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UNIVERSITÉ PARIS-SORBONNE Le paradoxe chez ... - e-Sorbonne

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Si la plupart des propositions paradoxales dont les pôles sont situés en début et fin de<br />

vers relient deux termes entre eux (au sein d’une association, d’une dissociation ou d’un<br />

parallélisme), certains cas en multiplient le nombre comme dans cet extrait de la seconde<br />

partie de Cinco maneras de acabar agosto :<br />

Mi pensamiento es una sensación,<br />

una máquina que trabaja por sí sola, y sin ruido.<br />

Nunca asume mi nombre, ne depende de mí.<br />

Oigo cómo discurre.<br />

Su silencio no habla, es un murmullo<br />

que disuelve los rostros en la oscuridad. 502<br />

<strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong> développe ici une définition particulière de la pensée qui non seulement<br />

est présentée comme une entité indépendante séparée du moi, mais qui en plus se caractérise<br />

par l’association paradoxale du son et du silence. Or nous remarquons que sur les six vers de<br />

cet fragment, tous les termes provoquant le <strong>paradoxe</strong> du son silencieux sont placés en début<br />

ou en fin de vers : sin ruido à la fin du deuxième vers, oigo au début du quatrième, le<br />

cinquième étant ouvert par su silencio et fermé par un murmullo. Dans ces allers-retours entre<br />

la présence d’un son et son contraire le silence, nous retrouvons l’écriture fragmentaire ou<br />

rhizomique propre à Jenaro Talens en ce que ce <strong>paradoxe</strong> particulier traverse les vers pour<br />

surgir à des moments particuliers, à savoir principalement les débuts et les fins de vers qui se<br />

renvoient les uns aux autres par l’écho que suppose leur place spécifique.<br />

Enfin remarquons que la place particulière liée au début et à la fin n’est pas exclusive<br />

des autres effets de spatialisation. En effet, certaines propositions accumulent les effets liées à<br />

plusieurs types de localisation physique différente comme dans ces trois vers qui ouvrent le<br />

premier poème de El hostal del tiempo perdido :<br />

Conozco el fondo de la noche,<br />

esa luz sin contornos que tú temes ;<br />

yo no le temo porque estuve allí. 503<br />

<strong>Le</strong> <strong>paradoxe</strong> est à nouveau une association entre la lumière et l’obscurité. <strong>Le</strong>s deux<br />

termes principaux sont en position finale (noche) puis initiale (luz) avec les effets de sens que<br />

502 LA, p. 67.<br />

503 LA, p. 31.<br />

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