Association Biterroise Contre le Racisme - attac Béziers

octobre 2007- n° 31
L’adn du bouc
Association Biterroise Contre le Racisme
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34500 Béziers 04 67 28 57 48
L'amendement ADN au projet de loi sur la réduction du
droit au regroupement familial pour les étrangers
résidents, soulève à juste titre une forte indignation.
Même dans certains milieux « réac » on y voit un danger
pour la famille (travail patrie). Ce n'est pas faux ... des
recherches ont déjà montré que dans beaucoup de pays et
même aussi puritains que les USA une proportion
importante d'enfants légitimes ne résultent pas des
« œuvres » du mari de la mère. Il est clair que si cette
pratique des tests ADN à des fin « administratives » se
répandait, de nobles mères de famille comme dans la
chanson de Brassens passeraient pour de fieffées s …
Mais pour l'instant Messieurs Sarkozy et Hortefeux ne
destinent ce test qu'aux familles du Sud (Afrique et
Asie). Pas question de tester les Étasuniens, Canadiens
ou Australiens.
Ce qui montre bien qu'il s'agit d'une mesure
discriminatoire empreinte de racisme.
Et connaissant les pratiques des consulats français
dans les pays concernés, il est clair que les étrangers
demandeurs qui ne souhaiteraient pas se soumettre « au
test » pourront attendre longtemps le traitement de leur
demande.
Cependant, dans le moment présent, cet amendement a
manifestement une autre fonction … focaliser les
polémiques pour faire oublier le reste du projet de loi qui
est désastreux pour les familles étrangères ; focaliser,
une fois de plus,
l ' a t t e n t i o n s u r
l'immigration pour faire
de l'étranger le bouc
émissaire responsable de
tous les maux qui
frappent le pays.
N'oublions pas
que Monsieur Sarkozy
a bâti sa candidature
avec la loi contre
l'immigration en 2003,
puis avec une deuxième
loi en 2006.
Aujourd'hui qu'il est
président, cette troisième
A.B.C.R
loi a aussi pour objet de détourner l'attention
du « bon peuple » des vrais problèmes. Avec ce débat
qu'il impose à nouveau et qui lui permet de cultiver le
jardin du Front National, il masque les mauvais
coups qu'il se prépare à asséner sur l'ensemble de la
population et également les objectifs cachés de sa
politique qui vise à satisfaire les oligarques
financiers tels Pinault ou Lagardère et à dépouiller le
peuple en détruisant les conquêtes sociales.
Dans cette situation faire de l'étranger (du Sud) le
bouc-émissaire, le responsable de ce qui accable le
peuple est une politique vieille comme la politique, et
la stigmatisation du bouc émissaire par sa
soumission à des tests ADN, se comprend également.
Ces « grosses ficelles » malheureusement
« marchent » toujours et les citoyens qui
réfléchissent doivent dénoncer cette politique.
Mais ce qui est encore plus grave, c'est que ce
faisant, et pour affermir son pouvoir Monsieur
Sarkozy transforme la République française en Etat
raciste.
Sur le chemin de l’école
L’ABCR
Si la scolarité est obligatoire dans notre pays
jusqu’à seize ans, elle est avant tout un droit !
Pour les enfants de la communauté rom installée sur
Béziers, c’est un droit qu’il a fallu néanmoins
rappeler aux élus municipaux de la majorité par le
biais de la voie juridique et par la saisie de la
HALDE, élus qui avaient osé opposer le code de
l’urbanisme au droit fondamental de la scolarité.
La loi respectée, les inscriptions des enfants
pouvaient alors se faire. Ces familles étaient en droit
de penser que le réel désir d’apprendre de leurs
enfants suffirait à ouvrir les grilles de l’école mais
c’était sans compter avec les méandres de
l’administration. Rassembler les documents

obligatoires pour la vaccination et pour obtenir le
bulletin d’admission tant attendu était loin d’être une
simple formalité. Et pour ces familles (en grande
majorité des femmes seules avec leurs enfants) vivant
dans des conditions de précarité extrême pour celles
domiciliées à Rebaud le Bas et innommables pour celles
du site de Cantagal, mettre les enfants à l’école, cela
voulait dire trouver un moyen de transport (école à plus
de 5 km), payer la cantine, les fournitures scolaires…
L’extraordinaire mobilisation citoyenne a aidé ces
familles à surmonter ces obstacles (obtention d’un bus
financé par la solidarité départementale qui assure le
transport du premier dégré – accompagnement des
familles pour les vaccinations et inscriptions –
financements des assurances et coopératives
scolaires…). C’est aujourd’hui 51 enfants et adolescents
qui partent tous les matins le cartable sur les épaules et
c’est 22 autres, prêts, qui attendent la toute proche mise
en circulation du bus qui leur a été affecté, pour aller de
Cantagal à Béziers-ville. Et c’est surtout 73 enfants
vaccinés en 18 mois (chiffre défiant tous les objectifs de
campagne de santé publique !)
Le bilan qui est fait par les enseignants, les bénévoles
de l’accompagnement scolaire, les organisations et
associations dont l’ABCR qui assure le suivi scolaire
(relation avec les travailleurs sociaux pour la prise en
charge de la cantine et le transport des collégiens –
médiation entre les familles et l’équipe éducative des
établissements scolaires – accompagnements des
parents à des réunions d’information…) est plus que
positif. Les enfants ont fait des progrès indéniables.
Les règles de vie en collectivité sont aujourd’hui
respectées exceptées quelques anicroches à mettre sur le
compte de la difficulté d’adaptation de ces enfants à
intégrer les codes sociaux d’une autre culture que la
leur.
Les résultats sont donc encourageants mais à quel prix
pour ces mères de famille ! Ne pas envoyer les enfants à
l’école le ventre vide, quand on vit avec 350 € par mois
pour 4 personnes dans le meilleur des cas, ne pas rater
le bus quand on n’a pas de réveil, s’assurer de la
propreté des vêtements quand on n’a pas de machine à
laver, doucher les enfants quand il faut le faire dans
le cours d’eau à 2 km à pied, faire faire les devoirs
alors qu’on ne maîtrise pas le français écrit …
dépassent l’entendement. Et pourtant !
Autant de situations où, sans accompagnement, le
renoncement serait une tentation compréhensible. Et à
ce jour, même si la régularité de la fréquentation
scolaire n’est pas irréprochable, les mères de famille
s’adaptent et petit à petit les ajustements nécessaires
se font.
Nadia CHAUMONT
Le Collectif de soutien aux Roms, dont fait partie
l’ABCR, avec le soutien de François Liberti, Vice
Président du CG délégué à la protection de l’enfance et
de la famille et Jean-Michel Duplaa, conseiller général,
attend de l’Etat qu’il propose des solutions pour
l’installation de ces familles.
Au Conseil de l’Europe, porteur en 2007 d’un nouveau
projet intitulé « Promouvoir l’égalité, la tolérance et la
paix : égalité de droits et de traitement pour les Roms
», les organisations représentatives des Roms ne
cessent de demander le statut de citoyens européens,
eux qui résident en Europe depuis des siècles.
A la République française nous demandons de
prendre ses responsabilités pour l’avenir de ces
familles : l’errance à nouveau, ou l’accueil enfin,
digne et conforme à ses valeurs fondatrices.
Dans ce sens nous attendons de la prochaine entrevue
avec le Sous-préfet qu’elle les apaise et assure à celles
qui le souhaitent la possibilité de s’installer
définitivement.
L’ABCR

Insupportable, dit-elle !
Fadéla Amara fait partie du gouvernement Fillon.
Celle qu’on n’aurait jamais attendue en si bonne
compagnie aura pour l’une de ses missions, si l’on
en croit ceux qui l’approuvent et la soutiennent,
d’atténuer les rigueurs de la politique
d’immigration et le sort des immigrés.
Les annonces présidentielles d’avant ou d’après
l’élection, ne laissent pas entrevoir pour cette
population un sort enviable. Rivalisant dans le rejet
avec le Front National, notre rubicond ministre de
l’immigration, de l’identité nationale et de bien
d’autres choses énumérées dans un titre long et
redoutable, met en place tout ce dont les pouvoirs
publics ont besoin pour traquer, rafler, concentrer et
expulser par contingents statistiquement
comptabilisés. Ceux qui ne respectent pas le tableau
de marche sont rappelés à l’ordre.
Même si l’on se défend de pousser la comparaison au
delà du raisonnable, les méthodes n’ont pas changé
depuis Papon et la police française, de qui l’occupant
n’exigeait pourtant rien, et qui traquaient, raflaient,
concentraient, livraient par contingents
statistiquement comptabilisés.
Il a fallu cette histoire d’ADN pour que tout ça, qui
passait très bien, soulève l’émotion. Fadéla, réagit
sans trop de promptitude pour rappeler qu’elle est
fille d’immigrés, qu’on « instrumentalise
l’immigration », et que c’est « dégueulasse ».
Emotion chez les grognards de l’UMP qui
demandent sa démission. On espère pour elle qu’elle
n’encourt qu’un simple rappel à l’ordre. Pas du tout.
Elle a droit aux congratulations du gouvernement
tout entier où on loue sa spontanéité et son francparler.
Le premier ministre en personne se déplace
avec micros et caméras pour aller lui faire la bise et
la féliciter à son tour. A l’image, on la voit un peu
crispée. Elle paraît embarrassée de ces marques
d’affection subite et télévisée. Mais elle a droit à la
considération générale. Le dernier en date des
ministres interrogés, Xavier Darcos, déclare hier
matin à un journaliste de télévision, avec une pointe
à peine perceptible de mépris, que ce vocabulaire n’est
pas le sien à lui Darcos, mais qu’il approuve Fadela
sans réserve et répète l’admiration de tout le
gouvernement pour sa franchise, les termes
employés correspondant, dit-il, à une personnalité
originale.
Dès lors, Fadéla rentre au bercail prudemment
et sans plus d’éclats. Mais elle ne veut pas
qu’on interprète sa sage décision comme une
capitulation. A l’adresse de ceux qui
pourraient la lui reprocher, elle affirme
publiquement qu’elle restera au
gouvernement tant que ce ne sera pas devenu
insupportable.
Il faut bien mesurer le sens de cette
déclaration. Elle signifie que les obstacles au
regroupement familial, la traque, les rafles,
les centres de rétention, la chasse aux enfants
scolarisés, les expulsions statistiquement
comptabilisées, tout cela lui est supportable.
Pauvre Fadéla, qu’es-tu allé faire dans cette
galère ?
Pétition Charlie Hebdo
Georges Apap
Le 21 octobre 2007.
Prochaines réunions ABCR
Les mercredis :
7, 21 novembre
5 décembre
puis tous les quinze jours

LOBBY IMMIGRATIONNISTE
Entendu en septembre un court débat sur radio France
International entre Nathalie FERRE, Présidente du
GISTI, et un obscur chercheur en sciences sociales qui
soutenait le projet de loi restreignant le regroupement
familial en assénant une série époustouflante
d'affirmations fantaisistes mais présentées comme
« scientifiques ». Si on n'arrête pas, disait-il,
l'immigration familiale, les immigrés seront bientôt
majoritaires en France puisque leur taux de natalité est
bien supérieur à celui des français de souche. De plus
ces familles de par leur culture sont absolument
incapables de s 'adapter à la société française. C'est ce
que montre d'ailleurs la révolte des banlieues de
novembre 2005 ...
Apparemment Nathalie qui s'attendait sans doute à un
débat sérieux était complètement sidérée par les propos
de cet olibrius. Et comme elle lui opposait sans cesse que
ces familles étrangères avaient des droits, que le droit
de vivre en famille était un droit fondamental protégé
par les Conventions Internationales, il conclut, superbe,
« Évidemment si on donne des droits à tout le
monde...on ne pourra rien faire dans ce pays »!...
Mais le fait remarquable dans ce discours
classiquement lepeno-sarkozien, c'est qu'il désignait
Nathalie FERRE comme la représentante du « lobby
immigrationniste ». Voilà bien la patte
des « chercheurs » et communicateurs sarkoziens :
tenter de changer le monde réel en changeant le sens
des mots, en inversant leur signification.
Il s'agit de faire croire que tous les défenseurs des droits
des étrangers sont en soi pour l'immigration et qu'en
plus ils sont organisés en lobby , ce qui n'est pas
sympathique...Mais c'est d'ailleurs le seul lobby que
Monsieur Sarkozy pourrait combattre...lui qui est
l'homme de tous les autres lobbys.
NON MESSIEURS, il n'y a pas de lobby
immigrationniste, il y a un système que vous
soutenez, que vous organisez et qui provoque la misère,
la famine, la guerre et qui oblige des millions
d'hommes et de femmes du Sud à partir, à quitter leurs
villages, leur pays où ils crèvent. Les
immigrationnistes sont ceux qui cautionnent un tel
système et qui causent les morts des migrants en mer
ou dans le désert, en fermant les frontières.
La liberté de circulation fait partie des droits
fondamentaux de tout individu, et imaginer que si ce
droit était respecté déferleraient alors en Europe des
hordes d’étrangers relève du mépris d’autrui, de sa
culture d’origine, de l’affection qu’il porte à ses
coutumes, à sa langue, à sa musique, à son
coin de terre …
C’est par réflexe de survie propre au genre
humain que certains osent émigrer, pour
espérer vivre mieux ou simplement vivre
encore et comme c'est aussi un droit pour
chacun de vivre là où il est né, s’il le désire,
nous refusons la fatalité de l’immigration qui
perdurera tant que ceux qui gouvernent le
monde ne seront pas capables d'assurer la
sécurité et le bien être à tous les peuples, chez
eux.
Nous ne sommes pas pour l 'immigration,
NOUS SOMMES POUR LES IMMIGRES
QUI ONT DES DROITS même si cela gêne le
lobby sarkoziste.
R.E.S.F
Le ministre de l’Education nationale a
demandé aux professeurs de vous lire
aujourd'hui en cours une lettre du jeune
résistant Guy Môquet, fusillé à 17 ans par les
nazis parce qu'il résistait.
C'était il y a 60 ans, le 22 octobre 1941.
Savez-vous qu'en
ce moment, tous
les jours, en
France, des rafles
sont organisées
contre des jeunes
et des moins
jeunes,
simplement parce
qu'ils ont la peau
foncée ? Que des
expulsions
d'étrangers sont organisées tous les jours, et
que des citoyens passent en jugement pour
s'être insurgés contre ces atteintes aux droits de
l'homme ?
Aujourd'hui a lieu le procès d'un professeur des
écoles qui s'était opposé avec d'autres à
l’expulsion d’un père de famille de deux enfants
scolarisés à Marseille….
Triste coïncidence de date …
François MUSELET