fait<br />
l'effet d'un gospel à l'eau de rose mais est tout de même mieux que<br />
Soldier's Son que Skaggs chante avec le Bee Gee survivant Barry<br />
Gibb. De la mauvaise pop eighties badigeonnée de banjo, de fiddle<br />
et de flûte.<br />
Dans les années 90, avec JD Crowe & The<br />
New South, Robert HALE a pu faire apprécier<br />
ses qualités de guitariste et de chanteur,<br />
aussi à l'aise dans le bluegrass classique<br />
que dans le countrygrass qui est devenu sa<br />
spécialité avec le groupe Wildfire dans les<br />
années 2000. Avec son premier album solo<br />
Pure And Simple (Pinecastle 1179) il pousse<br />
l'enveloppe un peu plus loin en arrangeant<br />
plusieurs titres en country avec batterie, guitare électrique et<br />
claviers. L'atmosphère générale reste cependant acoustique avec<br />
la présence de ses anciens partenaires de Livewire, le groupe de<br />
ses débuts (Scott Vestal/ bjo, Wayne Benson/ mdo, Ernie Sykes/<br />
cbss), Randy Kohrs (dob) et Steve Thomas (dob). Did She Mention<br />
My Name (Gordon Lightfoot), There's Another Baby Waiting For<br />
Me Down The Line (Reno & Smiley), Waves Of Sorrow (Vassar<br />
Clements) et le gospel Savior Save Me From Myself (Larry Cordle)<br />
relèvent <strong>du</strong> bluegrass classique, pur et simple comme l'annonce<br />
l'album, bien joué et bien chanté. L'instrumental Dirt Poor, une<br />
composition de Hale, est plus moderne. <strong>Le</strong>s titres country sont<br />
bien moins convaincants, malgré la bonne contribution de Kohrs<br />
et les harmonies vocales d'Alecia Nugent et Shawn Lane. Ce sont<br />
presque tous des tempos lents, notamment les trois chansons<br />
écrites par Hale. J'aime bien cependant These Old Blues de Larry<br />
Sparks, le seul titre country mené par le banjo. L'arrangement<br />
rappelle la période country de Ricky Skaggs. <strong>Le</strong> CD s'achève sur<br />
un titre à part, la reprise de Sir Duke de Stevie Wonder, très bien<br />
chanté par Hale, avec un arrangement calqué sur l'original mais<br />
habilement adapté aux instruments bluegrass<br />
Comme Kathy Mattea avec Coal, Scott<br />
HOLSTEiN vient de consacrer un album entier<br />
au monde de la mine, Cold Coal Town. <strong>Le</strong><br />
titre de l’album présage que ce dernier ne<br />
sera pas plus gai que celui de l’interprète de<br />
18 Wheels And A Dozen Roses. Il y a des<br />
différences importantes cependant. Alors<br />
que Kathy Mattea est seulement interprète,<br />
Holstein a écrit les onze titres (9 chansons<br />
et 2 instrumentaux). Il a convié des musiciens bluegrass qui<br />
garantissent que la noirceur de ses chansons trempées dans le<br />
charbon ne se transformera pas en gris de l’ennui pour l’auditeur.<br />
Randy Kohrs (dob), Aaron Ramsey (mdo), Clay Hess (gtr), Tim<br />
Crouch (fdl), Scott Vestal (bjo) et Jay Weaver (cbss) sont à la<br />
hauteur de leur réputation. Ils s’amusent sur l’instrumental rapide<br />
<strong>Le</strong>avin’ Charleston. La valse Holstein Waltz est menée par le fiddle.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 23<br />
Il y a un beau travail d’arrangement sur Cold Coal Town et Boone<br />
County Blues. Scott Holstein a un timbre voilé, bluesy, proche de<br />
celui de Chris Stapleton mais son chant est plus naturel, moins<br />
forcé. Une manière de chanter peut-être pas très spectaculaire mais<br />
efficace pour ce répertoire. Même Blackwater chanté a capella avec<br />
Don Rigsby passe assez bien, encore plus pour les anglophones<br />
car les textes sont loin d’être anodins. Clinch Mountain Hills est<br />
un hommage aux Stanley Brothers. En plus des titres déjà cités, il<br />
faut signaler The Spell avec une bonne partie de dobro et Montani<br />
Semper Liberi, à ma connaissance la première chanson bluegrass<br />
avec un titre en latin (c’est la devise de la Virginie Occidentale).<br />
Dans leur premier album (<strong>Cri</strong> 123), The<br />
HiLLBENDERS affichaient de belles qualités<br />
de musiciens et d’arrangeurs mais les<br />
chants n’étaient pas au même niveau. Ils<br />
sont en nets progrès avec Can You Hear Me<br />
(Compass 4585). On retrouve leur bluegrass<br />
moderne qui fait plus que friser avec le<br />
newgrass par moments, leurs arrangements<br />
travaillés (Train Whistle, Concrete Ribbon),<br />
les influences de Béla Fleck chez Mark Cassidy (son instrumental<br />
Clutch) et celles de Sam Bush chez Nolan Lawrence (Broken<br />
Promises). Chad Graves a tout de même tendance à trop en<br />
faire au dobro. Il a écrit avec Cassidy l’instrumental new acoustic<br />
Gettysburg. Côté voix, il y a toujours trois chanteurs principaux mais<br />
Gary Rea a laissé sa place à Mark Cassidy et c’est tant mieux car<br />
ce dernier est tout-à-fait convaincant sur le blues-rock Town Away et<br />
la reprise Past The Point Of Rescue, un des premiers succès d’Hal<br />
Ketchum, augmenté ici d’un original pont vocal en espagnol. <strong>Le</strong><br />
meilleur chanteur des Hillbenders est Lawrence. Il maîtrise mieux<br />
la puissance de sa voix que sur le CD précédent sauf sur Talking<br />
In Your Sleep des Romantics (groupe new wave des années 70)<br />
trop chanté à l’énergie. Sur les autres titres, sa voix reste claire. Il<br />
est excellent sur Broken Promises (sa seule composition) dont le<br />
début ressemble à Love Someone Like Me de New Grass Revival.<br />
Sur ce titre, les Hillbenders jouent en dignes héritiers de la bande<br />
à Sam Bush. Jim Rea interprète quatre de ses compositions. Il<br />
force trop sa voix dans le registre blues-rock et c’est dommage car<br />
Heartache Thunderstorm a une intro originale et Spinning In Circles<br />
une structure pop inhabituelle. Radio semble avoir été fort inspiré<br />
de Turn Your Radio On de John Hartford. En misant davantage<br />
sur Nolan Lawrence comme chanteur principal, The Hillbenders<br />
pourraient devenir une formation majeure des prochaines années.<br />
Ils méritent d’ores et déjà qu’on s’intéresse à leur musique.<br />
CHATAM COUNTY LiNE est un quatuor<br />
généralement considéré comme faisant<br />
partie des jamgrass bands, ces groupes de<br />
formation-type bluegrass jouant une musique<br />
influencée à la fois par le bluegrass et par<br />
le rock (ou d‘autres styles comme le cajun<br />
pour <strong>Le</strong>ftover Salmon) et dont les chansons<br />
sont propices à de longues improvisations<br />
à l‘instar de ce que fit New Grass Revival<br />
dans les années 70 (eux-mêmes s‘inspirant de groupes comme<br />
Creedence, Grateful Dead et The Who). Pourtant, la musique de<br />
Chatham County Line me semble surtout attachée aux qualités de<br />
songwriter de son chanteur guitariste Dave Wilson qui signe 12 des<br />
16 titres de Sight & Sound, enregistré en public, et constituant une<br />
espèce de Best Of puisque tous les morceaux sont tirés des cinq<br />
albums studio enregistrés depuis 10 ans. La catégorie jamgrass<br />
m’apparaît d‘autant moins adéquate qu‘aucun titre ne dépasse 5<br />
minutes. La voix de Wilson fait parfois penser à celle de Todd Sheaffer,<br />
le chanteur de Railroad Earth. <strong>Le</strong>s puristes apprécieront peut-être<br />
que certains arrangements soient allégés de leurs instruments non<br />
bluegrass par rapport aux orchestrations studio, mais le live n‘a<br />
pas que des avantages. Chatham County Line donne plus dans<br />
l‘énergie que dans la précision. L‘accompagnement est parfois<br />
brouillon (l‘instrumental Clear Blue Sky) ou bizarre (Speed Of The<br />
Whippoorwill). D‘un autre côté, Nowhere To Sleep et Closing Town<br />
sont les seules chansons vraiment bluegrass. By The Riverside<br />
n‘en est pas loin mais mâtiné de swing. Rock Pile est boogie, <strong>Le</strong>t<br />
It Rock blues-rock. La rythmique de guitare donne un aspect folkrock<br />
à plusieurs chansons. Crop Comes In et surtout le très bon<br />
Birmingham Jail ont un caractère dylanesque prononcé. <strong>Le</strong> banjo<br />
de Chad Holt est souvent en avant dans les arrangements et il<br />
s‘adapte à toutes les situations (Alone In New York pourtant loin <strong>du</strong><br />
bluegrass type). John Teer alterne mandoline et fiddle. J‘aime bien<br />
son instrumental Gunfight In Durango. L‘album est accompagné<br />
d‘un DVD de 13 titres dont 4 ne figurent pas sur le CD.<br />
Suite au verso
BLUEGRASS & C°<br />
Avec le groupe Long Ryders,<br />
Sid Griffin avait formé un groupe<br />
de country-rock dans la lignée<br />
des Byrds. Aujourd'hui établi en<br />
Grande-Bretagne, il est à la tête<br />
des COAL PORTERS qu'il présente<br />
comme un groupe bluegrass<br />
alternatif. J'aurais plutôt opté<br />
pour la dénomination bluegrass<br />
Canada Dry (sans que ça se veuille péjoratif). La<br />
couleur <strong>du</strong> bluegrass mais sans être bluegrass. <strong>Le</strong>s<br />
instruments y sont : banjo, mandoline, fiddle, guitare,<br />
contrebasse. <strong>Le</strong> sitar sur la reprise de Paint It Black<br />
(Stones) et la scie musicale sur The Gospel Shore ne<br />
dénaturent pas grand-chose. The Betsey Trotwood,<br />
instrumental de Carly Frey (fdl) et John Breese (bjo) est<br />
plutôt new acoustic, ce qui n'a rien d'inhabituel dans un<br />
album bluegrass. Mais certaines rythmiques, plusieurs<br />
interventions instrumentales et surtout les chants des<br />
Coal Porters ne collent pas au bluegrass. You Only Miss<br />
Her When She's Gone et Never Right His Wrong sont<br />
les titres rythmiquement les plus proches <strong>du</strong> bluegrass<br />
mais la mélodie de la première chanson et le pont<br />
instrumental de la seconde les en éloignent. Ask Me<br />
Again est trop laid back, The Gospel Shore trop blues<br />
et Barefoot On The Courthouse Lawn trop ternaire<br />
pour être bluegrass. Peu de drive de la part <strong>du</strong> banjo.<br />
<strong>Le</strong> solo d'Ask Me Again est swing. Ce sont surtout les<br />
voix des Coal Porters qui classent leur musique à part.<br />
Celle de Griffin, légèrement nasillarde donnerait un côté<br />
bluegrass s'il ne choisissait pas un phrasé qui en est<br />
éloigné. Carly Frey et le guitariste Neil Robert Herd ont<br />
des voix claires qui donnent une couleur folk rock et leur<br />
prononciation très articulée est étrangère au bluegrass.<br />
Pas étonnant que les Coal Porters aient plus de succès<br />
dans les festivals de country alternative et de rock que<br />
dans les manifestations bluegrass. Ce qui ne signifie<br />
pas que leur musique soit inintéressante. Hush U<br />
Babe/ Burnham Thorpe est original, avec un bon fiddle.<br />
Bonnes adaptations de Heroes (David Bowie) et Paint<br />
It Black. J'aime aussi la valse lente Red-Eyed & Blue et<br />
le blues The Gospel Shore. Je trouve que ça manque<br />
d'intensité, de la tension nécessaire au bluegrass, mais<br />
l'album n'est pas sans charme.<br />
L'album de Dewey FARMER<br />
& Derwin HiNSON (Patuxent<br />
233) est sans nom, signe qu'il<br />
n'aura peut-être pas de suite.<br />
Ce ne serait guère étonnant à<br />
la fréquence avec laquelle ils<br />
vont en studio. <strong>Le</strong> mandoliniste<br />
Dewey Farmer a enregistré<br />
avec Carl Story puis Al Wood<br />
& The Smokey Mountain Boys dans les 60-70's. <strong>Le</strong><br />
banjoïste et guitariste Derwin Hinson a accompagné<br />
Charlie Louvin il y a bien longtemps. Ensemble, ils<br />
ont enregistré ce CD instrumental qu'on croirait sorti<br />
des 50's et 60's. A cause <strong>du</strong> son des instruments<br />
d'abord, très vintage. De la technique instrumentale<br />
aussi, même s'ils brouillent les pistes en hors d’œuvre<br />
avec une rythmique de mandoline funky sur Old Joe<br />
Clark. Du répertoire enfin, avec des titres qui furent<br />
très populaires il y a une cinquantaine d'années :<br />
Over The Rainbow, Roly Poly, Arkansas Traveler et<br />
même Yesterday des Beatles dans un arrangement qui<br />
rappelle énormément celui des <strong>Country</strong> Gentlemen.<br />
<strong>Le</strong> boogie blues Bluegrass Romp a le même côté old<br />
school. Est-ce à cause des solos de guitare d'Hinson,<br />
les arrangements d'Arkansas Traveler et Kansas City<br />
Kitty semblent plus modernes. La version instrumentale<br />
<strong>du</strong> gospel Jesus Savior Pilot Me ne s'imposait pas<br />
vraiment. Snowflake Reel avec un passage jazzy, la<br />
reprise de la valse Flatbush Waltz (Andy Statman) et<br />
un ragtime écrit par Farmer sont plus agréables. Il y<br />
a un beau solo de fiddle de Steve Thomas dans The<br />
Bells Sing For Candrea, instrumental d'Hinson joué<br />
avec des harmoniques. ©<br />
On ne peut qu'inviter le lecteur à apprécier cet ouvrage<br />
qui donne la primeur à l'instrument fétiche, la guitare<br />
(électrique) dans toutes ses dimensions liées au rock, ce<br />
concept musical fourre-tout issu <strong>du</strong> rock 'n' roll pétri de<br />
diverses influences (rockabilly, blues, pop, jazz etc.).<br />
Ainsi sont abordées la conception, l'histoire, la musicalité,<br />
la technique, la culture, etc. On pourrait sans doute faire<br />
le même constat pour d‘autres genres musicaux, mais<br />
l'auteur s'attache à son cœur de cible, à l'évidence son<br />
préféré, avec en arrière-plan le cliché <strong>du</strong> mâle maîtrisant<br />
un solo dans un contexte rock de révolte adolescente.<br />
Qui n'a rêvé de maîtriser son manche devant des jeunes<br />
filles ébahies ? Mais heureusement l'histoire et l'évolution<br />
<strong>du</strong> genre et de la guitare offrent bien plus de richesse culturelle que ces clichés !<br />
Au premier abord, le livre apparaît un peu confus dans sa construction, avec des<br />
redites et des digressions. Mais cette absence de rigueur "universitaire", sans<br />
chronologie pointilleuse, donne peu à peu un certain charme à la lecture : on<br />
suit Tony dans une sorte de confidence qu'il nous fait où bouillonnent les divers<br />
éléments de sa passion, qu'il veut partager. Ainsi un détail amène un souvenir,<br />
la mention d'un album une autre anecdote, etc. D'autant qu'il s'appuie sur la<br />
connaissance de nombreux objets (certains devenus des fétiches) avec à la fois<br />
la grande histoire <strong>du</strong> disque et des concerts, et les légendes liées aux fantasmes<br />
qu'on ne se lasse pas d'évoquer. Sans oublier ses réflexions et constats par<br />
exemple sur les vertus respectives de la Stratocaster et la Telecaster. Chacun<br />
frottera son opinion aux mentions des grands marqueurs de l'instrument, de Chuck<br />
Berry à Mark Knopfler ou de Eric Clapton à... son musicien français préféré !<br />
Pour en revenir au nœud vital <strong>du</strong> livre, le lien organique de l'instrument avec le<br />
genre, la guitare fut un temps menacée par l'assaut technique des claviers des<br />
synthétiseurs et, aujourd'hui, par des rythmiques numériques. Mais l'électronique<br />
ne remplace pas, <strong>du</strong> moins pour celui qui vibre pleinement, la fascination pour la<br />
construction mélodique d'un solo. Tout au plus peut-elle compléter un temps la<br />
multiplicité des sons (pédales, effets).<br />
Tony appuie son analyse sur nombre de groupes et artistes qui, depuis 50 ans,<br />
ont façonné notre esthétique avec celle que distillait, dans sa lente évolution,<br />
la musicalité <strong>du</strong> rock. Il cite les albums qui ont compté et marqué leur temps<br />
et complète notre expérience d‘une riche documentation. La diversité rend<br />
compte en partie de la vitalité des musiques cousines (folk rock, country rock,<br />
hard rock, glam rock, etc.) et s'arrête parfois pour écouter des témoignages,<br />
grâce à la reprise d'interviews : Gary Moore, Tony Joe White, Jimi Hendrix (par<br />
Steve Barker, BBC 1967), JJ Cale, Popa Chubby, Dave Alvin (par Jacques-Eric<br />
Lagarde) Vincent Palmer, Patrice Bastien (boutique vintage). Bref, ça bouillonne,<br />
et même si l'accord parfait est sans doute multiple, il est bigrement sonore et<br />
sé<strong>du</strong>isant. L'ouvrage offre en plus quelques photos originales. A lire, et peut-être<br />
à re-parcourir pour approfondir certaines réflexions en les reliant à sa collection<br />
de disques. Belle idée, Tony. © (JB) Ed.Camion blanc (www.camionblanc.com)<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 24<br />
Guitare et Rock<br />
l'histoire d'un accord parfait<br />
Tony Grieco<br />
PS : <strong>Le</strong>s amateurs de bluegrass vont sourire <strong>du</strong> cliché de la page 43 : "<strong>Le</strong> bluegrass, musique<br />
à forte connotation celtique jouée par ces colons paysans ou gardiens de vaches (sic), naîtra<br />
de ces chaudes soirées où l'on sort volontiers le violon (le fiddle), le banjo et la guitare pour<br />
faire danser les couples (danses appelées square dance)". Ne vous arrêtez pas à ce détail<br />
qui ne fait que 3 lignes sur 280 pages d'un livre intéressant qui mérite notre attention.<br />
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Eric<br />
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i'M KiNGFiSHER (Thomas DENVER JONSSON)<br />
La Scandinavie, entre autres qualités, abrite nombre de singer-songwriters de haute volée, et semble pouvoir, en plus <strong>du</strong><br />
gîte, leur offrir aussi le couvert (festivals, bars, théâtres), si frugal qu'il puisse être. Thomas Denver Jonsson y officie depuis<br />
une dizaine d'années, enchaînant les albums (tous remarquables) avec une belle régularité. Seul sur scène avec sa guitare<br />
acoustique (qu'il joue d'une façon peu conventionnelle et assez passionnante) ou judicieusement accompagné sur disque (on<br />
l'a découvert en 2007, un sublime <strong>du</strong>o avec Jennie Stearns sur The Lake Acts Like An Ocean), modeste et outrageusement<br />
talentueux, échappant aux étiquettes faciles, Thomas est un secret trop bien caché. Voici l'occasion de lever le voile…<br />
Bonjour Thomas ! Quelques précisions<br />
s'imposent pour le public français…<br />
d'où viens-tu ?<br />
Bonjour Eric ! (en Français). J'ai grandi<br />
dans une petite ville paisible, Grums, le<br />
"midwest" de la Suède. Vers 20 ans j'ai pas<br />
mal bougé dans le pays; mais depuis 5 ans<br />
je me suis établi à Lund, au Sud…<br />
Quelles ont été tes premières<br />
rencontres avec la musique ?<br />
J'ai été entouré de musique très tôt, ma<br />
mère chante et joue <strong>du</strong> piano. <strong>Le</strong> goût de<br />
mes parents pour les années 50 et 60 a<br />
fortement coloré mes premiers contacts.<br />
Et je suis toujours touché par Fats Domino,<br />
Roy Orbison, Chuck Berry, The Crystals,<br />
Del Shannon, tous ces gens-là. Quand<br />
j'ai commencé, j'ai découvert la scène<br />
dite "americana" contemporaine, Ryan<br />
Adams, Bonnie Prince Billy mais aussi le<br />
fabuleux "Solitary Man" de Johnny Cash.<br />
Je suis également fan depuis longtemps<br />
de musiques plus expérimentales, instrumentales<br />
et post-rock. <strong>Le</strong> mélange n'était<br />
pas évident quand j'ai commencé à écrire<br />
mes propres chansons, c'est plus partagé,<br />
"de mise", désormais.<br />
Tu as commencé très jeune...<br />
Faire de la musique a été pour moi<br />
une soupape de sécurité, quasiment<br />
thérapeutique. J'avais accumulé trop de<br />
choses en moi et je devais agir. La musique<br />
est à ce titre un voyage intérieur et une<br />
épreuve physique libératrice, quand on<br />
commence à tourner et monter sur scène<br />
chaque soir. J'avais tellement de respect et<br />
d'admiration pour le métier de musicien que<br />
je ne pensais vraiment pas y arriver moimême.<br />
Mais j'ai essayé… et j'aime toujours<br />
ce sentiment de ne pas<br />
trop maîtriser ce que je<br />
suis en train de faire.<br />
Tu ne me croirais pas<br />
si je te disais le nombre<br />
de morceaux écrits<br />
alors que je cherchais<br />
vainement à reprendre<br />
les titres et accords<br />
des autres. C'est un<br />
rêve devenu réalité,<br />
forcément obsessionnel<br />
parfois…<br />
Jouer en solo sur<br />
scène, c'est la<br />
liberté totale ?<br />
Quand tout va bien<br />
et que j'entre dans<br />
ma bulle de plaisir sur<br />
scène, c'est carrément<br />
narcotique...<br />
As-tu le sentiment de<br />
faire partie d'un style<br />
musical précis ?<br />
S'il faut vraiment le<br />
faire, indie-folk, ça me<br />
va. C'est indie… et folk.<br />
Je préfère garder la<br />
chose un peu ouverte.<br />
Un travail acoustique,<br />
Ph. Kristopher HEDBERG<br />
avec des arrangements qui se<br />
rapprochent de ceux d'un groupe.<br />
Mais le noyau est simple, ma<br />
guitare et ma voix, c'est ce que<br />
je fais quand je joue sur scène,<br />
seul. J'ai commencé dans<br />
une veine alt-country, donc j'ai<br />
récolté ces comparaisons avec<br />
Neil Young, Townes Van Zandt<br />
ou Gram Parsons au début. À<br />
l'aube de mon cinquième album,<br />
je pense être un peu plus<br />
"non-conventionnel".<br />
Disons qu'un mélange<br />
de John Fahey,<br />
The National,<br />
Jason Molina et<br />
Cher me va mieux<br />
aujourd'hui !<br />
Comment vois-tu ce "music<br />
business" maintenant ? et dans ton<br />
pays ? Comment la Suède traite-t-elle<br />
les singer-songwriters ?<br />
L'essentiel est que je m'imagine faire ce<br />
métier encore longtemps, je veux juste<br />
sentir que j'évolue, que je vais vers le mieux,<br />
d'année en année. Quitte à me taper la tête<br />
sur les murs pour y arriver. <strong>Le</strong> music business<br />
est un monstre en perpétuel changement,<br />
c'est à la fois effrayant et excitant. Il faut<br />
apprendre à aimer ça. La scène musicale<br />
suédoise est surchargée, dans tous les<br />
styles. C'est une sorte de compétition à la<br />
fois difficile et motivante. Quand au public<br />
suédois, que les salles soient petites ou<br />
grandes, il est généralement très accueillant,<br />
même si parfois il est un peu agité ! Il y a<br />
toujours quelques mauvaises soirées ici ou<br />
là mais c'est de plus en plus rare…<br />
Tu es entre deux<br />
albums, Arctic, sorti<br />
l'an dernier, et le<br />
prochain en cours<br />
d'enregistrement...<br />
L'idée avec Arctic,<br />
c'était de faire un album<br />
de blues contemporain<br />
à ma manière. J'ai<br />
toujours la sensation<br />
que ce style est soit<br />
trop intellectualisé, soit<br />
trop démonstratif et<br />
gavé de performances<br />
superflues. J'ai voulu<br />
mélanger mes sensations<br />
actuelles et une<br />
certaine façon de jouer<br />
"blues", en frappant<br />
www.imkingfisher.com<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 25<br />
Ph. Gustav ADBÅGE<br />
et tordant les cordes de la guitare,<br />
en acoustique. Pour l'écriture, j'ai<br />
laissé les récits de Fridtjof Nansen<br />
(ses premières expéditions au<br />
Pôle Nord) m'envahir, et aborder<br />
des sujets comme la nature, le<br />
monde sauvage, inconnu, souvent<br />
excitant de ces contrées-là. J'ai la<br />
sensation aujourd'hui que les titres<br />
de cet album les plus forts sont ceux<br />
où j'ai réuni le plus grand nombre<br />
de points communs entre<br />
cet explorateur et mon<br />
monde à moi, des<br />
sentiments très intimes.<br />
Pour ce qui<br />
est <strong>du</strong> présent, je<br />
viens de terminer<br />
les prises de sons<br />
des voix et guitares <strong>du</strong> futur album,<br />
Avian. J'ai travaillé un long moment<br />
pour en arriver là. C'est le petit dernier,<br />
mon préféré à ce jour, inéluctablement…<br />
L'album devrait sortir au printemps 2013 si<br />
tout se passe bien. C'est est le deuxième<br />
d'une petite trilogie pour laquelle j'ai déjà<br />
prévu le dernier épisode, très simple, avec<br />
peut-être 3-4 musiciens avec moi sur tout<br />
l'album, jouant sur les silences, un peu<br />
tor<strong>du</strong> et bruyant par moments, presque une<br />
ambiance de quartet de jazz.<br />
Pour tes enregistrements, quelle est ton<br />
approche, le degré d'improvisation, la<br />
part de surprise des autres musiciens ?<br />
Mon principe est le suivant : plus la<br />
chanson est millimétrée sur le papier, au<br />
moment de l'écriture, seul, plus elle a droit<br />
à sa liberté quand on y travaille en studio.<br />
Mon pro<strong>du</strong>cteur, Carl Edlom, et moi-même,<br />
allons fêter dix ans de travail en commun<br />
l'an prochain. Il était déjà avec moi pour<br />
mon premier single en 2003 (Then I Kissed<br />
Her Softly). On a trouvé nos marques avec<br />
le temps, quelques mots suffisent pour nous<br />
cadrer mutuellement. Mais bien sûr ce n'est<br />
jamais évident de laisser quelqu'un d'autre<br />
jouer avec ses "enfants"… <strong>Le</strong> plus étonnant<br />
c'est que lorsqu'un ami proche joue sur mon<br />
album, j'ai une vraie confiance et je suis le<br />
premier à lui demander d'aller plus loin dans<br />
le spontané, me surprendre. Je peux aussi<br />
tortiller des heures une simple ligne de<br />
piano de Carl, le malheureux...<br />
Que penses-tu des nouveaux moyens<br />
de diffusion digitaux ? Ces réseaux...<br />
Je vais être clair, c'est bon. <strong>Le</strong>s changements<br />
depuis dix ans dans cette in<strong>du</strong>strie m'ont<br />
aidé à vivre en tant qu'artiste. Ne serait-ce<br />
Discographie<br />
2010- I'm Kingfisher - Arctic (Playground 118) CD<br />
2007- Thomas Denver Jonsson<br />
The Lake Acts Like an Ocean (Kite 2000) CD<br />
2005- Thomas Denver Jonsson<br />
Barely touching it (Kite 1080) CD<br />
2004- Thomas Denver Jonsson<br />
First in line EP (Kite 1050) CDEp<br />
2003- Thomas Denver Jonsson<br />
Hope to her (Kite 1040) CD<br />
2003- Thomas Denver Jonsson<br />
Then I kissed her softly (Kite 1010) 7"
que de pouvoir diffuser mon travail<br />
par des moyens alternatifs, même<br />
après avoir été signé par un tout<br />
petit label, et trouver des dates<br />
à distance, se faire connaître<br />
ailleurs… Il ne faut pas le nier,<br />
ces connections sont bénéfiques.<br />
Celà ne veut pas dire que l'on en<br />
vit mieux, avec plus de revenus,<br />
loin de là. Mais honnêtement,<br />
c'est une chance, et je crois que<br />
passer moins de temps à se<br />
plaindre et plus à créer ou affiner<br />
sa musique est la bonne voie. <strong>Le</strong>s<br />
temps changent et nous, artistes,<br />
ne devons pas agir comme le font<br />
les grandes compagnies pétrolières quand des<br />
carburants alternatifs arrivent sur le marché…<br />
Peux-tu toujours te passer<br />
d'une maison de disques ?<br />
Même si la diffusion digitale tend à dominer<br />
la chose, mon sentiment est que le format<br />
album est toujours valide et le travail sincère, de<br />
sélection de talents, voire des chansons, d'un<br />
maison de disque, reste important, au milieu<br />
de ce nuage géant de musique disponible.<br />
J'achète des albums sur vinyle, et je n'imagine<br />
pas sortir un travail sans support physique à la<br />
clé. La promotion c'est un autre problème. C'est<br />
de plus en plus difficile d'exister si les moyens<br />
sont limités, cela fait partie <strong>du</strong> jeu, pas de place<br />
pour de la naïveté de ce côté-là. <strong>Le</strong>s gens qui<br />
s'occupent de moi sur mon label font tout ce<br />
qu'ils peuvent pour m'aider, je crois.<br />
Seul sur la route, tu écoutes quoi ?<br />
Etrangement, je résiste plutôt<br />
au "style" dans lequel je suis,<br />
sans doute pour éviter les<br />
clichés mais aussi pour ajouter<br />
des dimensions, des références<br />
dans mes propres morceaux.<br />
J'écoute beaucoup de choses<br />
dif-férentes. Un journal suédois<br />
m'a demandé dernièrement<br />
mon top-2012 personnel, et il y<br />
avait là Earth, Damien Jurado,<br />
Peaking Lights, Cat Power, Diiv,<br />
Beach House, Thåström, Perfume<br />
Genius, Lambchop et Bill Fay. De<br />
l'instrumental étrange, de la pop<br />
ANCiENS NUMÉROS DiSPONiBLES<br />
33- M-Chapin CARPENTER, Detour Band<br />
34- Tom RUSSELL, The Jayhawks<br />
35- Chris iSAAK, John Prine<br />
36- Pete DROGE, Creadance Clearwater Revival<br />
40- Spencer BOHREN<br />
41- Alejandro ESCOVEDO, Milton Brown<br />
55- Peter CASE, Bob Amos,<br />
56- SONDAGE ‘99 (Emmylou Harris)<br />
57- Hank SNOW, Calvin Russell<br />
58- Neal CASAL, Chip Taylor<br />
59- Kathy KALLiCK, Annabel, Kasey Chambers<br />
60- Steve EARLE, Nickel Creek<br />
61- Lionel WENDLiNG, Dale Watson<br />
62- <strong>Le</strong>e HAZLEWOOD, Ryan Adams<br />
63- Alan JACKSON, Eddie Shaver, Mark Stuart<br />
64- Dolly PARTON, Gas Oil, David Olney<br />
66- HANDSOME FAMiLY, Lost Highway<br />
67- Liane EDWARD, Eric Taylor<br />
68- Chet ATKiNS, W. Jennings<br />
69- Waylon JENNiNGS, Honky Tonk<br />
70- Jack iNGRAM, Northern Lights<br />
71- GUNSHOT, Jeff Blanc<br />
72- DETOUR BAND, Mickey Newbury<br />
73- Rex FOSTER, Western Swing<br />
74- JiM & JESSE, Townes Van Zandt<br />
75- Maura O’CONNELL, Johnny Paycheck<br />
76- SPECiAL CONSENSUS<br />
77- Jean-Yves LOZAC’H, Ronny Elliott<br />
78- Johnny CASH, Don M. Sampson, Slim Dusty<br />
79- The KRUGER Bros, Little Bob<br />
80- Marty STUART, Canyon Band, John Lilly<br />
81- Wayne HANCOCK, Turquoise<br />
Thomas DENVER JONSSON<br />
Ph. Kristoffer HEDBERG<br />
82- Billy Joe SHAVER, Patrick Verbeke<br />
83- Joy Lynn WHiTE, James Intveld<br />
84- Charlie WALLER, Sid Griffin<br />
85- Kelly WiLLiS, Wanda Jackson<br />
86- Chip TAYLOR/ Carrie RODRiGUEZ<br />
87- Liz MEYER, Audrey Auld Mezera<br />
88- Mary GAUTHiER, Cornell Hurd Band, Chely<br />
Wright, Kasey Chambers, Jimmy Martin<br />
89- Merle HAGGARD, Vassar Clements<br />
90- Moot DAViS, Vicky Layne, Keep Off The Grass<br />
91- EVERLY BROTHERS, Phenix, Merle Watson,<br />
Moon Mullican, Chris Whitley, Fred Eaglesmith<br />
92- Mark CHESNUTT, Greencards, Mary-Lou<br />
93- Jon RANDALL, James Hand, Ronnie Bowman,<br />
JA Martinez, Springfield, Texas Swing Kings<br />
94- Melinda SCHNEiDER, Todd Fritsch, James <strong>Le</strong>va,<br />
Marie Dazzler, Fats Domino, Larry Rice<br />
95- Tony Joe WHiTE, Ronnie Bowman,<br />
Kris Kristofferson, Mariotti Bros, Ph. Kulcsak<br />
96- Lionel WENDLiNG, Eddy Ray Cooper, Bob Wills,<br />
Philippe Langlois, Bruce Bouton<br />
97- 77EL DEORA, Bill Chambers, Chris Smither<br />
98- Joe ELY, Zip Code 2025, Wanda Jackson<br />
99- The CHERRYHOLMES, Dave Prior, Blue Railroad<br />
Train, Tommy Alverson, Hank Thompson<br />
100- RED MEAT, Jérôme Desoteux, Jimmy Cavallo<br />
101- SPECiAL 48 p Nashville 70’s, Muhlenberg Sound,<br />
Craponne, La Roche, Olivier Jouin, Jim Franklin,<br />
Mick Larie, <strong>Le</strong>e Hazlewood, Graham Thompson,<br />
El Toro, Gene Vincent, Bob Wills, etc.<br />
102- Porter WAGONER, Michael W. King, Richard<br />
Shindell, Eric Reynaud, Festivals, etc.<br />
103- Hank THOMPSON, Equiblues, Mandolines de<br />
Lunel, Dan Fogelberg, Lucinda Williams<br />
indé, <strong>du</strong> folk pur… Mais si l'on parle de mon<br />
Panthéon intime, mes dieux maison, ce serait<br />
plutôt M. Ward, John Fahey, Jason Molina, Cat<br />
Power, Bob Dylan, Mogwai, Johnny Cash ou<br />
Townes Van Zandt (Thomas Jonsson a participé<br />
l'an dernier à un tribute-album avec une version<br />
de To Live Is To Fly ndlr).<br />
Ecris-tu autre chose que des chansons ?<br />
J'ai écris un roman il y a quelques années, fini<br />
et repris et bouclé mais… sans surprise ça se<br />
termine toujours sous la forme de chansons.<br />
Sur le prochain album, c'est le cas de The Lion's<br />
Share. L'idée d'écrire en longue distance me<br />
plaît mais je ne sais pas si je tenterai l'aventure<br />
ou même si j'en ai la capacité...<br />
Pour terminer sur une note locale, peux-tu<br />
expliquer cet étonnant instrumental,<br />
"Sacha Distel" sur ton album de 2007<br />
The Lake Acts Like An Ocean) ?<br />
Ha ! J'aime ce vieux EP<br />
de titres bossa nova, dont<br />
un titre, Ting-Tong, et il y a<br />
une étonnante video que j'ai<br />
découverte qui s'y rapporte.<br />
Des raisons amplement suffisantes<br />
pour donner son nom à<br />
un des titres, non ?<br />
Connais-tu la France ?<br />
Un peu, et j'aimerais vraiment<br />
y retourner. J'ai fait des dates<br />
à Lyon, Dijon et Metz il y a<br />
quelques années, et je m'en<br />
souviens bien. <strong>Le</strong> plus tôt serait<br />
le mieux ! Ce serait parfait... ©<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 26<br />
Ph. Nicholas WAKEHAM<br />
104- Ray BENSON & ASLEEP AT THE WHEEL,<br />
Jim Cohen, Tennessee Stud, Tom Paxton<br />
105- Mike BLAKELY, Bonnie Bishop, Bruno Boussard,<br />
Steel-Guitare Charvieu, Smocky Dawson, Bill Bolick,<br />
106- 3FOX FiRE, Dierks Bentley, Adam Brand,<br />
Texas Sapphires, Marcel Germann, Patsy Cline,<br />
Hawkshaw Hawkins, Cowboy Copas<br />
107- Ricky SKAGGS, Detour Studio, Don Helms, Artie<br />
Traum, Buddy Harman, CRV, Courtelary, Lancy, etc.<br />
108- George JONES, Festivals<br />
109- Ernest TUBB, Pat MacDonald, Hatch Print,<br />
Bo Diddley, Red Foley, Alan <strong>Le</strong>atherwood<br />
110- The FLATLANDERS<br />
111- The BASTARD SONS OF JOHNNY CASH,<br />
Eric Chruch, Paul Clayton, Al Dexter, Dave Dudley,<br />
112- Carrie HASSLER - Gerry Hogan, Eddie Noak<br />
113- La ROCHE BLUEGRASS, Richard Dobson,<br />
<strong>Country</strong> Rendez-Vous, Ferlin Husky<br />
114- Lyle LOVETT, Lavardac, Irish Steel Guitar<br />
115- Ray Wylie HUBBARD, Dolly Parton, Carl Smith,<br />
Lou Millet, Cliff Richard, Tommy Duncan<br />
116- Robert Earl KEEN, Raul Malo, Bobby Charles,<br />
Paul McBonvin, Petre Nylund, Eddie Cochran,<br />
Dale Hawkins, Buddy Holly<br />
117- The GRASCALS, Slawek, Jimmie Skinner, Good<br />
Rockin‘ Tonight, BJ Wills, Charlieu Steel Guitare<br />
118- Dale Ann BRADLEY & Band, Ch. Howard-<br />
Williams, Miss <strong>Le</strong>slie, Quebe Sisters, Lucky, Tubb,<br />
Roddy Jackson, Jefferson Noizet, Big John Mills,<br />
Willie Nelson, Jimmy Dean, Hal Harris, BJ Wills<br />
119- Jean-Jacques MiLTEAU, La Roche Blu<br />
grass, <strong>Country</strong> Rendez-Vous, Dives-sur-Mer, Buddy<br />
Reed, Digby Hardy, Plumes de <strong>Coyote</strong>s<br />
120- The SWEETBACK SiSTERS, Gérard Herzhaft,<br />
NEWS<br />
<strong>Coyote</strong> Report<br />
ARTiSTES EXEMPLAiRES<br />
Claire Lynch et Tony Trischka<br />
ont reçu l'award USA Fellowships,<br />
récompense nationale<br />
pour encourager des artistes<br />
influents. <strong>Le</strong> prix de 50 000<br />
dollars permet de financer un<br />
projet. Tony pense réaliser un<br />
album sur la Civil War avec des<br />
compositions et éventuellement<br />
une version scénique<br />
CONTRABAND<br />
Titre de l'album de Otis Taylor<br />
qui a reçu le Grand Prix <strong>du</strong><br />
Disque de l'Académie Charles<br />
Cros (Telarc, distribué par<br />
Socadisc. Otis annonce<br />
également un CD en février :<br />
My World Is Gone<br />
COUNTRY CLASSiQUE<br />
Hip-O Records sort Patsy<br />
Cline on the Air : Her Greatest<br />
TV Performances, Extraits<br />
d'émissions TV de 1962 et<br />
1963 : <strong>Country</strong> Style U.S.A,<br />
Pet Milk Grand Ole Opry, The<br />
Glenn Reeves Show<br />
SAiNT AGRÈVE SANS MUSiQUE<br />
<strong>Le</strong> festival Equiblues, pris dans<br />
des difficultés financières,<br />
n'aura pas lieu cette été. <strong>Le</strong>s<br />
amateurs d'équitation et de<br />
country music remercient<br />
Philippe Lafont et ses amis<br />
pour les bons souvenirs<br />
Nécro : Jean-Pierre LEMOZiT<br />
Décédé à 70 ans, il était le<br />
président <strong>du</strong> très prestigieux<br />
Cahors Blues Festival<br />
NEWS DE LiLLY OF THE WEST<br />
Lilly Drumeva a recruté Lussy<br />
Stoynev (fdl) et Pavlin Malinov<br />
(drm) pour un projet de western<br />
swing et prépare un clip pour la<br />
St Valentin (Valentine Moon) ©<br />
Radio<br />
<strong>Country</strong><br />
<strong>Club</strong><br />
24h/ 24<br />
et 7 j/ sur 7<br />
www.radiocountryclub.com<br />
Laetitia A‘zou, Hall of Glisse, Images de Festivals<br />
121- Rhonda ViNCENT, Art Rosenbaum, Sonny<br />
Burgess, Bob Wills, JD Crowe, Rounder (40 ans)<br />
122- Tim O‘BRiEN, Red Simpson, David Hartley<br />
123-4- SAM-ELViS-MARiON, BLUEGRASS 43<br />
Tanya Tucker, Lisa Haley, Whitey Morgan, Ralph<br />
Mooney, BoB Wills, Webb Pierce, Ray Price, etc.<br />
125- Johnny HORTON, Festivals (Craponne, La<br />
Roche, Namur) Paolo Conti, Dean Reed<br />
126- Amber DiGBY, Jack Scott, Bob Dunn, Faron<br />
Young, Christophe Marquilly<br />
127- STARDAY : Une aventure musicale, Ocie<br />
Stockard, Gretchen Peters, Marvin Rainwater, Hank<br />
Williams, Roy Drusky, etc.<br />
128- Christian SÉGURET, Johnny Bond, Link Davis<br />
Katia Perrin, Joni Harms, Johnny <strong>Le</strong>e Wills<br />
129- Ronnie BOWMAN, Bearfoot, Gerry Griffin,<br />
Bob Wills, Tex Ritter, <strong>Coyote</strong> Européen<br />
130- THE SONS OF NAVARONE, <strong>Country</strong> Rendez<br />
Vous, Didier-Marc Bourelle, Johnny Cash,<br />
131- Brad PAiSLEY, King Records, Johan Asherton,<br />
Irish Steel Guitar Festival, Hank Williams : The Lost<br />
Concerts, Bob Wills : The Tiffany Transcriptions
DiSQU'AiRS<br />
WESTERN SWiNG AUTHORITY : All Dolled Up<br />
Ce septuor canadien, composé de Shane<br />
Guse (vln, vo), Stacey <strong>Le</strong>e Guse (vo), Paul<br />
Chapman (gtr, vo), Dan Howlett (vln, vo),<br />
Ed Ringwall (stl gtr), Matthew Lima (bs)<br />
et Craig Bignell (bat), nous propose un<br />
superbe deuxième CD de western swing. <strong>Le</strong><br />
groupe s’est bien approprié les neuf reprises<br />
de classiques, dont Barnyard boogie qui<br />
débute par des cris d’animaux de la ferme. La dixième, celle de<br />
Pink panther, semble incongrue au départ, mais s’intègre bien dans<br />
le lot. C’est à Stacy <strong>Le</strong>e que sont réservées les ballades, dont les<br />
superbes I’ve got a feelin’, une des deux compositions, One of us<br />
is lying et Maiden’s prayer. Quant à l’autre composition, All dolled<br />
up, c’est un titre enlevé. Avec les superbes violons, guitare et steel,<br />
le Western Swing Authority a de quoi venir voir. Il ne lui reste qu’à<br />
étoffer le répertoire d’originaux. Chaudement recommandé. (BB)<br />
WSA, 315 Arlene Pl, Waterloo ON, N2J 2G5 (Canada)<br />
JOHN LEE HOOKER JR : All Hooked Up<br />
<strong>Le</strong> registre vocal <strong>du</strong> fiston est différent de<br />
celui <strong>du</strong> père, le style musical aussi. <strong>Le</strong> fait<br />
qu’il soit né à Detroit, la ville de la Motown,<br />
n’y est sans doute pas étranger. Après des<br />
débuts très (trop ?) jeune dans le métier,<br />
il succombe aux tentations proposées,<br />
alcool et drogue, ce qui engendre divorce<br />
et prison. Il s’en sort grâce à la foi (le titre<br />
All hooked up se réfère à tout cela) et, depuis, a repris le chemin<br />
des studios. Musicalement, on est loin <strong>du</strong> rockin’ blues paternel et<br />
le CD intéressera plus les nostalgiques <strong>du</strong> R’n’B/ soul des années<br />
soixante (le <strong>du</strong>o I surrender avec Betty Wright est très Sam and<br />
Dave), de la variété ou <strong>du</strong> R’n’B funky voire <strong>du</strong> jazz cabaret. Seul<br />
Listen to the music, au rythme un peu Bo Diddley, intéressera ceux<br />
qui ne goûtent pas les styles précités. Un DVD <strong>du</strong> morceau Dear<br />
John est inclus dans le boîtier. (BB) www.markpuccimedia.com<br />
Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350<br />
TAS CRU : Tired Of Bluesmen Cryin’<br />
Quatrième album de cet artiste assez<br />
atypique, qui mêle diverses influences à<br />
son blues, musique classique, country, folk,<br />
variété entre autres. Ça ne marche pas<br />
à tous les coups, ce serait trop beau, les<br />
titres lents étant un peu lassants et d’autres<br />
trop funky. Concernant les morceaux plus<br />
rythmés, ils naviguent entre blues rock et<br />
style plus classique, comme Changin' my ways, qui rocke gentiment<br />
sur un rythme medium et un Sure do à la sauce Nouvelle Orléans<br />
funky. L’impression d’ensemble est donc mitigée. (BB)<br />
Frank Roszak Prod., 7400 Sepulveda Blvd # 330, Van Nuys, CA 91405<br />
TERESA JAMES & RHYTHM TRAMPS : Come On Home<br />
<strong>Le</strong>s nostalgiques de Janis Joplin<br />
trouveront sûrement leur compte sur ce<br />
CD car, outre un vocal joplinien, Teresa<br />
en emprunte souvent le style, avec une<br />
guitare trop rock et pas assez ‘n’roll à<br />
mon goût. Pour ceux que cette musique<br />
laisse indifférents, comme votre serviteur,<br />
qu’y a-t-il d’autre ? Une ballade jazzy bien<br />
plate, un peu de variété pop rock, de R’n’B<br />
des années soixante, de soul, dont la ballade mélodieuse Forgetting<br />
you et deux titres un peu plus R’n’R, dont A long way from Texas,<br />
avec piano léger, un peu à la You never can tell, cependant gâché<br />
par des chœurs malvenus. <strong>Le</strong> chat est donc bien maigre pour les<br />
vieux rockeurs. (BB) Jesi-Lu 1008, distr. Blind Raccoon, PO Box 40045,<br />
Memphis TN 38174 et www.blindraccoon.com<br />
SUNNY CROWNOVER : Right Here Right Now<br />
Sunny, dont je n’avais point enten<strong>du</strong> parler<br />
auparavant, semble être une touche à tout,<br />
car les styles musicaux sont divers sur ce<br />
CD, ce qui fait que certains titres sont loin<br />
de nos musiques. Dans ceux qui nous<br />
concernent, on note Oh yes I will!, un bon<br />
R’n’B des années soixante, Love me right,<br />
rockin’ R’n’B louisianais un peu swamp<br />
pop, Cook in your kitchen, un bon R’n’R, I might just change my<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 27<br />
B-STARS : West Coast Special<br />
L’album précédent de ce groupe de San<br />
Francisco m’avait enchanté et il avait<br />
engendré une critique enthousiaste dans<br />
ces colonnes, utilisée d’ailleurs dans la pub<br />
pour ce nouvel opus et le charme n’est pas<br />
rompu. Un seul mot résume à merveille ce<br />
qu’ils proposent : superbe ! <strong>Le</strong> mélange<br />
hillbilly bop/ western swing reste le même,<br />
ainsi que la virtuosité des musiciens, en dépit de changements<br />
dans le quintette, actuellement composé de Greg Yanito (gtr, voc),<br />
Eric Reedy (cbs, voc); Pierre Laik (gtr sol); Larry Chung (stl gtr, vln);<br />
Billy Zelinski (bat). <strong>Le</strong> seul titre non hillbilly bop ou western swing<br />
est le hillbilly blues When the darkness turns to light. Aucun titre<br />
faible sur les douze, avec une grosse majorité de compositions.<br />
Elles sont tellement bonnes qu’on les croit sorties tout droit des<br />
années cinquante, comme les reprises, ce qui n’est pas un mince<br />
compliment. Aaah, take it away, <strong>Le</strong>on ! (BB)<br />
Rust Belt, A-Town Agency www.atownagency.com<br />
mind, teen rock enlevé et Trust your lover, rockin’ R’n’B. En ôtant<br />
les scories pop rock/ variété voire country variété, elle sera bien<br />
meilleure. (BB Shining Stone, distr Mark Pucci Media, adresse plus haut<br />
AL BASiLE : At Home Next Door<br />
Al Basile, dont je n’avais pas enten<strong>du</strong><br />
parler à ce jour, a partagé son existence<br />
entre musique (chanteur, compositeur,<br />
cornettiste blues et jazz), littérature<br />
(poèmes, pièces de théâtre, SF) et enseignement,<br />
dans une école de Rhode<br />
Island. Ce double CD, pro<strong>du</strong>it par Dave<br />
Robillard, marque son retour sur la scène<br />
musicale. Une fois ôtés les morceaux jazzy, soul / R’n’B funky des<br />
années soixante ou blues lent, que reste-t-il ? <strong>Le</strong> chat est maigre.<br />
Sur le premier CD, on note les rockin’ R’n’B medium I got to love and<br />
be loved, 80 bells et Not the wrong woman, avec piano léger, ainsi<br />
que le rockin’ blues lentTermites in my basement. Sur le second,<br />
seuls Too much like fate et Only Jodie knows, un peu R’n’B néoorléanais,<br />
retiennent l’attention. En conséquence, les amateurs de<br />
son Memphis des années 60 y trouveront plus leur comptant que<br />
ceux de rockin’ R’n’B. (BB) Sweetsop, Mark Pucci cf adresse ci-dessus<br />
Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350<br />
MARK BRiNE : Mark Brine And His Folkabilly Bluezgrass<br />
Accompagné simplement par un violon, un<br />
dobro et une contrebasse électrique, Mark<br />
nous revient avec un album très old tyme,<br />
acoustique et mêlant harmonieusement<br />
country à l’ancienne, bluegrass, folk,<br />
ragtime, blues et yodel. J’ai bien aimé les<br />
titres plus enlevés, comme Momma's tears<br />
ou In between the raindrops ainsi que<br />
The picture that my daddy drew et Those<br />
lonesome whistles au rythme de valse. Quant à Who's been diggin'<br />
(The garden blues), voilà un morceau pour moi, le jardin me donnant<br />
le blues lorsque je dois m’en occuper ! (BB) Wildoats OAT852<br />
PO Box 962 Westmoreland TN 37186 et chez CD Baby www.cdbaby.com<br />
HANK DAViS : One Way Track<br />
Sa réputation actuelle repose sur des articles<br />
musicaux, une collaboration aux rééditions<br />
Bear Family, des livres de psychologie et un<br />
sur le baseball, mais il est aussi un chanteur/<br />
guitariste qui a commis trois simples à la<br />
fin des années 1950 et enregistré tout un<br />
tas de maquettes, dont certaines ont vu le<br />
jour sur une demi-douzaine d’albums, tout<br />
en conciliant musique, études puis enseignement universitaire.<br />
Cette anthologie de 38 morceaux propose des titres issus des<br />
simples Stacy, Mala, d’albums ou compilations et des inédits. Elle<br />
rappelle une auberge espagnole, car on y trouve des tas de styles,<br />
correspondant aux tendances de l’époque : ballade country folk<br />
(souvent assez cashienne), rockabilly, R’n’R (dont un à la Jack<br />
Scott), ballade honky tonk plaintive, honky tonk, un titre un peu<br />
doo-wop, ballade cabaret un peu Charlie Rich, teen rock en <strong>du</strong>o à<br />
la Everly, ballade western folk, gospel et instrumentaux. <strong>Le</strong> choix de<br />
l’auditeur est donc large… (BB) www.bear-family.de<br />
Bear Family BCD 17319, PO Box 1154, 27727 Hambegen (Allemagne)<br />
Etre abonné(e) au <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> c'est bénéficier d'heures<br />
de lectures et d'informations musicales (sur <strong>du</strong> papier !)<br />
grâce à 6 numéros par an livrés dans sa boîte aux lettres !
DiSQU'AiRS<br />
CHRiS DANiELS : BETTER DAYS<br />
Après un album solo en 1983, Chris<br />
Daniels a fondé Chris Daniels & The Kings,<br />
groupe r'n'b et swing dont la musique est<br />
caractérisée par sa section de cuivres.<br />
Ils ont enregistré une douzaine d'albums.<br />
Récemment guéri (après une greffe) d'une<br />
leucémie, Daniels a choisi d'enregistrer un<br />
album solo acoustique où il aborde des<br />
sujets très personnels, comme sa maladie (le swing humoristique<br />
Medical Marijuana, l'émouvant Sister Delores) et le décès de sa<br />
première épouse (I Still Think Of You avec la participation de Mollie<br />
O'Brien). Daniels écrit de bonnes chansons et il sait varier les<br />
arrangements. Longs solos de dobro (Ernie Martinez) et mandoline<br />
(Sam Bush) sur la jolie ballade Better Days, choeurs gospel sur<br />
le traditionnel Right Down Here, pedal steel (Lloyd Maines) sur<br />
le country rock Good Ole Beast, cuivres sur le swing Therapy.<br />
Wildcat Blues est rock. <strong>Le</strong> fiddle de Sam Bush et l'accordéon de<br />
John Magnie donnent des airs cajun à South Carolina. Il y a un très<br />
joli chant en harmonie de Mary Huckins sur la ballade Eldorado<br />
Canyon. Ce bel album se termine en apothéose avec 3 titres (ou 4<br />
pour la version double CD) enregistrés par Daniels avec New Grass<br />
Revival en 1985 à Telluride : un instrumental et trois chansons de<br />
Daniels qui ont visiblement inspiré Sam Bush, Béla Fleck, Pat Flynn<br />
et John Cowan. Une belle grosse cerise sur le gâteau. (DF)<br />
JACK SAUNDERS : A Real Good Place to Start<br />
Tout d'abord, une petite mise en garde :<br />
ne pas confondre Jack Saunders avec<br />
Jack Saunders (!). Celui qui nous intéresse<br />
est un songwriter basé à Houston, l'autre<br />
était à la tête d'un orchestre de variétés il<br />
y a plus de 70 ans. NOTRE Jack Saunders<br />
arrive de temps à temps à enregistrer un<br />
album personnel au milieu <strong>du</strong> travail qu'il<br />
effectue dans son propre studio et de ses<br />
collaborations à la guitare ou à la basse auprès de nombreux artistes<br />
tels Greg Trooper et Ray Wilie Hubbard. Eveillé à la musique par<br />
les Stones et les Beatles, convaincu de devenir songwriter par Bob<br />
Dylan, un temps compagnon de club avec Townes Van Zandt et<br />
Lucinda Williams, Jack n'en est qu'à son 4ème album sous son<br />
nom. A Real Good Place to Start, il l'a enregistré dans son studio à<br />
Houston, il l'a pro<strong>du</strong>it, il y joue la plupart des instruments même si<br />
on retrouve le renommé Rick Richards à la batterie sur la plupart<br />
des titres. <strong>Le</strong> résultat est très probant, de l'Americana d'excellente<br />
facture, onze chansons dont aucune n'est faible, une voix très<br />
agréable, des accompagnements très fins et parfaitement mixés.<br />
Une très, très belle réussite. (JJC)<br />
LESLiE KRAFKA : The White Cat Sessions<br />
A peine vient-on de quitter Jack Saunders<br />
chanteur et songwriter, que l'on retrouve Jack<br />
Saunders pro<strong>du</strong>cteur et multi-instrumentiste<br />
de talent. C'est dans son studio de Houston,<br />
le White Cat studio, qu'il a enregistré le<br />
premier album de <strong>Le</strong>slie, élue Songwriter<br />
de l'année en 2010 par l'association des<br />
Songwriters de Houston. Notons par ailleurs<br />
qu'on trouve sur l'album Wandering Troubadour, chanson de l'année<br />
2010 pour la même association. En fait, <strong>Le</strong>slie a écrit 10 des 11<br />
chansons de l'album, la 11ème, I miss Your Company ayant été<br />
écrite au cours d'une virée dans le Yosemite Park par un collectif de<br />
11 auteurs, The High Sierra Songwriters Group 2010, dont <strong>Le</strong>slie<br />
faisait partie. Musicalement, on est en plein folk-country-rock avec<br />
pas mal de mandoline en plus de la batterie de Rick Richards et de<br />
diverses guitares. La voix ? Pas désagréable, sans plus. (JJC)<br />
PATRiCK CROWSON : Past The Dead End<br />
Kris Kristofferson, Townes Van Zandt, Willie<br />
Nelson et Johnny Cash : ces 4 songwriters<br />
sont, parait-il, les héros de Patrick Crowson.<br />
Plutôt pas mal, comme goûts ! Mais lui, ça<br />
donne quoi ? Ça donne quelque chose qui,<br />
a priori, devrait plutôt plaire mais qui, in fine,<br />
laisse un certain sentiment d'insatisfaction.<br />
Ne sont en cause ni les chansons, ni la<br />
qualité de l'accompagnement. Non, ce qui pose problème, c'est la<br />
voix <strong>du</strong> monsieur, sa façon de la laisser traîner qui, à force, devient<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 28<br />
lassante. Dommage car, par ailleurs, on en a pour son argent : 11<br />
chansons, 66 minutes ! (JJC)<br />
ROGER MORGAN FiSHER : Notes For A Novel<br />
Notes for a Novel est le 3ème album de<br />
Robert Morgan Fisher. Pas besoin de<br />
chercher bien loin ce qui a motivé le titre de<br />
l'album : pour ce songwriter, né à Austin, par<br />
ailleurs auteur de courtes nouvelles et de<br />
scenarii, le romanesque et la musique sont<br />
intimement liés. Au point d'avoir inventé le<br />
concept de "chansons compagnes", des<br />
chansons composées en écho à certaines de ses nouvelles. Résultat<br />
: sur certaines chansons, Anatomy 101 par exemple, on a vraiment<br />
l'impression que Robert Morgan est là, juste à côté de nous, en train<br />
de nous raconter une histoire. Pour nous français qui n'avons pas<br />
tous une connaissance parfaite de l'anglais, il est toutefois important<br />
de noter que la qualité des musiques et de des accompagnements<br />
est également au rendez-vous. Sur ce disque entre folk et folk-rock,<br />
on retrouve le bassiste et pro<strong>du</strong>cteur Chad Watson et, selon les<br />
morceaux, des pointures comme Dean Parks qui officie à la guitare<br />
ou à la pedal steel, Ethan Wiley au "mandocello" et Janis Ian à la<br />
seconde voix. Quant à Robert Morgan, c'est un fin guitariste et sa<br />
voix s'avère très bien adaptée au genre pratiqué. (JJC)<br />
MATHiS HAUG : Distance<br />
Pour son 3ème album, le bluesman allemand<br />
Mathis Haug, un temps guitariste d'Emily<br />
Loizeau, a demandé à Jean-Jacques Milteau<br />
d'en assurer la pro<strong>du</strong>ction. Ensemble, ils ont<br />
invité le multi-instrumentiste américain Mike<br />
Lattrell, établi dans le sud de la France, et<br />
la saxophoniste de jazz Céline Bonacina<br />
à se joindre à eux. <strong>Le</strong> résultat est inégal :<br />
certains morceaux, comme Wise Advice, Heartbreaker ou The<br />
Clown, emportent l'adhésion haut la main, d'autres, comme Sign<br />
Of The Times ou Song For My Brunette sont plus faibles. En fait,<br />
l'album sera mieux reçu par les amateurs de Ben Harper que par<br />
ceux qui n'apprécient le blues que "pur et <strong>du</strong>r" ! (JJC)<br />
THE LONESOME GAMBLERS<br />
Après Love & Murder Train (2009) un<br />
CD pétri de Woodie, Doc Watson et autre<br />
Paxton, les Lonesome Gamblers récidivent<br />
avec Sweet Butter Beans. Cet album<br />
estampillé pure "Hillbilly Music" renvoie<br />
aux racines (tor<strong>du</strong>es ou pas) de la musique<br />
country. La Carter Family prend la relève<br />
avec Dixie Darling, Hank Williams et les<br />
Delmore y sont également à l’honneur, escortés par le sifflet<br />
lancinant <strong>du</strong> Freight Train d’Elisabeth Cotten. Nous sommes<br />
conviés à une agréable révision des classiques <strong>du</strong> genre, sans la<br />
moindre prétention, avec l’envie de bien faire et de nous sé<strong>du</strong>ire.<br />
<strong>Le</strong>s Lonesome Gamblers nous communiquent leur énergie. <strong>Le</strong>ur<br />
musique restitue sans peine l’atmosphère sombre des années de<br />
luttes syndicales où l’on devait se contenter d’un bol de haricots<br />
bouillis… avec ou sans beurre ! Une époque<br />
révolue ? Pas si sûr, ces chansons sont<br />
restées dans les mémoires…<br />
Brady et ses écumeurs de saloon accompagnent<br />
Jacky Galou sur <strong>Le</strong> train qui vient :<br />
un hommage aux mineurs et aux hobos<br />
de toute condition. Catalogué depuis des<br />
lustres "chanteur pour enfants", Jacky ose<br />
s’aventurer sur les terres des folksingers.<br />
A la manière de Graeme Allwright, Steve Waring ou Mary-Lou, il<br />
s’adresse aux plus jeunes en dépassant les clichés de la musique<br />
de cow-boy. Jacky fait revivre l’Ouest américain en s’efforçant de<br />
garder le sens initial des chansons qu’il propose en français : les<br />
enfants sont ravis et leurs parents découvrent un univers sans<br />
folklore commercial. <strong>Le</strong>s rythmes traditionnels sont taillés sur<br />
mesure pour les guitares et le banjo des Lonesome Gamblers ! Ils<br />
profitent de l’occasion pour mettrent en valeur la belle voix de Jacky<br />
et démontrer leur savoir-faire. Cette french touch nous éloigne<br />
beaucoup de Marc Taynor, le "singing cowboy français" des années<br />
50, mais nous rapproche à coup sûr d’une musique country plus<br />
authentique destinée aux grands enfants que nous sommes… de 7<br />
à 77 ans ! (AF) contact@lonesome-gamblers.com<br />
Coyauteurs : Eric ALLART (EA) Bernard BOYAT (BB)<br />
Jacques BREMOND (JB) Jean-Jacques CORRiO (JJC)<br />
Dominique FOSSE (DF) Alain FOURNiER (AF)<br />
Christian LABONNE (CL) Sam PiERRE (SP)
DiSQU'AiRS<br />
DAViD OLNEY : Body Of Evidence/ Film<br />
Noir/ The Stone/ Robbery & Murder)<br />
Il a fallu un peu de temps à<br />
David Olney pour conquérir la<br />
reconnaissance <strong>du</strong> public (celle<br />
de ses pairs lui est acquise<br />
depuis longtemps) mais il est<br />
désormais considéré comme<br />
l'un des grands <strong>du</strong> continent<br />
nord-américain, quelque part entre Tom Waits et<br />
<strong>Le</strong>onard Cohen. Il s'ensuit pour lui une activité<br />
inlassable, aussi bien en concert qu'en studio, avec<br />
une approche différente. Body Of Evidence regroupe<br />
trois EP publiés ces derniers mois et nous propose en<br />
tout dix-sept titres (et deux interludes). Certains sont<br />
de nouvelles compositions, d'autres des relectures de<br />
morceaux anciens, comme les superbes Sunset On<br />
Sunset Boulevard et Jerusalem Tomorrow, deux chansons dont on<br />
ne se lasse pas. L'instrumentation est sobre, le rythme lent, à la<br />
façon d'un Cohen, est celui de quelqu'un qui a le temps ; les fidèles<br />
amis ici présents (Sergio Webb, Jack Irwin, Jim Hoke, Dave Roe,<br />
Dan Seymour) confèrent à l'ensemble une couleur jazzy des mieux<br />
venues. David Olney est un maître et, deux ans après Dutchman's<br />
Curve, le confirme ici de belle façon. (SP) http://www.davidolney.com<br />
JACK TEMPCHiN : Live At Tales From The Tavern<br />
Jack Tempchin fait partie de ces artistes<br />
moins célèbres que leurs œuvres. Si son<br />
nom n'évoque pas grand-chose pour beaucoup,<br />
les choses changent dès que l'on parle<br />
de Peaceful Easy Feeling et Already Gone,<br />
et si on associe ces titres aux Eagles. Jack,<br />
après deux albums chez Arista dans les 70's<br />
(un en solo, et un avec le groupe Funky Kings,<br />
trio de songwriters constitué à l'époque où<br />
chaque label voulait son CS&N) Jack a eu une carrière discrète,<br />
se contentant d'écrire, avec talent, pour d'autres (essentiellement<br />
avec Glenn Frey). Ce n'est qu'en 1990 qu'il reprit, de loin en loin,<br />
le chemin <strong>du</strong> studio. Ce live (combo CD + DVD) présente l'artiste<br />
seul avec sa voix, sa guitare et son harmonica, dans une ambiance<br />
intimiste. Il nous délivre onze de ses compositions les plus célèbres,<br />
dont les deux précitées, mais aussi You Belong To The City ou Slow<br />
Dancing, autres succès. C'est simple et beau, sans tapage, bien à<br />
l'image de cet artiste discret. On pourra préférer la version DVD qui<br />
présente les mêmes titres mais avec, en prime, les commentaires<br />
et petites histoires de Jack. Il raconte notamment la naissance de<br />
Already Gone, et comment Eagles a transformé en rock ce qui était<br />
au départ un titre country. À l'écoute <strong>du</strong> CD (si l'on a regardé la<br />
vidéo avant) on ressent comme un manque. (SP)<br />
www.talesfromthetavern.com, www.peacefuleasyfeeling.com<br />
SWEETHEARTS OF THE RODEO : Restless<br />
<strong>Le</strong>s sœurs Oliver sont de retour. Kristin<br />
(Arnold, voix lead) et Janis (ex-Gill, harmonies<br />
et guitare), après six albums en dix ans<br />
nous avaient laissés sans nouvelles depuis<br />
Beautiful Lies, publié en 1996. Si leurs deux<br />
derniers disques, parus chez Sugar Hill,<br />
avaient vu le <strong>du</strong>o amorcer un virage roots,<br />
aux frontières <strong>du</strong> bluegrass, Kristin et Janis<br />
ont voulu, avec Restless, renouer avec le style de leurs débuts : un<br />
rock teinté de country, dans la lignée de ce que fait aussi Rosanne<br />
Cash. <strong>Le</strong> temps n'a manifestement pas eu de prise sur les dames<br />
qui semblent vraiment avoir pris <strong>du</strong> plaisir à cet enregistrement.<br />
La magie d'antan est là, sans que la démarche soit le moins <strong>du</strong><br />
monde marquée au seau de la nostalgie. <strong>Le</strong>s compositions sont<br />
solides (Janis en co-écrit la majorité), les harmonies, rodées depuis<br />
l'enfance, sont au top et il y a avec les frangines une bande de<br />
pistoleros toujours prêts à dégainer qui constituent une garantie<br />
tous risques. Quelques noms suffisent pour comprendre: Richard<br />
Bennett & Kenny Vaughan (gtr), Al Perkins (pdl st), Richard Bailey<br />
(bjo), Jeff Taylor (acc) ou Dave Pomeroy (bss) qui co-pro<strong>du</strong>it avec<br />
les Sweethearts. On notera aussi que l'album se referme sur une<br />
reprise de l'hymne hippie Get Together, tout un symbole, dans la<br />
veine des Youngbloods de Jesse Colin Young! Voici en tout cas un<br />
retour à la musique, à plein temps, qui annonce des lendemains<br />
radieux. (SP)Good Trade Records, www.sweetheartoftherodeo.com<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 29<br />
iNDiO SARAVANJA : Travel On<br />
Tout juste un an après le délicat Little<br />
Child, Indio poursuit sa route avec ce<br />
nouvel album. Contrairement à ses prédécesseurs,<br />
il est enregistré avec un groupe,<br />
des guitares électriques (une Fender rouge,<br />
par exemple) une basse et une batterie.<br />
Bref c'est un disque de rock. Ne vous<br />
attendez cependant pas à un mur de son,<br />
à des guitares saturées, souvenez-vous plutôt de ce que savait faire<br />
Dire Straits, au début. Indio le dit lui-même : "mes héros électriques<br />
m'ont ren<strong>du</strong> visite (c'est une image) pendant l'enregistrement".<br />
Et il cite J.J. Cale, Neil Young, Mark Knopfler. C'est d'ailleurs de<br />
ce dernier qu'il revendique la seule influence consciente avec le<br />
titre, en forme d'hommage, Real World. Mais il est aussi difficile de<br />
ne pas penser à Neil & Crazy Horse dès l'intro<strong>du</strong>ction de Johnny<br />
Guitar. La guitare, parlons-en. Indio se révèle un très fin praticien<br />
de l'instrument, jouant comme il compose, avec fluidité, élégance et<br />
inspiration (écoutez un titre comme Black Angel pour vous faire une<br />
idée). <strong>Le</strong>s privilégiés qui connaissent son premier album (celui-ci<br />
est son cinquième) ne seront pas surpris. Pour les autres, il serait<br />
dommage de passer à côté d'un tel talent, une fois de plus. Indio<br />
est l'un des meilleurs songwriters et l'un des interprètes les plus<br />
sensibles de la si riche nouvelle scène de son pays et il parvient ici<br />
à se défaire de l'image de Dylan Canadien qu'on lui colle souvent<br />
lorsqu'il est seul avec sa guitare et son harmonica. Travel On,<br />
enregistré par <strong>Le</strong>eroy Stagger et pro<strong>du</strong>it par Indio, est aussi un<br />
modèle de construction, montant progressivement en puissance.<br />
Desperate Man, une ballade, ouvre le disque avant une réjouissante<br />
adaptation de Mam' Zelle Gibson de Georges Moustaki, à laquelle<br />
le fan qu'est Indio tenait tout particulièrement. Travel On permet<br />
d'entendre le charengo de son Argentine natale et la progression,<br />
entrecoupée de moments de calme, se poursuit jusqu'au mystérieux<br />
et quasi-religieux Train Is Coming Soon (un Slow Train Coming qui<br />
aurait pris des allures de rapide aux accents bluesy). Et que dire de<br />
Who Remembers Margaret ?, une ballade de plus de sept minutes<br />
qui met fin au voyage. Je ne sais pas qui était cette Margaret,<br />
sans doute une lointaine cousine de la Louise de Paul Siebel, je<br />
sais seulement qu'elle a inspiré une chanson aux allures de chefd'œuvre,<br />
un portrait plein de pudeur et de nostalgie, démontrant<br />
qu'Indio sait aussi raconter des histoires. Belle conclusion pour un<br />
grand disque. (SP) Del Norte Records, www.indiosaravanja.com<br />
BUDDY MILLER & JiM LAUDERDALE : Buddy And Jim<br />
On ne présente plus Buddy Miller (60 ans)<br />
et Jim Lauderdale (55) chanteurs, musiciens,<br />
songwriters, pro<strong>du</strong>cteurs. <strong>Le</strong>urs longues<br />
carrières leur ont permis de se construire,<br />
chacun de son côté, une œuvre des plus<br />
riches tant en qualité qu'en quantité. Il<br />
n'était donc pas illogique que ces amis de<br />
longue date aient eu envie de faire un album<br />
de <strong>du</strong>os, dans la lignée des des tandems<br />
fraternels (Everly, Stanley, Louvin, Monroe) ou non (Jack & Jim,<br />
Flying Burrito Brothers…) dont les harmonies mâles ont bercé leur<br />
jeunesse. Il s'agit d'un véritable moment de fun, <strong>du</strong> plaisir de jouer<br />
ensemble, et ce plaisir on le partage davantage au fil des écoutes.<br />
Douze titres d'un country-rock d'excellente facture sont ici portés par<br />
des harmonies qui ne sont pas loin de rappeller celles des Everly<br />
Brothers, même si les voix sont moins aériennes. <strong>Le</strong>s compositions<br />
sont pour la plupart de Buddy et Jim, ensemble ou séparément,<br />
ou avec le renfort de Julie Miller. On note en particulier Forever<br />
And Day, écrite par Jim avec Frank Dycus, décédé récemment,<br />
et trois reprises. Si la présence de South Is New Orleans de Jack<br />
& Jim est une évidence, on peut-être surpris par celle de I Want<br />
To Do Everything For You de Joe Tex ou The Wobble de Jimmy<br />
McCracklin. Mais quand on sait que Buddy & Jim citent Sam &<br />
Dave parmi leurs influences, on comprend mieux pourquoi il ont<br />
choisi de refermer l'album avec ces deux titres. (SP)<br />
New West Records, www.buddymiller.com, www.jimlauderdale.com<br />
MARY GAUTHiER : Live At Blue Rock<br />
Qu'ajouter à propos de Mary Gauthier à ce<br />
qui a déjà été écrit? Je pourrais reparler de<br />
ses débuts difficiles dans la vie (abandon,<br />
adoption, fugue, prison, drogue, alcool…),<br />
de ses débuts tardifs dans le métier (elle<br />
a écrit sa première chanson à 35 ans alors<br />
qu'elle en a aujourd'hui 50), mais tout cela<br />
est déjà connu et je préfère vous inviter à<br />
vous reporter à The Foundling (où elle évoque la recherche de sa
DiSQU'AiRS<br />
mère biologique et à sa vaine tentative de la rencontrer) ou à<br />
n'importe lequel de ses cinq disques précédents, tous impeccables,<br />
regorgeant de portraits de personnages rencontrés par Mary au fil<br />
de son existence et de peintures de scènes de la vraie vie. Mary, qui<br />
confessait à ses débuts son admiration pour des anciens comme<br />
Guy Clark, Townes Van Zandt ou John Prine fait maintenant partie<br />
de cette même catégorie des grands songwriters qui ont quelque<br />
chose à dire et savent comment le dire et le chanter. L'album Live<br />
At Blue Rock la voit revisiter certains des meilleurs titres de son<br />
répertoire, avec pour seul accompagnement sa guitare acoustique<br />
et son harmonica, le violon de Tania Elizabeth (souvenez-vous des<br />
Duhks) et quelques percussions de Mike Meadows et Tania. En<br />
plus de huit de ses propres compositions (auxquels on ajoutera<br />
Mercy Now, titre caché), Mary confesse une nouvelle fois son<br />
admiration pour Fred Eaglesmith, l'ami canadien, dont elle reprend<br />
trois chansons. Un seul regret : ne pas avoir été présent dans ce<br />
Blue Rock Artists Ranch, à côté d'Austin où il semble faire si bon<br />
écouter la musique acoustique de qualité. (SP) Proper Records.<br />
http://www.bluerocktexas.com - http://www.marygauthier.com<br />
KEViN DEAL : There Goes The Neighborhood<br />
Kevin Deal a beau n'être pas un débutant<br />
(c'est son 8ème album), il constitue une<br />
découverte pour moi, et cela a double titre.<br />
Il y a la musique, bien sûr, mais aussi le fait<br />
que notre homme est artiste et artisan, plus<br />
précisément "master craftsman in the art of<br />
stone masonry". Et ce goût pour le travail<br />
bien fait que possède l'artisan, spécialement<br />
quand il s'agit de travailler une matière noble<br />
comme la pierre, on le retrouve dans ce disque, inspiré et chaleureux.<br />
C'est un album habité par la foi, la foi <strong>du</strong> tailleur de pierre qui forge<br />
ses personnages comme il taille la roche. Ce n'est pas la foi prêchiprêchante<br />
dont nos oreilles sont trop souvent rebattues, c'est celle<br />
de quelqu'un qui nous offre "des chansons gospel de grâce et de<br />
rédemption, écrites par un pêcheur qui sait le prix qui a été payé<br />
et la dette qui en résulte". Voilà pour l'inspiration, qui n'est pas<br />
spécialement apparente à l'écoute parce que l'on entend surtout<br />
l'œuvre d'un excellent songwriter texan (un de plus) qui a souvent<br />
été comparé à Steve Earle ou Joe Ely. Sur la forme musicale, There<br />
Goes The Neighborhood est d'abord un excellent album country<br />
dont est absente toute mièvrerie, une galerie de portraits et de<br />
réflexions, avec parfois des accents bluegrass, parfois d'autres qui<br />
évoquent l'ambiance d'un saloon ou la solitude des montagnes.<br />
L'inspiration est souvent spirituelle mais, même quand il reprend<br />
Amazing Grace, Kevin en fait une lecture très personnelle. Citons<br />
encore Gideon, qui donne immédiatement envie de fredonner et de<br />
battre la mesure, ou encore I Need Revival un titre qui, tant sur la<br />
forme, avec un banjo et un harmonica lumineux, que sur le fond, ne<br />
peut laisser indifférent. Personne ne sera surpris d'apprendre que<br />
Lloyd Maines a pro<strong>du</strong>it l'album. En revanche, certains musiciens<br />
comme Rich Hood (dobro et pedal steel) ou Miles Penhall (guitares)<br />
sont de véritables révélations. (SP) Blindfellow Rds. www.kevindeal.com<br />
BOBBY BARE : Darker Than Light<br />
Bobby Bare avait été un artiste prolifique,<br />
labellisé country-folk, <strong>du</strong>rant deux décennies<br />
(de 1962 à 1983) avant de disparaître des<br />
radars pendant plus de vingt ans et de<br />
refaire surface avec The Moon Was Blue<br />
en 2005. Cinquante ans après ses premiers<br />
enregistrements, Bobby est revenu dans le<br />
même studio RCA, à Nashville, où il avait mis<br />
en boîte son premier hit, Shame On Me, pour enregistrer un album<br />
de folk songs qu'il considère, certes, comme des folk songs mais<br />
surtout comme de grandes chansons. Sa vision est large puisque,<br />
en plus de quelques titres nouveaux, il reprend des morceaux qui<br />
avaient été chantés par Woody Guthrie, <strong>Le</strong>adbelly, The Weavers,<br />
Tex Ritter, The Kingston Trio mais aussi Merle Travis, U2, Bob Dylan<br />
ou Dennis Linde. Quant à la liste des titres, elles va des traditionnels<br />
tels que Tom Dooley, Banks Of The Ohio, Shenandoah, House Of<br />
The Rising Sun à des compositions associées aux plus grands,<br />
qu'il s'agisse de Woody Guthrie (Going Down The Road), <strong>Le</strong>adbelly<br />
(John Hardy), Bob Dylan (Farewell Angelina) ou Merle Travis (Dark<br />
As A Dungeon). Plus surprenantes sont les reprises de U2 (I Sill<br />
Haven't Found What I'm Looking For) ou Alejandro Escovedo (I<br />
Was Drunk où l'on peut entendre les harmonies d'Alejandro). Si<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 30<br />
JAMES HAND : Mighty Lonesome Man<br />
“Folks, like I said before and it's still true,<br />
James Hand is the real deal”, a déclaré<br />
Willie Nelson. Né à Waco, Texas, en<br />
1952, James Slim Hand a joué pendant<br />
des décennies de la pure musique honky<br />
tonk sans que sa renommée ne s'exporte<br />
hors de son état natal. Ce n'est qu'en<br />
2006, après la sortie chez Rounder de<br />
son premier album à distribution nationale, que les choses ont<br />
changé. Mais pas le style, James fait toujours de la country music<br />
solide, bien ancrée dans la tradition, quelque part à l'intersection<br />
de Hank Williams, de Johnny Cash et de Merle Haggard. L'énoncé<br />
de certains titres annonce bien la couleur : <strong>Le</strong>sson In Depression,<br />
You Almost Fell, Years I've Been Loving You… La première fois que<br />
l'on entend James Hand, on peut croire à une parodie de Luke the<br />
Drifter mais, très vite, on comprend que l'on a affaire à tout autre<br />
chose, un vrai songwriter qui, au-delà de la forme d'apparence<br />
rustique, délivre un message qui présente un caractère actuel. Et<br />
il y aussi une authencité, une sincérité, qui font que, quand notre<br />
homme raconte ses petites histoires, on le croit parce que l'on sent<br />
qu'elles contiennent une bonne part de vécu. Mighty Lonesome<br />
Man, c'est douze titres de la plume de James, et deux bonus, dont<br />
Get Rhythm de l'homme en noir. Il y a une majorité de ballades<br />
à la Hank Williams ou à la Harlan Howard, quelques titres plus<br />
rythmés, le tout délivré avec une voix parfaite pour le genre. Et il<br />
y a l'accompagnement, impeccable, avec en tête le guitariste Will<br />
Indian, son Luther Perkins à lui. On citera aussi Earle Poole Ball et<br />
son piano d'or, qui swingue comme jamais, Cindy Cashdollar au<br />
Dobro (un régal dans Now Not Later, dans la veine de Get Rhythm)<br />
et à la pedal steel (qu'elle partage avec Gary Carpenter et Bobby<br />
Flores), ou Beth Chrisman (de la Carper Family) au violon. Pour<br />
conclure, une mention particulière peut être attribuée au titre Old<br />
Man Henry, l'histoire d'un vieil homme de 77 qui se bat seul, jusqu'à<br />
la mort, contre le passage d'une autoroute sur sa terre, là-même où<br />
il vient d'enterrer Mary, la compagne de toute sa vie. C'est bien de<br />
découvrir qu'on peut encore écrire de telles chansons et, ce qu'il est<br />
permis d'affirmer, c'est que celle-ci place James dans la catégorie<br />
des grands storytellers. (SP) Hillgrass Bluebelly Records<br />
Dist. en France par Nayati Dreams. www.jamesslimhand.com<br />
j'ajoute que la qualité intrinsèque de la voix de Bobby (77 ans)<br />
est toujours là (avec juste, et c'est bien normal, un peu moins de<br />
souplesse), que notre homme s'est entouré de quelques-uns des<br />
meilleurs instrumentistes et vocalistes <strong>du</strong> bluegrass et de la country<br />
music (pêle-mêle : Randy Scruggs, Buddy Miller, Glen Duncan,<br />
Andy <strong>Le</strong>ftwich, Eddie Pennigton, Jonathan Yudkin, Vince Gill, The<br />
Whites…), vous aurez une idée de la teneur de ce CD. (SP)<br />
Plowboy Records / http://www.bobbybaredarkerthanlight.com<br />
JODY STECHER : Wonders & Signs<br />
Jody Stecher est l'un des plus fins musiciens<br />
acoustiques de la scène Americana, comme<br />
peut l'être Norman Blake dont il se<br />
rapproche à bien des égards (à commencer<br />
par le timbre vocal). Son habilité à la<br />
guitare, à la mandoline ou au banjo n'est<br />
plus à démontrer de la part de cet esthète<br />
qui cisèle ses parties instrumentales tel un<br />
maître-orfèvre. Il enregistre et chante, seul ou en <strong>du</strong>o avec son<br />
épouse Kate Brislin, depuis 1974 et, si le couple est désormais en<br />
semi retraite pour les concerts, il éprouve toujours le même plaisir<br />
à chanter, mieux que jamais sans doute. Jody a également été<br />
membre pendant cinq ans <strong>du</strong> Peter Rowan Bluegrass Band (il dit<br />
être fan de Peter depuis l'époque de Earth Opera), prenant une<br />
part active au CD <strong>Le</strong>gacy. Il y a cependant une chose qu'il n'avait<br />
jamais réalisée : enregistrer un album de ses propres œuvres.<br />
Voilà qui est fait avec Wonders & Signs. L'album est riche (treize<br />
morceaux originaux dont deux co-compositions) et présenté avec<br />
un commentaire pour chaque titre (les textes des chansons sont<br />
par ailleurs disponibles en ligne sur le site de Jody and Kate). Kate<br />
Brislin est présente aux harmonies et l'on retrouve aussi deux<br />
membres <strong>du</strong> Peter Rowan Bluegrass Band (Keith Little au banjo et<br />
Paul Knight à la basse). Il est difficile de faire ressortir un titre plus<br />
qu'un autre tellement la qualité est constamment élevée. Je mettrai<br />
quand même le focus sur certains. Weasels And Snakes a été écrit<br />
avec Chris Bashear qui fut le partenaire de Jody au sein des Perfect<br />
Strangers, il y a une dizaine d'années. The Highway est une longue<br />
ballade à l'ancienne (l'ambiance et la mélodie rappellent celle de<br />
Wreck On The Highway), parfaitement servie par les voix de Jody<br />
and Kate et le violon de Chad Manning. Long Time A-Comin' se
caractérise par ses arrangements vocaux de style gospel alors que<br />
Gwendolyn McGrath est un instrumental pour banjo <strong>du</strong> nom d'une<br />
élève de Jody; il affirme, modeste, qu'il n'a fallu qu'une semaine à<br />
sa protégée pour le maîtriser alors que lui-même a eu besoin de<br />
deux mois. Et puis, il y a Osama's Pajamas mais, pour apprécier<br />
pleinement la subtilité de ce titre, il est conseillé de se reporter aux<br />
explications <strong>du</strong> site web. Jody écrit de son album: "Il y a quelques ici<br />
chansons tristes, et quelques-unes qui sont drôles. La plupart sont<br />
les deux en même temps. Si vous riez et pleurez au cours de la<br />
même chanson, c'est que vous l'entendez comme je l'ai imaginée".<br />
Tout est dit. (SP) Vegetiboy Music. http://www.jodyandkate.com<br />
OUTLAWS : It's About Pride<br />
<strong>Le</strong> retour (discographique) <strong>du</strong> groupe de<br />
rock sudiste Outlaws a suscité des débats<br />
notamment de ceux qui considéraient que la<br />
formation ne pouvait pas survivre à Hughie<br />
Thomasson, sa figure de proue. Sa voix et<br />
sa guitare étaient pour eux indissociables<br />
de l'image de marque <strong>du</strong> combo. La veuve<br />
d'Hughie (terrassé par une crise cardiaque<br />
en 2007) avait per<strong>du</strong> en 2011 un procès pour utilisation abusive<br />
<strong>du</strong> nom, contre Henry Paul et Monte Yoho, eux aussi membres (re)<br />
fondateurs, tout comme Billy Jones et Frank O'Keefe, décédés en<br />
1995. On se souvient de Outlaws et Lady In Waiting ou encore de<br />
Hurry Sundown, comme d'albums où le rock sudiste trouvait ses<br />
titres de noblesse avant que le groupe (après le départ d'Henry<br />
Paul) n'évolue vers une espèce de hard-rock FM dont le principal<br />
intérêt, vite lassant, était celui des <strong>du</strong>els de guitare en vogue à<br />
l'époque. Outlaws nouvelle formule, c'est un compromis entre le<br />
groupe <strong>du</strong> 1er album (Henry et Monte, avec une apparition de Joa<br />
Lala qui était aussi présent pour Outlaws), le Henry Paul Band (Billy<br />
Crain) et BlackHawk (autre groupe mené par Henry Paul avec Chris<br />
Anderson, Randy Threet et Dave Robbins). Peu importe le nom,<br />
seul importe le son et, si l'on ne peut oublier la voix de Thomasson,<br />
on ne peut que se réjouir de retrouver un groupe aux compositions<br />
plus concises, aux guitares, au demeurant excellentes, moins<br />
bavardes, et aux harmonies tout à fait dans la continuité <strong>du</strong> groupe<br />
originel. <strong>Le</strong> temps <strong>du</strong> débat est terminé, chacun restera de toute<br />
façon sur sa position, mais il serait dommage de ne pas savourer<br />
ce retour. (SP) Mirror Lake Records / http://www.outlawsmusic.com<br />
JOHN WORT HANNAM : Brambles And Thorns<br />
Quoi que né dans l'île anglo-normande de<br />
Jersey, John Wort Hannam est un Canadien<br />
qui vit désormais dans l'Alberta et fait partie<br />
de ces trésors plus ou moins cachés que le<br />
monde envie à ce beau pays d'Amérique.<br />
Alors qu'il était enseignant dans une<br />
réserve, il a été contaminé par le virus de la<br />
musique à l'écoute d'un disque de Loudon<br />
Wainwright III, fasciné par sa capacité à<br />
raconter ses petites histoires en musique. Ensuite vint le parcours<br />
classique : achat d'une guitare, apprentissage de quelques accords<br />
et, cinq ans plus tard, il abandonnait l'enseignement pour essayer<br />
de vivre de la musique. Voici son 5ème album, les précédents ayant<br />
valu un nombre non négligeable de récompenses à cet auteur<br />
compositeur dont le folk se teinte souvent de country. L'album<br />
est pro<strong>du</strong>it par <strong>Le</strong>eroy Stagger (dont il reprend le titre Radiant<br />
Land), et enregistré dans les conditions d'un live dans ses studios<br />
Rebeltone. Dès les premiers accords de Great Lakes, on est sé<strong>du</strong>it<br />
par la voix émouvante de l'artiste, bien soulignée par le violon de<br />
Scott Duncan, qui est très présent tout au long de l'album, tantôt<br />
entraînant tantôt mélancolique. <strong>Le</strong>s autres musiciens ne sont pas en<br />
reste, en particulier le multi-instrumentiste John Ellis dont le dobro<br />
enchante Nothing At All. Des textes de qualité, d'inspiration variée,<br />
entre humour et émotion, des mélodies qui privilégient un aspect<br />
country plutôt décontracté, cela suffit à classer J.W. Hannam parmi<br />
les meilleurs successeurs de Gordon Lightfoot. Brambles And<br />
Thorns est une belle confirmation, avec en point d'orgue le poignant<br />
Beautiful Friend, dédié à un ami trop tôt disparu, qui referme l'album.<br />
(SP) Borealis Records. http://www.johnworthannam.com<br />
PAS VU<br />
À LA<br />
TÉLÉ !<br />
DiSQU'AiRS<br />
N'oubliez pas d'en parler à vos amis :<br />
l'abonnement au <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>, ce sont des<br />
heures de lectures et d'informations musicales<br />
dans six numéros par an livrés chez vous !<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 31<br />
VARiOUS ARTiSTS : The 1861 Project (Volume 1: From Farmers<br />
To Foot Soldiers / Volume 2 : From The Famine To The Front)<br />
Ce projet a démarré un peu par hasard.<br />
Mark Fain, bassiste, a demandé à son ami<br />
Thomm Jutz, pro<strong>du</strong>cteur, compositeur et<br />
musicien, s'il avait à son catalogue des<br />
titres sur la guerre civile américaine pour<br />
quelqu'un qui voulait en faire un disque.<br />
Tel n'était pas le cas. Dès le lendemain,<br />
Thomm se mettait au travail et écrivait un<br />
titre avec Peter Cronin, puis un autre avec<br />
Mark. <strong>Le</strong> commanditaire ayant mis son projet en sommeil, l'idée<br />
d'un concept album sur un sujet qui le fascinait germa dans le<br />
cerveau de Thomm qui, de fil en aiguille et avec l'aide de différents<br />
songwriters se retrouva avec un capital de titres suffisant pour<br />
en faire un disque. La liste des contributeurs, auteurs, chanteurs<br />
et musiciens est impressionnante. On peut citer John Anderson,<br />
Marty Stuart, Irene Kelley, Richard Dobson, Jon Weisberger, Dana<br />
Cooper, Chris Jones... Ce disque passionnant allait bientôt avoir<br />
un petit frère (centré sur la contribution à cette guerre des Irlando-<br />
Américains) avec au générique d'autres noms prestigieux: Pat Alger,<br />
Jim Rooney, Carl Jackson, Peter Cooper, Verlon Thompson Sierra<br />
Hull, David Olney, Craig Market… Chacun d'entre eux (et c'est<br />
valable pour ceux que je ne cite pas) a "une forte connexion avec<br />
l'Irlande, par ses ancêtres, par sa naissance, ou simplement par le<br />
cœur". Cela résume l'eprit qui préside à ce projet qui constitue l'un<br />
des plus beaux portraits musicaux de cette période si importante<br />
dans l'histoire des USA. Détail non dénué d'importance, Thomm<br />
Jutz, l'âme et la cheville ouvrière de cette œuvre, qui en a co-écrit<br />
tous les titres, l'un des pro<strong>du</strong>cteurs et musiciens les plus respectés<br />
et les plus sollicités de Nashville et des environs, est un bel exemple<br />
de l'intégration à l'américane. Né en Allemagne, il n'a émigré qu'en<br />
2003 et est devenu Américain alors que The 1861 Project était déjà<br />
en cours. (SP) Cohesion Arts. http://www.1861project.com<br />
MATRACA BERG : Love's Truck Stop<br />
Même si elle a commencé sa carrière<br />
discographique il y a plus de vingt ans (en<br />
1990 avec Lying To The Moon), Matraca<br />
Berg est davantage réputée comme<br />
songwriter, et ses co-signaures à succès<br />
(pour Reba McIntire, Patty Loveless, Trisha<br />
Yearwood, Deana Carter, Suzy Bogguss,<br />
Linda Ronstadt, Dixie Chicks) ne se<br />
comptent plus. Un long passage de 14 ans entre Sunday Morning<br />
To Saturday Night (1997) et The Dreaming Fields (2011) n'a pas<br />
arrangé cet état de choses. Sans doute inspirée par ses tournées<br />
avec Wine, Women & Song (Gretchen Peters, Suzy Bogguss<br />
et Matraca), elle nous revient cette fois rapidement avec onze<br />
nouveaux titres de toute beauté, onze ballades pleines d'une douce<br />
nostalgie . Parmi les partenaires en écriture, on note la journaliste<br />
Holly Gleason, les amis de longue date (Gary Harrison, Gretchen<br />
et Suzy), deux des trois Pistol Annies (Angaleena Presley et Ashley<br />
Monroe), Angel Snow, Phil Madeira. Sur le plan musical, la direction<br />
des opérations a été confiée à David Henry qui, de violoncelle en<br />
guitare, tisse la toile sonore idéale pour la voix et les compositions<br />
de Matraca, bien secondé en cela par la révélation <strong>du</strong> disque,<br />
Jason Goforth. Quelques complices viennent prêter leurs voix au<br />
fil des titres parmi lesquels Kim Carnes, Suzy Bogguss & Gretchen<br />
Peters, Emmylou Harris, sans oublier Jeff Hanna, son mari. Il reste<br />
maintenant à espérer que Matraca ait désormais trouvé sa vitesse<br />
de croisière, un disque ce cette trempe (qu'il vaut cependant mieux<br />
ne pas écouter un soir de déprime) tous les dix-huit mois, ce n'est<br />
pas trop. (SP) Proper Records. http://www.matracaberg.com<br />
LiNDi ORTEGA : Cigarettes & Truckstops<br />
Un peu plus d'un an après Little Red Boots,<br />
Lindi Ortega, jeune Canadienne d'origine<br />
mexicaine (par son père) et irlandaise (par<br />
sa mère) revient, toujours chaussée de ses<br />
bottes rouges et vêtue d'une robe courte,<br />
pour un nouvel album qu'elle a choisi,<br />
cette fois, d'enregistrer à Nashville. Elle y a<br />
retrouvé son compatriote Colin Linden enrôlé<br />
comme pro<strong>du</strong>cteur. Il joue par ailleurs d'une<br />
quantité d'instruments sur l'album, à commencer par le Dobro qui<br />
a sé<strong>du</strong>it Lindi à tel point qu'elle l'a souhaité omniprésent. L'album<br />
commence par le morceau titre, une ballade, avant d'enchaîner sur<br />
The Day You Die, plutôt drôle, contrairement à ce qu'on pourrait<br />
penser. L'influence de Johnny Cash est sensible dans cette<br />
composition et il a aussi inspiré Murder Of Crows que Lindi a écrit
DiSQU'AiRS<br />
en pensant à lui. C'est ensuite <strong>Le</strong>ad Me On, aux allures de country<br />
music traditionnelle, qui incline plutôt <strong>du</strong> côté de Hank Williams.<br />
Il n'y a pas un temps mort au long des dix chansons de l'album.<br />
L'alternance, réussie, entre ballades et morceaux plus rythmés,<br />
parfois aux frontières <strong>du</strong> rockabilly, y est pour beaucoup, et la voix<br />
de Lindi, claire et puissante, toujours sensible, sait parfaitement<br />
nous faire passer d'une atmosphère à une autre. C'est ainsi qu'elle<br />
termine le disque avec Use Me, morceau revigorant où elle se<br />
propose comme une alternative à toutes les drogues et excitants,<br />
suivi de Every Mile Of The Ride, ballade mélancolique, dans la<br />
même tonalité que Cigarettes & Truckstops (la chanson) qui est<br />
une invitation à recommencer le voyage. (SP)<br />
Last Gang Records. http://www.lindiortega.com<br />
MELiSSA RUTH : Ain't No Whiskey<br />
De la Californie où elle a fait ses études<br />
de musique à l'Oregon où elle enseigne<br />
la musique dans une école, Mélissa Ruth<br />
a fait son chemin, sorti un premier CD en<br />
2008, acheté une vieille Guild électrique<br />
1958 avant d'enregistrer Ain't no whiskey<br />
avec son mari, le beau-frère et sa sœur<br />
qui assurent respectivement les parties de<br />
guitare solo, de batterie et d'harmonies vocales. Résultat intimiste<br />
navigant entre folk-blues et américana. Sa voix est agréable,<br />
parfois plus enthousiaste que parfaitement en place mais le fait<br />
d'habiter ses chansons rend cette chanteuse sympathique et<br />
donne envie d'adhérer à son projet intitulé "Enregistrements pour<br />
les absences de concert". Elle en explique simplement le concept :<br />
"Etant professeur, je ne peux pas partir en tournée pendant l'année<br />
et donc, je vous propose de petites vidéos faites à la maison avec<br />
l'explication de l'origine et de l'inspiration d'une chanson avant de la<br />
jouer en direct dans la foulée". Honnête et naturelle, what did you<br />
expect ? (CL) http://www.melissaruthmusic.com<br />
SURFiN’<br />
HELL-O-TiKi : Attack Of Lady Octopussy<br />
Ce groupe, né en avril 2009<br />
et formé par Grégory Saint-<br />
Huile (bat), Fabian Crema<br />
(bs) et Emmanuel Gillard<br />
(gtr) vient de Belgique.<br />
Dans l'ensemble il pratique<br />
un rockin’ surf instrumental<br />
musclé bien classique. On y trouve un mélange<br />
d’influences Dick Dale/ Link Wray/ Ventures /<br />
Shadows, avec une pointe de garage, histoire<br />
de donner un peu de piquant à l’affaire. La<br />
guitare est frémissante comme il se doit, sur<br />
des titres comme Nostromo, Mandosurf ou<br />
Lost in Blackpool et Raining blood plus lents.<br />
<strong>Le</strong> seul slow <strong>du</strong> lot,Corazon de <strong>Le</strong>on, est fort<br />
bien ficelé. Comme dans le cochon, tout est<br />
bon. Seul regret : dommage que les choristes/<br />
danseuses Emmanuelle Vanitterbeek et<br />
Mélanie Hoffman ne se voient pas sur le CD. Il<br />
faudra songer à un DVD… (BB)<br />
Rue <strong>du</strong> musée 2, 6630 Montelange (Belgique)<br />
SWAGMEN : The Swagmen<br />
Ce groupe canadien de<br />
Colombie Britannique, a<br />
été constitué à 5 dans les<br />
80's, puis ré<strong>du</strong>it à 4 : Steve<br />
Graff (bss), Jay Johnson<br />
(bat), Bob Nicholson (r-gtr)<br />
et Edward Buquet (gtr sol).<br />
Deux albums sont parus, en 1994 et 1999,<br />
dont le premier vient d’être ressorti. Il ne<br />
reste plus que Bob et Ed <strong>du</strong> quatuor original.<br />
La lecture des titres des deux albums donne<br />
une idée de leurs influences, puisqu’ils font<br />
essentiellement dans les reprises, dont<br />
certaines de titres peu connus (Streets of<br />
desire, Pursuit of the leather girls) à l’exception<br />
d’un titre sur ce CD. Du bon surf instrumental<br />
à la Ventures et autres groupes californiens<br />
et des reprises des Shadows, le tout fort bien<br />
exécuté. <strong>Le</strong>ur Bluey étant de fort bon aloi, il est<br />
dommage qu’ils n’aient pas persévéré dans la<br />
composition. Recommandé aux amateurs de<br />
ces styles, en espérant voir l’autre CD resurgir<br />
à son tour. (BB) www.theswagmen.com<br />
3474 W 13th Ave, Vancouver BC ;V6R 2S1 (Canada)<br />
MAD DOCTORS : Robots, Lasers, And<br />
Disembodied Brains<br />
Des têtes de vrais savants<br />
fous et pseudos à<br />
l’unisson (Prof Friedrich<br />
Schadenfreude, Dr Helmut<br />
Pain et Snadian Brain !)<br />
pour ce trio instrumental. La<br />
pochette pourrait inciter à croire à une aimable<br />
pantalonnade mais, une fois passés les<br />
bruitages, les rires inquiétants, les annonces<br />
parlées ou les petits dialogues au début de<br />
certains morceaux, la musique est faite de<br />
titres lents et menaçants en majorité, inspirés<br />
par Link Wray et Dick Dale. D’autres sont un<br />
peu plus Ventures. Du lot, je retiens surtout<br />
Fallout et ses guitares galopantes, au rythme<br />
Bo Diddley, le rockin’ surf Moon-based death<br />
ray, le très menaçant Shamble, le guilleret<br />
Bwa-ha-ha-ha !, Electro-shock rock aux riffs<br />
bien R’n’R et Destroyer of worlds un peu à la<br />
Hava naguila. Si on enlève le côté folklorique,<br />
un morceau punk techno (?) et un autre avec<br />
trop de dialogues, le reste est de la très bonne<br />
musique instrumentale. (BB) 125-9700 Glenacres<br />
Drive, Richmond BC, V7A1Y7 Canada<br />
BONNEY & BUZZ : Play Rough<br />
<strong>Le</strong>s guitaristes britanniques<br />
Bill Bonney et Pete “Buzz”<br />
Miller, ex-Fentones et Peter<br />
Jay et les Jaywalkers dans<br />
les 60's, sont de retour sur<br />
un 3ème CD pour Double<br />
Crown, ne comportant<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 32<br />
PiERRE BASTiDE & BETTY STERN : Cool & Free Dobro<br />
„Une seule prise, improvisation, matériel<br />
de garage band, enregistrement internet.<br />
J‘aime partager le son particulier de la<br />
guitare résophonique avec mes amis et<br />
particulièrement avec Betty Stern“. C‘est<br />
ce qu‘écrit Pierre Bastide qui a aussi<br />
tenu à partager ce disque démo de neuf<br />
titres avec le <strong>Cri</strong> dont il est l‘ami. Il y a<br />
d‘excellents musiciens en France, on le sait.<br />
Pierre Bastide est un as <strong>du</strong> résonateur et sa renommée a depuis<br />
longtemps dépassé les frontières. Avec Betsy Stern, de Berkeley<br />
(ensemble ils deviennent Betsy & The Frenchman), chanteuse et<br />
multi-instrumentiste, il nous offre cette petite demi-heure de bonheur<br />
sans prétention mais avec cœur et talent. De bluegrass en blues,<br />
aux frontières <strong>du</strong> jazz, Pierre est à l‘aise partout, comme chez lui.<br />
Moondance de Van Morrison, le traditionnel Midnight Special ou<br />
l‘improvisé (je le suppose) Slidin‘ In The Garage, tout glisse avec<br />
la même aisance que le bottleneck sur les cordes. Je décerne une<br />
mention spéciale pour The Lowlands (de Gary Scruggs), un titre<br />
que j‘ai toujours beaucoup aimé et que je redécouvre ici. J‘exprime<br />
aussi l‘espoir que ces enregistrements bénéficient vite d‘une large<br />
diffusion. (SP) www.pierre-bastide.net, www.betsyandthefrenchman.com<br />
JiMi HENDRiX : People, Hell and Angels<br />
En attendant la sortie <strong>du</strong> CD, nous<br />
repro<strong>du</strong>isons (une fois n‘est pas coutume)<br />
des extraits parus dans la presse des propos<br />
de Yazid Manou, LE spécialiste de Jimi :<br />
„Si l’on considère qu’est un inédit toute<br />
version différente non publiée officiellement,<br />
ce sont des inédits. Evidemment, il ne faut<br />
pas attendre 12 compositions absolument<br />
jamais enten<strong>du</strong>es. Il s’agit davantage d’une<br />
compilation de versions inédites, de reprises de morceaux rares qui<br />
ne font pas partie des trois albums sortis officiellement <strong>du</strong> vivant<br />
de Jimi Hendrix. (...) Mais je dirais que la moitié de l’album est<br />
constituée de versions que je ne connaissais pas. Et le son est très<br />
bon. Certaines versions top vont hérisser le poil des fans. Il y a sur<br />
ARTiSTES DiVERS : Brave New Surf<br />
Mis à part les Plagistes<br />
qui chantaient de la variété<br />
baptisée surf, mais qui<br />
pratiquaient la planche,<br />
les groupes instrumentaux<br />
surf des débuts passaient<br />
plus de temps en studio<br />
que sur les flots. Nul besoin de posséder<br />
une planche profilée pour créer des sonorités<br />
évoquant la fureur des vagues. Il ne faut donc<br />
pas chercher un rapport entre l’océan et les<br />
20 groupes ou guitaristes actuels (de 2008 à<br />
2011) qui figurent sur cette compilation, dont<br />
certains n’ont jamais dû voir une mouette<br />
de leur fenêtre. Ils viennent de Finlande,<br />
Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Argentine,<br />
Croatie, Suède, Italie, Alabama ou Austin. J’en<br />
connaissais certains, j’en ai découvert d’autres.<br />
Parmi mes préférés, figurent, dans des veines<br />
différentes : Sea of glory (Los Twang! Marvels),<br />
Washout (Aqualads), El palmero (Phantom<br />
Four), 7 mares (Los Kahunas), Ewa on the<br />
beach (Frankie & the Pool Boys), Estratosfera<br />
(Thunderchiefs, groupe d’Austin avec Shaun<br />
Young et Mike Guerrero aux guitares), Walking<br />
tall (Eliminators), Karabasan (Deadbeats). <strong>Le</strong><br />
reste n’est vraiment pas mal non plus. Non,<br />
le rockin’ surf instrumental n’est pas mort, il<br />
bande encore ! (BB) Double Crown<br />
PO Box 4336, Bellingham WA 98227-4336<br />
que des originaux. Wounded Knee évoque<br />
l’atmosphère <strong>du</strong> lieu <strong>du</strong> massacre des Sioux<br />
de Big Foot en 1890. Jungle surf et The hunter<br />
rockent bien, Mystery surfer, Deep sleep et<br />
Low rider sont des ballades plus relax. Devil’s<br />
slide a des riffs plus menaçants, Rampant est<br />
presque <strong>du</strong> hillbilly boogie et Eternal surf une<br />
ballade plus moderne. Encore une réussite <strong>du</strong><br />
<strong>du</strong>o. (BB) Double Crown, PO Box 4336<br />
Bellingham WA 98227-4336
DiSQU'AiRS<br />
-tout des morceaux dont on a restitué la section rythmique originale,<br />
qui avait été ôtée sur les albums sortis <strong>du</strong> temps où Alan Douglas<br />
gérait l’héritage (jusqu’en 1995). (...) Mais au fond, le mystère<br />
reste entier : on ignore à quels projets étaient destinés tous ses<br />
enregistrements. (...) Mes morceaux préférés : Hear My Train a<br />
comin‘ et surtout Mojo Man car je n’en connaissais que 90 secondes<br />
et cette version là est très roots, la prise est restituée dans sa<br />
version originale brute. <strong>Le</strong> grand public ne l‘a jamais enten<strong>du</strong>e. (...)<br />
Intéressant et totalement inédit, <strong>Le</strong>t Me Move You, un titre rock-soul<br />
un peu R&B, une sorte de longue jam avec le saxophoniste Lonnie<br />
Youngblood datant de 1969, que Jimi avait croisé au début de sa<br />
carrière.“ (Album à paraître en ce début d‘année).<br />
TRUCK STOP RULES : On the Rock<br />
Trois ans après On Track, CD remarqué où<br />
brillait déjà une belle virtuosité instrumentale,<br />
avec 9 compositions sur 10 titres, Sébastien<br />
Douzal (guitares électriques et acoustiques)<br />
Marc Raynaud (guitare acoustique) François<br />
Virlogeux (basse) et Vivian Peres<br />
(batterie) reviennent en pleine forme, dans<br />
la foulée bienfaitrice d‘une expérience<br />
accrue lors de concerts et de participations à de grands festivals.<br />
L‘album comporte 10 titres originaux, à nouveau composés par<br />
Marc Raynaud ou Sébastien Douzal pour cet engagement "sur<br />
le rock", qu‘il faut entendre comme un choix dans le genre sur le<br />
plan musical, même si la plupart des textes (inclus dans le livret)<br />
pourraient aussi correspondre à l’univers de la country : un langage<br />
simple et direct, avec ce qu‘il faut de vague à l‘âme, de souvenirs<br />
d‘enfance, d‘injustice liée à la pauvreté, de solitude, d‘amour rêvé<br />
ou expérimenté, d‘espoir de gloire, et même un bord de mer (et de<br />
surf) pour ces méditerranéens. Au passage, on retrouve Laurent<br />
Béteille (des Nashville Cats) au banjo sur From Dublin To Deep<br />
Gap, en hommage à Doc Watson, seul lien musical plus "country".<br />
<strong>Le</strong>s tempos mériteraient un peu plus d‘amplitude ou de variété, mais<br />
l‘unité de ton semble avoir été privilégiée. <strong>Le</strong>s voix sont honnêtes.<br />
Elles passent mieux à mon goût sur les morceaux rapides et<br />
dans des harmonies efficaces pour cette musique directe et qui<br />
"pulse". <strong>Le</strong>s interventions instrumentales et les arrangements sont<br />
en revanche plus remarquables, avec, cerises sur la galette, les<br />
éclats de Telecaster qui éclairent plusieurs titres d‘agréables solos<br />
et un instrumental. De quoi confirmer la montée en puissance de<br />
ce groupe dans cette option musicale rock et de quoi satisfaire bien<br />
des festivals et une bonne partie des amateurs coyotesques. (JB)<br />
www.truckstoprules.com (06 09 61 65 18).<br />
PLATiNE PLUS<br />
CASSiE TAYLOR : Blue<br />
Si j’ai été plus que convaincu par sa prestation<br />
sur le CD The Bluesmasters Vol 2 (voir Crock 'n'<br />
Roll), ce 1er CD solo me laisse perplexe, car le<br />
style musical est totalement différent : ici, pas<br />
de rockin’ jumpin’ R’n’B, mais une douzaine de<br />
ballades ou medium, soit variété sauce Chris<br />
Isaak, soit cabaret bluesy ou variété, soit pop<br />
rock. Dans le lot, ont intéressé mes oreilles la<br />
ballade Americana variété Memphis, ainsi que<br />
Spoken for, ballade bluesy et Haunted, ballade<br />
medium cabaret bluesy. (BB) Hypertension distr.<br />
Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />
ARTHUR ADAMS : Feet back in the door<br />
Like only she can do<br />
Ce CD simple (deux titres) conviendra mieux<br />
aux amateurs de soul/ R’n’B des 60's qu’aux<br />
vieux rockeurs. (BB) c/o Frank Roszak Prod.<br />
7400 Sepulveda Blvd #330, Van Nuys, CA 91405<br />
JOHN FRiES : US 50<br />
Originaire de New York, ce chanteur/<br />
compositeur qui mène le trio Heat, propose un<br />
CD 7 titres de ballades variété teintée de rock,<br />
de style Chris Isaak, Americana rock bluesy<br />
ou Americana plus country, comme US 50,<br />
le meilleur titre <strong>du</strong> lot, très harmonieux. <strong>Le</strong>s<br />
amateurs de ce style de musique d’écoute<br />
agréable y trouveront assurément leur content,<br />
les autres passeront leur chemin. (BB)<br />
distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />
DAViD MAXWELL : Blues In Other Colors<br />
David est un pianiste dont le jeu s’inspire<br />
énormément des musiques d’Inde et <strong>du</strong><br />
Moyen-Orient. Il fait ainsi appel, pour ce CD, à<br />
Harry Manx au mohan vina, à Jerry <strong>Le</strong>ake aux<br />
tablas et au balafon, au Marocain Boujemaa<br />
Razgui au oud et au raïta, ou à Fred Stubbs à<br />
la flûte turque. Cela donne, à mes oreilles, des<br />
instrumentaux style musiques <strong>du</strong> monde ayant<br />
un vague rapport avec le blues, hormis Crying<br />
the blues et Just the blues, qui en sont plus<br />
proches. (BB) Mark Pucci Media, adresse ci-dessous<br />
CLAUDE HAY : I Love Hate You<br />
Si on admet que les Rolling Stones font <strong>du</strong><br />
R’n’R, on peut penser que ce compositeur/<br />
musicien/ chanteur australien fait <strong>du</strong> blues.<br />
Pour ma part, ce qu’il fait relève d’un mé-lange<br />
rock/ pop rock/ variété/ bluegrass/ gospel assez<br />
indéfinissable, parfois proche, justement, de ce<br />
que font les Stones depuis un bout de temps.<br />
Pas ma tasse de thé... (BB) c/o Mark Pucci Media,<br />
5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350<br />
NO REFUND BAND : The No Refund Band<br />
Ce sextette, dont Ricky Jackson (vo) et Mike<br />
Crownover, ce dernier sans soute apparenté à<br />
Sunny (voir Disqu’Airs) propose un 1er CD qui<br />
n’est pas pour les rockeurs. Ils n’y trouveront<br />
que le rockin’ R’n’B Top side et une reprise<br />
de Never been to Spain assez rockin’ R’n’B<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 33<br />
TOM McRAE : From The Lowlands<br />
<strong>Le</strong> défi pour Tom McRae était de tenir seul<br />
la scène pendant 1h30 avec sa guitare et<br />
ses ballades qui pourraient endormir dans<br />
la tiédeur diffuse d'une salle de concert.<br />
L'anglais s'en en extrêmement bien sorti.<br />
Sans utiliser d'artifice piteux <strong>du</strong> genre<br />
"Vous allez bien ? je n'ai rien enten<strong>du</strong>,<br />
vous êtes tous là ?" mais au contraire,<br />
en parlant doucement, en racontant, parfois en français et plus<br />
souvent en anglais, mais en faisant attention à parler lentement<br />
pour être compris <strong>du</strong> plus grand nombre, Tom a réussi à instiller une<br />
ambiance de veillée devant pas loin de 300 personnes. Il a parlé<br />
de sa maison de disques qui l'avait empêché de jouer quelques<br />
années auparavant au Transbordeur en annulant son concert au<br />
tout dernier moment ; il s'est d'ailleurs excusé auprès de ceux qui<br />
s'était déplacé pour rien et les a remerciés d'être venus à Feyzin.<br />
Il a parlé de sa rencontre avec Bashung dont il a repris La nuit<br />
je mens. Il a réussi à faire chanter la salle à plusieurs reprises<br />
et quasi naturellement. Il a parlé de son dernier disque qu'il s'est<br />
finalement résolu à éditer en auto-pro<strong>du</strong>ction pour éviter d'avoir à<br />
se faire imposer des choix artistiques qu'il n'a plus envie de subir<br />
et <strong>du</strong> contenu de ces nouvelles chansons. La plus marquante est<br />
sans doute All that's gone dans laquelle il s'excuse de ne pas être<br />
mort jeune de manière excentrique ni d'avoir rompu avec ses amis<br />
comme une star digne de ce nom mais d'être resté lui-même au long<br />
de ses 25 ans de carrière. Il y a eu des hauts lors de la sortie de son<br />
tube She cut her hair en 2000 et de sa première tournée en France.<br />
La période actuelle serait plutôt en demi-teinte car son seul moyen<br />
de partir en tournée est de le faire seul, son tourneur ne croyant<br />
plus à sa capacité à attirer <strong>du</strong> monde. Il dit avec humour : "Ce sera<br />
grace à vous si je reviens en France avec un groupe en 2013".<br />
<strong>Le</strong>s chansons de Tom McRae ont une âme et il les chante avec<br />
intensité. La tristesse affleure mais l'énergie est toujours présente.<br />
Ses chansons demandent un peu d'attention que l'auditeur impliqué<br />
ne regrette jamais. Sa voix est son atout n°1 : une voix chaude<br />
et prenante qui arrive à passer dans les aigüs avec une maîtrise<br />
étonnante. Attention, ce n'est jamais <strong>du</strong> Bee Gees : il y a de l'aigü<br />
mais avec son lot de tripes garanti. La musique proposée lors de<br />
ses récents concerts correspond à cet album dépouillé et intègre,<br />
remarquable de classe et d'authenticité. Je laisse une de ses fans<br />
conclure : "Sa voix me transporte au bord <strong>du</strong> vide, sur le rebord <strong>du</strong><br />
monde, aux confins d'émotions oubliées". (CL) www.tommcrae.com<br />
à se mettre dans l’oreille. En revanche, les<br />
amateurs de blues rock/ R’n’B funky, de soul<br />
(Just to be blue, bonne ballade en <strong>du</strong>o avec<br />
une fille) et de variété (plutôt qu’Eleanor Rigby,<br />
je préfère le rugby) y trouveront leur compte.<br />
(BB) Frank Roszak Pro<strong>du</strong>ctions, cf adresse plus haut<br />
THEA HOPKiNS : Lilac Sky<br />
Six titres sur le 3ème CD de cette chanteuse<br />
des environs de Boston (j'écris Boston car<br />
c'est plus facile à écrire que Massachusetts).<br />
Il y a de bons musiciens et un bon groove<br />
mais indépendamment des chansons (4<br />
compositions sur 6), la voix de Thea est vraiment<br />
très particulière et l'humble Coyauteur peine à<br />
faire une critique objective avec cette voix de<br />
gorge bizarre dans les baffles. On va quand<br />
même souligner qu'elle a gagné un concours<br />
d'auteur compositeur et que Peter Paul & Mary<br />
ont repris une des ses chansons. Chacun sa<br />
tasse de théa ? (CL) www.theahopkins.com<br />
LUKE POWERS : Memphis Mermaid<br />
<strong>Le</strong> 5ème CD de ce natif de Nashville ne contient<br />
pas moins de 17 chansons. Accompagné par<br />
un groupe complet, Luke passe de la country<br />
au train song, de la ballade au honky-tonk avec<br />
une petite valse sans jamais se départir d'un<br />
son homogène et bien calibré. <strong>Le</strong> résultat est<br />
propre mais n'arrive pas <strong>du</strong> tout à déclancher<br />
un début d'hystérie, peut-être la faute à un<br />
certain formalisme, à la voix lead ou à l'intérêt<br />
des compositions. (CL) www.phoebeclaire.net
Serge<br />
MOULiS<br />
Peux-tu nous<br />
présenter le groupe<br />
et les musiciens ?<br />
Second wind à été<br />
créé par Vincent Andioc<br />
et moi au début<br />
de 2010, pour mettre<br />
en musique les<br />
textes de Slim Paddy,<br />
poète et écrivain<br />
<strong>du</strong>rant les 15 ans<br />
de sa période newyorkaise.<br />
<strong>Le</strong> batteur,<br />
Édouard Pournin, 29<br />
ans, professeur de<br />
batterie à Rennes,<br />
joue au bagad de<br />
Rennes et dans les<br />
combos Sambre et Dan Alleman. Il nous<br />
a rejoints juste avant l'enregistrement. A<br />
l'orgue et au piano, Vincenzo de Gregorio,<br />
alias Enzo Napolitain, 34 ans, a rejoint le<br />
groupe par l’intermédiaire de Slim, qui<br />
avait enregistré le disque Slim Paddy and<br />
the Wilcats. Comme chanteur, Slim Paddy,<br />
54 ans, écrivain et poète harmoniciste, tu<br />
connais son parcours : il rencontre en 2008<br />
Vincent et moi, dans le groupe A Little Beat<br />
Blues Band, dont ils font toujours partie. A<br />
la guitare, Jano Eynard, 64 ans, guitariste<br />
professionnel : il quitte la France en 1967<br />
pour l’Angleterre où il vit pendant 12 ans,<br />
puis aux USA pendant 4 ans. Jano a<br />
partagé la scène avec Popa Chubby, Patrick<br />
Verbecke et plein d’autres. Vincent Andioc,<br />
46 ans, excellent guitariste de blues dont<br />
le parcours est lié de près au mien, monte<br />
Greg Dollar Blues Band en 2004, qui devient<br />
A Little Beat Blues Band, groupe qui tourne<br />
toujours et qui vient de décrocher le second<br />
prix <strong>du</strong> tremplin blues de Jazz à Vannes,<br />
avec le Greg Miller Band composé de Greg<br />
Miller au chant et harmonica, John Barrett à<br />
la batterie, Vincent Andioc à la guitare et moi<br />
à la basse : Marc Thomasset donc, bassiste,<br />
mais aussi guitariste, pianiste, harmoniciste,<br />
joue en solo et monte mon premier groupe<br />
garage à 25 ans, les Flagrandélires, comme<br />
bassiste chanteur. J’ai fait aussi beaucoup<br />
de musique traditionnelle <strong>du</strong> sud-Manche,<br />
où je résidais à l'époque. Patrick <strong>Le</strong>coq,<br />
accordéoniste avec qui j’ai partagé <strong>du</strong>rant<br />
une dizaine d’années les planches <strong>du</strong><br />
groupe théâtral Élan Artistique, puis l’amour,<br />
Marc THOMASSET : SECOND WiND<br />
Connaissant Slim Paddy –rencontré à La Lanterne, bar rennais ouvert à tous genres d'expression<br />
scénique- par l'intermédiaire d'un ami musicien en diable qui m'avait présenté le CD enregistré<br />
avec Chris Fons (<strong>Cri</strong> 116), j'ai écouté avec grand intérêt le CD de Second Wind.<br />
La scène française des musiques puisant dans la mémoire des divers genres nés aux USA<br />
est très riche, il est nécessaire d'être à l'écoute des représentants gaulois qui les font vivre,<br />
comme Marc Thomasset. Interview<br />
la famille, etc. Jusqu'à<br />
ma rencontre avec<br />
Vincent Andioc...<br />
Comment<br />
travaillez-vous ?<br />
répétitions, scènes,<br />
enregistrements...<br />
Patrick <strong>Le</strong>coq est<br />
un ami de longue<br />
date. Son influence<br />
sur la musique traditionnelle<br />
est très<br />
importante et s’étend<br />
jusqu'à Caen, avec le<br />
groupe Mes Souliers<br />
Sont Rouges, dont on<br />
connait très bien le<br />
contre-bassiste Denis<br />
<strong>Le</strong>françois. Pour l’instant, nous n’avons fait<br />
que deux scènes, ce qui est très pauvre. Pour<br />
l’enregistrement de Cheap Love Motel, on a<br />
répété tous les 15 jours, en acoustique chez<br />
moi, le samedi : on présentait les morceaux<br />
qu’on voulait jouer ou explorer. Slim Paddy<br />
cherchait les textes les mieux appropriés à<br />
la musique. Par exemple, après avoir écrit<br />
la musique de A Night Of Serious Drinking,<br />
qui pour moi est un riff guitare qui en dit long<br />
sur certains de mes excès, Slim avait dans<br />
ses cahiers l’histoire de ce couple "déjanté"<br />
qui fait une descente dans les bars de<br />
Manhattan et qui<br />
finit par se foutre sur<br />
la gueule tellement<br />
ils sont bourrés.<br />
L’histoire <strong>du</strong> texte<br />
épouse la musique<br />
de ce morceau comme<br />
le gant de soie<br />
sur la main d’une<br />
chanteuse de jazz.<br />
<strong>Le</strong> plus incroyable,<br />
est que ce texte et<br />
cette musique on<br />
été écrits la même année à 2000 km de<br />
distance! Pour Rock-A-Billy Baby, un matin,<br />
au petit déjeuner, je lui présente la musique<br />
et Jano a écrit les paroles sur le vif en 20<br />
minutes. Nous voulions une ballade... un<br />
soir, en préparant le diner des enfants, j’écris<br />
sur le dos d’un faire-part de mariage, la<br />
musique de City Light que Jano a remaniée<br />
un peu pour des raisons de cohérence avec<br />
le texte de Slim. Et, le dimanche, on allait<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 34<br />
les essayer en studio en électrique. Avec<br />
l’enregistrement <strong>du</strong> disque, il nous a fallu 62<br />
jours, en partant de zéro, d’où l’ intérêt pour<br />
nous de trouver un label afin que l’on puisse<br />
faire d’autres disques !<br />
Comment une joyeuse équipe aussi<br />
diversifiée choisit-elle ses thèmes ?<br />
Il n’y a pas vraiment de sujet de prédilection.<br />
Nous écrivons tous de la musique et quand<br />
l’un de nous présente un morceau, Slim<br />
décide <strong>du</strong> texte qu’il va y mettre dessus, il a<br />
recours à ses carnets de notes et, parfois,<br />
change un peu les paroles afin que cela colle<br />
mieux au riff. <strong>Le</strong>s sujets sont très variés,<br />
entre société, rapport homme-femme...<br />
mais pas de politique ni d'écologie. Slim<br />
écrit ses textes au gré de ses rencontres,<br />
tout comme nous écrivons les musiques au<br />
gré de notre vécu. Par exemple, Vincent,<br />
qui a beaucoup souffert d’une séparation,<br />
a écrit la musique de I Thought You Loved<br />
Me et Slim, connaissant bien son histoire, a<br />
écrit un texte spécialement pour ce morceau<br />
tout à fait génial. Là, on est en plein dans <strong>du</strong><br />
Otis Redding !<br />
Quel a été l'accueil à votre CD ?<br />
Quelle a été la démarche pour sa<br />
fabrication, la distribution, la promo ?<br />
En créant Second Wind, nous avons pensé<br />
que, pour faire des concerts et démarcher<br />
des labels, un CD aiderait à asseoir notre<br />
crédibilité. N’ayant<br />
aucun budget, on<br />
est allé présenter<br />
le projet à Ted<br />
Beauvarlet, qui est un<br />
ancien guitariste de<br />
Slim et responsable<br />
<strong>du</strong> studio La Licorne<br />
Rouge : il a accepté<br />
le projet, en nous<br />
faisant un prix pour<br />
l ’ e n r e g i s t r e m e n t<br />
et le mixage. On a<br />
raclé les fonds de tiroir Vincent et moi. Nous<br />
sommes rentrés en studio pour cinq jours et<br />
Ted a été obligé de le fermer à sa clientèle<br />
pour nous accueillir. Il n’est pas possible<br />
d’enregistrer un album comme Cheap Love<br />
Motel dans un studio occupé par plusieurs<br />
groupes et surtout nous voulions le faire<br />
d’une seule traite. Ce sera la même chose<br />
pour le suivant, dont l’écriture est presque<br />
finie <strong>Le</strong> plus <strong>du</strong>r, c’est de trouver les fonds<br />
soit environ 10 000 euros. L’accueil des<br />
labels pour la distribution (Virgin, Because<br />
Music et Musicast) a été quasi nul, le seul<br />
qui m’a répon<strong>du</strong> c’est Musicast, qui ne veut<br />
pas nous distribuer parce qu’on est pas<br />
assez connus. Jano et Slim en ont envoyé<br />
de leur coté, sans écho. Nous allons donc<br />
nous orienter vers les concerts en espérant<br />
nous faire remarquer et faire découvrir notre<br />
démarche artistique. Nous n'avons aucun<br />
recul sur l’impact de notre musique sur<br />
un large public. Nous savons que Second<br />
Wind se situerait dans le sillage de Grateful<br />
Dead, sachant que nous sommes capables<br />
de jouer aussi bien des ballades, <strong>du</strong> blues,<br />
<strong>du</strong> rock, de la soul et même, <strong>du</strong> garage...
Ce qui est sûr, c’est qu’il est difficile de<br />
faire la promotion d’un album auto-pro<strong>du</strong>it<br />
et que Second Wind a un besoin urgent de<br />
trouver une personne pour travailler sur la<br />
promotion <strong>du</strong> groupe !<br />
C'est en quelque sorte une "galère",<br />
même si vous vous y retrouvez en<br />
terme de plaisir de jouer et de fierté<br />
d'aller au bout de vos rêves.<br />
Pas de trop grande disparité dans les<br />
ressentis de chacun ?<br />
Nous sommes tous d’âge mûr et nous<br />
prenons cela comme ça vient, nous<br />
sommes patients et confiants en l’avenir en<br />
espérant un jour pouvoir sortir la tête hors<br />
de l’eau, pas pour la gloire et la postérité<br />
mais juste pour continuer notre démarche<br />
artistique à travers d’autres albums. <strong>Le</strong>s<br />
musiciens se croisent, se quittent et se<br />
retrouvent. Certains changent de pays, voire<br />
de continent ou même de planète, puis se<br />
croisent à nouveau et cela fait Second Wind<br />
: le rock est la fontaine de jouvence qui<br />
nous donne notre éternelle adolescence,<br />
tout cela avec la foi des bluesmen qui fait<br />
que nous y croyons...<br />
Tu m'as dit que votre travail n'amenait<br />
pas à la politique dans vos textes.<br />
Mais les changements des politiques<br />
culturelles ont-ils eu un impact sur<br />
votre pratique musicale depuis le début<br />
des années 80 ?<br />
Non, les changements politiques n'ont<br />
aucun effet sur la vie <strong>du</strong> groupe ou sur<br />
l’organisation de la<br />
musique en général<br />
dans notre pays, parce<br />
que les gouvernements<br />
se suivent et se ressemblent<br />
tous dans la<br />
politique culturelle ou,<br />
plutôt, dans la nonpolitique<br />
culturelle...<br />
étant donné que ce<br />
sont bien les banques<br />
qui gouvernent tout le<br />
monde. Nous aurons<br />
d'ailleurs un morceau<br />
abordant ce sujet dans le prochain album.<br />
Tu l’as bien compris, Second Wind veut être<br />
politiquement correct, mais il suffit d’une<br />
petite étincelle pour que tout s’embrase :<br />
c’est déjà arrivé sur scène avec moi. Sur<br />
la pratique ou l’influence musicale par<br />
rapport à la politique, je pense que Jano,<br />
qui est l’éminence grise <strong>du</strong> blues en France<br />
(quand on connait son CV !) n’a pas eu<br />
énormément d’influence, étant donné que le<br />
blues est une musique intemporelle. Et c'est<br />
sans doute la même chose pour Vincent.<br />
Patrick, lui, il préparait son départ pour les<br />
USA. Quant à moi, j’ai suivi le mouvement<br />
punk, avec les Clash ou les Ramones, cela<br />
s’entend parfois dans l’écriture de certains<br />
Slim Paddy : vo + harm, Jano Eynard : vo + gtr<br />
Vincent Andioc : gtr, Marc Thomasset : bss<br />
Enzo de Gresorio : key, Edouard Pournin : bat<br />
morceaux. Je pense que Second Wind a<br />
plus d’avenir à l’étranger qu’en France,<br />
nous sommes en attente de réponse de<br />
labels anglais et allemands.<br />
Tu me dis que votre prochain album est<br />
quasi-terminé : c'est pour quand ?<br />
Pour l’instant nous sommes obligés de<br />
le mettre en attente pour des raisons<br />
de budget d’enregistrement. On espère<br />
vivement que quelqu’un s’intéressera à<br />
notre projet afin de nous permettre de<br />
réaliser ce deuxième album qui sera un peu<br />
plus rock que le premier. Il nous reste trois<br />
choix de morceaux à trouver. Nous sommes<br />
quatre à écrire avec, dans nos tiroirs, au<br />
moins une vingtaine de compos qui trainent<br />
depuis 30 ans ! Enfin, Second Wind a une<br />
énorme capacité créatrice, donc avis aux<br />
lecteurs, qui peuvent déjà écouter quatre<br />
morceaux sur youtube. Si nous avions le<br />
budget maintenant, nous serions en mesure<br />
de sortir un album fin 2013 ou début 2014.<br />
Vos familles sont-elles impliquées dans<br />
votre aventure musicale ?<br />
Je ne sais pas pour Édouard qui va<br />
bientôt être papa pour la seconde fois, sa<br />
femme est professeur de musique, donc<br />
elle est forcément impliquée, affectivement<br />
<strong>du</strong> moins. Slim et Enzo sont célibataires,<br />
sans enfant. Jano a une fille mais elle n’est<br />
pas impliquée dans<br />
le groupe. Quant à<br />
Vincent et moi, c’est un<br />
peu différent, puisqu’on<br />
s’est connus grâce à<br />
nos enfants qui étaient<br />
dans la même classe.<br />
Il y a 8 ans Vincent<br />
ramène un de mes<br />
fils à la maison après<br />
un anniversaire : les<br />
enfants filent jouer,<br />
Virginie, ma femme, le<br />
fait rentrer et il aperçoit<br />
au salon mon Bassman Fender de 1966, qui<br />
est toujours mon ampli de scène. Virginie<br />
lui explique que j’en suis le propriétaire<br />
mais que j’ai raccroché avec les groupes<br />
de rock, pour des raisons de temps, de<br />
groupe, etc., mais que je continue en solo.<br />
J’arrive dix minutes plus tard, la discussion<br />
s’étale jusqu’au dîner, où il me demande<br />
de monter un groupe de blues. Moi, très<br />
méfiant, je lui colle ma guitare folk dans les<br />
bras. Il me joue plusieurs titres de Stevie<br />
Ray Vaughan et je lui dis "oui" : c’est ainsi<br />
que tout à commencé. Quant aux enfants,<br />
ils vivent cela très bien, jouant dans les<br />
backs-stages, parfois sur scène pendant<br />
les balances. Pour l’anecdote, nous avons<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 35<br />
fait l’ouverture des 30 ans des Twins dans<br />
le Sud-Manche. Après notre concert, les<br />
enfants se sont installés au pied de la<br />
scène des Souliers Sont Rouges et, quand<br />
leur concert à commencé, les minots se<br />
sont mis à pogoter. C’est Denis <strong>Le</strong>françois,<br />
contre-bassiste-chanteur, qui les a extirpés<br />
de la fosse pour les mettre sur scène, où<br />
ils ont assisté à tout le concert, allongés<br />
devant les retours. Ma femme est forcément<br />
impliquée dans le groupe puisque toute<br />
les répétitions se font chez nous, ce qui<br />
veut dire dix personnes à table tous les<br />
quinze jours... pas facile. Je la remercierai<br />
jamais assez, sans elle, je n’aurais pas pu<br />
poursuivre cette aventure.<br />
N'auriez-vous pas la possibilité de<br />
proposer un travail commun à d'autres<br />
musiciens pour mettre en valeur<br />
vos compétences et vos réseaux ?<br />
Je ne sais pas ce que pensent les autres<br />
mais, partager la scène ou une tournée<br />
avec un autre groupe... pas de problème.<br />
Par contre, travailler en studio avec un<br />
autre musicien, je n’en vois pas l’intérêt<br />
pour Second Wind. Faire des échanges<br />
de contact, pas de problème, nous restons<br />
toujours très attentifs à nos confrères et<br />
restons ouverts à toutes propositions.<br />
Quelque chose à ajouter pour le <strong>Cri</strong> ?<br />
Oui, d’abord te remercier, Serge, pour<br />
ton travail de contact. Grâce à toi, j’ai lu<br />
pour la première fois une partie <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong><br />
<strong>Coyote</strong>, au début de cette interview, et je<br />
me suis vite ren<strong>du</strong> compte qu’il faut le lire<br />
avec son ordinateur portable à coté de soi,<br />
afin de mieux découvrir tous les groupes<br />
dont il parle ! C'est une véritable revue<br />
d’information culturelle musicale et il est<br />
dommage qu’elle ne soit pas plus reconnue,<br />
mais la véritable escroquerie <strong>du</strong> rock ’n’ roll<br />
vient bien de la pauvreté de la politique<br />
culturelle en France... ©
ARTiSTES DiVERS : The Bluesmasters Vol 2<br />
Suite au premier volume<br />
de 2010, un franc succès,<br />
le guitariste Tim Tucker a<br />
remis sur pied un groupe<br />
pour rendre hommage<br />
aux disparus (<strong>du</strong> moins à<br />
certains, la liste est trop<br />
longue) <strong>du</strong> blues. Cette fois, on trouve au vocal<br />
Hazel Miller, Mickey Thomas et, surtout, la<br />
bassiste Cassie Taylor, ici bien dans la lignée<br />
des LaVern Baker/ Ruth Brown. D’ailleurs<br />
les trois filles sont essentiellement dans une<br />
mouvance jumpin’ rockin’ R’n’B, bien soutenues<br />
par l’excellent harmoniciste Doug Lynn et avec<br />
le superbe piano <strong>du</strong> regretté Pinetop Perkins<br />
et la guitare d’Hubert Sumlin, tous deux<br />
décédés fin 2011, sur certains morceaux. En<br />
revanche, la présence de l’orgue sur I just<br />
wanna make love to you é<strong>du</strong>lcore le morceau,<br />
qui devient plus une bluette qu’autre chose,<br />
de même que la guitare d’Eric Gales est trop<br />
moderne, brouillonne et son vocal ne convient<br />
pas trop à Fine Cadillac, sur lequel il aurait<br />
mieux valu laisser Cassie seule. Uniquement<br />
des reprises très convaincantes, dont celles<br />
de Bring it on home to me, Talk to me baby, Big<br />
boss man, Little red rooster ou Get me a car<br />
au rythme un peu néo-orléanais funky. Outre<br />
I just wanna make love to you, la compilation<br />
comporte deux autres ballades, excellentes<br />
celles-là, Same old blues, de la soul et Honest<br />
I do repris sauce un peu swamp pop, avec un<br />
harmonica qui sonne très saxo. Ce deuxième<br />
volume sera certainement aussi bien reçu que<br />
son prédécesseur. Direct Music<br />
distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />
WiLD BOB BURGOS & HOUSEROCKERS :<br />
Real Gone Rockin’<br />
D’accord, il n’est pas nanti<br />
d’une voix très mélodieuse,<br />
c’est le moins qu’on puisse<br />
dire, mais on s’y est habitué<br />
depuis le temps et, d’ailleurs<br />
est-il besoin d’être un maître<br />
<strong>du</strong> bel canto pour chanter <strong>du</strong> rock’n’roll ? Car,<br />
tordons le cou une bonne fois au fait que les<br />
groupes anglais des années 1970 faisaient <strong>du</strong><br />
rockabilly. Ceux dont Bob fit partie à l’époque,<br />
les Savages de Screamin' Lord Sutch, les<br />
Wild Angels, les Houseshakers ou Matchbox,<br />
nous offraient <strong>du</strong> rock’n’roll et il continue de<br />
le faire, la présence de saxo et piano dans<br />
l’accompagnement en atteste d’ailleurs. Cet<br />
accompagnement, crédité aux Houserockers,<br />
varie suivant les lieux d’enregistrement<br />
dispersés et étalés entre 2002 et 2011. Cela<br />
s’entend aux prises de son qui fluctuent<br />
d’un titre à l’autre. Tous les titres sont des<br />
compositionsitions de Bob, à qui on peut juste<br />
reprocher un certain manque d’imagination<br />
pour les mélodies, mais pas de conviction. A<br />
mes vieilles oreilles, ce sont les morceaux avec<br />
piano et saxo, comme Loonabilly rock’n’roll ou<br />
We’re gonna boogie et les deux instrumentaux,<br />
Halcyon harvest et Twango, qui remportent la<br />
palme. www.tcy-records.com<br />
TCY, Im Haufland 23, 8627 Grüningen (Suisse)<br />
TWO-BONES : Cruisin’ Down To Louisiana<br />
Si le rockabilly est habituellement<br />
interprété par<br />
des trios, ils ne sont ici que<br />
deux Helvètes, de Zürich,<br />
le chanteur/ guitariste Chris<br />
Helbling et le contrebassiste<br />
Beat Eck pour ce faire.<br />
Et ceux qui douteraient encore de que le<br />
rockabilly est essentiellement une musique<br />
acoustique et que point n’est besoin de jouer de<br />
la guitare plus vite que son ombre ou de taper<br />
CROCK & ROLL<br />
sur une batterie comme si sa vie en dépendait<br />
en seront pour leurs frais. Tout au long des<br />
19 titres, dont 3 compositions de Chris, dont<br />
deux figurent sur son album solo de 2004, on<br />
retrouve l’ambiance des enregistrements Sun<br />
d’Elvis, dont on retrouve quelques-uns ici, plus<br />
quelques titres plus R’n’R qui passent très<br />
bien avec accompagnement minimaliste (le<br />
superbe vocal presleyien d’Hebling y est pour<br />
beaucoup), comme One sided love affair, Poor<br />
boy, Paralyzed, mes préférés avec la reprise de<br />
Blue days, black nights. L’absence de guitare<br />
solo fait quand même bizarre sur certains<br />
titres, comme Lotta lovin’ ou Boppin’ the blues,<br />
tellement on y est habitué. Recommandé<br />
aux amateurs de rockabilly classique, sans<br />
fioritures. Rocking Flag 215, www.tcy-records.com<br />
distr TCY, Im Haufland 23, 8627 Grüningen (Suisse)<br />
MEMPHiS GOLD : Pickin’ In High Cotton<br />
Qui se cache derrière cet<br />
Or de Memphis? Chester<br />
Chandler, né à Memphis en<br />
1955, treizième enfant d’une<br />
fratrie de quatorze. Son<br />
père, musicien, l’initie à la<br />
guitare dès ses 4 ans et il se<br />
pro<strong>du</strong>it dès 8 ans dans la célèbre Beale Street.<br />
On le retrouve ultérieurement, après l’armée, à<br />
Washington, puis dans le groupe de tournée de<br />
Deborah Coleman. En 1998, il sort son premier<br />
CD, qui sera suivi de 3 autres, dont celui-ci est<br />
le dernier en date, avec une dominante rockin’<br />
blues medium <strong>du</strong> Delta, qu’il maîtrise bien. On<br />
ne peut que regretter qu’il n’y ait que trop peu<br />
de morceaux enlevés, comme les bons jump<br />
blues Biscuit boogie, l’instrumental Back porch<br />
Tennessee et Mississippi flatlands.<br />
Stackhouse, distr. Blind Raccoon, PO Box 40045,<br />
Memphis TN 38174 et www.blindraccoon.com<br />
ELECTROPHONiCS : Talkin’ About<br />
Vous aimez Louis Jordan,<br />
Louis Prima, le saxophone<br />
joué façon 50's ? Danser ?<br />
<strong>Le</strong>s Néerlandais Stephan<br />
Hermsen (voc, gtr), Ronald<br />
Roodbol (cbs), Peter Stienen<br />
(bat), Ivo Sieben (pno, org),<br />
André de Laat (sax tén) et Evert Hoedt (sax<br />
bar) vont vous faire passer un joyeux moment.<br />
Il s’agit de leur quatrième CD, après Feels Like<br />
A Million (2006), Catch That Swingtrain (2007),<br />
Little A Lot (2009). Tous les bons ingrédients<br />
<strong>du</strong> rockin’, swingin’, jumpin’, jivin’ rhythm and<br />
blues sont là et bien là sur les morceaux où<br />
l’orgue ne noie pas les sons, ce qui rendent<br />
l’ensemble un peu inégal, avec un instrumental<br />
variété en sus. Au moment <strong>du</strong> choix des titres à<br />
mettre en exergue, je me suis décidé pour les<br />
plus enlevés et dynamiques : Mr. Francesco,<br />
You make me nervous, Si! Si! Si !, I'm in the<br />
mood et You make me feel. Débarrassés<br />
de ces quelques scories, ils seront encore<br />
meilleurs. Retro Swing1210, www.electrophonics.nl<br />
J.P. REALi : The Road To Mississippi<br />
Il s’agit <strong>du</strong> troisième album<br />
de ce chanteur/ guitariste<br />
acoustique, qui s’inscrit<br />
dans la tradition des Son<br />
House et Skip James,<br />
auquel Mark Wenner, des<br />
Nighthawks, donne un coup<br />
de main à l’harmonica sur certains morceaux.<br />
Dommage qu’il manque un peu de rugosité<br />
dans le vocal pour coller à ce style, ça viendra<br />
sûrement avec l’âge. <strong>Le</strong>s deux instrumentaux,<br />
Prelude et Coda, qui ouvrent et ferment le CD<br />
sont très brefs et servent juste de mise en<br />
bouche et de coup de l’étrier à un ensemble<br />
dépouillé, hormis Bloozin’ in NYC et sa guitare<br />
frémissante, rockin’ blues plus électrique.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 36<br />
Bernard<br />
BOYAT<br />
ARTiSTES DiVERS<br />
First Came Memphis Minnie<br />
C’est Maria Muldaur qui<br />
est à l’origine de cette<br />
compilation consacrée à son<br />
héroïne Memphis Minnie,<br />
une des premières artistes<br />
de blues à passer à l’électrique en 1942.<br />
Maria y a inclus des titres d’elle déjà parus, de<br />
nouvelles reprises de Rory Block, Ruthie Foster<br />
et Bonnie Raitt, ainsi que des enregistrements<br />
classiques de Koko Taylor et Phoebe Snow.<br />
Pour ceux ne connaissent pas Minnie, voilà<br />
une occasion rêvée de découvrir son œuvre,<br />
dont le célèbre Me and my chauffeur blues, ici<br />
par Maria avec Roy Rogers à la guitare dans<br />
une version dépouillée, comme When you<br />
love me (Rory Block). <strong>Le</strong>s autres excellents<br />
moments sont Ain’t nothin’ in ramblin’ (Bonnie<br />
Rait & Steve Freund) et Crazy cryin’ blues (M.<br />
Muldaur), qui rockent bien, Long as I can see<br />
you smile (M. Muldaur) et son parfum ragtime,<br />
Lookin’ the world over (M. Muldaur), dont la<br />
mélodie rappelle Milk cow blues. <strong>Le</strong> reste n’est<br />
pas mal non plus. (BB)<br />
Stony Plain, distr Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct<br />
Atlanta GA 30350, www.markpuccimedia.com<br />
Quelques morceaux sont plus ragtime. <strong>Le</strong>s<br />
titres marquants sont Jefferson lament, un<br />
vieux holler où guitare et vocal se répondent<br />
et The road to Mississippi, très dépouillé, qui<br />
rocke quand même.<br />
distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />
HANS THEESSiNK & TERRY EVANS : Delta Time<br />
Hans, chanteur/ guitariste/<br />
banjoïste/ mandoliniste/ harmoniciste<br />
néerlandais, né<br />
en 1948 et installé à Vienne,<br />
Autriche, s’associe ici à Terry<br />
Evans pour un album mêlant<br />
titres enlevés, relax et<br />
ambiance gospel, créée par le soutien d’Arnold<br />
McCuller et Willie Green (autre chose que<br />
les choeurs glapissants de fausses vierges)<br />
sur une douzaine de reprises de classiques.<br />
Côté relax, on notera les interprétations de<br />
Blues stay away from me ou Honest I do. Côté<br />
enlevé, ce sont How come people act like<br />
that, The birds and the bees, I need money<br />
et Mississippi qui retiennent l’attention. Enfin,<br />
côté ambiance gospel, la palme revient à Delta<br />
time, Build myself a home, Shelter from the<br />
storm et Heaven’s airplane.<br />
Blue Groove, Frank Roszak Prod., 7400 Sepulveda Blvd<br />
# 330, Van Nuys, CA 91405, www.roszakradio.com<br />
BOPCATS : 25 Years Of Rock'n'Roll<br />
<strong>Le</strong>s Bopcats de Richmond,<br />
à ne confondre ni avec les<br />
Australiens <strong>du</strong> même nom,<br />
ni avec les quatre groupes<br />
de Bop Cats, ont été<br />
formés, dans les 80's, par<br />
le chanteur/ guitariste Lindy<br />
Fralin (ex-Fralin Pickups) et ses frères John<br />
et Gary. De nos jours, ils comptent en leurs<br />
rangs Lindy Fralin (voc, gtr), Paul Hammond<br />
(voc, bat) et Steve Hudgins (voc, bs). Ils ont<br />
sorti deux albums lors de leurs débuts, puis<br />
se sont cantonnés dans le circuit des bars<br />
locaux, n’éditant plus que des maquettes<br />
promo ou des autopro<strong>du</strong>ctions. Extraits de<br />
leurs archives, les 17 titres, dont nombre<br />
d’originaux, présentés ici sont une sorte de<br />
résumé de leur carrière. Ceci amène à mettre<br />
en question l’étiquette rockabilly qui leur a été<br />
collée. Car, de rockabilly, il n’y en a guère,<br />
tout juste Wheels of mine. En revanche, on y<br />
trouve <strong>du</strong> bon R’n’R : All I need, un peu à la At<br />
the hop, Crazy lil’ baby, Jenny Jenny ou On a
oll à la Jerry <strong>Le</strong>e<strong>Le</strong>wis. Ils font aussi de<br />
bonnes reprises de Who drank my beer (Dave<br />
Bartholomew), Red Cadillac (Bob Luman),<br />
Marie Marie (Blasters), Get rhythm (Cash) et<br />
Race is on (George Jones). Outre un country<br />
rock Americana qui passe bien, ils devient<br />
vers le rock ou la variété sur une poignée<br />
de morceaux, ce qui fait qu’il y a à boire et à<br />
manger là-dessus.<br />
Eller Soul, Frank Roszak, cf adresse ci-dessus<br />
MUDDY WATERS : King Of The Chicago Blues<br />
Vol 2 1951 - 1961<br />
Après un premier coffret<br />
(FA 266 ) consacré à la<br />
décennie 1941/ 1950, celle<br />
des débuts de Muddy,<br />
Gérard Herzhaft présente<br />
une anthologie dédiée à la<br />
décennie suivante. La première réflexion qui<br />
m’est venue à l’esprit est la suivante : trois<br />
CD pour dix ans de la carrière d’un géant,<br />
c’est dérisoire quand on voit ce que sortent<br />
les artistes actuels, qui ne lui arrivent même<br />
pas à l’orteil (la cheville est trop haute !), pour<br />
lesquels nous aurions droit au triple pour la<br />
même <strong>du</strong>rée. Cette remarquable (pléonasme<br />
lorsqu’on parle de Frémeaux) réalisation est,<br />
de surcroît, nantie d’un livret de l’ami Gérard<br />
tel que je les conçois : clair, net et précis, à<br />
la portée de tous, expliquant simplement le<br />
passage de Muddy d’une musique rurale <strong>du</strong><br />
Delta avec accompagnement restreint à un<br />
blues musclé et électrifié avec groupe complet<br />
dès 1953. De plus, cerise sur le gâteau, on<br />
a droit à une photo d’un Gérard jeune en<br />
compagnie de Muddy. <strong>Le</strong>s amateurs de blues<br />
et des racines <strong>du</strong> R’n’R (Mannish boy, Baby<br />
please don’t go, Hoochie coochie man, Got<br />
my mojo working et j’en passe) seront déjà<br />
familiers avec les titres de la période et se<br />
régaleront à leur écoute. Bravo et merci Gérard<br />
et Frémeaux. www.fremeaux.com<br />
Frémeaux, 20 rue Robert Giraudineau 94300 Vincennes<br />
ELViS PRESLEY : Elvis Presley & The American<br />
Music Heritage 1956-1957 Vol 2<br />
Conçu de la même manière<br />
que le vol 1, un coffret 3 CD,<br />
avec des versions originales<br />
ou marquantes des reprises<br />
d’Elvis de la période, ce<br />
qui permet d’intéressantes<br />
comparaisons (à ce petit<br />
jeu Little Richard est gagnant haut la main),<br />
ce deuxième volume reprend le cours de la<br />
carrière elvisienne après When my blue moon<br />
turns to gold again. On y voit l’évolution <strong>du</strong><br />
King vers d’autres styles que le rockabilly, puis<br />
le R’n’R pur et <strong>du</strong>r des débuts, le gospel, la<br />
country, chansons de Noël ou variété. Compilée<br />
par Bruno Blum, la sélection présente les<br />
enregistrements de la période 1956-1957 et<br />
Bruno signe un fort intéressant livret, dans<br />
lequel il s’étend, de manière un peu itérative,<br />
sur la société et le milieu musical américain<br />
de la période. Même si vous possédez déjà<br />
ces enregistrements, avoir la possibilité d’une<br />
comparaison immédiate entre originaux et<br />
versions d’Elvis est un incontestable plus. Qui<br />
peut se vanter d’avoir aussi les originaux ou<br />
les versions de Bernard Hardison (Too much),<br />
Jane Froman (I believe, repris chez nous par<br />
Mouloudji, Je crois en toi), David Hill (I’m all<br />
shook up) ou Steve Gibson (Blueberry Hill) ?<br />
Encore un incontournable. www.fremeaux.com<br />
MiTCH WOODS :<br />
Blues Beyond Borders<br />
Live In Istanbul (CD & DVD)<br />
Ce binôme CD/ DVD<br />
présente le concert <strong>du</strong> bon<br />
gros pianiste/ chanteur<br />
Mitch, ancien des Lost<br />
Planet Airmen de Commander Cody et à la<br />
discographie déjà conséquente, enregistré<br />
lors <strong>du</strong> festival blues parrainé par Efes<br />
Pilsen (excellente bière <strong>du</strong> coin) à Istanbul,<br />
RYAN CAiN & THE ABLES : My Pistol Rides Shotgun<br />
N’ayant plus enten<strong>du</strong> parler de lui depuis un premier album sur Wild Hare<br />
en 2008 (Cell Block Blues), j’avais oublié son existence. Il se rappelle à notre<br />
bon souvenir, avec un nouveau groupe. Exeunt les Chaotics, bonjour les<br />
Ables, formés en 2011 (Matt Eakle, Gary Hamrick, Evan Jones). Ryan fait<br />
toujours <strong>du</strong> rockabilly (dont un excellent Yes indeed à la Johnny Burnette sur<br />
Train kept a rollin’)/ hillbilly bop, avec quelques titres qui s’en démarquent. Et,<br />
comme pour les vins où je préfère très souvent les blancs issus de vignobles spécialisés dans<br />
le rouge et l’inverse (les vignerons sont peut-être plus attentifs à ce qui sera surtout destiné à<br />
leur consommation et à celle des gens <strong>du</strong> coin ?), ce sont ces morceaux qui ont ma préférence :<br />
l’excellent hot rod semi parlé Haunted hotrod, le tout aussi excellent honky tonk enlevé Kiss and<br />
make up another lie et, surtout, la ballade What’s happened to me, très Sanford Clark <strong>Le</strong> reste<br />
est aussi très bon. 207 Ryder avenue, Clarksburg WV 26301, www.cainandtheables.com<br />
Turquie. <strong>Le</strong>s morceaux <strong>du</strong> CD et <strong>du</strong> DVD sont<br />
identiques et, comme on pouvait s’y attendre<br />
de la part de Mitch, relèvent, à l’exception d’un<br />
blues lent, d’un solide rockin’ R’n’B/ R’n’R ou<br />
boogie carré, parfois avec répons <strong>du</strong> groupe<br />
et bénéficiant de l’excellent saxo d’Amadee<br />
Castenell. Mis à part le morceau cité, le reste<br />
est vraiment excellent, avec plusieurs titres<br />
très néo-orléanais (Mojo mambo, Crawfishin’<br />
ou Long, lean and lanky) et de très bonnes<br />
reprises de Rocket 88 et House of blue<br />
lights. <strong>Le</strong>s quelques images <strong>du</strong> public sur le<br />
DVD permettent de se rendre compte qu’il y<br />
a peu de femmes, dont quelques-unes avec<br />
des foulards (bizarre pour aller écouter la<br />
musique <strong>du</strong> Diable…). Outre le concert, ce<br />
DVD, conçu comme un documentaire pour le<br />
public américain qui ne connaît pas la Turquie,<br />
montre l’ambiance dans le car de la tournée<br />
avec le groupe de Kenny Neal, aussi de la<br />
fête, la vie en tournée, les paysages et la fête<br />
nationale à Izmir. Vous pouvez vous passer de<br />
l’aspect folklo-touristique et ne vous intéresser<br />
qu’à la musique, qui vaut le déplacement.<br />
VizzTone 8812, Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct<br />
Atlanta GA 30350, www.markpuccimedia.com<br />
JACK BRADSHAW : Saturday Night<br />
Jack est né en 1930 à<br />
Scutty, Kentucky. Orphelin<br />
très jeune, il est élevé<br />
dans le Tennessee par des<br />
parents. A la fin des 40's, il<br />
travaille au Texas et c’est<br />
à Lubbock qu’il forme son<br />
premier groupe, le Tennessee Trio, au sein<br />
<strong>du</strong>quel il tient la mandoline. Ils sont engagés<br />
par le KSEL Jamboree, puis Jack travaille<br />
dans le spectacle de Bill et Joe Callahan.<br />
Déclaré inapte à l’armée, il part dans le nord et<br />
s’installe à La Porte, Indiana, où il travaille sur<br />
radio WLDY. Il commence à enregistrer pour<br />
Harry Glenn dans le studio WWCA de Gary,<br />
Indiana, en 1954. Il devient ensuite prédicateur<br />
et enregistre des morceaux religieux sur<br />
Christian Way, en chantant encore, à La Porte,<br />
à 82 ans. Sa carrière discographique séculière<br />
s’étale sur 6 ans seulement, de 1954 à 1960,<br />
sur Mar-Vel (6 simples), Glenn (2), sa marque<br />
Jack Bradshaw (1 et 1 super 45 t) et Decca (1).<br />
La totalité de ces enregistrements, y compris<br />
des inédits, a déjà fait l’objet, en 1983, <strong>du</strong> 33 t<br />
Cowboy Carl CCLP 109 Jack Bradshaw Story,<br />
que Bear Family reprend intégralement et avec<br />
les morceaux quasiment dans le même ordre,<br />
sur ce CD dans la série Honky Tonk Heroes, ce<br />
qui permettra à ceux qui possèdent le 33 t, de le<br />
laisser reposer. Musicalement, Jack colle avec<br />
la country de son époque, entre l’avènement<br />
<strong>du</strong> R’n’R et l’arrivée de la country variété de<br />
Nashville. Pour ceux ne le connaissent pas,<br />
il s’agit surtout de hillbilly enlevé, medium ou<br />
plaintif, dont les titres-phares sont Don't tease<br />
me, aux soli de guitare de Pappy Walters<br />
très western swing et Searching, de honky<br />
tonk, plus deux valses. Pour les amateurs<br />
de rockabilly, ce sont les titres entre hillbilly<br />
bop/ bluegrass et rockabilly, qui retiennent<br />
l’attention : Joe-Joe, Saturday night special,<br />
Naughty girls, <strong>Le</strong>t's baby, My heart, my heart,<br />
Flirting with me et Two rocka four. Bear Family,<br />
PO Box 1154, 27727 Hambegen (All.)<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 37<br />
BiLLY BROWN : Did We Have A Party<br />
Comme certains lecteurs,<br />
j’ai découvert Billy grâce<br />
aux compilations Columbia<br />
Rockabillies. Originaire de<br />
Virginie Occidentale, sa<br />
famille part en Floride, où<br />
il apprend la guitare. En<br />
1950, il signe chez Columbia. Appelé sous<br />
les drapeaux en janvier 1951, il fait partie <strong>du</strong><br />
Théâtre aux Armées, récréant les troupes<br />
à Camp Rucker, Alabama, animant aussi<br />
une émission sur une radio locale. Libéré en<br />
janvier 1953, il part en Orégon et Idaho. Il y<br />
rencontre Hank Penny, avec qui il enregistre<br />
une session partagée à Hollywood. Eté 1957,<br />
il part à Atlanta, Géorgie, et rencontre Bill<br />
Lowery, qui lui organise une session pour<br />
Stars, début d’une courte période R’n’R/<br />
rockabilly. Columbia réédite le simple et le<br />
réengage. Il passe chez Republic en 1960.<br />
Victime d’un accident presque fatal en 1961,<br />
il devient prédicateur, avant de revenir à la<br />
country en 1967. En 1969, il enregistre pour<br />
Challenge, puis pour diverses marques (Chart,<br />
Action, Stardom, M, Music Note) et se pro<strong>du</strong>it<br />
dans les Sheraton Inn et Holiday Inn. En 1983,<br />
victime d’une crise cardiaque, il abandonne la<br />
musique et se reconvertit, vivant en Floride<br />
jusqu’à son décès le 10 janvier 2009... C’est<br />
un réel plaisir que d’avoir dorénavant tous ses<br />
titres R’n’R/ rockabilly sur le même support,<br />
qui contient aussi <strong>du</strong> teen rock, <strong>du</strong> hillbilly,<br />
de la country nashvillienne (He'll have to go,<br />
original <strong>du</strong> tube de Jim Reeves), un peu de<br />
yodel, de ballade teen, le tout datant de 1950 à<br />
1969 et provenant de chez Columbia, Decca,<br />
Stars, Republic, Challenge, plus deux inédits<br />
sur cette marque. <strong>Le</strong>s morceaux d’intérêt<br />
pour les rockeurs sont Flip out, avec les<br />
Jordanaires en soutien, Run' em off, piqué à<br />
Onie Wheeler, Meet me in the alley, Sally, It's<br />
love, son célèbre Did we have a party, Next,<br />
Don't hold back, Lost weekend, Look out heart<br />
et <strong>Le</strong>t there be love.<br />
Bear Family, PO Box 1154, 27727 Hambegen (All.)<br />
MARTY ROBBiNS : Rocks<br />
On ne présente pas ici un<br />
tel géant de la country, dont<br />
la bio est dans le <strong>Cri</strong>. S’il a<br />
obtenu le succès grâce à El<br />
Paso, ses ballades western<br />
ou sa country variété,<br />
Marty a aussi enregistré <strong>du</strong><br />
rockabilly, <strong>du</strong> rock’n’roll, entre 1954 et 1956,<br />
<strong>du</strong> teen rock et de la country plus musclée.<br />
Son premier 33t Columbia, en 1956, le CL<br />
2601 fut, d’ailleurs, titré Rock'n' Roll'n Robbins.<br />
<strong>Le</strong>s 29 titres de cette compilation en incluent<br />
la totalité et recoupent partiellement, le CD<br />
Bear Family <strong>du</strong> même nom, ainsi que celui <strong>du</strong><br />
33t <strong>Country</strong> Classics Library CCL 1129, son<br />
répertoire rythmé n’étant pas extensible. Nous<br />
nous intéresserons donc aux morceaux qui<br />
n’y figurent pas, les autres étant suffisamment<br />
connus. <strong>Le</strong>s meilleurs sont sûrement I'll know<br />
you're gone (1956), <strong>du</strong>o hillbilly bop avec <strong>Le</strong>e<br />
Emerson, son impresario, très Jimmy & Johnny,<br />
et Sugaree (public, lieu et date inconnus), seul<br />
enregistrement, bien sauvage, connu de sa<br />
compo par lui. Relèvent de la country, I can't
CROCK & ROLL<br />
quit (1956), morceau rapide, Sometimes I'm<br />
tempted (1961), country variété rythmée avec<br />
chœurs et Baby's gone (1965) country rock<br />
avec une guitare trop moderne à mon goût.<br />
You've been so busy baby (1966) est un titre<br />
bluesy un peu swamp, avec orgue. Enfin, dans<br />
le domaine teen, Jeannie & Johnny (1958),<br />
est un bon teen rock, Ain't life a cryin' shame<br />
(1959), est plus variété avec choeurs et She<br />
was only seventeen (1957), est une belle<br />
ballade medium. Bear Family (All.)<br />
JASON ViVONE : <strong>Le</strong>ather Rinse Repeat<br />
Je serais curieux de savoir<br />
combien il développe au<br />
spiromètre, car son vocal<br />
puissant laisse prévoir<br />
de beaux poumons, qui<br />
conviennent bien aux<br />
titres musclés, mais pas<br />
aux quelques ballades variété bluesy, qui se<br />
trouvent sur la fin <strong>du</strong> CD. <strong>Le</strong> reste consiste en<br />
blues, soit plus rural, soit ragtime, soit rockin’,<br />
avec une slide souvent très présente. Il en<br />
ressort surtout The Nina, the Pinta, the Santa<br />
Maria, morceau dépouillé mais qui rocke bien,<br />
avec répons d’un choeur féminin (c’est la<br />
première fois que j’entends rendre un morceau<br />
parlant des 3 caravelles de Christophe Colomb),<br />
The Black Lone Ranger, rockin’ blues lent en<br />
hommage à James Ramsey, artiste de blues<br />
noir qui se pro<strong>du</strong>isait vêtu comme le Lone<br />
Ranger (décidément, Jason a une inspiration<br />
peu courante), One hot mother, rockin’ blues<br />
lent, et Do the nod au rythme syncopé à la Bo<br />
Diddley. Intéressante découverte.<br />
distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />
MUSiQUE & AMiTiÉ<br />
Pierre était un ami de Doc<br />
et Rosa <strong>Le</strong>e Watson depuis<br />
bien longtemps. Il a partagé de<br />
nombreux séjours avec eux et son<br />
courrier témoigne d'une émotion<br />
que nous comprenons et tenons à<br />
partager avec les lecteurs <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> :<br />
Bonjour à tous,<br />
<strong>Le</strong>s mois se suivent et se<br />
ressemblent parfois. Rentré à<br />
la maison ce soir, après trois<br />
jours d'escapade, le répondeur<br />
clignotait, l'un des messages<br />
m'annonçait une bien triste<br />
nouvelle : Rosa <strong>Le</strong>e Watson est<br />
décédée ce jeudi 22 novembre au<br />
Glenbridge Health & Rehabilitation<br />
Center de Boone.<br />
Mon sang s'est glacé et des<br />
milliers de souvenirs de ces trente<br />
dernières années ont ressurgi.<br />
Mais je dois accepter qu'une<br />
belle vie d'amour et de respect<br />
comme l'ont connue Doc & Rosa<br />
<strong>Le</strong>e, avec soixante quatre ans de<br />
mariage, doit cesser un jour.<br />
Rosa <strong>Le</strong>e n'a pas survécu six<br />
mois à Doc, la mort a été plus<br />
forte que la séparation et ils sont<br />
à nouveau ensemble, comme ils<br />
l'avaient toujours voulu...<br />
Pierre Brau-Arnaüty<br />
Marc Alésina<br />
Gilles Vignal<br />
JAKE LEAR : Diamonds And Stones<br />
J’ai eu <strong>du</strong> mal à lire les titres,<br />
écrits à la main et très fin,<br />
sur le dos de la pochette…<br />
Nonobstant ce point de<br />
détail, il s’agit d’un album<br />
plus blues rock que rockin’<br />
blues dans l’ensemble. <strong>Le</strong>s<br />
djeunes trouveront donc sûrement mieux leur<br />
content que les fossiles dans mon genre sur<br />
la majorité des morceaux. Pourtant, Jake, peu<br />
après la moitié <strong>du</strong> CD, se met à faire deux<br />
bons rockin’ blues, Jack O’diamonds, lent,<br />
plus acoustique et dépouillé que le reste des<br />
morceaux, et Work work work, enlevé, ainsi<br />
qu’un bon boogie instrumental qui rocke bien,<br />
Boogie time, pour boucler le tout. Comme<br />
quoi, il faut toujours écouter un album de bout<br />
en bout, on peut avoir d’agréables surprises.<br />
distr. Blind Raccoon, cf ci-dessus<br />
OL’ BRY : We Don’t Care<br />
<strong>Le</strong>s Bryoles (ne pas<br />
confondre avec le groupe<br />
ibérique Los Brioles) sont<br />
formés en janvier 2010 par<br />
Eddie (voc, gtr) et Thierry<br />
(cbs) Gazel, rejoints par<br />
Marcelo (bat). Ils deviennent ensuite les Ol’<br />
Bry, avec Rémy (sax) et Diego (gtr sol). <strong>Le</strong>ur<br />
éclectisme est remarquable, les autorisant à<br />
piocher aussi bien dans des choses récentes<br />
(J.D. McPherson) que dans le meilleur de la<br />
soul et <strong>du</strong> R’n’B <strong>du</strong> début des années soixante,<br />
lorsque ces musiques s’apparentaient encore<br />
au R’n’R, et de le restituer à leur manière. Parmi<br />
les reprises, on notera celles de (Solomon<br />
Burke), transposé en R’n’R fort gouleyant à<br />
la Presley avec sax, de Rainin’ in my heart<br />
(Slim Harpo) en rockin’ doo-wop enlevé, de<br />
My girl (Temptations), de Duke of Earl, très<br />
bonne reprise acapella, style qui leur convient<br />
à merveille et dont ils devraient plus abuser, et<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 38<br />
<strong>du</strong> North side gal (J.D. McPherson), jusque là<br />
inconnu à mon bataillon, bon rockin’ R’n’B avec<br />
répons. <strong>Le</strong>s 6 compositions, bonne proportion,<br />
sont plus inégales. J’ai surtout apprécié les<br />
deux bien R’n’R, <strong>Le</strong>t me dance, un peu à la<br />
Party, avec choeurs à la Jordanaires et Cute &<br />
pretty. En tout cas, on peut les adouber dans<br />
la confrérie <strong>du</strong> R’n’R. www.rockparadise.fr<br />
Rock Paradise, 42, rue Duranton 75015 Paris,<br />
ARTiSTES DiVERS : Rockers Kulture 4<br />
Rock Paradise continue<br />
sa croisade (récompensée<br />
par le parrainage de l’aprèsmidi<br />
des Grenouilles <strong>du</strong><br />
prochain festival d’Attignat)<br />
pour la scène française<br />
<strong>du</strong> rockabilly/ R’n’R avec<br />
quelques groupes déjà connus de ma part<br />
et beaucoup d’autres que j’ai découverts, sur<br />
des reprises et pas mal d’originaux, ce qui<br />
est très bien. Concernant les groupes que je<br />
connaissais (Drew Davis, les Hip Quakers, les<br />
Moscats), les morceaux sont connus, inutile<br />
d’y revenir. Pour ce qui est des nouveautés,<br />
j’ai bien aimé les Capitols, Wild Goners,<br />
Hoop’s 45, au rockabilly classique et sautillant,<br />
avec de très bons guitaristes. Celui de Marilyn<br />
& les Rockin’ Bombs est correct, mais son<br />
vocal semblerait mieux convenir à <strong>du</strong> rockin’<br />
R’n’B. Dans un créneau bon R’n’R au rythme<br />
boom-chicka-boom, les Slackjaws me plaisent<br />
bien, de même que Milwaukee et une reprise<br />
très hillbilly bop <strong>du</strong> Blue moon nights de John<br />
Fogerty. Enfin, j’ai craqué sur Little Lou, au<br />
vocal Wanda Jackson jeune, et son excellent<br />
R’n’R sauvage à la Little Richard. <strong>Le</strong> reste<br />
n’étant pas mal non plus, en dépit de quelques<br />
prises de son faiblardes et d’un ou deux titres<br />
un peu anarchiques, voici une compilation<br />
recommandée, car ce sont ces jeunes qui<br />
entretiennent la flamme et représentent l’avenir,<br />
ne l’oubliez pas. Rock Paradise cf ci-dessus<br />
DiSCOGRAPHiE : Johnny & Dorsey BURNETTE<br />
http://burnettebrothers.user.fr<br />
Knockin' On Heaven's Door<br />
Martin FAY (76 ans) 14 novembre<br />
Violoniste, fondateur <strong>du</strong> groupe de folk irlandais<br />
des Chieftains en 1962, vainqueur de six Grammys<br />
qui a fait connaître la musique irlandaise dans le<br />
monde entier depuis le premier album sur Claddagh<br />
Records. Il avait pris sa retraite en 2002 après 30<br />
albums et d'innombrables concerts<br />
Bernard Joseph LANSKi (85 ans) 15 novembre<br />
Célèbre tailleur<br />
de Memphis sur<br />
Beale Street (avec<br />
son frère Guy). Si<br />
Elvis Presley a été<br />
son meilleur agent,<br />
dès le Ed Sullivan<br />
Show jsuqu'à<br />
son costume de<br />
funérailles, il a<br />
habillé nombre de<br />
musiciens divers :<br />
Rob Orbison, Johhny Cash, Jerry <strong>Le</strong>e <strong>Le</strong>wis, B.B.<br />
King, Steven Tyler, Isaac Hayes, Robert Plant, Dr.<br />
John, Rufus Thomas, etc.<br />
Frank DYCUS 23 novembre<br />
Chanteur/ songwriter auteur de 500 chansons (avec<br />
Dean Dillon, Jim Lauderdale) dont des succès pour<br />
Mark Chesnutt (Gonna<br />
Get A Life) Gary Allan (Forever<br />
And A Day) George<br />
Jones (I Don’t Need Your<br />
Rockin’ Chair) et George<br />
Strait (Marina Del Ray)<br />
ainsi que Honky Tonk<br />
Crazy, Unwound, etc.<br />
Mickey BAKER (87 ans) 27 novembre<br />
Né Mac Houston Baker, orphelin, il devient guitariste<br />
après une jeunesse mouvementée. Dès 1949 il a<br />
son groupe et commence à enregistrer pour Savoy,<br />
King, Atlantic, et fait des essions pour Ray Charles,<br />
Ruth Brown, Louis Jordfan, Big Joe Turner, Ivory Joe<br />
Hunter, Coleman Hawkins, etc. Associé un temps<br />
en <strong>du</strong>o avec Sylvia Robinson (cf le fameux Love Is<br />
strange) il poursuit sa carrière et s'installe en France<br />
(joue pour Ronnie Bird entre autres).<br />
Eric "<strong>Le</strong>fty" FROMM (49 ans) 12 décembre 2012<br />
Dans les années 1985-2000, avec K-<strong>Country</strong><br />
(Radio Porte Sud) il fut le premier animateur radio<br />
à diffuser de la <strong>Country</strong> Music et <strong>du</strong> Bluegrass sur<br />
les ondes alsaciennes. Ami des amateurs locaux (il a<br />
participé à des concerts et des voyages aux USA) et<br />
passionné par l'Amérique, il se battait depuis 2 ans<br />
contre une tumeur au cerveau. Il dormira désormais<br />
en paix au Grand Canyon. (Merci à Olivier Fritz)<br />
Willie ACKERMAN (73 ans) 13 décembre<br />
Batteur depuis<br />
1957 à Nashville,<br />
en studio (RCA),<br />
sur le Grand Ole<br />
Opry et le show<br />
TV Hee Haw, il a<br />
joué pour Louis<br />
Armstrong, les<br />
Monkees et sur de<br />
nombreux albums country de Willie Nelson, Loretta<br />
Lynn, Waylon Jennings, Johnny Cash, etc. Il est sur<br />
des classiques comme Amos Moses (Jerry Reed)<br />
El Paso (Marty Robbins) ou The Last Tour (George<br />
Jones). © (JB)
Good Rockin'<br />
Tonight 2013<br />
L’édition 2013 de la Good Rockin’ Tonight se tiendra <strong>du</strong> 25 au 28 avril à Attignat (01) avec quatre têtes d’affiches<br />
américaines, présentées ici par ordre alphabétique. Il faut y ajouter Jimmie <strong>Le</strong>e Maslon, un ancien des disques<br />
Rollin’ Rock, un peu éloigné de la scène musicale ces derniers temps.<br />
Rayburn ANTHONY<br />
Rayburn est né le 23 mai<br />
1937 à Humbolt, Tennessee,<br />
dans une fratrie de huit. Son<br />
père est fermier et peintre<br />
en bâtiment. Il se met à la<br />
guitare sur l’instrument de<br />
son frère aîné Bob, qui joue<br />
dans un groupe local, si bien,<br />
qu’à 15 ans, Bob l’utilise<br />
comme guitariste rythmique<br />
et comme chanteur, le<br />
groupe se cantonnant à des<br />
instrumentaux.<br />
Il est remarqué par W S<br />
"Fluke" Holland, batteur de Johnny Cash,<br />
Carl Perkins et Carl Mann, au Pineridge<br />
de Jackson. Holland l’emmène voir Sam<br />
Phillips chez Sun, pour une audition, seul au<br />
piano. Elle est concluante et Sam l’engage<br />
sans plus attendre. On est en 1959.<br />
Contrairement à ce qu’on pourrait penser,<br />
il n’enregistre alors pas de rockabilly. <strong>Le</strong><br />
contenu des trois simples Sun, 333 (crédité<br />
à Ray B. Anthony), 339 et 373, relève d’une<br />
variété vaguement country, seul There's no<br />
tomorrow sonnant un peu à la Carl Mann<br />
de Mona Lisa. Parmi la vingtaine d’inédits<br />
d’alors, il n’y a qu’Hambone (compilation<br />
Sun Box 109) à avoir un parfum rockabilly.<br />
Rayburn a raconté une anecdote à propos<br />
d’un enregistrement Sun : ayant <strong>du</strong> mal à<br />
faire sortir l’ambiance d’une ballade, Sam lui<br />
dit d’imaginer qu’il est en train de la chanter<br />
Ray CAMPi<br />
D’origine juive italienne, il<br />
est né Charles Raymond<br />
Campi le 20 avril 1934 à<br />
Yonkers, New York où il<br />
passe son enfance.<br />
A 8 ans, pour se faire de<br />
l’argent de poche, il surveille<br />
les voitures garées dans<br />
sa rue, premier emploi<br />
d’une longue liste, car la<br />
musique ne sera jamais son<br />
activité unique, qui inclura, au fil des ans :<br />
coupe et vente de sapins de Noël, cireur<br />
de chaussures, serveur de restaurant,<br />
ramasseur de quilles dans un bowling,<br />
placier et vendeur à l’entracte dans un<br />
cinéma, projectionniste, forain, vendeur<br />
de coupons d’essence, de programmes<br />
de matches de football, employé dans une<br />
entreprise de revêtement de sol, installateur<br />
d’équipement téléphonique, gardien de<br />
parking, vendeur de chemises, électricien,<br />
employé de maison d’édition musicale,<br />
directeur adjoint de cinéma, propriétaire<br />
d’une marque de disques, vendeur au<br />
rayon habillement d’un grand magasin.,<br />
restaurateur pour un studio de cinéma,<br />
camionneur, vaporisateur de peinture dans<br />
un garage, con<strong>du</strong>cteur de bulldozer et, enfin,<br />
d’enseignant de collège à Van Nuys, poste<br />
qu’il occupera une quinzaine d’années.<br />
Ses parents déménagent à Austin, Texas,<br />
en 1944. Il se met à la guitare deux ans<br />
plus tard et, dès 1947, il joue <strong>du</strong> hillbilly à<br />
l’entracte pour le public, dans un cinéma.<br />
CARRÉ D’AS POUR UN FESTiVAL<br />
à une belle blonde, en pure<br />
perte. Aussi, Sam décrète<br />
une pause et il revient, un<br />
moment plus tard, avec une<br />
blonde qu’il fait asseoir à<br />
côté de Rayburn. "Ca m’a<br />
juste ren<strong>du</strong> encore plus<br />
nerveux" en dira-t-il.<br />
Après Sun, Rayburn<br />
compose pour la maison<br />
d’édition de Bill Black, avec<br />
des amis comme Tony<br />
Austin et Gene Dobbins.<br />
<strong>Le</strong>ur premier succès arrive<br />
avec la face B <strong>du</strong> Born a<br />
woman de Sandy Posey. Il part alors à<br />
Nashville et travaille au studio Music City<br />
Recorders de Scotty Moore, ce qui lui<br />
permet de peaufiner ses maquettes. Il part<br />
en tournée avec Billy Walker, qui enregistre<br />
certaines de ses compositions, deux d’entre<br />
elles entrant au Top 10, dont Sing me a love<br />
song to baby, n°11. Il place d’autres titres<br />
auprès de John Conley, Charlie Louvin et<br />
Melba Montgomery, Vern Gosdin, Conway<br />
Twitty et Loretta Lynn, Faron Young, les<br />
Jordanaires, Charley Pride, Jerry <strong>Le</strong>e <strong>Le</strong>wis<br />
et, même, <strong>du</strong> groupe écossais Colorado.<br />
Il accompagne aussi Melba Montgomery,<br />
Bobby Bare, Carl Perkins et, pour un seul<br />
gala, Linda Gail <strong>Le</strong>wis à la basse.<br />
Grâce à Bobby Bare, il signe chez Polydor,<br />
puis part chez Mercury, Mega, Stop. Il<br />
obtient divers succès dans les hit-parades<br />
En 1948, il forme un groupe<br />
avec des étudiants locaux,<br />
dont Bert Rivera, plus tard<br />
steel guitariste de Hank<br />
Thompson, <strong>Le</strong>on Hankins<br />
(gtr), Douglas Burton (vln),<br />
Harold Layman (ac). Sous<br />
le nom de Ray Campi &<br />
his Camping-Out Cowboys,<br />
ils enregistrent au moins 4<br />
titres au studio Audiodiscs à<br />
Austin, en 1949.<br />
Devenus Ramblin' Ray & the Ramblers,<br />
avec Chris Locklin (bat), cousin de Hank,<br />
ils retournent au même studio en 1950,<br />
passent sur radio KTAK de Taylor et sur<br />
radio KNOW le samedi après-midi, jusqu’en<br />
1952, lorsqu’il rencontre Red Sovine, qui lui<br />
trouve une audition qui ne mène à rien.<br />
Ray et ses Ramblers, Pee Wee Faury (bs),<br />
Bert Rivera (stl gtr), Douglas Burton (vln)<br />
et <strong>Le</strong>on Hankins (gtr rtm) enregistrent des<br />
titres à l’université <strong>du</strong> Texas en 1951.<br />
Ray va ensuite à l’université apprendre<br />
la comédie. Après d’autres tentatives<br />
infructueuses, dont une chez Imperial, il<br />
persuade Bob Tanner, de la marque locale<br />
TNT, de lui donner sa chance en août 1956.<br />
Il se rend au studio de la marque à San<br />
Antonio, avec Johnny Maddox (gtr sol) et<br />
Henry Hill (bs). Son premier simple, le TNT<br />
145 Play it cool/ Catapillar (sic) (Ray Campi<br />
with John and Henry), qui sort aussi sur le<br />
45t quatre titres TNT144/145 partagé avec<br />
Jerry Dove, est un échec commercial. Une<br />
2ème session, en novembre, reste inédite.<br />
Emission radio Jim Pewter, L.A.<br />
debut 70's, coll.B. Boyat<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 39<br />
Bernard<br />
BOYAT<br />
GRT 2008<br />
Ph. B. Boyat<br />
country, avec Maybe I should have been<br />
listening, What do you need with another<br />
man, Cheating fire, ou Shadows of love.<br />
Son disque le plus intéressant de la période<br />
est sans doute le Stop ST 350, avec I walk<br />
the line, en <strong>du</strong>o avec Joyce Reynolds.<br />
Par la suite, il enregistre pour Bob Grady,<br />
Sunray, Indigo, CMC (Suède, où il est alors<br />
populaire), dont des albums de musique<br />
religieuse.<br />
Un passage au festival rockabilly de<br />
Jackson en avril 2000 lui permet de<br />
renouer avec W. S. Holland. Il y interprète<br />
un morceau, enfin, rockabilly, Jackson<br />
was jumping, qui mentionne W.S., Tony<br />
Austin, Kenny Parchman, Carl Mann et les<br />
Perkins.<br />
Il commence alors à écumer les festivals<br />
rockabilly et enregistre des titres plus<br />
rythmés. Après un premier passage à la<br />
GRT 2008, il effectue son retour en Bresse.<br />
GRT 2008<br />
Ph. B. Boyat<br />
Avec un nouveau groupe incluant Johnny<br />
Maddox (gtr sol), Henry Hill (bs), Harold<br />
Layman (tamb), Tommy Griffith (bat) et<br />
Bobby Reed (pno), il enregistre une demidouzaine<br />
de titres à l’université <strong>du</strong> Texas<br />
puis, avec Johnny Maddox , Henry Hill et<br />
Harvey Campi (bong, voc), il en enregistre<br />
d’autres au studio de Roy Poole à Austin,<br />
dont des reprises de Play it cool, Caterpillar<br />
et une première mouture de My screamin'<br />
screamin' Mimi.
Il participe aussi, à la guitare solo, avec<br />
Johnny Maddox, Henry Hill et Harvey, à<br />
l’enregistrement de How long will it be/ Uh<br />
huh huh de Guy Brown (Echo HB 5002).<br />
Il rachète son contrat TNT et passe chez<br />
Dot, où le simple 15617 It ain't me/ Give<br />
that love to me, avec les Snappers (Johnny<br />
Maddox, Henry Hill, Bobby Reed, Harvey<br />
Campi), enregistré à Dallas en juillet 1957,<br />
n’a pas plus de succès que la précédente.<br />
<strong>Le</strong>s deux titres sortent sur l’ultra rare simple<br />
belge Versailles 9.1.020. Il reste encore<br />
deux inédits de cette session.<br />
Ray remet le couvert, l’année suivante, au<br />
studio Radio House, avec Ed Nichols (pno),<br />
Johnny Maddox, Henry Hill, Harvey Campi<br />
et Joyce Webb et les Debs (choeurs).<br />
Lors de la première session, sont<br />
enregistrés My screamin' screamin' Mimi,<br />
With you et Uh huh huh, pour la marque<br />
locale Domino. Il en résulte le Domino 700<br />
My screamin' screamin' Mimi/ Uh huh huh<br />
(Ray Campi with Johnny Maddox, Henry<br />
Hill, and the Debs). Une deuxième session,<br />
avec Don Burch, Tommy Caspar, Jimmy<br />
Williams, John Geoke (vo/ gtr), Ray Campi<br />
(gtr/ mar) et Henry Hill, voit la mise en boîte<br />
de You gambled et No time, édités sur le<br />
Domino 701, crédité aux Slades.<br />
Lors de cette année 1958, un nouveau<br />
tour à la Radio House lui fera tenir, avec<br />
ses complices habituels de l’époque à ses<br />
Rip MASTERS<br />
Rip est né à Ranikhet, en Inde, benjamin<br />
d’une famille de quatre enfants, deux<br />
garçons et deux filles à une date qu’il ne<br />
m’a pas dévoilée en dépit de plusieurs<br />
demandes.<br />
Son père, soldat de métier puis écrivain,<br />
emmène la famille en Angleterre quand il a<br />
trois mois, puis, de là, ils partent aux USA<br />
alors qu’il a deux ans. Durant son enfance,<br />
ils déménagent souvent, toujours sur la<br />
côte est, et il fréquente pas mal d’écoles<br />
différentes dans des états différents, New<br />
York, Massachusetts, New Hampshire.<br />
Rip commence à chanter à l’école, à l’église,<br />
à la chorale scolaire et se met au piano.<br />
<strong>Le</strong>s méthodes d’enseignement musical ne<br />
lui convenant pas, il se débrouille seul. Il<br />
est influencé par les chanteurs rock’n’roll,<br />
Duane Eddy pour les instrumentaux, mais<br />
aussi la country et les pianistes de boogie<br />
woogie.<br />
Il monte son premier groupe au lycée,<br />
à Deerfield, Massachusetts, les Heebie-<br />
Jeebies, ainsi baptisé parce que le guitariste<br />
soliste, d’origine québécoise, est surnommé<br />
"Heebie". Il y a un gars nommé Salvati à<br />
l’autre guitare et un type surnommé "Box"<br />
à la batterie. Il rejoint ensuite les Brewmen,<br />
qui sont devenus Ground Effect, dans lequel<br />
il tient chant et guitare rythmique, un groupe<br />
rock’n’roll et surf. Ils deviennent vite pros et<br />
JOHNNY POWERS<br />
Il est né John <strong>Le</strong>on Joseph Pavlik le 25<br />
mai 1938 à Detroit, Michigan, aîné de cinq<br />
enfants. Il grandit à Utica, où les Pavlik<br />
se sont installés. Il baigne très tôt dans<br />
la musique, divers membres de la famille<br />
paternelle en jouant lors de mariages ou<br />
bals locaux.<br />
Mais c’est la découverte de la country<br />
qui l’incite à se lancer, via Lonnie Barron,<br />
chanteur louisianais qui, engagé dans<br />
l’USAF, anime une émission sur radio<br />
WDOG, Marine City, et joue dans les<br />
côtés, la guitare sur le simple Domino 700<br />
(même référence que le sien) de Joyce<br />
Webb. Il va aussi faire un tour chez Norman<br />
Petty à Clovis, Nouveau-Mexique, pour une<br />
version inédite de Unchained melody.<br />
<strong>Le</strong> quatrième disque sous son nom, le<br />
D 104 Ballad of Donna and Peggy Sue/<br />
The man I met (Tribute to the Big Bopper),<br />
sur la marque de Pappy Daily, voit le jour<br />
en février 1959. <strong>Le</strong>s deux morceaux sont<br />
enregistrés au studio Goldstar de Houston,<br />
avec Link Davis (sax), Hal Harris (gtr), Doc<br />
<strong>Le</strong>wis (pno). Suit une session à Austin,<br />
qui engendre le simple Winsor 001 Billie<br />
Jean/ Shenandoah, puis 6401 (le premier<br />
pressage, effectué par Capitol, omet<br />
l’intro<strong>du</strong>ction parlée).<br />
En 1960, on retrouve Ray à Hollywood, au<br />
studio Radio Recorders, avec Perry Botkin<br />
Jr. et Gilbert Garfield, accompagnés de<br />
musiciens de studio, pour le simple Verve<br />
10208 Our man in Havana/ Reprieve of love,<br />
crédité aux McCoy Boys. En 1961, avec les<br />
deux mêmes, il enregistre le Colpix 166<br />
French fries/ Hear what I wanna hear, plus<br />
trois maquettes inédites. Il en enregistre<br />
d’autres, au cinéma Fine Arts de Beverly<br />
Hills et au studio 76.<br />
En 1963, il participe à l’enregistrement, au<br />
studio RCA de New York, <strong>du</strong> Tribute to six<br />
de Ray Allen & The Upbeats (simple Blast<br />
204 et 33 t Blast BLP 6804). Dans la foulée,<br />
passent un peu partout dans la région, dans<br />
des endroits comme le Cheetah et l’Electric<br />
Circus à New York. Lors d’une fête chez<br />
l’acteur Burgess Meredith, il chante avec le<br />
groupe de Teddy Randazzo.<br />
En 1968, après ses études secondaires,<br />
il part en Californie, monte plusieurs<br />
groupes dans la région de San Francisco/<br />
Santa Cruz, jouant au Family Dog et au<br />
Mandrake. Il joue même un peu de blues<br />
avec Mike Bloomfield au Mr <strong>Le</strong>e’s et avec<br />
le Chico David Blues Band. Il part ensuite<br />
à Los Angeles et joue au sein de nombreux<br />
groupes, dont les Young Hearts, un groupe<br />
de soul, Velver Turner, Maize, un groupe<br />
rock chicano, Orange Pain, Future Formula,<br />
Ground Zero, Stendek, Wisdom Fingers,<br />
Days, Mammoth, Matador, All Night Express,<br />
environs de Richmond, Michigan.<br />
Emballé, le petit Pavlik achète une guitare<br />
et tente de jouer et chanter ce qu’il entend<br />
à la radio. Il reçoit ensuite des conseils<br />
de Marvin Maynard, musicien de Virginie<br />
Occidentale venu s’installer à Utica.<br />
En 1953, il rencontre Russ Williams Jr.,<br />
guitariste <strong>du</strong> groupe country de son frère<br />
Jimmy, les Drifters, qui se pro<strong>du</strong>isent au<br />
Bill's Barn et ont une émission sur radio<br />
WDOG. Russ et Johnny deviennent amis<br />
et Johnny devient guitariste rythmique et<br />
chanteur d’appoint des Drifters sur le simple<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 40<br />
GRT 2008<br />
Ph. B. Boyat<br />
il enregistre une dizaine de titres à Allegro,<br />
New York. En 1964, retour en Californie,<br />
pour d’autres enregistrements, aux studios<br />
Gold Star puis, en 1966, au studio 76. En<br />
1968, il retrouve Henry Hill à Austin, pour<br />
le Sonobeat 111 Civil desobedience/ He's a<br />
devil. Sa carrière musicale n’a toujours pas<br />
décollé...<br />
Mais, un jour, le collectionneur/ revendeur<br />
de disques britannique "Breathless" Dan<br />
Coffey met la main sur ses simples Dot et<br />
TNT et les propose sur ses listes d’enchères.<br />
<strong>Le</strong> nom de Ray vient ainsi aux oreilles de<br />
Ron Weiser, au moment où il fonde sa<br />
marque Rollin' Rock à Los Angeles.<br />
Ray enregistre prolifiquement pour Rollin’<br />
Rock à compter de 1972. Devenu une des<br />
figures culte <strong>du</strong> renouveau rockabilly, il<br />
commence des tournées en Europe avec<br />
ses Rockabilly Rebels, Kevin Fennell (gtr<br />
sol), Rip Masters (pno), Pep Torres (gtr rtm)<br />
et DJ Bonebrake (bat) et apparaît dans le<br />
film Blue suede shoes (1981).<br />
Depuis, sa discographie est devenue une<br />
vraie jungle exponentielle : outre les onze<br />
simples, deux super 45t et neuf albums<br />
Rollin' Rock, on le trouve, avec des inédits<br />
d’antan ou de nouveaux enregistrements,<br />
sur des marques américaines, britanniques,<br />
finnoises, allemandes, néerlandaises.<br />
Après un premier passage à la GRT 2008,<br />
le voici de retour à Attignat.<br />
puis avec Gunfighter, un groupe formé par<br />
des membres <strong>du</strong> Stone Canyon Band de<br />
Rick Nelson et de Flash Cadillac.<br />
En 1977, il est contacté par Ron Weiser,<br />
qui l’utilise comme pianiste maison pour<br />
les enregistrements de Gene Vincent, Tony<br />
Conn, Chuck Higgins, Jackie <strong>Le</strong>e Cochran,<br />
Jimmy <strong>Le</strong>e Maslon, Johnny <strong>Le</strong>gend, Ray<br />
Campi, Mac Curtis et Nikki & the Corvettes.<br />
Avec Jimmy <strong>Le</strong>e Maslon et Kevin Fennel, il<br />
devient le groupe de scène de Ray Campi,<br />
tout en jouant avec les Range Rockers,<br />
qui deviennent The Cool & the Crazy. Il<br />
commence à enregistrer en solo en 1979.<br />
Depuis, il compte un simple et neuf albums,<br />
le dernier en 2010, à son actif. Il a aussi eu<br />
des morceaux utilisés dans des films, Tully<br />
en 2000 et Back by midnight en 2002.<br />
Lui aussi est déjà venu à Attignat.<br />
Rip attentif aux<br />
explications de B. Boyat<br />
Drifter101 Rainbow heart/ Teardrops and<br />
memories.<br />
NB : Il aurait aussi figuré sur un autre<br />
simple <strong>du</strong> groupe, dont je n’ai jamais trouvé<br />
la référence, Loveless kisses/ Dream on<br />
little heart.<br />
Russ lui fait découvrir Elvis et, comme<br />
pour beaucoup d’autres, c’est la révélation.<br />
Il décide de faire <strong>du</strong> rockabilly et monte un<br />
groupe avec Russ Williams (gtr) et Marvin<br />
Maynard (bs), le complétant sur scène avec<br />
des membres des Drifters lorsqu’ils n’ont<br />
pas d’engagement.
<strong>Le</strong> groupe, baptisé les<br />
Rockets, suit Johnny, en<br />
1957, pour se rendre chez<br />
Jack et Devora Brown,<br />
patrons des disques Fortune,<br />
à Detroit.<br />
<strong>Le</strong> résultat de cette session<br />
est le Fortune 199 Honey let's<br />
go/ Your love. Honey let's go<br />
est très influencé par Jack<br />
Scott, avec des chœurs à la Chantones,<br />
Your love étant plus teen medium.<br />
<strong>Le</strong> simple sort sous le nom de Johnny<br />
Powers car un nom ne sonnant pas anglo<br />
n’est pas souhaitable sur disque et Devora<br />
lui dit qu’il faut changer. Remarquant qu’il<br />
mange une barre chocolatée, elle lui en<br />
demande le nom : c’est une Power House.<br />
Elle décide de le baptiser Johnny Powers.<br />
Après ce premier simple, Johnny est un<br />
des premiers Blancs à passer à la salle de<br />
bal Graystone dans le spectacle présenté<br />
par l’animateur noir Frantic Ernie Durham<br />
de radio WJLB. Il participe aussi à l’émission<br />
TV de Dale Young sur CKLW, à Windsor,<br />
Ontario. Il renomme ensuite son groupe les<br />
Tom Cats, avec Stan Getz (gtr sol, aussi<br />
bassiste de Jack Scott en concert), Marvin<br />
Maynard (bs) et Johnny Clark (bat).<br />
En 1957, il découvre la marque locale<br />
Fox, de George Braxton. Il s’y rend pour<br />
une session partagée (2 titres chacun) avec<br />
Jimmy Kirkland, autre chanteur <strong>du</strong> coin,<br />
avec Stan Getz (gtr sol), Marvin Maynard<br />
(bs) et Larry Lick (bs). Il en résulte deux<br />
simples, celui de Jimmy Kirkland & Stan<br />
Getz & the Tom Cats et le Fox GB-916/917,<br />
sorti en août, Long blond hair, toujours<br />
avec des influences Scott/ rock, rockabilly<br />
medium, pour Johnny. Long blond hair est<br />
un succès régional, sans plus.<br />
Début 1958, Johnny enregistre diverses<br />
maquettes au studio Basement de Detroit,<br />
qui ne verront le jour que bien plus tard.<br />
Il prend alors comme impresario Tommy<br />
Moers, qui travaille avec Charles Gray pour<br />
Cosnat, société de distribution de disques.<br />
Tommy met l’animateur radio Mickey Shorr<br />
dans le coup pour des titres que Johnny<br />
concote alors, dont Mama rock, toujours<br />
influencé par Baby she’s gone. Johnny<br />
l’enregistre, ainsi que Indeed I do et Ooby<br />
dooby rock, qui sera per<strong>du</strong>, au studio<br />
Specialty de Detroit, avec Dave Robillier<br />
(gtr sol), des Tom Cats de Stan Getz, qui<br />
accompagne alors Jack Scott.<br />
Johnny commet l’erreur de donner les<br />
matrices des morceaux à Shorr, qui lui<br />
demande de faire aussi des reprises de<br />
deux succès <strong>du</strong> moment, Purple eater et<br />
Good Rockin’ Tonight 25 au 28 avril à Attignat (01)<br />
Renseignements 06-87-01-33-24 (www.bluemonday01.com)<br />
Witch doctor, qu’il enregistre<br />
au studio United avec le<br />
groupe de Danny Zella. Ils<br />
sont destinés à une édition<br />
spéciale sur <strong>Le</strong>edon, marque<br />
australienne de <strong>Le</strong>e Gordon.<br />
1957<br />
Mais les choses ne tournent<br />
pas comme prévu : Mama rock et Indeed I<br />
do sont dissociés. <strong>Le</strong> 2nd se retrouve sur le<br />
<strong>Le</strong>edon 514, couplé avec Splish splash, le<br />
1er sur le 518, avec Little star. Si le 514 voit<br />
les deux morceaux crédités à Johnny "Scat"<br />
Brown, le 518 a une face par le même et<br />
l’autre créditée aux Moon Rockets.<br />
Il semble que Gordon, alors aux USA pour<br />
mettre sur pied une tournée australienne<br />
avec Buddy Holly, à laquelle Johnny doit<br />
participer, ait envoyé les bandes sans nom<br />
ni détails et que le directeur de la marque,<br />
Alan Heffernan, ait inventé Johnny "Scat"<br />
Brown. Mais qui est l’interprète de Splish<br />
splash ? C’est un chanteur australien, sans<br />
doute Jerry Ash. Quant à Purple eater et<br />
Witch doctor, ils sortent sur le <strong>Le</strong>edon 008,<br />
crédité encore à Johnny "Scat" Brown, mais<br />
le vocal de Johnny est effacé et remplacé,<br />
probablement, par celui de Jerry Ash !<br />
Finalement, Johnny refuse de participer à la<br />
tournée australienne...<br />
Fin 1958, Getz, qui ne joue plus avec<br />
Johnny, ouvre un studio à Utica, avec<br />
l’animateur radio Don Zee de Detroit. Johnny<br />
se pro<strong>du</strong>it alors au Bill's Barn avec les<br />
Paragons, groupe de Dearborn, Michigan,<br />
qui incluent George Katsakis (sax) et les<br />
jumeaux Mike (pno) et Greg (bat) Popoff, qui<br />
deviendront les Royaltones. C’est avec eux<br />
qu’il enregistre, début 1959, chez Getz, des<br />
maquettes de With your love, with your kiss,<br />
Waitin’ for you, Don’t go away et Don’t lie to<br />
me. Cette bande atterrit entre les mains de<br />
Sam Phillips et l’amène chez Sun.<br />
Son contrat Sun datant <strong>du</strong> 6 juillet, il est<br />
probable que l’unique session Sun de<br />
Johnny s’est déroulée autour de cette date.<br />
<strong>Le</strong> personnel est Brad Suggs (gtr), Jimmy<br />
Van Eaton (bat), Billy Riley (bs), Charlie Rich<br />
(pno) et Martin Willis (sax tén), qui ressort<br />
le même solo que sur le One more time de<br />
Billy Riley pour With your love, with your<br />
kiss, dont la version originale paraît sans la<br />
note finale. Sont enregistrés, outre ce titre,<br />
Be mine all mine et une dizaine d’autres.<br />
Il n’en résulte qu’un seul simple, le Sun 327<br />
With your love, with your kiss/ Be mine, all<br />
mine, sorti en septembre. Johnny repartant<br />
à Detroit, il n’y aura guère de promotion et<br />
comme c’est aussi le commencement de<br />
Nom : Prénom :<br />
Adresse :<br />
Code : Ville :<br />
Courriel :<br />
ABONNEMENT & BON DE COMMANDE<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 41<br />
la fin pour Sun, il n’y aura pas de suite. Il<br />
faudra attendre les frères Barbat pour voir<br />
sortir le Sun français 604 Me and my rhythm<br />
guitar/ Waiting for you.<br />
Fin 1960, il est de retour à United<br />
Sound pour enregistrer You're to blame et<br />
Seventeen, sur le Tee Pee 398. Al Valenti,<br />
une connaissance, lui parle alors d’une<br />
nouvelle marque locale, lancée par Berry<br />
Gordy, Tamla Motown. Il le rencontre et<br />
devient le premier Blanc engagé par la<br />
marque, où il n’est pas satisfait des méthodes<br />
d’enregistrement de ses morceaux, qui<br />
resteront inédits jusqu’à un album Roller<br />
Coaster. Il se contente de claquements de<br />
mains ou de coups de tambourin sur divers<br />
tubes, comme Baby love des Supremes.<br />
Il a, quand même, un disque édité sur la<br />
sous-marque V.I.P. 25004 Give me a kiss/<br />
She’s my baby, crédité aux Hornets (Mike<br />
Valvano et lui).<br />
En 1961, il enregistre des maquettes<br />
pour RCA. En 1965, lors de sa dernière<br />
année chez Motown, il se concentre sur la<br />
pro<strong>du</strong>ction avec Getz et Larry Lick, montant<br />
Sound Incorporated, qui s’occupe de<br />
sessions, pressage et distribution.<br />
Ils ont des succès avec Tim Tam & Turn<br />
Ons et les Capreez et sortent des disques<br />
de groupes locaux de tous styles ou<br />
d’aspirants à la gloire tel Ted Nugent ou<br />
les futurs Grand Funk. Il leur arrive aussi<br />
de se tromper, rejettant Question Mark &<br />
Mysterians. Ils éditent les morceaux sur les<br />
marques Sound, Sidra, Drew, Trash, Fink.<br />
Par la suite, Johnny fonde Power House<br />
Pro<strong>du</strong>ctions en 1969 et pro<strong>du</strong>it des artistes<br />
pour Epic, Capitol, Warner Brothers,<br />
Roulette, Private Stock, Philly Groove,<br />
Ariola America. Il profite <strong>du</strong> renouveau <strong>du</strong><br />
rockabilly pour se pro<strong>du</strong>ire en Europe, dont<br />
la France, passant notamment à Mirande et<br />
à la GRT, où ce sera son retour. ©<br />
GRT 2006<br />
Coll B. Boyat<br />
Chèque à l'ordre de <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong><br />
(BP 48 26170 Buis-les-Baronnies)<br />
Remplir également le verso de ce bon.
CONCERTS<br />
F E V R i E R<br />
01- Candye KANE<br />
Caen (62)<br />
01- Sarah SAVOY<br />
& Thierry LECOCQ<br />
Paris, Centre tchèque<br />
02- SANDY<br />
& PRAiRIE DOGS<br />
Méry sur Oise (95)<br />
03- MARY-LOU<br />
St Philibert (56)<br />
03- Candye KANE<br />
Saint Nazaire (44)<br />
05- Pura FE<br />
Boulogne Billancourt (92)<br />
08- Pura FE<br />
<strong>Le</strong> Mans (71)<br />
08- Mat VALLENS<br />
& Thierry LECOCQ<br />
Puteaux (92) <strong>Le</strong> Brazza<br />
08- Dale WATSON<br />
Disneyland (77) Billy Bob's<br />
09- Eddy Ray COOPER<br />
Romilly sur Andelle (27)<br />
09- Ricky NORTON<br />
Bordeaux (33) Th. Barrière<br />
09- Pura FE<br />
Aurilllac (15)<br />
09- BOOTLEGGERS<br />
Pau (64)<br />
09- RN10 COUNTRY<br />
Maintenon (28)<br />
10- TENNESSEE STUD<br />
Beauzac (43) Tea <strong>Country</strong><br />
11- MARY-LOU<br />
Guidel (56) Collège Quéven<br />
11- Otis TAYLOR<br />
Paris, New Morning<br />
13- Big Daddy WilSON<br />
Montpellier (34)<br />
14- Big Daddy WilSON<br />
Lagarde (84)<br />
15- Big Daddy WilSON<br />
Berrre (13)<br />
15- BUZZTOWN<br />
Mennecy (91) Parc Villeroy<br />
15- Mat VALLENS<br />
& Thierry LECOCQ<br />
Valenton (94)<br />
16- David PHiLLiPS<br />
Brussels (B)<br />
16- SHAGGY DOGS<br />
Thorbjorn RiSAGER<br />
Tremblay en France (93)<br />
16- MARS ATTACKS<br />
DiMAGGiO CONNECTiON<br />
The STARLiTERS<br />
ROCKiN' BONNiE<br />
LEGEND' 59<br />
Montrevel-en-Bresse (01)<br />
06-87-01-33-24<br />
16 & 17- Orville NASH<br />
HiLLBiLLY DELUXE<br />
Cergy-Pontoise (95)<br />
http://saloncountrywestern.fr<br />
20- Big Daddy WilSON<br />
Massy (91)<br />
22- Big Daddy WilSON<br />
Guebwiller (68)<br />
22- David PHiLiPS<br />
B- Haren, Toogenblik<br />
23- CELTiC SAiLORS<br />
Villejuif (94) Médiathèque<br />
23- HOT RHYTHM & BOOZE<br />
SPO DEE O DEE<br />
Chris ALMOADA<br />
& His BROKEN HEARTS<br />
Pat Mc GiNNiS<br />
& His THREE STARS<br />
Villeneuve St Georges (94)<br />
23 & 24- Festival <strong>Country</strong><br />
MODERN EARL<br />
TENNESSEE STUD<br />
OPEN ROAD COUNTRY BAND<br />
JiM & The BEAMS<br />
Liane EDWARDS<br />
EARL & The HiGH TONES<br />
Parc St Paul (60) Beauvais<br />
28- David PHiLiPS<br />
B- Moorslede, Nodige Deugd<br />
M A R S<br />
01- David PHiLiPS<br />
B- Waardamme, Cowboy Up<br />
01- SANSEVERiNO<br />
Conflans (78)<br />
02- CHiLi CON COUNTRY<br />
Pont St Esprit (30)<br />
04- RN10 COUNTRY<br />
Dreux (28)<br />
07- SANSEVERiNO<br />
Limoges (87)<br />
08- SANSEVERiNO<br />
Rouillac (16)<br />
09- FLYiNG SAUCERS<br />
GUMBO SPECiAL<br />
Thouars (79)<br />
09- SANSEVERiNO<br />
Aubevoye (27)<br />
11- David PHiLiPS<br />
B- Kontich, De Wipschutter<br />
14- David PHiLiPS<br />
B- Haacht, Bastide<br />
14 & 15- Thierry GANCHOU<br />
& Thierry LECOCQ<br />
Fontainebleau (77)<br />
15- Jefferson NOiZET<br />
Toulouse (31) CC H. Desbals<br />
16- MARiOTTi BROTHERS<br />
Pamiers (09) 06 19 38 03 79<br />
16- SANSEVERiNO<br />
Epinal (88) La Rotonde<br />
16- CELTiC SAiLORS<br />
Bailly Romainvilliers (77)<br />
16- TENNESSEE STUD<br />
Nivolas Vermeille (38)<br />
16- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Blois (39)<br />
16 & 17- DELTA SAiNTS<br />
Beauvais (60)<br />
18- BUZZTOWN<br />
DELTA SAiNTS<br />
BLUES POWER BAND<br />
Paris (10°) New Morning<br />
20- MARiOTTi BROTHERS<br />
Romagnat (63)<br />
20- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Clermont Ferrand (63)<br />
21- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Massy (91)<br />
22- SANSEVERiNO<br />
Alençon (61) La Luciole<br />
22- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Vaulx en Velin (69)<br />
22- FLiPSONG<br />
Carpentras (84) Th. Charité<br />
22- MARY-LOU<br />
St Brévin les Pins (44)<br />
22- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Troyes (10) CC G. Philippe<br />
23- Rachelle PLAS<br />
Freddy DELLA<br />
<strong>Le</strong> Neubourg (27)<br />
06 0148 44 41<br />
23- SANSEVERiNO<br />
Roubaix (59) Colisée<br />
23- FLiPSONG<br />
Marseille (13) <strong>Le</strong> Lounge<br />
23- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Cléon (76)<br />
23- SANDY<br />
& PRAiRiE DOGS<br />
La Houssaye Béranger (76)<br />
23- CELTiC SAiLORS<br />
Triel (78) 01 39 70 22 00<br />
24- MARY-LOU<br />
LONESOME DAY<br />
Quistinic (56) S. municipale<br />
26- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Cholet (49) Théâtre St Louis<br />
26- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Nice (06)<br />
27- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
<strong>Le</strong> Vésinet (78)<br />
27- Jefferson NOiZET<br />
Joe LOUiS<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Aucamville (31)<br />
27- SANSEVERiNO<br />
Vincennes (94)<br />
27- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Aucamville (31)<br />
28- Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
St Etienne (42)<br />
28- SANSEVERiNO<br />
Montargis (45)<br />
28- FLiPSONG<br />
Paris (11°) <strong>Le</strong> Pop In<br />
29- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Queven (56) <strong>Le</strong>s Arcs<br />
29- SANSEVERiNO<br />
Issy les Moulineaux (92)<br />
30- BUZZTOWN<br />
ABONNEMENT & ANCiENS NUMÉROS<br />
J'adhère à l'association :<br />
je recevrai 6 bulletins<br />
(à partir <strong>du</strong> dernier paru)<br />
Membre : 29 Euros<br />
Bienfaiteur : 34 Euros<br />
Etranger : 32 Euros<br />
Dernier paru : n°131<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 42<br />
<strong>Cri</strong> 132<br />
Manu GALViN<br />
Jean-Jacques MiLTEAU<br />
Joe Louis WALKER<br />
Auxerre (89) <strong>Le</strong> Silex<br />
A V R i L<br />
02- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Rouen (76) Hangar 23<br />
03- SANSEVERiNO<br />
Nantes (44) S. Paul Fort<br />
04- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Toulouse (31) Salle Nougaro<br />
04- SANSEVERiNO<br />
Gonfreville l’Orcher (76)<br />
05- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Vendenheim (67) C. Culturel<br />
05- SANSEVERiNO<br />
Mamers (72) Théâtre<br />
06- BUZZTOWN<br />
Dourdan (91) <strong>Le</strong> Pitchtime<br />
06- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Massy (91) CC Paul B<br />
08- SANSEVERiNO<br />
Clichy la Garenne (92)<br />
09- Big Daddy WiLSON<br />
Angers (49)<br />
09- Eric BiBB<br />
& Habib KOiTÉ<br />
Angers (49) <strong>Le</strong> Quai<br />
10- Mathis HAUG<br />
Paris (10°) New Morning<br />
11- SANSEVERiNO<br />
Evreux (27)<br />
12- Big Daddy WiLSON<br />
Saint Saulve (59)<br />
12- SANSEVERiNO<br />
Moëlan sur Mer (29)<br />
13- SANSEVERiNO<br />
Mérignac (33)<br />
12 & 13- TENNESSEE STUD<br />
Chavanoz (38) Petit Théâtre<br />
18 & 19- SANSEVERiNO<br />
Irigny (69)<br />
20- Rock 'n' Roll Party<br />
ALEX & The ViNYLS<br />
The TOWN REBELS<br />
Yann CORRUPTED<br />
& The CONViCTS<br />
CLiFF & The TOWN<br />
REBELS<br />
<strong>Le</strong>s Bordes (89) 0610187048<br />
20- SANDY<br />
& PRAiRiE DOGS<br />
Villeneuve d’Asq (59)<br />
20- TENNESSEE STUD<br />
Lioriol s/ Drôme (26)<br />
26- Boo Boo DAViS<br />
CH- Thun, Cafe Mokka<br />
26 au 28- G. Rockin' Tonight<br />
Johnny POWERS<br />
Ray CAMPi<br />
Jimmie <strong>Le</strong>e MASLON<br />
Rip MASTERS<br />
The JETS<br />
Dave PHiLLiPS<br />
& The HOT ROD GANG<br />
Jim CARLiSLE<br />
WHEELS FARGO<br />
& The NiGHTINGALE<br />
Del RiO RAMBLERS<br />
Earl JACKSON BAND<br />
JUMPiN'UP<br />
Tony MARLOW<br />
Sandy LEE & WANTONS<br />
The HOT ROCKS<br />
COUNTRY CATTiN<br />
Marco Da SiLVA<br />
The ADELS<br />
The BiG WiREMAN<br />
BE BOP CREEK<br />
HOWLiN' JAWS<br />
JAMY & The ROCKiN' TRiO<br />
The OL' BRY<br />
Attignat (01) 06-87-01-33-24<br />
29- Boo Boo DAViS<br />
CH- Zurich, El Lokal<br />
M A i<br />
02- SANSEVERiNO<br />
Boulogne sur Mer (62)<br />
03- SANSEVERiNO<br />
Nogent sur Seine (10)<br />
03 & 04- Jefferson NOiZET<br />
Toulouse (31)<br />
Théâtre <strong>du</strong> Pont Neuf<br />
04- Jason BOLAND<br />
Pontivy (56)<br />
04- Bain de Blues<br />
Jimmy JOHNSON<br />
J.C. BROOKS<br />
& The Uptown Sound<br />
Chick RODGERS<br />
Nico DUPONTAL<br />
& His Rhythm Dudes<br />
Bain de Bretagne (35)<br />
04- Bluegrass Festival<br />
DEADLY GENTLEMEN<br />
MONROE CROSSiNG<br />
Chris JONES<br />
& The NiGHT DRiVERS<br />
The ROYS<br />
A- Bühl<br />
www.bluegrassfestivalbuehl.de<br />
11- MARiOTTi BROTHERS<br />
Buis-les-Baronnies (26)<br />
12- MARY-LOU<br />
& LONESOME DAY<br />
St Brévin les Pins (44)<br />
16- SANSEVERiNO<br />
Cormeilles/ Parisis (95)<br />
17- Kaleb MciNTiRE<br />
Disneyland (77) Billy Bob's<br />
18- Jarod BiRMiNGHAM<br />
Disneyland (77) Billy Bob's<br />
19- BOOTLEGGERS<br />
Rennes (35)<br />
24- BOOTLEGGERS<br />
Cambrai (59)<br />
24- SANSEVERiNO<br />
Schiltigheim (67)<br />
25- Ian SCOTT<br />
Nadine SOMMERS<br />
John PERMENTER<br />
Grenoble (38)<br />
25- SANSEVERiNO<br />
Saint Marcellin (38)<br />
Vérifiez les dates avant de<br />
vous déplacer, une erreur<br />
ou un changement<br />
est toujours possible<br />
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Documentaires variés dont musiques :<br />
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Blog de notre ami Coyauteur Sam Pierre :<br />
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Blog pour amateurs de R'n'R & <strong>Country</strong> :<br />
http://www.bopping.org<br />
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(collectif dont deux Coyauteurs) :<br />
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Browne, Joan Baez, Sugarland, Adele,<br />
Neil Finn, Carly Simon, Paul Rodgers<br />
& Nils Lofgren, Sinéad O'Connor, Carolina<br />
Chocolate Drops, Taj Mahal, Dierks<br />
Bentley, Dave Matthews, Lucinda Williams,<br />
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Photos : Gus Coral. Texte : David Hinckley & Debra<br />
Rodman. Lu sur Roll Call : "Ce beau petit bouquin présente<br />
de jeunes Rolling Stones "En route pour la Gloire". (...)<br />
Photos lors de l'enregistrement de I wanna be your man et<br />
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THE OTHER SiDE OF NASHVilLE<br />
Sous-titré An Incomplete History & Discography<br />
of the Nashville Rock Underground, 1976<br />
–2006 de Rev. Keith A. Gordon & Friends (620<br />
pages) 550 photos ce récit des "musidiens<br />
cachés" court de Phonography, l'album de R.<br />
Stevie Moore paru en 1946 à des interviews de<br />
The Kings of <strong>Le</strong>on et Steve Earle, soit le grand<br />
spectre des artistes "hors country" à Music<br />
City, capitale de la religion. Pour amateurs<br />
de Dave Olney, Steve Anderson, Tommy<br />
Womack, Dave Willie & Jet Black Factory ou<br />
encore Jason and The Scorchers et des groupes inspirés par le<br />
punk comme les provocateurs Rednecks In Pain. ©<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 43<br />
COYOTHEQUE<br />
AGENT ARTiSTiQUE COUNTRY & ROCK<br />
LOKO, Dan GALLi, Lilly WEST, Alan<br />
CARTER, HEAVY FUEL, DUTCH EAGLES<br />
Alain Claudel : www. http://theartists.fr<br />
HOBOES & MARY-LOU AUX USA<br />
Hoboes : 2 avril, Palmetto (FL)<br />
4 avril, Neptune Beach (FL) Mary-Lou : 11<br />
avril 2013, Union Grove (NC) Mary-Lou +<br />
Tammerlin : 19 avril, Neptune Beach (FL)<br />
MOi, JE M'AFFiCHE COUNTRY !<br />
La FFCLD (Fédération Francophone de<br />
<strong>Country</strong> Line Dance) prépare une exposition<br />
pour présenter notre paysage <strong>Country</strong>. Cette<br />
initiative permettra à tous de découvrir la<br />
richesse et la diversité de la <strong>Country</strong> Music<br />
made in France. L'exposition sera reprise<br />
dans un catalogue à destination <strong>du</strong> monde<br />
entier, (l'exposition et déjà réservée par le<br />
Canada). <strong>Le</strong>s artistes français qui veulent<br />
y figurer (gratuitement), doivent contacter<br />
Rose Alleyson, coordinatrice :<br />
Courriel : rose@rosealleyson.com<br />
CHEZ NOS VOiSiNS<br />
Tournées prévues en Allemagne :<br />
TOY HEARTS (16-27 février) The DEADLY<br />
GENTLEMEN (2-25 mai) et à l'automne:<br />
The HENRY GiRLS, Valerie SMiTH<br />
& LiBERTY PiKE, NEW COUNTRY<br />
REHAB et le Bluegrass Jamboree<br />
(25 nov.-17 déc.). Contact : Rainer Zellner,<br />
Saarstrasse 8, D-72070 Tübingen, All.<br />
Dix choix <strong>du</strong> jour de Sam Pierre parmi les CD Americana parus en 2012 :<br />
1- Jimmy LaFave Depending On The Distance, 2- Indio Saravanja Travel On, 3- Ben Bedford What<br />
We Lost, 4- Bap Kennedy The Sailor's Revenge, 5- James Hand Mighty Lonesome Man, 6- Bob Dylan<br />
Tempest, 7- VA. This One For Him : A Tribute To Guy Clark, 8- The Steel Wheels Lay Down Lay Down<br />
9- Otis Gibbs Harder Than Hammered Nail, 10- Donna Ulisse All The Way To Bethlehem
PHOTO SOUVENiR<br />
Richard Bennett, Mike Auldridge lisant <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>, Jimmy Gaudreau, Dominique Fosse<br />
NEWS<br />
<strong>Coyote</strong> Report<br />
TOULOUSE SO BLUES<br />
Compétition et salon pro les 8<br />
et 9 mars. Même si vous n’êtes<br />
pas Born Toulouse (ha) venez<br />
montrer vos douze mesures.<br />
(www.bluesyou.com)<br />
BLAST FROM THE PAST<br />
Titre de l'album <strong>du</strong> groupe<br />
italien Blue<strong>du</strong>st Bluegrass<br />
Band qui rend hommage aux<br />
grands pionniers (Monroe,<br />
Scruggs, Flatt, Stanley) avec<br />
Perry Meroni (vo, grt) Dino<br />
Barbè (bjo) Josh Villa (vo, mdl)<br />
Tony Spezzano (vo, gtr) Marco<br />
Centemeri (vo, bss)<br />
I'LL NEVER HONKY TONK YOU<br />
Album de Amanda Cevallos,<br />
avec Redd Volkaert, Dale<br />
Watson, James Hyland, Lloyd<br />
Maines, Earl Pool Ball, Augie<br />
Meyers etc. Elle sera à Mirande<br />
cet été si tout va bien<br />
RALPH & CARTER STANLEY<br />
Lonesome Melodies: The Lives<br />
and Music of The Stanley<br />
Brothers par David W. Johnson<br />
University Press of Mississippi<br />
300 pages, 16 photos 50$<br />
MUSiC iS LOVE<br />
A Singer-Songwriter's Tribute To The<br />
Music Of Crosby, Stills, Nash & Young<br />
(Hemifran)<br />
AMi<br />
COYOTE<br />
Photo : François Robert, 1er décembre 1999 à la MJC de Saint Saulve<br />
MUSiC BUSiNESS EN DOLLARS<br />
Selon Forbes, Taylor Swift (22<br />
ans) a gagné 57 millions en<br />
2012 devant Toby Keith (55) et<br />
Kenny Chesney (44)<br />
BLUEGRASS SUMMiT<br />
<strong>Le</strong> rassemblement européen de<br />
l'EBMA à Prague (15-17 mars)<br />
sera suivi d'un stage avec Pete<br />
Wernick (22-24 mars)<br />
PENSÉE BLUEGRASS PATERNELLE<br />
Shelby Ann, 18 ans, fille de<br />
James King, s'est tuée dans un<br />
accident de la route<br />
THE OLD SCHOOL<br />
Titre <strong>du</strong> prochain CD de Peter<br />
Rowan (Compass Rds) pro<strong>du</strong>it<br />
par Alison Brown. Onze titres<br />
dont Freedom Riders (reprise<br />
d'Odetta). Invités : Bobby<br />
Osborne (Stealing My Time)<br />
Jesse McReynolds (Mountain<br />
Man’s Dream) Bryan Sutton<br />
(Doc Watson Morning)<br />
Traveling McCourys, Michael<br />
Cleveland (fdl), Jeremy Garrett<br />
(Infamous String<strong>du</strong>sters), Chris<br />
Henry, Mike Witcher, etc.<br />
ON L'A MANQUÉ EN 2012<br />
Je ne quitterai pas ce monde<br />
en vie, de Steve Earle (Ed.<br />
L’Ecailler) tra<strong>du</strong>it par François<br />
Thomazeau (260 p, 18 €).<br />
BEN BEDFORD<br />
What We Lost<br />
(Waterbug Records)<br />
<strong>Cri</strong> <strong>du</strong> Cœur (Sam Pierre) <strong>Cri</strong> n°131<br />
AMi<br />
COYOTE<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>, BP 48, 26170 Buis-les-Baronnies (cricoyote@orange.fr)<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 44<br />
CONCERT TiM BRADLEY<br />
Avec l'aide de GC-Music<br />
Consultant, concert de Tim<br />
Bradley pour la première<br />
fois en France le 27 Avril à<br />
Vaugneray (69) au cours de<br />
la soirée Blue Stars<br />
UNE PETiTE iDÉE DE L'ENFER ?<br />
La réunion, le 7 août à Galax<br />
(Virginie) de 389 mandolinistes<br />
jouant ensemble (!?!) 3 titres (!)<br />
est homologuée comme record<br />
<strong>du</strong> monde par le Guiness Book<br />
COCHON QUi DORT<br />
Un cheval entre dans un<br />
bar country, commande une<br />
bière, s'asseoit dans un coin<br />
et commence à lire le journal.<br />
<strong>Le</strong> barman est un peu surpris<br />
mais, supposant le cheval<br />
peu malin et ne sachant pas<br />
compter, il ne lui rend qu'un<br />
dollar sur son billet de vingt.<br />
<strong>Le</strong> cheval ne dit rien... puis il se<br />
lève, va au bar et commande<br />
une autre bière. <strong>Le</strong> barman lui<br />
dit alors avec un sourire :<br />
- Vrai, c'est pas ben souvent<br />
qu'on a des chevals par ici...<br />
Et le cheval lui répond :<br />
- A dix-neuf dollars la bière, ça<br />
ne m'étonne pas <strong>du</strong> tout ! ©<br />
The <strong>Coyote</strong> Staff<br />
Liste des gagnants : Billy BiGOURET (42) - Jean-Jacques CORRiO (13)<br />
Pierre GUiCHARD (69) - Jean-Marie KAMiNSKi (74) - Alain RENAUD (76)<br />
132<br />
Bulletin de liaison de l’assocation à<br />
but non lucratif (type loi 1901) :<br />
"Découverte et promotion des<br />
musiques issues des traditions<br />
acoustiques nord-américaines<br />
et leurs dérivées.“<br />
L’adhésion/ abonnement<br />
est de 6 numéros.<br />
<strong>Le</strong>s Bienfaiteurs participent<br />
au tirage au sort ”Ami-<strong>Coyote</strong>“<br />
pour gagner des CD.<br />
<strong>Le</strong>s articles, signés, n’engagent<br />
que l’opinion de leurs auteurs.<br />
NB : <strong>Le</strong>s documents non<br />
sollicités ne sont pas renvoyés.<br />
Directeur de la publication<br />
Jacques BRÉMOND<br />
Coyauteurs :<br />
Marc ALÉSiNA<br />
Eric ALLART<br />
Bernard BOYAT<br />
Christian BRÉMOND<br />
Jean-Jacques CORRiO<br />
Jacques DUFOUR<br />
* Jean-Luc FAïSSE *<br />
Dominique FOSSE<br />
Alain FOURNiER<br />
Gérard HERZHAFT<br />
Christian LABONNE<br />
Roland LANZARONE<br />
Jacques MONTELLE<br />
Serge MOULiS<br />
Philippe OCHiN<br />
Sam PiERRE<br />
François ROBERT<br />
Michel ROSE<br />
Eric SUPPARO<br />
Lionel WENDLiNG<br />
ABONNEMENT :<br />
29 Euros (6 n°)<br />
Bienfaiteur: 34 Euros<br />
Etranger: 32 Euros<br />
Ce n° est dédié à Mike Auldridge