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Le Cri du Coyote - Country Club Eveux

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LE DU COYOTE<br />

Revue de Musiques Américaines<br />

Février - Mars 2013<br />

U132<br />

QUELQUES ENFERS DE LA COUNTRY MUSiC DES 60‘s<br />

GOOD ROCKiN‘ TONiGHT - Thomas DENVER JONSSON - Marc THOMASSET<br />

KiNG RECORDS - TiFFANY TRANSCRiPTiONS


Plumes<br />

de <strong>Coyote</strong>s<br />

Salut Jacques,<br />

Avec ce nouvel abonnement je tenais à<br />

remercier les amis connus et inconnus qui<br />

ont témoigné leur sympathie lors <strong>du</strong> décès de<br />

Louis*. Il attendait toujours avec impatience<br />

que je lui apporte son fanzine préféré.<br />

La musique lui a permis d'apaiser sa<br />

souffrance, et, <strong>du</strong>rant les cinq années de lourde<br />

thérapie, il a beaucoup composé. Certaines de<br />

ses compositions ont été enregistrées. Pour sa<br />

mémoire, Gas Oil sortira un album en 2013.<br />

Amicalement et meilleurs vœux à tous,<br />

Gérard & Gas Oil<br />

© *Louis Moore à qui <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> 131 a été dédié<br />

Bonsoir<br />

J'ai recu hier le nouveau <strong>Cri</strong> avec une offre de<br />

renouvellement. <strong>Le</strong> courrier de réabonnement<br />

Bienfaiteur est parti ce matin. Tant que le <strong>Cri</strong><br />

gardera cette passion et cette qualité vous<br />

pourrez compter sur mon soutien.<br />

Amitiés, Jean-louis L.<br />

Cher <strong>Coyote</strong>,<br />

Pour une fois tu n'auras pas à me courir<br />

après pour recevoir ta pitance annuelle ! Je<br />

pense qu'il faut désormais te préserver en<br />

raison de ton long cours, et sauvegarder tes<br />

forces pour que tu continues à nous enchanter<br />

encore longtemps de ton <strong>Cri</strong> salutaire. Dans<br />

un monde qui hurle de plus en plus, et de<br />

moins en moins à bon escient, ton <strong>Cri</strong> reste<br />

clair, distinct, puissant et rassembleur. Quand<br />

il nous parvient, nous savons qu'il reste encore<br />

un espace protégé, mais évolutif, dans lequel<br />

la musique et les musiciens que nous aimons<br />

peuvent continuer à vivre leur passion et nous<br />

la faire partager. Longue vie au <strong>Cri</strong>... sélectif !<br />

Amicalement, Henri S<br />

© Nous apprécions toujours autant ces élans<br />

de sympathie. Merci à tous.<br />

Cher Eric<br />

Je tiens tout particulièrement à te féliciter<br />

pour ta prise de position quand à l'image de la<br />

country française (cf <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> 131 page 2).<br />

C'est un combat que je mêne depuis au<br />

moins quinze ans. Je me suis fait mal voir<br />

par environ 95% de la country française (si<br />

on peut encore appeler çà de la country), j'ai<br />

quasiment arrêté les concerts, et je n'ose plus<br />

dire aux musiciens que je fais de la country car<br />

l'humiliation est quasi instantanée.<br />

Ces images d'Epinal largement relayées par<br />

la presse ne laissent aucune place à cette<br />

culture qui, malgré ses excès politico-sociaux,<br />

a une histoire à raconter, des sentiments à<br />

diffuser, des échanges culturels et cultuels, et<br />

moultes égarements humains etc.<br />

Pour moi c'est une musique agréable à jouer<br />

qui reste probablement la seule musique<br />

populaire qui laisse encore un peu de place<br />

à l'improvisation. Pour ce qui est de la presse<br />

j'avoue que je ne lui jette pas (complètement)<br />

la pierre car les journalistes qui s'occupent<br />

de ce genre de sujets sont issus <strong>du</strong> bling<br />

bling parisien et non pas <strong>du</strong> milieu culturel.<br />

Ils relatent un événement populaire et non<br />

pas la défense d'une culture. Ceci dit ces<br />

"journalistes" pourraient faire un petit effort<br />

intellectuel... Bref, je ne vais pas une fois de<br />

plus étaler mes états d'âme Eric, car tout le<br />

monde les connait déjà. Grace à cette prise de<br />

position je me sens moins seul.<br />

En espérant que ta prose serve un petit peu à<br />

éclairer quelques âmes égarées.<br />

Camarades, continuons le combat !<br />

Lionel Wendling<br />

© Quand nos musiques seront-elles enfin<br />

considérées comme de réelles manifestations<br />

artistiques ? Gardons (un petit) espoir... (JB)<br />

PRiNCE FROM ANOTHER PLANET<br />

Même après Noël, la musique d'Elvis est toujours un<br />

cadeau ! Et même si le marketing sait fort bien exploiter<br />

les archives, comme ici avec une majorité de rééditions,<br />

on tombe sous le charme, et la cape qu'Elvis entrouve<br />

sur son ventre (un peu arrondi) revigore l'envol de notre<br />

adolescence complice à chaque fois... Magie !<br />

Ce coffret deluxe sous-titré 40th Anniversary Edition,<br />

propose deux CD et un DVD, ainsi qu'un fascicule très<br />

intéressant rédigé par <strong>Le</strong>nny Kaye. Ce dernier (qui fut<br />

le guitariste de Patti Smith) était alors correspondant <strong>du</strong><br />

magazine Cavalier et a suivi à la fois la conférence de<br />

presse et les concerts au Madison Square Garden à New<br />

York en 1972. (<strong>Le</strong>s "vieux" <strong>Coyote</strong>s se souviendront qu‘il<br />

avait également travaillé avec Waylon Jennings pour la rédaction de son autobiographie.<br />

<strong>Le</strong>nny connaît la musique et sait écrire sur sa passion, le livret mérite notre attention).<br />

Ces concerts, <strong>du</strong> 9 au 11 juin, ont cumulé une vente de 80 000 billets en 4 shows, avec<br />

la confrontation (la première en 15 ans) <strong>du</strong> King au public new-yorkais réputé difficile<br />

parce que blasé par l'abondance de talents qu'on lui propose. Mais le charme a opéré.<br />

<strong>Le</strong> premier CD reprend principalement le spectacle <strong>du</strong> samedi après-midi, soit 23<br />

chansons (avec les textes d'intro<strong>du</strong>ctions) qui avait déjà été publié sur CD en 1997.<br />

<strong>Le</strong> second CD offre l'intégralité <strong>du</strong> concert <strong>du</strong> samedi soir (une vingtaine de chansons)<br />

déjà connu par une sortie CD quelques jours après le spectacle. Ces CD font en<br />

partie double emploi (cf listings ci-dessous) car le répertoire est assez proche et les<br />

interprétations n'ont pas de changements capitaux. Mais nul doute que les fans pointus<br />

d'Elvis y trouveront sans doute de bonnes raison pour comparer et apprécier les deux !<br />

<strong>Le</strong> DVD est évidemment l'élément <strong>du</strong> coffret (en soi un bel objet bien conçu) qui retient<br />

principalement l'intérêt avec la conférence de presse où Elvis répond avec humour<br />

comme un bon garçon (à côté de son père Vernon) et surtout le film inédit de Don Lance,<br />

24 ans, spectateur assis au 4ème rang, qui a réussi à cacher sa caméra et 6 petits<br />

bobines de 3' chacune. Malgré les coupures (changement de films et peur des membres<br />

de la sécurité) on a la majeure partie des grands classiques. Il est toujours émouvant de<br />

voir Elvis, malgré ses excès de gestes parfois. Musicalement tout fonctionne. L'orchestre<br />

tourne à plein et, surtout, la voix d'Elvis est là, comme elle a toujours été jusqu'à la fin<br />

de sa vie : belle, juste et expressive. Indispensable pour les fans, ce coffret peut aussi<br />

convertir les plus jeunes à la réalité derrière le mythe : ils comprendront mieux pourquoi<br />

Elvis reste le King, ce "prince venu d'une autre planète" (le titre fut celui de la presse de<br />

l'époque) et pourquoi nous continuons à l'aimer encore et toujours ! © (JB)<br />

CD 1 : 1. Intro : Also Sprach Zarathustra (Theme 2001: A Space Odyssey), 2. That’s All Right, 3. Proud<br />

Mary, 4. Never Been To Spain, 5. You Don’t Have To Say You Love Me, 6. Until It’s Time For You To Go, 7.<br />

You’ve Lost That Lovin’ Feelin’, 8. Polk Salad Annie, 9. Love Me, 10. All Shook Up, 11. Heartbreak Hotel,<br />

12. Medley: (<strong>Le</strong>t Me Be Your) Teddy Bear/ Don’t Be Cruel, 13. Love Me Tender, 14. Blue Suede Shoes, 15.<br />

Reconsider Baby, 16. Hound Dog, 17. I’ll Remember You, 18. Suspicious Minds, 19. Intro<strong>du</strong>ctions by Elvis,<br />

20. For The Good Times, 21. American Trilogy, 22. Funny How Time Slips Away, 23. I Can’t Stop Loving<br />

You, 24. Can’t Help Falling In Love, 25. End Theme (Orchestra).<br />

CD 2 : 1. Intro : Also Sprach Zarathustra (Theme 2001: A Space Odyssey), 2. That’s All Right, 3. Proud<br />

Mary, 4. Never Been To Spain, 5. You Don’t Have To Say You Love Me, 6. You’ve Lost That Lovin’ Feelin’,<br />

7. Polk Salad Annie, 8. Love Me, 9. All Shook Up, 10. Heartbreak Hotel, 11. Medley: (<strong>Le</strong>t Me Be Your) Teddy<br />

Bear/ Don’t Be Cruel, 12. Love Me Tender, 13. The Impossible Dream (The Quest), 14. Intro<strong>du</strong>ctions by<br />

Elvis, 15. Hound Dog, 16. Suspicious Minds, 17. For The Good Times, 18. American Trilogy, 19. Funny How<br />

Time Slips Away, 20. I Can’t Stop Loving You, 21. Can’t Help Falling In Love, 22. End Theme (Orchestra).<br />

COYOTHÈQUE<br />

Nous avons assez souvent évoqué le "danger" <strong>du</strong> Net pour la survie <strong>du</strong><br />

papier (presse, magazine) pour saluer une initiative qui est sans doute<br />

une des façons possibles de lier et exploiter plusieurs technologies.<br />

Ainsi cet ouvrage est-il un des premiers liens "modernes" <strong>du</strong> livre<br />

traditionnel, <strong>du</strong> support CD et de la puissance d‘Internet. Un bouquin<br />

"sonore" et un disque "à lire aussi" : peut-être la bonne combinaison<br />

pour intéresser désormais les plus jeunes à l‘émotion de la musique ?<br />

<strong>Le</strong> roman de Maryvonne Rippert conte une histoire de rencontre<br />

entre de jeunes lyonnais et un "vagabond" qui se rélève artiste quand il<br />

exprime, grâce à son saxo, les nuances <strong>du</strong> blues. En même temps, la<br />

bande originale <strong>du</strong> livre est réalisée par <strong>Le</strong>s Chics Types (Christian Biral (guitare et chant),<br />

Jean-Yves Demure (batterie), Cédric Vernet (basse, harmonica et ukulele) avec l‘aide de<br />

Christophe Annequin (piano), Philippe Crova (guitare) et Eric Corbet (sax ténor). Elle se<br />

présente sous la forme d‘un CD de 13 titres qui correspondent à des moments précis <strong>du</strong> livre,<br />

lesquels sont accessibles également par l‘intermédiaire <strong>du</strong> Web (par flashcodes imprimés<br />

aux emplacements correspondants dans les chapitres).<br />

Ainsi on est à la fois dans le local typique (de la Sâone au Mississippi, Sur la route de<br />

Tullins) et dans l‘universel des standards avec les reprises de Sittin‘ On The Dock Of The Bay,<br />

Jumpin‘ Jack Flash ou Rockin‘ All Over The World, sans oublier bien sûr l‘aspect plus "roots"<br />

qu‘implique toute mention <strong>du</strong> blues (par exemple avec la version acoustique de Alabama<br />

Blues de J.B. <strong>Le</strong>noir). <strong>Le</strong> tout est facile à lire et à utiliser, agréable à écouter, et devrait<br />

être disponible toutes les médiathèques publiques (souhaitons-le !). On peut néanmoins<br />

acquérir le livre ou le CD (voire les deux !) et faire son propre voyage initiatique en très bonne<br />

compagnie pour le plaisir de flâner en blues ! (JB) www.chicstypes.fr, www.oskarediteur.com<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 02<br />

Alabama Blues<br />

Maryvonne Rippert<br />

<strong>Country</strong> Music<br />

Gérard HERZHAFT Blues - Cajun 04-72-33-45-89<br />

Concerts & Conférences Folk Song www.jukeghblogspot.com<br />

Photo de couverture extraite de<br />

America‘s Music, The Roots Of <strong>Country</strong><br />

de Robert K. Oermann (Turner, 1996)


NEWS<br />

<strong>Coyote</strong> Report<br />

DRÔLE DE LONG TiTRE DE CD...<br />

Ultimate Creedence Clearwater<br />

Revival : Greatest Hits & All-<br />

Time Classics. Coffret avec<br />

quelques inédits, mais sans<br />

la totalité des titres pour des<br />

raisons de droits, John Fogerty<br />

refusant d'être associé à<br />

certains titres de CCR !<br />

MANDOLiNE : GATHERiNG<br />

Après avoir joué avec Randy<br />

Khors et Tony Rice, Aaron<br />

Ramsey, de Mountain Heart<br />

depuis in 2007, sort Gathering,<br />

son 1er CD solo, avec Avec<br />

Ron Block, Stuart Duncan, Tim<br />

Crouch, Randy Kohrs, Patton<br />

Wages, etc. Il partage le chant<br />

avec Barry Abernath (Mountain<br />

Heart) et Rickey Wasson (American<br />

Drive). Il signe (avec son<br />

père Mike) 6 titres sur 12 et<br />

reprend Fare Thee (Dylan) et<br />

One Tear (Osborne Brothers)<br />

REBORN (PiNECASTLE RECORDS)<br />

Album prévu<br />

en avril par<br />

Mark Newton<br />

et Steve<br />

Thomas, qui<br />

a joué ou<br />

enregistré<br />

avec Lonesome River Band,<br />

Jim & Jesse, The Osborne<br />

Brothers, Del McCoury, Lost &<br />

Found, Ronnie Bowman, The<br />

Whites, Aaron Tippen, Lorrie<br />

Morgan. <strong>Le</strong> <strong>du</strong>o va tourner<br />

avec Matt Wallace (basse)<br />

BONNE FÊTE MAMAN<br />

<strong>Le</strong> dernier CD des Dixie Chicks<br />

(Taking The Long Way) date de<br />

2006. Natalie Maines annonce<br />

son 1er disque solo en mai,<br />

titré Mother, chanson des Pink<br />

Floyd qu'elle a interprétée en<br />

tournée avec Ben Harper<br />

THiS iS 40 : À DÉCOUVRiR ?<br />

La B.O. <strong>du</strong> film annonce Yoko<br />

Ono, Graham Parker, Lindsey<br />

Buckingham, Paul Simon, Ryan<br />

Adams, Paul McCartney, Wilco,<br />

Norah Jones, Fiona Apple<br />

Necro : Richard BLACKBURN<br />

(70 ans) Ancien directeur de<br />

Atlantic à Nashville (il a lancé<br />

John Michael Montgomery,<br />

Tracy Lawrence, Neal McCoy,<br />

Confederate Railroad) il fut<br />

également président de la<br />

<strong>Country</strong> Music Association<br />

THE DiXiE CHiCKS<br />

Quelques (trop) rares concerts<br />

<strong>du</strong> trio sont prévus cet été<br />

THE VERY BEST OF THE POGUES<br />

Compilation de 18 titres pour<br />

accompagner vos boissons (!)<br />

de l'illumination (If I Should Fall<br />

from Grace with God) à la Dirty<br />

Old Town (burp)... ©<br />

Pour acquérir les anciens<br />

numéros <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong><br />

encore disponibles, voir<br />

p 26 et remplir les bons<br />

de commande p 41 & 42<br />

Editorial<br />

Bonjour,<br />

La façade de l'ancien auditorium <strong>du</strong><br />

Ryman, en couverture de ce numéro,<br />

est celle d'un "temple" qui abritait le<br />

Grand Ole Opry, une belle cérémonie<br />

musicale où les fidèles approchaient et<br />

contemplaient leurs idoles. Mais, dans<br />

le répertoire de la grande époque, qui<br />

nous paraît parfois si lisse aujourd'hui,<br />

voire désuet, se glissaient aussi de drôles de drames... quelquesuns<br />

de ces enfers sont présentés et analysés par Eric Allart.<br />

Côté tradition et histoire, Marc Alésina nous offre la fin des<br />

Tiffany Transcriptions et Bernard Boyat la suite de sa saga sur<br />

King Records. Côté contemporain et découverte, deux artistes :<br />

Marc Thomasset, musicien français par Serge Moulis et Thomas<br />

Denver Jonsson, musicien suédois, un choix dans l'esprit Lone<br />

Rider, interviewé par Eric Supparo. Côté concerts, de nombreux<br />

rendez-vous dont le Good Rockin' Tonigth d'Attignat, présenté<br />

par Bernard (et, qu'on me pardonne une mention toute chauvine,<br />

les Martiotti Brothers au Buis-les-Baronnies le 11 mai).<br />

Dominique Fosse et Roland Lanzarone sont au rendez-vous<br />

de leur chroniques respectives sur l'actualité <strong>du</strong> bluegrass et<br />

de la country australienne, tandis que Bernard Boyat propose<br />

ses sélections Cajun et Crock 'n' Roll. Lionel Wendling finit<br />

d'installer son nouveau nid et présente deux albums. N'oublions<br />

pas Disqu'Airs avec, en plus des sus-cités, Christian Labonne,<br />

Jean-Jacques Corrio, Alain Fournier, Sam Pierre (et moi)...<br />

Liste moins plaisante, celle des disparitions : je garde au cœur<br />

un concert de Dave Brubek, peu de temps avant la mort de Paul<br />

Desmond. Et comment de pas être ému en repensant à Mike<br />

Auldridge, comme à John Duffey, admirés avec Seldom Scene<br />

en 1975, puis à Toulouse ? On en reparlera bien sûr.<br />

En attendant un album est annoncé réunissant Mike Auldridge,<br />

Rob Ickes et Jerry Douglas... il ne nous consolera pas, mais<br />

donnera vigueur au constat permanent : la musique continue !<br />

Je vous souhaite santé et bonne année. Défendez vos passions<br />

en soutenant <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong>, et les musiciens, par leurs concerts et leurs<br />

disques. Bonne musique à tous, cordialement, Jacques<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 03<br />

Jacques Brémond<br />

Scalpel absent exceptionnellement, mais pas émoussé ! :<br />

Bonjour,<br />

J'étais en train de finir le document pour le numéro à paraître<br />

quand la foudre est tombée hier soir sur un arbre proche<br />

de notre maison. Il y a eu un pschtttt... écran noir. Avis <strong>du</strong><br />

spécialiste : disques <strong>du</strong>rs (<strong>du</strong> PC et externe)... MORTS ! Rien<br />

n'est récupérable. Heureusement, ce n'est pas mon ordinateur<br />

professionnel. Mais je n'aurai pas le temps de refaire la<br />

chronique cette semaine. Je suis désolé et abasourdi... Serge<br />

PS : <strong>Le</strong> titre de l'album de Francis Cabrel chroniqué dans le<br />

n°131 est Vise le ciel (non le vent), mille excuses pour l'erreur.<br />

DANGERS DU ROCK 'N' ROLL<br />

Selon Futura Science, une étude<br />

britannique sur 1489 artistes dont<br />

un album fut parmi les meilleures<br />

ventes de 1956 à 2006, constate<br />

qu'en 50 ans, 137 stars sont mortes,<br />

soit 9,2% <strong>du</strong> total. Espérance de<br />

vie des rockeurs britanniques :<br />

39 ans, nord-américains : 45 ans.<br />

Ceux qui ont une carrière solo ont<br />

deux fois plus de risques de mourir<br />

prématurément que les membres<br />

d’un groupe. Au Royaume-Uni,<br />

un soliste sur dix connaît une fin<br />

tragique (un sur cinq aux USA).<br />

<strong>Le</strong>s artistes morts à la suite d’un<br />

comportement à risque ou d’une<br />

overdose ont le plus souvent eu<br />

une enfance difficile (abus sexuel,<br />

violence physique, un proche en<br />

prison, parent toxicomane, etc.).<br />

MiRACLE ?<br />

<strong>Le</strong> 26-11-2012<br />

fut le premier<br />

jour sans crime<br />

à New York !<br />

Gazette<br />

Express<br />

02<br />

02<br />

03<br />

04<br />

08<br />

10<br />

11<br />

12<br />

15<br />

17<br />

18<br />

22<br />

24<br />

25<br />

27<br />

34<br />

36<br />

38<br />

39<br />

42<br />

43<br />

44<br />

Sommaire<br />

Plumes de <strong>Coyote</strong>s<br />

Coffret Elvis<br />

Editorial<br />

Quelques enfers de la<br />

<strong>Country</strong> Music des 60's<br />

Avenue <strong>Country</strong><br />

Coyothèque<br />

Noix de Cajun<br />

Tiffany Transcriptions<br />

Kanga Routes<br />

Nuit de la Glisse<br />

King Records<br />

Bluegrass & C°<br />

Coyothèque<br />

Thomas D. Jonsson<br />

Disqu'Airs<br />

Marc Thomasset<br />

Crock 'n' Roll<br />

Heaven's Door<br />

Good Rockin' Tonight<br />

Concerts<br />

Cabas <strong>du</strong> Fana<br />

News - <strong>Coyote</strong> Report<br />

Nous n'avons pas pu<br />

réaliser l'interview prévue de<br />

Sanseverino, mais... à bientôt !<br />

"Tout vient d’une envie suivie d’une<br />

idée très simple : écrire des chansons<br />

qui ne sonnent bien qu’en anglais,<br />

avec une rythmique bluegrass (...).<br />

Je suis fan <strong>du</strong> country western<br />

swing hillbilly, qu’on a l’habitude de<br />

chanter traditionnellement avec une<br />

voix plutôt “nasale”. Je chanterai<br />

en french ! J’appelle donc tous les<br />

musiciens bluegrass de France, ils<br />

sont onze... J’en choisis quatre et je<br />

monte mon groupe." Sanseverino<br />

SON DADA : UN RÉGiME SANS SELLE<br />

Carlos R. Romero, 32 ans, a été "pris" en train<br />

de faire l'amour avec sa charmante compagne<br />

Doodle : une ânesse naine ! Or la loi en Floride<br />

considère que c'est un crime, car une activité<br />

"sans consentement". Mais l'avocat plaide la<br />

"liberté", laquelle serait sans aucun lien avec<br />

cette considération "morale ou religieuse"...<br />

ÉLECTiONS AMÉRiCAiNES : PAS VRAiMENT DE SURPRiSE<br />

Ils ont soutenu Romney : Trace Adkins, Rodney Atkins, Zac<br />

Brown, Charlie Daniels, Sara Evans, <strong>Le</strong>e Greenwood, Jo Dee<br />

Messina, Ronnie Milsap, Randy Owen, Collin Raye, John Rich, Kid<br />

Rock, T.G. Sheppard, Ricky Skaggs, Hank Williams Jr. (cet abruti a<br />

comparé Obama à Hitler !), Gretchen Wilson, Lynyrd Skynyrd, The<br />

Oak Ridge Boys, The Marshall Tucker Band, etc.<br />

Ils ont soutenu Obama : Jeff Beck, Jimmy Buffett, Eric Church,<br />

Neil Diamond, Buddy Guy, Merle Haggard, Mick Jagger, Elton<br />

John, Quincy Jones, Brad Paisley, B.B. King, Carole King, Kris<br />

Kristofferson, Dave Matthews, Paul McCartney, John Mellencamp,<br />

Bette Midler, Randy Newman, Axl Rose, Paul Simon, Bruce Springsteen,<br />

James Taylor, Crosby, Stills & Nash, etc.<br />

DOCUMENTAiRE À VOiR SUR iNTERNET : THE ARCHiVE, LA PASSiON DE LA COLLECTiON !<br />

Petit film de Sean Dunne sur Paul Mawhinney, qui possède un million de LP's et un million<br />

et demi de singles ! Depuis la fermeture de son magasin en 2008, il cherche à vendre sa collection<br />

(estimée 50 millions de dollars). Il en demande trois millions, mais n'a pas trouvé d’acheteur. Lien :<br />

http://www.cvltnation.com/worlds-largest-vinyl-collectionthe-archive-documentary-now-showing/


La réalité est plus intéressante et<br />

plus riche, et je propose de la parcourir<br />

avec quelques thèmes et chansons<br />

emblématiques <strong>du</strong> "coté obscur".<br />

<strong>Le</strong>s thématiques malsaines et violentes<br />

existent dans l’arborescence de la<br />

country-music depuis ses origines oldtime<br />

les plus lointaines. Sans remonter<br />

aux sagas scandinaves ou aux ballades<br />

anglo-irlandaises, la chanson country<br />

a longtemps eu la fonction de vecteur<br />

de récit d’actualité sur les guerres, les<br />

faits divers sanglants, les catastrophes<br />

spectaculaires.<br />

The great Titanic, Banks of the Ohio,<br />

conjuguaient une certaine complaisance<br />

pour le mal avec un voyeurisme atténué<br />

par une morale qui rendait la chose<br />

socialement acceptable. De plus,<br />

chaque incursion dans l’horreur et la<br />

violence était jugée in fine à l’aune d’une<br />

religiosité intraitable. Quand Roy Acuff se<br />

désolait d’une catastrophe autoroutière,<br />

le pire pour lui, dans les 30's, était que<br />

personne ne priait...<br />

<strong>Le</strong> Western swing des 30's pratiquait<br />

le double-talk et rivalisait d’imagination<br />

pour chanter le sexe et l’alcool en<br />

esquivant la censure. Mais c’était une<br />

musique vivante et positive. <strong>Le</strong> Honky<br />

tonk de l’après-guerre, s’il se complaisait<br />

dans la dépression alcoolique et les<br />

naufrages sentimentaux, ne dépassait<br />

pas certaines limites.<br />

Or, les 60's voient l’émergence de<br />

pures provocations, avec une écriture<br />

et un sens <strong>du</strong> second degré typique<br />

d’une modernité inédite. Même si on<br />

avait bien remarqué les quelques lignes<br />

sulfureuses de Johnny Cash dans<br />

Folsom prison blues où il évoquait en<br />

1956 avoir "tué un homme, rien que pour<br />

le regarder mourir", le répertoire hillbilly<br />

restait maîtrisé et reflétait les valeurs<br />

dominantes d’une société moralisatrice.<br />

Sans prétendre à l’exhaustivité, voici<br />

mis en lumière quelques diamants noirs,<br />

quelques pierres tombales jalonnant le<br />

chemin obscur <strong>du</strong> refoulé, de l’indicible,<br />

<strong>du</strong> monstrueux, à travers des artistes<br />

inconnus et des stars intégrées à<br />

la machinerie commerciale qui ne<br />

rechignèrent pas à donner parfois dans<br />

le scabreux.<br />

Eric ALLART<br />

"Je vais te tuer et ensuite je vais<br />

t’enterrer dans une boite d‘environ<br />

la moitié de ta taille"<br />

1- Southern hospitality et tueurs en série.<br />

Comment analyser cette propension à incarner, en focalisation interne, le point de vue<br />

déshumanisé <strong>du</strong> tueur en série ? Pourquoi cette émergence <strong>du</strong> maniaque sexuel totalement<br />

opposé à l’image consensuelle, familiale et religieuse <strong>du</strong> mainstream nashvillien des 60's qui<br />

lui coexiste ? Je ne suis ni anthropologue ni sociologue mais il se passe quelque chose.<br />

Est-ce une réaction malsaine et machiste au frémissement des futurs mouvements de<br />

libération de la femme ? Un écho <strong>du</strong> poids des vétérans rapportant sur le territoire US leur<br />

trauma post seconde guerre mondiale, post Corée et bientôt post Vietnam ?<br />

Une séquelle de l’assassinat de JFK, officiellement attribué à un ancien<br />

Marine retourné par les communistes ? Toujours est-il que les femmes<br />

dégustent, même quand on y met les formes d’une délicieuse courtoisie<br />

sudiste un peu désuète...<br />

Eddie Noack (1930-1978). Attachant second couteau <strong>du</strong> honky<br />

tonk des années 50-60, Eddie Noack, universitaire admiré par Hank<br />

Williams, enregistra chez Starday de belles plages de chansons<br />

dépressives. Il n'eut pas la carrière qu’il méritait mais depuis les<br />

années 80, son œuvre réévaluée lui vaut une estime forte chez les<br />

amateurs de honky tonk classique. En particulier pour la qualité de<br />

son écriture ayant fourni <strong>du</strong> matériel pour d’autres artistes.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 04<br />

QUELQUES ENFERS<br />

DE LA COUNTRY<br />

MUSiC DES 60'S<br />

C’est un fait établi : à la suite de l’explosion traumatique <strong>du</strong> rockabilly dans les<br />

années 50, l’in<strong>du</strong>strie nashvillienne décida en réaction, à la fin de la décennie, et<br />

jusque dans les années 70, de pro<strong>du</strong>ire un genre formaté et maîtrisé, consensuel,<br />

plus urbain et aux visées nettement commerciales, à savoir le "Nashville sound".<br />

Tournant le dos aux saveurs traditionnelles qui irriguaient encore le honky<br />

tonk des années 50, marqué par le météoritique Hank Williams, le nouveau style<br />

est plus policé, il évince les fiddles et steel guitares au profit des arrangements<br />

écrits, symphoniques et léchés, Patsy Cline et Jim Reeves incarnent cette mutation<br />

qualitative imputable aux studios RCA et à Chet Atkins.<br />

Alors que le rockabilly est un appel de la jeunesse au sexe et à toutes les formes<br />

d’hédonisme, y compris contrarié, Nashville vise la génération des parents, en<br />

faisant assaut de platitude et de consensus. On a même parlé de stérilisation pour<br />

ce processus créatif aussi aseptisé qu’une photo officielle de JFK. Derrière les<br />

roucoulades chromées des Browns, les back-ups sucrés des Anita Kerr singers, la<br />

belle voix grave de crooner de Jim Reeves on pourrait croire que la décennie n’est<br />

qu’un long cruisin’ au ralenti sur une highway feutrée en direction d’un superstore<br />

au design aussi futuriste qu’un atelier de la NASA.<br />

Dolores<br />

Please stay inside the house tonight, Dolores.<br />

Lately there’s been violence in the streets.<br />

The moon is full but hearts are dark, Dolores.<br />

Danger in every stranger you meet.<br />

There’s a killer in the neighborhood, Dolores.<br />

A man who sees a girl and goes berserk.<br />

And you’re just the kind of woman that he preys on.<br />

And my mind stays so upset it’s hard to work.<br />

While I’m working nights, I’m making my collections.<br />

A few quarters for insurance every week.<br />

Sometimes I can hardly find directions for fear some<br />

harm may fall you on the street.<br />

The paper says the slayer struck another.<br />

Even now, the law is searching for a clue.<br />

And they’ve called me to identify your body. Dolores,<br />

How could I know that it was you?<br />

I’d you’d stayed inside the house tonight, Dolores…<br />

Originalement gravé par Loy Clingman chez Liberty Bell It’s nothing to me a peut-être été<br />

écrite par <strong>Le</strong>on Payne sous un pseudonyme. J’en ai trouvé plusieurs versions intéressantes,<br />

celle de Buddy Long en 1959, toute en suggestion et douceur, une de Jim Reeves de 1961<br />

et l’excellente reprise par Sanford Clark de 1968, créditée à tort à Harry Johnson.<br />

Un homme de bien essaie parfois de prévenir, de conseiller ceux qui s'engagent sur la<br />

pente fatale. Mais comme nous le savons en France, "les cons ça ose tout", et selon les<br />

classiques engrenages <strong>du</strong> destin il existe un point de non-retour où s'engage l'imbécile trop<br />

arrogant pour entendre les avis <strong>du</strong> sage.<br />

Prévenir un crétin de sa mort imminente quand il vous envoie que "ce n'est pas vos<br />

oignons" ne peut aboutir qu'à une grande lassitude et à un début de cynisme désabusé.<br />

Moderne, cette chanson l'est par son usage <strong>du</strong> coup de feu qui résout la situation, donnant<br />

à la scène immédiateté et réalisme. Plus con, on meurt, vidé de son sang sur le sol, ou de<br />

retour à Sing-sing. Pour le narrateur c’est devenu sans importance.<br />

It’s nothing to me<br />

Take your drink to the end of the bar, buddy<br />

<strong>Le</strong>t her be, now don't be a fool<br />

I'd soon have a hot seat in Sing Sing, buddy<br />

Than to sit down by her on that stool.<br />

What's that you say/ I guess you're right<br />

It's nothin' to me.<br />

- Instrumental-<br />

See that man she belongs to him, buddy<br />

Better drink up and go while you can<br />

I can tell by the way he looks at you, buddy<br />

He's sure out with temper jealous man.<br />

What's that you say/ I guess you're right<br />

It's nothin' to me.<br />

- Instrumental- (et coup de feu !)<br />

There you are stretched out on the floor, buddy<br />

Now you see what you made him do<br />

Here they come to take him off to jail, buddy<br />

And tomorrow someone will bury you.<br />

Oh, well that's life/ Or it was/ It's nothin' to me...<br />

Tra<strong>du</strong>ction au verso<br />

Tra<strong>du</strong>ction au verso


A la violence spontanée <strong>du</strong> fait divers peut répondre une horreur<br />

encore plus grande dans celle instituée par l’Etat, quand c’est la<br />

machine judiciaire qui débloque et qui amène une pauvre jeune fille<br />

innocente dans le couloir de la mort.<br />

Un summum de perversion transpire dans le phrasé de Sanford<br />

Clark, (1935) lorsqu’il évoque La fille <strong>du</strong> couloir de la mort Excellent<br />

chanteur de rockabilly et de country, Sanford Clark reste un exemple<br />

emblématique d’artiste à fort potentiel négligé par ses pro<strong>du</strong>cteurs<br />

et maisons de disques, délaissé au profit de Pat Boone dans les<br />

50's, et au profit de Nancy Sinatra dans les 60's.<br />

Il surjoue son personnage de crooner sucré pour teenager, en totale<br />

opposition avec les dernières minutes de la vie de cette fille dans le couloir de la mort.<br />

The girl on death row<br />

Her eyes were once so full of dreams.<br />

Her young heart filled with lover schemes.<br />

Now every second she must borrow.<br />

They take her life tomorrow.<br />

Is she guilty? She says no.<br />

The girl on death row.<br />

Now someone holds her trembling hand.<br />

Another says please understand.<br />

Why can't they see it in her face?<br />

Another should be in her place.<br />

Is she guilty? She says no.<br />

The girl on death row.<br />

Her young dreams never will come true.<br />

Her innocence they never knew.<br />

Until they've found the guilty one.<br />

They're sorry now for what they've done.<br />

But it's late, too late<br />

For the girl on death row.<br />

...The girl on death row...<br />

2- La vengeance doit être immédiate.<br />

Wynn Stewart (1934-1985) est un des cofondateurs <strong>du</strong> son Bakersfield, petit homme<br />

complexé qui n'arriva pas à gérer sa carrière et à profiter des opportunités commerciales,<br />

Wynn Stewart livre avec I'm gonna kill you un bijou d'ultraviolence complètement opposé<br />

à la tonalité dominante de son répertoire<br />

sentimental, sucré et auto dépréciatif. On<br />

pourrait en trouver des prémisses dans Long<br />

black Limousine, reprise par Merle Haggard,<br />

où le narrateur félicite celle qui l'a abandonné<br />

pour mener la grande vie. Cette dernière<br />

s'achevant brutalement dans la fameuse<br />

limousine noire, en réalité un corbillard, où<br />

la destinataire de la chanson est enfin suivie<br />

par tout le gotha <strong>du</strong> monde friqué qu'elle a<br />

voulu intégrer.<br />

"Je m'en vais te tuer" adopte un ton nettement<br />

plus direct, menaçant et agressif. Il va y<br />

avoir <strong>du</strong> sang, <strong>du</strong> démembrement et des os<br />

brisés...<br />

I’m gonna kill you<br />

Why did you ever tell me that you loved me<br />

When you knew that it was all the lie<br />

I think that you deserve to and I think I got the nerve to<br />

Make this the last day of your life<br />

I'm gonna kill you I think I'm gonna kill you<br />

I'm gonna close your cheatin' bedroom eyes<br />

I'm gonna kill you I think I'm gonna kill you<br />

Anita Kerr Singers Happy Days<br />

<strong>Le</strong>e Hazelwood<br />

& Sanford Clark<br />

And bury you in a box about half your size<br />

You told you you were just goin' to the store<br />

Seems like a month of Sunday since you've been gone<br />

I've been sittin' here walkin' the floor<br />

You'd better be prepared when you walk through that door<br />

Cause I'm gonna kill you...<br />

I'm gonna kill you simply gonna kill you<br />

And bury you in a box about half your size<br />

Porter Wagoner (1927-2007) est une des superstars nashviliennes des 60-70's.<br />

Connu en France comme le partenaire de Dolly Parton, il incarne l'exemple <strong>du</strong> chanteur<br />

attaché à un véritable groupe, le suivant<br />

régulièrement sur scène et dans son émission<br />

de TV où il convia le gratin de son époque.<br />

Immergé dans la religion et la mise en<br />

scène <strong>du</strong> thème de la déchéance alcoolique,<br />

Wagoner reste une icone <strong>du</strong> white trash<br />

polychrome, prince des néons, décoré<br />

comme un grand magasin de Noël dans ses<br />

costumes en rhinestones.<br />

Il nous donne en 1967 un récit de série noire<br />

où la violence éclate dans le cadre le plus<br />

anodin, dans le quotidien professionnel et<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 05<br />

Wynn Stewart,<br />

Jackie Burns<br />

Ralph Moone<br />

Tra<strong>du</strong>ction des chansons :<br />

Eric Allart<br />

Dolores<br />

Je t'en prie, reste à la maison ce soir Dolores.<br />

Ces derniers temps les rues sont devenues<br />

violentes. La Lune est pleine mais les cœurs<br />

sont noirs, Dolores. Et le danger en tout étranger<br />

que tu croises. Il y a un tueur dans le voisinage,<br />

Dolores, Un homme que ça rend dingue de voir<br />

les filles. Et tu es exactement <strong>du</strong> genre qu'il rêve<br />

d'avoir. Et j'en ai l'esprit tellement préoccupé que<br />

j'ai <strong>du</strong> mal à travailler. Comme je travaille la nuit je<br />

vais percevoir des cotisations, quelque monnaie<br />

pour les assurances chaque semaine. Parfois<br />

j'en ai même <strong>du</strong> mal à trouver mon chemin par<br />

crainte <strong>du</strong> mal qu'on pourrait te faire dans la rue.<br />

<strong>Le</strong>s journaux disent que le tueur en a frappé une<br />

autre. La police est encore à la recherche d'un<br />

indice. Et ils m'ont appelé pour identifier ton<br />

cadavre.Dolorès, comment pouvais-je savoir que<br />

c'était toi? Si tu étais restée à la maison ce soir<br />

Dolorès... Hmm<br />

C'est pas mes oignons<br />

C’est pas mes oignons/ Prend ton verre au bout<br />

<strong>du</strong> bar, mon pote/ Laisse là tranquille maintenant,<br />

ne fait pas l’idiot/ Je préférerai avoir un siège au<br />

chaud à Sing-Sing, mon pote/ Que de rester à<br />

coté d’elle sur ce tabouret/ Qu’est-ce que tu as<br />

dit ? Je crois que tu as raison/ C’est pas mes<br />

oignons<br />

Tu vois cet homme, elle lui appartient mon pote/<br />

Tu ferais mieux de boire et de partir tant que tu<br />

peux encore/ Je peux t’assurer à la manière dont<br />

il te regarde, mon pote/ Que c’est un jaloux à bout<br />

de nerfs/ Qu’est-ce que tu as dit ? Je crois que tu<br />

as raison/ C’est pas mes oignons<br />

Instrumental, (parfois suivi d’un coup de feu selon<br />

les versions).<br />

Te voila maintenant étalé sur le sol, mon pote/<br />

Ca-y-est, tu vois ce que tu l’as amené à faire/<br />

<strong>Le</strong>s voilà qui l’emmènent en prison, mon pote/ Et<br />

demain quelqu’un va t’enterrer/ Oui c’est la vie/<br />

Enfin, ça l’était… C’est pas mes oignons<br />

La fille <strong>du</strong> couloir de la mort<br />

Autrefois ses yeux étaient plein de rêves/ Son<br />

jeune cœur empli de clichés romantiques/<br />

Maintenant elle compte chaque seconde/ Ils<br />

prendront sa vie demain/ Est-elle coupable ? Elle<br />

dit que non/ La fille dans le couloir de la mort./<br />

Maintenant quelqu’un tient sa jolie main/ Un autre<br />

lui dit "s’il te plait, il faut comprendre"/ Pourquoi ne<br />

lisent-ils pas sur son visage/ Qu’une autre devrait<br />

être à sa place/ Est-elle coupable ? Elle dit que<br />

non/ La fille dans le couloir de la mort./ Ses rêves<br />

d’adolescente ne deviendront jamais réalité/ Ils<br />

ne sauront jamais qu’elle est innocente/ Jusqu’à<br />

ce qu’ils trouvent la coupable/ Ils seront désolés<br />

alors pour ce qu’ils auront fait/ Mais il est tard,<br />

bien trop tard, pour la fille <strong>du</strong> couloir de la mort./<br />

La fille <strong>du</strong> couloir de la mort…/ La fille <strong>du</strong> couloir<br />

de la mort…<br />

Je vais te tuer<br />

Pourquoi m’avoir dit que tu m’aimais ?<br />

Alors que tu savais que ce n’était qu’un mensonge/<br />

Je pense que tu le mérites, et que j’en ai la force<br />

De faire d’aujourd’hui le dernier jour de ta vie<br />

Je vais te tuer, je pense que je vais te tuer<br />

Je vais clore tes yeux a<strong>du</strong>ltérins pour chambre à<br />

coucher/ Je vais te tuer, je pense que je vais te<br />

tuer/ Je vais te tuer et ensuite je vais t’enterrer<br />

dans une boite d‘environ la moitié de ta taille<br />

Tu m’as dit que tu allais seulement au magasin<br />

On aurait dit dimanche que tu étais partie depuis<br />

un mois/ Je suis resté la assis, et à arpenter la<br />

pièce/ T’as intérêt à être prête quand tu franchiras<br />

cette porte/ Parce que je vais te tuer, je pense que<br />

je vais te tuer/ Je vais clore tes yeux a<strong>du</strong>ltérins<br />

pour chambre à coucher/ Je vais te tuer, je pense<br />

que je vais te tuer/ Je vais te tuer et ensuite je<br />

vais t’enterrer dans une boite d‘environ la moitié<br />

de ta taille


<strong>Le</strong>s <strong>du</strong>res et froides réalités de la vie<br />

Je suis rentré en ville un jour plus tôt que prévu<br />

J’ai souri et me suis dit que j’allais surprendre ma<br />

femme/ Je n’ai pas pensé à téléphoner, seulement<br />

à rentrer à la maison/ Parce que j’ignorais les<br />

<strong>du</strong>res et froides réalités de la vie<br />

J’ai croisé un petit marchand de vin dans le coin/<br />

Je me suis représenté un diner aux chandelles<br />

avec <strong>du</strong> champagne/ J’ai arrêté la voiture et je<br />

m’y suis empressé/ J’ignorais encore les <strong>du</strong>res et<br />

froides réalités de la vie<br />

Un étranger était là, à rire à la caisse/ Disant "Je<br />

vais te prendre deux bouteilles, il y a une fête, Son<br />

mari n’est pas en ville", il a cligné de l’œil comme<br />

pour dire "Tu devines le reste"/ J’ai quitté le<br />

magasin deux pas derrière cet inconnu./ Jusqu’à<br />

la maison sa voiture est restée en vue/ Mais c’est<br />

quand je l’ai vu se garer sur mon parking que j’ai<br />

appris/ Que j’étais le témoin des <strong>du</strong>res et froides<br />

réalités de la vie/ J’ai fait le tour <strong>du</strong> bloc jusqu’à<br />

ce que ma tête me tourne,/ Chaque fois le bruit<br />

se faisait plus fort à l’intérieur,/ Alors j’ai vu ma<br />

bouteille à coté de moi, j’ai pris une dose de<br />

courage et je suis entré/ Bon dieu, vous auriez vu<br />

leurs visages forcenés/ Ils criaient et pleuraient,<br />

s'il te plait, pose ce couteau/ Je crois que j’irai en<br />

enfer, ou que je vais pourrir dans cette cellule/<br />

Qui nous enseigne ? Qui ? <strong>Le</strong>s <strong>du</strong>res et froides<br />

réalités de la vie ?/ Qui nous enseigne ? Qui ?<br />

<strong>Le</strong>s <strong>du</strong>res et froides réalités de la vie ?<br />

Seulement parce que je ne peux pas te<br />

laisser dire adieu<br />

Je n’avais pas prévu de te voir, par peur de ce que<br />

je ferais/ Mais la fierté est un sentiment puissant,<br />

me voici, et je ne peux pas te laisser dire adieu<br />

N’ai pas peur je t’en prie, on ne te fera pas de<br />

mal tant que tu seras dans mes bras/ Mais tu ne<br />

peux pas partir, alors s’il te plait n’essaye pas, je<br />

ne peux pas te laisser dire adieu/ Quelle force,<br />

derrière ton âme mauvaise, pousse tes lèvres à<br />

parler si méchamment ?<br />

A quelqu’un qui t’aime autant que moi, je ne<br />

peux pas te laisser dire adieu/ La chair autour de<br />

ta gorge est ren<strong>du</strong>e pâle par mes ongles/ Je t’en<br />

prie, ne crie pas et ne pleure pas, parce que je ne<br />

peux pas te laisser dire adieu/ Ta voix s’est tue,<br />

ne parle plus, tu ne me feras plus jamais mal/ La<br />

mort est douce, à l’amour autant qu’à moi, car tu<br />

ne me diras jamais adieu.<br />

Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer<br />

quelqu’un<br />

Je sais que vous me pardonnerez si je vous<br />

souhaite une bonne nuit,/ J’ai une promesse à<br />

remplir/ Merci d’avoir prêté une oreille attentive<br />

au récit de mes ennuis<br />

Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un<br />

Je l’ai prévenu de ne pas essayer de me la<br />

prendre/ Il a rit et a dit "Si je peux, tu sais que<br />

je le ferai"/ Alors ce soir, quand ils rentreront à la<br />

maison, je serai là à attendre<br />

Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un<br />

Je sais que je vais surement mourir pour ce que je<br />

m’apprête à faire/ Mais ça n’a pas d’importance,<br />

je suis un homme mort de toute façon/ Ce fusil va<br />

racheter la fierté qu’ils m’ont ôtée/ Et aussi mettre<br />

un terme à ma vie, désormais sans valeur<br />

D’ici à ce que vous avertissiez le sheriff, tout sera<br />

terminé/ Il me trouvera dans leur grande maison<br />

sur la colline/ Il trouvera une note expliquant<br />

pourquoi je nous ai tous tués<br />

Pardonnez-moi, il faut que j’aille tuer quelqu’un<br />

La chambre capitonnée<br />

Dans un grand immeuble, cerné de murs de<br />

pierres, il y a une chambre capitonnée/ Quand un<br />

homme voit et entend des choses qui n’existent<br />

pas,/ Il est bon pour la chambre capitonnée/ Des<br />

illusions dans un esprit tor<strong>du</strong>, pour se sauver<br />

de l’autodestruction, Hmm, il y a la chambre<br />

capitonnée/ Où un homme peut se ruer contre les<br />

murs, jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent et<br />

le laissent à terre, assommé dans l’attente d’une<br />

aide, dans la chambre capitonnée<br />

Dans sa vision brouillée d’une malédiction,<br />

psychopathe, dans la chambre capitonnée<br />

Dans la chambre à coté de la mienne, un homme<br />

hurle un prénom de femme, cogne les murs en<br />

vain, il est dans une chambre capitonnée<br />

J’entends des pas marteler le sol, mon dieu,<br />

j’espère qu’ils ne vont pas s’arrêter à ma porte,<br />

Hmmm, dans la chambre capitonnée<br />

Maintenant ils viennent me chercher et ils me<br />

trouvent en train de brailler de jolis mots, essayant<br />

de les faire rimer/ Hmm, je suis un psycho, dans<br />

la chambre capitonnée Hmmmmmm.<br />

banlieusard <strong>du</strong> quidam animé des meilleures intentions qui va se muer instantanément en<br />

boucher sadique une fois trahi. Point de remords, mais un sens épique de la tragédie, c’est<br />

le destin qui l’a voulu, la chanson déroule une gradation, une mécanique implacable.<br />

Cette dernière fut un succès notable pour Wagoner, dans un pays où la peine de mort<br />

était déjà consensuelle on pourra s'étonner de la popularité <strong>du</strong> thème de l'assassinat sans<br />

procès dans un mode opératoire particulièrement sauvage et sadique :<br />

"... Ils criaient et pleuraient, s'il te plait, pose ce couteau ..."<br />

The Cold Hard Facts of Life<br />

I got back in town a day before I’d planned to<br />

I smiled and said I’ll sure surprise my wife<br />

I don’t think I’ll phone I’ll just head on home<br />

For I didn’t know the cold hard facts of life<br />

I passed a little winestore on the corner<br />

I pictured big champagne by candle light<br />

I stopped the car right then got out and hurried in<br />

My mind not on the cold hard facts of life<br />

A stranger stood there laughing by the counter<br />

He said I’ll take two bottles of your best<br />

Her husband’s out of town and there’s a party<br />

He winkled as if to say you know the rest<br />

I left the store two steps behind the stranger<br />

From there to my house his car stayed in sight<br />

But it wasn’t till he turned into my drive that I learned<br />

I was witnessing the cold hard facts of life<br />

I drove around the block till I was dizzy<br />

Each time the noise came louder from within<br />

And then I saw our bottle there beside me<br />

And I drank a fifth of courage and walked in<br />

Lord you should’ve seen their frantic faces<br />

They screamed and cried please put away that knife<br />

I guess I’ll go to hell or I’ll rot here in the cell<br />

But who taught who the cold hard facts of life<br />

Who taught who the cold hard facts of life<br />

Porter Wagoner continue dans une veine semblable avec un meurtre passionnel bien plus<br />

maitrisé dans son mo<strong>du</strong>s-operandi, dans une chanson écrite par Willie Nelson :<br />

I just can't let you say goodbye<br />

I had not planned on seeing you, I was afraid of what I'd do<br />

But pride is strong, and here am, I and I just can't let you say<br />

goodbye/ Please have no fear, you're in no harm as long as<br />

you're here in my arms<br />

But you can't leave so please don't try but I just can't let you<br />

say goodbye/ What force behind your evil mind can let your<br />

lips speak so unkind ?<br />

Porter Wagoner<br />

To one who loves as much as I, I just can't let you say<br />

goodbye/ The flesh around your throat is pale intended by<br />

my fingernails<br />

Please don't scream and please don't cry cause I just can't let<br />

you say goodbye<br />

Your voice is still, it speaks no more, you'll never hurt me<br />

anymore/ Death is a friend to love and I cause now you'll<br />

never say goodbye<br />

<strong>Le</strong> mal est inéluctable et justifié quand les<br />

avertissements n’ont pas été enten<strong>du</strong>s, on ne se moque<br />

pas impunément <strong>du</strong> gars de la campagne sur la voie de<br />

la vengeance. Il doit y avoir châtiment, y compris pour le<br />

narrateur meurtrier qui annonce son suicide, mais avec<br />

courtoisie et raffinement, car Johnny Paycheck (1941-<br />

2003) conserve la classe <strong>du</strong> gentilhomme sudiste en<br />

toutes circonstances !<br />

Paycheck avait tout pour être George Jones à sa<br />

place : Un sens inné <strong>du</strong> honkytonk dépressif, un vocal<br />

maniéré et douloureux, une intégrité stylistique qui font<br />

de ses sessions chez Little Darlin’ un corpus considéré<br />

aujourd’hui comme classique et repris par Rex Hobart<br />

and The Misery Boys, ou Dale Watson. Personnage<br />

violent et tourmenté (drogue, alcool, homicide qui lui vaut d’être incarcéré de 1989 à<br />

1991), il aura toujours eu une attitude marginale vis-à-vis de Nashville, en dépit d’une<br />

reconnaissance tardive en 1997.<br />

Pardon Me I've Got Someone To Kill<br />

I know you'll excuse me if I say goodnight<br />

I've got a promise to fulfill<br />

Thank you for listening to my troubles<br />

Pardon me I've got someone to kill<br />

I warned him not to try and take her from me<br />

He laughed and said if I can I will you know I will<br />

So tonight when they get home I'll be waiting<br />

Pardon me I've got someone to kill<br />

I know I'll surely die for what I'm about to do<br />

But it don't matter I'm a dead man anyhow<br />

This gun will buy back the pride they took from me<br />

And also end this life of mine that's worthless now<br />

By the time you tell the sheriff it'll all be<br />

He'll find me at their big house on the hill<br />

He'll find a note explaining why I killed us all<br />

Now it's time to go I've got someone to kill<br />

3. Aux portes de la folie<br />

Unique expérience que cette plongée dans la chambre capitonnée, d'un dément qui "hurle<br />

de jolis mots et qui tente de les faire rimer", dans une atmosphère hallucinée où la peur et la<br />

déchéance sont omniprésentes. La folie ne préserve pas <strong>du</strong> mal d'amour, de la solitude et<br />

<strong>du</strong> sens de la tragédie puisque l'homme d'à coté "crie le nom d'une femme, mais en vain..."<br />

puisque lui aussi est dans la chambre capitonnée. La version de Wagoner est rugueuse,<br />

le vocal implorant. La déglingue apparait soulignée par le final où les instruments partent<br />

en vrille, dans un délire bruitiste où la steel joue faux, accentuant le malaise sous les<br />

onomatopées d'un narrateur en fin de course<br />

Rubber room<br />

In a buildin' tall, with a stone wall around, there's a rubber<br />

room/ When a man sees things and hears sounds that's not<br />

there, He's headed for, the rubber room<br />

Illusions in a twisted mind to save from self-destruction hmm<br />

it's the rubber room<br />

Where a man can run into the wall, till his strength makes him<br />

fall, and lie still, And wait for help, in the rubber room<br />

From his blurry vision of doom, a psycho, in the rubber room<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 06<br />

Johnny Paycheck<br />

The man in the room right next to mine, screams a woman's<br />

name, hits the wall in vain, he's in the rubber room<br />

I hear footsteps poundin' on the floor<br />

God I hope they don't stop at my door<br />

Hmm I'm in the rubber room<br />

Now they've come to get me but they find<br />

I'm a screamin' pretty words tryin' to make 'em rhyme<br />

I'm in the rubber room hmm a psycho<br />

I'm in the rubber room hmm<br />

Porter Wagoner


Si on est en droit de trouver inquiétants les propos d'un aliéné privé de liberté, que dire de<br />

ceux de celui qui reste dans le déni ? Comment concilier les propos enjoués d'un bon fils<br />

avec les forfaits perpétrés par un tueur psychopathe ?<br />

Eddie Noack incarne avec Psycho cette <strong>du</strong>alité schizophrène avec un sens aigu <strong>du</strong><br />

réalisme, l'effet est amplifié par le contraste perpétuel entre une énumération macabre de<br />

victimes et la musique laid-back, tranquille ballade honkytonk sentimentale parfaitement<br />

représentative <strong>du</strong> mainstream rythmé par le boom-chicka de l'époque.<br />

Psycho<br />

Can Mary fry some fish, Mama<br />

I'm as hungry as can be<br />

Oh lordy, how I wish, Mama<br />

You could keep the baby quiet 'cause my head is killing me<br />

I've seen my ex last night, Mama<br />

at a dance at Miller's store<br />

She was with that Jackie White, Mama<br />

I killed them both, and they're buried<br />

Under Jenkins sycamore.<br />

Don't you think I'm psycho, Mama<br />

You can pour me a cup<br />

If you think I'm psycho, Mama<br />

You better let 'em lock me up<br />

Don't hand the george to me, Mama<br />

I might squeeze him too tight<br />

And I'm as nervous as can be, Mama<br />

So let me tell you 'bout last night<br />

I woke up in Johnny's room, Mama<br />

Standing right by the bed<br />

With my hands near his throat, Mama<br />

Wishing both of us were dead<br />

You think I'm psycho don't you, Mama<br />

I just killed Johnny's pup<br />

You think I'm psycho don't you, Mama<br />

You'd better let 'em lock me up<br />

You know the little girl next door, Mama<br />

I think her name is Betty Clark<br />

Oh, don't tell me that she's dead, Mama<br />

Why I just seen It in the park<br />

She was sitting on a bench, Mama<br />

Thinking of a game to play<br />

Seems I was holding a wrench, Mama<br />

Then my mind walked away<br />

You think I'm psycho don't you, Mama<br />

I didn't mean to break your cup<br />

You think I'm psycho don't you, Mama<br />

Mama, Mama why don't you get up?<br />

Ecouter "Psycho" c'est voir Norman Bates sorti de son Motel paumé et en chasse dans la<br />

grande ville, Hitchcock et Tarantino auraient apprécié !<br />

Mais la folie "naturelle" n’est pas la seule, les 60's n’ont pas laissé que des odes à<br />

la défonce. Alors que les hippies plongent dans les trips psychédéliques, les ravages<br />

déshumanisants <strong>du</strong> LSD sont énoncés par Wendell Atkins sur un ton badin qui en accroit<br />

encore la violence assassine. Cette chanson fait naturellement penser au Cocaïne blues<br />

des 40's dont elle est une héritière. Cependant elle s’impose des limites au délire qui lui<br />

confèrent un réalisme à mon avis plus déstabilisateur.<br />

LSD<br />

I was married once to Betty Lou<br />

And twice to Carol Sue<br />

Those doggone women nearly drove me mad<br />

I got hallucination blues.<br />

I started using LSD, It gave me quite a kick<br />

Better than booze and easy to use<br />

But it made me mentally sick<br />

I‘m on my way to Walpole Prison<br />

Got the monkey off my back,<br />

I‘m on my way to Walpole Prison<br />

<strong>Le</strong>ster Still, Duane Eddy & <strong>Le</strong>e Hazlewood<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 07<br />

Eddie Noack<br />

And I won‘t be comin‘ back.<br />

I took some knives<br />

And I killed my wives, I took off in the night.<br />

The LSD wore off on me, I didn‘t‘ know what I‘d done<br />

Until in court my case was heard<br />

The sentence I got was life. (Refrain)<br />

If you ever attempt to use LSD/ Think about this story I‘ve<br />

told/ Bringin‘ new women strife Maybe costin‘ your life And<br />

use up all your gold.<br />

(Refrain) LSD made a wreck of me. LSD made a wreck of me.<br />

LSD made a wreck of me, And I won‘t be coming back.<br />

Conclusion<br />

Quelques sources :<br />

-L’auteur de ces lignes a été "initié" à ces déviances par Tex Edwards & Out On Parole, un CD<br />

New Rose (n°223, 1989), reprenant dans un style punktry nombre de titres évoqués ci-dessus.<br />

A noter la participation de Marty Muse (pedal steel) et Howard Kalish (fiddle) membre <strong>du</strong><br />

Cornell Hurd Band, tous deux vus au <strong>Country</strong>-Rendez-Vous Festival de Craponne.<br />

-La compilation God <strong>Le</strong>ss America de Tim Warren présente 16 bizzareries country de la période<br />

1955-66, sur laquelle figure Dolores.<br />

-<strong>Le</strong> label Trailer-Park Records offre une collection de 8 CD (qui fleurent bon leur bootleg i) intitulée<br />

Twisted Tales From The Vinyl Wastelands dont les sources tapent aussi dans les répertoires<br />

rock et garage. Classement thématique furieux où l’on peut se saisir <strong>du</strong> volume IV Hippie In A<br />

Blunder contenant le précieux LSD de Wendel Austin.<br />

Extraterrestres, nudistes, pizzas, hippies, beurre de cacahuète d’Elvis, anticommunisme primaire<br />

et patriotisme outrancier, cette anthologie démente nécessite parfois d’oublier nos exigences<br />

musicales pour nous concentrer sur les textes, transcription de vinyls oubliés enregistrés à<br />

l’arrache sur de petits labels, parfois à la limite de l’audible...<br />

Mais l’expérience, pour extrême qu’elle soit, vaut le détour. (Eric Allart)<br />

Wendell Austin<br />

Psycho<br />

Est-ce que Mary peut faire frire <strong>du</strong> poisson<br />

Mama,/ J’ai une faim de tous les diables/ Bon<br />

dieu, comme ça me plairait Mama/ Que tu puisses<br />

calmer le bébé parce que ma tête me torture<br />

J’ai vu mon ex hier soir, Mama, danser à la<br />

boutique de Miller/ Elle était avec cette Jackie<br />

White, Mama, je les ai tuées toutes les deux et<br />

les ai enterrées sous le sycamore de Jenkins<br />

Ne crois pas que je sois un psychopathe Mama,<br />

Tu peux me servir une tasse/ Si tu crois que je<br />

suis un psychopathe, Mama/ Tu ferais mieux de<br />

les laisser m’enfermer/ Ne me met pas George<br />

dans les bras, Mama,/ Je pourrais le serrer trop<br />

fort/ Et je suis aussi anxieux qu’on puisse l’être<br />

Laisse moi te parler d’hier soir/ Je me suis réveillé<br />

dans la chambre de Johnny, Mama/ Debout<br />

à côté <strong>du</strong> lit, avec mes mains sur sa gorge,<br />

Mama/ Désirant qu’on soit morts tous les deux/<br />

Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas,<br />

Mama/ Je viens juste de tuer le chien de Johnny/<br />

Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas,<br />

Mama/ Tu ferais mieux de les laisser m’enfermer<br />

Tu connais la petite voisine, Mama, je crois que<br />

son nom c’est Betty Clark/ Ne me dis pas qu’elle<br />

est morte Mama/ Parce que je viens juste de la<br />

voir dans le parc/ Elle était assise sur un banc,<br />

Mama, cherchant à quel jeu jouer/ On dirait que<br />

j’étais en train de tordre quelque chose, Mama<br />

Quand mon esprit s’est mis à divaguer<br />

Tu penses que je suis un psycho n’est-ce pas,<br />

Mama/ Je n’avais pas l’intention de casser ta<br />

tasse/ Tu penses que je suis un psycho n’estce<br />

pas, Mama/ Mama, Mama, pourquoi tu ne te<br />

lèves pas ? Mama ? Mama ?<br />

<strong>Le</strong> LSD a fait de moi une épave<br />

J’ai été marié une fois à Betty Lou et deux fois à<br />

Carol Sue/ Ces saletés de femmes m’ont presque<br />

ren<strong>du</strong> fou, j’en ai un blues hallucinatoire/ J’ai<br />

commencé à prendre <strong>du</strong> LSD, ça m’a donné un<br />

sacré coup de fouet/ Mieux que la gnôle et facile<br />

à prendre, mais ça m’a transformé en malade<br />

mental<br />

J’suis sur la route de la prison de Walpole pour<br />

me débarrasser de cette folie/ J’suis sur la route<br />

de la prison de Walpole, et je n’en reviendrai pas<br />

J’ai pris des couteaux et j’ai tué mes femmes,<br />

je suis parti dans la nuit/ <strong>Le</strong> LSD m’a défoncé,<br />

je ne savais plus ce que je faisais/ Jusqu’à ce<br />

que la sentence <strong>du</strong> tribunal soit prononcée, me<br />

condamnant à vie/ Si jamais vous envisagez de<br />

prendre <strong>du</strong> LSD, pensez à cette histoire que je<br />

vous ai racontée/ Provoquer la bagarre avec vos<br />

nouvelles femmes peut vous couter la vie/ Et<br />

vous dépouiller de tout votre argent/ <strong>Le</strong> LSD a fait<br />

de moi une épave (x2) <strong>Le</strong> LSD a fait de moi une<br />

épave, et je n’en reviendrai pas<br />

Ambivalentes, ces chansons le sont par le décalage <strong>du</strong> point de vue. Il y a toujours constat<br />

de l'horreur et des turpitudes de la nature humaine, comme on pouvait déjà le constater au<br />

début <strong>du</strong> XXème siècle. Mais dans les 60's la country music fait entrer la perspective dans<br />

la tête de l'auditeur, ce que l'on nomme en analyse littéraire la focalisation interne.<br />

<strong>Le</strong> procédé, qui existe aussi au cinéma, éclaire d'un jour nouveau la représentation d'une<br />

société qui se proclamait extérieurement policée et civilisée, cet idéal Colgate-Kennedy<br />

de consumérisme bigot. Alors que les médias insistaient sur les dangers extérieurs de<br />

l'apocalypse nucléaire, alors que le rouge et la paranoïa Mac Carthyste s'éloignaient, voici<br />

surgir le refoulé, l'inaudible, l'invisible, l'inacceptable : le mal intérieur. <strong>Le</strong> temps n'est pas<br />

encore tout à fait venu de la grande critique de la société.<br />

Mais des jalons se posent dans ce qui semblait être le temple <strong>du</strong> consensus de la middle<br />

class américaine. <strong>Le</strong> voisin, nous mêmes, portons notre part d'ombres, et c'est fasciné que<br />

l'auditorat, à priori peu é<strong>du</strong>qué, va se confronter à une lecture quasi psychanalytique de<br />

son propre subconscient. Il n'y a plus d'indivi<strong>du</strong>s innocents. Il n'y a plus de surmoi religieux<br />

pour endiguer le mal. Et on prend même un plaisir malsain à contempler son œuvre.<br />

On a longtemps, et à juste titre mis l'accent<br />

sur le folk-boom, ce phénomène exogène,<br />

où l'intelligentsia urbaine de la côte Est<br />

va dénoncer, pêle-mêle, la ségrégation,<br />

l'engagement au Viêt-Nam et la sclérose<br />

interne d'une société dominée par les<br />

valeurs rigides de la génération de ceux qui<br />

avaient 20 ans en 1940.<br />

Il est temps de porter crédit à ces quelques<br />

artistes d’avoir su, de façon certes marginale<br />

et souterraine, montrer qu’au sein d’un<br />

genre souvent perçu comme exclusivement<br />

futile, existaient des zones de folie tout<br />

aussi contestatrice que celle des rebelles<br />

labellisés. ©


Jacques<br />

DUFOUR AVENUE COUNTRY<br />

"On me dit que la country music n’utilise plus de fiddles ou de<br />

steel guitares de nos jours. Mais vous savez quoi ? La country<br />

music n’a plus de vrais chanteurs de country de toute façon !"<br />

Sammy Kershaw<br />

Sans être aussi catégorique que cet artiste de l’école des néotraditionalistes<br />

des années 90 il faut bien constater une dérive<br />

constante de la country faite à Nashville vers le rock. Il faut dire qu’à<br />

l’heure actuelle la cible <strong>du</strong> show business de Music City ne sont plus<br />

les a<strong>du</strong>ltes qui écoutaient Merle Haggard ou même Garth Brooks<br />

mais les ados qui peuvent rêver à ou s’identifier à Taylor Swift. Tout<br />

n’est cependant pas sans espoir car la country traditionnelle reste<br />

néanmoins présente grâce à de nombreux artistes au Texas, en<br />

Europe et certains même à Nashville ! Cette rubrique continuera,<br />

comme elle l’a toujours fait, à vous présenter les albums dignes<br />

d’intérêts et à vous mettre en garde concernant ceux à éviter, en<br />

privilégiant les réalisations respectueuses de la tradition qui a bâti<br />

l’histoire de ce style musical que nous aimons.<br />

Très bonne année 2013 à Toutes et à Tous.<br />

TOMMY ALVERSON : Texas One More Time<br />

Il me semble avoir déjà chroniqué un album<br />

de cet auteur-compositeur Texan pour le<br />

<strong>Cri</strong>. Mais on en voit tellement défiler sur<br />

nos platines… Et question recherches, c’est<br />

limité, étant bloqué, au moment où j’écoute<br />

ce CD, dans ma cabane au fond <strong>du</strong> jardin,<br />

jumelles à la main, pour observer mésanges<br />

et chardonnerets dans leurs mangeoires.<br />

Tommy Alverson a dû arpenter bien des<br />

scènes avant de réaliser cet album et sa gorge a dû sentir couler<br />

des boissons plus fortes que des sirops de canneberges dans les<br />

multiples honky-tonks où il a exercé ses talents. J’ai bien aimé cet<br />

album pour la variété des chansons proposées : <strong>du</strong> shuffle, <strong>du</strong> texmex,<br />

de la ballade, <strong>du</strong> western swing, de la country calme ou dans<br />

le style de Jim Lauderdale. <strong>Le</strong> tout constamment souligné par la<br />

pedale steel guitare, le fiddle ou parfois un bon piano jazzy. <strong>Le</strong> vocal<br />

de Tommy est chaleureux, paisible et les musiciens excellents.<br />

Seuls deux ou trois titres plus alternatifs, voir funky, me laissent<br />

de marbre. Il en reste neuf pour prendre <strong>du</strong> plaisir. C’est suffisant<br />

pour considérer Texas One More Time comme un très bon disque<br />

de country.<br />

JOSH TURNER : Punching Bag<br />

Dix ans après la sortie de Long Black<br />

Train et quelques albums plus tard Josh<br />

Turner est toujours présent dans le paysage<br />

commercial de Nashville et on ne peut que<br />

s’en réjouir car cet artiste est l’un des rares<br />

à perpétuer le style des néo-traditionnalistes<br />

des années 90. A 14 ans il débutait sa<br />

carrière en interprétant Diggin’Up Bones de<br />

Randy Travis dans un concours de chant<br />

et l’avenir confirmera que le style de ces deux chanteurs est très<br />

voisin. Malgré l’annonce d’un retour, la country classique est encore<br />

peu présente dans les charts (Billboard) où Alan Jackson et George<br />

Strait réussissent encore à s’accrocher. Misons sur les jeunes<br />

Easton Corbin ou Craig Campbell mais ce sont quand même les<br />

sonorités pop de Lady Antibellum, Taylor Swift ou autre <strong>Le</strong>e Brice<br />

qui retiennent l’attention des adolescents. Joe Nichols semblant en<br />

retrait, Toby Keith et Trace Adkins étant capables <strong>du</strong> très bon comme<br />

<strong>du</strong> pire, réconfortons-nous avec Josh Turner qui est constant dans<br />

l’effort et dans la qualité. <strong>Le</strong> titre Punching Bag est un excellent<br />

country rapide mais Josh est un adepte des tempos plus cool ou<br />

medium qui ne capteraient pas outre mesure notre attention si ce<br />

n’était le fait que la voix de Turner est certainement la plus chaude,<br />

la plus captivante qu’on puisse écouter dans la génération actuelle.<br />

Cette voix de basse enrobée de velours est aussi réconfortante<br />

qu’un bon verre de vendanges tardives. Elle est particulièrement<br />

mise en évidence dans Pallbearer où elle reçoit le soutient de la<br />

mandoline de Marty Stuart et de l’accompagnement vocal d’Iris<br />

Dement. For The Love Of God est un joyeux bluegrass composé<br />

par Josh et que Dominique devrait écouter. Là c’est Ricky Skaggs<br />

qui a été embauché pour tenir la mandoline ainsi que le banjo.<br />

Aubrey Haynie est au violon. <strong>Le</strong> trop discret Tim Mensy est l’auteur<br />

de la seule ballade I Was There. Punching Bag n’est peut-être pas<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 08<br />

ALAN KENNEDY : Mobile Baby<br />

J’ai trouvé cet album, confié par mon<br />

rédac' chef, tellement bon que je me suis<br />

fen<strong>du</strong> d’une petite recherche sur Google.<br />

Je n’avais jusque là jamais enten<strong>du</strong> parlé<br />

d’Alan Kennedy. Et ce qui saute d’abord aux<br />

oreilles, c’est l’influence de Buck Owens<br />

pour les titres rapides et de George Jones<br />

pour les ballades. Avec des références<br />

pareilles, qui sont on ne peut mieux exprimées tout au long de<br />

cet album, on ne saurait souhaiter davantage pour se satisfaire<br />

quand on aime sa musique bien country. On constate forcément les<br />

influences laissées par les grands anciens mais en aucune façon<br />

cet artiste ne s’érige en imitateur. Son vocal lui est bien propre et il<br />

ne charge pas les effets à la Jones même dans les ballades telles<br />

que The Door ou Picture Came With The Frame que l’on dirait tirées<br />

d’albums <strong>du</strong> Possum. <strong>Le</strong>s country rapides et les honky tonks sont<br />

en majorité pour dynamiser l’ensemble. Feed The Cat en ouverture,<br />

très Bakersfield, m’a bien plu car on ne parle pas souvent de chats<br />

dans les chansons honky tonk. <strong>Le</strong>s chevaux et à la rigueur les<br />

chiens font nettement plus "country". Sinon il y a <strong>du</strong> fiddle et de<br />

la pedal steel guitar partout. La seule reprise notable est le Honky<br />

Tonk Blues de Hank Williams. Ah oui, au fait, ma recherche sur<br />

internet, que je vous dise quand même : eh bien pas de bol, à<br />

part deux ou trois chansons sur You Tube, Alan Kennedy n’a pas<br />

de site et n’est référencé ni sur My Space, ni sur Facebook ! Par<br />

contre j’ai trouvé des messages admiratifs de clampins comme moi<br />

qui souhaitaient en savoir plus. Alors si vous êtes plus perspicaces<br />

que moi (et vous n’aurez aucun mérite !) veuillez contacter votre<br />

magazine préféré qui fera suivre…<br />

l’album de l’année mais certainement un bon choix d’écoute pour<br />

tout adepte de country classique réalisée à Nashville.<br />

THE TiME JUMPERS<br />

La renommée <strong>du</strong> Station Inn ne remonte<br />

pas à la présence hebdomadaire des Time<br />

Jumpers. Ce bar musical quasi mythique<br />

figurait déjà parmi les lieux de visite<br />

incontournables des amateurs de bluegrass<br />

et de country acoustique en 1979, année de<br />

mon premier passage à Nashville. Malgré<br />

l’évolution continuelle de la musique country<br />

le Station Inn est resté fidèle à la tradition.<br />

D’où une fréquentation permanente par les musiciens et les<br />

touristes mélomanes venus <strong>du</strong> monde entier. Et les Time Jumpers<br />

ont grandement contribué ces dernières années à la renommée<br />

de cette salle conviviale qui est devenue un véritable lieu de<br />

pèlerinage. La dizaine de membres qui constituent cet orchestre de<br />

western swing étaient d’abord des musiciens qui se rencontraient<br />

régulièrement dans ce bar pour faire le bœuf et jouer les classiques.<br />

C’est ça l’esprit <strong>du</strong> Station Inn. Des pointures qui venaient là pour<br />

s’amuser lorsque leurs autres engagements le leur permettaient.<br />

Puis l’idée a germé de constituer un véritable groupe mais qui<br />

ne jouerait que le lundi soir et qu’en cet unique lieu. Pour sceller<br />

cette concrétisation un double album a été réalisé, enregistré "live"<br />

bien sûr, en 2006, Jumpin’ Time. On y retrouve deux chanteuses,<br />

Carolyn Martin, qui depuis est partie, et la sublime Dawn Sears.<br />

Son mari Kenny Sears est le violoniste avec Joe Spivey et Aubrey<br />

Haynie. Il y avait également Doug Green des Riders in the Sky, Jeff<br />

Taylor (accordéon), Dennis Crouch, Andy Reiss et John Hughey,<br />

le pedal steel guitariste hélas décédé. Depuis le groupe s’est<br />

enrichi de la présence de Larry et Paul Franklin et surtout de Vince<br />

Gill qui compose de nouveaux morceaux et chante avec Dawn<br />

Sears qui a souvent été sa choriste. Ce nouvel album ne contient<br />

aucune reprises de classiques. Vous les retrouverez sur le premier<br />

enregistrement. L’esprit et le style n’ont pas changé pour autant,<br />

fort heureusement. Il est toujours très "roots" et axé sur le western<br />

swing. Dawn Sears chante sur cinq titres. Je ne saurai jamais<br />

pourquoi cette chanteuse au vocal si caractéristique et sé<strong>du</strong>isant<br />

n’est pas devenu une star. Trop timide sans doute. Elle est capable<br />

de tout chanter. Du slow feutré et jazzy (Faint Of Heart), <strong>du</strong> honky<br />

tonk solide (Someone Had To Teach You), <strong>du</strong> western swing (Texas<br />

On A Saturday Night en <strong>du</strong>o avec son mari), une valse lente (So Far<br />

Apart)ou une chanson western (Yodel Blues avec Doug Green et


Vince). Gill interprète le shuffle New Star Over Texas, le honky tonk<br />

swing On The Outskirts Of Town, la ballade Three Sides To Every<br />

Story et un autre honky tonk The Woman Of My Dream. Il reste une<br />

chanson western pour Ranger Doug, Ridin’ On The Rio, un bon<br />

western swing, Nothing But The Blues, pour Kenny Sears et un<br />

indispensable instrumental, un swing signé Larry Franklin, Texoma<br />

Bound. Ah qu’une soirée au Station Inn avec les Time Jumpers doit<br />

être agréable !!<br />

JANiE FRiCKE : <strong>Country</strong> Side Of Bluegrass<br />

Janie Fricke fait partie de ces artistes<br />

dont le nom dit vaguement quelque chose<br />

à la génération actuelle. Une vague en<br />

remplace vite une autre et même les grands<br />

noms sans actualité arrivent à s’effacer des<br />

mémoires. Pourtant sur une période de deux<br />

ans, de 1982 à 1984, Janie Fricke réussi la<br />

performance d’obtenir pas moins de sept<br />

n°1 pratiquement d’affilée. Si l’on redescend<br />

jusqu’en 1980 et que l’on remonte de l’autre côté jusqu’en 1986,<br />

le score s’enrichi de neuf Top 10 et d’un neuvième n°1. <strong>Le</strong> premier<br />

ayant été obtenu en 1978 grâce à un <strong>du</strong>o avec Charlie Rich. Un<br />

palmares que beaucoup de vedettes actuelles peuvent envier et<br />

récompensé par deux CMA awards de chanteuse de l’année en<br />

82 et 83. Janie, qui a commencé sa carrière en enregistrant des<br />

jingles commerciaux, a aujourd’hui 65 ans et est toujours active.<br />

Bien que son style de country était plus proche de la variété/<br />

pop, à l’instar d’un Kenny Rogers, elle a choisi de réenregistrer<br />

un certain nombre de ses anciens succès, dont quatre de ses n°1<br />

ainsi qu’une reprise de Please Help Me I’m Falling In Love (Hank<br />

Locklin 1960), en se faisant accompagner par des musiciens de<br />

bluegrass. Ne vous méprenez pas cependant, sur le contenu de cet<br />

album au titre faussement évocateur, <strong>Country</strong> Side Of Bluegrass.<br />

On est loin de Bill Monroe ou des Grascals. Janie Fricke n’est pas<br />

musicienne comme Rhonda Vincent et son vocal ne ressemble en<br />

rien à celui d’Alisson Krauss. Ses chansons restent country avec<br />

un accompagnement acoustique. Parmi les musiciens qui jouent<br />

sur cet album on relève les noms de Randy Kohrs (dobro), Andy<br />

<strong>Le</strong>ftwich (fiddle), David Talbot (banjo), Mark Fain (basse), Johnny<br />

Hiland (guitare), Luke Bulla (mandoline et fiddle). Hélas point<br />

d’invités. Une seule reprise extérieure à son répertoire et qui n’a<br />

rien à voir avec le bluegrass, Ring Of Fire, sur laquelle intervient<br />

Glen Duncan (mandoline et fiddle). Janie Fricke est une grande<br />

chanteuse qu’on peut rapprocher de Reba McEntire. Son vocal n’a<br />

rien per<strong>du</strong> de son attrait et, souligné par les virtuoses pré-cités, il<br />

est particulièrement mis en valeur. <strong>Le</strong>s tempos sont variés, certains<br />

titres plus bluegrass que d’autres, et vous pourrez aisément ranger<br />

l'album entre ceux d’Emmylou Harris et les acoustiques de Dolly<br />

Parton. Une excellente galette de country classique.<br />

RUBY DEE & THE SNAKEHANDELRS : North Of Bakersfield<br />

<strong>Le</strong> Capitaine Haddock se demandait s’il<br />

devait dormir avec la barbe au-dessus ou<br />

au-dessous de la couverture. Et moi je me<br />

pose la question de savoir si Ruby Dee est<br />

une chanteuse de rockabilly qui fait aussi<br />

de la country ou si elle est une chanteuse<br />

de country qui aime le rock and roll. En tout<br />

cas je découvre avec plaisir cette artiste<br />

d’Austin que les rockers trouveront trop<br />

country, et les amateurs de country trop rockabilly. Je pense que<br />

nous sommes assez nombreux toutefois à apprécier les deux<br />

styles sans trop nous poser de questions, beaucoup d’entre nous<br />

ayant découvert la country après une première époque rock and<br />

roll. Qu’elle ait donc une fesse sur deux chaises différentes n’est<br />

pas un inconvénient. <strong>Le</strong>s titres rockabilly ou rock and roll sont plus<br />

élaborés musicalement, et plus longs, que ceux que l’on entend<br />

habituellement joués par les formations "rockab" pures et frustes.<br />

En cela ils retiennent davantage l’attention. <strong>Le</strong> guitariste de Ruby<br />

est fort bon et souvent inventif dans son jeu. La rythmique batterie/<br />

contrebasse est solide et les chansons country bénéficient de la<br />

présence d’une pedal steel guitare. <strong>Le</strong> CD m’ayant été fourni sans<br />

information, je suppose que les onze titres sont des compositions<br />

de la chanteuse qualifiée également de compositrice. En tout cas<br />

ne figure aucune reprise. Je trouve une certaine analogie entre le<br />

style de cette artiste et celui de Karling Abbeygate et question vocal<br />

Ruby Dee n’a rien à envier à Imelda Mey. Une bonne découverte.<br />

Jacques Dufour à écouter sur Rockin‘ Boy Saloon :<br />

Lyon Première 90.2 FM Dimanche 20h-22h<br />

(www.lyonpremiere.com)<br />

et à lire aussi sur www.countrybulletin.free.fr<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 09<br />

KiX BROOKS : New To This Town<br />

Ronnie Dunn a sorti son premier album<br />

solo quelques mois après la séparation <strong>du</strong><br />

<strong>du</strong>o le plus célèbre de la country musique<br />

(cf le <strong>Cri</strong> 126). C’est à présent le tour de la<br />

seconde moitié de Brooks & Dunn de sortir<br />

le sien, pratiquement deux ans après la<br />

dernière grande tournée 2010. Beaucoup<br />

d’observateurs sont <strong>du</strong>bitatifs sur les<br />

chances de succès de Kix Brooks en solo.<br />

En effet ce dernier a connu une courte et modeste période en<br />

solitaire en 1989 avant sa rencontre avec Dunn qui était LA voix <strong>du</strong><br />

<strong>du</strong>o. Ronnie prenait à son compte les trois quarts des vocaux. On a<br />

vu que son premier album se situait dans la continuité <strong>du</strong> style B&D<br />

mais un chouilla plus moderne. Qu’en est-il de celui de Brooks ?<br />

Eh bien s’il y avait une possibilité d’être encore plus moderne, il l’a<br />

saisie. Et à tel point que placer son album dans le rayon country<br />

d’un magasin de disques serait totalement déplacé. En étant gentil<br />

et conciliant je dirai que l’on peut qualifier quatre chansons sur<br />

les douze de country ou assimilées country. Trois sur lesquelles<br />

on peut entendre une pedal steel guitare, en quelque sorte pour<br />

justifier encore le port <strong>du</strong> stetson et des boots. Et le reste ? Ben<br />

le reste est <strong>du</strong> domaine <strong>du</strong> pop/ rock avec les grosses guitares<br />

habituelles. <strong>Le</strong>s Stones pourraient aisément reprendre quelques<br />

titres. Alors commander un album pour trois morceaux potables, ça<br />

n’en vaut vraiment pas la peine. Maintenant, il se peut que ce genre<br />

de musique convienne à vos enfants ou petits enfants…<br />

LiSA MATASSA : Somebody’s Baby<br />

Moi aussi j’ai une cabane en bois au fond<br />

de mon jardin, mais je n’ai pas la blonde<br />

couchée en travers d’un fauteuil devant<br />

pour l’agrémenter… Lisa Matassa vit à Long<br />

Island à une cinquantaine de kilomètres<br />

de New York, mais elle est originaire de<br />

Floride. Quand elle était jeune elle s’exerçait<br />

à reprendre les chansons de Patsy Cline,<br />

Loretta Lynn ou Johnny Cash. Formation<br />

des plus classiques donc. La musique de Matassa est pourtant<br />

résolument moderne. <strong>Le</strong>s guitares sont fortes mais ne couvrent<br />

cependant pas sa voix qui est particulièrement puissante. Cette fille<br />

a de l’énergie comme en témoignent Girl With A Rock’n’Roll Heart<br />

ou Wouldn’t You Like To Know qui nous rappelleraient Pat Benatar.<br />

D’autres titres sont conformes à la new-country actuelle (<strong>Le</strong>arning<br />

As You Grow, Somebody’s Baby). <strong>Le</strong> caractère répétitif des paroles<br />

de certaines chansons la rapproche davantage de la pop que de la<br />

country malgré quelques touches de violon. C’est dans les ballades<br />

que le talent réel de Lisa Matassa se dévoile de manière indéniable.<br />

Ecoutez Heaven, une composition de Bryan Adams, pour vous en<br />

convaincre. Cerise sur le gâteau, sa reprise <strong>du</strong> splendide I Will<br />

Always Love You, enregistrée en public, rend totalement justice à<br />

Dolly Parton. J’attends avec impatience le prochain album de cette<br />

artiste qui devrait s’envoler pour une solide carrière, en espérant<br />

toutefois qu’elle ne s’éloigne jamais de ses racines.<br />

McKENZiE : And Then We Wrote<br />

Personne ne s’appelle McKenzie : ce<br />

patronyme cache un couple constitué de<br />

la chanteuse Zoe Caryl et <strong>du</strong> guitariste<br />

Kenny Plenderleith. Ils sont Anglais et plus<br />

précisément de l’Essex. On dit habituellement<br />

chez moi que "dans l’Ain on est bien". Mais<br />

dans l’Essex c’est peut-être encore mieux !<br />

Tous deux sont les auteurs des douze<br />

chansons de ce nouvel album, aidés par<br />

un ami pour six titres. Ils sont accompagnés par un bassiste et un<br />

batteur ainsi que par deux pedal steel guitaristes que l’on entend<br />

relativement peu. Pas de fiddle. L’ensemble est somme toute assez<br />

country bien que non traditionnel ni moderne. <strong>Le</strong> principal attrait<br />

de McKenzie se situe dans le vocal de Zoe qui est agréable et<br />

puissant. Pour détailler le répertoire Runaway Wife en ouverture<br />

est une chanson de trains. Give It All Away est dans un registre<br />

plus soul. Sign Them For Susan, Coffee Cup Dreams, Winter Chill<br />

et The Answer sont des slows ou des ballades plaisantes. My Sister<br />

serait plus western avec d’intéressantes harmonies vocales <strong>du</strong>es à<br />

la chanteuse Kay D. Autre invité, Tim McKay, chanteur Britannique<br />

qui interprète la chanson la moins intéressante de tout le lot. Il aurait<br />

dû rester tranquille dans son cottage. The Goodnight Waltz est une<br />

valse lente acoustique choisie pour le final. <strong>Le</strong> meilleur titre est Not<br />

Today Jose qui rappelle les Mavericks de la période All You Ever Do<br />

Is Bring Me Down. Pas de chansons rapides mais un album malgré<br />

tout assez sé<strong>du</strong>isant grâce, je me répète, à la jolie voix de Zoe.


AVENUE COUNTRY<br />

MARK REMiNGTON : Generations<br />

Mark Remington n’est pas de la dernière<br />

génération des country singers puisque né<br />

en 1947 à Los Angeles. Et son père encore<br />

moins. Non, ce n’est pas l’inventeur de la<br />

machine à écrire mais Herb Remington jouait<br />

de la pedal steel guitare au sein des Texas<br />

Playboys de Bob Wills. Vous imaginez non<br />

sans raison que son style de musique doit<br />

être imprégné des influences paternelles.<br />

En effet cet artiste à la carrière discrète et qui vit au Nouveau<br />

Mexique nous offre un album qui aurait pu être enregistré 40 ou 50<br />

ans en arrière. D’une voix plaisante à défaut d’être extraordinaire<br />

Mark enchaîne shuffles, western swing et chansons bien country,<br />

de la valse au western. Je ne sais si Remington compose mais<br />

je n’ai identifié que les reprises de South Of The Border et de<br />

l’instrumental Ricochet Rag. Un album tranquille qui nous repose<br />

des guitares surchauffées.<br />

KK MiLLER : I’m OK With Me<br />

Voici une ravissante brunette qu’on serait<br />

ravi d’avoir pour copine et fier de présenter<br />

à ses amis. Et en plus elle chante, et même<br />

très bien. I’m Ok With Me est un album<br />

enregistré à Nashville et moi je suis tout à<br />

fait OK avec elle bien que mon rédacteur<br />

en chef pense que je préfère les blondes…<br />

KK Miller n’est pas une pure chanteuse de<br />

country. Elle a une puissance vocale qui la<br />

place au côté des Dion, Fabian ou Wynonna et dans un registre<br />

assez variété/ pop avec, heureusement pour nous sinon je n’en<br />

parlerais pas, quelques écarts country, surtout dans la seconde<br />

partie de son album. Richard Carpenter, son pro<strong>du</strong>cteur, a co-<br />

COYOTHÈQUE COUNTRY<br />

KACEY JONES : Sings Mickey Newbury<br />

Je souhaite revenir sur un album paru en 2006<br />

et passé complètement inaperçu. C’est une<br />

œuvre délicate et fort réussie : un hommage à un<br />

grand compositeur, Mikey Newbury,<br />

réalisé par une artiste injustement<br />

méconnue, Kacey Jones. Il faut dire<br />

que cette chanteuse californienne de<br />

country a opté pour un genre qui n’a<br />

somme toute que peu d’adeptes, la<br />

chanson humoristique.<br />

En France nous avions Stella dans<br />

les années 60. <strong>Le</strong>s plus anciens se<br />

souviennent certainement des Parents Twist ou<br />

<strong>du</strong> Folklore Auvergnat. Je n’irai pas jusqu’à dire<br />

que Kacey Jones est l’Annie Cordy de la country<br />

mais avec des compositions telles que Tous <strong>Le</strong>s<br />

Hommes Que J’Aime Sont Soit Mariés, Homos<br />

Ou Morts, Ne Jamais Porter De Panty A Une<br />

Partie ou encore <strong>Le</strong> Gros Cul De La Reine De<br />

La Patate Douce, elle n’avait guère de chances<br />

de bien figurer au Billboard…<br />

C’est pourtant une chanteuse de grande<br />

classe au velouté de voix particulier et aisément<br />

identifiable. Quand elle redevient sérieuse et<br />

s’éloigne de la gaudriole, Kacey Jones témoigne<br />

d’une classe comparable à Lacy J. Dalton ou<br />

Suzzy Bogguss. Et cet album en est un parfait<br />

exemple. Mentionnons également le fait que<br />

Kacey a pro<strong>du</strong>it un album de Kinky Friedman, le<br />

chanteur/ auteur de polars.<br />

La plupart des lecteurs <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> connaissent<br />

sûrement le répertoire de compositeur de<br />

Mikey Newbury, vénéré entre autres par Kris<br />

Kristofferson. Son nom m’est apparu d’abord<br />

par les reprises de ses chansons par Jerry <strong>Le</strong>e<br />

<strong>Le</strong>wis comme She Even Woke Me Up To Say<br />

Goodbye ou Why You Been Gone So Long.<br />

Ce chanteur/ compositeur Texan décédé à<br />

l’âge de 62 ans en 2002 est surtout connu par<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 10<br />

BRiTNi HENDRiCKSON : Drive Me Crazy<br />

Ouais, la petite Britni, elle m’a "drivé" crazy !<br />

Quel bel exemple cet album enregistré par<br />

une jeune fille de quinze ans originaire de<br />

l’Oklahoma. Et blonde de surcroit ! Onze<br />

chansons bien country interprétées avec<br />

fraîcheur et justesse par cette adolescente<br />

qui se situe dans un registre très classique.<br />

En effet on y retrouve des standards que<br />

personne n’ose plus reprendre et c’est dommage, comme Rocky<br />

Top, Gonna Find Me A Bluebird, Snowbird ou Deep Water. Britni<br />

aime le style honky tonk et nous le prouve avec Plug My Heart Into<br />

The Jukebox ou Drive Me Crazy. Killin’ Me With Those Love Songs<br />

fait très Loretta Lynn. Il y a aussi naturellement des ballades comme<br />

Handle With Care et surtout la très belle Tell Me Something New qui<br />

fait immanquablement penser à Patsy Cline. Du sur mesure pour<br />

Mandy Barnett ou Shelby Lynne. Que dire de plus ? Que ce genre<br />

d’album est trop rare pour ne pas s’y intéresser. Que des anciens<br />

de mon âge sortent encore des albums, c’est bien, mais que des<br />

jeunes reprennent le flambeau de la country traditionnelle, c’est<br />

encore mieux ! Vivement la suite… Axbar Records<br />

composé sept titres qui vont <strong>du</strong> country tonique (<strong>Le</strong>t It Ride) à la<br />

ballade en passant par la soul ou la new-country/pop. Il y a deux<br />

reprises de classiques. Quand j’ai lu Take Me Home <strong>Country</strong><br />

Roads j’ai pensé avoir affaire à une énième resucée bateau. Faux.<br />

L’énergie ici déployée avec l’aide de musiciens percutants font<br />

de cette version la meilleure qu’il m’ait été donné d’entendre, tout<br />

simplement. Et le Honky Tonkin d’Hank Williams reçoit le même<br />

habillage décapant. La bien country Timeless And True Love figurait<br />

sur le premier album des délicieuses MacCarter Sisters. Enfin la<br />

valse lente I Wish He’d Been Drinkin’ Whiskey est empruntée à Terri<br />

Clark. Si KK décide de consacrer la totalité de son prochain album<br />

à des chansons country de ce calibre, il ne faudra pas chercher<br />

ailleurs mon <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> cœur ! ©<br />

Un bon album que l’abondance de l’actualité<br />

ne nous a pas permis de traiter en son temps<br />

les reprises de ses compositions par de très<br />

nombreux artistes de Cash, Jennings, Ray<br />

Charles, Brenda <strong>Le</strong>e à Linda Ronstadt, Willie<br />

Nelson en passant par Tom Jones, Kenny<br />

Rogers ou Solomon Burke. Avec ces<br />

quinze reprises Kacey Jones permet<br />

de mieux cerner l’importance de son<br />

œuvre, pas forcément très connue<br />

par chez nous.<br />

On peut cependant discuter <strong>du</strong><br />

choix des titres : An American Trilogy,<br />

peut-être sa composition la plus<br />

connue (Elvis, Glen Campbell…)<br />

n’a pas été retenue. Cet album ne contient<br />

quasiment que des ballades à l’exception de<br />

la reprise de Why You Been Gone So Long<br />

traitée d’une façon plutôt soul, de la valse Lie<br />

To Me Darling et <strong>du</strong> jazzy/ blues Apples Dipped<br />

In Candy avec trompette. Un seul country avec<br />

San Francisco Mabel Joy (un succès pour Joan<br />

Baez). Du reste, à part ce titre, rien n’est country<br />

dans cet album qui est à classer dans la variété<br />

américaine aussi appelée outre Atlantique "A<strong>du</strong>lt<br />

Contemporary". <strong>Le</strong> piano est très présent avec<br />

les cordes et parfois le violoncelle. Mais la magie<br />

opère grâce au vocal feutré et enjoleur de Kacey<br />

Jones. N’écoutez pas cet album si vous êtes<br />

seul et triste. Gardez-le pour une soirée intime<br />

et romantique. Et n’oubliez pas les bougies… ©<br />

Groupe Facebook "Music Live Pics" :<br />

Emmanuel Marin (Pixels <strong>Country</strong>) :<br />

www.emarin-country.fr<br />

Roger Lyobard (<strong>Country</strong> Gone) :<br />

www.countrygone.fr<br />

Daumy (Fotozic) : www.fotozic.com<br />

NEWS<br />

<strong>Coyote</strong> Report<br />

BLUES DANS LE ROCK ‘N’ ROLL<br />

Bel article (9 pages !) de l’ami<br />

Bernard Boyat sur Billy <strong>Le</strong>e<br />

Riley (Blues Magazine n°67)<br />

RENCONTRE : EAST & WEST<br />

Robert Křesťan et le groupe<br />

Druhá Tráva ont édité un<br />

nouveau CD (Live in Telci) et<br />

enregistré un DVD avec Peter<br />

Rowan lors de leurs concerts<br />

communs cet automne<br />

GUiTARE ViNTAGE N°10<br />

<strong>Le</strong> magazine<br />

des passionnés<br />

de belles<br />

guitares, sous<br />

la direction<br />

de Christian<br />

Séguret vous<br />

attend dans les<br />

kiosques<br />

THE RAGE NOUVEAU EST ARRiVÉ<br />

Pour remplacer Ben Helson,<br />

Josh Williams revient avec<br />

Rhonda Vincent, Hunter Berry<br />

(fdl) Aaron McDaris (bjo) Brent<br />

Burke (dob) et Mickey Harris<br />

(bss). Josh avait joué avec The<br />

Rage de 2004 à 2007, cf le CD<br />

live et le DVD Ragin’ Live<br />

CANCER EN RECUL<br />

Chris Wade, 24 ans, banjoïste<br />

de Marty Raybon, devrait<br />

reprendre ses activités<br />

dans l'année. Même issue<br />

positive pour le dobroïste Phil<br />

<strong>Le</strong>adbetter et le songwriter<br />

Wade Hayes. Dieu est bon<br />

comme on dit là-bas ! ©


ERNEST JAMES ZYDECO : Three Steps From La La<br />

Il s’agit <strong>du</strong> troisième CD <strong>du</strong> groupe de ce<br />

chanteur/ accordéoniste de Kansas City,<br />

Missouri, qui inclut Barry Barnes (frottoir),<br />

Jaisson Taylor (batterie), Mike Stover<br />

(basse) et Tony LaCroix (guitare). Il n’hésite<br />

pas à innover dans son zydéco : on trouve,<br />

par exemple, Mike Stover à la steel guitare,<br />

Jaisson Taylor aux tambours africains ou<br />

l’invitée Betse Ellis au violon. <strong>Le</strong> titre de<br />

l’album suggère bien quel en est le contenu : <strong>du</strong> zydéco moderne<br />

(Glory glory au parfum reggae), <strong>du</strong> plus traditionnel (Zydeco<br />

mothers’ day a un parfum blues de Chicago), de l’inatten<strong>du</strong> avec<br />

la ballade gospel Man across the street, mais aussi une tentative<br />

de renouer avec le zydéco des débuts, au temps où cette musique<br />

s’appelait la la. <strong>Le</strong>s danseurs se régaleront avec un tel contenu.<br />

3810 Terrace street Kansas City MO 64111<br />

SHiRLEY JACKSON & Her GOOD ROCKiN’<br />

DADDYS : When The Money’s All Gone<br />

La chanteuse/ saxophoniste ténor canadienne<br />

Shirley et ses Good Rockin’ Daddys,<br />

Dawn Hatfield, fille (sax bar), Rob MacIntosh<br />

(sax tén), Dave Harrison (tpt), Marc Doucet<br />

(gtr), Jef James Wirchenko (cbs) et Marks<br />

Lockhart (bat) proposent un album qui devrait<br />

intéresser les amateurs de bon rockin’ R’n’B/<br />

blues solide, de musique louisianaise et les danseurs (Yo-yo baby,<br />

Swingin’ at <strong>Le</strong>ster’s). D‘un côté, avoir 13 compositions sur 13 évite<br />

le déjà enten<strong>du</strong>, de l’autre, la forte section cuivres est incitative à<br />

les laisser s’exprimer sur des soli, ce qu’ils font allègrement, sur<br />

les titres chantés comme sur les instrumentaux. Est-ce le fait<br />

d’habiter rue de Lake Charles ou une coïncidence fortuite, mais,<br />

en sus des morceaux un peu néo-orléanais (When the money's<br />

all gone, Skiddy-wo, King’s stomp), deux des ballades bluesy, les<br />

mélodieuses Don’t cry et Over a lifetime pourraient aisément être<br />

transformées en swamp pop, justement avec l’appoint des saxos.<br />

Une piste que j’aimerais la voir suivre. www.shirleyjackson.ca<br />

8 Lake Charles Drive, Dartmouth Nova Scotia B2X 2TZ, Canada<br />

RED WAGONS : Jumpin’ With Friends<br />

Comme sur le précédent CD de 2007,<br />

Ullalla Boogie, on trouve le même mélange<br />

de boogie (l’instrumental Huckleboogie,<br />

l’excellent boogie lent Blue light boogie),<br />

jump blues/ R’n’B (Party girl, I want to love<br />

somebody, Hey bartender), rock 'n' roll et<br />

swing, enregistré en divers lieux, à divers<br />

moments, avec des amis comme Junior<br />

Watson, Sugar Ray Norcia, Lynwood Slim, Gordon Beadle, Mitch<br />

Woods, Igor Prado, qui s’ajoutent (pas tous à la fois, quand même, le<br />

studio aurait été trop exigu !) à Marco Meucci (pno), Simone <strong>Cri</strong>nelli<br />

(sax bar), Roberto Marocchini (sax tén), Ricardo Bossi (sax tén,<br />

alto, bar), Alessandro Angelucci (gtr), Lucio Villani (cbs) et Carlos<br />

Del Carlo (bat). <strong>Le</strong>urs influences Louis Jordan, Louis Prima, entre<br />

autres, se sentent dans le fait que les musiciens ont droit à de longs<br />

soli et interviennent dans des répons et que nombre de morceaux<br />

<strong>du</strong> CD ont un fort parfum néo-orléanais (Big Mamou, My baby’s<br />

quit me, <strong>Le</strong>t’s get high, Mess around, Kidney stew, l’instrumental<br />

Congo mombo). Tout cela est très dansant et j’en connais qui s’en<br />

régaleront autant les gambettes (y compris sur Chicago cha cha,<br />

seul titre que je trouve incongru) que les oreilles. Alors, musique,<br />

maestri, per favore !<br />

Via del Serafino 134, 00142 Roma (Italie), www.redwagons/redwagons.ht<br />

DVD ELViN BiSHOP :<br />

That’s My Thing<br />

Ce DVD est consacré à un concert<br />

d’Elvin le 17 décembre 2011 à Redwood<br />

City, Californie et doit donner<br />

une bonne idée de ce qu’il fait sur<br />

scène. Elvin, auquel je trouve un petit<br />

air de Joe Ely, est tantôt debout avec<br />

sa guitare, mais sans exubérance,<br />

tantôt assis comme un papy, se mêlant quand<br />

même à l’assistance lors de l’instrumental El<br />

NOiX DE CAJUN<br />

Bo. De cette prestation, on retiendra<br />

certains baratins un peu longuets<br />

pour présenter des morceaux (le jour<br />

où les artistes auront compris que<br />

cela fait surtout retomber l’ambiance,<br />

ce sera une bonne chose), la<br />

présence d’une contrebassiste, Ruth<br />

Davies, <strong>du</strong> tromboniste Ed Earley et<br />

<strong>du</strong> batteur Bobby Cochran, excellent<br />

sur les deux jump blues/ R’n’B qu’il<br />

chante (Gettin' my groove back, avec<br />

répons et Party 'til the cows come home) et <strong>du</strong><br />

pianiste S.E. Willis, qui passe à l’accordéon sur<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 11<br />

Bernard<br />

BOYAT<br />

LAFAYETTE RHYTHM DEViLS : Devil On A String<br />

De la compo originelle <strong>du</strong> groupe, il y a<br />

huit ans, ne subsistent que le chanteur/<br />

guitariste Randy Vidrine et le batteur<br />

Donald <strong>Le</strong>Jeune pour ce quatrième album.<br />

J’aurai surtout noté, parmi les nouveaux, la<br />

mignonne Yvette Landry. La majorité des<br />

titres est empruntée à Shirley Bergeron,<br />

Adam Hebert, Charivari et Mouton Noir.<br />

<strong>Le</strong>s reprises les mieux réussies sont les<br />

belles valses Crawfish waltz, B.O. sparkle waltz (Yvette au vocal),<br />

Je peux pas dormir le soir, La valse de mémère et pépère, ainsi que<br />

Frisson two-step, Rolling pin special, The monkey and the fiddle et<br />

un des titres qui évoquent, pour moi, le mieux le pays cadien, <strong>Le</strong><br />

sud de la Louisiane. Ne vous fiez pas aux titres en anglais, tout est<br />

chanté en cadien, sauf l’excellent instrumental qui clôt le CD.<br />

710 The Boulevard Rayne LA 70578 et www.lafayetterhythmdevils.com<br />

HAWKTONES : In The Open<br />

<strong>Le</strong> groupe a été monté par le chanteur/<br />

harmoniciste Hank Mowery et Junior Valentine,<br />

au milieu des 90's. Il a vu le personnel<br />

changer et, en 2012, pour ce CD public, il<br />

était composé, outre Hank, de Troy Amaro<br />

(gtr), Chris Bracey (bat), Chris Corey (pno)<br />

et Junior Valentine (bs). Comme ils sont<br />

basés au Michigan, vous allez penser qu’ils<br />

sont influencés par le blues de Chicago. Ils le sont, mais n’oubliez<br />

pas que Jimmy Reed et Little Walter ont influencé le swamp blues<br />

louisianais. En juste retour, cette influence louisianaise est très<br />

sensible sur certaines mélodies des Hawktones (You got me a une<br />

ligne mélodique très Fats Domino, Snatch it and hold it et Too late<br />

ont un rythme bien néo-orléanais). Ils reprennent, de manière très<br />

convaincante, You ain’t nothin’ but fine de Rockin’ Sidney et The<br />

things I forgot to do est un swamp blues lent et mélodieux. Quant au<br />

reste, hormis l’instrumental In the open, que je trouve moyen et trop<br />

funky, c’est <strong>du</strong> jumpin’ jivin’ blues sautillant, rockin’ blues, rockin’<br />

R’n’B de très bon aloi, avec un Lonesome train presque rockabilly<br />

léger. Très recommandé. 5234 N Elderberry Cy. SE, Kentwood MI 49512<br />

LAZY BUDDiES : Play It Loud !<br />

Fainéants comme le prétend leur nom, les<br />

potes rennais? Sûrement pas, avec une<br />

quatrième réalisation discographique en<br />

six ans. Celle-là est en public, enregistrée<br />

en mars 2012 à la salle <strong>du</strong> Tambour à<br />

Rennes. On y trouve dix titres (j’aurais bien<br />

fait avec une demi-douzaine de plus) dans<br />

la lignée habituelle <strong>du</strong> sextette composé<br />

de Soazig <strong>Le</strong>breton (vo), Fred Rousseau<br />

(cbs), David Avrit (bat), Dominique Genouel (hca), Guillaume<br />

Rousseau et Nico Fleurance (gtrs), dont on retrouve certains sur<br />

leurs parutions antérieures et d’autres inédits. On trouve quelques<br />

titres bien enlevés, Hula hoop, avec harmonica bien présent, Work<br />

what you got et, bien sûr, This little girl's gone rockin', titre qui va<br />

comme un gant, ou plutôt comme un fourreau lamé à Soazig. Outre<br />

ces morceaux, j’aime toujours leur penchant pour le swamp blues<br />

louisianais de Crowley, auquel ils pourraient avoir la bonne idée<br />

d’ajouter un sax gras et seyant. Enfin, ils nous gratifient d’une<br />

superbe ballade teen (avec un coup <strong>du</strong> sax susmentionné, ce serait<br />

génial), Fairy tale of a womanizer.<br />

LB 2, 3 rue Saget 44000 Nantes et www.lazybuddies.com<br />

quelques titres, dont Arkansas line, au parfum<br />

country tex et Calling all cows qui fleure bon le<br />

zydéco. Quelques morceaux lents sont un peu<br />

lassants, mais l’ensemble concorde bien avec<br />

les enregistrements studio d’Elvin, <strong>du</strong> bon<br />

rockin’ jumpin’ blues/ R’n’B. On passe donc un<br />

bon moment. (BB) Delta Groove<br />

16501 Sherman Way #100 Van Nuys, CA 91306<br />

LUG RECORDS<br />

Blues <strong>Country</strong> R'n'R (CD & LP)<br />

Occasions & Raretés<br />

www.lugrecords.com 03-85-82-04-01


TiFFANY TRANSCRiPTiONS : BOB WiLLS & HiS TEXAS PLAYBOYS<br />

Chauffeur de bus non identifié, Tommy Duncan, Ocie Stockard, Tint Moore, Johnny Cuviello, Herb Remington, Millard Kelso, EldoN Shamblin,<br />

Billy Jack Wills, Chip Esley (manager), Dean McKinney, Bob Wills, Evelyn McKinney. Octobre 1947<br />

Little Betty Brown (instr) avec la voix de Tommy<br />

Duncan Tiffany record 40 & Rhino vol 1<br />

Li’l Liza Jane, <strong>Le</strong>ad vo : Tommy Duncan ;<br />

second vo : Bob Wills ; background vo : Texas<br />

Playboys Tiffany record 4 & Rhino vol 8<br />

Margie, Vo : Tommy Duncan ; background vo : Bob<br />

Wills Tiffany record 29<br />

Miss you, Vo : McKinney Sisters Rhino vol 10<br />

My brown eyed Texas rose ; take 2<br />

<strong>Le</strong>ad vo : Tommy Duncan ; second vo : Bob Wills ;<br />

<strong>du</strong>et vo : Tommy Duncan & Bob Wills Rhino vol 4<br />

My life’s been a pleasure<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 18 & Rhino vol 9<br />

My Mary, Vo : Bob Wills U.S. Private bootleg<br />

My wild Irish rose inédit<br />

Nancy Jane ; take 2<br />

vo : Tommy Duncan ; background vo : McKinney<br />

Sisters & Texas Playboys Rhino vol 1<br />

New shoes (instr) inédit<br />

Nobody’s sweetheart now<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 16 & Rhino vol 1<br />

Patty on the turnpike (instr) Tiffany record 38<br />

San Antonio Rose (Lum & Abner special)<br />

Vo : Tommy Duncan Background vos : McKinney<br />

Sisters & Bob Wills au final Rhino vol 4<br />

Shame on you Vo : Tommy Duncan, Rhino vol 9<br />

She’s killing me Vo : Tommy Duncan,<br />

background vo : Texas Playboys Tiffany record 4<br />

Stay a little longer take 2 Vo : Tommy Duncan<br />

background vo : Texas Playboys Rhino vol 2<br />

Sun bonnet Sue<br />

<strong>Le</strong>ad vo : Tommy Duncan ; <strong>du</strong>et vos : Bob Wills &<br />

Tommy Duncan Tiffany record 32 & Rhino vol 8<br />

Take me back to my boots and saddle<br />

Vo : Tommy Duncan ; Background vo : McKinney<br />

Sisters Tiffany record 16<br />

Texas Playboy theme (opening)<br />

Vo : Tommy Duncan ; Background vo : Texas<br />

Playboys Tiffany records 1 et 37 & Rhino vol 4<br />

Texas Playboy theme (closing)<br />

Vo : Tommy Duncan ; Background vo : Texas<br />

Playboys Tiffany record 37 & Rhino vol 4<br />

That little boy of mine take 2 inédit<br />

Trouble in mind Vo : Tommy Duncan ;<br />

background vo & spoken : Bob Wills Rhino vol 8<br />

When Irish eyes are smiling inédit<br />

When my blue moon turns to gold again<br />

Vo : Tommy Duncan ; background vo : McKinney<br />

Sisters Tiffany record 16<br />

White Christmas ; take 2 inédit<br />

You are my sunshine Vo : Tommy Duncan, <strong>du</strong>et<br />

vo : Bob Wills & Tommy Duncan Tiffany record 40<br />

You don’t care what happens to me<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 41 & Rhino vol 9<br />

You’re from Texas<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 2 & Rhino vol 4<br />

Détail des séances d’enregistrements<br />

aux studios Sound Recorders,<br />

421 Powell street ; San Francisco, Ca.<br />

30 mai 1947<br />

Bob Wills : fiddle, background vo<br />

Tommy Duncan : vo, Dean McKinney : vo<br />

Evelyn McKinney : vo Tommy Spike Doss : vo<br />

Tiny Moore : electric mandolin<br />

Joe Holley : fiddle, Louie Tierney : fiddle<br />

Millard Kelso : piano<br />

Herb Remington : steel guitar<br />

Eldon Shamblin : electric guitar<br />

Ocie Stockard : banjo<br />

Johnny Cuviello : drums<br />

Billy Jack Wills : upright bass<br />

At the end of the lane<br />

Vo : Tommy Spike Doss Tiffany record 27<br />

Big beaver (instr) Tiffany record 26 & Rhino vol 8<br />

Cotton eyed Joe<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25 & Rhino vol 2<br />

Dusty skies<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 27<br />

Goodnight waltz (instr) Tiffany record 26<br />

I can’t go on this way Vo : Tommy Spike Doss<br />

Tiffany record 25 & Rhino vol 7<br />

I’m gonna be boss from now on<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25 & Rhino vol 7<br />

Moonlight on the prairie<br />

Vo : Tommy Spike Doss ; <strong>du</strong>et vo : Spike Doss &<br />

Texas Playboys Tiffany record 26<br />

New spanish two-step<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 26 & Rhino vol 4<br />

She’s killing me inédit<br />

Straighten up and fly right<br />

Vo : Dean McKinney Tiffany record 27 & Rhino vol 1<br />

There’s a big rock in the road<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 25<br />

The west is in my soul<br />

Vo : Tommy Spike Doss Tiffany record 27<br />

18 août 1947<br />

Bob Wills : fiddle, vo, Tommy Duncan : vo<br />

Dean McKinney : vo, Evelyn McKinney : vo<br />

Tommy Spike Doss : vo<br />

Tiny Moore : electric mandolin, fiddle, vo<br />

Louie Tierney : fiddle, Millard Kelso : piano<br />

Herb Remington : steel guitar<br />

Eldon Shamblin : electric guitar<br />

Ocie Stockard : banjo<br />

Johnny Cuviello : drums<br />

Billy Jack Wills : upright bass<br />

Across the alley from the Alamo<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 48 & Rhino vol 4<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 12<br />

Marc<br />

ALESiNA<br />

2<br />

Première<br />

partie<br />

dans<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong><br />

n°131<br />

At the Woodchopper’s ball<br />

(instr) Tiffany record 48 & Rhino vol 5<br />

Beaumont rag<br />

(instr) Tiffany record 47 & Rhino vol 4<br />

C-Jam blues<br />

(instr) Tiffany record 28 & Rhino vol 7<br />

Cool water Vo : Tommy Duncan ; background vo :<br />

Texas Playboys Tiffany record 28<br />

Detour Vo : Tommy Duncan ; background vo :<br />

McKinney Sisters Tiffany record 45<br />

Dev’lish Mary<br />

Vo : Tommy Duncan ; <strong>du</strong>et vo : Bob Wills & Tommy<br />

Duncan Tiffany record 46 & Rhino vol 6<br />

Elmer’s tune(instr) Tiffany record 46 & Rhino vol 9<br />

Five minutes more<br />

Duet vo : Tommy Duncan & McKinney Sisters <strong>Le</strong>ad<br />

vo : McKinney Sisters Tiffany record 45<br />

For sentimental reasons<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49<br />

Have I told you lately that I love you Duet<br />

vo: Tiny Moore & Dean McKinney Tiffany record 46<br />

Heartaches<br />

Vo : Dean McKinney, Tiffany record 45<br />

Honeysuckle rose (instr)<br />

Tiffany record 47 & Rhino vol 7<br />

In the mood (instr) Tiffany record 49 & Rhino vol 9<br />

It’s my lazy day Vo : Tommy Duncan<br />

Tiffany record 28 & Rhino vol 6<br />

La cucaracha (instr) Tiffany record 44<br />

Linda Vo : Tommy Spike Doss, Tiffany record 48<br />

Mama Inez (instr) Tiffany record 43<br />

Many tears ago<br />

(Aka “Many years ago”) <strong>du</strong>et vo : Tiny Moore &<br />

Dean McKinney Tiffany record 48<br />

No one to cry to<br />

lead vo : Dean McKinney ; <strong>du</strong>et vo : Dean McKinney<br />

& poss. Tiny Moore Tiffany record 28<br />

Oakie boogie<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49 & Rhino vol 7<br />

Ole buttermilk skies<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 49<br />

Punkin stomp (instr) Tiffany record 47<br />

That’s how much I love you<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 45<br />

Too many irons in the fire<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 44<br />

Wagon wheels<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 46<br />

Yearning Vo : Bob Wills ; <strong>du</strong>et vo : Dean McKinney<br />

& Bob Wills Tiffany record 47<br />

30 août 1947<br />

Bob Wills : fiddle, vo, Tommy Duncan : vo<br />

Dean McKinney : vo, Evelyn McKinney : vo<br />

Tiny Moore : elec-mandolin, fiddle, clarinet, vo<br />

Millard Kelso : piano


Herb Remington : steel guitar<br />

Eldon Shamblin : electric guitar<br />

Ocie Stockard : banjo<br />

Johnny Cuviello : drums<br />

Billy Jack Wills : upright bass<br />

All by myself vo : Dean McKinney Rhino vol 10<br />

BF Goodrich<br />

(intro, 6 radio spots) Annonces commerciales pour<br />

les pneumatiques Goodrich, Par Bob Wills et<br />

Cactus Jack Inédites (un extrait de 21 secondes par<br />

Cactus Jack se trouve sur un CD pirate américain)<br />

BF Goodrich<br />

(closing, 6 radio spots) Commercial radio spots<br />

inédits By Bob Wills & Cactus Jack<br />

Bubbles in my beer<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 50<br />

Chi baba chi baba inédit<br />

Don’t be ashamed of your age<br />

Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg<br />

Four or five times, Vo : Bob Wills ; background<br />

vo : Texas Playboys Rhino vol 6<br />

If I had my life to life over inédit<br />

It’s a sin ; take 2 inédit<br />

I wonder inédit<br />

Joe’s place take 2 (instr) Rhino vol 7<br />

Lonesome hearted blues<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 50 & Rhino vol 7<br />

Lone star rag (instr) Rhino vol 1<br />

Milk cow blues, # 2<br />

Vo : Tommy Duncan Rhino vol 9<br />

Mission to Moscow take 2 (instr) Rhino vol 1<br />

Pair of broken hearts, inédit<br />

Peg of my heart Vo : Dean McKinney inédit<br />

Someday ; take 2 inédit<br />

Sugar blues Vo : Bob Wills, Rhino vol 7<br />

Sweet moments<br />

Vo : Tommy Duncan, Rhino vol 7<br />

Swing blues<br />

Vo : Tommy Duncan & Bob Wills, Rhino vol 5<br />

Take the A train (instr), Rhino vol 3<br />

Three guitar special take 3 (instr), Rhino vol 5<br />

Twelfth street rag (instr), Rhino vol 9<br />

Waltz of the hills take 3 Tiffany record 50<br />

What is life without love ; take 2 inédit<br />

What is this thing called love<br />

take 3 (instr) Rhino vol 9<br />

When I lost you<br />

2 takes Vos : Tiny Moore & McKinney Sisters Inédit<br />

You just take her (instr) Rhino vol 3<br />

You’re only in my arms<br />

Vo : Dean McKinney Rhino vol 10<br />

6 septembre 1947<br />

Bob Wills : fiddle, vo, background vo<br />

Tommy Duncan : vo, Dean McKinney : vo<br />

Evelyn McKinney : vo Slim Andrews : vo fiddle<br />

Tiny Moore : electric mandolin, fiddle, vo<br />

Millard Kelso : piano<br />

Herb Remington : steel guitar<br />

Eldon Shamblin : electric guitar<br />

Ocie Stockard : banjo<br />

Johnny Cuviello : drums<br />

Billy Jack Wills : upright bass<br />

Arkansas rag ; take 2 inédit<br />

A smooth one take 2 (instr) Rhino vol 5<br />

Be honest with me inédit<br />

Blue skies ; take 3<br />

Vo : Evelyn McKinney Rhino vol 10<br />

Corinne, Corrina<br />

take 2 Vo : Bob Wills Tiffany record 51 & Rhino vol 2<br />

Crawdad song inédit<br />

Crazy rhythm<br />

take 2 (instr) Tiffany record 51 & Rhino vol 3<br />

Don’t fence me in<br />

take 2 Vo Tommy Duncan D 033<br />

Don’t you tetch it<br />

take 2 Vos : Mckinney Sisters Tiffany record 51<br />

Feudin’ and fightin’ ; take 3 (Aka “Feudin’ and<br />

fussin”) Vo : Mckinney Sisters Rhino vol 10<br />

Home on the range<br />

take 2 Vo : Tommy Duncan inédit<br />

I’m an old cowhand<br />

take 2 Vo : Tommy Duncan inédit<br />

In the shade of the old apple tree<br />

take 2 Vo : Slim Andrews inédit<br />

It’s a good day take 2 (Aka “It’s a great day”) Vo :<br />

Dean McKinney & Tiny Moore Rhino vol 10<br />

Jerusalem moan ; take 2 inédit<br />

Jumpin’ at the woodside<br />

(instr) Rhino vol 1<br />

Kentucky waltz inédit<br />

<strong>Le</strong>t the rest of the world go by<br />

take 5 Vo : Slim Andrews inédit<br />

Little man you’ve had a busy day inédit<br />

Mississippi delta blues<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 51<br />

Missouri waltz inédit<br />

My little buckaroo ; take 3 inédit<br />

Old grey bonnet # 2 inédit<br />

Patsy McCan take 3 Vo : Slim Andrews inédit<br />

Rainbow at midnight<br />

Vos : McKinney Sisters Tiffany record 50<br />

Rose of old Pawnee inédit<br />

(The beginning of) San Antonio Rose<br />

theme 1 à 6 inédit<br />

Tea for two (instr) Rhino vol 7<br />

You can’t fool me inédit<br />

30 décembre 1947<br />

Bob Wills : fiddle, background vo<br />

Tommy Duncan : vo<br />

Dean McKinney : background vo<br />

Evelyn McKinney : background vo<br />

Tiny Moore : electric mandolin, fiddle<br />

Joe Holley : fiddle, Millard Kelso : piano<br />

Herb Remington : steel guitar<br />

Junior Barnard : electric guitar<br />

Ocie Stockard : banjo, fiddle<br />

Monty Mountjoy : drums<br />

Billy Jack Wills : upright bass<br />

A sweet kind of love<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 52 & Rhino vol 5<br />

Barnard blues Vo : Tommy Duncan ; Spoken :<br />

Bob Wills Rhino vol 3<br />

Blackout blues Vo : Tommy Duncan Rhino vol 1<br />

Blues for Dixie Vo : Tommy Duncan Rhino vol 8<br />

Bob Wills boogie (instr) U.S. bootleg Private<br />

Cotton patch blues<br />

Vo : Tommy Duncan Rhino vol 1<br />

Cross my heart I love you<br />

Vo : Tommy Duncan Tiffany record 52<br />

Dog house blues Vo : Tommy Duncan inédit<br />

Each minute seems a million years<br />

Vo : Tommy Duncan inédit<br />

Go home with the girls in the morning<br />

Vo : Tommy Duncan inédit<br />

I had a little mule<br />

take 2 Vo : Tommy Duncan ; background vo : Bob<br />

Wills & Dean McKinney Rhino vol 6<br />

I want to be near you Tiffany record 52<br />

Little cowboy lullaby<br />

2 takes (Aka “Little cowboy lament”) Vo : Tommy<br />

Duncan take 2 on U.S. Private bootleg<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 13<br />

Misery Vo : Tommy Duncan inédit<br />

Nothing but the best for my baby<br />

Vo : Tommy Duncan Inédit<br />

Papa’s jumpin’ (instr) inédit<br />

Playboy chimes ; take 3 (instr) Rhino vol 6<br />

Sally goodin, # 2 take 2 Vo : Tommy Duncan<br />

background vos : Texas Playboys Rhino vol 6<br />

She’s gone Vo : Tommy Duncan inédit<br />

Siboney (instr) inédit<br />

Silver lake rag (instr) inédit<br />

South ; take 2 (instr) Tiffany record 52<br />

& Rhino vol 8<br />

Spanish fandango<br />

take 3 Vo : Tommy Duncan Rhino vol 4<br />

Still water runs the deepest<br />

Vo : Tommy Duncan, inédit<br />

Texarkana baby take 1 Vo : Tommy Duncan<br />

Background vo : Bob Wills & Texas Playboys Rhino<br />

vol 4. take 2 inédit<br />

There’ll never be a sweeter girl than you<br />

Vo : Tommy Duncan inédit<br />

<strong>Le</strong>s dates d’enregistrements des titres<br />

suivants n’ont pas pu être identifiées :<br />

(mars 1946 – décembre 1947)<br />

Brain cloudy blues<br />

Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg<br />

Can’t get enough of Texas Vo : Tommy<br />

Duncan (poss. 1947) U.S. Private bootleg<br />

Closed for repairs inédit<br />

Cowboy stomp (instr)<br />

(poss. 1946) U.S. Private bootleg<br />

Dear old sunny south by the sea<br />

Vo : Tommy Duncan U.S. Private bootleg<br />

Deep water Vo : Tommy Duncan<br />

U.S. Private bootleg<br />

Devil ain’t lazy inédit<br />

Draggin’ the bow inédit<br />

Dream train inédit<br />

Dreamy eyed waltz (instr) U.S. Private bootleg<br />

Gambling polka dot blues inédit<br />

Grey eagle (instr) CD D 033<br />

Hot lick fiddlin’ man (instr) U.S. Private bootleg<br />

I’ll keep on loving you<br />

Vo : Luke Wills CD D 033<br />

I’m afraid to love you inédit<br />

I’m feelin’ bad Vo : poss. Tiny Moore<br />

U.S Private bootleg<br />

Josephine inédit<br />

‘Neath Hawaiian palms inédit<br />

Old shep 1946 Vo : prob. Luke Wills<br />

U.S. Private bootleg<br />

Over the Santa Fe trail inédit<br />

Roll on little dogies roll on Vo : Tommy<br />

Duncan background vos : McKinney Sisters<br />

& Bob Wills au final CD D 033<br />

Staccato waltz inédit<br />

Sugar moon inédit<br />

Sunrise serenade inédit<br />

Tino schottische inédit<br />

When pay day rolls around inédit


La liste des disques parus à l’époque a été dressée par le fond d’archives<br />

de l’Université de Chapel Hill en Caroline <strong>du</strong> nord :<br />

Southern Folklife Collection Transcription discs.<br />

Records 1 and 2<br />

Side one: Record 1 1: Texas playboy theme 2: Blue<br />

bonnet lane 3: San Antonio Rose 4: Spanish two-step.<br />

Side two: Record 2 1: You’re from Texas 2: Worried<br />

mind 3: Sleepy Rio Grande 4: Navajo trail<br />

Records 3 and 4<br />

Side one: Record 3 1: El Rancho Grande 2: Steel<br />

guitar rag 3: Ten years 4: <strong>Le</strong>tter from my kid. Side<br />

two: Record 4 1: Silver on the sage 2: Little Liza Jane<br />

3: Echoes from the hills 4: Chicken reel 5: She’s killin’<br />

me<br />

Records 5 and 6<br />

Side one: Record 5 1: If it’s wrong to love you 2: Time<br />

changes everything 3: Silver bells 4: Sally gooden 5:<br />

Foley waltz. Side two: Record 6 1: Please don’t leave<br />

me 2: My confession 3: Give my love to Nell 4: Little<br />

Joe the wrangler<br />

Records 7 and 8<br />

Side one: Record 7 1: Don’t love nobody 2: Red<br />

wagon 3: Sentimental journey 4: Makes no difference<br />

now 5: Oklahoma hills. Side two: Record 8 1: Never<br />

no more hard time blues 2: Back home in Indiana 3:<br />

Love letters in the sand 4: Sweet Jennie <strong>Le</strong>e 5: No<br />

wonder<br />

Records 9 and 10<br />

Side one: Record 9 1: I’m ridin’ for the rancho tonight<br />

2: The moment I lost you 3: Tumbling tumble weed 4:<br />

Over the waves. Side two: Record 10 1: Carolina in<br />

the morning 2: Dreams of an old love affair 3: Baby<br />

won’t you please come home 4: Pal of my lonely<br />

hour<br />

Records 11 and 12<br />

Side one: Record 11 1:<br />

Who’s sorry now 2: What’s<br />

the matter with the mill 3:<br />

Snow deer 4: You may<br />

not be an angel 5: China<br />

town. Side two: Record<br />

12 1: Keep knockin’ but<br />

your can’t come in 2: You<br />

waited too long 3: You’re<br />

tired of me 4: Done and<br />

gone 5: Roseland melody<br />

Records 13 and 14<br />

Side one: Record 13 1:<br />

Stoney point 2: My gal Sal<br />

3: Sittin’ on top of the world<br />

4: Sweet Georgia Brown<br />

5: Soldier’s joy Side two:<br />

Record 14 1: Cherokee<br />

maiden 2: Hoppin’ Lucy 3:<br />

Bring it on down to my house honey 4: Home in San<br />

Antone<br />

Records 15 and 16<br />

Side one: Record 15 1: Ida Red 2: Smile darn ya’<br />

smile 3: Red river valley 4: Rubber Dolly 5: Oklahoma<br />

rag Side two: Record 16 1: When my blue moon turns<br />

to gold 2: Take me back to my boots and saddle 3:<br />

Nobody’ sweetheart now 4: Miss Molly<br />

Records 17 and 18<br />

Side one: Record 17 1: Ride on my prairie pinto 2:<br />

There’s gonna be a party 3: Whose heart are you<br />

breaking now 4: Traveling blues Side two: Record 18<br />

1: Dear old southern home 2: Texas plains 3: My life’s<br />

been a pleasure 4: Cowboy’s dream<br />

Records 19 and 20<br />

Side one: Record 19 1: Liberty 2: Black rider 3:<br />

Goodnight little sweetheart 4: Cimarron roll on Side<br />

two: Record 20 1: Do you ever think of me 2: Convict<br />

and the rose 3: Jesse 4: I don’t know why<br />

Records 21 and 22<br />

Side one: Record 21 1: Smith reel 2: Last letter 3: Oh<br />

what it seemed to be 4: I had someone else Side two:<br />

Record 22 1: Paradise isle 2: Barefoot days 3: Faded<br />

love 4: Brown skin gal<br />

Records 23 and 24<br />

Side one: Record 23 1: Columbus Georgia stockade<br />

blues 2: I wonder if you feel the way I do 3: Covered<br />

wagon Side two: Record 24 1: Little Star of heaven 2:<br />

Maiden’s prayer 3: Just friends 4: We might as well<br />

forget it<br />

Records 25 and 26<br />

Side one: Record 25 1: I can’t go on this way 2:<br />

Cotton eyed Joe 3: There’s a big rock in the road 4:<br />

I’m gonna be boss Side two: Record 26 1: Goodnight<br />

waltz 2: New spanish two-step 3: Big beaver 4:<br />

Moonlight on the prairie<br />

Records 27 and 28<br />

Side one: Record 27 1: Straighten up and fly right 2:<br />

Bob Wills & His Texas Playboys Transcriptions<br />

The west is in my soul 3: Dusty skies 4: At the end of<br />

the lane Side two: Record 28 1: No one to cry to 2: It’s<br />

my lazy day 3: C Jam 4: Cool water<br />

Records 29 and 30<br />

Side one: Record 29 1: On the Alamo 2: Roly Poly 3:<br />

Margie 4: A good man is hard to find Side two: Record<br />

30 1: Too late 2: Sioux city Sue 3: Ding Dong daddy<br />

4: Gay ranchero<br />

Records 31 and 32<br />

Side one: Record 31 1: Free from the chain gang now<br />

2: Take me back to Tulsa 3: Chains of love 4: Up a<br />

lazy river Side two: Record 32 1: River stay ‘way from<br />

my door 2: Oh, Mona 3: Sun bonnet Sue 4: Iwa Jima<br />

(sic)<br />

Records 33 and 34<br />

Side one: Record 33 1: I hear you talking 2: Under the<br />

double eagle 3: Basin street blues 4: Don’t cry baby<br />

Side two: Record 34 1: Texas play boy rag 2: Empty<br />

chair 3: While cross on Okinawa 4: My window faces<br />

the south<br />

Records 35 and 36<br />

Side one: Record 35 1: I’ll get mine 2: I can’t begin<br />

to tell you 3: Hawaiian war chant 4: Cattle call Side<br />

two: Record 36 1: Silver dew 2: Everybody does it in<br />

Hawaii 3: No letter today 4: Ten years<br />

Records 37 and 38<br />

Side one: Record 37 1: Texas playboy, beginning<br />

of theme 2: Texas playboy, beginning of theme 3:<br />

Texas playboy, beginning of theme 4: Texas playboy,<br />

ending of theme 5: Texas playboy, ending of theme 6:<br />

Texas playboy, ending of<br />

theme Side two: Record<br />

38 1: Arkansas traveler<br />

2: Durang’s hornpipe 3:<br />

Big tatoes 4: Patty on the<br />

turn pike<br />

Records 39 and 40<br />

Side one: Record 39 1:<br />

Liebestraum 2: Nobody’s<br />

darlin’ 3: Sweethearts or<br />

strangers 4: Fat boy rag<br />

Side two: Record 40 1:<br />

Little Betty Brown 2: You<br />

are my sunshine 3: Till the<br />

longest day I live 4: <strong>Le</strong>t<br />

me call you sweetheart<br />

Records 41 and 42<br />

Side one: Record 41 1: I’m<br />

waiting for ships 2: You<br />

don’t care what happens<br />

to me 3: Riding on a<br />

hump-backed mule 4: G.I. wish Side two: Record 42<br />

1: Put your arms around me 2: When day is done 3:<br />

Wednesday night waltz 4: Aloha<br />

Records 43 and 44<br />

Side one: Record 43 1: There’s no disappointment<br />

in Heaven 2: La Golondrina 3: There’s a silver moon<br />

on the Golden Gate 4: Mama Inez Side two: Record<br />

44 1: When my dream boat comes home 2: There<br />

I’ve said it again 3: La Cucaracha 4: Too many irons<br />

in the fire<br />

Records 45 and 46<br />

Side one: Record 45 1: Five minutes more 2: Detour<br />

3: That’s how much I love you 4: Heartaches Side<br />

two: Record 46 1: Wagon wheels 2: Elmer’s tune 3:<br />

Dev’lish Mary 4: Have I told you lately<br />

Records 47 and 48<br />

Side one: Record 47 1: Honeysuckle Rose 2:<br />

Yearning 3: Punkin stomp 4: Beaumont rag Side<br />

two: Record 48 1: Across the Alley from the Alamo 2:<br />

Woodchopper’s ball 3: Many tears ago 4: Linda<br />

Records 49 and 50<br />

Side one: Record 49 1: Oakie boogie 2: For<br />

sentimental reasons 3: Ole buttermilk skies 4: In the<br />

mood Side two: Record 50 1: Rainbow at midnight<br />

2: Waltz of the hills 3: Lonesome hearted blues 4:<br />

Bubbles in my beer<br />

Records 51 and 52<br />

Side one: Record 51 1: Don’t you tetch it 2: Crazy<br />

rhythm 3: Mississippi delta blues 4: Corrine, Corinna<br />

Side two: Record 52 1: Cross my heart I love you 2: I<br />

want to be near you 3: South 4: A Sweet king of love<br />

Tommy Duncan<br />

McKinney Sisters<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 14<br />

Personnel des séances<br />

de San Francisco<br />

Mars 1946 – décembre 1947<br />

James Robert WILLS<br />

dit Bob WILLS 6 mars 1905 ; Kosse – Turkey,<br />

Texas, 13 mai 1975 ; Fort Worth, Texas<br />

Billy Jack WILLS<br />

26 février 1926 ; Memphis, Texas 2 mars<br />

1991 ; Oklahoma City, Oklahoma<br />

Luther Jay WILLS<br />

dit Luke WILLS 10 septembre 1920 ; Memphis,<br />

Texas 21 octobre 2000 ; Las Vegas, Nevada<br />

Thomas Elmer DUNCAN<br />

dit Tommy DUNCAN 11 janvier 1911 ; Whitney,<br />

Texas 25 juillet 1967 ; San Diego, Californie<br />

Martha Dean McKINNEY-MOORE<br />

dite Dean McKINNEY (épouse de Tiny<br />

Moore) 1922, Alabama 9 novembre 2009 ;<br />

Sacramento, Californie<br />

Margaret Evelyn McKINNEY – STEVENS<br />

dite Evelyn McKINNEY (a épousé Billy Jack<br />

Wills) 5 mars 1924 ; Birmingham, Alabama 24<br />

décembre 2011 ; Sacramento, Californie<br />

Billie M. MOORE<br />

dit Tiny MOORE 12 mai 1920 ; Port Arthur,<br />

Texas 15 décembre 1987 ; Jackpot, Nevada<br />

James C. HOLLEY<br />

dit Joe HOLLEY 1917 ; Stephenville, Texas<br />

25 juillet 1987 ; Fresno, Californie<br />

<strong>Le</strong>ster Robert BARNARD Jr.<br />

dit Junior BARNARD 17 décembre 1920,<br />

Coweta, Oklahoma 15 avril 1951 ; Fresno,<br />

Californie<br />

William Ellsworth BRASHEAR<br />

dit Alex BRASHEAR, date de naissance<br />

inconnue, 1983 ; Fresno, Californie<br />

<strong>Le</strong>wis E. TIERNEY<br />

dit Louie TIERNEY, jour de naissance inconnu,<br />

décembre1964 ; Big Spring, Texas<br />

Estel Eldon SHAMBLIN<br />

dit Eldon SHAMBLIN 24 avril 1916 ; Clinton,<br />

Oklahoma 5 août 1998 ; Tulsa, Oklahoma<br />

Millard KELSO<br />

25 avril 1912 ; Cleveland, Oklahoma 12 mars<br />

1968 ; Santa Clara, Californie<br />

Ocie Blanton STOCKARD<br />

dit Ocie STOCKARD 11 mai 1909 ; Crafton,<br />

Texas 23 avril 1988 ; Fort Worth, Texas<br />

Noel Edwin BOGGS<br />

dit Noel BOGGS 14 novembre 1917 ;<br />

Oklahoma City, Oklahoma 31 août 1974 ;<br />

Granada, Californie<br />

Herbert <strong>Le</strong>roy REMINGTON<br />

dit Herb REMINGTON 9 juin 1926 ,<br />

Mishawaka, Indiana vit à Houston, Texas<br />

Roy HONEYCUTT<br />

11 août 1926 vit à Alamosa, Colorado<br />

John Anthony CUVIELLO<br />

dit Johnny CUVIELLO<br />

8 août 1915 ; Fresno, Californie<br />

John Melvin MOUNTJOY<br />

dit Monte MOUNTJOY<br />

Lloyd Thomas DOSS<br />

dit Tommy Spike DOSS 26 septembre 1920;<br />

Weiser, Idaho 25 octobre 2011 ; Enterprise,<br />

Oregon<br />

Lloyd ANDREWS<br />

dit Slim ANDREWS 8 décembre 1906 ;<br />

Spavinaw Creek, Arkansas 3 avril 1992 ;<br />

Gravette, Arkansas. ©<br />

Remerciements à Chantal et à la<br />

Western Swing Newsletter. Marc ALESiNA


THE LONG AND THE SHORT OF iT :<br />

Standing In The Station, Twin Flames, My Forever Book<br />

David Baird, guitariste et chanteur<br />

éclectique à la voix chaude se pro<strong>du</strong>isait<br />

solo depuis 30 ans quand en 2008 une<br />

pianiste admiratrice, Patsy Toop, l’a rejoint<br />

et l’accompagne depuis au clavier en<br />

chantant solo ou aux harmonies vocales<br />

une musique country, folk, bluegrass, cajun,<br />

tout en préférant la new country. Comme<br />

Patsy est de grande taille, David et elle ont<br />

appelé avec humour leur <strong>du</strong>o La Grande et le Petit et c’est ainsi<br />

qu’ils s’affichent sur les images. Depuis, ils composent ensemble et<br />

en deux ans ont fait paraître deux albums Standing At The Station<br />

(2011) et Twin Flames (2012) ainsi qu’un EP de 6 titres My Forever<br />

Book. Particulièrement réussi ce dernier<br />

renferme quatre compositions : l’entraînante<br />

cajun My Forever Book (nos 2 cœurs battent<br />

à l’unisson d’un amour rare et éternel), la<br />

swingante My Life Is So Black And White<br />

(ma vie s’écoulait en noir et blanc avant que<br />

tu viennes la colorer), une new country rock<br />

au tempo moyen avec ses sons prolongés<br />

I’m Free (on m’a cru femme docile mais<br />

j’ai quitté travail, connaissances et larmes, je suis liiiiibre) ainsi<br />

qu’une ballade calmement rythmée Mr Norman en hommage à<br />

Peter Norman, sprinter australien qui, médaillé d’argent aux J.O.<br />

1968, est monté sur le podium arborant l’insigne des Droits de<br />

l’Homme. Il a pour cela été sanctionné avec<br />

interdiction de participer aux jeux suivants.<br />

<strong>Le</strong>s deux reprises sont Wagon Wheel (B.<br />

Dylan) une cajun aux allures de bluegrass<br />

(le long trajet d’un violoniste parti voir sa<br />

belle au soleil) et la très belle interprétation<br />

de la langoureuse Hallelujah (L. Cohen)<br />

(malgré mes malheurs et mes échecs, ma<br />

langue crie Hallelujah). Des deux premiers<br />

albums je retiens les compositions dont certaines renferment de<br />

grandes envolées romantiques comme Twin Flames new country<br />

rock (à vivre ensemble un tel amour nous nous sentons identiques),<br />

la latino When I Wake Up In The Morning (pour moi tu es un ange<br />

descen<strong>du</strong> <strong>du</strong> ciel), la country au tempo moyen Out Of The Blue<br />

(ton amour a effacé mon blues), et My Bluelight (tu as volé mon<br />

cœur, prends ma main, je suis ta destinée) avec des accents latins.<br />

L’amour se gâte dans la mélodieuse et calme Standing At The<br />

KASEY CHAMBERS & SHANE NiCHOLSON :<br />

Wreck and Ruins<br />

C’est la première fois que Kasey et Shane<br />

se lancent dans le bluegrass et ma foi<br />

l’album est très bien réussi, il est même mon<br />

préféré. Pour le réaliser ils se sont éloignés<br />

à maintes reprises de la famille vers une<br />

cabane isolée où, en dilettantes, ils ont coécrit<br />

leurs 13 chansons. Kasey nous avait<br />

habitués à ses textes tristounets, ici elle<br />

offre des airs joyeux en <strong>du</strong>o avec Shane.<br />

Seuls deux titres, et en tempo moyen,<br />

abordent le sujet de la mort : Have Mercy<br />

On Me (quand l’ange viendra m’emporter<br />

sur ses ailes blanches, prends pitié de moi<br />

Seigneur) et Up Or Down (à ton dernier<br />

souffle prononceras-tu une prière ou un cri<br />

d’angoisse sur ce qui t’attend). Trois titres<br />

ont un format country : le old time Rusted<br />

Shoes (les chaussures rouillées et lourdes,<br />

symbole de la paresse et l’intermittence<br />

avec lesquelles ils ont écrit la chanson),<br />

la langoureuse Till Death Do Us Part, déclaration<br />

d’amour accompagnée d’un banjo<br />

et d’un bourdonnement continuel au fiddle<br />

(pour l’amour qui nous unit je chanterai<br />

Alléluia jusqu’à ce que la mort nous sépare)<br />

et, malgré le rythme joyeux, Familiar<br />

KANGA ROUTES<br />

Strangers décrit l’indifférence<br />

que se revoient deux êtres<br />

dont l’amour s’est éteint. En<br />

up-tempo cajun avec un violon<br />

très présent Flat Nail Joe est<br />

le banjoïste qui pour éviter<br />

de jouer arrive toujours en<br />

retard au concert. La suite est<br />

en bluegrass dont la superbe<br />

Adam and Eve qui, chassés <strong>du</strong><br />

paradis, courent à la recherche d’un bateau<br />

ou d’un avion pour les con<strong>du</strong>ire sous<br />

d’autres cieux (peut être une allusion aux<br />

boat people !). Autres tempos moyens The<br />

Quiet Life (nous pourrions faire ensemble<br />

des choses extraordinaires, voyager, devenir<br />

célèbres ou bien vivre heureux ensemble<br />

en toute simplicité) et Your Sweet Love<br />

<strong>du</strong>o où il énumère les grandes distances<br />

parcourues alors qu’elle lui répond "je<br />

manque d’espace". Mais il fallait bien une<br />

chanson triste pour Kasey : Troubled Mind,<br />

langoureuse valse en bluegrass sobrement<br />

accompagnée d’une guitare et d’un banjo<br />

(mon esprit troublé ne ressent ni souci ni<br />

solitude même à l’approche de dormir dans<br />

une tombe). <strong>Le</strong>s trois pièces restantes sont<br />

à l’inverse des up-tempos malgré des titres<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 15<br />

Roland<br />

LANZARONE<br />

Station (debout sous la pluie voyant passer les trains je songe à<br />

mon amour per<strong>du</strong> et aux bleus ciels d’antan). Parmi les autres on<br />

trouve dans le style J. Cash, Robyn, femme <strong>du</strong> bush attachante,<br />

aimante et inlassablement active, une chanson en hommage<br />

aux femmes <strong>du</strong> bush. Enfin Through My Eyes est une histoire<br />

cauchemardesque en forme de blues qui se termine bien. <strong>Le</strong>s<br />

reprises incluent des country tels Jackson (J. Cash) interprétée<br />

en <strong>du</strong>o, Hey Soul Sister (Train) fortement rythmée et chantée par<br />

Patsy, les galopantes Lookin’ Out My Back Door (Creedance) et<br />

Jolene (D. Parton). On trouve aussi la trottante There’s Something<br />

In The Water (B. Fraser) et en forme de calypso When I Wake Up<br />

In The Morning (Van Morrison). Avec David (guitare) sont présents<br />

dans l’EP : Michael Zammit (gt, bs, clav, dr), Ian Tritt (fd) et Gary<br />

Carruthers (bj, mnd). Une bien agréable musique. 34 First Avenue,<br />

North Altona, Melbourne Vic 3025, www.thelongandshortofit.com.au<br />

LEE KERNAGHAN: Beautiful Noise<br />

Cet album de <strong>Le</strong>e, super star australienne,<br />

sorti en octobre, propose une musique new<br />

country, pop, hip hop et rock qui plait aux<br />

jeunes désireux de s’éclater, se trémousser,<br />

s’agiter dans les discothèques et sur les<br />

terres desséchées de l’Outback. Il le dit dans<br />

Dirt Music (comprenez musique dans la<br />

poussière) et encore dans Party Town, new<br />

country rock montrant les jeunes broussards<br />

débarquer en ville dès le coucher <strong>du</strong> soleil pour s'emplir les oreilles<br />

de musi-que forte. <strong>Le</strong>s 11 compositions de <strong>Le</strong>e sont co-écrites avec<br />

les plus connus des songwriters <strong>du</strong> pays : Garth Porter (10 titres),<br />

Colin Buchanan (9), Matt Scullion (4), James Blundell (1), Lindsay<br />

Rimes (1) et Robby K. avec laquelle il partage le <strong>du</strong>o dans New<br />

Kind Of High, un new country rock en mid tempo décrivant un coup<br />

de foudre et une passion éternelle. Flying With The King est une<br />

ballade country admirative de Slim Dusty où est décrite la joie d’un<br />

petit garçon fier d’avoir voyagé en avion aux cotés <strong>du</strong> King, tandis<br />

que Keeping On, mid tempo new country est une marche qui rend<br />

hommage aux infatigables travailleurs <strong>du</strong> bush, solides comme le<br />

rock et sûrs d’eux comme l’est le lever <strong>du</strong> soleil. <strong>Le</strong> camionneur de<br />

l’Outback écoutant une musique qui fait rocker son camion est le<br />

sujet de Ute Me un mélange de rock et de hip hop, et dans le même<br />

style It’s Only <strong>Country</strong> décrit le bonheur de vivre dans l’Outback (et<br />

tant pis si tu n’aimes pas mes bottes, mon chapeau et mon pickup).<br />

Viennent ensuite les chansons d’amour : Beautiful Noise (le<br />

bruit plaisant <strong>du</strong> battement de cœur de sa belle quand il con<strong>du</strong>it,<br />

cheveux au vent, une Chevy sur les grandes routes). Cette chanson<br />

au rythme dynamique est présente en deux styles, l’un électrique<br />

tels: Wreck And Ruin autour<br />

de moi tout tombe en ruine<br />

chanté par Kasey & Shane sur<br />

un air joyeux ou Sick as a Dog<br />

(enrhumée et fiévreuse j’ai la tête<br />

qui bourdonne, je suis malade<br />

comme un chien) et Dustbowl<br />

à la cadence d’un train et d’une<br />

voix qui l’imite annonçant la<br />

panne dans un lieu-dit de<br />

l’Outback. <strong>Le</strong>s 10000 premières copies <strong>du</strong><br />

CD sont accompagnées d’un 2ème CD<br />

de cinq belles reprises australiennes dont<br />

quatre au tempo modéré : Misdiagnosed<br />

(Harry Hookey), Good Enough (Harmony<br />

James), <strong>Le</strong>ad Balloon (Sarah Humphreys),<br />

la triste She Waits Till I’m Asleep (Steve<br />

Grady) et l’up-tempo Where No One Knows<br />

My Name (Quarry Mountain Dead Rats)<br />

rythmée comme un train. Une nouvelle<br />

équipe de musiciens accompagne Kasey<br />

(bjo) et Shane (gt, mnd, accd, harm, bj,<br />

perc) : John Bedggood (fd, mnd), Jeb<br />

Cardwell (bj, dbr, gt), James Gillard (ctr bs)<br />

et Steve Fearnley (dr, perc). Un album que<br />

je vous recommande vivement, impossible<br />

d’être déçu. Liberation Music, 135 Forbes St.<br />

Wooloomooloo NSW 2011


et l’autre country rock. Bang Bang, new country moyen, propose un<br />

thème semblable (le bruit <strong>du</strong> cœur battant d’amour). Encore plus<br />

sentimentales Splash, mid tempo new country, évoque le souvenir<br />

nostalgique d’un amour d’été près de la rivière et Peace Love &<br />

<strong>Country</strong>, ballade country plutôt calme, déclare "dans le bush près de<br />

toi j’ai trouvé la paix et l’amour". A part <strong>Le</strong>e (gt, clav) des nombreux<br />

musiciens présents les plus connus sont : Rod Mc Cormack (gt,<br />

bj, mnd) Matt Fell (bs), Pet Drummond (dr), Matt Scullion (gt él) et<br />

Lindsay Rimes (gt, bs, sl). Cette country 100% australienne dans<br />

l’esprit, très bien accueillie, vaut à l’album la première place dans<br />

les charts. www.leekernaghan.com, ABC Music/ Universal Music Australia<br />

3 Munn Reserve, Millers Point NSW 2000<br />

THE McCLYMONTS: Two Worlds Collide<br />

Après 5 Guitares d’Or, parmi d’autres awards<br />

et deux albums : Chaos And Bright Lights<br />

et Wrapped Up Good de statut de Disque<br />

d’Or (<strong>Cri</strong> 104 & 116) c’est dans un registre<br />

pop-rock que les trois sé<strong>du</strong>isantes sœurs<br />

McClymonts (Brooke, Samantha et Mollie)<br />

livrent ce 3ème album bien différent des<br />

précédents. Fruit de séjours prolongés aux<br />

USA, l’influence américaine est bien évidente<br />

dans ces 11 compositions dont quatre co-écrites avec l’éminent<br />

songwriter australien Lindsay Rimes et, parmi les Américains, Ross<br />

Copperman (2) et Nathan Chapman (2), ce dernier est aussi le<br />

pro<strong>du</strong>cteur. Si on trouve des mid tempos et une ballade, la majorité<br />

des chansons sont des up tempos. Ils commencent souvent dans le<br />

calme, prennent ensuite de la puissance et même des consonances<br />

grunge. <strong>Le</strong>s textes montrent surtout diverses facettes des relations<br />

amoureuses. Dans certaines l’amour est sublime c’est le cas <strong>du</strong><br />

pop bruyant Two Worlds Collide décrivant un amour fusionnel (tous<br />

deux nous ne faisons qu’un) ou de Little Old Beat Up Heart (toi seul<br />

sait faire battre mon cœur, en me considérant ton univers) mais<br />

il peut exprimer le regret de perdre quelqu’un qu’on aime comme<br />

dans Where You Are (je t’ai enten<strong>du</strong> dire mon nom quand tu as<br />

fermé les yeux, tu restes dans mon cœur et dans mes rêves) ou<br />

dans Piece Of Me (chaque fois que tu pars mon cœur se brise et tu<br />

en emportes les morceaux) ou encore dans Everybody’s Looking<br />

To Fall In Love exprimant le désir de ne pas perdre celui qu’on<br />

aime, nous avons tous tant besoin d’amour. Dans The Easy Part on<br />

est face à un égoïste, qu’on incite à apprendre à aimer et à partager<br />

pour rendre les choses plus faciles. Dans d’autres les choses se<br />

gâtent, exemple Those Summer Days (des conjoints vivant comme<br />

des étrangers, sans se parler, pensant au grand amour passé), dans<br />

This Ain’t Over Monsieur prend la mouche, s’en va, au moment où<br />

elle veut s’excuser ou dans Feel Like Going Home, ballade calme<br />

exprimant le raz le bol et le désir de rentrer à la maison. <strong>Le</strong>s choses<br />

empirent dans le grungy How Long Have You Known (depuis quand<br />

voulais tu rompre ? le savais-tu quand je te disais je t’aime ?). Très<br />

différente est Sweet, new country sautillante avec un violon cajun,<br />

décrivant une briseuse de cœurs d’hommes qui n’éprouve aucun<br />

regret d’être faite ainsi. L’album enregistré aux USA avec des<br />

musiciens vraisemblablement américains (fd, ukel, mnd, bj, ped-st,<br />

bs, clav, dr) est édité sur Universal Music Australia.<br />

www.universalonline.com.au, www.themcclymonts.net<br />

CLANCY : Drive<br />

Je ne trouve pas assez de<br />

mots pour exprimer le plaisir<br />

que je ressens à écouter ce<br />

1er album de Clancy Hutson<br />

"broussard au prénom mythique<br />

en Australie" qui fut tour à tour<br />

con<strong>du</strong>cteur de bétail, chauffeur<br />

de poids lourds avec même<br />

une expérience de vie en ville.<br />

De son plaisant accent trainant australien et<br />

soutenu par d’excellents musiciens, il nous<br />

livre d’une voix grave et chaleureuse ses<br />

ballades, honky tonk et rockabilly avec un<br />

feeling qui rend vrai les histoires contées<br />

dans les 11 titres dont 8 écrits par lui même.<br />

Ses traits d’humour vis-à-vis de la gent<br />

féminine prennent la forme de honky tonk<br />

dans Thank You For <strong>Le</strong>aving (merci d’être<br />

partie, depuis je suis heureux comme un<br />

esclave qu’on déchaine) et de rockabilly<br />

dans You Do The Drinkin’ (bois donc mon<br />

gars, je réfléchis pour toi, dit-elle au bar,<br />

s’adressant au cowboy titubant dont elle<br />

est éprise) mais c’est encore<br />

en honky tonk dans Can I<br />

Change My Mind qu’il raconte<br />

le coup de foudre pour la belle<br />

inconnue rencontrée au bal<br />

et qu’il rêve de revoir. Parmi<br />

les ballades deux traitent de<br />

chevaux : la galopante <strong>Le</strong>t em<br />

Go (récit d’une chevauchée<br />

rocambolesque sur un jeune<br />

étalon à peine dressé) et <strong>Le</strong>ave Him In<br />

The Long Yard fameuse reprise de K. & M.<br />

Dixon à propos d’un cheval méritant une<br />

agréable retraite dans un grand champ<br />

après tant de services ren<strong>du</strong>s. Autre belle<br />

reprise, Purple Roses de John Williamson<br />

vous ferait fondre dans vos bottes avec son<br />

ton mélodieux plein d’amour (tu t’efforces<br />

de paraître plus jeune, ma femme adorée,<br />

alors que mes yeux continuent à ne voir<br />

que la jeune épousée). Tout aussi calme et<br />

délicieuse est A Walk In The Rain (l’homme<br />

heureux près de celle qui lui apporte<br />

réconfort et qui par amour accepte de la<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 16<br />

KRiSTY COX : Miles & Timezones<br />

Formée au Collège de <strong>Country</strong> Music de<br />

Tamworth en 2004, la jeune Kristy originaire<br />

d’Australie Méridionale, a poursuivi des études<br />

universitaires en vue d’une Licence de<br />

Commerce sans toutefois renoncer à la<br />

musique. Ainsi son 1er album From My Eyes<br />

paru en 2006 a été suivi en 2008 par The<br />

Falllen et en 2010 par l’acoustique Breaking<br />

New Ground à la tonalité bluegrass qui lui<br />

rapportera en 2011 trois Awards Victoriens (Duo, Voix Féminine<br />

et Prestation) et deux Awards Nationaux (Duo & Bluegrass). C’est<br />

en janvier 2012 qu'est paru cet album pro<strong>du</strong>it par Jerry Salley,<br />

songwriter américain bien connu, auteur de 5 des 11 titres. Quant<br />

à Kristy elle en a co-écrit 4 avec Lachlan Davidson un des plus<br />

fameux bluegrassmen australiens. Une de ces chansons If I Keep<br />

On Loving You, bluegrass au rythme effréné, leur a valu la palme<br />

<strong>du</strong> concours de composition bluegrass en 2012. Pour les autres, 2<br />

sont des up tempos sur des thèmes autobiographiques : Life Is A<br />

Mystery (l’insouciante petite fille à présent grande et diplômée part<br />

découvrir le vaste monde et comprend que la vie est un combat)<br />

et Find Out By Myself (je veux tout faire à ma manière, même si<br />

elle n’est pas la meilleure), quant à la chanson titre c’est sur un<br />

rythme moyen qu’elle évoque le décalage horaire perturbant la vie<br />

de deux amants situés aux antipodes l’un de l’autre ; quand l’un se<br />

couche l’autre se lève. Deux autres bluegrass en mid tempo sont<br />

de Michael Fordinal & April Geesbreght : Little Bit Of Wonderful<br />

(l’amour heureux rend la vie merveilleuse), il a valu à Kristy l’Award<br />

de Star Feminine Montante au festival des Indépendants en 2012<br />

et I Hate That I Still Love You sur le thème opposé (la déception<br />

amoureuse de qui a cru à un amour éternel). <strong>Le</strong>s titres de Jerry<br />

Salley co-écrits avec divers auteurs dont l’Australienne Tamara<br />

Stewart pour Sure As The Devil (il l’a quittée mais elle le reprendrait<br />

volontiers) sont musicalement différents. Ainsi You Won’t Find That<br />

Here (un amour vrai est constant, on ne le sollicite pas seulement<br />

de temps en temps sinon on le perd) est une valse au tempo moyen,<br />

Her Past Is Looking Brighter (elle a quitté son bel amour pour aller<br />

briller à NY mais le regrette parfois) est un slow de toute beauté et<br />

A Hard Secret To Keep un bluegrass calme (les amants infidèles<br />

portant difficilement leur secret) où Jerry partage le <strong>du</strong>o avec Kristy.<br />

Reste Every Blue Moon un bluegrass dynamique. A l’enregistrement<br />

réalisé à Nashville, ont participé : l’Australien Kim Warner (mnd) <strong>du</strong><br />

groupe The Greencards et six musiciens américains qui jouent pour<br />

des stars telles Dolly Parton & Ricky Skaggs (gt, bs, bj, fid, dbr,<br />

perc.). La CMAA a nommé Kristy finaliste pour deux Guitares d’Or<br />

de janvier 2013 (Nouveau Talent et Album Alternatif de l’année).<br />

Bonne chance Mademoiselle. www.ktistycox.com<br />

L’album est distribué par WJO : www.checkedentertainment.com<br />

<strong>Le</strong> Distributeur WJO assure la franchise de port<br />

(free shipping) si vous la lui rappelez en citant <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>.<br />

Site : www.checkedentertainment.com<br />

WJO Distribution–Checked Entertainment, Shop 68<br />

Salamander Bay Shopping Centre.<br />

Salamander Bay, NSW 2317 Australie<br />

onlinedigital@checkedentertainment.com et info@wjodistribution.com<br />

voir s’envoler affrontant courageusement<br />

la douleur de la séparation). Deux autres<br />

histoires de cœur sur des tempos différents<br />

se déroulent, l’un en mid-tempo dans le très<br />

beau Drive (elle a préféré la ville, lui le bush<br />

mais les années de séparation finissent par<br />

les ramener l’un vers l’autre) et Going Home<br />

Alone plus soutenu (à chaque adieu tu me<br />

brises le cœur, pourquoi ne pars-tu pas tout<br />

bonnement). Plus modérés sont Life Is Like<br />

a Rodeo (L. Waddington (bs, gt, dr) (dans la<br />

vie, comme au rodéo, il faut tenir bon quoi<br />

qu’il arrive) et l’extraordinaire Old Mates,<br />

une ode à l’amitié, reconnaissance envers<br />

ceux qui n’ont jamais hésité à se déranger, à<br />

tout abandonner pour venir à notre aide. On<br />

retrouve Clancy à la guitare avec Lindsay<br />

Waddington (bs, dr), Charley Boyter (gt),<br />

Peter Salata (bs), Lawrie Minson (st, dbr,<br />

hrp), Mark Rigney (bj), Hugh Curtis (fd,<br />

mnd) et d’autres encore.<br />

(en mp3 : www.cdbaby, option Traditional <strong>Country</strong>)<br />

Kross Kut Rds, PO Box 4819, Robina Town Centre<br />

Qld 4819 (ww.clancyscountry.com)


KANGA ROUTES<br />

GARY SHEARSTON : The Great<br />

Australian Groove<br />

Dans le folk australien<br />

Gary occupe une place<br />

particulière à cause de<br />

son franc parler et pour<br />

avoir, le pre-mier, usé<br />

de l’accent australien<br />

qui faisait sourire les<br />

Anglais et con<strong>du</strong>isait<br />

les autres chanteurs à imiter Hank Williams ou<br />

la diction irlandaise. Né dans l’Australie rurale,<br />

devenu journaliste, il n’a pas oublié ses racines,<br />

et fait revivre dans un de ses 14 albums les<br />

bushrangers : Bolters, Bushrangers & Duffers<br />

et a redonné vie aux anciennes ballades <strong>du</strong><br />

bush comme dans The Springtime it Brings the<br />

Shearing et Folksongs & Ballads of Australia.<br />

Avec son esprit critique épris de justice sociale<br />

il a blâmé l’Etat pour le traitement infligé aux<br />

Aborigènes ce qui l’a souvent desservi. Lors<br />

d’un concert à Sydney en présence d’une très<br />

nombreuse assistance, la Police est venue<br />

l’avertir d’une menace de mort, il a continué à<br />

chanter ! Son attitude d’opposant à la guerre<br />

<strong>du</strong> Viet Nam lui a interdit la Green Card aux<br />

USA, l’empêchant d’enregistrer sur invitation<br />

de Warner Bros., sa Sometime Lovin ren<strong>du</strong>e<br />

célèbre par Peter, Paul & Mary. Très croyant et<br />

ne supportant pas l’injustice, il a fini par entrer<br />

dans les ordres Anglicans où il a exercé 11<br />

ans le ministère, avant de prendre sa retraite<br />

en 2003. Il reste pourtant actif, la preuve : cet<br />

album avec son fils Luke (dr) <strong>Le</strong>e Williams<br />

(bs) et Roger Ilot (gt, pd-st, clav) contient 18<br />

compositions où règnent folk et new country<br />

rock. <strong>Le</strong> folk prend la forme de marche dans<br />

Heading Home ou From Goodness Knows<br />

Where ou The Great Australian Groove (j’ai<br />

des chants plein la tête, je les chante avec ma<br />

guitare) ou dans Frost Across The Tablelands<br />

(apprendre à vivre avec peu, pour que d’autres<br />

puissent simplement vivre). <strong>Le</strong> tempo est<br />

sautillant sur Glitch In The Glitz avec un goût<br />

de hip hop (il ne suffit pas de voir, entendre,<br />

sentir, il faut regarder, écouter et ressentir)<br />

et When The Push Come To Shove et Use<br />

Your Imagination (use d’imagination pour<br />

surmonter revers, déceptions et problèmes).<br />

On découvre un rythme trottant dans Down<br />

The Murrumbidgee et Strolling (le plaisir de se<br />

promener en bord de mer, regarder la nature<br />

et les enfants jouer), une jolie valse lente dans<br />

Never Give In (aime et n’abandonne jamais<br />

face au remord, au blues à la <strong>du</strong>reté de la<br />

vie) et un folk moyen dans Phantoms Of Night<br />

(regrets de fautes passées qui hantent mon<br />

sommeil). En plus dynamique, In All Humility<br />

(respectons la seule planète sur laquelle<br />

nous pouvons vivre) Strangers et, avec une<br />

ritournelle rappelant les chansons bretonnes,<br />

There Came A <strong>Cri</strong>minal (ils ont criminalisé et<br />

tué le juste). Enfin les new country rock sur un<br />

bon tempo martelé par la batterie: A Kindness<br />

To Keep, Passport Undertow (on lui a refusé<br />

le visa pour la terre promise, il doit repartir<br />

vers sa pauvreté) What Is Love (on n’aime pas<br />

pour soi, l’amour peut même briser un cœur) et<br />

Need Me Some Love (elle m’a promis l’amour,<br />

m’en a donné un peu, puis elle est partie en<br />

l’emportant). Rousabout Rds, division de<br />

Undercover Music, PO Box 561, Alexandria, NSW 2015<br />

www.undercovermusic.com.au www.garyshearston.com<br />

Ecoutez Roland dans Kanga Routes sur RCF<br />

Haute Normandie. Une semaine sur deux.<br />

Lundi 18h30/ rediffusion mardi 19h30<br />

http://www.rcf.fr/radio/rcf76rouen<br />

LA NUiT DE LA<br />

Chers <strong>Coyote</strong>urs : étant encore dans des travaux de rénovation, je ne suis<br />

pas en mesure de concocter un article complet. Malgré tout, je ne vous laisse<br />

pas tomber car je suis sûr que vous attendez ma prose avec une impatience<br />

non-dissimulée (laissez-moi y croire c'est tout ce qu'il me reste...).<br />

Une fois n'est pas coutume, je vais chroniquer deux albums de steel...<br />

Lors de ma précédente chronique j'ai parlé de Terry <strong>Cri</strong>sp que j'ai eu la chance de<br />

revoir en Irlande. Il avait accepté une interview mais je n'ai toujours pas de réponse.<br />

Je ne désespère pas car il doit avoir beaucoup de boulot ou peut-être est il entrain<br />

de renforcer son arsenal pour pouvoir se défendre, qui sait... Humour noir. Bref lors<br />

de cette rencontre j'ai pu récupérer deux de ses albums :<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 17<br />

GLiSSE<br />

Lionel<br />

WENDLiNG<br />

Burnt To A <strong>Cri</strong>sp<br />

J'avais cet album en vinyle depuis 1981. Il était un parfait<br />

clone de Buddy Emmons. A cette époque je le trouvais super<br />

pour sa technique et son swing. Surtout il avait la capacité<br />

de rejouer des morceaux qui sont devenus des standards de<br />

la pedal steel guitare. Aujourd'hui, avec le poids des ans, je<br />

suis un peu moins fanatique de ce genre de clonage mais il<br />

faut néanmoins constater qu'y arriver est déjà tout un art.<br />

- Mardi gras : intro<strong>du</strong>ction très 80's, slap et Dx7 à tout va.<br />

Version un peu plus pro<strong>du</strong>ite que la version live de Buddy<br />

Emmons. Solis très véloce et syncopés rien à dire sauf <strong>du</strong> bien. - For the good<br />

times : classique de Ray Price, bien mielleux et tout à fait adapté à la steel. Déjà<br />

joué, rejoué, voir surjoué. Sans grand intérêt pour moi à part sa parfaite interprétation.<br />

Utilisation de la steel doublée à l'unisson très en vogue en ces temps reculés. - At<br />

E's : un de mes morceaux préférés de Buddy Emmons. Même approche, même<br />

phrasé et même plan que l'original. A l'époque, j'eusse bien aimé savoir en faire<br />

autant ! - Kitten on the bar : très fusion, morceau original avec beaucoup d'effets<br />

et un arrangement très représentatif de l'époque. Solo à la Buddy comme le reste.<br />

Pas terrible pour danser... - Somewhere over the Rainbow : pour une raison<br />

indéterminée je n'ai jamais aimé cette ballade, mais elle est ici super bien jouée. - 6th<br />

dimension : très fusion, avec et sans distorsion suivant les moments. Mises en place<br />

compliquée mais fort bien interprétée. Pas terrible non plus pour danser... - Orange<br />

blossom special : classique, toujours sympa à écouter surtout quand c'est bien fait,<br />

c'est le cas. Beaucoup de cordes à vide sur le refrain. 2ème couplet en Do 6ème plus<br />

inhabituel, j'aime. - Saturation : on s'attend à de la distorsion à tout-va mais il n'y en<br />

a pas. Son clair et flanger. Pas mon morceau préféré de l'album.<br />

Malgré une influence évidente de Buddy Emmons, l'album est quand même assez<br />

original. Terry avait pris quelques risques surtout dans son choix de notes. La<br />

pro<strong>du</strong>ction a un peu mal vieilli mais je vous conseille quand même de l'écouter.<br />

Paid In Full<br />

Album beaucoup plus récent. - Water sign : fusion et<br />

groove plus funky avec thème doublé au sax. On reconnaît<br />

toujours son influence "emmonsienne", mais joué avec plus<br />

de personnalité et d'originalité. - 'Till I can make it on my<br />

own : ballade sans intérêt majeur mais bien pro<strong>du</strong>ite, bien<br />

jouée. - Mexican shuffle : retour à la fusion avec un thème<br />

doublé, bonne intervention <strong>du</strong> sax et <strong>du</strong> piano. <strong>Le</strong> solo de<br />

steel est plus classique. Pas mon préféré mais toujours<br />

bien pro<strong>du</strong>it. - Cold Cold Heart : retour à la country avec ce<br />

traditionnel quasi incontournable. Shuffle avec double violon, très classique mais on<br />

reconnaît le talent des Américains quand ils pratiquent leur culture. - Christy : fusion<br />

néo-californienne avec thème, sax et steel. On est toujours dans le même moule. Je<br />

trouve que ces morceaux ont tendance à trop se ressembler, mais au risque de me<br />

répéter c'est toujours très bien joué. Solo de steel en C6, très "emmonsien". - Tune<br />

88 : morceau à la Little Feat) avec un thème en distorsion. Il est souvent joué par<br />

les steeleurs. Solo très rock avec distortion. Cela fait toujours son petit effet, surtout<br />

quand c'est bien fait. - Funky chittins' : morceau moins nerveux, joué sur le même<br />

principe que les autres : sax, steel et guitare. A ce stade cela commence un peu à<br />

tourner en rond à mon goût... - My love : quatrième morceau avec intro<strong>du</strong>ction de<br />

batterie, toujours aussi bien joué mais je commence à m'ennuyer. Plus abordable<br />

pour les steeleurs moins confirmés. - Pintos and cornbread : je m'ennuie vraiment,<br />

les thèmes sont de plus en plus identiques même si on reste dans le très bien joué.<br />

- Bird for days : re-intro<strong>du</strong>ction de batterie. Morceau plus swing, on change de style<br />

mais on reste dans le classique. Thème de steel néo-bebopien et solo à la Emmons.<br />

- Together again : retour à la country. Un standard de Buck Owens Joué, rejoué,<br />

surjoué... - Mexican grits : retour à la fusion, et au même genre de thème.<br />

Conclusion et appréciations personnelles :<br />

Comme tous ces albums de steel nashviliens, cela n'intéresse que la corporation. <strong>Le</strong><br />

mélange des genres ramène systématiquement la steel dans ses propres clichés et<br />

retourne d'office dans son carcan. Cela joue toujours super bien mais je ne vois pas<br />

un pro<strong>du</strong>cteur de festival de jazz inviter un steeleur en écoutant ce genre d'album...<br />

<strong>Le</strong>s steeleurs américains jouent beaucoup mieux que nous mais rien n'en ressort<br />

vraiment. A quand le Béla Fleck de la steel ? ©


2<br />

SYD NATHAN<br />

Harris y trouve un engagement dans une<br />

boîte de Curtis Mosby, où il gagne le surnom<br />

de "Mr. Blues".<br />

La grève <strong>du</strong> syndicat des musiciens de<br />

1942 à 1944 l’empêche d’enregistrer et il<br />

se concentre sur la scène. On le retrouve<br />

en 1943 au Rhumboogie de Chicago, où<br />

Lucky Millinder le remarque et l’engage<br />

dans son orchestre, en mars 1944, lors<br />

d’un long séjour au Regal de Chicago. Ils<br />

partent ensuite à New York, où Harris fait<br />

ses débuts à l’Apollo en avril, interprétant<br />

Who threw the whiskey in the well. Ils sont<br />

ensuite régulièrement au Savoy et c’est<br />

ainsi, qu’avec Millinder, il tient le vocal sur<br />

le titre mentionné pour Decca.<br />

Une dispute sur le fric avec son patron,<br />

à San Antonio, Texas, en septembre 1945,<br />

l’amène à le quitter, ce qui n’est pas <strong>du</strong> goût<br />

des promoteurs qui le réclament et, trois<br />

semaines plus tard, Millinder met les pouces<br />

et lui donne les 100 dollars réclamés par<br />

spectacle, mais pour un seul concert, avant<br />

de le sacquer pour de bon. Il est remplacé<br />

dans la foulée par Bull Moose Jackson. En<br />

juillet 1945, Harris signe chez Philo, marque<br />

des frères Mesner, qui deviendra Aladdin.<br />

On le retrouve aussi sur Apollo, Hamp-Tone<br />

et Bullet. Il atterrit alors sur King, où il aura<br />

une longue et fructueuse carrière.<br />

King devient roi <strong>du</strong> R'n'B et des reprises<br />

En 1948, Nathan promeut Glover au<br />

rang de pro<strong>du</strong>cteur, ce qui en fait un des<br />

premiers Noirs à occuper un poste crucial<br />

dans l’in<strong>du</strong>strie musicale. Si le hillbilly<br />

continue de bien marcher et d’être pro<strong>du</strong>it<br />

abondamment par la marque, de 1948<br />

à 1951 King sera "<strong>Le</strong> roi de tous" dans le<br />

domaine <strong>du</strong> R’n’B. I love you, yes I do de<br />

Bull Moose Jackson est, non seulement n°1<br />

R’n’B, mais n°24 variété en 1948, derrière<br />

une reprise <strong>du</strong> chef d’orchestre blanc<br />

Sammy Kaye et Don Cornell au vocal, n°10.<br />

En mars, Nathan rencontre Hal Neely, en<br />

charge des ventes d’Allied.<br />

En 1949, King passe aux 45 tours, grâce<br />

à Neely. Peu après leur rencontre, Syd lui<br />

demande de rénover l’unité de pressage,<br />

déjà obsolète. Sa première mesure est<br />

d’installer des presses pour 45 tours, ce<br />

qui l’occupe de l’été 1949 jusqu’en 1950,<br />

permettant à King de sortir des simples<br />

dans les deux formats (78 et 45 tours).<br />

<strong>Le</strong> 6 mai 1949, Blues stay away from me,<br />

déjà évoqué, est enregistré à Cincinnati.<br />

Il est n°1 country en janvier 1950 et reste<br />

classé 23 semaines. Mais ce n’est pas tout.<br />

Hank Penny enregistre, le 9 mars, à Los<br />

Angeles, l’original de Bloodshot eyes (King<br />

828). <strong>Le</strong> 13 avril, Wynonie Harris (King<br />

4292) reprend le Drinkin' wine spo-dee-<br />

o-dee de Stick McGhee (Harlem<br />

1018, en 1946). <strong>Le</strong> 16 mai, c’est<br />

Wayne Raney qui enregistre, à<br />

Cincinnati, l’original de Why don’t<br />

you haul off and love me ? (King<br />

761), n°1 country et qui entre<br />

dans le top 25 variété. C’est l’épouse de<br />

Glover qui, en entendant le pressage-test à<br />

la maison, suggère à son mari de le faire<br />

enregistrer en R’n’B.<br />

Ces trois derniers morceaux sont caractéristiques<br />

de la politique de reprises de<br />

Nathan. Pour Drinkin' wine spo-dee-o-dee,<br />

c’est <strong>du</strong> classique : il est emprunté à une<br />

autre marque et c’est un Noir qui reprend<br />

1ère partie :<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> n° 131<br />

et les marques KiNG Bernard<br />

BOYAT<br />

Wade Mainer<br />

un Noir.<br />

Mais les deux autres montrent que Syd<br />

n’est jamais à court d’idées lorsqu’il s’agit<br />

de faire rentrer de l’argent en caisse.<br />

Il va inaugurer une nouvelle formule :<br />

faire reprendre un morceau maison par un<br />

autre artiste de son écurie, surtout pour<br />

multiplier les droits perçus (la quasi-totalité<br />

des titres enregistrés sur King est déposée<br />

sur sa maison d’édition) et, qui plus est, des<br />

morceaux hillbilly par des Noirs !<br />

En effet, le 15 septembre 1949, à New<br />

York, Bull Moose Jackson met en boîte sa<br />

version de Why don’t you haul off and love<br />

me ? (King 4322), qui est un gros succès.<br />

Il faudra attendre le 27 février 1951 pour<br />

que Wynonie Harris grave, à New York, sa<br />

reprise de Bloodshot eyes (King 4461), dont<br />

il fait, lui aussi, un très gros tube. Quand<br />

on vous dit que les emprunts marchaient<br />

dans les deux sens ! Enfin, pas toujours,<br />

car, en 1960, l’idée de Nathan de faire<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 18<br />

"bluegrassifier" le Finger poppin’ time de<br />

Hank Ballard par les Stanley Brothers est<br />

un four mémorable.<br />

Fondation de Federal<br />

et arrivée des groupes<br />

Signe que les temps commencent de<br />

York Brothers<br />

changer, en janvier 1950, un article de<br />

la revue Ebony (pour les Noirs) parle<br />

d’une prestation de Bull Moose Jackson à<br />

Knoxville, Tennessee en ces termes :<br />

"Plus de 700 Blancs étaient entassés dans<br />

le balcon supérieur qui leur était réservé,<br />

selon les lois de ségrégation de l’état et<br />

demandèrent la permission de descendre<br />

sur le parquet de la salle, se mêler aux<br />

Nègres et mieux voir le Moose".<br />

<strong>Le</strong> Mississippien Sonny Thompson quitte<br />

Miracle, marque de Chicago, pour signer<br />

chez King, où il effectue une honnête<br />

carrière jusqu’en 1955. Par la suite, il sera un<br />

pro<strong>du</strong>cteur renommé. En décembre 1950,<br />

Nathan fonde la sous-marque Federal,<br />

d’abord consacrée aux artistes noirs de la<br />

côte ouest avec Johnny Otis, rejoint par<br />

Ralph Bass en 1951, comme pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

A peine fondée, Federal va décrocher<br />

le gros lot. Un enseignant/ arrangeur/<br />

chanteur/ compositeur/ pianiste noir né le<br />

15 septembre 1921 à Savannah, Géorgie,<br />

Billy Ward, fils d’un prédicateur, décide,<br />

avec la promotrice blanche de New York,<br />

Rose Ann Marks, de former un groupe pour<br />

concurrencer les Ink Spots et les Orioles qui<br />

marchent bien auprès <strong>du</strong> public blanc.<br />

A l’automne 1950, il réunit un groupe<br />

d’étudiants et les baptise Dominoes. Billy<br />

racontera avoir choisi le nom car le groupe<br />

était intégré racialement. Mais comme le<br />

concept est trop en avance, il n’y a vite plus<br />

que des Noirs : Joe Lamont (bar), Clyde Mc<br />

Phatter (ten sol), Charles White (2e ten), Bill<br />

Brown (bs).<br />

En octobre 1950, ils participent à l’émission<br />

TV de détection de talents d’Arthur Godfrey<br />

et gagnent le concours. <strong>Le</strong> 30 décembre, ils<br />

sont au studio King.


Ils enregistrent Sixty minute<br />

man, aux paroles à double<br />

sens et avec la voix de Brown<br />

en exergue, plutôt que celle<br />

de McPhatter.<br />

Sorti en mai 1951<br />

(Federal 12022), il<br />

est n°1 R’n’B dès<br />

la fin <strong>du</strong> mois, y<br />

restant 14 semaines et<br />

grimpe au n°17 variété,<br />

la première fois qu’un<br />

groupe R’n’B y figure, se<br />

vendant à plus d’un million<br />

et demi d’exemplaires,<br />

bien qu’interdit d’antenne sur de<br />

nombreuses radios. Il sera repris très vite<br />

par le chanteur hillbilly Hardrock Gunter<br />

(Decca 46363) et Bill Haley l’interprètera<br />

sur scène <strong>du</strong>rant les années 1950.<br />

<strong>Le</strong>s Dominoes en feront une suite, Can’t<br />

do sixty no more (Federal 12209). Dans le<br />

domaine de ces titres à double sens, on<br />

trouvera encore, sur Federal/ King, The<br />

deacon moves in de Little Esther (Federal<br />

12016), Drill daddy drill de Dorothy Ellis<br />

(Federal 12070), My ding-a-ling de Dave<br />

Bartholomew (King 4544), futur tube de<br />

Chuck Berry, It ain’t the meat (it’s the motion)<br />

des Swallows (King 4501), ainsi que Shake<br />

that thing (King 4716), Lovin’ machine (King<br />

4485), Sittin’ on it all the time (King 4330), I<br />

like my baby’s puddin’ (King 4342) et Keep<br />

on churnin’ (King 4526) de Wynonie Harris.<br />

Dans un autre domaine, le 25 juillet 1951,<br />

Tiny Bradshaw et son orchestre mettent<br />

en boîte ce qui deviendra un classique <strong>du</strong><br />

rockabilly lorsqu’il sera repris par le Rock<br />

’n’ Roll Trio de Johnny Burnette, Train kept<br />

a-rollin’ (King 4497).<br />

Claude Ely<br />

Sainte Trinité et bluegrass<br />

Avec un attelage Nathan/ Glover, on était<br />

déjà dans l’inhabituel. En y ajoutant Bass,<br />

on obtient une drôle de Trinité !<br />

Ralph Bass est né le 1er mai 1911 dans le<br />

Bronx, d’un père italo-américain catholique<br />

et d’une mère germano-américaine juive.<br />

Dans sa jeunesse, il voyage dans le<br />

Sud, où il constate de visu la puissance<br />

émotionnelle de la musique noire dans les<br />

salles de bal. La ségrégation le débecte et,<br />

quand il devient pro<strong>du</strong>cteur, il fait tout pour<br />

sortir les artistes noirs marginalisés dans le<br />

"chitlin' circuit" et les amener dans le circuit<br />

"normal". Il débute comme pro<strong>du</strong>cteur chez<br />

Black & White, est chez Savoy de 1948 à<br />

1951, s’occupant de Brownie McGhee et<br />

Johnny Otis, avant d’atterrir chez King.<br />

Il manque à Nathan des artistes bluegrass<br />

dans son écurie, même si J.E. et Wade<br />

Mainer évoluent à sa frange. Pourtant, ce<br />

n’est pas faute d’avoir tenté d’engager, à<br />

la fin des années 1940, Flatt & Scruggs<br />

et Jim & Jesse. Il faut donc attendre août<br />

1951 pour voir au studio de la rue Brewster<br />

le premier groupe vraiment bluegrass de<br />

l’écurie King, Jimmy Martin, Bob Osborne et<br />

les Sunny Mountain Boys. Ils sont suivis, en<br />

janvier 1952, par Don Reno & Red Smiley<br />

qui attaquent fort avec I’m using my Bible for<br />

a road map, devenu un classique <strong>du</strong> genre.<br />

Hormis un bref intermède chez Dot en 1957<br />

et 1958, ils resteront toute leur carrière sur<br />

King, enregistrant quelque 250 chansons.<br />

Passage de <strong>Le</strong>iber & Stoller<br />

C’est alors que vont débarquer dans<br />

l’équipe Jerry <strong>Le</strong>iber et Mike Stoller, avec<br />

déjà un certain vécu, qui feront<br />

un bout de chemin avec<br />

Nathan. Ils pro<strong>du</strong>isent<br />

Bull Moose Jackson,<br />

Little Esther et, surtout,<br />

Little Willie Littlefield.<br />

"Little Esther" Mae<br />

Jones est née le<br />

23 décembre 1935 à<br />

Galveston, Texas. Elle part<br />

à Los Angeles en 1948,<br />

est découverte par Johnny<br />

Otis, qui la fait enregistrer sur<br />

Savoy et l’amène chez King.<br />

Little Willie Littlefield, lui, est né le<br />

16 septembre 1931 à El Campo, Texas. Il<br />

débute au temple baptiste local et, après<br />

la 2ème Guerre, se pro<strong>du</strong>it à l’Eldorado<br />

de Houston. <strong>Le</strong> propriétaire <strong>du</strong> magasin<br />

de disques de la ville, Eddie Henry, le fait<br />

enregistrer sur sa marque, Eddie’s. Son<br />

premier morceau, Little Willie’s boogie<br />

(Eddie's 1202, en 1948), est un succès au<br />

Texas et attire l’attention de Jules Bihari, qui<br />

le fait venir à Los Angeles et l’engage chez<br />

Modern. En 1952, Willie passe sur Federal,<br />

s’installant définitivement en Californie.<br />

Pour ré<strong>du</strong>ire les coûts, Nathan organise<br />

des sessions regroupant plusieurs artistes :<br />

pour celle dont il est question ci-après,<br />

sont conjointement en studio Little Willie<br />

Littlefield, Bobby Nunn (les Robins étant<br />

à l’armée, il enregistre sans eux) et Little<br />

Esther. <strong>Le</strong> premier grand coup (mais à<br />

retardement, comme on va le voir) frappé<br />

par Jerry et Mike a, en effet, lieu le 25 juillet<br />

(ou le 18 août ?) 1952, lorsque Littlefield<br />

enregistre KC lovin’ à Los Angeles, avec<br />

Maxwell Davis (sax tén), Jewell Grant (sax<br />

alt et bar), Herman Tiny Mitchell (gtr), Ralph<br />

Hamilton (bs) et Jesse Sailes (bat). Pro<strong>du</strong>it<br />

par Bobby Robinson, il sort sur le Federal<br />

12110 en novembre.<br />

K.C. Lovin’ ou Kansas City ?<br />

L’idée <strong>du</strong> morceau est venue à <strong>Le</strong>iber en<br />

entendant le blues Sorry, but I can’t take<br />

you, dont un vers annonce : “We’re goin’ to<br />

Chicago, sorry, but I can’t take you”.<br />

Il s’en inspire, éliminant Chi-ca-go, qui n’a<br />

que 3 syllabes, au profit de Kan-sas Ci-ty,<br />

qui en a 4. De plus, Kansas City étant un<br />

Henry Glover & Johnny Ray<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 19<br />

des centres les plus importants <strong>du</strong> blues et<br />

jazz-blues, la chanson, dans l’esprit <strong>du</strong> <strong>du</strong>o,<br />

sera un hommage à la ville et ses musiciens.<br />

Stoller y colle une mélodie à la Count Basie.<br />

<strong>Le</strong> <strong>du</strong>o le fait découvrir à Willie au domicile<br />

de Maxwell Davis. C’est Bass qui décide<br />

de le rebaptiser K.C. lovin’, qu’il juge plus<br />

commercial, au lieu de Kansas City, comme<br />

prévu et souhaité par <strong>Le</strong>iber. A l’époque,<br />

il ne rencontre qu’un succès d’estime et<br />

tombe, plus ou moins dans l’oubli. Tout le<br />

monde pense la messe dite.<br />

Coup de théâtre, il resurgit brusquement<br />

début 1959, lorsque Kansas City, par Wilbert<br />

Harrison, apparaît dans les classements <strong>du</strong><br />

Syd Nathan<br />

Cashbox et <strong>du</strong> Billboard, ainsi que quatre<br />

autres versions mentionnées : celles de<br />

Rocky Olson, de Rockin' Ronald & the<br />

Rebels, de Hank Ballard & the Midnighters<br />

(King 5195) et la réédition de celle de<br />

Littlefield (Federal 12351). Nathan n’a pas<br />

per<strong>du</strong> de temps ! Une semaine plus tard,<br />

le Billboard annonce celle de Little Richard.<br />

La version d’Harrison n’a coûté que 40<br />

dollars et devient n°1 R’n’B, puis n°1 variété<br />

pendant deux semaines, se vendant à plus<br />

d’un million d’exemplaires…<br />

NB : Ce sera un des plus gros tubes de <strong>Le</strong>iber &<br />

Stoller, avec plus de 550 versions, aux USA, Grande-<br />

Bretagne, Suède, Canada (Ville de Kansas, Montréal<br />

j’ai rêvé de toi), Allemagne (Salt Lake City, Abends<br />

auf dem Bahnhof von Kansas City), Mexique (Upa),<br />

Pays Bas, Belgique, France, Espagne, Danemark,<br />

Finlande, Tchécoslovaquie (Kapacity), Japon (Goin’<br />

to Haleiwa), Italie, Jamaïque, Nouvelle Zélande,<br />

Suisse, Chili, Australie (Melbourne City), Serbie<br />

(Idem U Kanzas Siti), Pologne, Vénézuela, Croatie<br />

(Ja idem u Cansas City), Brésil, Afrique <strong>du</strong> Sud. J’en<br />

ai même écrit une adaptation française, Je m’en vais<br />

à Commentry, qui attend un interprète dans mes<br />

cartons…<br />

Reprises à gogo<br />

En septembre 1952, Nathan embarque<br />

à bord <strong>du</strong> Queen Mary pour passer sept<br />

semaines de prospection en Europe. En<br />

octobre, il est à Paris. Sur les Champs-<br />

Élysées, il tombe sur Hot Lips Page, qui lui<br />

parle de quatre enregistrements effectués<br />

dans un studio parisien l’année précédente.<br />

<strong>Le</strong>s deux compères s’y rendent, Nathan<br />

désirant les écouter. Mais il découvre que<br />

les propriétaires <strong>du</strong> studio ne veulent pas<br />

céder les enregistrements : Page n’a pas<br />

réglé les frais de session et ils les gardent<br />

en guise de paiement. Syd offre de payer la<br />

session et repart avec les morceaux.<br />

En mars 1953, suite au tube Hound dog de<br />

Big Mama Thornton, Nathan en enregistre<br />

une reprise par Roy Brown, la déguisant en<br />

Mr Hound Dog’s in town (King 4627) et il<br />

en fait commettre une autre par Louis Innis<br />

et Charlie Gore, celle-là devenue Female<br />

hound dog (King 1212 ). <strong>Le</strong> même mois,<br />

Bonnie Lou enregistre Seven lonely days<br />

(King 1192) et elle met en boîte son seul<br />

autre succès, Tennessee wig walk (King<br />

1237), deux mois plus tard.


En août, Nathan rachète les disques<br />

Glory de Miami, Floride, spécialisés dans<br />

la musique religieuse country. Ce n’est pas<br />

pour utiliser réellement la marque (trois<br />

albums 25 cm sortis seulement), mais pour<br />

récupérer les artistes eux-mêmes, qu’il<br />

enregistre sur King.<br />

1953 verra aussi arriver chez King Luke<br />

Jefferson McDaniel, né le 3 février 1927 à<br />

Laurel, Mississippi. Il quitte l’école à 14 ans<br />

et travaille dans une fabrique de coton.<br />

<strong>Le</strong> guitariste Howard Overstreet lui<br />

fait découvrir la country et il se met à la<br />

mandoline, puis à la guitare, formant, en<br />

1945, un trio avec Howard et Red Davis. Il<br />

rejoint ensuite Jam Up & Honey. Engagé en<br />

1952 par Trumpet, de Jackson, Mississippi,<br />

il y a deux simples. Jack Cardwell, animateur<br />

à WKAB, le présente à Berny Pearlman et<br />

Syd Nathan, qui l’engage sur King, où il<br />

enregistre dès juin 1953 et sur laquelle il<br />

aura six simples.<br />

Il quitte King en 1955, signe chez Meladee,<br />

commence à enregistrer <strong>du</strong> rockabilly sous<br />

le nom de Jeff Daniels, genre dans lequel<br />

il enregistre aussi pour Big Howdy, Astro,<br />

Big B et Sun (sans sortie alors). Il travaille<br />

ensuite pour radio WTUF de Mobile jusqu’en<br />

1964. Il passe ensuite sur WALA. Au début<br />

des années 1970, il fonde une compagnie<br />

de transport routier à Baton Rouge et<br />

se consacre à sa famille, raccrochant sa<br />

guitare jusqu’en 1979, quand il enregistre<br />

deux inédits. Vers 1980, il enregistre pour<br />

Duell et, en 1991/ 1992, pour la marque<br />

suédoise CMC. Il meurt le 27 juin 1992.<br />

Autres marques : Venus, Sun (F), Micron<br />

Music, Hydra (Al), Stomper Time (GB)<br />

Hank Ballard et ses Midnighters<br />

1954 sera essentiellement marquée par<br />

l’arrivée de Hank Ballard et ses Midnighters<br />

au sommet. Tout commence à Detroit en<br />

1950, lorsque Charles Sutton rencontre,<br />

lors d’un des innombrables crochets de<br />

l’époque, quelques jeunes chanteurs des<br />

quartiers Est qui veulent former un groupe.<br />

<strong>Le</strong>s Royals sont nés : Charles Sutton (bar<br />

sol), Henry Booth (tén), Freddy Pride (bar)<br />

et Sonny Woods (bs), plus Alonzo Tucker<br />

comme arrangeur, compositeur et guitariste<br />

occasionnel. Six mois après, Pride est<br />

appelé sous les drapeaux mais, avant de<br />

partir, il recommande aux autres le baryton/<br />

ténor Lawson Smith.<br />

A la fin de l’automne 1951, ils participent<br />

à un des concours amateurs au Paradise.<br />

Non seulement ils l’emportent (premier prix<br />

de 25 dollars), mais ils sont remarqués par<br />

Johnny Otis, alors tête d’affiche pour la<br />

semaine dans cette salle. Il leur propose<br />

de devenir leur impresario : s’ils signent un<br />

contrat d’un an avec lui, il les fera enregistrer<br />

Hank Ballard (à droite)<br />

& The Midnighters<br />

chez Federal. Bien sûr, ils acceptent et, une<br />

semaine plus tard, Nathan les appelle et<br />

leur envoie un contrat (leur garantissant un<br />

"généreux" 0,5 % par disque ven<strong>du</strong>).<br />

<strong>Le</strong>ur signature est annoncée le 24<br />

novembre 1951. Nathan leur prévoit une<br />

session pour février 1952. Mais, de nouveau,<br />

Oncle Sam se manifeste, appelant Smith.<br />

Comme il connaît tous les arrangements<br />

des morceaux, ils demandent à Nathan<br />

d’avancer la session. Syd les recase début<br />

janvier et leur envoie même 200 dollars<br />

pour prendre le train de Cincinnati et aller à<br />

l’hôtel. Il reste une semaine à Lawson avant<br />

son incorporation.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 20<br />

Wynonie Harris<br />

C’est ainsi qu’ils enregistrent 4 faces le 8<br />

janvier 1952, avec la participation, sur All<br />

night long, de Wynonie Harris, en studio<br />

ce jour-là. Une semaine plus tard, il faut<br />

pourvoir au remplacement de Lawson. Tous<br />

les membres <strong>du</strong> groupe travaillent chez<br />

Ford, sauf Sutton qui est chez Chrysler. Un<br />

des copains d’usine de Woods est un certain<br />

John Henry Kendricks, né le 18 novembre<br />

1927 à Detroit, qui a grandi à Bessemer,<br />

Alabama, et est revenu à Detroit en 1949,<br />

pour travailler chez Ford. Ils font appel à lui<br />

pour la session suivante, en mai, et il prend<br />

le nom de Hank Ballard. D’autres sessions<br />

suivent, ainsi que des sorties de disques,<br />

mais leur carrière reste au point mort.<br />

En janvier 1953, ils se retrouvent dans<br />

une situation embarassante. <strong>Le</strong> promoteur<br />

James "Spizzy" Canfield a engagé les 5<br />

Royales, alors sur Apollo, pour une tournée<br />

de 60 jours dans le Sud. Mais le premier<br />

succès <strong>du</strong> groupe arrive juste avant le<br />

départ de la tournée et, certains de trouver<br />

des engagements mieux rémunérés, les<br />

5 Royales se désistent. Or Canfield a<br />

déjà lancé la publicité et les réservations<br />

pour les galas et il se retrouve sans tête<br />

d’affiche. Il découvre alors que les Royals<br />

ont un style assez similaire et il les contacte<br />

avec une offre intéressante pour remplacer<br />

les 5 Royales. Quand il les rencontre, il leur<br />

avoue que son "remplacer" signifie jouer<br />

les doublures. <strong>Le</strong>s Royals acceptent à<br />

contrecoeur et ont un jour pour apprendre le<br />

répertoire et les arrangements des autres !<br />

Federal n’en sera pas informé, mais la<br />

mascarade est éventée au bout de cinq<br />

galas et Carl <strong>Le</strong>bow, impresario des 5<br />

Royales, et Ben Bart, de l’agence Universal<br />

Attractions, sont mis au courant. Ils portent<br />

plainte et il est interdit aux Royals d’utiliser<br />

les noms 5 Royales ou 5 Royals.<br />

Ronnie Peeks<br />

Zeb Turner<br />

Work with me Annie et la polémique<br />

<strong>Le</strong> contrat des Royals avec Otis expire<br />

et ils prennent Al Green pour le remplacer<br />

peu de temps, Nathan les convainquant<br />

de signer avec un avocat de New York.<br />

Résultat : ils ne toucheront pas plus de 20<br />

dollars par soir au zénith de leur carrière en<br />

1954 ! En juillet 1953, celle-ci décolle enfin,<br />

avec Get it, n°6 R’n’B. <strong>Le</strong> 14 janvier 1954,<br />

ils se retrouvent pour leur sixième session<br />

Federal. Cette fois, c’est Ralph Bass qui<br />

en est chargé. Il a une idée à propos des<br />

paroles d’une chanson : "work with me",<br />

et ils travaillent dessus avec Ballard. <strong>Le</strong><br />

résultat est Work with me Annie. Pourquoi<br />

Annie ? Hank dira : "C’était juste un bon nom<br />

commercial, comme "Annie get your gun",<br />

"Little orphan Annie", mais cela aurait pu<br />

être Mary ou Sue". En février, sort le 10ème<br />

disque des Royals, le Federal 12169, avec<br />

Work with me Annie. Il est n°1 R’n’B et reste<br />

classé 25 semaines, n°22 variété et classé<br />

3 semaines. Cela en dépit de l’interdiction<br />

presque immédiate d’antenne !<br />

<strong>Le</strong> succès viendra des juke-boxes et des<br />

ventes en magasin. <strong>Le</strong>s Midnighters feront<br />

une trilogie des aventures d’Annie avec<br />

Annie had a baby et Annie’s aunt Fanny.<br />

Linda Hayes fera une chanson réponse<br />

en 1955, My name ain't Annie (King 4752),<br />

sur laquelle elle est accompagnée par les<br />

Platters.<br />

Peu avant l’envol <strong>du</strong> morceau vers les<br />

sommets, un groupe d’animateurs radio<br />

de la région de New York décide d’arrêter<br />

de programmer les disques "cochons". Ils<br />

montent une association, la Metropolitan<br />

Disk Jockey <strong>Club</strong> & Association of<br />

Broadcasters, dont les membres sont Hal<br />

Jackson (WLIB), Bill Jenkins (WLIB), Jack<br />

Walker (WOV), <strong>Le</strong>igh Kamman (WOV), Bill<br />

Cook (WAAT), Tommy Smalls (WWRL),<br />

Phil Landwehr (WWRL) et Hal "Doc" Wade<br />

(WNJR).


A Los Angeles, les animateurs, craignant<br />

les réactions des parents et de voir les<br />

ventes de disques de R’n’B baisser,<br />

s’autocensurent.<br />

En septembre, Peter Potter, de la KLAC<br />

(et présentateur de Juke Box Jury sur<br />

CBS), déclare que les responsables de tels<br />

disques ne sont pas les compositeurs, mais<br />

les pro<strong>du</strong>cteurs et les maisons de disques,<br />

ajoutant que la majorité des morceaux<br />

R’n’B "n’est pas bonne à radiodiffuser".<br />

En octobre, radio WDIA de Memphis (50<br />

000 watts) décide d’interdire tout disque<br />

aux paroles suggestives et en informe les<br />

maisons de disques.<br />

La vraie hypocrisie débute alors. <strong>Le</strong>s<br />

marques visées clament bien fort leur<br />

innocence. Ahmet Ertegün et Jerry Wexler<br />

d’Atlantic déclarent : "Nous sommes fiers<br />

de maintenir notre réputation de n’avoir<br />

édité que des disques irréprochables".<br />

Ils oublient simplement les Honey love<br />

des Drifters, One mint julep des Clovers,<br />

Shake rattle and roll de Joe Turner. Herman<br />

Lubinsky, de Savoy, passant sous silence<br />

le Double crossing blues de Little Esther<br />

& les Robins, dit, pour sa part : "Nous ne<br />

pro<strong>du</strong>irons pas sciemment de disques à<br />

double sens ou suggestifs, même si nos<br />

ventes doivent en souffrir". Bess Berman<br />

d’Apollo surenchérit : "Je n’ai jamais sorti<br />

de disque posant problème et ne le ferai<br />

jamais". Alors, les Laundromat blues et<br />

Baby don’t do it des 5 Royales ou le Little<br />

side car des Larks ont dû sortir dans son<br />

dos (à son insu de son plein gré ?).<br />

<strong>Le</strong> seul à avoir la décence de ne rien<br />

démentir sera Nathan. Pourtant, les titres<br />

King, Federal et DeLuxe sont plus osés que<br />

tous les autres réunis. Sa politique étant de<br />

faire de l’argent, si les acheteurs veulent<br />

des morceaux de ce type et acceptent de<br />

les payer, il les sort. D’ailleurs, si un titre est<br />

interdit d’antenne, est-ce que ça ne donne<br />

pas envie d’aller l’acheter ?<br />

En avril, Federal annonce que, pour éviter<br />

toute nouvelle confusion entre ses Royals et<br />

les 5 Royales d’Apollo, le nom <strong>du</strong> groupe est<br />

volontairement changé en Midnighters. La<br />

réalité est surtout que Nathan est en pleines<br />

négociations secrètes avec les 5 Royales<br />

pour les attirer sur King et il ne veut pas de<br />

deux groupes ayant un nom si proche dans<br />

son écurie. Comme les 5 Royales sont alors<br />

de plus grosses vedettes, c’est aux autres<br />

de changer de nom. Et, dès avril, les simples<br />

de Work with me Annie sont pressés sous le<br />

nouveau nom. <strong>Le</strong>s Royals ont vécu.<br />

<strong>Le</strong>s Charms, encore des reprises<br />

et de nouveaux pro<strong>du</strong>cteurs<br />

<strong>Le</strong> 1er septembre 1954, les Charms,<br />

groupe d’ados de Cincinnati formé au lycée<br />

Withrow par Bob Smith, puis Donald Peak<br />

(ten), Rolland Bradley (ten), Joe Penn (bar,<br />

ten) et Richard Parker (bs), puis rejoints par<br />

Otis Williams, qui ont déjà enregistré pour<br />

Rockin’, marque de Floride appartenant<br />

à Henry Stone et en cheville avec King,<br />

ainsi que pour DeLuxe que Nathan vient<br />

de réactiver après avoir englobé Rockin’ et<br />

engagé Stone, gravent Hearts of stone.<br />

C’est une reprise <strong>du</strong> groupe californien les<br />

Jewels, sortie sur la marque R & B.<br />

La version des Charms va enterrer<br />

l’originale : sortie (DeLuxe 6062) dans la<br />

foulée de la session, elle entre dans les<br />

hit-parades dès octobre et y restera 19<br />

semaines, étant n°1 R’n’B et n°18 variété.<br />

Stanley Brothers<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 21<br />

Don Reno<br />

Cette reprise en engendre d’autres, celles<br />

des Fontane Sisters, n°1 variété, des<br />

Goofers et Vicki Young.<br />

1955 voit la sortie des reprises "countryfiées"<br />

des Tweedle dee de LaVern Baker<br />

par Bonnie Lou (King 1436), Ko ko mo de<br />

Gene & Eunice par Jack Cardwell (King<br />

1442) et Pledging my love de Johnny Ace<br />

par Cowboy Copas (King 1456), ainsi que<br />

l’apparition <strong>du</strong> premier titre rock ’n’ roll de la<br />

marque, le Seventeen (King 1470) de Boyd<br />

Bennett & les Rockets, dans le Top 5.<br />

Deux nouveaux arrivants complètent<br />

l’équipe des pro<strong>du</strong>cteurs/ directeurs<br />

artistiques. <strong>Le</strong> premier est Andy Gibson,<br />

violoniste/ trompettiste de swing, qui s’est<br />

concentré sur la composition à partir de<br />

1937 et s’est mis au R’n’B après son retour<br />

de l’armée en 1945. Il devient directeur<br />

musical pour Nathan.<br />

L’autre est le chanteur/ guitariste Louie/<br />

Louis Innis, né le 20 janvier 1919 à<br />

Shelbyville, Indiana. Musicien professionnel<br />

dès son adolescence, il part à Chattanooga,<br />

Tennessee, au milieu des années 1930,<br />

puis intègre le groupe de musiciens <strong>du</strong> Barn<br />

Dance de radio WSB d’Atlanta, Géorgie.<br />

Au début des années 1940, il monte à<br />

Cincinnati et fait partie des Plantation Boys<br />

William Otis & The Charms<br />

<strong>du</strong> Midwestern Hayride, rebaptisés Pleasant<br />

Valley Boys, tenant la guitare sur diverses<br />

sessions King, dont celles d’artistes R’n’B.<br />

Après avoir enregistré en 1947 pour<br />

Sterling, il enregistre, en 1950, sans grand<br />

succès, l’original de Good morning judge<br />

(Mercury 6244), repris dans la foulée par<br />

Wynonie Harris (King 4378) qui en fait un<br />

tube. On retrouve alors Innis comme artiste<br />

sur King. Il rejoint ensuite les Cumberland<br />

Valley Boys de Red Foley à Nashville.<br />

Nathan le nomme directeur artistique <strong>du</strong><br />

catalogue folk & western.<br />

On ne gagne pas à tous les coups<br />

Un échec retentissant de Syd, vu leur<br />

destin ultérieur, sera celui enregistré avec<br />

les Platters. Tout débute en 1952, lorsque se<br />

monte, à Los Angeles, un groupe informel,<br />

les Flamingos. Dans leur composition des<br />

plus fluctuante, les membres les plus stables<br />

sont Cornelius "Cornell" E Gunter (1er tén,<br />

né le 14 novembre 1936 à Coffeyville,<br />

Kansas), Gaynel Hodge (1er tén, né le 4<br />

janvier 1937 à Los Angeles), son frère Alex<br />

(né en 1935), Joe "Jody" Jefferson (2e tén),<br />

Curtis Williams (bar) et Richard Berry (bs,<br />

né le 11 avril 1935 à Extension, Louisiane).<br />

Cela aurait pu être un supergroupe doowop,<br />

car Berry (auquel on doit l’original de<br />

Louie Louie) fera partie des Debonaires,<br />

Hollywood Bluejays, Flairs, Robins ou<br />

Dreamers ; Gunter des Hollywood Bluejays,<br />

Flairs, Debonaires, Ermines, Cornells,<br />

Penguins et Coasters ; Gaynell Hodge<br />

composera Earth angel et fera partie des<br />

Blue-Aires, Hollywood Flames, Turks ;<br />

Williams sera membre des Hollywood<br />

Flames et des Penguins et Jefferson sera<br />

dans les Turks !<br />

<strong>Le</strong> premier à les quitter semble avoir été<br />

Curtis Williams, remplacé par Herb Reed<br />

(né le 7 août 1928 à Kansas City, Missouri),<br />

alors mécanicien et membre d’un groupe<br />

gospel, qui connaît Alex Hodge car ce<br />

dernier sort avec une fille de son immeuble.<br />

<strong>Le</strong>s Flamingos (probablement Gunter,<br />

Jefferson, Alex Hodge et Reed) passent à la<br />

TV, dans le crochet réservé aux Noirs, Ebony<br />

Showcase, chantant Old MacDonald, avec<br />

Cornell en solo. Puis c’est Jefferson qui s’en<br />

va, remplacé par David Lynch (2ème tén,<br />

né le 3 juillet 1929 à St Louis, Missouri), qui<br />

habite au coin de la rue des frères Hodge,<br />

alors chauffeur de taxi.<br />

<strong>Le</strong> plus <strong>du</strong>r à remplacer est Gunter, qui part<br />

fin 1952 pour rejoindre les Flairs. Samuel<br />

Anthony "Tony" Williams (né le 15 avril<br />

1928 à Elizabeth, New Jersey) s’y colle. A<br />

la fin des années 1940, il est sergent dans<br />

l’USAF. Sa sœur, Bertha Williams, venue<br />

vivre à Los Angeles, est devenue Linda<br />

Hayes pour chanter et, début 1953, elle a<br />

un succès avec Yes I know (Recorded In<br />

Hollywood 244) réponse au I don't know<br />

de Willie Mabon. Elle a Buck Ram comme<br />

impresario et elle fait venir son frère, qui<br />

a quitté l’aviation, à Los Angeles. Pour<br />

subsister, il est laveur de voitures tout en<br />

écumant les concours de chant le soir.<br />

Alors qu’il passe à l’Alabam, il est remarqué<br />

par Ralph Bass, alors occupé par la gestion<br />

de Federal sur la côte ouest. Bass semble<br />

avoir intro<strong>du</strong>it Tony chez les Flamingos,<br />

qu’il a aussi enten<strong>du</strong>s à l’Alabam et a déjà<br />

engagés sur Federal, où ils sont utilisés<br />

comme chœurs non mentionnés, derrière<br />

Big Jay McNeely en juillet 1953, sur<br />

Nervous, man, nervous, par exemple. ©<br />

Suite et fin au prochain numéro


The Mountains My Baby And Me (New<br />

Time Records) est le huitième album des<br />

GRASS CATS. En 2010, leur chanson A<br />

Good Way To Get The Blues, composée et<br />

chantée par le mandoliniste Russell Johnson<br />

(dont l’album solo a été récemment <strong>Cri</strong> <strong>du</strong><br />

Coeur) s’était hissée en tête des charts<br />

bluegrass. Johnson prend logiquement un<br />

peu plus d’importance dans ce nouveau CD,<br />

d’autant qu’un des deux autres chanteurs des Grass Cats, Steven<br />

Martin, a laissé sa place à Alan Mullen qui ne chante pas. Tim<br />

Woodall qui est passé <strong>du</strong> banjo à la basse il y a quelques années<br />

interprète trois titres, Johnson neuf, et il y a un gospel chanté en<br />

quartet. Sept chansons sont signées par Johnson, toutes dans un<br />

style classique qui convient parfaitement à sa voix haut perchée,<br />

souvent emmenées par le jeu dynamique de Rick Lafleur au banjo.<br />

Chris Hill (fdl) et Johnson sont également d’excellents musiciens.<br />

<strong>Le</strong> trio vocal est un des points forts <strong>du</strong> groupe, notamment sur The<br />

Mountains My Baby And Me et Prisoner Of Your Love, deux titres<br />

qui pourraient légitimement connaître le même succès que A Good<br />

Way To Get The Blues. J’aime encore davantage la ballade ternaire<br />

Life In The Mines avec son trio vocal qui plane au-dessus des<br />

instruments. Johnson chante très bien la valse gospel Turning Point.<br />

<strong>Le</strong> quartet est bien en place sur Meet Me Up In Heaven. Dommage<br />

que la basse manque de groove sur le boogie Love With A Lifetime<br />

Guarantee. Sinon, les Grass Cats auraient fait un sans-faute sur<br />

les compositions de Johnson. Tim Woodall chante Unwanted Love<br />

de Reno & Smiley, Your Love Is A Miracle –adaptation bluegrass<br />

d’un succès de Mark Chesnutt– et What You Do To Me, tiré <strong>du</strong><br />

répertoire de Carl Wilson (frère de Dennis et ex-Beach Boy) et que<br />

les bluegrasseux connaissent par New Grass Revival. Woodall<br />

est moins convaincant que Johnson qui, comme à son habitude,<br />

s’est attaqué à quelques monuments <strong>du</strong> rock et <strong>du</strong> folk. Il chante<br />

très bien Blowin’ In The Wind de Dylan, même si le titre n’a pas<br />

la tension nécessaire pour bien s’adapter au bluegrass. Hungry<br />

Heart de Springsteen est marqué par l’excellente adaptation au<br />

banjo de Lafleur. <strong>Le</strong> refrain manque néanmoins de punch, malgré la<br />

qualité des harmonies vocales. Ce titre est trop lié au saxophone de<br />

Clarence Clemons. Par contre, la réussite est totale pour le superbe<br />

I Can’t Stand It de Clapton, joué avec la complicité <strong>du</strong> guest Brian<br />

Batten, un nouveau dobroïste qu’on prend plaisir à découvrir sur<br />

plusieurs titres de cet album.<br />

The Gospel Side Of Dailey & Vincent est,<br />

comme son nom l'indique, 100% gospel,<br />

mais seuls trois titres rapides chantés en<br />

quartet sont franchement bluegrass. Cast<br />

Aside est <strong>du</strong> Quicksilver tout craché (Jamie<br />

Dailey s'est fait connaître avec le groupe de<br />

Doyle Lawson). Living In The Kingdom Of<br />

God, écrit par Dailey, et Cross Over To The<br />

Other Side Of Jordan sonnent également<br />

comme des classiques <strong>du</strong> genre. DAiLEY & ViNCENT interprètent<br />

en <strong>du</strong>o avec une guitare pour seul accompagnement Family Bible<br />

de Willie Nelson. <strong>Le</strong>ur complémentarité vocale s'illustre encore<br />

sur le slow Come Back To Me et la valse Until At Last I'm Home.<br />

Très belle interprétation également de Welcome Home de Dolly<br />

Parton. Sur les quartets, le groupe a tendance à abuser de la voix<br />

de basse de Christian Davis qui force parfois dans le grave. Mais<br />

les excès sont dans le tempérament <strong>du</strong> groupe, réputé comme un<br />

des meilleurs shows de la scène bluegrass. Ils ont tendance à en<br />

rajouter. Ainsi, avec les cuivres, les cordes et les chœurs, Daddy<br />

Sang Bass de Carl Perkins fait penser à une kermesse harlémoise.<br />

<strong>Le</strong> piano, la batterie et les cordes donnent à Peace That Covers<br />

All The Pain un arrangement que ne renierait pas Céline Dion. <strong>Le</strong><br />

talent et l’exubérance <strong>du</strong> groupe (renforcé sur quelques titres par<br />

Bryan Sutton, Andy <strong>Le</strong>ftwich, Stuart Duncan ou Scott Vestal) font<br />

bien passer l'humour de Noah Found Grace In The Eyes Of The<br />

Lord. Avec le même type d'arrangement (batterie et piano en avant)<br />

sur The Fourth Man In The Fire, Dailey et Vincent sonnent comme<br />

les Statler Brothers à qui ils avaient consacré leur précédent CD.<br />

SANSEVERiNO :<br />

TOURNÉE CHANSONS<br />

& COMBO BLUEGRASS<br />

Printemps<br />

2013<br />

BLUEGRASS & C°<br />

Christian Séguret : mandoline<br />

Jean-Marc Delon : banjo<br />

Christophe Cravero : violon<br />

Jidé Jouannic : contrebasse<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 22<br />

Dominique<br />

FOSSE<br />

The Gospel Side est un album varié qu'il sera peut-être difficile<br />

d'apprécier dans sa totalité mais il y a de belles réussites et le talent<br />

vocal <strong>du</strong> groupe est indéniable.<br />

Tout le monde connait Terry BAUCOM car il<br />

a fait partie, dès leur création, de plusieurs<br />

groupes importants de l’histoire <strong>du</strong> bluegrass<br />

dont la plupart existe encore (Quicksilver,<br />

Lou Reid & Carolina, IIIrd Tyme Out – Boone<br />

Creek, avec Ricky Skaggs et Jerry Douglas<br />

est le seul à avoir disparu). In A Groove<br />

est un premier album solo tardif, à son<br />

image de membre de groupe discret mais<br />

talentueux. En plus de ses qualités de banjoïste, c’est un très bon<br />

chanteur basse et baryton. C’est encore à ce rôle qu’il se cantonne<br />

dans cet album choral (beaucoup d’invités) qui a le mérite de ne<br />

pas être un grand fourre-tout. Il y a un style musical –le bluegrass<br />

classique– joué par une équipe d’excellents musiciens (Baucom,<br />

Adam Steffey/ mdo, Jason Carter/ fdl, Wyatt Rice/ gtr, Barry Bales/<br />

cbss) au service d’interprètes triés sur le volet. Il y a bien enten<strong>du</strong><br />

un gospel avec la formation originelle de Quicksilver. <strong>Le</strong>s Gibson<br />

Brothers font <strong>du</strong> Gibson Brothers sur un titre de Buck Owens. Good<br />

Time Mountain Man est une composition de Chris Stapleton qu’il<br />

chante intégralement en <strong>du</strong>o avec Ronnie Bowman. L’arrangement<br />

mené par le fiddle de Jason Carter a de faux airs cajuns. J’aime<br />

beaucoup The Next Last Time par Ronnie Bowman avec le soutien<br />

de John Cowan qui, de son côté, interprète le standard des Louvin<br />

Brothers I Wish You Knew avec le concours de Russell Moore.<br />

Ce dernier, Don Rigsby, Paul Williams, Jamie Dailey et Lou Reid<br />

interprètent chacun un titre dans le plus pur style bluegrass. The<br />

Sentence d’Eddie Adcock tranche un peu avec le reste de l’album<br />

car il est joliment chanté en trio par Adam Steffey, Terry et son<br />

épouse Cindy dans un registre medium. Il n’y a qu’un instrumental,<br />

la composition de Baucom qui donne son nom à l’album.<br />

David Grisman publie, sur son label<br />

Acoustic Disc, Hard Core Bluegrass In<br />

The Dawg House par DEL & DAWG. Il s’agit<br />

d’enregistrements de Grisman avec le Del<br />

McCoury Band (sauf Ronnie, mandoliniste<br />

<strong>du</strong> groupe, présent sur seulement deux<br />

titres) datant de 1992 et 1997, augmentés<br />

de deux titres en <strong>du</strong>o mis en boîte en 2000.<br />

Je regrette qu’il n’y ait pas plus de chansons<br />

en <strong>du</strong>o car Grisman y a toute la place pour exprimer son talent<br />

d’accompagnateur et de soliste dans le style traditionnel. <strong>Le</strong>s<br />

meilleurs titres de l’album sont ceux que Del chante seul, notamment<br />

John Henry et Sittin’ On Top Of The World. Il n’est décevant que sur<br />

Good Woman’s Love. L’interprétation de John Cowan avec New<br />

Grass Revival et celle de Jim Eanes dans un style plus country<br />

& western semblent inapprochables. Mike Garris, ancien bassiste<br />

de McCoury et Grisman chantent assez médiocrement deux titres<br />

chacun. <strong>Le</strong> <strong>du</strong>o Del-David sur We Can’t Be Darlings Anymore n’est<br />

pas emballant non plus. Parmi les titres interprétés par Del, le<br />

refrain en trio (avec Ronnie) de Cabin Of Love est faux. L’harmonie<br />

low tenor de Grisman n’apporte rien à <strong>Country</strong> Boy Rock’ n’ Roll.<br />

Elle est par contre bien placée sur Walkin’ The Dawg (sic) et The Hit<br />

Parade Of Love. <strong>Le</strong> trio (avec Garris) passe bien sur Save It ! Save<br />

It ! Si le bât blesse partiellement côté chants, le volet instrumental<br />

est réussi. Chaque titre est une leçon de mandoline. Rob McCoury<br />

(bjo) et Jason Carter (fdl) jouent avec le talent qu’on leur connait.<br />

<strong>Le</strong> répertoire est presque exclusivement composé de chansons<br />

popularisées dans les années 40 à 60 par Bill Monroe, Jimmy<br />

Martin, Reno & Smiley, les Stanley Brothers et Del McCoury (20/20<br />

Vision).<br />

Connaissant la voix de tenor de Joe<br />

Mullins, je suis un peu surpris que They're<br />

Playing My Song (Rebel 1849), l'album de<br />

Joe MULLiNS & The RADiO RAMBLERS, ne soit<br />

pas plus bluegrass hardcore. Une raison<br />

évidente est que Mullins partage les chants<br />

lead avec Adam McIntosh qui a une voix<br />

beaucoup plus douce que la sienne. Une<br />

autre pourrait être la prise de son en studio<br />

car Katy Daley qui clôture le disque et a été enregistré en public<br />

apparaît beaucoup plus "trad" que les autres titres. Plusieurs chan


-sons me semblent manquer de la tension nécessaire au bluegrass.<br />

C'est peut-être pour ça que parmi mes titres préférés, il y a les deux<br />

instrumentaux, Steel Guitar Rag qui fait la part belle au banjo et<br />

Cruisin' Timber (de David Harvey) qui comporte un bon break <strong>du</strong><br />

fiddler Evan McGregor. J'aime aussi le countrygrass Some Kind Of<br />

War, le gospel a cappella Moses Set My People Free et le medley<br />

consacré aux Osborne Brothers. <strong>Le</strong> reste, pourtant bien joué et<br />

bien chanté, peine à accrocher notre oreille.<br />

Music To My Ears (Skaggs Family<br />

Records) de Ricky SKAGGS est un album<br />

varié à base de bluegrass mais abordant<br />

d'autres genres, sans doute la raison pour<br />

laquelle Skaggs l'a copro<strong>du</strong>it avec Gordon<br />

Kennedy qui a notamment travaillé avec<br />

Clapton, Garth Brooks et Bonnie Raitt. <strong>Le</strong>s<br />

amateurs de bluegrass classique aimeront<br />

You Can't Hurt Ham, chanson humoristique<br />

écrite par Skaggs et Kennedy, basée sur une phrase de Bill Monroe.<br />

Il y a une bonne version de Things In Life de Don Stover associant<br />

deux banjos, clawhammer par Skaggs, picking par Justin Moses.<br />

Skaggs a aussi composé l'instrumental New Jerusalem qu'il joue à<br />

la mandoline comme la plupart des titres <strong>du</strong> CD. Il reprend Loving<br />

You Too Well, valse écrite par Carter Stanley, Blue Night popularisé<br />

par Bill Monroe puis Hot Rize, et Tennessee Stud en hommage à<br />

Doc Watson. Rien d'extraordinaire mais bien fait. <strong>Le</strong>s autres titres<br />

sont affaire de goût. J'aime What Are You Waiting For composé par<br />

Kennedy (gtr él) et le pianiste Ben Cooper avec un arrangement<br />

country où leurs instruments dominent. J'apprécie moins leur ballade<br />

Nothing Beats A Family avec ses chœurs envahissants. Kennedy<br />

a aussi écrit You Are Something Else qui n'a rien de bluegrass<br />

mais convient bien au banjo et au fiddle. Music To My Ears me fait<br />

l'effet d'un gospel à l'eau de rose mais est tout de même mieux que<br />

Soldier's Son que Skaggs chante avec le Bee Gee survivant Barry<br />

Gibb. De la mauvaise pop eighties badigeonnée de banjo, de fiddle<br />

et de flûte.<br />

Dans les années 90, avec JD Crowe & The<br />

New South, Robert HALE a pu faire apprécier<br />

ses qualités de guitariste et de chanteur,<br />

aussi à l'aise dans le bluegrass classique<br />

que dans le countrygrass qui est devenu sa<br />

spécialité avec le groupe Wildfire dans les<br />

années 2000. Avec son premier album solo<br />

Pure And Simple (Pinecastle 1179) il pousse<br />

l'enveloppe un peu plus loin en arrangeant<br />

plusieurs titres en country avec batterie, guitare électrique et<br />

claviers. L'atmosphère générale reste cependant acoustique avec<br />

la présence de ses anciens partenaires de Livewire, le groupe de<br />

ses débuts (Scott Vestal/ bjo, Wayne Benson/ mdo, Ernie Sykes/<br />

cbss), Randy Kohrs (dob) et Steve Thomas (dob). Did She Mention<br />

My Name (Gordon Lightfoot), There's Another Baby Waiting For<br />

Me Down The Line (Reno & Smiley), Waves Of Sorrow (Vassar<br />

Clements) et le gospel Savior Save Me From Myself (Larry Cordle)<br />

relèvent <strong>du</strong> bluegrass classique, pur et simple comme l'annonce<br />

l'album, bien joué et bien chanté. L'instrumental Dirt Poor, une<br />

composition de Hale, est plus moderne. <strong>Le</strong>s titres country sont<br />

bien moins convaincants, malgré la bonne contribution de Kohrs<br />

et les harmonies vocales d'Alecia Nugent et Shawn Lane. Ce sont<br />

presque tous des tempos lents, notamment les trois chansons<br />

écrites par Hale. J'aime bien cependant These Old Blues de Larry<br />

Sparks, le seul titre country mené par le banjo. L'arrangement<br />

rappelle la période country de Ricky Skaggs. <strong>Le</strong> CD s'achève sur<br />

un titre à part, la reprise de Sir Duke de Stevie Wonder, très bien<br />

chanté par Hale, avec un arrangement calqué sur l'original mais<br />

habilement adapté aux instruments bluegrass<br />

Comme Kathy Mattea avec Coal, Scott<br />

HOLSTEiN vient de consacrer un album entier<br />

au monde de la mine, Cold Coal Town. <strong>Le</strong><br />

titre de l’album présage que ce dernier ne<br />

sera pas plus gai que celui de l’interprète de<br />

18 Wheels And A Dozen Roses. Il y a des<br />

différences importantes cependant. Alors<br />

que Kathy Mattea est seulement interprète,<br />

Holstein a écrit les onze titres (9 chansons<br />

et 2 instrumentaux). Il a convié des musiciens bluegrass qui<br />

garantissent que la noirceur de ses chansons trempées dans le<br />

charbon ne se transformera pas en gris de l’ennui pour l’auditeur.<br />

Randy Kohrs (dob), Aaron Ramsey (mdo), Clay Hess (gtr), Tim<br />

Crouch (fdl), Scott Vestal (bjo) et Jay Weaver (cbss) sont à la<br />

hauteur de leur réputation. Ils s’amusent sur l’instrumental rapide<br />

<strong>Le</strong>avin’ Charleston. La valse Holstein Waltz est menée par le fiddle.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 23<br />

Il y a un beau travail d’arrangement sur Cold Coal Town et Boone<br />

County Blues. Scott Holstein a un timbre voilé, bluesy, proche de<br />

celui de Chris Stapleton mais son chant est plus naturel, moins<br />

forcé. Une manière de chanter peut-être pas très spectaculaire mais<br />

efficace pour ce répertoire. Même Blackwater chanté a capella avec<br />

Don Rigsby passe assez bien, encore plus pour les anglophones<br />

car les textes sont loin d’être anodins. Clinch Mountain Hills est<br />

un hommage aux Stanley Brothers. En plus des titres déjà cités, il<br />

faut signaler The Spell avec une bonne partie de dobro et Montani<br />

Semper Liberi, à ma connaissance la première chanson bluegrass<br />

avec un titre en latin (c’est la devise de la Virginie Occidentale).<br />

Dans leur premier album (<strong>Cri</strong> 123), The<br />

HiLLBENDERS affichaient de belles qualités<br />

de musiciens et d’arrangeurs mais les<br />

chants n’étaient pas au même niveau. Ils<br />

sont en nets progrès avec Can You Hear Me<br />

(Compass 4585). On retrouve leur bluegrass<br />

moderne qui fait plus que friser avec le<br />

newgrass par moments, leurs arrangements<br />

travaillés (Train Whistle, Concrete Ribbon),<br />

les influences de Béla Fleck chez Mark Cassidy (son instrumental<br />

Clutch) et celles de Sam Bush chez Nolan Lawrence (Broken<br />

Promises). Chad Graves a tout de même tendance à trop en<br />

faire au dobro. Il a écrit avec Cassidy l’instrumental new acoustic<br />

Gettysburg. Côté voix, il y a toujours trois chanteurs principaux mais<br />

Gary Rea a laissé sa place à Mark Cassidy et c’est tant mieux car<br />

ce dernier est tout-à-fait convaincant sur le blues-rock Town Away et<br />

la reprise Past The Point Of Rescue, un des premiers succès d’Hal<br />

Ketchum, augmenté ici d’un original pont vocal en espagnol. <strong>Le</strong><br />

meilleur chanteur des Hillbenders est Lawrence. Il maîtrise mieux<br />

la puissance de sa voix que sur le CD précédent sauf sur Talking<br />

In Your Sleep des Romantics (groupe new wave des années 70)<br />

trop chanté à l’énergie. Sur les autres titres, sa voix reste claire. Il<br />

est excellent sur Broken Promises (sa seule composition) dont le<br />

début ressemble à Love Someone Like Me de New Grass Revival.<br />

Sur ce titre, les Hillbenders jouent en dignes héritiers de la bande<br />

à Sam Bush. Jim Rea interprète quatre de ses compositions. Il<br />

force trop sa voix dans le registre blues-rock et c’est dommage car<br />

Heartache Thunderstorm a une intro originale et Spinning In Circles<br />

une structure pop inhabituelle. Radio semble avoir été fort inspiré<br />

de Turn Your Radio On de John Hartford. En misant davantage<br />

sur Nolan Lawrence comme chanteur principal, The Hillbenders<br />

pourraient devenir une formation majeure des prochaines années.<br />

Ils méritent d’ores et déjà qu’on s’intéresse à leur musique.<br />

CHATAM COUNTY LiNE est un quatuor<br />

généralement considéré comme faisant<br />

partie des jamgrass bands, ces groupes de<br />

formation-type bluegrass jouant une musique<br />

influencée à la fois par le bluegrass et par<br />

le rock (ou d‘autres styles comme le cajun<br />

pour <strong>Le</strong>ftover Salmon) et dont les chansons<br />

sont propices à de longues improvisations<br />

à l‘instar de ce que fit New Grass Revival<br />

dans les années 70 (eux-mêmes s‘inspirant de groupes comme<br />

Creedence, Grateful Dead et The Who). Pourtant, la musique de<br />

Chatham County Line me semble surtout attachée aux qualités de<br />

songwriter de son chanteur guitariste Dave Wilson qui signe 12 des<br />

16 titres de Sight & Sound, enregistré en public, et constituant une<br />

espèce de Best Of puisque tous les morceaux sont tirés des cinq<br />

albums studio enregistrés depuis 10 ans. La catégorie jamgrass<br />

m’apparaît d‘autant moins adéquate qu‘aucun titre ne dépasse 5<br />

minutes. La voix de Wilson fait parfois penser à celle de Todd Sheaffer,<br />

le chanteur de Railroad Earth. <strong>Le</strong>s puristes apprécieront peut-être<br />

que certains arrangements soient allégés de leurs instruments non<br />

bluegrass par rapport aux orchestrations studio, mais le live n‘a<br />

pas que des avantages. Chatham County Line donne plus dans<br />

l‘énergie que dans la précision. L‘accompagnement est parfois<br />

brouillon (l‘instrumental Clear Blue Sky) ou bizarre (Speed Of The<br />

Whippoorwill). D‘un autre côté, Nowhere To Sleep et Closing Town<br />

sont les seules chansons vraiment bluegrass. By The Riverside<br />

n‘en est pas loin mais mâtiné de swing. Rock Pile est boogie, <strong>Le</strong>t<br />

It Rock blues-rock. La rythmique de guitare donne un aspect folkrock<br />

à plusieurs chansons. Crop Comes In et surtout le très bon<br />

Birmingham Jail ont un caractère dylanesque prononcé. <strong>Le</strong> banjo<br />

de Chad Holt est souvent en avant dans les arrangements et il<br />

s‘adapte à toutes les situations (Alone In New York pourtant loin <strong>du</strong><br />

bluegrass type). John Teer alterne mandoline et fiddle. J‘aime bien<br />

son instrumental Gunfight In Durango. L‘album est accompagné<br />

d‘un DVD de 13 titres dont 4 ne figurent pas sur le CD.<br />

Suite au verso


BLUEGRASS & C°<br />

Avec le groupe Long Ryders,<br />

Sid Griffin avait formé un groupe<br />

de country-rock dans la lignée<br />

des Byrds. Aujourd'hui établi en<br />

Grande-Bretagne, il est à la tête<br />

des COAL PORTERS qu'il présente<br />

comme un groupe bluegrass<br />

alternatif. J'aurais plutôt opté<br />

pour la dénomination bluegrass<br />

Canada Dry (sans que ça se veuille péjoratif). La<br />

couleur <strong>du</strong> bluegrass mais sans être bluegrass. <strong>Le</strong>s<br />

instruments y sont : banjo, mandoline, fiddle, guitare,<br />

contrebasse. <strong>Le</strong> sitar sur la reprise de Paint It Black<br />

(Stones) et la scie musicale sur The Gospel Shore ne<br />

dénaturent pas grand-chose. The Betsey Trotwood,<br />

instrumental de Carly Frey (fdl) et John Breese (bjo) est<br />

plutôt new acoustic, ce qui n'a rien d'inhabituel dans un<br />

album bluegrass. Mais certaines rythmiques, plusieurs<br />

interventions instrumentales et surtout les chants des<br />

Coal Porters ne collent pas au bluegrass. You Only Miss<br />

Her When She's Gone et Never Right His Wrong sont<br />

les titres rythmiquement les plus proches <strong>du</strong> bluegrass<br />

mais la mélodie de la première chanson et le pont<br />

instrumental de la seconde les en éloignent. Ask Me<br />

Again est trop laid back, The Gospel Shore trop blues<br />

et Barefoot On The Courthouse Lawn trop ternaire<br />

pour être bluegrass. Peu de drive de la part <strong>du</strong> banjo.<br />

<strong>Le</strong> solo d'Ask Me Again est swing. Ce sont surtout les<br />

voix des Coal Porters qui classent leur musique à part.<br />

Celle de Griffin, légèrement nasillarde donnerait un côté<br />

bluegrass s'il ne choisissait pas un phrasé qui en est<br />

éloigné. Carly Frey et le guitariste Neil Robert Herd ont<br />

des voix claires qui donnent une couleur folk rock et leur<br />

prononciation très articulée est étrangère au bluegrass.<br />

Pas étonnant que les Coal Porters aient plus de succès<br />

dans les festivals de country alternative et de rock que<br />

dans les manifestations bluegrass. Ce qui ne signifie<br />

pas que leur musique soit inintéressante. Hush U<br />

Babe/ Burnham Thorpe est original, avec un bon fiddle.<br />

Bonnes adaptations de Heroes (David Bowie) et Paint<br />

It Black. J'aime aussi la valse lente Red-Eyed & Blue et<br />

le blues The Gospel Shore. Je trouve que ça manque<br />

d'intensité, de la tension nécessaire au bluegrass, mais<br />

l'album n'est pas sans charme.<br />

L'album de Dewey FARMER<br />

& Derwin HiNSON (Patuxent<br />

233) est sans nom, signe qu'il<br />

n'aura peut-être pas de suite.<br />

Ce ne serait guère étonnant à<br />

la fréquence avec laquelle ils<br />

vont en studio. <strong>Le</strong> mandoliniste<br />

Dewey Farmer a enregistré<br />

avec Carl Story puis Al Wood<br />

& The Smokey Mountain Boys dans les 60-70's. <strong>Le</strong><br />

banjoïste et guitariste Derwin Hinson a accompagné<br />

Charlie Louvin il y a bien longtemps. Ensemble, ils<br />

ont enregistré ce CD instrumental qu'on croirait sorti<br />

des 50's et 60's. A cause <strong>du</strong> son des instruments<br />

d'abord, très vintage. De la technique instrumentale<br />

aussi, même s'ils brouillent les pistes en hors d’œuvre<br />

avec une rythmique de mandoline funky sur Old Joe<br />

Clark. Du répertoire enfin, avec des titres qui furent<br />

très populaires il y a une cinquantaine d'années :<br />

Over The Rainbow, Roly Poly, Arkansas Traveler et<br />

même Yesterday des Beatles dans un arrangement qui<br />

rappelle énormément celui des <strong>Country</strong> Gentlemen.<br />

<strong>Le</strong> boogie blues Bluegrass Romp a le même côté old<br />

school. Est-ce à cause des solos de guitare d'Hinson,<br />

les arrangements d'Arkansas Traveler et Kansas City<br />

Kitty semblent plus modernes. La version instrumentale<br />

<strong>du</strong> gospel Jesus Savior Pilot Me ne s'imposait pas<br />

vraiment. Snowflake Reel avec un passage jazzy, la<br />

reprise de la valse Flatbush Waltz (Andy Statman) et<br />

un ragtime écrit par Farmer sont plus agréables. Il y<br />

a un beau solo de fiddle de Steve Thomas dans The<br />

Bells Sing For Candrea, instrumental d'Hinson joué<br />

avec des harmoniques. ©<br />

On ne peut qu'inviter le lecteur à apprécier cet ouvrage<br />

qui donne la primeur à l'instrument fétiche, la guitare<br />

(électrique) dans toutes ses dimensions liées au rock, ce<br />

concept musical fourre-tout issu <strong>du</strong> rock 'n' roll pétri de<br />

diverses influences (rockabilly, blues, pop, jazz etc.).<br />

Ainsi sont abordées la conception, l'histoire, la musicalité,<br />

la technique, la culture, etc. On pourrait sans doute faire<br />

le même constat pour d‘autres genres musicaux, mais<br />

l'auteur s'attache à son cœur de cible, à l'évidence son<br />

préféré, avec en arrière-plan le cliché <strong>du</strong> mâle maîtrisant<br />

un solo dans un contexte rock de révolte adolescente.<br />

Qui n'a rêvé de maîtriser son manche devant des jeunes<br />

filles ébahies ? Mais heureusement l'histoire et l'évolution<br />

<strong>du</strong> genre et de la guitare offrent bien plus de richesse culturelle que ces clichés !<br />

Au premier abord, le livre apparaît un peu confus dans sa construction, avec des<br />

redites et des digressions. Mais cette absence de rigueur "universitaire", sans<br />

chronologie pointilleuse, donne peu à peu un certain charme à la lecture : on<br />

suit Tony dans une sorte de confidence qu'il nous fait où bouillonnent les divers<br />

éléments de sa passion, qu'il veut partager. Ainsi un détail amène un souvenir,<br />

la mention d'un album une autre anecdote, etc. D'autant qu'il s'appuie sur la<br />

connaissance de nombreux objets (certains devenus des fétiches) avec à la fois<br />

la grande histoire <strong>du</strong> disque et des concerts, et les légendes liées aux fantasmes<br />

qu'on ne se lasse pas d'évoquer. Sans oublier ses réflexions et constats par<br />

exemple sur les vertus respectives de la Stratocaster et la Telecaster. Chacun<br />

frottera son opinion aux mentions des grands marqueurs de l'instrument, de Chuck<br />

Berry à Mark Knopfler ou de Eric Clapton à... son musicien français préféré !<br />

Pour en revenir au nœud vital <strong>du</strong> livre, le lien organique de l'instrument avec le<br />

genre, la guitare fut un temps menacée par l'assaut technique des claviers des<br />

synthétiseurs et, aujourd'hui, par des rythmiques numériques. Mais l'électronique<br />

ne remplace pas, <strong>du</strong> moins pour celui qui vibre pleinement, la fascination pour la<br />

construction mélodique d'un solo. Tout au plus peut-elle compléter un temps la<br />

multiplicité des sons (pédales, effets).<br />

Tony appuie son analyse sur nombre de groupes et artistes qui, depuis 50 ans,<br />

ont façonné notre esthétique avec celle que distillait, dans sa lente évolution,<br />

la musicalité <strong>du</strong> rock. Il cite les albums qui ont compté et marqué leur temps<br />

et complète notre expérience d‘une riche documentation. La diversité rend<br />

compte en partie de la vitalité des musiques cousines (folk rock, country rock,<br />

hard rock, glam rock, etc.) et s'arrête parfois pour écouter des témoignages,<br />

grâce à la reprise d'interviews : Gary Moore, Tony Joe White, Jimi Hendrix (par<br />

Steve Barker, BBC 1967), JJ Cale, Popa Chubby, Dave Alvin (par Jacques-Eric<br />

Lagarde) Vincent Palmer, Patrice Bastien (boutique vintage). Bref, ça bouillonne,<br />

et même si l'accord parfait est sans doute multiple, il est bigrement sonore et<br />

sé<strong>du</strong>isant. L'ouvrage offre en plus quelques photos originales. A lire, et peut-être<br />

à re-parcourir pour approfondir certaines réflexions en les reliant à sa collection<br />

de disques. Belle idée, Tony. © (JB) Ed.Camion blanc (www.camionblanc.com)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 24<br />

Guitare et Rock<br />

l'histoire d'un accord parfait<br />

Tony Grieco<br />

PS : <strong>Le</strong>s amateurs de bluegrass vont sourire <strong>du</strong> cliché de la page 43 : "<strong>Le</strong> bluegrass, musique<br />

à forte connotation celtique jouée par ces colons paysans ou gardiens de vaches (sic), naîtra<br />

de ces chaudes soirées où l'on sort volontiers le violon (le fiddle), le banjo et la guitare pour<br />

faire danser les couples (danses appelées square dance)". Ne vous arrêtez pas à ce détail<br />

qui ne fait que 3 lignes sur 280 pages d'un livre intéressant qui mérite notre attention.<br />

CONCERT MADE iN FRANCE<br />

COYOTHÈQUE<br />

Red Wine & Peter Rowan en novembre<br />

à La Roche-sur-Foron (Ph. Jean-Marc Delon)<br />

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Allée des Noisettes 60520 La Chapelle en Serval<br />

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Dirigé par Christian Séguret (<strong>Le</strong> numéro 10 est paru !)<br />

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21bis rue Dammartin, Montbrieux 77580 Guérard<br />

GOLDENSEAL (Dir. John Lilly)<br />

1900 Kanawha Blvd East, Charleston, WV 25305, USA<br />

JOURNAL OF TEXAS MUSiC HiSTORY<br />

History Department, Texas State University, San Marcos TX<br />

78666, USA (Dir.Gary Hartman)<br />

NO FENCES Friedrichsstrasse 16, 34117 Kassel, Allemagne


Eric<br />

SUPPARO<br />

i'M KiNGFiSHER (Thomas DENVER JONSSON)<br />

La Scandinavie, entre autres qualités, abrite nombre de singer-songwriters de haute volée, et semble pouvoir, en plus <strong>du</strong><br />

gîte, leur offrir aussi le couvert (festivals, bars, théâtres), si frugal qu'il puisse être. Thomas Denver Jonsson y officie depuis<br />

une dizaine d'années, enchaînant les albums (tous remarquables) avec une belle régularité. Seul sur scène avec sa guitare<br />

acoustique (qu'il joue d'une façon peu conventionnelle et assez passionnante) ou judicieusement accompagné sur disque (on<br />

l'a découvert en 2007, un sublime <strong>du</strong>o avec Jennie Stearns sur The Lake Acts Like An Ocean), modeste et outrageusement<br />

talentueux, échappant aux étiquettes faciles, Thomas est un secret trop bien caché. Voici l'occasion de lever le voile…<br />

Bonjour Thomas ! Quelques précisions<br />

s'imposent pour le public français…<br />

d'où viens-tu ?<br />

Bonjour Eric ! (en Français). J'ai grandi<br />

dans une petite ville paisible, Grums, le<br />

"midwest" de la Suède. Vers 20 ans j'ai pas<br />

mal bougé dans le pays; mais depuis 5 ans<br />

je me suis établi à Lund, au Sud…<br />

Quelles ont été tes premières<br />

rencontres avec la musique ?<br />

J'ai été entouré de musique très tôt, ma<br />

mère chante et joue <strong>du</strong> piano. <strong>Le</strong> goût de<br />

mes parents pour les années 50 et 60 a<br />

fortement coloré mes premiers contacts.<br />

Et je suis toujours touché par Fats Domino,<br />

Roy Orbison, Chuck Berry, The Crystals,<br />

Del Shannon, tous ces gens-là. Quand<br />

j'ai commencé, j'ai découvert la scène<br />

dite "americana" contemporaine, Ryan<br />

Adams, Bonnie Prince Billy mais aussi le<br />

fabuleux "Solitary Man" de Johnny Cash.<br />

Je suis également fan depuis longtemps<br />

de musiques plus expérimentales, instrumentales<br />

et post-rock. <strong>Le</strong> mélange n'était<br />

pas évident quand j'ai commencé à écrire<br />

mes propres chansons, c'est plus partagé,<br />

"de mise", désormais.<br />

Tu as commencé très jeune...<br />

Faire de la musique a été pour moi<br />

une soupape de sécurité, quasiment<br />

thérapeutique. J'avais accumulé trop de<br />

choses en moi et je devais agir. La musique<br />

est à ce titre un voyage intérieur et une<br />

épreuve physique libératrice, quand on<br />

commence à tourner et monter sur scène<br />

chaque soir. J'avais tellement de respect et<br />

d'admiration pour le métier de musicien que<br />

je ne pensais vraiment pas y arriver moimême.<br />

Mais j'ai essayé… et j'aime toujours<br />

ce sentiment de ne pas<br />

trop maîtriser ce que je<br />

suis en train de faire.<br />

Tu ne me croirais pas<br />

si je te disais le nombre<br />

de morceaux écrits<br />

alors que je cherchais<br />

vainement à reprendre<br />

les titres et accords<br />

des autres. C'est un<br />

rêve devenu réalité,<br />

forcément obsessionnel<br />

parfois…<br />

Jouer en solo sur<br />

scène, c'est la<br />

liberté totale ?<br />

Quand tout va bien<br />

et que j'entre dans<br />

ma bulle de plaisir sur<br />

scène, c'est carrément<br />

narcotique...<br />

As-tu le sentiment de<br />

faire partie d'un style<br />

musical précis ?<br />

S'il faut vraiment le<br />

faire, indie-folk, ça me<br />

va. C'est indie… et folk.<br />

Je préfère garder la<br />

chose un peu ouverte.<br />

Un travail acoustique,<br />

Ph. Kristopher HEDBERG<br />

avec des arrangements qui se<br />

rapprochent de ceux d'un groupe.<br />

Mais le noyau est simple, ma<br />

guitare et ma voix, c'est ce que<br />

je fais quand je joue sur scène,<br />

seul. J'ai commencé dans<br />

une veine alt-country, donc j'ai<br />

récolté ces comparaisons avec<br />

Neil Young, Townes Van Zandt<br />

ou Gram Parsons au début. À<br />

l'aube de mon cinquième album,<br />

je pense être un peu plus<br />

"non-conventionnel".<br />

Disons qu'un mélange<br />

de John Fahey,<br />

The National,<br />

Jason Molina et<br />

Cher me va mieux<br />

aujourd'hui !<br />

Comment vois-tu ce "music<br />

business" maintenant ? et dans ton<br />

pays ? Comment la Suède traite-t-elle<br />

les singer-songwriters ?<br />

L'essentiel est que je m'imagine faire ce<br />

métier encore longtemps, je veux juste<br />

sentir que j'évolue, que je vais vers le mieux,<br />

d'année en année. Quitte à me taper la tête<br />

sur les murs pour y arriver. <strong>Le</strong> music business<br />

est un monstre en perpétuel changement,<br />

c'est à la fois effrayant et excitant. Il faut<br />

apprendre à aimer ça. La scène musicale<br />

suédoise est surchargée, dans tous les<br />

styles. C'est une sorte de compétition à la<br />

fois difficile et motivante. Quand au public<br />

suédois, que les salles soient petites ou<br />

grandes, il est généralement très accueillant,<br />

même si parfois il est un peu agité ! Il y a<br />

toujours quelques mauvaises soirées ici ou<br />

là mais c'est de plus en plus rare…<br />

Tu es entre deux<br />

albums, Arctic, sorti<br />

l'an dernier, et le<br />

prochain en cours<br />

d'enregistrement...<br />

L'idée avec Arctic,<br />

c'était de faire un album<br />

de blues contemporain<br />

à ma manière. J'ai<br />

toujours la sensation<br />

que ce style est soit<br />

trop intellectualisé, soit<br />

trop démonstratif et<br />

gavé de performances<br />

superflues. J'ai voulu<br />

mélanger mes sensations<br />

actuelles et une<br />

certaine façon de jouer<br />

"blues", en frappant<br />

www.imkingfisher.com<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 25<br />

Ph. Gustav ADBÅGE<br />

et tordant les cordes de la guitare,<br />

en acoustique. Pour l'écriture, j'ai<br />

laissé les récits de Fridtjof Nansen<br />

(ses premières expéditions au<br />

Pôle Nord) m'envahir, et aborder<br />

des sujets comme la nature, le<br />

monde sauvage, inconnu, souvent<br />

excitant de ces contrées-là. J'ai la<br />

sensation aujourd'hui que les titres<br />

de cet album les plus forts sont ceux<br />

où j'ai réuni le plus grand nombre<br />

de points communs entre<br />

cet explorateur et mon<br />

monde à moi, des<br />

sentiments très intimes.<br />

Pour ce qui<br />

est <strong>du</strong> présent, je<br />

viens de terminer<br />

les prises de sons<br />

des voix et guitares <strong>du</strong> futur album,<br />

Avian. J'ai travaillé un long moment<br />

pour en arriver là. C'est le petit dernier,<br />

mon préféré à ce jour, inéluctablement…<br />

L'album devrait sortir au printemps 2013 si<br />

tout se passe bien. C'est est le deuxième<br />

d'une petite trilogie pour laquelle j'ai déjà<br />

prévu le dernier épisode, très simple, avec<br />

peut-être 3-4 musiciens avec moi sur tout<br />

l'album, jouant sur les silences, un peu<br />

tor<strong>du</strong> et bruyant par moments, presque une<br />

ambiance de quartet de jazz.<br />

Pour tes enregistrements, quelle est ton<br />

approche, le degré d'improvisation, la<br />

part de surprise des autres musiciens ?<br />

Mon principe est le suivant : plus la<br />

chanson est millimétrée sur le papier, au<br />

moment de l'écriture, seul, plus elle a droit<br />

à sa liberté quand on y travaille en studio.<br />

Mon pro<strong>du</strong>cteur, Carl Edlom, et moi-même,<br />

allons fêter dix ans de travail en commun<br />

l'an prochain. Il était déjà avec moi pour<br />

mon premier single en 2003 (Then I Kissed<br />

Her Softly). On a trouvé nos marques avec<br />

le temps, quelques mots suffisent pour nous<br />

cadrer mutuellement. Mais bien sûr ce n'est<br />

jamais évident de laisser quelqu'un d'autre<br />

jouer avec ses "enfants"… <strong>Le</strong> plus étonnant<br />

c'est que lorsqu'un ami proche joue sur mon<br />

album, j'ai une vraie confiance et je suis le<br />

premier à lui demander d'aller plus loin dans<br />

le spontané, me surprendre. Je peux aussi<br />

tortiller des heures une simple ligne de<br />

piano de Carl, le malheureux...<br />

Que penses-tu des nouveaux moyens<br />

de diffusion digitaux ? Ces réseaux...<br />

Je vais être clair, c'est bon. <strong>Le</strong>s changements<br />

depuis dix ans dans cette in<strong>du</strong>strie m'ont<br />

aidé à vivre en tant qu'artiste. Ne serait-ce<br />

Discographie<br />

2010- I'm Kingfisher - Arctic (Playground 118) CD<br />

2007- Thomas Denver Jonsson<br />

The Lake Acts Like an Ocean (Kite 2000) CD<br />

2005- Thomas Denver Jonsson<br />

Barely touching it (Kite 1080) CD<br />

2004- Thomas Denver Jonsson<br />

First in line EP (Kite 1050) CDEp<br />

2003- Thomas Denver Jonsson<br />

Hope to her (Kite 1040) CD<br />

2003- Thomas Denver Jonsson<br />

Then I kissed her softly (Kite 1010) 7"


que de pouvoir diffuser mon travail<br />

par des moyens alternatifs, même<br />

après avoir été signé par un tout<br />

petit label, et trouver des dates<br />

à distance, se faire connaître<br />

ailleurs… Il ne faut pas le nier,<br />

ces connections sont bénéfiques.<br />

Celà ne veut pas dire que l'on en<br />

vit mieux, avec plus de revenus,<br />

loin de là. Mais honnêtement,<br />

c'est une chance, et je crois que<br />

passer moins de temps à se<br />

plaindre et plus à créer ou affiner<br />

sa musique est la bonne voie. <strong>Le</strong>s<br />

temps changent et nous, artistes,<br />

ne devons pas agir comme le font<br />

les grandes compagnies pétrolières quand des<br />

carburants alternatifs arrivent sur le marché…<br />

Peux-tu toujours te passer<br />

d'une maison de disques ?<br />

Même si la diffusion digitale tend à dominer<br />

la chose, mon sentiment est que le format<br />

album est toujours valide et le travail sincère, de<br />

sélection de talents, voire des chansons, d'un<br />

maison de disque, reste important, au milieu<br />

de ce nuage géant de musique disponible.<br />

J'achète des albums sur vinyle, et je n'imagine<br />

pas sortir un travail sans support physique à la<br />

clé. La promotion c'est un autre problème. C'est<br />

de plus en plus difficile d'exister si les moyens<br />

sont limités, cela fait partie <strong>du</strong> jeu, pas de place<br />

pour de la naïveté de ce côté-là. <strong>Le</strong>s gens qui<br />

s'occupent de moi sur mon label font tout ce<br />

qu'ils peuvent pour m'aider, je crois.<br />

Seul sur la route, tu écoutes quoi ?<br />

Etrangement, je résiste plutôt<br />

au "style" dans lequel je suis,<br />

sans doute pour éviter les<br />

clichés mais aussi pour ajouter<br />

des dimensions, des références<br />

dans mes propres morceaux.<br />

J'écoute beaucoup de choses<br />

dif-férentes. Un journal suédois<br />

m'a demandé dernièrement<br />

mon top-2012 personnel, et il y<br />

avait là Earth, Damien Jurado,<br />

Peaking Lights, Cat Power, Diiv,<br />

Beach House, Thåström, Perfume<br />

Genius, Lambchop et Bill Fay. De<br />

l'instrumental étrange, de la pop<br />

ANCiENS NUMÉROS DiSPONiBLES<br />

33- M-Chapin CARPENTER, Detour Band<br />

34- Tom RUSSELL, The Jayhawks<br />

35- Chris iSAAK, John Prine<br />

36- Pete DROGE, Creadance Clearwater Revival<br />

40- Spencer BOHREN<br />

41- Alejandro ESCOVEDO, Milton Brown<br />

55- Peter CASE, Bob Amos,<br />

56- SONDAGE ‘99 (Emmylou Harris)<br />

57- Hank SNOW, Calvin Russell<br />

58- Neal CASAL, Chip Taylor<br />

59- Kathy KALLiCK, Annabel, Kasey Chambers<br />

60- Steve EARLE, Nickel Creek<br />

61- Lionel WENDLiNG, Dale Watson<br />

62- <strong>Le</strong>e HAZLEWOOD, Ryan Adams<br />

63- Alan JACKSON, Eddie Shaver, Mark Stuart<br />

64- Dolly PARTON, Gas Oil, David Olney<br />

66- HANDSOME FAMiLY, Lost Highway<br />

67- Liane EDWARD, Eric Taylor<br />

68- Chet ATKiNS, W. Jennings<br />

69- Waylon JENNiNGS, Honky Tonk<br />

70- Jack iNGRAM, Northern Lights<br />

71- GUNSHOT, Jeff Blanc<br />

72- DETOUR BAND, Mickey Newbury<br />

73- Rex FOSTER, Western Swing<br />

74- JiM & JESSE, Townes Van Zandt<br />

75- Maura O’CONNELL, Johnny Paycheck<br />

76- SPECiAL CONSENSUS<br />

77- Jean-Yves LOZAC’H, Ronny Elliott<br />

78- Johnny CASH, Don M. Sampson, Slim Dusty<br />

79- The KRUGER Bros, Little Bob<br />

80- Marty STUART, Canyon Band, John Lilly<br />

81- Wayne HANCOCK, Turquoise<br />

Thomas DENVER JONSSON<br />

Ph. Kristoffer HEDBERG<br />

82- Billy Joe SHAVER, Patrick Verbeke<br />

83- Joy Lynn WHiTE, James Intveld<br />

84- Charlie WALLER, Sid Griffin<br />

85- Kelly WiLLiS, Wanda Jackson<br />

86- Chip TAYLOR/ Carrie RODRiGUEZ<br />

87- Liz MEYER, Audrey Auld Mezera<br />

88- Mary GAUTHiER, Cornell Hurd Band, Chely<br />

Wright, Kasey Chambers, Jimmy Martin<br />

89- Merle HAGGARD, Vassar Clements<br />

90- Moot DAViS, Vicky Layne, Keep Off The Grass<br />

91- EVERLY BROTHERS, Phenix, Merle Watson,<br />

Moon Mullican, Chris Whitley, Fred Eaglesmith<br />

92- Mark CHESNUTT, Greencards, Mary-Lou<br />

93- Jon RANDALL, James Hand, Ronnie Bowman,<br />

JA Martinez, Springfield, Texas Swing Kings<br />

94- Melinda SCHNEiDER, Todd Fritsch, James <strong>Le</strong>va,<br />

Marie Dazzler, Fats Domino, Larry Rice<br />

95- Tony Joe WHiTE, Ronnie Bowman,<br />

Kris Kristofferson, Mariotti Bros, Ph. Kulcsak<br />

96- Lionel WENDLiNG, Eddy Ray Cooper, Bob Wills,<br />

Philippe Langlois, Bruce Bouton<br />

97- 77EL DEORA, Bill Chambers, Chris Smither<br />

98- Joe ELY, Zip Code 2025, Wanda Jackson<br />

99- The CHERRYHOLMES, Dave Prior, Blue Railroad<br />

Train, Tommy Alverson, Hank Thompson<br />

100- RED MEAT, Jérôme Desoteux, Jimmy Cavallo<br />

101- SPECiAL 48 p Nashville 70’s, Muhlenberg Sound,<br />

Craponne, La Roche, Olivier Jouin, Jim Franklin,<br />

Mick Larie, <strong>Le</strong>e Hazlewood, Graham Thompson,<br />

El Toro, Gene Vincent, Bob Wills, etc.<br />

102- Porter WAGONER, Michael W. King, Richard<br />

Shindell, Eric Reynaud, Festivals, etc.<br />

103- Hank THOMPSON, Equiblues, Mandolines de<br />

Lunel, Dan Fogelberg, Lucinda Williams<br />

indé, <strong>du</strong> folk pur… Mais si l'on parle de mon<br />

Panthéon intime, mes dieux maison, ce serait<br />

plutôt M. Ward, John Fahey, Jason Molina, Cat<br />

Power, Bob Dylan, Mogwai, Johnny Cash ou<br />

Townes Van Zandt (Thomas Jonsson a participé<br />

l'an dernier à un tribute-album avec une version<br />

de To Live Is To Fly ndlr).<br />

Ecris-tu autre chose que des chansons ?<br />

J'ai écris un roman il y a quelques années, fini<br />

et repris et bouclé mais… sans surprise ça se<br />

termine toujours sous la forme de chansons.<br />

Sur le prochain album, c'est le cas de The Lion's<br />

Share. L'idée d'écrire en longue distance me<br />

plaît mais je ne sais pas si je tenterai l'aventure<br />

ou même si j'en ai la capacité...<br />

Pour terminer sur une note locale, peux-tu<br />

expliquer cet étonnant instrumental,<br />

"Sacha Distel" sur ton album de 2007<br />

The Lake Acts Like An Ocean) ?<br />

Ha ! J'aime ce vieux EP<br />

de titres bossa nova, dont<br />

un titre, Ting-Tong, et il y a<br />

une étonnante video que j'ai<br />

découverte qui s'y rapporte.<br />

Des raisons amplement suffisantes<br />

pour donner son nom à<br />

un des titres, non ?<br />

Connais-tu la France ?<br />

Un peu, et j'aimerais vraiment<br />

y retourner. J'ai fait des dates<br />

à Lyon, Dijon et Metz il y a<br />

quelques années, et je m'en<br />

souviens bien. <strong>Le</strong> plus tôt serait<br />

le mieux ! Ce serait parfait... ©<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 26<br />

Ph. Nicholas WAKEHAM<br />

104- Ray BENSON & ASLEEP AT THE WHEEL,<br />

Jim Cohen, Tennessee Stud, Tom Paxton<br />

105- Mike BLAKELY, Bonnie Bishop, Bruno Boussard,<br />

Steel-Guitare Charvieu, Smocky Dawson, Bill Bolick,<br />

106- 3FOX FiRE, Dierks Bentley, Adam Brand,<br />

Texas Sapphires, Marcel Germann, Patsy Cline,<br />

Hawkshaw Hawkins, Cowboy Copas<br />

107- Ricky SKAGGS, Detour Studio, Don Helms, Artie<br />

Traum, Buddy Harman, CRV, Courtelary, Lancy, etc.<br />

108- George JONES, Festivals<br />

109- Ernest TUBB, Pat MacDonald, Hatch Print,<br />

Bo Diddley, Red Foley, Alan <strong>Le</strong>atherwood<br />

110- The FLATLANDERS<br />

111- The BASTARD SONS OF JOHNNY CASH,<br />

Eric Chruch, Paul Clayton, Al Dexter, Dave Dudley,<br />

112- Carrie HASSLER - Gerry Hogan, Eddie Noak<br />

113- La ROCHE BLUEGRASS, Richard Dobson,<br />

<strong>Country</strong> Rendez-Vous, Ferlin Husky<br />

114- Lyle LOVETT, Lavardac, Irish Steel Guitar<br />

115- Ray Wylie HUBBARD, Dolly Parton, Carl Smith,<br />

Lou Millet, Cliff Richard, Tommy Duncan<br />

116- Robert Earl KEEN, Raul Malo, Bobby Charles,<br />

Paul McBonvin, Petre Nylund, Eddie Cochran,<br />

Dale Hawkins, Buddy Holly<br />

117- The GRASCALS, Slawek, Jimmie Skinner, Good<br />

Rockin‘ Tonight, BJ Wills, Charlieu Steel Guitare<br />

118- Dale Ann BRADLEY & Band, Ch. Howard-<br />

Williams, Miss <strong>Le</strong>slie, Quebe Sisters, Lucky, Tubb,<br />

Roddy Jackson, Jefferson Noizet, Big John Mills,<br />

Willie Nelson, Jimmy Dean, Hal Harris, BJ Wills<br />

119- Jean-Jacques MiLTEAU, La Roche Blu<br />

grass, <strong>Country</strong> Rendez-Vous, Dives-sur-Mer, Buddy<br />

Reed, Digby Hardy, Plumes de <strong>Coyote</strong>s<br />

120- The SWEETBACK SiSTERS, Gérard Herzhaft,<br />

NEWS<br />

<strong>Coyote</strong> Report<br />

ARTiSTES EXEMPLAiRES<br />

Claire Lynch et Tony Trischka<br />

ont reçu l'award USA Fellowships,<br />

récompense nationale<br />

pour encourager des artistes<br />

influents. <strong>Le</strong> prix de 50 000<br />

dollars permet de financer un<br />

projet. Tony pense réaliser un<br />

album sur la Civil War avec des<br />

compositions et éventuellement<br />

une version scénique<br />

CONTRABAND<br />

Titre de l'album de Otis Taylor<br />

qui a reçu le Grand Prix <strong>du</strong><br />

Disque de l'Académie Charles<br />

Cros (Telarc, distribué par<br />

Socadisc. Otis annonce<br />

également un CD en février :<br />

My World Is Gone<br />

COUNTRY CLASSiQUE<br />

Hip-O Records sort Patsy<br />

Cline on the Air : Her Greatest<br />

TV Performances, Extraits<br />

d'émissions TV de 1962 et<br />

1963 : <strong>Country</strong> Style U.S.A,<br />

Pet Milk Grand Ole Opry, The<br />

Glenn Reeves Show<br />

SAiNT AGRÈVE SANS MUSiQUE<br />

<strong>Le</strong> festival Equiblues, pris dans<br />

des difficultés financières,<br />

n'aura pas lieu cette été. <strong>Le</strong>s<br />

amateurs d'équitation et de<br />

country music remercient<br />

Philippe Lafont et ses amis<br />

pour les bons souvenirs<br />

Nécro : Jean-Pierre LEMOZiT<br />

Décédé à 70 ans, il était le<br />

président <strong>du</strong> très prestigieux<br />

Cahors Blues Festival<br />

NEWS DE LiLLY OF THE WEST<br />

Lilly Drumeva a recruté Lussy<br />

Stoynev (fdl) et Pavlin Malinov<br />

(drm) pour un projet de western<br />

swing et prépare un clip pour la<br />

St Valentin (Valentine Moon) ©<br />

Radio<br />

<strong>Country</strong><br />

<strong>Club</strong><br />

24h/ 24<br />

et 7 j/ sur 7<br />

www.radiocountryclub.com<br />

Laetitia A‘zou, Hall of Glisse, Images de Festivals<br />

121- Rhonda ViNCENT, Art Rosenbaum, Sonny<br />

Burgess, Bob Wills, JD Crowe, Rounder (40 ans)<br />

122- Tim O‘BRiEN, Red Simpson, David Hartley<br />

123-4- SAM-ELViS-MARiON, BLUEGRASS 43<br />

Tanya Tucker, Lisa Haley, Whitey Morgan, Ralph<br />

Mooney, BoB Wills, Webb Pierce, Ray Price, etc.<br />

125- Johnny HORTON, Festivals (Craponne, La<br />

Roche, Namur) Paolo Conti, Dean Reed<br />

126- Amber DiGBY, Jack Scott, Bob Dunn, Faron<br />

Young, Christophe Marquilly<br />

127- STARDAY : Une aventure musicale, Ocie<br />

Stockard, Gretchen Peters, Marvin Rainwater, Hank<br />

Williams, Roy Drusky, etc.<br />

128- Christian SÉGURET, Johnny Bond, Link Davis<br />

Katia Perrin, Joni Harms, Johnny <strong>Le</strong>e Wills<br />

129- Ronnie BOWMAN, Bearfoot, Gerry Griffin,<br />

Bob Wills, Tex Ritter, <strong>Coyote</strong> Européen<br />

130- THE SONS OF NAVARONE, <strong>Country</strong> Rendez<br />

Vous, Didier-Marc Bourelle, Johnny Cash,<br />

131- Brad PAiSLEY, King Records, Johan Asherton,<br />

Irish Steel Guitar Festival, Hank Williams : The Lost<br />

Concerts, Bob Wills : The Tiffany Transcriptions


DiSQU'AiRS<br />

WESTERN SWiNG AUTHORITY : All Dolled Up<br />

Ce septuor canadien, composé de Shane<br />

Guse (vln, vo), Stacey <strong>Le</strong>e Guse (vo), Paul<br />

Chapman (gtr, vo), Dan Howlett (vln, vo),<br />

Ed Ringwall (stl gtr), Matthew Lima (bs)<br />

et Craig Bignell (bat), nous propose un<br />

superbe deuxième CD de western swing. <strong>Le</strong><br />

groupe s’est bien approprié les neuf reprises<br />

de classiques, dont Barnyard boogie qui<br />

débute par des cris d’animaux de la ferme. La dixième, celle de<br />

Pink panther, semble incongrue au départ, mais s’intègre bien dans<br />

le lot. C’est à Stacy <strong>Le</strong>e que sont réservées les ballades, dont les<br />

superbes I’ve got a feelin’, une des deux compositions, One of us<br />

is lying et Maiden’s prayer. Quant à l’autre composition, All dolled<br />

up, c’est un titre enlevé. Avec les superbes violons, guitare et steel,<br />

le Western Swing Authority a de quoi venir voir. Il ne lui reste qu’à<br />

étoffer le répertoire d’originaux. Chaudement recommandé. (BB)<br />

WSA, 315 Arlene Pl, Waterloo ON, N2J 2G5 (Canada)<br />

JOHN LEE HOOKER JR : All Hooked Up<br />

<strong>Le</strong> registre vocal <strong>du</strong> fiston est différent de<br />

celui <strong>du</strong> père, le style musical aussi. <strong>Le</strong> fait<br />

qu’il soit né à Detroit, la ville de la Motown,<br />

n’y est sans doute pas étranger. Après des<br />

débuts très (trop ?) jeune dans le métier,<br />

il succombe aux tentations proposées,<br />

alcool et drogue, ce qui engendre divorce<br />

et prison. Il s’en sort grâce à la foi (le titre<br />

All hooked up se réfère à tout cela) et, depuis, a repris le chemin<br />

des studios. Musicalement, on est loin <strong>du</strong> rockin’ blues paternel et<br />

le CD intéressera plus les nostalgiques <strong>du</strong> R’n’B/ soul des années<br />

soixante (le <strong>du</strong>o I surrender avec Betty Wright est très Sam and<br />

Dave), de la variété ou <strong>du</strong> R’n’B funky voire <strong>du</strong> jazz cabaret. Seul<br />

Listen to the music, au rythme un peu Bo Diddley, intéressera ceux<br />

qui ne goûtent pas les styles précités. Un DVD <strong>du</strong> morceau Dear<br />

John est inclus dans le boîtier. (BB) www.markpuccimedia.com<br />

Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350<br />

TAS CRU : Tired Of Bluesmen Cryin’<br />

Quatrième album de cet artiste assez<br />

atypique, qui mêle diverses influences à<br />

son blues, musique classique, country, folk,<br />

variété entre autres. Ça ne marche pas<br />

à tous les coups, ce serait trop beau, les<br />

titres lents étant un peu lassants et d’autres<br />

trop funky. Concernant les morceaux plus<br />

rythmés, ils naviguent entre blues rock et<br />

style plus classique, comme Changin' my ways, qui rocke gentiment<br />

sur un rythme medium et un Sure do à la sauce Nouvelle Orléans<br />

funky. L’impression d’ensemble est donc mitigée. (BB)<br />

Frank Roszak Prod., 7400 Sepulveda Blvd # 330, Van Nuys, CA 91405<br />

TERESA JAMES & RHYTHM TRAMPS : Come On Home<br />

<strong>Le</strong>s nostalgiques de Janis Joplin<br />

trouveront sûrement leur compte sur ce<br />

CD car, outre un vocal joplinien, Teresa<br />

en emprunte souvent le style, avec une<br />

guitare trop rock et pas assez ‘n’roll à<br />

mon goût. Pour ceux que cette musique<br />

laisse indifférents, comme votre serviteur,<br />

qu’y a-t-il d’autre ? Une ballade jazzy bien<br />

plate, un peu de variété pop rock, de R’n’B<br />

des années soixante, de soul, dont la ballade mélodieuse Forgetting<br />

you et deux titres un peu plus R’n’R, dont A long way from Texas,<br />

avec piano léger, un peu à la You never can tell, cependant gâché<br />

par des chœurs malvenus. <strong>Le</strong> chat est donc bien maigre pour les<br />

vieux rockeurs. (BB) Jesi-Lu 1008, distr. Blind Raccoon, PO Box 40045,<br />

Memphis TN 38174 et www.blindraccoon.com<br />

SUNNY CROWNOVER : Right Here Right Now<br />

Sunny, dont je n’avais point enten<strong>du</strong> parler<br />

auparavant, semble être une touche à tout,<br />

car les styles musicaux sont divers sur ce<br />

CD, ce qui fait que certains titres sont loin<br />

de nos musiques. Dans ceux qui nous<br />

concernent, on note Oh yes I will!, un bon<br />

R’n’B des années soixante, Love me right,<br />

rockin’ R’n’B louisianais un peu swamp<br />

pop, Cook in your kitchen, un bon R’n’R, I might just change my<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 27<br />

B-STARS : West Coast Special<br />

L’album précédent de ce groupe de San<br />

Francisco m’avait enchanté et il avait<br />

engendré une critique enthousiaste dans<br />

ces colonnes, utilisée d’ailleurs dans la pub<br />

pour ce nouvel opus et le charme n’est pas<br />

rompu. Un seul mot résume à merveille ce<br />

qu’ils proposent : superbe ! <strong>Le</strong> mélange<br />

hillbilly bop/ western swing reste le même,<br />

ainsi que la virtuosité des musiciens, en dépit de changements<br />

dans le quintette, actuellement composé de Greg Yanito (gtr, voc),<br />

Eric Reedy (cbs, voc); Pierre Laik (gtr sol); Larry Chung (stl gtr, vln);<br />

Billy Zelinski (bat). <strong>Le</strong> seul titre non hillbilly bop ou western swing<br />

est le hillbilly blues When the darkness turns to light. Aucun titre<br />

faible sur les douze, avec une grosse majorité de compositions.<br />

Elles sont tellement bonnes qu’on les croit sorties tout droit des<br />

années cinquante, comme les reprises, ce qui n’est pas un mince<br />

compliment. Aaah, take it away, <strong>Le</strong>on ! (BB)<br />

Rust Belt, A-Town Agency www.atownagency.com<br />

mind, teen rock enlevé et Trust your lover, rockin’ R’n’B. En ôtant<br />

les scories pop rock/ variété voire country variété, elle sera bien<br />

meilleure. (BB Shining Stone, distr Mark Pucci Media, adresse plus haut<br />

AL BASiLE : At Home Next Door<br />

Al Basile, dont je n’avais pas enten<strong>du</strong><br />

parler à ce jour, a partagé son existence<br />

entre musique (chanteur, compositeur,<br />

cornettiste blues et jazz), littérature<br />

(poèmes, pièces de théâtre, SF) et enseignement,<br />

dans une école de Rhode<br />

Island. Ce double CD, pro<strong>du</strong>it par Dave<br />

Robillard, marque son retour sur la scène<br />

musicale. Une fois ôtés les morceaux jazzy, soul / R’n’B funky des<br />

années soixante ou blues lent, que reste-t-il ? <strong>Le</strong> chat est maigre.<br />

Sur le premier CD, on note les rockin’ R’n’B medium I got to love and<br />

be loved, 80 bells et Not the wrong woman, avec piano léger, ainsi<br />

que le rockin’ blues lentTermites in my basement. Sur le second,<br />

seuls Too much like fate et Only Jodie knows, un peu R’n’B néoorléanais,<br />

retiennent l’attention. En conséquence, les amateurs de<br />

son Memphis des années 60 y trouveront plus leur comptant que<br />

ceux de rockin’ R’n’B. (BB) Sweetsop, Mark Pucci cf adresse ci-dessus<br />

Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350<br />

MARK BRiNE : Mark Brine And His Folkabilly Bluezgrass<br />

Accompagné simplement par un violon, un<br />

dobro et une contrebasse électrique, Mark<br />

nous revient avec un album très old tyme,<br />

acoustique et mêlant harmonieusement<br />

country à l’ancienne, bluegrass, folk,<br />

ragtime, blues et yodel. J’ai bien aimé les<br />

titres plus enlevés, comme Momma's tears<br />

ou In between the raindrops ainsi que<br />

The picture that my daddy drew et Those<br />

lonesome whistles au rythme de valse. Quant à Who's been diggin'<br />

(The garden blues), voilà un morceau pour moi, le jardin me donnant<br />

le blues lorsque je dois m’en occuper ! (BB) Wildoats OAT852<br />

PO Box 962 Westmoreland TN 37186 et chez CD Baby www.cdbaby.com<br />

HANK DAViS : One Way Track<br />

Sa réputation actuelle repose sur des articles<br />

musicaux, une collaboration aux rééditions<br />

Bear Family, des livres de psychologie et un<br />

sur le baseball, mais il est aussi un chanteur/<br />

guitariste qui a commis trois simples à la<br />

fin des années 1950 et enregistré tout un<br />

tas de maquettes, dont certaines ont vu le<br />

jour sur une demi-douzaine d’albums, tout<br />

en conciliant musique, études puis enseignement universitaire.<br />

Cette anthologie de 38 morceaux propose des titres issus des<br />

simples Stacy, Mala, d’albums ou compilations et des inédits. Elle<br />

rappelle une auberge espagnole, car on y trouve des tas de styles,<br />

correspondant aux tendances de l’époque : ballade country folk<br />

(souvent assez cashienne), rockabilly, R’n’R (dont un à la Jack<br />

Scott), ballade honky tonk plaintive, honky tonk, un titre un peu<br />

doo-wop, ballade cabaret un peu Charlie Rich, teen rock en <strong>du</strong>o à<br />

la Everly, ballade western folk, gospel et instrumentaux. <strong>Le</strong> choix de<br />

l’auditeur est donc large… (BB) www.bear-family.de<br />

Bear Family BCD 17319, PO Box 1154, 27727 Hambegen (Allemagne)<br />

Etre abonné(e) au <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> c'est bénéficier d'heures<br />

de lectures et d'informations musicales (sur <strong>du</strong> papier !)<br />

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DiSQU'AiRS<br />

CHRiS DANiELS : BETTER DAYS<br />

Après un album solo en 1983, Chris<br />

Daniels a fondé Chris Daniels & The Kings,<br />

groupe r'n'b et swing dont la musique est<br />

caractérisée par sa section de cuivres.<br />

Ils ont enregistré une douzaine d'albums.<br />

Récemment guéri (après une greffe) d'une<br />

leucémie, Daniels a choisi d'enregistrer un<br />

album solo acoustique où il aborde des<br />

sujets très personnels, comme sa maladie (le swing humoristique<br />

Medical Marijuana, l'émouvant Sister Delores) et le décès de sa<br />

première épouse (I Still Think Of You avec la participation de Mollie<br />

O'Brien). Daniels écrit de bonnes chansons et il sait varier les<br />

arrangements. Longs solos de dobro (Ernie Martinez) et mandoline<br />

(Sam Bush) sur la jolie ballade Better Days, choeurs gospel sur<br />

le traditionnel Right Down Here, pedal steel (Lloyd Maines) sur<br />

le country rock Good Ole Beast, cuivres sur le swing Therapy.<br />

Wildcat Blues est rock. <strong>Le</strong> fiddle de Sam Bush et l'accordéon de<br />

John Magnie donnent des airs cajun à South Carolina. Il y a un très<br />

joli chant en harmonie de Mary Huckins sur la ballade Eldorado<br />

Canyon. Ce bel album se termine en apothéose avec 3 titres (ou 4<br />

pour la version double CD) enregistrés par Daniels avec New Grass<br />

Revival en 1985 à Telluride : un instrumental et trois chansons de<br />

Daniels qui ont visiblement inspiré Sam Bush, Béla Fleck, Pat Flynn<br />

et John Cowan. Une belle grosse cerise sur le gâteau. (DF)<br />

JACK SAUNDERS : A Real Good Place to Start<br />

Tout d'abord, une petite mise en garde :<br />

ne pas confondre Jack Saunders avec<br />

Jack Saunders (!). Celui qui nous intéresse<br />

est un songwriter basé à Houston, l'autre<br />

était à la tête d'un orchestre de variétés il<br />

y a plus de 70 ans. NOTRE Jack Saunders<br />

arrive de temps à temps à enregistrer un<br />

album personnel au milieu <strong>du</strong> travail qu'il<br />

effectue dans son propre studio et de ses<br />

collaborations à la guitare ou à la basse auprès de nombreux artistes<br />

tels Greg Trooper et Ray Wilie Hubbard. Eveillé à la musique par<br />

les Stones et les Beatles, convaincu de devenir songwriter par Bob<br />

Dylan, un temps compagnon de club avec Townes Van Zandt et<br />

Lucinda Williams, Jack n'en est qu'à son 4ème album sous son<br />

nom. A Real Good Place to Start, il l'a enregistré dans son studio à<br />

Houston, il l'a pro<strong>du</strong>it, il y joue la plupart des instruments même si<br />

on retrouve le renommé Rick Richards à la batterie sur la plupart<br />

des titres. <strong>Le</strong> résultat est très probant, de l'Americana d'excellente<br />

facture, onze chansons dont aucune n'est faible, une voix très<br />

agréable, des accompagnements très fins et parfaitement mixés.<br />

Une très, très belle réussite. (JJC)<br />

LESLiE KRAFKA : The White Cat Sessions<br />

A peine vient-on de quitter Jack Saunders<br />

chanteur et songwriter, que l'on retrouve Jack<br />

Saunders pro<strong>du</strong>cteur et multi-instrumentiste<br />

de talent. C'est dans son studio de Houston,<br />

le White Cat studio, qu'il a enregistré le<br />

premier album de <strong>Le</strong>slie, élue Songwriter<br />

de l'année en 2010 par l'association des<br />

Songwriters de Houston. Notons par ailleurs<br />

qu'on trouve sur l'album Wandering Troubadour, chanson de l'année<br />

2010 pour la même association. En fait, <strong>Le</strong>slie a écrit 10 des 11<br />

chansons de l'album, la 11ème, I miss Your Company ayant été<br />

écrite au cours d'une virée dans le Yosemite Park par un collectif de<br />

11 auteurs, The High Sierra Songwriters Group 2010, dont <strong>Le</strong>slie<br />

faisait partie. Musicalement, on est en plein folk-country-rock avec<br />

pas mal de mandoline en plus de la batterie de Rick Richards et de<br />

diverses guitares. La voix ? Pas désagréable, sans plus. (JJC)<br />

PATRiCK CROWSON : Past The Dead End<br />

Kris Kristofferson, Townes Van Zandt, Willie<br />

Nelson et Johnny Cash : ces 4 songwriters<br />

sont, parait-il, les héros de Patrick Crowson.<br />

Plutôt pas mal, comme goûts ! Mais lui, ça<br />

donne quoi ? Ça donne quelque chose qui,<br />

a priori, devrait plutôt plaire mais qui, in fine,<br />

laisse un certain sentiment d'insatisfaction.<br />

Ne sont en cause ni les chansons, ni la<br />

qualité de l'accompagnement. Non, ce qui pose problème, c'est la<br />

voix <strong>du</strong> monsieur, sa façon de la laisser traîner qui, à force, devient<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 28<br />

lassante. Dommage car, par ailleurs, on en a pour son argent : 11<br />

chansons, 66 minutes ! (JJC)<br />

ROGER MORGAN FiSHER : Notes For A Novel<br />

Notes for a Novel est le 3ème album de<br />

Robert Morgan Fisher. Pas besoin de<br />

chercher bien loin ce qui a motivé le titre de<br />

l'album : pour ce songwriter, né à Austin, par<br />

ailleurs auteur de courtes nouvelles et de<br />

scenarii, le romanesque et la musique sont<br />

intimement liés. Au point d'avoir inventé le<br />

concept de "chansons compagnes", des<br />

chansons composées en écho à certaines de ses nouvelles. Résultat<br />

: sur certaines chansons, Anatomy 101 par exemple, on a vraiment<br />

l'impression que Robert Morgan est là, juste à côté de nous, en train<br />

de nous raconter une histoire. Pour nous français qui n'avons pas<br />

tous une connaissance parfaite de l'anglais, il est toutefois important<br />

de noter que la qualité des musiques et de des accompagnements<br />

est également au rendez-vous. Sur ce disque entre folk et folk-rock,<br />

on retrouve le bassiste et pro<strong>du</strong>cteur Chad Watson et, selon les<br />

morceaux, des pointures comme Dean Parks qui officie à la guitare<br />

ou à la pedal steel, Ethan Wiley au "mandocello" et Janis Ian à la<br />

seconde voix. Quant à Robert Morgan, c'est un fin guitariste et sa<br />

voix s'avère très bien adaptée au genre pratiqué. (JJC)<br />

MATHiS HAUG : Distance<br />

Pour son 3ème album, le bluesman allemand<br />

Mathis Haug, un temps guitariste d'Emily<br />

Loizeau, a demandé à Jean-Jacques Milteau<br />

d'en assurer la pro<strong>du</strong>ction. Ensemble, ils ont<br />

invité le multi-instrumentiste américain Mike<br />

Lattrell, établi dans le sud de la France, et<br />

la saxophoniste de jazz Céline Bonacina<br />

à se joindre à eux. <strong>Le</strong> résultat est inégal :<br />

certains morceaux, comme Wise Advice, Heartbreaker ou The<br />

Clown, emportent l'adhésion haut la main, d'autres, comme Sign<br />

Of The Times ou Song For My Brunette sont plus faibles. En fait,<br />

l'album sera mieux reçu par les amateurs de Ben Harper que par<br />

ceux qui n'apprécient le blues que "pur et <strong>du</strong>r" ! (JJC)<br />

THE LONESOME GAMBLERS<br />

Après Love & Murder Train (2009) un<br />

CD pétri de Woodie, Doc Watson et autre<br />

Paxton, les Lonesome Gamblers récidivent<br />

avec Sweet Butter Beans. Cet album<br />

estampillé pure "Hillbilly Music" renvoie<br />

aux racines (tor<strong>du</strong>es ou pas) de la musique<br />

country. La Carter Family prend la relève<br />

avec Dixie Darling, Hank Williams et les<br />

Delmore y sont également à l’honneur, escortés par le sifflet<br />

lancinant <strong>du</strong> Freight Train d’Elisabeth Cotten. Nous sommes<br />

conviés à une agréable révision des classiques <strong>du</strong> genre, sans la<br />

moindre prétention, avec l’envie de bien faire et de nous sé<strong>du</strong>ire.<br />

<strong>Le</strong>s Lonesome Gamblers nous communiquent leur énergie. <strong>Le</strong>ur<br />

musique restitue sans peine l’atmosphère sombre des années de<br />

luttes syndicales où l’on devait se contenter d’un bol de haricots<br />

bouillis… avec ou sans beurre ! Une époque<br />

révolue ? Pas si sûr, ces chansons sont<br />

restées dans les mémoires…<br />

Brady et ses écumeurs de saloon accompagnent<br />

Jacky Galou sur <strong>Le</strong> train qui vient :<br />

un hommage aux mineurs et aux hobos<br />

de toute condition. Catalogué depuis des<br />

lustres "chanteur pour enfants", Jacky ose<br />

s’aventurer sur les terres des folksingers.<br />

A la manière de Graeme Allwright, Steve Waring ou Mary-Lou, il<br />

s’adresse aux plus jeunes en dépassant les clichés de la musique<br />

de cow-boy. Jacky fait revivre l’Ouest américain en s’efforçant de<br />

garder le sens initial des chansons qu’il propose en français : les<br />

enfants sont ravis et leurs parents découvrent un univers sans<br />

folklore commercial. <strong>Le</strong>s rythmes traditionnels sont taillés sur<br />

mesure pour les guitares et le banjo des Lonesome Gamblers ! Ils<br />

profitent de l’occasion pour mettrent en valeur la belle voix de Jacky<br />

et démontrer leur savoir-faire. Cette french touch nous éloigne<br />

beaucoup de Marc Taynor, le "singing cowboy français" des années<br />

50, mais nous rapproche à coup sûr d’une musique country plus<br />

authentique destinée aux grands enfants que nous sommes… de 7<br />

à 77 ans ! (AF) contact@lonesome-gamblers.com<br />

Coyauteurs : Eric ALLART (EA) Bernard BOYAT (BB)<br />

Jacques BREMOND (JB) Jean-Jacques CORRiO (JJC)<br />

Dominique FOSSE (DF) Alain FOURNiER (AF)<br />

Christian LABONNE (CL) Sam PiERRE (SP)


DiSQU'AiRS<br />

DAViD OLNEY : Body Of Evidence/ Film<br />

Noir/ The Stone/ Robbery & Murder)<br />

Il a fallu un peu de temps à<br />

David Olney pour conquérir la<br />

reconnaissance <strong>du</strong> public (celle<br />

de ses pairs lui est acquise<br />

depuis longtemps) mais il est<br />

désormais considéré comme<br />

l'un des grands <strong>du</strong> continent<br />

nord-américain, quelque part entre Tom Waits et<br />

<strong>Le</strong>onard Cohen. Il s'ensuit pour lui une activité<br />

inlassable, aussi bien en concert qu'en studio, avec<br />

une approche différente. Body Of Evidence regroupe<br />

trois EP publiés ces derniers mois et nous propose en<br />

tout dix-sept titres (et deux interludes). Certains sont<br />

de nouvelles compositions, d'autres des relectures de<br />

morceaux anciens, comme les superbes Sunset On<br />

Sunset Boulevard et Jerusalem Tomorrow, deux chansons dont on<br />

ne se lasse pas. L'instrumentation est sobre, le rythme lent, à la<br />

façon d'un Cohen, est celui de quelqu'un qui a le temps ; les fidèles<br />

amis ici présents (Sergio Webb, Jack Irwin, Jim Hoke, Dave Roe,<br />

Dan Seymour) confèrent à l'ensemble une couleur jazzy des mieux<br />

venues. David Olney est un maître et, deux ans après Dutchman's<br />

Curve, le confirme ici de belle façon. (SP) http://www.davidolney.com<br />

JACK TEMPCHiN : Live At Tales From The Tavern<br />

Jack Tempchin fait partie de ces artistes<br />

moins célèbres que leurs œuvres. Si son<br />

nom n'évoque pas grand-chose pour beaucoup,<br />

les choses changent dès que l'on parle<br />

de Peaceful Easy Feeling et Already Gone,<br />

et si on associe ces titres aux Eagles. Jack,<br />

après deux albums chez Arista dans les 70's<br />

(un en solo, et un avec le groupe Funky Kings,<br />

trio de songwriters constitué à l'époque où<br />

chaque label voulait son CS&N) Jack a eu une carrière discrète,<br />

se contentant d'écrire, avec talent, pour d'autres (essentiellement<br />

avec Glenn Frey). Ce n'est qu'en 1990 qu'il reprit, de loin en loin,<br />

le chemin <strong>du</strong> studio. Ce live (combo CD + DVD) présente l'artiste<br />

seul avec sa voix, sa guitare et son harmonica, dans une ambiance<br />

intimiste. Il nous délivre onze de ses compositions les plus célèbres,<br />

dont les deux précitées, mais aussi You Belong To The City ou Slow<br />

Dancing, autres succès. C'est simple et beau, sans tapage, bien à<br />

l'image de cet artiste discret. On pourra préférer la version DVD qui<br />

présente les mêmes titres mais avec, en prime, les commentaires<br />

et petites histoires de Jack. Il raconte notamment la naissance de<br />

Already Gone, et comment Eagles a transformé en rock ce qui était<br />

au départ un titre country. À l'écoute <strong>du</strong> CD (si l'on a regardé la<br />

vidéo avant) on ressent comme un manque. (SP)<br />

www.talesfromthetavern.com, www.peacefuleasyfeeling.com<br />

SWEETHEARTS OF THE RODEO : Restless<br />

<strong>Le</strong>s sœurs Oliver sont de retour. Kristin<br />

(Arnold, voix lead) et Janis (ex-Gill, harmonies<br />

et guitare), après six albums en dix ans<br />

nous avaient laissés sans nouvelles depuis<br />

Beautiful Lies, publié en 1996. Si leurs deux<br />

derniers disques, parus chez Sugar Hill,<br />

avaient vu le <strong>du</strong>o amorcer un virage roots,<br />

aux frontières <strong>du</strong> bluegrass, Kristin et Janis<br />

ont voulu, avec Restless, renouer avec le style de leurs débuts : un<br />

rock teinté de country, dans la lignée de ce que fait aussi Rosanne<br />

Cash. <strong>Le</strong> temps n'a manifestement pas eu de prise sur les dames<br />

qui semblent vraiment avoir pris <strong>du</strong> plaisir à cet enregistrement.<br />

La magie d'antan est là, sans que la démarche soit le moins <strong>du</strong><br />

monde marquée au seau de la nostalgie. <strong>Le</strong>s compositions sont<br />

solides (Janis en co-écrit la majorité), les harmonies, rodées depuis<br />

l'enfance, sont au top et il y a avec les frangines une bande de<br />

pistoleros toujours prêts à dégainer qui constituent une garantie<br />

tous risques. Quelques noms suffisent pour comprendre: Richard<br />

Bennett & Kenny Vaughan (gtr), Al Perkins (pdl st), Richard Bailey<br />

(bjo), Jeff Taylor (acc) ou Dave Pomeroy (bss) qui co-pro<strong>du</strong>it avec<br />

les Sweethearts. On notera aussi que l'album se referme sur une<br />

reprise de l'hymne hippie Get Together, tout un symbole, dans la<br />

veine des Youngbloods de Jesse Colin Young! Voici en tout cas un<br />

retour à la musique, à plein temps, qui annonce des lendemains<br />

radieux. (SP)Good Trade Records, www.sweetheartoftherodeo.com<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 29<br />

iNDiO SARAVANJA : Travel On<br />

Tout juste un an après le délicat Little<br />

Child, Indio poursuit sa route avec ce<br />

nouvel album. Contrairement à ses prédécesseurs,<br />

il est enregistré avec un groupe,<br />

des guitares électriques (une Fender rouge,<br />

par exemple) une basse et une batterie.<br />

Bref c'est un disque de rock. Ne vous<br />

attendez cependant pas à un mur de son,<br />

à des guitares saturées, souvenez-vous plutôt de ce que savait faire<br />

Dire Straits, au début. Indio le dit lui-même : "mes héros électriques<br />

m'ont ren<strong>du</strong> visite (c'est une image) pendant l'enregistrement".<br />

Et il cite J.J. Cale, Neil Young, Mark Knopfler. C'est d'ailleurs de<br />

ce dernier qu'il revendique la seule influence consciente avec le<br />

titre, en forme d'hommage, Real World. Mais il est aussi difficile de<br />

ne pas penser à Neil & Crazy Horse dès l'intro<strong>du</strong>ction de Johnny<br />

Guitar. La guitare, parlons-en. Indio se révèle un très fin praticien<br />

de l'instrument, jouant comme il compose, avec fluidité, élégance et<br />

inspiration (écoutez un titre comme Black Angel pour vous faire une<br />

idée). <strong>Le</strong>s privilégiés qui connaissent son premier album (celui-ci<br />

est son cinquième) ne seront pas surpris. Pour les autres, il serait<br />

dommage de passer à côté d'un tel talent, une fois de plus. Indio<br />

est l'un des meilleurs songwriters et l'un des interprètes les plus<br />

sensibles de la si riche nouvelle scène de son pays et il parvient ici<br />

à se défaire de l'image de Dylan Canadien qu'on lui colle souvent<br />

lorsqu'il est seul avec sa guitare et son harmonica. Travel On,<br />

enregistré par <strong>Le</strong>eroy Stagger et pro<strong>du</strong>it par Indio, est aussi un<br />

modèle de construction, montant progressivement en puissance.<br />

Desperate Man, une ballade, ouvre le disque avant une réjouissante<br />

adaptation de Mam' Zelle Gibson de Georges Moustaki, à laquelle<br />

le fan qu'est Indio tenait tout particulièrement. Travel On permet<br />

d'entendre le charengo de son Argentine natale et la progression,<br />

entrecoupée de moments de calme, se poursuit jusqu'au mystérieux<br />

et quasi-religieux Train Is Coming Soon (un Slow Train Coming qui<br />

aurait pris des allures de rapide aux accents bluesy). Et que dire de<br />

Who Remembers Margaret ?, une ballade de plus de sept minutes<br />

qui met fin au voyage. Je ne sais pas qui était cette Margaret,<br />

sans doute une lointaine cousine de la Louise de Paul Siebel, je<br />

sais seulement qu'elle a inspiré une chanson aux allures de chefd'œuvre,<br />

un portrait plein de pudeur et de nostalgie, démontrant<br />

qu'Indio sait aussi raconter des histoires. Belle conclusion pour un<br />

grand disque. (SP) Del Norte Records, www.indiosaravanja.com<br />

BUDDY MILLER & JiM LAUDERDALE : Buddy And Jim<br />

On ne présente plus Buddy Miller (60 ans)<br />

et Jim Lauderdale (55) chanteurs, musiciens,<br />

songwriters, pro<strong>du</strong>cteurs. <strong>Le</strong>urs longues<br />

carrières leur ont permis de se construire,<br />

chacun de son côté, une œuvre des plus<br />

riches tant en qualité qu'en quantité. Il<br />

n'était donc pas illogique que ces amis de<br />

longue date aient eu envie de faire un album<br />

de <strong>du</strong>os, dans la lignée des des tandems<br />

fraternels (Everly, Stanley, Louvin, Monroe) ou non (Jack & Jim,<br />

Flying Burrito Brothers…) dont les harmonies mâles ont bercé leur<br />

jeunesse. Il s'agit d'un véritable moment de fun, <strong>du</strong> plaisir de jouer<br />

ensemble, et ce plaisir on le partage davantage au fil des écoutes.<br />

Douze titres d'un country-rock d'excellente facture sont ici portés par<br />

des harmonies qui ne sont pas loin de rappeller celles des Everly<br />

Brothers, même si les voix sont moins aériennes. <strong>Le</strong>s compositions<br />

sont pour la plupart de Buddy et Jim, ensemble ou séparément,<br />

ou avec le renfort de Julie Miller. On note en particulier Forever<br />

And Day, écrite par Jim avec Frank Dycus, décédé récemment,<br />

et trois reprises. Si la présence de South Is New Orleans de Jack<br />

& Jim est une évidence, on peut-être surpris par celle de I Want<br />

To Do Everything For You de Joe Tex ou The Wobble de Jimmy<br />

McCracklin. Mais quand on sait que Buddy & Jim citent Sam &<br />

Dave parmi leurs influences, on comprend mieux pourquoi il ont<br />

choisi de refermer l'album avec ces deux titres. (SP)<br />

New West Records, www.buddymiller.com, www.jimlauderdale.com<br />

MARY GAUTHiER : Live At Blue Rock<br />

Qu'ajouter à propos de Mary Gauthier à ce<br />

qui a déjà été écrit? Je pourrais reparler de<br />

ses débuts difficiles dans la vie (abandon,<br />

adoption, fugue, prison, drogue, alcool…),<br />

de ses débuts tardifs dans le métier (elle<br />

a écrit sa première chanson à 35 ans alors<br />

qu'elle en a aujourd'hui 50), mais tout cela<br />

est déjà connu et je préfère vous inviter à<br />

vous reporter à The Foundling (où elle évoque la recherche de sa


DiSQU'AiRS<br />

mère biologique et à sa vaine tentative de la rencontrer) ou à<br />

n'importe lequel de ses cinq disques précédents, tous impeccables,<br />

regorgeant de portraits de personnages rencontrés par Mary au fil<br />

de son existence et de peintures de scènes de la vraie vie. Mary, qui<br />

confessait à ses débuts son admiration pour des anciens comme<br />

Guy Clark, Townes Van Zandt ou John Prine fait maintenant partie<br />

de cette même catégorie des grands songwriters qui ont quelque<br />

chose à dire et savent comment le dire et le chanter. L'album Live<br />

At Blue Rock la voit revisiter certains des meilleurs titres de son<br />

répertoire, avec pour seul accompagnement sa guitare acoustique<br />

et son harmonica, le violon de Tania Elizabeth (souvenez-vous des<br />

Duhks) et quelques percussions de Mike Meadows et Tania. En<br />

plus de huit de ses propres compositions (auxquels on ajoutera<br />

Mercy Now, titre caché), Mary confesse une nouvelle fois son<br />

admiration pour Fred Eaglesmith, l'ami canadien, dont elle reprend<br />

trois chansons. Un seul regret : ne pas avoir été présent dans ce<br />

Blue Rock Artists Ranch, à côté d'Austin où il semble faire si bon<br />

écouter la musique acoustique de qualité. (SP) Proper Records.<br />

http://www.bluerocktexas.com - http://www.marygauthier.com<br />

KEViN DEAL : There Goes The Neighborhood<br />

Kevin Deal a beau n'être pas un débutant<br />

(c'est son 8ème album), il constitue une<br />

découverte pour moi, et cela a double titre.<br />

Il y a la musique, bien sûr, mais aussi le fait<br />

que notre homme est artiste et artisan, plus<br />

précisément "master craftsman in the art of<br />

stone masonry". Et ce goût pour le travail<br />

bien fait que possède l'artisan, spécialement<br />

quand il s'agit de travailler une matière noble<br />

comme la pierre, on le retrouve dans ce disque, inspiré et chaleureux.<br />

C'est un album habité par la foi, la foi <strong>du</strong> tailleur de pierre qui forge<br />

ses personnages comme il taille la roche. Ce n'est pas la foi prêchiprêchante<br />

dont nos oreilles sont trop souvent rebattues, c'est celle<br />

de quelqu'un qui nous offre "des chansons gospel de grâce et de<br />

rédemption, écrites par un pêcheur qui sait le prix qui a été payé<br />

et la dette qui en résulte". Voilà pour l'inspiration, qui n'est pas<br />

spécialement apparente à l'écoute parce que l'on entend surtout<br />

l'œuvre d'un excellent songwriter texan (un de plus) qui a souvent<br />

été comparé à Steve Earle ou Joe Ely. Sur la forme musicale, There<br />

Goes The Neighborhood est d'abord un excellent album country<br />

dont est absente toute mièvrerie, une galerie de portraits et de<br />

réflexions, avec parfois des accents bluegrass, parfois d'autres qui<br />

évoquent l'ambiance d'un saloon ou la solitude des montagnes.<br />

L'inspiration est souvent spirituelle mais, même quand il reprend<br />

Amazing Grace, Kevin en fait une lecture très personnelle. Citons<br />

encore Gideon, qui donne immédiatement envie de fredonner et de<br />

battre la mesure, ou encore I Need Revival un titre qui, tant sur la<br />

forme, avec un banjo et un harmonica lumineux, que sur le fond, ne<br />

peut laisser indifférent. Personne ne sera surpris d'apprendre que<br />

Lloyd Maines a pro<strong>du</strong>it l'album. En revanche, certains musiciens<br />

comme Rich Hood (dobro et pedal steel) ou Miles Penhall (guitares)<br />

sont de véritables révélations. (SP) Blindfellow Rds. www.kevindeal.com<br />

BOBBY BARE : Darker Than Light<br />

Bobby Bare avait été un artiste prolifique,<br />

labellisé country-folk, <strong>du</strong>rant deux décennies<br />

(de 1962 à 1983) avant de disparaître des<br />

radars pendant plus de vingt ans et de<br />

refaire surface avec The Moon Was Blue<br />

en 2005. Cinquante ans après ses premiers<br />

enregistrements, Bobby est revenu dans le<br />

même studio RCA, à Nashville, où il avait mis<br />

en boîte son premier hit, Shame On Me, pour enregistrer un album<br />

de folk songs qu'il considère, certes, comme des folk songs mais<br />

surtout comme de grandes chansons. Sa vision est large puisque,<br />

en plus de quelques titres nouveaux, il reprend des morceaux qui<br />

avaient été chantés par Woody Guthrie, <strong>Le</strong>adbelly, The Weavers,<br />

Tex Ritter, The Kingston Trio mais aussi Merle Travis, U2, Bob Dylan<br />

ou Dennis Linde. Quant à la liste des titres, elles va des traditionnels<br />

tels que Tom Dooley, Banks Of The Ohio, Shenandoah, House Of<br />

The Rising Sun à des compositions associées aux plus grands,<br />

qu'il s'agisse de Woody Guthrie (Going Down The Road), <strong>Le</strong>adbelly<br />

(John Hardy), Bob Dylan (Farewell Angelina) ou Merle Travis (Dark<br />

As A Dungeon). Plus surprenantes sont les reprises de U2 (I Sill<br />

Haven't Found What I'm Looking For) ou Alejandro Escovedo (I<br />

Was Drunk où l'on peut entendre les harmonies d'Alejandro). Si<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 30<br />

JAMES HAND : Mighty Lonesome Man<br />

“Folks, like I said before and it's still true,<br />

James Hand is the real deal”, a déclaré<br />

Willie Nelson. Né à Waco, Texas, en<br />

1952, James Slim Hand a joué pendant<br />

des décennies de la pure musique honky<br />

tonk sans que sa renommée ne s'exporte<br />

hors de son état natal. Ce n'est qu'en<br />

2006, après la sortie chez Rounder de<br />

son premier album à distribution nationale, que les choses ont<br />

changé. Mais pas le style, James fait toujours de la country music<br />

solide, bien ancrée dans la tradition, quelque part à l'intersection<br />

de Hank Williams, de Johnny Cash et de Merle Haggard. L'énoncé<br />

de certains titres annonce bien la couleur : <strong>Le</strong>sson In Depression,<br />

You Almost Fell, Years I've Been Loving You… La première fois que<br />

l'on entend James Hand, on peut croire à une parodie de Luke the<br />

Drifter mais, très vite, on comprend que l'on a affaire à tout autre<br />

chose, un vrai songwriter qui, au-delà de la forme d'apparence<br />

rustique, délivre un message qui présente un caractère actuel. Et<br />

il y aussi une authencité, une sincérité, qui font que, quand notre<br />

homme raconte ses petites histoires, on le croit parce que l'on sent<br />

qu'elles contiennent une bonne part de vécu. Mighty Lonesome<br />

Man, c'est douze titres de la plume de James, et deux bonus, dont<br />

Get Rhythm de l'homme en noir. Il y a une majorité de ballades<br />

à la Hank Williams ou à la Harlan Howard, quelques titres plus<br />

rythmés, le tout délivré avec une voix parfaite pour le genre. Et il<br />

y a l'accompagnement, impeccable, avec en tête le guitariste Will<br />

Indian, son Luther Perkins à lui. On citera aussi Earle Poole Ball et<br />

son piano d'or, qui swingue comme jamais, Cindy Cashdollar au<br />

Dobro (un régal dans Now Not Later, dans la veine de Get Rhythm)<br />

et à la pedal steel (qu'elle partage avec Gary Carpenter et Bobby<br />

Flores), ou Beth Chrisman (de la Carper Family) au violon. Pour<br />

conclure, une mention particulière peut être attribuée au titre Old<br />

Man Henry, l'histoire d'un vieil homme de 77 qui se bat seul, jusqu'à<br />

la mort, contre le passage d'une autoroute sur sa terre, là-même où<br />

il vient d'enterrer Mary, la compagne de toute sa vie. C'est bien de<br />

découvrir qu'on peut encore écrire de telles chansons et, ce qu'il est<br />

permis d'affirmer, c'est que celle-ci place James dans la catégorie<br />

des grands storytellers. (SP) Hillgrass Bluebelly Records<br />

Dist. en France par Nayati Dreams. www.jamesslimhand.com<br />

j'ajoute que la qualité intrinsèque de la voix de Bobby (77 ans)<br />

est toujours là (avec juste, et c'est bien normal, un peu moins de<br />

souplesse), que notre homme s'est entouré de quelques-uns des<br />

meilleurs instrumentistes et vocalistes <strong>du</strong> bluegrass et de la country<br />

music (pêle-mêle : Randy Scruggs, Buddy Miller, Glen Duncan,<br />

Andy <strong>Le</strong>ftwich, Eddie Pennigton, Jonathan Yudkin, Vince Gill, The<br />

Whites…), vous aurez une idée de la teneur de ce CD. (SP)<br />

Plowboy Records / http://www.bobbybaredarkerthanlight.com<br />

JODY STECHER : Wonders & Signs<br />

Jody Stecher est l'un des plus fins musiciens<br />

acoustiques de la scène Americana, comme<br />

peut l'être Norman Blake dont il se<br />

rapproche à bien des égards (à commencer<br />

par le timbre vocal). Son habilité à la<br />

guitare, à la mandoline ou au banjo n'est<br />

plus à démontrer de la part de cet esthète<br />

qui cisèle ses parties instrumentales tel un<br />

maître-orfèvre. Il enregistre et chante, seul ou en <strong>du</strong>o avec son<br />

épouse Kate Brislin, depuis 1974 et, si le couple est désormais en<br />

semi retraite pour les concerts, il éprouve toujours le même plaisir<br />

à chanter, mieux que jamais sans doute. Jody a également été<br />

membre pendant cinq ans <strong>du</strong> Peter Rowan Bluegrass Band (il dit<br />

être fan de Peter depuis l'époque de Earth Opera), prenant une<br />

part active au CD <strong>Le</strong>gacy. Il y a cependant une chose qu'il n'avait<br />

jamais réalisée : enregistrer un album de ses propres œuvres.<br />

Voilà qui est fait avec Wonders & Signs. L'album est riche (treize<br />

morceaux originaux dont deux co-compositions) et présenté avec<br />

un commentaire pour chaque titre (les textes des chansons sont<br />

par ailleurs disponibles en ligne sur le site de Jody and Kate). Kate<br />

Brislin est présente aux harmonies et l'on retrouve aussi deux<br />

membres <strong>du</strong> Peter Rowan Bluegrass Band (Keith Little au banjo et<br />

Paul Knight à la basse). Il est difficile de faire ressortir un titre plus<br />

qu'un autre tellement la qualité est constamment élevée. Je mettrai<br />

quand même le focus sur certains. Weasels And Snakes a été écrit<br />

avec Chris Bashear qui fut le partenaire de Jody au sein des Perfect<br />

Strangers, il y a une dizaine d'années. The Highway est une longue<br />

ballade à l'ancienne (l'ambiance et la mélodie rappellent celle de<br />

Wreck On The Highway), parfaitement servie par les voix de Jody<br />

and Kate et le violon de Chad Manning. Long Time A-Comin' se


caractérise par ses arrangements vocaux de style gospel alors que<br />

Gwendolyn McGrath est un instrumental pour banjo <strong>du</strong> nom d'une<br />

élève de Jody; il affirme, modeste, qu'il n'a fallu qu'une semaine à<br />

sa protégée pour le maîtriser alors que lui-même a eu besoin de<br />

deux mois. Et puis, il y a Osama's Pajamas mais, pour apprécier<br />

pleinement la subtilité de ce titre, il est conseillé de se reporter aux<br />

explications <strong>du</strong> site web. Jody écrit de son album: "Il y a quelques ici<br />

chansons tristes, et quelques-unes qui sont drôles. La plupart sont<br />

les deux en même temps. Si vous riez et pleurez au cours de la<br />

même chanson, c'est que vous l'entendez comme je l'ai imaginée".<br />

Tout est dit. (SP) Vegetiboy Music. http://www.jodyandkate.com<br />

OUTLAWS : It's About Pride<br />

<strong>Le</strong> retour (discographique) <strong>du</strong> groupe de<br />

rock sudiste Outlaws a suscité des débats<br />

notamment de ceux qui considéraient que la<br />

formation ne pouvait pas survivre à Hughie<br />

Thomasson, sa figure de proue. Sa voix et<br />

sa guitare étaient pour eux indissociables<br />

de l'image de marque <strong>du</strong> combo. La veuve<br />

d'Hughie (terrassé par une crise cardiaque<br />

en 2007) avait per<strong>du</strong> en 2011 un procès pour utilisation abusive<br />

<strong>du</strong> nom, contre Henry Paul et Monte Yoho, eux aussi membres (re)<br />

fondateurs, tout comme Billy Jones et Frank O'Keefe, décédés en<br />

1995. On se souvient de Outlaws et Lady In Waiting ou encore de<br />

Hurry Sundown, comme d'albums où le rock sudiste trouvait ses<br />

titres de noblesse avant que le groupe (après le départ d'Henry<br />

Paul) n'évolue vers une espèce de hard-rock FM dont le principal<br />

intérêt, vite lassant, était celui des <strong>du</strong>els de guitare en vogue à<br />

l'époque. Outlaws nouvelle formule, c'est un compromis entre le<br />

groupe <strong>du</strong> 1er album (Henry et Monte, avec une apparition de Joa<br />

Lala qui était aussi présent pour Outlaws), le Henry Paul Band (Billy<br />

Crain) et BlackHawk (autre groupe mené par Henry Paul avec Chris<br />

Anderson, Randy Threet et Dave Robbins). Peu importe le nom,<br />

seul importe le son et, si l'on ne peut oublier la voix de Thomasson,<br />

on ne peut que se réjouir de retrouver un groupe aux compositions<br />

plus concises, aux guitares, au demeurant excellentes, moins<br />

bavardes, et aux harmonies tout à fait dans la continuité <strong>du</strong> groupe<br />

originel. <strong>Le</strong> temps <strong>du</strong> débat est terminé, chacun restera de toute<br />

façon sur sa position, mais il serait dommage de ne pas savourer<br />

ce retour. (SP) Mirror Lake Records / http://www.outlawsmusic.com<br />

JOHN WORT HANNAM : Brambles And Thorns<br />

Quoi que né dans l'île anglo-normande de<br />

Jersey, John Wort Hannam est un Canadien<br />

qui vit désormais dans l'Alberta et fait partie<br />

de ces trésors plus ou moins cachés que le<br />

monde envie à ce beau pays d'Amérique.<br />

Alors qu'il était enseignant dans une<br />

réserve, il a été contaminé par le virus de la<br />

musique à l'écoute d'un disque de Loudon<br />

Wainwright III, fasciné par sa capacité à<br />

raconter ses petites histoires en musique. Ensuite vint le parcours<br />

classique : achat d'une guitare, apprentissage de quelques accords<br />

et, cinq ans plus tard, il abandonnait l'enseignement pour essayer<br />

de vivre de la musique. Voici son 5ème album, les précédents ayant<br />

valu un nombre non négligeable de récompenses à cet auteur<br />

compositeur dont le folk se teinte souvent de country. L'album<br />

est pro<strong>du</strong>it par <strong>Le</strong>eroy Stagger (dont il reprend le titre Radiant<br />

Land), et enregistré dans les conditions d'un live dans ses studios<br />

Rebeltone. Dès les premiers accords de Great Lakes, on est sé<strong>du</strong>it<br />

par la voix émouvante de l'artiste, bien soulignée par le violon de<br />

Scott Duncan, qui est très présent tout au long de l'album, tantôt<br />

entraînant tantôt mélancolique. <strong>Le</strong>s autres musiciens ne sont pas en<br />

reste, en particulier le multi-instrumentiste John Ellis dont le dobro<br />

enchante Nothing At All. Des textes de qualité, d'inspiration variée,<br />

entre humour et émotion, des mélodies qui privilégient un aspect<br />

country plutôt décontracté, cela suffit à classer J.W. Hannam parmi<br />

les meilleurs successeurs de Gordon Lightfoot. Brambles And<br />

Thorns est une belle confirmation, avec en point d'orgue le poignant<br />

Beautiful Friend, dédié à un ami trop tôt disparu, qui referme l'album.<br />

(SP) Borealis Records. http://www.johnworthannam.com<br />

PAS VU<br />

À LA<br />

TÉLÉ !<br />

DiSQU'AiRS<br />

N'oubliez pas d'en parler à vos amis :<br />

l'abonnement au <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>, ce sont des<br />

heures de lectures et d'informations musicales<br />

dans six numéros par an livrés chez vous !<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 31<br />

VARiOUS ARTiSTS : The 1861 Project (Volume 1: From Farmers<br />

To Foot Soldiers / Volume 2 : From The Famine To The Front)<br />

Ce projet a démarré un peu par hasard.<br />

Mark Fain, bassiste, a demandé à son ami<br />

Thomm Jutz, pro<strong>du</strong>cteur, compositeur et<br />

musicien, s'il avait à son catalogue des<br />

titres sur la guerre civile américaine pour<br />

quelqu'un qui voulait en faire un disque.<br />

Tel n'était pas le cas. Dès le lendemain,<br />

Thomm se mettait au travail et écrivait un<br />

titre avec Peter Cronin, puis un autre avec<br />

Mark. <strong>Le</strong> commanditaire ayant mis son projet en sommeil, l'idée<br />

d'un concept album sur un sujet qui le fascinait germa dans le<br />

cerveau de Thomm qui, de fil en aiguille et avec l'aide de différents<br />

songwriters se retrouva avec un capital de titres suffisant pour<br />

en faire un disque. La liste des contributeurs, auteurs, chanteurs<br />

et musiciens est impressionnante. On peut citer John Anderson,<br />

Marty Stuart, Irene Kelley, Richard Dobson, Jon Weisberger, Dana<br />

Cooper, Chris Jones... Ce disque passionnant allait bientôt avoir<br />

un petit frère (centré sur la contribution à cette guerre des Irlando-<br />

Américains) avec au générique d'autres noms prestigieux: Pat Alger,<br />

Jim Rooney, Carl Jackson, Peter Cooper, Verlon Thompson Sierra<br />

Hull, David Olney, Craig Market… Chacun d'entre eux (et c'est<br />

valable pour ceux que je ne cite pas) a "une forte connexion avec<br />

l'Irlande, par ses ancêtres, par sa naissance, ou simplement par le<br />

cœur". Cela résume l'eprit qui préside à ce projet qui constitue l'un<br />

des plus beaux portraits musicaux de cette période si importante<br />

dans l'histoire des USA. Détail non dénué d'importance, Thomm<br />

Jutz, l'âme et la cheville ouvrière de cette œuvre, qui en a co-écrit<br />

tous les titres, l'un des pro<strong>du</strong>cteurs et musiciens les plus respectés<br />

et les plus sollicités de Nashville et des environs, est un bel exemple<br />

de l'intégration à l'américane. Né en Allemagne, il n'a émigré qu'en<br />

2003 et est devenu Américain alors que The 1861 Project était déjà<br />

en cours. (SP) Cohesion Arts. http://www.1861project.com<br />

MATRACA BERG : Love's Truck Stop<br />

Même si elle a commencé sa carrière<br />

discographique il y a plus de vingt ans (en<br />

1990 avec Lying To The Moon), Matraca<br />

Berg est davantage réputée comme<br />

songwriter, et ses co-signaures à succès<br />

(pour Reba McIntire, Patty Loveless, Trisha<br />

Yearwood, Deana Carter, Suzy Bogguss,<br />

Linda Ronstadt, Dixie Chicks) ne se<br />

comptent plus. Un long passage de 14 ans entre Sunday Morning<br />

To Saturday Night (1997) et The Dreaming Fields (2011) n'a pas<br />

arrangé cet état de choses. Sans doute inspirée par ses tournées<br />

avec Wine, Women & Song (Gretchen Peters, Suzy Bogguss<br />

et Matraca), elle nous revient cette fois rapidement avec onze<br />

nouveaux titres de toute beauté, onze ballades pleines d'une douce<br />

nostalgie . Parmi les partenaires en écriture, on note la journaliste<br />

Holly Gleason, les amis de longue date (Gary Harrison, Gretchen<br />

et Suzy), deux des trois Pistol Annies (Angaleena Presley et Ashley<br />

Monroe), Angel Snow, Phil Madeira. Sur le plan musical, la direction<br />

des opérations a été confiée à David Henry qui, de violoncelle en<br />

guitare, tisse la toile sonore idéale pour la voix et les compositions<br />

de Matraca, bien secondé en cela par la révélation <strong>du</strong> disque,<br />

Jason Goforth. Quelques complices viennent prêter leurs voix au<br />

fil des titres parmi lesquels Kim Carnes, Suzy Bogguss & Gretchen<br />

Peters, Emmylou Harris, sans oublier Jeff Hanna, son mari. Il reste<br />

maintenant à espérer que Matraca ait désormais trouvé sa vitesse<br />

de croisière, un disque ce cette trempe (qu'il vaut cependant mieux<br />

ne pas écouter un soir de déprime) tous les dix-huit mois, ce n'est<br />

pas trop. (SP) Proper Records. http://www.matracaberg.com<br />

LiNDi ORTEGA : Cigarettes & Truckstops<br />

Un peu plus d'un an après Little Red Boots,<br />

Lindi Ortega, jeune Canadienne d'origine<br />

mexicaine (par son père) et irlandaise (par<br />

sa mère) revient, toujours chaussée de ses<br />

bottes rouges et vêtue d'une robe courte,<br />

pour un nouvel album qu'elle a choisi,<br />

cette fois, d'enregistrer à Nashville. Elle y a<br />

retrouvé son compatriote Colin Linden enrôlé<br />

comme pro<strong>du</strong>cteur. Il joue par ailleurs d'une<br />

quantité d'instruments sur l'album, à commencer par le Dobro qui<br />

a sé<strong>du</strong>it Lindi à tel point qu'elle l'a souhaité omniprésent. L'album<br />

commence par le morceau titre, une ballade, avant d'enchaîner sur<br />

The Day You Die, plutôt drôle, contrairement à ce qu'on pourrait<br />

penser. L'influence de Johnny Cash est sensible dans cette<br />

composition et il a aussi inspiré Murder Of Crows que Lindi a écrit


DiSQU'AiRS<br />

en pensant à lui. C'est ensuite <strong>Le</strong>ad Me On, aux allures de country<br />

music traditionnelle, qui incline plutôt <strong>du</strong> côté de Hank Williams.<br />

Il n'y a pas un temps mort au long des dix chansons de l'album.<br />

L'alternance, réussie, entre ballades et morceaux plus rythmés,<br />

parfois aux frontières <strong>du</strong> rockabilly, y est pour beaucoup, et la voix<br />

de Lindi, claire et puissante, toujours sensible, sait parfaitement<br />

nous faire passer d'une atmosphère à une autre. C'est ainsi qu'elle<br />

termine le disque avec Use Me, morceau revigorant où elle se<br />

propose comme une alternative à toutes les drogues et excitants,<br />

suivi de Every Mile Of The Ride, ballade mélancolique, dans la<br />

même tonalité que Cigarettes & Truckstops (la chanson) qui est<br />

une invitation à recommencer le voyage. (SP)<br />

Last Gang Records. http://www.lindiortega.com<br />

MELiSSA RUTH : Ain't No Whiskey<br />

De la Californie où elle a fait ses études<br />

de musique à l'Oregon où elle enseigne<br />

la musique dans une école, Mélissa Ruth<br />

a fait son chemin, sorti un premier CD en<br />

2008, acheté une vieille Guild électrique<br />

1958 avant d'enregistrer Ain't no whiskey<br />

avec son mari, le beau-frère et sa sœur<br />

qui assurent respectivement les parties de<br />

guitare solo, de batterie et d'harmonies vocales. Résultat intimiste<br />

navigant entre folk-blues et américana. Sa voix est agréable,<br />

parfois plus enthousiaste que parfaitement en place mais le fait<br />

d'habiter ses chansons rend cette chanteuse sympathique et<br />

donne envie d'adhérer à son projet intitulé "Enregistrements pour<br />

les absences de concert". Elle en explique simplement le concept :<br />

"Etant professeur, je ne peux pas partir en tournée pendant l'année<br />

et donc, je vous propose de petites vidéos faites à la maison avec<br />

l'explication de l'origine et de l'inspiration d'une chanson avant de la<br />

jouer en direct dans la foulée". Honnête et naturelle, what did you<br />

expect ? (CL) http://www.melissaruthmusic.com<br />

SURFiN’<br />

HELL-O-TiKi : Attack Of Lady Octopussy<br />

Ce groupe, né en avril 2009<br />

et formé par Grégory Saint-<br />

Huile (bat), Fabian Crema<br />

(bs) et Emmanuel Gillard<br />

(gtr) vient de Belgique.<br />

Dans l'ensemble il pratique<br />

un rockin’ surf instrumental<br />

musclé bien classique. On y trouve un mélange<br />

d’influences Dick Dale/ Link Wray/ Ventures /<br />

Shadows, avec une pointe de garage, histoire<br />

de donner un peu de piquant à l’affaire. La<br />

guitare est frémissante comme il se doit, sur<br />

des titres comme Nostromo, Mandosurf ou<br />

Lost in Blackpool et Raining blood plus lents.<br />

<strong>Le</strong> seul slow <strong>du</strong> lot,Corazon de <strong>Le</strong>on, est fort<br />

bien ficelé. Comme dans le cochon, tout est<br />

bon. Seul regret : dommage que les choristes/<br />

danseuses Emmanuelle Vanitterbeek et<br />

Mélanie Hoffman ne se voient pas sur le CD. Il<br />

faudra songer à un DVD… (BB)<br />

Rue <strong>du</strong> musée 2, 6630 Montelange (Belgique)<br />

SWAGMEN : The Swagmen<br />

Ce groupe canadien de<br />

Colombie Britannique, a<br />

été constitué à 5 dans les<br />

80's, puis ré<strong>du</strong>it à 4 : Steve<br />

Graff (bss), Jay Johnson<br />

(bat), Bob Nicholson (r-gtr)<br />

et Edward Buquet (gtr sol).<br />

Deux albums sont parus, en 1994 et 1999,<br />

dont le premier vient d’être ressorti. Il ne<br />

reste plus que Bob et Ed <strong>du</strong> quatuor original.<br />

La lecture des titres des deux albums donne<br />

une idée de leurs influences, puisqu’ils font<br />

essentiellement dans les reprises, dont<br />

certaines de titres peu connus (Streets of<br />

desire, Pursuit of the leather girls) à l’exception<br />

d’un titre sur ce CD. Du bon surf instrumental<br />

à la Ventures et autres groupes californiens<br />

et des reprises des Shadows, le tout fort bien<br />

exécuté. <strong>Le</strong>ur Bluey étant de fort bon aloi, il est<br />

dommage qu’ils n’aient pas persévéré dans la<br />

composition. Recommandé aux amateurs de<br />

ces styles, en espérant voir l’autre CD resurgir<br />

à son tour. (BB) www.theswagmen.com<br />

3474 W 13th Ave, Vancouver BC ;V6R 2S1 (Canada)<br />

MAD DOCTORS : Robots, Lasers, And<br />

Disembodied Brains<br />

Des têtes de vrais savants<br />

fous et pseudos à<br />

l’unisson (Prof Friedrich<br />

Schadenfreude, Dr Helmut<br />

Pain et Snadian Brain !)<br />

pour ce trio instrumental. La<br />

pochette pourrait inciter à croire à une aimable<br />

pantalonnade mais, une fois passés les<br />

bruitages, les rires inquiétants, les annonces<br />

parlées ou les petits dialogues au début de<br />

certains morceaux, la musique est faite de<br />

titres lents et menaçants en majorité, inspirés<br />

par Link Wray et Dick Dale. D’autres sont un<br />

peu plus Ventures. Du lot, je retiens surtout<br />

Fallout et ses guitares galopantes, au rythme<br />

Bo Diddley, le rockin’ surf Moon-based death<br />

ray, le très menaçant Shamble, le guilleret<br />

Bwa-ha-ha-ha !, Electro-shock rock aux riffs<br />

bien R’n’R et Destroyer of worlds un peu à la<br />

Hava naguila. Si on enlève le côté folklorique,<br />

un morceau punk techno (?) et un autre avec<br />

trop de dialogues, le reste est de la très bonne<br />

musique instrumentale. (BB) 125-9700 Glenacres<br />

Drive, Richmond BC, V7A1Y7 Canada<br />

BONNEY & BUZZ : Play Rough<br />

<strong>Le</strong>s guitaristes britanniques<br />

Bill Bonney et Pete “Buzz”<br />

Miller, ex-Fentones et Peter<br />

Jay et les Jaywalkers dans<br />

les 60's, sont de retour sur<br />

un 3ème CD pour Double<br />

Crown, ne comportant<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 32<br />

PiERRE BASTiDE & BETTY STERN : Cool & Free Dobro<br />

„Une seule prise, improvisation, matériel<br />

de garage band, enregistrement internet.<br />

J‘aime partager le son particulier de la<br />

guitare résophonique avec mes amis et<br />

particulièrement avec Betty Stern“. C‘est<br />

ce qu‘écrit Pierre Bastide qui a aussi<br />

tenu à partager ce disque démo de neuf<br />

titres avec le <strong>Cri</strong> dont il est l‘ami. Il y a<br />

d‘excellents musiciens en France, on le sait.<br />

Pierre Bastide est un as <strong>du</strong> résonateur et sa renommée a depuis<br />

longtemps dépassé les frontières. Avec Betsy Stern, de Berkeley<br />

(ensemble ils deviennent Betsy & The Frenchman), chanteuse et<br />

multi-instrumentiste, il nous offre cette petite demi-heure de bonheur<br />

sans prétention mais avec cœur et talent. De bluegrass en blues,<br />

aux frontières <strong>du</strong> jazz, Pierre est à l‘aise partout, comme chez lui.<br />

Moondance de Van Morrison, le traditionnel Midnight Special ou<br />

l‘improvisé (je le suppose) Slidin‘ In The Garage, tout glisse avec<br />

la même aisance que le bottleneck sur les cordes. Je décerne une<br />

mention spéciale pour The Lowlands (de Gary Scruggs), un titre<br />

que j‘ai toujours beaucoup aimé et que je redécouvre ici. J‘exprime<br />

aussi l‘espoir que ces enregistrements bénéficient vite d‘une large<br />

diffusion. (SP) www.pierre-bastide.net, www.betsyandthefrenchman.com<br />

JiMi HENDRiX : People, Hell and Angels<br />

En attendant la sortie <strong>du</strong> CD, nous<br />

repro<strong>du</strong>isons (une fois n‘est pas coutume)<br />

des extraits parus dans la presse des propos<br />

de Yazid Manou, LE spécialiste de Jimi :<br />

„Si l’on considère qu’est un inédit toute<br />

version différente non publiée officiellement,<br />

ce sont des inédits. Evidemment, il ne faut<br />

pas attendre 12 compositions absolument<br />

jamais enten<strong>du</strong>es. Il s’agit davantage d’une<br />

compilation de versions inédites, de reprises de morceaux rares qui<br />

ne font pas partie des trois albums sortis officiellement <strong>du</strong> vivant<br />

de Jimi Hendrix. (...) Mais je dirais que la moitié de l’album est<br />

constituée de versions que je ne connaissais pas. Et le son est très<br />

bon. Certaines versions top vont hérisser le poil des fans. Il y a sur<br />

ARTiSTES DiVERS : Brave New Surf<br />

Mis à part les Plagistes<br />

qui chantaient de la variété<br />

baptisée surf, mais qui<br />

pratiquaient la planche,<br />

les groupes instrumentaux<br />

surf des débuts passaient<br />

plus de temps en studio<br />

que sur les flots. Nul besoin de posséder<br />

une planche profilée pour créer des sonorités<br />

évoquant la fureur des vagues. Il ne faut donc<br />

pas chercher un rapport entre l’océan et les<br />

20 groupes ou guitaristes actuels (de 2008 à<br />

2011) qui figurent sur cette compilation, dont<br />

certains n’ont jamais dû voir une mouette<br />

de leur fenêtre. Ils viennent de Finlande,<br />

Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Argentine,<br />

Croatie, Suède, Italie, Alabama ou Austin. J’en<br />

connaissais certains, j’en ai découvert d’autres.<br />

Parmi mes préférés, figurent, dans des veines<br />

différentes : Sea of glory (Los Twang! Marvels),<br />

Washout (Aqualads), El palmero (Phantom<br />

Four), 7 mares (Los Kahunas), Ewa on the<br />

beach (Frankie & the Pool Boys), Estratosfera<br />

(Thunderchiefs, groupe d’Austin avec Shaun<br />

Young et Mike Guerrero aux guitares), Walking<br />

tall (Eliminators), Karabasan (Deadbeats). <strong>Le</strong><br />

reste n’est vraiment pas mal non plus. Non,<br />

le rockin’ surf instrumental n’est pas mort, il<br />

bande encore ! (BB) Double Crown<br />

PO Box 4336, Bellingham WA 98227-4336<br />

que des originaux. Wounded Knee évoque<br />

l’atmosphère <strong>du</strong> lieu <strong>du</strong> massacre des Sioux<br />

de Big Foot en 1890. Jungle surf et The hunter<br />

rockent bien, Mystery surfer, Deep sleep et<br />

Low rider sont des ballades plus relax. Devil’s<br />

slide a des riffs plus menaçants, Rampant est<br />

presque <strong>du</strong> hillbilly boogie et Eternal surf une<br />

ballade plus moderne. Encore une réussite <strong>du</strong><br />

<strong>du</strong>o. (BB) Double Crown, PO Box 4336<br />

Bellingham WA 98227-4336


DiSQU'AiRS<br />

-tout des morceaux dont on a restitué la section rythmique originale,<br />

qui avait été ôtée sur les albums sortis <strong>du</strong> temps où Alan Douglas<br />

gérait l’héritage (jusqu’en 1995). (...) Mais au fond, le mystère<br />

reste entier : on ignore à quels projets étaient destinés tous ses<br />

enregistrements. (...) Mes morceaux préférés : Hear My Train a<br />

comin‘ et surtout Mojo Man car je n’en connaissais que 90 secondes<br />

et cette version là est très roots, la prise est restituée dans sa<br />

version originale brute. <strong>Le</strong> grand public ne l‘a jamais enten<strong>du</strong>e. (...)<br />

Intéressant et totalement inédit, <strong>Le</strong>t Me Move You, un titre rock-soul<br />

un peu R&B, une sorte de longue jam avec le saxophoniste Lonnie<br />

Youngblood datant de 1969, que Jimi avait croisé au début de sa<br />

carrière.“ (Album à paraître en ce début d‘année).<br />

TRUCK STOP RULES : On the Rock<br />

Trois ans après On Track, CD remarqué où<br />

brillait déjà une belle virtuosité instrumentale,<br />

avec 9 compositions sur 10 titres, Sébastien<br />

Douzal (guitares électriques et acoustiques)<br />

Marc Raynaud (guitare acoustique) François<br />

Virlogeux (basse) et Vivian Peres<br />

(batterie) reviennent en pleine forme, dans<br />

la foulée bienfaitrice d‘une expérience<br />

accrue lors de concerts et de participations à de grands festivals.<br />

L‘album comporte 10 titres originaux, à nouveau composés par<br />

Marc Raynaud ou Sébastien Douzal pour cet engagement "sur<br />

le rock", qu‘il faut entendre comme un choix dans le genre sur le<br />

plan musical, même si la plupart des textes (inclus dans le livret)<br />

pourraient aussi correspondre à l’univers de la country : un langage<br />

simple et direct, avec ce qu‘il faut de vague à l‘âme, de souvenirs<br />

d‘enfance, d‘injustice liée à la pauvreté, de solitude, d‘amour rêvé<br />

ou expérimenté, d‘espoir de gloire, et même un bord de mer (et de<br />

surf) pour ces méditerranéens. Au passage, on retrouve Laurent<br />

Béteille (des Nashville Cats) au banjo sur From Dublin To Deep<br />

Gap, en hommage à Doc Watson, seul lien musical plus "country".<br />

<strong>Le</strong>s tempos mériteraient un peu plus d‘amplitude ou de variété, mais<br />

l‘unité de ton semble avoir été privilégiée. <strong>Le</strong>s voix sont honnêtes.<br />

Elles passent mieux à mon goût sur les morceaux rapides et<br />

dans des harmonies efficaces pour cette musique directe et qui<br />

"pulse". <strong>Le</strong>s interventions instrumentales et les arrangements sont<br />

en revanche plus remarquables, avec, cerises sur la galette, les<br />

éclats de Telecaster qui éclairent plusieurs titres d‘agréables solos<br />

et un instrumental. De quoi confirmer la montée en puissance de<br />

ce groupe dans cette option musicale rock et de quoi satisfaire bien<br />

des festivals et une bonne partie des amateurs coyotesques. (JB)<br />

www.truckstoprules.com (06 09 61 65 18).<br />

PLATiNE PLUS<br />

CASSiE TAYLOR : Blue<br />

Si j’ai été plus que convaincu par sa prestation<br />

sur le CD The Bluesmasters Vol 2 (voir Crock 'n'<br />

Roll), ce 1er CD solo me laisse perplexe, car le<br />

style musical est totalement différent : ici, pas<br />

de rockin’ jumpin’ R’n’B, mais une douzaine de<br />

ballades ou medium, soit variété sauce Chris<br />

Isaak, soit cabaret bluesy ou variété, soit pop<br />

rock. Dans le lot, ont intéressé mes oreilles la<br />

ballade Americana variété Memphis, ainsi que<br />

Spoken for, ballade bluesy et Haunted, ballade<br />

medium cabaret bluesy. (BB) Hypertension distr.<br />

Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />

ARTHUR ADAMS : Feet back in the door<br />

Like only she can do<br />

Ce CD simple (deux titres) conviendra mieux<br />

aux amateurs de soul/ R’n’B des 60's qu’aux<br />

vieux rockeurs. (BB) c/o Frank Roszak Prod.<br />

7400 Sepulveda Blvd #330, Van Nuys, CA 91405<br />

JOHN FRiES : US 50<br />

Originaire de New York, ce chanteur/<br />

compositeur qui mène le trio Heat, propose un<br />

CD 7 titres de ballades variété teintée de rock,<br />

de style Chris Isaak, Americana rock bluesy<br />

ou Americana plus country, comme US 50,<br />

le meilleur titre <strong>du</strong> lot, très harmonieux. <strong>Le</strong>s<br />

amateurs de ce style de musique d’écoute<br />

agréable y trouveront assurément leur content,<br />

les autres passeront leur chemin. (BB)<br />

distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />

DAViD MAXWELL : Blues In Other Colors<br />

David est un pianiste dont le jeu s’inspire<br />

énormément des musiques d’Inde et <strong>du</strong><br />

Moyen-Orient. Il fait ainsi appel, pour ce CD, à<br />

Harry Manx au mohan vina, à Jerry <strong>Le</strong>ake aux<br />

tablas et au balafon, au Marocain Boujemaa<br />

Razgui au oud et au raïta, ou à Fred Stubbs à<br />

la flûte turque. Cela donne, à mes oreilles, des<br />

instrumentaux style musiques <strong>du</strong> monde ayant<br />

un vague rapport avec le blues, hormis Crying<br />

the blues et Just the blues, qui en sont plus<br />

proches. (BB) Mark Pucci Media, adresse ci-dessous<br />

CLAUDE HAY : I Love Hate You<br />

Si on admet que les Rolling Stones font <strong>du</strong><br />

R’n’R, on peut penser que ce compositeur/<br />

musicien/ chanteur australien fait <strong>du</strong> blues.<br />

Pour ma part, ce qu’il fait relève d’un mé-lange<br />

rock/ pop rock/ variété/ bluegrass/ gospel assez<br />

indéfinissable, parfois proche, justement, de ce<br />

que font les Stones depuis un bout de temps.<br />

Pas ma tasse de thé... (BB) c/o Mark Pucci Media,<br />

5000 Oak Bluff Ct Atlanta GA 30350<br />

NO REFUND BAND : The No Refund Band<br />

Ce sextette, dont Ricky Jackson (vo) et Mike<br />

Crownover, ce dernier sans soute apparenté à<br />

Sunny (voir Disqu’Airs) propose un 1er CD qui<br />

n’est pas pour les rockeurs. Ils n’y trouveront<br />

que le rockin’ R’n’B Top side et une reprise<br />

de Never been to Spain assez rockin’ R’n’B<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 33<br />

TOM McRAE : From The Lowlands<br />

<strong>Le</strong> défi pour Tom McRae était de tenir seul<br />

la scène pendant 1h30 avec sa guitare et<br />

ses ballades qui pourraient endormir dans<br />

la tiédeur diffuse d'une salle de concert.<br />

L'anglais s'en en extrêmement bien sorti.<br />

Sans utiliser d'artifice piteux <strong>du</strong> genre<br />

"Vous allez bien ? je n'ai rien enten<strong>du</strong>,<br />

vous êtes tous là ?" mais au contraire,<br />

en parlant doucement, en racontant, parfois en français et plus<br />

souvent en anglais, mais en faisant attention à parler lentement<br />

pour être compris <strong>du</strong> plus grand nombre, Tom a réussi à instiller une<br />

ambiance de veillée devant pas loin de 300 personnes. Il a parlé<br />

de sa maison de disques qui l'avait empêché de jouer quelques<br />

années auparavant au Transbordeur en annulant son concert au<br />

tout dernier moment ; il s'est d'ailleurs excusé auprès de ceux qui<br />

s'était déplacé pour rien et les a remerciés d'être venus à Feyzin.<br />

Il a parlé de sa rencontre avec Bashung dont il a repris La nuit<br />

je mens. Il a réussi à faire chanter la salle à plusieurs reprises<br />

et quasi naturellement. Il a parlé de son dernier disque qu'il s'est<br />

finalement résolu à éditer en auto-pro<strong>du</strong>ction pour éviter d'avoir à<br />

se faire imposer des choix artistiques qu'il n'a plus envie de subir<br />

et <strong>du</strong> contenu de ces nouvelles chansons. La plus marquante est<br />

sans doute All that's gone dans laquelle il s'excuse de ne pas être<br />

mort jeune de manière excentrique ni d'avoir rompu avec ses amis<br />

comme une star digne de ce nom mais d'être resté lui-même au long<br />

de ses 25 ans de carrière. Il y a eu des hauts lors de la sortie de son<br />

tube She cut her hair en 2000 et de sa première tournée en France.<br />

La période actuelle serait plutôt en demi-teinte car son seul moyen<br />

de partir en tournée est de le faire seul, son tourneur ne croyant<br />

plus à sa capacité à attirer <strong>du</strong> monde. Il dit avec humour : "Ce sera<br />

grace à vous si je reviens en France avec un groupe en 2013".<br />

<strong>Le</strong>s chansons de Tom McRae ont une âme et il les chante avec<br />

intensité. La tristesse affleure mais l'énergie est toujours présente.<br />

Ses chansons demandent un peu d'attention que l'auditeur impliqué<br />

ne regrette jamais. Sa voix est son atout n°1 : une voix chaude<br />

et prenante qui arrive à passer dans les aigüs avec une maîtrise<br />

étonnante. Attention, ce n'est jamais <strong>du</strong> Bee Gees : il y a de l'aigü<br />

mais avec son lot de tripes garanti. La musique proposée lors de<br />

ses récents concerts correspond à cet album dépouillé et intègre,<br />

remarquable de classe et d'authenticité. Je laisse une de ses fans<br />

conclure : "Sa voix me transporte au bord <strong>du</strong> vide, sur le rebord <strong>du</strong><br />

monde, aux confins d'émotions oubliées". (CL) www.tommcrae.com<br />

à se mettre dans l’oreille. En revanche, les<br />

amateurs de blues rock/ R’n’B funky, de soul<br />

(Just to be blue, bonne ballade en <strong>du</strong>o avec<br />

une fille) et de variété (plutôt qu’Eleanor Rigby,<br />

je préfère le rugby) y trouveront leur compte.<br />

(BB) Frank Roszak Pro<strong>du</strong>ctions, cf adresse plus haut<br />

THEA HOPKiNS : Lilac Sky<br />

Six titres sur le 3ème CD de cette chanteuse<br />

des environs de Boston (j'écris Boston car<br />

c'est plus facile à écrire que Massachusetts).<br />

Il y a de bons musiciens et un bon groove<br />

mais indépendamment des chansons (4<br />

compositions sur 6), la voix de Thea est vraiment<br />

très particulière et l'humble Coyauteur peine à<br />

faire une critique objective avec cette voix de<br />

gorge bizarre dans les baffles. On va quand<br />

même souligner qu'elle a gagné un concours<br />

d'auteur compositeur et que Peter Paul & Mary<br />

ont repris une des ses chansons. Chacun sa<br />

tasse de théa ? (CL) www.theahopkins.com<br />

LUKE POWERS : Memphis Mermaid<br />

<strong>Le</strong> 5ème CD de ce natif de Nashville ne contient<br />

pas moins de 17 chansons. Accompagné par<br />

un groupe complet, Luke passe de la country<br />

au train song, de la ballade au honky-tonk avec<br />

une petite valse sans jamais se départir d'un<br />

son homogène et bien calibré. <strong>Le</strong> résultat est<br />

propre mais n'arrive pas <strong>du</strong> tout à déclancher<br />

un début d'hystérie, peut-être la faute à un<br />

certain formalisme, à la voix lead ou à l'intérêt<br />

des compositions. (CL) www.phoebeclaire.net


Serge<br />

MOULiS<br />

Peux-tu nous<br />

présenter le groupe<br />

et les musiciens ?<br />

Second wind à été<br />

créé par Vincent Andioc<br />

et moi au début<br />

de 2010, pour mettre<br />

en musique les<br />

textes de Slim Paddy,<br />

poète et écrivain<br />

<strong>du</strong>rant les 15 ans<br />

de sa période newyorkaise.<br />

<strong>Le</strong> batteur,<br />

Édouard Pournin, 29<br />

ans, professeur de<br />

batterie à Rennes,<br />

joue au bagad de<br />

Rennes et dans les<br />

combos Sambre et Dan Alleman. Il nous<br />

a rejoints juste avant l'enregistrement. A<br />

l'orgue et au piano, Vincenzo de Gregorio,<br />

alias Enzo Napolitain, 34 ans, a rejoint le<br />

groupe par l’intermédiaire de Slim, qui<br />

avait enregistré le disque Slim Paddy and<br />

the Wilcats. Comme chanteur, Slim Paddy,<br />

54 ans, écrivain et poète harmoniciste, tu<br />

connais son parcours : il rencontre en 2008<br />

Vincent et moi, dans le groupe A Little Beat<br />

Blues Band, dont ils font toujours partie. A<br />

la guitare, Jano Eynard, 64 ans, guitariste<br />

professionnel : il quitte la France en 1967<br />

pour l’Angleterre où il vit pendant 12 ans,<br />

puis aux USA pendant 4 ans. Jano a<br />

partagé la scène avec Popa Chubby, Patrick<br />

Verbecke et plein d’autres. Vincent Andioc,<br />

46 ans, excellent guitariste de blues dont<br />

le parcours est lié de près au mien, monte<br />

Greg Dollar Blues Band en 2004, qui devient<br />

A Little Beat Blues Band, groupe qui tourne<br />

toujours et qui vient de décrocher le second<br />

prix <strong>du</strong> tremplin blues de Jazz à Vannes,<br />

avec le Greg Miller Band composé de Greg<br />

Miller au chant et harmonica, John Barrett à<br />

la batterie, Vincent Andioc à la guitare et moi<br />

à la basse : Marc Thomasset donc, bassiste,<br />

mais aussi guitariste, pianiste, harmoniciste,<br />

joue en solo et monte mon premier groupe<br />

garage à 25 ans, les Flagrandélires, comme<br />

bassiste chanteur. J’ai fait aussi beaucoup<br />

de musique traditionnelle <strong>du</strong> sud-Manche,<br />

où je résidais à l'époque. Patrick <strong>Le</strong>coq,<br />

accordéoniste avec qui j’ai partagé <strong>du</strong>rant<br />

une dizaine d’années les planches <strong>du</strong><br />

groupe théâtral Élan Artistique, puis l’amour,<br />

Marc THOMASSET : SECOND WiND<br />

Connaissant Slim Paddy –rencontré à La Lanterne, bar rennais ouvert à tous genres d'expression<br />

scénique- par l'intermédiaire d'un ami musicien en diable qui m'avait présenté le CD enregistré<br />

avec Chris Fons (<strong>Cri</strong> 116), j'ai écouté avec grand intérêt le CD de Second Wind.<br />

La scène française des musiques puisant dans la mémoire des divers genres nés aux USA<br />

est très riche, il est nécessaire d'être à l'écoute des représentants gaulois qui les font vivre,<br />

comme Marc Thomasset. Interview<br />

la famille, etc. Jusqu'à<br />

ma rencontre avec<br />

Vincent Andioc...<br />

Comment<br />

travaillez-vous ?<br />

répétitions, scènes,<br />

enregistrements...<br />

Patrick <strong>Le</strong>coq est<br />

un ami de longue<br />

date. Son influence<br />

sur la musique traditionnelle<br />

est très<br />

importante et s’étend<br />

jusqu'à Caen, avec le<br />

groupe Mes Souliers<br />

Sont Rouges, dont on<br />

connait très bien le<br />

contre-bassiste Denis<br />

<strong>Le</strong>françois. Pour l’instant, nous n’avons fait<br />

que deux scènes, ce qui est très pauvre. Pour<br />

l’enregistrement de Cheap Love Motel, on a<br />

répété tous les 15 jours, en acoustique chez<br />

moi, le samedi : on présentait les morceaux<br />

qu’on voulait jouer ou explorer. Slim Paddy<br />

cherchait les textes les mieux appropriés à<br />

la musique. Par exemple, après avoir écrit<br />

la musique de A Night Of Serious Drinking,<br />

qui pour moi est un riff guitare qui en dit long<br />

sur certains de mes excès, Slim avait dans<br />

ses cahiers l’histoire de ce couple "déjanté"<br />

qui fait une descente dans les bars de<br />

Manhattan et qui<br />

finit par se foutre sur<br />

la gueule tellement<br />

ils sont bourrés.<br />

L’histoire <strong>du</strong> texte<br />

épouse la musique<br />

de ce morceau comme<br />

le gant de soie<br />

sur la main d’une<br />

chanteuse de jazz.<br />

<strong>Le</strong> plus incroyable,<br />

est que ce texte et<br />

cette musique on<br />

été écrits la même année à 2000 km de<br />

distance! Pour Rock-A-Billy Baby, un matin,<br />

au petit déjeuner, je lui présente la musique<br />

et Jano a écrit les paroles sur le vif en 20<br />

minutes. Nous voulions une ballade... un<br />

soir, en préparant le diner des enfants, j’écris<br />

sur le dos d’un faire-part de mariage, la<br />

musique de City Light que Jano a remaniée<br />

un peu pour des raisons de cohérence avec<br />

le texte de Slim. Et, le dimanche, on allait<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 34<br />

les essayer en studio en électrique. Avec<br />

l’enregistrement <strong>du</strong> disque, il nous a fallu 62<br />

jours, en partant de zéro, d’où l’ intérêt pour<br />

nous de trouver un label afin que l’on puisse<br />

faire d’autres disques !<br />

Comment une joyeuse équipe aussi<br />

diversifiée choisit-elle ses thèmes ?<br />

Il n’y a pas vraiment de sujet de prédilection.<br />

Nous écrivons tous de la musique et quand<br />

l’un de nous présente un morceau, Slim<br />

décide <strong>du</strong> texte qu’il va y mettre dessus, il a<br />

recours à ses carnets de notes et, parfois,<br />

change un peu les paroles afin que cela colle<br />

mieux au riff. <strong>Le</strong>s sujets sont très variés,<br />

entre société, rapport homme-femme...<br />

mais pas de politique ni d'écologie. Slim<br />

écrit ses textes au gré de ses rencontres,<br />

tout comme nous écrivons les musiques au<br />

gré de notre vécu. Par exemple, Vincent,<br />

qui a beaucoup souffert d’une séparation,<br />

a écrit la musique de I Thought You Loved<br />

Me et Slim, connaissant bien son histoire, a<br />

écrit un texte spécialement pour ce morceau<br />

tout à fait génial. Là, on est en plein dans <strong>du</strong><br />

Otis Redding !<br />

Quel a été l'accueil à votre CD ?<br />

Quelle a été la démarche pour sa<br />

fabrication, la distribution, la promo ?<br />

En créant Second Wind, nous avons pensé<br />

que, pour faire des concerts et démarcher<br />

des labels, un CD aiderait à asseoir notre<br />

crédibilité. N’ayant<br />

aucun budget, on<br />

est allé présenter<br />

le projet à Ted<br />

Beauvarlet, qui est un<br />

ancien guitariste de<br />

Slim et responsable<br />

<strong>du</strong> studio La Licorne<br />

Rouge : il a accepté<br />

le projet, en nous<br />

faisant un prix pour<br />

l ’ e n r e g i s t r e m e n t<br />

et le mixage. On a<br />

raclé les fonds de tiroir Vincent et moi. Nous<br />

sommes rentrés en studio pour cinq jours et<br />

Ted a été obligé de le fermer à sa clientèle<br />

pour nous accueillir. Il n’est pas possible<br />

d’enregistrer un album comme Cheap Love<br />

Motel dans un studio occupé par plusieurs<br />

groupes et surtout nous voulions le faire<br />

d’une seule traite. Ce sera la même chose<br />

pour le suivant, dont l’écriture est presque<br />

finie <strong>Le</strong> plus <strong>du</strong>r, c’est de trouver les fonds<br />

soit environ 10 000 euros. L’accueil des<br />

labels pour la distribution (Virgin, Because<br />

Music et Musicast) a été quasi nul, le seul<br />

qui m’a répon<strong>du</strong> c’est Musicast, qui ne veut<br />

pas nous distribuer parce qu’on est pas<br />

assez connus. Jano et Slim en ont envoyé<br />

de leur coté, sans écho. Nous allons donc<br />

nous orienter vers les concerts en espérant<br />

nous faire remarquer et faire découvrir notre<br />

démarche artistique. Nous n'avons aucun<br />

recul sur l’impact de notre musique sur<br />

un large public. Nous savons que Second<br />

Wind se situerait dans le sillage de Grateful<br />

Dead, sachant que nous sommes capables<br />

de jouer aussi bien des ballades, <strong>du</strong> blues,<br />

<strong>du</strong> rock, de la soul et même, <strong>du</strong> garage...


Ce qui est sûr, c’est qu’il est difficile de<br />

faire la promotion d’un album auto-pro<strong>du</strong>it<br />

et que Second Wind a un besoin urgent de<br />

trouver une personne pour travailler sur la<br />

promotion <strong>du</strong> groupe !<br />

C'est en quelque sorte une "galère",<br />

même si vous vous y retrouvez en<br />

terme de plaisir de jouer et de fierté<br />

d'aller au bout de vos rêves.<br />

Pas de trop grande disparité dans les<br />

ressentis de chacun ?<br />

Nous sommes tous d’âge mûr et nous<br />

prenons cela comme ça vient, nous<br />

sommes patients et confiants en l’avenir en<br />

espérant un jour pouvoir sortir la tête hors<br />

de l’eau, pas pour la gloire et la postérité<br />

mais juste pour continuer notre démarche<br />

artistique à travers d’autres albums. <strong>Le</strong>s<br />

musiciens se croisent, se quittent et se<br />

retrouvent. Certains changent de pays, voire<br />

de continent ou même de planète, puis se<br />

croisent à nouveau et cela fait Second Wind<br />

: le rock est la fontaine de jouvence qui<br />

nous donne notre éternelle adolescence,<br />

tout cela avec la foi des bluesmen qui fait<br />

que nous y croyons...<br />

Tu m'as dit que votre travail n'amenait<br />

pas à la politique dans vos textes.<br />

Mais les changements des politiques<br />

culturelles ont-ils eu un impact sur<br />

votre pratique musicale depuis le début<br />

des années 80 ?<br />

Non, les changements politiques n'ont<br />

aucun effet sur la vie <strong>du</strong> groupe ou sur<br />

l’organisation de la<br />

musique en général<br />

dans notre pays, parce<br />

que les gouvernements<br />

se suivent et se ressemblent<br />

tous dans la<br />

politique culturelle ou,<br />

plutôt, dans la nonpolitique<br />

culturelle...<br />

étant donné que ce<br />

sont bien les banques<br />

qui gouvernent tout le<br />

monde. Nous aurons<br />

d'ailleurs un morceau<br />

abordant ce sujet dans le prochain album.<br />

Tu l’as bien compris, Second Wind veut être<br />

politiquement correct, mais il suffit d’une<br />

petite étincelle pour que tout s’embrase :<br />

c’est déjà arrivé sur scène avec moi. Sur<br />

la pratique ou l’influence musicale par<br />

rapport à la politique, je pense que Jano,<br />

qui est l’éminence grise <strong>du</strong> blues en France<br />

(quand on connait son CV !) n’a pas eu<br />

énormément d’influence, étant donné que le<br />

blues est une musique intemporelle. Et c'est<br />

sans doute la même chose pour Vincent.<br />

Patrick, lui, il préparait son départ pour les<br />

USA. Quant à moi, j’ai suivi le mouvement<br />

punk, avec les Clash ou les Ramones, cela<br />

s’entend parfois dans l’écriture de certains<br />

Slim Paddy : vo + harm, Jano Eynard : vo + gtr<br />

Vincent Andioc : gtr, Marc Thomasset : bss<br />

Enzo de Gresorio : key, Edouard Pournin : bat<br />

morceaux. Je pense que Second Wind a<br />

plus d’avenir à l’étranger qu’en France,<br />

nous sommes en attente de réponse de<br />

labels anglais et allemands.<br />

Tu me dis que votre prochain album est<br />

quasi-terminé : c'est pour quand ?<br />

Pour l’instant nous sommes obligés de<br />

le mettre en attente pour des raisons<br />

de budget d’enregistrement. On espère<br />

vivement que quelqu’un s’intéressera à<br />

notre projet afin de nous permettre de<br />

réaliser ce deuxième album qui sera un peu<br />

plus rock que le premier. Il nous reste trois<br />

choix de morceaux à trouver. Nous sommes<br />

quatre à écrire avec, dans nos tiroirs, au<br />

moins une vingtaine de compos qui trainent<br />

depuis 30 ans ! Enfin, Second Wind a une<br />

énorme capacité créatrice, donc avis aux<br />

lecteurs, qui peuvent déjà écouter quatre<br />

morceaux sur youtube. Si nous avions le<br />

budget maintenant, nous serions en mesure<br />

de sortir un album fin 2013 ou début 2014.<br />

Vos familles sont-elles impliquées dans<br />

votre aventure musicale ?<br />

Je ne sais pas pour Édouard qui va<br />

bientôt être papa pour la seconde fois, sa<br />

femme est professeur de musique, donc<br />

elle est forcément impliquée, affectivement<br />

<strong>du</strong> moins. Slim et Enzo sont célibataires,<br />

sans enfant. Jano a une fille mais elle n’est<br />

pas impliquée dans<br />

le groupe. Quant à<br />

Vincent et moi, c’est un<br />

peu différent, puisqu’on<br />

s’est connus grâce à<br />

nos enfants qui étaient<br />

dans la même classe.<br />

Il y a 8 ans Vincent<br />

ramène un de mes<br />

fils à la maison après<br />

un anniversaire : les<br />

enfants filent jouer,<br />

Virginie, ma femme, le<br />

fait rentrer et il aperçoit<br />

au salon mon Bassman Fender de 1966, qui<br />

est toujours mon ampli de scène. Virginie<br />

lui explique que j’en suis le propriétaire<br />

mais que j’ai raccroché avec les groupes<br />

de rock, pour des raisons de temps, de<br />

groupe, etc., mais que je continue en solo.<br />

J’arrive dix minutes plus tard, la discussion<br />

s’étale jusqu’au dîner, où il me demande<br />

de monter un groupe de blues. Moi, très<br />

méfiant, je lui colle ma guitare folk dans les<br />

bras. Il me joue plusieurs titres de Stevie<br />

Ray Vaughan et je lui dis "oui" : c’est ainsi<br />

que tout à commencé. Quant aux enfants,<br />

ils vivent cela très bien, jouant dans les<br />

backs-stages, parfois sur scène pendant<br />

les balances. Pour l’anecdote, nous avons<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 35<br />

fait l’ouverture des 30 ans des Twins dans<br />

le Sud-Manche. Après notre concert, les<br />

enfants se sont installés au pied de la<br />

scène des Souliers Sont Rouges et, quand<br />

leur concert à commencé, les minots se<br />

sont mis à pogoter. C’est Denis <strong>Le</strong>françois,<br />

contre-bassiste-chanteur, qui les a extirpés<br />

de la fosse pour les mettre sur scène, où<br />

ils ont assisté à tout le concert, allongés<br />

devant les retours. Ma femme est forcément<br />

impliquée dans le groupe puisque toute<br />

les répétitions se font chez nous, ce qui<br />

veut dire dix personnes à table tous les<br />

quinze jours... pas facile. Je la remercierai<br />

jamais assez, sans elle, je n’aurais pas pu<br />

poursuivre cette aventure.<br />

N'auriez-vous pas la possibilité de<br />

proposer un travail commun à d'autres<br />

musiciens pour mettre en valeur<br />

vos compétences et vos réseaux ?<br />

Je ne sais pas ce que pensent les autres<br />

mais, partager la scène ou une tournée<br />

avec un autre groupe... pas de problème.<br />

Par contre, travailler en studio avec un<br />

autre musicien, je n’en vois pas l’intérêt<br />

pour Second Wind. Faire des échanges<br />

de contact, pas de problème, nous restons<br />

toujours très attentifs à nos confrères et<br />

restons ouverts à toutes propositions.<br />

Quelque chose à ajouter pour le <strong>Cri</strong> ?<br />

Oui, d’abord te remercier, Serge, pour<br />

ton travail de contact. Grâce à toi, j’ai lu<br />

pour la première fois une partie <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Coyote</strong>, au début de cette interview, et je<br />

me suis vite ren<strong>du</strong> compte qu’il faut le lire<br />

avec son ordinateur portable à coté de soi,<br />

afin de mieux découvrir tous les groupes<br />

dont il parle ! C'est une véritable revue<br />

d’information culturelle musicale et il est<br />

dommage qu’elle ne soit pas plus reconnue,<br />

mais la véritable escroquerie <strong>du</strong> rock ’n’ roll<br />

vient bien de la pauvreté de la politique<br />

culturelle en France... ©


ARTiSTES DiVERS : The Bluesmasters Vol 2<br />

Suite au premier volume<br />

de 2010, un franc succès,<br />

le guitariste Tim Tucker a<br />

remis sur pied un groupe<br />

pour rendre hommage<br />

aux disparus (<strong>du</strong> moins à<br />

certains, la liste est trop<br />

longue) <strong>du</strong> blues. Cette fois, on trouve au vocal<br />

Hazel Miller, Mickey Thomas et, surtout, la<br />

bassiste Cassie Taylor, ici bien dans la lignée<br />

des LaVern Baker/ Ruth Brown. D’ailleurs<br />

les trois filles sont essentiellement dans une<br />

mouvance jumpin’ rockin’ R’n’B, bien soutenues<br />

par l’excellent harmoniciste Doug Lynn et avec<br />

le superbe piano <strong>du</strong> regretté Pinetop Perkins<br />

et la guitare d’Hubert Sumlin, tous deux<br />

décédés fin 2011, sur certains morceaux. En<br />

revanche, la présence de l’orgue sur I just<br />

wanna make love to you é<strong>du</strong>lcore le morceau,<br />

qui devient plus une bluette qu’autre chose,<br />

de même que la guitare d’Eric Gales est trop<br />

moderne, brouillonne et son vocal ne convient<br />

pas trop à Fine Cadillac, sur lequel il aurait<br />

mieux valu laisser Cassie seule. Uniquement<br />

des reprises très convaincantes, dont celles<br />

de Bring it on home to me, Talk to me baby, Big<br />

boss man, Little red rooster ou Get me a car<br />

au rythme un peu néo-orléanais funky. Outre<br />

I just wanna make love to you, la compilation<br />

comporte deux autres ballades, excellentes<br />

celles-là, Same old blues, de la soul et Honest<br />

I do repris sauce un peu swamp pop, avec un<br />

harmonica qui sonne très saxo. Ce deuxième<br />

volume sera certainement aussi bien reçu que<br />

son prédécesseur. Direct Music<br />

distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />

WiLD BOB BURGOS & HOUSEROCKERS :<br />

Real Gone Rockin’<br />

D’accord, il n’est pas nanti<br />

d’une voix très mélodieuse,<br />

c’est le moins qu’on puisse<br />

dire, mais on s’y est habitué<br />

depuis le temps et, d’ailleurs<br />

est-il besoin d’être un maître<br />

<strong>du</strong> bel canto pour chanter <strong>du</strong> rock’n’roll ? Car,<br />

tordons le cou une bonne fois au fait que les<br />

groupes anglais des années 1970 faisaient <strong>du</strong><br />

rockabilly. Ceux dont Bob fit partie à l’époque,<br />

les Savages de Screamin' Lord Sutch, les<br />

Wild Angels, les Houseshakers ou Matchbox,<br />

nous offraient <strong>du</strong> rock’n’roll et il continue de<br />

le faire, la présence de saxo et piano dans<br />

l’accompagnement en atteste d’ailleurs. Cet<br />

accompagnement, crédité aux Houserockers,<br />

varie suivant les lieux d’enregistrement<br />

dispersés et étalés entre 2002 et 2011. Cela<br />

s’entend aux prises de son qui fluctuent<br />

d’un titre à l’autre. Tous les titres sont des<br />

compositionsitions de Bob, à qui on peut juste<br />

reprocher un certain manque d’imagination<br />

pour les mélodies, mais pas de conviction. A<br />

mes vieilles oreilles, ce sont les morceaux avec<br />

piano et saxo, comme Loonabilly rock’n’roll ou<br />

We’re gonna boogie et les deux instrumentaux,<br />

Halcyon harvest et Twango, qui remportent la<br />

palme. www.tcy-records.com<br />

TCY, Im Haufland 23, 8627 Grüningen (Suisse)<br />

TWO-BONES : Cruisin’ Down To Louisiana<br />

Si le rockabilly est habituellement<br />

interprété par<br />

des trios, ils ne sont ici que<br />

deux Helvètes, de Zürich,<br />

le chanteur/ guitariste Chris<br />

Helbling et le contrebassiste<br />

Beat Eck pour ce faire.<br />

Et ceux qui douteraient encore de que le<br />

rockabilly est essentiellement une musique<br />

acoustique et que point n’est besoin de jouer de<br />

la guitare plus vite que son ombre ou de taper<br />

CROCK & ROLL<br />

sur une batterie comme si sa vie en dépendait<br />

en seront pour leurs frais. Tout au long des<br />

19 titres, dont 3 compositions de Chris, dont<br />

deux figurent sur son album solo de 2004, on<br />

retrouve l’ambiance des enregistrements Sun<br />

d’Elvis, dont on retrouve quelques-uns ici, plus<br />

quelques titres plus R’n’R qui passent très<br />

bien avec accompagnement minimaliste (le<br />

superbe vocal presleyien d’Hebling y est pour<br />

beaucoup), comme One sided love affair, Poor<br />

boy, Paralyzed, mes préférés avec la reprise de<br />

Blue days, black nights. L’absence de guitare<br />

solo fait quand même bizarre sur certains<br />

titres, comme Lotta lovin’ ou Boppin’ the blues,<br />

tellement on y est habitué. Recommandé<br />

aux amateurs de rockabilly classique, sans<br />

fioritures. Rocking Flag 215, www.tcy-records.com<br />

distr TCY, Im Haufland 23, 8627 Grüningen (Suisse)<br />

MEMPHiS GOLD : Pickin’ In High Cotton<br />

Qui se cache derrière cet<br />

Or de Memphis? Chester<br />

Chandler, né à Memphis en<br />

1955, treizième enfant d’une<br />

fratrie de quatorze. Son<br />

père, musicien, l’initie à la<br />

guitare dès ses 4 ans et il se<br />

pro<strong>du</strong>it dès 8 ans dans la célèbre Beale Street.<br />

On le retrouve ultérieurement, après l’armée, à<br />

Washington, puis dans le groupe de tournée de<br />

Deborah Coleman. En 1998, il sort son premier<br />

CD, qui sera suivi de 3 autres, dont celui-ci est<br />

le dernier en date, avec une dominante rockin’<br />

blues medium <strong>du</strong> Delta, qu’il maîtrise bien. On<br />

ne peut que regretter qu’il n’y ait que trop peu<br />

de morceaux enlevés, comme les bons jump<br />

blues Biscuit boogie, l’instrumental Back porch<br />

Tennessee et Mississippi flatlands.<br />

Stackhouse, distr. Blind Raccoon, PO Box 40045,<br />

Memphis TN 38174 et www.blindraccoon.com<br />

ELECTROPHONiCS : Talkin’ About<br />

Vous aimez Louis Jordan,<br />

Louis Prima, le saxophone<br />

joué façon 50's ? Danser ?<br />

<strong>Le</strong>s Néerlandais Stephan<br />

Hermsen (voc, gtr), Ronald<br />

Roodbol (cbs), Peter Stienen<br />

(bat), Ivo Sieben (pno, org),<br />

André de Laat (sax tén) et Evert Hoedt (sax<br />

bar) vont vous faire passer un joyeux moment.<br />

Il s’agit de leur quatrième CD, après Feels Like<br />

A Million (2006), Catch That Swingtrain (2007),<br />

Little A Lot (2009). Tous les bons ingrédients<br />

<strong>du</strong> rockin’, swingin’, jumpin’, jivin’ rhythm and<br />

blues sont là et bien là sur les morceaux où<br />

l’orgue ne noie pas les sons, ce qui rendent<br />

l’ensemble un peu inégal, avec un instrumental<br />

variété en sus. Au moment <strong>du</strong> choix des titres à<br />

mettre en exergue, je me suis décidé pour les<br />

plus enlevés et dynamiques : Mr. Francesco,<br />

You make me nervous, Si! Si! Si !, I'm in the<br />

mood et You make me feel. Débarrassés<br />

de ces quelques scories, ils seront encore<br />

meilleurs. Retro Swing1210, www.electrophonics.nl<br />

J.P. REALi : The Road To Mississippi<br />

Il s’agit <strong>du</strong> troisième album<br />

de ce chanteur/ guitariste<br />

acoustique, qui s’inscrit<br />

dans la tradition des Son<br />

House et Skip James,<br />

auquel Mark Wenner, des<br />

Nighthawks, donne un coup<br />

de main à l’harmonica sur certains morceaux.<br />

Dommage qu’il manque un peu de rugosité<br />

dans le vocal pour coller à ce style, ça viendra<br />

sûrement avec l’âge. <strong>Le</strong>s deux instrumentaux,<br />

Prelude et Coda, qui ouvrent et ferment le CD<br />

sont très brefs et servent juste de mise en<br />

bouche et de coup de l’étrier à un ensemble<br />

dépouillé, hormis Bloozin’ in NYC et sa guitare<br />

frémissante, rockin’ blues plus électrique.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 36<br />

Bernard<br />

BOYAT<br />

ARTiSTES DiVERS<br />

First Came Memphis Minnie<br />

C’est Maria Muldaur qui<br />

est à l’origine de cette<br />

compilation consacrée à son<br />

héroïne Memphis Minnie,<br />

une des premières artistes<br />

de blues à passer à l’électrique en 1942.<br />

Maria y a inclus des titres d’elle déjà parus, de<br />

nouvelles reprises de Rory Block, Ruthie Foster<br />

et Bonnie Raitt, ainsi que des enregistrements<br />

classiques de Koko Taylor et Phoebe Snow.<br />

Pour ceux ne connaissent pas Minnie, voilà<br />

une occasion rêvée de découvrir son œuvre,<br />

dont le célèbre Me and my chauffeur blues, ici<br />

par Maria avec Roy Rogers à la guitare dans<br />

une version dépouillée, comme When you<br />

love me (Rory Block). <strong>Le</strong>s autres excellents<br />

moments sont Ain’t nothin’ in ramblin’ (Bonnie<br />

Rait & Steve Freund) et Crazy cryin’ blues (M.<br />

Muldaur), qui rockent bien, Long as I can see<br />

you smile (M. Muldaur) et son parfum ragtime,<br />

Lookin’ the world over (M. Muldaur), dont la<br />

mélodie rappelle Milk cow blues. <strong>Le</strong> reste n’est<br />

pas mal non plus. (BB)<br />

Stony Plain, distr Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct<br />

Atlanta GA 30350, www.markpuccimedia.com<br />

Quelques morceaux sont plus ragtime. <strong>Le</strong>s<br />

titres marquants sont Jefferson lament, un<br />

vieux holler où guitare et vocal se répondent<br />

et The road to Mississippi, très dépouillé, qui<br />

rocke quand même.<br />

distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />

HANS THEESSiNK & TERRY EVANS : Delta Time<br />

Hans, chanteur/ guitariste/<br />

banjoïste/ mandoliniste/ harmoniciste<br />

néerlandais, né<br />

en 1948 et installé à Vienne,<br />

Autriche, s’associe ici à Terry<br />

Evans pour un album mêlant<br />

titres enlevés, relax et<br />

ambiance gospel, créée par le soutien d’Arnold<br />

McCuller et Willie Green (autre chose que<br />

les choeurs glapissants de fausses vierges)<br />

sur une douzaine de reprises de classiques.<br />

Côté relax, on notera les interprétations de<br />

Blues stay away from me ou Honest I do. Côté<br />

enlevé, ce sont How come people act like<br />

that, The birds and the bees, I need money<br />

et Mississippi qui retiennent l’attention. Enfin,<br />

côté ambiance gospel, la palme revient à Delta<br />

time, Build myself a home, Shelter from the<br />

storm et Heaven’s airplane.<br />

Blue Groove, Frank Roszak Prod., 7400 Sepulveda Blvd<br />

# 330, Van Nuys, CA 91405, www.roszakradio.com<br />

BOPCATS : 25 Years Of Rock'n'Roll<br />

<strong>Le</strong>s Bopcats de Richmond,<br />

à ne confondre ni avec les<br />

Australiens <strong>du</strong> même nom,<br />

ni avec les quatre groupes<br />

de Bop Cats, ont été<br />

formés, dans les 80's, par<br />

le chanteur/ guitariste Lindy<br />

Fralin (ex-Fralin Pickups) et ses frères John<br />

et Gary. De nos jours, ils comptent en leurs<br />

rangs Lindy Fralin (voc, gtr), Paul Hammond<br />

(voc, bat) et Steve Hudgins (voc, bs). Ils ont<br />

sorti deux albums lors de leurs débuts, puis<br />

se sont cantonnés dans le circuit des bars<br />

locaux, n’éditant plus que des maquettes<br />

promo ou des autopro<strong>du</strong>ctions. Extraits de<br />

leurs archives, les 17 titres, dont nombre<br />

d’originaux, présentés ici sont une sorte de<br />

résumé de leur carrière. Ceci amène à mettre<br />

en question l’étiquette rockabilly qui leur a été<br />

collée. Car, de rockabilly, il n’y en a guère,<br />

tout juste Wheels of mine. En revanche, on y<br />

trouve <strong>du</strong> bon R’n’R : All I need, un peu à la At<br />

the hop, Crazy lil’ baby, Jenny Jenny ou On a


oll à la Jerry <strong>Le</strong>e<strong>Le</strong>wis. Ils font aussi de<br />

bonnes reprises de Who drank my beer (Dave<br />

Bartholomew), Red Cadillac (Bob Luman),<br />

Marie Marie (Blasters), Get rhythm (Cash) et<br />

Race is on (George Jones). Outre un country<br />

rock Americana qui passe bien, ils devient<br />

vers le rock ou la variété sur une poignée<br />

de morceaux, ce qui fait qu’il y a à boire et à<br />

manger là-dessus.<br />

Eller Soul, Frank Roszak, cf adresse ci-dessus<br />

MUDDY WATERS : King Of The Chicago Blues<br />

Vol 2 1951 - 1961<br />

Après un premier coffret<br />

(FA 266 ) consacré à la<br />

décennie 1941/ 1950, celle<br />

des débuts de Muddy,<br />

Gérard Herzhaft présente<br />

une anthologie dédiée à la<br />

décennie suivante. La première réflexion qui<br />

m’est venue à l’esprit est la suivante : trois<br />

CD pour dix ans de la carrière d’un géant,<br />

c’est dérisoire quand on voit ce que sortent<br />

les artistes actuels, qui ne lui arrivent même<br />

pas à l’orteil (la cheville est trop haute !), pour<br />

lesquels nous aurions droit au triple pour la<br />

même <strong>du</strong>rée. Cette remarquable (pléonasme<br />

lorsqu’on parle de Frémeaux) réalisation est,<br />

de surcroît, nantie d’un livret de l’ami Gérard<br />

tel que je les conçois : clair, net et précis, à<br />

la portée de tous, expliquant simplement le<br />

passage de Muddy d’une musique rurale <strong>du</strong><br />

Delta avec accompagnement restreint à un<br />

blues musclé et électrifié avec groupe complet<br />

dès 1953. De plus, cerise sur le gâteau, on<br />

a droit à une photo d’un Gérard jeune en<br />

compagnie de Muddy. <strong>Le</strong>s amateurs de blues<br />

et des racines <strong>du</strong> R’n’R (Mannish boy, Baby<br />

please don’t go, Hoochie coochie man, Got<br />

my mojo working et j’en passe) seront déjà<br />

familiers avec les titres de la période et se<br />

régaleront à leur écoute. Bravo et merci Gérard<br />

et Frémeaux. www.fremeaux.com<br />

Frémeaux, 20 rue Robert Giraudineau 94300 Vincennes<br />

ELViS PRESLEY : Elvis Presley & The American<br />

Music Heritage 1956-1957 Vol 2<br />

Conçu de la même manière<br />

que le vol 1, un coffret 3 CD,<br />

avec des versions originales<br />

ou marquantes des reprises<br />

d’Elvis de la période, ce<br />

qui permet d’intéressantes<br />

comparaisons (à ce petit<br />

jeu Little Richard est gagnant haut la main),<br />

ce deuxième volume reprend le cours de la<br />

carrière elvisienne après When my blue moon<br />

turns to gold again. On y voit l’évolution <strong>du</strong><br />

King vers d’autres styles que le rockabilly, puis<br />

le R’n’R pur et <strong>du</strong>r des débuts, le gospel, la<br />

country, chansons de Noël ou variété. Compilée<br />

par Bruno Blum, la sélection présente les<br />

enregistrements de la période 1956-1957 et<br />

Bruno signe un fort intéressant livret, dans<br />

lequel il s’étend, de manière un peu itérative,<br />

sur la société et le milieu musical américain<br />

de la période. Même si vous possédez déjà<br />

ces enregistrements, avoir la possibilité d’une<br />

comparaison immédiate entre originaux et<br />

versions d’Elvis est un incontestable plus. Qui<br />

peut se vanter d’avoir aussi les originaux ou<br />

les versions de Bernard Hardison (Too much),<br />

Jane Froman (I believe, repris chez nous par<br />

Mouloudji, Je crois en toi), David Hill (I’m all<br />

shook up) ou Steve Gibson (Blueberry Hill) ?<br />

Encore un incontournable. www.fremeaux.com<br />

MiTCH WOODS :<br />

Blues Beyond Borders<br />

Live In Istanbul (CD & DVD)<br />

Ce binôme CD/ DVD<br />

présente le concert <strong>du</strong> bon<br />

gros pianiste/ chanteur<br />

Mitch, ancien des Lost<br />

Planet Airmen de Commander Cody et à la<br />

discographie déjà conséquente, enregistré<br />

lors <strong>du</strong> festival blues parrainé par Efes<br />

Pilsen (excellente bière <strong>du</strong> coin) à Istanbul,<br />

RYAN CAiN & THE ABLES : My Pistol Rides Shotgun<br />

N’ayant plus enten<strong>du</strong> parler de lui depuis un premier album sur Wild Hare<br />

en 2008 (Cell Block Blues), j’avais oublié son existence. Il se rappelle à notre<br />

bon souvenir, avec un nouveau groupe. Exeunt les Chaotics, bonjour les<br />

Ables, formés en 2011 (Matt Eakle, Gary Hamrick, Evan Jones). Ryan fait<br />

toujours <strong>du</strong> rockabilly (dont un excellent Yes indeed à la Johnny Burnette sur<br />

Train kept a rollin’)/ hillbilly bop, avec quelques titres qui s’en démarquent. Et,<br />

comme pour les vins où je préfère très souvent les blancs issus de vignobles spécialisés dans<br />

le rouge et l’inverse (les vignerons sont peut-être plus attentifs à ce qui sera surtout destiné à<br />

leur consommation et à celle des gens <strong>du</strong> coin ?), ce sont ces morceaux qui ont ma préférence :<br />

l’excellent hot rod semi parlé Haunted hotrod, le tout aussi excellent honky tonk enlevé Kiss and<br />

make up another lie et, surtout, la ballade What’s happened to me, très Sanford Clark <strong>Le</strong> reste<br />

est aussi très bon. 207 Ryder avenue, Clarksburg WV 26301, www.cainandtheables.com<br />

Turquie. <strong>Le</strong>s morceaux <strong>du</strong> CD et <strong>du</strong> DVD sont<br />

identiques et, comme on pouvait s’y attendre<br />

de la part de Mitch, relèvent, à l’exception d’un<br />

blues lent, d’un solide rockin’ R’n’B/ R’n’R ou<br />

boogie carré, parfois avec répons <strong>du</strong> groupe<br />

et bénéficiant de l’excellent saxo d’Amadee<br />

Castenell. Mis à part le morceau cité, le reste<br />

est vraiment excellent, avec plusieurs titres<br />

très néo-orléanais (Mojo mambo, Crawfishin’<br />

ou Long, lean and lanky) et de très bonnes<br />

reprises de Rocket 88 et House of blue<br />

lights. <strong>Le</strong>s quelques images <strong>du</strong> public sur le<br />

DVD permettent de se rendre compte qu’il y<br />

a peu de femmes, dont quelques-unes avec<br />

des foulards (bizarre pour aller écouter la<br />

musique <strong>du</strong> Diable…). Outre le concert, ce<br />

DVD, conçu comme un documentaire pour le<br />

public américain qui ne connaît pas la Turquie,<br />

montre l’ambiance dans le car de la tournée<br />

avec le groupe de Kenny Neal, aussi de la<br />

fête, la vie en tournée, les paysages et la fête<br />

nationale à Izmir. Vous pouvez vous passer de<br />

l’aspect folklo-touristique et ne vous intéresser<br />

qu’à la musique, qui vaut le déplacement.<br />

VizzTone 8812, Mark Pucci Media, 5000 Oak Bluff Ct<br />

Atlanta GA 30350, www.markpuccimedia.com<br />

JACK BRADSHAW : Saturday Night<br />

Jack est né en 1930 à<br />

Scutty, Kentucky. Orphelin<br />

très jeune, il est élevé<br />

dans le Tennessee par des<br />

parents. A la fin des 40's, il<br />

travaille au Texas et c’est<br />

à Lubbock qu’il forme son<br />

premier groupe, le Tennessee Trio, au sein<br />

<strong>du</strong>quel il tient la mandoline. Ils sont engagés<br />

par le KSEL Jamboree, puis Jack travaille<br />

dans le spectacle de Bill et Joe Callahan.<br />

Déclaré inapte à l’armée, il part dans le nord et<br />

s’installe à La Porte, Indiana, où il travaille sur<br />

radio WLDY. Il commence à enregistrer pour<br />

Harry Glenn dans le studio WWCA de Gary,<br />

Indiana, en 1954. Il devient ensuite prédicateur<br />

et enregistre des morceaux religieux sur<br />

Christian Way, en chantant encore, à La Porte,<br />

à 82 ans. Sa carrière discographique séculière<br />

s’étale sur 6 ans seulement, de 1954 à 1960,<br />

sur Mar-Vel (6 simples), Glenn (2), sa marque<br />

Jack Bradshaw (1 et 1 super 45 t) et Decca (1).<br />

La totalité de ces enregistrements, y compris<br />

des inédits, a déjà fait l’objet, en 1983, <strong>du</strong> 33 t<br />

Cowboy Carl CCLP 109 Jack Bradshaw Story,<br />

que Bear Family reprend intégralement et avec<br />

les morceaux quasiment dans le même ordre,<br />

sur ce CD dans la série Honky Tonk Heroes, ce<br />

qui permettra à ceux qui possèdent le 33 t, de le<br />

laisser reposer. Musicalement, Jack colle avec<br />

la country de son époque, entre l’avènement<br />

<strong>du</strong> R’n’R et l’arrivée de la country variété de<br />

Nashville. Pour ceux ne le connaissent pas,<br />

il s’agit surtout de hillbilly enlevé, medium ou<br />

plaintif, dont les titres-phares sont Don't tease<br />

me, aux soli de guitare de Pappy Walters<br />

très western swing et Searching, de honky<br />

tonk, plus deux valses. Pour les amateurs<br />

de rockabilly, ce sont les titres entre hillbilly<br />

bop/ bluegrass et rockabilly, qui retiennent<br />

l’attention : Joe-Joe, Saturday night special,<br />

Naughty girls, <strong>Le</strong>t's baby, My heart, my heart,<br />

Flirting with me et Two rocka four. Bear Family,<br />

PO Box 1154, 27727 Hambegen (All.)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 37<br />

BiLLY BROWN : Did We Have A Party<br />

Comme certains lecteurs,<br />

j’ai découvert Billy grâce<br />

aux compilations Columbia<br />

Rockabillies. Originaire de<br />

Virginie Occidentale, sa<br />

famille part en Floride, où<br />

il apprend la guitare. En<br />

1950, il signe chez Columbia. Appelé sous<br />

les drapeaux en janvier 1951, il fait partie <strong>du</strong><br />

Théâtre aux Armées, récréant les troupes<br />

à Camp Rucker, Alabama, animant aussi<br />

une émission sur une radio locale. Libéré en<br />

janvier 1953, il part en Orégon et Idaho. Il y<br />

rencontre Hank Penny, avec qui il enregistre<br />

une session partagée à Hollywood. Eté 1957,<br />

il part à Atlanta, Géorgie, et rencontre Bill<br />

Lowery, qui lui organise une session pour<br />

Stars, début d’une courte période R’n’R/<br />

rockabilly. Columbia réédite le simple et le<br />

réengage. Il passe chez Republic en 1960.<br />

Victime d’un accident presque fatal en 1961,<br />

il devient prédicateur, avant de revenir à la<br />

country en 1967. En 1969, il enregistre pour<br />

Challenge, puis pour diverses marques (Chart,<br />

Action, Stardom, M, Music Note) et se pro<strong>du</strong>it<br />

dans les Sheraton Inn et Holiday Inn. En 1983,<br />

victime d’une crise cardiaque, il abandonne la<br />

musique et se reconvertit, vivant en Floride<br />

jusqu’à son décès le 10 janvier 2009... C’est<br />

un réel plaisir que d’avoir dorénavant tous ses<br />

titres R’n’R/ rockabilly sur le même support,<br />

qui contient aussi <strong>du</strong> teen rock, <strong>du</strong> hillbilly,<br />

de la country nashvillienne (He'll have to go,<br />

original <strong>du</strong> tube de Jim Reeves), un peu de<br />

yodel, de ballade teen, le tout datant de 1950 à<br />

1969 et provenant de chez Columbia, Decca,<br />

Stars, Republic, Challenge, plus deux inédits<br />

sur cette marque. <strong>Le</strong>s morceaux d’intérêt<br />

pour les rockeurs sont Flip out, avec les<br />

Jordanaires en soutien, Run' em off, piqué à<br />

Onie Wheeler, Meet me in the alley, Sally, It's<br />

love, son célèbre Did we have a party, Next,<br />

Don't hold back, Lost weekend, Look out heart<br />

et <strong>Le</strong>t there be love.<br />

Bear Family, PO Box 1154, 27727 Hambegen (All.)<br />

MARTY ROBBiNS : Rocks<br />

On ne présente pas ici un<br />

tel géant de la country, dont<br />

la bio est dans le <strong>Cri</strong>. S’il a<br />

obtenu le succès grâce à El<br />

Paso, ses ballades western<br />

ou sa country variété,<br />

Marty a aussi enregistré <strong>du</strong><br />

rockabilly, <strong>du</strong> rock’n’roll, entre 1954 et 1956,<br />

<strong>du</strong> teen rock et de la country plus musclée.<br />

Son premier 33t Columbia, en 1956, le CL<br />

2601 fut, d’ailleurs, titré Rock'n' Roll'n Robbins.<br />

<strong>Le</strong>s 29 titres de cette compilation en incluent<br />

la totalité et recoupent partiellement, le CD<br />

Bear Family <strong>du</strong> même nom, ainsi que celui <strong>du</strong><br />

33t <strong>Country</strong> Classics Library CCL 1129, son<br />

répertoire rythmé n’étant pas extensible. Nous<br />

nous intéresserons donc aux morceaux qui<br />

n’y figurent pas, les autres étant suffisamment<br />

connus. <strong>Le</strong>s meilleurs sont sûrement I'll know<br />

you're gone (1956), <strong>du</strong>o hillbilly bop avec <strong>Le</strong>e<br />

Emerson, son impresario, très Jimmy & Johnny,<br />

et Sugaree (public, lieu et date inconnus), seul<br />

enregistrement, bien sauvage, connu de sa<br />

compo par lui. Relèvent de la country, I can't


CROCK & ROLL<br />

quit (1956), morceau rapide, Sometimes I'm<br />

tempted (1961), country variété rythmée avec<br />

chœurs et Baby's gone (1965) country rock<br />

avec une guitare trop moderne à mon goût.<br />

You've been so busy baby (1966) est un titre<br />

bluesy un peu swamp, avec orgue. Enfin, dans<br />

le domaine teen, Jeannie & Johnny (1958),<br />

est un bon teen rock, Ain't life a cryin' shame<br />

(1959), est plus variété avec choeurs et She<br />

was only seventeen (1957), est une belle<br />

ballade medium. Bear Family (All.)<br />

JASON ViVONE : <strong>Le</strong>ather Rinse Repeat<br />

Je serais curieux de savoir<br />

combien il développe au<br />

spiromètre, car son vocal<br />

puissant laisse prévoir<br />

de beaux poumons, qui<br />

conviennent bien aux<br />

titres musclés, mais pas<br />

aux quelques ballades variété bluesy, qui se<br />

trouvent sur la fin <strong>du</strong> CD. <strong>Le</strong> reste consiste en<br />

blues, soit plus rural, soit ragtime, soit rockin’,<br />

avec une slide souvent très présente. Il en<br />

ressort surtout The Nina, the Pinta, the Santa<br />

Maria, morceau dépouillé mais qui rocke bien,<br />

avec répons d’un choeur féminin (c’est la<br />

première fois que j’entends rendre un morceau<br />

parlant des 3 caravelles de Christophe Colomb),<br />

The Black Lone Ranger, rockin’ blues lent en<br />

hommage à James Ramsey, artiste de blues<br />

noir qui se pro<strong>du</strong>isait vêtu comme le Lone<br />

Ranger (décidément, Jason a une inspiration<br />

peu courante), One hot mother, rockin’ blues<br />

lent, et Do the nod au rythme syncopé à la Bo<br />

Diddley. Intéressante découverte.<br />

distr. Blind Raccoon, PO Box 40045, Memphis TN 38174<br />

MUSiQUE & AMiTiÉ<br />

Pierre était un ami de Doc<br />

et Rosa <strong>Le</strong>e Watson depuis<br />

bien longtemps. Il a partagé de<br />

nombreux séjours avec eux et son<br />

courrier témoigne d'une émotion<br />

que nous comprenons et tenons à<br />

partager avec les lecteurs <strong>du</strong> <strong>Cri</strong> :<br />

Bonjour à tous,<br />

<strong>Le</strong>s mois se suivent et se<br />

ressemblent parfois. Rentré à<br />

la maison ce soir, après trois<br />

jours d'escapade, le répondeur<br />

clignotait, l'un des messages<br />

m'annonçait une bien triste<br />

nouvelle : Rosa <strong>Le</strong>e Watson est<br />

décédée ce jeudi 22 novembre au<br />

Glenbridge Health & Rehabilitation<br />

Center de Boone.<br />

Mon sang s'est glacé et des<br />

milliers de souvenirs de ces trente<br />

dernières années ont ressurgi.<br />

Mais je dois accepter qu'une<br />

belle vie d'amour et de respect<br />

comme l'ont connue Doc & Rosa<br />

<strong>Le</strong>e, avec soixante quatre ans de<br />

mariage, doit cesser un jour.<br />

Rosa <strong>Le</strong>e n'a pas survécu six<br />

mois à Doc, la mort a été plus<br />

forte que la séparation et ils sont<br />

à nouveau ensemble, comme ils<br />

l'avaient toujours voulu...<br />

Pierre Brau-Arnaüty<br />

Marc Alésina<br />

Gilles Vignal<br />

JAKE LEAR : Diamonds And Stones<br />

J’ai eu <strong>du</strong> mal à lire les titres,<br />

écrits à la main et très fin,<br />

sur le dos de la pochette…<br />

Nonobstant ce point de<br />

détail, il s’agit d’un album<br />

plus blues rock que rockin’<br />

blues dans l’ensemble. <strong>Le</strong>s<br />

djeunes trouveront donc sûrement mieux leur<br />

content que les fossiles dans mon genre sur<br />

la majorité des morceaux. Pourtant, Jake, peu<br />

après la moitié <strong>du</strong> CD, se met à faire deux<br />

bons rockin’ blues, Jack O’diamonds, lent,<br />

plus acoustique et dépouillé que le reste des<br />

morceaux, et Work work work, enlevé, ainsi<br />

qu’un bon boogie instrumental qui rocke bien,<br />

Boogie time, pour boucler le tout. Comme<br />

quoi, il faut toujours écouter un album de bout<br />

en bout, on peut avoir d’agréables surprises.<br />

distr. Blind Raccoon, cf ci-dessus<br />

OL’ BRY : We Don’t Care<br />

<strong>Le</strong>s Bryoles (ne pas<br />

confondre avec le groupe<br />

ibérique Los Brioles) sont<br />

formés en janvier 2010 par<br />

Eddie (voc, gtr) et Thierry<br />

(cbs) Gazel, rejoints par<br />

Marcelo (bat). Ils deviennent ensuite les Ol’<br />

Bry, avec Rémy (sax) et Diego (gtr sol). <strong>Le</strong>ur<br />

éclectisme est remarquable, les autorisant à<br />

piocher aussi bien dans des choses récentes<br />

(J.D. McPherson) que dans le meilleur de la<br />

soul et <strong>du</strong> R’n’B <strong>du</strong> début des années soixante,<br />

lorsque ces musiques s’apparentaient encore<br />

au R’n’R, et de le restituer à leur manière. Parmi<br />

les reprises, on notera celles de (Solomon<br />

Burke), transposé en R’n’R fort gouleyant à<br />

la Presley avec sax, de Rainin’ in my heart<br />

(Slim Harpo) en rockin’ doo-wop enlevé, de<br />

My girl (Temptations), de Duke of Earl, très<br />

bonne reprise acapella, style qui leur convient<br />

à merveille et dont ils devraient plus abuser, et<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 38<br />

<strong>du</strong> North side gal (J.D. McPherson), jusque là<br />

inconnu à mon bataillon, bon rockin’ R’n’B avec<br />

répons. <strong>Le</strong>s 6 compositions, bonne proportion,<br />

sont plus inégales. J’ai surtout apprécié les<br />

deux bien R’n’R, <strong>Le</strong>t me dance, un peu à la<br />

Party, avec choeurs à la Jordanaires et Cute &<br />

pretty. En tout cas, on peut les adouber dans<br />

la confrérie <strong>du</strong> R’n’R. www.rockparadise.fr<br />

Rock Paradise, 42, rue Duranton 75015 Paris,<br />

ARTiSTES DiVERS : Rockers Kulture 4<br />

Rock Paradise continue<br />

sa croisade (récompensée<br />

par le parrainage de l’aprèsmidi<br />

des Grenouilles <strong>du</strong><br />

prochain festival d’Attignat)<br />

pour la scène française<br />

<strong>du</strong> rockabilly/ R’n’R avec<br />

quelques groupes déjà connus de ma part<br />

et beaucoup d’autres que j’ai découverts, sur<br />

des reprises et pas mal d’originaux, ce qui<br />

est très bien. Concernant les groupes que je<br />

connaissais (Drew Davis, les Hip Quakers, les<br />

Moscats), les morceaux sont connus, inutile<br />

d’y revenir. Pour ce qui est des nouveautés,<br />

j’ai bien aimé les Capitols, Wild Goners,<br />

Hoop’s 45, au rockabilly classique et sautillant,<br />

avec de très bons guitaristes. Celui de Marilyn<br />

& les Rockin’ Bombs est correct, mais son<br />

vocal semblerait mieux convenir à <strong>du</strong> rockin’<br />

R’n’B. Dans un créneau bon R’n’R au rythme<br />

boom-chicka-boom, les Slackjaws me plaisent<br />

bien, de même que Milwaukee et une reprise<br />

très hillbilly bop <strong>du</strong> Blue moon nights de John<br />

Fogerty. Enfin, j’ai craqué sur Little Lou, au<br />

vocal Wanda Jackson jeune, et son excellent<br />

R’n’R sauvage à la Little Richard. <strong>Le</strong> reste<br />

n’étant pas mal non plus, en dépit de quelques<br />

prises de son faiblardes et d’un ou deux titres<br />

un peu anarchiques, voici une compilation<br />

recommandée, car ce sont ces jeunes qui<br />

entretiennent la flamme et représentent l’avenir,<br />

ne l’oubliez pas. Rock Paradise cf ci-dessus<br />

DiSCOGRAPHiE : Johnny & Dorsey BURNETTE<br />

http://burnettebrothers.user.fr<br />

Knockin' On Heaven's Door<br />

Martin FAY (76 ans) 14 novembre<br />

Violoniste, fondateur <strong>du</strong> groupe de folk irlandais<br />

des Chieftains en 1962, vainqueur de six Grammys<br />

qui a fait connaître la musique irlandaise dans le<br />

monde entier depuis le premier album sur Claddagh<br />

Records. Il avait pris sa retraite en 2002 après 30<br />

albums et d'innombrables concerts<br />

Bernard Joseph LANSKi (85 ans) 15 novembre<br />

Célèbre tailleur<br />

de Memphis sur<br />

Beale Street (avec<br />

son frère Guy). Si<br />

Elvis Presley a été<br />

son meilleur agent,<br />

dès le Ed Sullivan<br />

Show jsuqu'à<br />

son costume de<br />

funérailles, il a<br />

habillé nombre de<br />

musiciens divers :<br />

Rob Orbison, Johhny Cash, Jerry <strong>Le</strong>e <strong>Le</strong>wis, B.B.<br />

King, Steven Tyler, Isaac Hayes, Robert Plant, Dr.<br />

John, Rufus Thomas, etc.<br />

Frank DYCUS 23 novembre<br />

Chanteur/ songwriter auteur de 500 chansons (avec<br />

Dean Dillon, Jim Lauderdale) dont des succès pour<br />

Mark Chesnutt (Gonna<br />

Get A Life) Gary Allan (Forever<br />

And A Day) George<br />

Jones (I Don’t Need Your<br />

Rockin’ Chair) et George<br />

Strait (Marina Del Ray)<br />

ainsi que Honky Tonk<br />

Crazy, Unwound, etc.<br />

Mickey BAKER (87 ans) 27 novembre<br />

Né Mac Houston Baker, orphelin, il devient guitariste<br />

après une jeunesse mouvementée. Dès 1949 il a<br />

son groupe et commence à enregistrer pour Savoy,<br />

King, Atlantic, et fait des essions pour Ray Charles,<br />

Ruth Brown, Louis Jordfan, Big Joe Turner, Ivory Joe<br />

Hunter, Coleman Hawkins, etc. Associé un temps<br />

en <strong>du</strong>o avec Sylvia Robinson (cf le fameux Love Is<br />

strange) il poursuit sa carrière et s'installe en France<br />

(joue pour Ronnie Bird entre autres).<br />

Eric "<strong>Le</strong>fty" FROMM (49 ans) 12 décembre 2012<br />

Dans les années 1985-2000, avec K-<strong>Country</strong><br />

(Radio Porte Sud) il fut le premier animateur radio<br />

à diffuser de la <strong>Country</strong> Music et <strong>du</strong> Bluegrass sur<br />

les ondes alsaciennes. Ami des amateurs locaux (il a<br />

participé à des concerts et des voyages aux USA) et<br />

passionné par l'Amérique, il se battait depuis 2 ans<br />

contre une tumeur au cerveau. Il dormira désormais<br />

en paix au Grand Canyon. (Merci à Olivier Fritz)<br />

Willie ACKERMAN (73 ans) 13 décembre<br />

Batteur depuis<br />

1957 à Nashville,<br />

en studio (RCA),<br />

sur le Grand Ole<br />

Opry et le show<br />

TV Hee Haw, il a<br />

joué pour Louis<br />

Armstrong, les<br />

Monkees et sur de<br />

nombreux albums country de Willie Nelson, Loretta<br />

Lynn, Waylon Jennings, Johnny Cash, etc. Il est sur<br />

des classiques comme Amos Moses (Jerry Reed)<br />

El Paso (Marty Robbins) ou The Last Tour (George<br />

Jones). © (JB)


Good Rockin'<br />

Tonight 2013<br />

L’édition 2013 de la Good Rockin’ Tonight se tiendra <strong>du</strong> 25 au 28 avril à Attignat (01) avec quatre têtes d’affiches<br />

américaines, présentées ici par ordre alphabétique. Il faut y ajouter Jimmie <strong>Le</strong>e Maslon, un ancien des disques<br />

Rollin’ Rock, un peu éloigné de la scène musicale ces derniers temps.<br />

Rayburn ANTHONY<br />

Rayburn est né le 23 mai<br />

1937 à Humbolt, Tennessee,<br />

dans une fratrie de huit. Son<br />

père est fermier et peintre<br />

en bâtiment. Il se met à la<br />

guitare sur l’instrument de<br />

son frère aîné Bob, qui joue<br />

dans un groupe local, si bien,<br />

qu’à 15 ans, Bob l’utilise<br />

comme guitariste rythmique<br />

et comme chanteur, le<br />

groupe se cantonnant à des<br />

instrumentaux.<br />

Il est remarqué par W S<br />

"Fluke" Holland, batteur de Johnny Cash,<br />

Carl Perkins et Carl Mann, au Pineridge<br />

de Jackson. Holland l’emmène voir Sam<br />

Phillips chez Sun, pour une audition, seul au<br />

piano. Elle est concluante et Sam l’engage<br />

sans plus attendre. On est en 1959.<br />

Contrairement à ce qu’on pourrait penser,<br />

il n’enregistre alors pas de rockabilly. <strong>Le</strong><br />

contenu des trois simples Sun, 333 (crédité<br />

à Ray B. Anthony), 339 et 373, relève d’une<br />

variété vaguement country, seul There's no<br />

tomorrow sonnant un peu à la Carl Mann<br />

de Mona Lisa. Parmi la vingtaine d’inédits<br />

d’alors, il n’y a qu’Hambone (compilation<br />

Sun Box 109) à avoir un parfum rockabilly.<br />

Rayburn a raconté une anecdote à propos<br />

d’un enregistrement Sun : ayant <strong>du</strong> mal à<br />

faire sortir l’ambiance d’une ballade, Sam lui<br />

dit d’imaginer qu’il est en train de la chanter<br />

Ray CAMPi<br />

D’origine juive italienne, il<br />

est né Charles Raymond<br />

Campi le 20 avril 1934 à<br />

Yonkers, New York où il<br />

passe son enfance.<br />

A 8 ans, pour se faire de<br />

l’argent de poche, il surveille<br />

les voitures garées dans<br />

sa rue, premier emploi<br />

d’une longue liste, car la<br />

musique ne sera jamais son<br />

activité unique, qui inclura, au fil des ans :<br />

coupe et vente de sapins de Noël, cireur<br />

de chaussures, serveur de restaurant,<br />

ramasseur de quilles dans un bowling,<br />

placier et vendeur à l’entracte dans un<br />

cinéma, projectionniste, forain, vendeur<br />

de coupons d’essence, de programmes<br />

de matches de football, employé dans une<br />

entreprise de revêtement de sol, installateur<br />

d’équipement téléphonique, gardien de<br />

parking, vendeur de chemises, électricien,<br />

employé de maison d’édition musicale,<br />

directeur adjoint de cinéma, propriétaire<br />

d’une marque de disques, vendeur au<br />

rayon habillement d’un grand magasin.,<br />

restaurateur pour un studio de cinéma,<br />

camionneur, vaporisateur de peinture dans<br />

un garage, con<strong>du</strong>cteur de bulldozer et, enfin,<br />

d’enseignant de collège à Van Nuys, poste<br />

qu’il occupera une quinzaine d’années.<br />

Ses parents déménagent à Austin, Texas,<br />

en 1944. Il se met à la guitare deux ans<br />

plus tard et, dès 1947, il joue <strong>du</strong> hillbilly à<br />

l’entracte pour le public, dans un cinéma.<br />

CARRÉ D’AS POUR UN FESTiVAL<br />

à une belle blonde, en pure<br />

perte. Aussi, Sam décrète<br />

une pause et il revient, un<br />

moment plus tard, avec une<br />

blonde qu’il fait asseoir à<br />

côté de Rayburn. "Ca m’a<br />

juste ren<strong>du</strong> encore plus<br />

nerveux" en dira-t-il.<br />

Après Sun, Rayburn<br />

compose pour la maison<br />

d’édition de Bill Black, avec<br />

des amis comme Tony<br />

Austin et Gene Dobbins.<br />

<strong>Le</strong>ur premier succès arrive<br />

avec la face B <strong>du</strong> Born a<br />

woman de Sandy Posey. Il part alors à<br />

Nashville et travaille au studio Music City<br />

Recorders de Scotty Moore, ce qui lui<br />

permet de peaufiner ses maquettes. Il part<br />

en tournée avec Billy Walker, qui enregistre<br />

certaines de ses compositions, deux d’entre<br />

elles entrant au Top 10, dont Sing me a love<br />

song to baby, n°11. Il place d’autres titres<br />

auprès de John Conley, Charlie Louvin et<br />

Melba Montgomery, Vern Gosdin, Conway<br />

Twitty et Loretta Lynn, Faron Young, les<br />

Jordanaires, Charley Pride, Jerry <strong>Le</strong>e <strong>Le</strong>wis<br />

et, même, <strong>du</strong> groupe écossais Colorado.<br />

Il accompagne aussi Melba Montgomery,<br />

Bobby Bare, Carl Perkins et, pour un seul<br />

gala, Linda Gail <strong>Le</strong>wis à la basse.<br />

Grâce à Bobby Bare, il signe chez Polydor,<br />

puis part chez Mercury, Mega, Stop. Il<br />

obtient divers succès dans les hit-parades<br />

En 1948, il forme un groupe<br />

avec des étudiants locaux,<br />

dont Bert Rivera, plus tard<br />

steel guitariste de Hank<br />

Thompson, <strong>Le</strong>on Hankins<br />

(gtr), Douglas Burton (vln),<br />

Harold Layman (ac). Sous<br />

le nom de Ray Campi &<br />

his Camping-Out Cowboys,<br />

ils enregistrent au moins 4<br />

titres au studio Audiodiscs à<br />

Austin, en 1949.<br />

Devenus Ramblin' Ray & the Ramblers,<br />

avec Chris Locklin (bat), cousin de Hank,<br />

ils retournent au même studio en 1950,<br />

passent sur radio KTAK de Taylor et sur<br />

radio KNOW le samedi après-midi, jusqu’en<br />

1952, lorsqu’il rencontre Red Sovine, qui lui<br />

trouve une audition qui ne mène à rien.<br />

Ray et ses Ramblers, Pee Wee Faury (bs),<br />

Bert Rivera (stl gtr), Douglas Burton (vln)<br />

et <strong>Le</strong>on Hankins (gtr rtm) enregistrent des<br />

titres à l’université <strong>du</strong> Texas en 1951.<br />

Ray va ensuite à l’université apprendre<br />

la comédie. Après d’autres tentatives<br />

infructueuses, dont une chez Imperial, il<br />

persuade Bob Tanner, de la marque locale<br />

TNT, de lui donner sa chance en août 1956.<br />

Il se rend au studio de la marque à San<br />

Antonio, avec Johnny Maddox (gtr sol) et<br />

Henry Hill (bs). Son premier simple, le TNT<br />

145 Play it cool/ Catapillar (sic) (Ray Campi<br />

with John and Henry), qui sort aussi sur le<br />

45t quatre titres TNT144/145 partagé avec<br />

Jerry Dove, est un échec commercial. Une<br />

2ème session, en novembre, reste inédite.<br />

Emission radio Jim Pewter, L.A.<br />

debut 70's, coll.B. Boyat<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 39<br />

Bernard<br />

BOYAT<br />

GRT 2008<br />

Ph. B. Boyat<br />

country, avec Maybe I should have been<br />

listening, What do you need with another<br />

man, Cheating fire, ou Shadows of love.<br />

Son disque le plus intéressant de la période<br />

est sans doute le Stop ST 350, avec I walk<br />

the line, en <strong>du</strong>o avec Joyce Reynolds.<br />

Par la suite, il enregistre pour Bob Grady,<br />

Sunray, Indigo, CMC (Suède, où il est alors<br />

populaire), dont des albums de musique<br />

religieuse.<br />

Un passage au festival rockabilly de<br />

Jackson en avril 2000 lui permet de<br />

renouer avec W. S. Holland. Il y interprète<br />

un morceau, enfin, rockabilly, Jackson<br />

was jumping, qui mentionne W.S., Tony<br />

Austin, Kenny Parchman, Carl Mann et les<br />

Perkins.<br />

Il commence alors à écumer les festivals<br />

rockabilly et enregistre des titres plus<br />

rythmés. Après un premier passage à la<br />

GRT 2008, il effectue son retour en Bresse.<br />

GRT 2008<br />

Ph. B. Boyat<br />

Avec un nouveau groupe incluant Johnny<br />

Maddox (gtr sol), Henry Hill (bs), Harold<br />

Layman (tamb), Tommy Griffith (bat) et<br />

Bobby Reed (pno), il enregistre une demidouzaine<br />

de titres à l’université <strong>du</strong> Texas<br />

puis, avec Johnny Maddox , Henry Hill et<br />

Harvey Campi (bong, voc), il en enregistre<br />

d’autres au studio de Roy Poole à Austin,<br />

dont des reprises de Play it cool, Caterpillar<br />

et une première mouture de My screamin'<br />

screamin' Mimi.


Il participe aussi, à la guitare solo, avec<br />

Johnny Maddox, Henry Hill et Harvey, à<br />

l’enregistrement de How long will it be/ Uh<br />

huh huh de Guy Brown (Echo HB 5002).<br />

Il rachète son contrat TNT et passe chez<br />

Dot, où le simple 15617 It ain't me/ Give<br />

that love to me, avec les Snappers (Johnny<br />

Maddox, Henry Hill, Bobby Reed, Harvey<br />

Campi), enregistré à Dallas en juillet 1957,<br />

n’a pas plus de succès que la précédente.<br />

<strong>Le</strong>s deux titres sortent sur l’ultra rare simple<br />

belge Versailles 9.1.020. Il reste encore<br />

deux inédits de cette session.<br />

Ray remet le couvert, l’année suivante, au<br />

studio Radio House, avec Ed Nichols (pno),<br />

Johnny Maddox, Henry Hill, Harvey Campi<br />

et Joyce Webb et les Debs (choeurs).<br />

Lors de la première session, sont<br />

enregistrés My screamin' screamin' Mimi,<br />

With you et Uh huh huh, pour la marque<br />

locale Domino. Il en résulte le Domino 700<br />

My screamin' screamin' Mimi/ Uh huh huh<br />

(Ray Campi with Johnny Maddox, Henry<br />

Hill, and the Debs). Une deuxième session,<br />

avec Don Burch, Tommy Caspar, Jimmy<br />

Williams, John Geoke (vo/ gtr), Ray Campi<br />

(gtr/ mar) et Henry Hill, voit la mise en boîte<br />

de You gambled et No time, édités sur le<br />

Domino 701, crédité aux Slades.<br />

Lors de cette année 1958, un nouveau<br />

tour à la Radio House lui fera tenir, avec<br />

ses complices habituels de l’époque à ses<br />

Rip MASTERS<br />

Rip est né à Ranikhet, en Inde, benjamin<br />

d’une famille de quatre enfants, deux<br />

garçons et deux filles à une date qu’il ne<br />

m’a pas dévoilée en dépit de plusieurs<br />

demandes.<br />

Son père, soldat de métier puis écrivain,<br />

emmène la famille en Angleterre quand il a<br />

trois mois, puis, de là, ils partent aux USA<br />

alors qu’il a deux ans. Durant son enfance,<br />

ils déménagent souvent, toujours sur la<br />

côte est, et il fréquente pas mal d’écoles<br />

différentes dans des états différents, New<br />

York, Massachusetts, New Hampshire.<br />

Rip commence à chanter à l’école, à l’église,<br />

à la chorale scolaire et se met au piano.<br />

<strong>Le</strong>s méthodes d’enseignement musical ne<br />

lui convenant pas, il se débrouille seul. Il<br />

est influencé par les chanteurs rock’n’roll,<br />

Duane Eddy pour les instrumentaux, mais<br />

aussi la country et les pianistes de boogie<br />

woogie.<br />

Il monte son premier groupe au lycée,<br />

à Deerfield, Massachusetts, les Heebie-<br />

Jeebies, ainsi baptisé parce que le guitariste<br />

soliste, d’origine québécoise, est surnommé<br />

"Heebie". Il y a un gars nommé Salvati à<br />

l’autre guitare et un type surnommé "Box"<br />

à la batterie. Il rejoint ensuite les Brewmen,<br />

qui sont devenus Ground Effect, dans lequel<br />

il tient chant et guitare rythmique, un groupe<br />

rock’n’roll et surf. Ils deviennent vite pros et<br />

JOHNNY POWERS<br />

Il est né John <strong>Le</strong>on Joseph Pavlik le 25<br />

mai 1938 à Detroit, Michigan, aîné de cinq<br />

enfants. Il grandit à Utica, où les Pavlik<br />

se sont installés. Il baigne très tôt dans<br />

la musique, divers membres de la famille<br />

paternelle en jouant lors de mariages ou<br />

bals locaux.<br />

Mais c’est la découverte de la country<br />

qui l’incite à se lancer, via Lonnie Barron,<br />

chanteur louisianais qui, engagé dans<br />

l’USAF, anime une émission sur radio<br />

WDOG, Marine City, et joue dans les<br />

côtés, la guitare sur le simple Domino 700<br />

(même référence que le sien) de Joyce<br />

Webb. Il va aussi faire un tour chez Norman<br />

Petty à Clovis, Nouveau-Mexique, pour une<br />

version inédite de Unchained melody.<br />

<strong>Le</strong> quatrième disque sous son nom, le<br />

D 104 Ballad of Donna and Peggy Sue/<br />

The man I met (Tribute to the Big Bopper),<br />

sur la marque de Pappy Daily, voit le jour<br />

en février 1959. <strong>Le</strong>s deux morceaux sont<br />

enregistrés au studio Goldstar de Houston,<br />

avec Link Davis (sax), Hal Harris (gtr), Doc<br />

<strong>Le</strong>wis (pno). Suit une session à Austin,<br />

qui engendre le simple Winsor 001 Billie<br />

Jean/ Shenandoah, puis 6401 (le premier<br />

pressage, effectué par Capitol, omet<br />

l’intro<strong>du</strong>ction parlée).<br />

En 1960, on retrouve Ray à Hollywood, au<br />

studio Radio Recorders, avec Perry Botkin<br />

Jr. et Gilbert Garfield, accompagnés de<br />

musiciens de studio, pour le simple Verve<br />

10208 Our man in Havana/ Reprieve of love,<br />

crédité aux McCoy Boys. En 1961, avec les<br />

deux mêmes, il enregistre le Colpix 166<br />

French fries/ Hear what I wanna hear, plus<br />

trois maquettes inédites. Il en enregistre<br />

d’autres, au cinéma Fine Arts de Beverly<br />

Hills et au studio 76.<br />

En 1963, il participe à l’enregistrement, au<br />

studio RCA de New York, <strong>du</strong> Tribute to six<br />

de Ray Allen & The Upbeats (simple Blast<br />

204 et 33 t Blast BLP 6804). Dans la foulée,<br />

passent un peu partout dans la région, dans<br />

des endroits comme le Cheetah et l’Electric<br />

Circus à New York. Lors d’une fête chez<br />

l’acteur Burgess Meredith, il chante avec le<br />

groupe de Teddy Randazzo.<br />

En 1968, après ses études secondaires,<br />

il part en Californie, monte plusieurs<br />

groupes dans la région de San Francisco/<br />

Santa Cruz, jouant au Family Dog et au<br />

Mandrake. Il joue même un peu de blues<br />

avec Mike Bloomfield au Mr <strong>Le</strong>e’s et avec<br />

le Chico David Blues Band. Il part ensuite<br />

à Los Angeles et joue au sein de nombreux<br />

groupes, dont les Young Hearts, un groupe<br />

de soul, Velver Turner, Maize, un groupe<br />

rock chicano, Orange Pain, Future Formula,<br />

Ground Zero, Stendek, Wisdom Fingers,<br />

Days, Mammoth, Matador, All Night Express,<br />

environs de Richmond, Michigan.<br />

Emballé, le petit Pavlik achète une guitare<br />

et tente de jouer et chanter ce qu’il entend<br />

à la radio. Il reçoit ensuite des conseils<br />

de Marvin Maynard, musicien de Virginie<br />

Occidentale venu s’installer à Utica.<br />

En 1953, il rencontre Russ Williams Jr.,<br />

guitariste <strong>du</strong> groupe country de son frère<br />

Jimmy, les Drifters, qui se pro<strong>du</strong>isent au<br />

Bill's Barn et ont une émission sur radio<br />

WDOG. Russ et Johnny deviennent amis<br />

et Johnny devient guitariste rythmique et<br />

chanteur d’appoint des Drifters sur le simple<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 40<br />

GRT 2008<br />

Ph. B. Boyat<br />

il enregistre une dizaine de titres à Allegro,<br />

New York. En 1964, retour en Californie,<br />

pour d’autres enregistrements, aux studios<br />

Gold Star puis, en 1966, au studio 76. En<br />

1968, il retrouve Henry Hill à Austin, pour<br />

le Sonobeat 111 Civil desobedience/ He's a<br />

devil. Sa carrière musicale n’a toujours pas<br />

décollé...<br />

Mais, un jour, le collectionneur/ revendeur<br />

de disques britannique "Breathless" Dan<br />

Coffey met la main sur ses simples Dot et<br />

TNT et les propose sur ses listes d’enchères.<br />

<strong>Le</strong> nom de Ray vient ainsi aux oreilles de<br />

Ron Weiser, au moment où il fonde sa<br />

marque Rollin' Rock à Los Angeles.<br />

Ray enregistre prolifiquement pour Rollin’<br />

Rock à compter de 1972. Devenu une des<br />

figures culte <strong>du</strong> renouveau rockabilly, il<br />

commence des tournées en Europe avec<br />

ses Rockabilly Rebels, Kevin Fennell (gtr<br />

sol), Rip Masters (pno), Pep Torres (gtr rtm)<br />

et DJ Bonebrake (bat) et apparaît dans le<br />

film Blue suede shoes (1981).<br />

Depuis, sa discographie est devenue une<br />

vraie jungle exponentielle : outre les onze<br />

simples, deux super 45t et neuf albums<br />

Rollin' Rock, on le trouve, avec des inédits<br />

d’antan ou de nouveaux enregistrements,<br />

sur des marques américaines, britanniques,<br />

finnoises, allemandes, néerlandaises.<br />

Après un premier passage à la GRT 2008,<br />

le voici de retour à Attignat.<br />

puis avec Gunfighter, un groupe formé par<br />

des membres <strong>du</strong> Stone Canyon Band de<br />

Rick Nelson et de Flash Cadillac.<br />

En 1977, il est contacté par Ron Weiser,<br />

qui l’utilise comme pianiste maison pour<br />

les enregistrements de Gene Vincent, Tony<br />

Conn, Chuck Higgins, Jackie <strong>Le</strong>e Cochran,<br />

Jimmy <strong>Le</strong>e Maslon, Johnny <strong>Le</strong>gend, Ray<br />

Campi, Mac Curtis et Nikki & the Corvettes.<br />

Avec Jimmy <strong>Le</strong>e Maslon et Kevin Fennel, il<br />

devient le groupe de scène de Ray Campi,<br />

tout en jouant avec les Range Rockers,<br />

qui deviennent The Cool & the Crazy. Il<br />

commence à enregistrer en solo en 1979.<br />

Depuis, il compte un simple et neuf albums,<br />

le dernier en 2010, à son actif. Il a aussi eu<br />

des morceaux utilisés dans des films, Tully<br />

en 2000 et Back by midnight en 2002.<br />

Lui aussi est déjà venu à Attignat.<br />

Rip attentif aux<br />

explications de B. Boyat<br />

Drifter101 Rainbow heart/ Teardrops and<br />

memories.<br />

NB : Il aurait aussi figuré sur un autre<br />

simple <strong>du</strong> groupe, dont je n’ai jamais trouvé<br />

la référence, Loveless kisses/ Dream on<br />

little heart.<br />

Russ lui fait découvrir Elvis et, comme<br />

pour beaucoup d’autres, c’est la révélation.<br />

Il décide de faire <strong>du</strong> rockabilly et monte un<br />

groupe avec Russ Williams (gtr) et Marvin<br />

Maynard (bs), le complétant sur scène avec<br />

des membres des Drifters lorsqu’ils n’ont<br />

pas d’engagement.


<strong>Le</strong> groupe, baptisé les<br />

Rockets, suit Johnny, en<br />

1957, pour se rendre chez<br />

Jack et Devora Brown,<br />

patrons des disques Fortune,<br />

à Detroit.<br />

<strong>Le</strong> résultat de cette session<br />

est le Fortune 199 Honey let's<br />

go/ Your love. Honey let's go<br />

est très influencé par Jack<br />

Scott, avec des chœurs à la Chantones,<br />

Your love étant plus teen medium.<br />

<strong>Le</strong> simple sort sous le nom de Johnny<br />

Powers car un nom ne sonnant pas anglo<br />

n’est pas souhaitable sur disque et Devora<br />

lui dit qu’il faut changer. Remarquant qu’il<br />

mange une barre chocolatée, elle lui en<br />

demande le nom : c’est une Power House.<br />

Elle décide de le baptiser Johnny Powers.<br />

Après ce premier simple, Johnny est un<br />

des premiers Blancs à passer à la salle de<br />

bal Graystone dans le spectacle présenté<br />

par l’animateur noir Frantic Ernie Durham<br />

de radio WJLB. Il participe aussi à l’émission<br />

TV de Dale Young sur CKLW, à Windsor,<br />

Ontario. Il renomme ensuite son groupe les<br />

Tom Cats, avec Stan Getz (gtr sol, aussi<br />

bassiste de Jack Scott en concert), Marvin<br />

Maynard (bs) et Johnny Clark (bat).<br />

En 1957, il découvre la marque locale<br />

Fox, de George Braxton. Il s’y rend pour<br />

une session partagée (2 titres chacun) avec<br />

Jimmy Kirkland, autre chanteur <strong>du</strong> coin,<br />

avec Stan Getz (gtr sol), Marvin Maynard<br />

(bs) et Larry Lick (bs). Il en résulte deux<br />

simples, celui de Jimmy Kirkland & Stan<br />

Getz & the Tom Cats et le Fox GB-916/917,<br />

sorti en août, Long blond hair, toujours<br />

avec des influences Scott/ rock, rockabilly<br />

medium, pour Johnny. Long blond hair est<br />

un succès régional, sans plus.<br />

Début 1958, Johnny enregistre diverses<br />

maquettes au studio Basement de Detroit,<br />

qui ne verront le jour que bien plus tard.<br />

Il prend alors comme impresario Tommy<br />

Moers, qui travaille avec Charles Gray pour<br />

Cosnat, société de distribution de disques.<br />

Tommy met l’animateur radio Mickey Shorr<br />

dans le coup pour des titres que Johnny<br />

concote alors, dont Mama rock, toujours<br />

influencé par Baby she’s gone. Johnny<br />

l’enregistre, ainsi que Indeed I do et Ooby<br />

dooby rock, qui sera per<strong>du</strong>, au studio<br />

Specialty de Detroit, avec Dave Robillier<br />

(gtr sol), des Tom Cats de Stan Getz, qui<br />

accompagne alors Jack Scott.<br />

Johnny commet l’erreur de donner les<br />

matrices des morceaux à Shorr, qui lui<br />

demande de faire aussi des reprises de<br />

deux succès <strong>du</strong> moment, Purple eater et<br />

Good Rockin’ Tonight 25 au 28 avril à Attignat (01)<br />

Renseignements 06-87-01-33-24 (www.bluemonday01.com)<br />

Witch doctor, qu’il enregistre<br />

au studio United avec le<br />

groupe de Danny Zella. Ils<br />

sont destinés à une édition<br />

spéciale sur <strong>Le</strong>edon, marque<br />

australienne de <strong>Le</strong>e Gordon.<br />

1957<br />

Mais les choses ne tournent<br />

pas comme prévu : Mama rock et Indeed I<br />

do sont dissociés. <strong>Le</strong> 2nd se retrouve sur le<br />

<strong>Le</strong>edon 514, couplé avec Splish splash, le<br />

1er sur le 518, avec Little star. Si le 514 voit<br />

les deux morceaux crédités à Johnny "Scat"<br />

Brown, le 518 a une face par le même et<br />

l’autre créditée aux Moon Rockets.<br />

Il semble que Gordon, alors aux USA pour<br />

mettre sur pied une tournée australienne<br />

avec Buddy Holly, à laquelle Johnny doit<br />

participer, ait envoyé les bandes sans nom<br />

ni détails et que le directeur de la marque,<br />

Alan Heffernan, ait inventé Johnny "Scat"<br />

Brown. Mais qui est l’interprète de Splish<br />

splash ? C’est un chanteur australien, sans<br />

doute Jerry Ash. Quant à Purple eater et<br />

Witch doctor, ils sortent sur le <strong>Le</strong>edon 008,<br />

crédité encore à Johnny "Scat" Brown, mais<br />

le vocal de Johnny est effacé et remplacé,<br />

probablement, par celui de Jerry Ash !<br />

Finalement, Johnny refuse de participer à la<br />

tournée australienne...<br />

Fin 1958, Getz, qui ne joue plus avec<br />

Johnny, ouvre un studio à Utica, avec<br />

l’animateur radio Don Zee de Detroit. Johnny<br />

se pro<strong>du</strong>it alors au Bill's Barn avec les<br />

Paragons, groupe de Dearborn, Michigan,<br />

qui incluent George Katsakis (sax) et les<br />

jumeaux Mike (pno) et Greg (bat) Popoff, qui<br />

deviendront les Royaltones. C’est avec eux<br />

qu’il enregistre, début 1959, chez Getz, des<br />

maquettes de With your love, with your kiss,<br />

Waitin’ for you, Don’t go away et Don’t lie to<br />

me. Cette bande atterrit entre les mains de<br />

Sam Phillips et l’amène chez Sun.<br />

Son contrat Sun datant <strong>du</strong> 6 juillet, il est<br />

probable que l’unique session Sun de<br />

Johnny s’est déroulée autour de cette date.<br />

<strong>Le</strong> personnel est Brad Suggs (gtr), Jimmy<br />

Van Eaton (bat), Billy Riley (bs), Charlie Rich<br />

(pno) et Martin Willis (sax tén), qui ressort<br />

le même solo que sur le One more time de<br />

Billy Riley pour With your love, with your<br />

kiss, dont la version originale paraît sans la<br />

note finale. Sont enregistrés, outre ce titre,<br />

Be mine all mine et une dizaine d’autres.<br />

Il n’en résulte qu’un seul simple, le Sun 327<br />

With your love, with your kiss/ Be mine, all<br />

mine, sorti en septembre. Johnny repartant<br />

à Detroit, il n’y aura guère de promotion et<br />

comme c’est aussi le commencement de<br />

Nom : Prénom :<br />

Adresse :<br />

Code : Ville :<br />

Courriel :<br />

ABONNEMENT & BON DE COMMANDE<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 41<br />

la fin pour Sun, il n’y aura pas de suite. Il<br />

faudra attendre les frères Barbat pour voir<br />

sortir le Sun français 604 Me and my rhythm<br />

guitar/ Waiting for you.<br />

Fin 1960, il est de retour à United<br />

Sound pour enregistrer You're to blame et<br />

Seventeen, sur le Tee Pee 398. Al Valenti,<br />

une connaissance, lui parle alors d’une<br />

nouvelle marque locale, lancée par Berry<br />

Gordy, Tamla Motown. Il le rencontre et<br />

devient le premier Blanc engagé par la<br />

marque, où il n’est pas satisfait des méthodes<br />

d’enregistrement de ses morceaux, qui<br />

resteront inédits jusqu’à un album Roller<br />

Coaster. Il se contente de claquements de<br />

mains ou de coups de tambourin sur divers<br />

tubes, comme Baby love des Supremes.<br />

Il a, quand même, un disque édité sur la<br />

sous-marque V.I.P. 25004 Give me a kiss/<br />

She’s my baby, crédité aux Hornets (Mike<br />

Valvano et lui).<br />

En 1961, il enregistre des maquettes<br />

pour RCA. En 1965, lors de sa dernière<br />

année chez Motown, il se concentre sur la<br />

pro<strong>du</strong>ction avec Getz et Larry Lick, montant<br />

Sound Incorporated, qui s’occupe de<br />

sessions, pressage et distribution.<br />

Ils ont des succès avec Tim Tam & Turn<br />

Ons et les Capreez et sortent des disques<br />

de groupes locaux de tous styles ou<br />

d’aspirants à la gloire tel Ted Nugent ou<br />

les futurs Grand Funk. Il leur arrive aussi<br />

de se tromper, rejettant Question Mark &<br />

Mysterians. Ils éditent les morceaux sur les<br />

marques Sound, Sidra, Drew, Trash, Fink.<br />

Par la suite, Johnny fonde Power House<br />

Pro<strong>du</strong>ctions en 1969 et pro<strong>du</strong>it des artistes<br />

pour Epic, Capitol, Warner Brothers,<br />

Roulette, Private Stock, Philly Groove,<br />

Ariola America. Il profite <strong>du</strong> renouveau <strong>du</strong><br />

rockabilly pour se pro<strong>du</strong>ire en Europe, dont<br />

la France, passant notamment à Mirande et<br />

à la GRT, où ce sera son retour. ©<br />

GRT 2006<br />

Coll B. Boyat<br />

Chèque à l'ordre de <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong><br />

(BP 48 26170 Buis-les-Baronnies)<br />

Remplir également le verso de ce bon.


CONCERTS<br />

F E V R i E R<br />

01- Candye KANE<br />

Caen (62)<br />

01- Sarah SAVOY<br />

& Thierry LECOCQ<br />

Paris, Centre tchèque<br />

02- SANDY<br />

& PRAiRIE DOGS<br />

Méry sur Oise (95)<br />

03- MARY-LOU<br />

St Philibert (56)<br />

03- Candye KANE<br />

Saint Nazaire (44)<br />

05- Pura FE<br />

Boulogne Billancourt (92)<br />

08- Pura FE<br />

<strong>Le</strong> Mans (71)<br />

08- Mat VALLENS<br />

& Thierry LECOCQ<br />

Puteaux (92) <strong>Le</strong> Brazza<br />

08- Dale WATSON<br />

Disneyland (77) Billy Bob's<br />

09- Eddy Ray COOPER<br />

Romilly sur Andelle (27)<br />

09- Ricky NORTON<br />

Bordeaux (33) Th. Barrière<br />

09- Pura FE<br />

Aurilllac (15)<br />

09- BOOTLEGGERS<br />

Pau (64)<br />

09- RN10 COUNTRY<br />

Maintenon (28)<br />

10- TENNESSEE STUD<br />

Beauzac (43) Tea <strong>Country</strong><br />

11- MARY-LOU<br />

Guidel (56) Collège Quéven<br />

11- Otis TAYLOR<br />

Paris, New Morning<br />

13- Big Daddy WilSON<br />

Montpellier (34)<br />

14- Big Daddy WilSON<br />

Lagarde (84)<br />

15- Big Daddy WilSON<br />

Berrre (13)<br />

15- BUZZTOWN<br />

Mennecy (91) Parc Villeroy<br />

15- Mat VALLENS<br />

& Thierry LECOCQ<br />

Valenton (94)<br />

16- David PHiLLiPS<br />

Brussels (B)<br />

16- SHAGGY DOGS<br />

Thorbjorn RiSAGER<br />

Tremblay en France (93)<br />

16- MARS ATTACKS<br />

DiMAGGiO CONNECTiON<br />

The STARLiTERS<br />

ROCKiN' BONNiE<br />

LEGEND' 59<br />

Montrevel-en-Bresse (01)<br />

06-87-01-33-24<br />

16 & 17- Orville NASH<br />

HiLLBiLLY DELUXE<br />

Cergy-Pontoise (95)<br />

http://saloncountrywestern.fr<br />

20- Big Daddy WilSON<br />

Massy (91)<br />

22- Big Daddy WilSON<br />

Guebwiller (68)<br />

22- David PHiLiPS<br />

B- Haren, Toogenblik<br />

23- CELTiC SAiLORS<br />

Villejuif (94) Médiathèque<br />

23- HOT RHYTHM & BOOZE<br />

SPO DEE O DEE<br />

Chris ALMOADA<br />

& His BROKEN HEARTS<br />

Pat Mc GiNNiS<br />

& His THREE STARS<br />

Villeneuve St Georges (94)<br />

23 & 24- Festival <strong>Country</strong><br />

MODERN EARL<br />

TENNESSEE STUD<br />

OPEN ROAD COUNTRY BAND<br />

JiM & The BEAMS<br />

Liane EDWARDS<br />

EARL & The HiGH TONES<br />

Parc St Paul (60) Beauvais<br />

28- David PHiLiPS<br />

B- Moorslede, Nodige Deugd<br />

M A R S<br />

01- David PHiLiPS<br />

B- Waardamme, Cowboy Up<br />

01- SANSEVERiNO<br />

Conflans (78)<br />

02- CHiLi CON COUNTRY<br />

Pont St Esprit (30)<br />

04- RN10 COUNTRY<br />

Dreux (28)<br />

07- SANSEVERiNO<br />

Limoges (87)<br />

08- SANSEVERiNO<br />

Rouillac (16)<br />

09- FLYiNG SAUCERS<br />

GUMBO SPECiAL<br />

Thouars (79)<br />

09- SANSEVERiNO<br />

Aubevoye (27)<br />

11- David PHiLiPS<br />

B- Kontich, De Wipschutter<br />

14- David PHiLiPS<br />

B- Haacht, Bastide<br />

14 & 15- Thierry GANCHOU<br />

& Thierry LECOCQ<br />

Fontainebleau (77)<br />

15- Jefferson NOiZET<br />

Toulouse (31) CC H. Desbals<br />

16- MARiOTTi BROTHERS<br />

Pamiers (09) 06 19 38 03 79<br />

16- SANSEVERiNO<br />

Epinal (88) La Rotonde<br />

16- CELTiC SAiLORS<br />

Bailly Romainvilliers (77)<br />

16- TENNESSEE STUD<br />

Nivolas Vermeille (38)<br />

16- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Blois (39)<br />

16 & 17- DELTA SAiNTS<br />

Beauvais (60)<br />

18- BUZZTOWN<br />

DELTA SAiNTS<br />

BLUES POWER BAND<br />

Paris (10°) New Morning<br />

20- MARiOTTi BROTHERS<br />

Romagnat (63)<br />

20- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Clermont Ferrand (63)<br />

21- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Massy (91)<br />

22- SANSEVERiNO<br />

Alençon (61) La Luciole<br />

22- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Vaulx en Velin (69)<br />

22- FLiPSONG<br />

Carpentras (84) Th. Charité<br />

22- MARY-LOU<br />

St Brévin les Pins (44)<br />

22- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Troyes (10) CC G. Philippe<br />

23- Rachelle PLAS<br />

Freddy DELLA<br />

<strong>Le</strong> Neubourg (27)<br />

06 0148 44 41<br />

23- SANSEVERiNO<br />

Roubaix (59) Colisée<br />

23- FLiPSONG<br />

Marseille (13) <strong>Le</strong> Lounge<br />

23- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Cléon (76)<br />

23- SANDY<br />

& PRAiRiE DOGS<br />

La Houssaye Béranger (76)<br />

23- CELTiC SAiLORS<br />

Triel (78) 01 39 70 22 00<br />

24- MARY-LOU<br />

LONESOME DAY<br />

Quistinic (56) S. municipale<br />

26- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Cholet (49) Théâtre St Louis<br />

26- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Nice (06)<br />

27- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

<strong>Le</strong> Vésinet (78)<br />

27- Jefferson NOiZET<br />

Joe LOUiS<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Aucamville (31)<br />

27- SANSEVERiNO<br />

Vincennes (94)<br />

27- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Aucamville (31)<br />

28- Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

St Etienne (42)<br />

28- SANSEVERiNO<br />

Montargis (45)<br />

28- FLiPSONG<br />

Paris (11°) <strong>Le</strong> Pop In<br />

29- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Queven (56) <strong>Le</strong>s Arcs<br />

29- SANSEVERiNO<br />

Issy les Moulineaux (92)<br />

30- BUZZTOWN<br />

ABONNEMENT & ANCiENS NUMÉROS<br />

J'adhère à l'association :<br />

je recevrai 6 bulletins<br />

(à partir <strong>du</strong> dernier paru)<br />

Membre : 29 Euros<br />

Bienfaiteur : 34 Euros<br />

Etranger : 32 Euros<br />

Dernier paru : n°131<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 42<br />

<strong>Cri</strong> 132<br />

Manu GALViN<br />

Jean-Jacques MiLTEAU<br />

Joe Louis WALKER<br />

Auxerre (89) <strong>Le</strong> Silex<br />

A V R i L<br />

02- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Rouen (76) Hangar 23<br />

03- SANSEVERiNO<br />

Nantes (44) S. Paul Fort<br />

04- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Toulouse (31) Salle Nougaro<br />

04- SANSEVERiNO<br />

Gonfreville l’Orcher (76)<br />

05- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Vendenheim (67) C. Culturel<br />

05- SANSEVERiNO<br />

Mamers (72) Théâtre<br />

06- BUZZTOWN<br />

Dourdan (91) <strong>Le</strong> Pitchtime<br />

06- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Massy (91) CC Paul B<br />

08- SANSEVERiNO<br />

Clichy la Garenne (92)<br />

09- Big Daddy WiLSON<br />

Angers (49)<br />

09- Eric BiBB<br />

& Habib KOiTÉ<br />

Angers (49) <strong>Le</strong> Quai<br />

10- Mathis HAUG<br />

Paris (10°) New Morning<br />

11- SANSEVERiNO<br />

Evreux (27)<br />

12- Big Daddy WiLSON<br />

Saint Saulve (59)<br />

12- SANSEVERiNO<br />

Moëlan sur Mer (29)<br />

13- SANSEVERiNO<br />

Mérignac (33)<br />

12 & 13- TENNESSEE STUD<br />

Chavanoz (38) Petit Théâtre<br />

18 & 19- SANSEVERiNO<br />

Irigny (69)<br />

20- Rock 'n' Roll Party<br />

ALEX & The ViNYLS<br />

The TOWN REBELS<br />

Yann CORRUPTED<br />

& The CONViCTS<br />

CLiFF & The TOWN<br />

REBELS<br />

<strong>Le</strong>s Bordes (89) 0610187048<br />

20- SANDY<br />

& PRAiRiE DOGS<br />

Villeneuve d’Asq (59)<br />

20- TENNESSEE STUD<br />

Lioriol s/ Drôme (26)<br />

26- Boo Boo DAViS<br />

CH- Thun, Cafe Mokka<br />

26 au 28- G. Rockin' Tonight<br />

Johnny POWERS<br />

Ray CAMPi<br />

Jimmie <strong>Le</strong>e MASLON<br />

Rip MASTERS<br />

The JETS<br />

Dave PHiLLiPS<br />

& The HOT ROD GANG<br />

Jim CARLiSLE<br />

WHEELS FARGO<br />

& The NiGHTINGALE<br />

Del RiO RAMBLERS<br />

Earl JACKSON BAND<br />

JUMPiN'UP<br />

Tony MARLOW<br />

Sandy LEE & WANTONS<br />

The HOT ROCKS<br />

COUNTRY CATTiN<br />

Marco Da SiLVA<br />

The ADELS<br />

The BiG WiREMAN<br />

BE BOP CREEK<br />

HOWLiN' JAWS<br />

JAMY & The ROCKiN' TRiO<br />

The OL' BRY<br />

Attignat (01) 06-87-01-33-24<br />

29- Boo Boo DAViS<br />

CH- Zurich, El Lokal<br />

M A i<br />

02- SANSEVERiNO<br />

Boulogne sur Mer (62)<br />

03- SANSEVERiNO<br />

Nogent sur Seine (10)<br />

03 & 04- Jefferson NOiZET<br />

Toulouse (31)<br />

Théâtre <strong>du</strong> Pont Neuf<br />

04- Jason BOLAND<br />

Pontivy (56)<br />

04- Bain de Blues<br />

Jimmy JOHNSON<br />

J.C. BROOKS<br />

& The Uptown Sound<br />

Chick RODGERS<br />

Nico DUPONTAL<br />

& His Rhythm Dudes<br />

Bain de Bretagne (35)<br />

04- Bluegrass Festival<br />

DEADLY GENTLEMEN<br />

MONROE CROSSiNG<br />

Chris JONES<br />

& The NiGHT DRiVERS<br />

The ROYS<br />

A- Bühl<br />

www.bluegrassfestivalbuehl.de<br />

11- MARiOTTi BROTHERS<br />

Buis-les-Baronnies (26)<br />

12- MARY-LOU<br />

& LONESOME DAY<br />

St Brévin les Pins (44)<br />

16- SANSEVERiNO<br />

Cormeilles/ Parisis (95)<br />

17- Kaleb MciNTiRE<br />

Disneyland (77) Billy Bob's<br />

18- Jarod BiRMiNGHAM<br />

Disneyland (77) Billy Bob's<br />

19- BOOTLEGGERS<br />

Rennes (35)<br />

24- BOOTLEGGERS<br />

Cambrai (59)<br />

24- SANSEVERiNO<br />

Schiltigheim (67)<br />

25- Ian SCOTT<br />

Nadine SOMMERS<br />

John PERMENTER<br />

Grenoble (38)<br />

25- SANSEVERiNO<br />

Saint Marcellin (38)<br />

Vérifiez les dates avant de<br />

vous déplacer, une erreur<br />

ou un changement<br />

est toujours possible<br />

Voir au recto<br />

<strong>Le</strong> numéro : 4 Euros (port inclus)<br />

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15 euros les 5 numéros<br />

25 euros les 10 numéros<br />

40 euros les 20 numéros<br />

Indiquez la liste des anciens numéros<br />

que vous désirez (cf liste page 26) :


01.30.53.04.93 ou 01.64.63.69.53 (après 20h)<br />

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vous contactez un correspondant. Merci!<br />

SOURiS-THÈQUE<br />

Disco (Marc Alésina, Gilles Vignal) :<br />

http://sonnyburgess.voila.net<br />

Blog de passionné rockabilly/ country :<br />

http://rollcallblog.blogspot.com<br />

Deke Dickinson (Photos/ News) :<br />

http://muleskinner.blogspot.com<br />

Blog de Gérard Herzhaft. Blues :<br />

http://www.jukegh.blogspot.com<br />

Site : http://www.gerardherzhaft.com<br />

Documentaires variés dont musiques :<br />

http://topdocumentaryfilms.com<br />

Blog de notre ami Coyauteur Sam Pierre :<br />

http://sampierre.blogspot.com<br />

Blog pour amateurs de R'n'R & <strong>Country</strong> :<br />

http://www.bopping.org<br />

Classement européen Americana<br />

(collectif dont deux Coyauteurs) :<br />

http://www.euroamericanachart.eu<br />

Une vidéo par jour, abonnement gratuit :<br />

http://www.bluegrassonthetube.com<br />

Groupe Facebook "Music Live Pics" :<br />

Emmanuel Marin (Pixels <strong>Country</strong>) :<br />

www.emarin-country.fr<br />

Roger Lyobard (<strong>Country</strong> Gone) :<br />

www.countrygone.fr<br />

Daumy (Fotozic) : www.fotozic.com<br />

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80 artistes dont Johnny Cash & The Avett<br />

Brothers, Patti Smith, Pete Townshend,<br />

Charlie Winston, Diana Krall, Sting, Mark<br />

Knopfler, Steve Earle & Lucia Micarelli,<br />

Billy Bragg, Elvis Costello, Jackson<br />

Browne, Joan Baez, Sugarland, Adele,<br />

Neil Finn, Carly Simon, Paul Rodgers<br />

& Nils Lofgren, Sinéad O'Connor, Carolina<br />

Chocolate Drops, Taj Mahal, Dierks<br />

Bentley, Dave Matthews, Lucinda Williams,<br />

Kris Kristofferson, Eric Burdon, Marianne<br />

Faithfull, Pete Seeger, Bob Dylan, etc.<br />

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<strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> livrés chez vous !<br />

<strong>Le</strong> Cabas <strong>du</strong> Fana<br />

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LE PAYS OÙ NAQUiT LE BLUES<br />

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THE ROLLiNG STONES : black and white blues, 1963.<br />

Photos : Gus Coral. Texte : David Hinckley & Debra<br />

Rodman. Lu sur Roll Call : "Ce beau petit bouquin présente<br />

de jeunes Rolling Stones "En route pour la Gloire". (...)<br />

Photos lors de l'enregistrement de I wanna be your man et<br />

une tournée avec Bo Diddley, Jerome Green, Little Richard,<br />

The Everly Brothers. Dans les loges, des Teds don Dan Coffey".<br />

Consulter : http://rollcallblog.blogspot.com<br />

ROLL ME UP AND SMOKE ME WHEN i DiE<br />

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La musique qui vit grandir Elvis, Jean-Christophe Bertin<br />

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THE OTHER SiDE OF NASHVilLE<br />

Sous-titré An Incomplete History & Discography<br />

of the Nashville Rock Underground, 1976<br />

–2006 de Rev. Keith A. Gordon & Friends (620<br />

pages) 550 photos ce récit des "musidiens<br />

cachés" court de Phonography, l'album de R.<br />

Stevie Moore paru en 1946 à des interviews de<br />

The Kings of <strong>Le</strong>on et Steve Earle, soit le grand<br />

spectre des artistes "hors country" à Music<br />

City, capitale de la religion. Pour amateurs<br />

de Dave Olney, Steve Anderson, Tommy<br />

Womack, Dave Willie & Jet Black Factory ou<br />

encore Jason and The Scorchers et des groupes inspirés par le<br />

punk comme les provocateurs Rednecks In Pain. ©<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 43<br />

COYOTHEQUE<br />

AGENT ARTiSTiQUE COUNTRY & ROCK<br />

LOKO, Dan GALLi, Lilly WEST, Alan<br />

CARTER, HEAVY FUEL, DUTCH EAGLES<br />

Alain Claudel : www. http://theartists.fr<br />

HOBOES & MARY-LOU AUX USA<br />

Hoboes : 2 avril, Palmetto (FL)<br />

4 avril, Neptune Beach (FL) Mary-Lou : 11<br />

avril 2013, Union Grove (NC) Mary-Lou +<br />

Tammerlin : 19 avril, Neptune Beach (FL)<br />

MOi, JE M'AFFiCHE COUNTRY !<br />

La FFCLD (Fédération Francophone de<br />

<strong>Country</strong> Line Dance) prépare une exposition<br />

pour présenter notre paysage <strong>Country</strong>. Cette<br />

initiative permettra à tous de découvrir la<br />

richesse et la diversité de la <strong>Country</strong> Music<br />

made in France. L'exposition sera reprise<br />

dans un catalogue à destination <strong>du</strong> monde<br />

entier, (l'exposition et déjà réservée par le<br />

Canada). <strong>Le</strong>s artistes français qui veulent<br />

y figurer (gratuitement), doivent contacter<br />

Rose Alleyson, coordinatrice :<br />

Courriel : rose@rosealleyson.com<br />

CHEZ NOS VOiSiNS<br />

Tournées prévues en Allemagne :<br />

TOY HEARTS (16-27 février) The DEADLY<br />

GENTLEMEN (2-25 mai) et à l'automne:<br />

The HENRY GiRLS, Valerie SMiTH<br />

& LiBERTY PiKE, NEW COUNTRY<br />

REHAB et le Bluegrass Jamboree<br />

(25 nov.-17 déc.). Contact : Rainer Zellner,<br />

Saarstrasse 8, D-72070 Tübingen, All.<br />

Dix choix <strong>du</strong> jour de Sam Pierre parmi les CD Americana parus en 2012 :<br />

1- Jimmy LaFave Depending On The Distance, 2- Indio Saravanja Travel On, 3- Ben Bedford What<br />

We Lost, 4- Bap Kennedy The Sailor's Revenge, 5- James Hand Mighty Lonesome Man, 6- Bob Dylan<br />

Tempest, 7- VA. This One For Him : A Tribute To Guy Clark, 8- The Steel Wheels Lay Down Lay Down<br />

9- Otis Gibbs Harder Than Hammered Nail, 10- Donna Ulisse All The Way To Bethlehem


PHOTO SOUVENiR<br />

Richard Bennett, Mike Auldridge lisant <strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>, Jimmy Gaudreau, Dominique Fosse<br />

NEWS<br />

<strong>Coyote</strong> Report<br />

TOULOUSE SO BLUES<br />

Compétition et salon pro les 8<br />

et 9 mars. Même si vous n’êtes<br />

pas Born Toulouse (ha) venez<br />

montrer vos douze mesures.<br />

(www.bluesyou.com)<br />

BLAST FROM THE PAST<br />

Titre de l'album <strong>du</strong> groupe<br />

italien Blue<strong>du</strong>st Bluegrass<br />

Band qui rend hommage aux<br />

grands pionniers (Monroe,<br />

Scruggs, Flatt, Stanley) avec<br />

Perry Meroni (vo, grt) Dino<br />

Barbè (bjo) Josh Villa (vo, mdl)<br />

Tony Spezzano (vo, gtr) Marco<br />

Centemeri (vo, bss)<br />

I'LL NEVER HONKY TONK YOU<br />

Album de Amanda Cevallos,<br />

avec Redd Volkaert, Dale<br />

Watson, James Hyland, Lloyd<br />

Maines, Earl Pool Ball, Augie<br />

Meyers etc. Elle sera à Mirande<br />

cet été si tout va bien<br />

RALPH & CARTER STANLEY<br />

Lonesome Melodies: The Lives<br />

and Music of The Stanley<br />

Brothers par David W. Johnson<br />

University Press of Mississippi<br />

300 pages, 16 photos 50$<br />

MUSiC iS LOVE<br />

A Singer-Songwriter's Tribute To The<br />

Music Of Crosby, Stills, Nash & Young<br />

(Hemifran)<br />

AMi<br />

COYOTE<br />

Photo : François Robert, 1er décembre 1999 à la MJC de Saint Saulve<br />

MUSiC BUSiNESS EN DOLLARS<br />

Selon Forbes, Taylor Swift (22<br />

ans) a gagné 57 millions en<br />

2012 devant Toby Keith (55) et<br />

Kenny Chesney (44)<br />

BLUEGRASS SUMMiT<br />

<strong>Le</strong> rassemblement européen de<br />

l'EBMA à Prague (15-17 mars)<br />

sera suivi d'un stage avec Pete<br />

Wernick (22-24 mars)<br />

PENSÉE BLUEGRASS PATERNELLE<br />

Shelby Ann, 18 ans, fille de<br />

James King, s'est tuée dans un<br />

accident de la route<br />

THE OLD SCHOOL<br />

Titre <strong>du</strong> prochain CD de Peter<br />

Rowan (Compass Rds) pro<strong>du</strong>it<br />

par Alison Brown. Onze titres<br />

dont Freedom Riders (reprise<br />

d'Odetta). Invités : Bobby<br />

Osborne (Stealing My Time)<br />

Jesse McReynolds (Mountain<br />

Man’s Dream) Bryan Sutton<br />

(Doc Watson Morning)<br />

Traveling McCourys, Michael<br />

Cleveland (fdl), Jeremy Garrett<br />

(Infamous String<strong>du</strong>sters), Chris<br />

Henry, Mike Witcher, etc.<br />

ON L'A MANQUÉ EN 2012<br />

Je ne quitterai pas ce monde<br />

en vie, de Steve Earle (Ed.<br />

L’Ecailler) tra<strong>du</strong>it par François<br />

Thomazeau (260 p, 18 €).<br />

BEN BEDFORD<br />

What We Lost<br />

(Waterbug Records)<br />

<strong>Cri</strong> <strong>du</strong> Cœur (Sam Pierre) <strong>Cri</strong> n°131<br />

AMi<br />

COYOTE<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong>, BP 48, 26170 Buis-les-Baronnies (cricoyote@orange.fr)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cri</strong> <strong>du</strong> <strong>Coyote</strong> n°132 page 44<br />

CONCERT TiM BRADLEY<br />

Avec l'aide de GC-Music<br />

Consultant, concert de Tim<br />

Bradley pour la première<br />

fois en France le 27 Avril à<br />

Vaugneray (69) au cours de<br />

la soirée Blue Stars<br />

UNE PETiTE iDÉE DE L'ENFER ?<br />

La réunion, le 7 août à Galax<br />

(Virginie) de 389 mandolinistes<br />

jouant ensemble (!?!) 3 titres (!)<br />

est homologuée comme record<br />

<strong>du</strong> monde par le Guiness Book<br />

COCHON QUi DORT<br />

Un cheval entre dans un<br />

bar country, commande une<br />

bière, s'asseoit dans un coin<br />

et commence à lire le journal.<br />

<strong>Le</strong> barman est un peu surpris<br />

mais, supposant le cheval<br />

peu malin et ne sachant pas<br />

compter, il ne lui rend qu'un<br />

dollar sur son billet de vingt.<br />

<strong>Le</strong> cheval ne dit rien... puis il se<br />

lève, va au bar et commande<br />

une autre bière. <strong>Le</strong> barman lui<br />

dit alors avec un sourire :<br />

- Vrai, c'est pas ben souvent<br />

qu'on a des chevals par ici...<br />

Et le cheval lui répond :<br />

- A dix-neuf dollars la bière, ça<br />

ne m'étonne pas <strong>du</strong> tout ! ©<br />

The <strong>Coyote</strong> Staff<br />

Liste des gagnants : Billy BiGOURET (42) - Jean-Jacques CORRiO (13)<br />

Pierre GUiCHARD (69) - Jean-Marie KAMiNSKi (74) - Alain RENAUD (76)<br />

132<br />

Bulletin de liaison de l’assocation à<br />

but non lucratif (type loi 1901) :<br />

"Découverte et promotion des<br />

musiques issues des traditions<br />

acoustiques nord-américaines<br />

et leurs dérivées.“<br />

L’adhésion/ abonnement<br />

est de 6 numéros.<br />

<strong>Le</strong>s Bienfaiteurs participent<br />

au tirage au sort ”Ami-<strong>Coyote</strong>“<br />

pour gagner des CD.<br />

<strong>Le</strong>s articles, signés, n’engagent<br />

que l’opinion de leurs auteurs.<br />

NB : <strong>Le</strong>s documents non<br />

sollicités ne sont pas renvoyés.<br />

Directeur de la publication<br />

Jacques BRÉMOND<br />

Coyauteurs :<br />

Marc ALÉSiNA<br />

Eric ALLART<br />

Bernard BOYAT<br />

Christian BRÉMOND<br />

Jean-Jacques CORRiO<br />

Jacques DUFOUR<br />

* Jean-Luc FAïSSE *<br />

Dominique FOSSE<br />

Alain FOURNiER<br />

Gérard HERZHAFT<br />

Christian LABONNE<br />

Roland LANZARONE<br />

Jacques MONTELLE<br />

Serge MOULiS<br />

Philippe OCHiN<br />

Sam PiERRE<br />

François ROBERT<br />

Michel ROSE<br />

Eric SUPPARO<br />

Lionel WENDLiNG<br />

ABONNEMENT :<br />

29 Euros (6 n°)<br />

Bienfaiteur: 34 Euros<br />

Etranger: 32 Euros<br />

Ce n° est dédié à Mike Auldridge

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