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Pour Ernest Dantin et Michel Farge<br />

en respectueux hommage.<br />

Textes traduits et complétés d’après le livret original par<br />

l’équipe « métadonnées » d’ <strong>Abeille</strong> <strong>Musique</strong> :<br />

MT, Geneviève Golaz, Joël Dupré La Tour<br />

Mise en page : Thomas Fouquart, Fottodesign<br />

© Brilliant Classics / The Foreign media Group, 006<br />

pour les textes originaux<br />

© <strong>Abeille</strong> <strong>Musique</strong> Consultants et Diffusions pour<br />

l’adaptation française et les traductions des livrets et les<br />

adaptations des traductions.<br />

Traductions des cantates sacrées de à 00 reproduites<br />

avec l’aimable autorisation de Marc Seiler.<br />

Passion selon Saint-Jean : traduction reproduite avec<br />

l’aimable autorisation de Patrick Dutheil<br />

www.brilliantclassics.com<br />

www.abeillemusique.com<br />

Service client: 089 59 770<br />

(0,34 cts/€ mn)


SOMMAIRE<br />

Volume<br />

Œuvres orchestrales<br />

Volume<br />

Œuvres pour clavier<br />

Volume 3<br />

Cantates I<br />

Volume 4<br />

Cantates II<br />

Texte des cantates<br />

Volume 5<br />

Œuvres vocales<br />

Volume 6<br />

Œuvres pour orgue<br />

Biographie de Bach<br />

Lexique<br />

3


4<br />

Volume I :<br />

Œuvres orchestrales<br />

CD 1 : Concertos Brandebourgeois n° -3, BWV 046- 048<br />

N° 1 en fa majeur, BWV 046, pour 2 cors, 3 hautbois, basson,<br />

violon, cordes & continuo<br />

N° 2 en fa majeur, BWV 047, pour trompette, flûte à bec, hautbois,<br />

violon, cordes & continuo<br />

N° 3 en sol majeur, BWV 048, pour 3 violons, 3 altos, 3 violoncelles<br />

& continuo<br />

Parmi les œuvres orchestrales de Jean Sébastien Bach qui nous sont<br />

parvenues, on compte des concertos et des suites, les deux plus importants<br />

genres orchestraux de l’époque baroque tardive. Le 4 mars 7 , Bach<br />

dédia sa version définitive des Six Concertos Brandebourgeois, BWV<br />

1046-1051 à Christian Ludwig, le margrave de Brandebourg. Il est<br />

probable que chacun de ces concertos fut joué auparavant (les n° et n°<br />

5 dans plusieurs versions différentes, qui plus est) à Weimar et Cöthen.<br />

Les Concertos Brandebourgeois ne sont pas des concertos dans le sens<br />

où nous l’entendons de nos jours, mais de parfaits exemples d’une<br />

forme plus ancienne de musique concertante. Chacun d’eux offre une<br />

différente combinaison de groupes solo et tutti, des combinaisons fort<br />

inhabituelles à cette époque. Dans trois des Brandebourgeois (n° , n°<br />

3 et n° 6) l’orchestre est divisé en groupes instrumentaux très équilibrés<br />

qui se renvoient les thèmes l’un l’autre dans un dialogue musical<br />

extraordinairement vivant, comparable à une série de questions et de<br />

réponses. Les trois autres concertos (n° , n° 4 et n° 5) représentent la<br />

forme typique de Concerto grosso, avec trois ou quatre instruments<br />

solo (le « concertino ») s’opposant à un groupe accompagnateur, des<br />

cordes (le « ripieno »). Toutefois, dans chacun de ces concertos, un des<br />

solistes du concertino prend le dessus sur les autres (la trompette dans<br />

le n° , le violon dans le n° 4 et le clavier dans le n° 5), donnant ainsi<br />

une impression de trois concertos pour un solo. Bien que ces six œuvres<br />

n’aient pas été conçues comme un groupe cohérent, elles semblent<br />

s’allier pour illustrer différentes manières d’écrire des « concertos pour<br />

plusieurs instruments », ainsi qu’ils sont appelés sur l’autographe.<br />

Le Concerto n° 1, en fa majeur, BWV 1046 fait appel à deux cors, trois<br />

hautbois, basson, violon (un petit violon, appelé « violino piccolo »),<br />

cordes et continuo. L’ensemble paraît assez inhabituel, mais Vivaldi l’a<br />

utilisé lui-même (deux hautbois au lieu de trois) dans quatre de ses propres<br />

concertos. C’est surtout de par la structure que l’ouvrage se singularise.<br />

À première vue, il pourrait sembler que Bach a simplement ajouté un<br />

menuet à la française aux trois habituels mouvements que compte alors<br />

le concerto. Mais la genèse de l’œuvre est bien plus complexe. Il existe<br />

une version plus ancienne (BWV 046a) sans le violino piccolo, appelé<br />

« sinfonia », comportant les deux premiers mouvements ainsi que le<br />

menuet (il manque le second trio, la Polonaise). Il se peut que Bach ait<br />

utilisé cette œuvre comme introduction pour un ouvrage de grande<br />

ampleur : la Cantate 08, ainsi que l’ont suggéré certains analystes. Mais<br />

avec le nouvel Allegro, le troisième mouvement de l’œuvre telle que nous<br />

la connaissons, elle ressemble bien plus à un vrai concerto. Pourtant,<br />

le style autant que la structure de ce mouvement évoquent la musique<br />

vocale profane de Bach plutôt que ses œuvres orchestrales. Et en effet,<br />

Bach l’a réutilisé comme chœur d’ouverture pour la Cantate profane,<br />

BWV 207. La musique semble s’y sentir plus à l’aise, avec ses trompettes,<br />

ses timbales et son chœur à quatre voix. Le célèbre spécialiste de Bach,<br />

Alfred Dürr, estime que le compositeur a réussi là un de ses plus grands<br />

coups de génie en transformant un simple mouvement de concerto en<br />

un immense chœur « da capo ».<br />

Si le premier concerto est écrit plus ou moins selon le goût français, les<br />

cinq autres recourent plutôt à la structure à l’italienne.<br />

Le Concerto n° 2, également en fa majeur, BWV 1047 utilise un groupe<br />

solo composé d’une trompette, d’une flûte à bec, d’un hautbois et<br />

d’un violon : diff<strong>ici</strong>le d’imaginer un groupe plus hétéroclite. De par


ses proportions parfaites, ce concerto semble le prototype même du<br />

concerto grosso. La trompette garde le silence dans le mélancolique<br />

mouvement central, mais retrouve son rôle prépondérant dans le Finale.<br />

C’est elle qui annonce le premier thème en fanfare, et qui conclut cette<br />

œuvre brillante.<br />

Le Concerto Brandebourgeois n° 3 en sol majeur, BWV 1048 fait<br />

appel à trois groupes de cordes, chacun étant à son tour divisé en trois<br />

parties. Le majestueux premier mouvement, avec ses forces mélodiques<br />

contrastées, voire opposées, semble chargé d’un drame assez sombre,<br />

surtout lorsque les harmonies glissent vers le mineur. Bach s’est passé de<br />

l’habituel second mouvement : une simple cadence offre aux mus<strong>ici</strong>ens<br />

l’occasion d’improviser quelques arabesques. Le finale, diablement<br />

enlevé, sonne comme une course folle entre les neuf parties de cordes.<br />

CD 2 : Concertos Brandebourgeois n° 4-6, BWV 049- 05<br />

N° 4 en sol majeur, BWV 049, pour 2 flûtes, violon, cordes &<br />

continuo<br />

N° 5 en ré majeur, BWV 050, pour clavecin, violon, flûte, cordes<br />

& continuo<br />

N° 6 en si bémol majeur, BWV 05 , pour 2 altos, violes de gambe,<br />

violoncelle, contrebasse & clavecin continuo<br />

Vo<strong>ici</strong> la page de titre du manuscrit autographe des Concertos<br />

Brandebourgeois, ainsi que la dédicace, le tout en français – dans<br />

l’orthographe originale – :<br />

Six Concerts Avec plusieurs Instruments Dédiées A Son Altesse Royalle<br />

Monseigneur Crêtien Louis, Marggraf de Brandenbourg &c. &c. &c., par<br />

Son tres-humble et tres obeissant serviteur Jean Sebastian Bach. Maître de<br />

Chapelle de S.A S. le prince regnant d’Anhalt-Coethen.<br />

A Son Altesse Royalle Monseigneur Crêtien Louis, Marggraf de<br />

Brandenbourg &c. &c. &c. Monseigneur, Comme j’eus il y a une couple<br />

d’années, le bonheur de me faire entendre à Votre Altesse Royalle, en<br />

vertu de ses ordres, & que je remarquai alors, qu’Elle prennoit quelque<br />

plaisir aux petits talents que le Ciel m’a donnés pour la <strong>Musique</strong>, & qu’en<br />

prennant Conge de Votre Altesse Royalle, Elle voulut bien me faire<br />

l’honneur de me commander de Lui envoyer quelques pieces de ma<br />

Composition : j’ai donc selon ses tres gracieux ordres, pris la liberté de<br />

rendre mes tres-humbles devoirs à Votre Altesse Royalle, pour les presents<br />

Concerts, que j’ai accommodés à plusieurs Instruments ; La priant treshumblement<br />

de ne vouloir pas juger leur imperfection, à la rigueur du<br />

gout fin et delicat, que tout le monde sçait qu’Elle a pour les piéces :<br />

musicales ; mais de tirer plutot en Benigne consideration, le profonde<br />

respect, & la tres-humble obeissance que je tache à Lui temoigner par<br />

là. Pour le reste, Monseigneur, je supplie tres humblement Votre Altesse<br />

Royalle, d’avoir la bonté de continüër ses bonnes graces envers moi, et<br />

d’être persuadèe que je n’ai rien tant à cœur, que de pouvoir être employé<br />

en des occasions plus dignes d’Elle et de son service, moi qui suis avec<br />

un zele sans pareil<br />

Monseigneur<br />

De Votre Altesse Royalle<br />

Le tres humble et tres obeissant serviteur<br />

Jean Sebastien Bach. Coethen, d. 4 mar. 7<br />

Certes, les Concertos Brandebourgeois n° 4 et n° 5 doivent beaucoup<br />

à la forme du concerto grosso, mais dans le cas présent, un soliste en<br />

particulier prend toujours le dessus par rapport aux autres solistes.<br />

Dans le Concerto Brandebourgeois n° 4 en sol majeur, BWV 1049 le<br />

« concertino » (l’ensemble de solistes) comprend un violon et deux<br />

flûtes à bec, accompagné par un ensemble de cordes, mais le second<br />

mouvement offre au violon l’occasion de s’exprimer dans un langage qui<br />

doit bien plus au concerto solo qu’au concerto grosso.<br />

Strictement parlant, le Concerto Brandebourgeois n° 5 en ré majeur,<br />

BWV 1050 est un concerto grosso avec trois solistes : flûte, violon et<br />

clavier. Toutefois, il est évident que le traitement du clavier procède<br />

plus du concerto pour clavier que d’une œuvre pour trois solistes égaux.<br />

Non seulement on trouve dans le premier mouvement une immense<br />

cadence pour clavier solo – rien moins que 65 mesures d’une virtuosité<br />

époustouflante – mais tout au long de cet Allegro, ainsi d’ailleurs que<br />

5


dans le Finale, le clavier s’impose comme soliste principal. Pour une<br />

fois, c’est l’humble clavecin, si souvent relégué au rôle de soutien ou<br />

d’accompagnateur, qui sort vainqueur. Selon toute évidence, l’œuvre<br />

a d’emblée été conçue pour le clavier et l’on peut donc la considérer<br />

comme le premier véritable grand concerto pour clavier. Il est probable<br />

que Bach, qui jouait lui-même cette partie, fut incité à l’écrire en pensant<br />

au superbe clavecin qu’il avait acheté pour le compte de son prince à<br />

Berlin. Le premier mouvement, un grand moment d’exaltation et de<br />

joie pure, est suivi d’un mélancolique « Affettuoso » réservé aux trois<br />

seuls solistes, sans l’intervention de l’orchestre. Le finale, lui, offre une<br />

atmosphère radicalement différente, loin de l’introspection des deux<br />

premiers mouvements. On y retrouve pêle-mêle des éléments de fugue,<br />

de concerto, de gigue, sans oublier un air en « da capo », le tout combiné<br />

avec un art extraordinaire. Si l’on doit retenir une impression, c’est celle<br />

d’une gigue aérienne saupoudrée d’humour bucolique.<br />

L’instrumentation du Concerto Brandebourgeois n° 6 en si bémol<br />

majeur, BWV 1051 est la plus inhabituelle et la plus épurée du cycle :<br />

deux altos, deux violes de gambe, violoncelle et continuo. Il est fort<br />

possible que l’une des parties de gambe ait été conçue pour le prince<br />

Leopold, mus<strong>ici</strong>en amateur enthousiaste, car elle ne pose virtuellement<br />

aucune difficulté technique notable. Selon toute évidence, c’est Bach luimême<br />

qui jouait la partie de premier alto. Après un premier mouvement<br />

d’une époustouflante complexité contrapuntique et polyphonique,<br />

l’Adagio offre aux altos un thème tout en mélancolie tandis que la viole<br />

de gambe est reléguée au rang de spectateur. Le dernier mouvement<br />

reprend l’humeur optimiste et endiablée du premier, dans un rythme<br />

effréné et entraînant.<br />

CD 3 : Suites pour orchestre n° - , BWV 066- 067 –<br />

Sinfonia, BWV 9<br />

Suite n° 1 en ut majeur, BWV 066<br />

Sinfonia en ré majeur de la Cantate BWV 9 « Wir danken dir, Gott,<br />

wir danken dir »<br />

Suite n° 2 en si mineur, BWV 067<br />

Après les six Concertos Brandebourgeois d’essence italienne, le présent<br />

CD et le suivant offrent des exemples de l’autre grand genre orchestral<br />

au 8 ème siècle : la suite. Les grands compositeurs des 7 ème et 8 ème siècles<br />

– Purcell, Telemann, Bach et Haendel – étaient des sortes de pionniers de<br />

l’internationalisme musical et possédaient un sens de la mode musicale<br />

extraordinairement développé. Les deux grandes tendances de l’époque<br />

étaient le Concerto à l’italienne et la Suite à la française. Les Concertos<br />

Brandebourgeois sont d’extraordinaires exemples d’œuvres à l’italienne<br />

d’un compositeur allemand qui n’a jamais mis les pieds en Italie, comme<br />

son collègue Telemann. Alors que la France était le théâtre de débats<br />

passionnés entre les tenants du style français et ceux du style italien, les<br />

compositeurs des pays avoisinants – Autriche, Allemagne, Angleterre<br />

– alternaient d’un style à l’autre sans aucune arrière-pensée, voire<br />

s’amusaient à combiner les deux styles, un peu comme le fit François<br />

Couperin avec ses Goûts réunis. Telemann, qui à l’image de Bach était<br />

un véritable cosmopolite, sut produire de magnifiques exemplaires<br />

de ce que l’on appelait, dans les pays germanophones, le « gemischtes<br />

Geschmack », les « goûts mélangés ». Il est regrettable qu’en France, les<br />

polémiques n’apportèrent qu’un stérile et catastrophique changement<br />

d’orientation dans l’art français. En fin de compte, le style italien prit<br />

le pas sur le style français, une tendance qui ne fit que s’accentuer à la<br />

faveur d’une invasion culturelle en provenance de l’est de l’Europe, avec<br />

des compositeurs tels que Stamitz, de Mannheim, et Schobert.<br />

Bach voyait dans ses quatre Suites pour orchestre des « Ouvertures »,<br />

ce qui ne devrait s’appliquer en tout état de cause qu’au premier<br />

mouvement. Les noms de « Suite » ou « Partita », même s’ils étaient<br />

parfaitement adaptés à ces pièces, étaient plutôt réservés à des œuvres<br />

pour instruments solo, tels que le luth, le clavecin, la viole de gambe.<br />

Chacune des Suites commence par une ouverture à la française : une<br />

introduction lente, solennelle, en rythmes pointés, suivie d’une partie<br />

fuguée rapide, qui se termine par un retour des accents dramatiques<br />

de l’introduction. Les autres mouvements reprennent généralement des<br />

formes dansées telles que sarabandes, gavottes, courantes, bourrées etc.<br />

6


Selon toute probabilité, les quatre Suites pour orchestre BWV 066 à<br />

BWV 096 datent de l’époque de Cöthen (n° et n° 4) et Leipzig (n°<br />

et n° 3, entre 7 9 et 736). Ces deux dernières sont les plus richement<br />

orchestrées : chacune des Suites se singularise par une orchestration<br />

propre, ainsi que par un enchaînement spécifique des divers mouvements<br />

de danse après l’inévitable ouverture à la française. La Suite n° fait<br />

appel, de bout en bout, à une flûte solo, les n° 3 et n° 4 se singularisent<br />

par leur caractère festif – souligné par l’usage de trois trompettes et<br />

timbales. On ne sait pas grand-chose de l’origine de ces œuvres.<br />

L’une des raisons principales est que l’on a perdu toute trace des<br />

manuscrits : seules nous sont parvenues des copies plus tardives. En<br />

réalité, en l’absence de toute source originale, on a <strong>ici</strong> affaire à des Suites<br />

qui sont le résultat de recherches musicologiques entreprises au 9 ème<br />

siècle. En contraste marqué avec la forme de la Sonate d’église, la suite<br />

est une forme résolument profane, faisant appel à un certain nombre de<br />

danses qui peuvent être précédées d’une ouverture. Bien que l’influence<br />

française se fasse vivement sentir dans les Suites, l’ordre des danses n’a<br />

qu’une importance relative et l’on pourrait aisément échanger la place<br />

de tel ou tel mouvement sans nuire au propos musical de Bach – à la<br />

différence du rangement plus codifié de la Suite dans le style français<br />

plus strict.<br />

À l’instar des Concertos Brandebourgeois, les Suites permettent à certains<br />

instruments de se singulariser, en particulier dans les mouvements<br />

formant l’ouverture. La Suite n° 1 fait appel à deux hautbois, basson<br />

et cordes. Il est à remarquer que les mouvements sont disposés par<br />

paires : quatre des danses sont couplées avec d’autres danses de la même<br />

structure. Bach semble avoir favorisé l’opposition entre les bois (les<br />

deux hautbois et le basson) et les cordes en tutti, ce qui se remarque dès<br />

l’ouverture.<br />

Si l’on considère la virtuosité remarquable de la partie de flûte dans la<br />

Suite n° 2, on peut être tenté de dater l’ouvrage après l’époque de Cöthen<br />

– à laquelle Bach n’écrivait que des parties de flûte relativement faciles.<br />

Le caractère soliste et virtuose de la flûte donne à cette suite tout l’aspect<br />

d’un véritable concerto pour flûte. Le dernier mouvement est l’une des<br />

choses les plus remarquables jamais écrites pour l’instrument.<br />

L’éditeur a placé entre les deux Suites la Sinfonia introductive de la<br />

Cantate BWV 29, qui n’est autre que la transcription pour orchestre de<br />

la Partita pour violon seul, BWV 1006 où l’orgue remplace d’une façon<br />

étonnante la partie de violon initiale.<br />

CD 4 : Suites pour orchestre n° 3-4, BWV 068- 069 –<br />

Sinfonia, BWV 46<br />

Suite n° 3 en ré majeur, BWV 068<br />

Sinfonia de la Cantate BWV 46 « Wir müssen durch viel Trübsal in<br />

das Reich Gottes eingehen »<br />

Suite n° 4 en ré majeur, BWV 069<br />

En 7 3 Bach quitta Cöthen pour s’installer à Leipzig où il devait assumer<br />

le poste le plus prestigieux de sa carrière : celui de Kantor de l’église Saint-<br />

Thomas. En 7 9, il reprit également les rênes de la société de musique<br />

universitaire fondée par Telemann en 70 , le Collegium Musicum de<br />

Leipzig. En devenant ainsi Kantor, Bach dut se détourner quelque peu<br />

des formes instrumentales qu’il affectionnait à Cöthen – concertos,<br />

sonates, suites – pour se consacrer plutôt à la musique sacrée ; mais il eut<br />

également la possibilité, avec le Collegium Musicum, de faire jouer ses<br />

œuvres profanes plus régulièrement. Selon toute évidence, il y joua, outre<br />

ses concertos pour clavier et ses cantates profanes, les quatre Suites ; leur<br />

style et leur instrumentation brillante laissent accroire qu’il les avait déjà<br />

conçues à Cöthen puis remaniées pour les faire donner à Leipzig.<br />

Les titres français des divers morceaux composant les Suites, ainsi<br />

que leur forme – un alignement de danses – suivent l’exemple du<br />

compositeur français (bien que né Italien) Jean Baptiste Lully, qui<br />

avait coutume d’assembler les danses de ses « ballets » et « opérasballets<br />

» pour en faire des Suites. En transitant par le luth et le clavecin,<br />

et surtout par certains grands instrumentistes du 7 ème siècle tels que<br />

7


Johann Jakob Froberger, le format se fraya un chemin jusqu’à Bach qui<br />

connaissait bien les œuvres de son illustre aîné. De fil en aiguille, il se<br />

développa pour devenir la Suite telle que Bach l’écrivait : un singulier<br />

exemple de creuset international. En bref : c’est d’Italie que proviennent<br />

les premiers essais, dès le 6 ème siècle. L’Angleterre a apporté la gigue,<br />

la France un grand nombre d’autres danses (à partir du début du 7 ème<br />

siècle), tandis que l’Allemagne a unifié les tendances et les sources pour<br />

en faire une forme quasiment immuable. Cette forme initiale – une<br />

Allemande, une Courante, une Sarabande, une Gigue – fit les délices de<br />

plus d’un compositeur allemand, qui la complétèrent d’une Ouverture à<br />

la française et de plusieurs danses « modernes » telles que le Rigaudon,<br />

la Marche, la Chaconne, la Bourrée et tant d’autres. On connaît de<br />

telles Suites (souvent appelées « Ouvertures » tout court, même si seul<br />

le premier mouvement en est une) sous la plume de mus<strong>ici</strong>ens tels<br />

que Johann Kusser, Georg Muffat, Johann Kaspar Ferdinand Fischer,<br />

Johann Joseph Fux, Georg Philipp Telemann et naturellement Bach. Ce<br />

dernier transféra la forme vers le clavecin dans son Ouverture française<br />

(« Französische Ouvertüre ») dans son Clavierübung III, mais Georg<br />

Böhm l’avait déjà tenté avant lui.<br />

Les Suites n° 3 et n° 4 de Bach sont toutes deux en ré majeur, et confiées<br />

plus ou moins au même effectif instrumental.<br />

La Suite n° 3, par l’ajout de trompettes et timbales à l’orchestre de base<br />

(deux hautbois et cordes), semblera très solennelle et festive, tandis que<br />

la Suite n° 4 fait appel à ce même effectif plus un troisième hautbois et un<br />

basson. Lorsque le jeune Mendelssohn joua le premier mouvement de la<br />

Troisième Suite à Goethe en mai 830, le poète déclara : « il y une telle<br />

pompe et un tel cérémonial que l’on peut presque voir une procession<br />

d’élégantes personnes descendant majestueusement un grand escalier ».<br />

Bach lui-même réutilisa le premier mouvement, un grand moment de<br />

joie, pour le chœur d’ouverture de sa Cantate de Noël, BWV 110, écrite<br />

sur le Psaume 6, verset . Le passage le plus célèbre – parmi toutes les<br />

Suites, d’ailleurs – est sans doute l’Aria de la Troisième. Les deux Gavottes<br />

qui suivent cet Air dégagent un humour sain et vigoureux, tandis que<br />

l’ouvrage s’achève sur une gigue turbulente et enjouée.<br />

Dans la Suite n° 4, les trois hautbois forment une sorte de trio<br />

indépendant, qui semblent jouer un rôle de solistes du début à la fin<br />

de l’ouvrage. Le trio se trouve fréquemment complété par un basson<br />

facétieux, pour devenir un véritable petit quatuor. En guise de finale,<br />

une pièce très jud<strong>ici</strong>eusement appelée Réjouissance !<br />

Comme dans le disque précédent, l’éditeur a inséré entre les deux Suites<br />

une autre Sinfonia, celle de la Cantate BWV 146 qui est encore une<br />

transcription à l’orgue obligé, cette fois du Concerto pour clavecin et<br />

orchestre, BWV 1052 (lui-même une transcription d’un concerto pour<br />

violon qui ne nous est pas parvenu).<br />

CD 5 : Concertos pour violon, cordes & basse continue,<br />

BWV 04 , 04 , 05 , 056, 064<br />

Concerto pour violon en la mineur, BWV 04<br />

Concerto pour violon en mi majeur, BWV 04<br />

Concerto pour violon en ré mineur, BWV 05<br />

Concerto pour violon en sol mineur, BWV 056<br />

Concerto pour 3 violons, cordes & basse continue en ré majeur,<br />

BWV 064<br />

Si l’on fait abstraction de ses quatorze concertos pour clavier (de un à<br />

quatre clavecins), Bach a composé la grande majorité de ses concertos<br />

dans l’atmosphère tranquille et aimable de la cour du jeune prince<br />

Leopold à Cöthen, entre 7 7 et 7 3. Le prince, de neuf ans plus jeune<br />

que Bach, était un mus<strong>ici</strong>en amateur de grand talent : il jouait non<br />

seulement le violon, mais également la viole de gambe et le clavecin.<br />

Lorsque Bach assuma le poste auprès de la Chapelle Royale de Cöthen,<br />

l’orchestre comprenait 8 mus<strong>ici</strong>ens. C’est à cette occasion qu’il composa<br />

la majorité de ses œuvres pour clavier solo et sa musique de chambre,<br />

mais également ses concertos pour violon ou pour vents et orchestre,<br />

dont la plupart ont hélas été perdus. Les seuls concertos qui nous soient<br />

parvenus dans leur forme originale sont les six Brandebourgeois et les<br />

trois concertos pour violon(s) et orchestre : en la mineur (BWV 04 ),<br />

8


en mi majeur (BWV 04 ), et en ré mineur (BWV 043) pour deux<br />

violons et cordes.<br />

Il peut sembler étrange que seul trois concertos pour violon de cette<br />

époque aient été préservés, alors qu’il existe encore de nombreuses<br />

transcriptions de ces ouvrages pour clavier et cordes de l’époque de<br />

Leipzig. Bach s’est-il débarrassé des œuvres originales aussitôt la<br />

transcription achevée, ou bien ont-elles été perdues après sa mort – en<br />

partie par la négligence de son fils Wilhelm Friedemann ? On ne le saura<br />

probablement jamais ; toujours est-il que les trois concertos pour violon<br />

encore en existence représentent le sommet de sa musique pour violon,<br />

au même titre que les Partitas pour violon solo et les Sonates pour violon<br />

et clavier obligé. Selon toute évidence, elles furent écrites pour le premier<br />

violon de l’orchestre de Cöthen, Joseph Spiess, un mus<strong>ici</strong>en de grand<br />

talent engagé à Berlin en 7 4. Pour le double concerto, il est probable<br />

que Spiess fut rejoint par son collègue Martin Friederich Marcus, un<br />

Berlinois lui aussi.<br />

Le Concerto en sol mineur, BWV 1056 a été reconstitué d’après le<br />

célèbre Concerto pour clavier et cordes en fa mineur, BWV 1056. Le Largo<br />

se retrouve également dans la Cantate n° 156 « Ich steh mit einem Fuss<br />

im Grabe » où il fait office de Sinfonia d’ouverture.<br />

Quant au Concerto pour violon et cordes en ré mineur, BWV1052, il<br />

a été reconstruit d’après une version pour clavier que Bach avait luimême<br />

déjà transcrite à partir d’une première version pour violon qui<br />

a été perdue.<br />

Le Concerto pour violon, cordes et basse continue en mi majeur, BWV<br />

1042 jouit d’une immense popularité ; le premier mouvement fait appel<br />

à une ritournelle combinée à la forme en da-capo, avec un thème initial<br />

dont la joie communicative éclaire tout le mouvement.. D’un point de<br />

vue structurel, l’orchestre et le soliste se mêlent bien plus fréquemment<br />

que dans d’autres concertos. En guise de second mouvement, on entend<br />

une tendre cantilène Adagio en ut dièse mineur qui reprend le plan<br />

formel du même mouvement dans le Concerto en la mineur. L’orchestre<br />

n’intervient qu’au début et à la fin du mouvement, soulignant le lyrisme<br />

du soliste par des figurations obstinées. Le finale, un Allegro assai en<br />

forme de rondo, emprunte les rythmes endiablés du passepied. Les<br />

ritournelles, toutes cinq parfaitement identiques, ponctuent les quatre<br />

parties intercalaires du soliste.<br />

Le Concerto pour trois violons en ré majeur, BWV 1064 est une<br />

reconstitution assez récente réalisée à partir du Concerto pour trois<br />

claviers en ut majeur, BWV 1064. La source la plus ancienne de la version<br />

pour claviers date des années 740. Selon la tradition, Bach aurait écrit<br />

le Concerto pour trois claviers à son usage personnel, pour se présenter<br />

avec ses deux fils Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emmanuel lors<br />

des réunions du Collegium Musicum de Leipzig au début des années<br />

730. Les dernières recherches musicologiques ont démontré que Bach,<br />

en écrivant la version pour trois claviers, avait utilisé une version plus<br />

ancienne pour trois violons, aujourd’hui perdue, et qui serait antérieure<br />

aux Concertos Brandebourgeois.<br />

CD 6 : Concertos pour clavecin, cordes & basse continue,<br />

BWV 05 - 055<br />

Ré mineur, BWV 05<br />

Mi majeur, BWV 053<br />

Ré majeur, BWV 054<br />

La majeur, BWV 055<br />

La plupart des œuvres instrumentales de Bach datent, selon les analystes,<br />

des sept années passées au service du prince de Anhalt-Cöthen, 7 7<br />

à 7 3. Auprès de cette cour calviniste, Bach était dégagé de toute<br />

responsabilité ecclésiastique et disposait d’un ensemble instrumental<br />

de dix-sept mus<strong>ici</strong>ens. Les Concertos pour violon appartiennent à cette<br />

époque, mais les Concertos pour clavier datent plutôt de la période où<br />

Bach avait repris les rênes de la société musicale fondée par Telemann, le<br />

Collegium Musicum de l’université de Leipzig. Cette association perdura<br />

tout au long des années 7 0, 30 et 40. À mesure que ses fils avançaient<br />

en âge, il leur apprenait à jouer du clavecin ; les concertos pour deux,<br />

trois ou quatre clavecins étaient des transcriptions – certaines d’après<br />

Vivaldi – étaient destinés à être joués en famille avec ses fils, ou lors des<br />

réunions hebdomadaires avec ses élèves. Mais il semble que la forme du<br />

9


concerto pour clavecin fut une innovation due à Bach, au même titre<br />

que c’est Haendel qui développa le concerto pour orgue. Corelli, Vivaldi<br />

et quelques autres Italiens furent à l’origine du concerto grosso et du<br />

concerto pour violon ; Bach se saisit de la forme italienne originale et,<br />

comme toujours, la modifia : il avait toujours grand besoin de nouvelles<br />

pièces pour le Collegium Musicum et n’hésitait donc pas à transcrire ses<br />

propres œuvres ou celles d’autres compositeurs, créant ainsi une nouvelle<br />

forme concertante. Les versions remaniées sont souvent transposées un<br />

ton en dessous des originaux ; peut-être cela est-il dû à la différence<br />

entre le diapason de Leipzig et celui de Cöthen, mais l’explication la<br />

plus plausible reste que le clavecin ne disposait pas du mi aigu, une note<br />

très fréquemment utilisée dans les versions pour violon. Bach n’hésitait<br />

jamais lorsqu’il s’agissait d’emprunter à ses propres œuvres antérieures :<br />

certains mouvements de concertos furent même réutilisés pour des<br />

cantates.<br />

Dans l’état actuel de nos connaissances, on compte sept concertos<br />

pour clavecin, même s’il subsiste des doutes sur l’origine du Concerto<br />

en ré mineur, BWV 1052 – nous en reparlerons plus loin –. Deux<br />

mouvements du Concerto en mi majeur, BWV 1053 ont été réutilisés<br />

dans deux sonates d’église, le Concerto en ré majeur, BWV 1054 est<br />

une transposition du Concerto pour violon en mi majeur, BWV 04 ,<br />

les Concertos en la majeur, BWV 1055 et fa mineur, BWV 1056<br />

sont probablement transcrits d’après des concertos pour violon. Le<br />

Concerto en fa majeur, BWV 1057 est fort similaire au Quatrième<br />

Brandebourgeois, tandis que le Concerto en sol mineur, BWV 1058 est<br />

une transcription du Concerto en la mineur pour violon.<br />

Des trois concertos pour deux clavecins, le Concerto pour deux<br />

clavecins en ut mineur, BWV 1060, qui serait la transcription d’une<br />

version originale pour hautbois et violon, est identique au Concerto pour<br />

deux violons en ré mineur, BWV 1043, le Concerto pour deux clavecins<br />

en ut majeur, BWV 1061 est originalement conçu à l’origine pour deux<br />

clavecins.<br />

Il existe également deux Concertos pour trois clavecins en ré mineur,<br />

BWV 1063 et en ut majeur, BWV 1064, ainsi que le Concerto pour<br />

quatre clavecins en la mineur, BWV 1065 qui est directement transcrit<br />

d’après un Concerto pour quatre violons de Vivaldi.<br />

Parmi les concertos pour violon réputés perdus, trois nous sont<br />

parvenus sous forme de transcription pour clavecin. On peut comparer<br />

le manque d’intérêt de Bach pour la postérité à celui de Dvorak lorsqu’il<br />

s’agissait de numéroter ses symphonies, ou celui de Moussorgski dans<br />

les différentes versions de Boris Godounov.<br />

Le concerto pour violon d’après lequel a été transcrit le Concerto pour<br />

clavecin en ré mineur, BWV 1052 est perdu, qu’il soit de Bach ou<br />

d’un autre compositeur. Certaines tournures instrumentales semblent<br />

dénoter une œuvre originalement conçue pour le violon. Bach réutilisa<br />

le premier mouvement, une sorte de diablerie implacable, comme<br />

Ouverture pour la Cantate 146 « Wir müssen durch viel Trübsal » – en<br />

remplaçant le clavecin solo par un orgue solo –, tandis que le second<br />

mouvement est habilement repris pour former le premier chœur. Chose<br />

rare pour un concerto dans un ton mineur, le second mouvement de<br />

ce Concerto BWV 1052 est lui aussi en mineur, un moment de grande<br />

solennité et d’ampleur majestueuse. Le finale, lui, est construit sur le<br />

même modèle que le premier mouvement. Dans le cas présent, il s’agit<br />

d’une ritournelle de douze mesures où le soliste se voit confier une sorte<br />

de toccata pour son premier grand solo.<br />

Il apparaît que plusieurs autres concertos pour clavecin sont, eux aussi,<br />

des transcriptions d’après des concertos pour violon. Le Concerto en mi<br />

majeur, BWV 1053 est l’unique témoignage de ce que fut, à l’origine, un<br />

concerto pour violon et hautbois, même si certains musicologues sont<br />

d’avis que l’œuvre a bel et bien été conçue d’emblée pour le clavier. Le<br />

Concerto en ré majeur, BWV 1054 est l’arrangement, de la main de Bach<br />

lui-même, de son propre Concerto pour violon en mi majeur, BWV 1042<br />

écrit pendant les années 7 0. Par ailleurs, il semble que le Concerto en<br />

la majeur, BWV 1055 témoigne de l’existence d’un concerto pour violon<br />

ou pour hautbois d’amour, perdu lui aussi. Le musicologue W. Mohr<br />

suggère que la version originale est dévolue à un instrument à cordes<br />

et non le hautbois – probablement un alto, puisque l’étendue mélodique<br />

dépasse celle du violon dans le grave.<br />

0


CD 7 : Concertos pour clavecin, cordes & basse continue,<br />

BWV 056, 057, 058, 060 & 065<br />

Concerto pour clavecin en fa mineur, BWV 056<br />

Concerto pour clavecin, flûtes, cordes & b. c. en fa majeur, BWV<br />

057<br />

Concerto pour clavecin en sol mineur, BWV 058<br />

Concerto pour clavecins en ut mineur, BWV 060<br />

Concerto pour 4 clavecins en la mineur, BWV 065<br />

Le Concerto pour clavecin en fa mineur, BWV 1056 tire probablement<br />

son origine d’un concerto pour violon en sol mineur maintenant<br />

perdu, mais qui a fait l’objet de deux reconstitutions au cours de ces<br />

dernières années. Le Largo se retrouve également en tant que Sinfonia<br />

de la Cantate 156 « Ich stehe mit einem Fuss im Grabe ». Il s’agit là d’un<br />

concerto quelque peu plus « léger » que le majestueux et dramatique<br />

Concerto en ré mineur, BWV 1052, qui est d’ailleurs deux fois plus<br />

long. Le premier mouvement est basé sur une ritournelle qui, en<br />

quatre mesures, fournit suffisamment de matériau caractéristique pour<br />

alimenter le développement qui suit. Le mouvement lent, en la bémol<br />

majeur, déroule une longue arabesque accompagnée de cordes légères et<br />

mesurées. Pour le finale, Bach offre un vigoureux Allegro, chargé d’effets<br />

d’écho – comme d’ailleurs le premier mouvement, mais dans un trois<br />

temps plus fluide. On ne peut que rester étonné de l’humour et de la<br />

bonne humeur que Bach réussit à faire naître de la tonalité pourtant<br />

sombre de fa majeur.<br />

Le Concerto pour clavecin en fa majeur, BWV 1057 est un arrangement,<br />

réalisé par Bach lui-même vers 7 9, de son Quatrième Brandebourgeois.<br />

C’est le seul concerto pour clavecin qui fasse appel à deux flûtes à bec<br />

dans la partie d’accompagnement.<br />

Le Concerto en sol mineur, BWV 1058 reprend le Concerto pour violon<br />

en la mineur, BWV 1041, écrit aux alentours de 7 0. Bach utilise la<br />

ritournelle caractéristique de Vivaldi pour les premier et dernier<br />

mouvements. Mais naturellement, il ne se borne pas à copier le principe<br />

somme toute assez simple de Vivaldi : il l’enrichit donc, et lui donne<br />

une forme plus cohérente. Dans le premier mouvement, Bach gomme<br />

le contraste entre solo et tutti, de sorte que l’ouvrage paraît plus fluide.<br />

Dès le début, le tempo vif met en scène une ritournelle régulièrement<br />

semée d’épisodes plus solistes. Le second mouvement, une merveilleuse<br />

cantilène sur une basse obstinée, se développe avec une douce majesté.<br />

Enfin, Bach utilise le rythme de la gigue pour le dernier mouvement<br />

Allegro assai.<br />

Bach ne s’est pas borné à écrire des concertos pour un seul clavecin, mais<br />

également d’autres pour deux, trois et même quatre clavecins, toujours<br />

accompagnés par un orchestre à cordes. Encore une fois, ces œuvres<br />

semblent provenir de versions antérieures.<br />

Parmi les concertos pour deux clavecins et cordes, le Concerto en ut<br />

mineur, BWV 1062 reprend un Concerto de Bach lui-même pour deux<br />

violons en ré mineur, BWV 1043.<br />

Le Concerto pour deux clavecins, en ut mineur également, BWV 1060<br />

se base probablement sur un concerto pour violon et hautbois dont on<br />

a perdu la trace.<br />

Seul le Concerto pour quatre clavecins en la mineur, BWV 1065 peut<br />

démontrer son pedigree sans l’ombre d’un doute : il reprend le Concerto<br />

pour quatre violons de Vivaldi en si mineur, op. 3 n° 10. Quelques temps<br />

auparavant, au début de sa carrière à Weimar, Bach avait arrangé<br />

plusieurs œuvres de ce même recueil de Vivaldi pour clavecin seul ou<br />

pour orgue. Peut-être a-t-il choisi ce concerto pour quatre violons afin<br />

de se frotter à un problème technique considérable, et de présenter en<br />

public son travail avec ses élèves de clavecin.<br />

CD 8 : Concertos pour deux & trois clavecins, cordes &<br />

basse continue, BWV 06 & BWV 064<br />

Concerto pour clavecins en ut majeur, BWV 06<br />

Concerto pour clavecins en ut mineur, BWV 06<br />

Concerto pour 3 clavecins en ré mineur, BWV 063<br />

Concerto pour 3 clavecins en ut majeur, BWV 064


Comme il vient d’être dit plus haut, le Concerto en ut mineur, BWV 1062<br />

reprend le Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043. Dans<br />

ce concerto et le Concerto pour deux clavecins, en ut mineur, BWV<br />

1060 (CD 7), l’orchestre partage pleinement la charge musicale dans des<br />

dialogues orchestre-solistes d’une grande beauté. En réalité, ce ne sont<br />

pas toujours les solistes qui se chargent de la partie principale : parfois,<br />

l’un ou l’autre – voire les deux – se replie dans le rôle traditionnel du<br />

clavecin, à savoir le continuo. Parfois aussi, la main gauche est chargée<br />

d’une voix intermédiaire dans l’harmonie (et non pas d’une basse), afin<br />

d’enrichir la texture musicale.<br />

Le Concerto pour deux clavecins en ut majeur, BWV 1061, quant à<br />

lui, semble avoir été écrit d’emblée pour le clavecin. Les deux parties<br />

de clavier nous sont parvenues sous forme d’un manuscrit autographe<br />

de Bach, tandis que les parties de cordes sont d’une autre main ; elles<br />

n’ont d’autre but, en réalité, que de renforcer le discours des deux<br />

clavecins. Peut-être même s’agit-il d’une œuvre pour deux clavecins,<br />

sans accompagnement, et l’orchestre aurait-il été ajouté ultérieurement.<br />

Dans le mouvement lent, les cordes se taisent complètement, et même<br />

dans le finale elles ne s’expriment que brièvement.<br />

Le Concerto pour deux clavecins en ut mineur, BWV 1062 reprend,<br />

comme on l’a dit précédemment, le Concerto pour deux violons en ré<br />

mineur, BWV 1043. Tous les concertos pour trois et quatre clavecins<br />

sont sans nul doute des arrangements, eux aussi, et il subsiste un doute<br />

quant à savoir si les œuvres originales étaient de Bach ou d’autres<br />

compositeurs.<br />

Le Concerto pour trois clavecins en ut majeur, BWV 1064 est<br />

évidemment basé sur un concerto pour trois violons, dont on a<br />

récemment établi une reconstitution ; mais il est peu probable que<br />

l’œuvre initiale soit de Bach.<br />

Le Concerto pour trois clavecins en ré mineur, BWV 1063 provient<br />

peut-être d’une œuvre pour flûte, hautbois et violon, dont la paternité<br />

n’est pas réellement attribuable à Bach.<br />

Bien que tous ces concertos fussent initialement destinés à d’autres<br />

instruments que le clavecin, ils mériteraient plus d’attention de la part des<br />

clavecinistes, et même de tous les autres instrumentistes sur clavier, ne<br />

serait-ce que parce qu’ils occupent une place importante dans l’histoire<br />

du concerto pour clavier. Peut-être même méritent-ils plus encore que<br />

le Cinquième Brandebourgeois le titre de « premiers concertos pour<br />

clavecin de l’histoire ».<br />

Les fils aînés de Bach, Friedemann et Emanuel, prirent part aux exécutions<br />

à Leipzig, et l’on peut dire d’eux qu’ils contribuèrent à développer le genre<br />

lorsqu’ils s’installèrent comme compositeurs à Dresde et Berlin. Johann<br />

Christian, naturellement, était trop jeune pour assister son père dans<br />

les réunions hebdomadaires du Collegium Musicum, mais il semble<br />

acquis qu’il joua – et imita – les concertos de son frère Emanuel à Berlin<br />

après 750. Ses propre concertos pour clavecin ou forte-piano, publiés<br />

à Londres, représentent le principal chaînon dans le développement du<br />

genre entre Jean Sébastien Bach et Mozart.<br />

CD 9 : Double concertos, pour cordes & basse continue,<br />

BWV 043, 044, 055 & 060<br />

Concerto pour flûte, violon, clavecin, cordes & b. c. en la mineur,<br />

BWV 044<br />

Concerto pour hautbois, violon, cordes & b. c. en ré mineur, BWV<br />

060<br />

Concerto pour hautbois d’amour, cordes & b. c. en la majeur, BWV<br />

055<br />

Concerto pour violons, cordes & b. c. en la majeur, BWV 043<br />

Selon Schmieder, qui écrivit le Bach Werke Verzeichnis (BWV, le<br />

catalogue raisonné de toutes les œuvres de Bach), le Triple concerto en<br />

la mineur pour flûte, violon et clavecin, BWV 1044 est postérieur à<br />

730.


Les premier et dernier mouvements sont des versions étoffées du<br />

Prélude et Fugue pour clavecin solo en la mineur, BWV 894 qui, lui,<br />

date environ de 7 7. Le mouvement central, un Adagio, reprend le<br />

second mouvement de la troisième des Six sonates pour orgue, BWV<br />

525, écrites après 7 7 ou, selon d’autres sources, après 7 3. Il est<br />

généralement admis que ce concerto fut développé à partir des œuvres<br />

<strong>ici</strong> mentionnées. Toutefois, un récent article de Hans Eppstein suggère<br />

que le Prélude et Fugue lui-même reprenant un concerto pour clavier,<br />

aujourd’hui perdu, et que la Sonate pour orgue BWV 527 pourrait ellemême<br />

être un arrangement d’un trio instrumental, également perdu.<br />

Eppstein avance que les éléments stylistiques dans le Triple concerto<br />

en la mineur indiquent qu’il aurait pu être écrit au même moment que<br />

le Cinquième Concerto Brandebourgeois, aux alentours de 7 0, qui<br />

possède lui-même une partie concertante monumentale réservée au<br />

seul clavecin. Lorsque Bach reprit son ancien Prélude et Fugue pour<br />

former les deux mouvements rapides de son concerto, il élargit le propos<br />

tout en remodelant l’architecture d’ensemble. Ainsi faisant, il produit<br />

une œuvre dont les contrastes saisissants sont encore soulignés par la<br />

conception monumentale ; le dernier mouvement permet aux solistes de<br />

se confronter à l’orchestre d’une manière particulièrement dramatique,<br />

lorsque les lignes mélodiques d’une grande intensité, confiées aux<br />

solistes, viennent contredire les impacts brutaux de l’orchestre. Pourtant<br />

l’orchestre n’est pas conçu comme un simple contrepoids opposé au<br />

concertino : il développe son propre tissu d’accompagnement obligé.<br />

Bach met également en œuvre des effets orchestraux inhabituels, tels que<br />

le mélange du clavecin avec les pizzicatos juste avant la fin du premier<br />

mouvement. Afin d’obtenir une parfaite unité d’ensemble, en particulier<br />

dans les deux mouvements rapides, Bach combine adroitement la forme<br />

du concerto avec celle de la fugue, ce qu’il avait déjà fait dans certains<br />

Brandebourgeois.<br />

Le point culminant de l’œuvre est sans conteste la superbe cadence<br />

de clavecin du dernier mouvement. L’Adagio e dolce central vient en<br />

contraste saisissant avec les deux mouvements qui l’entourent. Et malgré<br />

sa rigueur contrapuntique, cette musique semble plus moderne et<br />

« galante » que l’on pourrait l’imaginer. Il n’est pas étonnant que Mozart,<br />

sur le conseil du baron Gottfried van Swieten, transcrivit la version<br />

originale, conçue à l’orgue, pour trio à cordes.<br />

Ainsi que nous l’avons mentionné plus haut, la majorité des quinze<br />

concertos pour clavecin (un, deux, trois ou quatre solistes) reprennent<br />

des œuvres antérieures écrites pour d’autres instruments, souvent le<br />

violon. Bach avait pour usage de transposer d’une seconde vers le bas, de<br />

sorte que la nouvelle version puisse s’adapter aux impératifs du clavecin<br />

de l’époque.<br />

La plupart des versions initiales ont été perdues, mais une étude<br />

minutieuse de la méthode de transcription de Bach (en particulier<br />

lorsque les deux versions nous sont parvenues, comme c’est le cas<br />

pour le célèbre concerto pour deux violons, arrangé ensuite pour deux<br />

clavecins) permet de reconstruire les versions originales à partir des<br />

transcriptions ultérieures, avec une assez petite marge d’erreur. C’est le<br />

cas pour le Concerto pour deux clavecins, BWV 1060, dont la version<br />

originale en ré mineur – perdue – pour violon et hautbois, BWV 1060<br />

était encore mise en vente par Breitkopf et Härtel aussi tard que 764 :<br />

« Bach, G(iovanni) S(ebastian), I. Concerto a Oboe concert(ato), Violino<br />

concert(ato), Violini, Viola, Basso. thaler. » Peut-être le charme<br />

de cette œuvre est-il plus apparent dans cette version, d’autant que la<br />

sonorité des clavecins dans la version postérieure ne peut que donner<br />

une idée très approximative de la ligne mélodique que chantent les deux<br />

instruments, en particulier dans le merveilleux mouvement lent.<br />

Le Concerto pour deux violons, cordes et basse continue en ré mineur,<br />

BWV 1043 est l’une des œuvres les plus sublimes dans la production<br />

concertante et même instrumentale de Bach. Du point de vue du<br />

style, l’œuvre semble singulièrement archaïque si on la compare aux<br />

concertos pour violon solo. On estime qu’elle fut écrite quelque temps<br />

avant les autres, aux alentours de 7 8. Le concerto est écrit selon une<br />

structure bien ordonnée dans chacun de ses trois mouvements, avec une<br />

utilisation fort habile des techniques d’imitation entre les deux solistes.<br />

Bach a réduit la part<strong>ici</strong>pation orchestrale au minimum afin de ne pas<br />

distraire l’attention de l’auditeur par rapport aux lignes solistes. Le gros<br />

du discours échoit aux deux violonistes dans plusieurs longs épisodes,<br />

entre lesquels les tuttis n’interviennent que très peu. Le point culminant<br />

de l’œuvre est sans nul doute le second mouvement, Largo ma non tanto,<br />

3


dans un rythme de s<strong>ici</strong>lienne, un sublime duo de phrases tendrement<br />

enlacées.<br />

Le Concerto en la majeur pour clavecin et cordes, BWV 1055 est sans<br />

doute une transcription à partir d’une version antérieure pour violon<br />

et hautbois d’amour. Le musicologue W. Mohr avait en son temps<br />

suggéré que l’original pourrait être destiné non pas au hautbois mais<br />

à un instrument à cordes – en l’occurrence, un alto, puisque le violon<br />

ne dispose pas des notes les plus graves de la partition – mais en<br />

939, Donald Tovey suggérait à son tour, avec des arguments fort<br />

convaincants, que l’original du Concerto en la majeur était bien destiné<br />

au hautbois d’amour, un instrument très en vogue entre 7 0 et la fin<br />

du 8 ème siècle.<br />

CD 10 / 11 : Sonates et partitas pour violon solo, BWV 00<br />

- BWV 006<br />

Sonate n° 1 en sol mineur, BWV 1001<br />

Partita n° 1 en si mineur, BWV 1002<br />

Sonate n° 2 en la mineur, BWV 1003<br />

Partita n° 2 en ré mineur, BWV 1004<br />

Sonate n° 3 en ut majeur, BWV 1005<br />

Partita n° 3 en mi majeur, BWV 1006<br />

Vier arme Saiten ! - es klingt wie Scherz -<br />

Für alle Wunder des Schalles !<br />

Hat doch der Mensch nur ein einzig Herz,<br />

und reicht doch hin für alles !<br />

Quatre malheureuses cordes, cela semble une plaisanterie<br />

Pour toutes ces merveilles sonores !<br />

Mais l’homme n’a-t-il pas qu’un seul cœur<br />

Qui suffit à tout ?<br />

(Franz Grillparzer, poète autrichien, 79 - 87 )<br />

Un poème sur la pauvreté et la richesse du violon : quelques pièces<br />

de bois, quatre cordes, un archet, mais un son d’une invraisemblable<br />

beauté. Les lignes de Grillparzer évoquent plutôt l’immense capacité<br />

mentale de l’espèce humaine et tout ce qui peut être gagné avec un seul<br />

cœur simple. On peut toutefois douter que Grillparzer, contemporain<br />

de Beethoven et Schubert, ait connu les six œuvres pour violon solo de<br />

Bach, mais il semble en avoir involontairement perçu l’esprit dans son<br />

premier vers. Bach en demande beaucoup au violon, plus que ce qu’il ne<br />

peut apparemment donner. De nombreux passages, en particulier ceux<br />

faisant appel à des doubles-cordes, sont littéralement injouables. Mille<br />

et un musicologues et mus<strong>ici</strong>ens ont usé mille et une pages et mille et<br />

un flacons d’encre à force de se pencher sur ce problème et tant d’autres<br />

que pose l’exécution des œuvres pour violon solo de Bach, bien plus de<br />

papier et d’encre que le compositeur n’en a utilisé pour les écrire !<br />

Il est d’usage de considérer ses six œuvres pour violon solo (sonates et<br />

partitas confondues) comme des pièces de musique de chambre d’une<br />

grande intimité, réservées à de petites salles de concert. Mais selon toute<br />

évidence, trois d’entre elles – les sonates – furent destinées à être jouées à<br />

l’église. Johann Nikolaus Forkel, le premier biographe de Bach, souligne<br />

ce détail dès 80 . Et il suffit d’un petit chiffre, un simple doigté « 3 » de<br />

la main de Bach apposé sur son somptueux autographe de 7 0 – une<br />

œuvre d’art picturale en soi –, pour prouver qu’il avait lui-même joué la<br />

partie de violon.<br />

Naturellement, le violon était une tradition de famille chez les Bach ; le<br />

jeune compositeur n’avait-il pas été engagé comme violoniste à 8 ans, en<br />

703, à l’orchestre de la cour de Weimar, avant de devenir off<strong>ici</strong>ellement<br />

violoniste et claveciniste entre 708 et 7 7 ? Certes, Bach violoniste<br />

a été remplacé, dans nos esprits, par Bach compositeur, organiste et<br />

claveciniste et pourtant, il ne se bornait pas à jouer ses propres superbes<br />

œuvres pour clavier (ses immenses solos d’orgue, son Clavier bien<br />

tempéré et la partie de clavecin du Cinquième Brandebourgeois) : on<br />

pouvait l’entendre dans des concertos pour violon et dans ses partitas<br />

pour violon seul. Ces dernières pièces, d’ailleurs, posent tellement de<br />

problèmes techniques que l’on se demande qui d’autre pouvait bien les<br />

jouer à l’époque : peut-être Johann Georg Pisendel, le plus grand violoniste<br />

contemporain de Bach, premier violon solo (« Konzertmeister ») auprès<br />

4


de la chapelle de la cour de Dresde sous Auguste « le Fort » ; élève et ami<br />

de Vivaldi, et l’un des rares à savoir maîtriser les diaboliques difficultés<br />

des doubles-cordes et de l’ornementation. De nombreux compositeurs,<br />

parmi lesquels Vivaldi, Albinoni et Telemann lui dédièrent des œuvres<br />

originales. Etait-ce lui que Bach avait à l’esprit, ou bien ne pensait-il alors<br />

qu’à lui-même ? On pourrait être tenté de le croire car dans l’entourage<br />

du compositeur, artistes et auditeurs confondus, qui pouvait relever le<br />

défi mental, artistique et technique de ces chefs-d’œuvre ?<br />

On s’est souvent demandé quel avait été le modèle de Bach ; l’écriture<br />

polyphonique et harmonique au violon n’avait plus rien de nouveau<br />

à cette époque : Biber, Westhoff et Walter avaient déjà exploité cette<br />

technique. Mais, hormis peut-être Biber, nul ne pouvait se mesurer de<br />

près ou même de très de loin au génie de Bach en termes de qualité<br />

pure et de réussite musicale. Bach imposa un niveau qui n’avait alors<br />

jamais été atteint et que personne ne saurait jamais dépasser. Lorsqu’ils<br />

se risquèrent à écrire des œuvres pour violon solo, Reger, Ysaÿe et même<br />

Hindemith ne purent pas se débarrasser de l’ombre imposante de Bach,<br />

une inspiration mais aussi un poids. Des fanatiques de Bach tels que<br />

Mendelssohn et Schumann allèrent jusqu’à estimer que le trop modeste<br />

violon n’était pas taillé pour se mesurer au torrent musical de Bach, de<br />

sorte qu’ils composèrent tous deux des accompagnements pour piano<br />

– Schumann en écrivit même pour les six Suites pour violoncelle solo !<br />

Le manuscrit autographe de Bach est arrangé de telle sorte que<br />

chaque sonate est suivie d’une partita. Les sonates comportent<br />

quatre mouvements : lent-rapide, lent-rapide, conçus par paires. Les<br />

introductions lentes s’enchaînent avec une fugue rapide.<br />

La Sonate n° 1 en sol mineur comporte une première fugue à trois voix,<br />

un second mouvement lent sous forme de s<strong>ici</strong>lienne tripartite, et une<br />

fugue finale « Presto » d’une complexité polyphonique saisissante. En<br />

contraste marqué avec les strictes sonates, les partitas rassemblent des<br />

formes plus libres issues de la danse, toujours selon l’arrangement lentrapide<br />

lent-rapide par groupes de deux.<br />

Dans la Partita n° 1 en si mineur, chaque danse est suivie par son<br />

« double », une sorte de variation. Au lieu de l’habituelle gigue en guise<br />

de quatrième mouvement, Bach introduit une bourrée.<br />

Le très ample mouvement lent qui introduit la Sonate n° 2 en ré mineur<br />

est chargé d’ornements que Bach a tous notés et développés avec une<br />

précision absolue, interdisant ainsi à l’exécutant de rajouter quoi que<br />

ce soit. C’est un tout autre monde qui s’ouvre dans la fugue suivante,<br />

basée sur un sujet délibérément dépouillé en deux mesures et un<br />

contre-sujet d’un vertigineux chromatisme descendant. Déjà le critique<br />

musical Johann Matheson, au 8 ème siècle, soulignait l’immense diversité<br />

d’écriture et le naturel saisissant de cette fugue. Après un Andante dans<br />

la tonalité relative de ut majeur survient un final énergique, presque<br />

remuant, chargé d’effets d’échos à l’italienne.<br />

La Partita n° 2 en ré mineur se singularise par son cinquième<br />

mouvement, une Chaconne qui a maintenant accédé au statut d’œuvreculte.<br />

D’une ampleur inhabituelle avec ses 57 mesures, elle développe<br />

une fantaisie sans bornes jusqu’à son stupéfiant point culminant.<br />

La Sonate n° 3 en ut majeur possède la plus grande fugue parmi les trois<br />

sonates. Elle renferme un véritable trésor d’invention contrapuntique ;<br />

lorsque Bach arrive à la « pédale », l’auditeur est en droit de s’imaginer<br />

que le mouvement arrive à son terme mais en réalité, tout le matériau<br />

est présenté à nouveau, dans l’ordre inverse. Un véritable tour de force<br />

architectural. Après un Largo radieux et serein, l’ouvrage s’achève sur un<br />

tonnant perpetuum mobile. La grande force de cette sonate réside dans<br />

l’enchaînement parfait de mouvements pourtant très différents.<br />

La Partita n° 3 en mi majeur, dans le caractère de la suite à la française,<br />

s’ouvre sur un Prélude plutôt que sur l’Allemande comme les autres<br />

partitas. Si l’on considère le nombre considérable d’arrangements que<br />

Bach a réalisés lui-même de cette Allemande, on peut imaginer qu’il<br />

la portait particulièrement dans son cœur. Entre les mains de Bach, le<br />

Loure – une danse originaire de Normandie – devient un mouvement<br />

lent et quelque peu réservé. Après une Gavotte et un Rondeau avec ses<br />

deux Menuets, l’ouvrage s’achève sur une Gigue toute en transparence,<br />

5


6<br />

une note de légèreté pour cet ouvrage majeur.<br />

CD 12/13 : Suites pour violoncelle n° -6, BWV 007- 0<br />

N° en sol majeur, BWV 007<br />

N° en ré mineur, BWV 008<br />

N° 3 en ut majeur, BWV 009<br />

N° 4 en mi bémol majeur, BWV 0 0<br />

N° 5 en ut mineur, BWV 0<br />

N° 6 en ré majeur, BWV 0<br />

L’une des périodes les plus heureuses de la vie de Bach furent les sept<br />

années qu’il passa à Cöthen, de 7 7 à 7 3. Par la suite, il s’installa avec<br />

femme et enfants à Leipzig où il assuma le poste de Kantor de l’église<br />

Saint-Thomas, pour laquelle il écrivit ses Passions et des centaines de<br />

cantates qui font maintenant partie du plus grand patrimoine humain<br />

qui puisse être. C’est cette image-là de Bach-là que retient le public ;<br />

pourtant, la majorité de sa musique de chambre fut écrite à Cöthen où<br />

Bach était Kapellmeister de l’orchestre de la cour du prince Leopold<br />

von Anhalt-Cöthen, un mélomane quasi-fanatique de 3 ans. Le<br />

prince dépensait rien moins qu’un quart des finances de la cour à la<br />

musique, et se joignait souvent ses mus<strong>ici</strong>ens qui au violon, qui à la viole<br />

de gambe, qui au clavecin, trois instruments qu’il maîtrisait fort bien.<br />

Ce prince serait certainement tombé dans l’oubli si ce n’était pour son<br />

association avec Bach qui composa, durant cette époque, les Concertos<br />

Brandebourgeois, la première partie du Clavier bien tempéré, les Sonates<br />

et Partitas pour violon solo, les Suites pour violoncelle et plusieurs autres<br />

pièces de musique de chambre.<br />

Parmi les virtuoses employés par le prince, le célèbre violiste Christian<br />

Ferdinand Abel : c’est probablement pour lui que Bach écrivit ses Six<br />

Suites pour violoncelle solo, étant donné que le compositeur impose des<br />

exigences à la limite des possibilités de l’instrument et de l’instrumentiste<br />

– ne serait-ce que les nombreuses doubles-cordes qui ne peuvent en<br />

aucun cas être jouées telles qu’écrites. À l’instar des Sonates et Partitas<br />

pour violon solo, les Suites pour violoncelle abordent des contrées<br />

musicales et techniques jusqu’alors vierges de toute exploration. Avec un<br />

minimum de moyens, il obtient des résultats stupéfiants, de sorte que cette<br />

espèce de course d’obstacles instrumentale se transforme en voie royale<br />

de la grandeur musicale. Lui-même instrumentiste chevronné, Bach<br />

repousse les limites de la pratique instrumentale en exploitant toutes les<br />

possibilités inhérentes au violoncelle. Ainsi, ces six Suites – débordantes<br />

d’aventures d’apparence improvisée, pourtant dans un langage d’une<br />

rigueur contrapuntique implacable, sans parler de la fantaisie rythmique<br />

et la virtuosité inouïe à cette époque – se hissent aisément au niveau<br />

des grandes œuvres pour clavier de cette même période. Par ailleurs,<br />

les Suites forment dans son œuvre une sorte de groupe indépendant,<br />

autonome, dans lequel il a su créer une véritable polyphonie nouvelle<br />

et parfaitement lisible, sans l’aide du moindre accompagnement sous<br />

forme de basse continue. Dans leur genre, elles représentent la pierre de<br />

touche de toutes les autres œuvres pour violoncelle solo composées par<br />

la suite : Reger, Hindemith, Kodaly, Bartók et Ligeti n’ont pas pu ne pas<br />

sentir le poids écrasant de cet héritage, tout en en tirant une immense<br />

inspiration.<br />

À la différence des œuvres pour violon solo (divisées en deux genres : la<br />

Sonate et la Partita), les six Suites pour violoncelle solo sont construites<br />

selon le même modèle. Elles commencent par un prélude, suivi<br />

d’une allemande, d’une courante, de deux danses à la françaises (des<br />

« galanteries », pour s’achever sur une gigue.<br />

La Première Suite en sol majeur débute par un véritable Prélude en<br />

« mouvement perpétuel » de doubles-croches obstinées, des motifs<br />

en arpèges et en gammes sur lesquels Bach fait monter la tension<br />

jusqu’à la dernière seconde, un accord final triomphant sur un sol<br />

aigu. Vient ensuite une Allemande au cours tranquille, puis une<br />

Courante puissamment virtuose bien qu’elle ne soit écrite qu’à une<br />

voix. La Sarabande, de dimensions réduites, est un parfait exemple de<br />

la structure classique, avec ses deux phrases de huit mesures chacune.<br />

Après deux simples Menuets qui exploitent des matériaux analogues à<br />

ceux du Prélude, la suite s’achève sur une Gigue tourbillonnante.


La Seconde Suite en ré mineur, elle, semble plus sombre et dramatique.<br />

Prélude et Allemande offrent une plus grande variété rythmique que<br />

les mouvements correspondants de la Première suite, tandis que la<br />

Sarabande atteint une insondable profondeur grâce à ses merveilleux<br />

accords sombres. Par contraste, le Menuet enlevé semble presque léger<br />

quand bien même il ne peut pas être qualifié de « galant », à la différence<br />

du seconde Menuet en ré majeur, un véritable rayon de soleil. Enfin, une<br />

Gigue au caractère solide et terrien achève cette œuvre.<br />

C’est une gamme descendante et des accords brisés qui, de grands traits,<br />

brossent le paysage tonal – ut majeur – de la Troisième Suite. Un flot de<br />

croches met ensuite en mouvement le discours musical qui atteindra<br />

son point culminant lors d’une pédale sur un sol qui ne dure pas moins<br />

de sept mesures. C’est une Allemande noble et richement ornementée<br />

qui suit le Prélude, avant de laisser place à une sorte de pendant<br />

sous forme de Courante, cette danse française agile qui sait si bien<br />

surprendre l’auditeur par ses sautes d’humeur mélodiques toujours plus<br />

hardies. Naturellement, la Sarabande ne peut être qu’une lente et digne<br />

progression, dont les doubles-cordes offrent à Bach l’occasion d’écrire<br />

de bien étonnantes harmonies. Ce sont assurément les deux Bourrées<br />

qui sont les mouvements les plus connus ; à l’origine, la Bourrée est une<br />

danse paysanne française chargée de mélodies amples et entraînantes.<br />

La Suite s’achève sur une danse anglaise pleine d’entrain, la Gigue,<br />

entrecoupée d’effets virtuoses et d’un impressionnant surcroît de notes.<br />

La Quatrième Suite en mi bémol majeur s’élance avec un impressionnant<br />

Prélude : 48 mesures d’arpèges continuellement en mouvement,<br />

interrompus seulement par une pause que suit une longue guirlande de<br />

croches.<br />

De son côté, le Prélude de la Cinquième Suite en ut mineur semble plus<br />

réfléchi ; c’est le seul prélude parmi les six qui comprenne deux parties<br />

clairement délimitées et contrastées : une première section sombre,<br />

d’aspect improvisé, puis un passage fugué – un véritable tour de force en<br />

matière de « polyphonie à une voix ». Afin de satisfaire à ses exigences<br />

harmoniques et ses besoins en matière de doubles cordes, mais également<br />

pour assombrir quelque peu la couleur d’ensemble, Bach demande que<br />

la corde de la, la plus aiguë, soit accordée un ton plus bas, un sol.<br />

Enfin, la Sixième Suite en ré majeur fut créée pour un instrument<br />

possédant non pas quatre cordes mais cinq, la viola pomposa (en<br />

allemand : Bassettchen), petit violoncelle à cinq cordes accordées en<br />

quintes, inventé par Bach lui-même. En termes de taille, l’instrument se<br />

situe à mi-chemin entre le violoncelle et l’alto. Au-dessus de la dernière<br />

corde du violoncelle, le la, il en possède une cinquième, un mi. Dans<br />

le Prélude, une longue guirlande dans un mouvement ininterrompu de<br />

/8 alimente une tension continuelle, du début à la fin. Il est suivi de<br />

l’Allemande la plus richement ornée et la plus ample de toutes les six<br />

Suites. Par contre, la Courante semble plus retenue avec sa voix unique,<br />

sans recherche polyphonique, mais la Sarabande qui suit renoue avec<br />

un langage plus harmonique extraordinairement habile. Dans le cas<br />

présent, les traditionnels deux Menuets entre la Sarabande et la Gigue<br />

sont remplacés par des Gavottes.<br />

CD 14-15 : Sonates pour flûte, BWV 030- 03 , BWV 033-<br />

035 – Partita, BWV 0 3<br />

Sonates pour flûte & clavecin obligé : Si mineur, BWV 030 - Mi<br />

bémol majeur, BWV 03 - La majeur, BWV 03<br />

Sonates pour flûte & basse continue (clavecin, viole de gambe) :<br />

Ut majeur, BWV 033 - Mi mineur, BWV 034 - Mi majeur, BWV<br />

035<br />

Partita pour flûte solo en la mineur, BWV 0 3<br />

En dehors de la sonate en solo et le quatuor à cordes, l’un des genres<br />

de musique de chambre les plus appréciés de nos jours est le trio avec<br />

piano, une forme développée par Haydn, Mozart et Beethoven, qui<br />

s’est poursuivie jusqu’à Chostakovitch. Habituellement, elle fait appel à<br />

un clavier (clavecin, pianoforte ou, plus tard, piano), un violon et un<br />

violoncelle. Il s’agit là, en réalité, d’une création de l’époque baroque, née<br />

vers le milieu du 8 ème siècle à partir de la sonate baroque pour deux ou<br />

trois instruments d’une part, et la sonate pour clavier solo d’autre part.<br />

7


Longtemps avant 750, le clavecin avait commencé à assumer le rôle<br />

principal dans les trios, au détriment des deux instruments mélodiques<br />

alors que dans des époques plus reculées, il ne servait qu’à soutenir la<br />

basse et l’harmonie. Mais dès les années 7 0 on l’employa de plus en<br />

plus au titre de « obbligato » (obligatoire, dont toute la partition était<br />

écrite en entier par le compositeur, là où le continuo n’était qu’une basse<br />

chiffrée dont la réalisation était laissée à l’appréciation de l’interprète)<br />

devant jouer les deux ou trois voix auxquelles la musique faisait appel.<br />

C’est chez Bach que l’on rencontre les meilleurs et les plus importants<br />

témoignages de cette évolution. Ces œuvres de musique de chambre,<br />

datant de Cöthen et Leipzig, comprennent les Sonates pour violon<br />

et clavecin obligé, BWV 1014-1019, les Sonates pour viole de gambe et<br />

clavecin, BWV 1027-1029, et les Sonates pour flûte et clavecin, BWV 1030<br />

et 1032. Parmi d’autres exemples où le clavecin a clairement assumé son<br />

rôle de partenaire à part entière, citons les Sonates de Mondonville<br />

pour clavecin et violon, op. 3 ( 734) et naturellement les célèbres Pièces<br />

de clavecin en concert de Rameau ( 74 ), sans oublier les premières<br />

Sonates de Mozart pour clavecin/pianoforte avec accompagnement de<br />

violon datant des années 760. Dans ces œuvres, le clavier s’arroge le<br />

rôle principal tandis que les instruments mélodiques (violon ou flûte,<br />

souvent) sont relégués au rang de couleurs additionnelles. Dans certains<br />

cas même – Rameau, en particulier – ils sont indiqués ad libitum. Les<br />

compositeurs de la sphère austro-germanique ajoutent fréquemment<br />

une partie de violoncelle sensée soutenir la ligne de basse (« colla parte »)<br />

du clavecin. Il arrivait que ces parties ne fassent pas même l’objet d’une<br />

partition séparée lorsque les œuvres étaient éditées.<br />

Parmi les sonates pour flûte de Bach, on trouve également de tels trios.<br />

Ces sonates peuvent se ranger en deux groupes : les pièces pour flûte<br />

et basse continue – autrement dit, une ligne mélodique isolée avec<br />

accompagnement d’une basse (des œuvres que l’on appelait « solo » à<br />

l’époque de Bach) –, et les sonates en trio avec deux lignes mélodiques et<br />

une basse (appelées « trios » à ladite époque). Les « solos » comprennent<br />

les Sonates pour flûte et basse continue en ut majeur, BWV 1033 et mi<br />

mineur, BWV 1034. Les Trios, eux, sont représentés par des œuvres telles<br />

que les Sonates pour flûte et clavecin obligé : la Sonate en si mineur,<br />

BWV 1030 – assurément la meilleure œuvre pour flûte de Bach –, la<br />

Sonate en mi bémol majeur, BWV 1031 et la Sonate en la majeur, BWV<br />

1032. Notez que dans ces « trios », la première partie est tenue par la flûte,<br />

la seconde par la main droite du piano (d’où la mention « obbligato »),<br />

la troisième étant la basse. À cette époque du baroque tardif, les sonates<br />

en Solo et en Trio représentaient le genre le plus répandu dans le<br />

domaine de la musique de chambre, avec une légère préférence pour le<br />

Trio qui offrait de belles possibilités de dialogues et d’imitations entre<br />

instrumentistes : les deux parties supérieures indépendantes, portées<br />

par la basse continue, mènent une conversation en musique au cours<br />

de laquelle ils expriment leurs accords, leurs désaccords, parfois en<br />

harmonie l’un avec l’autre, parfois dans un duel amical.<br />

Le critique musical Johann Adolph Scheibe, contemporain de Bach,<br />

parle de ces sonates en trio comme étant « Fugenmässig », « semblables<br />

à des fugues » ou « fuguées », c’est-à-dire qu’elles explorent le domaine<br />

de l’imitation sans entrer dans celui plus codifié de la vraie fugue.<br />

Cette caractéristique se rencontre dès le début des morceaux, lorsque<br />

les deux parties mélodiques – identiques – entrent dans la ronde avec<br />

un léger décalage l’une par rapport à l’autre comme deux voix d’une<br />

fugue. Parfois même la basse se joint à ce jeu pendant quelques mesures,<br />

quand bien même elle retourne assez rapidement à son rôle de soutien<br />

tonal. À l’époque de Bach, de telles sonates étaient aussi sensées alterner<br />

entre passages chantants et passages plus virtuoses, avec des échappées<br />

techniques telles que accords brisés, traits ou fusées dans les mouvements<br />

rapides. Les mouvements lents, de leur côté, se devaient de proposer de<br />

belles lignes mélodiques fluides.<br />

En dehors de sa musique de chambre avec accompagnement de clavier,<br />

Bach nous a légué une douzaine d’œuvres pour un seul instrument<br />

mélodique sans aucune forme d’accompagnement : les Sonates et<br />

Partitas pour violon et les Suites pour violoncelle. On peut également<br />

compter dans ce genre la Partita en la mineur, BWV 1013, souvent<br />

jouée à la flûte (« flauto traverso »), quand bien même l’écriture de cette<br />

pièce peut laisser planer le doute quant à l’instrument pour lequel elle<br />

a réellement été conçue à l’origine. Certains ont suggéré qu’il pourrait<br />

8


s’agir d’une sonate initialement écrite pour un instrument à cordes, si<br />

l’on en juge par le flot ininterrompu de doubles-croches dans l’Allemande<br />

qu’un flûtiste est bien obligé d’interrompre de temps à autres pour<br />

respirer… Quels que soient ces points de vue, l’auditeur peut découvrir<br />

<strong>ici</strong> de merveilleuses danses caractéristiques telles que l’Allemande à la<br />

française, la Courante à italienne, la Sarabande française, ainsi que la<br />

pétillante Bourrée anglaise.<br />

CD 16-17 : Œuvres pour luth, BWV 995- 000 – BWV<br />

006a<br />

Suite en sol mineur, BWV 995<br />

Suite en mi mineur, BWV 996<br />

Suite en ut mineur, BWV 997<br />

Prélude, Fugue & Allegro en mi bémol majeur, BWV 998<br />

Prélude en ut mineur, BWV 999<br />

Fugue en sol mineur, BWV 000<br />

Suite en mi majeur, BWV 006a<br />

Pendant une bonne partie de sa vie, Bach manifesta un intérêt certain<br />

pour le luth et la musique qui lui est consacrée. Selon l’inventaire de sa<br />

maison de Leipzig, il possédait une considérable collection d’instruments<br />

dont cinq clavecins, un clavecin à pédalier, deux clavecins-luth, une<br />

épinette, deux violons, un violon piccolo, trois altos, un Bassetchen<br />

(viola pomposa : voir la Sonate pour violoncelle n° 6), deux violoncelles,<br />

une viole de gambe et un luth. Ces instruments étaient réservés à l’usage<br />

privé, pour les cours ou pour les concerts du Collegium Musicum.<br />

Mais dès que se présentait l’occasion, la famille donnait des concerts<br />

domestiques pour les invités. On connaît quelques détails sur l’un de ces<br />

concerts : Wilhelm Friedemann, le fils aîné de Bach, « était là pendant<br />

quatre semaines et joua plusieurs fois à la maison, avec les deux célèbres<br />

luthistes MM [Silvius Leopold] Weiss et [Johann] Kropffgans » de<br />

Dresde. Weiss faisait partie du cercle intime des amis mus<strong>ici</strong>ens invités<br />

par Bach à jouer pour le Collegium Musicum de Leipzig au cours des<br />

années 730. Quelques-unes des œuvres pour luth de Bach ont vu le jour<br />

grâce à son amitié avec ce luthiste et aussi avec Ernst Gottlieb Baron.<br />

Qui plus est, deux des élèves de Bach, Johann Ludwig Krebs et Rudolf<br />

Straube jouaient du luth et composaient pour l’instrument. Grâce à ses<br />

liens privilégiés avec quelques facteurs d’instruments, Bach eut l’occasion<br />

d’expérimenter sur tous les nouveaux instruments et prototypes qu’il<br />

voulait. Son intérêt était naturellement d’ordre artistique, mais également<br />

d’ordre technique et matériel. Non seulement il fut un incomparable<br />

expert de l’orgue, mais il joua un rôle primordial dans le développement<br />

et la facture de nouveaux types d’instruments à clavier tels que le<br />

clavecin-luth, une variante de l’instrument normal, tendue de cordes en<br />

boyau. Peut-être était-il tenté de s’essayer à cet instrument hybride de<br />

par le fait que l’un de ses neveux habitant à Iéna, Johann Nicolaus Bach,<br />

en avait lui-même construit un. Plus tard, Johann Friederich Agricola<br />

se rappelait qu’il avait « vu et entendu un clavecin-luth à Leipzig autour<br />

de 740, développé par Herr Johann Sebastian Bach et construit par<br />

Herr Zacharias Hildebrandt, de plus petite dimension que le clavecin<br />

normal ». Bach a écrit plusieurs ouvrages pour cet instrument, parmi<br />

lesquelles le Prélude, Fugue et Allegro en mi bémol majeur BWV 998<br />

datant de 740 ou 74 et, selon l’autographe, destiné « pour la Luth ò<br />

Cembal » [sic, en français], ainsi que la Suite en mi mineur, BWV 996.<br />

De nos jours, on joue ces œuvres sur un luth normal.<br />

Bach fit usage du luth non seulement comme instrument solo mais<br />

également dans les ensembles, comme par exemple dans la Trauermusik,<br />

BWV 198 écrite en 7 7 et qui comporte deux parties de luth, ainsi que<br />

dans l’Arioso n° 3 de la Passion selon saint Jean. Ses œuvres pour luth<br />

solo comprennent trois suites, le Prélude, Fugue & Allegro mentionné<br />

plus haut, une Fugue isolée et un Prélude isolé. La Fugue en sol mineur,<br />

BWV 1000 est une adaptation réalisée à partir de la fugue de la Sonate en<br />

ré mineur pour violon, BWV 1001, qu’il a d’ailleurs également transcrite<br />

pour orgue (BWV 539), tandis que la Suite en mi majeur, BWV 1006a<br />

reprend la Partita en mi majeur pour violon solo, BWV 1006.<br />

L’une des œuvres les plus impressionnantes de Bach pour le luth est sans<br />

doute la Suite en sol mineur, BWV 995, qui nous est parvenue sous forme<br />

de manuscrit autographe. Il s’agit de l’arrangement de la Cinquième Suite<br />

9


pour violoncelle, BWV 1011 ; cela dit, le terme d’arrangement semble un<br />

peu pauvre eu égard au travail qui a été accompli. En effet, Bach réadapte<br />

et élargit de nombreux passages, transforme des lignes de basse, de telle<br />

sorte que l’œuvre semble n’avoir jamais été écrite que pour le luth ! À<br />

la place de l’habituelle suite de mouvements : Allemande, Courante<br />

et Sarabande, il recourt à un Loure, qui tire ses sources d’une danse<br />

paysanne normande. Après la Gavotte en rondeau et deux Menuets, c’est<br />

une Gigue qui vient clore l’ouvrage sur une touche de légèreté.<br />

Sur le manuscrit du Prélude en ut mineur, BWV 999, Bach a<br />

expressément écrit « Pour la lute » [sic, en français]. Et en effet, il s’agit là<br />

d’une pièce réellement adaptée à la technique du luth, quand bien même<br />

l’un des éditeurs des œuvres de Bach au 9 ème siècle, Friederich Conrad<br />

Griepenkerl, l’inclut dans un recueil de « petits préludes » et la pièce<br />

devint célèbre sous le n° 3, et surtout sous les doigts d’innombrables<br />

pianistes en herbe.<br />

Autour de 800 une main anonyme ajouta sur le manuscrit de la Suite en<br />

mi mineur, BWV 996 « aufs Lautenwerk », « pour le clavecin-luth », en<br />

référence à l’instrument décrit plus haut. La Suite, jouée généralement<br />

au luth mais parfois aussi au clavecin, commence d’une manière quasiimprovisée<br />

par un prélude d’une éblouissante virtuosité, avant de se<br />

fondre dans un récitatif puis de s’achever comme une fugue. Dans la<br />

succession de danses : Allemande, Courante, Sarabande, Bourrée et<br />

Gigue, on perçoit aisément combien Bach avait déjà maîtrisé le style à la<br />

française dès son jeune âge, puisque l’ouvrage est antérieur à 708.<br />

0<br />

Clemens Romijn<br />

CD 18 : Sonates pour viole de gambe & clavecin, BWV<br />

0 7- 0 9<br />

Sonate en sol majeur, BWV 0 7<br />

Sonate en ré majeur, BWV 0 8<br />

Prélude et Fugue en la mineur, BWV 894<br />

Sonate en sol mineur, BWV 0 9<br />

Il n’est pas diff<strong>ici</strong>le pour un musicologue d’isoler les éléments qui<br />

singularisent les sonates de Bach pour viole de gambe et clavecin, ainsi<br />

d’ailleurs que la grande majorité de ses autres œuvres. Dans le cas précis,<br />

le compositeur sait mêler une quantité invraisemblable de genres de<br />

formes, de styles, de moyens sonores et d’architectures appartenant au<br />

baroque allemand tardif. On peut aisément affirmer que ces différents<br />

éléments n’avaient jamais, auparavant, été combinés avec un tel génie<br />

et une telle capacité à développer tous les potentiels de chaque motif,<br />

de chaque thème, de chaque harmonie dans une polyphonie à ce point<br />

éblouissante.<br />

Plus remarquable encore : l’étude musicologique et historique tend à<br />

confirmer que cette musique semble se suffire à elle-même, dans ses<br />

propres termes. Autrement dit, elle « fonctionne » à la perfection même<br />

si l’on fait complètement abstraction de son contexte historique. Car<br />

en réalité l’on pourrait considérer Bach comme une sorte de « cul-desac<br />

» musical : il n’a pas beaucoup œuvré au progrès du langage de son<br />

époque et sa musique n’a que peu servi aux générations qui le suivaient<br />

immédiatement. Et pourtant il a atteint les plus majestueux sommets<br />

dans sa quête de perfection, et dans sa capacité à transcender toute<br />

contrainte d’ordre historique, voire même d’arrêter le cours du temps<br />

et du progrès pendant qu’il redistribuait le monde de la musique selon<br />

ses conceptions. L’importance capitale de Bach dans l’histoire de l’art<br />

occidental, alors qu’il ne faisait jamais que composer avec les moyens<br />

du bord, tient dans sa manière de changer le mode de pensée, persuadé<br />

qu’il était – à juste titre – qu’il avait saisi la manière dont le cosmos<br />

devait tourner.<br />

On ne connaît pas réellement les raisons qui ont poussé Bach à écrire<br />

ses trois sonates pour viole de gambe et clavecin, pas plus que l’on ne<br />

sait exactement quand elles furent écrites. Seule l’une d’elles existait<br />

dans une autre version préalable, sous forme de Sonate en trio pour<br />

deux flûtes et continuo, BWV 1039 (voir plus loin CD 3), et on ne peut<br />

guère considérer que ce premier jet soit très ancien par rapport à la


version nouvelle BWV 0 7. Par ailleurs, le manuscrit autographe de<br />

la Première sonate date du début des années 740. Et le style des trois<br />

sonates semble plus s’apparenter au processus compositionnel du milieu<br />

de l’époque de Leipzig, plutôt qu’à la période durant laquelle il écrivit<br />

la majeure partie de sa musique de chambre, à savoir les années 7 7 à<br />

7 3 à Cöthen. De nombreux musicologues actuels se sont penchés sur<br />

le problème, en particulier Laurence Dreyfus, et on ne peut que constater<br />

que les conceptions plus anciennes ont été sérieusement ébranlées, en<br />

particulier pour la datation des sonates pour viole de gambe.<br />

L’hypothèse d’une genèse assez tardive est encore renforcée par une<br />

supposition – légèrement tirée par les cheveux, certes – soutenue par<br />

Dreyfus et Lucy Robinson selon laquelle Bach aurait écrit les sonates pour<br />

gambe pour le célèbre virtuose Carl Friederich Abel, installé à Leipzig<br />

un certain temps entre 737 et 743, qui avait probablement étudié avec<br />

Bach. Il est évident que l’exquise qualité graphique du manuscrit, non<br />

seulement d’une beauté étonnante mais aussi jud<strong>ici</strong>eusement disposé<br />

de sorte à permettre une tourne facile des pages pour le soliste, laisse<br />

accroire que la partition était conçue autant pour la présentation<br />

que pour l’exécution. Si l’on considère, de surcroît, les innombrables<br />

détails d’articulation et d’ornementation (extraordinairement précis),<br />

on imagine aisément que le compositeur a, là, préparé un manuscrit<br />

pour l’un des concerts de Abel au Collegium Musicum de Leipzig.<br />

D’après ce que l’on sait, le manuscrit aujourd’hui perdu de la Troisième<br />

sonate devait ressembler à celui de la précédente. Mais malgré tout le<br />

soin apporté par Bach à sa partition, il ne devait pas travailler avec le<br />

même degré de méticulosité qu’un éditeur moderne spécialisé dans le<br />

« Urtext » : à son époque, on ne considérait guère une œuvre comme<br />

étant définitivement achevée et parfaite une fois terminée. Le problème<br />

est d’autant plus aigu lorsqu’il s’agit de partitions établies par des copistes<br />

postérieurs et souvent peu méticuleux, ainsi que c’est le cas pour les<br />

Seconde et Troisième sonates. Il arrive fréquemment que différentes<br />

sources offrent des lectures bien divergentes et il échoit à l’exécutant<br />

moderne de prendre les décisions, exactement comme devaient le faire<br />

les mus<strong>ici</strong>ens à l’époque.<br />

Les titres eux-mêmes laissent quelque peu perplexes : « Sonates pour<br />

viole de gambe et clavecin obligé ». En premier lieu, la viole de gambe<br />

commençait à tomber en désuétude du temps de Bach, et si un<br />

compositeur allemand faisait appel à l’instrument, c’était soit au titre de<br />

continuo, soit pour des pièces en solo à caractère royal ou à caractère<br />

de lamento. À la limite, une grande œuvre en solo pourrait représenter<br />

une sorte de pastiche de Suite dans le style français du 7 ème siècle, mais<br />

en aucun cas le style moderne de la sonate. Plus étonnant encore, le rôle<br />

du clavecin qui tient <strong>ici</strong> une partie « obbligato » (c’est-à-dire que la main<br />

droite du clavecin se voit confier une voix à part entière, intégralement<br />

écrite par le compositeur, et pas seulement la réalisation des harmonies<br />

chiffrées laissées à sa fantaisie d’improvisateur), ce que Bach fut l’un des<br />

rares mus<strong>ici</strong>ens à faire de manière assez fréquente – on se souvient des<br />

parties obligées de clavecin dans les sonates pour flûte et pour violon –.<br />

Les Sonates BWV 1027 et BWV 1028 sont écrites dans le genre de Corelli :<br />

quatre mouvements (lent, rapide, lent, rapide), mais Bach ne se contente<br />

pas d’installer un style monolithique dans chacun des morceaux. Leurs<br />

premiers mouvements se réfèrent au langage mélodique représentatif<br />

de la sonate en trio traditionnelle, mais l’atmosphère pastorale de la<br />

Première sonate intègre également de nombreux éléments chromatiques<br />

et contrapuntiques, parfois même entre les trois voix. La Seconde sonate<br />

s’ouvre sur une mélodie courte, presque galante, accompagnée d’une<br />

basse dans le genre « moderne » appelé basse d’Alberti. Mais bientôt<br />

la gambe et le clavecin développent un discours en imitation – parfois<br />

même en canon rigoureux –, des éléments musicaux qui sembleraient<br />

bien trop « sérieux » considérant la légèreté du discours mélodique.<br />

Alors que le second mouvement de la Sonate BWV 1027 reprend le<br />

style conventionnel de la fugue, Bach lui donne un tour singulièrement<br />

galant, une tendance encore accentuée dans le second mouvement de la<br />

Sonate BWV 1028 écrit sous forme binaire (plus adapté à la danse) et<br />

dont les éléments fugués sont relégués au second plan à la faveur d’une<br />

texture insouciante et légère.<br />

L’œuvre la plus marquante reste la Sonate BWV 1029, qui ne comporte<br />

que trois mouvements au lieu des quatre habituels. Cela ressemble


naturellement bien plus au concerto vivaldien qu’à la sonate en trio,<br />

d’autant plus que le style lui-même de l’écriture évoque la forme<br />

concertante – à telle enseigne que certains analystes ont cru y voir<br />

une transcription d’un concerto plus ancien. Quoi qu’il en soit, cette<br />

sonate, même considérée sous sa forme plus intime, reste doublement<br />

intéressante du fait qu’elle aborde deux mondes bien différents qui<br />

dépassent largement son langage habituel.<br />

Le Prélude et Fugue en la mineur, BWV 894 présente un complément<br />

intéressant aux sonates pour viole de gambe. Il ne fait certes aucun<br />

doute qu’il soit d’une origine plus ancienne, probablement l’époque de<br />

Weimar, mais Bach n’hésita pas à en réutiliser largement le matériau<br />

dans son Triple concerto pour violon, flûte et clavecin, BWV 1044,<br />

aussi tardivement que pendant ses années à Leipzig. Il n’y a rien de<br />

surprenant à ce qu’il ait repris cet excellent ouvrage plus ancien : les<br />

deux mouvements présentent de fortes similitudes avec le concerto<br />

vivaldien, et la structure en ritournelle du Prélude procède autant du<br />

« concerto italien » que l’œuvre de Bach qui porte précisément ce nom<br />

(écrit aux alentours de 730). Bach et son cousin J. G. Walter avaient<br />

développé un genre assez spécial de musique pour clavier à partir de<br />

7 3 : la transcription de concertos d’origine italienne pour le clavecin<br />

ou l’orgue. Ce prélude semble être le stade suivant, où Bach écrirait des<br />

œuvres originales pour clavier dans le style du concerto. De par ses<br />

sections virtuoses qui s’enchaînent par difficulté croissante, le morceau<br />

semble une sorte de prototype du grand solo du Cinquième Concerto<br />

Brandebourgeois, le premier concerto jamais écrit qui fasse appel à un<br />

clavecin solo. Il est diff<strong>ici</strong>le de ne pas voir un lien direct entre le Prélude<br />

en la mineur et le premier mouvement de la Sonate BWV 1029 pour<br />

viole de gambe : les deux morceaux évoquent la forme du concerto, et<br />

le principe assez conventionnel de la ritournelle appliqué dans l’œuvre<br />

la plus ancienne semble être l’objet d’une nouvelle exploration, de<br />

digressions et d’une complète reconstruction dans la Sonate.<br />

John Butt<br />

CD 19 : L’offrande musicale, BWV 079 - Canons, BWV<br />

07 - 078 - Canons sur les Variations Goldberg<br />

Offrande Musicale<br />

(Ricercare a 3 - Ricercare a 6 - Sonate en trio « Sonata sopr’il soggetto reale<br />

a traversa, violino e continuo » (Sonate sur le thème royal pour traverso,<br />

violon et continuo) - Thematis Regii, Elaborationes Canonicae [9 Canons<br />

- Fugue canonica in Epidiapente])<br />

Canons, BWV 07 - 078<br />

Canon sans BWV<br />

Canons variés sur les 8 premières notes de basse de l’aria des<br />

Variations Goldberg, BWV 087<br />

L’une des plus célèbres rencontres de l’histoire de la musique est celle<br />

entre Jean Sébastien Bach et Frédéric II de Prusse en 747, trois ans<br />

avant la disparition du compositeur. Selon toute évidence, c’est le second<br />

fils de Bach, Carl Philipp Emanuel, qui l’arrangea, profitant de son<br />

poste de claveciniste auprès de la cour de Frédéric à Potsdam, près de<br />

Berlin. Bach ne voyageait pas seul : il était accompagné de son fils aîné<br />

Wilhelm Friedemann. Frédéric, qui donnait tous les jours un concert de<br />

flûte avec ses mus<strong>ici</strong>ens, n’hésita pas à l’interrompre ce 7 mai 747 au<br />

cri de « Le vieux Bach est arrivé ». Johann Nicolaus Forkel, le premier<br />

biographe de Bach, raconte comment Bach fut immédiatement invité à<br />

essayer quelques-uns des quinze forte-pianos Silbermann installés dans<br />

les diverses pièces du château. On imagine la scène : le roi de Prusse<br />

Frédéric II, peut-être sa jeune sœur la princesse Amalia, les deux fils<br />

Bach, les frères Benda, le flûtiste Quantz et les frères Graun, un auditoire<br />

de grand luxe. Bach fut invité à jouer de l’orgue puis à improviser sur<br />

un thème fourni par le roi : cet exploit fut salué avec la plus grande<br />

admiration. Dès son retour à Leipzig, Bach se mit immédiatement au<br />

travail, une série de pièces d’après le thème royal qu’il appela L’offrande<br />

musicale. Peut-être avait-il estimé n’avoir pas tiré toutes les possibilités<br />

dudit thème à Potsdam.<br />

L’offrande musicale est l’exemple-type des œuvres les plus tardives<br />

de Bach. Au même titre que dans l’Art de la fugue, il se concentre<br />

exclusivement sur les techniques d’imitation ; dans le cas présent, on


peut caractériser l’ouvrage de « série de variations contrapuntiques ».<br />

On y trouve deux Ricercares pour clavecin (autrement dit, des fugues ;<br />

l’une à trois parties, l’autre à six parties), et dix canons de différents<br />

genres, ainsi qu’une sonate en trio en quatre mouvements pour flûte,<br />

violon et basse continue. Chacune de ces pièces exploite le thème de<br />

Frédéric II. Selon la tradition, Bach avait improvisé le Ricercare à trois<br />

voix sur place, devant le roi. Quant à la Sonate en ut mineur, qui fait<br />

appel entre autres à la flûte, elle représente un hommage évident au<br />

royal flûtiste. Le « Thema Regium » (thème royal) se retrouve dans<br />

les quatre mouvements, soit au titre de cantus firmus strict – dans<br />

l’Allegro –, soit sous forme d’évocation du motif. Cette sonate en trio est<br />

l’exemple parfait de la dernière manière de Bach, où une technique de<br />

contrepoint impeccable sert d’appui à d’amples phrases portant lyriques<br />

et émouvantes.<br />

Loin d’être des apocryphes, les Canons, BWV 1072-1078 & Canon a 2<br />

sans n° de BWV, bien que très courts, sont de véritables petits bijoux<br />

d’écriture et souvent d’étonnants tours de force dont le parfait naturel<br />

musical cache une immense complexité technique. Les Canons, BWV<br />

1076, 1077 et 1078 datent même de la fin de la vie du compositeur –<br />

747 à 749 – ; il les a conçus comme petits cadeaux à des personnalités<br />

marquantes de la société érudite de Leipzig à une époque où il n’avait<br />

plus rien ni à prouver, ni à soll<strong>ici</strong>ter. Notons que c’est le BWV 1076 que<br />

Bach tient à la main dans le célèbre portrait de lui qu’a fait Elias Gottlieb<br />

Hausmann.<br />

Veschiedene Canones über die ersten Fundamental-Noten der Aria<br />

aux den Goldberg-Variationen (Canons variés sur les 8 premières<br />

notes de basse de l’aria des Variations Goldberg), BWV 087<br />

Ce n’est qu’en 974 que l’on redécouvrit à Strasbourg un des seize<br />

exemplaires de l’édition de 74 des Variations Goldberg ; mais cet<br />

exemplaire était rien moins que celui, personnel, de Bach ; pour preuve,<br />

outre de nombreuses annotations manuscrites dans les Variations,<br />

cette dernière page gribouillée de manuscrits autographes, comportant<br />

quatorze canons sur le thème de basse des Variations. Quatorze, en<br />

accord avec le code de la « Guematria cabalistique », selon lequel A= ,<br />

B= , C=3 etc., représente le total des lettres du nom de BACH – le<br />

même nombre que celui des Contrapunctus de L’Art de la fugue…. Sur<br />

ces 4 canons, douze étaient totalement inconnus ; le plus célèbre des<br />

deux déjà connus était naturellement le Canon triplex, figurant sur le<br />

célèbre tableau de Gottfried Hausmann représentant Bach tenant un<br />

manuscrit à la main ; ce morceau est également connu sous le BWV<br />

076, et à ce titre est présenté sur ce même CD dans la série des Canons<br />

07 - 078 ! Loin d’être des anecdotes musicales, ces quatorze pièces<br />

sont d’invraisemblables trésors d’ingéniosité, exercices fondateurs des<br />

canons encore plus complexes – car plus longs – de L’Offrande musicale.<br />

Il convient donc de les considérer comme une visite de laboratoire d’un<br />

génie de la construction musicale.<br />

CD 20 / 21 : Sonates pour clavecin & violon, BWV 0 4-<br />

0 9<br />

N° en si mineur, BWV 0 4<br />

N° en la majeur, BWV 0 5<br />

N° 3 en mi majeur, BWV 0 6<br />

N° 4 en ut mineur, BWV 0 7<br />

N° 5 en fa mineur, BWV 0 8<br />

N° 6 en sol majeur, BWV 0 9<br />

Appendice I : 3 e mouvement de la Sonate n° 6, BWV 0 9a,<br />

ère version<br />

Appendice II : 4 e mouvement de la Sonate n° 6, BWV 0 9,<br />

ère version<br />

Si Bach nous est connu aujourd’hui, en termes de fonction sociale, c’est<br />

comme le Kantor de l’église Saint-Thomas de Leipzig. À partir de 7 3<br />

et pendant 6 ans, il fut responsable de toute la musique sacrée pour les<br />

dimanches et les fêtes religieuses auprès des quatre principales églises de<br />

Leipzig. Au cours des trente dernières années, de nouveaux aspects de sa<br />

vie et de son travail à Leipzig ont été dévoilés. Ainsi, il semble maintenant<br />

acquis qu’il écrivit à Leipzig bien plus de musique de chambre que ce<br />

3


que l’on pensait, alors qu’il était auparavant entendu que c’était plutôt là<br />

son occupation à Cöthen entre 7 7 et 7 3. En réalité, la vie et l’œuvre<br />

de Bach ont été jusqu’<strong>ici</strong> observés trop schématiquement ; de la sorte,<br />

on n’imaginait guère qu’étant Kantor et Director Musices à Leipzig, il<br />

pouvait également s’intéresser à une musique qui n’appartenait pas à son<br />

champ d’activités off<strong>ici</strong>elles.<br />

En 7 9, l’année où fut jouée pour la première fois la Passion selon saint<br />

Mathieu, Bach fut nommé directeur du Collegium Musicum de Leipzig,<br />

un groupe de mus<strong>ici</strong>ens professionnels et d’étudiants, fondé par Georg<br />

Philip Telemann en 70 . Avec cet ensemble, Bach donnait des concerts<br />

tous les vendredis soir au Café Zimmermann : il y jouait souvent des<br />

concertos pour clavecin (avec ou sans la part<strong>ici</strong>pation de ses fils aînés<br />

Friedemann et Emanuel), ainsi que des cantates profanes et des pièces<br />

de musique de chambre. Parmi ces œuvres, il convient de compter les<br />

trois Sonates pour viole de gambe, BWV 1023-1029, les Sonates pour flûte<br />

et clavecin, BWV 1031 et BWV 1032, ainsi que les Six Sonates clavecin<br />

obligé & violon, BWV 1014-1019. Selon toute évidence, Bach tenait luimême<br />

la partie de clavecin.<br />

En véritable artiste cosmopolite, Bach incorpora dans sa musique de<br />

chambre de nombreuses formes, de nombreux styles et techniques de<br />

toutes origines, y compris donc des origines extra-germaniques. La<br />

sonate, la sonate en trio et le concerto étaient des inventions italiennes,<br />

tandis que la suite était d’essence française. L’apport allemand représente<br />

la fusion de ces éléments étrangers et leur traitement dans un langage<br />

polyphonique, fugué ou en canon. Les six Sonates pour violon et clavier<br />

en sont l’exemple parfait. Son point de départ est la sonate en trio à<br />

l’italienne, un genre dans lequel deux voix aiguës évoluent dans une<br />

sorte de dialogue au-dessus d’une ligne de basse. Cette même technique<br />

a été reprise par Bach dans ses Inventions à trois voix, conçues comme<br />

œuvres didactiques à l’usage de ses fils et de ses élèves.<br />

Dans la conception de la partie de clavecin, toutefois, l’approche de Bach<br />

diverge radicalement de celle de ses prédécesseurs ou contemporains.<br />

Dans les sonates en trio de Haendel, par exemple, le clavecin est limité<br />

à son rôle de continuo, alors que Bach l’élève au rang d’instrument<br />

concertant à part entière. D’ailleurs, toutes les copies contemporaines de<br />

Bach portent le titre de « sonates pour clavecin et violons », le clavecin étant<br />

cité en premier. Parmi les trois parties ou voix que comptent les sonates<br />

en trio (« trio » faisant <strong>ici</strong> référence non pas forcément au nombre de<br />

mus<strong>ici</strong>ens, mais au nombre de voix contrapuntiquement indépendantes<br />

et obligées), le clavecin en assume deux : la main droite joue la seconde<br />

partie mélodique tandis que la main gauche égrène la ligne de basse.<br />

De la sorte, Bach libère le clavecin du rôle servile de basse continue que<br />

lui avait attribué le langage baroque : l’instrument accède au titre de<br />

partenaire à parts égales dans l’ensemble. Par la même occasion, il ouvrit<br />

une brèche dans laquelle devait s’engouffrer son second fils, Carl Philip<br />

Emanuel. Mais Bach va plus loin encore : il abandonne fréquemment<br />

le concept traditionnel de la sonate en trio comme étant un ouvrage<br />

strictement écrit à trois voix. Parfois le clavecin lui-même joue les trois<br />

parties, sous forme d’invention à trois voix, tandis que le violon ajoute<br />

une quatrième voix. En réalité, ce nombre de voix s’élève parfois à cinq,<br />

voire même six : quatre au clavecin et deux au violon, par le truchement<br />

des doubles-cordes. En même temps, il lui arrive de ne jouer que sur<br />

deux voix : le violon et la voix de basse à la main gauche tandis que la<br />

main droite égrène des accords brisés (le troisième mouvement de la<br />

Sonate BWV 1015, par exemple). Mieux encore, le troisième mouvement<br />

de la dernière Sonate BWV 1019 propose au clavecin un monologue<br />

dans lequel il joue, en solo, une partie absolument monodique. Ainsi<br />

qu’on peut le voir, les sonates présentent toutes sortes de situations où le<br />

clavecin ou le violon, tour à tour, dominent le discours musical. Quant<br />

à l’imitation rigoureuse à trois voix, elle est généralement réservée aux<br />

mouvements rapides : les deux voix supérieures se poursuivent en canon<br />

ou en forme fuguée, comme dans le troisième mouvement de la Sonate<br />

BWV 1015.<br />

De manière générale, les sonates pour violon comportent quatre<br />

mouvements selon le modèle appelé « sonate d’église » : lent, rapide,<br />

lent, rapide. Ce modèle se vérifie dans les cinq premières sonates, mais<br />

pas dans la sixième. En effet, la version la plus fréquemment jouée de<br />

cette dernière sonate compte cinq mouvements, dont le solo de clavecin<br />

mentionné plus haut, et un deuxième « second » mouvement lent au<br />

4


milieu de l’ouvrage. Les deux mouvements sont des merveilles, quand<br />

bien même on peut considérer leur existence comme une sorte de<br />

curiosité, d’incongruité dans la sonate. Si l’on gardait les deux premiers<br />

mouvements ainsi que le dernier, on obtiendrait une pièce de forme<br />

classique ; mais Bach a délibérément suivi un chemin de traverse qui<br />

illustre royalement sa capacité à adopter tous les styles, genres et toutes<br />

les conventions du moment pour les faire siennes, dans son langage<br />

immanquablement personnel.<br />

CD 22 : Le Petit Livre d’Anna Magdalena Bach<br />

Menuet, BWV Anh. 3 - Menuet, BWV Anh. 4 - Menuet, BWV<br />

Anh. 5 - Rondeau, Les Bergeries, BWV Anh. 83 - Menuet, BWV<br />

Anh. 6 - Polonaise, BWV Anh. 7 - Menuet, BWV Anh. 8 -<br />

Polonaise, BWV Anh. 9 - Chorals : Wer nur den lieben Gott lässt<br />

walten, BWV 69 - Gib dich zufrieden und sei stille, BWV 5 0 - Gib<br />

dich zufrieden und sei stille, BWV 5 - Gib dich zufrieden und sei<br />

stille, BWV 5 - Menuet, BWV Anh. 0 - Menuet, BWV Anh.<br />

- Marche, BWV Anh. - Polonaise, BWV Anh. 3 - Marche,<br />

BWV Anh. 4 - Polonaise BWV Anh. 5 - Aria : So oft ich meine<br />

Tobackspfeife, BWV 5 5a - Menuet, fait par M. Böhm - Musette,<br />

BWV Anh. 6 - Marche, BWV Anh. 7 - Polonaise, BWV Anh.<br />

8 - Bist du bei mir, BWV 508 - Aria, BWV 988 - Solo per il cembalo,<br />

BWV Anh. 9 - Polonaise, BWV Anh. 30 - Präludium, BWV 846<br />

- Sans titre, BWV Anh. 3 - Aria : Warum betrübst du dich, BWV<br />

5 6 - Récitatif & Aria : Ich habe genug, BWV 8 - Schaff ’s mit mir,<br />

Gott, BWV 5 4 - Menuet, BWV Anh. 3 - Aria di Giovanni, BWV<br />

5 8 - Choral : Dir, Dir, Jehova, will ich singen, BWV 99 - Wie wohl<br />

ist mir, o Freund der Seelen, BWV 5 7 - Aria : Gedenke doch, mein<br />

Geist, BWV 509 - O Ewigkeit, du Donnerwort, BWV 5 3<br />

L’année 7 fut une année mouvementée pour Bach : en mars il<br />

terminait ses Concertos Brandebourgeois dédiés au margrave de<br />

Brandebourg, Christian Ludwig, mais il perdit également la personne<br />

qui l’avait soutenu pendant treize ans et lui avait donné quatre enfants :<br />

son épouse Maria Barbara. Comble du malheur, son frère aîné Johann<br />

Christoph, qui avait été son mentor à Ohrdruf, disparut également.<br />

Bach, âgé de 35 ans, se retrouvait seul avec quatre enfants : Catharina<br />

Dorothea ( ans), Wilhelm Friedemann ( 0 ans), Carl Philip Emanuel<br />

(6 ans) et Johann Gottfried Bernhard (5 ans). En décembre de cette<br />

même année, il se remaria avec la talentueuse soprano Anna Magdalena<br />

Wülcken, 0 ans, avec qui il avait déjà eu souvent l’occasion de faire de<br />

la musique ; elle était la fille du trompettiste à la cour Johann, Caspar<br />

Wülken. Anna Magdalena devait rapidement devenir l’indispensable<br />

compagne et consolatrice de Bach, ne se limitant d’ailleurs pas aux<br />

affaires domestiques : à Cöthen ainsi qu’à Leipzig, avec une patience<br />

angélique, elle copia d’innombrables œuvres de son mari.<br />

En l’espace de quatre ans, Bach lui offrit deux compilations : l’une en<br />

7 à Cöthen, l’autre en 7 5 à Leipzig. Au même titre que le petit livre<br />

de musique commencé plus tôt pour son fils aîné Wilhelm Friedemann,<br />

les deux volumes pour Anna Magdalena représentent un extraordinaire<br />

témoignage de ce que pouvait alors être la pratique de la musique<br />

domestique dans la famille Bach. Le propos éducatif marche <strong>ici</strong> main<br />

dans la main avec un esprit de divertissement. Certaines pièces furent<br />

reprises ultérieurement dans des volumes plus ambitieux à but didactique,<br />

comme les quinze Inventions et Sinfonias, ou encore la première partie<br />

des Clavier-Übung (qui compte les Six Partitas pour clavecin), ainsi<br />

que le Clavier bien tempéré. La majeure partie des pièces du premier<br />

Clavierbüchlein sont de Bach lui-même, dont en particulier les cinq<br />

premières Suites françaises BWV 812-816, mais au cours des années ce<br />

cahier s’est détérioré et des parties en ont été perdues. Néanmoins, l’on<br />

peut <strong>ici</strong> se faire une excellente idée du genre de musique que Bach aimait<br />

à jouer lui-même ou entendre jouer par d’autres à la maison.<br />

Le second Clavierbüchlein ( 7 5) débute par les Partitas pour clavecin<br />

n° 3 et n° 6, puis on y trouve – dans l’écriture de Anna Magdalena –<br />

quelques courtes danses (menuets, polonaises, marches et une musette)<br />

qui ne sont pas de Bach. Ces pièces simples, d’esprit galant, étaient<br />

certainement destinées aux petites mains de Carl Philipp Emanuel,<br />

onze ans alors, ou pour les enfants plus jeunes encore. Plusieurs de<br />

5


ces pièces sont en réalité de Carl Philipp Emmanuel lui-même : deux<br />

marches, deux polonaises et un solo. Quelques-unes des pièces galantes<br />

ont pu servir de support aux leçons de danse que prenaient les enfants<br />

Bach, en accord avec l’usage de l’époque. Certaines autres pièces sont<br />

d’attribution douteuse, tel que l’aria anonyme « Erbauliche Gedanken<br />

eines Tobackrauchers » (« Pensées édifiantes d’un fumeur de pipe »)<br />

ou la merveilleuse aria « Bist du bei mir » avec son texte légèrement<br />

désabusé. Le cahier contient également le chant d’amour « Willst du dein<br />

Herz mir schenken » de Giovanni, un Rondeau de François Couperin,<br />

un menuet attribué à Georg Böhm, et, de la main de Bach, deux Suites<br />

françaises (BWV 8 et 8 3), le premier prélude du Clavier bien tempéré<br />

et une poignée de chorals et d’arias.<br />

Gib dich zufrieden und sei stille, BWV 511,<br />

BWV 512<br />

Gib dich zufrieden und sei stille in dem Gotte<br />

deines Lebens.<br />

In ihm ruht aller Freuden Fülle, ohn ihm<br />

mühst du dich vergebens.<br />

Er ist dein Quell und deine Sonne, scheint<br />

täglich<br />

hell zu deiner Wonne.<br />

Gib dich zufrieden, zufrieden.<br />

So oft ich meine Tobackspfeife,<br />

BWV 515a<br />

So oft ich meine Tobackspfeife,<br />

mit gutem Knaster angefüllt,<br />

zur Lust und Zeitvertreib ergreife,<br />

so gibt sie mir ein Trauerbild<br />

und füget diese Lehre bei,<br />

daß ich derselben ähnlich sei.<br />

Die Pfeife stammt von Ton und Erde,<br />

auch ich bin gleichfalls draus gemacht.<br />

Auch ich muß einst zur Erde werden<br />

sie fällt und bricht, ehe Ihr‘s gedacht,<br />

mir oftmals in der Hand entzwei,<br />

mei Schicksal ist auch einerlei.<br />

Die Pfeife pflegt man nicht zu färben,<br />

sie bleibt weiß. Also der Schluß,<br />

daß ich auch dermaleins im Sterben<br />

dem Leibe nach erblassen muß.<br />

Im Grabe wird der Körper<br />

auch so Schwarz, wie sie nach langem Brauch.<br />

Wenn nur die Pfeife angezündet,<br />

so sieht man, wie im Augenblick<br />

der Rauch in freier Luft verschwindet,<br />

nicht als die Asche bleibt zurück.<br />

So wird des Menschen Ruhm verzehnt<br />

und dessen Leib in Stauh verkehrt.<br />

Wie oft geschieht‘ s nicht bei dem Rauchen<br />

daß, wenn der Stopfer nicht zur Hand,<br />

man pflegt die Finger zu gebrauchen.<br />

Dann denk ich, wenn ich mich verbrannt:<br />

O, macht die Kohle solche Pein,<br />

wie heiß mag erst die Hölle sein ?<br />

Ich kann bei so gestalten Sachen<br />

mir bei dein Toback jederzeit<br />

erbauliche Gedanken machen.<br />

Drum schmauch ich voll Zufriedenheit<br />

zu Land, zu Wasser und zu Haus<br />

mein Pfeifchen stets in Andacht aus.<br />

Bist du bei mir, BWV 508<br />

Bist du bei mir, geh ich mit Freuden<br />

zum Sterben und zu meiner Ruh,<br />

zum Sterben und zu meiner Ruh.<br />

Ach, wie vergnügt wär so mein Ende,<br />

es drückten deine schöne Hände mir getreuen<br />

Augen zu.<br />

Ach, wie vergnügt wär so mein Ende,<br />

es drückten deine schöne Hände mir getreuen<br />

Augen zu.<br />

Bist du bei mir, geh ich mit Freuden<br />

zum Sterben und zu meiner Ruh,<br />

zum Sterben und zu meiner Ruh.<br />

Warum betrübst du dich, Aria,<br />

BWV 516<br />

Warum betrübst du dich und beugest dich zur<br />

Erden,<br />

mein sehr geplagter Geist, mein abgematter<br />

Sinn ?<br />

Du sorgst, wie will es doch noch endlich mit<br />

dir werden,<br />

und fährest über Welt und über Himmel hin.<br />

Wirst du dich nicht recht fest in Gottes Willen<br />

gründen,<br />

kannst du in Ewigkeit nicht wahre Ruhe<br />

finden.<br />

6<br />

Ich habe genug, Rezitativ und Arie,<br />

BWV 82<br />

Ich habe genug! Mein Trost ist nur allein,<br />

daß Jesus mein und ich sein eigen möchten<br />

sein.<br />

Im Glauben halt ich ihn, da seh ich auch mit<br />

Simeon<br />

die Freude jenes Leben schon.<br />

Laßt uns mit diesem Manneziehn.<br />

Ach! möchte mich von meines Leibes Ketten<br />

der Herr erretten!<br />

Ach wäre doch mein Abschied hier,<br />

mit Freuden sagt ich, Welt, zu dir:<br />

Ich habe genug !<br />

Schlummert ein, ihr matten Augen, fallet sanft<br />

und selig zu,<br />

schlummert ein ( x)<br />

Schlummert ein, ihr matten Augen,<br />

fallet sanft und selig zu ( x )<br />

Welt, ich bleibe nicht mehr hier, hab ich doch<br />

kein Teil an dir,<br />

das der Seelen könnte taugen ( x)<br />

Schaff‘s mit mir, Gott, BWV 514<br />

Schaff ‘s mit mir, Gott, nach deinem Willen,<br />

dir sei es alle heimgestellt.<br />

Du wirst mein Wünschen so erfüllen,<br />

wies deiner Weisheit wohlgefällt.<br />

Du bist mein Vater, du wirst mich versorgen,<br />

darauf hoffe ich.<br />

Aria di Giovannini, BWV 518<br />

Willst du dein Herz mir schenken, so fang es<br />

heimlich an,<br />

daß unser beider Denken niemand erraten<br />

kan.<br />

Die Liebe muß bei beiden allzeit verschwiegen<br />

sein,<br />

drum schließ die größten Freuden in deinem<br />

Herzen ein.<br />

Behutsam sei und schweige und traue keiner<br />

Wand,<br />

lieb innerlich und zeige dich außen<br />

unbekannt.<br />

Kein Argwohn mußt du geben, Verstellung<br />

nötig ist,<br />

genug, daß du mein Leben, der Treu<br />

versichert<br />

bist.<br />

Begehre keine Blikke von meiner Liebe nicht,<br />

der Neid hat viele Strikke auf unser Tun<br />

gericht.<br />

Du mußt die Brust verschließ, halt deine<br />

Neigung ein.<br />

Die Lust, die wir genießen, muß ein<br />

Geheimnis sein.<br />

Zu frei sein, sich ergehen, hat oft Gefahr<br />

gebracht.<br />

Man muß sich wohl verstehen, weil ein falsch<br />

Auge gewacht.<br />

Du mußt den Spruche bedenken, den ich<br />

zuvor getan:<br />

Willst du dein Herz mir schenken, so fang es<br />

heimlich an.<br />

Dir, dir, Jehova, will ich singen, BWV 299<br />

Dir, dir, Jehova, will ich singen, denn,<br />

wo ist so ein Gott wie du ?<br />

Dir will ich meine Lieder bringen,<br />

ach! gib mir deines Geistes Kraft darzu,<br />

daß ich es tu‘ im Namen Jesu Christ,<br />

so wie es dir durch ihn gefällig ist.<br />

Wie wohl ist mir, o Freund der Seelen,<br />

BWV 517<br />

Wie wohl ist mir, o Freund der Seelen,<br />

wenn ich in deiner Liebe ruh.<br />

Ich steige aus der Schwermuts Höhlen<br />

und eile deinen Armen zu.


Da muß die Nacht des Trauerns erscheiden,<br />

wenn mit so angenehmen Freuden<br />

die Liebe strahlt aus deiner Brust.<br />

Hier ist mein Himmel schon auf Erden,<br />

wer wollte nicht vergnüget werden,<br />

der in dir findet Ruh und Lust.<br />

Gedenke doch mein Geist, BWV 509<br />

Gedenke doch, mein Geist,<br />

zurükke ans Grab und an den Glokkenschlag,<br />

da man mich wird zur Ruh begleiten,<br />

auf daß ich klüglich sterben mag.<br />

Schreib dieses Wort in Herz und Brust,<br />

gedenke, daß du sterben mußt.<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort, BWV 513<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort,<br />

o Schwert, das durch die Seele bohrt,<br />

o Anfang sonder Ende.<br />

O Ewigkeit,<br />

Zeit ohne Zeit, ich weiß vor großer<br />

Traurigkeit<br />

nicht,<br />

wo ich mich hinwende,<br />

Mein ganz erschrocknes Herze bebt,<br />

daß mir die die Zung am Gaumen klebt.<br />

CD 23 : Sonates pour violon & basse continue, BWV 0 &<br />

0 3 – Sonates en trio, BWV 038 & 039<br />

Sonate en mi mineur pour violon, viole de gambe & clavecin, BWV<br />

0 3<br />

Sonate en sol majeur pour violon, viole de gambe & clavecin, BWV<br />

0<br />

Sonate en trio en sol majeur, BWV 039 (autre version de la Sonate<br />

pour viole de gambe & clavecin, BWV 0 7 ; <strong>ici</strong> avec hautbois,<br />

violon, violoncelle & clavecin)<br />

Sonate en trio en sol majeur pour flûte, violon & basse continue<br />

[violoncelle, clavecin], BWV 038<br />

Quelques temps avant 7 0, en plus de ses révolutionnaires sonates<br />

pour violon solo et ses six sonates pour violon et clavecin obligé,<br />

Bach écrivit également deux autres sonates pour violon et continuo :<br />

toutes deux comportent des éléments très intrigants. La structure de la<br />

Sonate en mi mineur, BWV 1023 probablement la plus ancienne, mêle<br />

curieusement sonate et suite, à moins qu’on la considère comme une<br />

suite dont manqueraient les habituels éléments fondateurs. Elle débute,<br />

à la manière de certaines œuvres d’orgue de la première période de Bach,<br />

par une sorte de guirlande de trente mesures, déroulant son discours<br />

passionné, presque tragique, sur une pédale de tonique parfaitement<br />

impassible. Cette introduction se résout dans un Adagio largement<br />

ornementé dont les nombreux chromatismes accentuent encore<br />

l’intensité. L’Allemande qui suit semble encore plus élaborée, mais la<br />

conclusion survient bientôt, en forme de Gigue, un mouvement chargé<br />

de syncopes chaloupées comme le finale du Sixième Brandebourgeois.<br />

La Sonate en sol majeur, BWV 1021 qui n’a refait surface qu’en 9 8<br />

à Eisenach sous forme d’un manuscrit de la main d’Anna Magdalena,<br />

adopte la forme en quatre parties de la sonata da chiesa (sonate d’église).<br />

On se perd en conjectures quant à savoir pourquoi la ligne de basse de<br />

cette sonate reprend note pour note celle de la Sonate en trio, BWV 1038,<br />

qui n’est autre qu’une version remaniée, et peut-être pas par Bach, de la<br />

Sonate pour violon en fa majeur, ex BWV 1022, aujourd’hui attribuée<br />

à Carl Philipp Emanuel Bach (on a pensé pendant longtemps que les<br />

voix supérieures avaient été composées par l’un des fils Bach ou de ses<br />

élèves). Parmi les points saillants de l’ouvrage, l’usage de nombreuses<br />

doubles-cordes dans le Vivace et une esquisse d’écriture polyphonique<br />

au violon dans le finale fugué.<br />

Il est assez remarquable que seul quatre sonates en trio pour ensemble de<br />

musique de chambre de Bach nous soient parvenues. Il convient en effet<br />

de considérer que le genre était extrêmement répandu auprès du public :<br />

par conséquent, on doit craindre que la majeure partie de la musique de<br />

chambre de Bach soit en réalité perdue. Les sonates rescapées existent<br />

dans diverses versions, avec diverses instrumentations. Les Sonates en<br />

trio BWV 1038 et 1039, par exemple, sont conçues comme des sonates<br />

d’église avec leurs quatre mouvements bien contrastés, mais il n’est pas<br />

même certain que la Sonate BWV 1038 soit bel et bien de Bach : peutêtre<br />

l’un de ses fils ou de ses élèves a-t-il écrit la pièce en se basant sur<br />

une basse de Bach lui-même, puisque cette même basse sert aux Sonates<br />

pour violon et clavecin BWV 1021 et 1022. L’Adagio rappelle vivement le<br />

passage « Gute Nacht, o Wesen » qui sert de neuvième section au motet<br />

de Bach « Jesu, meine Freude », BWV 7.<br />

La Sonate en trio en sol majeur, BWV 1039 existe en deux versions,<br />

elle aussi : l’une pour viole de gambe et clavecin concertato (BWV 0 7,<br />

sans nul doute authentique), et l’autre pour deux flûtes traversières – ou<br />

une flûte et violon – et basse continue, BWV 039 qui serait la version<br />

7


initiale. Par ailleurs, les premier, second et quatrième mouvements se<br />

retrouvent dans une version pour orgue, ou pour clavecin/clavicorde<br />

à pédalier, sous le n° de BWV 0 7a. On ne sait pas précisément ce<br />

que Bach avait à l’esprit avec la seconde version, puisqu’il n’apparaît pas<br />

clairement qu’il entendait en faire une œuvre pour trois instruments –<br />

deux flûtes et basse continue – ou pour une seule flûte avec un clavecin<br />

obligé concertant. Dans ce dernier cas, le clavecin jouerait deux parties,<br />

la basse et l’une des voix supérieures. Quoi qu’il en soit, ces différentes<br />

versions ont permis à l’œuvre d’attirer l’attention des mus<strong>ici</strong>ens, sans<br />

même parler de son contenu musical à la fois poétique, énergique et<br />

joyeux. Par ailleurs, voilà l’un des nombreux exemples où Bach a<br />

réutilisé sa propre musique, s’efforçant d’apporter à chaque version un<br />

éclairage et un coloris différent, une expression idiomatique propre au<br />

nouvel instrument, d’autant que le contenu musical en lui-même reste la<br />

plupart du temps inchangé.<br />

8<br />

Clemens Romijn<br />

Volume :<br />

Œuvres pour clavier<br />

Lorsque Bach rassembla ses premiers élèves autour de lui, probablement<br />

dès l’époque de Weimar ( 708- 7 7), il entreprit, fidèle à son esprit<br />

méticuleux, de leur enseigner la musique par l’exemple pratique. La<br />

série de chorals pour orgue de cette période était clairement conçue<br />

pour l’église, certes, mais en même temps, elle devait servir de modèle,<br />

ainsi qu’en témoigne d’ailleurs l’en-tête : « Dem Höchsten Gott allein<br />

zu Ehren, Dem Nächsten, drauss sich zu belehren » (« À la gloire du<br />

Seigneur tout-puissant, et pour l’édification du prochain »). Pendant<br />

ses années à Cöthen, Bach exprima encore plus clairement ses<br />

intentions pédagogiques : pour l’instruction de son garçon premier<br />

né Wilhelm Friedemann, il écrivit quinze Preambula à deux voix (des<br />

« préludes ») et quinze fantaisies à trois voix. Lorsqu’il rassembla ces<br />

pièces en un recueil, il renomma les pièces à deux voix Inventiones et<br />

celles à trois voix Sinfoniae. La page de titre du nouveau manuscrit<br />

comporte l’inscription suivante : « aux amateurs du clavier, et plus<br />

particulièrement ceux désireux d’apprendre, l’instruction pour savoir<br />

non seulement trouver de bonnes ‘inventions’ mais également savoir les<br />

développer ».<br />

Les six premières Inventions sont toutes construites sur des motifs très<br />

courts, destinés à illustrer la technique d’élaboration de tels motifs. Il<br />

en est de même pour les recueils de ce que l’on appela plus tard les<br />

Suites françaises et les Suites anglaises, ainsi que les pour les deux<br />

cahiers du Clavier bien tempéré qui furent tous destinés à un usage<br />

pédagogique. Plus d’un tiers des préludes du premier cahier s’adressent<br />

à Wilhelm Friedemann. On connaît quelques détails de l’enseignement<br />

de Bach pendant ses années à Leipzig grâce à un récit datant de 790<br />

écrit par Ernst Ludwig Gerber, le fils de Heinrich Nicolaus Gerber :<br />

« Bach l’accepta [Gerber senior] avec une amabilité particulière parce<br />

qu’il venait de Schwarzburg, et par la suite il devait toujours l’appeler<br />

Landsmann [mon « pays]. Il lui promit de lui donner toute l’instruction<br />

qu’il voudrait et lui demanda s’il avait soigneusement joué des fugues.<br />

Dès le premier cours, il lui soumit les Inventions. Lorsqu’il les eut<br />

travaillées à la satisfaction de Bach, il poursuivit avec plusieurs suites,<br />

puis le Clavier bien tempéré. Bach joua pour lui cette dernière œuvre<br />

rien moins que trois fois avec son art inimitable, et mon père estima<br />

que c’étaient là ses heures les plus heureuses lorsque Bach, sous prétexte<br />

qu’il n’était pas d’humeur à enseigner, s’asseyait à l’un de ses beaux<br />

instruments et transformait les heures en minutes. »<br />

CD 1 / 2 : Le clavier bien tempéré, livre (BWV 846-870)<br />

CD 3 / 4 : Le clavier bien tempéré, livre (BWV 87 -893)<br />

Voilà bien la plus célèbre œuvre pour clavier de Bach. Le premier livre<br />

fut achevé à Cöthen en 7 , le second à Leipzig autour de 740. Chaque<br />

partie comporte 4 préludes et fugues, un de chaque dans chacune


des douze tonalités majeures et mineures. Les tonalités s’enchaînent<br />

chromatiquement ; par conséquent, les préludes et fugues paires sont<br />

en mineur, les impaires en majeur. Le premier prélude et fugue est en<br />

ut majeur, le dernier en si mineur.<br />

Le titre complet original du Premier cahier, en allemand, peut se<br />

traduire ainsi : « Clavier bien tempéré, ou préludes et fugues dans tous<br />

les tons et demi-tons, tous deux avec la tierce majeure ou Ut, Ré, Mi et<br />

avec la tierce mineure ou Ré, Mi, Fa. Pour la pratique et le profit des<br />

jeunes mus<strong>ici</strong>ens désireux de s’instruire et pour la jouissance de ceux qui<br />

sont déjà rompus à cet art. Johann Sebastian Bach, Anno 1722 ». Une<br />

apologie plutôt didactique pour une œuvre marquante de l’histoire de<br />

la musique.<br />

Le terme « bien tempéré » fait référence au système nouvellement<br />

développé à l’époque selon lequel tous les intervalles entre notes sont<br />

égaux, ou presque égaux, de sorte que l’octave se trouve coupée en<br />

demi-tons quasiment égaux. Ce principe permet de jouer dans n’importe<br />

quelle tonalité, alors que le tempérament inégal crée des tensions<br />

harmoniques qui ne sont pas transposables. Le Clavier bien tempéré<br />

fut le premier ouvrage à explorer systématiquement toutes les tonalités<br />

possibles et imaginables, l’apothéose du système de tempérament égal<br />

qui est devenu la base de la musique pour clavier. La première édition<br />

ne parut qu’un siècle après la mort de Bach, en 799 chez Kollman<br />

à Londres. Il faut préciser que Bach fut précédé par un mus<strong>ici</strong>en du<br />

nom de Johann Kaspar Ferdinand Fischer qui avait fait paraître, 5 ans<br />

auparavant, une collection de 0 préludes et fugues dans 9 différentes<br />

tonalités – mais pas les 4 ! Il appela le recueil Ariadne Musicae, faisant<br />

ainsi allusion à Ariane de la mythologie grecque dont le fil conducteur<br />

permit à Thésée de retrouver son chemin dans le labyrinthe crétois.<br />

Selon toute évidence, Bach connaissait l’ouvrage de Fischer d’autant<br />

que certains de ses sujets de fugue en reprennent quelques tournures,<br />

plus particulièrement de la Fugue en sol mineur WTC1, la Fugue en<br />

mi majeur WTC2 et la Fugue en fa majeur WTC1, des similitudes qui<br />

ne doivent rien au hasard. Par contre, la collection de 4 Préludes et<br />

Fugues écrits par B. C. Weber sous le même titre que Bach ne sont<br />

pas un travail de précurseur mais bien d’imitateur. La date de 689 qui<br />

apparaît sur le manuscrit conservé à la Bibliothèque du Conservatoire<br />

de Bruxelles est fausse puisque Weber vécut de 7 à 758.<br />

On estime que le tempérament égal fut développé par Andreas<br />

Weckmeister aux alentours de 700, mais la réalité est tout autre.<br />

L’histoire du tempérament égal remonte à 5 8 lorsqu’un certain H.<br />

Grammateus recommanda de diviser les octaves en 0 demi-tons<br />

égaux et demi-tons quelque peu plus petits. Dans son Dialogo de<br />

58 , Vincenzo Galilei propose d’utiliser un demi-ton de la fréquence<br />

8/ 7 très approchant du demi-ton bien tempéré. Par ailleurs, le<br />

principe du tempérament égal fut énoncé par le prince chinois Tsaiyu<br />

en 596 puis par le Français Mersenne en 635. Contrairement à<br />

ce que l’on affirme généralement, Werckmeister n’a jamais « inventé »<br />

le demi-ton tempéré : son introduction dans le monde de la musique<br />

découla d’un lent processus d’acclimatation. On ne peut pas affirmer<br />

que le Clavier bien tempéré de Bach ou le Ariadne Musica de Fischer<br />

faisaient allusion à un tempérament strictement égal ou à un accord<br />

approchant, en cours de perfection. Quoi qu’il en soit, le système ne<br />

fut définitivement adopté en Allemagne que vers 800, et vers 850 en<br />

France et en Angleterre.<br />

Le Premier livre du Clavier bien tempéré présente une plus grande unité<br />

de style et d’objectif que le second, qui comprend des pièces de diverses<br />

époques de la vie de Bach. En plus de démontrer qu’il était possible,<br />

avec le nouveau mode d’accord tempéré, d’utiliser toutes les tonalités, il<br />

poursuivait un but didactique évident : dans presque chaque prélude,<br />

l’exécutant se voit confier une tâche technique bien précise, de sorte<br />

que l’on pourrait aisément les appeler « Etudes ». Dans cette optique,<br />

les Inventions et les Sinfoniae respectivement à deux ou trois voix, ainsi<br />

que les Petits préludes BWV 933-934 seraient des études préparatoires.<br />

Naturellement, l’objectif éducatif du Clavier bien tempéré dépasse de<br />

loin la seule technique du clavier, d’autant qu’il ne se trouve pas deux<br />

préludes ou deux fugues de caractère, de construction ou de modèle<br />

similaire ou même approchant. C’est plus particulièrement dans les<br />

préludes qu’apparaissent les différences les plus flagrantes : chacun<br />

d’eux illustre un type bien spécifique de composition pour clavier du<br />

9


30<br />

baroque tardif. Le célèbre premier prélude, en ut majeur, ressemble<br />

fort à une improvisation sur le luth : des accords brisés, qui servent<br />

d’ailleurs aussi d’argument aux préludes n° 6 et n° 5. D’autres forment<br />

de véritables études de mécanique (n° et n° 5), ou encore des toccatas<br />

(n° ). Le dixième prélude présente une phénoménale transformation<br />

dans l’esprit de Bach : l’on sait qu’une version préalable existe dans le<br />

Petit livre de Wilhelm Friedemann, mais lorsqu’il le reprend dans le<br />

Clavier bien tempéré, le compositeur ajoute une sublime cantilène à la<br />

main droite, puis termine le morceau par un passage presto entièrement<br />

nouveau, soulignant ainsi que la première version n’était en effet qu’une<br />

simple improvisation. Selon toute évidence, les n° 3, , 3, 4, 7 et<br />

0 témoignent de l’influence des Inventions à deux voix. Quant aux<br />

Sinfonias à trois voix, elles trouvent leur écho dans les préludes n° 9,<br />

8, 9 et 3. C’est du côté de la sonate d’église qu’il faut chercher les<br />

sources des préludes n° 4, 8, 6 et , des arias typiques des mouvements<br />

lents. Enfin, presque tous ces styles et toutes ces techniques – accords<br />

brisés, rappel des Inventions, aria etc. – se trouvent mêlés dans l’étonnant<br />

prélude n° .<br />

Les fugues du Premier livre, avec leur remarquable diversité de<br />

sujets, de texture, de forme, de traitement, constituent une véritable<br />

encyclopédie de toute l’écriture fuguée monothématique. On y retrouve<br />

tour à tour l’ancien Ricercare (n° 4 en ut dièse mineur), les formules<br />

d’inversion de canon et d’augmentation – n° 8 en mi bémol majeur<br />

–, la recherche de la virtuosité instrumentale dans la fugue n° 3 en<br />

ut dièse majeur, et tant d’autres styles encore… Et si la majorité des<br />

fugues sont écrites à trois ou quatre voix, on en trouve une à deux voix<br />

seulement (n° 0) et deux à cinq voix (n° 4 et n° ). Et si la majorité<br />

des thèmes restent fermement ancrés dans leurs tonalités respectives,<br />

certains sujets n’hésitent pas à s’aventurer dans le chromatisme, la<br />

modulation ou l’incongruité thématique tels les n° 7, 9, 5 et 4, sans<br />

oublier celles comportant deux contre-sujets – les n° , 3, 8 et .<br />

Quant à la Fugue n° 5, l’une des préférées des pianistes de tout poil<br />

– écrite dans le style de Haendel –, elle contraste radicalement avec<br />

la précédente n° 4 et son style emprunté à Froberger, un Ricercare à<br />

l’ancienne égrenant de longues notes soutenues. La plus éclatante fugue<br />

en termes d’écriture est sans doute la huitième : Bach combine le sujet,<br />

son inversion, son augmentation et sa double augmentation dans des<br />

strettes d’une complexité diabolique.<br />

Les préludes du Second livre diffèrent considérablement de ceux du<br />

Premier cahier. On n’y trouve qu’une seule pièce en arpèges, le n° 3<br />

dont la seconde partie consiste d’ailleurs en une fugue. Même le n°<br />

évoque plutôt une fugue à trois voix qu’un simple prélude. Mais Bach<br />

ne se limite pas à ce procédé qui consiste à introduire une véritable<br />

fugue grâce à un prélude en fugato : on trouve de riches et foisonnants<br />

préludes, annonçant de riches et foisonnantes fugues puissamment<br />

contrapuntiques (n° et n° 6). De temps à autres, il recourt au genre<br />

du concerto – n° 7 – ou de l’ouverture à la française – n° 3 –.<br />

On peut citer la fugue n° comme exemple d’une structure musicale<br />

abstraite construite à partir d’un matériau minimaliste, tandis que<br />

le Prélude et fugue en fa dièse mineur n° 4 se singularise par une<br />

beauté de thèmes et de proportions. Au même titre que dans ses<br />

fugues pour orgue, chaque sujet présente <strong>ici</strong> une personnalité musicale<br />

immédiatement reconnaissable et spécifique, dont la fugue n’est que<br />

le développement logique. Dans la double fugue n° 4, Bach atteint le<br />

sommet de son art contrapuntique. Enfin, le n° 4 donne l’impression<br />

d’être une sorte de PS à tout le cycle, sous forme d’une danse rococo<br />

insouciante et libre dans laquelle Bach semble avoir absorbé et<br />

transcendé le style musical de la nouvelle génération, représentée par<br />

ses fils Carl Philipp Emanuel et Johann Christian, son cadet.<br />

CD 5 / 6 : Six Partitas pour clavier, BWV 8 5-830<br />

N° en si bémol majeur, BWV 8 5<br />

N° en ut mineur, BWV 8 6<br />

N° 3 en la mineur, BWV 8 7<br />

N° 4 en ré majeur, BWV 8 8<br />

N° 5 en sol majeur, BWV 8 9<br />

N° 6 en mi mineur, BWV 830<br />

Les suites pour clavier de Bach témoignent de l’influence des écoles


française et italienne, reportées dans un modèle de construction à<br />

l’allemande. On connaît trois séries de Suites : les Suites françaises et<br />

les Suites anglaises écrites à Cöthen, ainsi que les Six Partitas publiées<br />

isolément entre 7 6 et 730, puis rassemblées en 73 dans les Klavier-<br />

Übung au titre de Premier cahier.<br />

De son vivant, Bach ne publia qu’une toute petite partie de son œuvre<br />

immense. Cela peut paraître étrange à l’artiste ou au compositeur<br />

moderne, qui fait tout son possible pour voir ses œuvres éditées car<br />

c’est là l’unique manière de diffuser son travail. Bach, lui, jouissait déjà<br />

d’une réputation au niveau européen bien avant la mise sur le marché<br />

de ses six partitas – sa première publication. Dès 7 7, le très influent<br />

critique hambourgeois Mattheson avait parlé de lui en termes plus<br />

qu’élogieux. À travers l’Allemagne tout entière, Bach était reconnu<br />

comme un organiste et claveciniste sans pareil et sans précédent. Les<br />

facteurs d’orgue eux-mêmes le craignaient autant qu’ils le respectaient<br />

pour sa capacité à tester les nouveaux orgues et à rendre un verdict<br />

juste mais implacable. Tout jeune mus<strong>ici</strong>en qui pouvait se prévaloir<br />

d’avoir été élève de Bach ou qui détenait une recommandation de sa<br />

part était assuré d’un poste d’organiste, de Kantor ou de Kapellmeister.<br />

Dans ces conditions, on ne peut que s’étonner que Bach ait attendu<br />

sa quarantième année, en 7 6, avant de faire paraître son Opus .<br />

Et pourtant, les ventes restaient marginales : Bach en vendit quelques<br />

exemplaires lui-même, et le reliquat tomba entre les mains de Boetius<br />

puis de Breitkopf qui jusqu’en 760, dix ans après la mort de Bach,<br />

proposait encore des invendus dans son catalogue…<br />

Pourtant, d’un point de vue artistique, ces partitas furent un succès<br />

phénoménal. Car même si peu de personnes possédaient un exemplaire<br />

édité, de nombreuses copies manuscrites circulaient et maint claveciniste<br />

les inscrivait à son répertoire. Selon Forkel, qui écrivit en 80 la<br />

première biographie de Bach, la parution de l’Opus de Bach provoqua<br />

« un grand remue-ménage dans le monde musical de son temps. Nul<br />

n’avait jamais vu ou entendu rien de pareil au clavier. Quiconque<br />

apprenait à bien jouer quelques pièces de ce recueil pouvait alors tenter<br />

sa chance dans le monde musical, et même de nos jours, les jeunes<br />

artistes peuvent accéder à la renommée de cette manière, tellement<br />

elles sont brillantes, sonores, expressives et toujours nouvelles. »<br />

Le terme « partita » prête légèrement à confusion. Au 7 ème et 8 ème<br />

siècle, il désignait soit une suite, soit une série de variations. L’origine<br />

du terme, quoi qu’il en soit, est « variation ». Dans le recueil Ricercate,<br />

canzone, partite diverse de Trabaci ( 6 5) ainsi que dans les Toccate e<br />

partite d’intavolatura de Frescobaldi ( 6 4), partita signifiait toujours<br />

une série de variations, et pas une suite – c’est à dire une série de pièces<br />

de danse –. C’est (dans ce sens aussi que l’utilisait Pachelbel en 690,<br />

Böhm, et Bach lui-même dans ses Partitas en chorals pour orgue.<br />

Dans ces conditions, il est diff<strong>ici</strong>le de dire pourquoi le terme a fini par<br />

désigner une suite. Peut-être la dénomination « Parthien » (= suites),<br />

que l’on retrouve dans des éditions d’œuvres de Froberger dès 693, de<br />

Kuhnau en 69 et de Theophil Muffat en 7 6, ne provient-elle pas<br />

de l’italien « partita » mais du mot français « partie » (= mouvement),<br />

un mot qui peut décrire une partition sous forme de suite. Bach utilisa<br />

la désignation de Partita pour ses six Suites publiées dans son recueil<br />

Klavier-Übung I (publié par souscription entre 7 6 et 73 ), ainsi que<br />

pour les suites pour violon solo et pour flûte solo. Le titre de Klavier-<br />

Übung devait assurément lui avoir été inspiré par son prédécesseur<br />

Kuhnau qui avait rencontré un vif succès avec ses deux séries de Suites<br />

pour clavier, publiées en 698 et 70 également sous le titre général<br />

de Klavier-Übung, chaque suite portant le nom de Partita. Selon toute<br />

évidence, Bach se fit assister de son fils Emanuel pour la gravure des<br />

plaques : ce jeune homme de 7 ans avait déjà réalisé des plaques de<br />

cuivre pour ses premières œuvres.<br />

Cette troisième collection de suites (BWV 8 5-830) occupe une place<br />

particulière dans tout l’œuvre de Bach, car ce fut la première œuvre<br />

qu’il devait graver et publier lui-même dans toute la période s’étendant<br />

de 7 6 à 74 .<br />

Dans ces six Partitas, les séries de danses hautement stylisées sont<br />

précédées de toute une panoplie de mouvements introductifs :<br />

Praeludium, Praeambulum, Sinfonia, Fantasia, Ouverture ou même<br />

Toccata, des formes typiques de la musique pour clavier du Baroque<br />

3


3<br />

tardif. Les Partitas commencent par une pièce purement introductive ;<br />

dans le cas présent, chaque ouverture présente un caractère bien<br />

spécifique et différent de toutes les autres. Pour la première Partita,<br />

Bach fait appel à l’Invention, tandis qu’il recourt à l’Ouverture à la<br />

française pour la n° et n° 4 et à la Fantaisie pour la troisième. Toutes les<br />

pièces présentent des caractéristiques italiennes (on y trouve les mots<br />

« sinfonia » ou « burlesca » et la « Corrente » remplace la Courante à la<br />

française au titre de second morceau de danse) et françaises, mais elles<br />

semblent aussi préfigurer le style mélodique expressif développé par<br />

Emanuel Bach. Ainsi que dans les Partitas de Kuhnau, les six Partitas de<br />

Bach reprennent les danses de la suite classique – Allemande, Courante,<br />

Sarabande, Gigue (hormis la Partita n° qui se passe de gigue) –, mais<br />

Bach porte le genre infiniment plus loin que Kuhnau, ne serait-ce que<br />

par l’addition d’ « autres galanteries », ainsi que le promet la page de<br />

garde. Ainsi, chaque Partita comporte sa propre galanterie, qui lui<br />

confère donc un caractère propre et immédiatement reconnaissable.<br />

Clemens Romijn<br />

CD 7 / 8 / 9 : Œuvres pour clavier 700- 7 0<br />

CD 7<br />

Sonate en la mineur d’après la Sonate I dans le «Hortus Musicus»<br />

de Jan Adam Reinken, BWV 965 - Fugue en ré mineur, BWV 948<br />

- Suite en fa mineur, BWV 8 3 - Prélude en la mineur, BWV 9<br />

- Prélude & Partita du 3 e ton en fa majeur, BWV 833 - Fugue en<br />

si bémol majeur d’après l’Allegro de la Sonate 6 dans le «Hortus<br />

Musicus» de Jan Adam Reinkens, BWV 954 - Fantaisie « Duobus<br />

subiectis « en sol mineur, BWV 9 7 - Sonate en ré majeur, BWV<br />

963 - Fugue en la mineur, BWV 947 - Fugue en la mineur, BWV<br />

958<br />

CD 8<br />

Prélude en si mineur, BWV 9 3 - Fugue en si mineur sur un thème<br />

de Tomaso Albinoni, BWV 95 - Fugue en si mineur, BWV 95 a<br />

(variante de la précédente) - Ouverture en sol mineur, BWV 8 -<br />

Sonate en do majeur d’après la Sonate XI dans le «Hortus Musicus»<br />

de Jan Adam Reinken, BWV 966 - Capriccio en mi majeur en<br />

l’honneur de Johann Christoph Bach, BWV 993 - Prélude & Suite<br />

en la mineur, BWV 996 - Fugue en do majeur, BWV 946 - Sonate<br />

en la mineur, BWV 967 - Fugue en la majeur, BWV 949 - Fugue en<br />

la mineur, BWV 959<br />

CD 9<br />

Concerto & Fugue en do mineur, BWV 909 - Suite en la majeur,<br />

BWV 83 - Aria varié à la manière italienne en la mineur, BWV<br />

989 - Suite en si bémol majeur, BWV 8 - Fugue en si bémol<br />

majeur sur une fugue en sol majeur de Johann Christoph Erselius,<br />

BWV 955 - Ouverture (suite) en fa majeur, BWV 8 0 - Fugue en<br />

la majeur, BWV 950 - Capriccio sur le départ de son frère bienaimé,<br />

en si bémol majeur, BWV 99<br />

Les manuscrits autographes originaux de Jean-Sébastien Bach furent<br />

longtemps la possession des membres de sa famille, en particulier Carl<br />

Philipp Emanuel, mais aussi Wilhelm Friedemann et Anna Magdalena.<br />

De nos jours, la majorité de ces vénérables reliques reposent dans les<br />

bibliothèques de Berlin, anciennement « Est » et « Ouest », ce qui ne<br />

manqua pas de créer de difficultés assez insurmontables : ainsi que<br />

dans les Archives Bach de Leipzig. Quelques autres manuscrits sont<br />

disséminés au quatre coins du monde, ce qui ne facilite pas toujours<br />

la recherche musicologique, d’autant que certaines grandes œuvres<br />

manquent obstinément à l’appel alors que l’on sait qu’elles ne sont ni<br />

perdues ni détruites… En dehors de ces inestimables partitions, les<br />

élèves de Bach et les membres de sa famille – à commencer par la<br />

fidèle et irremplaçable Anna Magdalena – établirent d’innombrables<br />

copies en vue de la dissémination et de l’exécution des ouvrages. Pour<br />

Bach lui-même, le principe de la copie était un vecteur pédagogique<br />

en soi : rendons-lui donc grâce de cette technique qui nous a permis<br />

d’hériter d’innombrables œuvres qui seraient sinon perdues à jamais.<br />

Depuis longtemps, toutes les œuvres connues de Bach sont éditées<br />

et l’on peut avancer que sa musique occupe, dans la conscience de


l’humanité, la place qu’elle mérite. Et pourtant, une majorité d’œuvres<br />

de la première période, le « jeune Bach », ne sont pratiquement jamais<br />

jouées, hormis peut-être les Toccatas BWV 910-916 (CD 8) écrites<br />

entre 705 et 7 .<br />

Le spécialiste de Bach A. Basso définit ainsi les nombreux problèmes :<br />

« La sphère la plus chaotique et confuse dans laquelle Bach a exercé<br />

son talent est sans doute celle de la musique pour clavecin (…). Il<br />

existe d’innombrables pages isolées pour lesquelles il est diff<strong>ici</strong>le, d’une<br />

part, d’établir l’authent<strong>ici</strong>té, et d’autre part, de déterminer leur position<br />

chronologique ». À cet effet, il a été nécessaire d’établir des classifications<br />

historiques basées sur les informations d’ordre biographiques dont<br />

nous disposons, alors que la majorité des données ne sont que d’ordre<br />

général. » L’histoire a retenu bien des preuves de sa grande capacité<br />

à apprendre, mais peu de choses nous sont parvenues quant à ses<br />

premiers essais de composition. Friederich Blume, décrivant le jeune<br />

Bach, estimait qu’en ce qui concerne la période en question – entre 695<br />

et 700 –, on ne dispose de strictement aucun renseignement sur sa<br />

progression artistique. S’il est évident qu’à partie de l’âge de quinze ans,<br />

Bach maîtrisait suffisamment la technique instrumentale et musicale<br />

pour se lancer dans la composition, on doit garder à l’esprit que nous<br />

ne disposons d’aucun élément tangible.<br />

Pendant longtemps, l’origine de 9 parmi les 9 œuvres présentées<br />

sur les CD 7, 8 et 9 étaient considérées comme étant « d’attribution<br />

douteuse », quand bien même elles étaient publiées sous le nom de<br />

Bach par Breitkopf & Härtel et Peters : les mus<strong>ici</strong>ens hésitaient donc à<br />

les jouer. Pourtant, quelques-unes de ces œuvres – en nombre limité,<br />

certes – sont d’un intérêt primordial car elles jettent une lumière<br />

nouvelle sur la vie et le parcours musical de Bach adolescent et jeune<br />

adulte. Certes, il sera peut-être nécessaire d’attendre les conclusions<br />

de certains travaux musicologiques assez laborieux menés par la Neue<br />

Bachgesellschaft, qui sauront mettre un terme aux conjectures quant à<br />

l’authent<strong>ici</strong>té de telle ou telle œuvre. Plus de deux siècles ont déjà été<br />

passés à ces travaux, un peu de patience n’aura guère d’importance.<br />

Jusqu’à une période récente, il était généralement admis que la première<br />

œuvre de Bach – dont l’authent<strong>ici</strong>té a pendant longtemps été mise en<br />

doute – est le choral BWV 704 d’avant l’année 707, qui nous est parvenu<br />

sous forme de manuscrit original. Pourtant, il paraît maintenant acquis<br />

que les Partitas pour orgue, BWV 766, 767 et 78 sont antérieures au<br />

choral en question. Le Prélude de la Partita del tuono terzo, BWV<br />

833 (CD 7), dans un style volontairement archaïque, est à voir comme<br />

un morceau originalement conçu pour le clavecin entre 700 et 704.<br />

Cela étant dit, il n’en reste pas moins que la tâche d’établir un ordre<br />

chronologique et de déterminer où les œuvres ont pu être écrites relève<br />

plus de l’archéologie que de la musicologie ! Seules les techniques les<br />

plus avancées sauront apporter une réponse avec certitude : l’origine des<br />

papiers, les composants des encres, les formes calligraphiques, la forme<br />

des notes et des lettres, sans parler des comparaisons entre manuscrits,<br />

tout cela exige des moyens dont le 9 ème siècle ne disposait naturellement<br />

pas. Une fois que ce travail aura été accompli, les analystes pourront<br />

examiner sous l’angle musicologique le style, les sources musicales<br />

disponibles, et enfin les innombrables caractéristiques et paramètres<br />

dont témoignent les œuvres antérieures datées avec certitude. Jusqu’<strong>ici</strong>,<br />

on devait se borner à mettre en parallèle les styles en osant espérer que<br />

cela permettrait de définir un ordre chronologique cohérent…<br />

Spitta fut le premier à se baser sur ces observations – l’évolution<br />

stylistique – pour tenter d’établir une chronologie plausible. Mais<br />

l’imprécision du processus le mena à tirer des conclusions hâtives<br />

ou, du moins, erronées, qui ont été invalidées depuis. Malgré tout, les<br />

efforts incessants de spécialistes tout au long des 9 ème et 0 ème siècles<br />

tels que Spitta, Schaltzriedt, Krüger en 970, Eichberg en 975, Wolff<br />

en 980 et Basso en 983, ainsi que les éditions de la Neue Bach<br />

Ausgabe Kritischer Bericht de 98 (Rapport critique de l’édition de la<br />

Neue Bachgesellschaft), ont permis d’attribuer définitivement à Bach<br />

les œuvres suivantes (CD 7, 8, 9) : les BWV 820, 821, 822, 823, 832,<br />

833, 917, 922, 923, 940, 947, 948, 949, 950, 951, 951a, 954, 955, 963,<br />

965, 966, 967, 989, 992, 993 et 996. L’incertitude n’a pas été levée sur le<br />

Concerto e fuga, BWV 909 (CD 9), mais de sérieuses preuves semblent<br />

attester de son authent<strong>ici</strong>té.<br />

33


34<br />

Au milieu de ces intenses réexamens des sources, il reste toujours un<br />

point crucial à éclaircir : où, dans quelle ville Bach a-t-il écrit telle et<br />

telle œuvre, et à quel âge ? Bach a quitté Ohrdruf au printemps 700<br />

pour s’installer à Lüneburg (Ouverture en sol mineur, BWV 822). À<br />

cette époque, il rendait fréquemment visite à ses maîtres, Böhm et<br />

Buxtehude.<br />

En mars 703 il eut l’occasion d’entendre Reinken à Hambourg ; à Celle,<br />

il se familiarisa avec la musique française, puis il s’arrêta à Weimar<br />

où il s’installa (Concerto e fuga, BWV 909). Mais après avoir passé<br />

seulement quatre mois auprès de la cour, il partit pour Arnstadt ; c’est<br />

probablement là que, ému par le départ de son frère Johann Jacob,<br />

hautboïste pour Charles XII de Suède, il écrivit le Capriccio sopra la<br />

Lontaneza, BWV 992 (CD 9).<br />

Après avoir obtenu quatre semaines de congé pour voir Buxtehude à<br />

Lübeck, il y resta d’octobre 705 à février 706, puis rentra à Lüneburg<br />

jusqu’en juin 707. Les œuvres BWV 820, 821, 823, 832, 833, 955,<br />

963, 967 et 993 datent, sans erreur possible, de cette époque. Ensuite,<br />

le 5 juin 707, il fut engagé comme organiste à l’église Saint-Blaise de<br />

Mühlhausen (en Thuringe ; aucun rapport avec Mulhouse dont le nom,<br />

en allemand, est également Mühlhausen !) Le 7 octobre il épousa sa<br />

cousine Maria Barbara, la fille de l’organiste de Gehren, Johann Michael<br />

Bach. Il s’installa ensuite à Weimar le 5 juin 708, âgé de 3 ans : toute<br />

cette époque représente l’évolution de sa jeunesse.<br />

Sa fille Catharina Dorothea naquit en 708, puis son premier fils<br />

Wilhelm Friedemann en 7 0. Les œuvres BWV 917, 922, 923, 946,<br />

947, 948, 949, 950, 951, 951a, 954, 958, 959, 965, 966, 989 et 996<br />

datent toutes de cette époque.<br />

La Suite en mi mineur pour luth, BWV 996, initialement écrite pour<br />

cet instrument, fut réécrite pour clavecin dans la tonalité de la mineur<br />

(CD 8) par Bach lui-même. Ce manuscrit isolé se trouve maintenant à<br />

la Bibliothèque Royale de Bruxelles ; la couverture du cahier représente<br />

le début du « Preludium con la Suite » de cette même œuvre. Emporté<br />

par une passion pour cet art qu’il maîtrisait comme personne ne l’avait<br />

fait jusqu’alors, et que tant d’autres tenteraient en vain d’égaler, Bach<br />

révèle dans ces 9 œuvres de jeunesse (CD 7, 8 & 9) une exubérance<br />

démoniaque, et une volonté de vivre sa musique jusqu’à la lie, mais<br />

également une profondeur d’émotion et de noblesse inégalées.<br />

Jamais, au cours de sa jeunesse, ne cessa-t-il d’étudier, d’apprendre et<br />

d’expérimenter auprès de ses aînés, de se laisser éclairer par la science<br />

d’un ami, de chercher encore et toujours à atteindre la perfection, afin<br />

un jour de pouvoir tous les dépasser. Bach fut l’archétype de l’artisan qui<br />

ne crée jamais rien de quoi il ne puisse être légitimement fier, chaque<br />

pas étant mesuré, pesé et assuré de main de maître. Il ne fut jamais un<br />

Mozart dont la légendaire précocité avait ému toute l’Europe en son<br />

temps. Pourtant, Bach et Mozart ont une chose en commun : il n’y a<br />

pas une seule œuvre de leur jeunesse, considérée comme mineure si<br />

on les mesure à l’aune de la totalité de leurs œuvres, qui n’aurait pas été<br />

considérée comme un immense chef-d’œuvre si un autre compositeur<br />

les avait écrites.<br />

Yves Bessières<br />

CD 10 : Concerto italien, BWV 97 – Ouverture à la<br />

française, BWV 83 – Fantaisie chromatique et Fugue,<br />

BWV 903<br />

Concerto Italien en fa majeur, BWV 97<br />

Ouverture à la française en si mineur, BWV 83<br />

Fantaisie chromatique et fugue en ré mineur, BWV 903<br />

Dans la première biographie de Bach jamais écrite, Johann Nicolaus<br />

Forkel rapporte, en 80 , ce qui suit : « Chromatische Fantasie und<br />

Fuge. Unendliche Mühe habe ich mir gegeben<br />

noch ein Stück dieser Art von Bach zu finden. Aber vergeblich. Diese<br />

Fantasie ist einzig und hat nie ihres Gleichen gehabt. Ich erhielt sie zuerst<br />

von Wilh. Friedemann [Bach] aus Braunschweig. Einer seiner und meiner<br />

Freunde, der gerne Knittelverse machte, schrieb auf ein beygelegtes Blatt<br />

:


Anbey kommt an<br />

Etwas Musik von Sebastian,<br />

Sonst genannt: Fantasia chromatica;<br />

Bleibt schön in alle Saecula.<br />

Sonderbar ist es, dass diese so ausserordentliche kunstreiche Arbeit auch<br />

auf den allerungeübtesten Zuhörer Eindruck macht, wenn sie nur irgend<br />

rein vorgetragen wird. »<br />

(« Fantaisie chromatique et fugue. Je me suis donné un mal infini<br />

pour découvrir ne serait-ce qu’une seule autre œuvre de Bach qui fût<br />

analogue. En vain. Cette Fantaisie est unique et il n’y en a jamais eu de<br />

pareille. Je l’ai obtenue par Wilhelm Friedemann [Bach] de Brunswick.<br />

L’un de nos amis communs, qui se pique de vers de mirliton, a écrit sur<br />

une feuille séparée :<br />

Vo<strong>ici</strong> pour vous mains<br />

Une musique de Sébastien<br />

Elle a pour nom Fantasia Chromatica<br />

Et restera belle dans les siècles des Saecula<br />

Il est singulier qu’un travail d’une telle science extraordinaire fasse effet<br />

sur l’auditeur le moins averti, pour peu qu’on lui joue dans les règles de<br />

l’art. » )<br />

Cette singulière prophétie se vérifie encore de nos jours : la Fantaisie<br />

chromatique et Fugue en ré mineur, BWV 903 reste l’une des œuvres<br />

instrumentales de Bach les plus jouées. Mais peut-être notre poète<br />

en herbe était-il influencé par le fait que même du vivant de Bach, et<br />

longtemps après sa mort, l’ouvrage était en circulation sous la forme<br />

d’un incalculable nombre de copies manuscrites, les clavecinistes<br />

puis les pianistes désirant tous s’accaparer ce monument de brillante<br />

virtuosité. Dans ces conditions, il est d’autant plus étonnant que la<br />

première édition dut attendre le début du 9 ème siècle pour voir le<br />

jour, tandis que tant de fadaises rococo se vendaient comme des petits<br />

pains.<br />

Selon toute évidence, c’est à Cöthen que Bach écrivit cette œuvre<br />

turbulente et expressive, donc entre 7 7 et 7 3. Sa force principale<br />

réside surtout dans le traitement chromatique et dans sa force<br />

expressive que dans son architecture, mais malgré cette puissance<br />

d’émotion et l’impression d’improvisation, l’œuvre possède bel et bien<br />

une forme logique. L’introduction, similaire à une toccata, regorge de<br />

gammes, d’accords brisés et d’arpèges ; la seconde partie ressemble<br />

plutôt à un récitatif instrumental, tandis que la troisième rassemble<br />

tous ces éléments. La fugue, de son côté, fait appel à de nombreux<br />

éléments chromatiques dans sa progression musicale ; et si le début<br />

reste strictement contrapuntique, Bach se libère progressivement des<br />

contraintes pour retrouver le caractère rhapsodique et improvisé de la<br />

fantaisie. L’œuvre s’achève dans un déluge d’impressionnants accords à<br />

huit sons et de puissantes octaves à la main gauche, un point culminant<br />

digne de cette œuvre hors pair.<br />

Bach fit paraître le second cahier des Clavier-Übungen en 735, peu<br />

après son cinquantième anniversaire. Il comprend le Concerto italien<br />

en fa majeur, BWV 971 et une grande Partita, l’Ouverture à la française<br />

en si mineur, BWV 931 pour clavecin à deux claviers, deux ouvrages<br />

conçus spécifiquement pour un clavecin à deux claviers. L’un comme<br />

l’autre reprend le modèle du concerto, mais d’origine différente : la<br />

première œuvre imite le concerto à la Vivaldi, la seconde plutôt la suite<br />

orchestrale très répandue en Allemagne pendant le Baroque tardif.<br />

Certains des préludes des Suites anglaises soulignent déjà combien Bach<br />

sait transférer au clavier les formes orchestrales italiennes : le Prélude<br />

de la Troisième suite, par exemple, reprend l’Allegro de concerto avec<br />

son alternance entre solos et tutti. En ce qui concerne l’adaptation de<br />

Bach à la forme concertante, elle est particulièrement éblouissante<br />

dans le Concerto dans le style italien, ou Concerto italien ; avec un art<br />

incomparable, Bach fait alterner les deux claviers du clavecin pour<br />

créer une impression de contraste entre tutti et solo selon le modèle<br />

orchestral italien.<br />

L’Ouverture à la française impose certains changements de clavier<br />

assez malaisés : le but est encore une fois d’obtenir des effets orchestraux.<br />

35


36<br />

De même que dans les ouvertures orchestrales, Bach emprunte le titre<br />

« ouverture » comme synecdoque pour désigner la suite dans son<br />

ensemble, probablement parce que l’ouverture en est le mouvement le<br />

plus conséquent. Autre parallèle avec les suites orchestrales : Bach omet<br />

l’Allemande qu’il n’utilise normalement que dans les suites pour clavier.<br />

Il est intéressant de noter que le compositeur écrivit cette œuvre en ut<br />

mineur, en 73 , avant de la transposer en si mineur. La raison reste<br />

obscure – structure de la tonalité, tempérament, sensation tonale… –,<br />

mais l’on sait que Bach opéra des modifications en profondeur dans<br />

la notation de l’ouverture : les levées dans la version en ut mineur,<br />

des doubles croches, deviennent des triples dans la version remaniée,<br />

provoquant ainsi un rythme nettement plus incisif. Apparemment<br />

il n’était pas assez sûr que la première notation, évidente dans son<br />

entourage immédiat, serait comprise lorsque l’œuvre serait diffusée<br />

au-delà de cet entourage : pensait-il déjà à la publication ? On peut<br />

l’imaginer.<br />

CD 11 : Variations Goldberg, BWV 988<br />

Variations Goldberg (Thème et 30 variations) en sol majeur, BWV<br />

988<br />

Au cours de sa vie à Leipzig, Bach rencontra de nombreuses<br />

personnalités de l’aristocratie locale : en effet, il entretenait un lien<br />

étroit avec la cour de l’Electeur de Dresde. L’un de ces aristocrates était<br />

Hermann Carl conte de Keyselingk qui devait devenir un des plus<br />

étonnants appuis de Bach. Le conte entretenait un petit orchestre privé,<br />

dans lequel l’un des élèves de Bach et de son fils Wilhelm Friedemann<br />

Bach tenait le clavecin. Le nom de cet élève : Johann Gottlieb Goldberg.<br />

Selon une anecdote rapportée en 80 par le premier biographe de<br />

Bach, l’Aria mit verschiedenen Verändungen, BWV 988, connu sous le<br />

nom de Variations Goldberg, vit le jour de la manière suivante : le conte<br />

souffrait d’insomnies et demandait à Goldberg, qui habitait sur place,<br />

de passer la nuit à lui jouer de la musique dans la pièce attenante. Notre<br />

insomniaque demanda un jour à Bach de lui écrire quelques pièces de<br />

clavecin pour Goldberg, de caractère doux et légèrement animé afin de<br />

lui remonter quelque peu le moral au cours de ses nuits blanches. Bach<br />

pensa, à juste titre, que la meilleure forme serait celle des variations.<br />

Par la suite, le conte ne les appela plus que « ses » variations qu’il ne<br />

se lassait jamais d’écouter, à telle enseigne qu’il demandait toujours,<br />

lorsqu’il sentait arriver l’insomnie : « Cher Goldberg, jouez-moi donc<br />

l’une de mes variations ».<br />

Dans cet ouvrage, Bach a résumé tous les genres caractéristiques de la<br />

musique baroque pour clavier. L’Aria avec trente différentes variations,<br />

publiée en 74 au titre de Quatrième partie de la Klavier-Übung et<br />

connue sous le nom de Variations Goldberg s’organise de la même<br />

manière exhaustive de toutes ses grandes œuvres tardives. Le thème,<br />

une sarabande (une dans baroque lente et majestueuse), se divise en<br />

deux parties équilibrées ; basse et structure harmonique sont maintenus<br />

tout au long des trente variations, tandis que la forme générale est<br />

celle de la chaconne ou de la passacaille. Les variations se présentent<br />

en groupes de trois dont chaque dernière est un canon, le premier<br />

étant à l’unisson, le second à la seconde etc. jusqu’au neuvième qui<br />

est, naturellement, à l’intervalle de neuvième. La trentième et dernière<br />

variation, toutefois, est un quodlibet, mêlant contrapuntiquement deux<br />

mélodies de chansons populaires, toujours sur la même ligne de basse.<br />

En fin d’ouvrage, l’air du début est réexposé sans aucun changement.<br />

Les variations non-canoniques explorent tous les types possibles et<br />

imaginables : inventions, fuguettes, une ouverture à la française, de<br />

lentes arias somptueusement ornementées et, à intervalles réguliers, des<br />

pièces virtuoses faisant appel aux deux claviers du clavecin. Malgré leur<br />

diversité d’humeurs et de styles, toutes ces variations s’inscrivent dans<br />

un tout parfaitement cohérent grâce à l’unité de basse et d’harmonies,<br />

ainsi que par l’agencement symétrique des mouvements : l’ouvrage<br />

présente une structure admirablement organisée et généreusement<br />

proportionnée. L’on retrouve <strong>ici</strong> trois grands principes : la diversité<br />

d’écriture, la virtuosité instrumentale et la richesse du contrepoint strict.<br />

Chacune de ces trois caractéristiques, abordées tour à tour, forment les<br />

cellules de trois variations : une pièce de caractère, une pièce virtuose,<br />

une pièce en canon. Au fur et à mesure de la progression de l’ouvrage,


ces aspects semblent toujours plus appuyés : le style fleurit de plus en<br />

plus, la virtuosité s’accentue et la technique du traitement canonique<br />

augmente en complexité.<br />

Selon toute probabilité, c’est Bach lui-même qui joua les Variations<br />

Goldberg pour la première fois lors d’un de ces derniers concerts au<br />

Collegium Musicum de Leipzig en 74 . Les événements rapportés par<br />

l’anecdote de Forkel – le jeune élève de Bach, 4 ans à l’époque, devant<br />

jouer l’œuvre pour égayer les insomnies de son mécène Keyserlingk<br />

– ont sans doute eu lieu peu après que l’œuvre fut publiée, car Bach<br />

séjourna au dom<strong>ici</strong>le de Keyserlingk en novembre 74 .<br />

CD 12 / 13 : Suites anglaises, BWV 806-8<br />

N° 1 en la majeur, BWV 806<br />

N° 2 en la mineur, BWV 807<br />

N° 3 en sol mineur, BWV 808<br />

N° 4 en fa majeur, BWV 809<br />

N° 5 en mi mineur, BWV 8 0<br />

N° 6 en ré mineur, BWV 8<br />

Les œuvres que Bach écrivit sous forme de cycle présentent presque<br />

toutes un travail systématique de recherche d’un genre ou modèle<br />

particulier, souvent associé avec une nation. Ainsi, ses suites pour<br />

clavecin subissent tour à tour les influences française, italienne ou<br />

allemande.<br />

Les termes « anglais » et « français » pour les suites composées à<br />

Cöthen ne sont pas du fait de Bach et n’ont aucune signification<br />

descriptive. Dans la première biographie de Bach, écrite par Forkel<br />

en 80 , il est expliqué que les six Suites anglaises sont ainsi appelées<br />

car Bach les écrivit sur la demande d’un certain gentleman anglais.<br />

La seule confirmation de cette allégation peut se trouver sur la page<br />

de titre du manuscrit de la Première suite en la majeur : « Faite pour<br />

les Anglois » [en français]. Longtemps on a cru qu’il s’agissait là d’une<br />

aimable anecdote, mais il a été révélé depuis que les deux titres – Suites<br />

anglaises et Suites françaises – ne sont pas de Bach. De surcroît, s’il avait<br />

écrit les Suites anglaises en réponse à une commande, on en connaîtrait<br />

assurément les détails, comme dans le cas des Variations Goldberg. Il<br />

est probable que les titres trouvent leur origine dans l’entourage de<br />

Bach, amis ou élèves, peut-être pour distinguer les « petites suites<br />

françaises » des plus conséquentes « suites avec leurs préludes », ainsi<br />

devenues « anglaises » peut-être parce qu’elles auraient été composées<br />

à la manière de tel ou tel compositeur habitant l’Angleterre. On a pensé<br />

à Haendel ou Purcell, mais il semble que l’exemple suivi ait été celui de<br />

Dieupart dont les propres suites ne manquent certes pas de similitudes<br />

avec celles de Bach. Dieupart habita à Londres de 707 jusqu’à sa mort,<br />

et Bach était assez familier de ses œuvres pour clavier pour les copier : il<br />

nous reste un exemple d’une telle copie.<br />

Il est presque certain que Bach commença l’écriture des Suites anglaises<br />

à Weimar, puis rajouta maints éléments à Cöthen et Leipzig avant de<br />

les organiser sous la forme de la collection de six œuvres qui nous est<br />

parvenue. L’on sait par ailleurs que l’un des élèves de Bach, Gerber, les<br />

étudia et les joua sous l’autorité de son maître en 7 5.<br />

Dans les deux séries (anglaises et françaises), les suites consistent en<br />

une série tout à fait traditionnelle de danses – Allemande, Courante,<br />

Sarabande, Gigue –, additionnés de quelques mouvements plus courts,<br />

entre Sarabande et Gigue. Par contre, les danses des Suites anglaises<br />

se basent sur le modèle français et comprennent des « doubles »,<br />

autrement dit des variantes qui sont une reprise, richement ornée, d’un<br />

mouvement ainsi doublé. Tandis que les Suites françaises commencent<br />

directement par l’Allemande, les Suites anglaises sont précédées d’un<br />

Prélude. Certains d’entre eux illustrent brillamment l’art avec lequel<br />

Bach sut transférer vers un clavier solo les formes normalement<br />

destinées à être jouées par un ensemble de mus<strong>ici</strong>ens selon le modèle<br />

orchestral italien ; ainsi, le prélude de la Troisième suite anglaise en sol<br />

mineur ressemble à un Allegro de concerto à l’italienne, dans lequel les<br />

passages en tutti alternent avec d’autres solistes. Il semble que certains<br />

motifs soient empruntés au premier mouvement du Cinquième<br />

Brandebourgeois. La forme tripartite en da-capo (forme dite « ABA »)<br />

37


38<br />

des Préludes des Suites , 5 et 6 créent une sorte de triptyque musical.<br />

Dans d’autres, comme la Troisième, le prélude représente le mouvement<br />

le plus ample alors que dans d’autres, y compris la Première, il n’est<br />

qu’un court prologue à la « vraie » suite, sous la forme d’une toccata<br />

faites d’un chapelet de croches. Comme on l’a dit plus haut, l’adaptation<br />

la plus éblouissante de la forme concertante est illustrée par le Concerto<br />

italien, dans lequel le clavecin alterne les deux claviers pour recréer une<br />

impression d’ensemble orchestral et de solo.<br />

Les Suites anglaises présentent un format plus substantiel que les Suites<br />

françaises tout en exigeant une technique bien plus considérable de la<br />

part de l’exécutant. Par ailleurs, leur écriture semble plus stylisée, plus<br />

éloignée du caractère original des danses d’essence populaire qui en<br />

forment l’argument. Parmi les caractéristiques les plus remarquables,<br />

on notera l’ordre des tonalités des Suites l’une par rapport à l’autre, qui<br />

descendent par intervalles de seconde : la majeur, la mineur (la seule<br />

exception), sol mineur, fa majeur, mi mineur puis enfin ré mineur.<br />

Tandis que dans les Suites françaises tous les mouvements à l’intérieur<br />

d’une même suite sont dans la même tonalité, dans les Suites anglaises<br />

les mouvements « en trio » sont présentés dans la tonalité relative. Enfin,<br />

ce sont encore les Suites anglaises qui présentent le plus de diversité<br />

et de richesse en termes d’harmonie et de complexité de langage. Les<br />

Allemandes ne sont pas suivies d’une seule Courante comme dans les<br />

Suites françaises, mais de deux, sans compter leurs « doubles », des<br />

variantes richement ornementées. Peut-être Bach souhaitait-il laisser le<br />

choix à l’exécutant, peut-être devait-il jouer les deux…<br />

CD 14 / 15 : Transcriptions de concertos d’après divers<br />

compositeurs, BWV 59 a, BWV 97 -987<br />

Concerto en ré majeur, BWV 97 d’après Antonio Vivaldi<br />

Concerto en sol majeur, BWV 973 d’après Antonio Vivaldi<br />

Concerto en sol mineur, BWV 975 d’après Antonio Vivaldi<br />

Concerto en ut majeur, BWV 976 d’après Antonio Vivaldi<br />

Concerto en ré mineur, BWV 974 d’après Alessandro Marcello<br />

Concerto en sol majeur, BWV 980 d’après Antonio Vivaldi<br />

Concerto en fa majeur, BWV 978 d’après Antonio Vivaldi<br />

Concerto en ut mineur, BWV 98 d’après Benedetto Marcello<br />

Concerto en sol majeur, BWV 59 a d’après Johann Ernst von<br />

Sachsen-Weimar<br />

Concerto en ré mineur, BWV 987 d’après Johann Ernst von<br />

Sachsen-Weimar<br />

Concerto en si bémol majeur, BWV 98 d’après Johann Ernst von<br />

Sachsen-Weimar<br />

Concerto en ut majeur, BWV 984 d’après Johann Ernst von<br />

Sachsen-Weimar<br />

Concerto en sol mineur, BWV 985 d’après Georg Philipp<br />

Telemann<br />

Concerto en sol majeur, BWV 986 d’après un compositeur allemand<br />

inconnu<br />

Concerto en sol mineur, BWV 983 d’après un compositeur allemand<br />

inconnu<br />

Concerto en ut majeur, BWV 977 d’après un compositeur allemand<br />

inconnu<br />

Concerto en si mineur, BWV 979 d’après Giuseppe Torelli<br />

Bach a manifesté son intérêt pour le concerto à l’italienne de Vivaldi et<br />

ses contemporains dans rien moins que 7 concertos pour clavecin solo<br />

(BWV 97 -987 et 59 a) et cinq concertos pour orgue solo (BWV 59 -<br />

596). Il les écrivit d’après des œuvres existantes, à l’époque où il était<br />

employé à Weimar entre 708 et 7 7. En plus de dix arrangements<br />

de concertos de Vivaldi (BWV 593, 594, 596, 97 , 973, 975, 976, 978 et<br />

980), Bach arrangea des concertos de Alessandro Marcello ( 684- 750)<br />

(BWV 974), de Giuseppe Torelli<br />

( 658- 709) (BWV 979), de Benedetto Marcello ( 686- 739) (BWV<br />

98 ), du Prince Johann Ernst von Sachsen Weimar ( 696- 7 5) (BWV<br />

98 , 984, 987, 59 a), de Georg Philipp Telemann ( 68 - 767) (BWV<br />

985), ainsi que trois concertos d’origine incertaine (BWV 977, 983,<br />

986).


Dès le 9 ème siècle, on se demanda pourquoi Bach avait entrepris de<br />

transcrire au clavecin solo des œuvres écrites, à l’origine, pour un ou<br />

plusieurs instruments concertants accompagnés par un orchestre.<br />

Selon certains, il cherchait ainsi à assimiler le genre du concerto à<br />

l’italienne. Johann Nicolaus Forkel, ( 749- 8 8), le premier biographe<br />

de Bach, écrivait dans Über Johann Sebastian Bachs Leben, Kunst und<br />

Kunstwerke (Leipzig 80 ) : « Les concertos pour violon de Vivaldi,<br />

qui venaient à peine d’être édités, lui servirent de guide. Il en avait si<br />

souvent entendu l’éloge qu’il décida de les arranger pour le clavier. Il<br />

étudia l’enchaînement des idées, leur mise en relation, les variations<br />

et les modulations ainsi que maint autre détail. » Plus loin, Forkel<br />

mentionne que les transcriptions ont pu être utilisées comme « musica<br />

sub communione », la musique au cours de la communion : « En ce<br />

temps l’on jouait un concerto ou une sonate sur tel ou tel instrument à<br />

l’église pour la communion. »<br />

On connaît également 4 transcriptions réalisées par Johann Gottfried<br />

Walther ( 684- 748) d’après des concertos de compositeurs tels que<br />

Albinoni, Blamr, Corelli, Gentili, Gregori, Manzia, Meck, Taglietti,<br />

Telemann, Torelli et Vivaldi. Walther, un cousin de Bach, était organiste<br />

à l’église saint Pierre – saint Paul de Weimar à l’époque où Bach était<br />

employé à la cour ducale de Wilhelm Ernst von Sachsen-Weimar.<br />

Bien qu’il soit diff<strong>ici</strong>le d’établir qui d’entre les deux fut le premier à<br />

se lancer dans la transcription, on peut raisonnablement supposer<br />

qu’ils en avaient discuté ensemble. Il existe une autre théorie tentant<br />

d’expliquer pourquoi Bach se familiarisa avec la musique de Vivaldi<br />

et ses contemporains. Le Prince Johann Ernst von Sachsen Weimar, le<br />

neveu du duc Wilhelm Ernst, semble avoir joué un rôle prépondérant<br />

dans l’affaire. Dans sa monumentale biographie de Bach parue en 873,<br />

Philipp Spitta écrit que tous les mus<strong>ici</strong>ens de l’entourage du prince –<br />

dont Bach et Walther – s’intéressaient de près au concerto à l’italienne,<br />

ne serait-ce que pour plaire au prince. Quant à Charles Stanford Terry,<br />

il avança quelques 60 ans après Spitta que « les efforts de Bach pour<br />

transcrire des œuvres d’autres compositeurs furent certainement<br />

encouragés par le prince. »<br />

Johann Mattheson ( 68 - 764) offre encore un éclairage sur le principe<br />

de transcription de concertos, dans son ouvrage Das beschützte<br />

Orchester publié à Hambourg en 7 7 : « Ce genre de musique peut<br />

se jouer sur un instrument de grande ampleur telle que l’orgue ou le<br />

clavecin ; cela fut prouvé vo<strong>ici</strong> quelques années par le célèbre organiste<br />

aveugle Jan Jacob de Graaf, titulaire de l’orgue de la Nieuwe Kerk au<br />

Dam de Amsterdam. Il connaissait de mémoire tous les plus récents<br />

concertos et sonates italiens à trois ou quatre parties, et put les jouer en<br />

ma présence avec grande clarté et splendeur. » Johann Jacob de Graaf<br />

(v. 67 - 738) avait été nommé à l’orgue en question en 70 ; Mattheson<br />

a du l’entendre peu après 7 0, probablement au cours d’un voyage aux<br />

Pays-Bas où il agissait en tant que diplomate pour la signature de la<br />

Paix d’Utrecht ( 7 / 3). Au début de 7 3, le prince Johann Ernst,<br />

qui avait étudié à l’Université de Utrecht de 7 à 7 3, se rendit luimême<br />

à Amsterdam – alors le centre névralgique de l’édition musicale<br />

européenne – et dut y entendre De Graaf jouer ses transcriptions à<br />

l’orgue. Peu avant, l’Estro Armonico, op. 3 de Vivaldi avait été publié par<br />

Roger & Le Cène à Amsterdam ; l’on sait que le prince possédait une<br />

imposante bibliothèque musicale à la cour de Weimar, et qu’il prit des<br />

cours avec Walther à son retour en juillet 7 3. C’est sous la direction<br />

de son mentor qu’il écrivit son premier opus, Six concertos dans le<br />

style italien. Peut-être le prince commanda-t-il à Bach et Walther des<br />

transcriptions d’œuvres originales italiennes et des compositions dans<br />

ce style. Ainsi, on peut avancer que les 7 transcriptions de Bach datent<br />

de la période allant de juillet 7 3 et juillet 7 4.<br />

Etant donné que les concertos devaient être « traduits » pour le clavecin,<br />

Bach ne se borna pas à simplement les copier : il prit assez de libertés<br />

pour approcher les œuvres du point de vue d’un arrangeur. De nombreux<br />

passages repris des solos sont agrémentés de riches ornements, les<br />

marches harmoniques trop répétitives sont réduites, les indications<br />

de tempo et d’expression sont reprises, et les voix intermédiaires sont<br />

considérablement enrichies. L’écriture en accords est « monnayée » à<br />

l’aide d’accords brisés, et les enchaînements harmoniques trop banals sont<br />

agrémentés de dissonances supplémentaires. Plusieurs années après cet<br />

apprentissage dans la transcription et l’arrangement, Bach avait acquis<br />

assez de maturité pour écrire ses célèbres Concertos Brandebourgeois.<br />

39


40<br />

CD 16 / 17 : Suites françaises, BWV 8 -8 7<br />

N° 1 en ré mineur, BWV 8<br />

N° 2 en ut mineur, BWV 8 3<br />

N° 3 en si mineur, BWV 8 4<br />

N° 4 en mi bémol majeur, BWV 8 5<br />

N° 5 en sol majeur, BWV 8 6<br />

N° 6 en mi majeur, BWV 8 7<br />

Pour autant que l’on puisse en juger, Bach se familiarisa avec la<br />

musique française aux alentours de 700 lorsqu’il était jeune étudiant<br />

à Lüneburg. La Michaelisschule qu’il fréquentait pouvait s’enorgueillir<br />

d’une « Ritteracademie », une école pour les fils de la riche noblesse<br />

où l’on parlait français et où l’on apprenait les coutumes et l’étiquette<br />

françaises. Dans les environs, l’Orchestre français du duc de Celle<br />

donnait de nombreux concerts de musique française auxquels Bach<br />

et les autres étudiants prenaient parfois part. À cette même époque,<br />

l’organiste de la Johanniskirche, Georg Böhm, dévoila les chefs-d’œuvre<br />

de la musique française pour clavecin à Bach, et lui apprit l’art de la jouer.<br />

On peut estimer que Bach a joué bon nombre de suites françaises et de<br />

préludes non-mesurés, des œuvres notées librement sans aucune barre<br />

de mesure. Ces deux genres avaient été développés par des luthistes<br />

et clavecinistes français du 7 ème siècle tels que Denis Gaultier, Gallot,<br />

Blancroche, Chambonnières et naturellement Louis Couperin. Grâce<br />

à ce que lui apprit Böhm, le jeune claveciniste allemand Bach pouvait<br />

jouer, pour la noblesse locale, des pièces de danse au parfum français<br />

datant de l’époque du Roi Soleil. Toujours soucieux d’approfondir ses<br />

connaissances, Bach s’initia au monde galant et au langage raffiné de la<br />

suite française, l’article français d’exportation musicale par excellence.<br />

Les « gros bonnets » de l’époque dans ce genre délicat et richement<br />

ornementé s’appelaient Jean-Henry D’Anglebert, François Couperin,<br />

Jean-Philippe Rameau et Louis Marchand.<br />

En dehors d’un certain nombre de suites pour clavecin moins connues,<br />

les Suites anglaises, les Suites françaises (toutes deux rassemblées en<br />

cycle au cours des années 7 8- 7 5), ainsi que les Six Partitas qui,<br />

elles, avaient fait l’objet d’éditions séparées entre 7 6 & 730 avant<br />

d’être rassemblées dans un seul et même volume, la première série de<br />

Klavier-Übung, en 73 . Le second volume de la Klavier-Übung contient<br />

également une suite, la grande Partita en si mineur, intitulée Ouverture<br />

dans le style français, pour clavecin à deux claviers ». Il semble acquis<br />

que le titre « Suites françaises ».<br />

Comme les Suites anglaises, les Suites françaises – dont il semble<br />

acquis que le titre ne soit pas de Bach – consistent, comme on l’a dit<br />

plus haut, en une série traditionnelle de danses : Allemande, Courante,<br />

Sarabande, Gigue, ces deux dernières entrecoupées de quelques<br />

courtes « galanteries ». Mais à la différence des Suites anglaises, les<br />

Suites françaises ne comprennent pas de « doubles » (les variantes<br />

ornementées du mouvement doublé). De plus, les Suites françaises<br />

commencent directement par l’Allemande ; ainsi semblent-elles de<br />

dimensions plus modestes, le langage en est moins stylisé et la virtuosité<br />

moins exigeante. Les deux modes, majeur et mineur, sont représentés à<br />

égalité : ré mineur, ut mineur, si mineur, mi bémol majeur, sol majeur<br />

et mi majeur.<br />

Les Suites françaises jouèrent un rôle primordial dans la musique<br />

« domestique » chez les Bach et pour l’usage pédagogique. Anna<br />

Magdalena copia les cinq premières suites dans son premier Petit livre<br />

( 7 ), et trois ans plus tard elle reprit à nouveau les deux premières<br />

dans son second Petit livre. De plus, un grand nombre de copies<br />

manuscrites, provenant des élèves de Bach, nous sont connues ; dans<br />

l’enseignement de Bach, ces œuvres se situaient, en termes de difficultés<br />

techniques, entre les Inventions et le Clavier bien tempéré. Un élève de<br />

Bach, Kirnberger, rapporte qu’il était alors très fashionable et évident<br />

de se complaire dans la musique française : « Les bons professeurs de<br />

musique recommandent surtout les différentes sortes de danse à leurs<br />

élèves. Ceux-ci travaillent toutes sortes de difficultés et se familiarisent<br />

avec un jeu éloquent, expressif et varié grâce aux divers rythmes,<br />

aux différents mouvements qui doivent être clairement marqués, à<br />

l’art d’appuyer ou d’alléger le propos, et à la diversité de caractère et<br />

d’expression. Il ne faut pas dire que ces morceaux de danse manquent<br />

de goût : ils possèdent du caractère et de l’expression, et permettent à


l’exécutant de s’entraîner à la manière cantabile. Ils élargissent le cercle<br />

de l’expérience de par leurs mélodies de danse des différentes nations,<br />

et l’on peut même affirmer que chaque suite, malgré ses diversités<br />

d’influences nationales, reflète l’esprit musical d’une Europe unie. »<br />

CD 18 : Toccatas, BWV9 0-9 6<br />

Ré mineur, BWV 9 3<br />

Mi mineur, BWV 9 4<br />

Fa dièse mineur, BWV 9 0<br />

Sol mineur, BWV 9 5<br />

Ré majeur, BWV 9<br />

Ut mineur, BWV 9<br />

Sol majeur, BWV 9 6<br />

Les sept Toccatas pour clavier de Bach (BWV 9 0-9 6) comptent<br />

parmi ses œuvres les plus remarquables et fascinantes de sa jeunesse.<br />

Quand bien même il semble impossible de les dater avec précision, on<br />

pense qu’elles ont été écrites entre 705 et 7 à Arnstadt, Mühlhausen<br />

et Weimar. Ses modèles étaient les toccatas pour orgue de style nordallemand,<br />

celles de Matthias Weckmann ou Dietrich Buxtehude, ainsi<br />

peut-être que celles de Johann Jacob Froberger qui, de son côté, avait<br />

subi l’influence de Girolamo Frescobaldi. Toutes ces œuvres partagent<br />

quelques caractéristiques immuables : l’enchaînement des diverses<br />

parties, l’alternance entre passages quasiment improvisés et passages de<br />

style strict et fugué, et l’apparence d’une forme très libre. Les premières<br />

toccatas de Frescobaldi, par exemple, contiennent plus de parties que<br />

celles de Bach, mais d’une taille tellement réduite que les œuvres dans<br />

leur ensemble sont nettement plus courtes.<br />

Dans la majorité de ses toccatas, Bach choisit une forme quadripartite.<br />

L’introduction, toujours d’une grande virtuosité, déploie un style<br />

dramatique dans un déluge d’accords brisés et de gammes rapides ;<br />

suit un passage plus lent, réfléchi et « sérieux ». Cet intermède plus<br />

doux prépare idéalement la sévérité et l’activité de la fugue qui forme<br />

le second mouvement. Suit un troisième mouvement, à nouveau lent,<br />

avant que la toccata ne s’achève sur une seconde fugue et une courte coda<br />

dans le style flamboyant de l’introduction. L’une des caractéristiques<br />

remarquables de la toccata jusqu’au début des années 700 est que les<br />

passages fugués ne sont pas, la plupart du temps, des entités séparées :<br />

un passage d’apparence improvisé peut subitement s’enchaîner sans<br />

aucun arrêt à une section fuguée – ou vice-versa ; les styles peuvent<br />

même présenter une sorte de tuilage ou de fusion. Après 700, il devint<br />

coutume de séparer clairement les mouvements, ainsi qu’en témoignent<br />

les toccatas de Bach. On pense généralement qu’il avait l’intention de les<br />

présenter selon une série de six, comme il devait le faire plus tard avec ses<br />

Suites anglaises, ses Suites françaises et ses Partitas. En vérité, l’une des<br />

sept toccatas, celle en sol majeur, BWV 916, semble un cas à part : son<br />

style s’approche clairement de celui du Concerto italien et sur l’un des<br />

manuscrits, il est en effet indiqué « Toccata seu Concerto » (« Toccata<br />

ou Concerto »). La série de six « vraies » toccatas a probablement été<br />

conçue en trois paires dont la structure, la cohérence et la maturité<br />

trahissent une considérable identité entre elles. Les Toccatas en ré<br />

mineur, BWV 913 et en ré majeur, BWV 912 furent probablement les<br />

premières de la série. Elles dénotent une grande richesse d’invention<br />

musicale, sans toutefois que la cohérence n’en soit encore très assurée.<br />

Les fugues restent fragmentées, et l’on peut estimer que ces ouvrages<br />

datent de Arnstadt ou Mülhausen, entre 705 et 708. La paire suivante<br />

rassemble deux toccatas plus mures et plus cohérentes : les Toccatas en<br />

mi mineur, BWV 914 et sol mineur, BWV 915, écrites à Mülhausen ou<br />

Weimar entre 707 et 7 0. Les deux dernières Toccatas, en fa dièse<br />

mineur, BWV 910 et ut mineur, BWV 911, sont assurément les plus<br />

abouties en termes de structure et de force expressive, surtout dans<br />

leurs mouvements lents. Elles furent écrites à Weimar entre 709 et<br />

7 .<br />

L’un des manuscrits qui nous sont parvenus de la Toccata en ré<br />

mineur, BWV 913 porte le titre « Toccata prima », ce qui laisserait<br />

imaginer qu’elle était la première d’une série ou d’un cycle. En effet,<br />

elle commence exactement de la manière dont doit commencer une<br />

toccata : des accords brisés, des moments d’intense figuration, des traits<br />

fort agités, rappelant ainsi les œuvres d’orgue de Buxtehude que Bach<br />

4


4<br />

admirait tant. L’Adagio suivant, une sorte d’errance mélancolique dans<br />

l’obscurité, présente un contraste saisissant avec la fougue du début<br />

du mouvement. Suit une double fugue fondée sur deux sujets assez<br />

similaires, et dont les nombreuses cadences donnent une impression de<br />

rupture du discours. Le troisième mouvement, encore un passage lent,<br />

énonce plusieurs fois une étonnante question qui, à chaque répétition,<br />

se voit éclairer d’une nouvelle lumière harmonique. Enfin, la fugue<br />

finale n’est ni plus ni moins qu’une variation de la première fugue.<br />

Le début de la Toccata en ré majeur, BWV 912 n’est pas moins<br />

flamboyant ; le furieux trémolo dans les premiers moments, très rapides<br />

et précipités, est repris ultérieurement ; l’Allegro qui suit ressemble<br />

fort à un mouvement de concerto, avec ses passages en solo alternant<br />

avec les tuttis. Le motif, fortement martelé, est l’une des choses les<br />

plus remarquables de l’ouvrage. Il s’enchaîne avec un récitatif réfléchi<br />

et expressif qu’interrompt un moment de chromatisme fugué dont le<br />

début et la fin se fondent dans le discours. L’œuvre s’achève sur une<br />

fugue à la fois exubérante et presque anarchique, construite sur un sujet<br />

emprunté à la danse anglaise la plus sautillante qui soit, la gigue.<br />

La Toccata en mi mineur, BWV 914 est sans conteste la plus courte de<br />

toutes, ainsi que le soulignent les treize courtes mesures d’introduction<br />

avant que ne soit énoncée la section fuguée à quatre voix. Ce n’est qu’au<br />

cours de l’Adagio, d’apparence improvisé, que l’on saisit enfin qu’il s’agit<br />

là vraiment d’une toccata. L’œuvre s’achève sur une fugue chromatique<br />

à trois voix. De par sa construction, l’œuvre s’apparente à la Toccata en<br />

sol mineur, même si cette dernière est considérablement plus longue<br />

et qu’elle comporte rien moins que cinq mouvements. Ici aussi, un<br />

prologue improvisé assez court donne naissance à une partie fuguée à<br />

quatre voix, suivi <strong>ici</strong> encore d’un récitatif et une fugue finale en rythmes<br />

pointés.<br />

Dans la Toccata en fa dièse mineur, BWV 910 les flamboyantes premières<br />

mesures introduisent bientôt une lente sarabande chromatique qui,<br />

à son tour, cède rapidement la place à une fugue. Celle-ci, indiquée<br />

« Presto e staccato », utilise un sujet qui se trouve progressivement<br />

submergé par un nombre d’interludes dont les très libres modulations<br />

ne manqueront pas d’étonner l’auditeur. L’œuvre s‘achève sur une fugue<br />

chromatique à quatre voix dont le sujet rappelle l’Adagio.<br />

La Toccata en ut mineur, BWV 911, elle, démarre en trombe et semble<br />

explorer toute l’étendue du clavier dès la première page. Un magnifique<br />

Adagio à quatre voix mène au cœur même de l’ouvrage, une très lente<br />

fugue sur un sujet énonçant un accord parfait brisé. L’œuvre se termine<br />

comme elle a commencé : dans un grand élan rhapsodique.<br />

CD 19 / 20 : L’art de la fugue, BWV 080<br />

Contrapunctus n° a 4 «rectus», BWV 080/ ,<br />

Contrapunctus n° a 4 «inversus», BWV 080/ ,<br />

Contrapunctus n° 3 a 3 «inversus», BWV 080/ 3,<br />

Contrapunctus n° 3 a 3 «rectus», BWV 080/ 3,<br />

Contrapunctus n° 4 (Fuga a 3 sujets), BWV 080/ 9<br />

Canon alla Ottava, BWV 080/ 5<br />

Canon alla Decima, Contrapunto alla Terza, BWV 080/ 6<br />

Canon alla Duodecima in Contrapunto alla Quinta BWV 080/ 7<br />

Canon per Augmentationem in Contrario Motu, BWV 080/ 4<br />

Fugue ( claviers), arrangement du Contrapunctus n° 3 «inversus»,<br />

BWV 080/ 8,<br />

Alio modo, Fugue ( claviers), arrangement du Contrapunctus n°<br />

3 «rectus»<br />

Canon in Hypodiatesseron, al roverscio e per augmentationem,<br />

perpetuus (ancienne version du BWV 080/ 4)<br />

L’Art de la fugue est l’ultime œuvre majeure de Bach. Apparemment, il<br />

s’attela à cette tâche titanesque après avoir achevé l’Offrande musicale. Il<br />

entendait attirer l’attention du public sur l’ouvrage en le faisant éditer ; il<br />

eut le temps de vérifier certaines plaques de gravure, mais avant d’avoir<br />

pu achever ce travail – et avant même d’avoir eu l’occasion de terminer<br />

le manuscrit, ainsi qu’on l’a longtemps pensé –, Bach disparut. Pendant<br />

de longues années on a cru que L’Art de la fugue n’était qu’un torse,


et ni le manuscrit, ni l’édition établie par Kirnberger en 75 , après la<br />

mort de Bach, ne purent donner une idée précise des intentions du<br />

compositeur. De nombreux doutes subsistent, par exemple, sur l’ordre<br />

des différentes fugues. On ne savait pas même à quoi devait servir<br />

l’ouvrage, et le titre lui-même n’est peut-être pas de Bach. Mais malgré<br />

toutes ces zones d’ombre, L’Art de la fugue reste l’une des plus étonnantes<br />

créations de l’esprit humain.<br />

Il n’est pas aberrant de voir dans L’Art de la fugue une sorte de continuation<br />

de L’Offrande musicale : les deux œuvres consistent en une série de<br />

variations contrapuntiques sur un sujet unique, toutes dans la même<br />

tonalité. On peut même déceler des similitudes mélodiques entre les<br />

deux sujets : celui de L’Art de la fugue représente une sorte de concentré<br />

du « sujet royal » de L’Offrande musicale. Dans la majeure partie des<br />

variations, Bach omet de spécifier l’instrumentation mais les dernières<br />

recherches musicologiques ont démontré qu’il avait certainement<br />

destiné son chant du cygne à un instrument à clavier, probablement le<br />

clavecin. Ce n’est qu’au cours des années 9 0 que L’Art de la fugue fut<br />

adapté et arrangé pour toutes sortes d’instrumentations, dans l’optique<br />

de la première exécution publique de l’ouvrage à cette même époque.<br />

Depuis ces vingt décennies, on a pris l’habitude de jouer cet ouvrage,<br />

conçu pour le clavecin, dans diverses formations.<br />

Alors que L’Offrande musicale se concentre sur la forme contrapuntique<br />

la plus stricte qui soit, le canon, L’Art de la fugue explore toutes les<br />

possibilités offertes par le traitement fugué. Même les quatre canons<br />

sont en réalité destinés à démontrer de nouvelles possibilités d’écriture<br />

de la fugue. Malgré la relative simpl<strong>ici</strong>té et la modestie du sujet – ou<br />

bien en est-ce la raison ? –, celui-ci représente la pierre de touche de<br />

tout ce monumental édifice. Ledit sujet présente une forme régulière<br />

et symétrique ; lorsqu’on le joue en renversement – comme s’il était<br />

retourné selon un axe horizontal, de sorte qu’un mouvement montant<br />

se transforme en mouvement descendant, même si ce n’est pas toujours<br />

exactement selon le même intervalle, pour des raisons d’équilibre<br />

harmonique –, la majorité des intervalles reste inchangée. Ainsi,<br />

lorsque l’on combine le sujet et son renversement, on obtient, par effet<br />

de miroir, un contrepoint à deux voix pratiquement parfait.<br />

À mesure que Bach traite son sujet dans un foisonnement de<br />

nouveaux rythmes et de nouvelles tournures mélodiques, il développe<br />

graduellement une sorte de manuel complet de la composition fuguée.<br />

Chacun des « contrapunctus », ainsi qu’il dénomme les variations<br />

individuelles afin de souligner leur aspect « savant », offre la solution<br />

définitive à chaque problème de base posé par la forme de la fugue.<br />

L’œuvre commence par un groupe de fugues basées sur le sujet dans<br />

sa forme initiale puis en renversement. Suivent des contre-fugues,<br />

des fugues en strette, qui exploitent le sujet non seulement pur et en<br />

renversement, mais en diminution, en augmentation : de la sorte, les<br />

valeurs sont soit divisées par moitié, soit doublées en durée. Bach<br />

démontre également le potentiel du sujet dans des fugues à deux ou trois<br />

sujets, mais c’est bien le sublime Contrapunctus 4 (une triple fugue,<br />

donc avec trois sujets) qui devait représenter le point culminant de<br />

l’ouvrage. Juste après qu’il eut apposé sa signature – de la même manière<br />

que les peintres médiévaux se représentaient souvent eux-mêmes dans<br />

un coin de la toile – B.A.C.H. (soit si bémol, la, ut, si bécarre) dans<br />

la toile musicale, la musique cesse subitement à la 39 ème mesure. Les<br />

générations suivantes furent confrontées à la lourde mais fascinante<br />

tâche de savoir ce que Bach avait à l’esprit ; dans cette optique, il est à<br />

remarquer que le sujet principal de L’Art de la fugue peut se combiner<br />

avec les trois sujets de cette fugue incomplète. Par conséquent, il n’est<br />

pas interdit d’imaginer qu’il avait envisagé de développer une fugue à<br />

quatre sujets qui aurait représenté la clef de voûte de l’ouvrage.<br />

Le « contrapunctus » le plus fascinant – mais pas le plus complexe,<br />

pourtant – reste la fugue-miroir à quatre voix, le n° . Bach écrit<br />

d’abord toutes les parties « rectus », c’est-à-dire dans leur forme<br />

normale, puis en « inversus », en inversant l’ordre des notes du thème.<br />

Et afin de rendre l’impression de miroir encore plus complète, il fait en<br />

sorte que le « rectus » du soprano devienne l’« inversus » de la basse et<br />

inversement, et il fait de même entre le ténor et l’alto. Ainsi, la première<br />

moitié du « contrapunctus » se trouve complètement retournée tel un<br />

gant, dans la seconde partie.<br />

43


44<br />

Dans les fugues (le nombre dépend du mode d’exécution) de L’Art de<br />

la fugue, Bach a démontré non seulement la richesse invraisemblable<br />

de son imagination contrapuntique, mais en même temps il a su créer<br />

un chef-d’œuvre dont chaque section isolée représente une nouvelle<br />

marche vers un sommet d’intensité dramatique : un flot ininterrompu<br />

de génie à l’état pur.<br />

CD 21 / 22 : Sonate, Suites, Fantaisies, Préludes, Fugues,<br />

Menuets<br />

Sonate en ré mineur, BWV 964<br />

Six petits préludes à l’usage des commençants, BWV 933-938<br />

Fantaisie et Fugue en la mineur, BWV 904<br />

Adagio, BWV 968 (d’après la Sonate pour violon en ut majeur,<br />

BWV 005)<br />

Prélude et Fugue en sol majeur, BWV 90<br />

Fantaisie sur un Rondo en ut mineur, BWV 9 8<br />

Fughetta en ut mineur, BWV 96<br />

Suite en la mineur, BWV 8 8a<br />

Fantaisie en ut mineur, BWV 906<br />

Fantaisie et Fugue en la mineur, BWV 944<br />

Sept petits préludes, BWV 939-943 & BWV 999<br />

Suite en mi bémol majeur, BWV 8 9<br />

Prélude et Fugue en la mineur, BWV 895<br />

Fugue en ut majeur, BWV 95<br />

Fugue en ut majeur, BWV 953<br />

Prélude et Fuguette en sol majeur, BWV 90 a<br />

Prélude et Fuguette en ré mineur, BWV 899<br />

Prélude et Fugue en mi mineur, BWV 900<br />

Suite en la mineur, BWV 8 8<br />

Prélude et Fugue en fa majeur, BWV 90<br />

Menuet en ut mineur, BWV 8 3a (Menuet alternatif de la Suite<br />

française en ut mineur)<br />

Menuet en mi bémol majeur, BWV 8 5a (Menuet alternatif de la<br />

Suite française en mi bémol majeur)<br />

Prélude et Fugue en la mineur, BWV 894<br />

Ce CD rassemble les plus petits mais aussi les plus grandioses des<br />

ouvrages pour clavecin de Bach – l’on fait abstraction des Variations<br />

Goldberg et de L’Art de la fugue qui sont des œuvres d’une autre nature<br />

–. La collection des Préludes et Fuguettes comprend une miniature d’à<br />

peine huit mesures (BWV 93 ) tandis que le second mouvement de<br />

la magnifique Sonate en ré mineur, BWV 964 en compte rien moins<br />

que 89, l’ouvrage entier arrivant à un total de 408 mesures, sans<br />

même compter les reprises des troisième et quatrième mouvements.<br />

Et pourtant les Préludes et Fuguettes sont plus connus du public que<br />

la Sonate. On peut avancer deux raisons : en premier lieu, ces petites<br />

œuvres forment un cycle, comme les Suites françaises et les Suites<br />

anglaises, ou encore les Partitas et le Clavier bien tempéré, de sorte<br />

qu’elles sont plus aisées à placer, à la différence d’œuvres pourtant<br />

sublimes telles que le Prélude et Fugue en la mineur, BWV 894. Par<br />

ailleurs, il n’est pas un débutant au piano ou au clavecin qui n’ait égrené<br />

les Préludes et Fuguettes qui forment l’un des piliers de l’apprentissage<br />

élémentaire du piano – d’ailleurs, Bach s’en servit exactement à cet<br />

effet.<br />

Les deux premiers fils de Bach, Wilhelm Friedemann et Carl Philippe<br />

Emanuel, rapportèrent au premier biographe de leur père, Johann<br />

Nicolaus Forkel, quelle était son approche de l’enseignement : « En<br />

premier lieu il apprenait à ses élèves son mode très particulier de<br />

toucher le clavier… Puis il les faisait s’exercer, pendant des mois d’affilée,<br />

uniquement sur des exercices bien spécifiques pour tous les doigts des<br />

deux mains, avec une attention constante à la clarté du toucher. Mais<br />

s’il trouvait que quelqu’un, après plusieurs mois de travail, perdait<br />

patience, il était assez bon pour écrire de petites pièces adaptées dans<br />

lesquelles ces exercices étaient rassemblés. De ce genre, il existe six<br />

Petits préludes et fugues pour les débutants. » Ces pièces furent donc<br />

créées dans le même esprit que le Klavierbüchlein qu’il écrivit autour de<br />

7 0 pour son fils Wilhelm Friedemann, dix ans, à la seule différence<br />

que ce dernier recueil comprend également quelques pièces de danse


et des œuvres d’autres compositeurs tels que Telemann, Richter et<br />

Stölzel. Il est à remarquer que dans les deux recueils, Bach augmente<br />

progressivement la difficulté technique des pièces, mais il les dispose<br />

selon leurs tonalités. Les Six petits préludes pour débutants (BWV 933-<br />

943) forment une séquence ascendante en passant par les tonalités d’ut<br />

majeur, ut mineur, ré majeur, ré mineur, mi majeur et mi mineur. Dans<br />

les Inventions et Sinfonias, il développera encore cette progression à<br />

travers 5 tonalités, sans parler même des 4 tonalités abordées dans le<br />

Clavier bien tempéré. Naturellement, ces cycles sont aussi conçus pour<br />

présenter aux élèves les genres de style les plus répandus à l’époque,<br />

tels que le prélude plus ou moins libre et improvisé, la fugue d’école,<br />

ou bien encore les danses stylisées des Suites. Tous ces genres, tous ces<br />

styles, furent l’objet de diverses collections composées par Bach tout au<br />

long de sa vie.<br />

La Suite en la mineur, BWV 818, et une variante de cette même suite,<br />

BWV 818a, ainsi que la Suite en mi bémol majeur, BWV 819, ne<br />

manquent pas de points communs avec les Suites françaises et anglaises,<br />

d’autant qu’elles datent probablement de la même époque : Weimar,<br />

entre 708 et 7 7. Il n’est pas certain que la Fantaisie en ut mineur,<br />

BWV 919 soit réellement de Bach, d’autant qu’il en existe une version<br />

portant le nom « di Bernhardt Bach ». Mais la pièce trouverait sans<br />

doute sa place parmi les Inventions à deux voix.<br />

S’il est une pièce assez intrigante, c’est bien la Fantaisie et Fugue en ut<br />

mineur, BWV 906, écrite aux alentours de 730. La Fantaisie, bâtie en<br />

deux parties répétées, semble particulièrement rétive et agitée. Dans<br />

la fugue – hélas incomplète –, Bach emploie tant de chromatismes et<br />

avec une telle hardiesse que l’on croirait plutôt avoir à faire à une pièce<br />

écrite en 9 0 qu’en 730. Bach était-il tombé dans une sorte de cul-desac<br />

musical ? Quoi qu’il en soit, ce flambeau ne devait pas être repris<br />

avant Max Reger. À l’opposé, on rencontre exactement la situation<br />

contraire dans la Fantaisie et fugue en la mineur, BWV 944. Voilà<br />

une longue fugue, comportant presque 00 mesures, précédée d’une<br />

mini-fantaisie d’à peine dix mesures d’accords brisés, dont certains<br />

manuscrits omettent complètement cette modeste introduction. Quant<br />

au Prélude et Fuguette en fa majeur, BWV 901 et celui en sol majeur<br />

BWV 902, moins spectaculaires peut-être, Bach en a repris les fugues<br />

dans le second cahier du Clavier bien tempéré.<br />

Curieusement, quelques-unes des plus belles œuvres enregistrées <strong>ici</strong> au<br />

clavecin n’était pas initialement destinées à cet instrument : la Sonate<br />

en ré mineur, BWV 964 est une transcription à partir de la Sonate pour<br />

violon en la mineur, BWV 1003, et l’Adagio en sol majeur, BWV 968<br />

reprend le premier mouvement de la Sonate pour violon en ut majeur,<br />

BWV 1005. Il n’est même pas établi que ces transcriptions soient l’œuvre<br />

de Bach lui-même ; certains analystes pensent qu’il s’agit du travail d’un<br />

compositeur plus jeune, peut-être l’un de ses élèves, parmi lesquels on<br />

envisage Wilhelm Friedemann Bach, Johann Gottfried Müthel (c’est<br />

dans son autographe que la Sonate en ré mineur nous est parvenue) et<br />

Johann Christoph Altnickol. La Sonate est l’une des œuvres pour clavier<br />

« de Bach » les plus grandioses et plaisantes à jouer qui soient ; le fait<br />

qu’elle ait été transposée d’une quinte plus bas lui confère une couleur<br />

assez sombre. Après un Adagio richement ornementé, le discours<br />

s’embarque dans une très longue fugue, rien moins que 89 mesures,<br />

sur un sujet particulièrement dépouillé. C’est là que l’on peut noter les<br />

plus grandes différences entre la version originale pour violon et celleci<br />

pour clavecin : là où le violon ne fait qu’esquisser la polyphonie, le<br />

clavecin déroule une complète réécriture des passages contrapuntiques<br />

à deux et trois voix réelles. L’Andante suivant, un mouvement d’une<br />

belle fluidité mélodique, mène « attacca » jusqu’au mouvement final,<br />

un moment de grande transparence, capr<strong>ici</strong>eux, chargé de dél<strong>ici</strong>eux<br />

effets d’écho et d’échange du propos musical d’une main à l’autre.<br />

On sait qu’à partir du splendide Prélude et Fugue en la mineur, BWV<br />

894, écrit aux alentours de 7 7, Bach réalisa une réécriture vers 7 0<br />

qui devait donner les premier et dernier mouvement du Triple concerto<br />

en la mineur pour violon, flûte et clavecin, BWV 1044, un pur chefd’œuvre.<br />

Hans Eppstein, toutefois, a récemment suggéré que le Prélude<br />

et Fugue lui-même était déjà une transcription à partir d’un concerto<br />

pour clavecin désormais perdu, de sorte qu’il représenterait une étape<br />

intermédiaire dans le processus de transformation. Prélude comme<br />

fugue trahissent une forte influence du concerto à l’italienne.<br />

45


46<br />

Quant à la date de genèse de la Fantaisie et Fugue en la mineur,<br />

BWV 904, les opinions divergent sérieusement. Selon Schmieder,<br />

elle remonte à Leipzig, 7 5. Klaus Hofmann estime qu’elle pourrait<br />

dater de l’époque de Weimar, 708- 7 7. La Fantaisie évoque les ors du<br />

7 ème siècle : Frescobaldi, par exemple, et ses longs accords doucement<br />

mouvementés. Elle est suivie d’une superbe double fugue sur un<br />

sujet remarquablement mobile, puis un second sujet en chromatisme<br />

descendant ; en fin de parcours, Bach combine les deux sujets avec une<br />

maîtrise remarquable.<br />

CD 23 : Inventions, BWV 77 -786 – Sinfonias, BWV<br />

787-80 – Pièces du Petit livre de clavier pour Wilhelm<br />

Friedemann Bach (BWV 69 , 8 4a, 836, 84 -843, 9 4-93 ,<br />

994)<br />

15 Inventions à deux voix, BWV 77 -786<br />

15 Inventions à trois voix (Sinfonias), BWV 787-80<br />

Pièces du Petit Livre de clavier pour Wilhelm Friedemann Bach<br />

Choral « Wer nun den lieben Gott lässt walten » (Celui qui laisse<br />

faire le bon Dieu sans partage), BWV 69 - Prélude, BWV 8 4a<br />

(Suite, BWV 8 4) - Allemande, BWV 836 - Menuets 84 -843 -<br />

Préambulum, Préludes & Menuet BWV 9 4-930 - Prélude BWV<br />

93 - Applicatio, BWV 994<br />

Lorsque Bach rassembla autour de lui un premier cercle d’élèves,<br />

probablement à Weimar entre 708 et 7 7, il leur donna non<br />

seulement des cours de clavecin mais également les rudiments de<br />

théorie de la musique et de composition. Il savait travailler avec des<br />

exemples courts et pratiques qu’il transformait souvent, au cours du<br />

temps, en des compositions à part entière. Il en va d’ailleurs de même<br />

des Préludes de chorals rassemblés dans le Orgelbüchlein de Weimar ;<br />

bien que conçus pour le service sacré, ils avaient également vocation<br />

d’enseignement sur la manière d’écrire de telles œuvres, ainsi qu’en<br />

témoigne d’ailleurs la page de titre : « Orgel-Büchlein, dans lequel on<br />

donne des indications à l’organiste débutant sur la manière de réaliser<br />

un choral de toutes sortes de manières, et servant en même temps d’étude<br />

pratique du pédalier, puisque dans les chorals <strong>ici</strong> contenus le pédalier est<br />

traité complètement en obbligato. Pour la gloire de Dieu, et pour mon<br />

prochain afin qu’il puisse s’en instruire. »<br />

Au cours de ses années à Cöthen, Bach poursuivit obstinément ce but<br />

en mettant au point des collections du plus haut intérêt autant artistique<br />

que pédagogique. L’un des plus beaux exemples est sans conteste le<br />

Klavier-Büchlein écrit vers 7 0 pour son fils Wilhelm Friedemann alors<br />

âgé de dix ans. Trois pages traitent du système tonal (clefs, tonalités et<br />

étendues vocales), de l’ornementation et des doigtés ; suivent quelques<br />

courts préludes et pièces similaires, puis les premières versions de ce qui<br />

deviendrait plus tard les Inventions à deux voix et les Sinfonias à trois<br />

voix. Plus tard, Bach devait rassembler ces pièces dans un seul cahier<br />

intitulé : « Véritable méthode qui montrera d’une façon claire à tous ceux<br />

qui aiment le clavier et, plus particulièrement à ceux qui sont avides de<br />

s’instruire, comment bien jouer à deux voix mais également, après avoir<br />

progressé, comment convenablement exécuter trois parties obligées ; cette<br />

méthode montrera en même temps comment correctement développer un<br />

thème musical, et surtout comment acquérir un style chanté (cantabile)<br />

et un sérieux avant-goût de la composition. ».<br />

Tout au long de ces trente pièces contrapuntiques, Bach démontre<br />

comment développer une « inventio », un thème unique, court et<br />

simple, et de le transformer en une entité claire et cohérente. Dans la<br />

première Invention, par exemple, le motif initial exige l’usage constant<br />

des cinq doigts des deux mains, dans un legato parfait. Par ailleurs, Bach<br />

explore systématiquement l’éventail diatonique du système tonal dans<br />

le cadre de quinze tonalités – dans le tempérament inégal de l’époque :<br />

seules les tonalités comportant jusqu’à quatre bémols ou quatre dièses<br />

étaient utilisables, les autres manquaient des intervalles fondateurs de<br />

la tonalité. Dans le tempérament inégal, chaque tonalité comporte son<br />

propre caractère, son propre parfum sonore, puisque l’octave n’était pas<br />

encore subdivisée en douze demi-tons égaux comme de nos jours. Dans<br />

sa « sincère instruction », Bach a disposé les Inventions et Sinfonias


selon leurs tonalités, dans l’ordre ascendant.<br />

Un document de 790 révèle comment Bach utilisait les Inventions, les<br />

Sinfonias et d’autres ouvrages pour son enseignement à Leipzig. Il fut<br />

écrit par Ernst Ludwig Gerber qui relatait la vie de son père Heinrich<br />

Nicolaus Gerber, un des élèves de Bach à cette époque : « Bach le prit<br />

sous son aile [Gerber senior] avec une amabilité particulière parce<br />

qu’il venait de Schwarzburg, et par la suite il devait toujours l’appeler<br />

Landsmann [mon « pays]. Il lui promit de lui donner toute l’instruction<br />

qu’il voudrait et lui demanda s’il avait soigneusement joué des fugues.<br />

Dès le premier cours, il lui soumit les Inventions. Lorsqu’il les eut<br />

travaillées à la satisfaction de Bach, il poursuivit avec plusieurs suites,<br />

puis le Clavier bien tempéré. Bach joua pour lui cette dernière œuvre<br />

rien moins que trois fois avec son art inimitable, et mon père estima<br />

que c’étaient là ses heures les plus heureuses lorsque Bach, sous prétexte<br />

qu’il n’était pas d’humeur à enseigner, s’asseyait à l’un de ses beaux<br />

instruments et transformait les heures en minutes. »<br />

Clemens Romijn<br />

Volume 3 :<br />

Cantates I<br />

De nos jours, l’image type de Bach est celle du Kantor de l’église<br />

Saint-Thomas de Leipzig. En effet, pendant rien moins que 7 ans, il<br />

fut responsable de la musique sacrée des dimanches et de toutes les<br />

fêtes religieuses auprès des quatre principales églises de la ville : Saint-<br />

Thomas, Saint-Nicolas, Saint-Pierre et le Neue Kirche. C’est là qu’il<br />

composa la grande majorité de ses cantates, la Passion selon saint Jean<br />

et la Passion selon saint Matthieu, ainsi que les Motets. Il choisissait<br />

toujours les meilleurs chanteurs et mus<strong>ici</strong>ens disponibles parmi les<br />

élèves de la Thomasschule voisine et les étudiants de l’Université de<br />

Leipzig. Les répétitions de chœur avaient lieu le lundi, mardi, mercredi<br />

et vendredi ; le samedi, le chœur, les solistes et l’orchestre se réunissaient<br />

pour répéter la cantate dominicale. Souvent, malheureusement, le<br />

temps manquait pour répéter correctement et, au grand chagrin de<br />

Bach, les exécutions laissaient souvent à désirer. L’énorme corpus de<br />

cantates, écrites pour la plupart à Leipzig mais déjà à Weimar pour<br />

quelques-unes, représente une des plus extraordinaires créations de<br />

l’histoire de la musique.<br />

CD 1 : Cantates, BWV 80, 82 & 61<br />

Ein feste Burg ist unser Gott, BWV 80, pour la Fête de la<br />

Réformation<br />

Ich habe genug, BWV 8 , pour la Fête de la Purification de Marie<br />

Nun komm, der Heiden Heiland, BWV 6 , pour le premier<br />

dimanche de l’Avent<br />

La Cantate Ein feste Burg ist unser Gott (C’est un rempart que notre<br />

Dieu), BWV 80 est un ouvrage de grande dimension – huit mouvements<br />

pour une durée totale d’une demi-heure –écrit entre 7 8 et 73 pour<br />

le jour de la Réformation (3 octobre). D’après les sources, l’œuvre<br />

reprend, avec quelques ajouts, la Cantate 80a « Alles was von Gott<br />

geboren » écrite à Weimar en 7 5. L’on ne sait pas exactement quelle<br />

était la destination de cette première cantate. Bach semble avoir ajouté<br />

le chœur d’entrée et le choral central, le n° 5, à une date ultérieure. Son<br />

fils aîné, Wilhelm Friedemann, a renforcé l’instrumentation d’origine,<br />

déjà assez conséquente, avec des trompettes et des timbales dans les<br />

numéros et 5. La cantate débute sur l’un des plus beaux et des plus<br />

somptueux mouvements choraux de Bach, et s’achève sur un choral<br />

tout modeste sur la mélodie « Ein feste Burg ist unser Gott », l’hymne<br />

luthérien par excellence.<br />

La Cantate Ich habe genug (J’ai ce qu’il me faut), BWV 82 de 7 7 est<br />

sans doute l’une des plus émouvantes et les plus célèbres des cantates<br />

pour un chanteur solo. Elle appartient au répertoire de tout baryton/<br />

47


48<br />

basse qui se respecte, avec la Cantate « Ich will den Kreuzstab gerne<br />

tragen », BWV 56. Toutefois, les cinq mouvements de « Ich habe<br />

genug » existent également dans une version pour soprano et une autre<br />

pour mezzo. L’instrumentation tout en sobriété fait appel à la voix, un<br />

hautbois solo, cordes et basse continue ; cette sobriété est probablement<br />

liée au fait que l’ouvrage était destiné à la fête de la Purification de la<br />

Vierge Marie, le février.<br />

La Cantate pour l’Avent Nun komm, der Heiden Heiland (Viens à<br />

présent, sauveur des païens), BWV 61, de 7 4, est l’une des quelques<br />

vingt cantates déjà écrites à Weimar. L’œuvre, en six mouvements,<br />

commence et termine par un choral : le premier est le célèbre choral<br />

luthérien « Nun komm, der Heiden Heiland » qui a donné son titre à<br />

la cantate, le second « Wie schön leuchtet der Morgenstern ». Dans le<br />

second récitatif (n° 4), Bach fait appel à un de ses fréquents procédés<br />

descriptifs en musique : lorsque le Christ (basse solo) frappe à la porte,<br />

il est accompagné de pizzicati aux cordes.<br />

CD 2 : Cantates, BWV 16, 170 & 133<br />

Herr Gott, dich loben wir, BWV 6, pour la Fête de la Circoncision<br />

de Christ<br />

Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust, BWV 70, pour le 6 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Ich freue mich in dir, BWV 33 pour le 3 e jour de la Fête de Noël<br />

La Cantate Herr Gott, dich loben wir (Seigneur Dieu, nous te louons),<br />

BWV 16 fut écrite pour le Nouvel an de 7 6. Ses six mouvements<br />

reprennent le texte et certaines mélodies chorales du Te Deum<br />

allemand de Martin Luther, écrit en 5 9 sous le même titre. Le<br />

début du Te Deum est perceptible dans les longues notes au soprano,<br />

sous-tendues par un chœur d’ouverture fort élaboré, ainsi que dans<br />

l’accompagnement au cor. L’atmosphère de jubilation pour le Nouvel<br />

an est exprimé avec grandeur dans l’aria « Lasst uns jauchtzen » n° 3<br />

dans laquelle Bach combine une aria de basse et un passage choral.<br />

Les mots « jauchtzen » (« se réjouir ») et « krönt » (« [il] couronne »)<br />

sont jud<strong>ici</strong>eusement soulignés dans la texture musicale, un procédé que<br />

Bach utilise fréquemment.<br />

La Cantate Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust (Repos heureux, chère<br />

fél<strong>ici</strong>té de l’âme), BWV 170 fut écrite le 8 juillet 7 6, pour le sixième<br />

dimanche après la Trinité. Il s’agit d’un ouvrage pour alto solo, sans<br />

chœur – donc sans choral final – mais, par contre, Bach fait appel à<br />

un orgue solo pour les deux arias numéros 3 et 5. Au lieu d’être puisé<br />

dans la Bible, le texte est un poème libre de Georg Christian Lehms de<br />

7 basé sur des passages du Sermon sur la Montagne, qui traite de<br />

la malice humaine, de sa misérable existence et de son ardent désir de<br />

trouver la paix dans la mort. Selon le poète, la plus grande misère s’abat<br />

sur ceux qui ne croient pas. Dans l’aria « Wie jammern mich doch die<br />

verkehrten Herzen » n° 3, les mécréants voient se dérober le sol sous<br />

leurs pieds. Bach impose silence à l’incessant continuo et confie tout le<br />

mouvement au fil ténu et délicat que déroule une viola pomposa (petit<br />

violoncelle à cinq cordes accordées en quintes, inventé par Bach luimême<br />

; en allemand « Bassettchen »).<br />

C’est pour le troisième jour de Noël 7 4 que fut composée la Cantate<br />

chorale Ich freue mich in dir (Je me réjouis en toi), BWV 133. Ses six<br />

mouvements sont disposés symétriquement : une section chorale en<br />

guise d’entrée et de finale, et deux paires de récitatif et aria. Malgré<br />

l’occasion festoyante, l’orchestration, reste très sobre : quatre solistes<br />

vocaux, chœur, deux hautbois d’amour, « kornett », cordes et basse<br />

continue. Il n’est pas interdit d’imaginer que la pression que représentait<br />

pour les mus<strong>ici</strong>ens et les chanteurs les innombrables célébrations de<br />

la période de Noël ait incité Bach à « faire simple ». Cela expliquerait<br />

également la présence d’une partie de kornett, qui se borne à renforcer<br />

les sopranos dans les deux chœurs et de donner une coloration<br />

supplémentaire à la mélodie « Ich freue mich in dir ».<br />

CD 3 : Cantates, BWV 97, 132 & 72<br />

In allen meinen Taten, BWV 97 (circonstance inconnue)


Bereitet die Wege, bereitet die Bahn, BWV 3 , pour le 4 e<br />

dimanche de l’Avent<br />

Alles nur nach Gottes Willen, BWV 7 , pour le 3 e dimanche après<br />

l’Epiphanie<br />

Conçue en neuf parties, la Cantate In allen meinen Taten (Dans tous<br />

mes actes), BWV 97 date d’une époque relativement tardive, à savoir<br />

734. On ne sait pas avec certitude pour quelle occasion liturgique<br />

Bach l’écrivit ; l’hymne d’église « In allen meinen Taten » n’est énoncé<br />

que dans le chœur d’ouverture et le choral final. L’ouvrage comporte<br />

rien moins que cinq pièces en solo, un nombre tout à fait inhabituel,<br />

parmi lesquelles quatre arias, et seulement deux récitatifs. Le chœur<br />

d’ouverture reprend le style de l’ouverture à la française, avec ses rythmes<br />

pointés caractéristiques. Le thème du choral est présenté sous forme de<br />

cantus firmus au soprano. Les quatre arias, quant à elles, échoient à la<br />

basse, au ténor, à l’alto puis au duo soprano-basse. Dans deux d’entre<br />

elles, les n° 4 et n° 6, le violon solo joue un rôle primordial ; dans<br />

« Ich traue seiner Gnaden », Bach lui confie une partie puissamment<br />

expressive et pourtant virtuose, chargée de doubles-cordes et de traits<br />

rapides.<br />

C’est un texte de Salomon Franck qui sert de base à la Cantate Bereitet<br />

die Wege, bereitet die Bahn (Préparez les chemins, préparez la voie),<br />

BWV 132 mais elle date de 7 5, la période de Weimar, et devait servir<br />

le quatrième dimanche de l’Avent. L’orchestration modeste – quatre<br />

solistes, hautbois, violon solo, cordes et continuo – semble presque une<br />

instrumentation de chambre, comme tant de cantates écrites à Weimar.<br />

L’ouvrage comporte trois arias et deux récitatifs, sans aucun chœur ni<br />

d’ouverture ni de conclusion. C’est au hautbois et à la soprano, dans le<br />

registre « colorature », qu’est confiée la tâche de dépeindre, de manière<br />

fort colorée, le texte « Bereitet die Wehe, bereitet die Bahn ».<br />

Le 7 janvier 7 6, Bach écrivit la Cantate Alles nur nach Gottes<br />

Willen (Que la volonté de Dieu se réalise toujours), BWV 72 destinée à<br />

être jouée le troisième dimanche après l’Epiphanie. Certains passages de<br />

l’ouvrage seront repris ultérieurement pour le Gloria de la Messe en sol<br />

mineur, BWV 235. Le texte est de Salomon Frank, le librettiste préféré<br />

de Bach lors de son séjour à Weimar, et auquel il fit maintes fois appel<br />

même une fois installé à Leipzig. Frank utilise un matériau tout à fait<br />

similaire à celui de la Cantate BWV 73 « Herr, wie du willst, so schicks<br />

mit mir » destinée à ce même dimanche de la liturgie. Même la musique<br />

des deux cantates comporte de nombreux points communs, et certains<br />

passages sont délibérément identiques, tel que le passage « Herr, so du<br />

willst » (Seigneur, si tu le veux) de l’arioso n° de la Cantate BWV 72,<br />

en tous points semblable à la mise en musique du même fragment de<br />

texte dans l’aria de basse n° 4 de la Cantate BWV 73. L’ouvrage s’achève<br />

sur le choral « Was mein Gott will, das gscheh allzeit » (Ce que Dieu<br />

veut, que cela arrive).<br />

CD 4 : Cantates, BWV 113 & 42<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut, BWV 3, pour le e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Am Abend aber desselbigen Sabbats, BWV 4 , destiné au er<br />

dimanche après Pâques<br />

Bach composa la Cantate Herr Jesu Christ, du Höchstes Gut (Seigneur<br />

Jésus-Christ, bien suprême), BWV 113 pour le dimanche 0 août 7 4, le<br />

onzième dimanche après la Trinité. C’est là l’exemple type de la cantate<br />

chorale, où la mélodie de base qui donne son titre à l’ouvrage est utilisé,<br />

à divers degrés, dans rien moins que quatre mouvements. C’est elle qui<br />

ouvre le premier chœur, confiée aux sopranos. Dans le choral suivant,<br />

la même mélodie passe aux altos, sans aucune transformation, même<br />

si elle est fréquemment interrompue par des refrains instrumentaux<br />

présentant des motifs descendants. Certains commentateurs ont vu<br />

dans ces gammes descendantes l’illustration quasiment visuelle des<br />

mots « wer sich selbst erniedrigt » (« celui qui se rabaisse lui-même »).<br />

La mélodie se retrouve ensuite confiée à la basse dans le récitatif suivant<br />

« Jedoch dein heilsam Wort », sur une basse continue particulièrement<br />

vive. Dans le duo n° 7 « Ach Herr, mein Gott », Bach évoque le thème<br />

choral, de manière certes moins visible, avec plus d’ornements. Enfin,<br />

on le retrouve dans toute sa splendeur pour le chœur final.<br />

49


50<br />

À Leipzig, l’une des principales tâches du Kantor Bach était de composer<br />

et faire jouer quelques 60 cantates par an, les dimanches et les jours de<br />

fêtes religieuses. Par évident manque de temps, il n’avait parfois d’autre<br />

choix que de réutiliser des matériaux plus anciens : mouvements de<br />

concertos ou de sonates, ou même d’autres airs ou chœurs de cantates<br />

dont il changeait simplement le texte. Mais s’il s’agissait là d’un expédient<br />

commode, Bach manifeste également l’estime dans laquelle il tient telle<br />

ou telle de ses œuvres plus anciennes, puisqu’il n’a jamais « recyclé » de<br />

la musique d’importance secondaire.<br />

L’un des meilleurs exemples se trouve dans la Cantate Am Abend aber<br />

desselbigen Sabbats (Mais le soir de ce même Sabbat), BWV 42, destiné<br />

au dimanche 8 avril 7 5, le premier dimanche après Pâques, connu<br />

également sous le nom de Quasimodogeniti. Le nom provient du texte<br />

latin de cette messe : « Quasimodo geniti infantes », « Tel des enfants<br />

nouveaux-nés ». Bach ouvre la cantate avec une sinfonia instrumentale<br />

qui n’est pas sans rappeler les Concertos Brandebourgeois, et<br />

assurément reprise d’une œuvre instrumentale perdue. Dans le cas<br />

présent, un ensemble de bois – deux hautbois et basson – s’opposent<br />

en joute musicale aux cordes. L’ouvrage comporte sept mouvements ;<br />

la Sinfonia est suivie de deux récitatifs, deux arias et deux chorals, l’un<br />

sur « Verzage nicht, du Häuflein klein », et le dernier sur « Verleih’ uns<br />

Frieden gnädiglich ».<br />

CD 5 : Cantates, BWV 33, 56 & 37<br />

Allein zu dir, Herr Jesu Christ, BWV 33 pour le 3 e Dimanche<br />

après la Trinité<br />

Ich will den Kreuzstab gerne Tragen, BWV 56 pour le 7 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Wer da gläubet und getauft wird, BWV 37 pour le jour de<br />

l’Ascension<br />

La Cantate Allein zu dir, Herr Jesu Christ (Rien que vers toi, Seigneur<br />

Jésus Christ), BWV 33 était destinée à être jouée le 3 septembre 7 4,<br />

le treizième dimanche après la Trinité. Elle appartient au second cycle<br />

de cantates écrites pour Leipzig, dont la majorité emprunte la forme de<br />

la cantate chorale. « Allein zu dir, Herr Jesu Christ » est, à l’origine, un<br />

choral de Konrad Hubert écrit en 540 ; Bach l’intègre en canon dans le<br />

chœur d’ouverture, et l’utilise à nouveau dans le chœur final.<br />

La Cantate Ich will den Kreuzstab gerne Tragen (Je veux bien porter<br />

la croix), BWV 56, est sans conteste l’une de ses plus célèbres œuvres.<br />

Destinée à être jouée le dimanche 7 octobre 7 6, le dix-septième<br />

dimanche après la Trinité, cette pièce tout en intimité était initialement<br />

écrite pour Anna Magdalena, la seconde Madame Bach, qui possédait<br />

un joli brin de soprano et qui chantait souvent la musique de son<br />

mari, mais la version la plus connue est celle pour basse. Plus tard,<br />

vers 73 -3 , Bach en réalisa une adaptation pour alto, en réponse à<br />

l’extraordinaire renommée de l’ouvrage de son vivant.<br />

L’œuvre reprend les textes sacrés pour le dix-neuvième dimanche après<br />

la Trinité (saint Matthieu 9: -8) qui raconte comment le Christ avait<br />

guéri un paralytique puis lui avait pardonné tous ses péchés. Dans la<br />

première aria, Bach utilise de nombreux artifices de « peinture sonore » :<br />

« Kreuzstab » (« la Croix ») est représenté par un ut dièse entièrement<br />

hors l’harmonie, tandis que « Tragen » (« porter ») se traduit par des<br />

motifs de déchirants soupirs à la voix autant qu’aux instruments. En<br />

arrivant au texte « Da leg ich den Kummer auf einmal ins Grab » (« Là<br />

je laisserai dans la tombe toutes mes peines »), le chanteur se lance dans<br />

d’étonnants triolets qui se terminent sur une sixte descendante sur le<br />

mot « Grab » (« la tombe »). Cette magnifique phrase de résignation<br />

se trouve renforcée par de longues notes de basse, d’innombrables<br />

soupirs de désespoir aux cordes et au hautbois, et la juxtaposition<br />

de croches et de triolets, provoquant une douloureuse sensation de<br />

déséquilibre.<br />

Le récitatif suivant nous rappelle à nouveau le même passage de saint<br />

Matthieu, lorsque le Christ emprunte la barque pour arriver à sa<br />

destination ultime. Aux mots « Mein Wandel auf der Welt ist einer<br />

Schiffart gleich » (« Mon passage sur cette terre est semblable à une<br />

traversée en barque »), Bach évoque les vagues d’un motif ondulatoire<br />

au violoncelle solo. L’accompagnement cesse subitement au moment<br />

où le voyageur arrive à sa destination, quitte son embarcation et trouve


enfin la paix après tant de peines. « So tret ich aus dem Schiff in meine<br />

Statt, die ist das Himmelreich, wohin ich mit den Frommen aus vieler<br />

Trübsal werde kommen » (« alors je quitterai le navire pour entrer<br />

dans ma ville qui est le royaume des cieux où tous les bienheureux<br />

y viendront allégés de leurs soucis »). Emplis de joie, la voix solo et<br />

le hautbois font résonner les mots « Endlich wird mein Joch wieder<br />

von mir weichen müssen » (« Enfin, mon joug me sera ôté ») dans<br />

l’aria suivante. La cantate, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Bach,<br />

s’achève sur un simple choral « Komm, o Tod »).<br />

Le premier cycle annuel de cantates pour Leipzig comprend la Cantate<br />

Wer da gläubet und getauft wird (Qui croit et est baptisé), BWV 37<br />

destinée au jour de l’Ascension, le 8 mai 7 4. Bach emploie la ligne<br />

mélodique du célèbre choral « Wie schön leuchtet der Morgenstern »<br />

dans un magnifique duo pour alto et ténor, substituant le texte de<br />

« Herr Gott Vater, mein starker Held ».<br />

CD 6 : Cantates, BWV 92, 54 & 44<br />

Ich hab in Gottes Herz und Sinn, BWV 9 , pour le dimanche de<br />

la Septuagésime<br />

Widerstehe doch der Sünde, BWV 54 pour le 7 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Sie werden euch in den Bann tun, BWV 44 pour le dimanche<br />

avant la Pentecôte (Exaudi)<br />

La Cantate Ich hab in Gottes Herz und Sinn (J’ai remis mon cœur et<br />

mon âme en Dieu), BWV 92 qui appartient au second cycle annuel<br />

de cantates composées pour Leipzig, fut jouée le 7 janvier 7 5<br />

pour le troisième dimanche avant le Carême, connu sous le nom<br />

de Septuagesima. De par son texte et le traitement musical, voilà<br />

un ouvrage aux dimensions généreuses : une trentaine de minutes,<br />

neuf mouvements parmi lesquels un chœur d’ouverture et un choral<br />

final. Les passages purement instrumentaux du début et de la fin de<br />

l’introduction, pendant lesquels les deux hautbois dialoguent avec<br />

les cordes, sont l’exacte copie l’un de l’autre. Dans le chœur, le cantus<br />

firmus du thème choral « Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit » est<br />

confié au soprano que soutiennent les autres voix dans un ingénieux<br />

enchevêtrement contrapuntique. On peut découvrir plusieurs exemples<br />

de description ou d’illustration musicale telle que Bach l’affectionnait<br />

particulièrement : dès le second mouvement, il souligne les mots<br />

« mit Prasseln und mit grausem Knallen » (« dans un épouvantable<br />

fracas ») de motifs agités en conséquence, tandis que « auf grossen<br />

Wassern » (« sur de grandes eaux ») est illustré d’un mouvement<br />

ondulatoire de doubles-croches. La partie de violon, quant à elle, soustend<br />

l’inquiétude du ténor lorsqu’il prononce les mots « wie bricht, wie<br />

reisst, wie fällt » (« [comment] se rompt, se brise, s’écroule ») de son<br />

mouvement incessant et mouvementé.<br />

D’une durée moitié moindre, la Cantate Widerstehe doch der<br />

Sünde (Résiste donc au péché), BWV 54 ne fait appel qu’à un alto solo,<br />

aux cordes et au continuo. Bien qu’elle fut écrite une dizaine d’années<br />

avant la précédente, en 7 4, de nombreux observateurs la considèrent<br />

comme l’un des meilleurs « sermons musicaux » de Bach. Destinée<br />

à l’origine au troisième dimanche de carême «Dominica oculi» le<br />

dimanche 4 mars 7 4, on pense plutôt aujourd’hui que Bach ne la<br />

joua probablement que le 5 juillet de la même année, un dimanche, le<br />

septième après la Trinité. Grâce à un usage jud<strong>ici</strong>eux des consonances<br />

et des dissonances, la première aria met l’auditeur en garde contre la<br />

tentation et le poison fatal du péché. Dans le récitatif suivant, les mots<br />

« das scharfe Schwert » (« l’épée acérée ») sont soulignés d’une manière<br />

particulièrement tranchante et réaliste.<br />

C’est pour le premier cycle annuel de cantates à Leipzig, lors de la<br />

saison religieuse 7 3 – 4, que Bach écrivit la Cantate Sie werden<br />

euch in den Bann tun (Ils vous mettront au ban), BWV 44 destinée<br />

au dimanche avant la Pentecôte (connu sous le nom de « Exaudi »).<br />

L’effectif requis : quatre solistes, un chœur, deux hautbois, basson,<br />

cordes et basse continue. Les premiers mots sont les mêmes que ceux<br />

de la Cantate BWV 183 mais le parallèle s’arrête là. Après une courte<br />

introduction instrumentale d’une vingtaine de mesures, ténor et basse<br />

se lancent dans un merveilleux duo auquel se joignent les hautbois pour<br />

5


5<br />

former un quatuor d’une immense émotion. Ce premier mouvement<br />

s’enchaîne avec le passage choral suivant, « Es kommt aber die Zeit ».<br />

En dehors d’un mouvement central d’essence chorale (« Ach Gott, wie<br />

manches Herzeleid »), un récitatif et le chœur final, l’ouvrage comporte<br />

également deux arias pour soprano, les numéros 3 et 6. Le premier<br />

présente une riche ornementation, des lignes mélodiques où soprano<br />

et hautbois mêlés évoquent une mélancolique sonate en trio.<br />

CD 7 : Cantates, BWV 111, 159, 165 & 22<br />

Was ein Gott will, das gscheh allzeit, BWV , pour le troisième<br />

dimanche après l’Epiphanie<br />

Sehet, wir gehn hinauf gen Jerusalem, BWV 59, pour le dimanche<br />

de la Quinquagésime ou Esto mihi<br />

O heil’ges Geist- und Wasserbad, BWV 65, pour la Trinité<br />

Jesus nahm zu sich die Zwölfe, BWV pour le dimanche Esto<br />

mihi<br />

On appelle les « cantates chorales » les cantates dont la thématique<br />

repose sur l’un des chorals traditionnels, souvent d’origine luthérienne.<br />

La Cantate Was ein Gott will, das gscheh allzeit (Que la volonté de Dieu<br />

se réalise en tout temps), BWV 111 est l’une de celles-là. Dès l’entrée, le<br />

thème du choral est confié aux sopranos pour un grand mouvement de<br />

chœur, et on le retrouve dans le choral qui clôt l’œuvre. Bach composa<br />

cet ouvrage pour le dimanche janvier 7 5, troisième dimanche<br />

après l’Epiphanie. Le texte enjoint les fidèles d’accepter la volonté de<br />

Dieu, tandis que le récitatif n° 3 rappelle l’histoire de Jonas qui essaya<br />

en vain de s’échapper de la puissance divine. Dans le duo n° 4, une pièce<br />

dansante pour alto et ténor, Bach dépeint l’allégresse et la confiance des<br />

fidèles, même en face de la mort.<br />

C’est probablement le 7 janvier 7 9 que retentit pour la première fois<br />

la Cantate Sehet, wir gehn hinauf gen Jerusalem (Voyez, nous montons<br />

vers Jérusalem), BWV 159 le dimanche avant Pâques connu également<br />

sous le nom de Quinquagesima ou « Esto mihi » (« soyez avec moi »,<br />

d’après le Psaume 3 ). Par conséquent, il s’agissait de la dernière cantate<br />

avant la création de la Passion selon saint Mathieu le Vendredi saint<br />

7 9. Le texte annonce déjà la période de la Passion : dans son récitatif<br />

d’introduction puis dans l’arioso suivant, les souffrances du Christ sont<br />

rappelées au croyant dans des accents d’une insoutenable émotion ;<br />

alors que le merveilleux quatrième mouvement, un poignant duo<br />

pour basse et hautbois, évoque le Vendredi Saint par les mots « Es ist<br />

vollbracht » (« tout est accompli »).<br />

La Cantate O heil’ges Geist- und Wasserbad (Ô saint baptême d’esprit<br />

et d’eau), BWV 165 date de l’époque de Weimar : elle fut probablement<br />

écrite pour le dimanche de la Trinité, le 6 juin 7 5. L’œuvre fut reprise,<br />

avec quelques modifications sans importance, en 7 3- 7 4 lors de la<br />

première saison de Bach à Leipzig. L’ouvrage, comportant trois arias,<br />

deux récitatifs et un choral final, traite de la rédemption des héritiers<br />

d’Adam (« Adamserben »), les pécheurs, par le sang du Christ.<br />

À l’instar de la Cantate BWV 159, la Cantate Jesus nahm zu sich die<br />

Zwölfe (Jésus réunit les Douze autour de lui), BWV 22 fut écrite pour le<br />

dimanche Esto mihi. Plus précisément, il s’agissait là de deux œuvres<br />

soumises au comité de sélection pour le poste de Kantor auprès de<br />

la Thomaskirche de Leipzig le 7 février 7 3. L’année suivante, Bach<br />

redonna la Cantate BWV 22 le dimanche 0 février 7 4, également à<br />

l’occasion du Esto mihi. L’arioso qui tient lieu d’introduction reprend<br />

un texte des Ecritures, le ténor tenant le rôle de l’évangéliste et la basse<br />

celui du Christ : « Sehet, wir gehen hinauf gen Jerusalem » (« Voyez,<br />

nous montons vers Jerusalem »). Dans l’air suivant, « Mein Jesu, ziehe<br />

mich nach dir » (« Mon Jésus, tire-moi vers toi »), l’alto et le hautbois<br />

se lancent dans un merveilleux dialogue. Bach recourt encore une<br />

fois à l’illustration musicale du propos textuel pour le récitatif n° 3,<br />

soulignant le mot « courir » de motifs empressés. L’ouvrage se termine<br />

sur un choral à quatre voix.


CD 8 : Cantates, BWV 114, 57 & 155<br />

Ach, Liebe Christen, seid getrost, BWV 4, pour le 7 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Selig ist der Mann, BWV 57, pour le e jour de Noël<br />

Mein Gott, wie lang, ach lange, BWV 55, pour le second dimanche<br />

après l’Epiphanie<br />

La Cantate Ach, Liebe Christen, seid getrost (Ah, chers chrétiens, soyez<br />

sans crainte), BWV 114 sert pour le dix-septième dimanche après la<br />

Trinité ; elle fut entendue pour la première fois le er octobre 7 4 ;<br />

elle » fait donc partie du premier cycle annuel que Bach écrivit pour<br />

Leipzig. Vo<strong>ici</strong> encore un parfait exemple de cantate chorale – c’està-dire<br />

que la thématique emprunte à la ligne mélodique d’un choral<br />

traditionnel, souvent d’origine luthérienne – ; dans le cas présent, la<br />

ligne en question est entendue dès l’introduction instrumentale, avant<br />

même que les sopranos du chœur ne s’en saisissent. Dans la logique<br />

de la « peinture musicale » qui lui est coutumière, Bach écrit un grand<br />

nombre de trilles et de notes répétées au hautbois, puis aux flûtes dans<br />

l’aria suivante, une sorte de représentation naturaliste de la « vallée de<br />

larmes » sans même avoir à faire appel aux mots pour l’exprimer. Dans<br />

la quatrième section, le thème du choral initial, présenté sans aucun<br />

ornement au soprano, se développe sur une basse extraordinairement<br />

agitée, entrecoupée de silences presque aberrants, une illustration<br />

musicale de ce que la soprano chante en toute simpl<strong>ici</strong>té : le grain se<br />

meurt s’il ne tombe pas en terre.<br />

Conçue en huit parties, la Cantate Selig ist der Mann (Bienheureux est<br />

l’homme), BWV 57 « destinée au second jour de Noël 7 5, se présente<br />

sous forme de dialogue. Les deux solistes vocaux assument les rôles<br />

principaux, la basse représentant le Christ et la soprano l’âme humaine,<br />

appelée « anima » dans la partition. Curieusement, l’ouvrage ne fait<br />

jamais référence à Noël ou à la naissance du Christ. En réalité, il traite<br />

plutôt de la tentation du péché que le Christ repousse victorieusement.<br />

Malgré de fréquentes références au Martyre, l’atmosphère générale<br />

dégage plutôt un optimisme serein, comme dans l’aria n° 5 « Ja, ich<br />

kann die Feinde schlagen » (« oui, je peux vaincre les ennemis ») qui se<br />

démarque par sa basse très vivante et sa partie de violon particulièrement<br />

saillante. L’aria pour soprano n° 7 « Ich ende mein irdisches Leben »<br />

(« j’achève ma vie terrestre »), accompagnée par un solo de violon et<br />

une basse continue, permet de comprendre les raisons de cette joie :<br />

la vie éternelle. C’est avec un choral d’une grande simpl<strong>ici</strong>té, « Mein<br />

Heiland ich sterbe mit höchster Begier » (« Mon seigneur je meurs avec<br />

la plus grande fél<strong>ici</strong>té »), que s’achève la cantate, dans une atmosphère<br />

de douce résignation.<br />

Bach composa la Cantate Mein Gott, wie lang, ach lange (Mon Dieu,<br />

combien de temps encore), BWV 155 pour le service divin du 9<br />

janvier 7 6 à Weimar, le second dimanche après l’Epiphanie. Dès le<br />

récitatif d’ouverture, l’attention de l’auditeur est attirée sur l’âme en<br />

quête incessante et inassouvie, que symbolisent rien moins que<br />

mesures de basse répétant obstinément la même note. Parmi les autres<br />

moments saillants, notons l’écriture élancée de la partie soprano sur le<br />

mot « Freude » (« joie »), que sous-tend une basse bien moins joyeuse,<br />

alourdie de motifs descendants, sur « Mir sinkt fast alle Zuversicht »<br />

(« je perds presque toute confiance »). Cela dit, c’est le duo n° qui offre<br />

le moment le plus rare, un extraordinaire solo de basson accompagnant<br />

« Du musst glauben, du musst hoffen » (« Tu dois croire, tu dois<br />

espérer »).<br />

CD 9 : Cantates, BWV 98, 188 & 23<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan, BWV 98, pour le e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Ich habe meine Zuversicht, BWV 88, pour le e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Du wahrer Gott und Davids Sohn, BWV 3, pour le dimanche de<br />

la Quinquagésime (dimanche Esto mihi)<br />

Le 0 novembre 7 6, vingt et unième dimanche après la Trinité,<br />

53


54<br />

résonnait pour la première fois la Cantate Was Gott tut, das ist<br />

wohlgetan (Ce que Dieu fait est bien fait), BWV 98. À la différence<br />

des Cantates 99 et 00 écrites sur le même texte d’ouverture, cette<br />

cantate aux dimensions plus modestes n’est pas réellement basée sur un<br />

choral ; le thème traditionnel du choral « Was Gott tut » apparaît bien<br />

de manière fragmentaire dans le chœur d’ouverture, mais ne réapparaît<br />

pas dans le chœur final. Ces fragments de mélodie sont reliés par des<br />

refrains instrumentaux dans lesquels le violon solo joue une part non<br />

négligeable. Les deux arias n° 3 et n° 5, respectivement confiées à la<br />

soprano et à la basse, comportent elles aussi des parties obligées dans<br />

l’accompagnement : hautbois d’une part, deux violons d’autre part.<br />

Le texte de la Cantate Ich habe meine Zuversicht (J’ai mis ma<br />

confiance), BWV 188 – ainsi d’ailleurs que celui de la cantate précédente<br />

– également destinée au vingt et unième dimanche après la Trinité, est<br />

dû au célèbre Picander, le librettiste préféré de Bach. Picander l’avait<br />

publié en 7 8 ou 7 9, ce qui nous permet d’en attribuer la musique<br />

au cycle de cantates de la saison 7 8- 7 9 au cours de laquelle Bach<br />

écrivit rien moins que 63 cantates (dont, hélas, certaines ont été<br />

perdues). Le manuscrit de cette cantate en particulier aurait été déchiré<br />

en plusieurs morceaux, dont certains se sont retrouvés sous le marteau<br />

des commissaires priseurs des années plus tard, d’autres sont perdus<br />

ou cachés dans des collections privées. L’œuvre fut reconstituée d’après<br />

d’autres sources, sachant que la plupart des numéros appartenaient à<br />

des pièces antérieures. On notera en particulier le considérable solo<br />

d’orgue dans l’aria n° « Gott meint es gut mit Jedermann » (« Dieu<br />

veut du bien à tout un chacun »).<br />

Au même titre que la Cantate BWV 22, la Cantate Du wahrer Gott<br />

und Davids Sohn (Toi, Dieu véritable et fils de David), BWV 23 est<br />

destinée au dimanche Esto mihi (« sois avec moi »). Les deux œuvres<br />

font partie des travaux que le candidat Bach dut présenter pour le<br />

poste de Kantor à la Thomaskirche de Leipzig le 4 février 7 3 : elles<br />

devaient respectivement précéder et suivre le sermon d’usage. Ce n’est<br />

qu’une fois installé à Leipzig que Bach ajouta le choral final, renforcé<br />

de cornets et trombones. Cela dit, une autre version – transposée, et<br />

confiée à d’autres vents – fut jouée quelque part entre 7 8 et 73 . Le<br />

chœur final de cette émouvante cantate formait initialement le dernier<br />

morceau de la Passion selon saint Jean, version de 7 5, mais Bach<br />

remplaça celui-ci par le chœur désormais habituel « Ach Herr, lass dein<br />

lieb Engelein ».<br />

CD 0 : Cantates, BWV 135, 86, 85 & 167<br />

Ach Herr, mich armer Sünder, BWV 35, pour le 3 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Wahrlich, wahrlich, ich sage euch, BWV 86, pour le 5 e dimanche<br />

après Pâques<br />

Ich bin ein guter Hirte, BWV 85, pour le dimanche «Misericordias<br />

Domini»<br />

Ihr Menschen, rühmet Gottes Liebe, BWV 67, pour la Fête de<br />

Saint Jean Baptiste<br />

Pour le troisième dimanche après la Trinité, le 5 juin 7 4, Bach<br />

composa la Cantate chorale Ach Herr, mich armer Sünder (Hélas,<br />

Seigneur, le pauvre pécheur que je suis), BWV 135. Le premier de ses six<br />

mouvements commence par un grand chœur qui énonce fidèlement le<br />

thème du choral traditionnel. Dès le récitatif « secco » qui suit, on assiste<br />

à nouveau à l’une de ces peintures musicales que Bach affectionne tant :<br />

les mots « schnelle Flut von Tränen » (« flot rapide de larmes »), par<br />

exemple, se traduisent par des gammes ascendantes et descendantes<br />

rapides et inquiètes. L’œuvre se poursuit avec un magnifique air pour<br />

ténor et basse puis un récitatif d’une grande puissance d’émotion<br />

chargé de chromatismes expressifs « Ich bon von Seufzen müde » (« Je<br />

suis fatigué de tant de soupirs »), tandis qu’un simple choral d’écriture<br />

stricte la conclut en douceur et tendresse.<br />

La Cantate Wahrlich, wahrlich, ich sage euch (En vérité, en vérité,<br />

je vous le dis), BWV 86 fut écrite pour le cinquième dimanche après<br />

Pâques, les cérémonies des Rogations, et jouée le 4 mai 7 4. Le<br />

nom « Rogations » provient du texte latin des Ecritures en usage<br />

pour ce jour particulier, et qui débute par « Rogate » (« demandez »),


saint Jean 6: 3-30. De par la structure, cette cantate s’apparente à la<br />

Cantate BWV 85 : l’une comme l’autre comportent un choral au titre<br />

de mouvement central, ce qui n’est pas réellement habituel. Le morceau<br />

d’introduction, une aria dans laquelle la basse représente la voix de<br />

Jésus, emprunte un format délibérément archaïque et rigoureux. Les<br />

mots « demander » et « donner » sont soulignés par des tournures<br />

musicales tout à fait remarquables. Quant au mouvement suivant, il<br />

comporte une partie de violon particulièrement exigeante, sans oublier<br />

les fréquentes « illustrations sonores » des mots saillants du texte « Ich<br />

will doch Rosen brechen, wenn auch gleich die Dornen stechen » (« Je<br />

veux cueillir des roses, quand bien même les épines me blessent »).<br />

La Cantate Ich bin ein guter Hirte (Je suis un bon berger), BWV 85<br />

commence également par un solo de basse, représentant la voix de<br />

Jésus. L’œuvre était destinée au dimanche Misericordias Domini du<br />

5 avril 7 5. Encore une fois, c’est le mouvement central qui se voit<br />

confier la mélodie de choral plutôt que les mouvements d’ouverture et<br />

de fin. L’aria « Jesus ist ein guter Hirt » (« Jésus est un bon pasteur »)<br />

présente une remarquable partie de violoncello piccolo peut-être sensé<br />

personnifier le Christ. Etant donné que le manuscrit de Bach ne fait<br />

nulle part mention de la part<strong>ici</strong>pation d’un chœur, le choral final est<br />

probablement chanté par les solistes vocaux.<br />

C’est la fête de saint Jean Baptiste que célèbre la Cantate Ihr Menschen,<br />

rühmet Gottes Liebe (Humains, célébrez l’amour de Dieu), BWV 167 le<br />

4 juin. Peu après son accession au poste de Kantor de la Thomaskirche<br />

de Leipzig en 7 3, Bach la donna donc pour le jour en question.<br />

L’œuvre, en cinq parties, comporte une aria, un duo, deux récitatifs<br />

et un choral final. En termes de conception et d’instrumentation,<br />

elle reste d’ambition limitée : un hautbois (ou oboe da caccia : voir le<br />

lexique) et une trompette (ou clarino) viennent simplement renforcer<br />

les parties vocales, sur une base de cordes et de basse continue. L’aria<br />

introductive « Ihr Menschen, rühmet Gottes Liebe » (« Humains, louez<br />

l’amour de Dieu ») plante immédiatement le décor résolument pastoral<br />

et charmant de l’ouvrage.<br />

CD 11 : Cantates, BWV 172, 182 & 90<br />

Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten !, BWV 7 , pour le<br />

jour de la Pentecôte<br />

Himmelskönig, sei wilkommen, BWV 8 , pour le dimanche des<br />

Rameaux<br />

Es reisset euch ein schrecklich Ende, BWV 90, pour le 5e<br />

dimanche après la Trinité<br />

La Cantate Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten ! (Résonnez,<br />

cantiques, retentissez, cordes !), BWV 172 pour le jour de la Pentecôte<br />

est l’un des meilleurs exemples de l’art de Bach à emprunter sa propre<br />

musique, méticuleusement et soigneusement. À l’époque de l’écriture<br />

de l’ouvrage, le 4 mai 7 4, il devait composer pour Weimar une<br />

œuvre sacrée par mois. Il devait la réutiliser maintes fois à Leipzig<br />

et l’augmenter de plusieurs éléments, par l’adjonction d’un septième<br />

mouvement après le finale initial et la reprise du chœur d’entrée. Qui<br />

plus est, l’œuvre entière fut transposée de ut majeur vers ré majeur.<br />

Dans la présente version, l’œuvre commence par un chœur presque<br />

dansant sur le texte « Erschallet, ihr Lieder » (« Résonnez, chants ») que<br />

renforcent trois trompettes et timbales, en aimable joute musicale avec<br />

les cordes. L’atmosphère générale rappelle fortement celle de l’Oratorio<br />

de Noël. Dans le numéro suivant, plus doux, les trompettes gardent le<br />

silence, pour reprendre bientôt leur rôle principal dans l’aria de basse<br />

« Heiligste Deieinigkeit » (« sainte Trinité ») où les motifs en triolet<br />

évoquent naturellement la Trinité. Encore une fois, la musique retrouve<br />

des accents plus calmes avec l’aria de ténor : il s’agit d’un menuet pour<br />

trois protagonistes, le ténor, les cordes aiguës et la basse continue. Suit<br />

un duo n° 5 basé sur une mélodie de choral, où l’âme, représentée par<br />

la soprano, dialogue avec le Saint Esprit qu’incarne l’alto tandis que<br />

hautbois et orgue énoncent une sorte de variation ornée du thème<br />

choral<br />

La Cantate Himmelskönig, sei wilkommen (Roi du ciel, sois le bienvenu),<br />

BWV 182 date environ de la même période ; elle fut écrite pour le<br />

dimanche des Rameaux du 5 mars 7 4. Bach la reprit au moins deux<br />

55


56<br />

fois à Leipzig, en 7 4 et 7 8, ce qui est bien compréhensible eu égard<br />

au texte : le 5 mars est également le jour de l’Annonciation. En 7 4,<br />

Rameaux et Annonciation tombaient le même jour… La majestueuse<br />

Sonate qui fait office d’ouverture accueille le Roi des cieux avec des<br />

flûtes à bec, un violon solo et les cordes en pizzicato pour un effet<br />

sonore absolument merveilleux. La cantate comporte rien moins que<br />

trois mouvements sur le thème choral : l’un après la Sonate, et deux en<br />

guise de conclusion. On compte également trois arias : l’une pour basse,<br />

une autre pour alto d’une immense force d’émotion, puis une destinée<br />

au ténor, extraordinairement calme malgré la riche ornementation de<br />

la partie chantée.<br />

Le chœur n’intervient que pour le numéro final de la Cantate Es reisset<br />

euch ein schrecklich Ende (Une fin terrible vous renversera), BWV 90,<br />

tandis que les autres mouvements sont dévolus à des solos – récitatifs<br />

et arias – de ténor, alto, basse puis à nouveau ténor. L’œuvre fut écrite<br />

pour célébrer le vingt-cinquième dimanche après la Trinité, du 4<br />

novembre 7 3. Hormis le solo de trompette de la troisième partie,<br />

l’instrumentation reste incertaine. Selon toute évidence, Bach avait<br />

à l’esprit un ensemble de cordes, soutenu par l’inévitable continuo et<br />

peut-être complété d’un hautbois. Le texte fait référence au jour du<br />

Jugement dernier qu’évoquent les ornementations assez menaçantes de<br />

la partie de violon solo, ainsi que les appels de trompette du troisième<br />

mouvement.<br />

CD 12 : Cantates, BWV 106, 199 & 161<br />

Gottes Seit ist die allerbeste Zeit, BWV 06 (Actus tragicus),<br />

cantate funèbre<br />

Mein Herze schwimmt im Blut, BWV 99, pour le e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Komm, du süsse Todesstunde, BWV 6 , pour le 6 e dimanche<br />

après la Trinité et pour la Fête de la Purification de Marie<br />

C’est sous le nom Actus tragicus que l’on connaît la Cantate Gottes<br />

Seit ist die allerbeste Zeit (Le règne de Dieu est le meilleur de tous),<br />

BWV 106 : il s’agit d’une cantate funèbre, un ouvrage absolument<br />

remarquable de la période de Mühlhausen écrit en 707 par un<br />

compositeur âgé d’à peine ans. Même si les circonstances exactes<br />

restent incertaines, on peut avancer qu’elle fut conçue à la mémoire<br />

de l’oncle maternel de Bach, Tobias Lämmerhirt, disparu le 0 août<br />

707. Voilà bien une œuvre extraordinaire, musicalement expressive<br />

et profonde, et d’humeur inconsolable. À elle seule, cette cantate<br />

plaçait définitivement Bach hors de portée de tous ces prédécesseurs<br />

dans ce genre de composition. Pourtant, l’instrumentation reste plutôt<br />

modeste : quatre solistes vocaux, deux flûtes à bec, deux violes, un petit<br />

chœur et continuo, la musique douce et lente : ce n’est pas précisément<br />

une pièce flamboyante ! Peut-être même Bach envisageait-il non pas<br />

un chœur mais un ensemble de solistes, plus intime et adapté à l’esprit<br />

général. La Cantate repose sur divers passages de la Bible traitant de<br />

la mort et de la rencontre de l’Homme et du Christ au Paradis. L’art et<br />

la manière dont Bach entrelace les voix des chanteurs avec lignes des<br />

flûtes et des violes qui partagent ainsi leur douleur et leur tristesse reste<br />

à jamais un intense moment d’émotion.<br />

Plus confidentielle encore, l’instrumentation de la Cantate Mein<br />

Herze schwimmt im Blut (Mon cœur baigne dans le sang), BWV 199<br />

destinée à être donnée le dimanche août 7 4, onzième dimanche<br />

après la Trinité : Bach ne fait appel qu’à une soprano solo, un hautbois,<br />

cordes et continuo. Les huit mouvements alternent récitatifs et arias,<br />

et l’absence de chœur incite naturellement le compositeur à offrir à ses<br />

deux solistes, voix et instrument, des charges musicales d’autant plus<br />

importantes. Dans la première aria, n° , un moment d’une divine<br />

lenteur élégiaque, le hautbois se voit confier d’innombrables ornements<br />

et motifs de « soupir » destinés à souligner le texte « stumme Seufzer,<br />

stille Klagen » (« soupirs muets, plaintes silencieuses »). Et pourtant,<br />

la soprano exprime une humeur bien opposée dans le récitatif n° 7<br />

« fröhlich singen » (« chanter joyeusement »), un moment de bravoure<br />

dans le registre colorature.<br />

La Cantate Komm, du süsse Todesstunde (Viens, douce heure de la<br />

mort), BWV 161, écrite pour le seizième dimanche après la Trinité et la


Fête de la Purification de Marie, est sans doute l’une des cantates les plus<br />

imposantes de Bach. Pour autant que l’on sache, elle fut écrite à Weimar<br />

en 7 5, mais ne fut pas définitivement achevée avant le 7 septembre<br />

7 6. Les six mouvements de l’ouvrage font appel à deux solistes – alto<br />

et ténor –, chœur, deux flûtes à bec, orgue et continuo ; dès le premier<br />

mouvement, Bach évoque le thème du choral final « Herzlich tut mir<br />

verlangen » qu’il confie à la voix d’alto accompagnée de tout l’orchestre.<br />

On remarquera les motifs de « sanglots » qu’énonce continuellement la<br />

basse continue. Selon Alfred Dürr, l’un des principaux spécialistes de<br />

Bach, chaque mouvement puise ses sources dans le thème du choral<br />

final, à divers degrés. Dans le dernier récitatif pour alto, n° 4, les flûtes<br />

à bec et les cordes se prêtent à la « peinture sonore » qu’affectionne tant<br />

le compositeur, avec un tendre mouvement évoquant le doux sommeil<br />

«(« sanften Schlaf ») d’une manière particulièrement réaliste.<br />

CD 13 : Cantates, BWV 99, 35 & 17<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan, BWV 99, pour le 5 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Geist und Seele wird verwirret, BWV 35, pour le e dimanche<br />

après la Trinité<br />

4 e dimanche après la Trinité<br />

Wer Dank opfert, der preiset mich, BWV 7, pour le 4 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Le texte d’entrée de la Cantate Was Gott tut, das ist wohlgetan (Ce<br />

que Dieu fait est bien fait), BWV 99, ainsi que le thème choral est le<br />

même que pour les Cantates BWV 98 et BWV 100 ; Bach l’écrivit pour<br />

le quinzième dimanche après la Trinité, celui du 7 septembre 7 4,<br />

sa seconde année au titre de Kantor à Leipzig. D’emblée, orchestre et<br />

chœur se lancent dans un ample traitement du matériau offert par le<br />

choral traditionnel ; afin d’étoffer le discours, les sopranos sont doublés<br />

par le cor. En plus des cordes, une flûte traversière et un hautbois<br />

d’amour font leur apparition en tant que duo. Un récitatif « secco »<br />

à la basse mène à l’aria du ténor (n° 3) en mi mineur. Flûte et voix<br />

s’allient pour illustrer des mots tels que « erschüttre dich nur nicht »<br />

(« ne frémis pas » ou « ne tremble pas ») : en effet, les notes tremblent<br />

et frémissent de manière appropriée. Le cinquième numéro, bien qu’il<br />

s’appelle « aria », est en réalité composé de deux duos : l’un entre le<br />

soprano et l’alto, l’autre entre la flûte et le hautbois d’amour. L’œuvre<br />

s’achève sur un choral dans le mode traditionnel.<br />

À la différence de l’œuvre précédente, la Cantate Geist und Seele wird<br />

verwirret (L’esprit et l’âme sont déconcertés), BWV 35 se passe d’un<br />

chœur. Il s’agit d’une cantate solo pour soprano, deux hautbois, oboe<br />

da caccia, orgue obligé, cordes et continuo, conçue pour le dimanche 8<br />

septembre 7 6, le douzième dimanche après la Trinité. Pour compenser<br />

l’absence du chœur, Bach offre un rôle plus important à l’orchestre et,<br />

plus particulièrement, à l’orgue solo. Dans ce cas précis, il emprunte<br />

à une œuvre instrumentale antérieure qui semble avoir été perdue :<br />

le Concerto pour clavecin, BWV 1059 dont il ne subsiste que quelques<br />

fragments, ainsi qu’une version encore plus ancienne pour hautbois et<br />

violon. Bach a arrangé le premier mouvement du concerto de manière à<br />

en faire l’ouverture de la cantate, tandis que le second mouvement devient<br />

l’introduction de la seconde partie. Selon le spécialiste de Bach Alfred<br />

Dürr, l’aria « Geist und Seele wird verwirret » pourrait bien être une<br />

adaptation du mouvement lent du concerto en question. On remarquera<br />

l’absence de références bibliques et l’aspect assez profane du texte.<br />

Deux semaines plus tard, pour le dimanche septembre 7 6 – le<br />

quatorzième dimanche après la Trinité – Bach composait la Cantate Wer<br />

Dank opfert, der preiset mich (Qui sacrifie en actions de grâce me rend<br />

gloire), BWV 17 ; de même que la cantate précédente, celle-ci comporte<br />

deux parties, ce qui s’explique par le fait que la pratique liturgique de<br />

l’époque exigeait que la musique retentisse avant et après le sermon.<br />

Preuve que Bach tenait cette musique en quelque estime particulière, il<br />

réutilisa une partie du grandiose chœur d’ouverture pour le chœur final de<br />

la Messe en sol majeur, BWV 236. La majorité des cantates en deux parties<br />

font usage d’un passage du Nouveau testament au début de la seconde<br />

partie, souvent sous la forme d’un solo de basse évoquant la parole de<br />

Jésus. Dans ce cas, toutefois, le récitatif et l’aria de ténor rappellent plutôt<br />

le rôle de l’évangéliste.<br />

57


58<br />

CD 14 : Cantates, BWV 123, 87 & 173<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen, BWV 3, pour la<br />

Fête de l’Epiphanie<br />

Bisher habt ihr nichts gebeten in meinem Namen, BWV 87, pour<br />

le dimanche des Rogations<br />

Erhöhtes Fleisch und Blut, BWV 73, pour le e jour de la<br />

Pentecôte<br />

Le 6 janvier 7 5, fête de l’Epiphanie, les fidèles de Saint-Thomas de<br />

Leipzig purent entendre pour la première fois la nouvelle Cantate<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen (Bien-aimé Emmanuel, prince<br />

de ceux qui vivent dans la foi), BWV 123. Pour mémoire, l’Epiphanie<br />

– un mot grec signifiant « apparition » – commémore l’apparition du<br />

Christ aux trois Rois mages, et les Noces de Cana au cours desquelles<br />

il transforma l’eau en vin. Le premier vers du texte, confié au chœur,<br />

annonce cette apparition : « Liebster Immanuel…, komm nur bald »<br />

(« Cher Emmanuel…, viens bientôt »). C’est l’orchestre qui domine<br />

cette entrée en matière, d’une introduction longue de vingt mesures,<br />

après quoi les sopranos énoncent le thème du choral qui sert de base<br />

musicale à l’ouvrage. Curieusement, l’écriture du chœur reste très<br />

« sage » tandis que l’orchestre développe une polyphonie d’une grande<br />

complexité. Deux groupes de récitatif-aria suivent l’introduction, après<br />

quoi l’ouvrage s’achève par un choral sur le rythme alors moins répandu<br />

de 3/ . On retiendra surtout la lente aria du ténor dans laquelle la voix<br />

chantée s’enroule, par touches chromatiques, dans les deux lignes<br />

mélodiques des hautbois d’amour, un trio d’un immense pouvoir<br />

expressif.<br />

Pour la célébration des Rogations du dimanche 6 mai 7 5, Bach écrivit<br />

la Cantate Bisher habt ihr nichts gebeten in meinem Namen (Jusqu’<strong>ici</strong><br />

vous n’avez jamais prié en mon nom), BWV 87 d’après un texte<br />

de Mariane von Ziegler tiré de l’Evangile selon saint Jean ( 3: 4,<br />

33), probablement adapté par Bach lui-même. Les deux premiers<br />

mouvements énoncent les paroles du Christ, d’abord dans une aria en ré<br />

mineur sur le texte qui donne son titre à l’ouvrage, puis dans un récitatif<br />

tendrement contemplatif. L’aria d’alto qui suit semble une confession et<br />

une prière pour la persévérance, un sentiment souligné par les motifs<br />

de « Seufzer » (« soupirs ») poussés parallèlement par les deux oboe<br />

da caccia sur les émouvants plaidoyers en mouvements ascendants du<br />

continuo. Le chœur final « Muss ich sein betrübet ? » (Devrais-je me<br />

contrister ?) reprend la ligne mélodique du choral « Jesu, bleibt meine<br />

Freude » (« Jésus, que ma joie demeure »).<br />

La Cantate Erhöhtes Fleisch und Blut (Précieux sang et chair), BWV<br />

173 célèbre le second jour de la Pentecôte, et c’est probablement<br />

le 9 mai 7 4 qu’elle résonna la première fois sous les voûtes de la<br />

Thomaskirche. Cela dit, voilà une version remaniée de la Cantate<br />

BWV 173a « Durchlauchster Leopold », quelque peu antérieure, et<br />

originalement destinée à l’anniversaire du prince Leopold von Anhalt-<br />

Köthen le 0 décembre 7 7 – ou le 0 décembre 7 … Parmi les six<br />

mouvements que compte l’œuvre figurent trois arias, deux récitatifs et<br />

un chœur final. Bach ne fait usage d’aucun thème de choral, ce qui fait<br />

qu’il y a deux mouvements de moins que dans l’original. Par endroits,<br />

il a redistribué les parties et adapté les textures harmoniques : dans<br />

la cantate d’anniversaire, le premier récitatif est confié à la soprano,<br />

mais au ténor dans la version ultérieure, <strong>ici</strong> enregistrée. La facilité avec<br />

laquelle Bach a remplacé le texte du chœur final « Nimm auch, grosser<br />

Fürst, uns auf » (« Prends-nous aussi sous ta garde, grand Prince ») de<br />

la première œuvre par « Rühre, Höchster, unser Geist » (« Touche nos<br />

esprits, Très-Haut ») semble remarquable, d’autant qu’à l’écoute de la<br />

musique seule, l’auditeur croira entendre une pièce de danse infiniment<br />

légère inspirée de la polonaise.<br />

CD 15 : Cantates, BWV 117, 153 & 168<br />

Sei Lob und Ehr dem höchsten Gut, BWV 7 (circonstance<br />

ignorée)<br />

Schau, lieber Gott, wie meine Feind, BWV 53, pour le dimanche<br />

après le Nouvel an<br />

Tue Rechnung ! Donnerwort, BWV 68 pour le 9 e dimanche après


la Trinité<br />

L’on ignore pour quel dimanche de la liturgie, et même à quelle date,<br />

fut composée la Cantate Sei Lob und Ehr dem höchsten Gut (Louange<br />

et gloire au bien suprême), BWV 117. La structure de cet ouvrage en<br />

neuf mouvements épouse exactement celle du texte du choral écrit par<br />

Johann Jacob Schütz, lui-même en neuf vers, dont chacun se termine<br />

par les mots « Gebt unserem Gott die Ehre » (« Donnez la gloire à<br />

notre seigneur »). L’œuvre commence par un chœur (voix et orchestre<br />

alternant par « blocs » sonores) qui reprend le texte et les tournures<br />

mélodiques de l’ancien choral. Après un récitatif et une aria pour ténor<br />

et deux hautbois d’amour, on découvre un chœur d’écriture chorale<br />

stricte, peut-être destiné à clore une éventuelle première partie avant<br />

le début du sermon. Le sixième et dernier mouvement ressemble à une<br />

assez sombre sonate en trio pour voix de basse, violon solo et basse<br />

continue.<br />

La Cantate Schau, lieber Gott, wie meine Feind (Regarde, Dieu bienaimé,<br />

comme mes ennemis), BWV 153, fut écrite pour le dimanche<br />

suivant la Fête de la Circoncision du Christ c’est-à-dire le dimanche<br />

suivant le Nouvel an – en l’occurrence, le dimanche janvier 7 4, ou<br />

plutôt, voilà l’unique date qui fait mention de l’exécution de cette cantate<br />

en particulier –. Bien qu’en neuf parties, cet ouvrage ne comporte<br />

aucun passage de grande ampleur pour le chœur, mais seulement trois<br />

simples chorals (les numéros , 5 et 0), trois récitatifs et trois arias.<br />

On remarquera plus particulièrement l’air de ténor en la mineur, où<br />

une partie de violon solo d’une impressionnante virtuosité illustre<br />

brillamment le texte « Stürmt nur, ihr Trübsalswetter » (« Déchainezvous,<br />

tempêtes de malheur ») tandis que le ténor se voit confier une<br />

partie inquiète et excitée.<br />

Selon toute évidence, Bach composa la courte Cantate Tue Rechnung !<br />

Donnerwort (Rends tes comptes ! Parole de tonnerre), BWV 168 pour<br />

le dimanche 9 juillet 7 5, le neuvième dimanche après la Trinité.<br />

L’orchestration modeste ne fait appel qu’aux solistes vocaux, à un<br />

chœur, deux hautbois d’amour, cordes et continuo. Sont à ranger dans<br />

le style de la « peinture sonore » chère au langage baroque, l’air de<br />

basse ouvrant la cantate qui fait appel à des rythmes pointés et de longs<br />

triolets de cordes pour souligner le texte « tue Rechnung » (« rends<br />

tes comptes »), l’aria pour alto et soprano n° 5 « Herz, zerreiss’ des<br />

Mammons Kette » (« Seigneur, romps la chaîne de Mammon ») où la<br />

chaîne en question est représentée par de brusques éclats à la basse sur<br />

lesquels la voix tisse une guirlande de notes bien déchirée…<br />

CD 16 : Cantates, BWV 130, 138 & 81<br />

Herr Gott, dich loben alle wir, BWV 30, pour la Saint Michel<br />

Warum betrübst du dich, mein Herz, BWV 38, pour le 5 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Jesus schläft, was soll ich hoffen, BWV 8 , pour le 4 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

La Cantate Herr Gott, dich loben alle wir (Seigneur Dieu, nous te<br />

louons tous), BWV 130, écrite pour la Saint-Michel du 4 septembre<br />

7 4, reprend un thème de choral traditionnel, qui chante le combat de<br />

l’archange Michel contre le dragon, une histoire mouvementée relatée<br />

par le Livre des révélations : 7- . Plusieurs décennies auparavant, aux<br />

alentours de 680, l’oncle préféré de Bach, le « profond compositeur »<br />

Johann Christoph habitant Eisenach, avait déjà composé une œuvre<br />

poignante sur ce même sujet : « Es erhub sich ein Streit » (« Une<br />

discorde s’éleva »). Bach connaissait bien la pièce et devait d’ailleurs la<br />

jouer à Leipzig. Les deux œuvres présentent certaines similitudes, dont<br />

l’imposante orchestration qui fait appel à des trompettes, des hautbois<br />

et des timbales, les instruments dits « militaires » capables de sonner<br />

leur signal en quintes et en quartes ou sur les notes des accords parfaits.<br />

Dans le chœur d’ouverture, trompettes et timbales ne manquent pas de<br />

faire leur effet : ce sont les anges militants, qui ont triomphé du diable et<br />

qui offrent leur protection à Dieu. Mais Bach réserve le plus saisissant<br />

effet musical à la description du combat en lui-même, l’aria de basse.<br />

Les trois trompettes éclatent littéralement, en particulier la première<br />

dont la partie réellement virtuose semble engagée dans une bataille<br />

avec la non moins virtuose partie vocale (« le vieux dragon fulmine<br />

59


60<br />

de fureur »), à moins que l’instrumentiste ne soit aux prises avec son<br />

instrument qui, à l’époque, n’était guère agile…<br />

On peut aisément avancer que la Cantate Warum betrübst du dich,<br />

mein Herz (Pourquoi cette tristesse, mon cœur), BWV 138 est l’une des<br />

plus extraordinaires de Bach. Elle est destinée au quinzième dimanche<br />

après la Trinité, et fut entendue pour la première fois le 5 septembre<br />

7 3. De par sa structure, déjà, voilà un ouvrage inhabituel. Les trois<br />

premiers mouvements enchaînent librement et sans discontinuer lignes<br />

chorales et récitatifs. Dès le premier numéro, le premier vers du choral<br />

est subitement interrompu après trois lignes par un solo d’alto « Ach,<br />

ich bin arm, mich drücken schwere Sorgen » (« Ah, je suis pauvre, de<br />

lourds soucis m’oppressent »). Le troisième morceau commence par<br />

un vers de choral qui est entrecoupé de deux récitatifs, soprano puis<br />

alto, après quoi le discours choral peut s’achever. Enfin, la cantate ne se<br />

termine pas sur le choral habituel mais sur un mouvement où les bribes<br />

du thème choral alternent avec des phrases instrumentales confiées aux<br />

deux hautbois et aux deus violons traités de manière particulièrement<br />

virtuose.<br />

Le chœur n’a pas un rôle aussi important dans la Cantate Jesus schläft,<br />

was soll ich hoffen ? (Jésus dort, que puis-je espérer ?), BWV 81, destinée<br />

au quatrième dimanche après la Trinité – en l’occurrence, celui du<br />

30 janvier 7 4 – : il n’apparaît que dans le choral « Unter deinen<br />

Schirmen » qui tient lieu de final. L’œuvre illustre l’épisode de l’Evangile<br />

selon saint Matthieu 8 : 3- 7 : Jésus, endormi dans une barque, est<br />

réveillé par ses disciples apeurés mais il fait immédiatement se calmer<br />

la tempête sur le lac. La cantate débute par une aria d’alto en mi mineur,<br />

une sorte de berceuse confiée à la douce flûte et que sous-tendent les<br />

cordes ; le récitatif et l’aria de ténor suivant dépeint la tempête d’une<br />

manière fort réaliste par un thème déchaîné qui met à rude épreuve<br />

la voix et le violon solo qui l’accompagne : « die schäumenden Wellen<br />

verdoppeln due Wut » (« Les flots écumants redoublent de fureur »).<br />

CD 17 : Cantates, BWV 149, 69 & 169<br />

Man singet mit Freuden vom Sieg , BWV 49, pour la Saint<br />

Michel<br />

Lobe den Herrn, meine Seele, BWV 69, pour l’inauguration du<br />

conseil mun<strong>ici</strong>pal de Leipzig<br />

Gott soll allein mein Herze haben, BWV 69 pour le 8 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Au même titre que la Cantate « Herr Gott, dich loben alle wir », BWV<br />

130 présentée sur le CD précédent, la présente Cantate Man singet mit<br />

Freuden vom Sieg (Des chants de joie célèbrent la victoire), BWV 149 est<br />

destinée à la Saint-Michel, le 9, en célébration de la victoire de saint<br />

Michel sur le dragon. Elle provient soit du cycle pour l’année 7 8, soit<br />

de celui de l’année suivante. Métaphoriquement, il est bien plus question<br />

<strong>ici</strong> de la victoire du bien sur le mal, des anges sur Satan, que d’un simple<br />

épisode de la tradition religieuse, ce qui explique peut-être l’aspect très<br />

festif de l’ouvrage. Le chœur d’ouverture, d’une immense joie, reprend<br />

le chœur final de la Cantate BWV 208 destinée à célébrer une chasse (!),<br />

amusant parallèle. Les deux cors de l’original sont <strong>ici</strong> remplacés par trois<br />

trompettes et timbales. Dans l’air de basse qui suit, la force de Dieu est<br />

représentée par une partie vocale d’une grande agilité tout en puissance.<br />

Après deux récitatifs et arias, l’ouvrage s’achève sur un simple choral.<br />

La Cantate Lobe den Herrn, meine Seele (Loue le Seigneur, mon âme),<br />

BWV 69, connus également sous le nom de Ratswechselkantate (« Cantate<br />

pour le changement du Conseil »), devait célébrer en musique le<br />

nouveau Conseil mun<strong>ici</strong>pal de la ville de Leipzig. Il s’agit là d’une<br />

« parodie » (dans le sens ancien du terme, c’est-à-dire un nouveau<br />

texte sur une musique plus ancienne…) de la Cantate 69a, à laquelle<br />

Bach a ajouté deux nouveaux récitatifs et un choral final. L’ouvrage<br />

débute par un récitatif pour la soprano, suivi d’une aria d’une immense<br />

force d’expression « Meine Seele, auf, erzähle » (« Mon âme, allons,<br />

raconte »). Le choral final « Es danke, Gott, und lobe dich das Volk »<br />

(« Dieu, le peuple te remercie et te loue »), agrémenté des accents des<br />

trois trompettes et timbales, développe le cadre habituellement assez<br />

réduit du choral luthérien autant en termes d’amplitude sonore que<br />

d’architecture.


De par son instrumentation et son origine (il s’agit également d’une<br />

« parodie »), la Cantate Gott soll allein mein Herze haben (Seul Dieu<br />

seul doit posséder mon cœur), BWV 169 destinée au dix-huitième<br />

dimanche après la Trinité – celui du 0 octobre 7 6 – présente bien<br />

des aspects inhabituels. Bach ne fait appel qu’à une voix d’alto solo, un<br />

chœur, deux hautbois d’amour, un oboe da caccia, cordes, continuo<br />

et un orgue obligé. Ce dernier instrument s’explique de par l’origine<br />

de la cantate, dont le mouvement d’ouverture reprend le premier<br />

mouvement du Concerto pour clavecin en mi majeur, BWV 1053 – luimême<br />

assurément basé sur un concerto pour hautbois désormais perdu<br />

–. Au passage, il remplace le clavecin par l’orgue, ajoute trois hautbois<br />

et passe de mi majeur à ré majeur. Le second mouvement du concerto<br />

réapparaît dans l’aria n° 5 « Stirb in mir, Welt und all deine Liebe »<br />

(« Meurs en moi, monde avec tout son amour »), où Bach réussit le<br />

tour de force de créer, entrelacée avec la partie d’orgue déjà existante,<br />

une nouvelle ligne mélodique d’une grande puissance expressive.<br />

CD 18 : Cantates, BWV 45, 150 & 122<br />

Es ist dir gesagt, Mensch, was gut ist, BWV 45, pour le 8 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Nach dir, Herr, verlanget mich, BWV 50 (circonstance<br />

inconnue)<br />

Das neugeborne Kindelein , BWV , pour le dimanche après<br />

Noël<br />

La Cantate Es ist dir gesagt, Mensch, was gut ist (Il t’a été dit, homme,<br />

ce qui est bon), BWV 45 fut composée pour le août 7 6, huitième<br />

dimanche après la Trinité ; elle traite de la soumission de l’homme à<br />

la volonté divine. On exhorte le croyant à plus d’humilité en paroles<br />

et en actes, à sa subordination au titre de serviteur de son maître.<br />

En récompense, le bon chrétien est placé sous la protection de Dieu.<br />

Dans ce contexte, quelques menaces ne sont pas inutiles : ainsi l’aria de<br />

ténor n° 3, sur un mouvement vocal constamment agité, annonce que<br />

« Qual und Hohn drohet deinem Übertreten » (« tourments et dédain<br />

puniront ta transgression. »), tandis que l’alto chante « Denn der muss<br />

ewig brennen, der einzig mit dem Mund ihn Herren nennt » (« car il<br />

sera la proie des flammes éternelles, celui qui ne le nomme Seigneur<br />

que par la bouche »).<br />

On ne sait pas si la Cantate Nach dir, Herr, verlanget mich (Je me<br />

languis de toi, Seigneur), BWV 150 est réellement de Bach, et le cas<br />

échéant, quand il l’a écrite. Selon Alfred Dürr, il s’agirait là d’un ouvrage<br />

de jeunesse datant des années 705- 709. En rupture avec ses habitudes,<br />

Bach enchaîne quatre mouvements choraux sans le moindre emprunt à<br />

un choral, dans une grande simpl<strong>ici</strong>té de structure et d’instrumentation.<br />

L’ouvrage a été rendu célèbre par Brahms qui a emprunté et adapté la<br />

Chaconne du chœur final dans le dernier mouvement de sa Quatrième<br />

symphonie.<br />

On ne devra pas s’étonner que la Cantate Das neugeborne Kindelein (Le<br />

petit enfant nouveau-né), BWV 122, conçue pour le dimanche suivant<br />

Noël, évoque les festivités du Nouvel an. En effet, elle se base sur le choral<br />

« Das neugeborne Kindelein » de Cyriacus Schneegass ( 597) écrit<br />

dans l’ancienne tradition d’après laquelle Noël et Jour de l’an étaient une<br />

seule et même fête. Le chœur d’ouverture expose sans tarder le thème<br />

choral exprimant l’année nouvelle dans un mouvement assez dansant ;<br />

le discours musical est orné de plusieurs intermèdes instrumentaux<br />

faisant appel au principe de l’écho. Suit un air de basse « O Menschen,<br />

die ihr täglich sündet » (« O hommes qui péchez jour après jour »),<br />

dont les sombres chromatismes assez fantasques soulignent clairement<br />

le texte. Mais bientôt l’air de soprano suivant semble tourner l’obscurité<br />

en éclatante clarté : la voix aiguë et rien moins que trois flûtes illustrent<br />

à merveille les mots « Die Engel erfüllen nun die Luft im höhern<br />

Chor » (« Les anges emplissent déjà les Cieux d’un chœur suprême »).<br />

On remarquera également le magnifique trio n° 4 pour soprano, alto<br />

et ténor, dans lequel le thème choral est confié à la voix centrale, celle<br />

de l’alto.<br />

6


6<br />

CD 19 : Cantates, BWV 116, 13 & 144<br />

Du Friedefürst, Jerr Jesu Christ, BWV 6, pour le 5 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Meine Seufzer, meine Tränen, BWV 3, pour le e dimanche après<br />

l’Epiphanie<br />

Nimm, was dein ist, und gehe hin, BWV 44, pour la<br />

Septuagésime<br />

Bach écrivit la Cantate Du Friedefürst, Jerr Jesu Christ (Seigneur Jésus-<br />

Christ, prince de paix), BWV 116 pour le vingt-cinquième dimanche<br />

après la Trinité qui tombait, en cette année 7 4, le 6 novembre.<br />

Le mouvement d’ouverture reprend un modèle qu’il affectionne<br />

particulièrement : une partie instrumentale indépendante au milieu<br />

de laquelle s’enlace, ligne après ligne, le thème du choral. Suit une<br />

poignante aria en fa dièse mineur dans laquelle la voix d’alto solo et<br />

le hautbois d’amour soupirent sur les mots « Ach, unaussprechlich ist<br />

die Not » (« Ah, combien inexprimable est notre angoisse »). Bach fait<br />

ensuite référence, avec une subtilité étonnante, à la mélodie chorale<br />

dans la ligne de basse du numéro suivant. L’ouvrage s’achève sur un<br />

simple choral sans aucune fioriture.<br />

En l’année 7 6, le second dimanche après l’Epiphanie tombait le 0<br />

janvier. À cette occasion, Bach composa la Cantate Meine Seufzer, meine<br />

Tränen (Mes soupirs, mes pleurs), BWV 13, dépeignant le désespoir<br />

inconsolable de ceux qui se sont détournés de Dieu et ne croient plus en<br />

Lui. On ne peut donc pas s’étonner du caractère poignant, mélancolique<br />

et plaintif de l’œuvre dont seuls les derniers moments offrent un certain<br />

réconfort à l’homme désespéré qui a su chercher la voie de Dieu :<br />

un choral d’une immense sérénité permet de retrouver l’espoir. Avec<br />

un tel propos et une telle atmosphère, Bach dispose naturellement<br />

d’innombrables occasions de faire appel à la « peinture musicale » si<br />

représentative de l’époque baroque. Dans le récitatif d’alto n° , le mot<br />

« flehen » (« plaider ») se traduit par de poignants sanglots musicaux<br />

appelant Dieu au secours, à l’aide de secondes mineures descendantes,<br />

de quintes diminuées, de chromatismes insensés, d’intervalles déchirés<br />

et de retards créant d’innombrables dissonances. Les numéros suivants<br />

poursuivent inlassablement leur évocation des atmosphères sombres,<br />

indécises, désespérées : l’aria de soprano n° 3 avec deux flûtes à bec<br />

et une sublime ligne de oboe da caccia, ou encore les deux airs de<br />

ténor dont celui sur lequel s’ouvre la cantate, avec les mots « Seufzer »<br />

(« soupirs »), « Tränen » (« larmes »), Jammer (« douleur ») et « den<br />

Weg zum Tode » (« le chemin vers la mort »). Quant à l’air de basse<br />

n° 5, il joue sur le contraste entre « Ächzen und erbärmlich weinen »<br />

(« Geindre et se lamenter pitoyablement ») et « Freudenlicht »<br />

(« lumière de bonheur »).<br />

Composée pour le dimanche de la Septuagesima du 6 février 7 4, la<br />

Cantate Nimm, was dein ist, und gehe hin (Prends ce qui t’appartient<br />

et suis ton chemin), BWV 144 appartient donc au premier cycle de<br />

cantates destinées à Leipzig. Bien que le manuscrit autographe soit<br />

de la main de Bach, certains observateurs ont émis un doute quant à<br />

sa paternité, de par la nature même du chœur d’ouverture : une fugue<br />

d’école sur un thème choral dans le style du motet, sans aucune ligne<br />

instrumentale indépendante puisque les instrumentistes se bornent<br />

à doubler rigoureusement les voix. Dans l’aria qui suit, l’homme est<br />

sommé d’accepter son existence telle qu’elle est. Les grognements de<br />

rébellion sont représentés par des notes répétées avec obstination :<br />

« Murre nicht, Lieber Christ » (« Ne râle pas, cher chrétien »). Enfin,<br />

un duo entre soprano et hautbois d’amour (n° 5) chante tendrement<br />

les vertus de la sobriété et de la modestie par les mots « Genügsamkeit<br />

ist ein Schatz in diesem Leben » (« La satisfaction est un trésor dans<br />

cette vie »).<br />

CD 20 : Cantates, BWV 102, 7 & 196<br />

Herr, deine Augen sehen nach dem Glauben, BWV 0 , pour le<br />

0 e dimanche après la Trinité<br />

Christ unser Herr zum Jordan kam, BWV 7, pour la fête de Saint<br />

Jean Baptiste<br />

Der Herr denket an uns, BWV 96, pour le mariage de la tante de


Maria Barbara Bach<br />

La Cantate Herr, deine Augen sehen nach dem Glauben (Seigneur, tes<br />

yeux recherchent la foi), BWV 102 est destinée au 0 e dimanche après<br />

la Trinité, qui tombait un 5 août en 7 6, l’année de sa composition.<br />

Deux parties pour cet ouvrage (la première était traditionnellement<br />

donnée avant le sermon, la seconde après) : quatre numéros d’une<br />

part, trois pour finir. L’ouverture présente l’un des plus extraordinaires<br />

moments choraux de Bach, où chœur et orchestre alternent d’une<br />

manière particulièrement ingénieuse. En effet, l’orchestre lance chaque<br />

phrase de chœur et c’est à nouveau lui qui les termine, tandis que les<br />

deux hautbois suivent leur propre chemin indépendant. On remarquera<br />

l’effet réaliste des notes en staccato sur les mots « Du schlägest sie »<br />

(« tu les frappes »). Un récitatif de basse est suivi d’une très émouvante<br />

aria en fa mineur « Weh der Seele, die den Schaden nicht mehr kennt »<br />

(« Malheur à l’âme qui ne discerne plus le mal »), un lent et triste<br />

dialogue entre la voix et le hautbois solo chargé de motifs en sanglots et<br />

de poignantes dissonances. Le contraste est on ne peut plus saisissant<br />

avec l’aria de basse suivante : un mouvement guilleret et dansant Vivace<br />

conclut ainsi cette première partie avant le sermon. À la reprise, une<br />

très virtuose aria de ténor évoque à nouveau les terreurs et la panique<br />

des mots « Erschrecke doch, du allzu sichere Seele » (« Que la terreur<br />

te saisisse, âme toujours trop sure de toi »).<br />

La Cantate Christ unser Herr zum Jordan kam (Le Christ notre Seigneur<br />

est venu au bord du Jourdain), BWV 7 fut écrite pour la fête de Saint Jean<br />

Baptiste du 4 juin 7 4 : il est <strong>ici</strong> question du baptême de Jésus par<br />

Jean Baptiste dans les eaux du Jourdain. D’entrée, Bach évoque les flots<br />

grâce à des mélismes quasiment visuels, sous forme d’accords brisés<br />

sous-tendant le chœur. Il en va de même pour les doubles-croches de<br />

la partie de violon concertant. Enfin, le baptême en lui-même est décrit<br />

par la surprenante ligne de basse continue dans l’Air n° .<br />

C’est probablement en 708 que Bach écrivit la Cantate Der Herr<br />

denket an uns (Le Seigneur se souvient de nous), BWV 196 ; une des<br />

premières œuvres du genre donc, de l’époque de Mühlhausen. Selon le<br />

biographe Spitta, il s’agit là d’une cantate destinée au mariage de la tante<br />

de Maria Barbara, la première épouse de Bach, et du pasteur Johann<br />

Lorenz Stauber qui avait justement célébré le propre mariage de Bach<br />

peu de temps auparavant. Outre la texture musicale, certains éléments<br />

trahissent là une œuvre de jeunesse : la concision des mouvements,<br />

l’absence de récitatifs et l’utilisation de textes des psaumes plutôt que<br />

de textes plus libres.<br />

CD 21 : Cantates, BWV 46, 107 & 179<br />

Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei, BWV 46, pour<br />

le 0 e dimanche après la Trinité<br />

Was willst du dich betrüben, BWV 07, pour le 7 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Siehe zu, daß deine Gottesfurcht nicht Heuchelei sei, BWV 79,<br />

pour le e dimanche après la Trinité<br />

Les trois cantates sur ce CD datent du tout début de l’installation de<br />

Bach à Leipzig.<br />

La Cantate Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei<br />

(Regardez et voyez s’il est une douleur comparable à la mienne), BWV<br />

46, du er août 7 3, dixième dimanche après la Trinité, commence par<br />

un extraordinaire chœur (que le compositeur réutilisera d’ailleurs dans<br />

la Messe en si mineur) sur des paroles des Lamentations que l’on connaît<br />

bien grâce au Messie de Haendel : « Behold and see if there be any<br />

sorrow like unto my sorrow » dans la version anglaise, « Schauet doch<br />

und sehet, ob irgendein Schmerz sei wie mein Schmerz » chez Bach<br />

(« Regardez et voyez s’il est une douleur comparable à la mienne »). Le<br />

chœur se présente sous forme de prélude et fugue, dans lequel les mots<br />

tels que « Schmerz » (« douleur ») et « Jammer « (« Peine, douleur »)<br />

sont soulignés de mélismes chromatiques. Suit un récitatif de ténor dans<br />

lequel un motif récurrent de flûte à bec semble illustrer les rouleaux des<br />

vagues ou peut-être les pleurs au sujet de Jérusalem dont parle le texte.<br />

Mais il semble que le jugement n’est pas réservé à la seule Jérusalem, si<br />

l’on en juge par la furieuse ligne de basse dépeignant manifestement le<br />

63


64<br />

tonnerre et la foudre. Après que l’alto a chanté son avertissement, Bach<br />

nous offre l’une de ses plus remarquables arias : deux oboe da caccia,<br />

joints aux flûtes à bec, créent une sonorité inouïe et merveilleuse sensée<br />

décrire la mère poule rassemblant ses poussins. Dans le chœur final,<br />

le choral est magnifié par les amples lignes de flûtes à bec survolant<br />

littéralement la musique telles des colombes de miséricorde.<br />

L’intégralité de la Cantate Was willst du dich betrüben (Pourquoi<br />

vouloir t’attrister), BWV 107, donnée pour la première fois le 3 juillet<br />

7 4, septième dimanche après la Trinité, repose sur un seul et unique<br />

choral dont les textes sont utilisés verbatim. Dans le chœur d’ouverture,<br />

le thème est esquissé aux instruments avant d’être confié aux sopranos ;<br />

une étonnante dentelle mélodique se tisse au fur et à mesure, jusqu’à ce<br />

que l’on atteigne le nom « Immanuel » – signifiant, à l’origine, « Dieu<br />

avec nous » – qui bénéf<strong>ici</strong>e d’une attention toute particulière. Bach<br />

démontre tout son génie à transformer la structure compacte d’une<br />

mélodie chorale en un récitatif parfaitement libre. Suivent quatre arias,<br />

chacune abordant une des sections du choral à sa manière. L’aria de<br />

basse dansant, dans laquelle les croyants sont exhortés à écarter le<br />

doute, est introduite par un extraordinaire dessin au continuo. Après<br />

un air de ténor accompagné du continuo seul, puis un air de soprano<br />

reprenant le dernier passage du choral, on retrouve l’atmosphère<br />

dansante pour le dernier air confié au ténor dont les mots « warte »<br />

(« [j’]attends ») et « feste » (« fermement ») sont soulignés de longues<br />

notes tenues. L’ouvrage s’achève sur une s<strong>ici</strong>lienne de toute beauté,<br />

reprenant le choral initial dans un foisonnement d’ornements affirmant<br />

à nouveau la foi en Dieu.<br />

La Cantate Siehe zu, daß deine Gottesfurcht nicht Heuchelei sei (Veille<br />

à ce que ta crainte de Dieu ne soit pas hypocrisie), BWV 179 destinée<br />

à célébrer le onzième dimanche après la Trinité de 7 4 – le 8 août,<br />

cette année-là – commence par une très austère fugue, que Bach<br />

réutilisera par la suite dans la Messe en si mineur : le prêche s’en prend à<br />

l’hypocrisie, soulignés par de durs demi-tons sur « falsches » (« fausse<br />

») et Heuchelei » (hypocrisie). Le sujet de la fugue se voit répondre<br />

par son propre renversement, peut-être est-ce là un symbole pour la<br />

dupl<strong>ici</strong>té des hypocrites… Suit un récitatif pour ténor d’une grande<br />

charge émotionnelle, également réutilisée par la suite, en l’occurrence<br />

dans la Messe en sol mineur, BWV 236. Le péager au Temple, dont<br />

parlent les Evangiles, est ainsi donné en exemple d’humilité et de vertu.<br />

Par la suite, dans l’aria de soprano, deux hautbois da caccia chantent un<br />

thème profondément émouvant tandis que la voix demande pitié ; cette<br />

dernière aria se retrouve également dans la Messe en la majeur, BWV<br />

234. Au titre de final, Bach propose un choral, mais dans l’une de ses<br />

harmonisations les plus bizarres, détournées, fuyantes, chromatiques,<br />

d’une modernité époustouflante.<br />

CD 22 : Cantates, BWV 6, 163 & 96<br />

Bleib bei uns, denn es will Abend werden, BWV 6, pour le lundi<br />

de Pâques<br />

Nur jedem das Seine, BWV 63, pour le 3 e dimanche après la<br />

Trinité<br />

Herr Christ, der einge Gottessohn, BWV 96, pour le 8 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

La Cantate Bleib bei uns, denn es will Abend werden (Reste auprès<br />

de nous, car le soir va tomber), BWV 6, écrite pour le lundi de Pâques<br />

7 5, relate l’histoire des deux disciples du Christ qui, en chemin pour<br />

Emmaüs après la Résurrection, rencontrent le Christ sans le reconnaître<br />

et lui proposent de se joindre à eux. L’appel « Bleib bei uns » (« Reste<br />

avec nous ») imprègne le chœur d’ouverture ainsi qu’aux violons et<br />

au hautbois. Le mot « bleib », plus particulièrement, se voit traiter de<br />

longues notes, tenues autant au chœur qu’à l’orchestre. L’atmosphère<br />

crépusculaire est <strong>ici</strong> décrite avec une irréelle beauté. Vient ensuite<br />

une aria d’alto dans les couleurs les plus sombres, d’autant que le mot<br />

« Finsterniss » (« obscurité, crépuscule ») ne manque pas d’être répété à<br />

l’envi, toujours sur des mouvements en demi-tons. Le récitatif de basse<br />

reprend l’idée d’obscurité, à telle enseigne que la voix descend au plus<br />

bas sur le mot « Dunkelheit » (« obscurité [totale] »), fidèle au style<br />

de peinture musicale chère à l’époque baroque. Entre temps, le chœur


chante le choral « Ach bleib bei uns » – un des chorals repris dans<br />

les Chorals Schübler pour orgue) – transformé et orné d’une manière<br />

particulièrement touchante. L’aria suivante – une prière destinée à<br />

écarter le péché –, confiée au ténor, présente plusieurs particularités,<br />

dont une remarquable dissonance sur le mot « Sünden » (« péchés »)<br />

et les lourds pas du voyageur harassé sur le « Sündenweg », le chemin<br />

des péchés. Pour illustrer les termes « lumière » et « briller », Bach<br />

superpose de merveilleuses ornementations sur cette atmosphère<br />

lourde, créant un étonnant double discours. C’est un simple choral qui<br />

achève cette cantate, l’une des plus connues de Bach.<br />

Loin des sujets sacrés, la Cantate Nur jedem das Seine (À chacun sa<br />

part), BWV 163 écrite pour le 4 novembre 7 5, vingt-troisième<br />

dimanche après la Trinité, traite du sujet improbable des impôts !<br />

Certes, la métaphore est rapidement éventée puisqu’il est en réalité<br />

question des tribus que l’on paye à l’autorité terrestre, mais également<br />

ceux que l’on paye à Jésus. Ce sont par les mots « Jedem das Seine<br />

(« à chacun son dû ») que le ténor nous exhorte à rendre justice aux<br />

hommes et à la divinité. Le récitatif de basse suivant, une curiosité<br />

harmonique, mène à un air de basse dont les motifs confiés aux deux<br />

violoncelles sont tout à fait extraordinaires. Tout le numéro fait appel<br />

aux instruments les plus graves et pourtant la musique brille et chatoie<br />

de mille feux, à l’image des pièces d’or avec lesquelles l’homme paye son<br />

tribut à Jésus : le cœur et l’amour. À l’issue de ce passage véritablement<br />

étonnant, le jeune Bach s’essaye au récitatif pour deux chanteurs, qui<br />

s’enchaîne avec un très intéressant duo où les deux voix, initialement<br />

opposées, finissent pas s’unir dans le thème du choral « Meinem Jesum<br />

lass ich nicht » (Mon Jésus je ne te quitte pas) confié aux violons. La<br />

cantate s’achève par un choral simple.<br />

7 4 fut une année pendant laquelle Bach écrivit surtout des cantates<br />

d’après des chorals ; la Cantate Herr Christ, der einge Gottessohn<br />

(Christ notre Seigneur, le Fils unique de Dieu), BWV 96 fut jouée<br />

pour la première fois le 8 octobre 7 4, dix-huitième dimanche<br />

après la Trinité. Le très émouvant choral « Herr Christ, der ein’ge<br />

Gottessohn » est énoncé dès le chœur d’ouverture aux altos (que<br />

double le trombone), tandis que le matériau musical des autres voix<br />

emprunte aux tournures de l’introduction instrumentale, des mélismes<br />

aux violons et aux hautbois, survolés par une sublime ligne confiée à<br />

la flûte à bec sopranino. On comprend le sens de cette envolée dans<br />

le cinquième vers du choral : le Christ est l’étoile du matin brillant à<br />

l’horizon. Après un très simple récitatif d’alto, l’aria du ténor donne<br />

du grain à moudre au flûtiste ; d’ailleurs, la majorité des cantates de<br />

cette époque comportent des parties de flûte très conséquentes, ce qui<br />

laisse accroire qu’il se trouvait peut-être alors un excellent flûtiste à<br />

Leipzig. Le récitatif suivant illustre le chemin entre terre et ciel d’une<br />

ligne ascendante qui mène droit à une aria de basse courte mais très<br />

étonnante : le soliste nous apprend combien de faux pas nous avons<br />

pu commettre de gauche et de droite. L’orchestre lui-même souligne<br />

cette indécision, incapable qu’il semble de vouloir orienter son discours<br />

musical, sans même parler des « fausses notes » sur le mot « verirrter<br />

Schritt » (« un pas dans la mauvaise direction ») : un parfait exemple<br />

de la peinture musicale qu’affectionnait Bach. Après une note dans le<br />

registre le plus grave sur le mot « sinken » (« couler, s’enfoncer »), les<br />

portes du Ciel semblent subitement s’ouvrir : le choral final exprime la<br />

transition de l’homme du passé vers la nouvelle vie.<br />

CD 23 : Cantates, BWV 178, 156 & 27<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält, BWV 78, pour le 8 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Ich steh mit einem Fuss im Grabe, BWV 56, pour le 3 e dimanche<br />

après l’Epiphanie<br />

Wer weiss, wie nahe mir mein Ende ?, BWV 7, pour le 6 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

La Cantate Wo Gott der Herr nicht bei uns hält (Quand Dieu, le<br />

Seigneur, ne se trouve pas auprès de nous), BWV 178 fut écrite pour être<br />

jouée le 30 juillet 7 4, huitième dimanche après la Trinité. Le chœur<br />

d’ouverture reprend le premier vers du choral « Wo Gott der Herr »,<br />

d’une manière assez impérieuse : le combat contre les faux prophètes est<br />

pavé d’obstacles. La première ligne, par conséquent, est présentée dans<br />

65


66<br />

une homophonie chorale sans concession aucune – il s’agit d’honorer<br />

Dieu et de le servir, d’une seule voix ! – et le mouvement s’achève sur<br />

une longue tenue à l’unisson sur « hält » (« tient »). Le second vers,<br />

traitant des ennemis rageurs, fait appel à une musique dûment rageuse,<br />

mais les troisième et quatrième vers ont droit aux mêmes notes alors<br />

que le texte diffère considérablement… Suit un remarquable récitatif où<br />

l’alto chante la mélodie du choral tandis que la même mélodie est jouée<br />

sur un tempo absolument différent au continuo. L’image principale<br />

qui a nourri l’air de basse suivant est celle des vagues rageuses de la<br />

mer, exprimées par de sombres roulements des cordes graves. Survient<br />

ensuite une aria de ténor retrouvant le choral, ainsi que le fait d’ailleurs<br />

le numéro suivant dans lequel le chœur est fréquemment interrompu<br />

par des récitatifs ; l’auditeur attentif percevra le « und stürzen » (« et<br />

anéantiront ») de la partie de basse, un dessin particulièrement hardi.<br />

La dernière aria avant le choral final est confiée au ténor, une diatribe<br />

contre la sagesse chancelante : la raison humaine se trouve littéralement<br />

réduite au silence…<br />

On est en droit de se demander pourquoi la Cantate Ich steh mit einem<br />

Fuss im Grabe (J’ai un pied dans la tombe), BWV 156 ( 3 janvier 7 9,<br />

troisième dimanche après l’Epiphanie) n’occupe pas la même position<br />

dans le cœur des mélomanes que par exemple la BWV 106 « Actus<br />

Tragicus ». Peut-être n’est-ce qu’une affaire de titre : en effet, « Ich stehe<br />

mit einem Fuss im Grabe » (« J’ai un pied dans le tombeau ») semble<br />

moins directement attirant, alors que le sujet est précisément le même :<br />

l’espoir chrétien en face de la mort. La Sinfonia d’ouverture à elle seule<br />

comporte l’une des plus suaves lignes mélodiques de Bach, <strong>ici</strong> confiée<br />

au hautbois sur un doux tapis de cordes. L’aria suivante est d’ailleurs<br />

de la même eau : sous-tendu d’un choral qu’énonce doucement la voix<br />

de soprano, le thème au ténor et, en contrepoint, aux cordes, repose<br />

sur une basse constamment décalée qui peut éventuellement figurer<br />

le pied déjà dans le tombeau… Mais bientôt un récitatif de basse vient<br />

annoncer la résignation après un dur combat : il introduit l’aria d’alto<br />

dans lequel les mots tels que « in Leiden, Sterben, Bitten une Flehen »<br />

(« dans la mort, dans la prière et dans la plainte ») sont illustrés dans<br />

le ton correspondant, au même titre que « « Freude » donne lieu à une<br />

explosion de joie. Après un second récitatif, le choral final « Herr wie<br />

du willst » (« Seigneur, comme tu le souhaites ») résume l’état d’esprit<br />

qui règne sur cette œuvre admirable.<br />

Bach aborde à nouveau le thème de la mort dans la Cantate Wer weiss,<br />

wie nahe mir mein Ende ? (Qui sait quand ma fin est proche ?), BWV 27<br />

composée pour le 6 octobre 7 6, seizième dimanche après la Trinité.<br />

Dès le choral d’ouverture, interrompu par de nombreux récitatifs, le<br />

ton est donné, ne serait-ce que par le curieux continuo évoquant un<br />

mouvement de balancier, et la longue note plaintive sur le mot « bet »<br />

(« prie »). Après un très intéressant récitatif (« Denn Ende gut, macht<br />

alles gut ! », « Car une bonne fin fait que tout est bien [tout est bien<br />

qui finit bien] » l’alto chante la bienvenue à la mort. Bach, <strong>ici</strong> comme<br />

dans le récitatif de soprano suivant, illustre le texte de mille manières :<br />

une musique qui semble « suivre » sur le mot « folgen » (« suivre »), des<br />

dessins chromatiques pour « Plagen und Tod » (« tourments et mort »),<br />

une note aiguë pour « Himmel » (« Ciel »), et une vertigineuse phrase<br />

montante sur « Flügel her » (« que l’on me donne des ailes »)… Les<br />

mêmes contrastes sont dépeints dans l’aria de basse survenant ensuite,<br />

dans laquelle le doux « gute Nacht » (« bonne nuit ») vient heurter la<br />

confusion rageuse qui envahit le monde entier. De la sorte, le croyant<br />

n’a plus un pied dans la tombe mais, plutôt, au paradis. L’ouvrage se<br />

termine par un magnifique choral à cinq voix (une rareté, considérant<br />

que les chorals sont presque systématiquement à quatre voix). Mais il<br />

faut dire que c’est également l’unique choral des cantates qui ne soit pas<br />

de Bach, mais de Johann Rosenmüller ( 6 9- 684) : le langage proche<br />

de celui de Schütz ne trompera d’ailleurs personne, et c’est bien là une<br />

citation délibérée de la part de Bach de ce compositeur qui avait failli<br />

devenir Kantor à la Thomaskirche de Leipzig en 655, si une regrettable<br />

affaire ne l’avait pas mené en prison…<br />

CD 24 : Cantates, BWV 115, 55 & 94<br />

Mache dich, mein Geist, bereit, BWV<br />

après la Trinité<br />

5, pour le e dimanche<br />

Ich armer Mensch, ich Sündenknecht, BWV 55, pour le<br />

e


dimanche après la Trinité<br />

Was frag ich nach der Welt, BWV 94, pour le 9 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

W. G. Whittaker, qui fut le premier mus<strong>ici</strong>en des temps contemporains à<br />

diriger en public l’intégrale des cantates de Bach à l’Entre-deux-guerres,<br />

et dont les ouvrages sur Bach font encore autorité, déclarait que la<br />

Cantate Mache dich, mein Geist, bereit (Prépare-toi, mon esprit), BWV<br />

115, écrite pour le 5 novembre 7 4 (vingt-deuxième dimanche après<br />

la Trinité), est « l’une des plus parfaites d’entre toutes », à fort juste titre.<br />

Le merveilleux choral d’ouverture, confié à la flûte, au hautbois d’amour<br />

et au violon à l’unisson – une combinaison permettant de créer un son<br />

absolument inouï de tendresse –, fait usage du thème de « Straf mich<br />

nicht in deinen Zorn » (« Ne me punis pas dans ta colère »), une mise<br />

en apposition avec le texte que la congrégation ne pouvait pas ne pas<br />

remarquer. Le rythme assez joyeux de la musique souligne la confiance<br />

du croyant en face du Jugement dernier. L’aria d’alto se présente sous<br />

la forme d’une ample s<strong>ici</strong>lienne dont la mélodie solennelle et calme<br />

évoque le sommeil d’une manière éblouissante, un sommeil dont l’on<br />

peut toutefois se réveiller dans la douleur. Suit un récitatif de basse puis<br />

encore un air miraculeux, confié à la soprano, la flûte et le violoncello<br />

piccolo ; l’on peut imaginer que les sauts d’intervalles montants<br />

soulignent peut-être combien les prières s’élèvent au Ciel, tandis que les<br />

lignes descendantes évoqueraient la congrégation à genoux… Après un<br />

court récitatif, cette extraordinaire cantate s’achève sur un choral tout<br />

en modestie.<br />

Bach n’a écrit qu’une seule cantate pour ténor solo, Ich armer Mensch,<br />

ich Sündenknecht (Moi, pauvre humain, esclave du péché), BWV 55,<br />

entendue pour la première fois le 7 novembre 7 6 (vingt-deuxième<br />

dimanche après la Trinité). C’est par une très expressive aria que s’ouvre<br />

la pièce : flûte et hautbois déroulent une ligne de sanglots tandis que<br />

le pécheur se tord les mains de douleur devant la justice de Dieu. Les<br />

mots « juste » et « injuste » s’opposent dans la ligne musicale : lorsque<br />

l’un monte, l’autre descend, dans la plus pure tradition déclamatoire<br />

baroque, que Bach applique d’ailleurs aussi dans le récitatif suivant<br />

– « Allerhöchste » (« le Très-haut ») est chanté sur la plus haute note,<br />

tandis que le continuo, très immobile, illustre la persistance du péché.<br />

L’aria suivante met en scène la flûte dont les merveilleux mélismes<br />

semblent plaider la cause de l’homme. Finalement, un récitatif avec<br />

violon obligé mène au choral « Bin ich gleich von dir gewichen », rendu<br />

célèbre par la Passion selon saint Matthieu.<br />

Dans la très joyeuse Cantate BWV 94, basée sur le choral Was frag<br />

ich nach der Welt (Que m’importe le monde) et donnée pour la<br />

première fois le 6 août 7 4, neuvième dimanche de la Trinité, le thème<br />

initial est exploité de mille et une manières. Le chœur d’ouverture<br />

présente la ligne mélodique du choral aux sopranos, jusqu’à ce que les<br />

autres voix se laissent entraîner ; la clef de voûte textuelle est le mot<br />

« Wollust » (« bien-être »), illustré sous tous les éclairages possibles.<br />

Paradoxalement, le monde qui est décrit en des termes si glorieux est<br />

également dépeint sous son aspect le moins doux : l’ouvrage semble axé<br />

sur cette opposition. Autre exemple, l’aria de ténor qui célèbre « Lust<br />

und Freud » (« plaisir et joie ») que le texte dénonce pourtant comme<br />

« Eitelkeit » (« vanité »). Un peu avant, la basse avait annoncé que le<br />

monde disparaissait comme un souffle – on notera le dél<strong>ici</strong>eux motif<br />

sur « Rauch » (« fumée ») – avant de se poser la question : pourquoi<br />

s’intéresser à ce bas monde ? Dans l’aria pour alto qui suit, la flûte<br />

semble sauter comme une puce pour illustrer la stupidité humaine. La<br />

dernière aria, confiée à la soprano, offre un aspect assez sévère quand<br />

bien même une partie centrale adoucit le propos. L’ouvrage se termine<br />

sur deux vers du choral de base.<br />

CD 25 : Cantates, BWV 26, 164 & 139<br />

Ach wie flüchtig, ach wie nichtig, BWV 6, pour le 4 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Ihr, die ihr euch von Christo nennet, BWV 64, pour le 3 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Wohl dem, der sich auf seinem Gott, BWV 39, pour le 3 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

67


68<br />

C’est le choral Ach wie flüchtig, ach wie nichtig (Hélas, combien<br />

éphémère, combien futile) qui sert de base à la Cantate BWV 26 écrite<br />

pour le 9 novembre 7 4 (vingt-quatrième dimanche après la Trinité),<br />

un texte qui ne pouvait qu’enflammer l’imagination de Bach : d’entrée,<br />

des lignes vocales fuyantes, errantes, brutales, nuageuses, envahissent<br />

le discours musical de l’orchestre. L’aria de ténor suivante, la plus longue<br />

qu’il ait jamais écrite, joue sur l’alternance entre passages de flûte et<br />

passages de violon entrelacés autour de la voix ; peut-être la fluidité<br />

ondulante des lignes instrumentales est-elle sensée représenter les eaux<br />

vives qu’évoque le texte, en particulier les mots « schnell » (« vite »)<br />

et « eilen » (« se presser »). Après un court récitatif d’alto s’ouvre une<br />

fascinante aria de basse dans laquelle les bois jouent une sorte de danse<br />

macabre assez sarcastique : la tentation des choses matérielles mènera<br />

irrémédiablement à la ruine. Un récitatif de soprano et un choral à<br />

quatre voix terminent cette œuvre admirable.<br />

La Cantate Ihr, die ihr euch von Christo nennet (Vous qui portez le nom<br />

du Christ), BWV 164 écrite pour le 6 août 7 5 (treizième dimanche<br />

après la Trinité), se présente sous forme d’un sermon sur la parabole<br />

du Bon Samaritain : les croyants doivent être de bons chrétiens non<br />

seulement en paroles mais aussi en actes. Avant que ne commence<br />

la diatribe, on entend deux fois la phrase d’avertissement destinée<br />

aux croyants ; l’air de basse suivant reprend l’une des béatitudes<br />

(« bénis soient les miséricordieux »), dont le mot « Barmherzigkeit »<br />

(« miséricorde ») est musicalement souligné d’un magnifique<br />

arioso, tandis que la misère de ceux qui frappent vainement à la<br />

porte est décrite avec insistance. Survient une aria d’alto, l’un de ces<br />

dialogues caractéristiques de Bach mettant en scène deux flûtes qui<br />

se volent continuellement la conduite thématique. Ici encore, le mot<br />

« Erbarmen » (« miséricorde ») bénéf<strong>ici</strong>e d’un traitement musical de<br />

faveur. Toujours dans le style d’illustration sonore, les mots « kalt »<br />

(« froid ») et « Heiland » (« Sauveur ») du récitatif de ténor suivant se<br />

voient accorder respectivement une note froide et la note la plus aiguë.<br />

Puis survient un duo soprano-basse accompagné d’une sublime ligne<br />

mélodique confiée aux flûtes, hautbois et violons. Le thème est plus tard<br />

présenté avec son propre renversement, illustrant ainsi de manière très<br />

visuelle comment l’homme miséricordieux ouvre les mains pour aider<br />

son prochain. C’est avec le beau choral « Ertöt uns durch deine Güte »<br />

(« Que ta bonté nous fasse périr ») que s’achève l’ouvrage.<br />

La Cantate, BWV 139, écrite pour le novembre 7 4 (vingt-troisième<br />

dimanche après la Trinité), fait usage du choral Wohl dem, der sich auf<br />

seinem Gott (Heureux celui qui peut s’en remettre à son Dieu). Il est <strong>ici</strong><br />

question de la confiance que les chrétiens doivent placer en Dieu : par<br />

conséquent, le pas régulier et confiant du croyant marchant côte à côte<br />

avec le Seigneur sert de métronome à tout le chœur d’ouverture, seul<br />

le mot « Sünde » (« péché ») venant interrompre cette assurance. L’aria<br />

de ténor met en apposition la bonté de Dieu, que souligne une longue<br />

mélopée sur « Freund » (« ami »), et la rage enflammée des ennemis.<br />

Quant au mot « Spötter » (« moqueurs »), il se voit illustrer de quelques<br />

notes évoquant clairement un ricanement. Un très beau récitatif pour<br />

alto est poursuivi par une aria de basse d’une rare imagination. Les<br />

lourds liens que l’infortune noue autour des hommes sont représentés<br />

de rythmes pesants, donnés autant à la voix qu’aux instruments, tandis<br />

que la lumière distante apparaît dans les longs passages virtuoses et<br />

joyeux, subitement plus rapides. Mais bientôt une main tendue vient<br />

secourir les âmes en peine : Dieu fera échouer les sombres machinations<br />

de Satan, par la voix de la soprano à laquelle est confiée l’aria suivante.<br />

Comme l’on peut le deviner, les noirs desseins du Malin sont représentés<br />

par de sombres lignes descendantes. Les bois et les cordes se joignent<br />

au chœur pour le choral final.<br />

CD 26 : Cantates, BWV 103, 185 & 2<br />

Ihr werdet weinen und heulen, BWV 03, pour le dimanche de<br />

« Jubilate »<br />

Barmherziges Herze der ewigen Liebe, BWV 85, pour le 4 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Ach Gott von Himmel sieh, BWV , pour le e dimanche après la<br />

Trinité<br />

La Cantate Ihr werdet weinen und heulen (Vous pleurerez et vous


vous lamenterez), BWV 103, écrite pour le avril 7 5, dimanche<br />

de « Jubilate », est l’une des neuf cantates faisant appel à des textes de<br />

Marianne von Ziegler – que Bach a parfois remaniés selon ses besoins –<br />

. Ce n’est qu’à partir de l’aria n° 5 que les couleurs sombres et désespérés<br />

finissent par laisser place à une certaine joie, avant que le chœur final ne<br />

redonne vraiment espoir avec « Dein kurzes Leid soll sich in Freud und<br />

ewig Wohl verkehren » (« que ta courte peine se transforme en joie et<br />

en bonheur éternel »), une référence évidente au contraste entre pleurs<br />

et joies des paroles de saint Jean utilisées dans le chœur d’ouverture. Le<br />

texte, coloré, empli de tristesse, offre à Bach d’immenses possibilités<br />

de faire usage de la « peinture sonore » qui lui est chère : les secondes<br />

augmentées, les poignants sauts de septième et les chromatismes<br />

sur « weinen » (« pleurer ») en sont les premiers exemples. La fin du<br />

premier chœur présente une particularité : un lent solo de basse sur les<br />

mots « Ihr aber werdet traurig sein » (« mais vous, vous serez tristes »).<br />

Parmi les autres solos, plus conséquents, la mélancolique aria d’alto n°<br />

3 avec sa partie concertante de flûte à bec sopranino, et l’aria de ténor<br />

n° 5 qui annonce le retour de la joie par des appels de trompette et de<br />

deux hautbois d’amour.<br />

Dix ans plus tôt, à Weimar, Bach composa la Cantate Barmherziges<br />

Herze der ewigen Liebe (Cœur miséricordieux de l’amour éternel), BWV<br />

185 pour le 4 juillet 7 5, le quatrième dimanche après la Trinité,<br />

sur un texte de Salomo Franck. L’ouvrage nous est parvenu dans deux<br />

versions différentes, étant donné que Bach la redonna maintes fois à<br />

Weimar et Leipzig avec des orientations assez divergentes. La présente<br />

cantate fait appel à quatre solistes vocaux, chœur, hautbois, cordes<br />

et basse continue. Le chœur d’ouverture, qui se base sur un choral,<br />

offre également un duo pour soprano et ténor sur lequel le hautbois<br />

joue la ligne mélodique du choral « Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ »<br />

(« Je crie vers toi, Seigneur Jésus Christ »). Après un récitatif, l’alto<br />

se lance dans une lente aria présentant d’étonnantes imitations entre<br />

voix et basse continue sur les mots « Sei bemüht in dieser Zeit, Seele,<br />

reichlich auszustreuen » (« Âme, efforce-toi en ce temps de semer<br />

abondamment »), avec une insistance mélodique particulière sur<br />

« ausstreuen » (« semer »). Plus loin, Bach propose l’un de ses exercices<br />

de sculpture musicale autour du mot « Christenkunst » (« l’art du<br />

chrétien »), ciselé de notes staccato. La cantate se termine par un choral<br />

à quatre voix employant le même thème que le duo d’entrée, auquel<br />

Bach ajoute une guirlande de violons entièrement libre et fantasque.<br />

La Cantate Ach Gott von Himmel sieh (Ah ! Dieu, du ciel jette un regard<br />

sur nous), BWV 2 est la seconde œuvre du cycle de 7 4, sur un texte<br />

de choral que Luther a librement adapté du Psaume . C’est le second<br />

dimanche après la Trinité qui est <strong>ici</strong> célébré : il tombait le 8 juin en<br />

cette année-là. Le premier numéro, un motet strict et délibérément<br />

archaïsant, présente le thème sous forme de cantus firmus à la partie<br />

d’alto du chœur. Suivent un premier reprenant le thème choral, une aria<br />

dans laquelle le violon déroule une dél<strong>ici</strong>euse guirlande sonore autour<br />

de la voix d’alto, un second récitatif de basse d’une grande tendresse<br />

malgré les nombreuses aberrations harmoniques, puis une seconde<br />

aria de ténor accompagnée des hautbois. Enfin l’œuvre s’achève sur un<br />

choral dépouillé de toute fioriture.<br />

CD 27 : Cantates, BWV 60, 78 & 151<br />

O Ewigkeit du Donnerwort, BWV 60, pour le 4 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Jesu, der du meine Seele, BWV 78, pour le 4 e dimanche après la<br />

Trinité<br />

Süsser Trost, mein Jesus kommt, BWV 5 , pour le troisième jour<br />

après Noël<br />

La Cantate O Ewigkeit du Donnerwort (Ô éternité, parole foudroyante),<br />

BWV 60 – jouée à Leipzig pour la première fois le 7 novembre 7 3,<br />

vingt-quatrième dimanche après la Trinité – est un célèbre exemple de la<br />

cantate sous forme de dialogue allégorique. La Crainte (alto) et l’Espoir<br />

(ténor) s’entretiennent devant la mort, tandis que la basse représente<br />

l’image du Christ. L’architecture générale est parfaitement symétrique.<br />

On ne peut pas imaginer de contraste plus éclatant entre la Crainte et<br />

l’Espoir, ainsi que le souligne le récitatif n° : la Crainte se lamente « O<br />

69


70<br />

schwerer Gang zum letztem Kampf und Streite (« Quel terrible chemin<br />

pour l’ultime combat et la dernière lutte »), ce à quoi l’Espoir répond<br />

« Mein Beistand ist schon da » (« mon secours est déjà là ») sur un ton<br />

d’une immense tendresse. Dès le mouvement d’ouverture, les caractères<br />

s’opposent déjà : le ténor chante librement dans le style d’une aria tandis<br />

que l’alto se cantonne obstinément au thème choral, doublé par le cor<br />

pour plus de solennité. Dans le duo n° 3, le hautbois d’amour et le<br />

violon solo soulignent chacun son personnage. Suit un récitatif d’alto<br />

décrivant les affres de la mort avec une effrayante brutalité mélodique,<br />

mais la douce voix de basse (le Christ) vient par trois fois interrompre<br />

ces frayeurs d’une ligne rassurante et apaisante, sur le texte du Livre<br />

des Révélations : « Selig sind die Toten » (« bienheureux les morts »).<br />

Le choral final est l’une des plus étonnantes réalisations de Bach, avec<br />

un enchaînement de quatre accords qui rappelle plutôt Fauré que le<br />

Kantor de Leipzig. Le reste du choral n’est pas moins invraisemblable.<br />

Le titre de la Cantate Jesu, der du meine Seele… (Jésus, toi qui as mon<br />

âme [par ton martyre sauvé]), BWV 78 provient du choral du même<br />

nom sur un texte de Johann Rist ( 64 ). L’œuvre fut écrite pour le<br />

quatorzième dimanche après la Trinité du 0 septembre 7 4. Le<br />

sujet évoque la souffrance du Christ et sa victoire sur le péché et le<br />

Malin. La cantate s’ouvre sur un chœur reprenant le thème du choral<br />

dans la partie de soprano, doublée par un cor : il s’agit d’un lamento<br />

faisant usage de la ligne de basse typique de la chaconne, autant de<br />

par les chromatismes que par la figure obstinément descendante. Les<br />

passages de chœur alternent avec des ritournelles instrumentales et des<br />

digressions libres des voix solistes. Suivent trois arias (un duo et deux<br />

solos), ainsi que deux récitatifs. On notera, dans le duo n° , que la<br />

ligne de basse est subdivisée en basse continue d’une part, et une ligne<br />

indépendante pour l’orgue et le violoncelle, un des plus grands moments<br />

de joie et de tendresse dans tout l’œuvre de Bach. Les mots « Wir eilen<br />

mit schwachen doch emsigen Schritten » (« Nous accourons de nos pas<br />

faibles mais empressés ») donnent lieu à une ornementation sautillante<br />

et irrésistible. La cantate s’achève sur un choral simple.<br />

Comparée aux deux autres œuvres gravées sur ce CD, la Cantate Süsser<br />

Trost, mein Jesus kommt (Ô doux réconfort, Jésus arrive), BWV 151<br />

pour le 7 décembre (troisième jour après Noël) est une œuvre joyeuse,<br />

optimiste, dans la tonalité radieuse de sol majeur. Pourtant, la très<br />

sobre instrumentation fait appel qu’à quatre solistes vocaux, chœur,<br />

hautbois d’amour, flûte traversière, cordes et basse continue. Les arias<br />

sont toutes des modèles de beauté et de tendresse, en particulier la<br />

première aria pour soprano « Süsser Trost » (« doux réconfort ») où<br />

la flûte joue de merveilleuses guirlandes autour de la ligne vocale, ou<br />

encore la dél<strong>ici</strong>euse partie de hautbois d’amour dans l’aria d’alto n° 3.<br />

Le choral final, d’une parfaite simpl<strong>ici</strong>té et d’une étonnante brièveté,<br />

fait accroire que Bach entendait qu’il ne fût chanté que par les quatre<br />

solistes afin de ne pas mobiliser le chœur, déjà très soll<strong>ici</strong>té au cours de<br />

la semaine de Noël.<br />

CD 28 : Cantates, BWV 128, 154 & 62<br />

Auf Christi Himmelfahrt allein, BWV 8, pour l’Ascension<br />

Mein liebster Jesu ist verloren, BWV 54, pour le er dimanche<br />

après l’Épiphanie<br />

Nun komm der Heiden Heiland, BWV 6 , pour le er dimanche<br />

de l’Avent<br />

Etant donné qu’elle était destinée au jour de l’Ascension, le 0 mai 7 5,<br />

la Cantate Auf Christi Himmelfahrt allein (Seule l’Ascension du Christ),<br />

BWV 128 se devait de célébrer l’occasion en fanfare : d’où l’orchestration<br />

qui fait appel, outre les trois solistes vocaux, le chœur, deux hautbois<br />

d’amour, un oboe da caccia, à deux cors et une petite trompette. Cet<br />

instrument, en particulier, illustre l’air de basse n° 3 et les mots « auf,<br />

auf mit hellem Schall » (« Debout, aux accents éclatants »). Bien que<br />

faisant partie du cycle des cantates basées sur des chorals, celle-ci se<br />

singularise par le fait qu’elle reprend les thèmes de deux chorals au<br />

lieu d’un seul : en effet, le chœur d’ouverture en illustre un premier,<br />

tandis que le chœur final en reprend un second. Dans l’ouverture en<br />

question, chœur et orchestre éclatent de joie dans une exubérante<br />

écriture débordante d’énergiques doubles-croches. Quant à l’aria n° 3,<br />

outre sa partie de trompette virtuose, elle réserve une autre surprise : au


eau milieu de l’aria survient un récitatif accompagné plutôt sombre,<br />

en vif contraste avec le reste du morceau. Le charmant duo n° 4 fait<br />

usage du hautbois d’amour dans une ligne mélodique pastorale en 6/8<br />

extraordinairement bien venue. L’ouvrage se referme sur un choral<br />

simple, sans ornementation aucune.<br />

Destiné au premier dimanche après l’Epiphanie, la Cantate Mein<br />

liebster Jesu ist verloren (Mon Jésus bien-aimé est perdu), BWV 154<br />

fut jouée pour la première fois le 9 janvier 7 4 (premier dimanche<br />

après l’Epiphanie). Encore une fois, Bach emprunte deux chorals<br />

au lieu d’un seul, dans les troisième et huitième mouvements. Selon<br />

toute évidence, l’ouvrage fut écrit pour Weimar puis repris, adapté et<br />

augmenté pour Leipzig. Il est <strong>ici</strong> question du pécheur qui a perdu le<br />

chemin de Jésus et le recherche désespérément, dès l’aria de ténor qui<br />

tient lieu d’ouverture, chargée de lourdes lamentations chromatismes<br />

sur un rythme de chaconne. L’aria d’alto n° 4 semble ramener un peu<br />

le calme dans l’âme, avec son doux mouvement de balancier ; l’absence<br />

de partie de basse rajoute à la magie du moment : Bach peindrait-il<br />

ainsi Jésus (confié à la basse, le plus souvent), dissimulé derrière les<br />

nuages ? Jésus lui-même, dans l’air de basse suivant, revient avec les<br />

paroles « Wisset ihr nicht, dass ich sein muss in dem das meines Vaters<br />

ist » (« Ne saviez-vous pas qu’il faut que je sois là où m’appellent les<br />

préoccupations de mon Père »). Le duo n° 7 présente un saisissant<br />

contraste avec l’aria d’ouverture : l’éclatante tonalité de ré majeur et le<br />

joyeux discours musical illustrent radieusement les mots « Wohl mir,<br />

Jesus ist gefunden » (« Quel bonheur, Jésus est trouvé »).<br />

La Cantate Nun komm der Heiden Heiland (Viens à présent, Sauveur<br />

des païens), BWV 62 destinée au premier dimanche de l’Avent, le 3<br />

décembre 7 4, débute et s’achève sur le célèbre choral éponyme,<br />

la traduction établie par Luther du Veni, redemptor gentium. Le<br />

mouvement d’ouverture énonce le thème du choral aux sopranos et<br />

au cor. Dans le contexte de l’Avent (la venue, l’avènement, l’arrivée),<br />

le mot principal est naturellement « komm » (« viens »). Pour le<br />

récitatif de basse n° 4, Bach fait usage d’une figure de gamme pour<br />

illustrer « laufen » (« courir »), puis une septième descendante sur<br />

« Gefall’ne » (« tombés »). Très illustratif de l’esprit pastoral et de<br />

l’enfant dans sa crèche, le rythme de s<strong>ici</strong>lienne de l’aria de ténor offre<br />

un grand moment de douceur et de tendresse. Dans l’aria de basse n°<br />

4, les cordes à l’unisson, très compactes, font front à la ligne chantée<br />

d’une éblouissante liberté. Suit un merveilleux récitatif accompagné de<br />

cordes obligées, confié à la soprano et l’alto : une telle finesse d’écriture<br />

ne se rencontre pas dans tous les récitatifs. Enfin, un simple choral,<br />

remarquablement bref, termine cet extraordinaire ouvrage.<br />

CD 29 : Cantates, BWV 192, 93, 145 & 171<br />

Nun danket alle Gott, BWV 9 , probablement pour la Fête de la<br />

Réformation<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten, BWV 93, pour le 5 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Ich lebe, mein Herze, zu deinem Ergötzen, BWV 45, pour le 3 e<br />

jour de Pâques<br />

Gott, wie dein Name, so ist auch dein Ruhm, BWV 7 , pour le<br />

Jour de l’An<br />

Seuls trois mouvements de la Cantate Nun danket alle Gott (Rendez<br />

maintenant tous grâces à Dieu), BWV 192 nous sont parvenus : une<br />

aria de ténor qu’encadrent deux mouvements choraux. La partition<br />

originale est perdue, ainsi d’ailleurs que la partie de ténor des passages<br />

du chœur. L’ouvrage reprend le choral éponyme que l’on peut entendre<br />

aux sopranos dans le chœur final. On pense que la cantate fut écrite pour<br />

le jour de la Réformation du 3 octobre 730, et il est bien regrettable<br />

qu’un tel chef-d’œuvre – si l’on en juge par les quelques pages sauvées<br />

– ne nous soit plus accessible.<br />

La Cantate Wer nur den lieben Gott lässt walten (Celui qui laisse faire le<br />

bon Dieu sans partage), BWV 93, encore une œuvre basée sur un choral,<br />

fut écrite pour le 9 juillet 7 4, le cinquième dimanche après la Trinité.<br />

Elle fait appel à quatre voix solistes, chœur, deux hautbois, cordes et<br />

basse continue, et elle n’existe que dans une version ultérieure reprise à<br />

Leipzig en 73 ou 733. On ignore dans quelle mesure le compositeur<br />

7


7<br />

a remanié une pièce antérieure ou l’a reproduite plus ou moins telle<br />

quelle. Selon la tradition, les deux chœurs – l’ouverture et le final –<br />

reprennent la ligne mélodique du choral qui donne son titre à l’ouvrage.<br />

Mais, chose curieuse, on le retrouve également dans l’introduction<br />

lente du récitatif de basse n° , ainsi que dans l’aria de ténor n° 3, puis<br />

encore dans le duo pour soprano et alto n° 4 où il est confié aux violons,<br />

et une dernière fois dans le n° 5, une habile combinaison de choral et<br />

de récitatif dépeignant avec beaucoup de naturalisme les mots « wenn<br />

Blitz und Donner kracht » (« lorsque grondent éclairs et tonnerre »).<br />

Après une aria pour soprano et hautbois solo, la cantate se referme sur<br />

le choral.<br />

On ne sait pas grand-chose de la Cantate Ich lebe, mein Herze, zu<br />

deinem Ergötzen (Je vis, mon cœur, pour ta joie), BWV 145 : peut-être<br />

fut-elle écrite pour le 9 avril 7 9, un jour de Pâques. Elle ne nous<br />

est parvenue que sous forme fragmentaire et semble assemblée à partir<br />

de plusieurs versions différentes. Selon toute probabilité, la version<br />

originale comportait cinq mouvements, mais deux chœurs ont été<br />

rajoutés au début et à la fin, par un autre que Bach. Pourtant, le premier<br />

chœur « Auf, mein Herz, des Herren Tag » est bien de la main de Bach,<br />

mais le second « So du mit deinem Munde bekennest Jesum » est de<br />

Telemann. Selon le spécialiste de Bach Alfred Dürr, il est probable que<br />

l’ouvrage comportait initialement une introduction instrumentale.<br />

Très probablement, la Cantate Gott, wie dein Name, so ist auch dein<br />

Ruhm (Ô Dieu, comme ton nom, telle est aussi ta gloire), BWV 171<br />

fut composée pour le Nouvel an de 7 9. Le chœur d’ouverture, en<br />

style rigoureux et délibérément archaïque, est repris dans le Credo de<br />

la Messe en si mineur de 748/49 pour le « Patrem omnipotentem »,<br />

d’où sa renommée. La première des trois trompettes se voit confier un<br />

véritable rôle de soliste, tandis que les deux autres se bornent à ponctuer<br />

l’harmonie. Si le premier chœur a été réutilisé ultérieurement, l’aria<br />

de soprano n° 4 est, de son côté, une adaptation d’une aria antérieure<br />

extraite de la Cantate d’anniversaire, BWV 05. Quant au choral final,<br />

il est identique à celui de la Cantate 4 .<br />

CD 30 : Cantates, BWV 8, 186 & 3<br />

Liebster Gott, wann werd’ ich sterben ?, BWV 8, pour le 6 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Ärgre dich, o Seele, nicht, BWV 86, pour le 7 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Ach, Gott, wie manches Herzeleid, BWV 3, pour le e dimanche<br />

après l’Epiphanie<br />

La Cantate Liebster Gott, wann werd’ ich sterben ? (Dieu d’amour,<br />

quand mourrai-je ?), BWV 8 conçue pour le seizième dimanche après<br />

la Trinité, fut jouée la première fois le 4 septembre 7 4. Bien plus<br />

tard, en 740, Bach en écrivit une nouvelle version avec deux violons<br />

solo et cor, transposée de mi majeur à ré majeur. Ainsi que dans les<br />

autres cantates destinées à ce dimanche de la liturgie, le texte relate<br />

l’épisode de l’Evangile dans lequel Jésus ressuscite le jeune garçon.<br />

Le titre lui-même reflète la contemplation de la mort et la nature<br />

temporaire de la vie. L’œuvre débute par un extraordinaire chœur dont<br />

les sopranos énoncent, en cantus firmus, le motif du choral ; l’élément<br />

le plus remarquable reste naturellement l’accompagnement, qui allie<br />

des pizzicatos – représentant sans doute les secondes égrenées – et<br />

d’étonnantes notes répétées à la flûte, une sorte de palpitation d’une<br />

émotion invraisemblable, le tout sous-tendu d’une poignante phrase<br />

au hautbois. Les pizzicatos reviennent, au violoncelle solo, dans l’aria<br />

de ténor suivante, un autre moment d’intense détresse exprimant<br />

clairement la peur de la mort. Plus radieuse, l’aria de basse fait appel<br />

à la flûte, certes, mais celle-ci n’égrène plus les battements du cœur<br />

mourant mais la gaieté du croyant. Le chœur final, assurément, a dû<br />

rassurer les fidèles rassemblés en ce jour de septembre 7 4 qui ne<br />

savaient pas qu’ils venaient d’entendre l’une des œuvres les plus hardies<br />

et merveilleuses de leur Kantor.<br />

Lorsque Bach accepta le poste de Kantor à la Thomaskirche de Leipzig<br />

en 7 3, il savait qu’il devrait entreprendre de sérieux remaniements<br />

dans la vie musicale de l’église. Aussi la tache écrasante qui lui incombait<br />

d’écrire une cantate toutes les semaines, ainsi que pour d’autres


occasions, l’amena-t-elle à parfois réutiliser des œuvres antérieures<br />

ainsi « recyclées ». Tel est le cas pour la Cantate Ärgre dich, o Seele,<br />

nicht (Ne sois pas contrariée, ô mon âme), BWV 186 conçue pour le 7 e<br />

dimanche après la Trinité, en l’occurrence le juillet 7 3 : l’original en<br />

est la Cantate 86a, écrite à Weimar en 7 7, et depuis perdue. Cela dit,<br />

le processus de recyclage n’était pas des plus aisés d’autant qu’il devait<br />

souvent fournir des cantates en deux grandes parties, l’une donnée<br />

avant, l’autre après le sermon ; la présente cantate se présente sous cette<br />

forme, quand bien même les deux parties s’achèvent sur le même choral<br />

chantant deux textes différents…<br />

Deux ans après la Cantate BWV 186, en 7 5, Bach composa la Cantate<br />

Ach, Gott, wie manches Herzeleid (Ah ! Dieu, quelle affliction), BWV<br />

3 pour le second dimanche après l’Epiphanie. Avant de célébrer Jésus<br />

le sauveur des âmes en peine, ladite peine – ainsi que les misères, le<br />

désespoir et même les tourments de l’enfer – est évoquée de manière<br />

exhaustive. D’où la ligne mélodique plaintive des hautbois solo de<br />

l’ouverture, et les poignants chromatismes de l’aria de basse n° 3 sur les<br />

mots « Höllenangst und Pein » (« terreurs de l’enfer et tourments »).<br />

Clemens Romijn<br />

Volume 4 :<br />

Cantates II<br />

CD 1 : Cantates, BWV 198 & 110<br />

Lass, Fürstin, lass noch einen Strahl, BWV 98, ode funèbre<br />

Unser Mund sei voll Lachens, BWV 0, pour le jour de Noël<br />

L’une des plus frustrantes remarques qui soient a été formulée par<br />

Carl Philipp Emanuel Bach dans un hommage rendu à son père après<br />

sa mort : on apprend qu’il a écrit cinq passions, les deux que nous<br />

connaissons, deux autres assez problématiques et une Passion selon<br />

saint- Marc. Bien que la musique en soit perdue, le texte écrit par<br />

Picander a survécu à l’injure du temps. Ce n’est qu’un 860, grâce aux<br />

recherches de Wilhelm Rust qui avait publié les œuvres complètes de<br />

Bach, que l’on prit conscience que Bach avait établi cette Passion en<br />

réutilisant du matériau de cantates antérieures, en particulier l’Ode<br />

funèbre pour Christiane Eberhardine, duchesse de Saxe et reine de<br />

Pologne, l’épouse de Frédéric Auguste I, le 7 octobre 7 7. L’œuvre<br />

est connue sous l’appellation de Cantate BWV 198, Lass, Fürstin, lass<br />

noch einen Strahl (Laisse, princesse, laisse encore un rayon). Bach pilla<br />

sa propre partition non seulement pour la Passion selon saint Marc<br />

mais également pour le chœur d’ouverture de l’Ode funèbre destinée en<br />

7 9 au prince Leopold, son employeur à Cöthen, puis pour la Messe<br />

en si mineur où les premières mesures de l’Ode deviennent l’Adagio<br />

introductif du Kyrie.<br />

C’est l’Université de Leipzig qui commanda l’Ode à l’adresse de<br />

l’électrice, sur un livret de Johann Christoph Gottsched, professeur<br />

de poésie et de philosophie. Le service eut lieu dans la Paulinerkirche,<br />

la propre église de l’Université de Leipzig. Comme à l’accoutumée, la<br />

musique se présentait en deux parties : l’une avant le service funèbre, la<br />

seconde après l’oraison. Bach mit en musique les neuf assez plats versets<br />

en onze numéros distincts, dans le style italien alternant récitatifs et<br />

arias, et une orchestration assez funèbre faisant appel à deux flûtes, deux<br />

hautbois d’amour, deux violes de gambe, luth, cordes et basse continue,<br />

en plus des quatre solistes vocaux et du chœur. C’est le compositeur en<br />

personne qui, du clavecin, présidait aux cérémonies.<br />

En contraste marqué avec la cantate funèbre précédente et sa<br />

douloureuse orchestration, la Cantate Unser Mund sei voll<br />

Lachens (Que notre bouche s’emplisse de rires), BWV 110 offre un<br />

radieux ré majeur soutenu par trois trompettes et timbales. L’œuvre,<br />

écrite pour Noël 7 5, débute sur le texte approprié tiré du Psaume<br />

6 « Unser Mund sei voll Lachens ». Pour cette introduction, Bach<br />

reprend la musique du premier mouvement de sa Suite en ré majeur,<br />

73


74<br />

BWV 1069. La partie instrumentale lente, chargée de rythmes pointés,<br />

reste purement instrumentale, mais il ajoute une ligne vocale au<br />

passage rapide en 9/8, soulignant le mot « Lachen » (« rire ») de triolets<br />

enjoués. L’impressionnante orchestration confiée à trois hautbois, trois<br />

trompettes, basson, timbales et cordes ajoute encore un élément de<br />

jubilation à cette œuvre exubérante.<br />

CD 2 : Cantates, BWV 73, 125 & 157<br />

Herr, wir du willt, so schick’s mit mir, BWV 73, pour le 3 e dimanche après<br />

l’Epiphanie<br />

Mit Fried une Freud ich fahr dahin, BWV 5, pour la Purification de la<br />

Vierge<br />

Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn !, BWV 57, cantate funèbre<br />

reprise pour la Fête de la Purification de Marie<br />

C’est pour le troisième dimanche après l’Epiphanie, qui tombait le 3<br />

janvier en cette année 7 4, que Bach composa la Cantate Herr, wir<br />

du willt, so schick’s mit mir (Seigneur, dispose de moi comme tu veux),<br />

BWV 73. Texte et musique sont similaires à un autre ouvrage dédié à<br />

la même célébration, la Cantate « Alles nur nach Gottes Willen », BWV<br />

72 mais en réalité, c’est cette dernière cantate qui semble plutôt faire<br />

appel au matériau musical de sa sœur plus ancienne. Le passage « Herr,<br />

so du willt » de l’aria de basse n° 4 de la Cantate BWV 73 reprend les<br />

termes d’un fragment comportant le même texte dans l’arioso n°<br />

de la Cantate BWV 72. L’œuvre <strong>ici</strong> enregistrée comporte cinq volets,<br />

l’ouverture et le final faisant appel au chœur. Le premier de ces chœurs,<br />

en sol mineur, offre une partie de solo à l’orgue auquel les deux hautbois<br />

semblent presque rajouter deux registrations supplémentaires. Avec un<br />

raffinement inouï, Bach remodèle ce premier mouvement, avec son<br />

prélude orchestral, son choral, ses trois récitatifs pour ténor, basse et<br />

soprano en un tout parfaitement cohérent Dans l’aria de ténor n° , le<br />

chanteur, le hautbois et le continuo s’allient pour nous présenter une<br />

sorte de sonate en trio. On rencontre <strong>ici</strong> un des plus beaux exemples<br />

de figuration du texte qui soit : un motif descendant particulièrement<br />

saisissant sur le mot « senke » (« abaisse »). La cantate s’achève sur un<br />

simple choral.<br />

La Chandeleur, la fête de la Purification de la Sainte Vierge, survient<br />

une semaine après le troisième dimanche suivant l’Epiphanie, le<br />

février 7 5. Bach composa à cette occasion sa Cantate Mit Fried une<br />

Freud ich fahr dahin (En paix et avec joie je quitte ce monde), BWV<br />

125 qui reprend une mélodie chorale de Martin Luther. Le thème<br />

est énoncé dans la partie de soprano du chœur d’introduction, dans<br />

lequel Bach illustre les mots formant le titre de la cantate par des<br />

mouvements ascendants. Bien qu’il ait choisi l’assez triste tonalité de<br />

mi mineur, il sait créer un réconfortant rythme de s<strong>ici</strong>lienne, d’une<br />

grande douceur. L’aria d’alto, puissamment expressive, chargée de<br />

douloureuses appoggiatures, fait appel à flûte et hautbois qui confèrent<br />

un voile de miséricorde à la musique par ailleurs poignante. Dans le<br />

récitatif de basse n° 3 « O Wunder », Bach tisse une magistrale dentelle<br />

entre le thème du choral qu’énonce la voix, et l’accompagnement de<br />

cordes en accords ondulants et magiques ; le récitatif se termine sur<br />

une invraisemblable succession d’accords à la limite de l’atonalité.<br />

Suit un duo pour ténor et basse accompagnés de deux violons – un<br />

véritable quatuor d’une extraordinaire complexité –, un récitatif d’alto,<br />

et l’ouvrage s’achève en douceur sur un choral simple.<br />

La Cantate Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn ! (Je ne te lâche<br />

pas que tu ne m’aies béni !), BWV 157 proviendrait d’une cantate funèbre<br />

apparemment conçue pour le service funèbre du chambellan saxon J.C.<br />

von Ponickau, aujourd’hui perdue. Cette cantate a été reprise pour la<br />

Fête de la Purification de Marie (on suppose en 7 8). Dans le duo<br />

d’ouverture en si mineur (une tonalité chargée de tristesse chez Bach),<br />

basse et ténor avancent main dans la main en constante imitation,<br />

soulignant ainsi les termes « Ich lasse dich nicht » (« Je ne t’abandonne<br />

pas »), tandis que les lignes de la flûte, du hautbois et du violon solo<br />

ornent le discours de leurs élégantes guirlandes. Dans l’aria de ténor<br />

n° , le mot « halte » (« arrête ») donne l’occasion à Bach d’appliquer<br />

un principe de peinture sonore simple mais efficace : un ut dièse<br />

longuement soutenu, presque une sorte de pédale supérieure.


CD 3 : Cantates, BWV 9, 91 & 47<br />

Es ist das Heil uns kommen her, BWV 9, pour le 6 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ , BWV 9 , pour le jour de Noël<br />

Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget werden , BWV 47,<br />

pour le 7 e dimanche après la Trinité<br />

La Cantate Es ist das Heil uns kommen her (Le salut nous est venu), BWV<br />

9 fut écrite à l’occasion du sixième dimanche après la Trinité, entre 73<br />

et 735. Le chœur d’entrée et de conclusion exploîtent le même thème<br />

choral, annoncé dans l’ouverture au soprano après 4 mesures d’une<br />

dél<strong>ici</strong>euse introduction orchestrale ; les autres voix imitent les parties<br />

instrumentales tandis que flûte, hautbois d’amour et violon entrelacent<br />

leurs douces mélopées. Toutefois, l’humeur tendre et optimiste du 3/4<br />

en mi majeur s’assombrit lorsque le discours passe au ténor : son aria,<br />

le n° 3 de la cantate, égrène un assez dur / 6 (une mesure rarissime<br />

chez Bach) qui rejette l’humanité dans les profondeurs sur des paroles<br />

telles que « wir waren zu tief gesunken » (« nous avions chu trop<br />

bas »). Cette chute n’est interrompue que brièvement, lorsque quelques<br />

notes plus longues freinent le déluge incessant de doubles-croches. Ce<br />

n’est qu’au duo en la majeur pour soprano et alto que la moralité de<br />

l’homme retrouve vie. La flûte traversière et le hautbois d’amour tissent<br />

une toile délicate autour des deux voix qui chantent « des Herzens<br />

Glaubensstärke » (la force de foi et confiance du cœur »).<br />

C’est la mélodie chorale de Luther Gelobet seist du, Jesu Christ (Loué<br />

sois-tu, Jésus Christ) qui sert de thème au chœur d’ouverture et au<br />

choral final de la Cantate BWV 91, destinée à célébrer le jour de Noël de<br />

7 4 : voilà, en effet, un hymne classique pour ce jour dans l’Allemagne<br />

luthérienne. Le chœur d’ouverture consiste en un impressionnant<br />

nombre de couches mélodiques superposées, l’orchestre jouant<br />

indépendamment sur un effet de « stéréo » qui alterne deux cors et<br />

trompettes d’un côté, trois hautbois et cordes de l’autre, tandis que la<br />

ligne chorale apparaît en valeurs longues aux voix dans une très habile<br />

harmonisation à trois voix. Le numéro suivant combine récitatif et air ;<br />

Bach inverse les rôles habituels, de sorte que c’est la basse continue<br />

qui énonce continuellement la tête du choral alors que la voix tisse<br />

des bribes de mélodie. L’art et la manière dont Bach manie cette<br />

basse improbable et a priori impossible est assez stupéfiante et d’une<br />

modernité folle, qui a dû pousser les fidèles à se pincer d’incrédulité.<br />

Enfin, la fin du récitatif de basse n° 4 comporte un chromatisme sur le<br />

mot « Jammertal » (« vallée de larmes ») d’une telle hardiesse que l’on<br />

en conçoit une curieuse impression d’atonalité.<br />

La Cantate Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget<br />

werden (Quiconque s’élève sera abaissé), BWV 47, composée pour<br />

le 7 e dimanche après la Trinité du 3 octobre 7 6, s’ouvre sur un<br />

monumental mouvement choral, complexe et infiniment diversifié.<br />

Après une introduction orchestrale longue de 45 mesures, commence<br />

une ample fugue chorale, illustrant vivement les termes « erhöhet » («<br />

élevé ») et « erniedriget » (« rabaissé »). L’aria n° en ré mineur fait<br />

appel à une instrumentation plus modeste : soprano solo, orgue obligé<br />

et continuo, un contraste saisissant avec les proportions symphoniques<br />

de ce qui précède. Dans une version remaniée ultérieurement, Bach<br />

remplacera l’orgue par un violon solo. La partie assez volontaire et<br />

énergique d’orgue semble symboliser les mots « wer ein wahrer Christ<br />

will heissen, muss der Dehmut sich befleissen » (« celui qui se dit<br />

véritable chrétien doit s’appliquer à se déprécier ». La texture de l’aria<br />

de basse n° 4 ressemble curieusement à celle d’un quatuor classique :<br />

basse, hautbois, violon solo et basse continue se tendent la main comme<br />

des partenaires à part égale dans le morceau. L’œuvre s’achève sur un<br />

simple choral.<br />

CD 4 : Cantates, BWV 152, 121 & 166<br />

Tritt auf die Glaubensbahn, BWV 5 , pour le er dimanche après<br />

Noël<br />

Christum wir sollen loben schon, BWV , pour le lendemain<br />

de Noël<br />

Wo gehest du hin ?, BWV 66, pour le dimanche de « Cantate » (4 e<br />

75


76<br />

dimanche après Pâques)<br />

La Cantate Tritt auf die Glaubensbahn (Avance sur le chemin de la<br />

foi), BWV 152 appartient à ce groupe de cantates que Bach composa<br />

chaque mois lorsqu’il était Konzertmeister à la cour ducale de Weimar,<br />

une position qu’il occupa de mars 7 4 jusqu’à son départ pour Cöthen<br />

en décembre 7 7. S’il a bel et bien écrit une cantate par mois durant ce<br />

séjour, il devrait en exister une quarantaine mais hélas, on n’en connaît<br />

qu’une vingtaine. La Cantate BWV 152, sur un texte du librettiste favori<br />

de Bach à Weimar, le poète Salomon Franck, était destinée au dimanche<br />

30 décembre 7 4, le premier dimanche après Noël. L’œuvre fait appel<br />

à une soprano, une basse, flûte à bec, hautbois, viole d’amour, viole de<br />

gambe et basse continue, sans l’habituel ensemble de cordes, et sans<br />

chœur. Ainsi, l’ouvrage débute par une Sinfonia plutôt qu’un chœur<br />

d’ouverture, d’abord quatre mesures de lignes richement ornementées,<br />

suivies d’une fugue très vive. Le n° , une aria de basse, ressemble à une<br />

sonate en trio pour basse, hautbois et basse continue ; on remarquera<br />

le subit déluge de doubles-croches sur le mot « Bahn » (« chemin,<br />

voie »). Enfin, le dernier mouvement présente un dialogue entre l’Âme<br />

et Jésus, dans lequel les voix deviennent progressivement canoniques<br />

en illustrant le texte « Ach, ziehe mich, Liebster, so folge ich dich nach »<br />

(« Ah, tire-moi, et je te suivrai ») : les voix, en effet, se suivent main<br />

dans la main.<br />

Toujours pour la période de Noël, vo<strong>ici</strong> la Cantate Christum wir<br />

sollen loben schon (Nous devons louer le Christ), BWV 121. Elle date<br />

de 7 4, dix ans après la cantate précédemment détaillée, et célèbre<br />

plus précisément au second jour de Noël. Elle fait partie de ce cycle de<br />

« cantates chorales », ce qui ne signifie pas qu’elles fassent ou non appel<br />

à un chœur, mais qu’elles sont écrites d’après les thèmes et les textes des<br />

chorals luthériens. Dans le cas présent, il s’agit justement d’un choral de<br />

Luther lui-même. Cette mélodie ancienne a inspiré à Bach l’idée d’un<br />

mouvement d’ouverture délibérément archaïque, dans le style rigoureux<br />

du motet où les instruments doublent aveuglément les parties chantées,<br />

et le thème choral est dûment présenté au soprano. Suivent deux arias<br />

et récitatifs ; la ligne vocale de l’aria pour basse offre quelques étonnants<br />

passages en colorature sur les mots « freudenvolles Springen » (« bonds<br />

joyeux »). L’ouvrage se referme sur un choral simplement harmonisé.<br />

Sept mois plus tôt, pour le dimanche 7 mai 7 4, Bach avait écrit la<br />

Cantate Wo gehest du hin ? (Où vas-tu ?), BWV 166. Ce quatrième<br />

dimanche après Pâques s’appelle justement « Cantata », en référence aux<br />

premières paroles du psaume d’Introït, « Cantate Domino » (« Chantez<br />

pour le Seigneur »). L’œuvre comprend six mouvements, et le chœur<br />

ne se joint aux réjouissances que pour le choral final, mais le thème<br />

choral lui-même se fait déjà entendre en valeurs longues dans l’aria de<br />

soprano n° 3. En guise d’introduction, Bach nous propose une aria de<br />

basse assez touffue accompagnée par le hautbois et les cordes, avec une<br />

nette insistance sur les registres graves. La merveilleuse aria de ténor n°<br />

« Ich will an den Himmel denken » doit sa résurrection aux efforts de<br />

Alfred Dürr qui en a signé la reconstruction à partir du Trio pour orgue,<br />

BWV 584. Bach illustre les mots « Gehen » (« marcher ») et « stehen »<br />

(« être debout, immobile ») respectivement par un motif de gamme<br />

montante et une note longuement tenue, immobile.<br />

CD 5 : Cantates BWV 36, 184 & 129<br />

Schwingt freudig euch empor zu den erhabnen Sternen, BWV<br />

36, pour le er dimanche de l’Avent<br />

Erwünschtes Freudenlicht, BWV 84, pour le mardi de la<br />

Pentecôte<br />

Gelobet sei der Herr, mein Gott, BWV 9, pour la Trinité<br />

Au cours de l’époque qu’il passa au service de la cour calviniste du prince<br />

Leopold von Anhalt-Cöthen ( 7 7- 7 3), Bach composa relativement<br />

peu de musique vocale en comparaison avec les années de Weimar et,<br />

naturellement, celles de Leipzig. Par conséquent, on considère Cöthen<br />

comme une phase d’orchestre et de musique de chambre. Mais à une<br />

poignée d’occasions annuelles, Bach devait fournir des œuvres vocales :<br />

l’anniversaire du prince le 0 décembre, le Nouvel an, et l’anniversaire


de l’épouse de Leopold le 30 novembre. La grande majorité de ces<br />

cantates ont hélas été perdues, mais elles ont survécu sous d’autres<br />

formes étant donné que Bach devait par la suite puiser dans les<br />

partitions pour créer certaines cantates sacrées à Leipzig : il lui suffisait<br />

d’échanger les textes, au prix de quelques modifications structurelles.<br />

Deux des cantates contenues dans ce CD suivent ce modèle dit de<br />

la « parodie » : la Cantate BWV 36 « Schwingt freudig euch empor »<br />

et la Cantate BWV 184 « Erwünschtes Freudenlicht ». Dans certains<br />

cas même, Bach n’hésita pas à adapter un ouvrage une seconde fois<br />

s’il lui fallait à courte échéance fournir une pièce pour l’anniversaire<br />

d’un professeur de l’Université ou n’importe quelle autre sommité de<br />

Leipzig. Ainsi la Cantate 36a débuta-t-elle sa pérégrination musicale<br />

en 7 6 comme pièce d’anniversaire pour la seconde épouse du prince<br />

Leopold, Charlotte Frederike Wilhelmine, puis pour l’anniversaire du<br />

Professeur Florens Rivinus (BWV 36b), ensuite pour l’anniversaire ou<br />

l’accession au rectorat d’un professeur de l’Université de Leipzig (le<br />

recteur Gesner, peut-être ; BWV36c), enfin comme la Cantate d’Avent<br />

<strong>ici</strong> enregistrée. On n’est pas même certain de l’ordre dans lequel virent<br />

le jour les versions BWV 36b, 36c et 36…<br />

La présente Cantate Schwingt freudig euch empor zu den erhabnen<br />

Sternen (Elevez-vous avec allégresse vers les astres lointains), BWV 36<br />

pour le premier dimanche de l’Avent de 73 , comporte deux grands<br />

volets de quatre mouvements chacun, que l’on présentait alors l’un<br />

avant, l’autre après le sermon. Chaque volet se termine par un choral.<br />

Dans le cas de la Cantate Erwünschtes Freudenlicht (Lumière de joie tant<br />

souhaitée), BWV 184, pour le troisième jour de la Pentecôte de l’année<br />

7 4, on reconnaît aisément le caractère de cantate d’anniversaire – car<br />

c’était là la destination du modèle initial –, mais la musique se prête<br />

parfaitement à la fête de la Pentecôte. Les tendres figures de flûte du<br />

début de l’ouvrage, de scintillants triolets en tierces parallèles, semblent<br />

évoquer les mots « Erwünschtes Freudenlicht » (« Lumière de joie tant<br />

souhaitée »). On notera particulièrement le rythme de polonaise de<br />

l’aria de ténor n° 4 « Glück und Segen…» (« Joie et bénédiction…»),<br />

dans le tempo réel de la polonaise originale qui est bien moins rapide et<br />

marqué que ce qu’en ont fait les générations futures.<br />

La Cantate Gelobet sei der Herr, mein Gott (Loué soit le Seigneur,<br />

mon Dieu), BWV 129, pour le dimanche de la Trinité, est l’une de ces<br />

cantates que Bach composa pour compléter son cycle de cantates de<br />

l’année liturgique 7 4- 5 ; celle-ci date de 73 selon le BWV, de 7 6<br />

selon d’autres, et elle ne comporte aucun emprunt à quelque œuvre<br />

antérieure que ce soit. Bach utilise sans en changer un mot absolument<br />

tous les vers du texte original de Johann Olearius, de 665, de sorte<br />

qu’elle fait donc partie des cantates « per omnes versum », « pour tous<br />

les versets ».<br />

Clemens Romijn<br />

CD 6 : Cantates, BWV 140, 88 & 79<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme, BWV 40, pour le 7 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Siehe, ich will viel Fischer aussenden, BWV 88, pour le 5 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Gott, der Herr, ist Sonn und Schild, BWV 79, pour la Fête de la<br />

Réformation<br />

La Cantate Wachet auf, ruft uns die Stimme (Réveillez-vous, nous dit la<br />

voix), BWV 140 compte parmi les plus célèbres de Bach, et à juste titre.<br />

Destinée au vingt-septième dimanche après la Trinité, elle fut jouée<br />

pour la première fois le 5 novembre 73 : c’est donc une œuvre de<br />

la très grande maturité, d’autant qu’elle ne fait appel à aucune musique<br />

composée préalablement. Bach utilise les trois stances du chorale<br />

« Wachet auf » auquel il rajoute quelques vers libres dont l’auteur ne<br />

nous est pas connu. Le chœur d’entrée superpose un motif évoquant<br />

de lents pas réguliers et un adorable mélisme ascendant qui cite la tête<br />

de la première ligne du choral. Par la suite, le choral en entier est repris<br />

en valeurs longues aux sopranos tandis que les autres voix lancent<br />

d’incessants appels « Wachet auf ! Wohlauf ! Steht auf ! » (« Réveillezvous<br />

! Hardi ! Debout ! »), avant que l’Alléluia final ne s’élève, hésitant<br />

77


78<br />

d’abord tel un oisillon prenant son premier envol. Après un récitatif de<br />

ténor suit l’inoubliable duo d’amour entre soprano et basse : l’épouse<br />

attend son promis, le Christ, dans la douce lumière d’un solo de violon<br />

plein de nostalgie. Le choral n° 4 fut repris quelques quinze ans plus<br />

tard pour devenir l’un des célèbres Chorals Schübler pour orgue : la<br />

mélodie chorale au ténor solo se mêle à une merveilleuse phrase des<br />

violons chargée de curieuses dissonances, appoggiatures et autres<br />

cellules thématiques plus étonnantes les unes que les autres. Un second<br />

récitatif mène à un autre duo d’un caractère bien différent du premier :<br />

enjoué, bondissant, printanier, tel que Bach sait l’être si dél<strong>ici</strong>eusement.<br />

L’ouvrage se referme sur un choral sans ornementation.<br />

Le cinquième dimanche après la Trinité, ce juillet 7 6, pour lequel<br />

fut écrite la Cantate Siehe, ich will viel Fischer aussenden (Voyez, je<br />

veux envoyer de nombreux pêcheurs), BWV 88, l’on racontait l’histoire<br />

de la Pêche miraculeuse : Jésus annonce à Pierre qu’il sera un pêcheur<br />

d’âmes, ce qu’évoque le texte en puisant dans l’Ancien Testament<br />

quelques lignes dans lesquelles il est question de pêche et de chasse.<br />

L’aspect aquatique est dûment représenté par l’un de ces extraordinaires<br />

« musiques d’eau » de Bach, de longues et ondulantes vagues musicales<br />

d’une vigueur irrésistible ; mais soudain se fait entendre l’appel des cors<br />

annonçant le début de la chasse dans les collines. Le récitatif de ténor qui<br />

suit s’achève sur une interrogation (« Nous retire-t-il sa bonté, comme<br />

nous la lui retirons et nous abandonne-t-il à la ruse et à la méchanceté<br />

de l’ennemi ? ») à laquelle répond immédiatement l’aria n° 3 (« Non,<br />

Dieu veille en tout temps à nous savoir sur la bonne route »).<br />

La seconde partie de la cantate, donnée en deux temps lors de la messe,<br />

une première partie avant le sermon, la seconde après, débute sur un<br />

arioso de basse annoncé par une sorte d’évangéliste au ténor. La basse<br />

chante la réponse du Christ à Pierre : « Ne crains point; désormais<br />

tu seras pêcheur d’hommes », avec de longues phrases de colorature<br />

sur le terme « fahen » (« pêcher »). Par la suite, un très gracieux duo<br />

entre soprano et alto nous exhorte à en appeler à Dieu et d’user de ses<br />

bienfaits. La cantate s’achève dans la paix avec un merveilleux choral,<br />

non sans que la soprano n’ait auparavant chanté un récitatif assez<br />

dramatique dans lequel sont soulignés les mots « Mühe, Überlast, Neid,<br />

Plag, Falscheit » (« la fatigue, l’accablement, l’envie, le tourment et la<br />

fausseté »).<br />

Non moins monumentale que la précédente, la Cantate Gott, der Herr,<br />

ist Sonn und Schild (Dieu, le Seigneur, est soleil et bouclier), BWV 79<br />

pour le jour de la Réformation ( 7 5 ?) s’ouvre sur une éclatante fanfare<br />

de cors et timbales suivie d’une impressionnante fugue ; le chœur<br />

s’annonce en toute majesté, et seul l’auditeur attentif remarquera que<br />

les sopranos chantent exactement la ligne de basse en renversement,<br />

tellement le discours semble naturel. Les thèmes se varient à l’infini,<br />

toutes les forces en présence souhaitant affirmer que Dieu est notre<br />

refuge – l’héritage direct de Martin Luther –. L’aria d’alto qui suit offre<br />

une dél<strong>ici</strong>euse conversation entre la ligne de chant et le hautbois ; Bach<br />

devait réutiliser cette musique dans la Messe en si mineur, BWV 234.<br />

Le choral n° 3 « Nun danket alle Gott » (« Maintenant, rendons tous<br />

grâces à Dieu ») nous ménage une divine surprise : les motifs de cor<br />

réapparaissent et l’on comprend soudain qu’ils étaient basés sur la<br />

première ligne de ce choral ! Suit un récitatif de basse menant à un<br />

duo entre soprano et alto, qui fut réutilisé ultérieurement dans l’une des<br />

Messes luthériennes ; c’est là un doux mouvement de danse comportant<br />

aux cordes un motif sautillant reconnaissable entre tous, sur une basse<br />

continue d’une remarquable virtuosité. Le très court choral final refait<br />

appel aux cors qui, cette fois, se bornent à énoncer une sorte de contresujet<br />

calme, à l’opposé des sonores et irrésistibles appels du chœur<br />

d’ouverture.<br />

CD 7 : Cantates, BWV 194, 176 & 89<br />

Höchsterwünschtes Freudenfest, BWV 94, pour l’inauguration<br />

de l’orgue de Störmthal<br />

Es ist ein trotzig und verzagt Ding um aller Menschen Herze,<br />

BWV 76, pour la Trinité<br />

Was soll ich aus dir machen, Ephraim ?, BWV 89, pour le e<br />

dimanche après la Trinité


La Cantate Höchsterwünschtes Freudenfest (Fête de joie ardemment<br />

souhaitée), BWV 194 fut composée pour la consécration de l’église et<br />

de l’orgue du village de Störmthal près de Leipzig, le novembre 7 3.<br />

Il semble que l’épouse de Bach, Anna Magdalena, chanta la partie de<br />

soprano solo. Elle fut reprise pour le jour de la Trinité le 4 juin 7 4.<br />

Sans doute la cantate réutilise-t-elle une ou plusieurs œuvres plus<br />

anciennes, puisqu’elle consiste en une série de danses (pastorale, gavotte,<br />

gigue, menuet) que précède une ouverture à la française. Le continuo<br />

particulièrement appuyé du début donne clairement l’impression<br />

d’entendre les timbales, symbole de réjouissances. Le vocable « höchst »<br />

(« hautement ») dans « höchsterwünschtes » (« hautement souhaité »)<br />

est dûment placé haut ; imitations et passages fugués se suivent jusqu’à<br />

ce que soient répétés les premiers accents de l’ouverture. Après un<br />

récitatif d’une étonnante variété, l’aria qui suit déroule de rêveuses<br />

lignes de violon et de hautbois qui jettent un voile de miséricorde sur un<br />

texte assez lourdaud, probablement de provenance assez ancienne. Un<br />

second récitatif mène à une aria de soprano dansante et élégante, avec<br />

de délicats traits sur le mot « dringt » (« pénètre ») : il est <strong>ici</strong> question de<br />

l’histoire du prophète Isaïe dont la bouche a été purifiée par un charbon<br />

ardent avant qu’il ne se lance dans ses prophéties, ardentes elles aussi.<br />

La seconde partie de la cantate (normalement jouée après le sermon)<br />

reprend sur un récitatif et aria pour ténor puis un récitatif et duo entre<br />

soprano et ténor dans lequel les deux hautbois s’enlacent l’un autour de<br />

l’autre. Les deux parties de la cantate s’achèvent sur un choral.<br />

La Cantate BWV Es ist ein trotzig und verzagt Ding um aller Menschen<br />

Herze (C’est une chose entêtée et craintive que le cœur des hommes),<br />

BWV 176, conçue pour la Trinité du 4 octobre 7 3, s’ouvre sur l’une<br />

de ces monumentales fugues de Bach qu’il est impossible de s’ôter de la<br />

tête après l’avoir entendue. Avec colère, le mot « Trotzig » (« entêté »)<br />

est répété à l’envi mais le mouvement est heureusement fort court, une<br />

telle densité de propos musical n’étant pas supportable au-delà d’une<br />

certaine concentration ! C’est donc l’alto qui poursuit le discours : on<br />

nous récite le contraste entre Nicodème qui n’osait pas attendre que le<br />

soleil se levât afin de s’adresser au Seigneur, et Joshua qui avait ordonné<br />

au même soleil d’interrompre sa course afin de pouvoir vaincre ses<br />

ennemis. Suit une aria de soprano tout à fait dél<strong>ici</strong>euse, sur un rythme<br />

de gavotte où les violons illustrent vivement l’expression « hell beliebter<br />

Schein » (« lumière tant aimée »), quand bien même le texte explique<br />

que la clarté peut parfois se voiler de nuages. Bach a lui-même ajouté<br />

au récitatif de basse suivant les paroles de Jean 3: 6. Survient ensuite<br />

une aria dont le thème, d’une beauté radieuse et irréelle, présente les<br />

richesses de la vie prochaine. C’est par un simple choral que s’achève<br />

cette œuvre impressionnante.<br />

C’est par la voix du Christ, une aria de basse, que commence la Cantate<br />

Was soll ich aus dir machen, Ephraim ? (Que dois-je faire de toi,<br />

Ephraïm ?), BWV 89 dédiée au vingt-deuxième dimanche après la Trinité<br />

qui tombait le 4 octobre en cette année 7 4. Le thème de cordes, un<br />

motif ascendant obstiné, semble rester suspendu tel une question alors<br />

que les hautbois poussent leurs soupirs et le cor égrène obstinément ses<br />

appels. Encore et toujours, Bach exprime l’amour que le Seigneur ne<br />

peut s’empêcher de ressentir dans son infinie miséricorde. Mais l’aria<br />

d’alto suivante énonce avec une certaine sévérité le traitement réservé à<br />

Sodome, qu’ont précédemment subi les bourgades de Adma et Zeboïm.<br />

Dans le récitatif de soprano « Wohlan ! », l’on oppose la choquante<br />

prise de conscience des péchés à la foi dans la miséricorde divine. Peu<br />

après une brève aria de soprano toute en légèreté et tendresse, dont la<br />

partie vocale reprend l’introduction de hautbois en la simplifiant, mène<br />

au choral final : <strong>ici</strong>, les basses descendent jusqu’à la note la plus grave<br />

lorsqu’elles évoquent la mort, le diable, l’enfer et le péché qu’on racheté<br />

le sang de Jésus.<br />

CD 8 : Cantates, BWV 100, 108 & 18<br />

Was Gott tut das ist wohlgetan, BWV 00, pour le 5 e ou<br />

e dimanche après la Trinité<br />

Es ist euch gut, dass ich hingehe, BWV 08, pour le 4 e dimanche<br />

après Pâques (dimanche de Cantate)<br />

Gleichwie der Regen und Schnee vom Himmel fällt, BWV 8,<br />

pour le dimanche de la Sexagésime<br />

79


80<br />

La troisième Cantate écrite d’après le choral Was Gott tut das ist<br />

wohlgetan (Ce que Dieu fait est bien fait), BWV 100 destinée au 5 e<br />

ou e dimanche après la Trinité, et datant du milieu des années 730,<br />

reprend dans son intégralité les lignes musicales du choral. C’est le<br />

chœur d’ouverture de la Cantate BWV 99 qui prête ses accents à celui<br />

de la présente œuvre, avec l’ajout de timbales et cors. Après l’éclatant<br />

thème d’entrée, survient un dél<strong>ici</strong>eux passage de hautbois tandis que les<br />

sopranos puis les autres voix chantent la ligne chorale. Tous les autres<br />

versets se présentent sous forme d’arias présentant chacune, sous une<br />

forme ou une autre, le thème choral ; ainsi dans le duo entre alto et<br />

ténor reprend-il la quarte ascendante du thème initial alors que la<br />

musique du cinquième verset soutient les paroles « Es steht in seinen<br />

Händen » (« tout repose entre ses mains »). Ce numéro particulier est<br />

une parfaite illustration du concept de « Geduld », la patience. Survient<br />

ensuite une aria de soprano dans laquelle la flûte se voit confier une<br />

ligne de toute beauté, commençant elle aussi avec la quarte ascendante<br />

en question ; on accordera une attention toute particulière à la ligne de<br />

basse, morcelée à l’extrême et chargée de sauts impressionnants. L’aria<br />

de basse qui suit énonce un thème d’une magnifique ampleur – une de<br />

ces sublimes phrases de Bach qui semblent ne jamais vouloir cesser –<br />

qui se termine sur un court motif mettant en opposition joie et tristesse.<br />

Les mots « Leben » (« vie ») et « Zeit » (« temps ») se voient adjoindre<br />

respectivement un rapide trait et une valeur longuement tenue. Encore<br />

l’esprit de contraste : dans l’aria d’alto avec hautbois d’amour, la coupe<br />

amère des premiers moments s’oppose radicalement au doux réconfort<br />

qui suit. Le mot « Schrecken » (« horreur, choc ») est, comme on peut<br />

s’y attendre, souligné d’un motif en rupture avec le discours musical<br />

ambiant. Quant au choral final, il est égayé d’une joyeuse partie de cors<br />

et timbales.<br />

La Cantate Es ist euch gut, dass ich hingehe (Il est bon pour vous que<br />

je m’en aille), BWV 108, destinée au « Dominica Cantate » (quatrième<br />

dimanche après Pâques) du 9 avril 7 5, traite de la promesse de Jésus<br />

annonçant le Saint Esprit. D’emblée, Jésus explique qu’il doit partir afin<br />

de faire place à l’Esprit : sa voix de basse (« vox Christi ») chante une<br />

douce mélodie dans un rythme d’un calme divin, alors que l’aria de<br />

ténor qui suit sautille de gauche et de droite afin d’illustrer le doute<br />

exprimé par le texte. Une ligne ascendante sous-tend « Gehst du fort »<br />

(« tu t’en vas »), « Glaube » (« la foi ») bénéf<strong>ici</strong>e d’une note longuement<br />

tenue, immuable, témoignant de la force et de la confiance qu’elle<br />

confère. Le récitatif de ténor se termine sur un point d’interrogation<br />

auquel répond une magnifique mise en musique d’un texte de Jean :<br />

trois fugues, dont la dernière reprend certains éléments de la première.<br />

Les paroles de Jésus sont ainsi gravées dans nos esprits et nos cœurs<br />

grâce à de longs traits sur « reden » (« parler ») et « verkündigen »<br />

(« annoncer »), ce dernier mot étant magistralement lancé de voix en<br />

voix. Peu avant la dernière exposition de la fugue, le message est même<br />

répété deux fois de suite. Par la suite, une très solennelle aria d’alto<br />

explique comment les bénédictions de Jésus sont déversées à pleines<br />

mains, le mot « überschütte » (« déverse, comble ») étant illustré d’une<br />

riche mélopée. Le choral final très bref chante la foi dans la puissance<br />

du Saint Esprit.<br />

Datant de l’époque de Weimar, la Cantate Gleichwie der Regen und<br />

Schnee vom Himmel fällt (Comme la pluie et la neige qui tombent<br />

du ciel), BWV 18 (pour le Dimanche Sexagesimae), s’ouvre par une<br />

ample pièce instrumentale, une libre chaconne reprenant obstinément<br />

le motif initial à l’unisson. La basse chante ensuite les paroles d’Isaïe<br />

et la parabole du semeur : pluie et neige, curieusement, ne sont pas<br />

vraiment décrits par la musique, et le récitatif reprend – chose rare –<br />

l’un des motifs de la Sinfonia. Le morceau suivant nous montre le jeune<br />

Bach en pleine expérimentation : le récitatif, dont certains passages<br />

témoignent d’une grande hardiesse harmonique, se trouve interrompu<br />

par des solos de soprano et des passages au chœur reprenant les thèmes<br />

d’un choral. La forme ainsi obtenue est une rareté dans la production<br />

de Bach. Suit une aria d’alto d’où les violons sont bannis : seuls les altos<br />

de l’orchestre accompagnent la magnifique ligne mélodique exprimant<br />

la foi du croyant, qui chasse les basses réalités du monde.<br />

CD 9 : Cantates, BWV 40, 84 & 30<br />

Darzu ist erschienen ser Sohn Gottes, BWV 40, pour le lendemain


de Noël<br />

Ich bin vergnügt mit meinem Glücke, BWV 84, pour le dimanche<br />

de la Septuagésime<br />

Freue dich, erlöste Schar, BWV 30, pour la fête de saint Jean<br />

Baptiste<br />

La Cantate Darzu ist erschienen ser Sohn Gottes (C’est pour cela que<br />

le Fils de Dieu est apparu), BWV 40, destinée au jour suivant la Noël<br />

de 7 3, est l’un des sommets de la musique sacrée de Bach qui n’en<br />

manque pourtant pas ! Après un magnifique chœur d’ouverture, on<br />

peut entendre deux récitatifs flanqués de leurs deux arias, des pièces de<br />

la plus pure eau, traitant toutes de Satan dont les tentatives de détruire<br />

l’œuvre de Dieu sont contrées par Jésus descendu sur Terre à cet effet.<br />

L’appel de cor du chœur d’ouverture (réutilisé dans la Messe en fa<br />

majeur), dans lequel certains ont cru voir l’avènement d’un roi, évoque<br />

plus probablement un cri de guerre. Les voix se rejettent le thème l’une<br />

l’autre, jusqu’à ce que les œuvres du Malin soient enfin détruites de<br />

manière très figurative : les féroces notes répétées cognent inutilement<br />

contre la fière fugue dont le flot semble éternel.<br />

Le récitatif de ténor « Das Wort wart Fleisch » énonce des motifs<br />

ascendants sur « bestrahlt « (« rayonne, éclaire ») et « Gott », tandis<br />

qu’un autre, descendant, évoque la descente du Christ parmi les<br />

hommes : la magistrale juxtaposition entre le roi et ses sujets, le Seigneur<br />

et ses serviteurs, mène à un choral richement chromatique. Suit une<br />

aria de basse enflammée dans laquelle le serpent fait son entrée en<br />

musique ; les mots « bange » (« crainte, peur ») et « zerknickt » (« brisé,<br />

plié ») bénéf<strong>ici</strong>ent d’un traitement de faveur. Satan refait son apparition<br />

dans le récitatif d’alto dont la toute fin est d’une extraordinaire émotion.<br />

Après un très beau choral, le ténor nous offre dans son aria les plus<br />

impressionnants et longs traits vocaux que Bach ait jamais écrits sur<br />

le mot « freuet euch » (« réjouissez-vous »), sans oublier les splendides<br />

figurations pour « wüthet », « erschrecken » et « Höllenreiche »<br />

(« rage », « effrayer » et « royaume de l’Enfer »). Enfin, une prière calme<br />

les esprits avec les mots « Freude » (« joie ») et « Wonne » (« fél<strong>ici</strong>té »)<br />

qui ne doivent jamais être oubliés.<br />

C’est une œuvre tout en intimité que la Cantate Ich bin vergnügt mit<br />

meinem Glücke (Je suis satisfait de mon bonheur), BWV 84, confiée à<br />

une soprano solo ; Bach la donna pour le Dimanche Septuagesimae<br />

du 9 février 7 7. Elle raconte l’histoire des travailleurs de la vigne<br />

qui reçoivent tous le même salaire, quelles que soient la qualité et la<br />

quantité de travail qu’ils fournissent. L’idée générale énonce que l’on<br />

doit se contenter de ce que nous donne le Maître. Il se peut que l’aria<br />

d’entrée reprenne les accents d’un concerto pour hautbois antérieur :<br />

l’instrument soutient <strong>ici</strong> la soprano sur un doux tamis de cordes. Bach<br />

orne les mots centraux « vergnügt » (« heureux, satisfait ») et « Gaben »<br />

(« dons ») d’une guirlande tout particulière. Suit un dél<strong>ici</strong>eux récitatif<br />

et une non moins dél<strong>ici</strong>euse aria, certes simple, presque rustique, et<br />

pourtant chargée de cette magie thématique qui n’appartient qu’à Bach.<br />

Le bond de sixte ascendant puis redescendant figurerait-il une sorte<br />

de doux rire de satisfaction ? Toujours est-il qu’après un récitatif, cette<br />

œuvre tendre et pastorale se referme doucement sur un choral tout<br />

simple.<br />

Conçue pour célébrer la fête de saint Jean Baptiste, la Cantate Freue<br />

dich, erlöste Schar (Réjouis-toi, peuple racheté), BWV 30, jouée le 4<br />

juin 738, présente des proportions de grande ampleur. Elle reprend<br />

les accents de la cantate profane « Angenehmes Wiederau ». Le<br />

mouvement d’entrée, d’ailleurs répété en fin d’ouvrage avec un texte<br />

différent, ne manquera pas d’impressionner l’auditeur par son aspect<br />

grandiose et joyeux. Le chœur, qui entre immédiatement sur la toute<br />

première note, chante bientôt des passages en fugato sur « dich mit<br />

Wohl zu überschütten » (« te couvrir de bienfaits ») tandis que les<br />

violons survolent le discours de leur commentaires. Un récitatif précède<br />

la première aria de basse, un très long chant de louange à Dieu dont le<br />

saint nom ne peut, comme on le voit, jamais cesser de résonner : de la<br />

sorte, l’aria dure plus de cinq minutes de musique douce et calme, avec<br />

une insistance particulière sur le mot « Name » (« nom »). Mais sitôt les<br />

dernières notes envolées, et après un court récitatif, l’alto nous offre un<br />

de ces bijoux dont Bach a le secret : une aria accompagnée aux premiers<br />

violons en sourdine soulignés par les merveilleux pizzicatos des seconds<br />

violons et des altos. La musique illustre à merveille le propos : un pas<br />

rapide et infiniment joyeux. Après un choral, la première partie de la<br />

8


8<br />

cantate s’achève ; c’est à ce moment qu’intervenait le sermon, la seconde<br />

partie ne survenant qu’ensuite. D’entrée, un récitatif pour basse offre<br />

l’occasion aux hautbois de mêler leurs tendres motifs à la voix chantant<br />

deux octaves plus bas. L’aria qui suit, toujours pour basse, témoigne,<br />

si besoin était, qu’il s’agit là d’une « parodie » (dans le sens historique<br />

et musicologique du terme) : le texte profane du modèle annonce<br />

« Je te tiendrai et irai avec toi » là où l’on entend maintenant « Je veux<br />

désormais haïr Et abandonner tout ce qui te répugne, mon Dieu ».<br />

C’est au soprano que Bach confie le récitatif et l’aria suivants ; dans ce<br />

dernier morceau, il illustre encore une fois son génie à exprimer la hâte<br />

en musique : « eilt, eilt » (« hâtez-vous ») reste un moment inoubliable.<br />

Enfin, un cour récitatif de ténor mène au da capo du chœur d’entrée qui<br />

clôture ainsi cette imposante cantate.<br />

CD 10 : Cantates, BWV 136, 187 & 49<br />

Erforsche mich, Gott, und erfahre mein Herz, BWV 36, pour le<br />

8 e dimanche après la Trinité<br />

Es wartet alles auf dich, BWV 87, pour le 7 e dimanche après la<br />

Trinité<br />

Ich geh und suche mit Verlangen, BWV 49, pour le 0 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Le chœur d’ouverture de la Cantate Erforsche mich, Gott, und erfahre<br />

mein Herz (Sonde-moi, ô Dieu, et éprouve mon cœur), BWV 136<br />

(conçue pour le huitième dimanche après la Trinité) reprend la prière<br />

du Psaume 139 dans une écriture fuguée que précèdent les sopranos<br />

énonçant le thème à proprement parler. Certains commentateurs ont<br />

avancé que ce chœur provenait d’une cantate plus ancienne, mais il<br />

se prête à merveille au sujet présent ; Bach le réutilisa d’ailleurs dans<br />

le Messe en la majeur, BWV 234. Après un très expressif récitatif de<br />

ténor, l’alto chante une aria accompagnée d’une merveilleuse mélodie<br />

de hautbois d’amour dans laquelle le mot « erzittern » (« trembler »)<br />

subit un traitement quasiment visuel. La partie centrale, plus agitée,<br />

évoque la colère de Dieu devant l’hypocrisie. Suit un récitatif de basse<br />

puis un bel arioso confié au duo ténor – basse qu’orne le violon, des<br />

dessins tombants sur les mots « Adams Fall » (« la chute d’Adam »)<br />

et de longues guirlandes sur « Strom » (« courant, fleuve »). Enfin, le<br />

choral de clôture se voit orner d’une gracieuse phrase aux violons.<br />

Le septième dimanche après la Trinité du 4 août 7 6, Bach fit<br />

entendre la Cantate Es wartet alles auf dich (Ils attendent tous de<br />

toi), BWV 187 – dont il reprendrait de larges extraits dans la Messe<br />

luthérienne, BWV 235. Après que le chœur a empli l’atmosphère d’une<br />

calme confiance, on entend une de ces longues fugues, tellement<br />

complexes que l’oreille peine à en percevoir tous les tenants et les<br />

aboutissants. Les différentes voix sont cimentées par l’extraordinaire<br />

texture orchestrale. Suit un récitatif culminant sur la plus haute note<br />

au mot « Berge » (« montagnes »), puis l’aria chargée de l’une de ces<br />

impérissables mélodies de Bach, initialement confiées au violon et<br />

au hautbois – sensés représenter, selon toute probabilité, la couronne<br />

évoquée dans le texte –. La partie centrale du mouvement, sous forme<br />

de variation, reprend des fragments du thème d’ouverture. Par la suite,<br />

on apprend au travers d’un arioso de basse très enlevé les paroles du<br />

Christ selon lesquelles le croyant doit garder confiance. Plus loin, l’aria<br />

de soprano entrelace partie vocale et hautbois dans un doux dialogue.<br />

Enfin, l’œuvre se referme par un choral assez vigoureux reprenant deux<br />

des versets de l’hymne ancien.<br />

Le sous-titre « Dialogus » de la Cantate Ich geh und suche mit Verlangen<br />

(Je m’en vais te chercher avec ferveur), BWV 49, exprime parfaitement la<br />

structure de cette œuvre écrite pour le 3 novembre 7 6, le vingtième<br />

dimanche après la Trinité. Le dialogue en question est celui entre Jésus<br />

et l’âme, tel qu’en présente l’imagerie du Cantique de Salomon. Bach<br />

réutilise un ancien concerto pour clavier en guise d’ouverture ; c’est <strong>ici</strong><br />

l’orgue qui se charge de la partie solo. Assurément le compositeur a-t-il<br />

ainsi souhaité compenser l’absence de chœur. D’entrée, l’aria de basse<br />

qui suit nous expose l’idée centrale : le fiancé Jésus cherche sa fiancée<br />

dans l’Eglise. C’est bien Lui en quête et non le contraire, Lui errant de<br />

gauche et de droite ainsi que l’illustre la partie d’orgue délibérément<br />

« décousue » et indécise. Dans le récitatif pour soprano et basse qui<br />

s’ensuit, la fiancée est invitée aux réjouissances, l’on évoque à nouveau


les paroles du chœur d’ouverture – sur la même musique – avant qu’un<br />

dél<strong>ici</strong>eux duo d’amour ne place les voix en miroir l’une en face de<br />

l’autre. Suit une aria pour soprano dont le texte « Ich bin herrlich, ich<br />

bin schön » (« Grande est ma splendeur, grande ma beauté ») inspire<br />

à Bach une musique autant « herrlich » que « schön » à Bach, un<br />

merveilleux accompagnement de hautbois d’amour et de violoncello<br />

piccolo. Un nouveau récitatif en duo se termine par un motif ascendant<br />

sur « me vo<strong>ici</strong>, Jésus », tandis que le duo final emprunte un joyeux<br />

rythme de danse caractérisé par sa partie d’orgue obligé fort virtuose,<br />

sur laquelle la voix de soprano énonce le choral « Wie bin ich denn so<br />

herzlich froh » (« Que je suis heureuse au plus profond de mon cœur »).<br />

Et lorsque la basse annonce sur des motifs dansants et joyeux « zieh ich<br />

dich zu mir » (« je te fais venir à moi »), la soprano lui répond sur les<br />

notes chastes et imperturbables, assurées, éprise de certitudes du choral<br />

« aufnehmen in das Paradis » ( « me faire accéder au Paradis »). Une<br />

dernière modulation quasiment sensuelle témoigne que la communion<br />

a eu lieu, avant que l’ouvrage s’achève sur le retour de l’orgue obligé :<br />

une fin somptueuse digne de cette cantate qui compte parmi les plus<br />

extraordinaires de Bach.<br />

Dingeman van Wijnen<br />

CD 11 : Cantates, BWV 195, 1 & 63<br />

Dem Gerechten muss das Licht immer wieder aufgehen, BWV<br />

95, cantate de mariage<br />

Wie schön leuchtet der Morgenstern, BWV , pour l’Annonciation<br />

de Marie<br />

Christen, ätzet diesen Tag, BWV 63, pour le jour de Noël<br />

Selon certains, cette cantate de mariage, BWV 195, Dem Gerechten<br />

muss das Licht immer wieder aufgehen (La lumière doit se lever pour<br />

le juste), daterait des dernières années de la vie de Bach, 748 ou 749 ;<br />

le catalogue BWV penche plutôt pour les années 730. Il est vrai que<br />

le compositeur écrivit quelques nouvelles cantates très tard dans sa<br />

carrière, mais en puisant dans des œuvres plus anciennes. Ainsi la<br />

présente Cantate BWV 195 existe-t-elle sous la forme de la Cantate 30a,<br />

elle-même une cantate de mariage de 737 dont Alfred Dürr soupçonne<br />

fortement qu’elle provient à son tour d’un ouvrage encore plus ancien…<br />

À en juger par le texte du chœur d’ouverture, tiré du Psaume 97, ainsi<br />

que celui du récitatif qui le suit, il conclut que le marié devait être<br />

juriste : « sowohl Gerechtigkeit als Tugend ehrt », ce qui signifie en effet<br />

« dont on honore tout autant l’honnêteté que la vertu ».<br />

Avec un tel effectif instrumental, le couple devait appartenir à la frange<br />

la plus aisée de la bourgeoisie de la ville : deux flûtes, deux hautbois<br />

d’amour, deux cors, trois trompettes, timbales, cordes et continuo,<br />

que l’on entend tous ensemble d’entrée dans l’imposante ouverture,<br />

comprenant deux fugues monumentales. Seuls les deux récitatifs, en<br />

réalité, furent composés pour l’occasion, le reste étant du recyclage ;<br />

ils encadrent l’unique aria de l’ouvrage. Pour ce premier récitatif, le<br />

texte « Dem Freudenlicht gerechter Frommen, muss stets ein neuer<br />

Zuwachs kommen » (« La lumière de joie doit s’accroître constamment<br />

pour les croyants fidèles ») donne naissance à une subite guirlande<br />

de triolets à la basse, alors que dans le second, les flûtes et hautbois<br />

s’offrent une étonnante série d’ornements tellement fouillés qu’ils se<br />

croisent continuellement pour générer d’invraisemblables frottements<br />

harmoniques d’un effet stupéfiant. L’aria n° 3, elle, atteste que Bach ne<br />

craignait pas de se perdre dans les méandres de la musique de danse<br />

de son temps, faisant taire ses détracteurs qui voyaient en lui le tenant<br />

d’un langage suranné.<br />

Au cours de sa seconde année comme Kantor de Saint-Thomas à Leipzig,<br />

Bach s’embarqua dans un monumental cycle de cantates toutes écrites<br />

sur des thèmes et des textes repris des chorals luthériens, datant surtout<br />

du 7 e siècle. Chaque cantate emprunte le choral adapté précisément<br />

pour la période de l’année liturgique à laquelle elle s’adressait. Les<br />

premier et dernier versets des chorals servaient pour le chœur d’entrée<br />

et de fin, tandis que les autres versets se voyaient paraphrasés, modifiés,<br />

raccourcis ou librement adaptés dans la forme poétique qu’exigeaient<br />

les récitatifs et arias. Etant donné que les thèmes et textes des chorals<br />

représentaient l’élément saillant des cantates en question, on a fini par<br />

les présenter sous le nom de « cantates chorales », ce qui n’implique pas<br />

83


84<br />

nécessairement la présence d’un chœur…<br />

La Cantate Wie schön leuchtet der Morgenstern (L’étoile du matin brille<br />

d’une telle beauté), BWV 1 appartient à cette catégorie : elle célébrait<br />

l’Annonciation de la Sainte Vierge, qui tombait le dimanche 5 mai en<br />

cette année 7 5. C’est aux sopranos qu’est confiée la mélodie chorale<br />

pour l’introduction et la conclusion ; le sujet, en réalité, traite moins de<br />

Marie que de l’avènement du Christ, symbolisé par l’Etoile du matin.<br />

Deux violons solo figurent le scintillement de l’étoile à l’aube du premier<br />

mouvement…<br />

Quelques dix ans avant la précédente Cantate, entre 7 3 et 7 6, Bach<br />

écrivit la Cantate Christen, ätzet diesen Tag (Chrétiens, gravez ce jour),<br />

BWV 63 pour célébrer le jour de Noël. Il était alors employé comme<br />

organiste et Konzertmeister à la cour de Weimar ; peut-être même<br />

composa-t-il cette œuvre radieuse et aérienne au titre d’examen d’entrée<br />

pour le poste d’organiste de la Liebfrauenkirche de Halle. On ne peut<br />

pas ne pas remarquer la symétrie parfaite de l’ouvrage : chœur, récitatif,<br />

duo, récitatif, duo, récitatif et chœur, le récitatif n° 4 formant une sorte<br />

de point central, de pivot. Ici, le continuo illustre le texte « sein Bogen<br />

ist gespannt, das Schwert ist schon geschwetzt » (« son arc est tendu,<br />

l’épée est aiguisée »).<br />

CD 12 : Cantates, BWV 51, 3 & 14<br />

Jauchzet Gotte in allen Landen, BWV 5 , pour le 5 e dimanche<br />

après la Trinité ou pour tous les temps<br />

Liebster Jesu, mein Verlangen, BWV 3 , pour le er dimanche<br />

après l’Epiphanie<br />

Wär Gott nicht mit uns diese Zeit, BWV 4, pour le 4 e dimanche<br />

après l’Epiphanie<br />

C’est très probablement pour le 5 e dimanche après la Trinité de<br />

730 que Bach composa la Cantate Jauchzet Gotte in allen Landen<br />

(Louez Dieu dans toutes les pays), BWV 51. Mais comme le texte ne<br />

fait guère allusion à ce dimanche en particulier, Bach a ajouté « per<br />

ogni tempo » (« pour tous les temps du calendrier liturgique ») sur les<br />

parties instrumentales. Il n’est fait appel qu’à un soliste, une soprano,<br />

à l’exclusion du chœur, mais la soliste se voit confier une partie d’une<br />

effarante difficulté, avec des passages de colorature et un contre-ut<br />

digne du plus pur bel canto. Pour lui donner la réplique, une partie<br />

de trompette solo non moins exigeante, parfois secondée par le violon<br />

solo. Cet aspect résolument soliste, quasiment concertant, apparaît dès<br />

le mouvement d’ouverture, un véritable mouvement de concerto malgré<br />

l’appellation de « aria » : soprano et trompette se trouvent constamment<br />

« remis à leur place » par des interventions d’orchestre qui n’arrivent<br />

pourtant pas à les empêcher de crier leur joie et leur jubilation.<br />

Le récitatif n° , cordes seules et soprano, s’enchaîne directement<br />

avec un arioso Andante débordant de passages de colorature. Moins<br />

virtuose, l’aria n° 3 égrène ses doux triolets dans une atmosphère assez<br />

douloureuse ; suit un choral, naturellement confié à la soprano qui peut<br />

se reposer sur de longues notes tandis que le violon s’exerce furieusement<br />

à tenter de la sortir de sa fél<strong>ici</strong>té, en vain. Le mouvement final Alleluia<br />

restitue ses rôles prépondérants à la soprano et la trompette.<br />

Quand bien même la Cantate Liebster Jesu, mein Verlangen (Bien-aimé<br />

Jésus, mon espérance), BWV 32 fut écrite pour le premier dimanche<br />

après l’Epiphanie du 3 janvier 7 6, il ne fait guère de doute qu’elle<br />

réutilise un ouvrage déjà composé à Cöthen. S’il est quelques termes<br />

pour décrire l’atmosphère de la musique, c’est supplique et nostalgie.<br />

Bach nous présente un dialogue entre l’âme humaine, personnifiée par<br />

la voix de soprano, se languissant de Dieu, et Jésus, la traditionnelle voix<br />

de basse. Pourtant, ce n’est qu’au récitatif n° 4 et au duo n° 5 que l’on entre<br />

vraiment en dialogue, sous forme de duos, alors que dans les numéros<br />

précédent, chaque protagoniste exposait son propre discours. D’entrée,<br />

la malheureuse âme humaine clame ses suppliques à l’aide d’un hautbois<br />

plaintif et soupirant. Jésus répond, d’un ton légèrement moralisateur,<br />

presque un peu agacé dans le récitatif, mais immédiatement plus doux<br />

dans l’aria. Après le récitatif et l’aria, tous deux en duo ainsi qu’indiqué<br />

ci-dessus, au cours desquels l’âme humaine et Jésus ne font plus qu’un,<br />

un choral à quatre voix, simplement harmonisé, clôt la discussion.


La Cantate Wär Gott nicht mit uns diese Zeit (Si Dieu n’avait pas été<br />

avec nous en ce temps), BWV 14 date d’une époque bien plus tardive :<br />

735, alors que Bach complétait méticuleusement le cycle inachevé des<br />

cantates chorales de la saison liturgique 7 4- 7 5. Cette saison-là, dix<br />

ans plus tôt donc, le texte existait déjà, probablement de la plume du<br />

recteur adjoint de la Thomaskirche ; mais comme Pâques arrivait très<br />

tôt, il n’y eut pas de quatrième dimanche après l’Epiphanie : la cantate<br />

du jour n’était donc pas requise ! Il s’agit d’une cantate chorale en cinq<br />

mouvements, basée sur un choral de Luther, la mélodie originale de<br />

Ernst Klug datant, elle, de 535. Bach fait appel à trois solistes vocaux,<br />

chœur, deux hautbois, cor, cordes et basse continue ; le mouvement<br />

d’ouverture à ceci de remarquable qu’il est écrit dans un style<br />

délibérément ancien, archaïque, presque dur, complètement démodé,<br />

alors que le reste de l’ouvrage semble d’une grande modernité et d’une<br />

parfaite liberté d’esprit. D’emblée, le thème choral fait l’objet d’imitations<br />

rigoureuses, verset après verset, tandis que la voix supérieure l’énonce<br />

comme en survol, sur des valeurs longues. On trouvera un étonnant<br />

exemple de peinture musicale, de figuration, dans le récitatif de ténor<br />

n° 4 où les « wilde Wellen » (« vagues sauvages ») sont représentées par<br />

de brutales fusées ascendantes et remontantes au continuo.<br />

CD 13 : Cantates, BWV 109, 58 & 162<br />

Ich glaube, lieber Herr, hilf mein Unglauben, BWV 09, pour le<br />

e dimanche après la Trinité<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid, BWV 58, pour le dimanche<br />

suivant le Nouvel An<br />

0 e dimanche après la Trinité<br />

Ach, ich sehe, itzt, da ich zur Hochzeit gehe, BWV 6 , pour le<br />

0 e dimanche après la Trinité<br />

Bach, dans la Cantate Ich glaube, lieber Herr, hilf mein Unglauben (Je<br />

crois, cher Seigneur, viens au secours de mon peu de foi), BWV 109,<br />

destinée au vingt et unième dimanche après la Trinité, semble avoir<br />

été jouée le 7 octobre 7 3 ; le BWV, toutefois, la date entre 7 7 et<br />

736. Elle décrit l’ambivalence, l’incertitude, l’hésitation même entre<br />

foi et doute dans l’âme humaine. Le bras de Dieu est-il assez long pour<br />

l’atteindre, lui le mécréant, hasarde le ténor dans le brutal récitatif n°<br />

et plus encore dans la vertigineuse aria n° 3, chargée de rythmes<br />

surpointés, de sauts éprouvants, d’harmonies sauvages… Mais l’alto<br />

rassure l’âme en peine dans le récitatif suivant « O fasse dich, du<br />

zweifelhafte Mut » (« Ressaisis-toi, quand ton courage vacille ») et la<br />

réconforte définitivement à travers la merveilleuse aria « Der Heiland<br />

kennet ja die seinen » (« le Sauveur reconnaît les siens ») qui lui fait<br />

pendant. Enfin, la cantate se referme par un grand mouvement de<br />

chœur : le choral apparaît aux sopranos, doublé par le cor pour un effet<br />

sonore assez saisissant, dans un langage harmonique d’autant plus hardi<br />

que celui du chœur d’entrée semblait volontairement un peu rigide.<br />

On sait que la Cantate Ach Gott, wie manches Herzeleid (Ah, Dieu,<br />

quelle affliction), BWV 58 fut composée pour le dimanche suivant le<br />

Nouvel an de 7 7, le 7 janvier ; mais elle ne nous est parvenue que<br />

dans une adaptation réalisée par le Kantor lui-même en 733 ou 734.<br />

Les mouvements d’ouverture et de clôture sont des duos (l’ouvrage<br />

comporte d’ailleurs le sous-titre « Concerto in Dialogo ») pour soprano<br />

et basse, basés sur le choral éponyme ; on ne peut que s’étonner que<br />

Bach ait réussi à donner à cette musique, pourtant écrite en sol majeur,<br />

ces accents poignants, déchirants, de lamento empli de sanglots. L’aria<br />

de soprano elle-même n’apporte qu’une sensation douce-amère au<br />

texte « Ich bin vergnügt in meinem Leiden » (« Je me réjouis dans ma<br />

peine »), la réjouissance toute relative ne sachant pas trop comment<br />

s’accommoder de l’excès de douleur autrement que par de tristes motifs<br />

de soupirs en secondes mineures…<br />

Le vingtième dimanche après la Trinité de l’an 7 3, Bach fit entendre<br />

pour la seconde fois la Cantate Ach, ich sehe, itzt, da ich zur Hochzeit<br />

gehe (Ah, je vois déjà que je me rends au mariage), BWV 162 – pour<br />

la seconde fois, en effet, puisqu’elle date en réalité de Weimar, plus<br />

précisément du 5 octobre 7 7. Cela dit, la version de Leipzig<br />

comporte un cor que la partition plus ancienne, perdue, ne comportait<br />

certainement pas. Cette partie de cor ne manquera pas d’étonner par<br />

sa grande virtuosité, très diff<strong>ici</strong>le à réaliser sur le cor naturel, le seul<br />

85


86<br />

qui existait alors. On y trouve par ailleurs une majorité de passages<br />

soulignés du seul continuo, sans la moindre partie instrumentale. Les<br />

arias de basse et de soprano ont droit à tout l’orchestre, le duo d’alto<br />

et de ténor par contre n’est accompagné que de continuo. La cantate<br />

s’achève sur un choral simple, sans ornementation instrumental.<br />

CD 14 : Cantates, BWV 104, 83, 50 & 183<br />

Du Hirte Israel, höre, BWV 04, pour le dimanche Misericordias<br />

Domini<br />

Erfreute Zeit im neuen Bunde, BWV 83, pour la fête de la<br />

Purification de la Vierge Marie<br />

Nun ist das Heil und die Kraft, BWV 50, sans circonstance précise<br />

mais probablement destinée à la fête de Saint Michel<br />

Sie werden euch in den Bann tun, BWV 83, pour le 6 e dimanche<br />

après Pâques (dimanche d’Exaudi)<br />

L’image fondatrice de la Cantate Du Hirte Israel, höre (Toi, Berger<br />

d’Israël, prête l’oreille), BWV 104 est celle de Dieu en tant que berger<br />

de l’humanité : les fidèles sont <strong>ici</strong> les moutons ramenés à leur bergerie<br />

par la main divine. Par conséquent, Bach s’attelle à peindre des scènes<br />

uniquement pastorales et rustiques, dans le rythme omniprésent de la<br />

pastorale. Dès l’ouverture, le décor est planté par l’accompagnement<br />

instrumental évocateur de flûtes de roseau. Il en sera de même dans la<br />

merveilleuse aria de basse n° 5 aux accents certes pastoraux, mais bien<br />

graves du hautbois d’amour. Rappelons que l’œuvre fut écrite pour le<br />

Misericordias Domini du 3 avril 7 4.<br />

Quant à la Cantate Erfreute Zeit im neuen Bunde (Heureux temps de<br />

la nouvelle alliance), BWV 83, dédiée à la Chandeleur – la Purification<br />

de la Vierge Marie –, elle raconte la purification de la mère de Jésus<br />

après la divine naissance, ainsi que la prophétie faite à Siméon qu’il<br />

ne mourra pas avant d’avoir posé son regard sur Jésus, la Lumière du<br />

Monde. Vie et mort, clarté et ténèbres se côtoient donc dans le texte, dès<br />

le premier mouvement « Erfreute Zeit im neuen Bunde… Wie freudig<br />

wird zur letten Stunde » (« Heureux temps de la nouvelle alliance …<br />

Quelle joie sera notre dernière heure »). Ces paroles sont confiées à<br />

l’alto solo, qu’accompagne l’orchestre duquel émerge un violon solo.<br />

Selon Alfred Dürr, le violon évoque le son du glas sur les mots « letzte<br />

Stunde » (« dernière heure »)… L’on entend ensuite le vieux Siméon<br />

chanter son hymne de louanges (Nunc Dimittis) au nouveau-né Jésus,<br />

tandis que d’incessants traits de doubles-croches à la basse évoquent le<br />

départ imminent et la mort de Siméon : « Herr, nun lässest du deinen<br />

Diener in Friede fahren » (« Maintenant, Seigneur, tu laisses ton<br />

serviteur s’en aller en paix »).<br />

La Cantate Nun ist das Heil und die Kraft (Vo<strong>ici</strong> le salut et la<br />

puissance), BWV 50 reste entourée de mystère. En effet, elle ne compte<br />

qu’un mouvement unique pour chœur à huit voix qu’accompagne un<br />

important orchestre. On présume qu’il s’agit là d’une partie appartenant<br />

à une œuvre de plus longue haleine, bien qu’il n’existe aucune preuve<br />

pour étayer la théorie. On ne sait pas clairement non plus si le chœur<br />

était originalement conçu à huit voix, étant donné que la seule copie<br />

manuscrite qui nous soit parvenue a été établie peu après la mort de<br />

Bach. La cantate représente une sorte de chant triomphal célébrant la<br />

victoire de l’Archange Michel sur le dragon ; elle doit donc être jouée<br />

le 9 septembre.<br />

En cinq mouvements, la Cantate Sie werden euch in den Bann tun<br />

(Ils vous mettront au ban), BWV 183 fut écrite pour le sixième<br />

dimanche après Pâques (Exaudi, ou « Exauce nous »). On notera<br />

qu’elle comporte le même texte d’introduction – et d’ailleurs le même<br />

titre – que la Cantate BWV 44, également destinée au Exaudi, mais<br />

la similitude s’arrête là. L’orchestration assez remarquable rassemble<br />

deux hautbois d’amour, deux oboe da caccia, un violoncelle piccolo,<br />

cordes et continuo ; dès le récitatif d’introduction, les quatre hautbois<br />

accompagnent la basse représentant le Christ dans un effet sonore<br />

particulièrement saisissant. Dans les trois arias, on peut remarquer que<br />

les motifs d’accompagnement ainsi que les premières notes des parties<br />

chantées présentent systématiquement des mouvements ascendants.<br />

Quant au violoncello piccolo, il intervient en solo dans l’aria de ténor<br />

« Ich fürchte des Todes Schrecken nicht » (« je ne crains pas les affres


de la mort ») en égrenant imperturbablement son strict flot de doubles<br />

croches. Enfin, soulignons l’effet sonore d’un autre monde obtenu par<br />

Bach en faisant jouer les rapides figurations instrumentales aux quatre<br />

hautbois à l’unisson, dont il savait pertinemment que cela générerait<br />

un effet inouï.<br />

CD 15 : Cantates, BWV 5, 38 & 20<br />

Wo soll ich fliehen hin, BWV 5, pour le 9 e dimanche après la<br />

Trinité<br />

Aus tiefer Not schrei ich zu dir, BWV 38, pour le e dimanche<br />

après la Trinité<br />

O Ewigkeit du Donnerwort, BWV 0, pour le er dimanche après<br />

la Trinité<br />

La Cantate Wo soll ich fliehen hin (Où dois-je me réfugier), BWV 5 fut<br />

créée pour le dix-neuvième dimanche après la Trinité du 5 octobre<br />

7 4, exactement la même occasion religieuse que la célèbre « Ich will en<br />

Kreuzstab gerne tragen ». Il est <strong>ici</strong> question de la conscience qu’a l’homme<br />

du péché, mais tout au long de la cantate, l’âme humaine s’éloigne du profond<br />

désespoir pour finalement atteindre l’espoir ; la véritable prise de conscience<br />

se réalisant lors du récitatif n° 4, le pivot de l’ouvrage, où la basse affirme<br />

« Mein Heiland tröstet mich » (« Mon Sauveur me console »), accompagné<br />

d’un solo de hautbois. C’est le thème choral « Wo soll ich fliehen hin » de<br />

Johann Heermann qui sert de ciment à l’ouvrage, étant donné qu’il est<br />

énoncé dans l’ouverture – aux sopranos, renforcé par une « tromba da<br />

tirarsi », une sorte de trompette munie d’une coulisse de justesse – autant<br />

que dans le dernier chœur. Qui plus est, Bach l’évoque tout en subtilité<br />

dans l’introduction instrumentale, avant même qu’il n’apparaisse dans son<br />

intégralité. Les deux arias présentent deux visages radicalement opposés :<br />

l’une, pour ténor, offre un rôle de solo au violon alto, d’une nature douce<br />

et amène ; l’autre, plus résolue, fait appel à la très énergique trompette sur<br />

le texte « Verstumme, Höllenheer, du machst mich nicht verzagt » (« Reste<br />

muette, armée infernale, tu ne m’ôteras pas mon courage »).<br />

Deux semaines plus tard, Bach présentait sa Cantate Aus tiefer Not schrei<br />

ich zu dir (Dans ma profonde détresse, je crie vers toi), BWV 38 : le 9<br />

octobre 7 4, pour le vingt et unième dimanche après la Trinité. Encore<br />

une fois, il s’agit d’une cantate d’après un choral, en l’occurrence le célèbre<br />

« Aus tiefer Not »… » que Luther avait adapté d’après le Psaume 130. Chose<br />

remarquable, le thème choral n’apparaît pas seulement dans les parties<br />

vocales du motet d’introduction – écrit dans le style ancien – et dans le<br />

choral final, mais également dans la basse continue du récitatif de soprano<br />

n° 4. Encore plus étonnant, Bach exige qu’il soit chanté a battuta (dans le<br />

tempo, sans liberté), sans doute afin que l’auditeur perçoive la particularité<br />

du procédé. Dès l’ouverture, on perçoit clairement le cri de détresse énoncé<br />

au chœur, auquel répond l’aria de ténor, flanqué de ses deux fidèles, hautbois<br />

qui apporte du baume au cœur malgré les syncopes assez déroutantes. Suit<br />

un extraordinaire trio pour soprano, alto et basse, qui cache modestement<br />

ses très habiles variations de choral sous des accents presque empruntés à<br />

Johann Hermann Schein. L’ouvrage se referme sur un choral simplement<br />

harmonisé, et doublé à tout l’orchestre.<br />

D’une durée de quelques trente minutes, la Cantate O Ewigkeit du<br />

Donnerwort (Ô Éternité, parole foudroyante), BWV 20 se singularise<br />

par son ampleur. Elle fut composée pour le premier dimanche après la<br />

Trinité, le juin 7 4, d’après le même texte et la même mélodie chorale<br />

que la Cantate BWV 60 qui porte d’ailleurs le même nom. On peut<br />

éventuellement expliquer son importance par le fait qu’elle débutait un<br />

nouveau cycle annuel ; ses deux parties – l’une donnée avant le sermon,<br />

l’autre après – comptent rien moins que onze mouvements. Afin de conférer<br />

à l’ensemble une unité clairement perceptible, Bach commence l’ouvrage<br />

par une monumentale ouverture dans le style de l’ouverture à la française,<br />

avec ses rythmes pointés et son architecture bien spécifique. On trouvera<br />

dans l’aria de ténor les plus étonnants exemples de figuration musicale :<br />

les mots « Ewigkeit » et ewig » (« éternité » et « éternel ») se traduisent par<br />

de très longues notes, tandis que les flammes apparaissent sous la forme<br />

de vocalises rapidement ondulantes. Naturellement, l’auditoire est dûment<br />

réveillé par les trompettes sur l’appel « Wacht auf ! » (« réveillez-vous ») de<br />

l’aria de basse n° 8.<br />

Clemens Romijn<br />

87


88<br />

CD 16 : Cantates, BWV 146, 28 & 48<br />

Wir müssen durch viel Trübsal in das Reich Gottes eingehen,<br />

BWV 46, pour le dimanche du Jubilate<br />

Gottlob ! nun geht das Jahr zu Ende, BWV 8, pour le dimanche<br />

après Noël<br />

Ich elender Mensch, wer wird mich erlösen, BWV 48, pour le 9 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Pour le dimanche du Jubilate, qui tombait un mai cette année<br />

7 6, Bach trace une chemin partant de la tristesse pour atteindre la<br />

joie parfaite, ainsi que l’indique le titre de cette Cantate Wir müssen<br />

durch viel Trübsal in das Reich Gottes eingehen (C’est à travers bien<br />

des tribulations que nous entrons dans le Royaume de Dieu), BWV 146.<br />

Tout le monde reconnaîtra dans la Sinfonia d’ouverture le premier<br />

mouvement du célèbre Concerto pour clavecin en ré mineur, BWV 1052,<br />

<strong>ici</strong> confié à l’orgue. Le chœur suivant fait appel au second mouvement du<br />

même concerto, auquel on n’imaginait pas qu’il fût possible de rajouter<br />

ne serait-ce qu’une note, et encore moins un chœur complet à quatre<br />

voix. De longues lignes soulignent la profonde détresse exprimée par le<br />

texte, tandis que les cordes et l’orgue solo jouent imperturbablement les<br />

notes du concerto… L’aria d’alto suivante fait également appel à l’orgue<br />

concertant auquel Bach confie de nombreuses figurations musicales :<br />

des traits caractéristiques pour « nach dem Himmel » (« vers le Ciel »),<br />

quelques notes de dénigrement pour « Sodome », et une délicate<br />

intention pour « ich und du sind geschieden » (« toi et moi sommes<br />

séparés » où le « toi » et le « moi » sont, en effet, séparés d’une petite<br />

solution de continuité dans le discours.<br />

Avec une hardiesse harmonique étonnante, le récitatif de soprano mène<br />

à une magnifique aria illustrant avec délicatesse les larmes tombantes,<br />

sur des dessins confiés aux flûtes et aux hautbois quasiment graphiques ;<br />

mais la détresse se transforme bientôt en joie, d’autant que le récitatif<br />

du ténor suivant appelle le nom de Dieu – comme il sied, c’est-à-dire<br />

sur la note la plus élevée de la phrase musicale – avant que, rejoint par<br />

la basse, ils nous donnent tous deux un de ces duos de joie discrète et<br />

pourtant irrésistible dont Bach a le secret. Certes, tristesse, pleurs et<br />

cris font une dernière apparence, mais c’est pour être mieux balayés par<br />

le flot de bonheur et le mot « vorbei » : « passés, finis ». Le choral final<br />

confirme la joie parfaite.<br />

La Cantate Gottlob ! nun geht das Jahr zu Ende (Dieu soit loué, l’année<br />

touche à sa fin), BWV 28 pour le dimanche suivant Noël, pour le 30<br />

décembre 7 5, célèbre la Nouvelle année prochaine et prie pour le<br />

bonheur. Deux hautbois, un hautbois d’amour et un cornet répondent<br />

à la soprano dans l’introduction de laquelle, en effet, jaillit la joie décrite<br />

dans le « joyeux chant de gratitude » (« frohes Danklied »). Mais bientôt<br />

survient le chœur chantant un riche motet sur le thème choral « Nun<br />

lob, mein Seel, den Herrn », accompagné de trombones soulignant<br />

chaque ligne et surtout les ionfinies variations que Bach leur fait subir.<br />

Suit un récitatif de basse et arioso de basse, puis le ténor nous rappelle<br />

que Dieu n’est que bonté : dans les mots « lauter Güte », « lauter Gnade »<br />

et « lauter Segen » (« tant de bonté, tant de grâce, tant de bénédiction »,<br />

« lauter » se trouve souligné comme pour insister sur l’infinité des<br />

dons divins. En duo avec la basse, le ténor chante les louanges de<br />

l’année passée, sur de longues lignes de colorature pour « gesegnet » et<br />

« begegnet » (« béni » et « rencontré »). L’ouvrage s’achève sur un choral<br />

simple, accompagné de tout l’orchestre.<br />

Le magnifique mouvement d’ouverture de la Cantate Ich elender<br />

Mensch, wer wird mich erlösen (Moi, être misérable, qui me délivrera),<br />

BWV 48 conçue pour le 3 octobre 7 3, dix-neuvième dimanche après<br />

la Trinité, exprime la peine infinie des chrétiens devant le « corps de la<br />

mort » ainsi que l’exprime l’apôtre Paul dans les Romains 7. Ce « Leib des<br />

Todes » s’enfonce sur une note grave tandis que les violons jouent une<br />

mélodie emplie de nostalgie et la trompette double la ligne de choral. On<br />

trouve d’ailleurs <strong>ici</strong> un saisissant effet d’orchestration : la trompette, loin<br />

de servir à exprimer une quelconque joie bruyante, semble souligner de<br />

ses accents sombres et menaçants, dans le pianissimo, l’aspect funèbre<br />

du texte : Bach avait compris les infinies capacités expressives de<br />

l’instrument dans ce registre alors inhabituel. Les entrées chorales sont<br />

exposées avec une parfaite irrégularité, comme pour ajouter encore au<br />

désarroi de la musique. Survient ensuite un récitatif d’alto caractérisé<br />

par d’étonnants sauts mélodiques sensés exprimer graphiquement


« Schmerz », la douleur., cette douleur que soulignent les chromatismes<br />

du court choral qui s’insère entre le récitatif précédent et l’air d’alto,<br />

court lui aussi, caractérisé par de douces phrases de hautbois. Mais<br />

bientôt l’insondable tristesse est dissipée par le ténor dont l’air, s’il n’est<br />

pas franchement guilleret, apporte un peu de baume au cœur du fidèle.<br />

Seul le choral final rassemble les esprits autour de Jésus.<br />

CD 17 : Cantates, BWV 39, 143, 175 & 65<br />

Brich den Hungrigen dein Brot, BWV 39, pour le er dimanche<br />

après la Trinité<br />

Lobe den Herrn, meine Seele, BWV 43, pour le Nouvel An<br />

Er rufet seinen Schafen mit Namen, BWV 75, pour le mardi de<br />

Pentecôte<br />

Sie werden aus Saba alle kommen, BWV 65, pour la fête de<br />

l’Epiphanie<br />

On peut considérer la Cantate Brich den Hungrigen dein Brot (Partage<br />

ton pain avec ceux qui ont faim), BWV 39, écrite pour le 3 juin 7 6,<br />

premier dimanche après la Trinité, comme une sorte d’ « évangile<br />

social » : les chrétiens doivent aider leurs frères dans la détresse. Le pain<br />

rompu, naturellement, est représenté – presque graphiquement – par<br />

les enchaînements d’accords d’orchestre constamment détachés, comme<br />

autant de petits pains, du chœur d’ouverture dans lequel la seule ligne<br />

continue est celle du choral. Quiconque ne connaît pas les tenants et<br />

les aboutissants de l’écriture de ce passage croirait volontiers que Bach<br />

est devenu fou. Cela dit, Schweitzer y voit non pas le morcellement<br />

des denrées mais les expressions disloquées des hommes affaiblis par<br />

la faim. Quoi qu’il en soit, cette introduction n’est que le début d’une<br />

chaîne ininterrompue d’idées plus géniales les unes que les autres :<br />

l’intense tristesse sur le mot « Elend » (« misère »), la fugue sur « Brich<br />

dem Hungrigen dein Brot » (« Romps le pain pour l’affamé ») dont le<br />

long sujet contredit le morcellement du début, et les voix enfin réunies<br />

sur « führe ins Haus » (« mène dans la maison »), sans parler des deux<br />

fugues encore à venir…<br />

À la suite de cette très longue introduction extraordinairement variée,<br />

la basse nous mène, de son récitatif, dans un merveilleux duo hautbois<br />

– violon, véritable avant-goût du Ciel, dans lequel la voix d’alto sème<br />

les bienfaits autour d’elle. Mais bientôt l’aria de basse nous rappelle de<br />

ne jamais oublier la charité car ces offrandes plaisent autant à ceux qui<br />

les reçoivent qu’à Dieu qui les observe. Suit l’une de ces merveilleuses<br />

arias où Bach fait appel aux célestes flûtes à bec, qui soulignent une<br />

merveilleuse mélodie de soprano. Cela dit, les harmonies du récitatif<br />

« Wie soll ich dich » font partie des plus extraordinaires créations de<br />

Bach, de quoi faire taire quiconque affirme ne pas aimer les récitatifs.<br />

Celui-ci, après un cheminement harmonique extraordinaire, mène au<br />

beau choral final, simplement harmonisé.<br />

La Cantate Lobe den Herrn, meine Seele (Loue le Seigneur, mon âme),<br />

BWV 143 pour l’Année nouvelle (Festo Circumcisionis Christi) aurait<br />

été écrite en 735, mais à partir de matériaux plus anciens ; le texte<br />

puise son origine dans le Psaume 146. Après une brève mais inoubliable<br />

ouverture au chœur, la soprano solo, accompagnée par un violon solo,<br />

nous offre le choral « Du Friedefürst, Herr Jesu Christ » (« Prince<br />

de paix, Seigneur Jésus Christ »), avant que le ténor se plaigne, dans<br />

une aria emplie de figurations, de mille malheurs (« Tausendfaches<br />

Unglück ») qui frappent tant d’autres pays alors que l’heureux auditeur<br />

de Leipzig peut s’attendre à une nouvelle année de bonheur. Cette<br />

lugubre atmosphère est sitôt dissipée par la radieuse aria de basse,<br />

soutenue par une royale fanfare de trois cors et timbales ; l’éclatant<br />

Alléluia final, au chœur, confirme que tout ira pour le mieux.<br />

Atmosphère pastorale dès les premières notes de la Cantate Er rufet<br />

seinen Schafen mit Namen (Il appelle ses brebis par leur nom), BWV<br />

175 du troisième jour de la Pentecôte, composée peut-être pour le<br />

mai 7 5, mais peut-être seulement vers 735 selon le BWV – l’exquise<br />

qualité musicale semblerait attester d’une date tardive –. Les trois flûtes<br />

à bec, l’instrument pastoral de prédilection chez Bach avec le hautbois,<br />

accompagnent l’étonnant récitatif qui forme l’introduction, ainsi que<br />

l’aria de ténor qui suit. Par contre, l’aria d’alto « Es dünket mich » fait<br />

appel au violoncello piccolo pour soutenir ses joyeux accents. Bach<br />

poursuit par un récitatif en duo, alto et basse, qui appelle à entendre la<br />

89


90<br />

voix de Jésus ; c’est ce que confirme l’aria de basse suivante : « öffnen »<br />

et « Ohren » (« ouvrir » et « oreilles ») bénéf<strong>ici</strong>ent d’un traitement<br />

particulier, que soulignent encore les éclatantes trompettes. En effet, le<br />

message est clair : en portant la Croix sur le long et tortueux chemin,<br />

miséricorde, abondance et vie de joie nous attendent. Le choral final<br />

« O Gottes Geist » reprend un hymne de la Pentecôte.<br />

Conçue pour l’Epiphanie du dimanche 6 janvier 7 4, la Cantate Sie<br />

werden aus Saba alle kommen (Ils viendront tous de Saba), BWV 65<br />

dépeint les trois Rois mages en chemin pour adorer le nouveau-né<br />

Jésus. Serait-ce le pas chaloupé des chameaux que décrivent les douces<br />

vagues de cor dès le début de l’ouverture – Isaïe 60 en fait mention –,<br />

toujours est-il que l’effet orchestral reste saisissant, quelle qu’en soit la<br />

raison d’être ; mais bientôt survient une immense fugue faite d’or et<br />

d’encens, que termine un très impressionnant unisson général. En<br />

contraste marqué avec cette masse sonore, le chœur entonne un très<br />

court choral de Noël simplement harmonisé, qui introduit le récitatif<br />

de basse enjoignant les humains à offrir leur cœur à l’enfant Jésus.<br />

Cette offrande est à nouveau mentionnée dans l’aria de basse où les<br />

« Eitle Gaben » (« dons futiles ») sont écartés à la faveur des cadeaux<br />

qu’apportent les trois Rois mages. Ces cadeaux, justement, sont décrits<br />

dès le récitatif suivant, avant que le ténor ne chante une merveilleuse<br />

aria extraordinairement dansante, accompagné de l’orchestre au grand<br />

complet, reprenant par le menu les vertus des diverses offrandes. Un<br />

second choral referme cette cantate, l’une des plus somptueuses qui<br />

soit.<br />

CD 18 : Cantates, BWV 180, 197 & 52<br />

Schmücke dich, o liebe Seele, BWV 80, pour le 0 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Gott ist unsre Zuversicht, BWV 97, cantate de mariage<br />

Falsche Welt, dir trau ich nicht, BWV 5 , pour le 3 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Les cantates entièrement joyeuses, sans le moindre nuage, sont assez<br />

rares chez Bach, mais la Cantate Schmücke dich, o liebe Seele (Pare-toi,<br />

ô chère âme), BWV 180 du octobre 7 4, vingtième dimanche après<br />

la Trinité, en est un exemplaire parfait. Dieu appelle le fidèle à Sa table<br />

dans la plus grande fél<strong>ici</strong>té. Dans l’introduction, orchestre et chœur se<br />

déroutent délibérément du thème choral réservé aux sopranos, tissant<br />

leur propre toile musicale. Une aria de ténor, ensuite, emprunte son<br />

caractère enjoué au terme « ermuntre » (« réjouis »), tandis que la basse<br />

figure de manière réaliste les coups que le Sauveur frappe à la porte<br />

(« der Heiland klopfet »). Naturellement, le mot « Halbgebrochene<br />

[Worte] » (« [paroles] décousues, brisées ») est dûment brisé sur<br />

plusieurs notes séparées ! Après un récitatif, la soprano énonce le choral<br />

sur de merveilleuses figures de violoncello piccolo. Mais bientôt, l’alto<br />

chante son récitatif, soutenue par les flûtes toutes empreintes de douce<br />

joie. Suit une aria de soprano, elle aussi éclairée d’une radieuse lumière<br />

de fél<strong>ici</strong>té que soulignent les étonnantes syncopes harmoniques de<br />

l’accompagnement. Finalement, à la suite d’un arioso de basse, le choral<br />

final évoque à nouveau le céleste festin sur lequel s’achève cette œuvre<br />

de joie et de bonheur.<br />

C’est une cantate nuptiale que Bach nous offre avec sa BWV 197<br />

« Gott ist unsre Zuversicht » (Dieu est notre espérance) de 736 ou<br />

737 : œuvre de grande maturité donc. L’auditeur est à la fête, avec<br />

trompettes et timbales qui unissent leur voix à celles du magnifique<br />

chœur d’ouverture, l’un des ces grands mouvements choraux à la Bach<br />

en trois parties dont une, centrale, plus douce. Le récitatif de basse qui<br />

suit, annonçant que Dieu est le meilleur don qui soit, se termine sur<br />

un arioso dont les motifs mélodiques reprennent ceux de l’ouverture.<br />

Mais déjà l’alto, dans une aria chargée de dél<strong>ici</strong>euses et amples mélodies<br />

aux cordes que doublent le hautbois, chante l’une de ces inoubliables<br />

berceuses qui sont la signature de Bach. Pendant le sommeil, précise<br />

une phrase centrale, Dieu veille toujours d’un œil. Le récitatif de basse<br />

suivant offre la note la plus aiguë sur « Seigneur » avant de mener<br />

au premier choral final de cette œuvre conçue en deux volets. C’est<br />

toujours la basse qui ouvre le second volet, s’adressant directement aux<br />

époux avec un dél<strong>ici</strong>eux motif qui ne cesse de réapparaître à travers<br />

tout le morceau. Deux récitatifs, respectivement pour soprano et basse,


flanquent une aria de soprano qu’accompagne une très diserte ligne de<br />

violon et de plus calmes accords de hautbois. Enfin, la cérémonie en<br />

musique s’achève sur le traditionnel et indispensable choral.<br />

D’entrée, on croit s’être trompé de CD : la Cantate pour soprano Falsche<br />

Welt, dir trau ich nicht (Monde fourbe, je ne te fais pas confiance), BWV<br />

52 du 4 novembre 7 6, vingt-troisième dimanche après la Trinité,<br />

reprend le premier mouvement du Premier Concerto Brandebourgeois<br />

en guise d’ouverture. Aucun lien entre ce moment de réjouissance et<br />

le récitatif qui le suit, une véhémente dénonciation de la fausseté du<br />

monde avec force insistance sur les mots qui fâchent : « Falschheit »<br />

et « falsch » (« fausseté » et « faux »). Même l’aria « Immerhin » ne<br />

dissipe pas l’impression d’irritation, avec son entêtant motif initial aux<br />

violons insistant sans cesse sur trois notes rapidement ascendantes.<br />

Suit un récitatif plus serein menant à un très émouvant arioso dont les<br />

derniers mots Gott ist getreu » (« Dieu est fidèle ») introduisent une<br />

aria dans laquelle trois hautbois égrènent ces merveilleux motifs en<br />

accords parallèles qui semblent l’une des signatures de Bach. Le mot<br />

« halt » s’exprime sur une note longue, et « Spott » (« raillerie ») ne<br />

peut, naturellement, se passer de ses allusions sonores évoquant le rire.<br />

Et lorsque l’on entend « die Welt mag nur alleine bleiben » (« le monde<br />

peut bien rester seul »), il ne reste en effet plus qu’un seul hautbois.<br />

Deux cors viennent enrichir la texture du choral de conclusion.<br />

CD 19 : Cantates, BWV 137, 25, 119 & 43<br />

Lobe den Herren, den mächtigen König der Ehren, BWV 37,<br />

pour le e dimanche après la Trinité<br />

Es ist nichts gesundes an meinem Leibe, BWV 5, pour le 4 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Preise, Jerusalem, den Herrn, BWV 9, pour l’inauguration du<br />

Conseil mun<strong>ici</strong>pal de Leipzig en 7 3<br />

Gott fähret auf mit Jauchzen, BWV 43, pour le jour de<br />

l’Ascension<br />

Sur le choral Lobe den Herren, den mächtigen König der Ehren (Loue<br />

le Seigneur, le puissant roi de gloire), Bach composa pour le 9 août<br />

7 5 (?), le douzième dimanche après la Trinité, cette Cantate BWV<br />

137. Le motif choral se retrouve dans tous les cinq mouvements, même<br />

si l’introduction instrumentale de l’ouverture, avec ses trompettes,<br />

timbales, hautbois et cordes, installe d’abord une atmosphère de fête<br />

solennelle : le Roi des honneurs reçoit les hommages bien mérités. Le<br />

dernier verset est pris à la lettre : « lasset die Musicam hören » (« laissez<br />

jouer les mus<strong>ici</strong>ens ») et est effectivement suivi d’un long postlude<br />

purement orchestral. Suit une aria d’alto dans laquelle les mouvements<br />

ascendants et descendants évoquent peut-être les battements des ailes<br />

de l’aigle tandis que l’alto chante une version ornementée du choral.<br />

Soprano et basse prennent le relais, soulignant combien les hommes ont<br />

été créés par Dieu en toute beauté et en toute maîtrise ; le duo lui-même<br />

n’est pas moins « künstlich und fein », « artistique et beau »). L’aria de<br />

ténor suivante comporte une partie chantée très vivante sur un motif<br />

au continuo répété rien moins que 34 fois, alors qu’une trompette en<br />

pianissimo rappelle la mélodie chorale, un effet sonore saisissant. Enfin,<br />

le choral de clôture fait appel aux cuivres et aux timbales, évoquant à<br />

nouveau le caractère royal de l’ouvrage.<br />

La Cantate Es ist nichts gesundes an meinem Leibe (Il n’y a rien de<br />

sain dans ma chair), BWV 25, pour le 4 e dimanche après la Trinité<br />

– celui du 9 août 7 3, vraisemblablement – est l’une de ces cantates<br />

profondément expressives, déchirantes, soulignant un texte qui ne<br />

l’est pas moins. Le chœur d’ouverture évoque le triste état de nos os<br />

et de notre chair corrompue par nos péchés à la face de Dieu. Cordes<br />

et hautbois sanglotent un motif de trois notes répété de bout en bout,<br />

le continuo est incapable de trouver la paix, les dissonances viennent<br />

illustrer les termes tels que « Gebeine » (« ossements »)… La première<br />

ligne chorale, initialement confiée aux altos et sopranos, passe ensuite<br />

aux basses et ténors, avant de se trouver combinée avec un second<br />

thème sur « und es ist kein Friede » (« et il n’y a pas de paix »). Suit un<br />

récitatif de ténor très élaboré, commentant les paroles du chœur : le<br />

monde est un hospice pour les pécheurs, ce que semble questionner le<br />

dernier motif de continuo qui reste en suspens C’est à la basse qu’échoit<br />

de reformuler la question, à laquelle il répond sitôt que Jésus est le<br />

9


9<br />

docteur de nos âmes, ce que souligne le motif mélodique sur « Artzt »<br />

(« docteur »). Un récitatif de soprano mène à une aria doucement<br />

balancée où flûtes et hautbois se prêtent à de joyeux jeux tandis que<br />

la soprano nous rappelle la voix des anges. L’œuvre se referme sur un<br />

choral simplement harmonisé mais accompagné de tout l’orchestre.<br />

Le 30 mai, le nouveau Conseil mun<strong>ici</strong>pal de Leipzig fut inauguré aux<br />

accents de la Cantate Preise, Jerusalem, den Herrn (Jérusalem, glorifie<br />

le Seigneur), BWV 119. Quatre trompettes rendent hommage aux<br />

conseillers dans une ouverture à la française on ne peut plus typique :<br />

introduction lente, passage rapide, retour de la section lente, dans<br />

les rythmes pointés de rigueur. Le récitatif de ténor suivant présente<br />

une curiosité : la dernière ligne musicale présente la première en<br />

renversement. Son aria comporte de merveilleux accents ondulés,<br />

dépeignant peut-être les « Linden », les nombreux tilleuls dont Leipzig<br />

était si fière. Dans un puissant récitatif de basse, les éclatants appels<br />

de trompette contrastent avec les tendres flûtes accompagnant la voix,<br />

un effet orchestral de toute beauté. On retrouve les flûtes dans l’aria<br />

suivante, tout aussi splendide. Après un avant-dernier récitatif survient<br />

un chœur d’une parfaite sérénité, empli de gratitude pour les bontés de<br />

Dieu. Un tout dernier récitatif mène au bref choral final se refermant<br />

sur le mot « Amen ».<br />

La Cantate Gott fähret auf mit Jauchzen (Dieu est monté au milieu des<br />

cris d’allégresse), BWV 43, célébrant la fête de l’Ascension, fut jouée le<br />

30 mai 7 6 – le catalogue BWV la daterait plutôt de 735 ; la musique<br />

entre sur des accents d’ouverture à la française, une sorte de solennité<br />

royale destinée sans doute à évoquer l’entrée du Christ dans le royaume<br />

des Cieux. Après l’introduction purement orchestrale, le chœur survient<br />

avec des phrases alertes et aériennes, exultant de la joie du chrétien<br />

devant l’événement. Suivent ensuite les arias et récitatifs, tous destinés<br />

à commenter l’Ascension du Christ, avant que l’ouvrage ne s’achève sur<br />

un magnifique choral.<br />

CD 20 : Cantates, BWV 75, 59 & 21<br />

Die Elenden sollen essen, BWV 75, pour le er dimanche après la<br />

Trinité<br />

Wer mich liebet, der wird mein Wort halten, BWV 59, pour le<br />

jour de la Pentecôte<br />

Ich hatte viel Beklümmerniss, BWV , pour le 3 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Etant donné que la Cantate Die Elenden sollen essen (Les pauvres<br />

auront à manger), BWV 75 du 30 mai 7 3 était sa première en capacité<br />

de Kantor de Saint-Thomas, il ne pouvait que donner le meilleur de<br />

lui-même. Le chœur d’ouverture présente la misère du monde sur<br />

« Elenden » (« misérables ») d’une manière presque graphique, même<br />

si le texte rappelle que les pauvres seront enfin rassasiés. Après une<br />

merveilleuse phrase ascendante figurant le questionnement – « und<br />

sie werden nach dem Herrn fragen » (« et ils vont demander après le<br />

Seigneur ») –, le chœur se lance dans une superbe fugue présentant<br />

force longues notes sur « Ewig leben » (« vivre éternellement »).<br />

Suit un beau récitatif accompagné qui mène bientôt à une aria dans<br />

laquelle le ténor, au début, ne tient aucun compte de la superbe phrase<br />

orchestrale avant d’en saisir la beauté et de la reprendre à son compte.<br />

Après un second récitatif, on découvre une aria de soprano sur une de<br />

ces somptueuses phrases de hautbois d’amour. « Freude » et « Leiden »<br />

(« joie » et « peine ») évoquent les tourments de Lazare. Encore un<br />

récitatif, puis le chœur termine la première partie de l’ouvrage – donnée,<br />

traditionnellement, avant le sermon – dans une réalisation débordante<br />

de joie et d’inventivité orchestrale du choral « Was Gott tut dass ist<br />

wohlgetan » (Ce que Dieu fait est bien fait).<br />

Ce même choral sert de base à l’entrée de la seconde partie, mais sous<br />

forme de sinfonia dans laquelle le thème est énoncé tout en douceur à la<br />

trompette. Vient ensuite un récitatif et aria pour alto avec ses figurations<br />

ascendantes sur les paroles « Jesus macht mich geistlich reich » (« Jésus<br />

m’enrichit l’âme »). Bientôt la basse chante un bref récitatif puis une aria<br />

chargée de joyeux appels de trompette solo – les flammes desquelles<br />

parle le texte ? –. Un tout dernier récitatif ramène, note pour note, le<br />

même choral entendu en fin de première partie.


C’est une bien courte cantate de Pentecôte que la Cantate Wer mich<br />

liebet, der wird mein Wort halten (Qui m’aime gardera ma Parole),<br />

BWV 59 du 6 mai 7 3 ; Bach en réutilisa la musique pour la Cantate<br />

BWV 74. Soprano et basse solo se partagent le texte, dont les figurations<br />

musicales sur « Wer mich liebet » (« Qui m’aime ») réapparaissent tout<br />

au long du mouvement. Ce n’est que vers la fin que les deux solistes les<br />

chantent enfin de concert ! Suit un récitatif de soprano introduisant<br />

un choral mouvementé. Enfin la brève cantate se referme sur une aria<br />

de basse dans laquelle le violon solo énonce une bien belle phrase sitôt<br />

reprise par le soliste.<br />

L’une des plus amples cantates de Bach, la Cantate Ich hatte viel<br />

Beklümmerniss (J’avais beaucoup de tourments), BWV 21, reste voilée<br />

d’un certain mystère. Elle a été exécutée à Weimar le 7 juin 7 4,<br />

troisième dimanche après la Trinité, et redonnée à Leipzig le 3 juin<br />

7 3. Il en existe de nombreuses versions, dont la première déjà de<br />

7 3 ; elle s’ouvre par une magnifique sinfonia, chargée d’arrêts du plus<br />

grand effet dramatique, un véritable mouvement lent de concerto pour<br />

violon et hautbois. Mattheson se permit de critiquer l’entrée du chœur<br />

dans lequel martèlent les notes « Ich ! ich ! » (« Moi ») sans prévenir,<br />

mais il faut pourtant avouer que l’impression première est saisissante.<br />

Sopranos et ténors font leur apparition en canon, puis les altos et<br />

basse quelques temps après, chantant la plus grande affliction sur des<br />

ponctuations d’orchestre, de vrais petits interludes instrumentaux. Mais<br />

la consolation du Christ vient terminer ce dramatique mouvement.<br />

C’est encore sur un motif chargé d’interruptions que le hautbois chante<br />

sa déchirante plainte funèbre, un motif répété encore et toujours, sur les<br />

mots « Tränen » – « larmes » ainsi décrites par les cellules mélodiques<br />

traînantes. Cette impression de tristesse éperdue est à peine dissipée<br />

lors du récitatif de ténor, et même son aria n’y arrive pas entièrement,<br />

malgré les délicates figurations sensées représenter les ruisseaux et<br />

torrents. Suit encore un chœur monumental, alternant passages rapides<br />

et lents, d’une immense charge émotionnelle. Le second volet de cette<br />

cantate (qui devait être chanté après le sermon) s’ouvre sur un récitatif et<br />

duo de soprano et basse, dans lequel le Christ, personnifié par la basse,<br />

discourt avec l’âme humaine représentée par la soprano. Après cela, le<br />

chœur reprend ses droits, non sans avoir été introduit par les quatre<br />

solistes dans un long passage contrapuntique ; « Wer nun den lieben<br />

Gott walten lässt » (« Celui qui laisse régner le bon Dieu ») prend <strong>ici</strong><br />

toute sa place au titre d’assurance pour l’âme. L’ultime récitatif amène le<br />

chœur final, un prélude et fugue d’amples proportions, qui s’achève sur<br />

un immense « Amen ».<br />

CD 21 : Cantates, BWV 101, 127, 95 & 124<br />

Nimm von uns, Herr, du treuer Gott, BWV 0 , pour le 0 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Herr Jesu Christ, wahr’ Mensch und Gott, BWV 7, pour le<br />

dimanche de la Quinquagésime (ou Dimanche Estomihi)<br />

Christus, der ist mein Leben, BWV 95, pour le 6 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Meinem Jesum lass ich nicht, BWV 4, pour er dimanche après<br />

l’Epiphanie<br />

C’est en l’année 7 4 que Bach décida d’écrire un cycle complet – qu’il<br />

ne termina d’ailleurs pas – de cantates « chorales », des cantates basées<br />

sur les innombrables textes et mélodies des chorals luthériens.<br />

La Cantate BWV 101, conçue pour le dixième dimanche après la<br />

Trinité du 3 août 7 4, reprend le cantique Nimm von uns, Herr, du<br />

treuer Gott, die schwere Straf (Ecarte de nous, Seigneur Dieu fidèle, le<br />

sévère châtiment) ; dès le chœur d’ouverture, conçu comme le premier<br />

mouvement d’une grande Passion, survient un motif de trois notes qui<br />

en sera le fil conducteur. Les voix entrent en canon, préparant ainsi<br />

le champ pour que les sopranos énoncent enfin le thème choral dans<br />

son intégralité ; les péchés humains sont décrits avec une puissance<br />

effrayante. L’aria de ténor qui suit déroule de délicates lignes aux<br />

violons, des motifs ascendants soulignant les mots « ruhn », « flehen »,<br />

et « vergehen » (« reposer », « supplier » et « passer, disparaître »). C’est<br />

le seul mouvement de l’œuvre à ne pas faire appel à la ligne du choral<br />

de base. Par contre, il est énoncé en entier dans le récitatif de soprano<br />

et même, en partie à la basse continue, sur un texte commentant les<br />

93


94<br />

termes du même choral.<br />

La superbe aria de basse suivante élabore le discours autour des mots<br />

et du thème du choral d’une manière extraordinairement inventive :<br />

dans une alternance continuelle entre lent et rapide, la colère de Dieu<br />

apparaît clairement, les questions restent sans réponse, les flammes<br />

dansent au son des hautbois : voilà une variation d’une immense<br />

intensité. C’est ensuite le ténor qui fait jouer l’alternance entre<br />

questions posées et réponses inquiètes, avant que ne survienne l’une<br />

de ces s<strong>ici</strong>liennes de Bach, <strong>ici</strong> confiée aux voix de soprano et d’alto,<br />

accompagnées par flûte et hautbois qui égrènent un thème qui n’est pas<br />

sans évoquer le choral. « Barmherz’ger » (« miséricordieux ») est soustendu<br />

d’un motif suppliant, puis les deux voix reprennent le discours<br />

du début de l’aria, mais en échangeant leurs parties. Dans le choral final,<br />

Bach ne peut naturellement s’empêcher de souligner le mot « ewig »<br />

(« éternellement ») au ténor.<br />

Plus impressionnante encore, s’il est possible d’en juger ainsi, vo<strong>ici</strong><br />

la Cantate Herr Jesu Christ, wahr’ Mensch und Gott (Seigneur Jésus<br />

Christ, homme véritable et Dieu), BWV 127 pour le Dimanche Estomihi<br />

(ou Quinquagésime : La Quinquagésime commence au jour où l’on<br />

chante Esto mihi in Deum protectorem, etc, et finit le jour même de<br />

Pâques) du février 7 5. Ce qu’elle perd en proportions par rapport<br />

à la Cantate 0 , elle le gagne en intimité et en intensité musicale et<br />

dramatique. Le chœur d’ouverture semble entièrement envahi de l’idée<br />

initiale, le premier verset du choral « Herr Jesu Christe, wahr Mensch<br />

und Gott » : on la retrouve à chaque instant, souvent flanquée d’un<br />

étonnant thème descendant emprunté à la musique du second verset.<br />

Les sopranos l’énoncent dans son intégralité, tandis que l’on entend<br />

également un autre choral, « Christe du Lamm Gottes », en valeurs<br />

longues. Le mouvement s’achève sur la dernière ligne mélodique du<br />

choral, répétée deux fois.<br />

Suit l’un des plus beaux récitatifs de Bach, au ténor, comportant une<br />

poignante figure mélodique sur « die Ruhe zubereitet » (« prépare la<br />

paix »), puis la soprano nous offre l’un de ces miracles de Bach : une<br />

aria dans laquelle la mélodie, inimaginablement belle, entrelacée entre<br />

voix et hautbois, exprime la quiétude de l’âme entre les mains de Jésus,<br />

tandis que les staccatos de flûtes et les pizzicatos des cordes représentent<br />

les « Sterbeglocken » (« les cloches funèbres ») d’un bout à l’autre de ce<br />

bijou insurpassable. Seule la voix de Jésus lui-même peut suivre une<br />

telle ineffable beauté : c’est donc par le truchement de la basse (Vox<br />

Christi) qu’il répond, accompagné par les cuivres claironnants et<br />

solennels. La ligne de basse continue évoque les éclairs sur des fusées de<br />

notes rapides ainsi que dans la Passion selon saint Matthieu – la ligne de<br />

chant est d’ailleurs très précisément la même ! La dernière intervention<br />

de la basse martèle cette vérité incontournable : le croyant connaîtra<br />

la fél<strong>ici</strong>té éternelle. Voilà l’un des récitatifs les plus phénoménaux de<br />

tout l’œuvre de Bach. Seul un simple choral couronner cette cantate<br />

merveilleuse.<br />

Dans son genre, la Cantate Christus, der ist mein Leben (Christ, qui<br />

est ma vie), BWV 95, pour le 6 e dimanche après la Trinité, n’est pas<br />

moins étonnante. En effet, elle présente quatre chorals au lieu d’un<br />

seul, des chorals sous forme de « Sterbe-Lieder » (« Chants de mort »).<br />

Le premier, « Christus, der ist mein Leben », entrecoupé de dél<strong>ici</strong>eux<br />

interludes d’orchestre, bénéf<strong>ici</strong>e d’une réalisation très simple, mais<br />

lorsque le texte parle de mort, la musique se déploie sur quatre longues<br />

dissonances très étonnantes. Mais soudain le ténor fait son apparition<br />

pour annoncer, toujours dans le même mouvement, le second choral<br />

« Mit Fried und Freud » dont les douces lignes de cor rappellent les<br />

notes d’introduction ; on remarquera le soin avec lequel Bach traite les<br />

mots « sanft und stille » (« doucement et silencieusement »). Suivent<br />

deux récitatifs, dont un particulièrement merveilleux au soprano qui<br />

présente le troisième choral, pourtant surpassé par l’aria de ténor<br />

qui suit, l’une des plus sublimes créations de Bach. Sur des accords<br />

ondulants des trois hautbois – un des procédés préférés de Bach –,<br />

les pizzicatos d’une beauté irréelle sonnent doucement les cloches de<br />

la mort qui, ainsi présentée, semble vraiment un moment de grand<br />

bonheur tant attendu. Après un ultime récitatif de basse, le quatrième<br />

choral apparaît au chœur, agrémenté d’une suave ligne de violon<br />

survolant la congrégation.<br />

Le choral Meinem Jesum lass ich nicht (Je ne quitte pas mon Jésus) à la<br />

base de la Cantate BWV 124 du premier dimanche après l’Epiphanie


du 7 janvier 7 5 n’apparaît que dans les premier et dernier morceaux<br />

de l’ouvrage – les premier et dernier versets donc –, alors que les autres<br />

versets sont évoqués en paraphrase dans les arias et récitatifs. Le chœur<br />

d’ouverture est orné d’une phrase de hautbois d’une grande virtuosité,<br />

en opposition au traitement du choral, tout à fait droit, hormis un<br />

moment lorsque les voix chantent « kleben » (« coller ») qui donne lieu,<br />

comme on l’imagine, à une note longuement retenue. Suit un récitatif<br />

de ténor très classique puis une aria très marquée rythmiquement aux<br />

cordes, avec une ligne de hautbois d’autant plus cantabile et lyrique.<br />

Viennent ensuite un récitatif de basse, puis un duo pour soprano et<br />

alto dans lequel la musique exprime avec vivacité l’empressement du<br />

cœur à quitter ce bas monde pour atteindre les Cieux. Cette courte<br />

cantate se referme sur un choral somptueusement harmonisé, sans<br />

ornementation aucune.<br />

CD 22 : Cantates, BWV 12, 74 & 177<br />

Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen, BWV , pour le dimanche de<br />

Jubilate<br />

Wer mich liebt, der wird mein Wort halten, BWV 74, pour le jour<br />

de la Pentecôte<br />

Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ, BWV 77, pour le 4 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Après une sinfonia d’ouverture qui campe l’atmosphère générale de<br />

l’ouvrage, la désolation, le premier chœur de cette Cantate Weinen,<br />

Klagen, Sorgen, Zagen (Pleurs, plaintes, peines, craintes), BWV 12<br />

du Dimanche Jubilate, jouée le avril 7 4, présente une sublime<br />

chaconne que l’on retrouve d’ailleurs dans le Messe en si, preuve que<br />

Bach la tenait en quelque estime. Un tout aussi intense récitatif d’alto<br />

suit ce chœur, tout aussi chargé d’émotions et de dissonances : il faut<br />

passer par tant de tristesse avant d’atteindre le Royaume de Dieu. Mais<br />

son aria offre un moment de répit, ou du moins de sérénité, poursuivi<br />

avec plus de joie par l’aria de basse avec laquelle elle s’enchaîne. Le motif<br />

de « suite » de Jésus, motif de cheminement, est clairement exprimé<br />

par la calme mais inexorable progression du propos musical. Une fois<br />

achevée, cette aria laisse la place à une non moins remarquable aria de<br />

ténor : le soliste, qui nous explique sa quête dans des accents incertains<br />

et hésitants, est aidé par la trompette solo qui, soudain, énonce le<br />

thème du choral « Jesu meine Freude » dans une parfaite sérénité,<br />

immuable, hiératique. C’est encore la trompette qui s’arroge une partie<br />

prépondérante dans le choral final, dont elle ne se borne certes pas à<br />

doubler la partie supérieure : Bach lui offre une éclatante guirlande<br />

délicatement enroulée autour du thème.<br />

La Cantate Wer mich liebt, der wird mein Wort halten (Qui m’aime<br />

conservera ma Parole), BWV 74, destinée au premier jour de la<br />

Pentecôte, reprend en partie la Cantate BWV 29, dont le duo d’entrée<br />

est <strong>ici</strong> transformé en chœur. Cela explique naturellement la raison<br />

pour laquelle ce chœur n’est qu’à deux voix ! L’aria de soprano qui suit,<br />

reprise de la Cantate BWV 29 où elle apparaît à la basse, mène à un<br />

récitatif d’alto puis à une aria de basse énonçant deux idées : « Ich gehe<br />

hin » (« j’y vais »), sur un motif ascendant, et « und komme wieder zu<br />

euch » (« et revient parmi vous »), un motif descendant, tandis que<br />

« freuen » (« se réjouir »), comme il se doit, bénéf<strong>ici</strong>e de traits virtuoses.<br />

Suivent deux magnifiques arias : la première, pour ténor, se singularise<br />

par le mot « eilen » (« se presser »), toujours représenté par Bach par<br />

de rapides mouvements rythmiques. On retrouve d’ailleurs les figures<br />

tantôt ascendantes, tantôt descendantes, sur les paroles « geht er gleich<br />

weg, so kommte er wieder » (« s’il s’en va, il revient bientôt »). Après<br />

un passage central assez furieux, la foi reprend le dessus et donne lieu<br />

à une longue tenue. Le récitatif de basse suivant est certes court, mais<br />

très remarquable, tout autant d’ailleurs que l’aria d’alto suivante dans<br />

laquelle les chaînes de l’enfer, symbolisées par un épouvantable dessin<br />

de violon, ne réussissent pas à ébranler la foi qui, à la fin de l’aria, se rit<br />

des vaines fureurs infernales. Le choral final rappelle que notre victoire<br />

est l’œuvre de Jésus.<br />

Sur de vives lignes de violon solo, le premier chœur de la Cantate Ich<br />

ruf zu dir, Herr Jesu Christ (Je crie vers toi, Seigneur Jésus Christ),<br />

BWV 177 – destinée au quatrième dimanche après la Trinité – laisse<br />

entendre son appel vers Jésus : les sopranos sur la mélodie du choral, les<br />

95


96<br />

autres voix dans une infinité de variations harmoniques. Avant que le<br />

mouvement ne s’achève, hautbois et continuo joignent leurs forces pour<br />

rappeler eux-mêmes des bribes du choral, puis les sopranos chantent<br />

leur dernier verset. Les trois prochains versets du choral deviennent<br />

trois arias : l’alto se charge du second verset dans lequel, curieusement,<br />

les troisième et quatrième lignes reprennent les première et seconde, de<br />

sorte que les symbolismes très expressifs sur des mots tels que « geben »<br />

(« donner ») perdent toute leur signification lors de la redite… Une<br />

aria de soprano, chaleureuse et réconfortante, prie pour un cœur<br />

miséricordieux. Les mots « mich abkehren » (« me détourner ») sont<br />

soulignés d’une assez remarquable interruption du discours. Le verset<br />

4 devient l’aria de ténor, avec un magnifique duo entre violon et basson,<br />

dont la vivacité illustre les « plaisirs » dont le texte prie Dieu d’éloigner<br />

le pécheur. Par contraste, le mot « Sterben » (« mourir ») donne lieu à<br />

une peinture musicale caractéristique. Encore une fois, le choral final<br />

implore que l’on vienne en aide au malheureux pécheur.<br />

CD 23 : Cantates, BWV 71, 76 & 10<br />

Gott ist mein König, BWV 7 , pour l’inauguration du Conseil<br />

mun<strong>ici</strong>pal de la ville de Mühlhausen en 708<br />

Die Himmel erzählen die Ehre Gottes, BWV 76, pour le e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Meine Seel erhebt den Herren, BWV 0, pour la fête de la<br />

Visitation<br />

Il se peut que la Cantate Gott ist mein König (Dieu est mon Roi),<br />

BWV 71, écrite pour l’inauguration du Conseil mun<strong>ici</strong>pal de la ville<br />

de Mühlhausen le 4 février 708, soit la plus ancienne que nous<br />

connaissons de Bach. C’est par ailleurs l’unique cantate qui fut publiée<br />

de son vivant – ou plutôt, une autre fut également publiée sur l’ordre du<br />

Conseil mais tous les exemplaires en sont perdus –. D’entrée, le chœur<br />

présente son message : Dieu est mon roi, ce que soulignent les fanfares<br />

de trompettes ainsi que les autres groupes instrumentaux. Bach joue<br />

sur l’alternance continuelle entre le tutti et les passages solistes. Et pour<br />

terminer ce mouvement triomphal, Bach se permet une petite facétie :<br />

les quelques dernières notes sont confiées à deux flûtes à bec jouant<br />

pianissimo ! Un doux duo soprano-ténor allie les versets de Samuel 9<br />

et l’une des stances du choral « O Gott, du frommer Gott », qui traitent<br />

tous deux de la vieillesse, une allusion évidente aux conseillers les plus<br />

anciens quittant le Conseil mun<strong>ici</strong>pal en faveur d’autres plus jeunes.<br />

Suit un second chœur, une fugue dans le style ancien accompagné du<br />

seul continuo, puis un arioso de basse qui souligne le fait que la nuit<br />

comme le jour appartiennent à Dieu, et qu’Il peut également marquer<br />

les frontières entre les pays. L’arioso donne lieu à de jolies lignes de<br />

flûtes et hautbois. Mais bientôt, une aria d’alto ramène les fanfares<br />

avant que l’on n’entende le vrai couronnement de cette cantate, le<br />

superbe « chœur des colombes ». Le texte, citant le Psaume 74, évoque<br />

les colombes que Bach nous donne à entendre dans sa dél<strong>ici</strong>euse<br />

orchestration. On souhaiterait que ce lent et poignant mouvement,<br />

d’une modernité phénoménale, ne cessât jamais mais il finit pourtant<br />

sur une impressionnante phrase à l’unisson. Le chœur final ramène la<br />

joie, même s’il est interrompu de massages plus doux, mais une grande<br />

fugue ferme la marche en grande solennité.<br />

La seconde cantate écrite par Bach pour Leipzig, la Cantate Die<br />

Himmel erzählen die Ehre Gottes (Les cieux racontent la gloire de<br />

Dieu), BWV 76, destinée au second dimanche après la Trinité, fut jouée<br />

le 6 juin 7 3. Son chœur d’ouverture, basé sur le Psaume 19, annonce<br />

la grandeur de la Création de Dieu. Peu après les premiers accents<br />

triomphaux, Bach commence superbe une fugue, d’abord énoncée par<br />

les solistes puis reprise par le chœur auquel la trompette vient ajouter<br />

une impressionnante cinquième partie. La texture polyphonique est<br />

d’une telle complexité que l’auditeur ne peut pas même espérer la<br />

suivre. Après les derniers accords, le ténor fait entendre un récitatif<br />

et un merveilleux arioso, suivi d’une non moins belle aria de soprano<br />

offrant de riches dialogues entre les divers motifs. Le mot « eilen »<br />

(« se hâter ») est souligné, comme toujours, de traits rapides à la voix.<br />

Peu après, un récitatif de basse nous avertit de la puissance du mal,<br />

avec le même genre de figuration sur le mot « laufen » (« courir ») que<br />

l’on retrouve encore et toujours, d’ailleurs, dans l’aria de basse « Fahr<br />

hin » (« Vas y ») soulignée d’un joyeux accompagnement de trompette


solo. Suit encore un récitatif, puis un superbe choral où violon et solo<br />

annoncent les motifs choraux de doux mouvements ondulants.<br />

La seconde partie de la cantate s’ouvre sur une sinfonia (reprise du Trio<br />

pour orgue, BWV 528), après quoi on découvre un récitatif et aria pour<br />

ténor, cette dernière aria d’une étonnante véhémence. Suit encore un<br />

couple récitatif-aria, cette fois pour alto, accompagnée d’un merveilleux<br />

duo entre viole de gambe et hautbois d’amour. Un dernier récitatif et<br />

l’œuvre s’achève sur une reprise du dernier chœur de la première partie<br />

de l’ouvrage.<br />

La Cantate Meine Seel erhebt den Herren (Mon âme glorifie le<br />

Seigneur), BWV 10, destinée à la fête de la Visitation du juillet 7 4,<br />

est en quelque sorte une version allemande du Magnificat. Le chœur<br />

d’ouverture assez joyeux reprend le motif de joie si caractéristique de<br />

Bach, des sauts d’extase et des traits finement élancés. Sopranos et altos<br />

chantent deux versets de la version du Magnificat en plain-chant. Par<br />

la suite, une vigoureuse aria de soprano chante la puissance de Dieu<br />

de trois appels « Herr ! Herr ! Herr ! ») (« Seigneur ! ») qui ne sont pas<br />

sans évoquer, dans un autre contexte et une autre atmosphère, le début<br />

de la Passion selon saint Jean. Le ténor enchaîne avec un très dramatique<br />

récitatif traitant de fierté et d’arrogance dispersées (cet éparpillement<br />

étant souligné d’un dessin musical bien reconnaissable), après quoi une<br />

aria de basse évoque avec brio la chute des puissants et l’élévation des<br />

humbles. Vient ensuite un très émouvant duo pour alto et ténor, empli<br />

de motifs descendants évoquant sans doute la pitié céleste descendant<br />

sur l’homme. Une trompette en pianissimo énonce l’ancien motif de<br />

plain-chant du Magnificat. Après un récitatif de ténor décrivant la<br />

houle de la mer avec des dessins tout aussi ondulants, le chœur reprend<br />

le thème du magnificat et termine ainsi cet ouvrage.<br />

CD 24 : Cantates, BWV 64, 134 & 105<br />

Sehet, welch eine Liebe hat uns der Vater erzeiget, BWV 64, pour<br />

le 3 e jour de Noël<br />

Ein Herz, das seinem Jesum lebend weiss, BWV 34, pour le 3 e<br />

jour de Pâques<br />

Herr, gehe nicht ins Gericht, BWV 05, pour le 9 e dimanche après<br />

la Trinité<br />

Est-ce dû à cette étonnante figure récurrente sur « Sehet » (« Voyez »)<br />

dans tout le chœur d’ouverture, toujours est-il que la Cantate Sehet,<br />

welch eine Liebe hat uns der Vater erzeiget (Voyez quel amour le Père<br />

nous a montrés), BWV 64 pour le troisième jour de Noël de l’année<br />

7 3 ne manque pas de laisser une trace indélébile dans l’oreille de<br />

l’auditeur. Ces cris « Sehet » viennent violemment s’opposer aux<br />

motifs rapides sur « erzeiget » (« montré », en parlant de l’amour de<br />

Dieu), pour un effet des plus saisissants. Le choral qui suit le chœur<br />

d’ouverture explique comment les hommes sont devenus les enfants<br />

de Dieu : « das hat Er alles uns getan » (« voilà ce qu’Il [le Christ] a<br />

fait pour nous). Le récitatif d’alto, avec ses gammes montantes figurant<br />

la fuite de cette terre, se termine par une sorte de « deux points » :<br />

ainsi le choral suivant poursuit-il l’explication, le renoncement aux<br />

biens de ce monde. La soprano chante ensuite une magnifique aria,<br />

sur laquelle de fines volutes de violons précisent que les biens de ce<br />

monde s’évanouiront en fumée. Encore un récitatif, cette fois à la basse,<br />

mène à la dernière aria qui, à nouveau, souligne la différence entre Ciel<br />

et Terre : « nichts, nichts » (« rien, rien ») semble jeté à terre alors que<br />

« Himmel » et « Ewig » (« Ciel » et « Eternel ») trônent sur de longues<br />

notes. Enfin, le dernier choral se voit rajouter une couleur chaleureuse<br />

par les trombones qui doublent discrètement les parties vocales.<br />

La Cantate Ein Herz, das seinem Jesum (Un cœur qui sait que son Jésus<br />

est vivant), BWV 134, pour le troisième jour de Pâques du avril 7 4<br />

n’est pas une des plus connues, et peut-être ceux qui la connaissent ne<br />

s’en souviennent guère comme l’une des plus glorieuses. Elle s’ouvre non<br />

pas sur un chœur mais sur un très simple récitatif. Quoi que l’on pense<br />

de l’ouvrage, on ne peut nier que le chœur final est un véritable chefd’œuvre,<br />

et que plusieurs autres passages méritent que l’on s’y attarde<br />

un instant. Il s’agit <strong>ici</strong> d’une « parodie » d’une cantate de la période de<br />

Cöthen, qui ne contient aucune référence à la Bible ni à aucun choral.<br />

Le « freuet » du récitatif d’entrée est immédiatement repris par le ténor<br />

dans une étonnante aria, profondément joyeuse, dans laquelle l’appel<br />

97


98<br />

« Auf » (« Debout ! ») conditionne tout le discours musical. Le chanteur<br />

lui-même suit sa propre exhortation de joie, et le mot « Höchster »<br />

(« Très-Haut ») bénéf<strong>ici</strong>e naturellement de la note la plus aiguë. Alto et<br />

ténor, reprenant ensuite l’ambiance joyeuse dans un récitatif, se lancent<br />

bientôt dans un fantastique duo débordant de louanges et d’amour :<br />

tantôt ils chantent ensemble, tantôt ils semblent jouer à cache-cache.<br />

Après un tel morceau de bravoure, seul un choral peut reprendre le<br />

flambeau : ainsi après un second récitatif en duo servant de pont, l’on<br />

entend effectivement un choral, mais quel choral ! Toute la joie des<br />

morceaux précédents se trouve <strong>ici</strong> concentrée, sublimée dans un chœur<br />

de toute beauté. Ténors et altos chantent l’introduction, sitôt repris par<br />

le reste du chœur ; chaque voix, ensuite, cherche à surpasser l’autre dans<br />

les louanges, comme une congrégation débordante de bonne humeur.<br />

La Cantate Herr, gehe nicht ins Gericht (Seigneur, ne te rends pas<br />

au tribunal), BWV 105, pour le neuvième dimanche après la Trinité<br />

du 5 juillet 7 3, est un véritable grand chef-d’œuvre. L’inoubliable<br />

chœur d’ouverture commence sur un Adagio chargé de solennité,<br />

plaintif et soupirant, quatre cris « Seigneur » apparaissant tour à tour<br />

dans les quatre voix qui entrent ensuite en imitation rapprochée sur<br />

« gehe nicht ins Gericht » (« ne te rends pas au tribunal »). Suit une<br />

fugue allegro, dont le premier mot est délibérément séparé du reste du<br />

discours afin de souligner les entrées de l’orchestre, particulièrement<br />

impressionnantes. Un récitatif d’alto nous mène ensuite dans l’une<br />

de ces arias inoubliables, une sublime mélodie de soprano entrelacée<br />

de motifs au hautbois, de cordes tremblantes, sans aucune basse –<br />

symbolisant sans doute l’absence de fondement dans la vie du pécheur<br />

–. Les pensées dudit pécheur, « Sunder Gedanken », tremblent, hésitent,<br />

balbutient, et la panique des critiques est somptueusement représentée<br />

par des traits ascendants rapides sur « verklagen » (« accuser »). Voilà<br />

une aria vraiment inoubliable.<br />

Dans le récitatif de basse suivant, le glas est exprimé par les pizzicatos<br />

tandis que les mots de réconfort ont droit à une musique dûment<br />

réconfortante. Par la suite, une vive aria de ténor, dél<strong>ici</strong>eusement<br />

dansante, mène au splendide choral. Les paroles évoquent le repos<br />

prochain de notre conscience, étonnamment illustré par la musique :<br />

l’orchestre joue un rythme différent pour chaque groupe de deux<br />

versets, ralentissant progressivement les valeurs – doubles croches,<br />

triolets, croches etc. – pour finalement arriver à un étonnant silence qui<br />

semble suspendre la musique dans le vide. Un effet d’une stupéfiante<br />

modernité…<br />

CD 25 : Cantates, BWV 4, 158, 131 & 70<br />

Christ lag in Todesbanden, BWV 4, pour le jour de Pâques<br />

Der Friede sei mit dir, BWV 58, pour la Purification de la Vierge<br />

Marie<br />

Aus der Tiefe ruf ich, Herr, zu dir, BWV 3 (pour l’office de<br />

Pénitence ?)<br />

Wachet ! betet ! betet ! wachet !, BWV 70, pour le 6 e dimanche<br />

après la Trinité<br />

Bien que la Cantate Christ lag in Todesbanden (Christ gisait dans les<br />

bras de la mort), BWV 4 soit l’une des plus anciennes de Bach (auraitelle<br />

été écrite pour le 4 avril 707, le premier jour de Pâques ?), elle<br />

représente un véritable coup de maître. Bach reprend <strong>ici</strong> l’hymne de<br />

Pâques de Luther du même nom, dont il exploite d’ailleurs tous les<br />

sept versets. L’ouvrage se découpe selon une structure » symétrique :<br />

chœur, duo, chœur, aria, chœur, duo, chœur ; le premier chœur est<br />

précédé d’une courte Sinfonia qui semble hésiter à présenter le thème<br />

choral dans son intégralité ; suit, toujours dans la même ouverture, une<br />

belle fantaisie chorale dans laquelle chaque ligne chorale est préparée<br />

aux trois voix inférieures avant d’être énoncé en entier aux sopranos.<br />

Le mot « fröhlich » se voit orné d’un joyeux interlude instrumental.<br />

L’Alléluia final en alla breve présente les violons à l’aigu se joignant aux<br />

réjouissances. Le second verset est traité en duo à l’alto et au soprano,<br />

dans lequel la répétition des mots « en Tod » (« la mort ») donne lieu<br />

à une répétition obstinée de la basse à laquelle on ne peut échapper.<br />

Les deux voix se font écho jusqu’à ce qu’elles se rassemblent sur un<br />

sublime mélisme. L’aria suivante propose le troisième verset au ténor :<br />

les violons à l’unisson se débattent dans un vif contrepoint, jusqu’à un


utal point d’arrêt sur « nichts » (« rien »). Le quatrième verset présente<br />

encore une fantaisie chorale, le thème à la voix d’alto, merveilleusement<br />

préfiguré par les autres voix ; <strong>ici</strong>, les images très colorées du texte de<br />

Luther – la mort dévorant l’autre – sont illustrées d’entrées en canon<br />

puis en variations, tandis que les violons reprennent le thème en entier.<br />

Ici encore, l’Alléluia est traité de manière très ample. Suit un duo entre<br />

soprano et ténor, une véritable fête pour l’esprit, et ce somptueux<br />

ouvrage s’achève sur un simple choral.<br />

La Cantate Der Friede sei mit dir (La paix soit avec toi), BWV 158,<br />

destinée à la Purification de la Vierge Marie (la Chandeleur), composée<br />

entre 7 4 et 735, est en réalité une œuvre composite reprenant des<br />

matériaux de diverses sources. Le récitatif qui tient lieu d’introduction<br />

présente, dans un calme olympien, les mots réconfortants du Christ :<br />

« Que la paix soit avec toi ». Mais l’aria suivante prend congé de ce<br />

monde, et tandis que la basse chante un commentaire du texte de la<br />

soprano, le violon solo, dans une partie vraiment soliste, élève sa voix<br />

vers les Cieux, avec de longues notes soutenues sur « Friede » et « ewig »<br />

(« paix » et « éternelle »). Après un second récitatif tout simple, cette<br />

œuvre brève mais attachante se referme sur un doux choral.<br />

De même que la précédente, la Cantate Aus der Tiefe ruf ich, Herr, zu<br />

dir (Des profondeurs, je t’appelle, Seigneur), BWV 131, devant illustrer<br />

la Pénitence, date de la jeunesse de Bach : 707 ou 708, sans doute. Elle<br />

reprend le Psaume 30 « De Profundis », dont le thème est présenté<br />

d’emblée dans l’introduction orchestrale avant d’être repris maintes<br />

fois par les voix, dans de nombreuses combinaisons contrapuntiques ;<br />

le mot « Rufe » (« j’appelle ») fait appel à de longues valeurs de notes.<br />

Cette assez longue introduction se fond subitement dans un passage<br />

vivace, d’abord homophonique, bientôt en une polyphonie chantant la<br />

prière voix après voix ; puis cet ample premier mouvement revient sur<br />

un tempo Andante, une sorte d’aria-récitatif sous-tendant le choral. Les<br />

deux textes – récit et choral – s’entremêlent, selon le modèle habituel<br />

dans cette combinaison.<br />

Survient un étonnant choral martelant « Ich harre des Herrn »<br />

(« J’espère en l’Eternel ») en accords impérieux et immuables, suivis<br />

immédiatement par une sublime figure ascendante à l’alto puis au ténor,<br />

un effet fulgurant. Le mouvement se poursuit par une fugue intense et<br />

ample. Dans le duo « Meine Seele wartet » qui suit, vers libres et texte<br />

choral s’entremêlent pour nous annoncer que nous allons être lavés de<br />

nos péchés. Enfin, le chœur de clôture énonce trois dramatiques appels<br />

«Israel», sur des accords homophoniques impérieux analogues à ceux<br />

de « Ich harre », avant qu’un Allegro puis une double fugue – avec de<br />

longs traits sur «erlösen» («délivrer») et des sauts impressionnants sur<br />

«sünden» («pécher») – ne viennent refermer cette sublime cantate.<br />

La Cantate Wachet ! betet ! betet ! wachet ! (Veillez ! priez ! priez !<br />

veillez !), BWV 70 pour le vingt-sixième dimanche après la Trinité fut<br />

jouée le novembre 7 3, mais elle reprend une version plus ancienne<br />

de 7 6. Elle s’ouvre en fanfare, une sonnerie de trompettes plusieurs<br />

fois répétées au cours de l’ouverture. Les mots « Wachet » (« Veillez ») et<br />

« betet » (« priez ») disposent chacun de leur spécif<strong>ici</strong>té musicale : une<br />

gamme ascendante pour le premier, une note soutenue pour le second.<br />

Mais dès qu’arrivent les paroles « seid bereit » (« soyez prêts »), Bach<br />

introduit un tout nouveau matériau musical, toujours aussi animé, avant<br />

que le mouvement ne se calme sur les derniers mots « diese Welt ein<br />

Ende macht » (« met une fin à ce monde ») ; la fanfare revient pour clore<br />

ce splendide premier mouvement d’une rare ampleur. Survient ensuite<br />

un récitatif de basse tremblant de joie et d’excitation, les cuivres et bois<br />

égrenant de rapides accords d’un effet pour le moins surprenant. Mais<br />

l’aria d’alto suivante, avec sa plaisante ligne de violoncelle solo, exprime<br />

clairement que les derniers temps sont venus, et qu’il est grand temps de<br />

fuir Sodome. Après un second récitatif traitant de « Jamervolles Ach »<br />

(« pitoyable cri de détresse »), une aria de soprano indique que tout n’est<br />

pas Jammervoll, pitoyable, dans ce bas monde : les violons jouent une<br />

figure décrivant les moqueries, le ton est provoquant, mais les paroles<br />

du Christ arrivent sur de longues et rassurantes notes tenues. Récitatif<br />

et choral, ensuite, referment cette première partie de la cantate.<br />

Après le sermon, les réjouissances musicales reprennent sur une aria<br />

de ténor débordante de joie, immédiatement suivie par un furieux<br />

récitatif de basse extraordinairement théâtral dans lequel, sur des lignes<br />

de basse martelantes et effrayantes, le choral « Es ist gewisslich an die<br />

Zeit » apparaît en toute assurance à la trompette en solo, survolant<br />

99


00<br />

les turpitudes des parties graves du discours musical. Ce discours,<br />

toutefois, s’interrompt un instant pour laisser entendre la suave et<br />

douce harmonie de « Seeligster Erquickungstag » (« jour de réconfort<br />

et de béatitude ») mais « schalle, knalle » (« retentis, éclate ») remet la<br />

machine infernale en route, sitôt interrompue à son tour par la douce<br />

parole de réconfort. Ce récitatif est de loin l’une des choses les plus<br />

étonnantes que Bach ait conçues dans ce genre. Enfin, un tendre choral<br />

à sept voix referme la cantate, le violon survolant le chœur tel un vol<br />

d’anges.<br />

CD 26 : Cantates, BWV 147, 181 & 66<br />

Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 47, pour la Fête de la<br />

Visitation<br />

Leichtgesinnte Flattergeister, BWV 8 , pour le dimanche de la<br />

Sexagésime<br />

Erfreut euch, ihr Herzen, BWV 66, pour le lundi de Pâques<br />

Il semble acquis que la Cantate Herz und Mund und Tat und Leben (Cœur,<br />

bouche, action et vie), BWV 147 fut jouée pour la fête de la Visitation<br />

du juillet 7 3, mais elle existait déjà dans une version de 7 6. C’est<br />

là l’une de ses plus connues du public de nos jours. Elle débute par une<br />

fugue dont le sujet a été préparé par l’orchestre dans son introduction ;<br />

les mots « Furchte » et « Heuchelei » (« peur » et « hypocrisie ») se<br />

voient respectivement traiter avec dureté, sans égard pour le fait qu’ils<br />

sont précédés de « ohne », « sans » ! Le da capo fait entrer les voix dans<br />

le sens inverse, la trompette assumant le rôle de cinquième voix fuguée.<br />

Dans le récitatif de ténor qui suit, « Er » (« Lui ») se voit accorder la note<br />

la plus élevée, hormis le mot « Urteil » (« jugement ») ce qui en dit long<br />

sur l’importance que Bach accordait à cette ultime épreuve. Dans l’aria<br />

d’alto, le hautbois d’amour énonce une belle et tendre mélodie reprise<br />

ensuite par la voix, légèrement modifiée. « Vor des Vaters Angesicht »<br />

(« Devant le visage du Père ») dessine une figure ascendante, reprise au<br />

hautbois, ainsi d’ailleurs que « Herrlichkeit » (« majesté »). Suit un très<br />

expressif récitatif de basse, richement figuré, avant une aria de soprano<br />

comportant une magnifique mélodie de violon solo. Elle adopte une<br />

forme qui se rencontre souvent dans les cantates : le chant reprend le<br />

début de l’introduction instrumentale tandis que l’instrument obligé<br />

en donne la seconde partie, puis la voix reprend à nouveau et cette fois<br />

développe le matériau tandis que l’instrument souligne d’un contrechant.<br />

L’atmosphère pastorale du choral suivant, « Jésus que ma joie<br />

demeure », en a fait un véritable « tube » mondialement connu ; c’est<br />

là-dessus que s’achève la première partie de l’ouvrage.<br />

La seconde partie débute par une aria de ténor sur le motif « Hilf, Jesu »<br />

dont les triolets représentent sans doute le brûlant désir. Quant au<br />

récitatif d’alto suivant, il souligne musicalement les mots « hüpft und<br />

springet » (« gambadez et sautez ») de la manière que l’on imagine, puis<br />

la basse chante un joyeux air de reconnaissance et de remerciements.<br />

Par contre, il n’est pas clair d’après les manuscrits s’il fait allusion aux<br />

« Wundern » ou « Wunden » de Jésus : ses « miracles » ou ses « plaies »,<br />

mais les deux termes peuvent aisément entrer en ligne de compte. Le<br />

choral final reprend le premier, avec d’autres paroles.<br />

La Cantate Leichtgesinnte Flattergeister (Esprits légers, inconstants),<br />

BWV 181 pour le dimanche de Sexagesimae 7 4 évoque la parabole<br />

du semeur plus ou moins à chaque page de la partition. L’aria d’entrée<br />

discute de la description que fait Jésus des oiseaux volant les graines de<br />

la foi, tel le diable dérobant la Bonne Parole dans nos cœurs. La musique<br />

semble aussi « leichtgesinnt » (« légère ») que les « Flattergeister »<br />

(« esprits inconstants ») : Bach souhaitait-il figurer les oiseaux dont<br />

parle la parabole, toujours est-il que le discours volette dans tous les<br />

sens. Cela dit, de plus sombres accents surviennent sur le mot « Belial »,<br />

le Malin voleur, quand bien même le matériau musical ne change pas.<br />

Un beau récitatif d’alto, chargé de dissonances et d’enchaînements<br />

harmoniques délibérément incongrus représente les nombreux<br />

obstacles semés sur le chemin vers le Christ ; comme souvent, les<br />

triolets figurent les flammes. Un simple récitatif nous amène ensuite au<br />

choral final, un dél<strong>ici</strong>eux chant de réconfort.<br />

S’il ne devait plus survivre qu’une seule œuvre de Bach, la Cantate<br />

Erfreut euch, ihr Herzen (Réjouissez-vous, cœurs), BWV 66 pour le<br />

second jour de Pâques suffirait à lui assurer une place au panthéon


des plus grands mus<strong>ici</strong>ens. Le chœur d’ouverture est un pur moment<br />

de bonheur et de joie, avec ses clameurs « herrschet » (« régnez »)<br />

annonçant l’avènement du règne du vainqueur Jésus maintenant qu’Il<br />

est ressuscité. Les entrées vocales alternent continuellement entre altos<br />

et ténors, ténors et basses, altos et basses, vents et cordes s’échangent<br />

les motifs. Mais plus avant dans le même mouvement, une rupture se<br />

produit : un merveilleux et sombre duo entre alto et basse, chargé de<br />

chromatismes, qu’adoucissent quelques étonnantes interventions du<br />

chœur. Le récitatif de basse suivant comporte une section finale d’une<br />

admirable intensité, suivi de l’une des arias les plus joyeuses de tout<br />

Bach. Lorsque la voix chante l’éternelle fidélité de Dieu sur une note<br />

longuement tenue, la joie est transférée aux instruments. Le reste de<br />

la cantate, hormis le tendre choral final, présente un dialogue entre la<br />

Peur et l’Espérance. Toutes deux chantent des textes opposés sur les<br />

mêmes idées musicales, ce qui peut sembler illogique, mais ne change<br />

rien à la beauté pure. D’ailleurs, la musique s’adapte si bien au texte que<br />

si l’on ne savait pas que cette cantate avait son origine dans un ouvrage<br />

profane, on ne l’aurait jamais deviné.<br />

CD 27 : Cantates, BWV 148, 174, 112 & 68<br />

Bringet dem Herrn Ehre seines Namens, BWV 48, pour le 7 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Ich fürchte den Höchsten von ganzem Gemüte, BWV 74, pour<br />

le lundi de Pentecôte<br />

Der Herr ist mein getreuer Hirt, BWV , pour le dimanche de<br />

« Misericordias Domini »<br />

Also hat Gott die Welt geliebt, BWV 68, pour le lundi de<br />

Pentecôte<br />

D’entrée, la Cantate Bringet dem Herrn Ehre seines Namens (Apportez<br />

au Seigneur la gloire de son nom), BWV 148 pour le dix-septième<br />

dimanche après la Trinité (celui du 9 septembre 7 3 ?) annonce la<br />

tonalité de l’ouvrage : des thèmes solennels et festifs. On les retrouve<br />

dans le chœur qui suit l’introduction orchestrale, avant que ne démarre<br />

une première fugue dont la cinquième voix est donnée à la trompette,<br />

puis une seconde dans laquelle c’est la quatrième entrée qui est confiée<br />

à la trompette, avant même celle des basses ! Le ténor, dans son aria qui<br />

suit, nous explique en quoi il est bon de se rendre à l’église et de venir<br />

louer Dieu tous les dimanches. Comme toujours chez Bach, le terme<br />

« eile » (« célérité, empressement ») est dépeint avec de rapides traits<br />

virtuoses à la voix, qu’accompagne un solo de violon non moins agile.<br />

Vient ensuite un récitatif accompagné pour la voix d’alto, quasiment<br />

mystique, l’idée de Paix étant soulignée par un merveilleux tapis<br />

sonore. Cette notion de Paix transparaît également dans l’aria d’alto<br />

qui suit ; sur les mots « ich/mich » (« moi/je »), Bach prend garde de<br />

toujours donner des notes plus graves qu’à « du/dich ») (« Toi/Tien »).<br />

Un récitatif puis un simple choral referment cette belle cantate.<br />

La Cantate Ich fürchte den Höchsten von ganzem Gemüte (J’aime le<br />

Très-Haut de tout mon cœur), BWV 174 pour le lundi de Pentecôte,<br />

jouée le 3 février 7 4, débute par une Sinfonia qui réserve une suprise<br />

de taille : c’est le premier mouvement du Troisième Brandebourgeois,<br />

dans une orchestration et une texture complètement chamboulée,<br />

remaniée, redistribuée, ne serait-ce que par l’ajout de cors virtuoses<br />

et de hautbois. Certes, ce trait de génie absolu déstabilise quelque peu<br />

l’équilibre de la cantate mais aucun mélomane ne voudrait avoir manqué<br />

d’entendre cet arrangement d’une modernité orchestrale et sonore<br />

absolument phénoménale. L’aria suivante illustre l’amour de Dieu d’un<br />

doux chant d’amour et de confiance accompagné de merveilleuses<br />

tournures aux hautbois. Dans le récitatif de ténor suivant, Bach dépeint<br />

très clairement le tremblement des portes de l’Enfer mais bientôt, une<br />

aria de basse exprime la main du salut qui se tend vers la nôtre ; les<br />

cordes à l’unisson représentent-elles l’union des mains ? Quoi qu’il en<br />

soit, le finale reprend l’idée de l’amour de Dieu.<br />

La Cantate « chorale » Der Herr ist mein getreuer Hirt (Le Seigneur<br />

est mon berger fidèle), BWV 112, pour le Dimanche de Misericordias<br />

Domini, jouée la première fois le 8 avril 73 , reprend le choral du<br />

même nom qui, de son côté, est une version rimée du Psaume 23. Ce<br />

sont les sopranos qui énoncent la première mélodie du mouvement<br />

0


0<br />

d’ouverture, soutenus par les cors conférant à tout le passage une<br />

douce sensation pastorale. Orchestre et continuo, en même temps<br />

que les trois voix, reprennent le thème choral. Ensuite, une aria d’alto<br />

maintient l’atmosphère pastorale, d’autant que le hautbois d’amour<br />

lui prête ses accents ; après l’herbe tendre de la Parole du Seigneur,<br />

nous suivons maintenant les droits chemins de ses commandements.<br />

Un arioso et récitatif de basse dépeint la sombre vallée sur des notes<br />

extraordinairement graves, dont l’obscurité est subitement éclairée<br />

par l’extraordinaire duo entre soprano et ténor qui suit : tout à coup,<br />

une voix prend le dessus sur l’autre dans des motifs évoquant le thème<br />

choral. Ce thème est enfin repris dans le choral final auquel les cors<br />

donnent une coloration tendrement chaleureuse.<br />

C’est l’Evangile selon saint Jean (3, 6- ) que cite littéralement la Cantate<br />

Also hat Gott die Welt geliebt (Dieu a tant aimé le monde), BWV 68<br />

donnée le second jour de la Pentecôte du mai 7 7. De ce verset 6,<br />

Luther disait qu’il devrait être peint en lettres d’or sur tous les murs de<br />

chaque maison ; il est <strong>ici</strong> traduit sur une merveilleuse s<strong>ici</strong>lienne où les<br />

sopranos énoncent le thème, mais dans un tel raffinement d’ornements<br />

qu’il est à peine possible de le reconnaître. Suit l’une des plus belles<br />

arias de soprano de Bach : entre le solo de violoncello piccolo et la ligne<br />

vocale, qui pourrait décider quelle phrase est la plus suave… Cette<br />

aria a pour base une aria de la Cantate BWV 208, mais transformée<br />

de façon incroyable, d’autant qu’après quelques temps, violon solo et<br />

hautbois reprennent le flambeau pour un magique instant de musique<br />

de chambre. À l’issue de ce moment dont on souhaiterait qu’il ne cesse<br />

jamais, survient un récitatif de basse introduisant une « parodie »<br />

de la Cantate de la chasse : <strong>ici</strong>, la basse exprime son soulagement de<br />

savoir que Jésus en a fait assez pour nous. Enfin, c’est sous forme de<br />

grande fugue que se présente le mouvement de clôture, une fugue dont<br />

la rigueur tranche nettement avec le ton tendrement pastoral de l’aria<br />

précédente. Le thème d’ouverture revient sur les derniers mots « denn<br />

er glaubet nicht an den Namen des eingebor’nen Sohn Gottes » (« car il<br />

ne croit pas dans le nom du Fils de Dieu ») : Bach souligne la gravité du<br />

propos en exigeant un « piano » sur les derniers accords, une indication<br />

suffisamment rare chez lui pour que l’on en comprenne l’importance.<br />

CD 28 : Cantates, BWV 77, 24, 126 & 67<br />

Du sollt Gott, deinen Herren, lieben, BWV 77, pour le 3 e<br />

dimanche après la Trinité<br />

Ein ungefärbt gemüte, BWV 4, pour le 4 e dimanche après la<br />

Trinité<br />

Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort, BWV 6, pour le dimanche<br />

de la Sexagésime<br />

Halt im Gedächnis Jesum Christ, BWV 67, pour le dimanche de<br />

Quasimodo<br />

La Cantate Du sollt Gott, deinen Herren, lieben (Tu aimeras le<br />

Seigneur, ton Dieu), BWV 77 destinée au 3 e dimanche après la Trinité,<br />

a été donnée le août 7 3. L’ouverture est sans conteste l’une des<br />

plus extraordinaires de Bach. Elle présente d’une part un sermon sur<br />

la parabole du Bon Samaritain : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de<br />

tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit<br />

et ton prochain comme toi-même » ; en même temps, Bach rajoute la<br />

mélodie du choral « Dies sind die heil’gen Zehn Gebote » sous un verset<br />

de Luc dans lequel Jésus indique que les « grands commandements »<br />

induisent toutes les lois et impliquent tous les prophètes. Et une fois<br />

qu’il a ajouté ce thème, il le fait jouer en canon – symbole de la loi<br />

– et en augmentation, le continuo jouant deux fois moins vite que la<br />

trompette. Comme si cela ne suffisait pas, il distribue l’instrumentation<br />

sur toute l’étendue du spectre sonore disponible ; et pour couronner<br />

le tout, la trompette énonce dix fois le thème, une fois pour chaque<br />

commandement ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, le résultat<br />

musical est stupéfiant de clarté malgré la complexité absolument<br />

invraisemblable des mélanges harmoniques et mélodiques. Mieux<br />

encore, l’impression est celle d’une sorte de foisonnement surpuissant,<br />

tout à fait inhabituel même chez Bach.<br />

Suit un récitatif de basse qui laisse bientôt place à une aria de soprano<br />

chantant l’amour de Dieu, deux hautbois ajoutant leurs accents de<br />

satisfaction au discours en tierces parallèles. Peu après, le ténor prie


pour un « cœur de Samaritain », selon les termes de l’Evangile ainsi<br />

changés en récitatif, puis l’alto chante une étonnante aria accompagnée<br />

d’une partie de trompette solo d’une ébouriffante virtuosité : le message<br />

de la Loi. Ce superbe ouvrage s’achève par un simple choral.<br />

Destinée au quatrième dimanche après la Trinité, la Cantate Ein<br />

ungefärbt gemüte (Un esprit franc), BWV 24 du 0 juin 7 3 représente<br />

un véritable cri de révolte baroque contre le manque de « Redlichkeit »<br />

(d’honnêteté, de loyauté) dans ce bas monde. Si la « loyauté et la bonté<br />

toutes germaniques » évoquée par le texte fait sourire, la « fausseté,<br />

la tromperie et la ruse » est vivement représentée dans la partition.<br />

L’aria d’ouverture commence par cinq notes staccato puis un motif<br />

tournoyant qui se retrouve à la voix et au continuo par la suite. Un long<br />

passage de colorature souligne « Handel » (« commerce ») et une note<br />

soutenue illustre « stehn » (« rester immobile, être debout ». Le récitatif<br />

de ténor qui suit explique que le manque de raison et d’intégrité dans<br />

nos vies provient du fait que nous ne prions pas assez pour mériter ces<br />

qualités.<br />

Après ce récitatif, un chœur – au centre de l’ouvrage – nous exhorte à<br />

ne pas faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas qu’il nous fasse, avec<br />

force appuis sur les mots « Alles » (« tout »). Mais survient un récitatif<br />

de basse presque agressif indiquant que le Malin est partout, avant<br />

de s’adoucir pour souligner que Dieu peut nous en protéger. Ensuite<br />

une aria de ténor, précédée d’un magnifique duo de hautbois d’amour,<br />

mène au choral final entrecoupé de tendres interludes pour cordes et<br />

hautbois, tout à fait indépendants des stances chorales.<br />

La Cantate Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort (Conserve-nous, Seigneur,<br />

fidèles à ta Parole), BWV 126, pour le dimanche de Sexagesimae, fut<br />

probablement donnée le 4 février 7 5. Le chœur d’ouverture débute<br />

par un immense cri de guerre, la trompette énonçant un thème basé<br />

sur celui du choral que le chœur reprend bientôt, avec force longues<br />

notes soutenues. Les sopranos chantent le choral tandis que les autres<br />

voix utilisent un matériau libre qui s’adapte aisément au texte. Le<br />

signal de trompette retentit à intervalles réguliers, mais Bach lui confie<br />

également une très émouvante phrase mélodique sonnant haut audessus<br />

des autres parties. Par la suite, deux hautbois chantent un délicat<br />

duo auquel le ténor joint ses suppliques pour la bénédiction de Dieu.<br />

Plus loin, Bach propose un récitatif où alto et ténor chantent tour à tour<br />

le propos tandis que l’autre voix énonce les notes du choral ornementé.<br />

Mais vo<strong>ici</strong> une aria parmi les plus furieuses de Bach : « stürze zu<br />

Boden » (« tombe à terre ») est presque <strong>ici</strong> dépeint avec objectivité,<br />

une cinquantaine de sauvages motifs descendants soulignant la chute<br />

des êtres trop fiers. Un récitatif de ténor introduit le choral final qui<br />

s’achève sur un merveilleux Amen.<br />

Saint Thomas avait émis des doutes sur la Résurrection de Jésus : selon<br />

toute évidence, la Cantate Halt im Gedächnis Jesum Christ (Garde Jésus<br />

Christ en mémoire), BWV 67 réfute tous les arguments du saint douteur.<br />

L’ouvrage, destiné au dimanche de Quasimodogeniti du 6 avril 7 4,<br />

commence par une série de « Halt » au chœur intimant l’ordre aux fidèles<br />

de ne pas oublier que le Christ est bien ressuscité , ainsi que le prouvent<br />

d’ailleurs les motifs ascendants sur « auferstanden » (« ressuscité »).<br />

L’aria de ténor qui suit, elle même, comporte mille motifs tout aussi<br />

ascendants distribués entre violons, hautbois et continuo tandis que la<br />

voix chante la Résurrection. Deux récitatifs d’alto flanquent un beau<br />

choral, avant que ne survienne l’un de ces moments les plus prégnants<br />

de tout le répertoire : la lutte entre les doutes et le croyant, des doutes<br />

insinués par Satan et l’Enfer. La musique oscille entre les durs accents<br />

évoquant le Malin d’une part, et la douce voix du Christ accompagnée<br />

de ses fidèles hautbois et flûtes, d’autre part. Le choral final est une<br />

prière au « Friedensfürst », le Prince de la Paix.<br />

CD 29 : Cantates, BWV 34, 31 & 19<br />

O ewiges Feuer, o Ursprung der Liebe, BWV 34, pour le dimanche<br />

de la Pentecôte<br />

Der Himmel lacht ! die Erde jubilieret !, BWV 3 , pour le<br />

dimanche de Pâques<br />

Es erhub sich ein Streit, BWV 9, pour la Fête de Saint Michel<br />

La Cantate O ewiges Feuer, o Ursprung der Liebe (Ô feu éternel, ô source<br />

03


04<br />

d’amour), BWV 34 pour la Pentecôte de 746 ou 747 reprend une<br />

cantate de mariage de 7 6, mais l’adaptation se prête merveilleusement<br />

au traitement liturgique. La musique du chœur d’entrée puise son<br />

inspiration dans l’idée du feu et des célestes flammes, figuré par un<br />

vif et incessant mouvement de violons. « O Ursprung der Liebe » (« O<br />

source d’amour ») bénéf<strong>ici</strong>e d’un beau motif ascendant qui se répercute<br />

sur toutes les voix tour à tour. Suit un récitatif de ténor réservant les<br />

notes les plus aiguës pour « Seigneur », qui mène à une aria infiniment<br />

émouvante où l’alto chante comme Dieu a élu dom<strong>ici</strong>le dans nos cœurs<br />

– le sujet même de la Pentecôte –. Les accents musicaux sur le mot<br />

« Wohnung » (« dom<strong>ici</strong>le ») ne pourraient pas être plus tendres, d’autant<br />

que la très pastorale instrumentation pour flûtes et cordes en sourdine<br />

ajoute encore à la douceur infinie. Cette douceur, soit dit en passant,<br />

qui se prêtait tout aussi bien à la cantate de mariage, l’époux figurant<br />

le pasteur. Le récitatif de ténor suivant poursuit l’évocation de Dieu en<br />

nous, mais peu après le chœur laisse exploser sa joie sur un immense<br />

« Friede über Israel » (« Paix sur Israël ») ; la suite évoque les sonorités<br />

du chœur d’ouverture. Enfin, « Dankt » (« Remerciez ») est clamé par<br />

trois fois avant que la Paix ne soit chantée sur un accord longuement<br />

soutenu, à nouveau interrompu par cinq « Dankt » en contretemps.<br />

C’est pour Pâques de 7 5 que Bach écrivit cette Cantate Der Himmel<br />

lacht ! die Erde jubilieret ! (Le Ciel rit ! la Terre jubile), BWV 31, une de ses<br />

plus joyeuses œuvres de jeunesse. La Résurrection du Christ est annoncée<br />

par d’innombrables tournures mélodiques ascendantes, mais la Sinfonia<br />

d’ouverture, elle, commence par un somptueux unisson à l’orchestre qui,<br />

d’ailleurs, sert également de coda. Dans le morceau suivant, les mêmes<br />

forces instrumentales se joignent au chœur à cinq voix (une rareté dans<br />

les cantates) qui propage la bonne nouvelle de joie et de gaieté, sur une<br />

écriture faisant appel à des bribes fuguées. Pourtant, une partie centrale<br />

adagio d’une insondable tristesse attire l’attention de l’auditeur sur le<br />

tombeau du Christ, avant que ne revienne la section joyeuse qui semble,<br />

subitement, moins joyeuse… Suit un récitatif et arioso de basse, découpé<br />

en plusieurs sections allegro, adagio puis andante : on remarquera le trait<br />

ascendant sur « ist nun gerissen aus dem Tod » (« est maintenant arraché<br />

à la mort »), partant de la tessiture la plus grave de la voix, à la limite du<br />

chant ! La même voix de basse chante une aria ayant trait à l’échelle de la<br />

Croix menant au « Très-Haut » et jusqu’au trône de gloire, de quoi donner<br />

lieu à bon nombre de figures ascendantes. Survient ensuite une brève aria<br />

de ténor sur un merveilleux accompagnement de cordes, qui poursuit le<br />

propos : Adam doit mourir en nous pour que l’homme nouveau puisse<br />

revivre. Le récitatif de soprano qui suit chante notre propre mort et<br />

résurrection, avec la note la plus haute sur « Herrlichkeit » (« gloire »). Mais<br />

vo<strong>ici</strong> l’une de ces extraordinaires « arias de mort » de Bach : le hautbois<br />

s’enroule amoureusement autour de la voix tandis que les pizzicatos de<br />

violoncelle figurent les cloches funèbres et les cordes évoquent, en arrièreplan,<br />

le thème choral « Wenn mein Stundlein vorhanden ist » (« lorsque<br />

viendra mon heure »). Le thème choral énoncé juste auparavant se<br />

retrouve dans le choral final, richement orné de phrases de trompette et<br />

de violons survolant le chœur de leur douce mélodie.<br />

La Cantate Es erhub sich ein Streit (Un combat s’engagea), BWV 19 ne perd<br />

pas de temps en préliminaires pour nous présenter l’histoire de l’archange<br />

Michel combattant Satan : des notes répétées martèlent la féroce bataille,<br />

sans oublier les longs traits sur « Streit » (« combat »). Rappelons qu’il s’agit<br />

naturellement d’une cantate pour la Saint Michel, et qu’elle fut présentée à<br />

Leipzig le 9 septembre 7 6. Les tortillements du serpent sont présentés<br />

avec naturalisme dans les mélismes entortillés qui sous-tendent le mot<br />

« rasende » (« enragée »). On pourra s’étonner qu’après que Saint Michel<br />

ait vaincu le Malin, Bach éprouve le besoin de redonner l’introduction<br />

musicale en da capo, mais le récitatif de basse ôte toute trace de doute :<br />

le dragon est bien vaincu, ainsi qu’en témoigne la musique faite de motifs<br />

descendants. Voilà une bonne occasion de célébrer (« Gottlob », « Dieu<br />

soit loué, sur une note aiguë) mais aussi de rester apeuré (« schrecket »,<br />

« effrayé »). Suit une douce aria de soprano qui chante les anges gardant<br />

les chrétiens de tout mal. Après un cour récitatif, l’aria de ténor suivante<br />

débute sur une magnifique mélodie aux cordes, qui reprend ce que certains<br />

appellent « le rythme des anges », une très lente s<strong>ici</strong>lienne), sur laquelle la<br />

trompette joue tendrement le choral « O Gott lass dein lieb’ Engelein »<br />

que l’on retrouve d’ailleurs dans la Passion selon saint Jean. Un récitatif de<br />

soprano nous mène ensuite jusqu’au chœur final, dans lesquels les anges<br />

chantent leur victoire au son de trois triomphales trompettes.


CD 30 : Cantates, BWV 41, 29 & 120<br />

Jesu, nun sei gepreiset, BWV 4 , pour le Nouvel An<br />

Wir danken dir, Gott, wir danken dir, BWV 9, pour l’inauguration<br />

du Conseil Mun<strong>ici</strong>pal de Leipzig de 73<br />

Gott, man lobet dich in der Stille, BWV 0, pour l’inauguration<br />

du Conseil Mun<strong>ici</strong>pal de Leipzig de 7 8/ 9<br />

Ecrite pour la Nouvelle année de 7 5, la Cantate Jesu, nun sei gepreiset<br />

(Jésus, maintenant sois glorifié), BWV 41 fait appel à de riches forces<br />

orchestrales : trois trompettes, trois hautbois, timbales et cordes. Le<br />

choral de base est le long « Jesu, nun sei gepreiset » : long, d’autant plus<br />

que plusieurs lignes sont répétées. Bach atteint une merveilleuse variété<br />

de sonorités en changeant les combinaisons orchestrales de strophe en<br />

strophe, ou en changeant complètement de musique et de tempo dans un<br />

extraordinaire passage central ; cela dit, plusieurs sections sont répétées<br />

malgré tout, ce dont personne ne se plaindra, tellement la musique est<br />

magnifique. Les trois hautbois accompagnent la soprano dans un aria,<br />

une mélodie d’une sublime fluidité, dont la première partie est chantée<br />

deux fois avant que d’être variée de divers fragments repris ci et là. Tout<br />

aussi paisible et chaleureuse, l’aria de ténor qui suit un récitatif d’alto.<br />

Dans cette aria, le violoncello piccolo déroule une ligne mélodique<br />

d’une divine longueur, dont certains motifs descendants évoquent<br />

sans doute la descente sur terre des bienfaits célestes. La partie centrale<br />

souligne que ces bienfaits terrestres ne sont pas une fin en soi, ainsi<br />

que l’expriment très clairement les notes tendues sur « dort » (« làhaut<br />

»). Il semble incompréhensible que des millions de mélomanes<br />

connaissent par cœur le moindre air des Passions et peuvent ignorer<br />

l’existence de cet extraordinaire bijou. Le récitatif de basse qui suit laisse<br />

subitement exploser sa colère contre Satan, mais bientôt le choral final<br />

vient rassurer les âmes. Le long thème choral est scindé en plusieurs<br />

parties : Bach en modifie la métrique, et établit un lien avec l’ouverture<br />

en laissant les trompettes et les timbales ponctuer le propos choral de<br />

plusieurs fanfares de triomphe.<br />

C’est encore une fois Bach transcripteur que l’on découvre dans la<br />

Cantate Wir danken dir, Gott, wir danken dir (Nous te rendons grâces,<br />

Dieu, nous te rendons grâces), BWV 29, écrite pour le changement du<br />

Conseil mun<strong>ici</strong>pal de Leipzig en cette année 73 . Ici, le compositeur<br />

reprend le prélude de la Partita pour violon solo, BWV 1006 et la<br />

transforme, avec un génie insurpassable, en un immense mouvement<br />

de concerto pour orgue, accompagné d’un orchestre au grand complet<br />

comptant trompettes, hautbois et cordes. Il est inimaginable que<br />

Bach ait pu ajouter tant de notes à une partition pour violon solo qui<br />

semblait n’en manquer d’aucune, et de créer un morceau parfaitement<br />

convaincant et autonome qui ne doit presque plus rien à son modèle,<br />

si ce n’est son existence même. Le chœur suivant fut réutilisé dans la<br />

Messe en si, le texte « Wir danken dir, Gott » (« Nous te remercions,<br />

Seigneur », n’était pas moins seyant que « Gratias agimus tibi ». Le<br />

passage est écrit dans le style du motet ancien, les instruments doublant<br />

les lignes vocales fuguées – deux sujets, l’un pour « Wir danken dir »,<br />

l’autre pour « une verkündigen » (« et annonçons [tes miracles] »). Les<br />

trompettes ne font leur apparition que plus tard dans le discours, le seul<br />

instrument à disposer d’une ligne indépendante des parties chantées.<br />

Suit une aria de ténor accompagnée d’un violon solo, dans laquelle le<br />

soliste se laisse emporter par l’enthousiasme lorsqu’il chante le nom de<br />

Dieu. Un récitatif de basse mène à l’une des plus tendres créations de<br />

Bach : une s<strong>ici</strong>lienne pour soprano et orchestre louant le travail fourni<br />

par le Conseil de la ville. La mélodie, d’une beauté bouleversante,<br />

retentit d’abord au hautbois et aux cordes, avant d’être reprise au<br />

soprano. La seconde phrase est exposée de la même manière, après quoi<br />

la seconde moitié de cette seconde partie est répétée à l’orchestre, un<br />

procédé hautement inhabituel mais qui ajoute encore à la paix céleste<br />

du mouvement. Après un récitatif d’alto se terminant sur « Amen » du<br />

chœur, on assiste à une curieuse réexposition de l’aria de ténor sous<br />

forme abrégée, mais chantée par l’alto qu’accompagne l’orgue obligé.<br />

Dans le choral final, les trompettes retrouvent leurs accents solennels.<br />

Curieusement, la Cantate Gott, man lobet dich in der Stille (Dieu, on<br />

te célèbre dans la tranquillité), BWV 120, célébrant l’inauguration du<br />

nouveau Conseil de la ville de Leipzig, ne commence pas par l’habituelle<br />

fanfare festive, mais par une douce aria d’alto, probablement pour<br />

souligner le « silence » dont parle le texte. Ce silence se caractérise par<br />

05


06<br />

de longues notes tenues sur « Stille », plus longues même encore dans<br />

le da capo, et un long silence survenant en plein discours musical. Mais<br />

vo<strong>ici</strong> enfin la véritable « ouverture », un chœur avec les solennelles<br />

trompettes et timbales d’usage, avec les joyeuses exclamations de<br />

mise pour l’occasion. Bach a d’ailleurs réutilisé ce chœur dans le « Et<br />

expecto » de la Messe en si mineur. Le récitatif de basse qui suit chante<br />

les bénédictions pour la « Lindenstadt », la « ville des tilleuls » – en<br />

effet, ces arbres font partie obligée de tout chant de louanges pour<br />

Leipzig –, avant que ne survienne une belle aria de soprano adaptée<br />

d’une pièce plus ancienne pour violon et clavecin BWV 0 7a. Il s’agit<br />

d’un doux chant de « Heil und Segen » (« bonheur et bénédiction »),<br />

que suit un récitatif de ténor puis un choral simple, le Te Deum de<br />

Luther. Ainsi s’achève cette cantate dont on peut oser espérer que les<br />

nouveaux Conseillers de la ville furent satisfaits !<br />

Dingeman van Wijnen.<br />

BWV 1<br />

Wie schön leuchtet der Morgenstern<br />

. Choeur<br />

Texte des cantates<br />

(allemand - français)<br />

Wie schön leuchtet der Morgenstern voll Gnad<br />

und Wahrheit von dem Herrn,<br />

Die süße Wurzel Jesse !<br />

Du Sohn Davids aus Jakobs Stamm, Mein König<br />

und mein Bräutigam, hast mir mein Herz besessen,<br />

Lieblich, Freundlich,<br />

Schön und herrlich, groß und ehrlich, reich von<br />

Gaben, Hoch und sehr prächtig erhaben.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Du wahrer Gottes und Marien Sohn,<br />

Du König derer Auserwählten,<br />

Wie süß ist uns dies Lebenswort,<br />

Nach dem die ersten Väter schon<br />

So Jahr’als Tage zählten,<br />

Das Gabriel mit Freuden dort<br />

In Bethlehem verheißen !<br />

O Süßigkeit, o Himmelsbrot,<br />

Das weder Grab, Gefahr, noch Tod<br />

Aus unsern Herzen reißen.<br />

3. Air (soprano)<br />

Erfüllet, ihr himmlischen göttlichen Flammen,<br />

Die nach euch verlangende gläubige Brust !<br />

Die Seelen empfinden die kräftigsten Triebe<br />

Der brünstigsten Liebe<br />

Und schmecken auf Erden die himmlische Lust.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Ein irdischer Glanz, ein leiblich Licht<br />

Rührt meine Seele nicht;<br />

Ein Freudenschein ist mir von Gott entstanden,<br />

Denn ein vollkommnes Gut,<br />

Des Heilands Leib und Blut,<br />

Ist zur Erquickung da.<br />

So muß uns ja<br />

Der überreiche Segen,<br />

Der uns von Ewigkeit bestimmt<br />

Und unser Glaube zu sich nimmt,<br />

Zum Dank und Preis bewegen.<br />

5. Air (ténor)<br />

Unser Mund und Ton der Saiten<br />

Sollen dir<br />

Für und für<br />

Dank und Opfer zubereiten.<br />

Herz und Sinnen sind erhoben,<br />

Lebenslang<br />

Mit Gesang,<br />

Großer König, dich zu loben.<br />

6. Choral<br />

Wie bin ich doch so herzlich froh,<br />

Daß mein Schatz ist das A und O,<br />

Der Anfang und das Ende;<br />

Er wird mich doch zu seinem Preis<br />

Aufnehmen in das Paradies,<br />

Des klopf ich in die Hände.<br />

Amen !<br />

Amen !<br />

Komm, du schöne Freudenkrone, bleib nicht lange,<br />

Deiner wart ich mit Verlangen.<br />

Que l’étoile du matin brille joliment !<br />

Que l’étoile du matin brille joliment, pleine de la<br />

grâce et de la vérité du Seigneur.<br />

La douce racine de Jessé ! (Isaïe . )<br />

Fils de David, issu de Jacob, mon roi et mon fiancé,<br />

tu occupes mon cœur, aimablement, amicalement,<br />

toi si beau et magnifique, grand, glorieux, débonnaire,<br />

dans la splendeur de ton élévation suprême.<br />

Toi vrai Dieu et fils de Marie, toi roi des élus,<br />

comme nous est douce ta parole de vie pour laquelle<br />

les premiers pères comptaient déjà les années<br />

et les jours et dont Gabriel, avec allégresse, donna<br />

la promesse à Bethléem ! Ô douceur, ô ! manne<br />

céleste que ni le tombeau,<br />

le danger, ni la mort ne peuvent arracher de nos<br />

cœurs.<br />

Célestes flammes divines, emplissez le souffle du<br />

croyant qui aspire après vous. Les âmes ressentent<br />

les puissants élans du plus fervent des amours et<br />

goûtent <strong>ici</strong>-bas la joie céleste.<br />

Un éclat terrestre, une lumière de ce monde ne<br />

peuvent toucher mon âme ; une lueur de joie m’est<br />

venue de Dieu, car le bien suprême du corps et du<br />

sang du Sauveur est là pour mon réconfort. Aussi<br />

faut-il que la bénédiction octroyée qui nous est<br />

destinée de toute éternité et que recueille notre foi<br />

nous inspire louange et gratitude.<br />

Notre bouche et les musiques de nos instruments<br />

ne cesseront pas de t’offrir notre gratitude et notre<br />

sacrifice. Notre coeur et nos esprits s’élèvent pour<br />

que nos chants durant toute notre vie te célèbrent,<br />

grand Roi.<br />

Comme je suis heureux que mon trésor soit l’alpha<br />

et l’oméga, le commencement et la fin. Il va donc<br />

pour sa gloire m’accepter au paradis et j’y applaudis<br />

des deux mains. Amen ! Amen ! Viens, magnifique<br />

couronne de joie, ne tarde pas, je t’attends de<br />

tout mon désir.


Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, cor I/II, hautbois<br />

da caccia I/II, violon concertante I/II, violon<br />

ripieno I/II, alto, continuo<br />

BWV 2<br />

Ach Gott, vom Himmel sieh darein<br />

. Choeur<br />

Ach Gott, vom Himmel sieh darein<br />

Und laß dich’s doch erbarmen !<br />

Wie wenig sind der Heilgen dein,<br />

Verlassen sind wir Armen;<br />

Dein Wort man nicht läßt haben wahr,<br />

Der Glaub ist auch verloschen gar<br />

Bei allen Menschenkindern.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Sie lehren eitel falsche List,<br />

Was wider Gott und seine Wahrheit ist;<br />

Und was der eigen Witz erdenket,<br />

- O Jammer ! der die Kirche schmerzlich kränket -<br />

Das muß anstatt der Bibel stehn.<br />

Der eine wählet dies, der andre das,<br />

Die törichte Vernunft ist ihr Kompaß;<br />

Sie gleichen denen Totengräbern<br />

Die, ob sie zwar von außen schön,<br />

Nur Stank und Moder in sich fassen<br />

Und lauter Unflat sehen lassen.<br />

3. Air (alto)<br />

Tilg, o Gott, die Lehren,<br />

So dein Wort verkehren !<br />

Wehre doch der Ketzerei<br />

Und allen Rottengeistern;<br />

Denn sie sprechen ohne Scheu :<br />

Trotz dem, der uns will meistern !<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Die Armen sind verstört,<br />

Ihr seufzend Ach, ihr ängstlich Klagen<br />

Bei soviel Kreuz und Not,<br />

Wodurch die Feinde fromme Seelen plagen,<br />

Dringt in das Gnadenohr des Allerhöchsten ein.<br />

Darum spricht Gott : Ich muß ihr Helfer sein !<br />

Ich hab ihr Flehn erhört,<br />

Der Hilfe Morgenrot,<br />

Der reinen Wahrheit heller Sonnenschein<br />

Soll sie mit neuer Kraft,<br />

Die Trost und Leben schafft,<br />

Erquicken und erfreun.<br />

Ich will mich ihrer Not erbarmen,<br />

Mein heilsam Wort soll sein die Kraft der Armen.<br />

5. Air (ténor)<br />

Durchs Feuer wird das Silber rein,<br />

Durchs Kreuz das Wort bewährt erfunden.<br />

Drum soll ein Christ zu allen Stunden<br />

Im Kreuz und Not geduldig sein.<br />

6. Choral<br />

Das wollst du, Gott, bewahren rein<br />

Für diesem arg’n Geschlechte;<br />

Und laß uns dir befohlen sein,<br />

Daß sichs in uns nicht flechte.<br />

Der gottlos Hauf sich umher findt,<br />

Wo solche lose Leute sind<br />

In deinem Volk erhaben.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trombone I-IV,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 3<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid I<br />

. Choeur<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid<br />

Begegnet mir zu dieser Zeit !<br />

Der schmale Weg ist trübsalvoll,<br />

Den ich zum Himmel wandern soll.<br />

. Récitatif (Choral) T A S B<br />

Chor : Wie schwerlich läßt sich Fleisch und Blut<br />

Tenor So nur nach Irdischem und Eitlem trachtet<br />

Und weder Gott noch Himmel achtet,<br />

Ch : Zwingen zu dem ewigen Gut !<br />

Alt : Da du, o Jesu, nun mein alles bist,<br />

Und doch mein Fleisch so widerspenstig ist.<br />

Ch : Wo soll ich mich denn wenden hin ?<br />

Sopran : Das Fleisch ist schwach, doch will der<br />

Geist; So hilf du mir, der du mein Herze weißt.<br />

Ch : Zu dir, o Jesu, steht mein Sinn.<br />

Baß : Wer deinem Rat und deiner Hilfe traut,<br />

Der hat wohl nie auf falschen Grund gebaut,<br />

Da du der ganzen Welt zum Trost gekommen,<br />

Und unser Fleisch an dich genommen,<br />

So rettet uns dein Sterben<br />

Vom endlichen Verderben.<br />

Ah ! Dieu, du ciel jette un regard vers nous<br />

Ah ! Dieu, du ciel jette un regard vers nous et<br />

veuille nous prendre en pitié ! Que tes fidèles sont<br />

rares, et dans quel pauvre abandon nous sommes !<br />

On ne veut plus croire à la vérité de ta Parole<br />

Et la foi s’est éteinte dans tout le genre humain.<br />

Ils enseignent la ruse et le mensonge, tout ce qui<br />

transgresse la vérité divine et qui n’est qu’invention<br />

de leur esprit. Ô misère qui afflige douloureusement<br />

l’Église qui ne doit s’appuyer que sur la bible.<br />

L’un choisit ceci, l’autre cela, leur boussole, c’est<br />

leur raison altérée. Ils ressemblent à des fossoyeurs<br />

qui, en dépit de la propreté de leur apparence,<br />

ne renferment que pestilence et pourriture et ne<br />

reflètent qu’immondices.<br />

Extirpe, ô Seigneur, les doctrines qui faussent ainsi<br />

ta Parole ! Eloigne l’hérésie et tous les esprits de<br />

sectes; car ils parlent sans crainte et en dépit de<br />

celui qui veut être notre souverain !<br />

Les pauvres pécheurs sont en proie aux tourments,<br />

les soupirs et les plaintes angoissées provoqués par<br />

l’affliction et la détresse que les croyants ont à subir<br />

de leurs ennemis, atteignent l’oreille clémente du<br />

Très-Haut. C’est pourquoi Dieu parle en ces termes<br />

: je serai leur secours ! J’ai entendu leur supplication.<br />

Le secours, comme une aurore, et la pure<br />

vérité comme un clair rayon de soleil viendront<br />

les réconforter d’une force nouvelle, génératrice de<br />

consolation et de vie. Je veux répondre à leur détresse.<br />

Ma parole de salut sera la force des pauvres.<br />

C’est par le feu que l’argent est purifié; c’est par la<br />

Croix que la Parole se fait vérité.<br />

C’est pourquoi un chrétien doit à toute heure<br />

Souffrir patiemment l’affliction et la détresse.<br />

La vérité de la Parole, tu veux, Seigneur, la conserver<br />

pour ce pauvre genre humain. Laisse-nous être<br />

soumis à tes ordres afin que nous ne soyons pas<br />

contaminés par la multitude impie qui fourmille<br />

pendant que ton peuple n’élève que quelques élus.<br />

Oh, mon Dieu, que de difficultés.<br />

Oh, mon Dieu, que de difficultés m’accompagnent<br />

dans ce temps présent ! le chemin étroit que je<br />

dois emprunter pour le ciel est plein d’embûches.<br />

Choeur : Comme il est diff<strong>ici</strong>le pour la chair<br />

et le sang.<br />

Ténor : N’aspirant qu’aux vanités terrestres, sans<br />

respect de Dieu ni du ciel,<br />

Choeur :...de se tourner vers le bien éternel !<br />

Alto : Tu as beau, Jésus être tout pour moi, ma<br />

chair reste récalcitrante.<br />

Ch : Où dois-je diriger mes pas ?<br />

Soprano : La chair est faible, ainsi le veut l’esprit;<br />

Aide-moi donc, toi qui connais mon coeur.<br />

Choeur : Auprès de toi, Jésus, se tient mon avenir.<br />

Basse : Celui qui a confiance en ton conseil et ton<br />

secours n’a jamais bâti sur un mauvais terrain. Car<br />

tu es venu apporter la consolation au monde entier,<br />

tu as revêtu notre chair, et ta mort nous sauve de<br />

l’éternelle corruption. Ainsi l’âme croyante goûte<br />

07


08<br />

Drum schmecke doch ein gläubiges Gemüte<br />

Des Heilands Freundlichkeit und Güte<br />

3. Air (basse)<br />

Empfind ich Höllenangst und Pein,<br />

Doch muß beständig in dem Herzen<br />

Ein rechter Freudenhimmel sein.<br />

Ich darf nur Jesu Namen nennen,<br />

Der kann auch unermeßne Schmerzen<br />

Als einen leichten Nebel trennen.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Es mag mir Leib und Geist verschmachten,<br />

Bist du, o Jesu, mein<br />

Und ich bin dein,<br />

Will ichs nicht achten.<br />

Dein treuer Mund<br />

Und dein unendlich Lieben,<br />

Das unverändert stets geblieben,<br />

Erhält mir noch den ersten Bund,<br />

Der meine Brust mit Freudigkeit erfüllet<br />

Und auch des Todes Furcht, des Grabes Schrecken<br />

stillet.<br />

Fällt Not und Mangel gleich von allen Seiten ein,<br />

Mein Jesus wird mein Schatz und Reichtum sein.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Wenn Sorgen auf mich dringen,<br />

Will ich in Freudigkeit<br />

Zu meinem Jesu singen.<br />

Mein Kreuz hilft Jesus tragen,<br />

Drum will ich gläubig sagen :<br />

Es dient zum besten allezeit.<br />

6. Choral<br />

Erhalt mein Herz im Glauben rein,<br />

So leb und sterb ich dir allein.<br />

Jesu, mein Trost, hör mein Begier,<br />

O mein Heiland, wär ich bei dir.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, trombone,<br />

hautbois d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 4<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

.Sinfonia<br />

. Versus (S A T B)<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

Für unsre Sünd gegeben,<br />

Er ist wieder erstanden<br />

Und hat uns bracht das Leben;<br />

Des wir sollen fröhlich sein,<br />

Gott loben und ihm dankbar sein<br />

Und singen halleluja,<br />

Halleluja !<br />

3. Versus (soprano, alto)<br />

Den Tod niemand zwingen kunnt<br />

Bei allen Menschenkindern,<br />

Das macht’alles unsre Sünd,<br />

Kein Unschuld war zu finden.<br />

Davon kam der Tod so bald<br />

Und nahm über uns Gewalt,<br />

Hielt uns in seinem Reich gefangen.<br />

Halleluja !<br />

4. Versus 3 (ténor)<br />

Jesus Christus, Gottes Sohn,<br />

An unser Statt ist kommen<br />

Und hat die Sünde weggetan,<br />

Damit dem Tod genommen<br />

All sein Recht und sein Gewalt,<br />

Da bleibet nichts denn Tods Gestalt,<br />

Den Stach’l hat er verloren.<br />

Halleluja !<br />

5. Versus 4 (S A T B)<br />

Es war ein wunderlicher Krieg,<br />

Da Tod und Leben rungen,<br />

Das Leben behielt den Sieg,<br />

Es hat den Tod verschlungen.<br />

Die Schrift hat verkündigt das,<br />

Wie ein Tod den andern fraß,<br />

Ein Spott aus dem Tod ist worden.<br />

Halleluja !<br />

6. Versus 5 (basse)<br />

Hier ist das rechte Osterlamm,<br />

Davon Gott hat geboten,<br />

Das ist hoch an des Kreuzes Stamm<br />

In heißer Lieb gebraten,<br />

Das Blut zeichnet unsre Tür,<br />

Das hält der Glaub dem Tode für,<br />

Der Würger kann uns nicht mehr schaden.<br />

Halleluja !<br />

t-elle déjà l’amitié et la bonté du Sauveur.<br />

Que je ressente l’angoisse et les pires tristesses mon<br />

coeur n’en doit pas moins rester rempli d’une véritable<br />

joie. Je n’ai qu’à prononcer le nom de Jésus<br />

et dès lors se dissipe comme une brume légère une<br />

douleur pourtant insurmontable.<br />

Ma chair et mon esprit peuvent se consumer, tu es<br />

mien, ô Jésus, et je suis à toi.<br />

En dépit de tout, ta parole fidèle et ton amour<br />

infini, constants et immuables conservent intacte la<br />

première alliance qui emplit mon âme d’allégresse<br />

et apaise ma peur de la mort et mon horreur du<br />

tombeau.<br />

Si la détresse et le dénuement m’assaillent de tous<br />

côtés, mon Sauveur restera mon trésor et ma<br />

richesse.<br />

Quand les soucis fondent sur moi, je veux avec joie<br />

chanter mon Sauveur.<br />

Il m’aide à porter ma croix. C’est pourquoi je veux<br />

affirmer avec foi : tout est toujours pour le mieux.<br />

Conserve mon coeur dans une foi et ainsi je vivrai<br />

et mourrai pour toi seul. Jésus, ma consolation,<br />

écoute mon souhait. Ô mon Sauveur, puissé-je être<br />

près de toi.<br />

Christ gisait dans les liens de la mort<br />

Christ gisait dans les liens de la mort sacrifié pour<br />

nos péchés, Il est ressuscité et nous a ainsi apporté<br />

la vie. Nous devons nous réjouir, louer Dieu et lui<br />

être reconnaissant et chanter Alléluia, Alléluia !<br />

Nul ne peut soumettre la mort parmi le genre humain,<br />

La faute en revient seulement à nos péchés,<br />

Il n’existait pas d’innocents. C’est pourquoi la mort<br />

fut si prompte à s’emparer de nous et à nous retenir<br />

captifs sous son empire.<br />

Alleluia !<br />

Jésus Christ, fils de Dieu, est venu parmi nous et<br />

a chassé le péché, retirant ainsi à la mort tous ses<br />

droits et sa puissance. Il ne reste plus rien de la<br />

mort, elle a perdu son aiguillon.<br />

Alleluia !<br />

Ce fut une étrange guerre qui opposa la mort à<br />

la vie. La vie a remporté la victoire, elle a anéanti<br />

la mort. L’écriture l’a révélé : une mort supprime<br />

l’autre. La mort est devenue une dérision.<br />

Alleluia !<br />

Vo<strong>ici</strong> le véritable agneau pascal comme Dieu<br />

l’avait demandé : élevé sur le tronc de la Croix.<br />

Il a été rôti avec le plus fervent amour. Son sang<br />

marque notre porte, la foi tient la mort en échec, le<br />

bourreau ne peut plus rien contre nous,<br />

Alleluia !


7. Versus 6 (soprano, ténor)<br />

So feiern wir das hohe Fest<br />

Mit Herzensfreud und Wonne,<br />

Das uns der Herre scheinen läßt,<br />

Er ist selber die Sonne,<br />

Der durch seiner Gnade Glanz<br />

Erleuchtet unsre Herzen ganz,<br />

Der Sünden Nacht ist verschwunden.<br />

Halleluja !<br />

8. Versus 7 (S A T B)<br />

Wir essen und leben wohl<br />

In rechten Osterfladen,<br />

Der alte Sauerteig nicht soll<br />

Sein bei dem Wort der Gnaden,<br />

Christus will die Koste sein<br />

Und speisen die Seel allein,<br />

Der Glaub will keins andern leben.<br />

Halleluja !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, trombone<br />

I-III, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 5<br />

Wo soll ich fliehen hin<br />

. Chœur<br />

Wo soll ich fliehen hin,<br />

Weil ich beschweret bin<br />

Mit viel und großen Sünden ?<br />

Wo soll ich Rettung finden ?<br />

Wenn alle Welt herkäme,<br />

Mein Angst sie nicht wegnähme.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Der Sünden Wust hat mich nicht nur befleckt,<br />

Er hat vielmehr den ganzen Geist bedeckt,<br />

Gott müßte mich als unrein von sich treiben;<br />

Doch weil ein Tropfen heilges Blut<br />

So große Wunder tut,<br />

Kann ich noch unverstoßen bleiben.<br />

Die Wunden sind ein offnes Meer,<br />

Dahin ich meine Sünden senke,<br />

Und wenn ich mich zu diesem Strome lenke,<br />

So macht er mich von meinen Flecken leer.<br />

3. Air (ténor)<br />

Ergieße dich reichlich, du göttliche Quelle,<br />

Ach, walle mit blutigen Strömen auf mich !<br />

Es fühlet mein Herze die tröstliche Stunde,<br />

Nun sinken die drückenden Lasten zu Grunde,<br />

Es wäschet die sündlichen Flecken von sich.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Mein treuer Heiland tröstet mich,<br />

Es sei verscharrt in seinem Grabe,<br />

Was ich gesündigt habe;<br />

Ist mein Verbrechen noch so groß,<br />

Er macht mich frei und los.<br />

Wenn Gläubige die Zuflucht bei ihm finden,<br />

Muß Angst und Pein<br />

Nicht mehr gefährlich sein<br />

Und alsobald verschwinden;<br />

Ihr Seelenschatz, ihr höchstes Gut<br />

Ist Jesu unschätzbares Blut;<br />

Es ist ihr Schutz vor Teufel, Tod und Sünden,<br />

In dem sie überwinden<br />

5. Air (basse)<br />

Verstumme, Höllenheer,<br />

Du machst mich nicht verzagt !<br />

Ich darf dies Blut dir zeigen,<br />

So mußt du plötzlich schweigen,<br />

Es ist in Gott gewagt.<br />

6. Récitatif (soprano)<br />

Ich bin ja nur das kleinste Teil der Welt,<br />

Und da des Blutes edler Saft<br />

Unendlich große Kraft<br />

Bewährt erhält,<br />

Daß jeder Tropfen, so auch noch so klein,<br />

Die ganze Welt kann rein<br />

Von Sünden machen,<br />

So laß dein Blut<br />

Ja nicht an mir verderben,<br />

Es komme mir zugut,<br />

Daß ich den Himmel kann ererben.<br />

7. Choral<br />

Führ auch mein Herz und Sinn<br />

Durch deinen Geist dahin,<br />

Daß ich mög alles meiden,<br />

Was mich und dich kann scheiden,<br />

Und ich an deinem Leibe<br />

Ein Gliedmaß ewig bleibe.<br />

Aussi célébrons-nous la grande fête dans l’allégresse<br />

du coeur et les délices que le Seigneur nous<br />

dispense, Il est lui-même le soleil qui illumine de<br />

sa grâce tout notre cœur.<br />

La nuit du péché s’est évanouie.<br />

Alleluia !<br />

Nous mangeons pour notre bien-être la vraie<br />

galette de Pâques. Le vieux levain ne doit pas<br />

être associé à la parole de grâce, Christ sera notre<br />

nourriture et lui seul rassasiera notre âme.<br />

Le croyant ne veut rien vivre d’autre.<br />

Alleluia !<br />

Où dois-je m’enfuir ?<br />

Où dois-je m’enfuir, chargé que je suis de si graves<br />

et si nombreux péchés ? Où puis-je trouver secours<br />

? Rien au monde ne pourrait m’enlever mon<br />

angoisse.<br />

L’horrible péché n’a pas fait que de me souiller, il<br />

s’est emparé de mon esprit entier. Dieu devrait, en<br />

raison de mon impureté, me rejeter. Mais parce<br />

qu’une goutte de son sang sacré accomplit de tels<br />

miracles, il m’est permis de n’être pas répudié. Ses<br />

plaies sont une mer ouverte dans laquelle je noie<br />

mes péchés. Et si je me livre à ses flots, il me purifie<br />

de ma souillure.<br />

Répands-toi en abondance, ô ! source divine. Ah !<br />

fais jaillir sur moi les flots de sang ! La consolation<br />

de cet instant emplit mon coeur, le poids des<br />

péchés s’évanouit<br />

Et la souillure du mal se lave d’elle-même.<br />

Mon fidèle Sauveur me console, dans son tombeau<br />

sont enfouis tous les péchés que j’ai commis; quelle<br />

que soit l’étendue de mon crime, il m’en délivre.<br />

Quand les croyants trouvent refuge auprès de lui,<br />

ils ne risquent plus l’angoisse et les tourments, qui<br />

s’évanouissent aussitôt !<br />

Le sang inestimable de Jésus est le trésor de leur<br />

âme, leur bien suprême. Il est leur protection par<br />

laquelle ils surmontent, diable, mort et péché.<br />

Reste muette, armée infernale, tu ne m’enlèveras<br />

pas mon courage ! Je n’ai qu’à te montrer une<br />

goutte de ce sang pour te réduire sur-le-champ<br />

au silence.<br />

Je l’oserai au nom du Seigneur.<br />

Je ne suis que la plus infime parcelle du monde,<br />

mais comme la noble liqueur du sang conserve<br />

son pouvoir infini et que chaque goutte, aussi<br />

infime soit-elle, peut purifier l’univers entier de ses<br />

péchés.<br />

Ne verse pas ton sang en vain pour moi et fais qu’il<br />

m’aide à gagner le Ciel.<br />

Fais que ton Esprit incite aussi mon coeur et mon<br />

âme à éviter tout ce qui peut me séparer de toi<br />

et que je reste éternellement un membre de ton<br />

corps.<br />

09


Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette da<br />

tirarsi, hautbois I/II, violon I/II, alto, violoncelle,<br />

continuo<br />

BWV 6<br />

Bleib bei uns, denn es will Abend warden<br />

0<br />

. Choeur<br />

Bleib bei uns, denn es will Abend werden, und der<br />

Tag hat sich geneiget.<br />

. Air (alto)<br />

Hochgelobter Gottessohn,<br />

Laß es dir nicht sein entgegen,<br />

Daß wir itzt vor deinem Thron<br />

Eine Bitte niederlegen :<br />

Bleib, ach bleibe unser Licht,<br />

Weil die Finsternis einbricht.<br />

3. Choral (soprano)<br />

Ach bleib bei uns, Herr Jesu Christ,<br />

Weil es nun Abend worden ist,<br />

Dein göttlich Wort, das helle Licht,<br />

Laß ja bei uns auslöschen nicht.<br />

In dieser letzt’n betrübten Zeit<br />

Verleih uns, Herr, Beständigkeit,<br />

Daß wir dein Wort und Sakrament<br />

Rein b’halten bis an unser End.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Es hat die Dunkelheit<br />

An vielen Orten überhand genommen.<br />

Woher ist aber dieses kommen ?<br />

Bloß daher, weil sowohl die Kleinen als die Großen<br />

Nicht in Gerechtigkeit<br />

Vor dir, o Gott, gewandelt<br />

Und wider ihre Christenpflicht gehandelt.<br />

Drum hast du auch den Leuchter umgestoßen.<br />

5. Air (ténor)<br />

Jesu, laß uns auf dich sehen,<br />

Daß wir nicht<br />

Auf den Sündenwegen gehen.<br />

Laß das Licht<br />

Deines Worts uns heller scheinen<br />

Und dich jederzeit treu meinen.<br />

6. Choral<br />

Beweis dein Macht, Herr Jesu Christ,<br />

Der du Herr aller Herren bist;<br />

Beschirm dein arme Christenheit,<br />

Daß sie dich lob in Ewigkeit.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette da<br />

tirarsi, hautbois I/II, hautbois da caccia I/II, violon<br />

I/II, alto, violoncelle piccolo, continuo<br />

BWV 7<br />

Christ unser Herr zum Jordan kam<br />

. Chœur<br />

Christ unser Herr zum Jordan kam<br />

Nach seines Vaters Willen,<br />

Von Sankt Johanns die Taufe nahm,<br />

Sein Werk und Amt zu erfüllen;<br />

Da wollt er stiften uns ein Bad,<br />

Zu waschen uns von Sünden,<br />

Ersäufen auch den bittern Tod<br />

Durch sein selbst Blut und Wunden;<br />

Es galt ein neues Leben.<br />

. Air (basse)<br />

Merkt und hört, ihr Menschenkinder,<br />

Was Gott selbst die Taufe heißt.<br />

Es muß zwar hier Wasser sein,<br />

Doch schlecht Wasser nicht allein.<br />

Gottes Wort und Gottes Geist<br />

Tauft und reiniget die Sünder.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Dies hat Gott klar<br />

Mit Worten und mit Bildern dargetan,<br />

Am Jordan ließ der Vater offenbar<br />

Die Stimme bei der Taufe Christi hören;<br />

Er sprach : Dies ist mein lieber Sohn,<br />

An diesem hab ich Wohlgefallen,<br />

Er ist vom hohen Himmelsthron<br />

Der Welt zugut<br />

In niedriger Gestalt gekommen<br />

Und hat das Fleisch und Blut<br />

Der Menschenkinder angenommen;<br />

Den nehmet nun als euren Heiland an<br />

Und höret seine teuren Lehren !<br />

Demeure parmi nous, car le soir approche<br />

Demeure parmi nous, car le soir approche et le<br />

jour décline.<br />

Ô Fils de Dieu, grandement loué, daigne accepter<br />

que devant ton trône nous déposions une prière :<br />

Demeure ! Oui demeure notre lumière, car les<br />

ténèbres vont s’étendre !<br />

Ô demeure parmi nous, Seigneur Jésus-Christ,<br />

car le soir est maintenant tombé, et ne laisse pas<br />

s’éteindre pour nous la clarté de la divine parole !<br />

En cet instant d’affliction extrême, accorde-nous,<br />

Seigneur, le don de la constance afin que nous<br />

gardions vivants jusqu’à notre dernier souffle ta<br />

Parole et tes sacrements !<br />

A présent les ténèbres règnent en plusieurs lieux.<br />

Pourquoi donc en est-il ainsi ? Tout simplement<br />

parce que tous les hommes, des plus petits aux plus<br />

grands, n’ont pas vécu selon ta loi, ô ! Seigneur, et<br />

ont failli à leur devoir de chrétien.<br />

C’est pourquoi tu leur as retiré la lumière.<br />

Jésus, laisse-nous contempler ta face<br />

Afin que nous ne marchions pas sur les sentiers du<br />

péché. Fais-nous resplendir la clarté de<br />

ta parole<br />

Et laisse-nous en tout temps te témoigner notre<br />

fidélité.<br />

Montre ta puissance, Seigneur Jésus-Christ,<br />

Ô toi, maître des maîtres ! Étends ta protection<br />

sur la chrétienté affligée afin qu’elle puisse te louer<br />

pour les siècles des siècles.<br />

Christ, notre Seigneur, est venu au Jourdain<br />

Christ, notre Seigneur, est venu au Jourdain<br />

Selon la volonté de son Père,<br />

Il y a reçu le baptême de saint Jean,<br />

Pour accomplir son oeuvre et sa mission ;<br />

Ainsi a t-il voulu nous faire don d’un bain<br />

Pour nous laver du péché<br />

Et aussi y noyer la mort amère<br />

Par son propre sang et ses blessures.<br />

Il nous donne une nouvelle vie.<br />

Écoutez attentivement, vous fils des hommes,<br />

Ce que Dieu lui-même appelle le baptême.<br />

S’il y faut de l’eau, de l’eau simplement ne<br />

suffit pas.<br />

Ce sont la Parole et l’Esprit de Dieu,<br />

Qui baptisent et purifient les pécheurs.<br />

Cela, Dieu nous l’a expliqué clairement,<br />

En paroles et en images.<br />

Au Jourdain le Père fit manifestement<br />

Entendre sa voix lors du baptême du Christ ;<br />

Il dit : Voilà mon Fils bien-aimé,<br />

En lui j’ai mis mon bon plaisir,<br />

Il est descendu du haut trône des cieux<br />

Pour le bien du monde.<br />

Il est venu<br />

Et a revêtu l’humble forme de chair et de sang<br />

Des enfants des hommes ;<br />

Prenez-le maintenant pour votre Sauveur<br />

Et suivez son précieux enseignement !


4. Air (ténor)<br />

Des Vaters Stimme ließ sich hören,<br />

Der Sohn, der uns mit Blut erkauft,<br />

Ward als ein wahrer Mensch getauft.<br />

Der Geist erschien im Bild der Tauben,<br />

Damit wir ohne Zweifel glauben,<br />

Es habe die Dreifaltigkeit<br />

Uns selbst die Taufe zubereit’.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Als Jesus dort nach seinen Leiden<br />

Und nach dem Auferstehn<br />

Aus dieser Welt zum Vater wollte gehn,<br />

Sprach er zu seinen Jüngern :<br />

Geht hin in alle Welt und lehret alle Heiden,<br />

Wer glaubet und getaufet wird auf Erden,<br />

Der soll gerecht und selig werden.<br />

6. Air (alto)<br />

Menschen, glaubt doch dieser Gnade,<br />

Daß ihr nicht in Sünden sterbt,<br />

Noch im Höllenpfuhl verderbt !<br />

Menschenwerk und -heiligkeit<br />

Gilt vor Gott zu keiner Zeit.<br />

Sünden sind uns angeboren,<br />

Wir sind von Natur verloren;<br />

Glaub und Taufe macht sie rein,<br />

Daß sie nicht verdammlich sein.<br />

7. Choral<br />

Das Aug allein das Wasser sieht,<br />

Wie Menschen Wasser gießen,<br />

Der Glaub allein die Kraft versteht<br />

Des Blutes Jesu Christi,<br />

Und ist für ihm ein rote Flut<br />

Von Christi Blut gefärbet,<br />

Die allen Schaden heilet gut<br />

Von Adam her geerbet,<br />

Auch von uns selbst begangen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon concertante I/II, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 8<br />

Liebster Gott, wenn werd ich sterben ?<br />

. Choeur<br />

Liebster Gott, wenn werd ich sterben ?<br />

Meine Zeit läuft immer hin,<br />

Und des alten Adams Erben,<br />

Unter denen ich auch bin,<br />

Haben dies zum Vaterteil,<br />

Daß sie eine kleine Weil<br />

Arm und elend sein auf Erden<br />

Und denn selber Erde werden.<br />

. Air (ténor)<br />

Was willst du dich, mein Geist, entsetzen,<br />

Wenn meine letzte Stunde schlägt ?<br />

Mein Leib neigt täglich sich zur Erden,<br />

Und da muß seine Ruhstatt werden,<br />

Wohin man so viel tausend trägt.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Zwar fühlt mein schwaches Herz<br />

Furcht, Sorge, Schmerz :<br />

Wo wird mein Leib die Ruhe finden ?<br />

Wer wird die Seele doch<br />

Vom aufgelegten Sündenjoch<br />

Befreien und entbinden ?<br />

Das Meine wird zerstreut,<br />

Und wohin werden meine Lieben<br />

In ihrer Traurigkeit<br />

Zertrennt vertrieben ?<br />

4. Air (basse)<br />

Doch weichet, ihr tollen, vergeblichen Sorgen !<br />

Mich rufet mein Jesus : wer sollte nicht gehn ?<br />

Nichts, was mir gefällt,<br />

Besitzet die Welt.<br />

Erscheine mir, seliger, fröhlicher Morgen,<br />

Verkläret und herrlich vor Jesu zu stehn.<br />

5. Récitatif (soprano)<br />

Behalte nur, o Welt, das Meine !<br />

Du nimmst ja selbst mein Fleisch und mein<br />

Gebeine,<br />

So nimm auch meine Armut hin;<br />

Genug, daß mir aus Gottes Überfluß<br />

Das höchste Gut noch werden muß,<br />

Genug, daß ich dort reich und selig bin.<br />

Was aber ist von mir zu erben,<br />

Als meines Gottes Vatertreu ?<br />

Die wird ja alle Morgen neu<br />

Und kann nicht sterben.<br />

6. Choral<br />

Herrscher über Tod und Leben,<br />

La voix du Père s’est fait entendre.<br />

Le Fils, qui nous a rachetés de son sang,<br />

Fut baptisé comme un homme véritable.<br />

L’Esprit apparut sous la forme de la colombe,<br />

Afin que nous ne doutions pas de sa trinité<br />

Ni qu’il ait présidé lui-même au baptême.<br />

Lorsque Jésus après ses souffrances<br />

Et sa résurrection<br />

Voulut quitter ce monde et retourner au Père,<br />

Il dit à ses disciples : Allez dans le monde entier<br />

et enseignez toutes les nations. Celui qui croira<br />

et sera baptisé sur cette terre sera sauvé et bienheureux.<br />

Hommes, croyez donc à la grâce,<br />

que vous ne mourriez pas dans vos péchés<br />

Et que vous ne vous consumiez pas dans le bourbier<br />

de l’enfer. Les oeuvres et la sainteté<br />

de l’homme,<br />

Ne comptent jamais devant Dieu.<br />

Nous sommes nés pécheurs,<br />

Nous sommes perdus par nature;<br />

La foi et le baptême purifient nos péchés<br />

Et nous font échapper à la condamnation.<br />

L’oeil seul voit l’eau que les hommes versent,<br />

La foi seule connaît le pouvoir du sang de<br />

Jésus-Christ.<br />

Et le flot rouge, teinte du sang du Christ,<br />

Apporte la rémission de toutes les fautes<br />

héritées d’Adam et de celles que nous avons nousmêmes<br />

commises.<br />

Ô mon Dieu, quand donc viendra ma dernière heure<br />

Ô mon Dieu, quand donc viendra ma dernière<br />

heure ? Mes jours ne cessent de s’enfuir<br />

Et les descendants du vieil Adam dont je fais aussi<br />

partie ont reçu en héritage de leur père<br />

De ne pas passer un bref instant<br />

Dans la pauvreté et la misère sur cette terre<br />

Qu’ils ne doivent eux-mêmes devenir poussière.<br />

Pourquoi t’épouvanter, mon esprit,<br />

Quand sonnera ma dernière heure ?<br />

Mon corps décline chaque jour<br />

Et la terre, où va la multitude,<br />

Doit être sa dernière demeure.<br />

Certes mon faible coeur ressent<br />

La crainte, les tourments, la, douleur :<br />

Où mon corps trouvera-t-il le repos ?<br />

Qui donc déliera et délivrera mon âme<br />

Du joug des pêchés que l’accablent ?<br />

Mon bien sera dispersé<br />

Et qu’en sera-t-il des miens<br />

Séparés dans leur affliction ?<br />

Effacez-vous donc, soucis vains et insensés ! Mon<br />

Jésus m’appelle : qui ne se rendrait à son appel ? Le<br />

monde ne possède, rien qui me plaise. Apparaismoi,<br />

matin bienheureux et béni où il me sera<br />

donné, dans la splendeur de la transfiguration, de<br />

comparaître devant Jésus.<br />

Prends tout ce qui est à moi, ô monde !<br />

Tu prends déjà ma chair et mon squelette,<br />

Prends donc aussi ma pauvreté;<br />

Il suffit que Dieu dans l’immensité de sa bonté<br />

M’accorde le bien suprême<br />

Il suffit que je sois riche et comblé dans<br />

son royaume.<br />

Ai-je besoin d’autre héritage<br />

Que la paternelle fidélité de mon Dieu ?<br />

Elle se renouvelle chaque matin<br />

Et ne peut pas mourir.<br />

Maître de la mort et de la vie,


Mach einmal mein Ende gut,<br />

Lehre mich den Geist aufgeben<br />

Mit recht wohlgefaßtem Mut.<br />

Hilf, daß ich ein ehrlich Grab<br />

Neben frommen Christen hab<br />

Und auch endlich in der Erde<br />

Nimmermehr zuschanden werde !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, flûte<br />

traverso, hautbois d’amour I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 9<br />

Es ist das Heil uns kommen her<br />

. Chœur<br />

Es ist das Heil uns kommen her<br />

Von Gnad und lauter Güte.<br />

Die Werk, die helfen nimmermehr,<br />

Sie mögen nicht behüten.<br />

Der Glaub sieht Jesum Christum an,<br />

Der hat g’nug für uns all getan,<br />

Er ist der Mittler worden.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Gott gab uns ein Gesetz, doch waren wir zu<br />

schwach,<br />

Daß wir es hätten halten können.<br />

Wir gingen nur den Sünden nach,<br />

Kein Mensch war fromm zu nennen;<br />

Der Geist blieb an dem Fleische kleben<br />

Und wagte nicht zu widerstreben.<br />

Wir sollten in Gesetze gehn<br />

Und dort als wie in einem Spiegel sehn,<br />

Wie unsere Natur unartig sei;<br />

Und dennoch blieben wir dabei.<br />

Aus eigner Kraft wo niemand fähig,<br />

Der Sünden Unart zu verlassen,<br />

Er möcht auch alle Kraft zusammenfassen.<br />

3. Air (ténor)<br />

Wir waren schon zu tief gesunken,<br />

Der Abgrund schluckt uns völlig ein,<br />

Die Tiefe drohte schon den Tod,<br />

Und dennoch konnt in solcher Not<br />

Uns keine Hand behilflich sein.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Doch mußte das Gesetz erfüllet werden;<br />

Deswegen kam das Heil der Erden,<br />

Des Höchsten Sohn, der hat es selbst erfüllt<br />

Und seines Vaters Zorn gestillt.<br />

Durch sein unschuldig Sterben<br />

Ließ er uns Hilf erwerben.<br />

Wer nun demselben traut,<br />

Wer auf sein Leiden baut,<br />

Der gehet nicht verloren.<br />

Der Himmel ist für den erkoren,<br />

Der wahren Glauben mit sich bringt<br />

Und fest um Jesu Arme schlingt.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Herr, du siehst statt guter Werke<br />

Auf des Herzens Glaubensstärke,<br />

Nur den Glauben nimmst du an.<br />

Nur der Glaube macht gerecht,<br />

Alles andre scheint zu schlecht,<br />

Als daß es uns helfen kann.<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Wenn wir die Sünd aus dem Gesetz erkennen,<br />

So schlägt es das Gewissen nieder;<br />

Doch ist das unser Trost zu nennen,<br />

Daß wir im Evangelio<br />

Gleich wieder froh<br />

Und freudig werden :<br />

Dies stärket unsern Glauben wieder.<br />

Drauf hoffen wir der Zeit,<br />

Die Gottes Gütigkeit<br />

Uns zugesaget hat,<br />

Doch aber auch aus weisem Rat<br />

Die Stunde uns verschwiegen.<br />

Jedoch, wir lassen uns begnügen,<br />

Er weiß es, wenn es nötig ist,<br />

Und brauchet keine List<br />

An uns; wir dürfen auf ihn bauen<br />

Und ihm allein vertrauen.<br />

7. Choral<br />

Ob sichs anließ, als wollt er nicht,<br />

Laß dich es nicht erschrecken;<br />

Denn wo er ist am besten mit,<br />

Da will ers nicht entdecken.<br />

Sein Wort laß dir gewisser sein,<br />

Und ob dein Herz spräch lauter Nein,<br />

So laß doch dir nicht grauen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, flûte traverso,<br />

Accorde-moi une belle mort.<br />

Enseigne-moi à rendre l’âme<br />

Avec un courage affermi.<br />

Fais que je repose pur dans la tombe<br />

Près de pieux chrétiens<br />

Et que le mal jamais plus ne m’atteigne !<br />

Le salut nous est venu<br />

Le salut nous est venu<br />

De la grâce et de la bonté.<br />

Les actions n’ont plus le pouvoir<br />

De nous aider ni de nous protéger.<br />

La foi ne veut contempler que Jésus Christ,<br />

Qui a tant fait pour nous,<br />

Qui est devenu le Médiateur.<br />

Dieu nous a donné une loi, cependant nous étions<br />

trop faibles<br />

Pour qu’il nous fût possible de l’observer.<br />

Nous n’avons fait que de nous abandonner<br />

aux péchés,<br />

Aucun être ne méritait la qualification<br />

de «croyant»;<br />

L’esprit restait collé à la chair<br />

Contre laquelle il n’osait pas lutter.<br />

Nous devions nous régler sur des lois<br />

Qui nous faisaient voir, comme dans un miroir,<br />

La méchanceté de notre nature<br />

Et pourtant nous ne pouvions pas changer.<br />

Personne n’était de soi-même capable<br />

De renoncer au mal lié aux péchés,<br />

Bien qu’il l’ait voulu de toutes ses forces.<br />

Nous étions déjà tombés trop bas, l’abîme nous<br />

engloutissait. Les profondeurs laissaient déjà<br />

sentir la menace de la mort. Et ainsi, dans ce<br />

danger extrême, aucune main ne pouvait nous être<br />

secourable.<br />

Mais il fallait que la loi s’accomplisse;<br />

C’est pourquoi vint le salut du monde,<br />

Le fils du Très-Haut, qui l’a accomplie lui-même<br />

Et qui a apaisé le courroux de son Père.<br />

Par sa mort innocente<br />

Il nous a donnés d’être secourus.<br />

Celui qui met maintenant sa confiance en lui<br />

Et qui bâtit sur sa souffrance<br />

Ne risque pas de se perdre.<br />

Le Ciel est acquis à celui qui possède<br />

la foi véritable<br />

Et se tient étroitement enlacé au Christ.<br />

Seigneur, ce ne sont pas nos actions bonnes ou<br />

mauvaises, mais la profondeur de notre foi que tu<br />

prends en considération. Tu ne reconnais que la<br />

foi. La foi seule rend juste et tout le reste semble<br />

incapable de pouvoir nous aider.<br />

Quand la loi nous fait prendre la mesure de nos<br />

péchés, notre conscience en est accablée;<br />

Mais c’est notre consolation que de retrouver<br />

immédiatement dans l’Évangile la sérénité<br />

et la joie.<br />

Et cette certitude renforce notre foi.<br />

Là-dessus nous espérons l’heure que Dieu, dans sa<br />

bonté, nous a annoncée mais, que dans sa sagesse,<br />

il nous laisse ignorer.<br />

Cependant nous nous contentons de savoir qu’il<br />

sait quand elle doit venir et qu’il n’a pas besoin<br />

d’user de ruse avec nous ; Il nous est permis de<br />

bâtir sur lui et d’avoir confiance en lui seul.<br />

Bien qu’il semble ne pas vouloir se soucier de nous,<br />

n’en prends pas d’inquiétude;<br />

Car c’est quand il est le plus occupé de nous<br />

Qu’il ne veut pas le laisser paraître.<br />

Laisse sa parole t’apporter plus de certitude<br />

Et si ton coeur n’est que refus,<br />

Ne t’abandonne pas à l’effroi.


hautbois d’amour, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 10<br />

Meine Seel erhebt den Herren<br />

. Chœur<br />

Meine Seel erhebt den Herren,<br />

Und mein Geist freuet sich Gottes, meines<br />

Heilandes;<br />

Denn er hat seine elende Magd angesehen.<br />

Siehe, von nun an werden mich selig preisen alle<br />

Kindeskind.<br />

. Air (soprano)<br />

Herr, der du stark und mächtig bist,<br />

Gott, dessen Name heilig ist,<br />

Wie wunderbar sind deine Werke !<br />

Du siehest mich Elenden an,<br />

Du hast an mir so viel getan,<br />

Daß ich nicht alles zähl und merke.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Des Höchsten Güt und Treu<br />

Wird alle Morgen neu<br />

Und währet immer für und für<br />

Bei denen, die allhier<br />

Auf seine Hilfe schaun<br />

Und ihm in wahrer Furcht vertraun.<br />

Hingegen übt er auch Gewalt<br />

Mit seinem Arm<br />

An denen, welche weder kalt<br />

Noch warm<br />

Im Glauben und im Lieben sein;<br />

Die nacket, bloß und blind,<br />

Die voller Stolz und Hoffart sind,<br />

Will seine Hand wie Spreu zerstreun.<br />

4. Air (basse)<br />

Gewaltige stößt Gott vom Stuhl<br />

Hinunter in den Schwefelpfuhl;<br />

Die Niedern pflegt Gott zu erhöhen,<br />

Daß sie wie Stern am Himmel stehen.<br />

Die Reichen läßt Gott bloß und leer,<br />

Die Hungrigen füllt er mit Gaben,<br />

Daß sie auf seinem Gnadenmeer<br />

Stets Reichtum und die Fülle haben.<br />

5. Duo / Choral (alto, ténor)<br />

Er denket der Barmherzigkeit<br />

Und hilft seinem Diener Israel auf.<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Was Gott den Vätern alter Zeiten<br />

Geredet und verheißen hat,<br />

Erfüllt er auch im Werk und in der Tat.<br />

Was Gott dem Abraham,<br />

Als er zu ihm in seine Hütten kam,<br />

Versprochen und geschworen,<br />

Ist, da die Zeit erfüllet war, geschehen.<br />

Sein Same mußte sich so sehr<br />

Wie Sand am Meer<br />

Und Stern am Firmament ausbreiten,<br />

Der Heiland ward geboren,<br />

Das ewge Wort ließ sich im Fleische sehen,<br />

Das menschliche Geschlecht von Tod und allem<br />

Bösen<br />

Und von des Satans Sklaverei<br />

Aus lauter Liebe zu erlösen;<br />

Drum bleibt’s darbei,<br />

Daß Gottes Wort voll Gnad und Wahrheit sei.<br />

7. Choral<br />

Lob und Preis sei Gott dem Vater und dem Sohn<br />

Und dem Heilgen Geiste,<br />

Wie es war im Anfang, jetzt und immerdar<br />

Und von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 11<br />

Lobet Gott in seinen Reichen<br />

Himmelfahrts-Oratorium<br />

. Choeur<br />

Lobet Gott in seinen Reichen,<br />

Preiset ihn in seinen Ehren,<br />

Rühmet ihn in seiner Pracht;<br />

Sucht sein Lob recht zu vergleichen,<br />

Wenn ihr mit gesamten Chören<br />

Ihm ein Lied zu Ehren macht !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Der Herr Jesus hub seine Hände auf und segnete<br />

seine Jünger, und es geschah, da er sie segnete,<br />

schied er von ihnen.<br />

Mon âme magnifie le Seigneur<br />

Mon âme magnifie le Seigneur<br />

Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,<br />

Car il a posé son regard sur son humble servante.<br />

Voyez, désormais tous les enfants des hommes me<br />

diront bienheureuse.<br />

Seigneur, toi qui es fort et puissant,<br />

Toi, dont le nom est saint,<br />

Que tes oeuvres sont merveilleuses !<br />

Tu vois ma pauvreté et tu me combles de tant<br />

de bienfaits,<br />

Que je ne peux tous les compter ni les concevoir.<br />

L’immense bonté et la grande fidélité<br />

du Très-Haut<br />

Se renouvellent chaque matin, pour ceux qui<br />

<strong>ici</strong>-bas espèrent en son secours et lui accordent<br />

véritable respect et confiance.<br />

Son bras par contre<br />

Recourt à la force vis à vis de ceux qui font preuve<br />

d’indifférence<br />

Quant à la foi et à l’amour.<br />

Ceux qui sont nus, dépouillés et aveugles,<br />

Ceux qui ne sont qu’orgueil et arrogance,<br />

Sa main veut les disperser comme l’ivraie.<br />

Dieu détrône les potentats<br />

Pour les précipiter dans la mare sulfureuse,<br />

Dieu élève les humbles<br />

Pour en faire des étoiles aux Cieux.<br />

Dieu dépouille les riches<br />

Mais il comble les affamés de tant de dons<br />

Qu’ils ont en permanence richesse et abondance<br />

Dans son océan de grâces.<br />

Il pense à être miséricordieux<br />

Et aide son serviteur Israël à se relever.<br />

Ce que Dieu a annoncé et promis<br />

A nos pères,<br />

Il l’accomplit aussi dans ses oeuvres et dans<br />

ses faits.<br />

Ce que Dieu promit et jura à Abraham,<br />

Lorsqu’il vint à lui dans sa hutte,<br />

S’est réalisé, au moment voulu.<br />

Sa semence devait se propager<br />

Autant que le sable dans la mer<br />

Et que les étoiles au firmament,<br />

Le Sauveur naquit et la parole éternelle se fit chair<br />

Pour délivrer, par amour, le genre humain de la<br />

mort de tous les maux et de l’asservissement<br />

à Satan,<br />

C’est ainsi que la parole de Dieu reste toujours<br />

pleine de grâce et de vérité.<br />

Louange et gloire à Dieu le Père, le Fils<br />

et le Saint-Esprit, comme il était au commencement,<br />

maintenant et pour toujours, dans les siècles<br />

des siècles. Amen.<br />

Louez Dieu dans son royaume<br />

Oratorio de l’Ascension<br />

Louez Dieu dans son Royaume,<br />

Louez-le dans toute sa gloire, et glorifiez-le<br />

dans sa splendeur;<br />

Cherchez la juste louange, quand vous chantez<br />

ensemble un hymne à sa gloire de vos voix !<br />

Le Seigneur Jésus leva les mains et bénit<br />

ses disciples.<br />

Et, il arriva que pendant qu’il les bénissait,<br />

il se sépara d’eux.<br />

3


4<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Ach, Jesu, ist dein Abschied schon so nah ?<br />

Ach, ist denn schon die Stunde da,<br />

Da wir dich von uns lassen sollen ?<br />

Ach, siehe, wie die heißen Tränen<br />

Von unsern blassen Wangen rollen,<br />

Wie wir uns nach dir sehnen,<br />

Wie uns fast aller Trost gebricht.<br />

Ach, weiche doch noch nicht !<br />

4. Air (alto)<br />

Ach, bleibe doch, mein liebstes Leben,<br />

Ach, fliehe nicht so bald von mir !<br />

Dein Abschied und dein frühes Scheiden<br />

Bringt mir das allergrößte Leiden,<br />

Ach ja, so bleibe doch noch hier;<br />

Sonst werd ich ganz von Schmerz umgeben.<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Und ward aufgehoben zusehends und fuhr auf<br />

gen Himmel, eine Wolke nahm ihn weg vor ihren<br />

Augen, und er sitzet zur rechten Hand Gottes.<br />

6. Choral<br />

Nun lieget alles unter dir,<br />

Dich selbst nur ausgenommen;<br />

Die Engel müssen für und für<br />

Dir aufzuwarten kommen.<br />

Die Fürsten stehn auch auf der Bahn<br />

Und sind dir willig untertan;<br />

Luft, Wasser, Feuer, Erden<br />

Muß dir zu Dienste werden.<br />

7a. Récitatif (ténor, basse)<br />

Evangelist, zwei Männer in weißen Kleidern<br />

Tenor :Und da sie ihm nachsahen gen Himmel<br />

fahren, siehe, da stunden bei ihnen zwei Männer in<br />

weißen Kleidern, welche auch sagten :<br />

Beide : Ihr Männer von Galiläa, was stehet ihr und<br />

sehet gen Himmels Dieser Jesus, welcher von euch<br />

ist aufgenommen gen Himmel, wird kommen, wie<br />

ihr ihn gesehen habt gen Himmel fahren.<br />

7b. Récitatif (alto)<br />

Ach ja ! so komme bald zurück :<br />

Tilg einst mein trauriges Gebärden,<br />

Sonst wird mir jeder Augenblick<br />

Verhaßt und Jahren ähnlich werden.<br />

7c. Récitatif (ténor)<br />

Evangelist<br />

Sie aber beteten ihn an, wandten um gen Jerusalem<br />

von dem Berge, der da heißet der Ölberg, welcher<br />

ist nahe bei Jerusalem und liegt einen Sabbater-<br />

Weg davon, und sie kehreten wieder gen Jerusalem<br />

mit großer Freude.<br />

8. Air (soprano)<br />

Jesu, deine Gnadenblicke<br />

Kann ich doch beständig sehn.<br />

Deine Liebe bleibt zurücke,<br />

Daß ich mich hier in der Zeit<br />

An der künftgen Herrlichkeit<br />

Schon voraus im Geist erquicke,<br />

Wenn wir einst dort vor dir stehn.<br />

9. Choral<br />

Wenn soll es doch geschehen,<br />

Wenn kömmt die liebe Zeit,<br />

Daß ich ihn werde sehen,<br />

In seiner Herrlichkeit ?<br />

Du Tag, wenn wirst du sein,<br />

Daß wir den Heiland grüßen,<br />

Daß wir den Heiland küssen ?<br />

Komm, stelle dich doch ein !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, flûtes traversières I/II, hautbois I/II,<br />

violons I/II, alto, continuo.<br />

BWV 12<br />

Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen<br />

. Sinfonia<br />

. Chœur<br />

Weinen, Klagen,<br />

Sorgen, Zagen,<br />

Angst und Not<br />

Sind der Christen Tränenbrot,<br />

Die das Zeichen Jesu tragen.<br />

3. Récitatif<br />

Wir müssen durch viel Trübsal in das Reich Gottes<br />

eingehen.<br />

Jésus, ton départ est-il si imminent ? Le moment<br />

est-il déjà venu de nous séparer de toi ? Vois ces<br />

larmes qui roulent sur nos joues blafardes, vois<br />

comment nous nous tournons vers toi, quand bien<br />

même nous nous éloignons de toute consolation.<br />

Ne nous abandonne donc pas !<br />

Demeure donc, toi, la plus aimée des vies,<br />

ne t’enfuis pas si vite !<br />

Ton adieu et ton départ si précoce m’occasionnent<br />

une si grande douleur;<br />

Reste donc encore <strong>ici</strong>, que je ne sois pas submergé<br />

de tristesse.<br />

Et il fut enlevé sous leurs yeux jusqu’au ciel,<br />

Une nuée le déroba à leurs regards,<br />

Et il s’assit à la droite de Dieu.<br />

Maintenant tout se trouve en dessous de toi,<br />

excepté toi-même;<br />

Les anges doivent maintenant t’entourer<br />

Les pouvoirs de ce monde sont sur le point<br />

de t’être soumis;<br />

L’air, l’eau, le feu la terre sont maintenant<br />

à ton service.<br />

Évangéliste , deux hommes en robes blanches<br />

Ténor : Et alors qu’ils le regardaient monter au Ciel,<br />

se tenaient près d’eux, deux hommes en vêtements<br />

blancs, qui dirent aussi :<br />

Ensemble : Vous, gens de Galilée, que faites-vous<br />

la debout à contempler le ciel ? Ce même jésus, qui<br />

vous est enlevé pour aller au ciel, reviendra comme<br />

vous l’avez vu monter au ciel.<br />

Ah oui ! ne tarde pas à revenir :<br />

Bannis ma triste affliction,<br />

Sinon chaque instant me sera odieux<br />

Et il en sera ainsi des années.<br />

Evangéliste :<br />

Puis ils l’adorèrent et se rendirent à Jérusalem,<br />

partant du Mont des Oliviers, qui n’est distant<br />

de Jérusalem, que d’un chemin de Sabbat, et ils<br />

rejoignirent la ville dans une grande joie.<br />

Jésus, je peux encore deviner ton regard<br />

de grâce.<br />

Ton amour me revient de telle sorte, que je suis<br />

réconforté sans cesse en esprit par ta prochaine<br />

magnificence<br />

qu’il me sera donné de contempler en face.<br />

Quand donc cela viendra t-il, quand sonnera cette<br />

heure si désirée à laquelle je le contemplerai dans<br />

sa splendeur ?<br />

Ô jour, quand seras-tu là, quand pourrons-nous<br />

saluer et embrasser le Sauveur ?<br />

Viens donc, apparais !<br />

Les pleurs et les lamentations, les tourments et le<br />

découragement<br />

Les pleurs et les lamentations, les tourments et<br />

le découragement, l’angoisse et la détresse, voilà<br />

le pain noir des chrétiens qui portent le fardeau<br />

de Jésus.<br />

Il nous faut passer par bien des tribulations pour<br />

entrer dans le Royaume de Dieu.


4. Air (alto)<br />

Kreuz und Krone sind verbunden,<br />

Kampf und Kleinod sind vereint.<br />

Christen haben alle Stunden<br />

Ihre Qual und ihren Feind,<br />

Doch ihr Trost sind Christi Wunden.<br />

5. Air (basse)<br />

Ich folge Christo nach,<br />

Von ihm will ich nicht lassen<br />

Im Wohl und Ungemach,<br />

Im Leben und Erblassen.<br />

Ich küsse Christi Schmach,<br />

Ich will sein Kreuz umfassen.<br />

Ich folge Christo nach,<br />

Von ihm will ich nicht lassen.<br />

6. Air (ténor)<br />

Sei getreu, alle Pein<br />

Wird doch nur ein Kleines sein.<br />

Nach dem Regen<br />

Blüht der Segen,<br />

Alles Wetter geht vorbei.<br />

Sei getreu, sei getreu !<br />

7. Choral<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan<br />

Dabei will ich verbleiben,<br />

Es mag mich auf die rauhe Bahn<br />

Not, Tod und Elend treiben,<br />

So wird Gott mich<br />

Ganz väterlich<br />

In seinen Armen halten :<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette, hautbois,<br />

basson, violon I/II, alto I/II, continuo<br />

BWV 13<br />

Meine Seufzer, meine Tränen<br />

. Air (ténor)<br />

Meine Seufzer, meine Tränen<br />

Können nicht zu zählen sein.<br />

Wenn sich täglich Wehmut findet<br />

Und der Jammer nicht verschwindet,<br />

Ach ! so muß uns diese Pein<br />

Schon den Weg zum Tode bahnen.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Mein liebster Gott lässt mich annoch<br />

Vergebens rufen und mir in meinem Weinen<br />

Noch keinen Trost erscheinen.<br />

Die Stunde lässet sich zwar wohl von ferne sehen,<br />

Allein ich muss doch noch vergebens flehen.<br />

3. Choral (alto)<br />

Der Gott, der mir hat versprochen<br />

Seinen Beistand jederzeit,<br />

Der läßt sich vergebens suchen<br />

Jetzt in meiner Traurigkeit.<br />

Ach ! Will er denn für und für<br />

Grausam zürnen über mir,<br />

Kann und will er sich der Armen<br />

Itzt nicht wie vorhin erbarmen ?<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Mein Kummer nimmet zu<br />

Und raubt mir alle Ruh,<br />

Mein Jammerkrug ist ganz mit Tränen angefüllet,<br />

Und diese Not wird nicht gestillet,<br />

So mich ganz unempfindlich macht.<br />

Der Sorgen Kummernacht<br />

Drückt mein beklemmtes Herz darnieder,<br />

Drum sing ich lauter Jammerlieder.<br />

Doch, Seele, nein,<br />

Sei nur getrost in deiner Pein :<br />

Gott kann den Wermutsaft gar leicht in Freudenwein<br />

verkehren<br />

Und dir alsdenn viel tausend Lust gewähren.<br />

5. Air (basse)<br />

Ächzen und erbärmlich Weinen<br />

Hilft der Sorgen Krankheit nicht;<br />

Aber wer gen Himmel siehet<br />

Und sich da um Trost bemühet,<br />

Dem kann leicht ein Freudenlicht<br />

In der Trauerbrust erscheinen.<br />

6. Choral<br />

So sei nun, Seele, deine<br />

Und traue dem alleine,<br />

Der dich erschaffen hat;<br />

Es gehe, wie es gehe,<br />

Dein Vater in der Höhe,<br />

Der weiß zu allen Sachen Rat.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, flûte I/II,<br />

Croix et couronne sont intimement liés, comme<br />

le combat et le trophée. Les chrétiens subissent<br />

à toute heure le tourment et l’adversité, mais ils<br />

trouvent leur réconfort dans les plaies du Christ.<br />

Je vais sur les traces du Christ, sans le vouloir<br />

jamais quitter, dans le meilleur comme dans le<br />

pire, dans la vie comme dans la mort, j’embrasse le<br />

Christ offensé, j’enlace sa croix. Je vais sur les traces<br />

du Christ sans le vouloir jamais quitter.<br />

Sois fidèle, car toutes tes souffrances s’effaceront.<br />

Après la pluie fleurit la bénédiction, toutes les<br />

tourmentes s’apaisent. Sois fidèle, oui sois fidèle !<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, et je veux m’y tenir.<br />

Que la misère, la mort et la détresse me soient<br />

imposées sur la voie étroite : Je sais que Dieu me<br />

gardera tel un Père dans ses bras : Et c’est pourquoi<br />

je ne compte que sur lui.<br />

Mes soupirs et mes gémissements !<br />

Mes soupirs et mes gémissements<br />

Ne se comptent plus.<br />

Et si chaque jour s’y trouve douleur,<br />

Et si la détresse ne disparaît pas,<br />

Hélas ! ces tourments nous placent déjà sur le<br />

chemin de la mort.<br />

Mon Dieu bien-aimé me laisse encore en ma<br />

détresse, n’apportant à mes cris et à mes pleurs<br />

encore aucune consolation.<br />

Je crois pourtant voir au loin l’heure du réconfort,<br />

Mais il me faut encore implorer sa miséricorde.<br />

Le Dieu qui m’avait promis son soutien à tout<br />

instant, ne se montre pas dans ma détresse. Hélas !<br />

Se serait-il mis en colère contre moi ?<br />

Ou bien ne peut-il plus, ou ne veut-il plus<br />

avoir pitié des malheureux, comme auparavant ?<br />

Vo<strong>ici</strong> que mes tourments s’aggravent<br />

Et m’ôtent toute paix,<br />

Mon sac de peines est rempli de larmes,<br />

Et comme rien ne vient adoucir ma misère.<br />

Je finis par y devenir insensible.<br />

Des nuits d’insomnies oppressent mon coeur,<br />

Voilà pourquoi je chante tant de chants désespérés.<br />

Pourtant, ô mon âme, ne reste pas ainsi,<br />

Prends courage dans ton malheur :<br />

Car Dieu aura vite fait de transformer la coupe<br />

d’amertume en un vin de fête,<br />

Et il te procurera alors d’innombrables plaisirs.<br />

Geindre et se lamenter pitoyablement n’aide en<br />

rien lorsque l’on est malade de soucis.<br />

Mais qui regarde vers le Ciel<br />

Et y cherche son réconfort<br />

Verra vite un rayon de bonheur<br />

Traverser son coeur plein de tristesse.<br />

Retrouves-toi, ô mon âme<br />

Et n’aie confiance<br />

Qu’en celui, qui t’a créé;<br />

Tout va comme tout doit aller et<br />

Ton Père aux plus hauts Cieux<br />

En toute occasion saura te secourir.<br />

5


6<br />

hautbois da caccia, violon I/II, alto, continuo.<br />

BWV 14<br />

Wär Gott nicht mit uns diese Zeit<br />

. Chœur<br />

Wär Gott nicht mit uns diese Zeit,<br />

So soll Israel sagen,<br />

Wär Gott nicht mit uns diese Zeit,<br />

Wir hätten müssen verzagen,<br />

Die so ein armes Häuflein sind,<br />

Veracht’ von so viel Menschenkind,<br />

Die an uns setzen alle.<br />

. Air (soprano)<br />

Unsre Stärke heißt zu schwach,<br />

Unserm Feind zu widerstehen.<br />

Stünd uns nicht der Höchste bei,<br />

Würd uns ihre Tyrannei<br />

Bald bis an das Leben gehen.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Ja, hätt es Gott nur zugegeben,<br />

Wir wären längst nicht mehr am Leben,<br />

Sie rissen uns aus Rachgier hin,<br />

So zornig ist auf uns ihr Sinn.<br />

Es hätt uns ihre Wut<br />

Wie eine wilde Flut<br />

Und als beschäumte Wasser überschwemmet,<br />

Und niemand hätte die Gewalt gehemmt.<br />

4. Air (basse)<br />

Gott, bei deinem starken Schützen<br />

Sind wir vor den Feinden frei.<br />

Wenn sie sich als wilde Wellen<br />

Uns aus Grimm entgegenstellen,<br />

Stehn uns deine Hände bei.<br />

5. Choral<br />

Gott Lob und Dank, der nicht zugab,<br />

Daß ihr Schlund uns möcht fangen.<br />

Wie ein Vogel des Stricks kömmt ab,<br />

Ist unsre Seel entgangen :<br />

Strick ist entzwei, und wir sind frei;<br />

Des Herren Name steht uns bei,<br />

Des Gottes Himmels und Erden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B, Choeur : S A T B, Cor, Hautbois<br />

I/II, Violon I/II, alto, Continuo<br />

BWV 16<br />

Herr Gott, dich loben wir<br />

. Chœur<br />

Herr Gott, dich loben wir,<br />

Herr Gott, wir danken dir.<br />

Dich, Gott Vater in Ewigkeit,<br />

Ehret die Welt weit und breit.<br />

. Récitatif (basse)<br />

So stimmen wir<br />

Bei dieser frohen Zeit<br />

Mit heißer Andacht an<br />

Und legen dir,<br />

O Gott, auf dieses neue Jahr<br />

Das erste Herzensopfer dar.<br />

Was hast du nicht von Ewigkeit<br />

Vor Heil an uns getan,<br />

Und was muß unsre Brust<br />

Noch jetzt vor Lieb und Treu verspüren !<br />

Dein Zion sieht vollkommne Ruh,<br />

Es fällt ihm Glück und Segen zu;<br />

Der Tempel schallt<br />

Von Psaltern und von Harfen,<br />

Und unsre Seele wallt,<br />

Wenn wir nur Andachtsglut in Herz und Munde<br />

führen.<br />

O, sollte darum nicht ein neues Lied erklingen<br />

Und wir in heißer Liebe singen ?<br />

3. Air (basse) et Chœur<br />

Chor : Laßt uns jauchzen, laßt uns freuen :<br />

Gottes Güt und Treu<br />

Bleibet alle Morgen neu.<br />

Baß : Krönt und segnet seine Hand,<br />

Ach so glaubt, daß unser Stand<br />

Ewig, ewig glücklich sei.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Ach treuer Hort,<br />

Beschütz auch fernerhin dein wertes Wort,<br />

Beschütze Kirch und Schule,<br />

So wird dein Reich vermehrt<br />

Und Satans arge List gestört;<br />

Erhalte nur den Frieden<br />

Und die beliebte Ruh,<br />

So ist uns schon genug beschieden,<br />

Und uns fällt lauter Wohlsein zu.<br />

Ach ! Gott, du wirst das Land<br />

Noch ferner wässern,<br />

Si Dieu n’était pas avec nous<br />

Si Dieu n’était pas avec nous en ces moments,<br />

- et Israël peut le dire-<br />

Si Dieu n’était pas avec nous en ces moments,<br />

Nous serions la proie du désespoir,<br />

Nous le pauvre troupeau,<br />

Méprisé par tant d’hommes<br />

Qui tous nous persécutaient.<br />

Notre force, c’est d’être trop faibles<br />

Pour résister à notre ennemi.<br />

Sans le secours du Très-Haut,<br />

Leur tyrannie nous ferait bientôt succomber.<br />

Oui, si Dieu l’avait vraiment voulu,<br />

Depuis longtemps nous ne serions plus en vie,<br />

Ils nous auraient avalés tout crus<br />

Dans le feu de leur colère.<br />

Leur fureur nous aurait submergés<br />

Et le torrent aurait déferlé sur nous<br />

En eaux écumantes,<br />

Et nul n’aurait apaisé la tempête.<br />

Ô Dieu, puissante est ta protection<br />

Qui nous délivre des ennemis.<br />

Lorsque ceux-ci suscitent contre nous<br />

Les vagues déchaînées de leur colère,<br />

Ce sont tes mains qui nous secourent.<br />

Dieu soit béni et remercié<br />

de ne pas nous avoir donnés à pâture.<br />

Notre âme comme un oiseau,<br />

S’est échappée du filet de l’oiseleur :<br />

Le filet s’est rompu, et nous voilà libres;<br />

Notre secours est dans le nom du Seigneur,<br />

Le Dieu du Ciel et de la terre.<br />

Seigneur Dieu, nous Te louons.<br />

Seigneur Dieu, nous te louons,<br />

Seigneur Dieu, nous te rendons grâce !<br />

C’est toi, Dieu le Père dans l’éternité<br />

Que toute la terre honore jusqu’en ses confins.<br />

Voilà le cantique que nous entonnons en ce temps<br />

d’allégresse, avec un chaleureux souvenir,<br />

Et nous t’offrons, ô Dieu, pour ce nouvel an,<br />

la première offrande de nos coeurs.<br />

Que n’as tu pas encore fait pour nous et que pourrions<br />

encore demander à ton amour et<br />

à ta fidélité ?<br />

En effet, ta Sion semble connaître une<br />

paix parfaite.<br />

Il y règne bonheur et la bénédiction;<br />

le temple y résonne<br />

des psaumes et de la harpe, et notre âme bout de<br />

l’ardente ferveur qu’expriment notre coeur<br />

et notre bouche.<br />

Oh ! Ne ferons-nous pas retentir un<br />

nouveau cantique<br />

Que nous chanterons dans la passion de<br />

notre amour ?<br />

Chœur : Éclatons de joie, réjouissons-nous :<br />

Car chaque matin se renouvellent<br />

La bonté et la fidélité de Dieu !<br />

Basse : Couronnez-le et bénissez Sa main,<br />

Ainsi soyez sûrs<br />

Que nous resterons à tout jamais heureux !<br />

Ô toi trésor de fidélité,<br />

Continue de veiller sur ta précieuse parole<br />

Protèges l’Eglise et l’école,<br />

Car ainsi s’agrandira ton royaume<br />

Et ainsi sera déjouée la ruse maligne de Satan.<br />

Maintiens donc la paix<br />

Et la sérénité qui nous sont si chers,<br />

Et tu nous auras largement comblés<br />

Et ce sera un grand bienfait.<br />

Ô Dieu, ce pays,<br />

Tu continueras de l’arroser,


Du wirst es stets verbessern,<br />

Du wirst es selbst mit deiner Hand<br />

Und deinem Segen bauen.<br />

Wohl uns, wenn wir<br />

Dir für und für,<br />

Mein Jesus und mein Heil, vertrauen.<br />

5. Air (ténor)<br />

Geliebter Jesu, du allein<br />

Sollst meiner Seelen Reichtum sein.<br />

Wir wollen dich vor allen Schätzen<br />

In unser treues Herze setzen,<br />

Ja, wenn das Lebensband zerreißt,<br />

Stimmt unser gottvergnügter Geist<br />

Noch mit den Lippen sehnlich ein :<br />

Geliebter Jesu, du allein<br />

Sollst meiner Seelen Reichtum sein.<br />

6. Choral<br />

All solch dein Güt wir preisen,<br />

Vater ins Himmels Thron,<br />

Die du uns tust beweisen<br />

Durch Christum, deinen Sohn,<br />

Und bitten ferner dich,<br />

Gib uns ein friedlich Jahre,<br />

Vor allem Leid bewahre<br />

Und nähr uns mildiglich.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, cor da caccia,<br />

hautbois I/II, hautbois da caccia, violon I/II, alto,<br />

violetta, continuo<br />

BWV 17<br />

Wer Dank opfert, der preiset mich<br />

. Chœur<br />

Wer Dank opfert, der preiset mich, und das ist der<br />

Weg, daß ich ihm zeige das Heil Gottes.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Es muß die ganze Welt ein stummer Zeuge werden<br />

Von Gottes hoher Majestät,<br />

Luft, Wasser, Firmament und Erden,<br />

Wenn ihre Ordnung als in Schnuren geht;<br />

Ihn preiset die Natur mit ungezählten Gaben,<br />

Die er ihr in den Schoß gelegt,<br />

Und was den Odem hegt,<br />

Will noch mehr Anteil an ihm haben,<br />

Wenn es zu seinem Ruhm so Zung als Fittich regt.<br />

3. Air (soprano)<br />

Herr, deine Güte reicht, so weit der Himmel ist,<br />

Und deine Wahrheit langt, so weit die Wolken<br />

gehen.<br />

Wüßt ich gleich sonsten nicht, wie herrlich groß<br />

du bist,<br />

So könnt ich es gar leicht aus deinen Werken<br />

sehen.<br />

Wie sollt man dich mit Dank davor nicht stetig<br />

preisen ?<br />

Da du uns willt den Weg des Heils hingegen<br />

weisen.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Einer aber unter ihnen, da er sahe, daß er gesund<br />

worden war, kehrete um und preisete Gott mit<br />

lauter Stimme und fiel auf sein Angesicht zu seinen<br />

Füßen und dankte ihm, und das war ein Samariter.<br />

5. Air (ténor)<br />

Welch Übermaß der Güte<br />

Schenkst du mir !<br />

Doch was gibt mein Gemüte<br />

Dir dafür ?<br />

Herr, ich weiß sonst nichts zu bringen,<br />

Als dir Dank und Lob zu singen.<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Sieh meinen Willen an, ich kenne, was ich bin :<br />

Leib, Leben und Verstand, Gesundheit, Kraft<br />

und Sinn,<br />

Der du mich läßt mit frohem Mund genießen,<br />

Sind Ströme deiner Gnad, die du auf mich läßt<br />

fließen.<br />

Lieb, Fried, Gerechtigkeit und Freud in deinem<br />

Geist<br />

Sind Schätz, dadurch du mir schon hier ein<br />

Vorbild weist,<br />

Was Gutes du gedenkst mir dorten zuzuteilen<br />

Und mich an Leib und Seel vollkommentlich zu<br />

heilen.<br />

7. Choral<br />

Wie sich ein Vatr erbarmet<br />

Üb’r seine junge Kindlein klein :<br />

So tut der Herr uns Armen,<br />

So wir ihn kindlich fürchten rein.<br />

Er kennt das arme Gemächte,<br />

Gott weiß, wir sind nur Staub.<br />

Gleichwie das Gras vom Rechen,<br />

Tu le rendras toujours meilleur,<br />

Tu le bâtiras toi-même<br />

De ta main et par ta bénédiction.<br />

Que le bonheur soit avec nous, ne cessons pas de<br />

nous fier à toi, Jésus, mon Sauveur.<br />

Peut être le trésor de mon âme !<br />

Nous t’installons dans notre coeur fidèle, bien<br />

avant toutes les autres richesses,<br />

Oui, et que le fil de la vie vienne à se rompre,<br />

Notre esprit restera riche de la joie de Dieu<br />

Et nos lèvres chanteront avec la même ardeur<br />

ce cantique :<br />

Jésus bien-aimé, toi seul, seras le trésor de mon<br />

âme !<br />

Oui, c’est toute ta bonté que nous glorifions,<br />

Ô Père qui trônes dans les Cieux,<br />

La bonté que tu nous témoignes<br />

Par le Christ, ton Fils,<br />

Et nous t’en prions :<br />

Donne-nous également une année de paix,<br />

Et garde-nous de toute peine<br />

Et pourvois-nous charitablement.<br />

Qui offre l’action de grâces me rend gloire<br />

Qui offre l’action de grâces me rend gloire, et c’est<br />

le chemin du salut de Dieu que je lui indique.<br />

Que la terre entière soit le témoin muet<br />

De la suprême majesté de Dieu,<br />

L’air comme l’eau, le firmament comme la terre,<br />

Dont l’harmonie est réglée avec minutie;<br />

Parée des dons innombrables qu’il y a placés,<br />

La nature le glorifie, et tout ce qui respire<br />

Veut encore plus faire corps avec lui,<br />

Alors que les langues s’animent et que les ailes<br />

battent pour célébrer sa gloire.<br />

Seigneur, ta bonté est aussi vaste que les cieux<br />

Et ta vérité s’étend aussi loin que ne vont<br />

les nuages.<br />

Même si je ne connaissais rien de ta grandeur,<br />

Elle éclaterait à mes yeux à la vue de tes oeuvres.<br />

Comment ne pas toujours t’en glorifier et t’en<br />

rendre grâce ?<br />

Puisque tu veux nous montrer le chemin du salut<br />

L’un d’entre eux, voyant qu’il avait été guéri, revint<br />

sur ses pas en glorifiant Dieu à haute voix et se<br />

jeta aux pieds de Jésus le visage contre terre, en le<br />

remerciant. Or, c’était un Samaritain.<br />

Si débordante est cette bonté que tu m’offres !<br />

Que puis-je te donner en retour ?<br />

Seigneur, je ne sais que t’apporter ma reconnaissance<br />

et ma louange !<br />

Vois ma volonté, je sais ce que je suis :<br />

Le corps, la vie et la raison, la santé, la force<br />

et le caractère,<br />

Dont tu me laisses jouir et exprimer la joie<br />

par ma bouche,<br />

Sont les fleuves de ta grâce, que tu déverses<br />

sur moi;<br />

Amour, paix, justice et joie dans ton Esprit Saint<br />

Sont les trésors qui préfigurent <strong>ici</strong>-bas<br />

Ce que là-haut tu veux me donner de bon<br />

en partage<br />

Pour me guérir totalement corps et âme.<br />

Comme le Père qui a pitié<br />

De ses tout petits enfants,<br />

Ainsi fait le Seigneur pour nous les petits<br />

Qui le craignons avec la simpl<strong>ici</strong>té de l’enfant.<br />

Il connaît les pauvres créatures que<br />

nous sommes,<br />

Il le sait, nous ne sommes que poussière,<br />

7


Ein Blum und fallendes Laub,<br />

Der Wind nur drüber wehet,<br />

So ist es nimmer da :<br />

Also der Mensch vergehet,<br />

Sein End, das ist ihm nah.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 18<br />

Gleichwie der Regen und Schnee vom Himmel fällt<br />

8<br />

. Sinfonia<br />

. Récitatif<br />

Gleichwie der Regen und Schnee vom Himmel<br />

fällt und nicht wieder dahin kommet, sondern<br />

feuchtet die Erde und macht sie fruchtbar und<br />

wachsend, daß sie gibt Samen zu säen und Brot zu<br />

essen : Also soll das Wort, so aus meinem Munde<br />

gehet, auch sein; es soll nicht wieder zu mir leer<br />

kommen, sondern tun, das mir gefället, und soll<br />

ihm gelingen, dazu ich’s sende.<br />

3. Récitatif / Litanies (soprano)<br />

Tenor<br />

Mein Gott, hier wird mein Herze sein :<br />

Ich öffne dir’s in meines Jesu Namen;<br />

So streue deinen Samen<br />

Als in ein gutes Land hinein.<br />

Mein Gott, hier wird mein Herze sein :<br />

Laß solches Frucht, und hundertfältig, bringen.<br />

O Herr, Herr, hilf ! o Herr, laß wohlgelingen !<br />

Du wollest deinen Geist und Kraft zum Wortegeben<br />

Erhör uns, lieber Herre Gott !<br />

Baß<br />

Nur wehre, treuer Vater, wehre,<br />

Daß mich und keinen Christen nicht<br />

Des Teufels Trug verkehre.<br />

Sein Sinn ist ganz dahin gericht’,<br />

Uns deines Wortes zu berauben<br />

Mit aller Seligkeit.<br />

Den Satan unter unsre Füße treten.<br />

Erhör uns, lieber Herre Gott !<br />

Tenor<br />

Ach ! viel verleugnen Wort und Glauben<br />

Und fallen ab wie faules Obst,<br />

Wenn sie Verfolgung sollen leiden.<br />

So stürzen sie in ewig Herzeleid,<br />

Da sie ein zeitlich Weh vermeiden.<br />

Und uns für des Türken und des Papsts<br />

grausamen Mord und Lästerungen,<br />

Wüten und Toben väterlich behüten.<br />

Erhör uns, lieber Herre Gott !<br />

Baß<br />

Ein andrer sorgt nur für den Bauch;<br />

Inzwischen wird der Seele ganz vergessen;<br />

Der Mammon auch<br />

Hat vieler Herz besessen.<br />

So kann das Wort zu keiner Kraft gelangen.<br />

Und wieviel Seelen hält<br />

Die Wollust nicht gefangen ?<br />

So sehr verführet sie die Welt,<br />

Die Welt, die ihnen muß anstatt des Himmels<br />

stehen,<br />

Darüber sie vom Himmel irregehen.<br />

Alle Irrige und Verführte wiederbringen.<br />

Erhör uns, lieber Herre Gott !<br />

4. Air (soprano)<br />

Mein Seelenschatz ist Gottes Wort;<br />

Außer dem sind alle Schätze<br />

Solche Netze,<br />

Welche Welt und Satan stricken,<br />

Schnöde Seelen zu berücken.<br />

Fort mit allen, fort, nur fort !<br />

Mein Seelenschatz ist Gottes Wort.<br />

5. Choral<br />

Ich bitt, o Herr, aus Herzens Grund,<br />

Du wollst nicht von mir nehmen<br />

Dein heilges Wort aus meinem Mund;<br />

So wird mich nicht beschämen<br />

Mein Sünd und Schuld, denn in dein Huld<br />

Setz ich all mein Vertrauen :<br />

Wer sich nur fest darauf verläßt,<br />

Der wird den Tod nicht schauen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, flûte I/II, alto<br />

I-IV, basson, violoncelle, continuo<br />

BWV 19<br />

Es erhub sich ein Streit<br />

. Chœur<br />

Es erhub sich ein Streit.<br />

Die rasende Schlange, der höllische Drache<br />

Stürmt wider den Himmel mit wütender Rache.<br />

Aber Michael bezwingt,<br />

Und die Schar, die ihn umringt<br />

Stürzt des Satans Grausamkeit.<br />

Semblables à l’herbe que retient le râteau,<br />

A une fleur, aux feuilles qui tombent,<br />

Le vent n’a qu’à souffler<br />

Pour les disperser :<br />

Ainsi passe l’homme<br />

Et sa fin est proche.<br />

Comme la pluie et la neige descendent des cieux<br />

Comme la pluie et la neige descendent des cieux<br />

et n’y remontent pas sans avoir arrosé, lavé,<br />

fécondé la terre, et fait germer, pour qu’elle donne<br />

la semence et le pain, de même la parole qui sort<br />

de ma bouche ne me revient pas sans résultat, sans<br />

avoir fait ce que je désirais et réussi sa mission.<br />

Ténor :<br />

Mon Dieu, <strong>ici</strong> sera mon coeur :<br />

Et vo<strong>ici</strong> que je te l’ouvre au nom de mon Seigneur<br />

Jésus. Aussi sème ta semence comme dans la<br />

bonne terre.<br />

Qu’elle pousse et donne du fruit au centuple !<br />

Ô Seigneur, Seigneur, viens-moi en aide ! Seigneur,<br />

fais fructifier la graine !<br />

Veuille nous insuffler ton esprit et ta force en plus<br />

de ta parole. Exauce-nous, Seigneur Dieu !<br />

Ô Père fidèle, empêche surtout<br />

Basse :<br />

Que la malice du diable ne nous égare hors du<br />

chemin,<br />

Moi comme aussi tous les chrétiens.<br />

Car tous ses artifices travaillent<br />

À nous priver de ta parole<br />

Et du salut éternel,<br />

Laisse-nous fouler aux pieds Satan;<br />

Exauce-nous, Seigneur Dieu !<br />

Ténor :<br />

Hélas ! Qu’ils sont nombreux, ceux qui renient<br />

la parole et la foi et, tels les fruits gâtés, sont<br />

entraînés dans la chute. Quand il leur faut endurer<br />

la persécution. Ainsi sont-ils précipités dans<br />

les tourments éternels pour s’être dérobés aux<br />

souffrances d’<strong>ici</strong>-bas.<br />

Et garde-nous du meurtre et des blasphèmes<br />

Des Turcs et du Pape,<br />

De la rage et de la fureur;<br />

Exauce-nous, Seigneur Dieu !<br />

Basse :<br />

Tel autre qui ne songe qu’à son ventre<br />

En vient à oublier complètement son âme.<br />

Car Mammon lui aussi a régné sur nombre de<br />

coeurs. Ce n’est pas ainsi que la parole peut atteindre<br />

à sa force. Et combien d’âmes la volupté<br />

Ne retient-elle pas prisonnières ! Car sur elles, si<br />

grande est la séduction de la terre ! Cette terre qui<br />

leur tient lieu de ciel pour se détourner des Cieux !<br />

Il faut ramener tous les égarés, tous ceux qui sont<br />

tombés dans la séduction;<br />

Exauce-nous, Seigneur Dieu !<br />

La parole de Dieu, c’est le trésor de mon âme.<br />

Tous les autres trésors<br />

Sont des filets<br />

Tissés par la terre et par Satan<br />

Pour y prendre les âmes viles.<br />

Partez, oui partez jusqu’au dernier !<br />

La parole de Dieu, c’est le trésor de mon âme.<br />

Je t’en supplie, Seigneur, du plus profond de mon<br />

coeur, Ne retire pas ta parole sainte de<br />

ma bouche;<br />

Pour que mon péché et ma faute<br />

Ne me remplissent point de honte,<br />

Car je mets toute ma confiance dans ta clémence.<br />

Celui qui prend appui sur elle<br />

N’a rien à craindre de la mort.<br />

Une Bataille s’engagea<br />

Une bataille s’engagea.<br />

Le serpent furieux, le dragon des Enfers<br />

S’élance à l’assaut du Ciel, frémissant de colère.<br />

Mais Michel le maîtrise<br />

Et, aidé des Anges qui l’entourent,<br />

Il jette bas le Satan de cruauté.


. Récitatif (basse)<br />

Gottlob ! der Drache liegt.<br />

Der unerschaffne Michael<br />

Und seiner Engel<br />

Heer Hat ihn besiegt.<br />

Dort liegt er in der Finsternis<br />

Mit Ketten angebunden,<br />

Und seine Stätte wird nicht mehr<br />

Im Himmelreich gefunden.<br />

Wir stehen sicher und gewiß,<br />

Und wenn uns gleich sein Brüllen schrecket,<br />

So wird doch unser Leib und Seel<br />

Mit Engeln zugedecket.<br />

3. Air (soprano)<br />

Gott schickt uns Mahanaim zu;<br />

Wir stehen oder gehen,<br />

So können wir in sichrer Ruh<br />

Vor unsern Feinden stehen.<br />

Es lagert sich, so nah als fern,<br />

Um uns der Engel unsers Herrn<br />

Mit Feuer, Roß und Wagen.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Was ist der schnöde Mensch, das Erdenkind ?<br />

Ein Wurm, ein armer Sünder.<br />

Schaut, wie ihn selbst der Herr so lieb gewinnt,<br />

Daß er ihn nicht zu niedrig schätzet<br />

Und ihm die Himmelskinder,<br />

Der Seraphinen Heer,<br />

Zu seiner Wacht und Gegenwehr,<br />

Zu seinem Schutze setzet.<br />

5. Air / Choral (ténor)<br />

Bleibt, ihr Engel, bleibt bei mir !<br />

Führet mich auf beiden Seiten,<br />

Daß mein Fuß nicht möge gleiten !<br />

Aber lernt mich auch allhier<br />

Euer großes Heilig singen<br />

Und dem Höchsten Dank zu singen !<br />

6. Récitatif (soprano)<br />

Laßt uns das Angesicht<br />

Der frommen Engel lieben<br />

Und sie mit unsern Sünden nicht<br />

Vertreiben oder auch betrüben.<br />

So sein sie, wenn der Herr gebeut,<br />

Der Welt Valet zu sagen,<br />

Zu unsrer Seligkeit<br />

Auch unser Himmelswagen.<br />

7. Choral<br />

Laß dein’ Engel mit mir fahren<br />

Auf Elias Wagen rot<br />

Und mein Seele wohl bewahren,<br />

Wie Lazrum nach seinem Tod.<br />

Laß sie ruhn in deinem Schoß,<br />

Erfüll sie mit Freud und Trost,<br />

Bis der Leib kommt aus der Erde<br />

Und mit ihr vereinigt werde.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, trompette I-III,<br />

timbales, hautbois I/II, hautbois d’amour I/II, taille<br />

(hautbois da caccia), violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 20<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort !<br />

. Chœur<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort,<br />

O Schwert, das durch die Seele bohrt,<br />

O Anfang sonder Ende !<br />

O Ewigkeit, Zeit ohne Zeit,<br />

Ich weiß vor großer Traurigkeit<br />

Nicht, wo ich mich hinwende.<br />

Mein ganz erschrocken Herz erbebt,<br />

Daß mir die Zung am Gaumen klebt.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Kein Unglück ist in aller Welt zu finden,<br />

Das ewig dauernd sei :<br />

Es muß doch endlich mit der Zeit einmal verschwinden.<br />

Ach ! aber ach ! die Pein der Ewigkeit hat nur<br />

kein Ziel;<br />

Sie treibet fort und fort ihr Marterspiel,<br />

Ja, wie selbst Jesus spricht,<br />

Aus ihr ist kein Erlösung nicht.<br />

3. Air (ténor)<br />

Ewigkeit, du machst mir bange,<br />

Ewig, ewig ist zu lange !<br />

Ach, hier gilt fürwahr kein Scherz.<br />

Flammen, die auf ewig brennen,<br />

Ist kein Feuer gleich zu nennen;<br />

Es erschrickt und bebt mein Herz,<br />

Wenn ich diese Pein bedenke<br />

Und den Sinn zur Höllen lenke.<br />

Dieu soit loué ! Le dragon est terrassé.<br />

C’est Michel, l’Ange de Dieu,<br />

Qui l’a vaincu<br />

Avec l’armée de ses anges.<br />

Le dragon gît dans les ténèbres<br />

Enchaîné dans le gouffre,<br />

Et jamais il ne retrouvera sa place<br />

Au Royaume des cieux.<br />

Nous pouvons nous tenir fermes et assurés<br />

Et même si ses vociférations nous effraient,<br />

Notre corps et notre âme<br />

Seront protégés par les anges.<br />

Dieu nous envoie à Mahanaïm.<br />

Immobiles ou en marche,<br />

Nous ne sommes nullement inquiétés<br />

Face à nos ennemis.<br />

Qu’il soit proche ou lointain,<br />

L’Ange de notre Seigneur veille sur nous<br />

Avec son char et ses chevaux de feu.<br />

Qu’est-ce donc que l’homme, cet enfant méprisable<br />

de la terre ? Un ver, un<br />

malheureux pécheur.<br />

Mais voyez comme même le Seigneur le prend en<br />

affection, C’est donc qu’Il ne le mésestime pas,<br />

Et voyez comme les enfants du Ciel,<br />

L’armée des séraphins,<br />

Veillent sur lui et prennent sa défense<br />

Et lui accordent leur protection.<br />

Restez, vous les Anges, restez auprès de moi !<br />

Soyez à mes côtés pour guider mes pas<br />

Et empêcher que je ne me fourvoie,<br />

Mais apprenez-moi également <strong>ici</strong> même<br />

A élever vers vous un cantique solennel<br />

Et à vous rendre les grâces suprêmes !<br />

Adorons le visage des anges pleins de piété,<br />

Ne les chassons ni ne les attristons<br />

Par les péchés que nous commettons.<br />

Ainsi seront-ils, quand le Seigneur leur ordonnera<br />

De prendre congé de la terre,<br />

Le char céleste<br />

Qui nous mènera vers le salut éternel.<br />

Que ton Ange m’accompagne<br />

Sur le char de feu d’Élie<br />

Et qu’il veille sur mon âme<br />

Comme sur celle du défunt Lazare.<br />

Qu’elle repose en ton sein,<br />

Emplis-la de joie et de réconfort<br />

Jusqu’à ce que mon corps quitte la terre<br />

Pour s’unir à elle.<br />

Ô Éternité, parole foudroyante !<br />

Ô Éternité, parole foudroyante,<br />

Ô glaive qui transperce l’âme,<br />

Ô commencement sans fin !<br />

Ô Éternité, temps intemporel,<br />

Ma tristesse est si grande<br />

Que je ne sais de quel côté me tourner;<br />

Mon coeur tremble tant d’effroi<br />

Que la langue me colle au palais.<br />

Il n’est aucune infortune sur la terre<br />

Dont la durée soit éternelle :<br />

Le temps finira bien par l’effacer un jour.<br />

Hélas ! Mais hélas !<br />

Le supplice de l’éternité n’a pas la même issue;<br />

Il prolonge sans fin le martyre.<br />

Oui, comme jésus le dit lui-même :<br />

Hors de l’Eternité, point de salut.<br />

Éternité, tu m’emplis d’anxiété,<br />

L’éternité, c’est vraiment trop long !<br />

Hélas ! Il ne s’agit vraiment pas d’une plaisanterie.<br />

Les flammes de l’éternité<br />

Aux autres ne se comparent point;<br />

Mon coeur en est effrayé et tremble<br />

Quand je pense à ce supplice<br />

Et que je tourne mes pensées vers les Enfers.<br />

9


0<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Gesetzt, es dau’rte der Verdammten Qual<br />

So viele Jahr, als an der Zahl<br />

Auf Erden Gras, am Himmel Sterne wären;<br />

Gesetzt, es sei die Pein so weit hinausgestellt,<br />

Als Menschen in der Welt<br />

Von Anbeginn gewesen,<br />

So wäre doch zuletzt<br />

Derselben Ziel und Maß gesetzt :<br />

Sie müßte doch einmal aufhören.<br />

Nun aber, wenn du die Gefahr,<br />

Verdammter ! tausend Millionen Jahr<br />

Mit allen Teufeln ausgestanden,<br />

So ist doch nie der Schluß vorhanden;<br />

Die Zeit, so niemand zählen kann,<br />

Fängt jeden Augenblick<br />

Zu deiner Seelen ewgem Ungelück<br />

Sich stets von neuem an.<br />

5. Air (basse)<br />

Gott ist gerecht in seinen Werken :<br />

Auf kurze Sünden dieser Welt<br />

Hat er so lange Pein bestellt;<br />

Ach wollte doch die Welt dies merken !<br />

Kurz ist die Zeit, der Tod geschwind,<br />

Bedenke dies, o Menschenkind !<br />

6. Air (alto)<br />

O Mensch, errette deine Seele,<br />

Entfliehe Satans Sklaverei<br />

Und mache dich von Sünden frei,<br />

Damit in jener Schwefelhöhle<br />

Der Tod, so die Verdammten plagt,<br />

Nicht deine Seele ewig nagt.<br />

O Mensch, errette deine Seele !<br />

7. Choral<br />

Solang ein Gott im Himmel lebt<br />

Und über alle Wolken schwebt,<br />

Wird solche Marter währen :<br />

Es wird sie plagen Kält und Hitz,<br />

Angst, Hunger, Schrecken, Feu’r und Blitz<br />

Und sie doch nicht verzehren.<br />

Denn wird sich enden diese Pein,<br />

Wenn Gott nicht mehr wird ewig sein.<br />

8. Air (basse)<br />

Wacht auf, wacht auf, verlornen Schafe,<br />

Ermuntert euch vom Sündenschlafe<br />

Und bessert euer Leben bald !<br />

Wacht auf, eh die Posaune schallt,<br />

Die euch mit Schrecken aus der Gruft<br />

Zum Richter aller Welt vor das Gerichte ruft !<br />

9. Récitatif (alto)<br />

Verlaß, o Mensch, die Wollust dieser Welt,<br />

Pracht, Hoffart, Reichtum, Ehr und Geld;<br />

Bedenke doch<br />

In dieser Zeit annoch,<br />

Da dir der Baum des Lebens grünet,<br />

Was dir zu deinem Friede dienet !<br />

Vielleicht ist dies der letzte Tag,<br />

Kein Mensch weiß, wenn er sterben mag.<br />

Wie leicht, wie bald<br />

Ist mancher tot und kalt !<br />

Man kann noch diese Nacht<br />

Den Sarg vor deine Türe bringen.<br />

Drum sei vor allen Dingen<br />

Auf deiner Seelen Heil bedacht !<br />

0. Air (duo : alto, ténor)<br />

O Menschenkind,<br />

Hör auf geschwind,<br />

Die Sünd und Welt zu lieben,<br />

Daß nicht die Pein,<br />

Wo Heulen und Zähnklappen sein,<br />

Dich ewig mag betrüben !<br />

Ach spiegle dich am reichen Mann,<br />

Der in der Qual<br />

Auch nicht einmal<br />

Ein Tröpflein Wasser haben kann !<br />

. Choral<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort,<br />

O Schwert, das durch die Seele bohrt,<br />

O Anfang sonder Ende !<br />

O Ewigkeit, Zeit ohne Zeit,<br />

Ich weiß vor großer Traurigkeit<br />

Nicht, wo ich mich hinwende.<br />

Nimm du mich, wenn es dir gefällt,<br />

Herr Jesu, in dein Freudenzelt !<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette da<br />

tirarsi, hautbois I-III, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 21<br />

Ich hatte viel Bekümmernis<br />

. Sinfonia<br />

Si l’on pense que les tourments des damnés<br />

durent autant qu’il n’en faut à l’herbe et aux étoiles<br />

pour apparaître sur la terre<br />

et dans le ciel; si l’on pense que le supplice n’a pas<br />

plus de limite que le nombre des hommes sur la<br />

terre depuis le début des temps, vo<strong>ici</strong> donc<br />

ce qui nous en donne le but et la mesure :<br />

Il faudrait bien qu’un jour il cessât.<br />

Mais si toi, le damné,<br />

Tu as enduré pendant des millions d’années<br />

Les souffrances de tous les démons,<br />

Jamais alors tu n’en verras la fin;<br />

Le temps, que personne ne sait mesurer,<br />

Renaît à chaque instant,<br />

Toujours nouveau,<br />

Pour l’éternel tourment de ton âme.<br />

Dieu est juste en ses oeuvres.<br />

Aux brefs péchés de cette terre,<br />

Il a donné de longs supplices;<br />

Ah ! Si la terre pouvait seulement s’en souvenir !<br />

Bref est le temps, prompte est la mort à venir,<br />

Penses-y, ô enfant de l’homme !<br />

Homme, sauve ton âme,<br />

Échappe à l’esclavage de Satan<br />

Et délivre-toi des péchés,<br />

Pour que la mort, qui accable les damnes,<br />

Dans le gouffre aux odeurs de soufre<br />

Ne ronge à jamais ton âme<br />

Homme, cherche le salut de ton âme !<br />

Aussi longtemps qu’un Dieu sera aux cieux<br />

pour régner par-delà les nuages,<br />

existera alors un tel martyre : Tour à tour<br />

accablés par le froid, la chaleur, par la peur et la<br />

faim, la frayeur et le feu et la foudre, ces maux<br />

pourtant ne les consumeront pas.<br />

Et ce supplice ne prendra fin<br />

Que si Dieu n’est plus éternel.<br />

Réveillez-vous, réveillez-vous, brebis égarées,<br />

Sortez de la torpeur des péchés et hâtez-vous de<br />

sanctifier votre vie ! Réveillez-vous avant que ne<br />

retentisse la trompette qui dans l’effroi vous sortira<br />

de la tombe et vous mènera au tribunal divin<br />

devant le juge suprême de la terre !<br />

Abandonne, homme, les voluptés de cette terre :<br />

luxe, vanité, richesses, honneur et argent.<br />

Songe donc dès maintenant,<br />

Alors que verdit l’arbre de vie,<br />

A ce qui peut te procurer la paix.<br />

Peut-être est-ce là ton dernier jour.<br />

Aucun homme ne sait quand il doit mourir.<br />

Comme il est facile et rapide pour quelqu’un d’être<br />

soudain mort et froid<br />

Et peut-être que dès cette nuit<br />

Un cercueil attendra à ta porte.<br />

C’est pourquoi songe d’abord<br />

Au salut de ton âme !<br />

Ô enfant de l’homme,<br />

Tu cesseras vite<br />

D’adorer le péché et la terre,<br />

Pour que le supplice<br />

Où l’on hurle et claque des dents<br />

Ne te soit pas infligé pour l’éternité !<br />

Ah ! médite l’exemple de l’homme riche<br />

A qui dans la souffrance<br />

Manque jusqu’à<br />

La moindre goutte d’eau !<br />

Ô Éternité, parole foudroyante,<br />

Ô glaive qui transperce l’âme,<br />

Ô commencement sans fin !<br />

Ô Éternité, temps intemporel,<br />

Ma tristesse est si grande<br />

Que je ne sais de quel côté me tourner.<br />

Reçois-moi, si tu le veux,<br />

Seigneur jésus, dans ton ciel de joie !<br />

J’étais en plein chagrin


Ich hatte viel Bekümmernis<br />

. Choeur<br />

Ich hatte viel Bekümmernis in meinem Herzen;<br />

aber deine Tröstungen erquicken meine Seele.<br />

3. Air (soprano)<br />

Seufzer, Tränen, Kummer, Not,<br />

Ängstlichs Sehnen, Furcht und Tod<br />

Nagen mein beklemmtes Herz,<br />

Ich empfinde Jammer, Schmerz.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Wie hast du dich, mein Gott,<br />

In meiner Not,<br />

In meiner Furcht und Zagen<br />

Denn ganz von mir gewandt ?<br />

Ach ! kennst du nicht dein Kind ?<br />

Ach ! hörst du nicht das Klagen<br />

Von denen, die dir sind<br />

Mit Bund und Treu verwandt ?<br />

Da warest meine Lust<br />

Und bist mir grausam worden;<br />

Ich suche dich an allen Orten,<br />

Ich ruf und schrei dir nach,<br />

Allein mein Weh und Ach !<br />

Scheint itzt, als sei es dir ganz unbewusst.<br />

5. Air (ténor)<br />

Bäche von gesalznen Zähren,<br />

Fluten rauschen stets einher.<br />

Sturm und Wellen mich versehren,<br />

Und dies trübsalsvolle Meer<br />

Will mir Geist und Leben schwächen,<br />

Mast und Anker wollen brechen,<br />

Hier versink ich in den Grund,<br />

Dort seh ins der Hölle Schlund.<br />

6. Choeur<br />

Was betrübst du dich, meine Seele, und bist so<br />

unruhig in mir ? Harre auf Gott; denn ich werde<br />

ihm noch danken, daß er meines Angesichtes Hilfe<br />

und mein Gott ist.<br />

7. Récitatif (dialogue : soprano, basse)<br />

Seele (S), Jesus (B)<br />

Sopran : Ach Jesu, meine Ruh,<br />

Mein Licht, wo bleibest du ?<br />

Baß : O Seele sieh ! Ich bin bei dir.<br />

Sopran : Bei mir ?<br />

Hier ist ja lauter Nacht.<br />

Baß : Ich bin dein treuer Freund,<br />

Der auch im Dunkeln wacht,<br />

Wo lauter Schalken seind.<br />

Sopran : Brich doch mit deinem Glanz und Licht<br />

des Trostes ein.<br />

Baß : Die Stunde kömmet schon,<br />

Da deines Kampfes Kron’<br />

Dir wird ein süßes Labsal sein.<br />

8. Air (duo : soprano, basse)<br />

Seele (S), Jesus (B)<br />

Sopran : Komm, mein Jesu, und erquicke,<br />

Baß : Ja, ich komme und erquicke<br />

Sopran : Und erfreu mit deinem Blicke.<br />

Baß : Dich mit meinem Gnadenblicker,<br />

Sopran : Diese Seele,<br />

Baß : Deine Seele,<br />

Sopran : Die soll sterben,<br />

Baß : Die soll leben,<br />

Sopran : Und nicht leben<br />

Baß : Und nicht sterben<br />

Sopran : Und in ihrer Unglückshöhle<br />

Baß : Hier aus dieser wunden Höhle<br />

Sopran : Ganz verderben ?<br />

Baß : Sollst du erben<br />

Sopran : Ich muß stets in Kummer schweben,<br />

Baß : Heil ! durch diesen Saft der Reben,<br />

Sopran : Ja, ach ja, ich bin verloren !<br />

Baß : Nein, ach nein, du bist erkoren !<br />

Sopran : Nein, ach nein, du hassest mich !<br />

Baß : Ja, ach ja, ich liebe dich !<br />

Sopran : Ach, Jesu, durchsüße mir Seele und<br />

Herze,<br />

Baß : Entweichet, ihr Sorgen, verschwinde, du<br />

Schmerze !<br />

Sopran : Komm, mein Jesu, und erquicke<br />

Baß : Ja, ich komme und erquicke<br />

Sopran : Mit deinem Gnadenblicke !<br />

Baß : Dich mit meinem Gnadenblicke<br />

9. Choeur<br />

Sei nun wieder zufrieden, meine Seele, denn der<br />

Herr tut dir Guts.<br />

Chor : Was helfen uns die schweren Sorgen,<br />

Was hilft uns unser Weh und Ach ?<br />

Was hilft es, daß wir alle Morgen<br />

Beseufzen unser Ungemach ?<br />

Wir machen unser Kreuz und Leid<br />

Nur größer durch die Traurigkeit.<br />

J’étais en plein chagrin<br />

J’étais en plein chagrin; mais tes consolations<br />

rafraîchissent mon âme.<br />

Soupir, larmes, chagrin, détresse,<br />

Attente anxieuse, crainte et mort<br />

Rongent mon coeur opprimé,<br />

Je ressens affliction et douleur.<br />

Comment as-tu pu, mon Dieu,<br />

Dans ma détresse, dans ma crainte et mon découragement,<br />

te détourner entièrement<br />

de moi ?<br />

Hélas ! Ne connais-tu plus ton enfant ?<br />

Hélas ! N’entends-tu pas la plainte<br />

De ceux qui te sont fidèlement attachés ?<br />

Tu étais mes délices<br />

Et tu m’es devenu cruel;<br />

Je te cherche en tous lieux,<br />

Je t’appelle, je te réclame à grands cris<br />

Mais je n’entends que ma propre plainte et ma<br />

lamentation !<br />

Il semble que tout cela te soit indifférent.<br />

Des ruisseaux de larmes amères<br />

Ne cessent de s’écouler en mugissant.<br />

La tempête et les vagues me meurtrissent<br />

Et cette mer d’affliction<br />

Veut affaiblir mon esprit et ma vie,<br />

Le mât et l’ancre vont se rompre,<br />

Je sombre dans l’abîme,<br />

Où j’aprçois le gouffre de l’enfer.<br />

Qu’as-tu à t’affliger, mon âme, et à t’inquiéter en<br />

moi ? Espère en Dieu; car je le louerai encore, lui<br />

qui est le secours de ma face et mon Dieu.<br />

Âme (S), Jésus (B)<br />

Soprano : Hélas Jésus, ma paix,<br />

Ma lumière, où es-tu ?<br />

Basse : Ô âme, regarde ! Je suis là, près de toi.<br />

Soprano : Près de moi ?<br />

Mais il n’y a que la nuit noire.<br />

Basse : Je suis ton ami fidèle,<br />

Qui veille aussi dans les ténèbres<br />

Où tout n’est que maléfice.<br />

Soprano : Apparais donc dans l’éclat et la lumière<br />

du réconfort !<br />

Basse : L’heure arrive<br />

Où ton combat sera couronné<br />

D’un doux réconfort.<br />

Âme (S), Jésus (B)<br />

Soprano : Viens, Jésus, rafraîchir<br />

Basse : Oui, je viens rafraîchir<br />

Soprano : Et la réjouir de ton regard<br />

Basse : Par mon regard clément<br />

Soprano : Cette âme<br />

Basse : Ton âme<br />

Soprano : Qui doit mourir<br />

Basse : Qui doit vivre<br />

Soprano : Et non vivre.<br />

Basse : Et non mourir.<br />

Soprano : Et dans cet enfer de malheur<br />

Basse : Ici dans cet enfer blessant<br />

Soprano : S’abîmer entièrement<br />

Basse : Tu dois hériter<br />

Soprano : Je dois toujours être suspendu à la peine<br />

Basse : La guérison par la sève de la vigne.<br />

Soprano : Oui, mais oui, je suis perdu !<br />

Basse : Non, mais non, tu es élu !<br />

Soprano : Non, mais non, tu me haïs !<br />

Basse : Oui, mais oui, je t’aime !<br />

Soprano : Ah Jésus, adoucis mon âme et mon<br />

coeur !<br />

Basse : Echappez-vous, soucis, disparaissez,<br />

douleurs !<br />

Soprano : Viens, mon Jésus, me réconforter<br />

Basse : Oui, je viens te réconforter<br />

Soprano : De ton regard de grâce !<br />

Basse : De mon regard de grâce !<br />

Réjouis-toi de nouveau, mon âme, car le Seigneur<br />

te fais du bien.<br />

Chœur : A quoi nous servent les lourds soucis,<br />

A quoi nous servent notre douleur et<br />

nos plaintes ?<br />

A quoi sert tous les matins de gémir sur<br />

l’adversité ?<br />

Nous ne faisons qu’augmenter notre croix et


Solistes : Sei nun wieder zufrieden, meine Seele,<br />

denn der Herr tut dir Guts.<br />

Choeur : Denk nicht in deiner Drangsalshitze,<br />

Daß du von Gott verlassen seist,<br />

Und daß Gott der im Schoße sitze,<br />

Der sich mit stetem Glücke speist.<br />

Die folgend Zeit verändert viel<br />

Und setzet jeglichem sein Ziel.<br />

0. Air (ténor)<br />

Erfreue dich, Seele, erfreue dich, Herze,<br />

Entweiche nun, Kummer, verschwinde, du<br />

Schmerze !<br />

Verwandle dich, Weinen, in lauteren Wein,<br />

Es wird nun mein Ächzen ein Jauchzen mir sein !<br />

Es brennet und sammet die reineste Kerze<br />

Der Liebe, des Trostes in Seele und Brust,<br />

Weil Jesus mich tröstet mit himmlischer Lust.<br />

. Choeur<br />

Das Lamm, das erwürget ist, ist würdig zu nehmen<br />

Kraft und Reichtum und Weisheit und Stärke und<br />

Ehre und Preis und Lob.<br />

Lob und Ehre und Preis und Gewalt sei unserm<br />

Gott von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen, Alleluja !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, tromba I-III,<br />

trombone I-IV, timbales, hautbois, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 22<br />

Jesus nahm zu sich die Zwölfe<br />

. Arioso (tenor, basse, choeur)<br />

Tenor : Jesus nahm zu sich die Zwölfe<br />

und sprach :<br />

Baß : Sehet, wir gehn hinauf gen Jerusalem, und<br />

es wird alles vollendet werden, das geschrieben ist<br />

von des Menschen Sohn.<br />

Chor<br />

Sie aber vernahmen der keines und wußten nicht,<br />

was das gesaget war.<br />

. Air (alto)<br />

Mein Jesu, ziehe mich nach dir,<br />

Ich bin bereit, ich will von hier<br />

Und nach Jerusalem zu deinen Leiden gehn.<br />

Wohl mir, wenn ich die Wichtigkeit<br />

Von dieser Leid- und Sterbenszeit<br />

Zu meinem Troste kann durchgehends wohl<br />

verstehn !<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Mein Jesu, ziehe mich, so werd ich laufen,<br />

Denn Fleisch und Blut verstehet ganz und gar,<br />

Nebst deinen Jüngern nicht, was das gesaget war.<br />

Es sehnt sich nach der Welt und nach dem größten<br />

Haufen;<br />

Sie wollen beiderseits, wenn du verkläret bist,<br />

Zwar eine feste Burg auf Tabors Berge bauen;<br />

Hingegen Golgatha, so voller Leiden ist,<br />

In deiner Niedrigkeit mit keinem Auge schauen.<br />

Ach ! kreuzige bei mir in der verderbten Brust<br />

Zuvörderst diese Welt und die verbotne Lust,<br />

So werd ich, was du sagst, vollkommen wohl<br />

verstehen<br />

Und nach Jerusalem mit tausend Freuden gehen.<br />

4. Air (ténor)<br />

Mein alles in allem, mein ewiges Gut,<br />

Verbeßre das Herze, verändre den Mut;<br />

Schlag alles darnieder,<br />

Was dieser Entsagung des Fleisches zuwider !<br />

Doch wenn ich nun geistlich ertötet da bin,<br />

So ziehe mich nach dir in Friede dahin !<br />

5. Choral<br />

Ertöt uns durch dein Güte,<br />

Erweck uns durch dein Gnad;<br />

Den alten Menschen kränke,<br />

Daß der neu’ leben mag<br />

Wohl hie auf dieser Erden,<br />

Den Sinn und all Begehren<br />

Und G’danken hab’n zu dir.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 23<br />

Du wahrer Gott und Davids Sohn<br />

. Air (Duo : soprano, alto)<br />

Du wahrer Gott und Davids Sohn,<br />

Der du von Ewigkeit in der Entfernung schon<br />

Mein Herzeleid und meine Leibespein<br />

Umständlich angesehn, erbarm dich mein !<br />

Und laß durch deine Wunderhand,<br />

Die so viel Böses abgewandt,<br />

notre souffrance<br />

En nous livrant à la tristesse.<br />

Solistes : Réjouis-toi de nouveau, mon âme, car le<br />

Seigneur te fais du bien.<br />

Choeur : Ne pense pas, sous le poids des tourments,<br />

que tu sois abandonné de Dieu,<br />

Et que Dieu ne soit là que pour celui<br />

Qui vit dans une constante fél<strong>ici</strong>té.<br />

Les temps à venir changeront bien des choses,<br />

Et fixeront à chacun son but.<br />

Réjouis-toi, mon âme réjouis-toi, mon coeur,<br />

Dissipez-vous maintenant, soucis,<br />

disparaissez douleurs !<br />

Pleurs, transformez-vous en bon vin,<br />

Mes gémissements font se faire cris d’allégresse !<br />

La plus pure flamme de l’amour et du réconfort,<br />

Brûle dans mon âme et dans mon coeur,<br />

Car Jésus me console de sa joie divine.<br />

L’agneau égorgé est digne de recevoir force et<br />

richesse, Sagesse et puissance, honneur,<br />

gloire et louange.<br />

Louange et honneur, gloire et puissance à notre<br />

Dieu pour l’éternité. Ainsi soit-il, Alléluia !<br />

Jésus prit avec lui les Douze<br />

Ténor :<br />

Jésus prit avec lui les Douze et leur dit :<br />

Basse :<br />

Vo<strong>ici</strong> que nous montons à Jérusalem et tout ce qui<br />

est écrit s’accomplira pour le Fils et l’homme.<br />

Choeur :<br />

Mais ils n’y comprirent rien et ne savaient pas de<br />

quoi il voulait parler<br />

Jésus, attire-moi,<br />

Je suis prêt, je veux partir d’<strong>ici</strong><br />

Et me rendre à Jérusalem, lieu de<br />

tes souffrances.<br />

Bienheureux serais-je, si, pour ma consolation,<br />

Je comprenais à tout moment la signification<br />

De ces moments de souffrance et d’agonie !<br />

Mon Jésus, attire-moi et j’accourrai,<br />

Car la chair et le sang ne comprennent que trop<br />

diff<strong>ici</strong>lement. Comme tes disciples, après les<br />

paroles que tu as prononcées, ils sont attirés par le<br />

monde et la foule; Ils veulent certes d’une part, à<br />

ta transfiguration, bâtir une citadelle sur le mont<br />

Tabor, mais d’autre part, ils ne veulent pas jeter un<br />

regard sur Golgotha, envahi de toute la souffrance<br />

de ton abaissement. Ah ! crucifie en moi, dans<br />

mon coeur corrompu, tout d’abord le monde et ses<br />

plaisirs interdits, ainsi je comprendrai parfaitement<br />

tes paroles et je me rendrai à Jérusalem animé de<br />

mille joies.<br />

Mon tout suprême mon bien éternel, rends mon<br />

coeur meilleur, transforme mon courage;<br />

Combats tout ce qui s’oppose en moi à la renonciation<br />

à la chair ! Car si je suis mortifié dans mon<br />

esprit, alors tu m’attires vers toi dans la paix.<br />

Mortifie-nous par ta bonté,<br />

Éveille-nous par ta grâce :<br />

Extirpe en nous le vieil homme<br />

Afin que le nouveau puisse vivre<br />

Bienheureux sur cette terre<br />

Et que nos sens, nos désirs<br />

Et nos pensées soient avec toi.<br />

Toi Dieu véritable et fils de David<br />

Toi Dieu véritable et fils de David,<br />

Toi qui, du fond de l’éternité, as déjà longuement<br />

contemplé l’affliction de mon coeur et les souffrances<br />

de mon corps, prends pitié de moi !<br />

Et par ta main miraculeuse, qui a déjà détourné<br />

tant de maux, fais que me soient également


Mir gleichfalls Hilf und Trost geschehen.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Ach ! gehe nicht vorüber;<br />

Du, aller Menschen Heil,<br />

Bist ja erschienen,<br />

Die Kranken und nicht die Gesunden zu bedienen.<br />

Drum nehm ich ebenfalls an deiner Allmacht teil;<br />

Ich sehe dich auf diesen Wegen,<br />

Worauf man<br />

Mich hat wollen legen,<br />

Auch in der Blindheit an.<br />

Ich fasse mich<br />

Und lasse dich<br />

Nicht ohne deinen Segen.<br />

3. Choeur<br />

Aller Augen warten, Herr,<br />

Du allmächtger Gott, auf dich,<br />

Und die meinen sonderlich.<br />

Gib denselben Kraft und Licht,<br />

Laß sie nicht<br />

Immerdar in Finsternissen !<br />

Künftig soll dein Wink allein<br />

Der geliebte Mittelpunkt<br />

Aller ihrer Werke sein,<br />

Bis du sie einst durch den Tod<br />

4. Choral<br />

Christe, du Lamm Gottes,<br />

Der du trägst die Sünd der Welt,<br />

Erbarm dich unser !<br />

Christe, du Lamm Gottes,<br />

Der du trägst die Sünd der Welt,<br />

Erbarm dich unser !<br />

Christe, du Lamm Gottes,<br />

Der du trägst die Sünd der Welt,<br />

Gib uns dein’ Frieden. Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T. Choeur : S A T B, cornetto, trombone<br />

I-III, hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 24<br />

Ein ungefärbt Gemüte<br />

. Air (alto)<br />

Ein ungefärbt Gemüte<br />

Von deutscher Treu und Güte<br />

Macht uns vor Gott und Menschen schön.<br />

Der Christen Tun und Handel,<br />

Ihr ganzer Lebenswandel<br />

Soll auf dergleichen Fuße stehn.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Die Redlichkeit<br />

Ist eine von den Gottesgaben.<br />

Daß sie bei unsrer Zeit<br />

So wenig Menschen haben,<br />

Das macht, sie bitten Gott nicht drum.<br />

Denn von Natur geht unsers Herzens Dichten<br />

Mit lauter Bösem um;<br />

Soll’s seinen Weg auf etwas Gutes richten,<br />

So muß es Gott durch seinen Geist regieren<br />

Und auf der Bahn der Tugend führen.<br />

Verlangst du Gott zum Freunde,<br />

So mache dir den Nächsten nicht zum Feinde<br />

Durch Falschheit, Trug und List !<br />

Ein Christ<br />

Soll sich der Taubenart bestreben<br />

Und ohne Falsch und Tücke leben.<br />

Mach aus dir selbst ein solches Bild,<br />

Wie du den Nächsten haben willt !<br />

3. Choeur<br />

Alles nun, das ihr wollet, daß euch die Leute tun<br />

sollen, das tut ihr ihnen.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Die Heuchelei<br />

Ist eine Brut, die Belial gehecket.<br />

Wer sich in ihre Larve stecket,<br />

Der trägt des Teufels Liberei.<br />

Wie ? lassen sich denn Christen<br />

Dergleichen auch gelüsten ?<br />

Gott sei’s geklagt ! die Redlichkeit ist teuer.<br />

Manch teuflisch Ungeheuer<br />

Sieht wie ein Engel aus.<br />

Man kehrt den Wolf hinein,<br />

Den Schafspelz kehrt man raus.<br />

Wie könnt es ärger sein ?<br />

Verleumden, Schmähn und Richten,<br />

Verdammen und Vernichten<br />

Ist überall gemein.<br />

So geht es dort, so geht es hier.<br />

Der liebe Gott behüte mich dafür !<br />

5. Air (ténor)<br />

Treu und Wahrheit sei der Grund<br />

Aller deiner Sinnen,<br />

Wie von außen Wort und Mund,<br />

Sei das Herz von innen.<br />

dispensés secours et consolation.<br />

Ah ! ne passe pas en m’ignorant;<br />

Toi, Sauveur de tous les hommes,<br />

C’est pour servir les malades et non<br />

les bien portants<br />

Que tu es venu au monde<br />

C’est pourquoi je part<strong>ici</strong>pe également à<br />

ta toute-puissance.<br />

Je te vois sur ces chemins où l’on<br />

A voulu me placer ; même aveugle, je t’y vois.<br />

Je ne me conçois pas sans ta bénédiction<br />

Et je n’ai de cesse que tu me la donnes.<br />

Tous les yeux sont sur toi et espèrent,<br />

Dieu tout-puissant,<br />

Et les miens tout particulièrement.<br />

Donne-leur force et lumière,<br />

Ne les laisse pas<br />

A jamais dans les ténèbres !<br />

Que ton témoignage soit seul à l’avenir<br />

Le centre de toutes leurs oeuvres<br />

Jusqu’à ce que tu songes un jour<br />

A les refermer par la mort.<br />

Christ, agneau de Dieu,<br />

Qui porte les péchés du monde,<br />

Aie pitié de nous !<br />

Christ, agneau de Dieu,<br />

Qui porte les péchés du monde,<br />

Aie pitié de nous !<br />

Christ, agneau de Dieu,<br />

Qui porte les péchés du monde,<br />

Donne-nous ta paix. Ainsi soit-il.<br />

Une âme sincère<br />

Un caractère sincère d’une loyauté et d’une bonté<br />

toutes germaniques nous embelli aux yeux de Dieu<br />

et des hommes.<br />

Les faits et gestes des chrétiens, toute leur conduite<br />

doivent se tenir sur un même pied.<br />

La loyauté est l’un des dons de Dieu,<br />

Qu’à notre époque si peu d’hommes possèdent<br />

parce qu’ils ne prient pas Dieu de la leur accorder.<br />

Car le fond de notre cœur est par nature porté<br />

au mal;<br />

S’il veut diriger son chemin vers quelque chose de<br />

bon, il faut laisser Dieu régir ton esprit pour qu’il<br />

te conduise sur la voie de la vertu.<br />

Si tu désires avoir Dieu pour ami<br />

Ne fais pas de ton prochain un ennemi<br />

Par la fausseté, la tromperie et la ruse !<br />

Un chrétien<br />

Doit aspirer à la pureté de la colombe<br />

Et vivre sans dupl<strong>ici</strong>té et perfidie.<br />

Fais de toi-même l’image<br />

Que tu veux avoir de ton prochain !<br />

Tout ce que vous voudrez que les hommes vous<br />

fassent, faites-le-leur aussi.<br />

L’hypocrisie est une couvée de Bélial.<br />

Celui qui se fourre dans ce nid<br />

Porte alors la marque du diable.<br />

Comment les chrétiens se laissent-ils aller<br />

A convoiter des choses semblables ?<br />

On peut s’en plaindre à Dieu ! La loyauté est rare.<br />

Plus d’un monstre diabolique a l’air d’un ange.<br />

On cache le loup en soi pour ne montrer que la<br />

toison du mouton.<br />

Comment les choses pourraient être pire ?<br />

Calomnie, outrage, condamnation, malédiction<br />

et extermination sont partout répandus. Ici, les<br />

choses sont ainsi, elles le sont aussi là.<br />

Que Dieu m’en garde !<br />

Que la loyauté et la vérité soient le fondement<br />

de toutes tes pensées et que ce que font entendre<br />

tes paroles et ta bouche, soit semblable à ce que<br />

contient ton coeur. La bonté et l’abondance de ver-<br />

3


Gütig sein und tugendreich<br />

Macht uns Gott und Engeln gleich.<br />

4<br />

6. Choral<br />

O Gott, du frommer Gott,<br />

Du Brunnquell aller Gaben,<br />

Ohn den nichts ist, was ist,<br />

Von dem wir alles haben,<br />

Gesunden Leib gib mir,<br />

Und daß in solchem Leib<br />

Ein unverletzte Seel<br />

Und rein Gewissen bleib.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, Clarino,<br />

hautbois I/II, hautbois d’amour I/II, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 25<br />

Es ist nichts Gesundes an meinem Leibe<br />

. Choeur<br />

Es ist nichts Gesundes an meinem Leibe vor<br />

deinem Dräuen und ist kein Friede in meinen<br />

Gebeinen vor meiner Sünde.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Die ganze Welt ist nur ein Hospital,<br />

Wo Menschen von unzählbar großer Zahl<br />

Und auch die Kinder in der Wiegen<br />

An Krankheit hart darniederliegen.<br />

Den einen quälet in der Brust<br />

Ein hitzges Fieber böser Lust;<br />

Der andre lieget krank<br />

An eigner Ehre häßlichem Gestank;<br />

Den dritten zehrt die Geldsucht ab<br />

Und stürzt ihn vor der Zeit ins Grab.<br />

Der erste Fall hat jedermann beflecket<br />

Und mit dem Sündenaussatz angestecket.<br />

Ach ! dieses Gift durchwühlt auch meine Glieder.<br />

Wo find ich Armer Arzenei ?<br />

Wer stehet mir in meinem Elend bei ?<br />

Wer ist mein Arzt, wer hilft mir wieder ?<br />

3. Air (basse)<br />

Ach, wo hol ich Armer Rat ?<br />

Meinen Aussatz, meine Beulen<br />

Kann kein Kraut noch Pflaster heilen<br />

Als die Salb aus Gilead.<br />

Du, mein Arzt, Herr Jesu, nur<br />

Weißt die beste Seelenkur.<br />

Hélas, pauvre de moi, où prendre conseil ?<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

O Jesu, lieber Meister,<br />

Zu dir flieh ich;<br />

Ach, stärke die geschwächten Lebensgeister !<br />

Erbarme dich,<br />

Du Arzt und Helfer aller Kranken,<br />

Verstoß mich nicht<br />

Von deinem Angesicht !<br />

Mein Heiland, mache mich von Sündenaussatz<br />

rein,<br />

So will ich dir<br />

Mein ganzes Herz dafür<br />

Zum steten Opfer weihn<br />

Und lebenslang vor deine Hülfe danken.<br />

5. Air (soprano)<br />

Öffne meinen schlechten Liedern,<br />

Jesu, dein Genadenohr !<br />

Wenn ich dort im höhern Chor<br />

Werde mit den Engeln singen,<br />

Soll mein Danklied besser klingen.<br />

6. Choral<br />

Ich will alle meine Tage<br />

Rühmen deine starke Hand,<br />

Daß du meine Plag und Klage<br />

Hast so herzlich abgewandt.<br />

Nicht nur in der Sterblichkeit<br />

Soll dein Ruhm sein ausgebreit’ :<br />

Ich wills auch hernach erweisen<br />

Und dort ewiglich dich preisen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, cornetto,<br />

trombone I-III, flûte I-III, hautbois I/II, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 26<br />

Ach wie flüchtig, ach wie nichtig<br />

. Choeur<br />

Ach wie flüchtig, ach wie nichtig<br />

Ist der Menschen Leben !<br />

Wie ein Nebel bald entstehet<br />

Und auch wieder bald vergehet,<br />

tus nous rendent semblables à Dieu et aux anges.<br />

Ô Dieu, Dieu très saint,<br />

Source de tous les dons,<br />

Toi sans qui rien n’existerait<br />

De tout ce que nous avons,<br />

Donne-moi un corps sain<br />

Et fais que dans ce corps<br />

Habitent une âme intacte<br />

Et une conscience pure.<br />

Il n’y a rien d’intact en ma chair<br />

Il n’ y a rien d’intact en ma chAir (soprano)ous<br />

l’effet de ta colère, rien de sain dans mes os après<br />

ma faute.<br />

Le monde entier n’est qu’un hôpital<br />

Où une multitude de gens<br />

Et aussi d’enfants au berceau<br />

Sont alités durement éprouvés par la maladie.<br />

L’un est tourmenté dans sa poitrine<br />

Par l’ardeur maligne d’une brûlante fièvre;<br />

L’autre gît malade de l’immonde puanteur<br />

de sa propre gloire.<br />

Le troisième est dévoré par la cupidité qui le<br />

précipite avant l’heure, dans la tombe.<br />

Le péché originel a souillé et contaminé tout le<br />

monde de sa lèpre du péché.<br />

Hélas ! ce poison ronge aussi mes membres;<br />

Pauvre de moi, où trouver remède ?<br />

Qui m’assiste dans ma misère ?<br />

Qui est mon médecin, qui veut encore m’aider ?<br />

Hélas, pauvre de moi, où prendre conseil ?<br />

Ma lèpre, mes tumeurs ne peuvent être guéries<br />

par de simples pansements ou tisanes comme le<br />

baume de Galaad. (Jérémie 46, )<br />

Toi, Seigneur Jésus, mon médecin, toi seul<br />

Connaît les meilleurs soins pour mon âme.<br />

Ô Jésus, mon maître, je me réfugie auprès de toi,<br />

Fortifie mon tonus affaibli.<br />

Aie pitié, toi qui es docteur et sauveur de tous les<br />

malades. Ne m’éloigne pas de ton regard !<br />

Mon Sauveur, purifie-moi de la lèpre du péché,<br />

Je veux pour cela t’offrir le sacrifice consacré<br />

de mon coeur et te remercier ma vie entière de<br />

ton aide.<br />

Jésus, prête l’oreille de ta grâce à mes pauvres<br />

chants ! Quand je chanterai avec les anges dans le<br />

choeur céleste, ma louange revêtira de bien plus<br />

beaux accents.<br />

Je veux consacrer tous les jours de<br />

mon existence<br />

A célébrer le pouvoir de ta main,<br />

Puisque tu as avec tant d’amour<br />

Écarté mes tourments et mes plaintes.<br />

Ce n’est pas seulement parmi les mortels<br />

Que doit être propagée ta gloire :<br />

Je veux aussi en témoigner dans l’au-delà<br />

Et t’y glorifier éternellement.<br />

Hélas, combien éphémère, combien vaine<br />

Hélas, que la vie humaine est éphémère et vaine.<br />

Elle naît comme un brouillard et se dissipe<br />

aussi vite.<br />

Voyez, ainsi va notre vie !


. Air (ténor)<br />

So schnell ein rauschend Wasser schießt,<br />

So eilen unser Lebenstage.<br />

Die Zeit vergeht, die Stunden eilen,<br />

Wie sich die Tropfen plötzlich teilen,<br />

Wenn alles in den Abgrund schießt.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Die Freude wird zur Traurigkeit,<br />

Die Schönheit fällt als eine Blume,<br />

Die größte Stärke wird geschwächt,<br />

Es ändert sich das Glücke mit der Zeit,<br />

Bald ist es aus mit Ehr und Ruhme,<br />

Die Wissenschaft und was ein Mensche dichtet,<br />

Wird endlich durch das Grab vernichtet.<br />

4. Air (basse)<br />

An irdische Schätze das Herze zu hängen,<br />

Ist eine Verführung der törichten Welt.<br />

Wie leichtlich entstehen verzehrende Gluten,<br />

Wie rauschen und reißen die wallenden Fluten,<br />

Bis alles zerschmettert in Trümmern zerfällt.<br />

5. Récitatif (soprano)<br />

Die höchste Herrlichkeit und Pracht<br />

Umhüllt zuletzt des Todes Nacht.<br />

Wer gleichsam als ein Gott gesessen,<br />

Entgeht dem Staub und Asche nicht,<br />

Und wenn die letzte Stunde schläget,<br />

Daß man ihn zu der Erde träget,<br />

Und seiner Hoheit Grund zerbricht,<br />

Wird seiner ganz vergessen.<br />

6. Choral<br />

Ach wie flüchtig, ach wie nichtig<br />

Sind der Menschen Sachen !<br />

Alles, alles, was wir sehen,<br />

Das muß fallen und vergehen.<br />

Wer Gott fürcht’, bleibt ewig stehen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, flûte<br />

traverso, hautbois I-III, violon solo, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 27<br />

Wer weiß, wie nahe mir mein Ende ?<br />

. Choral et Récitatif (soprano, alto, ténor)<br />

Wer weiß, wie nahe mir mein Ende ?<br />

Sopran :<br />

Das weiß der liebe Gott allein,<br />

Ob meine Wallfahrt auf der Erden<br />

Kurz oder länger möge sein.<br />

Hin geht die Zeit, her kommt der Tod,<br />

Alt :<br />

Und endlich kommt es doch so weit,<br />

Daß sie zusammentreffen werden.<br />

Ach, wie geschwinde um behende<br />

Kann kommen meine Todesnot !<br />

Tenor :<br />

Wer weiß, ob heute nicht<br />

Mein Mund die letzten Worte spricht.<br />

Drum bet ich alle Zeit :<br />

Mein Gott, ich bitt durch Christi Blut,<br />

Mach’s nur mit meinem Ende gut !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Mein Leben hat kein ander Ziel,<br />

Als daß ich möge selig sterben<br />

Und meines Glaubens Anteil erben;<br />

Drum leb ich allezeit<br />

Zum Grabe fertig und bereit,<br />

Und was das Werk der Hände tut,<br />

Ist gleichsam, ob ich sicher wüßte,<br />

Daß ich noch heute sterben müßte :<br />

Denn Ende gut, macht alles gut !<br />

3. Air (alto)<br />

Willkommen ! will ich sagen,<br />

Wenn der Tod ans Bette tritt.<br />

Fröhlich will ich folgen, wenn er ruft,<br />

In die Gruft,<br />

Alle meine Plagen<br />

Nehm ich mit.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Ach, wer doch schon im Himmel wär !<br />

Ich habe Lust zu scheiden<br />

Und mit dem Lamm,<br />

Das aller Frommen Bräutigam,<br />

Mich in der Seligkeit zu weiden.<br />

Flügel her !<br />

Ach, wer doch schon im Himmel wär !<br />

5. Air (basse)<br />

Gute Nacht, du Weltgetümmel !<br />

Itzt mach ich mit dir Beschluß;<br />

Ich steh schon mit einem Fuß<br />

Les jours de notre vie s’écoulent aussi hâtivement<br />

que les eaux impétueuses. Le temps passe, les heures<br />

s’enfuient semblables aux gouttes qui soudain se<br />

fractionnent, lorsque tout descend dans le gouffre.<br />

La joie se transforme en tristesse,<br />

La beauté se flétrit comme une fleur,<br />

La plus grande force faiblira,<br />

La chance tourne avec du temps,<br />

C’en est bientôt fait de l’honneur et<br />

de la renommée,<br />

La science et toutes les créations de<br />

l’esprit humain<br />

Sont finalement anéanties par la tombe<br />

Attacher son coeur aux trésors terrestres<br />

C’est là la tentation de ce monde insensé.<br />

Que le feu dévorant se lève ! Que les flots bouillonnants<br />

mugissent et se brisent<br />

Jusqu’à ce que tout retombe anéanti, en ruines !<br />

La plus haute splendeur et magnificence<br />

Est finalement recouverte par la nuit de la mort.<br />

Celui qui trôna semblable à un dieu<br />

N’échappe pas à la poussière et à la cendre,<br />

Et lorsque sonne sa dernière heure<br />

Et qu’on le porte en terre<br />

Et que s’écroulent les assises de sa grandeur,<br />

Il sombre entièrement dans l’oubli.<br />

Hélas, combien éphémères, combien vaines<br />

Sont les choses humaines !<br />

Tout, absolument tout ce que nous voyons<br />

Doit s’abîmer et disparaître;<br />

Mais celui qui craint Dieu demeure éternellement.<br />

Qui sait combien ma fin est proche<br />

Qui sait combien ma fin est proche ?<br />

Soprano :<br />

Seul Dieu sait<br />

Si mon pèlerinage sur la terre<br />

Sera bref ou long.<br />

Le temps s’enfuit, la mort approche<br />

Alto :<br />

Et voilà enfin le moment arrivé<br />

Où ils se rencontrent.<br />

Ah, combien rapidement et promptement<br />

Peuvent survenir les transes de ma mort !<br />

Ténor :<br />

Qui sait si ma bouche<br />

Ne prononce pas aujourd’hui ses<br />

dernières paroles.<br />

C’est pourquoi je prie à tout moment :<br />

Mon Dieu, je t’en prie par le sang du Christ,<br />

Veille seulement à ce que j’aie une bonne fin !<br />

Je n’ai dans ma vie d’autre but<br />

Que de mourir dans la fél<strong>ici</strong>té<br />

Et d’hériter de la part de ma foi;<br />

C’est pourquoi je vis toujours<br />

Prêt et disposé à descendre dans la tombe<br />

Et mes mains accomplissent leur ouvrage<br />

Comme si je savais sûrement<br />

Que je dois mourir dès aujourd’hui :<br />

Car une bonne fin fait que tout est bien !<br />

Bienvenue ! C’est là ce que je veux dire lorsque la<br />

mort surgira à mon chevet.<br />

A son appel je veux la suivre joyeusement jusqu’au<br />

au tombeau, emportant avec moi tous mes<br />

tourments.<br />

Ah, si l’on pouvait déjà être au ciel !<br />

J’ai grande envie de trépasser<br />

Et d’aller goûter la fél<strong>ici</strong>té<br />

Avec l’agneau, fiancé de tous les saints.<br />

Qu’on me donne des ailes !<br />

Ah, si l’on pouvait déjà être au ciel !<br />

Adieu, tumulte du monde !<br />

J’en finis maintenant avec toi;<br />

J’ai déjà un pied<br />

5


6<br />

Bei dem lieben Gott im Himmel.<br />

6. Choral<br />

Welt, ade ! ich bin dein müde,<br />

Ich will nach dem Himmel zu,<br />

Da wird sein der rechte Friede<br />

Und die ewge, stolze Ruh.<br />

Welt, bei dir ist Krieg und Streit,<br />

Nichts denn lauter Eitelkeit,<br />

In dem Himmel allezeit<br />

Friede, Freud und Seligkeit<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois<br />

I/II, hautbois da caccia, orgue obligé, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 28<br />

Gottlob ! nun geht das Jahr zu Ende<br />

. Air (soprano)<br />

Gottlob ! nun geht das Jahr zu Ende,<br />

Das neue rücket schon heran.<br />

Gedenke, meine Seele, dran,<br />

Wieviel dir deines Gottes Hände<br />

Im alten Jahre Guts getan !<br />

Stimm ihm ein frohes Danklied an;<br />

So wird er ferner dein gedenken<br />

Und mehr zum neuen Jahre schenken.<br />

. Choeur<br />

Nun lob, mein Seel, den Herren,<br />

Was in mir ist, den Namen sein !<br />

Sein Wohltat tut er mehren,<br />

Vergiß es nicht, o Herze mein !<br />

Hat dir dein Sünd vergeben<br />

Und heilt dein Schwachheit groß,<br />

Errett’ dein armes Leben,<br />

Nimmt dich in seinen Schoß.<br />

Mit reichem Trost beschüttet,<br />

Verjüngt, dem Adler gleich.<br />

Der Kön’g schafft Recht, behütet,<br />

Die leid’n in seinem Reich.<br />

3. Récitatif – Arioso (basse)<br />

So spricht der Herr : Es soll mir eine Lust sein, daß<br />

ich ihnen Gutes tun soll, und ich will sie in diesem<br />

Lande pflanzen treulich, von ganzem Herzen und<br />

von ganzer Seele.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Gott ist ein Quell, wo lauter Güte fleußt;<br />

Gott ist ein Licht, wo lauter Gnade scheinet;<br />

Gott ist ein Schatz, der lauter Segen heißt;<br />

Gott ist ein Herr, der’s treu und herzlich meinet.<br />

Wer ihn im Glauben liebt, in Liebe kindlich ehrt,<br />

Sein Wort von Herzen hört<br />

Und sich von bösen Wegen kehrt,<br />

Dem gibt er sich mit allen Gaben.<br />

Wer Gott hat, der muß alles haben.<br />

5. Air (duo : alto, ténor)<br />

Gott hat uns im heurigen Jahre gesegnet,<br />

Daß Wohltun und Wohlsein einander begegnet.<br />

Wir loben ihn herzlich und bitten darneben,<br />

Er woll auch ein glückliches neues Jahr geben.<br />

Wir hoffens von seiner beharrlichen Güte<br />

Und preisens im voraus mit dankbarm Gemüte.<br />

6. Choral<br />

All solch dein Güt wir preisen,<br />

Vater ins Himmels Thron,<br />

Die du uns tust beweisen<br />

Durch Christum, deinen Sohn,<br />

Und bitten ferner dich :<br />

Gib uns ein friedsam Jahre,<br />

Für allem Leid bewahre<br />

Und nähr uns mildiglich.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cornetto,<br />

trombone I-III, hautbois I/II, taille, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 29<br />

Wir danken dir, Gott, wir danken dir<br />

. Sinfonia<br />

. Choeur<br />

Wir danken dir, Gott, wir danken dir und verkündigen<br />

deine Wunder.<br />

3. Air (ténor)<br />

Halleluja, Stärk und Macht<br />

Sei des Allerhöchsten Namen !<br />

Zion ist noch seine Stadt,<br />

Da er seine Wohnung hat,<br />

Da er noch bei unserm Samen<br />

An der Väter Bund gedacht.<br />

Dans le ciel auprès de mon Dieu.<br />

Monde, adieu ! je suis las de toi,<br />

Je veux monter au ciel<br />

Où seront la paix véritable<br />

Et le repos éternel et suprême.<br />

Monde, tu n’offres que guerre et querelle,<br />

Rien que des futilités,<br />

Dans le ciel règnent à jamais<br />

Paix, joie et fél<strong>ici</strong>té.<br />

Dieu soit loué ! Voilà que l’année se termine<br />

Dieu soit loué ! Voilà que l’année se termine<br />

Et vo<strong>ici</strong> que déjà la nouvelle s’annonce.<br />

O mon âme, souviens-toi des bienfaits sans nombre<br />

que t’a prodigués ton Dieu cette<br />

dernière année !<br />

Entonne pour lui un joyeux cantique de reconnaissance;<br />

Ainsi se souviendra-t-il de toi<br />

Et t’offrira-t-il davantage pour l’année qui vient.<br />

Apporte, ô mon âme, tes louanges au Seigneur.<br />

Et que tout en moi appelle son nom glorieux !<br />

Il prodigue ses bienfaits à plus d’un,<br />

Ne l’oublie pas, mon coeur !<br />

Tes péchés, il te les a pardonnés,<br />

Ta grande faiblesse, il la guérit,<br />

Ta misérable vie, il la sauve<br />

Et il te garde en lui.<br />

Il t’apporte le réconfort,<br />

Te rajeunit et te rend comme l’aigle.<br />

Le roi fait régner la justice et protège<br />

Ceux qui souffrent en son royaume.<br />

Ainsi parle le Seigneur : Je trouverai ma joie à<br />

leur faire du bien et je les planterai solidement en<br />

ce pays, de tout mon coeur et de toute mon âme.<br />

(Jérémie 3 ,4 )<br />

Dieu est une source d’où ne coule que bonté<br />

Dieu est une lumière d’où ne brille que grâce;<br />

Dieu est un trésor qui ne renferme<br />

que bénédictions;<br />

Dieu est un Seigneur fidèle et aimant !<br />

Celui qui l’aime d’une foi sincère, l’honore d’un<br />

coeur d’enfant, écoute sa parole et se détourne des<br />

mauvaises voies,<br />

Dieu le comblera. Celui qui vit en Dieu, peut tout<br />

obtenir.<br />

Dieu nous a bénis cette année pour que se conjoignent<br />

bien-être et bien faire.<br />

Nous le glorifions de tout notre coeur et le prions<br />

de nous accorder le bonheur pour l’année nouvelle.<br />

Nous espérons l’obtenir de sa bonté jamais<br />

démentie et le louons par avance d’un coeur<br />

reconnaissant.<br />

Nous te louons pour toute ta bonté,<br />

Ô Père sur ton trône céleste,<br />

Comme tu nous l’as appris<br />

Par ton fils, Jésus Christ,<br />

Laisse-nous encore te demander :<br />

Accorde-nous une année remplie de paix,<br />

Garde-nous de la peine<br />

Et reste bien près de nous.<br />

Nous te rendons grâces, ô Dieu, nous te rendons<br />

grâces<br />

Nous te rendons grâce, ô Dieu, nous te rendons<br />

grâce et annonçons tes miracles.<br />

Alléluia, force et puissance<br />

soient les noms du Très-Haut !<br />

Sion est encore sa ville,<br />

Il y a sa demeure,<br />

Il a dans notre semence<br />

Encore pensé à l’alliance de nos pères.


4. Récitatif (basse)<br />

Gottlob ! es geht uns wohl !<br />

Gott ist noch unsre Zuversicht,<br />

Sein Schutz, sein Trost und Licht<br />

Beschirmt die Stadt und die Paläste,<br />

Sein Flügel hält die Mauern feste.<br />

Er läßt uns allerorten segnen,<br />

Der Treue, die den Frieden küßt,<br />

Muß für und für<br />

Gerechtigkeit begegnen.<br />

Wo ist ein solches Volk wie wir,<br />

Dem Gott so nah und gnädig ist !<br />

5. Air (soprano)<br />

Gedenk an uns mit deiner Liebe,<br />

Schleuß uns in dein Erbarmen ein !<br />

Segne die, so uns regieren,<br />

Die uns leiten, schützen, führen,<br />

Segne, die gehorsam sein !<br />

6. Récitatif (alto) et Choeur<br />

Vergiß es ferner nicht, mit deiner Hand<br />

Uns Gutes zu erweisen;<br />

So soll<br />

Dich unsre Stadt und unser Land,<br />

Das deiner Ehre voll,<br />

Mit Opfern und mit Danken preisen,<br />

Und alles Volk soll sagen :<br />

Amen !<br />

7. Air (alto)<br />

Halleluja, Stärk und Macht<br />

Sei des Allerhöchsten Namen !<br />

8. Choral<br />

Sei Lob und Preis mit Ehren<br />

Gott Vater, Sohn, Heiligem Geist !<br />

Der woll in uns vermehren,<br />

Was er uns aus Gnaden verheißt,<br />

Daß wir ihm fest vertrauen,<br />

Gänzlich verlassn auf ihn,<br />

Von Herzen auf ihn bauen,<br />

Daß unsr Herz, Mut und Sinn<br />

Ihm tröstlich solln anhangen;<br />

Drauf singen wir zur Stund :<br />

Amen, wir werden’s erlangen,<br />

Glaubn wir aus Herzens Grund.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, tromba<br />

I-III, hautbois I/II, violon I/II, alto, orgue obligé,<br />

continuo<br />

BWV 30<br />

Freue dich, erlöste Schar<br />

. Choeur<br />

Freue dich, erlöste Schar,<br />

Freue dich in Sions Hütten.<br />

Dein Gedeihen hat itzund<br />

Einen rechten festen Grund,<br />

Dich mit Wohl zu überschütten.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Wir haben Rast,<br />

Und des Gesetzes Last<br />

Ist abgetan.<br />

Nichts soll uns diese Ruhe stören,<br />

Die unsre liebe’ Väter oft<br />

Gewünscht, verlanget und gehofft.<br />

Wohlan,<br />

Es freue sich, wer immer kann,<br />

Und stimme seinem Gott zu Ehren<br />

Ein Loblied an,<br />

Und das im höhern Chor,<br />

Ja, singt einander vor !<br />

3. Air (basse)<br />

Gelobet sei Gott, gelobet sein Name,<br />

Der treulich gehalten Versprechen und Eid !<br />

Sein treuer Diener ist geboren,<br />

Der längstens darzu auserkoren,<br />

Daß er den Weg dem Herrn bereit’.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Der Herold kömmt und meldt den König an,<br />

Er ruft; drum säumet nicht<br />

Und macht euch auf<br />

Mit einem schnellen Lauf,<br />

Eilt dieser Stimme nach !<br />

Sie zeigt den Weg, sie zeigt das Licht,<br />

Wodurch wir jene selge Auen<br />

Dereinst gewißlich können schauen.<br />

5. Air (alto)<br />

Kommt, ihr angefochtnen Sünder,<br />

Eilt und lauft, ihr Adamskinder,<br />

Euer Heiland ruft und schreit !<br />

Dieu soit loué ! tout va bien !<br />

Dieu est toujours notre assurance,<br />

Sa protection, sa consolation et sa lumière<br />

Protègent la ville et les palais,<br />

Son aile fortifie nos murs.<br />

Il ne cesse de nous bénir en tous lieux,<br />

La paix et la fidélité s’embrassent<br />

Et doivent rencontrer la justice. (Psaume 85, 0)<br />

Où y-a-t-il un peuple comme le nôtre<br />

pour lequel Dieu soit si proche et si clément ?<br />

Souviens-toi de nous dans ton amour,<br />

Englobe-nous dans ta miséricorde !<br />

Bénis ceux qui nous gouvernent,<br />

Nous conduisent, nous protègent et nous dirigent,<br />

Bénis ceux qui sont obéissants !<br />

N’oublie pas non plus de nous prodiguer<br />

Des bienfaits de ta main;<br />

Qu’ainsi notre ville et notre pays,<br />

Remplis de ta gloire,<br />

Te célèbrent par des sacrifices et des actions de<br />

grâces et que le peuple entier dise : Amen !<br />

Alléluia, force et puissance<br />

soient les noms du Très-Haut !<br />

Sois loué et célébré avec honneurs<br />

Dieu Père, Fils, Saint-Esprit<br />

Qui veut multiplier en nous<br />

Ce qu’il nous promet dans sa grâce afin que nous<br />

ayons fermement confiance en lui, que nous nous<br />

reposions entièrement sur lui, que nos coeurs<br />

construisent sur lui, que notre âme, notre courage<br />

et nos sentiments s’attachent à lui pour<br />

obtenir consolation.<br />

C’est cela que nous chantons en cette heure,<br />

Amen, c’est cela que nous obtiendrons,<br />

Nous y croyons du fond du coeur.<br />

Réjouis-toi, la foule des rachetés<br />

Réjouis-toi, foule des rachetés,<br />

Réjouis-toi dans les demeures de Sion.<br />

Ta prospérité est maintenant<br />

Fermement établie,<br />

Tu es comblée d’aisance.<br />

Nous avons une trêve<br />

Et le fardeau de la loi<br />

Est rejeté.<br />

Que rien ne vienne troubler ce repos.<br />

Ce que nos pères ont souvent<br />

Désiré, réclamé et espéré.<br />

nous réjouit maintenant<br />

et nous fait entonner en l’honneur de Dieu<br />

Un chant de louange.<br />

Et que ce chant trouve un écho dans le choeur<br />

céleste !<br />

Loué soit Dieu, loué soit son nom,<br />

Loué soit Dieu qui a fidèlement tenu promesse et<br />

serment ! Son fidèle serviteur est né, depuis longtemps<br />

désigné pour préparer la voie au Seigneur.<br />

Le héraut vient annoncer le roi,<br />

Il appelle; aussi ne tardez pas<br />

à vous mettre en route<br />

D’un pas rapide, hâtez-vous de suivre cette voix !<br />

Elle montre le chemin, et la lumière<br />

Qui, un jour, nous feront voir avec certitude<br />

Les prairies bienheureuses.<br />

Venez, pécheurs<br />

Pressez-vous, accourez, fils d’Adam,<br />

Votre Sauveur vous appelle à grands cris !<br />

7


Kommet, ihr verirrten Schafe,<br />

Stehet auf vom Sündenschlafe,<br />

Denn itzt ist die Gnadenzeit !<br />

8<br />

6. Choral<br />

Eine Stimme läßt sich hören<br />

In der Wüste weit und breit,<br />

Alle Menschen zu bekehren :<br />

Macht dem Herrn den Weg bereit,<br />

Machet Gott ein ebne Bahn,<br />

Alle Welt soll heben an,<br />

Alle Täler zu erhöhen,<br />

Daß die Berge niedrig stehen.<br />

7. Récitatif (basse)<br />

So bist du denn, mein Heil, bedacht,<br />

Den Bund, den du gemacht<br />

Mit unsern Vätern, treu zu halten<br />

Und in Genaden über uns zu walten;<br />

Drum will ich mich mit allem Fleiß<br />

Dahin bestreben,<br />

Dir, treuer Gott, auf dein Geheiß<br />

In Heiligkeit und Gottesfurcht zu leben.<br />

8. Air (basse)<br />

Ich will nun hassen<br />

Und alles lassen,<br />

Was dir, mein Gott, zuwider ist.<br />

Ich will dich nicht betrüben,<br />

Hingegen herzlich lieben,<br />

Weil du mir so genädig bist.<br />

9. Récitatif (soprano)<br />

Und obwohl sonst der Unbestand<br />

Den schwachen Menschen ist verwandt,<br />

So sei hiermit doch zugesagt :<br />

Sooft die Morgenröte tagt,<br />

Solang ein Tag den andern folgen läßt,<br />

So lange will ich steif und fest,<br />

Mein Gott, durch deinen Geist<br />

Dir ganz und gar zu Ehren leben.<br />

Dich soll sowohl mein Herz als Mund<br />

Nach dem mit dir gemachten Bund<br />

Mit wohlverdientem Lob erheben.<br />

0. Air (soprano)<br />

Eilt, ihr Stunden, kommt herbei,<br />

Bringt mich bald in jene Auen !<br />

Ich will mit der heilgen Schar<br />

Meinem Gott ein’ Dankaltar<br />

In den Hütten Kedar bauen,<br />

Bis ich ewig dankbar sei.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Geduld, der angenehme Tag<br />

Kann nicht mehr weit und lange sein,<br />

Da du von aller Plag<br />

Der Unvollkommenheit der Erden,<br />

Die dich, mein Herz, gefangen hält,<br />

Vollkommen wirst befreiet werden.<br />

Der Wunsch trifft endlich ein,<br />

Da du mit den erlösten Seelen<br />

In der Vollkommenheit<br />

Von diesem Tod des Leibes bist befreit,<br />

Da wird dich keine Not mehr quälen.<br />

. Choeur<br />

Freude dich, geheilgte Schar,<br />

Freue dich in Sions Auen !<br />

Deiner Freude Herrlichkeit,<br />

Deiner Selbstzufriedenheit<br />

Wird die Zeit kein Ende schauen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, flûte traverso<br />

I/II, hautbois I/II, hautbois d’amour, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 31<br />

Der Himmel lacht ! die Erde jubilieret<br />

. Sonata<br />

. Choeur<br />

Der Himmel lacht ! die Erde jubilieret<br />

Und was sie trägt in ihrem Schoß;<br />

Der Schöpfer lebt ! der Höchste triumphieret<br />

Und ist von Todesbanden los.<br />

Der sich das Grab zur Ruh erlesen,<br />

Der Heiligste kann nicht verwesen.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Erwünschter Tag ! sei, Seele, wieder froh !<br />

Das A und O,<br />

Der erst und auch der letzte,<br />

Den unsre schwere Schuld in Todeskerker setzte,<br />

Ist nun gerissen aus der Not !<br />

Der Herr war tot,<br />

Und sieh, er lebet wieder;<br />

Venez, brebis égarées,<br />

Sortez du sommeil du péché,<br />

Car c’est maintenant l’heure de la grâce !<br />

Une voix se fait entendre<br />

Ample et large dans le désert,<br />

Pour convertir tous les hommes :<br />

Préparez la voie au Seigneur.<br />

Faites à Dieu un chemin égal,<br />

Que le monde entier s’élève,<br />

Que toutes les vallées se haussent,<br />

Que les montagnes s’abaissent.<br />

Ainsi donc, mon Sauveur, tu es soucieux<br />

De respecter fidèlement l’alliance<br />

Que tu as fait avec nos pères<br />

Et de régner sur nous dans la grâce;<br />

C’est pourquoi je veux avec diligence<br />

M’appliquer, Dieu fidèle,<br />

A vivre selon ta volonté<br />

Dans la sainteté et la crainte de Dieu.<br />

Je veux désormais haïr<br />

Et abandonner tout<br />

Ce qui te répugne, mon Dieu,<br />

Je ne veux pas t’affliger<br />

Mais au contraire t’aimer de tout mon coeur<br />

Car tu me prodigues ta grâce.<br />

Et bien que l’inconstance<br />

Soit le propre des faibles humains,<br />

Je l’affirme pourtant <strong>ici</strong> :<br />

Aussi souvent que l’aurore pointe,<br />

Aussi longtemps qu’un jour succède à l’autre,<br />

Aussi longtemps je veux avec constance et fermeté,<br />

vivre de ton esprit, mon Dieu, entièrement pour<br />

ta gloire.<br />

Mon coeur autant que ma bouche doivent te<br />

célébrer d’une louange digne de toi en vertu de<br />

l’alliance passée.<br />

Hâtez-vous, accourez heures désirées,<br />

Ne tardez pas à m’emporter dans ces prairies !<br />

Je veux avec la foule des élus bâtir à mon Dieu<br />

un autel de reconnaissance dans les demeures<br />

de Cedar jusqu’à ce que je te sois éternellement<br />

reconnaissant (Isaïe 60.7)<br />

Patience, le jour bienvenu<br />

Où tu seras complètement délivré<br />

De tout le tourment<br />

De l’imperfection du monde<br />

Qui te tient prisonnier, toi ô mon coeur,<br />

Ce jour-là ne peut plus tarder à arriver.<br />

Le souhait se réalise enfin,<br />

Avec les âmes rachetées<br />

Dans la perfection de cette mort<br />

Tu es libéré de ton corps,<br />

Aucune détresse ne te tourmentera plus.<br />

Réjouis-toi, foule sauvée,<br />

Réjouis-toi dans les prairies de Sion !<br />

Le temps ne verra pas de fin<br />

A la magnificence de ta joie<br />

Et de ton contentement.<br />

Le ciel rayonne ! la terre exulte<br />

Le ciel rayonne ! la terre exulte<br />

Et avec elle, tout ce qu’elle porte dans son sein;<br />

Le Créateur vit !<br />

Le Très-Haut triomphe,<br />

Délivré des liens de la mort.<br />

Lui qui avait fait du tombeau sa dernière demeure,<br />

Le Très Saint, est impérissable.<br />

Jour ardemment désiré ! Ame, retrouve ta joie !<br />

Le commencement et la fin,<br />

Le premier et aussi le dernier,<br />

Lui que nos graves péchés avaient mis dans la geôle<br />

de la mort est arraché au péril !<br />

Le Seigneur était mort et voilà qu’il est vivant;<br />

Si notre tête vit, les membres vivent aussi.


Lebt unser Haupt, so leben auch die Glieder.<br />

Der Herr hat in der Hand<br />

Des Todes und der Hölle Schlüssel !<br />

Der sein Gewand<br />

Blutrot bespritzt in seinem bittern Leiden,<br />

Will heute sich mit Schmuck und Ehren kleiden.<br />

4. Air (basse)<br />

Fürst des Lebens, starker Streiter,<br />

Hochgelobter Gottessohn !<br />

Hebet dich des Kreuzes Leiter<br />

Auf den höchsten Ehrenthron ?<br />

Wird, was dich zuvor gebunden,<br />

Nun dein Schmuck und Edelstein ?<br />

Müssen deine Purpurwunden<br />

Deiner Klarheit Strahlen sein ?<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

So stehe dann, du gottergebne Seele,<br />

Mit Christo geistlich auf !<br />

Tritt an den neuen Lebenslauf !<br />

Auf ! von des Todes Werken !<br />

Laß, daß dein Heiland in der Welt,<br />

An deinem Leben merken !<br />

Der Weinstock, der jetzt blüht,<br />

Trägt keine tote Reben !<br />

Der Lebensbaum läßt seine Zweige leben !<br />

Ein Christe flieht<br />

Ganz eilend von dem Grabe !<br />

Er läßt den Stein,<br />

Er läßt das Tuch der Sünden<br />

Dahinten<br />

Und will mit Christo lebend sein.<br />

6. Air (ténor)<br />

Adam muß in uns verwesen,<br />

Soll der neue Mensch genesen,<br />

Der nach Gott geschahen ist.<br />

Du mußt geistlich auferstehen<br />

Und aus Sündengräbern gehen,<br />

Wenn du Christi Gliedmaß bist.<br />

7. Récitatif (soprano)<br />

Weil dann das Haupt sein Glied<br />

Natürlich nach sich zieht,<br />

So kann mich nichts von Jesu scheiden.<br />

Muß ich mit Christo leiden,<br />

So werd ich auch nach dieser Zeit<br />

Mit Christo wieder auferstehen<br />

Zur Ehr und Herrlichkeit<br />

Und Gott in meinem Fleische sehen.<br />

8. Air (e Choral) S<br />

Letzte Stunde, brich herein,<br />

Mir die Augen zuzudrücken !<br />

Laß mich Jesu Freudenschein<br />

Und sein helles Licht erblicken,<br />

Laß mich Engeln ähnlich sein !<br />

Letzte Stunde, brich herein !<br />

9. Choral<br />

So fahr ich hin zu Jesu Christ,<br />

Mein’ Arm tu ich ausstrecken;<br />

So schlaf ich ein und ruhe fein,<br />

Kein Mensch kann mich aufwecken,<br />

Denn Jesus Christus, Gottes Sohn,<br />

Der wird die Himmelstür auftun,<br />

Mich führn zum ewgen Leben.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S.I S.II A T B, tromba<br />

I-III, timbales, hautbois I-III, taille, violon I/II, alto<br />

I/II, viloncelle I/II, continuo<br />

BWV 32<br />

Liebster Jesu, mein Verlangen<br />

. Air (soprano)<br />

Liebster Jesu, mein Verlangen,<br />

Sage mir, wo find ich dich ?<br />

Soll ich dich so bald verlieren<br />

Und nicht ferner bei mir spüren ?<br />

Ach ! mein Hort, erfreue mich,<br />

Laß dich höchst vergnügt umfangen.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Was ists, daß du mich gesuchet ? Weißt du nicht,<br />

daß ich sein muß in dem, das meines Vaters ist ?<br />

3. Air (basse)<br />

Hier, in meines Vaters Stätte,<br />

Findt mich ein betrübter Geist.<br />

Da kannst du mich sicher finden<br />

Und dein Herz mit mir verbinden,<br />

Weil dies meine Wohnung heißt.<br />

4. Récitatif (Dialogue : soprano, basse)<br />

Soprano : Ach ! heiliger und großer Gott,<br />

So will ich mir<br />

Denn hier bei dir<br />

Beständig Trost und Hilfe suchen.<br />

Le Seigneur a dans sa main les clés de la mort<br />

et de l’enfer !<br />

Celui qui dans sa souffrance amère éclabousse son<br />

habit de sang peut aujourd’hui revêtir parures et<br />

honneur.<br />

Prince de la vie, valeureux combattant,<br />

Fils de Dieu hautement glorifié !<br />

L’échelle de la Croix t’élève-t-elle au trône suprême<br />

de gloire ? Ce qui auparavant t’avait lié va-t-il<br />

devenir pour toi parure et pierre précieuse ?<br />

Tes plaies doivent-elles devenir les rayons de ta<br />

clarté ?<br />

Ressuscite donc spirituellement avec le Christ, toi,<br />

âme offerte à Dieu,<br />

Entre dans une nouvelle vie !<br />

Laisse loin derrière toi les oeuvres de la mort !<br />

Fais apparaître au monde que ton Sauveur<br />

vit en toi !<br />

La vigne qui maintenant fleurit ne porte pas de<br />

raisins morts !<br />

L’arbre de vie dispense la vie à ses branches !<br />

Tout chrétien s’échappe en toute hâte<br />

du tombeau !<br />

Il laisse la pierre tombale ainsi que son linceul de<br />

péchés derrière lui, et sera vivant avec le Christ.<br />

Adam doit périr en nous,<br />

L’homme nouveau doit naître,<br />

Créé à l’image de Dieu.<br />

Tu dois ressusciter spirituellement<br />

Et quitter les tombeaux du péché<br />

Si tu es un membre du corps du Christ.<br />

De même que la tête entraîne naturellement les<br />

membres derrière elle, rien ne peut donc me<br />

séparer de Jésus.<br />

Si je dois souffrir avec lui <strong>ici</strong>-bas, c’est parce que<br />

je ressusciterai aussi avec lui dans la splendeur et<br />

dans la gloire et que je verrai Dieu.<br />

Arrive donc, dernière heure,<br />

Viens me fermer les yeux !<br />

Laisse-moi voir la joie dont rayonne Jésus<br />

Et la vive clarté qui l’entoure.<br />

Laisse-moi devenir pareil aux anges !<br />

Dernière heure, arrive donc enfin !<br />

Ainsi je m’élève vers Jésus-Christ<br />

Et vers lui je tends mes bras;<br />

Ainsi je dors d’un sommeil paisible,<br />

Nul être humain ne peut m’éveiller<br />

Car Jésus-Christ, fils de Dieu,<br />

M’ouvrira la porte du ciel<br />

Et me conduira à la vie éternelle.<br />

Bien-aimé Jésus, objet de mes désirs<br />

Bien-aimé Jésus, mon seul désir,<br />

Dis-moi où je puis te trouver !<br />

Dois-je te perdre aussi vite<br />

Et ne plus te sentir auprès de moi ?<br />

Ah, mon refuge, réjouis-moi,<br />

Laisse-moi t’étreindre de toute ma joie.<br />

Pourquoi donc me cherches-tu ? Ne sais-tu pas que<br />

je dois être dans tout ce qui est<br />

de mon père ? (Luc ,49)<br />

Là, en ce lieu de mon père,<br />

Seul un esprit affligé me trouve.<br />

Là tu peux me trouver sûrement<br />

Et unir ton coeur à moi,<br />

Car ce lieu est ma demeure.<br />

Soprano : Ah, Dieu saint et grand,<br />

Je veux alors chercher constamment secours et<br />

assistance auprès de toi<br />

Basse : Si tu maudis les futilités de ce monde<br />

9


30<br />

Baß : Wirst du den Erdentand verfluchen<br />

Und nur in diese Wohnung gehn,<br />

So kannst du hier und dort bestehn.<br />

Sopran :<br />

Wie lieblich ist doch deine Wohnung,<br />

Herr, starker Zebaoth;<br />

Mein Geist verlangt<br />

Nach dem, was nur in deinem Hofe prangt.<br />

Mein Leib und Seele freuet sich<br />

In dem lebendgen Gott :<br />

Ach ! Jesu, meine Brust liebt dich nur ewiglich.<br />

Baß :<br />

So kannst du glücklich sein,<br />

Wenn Herz und Geist<br />

Aus Liebe gegen mich entzündet heißt.<br />

Sopran :<br />

Ach ! dieses Wort, das itzo schon<br />

Mein Herz aus Babels Grenzen reißt,<br />

Fass’ ich mir andachtsvoll in meiner Seele ein.<br />

5. Air (duo : soprano, basse)<br />

beide<br />

Nun verschwinden alle Plagen,<br />

Nun verschwindet Ach und Schmerz.<br />

Sopran :<br />

Nun will ich nicht von dir lassen,<br />

Baß :<br />

Und ich dich auch stets umfassen.<br />

Sopran :<br />

Nun vergnüget sich mein Herz<br />

Baß :<br />

Und kann voller Freude sagen :<br />

Beide :<br />

Nun verschwinden alle Plagen,<br />

Nun verschwindet Ach und Schmerz.<br />

6. Choral<br />

Mein Gott, öffne mir die Pforten<br />

Solcher Gnad und Gütigkeit,<br />

Laß mich allzeit allerorten<br />

Schmecken deine Süßigkeit !<br />

Liebe mich und treib mich an,<br />

Daß ich dich, so gut ich kann,<br />

Wiederum umfang und liebe<br />

Und ja nun nicht mehr betrübe.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B. Choeur : S A T B, hautbois, violon<br />

solo, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 33<br />

Allein zu dir, Herr Jesu Christ<br />

. Choral<br />

Allein zu dir, Herr Jesu Christ,<br />

Mein Hoffnung steht auf Erden;<br />

Ich weiß, daß du mein Tröster bist,<br />

Kein Trost mag mir sonst werden.<br />

Von Anbeginn ist nichts erkorn,<br />

Auf Erden war kein Mensch geborn,<br />

Der mir aus Nöten helfen kann.<br />

Ich ruf dich an,<br />

Zu dem ich mein Vertrauen hab.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Mein Gott und Richter, willt du mich aus dem<br />

Gesetze fragen,<br />

So kann ich nicht,<br />

Weil mein Gewissen widerspricht,<br />

Auf tausend eines sagen.<br />

An Seelenkräften arm und an der Liebe bloß,<br />

Und meine Sünd ist schwer und übergroß;<br />

Doch weil sie mich von Herzen reuen,<br />

Wirst du, mein Gott und Hort,<br />

Durch ein Vergebungswort<br />

Mich wiederum erfreuen.<br />

3. Air (alto)<br />

Wie furchtsam wankten meine Schritte,<br />

Doch Jesus hört auf meine Bitte<br />

Und zeigt mich seinem Vater an.<br />

Mich drückten Sündenlasten nieder,<br />

Doch hilft mir Jesu Trostwort wieder,<br />

Daß er für mich genung getan.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Mein Gott, verwirf mich nicht,<br />

Wiewohl ich dein Gebot noch täglich übertrete,<br />

Von deinem Angesicht !<br />

Das kleinste ist mir schon zu halten viel zu schwer;<br />

Doch, wenn ich um nichts mehr<br />

Als Jesu Beistand bete,<br />

So wird mich kein Gewissensstreit<br />

Der Zuversicht berauben;<br />

Gib mir nur aus Barmherzigkeit<br />

Den wahren Christenglauben !<br />

So stellt er sich mit guten Früchten ein<br />

Und wird durch Liebe tätig sein.<br />

5. Air (duo : ténor, basse)<br />

Gott, der du die Liebe heißt,<br />

Ach, entzünde meinen Geist,<br />

Laß zu dir vor allen Dingen<br />

Et que tu viens en cette demeure,<br />

Alors tu pourras y vivre.<br />

Soprano : Que ta demeure est aimable,<br />

Seigneur, puissant Sabbaoth;<br />

Mon esprit aspire à ce qui ne resplendit que<br />

dans ta demeure.<br />

Ma chair et mon âme se réjouissent<br />

Dans le Dieu vivant :<br />

Ah, Jésus, mon souffle n’aime que toi<br />

pour l’éternité.<br />

Basse :<br />

Ainsi tu peux être heureux<br />

Lorsque ton coeur et ton Esprit<br />

Sont enflammés d’amour pour moi.<br />

Soprano :<br />

Ah, cette parole qui maintenant arrache déjà<br />

Mon coeur de la terre de Babel,<br />

Je l’enferme soigneusement dans mon âme.<br />

Ensemble :<br />

Maintenant disparaissent tous les tourments,<br />

Maintenant disparaissent plaintes et douleurs.<br />

Soprano :<br />

Maintenant je ne veux plus t’abandonner.<br />

Basse :<br />

Et je veux te tenir constamment enlacé.<br />

Soprano :<br />

Maintenant mon coeur se réjouit<br />

Basse :<br />

Et il peut dire, rempli de joie :<br />

Ensemble :<br />

Maintenant disparaissent tous les tourments,<br />

Maintenant disparaissent plaintes et douleurs.<br />

Mon Dieu, ouvre-moi les portes<br />

D’une telle grâce et d’une telle bonté,<br />

Fais-moi en tout temps et en tous lieux<br />

Goûter ta douceur !<br />

Aime-moi et stimule-moi<br />

Afin que de nouveau, aussi bien que je le puis,<br />

Je te saisisse à nouveau et t’aime<br />

Et surtout que je ne t’afflige plus jamais.<br />

En toi seul, Seigneur Jésus-Christ<br />

En toi seul, Seigneur Jésus-Christ,<br />

Réside mon espérance sur cette terre;<br />

Je sais que tu es mon consolateur,<br />

Qu’aucun autre réconfort ne peut m’être donné.<br />

Depuis toujours rien n’a existé,<br />

Sur cette terre nul être n’est né<br />

Qui puisse m’arracher à ma détresse.<br />

J’en appelle à toi en qui j’ai mis ma confiance.<br />

Mon Dieu et mon juge, si tu m’interroges sur<br />

les commandements, je ne puis sans trahir ma<br />

conscience prétendre en observer un sur mille.<br />

Je suis spirituellement pauvre et dénué d’amour.<br />

Mes péchés sont graves et démesurés.<br />

Mais puisque mon coeur en éprouve le repentir,<br />

tu me rendras la joie, toi, mon Dieu et mon rempart,<br />

par une parole de pardon.<br />

Que mes pas étaient chancelants et craintifs !<br />

Jésus exauce pourtant ma prière en intercédant<br />

pour moi auprès du Père. Le fardeau des péchés<br />

m’accablait et voilà que la parole consolatrice de<br />

Jésus me secourt une fois encore : Il a tant fait<br />

pour moi.<br />

Mon Dieu, ne me rejette pas, bien que je transgresse<br />

chaque jour tes commandements.<br />

Laisses-moi m’approcher de toi ! Le plus infime<br />

commandement m’est déjà bien trop diff<strong>ici</strong>le à<br />

observer. Néanmoins si ma prière ne demande<br />

rien d’autre que l’aide de Jésus, aucun remords ne<br />

pourra alors me priver de la confiance.<br />

Donne-moi par seule miséricorde la véritable<br />

foi chrétienne !<br />

Elle portera ses fruits ;<br />

Et se manifestera par des actes d’amour.<br />

Dieu, toi dont le nom est amour,<br />

Ah, enflamme mon esprit,<br />

Laisse avant toutes choses


Meine Liebe kräftig dringen !<br />

Gib, daß ich aus reinem Triebe<br />

Als mich selbst den Nächsten liebe;<br />

Stören Feinde meine Ruh,<br />

Sende du mir Hülfe zu !<br />

6. Choral<br />

Ehr sei Gott in dem höchsten Thron,<br />

Dem Vater aller Güte,<br />

Und Jesu Christ, sein’m liebsten Sohn,<br />

Der uns allzeit behüte,<br />

Und Gott dem Heiligen Geiste,<br />

Der uns sein Hülf allzeit leiste,<br />

Damit wir ihm gefällig sein,<br />

Hier in dieser Zeit<br />

Und folgends in der Ewigkeit.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 34<br />

O ewiges Feuer, o Ursprung der Liebe<br />

. Chœur<br />

O ewiges Feuer, o Ursprung der Liebe,<br />

Entzünde die Herzen und weihe sie ein.<br />

Laß himmlische Flammen durchdringen und<br />

wallen,<br />

Wir wünschen, o Höchster, dein Tempel zu sein,<br />

Ach, laß dir die Seelen im Glauben gefallen.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Herr, unsre Herzen halten dir<br />

Dein Wort der Wahrheit für :<br />

Du willst bei Menschen gerne sein,<br />

Drum sei das Herze dein;<br />

Herr, ziehe gnädig ein.<br />

Ein solch erwähltes Heiligtum<br />

Hat selbst den größten Ruhm.<br />

3. Air (alto)<br />

Wohl euch, ihr auserwählten Seelen,<br />

Die Gott zur Wohnung ausersehn.<br />

Wer kann ein größer Heil erwählen ?<br />

Wer kann des Segens Menge zählen ?<br />

Und dieses ist vom Herrn geschehn.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Erwählt sich Gott die heilgen Hütten,<br />

Die er mit Heil bewohnt,<br />

So muß er auch den Segen auf sie schütten,<br />

So wird der Sitz des Heiligtums belohnt.<br />

Der Herr ruft über sein geweihtes Haus<br />

Das Wort des Segens aus :<br />

5. Chœur<br />

Friede über Israel.<br />

Dankt den höchsten Wunderhänden,<br />

Dankt, Gott hat an euch gedacht.<br />

Ja, sein Segen wirkt mit Macht,<br />

Friede über Israel,<br />

Friede über euch zu senden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, tromba I-III,<br />

timbales, flûte traverso I/II, hautbois I/II, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 35<br />

Geist und Seele wird verwirret<br />

. Sinfonia<br />

. Air (alto)<br />

Geist und Seele wird verwirret,<br />

Wenn sie dich, mein Gott, betracht’.<br />

Denn die Wunder, so sie kennet<br />

Und das Volk mit Jauchzen nennet,<br />

Hat sie taub und stumm gemacht.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Ich wundre mich;<br />

Denn alles, was man sieht,<br />

Muß uns Verwundrung geben.<br />

Betracht ich dich,<br />

Du teurer Gottessohn,<br />

So flieht<br />

Vernunft und auch Verstand davon.<br />

Du machst es eben,<br />

Daß sonst ein Wunderwerk vor dir was Schlechtes<br />

ist.<br />

Du bist dem Namen, Tun und Amte nach erst<br />

wunderreich,<br />

Dir ist kein Wunderding auf dieser Erde gleich.<br />

Den Tauben gibst du das Gehör,<br />

Den Stummen ihre Sprache wieder,<br />

Ja, was noch mehr,<br />

Du öffnest auf ein Wort die blinden Augenlider.<br />

Dies, dies sind Wunderwerke,<br />

Und ihre Stärke<br />

Ist auch der Engel Chor nicht mächtig auszusprechen.<br />

Mon amour s’élever puissamment jusqu’à toi.<br />

Fais que dans une véritable intention,<br />

J’aime mon prochain plus que moi-même;<br />

Et si des ennemis viennent troubler mon repos,<br />

Envoies-moi ton secours !<br />

Gloire a Dieu sur le trône suprême,<br />

Au Père de toutes les bontés,<br />

Et à Jésus-Christ, son fils bien-aimé,<br />

Qui veille sur nous en tout temps,<br />

Et à Dieu, le Saint-Esprit,<br />

Qui nous assiste en tout temps<br />

Afin que nous le servions et l’honorions<br />

Aujourd’hui et pour l’éternité.<br />

Ô feu éternel, ô principe de l’amour<br />

Ô feu éternel, ô principe de l’amour,<br />

Enflamme et consacre les coeurs !<br />

Pénètre-les des ondoyantes flammes célestes,<br />

Notre désir, ô Très-Haut, est d’être ton temple.<br />

Ah, fais que les âmes se rendent à ta foi.<br />

Seigneur, nos coeurs gardent<br />

Ta parole de vérité.<br />

Tu te plais à être volontiers proche des hommes,<br />

Ainsi que ce coeur soit à toi;<br />

Seigneur, pénètre-le de ta grâce !<br />

Un sanctuaire ainsi désigné<br />

Possède lui-même la plus grande gloire.<br />

Bienheureuses sont les âmes élues<br />

Dont Dieu a fait sa demeure.<br />

Qui peut dispenser un si grand bonheur ?<br />

Qui peut compter cette abondance de bénédictions<br />

?<br />

Et tout cela est l’oeuvre du Seigneur.<br />

Si Dieu élit les demeures sacrées<br />

Qu’il remplit de fél<strong>ici</strong>té,<br />

Il doit aussi leur prodiguer sa bénédiction<br />

Comme récompense d’être le siège de la divinité.<br />

Le Seigneur appelle sur sa demeure sacrée<br />

Les paroles de bénédiction :<br />

Paix sur Israël ! Rendez grâces aux miracles<br />

dispensés par les mains du Très-Haut,<br />

Rendez grâces, Dieu a pensé à vous.<br />

Oui, le pouvoir de sa bénédiction envoie la paix<br />

sur Israël, la paix sur vous.<br />

L’esprit et l’âme sont confondus<br />

L’esprit et l’âme sont confondus<br />

Lorsqu’ils te contemplent, mon Dieu,<br />

Car les miracles dont ils ont connaissance<br />

Et que le peuple proclame avec allégresse<br />

Les ont rendus sourds et muets.<br />

Je m’émerveille, de tout ce que l’on peut voir<br />

et qui ne peut que nous frapper d’étonnement.<br />

Il suffit que je te contemple, O fils de Dieu bienaimé,<br />

pour qu’en moi s’évanouissent raison<br />

et bon sens.<br />

Tu fais que, ce que l’on considère habituellement<br />

comme miracles, ne sont rien comparé à ceux que<br />

tu accomplis toi-même.<br />

Tu es toi-même miracle merveilleux par ton nom,<br />

tes actes et ta mission,<br />

Aucun miracle ne t’est comparable sur cette terre.<br />

Aux sourds tu rends l’ouïe,<br />

Aux muets la parole,<br />

Oui, bien plus encore,<br />

Tu ouvres d’une parole les paupières aveugles.<br />

Ce sont là des oeuvres miraculeuses<br />

Dont le choeur des anges lui-même ne peut exprimer<br />

assez glorieusement la puissance.<br />

3


3<br />

4. Air (alto)<br />

Gott hat alles wohlgemacht.<br />

Seine Liebe, seine Treu<br />

Wird uns alle Tage neu.<br />

Wenn uns Angst und Kummer drücket,<br />

Hat er reichen Trost geschicket,<br />

Weil er täglich für uns wacht.<br />

Gott hat alles wohlgemacht.<br />

5. Sinfonia<br />

6. Récitatif (alto)<br />

Ach, starker Gott, laß mich<br />

Doch dieses stets bedenken,<br />

So kann ich dich<br />

Vergnügt in meine Seele senken.<br />

Laß mir dein süßes Hephata<br />

Das ganz verstockte Herz erweichen;<br />

Ach ! lege nur den Gnadenfinger in die Ohren,<br />

Sonst bin ich gleich verloren.<br />

Rühr auch das Zungenband<br />

Mit deiner starken Hand,<br />

Damit ich diese Wunderzeichen<br />

In heilger Andacht preise<br />

Und mich als Erb und Kind erweise.<br />

7. Air (alto)<br />

Ich wünsche nur bei Gott zu leben,<br />

Ach ! wäre doch die Zeit schon da,<br />

Ein fröhliches Halleluja<br />

Mit allen Engeln anzuheben.<br />

Mein liebster Jesu, löse doch<br />

Das jammerreiche Schmerzensjoch<br />

Und laß mich bald in deinen Händen<br />

Mein in martervolles Leben enden.<br />

Distribution :<br />

Solo : A, hautbois I/II, taille, violon I/II, alto, orgue<br />

obligé, continuo<br />

BWV 36<br />

Schwingt freudig euch empor<br />

. Chœur<br />

Schwingt freudig euch empor zu den erhabnen<br />

Sternen,<br />

Ihr Zungen, die ihr itzt in Zion fröhlich seid !<br />

Doch haltet ein ! Der Schall darf sich nicht weit<br />

entfernen,<br />

Es naht sich selbst zu euch der Herr der Herrlichkeit.<br />

. Choral (Duetto) S A<br />

Nun komm, der Heiden Heiland,<br />

Der Jungfrauen Kind erkannt,<br />

Bes sich wundert alle Welt,<br />

Gott solch Geburt ihm bestellt.<br />

3. Air (ténor)<br />

Die Liebe zieht mit sanften Schritten<br />

Sein Treugeliebtes allgemach.<br />

Gleichwie es eine Braut entzücket,<br />

Wenn sie den Bräutigam erblicket,<br />

So folgt ein Herz auch Jesu nach.<br />

4. Choral<br />

Zwingt die Saiten in Cythara<br />

Und laßt die süße Musica<br />

Ganz freudenreich erschallen,<br />

Daß ich möge mit Jesulein,<br />

Dem wunderschönen Bräutgam mein,<br />

In steter Liebe wallen !<br />

Singet,<br />

Springet,<br />

Jubilieret, triumphieret, dankt dem Herren !<br />

Groß ist der König der Ehren.<br />

Zweiter Teil<br />

5. Air (basse)<br />

Willkommen, werter Schatz !<br />

Die Lieb und Glaube machet Platz<br />

Vor dich in meinem Herzen rein,<br />

Zieh bei mir ein !<br />

6. Choral (ténor)<br />

Der du bist dem Vater gleich,<br />

Führ hinaus den Sieg im Fleisch,<br />

Daß dein ewig Gotts Gewalt<br />

In uns das krank Fleisch enthalt.<br />

7. Air (soprano)<br />

Auch mit gedämpften, schwachen Stimmen<br />

Wird Gottes Majestät verehrt.<br />

Denn schallet nur der Geist darbei,<br />

So ist ihm solches ein Geschrei,<br />

Das er im Himmel selber hört.<br />

Tout ce que Dieu a fait est bien fait.<br />

Son amour, sa fidélité nous sont chaque<br />

jour renouvelés.<br />

Lorsque l’angoisse et l’affliction nous accablent,<br />

Il dispense en abondance la consolation,<br />

Car il veille chaque jour pour nous.<br />

Tout ce que Dieu a fait est bien fait.<br />

Ah, Dieu puissant, laisse-moi constamment<br />

méditer tout cela afin que je te berce avec fél<strong>ici</strong>té<br />

dans mon âme<br />

Laisse ce suave « Hephata » (ouvres-toi) attendrir<br />

ce coeur tant endurci;<br />

Ah, pose le doigt de ta grâce sur mes oreilles, sinon<br />

je suis perdu.<br />

Et dénoue aussi de ta main puissante les liens de<br />

ma langue afin que je glorifie d’une sainte pensée<br />

ces signes miraculeux et que je m’en révèle l’enfant<br />

et l’héritier.<br />

Mon seul désir est de vivre en Dieu,<br />

Ah, puisse déjà venir l’heure<br />

De lancer avec tous les anges<br />

Un joyeux Alléluia !<br />

Mon Jésus bien-aimé, ôte-moi donc<br />

ce fardeau affligeant de douleur<br />

Et permets-moi de remettre bientôt en tes mains<br />

Ma vie de surplices.<br />

Elevez-vous avec allégresse<br />

Elevez-vous avec allégresse vers les astres lointains,<br />

louanges qui sortez de la bouche de ceux qui se<br />

réjouissent maintenant en Sion. Souvenez-vous<br />

pourtant, que le son ne doit pas porter trop loin<br />

car voilà que le Seigneur de gloire est déjà tout<br />

près de vous.<br />

Viens donc, Sauveur des Païens,<br />

Reconnu pour l’enfant de la Vierge,<br />

Toi dont l’univers entier s’étonne<br />

Que Dieu lui ait envoyé ta naissance.<br />

L’amour entraîne à pas feutrés sa puissance<br />

aimante et fidèle. Tout comme la fiancée qui est<br />

enchantée à la vue de son fiancé, le coeur est prêt<br />

à suivre Jésus.<br />

Faites résonner les cordes dans Cythère<br />

Et faites retentir la douce musique<br />

En accents riches de joie<br />

Afin que je puisse cheminer<br />

Dans un amour constant<br />

Auprès de Jésus,<br />

Le magnifique fiancé.<br />

Chantez, bondissez de joie,<br />

Exultez, triomphez, rendez grâces au Seigneur !<br />

Grand est le roi de gloire.<br />

Bienvenue, précieux trésor !<br />

L’amour et la foi ont préparé pour toi une place<br />

en mon coeur;<br />

Viens vers moi !<br />

Toi qui es semblable au Père, tu remportes la victoire<br />

dans une chAir (soprano)emblable à la nôtre,<br />

Fais que ton éternelle puissance divine tienne<br />

éloignées de nous les faiblesses de la chair.<br />

La majesté de Dieu<br />

Peut aussi s’honorer d’une voix douce et voilée,<br />

Car il suffit que l’esprit y part<strong>ici</strong>pe<br />

Pour qu’il perçoive un cri retentissant<br />

et qu’il entende même du haut des cieux.


8. Choral<br />

Lob sei Gott, dem Vater, g’ton,<br />

Lob sei Gott, sein’m eingen Sohn,<br />

Lob sei Gott, dem Heilgen Geist,<br />

Immer und in Ewigkeit !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, hautbois d’amour<br />

solo, Hautbois d’amour I/II, violon solo, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 37<br />

Wer da gläubet und getauft wird<br />

. Chœur<br />

Wer da gläubet und getauft wird, der wird selig<br />

werden<br />

. Air (ténor)<br />

Der Glaube ist das Pfand der Liebe,<br />

Die Jesus für die Seinen hegt.<br />

Drum hat er bloß aus Liebestriebe,<br />

Da er ins Lebensbuch mich schriebe,<br />

Mir dieses Kleinod beigelegt<br />

3. Choral (duo : soprano, alto)<br />

Herr Gott Vater, mein starker Held !<br />

Du hast mich ewig vor der Welt<br />

In deinem Sohn geliebet.<br />

Dein Sohn hat mich ihm selbst vertraut,<br />

Er ist mein Schatz, ich bin sein Braut,<br />

Sehr hoch in ihm erfreuet.<br />

Eia !<br />

Eia !<br />

Himmlisch Leben wird er geben mir dort oben;<br />

Ewig soll mein Herz ihn loben.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Ihr Sterblichen, verlanget ihr,<br />

Mit mir das Antlitz Gottes anzuschauen ?<br />

So dürft ihr nicht auf gute Werke bauen;<br />

Denn ob sich wohl ein Christ<br />

Muß in den guten Werken üben,<br />

Weil es der ernste Wille Gottes ist,<br />

So macht der Glaube doch allein,<br />

Daß wir vor Gott gerecht und selig sein.<br />

5. Air (basse)<br />

Der Glaube schafft der Seele Flügel,<br />

Daß sie sich in den Himmel schwingt,<br />

Die Taufe ist das Gnadensiegel,<br />

Das uns den Segen Gottes bringt;<br />

Und daher heißt ein selger Christ,<br />

Wer gläubet und getaufet ist.<br />

6. Choral<br />

Den Glauben mir verleihe<br />

An dein’ Sohn Jesum Christ,<br />

Mein Sünd mir auch verzeihe<br />

Allhier zu dieser Frist.<br />

Du wirst mir nicht versagen,<br />

Was du verheißen hast,<br />

Daß er mein Sünd tu tragen<br />

Und lös mich von der Last.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 38<br />

Aus tiefer Not schrei ich zu dir<br />

. Chœur<br />

Aus tiefer Not schrei ich zu dir,<br />

Herr Gott, erhör mein Rufen;<br />

Dein gnädig Ohr neig her zu mir<br />

Und meiner Bitt sie öffne !<br />

Denn so du willt das sehen an,<br />

Was Sünd und Unrecht ist getan,<br />

Wer kann, Herr, vor dir bleiben ?<br />

. Récitatif (alto)<br />

In Jesu Gnade wird allein<br />

Der Trost vor uns und die Vergebung sein,<br />

Weil durch des Satans Trug und List<br />

Der Menschen ganzes Leben<br />

Vor Gott ein Sündengreuel ist.<br />

Was könnte nun<br />

Die Geistesfreudigkeit zu unserm Beten geben,<br />

Wo Jesu Geist und Wort nicht neue Wunder tun ?<br />

3. Air (ténor)<br />

Ich höre mitten in den Leiden<br />

Ein Trostwort, so mein Jesus spricht.<br />

Drum, o geängstigtes Gemüte,<br />

Vertraue deines Gottes Güte,<br />

Sein Wort besteht und fehlet nicht,<br />

Sein Trost wird niemals von dir scheiden !<br />

Loué soit Dieu, le Père,<br />

Loué soit Dieu, son Fils unique,<br />

Loué soit Dieu, le Saint-Esprit,<br />

Pour toujours et dans l’éternité !<br />

Celui qui croira et sera baptisé<br />

Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé.<br />

(Marc 6, 6)<br />

La foi est le gage de l’amour que Jésus tient en sa<br />

garde pour les siens.<br />

C’est pourquoi il m’a attribué ce trésor par pur<br />

amour, en m’inscrivant dans le livre de la vie.<br />

Dieu le Père, mon puissant héros,<br />

Tu m’as aimée éternellement face à ce monde<br />

En ton fils.<br />

Ton fils s’est uni à moi,<br />

Il est mon trésor, je suis sa fiancée,<br />

Comblée de fél<strong>ici</strong>té en lui,<br />

Eia !<br />

Eia !<br />

Il m’accordera là-haut la vie céleste;<br />

Que mon coeur le loue pour l’éternité.<br />

Mortels, vous aspirez comme moi<br />

à contempler la face de Dieu ?<br />

Alors ne construisez pas sur les bonnes oeuvres<br />

Car s’il est vrai qu’un chrétien doit pratiquer de<br />

bonnes oeuvres puisque c’est la volonté réelle de<br />

Dieu, c’est la foi seule qui fait de nous des justes et<br />

des bienheureux devant Dieu.<br />

La foi donne des ailes à l’âme<br />

Qui l’élèvent jusqu’au ciel,<br />

Le baptême est le sceau de la grâce<br />

Qui nous apporte la bénédiction divine;<br />

C’est pourquoi celui qui croit et qui est baptisé<br />

Est un chrétien comblé.<br />

Accorde-moi la foi<br />

En ton fils Jésus-Christ,<br />

Pardonne-moi aussi les péchés<br />

Que j’ai commis jusqu’<strong>ici</strong>.<br />

Tu ne refuseras pas, de porter mes péchés et de me<br />

délivrer de leur fardeau comme tu l’as promis.<br />

Du fond de me détresse je crie vers toi<br />

Du fond de ma détresse je crie vers toi,<br />

Seigneur Dieu, exauce mon imploration;<br />

Prête-moi une oreille bienveillante<br />

Et accueillante à ma prière !<br />

Car si tu veux voir<br />

Tous les péchés et les torts qui sont commis,<br />

Qui pourrait alors, Seigneur, soutenir<br />

ta présence ?<br />

Seule la grâce de Jésus contient pour nous le<br />

réconfort et le pardon<br />

Car la fourberie et la ruse de Satan font de toute<br />

la vie humaine un abominable péché au regard<br />

de Dieu. Qu’est-ce qui pourrait alors nous donner<br />

dans nos prières la joie spirituelle si l’esprit et la<br />

parole de Jésus n’accomplissent pas de nouveaux<br />

miracles ?<br />

Au sein de mes souffrances j’entends mon Jésus<br />

prononcer une parole de consolation.<br />

C’est pourquoi, âme angoissée,<br />

Tu dois faire confiance à la bonté de ton Dieu,<br />

Le soutien de sa parole ne fait pas défaut,<br />

Sa consolation ne te sera jamais refusée !<br />

33


34<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Ach ! Daß mein Glaube noch so schwach,<br />

Und daß ich mein Vertrauen<br />

Auf feuchtem Grunde muß erbauen !<br />

Wie ofte müssen neue Zeichen<br />

Mein Herz erweichen !<br />

Wie ? kennst du deinen Helfer nicht,<br />

Der nur ein einzig Trostwort spricht,<br />

Und gleich erscheint,<br />

Eh deine Schwachheit es vermeint,<br />

Die Rettungsstunde.<br />

Vertraue nur der Allmachtshand und seiner<br />

Wahrheit Munde !<br />

5. Air (trio: soprano, alto, basse)<br />

Wenn meine Trübsal als mit Ketten<br />

Ein Unglück an dem andern hält,<br />

So wird mich doch mein Heil erretten,<br />

Daß alles plötzlich von mir fällt.<br />

Wie bald erscheint des Trostes Morgen<br />

Auf diese Nacht der Not und Sorgen !<br />

6. Choral<br />

Ob bei uns ist der Sünden viel,<br />

Bei Gott ist viel mehr Gnade;<br />

Sein Hand zu helfen hat kein Ziel,<br />

Wie groß auch sei der Schade.<br />

Er ist allein der gute Hirt,<br />

Der Israel erlösen wird<br />

Aus seinen Sünden allen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trombone I-IV,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 39<br />

Brich dem Hungrigen dein Brot<br />

. Chœur<br />

Brich dem Hungrigen dein Brot und die, so in<br />

Elend sind, führe ins Haus ! So du einen nackend<br />

siehest, so kleide ihn und entzeuch dich nicht von<br />

deinem Fleisch.<br />

Alsdenn wird dein Licht herfürbrechen wie die<br />

Morgenröte, und deine Besserung wird schnell<br />

wachsen, und deine Gerechtigkeit wird für dir<br />

hergehen, und die Herrlichkeit des Herrn wird<br />

dich zu sich nehmen.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Der reiche Gott wirft seinen Überfluß<br />

Auf uns, die wir ohn ihn auch nicht den Odem<br />

haben.<br />

Sein ist es, was wir sind; er gibt nur den Genuß,<br />

Doch nicht, daß uns allein<br />

Nur seine Schätze laben.<br />

Sie sind der Probestein,<br />

Wodurch er macht bekannt,<br />

Daß er der Armut auch die Notdurft ausgespendet,<br />

Als er mit milder Hand,<br />

Was jener nötig ist, uns reichlich zugewendet.<br />

Wir sollen ihm für sein gelehntes Gut<br />

Die Zinsen nicht in seine Scheuren bringen;<br />

Barmherzigkeit, die auf dem Nächsten ruht,<br />

Kann mehr als alle Gab ihm an das Herze dringen.<br />

3. Air (alto)<br />

Seinem Schöpfer noch auf Erden<br />

Nur im Schatten ähnlich werden,<br />

Ist im Vorschmack selig sein.<br />

Sein Erbarmen nachzuahmen,<br />

Streuet hier des Segens Samen,<br />

Den wir dorten bringen ein.<br />

4. Air (basse)<br />

Wohlzutun und mitzuteilen vergesset nicht; denn<br />

solche Opfer gefallen Gott wohl.<br />

5. Air (soprano)<br />

Höchster, was ich habe,<br />

Ist nur deine Gabe.<br />

Wenn vor deinem Angesicht<br />

Ich schon mit dem meinen<br />

Dankbar wollt erscheinen,<br />

Willt du doch kein Opfer nicht.<br />

6. Récitatif (alto)<br />

Wie soll ich dir, o Herr, denn sattsamlich vergelten,<br />

Was du an Leib und Seel mir hast zugutgetan ?<br />

Ja, was ich noch empfang, und solches gar nicht<br />

selten,<br />

Weil ich mich jede Stund noch deiner rühmen<br />

kann ?<br />

Ich hab nichts als den Geist, dir eigen zu ergeben,<br />

Dem Nächsten die Begierd, daß ich ihm dienstbar<br />

werd,<br />

Der Armut, was du mir gegönnt in diesem Leben,<br />

Und, wenn es dir gefällt, den schwachen Leib<br />

der Erd.<br />

Ich bringe, was ich kann, Herr, laß es dir behagen,<br />

Hélas ! Que ma foi est encore faible et sur quel<br />

terrain fragile je bâtis ma confiance !<br />

Quand mon coeur doit-il se laisser toucher par de<br />

nouveaux signes ?<br />

Comment ? Ne connais-tu pas ton sauveur,<br />

Qui n’a besoin de prononcer qu’une seule parole de<br />

consolation pour que survienne, avant même que<br />

ta faiblesse l’imagine, l’heure du salut.<br />

Ne te fie qu’à la toute-puissance de sa main et à la<br />

vérité de sa parole !<br />

Si dans ma misère les malheurs se succèdent<br />

Comme liés par des chaînes,<br />

Mon Sauveur m’en délivrera pourtant<br />

En les détachant.<br />

Avec quelle rapidité l’aube consolatrice succède à<br />

cette nuit d’angoisse et de tourments !<br />

Il y a en Dieu bien plus de grâce,<br />

Qu’il n’y a de péchés en nous.<br />

Sa main dispense le secours sans discrimination,<br />

Aussi grave que soit le tort.<br />

Lui seul est le bon berger<br />

Qui délivrera Israël<br />

De tous ses péchés.<br />

Partage ton pain à ceux qui ont faim<br />

Partage ton pain à ceux qui ont faim et héberge les<br />

pauvres sans abri. Vêts celui que tu vois nu et ne te<br />

dérobe pas devant celui qui est<br />

ta propre chair.<br />

Alors ta lumière poindra comme l’aurore et ta blessure<br />

sera vite cicatrisée. Et ta justice te précédera et<br />

la gloire du Seigneur t’adoptera.<br />

Le Dieu généreux nous prodigue son abondance,<br />

à nous qui lui devons jusqu’à notre propre souffle.<br />

Ce que nous sommes est sien; il ne fait que dispenser<br />

ses biens, mais ce n’est pas pour que ses trésors<br />

ne réconfortent que nous seuls.<br />

Ils sont la pierre de touche par laquelle il nous fait<br />

savoir qu’il dispense également aux pauvres de<br />

quoi suffire à leurs besoins<br />

Lorsque sa main clémente distribue à profusion ce<br />

qui leur est nécessaire.<br />

Pour le bien qu’il nous a prêté, nous n’avons pas à<br />

lui rapporter de redevance dans ses granges;<br />

Plus que toute offrande, la charité pratiquée à<br />

l’égard du prochain sait toucher son coeur.<br />

Etre déjà sur cette terre, dans une faible mesure,<br />

semblable à son Créateur, cela revient à connaître<br />

un avant-goût de la fél<strong>ici</strong>té céleste.<br />

Imiter sa miséricorde, c’est disperser <strong>ici</strong>-bas la semence<br />

de bénédiction dont nous ferons la moisson<br />

dans l’au-delà.<br />

N’oubliez pas la bienfaisance et l’aumône, car c’est<br />

en de pareils sacrifices que Dieu se complaît.<br />

Très-Haut, ce que je possède n’est qu’un don reçu<br />

de toi.<br />

Si je voulais me présenter devant ta face, plein de<br />

reconnaissance en t’apportant mon bien, ce serait<br />

inutile puisque tu ne veux pas d’offrande.<br />

Comment te redonner pleinement, ô Seigneur, le<br />

bien que tu as apporté à ma chair et à mon âme ?<br />

Et celui que je recevrai encore, si souvent puisque<br />

je continuerai à toute heure à te glorifier ?<br />

A toi-même je n’ai que mon âme à offrir,<br />

Au prochain, ma soif de lui être serviable,<br />

Aux pauvres, le partage de ce que tu m’as accordé<br />

en cette vie et à la terre, quand il te plaira, ma faible<br />

dépouille.<br />

J’accomplis ce que je peux, Seigneur; qu’il te plaise<br />

que je reçoive aussi un jour ce que tu promets.


Daß ich, was du versprichst, auch einst davon<br />

mög tragen.<br />

7. Choral<br />

Selig sind, die aus Erbarmen<br />

Sich annehmen fremder Not,<br />

Sind mitleidig mit den Armen,<br />

Bitten treulich für sie Gott.<br />

Die behülflich sind mit Rat,<br />

Auch, womöglich, mit der Tat,<br />

Werden wieder Hülf empfangen<br />

Und Barmherzigkeit erlangen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, flûte à bec dolce<br />

I/II, hautbois I/II, violon solo, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 40<br />

Dazu ist erschienen der Sohn Gottes<br />

. Choeur<br />

Dazu ist erschienen der Sohn Gottes, daß er die<br />

Werke des Teufels zerstöre.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Das Wort ward Fleisch und wohnet in der Welt,<br />

Das Licht der Welt bestrahlt den Kreis der Erden,<br />

Der große Gottessohn<br />

Verläßt des Himmels Thron,<br />

Und seiner Majestät gefällt,<br />

Ein kleines Menschenkind zu werden.<br />

Bedenkt doch diesen Tausch, wer nur gedenken<br />

kann;<br />

Der König wird ein Untertan,<br />

Der Herr erscheinet als ein Knecht<br />

Und wird dem menschlichen Geschlecht<br />

- O süßes Wort in aller Ohren ! -<br />

Zu Trost und Heil geboren.<br />

3. Choral<br />

Die Sünd macht Leid;<br />

Christus bringt Freud,<br />

Weil er zu Trost in diese Welt ist kommen.<br />

Mit uns ist Gott<br />

Nun in der Not :<br />

Wer ist, der uns als Christen kann verdammen ?<br />

4. Air (basse)<br />

Höllische Schlange,<br />

Wird dir nicht bange ?<br />

Der dir den Kopf als ein Sieger zerknickt,<br />

Ist nun geboren,<br />

Und die verloren,<br />

Werden mit ewigem Frieden beglückt.<br />

5. Récitatif (alto)<br />

Die Schlange, so im Paradies<br />

Auf alle Adamskinder<br />

Das Gift der Seelen fallen ließ,<br />

Bringt uns nicht mehr Gefahr;<br />

Des Weibes Samen stellt sich dar,<br />

Der Heiland ist ins Fleisch gekommen<br />

Und hat ihr allen Gift benommen.<br />

Drum sei getrost ! betrübter Sünder.<br />

6. Choral<br />

Schüttle deinen Kopf und sprich :<br />

Fleuch, du alte Schlange !<br />

Was erneurst du deinen Stich,<br />

Machst mir angst und bange ?<br />

Ist dir doch der Kopf zerknickt,<br />

Und ich bin durchs Leiden<br />

Meines Heilands dir entrückt<br />

In den Saal der Freuden.<br />

7. Air (ténor)<br />

Christenkinder, freuet euch !<br />

Wütet schon das Höllenreich,<br />

Will euch Satans Grimm erschrecken :<br />

Jesus, der erretten kann,<br />

Nimmt sich seiner Küchlein an<br />

Und will sie mit Flügeln decken.<br />

8. Choral<br />

Jesu, nimm dich deiner Glieder<br />

Ferner in Genaden an;<br />

Schenke, was man bitten kann,<br />

Zu erquicken deine Brüder :<br />

Gib der ganzen Christenschar<br />

Frieden und ein selges Jahr !<br />

Freude, Freude über Freude !<br />

Christus wehret allem Leide.<br />

Wonne, Wonne über Wonne !<br />

Er ist die Genadensonne.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, cor I/II, hautbois<br />

I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

Bienheureux ceux qui par charité<br />

Prennent sur eux la misère d’autrui,<br />

Sont compatissants envers les pauvres<br />

Et prient Dieu fidèlement pour eux.<br />

Ceux qui aident de leurs conseils<br />

Et aussi, quand ils le peuvent, de leurs actes,<br />

Recevront à leur tour le secours qu’ils ont rendu<br />

et connaîtront la miséricorde.<br />

C’est pour cela que le Fils de Dieu est apparu<br />

C’est pour cela que le Fils de Dieu est apparu,<br />

Pour détruire les oeuvres du diable.<br />

Le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous,<br />

La lumière du monde éclaire l’univers entier,<br />

Le grand Fils de Dieu<br />

Quitte le trône céleste<br />

Et il plaît à Sa Majesté<br />

De devenir un simple être humain<br />

Songez donc à cet échange, si<br />

Vous êtes capables de le concevoir;<br />

Le roi se fait sujet,<br />

Le Seigneur apparaît comme valet,<br />

Ne pour le réconfort et le salut<br />

- O Paroles douces à l’oreille de chacun ! -<br />

Le péché engendre la souffrance;<br />

Le Christ apporte la joie<br />

Parce qu’il est venu en ce monde pour<br />

nous consoler.<br />

Dieu est maintenant avec nous<br />

Maintenant dans la peine :<br />

Quel est celui qui pourrait nous réprouver, nous<br />

chrétiens ?<br />

Serpent infernal<br />

Ne crains-tu pas pour toi ?<br />

Celui qui te vaincra<br />

Est maintenant né<br />

Et ceux qui étaient perdus<br />

Seront comblés de la paix éternelle.<br />

Le serpent qui, au paradis, insuffla le venin dans<br />

l’âme en tous les enfants d’Adam,<br />

Ne nous met plus en danger<br />

La semence de la femme paraît au monde,<br />

Le Sauveur s’est fait chair<br />

Et lui a en tout le venin.<br />

Soyez donc consolés,<br />

Pêcheurs affligés.<br />

Secoue la tête et dis :<br />

Eloigne-toi, vieux serpent !<br />

A quoi bon renouveler ta morsure,<br />

Me causer transes et angoisse ?<br />

Tu sais bien que tu seras terrassé<br />

Et que par les souffrances de mon Sauveur<br />

Je t’échappe<br />

Pour accéder au cénacle des joies.<br />

Enfants du Christ, réjouissez-vous !<br />

Si déjà l’empire infernal déchaîne sa foudre,<br />

Si le courroux de Satan veut vous épouvanter :<br />

Jésus, qui sait apporter le salut,<br />

Prend soin de ses poussins<br />

Et va les couvrir de ses ailes.<br />

Jésus, continue à prendre<br />

En grâce ceux qui sont tes membres;<br />

Offre tout ce que l’on peut souhaiter<br />

Pour réconforter tes frères :<br />

Donne à la légion entière des chrétiens<br />

La paix et une année bénie !<br />

Joie, profusion de joie !<br />

Le Christ garde de toute souffrance.<br />

Délices, transports de délices !<br />

Il est le soleil de la grâce.<br />

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36<br />

BWV 41<br />

Jesu, nun sei gepreiset<br />

. Chœur<br />

Jesu, nun sei gepreiset<br />

Zu diesem neuen Jahr<br />

Für dein Güt, uns beweiset<br />

In aller Not und G’fahr,<br />

Daß wir haben erlebet<br />

Die neu fröhliche Zeit,<br />

Die voller Gnaden schwebet<br />

Und ewger Seligkeit;<br />

Daß wir in guter Stille<br />

Das alt Jahr habn erfüllet.<br />

Wir wolln uns dir ergeben<br />

Itzund und immerdar,<br />

Behüte Leib, Seel und Leben<br />

Hinfort durchs ganze Jahr !<br />

. Air (soprano)<br />

Laß uns, o höchster Gott, das Jahr vollbringen,<br />

Damit das Ende so wie dessen Anfang sei.<br />

Es stehe deine Hand uns bei,<br />

Daß künftig bei des Jahres Schluß<br />

Wir bei des Segens Überfluß<br />

Wie itzt ein Halleluja singen.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Ach ! deine Hand, dein Segen muß allein<br />

Das A und O, der Anfang und das Ende sein.<br />

Das Leben trägest du in deiner Hand,<br />

Und unsre Tage sind bei dir geschrieben;<br />

Dein Auge steht auf Stadt und Land;<br />

Du zählest unser Wohl und kennest unser Leiden,<br />

Ach ! gib von beiden,<br />

Was deine Weisheit will, worzu dich dein Erbarmen<br />

angetrieben.<br />

4. Air (ténor)<br />

Woferne du den edlen Frieden<br />

Vor unsern Leib und Stand beschieden,<br />

So laß der Seele doch dein selig machend Wort.<br />

Wenn uns dies Heil begegnet,<br />

So sind wir hier gesegnet<br />

Und Auserwählte dort !<br />

5. Récitatif (basse) et Chœur<br />

Doch weil der Feind bei Tag und Nacht<br />

Zu unserm Schaden wacht<br />

Und unsre Ruhe will verstören,<br />

So wollest du, o Herze Gott, erhören,<br />

Wenn wir in heiliger Gemeine beten :<br />

Den Satan unter unsre Füße treten.<br />

So bleiben wir zu deinem Ruhm<br />

Dein auserwähltes Eigentum<br />

Und können auch nach Kreuz und Leiden<br />

Zur Herrlichkeit von hinnen scheiden.<br />

6. Choral<br />

Dein ist allein die Ehre,<br />

Dein ist allein der Ruhm;<br />

Geduld im Kreuz uns lehre,<br />

Regier all unser Tun,<br />

Bis wir fröhlich abscheiden<br />

Ins ewig Himmelreich,<br />

Zu wahrem Fried und Freude,<br />

Den Heilgen Gottes gleich.<br />

Indes machs mit uns allen<br />

Nach deinem Wohlgefallen :<br />

Solchs singet heut ohn Scherzen<br />

Die christgläubige Schar<br />

Und wünscht mit Mund und Herzen<br />

Ein seligs neues Jahr.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, hautbois I-III, violon I/II, alto,<br />

violoncelle piccolo solo<br />

BWV 42<br />

Am Abend aber desselbigen Sabbats<br />

. Sinfonia<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Am Abend aber desselbigen Sabbats, da die Jünger<br />

versammlet und die Türen verschlossen waren<br />

aus Furcht für den Jüden, kam Jesus und trat<br />

mitten ein.<br />

3. Air (alto)<br />

Wo zwei und drei versammlet sind<br />

In Jesu teurem Namen,<br />

Da stellt sich Jesus mitten ein<br />

Und spricht darzu das Amen.<br />

Denn was aus Lieb und Not geschicht,<br />

Das bricht des Höchsten Ordnung nicht.<br />

4. Air (duo : soprano, ténor)<br />

Verzage nicht, o Häuflein klein,<br />

Obschon die Feinde willens sein,<br />

Jésus, sois glorifié<br />

Jésus, sois glorifié<br />

En cette nouvelle année<br />

Pour la bonté que tu nous as dispensée<br />

Dans l’affliction et dans le péril,<br />

Pour nous avoir permis d’être témoins<br />

De ce nouveau temps de joie,<br />

Entièrement baigné de grâce<br />

Et de fél<strong>ici</strong>té éternelle,<br />

Et d’avoir terminé dans une douce tranquillité<br />

L’année écoulée.<br />

Nous voulons nous en remettre à toi<br />

Maintenant et à jamais,<br />

Continue toute l’année à veiller<br />

Sur nos corps, nos âmes et notre vie.<br />

Ô Dieu suprême, fais que notre<br />

année s’accomplisse<br />

De telle sorte que la fin en soit comme le commencement.<br />

Que ta main nous assiste et qu’au terme de<br />

l’année, dans la profusion de bénédiction qui nous<br />

est dispensée, nous chantions comme maintenant<br />

un Alléluia.<br />

Seigneur, ta main, ta bénédiction doivent seules<br />

être l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin.<br />

Tu portes la vie dans ta main<br />

Et c’est toi qui tiens le compte de nos jours;<br />

Ton regard s’étend aux cités et aux campagnes;<br />

Tu dénombres notre bien et connais<br />

nos souffrances,<br />

Ah, accorde-nous à l’un et à l’autre<br />

Ce que ta sagesse désire, selon la miséricorde à<br />

laquelle tu es enclin.<br />

De même que tu donnes la noble paix en partage à<br />

notre corps et à notre état,<br />

Accorde donc à notre âme ta parole dispensatrice<br />

de béatitude. Si ce salut nous est prodigué, alors<br />

nous sommes bénis <strong>ici</strong>-bas et serons là-haut les<br />

élus.<br />

Mais comme l’ennemi, à notre détriment,<br />

Veille jour et nuit à détruire notre quiétude<br />

Veuille exaucer, ô Seigneur Dieu,<br />

La prière que nous prononçons en<br />

sainte assemblée :<br />

Que Satan soit foulé à nos pieds !<br />

Ainsi demeurons-nous, pour ta gloire, ton bien<br />

élu et pouvons également, après la croix et les<br />

souffrances, quitter ce monde pour accéder à la<br />

splendeur<br />

A toi seul est l’honneur, A toi seul est la gloire,<br />

enseigne-nous la patience sous la croix.<br />

Régis tous nos actes, jusqu’à ce que nous quittions<br />

heureux ce bas-monde<br />

Pour le royaume des cieux éternels,<br />

Pour la paix et les joies véritables semblables aux<br />

saints de Dieu.<br />

En attendant, fais avec nous tous<br />

Comme il te plaira !<br />

Voilà ce que chante aujourd’hui avec conviction la<br />

légion des fidèles chrétiens<br />

Qui désirent des lèvres de leurs coeurs<br />

Une nouvelle année bénie.<br />

Le soir de ce même jour, le premier de la semaine<br />

Le soir de ce même jour, le premier de la semaine,<br />

toutes portes étant closes par crainte des juifs, Jésus<br />

vint là où se trouvaient les disciples et se tint au<br />

milieu d’eux.<br />

Là où deux ou trois sont assemblés en son nom,<br />

Jésus entre au milieu du groupe et<br />

prononce l’Amen.<br />

Car la volonté du Très-Haut, c’est de ne pas<br />

casser, ce qui est le fruit de l’amour ou de la<br />

détresse.<br />

Ne te décourage pas, ô groupe infime,<br />

Bien que ce soit la volonté de ennemi


Dich gänzlich zu verstören,<br />

Und suchen deinen Untergang,<br />

Davon dir wird recht angst und bang :<br />

Es wird nicht lange währen.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Man kann hiervon ein schön Exempel sehen<br />

An dem, was zu Jerusalem geschehen;<br />

Denn da die Jünger sich versammlet hatten<br />

Im finstern Schatten,<br />

Aus Furcht für denen Jüden,<br />

So trat mein Heiland mitten ein,<br />

Zum Zeugnis, daß er seiner Kirche Schutz will<br />

sein.<br />

Drum laßt die Feinde wüten !<br />

6. Air (basse)<br />

Jesus ist ein Schild der Seinen,<br />

Wenn sie die Verfolgung tritt.<br />

Ihnen muß die Sonne scheinen<br />

Mit der güldnen Überschrift :<br />

Jesus ist ein Schild der Seinen,<br />

Wenn sie die Verfolgung trifft.<br />

7. Choral<br />

Verleih uns Frieden gnädiglich,<br />

Herr Gott, zu unsern Zeiten;<br />

Es ist doch ja kein andrer nicht,<br />

Der für uns könnte streiten,<br />

Denn du, unsr Gott, alleine.<br />

Gib unsern Fürsten und all’r Obrigkeit<br />

Fried und gut Regiment,<br />

Daß wir unter ihnen<br />

Ein geruhig und stilles Leben führen mögen<br />

In aller Gottseligkeit und Ehrbarkeit.<br />

Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

basson, violon I/II, alto, violoncelle, continuo<br />

BWV 43<br />

Gott fähret auf mit Jauchzen<br />

. Chœur<br />

Gott fähret auf mit Jauchzen und der Herr mit heller<br />

Posaunen. Lobsinget, lobsinget Gott, lobsinget,<br />

lobsinget unserm Könige.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Es will der Höchste sich ein Siegsgepräng bereiten,<br />

Da die Gefängnisse er selbst gefangen führt.<br />

Wer jauchzt ihm zu ? Wer ists, der die Posaunen<br />

rührt ?<br />

Wer gehet ihm zur Seiten ?<br />

Ist es nicht Gottes Heer,<br />

Das seines Namens Ehr,<br />

Heil, Preis, Reich, Kraft und Macht mit lauter<br />

Stimme singet<br />

Und ihm nun ewiglich ein Halleluja bringet.<br />

3. Air (ténor)<br />

Ja tausend mal tausend begleiten den Wagen,<br />

Dem König der Kön’ge lobsingend zu sagen,<br />

Daß Erde und Himmel sich unter ihm schmiegt<br />

Und was er bezwungen, nun gänzlich erliegt.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Und der Herr, nachdem er mit ihnen geredet hatte,<br />

ward er aufgehaben gen Himmel und sitzet zur<br />

rechten Hand Gottes.<br />

5. Air (soprano)<br />

Mein Jesus hat nunmehr<br />

Das Heilandwerk vollendet<br />

Und nimmt die Wiederkehr<br />

Zu dem, der ihn gesendet.<br />

Er schließt der Erde Lauf,<br />

Ihr Himmel, öffnet euch<br />

Und nehmt ihn wieder auf !<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Es kommt der Helden Held,<br />

Des Satans Fürst und Schrecken,<br />

Der selbst den Tod gefällt,<br />

Getilgt der Sünden Flecken,<br />

Zerstreut der Feinde Hauf;<br />

Ihr Kräfte, eilt herbei<br />

Und holt den Sieger auf !<br />

7. Air (basse)<br />

Er ists, der ganz allein<br />

Die Kelter hat getreten<br />

Voll Schmerzen, Qual und Pein,<br />

Verlorne zu erretten<br />

Durch einen teuren Kauf.<br />

Ihr Thronen, mühet euch<br />

Und setzt ihm Kränze auf !<br />

Que de t’anéantir et de d’amener à ta chute,<br />

Ce que tu crains, et qui t’effraie :<br />

Cela ne durera pas longtemps.<br />

On peut voir de cela un bel exemple<br />

Dans ce qui se passa à Jérusalem;<br />

Alors que les disciples s’étaient rassemblés<br />

Dans l’obscurité profonde, par crainte des Juifs,<br />

Alors mon Sauveur vint au milieu d’eux, témoignant<br />

qu’il veut être le secours de<br />

son Église.<br />

Aussi laissez les ennemis rager !<br />

Jésus est un bouclier pour les siens<br />

Quand la persécution les atteint.<br />

A ceux-ci le soleil doit apparaître<br />

Avec cette inscription en lettres d’or :<br />

«Jésus est un bouclier pour les siens»<br />

Quand la persécution les atteint.<br />

Seigneur, daigne accorder<br />

La paix à notre temps;<br />

Car il n’y a nul autre<br />

Qui puisse combattre pour nous<br />

Seulement toi, notre Dieu.<br />

Donne à nos princes et à tous les détenteurs<br />

du pouvoir l’esprit de paix et une solide armée<br />

Afin que nous puissions mener, grâce à eux,<br />

Une vie tranquille et paisible en toute piété et<br />

respectabilité.<br />

Amen.<br />

Dieu monte au milieu des cris de triomphe<br />

Dieu monte au milieu des cris de triomphe,<br />

l’éternel s’avance au son de la trompette. Chantez à<br />

Dieu, chantez ! Chantez à notre roi, chantez !<br />

C’est dans la pompe que le Très-Haut veut célébrer<br />

son triomphe car il tient lui-même les prisons<br />

captives.<br />

Qui le salue par des cris d’allégresse ? Qui sonne<br />

de la trompette ? Qui marche à ses côtés ? N’est-ce<br />

point la légion de Dieu, qui chante à haute voix à la<br />

gloire de son nom,<br />

A son salut, à sa louange, à son royaume, à sa force<br />

et à sa puissance et qui fait retentir en son honneur<br />

un éternel alléluia.<br />

Oui, mille milliers accompagnent le char<br />

Pour dire au roi des rois par des chants<br />

de louanges<br />

Qu’il fait fléchir sous lui et le ciel et la terre,<br />

Et que succombe tout à fait ce qu’il a vaincu.<br />

Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au<br />

ciel, et il s’assit à la droite de Dieu.<br />

Voilà que mon Seigneur Jésus<br />

A accompli son oeuvre de sauveur<br />

Et qu’il prend le chemin du retour<br />

Auprès de celui qui l’a envoyé.<br />

Il boucle le cours du monde,<br />

Ô cieux, ouvrez-vous donc<br />

Et reprenez-le en votre sein !<br />

Vo<strong>ici</strong> venir le héros des héros,<br />

Le prince qui inspire terreur à Satan,<br />

Qui lui-même a fait périr la mort<br />

Et fait disparaître les flétrissures des péchés<br />

Et qui a mis en déroute l’armée des ennemis;<br />

Ô forces, rassemblez-vous<br />

Et rattrapez le vainqueur !<br />

C’est lui qui tout seul a foulé au pressoir<br />

Pour délivrer ceux qui étaient perdus<br />

En les rachetant chèrement au prix de ses souffrances,<br />

de sa torture et de ses tourments.<br />

Ô trônes, donnez-vous de la peine<br />

Et ceignez-le de couronnes !<br />

37


38<br />

8. Récitatif (alto)<br />

Der Vater hat ihm ja<br />

Ein ewig Reich bestimmet :<br />

Nun ist die Stunde nah,<br />

Da er die Krone nimmet<br />

Vor tausend Ungemach.<br />

Ich stehe hier am Weg<br />

Und schau ihm freudig nach.<br />

9. Air (alto)<br />

Ich sehe schon im Geist,<br />

Wie er zu Gottes Rechten<br />

Auf seine Feinde schmeißt,<br />

Zu helfen seinen Knechten<br />

Aus Jammer, Not und Schmach.<br />

Ich stehe hier am Weg<br />

Und schau ihm sehnlich nach.<br />

0. Récitatif (soprano)<br />

Er will mir neben sich<br />

Die Wohnung zubereiten,<br />

Damit ich ewiglich<br />

Ihm stehe an der Seiten,<br />

Befreit von Weh und Ach !<br />

Ich stehe hier am Weg<br />

Und ruf ihm dankbar nach :<br />

. Choral<br />

Du Lebensfürst, Herr Jesu Christ,<br />

Der du bist aufgenommen<br />

Gen Himmel, da dein Vater ist<br />

Und die Gemein der Frommen,<br />

Wie soll ich deinen großen Sieg,<br />

Den du durch einen schweren Krieg<br />

Erworben hast, recht preisen<br />

Und dir g’nug Ehr erweisen ?<br />

Zieh uns dir nach, so laufen wir,<br />

Gib uns des Glaubens Flügel !<br />

Hilf, daß wir fliehen weit von hier<br />

Auf Israelis Hügel !<br />

Mein Gott ! wenn fahr ich doch dahin,<br />

Woselbst ich ewig fröhlich bin ?<br />

Wenn werd ich vor dir stehen,<br />

Dein Angesicht zu sehen ?<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, hautbois I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 44<br />

Sie werden euch in den Bann tun<br />

. Air (duo : ténor, basse)<br />

Sie werden euch in den Bann tun.<br />

. Chœur<br />

Es kömmt aber die Zeit, daß, wer euch tötet, wird<br />

meinen, er tue Gott einen Dienst daran.<br />

3. Air (alto)<br />

Christen müssen auf der Erden<br />

Christi wahre Jünger sein.<br />

Auf sie warten alle Stunden,<br />

Bis sie selig überwunden,<br />

Marter, Bann und schwere Pein.<br />

4. Choral (ténor)<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid<br />

Begegnet mir zu dieser Zeit.<br />

Der schmale Weg ist trübsalvoll,<br />

Den ich zum Himmel wandern soll.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Es sucht der Antichrist,<br />

Das große Ungeheuer,<br />

Mit Schwert und Feuer<br />

Die Glieder Christi zu verfolgen,<br />

Weil ihre Lehre ihm zuwider ist.<br />

Er bildet sich dabei wohl ein,<br />

Es müsse sein Tun Gott gefällig sein.<br />

Allein, es gleichen Christen denen Palmenzweigen,<br />

Die durch die Last nur desto höher steigen.<br />

6. Air (soprano)<br />

Es ist und bleibt der Christen Trost,<br />

Daß Gott vor seine Kirche wacht.<br />

Denn wenn sich gleich die Wetter türmen,<br />

So hat doch nach den Trübsalstürmen<br />

Die Freudensonne bald gelacht.<br />

7. Choral<br />

So sei nun, Seele, deine<br />

Und traue dem alleine,<br />

Der dich erschaffen hat.<br />

Es gehe, wie es gehe,<br />

Dein Vater in der Höhe,<br />

Der weiß zu allen Sachen Rat.<br />

Le Père céleste lui a désigné<br />

Un royaume éternel :<br />

L’heure est proche à présent<br />

Où il ceindra la couronne<br />

Par-delà mille adversités;<br />

Je me tiens <strong>ici</strong> sur le chemin<br />

Et porte mes regards sur lui, le coeur joyeux.<br />

Je le vois déjà dans mon esprit<br />

Trôner à la droite de Dieu<br />

D’où il frappe ses ennemis<br />

Pour secourir ses serviteurs<br />

Accablés de désespoir, de détresse<br />

et d’ignominie;<br />

Je me tiens <strong>ici</strong> sur le chemin<br />

Et porte mes regards sur lui, plein de ferveur.<br />

Il veut qu’auprès de lui<br />

J’établisse ma demeure<br />

Afin que pour l’éternité<br />

Je demeure à ses côtés,<br />

Délivré de mes souffrances lamentables.<br />

Je me tiens <strong>ici</strong> sur le chemin<br />

Et vo<strong>ici</strong> que je m’écrie, plein de reconnaissance :<br />

Ô prince de la vie, Seigneur Jésus-Christ,<br />

Toi qui as été reçu<br />

Dans les cieux, où séjournent ton Père<br />

Et la communauté des justes,<br />

Comment apprécier à sa juste valeur<br />

La grande victoire que tu as remportée<br />

Au prix d’une rude guerre<br />

Et comment te rendre assez honneur ?<br />

Entraîne-nous vers toi, et nous viendrons en<br />

courant, Donne-nous les ailes de la foi !<br />

Aide-nous à nous échapper loin d’<strong>ici</strong><br />

Sur les collines d’Israël. O mon Dieu ! Quand<br />

pourrai-je donc me rendre<br />

Là où je pourrai être heureux pour l’éternité ?<br />

Quand serai-je face à toi<br />

Pour voir ton visage ?<br />

Ils vous excluront des synagogues<br />

Ils vous excluront des synagogues.<br />

Et même l’heure vient où quiconque vous fera<br />

mourir croira rendre un culte à Dieu.<br />

Les chrétiens doivent être sur la terre les vrais<br />

disciples du Christ.<br />

A toute heure les attendent le martyr, le bannissement<br />

et les plus rudes tourments<br />

jusqu’à ce que la fél<strong>ici</strong>té bienheureuse<br />

les en délivre.<br />

Hélas, mon Dieu, plus d’un chagrin<br />

M’accable ce temps-ci !<br />

Pleine de tribulations est la voie étroite<br />

Qui doit me mener vers le Ciel.<br />

L’Antéchrist,<br />

Le monstre colossal, veut mettre à feu et à sang<br />

Et livrer à la persécution les rangs des fidèles du<br />

Christ dont la doctrine lui est contraire.<br />

Et il s’imagine ce faisant que son entreprise doit lui<br />

gagner la faveur de Dieu.<br />

Mais les chrétiens sont tels les rameaux<br />

de palmier<br />

Qui s’élèvent d’autant plus haut que leur<br />

fardeau s’alourdit.<br />

A jamais reste aux chrétiens le réconfort<br />

Que Dieu veille sur son église.<br />

Car les orages ont beau s’amonceler<br />

jusqu’aux nues,<br />

Aux tourments des tribulations<br />

A tôt fait de succéder la gaieté du soleil radieux.<br />

Que mon âme donc t’appartienne<br />

Et s’en remette à celui-là et à lui seul<br />

Qui t’a créée.<br />

Advienne que pourra :<br />

Ton Père au plus haut des cieux<br />

Sait prodiguer conseil en toute occasion.


Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo (+ basson)<br />

BWV 45<br />

Es ist dir gesagt, Mensch, was gut ist<br />

. Choeur<br />

Es ist dir gesagt, Mensch, was gut ist und was der<br />

Herr von dir fordert, nämlich : Gottes Wort halten<br />

und Liebe üben und demütig sein vor deinem<br />

Gott.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Der Höchste läßt mich seinen Willen wissen<br />

Und was ihm wohlgefällt;<br />

Er hat sein Wort zur Richtschnur dargestellt,<br />

Wornach mein Fuß soll sein geflissen<br />

Allzeit einherzugehn<br />

Mit Furcht, mit Demut und mit Liebe<br />

Als Proben des Gehorsams, den ich übe,<br />

Um als ein treuer Knecht dereinsten zu bestehn.<br />

3. Air (ténor)<br />

Weiß ich Gottes Rechte,<br />

Was ist’s, das mir helfen kann,<br />

Wenn er mir als seinem Knechte<br />

Fordert scharfe Rechnung an.<br />

Seele, denke dich zu retten,<br />

Auf Gehorsam folget Lohn;<br />

Qual und Hohn<br />

Drohet deinem Übertreten.<br />

4. Arioso (basse)<br />

Es werden viele zu mir sagen an jenem Tage : Herr,<br />

Herr, haben wir nicht in deinem Namen geweissaget,<br />

haben wir nicht in deinem Namen Teufel<br />

ausgetrieben, haben wir nicht in deinem Namen<br />

viel Taten getan ?<br />

Denn werde ich ihnen bekennen : Ich habe<br />

euch noch nie erkannt, weichet alle von mir, ihr<br />

Übeltäter !<br />

5. Air (alto)<br />

Wer Gott bekennt<br />

Aus wahrem Herzensgrund,<br />

Den will er auch bekennen.<br />

Denn der muß ewig brennen,<br />

Der einzig mit dem Mund<br />

Ihn Herren nennt.<br />

6. Récitatif (alto)<br />

So wird denn Herz und Mund selbst von mir<br />

Richter sein,<br />

Und Gott will mir den Lohn nach meinem Sinn<br />

erteilen :<br />

Trifft nun mein Wandel nicht nach seinen Worten<br />

ein,<br />

Wer will hernach der Seelen Schaden heilen ?<br />

Was mach ich mir denn selber Hindernis ?<br />

Des Herren Wille muß geschehen,<br />

Doch ist sein Beistand auch gewiß,<br />

Daß er sein Werk durch mich mög wohl vollendet<br />

sehen.<br />

7. Choral<br />

Gib, daß ich tu mit Fleiß,<br />

Was mir zu tun gebühret,<br />

Worzu mich dein Befehl<br />

In meinem Stande führet !<br />

Gib, daß ichs tue bald,<br />

Zu der Zeit, da ich soll;<br />

Und wenn ich’s tu, so gib,<br />

Daß es gerate wohl !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

hautbois I, hautbois d’amour II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 46<br />

Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei<br />

. Chœur<br />

Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz<br />

sei wie mein Schmerz, der mich trogen hat. Denn<br />

der Herr hat mich voll Jammers gemacht am Tage<br />

seines grimmigen Zorns.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

So klage du, zerstörte Gottesstadt,<br />

Du armer Stein- und Aschenhaufen !<br />

Laß ganze Bäche Tränen laufen,<br />

Weil dich betroffen hat<br />

Ein unersetzlicher Verlust<br />

Der allerhöchsten Huld,<br />

So du entbehren mußt<br />

Durch deine Schuld.<br />

Du wurdest wie Gomorra zugerichtet,<br />

Wiewohl nicht gar vernichtet.<br />

O besser ! wärest du in Grund verstört,<br />

Il t’a été dit, à toi l’homme, où est le bien !<br />

Il t’a été dit, à toi, l’homme, où est le bien, et ce<br />

que le Seigneur exige de toi, à savoir d’honorer la<br />

parole de Dieu, d’exercer amour et charité et d’être<br />

toute humilité face à ton Dieu.<br />

Le Très-Haut me fait savoir sa volonté<br />

Et ce qui lui est agréable;<br />

De sa parole il a fait le cordeau<br />

Le long duquel mon pied doit avoir souci<br />

D’orienter en tout temps ses pas<br />

Pour me préparer par cette épreuve d’obéissance<br />

A celle qu’un jour je subirai, serviteur fidèle.<br />

Puisque je connais les prérogatives de Dieu,<br />

Qu’est-ce qui peut donc me venir à mon secours<br />

Lorsqu’il demandera des comptes rigoureux<br />

A son serviteur que je suis.<br />

Ô mon âme toute pense à ton salut;<br />

A l’obéissance répondra la récompense,<br />

Tandis que les tourments et la dérision<br />

Puniront toute transgression.<br />

Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur,<br />

n’avons-nous as prophétisé par ton nom ? N’avonsnous<br />

pas chassé des démons par ton nom ? Et<br />

n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par<br />

ton nom ?<br />

Alors je leur dirai ouvertement : je ne vous ai<br />

jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui<br />

commettez l’iniquité !<br />

Celui-là qui confesse sa foi en Dieu<br />

Du plus profond de son coeur,<br />

Il le voudra aussi confesser.<br />

Car il sera la proie des flammes éternelles,<br />

Celui qui ne le nomme seigneur<br />

Que par la bouche.<br />

Ainsi mon coeur et ma bouche seront-ils<br />

mes juges,<br />

Et Dieu m’accordera sa récompense d’après<br />

ma disposition.<br />

Mais si ma conduite n’est point conforme à<br />

ses paroles,<br />

Qui voudra alors guérir le mal de mon âme ?<br />

Que me fais-je moi-même obstacle ?<br />

La volonté du Seigneur doit être accomplie,<br />

Mais si son assistance est certaine,<br />

Il me verra accomplir consciencieusement<br />

son oeuvre.<br />

Accorde-moi d’exécuter avec zèle<br />

Ce qu’il me convient d’exécuter,<br />

Ce que ton commandement<br />

Me met en état de faire.<br />

Accorde-moi que je le fasse aussitôt que se peut,<br />

Au moment opportun,<br />

Et lorsque je le ferai, accorde-moi le succès !<br />

Regardez et voyez s’il est une douleur<br />

Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma<br />

douleur, à celle dont j’ai été frappée. Car l’Éternel<br />

m’a affligée au jour de son<br />

ardente colère.<br />

Lamente-toi, ô ville de Dieu détruite, misérable<br />

amas de pierres et de cendres que tu es !<br />

Laisse s’écouler des torrents entiers de larmes,<br />

Toi qu’a touchée la perte irremplaçable<br />

De la faveur suprême, dont tu es privée<br />

par ta faute.<br />

Il en est advenu de toi comme de Gomorrhe,<br />

Bien que tu ne sois point détruite en totalité.<br />

Il eut pourtant mieux valu qu’on t’anéantit,<br />

Plutôt que de devoir entendre a présent dans ton<br />

enceinte les blasphèmes des ennemis du Christ.<br />

39


40<br />

Als daß man Christi Feind jetzt in dir lästern hört.<br />

Du achtest Jesu Tränen nicht,<br />

So achte nun des Eifers Wasserwogen,<br />

Die du selbst über dich gezogen,<br />

Da Gott, nach viel Geduld,<br />

Den Stab zum Urteil bricht.<br />

3. Air (basse)<br />

Dein Wetter zog sich auf von weiten,<br />

Doch dessen Strahl bricht endlich ein<br />

Und muß dir unerträglich sein,<br />

Da überhäufte Sünden<br />

Der Rache Blitz entzünden<br />

Und dir den Untergang bereiten.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Doch bildet euch, o Sünder, ja nicht ein,<br />

Es sei Jerusalem allein<br />

Vor andern Sünden voll gewesen !<br />

Man kann bereits von euch dies Urteil lesen :<br />

Weil ihr euch nicht bessert<br />

Und täglich die Sünden vergrößert,<br />

So müsset ihr alle so schrecklich umkommen.<br />

5. Air (alto)<br />

Doch Jesus will auch bei der Strafe<br />

Der Frommen Schild und Beistand sein,<br />

Er sammelt sie als seine Schafe,<br />

Als seine Küchlein liebreich ein;<br />

Wenn Wetter der Rache die Sünder belohnen,<br />

Hilft er, daß Fromme sicher wohnen.<br />

6. Choral<br />

O großer Gott von Treu,<br />

Weil vor dir niemand gilt<br />

Als dein Sohn Jesus Christ,<br />

Der deinen Zorn gestillt,<br />

So sieh doch an die Wunden sein,<br />

Sein Marter, Angst und schwere Pein;<br />

Um seinetwillen schone,<br />

Uns nicht nach Sünden lohne.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette ou<br />

cor da tirarsi, traverso I/II, hautbois da caccia I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 47<br />

Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget<br />

werden<br />

. Chœur<br />

Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget<br />

werden, und wer sich selbst erniedriget, der soll<br />

erhöhet werden.<br />

. Air (soprano)<br />

Wer ein wahrer Christ will heißen,<br />

Muß der Demut sich befleißen;<br />

Demut stammt aus Jesu Reich.<br />

Hoffart ist dem Teufel gleich;<br />

Gott pflegt alle die zu hassen,<br />

So den Stolz nicht fahrenlassen.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Der Mensch ist Kot, Stank, Asch und Erde;<br />

Ist’s möglich, daß vom Übermut,<br />

Als einer Teufelsbrut,<br />

Er noch bezaubert werde ?<br />

Ach Jesus, Gottes Sohn,<br />

Der Schöpfer aller Dinge,<br />

Ward unsretwegen niedrig und geringe,<br />

Er duldte Schmach und Hohn;<br />

Und du, du armer Wurm, suchst dich zu brüsten ?<br />

Gehört sich das vor einen Christen ?<br />

Geh, schäme dich, du stolze Kreatur,<br />

Tu Buß und folge Christi Spur;<br />

Wirf dich vor Gott im Geiste gläubig nieder !<br />

Zu seiner Zeit erhöht er dich auch wieder.<br />

4. Air (basse)<br />

Jesu, beuge doch mein Herze<br />

Unter deine starke Hand,<br />

Daß ich nicht mein Heil verscherze<br />

Wie der erste Höllenbrand.<br />

Laß mich deine Demut suchen<br />

Und den Hochmut ganz verfluchen;<br />

Gib mir einen niedern Sinn,<br />

Daß ich dir gefällig bin !<br />

5. Choral<br />

Der zeitlichen Ehrn will ich gern entbehrn,<br />

Du wollst mir nur das Ewge gewährn,<br />

Das du erworben hast<br />

Durch deinen herben, bittern Tod.<br />

Das bitt ich dich, mein Herr und Gott.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

orgue obligé, violon I/II, alto, continuo<br />

Tu ne fais aucun cas des larmes de Jésus,<br />

Aussi prends garde aujourd’hui aux flots<br />

tumultueux de l’emportement que tu as toi-même<br />

entraînés vers toi, lorsque Dieu, las d’user<br />

de tant de patience,<br />

Rompt la baguette pour rendre son verdict.<br />

De bien loin ton orage s’est annoncé<br />

Enfin vient s’abattre l’éclair de l’orage<br />

Qui te doit être insupportable<br />

Puisque l’accumulation des péchés<br />

Fait éclater la foudre de la vengeance<br />

Et prépare ta ruine.<br />

Mais n’allez point vous imaginer, ô pêcheurs,<br />

Que seule Jérusalem ait le privilège de tant de<br />

péchés ! Voilà déjà qu’il est écrit ce jugement sur<br />

vous : si vous ne vous repentez et si de jour en jour<br />

vos péchés vont croissant,<br />

Vous périrez tous de cette horrible manière.<br />

Mais Jésus veut aussi dans le châtiment<br />

Demeurer le bouclier et le secours des justes,<br />

Il les rassemble comme un pâtre rassemble ses<br />

moutons, affectueusement, comme une poule<br />

rassemble ses poussins; Lorsque les orages de la<br />

vengeance viennent récompenser les pêcheurs, Il<br />

s’emploie à préserver le séjour des justes.<br />

Ô grand Dieu de fidélité, Puisque nul autre<br />

Ne trouve ton agrément que ton fils Jésus-Christ<br />

Qui a apaisé ta colère,<br />

Considère donc ses stigmates, son martyr, son<br />

angoisse et sa profonde détresse;<br />

Pour l’amour de lui épargne-nous<br />

Et ne nous traite pas selon nos fautes.<br />

Quiconque s’élève sera abaissé<br />

Quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse<br />

sera élevé.<br />

Qui veut pouvoir être qualifié d’authentique<br />

chrétien<br />

Doit redoubler d’humilité;<br />

L’humilité procède du royaume de Jésus.<br />

La vanité est pareille au démon;<br />

Dieu conçoit de la haine pour tous ceux<br />

Qui ne bannissent point leur orgueil.<br />

L’homme est fange, pestilence, poussière<br />

et glèbe;<br />

Peut-il encore subir le maléfice de la présomption,<br />

cette engeance diabolique ?<br />

C’est donc Jésus, le Fils de Dieu, le Créateur de<br />

toutes choses, qui pour nous s’abaissa en toute<br />

humilité et endura l’ignominie et les sarcasmes;<br />

Et toi, misérable ver que tu es, tu cherches<br />

à faire parade ?<br />

Est-ce là le fait d’un chrétien ?<br />

Va, que la honte t’oppresse, créature orgueilleuse,<br />

Fais pénitence et suis les traces du Christ;<br />

Sois croyant en ton âme et prosterne-toi<br />

devant Dieu !<br />

Et Il te relèvera en temps utile.<br />

Jésus, fléchis donc mon coeur<br />

De ta main puissante,<br />

Que je ne porte point préjudice à mon salut<br />

Comme les premiers tisons de l’enfer.<br />

Laisse-moi quérir ton humilité<br />

Et maudire à jamais l’orgueil;<br />

Donne à mon coeur la modestie<br />

Et que je sois à ton service !<br />

Je renonce volontiers aux honneurs de ce monde,<br />

Tu ne voulais m’accorder que le bien éternel<br />

Que tu as conquis<br />

Par ton rude et dolent trépas<br />

Telle est donc ma prière, ô mon Seigneur<br />

et mon Dieu.


BWV 48<br />

Ich elender Mensch, wer wird mich erlösen<br />

. Chœur<br />

Ich elender Mensch, wer wird mich erlösen vom<br />

Leibe dieses Todes ?<br />

. Récitatif (alto)<br />

O Schmerz, o Elend, so mich trifft,<br />

Indem der Sünden Gift<br />

Bei mir in Brust und Adern wütet :<br />

Die Welt wird mir ein Siech- und Sterbehaus,<br />

Der Leib muß seine Plagen<br />

Bis zu dem Grabe mit sich tragen.<br />

Allein die Seele fühlet den stärksten Gift,<br />

Damit sie angestecket;<br />

Drum, wenn der Schmerz den Leib des Todes<br />

trifft,<br />

Wenn ihr der Kreuzkelch bitter schmecket,<br />

So treibt er ihr ein brünstig Seufzen aus.<br />

3. Choral<br />

Solls ja so sein,<br />

Daß Straf und Pein<br />

Auf Sünde folgen müssen,<br />

So fahr hie fort<br />

Und schone dort<br />

Und laß mich hie wohl büßen.<br />

4. Air (alto)<br />

Ach, lege das Sodom der sündlichen Glieder,<br />

Wofern es dein Wille, zerstöret darnieder !<br />

Nur schone der Seele und mache sie rein,<br />

Um vor dir ein heiliges Zion zu sein.<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Hier aber tut des Heilands Hand<br />

Auch unter denen Toten Wunder.<br />

Scheint deine Seele gleich erstorben,<br />

Der Leib geschwächt und ganz verdorben,<br />

Doch wird uns Jesu Kraft bekannt :<br />

Er weiß im geistlich Schwachen<br />

Den Leib gesund, die Seele stark zu machen.<br />

6. Air (ténor)<br />

Vergibt mir Jesus meine Sünden,<br />

So wird mir Leib und Seele gesund.<br />

Er kann die Toten lebend machen<br />

Und zeigt sich kräftig in den Schwachen,<br />

Er hält den längst geschloßnen Bund,<br />

Daß wir im Glauben Hilfe enden.<br />

7. Choral<br />

Herr Jesu Christ, einiger Trost,<br />

Zu dir will ich mich wenden;<br />

Mein Herzleid ist dir wohl bewußt,<br />

Du kannst und wirst es enden.<br />

In deinen Willen seis gestellt,<br />

Mach’s, lieber Gott, wie dir’s gefällt :<br />

Dein bleib und will ich bleiben.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

hautbois solo, hautbois I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 49<br />

Ich geh und suche mit Verlangen<br />

. Sinfonia<br />

. Air (basse)<br />

Ich geh und suche mit Verlangen<br />

Dich, meine Taube, schönste Braut.<br />

Sag an, wo bist du hingegangen,<br />

Daß dich mein Auge nicht mehr schaut ?<br />

3. Récitatif (soprano, basse)<br />

Jesus (B), Seele (S)<br />

Baß :<br />

Mein Mahl ist zubereit’<br />

Und meine Hochzeittafel fertig,<br />

Nur meine Braut ist noch nicht gegenwärtig.<br />

Sopran :<br />

Mein Jesus redt von mir;<br />

O Stimme, welche mich erfreut !<br />

Baß :<br />

Ich geh und suche mit Verlangen<br />

Dich, meine Taube, schönste Braut.<br />

Sopran :<br />

Mein Bräutigam, ich falle dir zu Füßen.<br />

{Baß / Sopran} :<br />

Komm, {Schönste / Schönster,} komm und laß<br />

dich küssen,<br />

{Du sollst mein / Laß mich dein} fettes Mahl<br />

genießen.<br />

{Komm, liebe Braut, und / Mein Bräutigam ! ich}<br />

eile nun,<br />

Beide :<br />

Die Hochzeitkleider anzutun.<br />

Misérable que je suis, qui me délivrera ?<br />

Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps<br />

de cette mort ?<br />

Ô souffrance, ô détresse qui m’accable, tandis que<br />

le poison des péchés fait ses ravages dans ma poitrine<br />

et dans mes veines : le monde m’apparaît tel<br />

un hospice et une maison mortuaire, le corps doit<br />

porter le fardeau de ses plaies jusqu’ à la tombe.<br />

Cependant c’est l’âme que corrompt le plus violent<br />

poison dont elle est infectée; voilà pourquoi la<br />

souffrance lui arrache un soupir de ferveur lorsqu’elle<br />

accable le corps de la mort et que le calice<br />

de la croix lui dispense son amère saveur.<br />

Puisqu’il est écrit<br />

Que le châtiment et les tourments<br />

Succèdent inéluctablement aux péchés,<br />

Quitte donc notre monde,<br />

Sois indulgent dans l’au-delà<br />

Et laisse-moi faire vraie pénitence <strong>ici</strong>-bas.<br />

Anéantis donc la Sodome des membres pécheurs,<br />

Si telle est ta volonté ! Mais épargne l’âme et<br />

purifie-la afin qu’elle acquière la sainteté de Sion<br />

par-devers toi.<br />

Mais <strong>ici</strong>-bas, la main de Notre Sauveur<br />

Accomplit ses miracles aussi parmi les morts,<br />

Même quand ton âme parait éteinte,<br />

Que ton corps amoindri est tout dépéri,<br />

La puissance de Jésus se révèle encore à nous :<br />

De celui dont la foi est faible<br />

Il guérit le corps et il revigore l’âme.<br />

Si Jésus me pardonne mes péchés,<br />

Mon corps et mon âme renaîtront à la santé.<br />

Il peut rendre à la vie les morts<br />

Et accomplit sa puissance dans les faibles,<br />

Il maintient l’alliance depuis si longtemps<br />

contractée,<br />

Afin que nous trouvions secours dans la foi.<br />

Seigneur Jésus Christ, ô mon seul réconfort,<br />

Je me tourne vers Toi;<br />

Tu connais bien mon affliction,<br />

Tu peux y mettre un terme, oui, tu y mettras fin.<br />

Qu’il en advienne suivant Ta volonté;<br />

Avec toi je suis et avec toi je veux demeurer.<br />

Je m’en vais plein de ferveur à ta recherche<br />

Je m’en vais plein de ferveur à ta recherche,<br />

Ô ma colombe, ô fiancée magnifique.<br />

Dis-moi donc où tu es allée<br />

Pour que mes yeux ne te discernent plus ?<br />

Jésus (B), Âme (S)<br />

Basse :<br />

Mon repas solennel est préparé<br />

Et mon banquet de noces est prêt,<br />

Seule ma fiancée n’est point encore apparue.<br />

Soprano :<br />

C’est de moi que parle mon Seigneur Jésus;<br />

Ô voix qui m’emplit d’allégresse !<br />

Basse :<br />

Je m’en vais plein de ferveur à ta recherche<br />

Ô ma colombe, ô fiancée magnifique.<br />

Soprano :<br />

Ô mon fiancé, je tombe à tes pieds.<br />

Basse / Soprano :<br />

Viens, beauté céleste, Seigneur sublime et reçois<br />

mes baisers,<br />

{Je veux que tu te réjouisses de mon, Laisse-moi<br />

me réjouir de ton} banquet copieux.<br />

{Viens donc, fiancée bien-aimée et hâte-toi, Ô mon<br />

fiancé ! Je me hâte},<br />

Ensemble :<br />

D’aller revêtir les habits nuptiaux<br />

4


4<br />

4. Air (soprano)<br />

ch bin herrlich, ich bin schön,<br />

Meinen Heilands zu entzünden.<br />

Seines Heils Gerechtigkeit<br />

Ist mein Schmuck und Ehrenkleid;<br />

Und damit will ich bestehn,<br />

Wenn ich werd im Himmel gehn.<br />

5. Récitatif (dialogue : soprano, basse)<br />

Seele (S), Jesus (B)<br />

Sopran :<br />

Mein Glaube hat mich selbst so angezogen.<br />

Baß :<br />

So bleibt mein Herze dir gewogen,<br />

So will ich mich mit dir<br />

In Ewigkeit vertrauen und verloben.<br />

Sopran :<br />

Wie wohl ist mir !<br />

Der Himmel ist mir aufgehoben :<br />

Die Majestät ruft selbst und sendet ihre Knechte,<br />

Daß das gefallene Geschlechte<br />

Im Himmelssaal<br />

Bei dem Erlösungsmahl<br />

Zu Gaste möge sein,<br />

Hier komm ich, Jesu, laß mich ein !<br />

Baß :<br />

Sei bis in Tod getreu,<br />

So leg ich dir die Lebenskrone bei.<br />

6. Air (basse, soprano) et Choral<br />

Jesus (B), Seele (S)<br />

Dich hab ich je und je geliebet,<br />

Wie bin ich doch so herzlich froh,<br />

Daß mein Schatz ist das A und O,<br />

Der Anfang und das Ende.<br />

Und darum zieh ich dich zu mir.<br />

Er wird mich doch zu seinem Preis<br />

Aufnehmen in das Paradeis;<br />

Des klopf ich in die Hände.<br />

Ich komme bald,<br />

Amen ! Amen !<br />

Ich stehe vor der Tür,<br />

Komm, du schöne Freudenkrone, bleib nicht<br />

lange !<br />

Mach auf, mein Aufenthalt !<br />

Deiner wart ich mit Verlangen.<br />

Dich hab ich je und je geliebet,<br />

Und darum zieh ich dich zu mir.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B, hautbois d’amour, violoncelle piccolo,<br />

violon I/II, alto, continuo (orgue obligé)<br />

BWV 50<br />

Nun ist das Heil und die Kraft<br />

. Choeur<br />

Nun ist das Heil und die Kraft und das Reich und<br />

die Macht unsers Gottes seines Christus worden,<br />

weil der verworfen ist, der sie verklagete Tag und<br />

Nacht vor Gott.<br />

Distribution :<br />

Choeur I/II : S A T B, trompette I-III, timbales,<br />

hautbois I-III, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 51<br />

Jauchzet Gott in allen Landen<br />

. Air (soprano)<br />

Jauchzet Gott in allen Landen !<br />

Was der Himmel und die Welt<br />

An Geschöpfen in sich hält,<br />

Müssen dessen Ruhm erhöhen,<br />

Und wir wollen unserm Gott<br />

Gleichfalls itzt ein Opfer bringen,<br />

Daß er uns in Kreuz und Not<br />

Allezeit hat beigestanden.<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Wir beten zu dem Tempel an,<br />

Da Gottes Ehre wohnet,<br />

Da dessen Treu,<br />

So täglich neu,<br />

Mit lauter Segen lohnet.<br />

Wir preisen, was er an uns hat getan.<br />

Muß gleich meine schwache Mund von seinen<br />

Wundern lallen, So kann ein schlechtes Lob ihm<br />

dennoch wohlgefallen.<br />

3. Air (soprano)<br />

Höchster, mache deine Güte<br />

Ferner alle Morgen neu.<br />

So soll vor die Vatertreu<br />

Auch ein dankbares Gemüte<br />

Durch ein frommes Leben weisen,<br />

Daß wir deine Kinder heißen.<br />

4. Choral (soprano)<br />

Sei Lob und Preis mit Ehren<br />

Gott Vater, Sohn, Heiligem Geist !<br />

Grande est ma splendeur et grande ma beauté<br />

Afin de ravir mon Sauveur.<br />

La justice du salut qu’il apporte<br />

Est ma parure et ma robe de cérémonie;<br />

Et je veux en être revêtue<br />

Lorsque j’irai au ciel.<br />

Âme (S), Jésus (B)<br />

Soprano :<br />

C’est ma foi qui m’a donné ce vêtement.<br />

Basse :<br />

Aussi mon coeur demeure-t-il bienveillant<br />

envers toi,<br />

Voilà pourquoi je veux pour l’éternité<br />

Me confier et me fiancer à toi.<br />

Soprano :<br />

Quel bonheur que le mien !<br />

Le ciel m’est assuré :<br />

C’est la majesté en personne qui appelle et envoie<br />

ses serviteurs<br />

Pour inviter au repas de la rédemption<br />

Dans la salle céleste<br />

La génération déchue,<br />

Me vo<strong>ici</strong> donc, Jésus, laisse-moi entrer !<br />

Basse :<br />

Sois fidèle jusqu’à la mort,<br />

Et je te donnerai la couronne de la vie.<br />

Je t’aime d’un amour éternel,<br />

Que je suis heureuse au plus profond de<br />

mon coeur<br />

Que mon trésor bien-aimé soit l’alfa et l’oméga,<br />

Le commencement et la fin.<br />

Et c’est pourquoi je te fais venir a moi.<br />

Il me fera accéder au prix qu’il exigera<br />

Au paradis;<br />

J’en tressaille de joie.<br />

Bientôt je vais venir,<br />

Amen ! Amen !<br />

Je me tiens à la porte,<br />

Viens, belle couronne d’allégresse, ne diffère point<br />

ta venue !<br />

Ouvre, ô mon séjour !<br />

Je t’attends, pleine d’une ferveur impatiente.<br />

Je t’aime d’un amour éternel,<br />

Et c’est pourquoi je te fais venir a moi.<br />

Désormais le salut et la puissance<br />

Désormais le salut et la puissance ainsi que la<br />

royauté sont acquis à notre Dieu et la domination<br />

à son Christ, car on a rejeté l’accusateur de nos<br />

frères, celui qui les accusait jour et nuit en face<br />

de Dieu.<br />

Réjouissez-vous partout en Dieu<br />

Réjouissez-vous partout en Dieu ! Que tout ce qui<br />

dans le ciel et sur la terre se rattache à sa création,<br />

exalte son nom. Et nous voulons nous aussi apporter<br />

ce maigre sacrifice à lui qui nous associe en tout<br />

temps à sa croix et à sa souffrance.<br />

Nous venons prier au temple, là où habite la gloire<br />

de Dieu. Là, toujours sa fidélité se renouvelle avec<br />

de telles bénédictions<br />

Nous le louons de tout ce qu’il a fait pour nous.<br />

Alors ma faible bouche doit louer ses miracles,<br />

ainsi la fragile louange peut toutefois lui plaire.<br />

Toi, le Très-haut, renouvelle chaque matin ta bonté.<br />

Ainsi à ta fidélité paternelle, répondra la reconnaissance<br />

de notre coeur. Nous te montrerons par la<br />

qualité de notre vie que nous méritons bien d’être<br />

appelés tes enfants.<br />

Louange et grâces à Dieu, Père, Fils et saint-Esprit,<br />

fais qu’il accroisse en nous ce qu’il nous a promis


Der woll in uns vermehren,<br />

Was er uns aus Gnaden verheißt,<br />

Daß wir ihm fest vertrauen,<br />

Gänzlich uns lass’n auf ihn,<br />

Von Herzen auf ihn bauen,<br />

Daß uns’r Herz, Mut und Sinn<br />

Ihm festiglich anhangen;<br />

Drauf singen wir zur Stund :<br />

Amen, wir werdn’s erlangen,<br />

Glaub’n wir aus Herzensgrund.<br />

5. Air (soprano)<br />

Alleluja<br />

Distribution :<br />

Solo : S, trompette, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 52<br />

Falsche Welt, dir trau ich nicht !<br />

. Sinfonia<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Falsche Welt, dir trau ich nicht !<br />

Hier muß ich unter Skorpionen<br />

Und unter falschen Schlangen wohnen.<br />

Dein Angesicht,<br />

Das noch so freundlich ist,<br />

Sinnt auf ein heimliches Verderben :<br />

Wenn Jaob küßt,<br />

So muß ein frommer Abner sterben.<br />

Die Redlichkeit ist aus der Welt verbannt,<br />

Die Falschheit hat sie fortgetrieben,<br />

Nun ist die Heuchelei<br />

An ihrer Stelle blieben.<br />

Der beste Freund ist ungetreu,<br />

O jämmerlicher Stand !<br />

3. Air (soprano)<br />

Immerhin, immerhin,<br />

Wenn ich gleich verstoßen bin !<br />

Ist die falsche Welt mein Feind,<br />

O so bleibt doch Gott mein Freund,<br />

Der es redlich mit mir meint.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Gott ist getreu !<br />

Er wird, er kann mich nicht verlassen;<br />

Will mich die Welt und ihre Raserei<br />

In ihre Schlingen fassen,<br />

So steht mir seine Hilfe bei.<br />

Auf seine Freundschaft will ich bauen<br />

Und meine Seele, Geist und Sinn<br />

Und alles, was ich bin,<br />

Ihm anvertrauen.<br />

5. Air (soprano)<br />

Ich halt es mit dem lieben Gott,<br />

Die Welt mag nur alleine bleiben.<br />

Gott mit mir, und ich mit Gott,<br />

Also kann ich selber Spott<br />

Mit den falschen Zungen treiben.<br />

6. Choral<br />

In dich hab ich gehoffet, Herr,<br />

Hilf, daß ich nicht zuschanden werd,<br />

Noch ewiglich zu Spotte !<br />

Das bitt ich dich,<br />

Erhalte mich<br />

In deiner Treu, Herr Gotte !<br />

Distribution :<br />

Solo : S. Choeur : S A T B, cor I/II, hautbois I-III,<br />

basson, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 54<br />

Widerstehe doch der Sünde<br />

. Air (alto)<br />

Widerstehe doch der Sünde,<br />

Sonst ergreifet dich ihr Gift.<br />

Laß dich nicht den Satan blenden;<br />

Denn die Gottes Ehre schänden,<br />

Trifft ein Fluch, der tödlich ist.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Die Art verruchter Sünden<br />

Ist zwar von außen wunderschön;<br />

Allein man muß<br />

Hernach mit Kummer und Verdruß<br />

Viel Ungemach empfinden.<br />

Von außen ist sie Gold;<br />

Doch, will man weiter gehn,<br />

So zeigt sich nur ein leerer Schatten<br />

Und übertünchtes Grab.<br />

Sie ist den Sodomsäpfeln gleich,<br />

Und die sich mit derselben gatten,<br />

Gelangen nicht in Gottes Reich.<br />

Sie ist als wie ein scharfes Schwert,<br />

Das uns durch Leib und Seele fährt.<br />

dans sa grâce. Faisons-lui totalement confiance,<br />

reposons-nous entièrement sur lui. Comptons de<br />

tout coeur sur lui<br />

Que notre coeur, notre volonté et notre intelligence<br />

s’attachent fidèlement à lui. Ainsi chantons nous<br />

maintenant : amen ! et nous y parviendrons<br />

pourvu que notre foi nous vienne du plus profond<br />

de nous-même.<br />

Alléluia !<br />

Monde perfide, je ne peux te faire confiance<br />

Monde perfide, je ne peux te faire confiance ! <strong>ici</strong> je<br />

dois vivre avec les scorpions et parmi les serpents<br />

trompeurs. Ton visage a beau paraître aimable, il<br />

n’en signifie pas moins la mort intérieure. Quand<br />

Jacob embrasse alors doit mourir le fidèle Abner.<br />

La sincérité est bannie de ce monde ayant été<br />

chassée par la fausseté. Et regarde maintenant<br />

l’hypocrisie occuper toute la place. Le meilleur des<br />

amis est infidèle, ô funeste condition.<br />

Toutefois, toutefois, qu’importe que je sois rejeté<br />

! si le monde faux est mon ennemi, ainsi Dieu lui<br />

reste mon ami, qui lui reste toujours sincère en<br />

vers moi.<br />

Dieu est fidèle ! il ne m’abandonnera jamais, il<br />

ne peut m’abandonner. Si le monde veut, dans<br />

sa frénésie, m’engloutir dans ses pièges, Dieu lui<br />

reste toujours mon secours. Je veux bâtir sur son<br />

amitié et lui confier mon âme, mon esprit et mon<br />

intelligence, bref tout ce que je suis.<br />

Je me tiens auprès de Dieu quand le monde lui veut<br />

rester seul. Dieu avec moi et moi avec Dieu, ainsi<br />

puis-je moi-même dénoncer tous les menteurs.<br />

En toi j’espère, Seigneur. Fais que je ne sois pas<br />

déçu, ni voué éternellement aux moqueries. Je<br />

te demande donc, Seigneur, gardes-moi dans ta<br />

fidélité.<br />

Fais face au péché<br />

Fais face au péché.<br />

Avant qu’il ne te distille ses poisons ne te laisse pas<br />

aveugler par l’ennemi.<br />

Avoir honte de la gloire de Dieu conduit<br />

à une situation qui conduit à la mort.<br />

L’astuce des pires péchés<br />

c’est de se parer d’une grande beauté.<br />

pour finalement se transformer<br />

en une profonde laideur<br />

au travers de tant de chagrins et de désillusions.<br />

Vu de l’extérieur, le péché a les couleurs de l’or,<br />

mais en fouillant un peu, on s’aperçoit<br />

qu’il n’est plus qu’une ombre vide, un tombeau<br />

déguisé.<br />

Il est semblable aux dél<strong>ici</strong>euses pommes de<br />

Sodome<br />

qui ne permettent plus à ceux<br />

qui les goûtent d’appartenir au Royaume de Dieu.<br />

Le péché est comme une épée acérée<br />

qui nous transperce l’âme et le corps.<br />

43


44<br />

3. Air (alto)<br />

Wer Sünde tut, der ist vom Teufel,<br />

Denn dieser hat sie aufgebracht.<br />

Doch wenn man ihren schnöden Banden<br />

Mit rechter Andacht widerstanden,<br />

Hat sie sich gleich davongemacht.<br />

Distribution :<br />

Solo : A, violon I/II, alto I/II, continuo<br />

BWV 55<br />

Ich armer Mensch, ich Sündenknecht<br />

. Air (ténor)<br />

Ich armer Mensch, ich Sündenknecht,<br />

Ich geh vor Gottes Angesichte<br />

Mit Furcht und Zittern zum Gerichte.<br />

Er ist gerecht, ich ungerecht.<br />

Ich armer Mensch, ich Sündenknecht !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Ich habe wider Gott gehandelt<br />

Und bin demselben Pfad,<br />

Den er mir vorgeschrieben hat,<br />

Nicht nachgewandelt.<br />

Wohin ? soll ich der Morgenröte Flügel<br />

Zu meiner Flucht erkiesen,<br />

Die mich zum letzten Meere wiesen,<br />

So wird mich doch die Hand des Allerhöchsten<br />

finden<br />

Und mir die Sündenrute binden.<br />

Ach ja !<br />

Wenn gleich die Höll ein Bette<br />

Vor mich und meine Sünden hätte,<br />

So wäre doch der Grimm des Höchsten da.<br />

Die Erde schützt mich nicht,<br />

Sie droht mich Scheusal zu verschlingen;<br />

Und will ich mich zum Himmel schwingen,<br />

Da wohnet Gott, der mir das Urteil spricht.<br />

3. Air (ténor)<br />

Erbarme dich !<br />

Laß die Tränen dich erweichen,<br />

Laß sie dir zu Herzen reichen;<br />

Laß um Jesu Christi willen<br />

Deinen Zorn des Eifers stillen !<br />

Erbarme dich !<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Erbarme dich !<br />

Jedoch nun<br />

Tröst ich mich,<br />

Ich will nicht für Gerichte stehen<br />

Und lieber vor dem Gnadenthron<br />

Zu meinem frommen Vater gehen.<br />

Ich halt ihm seinen Sohn,<br />

Sein Leiden, sein Erlösen für,<br />

Wie er für meine Schuld<br />

Bezahlet und genug getan,<br />

Und bitt ihn um Geduld,<br />

Hinfüro will ich’s nicht mehr tun.<br />

So nimmt mich Gott zu Gnaden wieder an.<br />

5. Choral<br />

Bin ich gleich von dir gewichen,<br />

Stell ich mich doch wieder ein;<br />

Hat uns doch dein Sohn verglichen<br />

Durch sein Angst und Todespein.<br />

Ich verleugne nicht die Schuld,<br />

Aber deine Gnad und Huld<br />

Ist viel größer als die Sünde,<br />

Die ich stets bei mir befinde.<br />

Distribution :<br />

Solo : T. Choeur : S A T B, traverso, hautbois<br />

d’amour, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 56<br />

Ich will den Kreuzstab gerne tragen<br />

. Air (basse)<br />

Ich will den Kreuzstab gerne tragen,<br />

Er kömmt von Gottes lieber Hand,<br />

Der führet mich nach meinen Plagen<br />

Zu Gott, in das gelobte Land.<br />

Da leg ich den Kummer auf einmal ins Grab,<br />

Da wischt mir die Tränen mein Heiland selbst ab.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Mein Wandel auf der Welt<br />

Ist einer Schiffahrt gleich :<br />

Betrübnis, Kreuz und Not<br />

Sind Wellen, welche mich bedecken<br />

Und auf den Tod<br />

Mich täglich schrecken;<br />

Mein Anker aber, der mich hält,<br />

Ist die Barmherzigkeit,<br />

Womit mein Gott mich oft erfreut.<br />

Der rufet so zu mir :<br />

Ich bin bei dir,<br />

Ich will dich nicht verlassen noch versäumen !<br />

Und wenn das wütenvolle Schäumen<br />

Celui qui se livre au péché appartient à son auteur<br />

car c’est dernier qui l’a en fait engendré.<br />

Et pourtant lorsque l’on sait faire face<br />

à ses attaques grossières avec un esprit droit,<br />

il ne tarde pas à décamper.<br />

Moi, pauvre homme, moi, serviteur du péché<br />

Moi, pauvre homme, moi, serviteur du péché, je<br />

me présente avec crainte devant la face de Dieu<br />

et comparais en tremblant devant son tribunal. Il<br />

est juste, je ne le suis pas, moi, l’homme, serviteur<br />

du péché.<br />

J’ai transgressé la volonté de Dieu et je n’ai pas suivi<br />

le chemin qu’il m’a indiqué. Je ne l’ai pas suivi.<br />

Où aller ? dois-je prendre la fuite sur les ailes de<br />

l’aurore et atteindre la mer la plus lointaine où<br />

la main du tout-puissant me retrouvera quand<br />

même et m’infligera ma peine ? Hélas, quand bien<br />

même ce serait l’enfer qui m’accueillerait, moi et<br />

mes péchés, la colère de mon Dieu y serait aussi.<br />

La terre même ne peut me protéger, elle ne saurait<br />

que m’engloutir. Il ne me reste plus qu’à me tourner<br />

vers le ciel, là où dieu habite pour qu’il prononce<br />

sa sentence.<br />

Pardonnes-moi ! laisse-toi attendrir par mes<br />

larmes ! laisse-les atteindre ton coeur ! Laisse,<br />

par Jésus-christ, l’ardeur de ta colère s’apaiser !<br />

Pardonne-moi !<br />

Pardonnes-moi ! Néanmoins, maintenant j’ai<br />

confiance, je ne me tiendrai pas devant un tribunal<br />

mais devant le trône de grâce de mon Père. Je<br />

lui présenterai son propre Fils, sa souffrance, sa<br />

rédemption, tout ce qu’il a fait et suffisamment<br />

payé pour mes fautes. Je lui demanderai alors son<br />

indulgence, ne voulant plus désormais retomber<br />

dans le péché et ainsi Dieu me reprendra en grâce.<br />

Si je me suis quelque peu écarté de toi, je reviens<br />

cependant à nouveau vers toi ; ton Fils ne nous a<br />

t-il pas racheté par sa peur et les souffrances de<br />

sa mort ?<br />

Je ne nie pas ma culpabilité, mais ta grâce et ta<br />

clémence, bien plus grandes que mes fautes, je les<br />

retrouve toujours près de moi.<br />

Je tiendrais volontiers le bois de la croix<br />

Je tiendrais volontiers le bois de la croix, il vient de<br />

la main aimante de Dieu qui me conduit à lui après<br />

toutes mes misères dans le pays bien-aimé. Là je<br />

laisserai dans la tombe toutes mes peines, là mon<br />

sauveur lui-même me sèchera mes larmes.<br />

Mon passage sur cette terre est semblable à une<br />

traversée maritime : soucis, croix et souffrance sont<br />

les vagues qui me submergent et me font craindre<br />

la mort chaque jour. Mais l’ancre qui me retient<br />

c’est la miséricorde par laquelle mon Dieu me<br />

réjouit si souvent quand il me crie : je suis près de<br />

toi ; je ne te laisse, ni ne t’abandonne !<br />

Et quand l’écume rageuse aura fini, alors je<br />

quitterai le navire pour entrer dans ma ville qui<br />

est le royaume des cieux où tous les bienheureux y<br />

viendront allégés de leurs soucis.


Sein Ende hat,<br />

So tret ich aus dem Schiff in meine Stadt,<br />

Die ist das Himmelreich,<br />

Wohin ich mit den Frommen<br />

Aus vielem Trübsal werde kommen.<br />

3. Air (basse)<br />

Endlich, endlich wird mein Joch<br />

Wieder von mir weichen müssen.<br />

Da krieg ich in dem Herren Kraft,<br />

Da hab ich Adlers Eigenschaft,<br />

Da fahr ich auf von dieser Erden<br />

Und laufe sonder matt zu werden.<br />

O gescheh es heute noch !<br />

4. Récitatif et Arioso (basse)<br />

Ich stehe fertig und bereit,<br />

Das Erbe meiner Seligkeit<br />

Mit Sehnen und Verlangen<br />

Von Jesus Händen zu empfangen.<br />

Wie wohl wird mir geschehn,<br />

Wenn ich den Port der Ruhe werde sehn.<br />

Da leg ich den Kummer auf einmal ins Grab,<br />

Da wischt mir die Tränen mein Heiland selbst ab.<br />

5. Choral<br />

Komm, o Tod, du Schlafes Bruder,<br />

Komm und führe mich nur fort;<br />

Löse meines Schiffleins Ruder,<br />

Bringe mich an sichern Port !<br />

Es mag, wer da will, dich scheuen,<br />

Du kannst mich vielmehr erfreuen;<br />

Denn durch dich komm ich herein<br />

Zu dem schönsten Jesulein.<br />

Distribution :<br />

Solo : B, Choeur : S A T B, hautbois solo, hautbois<br />

I/II, taille, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 58<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid II<br />

. Choral et Air (soprano, basse)<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid<br />

Begegnet mir zu dieser Zeit !<br />

Der schmale Weg ist Trübsals voll,<br />

Den ich zum Himmel wandern soll.<br />

Nur Geduld, Geduld, mein Herze,<br />

Es ist eine böse Zeit !<br />

Doch der Gang zur Seligkeit<br />

Führt zur Freude nach dem Schmerze.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Verfolgt dich gleich die arge Welt,<br />

So hast du dennoch Gott zum Freunde,<br />

Der wider deine Feinde<br />

Dir stets den Rücken hält.<br />

Und wenn der wütende Herodes<br />

Das Urteil eines schmähen Todes<br />

Gleich über unsern Heiland fällt,<br />

So kommt ein Engel in der Nacht,<br />

Der lässet Joseph träumen,<br />

Daß er dem Würger soll entfliehen<br />

Und nach Ägypten ziehen.<br />

Gott hat ein Wort, das dich vertrauend macht.<br />

Er spricht : Wenn Berg und Hügel niedersinken,<br />

Wenn dich die Flut des Wassers will ertrinken,<br />

So will ich dich doch nicht verlassen noch<br />

versäumen.<br />

3. Air (soprano)<br />

Ich bin vergnügt in meinem Leiden,<br />

Denn Gott ist meine Zuversicht.<br />

Ich habe sichern Brief und Siegel,<br />

Und dieses ist der feste Riegel,<br />

Den bricht die Hölle selber nicht.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Kann es die Welt nicht lassen,<br />

Mich zu verfolgen und zu hassen,<br />

So weist mir Gottes Hand<br />

Ein andres Land.<br />

Ach ! könnt es heute noch geschehen,<br />

Daß ich mein Eden möchte sehen !<br />

5. Choral et Air (soprano, basse)<br />

Ich hab für mir ein schwere Reis<br />

Zu dir ins Himmels Paradeis,<br />

Da ist mein rechtes Vaterland,<br />

Daran du dein Blut hast gewandt.<br />

Nur getrost, getrost, ihr Herzen,<br />

Hier ist Angst, dort Herrlichkeit !<br />

Und die Freude jener Zeit<br />

Überwieget alle Schmerzen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B, hautbois I/II, taille, violon solo,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 59<br />

Wer mich liebet, der wird mein Wort halten<br />

Enfin, enfin, mon joug me sera ôté.<br />

Là je lutterai dans la force de Seigneur, là j’aurai la<br />

puissance de l’aigle pour m’échapper de cette terre<br />

et courir toujours plus haut.<br />

Puisse cela se faire aujourd’hui encore !<br />

Je suis prêt à recevoir des mains du Christ l’héritage<br />

de la fél<strong>ici</strong>té avec plaisir et impatience. Quel<br />

bonheur viendra sur moi lorsque j’entreverrai le<br />

port de la tranquillité.<br />

Là je laisserai dans la tombe toutes mes peines, là<br />

mon sauveur lui-même me sèchera mes larmes.<br />

Viens, ô mort, soeur du sommeil<br />

Viens et conduis-moi, prends en main le gouvernail<br />

de ma barque et emportes-moi jusqu’au port.<br />

Te craigne qui le veut, moi tu ne peux que me<br />

réjouir car par toi je m’approche de mon si beau<br />

Jésus.<br />

Ah ! Dieu, quelles afflictions II<br />

Ah ! Dieu, quelles afflictions m’accompagnent en<br />

ce moment ! le chemin étroit que je dois prendre<br />

pour le ciel est plein d’embûches !<br />

Patience, patience, mon coeur, ce n’est qu’un<br />

mauvais moment. Sur le chemin de la fél<strong>ici</strong>té, la<br />

joie vient toujours après la douleur.<br />

Que le monde mauvais te persécute, tu gardes<br />

toujours Dieu pour ami, qui te prend sur son dos<br />

face à tes ennemis.<br />

Et au moment où le jugement du coléreux Hérode<br />

condamne à une mort infâme notre Sauveur, un<br />

ange arrive dans la nuit, il apparaît en songe à<br />

Joseph qui comprend qu’il doit fuir en Egypte pour<br />

échapper au bourreau. Dieu a une parole qui doit<br />

te redonner confiance quand il dit : les montagnes<br />

peuvent s’écrouler et les collines chanceler, les<br />

flots peuvent vouloir t’engloutir, mon alliance de<br />

paix avec toi ne cessera, ni ne changera pas. (Isaïe<br />

54, 0)<br />

Je suis satisfait dans ma peine car Dieu est mon<br />

assurance. J’ai une lettre et un sceau qui me l’assure<br />

et c’est une solide protection que l’enfer même ne<br />

peut briser.<br />

Si le monde ne peut s’empêcher de me persécuter<br />

et de me haïr, alors la main de Dieu me désignera<br />

un autre pays. Ah, puissé-je dès aujourd’hui encore<br />

découvrir mon paradis !<br />

J’ai encore un diff<strong>ici</strong>le voyage pour arriver à toi<br />

au paradis céleste, là est ma véritable patrie pour<br />

laquelle tu as répandu ton sang.<br />

Courage, courage, vous les coeurs, <strong>ici</strong> est la peur,<br />

là-bas la magnificence ! et la joie à ce moment là<br />

l’emportera sur toutes les douleurs.<br />

Celui qui m’aime gardera ma parole<br />

45


46<br />

. Air (duo : soprano, basse)<br />

Wer mich liebet, der wird mein Wort halten, und<br />

mein Vater wird ihn lieben, und wir werden zu<br />

ihm kommen und Wohnung bei ihm machen.<br />

. Récitatif (soprano)<br />

O, was sind das vor Ehren,<br />

Worzu uns Jesus setzt ?<br />

Der uns so würdig schätzt,<br />

Daß er verheißt,<br />

Samt Vater und dem heilgen Geist<br />

In unsern Herzen einzukehren.<br />

O, was sind das vor Ehren ?<br />

Der Mensch ist Staub,<br />

Der Eitelkeit ihr Raub,<br />

Der Müh und Arbeit Trauerspiel<br />

Und alles Elends Zweck und Ziel.<br />

Wie nun ? Der Allerhöchste spricht,<br />

Er will in unsern Seelen<br />

Die Wohnung sich erwählen.<br />

Ach, was tut Gottes Liebe nicht ?<br />

Ach, daß doch, wie er wollte,<br />

Ihn auch ein jeder lieben sollte.<br />

3. Choral<br />

Komm, Heiliger Geist, Herre Gott,<br />

Erfüll mit deiner Gnaden Gut<br />

Deiner Gläubigen Herz, Mut und Sinn.<br />

Dein brünstig Lieb entzünd in ihn’n.<br />

O Herr, durch deines Lichtes Glanz<br />

Zu dem Glauben versammlet hast<br />

Das Volk aus aller Welt Zungen;<br />

Das sei dir, Herr, zu Lob gesungen.<br />

Alleluja, alleluja !<br />

4. Air (basse)<br />

Die Welt mit allen Königreichen,<br />

Die Welt mit aller Herrlichkeit<br />

Kann dieser Herrlichkeit nicht gleichen,<br />

Womit uns unser Gott erfreut :<br />

Daß er in unsern Herzen thronet<br />

Und wie in einem Himmel wohnet.<br />

Ach Gott, wie selig sind wir doch,<br />

Wie selig werden wir erst noch,<br />

Wenn wir nach dieser Zeit der Erden<br />

Bei dir im Himmel wohnen werden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B. Choeur : S A T B, trompette I/II,<br />

timbales, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 60<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort II<br />

. Air (ténor) et Choral (alto)<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort,<br />

O Schwert, das durch die Seele bohrt,<br />

O Anfang sonder Ende !<br />

O Ewigkeit, Zeit ohne Zeit,<br />

Ich weiß vor großer Traurigkeit<br />

Nicht, wo ich mich hinwende<br />

Mein ganz erschrocknes Herze bebt<br />

Daß mir die Zung am Gaumen klebt.<br />

Herr, ich warte auf dein Heil.<br />

. Récitatif (alto, tenor)<br />

Alt : O schwerer Gang zum letzten Kampf und<br />

Streite !<br />

Tenor : Mein Beistand ist schon da,<br />

Mein Heiland steht mir ja<br />

Mit Trost zur Seite.<br />

Alt : Die Todesangst, der letzte Schmerz<br />

Ereilt und überfällt mein Herz<br />

Und martert diese Glieder.<br />

Tenor : Ich lege diesen Leib vor Gott zum Opfer<br />

nieder.<br />

Ist gleich der Trübsal Feuer heiß,<br />

Genung, es reinigt mich zu Gottes Preis.<br />

Alt : Doch nun wird sich der Sünden große Schuld<br />

vor mein Gesichte stellen.<br />

Tenor : Gott wird deswegen doch kein Todesurteil<br />

fällen.<br />

Er gibt ein Ende den Versuchungsplagen,<br />

Daß man sie kann ertragen.<br />

3. Air (duo : alto, basse)<br />

Alt : Mein letztes Lager will mich schrecken,<br />

Tenor : Mich wird des Heilands Hand bedecken,<br />

Alt : Des Glaubens Schwachheit sinket fast,<br />

Tenor : Mein Jesus trägt mit mir die Last.<br />

Alt : Das offne Grab sieht greulich aus,<br />

Tenor : Es wird mir doch ein Friedenshaus.<br />

4. Récitatif (alto) et Arioso (basse)<br />

Alt : Der Tod bleibt doch der menschlichen Natur<br />

verhasst und reißet fast die Hoffnung ganz zu<br />

Boden.<br />

Baß : Selig sind die Toten;<br />

Alt : Ach ! aber ach, wieviel Gefahr stellt sich der<br />

Seele dar, den Sterbeweg zu gehen !<br />

Vielleicht wird ihr der Höllenrachen den Tod<br />

erschrecklich machen, wenn er sie zu verschlingen<br />

Celui qui m’aime gardera ma parole et mon Père<br />

l’aimera. Et nous viendrons à lui et nous établirons<br />

chez lui notre demeure. (Jean 4, 3)<br />

Ô qu’est-ce donc cet honneur que Jésus nous accorde<br />

lorsqu’il nous estime assez dignes pour nous<br />

promettre de s’établir en nos coeurs en compagnie<br />

du Père et du Saint-Esprit !<br />

Qu’est-ce donc que cet honneur ?<br />

L’homme est poussière, la vanité, sa proie,<br />

Son travail et sa peine sont un triste spectacle, et<br />

n’ont pour but et arrivée que la misère.<br />

Comment donc ? Le Très-Haut parle, il veut élire<br />

demeure en nos âmes.<br />

Ah, de quoi l’amour de Dieu n’est-il pas capable ?<br />

Ah, qu’il en soit donc comme il le veut et que<br />

chacun l’aime en retour !<br />

Viens, Esprit Saint, Seigneur Dieu !<br />

Emplis du bien qu’est ta grâce le coeur, l’esprit et<br />

les sens de tes fidèles. Allume en eux ton amour<br />

fervent. Ô Seigneur, par l’éclat de ta lumière tu as<br />

rassemblé dans la foi, un peuple parlant toutes les<br />

langues du monde.<br />

Que ta louange en soit chantée, Seigneur !<br />

Alléluia ! Alléluia !<br />

Le monde avec tous ses royaumes, le monde avec<br />

toute sa splendeur ne peut pas égaler la tienne,<br />

celle par laquelle notre Dieu nous réjouit : qu’elle<br />

règne en nos coeurs et y habite comme dans un<br />

ciel.<br />

Ah Dieu, nous sommes déjà tellement heureux !<br />

Nous le serons encore plus lorsqu’ après ce temps<br />

passé sur la terre, nous demeurerons chez toi,<br />

au ciel.<br />

Ô Eternité, parole redoutable<br />

Ô Eternité, parole redoutable, épée qui transperce<br />

l’âme, commencement sans fin ! Ô Eternité, temps<br />

intemporel, je ne sais pas face à une si grande tristesse<br />

vers qui me tourner, tout mon coeur terrifié<br />

tremble à coller ma langue au palais.<br />

Seigneur, j’attends ton salut.<br />

Alto : Quel terrible chemin pour l’ultime combat et<br />

la dernière lutte !<br />

Ténor : Mon secours est déjà là, mon Sauveur se<br />

tient à mes côtés avec son réconfort.<br />

Alto : L’angoisse de la mort, la dernière douleur<br />

étreint et surprend mon coeur, martyrisant mon<br />

corps<br />

Ténor : Je dépose ce corps devant Dieu en sacrifice.<br />

Que tu l’appelles le feu du désespoir, il est suffisant<br />

car il me purifie au prix de Dieu.<br />

Alto : Ainsi maintenant les péchés de ma si grande<br />

faute viennent se placer devant moi.<br />

Ténor : Dieu n’en fera pas pour autant tomber sur<br />

toi un jugement fatal. Il met un terme aux tourments<br />

afin que nous puissions les supporter.<br />

Alto : Ma dernière couche m’effraie<br />

Ténor : La main du Seigneur me couvrira<br />

Alto : La faiblesse de ma foi chancelle rapidement<br />

Ténor : Mon Jésus porte le fardeau avec moi.<br />

Alto : La tombe ouverte me paraît horrible<br />

Ténor : C’est pourtant un havre de paix.<br />

Alto : La mort reste haïe par la nature humaine et a<br />

vite fait de terrasser l’espérance.<br />

Basse : Bienheureux les morts ;<br />

Alto : Hélas, mais hélas à combien de périls l’âme<br />

n’est-elle pas exposée en prenant le chemin de la<br />

mort ! Peut-être le gouffre de l’enfer lui rend-il la<br />

mort effrayante quand il cherchera à l’engloutir.<br />

Mais peut-être est-elle déjà condamnée à la torture


sucht; Vielleicht ist sie bereits verflucht zum<br />

ewigen Verderben.<br />

Baß : Selig sind die Toten, die in dem Herren<br />

sterben;<br />

Alt : Wenn ich im Herren sterbe, ist denn die<br />

Seligkeit mein Teil und Erbe ? Der Leib wird ja der<br />

Würmer Speise ! Ja, werden meine Glieder<br />

Zu Staub und Erde wieder, da ich ein Kind des Todes<br />

heiße, so schein ich ja im Grabe an verderben.<br />

Baß : Selig sind die Toten, die in dem Herren<br />

sterben, von nun an.<br />

Alt : Wohlan ! soll ich von nun an selig sein : So<br />

stelle dich, o Hoffnung, wieder ein ! Mein Leib<br />

mag ohne Furcht im Schlafe ruhn, der Geist kann<br />

einen Blick in jene Freude tun.<br />

5. Choral<br />

Es ist genug;<br />

Herr, wenn es dir gefällt,<br />

So spanne mich doch aus !<br />

Mein Jesu kömmt;<br />

Nun gute Nacht, o Welt !<br />

Ich fahr ins Himmelshaus,<br />

Ich fahre sicher hin mit Frieden,<br />

Mein großer Jammer bleibt danieden.<br />

Es ist genug.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 61<br />

Nun komm, der Heiden Heiland I<br />

Choeur<br />

Nun komm, der Heiden Heiland,<br />

Der Jungfrauen Kind erkannt,<br />

Des sich wundert alle Welt,<br />

Gott solch Geburt ihm bestellt.<br />

Récitatif (ténor)<br />

Der Heiland ist gekommen,<br />

Hat unser armes Fleisch und Blut<br />

An sich genommen<br />

Und nimmet uns zu Blutsverwandten an.<br />

O allerhöchstes Gut,<br />

Was hast du nicht an uns getan ?<br />

Was tust du nicht<br />

Noch täglich an den Deinen ?<br />

Du kömmst und läßt dein Licht<br />

Mit vollem Segen scheinen.<br />

3. Air (ténor)<br />

Komm, Jesu, komm zu deiner Kirche<br />

Und gib ein selig neues Jahr !<br />

Befördre deines Namens ehre,<br />

erhalte die gesunde Lehre<br />

Und segne Kanzel und Altar !<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Siehe, ich stehe vor der Tür und klopfe an. So<br />

jemand meine Stimme hören wird und die Tür<br />

auftun, zu dem zierde ich eingehen und das<br />

Abendmahl mit ihm halten und er mit mir.<br />

5. Air (soprano)<br />

Öffne dich, mein ganzes Herze,<br />

Jesus kömmt und ziehet ein.<br />

Bin ich gleich nur Staub und erde,<br />

Will er mich doch nicht verschmähn,<br />

Seine Lust an mir zu sehn,<br />

Daß ich seine Wohnung werde.<br />

O wie selig werd ich sein !<br />

6. Choral<br />

Amen, amen !<br />

Komm, du schöne Freudenkrone, bleib nicht<br />

lange !<br />

Deiner wart ich mit Verlangen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, violon I/II, alto<br />

I/II, violoncelle, continuo<br />

BWV 62<br />

Nun komm, der Heiden Heiland II<br />

. Chœur<br />

Nun komm, der Heiden Heiland,<br />

Der Jungfrauen Kind erkannt,<br />

Des sich wundert alle Welt,<br />

Gott solch Geburt ihm bestellt.<br />

. Air (ténor)<br />

Bewundert, o Menschen, dies große Geheimnis :<br />

Der höchste Beherrscher erscheinet der Welt.<br />

Hier werden die Schätze des Himmels entdecket,<br />

Hier wird uns ein göttliches Manna bestellt,<br />

éternelle.<br />

Basse : Bienheureux les morts qui meurent dans<br />

le Seigneur ;<br />

Alto : Si je meurs dans le Seigneur, la fél<strong>ici</strong>té me<br />

sera t-elle donnée en partage ? Mais mon corps ne<br />

sera t-il pas laissé en pâture aux vers ? Mes os ne<br />

retourneront-ils pas à la poussière et à<br />

la terre ? Et puisque je m’appelle enfant de la mort,<br />

ne suis-je pas destiné à pourrir<br />

dans la tombe ?<br />

Basse : Bienheureux dès maintenant ceux qui<br />

meurent dans le Seigneur.<br />

Alto : Allons ! si je dois dès maintenant connaître<br />

la fél<strong>ici</strong>té alors reprends ta place à mes côtés, toi<br />

l’espérance ! mon coeur peut reposer sans crainte<br />

dans le sommeil, mon esprit peut déjà percevoir un<br />

regard de cette joie.<br />

C’en est assez : Seigneur, quand il te plaira accorde<br />

moi de mourir ! mon Jésus vient ; Maintenant,<br />

bonne nuit, ô monde !<br />

Je vais dans ma demeure céleste, je pars rassuré et<br />

avec joie, mes grandes souffrances restent là.<br />

C’en est assez.<br />

Viens maintenant, Sauveur des païens I<br />

Viens maintenant, Sauveur des païens, enfant de<br />

la Vierge reconnu, tel que le monde entier s’étonne<br />

que Dieu lui envoie pareille naissance.<br />

Le Sauveur est venu, il a fait siens notre pauvre<br />

chair et notre pauvre sang, et nous accepte comme<br />

ses frères de sang.<br />

Ô perfection suprême, que n’as-tu point fait<br />

pour nous ? Et que ne fais-tu pas encore chaque<br />

jour pour les tiens ? Tu viens et fais resplendir ta<br />

lumière de toute ta bénédiction.<br />

Viens, Jésus, viens dans ton église et apporte nous<br />

une belle nouvelle année ! Affirme la gloire de ton<br />

nom, maintiens la saine doctrine et bénis la chaire<br />

et l’Autel !<br />

« Vois, je suis dehors et frappe à la porte : si<br />

quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, alors<br />

j’entrerai et j’y célébrerai la communion avec lui et<br />

lui avec moi. » (Apocalypse 3, 0)<br />

Mon Coeur, ouvre-toi pleinement que Jésus vienne<br />

et s’y installe. Bientôt je ne serai plus que poussière<br />

sous la terre, mais il ne veut pas renoncer à voir<br />

sa joie en moi et à habiter en moi. Oh que je serai<br />

alors heureux !<br />

Amen, Amen !<br />

Viens, belle couronne de joie, ne te fais<br />

pas attendre.<br />

Je me languis de toi.<br />

Viens maintenant, Sauveur des païens II<br />

Viens maintenant, Sauveur des païens, enfant<br />

de la Vierge reconnu, tel que le monde entier<br />

s’étonne que Dieu lui envoie pareille naissance.<br />

Emerveillez-vous, ô êtres humains, de ce<br />

grand mystère : le plus puissant des souverains<br />

apparaît sur la terre. Vo<strong>ici</strong> que les trésors du ciel<br />

s’entrouvrent, vo<strong>ici</strong> qu’une manne divine nous est<br />

47


48<br />

O Wunder ! die Keuschheit wird gar nicht<br />

beflecket.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

So geht aus Gottes Herrlichkeit und Thron<br />

Sein eingeborner Sohn.<br />

Der Held aus Juda bricht herein,<br />

Den Weg mit Freudigkeit zu laufen<br />

Und uns Gefallne zu erkaufen.<br />

O heller Glanz, o wunderbarer Segensschein !<br />

4. Air (basse)<br />

Streite, siege, starker Held !<br />

Sei vor uns im Fleische kräftig !<br />

Sei geschäftig,<br />

Das Vermögen in uns Schwachen<br />

Stark zu machen !<br />

5. Récitatif (duo : soprano, alto)<br />

Wir ehren diese Herrlichkeit<br />

Und nahen nun zu deiner Krippen<br />

Und preisen mit erfreuten Lippen,<br />

Was du uns zubereit’;<br />

Die Dunkelheit verstört’ uns nicht<br />

Und sahen dein unendlich Licht.<br />

6. Choral<br />

Lob sei Gott, dem Vater, g’ton,<br />

Lob sei Gott, sein’m eingen Sohn,<br />

Lob sei Gott, dem Heilgen Geist,<br />

Immer und in ewigkeit !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, corno, hautbois<br />

I/II, violon I/II, alto, continuo (+ violone)<br />

BWV 63<br />

Christen, ätzet diesen Tag<br />

. Choeur<br />

Christen, ätzet diesen Tag<br />

In Metall und Marmorsteine !<br />

Kommt und eilt mit mir zur Krippen<br />

Und erweist mit frohen Lippen<br />

euren Dank und eure Pflicht;<br />

Denn der Strahl, so da einbricht,<br />

Zeigt sich euch zum Gnadenscheine.<br />

. Récitatif (alto)<br />

O selger Tag ! o ungemeines Heute,<br />

An dem das Heil der Welt,<br />

Der Schilo, den Gott schon im Paradies<br />

Dem menschlichen Geschlecht verhieß,<br />

Nunmehro sich vollkommen dargestellt<br />

Und suchet Israel von der Gefangenschaft und<br />

Sklavenketten<br />

Des Satans zu erretten.<br />

Du liebster Gott, was sind wir arme doch ?<br />

ein abgefallnes Volk, so dich verlassen;<br />

Und dennoch willst du uns nicht hassen;<br />

Denn eh wir sollen noch nach dem Verdienst zu<br />

Boden liegen,<br />

eh muß die Gottheit sich bequemen,<br />

Die menschliche Natur an sich zu nehmen<br />

Und auf der erden<br />

Im Hirtenstall zu einem Kinde werden.<br />

O unbegreifliches, doch seliges Verfügen !<br />

3. Air (duo : soprano, basse)<br />

Gott, du hast es wohl gefüget,<br />

Was uns itzo widerfährt.<br />

Drum laßt uns auf ihn stets trauen<br />

Und auf seine Gnade bauen,<br />

Denn er hat uns dies beschert,<br />

Was uns ewig nun vergnüget.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

So kehret sich nun heut<br />

Das bange Leid,<br />

Mit welchem Israel geängstet und beladen,<br />

In lauter Heil und Gnaden.<br />

Der Löw aus Davids Stamme ist erschienen,<br />

Sein Bogen ist gespannt, das Schwert ist schon<br />

gewetzt,<br />

Womit er uns in vor’ge Freiheit setzt.<br />

5. Air (duo : alto, basse)<br />

Ruft und fleht den Himmel an,<br />

Kommt, ihr Christen, kommt zum Reihen,<br />

Ihr sollt euch ob dem erfreuen,<br />

Was Gott hat anheut getan !<br />

Da uns seine Huld verpfleget<br />

Und mit so viel Heil beleget,<br />

Daß man nicht g’nug danken kann.<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Verdoppelt euch demnach, ihr heißen Andachtsflammen,<br />

Und schlagt in Demut brünstiglich zusammen !<br />

Steigt fröhlich himmelan<br />

distribuée. et miracle ! la chasteté n’est pas même<br />

entachée.<br />

Ainsi le Fils issu de Dieu descend de la gloire et<br />

du trône de Dieu. Le héros de Judée fait irruption,<br />

prêt à faire son chemin joyeusement et à nous<br />

procurer des bienfaits.<br />

Ô lumineux éclat, ô merveilleuse clarté de<br />

bénédiction !<br />

Combats, emporte-le, valeureux héros !<br />

Sois pour nous puissant dans ton incarnation.<br />

Sois attentif pour renforcer nos capacités dans<br />

notre faiblesse.<br />

Nous rendons gloire à ta majesté<br />

et nous approchons maintenant de ta crèche et te<br />

louons de nos lèvres joyeuses.<br />

Ce que tu as préparé pour nous, l’obscurité ne peut<br />

nous le cacher et nous voyons ta lumière infinie.<br />

Loué soit Dieu, le Père,<br />

Loué soit Dieu, son Fils unique,<br />

Loué soit Dieu, le Saint-Esprit,<br />

pour toujours et dans l’éternité !<br />

Chrétiens, gravez ce jour<br />

Chrétiens, gravez ce jour sur le métal et le marbre<br />

Venez, accourez avec moi à la crèche<br />

et témoignez de vos lèvres joyeuses votre reconnaissance<br />

et votre attachement !<br />

Car le rayon qui perce jusqu’ à nous vous indique<br />

le rayon de Grâce.<br />

Oh jour béni ! oh jour merveilleux,<br />

Le Héros que Dieu avait promis dès le Paradis<br />

Au genre humain<br />

S’est révélé pleinement à Lui<br />

Et cherche à délivrer Israël de sa captivité<br />

et de ses chaînes<br />

Et de l’esclavage de Satan.<br />

Oh Dieu bien aimé ! Infortunés<br />

que nous sommes !<br />

Nous le peuple déchu qui t’avons abandonné,<br />

Tu ne nous punis pas de ta Haine<br />

Car avant que nous ne gisions à terre,<br />

écrasés par nos fautes,<br />

La Divinité devra accepter<br />

De se façonner à l’image de l’Homme<br />

en naissant dans une bergerie<br />

Ici-bas sur terre.<br />

Oh décision mystérieuse et bénie.<br />

Dieu c’est toi qui a décidé ainsi<br />

De ce qui devait nous advenir maintenant<br />

Ayons donc toujours confiance en lui et<br />

Comptons sur sa Grâce ;<br />

Car c’est lui qui nous a donné<br />

Ce qui fera notre bonheur à tout jamais.<br />

Et vo<strong>ici</strong> que les souffrances<br />

endurées hier par Israël<br />

Ont cédé le terrain<br />

Au Salut et à la Grâce.<br />

Il est apparu, le lion de la famille de David<br />

L’arc tendu et l’épée fourbie<br />

Pour assurer notre Liberté !<br />

Appelez le ciel, implorez le<br />

Venez, Ô Chrétiens, venez célébrer<br />

Ce que Dieu a fait pour nous aujourd’hui<br />

Venez vous en réjouir !<br />

Comme il nous a accordé sa Clémence<br />

et assuré pleinement notre salut<br />

On ne peut lui en être assez reconnaissant.<br />

Elevez vous donc de plus belle, ô flammes brûlantes<br />

de la méditation,<br />

Unissez vos forces dans la ferveur et l’humilité !<br />

Montez gaiement par le ciel


Und danket Gott vor dies, was er getan !<br />

7. Choeur<br />

Höchster, schau in Gnaden an<br />

Diese Glut gebückter Seelen !<br />

Laß den Dank, den wir dir bringen,<br />

Angenehme vor dir klingen,<br />

Laß uns stets in Segen gehn,<br />

Aber niemals nicht geschehn,<br />

Daß uns der Satan möge quälen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-IV, timbales, hautbois I-III, basson, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 64<br />

Sehet, welch eine Liebe hat uns der Vater erzeiget<br />

. Chœur<br />

Sehet, welch eine Liebe hat uns der Vater erzeiget,<br />

daß wir Gottes Kinder heißen.<br />

. Choral<br />

Das hat er alles uns getan,<br />

Sein groß Lieb zu zeigen an.<br />

Des freu sich alle Christenheit<br />

Und dank ihm des in ewigkeit.<br />

Kyrieleis !<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Geh, Welt ! behalte nur das Deine,<br />

Ich will und mag nichts von dir haben,<br />

Der Himmel ist nun meine,<br />

An diesem soll sich meine Seele laben.<br />

Dein Gold ist ein vergänglich Gut,<br />

Dein Reichtum ist geborget,<br />

Wer dies besitzt, der ist gar schlecht versorget.<br />

Drum sag ich mit getrostem Mut :<br />

4. Choral<br />

Was frag ich nach der Welt<br />

Und allen ihren Schätzen<br />

Wenn ich mich nur an dir,<br />

Mein Jesu, kann ergötzen !<br />

Dich hab ich einzig mir<br />

Zur Wollust vorgestellt :<br />

Du, du bist meine Lust;<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

5. Air (soprano)<br />

Was die Welt<br />

In sich hält,<br />

Muß als wie ein Rauch vergehen.<br />

Aber was mir Jesus gibt<br />

Und was meine Seele liebt,<br />

Bleibet fest und ewig stehen.<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Der Himmel bleibet mir gewiß,<br />

Und den besitz ich schon im Glauben.<br />

Der Tod, die Welt und Sünde,<br />

Ja selbst das ganze Höllenheer<br />

Kann mir, als einem Gotteskinde,<br />

Denselben nun und nimmermehr<br />

Aus meiner Seele rauben.<br />

Nur dies, nur einzig dies macht mir noch<br />

Kümmernis,<br />

Daß ich noch länger soll auf dieser Welt verweilen;<br />

Denn Jesus will den Himmel mit mir teilen,<br />

Und darzu hat er mich erkoren,<br />

Deswegen ist er Mensch geboren.<br />

7. Air (alto)<br />

Von der Welt verlang ich nichts,<br />

Wenn ich nur den Himmel erbe.<br />

Alles, alles geb ich hin,<br />

Weil ich genung versichert bin,<br />

Daß ich ewig nicht verderbe.<br />

8. Choral<br />

Gute Nacht, o Wesen,<br />

Das die Welt erlesen !<br />

Mir gefällst du nicht.<br />

Gute Nacht, ihr Sünden,<br />

Bleibet weit dahinten,<br />

Kommt nicht mehr ans Lieht !<br />

Gute Nacht, du Stolz und Pracht !<br />

Dir sei ganz, du Lasterleben,<br />

Gute Nacht gegeben !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, cornetto,<br />

trombone I-III, hautbois d’amour, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 65<br />

Sie werden aus Saba alle kommen<br />

. Choeur<br />

Et louez Dieu de ce qu’Il a fait !<br />

Toi le très -haut accorde ta grâce<br />

À ces âmes ardentes et toutes à ta prière !<br />

Reçois avec bienveillance<br />

Les louanges que nous t’apportons<br />

Donne-nous toujours ta bénédiction<br />

Et ne permets jamais<br />

Que Satan nous importune.<br />

Voyez quel amour nous a montré le Père<br />

Voyez quel amour nous a montré le Père pour que<br />

nous nous appelions « enfants de Dieu »<br />

Tout cela, il l’a fait pour nous montrer l’immensité<br />

de son amour.<br />

Tous les chrétiens s’en réjouissent et lui en rendent<br />

grâce pour l’éternité.<br />

Seigneur aie-pitié !<br />

Toi le monde, prends soin des tiens, je ne veux, ni<br />

ne peux avoir rien de commun avec toi, car le ciel<br />

est à moi et ce n’est qu’à lui que mon âme veut avoir<br />

à faire maintenant. Ton or est un bien qui passe et<br />

la fortune que tu donnes n’est en fait qu’un prêt,<br />

celui qui possède cela est bien mal pourvu. Voilà<br />

pourquoi j’affirme avec un courage confiant :<br />

Que puis-je demander au monde et à tous ses trésors,<br />

quand ce n’est qu’en toi, Jésus que je puis me<br />

réjouir ! Je t’ai choisi justement pour ce bonheur :<br />

Toi, tu es mon plaisir ; Que puis-je demander au<br />

monde !<br />

Ce que le monde garde en lui doit s’envoler en<br />

fumée. Mais ce que Jésus me donne et ce que mon<br />

âme aime, reste solide et demeure éternellement.<br />

Le ciel va me rester, c’est sûr et je le possède<br />

déjà dans la foi. La mort, la terre et le péché, oui,<br />

l’armée des enfers toute entière, ne peut me l’effacer<br />

de mon âme. Un seul souci m’ennuie encore : qu’il<br />

me faille demeurer sur la terre quand Jésus veut<br />

partager son ciel avec moi. Oui, c’est ainsi qu’il m’a<br />

choisi et c’est pourquoi il est né homme.<br />

Je n’attends rien du monde puisque je n’hérite<br />

que du ciel. Je lui rends tout puisque je suis absolument<br />

certain que je ne lui appartiendrai pas<br />

éternellement.<br />

Bonne nuit, toi qui a choisi le monde ! moi, il ne<br />

me plait pas ! Bonne nuit, vous péchés, restez donc<br />

loin derrière, ne venez pas à la lumière !<br />

Bonne nuit, toi fierté et toi grandeur, qu’à vous<br />

tous vies dissolues soit donnée une bonne nuit !<br />

Ils viendront tous de Saba<br />

49


50<br />

Sie werden aus Saba alle kommen, Gold und Weihrauch<br />

bringen und des Herren Lob verkündigen.<br />

. Choral<br />

Die Kön’ge aus Saba kamen dar,<br />

Gold, Weihrauch, Myrrhen brachten sie dar,<br />

Alleluja !<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Was dort Jesaias vorhergesehn,<br />

Das ist zu Bethlehem geschehn.<br />

Hier stellen sich die Weisen<br />

Bei Jesu Krippe ein<br />

Und wollen ihn als ihren König preisen.<br />

Gold, Weihrauch, Myrrhen sind<br />

Die köstlichen Geschenke,<br />

Womit sie dieses Jesuskind<br />

Zu Bethlehem im Stall beehren.<br />

Mein Jesu, wenn ich itzt an meine Pflicht gedenke,<br />

Muß ich mich auch zu deiner Krippe kehren<br />

Und gleichfalls dankbar sein :<br />

Denn dieser Tag ist mir ein Tag der Freuden,<br />

Da du, o Lebensfürst,<br />

Das Licht der Heiden<br />

Und ihr erlöser wirst.<br />

Was aber bring ich wohl, du Himmelskönig ?<br />

Ist dir mein Herze nicht zuwenig,<br />

So nimm es gnädig an,<br />

Weil ich nichts edlers bringen kann.<br />

4. Air (basse)<br />

Gold aus Ophir ist zu schlecht,<br />

Weg, nur weg mit eitlen Gaben,<br />

Die ihr aus der erde brecht !<br />

Jesus will das Herze haben.<br />

Schenke dies, o Christenschar,<br />

Jesu zu dem neuen Jahr !<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Verschmähe nicht,<br />

Du, meiner Seele Licht,<br />

Mein Herz, das ich in Demut zu dir bringe;<br />

es schließt ja solche Dinge<br />

In sich zugleich mit ein,<br />

Die deines Geistes Früchte sein.<br />

Des Glaubens Gold, der Weihrauch des Gebets,<br />

Die Myrrhen der Geduld sind meine Gaben,<br />

Die sollst du, Jesu, für und für<br />

Zum eigentum und zum Geschenke haben.<br />

Gib aber dich auch selber mir,<br />

So machst du mich zum Reichsten auf der erden;<br />

Denn, hab ich dich, so muß<br />

Des größten Reichtums Überfluß<br />

Mir dermaleinst im Himmel werden.<br />

6. Air (ténor)<br />

Nimm mich dir zu eigen hin,<br />

Nimm mein Herze zum Geschenke.<br />

Alles, alles, was ich bin,<br />

Was ich rede, tu und denke,<br />

Soll, mein Heiland, nur allein<br />

Dir zum Dienst gewidmet sein.<br />

7. Choral<br />

Ei nun, mein Gott, so fall ich dir<br />

Getrost in deine Hände.<br />

Nimm mich und mach es so mit mir<br />

Bis an mein letztes ende,<br />

Wie du wohl weißt, daß meinem Geist<br />

Dadurch sein Nutz entstehe,<br />

Und deine ehr je mehr und mehr<br />

Sich in ihr selbst erhöhe.<br />

Distribution :<br />

Solistes : T B. Choeur : S A T B, corno I/II, flauto<br />

I/II, hautbois da caccia I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 66<br />

Erfreut euch, ihr Herzen<br />

. Chœur<br />

Erfreut euch, ihr Herzen,<br />

entweichet, ihr Schmerzen,<br />

es lebet der Heiland und herrschet in euch.<br />

Ihr könnet verjagen<br />

Das Trauren, das Fürchten, das ängstliche Zagen,<br />

Der Heiland erquicket sein geistliches Reich.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Es bricht das Grab und damit unsre Not,<br />

Der Mund verkündigt Gottes Taten;<br />

Der Heiland lebt, so ist in Not und Tod<br />

Den Gläubigen vollkommen wohl geraten.<br />

3. Air (basse)<br />

Lasset dem Höchsten ein Danklied erschallen<br />

Vor sein erbarmen und ewige Treu.<br />

Jesus erscheinet, uns Friede zu geben,<br />

Jesus berufet uns, mit ihm zu leben,<br />

Ils viendront tous de Saba, apportant l’or et l’encens<br />

et proclamant<br />

Les louanges du Seigneur.<br />

Ils sont venus, les rois de Saba,<br />

Ils ont apporté l’or, l’encens et la myrrhe,<br />

Alleluia !<br />

Ce que le prophète Isaïe avait prédit s’est réalisé à<br />

Bethléem : les Mages apparaissent devant la Crèche<br />

pour adorer en Jésus leur roi.<br />

L’or, l’encens, la myrrhe sont les<br />

précieux présents<br />

Qu’ils ont apportés à Bethléem afin d’honorer<br />

l’enfant Jésus reposant dans une étable.<br />

Mon Jésus, quand je pense à mon devoir,<br />

Ne dois-je pas moi aussi me rendre en ce jour à ta<br />

Crèche et me montrer pareillement reconnaissant ?<br />

Car ce jour est un jour de réjouissance<br />

Puisque toi, le Prince de la vie,<br />

Tu deviens la lumière des païens<br />

et leur Sauveur.<br />

Mais que t’apporterai-je, roi du ciel ?<br />

Si mon coeur n’est pas trop méprisable,<br />

Daigne en accepter l’offrande,<br />

Car je ne puis rien t’apporter de plus noble.<br />

L’or d’Ophir est trop vil,<br />

Foin, foin des dons futiles<br />

Tirés de la terre !<br />

C’est votre coeur que Jésus désire recevoir.<br />

Offrez-le lui, ô légion des chrétiens,<br />

Au seuil de cette année nouvelle.<br />

Ne dédaigne pas, toi qui es la lumière<br />

de mon âme<br />

Ce coeur que je t’apporte en toute humilité.<br />

Il renferme tant de choses qui sont les fruits de ton<br />

esprit. Vo<strong>ici</strong> mes dons : l’or de la Foi, l’encens de la<br />

prière, La myrrhe de la longanimité;<br />

Qu’ils soient constamment ton bien et mes<br />

présents.<br />

Mais si tu te donnes à moi en échange,<br />

Tu feras de moi l’homme le plus riche de cette terre<br />

et, si tu deviens mon bien,<br />

Les plus grands trésors me seront un jour<br />

Donnés en surabondance au paradis.<br />

Accepte-moi comme ton bien,<br />

Reçois le présent de mon coeur.<br />

et que tout ce que je suis,<br />

Dis, pense et fais<br />

Ne soit plus consacré, ô mon Sauveur,<br />

Qu’à te servir.<br />

Et maintenant, mon Dieu, je me remets<br />

en tes mains.<br />

Prends-moi et garde-moi<br />

Jusqu’à mon dernier souffle,<br />

Fais de moi ce que tu veux<br />

Pour le profit de mon âme<br />

et pour l’élévation incessante de ta<br />

Gloire en mon coeur !<br />

Que les coeurs se réjouissent<br />

Que les coeurs se réjouissent, que les maux et les<br />

peines s’enfuient,<br />

Le Sauveur vit et règne en vous !<br />

Vous pouvez bannir l’affliction, la crainte, l’anxiété<br />

et le découragement,<br />

Le Sauveur réconforte les âmes qui lui appartiennent.<br />

En s’ouvrant, le tombeau laisse également<br />

s’échapper notre détresse ; notre bouche proclame<br />

les oeuvres de Dieu, le Sauveur vit; ainsi dans le<br />

dénuement et dans la mort. Les croyants peuvent<br />

compter sur son secours.<br />

Faites retentir un chant de grâce au Très-Haut<br />

Pour sa miséricorde et sa fidélité éternelle.<br />

Jésus parait pour nous dispenser la paix,<br />

Jésus nous exhorte à vivre avec lui


Täglich wird seine Barmherzigkeit neu.<br />

4. Récitatif et arioso (duo : ténor, alto)<br />

Tenor<br />

Bei Jesu Leben freudig sein<br />

Ist unsrer Brust ein heller Sonnenschein.<br />

Mit Trost erfüllt auf seinen Heiland schauen<br />

Und in sich selbst ein Himmelreich erbauen,<br />

Ist wahrer Christen eigentum.<br />

Doch weil ich hier ein himmlisch Labsal habe,<br />

So sucht mein Geist hier seine Lust und Ruh,<br />

Mein Heiland ruft mir kräftig zu :<br />

Mein Grab und Sterben bringt euch Leben,<br />

Mein Auferstehn ist euer Trost.<br />

Mein Mund will zwar ein Opfer geben,<br />

Mein Heiland, doch wie klein,<br />

Wie wenig, wie so gar geringe<br />

Wird es vor dir, o großer Sieger, sein,<br />

Wenn ich vor dich ein Sieg- und Danklied bringe.<br />

{Tenor, Alt} :<br />

{Mein, Kein} Auge sieht den Heiland auferweckt,<br />

es hält ihn {nicht, noch} der Tod in Banden.<br />

Tenor :<br />

Wie, darf noch Furcht in einer Brust entstehn ?<br />

Alt :<br />

Läßt wohl das Grab die Toten aus ?<br />

Tenor :<br />

Wenn Gott in einem Grabe lieget,<br />

So halten Grab und Tod ihn nicht.<br />

Alt :<br />

Ach Gott ! der du den Tod besieget,<br />

Dir weicht des Grabes Stein, das Siegel bricht,<br />

Ich glaube, aber hilf mir Schwachen,<br />

Du kannst mich stärker machen;<br />

Besiege mich und meinen Zweifelmut,<br />

Der Gott, der Wunder tut,<br />

Hat meinen Geist durch Trostes Kraft gestärket,<br />

Daß er den auferstandnen Jesum merket.<br />

5. Air (duo : alto, basse)<br />

{Alt, Tenor}<br />

Ich furchte {zwar, nicht} des Grabes Finsternissen<br />

Und {klagete, hoffete} mein Heil sei {nun, nicht}<br />

entrissen.<br />

Beide :<br />

Nun ist mein Herze voller Trost,<br />

Und wenn sich auch ein Feind erbost,<br />

Will ich in Gott zu siegen wissen.<br />

6. Choral<br />

Alleluja ! Alleluja ! Alleluja !<br />

Des solln wir alle froh sein,<br />

Christus will unser Trost sein.<br />

Kyrie eleison.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

hautbois I/II, basson, violon solo, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 67<br />

Halt im Gedächtnis Jesum Christ<br />

. Chœur<br />

Halt im Gedächtnis Jesum Christ, der auferstanden<br />

ist von den Toten.<br />

. Air (ténor)<br />

Mein Jesus ist erstanden,<br />

Allein, was schreckt mich noch ?<br />

Mein Glaube kennt des Heilands Sieg,<br />

Doch fühlt mein Herze Streit und Krieg,<br />

Mein Heil, erscheine doch !<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Mein Jesu, heißest du des Todes Gift<br />

Und eine Pestilenz der Hölle :<br />

Ach, daß mich noch Gefahr und Schrecken trifft !<br />

Du legtest selbst auf unsre Zungen<br />

ein Loblied, welches wir gesungen :<br />

4. Choral<br />

Erschienen ist der herrlich Tag,<br />

Dran sich niemand gnug freuen mag :<br />

Christ, unser Herr, heut triumphiert,<br />

All sein Feind er gefangen führt.<br />

Alleluja !<br />

5. Récitatif (alto)<br />

Doch scheinet fast,<br />

Daß mich der Feinde Rest,<br />

Den ich zu groß und allzu schrecklich finde,<br />

Nicht ruhig bleiben läßt.<br />

Doch, wenn du mir den Sieg erworben hast,<br />

So streite selbst mit mir, mit deinem Kinde.<br />

Ja, ja, wir spüren schon im Glauben,<br />

Daß du, o Friedefürst,<br />

Dein Wort und Werk an uns erfüllen wirst.<br />

et nous renouvelle chaque jour sa miséricorde.<br />

Ténor :<br />

La joie de vivre auprès de Jésus est un lumineux<br />

rayon de soleil en notre coeur. Riche de consolation,<br />

agir en prenant modèle sur le Sauveur et<br />

édifier en soi-même un royaume céleste : c’est là le<br />

bien qui appartient en propre aux chrétiens. Mais<br />

comme je connais <strong>ici</strong> un réconfort divin et que<br />

mon esprit cherche <strong>ici</strong> son plaisir et son repos,<br />

mon Sauveur me rappelle énergiquement : ce sont<br />

mon tombeau et ma mort qui vous apportent la<br />

vie, c’est ma résurrection qui est votre réconfort.<br />

Mes lèvres veulent certes émettre l’offrande d’un<br />

hommage, cependant, mon Sauveur, qu’il sera<br />

minime, qu’il sera piètre, voire infime à ton regard,<br />

ô grand vainqueur, le chant de triomphe et de<br />

grâce que je vais exécuter pour toi !<br />

{Ténor, Alto} :<br />

Mon regard ne voit le Sauveur ressuscité.<br />

La mort ne le tient plus dans ses liens.<br />

Ténor :<br />

Comment la crainte pourrait-elle encore naître<br />

dans une âme ?<br />

Alto :<br />

Depuis quand le tombeau relâche-t-il les morts ?<br />

Ténor :<br />

Si c’est Dieu qui gît dans un caveau,<br />

Ni la tombe ni la Mort ne sauraient le retenir.<br />

Alto :<br />

Ah mon Dieu ! toi qui vaincs la Mort,<br />

Toi devant qui les pierres du tombeau s’écartent,<br />

Toi devant qui le sceau se rompt, je crois en toi,<br />

mais aide moi, pauvre et faible que je suis,<br />

Tu peux me rendre plus fort, triomphe de moi et<br />

des doutes qui m’assaillent ! Le Dieu qui accomplit<br />

des miracles a tellement fortifié mon esprit de sa<br />

puissante consolation que Jésus ressuscité apparaît<br />

maintenant à mon regard.<br />

{Alto, ténor} :<br />

{Je craignais certes, Je ne craignais pas} les ténèbres<br />

du tombeau. {Et je me lamentais, et j’espérais} que<br />

mon Sauveur {me soit, ne me serait} pas arraché.<br />

Ensemble :<br />

Maintenant mon coeur est rempli de réconfort<br />

et même si un ennemi en éprouve de la fureur,<br />

Je saurai vaincre en Dieu.<br />

Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !<br />

Nous devons tous nous réjouir,<br />

Le Christ veut bien être notre consolation.<br />

Kyrie eleison !<br />

Gardez le souvenir de Jésus-Christ<br />

Gardez le souvenir de Jésus-Christ, qui est ressuscité<br />

des morts.<br />

Mon Seigneur Jésus est ressuscité.<br />

Mais qu’est-ce qui fait encore mon effroi ?<br />

Ma foi sait la victoire du Sauveur,<br />

Mon coeur pourtant pressent la discorde<br />

et la guerre,<br />

Apparais donc, ô mon salut !<br />

Mon Seigneur Jésus, toi qu’on nomme le poison de<br />

la mort et la pestilence de l’enfer : préserve-moi du<br />

péril et de l’épouvante ! Tu as posé toi-même sur<br />

nos langues un cantique de louanges qu’ainsi nous<br />

avons entonné :<br />

Il est arrivé, le jour radieux<br />

Dont nul ne peut se réjouir assez :<br />

Christ, notre Seigneur, triomphe aujourd’hui,<br />

Il mène en captivité tous ses ennemis.<br />

Alleluia !<br />

Mais il semble bien que le reste des ennemis<br />

Que je trouve trop nombreux et fort effrayants<br />

Ne me laisse point en paix. Alors, puisque tu as<br />

déjà remporte la victoire en ma faveur,<br />

Continue de combattre toi-même à mes côtés et<br />

d’assister ton enfant<br />

Oui, oui, notre foi déjà nous fait pressentir,<br />

Ô Prince de la Paix,<br />

Que tu accompliras en nous ta parole et ton oeuvre.<br />

5


5<br />

6. Air (basse) et Chœur<br />

Baß :<br />

Friede sei mit euch !<br />

Sopran, Alt, Tenor<br />

Wohl uns ! Jesus hilft uns kämpfen<br />

Und die Wut der Feinde dämpfen,<br />

Hölle, Satan, weich !<br />

Baß :<br />

Friede sei mit euch !<br />

Sopran, Alt, Tenor<br />

Jesus holet uns zum Frieden<br />

Und erquicket in uns Müden<br />

Geist und Leib zugleich.<br />

Baß :<br />

Friede sei mit euch !<br />

Sopran, Alt, Tenor<br />

O Herr, hilf und laß gelingen,<br />

Durch den Tod hindurchzudringen<br />

In dein ehrenreich !<br />

Baß :<br />

Friede sei mit euch !<br />

7. Choral<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ,<br />

Wahr’ Mensch und wahrer Gott,<br />

ein starker Nothelfer du bist<br />

Im Leben und im Tod :<br />

Drum wir allein<br />

Im Namen dein<br />

Zu deinem Vater schreien.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, flauto traverso,<br />

hautbois d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 68<br />

Also hat Gott die Welt geliebt<br />

. Chœur<br />

Also hat Gott die Welt geliebt,<br />

Daß er uns seinen Sohn gegeben.<br />

Wer sich im Glauben ihm ergibt,<br />

Der soll dort ewig bei ihm leben.<br />

Wer glaubt, daß Jesus ihm geboren,<br />

Der bleibet ewig unverloren,<br />

Und ist kein Leid, das den betrübt,<br />

Den Gott und auch sein Jesus liebt.<br />

. Air (soprano)<br />

Mein gläubiges Herze,<br />

Frohlocke, sing, scherze,<br />

Dein Jesus ist da !<br />

Weg Jammer, weg Klagen,<br />

Ich will euch nur sagen :<br />

Mein Jesus ist nah.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Ich bin mit Petro nicht vermessen,<br />

Was mich getrost und freudig macht,<br />

Daß mich mein Jesus nicht vergessen.<br />

er kam nicht nur, die Welt zu richten,<br />

Nein, nein, er wollte Sünd und Schuld<br />

Als Mittler zwischen Gott und Mensch vor diesmal<br />

schlichten.<br />

4. Air (basse)<br />

Du bist geboren mir zugute,<br />

Das glaub ich, mir ist wohl zumute,<br />

Weil du vor mich genung getan.<br />

Das Rund der erden mag gleich brechen,<br />

Will mir der Satan widersprechen,<br />

So bet ich dich, mein Heiland, an.<br />

5. Chœur<br />

Wer an ihn gläubet, der wird nicht gerichtet; wer<br />

aber nicht gläubet, der ist schon gerichtet; denn<br />

er gläubet nicht an den Namen des eingebornen<br />

Sohnes Gottes.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B, Choeur : S A T B, corno, cornetto,<br />

trombone I-III, hautbois I/II, taille, violon I/II,<br />

alto, violoncelle piccolo, continuo<br />

BWV 69<br />

Lobe den Herrn, meine Seele<br />

. Choeur<br />

Lobe den Herrn, meine Seele, und vergiß nicht,<br />

was er dir Gutes getan hat !<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Wie groß ist Gottes Güte doch !<br />

er bracht uns an das Licht,<br />

Und er erhält uns noch.<br />

Wo findet man nur eine Kreatur,<br />

Der es an Unterhalt gebricht ?<br />

Betrachte doch, mein Geist,<br />

Der Allmacht unverdeckte Spur,<br />

Die auch im kleinen sich recht groß erweist.<br />

Basse : La paix soit avec vous !<br />

Soprano, Alto, Ténor : Le bonheur nous accompagne<br />

! Jésus nous aide à combattre et à apaiser la<br />

fureur des ennemis,<br />

enfer, Satan, reculez !<br />

Basse : La paix soit avec vous !<br />

Soprano, Alto, Ténor : Jésus nous mène<br />

vers la paix<br />

et lorsque nous sommes las,<br />

Il revigore en nous et l’esprit et le corps.<br />

Base : La paix soit avec vous !<br />

Soprano, Alto, Ténor : Ô Seigneur, aide-nous à<br />

parvenir par la mort à ton royaume glorieux !<br />

Basse : La paix soit avec vous !<br />

Toi qui es le Prince de la Paix, Seigneur<br />

Jésus-Christ,<br />

Vrai homme et vrai Dieu,<br />

Tu es un puissant libérateur<br />

Dans la vie comme dans la mort :<br />

C’est pourquoi nous autres,<br />

Nous élevons nos cris vers ton Père<br />

en ton nom.<br />

Ainsi Dieu a-t-il témoigné son amour pour le<br />

monde<br />

Ainsi Dieu a-t-il témoigne son amour pour le monde<br />

en nous faisant don de son fils.<br />

Celui qui se donne à lui par sa foi<br />

Vivra auprès de lui pour l’éternité.<br />

Celui qui croit que Jésus lui est né<br />

Bénéf<strong>ici</strong>era de son appui pour l’éternité,<br />

et il n’est guère de détresse qui puisse affliger<br />

Celui qui consacre son amour à Dieu ainsi qu’à<br />

son fils Jésus.<br />

Ô toi, mon coeur fidèle, exulte, chante et sois en<br />

liesse, car Jésus est là, que tu attendais !<br />

Loin de moi l’affliction, loin de moi les gémissements,<br />

je ne peux que vous annoncer la nouvelle :<br />

Mon Jésus est proche.<br />

Tel Pierre, je bannis de moi la présomption;<br />

Toute ma confiance et ma joie viennent de ce que<br />

Mon Jésus ne m’a point oublié !<br />

Il n’est pas seulement venu pour juger le monde,<br />

Non, c’est comme intercesseur entre Dieu<br />

et l’homme<br />

Qu’il se veut cette fois l’arbitre des péchés<br />

et des fautes.<br />

C’est pour accomplir mon bonheur que tu es né,<br />

Telle est ma foi qui me rend radieux,<br />

Car tu ne m’as point ménagé tes bienfaits.<br />

Même si la sphère de la terre vient à se rompre<br />

et que Satan me veuille porter la contradiction,<br />

C’est toi, ô mon Sauveur, que j’adore.<br />

Celui qui croit en lui ne sera point jugé, mais celui<br />

qui ne croit pas est déjà jugé parce qu’il n’a pas cru<br />

au nom du Fils unique de Dieu.<br />

Bénis le Seigneur, mon âme<br />

Bénis le Seigneur, mon âme, et n’oublie pas ses<br />

bienfaits !<br />

Que la bonté de Dieu est grande ! C’est lui qui nous<br />

a fait connaître la lumière du monde et c’est lui qui<br />

nous la conserve encore.<br />

Où trouve-t-on une seule créature qui manque<br />

de subsistance ?<br />

Contemple donc, mon esprit, les marques bien<br />

visibles de sa toute-puissance qui se manifeste<br />

généreusement jusque dans les petites choses.


Ach ! möcht es mir, o Höchster, doch gelingen,<br />

ein würdig Danklied dir zu bringen !<br />

Doch, sollt es mir hierbei an Kräften fehlen,<br />

So will ich doch, Herr, deinen Ruhm erzählen.<br />

3. Air (alto)<br />

Meine Seele,<br />

Auf ! erzähle,<br />

Was dir Gott erwiesen hat !<br />

Rühme seine Wundertat,<br />

Laß, dem Höchsten zu gefallen,<br />

Ihm ein frohes Danklied schallen !<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Der Herr hat große Ding an uns getan.<br />

Denn er versorget und erhält,<br />

Beschützet und regiert die Welt.<br />

er tut mehr, als man sagen kann.<br />

Jedoch, nur eines zu gedenken :<br />

Was könnt uns Gott wohl Beßres schenken,<br />

Als daß er unsrer Obrigkeit<br />

Den Geist der Weisheit gibet,<br />

Die denn zu jeder Zeit<br />

Das Böse straft, das Gute liebet ?<br />

Ja, die bei Tag und Nacht<br />

Vor unsre Wohlfahrt wacht ?<br />

Laßt uns dafür den Höchsten preisen;<br />

Auf ! ruft ihn an,<br />

Daß er sich auch noch fernerhin so gnädig woll<br />

erweisen<br />

Was unserm Lande schaden kann,<br />

Wirst du, o Höchster, von uns wenden<br />

Und uns erwünschte Hilfe senden.<br />

Ja, ja, du wirst in Kreuz und Nöten<br />

Uns züchtigen, jedoch nicht töten.<br />

5. Air (basse)<br />

Mein erlöser und erhalter,<br />

Nimm mich stets in Hut und Wacht !<br />

Steh mir bei in Kreuz und Leiden,<br />

Alsdenn singt mein Mund mit Freuden :<br />

Gott hat alles wohlgemacht.<br />

6. Choral<br />

Es danke, Gott, und lobe dich<br />

Das Volk in guten Taten.<br />

Das Land bringt Frucht und bessert sich,<br />

Dein Wort ist wohl geraten.<br />

Uns segne Vater und der Sohn,<br />

Uns segne Gott, der Heilge Geist,<br />

Dem alle Welt die ehre tut,<br />

Für ihm sich fürchten allermeist,<br />

Und sprecht von Herzen : Amen !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Chœur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, hautbois I-III, hautbois d’amour,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 69a<br />

Lobe den Herrn, meine Seele<br />

. Choeur<br />

Lobe den Herrn, meine Seele, und vergiß nicht,<br />

was er dir Gutes getan hat !<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Ach, daß ich tausend Zungen hätte !<br />

Ach wäre doch mein Mund<br />

Von eitlen Worten leer !<br />

Ach, daß ich gar nichts redte,<br />

Als was zu Gottes Lob gerichtet wär !<br />

So machte ich des Höchsten Güte kund;<br />

Denn er hat lebenslang so viel an mir getan,<br />

Daß ich in ewigkeit ihm nicht verdanken kann.<br />

3. Air (ténor)<br />

Meine Seele,<br />

Auf, erzähle,<br />

Was dir Gott erwiesen hat !<br />

Rühmet seine Wundertat,<br />

Laßt ein gottgefällig Singen<br />

Durch die frohen Lippen dringen !<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Gedenk ich nur zurück,<br />

Was du, mein Gott, von zarter Jugend an<br />

Bis diesen Augenblick<br />

An mir getan,<br />

So kann ich deine Wunder, Herr,<br />

So wenig als die Sterne zählen.<br />

Vor deine Huld, die du an meiner Seelen<br />

Noch alle Stunden tust,<br />

Indem du nur von deiner Liebe ruhst,<br />

Vermag ich nicht vollkommnen Dank zu weihn.<br />

Mein Mund ist schwach, die Zunge stumm<br />

Zu deinem Preis und Ruhm.<br />

Ach ! sei mir nah<br />

Und sprich dein kräftig Hephata,<br />

So wird mein Mund voll Dankens sein.<br />

Ah ! puissé-je parvenir, être suprême, à t’offrir un<br />

chant d’action de grâces digne de ta grandeur !<br />

Mais, les forces mêmes dussent-elles<br />

me manquer,<br />

Je n’en veux pas moins, Seigneur, proclamer<br />

ta gloire.<br />

Allons, mon âme,<br />

Raconte les marques de bonté<br />

Que tu as reçues de Dieu !<br />

Célèbre le miracle qu’il a accompli,<br />

Fais retentir un joyeux chant de grâces<br />

Pour plaire au Très-Haut !<br />

Le Seigneur nous a comblés de grands bienfaits<br />

Car il pourvoit à entretenir et conserver,<br />

A protéger et gouverner le monde.<br />

Il accomplit plus qu’il n’est en notre pouvoir<br />

de dire.<br />

Néanmoins souvenons-nous bien d’une chose.<br />

Quel meilleur présent Dieu pourrait-il nous faire<br />

Que d’accorder a ceux qui nous régissent<br />

L’esprit de sagesse qui, en toute circonstance,<br />

Châtie le mal et favorise le bien,<br />

Oui, cet esprit qui jour et nuit<br />

Veille pour notre salut ?<br />

De cette faveur louons le Très-Haut :<br />

Allons ! invoquez-le<br />

Afin qu’il veuille bien, de si loin, nous dispenser<br />

ses grâces.<br />

Ô Très-Haut, tu écarteras de nous<br />

Ce qui peut nuire a notre pays<br />

et tu nous enverras le secours espéré.<br />

Mais oui, dans les tourments et l’infortune,<br />

Tu nous châtieras sans pourtant nous condamner<br />

à mourir.<br />

Mon Sauveur et mon soutien, prends-moi à tout<br />

moment sous ta protection et ta garde !<br />

Aide-moi à porter ma croix et mes tourments<br />

et alors ma bouche chantera avec allégresse :<br />

Dieu a tout fait selon le mieux.<br />

Dieu le peuple te remercie et te loue<br />

Par de bonnes actions.<br />

Le pays est prospère et va s’améliorant,<br />

Ta parole s’est accomplie.<br />

Que nous bénissent le Père et le Fils,<br />

Que nous bénisse Dieu, l’Esprit Saint<br />

A qui l’univers entier rend gloire.<br />

Redoutez-le, tous que vous êtes,<br />

et prononcez du fond du coeur : Amen !<br />

Bénis le Seigneur, mon âme<br />

Bénis le Seigneur, mon âme, et n’oublie aucun de<br />

ses bienfaits<br />

Ah, puissé-je avoir mille langues et ma bouche<br />

puisse-t-elle quand même n’émettre nulle vaine<br />

parole ! Ah, que ne puis-je prononcer d’autres<br />

discours que destinés à chanter les louanges de<br />

Dieu ! Ainsi je proclamerais la bonté du Très-Haut,<br />

car il m’a comblé tout au long de mon existence de<br />

tant de bienfaits que je n’aurai pas assez de l’éternité<br />

pour l’en remercier.<br />

Debout mon âme et raconte, raconte les marques<br />

de bonté que tu as reçues de Dieu ! Célébrez le miracle<br />

qu’il a accompli ! Faites qu’un chant capable<br />

de lui plaire se presse sur vos lèvres joyeuses !<br />

Si je me souviens, mon Dieu, du bien que tu m’as<br />

prodigué, depuis ma plus tendre enfance jusqu’à<br />

cet instant, je puis, Seigneur, tout aussi peu compter<br />

tes miracles que les étoiles des grâces dont tu<br />

continues à combler à toute heure mon âme en ne<br />

te départissant jamais de ton amour.<br />

Je ne saurais t’adresser le digne remerciement. Ma<br />

bouche est impuissante, ma langue muette pour<br />

célébrer ta louange et ta gloire. Ah, approche-toi<br />

de moi et prononce fermement l’ordre : ephphata<br />

(Ouvre-toi) Et alors ma bouche se remplira de<br />

paroles d’actions de grâces.<br />

53


54<br />

5. Air (basse)<br />

Mein erlöser und erhalter,<br />

Nimm mich stets in Hut und Wacht !<br />

Steh mir bei in Kreuz und Leiden,<br />

Alsdenn singt mein Mund mit Freuden :<br />

Gott hat alles wohlgemacht !<br />

6. Choral<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

Darbei will ich verbleiben.<br />

es mag mich auf die rauhe Bahn<br />

Not, Tod und elend treiben :<br />

So wird Gott mich<br />

Ganz väterlich<br />

In seinen Armen halten.<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Chœur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, flauto, hautbois I/II, hautbois da<br />

caccia, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 70<br />

Wachet ! betet ! betet ! wachet !<br />

. Chœur<br />

Wachet ! betet ! betet ! wachet !<br />

Seid bereit<br />

Allezeit,<br />

Bis der Herr der Herrlichkeit<br />

Dieser Welt ein ende machet.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Erschrecket, ihr verstockten Sünder !<br />

ein Tag bricht an,<br />

Vor dem sich niemand bergen kann :<br />

er eilt mit dir zum strengen Rechte,<br />

O ! sündliches Geschlechte,<br />

Zum ewgen Herzeleide.<br />

Doch euch, erwählte Gotteskinder,<br />

Ist er ein Anfang wahrer Freude.<br />

Der Heiland holet euch, wenn alles fällt und bricht,<br />

Vor sein erhöhtes Angesicht;<br />

Drum zaget nicht !<br />

3. Air (alto)<br />

Wenn kömmt der Tag, an dem wir ziehen<br />

Aus dem Ägypten dieser Welt ?<br />

Ach ! laßt uns bald aus Sodom fliehen,<br />

eh uns das Feuer überfällt !<br />

Wacht, Seelen, auf von Sicherheit<br />

Und glaubt, es ist die letzte Zeit !<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Auch bei dem himmlischen Verlangen<br />

Hält unser Leib den Geist gefangen;<br />

es legt die Welt durch ihre Tücke<br />

Den Frommen Netz und Stricke.<br />

Der Geist ist willig, doch das Fleisch ist schwach;<br />

Dies preßt uns aus ein jammervolles Ach !<br />

5. Air (soprano)<br />

Laßt der Spötter Zungen schmähen,<br />

es wird doch und muß geschehen,<br />

Daß wir Jesum werden sehen<br />

Auf den Wolken, in den Höhen.<br />

Welt und Himmel mag vergehen,<br />

Christi Wort muß fest bestehen.<br />

Laßt der Spötter Zungen schmähen;<br />

es wird doch und muß geschehen !<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Jedoch bei dem unartigen Geschlechte<br />

Denkt Gott an seine Knechte,<br />

Daß diese böse Art<br />

Sie ferner nicht verletzet,<br />

Indem er sie in seiner Hand bewahrt<br />

Und in ein himmlisch eden setzet.<br />

7. Choral<br />

Freu dich sehr, o meine Seele,<br />

Und vergiß all Not und Qual,<br />

Weil dich nun Christus, dein Herre,<br />

Ruft aus diesem Jammertal !<br />

Seine Freud und Herrlichkeit<br />

Sollt du sehn in ewigkeit,<br />

Mit den engeln jubilieren,<br />

In ewigkeit triumphieren.<br />

8. Air (ténor)<br />

Hebt euer Haupt empor<br />

Und seid getrost, ihr Frommen,<br />

Zu eurer Seelen Flor !<br />

Ihr sollt in eden grünen,<br />

Gott ewiglich zu dienen.<br />

9. Récitatif (basse)<br />

Ach, soll nicht dieser große Tag,<br />

Mon Sauveur et mon soutien, prends-moi à tout<br />

moment sous ta protection et ta garde ! Aide-moi<br />

à porter ma croix et mes tourments et alors ma<br />

bouche chantera avec allégresse :<br />

Dieu a tout fait pour le mieux.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait et je veux m’y tenir.<br />

Que la misère, la mort et la détresse me soient<br />

imposées sur la voie pleine d’embûches,<br />

Je sais que Dieu me gardera, tel un père, dans ses<br />

bras ; et c’est pourquoi lui seul règne en mon coeur.<br />

Veillez ! priez ! priez ! veillez !<br />

Veillez ! priez ! priez ! veillez !<br />

Tenez-vous prêt<br />

A tout moment<br />

Jusqu’à ce que le souverain des souverains<br />

Mette une fin à ce monde !<br />

Tremblez d’effroi, pécheurs invétérés !<br />

Un jour arrive<br />

Dont nul ne peut se mettre à l’abri.<br />

Il s’empresse, à race de pécheurs,<br />

De te juger avec la plus grande rigueur,<br />

De te vouer à l’affliction éternelle.<br />

Mais vous, les élus, les enfants de Dieu,<br />

Vous allez connaître la joie véritable.<br />

Alors que tout s’affaisse et se brise, le Sauveur<br />

Vous élève vers sa Face :<br />

Aussi ne perdez pas courage.<br />

Quand viendra donc le jour où nous partirons<br />

De l’Égypte de ce monde ? Ah, enfuyons-nous de<br />

Sodome avant que le feu ne nous assaille.<br />

Âmes, réveillez-vous de la sécurité où<br />

vous sommeillez<br />

Car, croyez-le bien, c’est l’ultime délai !<br />

Même dans notre aspiration au ciel, la chAir<br />

(ténor)ient notre esprit prisonnier.<br />

Par ses malignités, le monde tend des pièges aux<br />

êtres pieux ! L’esprit est prompt, mais la chair<br />

est faible et celle-ci nous extorque une pitoyable<br />

exclamation de détresse !<br />

Laissez les langues des blasphémateurs lancer leurs<br />

invectives, Il n’en arrivera pas moins, inéluctablement,<br />

que nous verrons Jésus<br />

Sur les nuages, dans les hauteurs célestes.<br />

La terre et les cieux peuvent disparaître<br />

Mais la parole du Christ subsistera à jamais.<br />

Laissez les langues des blasphémateurs lancer leurs<br />

invectives !<br />

Cependant Dieu veille<br />

A ce que la vilenie<br />

De la race des méchants<br />

N’offense pas en outre ses serviteurs<br />

en gardant ceux-ci dans sa main<br />

et en les plaçant dans un Eden céleste.<br />

Réjouis-toi ô mon âme, et oublie entièrement détresse<br />

et tourment puisque le Christ, ton Seigneur,<br />

t’appelle maintenant hors de cette vallée de larmes.<br />

Il t’est donné de voir pour l’éternité<br />

Sa joie et sa magnificence,<br />

D’exulter d’allégresse avec les anges,<br />

De triompher pour l’éternité.<br />

Relevez la tête,<br />

et soyez confiants, vous les justes,<br />

Pour l’épanouissement de vos âmes !<br />

Vous allez prospérer dans l’Eden<br />

Pour le service éternel de Dieu.<br />

Ah, ce jour terrible de la fin du monde,


Der Welt Verfall<br />

Und der Posaunen Schall,<br />

Der unerhörte letzte Schlag,<br />

Des Richters ausgesprochne Worte,<br />

Des Höllenrachens offne Pforte<br />

In meinem Sinn<br />

Viel Zweifel, Furcht und Schrecken,<br />

Der ich ein Kind der Sünden bin,<br />

erwecken ?<br />

Jedoch, es gehet meiner Seelen<br />

ein Freudenschein, ein Licht des Trostes auf.<br />

Der Heiland kann sein Herze nicht verhehlen,<br />

So vor erbarmen bricht,<br />

Sein Gnadenarm verläßt mich nicht.<br />

Wohlan, so ende ich mit Freuden meinen Lauf.<br />

0. Air (basse)<br />

Seligster erquickungstag,<br />

Führe mich zu deinen Zimmern !<br />

Schalle, knalle, letzter Schlag,<br />

Welt und Himmel, geht zu Trümmern !<br />

Jesus führet mich zur Stille,<br />

An den Ort, da Lust die Fülle.<br />

. Choral<br />

Nicht nach Welt, nach Himmel nicht<br />

Meine Seele wünscht und sehnet,<br />

Jesum wünsch ich und sein Lieht,<br />

Der mich hat mit Gott versöhnet,<br />

Der mich freiet vom Gericht,<br />

Meinen Jesum laß ich nicht.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Chœur : S A T B, trompette,<br />

hautbois, violon I/II, alto, violoncelle, continuo<br />

BWV 71<br />

Gott ist mein König<br />

. Choeur<br />

Gott ist mein König von altersher, der alle Hilfe<br />

tut, so auf erden geschicht.<br />

. Air (ténor)<br />

Ich bin nun achtzig Jahr, warum soll dein Knecht<br />

sich mehr beschweren ?<br />

Soll ich auf dieser Welt<br />

Mein Leben höher bringen,<br />

Durch manchen sauren Tritt<br />

Hindurch ins Alter dringen,<br />

Ich will umkehren, daß ich sterbe in meiner Stadt,<br />

So gib Geduld, für Sünd<br />

Und Schanden mich bewahr,<br />

Auf daß ich tragen mag<br />

bei meines Vaters und meiner Mutter Grab. Mit<br />

ehren graues Haar.<br />

3. Choeur<br />

Dein Alter sei wie deine Jugend, und Gott ist mit<br />

dir in allem, das du tust.<br />

4. Arioso (basse)<br />

Tag und Nacht ist dein. Du machest, daß beide,<br />

Sonn und Gestirn, ihren gewissen Lauf haben. Du<br />

setzest einem jeglichen Lande seine Grenze.<br />

5. Air (alto)<br />

Durch mächtige Kraft<br />

erhältst du unsre Grenzen,<br />

Hier muß der Friede glänzen,<br />

Wenn Mord und Kriegessturm<br />

Sich allerort erhebt.<br />

Wenn Kron und Zepter bebt,<br />

Hast du das Heil geschafft<br />

Durch mächtige Kraft !<br />

6. Choeur<br />

Du wollest dem Feinde nicht geben die Seele<br />

deiner Turteltauben.<br />

7. Choeur<br />

Das neue Regiment<br />

Auf jeglichen Wegen<br />

Bekröne mit Segen !<br />

Friede, Ruh und Wohlergehen,<br />

Müsse stets zur Seite stehen<br />

Dem neuen Regiment.<br />

Glück, Heil und großer Sieg<br />

Muss täglich von neuen<br />

Dich, Joseph, erfreuen,<br />

Daß an allen Ort und Landen<br />

Ganz beständig sei vorhanden<br />

Glück, Heil und großer Sieg !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, flauto I/II, hautbois I/II, basson,<br />

violon I/II, alto, violoncelle, violone, continuo<br />

Du retentissement des trombones,<br />

De l’ultime et formidable foudre,<br />

Des paroles prononcées par le juge,<br />

Ce jour où s’ouvre la porte de l’enfer<br />

Ne va-t-il pas éveiller en mon âme<br />

Le doute, la crainte et l’effroi<br />

Que je sois un enfant des péchés ?<br />

Pourtant un semblant de joie, une lueur<br />

de consolation<br />

S’élèvent en mon âme.<br />

Le Sauveur ne peut retenir la miséricorde<br />

Dont son coeur éclate,<br />

Le secours de son bras ne m’abandonne pas.<br />

Allons, je termine avec délices mon existence<br />

terrestre.<br />

Jour de réconfort et de béatitude,<br />

Conduis-moi dans tes demeures !<br />

Éclatez, retentissez, dernières foudres !<br />

Que la terre et le ciel s’effondrent !<br />

Jésus me conduira à la paix,<br />

Au lieu où la joie abonde.<br />

Ce n’est pas au monde, ce n’est pas au ciel<br />

Que mon âme aspire avec convoitise,<br />

C’est Jésus et sa lumière que je désire,<br />

Jésus qui m’a réconcilié avec Dieu,<br />

Qui m’affranchit du tribunal suprême,<br />

Je n’abandonnerai pas mon Jésus.<br />

Dieu est mon roi<br />

Dieu est mon roi depuis les temps les plus reculés,<br />

c’est de lui que vient tout le secours qui nous est<br />

accordé en ce monde<br />

J’ai maintenant quatre-vingt ans; comment ton<br />

serviteur pourrait-il encore se plaindre ?<br />

Si mon existence en ce monde<br />

Doit se prolonger plus encore,<br />

Si je dois atteindre un grand âge au prix<br />

d’amères épreuves<br />

Je veux m’en retourner et mourir dans ma ville,<br />

Alors fais preuve d’indulgence,<br />

Garde-moi du péché et de la honte<br />

Afin que je puisse porter avec dignité<br />

Près du tombeau de mon père et de ma mère.<br />

Mes cheveux gris.<br />

Que ta vieillesse soit comme ta jeunesse, car Dieu<br />

est avec toi dans tout ce que tu entreprends<br />

A toi sont le jour et la nuit. C’est toi qui réglas la<br />

course du soleil et des astres. C’est toi qui as établi<br />

les frontières de chaque pays.<br />

Par une puissance à toute épreuve tu nous conserves<br />

nos frontières, la paix peut <strong>ici</strong> rayonner alors<br />

qu’en tous lieux se déchaînent le meurtre et les<br />

ravages de la guerre.<br />

Lorsque la couronne et le sceptre ont été ébranlés,<br />

tu as fourni le salut par une puissance à toute<br />

épreuve.<br />

Tu ne voudras pas livrer à l’ennemi l’âme de ta<br />

tourterelle. (Psaume 74, 9)<br />

La paix, la sérénité et la prospérité doivent<br />

constamment se tenir au côté de notre<br />

nouveau gouvernement.<br />

Bonheur, salut et grande victoire doivent te réjouir<br />

chaque jour à nouveau, Joseph, qu’en tous lieux<br />

et provinces persistent, bonheur, salut et grande<br />

victoire.<br />

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56<br />

BWV 72<br />

Alles nur nach Gottes Willen<br />

. Chœur<br />

Alles nur nach Gottes Willen,<br />

So bei Lust als Traurigkeit,<br />

So bei gut als böser Zeit.<br />

Gottes Wille soll mich stillen<br />

Bei Gewölk und Sonnenschein.<br />

Alles nur nach Gottes Willen !<br />

Dies soll meine Losung sein.<br />

. Récitatif et Arioso (alto)<br />

O selger Christ, der allzeit seinen Willen<br />

In Gottes Willen senkt, es gehe wie es gehe,<br />

Bei Wohl und Wehe.<br />

Herr, so du willt, so muß sich alles fügen !<br />

Herr, so du willt, so kannst du mich vergnügen !<br />

Herr, so du willt, verschwindet meine Pein !<br />

Herr, so du willt, werd ich gesund und rein !<br />

Herr, so du willt, wird Traurigkeit zur Freude !<br />

Herr, so du willt, und ich auf Dornen Weide !<br />

Herr, so du willt, werd ich einst selig sein !<br />

Herr, so du willt, - laß mich dies Wort im Glauben<br />

fassen<br />

Und meine Seele stillen ! -<br />

Herr, so du willt, so sterb ich nicht,<br />

Ob Leib und Leben mich verlassen,<br />

Wenn mir dein Geist dies Wort ins Herze spricht !<br />

3. Air (alto)<br />

Mit allem, was ich hab und bin,<br />

Will ich mich Jesu lassen,<br />

Kann gleich mein schwacher Geist und Sinn<br />

Des Höchsten Rat nicht fassen;<br />

Er führe mich nur immer hin<br />

Auf Dorn- und Rosenstraßen !<br />

4. Récitatif (basse)<br />

So glaube nun !<br />

Dein Heiland saget : Ich wills tun !<br />

er pflegt die Gnadenhand<br />

Noch willigst auszustrecken,<br />

Wenn Kreuz und Leiden dich erschrecken,<br />

er kennet deine Not und löst dein Kreuzesband.<br />

er stärkt, was schwach,<br />

Und will das niedre Dach<br />

Der armen Herzen nicht verschmähen,<br />

Darunter gnädig einzugehen.<br />

5. Air (soprano)<br />

Mein Jesus will es tun, er will dein Kreuz versüßen.<br />

Obgleich dein Herze liegt in viel Bekümmernissen,<br />

Soll es doch sanft und still in seinen Armen ruhn,<br />

Wenn ihn der Glaube faßt; mein Jesus will es tun !<br />

6. Choral<br />

Was mein Gott will, das g’scheh allzeit,<br />

Sein Will, der ist der beste,<br />

Zu helfen den’n er ist bereit,<br />

Die an ihn glauben feste.<br />

er hilft aus Not, der fromme Gott,<br />

Und züchtiget mit Maßen.<br />

Wer Gott vertraut, fest auf ihn baut,<br />

Den will er nicht verlassen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 73<br />

Herr, wie du willst<br />

. Choeur et Récitatif (ténor, basse, soprano)<br />

Herr, wie du willt, so schick’s mit mir<br />

Im Leben und im Sterben !<br />

Tenor :<br />

Ach ! aber ach ! wieviel<br />

Läßt mich dein Wille leiden !<br />

Mein Leben ist des Unglücks Ziel,<br />

Da Jammer und Verdruß<br />

Mich lebend foltern muß,<br />

Und kaum will meine Not im Sterben von mir<br />

scheiden.<br />

Allein zu dir steht mein Begier,<br />

Herr, laß mich nicht verderben !<br />

Baß :<br />

Du bist mein Helfer, Trost und Hort,<br />

So der Betrübten Tränen zählet<br />

Und ihre Zuversicht,<br />

Das schwache Rohr, nicht gar zerbricht; Und weil<br />

du mich erwählet,<br />

So sprich ein Trost- und Freudenwort !<br />

erhalt mich nur in deiner Huld,<br />

Sonst wie du willt, gib mir Geduld,<br />

Denn dein Will ist der beste.<br />

Sopran :<br />

Dein Wille zwar ist ein versiegelt Buch,<br />

Da Menschenweisheit nichts vernimmt;<br />

Der Segen scheint uns oft ein Fluch,<br />

Die Züchtigung ergrimmte Strafe,<br />

Qu’il en soit toujours selon la volonté de Dieu<br />

Qu’il en soit toujours selon la volonté de Dieu,<br />

Dans la joie comme dans la peine, aux jours de<br />

bonheur comme dans les temps diff<strong>ici</strong>les.<br />

Que la volonté de Dieu me comble aussi bien par<br />

ciel nuageux que par temps ensoleillé !<br />

Qu’il en soit toujours selon la volonté de Dieu !<br />

Que telle soit ma devise !<br />

Ô bienheureux chrétien qui soumet toujours sa<br />

volonté à celle de Dieu; et tout en va ainsi, dans le<br />

bien-être comme dans le malheur !<br />

Seigneur, si tu le veux, tout doit se régler sur tes<br />

desseins ! Seigneur, si tu le veux, la tristesse se<br />

transforme en joie ! Seigneur, si tu le veux, mon<br />

tourment s’évanouit ! Seigneur, si tu le veux, je<br />

retrouve la santé et l’innocence ! Seigneur, si tu le<br />

veux, la tristesse se transforme en joie ! Seigneur, si<br />

tu le veux, je trouve délectation aux épines !<br />

Seigneur, si tu le veux, je connaîtrai un jour<br />

la fél<strong>ici</strong>te !<br />

Seigneur, si tu le veux, fais que cette parole<br />

devienne ma foi et rassasie mon âme !<br />

Seigneur, si tu le veux, je ne mourrai pas,<br />

Dussent mes forces et la vie m’abandonner,<br />

Si ton esprit fait entendre cette parole au fond de<br />

mon coeur !<br />

De tout ce que j’ai et que je suis, je m’en remets à<br />

Jésus. Mon esprit et mon âme sont trop faibles<br />

pour pouvoir saisir les intentions et les conseils<br />

du Très-Haut;<br />

Qu’il me conduise donc toujours<br />

Sur les chemins jonchés d’épines ou de roses !<br />

Alors fais donc preuve de foi !<br />

Ton Sauveur proclame : j’en ferai ainsi !<br />

Il a coutume de tendre complaisamment<br />

Sa main secourable lorsque la croix et la souffrance<br />

t’épouvantent.<br />

Il connaît ta détresse et défait les liens qui t’enserrent,<br />

il fortifie ce qui est faible<br />

et ne dédaigne pas, dans sa grâce,<br />

De pénétrer sous l’humble toit<br />

Des pauvres coeurs affligés.<br />

Mon jésus y consent, il veut bien adoucir ta croix.<br />

Ton coeur, bien qu’en proie à maintes afflictions,<br />

Reposera tendrement et paisiblement dans<br />

Ses bras<br />

Si la foi l’habite; c’est là la volonté de mon Jésus !<br />

Ce que Dieu veut, arrive toujours et ce qu’il veut,<br />

c’est toujours le meilleur; il est prêt à aider ceux<br />

qui croient en lui d’une foi ferme et sincère. Il aide<br />

dans la détresse, ce Dieu saint, et ne châtie qu’avec<br />

modération.<br />

Celui qui a confiance en Dieu et qui compte<br />

sur lui,<br />

Il ne l’abandonnera pas.<br />

Seigneur, dispose de moi selon ta volonté<br />

Seigneur, dispose de moi selon ta volonté<br />

Pendant ma vie et à l’heure de ma mort !<br />

Ténor :<br />

Hélas, quelles souffrances<br />

M’impose ta volonté !<br />

Mon existence est la cible de l’adversité,<br />

La détresse et le chagrin<br />

Me torturent tant que je vis<br />

et c’est tout juste si ma disgrâce consent à<br />

M’abandonner à l’approche de la mort.<br />

Seigneur, je n’aspire qu’à toi,<br />

Seigneur, ne permets pas ma perdition !<br />

Basse :<br />

Tu es mon secours, ma consolation et mon refuge,<br />

Tu es celui qui compte les larmes des affligés<br />

et qui fait que le frêle roseau de leur confiance<br />

Ne rompe pas; et puisque tu m’as élu,<br />

Prononce une parole de réconfort et de joie !<br />

Garde-moi seulement dans ta grâce,<br />

et pour le reste dispose selon ta volonté, donnemoi<br />

la patience<br />

Car ce que tu veux est pour le mieux.<br />

Soprano :<br />

Ta volonté est certes un livre scellé<br />

Dans lequel la sagesse des hommes ne sait<br />

rien lire.<br />

La bénédiction nous semble souvent malédiction,


Die Ruhe, so du in dem Todesschlafe<br />

Uns einst bestimmt,<br />

Fein eingang zu der Hölle.<br />

Doch macht dein Geist uns dieses Irrtums frei<br />

und zeigt, daß uns dein Wille heilsam sei.<br />

Herr, wie du willst !<br />

. Air (ténor)<br />

Ach senke doch den Geist der Freuden<br />

Dem Herzen ein !<br />

es will oft bei mir geistlich Kranken<br />

Die Freudigkeit und Hoffnung wanken<br />

Und zaghaft sein.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Ach, unser Wille bleibt verkehrt,<br />

Bald trotzig, bald verzagt,<br />

Des Sterbens will er nie gedenken;<br />

Allein ein Christ, in Gottes Geist gelehrt,<br />

Lernt sich in Gottes Willen senken<br />

Und sagt :<br />

4. Air (basse)<br />

Herr, so du willt,<br />

So preßt, ihr Todesschmerzen,<br />

Die Seufzer aus dem Herzen,<br />

Wenn mein Gebet nur vor dir gilt.<br />

Herr, so du willt,<br />

So lege meine Glieder<br />

In Staub und Asche nieder,<br />

Dies höchst verderbte Sündenbild,<br />

Herr, so du willt,<br />

So schlagt, ihr Leichenglocken,<br />

Ich folge unerschrocken,<br />

Mein Jammer ist nunmehr gestillt.<br />

5. Choral<br />

Das ist des Vaters Wille,<br />

Der uns erschaffen hat;<br />

Sein Sohn hat Guts die Fülle<br />

erworben und Genad;<br />

Auch Gott der Heilge Geist<br />

Im Glauben uns regieret,<br />

Zum Reich des Himmels führet.<br />

Ihm sei Lob ehr und Preis !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, corno, hautbois<br />

I/II, violon I/II, alto, continuo (+ orgue obligé)<br />

BWV 74<br />

Wer mich liebet, der wird mein Wort halten II<br />

. Choeur<br />

Wer mich liebet, der wird mein Wort halten, und<br />

mein Vater wird ihn lieben, und wir werden zu<br />

ihm kommen und Wohnung bei ihm machen.<br />

. Air (soprano)<br />

Komm, komm, mein Herze steht dir offen,<br />

Ach, laß es deine Wohnung sein !<br />

Ich liebe dich, so muß ich hoffen :<br />

Dein Wort trat itzo bei mir ein;<br />

Denn wer dich sucht, fürcht’, liebt und ehret,<br />

Dem ist der Vater zugetan.<br />

Ich zweifle nicht, ich bin erhöret,<br />

Daß ich mich dein getrösten kann.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Die Wohnung ist bereit.<br />

Du findst ein Herz, das dir allein ergeben,<br />

Drum laß mich nicht erleben,<br />

Daß du gedenkst, von mir zu gehn.<br />

Das laß ich nimmermehr, ach, nimmermehr<br />

geschehen !<br />

4. Air (basse)<br />

Ich gehe hin und komme wieder zu euch. Hättet<br />

ihr mich lieb, so würdet ihr euch freuen.<br />

5. Air (ténor)<br />

Kommt, eilet, stimmet Sait und Lieder<br />

In muntern und erfreuten Ton.<br />

Geht er gleich weg, so kömmt er wieder,<br />

Der hochgelobte Gottessohn.<br />

Der Satan wird indes versuchen,<br />

Den Deinigen gar sehr zu fluchen.<br />

Er ist mir hinderlich,<br />

So glaub ich, Herr, an dich.<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Es ist nichts Verdammliches an denen, die in<br />

Christo Jesu sind.<br />

Le châtiment punition dictée par ton courroux,<br />

Le repos que tu nous destines un jour<br />

Dans le sommeil de la mort<br />

Nous semble le seuil de l’enfer.<br />

Mais ton esprit nous libère de cette erreur<br />

et nous montre que ta volonté vise à notre salut.<br />

Seigneur, comme tu le veut !<br />

Ah, verse donc la joie en mon coeur, en moi, la joie<br />

et l’espérance chancèlent souvent tant mon âme est<br />

infirme et se décourage.<br />

Hélas, notre volonté demeure dans le faux,<br />

Tantôt rétive, tantôt pusillanime,<br />

Se refuse toujours à penser à la mort;<br />

Seul un chrétien instruit dans l’esprit de Dieu<br />

Apprend à s’incliner devant la volonté de Dieu<br />

Et dit :<br />

Seigneur, si telle est ta volonté,<br />

Que les tourments de l’agonie<br />

Arrachent les derniers soupirs à mon coeur,<br />

Pourvu que ma prière ne s’adresse qu’à toi.<br />

Seigneur, si telle est ta volonté,<br />

Dépose mes membres<br />

Dans la poussière et la cendre,<br />

Deposes-y ma dépouille, image corrompue<br />

du péché.<br />

Seigneur, si telle est ta volonté,<br />

Que retentisse le glas mortuaire,<br />

Je me rends, impavide, à son appel,<br />

Mon affliction ayant enfin trouvé l’apaisement.<br />

Telle est la volonté du Père,<br />

Qui nous a créés;<br />

Son Fils nous a dispensé à profusion<br />

Bienfaits et grâce;<br />

et Dieu, l’Esprit Saint,<br />

Nous gouverne lui aussi dans la foi<br />

Pour nous conduire au royaume céleste.<br />

Qu’il soit loué, honoré et glorifié !<br />

Celui qui m’aime gardera ma parole II<br />

Celui qui m’aime gardera ma parole et mon Père<br />

l’aimera, et nous viendrons à lui et nous établirons<br />

chez lui notre demeure.<br />

Viens, viens, mon coeur t’est ouvert,<br />

Ah, fais-en ta demeure !<br />

Je t’aime, aussi dois-je espérer que ta promesse<br />

s’accomplisse véritablement en moi,<br />

Car le Père affectionne qui le recherche,<br />

le craint, l’aime et l’honore.<br />

Je ne doute pas d’être exaucé<br />

et de connaître ton réconfort.<br />

La demeure est prête.<br />

Tu trouves un coeur qui n’est dévoué qu’à toi seul,<br />

Aussi ne m’impose pas l’affront<br />

De songer t’éloigner de moi.<br />

Jamais plus, non, jamais plus je ne laisserai cela<br />

se produire !<br />

Je m’en vais et je reviendrai à vous. Si vous<br />

m’aimiez, vous vous réjouiriez.<br />

Venez, accourez, accordez joyeusement la lyre et<br />

entonnez des chants vibrants d’allégresse.<br />

S’il s’apprête à partir, il reviendra,<br />

Le fils hautement glorifié de Dieu.<br />

Entre-temps Satan ne manquera pas d’essayer<br />

De causer la damnation de ton sujet.<br />

S’il s’avise de m’importuner,<br />

Cela sera en vain puisque je crois<br />

en toi, Seigneur.<br />

Il n’y a donc maintenant plus de condamnation<br />

pour ceux qui sont dans le Christ Jésus.<br />

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58<br />

7. Air (alto)<br />

Nichts kann mich erretten<br />

Von höllischen Ketten<br />

Als, Jesu, dein Blut.<br />

Dein Leiden, dein Sterben<br />

Macht mich ja zum erben :<br />

Ich lache der Wut.<br />

8. Choral<br />

Kein Menschenkind hier auf der erd<br />

Ist dieser edlen Gabe wert,<br />

Bei uns ist kein Verdienen;<br />

Hier gilt gar nichts als Lieb und Gnad,<br />

Die Christus uns verdienet hat<br />

Mit Büßen und Versühnen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B, Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, hautbois I/II, hautbois da caccia,<br />

violon solo, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 75<br />

Die Elenden sollen essen<br />

. Chœur<br />

Die elenden sollen essen, daß sie satt werden, und<br />

die nach dem Herrn fragen, werden ihn preisen.<br />

euer Herz soll ewiglich leben.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Was hilft des Purpurs Majestät,<br />

Da sie vergeht ?<br />

Was hilft der größte Überfluß,<br />

Weil alles, so wir sehen,<br />

Verschwinden muß ?<br />

Was hilft der Kitzel eitler Sinnen,<br />

Denn unser Leib muß selbst von hinnen ?<br />

Ach, wie geschwind ist es geschehen,<br />

Daß Reichtum, Wollust, Pracht<br />

Den Geist zur Hölle macht !<br />

3. Air (ténor)<br />

Mein Jesus soll mein alles sein !<br />

Mein Purpur ist sein teures Blut,<br />

Er selbst mein allerhöchstes Gut,<br />

Und seines Geistes Liebesglut<br />

Mein allersüß’ster Freudenwein.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Gott stürzet und erhöhet<br />

In Zeit und ewigkeit.<br />

Wer in der Welt den Himmel sucht,<br />

Wird dort verflucht.<br />

Wer aber hier die Hölle überstehet,<br />

Wird dort erfreut.<br />

5. Air (soprano)<br />

Ich nehme mein Leiden mit Freuden auf mich.<br />

Wer Lazarus’ Plagen<br />

Geduldig ertragen,<br />

Den nehmen die engel zu sich.<br />

6. Récitatif (soprano)<br />

Indes schenkt Gott ein gut Gewissen,<br />

Dabei ein Christe kann<br />

ein kleines Gut mit großer Lust genießen.<br />

Ja, führt er auch durch lange Not<br />

Zum Tod,<br />

So ist es doch am ende wohlgetan.<br />

7. Chœur<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan;<br />

Muß ich den Kelch gleich schmecken,<br />

Der bitter ist nach meinem Wahn,<br />

Laß ich mich doch nicht schrecken,<br />

Weil doch zuletzt<br />

Ich werd ergötzt<br />

Mit süßem Trost im Herzen;<br />

Da weichen alle Schmerzen.<br />

8. Sinfonia<br />

9. Récitatif (alto)<br />

Nur eines kränkt<br />

ein christliches Gemüte :<br />

Wenn es an seines Geistes Armut denkt.<br />

es gläubt zwar Gottes Güte,<br />

Die alles neu erschafft;<br />

Doch mangelt ihm die Kraft,<br />

Dem überirdschen Leben<br />

Das Wachstum und die Frucht zu geben.<br />

0. Air (alto)<br />

Jesus macht mich geistlich reich.<br />

Kann ich seinen Geist empfangen,<br />

Will ich weiter nichts verlangen;<br />

Denn mein Leben wächst zugleich.<br />

Jesus macht mich geistlich reich.<br />

Jésus, rien d’autre que ton sang<br />

Ne peut me sauver des chaînes infernales !<br />

Ton martyre, ta mort<br />

Font de moi l’héritier de ton royaume<br />

Et je me ris de la fureur de Satan.<br />

Aucun être humain sur cette terre<br />

N’est digne de cette noble offrande,<br />

Le mérite ne nous en revient pas;<br />

Ici rien d’autre ne vaut que l’amour et la grâce<br />

Que le Christ nous a mérités<br />

Par la pénitence et l’expiation.<br />

Les pauvres auront à manger<br />

Les pauvres auront à manger et seront rassasiés;<br />

Ils joueront le Seigneur, ceux qui le cherchent.<br />

Que leur coeur vive à jamais.<br />

Que sert la majesté de la pourpre<br />

Puisqu’elle est éphémère ?<br />

Que sert la plus grande opulence,<br />

Puisque tout ce que nous voyons<br />

est destiné à disparaître ?<br />

Que sert la vaine volupté des sens puisque notre<br />

chair elle-même est condamnée à trépasser ?<br />

Ah, comme la richesse, la luxure, le faste<br />

Ont vite fait de conduire l’esprit à l’enfer !<br />

Que mon Jésus soit tout mon bonheur !<br />

Ma pourpre, c’est son sang précieux,<br />

Lui-même est mon bien suprême<br />

et l’ardeur de son amour<br />

est pour moi le plus doux vin d’allégresse.<br />

Dieu abaisse et élève<br />

Dans le temps comme dans l’éternité.<br />

Celui qui cherche le ciel en ce monde<br />

Y sera maudit.<br />

Mais celui qui surmonte <strong>ici</strong>-bas l’enfer<br />

Connaîtra la fél<strong>ici</strong>te dans l’au-delà.<br />

J’accepte avec joie ma souffrance.<br />

Celui qui subit patiemment<br />

Le tourment de Lazare,<br />

Les anges l’accueillent parmi eux.<br />

Dieu accordant bonne conscience,<br />

Un chrétien peut, aussi jouir avec délectation<br />

D’un bien minime.<br />

Et s’il le mene à la mort<br />

A travers maintes et longues détresses<br />

en fin de compte, tout est bien ainsi.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait.<br />

Dussé-je goûter sur le champ le calice<br />

Qui dans ma folie me semble amer,<br />

Je ne m’en effraie cependant point<br />

Car finalement<br />

Un doux réconfort<br />

Viendra délecter mon coeur<br />

Et toutes les peines s’évanouiront.<br />

Une seule chose afflige : une âme chrétienne,<br />

C’est de penser à la pauvreté, à la faiblesse de son<br />

esprit. Une conscience chrétienne croit certes à la<br />

bonté de Dieu, qui ne cesse de recréer<br />

toute chose,<br />

Mais il lui manque la force<br />

D’offrir à la vie céleste<br />

Les fruits de la prospérité.<br />

Jésus m’enrichit spirituellement.<br />

S’il m’est donné de recevoir son esprit,<br />

Je ne veux réclamer rien de plus,<br />

Car ma vie prospère en même temps.


. Récitatif (basse)<br />

Wer nur in Jesu bleibt,<br />

Die Selbstverleugnung treibt,<br />

Daß er in Gottes Liebe<br />

Sich gläubig übe,<br />

Hat, wenn das Irdische verschwunden,<br />

Sich selbst und Gott gefunden.<br />

. Air (basse)<br />

Mein Herze glaubt und liebt.<br />

Denn Jesu süße Flammen,<br />

Aus den’ die meinen stammen,<br />

Gehn über mich zusammen,<br />

Weil er sich mir ergibt.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

O Armut, der kein Reichtum gleicht !<br />

Wenn aus dem Herzen<br />

Die ganze Welt entweicht<br />

Und Jesus nur allein regiert.<br />

So wird ein Christ zu Gott geführt !<br />

Gib, Gott, daß wir es nicht verscherzen !<br />

4. Chœur<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

Dabei will ich verbleiben.<br />

es mag mich auf die rauhe Bahn<br />

Not, Tod und elend treiben;<br />

So wird Gott mich<br />

Ganz väterlich<br />

In seinen Armen halten;<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

hautbois I/II, hautbois d’amour, violon I/II, alto,<br />

continuo (+ basson)<br />

BWV 76<br />

Die Himmel erzählen die ehre Gottes<br />

. Chœur<br />

Die Himmel erzählen die ehre Gottes, und die<br />

Feste verkündiget seiner Hände Werk.<br />

es ist keine Sprache noch Rede, da man nicht ihre<br />

Stimme höre.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

So läßt sich Gott nicht unbezeuget !<br />

Natur und Gnade redt alle Menschen an :<br />

Dies alles hat ja Gott getan,<br />

Daß sich die Himmel regen<br />

Und Geist und Körper sich bewegen.<br />

Gott selbst hat sich zu euch geneiget<br />

Und ruft durch Boten ohne Zahl :<br />

Auf, kommt zu meinem Liebesmahl !<br />

3. Air (soprano)<br />

Hört, ihr Völker, Gottes Stimme,<br />

eilt zu seinem Gnadenthron !<br />

Aller Dinge Grund und ende<br />

Ist sein eingeborner Sohn :<br />

Daß sich alles zu ihm wende.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Wer aber hört,<br />

Da sich der größte Haufen<br />

Zu andern Göttern kehrt ?<br />

Der ältste Götze eigner Lust<br />

Beherrscht der Menschen Brust.<br />

Die Weisen brüten Torheit aus,<br />

Und Belial sitzt wohl in Gottes Haus,<br />

Weil auch die Christen selbst von Christo laufen.<br />

5. Air (basse)<br />

Fahr hin, abgöttische Zunft !<br />

Sollt sich die Welt gleich verkehren,<br />

Will ich doch Christum verehren,<br />

Er ist das Licht der Vernunft.<br />

6. Récitatif (alto)<br />

Du hast uns, Herr, von allen Straßen<br />

Zu dir geruft<br />

Als wir im Finsternis der Heiden saßen,<br />

Und, wie das Licht die Luft<br />

Belebet und erquickt,<br />

Uns auch erleuchtet und belebet,<br />

Ja mit dir selbst gespeiset und getränket<br />

Und deinen Geist geschenket,<br />

Der stets in unserm Geiste schwebet.<br />

Drum sei dir dies Gebet demütigst zugeschickt :<br />

Seul celui qui reste en Jésus,<br />

Celui qui se renie lui-même<br />

Pour pratiquer dans la foi l’amour de Dieu,<br />

Celui-là, quand les biens de ce monde se<br />

sont évanouis,<br />

S’est trouvé lui-même et a trouvé Dieu.<br />

Mon coeur est rempli de foi et d’amour.<br />

Les douces flammes de Jésus,<br />

Dont naissent les miennes,<br />

M’enveloppent de leur auréole,<br />

Car il se livre à moi.<br />

Ô pauvreté que n’égale aucune richesse !<br />

C’est lorsque le monde entier se retire de<br />

notre coeur<br />

Alors gouverné par Jésus seul, qu’un chrétien est<br />

conduit à Dieu.<br />

Veuille, ô Dieu, que nous ne perdions pas par notre<br />

faute cette chance de salut !<br />

Ce que Dieu fait est bien fait<br />

et je veux m’y tenir.<br />

Que la misère, la mort et la détresse<br />

Me soient imposées sur la voie pleine d’embûches,<br />

Je sais que Dieu<br />

Me gardera, tel un père,<br />

Dans ses bras<br />

et c’est pourquoi Lui seul règne en mon coeur.<br />

Les cieux racontent la gloire de Dieu<br />

Les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue<br />

manifeste l’oeuvre de ses mains. Ce n’est pas un<br />

langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne<br />

soit point entendu.<br />

Ainsi Dieu ne manque-t-il pas de se manifester<br />

à nous !<br />

Nature et grâce, exhortez tous les humains :<br />

Tout ceci est bien l’oeuvre de Dieu, à savoir que les<br />

cieux soient changeants,<br />

et que se meuvent l’esprit et le corps.<br />

C’est Dieu lui-même qui s’est incliné jusqu’à vous<br />

et vous fait appeler par ses messagers innombrables<br />

:<br />

Venez donc et soyez conviés à mon agape !<br />

Écoutez, ô peuples, la voix de Dieu,<br />

Hâtez-vous de rejoindre son trône de grâce !<br />

Le fils qui lui est né<br />

Est le fondement et la raison ultime de<br />

toutes choses :<br />

Que tous se tournent donc vers lui.<br />

Qui cependant écoute cet appel,<br />

Puisque le plus grand nombre<br />

Dresse ses autels à d’autres divinités ?<br />

C’est la plus vieille idole qu’ils aient convoitée.<br />

Qui règne sur le coeur des humains.<br />

La folie couve dans l’esprit des sages<br />

et Belial est fort aise dans la maison de Dieu,<br />

Car les chrétiens eux-mêmes se détournent du<br />

Christ.<br />

Passe donc ton chemin, ô secte idolâtre !<br />

Même si le monde à l’instant se met à l’envers,<br />

Je veux cependant vénérer Christ,<br />

La lumière de la raison.<br />

Tu nous as fait venir, ô Seigneur, par tous<br />

les chemins<br />

Lorsque nous étions plongés dans l’obscurité<br />

des païens,<br />

et telle la lumière qui redonne vie et force aux<br />

espaces aériens,<br />

Ainsi tu nous as éclairés et vivifiés<br />

et tu nous as même donné à manger et à boire<br />

en ta présence, et fait don de ton esprit, lequel<br />

demeure sans cesse en suspens dans notre coeur.<br />

et c’est pourquoi en toute humilité nous t’adressons<br />

cette prière :<br />

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7. Choral<br />

Es woll uns Gott genädig sein<br />

Und seinen Segen geben;<br />

Sein Antlitz uns mit hellem Schein<br />

erleucht zum ewgen Leben,<br />

Daß wir erkennen seine Werk,<br />

Und was ihm lieb auf erden,<br />

Und Jesus Christus’ Heil und Stärk<br />

Bekannt den Heiden werden<br />

Und sie zu Gott bekehren !<br />

8. Sinfonia<br />

9. Récitatif (basse)<br />

Gott segne noch die treue Schar,<br />

Damit sie seine ehre<br />

Durch Glauben, Liebe, Heiligkeit<br />

erweise und vermehre.<br />

Sie ist der Himmel auf der erden<br />

Und muß durch steten Streit<br />

Mit Haß und mit Gefahr<br />

In dieser Welt gereinigt warden.<br />

0. Air (ténor)<br />

Hasse nur, hasse mich recht,<br />

Feindlichs Geschlecht !<br />

Christum gläubig zu umfassen,<br />

Will ich alle Freude lassen.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Ich fühle schon im Geist,<br />

Wie Christus mir<br />

Der Liebe Süßigkeit erweist<br />

Und mich mit Manna speist,<br />

Damit sich unter uns allhier<br />

Die brüderliche Treue<br />

Stets stärke und verneue.<br />

. Air (alto)<br />

Liebt, ihr Christen, in der Tat !<br />

Jesus stirbet für die Brüder,<br />

Und sie sterben für sich wieder,<br />

Weil er sich verbunden hat.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

So soll die Christenheit<br />

Die Liebe Gottes preisen<br />

Und sie an sich erweisen :<br />

Bis in die ewigkeit<br />

Die Himmel frommer Seelen<br />

Gott und sein Lob erzählen.<br />

4. Choral<br />

Es danke, Gott, und lobe dich<br />

Das Volk in guten Taten;<br />

Das Land bringt Frucht und bessert sich,<br />

Dein Wort ist wohlgeraten.<br />

Uns segne Vater und der Sohn,<br />

Uns segne Gott, der Heilge Geist,<br />

Dem alle Welt die ehre tu,<br />

Für ihm sich fürchte allermeist<br />

Und sprech von Herzen : Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

hautbois I/II, hautbois d’amour, violon I/II, violon<br />

solo, viole de gambe, continuo<br />

BWV 77<br />

Du sollt Gott, deinen Herren, lieben<br />

. Chœur<br />

Du sollt Gott, deinen Herren, lieben von ganzem<br />

Herzen, von ganzer Seele, von allen Kräften und<br />

von ganzem Gemüte und deinen Nächsten als<br />

dich selbst.<br />

. Récitatif (basse)<br />

So muß es sein !<br />

Gott will das Herz vor sich alleine haben.<br />

Man muß den Herrn von ganzer Seelen<br />

Zu seiner Lust erwählen<br />

Und sich nicht mehr erfreun,<br />

Als wenn er das Gemüte<br />

Durch seinen Geist entzündt,<br />

Weil wir nur seiner Huld und Güte<br />

Alsdenn erst recht versichert sind.<br />

3. Air (soprano)<br />

Mein Gott, ich liebe dich von Herzen,<br />

Mein ganzes Leben hangt dir an.<br />

Laß mich doch dein Gebot erkennen<br />

Und in Liebe so entbrennen,<br />

Daß ich dich ewig lieben kann.<br />

Dieu veut nous prodiguer sa clémence<br />

et nous donner sa bénédiction;<br />

Sa face fait resplendir à nos yeux<br />

Le rayon lumineux de la vie éternelle,<br />

Afin que nous reconnaissions ses oeuvres<br />

et ce qu’il aime sur la terre,<br />

et pour que le salut et la puissance de Jésus Christ<br />

se révèlent aux païens<br />

et les convertissent à Dieu !<br />

Que Dieu bénisse encore la légion des fidèles<br />

Pour qu’elle témoigne et qu’elle propage<br />

La gloire de celui-ci<br />

Par la foi, par l’amour et par la sainteté.<br />

Car elle est le ciel sur la terre<br />

et doit se purifier <strong>ici</strong>-bas<br />

Dans la lutte constante qu’elle mène<br />

Contre la haine et le péril.<br />

Donne libre cours à ta haine, oui poursuis-moi<br />

donc de ta haine la plus féroce, ô engeance<br />

ennemie !<br />

Car pour embrasser Christ de ma foi,<br />

Je renonce à tout plaisir.<br />

En mon esprit, déjà j’imagine<br />

Comment Christ me dispense<br />

La douceur de l’amour<br />

et comme il me nourrit de manne,<br />

Afin qu’<strong>ici</strong> parmi nous<br />

La fidélité fraternelle<br />

Sans cesse se renforce et se renouvelle.<br />

Témoignez votre amour, ô chrétiens, en vérité !<br />

Jésus est mort pour les frères,<br />

et ceux-ci meurent les uns pour les autres,<br />

Car il les a liés par l’alliance.<br />

Aussi, que la chrétienté<br />

Publie les louanges de l’amour de Dieu<br />

et qu’elle en fasse le témoignage :<br />

et que jusqu’aux siècles des siècles,<br />

Les cieux peuplés d’âmes pieuses<br />

Racontent Dieu et sa gloire.<br />

Ô Dieu, que le peuple te soit reconnaissant<br />

et qu’il loue tes bienfaits;<br />

Le pays porte ses fruits et s’améliore,<br />

Ta parole a germé telle une bonne semence.<br />

Que le père et le fils nous bénissent,<br />

Que Dieu nous bénisse, et le Saint-Esprit<br />

Auquel rend gloire le monde entier,<br />

Que la plupart des humains le craignent,<br />

Et dites du plus profond de votre coeur : Amen.<br />

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu<br />

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton<br />

coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout<br />

ton esprit et ton prochain comme toi-même.<br />

Il doit en être ainsi, Dieu veut avoir les coeurs pour<br />

lui seul, il faut, pour son bonheur, élire le Seigneur<br />

de toute la force de son âme et ne plus se réjouir<br />

que lorsqu’il enflamme notre coeur par le pouvoir<br />

de son esprit.<br />

Car c’est seulement alors que nous sommes assurés<br />

de sa grâce et de sa bonté.<br />

Mon Dieu, je t’aime de tout mon coeur,<br />

Ma vie entière est suspendue à toi.<br />

Fais-moi connaître ta loi<br />

et enflamme-moi d’amour<br />

Afin que je puisse t’aimer éternellement.


4. Récitatif (ténor)<br />

Gib mir dabei, mein Gott ! ein Samariterherz,<br />

Daß ich zugleich den Nächsten liebe<br />

Und mich bei seinem Schmerz<br />

Auch über ihn betrübe,<br />

Damit ich nicht bei ihm vorübergeh<br />

Und ihn in seiner Not nicht lasse.<br />

Gib, daß ich eigenliebe hasse,<br />

So wirst du mir dereinst das Freudenleben<br />

Nach meinem Wunsch, jedoch aus Gnaden geben.<br />

5. Air (alto)<br />

Ach, es bleibt in meiner Liebe<br />

Lauter Unvollkommenheit !<br />

Hab ich oftmals gleich den Willen,<br />

Was Gott saget, zu erfüllen,<br />

Fehlt mir’s doch an Möglichkeit.<br />

6. Choral<br />

Herr, durch den Glauben wohn in mir,<br />

Laß ihn sich immer stärken,<br />

Daß er sei fruchtbar für und für<br />

Und reich in guten Werken;<br />

Daß er sei tätig durch die Lieb,<br />

Mit Freuden und Geduld sich üb,<br />

Dem Nächsten fort zu dienen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette da<br />

tirarsi, hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 78<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

. Chœur<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

Hast durch deinen bittern Tod<br />

Aus des Teufels finstern Höhle<br />

Und der schweren Seelennot<br />

Kräftiglich herausgerissen<br />

Und mich solches lassen wissen<br />

Durch dein angenehmes Wort,<br />

Sei doch itzt, o Gott, mein Hort !<br />

. Air (duo : soprano, alto)<br />

Wir eilen mit schwachen, doch emsigen Schritten,<br />

O Jesu, o Meister, zu helfen zu dir.<br />

Du suchest die Kranken und Irrenden treulich.<br />

Ach höre, wie wir<br />

Die Stimmen erheben, um Hülfe zu bitten !<br />

Es sei uns dein gnädiges Antlitz erfreulich !<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Ach ! ich bin ein Kind der Sünden,<br />

Ach ! ich irre weit und breit.<br />

Der Sünden Aussatz, so an mir zu enden,<br />

Verläßt mich nicht in dieser Sterblichkeit.<br />

Mein Wille trachtet nur nach Bösen.<br />

Der Geist zwar spricht : ach ! wer wird mich<br />

erlösen ?<br />

Aber Fleisch und Blut zu zwingen<br />

Und das Gute zu vollbringen,<br />

Ist über alle meine Kraft.<br />

Will ich den Schaden nicht verhehlen,<br />

So kann ich nicht, wie oft ich fehle, zählen.<br />

Drum nehm ich nun der Sünden Schmerz<br />

und Pein<br />

Und meiner Sorgen Bürde,<br />

So mir sonst unerträglich würde,<br />

Ich liefre sie dir, Jesu, seufzend ein.<br />

Rechne nicht die Missetat,<br />

Die dich, Herr, erzürnet hat !<br />

4. Air (ténor)<br />

Das Blut, so meine Schuld durchstreicht,<br />

Macht mir das Herze wieder leicht<br />

Und spricht mich frei.<br />

Ruft mich der Höllen Heer zum Streite,<br />

So stehet Jesus mir zur Seite,<br />

Daß ich beherzt und sieghaft sei.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Die Wunden, Nägel, Kron und Grab,<br />

Die Schläge, so man dort dem Heiland gab,<br />

Sind ihm nunmehro Siegeszeichen<br />

Und können mir verneute Kräfte reichen.<br />

Wenn ein erschreckliches Gericht<br />

Den Fluch vor die Verdammten spricht,<br />

So kehrst du ihn in Segen.<br />

Mich kann kein Schmerz und keine Pein bewegen,<br />

Weil sie mein Heiland kennt;<br />

Und da dein Herz vor mich in Liebe brennt,<br />

So lege ich hinwieder<br />

Das meine vor dich nieder.<br />

Dies mein Herz, mit Leid vermenget,<br />

So dein teures Blut besprenget,<br />

So am Kreuz vergossen ist,<br />

Geb ich dir, Herr Jesu Christ.<br />

Pour cela, mon Dieu, donne-moi un coeur de<br />

Samaritain, afin que j’aime aussi mon prochain<br />

et que la vue de sa douleur m’inspire de l’affliction<br />

à son égard, et que, de la sorte, je ne passe pas mon<br />

chemin et ne l’abandonne pas à sa détresse.<br />

Fais que je prenne en abomination l’amour de soimême,<br />

ainsi tu m’offriras un jour la fél<strong>ici</strong>té<br />

A laquelle j’aspire, mais qui sera elle aussi un don<br />

de ta grâce.<br />

Hélas, il reste dans mon amour<br />

Tant d’imperfection !<br />

Bien que j’aie souvent le désir immédiat<br />

D’accomplir ce que Dieu nous dicte,<br />

Souvent aussi je n’en suis pas capable.<br />

Seigneur habite en moi par la foi<br />

Laisse la toujours se fortifier.<br />

Qu’elle soit prolifique et riche en bonnes actions<br />

; qu’elle soit capable par l’amour, avec joie et patience,<br />

de servir toujours plus mon prochain.<br />

Jésus, toi qui as par ton martyr<br />

Jésus, toi qui as par ton martyre<br />

Arraché mon âme<br />

A l’antre ténébreux du Diable<br />

et à l’abîme de détresse où elle se débattait,<br />

Toi qui m’en as ensuite rendu conscient<br />

Par ta parole pleine de mansuétude,<br />

Sois dorénavant, ô Dieu, mon refuge !<br />

De nos pas faibles mais empressés, nous accourons<br />

vers toi, ô Jésus, ô maître, pour recevoir ton aide.<br />

Tu accordes fidèlement tes soins aux malades, aux<br />

égarés. Ah, entends comme nos voix s’élèvent pour<br />

implorer ton secours ! Puisse la vue de ta face où<br />

rayonne la grâce nous dispenser<br />

la joie !<br />

Hélas, je suis l’esclave du péché,<br />

Je me méprends et fais fausse route<br />

La lèpre du péché, qui avec le à moi, ne me quittera<br />

pas aussi longtemps que je serai un pauvre mortel.<br />

Mon vouloir n’aspire qu’au mal. L’esprit a beau dire<br />

: hélas, qui me délivrera ? Il est pourtant au-dessus<br />

de mes forces<br />

De vaincre la chair et le sang<br />

et d’accomplir le bien.<br />

Si je veux ne rien dissimuler de toute ma faute,<br />

Je ne puis pourtant dénombrer tous mes manquements.<br />

C’est pourquoi je me défais de la douleur<br />

et du tourment des péchés que je ne pourrais<br />

autrement plus supporter, et je te les livre, Jésus,<br />

en soupirant.<br />

Ne tiens pas compte des crimes<br />

Par lesquels, Seigneur, j’ai provoqué ton courroux.<br />

Le sang qui efface ma faute<br />

Me rend un coeur léger<br />

et m’absout.<br />

Si la légion infernale me défie au combat,<br />

Jésus se tient à mes côtés,<br />

Afin que je sois vaillant et vainqueur.<br />

Les plaies, les clous, la couronne et le tombeau<br />

Qu’a connus le Sauveur, les coups qu’on lui<br />

a infligés<br />

Sont à présent les emblèmes de son triomphe<br />

et peuvent m’insuffler des forces nouvelles.<br />

Lorsqu’un tribunal d’épouvante<br />

Prononcera la malédiction des damnés,<br />

Tu la changeras en bénédiction.<br />

Nulle souffrance, nul tourment ne peuvent me<br />

toucher puisque mon Sauveur les connaît;<br />

et comme ton coeur brûle d’amour pour moi<br />

Je te remets le mien en échange.<br />

Ce coeur nourri de douleur,<br />

Arrosé du précieux sang<br />

Que tu as versé sur la Croix,<br />

Je te le donne, Seigneur Jésus-Christ.<br />

6


6<br />

6. Air (basse)<br />

Nun du wirst mein Gewissen stillen,<br />

So wider mich um Rache schreit,<br />

Ja, deine Treue wird’s erfüllen,<br />

Weil mir dein Wort die Hoffnung beut.<br />

Wenn Christen an dich glauben,<br />

Wird sie kein Feind in ewigkeit<br />

Aus deinen Händen rauben.<br />

7. Choral<br />

Herr, ich glaube, hilf mir Schwachen,<br />

Laß mich ja verzagen nicht;<br />

Du, du kannst mich stärker machen,<br />

Wenn mich Sünd und Tod anficht.<br />

Deiner Güte will ich trauen,<br />

Bis ich fröhlich werde schauen<br />

Dich, Herr Jesu, nach dem Streit<br />

In der süßen ewigkeit.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, corno, flauto<br />

traverso, hautbois I/II, violon I/II, alto, violone,<br />

continuo<br />

BWV 79<br />

Gott der Herr ist Sonn und Schild<br />

. Chœur<br />

Gott der Herr ist Sonn und Schild. Der Herr gibt<br />

Gnade und ehre, er wird kein Gutes mangeln<br />

lassen den Frommen.<br />

. Air (alto)<br />

Gott ist unsre Sonn und Schild !<br />

Darum rühmet dessen Güte<br />

Unser dankbares Gemüte,<br />

Die er für sein Häuflein hegt.<br />

Denn er will uns ferner schützen,<br />

Ob die Feinde Pfeile schnitzen<br />

Und ein Lästerhund gleich billt.<br />

3. Choral<br />

Nun danket alle Gott<br />

Mit Herzen, Mund und Händen,<br />

Der große Dinge tut<br />

An uns und allen enden,<br />

Der uns von Mutterleib<br />

Und Kindesbeinen an<br />

Unzählig viel zugut<br />

Und noch itzund getan.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Gottlob, wir wissen<br />

Den rechten Weg zur Seligkeit;<br />

Denn, Jesu, du hast ihn uns durch dein Wort<br />

gewiesen,<br />

Drum bleibt dein Name jederzeit gepriesen.<br />

Weil aber viele noch<br />

Zu dieser Zeit<br />

An fremdem Joch<br />

Aus Blindheit ziehen müssen,<br />

Ach ! so erbarme dich<br />

Auch ihrer gnädiglich,<br />

Daß sie den rechten Weg erkennen<br />

Und dich bloß ihren Mittler nennen.<br />

5. Air (duo : soprano, basse)<br />

Gott, ach Gott, verlaß die Deinen<br />

Nimmermehr !<br />

Laß dein Wort uns helle scheinen;<br />

Obgleich sehr<br />

Wider uns die Feinde toben,<br />

So soll unser Mund dich loben.<br />

6. Choral<br />

Erhalt uns in der Wahrheit,<br />

Gib ewigliche Freiheit,<br />

Zu preisen deinen Namen<br />

Durch Jesum Christum. Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, corno I/II, timbales,<br />

flauto traverso I/II, hautbois solo, hautbois<br />

I/II, violon I/II, alto, Continuo<br />

BWV 80<br />

Ein feste Burg ist unser Gott<br />

. Chœur<br />

Ein feste Burg ist unser Gott,<br />

ein gute Wehr und Waffen;<br />

er hilft uns frei aus aller Not,<br />

Die uns itzt hat betroffen.<br />

Der alte böse Feind,<br />

Mit ernst er’s jetzt meint,<br />

Groß Macht und viel List<br />

Sein grausam Rüstung ist,<br />

Auf erd ist nicht seinsgleichen.<br />

Tu vas maintenant apaiser ma conscience<br />

Qui crie vengeance contre moi-même;<br />

Oui, ton amour fidèle va descendre en elle<br />

Parce que ta parole me dispense l’espérance.<br />

Lorsque les chrétiens croient en toi,<br />

Nul ennemi ne saurait jamais<br />

Les arracher de tes mains.<br />

Seigneur, je suis croyant, aide-moi dans<br />

ma faiblesse,<br />

Ne me laisse pas perdre courage,<br />

Toi qui peux me rendre plus fort<br />

Lorsque le péché et la mort m’assaillent.<br />

Je mets ma confiance en ta bonté<br />

Jusqu’à ce qu’il me soit donné, après le combat,<br />

De jouir de ta contemplation, Seigneur Jésus,<br />

Dans les délices de l’éternité.<br />

Dieu, le Seigneur, est soleil et bouclier<br />

Dieu, le Seigneur, est soleil et bouclier. Le Seigneur<br />

donne grâce et gloire, il ne refusera pas le bonheur<br />

à ceux qui sont pieux.<br />

Dieu est notre soleil et notre bouclier !<br />

C’est pourquoi notre coeur reconnaissant<br />

Le loue de la bonté<br />

Qu’il prodigue à la poignée de ses fidèles.<br />

Il continuera en effet à nous protéger,<br />

Que les ennemis taillent leurs flèches contre nous<br />

Ou que les mécréants nous accablent de leurs<br />

blasphèmes.<br />

Rendez tous grâce à Dieu, par votre coeur, vos<br />

paroles et vos actes, à lui qui accomplit tant de<br />

bienfaits pour nous, à lui qui nous comble depuis<br />

le sein de notre mère, depuis notre plus tendre<br />

enfance, d’innombrables marques de bonté et qui<br />

continue à nous en prodiguer.<br />

Dieu soit loué, nous connaissons<br />

Le bon chemin pour parvenir à la fél<strong>ici</strong>té;<br />

C’est toi, Jésus, qui nous l’a indiqué par ta parole,<br />

Aussi que ton nom soit magnifié à toute heure.<br />

Mais comme tant d’autres,<br />

Par aveuglement,<br />

Doivent encore en ce moment<br />

Peiner sous un joug trompeur,<br />

Ah, aie donc, dans ta grâce,<br />

Afin qu’ils puissent reconnaître le bon chemin<br />

Et ne nomment toi seul leur médiateur.<br />

Dieu, ah ! Dieu, n’abandonne<br />

Plus jamais les tiens !<br />

Fais briller à nos yeux ta parole;<br />

Aussi furieusement que les ennemis<br />

Se déchaînent contre nous,<br />

Que nos lèvres proclament ta louange.<br />

Garde-nous dans la vérité,<br />

Donne-nous la liberté éternelle,<br />

Pour que ton nom soit glorifié<br />

Par Jésus-Christ amen !<br />

C’est un rempart que notre Dieu<br />

C’est un rempart que notre Dieu, une solide<br />

défense et une bonne arme. Il nous délivre de toute<br />

épreuve qui s’abattrait sur nous ;<br />

Le vieil ennemi s’en prend maintenant sérieusement<br />

à nous. Puissance et ruse sont son armement<br />

le plus cruel et il n’a pas son pareil sur la terre.


. Air (basse) et Choral (soprano)<br />

Alles, was von Gott geboren,<br />

Ist zum Siegen auserkoren.<br />

Mit unsrer Macht ist nichts getan,<br />

Wir sind gar bald verloren.<br />

es streit’ vor uns der rechte Mann,<br />

Den Gott selbst hat erkoren.<br />

Wer bei Christi Blutpanier<br />

In der Taufe Treu geschworen,<br />

Siegt im Geiste für und für.<br />

Fragst du, wer er ist ?<br />

er heißt Jesus Christ,<br />

Der Herre Zebaoth,<br />

Und ist kein andrer Gott,<br />

Das Feld muß er behalten.<br />

Alles, was von Gott geboren,<br />

Ist zum Siegen auserkoren.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Erwäge doch, Kind Gottes, die so große Liebe,<br />

Da Jesus sich<br />

Mit seinem Blute dir verschriebe,<br />

Wormit er dich<br />

Zum Kriege wider Satans Heer und wider Welt,<br />

und Sünde<br />

Geworben hat !<br />

Gib nicht in deiner Seele<br />

Dem Satan und den Lastern statt !<br />

Laß nicht dein Herz,<br />

Den Himmel Gottes auf der erden,<br />

Zur Wüste werden !<br />

Bereue deine Schuld mit Schmerz,<br />

Daß Christi Geist mit dir sich fest verbinde !<br />

4. Air (soprano)<br />

Komm in mein Herzenshaus,<br />

Herr Jesu, mein Verlangen !<br />

Treib Welt und Satan aus<br />

Und laß dein Bild in mir erneuert prangen !<br />

Weg, schnöder Sündengraus !<br />

5. Choral<br />

Und wenn die Welt voll Teufel wär<br />

Und wollten uns verschlingen,<br />

So fürchten wir uns nicht so sehr,<br />

es soll uns doch gelingen.<br />

Der Fürst dieser Welt,<br />

Wie saur er sich stellt,<br />

Tut er uns doch nicht,<br />

Das macht, er ist gericht’,<br />

ein Wörtlein kann ihn fällen.<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

So stehe dann bei Christi blutgefärbten Fahne,<br />

O Seele, fest<br />

Und glaube, daß dein Haupt dich nicht verläßt,<br />

Ja, daß sein Sieg<br />

Auch dir den Weg zu deiner Krone bahne !<br />

Tritt freudig an den Krieg !<br />

Wirst du nur Gottes Wort<br />

So hören als bewahren,<br />

So wird der Feind gezwungen auszufahren,<br />

Dein Heiland bleibt dein Hort !<br />

7. Air (duo : alto, basse)<br />

Wie selig sind doch die, die Gott im Munde tragen,<br />

Doch selger ist das Herz, das ihn im Glauben<br />

trägt !<br />

es bleibet unbesiegt und kann die Feinde schlagen<br />

Und wird zuletzt gekrönt, wenn es den Tod erlegt.<br />

8. Choral<br />

Das Wort sie sollen lassen stahn<br />

Und kein’ Dank dazu haben.<br />

er ist bei uns wohl auf dem Plan<br />

Mit seinem Geist und Gaben.<br />

Nehmen sie uns den Leib,<br />

Gut, ehr, Kind und Weib,<br />

Laß fahren dahin,<br />

Sie habens kein’ Gewinn;<br />

Das Reich muß uns doch bleiben.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

hautbois d’amour I/II, taille, hautbois da caccia,<br />

violon I/II, alto, continuo (+ violoncelle, violone)<br />

BWV 81<br />

Jesus schläft, was soll ich hoffen ?<br />

. Air (alto)<br />

Jesus schläft, was soll ich hoffen ?<br />

Seh ich nicht<br />

Mit erblaßtem Angesicht<br />

Schon des Todes Abgrund offen ?<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Herr ! warum trittest du so ferne ?<br />

Warum verbirgst du dich zur Zeit der Not,<br />

Da alles mir ein kläglich ende droht ?<br />

Tout ce qui est né de Dieu est appelé à la victoire.<br />

Nous sommes totalement perdus si nous ne comptons<br />

que sur nos forces. Il combat pour nous, lui le<br />

juste que Dieu a choisi lui-même.<br />

Celui qui sur la bannière du sang du Christ a<br />

promis fidélité à son baptême, triomphe de toute<br />

manière en esprit. Demandes-tu qui il est ? Il<br />

s’appelle Jésus-Christ, le Seigneur tout puissant,<br />

et il n’y a pas d’autre Dieu que lui qui ne doive<br />

occuper le terrain.<br />

Tout ce qui est né de Dieu est appelé à la victoire.<br />

Rends toi compte, enfant de Dieu, du grand amour<br />

qu’a inscrit Jésus par son sang, et avec lequel il t’a<br />

associé au combat contre les forces de l’ennemi et<br />

contre le monde et son péché ;<br />

N’accordes aucune place en ton âme à Satan et<br />

à ses blasphèmes, ne laisse pas ton coeur, ciel de<br />

Dieu sur la terre devenir un désert !<br />

Repents toi de tes fautes avec douleur pour que<br />

l’Esprit du Christ puisse se lier au tien.<br />

Viens Seigneur, toi mon seul désir, dans la maison<br />

de mon coeur pour y chasser le monde et l’ennemi<br />

et pour y faire de nouveau resplendir<br />

ton image !<br />

Au loin ! péché cruel !<br />

Et même si le monde était plein de démons prêts<br />

à nous engloutir, nous n’en serions pas effrayés<br />

pour autant,<br />

Car nous l’emporterons.<br />

Le prince de ce monde, malgré tout le mal qu’il se<br />

donne ne peut rien contre nous puisqu’un simple<br />

mot peut causer sa perte.<br />

Range-toi donc, mon âme, sous la bannière<br />

ensanglantée du Christ et crois ferme que ton<br />

chef ne t’oubliera jamais. Oui, que sa victoire te<br />

fraie à toi aussi la voie qui conduit à la couronne !<br />

engage-toi d’un coeur joyeux dans le combat ! Il te<br />

suffit d’écouter et de mettre en pratique la parole de<br />

Dieu pour que l’ennemi soit contraint de battre en<br />

retraite. Le Sauveur reste ton refuge.<br />

Bienheureux ceux qui portent Dieu sur leurs<br />

lèvres, mais encore plus le coeur qui le porte dans<br />

sa foi ! Il demeure invincible et peut battre tout<br />

ennemi. Et pour finir il sera couronné lorsqu’il<br />

succombera à la mort.<br />

Ils abandonnent sa parole et n’en reçoivent donc<br />

aucune récompense. Pour nous il entre en lice avec<br />

son esprit et ses dons. Qu’ils nous prennent nos<br />

corps, nos biens, notre honneur, nos femmes et nos<br />

enfants, et même qu’ils nous exilent, ils n’en auront<br />

aucun profit : le Royaume nous restera conservé.<br />

Jésus dort, que puis-je espérer ?<br />

Jésus dort, que puis-je espérer ?<br />

Ne vois-je pas déjà s’ouvrir devant moi l’abîme de<br />

la mort, de mon regard blême.<br />

Seigneur, pourquoi te tiens-tu si loin ? Pourquoi te<br />

tiens-tu caché dans ce temps de détresse, où tout<br />

tend à une fin pitoyable ?<br />

63


64<br />

Ach, wird dein Auge nicht durch meine Not<br />

beweget<br />

So sonsten nie zu schlummern pfleget ?<br />

Du wiesest ja mit einem Sterne<br />

Vordem den neubekehrten Weisen,<br />

Den rechten Weg zu reisen.<br />

Ach leite mich durch deiner Augen Licht,<br />

Weil dieser Weg nichts als Gefahr verspricht.<br />

3. Air (ténor)<br />

Die schäumenden Wellen von Belials Bächen<br />

Verdoppeln die Wut.<br />

Ein Christ soll zwar wie Wellen stehn,<br />

Wenn Trübsalswinde um ihn gehn,<br />

Doch suchet die stürmende Flut<br />

Die Kräfte des Glaubens zu schwächen.<br />

4. Arioso (basse)<br />

Ihr Kleingläubigen, warum seid ihr so furchtsam ?<br />

5. Air (basse)<br />

Schweig, aufgetürmtes Meer !<br />

Verstumme, Sturm und Wind !<br />

Dir sei dein Ziel gesetzet,<br />

Damit mein auserwähltes Kind<br />

Kein Unfall je verletzet.<br />

6. Récitatif (alto)<br />

Wohl mir, mein Jesus spricht ein Wort,<br />

Mein Helfer ist erwacht,<br />

So muß der Wellen Sturm, des Unglücks Nacht<br />

Und aller Kummer fort.<br />

7. Choral<br />

Unter deinen Schirmen<br />

Bin ich für den Stürmen<br />

Aller Feinde frei.<br />

Laß den Satan wittern,<br />

Laß den Feind erbittern,<br />

Mir steht Jesus bei.<br />

Ob es itzt gleich kracht und blitzt,<br />

Ob gleich Sünd und Hölle schrecken,<br />

Jesus will mich decken.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, flauto I/II, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 82<br />

Ich habe genug<br />

. Air (basse)<br />

Ich habe genug,<br />

Ich habe den Heiland, das Hoffen der Frommen,<br />

Auf meine begierigen Arme genommen;<br />

Ich habe genug !<br />

Ich hab ihn erblickt,<br />

Mein Glaube hat Jesum ans Herze gedrückt;<br />

Nun wünsch ich, noch heute mit Freuden<br />

Von hinnen zu scheiden<br />

. Récitatif (basse)<br />

Ich habe genug.<br />

Mein Trost ist nur allein,<br />

Daß Jesus mein und ich sein eigen möchte sein.<br />

Im Glauben halt ich ihn,<br />

Da seh ich auch mit Simeon<br />

Die Freude jenes Lebens schon.<br />

Laßt uns mit diesem Manne ziehn !<br />

Ach ! möchte mich von meines Leibes Ketten<br />

Der Herr erretten;<br />

Ach ! wäre doch mein Abschied hier,<br />

Mit Freuden sagt ich, Welt, zu dir :<br />

Ich habe genug.<br />

3. Air (basse)<br />

Schlummert ein, ihr matten Augen,<br />

Fallet sanft und selig zu !<br />

Welt, ich bleibe nicht mehr hier,<br />

Hab ich doch kein Teil an dir,<br />

Das der Seele könnte taugen.<br />

Hier muß ich das elend bauen,<br />

Aber dort, dort werd ich schauen<br />

Süßen Friede, stille Ruh.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Mein Gott ! wenn kömmt das schöne : Nun !<br />

Da ich im Friede fahren werde<br />

Und in dem Sande kühler erde<br />

Und dort bei dir im Schoße ruhn ?<br />

Der Abschied ist gemacht,<br />

Welt, gute Nacht !<br />

5. Air (basse)<br />

Ich freue mich auf meinen Tod,<br />

Ach, hätt er sich schon eingefunden.<br />

Da entkomm ich aller Not,<br />

die mich noch auf der Welt gebunden.<br />

Tes yeux ne discerneraient-ils pas ma détresse eux<br />

qui autrefois avaient soin de ne jamais s’assoupir ?<br />

Ainsi tu indiquais le bon chemin avec une étoile<br />

aux sages nouvellement convertis tout au long de<br />

leur voyage. Conduis-moi donc par la lumière<br />

de tes yeux; en effet mon chemin promet d’être<br />

diff<strong>ici</strong>le !<br />

Les vagues tumultueuses des ruisseaux de Bélial redoublent<br />

de fureur. Un chrétien doit d’abord tenir<br />

ferme au milieu des flots quand le vent de l’épreuve<br />

vient à lui, mais le flot tempétueux cherche à<br />

affaiblir la force de la foi.<br />

Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ?<br />

(Matthieu 8, 6)<br />

Silence, tais-toi mer tumultueuse ! Taisez-vous<br />

tempête et vent !<br />

Je t’en donne l’ordre afin que mon enfant élu<br />

Ne soit accidentellement blessé.<br />

Quel bonheur pour moi, mon Seigneur n’a qu’un<br />

mot à dire. Mon Sauveur s’est réveillé ! Alors tempête,<br />

cette nuit de malheur, et tout autre chagrin<br />

doivent me quitter.<br />

Je suis délivré de toutes les tempêtes et de tous mes<br />

ennemis, lorsque je suis sous ton aile.<br />

Satan peut bien s’exciter et l’ennemi s’acharner,<br />

Jésus reste près de moi.<br />

Même s’il tonne et que les éclairs surgissent, même<br />

si mes péchés et l’enfer m’épouvantent, Jésus me<br />

protègera.<br />

Je suis comblé<br />

Je suis comblé, j’ai pris le Sauveur dans mes bras<br />

avides, lui, l’espoir de tout croyant.<br />

Je suis comblé ! Je l’ai vu, ma foi a étreint Jésus ;<br />

À présent je ne souhaite plus que de quitter ce<br />

monde, avec joie.<br />

Je suis comblé. Ma consolation se limite à ce que<br />

Jésus soit mien et que je veuille bien être à lui.<br />

Que je le saisisse dans la foi, et tel Siméon, j’aperçois<br />

les joies d’une autre vie.<br />

Laisse-nous le rejoindre ! Ah ! veuille le Seigneur<br />

me délivrer des chaînes de ce corps. Ah ! si<br />

seulement il était temps de prendre congé d’<strong>ici</strong><br />

; avec quelle joie ne te dirais-je pas, ô monde : Je<br />

suis comblé.<br />

Endormez-vous, yeux fatigués. Fermez vous tranquilles<br />

et comblés. Ô Monde, je ne t’appartiens déjà<br />

plus, il n’y a plus rien en toi qui puisse contenter<br />

mon âme.<br />

Ici je ne peux bâtir que misère, mais là-bas, je<br />

contemplerai la douce paix, le calme, le repos.<br />

Mon Dieu ! quand vient le le beau moment ?<br />

Maintenant ! quand je rejoindrai en paix, étendu<br />

sur le sable, à même la terre froide pour me<br />

reposer en toi ?<br />

J’ai déjà pris congé ; monde, bonne nuit !<br />

Je me réjouis de ma mort. Ah ! puisse-t-elle déjà<br />

se présenter !<br />

J’échapperai alors à toutes les misères qui m’attachent<br />

encore au monde.


Distribution :<br />

Solo : B, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 83<br />

Erfreute Zeit im neuen Bunde<br />

. Air (alto)<br />

Erfreute Zeit im neuen Bunde,<br />

Da unser Glaube Jesum hält.<br />

Wie freudig wird zur letzten Stunde<br />

Die Ruhestatt, das Grab bestellt !<br />

. Intonazione et Récitatif (basse)<br />

Herr, nun lässest du deinen Diener in Friede<br />

fahren, wie du gesaget hast.<br />

Was uns als Menschen schrecklich scheint,<br />

Ist uns ein eingang zu dem Leben.<br />

es ist der Tod<br />

ein ende dieser Zeit und Not,<br />

ein Pfand, so uns der Herr gegeben<br />

Zum Zeichen, dass er’s herzlich meint<br />

Und uns will nach vollbrachtem Ringen<br />

Zum Frieden bringen.<br />

Und weil der Heiland nun<br />

Der Augen Trost, des Herzens Labsal ist,<br />

Was Wunder, daß ein Herz des Todes Furcht<br />

vergißt !<br />

es kann den erfreuten Ausspruch tun :<br />

Denn meine Augen haben deinen Heiland gesehen,<br />

welchen du bereitet hast für allen Völkern.<br />

3. Air (ténor)<br />

Eile, Herz, voll Freudigkeit<br />

Vor den Gnadenstuhl zu treten<br />

Du sollst deinen Trost empfangen<br />

Und Barmherzigkeit erlangen,<br />

Ja, bei kummervoller Zeit,<br />

Stark am Geiste, kräftig beten.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Ja, merkt dein Glaube noch viel Finsternis,<br />

Dein Heiland kann der Zweifel Schatten trennen;<br />

Ja, wenn des Grabes Nacht<br />

Die letzte Stunde schrecklich macht,<br />

So wirst du doch gewiß<br />

Sein helles Licht im Tode selbst erkennen.<br />

5. Choral<br />

Er ist das Heil und selig Licht<br />

Für die Heiden,<br />

Zu erleuchten, die dich kennen nicht,<br />

Und zu weiden.<br />

er ist deins Volks Israel<br />

Der Preis, ehre, Freud und Wonne.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, corno I/II, hautbois<br />

I/II, violon solo, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 84<br />

Ich bin vergnügt mit meinem Glücke<br />

. Air (soprano)<br />

Ich bin vergnügt mit meinem Glücke,<br />

Das mir der liebe Gott beschert.<br />

Soll ich nicht reiche Fülle haben,<br />

So dank ich ihm vor kleine Gaben<br />

Und bin auch nicht derselben wert.<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Gott ist mir ja nichts schuldig,<br />

Und wenn er mir was gibt,<br />

So zeigt er mir, dass er mich liebt;<br />

Ich kann mir nichts bei ihm verdienen,<br />

Denn was ich tu, ist meine Pflicht.<br />

Ja ! wenn mein Tun gleich noch so gut geschienen,<br />

So hab ich doch nichts Rechtes ausgericht’.<br />

Doch ist der Mensch so ungeduldig,<br />

Daß er sich oft betrübt,<br />

Wenn ihm der liebe Gott nicht überflüssig gibt.<br />

Hat er uns nicht so lange Zeit<br />

Umsonst ernähret und gekleidt<br />

Und will uns einsten seliglich<br />

In seine Herrlichkeit erhöhn ?<br />

es ist genug vor mich,<br />

Dass ich nicht hungrig darf zu Bette gehn.<br />

3. Air (soprano)<br />

Ich esse mit Freuden mein weniges Brot<br />

Und gönne dem Nächsten von Herzen das Seine.<br />

Ein ruhig Gewissen, ein fröhlicher Geist,<br />

Ein dankbares Herze, das lobet und preist,<br />

vermehret den Segen, verzuckert die Not.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Im Schweiße meines Angesichts<br />

Will ich indes mein Brot genießen,<br />

Und wenn mein Lebenslauf,<br />

Mein Lebensabend wird beschließen,<br />

So teilt mir Gott den Groschen aus,<br />

Heureux temps de la nouvelle alliance<br />

Heureux temps de la nouvelle alliance, quand<br />

notre foi nous lie à Jésus. Quelle joie sera notre<br />

dernière heure, quand elle trouvera le tombeau<br />

préparé comme un asile de repos.<br />

Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en<br />

aller en paix, selon ta parole. (Luc , 9)<br />

Ce qui nous semble terrible à nous, humains, c’est<br />

la mort qui n’est finalement qu’une entrée dans la<br />

vie, et un terme à ce temps et à cette misère, un<br />

gage que le seigneur nous a donné en signe de<br />

son amour sincère et de son intention de nous<br />

conduire, après la lutte, là où règne la paix.<br />

Et puisque le seigneur est la consolation de nos<br />

yeux, le baume de nos coeurs, quel miracle y a t-il<br />

à ce qu’un coeur oublie la crainte de la mort ? Il<br />

peut lors prononcer cette parole heureuse :<br />

Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as<br />

préparé devant tous les peuples. (Luc ,30-3 )<br />

Cours mon coeur avec allégresse pour rejoindre<br />

le trône de grâce ! Tu pourras y recevoir ta consolation<br />

et y être comblé de miséricorde.<br />

Oui, à cette heure pleine d’angoisse, tu pourras<br />

prier de toutes les forces de ton esprit.<br />

Oui, si ta foi perçoit encore bien des ténèbres, ton<br />

Sauveur, lui peut écarter les ombres du doute ;<br />

Oui si la nuit du tombeau rend effrayante la dernière<br />

heure, tu reconnaîtras à coup sûr, sa brillante<br />

lumière au sein même de la mort.<br />

Il est le salut et la lumière des païens, pour éclairer<br />

ceux qui ne le connaissent pas et pour les nourrir.<br />

Il est pour ton peuple d’Israël, la gloire, l’honneur,<br />

la joie et l’allégresse.<br />

Je suis satisfait de mon bonheur<br />

Je suis satisfait de mon bonheur, celui que Dieu m’a<br />

accordé. Même si je ne reçois pas une multitude de<br />

biens, je suis déjà reconnaissant de ce que j’ai reçu,<br />

ce que je ne mérite déjà pas.<br />

Dieu ne me doit rien et lorsqu’il me donne quelque<br />

chose, il me montre déjà son amour.<br />

Je ne puis rien obtenir de lui par mes mérites.<br />

Car ce que je fais n’est que ce que je dois faire. Oui,<br />

aussi louables que me semblent mes actes, je n’ai en<br />

fait jamais accompli ce qui est<br />

vraiment juste.<br />

Mais l’homme est tellement impatient qu’il s’attriste<br />

déjà si Dieu ne lui donne pas de manière surabondante.<br />

Ne nous a t-il pas depuis si longtemps<br />

déjà donné couvert et habit ? Et ne veut t-il pas<br />

plus tard nous élever dans sa splendeur suprême ?<br />

C’est suffisant pour moi de ne pas avoir à m’endormir<br />

affamé.<br />

Je mange avec joie le peu de pain qui est le mien et<br />

je n’envie pas de suite celui de mon prochain. Une<br />

conscience tranquille, un esprit joyeux, un coeur<br />

reconnaissant qui loue et rend grâces, augmente la<br />

bénédiction et adoucit la détresse.<br />

C’est à la sueur de mon front que je veux manger<br />

mon pain, et lorsque viendra le crépuscule de ma<br />

vie qui mettra un terme à mon existence, Dieu<br />

me donnera le denier sur lequel se tient le ciel. Je<br />

n’ai besoin de rien d’autre que de recevoir ce don<br />

65


66<br />

Da steht der Himmel drauf.<br />

O ! wenn ich diese Gabe<br />

zu meinem Gnadenlohne habe,<br />

So brauch ich weiter nichts.<br />

5. Choral<br />

Ich leb indes in dir vergnüget<br />

Und sterb ohn alle Kümmernis,<br />

Mir genüget, wie es mein Gott füget,<br />

Ich glaub und bin es ganz gewiß :<br />

Durch deine Gnad und Christi Blut<br />

Machst du’s mit meinem ende gut.<br />

Distribution :<br />

Solo : S. Choeur : S A T B, hautbois, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 85<br />

Ich bin ein guter Hirt<br />

. Air (basse)<br />

Ich bin ein guter Hirt, ein guter Hirt läßt sein<br />

Leben für die Schafe.<br />

. Air (alto)<br />

Jesus ist ein guter Hirt;<br />

Denn er hat bereits sein Leben<br />

Für die Schafe hingegeben,<br />

Die ihm niemand rauben wird.<br />

Jesus ist ein guter Hirt.<br />

3. Choral (soprano)<br />

Der Herr ist mein getreuer Hirt,<br />

Dem ich mich ganz vertraue,<br />

Zur Weid er mich, sein Schäflein, führt<br />

Auf schöner grünen Aue,<br />

Zum frischen Wasser leit er mich,<br />

Mein Seel zu laben kräftiglich<br />

Durch selig Wort der Gnaden.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Wenn die Mietlinge schlafen,<br />

Da wachtet dieser Hirt bei seinen Schafen,<br />

So daß ein jedes in gewünschter Ruh<br />

Die Trift und Weide kann genießen,<br />

In welcher Lebensströme fließen.<br />

Denn sucht der Höllenwolf gleich einzudringen,<br />

Die Schafe zu verschlingen,<br />

So hält ihm dieser Hirt doch seinen Rachen zu.<br />

5. Air (ténor)<br />

Seht, was die Liebe tut.<br />

Mein Jesus hält in guter Hut<br />

Die Seinen feste eingeschlossen<br />

Und hat am Kreuzesstamm vergossen<br />

Für sie sein teures Blut.<br />

6. Choral<br />

Ist Gott mein Schutz und treuer Hirt,<br />

Kein Unglück mich berühren wird :<br />

Weicht, alle meine Feinde,<br />

Die ihr mir stiftet Angst und Pein,<br />

es wird zu eurem Schaden sein,<br />

Ich habe Gott zum Freunde.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, violoncelle piccolo, continuo<br />

BWV 86<br />

Wahrlich, wahrlich, ich sage euch<br />

. Arioso (basse)<br />

Wahrlich, wahrlich, ich sage euch, so ihr den Vater<br />

etwas bitten werdet in meinem Namen, so wird<br />

er’s euch geben.<br />

. Air (alto)<br />

Ich will doch wohl Rosen brechen,<br />

Wenn mich gleich die itzt Dornen stechen.<br />

Denn ich bin der Zuversicht,<br />

Dass mein Bitten und mein Flehen<br />

Gott gewiß zu Herzen gehen,<br />

weil es mir sein Wort verspricht.<br />

3. Choral (soprano)<br />

Und was der ewig gültig Gott<br />

In seinem Wort versprochen hat,<br />

Geschworn bei seinem Namen,<br />

Das hält und gibt er gwiß fürwahr.<br />

Der helf uns zu der engel Schar<br />

Durch Jesum Christum, amen.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Gott macht es nicht gleichwie die Welt,<br />

Die viel verspricht und wenig hält;<br />

Denn was er zusagt, muß geschehen,<br />

Daß man daran kann seine Lust und Freude sehen.<br />

de sa grâce.<br />

Cependant je vis satisfait en toi et meurs sans<br />

aucune inquiétude. Il me suffit que mon Dieu<br />

en dispose. Je crois et je suis convaincu que par<br />

la grâce et le sang du Christ tu me prépares une<br />

merveilleuse fin.<br />

Je suis un bon berger<br />

Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie<br />

pour ses brebis. (Jean 0, )<br />

Jésus est un bon berger parce qu’il a déjà donné<br />

sa vie pour ses brebis, et que personne ainsi ne<br />

viendra lui ravir.<br />

Jésus est un bon berger.<br />

Le Seigneur est mon fidèle berger en qui j’ai toute<br />

confiance. Il me conduit, moi sa brebis dans de<br />

verts pâturages et me dirige vers les eaux tranquilles<br />

(psaume 3, ,3)<br />

Mon âme se ressource puissamment par la<br />

parole de grâce.<br />

C’est quand les mercenaires eux dorment, que ce<br />

pasteur, lui, veille sur ses brebis. Ainsi chacune d’elles<br />

peut profiter en toute tranquillités des pâtures<br />

et des pâturages où ruissellent les fleuves de vie.<br />

Quand le loup maudit cherche à pénétrer dans<br />

l’enclos pour dévorer les brebis, ce berger<br />

le musèle.<br />

Voyez, ce que l’amour peut faire ! Jésus tient les<br />

siens solidement rassemblés sous sa garde. et il a<br />

répandu son sang précieux pour eux sur le bois<br />

de la Croix.<br />

Si Dieu est mon abri et mon berger fidèle, aucun<br />

malheur ne m’atteindra : éloignez-vous, vous tous<br />

mes ennemis, vous qui ne m’offrez qu’inquiétude<br />

et tourment. Ce sera à votre désavantage car j’ai<br />

Dieu pour ami.<br />

En vérité, en vérité, je vous le dis,<br />

En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous<br />

demanderez au Père, il vous le donnera en mon<br />

nom. (Jean 6, 3)<br />

Je cueillerai donc des roses, même si les épines me<br />

blessent. Je suis en effet certain que ma prière et<br />

ma peine iront jusqu’au coeur de Dieu puisque sa<br />

parole me l’assure.<br />

Et ce que le Dieu véritable a promis par sa parole,<br />

ce qu’il a juré par son nom, il le réalise et l’accorde<br />

vraiment. Il nous aide au travers de Jésus-Christ et<br />

par l’armée des anges. Amen.<br />

Dieu ne fait pas comme le monde qui promet tant<br />

et fait si peu ; Ce qu’il promet doit nécessairement<br />

s’accomplir afin que l’on puisse y découvrir son<br />

plaisir et sa joie.


5. Air (ténor)<br />

Gott hilft gewiß;<br />

Wird gleich die Hilfe aufgeschoben,<br />

Wird sie doch drum nicht aufgehoben.<br />

Denn Gottes Wort bezeiget dies :<br />

Gott hilft gewiß !<br />

6. Choral<br />

Die Hoffnung wart’ der rechten Zeit,<br />

Was Gottes Wort zusaget,<br />

Wenn das geschehen soll zur Freud,<br />

Setzt Gott kein g’wisse Tage.<br />

er weiß wohl, wenn’s am besten ist,<br />

Und braucht an uns kein arge List;<br />

Des solln wir ihm vertrauen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 87<br />

Bisher habt ihr nichts gebeten in meinem Namen<br />

. Arioso (basse)<br />

Bisher habt ihr nichts gebeten in meinem Namen.<br />

. Récitatif (alto)<br />

O Wort, das Geist und Seel erschreckt !<br />

Ihr Menschen, merkt den Zuruf, was dahinter<br />

steckt !<br />

Ihr habt Gesetz und evangelium vorsätzlich<br />

übertreten;<br />

Und dies möcht’ ihr ungesäumt in Buß und<br />

Andacht beten.<br />

3. Air (alto)<br />

Vergib, o Vater, unsre Schuld<br />

Und habe noch mit uns Geduld,<br />

Wenn wird in Andacht beten<br />

Und sagen : Herr, auf dein Geheiß,<br />

Ach, rede nicht mehr sprichwortsweis,<br />

Hilf uns vielmehr vertreten.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Wenn unsre Schuld bis an den Himmel steigt,<br />

Du siehst und kennest ja mein Herz, das nichts vor<br />

dir verschweigt;<br />

Drum suche mich zu trösten !<br />

5. Arioso (basse)<br />

In der Welt habt ihr Angst; aber seid getrost, ich<br />

habe die Welt überwunden.<br />

6. Air (ténor)<br />

Ich will leiden, ich will schweigen,<br />

Jesus wird mir Hilf erzeigen,<br />

Denn er tröst’ mich nach dem Schmerz.<br />

Weicht, ihr Sorgen, Trauer, Klagen,<br />

Denn warum sollt ich verzagen ?<br />

Fasse dich betrübtes Herz !<br />

7. Choral<br />

Muß ich sein betrübet ?<br />

So mich Jesus liebet,<br />

Ist mir aller Schmerz<br />

Über Honig süße,<br />

Tausend Zuckerküsse<br />

Drücket er ans Herz.<br />

Wenn die Pein sich stellet ein,<br />

Seine Liebe macht zur Freuden<br />

Auch das bittre Leiden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

hautbois da caccia I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 88<br />

Siehe, ich will viel Fischer aussenden<br />

. Air (basse)<br />

Siehe, ich will viel Fischer aussenden, spricht der<br />

Herr, die sollen sie fischen. Und darnach will ich<br />

viel Jäger aussenden, die sollen sie fahen auf allen<br />

Bergen und allen Hügeln und in allen Steinritzen.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Wie leichtlich könnte doch der Höchste uns<br />

entbehren<br />

Und seine Gnade von uns kehren,<br />

Wenn der verkehrte Sinn sich böslich von<br />

ihm trennt<br />

Und mit verstocktem Mut<br />

In sein Verderben rennt.<br />

Was aber tut<br />

Sein vatertreu Gemüte ?<br />

Tritt er mit seiner Güte<br />

Von uns, gleich so wie wir von ihm, zurück,<br />

Und überlässt er uns der Feinde List und Tück ?<br />

Dieu aide à coup sur; si l’aide est différée, elle n’est<br />

pas pour autant retirée. Car, comme l’exprime la<br />

parole divine, Dieu aide à coup sur.<br />

L’espérance attend que vienne l’heure que promet<br />

la parole de Dieu. Pour qu’elle nous apporte la<br />

joie, Dieu ne lui fixe pas de jour précis. Il n’use<br />

pas d’une méchante ruse mais sait bien quand il<br />

en sera le mieux pour nous; ainsi devons nous lui<br />

faire confiance.<br />

Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en<br />

mon nom.<br />

Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon<br />

nom. (Jean 6, 4)<br />

Ô parole effrayante pour l’âme et l’esprit !<br />

Remarquez bien, l’appel qui s’y trouve : vous avez<br />

délibérément transgressé la loi et l’Evangile ;<br />

c’est pourquoi vous devez priez vraiment dans la<br />

pénitence et le regret.<br />

Pardonne-nous notre faute, ô Père et montretoi<br />

encore une fois indulgent, lorsque dans<br />

notre prière, nous te demandons : Seigneur, de<br />

toi-même, ne t’exprime plus en paraboles mais<br />

intervient concrètement pour nous !<br />

Puisque notre faute s’élève jusqu’au ciel, tu vois<br />

donc et tu connais mon coeur, qui ne peut<br />

rien te dissimuler.<br />

Efforce- toi donc de me consoler.<br />

Dans ce monde, vous aurez à souffrir, mais ayez<br />

confiance, j’ai vaincu le monde (Jean 6,33)<br />

Je veux souffrir et je veux me taire. Jésus m’accordera<br />

son aide car il me console toujours après la<br />

peine. Eloignez-vous chagrins, tristesses et lamentations<br />

car pourquoi devrais-je perdre courage ?<br />

Ressaisis-toi, coeur affligé !<br />

Dussé-je être affligé ! Comme Jésus m’aime, toute<br />

douleur me devient plus douce que le miel. Il<br />

m’applique mille baisers sur le coeur. Lorsque la<br />

douleur se fait sentir son amour transforme en joie<br />

jusqu’à la plus amère souffrance.<br />

Vo<strong>ici</strong>, j’envoie une multitude de pêcheurs<br />

Vo<strong>ici</strong>, j’envoie une multitude de pêcheurs, dit<br />

l’Eternel, et ils les pêcheront. Et après cela j’enverrai<br />

une multitude de chasseurs, et ils les chasseront<br />

de toutes les montagnes et des fentes des rochers.<br />

(Jr 6, 6)<br />

Qu’il serait facile au Très-haut de se passer de nous<br />

et de détourner sa grâce lorsque notre sens égaré<br />

se sépare méchamment de lui et court avec entêtement<br />

à sa perte. Que fait pourtant son instinct<br />

paternel ? Nous retire-t-il sa bonté, comme nous la<br />

lui retirons et nous abandonne-t-il à la ruse et à la<br />

méchanceté de l’ennemi ?<br />

67


68<br />

3. Air (ténor)<br />

Nein, Gott ist allezeit geflissen,<br />

Uns auf gutem Weg zu wissen<br />

Unter seiner Gnade Schein.<br />

Ja, wenn wir verirret sein<br />

Und die rechte Bahn verlassen,<br />

Will er uns gar suchen lassen.<br />

4. Récitatif (ténor) - Air (basse)<br />

Tenor :<br />

Jesus sprach zu Simon :<br />

Baß :<br />

Fürchte dich nicht; den von nun an wirst du<br />

Menschen fahen.<br />

5. Air (duo : soprano, ténor)<br />

Beruft Gott selbst, so muss der Segen<br />

Auf allem unsern Tun<br />

Im Übermaße ruhn,<br />

Stünd uns gleich Furcht und Sorg entgegen.<br />

Das Pfund, so er uns ausgetan,<br />

Will er mit Wucher wiederhaben;<br />

Wenn wir es nur nicht selbst vergraben,<br />

So hilft er gern, damit es fruchten kann.<br />

6. Récitatif (soprano)<br />

Was kann dich denn in deinem Wandel schrecken,<br />

Wenn dir, mein Herz, Gott selbst die Hände<br />

reicht ?<br />

Vor dessen bloßem Wink schon alles Unglück<br />

weicht,<br />

Und der dich mächtiglich kann schützen und<br />

bedecken.<br />

kommt Mühe, Überlast, Neid, Plag und Falschheit<br />

her<br />

Und trachtet, was du tust, zu stören und zu<br />

hindern,<br />

Lass kurzes Ungemach den Vorsatz nicht<br />

vermindern;<br />

Das Werk, so er bestimmt, wird keinem je zu<br />

schwer.<br />

Geh allzeit freudig fort, du wird am ende sehen,<br />

Dass, was dich eh gequält, die sei zu Nutz<br />

geschehen !<br />

7. Choral<br />

Sing, bet und geh auf Gottes Wegen,<br />

Verricht das Deine nur getreu<br />

Und trau des Himmels reichem Segen,<br />

So wird er bei dir werden neu;<br />

Denn welcher seine Zuversicht<br />

Auf Gott setzt, den verläßt er nicht.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, corno I/II,<br />

hautbois d’amour I/II, taille, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 89<br />

Was soll ich aus dir machen, ephraim<br />

. Air (basse)<br />

Was soll ich aus dir machen, ephraim ? Soll ich die<br />

schützen, Israel ? Soll ich nicht billig ein Adama<br />

aus dir machen und dich wie Zeboim zurichten ?<br />

Aber mein Herz ist anders Sinnes, meine Barmherzigkeit<br />

ist zu brünstig.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Ja, freilich sollte Gott<br />

ein Wort zum Urteil sprechen<br />

Und seines Namens Spott<br />

An seinen Feinden rächen.<br />

Unzählbar ist die Rechnung deiner Sünden,<br />

Und hätte Gott auch gleich Geduld,<br />

Verwirft doch dein feindseliges Gemüte<br />

Und angebotne Güte<br />

Und drückt den Nächsten um die Schuld;<br />

So muss die Rache sich entzünden.<br />

3. Air (alto)<br />

Ein unbarmherziges Gerichte<br />

Wird über dich gewiss ergehn.<br />

Die Rache fängt bei denen an,<br />

Die nicht Barmherzigkeit getan,<br />

Und machet sie wie Sodom ganz zunichte.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Wohlan ! mein Herze legt Zorn, Zank und<br />

Zwietracht hin;<br />

es ist bereit, dem Nächsten zu vergeben.<br />

Allein, wie schrecket mich mein sündenvolles<br />

Leben,<br />

Daß ich vor Gott in Schulden bin !<br />

Doch Jesu Blut<br />

Macht diese Rechnung gut,<br />

Wenn ich zu ihm, als des Gesetzes ende,<br />

Mich gläubig wende.<br />

Non, Dieu veille en tout temps à nous savoir sur<br />

la bonne route, dans la lumière de sa grâce. Oui,<br />

s’il nous arrive de nous égarer et de quitter le bon<br />

chemin, il va jusqu’à partir à notre recherche.<br />

Ténor : Jésus dit à Simon :<br />

Basse : Ne crains point; désormais tu seras pêcheur<br />

d’hommes. (Luc 5, 0)<br />

Si Dieu lui même en décide, sa bénédiction<br />

s’étendra à profusion sur tous nos actes, même si<br />

la peur et l’inquiétude nous assaillent. Le talent<br />

devra, ainsi le veut-il lui même, être rendu avec<br />

des intérêts ; Si pour autant nous ne l’enterrons<br />

pas nous-même, il nous aide volontiers à le faire<br />

fructifier. (Luc 9, 3- 5)<br />

Qu’est-ce qui pourrait bien t’effrayer dans ta<br />

marche, si Dieu lui-même te tend les mains, mon<br />

coeur ? Un simple signe de sa part peut éloigner<br />

tout malheur et il peut te protéger et t’abriter de<br />

toute sa puissance. Si la fatigue, l’accablement, l’envie,<br />

le tourment et la fausseté se présentent aspirant<br />

à perturber et à contrarier ce à quoi tu t’appliques,<br />

ne laisse-pas ces revers passagers te faire renoncer<br />

à tes intentions. Le travail qu’il assigne n’est trop<br />

dur pour personne. Poursuis en tout temps joyeusement<br />

ta route et tu verras pour finir que ce qui t’a<br />

tourmenté auparavant s’est révélé fort utile !<br />

Chante, prie et marche sur les chemins de Dieu.<br />

Accomplis ta besogne en toute fidélité et fie-toi<br />

à la grâce abondante du ciel, car c’est ainsi qu’elle<br />

se renouvellera pour toi. Car celui qui place sa<br />

confiance à Dieu, Dieu ne l’abandonne jamais.<br />

Que ferai-je de toi, Ephraïm ?<br />

Que ferai-je de toi, Ephraïm ? Dois-je te livrer,<br />

Israël ? Te traiterai-je comme Adam ? Te rendrai-je<br />

semblable à Tseboïm ?<br />

Mon coeur s’agite au dedans de moi, toutes mes<br />

compassions sont émues. [Os ,8]<br />

Oui, certainement Dieu devrait prononcer une<br />

parole de condamnation et se venger ainsi de ses<br />

ennemis qui bafouent son nom. Le nombre de<br />

tes péchés est incalculable et même si Dieu avait<br />

une pareille patience, ton coeur hostile déclinerait<br />

la bonté qu’il t’offre et rejetterait la faute sur ton<br />

prochain ; Voilà pourquoi la vengeance de Dieu ne<br />

peut que s’enflammer.<br />

Un jugement impitoyable ne manquera pas à coup<br />

sur de te frapper. Sa vengeance commence par<br />

ceux qui n’ont pas exercé miséricorde et elle les<br />

anéantira comme le fut Sodome.<br />

Aussi mon coeur se défait-il de la querelle et de<br />

la discorde et il est disposé à pardonner à son<br />

prochain.<br />

Ce que je crains le plus, c’est de vivre en plein<br />

péché et de me présenter totalement coupable<br />

devant Dieu ! Cependant, le sang de Jésus annulera<br />

cette dette, si je me retourne vers lui qui est la fin<br />

de la loi.


5. Air (soprano)<br />

Gerechter Gott, ach, rechnest du ?<br />

So werde ich zum Heil der Seelen<br />

Die Tropfen Blut von Jesu zählen.<br />

Ach ! rechne mir die Summe zu !<br />

Ja, weil sie niemand kann ergründen,<br />

Bedeckt sie meine Schuld und Sünden.<br />

6. Choral<br />

Mir mangelt zwar sehr viel,<br />

Doch, was ich haben will,<br />

Ist alles mir zugute<br />

erlangt mit deinem Blute,<br />

Damit ich überwinde<br />

Tod, Teufel, Höll und Sünde.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, corno, hautbois<br />

I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 90<br />

Es reißet euch ein schrecklich ende<br />

. Air (ténor)<br />

Es reißet euch ein schrecklich ende,<br />

Ihr sündlichen Verächter, hin.<br />

Der Sünden Maß ist voll gemessen,<br />

Doch euer ganz verstockter Sinn<br />

Hat seines Richters ganz vergessen.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Des Höchsten Güte wird von Tag zu Tage neu,<br />

Der Undank aber sündigt stets auf Gnade.<br />

O, ein verzweifelt böser Schade,<br />

So dich in dein Verderben führt.<br />

Ach ! wird dein Herze nicht gerührt ?<br />

Dass Gottes Güte dich<br />

Zur wahren Buße leitet ?<br />

Sein treues Herze lässet sich<br />

Zu ungezählter Wohltat schauen :<br />

Bald läßt er Tempel auferbauen,<br />

Bald wird die Aue zubereitet,<br />

Auf die des Wortes Manna fällt,<br />

So dich erhält.<br />

Jedoch, o ! Bosheit dieses Lebens,<br />

Die Wohltat ist an dir vergebens.<br />

3. Air (basse)<br />

So löschet im eifer der rächende Richter<br />

Den Leuchter des Wortes zur Strafe doch aus.<br />

Ihr müsset, o Sünder, durch euer Verschulden<br />

Den Greuel an heiliger Stätte erdulden,<br />

Ihr machet aus Tempeln ein mörderisch Haus.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Doch Gottes Auge sieht auf uns als Auserwählte :<br />

Und wenn kein Mensch der Feinde Menge zählte,<br />

So schützt uns doch der Held in Israel,<br />

es hemmt sein Arm der Feinde Lauf<br />

Und hilft uns auf;<br />

Des Wortes Kraft wird in Gefahr<br />

Um so viel mehr erkannt und offenbar.<br />

5. Choral<br />

Leit uns mit deiner rechten Hand<br />

Und segne unser Stadt und Land;<br />

Gib uns allzeit dein heilges Wort,<br />

Behüt für’s Teufels List und Mord;<br />

Verleih ein selges Stündelein,<br />

Auf daß wir ewig bei dir sein !<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 91<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ<br />

Choeur<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ,<br />

Daß du Mensch geboren bist<br />

Von einer Jungfrau, das ist wahr,<br />

Des freuet sich der engel Schar.<br />

Kyrie eleis !<br />

. Choral et Récitatif (soprano)<br />

Der Glanz der höchsten Herrlichkeit,<br />

Das ebenbild von Gottes Wesen,<br />

Hat in bestimmter Zeit<br />

Sich einen Wohnplatz auserlesen.<br />

Des ewgen Vaters einigs Kind,<br />

Das ewge Licht von Licht geboren,<br />

Itzt man in der Krippe findt.<br />

O Menschen, schauet an,<br />

Was hier der Liebe Kraft getan !<br />

In unser armes Fleisch und Blut,<br />

(Und war denn dieses nicht verflucht, verdammt,<br />

verloren ?)<br />

Verkleidet sich das ewge Gut.<br />

So wird es ja zum Segen auserkoren.<br />

Dieu équitable, vas-tu faire les comptes ?<br />

Je vais alors pour le salut des âmes, compter les<br />

gouttes du sang de Jésus. Ah, veuille me les créditer<br />

! Personne n’étant à même d’en sonder l’infinité.<br />

elles couvriront largement ma dette et mes péchés.<br />

Je suis certes bien imparfait, mais tout ce que<br />

j’aspire à avoir, je l’obtiens, pour mon bien, par<br />

la vertu de ton sang qui me fait vaincre la mort,<br />

l’ennemi, l’enfer et le péché.<br />

Une fin terrible vous attend<br />

Une fin terrible vous attend, pêcheurs incorrigibles.<br />

La mesure de vos péchés est pleine et votre<br />

intelligence obscurcie a complètement oublié<br />

son juge.<br />

La bonté du Très-haut se renouvelle de jour en<br />

jour, mais notre ingratitude l’emporte sur la grâce.<br />

Un endurcissement funeste te conduit ainsi<br />

à ta perte !<br />

Ton coeur n’est t-il pas touché par la bonté de<br />

Dieu qui te dirige vers une véritable repentance<br />

? Son coeur fidèle se révèle dans d’innombrables<br />

bienfaits. Tantôt il fait édifier le temple, tantôt il<br />

prépare le champ sur lequel tombe la manne de sa<br />

parole qui te nourrit. et pourtant, perfidie de cette<br />

vie, ces bienfaits sont pour toi sans effet.<br />

C’est pourquoi le juge irrité éteint le flambeau de<br />

la parole en guise de punition. C’est de votre propre<br />

faute, que vous devez, ô pécheurs endurer les<br />

abominations commises dans les lieux saints. Vous<br />

avez fait du temple, un repaire de meurtriers.<br />

Malgré cela, l’oeil de Dieu voit encore en nous<br />

ses élus. et le héros d’Israël nous protège de ces<br />

innombrables ennemis que nul de nous ne peut<br />

même compter, et son bras entrave leur marche<br />

et nous secourt. C’est au coeur du danger que la<br />

puissance de la parole se fait le mieux reconnaître<br />

et se manifeste avec le plus d’évidence.<br />

Conduis-nous de ta main droite et bénis notre<br />

ville et notre pays; Donne-nous toujours ta parole,<br />

garde-nous de la ruse et des crimes du diable, accorde-nous<br />

une brève fél<strong>ici</strong>té terrestre par laquelle<br />

nous te rejoindrons pour l’éternité.<br />

Loué sois-tu, Jésus-Christ<br />

Loué sois-tu, Jésus-Christ,<br />

Pour être né homme d’une vierge en vérité,<br />

Ce dont se réjouit l’armée des anges.<br />

Seigneur aie pitié !<br />

L’éclat de la magnificence du Très-haut,<br />

L’image même de l’être divin<br />

a pris demeure en un temps choisi.<br />

L’enfant unique du Père éternel.<br />

Lumière éternelle née de la lumière.<br />

C’est maintenant dans la crèche qu’on le trouve.<br />

Contemplez donc ce qu’a fait <strong>ici</strong> la puissance<br />

de l’amour.<br />

Le bien éternel se déguise dans notre pauvre<br />

corps fait de chair et de sang, (celui-ci n’était-il pas<br />

maudit, condamné, perdu ?)<br />

Ainsi recevra t-il notre bénédiction.<br />

69


70<br />

3. Air (ténor)<br />

Gott, dem der erden Kreis zu klein,<br />

Den weder Welt nocht Himmel fassen,<br />

Will in der engen Krippe sein.<br />

erscheinet uns dies ewge Licht,<br />

So wird hinfüro Gott uns nicht<br />

Als dieses Lichtes Kinder hassen.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

O Christenheit ! Wohlan, so mache die bereit,<br />

Bei dir den Schöpfer zu empfangen.<br />

Der grosse Gottessohn<br />

Kömmt als ein Gast zu dir gegangen.<br />

Ach, laß dein Herz durch diese Liebe rühren;<br />

er kömmt zu dir, um dich for seinen Thron<br />

Durch dieses Jammertal zu führen.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Die Armut, so Gott auf sich nimmt,<br />

Hat uns ein ewig Heil bestimmt,<br />

Den Überfluß an Himmelsschätzen.<br />

Sein menschlich Wesen machet euch<br />

Den engelsherrlichkeiten gleich,<br />

euch zu der engel Chor zu setzen.<br />

6. Choral<br />

Das hat er alles uns getan,<br />

Sein groß Lieb zu zeigen an;<br />

Des freu sich alle Christenheit<br />

Und dank ihm des in ewigkeit.<br />

Kyrie eleis !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, corno I/II,<br />

timbales, hautbois I-III, violon I/II, alto, continuo<br />

(+ basson)<br />

BWV 92<br />

Ich habe in Gottes Herz und Sinn<br />

. Chœur<br />

ch habe in Gottes Herz und Sinn<br />

Mein Herz und Sinn ergeben,<br />

Was böse scheint, ist mein Gewinn,<br />

Der Tod selbst in mein Leben.<br />

Ich bin ein Sohn des, der den Thron<br />

Des Himmels aufgezogen;<br />

Ob er gleich schlägt und Kreuz auflegt,<br />

Bleibt doch sein Herz gewogen.<br />

. Choeur et Récitatif (basse)<br />

Es kann mir fehlen nimmermehr !<br />

es müssen eh’r<br />

Wie selbst der treue Zeuge spricht,<br />

Mit Prasseln und mit grausem Knallen<br />

Die Berge und die Hügel fallen :<br />

Mein Heiland aber trüget nicht,<br />

Mein Vater muß mich lieben.<br />

Durch Jesu rotes Blut bin ich in seine Hand<br />

geschrieben;<br />

er schützt mich doch !<br />

Wenn er mich auch gleich wirft ins Meer,<br />

So lebt der Herr auf großen Wassern noch,<br />

Der hat mir selbst mein Leben zugeteilt,<br />

Drum werden sie mich nicht ersäufen.<br />

Wenn mich die Wellen schon ergreifen<br />

Und ihre Wut mit mir zum Abgrund eilt,<br />

So will er mich nur üben,<br />

Ob ich an Jonam werde denken,<br />

Ob ich den Sinn mit Petro auf ihn werde lenken.<br />

er will mich stark im Glauben machen,<br />

er will vor meine Seele wachen<br />

Und mein Gemüt,<br />

Das immer wankt und weicht in seiner Güt,<br />

Der an Beständigkeit nichts gleicht,<br />

Gewöhnen, fest zu stehen.<br />

Mein Fuß soll fest<br />

Bis an der Tage letzten Rest<br />

Sich hier uf diesen Felsen gründen.<br />

Halt ich denn Stand,<br />

Und lasse mich in felsenfesten Glauben finden,<br />

weiß seine Hand,<br />

Die er mich schon vom Himmel beut,<br />

zu rechter Zeit<br />

Mich wieder zu erhöhen.<br />

3. Air (ténor)<br />

Seht, seht ! wie reißt, wie bricht, wie fällt,<br />

Was Gottes starker Arm nicht hält.<br />

Steht aber fest und unbeweglich prangen,<br />

Was unser Held mit seiner Macht umfangen.<br />

Laßt Satan wüten, rasen, krachen,<br />

Der starke Gott wird uns unüberwindlich machen.<br />

4. Choral (alto)<br />

Zudem ist Weisheit und Verstand<br />

Bei ihm ohn alle Maßen,<br />

Zeit, Ort und Stund ist ihm bekannt,<br />

Zu tun und auch zu lassen.<br />

er weiß, wenn Freud, er weiß, wenn Leid<br />

Uns, seinen Kindern, diene,<br />

Dieu, pour qui le globe terrestre est déjà trop<br />

petit ; Dieu, que ni la terre ni le ciel ne peuvent<br />

saisir se révèle dans une petite crèche.<br />

Si la lumière éternelle nous rejoint ainsi,<br />

Dieu ne pourra dorénavant plus nous prendre<br />

en haine, nous qui sommes les enfants de cette<br />

lumière.<br />

Ô peuple chrétien, prépare-toi à recevoir chez toi<br />

le Créateur !<br />

Le puissant fils de Dieu s’invite chez toi.<br />

Ah laisse ton coeur être touché par cet amour ;<br />

Il vient à toi pour te guider, de toute sa hauteur<br />

à travers cette vallée de plaintes.<br />

La misère que Dieu assume,<br />

Nous a vraiment désigné un salut éternel,<br />

la surabondance des trésors célestes.<br />

en se faisant homme, il vous fait part<strong>ici</strong>per<br />

à la splendeur des anges.<br />

Il vous installe dans leur choeur.<br />

Tout cela, il l’a fait<br />

Pour nous montrer l’immensité de son amour.<br />

Le peuple chrétien tout entier s’en réjouit<br />

et lui en est reconnaissant pour l’éternité.<br />

Seigneur, aie pitié !<br />

J’ai mis mon coeur et mon esprit<br />

J’ai mis mon coeur et mon esprit dans le coeur et<br />

l’esprit de Dieu. Ce qui parait mauvais dans ma vie<br />

est en réalité à mon avantage. La mort, elle-même<br />

est ma vie. Je suis fils de celui qui est remonté sur<br />

le trône céleste. Qu’il triomphe ou souffre par la<br />

croix, son coeur me demeure favorable.<br />

C’est là une chose qui ne peut plus jamais me<br />

faire défaut ! Même si, comme le dit lui-même, le<br />

témoin fidèle, et mon sauveur lui, ne ment pas.<br />

« montagnes et avec lines s’effondrent dans un<br />

épouvantable fracas » : Mon Père m’aimera toujours.<br />

(Isaïe 54, 0)<br />

J’ai été inscrit dans sa main par le sang de Jésus.<br />

Ainsi il me protège même si je tombe à la mer. Le<br />

Seigneur qui m’a donné la vie en partage vit sur<br />

les flots comme partout ailleurs. Ainsi je ne me<br />

noierai-je pas. Et si les vagues déjà s’emparent de<br />

moi et m’entraînent dans leur furie jusqu’au fond<br />

de l’abîme, c’est seulement qu’il veut m’éprouver,<br />

savoir si je me souviendrai de Jonas, ou si comme<br />

Pierre, je me tournerai vers lui. Il veut fortifier ma<br />

foi. Il veut veiller sur mon âme. et mon courage<br />

qui chancelle et faiblit toujours, il veut l’habituer à<br />

s’établir solidement dans sa constante bonté. Mon<br />

pas doit s’appuyer fermement sur ce rocher jusqu’à<br />

mes derniers jours. Si je me tiens là et qu’il puisse<br />

trouver en moi cette foi solide comme le roc, sa<br />

main qu’il me tend déjà du haut du ciel saura en<br />

temps voulu une fois de plus me relever.<br />

Voyez, voyez comme tout ce qui n’est pas soutenu<br />

par le bras puissant de Dieu se rompt, se brise,<br />

s’écroule ! Voyez par contre resplendir dans une<br />

fermeté inébranlable ce qu’il étreint de sa puissance<br />

! Laissez l’ennemi se déchaîner, faire rage et fracas.<br />

Le Dieu puissant nous rendra invincibles.<br />

La sagesse et la raison sont chez lui au-delà de toute<br />

mesure. Il connaît le temps, l’endroit et l’heure<br />

tout autant pour intervenir que pour laisser faire. Il<br />

sait quand la joie ou la souffrance nous sont utiles<br />

à nous, ses enfants et ce qu’il fait est toujours juste<br />

même si cela nous paraît diff<strong>ici</strong>le.


Und was er tut, ist alles gut,<br />

Ob’s noch so traurig schiene.<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Wir wollen uns nicht länger zagen<br />

Und uns mit Fleisch und Blut,<br />

Weil wir in Gottes Hut,<br />

So furchtsam wie bisher befragen.<br />

Ich denke dran,<br />

Wie Jesus nicht gefürcht’ das tausendfache Leiden;<br />

er sah es an<br />

Als eine Quelle ewger Freuden.<br />

Und dir, mein Christ,<br />

Wird deine Angst und Qual, dein bitter Kreuz<br />

und Pein<br />

Um Jesu willen Heil und Zucker sein.<br />

Vertraue Gottes Huld<br />

Und merke noch, was nötig ist :<br />

Geduld ! Geduld !<br />

6. Air (basse)<br />

Das Brausen von den rauhen Winden<br />

Macht, daß wir volle Ähren finden.<br />

Des Kreuzes Ungestüm schafft bei den<br />

Christen Frucht,<br />

Drum laßt uns alle unser Leben<br />

Dem weisen Herrscher ganz ergeben.<br />

Küßt seines Sohnes Hand, verehrt die treue Zucht.<br />

7. Choral et Récitatif (S A T B)<br />

Ei nun, mein Gott, so fall ich dir<br />

Getrost in deine Hände.<br />

So spricht der gottgelaßne Geist,<br />

Wenn er des Heilands Brudersinn<br />

Und Gottes Treue gläubig preist.<br />

Nimm mich, und mache es mit mir<br />

Bis an mein letztes ende.<br />

Ich weiss gewiß,<br />

Daß ich ohnfehlbar selig bin,<br />

Wenn meine Not und mein Bekümmernis<br />

Von dir so wird geendigt werden :<br />

Wie du wohl weißt, daß meinem Geist<br />

Dadurch sein Nutz entstehe,<br />

Daß schon auf dieser erden,<br />

Dem Satan zum Verdruß,<br />

Dein Himmelreich sich in mir zeigen muß<br />

Und deine ehr je mehr und mehr<br />

Sich in ihr selbst erhöhe,<br />

So kann mein Herz nach deinem Willen<br />

Sich, o mein Jesu, selig stillen,<br />

Und ich kann bei gedämpften Saiten<br />

Dem Friedensfürst ein neues Lied bereiten.<br />

8. Air (soprano)<br />

Meinem Hirten bleib ich treu.<br />

Will er mir den Kreuzkelch füllen,<br />

Ruh ich ganz in seinem Willen,<br />

er steht mir im Leiden bei.<br />

es wird dennoch, nach dem Weinen,<br />

Jesu Sonne wieder scheinen.<br />

Meinem Hirten bleibe ich treu.<br />

Jesu leb ich, der wird walten,<br />

Freu dich, Herz, du sollst erkalten,<br />

Jesus hat genug getan.<br />

Amen : Vater, nimm mich an !<br />

9. Choral<br />

Soll ich den auch des Todes Weg<br />

Und finstre Straße reisen,<br />

Wohlan ! ich tret auf Bahn und Steg,<br />

Den mir dein Augen weisen.<br />

Du bist mein Hirt, der alles wird<br />

Zu solchem ende kehren,<br />

Daß ich einmal in deinem Saal<br />

Dich ewig möge ehren.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B, Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 93<br />

Wer nur den lieben Gott läßt walten<br />

. Chœur<br />

Wer nur den lieben Gott läßt walten<br />

Und hoffet auf ihn allezeit,<br />

Den wird er wunderlich erhalten<br />

In allem Kreuz und Traurigkeit.<br />

Wer Gott, dem Allerhöchsten, traut,<br />

Der hat auf keinen Sand gebaut.<br />

. Choral et Récitatif (basse)<br />

Was helfen uns die schweren Sorgen ?<br />

Sie drücken nur das Herz<br />

Mit Zentnerpein, mit tausend Angst und Schmerz.<br />

Was hilft uns unser Weh und Ach ?<br />

es bringt nur bittres Ungemach.<br />

Was hilft es, daß wir alle Morgen<br />

mit Seufzen von dem Schlaf aufstehn<br />

Und mit beträntem Angesicht des Nachts<br />

zu Bette gehn ?<br />

Wir machen unser Kreuz und Leid<br />

Durch bange Traurigkeit nur größer.<br />

Nous ne voulons pas nous décourager plus longtemps.<br />

Maintenant que nous sommes sous la garde<br />

de Dieu nous ne voulons plus nous interroger<br />

craintivement comme nous l’avons fait jusqu’<strong>ici</strong><br />

jusqu’à en torturer notre chair et notre sang. Je<br />

songe à la façon dont Jésus n’a pas redouté d’affronter<br />

mille souffrances y voyant une source de fél<strong>ici</strong>té<br />

éternelle. Et pour toi qui est chrétien, l’angoisse, le<br />

tourment, la croix amère et la douleur seront pour<br />

l’amour de Jésus salut et délices. Fais confiance à<br />

la grâce de Dieu et n’oublie pas non plus ce qui est<br />

absolument nécessaire : la patience.<br />

Le mugissement des vents brutaux font que nous<br />

trouvons une pleine récolte. La puissance de la<br />

croix porte du fruit pour les chrétiens, tellement<br />

que nous nous en remettons entièrement à ce<br />

Seigneur. Embrassez la main de son fils, offrez-lui<br />

une fidèle appartenance.<br />

Tiens maintenant mon Dieu je tombe confiant<br />

entre tes mains.<br />

Voilà comment parle l’esprit confiant en Dieu<br />

quand il célèbre sincèrement la fraternité de son<br />

Sauveur et la fidélité de son Dieu.<br />

Emporte-moi et fais ce que tu veux de moi jusqu’à<br />

ma dernière heure.<br />

Je suis convaincu d’être sauvé quand mes souffrances<br />

et mes misères prendront fin<br />

devant toi.<br />

Comme tu le sais bien, mon esprit trouve profit<br />

quand déjà <strong>ici</strong>-bas le Royaume se découvre, au<br />

grand regret de l’ennemi, et que de plus en plus ta<br />

gloire ne cesse de s’accroître.<br />

Ainsi mon coeur se repose t-il paisiblement sur<br />

ta volonté, et je peux ainsi composer au prince de<br />

la paix un nouveau chant accompagné de cordes<br />

somptueuses.<br />

Je demeure fidèle à mon berger. Même lorsqu’il<br />

me tend le calice de la croix, je me repose tranquillement<br />

sur sa volonté. Il me délivre de ma peine.<br />

Car après la pluie des pleurs, à nouveau le soleil de<br />

Jésus brillera.<br />

Je demeure fidèle à mon berger. Je vis, Seigneur, et<br />

toi tu disposes de ma vie. Réjouis-toi mon coeur, tu<br />

peux te rafraîchir, Jésus a bien assez fait pour moi.<br />

Amen, Père, emporte-moi !<br />

Si je dois emprunter le chemin de la mort et<br />

voyager ainsi sur des routes obscures. Tant mieux<br />

! je marche sur la voie et le sentier que tes yeux<br />

m’indiquent. Tu es mon berger, qui conduit tout<br />

à sa fin, jusqu’à ce lieu où je pourrai enfin te louer<br />

sans cesse.<br />

Celui qui laisse Dieu régner sur sa vie<br />

Celui qui laisse Dieu régner sur sa vie et espère<br />

en lui en tout temps, sera protégé par lui. Par delà<br />

toutes les douleurs et les tristesses, celui qui fait<br />

confiance au Dieu Très-Haut, celui-là n’a pas bâti<br />

sur du sable.<br />

A quoi bon nos gros soucis ? ils ne font qu’oppresser<br />

le coeur d’un incessant tourment, de<br />

mille peurs et de mille chagrins. Que nous sert-il<br />

de nous lamenter et de gémir sans cesse ? il n’en<br />

résulte qu’amertume et inconvénients. Que nous<br />

sert-il de nous lever chaque matin pour faire<br />

succéder les gémissements au sommeil et de nous<br />

endormir le soir le visage baigné de<br />

larmes ? Nous rendons ainsi notre croix plus<br />

lourde et nos douleurs plus grandes encore. Voilà<br />

pourquoi un chrétien fait bien mieux lorsqu’il<br />

7


7<br />

Drum tut ein Christ viel besser,<br />

er trägt sein Kreuz mit christlicher Gelassenheit.<br />

3. Air (ténor)<br />

Man halte nur ein wenig stille,<br />

Wenn sich die Kreuzesstunde naht,<br />

Denn unsres Gottes Gnadenwille<br />

Verläßt uns nie mit Rat und Tat.<br />

Gott, der die Auswerwählten kennt,<br />

Gott, der sich uns ein Vater nennt,<br />

Wird endlich allen Kummer wenden<br />

Und seinen Kindern Hilfe senden.<br />

4. Air (duo : soprano, alto)<br />

Er kennt die rechten Freudesstunden,<br />

er weiß wohl, wenn es nützlich sei;<br />

Wenn er uns nur hat treu erfunden<br />

Und merket keine Heuchelei,<br />

So kömmt Gott, eh wir uns versehn,<br />

Und lässet uns viel Guts geschehn.<br />

5. Choral et Récitatif (ténor)<br />

Denk nicht in deiner Drangsalhitze,<br />

Wenn Blitz und Donner kracht<br />

Und die ein schwüles Wetter bange macht,<br />

Daß du von Gott verlassen seist.<br />

Gott bleibt auch in der größten Not,<br />

Ja gar bis in den Tod<br />

Mit seiner Gnade bei den Seinen.<br />

Du darfst nicht meinen,<br />

Daß dieser Gott im Schoße sitze,<br />

Der täglich wie der reiche Mann,<br />

In Lust und Freuden leben kann.<br />

Der sich mit stetem Glücke speist,<br />

Bei lauter guten Tagen,<br />

Muß oft zuletzt,<br />

Nachdem er sich an eitler Lust ergötzt,<br />

«Der Tod in Töpfen» sagen.<br />

Die Folgezeit verändert viel !<br />

Hat Petrus gleich die ganze Nacht<br />

Mit leerer Arbeit zugebracht<br />

Und nichts gefangen :<br />

Auf Jesu Wort kann er noch einen Zug erlangen.<br />

Drum traue nur in Armut, Kreuz und Pein<br />

Auf deines Jesu Güte<br />

Mit gläubigem Gemüte;<br />

Nach Regen gibt er Sonnenschein<br />

Und setzet jeglichem sein Ziel.<br />

6. Air (soprano)<br />

Ich will auf den Herren schaun<br />

Und stets meinem Gott vertraun.<br />

er ist der rechte Wundermann.<br />

Der die Reichen arm und bloß<br />

Und die Armen reich und groß<br />

Nach seinem Willen machen kann.<br />

7. Choral<br />

Sing, bet und geh auf Gottes Wegen,<br />

Verricht das Deine nur getreu<br />

Und trau des Himmels reichem Segen,<br />

So wird er bei dir werden neu;<br />

Denn welcher seine Zuversicht<br />

Auf Gott setzt, den verläßt er nicht.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 94<br />

Was frag ich nach der Welt<br />

. Choeur<br />

Was frag ich nach der Welt<br />

Und allen ihren Schätzen<br />

Wenn ich mich nur an dir,<br />

Mein Jesu, kann ergötzen !<br />

Dich hab ich einzig mir<br />

Zur Wollust fürgestellt,<br />

Du, du bist meine Ruh :<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

. Air (basse)<br />

Die Welt ist wie ein Rauch und Schatten<br />

Der bald verschwindet und vergeht,<br />

Weil sie nur kurze Zeit besteht.<br />

Wenn aber alles fällt und bricht,<br />

Bleibt Jesus meine Zuversicht,<br />

An dem sich meine Seele hält.<br />

Darum : was frag ich nach der Welt !<br />

3. Choral et Récitatif (ténor)<br />

Die Welt sucht ehr und Ruhm<br />

Bei hocherhabnen Leuten.<br />

ein Stolzer baut die prächtigsten Paläste,<br />

er sucht das höchste ehrenamt,<br />

er kleidet sich aufs beste<br />

In Purpur, Gold, in Silber, Seid und Samt.<br />

Sein Name soll für allen<br />

In jedem Teil der Welt erschallen.<br />

Sein Hochmuts-Turm<br />

Soll durch die Luft bis an die Wolken dringen,<br />

porte sa croix avec tranquillité.<br />

Il nous suffit d’attendre tranquillement l’heure<br />

cruciale, et notre Dieu bienveillant ne nous abandonne<br />

jamais et prend faits et causes pour nous.<br />

Dieu, qui connaît ses élus, Dieu, qui se veut notre<br />

père, détournera finalement toutes les souffrances<br />

et apportera le secours à ses enfants.<br />

Il connait les légitimes moments de joie et il sait<br />

quand ils doivent survenir. Lorsqu’il est convaincu<br />

de notre fidélité et qu’il n’y découvre aucune<br />

hypocrisie, Dieu vient à nous nous combler de<br />

ses bienfaits.<br />

Lorsque s’abattent les souffrances sur toi, lorsque<br />

gronde le tonnerre et que percent les éclairs, lorsqu’un<br />

orage vient te remplir d’anxiété, ne te crois<br />

pas abandonné de Dieu.<br />

Dans la détresse la plus profonde, et même dans la<br />

mort, Dieu demeure auprès des siens et répand sa<br />

grâce. Tu ne dois pas t’imaginer que Dieu demeure<br />

les bras croisés. L’homme riche, par exemple, qui<br />

jour après jour, semble t-il, peut vivre dans la<br />

joie et le plaisir, l’homme qui peut se complaire<br />

dans un bonheur incessant et ne vit que des jours<br />

favorables, ils sont souvent contraint en fin de<br />

compte, après s’être divertis de mille réjouissances,<br />

de constater que « la mort est dans le pot ». car le<br />

temps qui s’ensuit donne lieu à de profonds changements<br />

! Par exemple, bien que Pierre ait passé<br />

la nuit entière à pêcher, son travail est demeuré<br />

infructueux, il n’a pris aucun poisson : mais la<br />

parole de Jésus, suffit, elle, à remplir les filets.<br />

Ainsi dans la pauvreté, les douleurs et les tourments,<br />

ne te lasse pas de te fier à la bonté de ton<br />

Seigneur et de garder la foi au plus profond de<br />

toi. Après la pluie, il répand les rayons du soleil et<br />

marque à chacun sa destination.<br />

Je veux regarder au Seigneur et toujours lui<br />

faire confiance.<br />

Il est l’homme des miracles qui peut rendre pauvres<br />

et petits ceux qui se croient riches et rendre<br />

riches et grands ceux qui se savent pauvres.<br />

Chante, prie et marche sur les chemins de Dieu.<br />

Accomplis ce que tu dois en toute fidélité et fais<br />

confiance à la riche bénédiction du ciel. Ainsi elle<br />

se renouvellera toujours pour toi, car celui qui<br />

place son assurance en Dieu, Dieu ne l’abandonne<br />

jamais.<br />

Que puis-je attendre du monde.<br />

Que puis-je attendre du monde et de tous ses<br />

trésors quand ce n’est qu’en Jésus que je puis<br />

me réjouir !<br />

Je n’ai choisi que toi et toi seul pour mon<br />

bien-être.<br />

Toi, tu es ma tranquillité :<br />

Que puis-je donc attendre du monde ?<br />

Le monde est comme une fumée, comme une ombre<br />

qui ne tardent pas à se dissiper et à disparaître<br />

après un court moment.<br />

Et lorsque tout s’écroule et se brise Jésus lui reste<br />

mon assurance, auprès duquel mon âme s’attache<br />

fortement. Voilà pourquoi :<br />

Que puis-je attendre du monde !<br />

Le monde cherche la gloire et la réputation<br />

auprès des puissants.<br />

Le fier se construit des palais somptueux, il cherche<br />

les plus grands honneurs, s’habille magnifiquement<br />

de pourpre, d’or, d’argent, de soie et de velours. Son<br />

nom doit retentir dans toutes les oreilles, dans tous<br />

les endroits du monde. La tour de son arrogance<br />

doit fendre l’air jusqu’aux nuages.<br />

Il ne vise que les grandes choses et ne pense pas un<br />

moment combien tout cela va passer. Une simple


er trachtet nur nach hohen Dingen<br />

Und denkt nicht einmal dran,<br />

Wie bald doch diese gleiten.<br />

Oft bläset eine schale Luft<br />

Den stolzen Leib auf einmal in die Gruft,<br />

Und da verschwindet alle Pracht,<br />

Wormit der arme erdenwurm<br />

Hier in der Welt so grossen Staat gemacht.<br />

Acht ! solcher eitler Tand<br />

Wird weit von mir aus meiner Brust verbannt.<br />

Dies aber, was mein Herz<br />

Vor anderm rühmlich hält,<br />

Was Christen wahren Ruhm und rechte<br />

ehre gibet,<br />

Und was mein Geist,<br />

Der sich der eitelkeit entreißt,<br />

Anstatt der Pracht und Hoffart liebet,<br />

Ist Jesus nur allein,<br />

Und dieser solls auch ewig sein.<br />

Gesetzt, daß mich die Welt<br />

Darum vor töricht hält :<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

4. Air (alto)<br />

Betörte Welt, betörte Welt !<br />

Auch dein Reichtum, Gut und Geld<br />

Ist Betrug und falscher Schein.<br />

Du magst den eitlen Mammon zählen,<br />

Ich will davor mir Jesum wählen;<br />

Jesus, Jesus soll allein<br />

Meiner Seele Reichtum sein.<br />

Betörte Welt, betörte Welt !<br />

5. Choral et Récitatif (basse)<br />

Die Welt bekümmert sich.<br />

Was muß doch wohl der Kummer sein ?<br />

O Torheit ! dieses macht ihr Pein :<br />

Im Fall sie wird verachtet.<br />

Welt, schäme dich !<br />

Gott hat dich ja so sehr geliebet,<br />

Dass er sein eingebornes Kind<br />

Vor deine Sünd<br />

Zur größten Schmach um dein ehre gibet,<br />

Und du willst nicht um Jesu willen leiden ?<br />

Die Traurigkeit der Welt ist niemals größer,<br />

Als wenn man ihr mit List<br />

Nach ihren ehren trachtet.<br />

es ist ja besser,<br />

Ich trage Christi Schmach,<br />

Solang es ihm gefällt.<br />

es ist ja nur ein Leiden dieser Zeit,<br />

Ich weiß gewiß, daß mich die ewigkeit<br />

Dafür mit Preis und ehren krönet;<br />

Ob mich die Welt<br />

Verspottet und verhöhnet,<br />

Ob sie mich gleich verächtlich hält,<br />

Wenn mich mein Jesus ehrt :<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

6. Air (ténor)<br />

Die Welt kann ihre Lust und Freud,<br />

Das Blendwerk schnöder eitelkeit,<br />

Nicht hoch genug erhöhen.<br />

Sie wühlt, nur gelben Kot zu finden,<br />

Gleich einem Maulwurf in den Gründen<br />

Und läßt dafür den Himmel stehen.<br />

7. Air (soprano)<br />

Es halt es mit der blinden Welt,<br />

Wer nichts auf seine Seele hält,<br />

Mir ekelt vor der erden.<br />

Ich will nur meinen Jesum lieben<br />

Und mich in Buß und Glauben üben,<br />

So kann ich reich und selig werden.<br />

8. Choral<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

Im Hui muß sie verschwinden,<br />

Ihr Ansehn kann durchaus<br />

Den blassen Tod nicht binden.<br />

Die Güter müssen fort,<br />

Und alle Lust verfällt;<br />

Bleibt Jesus nur bei mir :<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

Mein Jesus ist mein Leben,<br />

Mein Schatz, mein eigentum,<br />

Dem ich mich ganz ergeben,<br />

Mein ganzes Himmelreich,<br />

Und was mir sonst gefällt.<br />

Drum sag ich noch einmal :<br />

Was frag ich nach der Welt !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, flauto traverso,<br />

hautbois I/II, hautbois d’amour, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 95<br />

Christus, der ist mein Leben<br />

. Choeur et Récitatif (ténor)<br />

Christus, der ist mein Leben,<br />

Sterben ist mein Gewinn;<br />

brise se met à souffler et vo<strong>ici</strong> que la fière dépouille<br />

se retrouve dans la tombe et là disparaît toute la<br />

magnificence de celui qui avait été si important<br />

dans le monde, en compagnie des simples vers<br />

de terre.<br />

Ah, que de telles futilités précaires soient bannies<br />

de mes préoccupations. Mais ce que mon coeur<br />

tient pour plus important que tout le reste, ce dont<br />

les chrétiens peuvent tirer une véritable gloire et<br />

une véritable réputation et ce que mon esprit, qui<br />

s’arrache à la vanité, aime en lieu et place du faste<br />

et de la présomption, c’est seulement Jésus.<br />

Et cet amour dure pour l’éternité.<br />

En admettant que le monde me tienne pour fou à<br />

cause de cela :<br />

Que puis-je attendre du monde !<br />

Monde abusé, monde trompé ! Ta richesse, tes<br />

biens et ton argent, ne sont que tromperies et<br />

fausses apparences. Tu peux bien payer à ce grand<br />

Mammon, moi, je choisis d’abord Jésus.<br />

Jésus, c’est la seule richesse de mon âme.<br />

Monde abusé, monde trompé !<br />

Le monde s’inquiète. Mais de quoi s’inquiète-t-il<br />

donc ?<br />

Folie ! il s’inquiète au cas où il serait l’objet<br />

du mépris.<br />

Monde, honte à toi !<br />

Dieu t’a tant aimé qu’il a donné son Fils unique<br />

pour tes péchés, une si grande faiblesse pour ta<br />

gloire, et tu ne voudrais en aucun cas souffrir<br />

pour lui ?<br />

La tristesse du monde n’est jamais plus grande<br />

que lorsque nous cherchons notre gloire par tous<br />

les moyens.<br />

Il est bien meilleur que je porte la faiblesse du<br />

Christ aussi longtemps qu’il le veuille.<br />

Cette souffrance là n’a qu’un temps car je sais bien<br />

que je serai couronné dans l’éternité avec gloire<br />

et honneur.<br />

Même si le monde se moque de moi et me dédaigne,<br />

même si le monde me tient pour méprisable,<br />

Si Jésus m’honore :<br />

Que puis-je attendre du monde !<br />

Le monde ne peut pas élever assez haut, son<br />

plaisir et sa joie, poudre aux yeux de sa méprisante<br />

suffisance.<br />

Elle creuse la terre comme une taupe pour ne<br />

trouver qu’une boue jaunâtre et par là même lui<br />

fait abandonner le ciel.<br />

Il ne s’accroche qu’à un monde aveugle, celui qui<br />

ne s’attache pas à son âme. Je suis écoeuré de ce<br />

monde. Je ne veux qu’aimer mon Seigneur, m’exercer<br />

à la repentance et à la foi<br />

Ainsi serais-je riche et heureux.<br />

Que puis-je attendre du monde ! Il disparaîtra dans<br />

un souffle, son éclat ne peut en aucun cas faire<br />

reculer la mort livide.<br />

Les biens doivent disparaître et tous les plaisirs<br />

s’évanouir ;<br />

Jésus reste auprès de moi : Que puis-je attendre<br />

du monde !<br />

Que puis-je attendre du monde ! Jésus est ma vie,<br />

mon trésor, mon bien, à lui je me rends tout entier,<br />

lui mon royaume des cieux, lui, tout ce qui doit<br />

me plaire,<br />

Voilà pourquoi, je dis encore une fois :<br />

Que puis-je attendre du monde !<br />

Christ, toi qui es ma vie<br />

Christ, toi qui es ma vie,<br />

Mourir m’est un gain;<br />

73


74<br />

Dem tu ich mich ergeben,<br />

Mit Freud fahr ich dahin.<br />

Mit Freuden,<br />

Ja mit Herzenslust<br />

Will ich von hinnen scheiden.<br />

Und hieß es heute noch : Du mußt !<br />

So bin ich willig und bereit.<br />

Den armen Leib, die abgezehrten Glieder,<br />

Das Kleid der Sterblichkeit<br />

Der erde wieder<br />

In ihren Schoß zu bringen.<br />

Mein Sterbelied ist schon gemacht;<br />

Ach, dürft ichs heute singen !<br />

Mit Fried und Freud ich fahr dahin,<br />

Nach Gottes Willen,<br />

Getrost ist mir mein Herz und Sinn,<br />

Sanft und stille.<br />

Wie Gott mir verheißen hat :<br />

Der Tod ist mein Schlaf geworden.<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Nun, falsche Welt !<br />

Nun habe ich weiter nichts mit dir zu tun;<br />

Mein Haus ist schon bestellt,<br />

Ich kann weit sanfter ruhn,<br />

Als da ich sonst bei dir,<br />

An deines Babels Flüssen,<br />

Das Wollustsalz verschlucken müssen,<br />

Wenn ich an deinem Lustrevier<br />

Nur Sodomsäpfel konnte brechen.<br />

Nein, nein ! nun kann ich mit gelassnerm Mute<br />

sprechen :<br />

3. Choral (soprano)<br />

Valet will ich dir geben,<br />

Du arge, falsche Welt,<br />

Dein stündlich böses Leben<br />

Durchaus mir nicht gefällt.<br />

Im Himmel ist gut wohnen,<br />

Hinauf steht mein Begier.<br />

Da wird Gott ewig lohnen<br />

Dem, der ihm dient allhier.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Ach könnte mir doch bald so wohl geschehn,<br />

Daß ich den Tod,<br />

Das ende aller Not,<br />

In meinen Gliedern könnte sehn;<br />

Ich wollte ihn zu meinem Leibgedinge wählen<br />

Und alle Stunden nach ihm zählen.<br />

5. Air (ténor)<br />

Ach, schlage doch bald, selge Stunde,<br />

Den allerletzten Glockenschlag !<br />

Komm, komm, ich reiche dir die Hände,<br />

Komm, mache meiner Not ein ende,<br />

Du längst erseufzter Sterbenstag !<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Denn ich weiß dies<br />

Und glaub es ganz gewiß,<br />

Daß ich aus meinem Grabe<br />

Ganz einen sichern Zugang zu dem Vater habe.<br />

Mein Tod ist nur ein Schlaf.<br />

Dadurch der Leib, der hier von Sorgen abgenommen,<br />

Zur Ruhe kommen.<br />

Sucht nun ein Hirte sein verlornes Schaf,<br />

Wie sollte Jesus mich nicht wieder finden,<br />

Da er mein Haupt und ich sein Gliedmaß bin !<br />

So kann ich nun mit frohen Sinnen<br />

Mein selig Auferstehn auf meinen Heiland<br />

gründen.<br />

7. Choral<br />

Weil du vom Tod erstanden bist,<br />

Werd ich im Grab nicht bleiben;<br />

Dein letztes Wort mein Auffahrt ist,<br />

Todsfurcht kannst du vertreiben.<br />

Denn wo du bist, da komm ich hin,<br />

Daß ich stets bei dir leb und bin;<br />

Drum fahr ich hin mit Freuden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, corno, hautbois<br />

I/II, hautbois d’amour I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 96<br />

Herr Christ, der einge Gottessohn<br />

. Choeur<br />

Herr Christ, der einge Gottessohn,<br />

Vaters in ewigkeit,<br />

Aus seinem Herzn entsprossen,<br />

Gleichwie geschrieben steht,<br />

er ist der Morgensterne,<br />

Sein’ Glanz streckt er so ferne<br />

Vor andern Sternen klar.<br />

. Récitatif (alto)<br />

O Wunderkraft der Liebe,<br />

A toi je me rends,<br />

Avec joie je pars pour l’au-delà.<br />

C’est avec joie,<br />

Oui, c’est d’un coeur content<br />

Que je veux quitter ce bas monde.<br />

Et si aujourd’hui même j’entendais : il le faut !<br />

Alors docile, je suis disposé<br />

A rendre à la terre, à remettre en son sein<br />

Ce pauvre corps, ces membres décharnés,<br />

Vêtements de notre condition mortelle.<br />

Mon chant funèbre est déjà prêt;<br />

Ah ! puissé-je le chanter dès aujourd’hui !<br />

Je m’en vais dans la paix et dans la joie,<br />

Selon la volonté du Seigneur;<br />

Il apporte à mes sens et à mon coeur la consolation,<br />

doucement, tranquillement,<br />

Ainsi que Dieu me l’a promis,<br />

La mort est devenue mon sommeil.<br />

Voilà, monde perfide ! Désormais je n’ai plus rien<br />

à faire avec toi;<br />

Ma demeure est déjà prête, je peux jouir d’un repos<br />

infiniment plus doux que lorsque je devais chez<br />

toi, sur les rives des fleuves de ta Babylone, avaler<br />

le sel de la luxure, n’ayant rien d’autre à me mettre<br />

sous la dent, dans ton antre de débauche, que les<br />

pommes de Sodome.<br />

Non, c’en est fini ! Je peux maintenant déclarer avec<br />

un courage plus confiant :<br />

Je veux prendre congé de toi,<br />

Monde néfaste et perfide,<br />

Une vie exécrable dans le péché<br />

N’est pas pour me plaire.<br />

Il fait bon demeurer dans les cieux<br />

Et c’est à cela que j’aspire.<br />

Dieu y récompensera pour l’éternité<br />

Celui qui le sert <strong>ici</strong> bas.<br />

Ah ! puisse venir sans tarder le moment<br />

Où je verrai la mort,<br />

Terme de toute misère,<br />

S’emparer de mes membres;<br />

D’elle j’ai voulu faire mon apanage<br />

et en fonction d’elle compter toutes les heures.<br />

Ah ! ne tarde pas à sonner, heure bénie,<br />

Toi l’ultime glas !<br />

Viens, viens donc, je te tends les mains,<br />

Viens, mets un terme à ma misère,<br />

Jour tant redouté de la mort !<br />

Car je sais<br />

Et je crois fermement<br />

Que de mon tombeau<br />

J’aurais un accès assuré vers le Père.<br />

Ma mort n’est qu’un sommeil<br />

Grâce auquel le corps, délivré des soucis de cette<br />

terre, parvient enfin au repos.<br />

et si un berger cherche sa brebis perdue,<br />

Comment Jésus ne saurait-il pas me retrouver,<br />

Puisqu’il est la tête et que je suis l’un de ses<br />

membres ! C’est pourquoi je puis, d’un coeur<br />

réjoui, fonder ma bienheureuse résurrection sur<br />

mon Sauveur.<br />

Comme tu es ressuscité de la mort,<br />

Je ne demeurerai pas au tombeau;<br />

Ta dernière parole signifie ma montée au ciel,<br />

Tu sais dissiper la crainte de la mort.<br />

Aussi vais-je là où tu es,<br />

Afin de vivre et de rester à jamais près de toi,<br />

Et c’est dans la joie que je quitte ce monde.<br />

Christ notre Seigneur, fils unique de Dieu<br />

Christ notre Seigneur, Fils unique de Dieu, issu du<br />

coeur du Père dans l’éternité. Comme cela est écrit,<br />

Il est l’étoile du matin dont l’éclat s’étend plus loin<br />

que celui des autres astres.<br />

Ô pouvoir miraculeux de l’amour lorsque Dieu


Wenn Gott an sein Geschöpfe denket,<br />

Wenn sich die Herrlichkeit<br />

Im letzten Teil der Zeit<br />

Zur erde senket.<br />

O unbegreifliche, geheime Macht !<br />

es trägt ein auserwählter Leib<br />

Den großen Gottessohn,<br />

Den David schon<br />

Im Geist als seinen Herrn verehrte,<br />

Da dies gebenedeite Weib<br />

In unverletzter Keuschheit bliebe.<br />

O reiche Segenskraft ! so sich auf uns ergossen,<br />

Da er den Himmel auf-, die Hölle zugeschlossen.<br />

3. Air (ténor)<br />

Ach, ziehe die Seele mit Seilen der Liebe,<br />

O Jesu, ach zeige dich kräftig in ihr !<br />

erleuchte sie, daß sie dich gläubig erkenne,<br />

Gib, daß sie mit heiligen Flammen entbrenne,<br />

Ach würke ein gläubiges Dürsten nach dir !<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Ach, führe mich, o Gott, zum rechten Wege,<br />

Mich, der ich unerleuchtet bin,<br />

Der ich nach meines Fleisches Sinn<br />

So oft zu irren pflege;<br />

Jedoch gehst du nur mir zur Seiten,<br />

Willst du mich nur mit deinen Augen leiten,<br />

So gehet meine Bahn<br />

Gewiß zum Himmel an.<br />

5. Air (basse)<br />

Bald zur Rechten, bald zur Linken<br />

Lenkte sich mein verirrter Schritt.<br />

Gehe doch, mein Heiland, mit,<br />

Laß mich in Gefahr nicht sinken,<br />

Laß mich ja dein weises Führen<br />

Bis zur Himmelspforte spüren !<br />

6. Choral<br />

Ertöt uns durch dein Güte,<br />

erweck uns durch dein Gnad;<br />

Den alten Menschen kränke,<br />

Daß er neu Leben hab<br />

Wohl hier auf dieser erden,<br />

Den Sinn und all Begierden<br />

Und G’danken hab’n zu dir.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, corno,<br />

trompette da tirarsi, flauto traverso, flauto piccolo,<br />

hautbois I/II, violon piccolo, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 97<br />

In allem meinen Taten<br />

. Chœur<br />

In allem meinen Taten<br />

Laß ich den Höchsten raten,<br />

Der alles kann und hat;<br />

er muß zu allen Dingen,<br />

Solls anders wohl gelingen,<br />

Selbst geben Rat und Tat.<br />

. Air (basse)<br />

Nichts ist es spät und frühe<br />

Um alle sein Mühe,<br />

Mein Sorgen ist umsonst.<br />

er mags mit meinen Sachen<br />

Nach seinem Willen machen,<br />

Ich stells in seine Gunst.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Es kann mir nichts geschehen,<br />

Als was er hat ersehen,<br />

Und was mir selig ist :<br />

Ich nehm es, wie ers gibet;<br />

Was ihm von mir beliebet,<br />

Das hab ich auch erkiest.<br />

4. Air (ténor)<br />

Ich traue seiner Gnaden,<br />

Die mich vor allem Schaden,<br />

Vor allem Übel schützt.<br />

Leb ich nach seinen Gesetzen,<br />

So wird mich nichts verletzen,<br />

Nichts fehlen, was mir nützt.<br />

5. Récitatif (alto)<br />

Er wolle meiner Sünden<br />

In Gnaden mich entbinden,<br />

Durchstreichen meine Schuld !<br />

er wird auf mein Verbrechen<br />

Nicht stracks das Urteil sprechen<br />

Und haben noch Geduld.<br />

6. Air (alto)<br />

Leg ich mich späte nieder,<br />

pense à sa créature, lorsque sa grandeur, à la fin des<br />

temps, descend sur la terre,<br />

Ô puissance inconcevable et mystérieuse ! Une<br />

chair élue porte le fils de Dieu, que David vénérait<br />

déjà en pensée comme son maître, afin que la<br />

femme bénie entre toutes les femmes demeure<br />

dans une chasteté inviolée.<br />

Ô abondance de bénédiction répandue sur nous,<br />

qui nous a ouvert le ciel et fermé l’enfer !<br />

Ah, tire mon âme à toi par des liens d’amour, Ô<br />

Jésus, manifeste-toi puissamment en elle, Éclairela,<br />

afin qu’elle te reconnaisse avec foi, donne-lui de<br />

s’allumer de mille feux sacrées, Éveille en elle une<br />

véritable soif de toi !<br />

Ah conduis-moi, ô mon Dieu, sur le bon chemin,<br />

moi qui suis sans lumière et qui, en suivant mes<br />

sens, m’égare si souvent; mais tu n’as qu’à marcher<br />

à mon côté, qu’à me guider de ton regard et alors<br />

mon chemin me mène droit au ciel.<br />

Tantôt à droite, tantôt à gauche boitent mes pas<br />

désorientés. Accompagne-moi donc, mon Sauveur,<br />

ne me laisse pas m’enliser dans les dangers, faismoi<br />

sentir ta conduite pleine de sagesse jusqu’à la<br />

porte du ciel !<br />

Fais nous mourir par ta bonté, réveille-nous par ta<br />

grâce. Mortifie le vieil homme afin que le nouveau<br />

puisse vivre comme il faut sur cette terre, tournant<br />

son esprit, ses désirs et toutes ses pensées<br />

vers toi.<br />

Dans tout ce que je fais<br />

Dans tout ce que je fais, je me laisse guider par le<br />

Très-Haut, qui sait et possède tout. Lui seul doit<br />

nous fournir conseil et aide en toutes choses, sinon<br />

elles tourneraient autrement.<br />

Il n’est jamais ni trop tard ni trop tôt pour tous mes<br />

efforts, Mes soucis sont inutiles. Il gouverne mes<br />

affaires selon sa volonté, Je bénéf<strong>ici</strong>e de sa faveur.<br />

Il ne peut rien m’arriver d’autre que ce qu’il a prévu<br />

et qui fait mon bonheur : je prends tout comme il<br />

me le donne. Ce qu’il daigne me destiner, c’est aussi<br />

ce que j’ai choisi.<br />

Je me fie à sa grâce, qui me protège de tout mal. Si<br />

je vis selon ses commandements, rien ne pourra<br />

me blesser, rien ne me manquera de ce dont j’ai<br />

besoin.<br />

Il veut dans sa grâce me décharger de mes péchés,<br />

et effacer ma faute ! Il ne rendra pas sur le champ<br />

le verdict que mérite mon crime et il se montrera<br />

encore patient.<br />

Aussi bien à l’heure tardive où je me couche<br />

75


76<br />

erwache frühe wieder,<br />

Lieg und ziehe fort,<br />

In Schwachheit und in Banden,<br />

Und was mir stößt zuhanden,<br />

So tröstet mich sein Wort.<br />

7. Air (duo : soprano, basse)<br />

Hat er es denn beschlossen,<br />

So will ich unverdrossen<br />

An mein Verhängnis gehn !<br />

Kein Unfall unter allen<br />

Soll mir zu harte fallen,<br />

Ich will ihn überstehn.<br />

8. Air (soprano)<br />

Ich hab mich ihm ergeben<br />

Zu sterben und zu leben,<br />

Sobald er mir gebeut.<br />

es sei heut oder morgen,<br />

Dafür laß ich ihn sorgen;<br />

er weiß die rechte Zeit.<br />

9. Choral<br />

So sein nun, Seele, deine<br />

Und traue dem alleine,<br />

Der ich erschaffen hat;<br />

es gehe, wie es gehe,<br />

Dein Vater in der Höhe<br />

Weiß allen Sachen Rat.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon solo, violon I/II, alto, continuo (+ basson)<br />

BWV 98<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan I<br />

. Chœur<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

es bleibt gerecht sein Wille;<br />

Wie er fängt meine Sachen an,<br />

Will ich ihm halten stille.<br />

er ist mein Gott,<br />

Der in der Not<br />

Mich wohl weiß zu erhalten;<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Ach Gott ! wenn wirst du mich einmal<br />

Von meiner Leidensqual,<br />

Von meiner Angst befreien ?<br />

Wie lange soll ich Tag und Nacht<br />

Um Hilfe schreien ?<br />

Und ist kein Retter da !<br />

Der Herr ist denen allen nah,<br />

Die seiner Macht<br />

Und seiner Huld vertrauen.<br />

Drum will ich meine Zuversicht<br />

Auf Gott alleine bauen,<br />

Denn er verläßt die Seinen nicht.<br />

3. Air (soprano)<br />

Hört, ihr Augen, auf zu weinen !<br />

Trag ich doch<br />

Mit Geduld mein schweres Joch.<br />

Gott, der Vater, lebet noch,<br />

Von den Seinen<br />

Läßt er keinen.<br />

Hört, ihr Augen, auf zu weinen !<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Gott hat ein Herz, das des erbarmens Überfluß;<br />

Und wenn der Mund vor seinen Ohren klagt<br />

Und ihm des Kreuzes Schmerz<br />

Im Glauben und Vertrauen sagt,<br />

So bricht in ihm das Herz,<br />

Daß er sich über uns erbarmen muß.<br />

er hält sein Wort;<br />

er saget : Klopfet an,<br />

So wird euch aufgetan !<br />

Drum laßt uns alsofort,<br />

Wenn wir in höchsten Nöten schweben,<br />

Das Herz zu Gott allein erheben !<br />

5. Air (basse)<br />

Meinen Jesum laß ich nicht,<br />

Bis mich erst sein Angesicht<br />

Wird erhören oder segnen.<br />

Er allein<br />

Soll mein Schutz in allem sein,<br />

Was mir Übels kann begegnen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

taille, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 99<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan II<br />

. Chœur<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

qu’à mon réveil matinal, que je me repose ou<br />

que je m’en aille, dans la faiblesse ou dans les<br />

chaînes, quoi qu’il puisse m’advenir, sa parole me<br />

réconforte.<br />

S’il en a décidé ainsi, je veux sans dire mot courir à<br />

ma perte ! Nulle épreuve, parmi toutes les v<strong>ici</strong>ssitudes,<br />

ne me sera trop dure. Je la surmonterai.<br />

A lui je me suis livré pour la mort comme pour la<br />

vie. Aussitôt qu’il me le fixe que ce soit aujourd’hui<br />

ou demain, je lui en laisse le soin; Il connaît l’heure<br />

opportune.<br />

Que mon âme donc t’appartienne et s’en remette à<br />

celui, et à lui seul, qui l’a créée. Advienne que pourra,<br />

ton père, au plus haut des cieux, sait prodiguer<br />

conseil en toute occasion.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait I<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, ses desseins restent<br />

justes; J’accepte sans mot dire, ce qu’il a préparé<br />

pour moi. Il est mon Dieu, celui qui sait fort bien<br />

veiller sur moi même dans la détresse. Je n’ai qu’à<br />

le laisser faire.<br />

Mais quand donc, Seigneur, me délivreras-tu<br />

de tous ces tourments et de toutes ces peurs ?<br />

Combien de temps devrais-je encore, jour et nuit,<br />

crier à l’aide ? Le Seigneur est près de ceux qui se<br />

fient en son pouvoir et en son indulgence. C’est<br />

pourquoi je veux fonder mon espoir sur Dieu seul<br />

car il n’abandonne pas les siens.<br />

Vous, mes yeux, cessez donc de pleurer ! Vous<br />

voyez bien que je supporte avec patience mes<br />

lourds fardeaux. Dieu le Père, vit encore et n’abandonne<br />

aucun des siens. Vous, mes yeux, cessez<br />

donc de pleurer !<br />

Dieu a un coeur qui déborde de miséricorde<br />

Et lorsque nous élevons vers lui notre plainte et que<br />

nous lui exprimons, notre foi et notre confiance en<br />

la souffrance de la Croix, alors son coeur se brise,<br />

et il ne peut que nous accorder sa miséricorde.<br />

Il tient sa parole. Il dit en effet : frappez et l’on vous<br />

ouvrira ! (Matthieu 7,7). C’est pourquoi, lorsque<br />

nous nous trouvons dans les plus grands dangers,<br />

élevons aussitôt notre coeur vers lui !<br />

Je ne laisserai pas Jésus tant qu’il ne me sera pas<br />

donné de contempler sa face et tant qu’il ne m’aura<br />

pas exaucé et béni. Il est lui seul mon secours dans<br />

toutes les difficultés qui viennent m’assaillir !<br />

Ce que Dieu fait est bien fait II<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, ses desseins restent


es bleibt gerecht sein Wille;<br />

Wie er fängt meine Sachen an,<br />

Will ich ihm halten stille.<br />

er ist mein Gott,<br />

Der in der Not<br />

Mich wohl weiß zu erhalten;<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Sein Wort der Wahrheit stehet fest<br />

Und wird mich nicht betrügen,<br />

Weil es die Gläubigen nicht fallen noch ver<br />

derben läßt.<br />

Ja, weil es mich den Weg zum Leben führet,<br />

So faßt mein Herze sich und lässet sich begnügen<br />

An Gottes Vatertreu und Huld<br />

Und hat Geduld,<br />

Wenn mich ein Unfall rühret.<br />

Gott kann mit seinen Allmachtshänden<br />

Mein Unglück wenden.<br />

3. Air (ténor)<br />

Erschüttre dich nur nicht, verzagte Seele,<br />

Wenn dir der Kreuzeskelch so bitter schmeckt !<br />

Gott ist dein weiser Arzt und Wundermann,<br />

So dir kein tödlich Gift einschenken kann,<br />

Obgleich die Süßigkeit verborgen steckt.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Nun, der von ewigkeit geschloß’ne Bund<br />

Bleibt meines Glaubens Grund.<br />

er spricht mit Zuversicht<br />

Im Tod und Leben :<br />

Gott ist mein Licht,<br />

Ihm will ich mich ergeben.<br />

Und haben alle Tage<br />

Gleich ihre eigne Plage,<br />

Doch auf das überstandne Leid,<br />

Wenn man genug geweinet,<br />

Kommt endlich die errettungszeit,<br />

Da Gottes treuer Sinn erscheinet.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Wenn des Kreuzes Bitterkeiten<br />

Mit des Fleisches Schwachheit streiten,<br />

Ist es dennoch wohlgetan.<br />

Wer das Kreuz durch falschen Wahn<br />

Sich vor unerträglich schätzet,<br />

Wird auch künftig nicht ergötzet.<br />

6. Choral<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

Dabei will ich verbleiben.<br />

es mag mich auf die rauhe Bahn<br />

Not, Tod und elend treiben,<br />

So wird Gott mich<br />

Ganz väterlich<br />

In seinen Armen halten;<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, corno, flauto<br />

traverso, hautbois d’amour, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 100<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan III<br />

. Choeur<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

es bleibt gerecht sein Wille;<br />

Wie er fängt meine Sachen an,<br />

Will ich ihm halten stille.<br />

er ist mein Gott,<br />

Der in der Not<br />

Mich wohl weiß zu erhalten;<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

. Air (duo : alto, basse)<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

er wird mich nicht betrügen;<br />

er führet mich auf rechter Bahn,<br />

So laß ich mich begnügen<br />

An seiner Huld<br />

Und hab Geduld,<br />

er wird mein Unglück wenden,<br />

es steht in seinen Händen.<br />

3. Air (soprano)<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

er wird mich wohl bedenken;<br />

er, als mein Arzt und Wundermann,<br />

Wird mir nicht Gift einschenken<br />

Vor Arzenei.<br />

Gott ist getreu,<br />

Drum will ich auf ihn bauen<br />

Und seiner Gnade trauen.<br />

4. Air (basse)<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

er ist mein Licht, mein Leben,<br />

justes. J’accepte sans mot dire, ce qu’il a préparé<br />

pour moi. Il est mon Dieu, celui qui sait fort bien<br />

veiller sur moi même dans la détresse.<br />

Je n’ai qu’à le laisser faire.<br />

Sa parole de vérité est inébranlable et ne me trompera<br />

pas car elle n’abandonne ni ne perd ceux qui<br />

croient. Oui, puisqu’elle me conduit sur le chemin<br />

de la vie, mon coeur se ressaisit et se laisse contenter<br />

par le soin paternel et la grâce de Dieu. Il sait<br />

avoir patience lorsque l’adversité me frappe. Dieu,<br />

de ses mains toutes puissantes, peut détourner de<br />

moi le malheur.<br />

Ne frémis donc pas, âme désespérée, si la coupe de<br />

la croix a pour toi un goût si amer ! Dieu est pour<br />

toi un médecin avisé et un auteur de miracles, qui<br />

ne saurait te verser de poison mortel, même si sa<br />

douceur t’en est cachée.<br />

A présent, l’alliance scellée pour l’éternité reste le<br />

fondement de ma foi. Elle parle avec assurance et<br />

confiance dans la mort comme dans la vie : Dieu<br />

est ma lumière, à lui je veux me livrer. Et même si<br />

tous les jours apportent leurs nouveaux tourments,<br />

une fois la souffrance surmontée, lorsque l’on<br />

aura assez pleuré, viendra enfin le temps de la<br />

délivrance, où se manifestera la sincère loyauté<br />

de Dieu.<br />

Si les amères souffrances de la croix s’attaquent à<br />

la faiblesse de la chair, il en est pourtant toujours<br />

ainsi : celui qui, dans une vaine folie, a estimé la<br />

croix intolérable pour lui-même, n’aura pas non<br />

plus à l’avenir à se délecter.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, je veux m’en tenir à<br />

cela. Il se peut que je me voie pousser sur la rude<br />

voie du danger, de la mort et de la misère, mais<br />

mon Dieu me prendra alors tout paternellement<br />

dans ses bras. Aussi n’ai-je qu’à le laisser agir.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait III<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, ses desseins restent<br />

justes. J’accepte sans mot dire, ce qu’il a préparé<br />

pour moi. Il est mon Dieu, celui qui sait fort bien<br />

veiller sur moi même dans la détresse. Je n’ai qu’à<br />

le laisser faire.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, il ne me trompera<br />

pas. Il me conduit sur la bonne voie. C’est pourquoi<br />

je me contente de jouir de sa grâce et me montre<br />

patient, sachant qu’il remédiera à mon malheur,<br />

comme il en a le pouvoir.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, il ne manquera pas<br />

de me prendre en considération; Lui, qui est pour<br />

moi un médecin et un auteur de miracles, ne va<br />

pas me verser du poison pour remède. Dieu est<br />

loyal, c’est pourquoi je veux bâtir sur lui et mettre<br />

ma confiance en sa grâce.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, il est ma lumière et<br />

ma vie, il ne peut rien me vouloir de mal, je veux<br />

77


78<br />

Der mir nichts Böses gönnen kann,<br />

Ich will mich ihm ergeben<br />

In Freud und Leid !<br />

es kommt die Zeit,<br />

Da öffentlich erscheinet,<br />

Wie treulich er es meinet.<br />

5. Air (alto)<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

Muß ich den Kelch gleich schmecken,<br />

Der bitter ist nach meinem Wahn,<br />

Laß ich mich doch nicht schrecken,<br />

Weil doch zuletzt<br />

Ich werd ergötzt<br />

Mit süßem Tost im Herzen;<br />

Da weichen alle Schmerzen.<br />

6. Chœur<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

Derbei will ich verbleiben.<br />

es mag mich auf die rauhe Bahn<br />

Not, Tod und elend treiben,<br />

So wird Gott mich<br />

Ganz väterlich<br />

In seinen Armen halten;<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, corno I/II,<br />

timbales, flauto traverso, hautbois d’amour, violon<br />

I/II, viole, continuo (+ violoncelle, violone)<br />

BWV 101<br />

Nimm von uns Herr, du treuer Gott<br />

. Chœur<br />

Nimm von uns Herr, du treuer Gott,<br />

Die schwere Straf und große Not,<br />

Die wir mit Sünden ohne Zahl<br />

Verdienet haben allzumal.<br />

Behüt für Krieg und teurer Zeit,<br />

Für Seuchen, Feur und großem Leid.<br />

. Air (ténor)<br />

Handle nicht nach deinen Rechten<br />

Mit uns bösen Sündenknechten,<br />

Laß das Schwert der Feinde ruhn !<br />

Höchster, höre unser Flehen,<br />

Daß wir nicht durch sündlich Tun<br />

Wie Jerusalem vergehen !<br />

3. Choral et Récitatif (soprano)<br />

Ach ! Herr Gott, durch die Treue dein<br />

Wird unser Land in Frieden und Ruhe sein.<br />

Wenn uns ein Unglückswetter droht,<br />

So rufen wir,<br />

Barmherziger Gott, zu dir<br />

In solcher Not :<br />

Mit Trost und Rettung uns erschein !<br />

Du kannst dem feindlichen Zerstören<br />

Durch deine Macht und Hilfe wehren.<br />

Beweis an uns deine große Gnad<br />

Und straf uns nicht auf frischer Tat,<br />

Wenn unsre Füsse wanken wollten<br />

Und wir aus Schwachheit straucheln sollten.<br />

Wohn uns mit deiner Güte bei<br />

Und gib, daß wir<br />

Nur nach dem Guten streben,<br />

Damit allhier<br />

Und auch in jenem Leben<br />

Dein Zorn und Grimm fern von uns sei.<br />

4. Air (basse)<br />

Warum will du so zornig sein ?<br />

Es schlagen deines Eifers Flammen<br />

Schon über unserm Haupt zusammen.<br />

Ach, stelle doch die Strafen ein<br />

Und trag aus väterlicher Huld<br />

Mit unserm schwachen Fleisch Geduld !<br />

5. Choral et Récitatif (ténor)<br />

Die Sünd hat uns verderbet sehr.<br />

So müssen auch die Frömmsten sagen<br />

Und mit betränten Augen klagen :<br />

Der Teufel plagt uns noch viel mehr.<br />

Ja, dieser böse Geist,<br />

Der schon von Anbeginn ein Mörder heißt,<br />

Sucht uns um unser Heil zu bringen<br />

Und als ein Löwe zu verschlingen.<br />

Die Welt, auch unser Fleisch und Blut<br />

Uns allezeit verführen tut.<br />

Wir treffen hier auf dieser schmalen Bahn<br />

Sehr viel Hindernis im Guten an.<br />

Solch Elend kennst du, Herr, allein :<br />

Hilf, Helfer, hilf uns Schwachen,<br />

Du kannst uns stärker machen !<br />

Ach, laß uns dir befohlen sein.<br />

6. Air (duo : soprano, alto)<br />

Gedenk an Jesu bittern Tod !<br />

Nimm, Vater, deines Sohnes Schmerzen<br />

m’abandonner à lui dans la joie et dans la peine !<br />

L’heure viendra où se manifestera ouvertement la<br />

bonne foi de ses intentions.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait. Faut-il que j’aie à<br />

goûter d’emblée au calice et que j’aie la folie de le<br />

trouver amer, je ne m’en effraie pas pour autant,<br />

sachant qu’en fin de compte une douce consolation<br />

délectera mon coeur et qu’alors toutes les douleurs<br />

se dissiperont.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, je veux m’en tenir là.<br />

Il se peut que je me voie poussé sur la rude voie du<br />

danger, de la mort et de la misère, mais mon Dieu<br />

me prendra alors tout paternellement dans ses<br />

bras. Aussi n’ai-je qu’à le laisser agir.<br />

Écarte de nous, Seigneur, Dieu fidèle<br />

Ecarte de nous, Seigneur, Dieu fidèle, le sévère<br />

châtiment et la misère que nous avons tous trop<br />

mérités par nos innombrables péchés. Garde-nous<br />

de la guerre, des temps diff<strong>ici</strong>les, des épidémies, de<br />

l’incendie et des grandes souffrances.<br />

N’agis pas avec nous, esclaves du péché, selon<br />

ton bon droit. Laisse se reposer le glaive de nos<br />

ennemis ! Seigneur, entends notre plainte afin que<br />

notre comportement coupable ne nous fasse pas<br />

périr comme Jérusalem !<br />

Ah ! Seigneur Dieu, grâce à ta fidélité notre pays<br />

vivra dans la paix et la tranquillité.<br />

Et si une catastrophe nous menace, dans notre détresse,<br />

nous en appelons à toi, Dieu de miséricorde.<br />

Viens nous apporter la consolation et le salut ! Tu<br />

peux t’opposer à l’ennemi par ta puissance et ton<br />

secours.<br />

Démontre-nous ta grâce infinie et ne nous châtie<br />

pas quand tu nous surprends en flagrant délit,<br />

assiste-nous de ta bonté quand nos pas nous font<br />

chanceler ou même quand il nous arrive de trébucher.<br />

Fais que nous n’aspirions qu’au bien, afin que<br />

toujours <strong>ici</strong>-bas ta colère et ta fureur demeurent<br />

loin de nous.<br />

Pourquoi te montres-tu si courroucé ? Déjà les<br />

flammes de ton zèle s’abattent sur nos têtes. Ah !<br />

suspends tes châtiments et, dans ta bienveillance<br />

paternelle, fais preuve d’indulgence et de patience<br />

envers la faiblesse de notre chair.<br />

Le péché nous a profondément corrompus. A tel<br />

point que les plus saints parmi nous doivent eux<br />

aussi gémir, les yeux baignés de larmes. L’ennemi<br />

nous tourmente toujours plus. Oui, cet esprit<br />

malin, qui, dès l’origine, était hom<strong>ici</strong>de, cherche<br />

à nous ôter notre salut et à nous dévorer comme<br />

un lion.<br />

Le monde, lui aussi, ne cesse à tout propos de<br />

tenter notre chair et notre sang. Nous rencontrons,<br />

<strong>ici</strong>, sur ce chemin étroit, tant d’obstacles à ce qui<br />

est bon. Tu es le seul, Seigneur, à connaître notre<br />

misère. Aide-nous, Dieu secourable, aide-nous<br />

dans notre faiblesse. Tu peux nous affermir. Ah !<br />

laisse-nous te suivre.<br />

Souviens-toi de la mort amère de Jésus-Christ !<br />

Prends à coeur, toi Père, les douleurs de ton fils et


Und seiner Wunden Pein zu Herzen,<br />

Die sind ja für die ganze Welt<br />

Die Zahlung und das Lösegeld;<br />

Erzeig auch mir zu aller Zeit,<br />

Barmherzger Gott, Barmherzigkeit !<br />

Ich seufze stets in meiner Not :<br />

Gedenk an Jesu bittern Tod !<br />

7. Choral<br />

Leit uns mit deiner rechten Hand<br />

Und segne unser Stadt und Land;<br />

Gib uns allzeit dein heilges Wort,<br />

Behüt für’s Teufels List und Mord;<br />

Verleih ein selges Stündelein,<br />

Auf daß wir ewig bei dir sein.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, trombone<br />

I-III, traverso, I/II, hautbois da caccia (taille),<br />

violon solo, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 102<br />

Herr, deine Augen sehen nach dem Glauben !<br />

. Chœur<br />

Herr, deine Augen sehen nach dem Glauben ! Du<br />

schlägest sie, aber sie fühlen’s nicht; du plagest sie,<br />

aber sie bessern sich nicht. Sie haben ein härter<br />

Angesicht denn ein Fels und wollen sich nicht<br />

bekehren.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Wo ist das Ebenbild, das Gott uns eingepräget,<br />

Wenn der verkehrte Will sich ihm zuwiderleget ?<br />

Wo ist die Kraft von seinem Wort,<br />

Wenn alle Besserung weicht aus dem<br />

Herzen fort ?<br />

Der Höchste suchet uns durch Sanftmut zwar<br />

zu zähmen,<br />

Ob der verirrte Geist sich wollte noch bequemen;<br />

Doch, fährt er fort in dem verstockten Sinn,<br />

So gibt er ihn in’s Herzens Dünkel hin.<br />

3. Air (alto)<br />

Weh der Seele, die den Schaden<br />

Nicht mehr kennt<br />

Und, die Straf auf sich zu laden,<br />

Störrig rennt,<br />

Ja von ihres Gottes Gnaden<br />

Selbst sich trennt.<br />

4. Arioso (basse)<br />

Verachtest du den Reichtum seiner Gnade, Geduld<br />

und Langmütigkeit ? Weißest du nicht, daß dich<br />

Gottes Güte zur Buße locket ? Du aber nach deinem<br />

verstockten und unbußfertigen Herzen häufest<br />

dir selbst den Zorn auf den Tag des Zorns und<br />

der Offenbarung des gerechten Gerichts Gottes.<br />

5. Air (ténor)<br />

Erschrecke doch,<br />

Du allzu sichre Seele !<br />

Denk, was dich würdig zähle<br />

Der Sünden Joch.<br />

Die Gotteslangmut geht auf einem Fuß von Blei,<br />

Damit der Zorn hernach dir desto schwerer sei.<br />

6. Récitatif (alto)<br />

Beim Warten ist Gefahr;<br />

Willst du die Zeit verlieren ?<br />

Der Gott, der ehmals gnädig war,<br />

Kann leichtlich dich vor seinen Richtstuhl führen.<br />

Wo bleibt sodann die Buß ? Es ist ein Augenblick,<br />

Der Zeit und Ewigkeit, der Leib und Seele scheidet;<br />

Verblendter Sinn, ach kehre doch zurück,<br />

Daß dich dieselbe Stund nicht ende unbereitet !<br />

7. Choral<br />

Heut lebst du, heut bekehre dich,<br />

Eh morgen kommt, kann’s ändern sich;<br />

Wer heut ist frisch, gesund und rot,<br />

Ist morgen krank, ja wohl gar tot.<br />

So du nun stirbest ohne Buß,<br />

Dein Leib und Seel dort brennen muß.<br />

Hilf, o Herr Jesu, hilf du mir,<br />

Daß ich noch heute komm zu dir<br />

Und Buße tu den Augenblick,<br />

Eh mich der schnelle Tod hinrück,<br />

Auf daß ich heut und jederzeit<br />

Zu meiner Heimfahrt sei bereit.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, traverso solo,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 103<br />

Ihr werdet weinen und heulen<br />

. Choeur et Arioso (basse)<br />

Ihr werdet weinen und heulen, aber die Welt wird<br />

les souffrances de ses blessures, Elles sont en effet<br />

pour le monde entier le paiement et la rançon.<br />

Témoigne-moi en tout temps, de ta miséricorde,<br />

Dieu de pardon ! Je ne cesse de soupirer dans<br />

ma misère : « Souviens-toi de la mort amère de<br />

Jésus-Christ ! »<br />

Conduis-nous de ta main droite et bénis notre<br />

ville et notre pays. Donne-nous toujours ta parole,<br />

garde-nous de la ruse et des crimes du diable, accorde-nous<br />

une brève fél<strong>ici</strong>té terrestre par laquelle<br />

nous te rejoindrons pour l’éternité.<br />

Eternel, tes yeux n’aperçoivent-ils pas la vérité ?<br />

Eternel, tes yeux n’aperçoivent-ils pas la vérité ? Tu<br />

les frappes, et ils ne sentent rien. Tu les consumes,<br />

et ils ne veulent pas recevoir instruction. Ils<br />

prennent un visage plus dur que le roc, Ils refusent<br />

de se convertir. (Jr 5,3)<br />

Où est le vrai visage que Dieu nous a donné, si<br />

notre volonté contraire le recouvre ? Que faisonsnous<br />

de la force de sa parole si tous les efforts de<br />

nos coeurs y résistent ?<br />

Le tout-puissant cherche d’abord à nous ramener<br />

à lui par la douceur afin de voir si l’esprit égaré<br />

cherche à le rejoindre mais si celui-ci persiste dans<br />

son égarement, alors il le plonge dans une plus<br />

grande obscurité encore.<br />

Malheur pour l’âme qui ne discerne plus le mal et<br />

se précipite ainsi pour se charger de sa punition.<br />

Oui, elle se sépare elle-même de la grâce de son<br />

Dieu.<br />

Méprises-tu la richesse de sa bonté, de sa patience<br />

et de sa générosité, sans reconnaître que cette<br />

bonté te pousse à la conversion ? Par ton endurcissement,<br />

par ton coeur impénitent, tu amasses<br />

contre toi un trésor de colère pour le jour où se<br />

révélera le juste jugement de Dieu. (Romains ,4-5)<br />

Crains donc, toi l’âme, toujours sure de toi ! Pense<br />

que tu devras payer le juste prix de tes péchés. La<br />

magnanimité de Dieu s’avance d’un pas de plomb<br />

par lequel sa colère envers toi sera toujours plus<br />

lourde.<br />

Toujours attendre, c’est là qu’est le danger. Veuxtu<br />

perdre du temps ? Dieu, qui autrefois t’était<br />

favorable, peut facilement te conduire maintenant<br />

en jugement. Que vaut alors la repentance ? C’est<br />

un instant qui coupe le temps de l’éternité et le<br />

corps de l’âme.<br />

Esprit aveugle, convertis-toi très vite que cette<br />

heure du jugement ne vienne pas te surprendre.<br />

Aujourd’hui tu es encore en vie alors convertis-toi<br />

! car demain il peut en être tout autrement. Ce qui<br />

aujourd’hui est frais, sain et mur peut être demain<br />

parfaitement mort. Si maintenant tu meurs sans<br />

repentance, alors corps et âme, tu brûleras<br />

en enfer.<br />

Jésus, aide-moi, je t’en prie, aide-moi à venir à<br />

toi dès aujourd’hui à me repentir en cet instant,<br />

qu’au cas où la mort viendrait me surprendre<br />

aujourd’hui ou à tout autre moment, je sois prêt<br />

pour mon beau voyage.<br />

Vous allez gémir et vous lamenter<br />

En vérité, en vérité, je vous le dis, vous allez gémir<br />

79


80<br />

sich freuen<br />

Ihr aber werdet traurig sein.<br />

Doch eure Traurigkeit soll in Freude verkehret<br />

werden.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Wer sollte nicht in Klagen untergehn,<br />

Wenn uns der Liebste wird entrissen ?<br />

Der Seelen Heil, die Zuflucht kranker Herzen<br />

Acht nicht auf unsre Schmerzen.<br />

3. Air (alto)<br />

Kein Arzt ist außer dir zu finden,<br />

Ich suche durch ganz Gilead;<br />

Wer heilt die Wunden meiner Sünden,<br />

Weil man hier keinen Balsam hat ?<br />

Verbirgst du dich, so muß ich sterben.<br />

Erbarme dich, ach, höre doch !<br />

Du suchest ja nicht mein Verderben,<br />

Wohlan, so hofft mein Herze noch.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Du wirst mich nach der Angst auch wiederum<br />

erquicken;<br />

So will ich mich zu deiner Ankunft schicken,<br />

Ich traue dem Verheißungswort,<br />

Daß meine Traurigkeit<br />

In Freude soll verkehret werden.<br />

5. Air (ténor)<br />

Erholet euch, betrübte Sinnen,<br />

Ihr tut euch selber allzu weh.<br />

Laßt von dem traurigen Beginnen,<br />

Eh ich in Tränen untergeh,<br />

Mein Jesus läßt sich wieder sehen,<br />

O Freude, der nichts gleichen kann !<br />

Wie wohl ist mir dadurch geschehen,<br />

Nimm, nimm mein Herz zum Opfer an !<br />

6. Choral<br />

Ich hab dich einen Augenblick,<br />

O liebes Kind, verlassen;<br />

Sieh aber, sieh, mit großem Glück<br />

Und Trost ohn alle Maßen<br />

Will ich dir schon die Freudenkron<br />

Aufsetzen und verehren;<br />

Dein kurzes Leid soll sich in Freud<br />

Und ewig Wohl verkehren.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T. Choeur : S A T B, trompette, flûte<br />

piccolo, traverso, hautbois d’amour I/II, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 104<br />

Du Hirte Israel, höre<br />

. Chœur<br />

Du Hirte Israel, höre der du Joseph hütest wie der<br />

Schafe, erscheine, der du sitzest über Cherubim.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Der höchste Hirte sorgt vor mich,<br />

Was nützen meine Sorgen ?<br />

Es wird ja alle Morgen<br />

Des Hirten Güte neu.<br />

Mein Herz, so fasse dich,<br />

Gott ist getreu.<br />

3. Air (ténor)<br />

Verbirgt mein Hirte sich zu lange,<br />

Macht mir die Wüste allzu bange,<br />

Mein schwacher Schritt eilt dennoch fort.<br />

Mein Mund schreit nach dir,<br />

Und du, mein Hirte, wirkst in mir<br />

Ein gläubig Abba durch dein Wort.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Ja, dieses Wort ist meiner Seelen Speise,<br />

Ein Labsal meiner Brust,<br />

Die Weide, die ich meine Lust,<br />

Des Himmels Vorschmack, ja mein alles heiße.<br />

Ach ! sammle nur, o guter Hirte,<br />

Uns Arme und Verirrte;<br />

Ach laß den Weg nur bald geendet sein<br />

Und führe uns in deinen Schafstall ein !<br />

5. Air (basse)<br />

Beglückte Herde, Jesu Schafe,<br />

Die Welt ist euch ein Himmelreich.<br />

Hier schmeckt ihr Jesu Güte schon<br />

Und hoffet noch des Glaubens Lohn<br />

Nach einem sanften Todesschlafe.<br />

6. Choral<br />

Der Herr ist mein getreuer Hirt,<br />

dem ich mich ganz vertraue,<br />

Zu Weid er mich, sein Schäflein, führt,<br />

Auf schöner grünen Aue,<br />

et vous lamenter tandis que le monde<br />

se réjouira.<br />

Basse puis choeur : Vous serez affligés mais votre<br />

affliction tournera en joie. (Jn 6, 0)<br />

Qui ne se répandrait pas en plaintes quand un être<br />

aimé nous est arraché ? Lui, le salut de nos âmes,<br />

le refuge des coeurs affligés ne ferait pas attention<br />

à notre douleur.<br />

On ne peut trouver d’autres médecins que toi, je<br />

cherche partout dans Galaad. Qui a guéri les blessures<br />

de mes péchés parce qu’<strong>ici</strong> aucun baume ne<br />

le pouvait ? Si tu te dérobes, alors je dois mourir.<br />

Aie pitié, écoutes-moi ! Tu ne cherches tout de<br />

même pas ma perte ? Voilà pourquoi mon coeur<br />

espère encore. (cf. BWV 5, Jérémie 46, )<br />

Tu me réconforteras à nouveau après ma peur;<br />

voilà pourquoi je me prépare à ton retour, j’ai<br />

confiance en la promesse de cette parole :<br />

« Que mon affliction tournera en joie !<br />

Redressez-vous, pensées abattues, vous vous affligez<br />

vous-même. Laissez donc vos commencements<br />

de douleurs avant que je ne fonde en pleurs, car<br />

Jésus est déjà à nouveau là.<br />

Ô joie à nulle autre pareille !<br />

Mais quel bonheur m’arrive ainsi, allez prends mon<br />

coeur en offrande !<br />

Je ne t’ai abandonné qu’un instant, toi mon enfant.<br />

Mais vois maintenant avec un grand bonheur,<br />

et un réconfort sans commune mesure, je t’offre<br />

et dépose déjà sur ta tête la couronne de joie. Ta<br />

courte douleur se change déjà en joie et en bienêtre<br />

éternel.<br />

Toi berger d’Israël, écoute<br />

Toi, berger d’Israël écoute, toi qui protège Joseph<br />

comme un troupeau, apparaît, toi qui trône sur les<br />

anges. (Psaume 80. )<br />

Le bon berger veille sur moi, que m’importent<br />

mes soucis ? Car tous les matins le bon berger<br />

renouvelle ses bontés et mon coeur réaffirme :<br />

Dieu est fidèle.<br />

Que mon berger s’éloigne de moi trop longtemps<br />

et le désert de suite me rend anxieux, j’avance<br />

néanmoins d’un pas faible. Je me mets alors à crier<br />

à toi, et toi, mon berger et tu fais retentir en moi un<br />

formidable « Père » au travers de ta parole.<br />

Oui, ce mot est la nourriture de mon âme le réconfort<br />

de mon souffle, le pâturage que tout en moi<br />

appelle déjà, avec plaisir, l’avant-goût du ciel.<br />

Ô bon berger, rassemble-nous, nous les pauvres et<br />

les affligés et conduis-nous sur ce chemin qui nous<br />

fera bientôt entrer dans ton étable.<br />

Heureux troupeau, brebis de Jésus, le monde est<br />

pour vous un royaume des Cieux, car <strong>ici</strong> on goûte<br />

déjà aux bontés du Christ, et on espère déjà le<br />

salaire de la foi après le doux sommeil de la mort.<br />

Le Seigneur est mon berger fidèle en qui je me<br />

confie. Il me conduit avec ses agneaux au pâturage,<br />

dans de vertes prairies. Il me conduit jusqu’à l’eau<br />

fraîche pour désaltérer mon âme avec force au


Zum frischen Wasser leit’ er mich,<br />

Mein Seel zu laben kräftliglich<br />

Durchs selig Wort der Gnaden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II, taille<br />

(hautbois da caccia), hautbois d’amour I/II, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 105<br />

Herr, gehe nicht ins Gericht mit deinem Knecht<br />

. Chœur<br />

Herr, gehe nicht ins Gericht mit deinem Knecht.<br />

Denn vor dir wird kein Lebendiger gerecht.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Mein Gott, verwirf mich nicht,<br />

Indem ich mich in Demut vor dir beuge,<br />

Von deinem Angesicht.<br />

Ich weiß, wie groß dein Zorn und mein Verbrechen<br />

ist,<br />

Daß du zugleich ein schneller Zeuge<br />

Und ein gerechter Richter bist.<br />

Ich lege dir ein frei Bekenntnis dar<br />

Und stürze mich nicht in Gefahr,<br />

Die Fehler meiner Seelen<br />

Zu leugnen, zu verhehlen !<br />

3. Air (soprano)<br />

Wie zittern und wanken<br />

Der Sünder Gedanken,<br />

Indem sie sich untereinander verklagen<br />

Und wiederum sich zu entschuldigen wagen.<br />

So wird ein geängstigt Gewissen<br />

Durch eigene Folter zerrissen.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Wohl aber dem, der seinen Bürgen weiß,<br />

Der alle Schuld ersetzet,<br />

So wird die Handschrift ausgetan,<br />

Wenn Jesus sie mit Blute netzet.<br />

Er heftet sie ans Kreuze selber an,<br />

Er wird von deinen Gütern, Leib und Leben,<br />

Wenn deine Sterbestunde schlägt,<br />

Dem Vater selbst die Rechnung übergeben.<br />

So mag man deinen Leib, den man zum Grabe<br />

trägt,<br />

Mit Sand und Staub beschütten,<br />

Dein Heiland öffnet dir die ewgen Hütten.<br />

5. Air (ténor)<br />

Kann ich nur Jesum mir zum Freunde machen,<br />

So gilt der Mammon nichts bei mir.<br />

Ich finde kein Vergnügen hier<br />

Bei dieser eitlen Welt und irdschen Sachen.<br />

6. Choral<br />

Nun, ich weiß, du wirst mir stillen<br />

Mein Gewissen, das mich plagt.<br />

Es wird deine Treu erfüllen,<br />

Was du selber hast gesagt :<br />

Daß auf dieser weiten Erden<br />

Keiner soll verloren werden,<br />

Sondern ewig leben soll,<br />

Wenn er nur ist Glaubens voll.<br />

Distribution :<br />

Soli : S A T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 106<br />

Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit Actus Tragicus<br />

. Sonatina<br />

a. Chœur<br />

Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit.<br />

In ihm Leben, Weben und Sind wir, solange er will.<br />

In ihm sterben wir zur rechten Zeit, wenn er will.<br />

b. Arioso (ténor)<br />

Ach, Herr, lehre uns bedenken, daß wir sterben<br />

müssen, auf daß wir klug werden.<br />

c. Air (basse)<br />

Bestelle dein Haus; denn du wirst sterben und<br />

nicht lebendig bleiben.<br />

d. Chœur<br />

Es ist der alte Bund : Mensch, du mußt sterben !<br />

Sopran<br />

Ja, komm, Herr Jesu, komm !<br />

3a. Air (alto)<br />

In deine Hände befehl ich meinen Geist; du hast<br />

mich erlöset, Herr, du getreuer Gott.<br />

3b. Arioso (basse) et Choral (alto)<br />

travers des mots saints de<br />

sa grâce.<br />

Seigneur, n’entre pas en jugement avec ton serviteur<br />

N’entre pas en jugement avec ton serviteur !<br />

Car aucun vivant n’est juste devant toi. [Ps 43, ]<br />

Mon Dieu, ne me repousse pas loin de ta face, au<br />

moment où je m’incline avec humilité devant toi.<br />

Je sais bien l’ampleur de ta colère comme celle de<br />

ma faute.<br />

Je sais que tu es à la fois, un témoin attentif et un<br />

juge équitable.<br />

Je t’adresse alors une libre confession et ne veux en<br />

aucun cas nier ou dissimuler les fautes de<br />

mon âme.<br />

Que les pensées des pêcheurs sont tremblantes<br />

et branlantes pour tantôt s’accuser les unes les<br />

autres et tantôt s’excuser les unes les autres. Ainsi<br />

une conscience angoissée est-elle déchirée par ses<br />

propres interrogations.<br />

Bienheureux par contre celui qui connaît « sa<br />

caution » par laquelle toutes les fautes sont remises.<br />

Ainsi se trouve effacé par le sang de Jésus l’acte<br />

qui était écrit contre nous. Il attache lui-même<br />

tous nos péchés à sa croix, Ainsi quand sonnera ta<br />

dernière heure il rendra lui-même compte au Père<br />

de tes biens, de ton corps et de ta vie. On pourra<br />

donc porter ta dépouille au tombeau et la recouvrir<br />

de sable et de poussière, ton Sauveur, lui, t’ouvrira<br />

les portes des demeures éternelles.<br />

Il me suffit de faire de Jésus mon ami et Mammon<br />

n’a plus la moindre valeur à mes yeux. Je ne trouve<br />

<strong>ici</strong> aucun plaisir dans ce monde et dans ces choses<br />

terrestres.<br />

Je sais désormais que tu apaiseras le tourment<br />

de ma conscience. Ta loyauté accomplira ce que<br />

tu as dit toi-même : nul être sur cette terre n’est<br />

condamné à la perdition, mais au contraire la vie<br />

éternelle est donnée à tous ceux dont la foi emplit<br />

les coeurs.<br />

Le temps de Dieu est bien le meilleur<br />

Le temps de Dieu est bien le meilleur, car en lui<br />

nous avons la vie, le mouvement, et l’être, [Act<br />

7, 8] aussi longtemps qu’il le veut. En lui nous<br />

mourrons au bon moment, quand il le veut.<br />

Enseigne-nous à bien compter nos jours,<br />

Afin que nous appliquions notre coeur à la sagesse.<br />

[Ps 90, ]<br />

Mets ta maison en ordre ! Car tu vas mourir, tu ne<br />

vivras pas. [Isaïe 38, b]<br />

C’est l’alliance ancienne : Homme, tu dois mourir !<br />

Oui, viens, Seigneur Jésus, viens !<br />

En tes mains je remets mon esprit, c’est toi qui m’as<br />

racheté, Seigneur, toi le Dieu fidèle.<br />

(Ps 3 .6)<br />

8


8<br />

Heute wirst du mit mir im Paradies sein.<br />

Mit Fried und Freud ich fahr dahin<br />

In Gottes Willen,<br />

Getrost ist mir mein Herz und Sinn,<br />

Sanft und stille.<br />

Wie Gott mir verheißen hat :<br />

Der Tod ist mein Schlaf geworden.<br />

4. Chœur<br />

Glorie, Lob, Ehr und Herrlichkeit<br />

Sei dir, Gott Vater und Sohn bereit,<br />

Dem heilgen Geist mit Namen !<br />

Die göttlich Kraft<br />

Mach uns sieghaft<br />

Durch Jesum Christum, Amen.<br />

Distribution :<br />

Soli : A B. Choeur : S A T B, flûte I/II, viole de<br />

gambe I/II, continuo<br />

BWV 107<br />

Was willst du dich betrüben<br />

. Choeur<br />

Was willst du dich betrüben,<br />

O meine liebe Seel ?<br />

Ergib dich, den zu lieben,<br />

Der heißt Immanuel !<br />

Vertraue ihm allein,<br />

Er wird gut alles machen<br />

Und fördern deine Sachen.<br />

Wie dir’s wird selig sein !<br />

. Récitatif (basse)<br />

Denn Gott verlässet keinen,<br />

Der sich auf ihn verläßt.<br />

Er bleibt getreu den Seinen.<br />

Die ihm vertrauen fest.<br />

Läßt sich’s an wunderlich,<br />

So laß dir doch nicht grauen !<br />

Mit Freuden wirst du schauen,<br />

Wie Gott wird retten dich.<br />

3. Air (basse)<br />

Auf ihn magst du es wagen<br />

Mit unerschrocknem Mut,<br />

Du wird mit ihm erjagen,<br />

Was dir ist nütz und gut.<br />

Was Gott beschlossen hat,<br />

Das kann niemand hindern<br />

Aus allen Menschenkindern;<br />

Es geht nach seinem Rat.<br />

4. Air (ténor)<br />

Wenn auch gleich aus der Höllen<br />

Der Satan wollte sich<br />

Dir selbst entgegenstellen<br />

Und toben wider dich.<br />

So muß er doch mit Spott<br />

Von seinen Ränken lassen,<br />

Damit er dich will fassen;<br />

Denn dein Werk fördert Gott.<br />

5. Air (soprano)<br />

Es richt’s zu seinen Ehren<br />

Und deiner Seligkeit;<br />

Soll’s sein, kein Mensch kanns wehren.<br />

Und wärs ihm doch so leid.<br />

Will’s denn Gott haben nicht,<br />

So kann’s niemand forttreiben.<br />

Es muss zurückebleiben,<br />

Was Gott will, das geschicht.<br />

6. Air (ténor)<br />

Darum ich mich ihm ergebe,<br />

Im sei es heimgestellt;<br />

Nach nichts ich sonst mehr strebe<br />

Denn nur was ihm gefällt.<br />

Drauf wart ich und bin still,<br />

Sein Will der ist der beste.<br />

Das glaub ich steif und feste,<br />

Gott mach es, wie er will !<br />

7. Chœur<br />

Herr, gib, daß ich dein Ehre<br />

Ja all mein Leben lang<br />

Von Herzensgrund vermehre,<br />

Dir sage Lob und Dank !<br />

O Vater, Sohn und Geist,<br />

Der du aus lauter Gnade<br />

Abwendest Not und Schaden,<br />

Sei immerdar gepreist.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B, Choeur : S A T B, cor da caccia,<br />

traverso I/II, hautbois d’amour I/II, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 108<br />

Es ist euch gut, daß ich hingehe<br />

. Air (basse)<br />

Aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis.<br />

(Luc 3,43)<br />

Je pars dans la paix et le calme selon la volonté de<br />

Dieu. Il apporte à mes sens la consolation dans la<br />

douceur et la paix. Ainsi que Dieu l’a promis : la<br />

mort est devenue mon sommeil.<br />

Gloire, louange, honneur et souveraineté soient à<br />

toi, Dieu, Qui es le Père et le Fils et le Saint<br />

Esprit ! La force divine nous rend vainqueurs par<br />

Jésus-Christ Amen.<br />

Pourquoi t’affliger<br />

Pourquoi t’affliger mon âme ? Exerce-toi plutôt<br />

à l’aimer celui qui a pour nom « Emmanuel ».<br />

Confie-toi à lui seul, car il fera toujours bien et<br />

soutiendra tes causes.<br />

Combien donc sera tu bénie !<br />

Car Dieu n’abandonne aucun de ceux qui s’en<br />

remettent à lui. Il demeure fidèle aux siens lorsqu’ils<br />

lui font pleinement confiance. Si les choses<br />

se présentent de manière étrange, ne te laisse pas<br />

pour autant effrayer. Avec joie, tu verras Dieu te<br />

secourir.<br />

Sur lui tu peux te risquer avec un courage<br />

intrépide. Avec lui tu atteindras ce qui est bon et<br />

utile. Ce que Dieu a décidé, personne ne saurait<br />

l’empêcher; Il en va selon sa volonté.<br />

Si même jaillissant des enfers, Satan voulait te<br />

faire face et se déchaîner contre toi, il lui faudrait<br />

renoncer aux intrigues par lesquelles il voudrait<br />

s’emparer de toi, car Dieu soutient tes actions.<br />

Il agit pour sa gloire et pour ton bonheur. S’il doit<br />

en être ainsi, personne ne peut s’y opposer tant il<br />

aurait à en souffrir. Mais si Dieu ne veut pas qu’une<br />

chose soit, alors nul ne peut la mener à bien. Elle<br />

doit reculer.<br />

Ce que Dieu veut, cela s’accomplit.<br />

C’est pourquoi, je m’en remets à lui, en lui je me<br />

fonde. Je n’aspire plus à rien d’autre qu’à ce qu’il lui<br />

plait. J’attends et je reste tranquille, sa volonté étant<br />

ce qu’il y a de meilleur. Ca, je le crois fermement,<br />

Dieu fait comme il le veut.<br />

Seigneur, fais que toujours plus je te loue et te<br />

remercie de tout mon coeur, toi qui est Père, le Fils<br />

et Esprit, toi qui rien que par grâce détournes de<br />

nous détresse et malheur, sois à jamais glorifié.<br />

Il est avantageux pour vous que je m’en aille


Es ist euch gut, daß ich hingehe; denn so ich nicht<br />

hingehe, kömmt der Tröster nicht zu euch. So ich<br />

aber gehe, will ich ihn zu euch senden.<br />

. Air (ténor)<br />

Mich kann kein Zweifel stören,<br />

Auf dein Wort, Herr, zu hören.<br />

Ich glaube, gehst du fort,<br />

So kann ich mich getrösten,<br />

Daß ich zu den Erlösten<br />

Komm an gewünschten Port.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Dein Geist wird mich also regieren,<br />

Daß ich auf rechter Bahne geh;<br />

Durch deinen Hingang kommt er ja zu mir,<br />

Ich frage sorgensvoll : Ach, ist er nicht schon hier ?<br />

4. Chœur<br />

Wenn aber jener, der Geist der Wahrheit, kommen<br />

wird, der wird euch in alle Wahrheit leiten. Denn<br />

er wird nickt von ihm selber reden, sondern was er<br />

hören wird, das wird er reden; und was zukünftig<br />

ist, wird er verkündigen.<br />

5. Air (alto)<br />

Was mein Herz von dir begehrt,<br />

Ach, das wird mir wohl gewährt.<br />

Überschütte mich mit Segen,<br />

Führe mich auf deinen Wegen,<br />

Daß ich in der Ewigkeit<br />

Schaue deine Herrlichkeit !<br />

6. Choral<br />

Dein Geist, den Gott vom Himmel gibt,<br />

Der leitet alles, was ihn liebt,<br />

Auf wohl gebähntem Wege.<br />

Er setzt und richtet unsren Fuß,<br />

Daß er nicht anders treten muß,<br />

Als wo man findt den Segen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon solo, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 109<br />

Ich glaube, lieber Herr, hilf meinem Unglauben !<br />

. Choeur<br />

Ich glaube, lieber Herr, hilf meinem Unglauben !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Des Herren Hand ist ja noch nicht verkürzt,<br />

Mir kann geholfen werden.<br />

Ach nein, ich sinke schon zur Erden<br />

Vor Sorge, daß sie mich zu Boden stürzt.<br />

Der Höchste will, sein Vaterherze bricht.<br />

Ach nein ! er hört die Sünder nicht.<br />

Er wird, er muß dir bald zu helfen eilen,<br />

Um deine Not zu heilen.<br />

Ach nein, es bleibet mir um Trost sehr bange;<br />

Ach Herr, wie lange ?<br />

3. Air (ténor)<br />

Wie zweifelhaftig ist mein Hoffen,<br />

Wie wanket mein geängstigt Herz !<br />

Des Glaubens Docht glimmt kaum hervor,<br />

Es bricht dies fast zustoßne Rohr,<br />

Die Furcht macht stetig neuen Schmerz.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

O fasse dich, du zweifelhafter Mut,<br />

Weil Jesus itzt noch Wunder tut !<br />

Die Glaubensaugen werden schauen<br />

Das Heil des Herrn;<br />

Scheint die Erfüllung allzufern,<br />

So kannst du doch auf die Verheißung bauen.<br />

5. Air (alto)<br />

Der Heiland kennet ja die Seinen,<br />

Wenn ihre Hoffnung hilflos liegt.<br />

Wenn Fleisch und Geist in ihnen streiten,<br />

So steht er ihnen selbst zur Seiten,<br />

Damit zuletzt der Glaube siegt.<br />

6. Choral<br />

Wer hofft in Gott und dem vertraut,<br />

Der wird nimmer zuschanden;<br />

Denn wer auf diesen Felsen baut,<br />

Ob ihm gleich geht zuhanden<br />

Viel Unfalls hie, hab ich doch nie<br />

Den Menschen sehen fallen,<br />

Der sich verläßt auf Gottes Trost;<br />

Er hilft sein’ Gläubgen allen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T. Choeur : S A T B, cor da caccia,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

Il est avantageux pour vous que je m’en aille, car<br />

si je ne pars pas, le consolateur ne viendra pas<br />

vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai.<br />

(Jean 6.7)<br />

Je peux très bien Seigneur, entendre cette parole,<br />

sans qu’elle me dérange. Même après ce départ, je<br />

me sens encouragé car je me dirige vers le port tant<br />

attendu des élus.<br />

Ainsi, ton esprit me guidera pour que j’emprunte<br />

le bon chemin. Grâce à ton départ, il vient à moi.<br />

Et pourtant je demande avec inquiétude : n’est-il<br />

pas déjà là ?<br />

Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous<br />

conduira, car ses paroles ne viendront pas de luimême,<br />

mais il parlera de tout ce qu’il aura entendu<br />

et vous annoncera les choses à venir. (Jean 6, 3)<br />

Ce que mon coeur attend de toi, me sera bien accordé.<br />

Comble-moi de bénédictions, conduis-moi<br />

sur tes chemins, que je puisse contempler ta gloire<br />

pour l’éternité !<br />

L’esprit que te donne le Dieu du ciel, guide tous<br />

ceux qui l’aiment sur des chemins bien aplanis. Il<br />

place et dirige nos pas pour qu’ils ne puissent se<br />

rendre que là où l’on trouve sa bénédiction.<br />

Je crois Seigneur, viens au secours de mon<br />

incrédulité.<br />

Je crois Seigneur, viens au secours de mon incrédulité.<br />

(Marc 9, 4)<br />

La main du Seigneur n’est pas encore raccourcie,<br />

elle peut encore me venir en aide. Hélas, non, je<br />

tombe déjà au sol. Cette inquiétude qui me terrasse<br />

au sol, c’est le Très-Haut qui la veut, son coeur<br />

paternel se brise. Mais non, il ne prête pas oreille<br />

aux pécheurs.<br />

Il va. il doit bientôt accourir à ton aide pour te<br />

guérir de ton mal. Hélas, non, je crains encore<br />

tellement pour mon réconfort; Ah Seigneur,<br />

jusques à quand ?<br />

Que mon espérance est incertaine, que mon coeur<br />

est anxieux ! Le lumignon de la foi brille à peine.<br />

La crainte ne cesse de causer de nouvelles<br />

douleurs.<br />

Ressaisis-toi, quand ton courage vacille parce que<br />

Jésus accomplit encore des miracles ! Les yeux de<br />

la foi admireront le salut promis par le Seigneur. Et<br />

même si l’accomplissement paraît être encore loin,<br />

tu peux quand même bâtir sur la promesse.<br />

Le Seigneur connaît bien les siens quand leur espérance<br />

gît sans aide. Lorsque la chair et l’esprit en<br />

eux combattent, il se tient lui-même à leurs côtés<br />

pour que la foi finisse par triompher.<br />

Qui espère en Dieu et lui fait confiance ne sera<br />

jamais perdu. Celui qui bâtit sur ce roc, même<br />

s’il lui arrive bien des malheurs et des infortunes,<br />

cet homme, je ne l’ai jamais vu chuter, celui qui<br />

se repose sur le réconfort de Dieu. Dieu aide tous<br />

ceux qui croient en lui.<br />

83


84<br />

BWV 110<br />

Unser Mund sei voll Lachens<br />

. Chœur<br />

Unser Mund sei voll Lachens und unsre Zunge voll<br />

Rühmens. Denn der Herr hat Großes an uns getan.<br />

. Air (ténor)<br />

Ihr Gedanken und ihr Sinnen,<br />

Schwinget euch anitzt von hinnen,<br />

Steiget schleunig himmelan<br />

Und bedenkt, was Gott getan !<br />

Er wird Mensch, und dies allein,<br />

Daß wir Himmels Kinder sein.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Dir, Herr, ist niemand gleich. Du bist groß und<br />

dein Name ist groß und kannst’s mit der Tat<br />

beweisen.<br />

4. Air (alto)<br />

Ach Herr, was ist ein Menschenkind,<br />

Daß du sein Heil so schmerzlich suchest ?<br />

Ein Wurm, den du verfluchest,<br />

Wenn Höll und Satan um ihn sind;<br />

Doch auch dein Sohn, den Seel und Geist<br />

Aus Liebe seinen Erben heißt.<br />

5. Air (duo : soprano, ténor)<br />

Ehre sei Gott in der Höhe und Friede auf Erden<br />

und den Menschen ein Wohlgefallen !<br />

6. Air (basse)<br />

Wacht auf, ihr Adern und ihr Glieder,<br />

Und singt dergleichen Freudenlieder,<br />

Die unserm Gott gefällig sein.<br />

Und ihr, ihr andachtsvollen Saiten,<br />

Sollt ihm ein solches Lob bereiten,<br />

Dabei sich Herz und Geist erfreun.<br />

7. Choral<br />

Alleluja ! Gelobt sei Gott,<br />

Singen wir all aus unsers Herzens Grunde.<br />

Denn Gott hat heut gemacht solch Freud,<br />

Die wir vergessen solln zu keiner Stunde.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette I-<br />

III, timbales, traverso I/II, hautbois I-III, hautbois<br />

d’amour, hautbois da caccia, fagotto, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 111<br />

Was mein Gott will, das g’scheh allzeit<br />

. Chœur<br />

Was mein Gott will, das g’scheh allzeit,<br />

Sein Will, der ist der beste;<br />

Zu helfen den’n er ist bereit,<br />

Die an ihn gläuben feste.<br />

Er hilft aus Not, der fromme Gott,<br />

Und züchtiget mit Maßen :<br />

Wer Gott vertraut, fest auf ihn baut,<br />

Den will er nicht verlassen.<br />

. Air (basse)<br />

Entsetze dich, mein Herze, nicht,<br />

Gott ist dein Trost und Zuversicht<br />

Und deiner Seele Leben.<br />

Ja, was sein weiser Rat bedacht,<br />

Dem kann die Welt und Menschenmacht<br />

Unmöglich widerstreben.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

O Törichter ! der sich von Gott entzieht<br />

Und wie ein Jonas dort<br />

Vor Gottes Angesichte flieht;<br />

Auch unser Denken ist ihm offenbar,<br />

Und unsers Hauptes Haar<br />

Hat er gezählet.<br />

Wohl dem, der diesen Schutz erwählet<br />

Im gläubigen Vertrauen,<br />

Auf dessen Schluß und Wort<br />

Mit Hoffnung und Geduld zu schauen.<br />

4. Air (duo : alto, ténor)<br />

So geh ich mit beherzten Schritten,<br />

Auch wenn mich Gott zum Grabe führt.<br />

Gott hat die Tage aufgeschrieben,<br />

So wird, wenn seine Hand mich rührt,<br />

Des Todes Bitterkeit vertrieben.<br />

5. Récitatif (soprano)<br />

Drum wenn der Tod zuletzt den Geist<br />

Que notre bouche s’emplisse de joie<br />

Que notre bouche s’emplisse de joie<br />

et notre langue de louanges.<br />

Car l’Eternel a fait pour nous de grandes choses.<br />

(Psaume 6, ,3)<br />

Allez, pensées et sens,<br />

Mettez-vous en mouvement et d’<strong>ici</strong>,<br />

Elancez-vous rapidement vers le ciel,<br />

Et pensez à ce que Dieu a accompli !<br />

Il s’est fait homme, et cela uniquement<br />

pour que nous soyons enfants du ciel.<br />

Nul ne t’est comparable, Seigneur.<br />

Tu es grand et grand est ton nom,<br />

toi qui peut ainsi montrer ta puissance en actes.<br />

(Jérémie 0,6)<br />

Seigneur, qu’est-ce qu’un être humain<br />

Pour que tu cherches si douloureusement son<br />

salut ? Sans aucun doute un ver maudit, lorsqu’il<br />

se laisse séduire par l’enfer et l’ennemi, mais tout<br />

autant un fils lorsque tout son être le fait «héritier»<br />

par amour.<br />

Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la<br />

terre aux hommes de bonne volonté.<br />

(Luc , 4)<br />

Réveillez-vous, vous corps endormis et chantez les<br />

chants d’allégresse qui plaisent à notre Dieu !<br />

Et vous, cordes profondes, apprêtez-vous à lui rendre<br />

la louange qui puisse réjouir le coeur et l’esprit.<br />

Alléluia ! Dieu soit loué !<br />

Chantons tous du plus profond de nos êtres,<br />

Car Dieu aujourd’hui nous offre une joie,<br />

Que nous ne devons jamais oublier.<br />

Ce que Dieu veut, arrive toujours<br />

Ce que Dieu veut arrive toujours, ce qu’il veut, c’est<br />

ce qu’il y a de mieux. Il est toujours prêt à aider<br />

ceux qui croient fermement en lui.<br />

Il aide dans la détresse et punit avec modération :<br />

celui qui se confie en Dieu, construit solidement<br />

sur celui qui ne l’abandonnera jamais.<br />

Ne t’effraie pas, mon coeur, Dieu est ton secours et<br />

ton assurance ainsi que la vie de ton âme.<br />

Ce que son conseil avisé a pensé, personne dans le<br />

monde et l’humanité ne peut s’y opposer.<br />

Fou est celui qui se détourne de Dieu et comme<br />

Jonas fuit le regard de Dieu. Toutes nos pensées<br />

sont connues de lui et il connaît le moindre cheveu<br />

de nos têtes. Celui qui choisit ce protecteur en<br />

pleine confiance peut attendre la fin avec patience<br />

et espérance.<br />

Ainsi vais-je d’un pas courageux même si Dieu<br />

me conduit à la tombe. Tout cela est écrit et quand<br />

Dieu, de sa main, me touche, alors s’efface l’amertume<br />

de la mort.<br />

Et quand enfin la mort arrachera violemment


Noch mit Gewalt aus seinem Körper reißt,<br />

So nimm ihn, Gott, in treue Vaterhände !<br />

Wenn Teufel, Tod und Sünde mich bekriegt<br />

Und meine Sterbekissen<br />

Ein Kampfplatz werden müssen,<br />

So hilf, damit in dir mein Glaube siegt !<br />

O seliges, gewünschtes Ende !<br />

6. Choral<br />

Noch eins, Herr, will ich bitten dich,<br />

Du wirst mir’s nicht versagen :<br />

Wenn mich der böse Geist anficht,<br />

Laß mich doch nicht verzagen.<br />

Hilf, steur und wehr, ach Gott, mein Herr,<br />

Zu Ehren deinem Namen.<br />

Wer das begehrt, dem wird’s gewährt;<br />

Drauf sprech ich fröhlich : Amen !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautboisI/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 112<br />

Der Herr ist mein getreuer Hirt<br />

. Chœur<br />

Der Herr ist mein getreuer Hirt,<br />

Hält mich in seiner Hute,<br />

Darin mir gar nichts mangeln wird<br />

Irgend an einem Gute,<br />

Er weidet mich ohn Unterlaß,<br />

Darauf wächst das wohlschmeckend Gras<br />

Seines heilsamen Wortes.<br />

. Air (alto)<br />

Zum reinen Wasser er mich weist,<br />

Das mich erquicken tue.<br />

Das ist sein fronheiliger Geist,<br />

Der macht mich wohlgemute.<br />

Er führet mich auf rechter Straß<br />

Seiner Geboten ohn Ablaß<br />

Von wegen seines Namens willen.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Und ob ich wandelt im finstern Tal,<br />

Fürcht ich kein Ungelücke<br />

In Verfolgung, Leiden, Trübsal<br />

Und dieser Welte Tücke,<br />

Denn du bist bei mir stetiglich,<br />

Dein Stab und Stecken trösten mich,<br />

Auf dein Wort ich mich lasse.<br />

4. Air (duo : soprano, ténor)<br />

Du bereitest für mir einen Tisch<br />

Vor mein’ Feinden allenthalben,<br />

Machst mein Herze unverzagt und frisch,<br />

Mein Haupt tust du mir salben<br />

Mit deinem Geist, der Freuden Öl,<br />

Und schenkest voll ein meiner Seel<br />

Deiner geistlichen Freuden.<br />

5. Chœur<br />

Gutes und die Barmherzigkeit<br />

Folgen mir nach im Leben,<br />

Und ich werd bleiben allezeit<br />

Im Haus des Herren eben,<br />

Auf Erd in christlicher Gemein<br />

Und nach dem Tod da werd ich sein<br />

Bei Christo meinem Herren.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor I/II, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 113<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut<br />

. Chœur<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut,<br />

Du Brunnquell aller Gnaden,<br />

Sieh doch, wie ich in meinem Mut<br />

Mit Schmerzen bin beladen<br />

Und in mir hab der Pfeile viel,<br />

Die im Gewissen ohne Ziel<br />

Mich armen Sünder drücken.<br />

. Choral (alto)<br />

Erbarm dich mein in solcher Last,<br />

Nimm sie aus meinem Herzen,<br />

Dieweil du sie gebüßet hast<br />

Am Holz mit Todesschmerzen,<br />

Auf daß ich nicht für großem Weh<br />

In meinen Sünden untergeh,<br />

Noch ewiglich verzage.<br />

3. Air (basse)<br />

Fürwahr, wenn mir das kömmet ein,<br />

Daß ich nicht recht vor Gott gewandelt<br />

Und täglich wider ihn mißhandelt,<br />

So quält mich Zittern, Furcht und Pein.<br />

Ich weiß, daß mir das Herze bräche,<br />

l’esprit de mon corps, prends-le dans tes fidèles<br />

mains paternelles. Si le diable, la mort et le péché<br />

ont choisi de faire de mon dernier oreiller un<br />

champ de bataille, alors, aide-moi pour que la foi<br />

triomphe ! Oh, fin bienheureuse et tant désirée !<br />

Seigneur, j’ai encore une demande à te faire que<br />

tu ne pourras manquer d’exaucer : si l’esprit malin<br />

m’agresse, ne me laisse pas perdre courage. Oh,<br />

Dieu, aide-moi, guide, et défends-moi, toi, mon<br />

seigneur, pour la gloire de ton nom. Celui qui<br />

demande sera exaucé : c’est pourquoi joyeusement<br />

je m’écrie : Amen !<br />

Le Seigneur est mon bon berger<br />

Le Seigneur est mon bon berger, il me tient sous sa<br />

garde et ainsi je ne manquerai de rien de ce qui est<br />

bon. Il me fait paître sans cesse là où pousse une<br />

herbe savoureuse : sa parole salutaire.<br />

Il me conduit près des eaux tranquilles qui me<br />

désaltèrent : c’est son Esprit Saint qui ainsi me<br />

renouvelle. Il me conduit sans relâche sur la bonne<br />

voie selon sa volonté.<br />

Et même si je marche dans la sombre vallée de<br />

la mort, je ne crains pas le mal, la persécution, la<br />

douleur, le trouble et la perfidie de ce monde. Car<br />

tu es constamment près de moi et ta houlette et ton<br />

bâton me rassurent. je compte sur ta parole.<br />

Tu me prépares une table en face de mes ennemis,<br />

tu rends mon coeur dispos et courageux, tu oins<br />

ma tête, par ton esprit, d’une huile de joie et tu<br />

emplis ainsi mon âme de tes joies spirituelles.<br />

Le bonheur et la grâce m’accompagnent tous<br />

les jours de ma vie et je resterai dans la maison<br />

de l’Eternel sur la terre dans la communauté<br />

chrétienne et après ma mort auprès de toi, Christ,<br />

mon Seigneur.<br />

Seigneur Jésus-Christ, bien suprême<br />

Seigneur Jésus-Christ, bien suprême, toi, source<br />

de toute grâce, vois donc combien même dans ma<br />

constance, je suis traversé de douleurs, et combien<br />

j’ai de flèches qui me transpercent, moi qui en<br />

toute conscience, suis pécheur sans le vouloir.<br />

Aie pitié de moi qu’écrase un tel fardeau,<br />

ôte-le de mon coeur puisque tu t’en est acquitté<br />

sur le bois de ton agonie pour que je ne périsse<br />

pas douloureusement dans mes péchés et que je ne<br />

désespère pas éternellement.<br />

En fait, lorsque je me rends compte que je ne me<br />

conduis pas comme il le faudrait devant Dieu en<br />

le maltraitant quotidiennement, alors angoisses,<br />

crainte et tourment me torturent. Je sais que mon<br />

coeur n’aurait plus qu’à se briser si ta parole ne me<br />

85


86<br />

Wenn mir dein Wort nicht Trost verspräche.<br />

4. Choral et Récitatif (basse)<br />

Jedoch dein heilsam Wort, das macht<br />

Mit seinem süßen Singen,<br />

Daß meine Brust,<br />

Der vormals lauter Angst bewußt,<br />

Sich wieder kräftig kann erquicken.<br />

Das jammervolle Herz<br />

Empfindet nun nach tränenreichem Schmerz<br />

Den hellen Schein von Jesu Gnadenblicken;<br />

Sein Wort hat mir so vielen Trost gebracht,<br />

Daß mir das Herze wieder lacht,<br />

Als wenn’s beginnt zu springen.<br />

Wie wohl ist meiner Seelen !<br />

Das zagende Gewissen kann mich nicht<br />

länger quälen,<br />

Dieweil Gotts alle Gnad verheißt,<br />

Hiernächst die Gläubigen und Frommen<br />

Mit Himmelsmanna speist,<br />

Wenn wir nur mit zerknirschtem Geist<br />

Zu unserm Jesu kommen.<br />

5. Air (ténor)<br />

Jesus nimmt die Sünder an :<br />

Süßes Wort voll Trost und Leben !<br />

Er schenkt die wahre Seelenruh<br />

Und rufet jedem tröstlich zu :<br />

Dein Sünd ist dir vergeben.<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Der Heiland nimmt die Sünder an :<br />

Wie lieblich klingt das Wort in meinen Ohren !<br />

ES ruft : Kommt her zu mir,<br />

Die ihr mühselig und beladen,<br />

Kommt her zum Brunnquell aller Gnaden,<br />

Ich hab euch mir zu Freunden auserkoren !<br />

Auf dieses Wort will ich zu dir<br />

Wie der bußfertge Zöllner treten<br />

Und mit demütgem Geist “Gott, sei mir gnädig” !<br />

Ach, tröste meinen blöden Mut<br />

Und mache mich durch dein vergoßnes Blut<br />

Von allen Sünden rein,<br />

So werd ich auch wie David und Manasse,<br />

Wenn ich dabei<br />

Dich stets in Lieb und Treu<br />

Mit meinem Glaubensarm umfasse,<br />

Hinfort ein Kind des Himmels sein.<br />

7. Air (duo : soprano, alto)<br />

Ach Herr, mein Gott, vergib mir’s doch,<br />

Womit ich deinen Zorn erreget,<br />

Zerbrich das schwere Sündenjoch,<br />

Das mir der Satan auferleget,<br />

Daß sich mein Herz zufriedengebe<br />

Und dir zum Preis und Ruhm hinfort<br />

Nach deinem Wort<br />

In kindlichem Gehorsam lebe.<br />

8. Choral<br />

Stärk mich mit deinem Freudengeist,<br />

Heil mich mit deinen Wunden,<br />

Wasch mich mit deinem Todesschweiß<br />

In meiner letzten Stunden;<br />

Und nimm mich einst, wenn dir’s gefällt,<br />

In wahrem Glauben von der Welt<br />

Zu deinen Auserwählten !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, traverso, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 114<br />

Ach, lieben Christen, seid getrost<br />

. Chœur<br />

Ach, lieben Christen, seid getrost,<br />

Wie tut ihr so verzagen !<br />

Weil uns der Herr heimsuchen tut,<br />

Laßt uns von Herzen sagen :<br />

Die Straf wir wohl verdienet han,<br />

Solchs muß bekennen jedermann,<br />

Niemand darf sich ausschließen.<br />

. Air (ténor)<br />

Wo wird in diesem Jammertale<br />

Vor meinen Geist die Zuflucht sein ?<br />

Allein zu Jesu Vaterhänden<br />

Will ich mich in der Schwachheit wenden;<br />

Sonst weiß ich weder aus noch ein.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

O Sünder, trage mit Geduld,<br />

Was du durch deine Schuld<br />

Dir selber zugezogen !<br />

Das Unrecht säufst du ja<br />

Wie Wasser in dich ein,<br />

Und diese Sündenwassersucht<br />

Ist zum Verderben da<br />

Und wird dir tödlich sein.<br />

Der Hochmut aß vordem von der verbotnen<br />

Frucht,<br />

promettait pas la consolation.<br />

Pourtant, par ses doux accents, ta parole salutaire<br />

fait à nouveau se rafraîchir vigoureusement mon<br />

âme qui ne connaissait que la peur. Le coeur<br />

plaintif reçoit maintenant l’éclatante lumière du<br />

regard de grâce de Jésus après la douleur et ses<br />

flots de larmes. Sa parole m’a apporté tant de<br />

consolations que mon coeur exulte à nouveau<br />

comme s’il se remettait à battre. Que mon âme se<br />

sent bien ! Ma conscience apeurée ne peut plus me<br />

tourmenter car Dieu promet sa grâce et bientôt<br />

nourrira croyants et fidèles de la manne du ciel.<br />

Mais seulement, si nous nous approchons de Jésus<br />

d’un esprit contrit.<br />

Jésus accueille à lui les pécheurs; Douce parole<br />

pleine de consolation et de vie ! Il offre la véritable<br />

paix de l’âme et appelle chacun par ces mots<br />

apaisants : tes péchés te sont pardonnés.<br />

Le Sauveur accueille les pécheurs. Que cette parole<br />

sonne avec douceur à mon oreille ! Il appelle<br />

«Venez-à moi ! vous qui êtes fatigués et chargés»<br />

(Matthieu , 8)<br />

Venez-<strong>ici</strong> à la source de toutes les grâces : je<br />

vous ai choisis pour amis ! A ces paroles, je veux<br />

m’avancer vers toi, comme ce publicain repentant<br />

et prier en toute humilité : « Dieu sois clément<br />

envers moi ! » Ah ! redresse mon faible courage et<br />

purifie-moi de tous mes péchés par ton sang versé.<br />

Ainsi je serai désormais moi aussi, comme David<br />

et Manassé, t’étreignant constamment avec amour<br />

et fidélité dans mes bras armés de la faible foi : un<br />

enfant du ciel.<br />

Ah ! Seigneur mon Dieu ! pardonne-moi si je<br />

suscite ta colère, brise le joug pesant du péché que<br />

Satan m’impose afin que mon coeur s’apaise et que,<br />

je vive désormais pour ta louange et ta gloire selon<br />

ta parole dans une obéissance d’enfant.<br />

Fortifie-moi de ton Esprit de joie, guéris moi par<br />

tes blessures, lave-moi avec la sueur de ton agonie<br />

lorsque sera venue ma dernière heure.<br />

Et un jour, quand il te plaira, arrache-moi à ce<br />

monde, moi qu’anime une foi véritable pour me<br />

faire rejoindre tes élus.<br />

Allons, chrétiens, ayez confiance<br />

Allons, chrétiens, ayez confiance, vous qui vous<br />

découragez si facilement ! Parce que le Seigneur<br />

nous recherche, reconnaissez-le donc : nous méritons<br />

bien le châtiment, chacun de nous doit bien le<br />

reconnaître, personne ne peut en être exempté.<br />

Où y aura t-il dans cette vallée de larmes refuge<br />

pour mon âme ? En ma faiblesse, je ne veux me<br />

tourner que vers les mains paternelles de Jésus.<br />

Sinon je ne sais plus que faire.<br />

Pécheur, supporte patiemment ce que tu t’es toimême<br />

attiré par ta faute ! Tu te saoules d’injustice<br />

comme si c’était de l’eau et cette hydropisie de<br />

péché est là pour ta perte et te sera fatale. L’orgueil<br />

mangea jadis le fruit défendu, pour être semblable<br />

à Dieu. Combien de fois ne te rehausses-tu pas<br />

dans de grands mouvements grandiloquents alors<br />

que tu devrais être abaissé. Allons prépare ton être,<br />

que la mort et le tombeau ne t’épouvantent pas.<br />

Ainsi par une mort consciente, sortiras-tu de cette


Gott gleich zu werden;<br />

Wie oft erhebst du dich mit schwülstigen<br />

Gebärden,<br />

Daß du erniedrigt werden mußt.<br />

Wohlan, bereite deine Brust,<br />

Daß sie den Tod und Grab nicht scheut,<br />

So kämmst du durch ein selig Sterben<br />

Aus diesem sündlichen Verderben<br />

Zur Unschuld und zur Herrlichkeit.<br />

4. Choral (soprano)<br />

Kein Frucht das Weizenkörnlein bringt,<br />

Es fall denn in die Erden;<br />

So muß auch unser irdscher Leib<br />

Zu Staub und Aschen werden,<br />

Eh er kömmt zu der Herrlichkeit,<br />

Die du, Herr Christ, uns hast bereit’<br />

Durch deinen Gang zum Vater.<br />

5. Air (alto)<br />

Du machst, o Tod, mir nun nicht ferner bange,<br />

Wenn ich durch dich die Freiheit nur erlange,<br />

Es muß ja so einmal gestorben sein.<br />

Mit Simeon will ich in Friede fahren,<br />

Mein Heiland will mich in der Gruft bewahren<br />

Und ruft mich einst zu sich verklärt und rein.<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Indes bedenke deine Seele<br />

Und stelle sie dem Heiland dar;<br />

Gib deinen Leib und deine Glieder<br />

Gott, der sie dir gegeben, wieder.<br />

Er sorgt und wacht,<br />

Und so wird seiner Liebe Macht<br />

Im Tod und Leben offenbar.<br />

7. Choral<br />

Wir wachen oder schlafen ein,<br />

So sind wir doch des Herren;<br />

Auf Christum wir getaufet sein,<br />

Der kann dem Satan wehren.<br />

Durch Adam auf uns kömmt der Tod,<br />

Christus hilft uns aus aller Not.<br />

Drum loben wir den Herren.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, traverso<br />

solo, hautboisI/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 115<br />

Mache dich, mein Geist, bereit<br />

. Chœur<br />

Mache dich, mein Geist, bereit,<br />

Wache, fleh und bete,<br />

Daß dich nicht die böse Zeit<br />

Unverhofft betrete;<br />

Denn es ist<br />

Satans List<br />

Über viele Frommen<br />

Zur Versuchung kommen.<br />

. Air (alto)<br />

Ach schläfrige Seele, wie ? ruhest du noch ?<br />

Ermuntre dich doch !<br />

Es möchte die Strafe dich plötzlich erwecken<br />

Und, wo du nicht wachest,<br />

Im Schlafe des ewigen Todes bedecken.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Gott, so vor deine Seele wacht,<br />

Hat Abscheu an der Sünden Nacht;<br />

Er sendet dir sein Gnadenlicht<br />

Und will vor diese Gaben,<br />

Die er so reichlich dir verspricht,<br />

Nur offne Geistesaugen haben.<br />

Des Satans List ist ohne Grund,<br />

Die Sünder zu bestricken;<br />

Brichst du nun selbst den Gnadenbund,<br />

Wirst du die Hilfe nie erblicken.<br />

Die ganze Welt und ihre Glieder<br />

Sind nichts als falsche Brüder;<br />

Doch macht dein Fleisch und Blut hiebei<br />

Sich lauter Schmeichelei.<br />

4. Air (soprano)<br />

Bete aber auch dabei<br />

Mitten in dem Wachen !<br />

Bitte bei der großen Schuld<br />

Deinen Richter um Geduld,<br />

Soll er dich von Sünden frei<br />

Und gereinigt machen !<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Er sehnet sich nach unserm Schreien,<br />

Er neigt sein gnädig Ohr hierauf;<br />

Wenn Feinde sich auf unsern Schaden freuen,<br />

So siegen wir in seiner Kraft :<br />

Indem sein Sohn, in dem wir beten,<br />

Uns Mut und Kräfte schafft<br />

Und will als Helfer zu uns treten.<br />

perdition pécheresse pour accéder à l’innocence<br />

et à la gloire.<br />

Le grain de blé ne porte pas de fruit s’il ne tombe<br />

en terre (Jn , 4) Ainsi notre corps terrestre doit<br />

devenir cendre et poussière avant de parvenir à la<br />

gloire que le Seigneur Jésus-Christ nous as préparée,<br />

en se rendant auprès de son Père.<br />

Oh, mort ! tu ne me fais plus peur. Si c’est seulement<br />

par toi que je peux atteindre la liberté, alors<br />

je veux bien mourir. Avec Siméon je veux aller en<br />

paix, (Lc , 9), mon Sauveur veillera sur moi dans<br />

la tombe et m’appellera un jour à lui, transfiguré<br />

et pur.<br />

Songe donc à ton âme et présente-là au Sauveur;<br />

rends ton corps et tes membres à Dieu qui te les a<br />

donnés. Il prend soin et veille. Et ainsi la puissance<br />

de son amour se manifeste dans la mort et dans<br />

la vie.<br />

Que nous soyons éveillés ou que nous dormions,<br />

nous appartenons au Seigneur. (Romains 4,8)<br />

Nous avons été baptisés dans le Christ qui peut<br />

faire obstacle au malin. Par la faute d’Adam, la<br />

mort vient à nous, mais Jésus-Christ nous sauve<br />

dans la détresse.<br />

Ainsi louons-nous le Seigneur.<br />

Tiens-toi prête, mon âme<br />

Tiens-toi prête mon âme, veille, implore et prie,<br />

que les temps mauvais ne te prennent pas au dépourvu.<br />

Car c’est là l’astuce du malin pour induire<br />

les croyants en tentation.<br />

Eh toi, âme endormie ! comment ? Tu dors<br />

encore ? Remues-toi donc ! C’est le châtiment qui<br />

risque de te réveiller et, si tu n’y prends pas garde,<br />

de te plonger dans le sommeil de la mort éternelle.<br />

Dieu qui veille sur ton âme exècre la nuit du<br />

péché. Il t’envoie la lumière de sa grâce et pour ce<br />

don qu’il te dispense avec une telle abondance, il<br />

ne veut voir ouverts, que les yeux de ton esprit.<br />

Insondable est la ruse de l’ennemi pour ensorceler<br />

les pécheurs. Si maintenant tu romps toi même<br />

l’alliance de grâce, tu ne verras jamais pointer le<br />

secours. Le monde entier et ses humains ne sont<br />

que de faux-frères; pourtant ta chair et ton sang y<br />

trouvent tant de fallacieuses flatteries.<br />

Mais de plus, prie toujours au milieu<br />

de tes veilles !<br />

Prie pour l’indulgence de ton juge face à l’immensité<br />

de ta faute, lui qui doit te délivrer et te purifier<br />

de tes péchés.<br />

Il soupire après notre appel de détresse vers lequel<br />

il penche son oreille clémente; quand les ennemis<br />

se réjouissent de nos malheurs, nous l’emportons<br />

par sa puissance puisque son Fils que nous prions<br />

nous procure courage et forces et vient nous<br />

assister de son secours.<br />

87


88<br />

6. Choral<br />

Drum so laßt uns immerdar<br />

Wachen, flehen, beten,<br />

Weil die Angst, Not und Gefahr<br />

Immer näher treten;<br />

Denn die Zeit<br />

Ist nicht weit,<br />

Da uns Gott wird richten<br />

Und die Welt vernichten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, traverso,<br />

hautbois d’amour, violon I/II, alto, violoncelle<br />

piccolo, continuo<br />

BWV 116<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ<br />

. Chœur<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ,<br />

Wahr’ Mensch und wahrer Gott,<br />

Ein starker Nothelfer du bist<br />

Im Leben und im Tod.<br />

Drum wir allein<br />

Im Namen dein<br />

Zu deinem Vater schreien.<br />

. Air (alto)<br />

Ach, unaussprechlich ist die Not<br />

Und des erzürnten Richters Dräuen !<br />

Kaum, daß wir noch in dieser Angst,<br />

Wie du, o Jesu, selbst verlangst,<br />

Zu Gott in deinem Namen schreien.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Gedenke doch,<br />

O Jesu, daß du noch<br />

Ein Fürst des Friedens heißest !<br />

Aus Liebe wolltest du dein Wort uns senden.<br />

Will sich dein Herz auf einmal von uns wenden,<br />

Der du so große Hülfe sonst beweisest ?<br />

4. Air (trio : soprano, ténor, basse)<br />

Ach, wir bekennen unsre Schuld<br />

Und bitten nichts als um Geduld<br />

Und um dein unermeßlich Lieben.<br />

Es brach ja dein erbarmend Herz,<br />

Als der Gefallnen Schmerz<br />

Dich zu uns in die Welt getrieben.<br />

5. Récitatif (alto)<br />

Ach, laß uns durch die scharfen Ruten<br />

Nicht allzu heftig bluten !<br />

O Gott, der du ein Gott der Ordnung bist,<br />

Du weißt, was bei der Feinde Grimm<br />

Vor Grausamkeit und Unrecht ist.<br />

Wohlan, so strecke deine Hand<br />

Auf ein erschreckt geplagtes Land,<br />

Die kann der Feinde Macht bezwingen<br />

Und uns beständig Friede bringen !<br />

6. Choral<br />

Erleucht auch unser Sinn und Herz<br />

Durch den Geist deiner Gnad,<br />

Daß wir nicht treiben draus ein Scherz,<br />

Der unsrer Seelen schad.<br />

O Jesu Christ,<br />

Allein du bist,<br />

Der solchs wohl kann ausrichten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 117<br />

Sei Lob und Ehr dem höchsten Gut<br />

. Chœur<br />

Sei Lob und Ehr dem höchsten Gut,<br />

Dem Vater aller Güte,<br />

Dem Gott, der alle Wunder tut,<br />

Dem Gott, der mein Gemüte<br />

Mit seinem reichen Trost erfüllt,<br />

Dem Gott, der allen Jammer stillt.<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

. Récitatif (basse)<br />

Es danken dir die Himmelsheer,<br />

O Herrscher aller Thronen,<br />

Und die auf Erden, Luft und Meer<br />

In deinem Schatten wohnen,<br />

Die preisen deine Schöpfermacht,<br />

Die alles also wohl bedacht.<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

3. Air (ténor)<br />

Was unser Gott geschahen hat,<br />

Das will er auch erhalten;<br />

Darüber will er früh und spat<br />

Mit seiner Gnade walten.<br />

C’est pourquoi, ne cessons jamais de veiller,<br />

d’implorer et de prier, car la peur, la détresse et le<br />

danger se font toujours plus proches. Oui, le temps<br />

n’est pas loin où Dieu nous jugera et anéantira le<br />

monde.<br />

Toi, Seigneur Jésus-Christ, prince de la paix<br />

Toi qui es le Prince de la Paix,<br />

Seigneur Jésus-Christ,<br />

Vrai homme et vrai Dieu,<br />

Tu es un puissant libérateur<br />

Dans la vie comme dans la mort :<br />

C’est pourquoi nous autres,<br />

Nous élevons nos cris vers ton Père<br />

En ton nom.<br />

Notre angoisse est incroyable face à la menace<br />

du juge courroucé ! C’est tout juste si, dans notre<br />

crainte, nous sommes encore capables d’implorer<br />

Dieu en ton nom comme tu le réclames toi-même.<br />

Souviens-toi, Jésus que tu te nommes aussi «Prince<br />

de la paix». Tu nous as envoyé ta parole par amour.<br />

Est- il possible que ton coeur se détourne de<br />

nous toi qui d’habitude fait preuve d’un si grand<br />

secours ?<br />

Hélas, nous confessons notre faute et ne demandons<br />

rien d’autre que ton indulgence et ton<br />

immense amour. Ton coeur miséricordieux ne<br />

s’est-il pas brisé lorsque la douleur de notre chute<br />

t’a poussée à venir en ce monde ?<br />

Ah, ne nous impose pas des corrections par<br />

trop violentes ! Ô Dieu, Dieu de l’ordre, tu sais<br />

ce qu’il en est de la cruauté et de l’injustice de<br />

l’acharnement de nos ennemis ! Allons, étends ta<br />

main capable et de triompher de la puissance des<br />

ennemis et d’apporter une paix durable sur ce pays<br />

effrayé et éprouvé.<br />

Eclaire aussi notre intelligence et notre coeur par<br />

l’esprit de ta grâce; que nous ne prenions pas pour<br />

une plaisanterie ce qui est néfaste à notre âme. Ô<br />

Jésus Christ, tu es le seul qui puisse réaliser une<br />

telle chose.<br />

Louange et gloire au bien suprême<br />

Louange et gloire au bien suprême, Père de tous les<br />

biens, Dieu de tous les miracles, Dieu qui remplit<br />

mon âme de toutes ses consolations, Dieu qui fait<br />

taire toute plainte<br />

Rendez gloire à ce Dieu là !<br />

L’armée des cieux te rend grâces, maître de toutes<br />

les dominations et de tous ceux qui sur la terre,<br />

dans le ciel et dans les mers habitent sous ton<br />

ombre et qui glorifient ton pouvoir créateur qui a<br />

tout si bien pensé.<br />

Rendez gloire à notre Dieu !<br />

Ce que notre Dieu a créé il veut aussi le conserver.<br />

Il en disposera tôt ou tard avec sa grâce. Dans son<br />

royaume tout n’est que justice et égalité. Rendez<br />

gloire à notre Dieu !


In seinem ganzen Königreich<br />

Ist alles recht und alles gleich.<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

4. Choral<br />

Ich rief dem Herrn in meiner Not :<br />

Ach Gott, vernimm mein Schreien !<br />

Da half mein Helfer mir vom Tod<br />

Und ließ mir Trost gedeihen.<br />

Drum dank, ach Gott, drum dank ich dir;<br />

Ach danket, danket Gott mit mir !<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

5. Récitatif (alto)<br />

Der Herr ist noch und nimmer nicht<br />

Von seinem Volk geschieden,<br />

Er bleibet ihre Zuversicht,<br />

Ihr Segen, Heil und Frieden;<br />

Mit Mutterhänden leitet er<br />

Die Seinen stetig hin und her.<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

6. Air (basse)<br />

Wenn Trost und Hülf ermangeln muß,<br />

Die alle Welt erzeiget,<br />

So kommt, so hilft der Überfluß,<br />

Der Schöpfer selbst, und neiget<br />

Die Vateraugen denen zu,<br />

Die sonsten nirgend finden Ruh.<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

7. Air (alto)<br />

Ich will dich all mein Leben lang,<br />

O Gott, von nun an ehren;<br />

Man soll, o Gott, den Lobgesang<br />

An allen Orten hören.<br />

Mein ganzes Herz ermuntre sich,<br />

Mein Geist und Leib erfreue sich.<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

8. Récitatif (ténor)<br />

Ihr, die ihr Christi Namen nennt,<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

Ihr, die ihr Gottes Macht bekennt,<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

Die falschen Götzen macht zu Spott,<br />

Der Herr ist Gott, der Herr ist Gott :<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

9. Chœur<br />

So kommet vor sein Angesicht<br />

Mit jauchzenvollem Springen;<br />

Bezahlet die gelobte Pflicht<br />

Und laßt uns fröhlich singen :<br />

Gott hat es alles wohl bedacht<br />

Und alles, alles recht gemacht.<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

hautboisI/II, hautbois d’amour I/II, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 119<br />

Preise, Jerusalem, den Herrn<br />

. Chœur<br />

Preise, Jerusalem, den Herrn, lobe, Zion, deinen<br />

Gott ! Denn er machet fest die Riegel deiner Tore<br />

und segnet deine Kinder drinnen, er schadet<br />

deinen Grenzen Frieden.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Gesegnet Land, glückselge Stadt,<br />

Woselbst der Herr sein Herd und Feuer hat !<br />

Wie kann Gott besser lohnen,<br />

Als wo er Ehre läßt in einem Lande wohnen ?<br />

Wie kann er eine Stadt<br />

Mit reicherm Nachdruck segnen,<br />

Als wo er Güt und Treu einander läßt begegnen,<br />

Wo er Gerechtigkeit und Friede<br />

Zu küssen niemals müde,<br />

Nicht müde, niemals satt Zu werden teur verheißen,<br />

auch in der Tat erfüllet hat ?<br />

Da ist der Schluß gemacht : Gesegnet Land,<br />

glückselge Stadt !<br />

3. Air (ténor)<br />

Wohl dir, du Volk der Linden,<br />

Wohl dir, du hast es gut !<br />

Wieviel an Gottes Segen<br />

Und seiner Huld gelegen,<br />

Die überschwenglich tut,<br />

Kannst du an dir befinden.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

So herrlich stehst du, liebe Stadt !<br />

Du Volk, das Gott zum Erbteil sich erwählet hat !<br />

Doch wohl ! und aber wohl ! wo man’s zu Herzen<br />

fassen<br />

J’appelai le Seigneur dans ma détresse. «Seigneur<br />

entends mon appel». Alors mon Sauveur me sauva<br />

de la mort et offrit sa consolation. C’est pourquoi,<br />

je te remercie,<br />

ô mon Dieu !<br />

Remerciez, remerciez Dieu avec moi ! Rendez<br />

gloire à notre Dieu !<br />

Le Seigneur ne s’est encore jamais séparé de son<br />

peuple. Il reste son espoir, sa bénédiction, son salut<br />

et sa paix. Avec des mains maternelles il ne cesse<br />

de diriger continuellement les siens,<br />

<strong>ici</strong> et là. Rendez gloire à notre Dieu !<br />

Et si consolation et secours viennent à manquer au<br />

monde entier, le créateur lui-même vient et secourt<br />

abondamment. Il incline son regard paternel vers<br />

tous ceux qui autrement ne trouveraient nulle<br />

part la paix.<br />

Rendez gloire à notre Dieu !<br />

Je veux te louer, Seigneur, dès maintenant et tout<br />

au long de ma vie; on devrait entendre partout<br />

retentir tes louanges ! Que tout mon coeur s’égaie<br />

et que mon âme et mon corps se réjouissent !<br />

Rendez gloire à notre Dieu !<br />

Vous qui portez le beau nom de chrétiens, rendez<br />

gloire à notre Dieu. Vous qui reconnaissez la<br />

puissance de Dieu, rendez gloire à notre Dieu<br />

! Tournez en dérision les faux dieux, car c’est le<br />

Seigneur, oui, le Seigneur qui est Dieu :<br />

Rendez gloire à notre Dieu !<br />

Venez comparaître devant lui, en bondissant d’allégresse;<br />

Payez le prix fixé et chantons joyeusement :<br />

Dieu a tout bien pensé et tout fait comme il se doit.<br />

Rendez gloire à notre Dieu !<br />

Prie le Seigneur, Jérusalem<br />

Prie le Seigneur, Jérusalem, Sion, loue ton Dieu !<br />

Car il renforce les linteaux de tes portes et bénit tes<br />

enfants. Il veille à la paix de tes frontières.<br />

Pays béni et ville heureuse, celle où le Seigneur a<br />

établi son foyer. Comment Dieu peut-il mieux<br />

récompenser un pays qu’en y faisant habiter sa<br />

gloire ? Comment pourrait-il mieux bénir une cité<br />

qu’en y faisant s’y rencontrer bonté et fidélité, et<br />

s’y embrasser justice et paix sans jamais se lasser<br />

ni rassasier. Il ne s’est pas contenté de le promettre<br />

mais il l’a accompli dans les faits. Disons donc pour<br />

faire court : Pays béni et ville heureuse !<br />

Prospérité à toi, peuple des tilleuls ! Prospérité à<br />

toi, tu es bien ! Tu peux ainsi juger de toi-même<br />

combien cela tient à la bénédiction de Dieu et à sa<br />

bienveillance qu’il te dispense en abondance.<br />

Comme tu es splendide, ville aimée ! Et toi, peuple<br />

que Dieu a choisi pour une part de son héritage ! A<br />

vous donc prospérité et encore prospérité ! Ayons<br />

à coeur de comprendre et de bien vouloir recon-<br />

89


90<br />

Und recht erkennen will,<br />

Durch wen der Herr den Segen wachsen lassen.<br />

Ja !<br />

Was bedarf es viel ?<br />

Das Zeugnis ist schon da,<br />

Herz und Gewissen wird uns überzeugen,<br />

Daß, was wir Gutes bei uns sehn,<br />

Nächst Gott durch kluge Obrigkeit<br />

Und durch ihr weises Regiment geschehn.<br />

Drum sei, geliebtes Volk, zu treuem Dank bereit,<br />

Sonst würden auch davon nicht deine Mauern<br />

schweigen !<br />

5. Air (alto)<br />

Die Obrigkeit ist Gottes Gabe,<br />

Ja selber Gottes Ebenbild.<br />

Wer ihre Macht nicht will ermessen,<br />

Der muß auch Gottes gar vergessen :<br />

Wie würde sonst sein Wort erfüllt ?<br />

6. Récitatif (soprano)<br />

Nun ! wir erkennen es und bringen dir,<br />

O höchster Gott, ein Opfer unsers Danks dafür.<br />

Zumal, nachdem der heutge Tag,<br />

Der Tag, den uns der Herr gemacht,<br />

Euch, teure Väter, teils von eurer Last entbunden,<br />

Teils auch auf euch<br />

Schlaflose Sorgenstunden<br />

Bei einer neuen Wahl gebracht,<br />

So seufzt ein treues Volk mit Herz und Mund<br />

zugleich :<br />

7. Chœur<br />

Der Herr hat Guts an uns getan,<br />

Des sind wir alle fröhlich.<br />

Er seh die teuren Väter an<br />

Und halte auf unzählig<br />

Und späte lange Jahre naus<br />

In ihrem Regimente Haus,<br />

So wollen wir ihn preisen.<br />

8. Récitatif (alto)<br />

Zuletzt !<br />

Da du uns, Herr, zu deinem Volk gesetzt,<br />

So laß von deinen Frommen<br />

Nur noch ein arm Gebet vor deine Ohren kommen<br />

Und höre ! ja erhöre !<br />

Der Mund, das Herz und Seele seufzet sehre.<br />

9. Choral<br />

Hilf deinem Volk, Herr Jesu Christ,<br />

Und segne, was dein Erbteil ist.<br />

Wart und pfleg ihr zu aller Zeit<br />

Und heb sie hoch in Ewigkeit !<br />

Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-IV, timbales, flûte I/II, hautbois I-III, hautbois da<br />

caccia I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 120<br />

Gott, man lobet dich in der Stille<br />

. Air (alto)<br />

Gott, man lobet dich in der Stille zu Zion, und dir<br />

bezahlet man Gelübde.<br />

. Chœur<br />

Jauchzet, ihr erfreuten Stimmen,<br />

Steiget bis zum Himmel nauf !<br />

Lobet Gott im Heiligtum<br />

Und erhebet seinen Ruhm;<br />

Seine Güte,<br />

Sein erbarmendes Gemüte<br />

Hört zu keinen Zeiten auf !<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Auf, du geliebte Lindenstadt,<br />

Komm, falle vor dem Höchsten nieder,<br />

Erkenne, wie er dich<br />

In deinem Schmuck und Pracht<br />

So väterlich<br />

Erhält, beschützt, bewacht<br />

Und seine Liebeshand<br />

Noch über dir beständig hat.<br />

Wohlan,<br />

Bezahle die Gelübde, die du dem Höchsten hast<br />

getan,<br />

Und singe Dank- und Demutslieder !<br />

Komm, bitte, daß er Stadt und Land<br />

Unendlich wolle mehr erquicken<br />

Und diese werte Obrigkeit,<br />

So heute Sitz und Wahl verneut,<br />

Mit vielem Segen wolle schmücken !<br />

4. Air (soprano)<br />

Heil und Segen<br />

Soll und muß zu aller Zeit<br />

Sich auf unsre Obrigkeit<br />

In erwünschter Fülle legen,<br />

naître à juste titre ceux par qui le Seigneur fait<br />

fructifier sa bénédiction. Et oui ! Est-il besoin de<br />

chercher bien loin ? Mais non la preuve est déjà là<br />

! notre coeur et notre conscience nous persuadent<br />

que ce bien-être présent, c’est à l’autorité avisée<br />

et à son sage gouvernement que nous le devons,<br />

après Dieu Bien sur. C’est pourquoi, peuple aimé,<br />

sois prêt pour une fidèle reconnaissance sinon tes<br />

murailles elles-mêmes ne resteront pas muettes !<br />

L’autorité est don de Dieu; elle est l’image même de<br />

Dieu. Celui qui ne veut pas mesurer son pouvoir<br />

doit par là même oublier aussi Dieu : comment<br />

s’accomplirait autrement sa parole ?<br />

Nous te reconnaissons et t’offrons, ô Dieu, un<br />

sacrifice d’actions de grâces. D’autant plus qu’après<br />

ce jour que le Seigneur nous a préparé et par lequel<br />

il vous a chers élus, en partie déchargés de votre<br />

fardeau, causé par des heures de soucis et d’insomnie<br />

pour une nouvelle élection, un peuple fidèle<br />

soupire au fond du coeur et en paroles :<br />

Le seigneur a fait pour nous des merveilles qui<br />

nous emplissent de joie. Qu’il assiste nos chers élus<br />

et les maintienne pour de longues et nombreuses<br />

années dans leur charge. Nous t’en glorifions.<br />

Enfin, puisque tu as fait de nous ton peuple,<br />

permets que tes fidèles fassent seulement encore<br />

monter à tes oreilles cette humble prière. Oui,<br />

écoute ! notre bouche, notre coeur et notre âme ne<br />

sont que soupirs.<br />

Viens au secours de ton peuple, Seigneur Jésus-<br />

Christ et bénis ton héritage. Veille sur lui et prends<br />

soin de lui dans tous les temps et élève-le jusqu’à la<br />

vie éternelle ! Amen.<br />

Avec confiance, on te louera<br />

Avec confiance, ô Dieu ! on te louera dans Sion,<br />

Et l’on accomplira les voeux qu’on t’a fait. (Psaume<br />

65, )<br />

Exultez, voix jubilatoires ! Elevez-vous jusqu’aux<br />

cieux ! Louez Dieu dans son sanctuaire et exaltez<br />

sa gloire ! Que sa bonté et sa miséricorde ne<br />

cessent jamais !<br />

Toi la cité des tilleuls, tant aimée, viens te prosterner<br />

devant le Très-Haut et sache reconnaître<br />

combien paternellement , il te conserve, te protège<br />

et veille sur toi dans toute ta splendeur et ton luxe<br />

et avec quel amour il étend constamment sa main<br />

au dessus de toi !<br />

Accomplis les promesses que tu as faites au Très-<br />

Haut et chante lui des hymnes de reconnaissance<br />

et d’humiliation ! Prie-donc qu’il veuille bien<br />

toujours te réconforter, toi et tes alentours et orner<br />

de toutes ses bénédictions tes autorités que tu<br />

renouvelles aujourd’hui !<br />

Bonheur et bénédiction doivent et peuvent en tout<br />

temps se déposer en une souhaitable plénitude sur<br />

nos autorités afin que justice et loyauté puissent<br />

s’embrasser amicalement.


Daß sich Recht und Treue müssen<br />

Miteinander freundlich küssen.<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Nun, Herr, so weihe selbst das Regiment mit<br />

deinem Segen ein,<br />

Daß alle Bosheit von uns fliehe<br />

Und die Gerechtigkeit in unsern Hütten blühe,<br />

Daß deines Vaters reiner Same<br />

Und dein gebenedeiter Name<br />

Bei uns verherrlicht möge sein !<br />

6. Choral<br />

Nun hilf uns, Herr, den Dienern dein,<br />

Die mit deinm Blut erlöset sein !<br />

Laß uns im Himmel haben teil<br />

Mit den Heilgen im ewgen Heil !<br />

Hilf deinem Volk, Herr Jesu Christ,<br />

Und segne, was dein Erbteil ist;<br />

Wart und pfleg ihr zu aller Zeit<br />

Und heb sie hoch in Ewigkeit !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, hautbois d’amour I/II, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 121<br />

Christrum wir sollen loben schon<br />

. Chœur<br />

Christum wir sollen loben schon,<br />

Der reinen Magd Marien Sohn,<br />

So weit die liebe Sonne leucht<br />

Und an aller Welt Ende reicht.<br />

. Air (ténor)<br />

O du von Gott erhöhte Kreatur,<br />

Begreife nicht, nein, nein, bewundre nur :<br />

Gott will durch Fleisch des Fleisches Heil<br />

erwerben.<br />

Wie groß ist doch der Schöpfer aller Dinge,<br />

Und wie bist du verachtet und geringe,<br />

Um dich dadurch zu retten vom Verderben.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Der Gnade unermeßlich’s Wesen<br />

Hat sich den Himmel nicht<br />

Zur Wohnstatt auserlesen,<br />

Weil keine Grenze sie umschließt.<br />

Was Wunder, daß allhie Verstand und Witz<br />

gebricht,<br />

Ein solch Geheimnis zu ergründen,<br />

Wenn sie sich in ein keusches Herze gießt.<br />

Gott wählet sich den reinen Leib zu einem Tempel<br />

seiner Ehren,<br />

Um zu den Menschen sich mit wundervoller Art<br />

zu kehren.<br />

4. Air (basse)<br />

Johannis freudenvolles Springen<br />

Erkannte dich, mein Jesu, schon.<br />

Nun da ein Glaubensarm dich hält,<br />

So will mein Herze von der Welt<br />

Zu deiner Krippe brünstig dringen.<br />

5. Récitatif (soprano)<br />

Doch wie erblickt es dich in deiner Krippe ?<br />

Es seufzt mein Herz : mit bebender und fast<br />

geschloßner Lippe<br />

Bringt es sein dankend Opfer dar.<br />

Gott, der so unermeßlich war,<br />

Nimmt Knechtsgestalt und Armut an.<br />

Und weil er dieses uns zugutgetan,<br />

So lasset mit der Engel Chören<br />

Ein jauchzend Lob- und Danklied hören !<br />

6. Choral<br />

Lob, Ehr und Dank sei dir gesagt,<br />

Christ, geborn von der reinen Magd,<br />

Samt Vater und dem Heilgen Geist<br />

Von nun an bis in Ewigkeit<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cornet,<br />

trombone I-III, hautbois d’amour, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 122<br />

Das neugeborne Kindelein<br />

. Chœur<br />

Das neugeborne Kindelein,<br />

Das herzeliebe Jesulein<br />

Bringt abermal ein neues Jahr<br />

Der auserwählten Christenschar.<br />

. Air (basse)<br />

O Menschen, die ihr täglich sündigt,<br />

Maintenant, Seigneur, consacre toi-même ce<br />

gouvernement par ta bénédiction. Qu’ainsi toute<br />

inimitié s’écarte de nous et que la justice fleurisse<br />

dans nos maisons, que nous puissions glorifier<br />

la pure semence de ton Père et ton nom béni<br />

entre tous.<br />

Ainsi viens secourir tes serviteurs, ceux que tu as<br />

rachetés par ton sang ! Laisse-nous avoir part à ta<br />

demeure éternelle avec tous les saints ! Viens au<br />

secours de ton peuple, Jésus-Christ et bénis ce qui<br />

est la part de ton héritage. Veille sur lui et prend<br />

soin de lui en tout temps et élève le jusque dans<br />

l’éternité !<br />

Nous devons louer le Christ<br />

Nous devons louer le Christ,<br />

le fils de Marie, la vierge pure,<br />

aussi loin que brille le soleil et que la terre atteigne<br />

son extrémité.<br />

Ô toi créature que Dieu a relevée<br />

Ne cherche pas à comprendre, non, admire seulement<br />

: Dieu veut acquérir le salut de la chair par la<br />

chair. Aussi grand est le Créateur de toutes choses,<br />

es-tu, toi, vraiment petit et méprisable, ne pouvant<br />

donc te sauver toi-même de la perdition ?<br />

L’ «Être», source incommensurable de grâce,<br />

n’a pas choisi le ciel pour demeure, car sa grâce ne<br />

se circonscrit pas dans des frontières.<br />

Quel miracle, que ni notre raison ni notre esprit<br />

infirme ne puissent percer un tel mystère, car<br />

il ne coule que dans un coeur pur.<br />

Dieu se choisit un corps vierge comme temple de<br />

sa gloire et pour se tourner ainsi d’une manière<br />

admirable vers l’humanité.<br />

Les tressaillements d’allégresse de Jean t’ont déjà<br />

reconnu, Jésus.<br />

Et là maintenant un bras croyant te porte.<br />

Aussi mon coeur quitte t-il prestement ce monde<br />

pour rejoindre ta crèche.<br />

Mais comment m’apparais-tu dans ta crèche ?<br />

Ce Dieu, si grand, prend la forme d’un pauvre<br />

serviteur. Alors mon coeur soupire et c’est une<br />

bouche tremblante et presque close qui t’apporte<br />

son hommage. Mais, parce qu’il l’a fait ainsi pour<br />

notre bien, nous lui faisons entendre avec le choeur<br />

des anges un joyeux cantique de louange et de<br />

reconnaissance.<br />

Louange, gloire et honneur,<br />

au Christ, né de la Vierge pure,<br />

ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit,<br />

Maintenant et pour toujours.<br />

L’enfant nouveau-né<br />

L’enfant nouveau-né, Jésus, le tant aimé apporte à<br />

nouveau l’année nouvelle à la foule des chrétiens<br />

rachetés.<br />

Hommes, pécheurs de chaque jour, vous devien-<br />

9


9<br />

Ihr sollt der Engel Freude sein.<br />

Ihr jubilierendes Geschrei,<br />

Daß Gott mit euch versöhnet sei,<br />

Hat euch den süßen Trost verkündigt.<br />

3. Récitatif et Choral (soprano)<br />

Die Engel, welche sich zuvor<br />

Vor euch als vor Verfluchten schauen,<br />

Erfüllen nun die Luft im höhern Chor,<br />

Um über euer Heil sich zu erfreuen.<br />

Gott, so euch aus dem Paradies<br />

Aus engelischer Gemeinschaft stieß,<br />

Läßt euch nun wiederum auf Erden<br />

Durch seine Gegenwart vollkommen selig werden:<br />

So danket nun mit vollem Munde<br />

Vor die gewünschte Zeit im neuen Bunde.<br />

4. Choral (alto) et Air (duo : soprano, ténor)<br />

Ist Gott versöhnt und unser Freund,<br />

O wohl uns, die wir an ihn glauben,<br />

Was kann uns tun der arge Feind ?<br />

Sein Grimm kann unsern Trost nicht rauben;<br />

Trotz Teufel und der Höllen Pfort,<br />

Ihr Wüten wird sie wenig nützen,<br />

Das Jesulein ist unser Hort.<br />

Gott ist mit uns und will uns schützen.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Dies ist ein Tag, den selbst der Herr gemacht,<br />

Der seinen Sohn in diese Welt gebracht.<br />

O selge Zeit, die nun erfüllt !<br />

O gläubigs Warten, das nunmehr gestillt !<br />

O Glaube, der sein Ende sieht !<br />

O Liebe, die Gott zu sich zieht !<br />

O Freudigkeit, so durch die Trübsal dringt<br />

Und Gott der Lippen Opfer bringt !<br />

6. Choral<br />

Es bringt das rechte Jubeljahr,<br />

Was trauern wir denn immerdar ?<br />

Frisch auf ! itzt ist es Singenszeit,<br />

Das Jesulein wendt alles Leid.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, flauto I-III,<br />

hautbois I/II, Taille, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 123<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen<br />

. Chœur<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen,<br />

Du, meiner Seele Heil, komm, komm nur bald !<br />

Du hast mir, höchster Schatz, mein Herz<br />

genommen,<br />

So ganz vor Liebe brennt und nach dir wallt.<br />

Nichts kann auf Erden<br />

Mir liebers werden,<br />

Als wenn ich meinen Jesum stets behalt.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Die Himmelssüßigkeit, der Auserwählten Lust<br />

Erfüllt auf Erden schon mein Herz und Brust,<br />

Wenn ich den Jesusnamen nenne<br />

Und sein verborgnes Manna kenne :<br />

Gleichwie der Tau ein dürres Land erquickt,<br />

So ist mein Herz<br />

Auch bei Gefahr und Schmerz<br />

In Freudigkeit durch Jesu Kraft entzückt.<br />

3. Air (ténor)<br />

Auch die harte Kreuzesreise<br />

Und der Tränen bittre Speise<br />

Schreckt mich nicht.<br />

Wenn die Ungewitter toben,<br />

Sendet Jesus mir von oben<br />

Heil und Licht.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Kein Höllenfeind kann mich verschlingen,<br />

Das schreiende Gewissen schweigt.<br />

Was sollte mich der Feinde Zahl umringen ?<br />

Der Tod hat selbsten keine Macht,<br />

Mir aber ist der Sieg schon zugedacht,<br />

Weil sich mein Helfer mir, mein Jesus, zeigt.<br />

5. Air (basse)<br />

Laß, o Welt, mich aus Verachtung<br />

In betrübter Einsamkeit !<br />

Jesus, der ins Fleisch gekommen<br />

Und mein Opfer angenommen,<br />

Bleibet bei mir allezeit.<br />

6. Choral<br />

Drum fahrt nur immer hin, ihr Eitelkeiten,<br />

Du, Jesu, du bist mein, und ich bin dein;<br />

Ich will mich von der Welt zu dir bereiten;<br />

Du sollst in meinem Herz und Munde sein.<br />

Mein ganzes Leben<br />

Sei dir ergeben,<br />

drez la joie des anges. Leurs chants de triomphe,<br />

vous ont annoncé cette douce consolation : « Dieu<br />

s’est réconcilie avec vous »<br />

Les anges, qui jusqu’alors vous regardaient comme<br />

des maudits, emplissent maintenant le ciel d’un<br />

choeur suprême pour se réjouir de votre salut.<br />

Dieu, qui vous avait chassés du Paradis et des lieux<br />

célestes vous apportera maintenant un salut parfait<br />

par sa présence terrestre.<br />

Aussi remerciez-le maintenant à pleine voix pour<br />

cette heure tant attendue de la nouvelle alliance.<br />

Puisque Dieu s’est réconcilié avec nous et qu’il est<br />

notre ami,<br />

Bienheureux sommes-nous, qui croyons en lui,<br />

Que peut nous faire l’ennemi malin ?<br />

Sa fureur ne peut nous ravir notre réconfort;<br />

Malgré le diable et la porte des enfers<br />

Leurs colères ne leur serviront à rien,<br />

Jésus est notre refuge.<br />

Dieu est avec nous et nous protègera.<br />

Vo<strong>ici</strong> le jour que Dieu nous a préparé, « il offre son<br />

fils au monde ». Ô heure bénie, qui maintenant<br />

s’accomplit ! Ô attente fidèle, désormais apaisée<br />

! Ô foi, qui voit son accomplissement ! Ô amour,<br />

que Dieu tire<br />

à lui ! Ô joie, qui nous oblige même au travers<br />

de l’affliction d’apporter à Dieu l’offrande de nos<br />

lèvres !<br />

Vo<strong>ici</strong> venir la véritable année jubilaire, quel deuil<br />

devons-nous encore porter ? Allons ! L’heure<br />

est venue de chanter : Jésus détourne toutes les<br />

souffrances.<br />

Bien-aimé Emmanuel, prince des croyants<br />

Bien-aimé Emmanuel, Prince des croyants, ô toi<br />

salut de mon âme, viens, ne tarde pas ! Trésor<br />

suprême, tu m’as pris mon coeur qui brûle tout<br />

entier d’amour et aspire à toi !<br />

Rien ne saurait sur cette terre m’être plus cher que<br />

de conserver à jamais mon Jésus.<br />

Quand je nomme le nom de Jésus, connaîssant les<br />

dons de sa manne secrète, la fél<strong>ici</strong>té céleste, la joie<br />

des élus, remplit déjà mon coeur, mon être, <strong>ici</strong>-bas.<br />

De même que la rosée rafraîchit un désert, mon<br />

coeur est ainsi transporté de joie par Jésus après le<br />

danger et la douleur.<br />

Et ni le terrible périple de ma croix, ni l’amère<br />

nourriture de mes larmes ne m’effraient. Quand les<br />

tempêtes font rage, Jésus m’envoie salut et lumière.<br />

Nul ennemi infernal ne peut m’engloutir, la<br />

conscience criante se tait. A quoi bon la multitude<br />

des ennemis m’encerclerait-elle ? La mort ellemême<br />

n’a pas de pouvoir, car la victoire m’est déjà<br />

promise, puisque mon sauveur, Jésus,<br />

me la montre.<br />

Ô monde, laisse-moi donc avec dédain dans une<br />

désolante solitude ! Jésus, qui s’est incarné et qui a<br />

accepté mon sacrifice reste toujours près<br />

de moi.<br />

Passez-donc votre chemins, futilités, toi Jésus tu es<br />

à moi et moi, je suis à toi. Je veux passer du monde<br />

jusqu’à toi. Il faut que tu sois dans mon coeur et<br />

sur ma bouche. Que ma vie entière te soit donnée<br />

jusqu’au jour où l’on me déposera dans la tombe.


Bis man mich einsten legt ins Grab hinein.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

hautbois d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 124<br />

Meinen Jesum Laß ich nicht<br />

. Chœur<br />

Meinen Jesum laß ich nicht,<br />

Weil er sich für mich gegeben,<br />

So erfordert meine Pflicht,<br />

Klettenweis an ihm zu kleben.<br />

Er ist meines Lebens Licht,<br />

Meinen Jesum laß ich nicht.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Solange sich ein Tropfen Blut<br />

In Herz und Adern reget,<br />

Soll Jesus nur allein<br />

Mein Leben und mein alles sein.<br />

Mein Jesus, der an mir so große Dinge tut :<br />

Ich kann ja nichts als meinen Leib und Leben<br />

Ihm zum Geschenke geben.<br />

3. Air (ténor)<br />

Und wenn der harte Todesschlag<br />

Die Sinnen schwächt, die Glieder rühret,<br />

Wenn der dem Fleisch verhaßte Tag<br />

Nur Furcht und Schrecken mit sich führet,<br />

Doch tröstet sich die Zuversicht :<br />

Ich lasse meinen Jesum nicht.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Doch ach !<br />

Welch schweres Ungemach<br />

Empfindet noch allhier die Seele ?<br />

Wird nicht die hart gekränkte Brust<br />

Zu einer Wüstenei und Marterhöhle<br />

Bei Jesu schmerzlichstem Verlust ?<br />

Allein mein Geist sieht gläubig auf<br />

Und an den Ort, wo Glaub und Hoffnung prangen,<br />

Allwo ich nach vollbrachtem Lauf<br />

Dich, Jesu, ewig soll umfangen.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Entziehe dich eilends, mein Herze, der Welt,<br />

Du findest im Himmel dein wahres Vergnügen.<br />

Wenn künftig dein Auge den Heiland erblickt,<br />

So wird erst dein sehnendes Herze erquickt,<br />

So wird es in Jesu zufriedengestellt.<br />

6. Choral<br />

Jesum laß ich nicht von mir,<br />

Geh ihm ewig an der Seiten;<br />

Christus läßt mich für und für<br />

Zu den Lebensbächlein leiten.<br />

Selig, der mit mir so spricht :<br />

Meinen Jesum laß ich nicht.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois<br />

d’amour, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 125<br />

Mit Fried und Freud ich fahr dahin<br />

. Chœur<br />

Mit Fried und Freud ich fahr dahin<br />

In Gottes Willen;<br />

Getrost ist mir mein Herz und Sinn,<br />

Sanft und stille;<br />

Wie Gott mir verheißen hat,<br />

Der Tod ist mein Schlaf geworden.<br />

. Air (alto)<br />

Ich will auch mit gebrochnen Augen<br />

Nach dir, mein treuer Heiland, sehn.<br />

Wenngleich des Leibes Bau zerbricht,<br />

Doch fällt mein Herz und Hoffen nicht.<br />

Mein Jesus sieht auf mich im Sterben<br />

Und lässet mir kein Leid geschehn.<br />

3. Récitatif et Choral B<br />

O Wunder, daß ein Herz<br />

Vor der dem Fleisch verhaßten Gruft und gar des<br />

Todes Schmerz<br />

Sich nicht entsetzet !<br />

Das macht Christus, wahr’ Gottes Sohn,<br />

Der treue Heiland,<br />

Der auf dem Sterbebette schon<br />

Mit Himmelssüßigkeit den Geist ergötzet,<br />

Den du mich, Herr, hast sehen lahn,<br />

Da in erfüllter Zeit ein Glaubensarm das Heil des<br />

Herrn umfinge;<br />

Und machst bekannt<br />

Von dem erhabnen Gott, dem Schöpfer aller Dinge<br />

Daß er sei das Leben und Heil,<br />

Der Menschen Trost und Teil,<br />

Ihr Retter vom Verderben<br />

Je n’abandonnerai pas Jésus<br />

Je n’abandonnerai pas Jésus parce qu’il s’est donné<br />

pour moi. Voilà en quoi consiste mon devoir :<br />

m’attacher à lui.<br />

Il est la lumière de ma vie, je n’abandonnerai<br />

pas Jésus.<br />

Aussi longtemps qu’une goutte de sang coulera<br />

dans mon coeur et dans mes veines, Jésus sera<br />

toute ma vie. Je ne puis rien faire d’autre que<br />

d’offrir mon corps et ma vie à ce Jésus qui a tant<br />

fait pour moi.<br />

Et quand les rudes à-coups de la mort viendront<br />

affaiblir mes sens et toucher mes membres, même<br />

si ce jour terrible pour mon corps ne m’apporte<br />

que crainte et terreur, une ferme assurance me<br />

réconfortera : je n’abandonnerai pas Jésus.<br />

Mais hélas, quels durs tourments mon âme<br />

ressent-elle encore <strong>ici</strong>-bas ? Face à la perte, cruelle<br />

entre toutes de Jésus, mon coeur profondément<br />

meurtri ne se change t-il pas en un désert, en lieu<br />

de supplice ? Seul mon esprit peut avec foi élever<br />

les yeux vers le lieu où règnent la foi et l’espérance,<br />

là où ma course achevée, je pourrai t’étreindre,<br />

Jésus, éternellement.<br />

Hâte-toi mon coeur de te séparer de ce monde,<br />

car c’est au ciel que tu trouveras ta véritable<br />

satisfaction. Lorsqu’ à l’avenir tes yeux pourront<br />

contempler le Sauveur, alors seulement ton coeur<br />

soupirant se rafraîchira et se trouvera satisfait<br />

en Jésus.<br />

Je ne laisse pas Jésus s’éloigner de moi, je marche<br />

toujours à sa suite. Christ me conduit vers les<br />

ruisseaux de vie. Bienheureux celui qui dit avec<br />

moi : je n’abandonnerai pas Jésus.<br />

Paisiblement et joyeusement, je m’en vais<br />

Selon la volonté de Dieu, je m’en vais paisiblement<br />

et joyeusement; Confiants, mon coeur et mon âme,<br />

sont sereins et tranquilles; Comme Dieu me l’a<br />

promis, la mort est devenue sommeil.<br />

Même les yeux crevés, je regarderai vers toi, mon<br />

fidèle sauveur. Quand bien même l’édifice de mon<br />

corps s’effondrerait, mon coeur et mon espérance<br />

ne trébucheraient pas. Dans la mort, Jésus veille<br />

sur moi et ne laisse aucune douleur m’atteindre.<br />

C’est un miracle qu’un coeur ne s’effraie ni de<br />

la tombe détestée par notre chair ni même des<br />

douleurs de la mort.<br />

C’est l’oeuvre de Jésus-Christ, vrai fils de Dieu, le<br />

fidèle sauveur, qui alors que je suis encore sur mon<br />

lit de mort, délecte déjà mon esprit des douceurs<br />

célestes. Seigneur, afin qu’au temps accompli, le<br />

bras de la foi et du salut du Seigneur m’entoure.<br />

Et tu nous fais connaître du Dieu sublime, du<br />

créateur de toutes choses, qu’il est la vie et le salut,<br />

la consolation et une part même des hommes, leur<br />

sauveur dans leur chute, dans leur mort et dans<br />

leur agonie.<br />

93


94<br />

Im Tod und auch im Sterben.<br />

4. Air (duo : ténor, basse)<br />

Ein unbegreiflich Licht erfüllt den ganzen Kreis<br />

der Erden.<br />

Es schallet kräftig fort und fort<br />

Ein höchst erwünscht Verheißungswort :<br />

Wer glaubt, soll selig werden.<br />

5. Récitatif (alto)<br />

O unerschöpfter Schatz der Güte,<br />

So sich uns Menschen aufgetan : es wird der Welt,<br />

So Zorn und Fluch auf sich geladen,<br />

Ein Stuhl der Gnaden<br />

Und Siegeszeichen aufgestellt,<br />

Und jedes gläubige Gemüte<br />

Wird in sein Gnadenreich geladen.<br />

6. Choral<br />

Er ist das Heil und selig Licht<br />

Für die Heiden,<br />

Zu erleuchten, die dich kennen nicht,<br />

Und zu weiden.<br />

Er ist deins Volks Israel<br />

Der Preis, Ehr, Freud und Wonne.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, cor, traverso,<br />

hautbois, hautbois d’amour, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 126<br />

Erhalt uns, Herr, Bei deinem Wort<br />

. Choeur<br />

Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort,<br />

Und steur’ des Papsts und Türken Mord,<br />

Die Jesum Christum, deinen Sohn,<br />

Stürzen wollen von seinem Thron.<br />

. Air (ténor)<br />

Sende deine Macht von oben,<br />

Herr der Herren, starker Gott !<br />

Deine Kirche zu erfreuen<br />

Und der Feinde bittern Spott<br />

Augenblicklich zu zerstreuen.<br />

3. Choral et Récitatif (alto) T<br />

Alt : Der Menschen Gunst und Macht wird wenig<br />

nützen,<br />

Wenn du nicht willt das arme Häuflein schützen,<br />

beide : Gott Heilger Geist, du Tröster wert,<br />

Tenor :<br />

Du weißt, daß die verfolgte Gottesstadt<br />

Den ärgsten Feind nur in sich selber hat<br />

Durch die Gefährlichkeit der falschen Brüder.<br />

beide :<br />

Gib dein’m Volk einerlei Sinn auf Erd,<br />

Alt :<br />

Daß wir, an Christi Leibe Glieder,<br />

Im Glauben eins, im Leben einig sei’n.<br />

beide<br />

Steh bei uns in der letzten Not !<br />

Tenor :<br />

Es bricht alsdann der letzte Feind herein<br />

Und will den Trost von unsern Herzen trennen;<br />

Doch laß dich da als unsern Helfer kennen.<br />

beide :<br />

G’leit uns ins Leben aus dem Tod !<br />

4. Air (basse)<br />

Stürze zu Boden, schwülstige Stolze !<br />

Mache zunichte, was sie erdacht !<br />

Laß sie den Abgrund plötzlich verschlingen,<br />

Wehre dem Toben feindlicher Macht,<br />

Laß ihr Verlangen nimmer gelingen !<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

So wird dein Wort und Wahrheit offenbar<br />

Und stellet sich im höchsten Glanze dar,<br />

Daß du vor deine Kirche wachst,<br />

Daß du des heilgen Wortes Lehren<br />

Zum Segen fruchtbar machst;<br />

Und willst du dich als Helfer zu uns kehren,<br />

So wird uns denn in Frieden<br />

Des Segens Überfluß beschieden.<br />

6. Choral<br />

Verleih uns Frieden gnädiglich,<br />

Herr Gott, zu unsern Zeiten;<br />

Es ist doch ja kein andrer nicht,<br />

Der für uns könnte streiten,<br />

Denn du, unser Gott, alleine.Gib unsern Fürst’n<br />

und aller Obrigkeit<br />

Fried und gut Regiment,<br />

Daß wir unter ihnen<br />

Ein geruh’g und stilles Leben führen mögen<br />

In aller Gottseligkeit und Ehrbarkeit.<br />

Une lumière insaisissable envahit la terre entière.<br />

Une parole de promesse tant souhaitée ne cesse de<br />

retentir puissamment :<br />

Celui qui croit sera sauvé.<br />

Cet inépuisable trésor de bonté s’imposant aux<br />

hommes, au monde entier, qui lui, ne s’est préparé<br />

que courroux et malédiction, offre un trône de<br />

grâce, un signe de victoire et chaque âme croyante<br />

sera invitée dans son royaume de miséricorde.<br />

Il est le salut et la lumière bienheureuse des païens,<br />

pour éclairer ceux qui ne te connaissent pas et<br />

pour les faire paître. Il est la gloire, l’honneur, la<br />

joie et l’allégresse de ton peuple, Israël.<br />

Garde-nous, Seigneur près de ta parole<br />

Garde-nous Seigneur près de ta parole et punis les<br />

meurtres du pape et des turcs qui veulent renverser<br />

Jésus-Christ, ton fils de son trône.<br />

Envoie ton pouvoir d’en haut, Seigneur des<br />

Seigneurs, Dieu puissant, pour réjouir ton Eglise<br />

et dissiper en un instant les moqueries amères de<br />

l’ennemi.<br />

Alto :<br />

Les faveurs et les puissances humaines seront de<br />

peu de profit, si tu ne veux pas toi-même protéger<br />

la pauvre poignée de combattants.<br />

Ensemble : Esprit saint de Dieu, précieux<br />

consolateur.<br />

Ténor :<br />

Tu sais que la cité divine persécutée possède en<br />

elle-même son pire ennemi au travers du danger<br />

que représentent les faux frères. Ensemble : donne<br />

à ton peuple d’être d’un seul esprit sur la terre<br />

Alto :<br />

Afin que comme membres du corps du Christ,<br />

nous soyons un dans la foi et un<br />

dans la vie.<br />

Ensemble :<br />

Assiste-nous à l’heure de<br />

l’ultime péril !<br />

Ténor :<br />

Qu’il arrive alors que notre dernier ennemi veuille<br />

nous ôter le réconfort de nos coeurs, montre alors<br />

que tu es notre sauveur.<br />

Ensemble :<br />

Conduis-nous de la mort à la vie.<br />

Jette à terre les fiertés extravagantes !<br />

Réduis à néant leurs projets ! Laisse l’abîme les<br />

engloutir brusquement, Résiste à la rage de leurs<br />

forces hostiles et voue leurs aspirations à l’échec.<br />

Ainsi ta parole et ta vérité deviendront évidentes<br />

et se manifestera avec le plus vif éclat le fait que<br />

tu veilles sur ton Eglise et que tu rends fécond<br />

et bénéfique l’enseignement de ta parole. Et si tu<br />

désires te tourner vers nous comme notre soutien,<br />

alors une abondance de bénédictions nous sera<br />

donnée en partage.<br />

Seigneur, notre Dieu, daigne nous accorder en ce<br />

temps une paix clémente. Car il n’est nul autre que<br />

toi seul, notre Dieu qui puisse combattre<br />

pour nous.<br />

Donne à nos princes et à toutes les autorités, la<br />

paix et une bonne armée pour que nous puissions<br />

mener sous leur protection une vie sainte, paisible,<br />

tranquille et honorable.<br />

Amen.


Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette in D,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 127<br />

Herr Jesu Christ, wahr’ Mensch und Gott<br />

. Choeur<br />

Herr Jesu Christ, wahr’ Mensch und Gott,<br />

Der du littst Marter, Angst und Spott,<br />

Für mich am Kreuz auch endlich starbst<br />

Und mir deins Vaters Huld erwarbst,<br />

Ich bitt durchs bittre Leiden dein :<br />

Du wollst mir Sünder gnädig sein.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Wenn alles sich zur letzten Zeit entsetzet,<br />

Und wenn ein kalter Todesschweiß<br />

Die schon erstarrten Glieder netzet,<br />

Wenn meine Zunge nichts, als nur durch Seufzer<br />

spricht<br />

Und dieses Herze bricht :<br />

Genug, daß da der Glaube weiß,<br />

Daß Jesus bei mir steht,<br />

Der mit Geduld zu seinem Leiden geht<br />

Und diesen schweren Weg auch mich geleitet<br />

Und mir die Ruhe zubereitet.<br />

3. Air (soprano)<br />

Die Seele ruht in Jesu Händen,<br />

Wenn Erde diesen Leib bedeckt.<br />

Ach ruft mich bald, ihr Sterbeglocken,<br />

Ich bin zum Sterben unerschrocken,<br />

Weil mich mein Jesus wieder weckt.<br />

4. Récitatif et Air (basse)<br />

Wenn einstens die Posaunen schallen,<br />

Und wenn der Bau der Welt<br />

Nebst denen Himmelsfesten<br />

Zerschmettert wird zerfallen,<br />

So denke mein, mein Gott, im besten;<br />

Wenn sich dein Knecht einst vors Gerichte stellt,<br />

Da die Gedanken sich verklagen,<br />

So wollest du allein,<br />

O Jesu, mein Fürsprecher sein<br />

Und meiner Seele tröstlich sagen :<br />

Fürwahr, fürwahr, euch sage ich :<br />

Wenn Himmel und Erde im Feuer vergehen,<br />

So soll doch ein Gläubiger ewig bestehen.<br />

Er wird nicht kommen ins Gericht<br />

Und den Tod ewig schmecken nicht.<br />

Nur halte dich,<br />

Mein Kind, an mich :<br />

Ich breche mit starker und helfender Hand<br />

Des Todes gewaltig geschlossenes Band.<br />

5. Choral<br />

Ach, Herr, vergib all unsre Schuld,<br />

Hilf, daß wir warten mit Geduld,<br />

Bis unser Stündlein kömmt herbei,<br />

Auch unser Glaub stets wacker sei,<br />

Dein’m Wort zu trauen festiglich,<br />

Bis wir einschlafen seliglich.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, trompette, flauto<br />

I/II, hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 128<br />

Auf Christi Himmelfahrt allein<br />

. Chœur<br />

Auf Christi Himmelfahrt allein<br />

Ich meine Nachfahrt gründe<br />

Und allen Zweifel, Angst und Pein<br />

Hiermit stets überwinde;<br />

Denn weil das Haupt im Himmel ist,<br />

Wird seine Glieder Jesus Christ<br />

Zu rechter Zeit nachholen.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Ich bin bereit, komm, hole mich !<br />

Hier in der Welt<br />

Ist Jammer, Angst und Pein;<br />

Hingegen dort, in Salems Zelt,<br />

Werd ich verkläret sein.<br />

Da seh ich Gott von Angesicht zu Angesicht,<br />

Wie mir sein heilig Wort verspricht.<br />

3. Air et Récitatif (basse)<br />

Auf, auf, mit hellem Schall<br />

Verkündigt überall :<br />

Mein Jesus sitzt zur Rechten !<br />

Wer sucht mich anzufechten ?<br />

Ist er von mir genommen,<br />

Ich werd einst dahin kommen,<br />

Wo mein Erlöser lebt.<br />

Mein Augen werden ihn in größter Klarheit<br />

schauen.<br />

O könnt ich im voraus mir eine Hütte bauen !<br />

Seigneur Jésus Christ, vrai homme et vrai Dieu<br />

Seigneur Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu, toi<br />

qui vécus pour moi sur la croix, le martyre, l’angoisse<br />

et le sarcasme et finalement mourut, toi qui<br />

ainsi a obtenu pour moi l’indulgence de ton Père,<br />

je t’implore au nom de tes souffrances amères,<br />

montre-toi clément envers le pécheur que je suis.<br />

Lorsqu’à la dernière heure, chacun s’épouvante<br />

et que la sueur glaciale de l’agonie baigne nos<br />

membres déjà raidis, lorsque ma langue ne parle<br />

déjà plus que par des soupirs, et que mon coeur<br />

se brise, il suffit alors à ma foi de savoir que Jésus<br />

est à mes côtés, lui qui est allé avec patience à son<br />

martyr et m’accompagne maintenant sur cette voie<br />

diff<strong>ici</strong>le et me prépare le repos.<br />

L’âme repose dans les mains de Jésus quand bien<br />

même la terre recouvre ce corps.<br />

Sonne-donc bientôt pour moi, glas funèbre ! Je suis<br />

plein de courage pour mourir parce que Jésus me<br />

réveillera de la mort.<br />

Lorsque retentiront les trompettes et que l’édifice<br />

de l’univers avec les cieux qui le recouvrent<br />

s’écroulera fracassé, pense alors à moi, mon Dieu.<br />

Quand ton serviteur paraîtra devant ton tribunal,<br />

que mes pensées, tour à tour, s’accuseront puis se<br />

défendront, ô veuille alors être toi-même, Jésus,<br />

mon avocat et dire à mon âme pour la réconforter<br />

: en vérité, en vérité, je vous le dis, quand le ciel et<br />

la terre devront passer par le feu, le croyant vivra<br />

lui pour toujours. Il ne passera pas en jugement<br />

et ne goûtera pas à la mort éternelle. Repose-toi<br />

seulement sur moi, toi, mon enfant et d’une main<br />

forte et secourable, je briserai les liens puissants<br />

de la mort.<br />

Seigneur, pardonne-nous nos péchés. Aide-nous<br />

à attendre avec patience que notre dernière heure<br />

arrive. Aide-nous à renforcer notre foi, à nous<br />

fortifier par ta parole jusqu’à ce que nous nous<br />

endormions pour l’éternité.<br />

Seule l’Ascension du Christ<br />

C’est sur l’ascension du Christ seulement que je<br />

fonde mon départ à sa suite et que je puis vaincre<br />

à tout moment, doutes, craintes et souffrances. En<br />

effet puisque la tête est déjà aux cieux, Jésus-Christ<br />

y ajoutera les membres au bon moment.<br />

Je suis prêt, viens, prends-moi ! Ici-bas tout n’est<br />

que désolation, angoisse et souffrance; là-bas par<br />

contre, dans la tente de Salem (psaume 76,3), je<br />

serai transfiguré. Là je verrai mon Dieu en face,<br />

comme me l’annonce sa parole.<br />

Debout ! debout ! Partout on proclame avec des<br />

accents éclatants : Jésus est assis à sa droite !<br />

Qui cherche à me contester ? Qu’il s’écarte de moi<br />

car un jour je parviendrai jusqu’à ce lieu où vit<br />

mon rédempteur et mes yeux le contempleront<br />

dans la plus grande clarté.<br />

Puis-je donc à l’avance y construire une chaumière<br />

! Mais où ? Quel souhait idiot ! Ce n’est ni sur<br />

la montagne ni dans la vallée qu’il demeure, sa<br />

toute-puissance se manifeste partout. Tais-toi donc<br />

95


96<br />

Wohin ? Vergebner Wunsch !<br />

Er wohnet nicht auf Berg und Tal,<br />

Sein Allmacht zeigt sich überall;<br />

So schweig, verwegner Mund,<br />

Und suche nicht dieselbe zu ergründen !<br />

4. Air (duo : alto, basse)<br />

Sein Allmacht zu ergründen,<br />

Wird sich kein Mensche finden,<br />

Mein Mund verstummt und schweigt.<br />

Ich sehe durch die Sterne,<br />

Daß er sich schon von ferne<br />

Zur Rechten Gottes zeigt.<br />

5. Chœur<br />

Alsdenn so wirst du mich<br />

Zu deiner Rechten stellen<br />

Und mir als deinem Kind<br />

Ein gnädig Urteil fällen,<br />

Mich bringen zu der Lust,<br />

Wo deine Herrlichkeit<br />

Ich werde schauen an<br />

In alle Ewigkeit.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette, cor<br />

I/II, hautbois I/II, hautbois d’amour I/II, hautbois<br />

da caccia, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 129<br />

Gelobet sei der Herr, mein Gott<br />

. Chœur<br />

Gelobet sei der Herr,<br />

Mein Gott, mein Licht, mein Leben,<br />

Mein Schöpfer, der mir hat<br />

Mein Leib und Seel gegeben,<br />

Mein Vater, der mich schützt<br />

Von Mutterleibe an,<br />

Der alle Augenblick<br />

Viel Guts an mir getan.<br />

. Air (basse)<br />

Gelobet sei der Herr,<br />

Mein Gott, mein Heil, mein Leben,<br />

Des Vaters liebster Sohn,<br />

Der sich für mich gegeben,<br />

Der mich erlöset hat<br />

Mit seinem teuren Blut,<br />

Der mir im Glauben schenkt<br />

Sich selbst, das höchste Gut.<br />

3. Air (soprano)<br />

Gelobet sei der Herr,<br />

Mein Gott, mein Trost, mein Leben,<br />

Des Vaters werter Geist,<br />

Den mir der Sohn gegeben,<br />

Der mir mein Herz erquickt,<br />

Der mir gibt neue Kraft,<br />

Der mir in aller Not<br />

Rat, Trost und Hülfe schafft.<br />

4. Air (alto)<br />

Gelobet sei der Herr,<br />

Mein Gott, der ewig lebet,<br />

Den alles lobet, was<br />

In allen Lüften schwebet;<br />

Gelobet sei der Herr,<br />

Des Name heilig heißt,<br />

Gott Vater, Gott der Sohn<br />

Und Gott der Heilge Geist.<br />

5. Choral<br />

Dem wir das Heilig itzt<br />

Mit Freuden lassen klingen<br />

Und mit der Engel Schar<br />

Das Heilig, Heilig singen,<br />

Den herzlich lobt und preist<br />

Die ganze Christenheit :<br />

Gelobet sei mein Gott<br />

In alle Ewigkeit !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, trompette I-III,<br />

timbales, traverso, hautbois I/II, hautbois d’amour,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 130<br />

Herr Gott, dich loben alle wir<br />

. Chœur<br />

Herr Gott, dich loben alle wir<br />

Und sollen billig danken dir<br />

Für dein Geschöpf der Engel schon,<br />

Die um dich schwebn um deinen Thron.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Ihr heller Glanz und hohe Weisheit zeigt,<br />

Wie Gott sich zu uns Menschen neigt,<br />

Der solche Helden, solche Waffen<br />

Vor uns geschafften.<br />

bouche audacieuse et ne cherche pas à expliquer<br />

ce mystère.<br />

Nul être humain ne parviendra à expliquer sa<br />

toute-puissance. Ma bouche muette se tait. Et je<br />

vois au-delà des étoiles qu’il apparaît déjà au loin à<br />

la droite de Dieu.<br />

Alors tu me placeras à ta droite et tu rendras<br />

un jugement clément envers moi, ton enfant; tu<br />

m’emporteras vers la joie où je contemplerai ta<br />

gloire pour l’éternité.<br />

Loué soit le Seigneur, mon Dieu<br />

Loué soit le Seigneur, mon Dieu, ma lumière et ma<br />

vie, mon créateur qui m’a donné mon corps et mon<br />

âme. Mon père qui me protège depuis le ventre<br />

de ma mère et qui à tout instant me prodigue ses<br />

grâces.<br />

Loué soit le Seigneur, mon Dieu, mon salut, ma<br />

vie, le fils bien-aimé du père, qui pour moi s’est<br />

donné, m’a racheté par son sang précieux et me fait<br />

don par la foi du bien suprême qu’il est lui-même.<br />

Loué, soit le Seigneur, mon Dieu, mon réconfort,<br />

ma vie, l’esprit précieux du Père que le Fils me<br />

communique, qui rafraîchit mon coeur et fait renaître<br />

en moi des forces nouvelles et qui dans toute<br />

détresse m’apporte conseil, réconfort et secours.<br />

Loué soit le Seigneur, mon Dieu qui vit éternellement,<br />

loué par tout ce qui flotte dans les airs. Loué<br />

soit le Seigneur dont le saint nom est : Dieu Père,<br />

Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.<br />

Celui pour qui maintenant nous faisons retentir<br />

le Sanctus, accompagnés par l’armée des anges, le<br />

peuple chrétien tout entier qui loue et glorifie :<br />

Loué soit mon Dieu de tout éternité.<br />

Seigneur Dieu, tous, nous te louons<br />

Seigneur Dieu, tous nous te louons et ce n’est que<br />

justice que nous te remercions pour la création<br />

des anges qui flottent dans les cieux autour de toi<br />

et de ton trône.<br />

Leur brillant éclat et leur grande sagesse dévoilent<br />

la manière par laquelle Dieu se penche vers nous,<br />

lui qui a créé pour nous de tels héros, de telles<br />

armes. Ils ne se reposent jamais pour sa gloire mais


Sie ruhen ihm zu Ehren nicht;<br />

Ihr ganzer Fleiß ist nur dahin gericht’,<br />

Daß sie, Herr Christe, um dich sein<br />

Und um dein armes Häufelein :<br />

Wie nötig ist doch diese Wacht<br />

Bei Satans Grimm und Macht !<br />

3. Air (basse)<br />

Der alte Drache brennt vor Neid<br />

Und dichtet stets auf neues Leid,<br />

Daß er das kleine Häuflein trennet.<br />

Er tilgte gern, was Gottes ist,<br />

Bald braucht er List,<br />

Weil er nicht Rast noch Ruhe kennet.<br />

4. Récitatif<br />

Wohl aber uns, daß Tag und Nacht<br />

Die Schar der Engel wacht,<br />

Des Satans Anschlag zu zerstören !<br />

Ein Daniel, so unter Löwen sitzt,<br />

Erfährt, wie ihn die Hand des Engels schützt.<br />

Wenn dort die Glut<br />

In Babels Ofen keinen Schaden tut,<br />

So lassen Gläubige ein Danklied hören,<br />

So stellt sich in Gefahr<br />

Noch itzt der Engel Hülfe dar.<br />

5. Air (ténor)<br />

Laß, o Fürst der Cherubinen,<br />

Dieser Helden hohe Schar Immerdar<br />

Deine Gläubigen bedienen;<br />

Daß sie auf Elias Wagen<br />

Sie zu dir gen Himmel tragen.<br />

6. Choral<br />

Darum wir billig loben dich<br />

Und danken dir, Gott, ewiglich,<br />

Wie auch der lieben Engel Schar<br />

Dich preisen heut und immerdar.<br />

Und bitten dich, wollst allezeit<br />

Dieselben heißen sein bereit,<br />

Zu schützen deine kleine Herd,<br />

So hält dein göttlichs Wort in Wert.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, traverso, hautbois I-III, violon I/II,<br />

alto, continuo<br />

BWV 131<br />

Aus der Tiefen rufe ich, Herr, zu dir<br />

. Choeur<br />

Aus der Tiefen rufe ich, Herr, zu dir.<br />

Herr, höre meine Stimme, laß deine Ohren merken<br />

auf die Stimme meines Flehens !<br />

. Arioso et Choral<br />

So du willst, Herr, Sünde zurechnen, Herr, wer<br />

wird bestehen ?<br />

Erbarm dich mein in solcher Last,<br />

Nimm sie aus meinem Herzen,<br />

Dieweil du sie gebüßet hast<br />

Am Holz mit Todesschmerzen,<br />

Denn bei dir ist die Vergebung, daß man dich<br />

fürchte.<br />

Auf daß ich nicht mit großem Weh<br />

In meinen Sünden untergeh,<br />

Noch ewiglich verzage.<br />

3. Chœur<br />

Ich harre des Herrn, meine Seele harret, und ich<br />

boffe auf sein Wort.<br />

4. Air (ténor) et Choral (alto)<br />

Meine Seele wartet auf den Herrn von einer<br />

Morgenwache bis zu der andern.<br />

Und weil ich denn in meinem Sinn,<br />

Wie ich zuvor geklaget,<br />

Auch ein betrübter Sünder bin,<br />

Den sein Gewissen naget,<br />

Und wollte gern im Blute dein<br />

Von Sünden abgewaschen sein<br />

Wie David und Manasse.<br />

5. Chœur<br />

Israel hoffe auf den Herrn; denn bei dem Herrn ist<br />

die Gnade und viel Erlösung bei ihm.<br />

Und er wird Israel erlösen aus allen seinen Sünden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois,<br />

basson, violon, alto I/II, continuo<br />

BWV 132<br />

Bereitet die Wege, bereitet die Bahn !<br />

. Air (soprano)<br />

déploient tout leur zèle à t’entourer constamment,<br />

Seigneur Jésus-Christ, toi et ta misérable armée<br />

humaine. Mais combien est nécessaire cette vigilance<br />

face à la fureur et à la puissance de l’Ennemi !<br />

Le vieux dragon brûle de jalousie et écrit déjà les<br />

prochaines douleurs qui diviseront la poignée des<br />

fidèles. Il extermine volontiers ce qui est à Dieu et<br />

bien souvent il utilise la ruse, lui qui ne connaît ni<br />

trêve ni repos.<br />

Il est tellement bon pour nous que l’armée des<br />

anges veille jour et nuit pour détourner les coups<br />

de Satan. Daniel, dans la fosse aux lions, fait l’expérience<br />

de la main de l’ange qui le protège.<br />

Et quand le feu de la fournaise de Babylone ne<br />

nuit à aucun des compagnons (Daniel 3, 6), alors<br />

vraiment les croyants peuvent entonner un chant<br />

de louange, car encore maintenant le secours de<br />

l’ange est présent dans tous les dangers.<br />

Prince des chérubins, laisse donc en tout temps<br />

cette grande armée de héros servir tes croyants.<br />

Qu’elle puisse les emporter au ciel dans le chariot<br />

d’Elie. ( rois , )<br />

C’est pourquoi nous trouvons juste de te louer et<br />

te remercier éternellement ainsi que de te glorifier<br />

aujourd’hui et toujours avec l’armée des anges.<br />

Et nous te demandons de bien vouloir être<br />

toujours prêt à appeler ces derniers pour protéger<br />

ton petit troupeau car ainsi ta parole conserve<br />

toute sa valeur.<br />

Du fond de l’abîme je t’invoque, ô Eternel<br />

Du fond de l’abîme je t’invoque, ô Eternel !<br />

[Ps 30, ] Seigneur, écoute ma voix !<br />

Que tes oreilles soient attentives<br />

A la voix de mes supplications ! [Ps 30, ]<br />

Si tu gardais le souvenir des iniquités,<br />

Eternel, Seigneur, qui pourrait subsister ?<br />

(Ps 30,3)<br />

Aie pitié de moi qu’écrase un tel fardeau, ôte-le de<br />

mon coeur puisque tu l’as toi-même expié sur le<br />

bois des souffrances de ta mort.<br />

Mais le pardon se trouve auprès de toi, afin qu’on<br />

te craigne. [Ps 30,4] et afin que je ne périsse<br />

pas dans les terribles douleurs de mes péchés et<br />

désespère éternellement.<br />

J’espère en l’Eternel, mon âme espère,<br />

Et j’attends sa promesse. [Ps 30,5]<br />

Mon âme compte sur le Seigneur,<br />

Plus que les gardes ne comptent sur le matin,<br />

[Ps 30,6]<br />

(Alto) Et parce que je sais bien que je suis un triste<br />

pécheur que sa conscience accuse, comme je viens<br />

de le déplorer, je voudrais tant être lavé par ton<br />

sang de mes péchés comme David<br />

et Manassé.<br />

Israël, mets ton espoir en l’Eternel !<br />

Car la miséricorde est auprès de l’Eternel,<br />

Et la rédemption est auprès de lui en abondance.<br />

[Ps 30,7] C’est lui qui rachètera Israël<br />

De toutes ses iniquités. [Ps 30,8]<br />

Préparez les chemins, préparez la voie !<br />

97


98<br />

Bereitet die Wege, bereitet die Bahn !<br />

Bereitet die Wege<br />

Und machet die Stege<br />

Im Glauben und Leben<br />

Dem Höchsten ganz eben,<br />

Messias kömmt an !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Willst du dich Gottes Kind und Christi Bruder<br />

nennen,<br />

So müssen Herz und Mund den Heiland frei<br />

bekennen.<br />

Ja, Mensch, dein ganzes Leben<br />

Muß von dem Glauben Zeugnis geben !<br />

Soll Christi Wort und Lehre<br />

Auch durch dein Blut versiegelt sein,<br />

So gib dich willig drein !<br />

Denn dieses ist der Christen Kron und Ehre.<br />

Indes, mein Herz, bereite<br />

Noch heute<br />

Dem Herrn die Glaubensbahn<br />

Und räume weg die Hügel und die Höhen,<br />

Die ihm entgegen stehen !<br />

Wälz ab die schweren Sündensteine,<br />

Nimm deinen Heiland an,<br />

Daß er mit dir im Glauben sich vereine !<br />

3. Air (basse)<br />

Wer bist du ? Frage dein Gewissen,<br />

Da wirst du sonder Heuchelei,<br />

Ob du, o Mensch, falsch oder treu,<br />

Dein rechtes Urteil hören müssen.<br />

Wer bist du ? Frage das Gesetze,<br />

Das wird dir sagen, wer du bist,<br />

Ein Kind des Zorns in Satans Netze,<br />

Ein falsch und heuchlerischer Christ.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Ich will, mein Gott, dir frei heraus bekennen,<br />

Ich habe dich bisher nicht recht bekannt.<br />

Ob Mund und Lippen gleich dich Herrn und Vater<br />

nennen,<br />

Hat sich mein Herz doch von dir abgewandt.<br />

Ich habe dich verleugnet mit dem Leben !<br />

Wie kannst du mir ein gutes Zeugnis geben ?<br />

Als, Jesu, mich dein Geist und Wasserbad<br />

Gereiniget von meiner Missetat,<br />

Hab ich dir zwar stets feste Treu versprochen;<br />

Ach ! aber ach ! der Taufbund ist gebrochen.<br />

Die Untreu reuet mich !<br />

Ach Gott, erbarme dich,<br />

Ach hilf, daß ich mit unverwandter Treue<br />

Den Gnadenbund im Glauben stets erneue !<br />

5. Air (alto)<br />

Christi Glieder, ach bedenket,<br />

Was der Heiland euch geschenket<br />

Durch der Taufe reines Bad !<br />

Bei der Blut- und Wasserquelle<br />

Werden eure Kleider helle,<br />

Die befleckt von Missetat.<br />

Christus gab zum neuen Kleide<br />

Roten Purpur, weiße Seide,<br />

Diese sind der Christen Staat.<br />

6. Choral<br />

Ertöt uns durch deine Güte;<br />

Erweck uns durch deine Gnad;<br />

Den alten Menschen kränke,<br />

Daß der neu’ leben mag<br />

Wohl hie auf dieser Erden,<br />

Den Sinn und Begehrden<br />

Und G’danken habn zu dir.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois,<br />

violon I/II, alto, violoncelle, continuo (orgue,<br />

violone, basson)<br />

BWV 133<br />

Ich freue mich in dir<br />

. Chœur<br />

Ich freue mich in dir<br />

Und heiße dich willkommen,<br />

Mein liebes Jesulein !<br />

Du hast dir vorgenommen,<br />

Mein Brüderlein zu sein.<br />

Ach, wie ein süßer Ton !<br />

Wie freundlich sieht er aus,<br />

Der große Gottessohn !<br />

. Air (alto)<br />

Getrost ! es faßt ein heilger Leib<br />

Des Höchsten unbegreiflichs Wesen.<br />

Ich habe Gott - wie wohl ist mir geschehen ! -<br />

Von Angesicht zu Angesicht gesehen.<br />

Ach ! meine Seele muß genesen.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Ein Adam mag sich voller Schrecken<br />

Vor Gottes Angesicht<br />

Préparez les chemins, préparez la voie !<br />

Préparez les chemins<br />

Et aplanissez les sentiers<br />

De la foi et de la vie<br />

Pour le Très-Haut;<br />

Que vienne le Messie !<br />

Si tu veux t’appeler enfant de Dieu et frère du<br />

Christ, il faut que ton coeur et tes lèvres reconnaissent<br />

librement le Seigneur.<br />

Oui, être humain, ta vie durant<br />

Tu porteras témoignage de ta foi !<br />

S’il faut que la parole et l’enseignement du Christ<br />

Soient scellés, fût-ce par ton sang,<br />

Alors accepte-le de plein gré !<br />

Car c’est là la couronne et la gloire des chrétiens.<br />

En attendant, mon coeur, prépare<br />

Dès aujourd’hui<br />

Pour le Seigneur la voie de la foi<br />

Et fais disparaître collines et obstacles<br />

Qui se dressent sur son chemin !<br />

Fais rouler au loin les lourds rochers du péché<br />

Reçois ton Sauveur<br />

Pour qu’il se confonde avec toi dans la foi !<br />

Qui es-tu ? Interroge ta conscience ?<br />

Ô être humain, que tu sois faux ou loyal,<br />

Tu l’apprendras sans détour<br />

Par un jugement impartial.<br />

Qui es-tu ? Interroge la loi,<br />

Elle te dira qui tu es :<br />

Un enfant du mal dans les rets de Satan,<br />

Un chrétien faux et hypocrite.<br />

Ô mon Dieu, je dois te l’avouer franchement :<br />

jusqu’à présent je t’ai méconnu !<br />

Si mes lèvres et ma bouche te nommaient Seigneur<br />

et Père,<br />

Mon coeur s’est toutefois détourné de toi.<br />

Je t’ai renié dans ma vie,<br />

Comment peux-tu m’accorder ta grâce ?<br />

Jésus, lorsque mon péché fut lavé<br />

Par l’esprit et par l’eau du baptême,<br />

je te jurais certes une constante fidélité.<br />

Mais hélas, le lien du baptême est rompu.<br />

Je me repens de mon infidélité !<br />

Ô Dieu, miséricorde !<br />

Aide-moi à renouer sans cesse dans la foi,<br />

Par une fidélité à toute épreuve, le lien<br />

de la Grâce.<br />

Ô Fidèles du Christ, songez<br />

A ce que le Sauveur vous a offert<br />

Dans le bain de pureté du baptême !<br />

A cette source de sang et d’eau<br />

Vos vêtements souillés par le péché<br />

Redeviennent immaculés.<br />

Le Christ a donné la pourpre<br />

Et la blanche soie pour nouvel habit<br />

Telle est la parure des Chrétiens.<br />

Que Ta Bonté nous fasse périr,<br />

Que Ta Grâce nous réveille<br />

Supprime le vieil homme<br />

Pour que le nouveau puisse vivre<br />

Heureux <strong>ici</strong>-bas<br />

Vers toi se portent notre coeur,<br />

Nos désirs et nos pensées.<br />

Je me réjouis en toi<br />

Je me réjouis en toi et te souhaite la bienvenue, toi<br />

l’enfant Jésus ! Tu t’es promis d’être mon frère. Quel<br />

doux accents et comme il apparaît aimable le grand<br />

Fils de Dieu !<br />

Confiance ! L’essence insaisissable du très-haut est<br />

contenue dans un corps saint. Incroyable ! j’ai vu<br />

Dieu en face ! Oui, mon âme peut guérir.<br />

Adam, terrorisé, lui, au paradis, put se cacher de<br />

la face de Dieu !


Im Paradies verstecken !<br />

Der allerhöchste Gott kehrt selber bei uns ein :<br />

Und so entsetzet sich mein Herze nicht;<br />

Es kennet sein erbarmendes Gemüte.<br />

Aus unermeßner Güte<br />

Wird er ein kleines Kind<br />

Und heißt mein Jesulein.<br />

4. Air (soprano)<br />

Wie lieblich klingt es in den Ohren,<br />

Dies Wort : mein Jesus ist geboren,<br />

Wie dringt es in das Herz hinein !<br />

Wer Jesu Namen nicht versteht<br />

Und wem es nicht durchs Herze geht,<br />

Der muß ein harter Felsen sein.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Wohlan, des Todes Furcht und Schmerz<br />

Erwägt nicht mein getröstet Herz.<br />

Will er vom Himmel sich<br />

Bis zu der Erde lenken,<br />

So wird er auch an mich<br />

In meiner Gruft gedenken.<br />

Wer Jesum recht erkennt,<br />

Wer stirbt nicht, wenn er stirbt,<br />

Sobald er Jesum nennt.<br />

6. Choral<br />

Wohlan, so will ich mich<br />

An dich, o Jesu, halten,<br />

Und sollte gleich die Welt<br />

In tausend Stücken spalten.<br />

O Jesu, dir, nur dir,<br />

Dir leb ich ganz allein;<br />

Auf dich, allein auf dich,<br />

Mein Jesu, schlaf ich ein.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B . Choeur : S A T B, cornet, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 134<br />

Ein Herz, das seinen Jesum lebend weiß<br />

. Récitatif (ténor) A<br />

Tenor<br />

Ein Herz, das seinen Jesum lebend weiß,<br />

Empfindet Jesu neue Güte<br />

Und dichtet nur auf seines Heilands Preis.<br />

Alt<br />

Wie freuet sich ein gläubiges Gemüte.<br />

. Air (ténor)<br />

Auf, Gläubige, singet die lieblichen Lieder,<br />

Euch scheinet ein herrlich verneuetes Licht.<br />

Der lebende Heiland gibt selige Zeiten,<br />

Auf, Seelen, ihr müsset ein Opfer bereiten,<br />

Bezahlet dem Höchsten mit Danken die Pflicht.<br />

3. Récitatif (Dialogue) T A<br />

Tenor :<br />

Wohl dir, Gott hat an dich gedacht,<br />

O Gott geweihtes Eigentum;<br />

Der Heiland lebt und siegt mit<br />

Macht Zu deinem Heil, zu seinem Ruhm<br />

Muß hier der Satan furchtsam zittern<br />

Und sich die Hölle selbst erschüttern.<br />

Es stirbt der Heiland dir zugut<br />

Und fähret vor dich zu der Höllen,<br />

Sogar vergießet er sein kostbar Blut,<br />

Daß du in seinem Blute siegst,<br />

Denn dieses kann die Feinde fällen,<br />

Und wenn der Streit dir an die Seele dringt,<br />

Daß du alsdann nicht überwunden liegst.<br />

Alt :<br />

Der Liebe Kraft ist vor mich ein Panier<br />

Zum Heldenmut, zur Stärke in den Streiten :<br />

Mir Siegeskronen zu bereiten,<br />

Nahmst du die Dornenkrone dir,<br />

Mein Herr, mein Gott, mein auferstandnes Heil,<br />

So hat kein Feind an mir zum Schaden teil.<br />

Tenor :<br />

Die Feinde zwar sind nicht zu zählen.<br />

Alt :<br />

Gott schützt die ihm getreuen Seelen.<br />

Tenor<br />

Der letzte Feind ist Grab und Tod.<br />

Alt :<br />

Gott macht auch den zum Ende unsrer Not.<br />

4. Air (duo : alto, basse)<br />

Wir danken und preisen dein brünstiges Lieben<br />

Und bringen ein Opfer der Lippen vor dich.<br />

Der Sieger erwecket die freudigen Lieder,<br />

Der Heiland erscheinet und tröstet uns wieder<br />

Und stärket die streitende Kirche durch sich.<br />

5. Récitatif (ténor, alto)<br />

Tenor :<br />

Doch würke selbst den Dank in unserm Munde,<br />

In dem er allzu irdisch ist;<br />

Ja schaffe, daß zu keiner Stunde<br />

Le Dieu très-haut s’est tourné lui-même vers nous<br />

et mon coeur n’a plus de crainte car il connaît son<br />

caractère compatissant.<br />

Dans son immense bonté, il est devenu un petit<br />

enfant et s’appelle Jésus.<br />

Jésus est né ! Voila des mots qui sonnent bien à<br />

l’oreille et s’imposent à mon coeur !<br />

Celui qui ne saisit pas le nom de Jésus et pour qui<br />

ce nom ne va pas droit au coeur, doit être aussi dur<br />

que la pierre.<br />

Mon coeur confiant ne se préoccupe ni de la<br />

crainte ni de la douleur de la mort.<br />

Puisqu’il est venu du ciel à la terre, il saura bien<br />

aussi se souvenir de moi lorsque je serai dans<br />

ma tombe.<br />

Celui qui connaît Jésus, celui là ne meurt pas<br />

aussitôt qu’il prononce son nom.<br />

Ainsi, je veux me tenir à tes côtés, Jésus.<br />

Et même si le monde éclate en mille morceaux,<br />

pour toi seulement, et pour toi seul je veux vivre.<br />

Sur toi seulement et sur toi seul, je veux m’endormir.<br />

Un coeur qui sait Jésus vivant<br />

Ténor :<br />

Un coeur qui sait Jésus vivant en ressent les effets<br />

de sa bonté et ne s’attache qu’à la louange de son<br />

sauveur.<br />

Alto :<br />

Combien une âme croyante a de quoi se réjouir.<br />

Debout, croyants chantez les doux cantiques car<br />

une nouvelle lumière magnifique vous illumine<br />

! Le sauveur vivant vous offre des jours heureux.<br />

Debout les âmes, vous avez le devoir de préparer<br />

un sacrifice qui consiste à payer le Très-Haut de<br />

votre reconnaissance.<br />

Ténor :<br />

Heureux es tu ! Dieu a pensé à toi, possession<br />

bénie de Dieu. Le Sauveur vit et combat puissamment<br />

pour ton salut et pour son renom. Ici Satan<br />

doit trembler effrayé et l’enfer lui-même est secoué.<br />

Le Sauveur meurt pour ton bien et se rend pour toi<br />

aux enfers. Il répand même son sang précieux afin<br />

que tu puisses combattre avec, car il peut vaincre<br />

les ennemis et lorsque le combat te touche l’âme,<br />

tu ne gises pas, meurtri.<br />

Alto :<br />

La vertu de l’amour est pour moi un étendard<br />

d’héroïsme et de force dans les<br />

combats : c’est pour me préparer la couronne de<br />

victoire que tu as porté la couronne d’épines. Mon<br />

Seigneur, mon Dieu, mon salut ressuscité, il n’y a<br />

pas d’ennemi qui puisse me nuire.<br />

Ténor : Les ennemis sont pourtant en nombre<br />

incalculable !<br />

Alto :<br />

Dieu protège les âmes qui lui sont fidèles.<br />

Ténor :<br />

Le dernier ennemi est le tombeau et la mort !<br />

Alto : Avec eux Dieu construit la fin de notre<br />

misère.<br />

Nous te remercions et te louons pour cet amour<br />

ardent, et t’apportons le sacrifice de nos lèvres.<br />

Le vainqueur éveille des chants joyeux, le Sauveur<br />

apparaît, nous console et fortifie son église<br />

combattante.<br />

Ténor :<br />

Mais place toi-même la louange dans nos bouches<br />

qui restent trop terrestres. Oui fais qu’à aucun<br />

moment le coeur humain ne puisse t’oublier toi et<br />

99


00<br />

Dich und dein Werk kein menschlich Herz vergißt;<br />

Ja, laß in dir das Labsal unsrer Brust<br />

Und aller Herzen Trost und Lust,<br />

Die unter deiner Gnade trauen,<br />

Vollkommen und unendlich sein.<br />

Es schließe deine Hand uns ein,<br />

Daß wir die Wirkung kräftig schauen,<br />

Was uns dein Tod und Sieg erwirbt<br />

Und daß man nun nach deinem Auferstehen<br />

Nicht stirbt, wenn man gleich zeitlich stirbt,<br />

Und wir dadurch zu deiner Herrlichkeit eingehen<br />

Alt :<br />

Was in uns ist, erhebt dich, großer Gott,<br />

Und preiset deine Huld und Treu;<br />

Dein Auferstehen macht sie wieder neu,<br />

Dein großer Sieg macht uns von Feinden los<br />

Und bringet uns zum Leben;<br />

Drum sei dir Preis und Dank gegeben.<br />

6. Chœur<br />

Erschallet, ihr Himmel, erfreue dich, Erde,<br />

Lobsinge dem Höchsten, du glaubende Schar,<br />

Er schauet und schmecket ein jedes Gemüte<br />

Des lebenden Heilands unendliche Güte,<br />

Er tröstet und stellet als Sieger sich dar.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo (+ violone)<br />

BWV 135<br />

Ach Herr, mich armen Sünder<br />

. Chœur<br />

Ach Herr, mich armen Sünder<br />

Straf nicht in deinem Zorn,<br />

Dein’ ernsten Grimm doch linder,<br />

Sonst ist’s mit mir verlorn.<br />

Ach Herr, wollst mir vergeben<br />

Mein Sünd und gnädig sein,<br />

Daß ich mag ewig leben,<br />

Entfliehn der Höllenpein.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Ach heile mich, du Arzt der Seelen,<br />

Ich bin sehr krank und schwach;<br />

Man möchte die Gebeine zählen,<br />

So jämmerlich hat mich mein Ungemach,<br />

Mein Kreuz und Leiden zugericht;<br />

Das Angesicht Ist ganz von Tränen aufgeschwollen,<br />

Die, schnellen Fluten gleich, von Wangen abwärts<br />

rollen.<br />

Der Seele ist von Schrecken angst und bange;<br />

Ach, du Herr, wie so lange ?<br />

3. Air (ténor)<br />

Tröste mir, Jesu, mein Gemüte,<br />

Sonst versink ich in den Tod,<br />

Hilf mir, hilf mir durch deine Güte<br />

Aus der großen Seelennot !<br />

Denn im Tod ist alles stille,<br />

Da gedenkt man deiner nicht.<br />

Liebster Jesu, ist’s dein Wille,<br />

So erfreu mein Angesicht !<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Ich bin von Seufzen müde,<br />

Mein Geist hat weder Kraft noch Macht,<br />

Weil ich die ganze Nacht<br />

Oft ohne Seelenruh und Friede<br />

In großem Schweiß und Tränen liege.<br />

Ich gräme mich fast tot und bin vor Trauern alt,<br />

Denn meine Angst ist mannigfalt.<br />

5. Air (basse)<br />

Weicht, all ihr Übeltäter,<br />

Mein Jesus tröstet mich !<br />

Er läßt nach Tränen und nach Weinen<br />

Die Freudensonne wieder scheinen;<br />

Das Trübsalswetter ändert sich,<br />

Die Feinde müssen plötzlich fallen<br />

Und ihre Pfeile rückwärts prallen.<br />

6. Choral<br />

Ehr sei ins Himmels Throne<br />

Mit hohem Ruhm und Preis<br />

Dem Vater und dem Sohne<br />

Und auch zu gleicher Weis<br />

Dem Heilgen Geist mit Ehren<br />

In alle Ewigkeit,<br />

Der woll uns all’n bescheren<br />

Die ewge Seligkeit.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, cornet, hautbois<br />

I/II, violon I/II, alto, trombone avec continuo<br />

BWV 136<br />

Erforsche mich, Gott, und erfahre mein Herz<br />

. Choeur<br />

Erforsche mich, Gott, und erfahre mein Herz;<br />

tes ouvres. Oui, fais que l’onguent de notre être,<br />

consolation et joie de tous les coeurs confiants en<br />

ta grâce, soit parfait et permanent. Que ta main<br />

nous enserre afin que nous puissions observer<br />

le prodigieux effet que nous valent ta mort et ta<br />

victoire, et qu’après ta résurrection on ne puisse<br />

plus mourir quand bien même on meurt temporairement,<br />

et qu’ainsi nous accédions<br />

à ta gloire.<br />

Alto :<br />

Ce qui est en nous t’élève , Dieu puissant et vante<br />

ta grâce et ta fidélité; ta résurrection les renouvelle,<br />

ton immense victoire nous délivre des ennemis et<br />

nous amène à la vie. Ainsi que gloire et actions de<br />

grâces te soient rendues !<br />

Retentissez vous les cieux ! et toi la terre,<br />

réjouis-toi ! Toi, le peuple des croyants chante<br />

des louanges au Très-Haut ! Toute âme regarde et<br />

goûte à l’infinie bonté du Seigneur vivant, lui qui<br />

réconforte et qui s’affirme le vainqueur.<br />

Seigneur, moi pauvre pécheur<br />

Seigneur, ne me punis pas dans ta colère, moi<br />

qui ne suis qu’un pauvre pécheur. Apaise donc ta<br />

sévère rage, sinon pour moi, tout est perdu. Seigneur<br />

veuille me pardonner mes péchés et m’être<br />

indulgent, que je puisse connaître la vie éternelle et<br />

échapper aux tourments de l’enfer.<br />

Soigne-moi, toi médecin des âmes. Je suis vraiment<br />

très malade et très faible; on pourrait compter mes<br />

os, tant mon malheur, ma croix et mes souffrances<br />

m’ont rendu pitoyable. Tout mon visage est gonflé<br />

de larmes qui tels des torrents rapides, se déversent<br />

sur mes joues. Mon âme est faite d’effroi, d’angoisse<br />

et d’inquiétude.<br />

Jusques à quand Seigneur ?<br />

Réconforte mon être, Jésus, sinon je vais m’abandonner<br />

à la mort. Aide-moi, aide-moi par ta bonté<br />

à sortir de telles angoisses ! Car dans la mort tout<br />

est silence et nul n’a souvenir de toi.<br />

Jésus, mon bien-aimé, si telle est ta volonté, viens<br />

réjouir mon regard.<br />

Je suis las de soupirer, mon esprit n’a plus ni force<br />

ni pouvoir car je passe souvent la nuit entière sans<br />

connaître le repos, ni la paix, dans la sueur et les<br />

larmes. Je meurs presque de chagrin et je vieillis de<br />

tristesse car mes peurs sont multiples.<br />

Eloignez-vous, malfaiteurs !<br />

Jésus vient me réconforter. Il fait à nouveau briller<br />

le soleil de la joie, après tant de larmes et de pleurs;<br />

le temps du trouble se dissipe. Les ennemis tombent<br />

soudainement et leurs flèches se retournent<br />

contre eux.<br />

Gloire au Trône des Cieux, honneur et louange,<br />

au Père et au Fils et de la même manière au Saint-<br />

Esprit pour les siècles des siècles. Qu’il veuille nous<br />

accorder à tous, le bonheur éternel.<br />

Dieu, sonde-moi et connais mon coeur<br />

Sonde-moi, Dieu et connais mon coeur, examine-


prüfe mich und erfahre, wie ichs meine !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Ach, daß der Fluch, so dort die Erde schlägt<br />

Auch derer Menschen Herz getrogen !<br />

Wer kann auf gute Früchte hoffen,<br />

Da dieser Fluch bis in die Seele dringet,<br />

So daß sie Sündendornen bringet<br />

Und Lasterdisteln trägt.<br />

Doch wollen sich oftmals die Kinder der Höllen<br />

In Engel des Lichtes verstellen;<br />

Man soll bei dem verderbten Wesen<br />

Von diesen Dornen Trauben lesen.<br />

Ein Wolf will sich mit reiner Wolle decken,<br />

Doch bricht ein Tag herein,<br />

Der wird, ihr Heuchler, euch ein Schrecken,<br />

Ja unerträglich sein.<br />

3. Air (alto)<br />

Es kömmt ein Tag,<br />

So das Verborgne richtet,<br />

Vor dem die Heuchelei erzittern mag.<br />

Denn seines Eifers Grimm vernichtet,<br />

Was Heuchelei und List erdichtet.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Die Himmel selber sind nicht rein,<br />

Wie soll es nun ein Mensch vor diesem<br />

Richter sein ?<br />

Doch wer durch Jesu Blut gereinigt,<br />

Im Glauben sich mit ihm vereinigt,<br />

Weiß, daß er ihm kein hartes Urteil spricht.<br />

Kränkt ihn die Sünde noch,<br />

Der Mangel seiner Werke,<br />

Er hat in Christo doch<br />

Gerechtigkeit und Stärke.<br />

5. Air (duo : ténor, basse)<br />

Uns treffen zwar der Sünden Flecken,<br />

So Adams Fall auf uns gebracht.<br />

Allein, wer sich zu Jesu Wunden,<br />

Dem großen Strom voll Blut gefunden,<br />

Wird dadurch wieder rein gemacht.<br />

6. Choral<br />

Dein Blut, der edle Saft,<br />

Hat solche Stärk und Kraft,<br />

Daß auch ein Tröpflein kleine<br />

Die ganze Welt kann reine,<br />

Ja, gar aus Teufels Rachen<br />

Frei, los und ledig machen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois,<br />

hautbois d’amour, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 137<br />

Lobe den Herren, den mächtigen König der Ehren<br />

. Chœur<br />

Lobe den Herren, den mächtigen König der Ehren,<br />

Meine geliebete Seele, das ist mein Begehren.<br />

Kommet zu Hauf,<br />

Psalter und Harfen, wacht auf !<br />

Lasset die Musicam hören.<br />

. Air (alto)<br />

Lobe den Herren, der alles so herrlich regieret,<br />

Der dich auf Adelers Fittichen sicher geführet,<br />

Der dich erhält,<br />

Wie es dir selber gefällt;<br />

Hast du nicht dieses verspüret ?<br />

3. Air (duo : soprano, basse)<br />

Lobe den Herren, der künstlich und fein dich<br />

bereitet,<br />

Der dir Gesundheit verliehen, dich freundlich<br />

geleitet;<br />

In wieviel Not<br />

Hat nicht der gnädige Gott<br />

Über dir Flügel gebreitet !<br />

4. Air et Choral (tenor)<br />

Lobe den Herren, der deinen Stand sichtbar<br />

gesegnet,<br />

Der aus dem Himmel mit Strömen der Liebe<br />

geregnet;<br />

Denke dran,<br />

Was der Allmächtige kann,<br />

Der dir mit Liebe begegnet.<br />

5. Choral<br />

Lobe den Herren, was in mir ist, lobe den Namen !<br />

Alles, was Odem hat, lobe mit Abrahams Samen !<br />

Er ist dein Licht,<br />

Seele, vergiß es ja nicht;<br />

Lobende, schließe mit Amen !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

moi et connais ce que je pense. (psaume 39, 3)<br />

Malheureusement la malédiction qui frappe la<br />

terre a aussi atteint le coeur des hommes qui l’habitent.<br />

Qui peut espérer porter de bons fruits alors<br />

que cette malédiction pénètre jusqu’à l’âme. Si bien<br />

que celle-ci produit les épines du péché et porte<br />

les ronces du vice. Ainsi les fils des enfers veulent<br />

souvent se déguiser en anges de lumière. Mais d’un<br />

être déchu on ne peut que récolter ses grappes<br />

d’épines. Un loup peut se vêtir d’une belle toison de<br />

laine, mais un jour viendra, qui sera intolérable et<br />

épouvantable, pour vous, les hypocrites.<br />

Viendra le jour qui jugera ce qui est caché, quand<br />

les hypocrites devront trembler car l’ardeur de sa<br />

colère ravagera tout ce que leur hypocrisie et leur<br />

ruse avaient inventé.<br />

Si les cieux eux-mêmes ne sont déjà pas purs,<br />

comment pourrait l’être un homme devant pareil<br />

juge ? Mais celui qui s’est purifié en Jésus et s’est<br />

uni à lui par la foi sait qu’il ne sera pas jugé trop<br />

durement. Si le péché et l’imperfection de ses<br />

ouvres continuent pourtant à le mortifier, il obtient<br />

en Christ, justice et force.<br />

Il est vrai que nous portons les traces du péché<br />

apportées par la chute d’Adam. Seul celui qui par<br />

les plaies de Jésus, aura découvert ce grand fleuve<br />

de sang pourra ainsi être rétabli.<br />

Ton sang, cette noble sève, a tant de force et de<br />

pouvoir qu’une seule de ses gouttes peut à elle<br />

seule purifier le monde entier.<br />

Elle peut même nous libérer, nous délivrer et nous<br />

affranchir de la gueule du diable.<br />

Loue le Seigneur, le puissant roi de gloire<br />

Toi mon âme, loue le Seigneur, le puissant roi de<br />

gloire, c’est là mon désir.<br />

Accourez en foule, psaltérions et harpes, réveillezvous<br />

! Laissez éclater la musique !<br />

Loue le Seigneur qui gouverne si bien toute chose,<br />

qui te transporte sûrement sur ses ailes d’aigle, qui<br />

te maintient comme tu l’as voulu.<br />

N’as tu jamais éprouvé cela ?<br />

Loue le Seigneur, qui te crée avec art et finesse, qui<br />

t’accorde la santé et t’accompagne amicalement.<br />

Dans combien de situations, lui le Dieu de grâce ne<br />

t’a t-il pas couvert de ses ailes ?<br />

Loue le Seigneur, qui visiblement te bénit et fait<br />

pleuvoir sur toi des torrents d’amour.<br />

Penses à tout ce que le Tout-Puissant peux faire, lui<br />

qui te rencontre avec amour.<br />

Loue le Seigneur, que tout ce qui est en moi loue<br />

son nom ! Que tout ce qui respire le loue avec la<br />

descendance d’Abraham !<br />

Il est ta lumière, toi mon âme, ne l’oublie jamais, et<br />

conclue ta louange d’un amen.<br />

0


0<br />

I-III, timbales, hautbois I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 138<br />

Warum betrübst du dich, mein Herz ?<br />

. Choral et Récitatif (alto)<br />

Warum betrübst du dich, mein Herz ?<br />

Bekümmerst dich und trägest Schmerz<br />

Nur um das zeitliche Gut ?<br />

Ach, ich bin arm,<br />

Mich drücken schwere Sorgen.<br />

Vom Abend bis zum Morgen<br />

Währt meine liebe Not.<br />

Daß Gott erbarm !<br />

Wer wird mich noch erlösen<br />

Vom Leibe dieser bösen<br />

Und argen Welt ?<br />

Wie elend ist’s um mich bestellt !<br />

Ach ! wär ich doch nur tot !<br />

Vertrau du deinem Herren Gott,<br />

Der alle Ding erschaffen hat.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Ich bin veracht’,<br />

Der Herr hat mich zum Leiden<br />

Am Tage seines Zorns gemacht;<br />

Der Vorrat, hauszuhalten,<br />

Ist ziemlich klein;<br />

Man schenkt mir vor den Wein der Freuden<br />

Den bittern Kelch der Tränen ein.<br />

Wie kann ich nun mein Amt mit Ruh verwalten,<br />

Wenn Seufzer meine Speise und Tränen das<br />

Getränke sein ?<br />

3. Choral et Récitatif (soprano, alto)<br />

Er kann und will dich lassen nicht, Er weiß gar<br />

wohl, was dir gebricht,<br />

Himmel und Erd ist sein !<br />

Sopran :<br />

Ach, wie ?<br />

Gott sorget freilich vor das Vieh,<br />

Er gibt den Vögeln seine Speise,<br />

Er sättiget die jungen Raben,<br />

Nur ich, ich weiß nicht, auf was Weise<br />

Ich armes Kind<br />

Mein bißchen Brot soll haben;<br />

Wo ist jemand, der sich zu meiner Rettung findt ?<br />

Dein Vater und dein Herre Gott,<br />

Der dir beisteht in aller Not.<br />

Alt :<br />

Ich bin verlassen,<br />

Es scheint,<br />

Als wollte mich auch Gott bei meiner Armut<br />

hassen,<br />

Da er’s doch immer gut mit mir gemeint.<br />

Ach Sorgen,<br />

Werdet ihr denn alle Morgen<br />

Und alle Tage wieder neu ?<br />

So klag ich immerfort;<br />

Ach ! Armut, hartes Wort,<br />

Wer steht mir denn in meinem Kummer bei ?<br />

Dein Vater und dein Herre Gott,<br />

Der steht dir bei in aller Not.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Ach süßer Trost ! Wenn Gott mich nicht verlassen<br />

Und nicht versäumen will,<br />

So kann ich in der Still<br />

Und in Geduld mich fassen.<br />

Die Welt mag immerhin mich hassen,<br />

So werf ich meine Sorgen<br />

Mit Freuden auf den Herrn,<br />

Und hilft er heute nicht, so hilft er mir doch<br />

morgen.<br />

Nun leg ich herzlich gern<br />

Die Sorgen unters Kissen<br />

Und mag nichts mehr als dies zu meinem Troste<br />

wissen :<br />

5. Air (basse)<br />

Auf Gott steht meine Zuversicht,<br />

Mein Glaube läßt ihn walten.<br />

Nun kann mich keine Sorge nagen,<br />

Nun kann mich auch kein Armut plagen.<br />

Auch mitten in dem größten Leide<br />

Bleibt er mein Vater, meine Freude,<br />

Er will mich wunderlich erhalten.<br />

6. Récitatif (alto)<br />

Ei nun !<br />

So will ich auch recht sanfte ruhn.<br />

Euch, Sorgen, sei der Scheidebrief gegeben !<br />

Nun kann ich wie im Himmel leben.<br />

7. Choral<br />

Weil du mein Gott und Vater bist,<br />

Dein Kind wirst du verlassen nicht,<br />

Du väterliches Herz !<br />

Ich bin ein armer Erdenkloß,<br />

Auf Erden weiß ich keinen Trost.<br />

Distribution :<br />

Pourquoi te désoles-tu mon coeur ?<br />

Pourquoi te désoles-tu mon coeur ? Tes soucis et<br />

tes douleurs ne se portent-ils que sur les biens de<br />

ce monde ?<br />

Hélas, je suis pauvre et de lourds soucis m’oppressent.<br />

Cette chère souffrance dure du soir au matin. Dieu<br />

prends pitié !<br />

Qui donc me délivrera de ce corps mortel, et de ce<br />

monde mauvais ? En quelle piteuse posture je me<br />

trouve ! Si seulement j’étais déjà mort !<br />

Aie confiance en Dieu, ton Seigneur, qui a créé<br />

toute chose.<br />

Je suis méprisé, le Seigneur m’a voué à la souffrance<br />

au jour de sa colère. Les provisions de la<br />

maison sont bien maigres; on me verse au lieu<br />

du vin des délices, le calice amer de mes larmes.<br />

Comment puis-je faire tranquillement mon devoir<br />

lorsque les soupirs sont ma nourriture et les larmes<br />

ma boisson.<br />

Il ne peut ni ne veut t’abandonner, il sait fort bien<br />

de quoi tu as besoin. Le ciel et la terre sont à lui !<br />

Soprano :<br />

Quoi ! comment ? Dieu prend certes bien soin du<br />

bétail, il nourrit les oiseaux, il rassasie les oisillons<br />

du corbeau, mais moi, son pauvre enfant, je ne sais<br />

pas de quelle manière je vais me procurer le peu de<br />

pain dont j’ai besoin. Y a t-il quelqu’un près de qui<br />

je pourrai trouver secours ?<br />

Dieu, ton père et Seigneur, qui se tient près de toi<br />

dans toutes tes souffrances.<br />

Alto :<br />

Je suis abandonné. Il me semble que Dieu veuille<br />

lui aussi me haïr dans ma pauvreté alors qu’il ne<br />

me voulait jusqu’à présent que du bien.<br />

Hélas, les soucis reviennent irrémédiablement,<br />

quotidiennement tous les matins. Voilà pourquoi<br />

je me plains toujours et encore. Oui, misère, mot<br />

terrifiant, qui se tiendra donc près de moi au<br />

milieu de ma peine ?<br />

Dieu, ton père et Seigneur, qui se tient près de toi<br />

dans toutes tes souffrances.<br />

Ô doux réconfort ! Si Dieu ne m’abandonne pas et<br />

ne veux pas me délaisser. Ainsi puis-je en silence et<br />

patiemment me rassurer.<br />

Peu importe que le monde me haïsse si je peux<br />

me débarrasser joyeusement de mes soucis sur<br />

le Seigneur qui, s’il ne m’aide pas aujourd’hui,<br />

m’aidera demain.<br />

C’est bien volontiers que je dépose mes soucis sous<br />

mon oreiller car tout ce que j’ai besoin de savoir<br />

pour ma consolation c’est :<br />

Mon assurance repose en Dieu; ma foi le laisse<br />

faire. Aucun souci ne peut plus me ronger, aucune<br />

misère ne peut plus me tracasser.<br />

Même au plus fort d’une intense souffrance, il<br />

reste mon Père et ma joie. Il me maintiendra<br />

miraculeusement.<br />

Et oui, maintenant je veux me reposer tranquillement.<br />

Adieu soucis ! Maintenant je peux vivre<br />

comme au ciel.<br />

Parce que tu es mon Dieu et mon Père, tu n’abandonneras<br />

pas ton enfant, coeur paternel !<br />

Je suis une pauvre motte de terre et je sais que je<br />

n’ai pas de consolation en ce monde.


Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 139<br />

Wohl dem, der sich auf seinen Gott<br />

. Choeur<br />

Wohl dem, der sich auf seinen Gott<br />

Recht kindlich kann verlassen !<br />

Den mag gleich Sünde, Welt und Tod<br />

Und alle Teufel hassen,<br />

So bleibt er dennoch wohlvergnügt,<br />

Wenn er nur Gott zum Freunde kriegt.<br />

. Air (ténor)<br />

Gott ist mein Freund; was hilft das Toben,<br />

So wider mich ein Feind erhoben !<br />

Ich bin getrost bei Neid und Haß.<br />

Ja, redet nur die Wahrheit spärlich,<br />

Seid immer falsch, was tut mir das ?<br />

Ihr Spötter seid mir ungefährlich.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Der Heiland sendet ja die Seinen<br />

Recht mitten in der Wölfe Wut.<br />

Um ihn hat sich der Bösen Rotte<br />

Zum Schaden und zum Spotte<br />

Mit List gestellt;<br />

Doch da sein Mund so weisen Ausspruch tut,<br />

So schützt er mich auch vor der Welt.<br />

4. Air (basse)<br />

Das Unglück schlägt auf allen Seiten<br />

Um mich ein zentnerschweres Rand.<br />

Doch plötzlich erscheinet die helfende Hand.<br />

Mir scheint des Trostes Licht von weiten;<br />

Da lern ich erst, daß Gott allein<br />

Der Menschen bester Freund muß sein.<br />

5. Récitatif (soprano)<br />

Ja, trag ich gleich den größten Feind in mir,<br />

Die schwere Last der Sünden,<br />

Mein Heiland läßt mich Ruhe finden.<br />

Ich gebe Gott, was Gottes ist,<br />

Das Innerste der Seelen.<br />

Will er sie nun erwählen,<br />

So weicht der Sünden Schuld, so fällt des Satans<br />

List.<br />

6. Choral<br />

Dahero Trotz der Höllen Heer !<br />

Trotz auch des Todes Rachen !<br />

Trotz aller Welt ! mich kann nicht mehr<br />

Ihr Pochen traurig machen !<br />

Gott ist mein Schutz, mein Hilf und Rat;<br />

Wohl dem, der Gott zum Freunde hat !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 140<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme<br />

. Chœur<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme<br />

Der Wächter sehr hoch auf der Zinne,<br />

Wach auf, du Stadt Jerusalem !<br />

Mitternacht heißt diese Stunde;<br />

Sie rufen uns mit hellem Munde :<br />

Wo seid ihr klugen Jungfrauen ?<br />

Wohl auf, der Bräutgam kömmt;<br />

Steht auf, die Lampen nehmt ! Alleluja !<br />

Macht euch bereit<br />

Zu der Hochzeit,<br />

Ihr müsset ihm entgegen gehn !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Er kommt, er kommt,<br />

Der Bräutgam kommt !<br />

Ihr Töchter Zions, kommt heraus,<br />

Sein Ausgang eilet aus der Höhe<br />

In euer Mutter Haus.<br />

Der Bräutgam kommt, der einem Rehe<br />

Und jungen Hirsche gleich<br />

Auf denen Hügeln springt<br />

Und euch das Mahl der Hochzeit bringt.<br />

Wacht auf, ermuntert euch !<br />

Den Bräutgam zu empfangen !<br />

Dort, sehet, kommt er hergegangen.<br />

3. Air (duo : soprano, basse)<br />

Seele (S), Jesus (B)<br />

Sopran : Wenn kömmst du, mein Heil ?<br />

Baß : Ich komme, dein Teil.<br />

Sopran : Ich warte mit brennendem Öle.<br />

{Sopran, Baß} : {Eröffne, Ich öffne} den Saal zum<br />

himmlischen Mahl<br />

Sopran : Komm, Jesu !<br />

Baß : Komm, liebliche Seele !<br />

Heureux qui s’en remet à Dieu<br />

Heureux qui peut s’en remettre à son Dieu tout<br />

comme un enfant ! Les péchés, le monde, la mort<br />

et les démons peuvent le haïr, il reste pourtant<br />

toujours pleinement satisfait car il prend Dieu<br />

comme seul ami.<br />

Dieu est mon ami; que m’importe la rage que<br />

déploie l’ennemi contre moi ! Je reste serein dans<br />

les situations de jalousie ou de haine. Vous pouvez<br />

sans cesse parler de vérité en étant toujours dans<br />

l’erreur, qu’est-ce que cela peut<br />

me faire ?<br />

Votre mensonge est pour moi sans effet.<br />

Le Seigneur envoie les siens justement au milieu de<br />

la fureur des loups. Autour de lui s’est rassemblée la<br />

compagnie des méchants pour lui nuire et le moquer<br />

par ruse; Mais sa bouche prononce de telles<br />

paroles qu’il me protège moi aussi de ce monde.<br />

Le malheur me frappe de tous côtés pour m’attacher<br />

de ses liens quand soudain sa main secourable<br />

apparaît et au loin brille déjà pour moi la lumière<br />

de la consolation.<br />

C’est ainsi que j’apprends que Dieu seul peut être le<br />

meilleur ami de l’homme.<br />

Je peux même porter en moi le plus grand ennemi,<br />

le terrible poids du péché, mon Sauveur me laisse<br />

trouver la paix. Je donne à Dieu ce qui est à Dieu,<br />

le plus profond de mon âme, et s’il l’accepte maintenant<br />

alors disparaît la dette de mon péché, alors<br />

tombe la ruse de Satan.<br />

C’est pourquoi malgré l’armée infernale, malgré le<br />

gouffre de la mort, malgré le monde entier, tous<br />

leurs coups ne peuvent plus m’atteindre.<br />

Dieu est mon refuge, mon secours, mon bon<br />

conseil; heureux celui qui a Dieu pour ami.<br />

Réveillez-vous nous crie la voix<br />

« Réveillez-vous ! » annonce la voix des veilleurs<br />

là-haut sur les remparts,<br />

« Réveille-toi Jérusalem ! Il est minuit »;<br />

Ils appellent d’une voix éclatante : où êtes-vous<br />

vierges sages ? Debout, vo<strong>ici</strong> l’époux !<br />

Levez-vous et prenez vos lampes ! Alléluia !<br />

Préparez vous pour la noce, allez-donc à sa<br />

rencontre !<br />

Il vient ! il approche ! l’époux arrive !<br />

Filles de Sion, sortez, son chemin passe par les<br />

hauteurs, par la maison de votre mère.<br />

L’époux vient, il saute sur les collines, semblable à<br />

un chevreuil, à un jeune cerf et il vous apporte le<br />

repas de la noce.<br />

Debout, réjouissez-vous d’accueillir l’époux !<br />

D’ailleurs, voyez, il s’approche.<br />

Soprano : Quand viendras-tu, mon salut ?<br />

Basse : Je viens, je suis ta part<br />

Soprano : J’attends avec de l’huile pour ma lampe<br />

Soprano et Basse :(Ouvre, j’ouvre) la salle pour le<br />

repas céleste.<br />

Soprano : Viens, Jésus !<br />

Basse : Viens, chère âme !<br />

03


04<br />

4. Choral (ténor)<br />

Zion hört die Wächter singen,<br />

Das Herz tut ihr vor Freuden springen,<br />

Sie wachet und steht eilend auf.<br />

Ihr Freund kommt vom Himmel prächtig,<br />

Von Gnaden stark, von Wahrheit mächtig,<br />

Ihr Licht wird hell, ihr Stern geht auf.<br />

Nun komm, du werte Kron,<br />

Herr Jesu, Gottes Sohn !<br />

Hosianna !<br />

Wir folgen all<br />

Zum Freudensaal<br />

Und halten mit das Abendmahl.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

So geh herein zu mir,<br />

Du mir erwählte Braut !<br />

Ich habe mich mit dir<br />

Von Ewigkeit vertraut.<br />

Dich will ich auf mein Herz,<br />

Auf meinem Arm gleich wie ein Siegel setzen<br />

Und dein betrübtes Aug ergötzen.<br />

Vergiß, o Seele, nun<br />

Die Angst, den Schmerz,<br />

Den du erdulden müssen;<br />

Auf meiner Linken sollst du ruhn,<br />

Und meine Rechte soll dich küssen.<br />

6. Air (duo : soprano, basse)<br />

Seele (S), Jesus (B)<br />

Soprano : Mein Freund ist mein,<br />

Baß : Und ich bin sein,<br />

beide : Die Liebe soll nichts scheiden.<br />

{Ich will, du sollst} mit {dir,mir} in Himmels<br />

Rosen weiden,<br />

Da Freude die Fülle, da Wonne wird sein.<br />

7. Choral<br />

Gloria sei dir gesungen<br />

Mit Menschen- und englischen Zungen,<br />

Mit Harfen und mit Zimbeln schon.<br />

Von zwölf Perlen sind die Pforten,<br />

An deiner Stadt sind wir Konsorten<br />

Der Engel hoch um deinen Thron.<br />

Kein Aug hat je gespürt,<br />

Kein Ohr hat je gehört<br />

Solche Freude.<br />

Des sind wir froh,<br />

Io, io !<br />

Ewig in dulci jubilo.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois I/II,<br />

taille, violon piccolo, violon I/II, alto, continuo<br />

(orgue et basson)<br />

BWV 143<br />

Lobe den Herrn, meine Seele II<br />

. Choeur<br />

Lobe den Herrn, meine Seele.<br />

. Choral (soprano)<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ,<br />

Wahr’ Mensch und wahrer Gott,<br />

Ein starker Nothelfer du bist<br />

Im Leben und im Tod;<br />

Drum wir allein<br />

Im Namen dein<br />

Zu deinem Vater schreien.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Wohl dem, des Hülfe der Gott Jakob ist, des Hoffnung<br />

auf dem Herrn, seinem Gotte, stehet.<br />

4. Air (ténor)<br />

Tausendfaches Unglück, Schrecken,<br />

Trübsal, Angst und schneller Tod,<br />

Völker, die das Land bedecken,<br />

Sorgen und sonst noch mehr Not<br />

Sehen andre Länder zwar,<br />

Aber wir ein Segensjahr.<br />

5. Air (basse)<br />

Der Herr ist König ewiglich, dein Gott, Zion, für<br />

und für.<br />

6. Air (ténor)<br />

Jesu, Retter deiner Herde,<br />

Bleibe ferner unser Hort,<br />

Daß dies Jahr uns glücklich werde,<br />

Halte Wacht an jedem Ort.<br />

Führ, o Jesu, deine Schar<br />

Bis zu jenem neuen Jahr.<br />

7. Choeur<br />

Halleluja.<br />

Gedenk, Herr, jetzund an dein Amt,<br />

Sion entend chanter les veilleurs et son coeur<br />

bondit de joie. Elle s’éveille et s’élance.<br />

Son ami splendide vient du ciel, fort de sa grâce et<br />

puissant de vérité, la lumière de Sion s’allume, son<br />

étoile se lève.<br />

Viens maintenant, couronne précieuse, Seigneur<br />

Jésus, fils de Dieu,<br />

Hosanna ! Nous te suivons tous jusqu’ à la salle<br />

des noces et partageons la Cène.<br />

Viens donc jusqu’à moi, toi, mon élue,<br />

ma fiancée ! Je me suis lié à toi pour l’Eternité !<br />

Je veux t’apposer sur mon coeur et sur mon bras<br />

comme un sceau, et redonner joie à tes yeux<br />

attristés.<br />

Oublie dès maintenant la peur et la douleur que tu<br />

as dû endurer; sur ma gauche tu reposeras et sur<br />

ma droite, je t’embrasserai.<br />

Âme (Soprano), Jésus (Basse)<br />

Soprano : C’est mon ami<br />

Basse : Et je suis le sien<br />

Ensemble : Rien ne doit séparer l’amour. Je veux,<br />

(tu dois) avec toi (moi) découvrir les roses du ciel<br />

Car là-haut sont joie, plénitude et allégresse.<br />

Que par les bouches des hommes et des anges,<br />

accompagnées par les harpes et les cymbales te soit<br />

chanté un «Gloria».<br />

Douze perles sont les portes de ta ville dont nous<br />

sommes ceux qui entourent ton trône avec les<br />

anges. Aucun oeil n’a pu voir et aucune oreille n’a<br />

pu entendre une telle joie.<br />

Voilà pourquoi nous sommes joyeux, éternellement<br />

dans la sérénité.<br />

Loue le Seigneur, ô mon âme<br />

Loue le Seigneur, ô mon âme (Psaume 46, )<br />

Tu es le Prince de la Paix, Seigneur Jésus-Christ,<br />

Vrai homme et vrai Dieu,<br />

Tu es un puissant libérateur<br />

Dans la vie comme dans la mort :<br />

C’est pourquoi nous autres,<br />

Nous élevons nos cris vers ton Père,<br />

En ton nom.<br />

Heureux celui dont le secours est le dieu de Jacob<br />

et dont l’espérance repose sur le Seigneur, son<br />

Dieu. ( Psaume 46,5)<br />

De mille manières, accident, terreurs, troubles,<br />

peurs, morts brutales, invasions, inquiétudes et<br />

de bien d’autres souffrances encore traversent tant<br />

d’autres pays alors que nous vivons une année<br />

bénie.<br />

Le Seigneur est roi pour l’éternité et ton Dieu, Sion,<br />

d’âge en âge. (Psaume 46, 0)<br />

Jésus, sauveur du troupeau, sois notre refuge. Que<br />

cette année nous soit heureuse,<br />

Maintiens ta veille sur chaque endroit<br />

Conduis ta petite troupe jusqu’à la prochaine<br />

nouvelle année.<br />

Alléluia !<br />

Pense, Seigneur, à ta mission de Prince de la Paix


Daß du ein Friedfürst bist,<br />

Und hilf uns gnädig allesamt<br />

Jetzund zu dieser Frist;<br />

Laß uns hinfort<br />

Dein göttlich Wort<br />

Im Fried noch länger schallen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, cor da caccia<br />

I-III, timbales, basson, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 144<br />

Nimm, was dein ist, und gehe hin<br />

. Chœur<br />

Nimm, was dein ist, und gehe hin.<br />

. Air (alto)<br />

Murre nicht,<br />

Lieber Christ,<br />

Wenn was nicht nach Wunsch geschicht;<br />

Sondern sei mit dem zufrieden,<br />

Was dir dein Gott hat beschieden,<br />

Er weiß, was dir nützlich ist.<br />

3. Choral<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan,<br />

Es bleibt gerecht sein Wille;<br />

Wie er fängt meine Sachen an,<br />

Will ich ihm halten stille.<br />

Er ist mein Gott,<br />

Der in der Not<br />

Mich wohl weiß zu erhalten :<br />

Drum laß ich ihn nur walten.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Wo die Genügsamkeit regiert<br />

Und überall das Ruder führt,<br />

Da ist der Mensch vergnügt<br />

Mit dem, wie es Gott fügt.<br />

Dagegen, wo die Ungenügsamkeit das Urteil<br />

spricht,<br />

Da stellt sich Gram und Kummer ein,<br />

Das Herz will nicht<br />

Zufrieden sein,<br />

Und man gedenket nicht daran :<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan.<br />

5. Air (soprano)<br />

Genügsamkeit<br />

Ist ein Schatz in diesem Leben,<br />

Welcher kann Vergnügung geben<br />

In der größten Traurigkeit,<br />

Genügsamkeit.<br />

Denn es lässet sich in allen<br />

Gottes Fügung wohl gefallen<br />

Genügsamkeit.<br />

6. Choral<br />

Was mein Gott will, das gscheh allzeit,<br />

Sein Will, der ist der beste.<br />

Zu helfen den’n er ist bereit,<br />

Die an ihn glauben feste.<br />

Er hilft aus Not, der fromme Gott,<br />

Und züchtiget mit Maßen.<br />

Wer Gott vertraut, fest auf ihn baut,<br />

Den will er nicht verlassen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

hautbois d’amour, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 145<br />

Ich lebe, mein Herze, zu deinem Ergötzen<br />

. Air (Duetto) T S<br />

Jesus (T), Seele (S)<br />

{Tenor} : Ich lebe, mein Herze, zu deinem<br />

Ergötzen,<br />

{Sopran} : Du lebest, mein Jesu, zu meinem<br />

Ergötzen,<br />

{Tenor,Sopran} : {Mein,Dein} Leben erhebet {dein,<br />

mein} Leben empor.<br />

beide : Die klagende Handschrift ist völlig<br />

zerrissen,<br />

Der Friede verschalt ein ruhig Gewissen<br />

Und öffnet den Sündern das himmlische Tor.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Nun fordre, Moses, wie du willt,<br />

Das dräuende Gesetz zu üben,<br />

Ich habe meine Quittung hier<br />

Mit Jesu Blut und Wunden unterschrieben.<br />

Dieselbe gilt,<br />

Ich bin erlöst, ich bin befreit<br />

Und lebe nun mit Gott in Fried und Einigkeit,<br />

Der Kläger wird an mir zuschanden,<br />

Denn Gott ist auferstanden.<br />

Mein Herz, das merke dir !<br />

et aide-nous avec indulgence toujours et partout.<br />

Laisse-nous encore longtemps <strong>ici</strong> préserver ta<br />

parole divine.<br />

Prends ce qui est à toi et va-t-en.<br />

Prends ce qui est à toi et va-t-en. [Mt 0, 4]<br />

Ne râle pas, chrétien, quand tout ne se passe pas<br />

comme tu le désires.<br />

Mais montre-toi toujours satisfait de ce que Dieu<br />

t’a accordé car il sait ce qu’il te faut.<br />

Ce que Dieu fait est bien fait, ses desseins restent<br />

justes. J’accepte sans mot dire, ce qu’il a préparé<br />

pour moi.<br />

Il est mon Dieu, celui qui sait fort bien veiller sur<br />

moi même dans la détresse.<br />

Je n’ai qu’à le laisser faire.<br />

Là où règne la satisfaction et partout où le gouvernail<br />

est bien tenu, l’homme est heureux de ce que<br />

Dieu a accordé.<br />

Par contre là où l’insatisfaction fait la loi, là s’installe<br />

la peine et le chagrin. Le coeur ne peut pas<br />

s’apaiser et l’on oublie de penser :<br />

«ce que Dieu fait est bien fait».<br />

La satisfaction est un trésor dans cette vie qui peut<br />

apporter le soulagement dans les plus grandes<br />

tristesses.<br />

La satisfaction en effet se plait à se trouver comblée<br />

dans tous les desseins de Dieu.<br />

Ce que Dieu veut, arrive toujours et ce qu’il veut,<br />

c’est toujours le meilleur.<br />

Il est prêt à aider ceux qui croient en lui d’une foi<br />

ferme et sincère. Il aide dans la détresse, ce Dieu<br />

saint, et ne châtie qu’avec modération.<br />

Celui qui a confiance en Dieu et qui compte sur<br />

Lui, il ne l’abandonnera pas.<br />

Je vis mon coeur pour te réjouir<br />

Jésus (Ténor), Âme (Soprano)<br />

Ténor :<br />

Je vis mon coeur pour te réjouir<br />

Soprano :<br />

Tu vis toi Jésus pour me réjouir<br />

Ensemble :<br />

Ma (ta) vie élève la tienne (la mienne) vers le ciel<br />

Ensemble : L’acte d’accusation est entièrement<br />

déchiré. La paix apporte une conscience tranquille<br />

et ouvre la porte du ciel aux pécheurs.<br />

Moïse tu peux à présent, autant que tu veux exercer<br />

la loi drastique; j’ai signé <strong>ici</strong>-bas ma quittance avec<br />

le sang et les plaies de Jésus. Et cela suffit; je suis<br />

racheté, je suis délivré et vis à présent en paix et<br />

en accord avec Dieu. L’accusateur ne m’attaquera<br />

pas car Christ est ressuscité, prends-en bonne note<br />

mon coeur !<br />

05


06<br />

3. Air (basse)<br />

Merke, mein Herze, beständig nur dies,<br />

Wenn du alles sonst vergißt,<br />

Daß dein Heiland lebend ist;<br />

Lasse dieses deinem Gläuben<br />

Einen Grund und Feste bleiben,<br />

Auf solche besteht er gewiß.<br />

Merke, meine Herze, nur dies.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Mein Jesus lebt,<br />

Das soll mir niemand nehmen,<br />

Drum sterb ich sonder Grämen.<br />

Ich bin gewiß<br />

Und habe das Vertrauen,<br />

Daß mich des Grabes Finsternis<br />

Zur Himmelsherrlichkeit erhebt;<br />

Mein Jesus lebt,<br />

Ich habe nun genug,<br />

Mein Herz und Sinn<br />

Will heute noch zum Himmel hin,<br />

Selbst den Erlöser anzuschauen.<br />

5. Choral<br />

Drum wir auch billig fröhlich sein,<br />

Singen das Halleluja fein<br />

Und loben dich, Herr Jesu Christ;<br />

Zu Trost du uns erstanden bist.<br />

Halleluja !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

traverso, hautbois d’amour I/II, violon I/II, viole,<br />

continuo<br />

BWV 146<br />

Wir müssen durch viel Trübsal in das Reich<br />

Gottes eingehen<br />

. Sinfonia<br />

. Chœur<br />

Wir müssen durch viel Trübsal in das Reich Gottes<br />

eingehen.<br />

3. Air (alto)<br />

Ich will nach dem Himmel zu,<br />

Schnödes Sodom, ich und du<br />

Sind nunmehr geschieden.<br />

Meines Bleibens ist nicht hier,<br />

Denn ich lebe doch bei dir<br />

Nimmermehr in Frieden.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Ach ! wer doch schon im Himmel wär !<br />

Wie dränget mich nicht die böse Welt !<br />

Mit Weinen steh ich auf,<br />

Mit Weinen leg ich mich zu Bette,<br />

Wie trüglich wird mir nachgestellt !<br />

Herr ! merke, schaue drauf,<br />

Sie hassen mich, und ohne Schuld,<br />

Als wenn die Welt die Macht,<br />

Mich gar zu töten hätte;<br />

Und leb ich denn mit Seufzen und Geduld<br />

Verlassen und veracht’,<br />

So hat sie noch an meinem Leide<br />

Die größte Freude.<br />

Mein Gott, das fällt mir schwer.<br />

Ach ! wenn ich doch,<br />

Mein Jesu, heute noch<br />

Bei dir im Himmel wär !<br />

5. Air (soprano)<br />

Ich säe meine Zähren<br />

Mit bangem Herzen aus.<br />

Jedoch mein Herzeleid<br />

Wird mir die Herrlichkeit<br />

Am Tage der seligen Ernte gebären.<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Ich bin bereit,<br />

Mein Kreuz geduldig zu ertragen;<br />

Ich weiß, daß alle meine Plagen<br />

Nicht wert der Herrlichkeit,<br />

Die Gott an den erwählten Scharen<br />

Und auch an mir wird offenbaren.<br />

Itzt wein ich, da das Weltgetümmel<br />

Bei meinem Jammer fröhlich scheint.<br />

Bald kommt die Zeit,<br />

Da sich mein Herz erfreut,<br />

Und da die Welt einst ohne Tröster weint.<br />

Wer mit dem Feinde ringt und schlägt,<br />

Dem wird die Krone beigelegt;<br />

Denn Gott trägt keinen nicht mit Händen in den<br />

Himmel.<br />

7. Air (duo : ténor, basse)<br />

Wie will ich mich freuen, wie will ich mich laben,<br />

Wenn alle vergängliche Trübsal vorbei !<br />

Da glänz ich wie Sterne und leuchte wie Sonne,<br />

Da störet die himmlische selige Wonne<br />

Note bien cela mon coeur, plus que toute autre<br />

chose, toi qui oublies tout, que ton Sauveur est bien<br />

vivant. Laisse cette affirmation être un fondement<br />

et un soutien pour ta foi, sur lequel ton existence<br />

est assurée.<br />

Prends en bonne note, toi mon coeur.<br />

Jésus vit, cela personne ne peut me le retirer, aussi<br />

est-ce sans peine que je meurs. J’en ai la certitude<br />

et j’ai confiance que les ténèbres du tombeau<br />

m’élèveront à la gloire céleste.<br />

Jésus vit ! Je suis maintenant satisfait, mon coeur<br />

et mon âme veulent dès aujourd’hui monter au ciel<br />

contempler ce rédempteur.<br />

Ainsi pouvons nous chanter joyeusement le bel<br />

alléluia et te louer, Seigneur Jésus-Christ, toi qui<br />

est ressuscité pour notre consolation.<br />

Alléluia !<br />

C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous<br />

faut entrer dans le royaume de Dieu.<br />

C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut<br />

entrer dans le royaume de Dieu. [Act 4, ]<br />

J’aspire au ciel, misérable Sodome, voilà ce qui<br />

nous sépare toi et moi.<br />

Ma demeure n’est plus <strong>ici</strong> car si j’habite près de toi<br />

en aucun cas je ne trouverai la paix.<br />

Hélas ! si je pouvais déjà être au ciel !<br />

Comme ce monde mauvais ne me bousculerait<br />

plus. Je me lève dans les larmes, je me couche dans<br />

les larmes. Comme tout <strong>ici</strong> n’est qu’imposture<br />

pour moi.<br />

Seigneur ! vois, regarde, ils me haïssent sans<br />

aucune raison, comme si ce monde avait le pouvoir<br />

de me tuer.<br />

Et je vis ainsi patiemment dans les gémissements,<br />

abandonné et méprisé et c’est dans cette douleur<br />

que ce monde trouve sa plus grande joie.<br />

Mon Dieu, tout cela m’est si pénible. Ah si je<br />

pouvais dès aujourd’hui être au ciel près<br />

de Jésus. !<br />

Je sème mes pleurs d’un coeur si inquiet.<br />

Et pourtant ma peine enfantera une telle gloire au<br />

jour de la récolte finale.<br />

Je suis prêt à porter ma croix avec patience. Je<br />

sais que toutes mes peines ne sont rien à côté de<br />

la gloire que Dieu me révèlera ainsi qu’à la foule<br />

de ses élus.<br />

Maintenant je pleure de ce que la folie de ce monde<br />

semble se réjouir de mes plaintes, mais bientôt<br />

viendra le temps où mon coeur se réjouira pendant<br />

que le monde lui pleurera sans consolateur.<br />

Celui qui lutte et combat l’ennemi recevra la<br />

couronne car Dieu n’offre à personne le ciel s’il n’y<br />

prête la main.<br />

Comme je saurai me réjouir et me reposer quand<br />

toutes ces tribulations seront terminées ! Je brillerai<br />

comme une étoile, j’éclairerai comme le soleil.<br />

Alors aucune tristesse, aucun pleur ni aucun cri ne


Kein Trauern, Heulen und Geschrei.<br />

8. Choral<br />

Denn wer selig dahin fähret,<br />

Da kein Tod mehr klopfet an,<br />

Dem ist alles wohl gewähret,<br />

Was er ihm nur wünschen kann.<br />

Er ist in der festen Stadt,<br />

Da Gott seine Wohnung hac<br />

Er ist in das Schloß geführet,<br />

Das kein Unglück nie berühret.<br />

Distribution :<br />

Soli : S A T B, Choeur : S A T B, Traverso, HautboisI/II,<br />

Taille, Hautbois d’amour I/II, Organo solo,<br />

Violon I/II, alto, Continuo<br />

BWV 147<br />

Herz und Mund und Tat und Leben<br />

. Chœur<br />

Herz und Mund und Tat und Leben<br />

Muß von Christo Zeugnis geben<br />

Ohne Furcht und Heuchelei,<br />

Daß er Gott und Heiland sei.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Gebenedeiter Mund !<br />

Maria macht ihr Innerstes der Seelen<br />

Durch Dank und Rühmen kund;<br />

Sie fänget bei sich an,<br />

Des Heilands Wunder zu erzählen,<br />

Was er an ihr als seiner Magd getan.<br />

O menschliches Geschlecht,<br />

Des Satans und der Sünden Knecht,<br />

Du bist befreit<br />

Durch Christi tröstendes Erscheinen<br />

Von dieser Last und Dienstbarkeit !<br />

Jedoch dein Mund und dein verstockt Gemüte<br />

Verschweigt, verleugnet solche Güte;<br />

Doch wisse, daß dich nach der Schrift<br />

Ein allzuscharfes Urteil trifft !<br />

3. Air (alto)<br />

Schäme dich, o Seele, nicht,<br />

Deinen Heiland zu bekennen,<br />

Soll er dich die seine nennen<br />

Vor des Vaters Angesicht !<br />

Doch wer ihn auf dieser Erden<br />

Zu verleugnen sich nicht scheut,<br />

Soll von ihm verleugnet werden,<br />

Wenn er kommt zur Herrlichkeit.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Verstockung kann Gewaltige verblenden,<br />

Bis sie des Höchsten Arm vom Stuhle stößt;<br />

Doch dieser Arm erhebt,<br />

Obschon vor ihm der Erde Kreis erbebt,<br />

Hingegen die Elenden,<br />

So er erlöst.<br />

O hochbeglückte Christen,<br />

Auf, machet euch bereit,<br />

Itzt ist die angenehme Zeit,<br />

Itzt ist der Tag des Heils : der Heiland heißt<br />

Euch Leib und Geist<br />

Mit Glaubensgaben rüsten,<br />

Auf, ruft zu ihm in brünstigem Verlangen,<br />

Um ihn im Glauben zu empfangen !<br />

5. Air (soprano)<br />

Bereite dir, Jesu, noch itzo die Bahn,<br />

Mein Heiland, erwähle<br />

Die gläubende Seele<br />

Und siehe mit Augen der Gnade mich an !<br />

6. Choral<br />

Wohl mir, daß ich Jesum habe,<br />

O wie feste halt ich ihn,<br />

Daß er mir mein Herze labe,<br />

Wenn ich krank und traurig bin.<br />

Jesum hab ich, der mich liebet<br />

Und sich mir zu eigen gibet;<br />

Ach drum laß ich Jesum nicht,<br />

Wenn mir gleich mein Herze bricht.<br />

7. Air (ténor)<br />

Hilf, Jesu, hilf, daß ich auch dich bekenne<br />

In Wohl und Weh, in Freud und Leid,<br />

Daß ich dich meinen Heiland nenne<br />

Im Glauben und Gelassenheit,<br />

Daß stets mein Herz von deiner Liebe brenne.<br />

8. Récitatif (alto)<br />

Der höchsten Allmacht Wunderhand<br />

Wirkt im Verborgenen der Erden.<br />

Johannes muß mit Geist erfüllet werden,<br />

Ihn zieht der Liebe Band<br />

Bereits in seiner Mutter Leibe,<br />

Daß er den Heiland kennt,<br />

Ob er ihn gleich noch nicht<br />

viendra déranger l’immense joie céleste.<br />

Car celui qui va heureux, la mort ne frappe plus<br />

à sa porte. Il se voit tout accordé de ce qu’il peut<br />

désirer. Il est dans la cité où Dieu a sa demeure.<br />

Il est conduit dans le palais où rien ne peut plus<br />

l’atteindre.<br />

Coeur, bouche, faits et actes<br />

Coeur, bouche, faits et actes doivent sans peur ni<br />

hypocrisie donner le témoignage suivant :<br />

Jésus-Christ est Dieu, notre Sauveur.<br />

Ô bouche bénie ! Marie nous fait connaître les<br />

profondeurs de son âme au travers de sa louange et<br />

de son action de grâces;<br />

elle débute par ce qui la concerne racontant le<br />

miracle que le Sauveur a opéré en elle,<br />

sa servante.<br />

Ô genre humain, serviteur du péché et de son maître,<br />

tu es libéré, de ce fardeau et de cette servitude<br />

par l’irruption réconfortante de<br />

Jésus-Christ !<br />

Néanmoins ta bouche et ton coeur endurci<br />

taisent et renient tant de bonté.<br />

Sache donc que selon l’Écriture<br />

Un jugement très strict tombera sur toi !<br />

N’aie pas honte, ô mon âme,<br />

De reconnaître ton Sauveur<br />

Si tu veux qu’il te dise sienne<br />

face au regard du Père !<br />

Mais celui qui n’hésite pas<br />

à le renier <strong>ici</strong>-bas<br />

Par lui sera renié<br />

Lorsqu’il entrera dans sa gloire.<br />

L’entêtement peut aveugler les puissants<br />

Jusqu’à ce qu’ils soient renversés de leur trône par<br />

le bras du Très-Haut.<br />

Mais ce même bras, bien que la terre entière<br />

tremble devant lui, élève en revanche les humbles,<br />

qu’ainsi il sauve.<br />

Ô bienheureux chrétiens, debout, préparez-vous,<br />

car vo<strong>ici</strong> maintenant le temps favorable, vo<strong>ici</strong><br />

maintenant le jour du salut : le Sauveur vous<br />

appelle, corps et âme, à vous armer des dons de la<br />

foi. Debout, appelez-le avec un fervent désir pour<br />

le recevoir dans la foi !<br />

Dès maintenant, Jésus, prépare-toi la voie !<br />

Mon Sauveur, choisit l’âme croyante et me regarde<br />

avec les yeux de la Grâce !<br />

Moi, qui ai le bonheur d’avoir Jésus, je le garde<br />

précieusement afin qu’il réconforte mon coeur<br />

quand je suis triste et malade !<br />

Jésus est à moi, puisqu’il m’aime et se donne tout<br />

entier à moi.<br />

Aussi n’abandonnerai-je jamais Jésus, mon coeur<br />

dût-il se briser !<br />

Aide-moi Jésus, aides-moi, que je puisse te reconnaître<br />

tout autant dans le bien-être que dans le<br />

malheur, dans la joie comme dans la peine et que<br />

je puisse te nommer «mon Sauveur» en toute foi et<br />

en toute tranquillité. Que mon coeur<br />

puisse brûler sans cesse de ton amour.<br />

La main miraculeuse et toute puissante du Très-<br />

Haut agit dans les entrailles secrètes de la terre.<br />

Jean doit déjà être empli de l’Esprit Saint, pour que,<br />

dans le sein de sa mère, la force de l’amour lui fasse<br />

reconnaître le Sauveur alors même que sa bouche<br />

ne puisse encore le nommer. Il s’anime, il bouge, il<br />

tressaille, lorsqu’ Elisabeth l’annonce miraculeuse<br />

07


08<br />

Mit seinem Munde nennt,<br />

Er wird bewegt, er hüpft und springet,<br />

Indem Elisabeth das Wunderwerk ausspricht,<br />

Indem Mariae Mund der Lippen Opfer bringet.<br />

Wenn ihr, o Gläubige, des Fleisches Schwachheit<br />

merkt<br />

Wenn euer Herz in Liebe brennet,<br />

Und doch der Mund den Heiland nicht bekennet,<br />

Gott ist es, der euch kräftig stärkt,<br />

Er will in euch des Geistes Kraft erregen,<br />

Ja Dank und Preis auf eure Zunge legen.<br />

9. Air (basse)<br />

Ich will von Jesu Wundern singen<br />

Und ihm der Lippen Opfer bringen,<br />

Er wird nach seiner Liebe Bund<br />

Das schwache Fleisch, den irdischen Mund<br />

Durch heilges Feuer kräftig zwingen.<br />

0. Choral<br />

Jesus bleibet meine Freude,<br />

Meines Herzens Trost und Saft,<br />

Jesus wehret allem Leide,<br />

Er ist meines Lebens Kraft,<br />

Meiner Augen Lust und Sonne,<br />

Meiner Seele Schatz und Wonne;<br />

Darum laß ich Jesum nicht<br />

Aus dem Herzen und Gesicht.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

hautbois I/II, hautbois d’amour, hautbois da caccia<br />

I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 148<br />

Bringet dem Herrn Ehre seines Namens<br />

. Chœur<br />

Bringet dem Herrn Ehre seines Namens, betet an<br />

den Herrn im heiligen Schmuck.<br />

. Air (ténor)<br />

Ich eile, die Lehren<br />

Des Lebens zu hören<br />

Und suche mit Freuden das heilige Haus.<br />

Wie rufen so schöne<br />

Das frohe Getöne<br />

Zum Lobe des Höchsten die Seligen aus !<br />

3. Récitatif (alto)<br />

So wie der Hirsch nach frischem Wasser schreit,<br />

So schrei ich, Gott, zu dir.<br />

Denn alle meine Ruh<br />

Ist niemand außer du.<br />

Wie heilig und wie teuer<br />

Ist, Höchster, deine Sabbatsfeier !<br />

Da preis ich deine Macht<br />

In der Gemeine der Gerechten.<br />

O ! wenn die Kinder dieser Nacht<br />

Die Lieblichkeit bedächten,<br />

Denn Gott wohnt selbst in mir.<br />

4. Air (alto)<br />

Mund und Herze steht dir offen,<br />

Höchster, senke dich hinein !<br />

Ich in dich, und du in mich;<br />

Glaube, Liebe, Dulden,Hoffen<br />

Soll mein Ruhebette sein.<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Bleib auch, mein Gott, in mir<br />

Und gib mir deinen Geist,<br />

Der mich nach deinem Wort regiere,<br />

Daß ich so einen Wandel führe,<br />

Der dir gefällig heißt,<br />

Damit ich nach der Zeit<br />

In deiner Herrlichkeit,<br />

Mein lieber Gott, mit dir<br />

Den großen Sabbat möge halten.<br />

6. Choral<br />

Amen zu aller Stund<br />

Sprech ich aus Herzensgrund;<br />

Du wolltest uns tun leiten,<br />

Herr Christ, zu allen Zeiten,<br />

Auf daß wir deinen Namen<br />

Ewiglich preisen. Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T. Choeur : S A T B, trompette, hautbois<br />

I-III, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 149<br />

Man singet mit Freuden vom Sieg in den Hütten<br />

der Gerechten<br />

. Chœur<br />

Man singet mit Freuden vom Sieg in den Hütten<br />

der Gerechten : Die Rechte des Herrn behält den<br />

Sieg, die Rechte des Herrn ist erhöhet, die Rechte<br />

des Herrn behält den Sieg !<br />

et que la bouche de Marie apporte l’offrande de<br />

ses lèvres.<br />

Quand vous, croyants, vous ressentez la faiblesse<br />

de la chair, quand votre coeur se consume d’amour<br />

et que malgré cela votre bouche se refuse à reconnaître<br />

le Sauveur, sachez-le, Dieu est celui qui vous<br />

en donnera la force, il éveillera<br />

en vous la puissance de l’Esprit, et mettra sur votre<br />

langue, reconnaissance et louange.<br />

Je veux chanter les miracles de Jésus et lui apporter<br />

l’offrande de mes lèvres.<br />

Selon son alliance d’amour, il forcera notre faible<br />

chair et notre bouche terrestre par le feu sacré.<br />

Jésus reste ma joie, ma consolation et sève de mon<br />

coeur, Jésus s’oppose à toutes les souffrances, il est<br />

la force de ma vie, le plaisir et le soleil de mes yeux,<br />

le trésor et le délice de mon âme. C’est pourquoi je<br />

ne laisserai jamais Jésus<br />

hors de mon coeur et de ma vue.<br />

Rendez à l’Éternel la gloire de son nom !<br />

Rendez à l’Éternel la gloire de son nom ! Prosternez-vous<br />

devant l’Éternel avec des ornements<br />

sacrés ! [Ps 9, ]<br />

Je cours écouter les enseignements de la vie et<br />

cherche avec joie la maison sainte.<br />

Comme sont magnifiques les joyeux accents<br />

que les saints proclament pour la louange du<br />

Très-Haut !<br />

Comme un cerf soupire après tes ruisseaux<br />

(Psaume 4 , ) je t’implore, mon Dieu. Personne<br />

d’autre que toi ne peut être mon repos.<br />

Ton sabbat, toi Dieu Très-Haut, est saint et<br />

précieux ! Ainsi je glorifie ta force dans la communauté<br />

des justes. Ah si les enfants de cette nuit<br />

pensaient à ta bonté car Dieu lui-même habite<br />

en moi.<br />

Ma bouche et mon coeur te sont ouverts, Dieu<br />

Très-Haut, entres-y ! Moi en toi et toi en moi.<br />

La foi, l’amour, l’indulgence et l’espérance doivent<br />

être mon lit de repos.<br />

Reste en moi, toi mon Dieu et donne-moi ton esprit<br />

qui me dirige selon ta parole, que je conduise<br />

ma vie comme il te plait. De cette façon quand le<br />

temps sera venu, je pourrai, ô mon Dieu, observer<br />

avec toi le grand sabbat.<br />

Du fond de mon coeur et à tout moment je prononce<br />

«Amen»; tu veux toujours nous conduire,<br />

Seigneur Christ, c’est pourquoi nous glorifions ton<br />

nom éternellement.<br />

On chante des chants de victoire dans les demeures<br />

des justes.<br />

On chante des chants de victoire dans les demeures<br />

des justes. La droite du Seigneur conserve la<br />

victoire, la droite du Seigneur est élevée, la droite<br />

du Seigneur conserve la victoire !


. Air (basse)<br />

Kraft und Stärke sei gesungen<br />

Gott, dem Lamme,das bezwungen<br />

Und den Satanas verjagt,<br />

Der uns Tag und Nacht verklagt.<br />

Ehr und Sieg ist auf die Frommen<br />

Durch des Lammes Blut gekommen.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Ich fürchte mich<br />

Vor tausend Feinden nicht,<br />

Denn Gottes Engel lagern sich<br />

Um meine Seiten her;<br />

Wenn alles fällt, wenn alles bricht,<br />

So bin ich doch in Ruhe.<br />

Wie wär es möglich zu verzagen ?<br />

Gott schickt mir ferner Roß und Wagen<br />

Und ganze Herden Engel zu.<br />

4. Air (soprano)<br />

Gottes Engel weichen nie,<br />

Sie sind bei mir allerenden.<br />

Wenn ich schlafe, wachen sie,<br />

Wenn ich gehe,<br />

Wenn ich stehe,<br />

Tragen sie mich auf den Händen.<br />

5. Récitatif (ténor)<br />

Ich danke dir,<br />

Mein lieber Gott, dafür;<br />

Dabei verleihe mir,<br />

Daß ich mein sündlich Tun bereue,<br />

Daß sich mein Engel drüber freue,<br />

Damit er mich an meinem Sterbetage<br />

In deinen Schoß zum Himmel trage.<br />

6. Air (duo : alto, basse)<br />

Seid wachsam, ihr heiligen Wächter,<br />

Die Nacht ist schier dahin.<br />

Ich sehne mich und ruhe nicht,<br />

Bis ich vor dem Angesicht<br />

Meines lieben Vaters bin.<br />

7. Choral<br />

Ach Herr, laß dein lieb Engelein<br />

Am letzten End die Seele mein<br />

In Abrahams Schoß tragen,<br />

Den Leib in seim Schlafkämmerlein<br />

Gar sanft ohn einge Qual und Pein<br />

Ruhn bis am jüngsten Tage !<br />

Alsdenn vom Tod erwecke mich,<br />

Daß meine Augen sehen dich<br />

In aller Freud, o Gottes Sohn,<br />

Mein Heiland und Genadenthron !<br />

Herr Jesu Christ, erhöre mich, erhöre mich,<br />

Ich will dich preisen ewiglich !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, hautboisI-III, violon I/II, basson,<br />

continuo (+ violone)<br />

BWV 150<br />

Nach dir, Herr, verlanget mich<br />

. Sinfonia<br />

. Choeur<br />

Nach dir, Herr, verlanget mich. Mein Gott, ich<br />

hoffe auf dich. Laß mich nicht zuschanden werden,<br />

daß sich meine Feinde nicht freuen über mich.<br />

3. Air (soprano)<br />

Doch bin und bleibe ich vergnügt,<br />

Obgleich hier zeitlich toben<br />

Kreuz, Sturm und andre Proben,<br />

Tod, Höll und was sich fügt.<br />

Ob Unfall schlägt den treuen Knecht,<br />

Recht ist und bleibet ewig Recht.<br />

4. Choeur<br />

Leite mich in deiner Wahrheit und lehre mich;<br />

denn du bist der Gott, der mir hilft, täglich harre<br />

ich dein.<br />

5. Air (trio, alto, tenor, basse)<br />

Zedern müssen von den Winden<br />

Oft viel Ungemach empfinden,<br />

Oftmals werden sie verkehrt.<br />

Rat und Tat auf Gott gestellet,<br />

Achtet nicht, was widerbellet,<br />

Denn sein Wort ganz anders lehrt.<br />

6. Choeur<br />

Meine Augen sehen stets zu dem Herrn; denn er<br />

wird meinen Fuß aus dem Netze ziehen.<br />

7. Choeur<br />

Que la force et la puissance de Dieu soient chantées<br />

par l’agneau qui a vaincu et défait Satan, qui<br />

nous accusait jour et nuit.<br />

La gloire et la victoire sont venues sur les croyants<br />

par le sang de l’agneau.<br />

Je ne crains pas même mille ennemis car l’ange<br />

de Dieu campe à mes côtés; que tout tombe et se<br />

brise, je reste serein. Comment serait-il possible<br />

de se laisser abattre ? Dieu m’envoi avec tous leurs<br />

équipages, toute une troupe d’anges.<br />

Les anges de Dieu ne faiblissent jamais, ils sont<br />

toujours là pour moi.<br />

Quand je dors, ils veillent, que je parte ou que je<br />

reste ils me portent toujours dans leurs mains.<br />

Je t’en remercie, toi mon Dieu bien-aimé.<br />

Néanmoins pousse-moi à me repentir de mon<br />

attitude pécheresse et que mon ange s’en réjouisse,<br />

qu’ainsi à ma mort il m’emporte au ciel auprès<br />

de toi.<br />

Soyez vigilants, saints gardiens, la nuit est presque<br />

là. Je me languis et ne trouve pas le repos tant que<br />

je ne suis pas en présence de mon Père bien-aimé.<br />

Ah, laisse Seigneur, ton ange, à mon dernier soupir,<br />

transporter mon âme dans le sein d’Abraham<br />

et mon corps dans sa dernière demeure, sans<br />

supplice, ni douleur, pour qu’il repose jusqu’au<br />

jour du jugement.<br />

A ce moment là, éveille moi joyeusement de la<br />

mort, que mes yeux puissent te voir, toi Fils de<br />

Dieu, mon sauveur, trône de grâce !<br />

Seigneur Jésus-Christ, exauce-moi, exauce-moi, je<br />

veux te louer éternellement.<br />

Mon Dieu, je soupire après toi<br />

Vers toi, Éternel, j’élève mon âme. [Ps 5, ] Mon<br />

Dieu ! en toi je me confie : que je ne sois pas<br />

couvert de honte ! Que mes ennemis n’exultent pas<br />

à mon sujet ! [Ps 5, ]<br />

Je suis et reste content bien qu’<strong>ici</strong>-bas sévissent<br />

l’affliction, les tourments et autres épreuves<br />

la mort, l’enfer et tout ce qui y ressemble.<br />

Si le malheur frappe le serviteur fidèle, ce n’est que<br />

justice et justice à jamais.<br />

Fais-moi cheminer dans ta vérité, et instruis-moi.<br />

Car tu es le Dieu de mon salut, En toi, j’espère tous<br />

les jours. [Ps 5,5]<br />

Les cèdres doivent souvent subir les intempéries<br />

auxquelles les soumettent les vents, souvent même<br />

ils sont renversés.<br />

Ancre tes pensées et tes actes en Dieu, et ne fais<br />

pas attention à ceux qui aboient. Car sa parole<br />

nous enseigne toute autre chose.<br />

Mes yeux sont toujours (tournés) vers l’Éternel,<br />

Car c’est lui qui fait sortir mes pieds du filet.<br />

[Ps 5, 5]<br />

09


Meine Tage in dem Leide<br />

Endet Gott dennoch zur Freude;<br />

Christen auf den Dornenwegen<br />

Führen Himmels Kraft und Segen.<br />

Bleibet Gott mein treuer Schutz,<br />

Achte ich nicht Menschentrutz,<br />

Christus, der uns steht zur Seiten,<br />

Hilft mir täglich sieghaft streiten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, basson, violon<br />

I/II, continuo<br />

BWV 151<br />

Süßer Trost, mein Jesus kömmt<br />

0<br />

. Air (soprano)<br />

Süßer Trost, mein Jesus kömmt,<br />

Jesus wird anitzt geboren !<br />

Herz und Seele freuet sich,<br />

Denn mein liebster Gott hat mich<br />

Nun zum Himmel auserkoren.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Erfreue dich, mein Herz,<br />

Denn itzo weicht der Schmerz,<br />

Der dich so lange Zeit gedrücket.<br />

Gott hat den liebsten Sohn,<br />

Den er so hoch und teuer hält,<br />

Auf diese Welt geschicket.<br />

Er läßt den Himmelsthron<br />

Und will die ganze Welt<br />

Aus ihren Sklavenketten<br />

Und ihrer Dienstbarkeit erretten.<br />

O wundervolle Tat !<br />

Gott wird ein Mensch und will auf Erden<br />

Noch niedriger als wir und noch viel ärmer<br />

werden.<br />

3. Air (alto)<br />

In Jesu Demut kann ich Trost,<br />

In seiner Armut Reichtum finden.<br />

Mir macht desselben schlechter Stand<br />

Nur lauter Heil und Wohl bekannt,<br />

Ja, seine wundervolle Hand<br />

Will mir nur Segenskränze winden.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Du teurer Gottessohn,<br />

Nun hast du mir den Himmel aufgemacht<br />

Und durch dein Niedrigsein<br />

Das Licht der Seligkeit zuwege bracht.<br />

Weil du nun ganz allein<br />

Des Vaters Burg und Thron<br />

Aus Liebe gegen uns verlassen,<br />

So wollen wir dich auch<br />

Dafür in unser Herze fassen.<br />

5. Choral<br />

Heut schleußt er wieder auf die Tür<br />

Zum schönen Paradeis,<br />

Der Cherub steht nicht mehr dafür,<br />

Gott sei Lob, Ehr und Preis.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, traverso,<br />

hautbois d’amour, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 152<br />

Tritt auf die Glaubensbahn<br />

. Sinfonia<br />

. Air (basse)<br />

Tritt auf die Glaubensbahn,<br />

Gott hat den Stein geleget,<br />

Der Zion hält und träget,<br />

Mensch, stoße dich nicht dran !<br />

Tritt auf die Glaubensbahn !<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Der Heiland ist gesetzt<br />

In Israel zum Fall und Auferstehen.<br />

Der edle Stein ist sonder Schuld,<br />

Wenn sich die böse Welt<br />

So hart an ihm verletzt,<br />

Ja, über ihn zur Höllen fällt,<br />

Weil sie boshaftig an ihn rennet<br />

Und Gottes Huld<br />

Und Gnade nicht erkennet !<br />

Doch selig ist<br />

Ein auserwählter Christ,<br />

Der seinen Glaubensgrund auf diesen<br />

Eckstein leget,<br />

Weil er dadurch Heil und Erlösung findet.<br />

4. Air (soprano)<br />

Stein, der über alle Schätze,<br />

Hilf, daß ich zu aller Zeit<br />

Durch den Glauben auf dich setze<br />

Meinen Grund der Seligkeit<br />

Mes jours de souffrance, Dieu les consommera en<br />

joie. La force du ciel et sa bénédiction accompagnent<br />

le chrétien sur son chemin<br />

hérissé d’épines.<br />

Si Dieu reste mon fidèle bouclier, je n’ai pas à<br />

m’inquiéter des attaques des hommes.<br />

Christ, qui se tient à nos côtés, m’aide à combattre<br />

victorieusement chaque jour.<br />

Jésus vient, mon doux réconfort<br />

Jésus vient, lui, mon doux réconfort, Jésus nous est<br />

né dès maintenant !<br />

Mon coeur et mon âme se réjouissent car mon<br />

Dieu bien-aimé m’a élu maintenant pour le ciel.<br />

Réjouis-toi mon coeur car maintenant disparaît la<br />

douleur qui t’opprimait depuis si longtemps.<br />

Dieu a envoyé son fils bien-aimé qui a tant de<br />

valeur pour lui. Il abandonne son trône et veut<br />

délivrer le monde entier de ses chaînes et<br />

de sa servitude.<br />

Oeuvre merveilleuse ! Dieu se fait homme et veut<br />

être sur la terre encore plus petit et plus pauvre<br />

que nous.<br />

Je trouve la consolation dans l’humilité de Jésus, je<br />

trouve la richesse dans sa pauvreté.<br />

Par là même, il ne me fait connaître que salut<br />

et bien-être dans ma triste situation. Oui, sa<br />

main merveilleuse me tressera une couronne de<br />

bénédiction.<br />

Toi, fils précieux du Père tu m’as entrouvert le ciel<br />

et par ton abaissement tu m’as apporté la lumière<br />

de la fél<strong>ici</strong>té. Puisque tu as toi-même abandonné<br />

par amour pour nous la cité du Père et son trône,<br />

nous voulons nous aussi te saisir dans nos coeurs.<br />

Aujourd’hui il frappe à nouveau à la porte du<br />

paradis. Le chérubin ne s’y tient plus. A Dieu soit<br />

la louange, la gloire et l’honneur.<br />

Entre sur le chemin de la foi.<br />

Entre sur le chemin de la foi, c’est Dieu qui a posé<br />

la pierre angulaire qui soutient et supporte Sion.<br />

Homme, n’y trébuche pas,<br />

Entre sur le chemin de la foi !<br />

Le Sauveur est venu à la fois pour<br />

la chute et à la résurrection d’Israël !<br />

Ce n’est pas la pierre angulaire qui est coupable<br />

quand le monde méchant s’y blesse si gravement.<br />

Mais c’est parce que ce dernier, méprisant l’indulgence<br />

et la grâce de Dieu, se précipite violemment<br />

contre elle, le laissant<br />

tomber en enfer.<br />

Oui, bienheureux le chrétien élu<br />

Qui dépose le fondement de sa foi sur cette<br />

pierre d’angle.<br />

Car il trouve ainsi le salut et le rachat.<br />

Ô pierre, plus précieuse que tous les trésors,<br />

Aide-moi toujours à asseoir sur toi, par la foi,<br />

Le fondement de ma fél<strong>ici</strong>té et qu’ainsi je ne me<br />

blesse pas contre toi, pierre plus précieuse que tous


Und mich nicht an dir verletze,<br />

Stein, der über alle Schätze !<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Es ärgre sich die kluge Welt,<br />

Daß Gottes Sohn<br />

Verläßt den hohen Ehrenthron,<br />

Daß er in Fleisch und Blut sich kleidet<br />

Und in der Menschheit leidet.<br />

Die größte Weisheit dieser Erden<br />

Muß vor des Höchsten Rat<br />

Zur größten Torheit werden.<br />

Was Gott beschlossen hat,<br />

Kann die Vernunft doch nicht ergründen;<br />

Die blinde Leiterin verführt die geistlich Blinden.<br />

6. Air (duo : soprano, basse)<br />

Seele (S), Jesus (B)<br />

Sopran :Wie soll ich dich, Liebster der Seelen,<br />

umfassen ?<br />

Baß : Du mußt dich verleugnen und alles verlassen<br />

!<br />

Soprano : Wie soll ich erkennen das ewige Licht ?<br />

Baß : Erkenne mich gläubig und ärgre dich nicht !<br />

Sopran : Komm, lehre mich, Heiland, die Erde<br />

verschmähen !<br />

Baß : Komm, Seele, durch Leiden zur Freude zu<br />

gehen !<br />

Sopran : Ach, ziehe mich, Liebster, so folg ich<br />

dir nach !<br />

Baß : Dir schenk ich die Krone nach Trübsal und<br />

Schmach.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B. flauto, hautbois, viole d’amour, viole<br />

de gambe, continuo<br />

BWV 153<br />

Schau, lieber Gott, wie meine Feind<br />

. Choral<br />

Schau, lieber Gott, wie meine Feind,<br />

Damit ich stets muß kämpfen,<br />

So listig und so mächtig seind,<br />

Daß sie mich leichtlich dämpfen !<br />

Herr, wo mich deine Gnad nicht hält,<br />

So kann der Teufel, Fleisch und Welt<br />

Mich leicht in Unglück stürzen.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Mein liebster Gott, ach laß dichs doch erbarmen,<br />

Ach hilf doch, hilf mir Armen !<br />

Ich wohne hier bei lauter Löwen und bei Drachen,<br />

Und diese wollen mir durch Wut und Grimmigkeit<br />

In kurzer Zeit<br />

Den Garaus völlig machen.<br />

3. Air (basse)<br />

Fürchte dich nicht, ich bin mit dir. Weiche nicht,<br />

ich bin dein Gott; ich stärke dich, ich helfe dir auch<br />

durch die rechte Hand meiner Gerechtigkeit.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Du sprichst zwar, lieber Gott, zu meiner Seelen<br />

Ruh<br />

Mir einen Trost in meinen Leiden zu.<br />

Ach, aber meine Plage<br />

Vergrößert sich von Tag zu Tage,<br />

Denn meiner Feinde sind so viel,<br />

Mein Leben ist ihr Ziel,<br />

Ihr Bogen wird auf mich gespannt,<br />

Sie richten ihre Pfeile zum Verderben,<br />

Ich soll von ihren Händen sterben;<br />

Gott ! meine Not ist dir bekannt,<br />

Die ganze Welt wird mir zur Marterhöhle;<br />

Hilf, Helfer, hilf ! errette meine Seele !<br />

5. Choral<br />

Und ob gleich alle Teufel<br />

Dir wollten widerstehn,<br />

So wird doch ohne Zweifel<br />

Gott nicht zurücke gehn;<br />

Was er ihm fürgenommen<br />

Und was er haben will,<br />

Das muß doch endlich kommen<br />

Zu seinem Zweck und Ziel.<br />

6. Air (ténor)<br />

Stürmt nur, stürmt, ihr Trübsalswetter,<br />

Wallt, ihr Fluten, auf mich los !<br />

Schlagt, ihr Unglücksflammen,<br />

Über mich zusammen,<br />

Stört, ihr Feinde, meine Ruh,<br />

Spricht mir doch Gott tröstlich zu :<br />

Ich bin dein Hort und Erretter.<br />

7. Récitatif (basse)<br />

Getrost ! mein Herz,<br />

Erdulde deinen Schmerz,<br />

Laß dich dein Kreuz nicht unterdrücken !<br />

Gott wird dich schon<br />

les trésors !<br />

L’intelligence du monde s’irrite de ce que le Fils<br />

de Dieu puisse quitter son trône de gloire pour<br />

s’habiller de chair et de sang et ainsi souffrir dans<br />

son humanité.<br />

La plus grande sagesse de ce monde doit devenir<br />

la plus grande folie face à la décision du Très-<br />

Haut. Ce que Dieu a décidé, la raison ne peut le<br />

comprendre. Elle est une guide aveugle qui conduit<br />

des esprits aveugles.<br />

Âme (Soprano), Jésus (Basse)<br />

Soprano : Comment t’étreindre, toi le bien-aimé<br />

des âmes ?<br />

Basse : Il te faut renoncer à toi et tout quitter.<br />

Soprano : Comment puis-je connaître la lumière<br />

éternelle ?<br />

Basse : Reconnais-moi fidèlement et<br />

ne t’irrite pas !<br />

Soprano : Viens, Sauveur, et apprends-moi à<br />

renoncer au monde !<br />

Basse : Viens donc accéder à la joie par la<br />

souffrance !<br />

Soprano : Ah ! attire-moi, mon bien aimé et<br />

je te suivrai !<br />

Basse : Je t’offre la couronne après le trouble et la<br />

faiblesse.<br />

Observe, ô mon Dieu, combien mes ennemis<br />

Observe, ô mon Dieu, combien mes ennemis, ceux<br />

que je dois sans cesse combattre, sont si malins et<br />

si puissants qu’ils m’éteignent<br />

facilement !<br />

Seigneur, là où ta grâce ne m’aide pas, le diable,<br />

la chair et le monde peuvent facilement me faire<br />

chuter.<br />

Mon Dieu bien-aimé, prends-donc pitié de moi !<br />

Aide-moi, aide-moi de ton bras ! J’habite <strong>ici</strong> dans<br />

un lieu où il n’y a que lions et dragons qui ne cherchent<br />

dans leur rage et leur fureur qu’à m’asséner le<br />

coup de grâce le plus vite possible.<br />

Sois sans crainte, car je suis avec toi.<br />

N’ouvre pas des yeux inquiets, car je suis ton Dieu.<br />

Je te fortifie, je viens à ton secours,<br />

je te soutiens de ma droite victorieuse. [Es 4 , 0]<br />

Tu parles ainsi sans aucun doute pour la paix de<br />

mon âme et pour me réconforter dans ma peine.<br />

Mais hélas, de jour en jour ma détresse augmente<br />

car mes ennemis sont si nombreux. Ils ont pris ma<br />

vie pour cible, ils ont tendu leur arc et ils dirigent<br />

leurs flèches contre moi pour me tuer. Je dois<br />

mourir de leurs mains.<br />

Dieu, tu connais ma souffrance, le monde entier<br />

devient pour moi un cachot de torture. Aide-moi,<br />

toi, mon secours, aide-moi ! Sauve mon âme.<br />

Et quand bien même tous les diables voudraient<br />

s’opposer à toi, Dieu, sans aucun doute, tu ne reculeras<br />

pas. Ce qu’il veut avoir, il l’obtient toujours<br />

suivant son but et sa visée.<br />

Déchaînez-vous, tempêtes de malheur, déchaînezvous,<br />

répandez vos flots sur moi ! Faîtes jaillir toutes<br />

vos flammes de malheur ! Vous mes ennemis<br />

venez troubler mon repos, car Dieu me réconforte<br />

néanmoins en me disant :<br />

«Je suis ton refuge et ton sauveur»<br />

Sois confiant, mon coeur et sois patient dans tes<br />

douleurs, ne laisse pas ta croix t’écraser !<br />

Dieu saura te soulager en temps voulu. Jésus, son<br />

propre fils, ne dût-il pas lui, encore enfant, souffrir


Zu rechter Zeit erquicken;<br />

Muß doch sein lieber Sohn,<br />

Dein Jesus, in noch zarten Jahren<br />

Viel größre Not erfahren,<br />

Da ihm der Wüterich Herodes<br />

Die äußerste Gefahr des Todes<br />

Mit mörderischen Fäusten droht !<br />

Kaum kömmt er auf die Erden,<br />

So muß er schon ein Flüchtling werden !<br />

Wohlan, mit Jesu tröste dich<br />

Und glaube festiglich :<br />

Denjenigen, die hier mit Christo leiden,<br />

Will er das Himmelreich bescheiden.<br />

8. Air (alto)<br />

Soll ich meinen Lebenslauf<br />

Unter Kreuz und Trübsal führen,<br />

Hört es doch im Himmel auf.<br />

Da ist lauter Jubilieren,<br />

Daselbsten verwechselt mein Jesus das Leiden<br />

Mit seliger Wonne, mit ewigen Freuden.<br />

9. Choral<br />

Drum will ich, weil ich lebe noch,<br />

Das Kreuz dir fröhlich tragen nach;<br />

Mein Gott, mach mich darzu bereit,<br />

Es dient zum Besten allezeit !<br />

Hilf mir mein Sach recht greifen an,<br />

Daß ich mein’ Lauf vollenden kann,<br />

Hilf mir auch zwingen Fleisch und Blut,<br />

Für Sünd und Schanden mich behüt !<br />

Erhalt mein Herz im Glauben rein,<br />

So leb und sterb ich dir allein;<br />

Jesu, mein Trost, hör mein Begier,<br />

O mein Heiland, wär ich bei dir !<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, violon I/II, alto,<br />

continuo (orgue)<br />

BWV 154<br />

Mein liebster Jesus ist verloren<br />

. Air (ténor)<br />

Mein liebster Jesus ist verloren :<br />

O Wort, das mir Verzweiflung bringt,<br />

O Schwert, das durch die Seele dringt,<br />

O Donnerwort in meinen Ohren.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Wo treff ich meinen Jesum an,<br />

Wer zeiget mir die Bahn,<br />

Wo meiner Seele brünstiges Verlangen,<br />

Mein Heiland, hingegangen ?<br />

Kein Unglück kann mich so empfindlich rühren,<br />

Als wenn ich Jesum soll verlieren.<br />

3. Choral<br />

Jesu, mein Hort und Erretter,<br />

Jesu, meine Zuversicht,<br />

Jesu, starker Schlangentreter,<br />

Jesu, meines Lebens Licht !<br />

Wie verlanget meinem Herzen,<br />

Jesulein, nach dir mit Schmerzen !<br />

Komm, ach komm, ich warte dein,<br />

Komm, o liebstes Jesulein !<br />

4. Air (alto)<br />

Jesu, laß dich finden,<br />

Laß doch meine Sünden<br />

Keine dicke Wolken sein,<br />

Wo du dich zum Schrecken<br />

Willst für mich verstecken,<br />

Stelle dich bald wieder ein !<br />

5. Arioso (basse)<br />

Wisset ihr nicht, daß ich sein muß in dem, das<br />

meines Vaters ist ?<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Dies ist die Stimme meines Freundes,<br />

Gott Lob und Dank !<br />

Mein Jesu, mein getreuer Hort,<br />

Läßt durch sein Wort<br />

Sich wieder tröstlich hören;<br />

Ich war vor Schmerzen krank,<br />

Der Jammer wollte mir das Mark<br />

In Beinen fast verzehren;<br />

Nun aber wird mein Glaube wieder stark,<br />

Nun bin ich höchst erfreut;<br />

Denn ich erblicke meiner Seele Wonne,<br />

Den Heiland, meine Sonne,<br />

Der nach betrübter Trauernacht<br />

Durch seinen Glanz mein Herze fröhlich macht.<br />

Auf, Seele, mache dich bereit !<br />

Du mußt zu ihm<br />

In seines Vaters Haus, hin in den Tempel ziehn;<br />

Da läßt er sich in seinem Wort erblicken,<br />

Da will er dich im Sakrament erquicken;<br />

Doch, willst du würdiglich sein Fleisch und Blut<br />

genießen,<br />

So mußt du Jesum auch in Buß und Glauben küssen.<br />

une tellement plus grande épreuve, lorsque ce<br />

tyran d’Hérode, menaca d’un poing meurtrier de<br />

l’exposer au plus terrible des<br />

dangers : la mort. A peine est-il arrivé sur cette<br />

terre qu’il devint déjà un fugitif ! Allons, consoletoi<br />

avec Jésus et crois fermement ceci : le Christ<br />

offrira son royaume en partage à ceux qui souffrent<br />

<strong>ici</strong>-bas avec lui.<br />

Si je dois mener ma vie sous la croix et dans la<br />

peine, elle aboutira pourtant au ciel. Là-bas tout<br />

n’est qu’allégresse car Jésus transformera ma<br />

souffrance en joie éternelle.<br />

C’est pourquoi, puisque je vis encore, je veux<br />

porter joyeusement la croix à ta suite. Mon Dieu<br />

m’y prépare, il fait tout au mieux.<br />

Aide-moi à mener ma vie avec droiture, que je<br />

puisse mener à terme ma course, aide-moi aussi à<br />

vaincre la chair et le sang pour me garder du péché<br />

et de ses souillures !<br />

Maintiens mon coeur dans une vraie foi que je<br />

vive et meurt en toi seul. Jésus, mon réconfort,<br />

entends mon appel, Ô mon sauveur, puissé-je être<br />

auprès de toi !<br />

Jésus, mon bien aimé est perdu<br />

«Jésus, mon bien aimé est perdu». Parole qui<br />

tonnerre à mes oreilles et crée en moi le désespoir.<br />

Epée, qui me transperce l’âme,<br />

Où trouver Jésus ? Qui peux montrer à mon âme<br />

brûlante de désir, le chemin dans lequel mon<br />

Sauveur s’est engagé. Aucun malheur ne peut me<br />

toucher autant que de perdre Jésus.<br />

Jésus, mon refuge et mon sauveur. Jésus, ma foi.<br />

Jésus, foulant les serpents à ses pieds. Jésus, la<br />

lumière de ma vie, comme mon coeur te réclame<br />

avec inquiétude ! Viens, oui, viens, je t’attends,<br />

viens, bien-aimé Jésus.<br />

Jésus, laisses-toi trouver, ne laisses-pas mes péchés<br />

être d’épais nuages où tu te cacherais par crainte de<br />

moi. Fais toi reconnaître à nouveau !<br />

Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des<br />

affaires de mon Père ? [Lc ,49 b]<br />

C’est la voix de mon ami, Dieu soit loué !<br />

Jésus mon fidèle refuge fait entendre de nouveau<br />

sa parole consolatrice; j’étais malade de douleur,<br />

ma plainte consumait la marche de mes pas; mais<br />

à présent ma foi est raffermie. A présent je suis si<br />

heureux car j’entraperçois l’allégresse<br />

de mon âme.<br />

Le sauveur, mon soleil, qui après une nuit d’angoisse<br />

troublée réjouit mon coeur de<br />

son éclat.<br />

Debout, mon âme, prépare-toi ! Il te faut aller à lui<br />

dans la demeure de son père, dans le temple. Là il<br />

se fait voir à travers sa parole, là il te réconfortera<br />

dans le sacrement; mais si tu veux communier réellement<br />

à sa chair et à son sang, il te faut l’embrasser<br />

dans la repentance et la foi.


7. Air (duo : alto, basse)<br />

Wohl mir, Jesus ist gefunden,<br />

Nun bin ich nicht mehr betrübt.<br />

Der, den meine Seele liebt,<br />

Zeigt sich mir zur frohen Stunden.<br />

Ich will dich, mein Jesu, nun nimmermehr lassen,<br />

Ich will dich im Glauben beständig umfassen.<br />

8. Choral<br />

Meinen Jesum laß ich nicht,<br />

Geh ihm ewig an der Seiten;<br />

Christus läßt mich für und für<br />

Zu den Lebensbächlein leiten.<br />

Selig, wer mit mir so spricht :<br />

Meinen Jesum laß ich nicht.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, hautbois I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 155<br />

Mein Gott, wie lang, ach lange ?<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Mein Gott, wie lang, ach lange ?<br />

Des Jammers ist zuviel,<br />

Ich sehe gar kein Ziel<br />

Der Schmerzen und der Sorgen !<br />

Dein süßer Gnadenblick<br />

Hat unter Nacht und Wolken sich verborgen,<br />

Die Liebeshand zieht sich, ach ! ganz zurück,<br />

Um Trost ist mir sehr bange.<br />

Ich finde, was mich Armen täglich kränket,<br />

Der Tränen Maß wird stets voll eingeschenket,<br />

Der Freuden Wein gebricht;<br />

Mir sinkt fast alle Zuversicht.<br />

. Air (duo : alto, basse)<br />

Du mußt glauben, du mußt hoffen,<br />

Du mußt gottgelassen sein !<br />

Jesus weiß die rechten Stunden,<br />

Dich mit Hilfe zu erfreun.<br />

Wenn die trübe Zeit verschwunden,<br />

Steht sein ganzes Herz dir offen.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

So sei, o Seele, sei zufrieden !<br />

Wenn es vor deinen Augen scheint,<br />

Als ob dein liebster Freund<br />

Sich ganz von dir geschieden;<br />

Wenns er dich kurze Zeit verläßt,<br />

Herz ! glaube fest,<br />

Es wird ein Kleines sein,<br />

Da er für bittre Zähren<br />

Den Trost- und Freudenwein<br />

Und Honigseim für Wermut will gewähren !<br />

Ach ! denke nicht,<br />

Daß er von Herzen dich betrübe,<br />

Er prüfet nur durch Leiden deine Liebe,<br />

Er machet, daß dein Herz bei trüben Stunden<br />

weine,<br />

Damit sein Gnadenlicht<br />

Dir desto lieblicher erscheine;<br />

Er hat, was dich ergötzt,<br />

Zuletzt<br />

Zu deinem Trost dir vorbehalten;<br />

Drum laß ihn nur, o Herz, in allem walten !<br />

4. Air (soprano)<br />

Wirf, mein Herze, wirf dich noch<br />

In des Höchsten Liebesarme,<br />

Daß er deiner sich erbarme.<br />

Lege deiner Sorgen Joch,<br />

Und was dich bisher beladen,<br />

Auf die Achseln seiner Gnaden.<br />

5. Choral<br />

Ob sichs anließ, als wollt er nicht,<br />

Laß dich es nicht erschrecken,<br />

Denn wo er ist am besten mit,<br />

Da will ers nicht entdecken.<br />

Sein Wort laß dir gewisser sein,<br />

Und ob dein Herz spräch lauter Nein,<br />

So laß doch dir nicht grauen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, basson, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 156<br />

Ich steh mit einem Fuß im Grabe<br />

. Sinfonia<br />

. Choral (soprano) et Air (ténor)<br />

Ich steh mit einem Fuß im Grabe,<br />

Machs mit mir, Gott, nach deiner Güt,<br />

Bald fällt der kranke Leib hinein,<br />

Hilf mir in meinen Leiden,<br />

Komm, lieber Gott, wenn dirs gefällt,<br />

Was ich dich bitt, versag mir nicht.<br />

Quel bonheur pour moi, Jésus est retrouvé !<br />

Maintenant je ne suis plus inquiet car celui qui<br />

aime mon âme se dévoile aux heures de joie.<br />

Je ne veux plus jamais te perdre, Jésus, je veux<br />

t’enlacer fermement par la foi.<br />

Je n’abandonnerai pas Jésus,<br />

Je marcherai toujours à ses cotés.<br />

Le Christ me guide continuellement<br />

Vers les fontaines de la vie.<br />

Bienheureux celui qui dit avec moi :<br />

«Je n’abandonnerai pas Jésus».<br />

Jusqu’à quand, mon Dieu ?<br />

Jusqu’à quand, mon Dieu ?<br />

C’en est trop de la désolation,<br />

je n’en vois pas de fin<br />

Aux tourments et aux peines.<br />

Ton doux regard miséricordieux<br />

S’est caché dans l’obscurité, derrière les nuages,<br />

Ta main clémente s’est hélas à jamais retirée,<br />

J’ai très peur de ne plus recevoir de consolation.<br />

Chaque jour m’est versée pour m’affliger,<br />

Infortuné que je suis, la pleine mesure des larmes.<br />

Le vin de la joie se tarit,<br />

Tout espoir, ou presque, pour moi s’évanouit.<br />

Tu dois croire, tu dois espérer,<br />

Tu dois t’en remettre à Dieu !<br />

Jésus sait les heures auxquelles il convient<br />

De t’apporter la joie de son secours.<br />

Une fois le sombre temps passé,<br />

Son coeur te sera tout entier ouvert.<br />

Sois donc satisfaite, ô mon âme !<br />

S’il te semble que ton ami bien-aimé<br />

S’est entièrement éloigné de toi,<br />

S’il te quitte pour quelque temps.<br />

Crois ferme, mon coeur,<br />

Que ce ne sera rien,<br />

Car il accordera<br />

En échange des larmes amères<br />

Le vin de consolation et de joie,<br />

Et le miel vierge en échange de l’amère douleur !<br />

Ah, ne crois pas<br />

Qu’il t’afflige à plaisir.<br />

Il ne fait par la souffrance qu’éprouver ton amour.<br />

Il fait que ton coeur pleure aux heures sombres<br />

Pour que la lumière de sa grâce<br />

T’apparaisses d’autant plus agréable.<br />

Il t’a enfin réservé pour ta consolation ce<br />

qui te délecte.<br />

Laisse-le donc, mon coeur, gouverner en toute<br />

chose !<br />

Jette-toi, mon coeur, jette-toi encore<br />

Dans les bras affectueux du Très Haut<br />

Afin qu’il ait de toi miséricorde !<br />

Dépose le joug de tes peines<br />

Et tout ce qui jusqu’<strong>ici</strong> t’accablait,<br />

Sur les épaules de celui, qui, dans sa grâce, t’en<br />

déchargera.<br />

Bien qu’il semble ne pas vouloir se soucier<br />

de nous,<br />

N’en prends pas d’inquiétude,<br />

Car c’est quand il est le plus occupé<br />

Qu’il ne veut pas le laisser paraître.<br />

Laisse sa parole acquérir pour toi plus<br />

de certitude.<br />

Et, si ton coeur n’est que refus,<br />

Ne t’abandonne pas à l’effroi.<br />

J’ai déjà un pied dans la tombe<br />

J’ai déjà un pied dans la tombe, dispose de moi, ô<br />

Dieu selon ta bonté, le corps malade bientôt<br />

y chutera.<br />

Aide- moi dans mes épreuves. Viens mon Dieu<br />

bien aimé, s’il te plaît, ne me refuse pas ce que<br />

je te demande.<br />

3


Ich habe schon mein Haus bestellt,<br />

Wenn sich mein Seel soll scheiden,<br />

So nimm sie, Herr, in deine Händ.<br />

Nur laß mein Ende selig sein !<br />

Ist alles gut, wenn gut das End.<br />

4<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Mein Angst und Not,<br />

Mein Leben und mein Tod<br />

Steht, liebster Gott, in deinen Händen;<br />

So wirst du auch auf mich<br />

Dein gnädig Auge wenden.<br />

Willst du mich meiner Sünden wegen<br />

Ins Krankenbette legen,<br />

Mein Gott, so bitt ich dich,<br />

Laß deine Güte größer sein als die Gerechtigkeit;<br />

Doch hast du mich darzu versehn,<br />

Daß mich mein Leiden soll verzehren,<br />

Ich bin bereit,<br />

Dein Wille soll an mir geschehn,<br />

Verschone nicht und fahre fort,<br />

Laß meine Not nicht lange währen;<br />

Je länger hier, je später dort.<br />

4. Air (alto)<br />

Herr, was du willst, soll mir gefallen,<br />

Weil doch dein Rat am besten gilt.<br />

In der Freude,<br />

In dem Leide,<br />

Im Sterben, in Bitten und Flehn<br />

Laß mir allemal geschehn,<br />

Herr, wie du willst.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Und willst du, daß ich nicht soll kranken,<br />

So werd ich dir von Herzen danken;<br />

Doch aber gib mir auch dabei,<br />

Daß auch in meinem frischen Leibe<br />

Die Seele sonder Krankheit sei<br />

Und allezeit gesund verbleibe.<br />

Nimm sie durch Geist und Wort in acht,<br />

Denn dieses ist mein Heil,<br />

Und wenn mir Leib und Seel verschmacht,<br />

So bist du, Gott, mein Trost und meines Herzens<br />

Teil !<br />

6. Choral<br />

Herr, wie du willt, so schicks mit mir<br />

Im Leben und im Sterben;<br />

Allein zu dir steht mein Begier,<br />

Herr, laß mich nicht verderben !<br />

Erhalt mich nur in deiner Huld,<br />

Sonst wie du willt, gib mir Geduld,<br />

Dein Will, der ist der beste.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 157<br />

Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn !<br />

. Air (duo : ténor, basse)<br />

Ich lasse dich nicht, du segnest mich denn !<br />

. Air (ténor)<br />

Ich halte meinen Jesum feste,<br />

Ich laß ihn nun und ewig nicht.<br />

Er ist allein mein Aufenthalt,<br />

Drum faßt mein Glaube mit Gewalt<br />

Sein segenreiches Angesicht;<br />

Denn dieser Trost ist doch der beste.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Mein lieber Jesu du,<br />

Wenn ich Verdruß und Kummer leide,<br />

So bist du meine Freude,<br />

In Unruh meine Ruh<br />

Und in der Angst mein sanftes Bette;<br />

Die falsche Welt ist nicht getreu,<br />

Der Himmel muß veralten,<br />

Die Lust der Welt vergeht wie Spreu;<br />

Wenn ich dich nicht, mein Jesu, hätte,<br />

An wen sollt ich mich sonsten halten ?<br />

Drum laß ich nimmermehr von dir,<br />

Dein Segen bleibe denn bei mir.<br />

4. Air, Récitatif et Arioso (basse)<br />

Ja, ja, ich halte Jesum feste,<br />

So geh ich auch zum Himmel ein,<br />

Wo Gott und seines Lammes Gäste<br />

In Kronen zu der Hochzeit sein.<br />

Da laß ich nicht, mein Heil, von dir,<br />

Da bleibt dein Segen auch bei mir.<br />

Ei, wie vergnügt<br />

Ist mir mein Sterbekasten,<br />

Weil Jesus mir in Armen liegt !<br />

So kann mein Geist recht freudig rasten !<br />

Ja, ja, ich halte Jesum feste,<br />

So geh ich auch zum Himmel ein !<br />

O schöner Ort !<br />

Komm, sanfter Tod, und führ mich fort,<br />

J’ai déjà tout préparé. Lorsque mon âme devra<br />

quitter cette terre, prends-là Seigneur dans tes<br />

mains. Fais seulement que ma fin soit sereine !<br />

Tout est bien quand la fin est bonne.<br />

Ma peur et ma détresse, ma vie et ma mort reposent<br />

entre tes mains, ô mon Dieu. Aussi porterastu<br />

également sur moi ton regard miséricordieux.<br />

Si tu veux à cause de mes péchés me clouer sur un<br />

lit de souffrance, mon Dieu, je t’en prie, laisse ta<br />

bonté se faire plus grande que ta justice; mais si tu<br />

m’as destiné à être consumé par ma douleur, je suis<br />

prêt et que ta volonté se fasse, ne me ménage pas<br />

et poursuis ton dessein, mais ne fais pas durer trop<br />

longtemps ma souffrance, car plus longtemps je<br />

reste <strong>ici</strong>, et plus tard je serai là-bas !<br />

Seigneur ta volonté doit être mon plaisir, parce<br />

que ta volonté est toujours ce qu’il y a de meilleur.<br />

Dans la joie comme dans la douleur, dans la mort,<br />

dans la prière et dans la plainte, que tout se passe<br />

pour moi selon ta volonté.<br />

Et si tu ne veux pas que je sois malade, je t’en<br />

remercierai de tout mon coeur. Mais fais alors aussi<br />

qu’en mon corps dispos, mon âme soit épargnée<br />

par la maladie et reste saine à jamais. Prends soin<br />

d’elle en esprit et en paroles car c’est là mon salut<br />

et même si ma chair et mon âme se consument,<br />

tu es, ô mon Dieu, mon réconfort et la part de<br />

mon coeur.<br />

Seigneur, dispose de moi selon ta volonté<br />

Pendant ma vie et à l’heure de ma mort !<br />

Seigneur, je n’aspire qu’à toi,<br />

Seigneur, ne permets pas ma perdition !<br />

Garde-moi seulement dans ta grâce.<br />

Et pour le reste dispose selon ta volonté, donnemoi<br />

la patience.<br />

Car ce que tu veux est pour le mieux.<br />

Je ne te lâcherai pas, que tu ne m’aies béni !<br />

Je ne te lâcherai pas, que tu ne m’aies béni !<br />

(Genèse 3 , 7)<br />

Je tiens fermement Jésus,<br />

Jamais je ne le lâcherai.<br />

Lui seul est ma demeure;<br />

C’est pourquoi je mets toute la force de ma foi<br />

A contempler sa face bénie,<br />

Cette consolation est la meilleure de toutes.<br />

Ô toi, Jésus,<br />

Quand je suis contrarié et chagriné, tu es ma joie.<br />

Dans l’inquiétude tu es mon repos<br />

Et dans la peur tu es mon refuge.<br />

Ce monde perfide n’est pas loyal,<br />

Le ciel passera,<br />

Les plaisirs de ce monde se dissipent<br />

comme l’ivraie;<br />

Si je ne t’avais pas, mon Jésus,<br />

A qui devrais-je m’accrocher ?<br />

Aussi ne t’abandonnerai-je jamais<br />

car ta bénédiction reste auprès de moi !<br />

Oui, je tiens bon Jésus<br />

Pour entrer aussi au ciel,<br />

Où Dieu et les hôtes de son agneau<br />

Sont réunis pour assister à ses noces.<br />

Je ne m’écarte pas de toi mon Sauveur,<br />

Alors ta bénédiction reste près de moi.<br />

Ah, comme mon cercueil m’est doux<br />

Puisque Jésus est dans mes bras,<br />

Ainsi mon esprit peut reposer dans la joie !<br />

Oui, je tiens bon Jésus<br />

Pour entrer aussi au ciel,<br />

Ô lieu sublime !<br />

Viens, douce mort, et conduis moi<br />

Là où Dieu et les hôtes de son agneau


Wo Gott und seines Lammes Gäste<br />

In Kronen zu der Hochzeit sein.<br />

Ich bin erfreut,<br />

Das Elend dieser Zeit<br />

Noch von mir heute abzulegen;<br />

Denn Jesus wartet mein im Himmel mit dem<br />

Segen.<br />

Da laß ich nicht, mein Heil, von dir,<br />

Da bleibt dein Segen auch bei mir.<br />

5. Choral<br />

Meinen Jesum laß ich nicht,<br />

Geh ihm ewig an der Seiten;<br />

Christus läßt mich für und für<br />

Zu dem Lebensbächlein leiten.<br />

Selig, wer mit mir so spricht :<br />

Meinen Jesum laß ich nicht.<br />

Distribution :<br />

Solistes : T B. Choeur : S A T B, traverso, hautbois,<br />

hautbois d’amour, violon solo, violon I/II, violetta,<br />

continuo<br />

BWV 158<br />

Der Friede sei mit dir<br />

. Récitatif (basse)<br />

Der Friede sei mit dir,<br />

Du ängstliches Gewissen !<br />

Dein Mittler stehet hier,<br />

Der hat dein Schuldenbuch<br />

Und des Gesetzes Fluch<br />

Verglichen und zerrissen.<br />

Der Friede sei mit dir,<br />

Der Fürste dieser Welt,<br />

Der deiner Seele nachgestellt,<br />

Ist durch des Lammes Blut bezwungen und gefällt.<br />

Mein Herz, was bist du so betrübt,<br />

Da dich doch Gott durch Christum liebt !<br />

Er selber spricht zu mir :<br />

Der Friede sei mit dir !<br />

. Air (basse) et Choral (soprano)<br />

Welt, ade, ich bin dein müde,<br />

Salems Hütten stehn mir an,<br />

Welt, ade, ich bin dein müde,<br />

Ich will nach dem Himmel zu,<br />

Wo ich Gott in Ruh und Friede<br />

Da wird sein der rechte Friede<br />

Ewig selig schauen kann.<br />

Und die ewig stolze Ruh.<br />

Da bleib ich, da hab ich Vergnügen zu wohnen,<br />

Welt, bei dir ist Krieg und Streit,<br />

Nichts denn lauter Eitelkeit;<br />

Da prang ich gezieret mit himmlischen Kronen.<br />

In dem Himmel allezeit<br />

Friede, Freud und Seligkeit.<br />

3. Récitatif et Arioso (basse)<br />

Nun, Herr, regiere meinen Sinn,<br />

Damit ich auf der Welt,<br />

So lang es dir, mich hier zu lassen, noch gefällt,<br />

Ein Kind des Friedens bin,<br />

Und laß mich zu dir aus meinen Leiden<br />

Wie Simeon in Frieden scheiden !Da bleib ich,<br />

da hab ich Vergnügen zu wohnen, da prang ich<br />

gezieret mit himmlischen Kronen.<br />

4. Choral<br />

Hier ist das rechte Osterlamm,<br />

Davon Gott hat geboten;<br />

Das ist hoch an des Kreuzes Stamm<br />

In heißer Lieb gebraten.<br />

Des Blut zeichnet unsre Tür,<br />

Das hält der Glaub dem Tode für;<br />

Der Würger kann uns nicht rühren.<br />

Alleluja !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B. Choeur : S A T B, hautbois, violon<br />

solo, continuo<br />

BWV 159<br />

Sehet ! Wir gehn hinauf gen Jerusalem<br />

. Arioso (basse) et Récitatif (alto)<br />

Baß Sehet !<br />

Alt Komm, schaue doch, mein Sinn,<br />

Wo geht dein Jesus hin ?<br />

Baß Wir gehn hinauf<br />

Alt O harter Gang ! hinauf ?<br />

O ungeheurer Berg, den meine Sünden zeigen !<br />

Wie sauer wirst du müssen steigen !<br />

Baß Gen Jerusalem.<br />

Alt Ach, gehe nicht !<br />

Dein Kreuz ist dir schon zugericht’,<br />

Wo du dich sollst zu Tode bluten;<br />

Hier sucht man Geißeln vor, dort bindt man<br />

Ruten;<br />

Die Bande warten dein;<br />

Ach, gehe selber nicht hinein !<br />

Doch bliebest du zurücke stehen,<br />

So müßt ich selbst nicht nach Jerusalem,<br />

Ach, leider in die Hölle gehen.<br />

Sont réunis pour assister aux noces.<br />

Je me réjouis<br />

De pouvoir dés aujourd’hui<br />

Me débarrasser des misères de ce temps, car<br />

Jésus m’attend au Ciel avec sa bénédiction.<br />

Je ne m’écarte pas de toi mon Sauveur,<br />

Et alors ta bénédiction reste près de moi.<br />

Je n’abandonnerai pas mon Jésus,<br />

Je marcherai toujours à ses cotés.<br />

Le Christ me guide continuellement<br />

Vers les fontaines de la vie.<br />

Bienheureux celui qui dit avec moi :<br />

Je n’abandonnerai pas mon Jésus.<br />

La paix soit avec toi<br />

«La paix soit avec toi», toi, conscience apeurée,<br />

ton médiateur est là, il a remis et déchiré le livre<br />

accusateur de tes dettes et la malédiction<br />

de la loi.<br />

«La paix soit avec toi», le prince de ce monde qui<br />

voulait emprisonner ton âme a été vaincu et défait<br />

par le sang de l’agneau.<br />

Mon cœur, pourquoi donc t’affliger encore ?<br />

Dieu t’offre son amour au travers du Christ, c’est<br />

lui-même qui me dit :<br />

« La paix soit avec toi ».<br />

Adieu, monde, je suis fatigué de toi, les huttes de<br />

Salem (psaume 76,3) se tiennent près de moi.<br />

Monde, adieu, je suis fatigué de toi. Je veux aller au<br />

ciel où je pourrai éternellement contempler Dieu<br />

dans le repos et la paix.<br />

Là sera la vraie paix et le repos triomphal.<br />

C’est là que je veux demeurer et qu’il me plait<br />

d’habiter.<br />

Monde, chez toi tout n’est que guerre et combat,<br />

tout n’est que vanité.<br />

C’est là que je resplendirai paré des couronnes<br />

célestes.<br />

Au ciel, c’est toujours, paix, joie et fél<strong>ici</strong>té.<br />

Maintenant Seigneur, règne sur mon coeur pour<br />

que je sois en ce monde aussi longtemps qu’il te<br />

plaira de m’y laisser, encore un enfant de paix. Puis<br />

laisse-moi en paix prendre congé de mes peines,<br />

tel Siméon, pour venir jusqu’ à toi ! C’est là que je<br />

veux demeurer et qu’il me plait d’habiter, c’est là<br />

que je resplendirai paré des couronnes célestes.<br />

Vo<strong>ici</strong> le véritable agneau pascal comme Dieu l’avait<br />

demandé : élevé sur le tronc de la Croix,<br />

il a été rôti avec le plus fervent amour,<br />

Son sang marque notre porte, la foi tient la mort<br />

en échec, le bourreau ne peut plus rien contre<br />

nous. Alléluia !<br />

Voyez ! Nous montons à Jérusalem<br />

Basse : Voyez !<br />

Alto : Viens, regarde mon âme, où va Jésus ?<br />

Basse : Nous montons.<br />

Alto : Quel chemin diff<strong>ici</strong>le ! monter ? Ô montagne<br />

géante que mes péchés t’indique ! Quelle ascension<br />

diff<strong>ici</strong>le dois-tu ainsi effectuer ?<br />

Basse : A Jérusalem !<br />

Alto : Ah ! n’y va pas ! On y a déjà dressé ta croix,<br />

celle sur la quelle tu dois souffrir jusqu’à mourir;<br />

on saisit déjà les fouets et on y prépare les verges;<br />

les liens pour t’enchaîner t’attendent : ah ! n’y va<br />

pas ! Mais il est vrai que si tu reculais, moi-même<br />

je n’irai pas à Jérusalem, mais hélas en enfer !<br />

5


6<br />

. Air (alto) et Choral (soprano)<br />

Ich folge dir nach<br />

Ich will hier bei dir stehen,<br />

Verachte mich doch nicht !<br />

Durch Speichel und Schmach;<br />

Von dir will ich nicht gehen,<br />

Am Kreuz will ich dich noch umfangen,<br />

Bis dir dein Herze bricht.<br />

Dich laß ich nicht aus meiner Brust,<br />

Wenn dein Haupt wird erblassen<br />

Im letzten Todesstoß,<br />

Und wenn du endlich scheiden mußt,<br />

Alsdenn will ich dich fassen,<br />

Sollst du dein Grab in mir erlangen.<br />

In meinen Arm und Schoß.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Nun will ich mich,<br />

Mein Jesu, über dich<br />

In meinem Winkel grämen;<br />

Die Welt mag immerhin<br />

Den Gift der Wollust zu sich nehmen,<br />

Ich labe mich an meinen Tränen<br />

Und will mich eher nicht<br />

Nach einer Freude sehnen,<br />

Bis dich mein Angesicht<br />

Wird in der Herrlichkeit erblicken,<br />

Bis ich durch dich erlöset bin;<br />

Da will ich mich mit dir erquicken.<br />

4. Air (basse)<br />

Es ist vollbracht,<br />

Das Leid ist alle,<br />

Wir sind von unserm Sündenfalle<br />

In Gott gerecht gemacht.<br />

Nun will ich eilen<br />

Und meinem Jesu Dank erteilen,<br />

Welt, gute Nacht !<br />

Es ist vollbracht !<br />

5. Choral<br />

Jesu, deine Passion<br />

Ist mir lauter Freude,<br />

Deine Wunden, Kron und Hohn<br />

Meines Herzens Weide;<br />

Meine Seel auf Rosen geht,<br />

Wenn ich dran gedenke,<br />

In dem Himmel eine Stätt<br />

Mir deswegen schenke.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B . Choeur : S A T B, hautbois, violon<br />

I/II, continuo (+ basson)<br />

BWV 161<br />

Komm, du süße Todesstunde<br />

. Air (alto)<br />

Komm, du süße Todesstunde,<br />

Da mein Geist<br />

Honig speist<br />

Aus des Löwen Munde;<br />

Mache meinen Abschied süße,<br />

Säume nicht,<br />

Letztes Licht,<br />

Daß ich meinen Heiland küsse.<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Welt, deine Lust ist Last,<br />

Dein Zucker ist mir als ein Gift verhaßt,<br />

Dein Freudenlicht<br />

Ist mein Komete,<br />

Und wo man deine Rosen bricht,<br />

Sind Dornen ohne Zahl<br />

Zu meiner Seele Qual.<br />

Der blasse Tod ist meine Morgenröte,<br />

Mit solcher geht mir auf die Sonne<br />

Der Herrlichkeit und Himmelswonne.<br />

Drum seufz ich recht von Herzensgrunde<br />

Nur nach der letzten Todesstunde.<br />

Ich habe Lust, bei Christo bald zu weiden,<br />

Ich habe Lust, von dieser Welt zu scheiden.<br />

3. Air (ténor)<br />

Mein Verlangen<br />

Ist, den Heiland zu umfangen<br />

Und bei Christo bald zu sein.<br />

Ob ich sterblich’ Asch und Erde<br />

Durch den Tod zermalmet werde,<br />

Wird der Seele reiner Schein<br />

Dennoch gleich den Engeln prangen.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Der Schluß ist schon gemacht,<br />

Welt, gute Nacht !<br />

Und kann ich nur den Trost erwerben,<br />

In Jesu Armen bald zu sterben :<br />

Er ist mein sanfter Schlaf.<br />

Das kühle Grab wird mich mit Rosen decken,<br />

Bis Jesus mich wird auferwecken,<br />

Bis er sein Schaf<br />

Je te suivrai<br />

Je veux rester auprès de toi, ne me<br />

repousse pas !<br />

Sous les crachats et au milieu des outrages, je ne<br />

veux pas te quitter. Sur la croix je veux encore<br />

t’entourer jusqu’à ce que ton coeur se brise. Je ne te<br />

laisse pas sortir de mon coeur. Lorsque ton visage<br />

pâlira, à l’heure même de ta mort. Et quand il te<br />

faudra partir, je veux alors t’étreindre et en moi tu<br />

dois trouver un tombeau dans mes bras et dans<br />

mon coeur.<br />

Jésus, je veux à présent m’affliger sur ton sort dans<br />

mon coin. Le monde peut bien toujours s’abreuver<br />

du poison de ses plaisirs; moi, je me console dans<br />

mes larmes ! Et je ne veux aspirer à aucune joie<br />

avant que mon visage ne t’apparaisse dans la gloire,<br />

avant que je ne sois sauvé par toi. Alors je goûterai<br />

avec toi le réconfort.<br />

Tout est accompli. La douleur est partout, mais<br />

nous sommes justifiés de notre péché.<br />

Maintenant, je veux me dépêcher d’aller remercier<br />

Jésus. Monde, bonne nuit !<br />

Tout est accompli.<br />

Jésus, ta passion signifie pour moi l’allégresse<br />

Et mon coeur se repaît de tes blessures, de ta<br />

couronne et des outrages que tu as subis.<br />

Mon âme glisse sur un tapis de roses lorsqu’il m’en<br />

souvient.<br />

Offre-moi donc, pour cela même,<br />

Une place au ciel.<br />

Viens, douce heure de la mort<br />

Viens, douce heure de la mort,<br />

que mon âme se nourrisse du miel de la bouche<br />

du lion.<br />

Adoucis mon départ,<br />

Ne tarde pas, ultime lumière, que, je puisse embrasser<br />

mon Sauveur.<br />

Monde, tes plaisirs sont un fardeau,<br />

Je hais tes douceurs comme autant de poisons,<br />

Ta joyeuse lumière est le signe de ma perte,<br />

Et lorsque l’on cueille tes roses,<br />

Leurs innombrables épines sont autant de tourments<br />

pour mon âme.<br />

La mort livide est en fait mon aurore d’où se<br />

lève pour moi le soleil de la gloire et des fél<strong>ici</strong>tés<br />

célestes.<br />

C’est pourquoi j’aspire du fond de mon coeur<br />

à ma dernière heure, l’heure de la mort.<br />

J’ai le désir de me délecter bientôt auprès de Jésus-<br />

Christ, j’ai le désir de quitter ce monde.<br />

Je souhaite enlacer le Sauveur<br />

Et à être bientôt auprès du Christ.<br />

Si la mort me réduit en cendre et en poussière,<br />

mortelle créature que je suis, mon âme, elle resplendira<br />

d’un éclat pareil à celui des anges.<br />

J’en ai déjà fini.<br />

Bonne nuit, ô monde !<br />

Et puissé-je seulement obtenir la consolation<br />

De mourir bientôt dans les bras de Jésus :<br />

Il est mon doux repos.<br />

La froide tombe me couvrira de roses jusqu’à ce<br />

que Jésus me ressuscite, jusqu’à ce qu’il conduise sa<br />

brebis au riant pâturage de vie, afin que la mort ne


Führt auf die süße Lebensweide,<br />

Daß mich der Tod von ihm nicht scheide.<br />

So brich herein, du froher Todestag,<br />

So schlage doch, du letzter Stundenschlag !<br />

5. Choeur<br />

Wenn es meines Gottes Wille,<br />

Wünsch ich, daß des Leibes Last<br />

Heute noch die Erde fülle,<br />

Und der Geist, des Leibes Gast,<br />

Mit Unsterblichkeit sich kleide<br />

In der süßen Himmelsfreude.<br />

Jesu, komm und nimm mich fort !<br />

Dieses sei mein letztes Wort !<br />

6. Choral<br />

Der Leib zwar in der Erden<br />

Von Würmen wird verzehrt,<br />

Doch auferweckt soll werden,<br />

Durch Christum schön verklärt,<br />

Wird leuchten als die Sonne<br />

Und leben ohne Not<br />

In himml’scher Freud und Wonne.<br />

Was schadt mir denn der Tod ?<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T. Choeur : S A T B, traverso, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 162<br />

Ach ! ich sehe, itzt, da ich zur Hochzeit gehe<br />

. Air (basse)<br />

Ach ! ich sehe,<br />

Itzt, da ich zur Hochzeit gehe,<br />

Wohl und Wehe.<br />

Seelengift und Lebensbrot,<br />

Himmel, Hölle, Leben, Tod,<br />

Himmelsglanz und Höllenflammen<br />

Sind beisammen.<br />

Jesu, hilf, daß ich bestehe !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

O großes Hochzeitfest,<br />

Darzu der Himmelskönig<br />

Die Menschen rufen läßt !<br />

Ist denn die arme Braut,<br />

Die menschliche Natur, nicht viel zu schlecht<br />

und wenig,<br />

Daß sich mit ihr der Sohn des Höchsten traut ?<br />

O großes Hochzeitfest,<br />

Wie ist das Fleisch zu solcher Ehre kommen,<br />

Daß Gottes Sohn<br />

Es hat auf ewig angenommen ?<br />

Der Himmel ist sein Thron,<br />

Die Erde dient zum Schemel seinen Füßen,<br />

Noch will er diese Welt<br />

Als Braut und Liebste küssen !<br />

Das Hochzeitmahl ist angestellt,<br />

Das Mastvieh ist geschlachtet;<br />

Wie herrlich ist doch alles zubereitet !<br />

Wie selig ist, den hier der Glaube leitet,<br />

Und wie verflucht ist doch, der dieses Mahl<br />

verachtet !<br />

3. Air (soprano)<br />

Jesu, Brunnquell aller Gnaden,<br />

Labe mich elenden Gast,<br />

Weil du mich berufen hast !<br />

Ich bin matt, schwach und beladen,<br />

Ach ! erquicke meine Seele,<br />

Ach ! wie hungert mich nach dir !<br />

Lebensbrot, das ich erwähle,<br />

Komm, vereine dich mit mir !<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Mein Jesu, laß mich nicht<br />

Zur Hochzeit unbekleidet kommen,<br />

Daß mich nicht treu dein Gericht;<br />

Mit Schrecken hab ich ja vernommen,<br />

Wie du den kühnen Hochzeitgast,<br />

Der ohne Kleid erschienen,<br />

Verworfen und verdammet hast !<br />

Ich weiß auch mein Unwürdigkeit :<br />

Ach ! schenke mir des Glaubens Hochzeitkleid;<br />

Laß dein Verdienst zu meinem Schmucke dienen !<br />

Gib mir zum Hochzeitkleide<br />

Den Rock des Heils, der Unschuld weiße Seide !<br />

Ach ! laß dein Blut, den hohen Purpur, decken<br />

Den alten Adamsrock und seine Lasterflecken,<br />

So werd ich schön und rein<br />

Und dir willkommen sein,<br />

So werd ich würdiglich das Mahl des Lammes<br />

schmecken.<br />

5. Air (duo : alto, basse)<br />

In meinem Gott bin ich erfreut !<br />

Die Liebesmacht hat ihn bewogen,<br />

Daß er mir in der Gnadenzeit<br />

Aus lauter Huld hat angezogen<br />

Die Kleider der Gerechtigkeit.<br />

Ich weiß, er wird nach diesem Leben<br />

Der Ehre weißes Kleid<br />

me sépare pas de lui.<br />

Surgis-donc, joyeux jour de ma mort,<br />

Sonne donc ô dernière heure !<br />

Si c’est la volonté de mon Dieu,<br />

Je souhaite que ma dépouille mortelle<br />

Soit aujourd’hui même mise en terre,<br />

Et que mon esprit, hôte de mon corps,<br />

Revête l’immortalité<br />

Dans les suaves joies célestes.<br />

Ô jésus, viens et emmène-moi !<br />

Que cela soit ma dernière parole !<br />

Rendu à la terre, le corps sera certes rongé par les<br />

vers, mais il est destiné à ressusciter splendidement<br />

transfiguré par le Christ. Il brillera comme le soleil<br />

et vivra sans tourment dans les joies et les délices<br />

célestes.<br />

Que m’importe donc la mort ?<br />

Ah ! Maintenant je vois que je me rends au mariage<br />

Ah ! Maintenant je vois que je vais au mariage,<br />

pour le meilleur et pour le pire, poison de l’âme et<br />

pain de la vie, Ciel et enfer, vie et mort, splendeur<br />

céleste et flammes infernales<br />

y sont réunis.<br />

Jésus, aide-moi à sortir vainqueur de l’épreuve !<br />

Ô grande fête des noces, à laquelle le roi du ciel<br />

convie les hommes !<br />

Pauvre fiancée, la nature humaine n’est elle pas trop<br />

médiocre et insignifiante pour que le fils du Très-<br />

Haut s’unisse à elle ?<br />

Ô grande fête des noces ! Comment la chAir<br />

(soprano)’est-elle vu faire l’honneur que le fils de<br />

Dieu se soit incarné en elle ?<br />

Le ciel est son trône, la terre lui sert de marchepied<br />

et il veut tout de même embrasser ce monde, faire<br />

de cette terre sa fiancée et sa<br />

bien-aimée !<br />

Le repas de noces est prêt, on a abattu le veau gras.<br />

Comme tout est magnifiquement préparé !<br />

Bienheureux celui que conduit <strong>ici</strong> la foi, maudit<br />

celui qui dédaigne ce festin !<br />

Jésus, source de toutes grâces, nourris le misérable<br />

convive que je suis, puisque tu<br />

m’as invité !<br />

Je suis las, faible et accablé.<br />

Ah rafraîchis mon âme !<br />

Ah ! Quelle faim j’ai de toi !<br />

Pain de vie, que je choisis,<br />

Viens t’unir à moi !<br />

Jésus ne me laisse pas venir sans habit à la noce,<br />

Afin que je ne tombe pas sous le coup de<br />

ton jugement.<br />

J’ai appris avec effroi comment tu avais rejeté et<br />

maudit cet audacieux invité qui s’y était présenté<br />

sans vêtement ! (Matthieu , 3)<br />

J’ai moi aussi conscience de mon indignité :<br />

Ah ! offre-moi l’habit de noces de la foi !<br />

Fais que tes mérites me servent de bijoux !<br />

Donne-moi pour habit de noces la robe du salut, la<br />

blanche soie de l’innocence !<br />

Ah laisse ton sang recouvrir de sa couleur pourpre<br />

le vieil habit d’Adam et les taches de péché. Ainsi<br />

je serai propre et beau, et pour toi le bienvenu : je<br />

savourerai comme il se doit le festin de l’agneau.<br />

Je me réjouis en mon Dieu !<br />

La puissance de son amour l’a poussé<br />

dans ce temps de clémence, à me faire revêtir<br />

uniquement par grâce, les habits de justice.<br />

Je sais qu’après cette vie, il me donnera également<br />

au ciel la robe blanche de la gloire.<br />

7


8<br />

Mir auch im Himmel geben.<br />

6. Choral<br />

Ach, ich habe schon erblicket<br />

Diese große Herrlichkeit.<br />

Itzund werd ich schön geschmücket<br />

Mit dem weißen Himmelskleid;<br />

Mit der güldnen Ehrenkrone<br />

Steh ich da für Gottes Throne,<br />

Schaue solche Freude an,<br />

Die kein Ende nehmen kann.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B avec ténor,<br />

violon I/II, alto, continuo (+ basson)<br />

BWV 163<br />

Nur jedem das Seine !<br />

. Air (ténor)<br />

Nur jedem das Seine !<br />

Muß Obrigkeit haben<br />

Zoll, Steuern und Gaben,<br />

Man weigre sich nicht<br />

Der schuldigen Pflicht !<br />

Doch bleibet das Herze dem Höchsten alleine.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Du bist, mein Gott, der Geber aller Gaben;<br />

Wir haben, was wir haben,<br />

Allein von deiner Hand.<br />

Du, du hast uns gegeben<br />

Geist, Seele, Leib und Leben<br />

Und Hab und Gut und Ehr und Stand !<br />

Was sollen wir<br />

Denn dir<br />

Zur Dankbarkeit dafür erlegen,<br />

Da unser ganz Vermögen<br />

Nur dein und gar nicht unser ist ?<br />

Doch ist noch eins, das dir, Gott, wohlgefällt :<br />

Das Herze soll allein,<br />

Herr, deine Zinsemünze sein.<br />

Ach ! aber ach ! ist das nicht schlechtes Geld ?<br />

Der Satan hat dein Bild daran verletzet,<br />

Die falsche Münz ist abgesetzet.<br />

3. Air (basse)<br />

Laß mein Herz die Münze sein,<br />

Die ich dir, mein Jesu, steure !<br />

Ist sie gleich nicht allzu rein,<br />

Ach, so komm doch und erneure,<br />

Herr, den schönen Glanz bei ihr !<br />

Komm, arbeite, schmelz und präge,<br />

Daß dein Ebenbild bei mir<br />

Ganz erneuert glänzen möge !<br />

4. Arioso (duo : soprano, alto)<br />

Ich wollte dir,<br />

O Gott, das Herze gerne geben;<br />

Der Will ist zwar bei mir,<br />

Doch Fleisch und Blut will immer widerstreben.<br />

Dieweil die Welt<br />

Das Herz gefangen hält,<br />

So will sie sich den Raub nicht nehmen lassen;<br />

Jedoch ich muß sie hassen,<br />

Wenn ich dich lieben soll.<br />

So mache doch mein Herz mit deiner Gnade voll;<br />

Leer es ganz aus von Welt und allen Lüsten<br />

Und mache mich zu einem rechten Christen.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Nimm mich mir und gib mich dir !<br />

Nimm mich mir und meinem Willen,<br />

Deinen Willen zu erfüllen;<br />

Gib dich mir mit deiner Güte,<br />

Daß mein Herz und mein Gemüte<br />

In dir bleibe für und für,<br />

Nimm mich mir und gib mich dir !<br />

6. Choral<br />

Führ auch mein Herz und Sinn<br />

Durch deinen Geist dahin,<br />

Daß ich mög alles meiden,<br />

Was mich und dich kann scheiden,<br />

Und ich an deinem Leibe<br />

Ein Gliedmaß ewig bleibe.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, violon I/II,<br />

alto, violoncelle obligé I/II, continuo<br />

BWV 164<br />

Ihr, die ihr euch von Christo nennet<br />

. Air (ténor)<br />

Ihr, die ihr euch von Christo nennet,<br />

Wo bleibet die Barmherzigkeit,<br />

Daran man Christi Glieder kennet ?<br />

Sie ist von euch, ach, allzu weit.<br />

Die Herzen sollten liebreich sein,<br />

So sind sie härter als ein Stein.<br />

Oui, j’ai déjà entraperçu cette immense<br />

splendeur !<br />

Je serai paré de la robe blanche du ciel, le front<br />

ceint de la couronne de gloire dorée. Je me tiendrai<br />

alors devant le trône de Dieu, et contemplerai des<br />

joies qui n’ont pas de fin.<br />

À chacun ce qui lui revient !<br />

A chacun ce qui lui revient !<br />

Aux pouvoirs publics, péages, impôts<br />

et redevances.<br />

On ne peut refuser d’acquitter ce qui est dû !<br />

Mais le coeur reste uniquement au Très-Haut.<br />

Tu es, mon Dieu, le dispensateur de tous les dons.<br />

Ce que nous avons, nous l’avons seulement de ta<br />

main. À toi, qui nous a donné l’esprit, l’âme, le<br />

corps et la vie, l’avoir, le bien, l’honneur et notre<br />

situation, quelle preuve de reconnaissance devonsnous<br />

donc fournir, puisque toute notre fortune est<br />

uniquement tienne et ne nous appartient pas ?<br />

Il est une seule chose qui te soit agréable,<br />

ô Dieu : c’est que notre coeur seul, soit la monnaie<br />

de tes intérêts !<br />

Pourtant, n’est-ce pas là de l’argent sans valeur !<br />

En nous Satan a corrompu ton image, et toute cette<br />

fausse monnaie est en circulation.<br />

Laisse mon coeur être la monnaie avec laquelle je<br />

te paie ma dette, Jésus !<br />

Si elle n’est pas parfaitement pure, viens donc, toimême<br />

en renouveler l’éclat !<br />

Viens, travaille, fonds et frappe cette monnaie<br />

pour que ton image resplendisse en moi d’un éclat<br />

entièrement nouveau !<br />

Je voudrais tant, ô mon Dieu, te donner mon cœur.<br />

J’en ai la volonté, mais la chair et le sang toujours<br />

s’y opposent.<br />

C’est que le monde tient ce coeur prisonnier et ne<br />

veut pas se le faire dérober. Ce monde, je dois donc<br />

le haïr si je dois t’aimer.<br />

Comble donc mon coeur de ta grâce. Vide-le entièrement<br />

de ce qui est du monde et de ses plaisirs et<br />

fais de moi un vrai chrétien.<br />

Emmène-moi et donne-moi à toi !<br />

Emmène-moi, et remplis ma volonté de la tienne.<br />

Donne-toi à moi avec ta bonté, afin que mon coeur<br />

et mon âme à jamais restent en toi.<br />

Emmène-moi et donne-moi à toi !<br />

Conduis mon coeur et mon âme par ton esprit<br />

que j’évite ainsi tout ce qui peut me séparer de toi<br />

et que je reste donc éternellement un membre de<br />

ton corps.<br />

Vous qui vous réclamez du Christ,<br />

Vous qui vous réclamez du Christ, où donc est la<br />

miséricorde que l’on reconnaît dans les membres<br />

du corps du Christ ? Elle est malheureusement<br />

bien loin de vous. Vos coeurs qui devraient être si<br />

riches en amour sont aussi durs que la pierre.


. Récitatif (basse)<br />

Wir hören zwar, was selbst die Liebe spricht :<br />

Die mit Barmherzigkeit den Nächsten hier<br />

umfangen<br />

Die sollen vor Gericht<br />

Barmherzigkeit erlangen.<br />

Jedoch, wir achten solches nicht !<br />

Wir hören noch des Nächsten Seufzer an !<br />

Er klopft an unser Herz; doch wirds nicht<br />

aufgetan!<br />

Wir sehen zwar sein Händeringen,<br />

Sein Auge, das von Tränen fleußt;<br />

Doch läßt das Herz sich nicht zur Liebe zwingen.<br />

Der Priester und Levit,<br />

Der hier zur Seite tritt,<br />

Sind ja ein Bild liebloser Christen;<br />

Sie tun, als wenn sie nichts von fremdem Elend<br />

wüßten,<br />

Sie gießen weder Öl noch Wein<br />

Ins Nächsten Wunden ein.<br />

3. Air (alto)<br />

Nur durch Lieb und durch Erbarmen<br />

Werden wir Gott selber gleich.<br />

Samaritergleiche Herzen<br />

Lassen fremden Schmerz sich schmerzen<br />

Und sind an Erbarmung reich.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Ach, schmelze doch durch deinen Liebesstrahl<br />

Des kalten Herzens Stahl,<br />

Daß ich die wahre Christenliebe,<br />

Mein Heiland, täglich übe,<br />

Daß meines Nächsten Wehe,<br />

Er sei auch, wer er ist,<br />

Freund oder Feind, Heid oder Christ,<br />

Mir als mein eignes Leid zu Herzen allzeit gehe !<br />

Mein Herz sei liebreich, sanft und mild,<br />

So wird in mir verklärt dein Ebenbild.<br />

5. Air (duo : soprano, basse)<br />

Händen, die sich nicht verschließen,<br />

Wird der Himmel aufgetan.<br />

Augen, die mitleidend fließen,<br />

Sieht der Heiland gnädig an.<br />

Herzen, die nach Liebe streben,<br />

Will Gott selbst sein Herze geben.<br />

6. Choral<br />

Ertöt uns durch dein Güte,<br />

Erweck uns durch dein Gnad !<br />

Den alten Menschen kränke,<br />

Daß der neu’ leben mag<br />

Wohl hier auf dieser Erden,<br />

Den Sinn und all Begehrden<br />

Und Gdanken habn zu dir.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 165<br />

O heilges Geist- und Wasserbad<br />

. Air (soprano)<br />

O heilges Geist- und Wasserbad,<br />

Das Gottes Reich uns einverleibet<br />

Und uns ins Buch des Lebens schreibet !<br />

O Flut, die alle Missetat<br />

Durch ihre Wunderkraft ertränket<br />

Und uns das neue Leben schenket !<br />

O heilges Geist- und Wasserbad !<br />

. Récitatif (basse)<br />

Die sündige Geburt verdammter Adamserben<br />

Gebieret Gottes Zorn, den Tod und das Verderben.<br />

Denn was vom Fleisch geboren ist,<br />

Ist nichts als Fleisch, von Sünden angestecket,<br />

Vergiftet und beflecket.<br />

Wie selig ist ein Christ !<br />

Er wird im Geist- und Wasserbade<br />

Ein Kind der Seligkeit und Gnade.<br />

Er ziehet Christum an<br />

Und seiner Unschuld weiße Seide,<br />

Er wird mit Christi Blut, der Ehren Purpurkleide,<br />

Im Taufbad angetan.<br />

3. Air (alto)<br />

Jesu, der aus großer Liebe<br />

In der Taufe mir verschriebe<br />

Leben, Heil und Seligkeit,<br />

Hilf, daß ich mich dessen freue<br />

Und den Gnadenbund erneue<br />

In der ganzen Lebenszeit.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Ich habe ja, mein Seelenbräutigam,<br />

Da du mich neu geboren,<br />

Dir ewig treu zu sein geschworen,<br />

Hochheilges Gotteslamm;<br />

Doch hab ich, ach ! den Taufbund oft gebrochen<br />

Nous avons beau entendre ce que dit l’amour<br />

en personne : « Ceux qui traitent leur prochain<br />

avec miséricorde, il leur sera fait miséricorde au<br />

jugement » Pourtant, nous n’en tenons pas compte<br />

! nous n’écoutons pas les soupirs de notre prochain<br />

! Il frappe à la porte de notre coeur, mais nous ne<br />

lui ouvrons pas ! Nous voyons ses mains qui nous<br />

implorent, ses yeux qui ruissellent de larmes, mais<br />

notre coeur ne se laisse pas attendrir. Le prêtre et<br />

le lévite, qui passent <strong>ici</strong> à côté, sont bien une image<br />

de ces chrétiens vides d’amour. Ils agissent comme<br />

s’ils ne savaient rien de la misère de l’autre, ils ne<br />

versent ni de l’huile, ni du vin sur les blessures de<br />

leur prochain.<br />

C’est seulement au travers de l’amour et de la compassion<br />

que nous deviendrons semblables à Dieu.<br />

Des coeurs comme celui du Samaritain souffrent<br />

de la souffrance de l’autre et sont riches en pitié.<br />

Fais donc fondre par les rayons de ton amour<br />

l’acier froid de mon coeur, que je pratique chaque<br />

jour, ô mon sauveur, le véritable amour chrétien<br />

afin que la souffrance de mon prochain, quel qu’il<br />

soit, ami ou ennemi, chrétien ou païen, m’aille toujours<br />

droit au coeur comme ma propre souffrance !<br />

Que mon coeur soit riche en amour, calme et doux<br />

et ainsi ton image s’éclairera<br />

en moi.<br />

Aux mains qui ne se ferment pas, le ciel s’ouvrira.<br />

Aux yeux qui pleurent de compassion, répond le<br />

regard clément du Sauveur. Aux coeurs qui s’appliquent<br />

à l’amour, Dieu donne son propre coeur.<br />

Que ta bonté nous fasse périr,<br />

Que ta grâce nous réveille;<br />

Supprime le vieil homme,<br />

Pour que le nouveau puisse vivre heureux <strong>ici</strong>-bas.<br />

Vers toi se portent notre coeur, nos désirs et nos<br />

pensées.<br />

Ô Saint Baptême d’esprit et d’eau<br />

Ô Saint Baptême d’esprit et d’eau<br />

Qui nous incorpore au royaume de Dieu<br />

Et nous inscrit dans le livre de vie !<br />

Flot qui par sa force miraculeuse noie tous les<br />

péchés et nous offre la vie nouvelle !<br />

Ô saint baptême d’esprit et d’eau !<br />

La naissance pécheresse de la descendance maudite<br />

d’Adam, provoque la colère de Dieu, la mort et la<br />

perdition. Car tout ce qui est né de la chair, n’est<br />

que chair, contaminé par le péché,<br />

empoisonné et souillé !<br />

Quel bonheur est celui du Chrétien !<br />

Il devient un enfant du salut et de la grâce, par le<br />

baptême d’esprit et d’eau. Il revêt le Christ et la soie<br />

blanche de son innocence.<br />

Il est plongé dans le bain du baptême avec le sang<br />

du Christ, glorieux vêtement de pourpre.<br />

Jésus, toi qui dans l’immensité de ton amour me<br />

promet par le baptême la Vie, le salut et la fél<strong>ici</strong>té,<br />

aide-moi à me réjouir de ces dons et renouvelle<br />

cette alliance de grâce pour toute la durée<br />

de la vie.<br />

J’ai juré fidélité éternelle au fiancé de mon âme,<br />

à toi qui m’as fait renaître le très saint Agneau<br />

de Dieu.<br />

Pourtant j’ai souvent, hélas, rompu l’alliance du<br />

baptême et souvent aussi je n’ai pas rempli<br />

9


Und nicht erfüllt, was ich versprochen,<br />

Erbarme, Jesu, dich aus Gnaden über mich !<br />

Vergib mir die begangne Sünde,<br />

Du weißt, mein Gott, wie schmerzlich ich<br />

empfinde<br />

Der alten Schlangen Stich;<br />

Das Sündengift verderbt mir Leib und Seele,<br />

Hilf, daß ich gläubig dich erwähle,<br />

Blutrotes Schlangenbild,<br />

Das an dem Kreuz erhöhet,<br />

Das alle Schmerzen stillt<br />

Und mich erquickt, wenn alle Kraft vergehet.<br />

0<br />

5. Air (ténor)<br />

Jesu, meines Todes Tod,<br />

Laß in meinem Leben<br />

Und in meiner letzten Not<br />

Mir für Augen schweben,<br />

Daß du mein Heilschlänglein seist<br />

Vor das Gift der Sünde.<br />

Heile, Jesu, Seel und Geist,<br />

Daß ich Leben ende !<br />

6. Choral<br />

Sein Wort, sein Tauf, sein Nachtmahl<br />

Dient wider allen Unfall,<br />

Der Heilge Geist im Glauben<br />

Lehrt uns darauf vertrauen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, violon I/II,<br />

alto, continuo (+ basson, violoncelle)<br />

BWV 166<br />

Wo gehest du hin ?<br />

. Air (basse)<br />

Wo gehest du hin ?<br />

. Air (ténor)<br />

Ich will an den Himmel denken<br />

Und der Welt mein Herz nicht schenken.<br />

Denn ich gehe oder stehe,<br />

So liegt mir die Frag im Sinn :<br />

Mensch, ach Mensch, wo gehst du hin ?<br />

3. Choral (soprano)<br />

Ich bitte dich, Herr Jesu Christ,<br />

Halt mich bei den Gedanken<br />

Und laß mich ja zu keiner Frist<br />

Von dieser Meinung wanken,<br />

Sondern dabei verharren fest,<br />

Bis daß die Seel aus ihrem Nest<br />

Wird in den Himmel kommen.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Gleichwie die Regenwasser bald verfließen<br />

Und manche Farben leicht verschießen,<br />

So geht es auch der Freude in der Welt,<br />

Auf welche mancher Mensch so viele Stücken hält;<br />

Denn ob man gleich zuweilen sieht,<br />

Daß sein gewünschtes Glücke blüht,<br />

So kann doch wohl in besten Tagen<br />

Ganz unvermut’ die letzte Stunde schlagen.<br />

5. Air (alto)<br />

Man nehme sich in acht,<br />

Wenn das Gelücke lacht.<br />

Denn es kann leicht auf Erden<br />

Vor abends anders werden,<br />

Als man am Morgen nicht gedacht.<br />

6. Choral<br />

Wer weiß, wie nahe mir mein Ende !<br />

Hin geht die Zeit, her kommt der Tod;<br />

Ach wie geschwinde und behende<br />

Kann kommen meine Todesnot.<br />

Mein Gott, ich bitt durch Christi Blut :<br />

Mach’s nur mit meinem Ende gut !<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, hautbois, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 167<br />

Ihr Menschen, rühmet Gottes Liebe<br />

. Air (ténor)<br />

Ihr Menschen, rühmet Gottes Liebe<br />

Und preiset seine Gütigkeit !<br />

Lobt ihn aus reinem Herzenstriebe,<br />

Daß er uns zu bestimmter Zeit<br />

Das Horn des Heils, den Weg zum Leben<br />

An Jesu, seinem Sohn, gegeben.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Gelobet sei der Herr Gott Israel,<br />

Der sich in Gnaden zu uns wendet<br />

Und seinen Sohn<br />

Vom hohen Himmelsthron<br />

mes promesses.<br />

Dans ta grâce, aie pitié de moi ! Jésus !<br />

Pardonne- moi les péchés commis.<br />

Tu sais, mon Dieu, combien je ressens avec<br />

douleur la morsure du vieux serpent dont le venin<br />

du péché me corrompt le corps et l’âme.<br />

Aide-moi à t’élire dans la foi, tableau de serpents<br />

rouges sang que tu exposas sur la Croix comme<br />

Moise éleva le serpent dans le désert, celui qui<br />

apaise toutes les douleurs et me réconforte quand<br />

les forces me quittent.<br />

Jésus, mort de ma mort, fais que durant toute ma<br />

vie et à l’heure de la mort, j’ai bien devant les yeux<br />

la certitude que tu es mon serpent sauveur.<br />

Ô Jésus, guéris mon âme et mon corps du venin du<br />

péché que je puisse vivre !<br />

Sa parole, son baptême, sa cène nous protègent de<br />

tout malheur.<br />

Le Saint Esprit nous enseigne, dans la foi, à nous<br />

en remettre à cette certitude.<br />

Où vas-tu ?<br />

Où vas-tu ? (Jean 6,5)<br />

Je veux songer au ciel et ne pas offrir mon coeur<br />

au monde. Car que j’aille ou que je reste, une<br />

question me revient toujours à l’esprit : homme, ô<br />

toi l’homme, où vas-tu ?<br />

Je te demande Seigneur Jésus- Christ de ne pas<br />

m’ôter cette question et de ne me laisser à aucun<br />

moment l’éluder en l’évacuant de mes pensées, mais<br />

bien au contraire de persister fermement jusqu’à ce<br />

que mon âme quitte son nid pour rejoindre le ciel.<br />

Tout comme l’eau de pluie ne tarde pas à s’écouler<br />

et que maintes couleurs ont tôt fait de passer, il en<br />

va de même pour la joie dans ce monde, dont plus<br />

d’un homme fait si grand cas. En effet, alors même<br />

que l’on voit fleurir le bonheur tant désiré, il peut<br />

arriver que dans nos jours meilleurs sonne tout à<br />

coup notre dernière heure.<br />

On doit faire très attention quand le bonheur<br />

nous sourit.<br />

En effet, il peut facilement en être sur cette terre<br />

tout autrement le soir que ce que nous avions<br />

pensé le matin.<br />

Qui sait combien ma fin est proche ! Le temps<br />

s’en va et la mort vient. L’épreuve de la mort peut<br />

survenir rapidement et définitivement ! Mon<br />

Dieu, je t’en prie par le sang du Christ : donne-moi<br />

seulement une belle mort !<br />

Hommes célébrez l’amour de Dieu<br />

Hommes célébrez l’amour de Dieu et glorifiez<br />

sa bonté !<br />

Louez-le du plus pur élan de votre coeur, de nous<br />

avoir donné au moment voulu l’annonce du salut,<br />

et de nous avoir montré le chemin de vie en Jésus,<br />

son fils !<br />

Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,<br />

Qui, nous faisant la grâce de se pencher vers<br />

nous, nous envoie son fils du haut du trône céleste<br />

comme sauveur du monde.


Zum Welterlöser sendet.<br />

Erst stellte sich Johannes ein<br />

Und mußte Weg und Bahn<br />

Dem Heiland zubereiten;<br />

Hierauf kam Jesus selber an,<br />

Die armen Menschenkinder<br />

Und die verlornen Sünder<br />

Mit Gnad und Liebe zu erfreun<br />

Und sie zum Himmelreich in wahrer Buß zu leiten.<br />

3. Air (duo : soprano, alto)<br />

Gottes Wort, das trüget nicht,<br />

Es geschieht, was er verspricht.<br />

Was er in dem Paradies<br />

Und vor so viel hundert Jahren<br />

Denen Vätern schon verhieß,<br />

Haben wir gottlob erfahren.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Des Weibes Samen kam,<br />

Nachdem die Zeit erfüllet;<br />

Der Segen, den Gott Abraham,<br />

Dem Glaubensheld, versprochen,<br />

Ist wie der Glanz der Sonne angebrochen,<br />

Und unser Kummer ist gestillet.<br />

Ein stummer Zacharias preist<br />

Mit lauter Stimme Gott vor seine Wundertat,<br />

Die er dem Volk erzeiget hat.<br />

Bedenkt, ihr Christen, auch, was Gott an euch<br />

getan<br />

Und stimmet ihm ein Loblied an !<br />

5. Choral<br />

Sei Lob und Preis mit Ehren<br />

Gott Vater, Sohn, Heiligem Geist !<br />

Der woll in uns vermehren,<br />

Was er uns aus Genad verheißt,<br />

Daß wir ihm fest vertrauen,<br />

Gänzlich verlassn auf ihn,<br />

Von Herzen auf ihn bauen,<br />

Daß unsr Herz, Mut und Sinn<br />

Ihm festiglich anhangen;<br />

Darauf singn wir zur Stund :<br />

Amen, wir werdns erlangen,<br />

Gläubn wir aus Herzens Grund.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, clarino, hautbois,<br />

hautbois da caccia, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 168<br />

Tue Rechnung ! Donnerwort<br />

. Air (basse)<br />

Tue Rechnung ! Donnerwort,<br />

Das die Felsen selbst zerspaltet,<br />

Wort, wovon mein Blut erkaltet !<br />

Tue Rechnung ! Seele, fort !<br />

Ach, du mußt Gott wiedergeben<br />

Seine Güter, Leib und Leben.<br />

Tue Rechnung ! Donnerwort !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Es ist nur fremdes Gut,<br />

Was ich in diesem Leben habe;<br />

Geist, Leben, Mut und Blut<br />

Und Amt und Stand ist meines Gottes Gabe,<br />

Es ist mir zum Verwalten<br />

Und treulich damit hauszuhalten<br />

Von hohen Händen anvertraut.<br />

Ach ! aber ach ! mir graut,<br />

Wenn ich in mein Gewissen gehe<br />

Und meine Rechnungen so voll Defekte sehe !<br />

Ich habe Tag und Nacht<br />

Die Güter, die mir Gott verliehen,<br />

Kaltsinnig durchgebracht !<br />

Wie kann ich dir, gerechter Gott, entfliehen ?<br />

Ich rufe flehentlich :<br />

Ihr Berge fallt ! ihr Hügel decket mich<br />

Vor Gottes Zorngerichte<br />

Und vor dem Blitz von seinem Angesichte !<br />

3. Air (ténor)<br />

Kapital und Interessen,<br />

Meine Schulden groß und klein<br />

Müssen einst verrechnet sein.<br />

Alles, was ich schuldig blieben,<br />

Ist in Gottes Buch geschrieben<br />

Als mit Stahl und Demantstein.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Jedoch, erschrocknes Herz, leb und<br />

verzage nicht !<br />

Tritt freudig vor Gericht !<br />

Und überführt dich dein Gewissen,<br />

Du werdest hier verstummen müssen,<br />

So schau den Bürgen an,<br />

Der alle Schulden abgetan !<br />

Es ist bezahlt und völlig abgeführt,<br />

Was du, o Mensch, in Rechnung schuldig blieben;<br />

Des Lammes Blut, o großes Lieben !<br />

Hat deine Schuld durchstrichen<br />

Und dich mit Gott verglichen.<br />

Tout d’abord ce fut Jean qui parut pour préparer le<br />

chemin et la voie au Sauveur.<br />

Après cela Jésus vint lui-même réjouir les enfants<br />

des hommes et les pécheurs égarés avec sa grâce<br />

et son amour, pour les mener, dans une véritable<br />

repentance jusqu’au au royaume des cieux.<br />

La parole de Dieu ne ment pas;<br />

Ce qu’il promet se réalise toujours.<br />

Ce qu’il avait promis déjà il y a tant de siècles à nos<br />

pères au paradis, nous en avons, Dieu soit loué, fait<br />

l’expérience.<br />

Quand le temps fut accompli, la descendance de la<br />

femme vint. La bénédiction que Dieu a promise à<br />

Abraham, héros de la foi, s’est manifestée comme<br />

l’éclat du soleil et notre tourment<br />

est apaisé.<br />

Zacharie, jusque là muet, glorifie Dieu à haute<br />

voix pour le miracle qu’il vient d’accomplir devant<br />

le peuple.<br />

Pensez-y chrétiens, vous aussi à ce que Dieu a fait<br />

pour vous et adressez lui votre chant de louange !<br />

Sois loué et célébré avec honneurs,<br />

Dieu Père, Fils, Saint-Esprit<br />

Qui veut multiplier en nous,<br />

Ce qu’il nous promet dans sa grâce,<br />

Afin que nous ayons fermement confiance en lui,<br />

Que nous nous reposions entièrement sur lui,<br />

Que nos coeurs construisent sur lui,<br />

Que notre âme, notre courage et nos sentiments<br />

S’attachent à lui pour obtenir consolation;<br />

C’est cela que nous chantons en cette heure,<br />

Amen, c’est cela que nous obtiendrons,<br />

Nous y croyons du fond du coeur.<br />

Rends tes comptes ! Parole retentissante<br />

Rends tes comptes ! Parole retentissante qui fait se<br />

fendre les rochers. Parole face à laquelle mon sang<br />

se glace ! Rends tes comptes ! Allons mon âme, il<br />

te faut hélas rendre à Dieu ses biens, ce corps et ta<br />

vie. Rends tes comptes ! Parole retentissante !<br />

Ce que j’ai en cette vie ne sont que des biens étrangers;<br />

L’esprit, la vie, le courage et le sang, mon travail<br />

et ma situation, sont autant de biens que Dieu<br />

m’a donnés. Tout cela m’a été confié en haut lieu<br />

pour que je l’administre et en tienne une gestion<br />

rigoureuse. Alors, je m’effraie, lorsque j’enquête<br />

dans ma conscience et que je vois tant de défauts<br />

dans mes factures ! Nuit et jour, j’ai inconsciemment<br />

dilapidé les biens que Dieu m’avait confiés !<br />

Comment puis-je te fuir, Dieu juste ? J’appelle avec<br />

empressement : vous les montagnes, tombez ! vous<br />

les collines, cachez-moi face au jugement sévère de<br />

Dieu et à la foudre de son regard !<br />

Capitaux et intérêts, toutes mes fautes grandes et<br />

petites devront un jour être décomptées.<br />

Tout ce dont je me suis rendu coupable est inscrit<br />

dans le livre de Dieu avec une pointe d’acier et de<br />

diamant.<br />

Malgré cela, coeur terrorisé, vis et ne te laisse pas<br />

abattre ! Viens joyeusement au jugement ! Et si ta<br />

conscience te convainc de devoir t’y taire, regarde<br />

alors le cautionnaire qui t’a ôté toutes tes dettes !<br />

Homme, tout ce que tu dois est payé et complètement<br />

liquidé; le sang de l’agneau, ce si grand<br />

amour, a effacé ta dette et t’a réconcilié avec Dieu.<br />

Tout est payé, tu es quitte ! Cependant, puisque tu<br />

sais que tu es l’intendant, n’oublie pas de t’efforcer<br />

de faire un usage intelligent de l’argent, d’aider les<br />

pauvres, pour que tu puisses sûrement reposer<br />

dans les demeures célestes quand viendra la fin des


Es ist bezahlt, du bist quittiert !<br />

Indessen,<br />

Weil du weißt,<br />

Daß du Haushalter seist,<br />

So sei bemüht und unvergessen,<br />

Den Mammon klüglich anzuwenden,<br />

Den Armen wohlzutun,<br />

So wirst du, wenn sich Zeit und Leben enden,<br />

In Himmelshütten sicher ruhn.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Herz, zerreiß des Mammons Kette,<br />

Hände, streuet Gutes aus !<br />

Machet sanft mein Sterbebette,<br />

Bauet mir ein festes Haus,<br />

Das im Himmel ewig bleibet,<br />

Wenn der Erde Gut zerstäubet.<br />

6. Choral<br />

Stärk mich mit deinem Freudengeist,<br />

Heil mich mit deinen Wunden,<br />

Wasch mich mit deinem Todesschweiß<br />

In meiner letzten Stunden;<br />

Und nimm mich einst, wenn dirs gefällt,<br />

In wahrem Glauben von der Welt<br />

Zu deinen Auserwählten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 169<br />

Gott soll allein mein Herze haben<br />

. Sinfonia<br />

. Arioso (alto)<br />

Gott soll allein mein Herze haben.<br />

Zwar merk ich an der Welt,<br />

Die ihren Kot unschätzbar hält,<br />

Weil sie so freundlich mit mir tut,<br />

Sie wollte gern allein<br />

Das Liebste meiner Seele sein.<br />

Doch nein; Gott soll allein mein Herze haben :<br />

Ich und in ihm das höchste Gut.<br />

Wir sehen zwar<br />

Auf Erden hier und dar<br />

Ein Bächlein der Zufriedenheit,<br />

Das von des Höchsten Güte quillet;<br />

Gott aber ist der Quell, mit Strömen angefüllet,<br />

Da schöpf ich, was mich allezeit<br />

Kann sattsam und wahrhaftig laben :<br />

Gott soll allein mein Herze haben.<br />

3. Air (alto)<br />

Gott soll allein mein Herze haben,<br />

Ich find in ihm das höchste Gut.<br />

Er liebt mich in der bösen Zeit<br />

Und will mich in der Seligkeit<br />

Mit Gütern seines Hauses laben.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Was ist die Liebe Gottes ?<br />

Des Geistes Ruh,<br />

Der Sinnen Lustgenieß,<br />

Der Seele Paradies.<br />

Sie schließt die Hölle zu,<br />

Den Himmel aber auf;<br />

Sie ist Elias Wagen,<br />

Da werden wir in Himmel nauf<br />

In Abrahms Schoß getragen.<br />

5. Air (alto)<br />

Stirb in mir,<br />

Welt und alle deine Liebe,<br />

Daß die Brust<br />

Sich auf Erden für und für<br />

In der Liebe Gottes übe;<br />

Stirb in mir,<br />

Hoffart, Reichtum, Augenlust,<br />

Ihr verworfnen Fleischestriebe !<br />

6. Récitatif (alto)<br />

Doch meint es auch dabei<br />

Mit eurem Nächsten treu !<br />

Denn so steht in der Schrift geschrieben :<br />

Du sollst Gott und den Nächsten lieben.<br />

7. Choral<br />

Du süße Liebe, schenk uns deine Gunst,<br />

Laß uns empfinden der Liebe Brunst,<br />

Daß wir uns von Herzen einander lieben<br />

Und in Friede auf einem Sinn bleiben.<br />

Kyrie eleis.<br />

Distribution :<br />

Solo : S. Choeur : S A T B, hautbois I/II, taille<br />

(hautbois da caccia), violon I/II, alto, orgue obligé,<br />

continuo<br />

BWV 170<br />

Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust<br />

temps et de toute vie.<br />

Toi mon coeur, brise la chaîne de Mammon, vous<br />

mes mains, semez vos biens !<br />

Adoucissez mon lit de mort, construisez-moi une<br />

maison solide qui restera éternellement au ciel<br />

pendant que sur la terre tous les biens tomberont<br />

en poussière.<br />

Affermis-moi de ton esprit de joie, sauve-moi par<br />

tes blessures, lave-moi à ma dernière heure avec<br />

la sueur de ta mort et déplace-moi au jour qu’il<br />

te plaira de ce monde à celui de tes élus à la foi<br />

véritable.<br />

Dieu seul doit posséder mon coeur<br />

Dieu seul doit posséder mon coeur. D’abord je vois<br />

bien que le monde qui tient sa boue pour si précieuse,<br />

se fait tant amical envers moi uniquement<br />

parce qu’il voudrait bien être le préféré de mon<br />

âme. Mais non, Dieu seul doit posséder mon coeur,<br />

car c’est en lui qu’il est le plus précieux. Nous<br />

voyons bien <strong>ici</strong> et là sur la terre un ruisseau de satisfaction<br />

qui jaillit de la bonté du Très-haut. Dieu<br />

est la source qui remplit les fleuves dans lesquels je<br />

puise ce qui peut totalement et véritablement me<br />

désaltérer. Dieu seul doit posséder mon coeur.<br />

Dieu seul doit posséder mon coeur, je trouve en lui<br />

ce qu’il y a de meilleur. Il m’aime même aux jours<br />

mauvais et veut me rassasier de la fél<strong>ici</strong>té des biens<br />

de sa maison.<br />

Qu’est ce que l’amour de Dieu ? La tranquillité de<br />

l’esprit, la jouissance des sens, le paradis de l’âme Il<br />

ferme l’enfer mais ouvre le ciel; il est le char d’Elie<br />

sur lequel nous serons transportés au ciel dans le<br />

sein d’Abraham.<br />

Meurs en moi, Monde avec tous tes amours, afin<br />

que mon coeur constamment s’exerce sur cette<br />

terre à l’amour de Dieu. Mourrez en moi, faux<br />

espoir, richesses, plaisirs des yeux et vous abjects<br />

désirs charnels !<br />

Montrez vous aussi fidèles à l’égard de vos prochains,<br />

car il est écrit : tu dois aimer dieu et<br />

ton prochain.<br />

Doux amour, offre-nous ta grâce et laisse-nous<br />

ressentir l’ardeur de l’amour afin que nous nous<br />

aimions les uns les autres de tout notre coeur et<br />

restions dans la paix animés des mêmes sentiments.<br />

Kyrie eleison.<br />

Repos joyeux, plaisir recherché de l’âme


. Air (alto)<br />

Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust,<br />

Dich kann man nicht bei Höllensünden,<br />

Wohl aber Himmelseintracht finden;<br />

Du stärkst allein die schwache Brust.<br />

Drum sollen lauter Tugendgaben<br />

In meinem Herzen Wohnung haben.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Die Welt, das Sündenhaus,<br />

Bricht nur in Höllenlieder aus<br />

Und sucht durch Haß und Neid<br />

Des Satans Bild an sich zu tragen.<br />

Ihr Mund ist voller Ottergift,<br />

Der oft die Unschuld tödlich trifft,<br />

Und will allein von Racha sagen.<br />

Gerechter Gott, wie weit<br />

Ist doch der Mensch von dir entfernet;<br />

Du liebst, jedoch sein Mund<br />

Macht Fluch und Feindschaft kund<br />

Und will den Nächsten nur mit Füßen treten.<br />

Ach ! diese Schuld ist schwerlich zu verbeten.<br />

3. Air (alto)<br />

Wie jammern mich doch die verkehrten Herzen,<br />

Die dir, mein Gott, so sehr zuwider sein;<br />

Ich zittre recht und fühle tausend Schmerzen,<br />

Wenn sie sich nur an Rach und Haß erfreun.<br />

Gerechter Gott, was magst du doch gedenken,<br />

Wenn sie allein mit rechten Satansränken<br />

Dein scharfes Strafgebot so frech verlacht.<br />

Ach ! ohne Zweifel hast du so gedacht :<br />

Wie jammern mich doch die verkehrten Herzen !<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Wer sollte sich demnach<br />

Wohl hier zu leben wünschen,<br />

Wenn man nur Haß und Ungemach<br />

Vor seine Liebe sieht ?<br />

Doch, weil ich auch den Feind<br />

Wie meinen besten Freund<br />

Nach Gottes Vorschrift lieben soll,<br />

So flieht<br />

Mein Herze Zorn und Groll<br />

Und wünscht allein bei Gott zu leben,<br />

Der selbst die Liebe heißt.<br />

Ach, eintrachtvoller Geist,<br />

Wenn wird er dir doch nur sein Himmelszion<br />

geben ?<br />

5. Air (alto)<br />

Mir ekelt mehr zu leben,<br />

Drum nimm mich, Jesu, hin !<br />

Mir graut vor allen Sünden,<br />

Laß mich dies Wohnhaus finden,<br />

Wo selbst ich ruhig bin.<br />

Distribution :<br />

Solo : A. Hautbois d’amour, orgue obligé, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 171<br />

Gott, wie dein Name, so ist auch dein Ruhm<br />

. Chœur<br />

Gott, wie dein Name, so ist auch dein Ruhm bis an<br />

der Welt Ende.<br />

. Air (ténor)<br />

Herr, so weit die Wolken gehen,<br />

Gehet deines Namens Ruhm.<br />

Alles, was die Lippen rührt,<br />

Alles, was noch Odem führt,<br />

Wird dich in der Macht erhöhen.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Du süßer Jesus-Name du,<br />

In dir ist meine Ruh,<br />

Du bist mein Trost auf Erden,<br />

Wie kann denn mir<br />

Im Kreuze bange werden ?<br />

Du bist mein festes Schloß und mein Panier,<br />

Da lauf ich hin,<br />

Wenn ich verfolget bin.<br />

Du bist mein Leben und mein Licht,<br />

Mein Ehre, meine Zuversicht,<br />

Mein Beistand in Gefahr<br />

Und mein Geschenk zum neuen Jahr.<br />

4. Air (soprano)<br />

Jesus soll mein erstes Wort<br />

In dem neuen Jahre heißen.<br />

Fort und fort<br />

Lacht sein Nam in meinem Munde,<br />

Und in meiner letzten Stunde<br />

Ist Jesus auch mein letztes Wort.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Und da du, Herr, gesagt :<br />

Repos joyeux, plaisir recherché de l’âme,<br />

Ce n’est pas dans les péchés infernaux mais dans<br />

l’harmonie céleste que l’on peut te trouver.<br />

Seul, tu fortifies le coeur faible.<br />

C’est pourquoi seuls les dons de la vertu doivent<br />

trouver en moi leur demeure !<br />

Le monde, cet antre du péché, ne fait éclater que<br />

des chants d’enfer. Il cherche par la haine et l’envie,<br />

à porter l’empreinte de Satan.<br />

Sa bouche est pleine de venin de vipère qui porte<br />

souvent à l’innocence des coups mortels. Et il ne<br />

veut parler que de vengeance.<br />

Dieu de justice, comme l’homme est éloigné<br />

de toi ! Toi, tu aimes, alors que sa bouche à lui ne<br />

fait connaître que malédiction et animosité, ne<br />

cherchant qu’à mettre son prochain à ses pieds.<br />

Hélas ! ce péché est si dur à confesser.<br />

Comme les coeurs dénaturés m’attristent, ceux<br />

qui te sont si opposés, mon Dieu. J’en tremble et<br />

éprouve mille douleurs quand ils prennent plaisir à<br />

la vengeance et à la haine.<br />

Dieu de justice, que dois-tu donc penser, lorsque<br />

avec de véritables intrigues diaboliques, ils méprisent<br />

si visiblement ton sévère châtiment !<br />

Hélas ! sans doute as-tu déjà pensé :<br />

«Comme les coeurs dénaturés m’attristent !»<br />

Qui pourrait donc souhaiter vivre <strong>ici</strong>-bas quand on<br />

ne répond à son amour que par la haine et<br />

le malheur ?<br />

Pourtant, comme je dois aimer tout autant mon<br />

ennemi que mon ami, selon l’enseignement de<br />

Dieu, ainsi mon coeur évite toute colère et toute<br />

rancune et ne veut vivre qu’en Dieu, qui de luimême<br />

se nomme l’amour.<br />

Ah, esprit plein d’harmonie, quand te donnera-t-il<br />

enfin son ciel de Sion ?<br />

Vivre m’écoeure, alors enlève-moi, Jésus !<br />

Tous ces péchés me font horreur,<br />

Laisse-moi trouver cette demeure<br />

Où je connaîtrai moi-même le repos.<br />

Dieu, ta renommée, comme ton nom<br />

Dieu, ta gloire, comme ton nom retentit aux<br />

extrémités du monde.<br />

Seigneur, aussi loin que les nuages puissent aller,<br />

s’étend la gloire de ton nom. Tout ce qui peut<br />

remuer des lèvres, tout ce qui possède un souffle,<br />

t’exaltera dans ta puissance.<br />

Toi, doux nom de Jésus, en toi est ma paix, tu es<br />

mon réconfort sur la terre, comment pourrais-je<br />

craindre la croix ? Tu es ma forteresse et ma<br />

bannière vers lesquelles je cours quand je suis<br />

poursuivi. Tu es ma vie et ma lumière, mon<br />

honneur et ma foi, mon aide dans le danger et mon<br />

cadeau pour la nouvelle année.<br />

Jésus doit être le premier nom que je prononce<br />

dans la nouvelle année; que son nom s’épanouisse<br />

sans cesse dans ma bouche et à ma dernière heure,<br />

Jésus sera aussi mon<br />

dernier mot.<br />

Et comme tu l’as dit, Seigneur : «tout ce que vous<br />

3


Bittet nur in meinem Namen,<br />

So ist alles Ja ! und Amen !<br />

So flehen wir,<br />

Du Heiland aller Welt, zu dir :<br />

Verstoß uns ferner nicht,<br />

Behüt uns dieses Jahr<br />

Für Feuer, Pest und Kriegsgefahr !<br />

Laß uns dein Wort, das helle Licht,<br />

Noch rein und lauter brennen;<br />

Gib unsrer Obrigkeit<br />

Und dem gesamten Lande<br />

Dein Heil des Segens zu erkennen;<br />

Gib allezeit<br />

Glück und Heil zu allem Stande.<br />

Wir bitten, Herr, in deinem Namen,<br />

Sprich : ja ! darzu, sprich : Amen, Amen !<br />

4<br />

6. Choral<br />

Laß uns das Jahr vollbringen<br />

Zu Lob dem Namen dein,<br />

Daß wir demselben singen<br />

In der Christen Gemein.<br />

Wollst uns das Leben fristen<br />

Durch dein allmächtig Hand,<br />

Erhalt dein liebe Christen<br />

Und unser Vaterland !<br />

Dein Segen zu uns wende,<br />

Gib Fried an allem Ende,<br />

Gib unverfälscht im Lande<br />

Dein seligmachend Wort,<br />

Die Teufel mach zuschanden<br />

Hier und an allem Ort !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

I-III, timbales, hautbois I/II, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 172<br />

Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten !<br />

. Choeur<br />

Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten !<br />

O seligste Zeiten !<br />

Gott will sich die Seelen zu Tempeln bereiten.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Wer mich liebet, der wird mein Wort halten, und<br />

mein Vater wird ihn lieben, und wir werden zu<br />

ihm kommen und Wohnung bei ihm machen.<br />

3. Air (basse)<br />

Heiligste Dreieinigkeit,<br />

Großer Gott der Ehren,<br />

Komm doch, in der Gnadenzeit<br />

Bei uns einzukehren,<br />

Komm doch in die Herzenshütten,<br />

Sind sie gleich gering und klein,<br />

Komm und laß dich doch erbitten,<br />

Komm und ziehe bei uns ein !<br />

4. Air (ténor)<br />

O Seelenparadies,<br />

Das Gottes Geist durchwehet,<br />

Der bei der Schöpfung blies,<br />

Der Geist, der nie vergehet;<br />

Auf, auf, bereite dich,<br />

Der Tröster nahet sich.<br />

5. Air (duo : soprano, alto)<br />

Soprano Komm, laß mich nicht länger warten,<br />

Komm, du sanfter Himmelswind,<br />

Wehe durch den Herzensgarten !<br />

Alt Ich erquicke dich, mein Kind.<br />

Sopran Liebste Liebe, die so süße,<br />

Aller Wollust Überfluß, Ich vergeh, wenn ich<br />

dich misse.<br />

Alt Nimm von mir den Gnadenkuß.<br />

Sopran Sei im Glauben mir willkommen,<br />

Höchste Liebe, komm herein !<br />

Du hast mir das Herz genommen.<br />

Alt Ich bin dein, und du bist mein !<br />

6. Choral<br />

Von Gott kömmt mir ein Freudenschein,<br />

Wenn du mit deinen Äugelein<br />

Mich freundlich tust anblicken.<br />

O Herr Jesu, mein trautes Gut,<br />

Dein Wort, dein Geist, dein Leib und Blut<br />

Mich innerlich erquicken.<br />

Nimm mich<br />

Freundlich<br />

In dein Arme, daß ich warme werd von Gnaden :<br />

Auf dein Wort komm ich geladen.<br />

7. Choeur<br />

Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten !<br />

O seligste Zeiten !<br />

Gott will sich die Seelen zu Templen bereiten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette<br />

demanderez en mon nom, je vous l’accorderai».<br />

Oui et amen ! Nous t’implorons toi qui est le<br />

sauveur du monde entier, ne nous repousse pas,<br />

garde-nous en cette nouvelle année, du feu, de<br />

la peste et de la guerre ! Laisse nous faire briller<br />

ta parole, cette vive lumière avec encore plus de<br />

pureté et de force. Fais connaître à ceux qui nous<br />

gouvernent et au pays entier le salut de ta bénédiction.<br />

Donne en tout temps, bonheur et prospérité<br />

en tout lieu. Nous te le demandons en ton nom,<br />

Seigneur. A notre prière réponds, oui ! puis ajoute<br />

Amen, Amen !<br />

Laisse-nous passer l’année à louer ton nom et que<br />

nous le chantions dans la communauté chrétienne.<br />

Veuille par ta main toute puissante prolonger nos<br />

jours, soutiens tes fidèles et notre patrie, dirige<br />

ta bénédiction vers nous, donne ta paix partout.<br />

Apporte sans défaut ta parole sanctifiante à notre<br />

pays, fais reculer le diable <strong>ici</strong> et ailleurs !<br />

Que vos chants retentissent et que vos cordes<br />

résonnent !<br />

Que vos chants retentissent et que vos cordes<br />

résonnent ! Vo<strong>ici</strong> le temps bienheureux !<br />

Dieu veut faire de nos âmes son temple.<br />

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon<br />

Père l’aimera; nous viendrons vers lui et nous<br />

ferons notre demeure chez lui. [Jn 4, 3]<br />

Trinité sainte, grand Dieu de gloire,<br />

Viens, en ce temps de grâce, balayer chez nous,<br />

Viens donc dans les huttes de nos coeurs, elles sont<br />

bien basses et petites,<br />

Viens, et laisse nous te demander :,<br />

«Viens ! Et emménage chez nous» !<br />

L’esprit de Dieu balaye de son souffle, comme un<br />

paradis de l’âme, c’est lui qui soufflait à la création,<br />

l’esprit qui ne disparaît jamais !<br />

Debout, debout, prépare-toi ! le Consolateur<br />

s’approche.<br />

Âme (Soprano), Esprit Saint (Alto)<br />

Soprano Viens, ne me laisse pas attendre plus<br />

longtemps, Viens, douce brise céleste, souffle sur le<br />

jardin de mon coeur !<br />

Alto : Je te rafraîchis, mon enfant.<br />

Soprano : Ô si grand amour, toi si doux, abondance<br />

de toutes voluptés, je meurs si je ne t’ais pas.<br />

Alto : Reçois mon baiser de grâce !<br />

Soprano : Sois accueilli de toute ma foi ! Viens<br />

si grand amour ! Tu m’as pris mon coeur.<br />

Alto : Je suis à toi et tu es mienne !<br />

C’est de Dieu que me vient cette lumière de joie<br />

Lorsque que tu me regardes avec tant d’amitié<br />

En me regardant avec tant d’amitié.<br />

Ô Seigneur jésus, toi, mon bien chéri,<br />

Ta parole, ton esprit, ta chair et ton sang<br />

Réconfortent mon âme.<br />

Prends-moi tendrement dans tes bras, que ta grâce<br />

me réchauffe.<br />

À ta parole, j’accours vers toi.<br />

Que vos chants retentissent et que vos cordes<br />

résonnent ! Vo<strong>ici</strong> le temps bienheureux !<br />

Dieu veut faire de nos âmes son temple.


I-III, timbales, hautbois, violon I/II, alto, basson,<br />

orgue obligé, continuo (+ basson et violoncelle)<br />

BWV 173<br />

Erhöhtes Fleisch und Blut<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Erhöhtes Fleisch und Blut,<br />

Das Gott selbst an sich nimmt,<br />

Dem er schon hier auf Erden<br />

Ein himmlisch Heil bestimmt,<br />

Des Höchsten Kind zu werden,<br />

Erhöhtes Fleisch und Blut !<br />

. Air (ténor)<br />

Ein geheiligtes Gemüte<br />

Sieht und schmecket Gottes Güte.<br />

Rühmet, singet, stimmt die Saiten,<br />

Gottes Treue auszubreiten !<br />

3. Air (alto)<br />

Gott will, o ihr Menschenkinder,<br />

An euch große Dinge tun.<br />

Mund und Herze, Ohr und Blicke<br />

Können nicht bei diesem Glücke<br />

Und so heilger Freude ruhn.<br />

4. Air (duo : basse, soprano)<br />

Baß : So hat Gott die Welt geliebt,<br />

Sein Erbarmen<br />

Hilft uns Armen,<br />

Daß er seinen Sohn uns gibt,<br />

Gnadengaben zu genießen,<br />

Die wie reiche Ströme fließen.<br />

Sopran Sein verneuter Gnadenbund<br />

Ist geschäftig<br />

Und wird kräftig<br />

In der Menschen Herz und Mund,<br />

Daß sein Geist zu seiner Ehre<br />

Gläubig zu ihm rufen lehre.<br />

beide Nun wir lassen unsre Pflicht<br />

Opfer bringen,<br />

Dankend singen,<br />

Da sein offenbartes Licht<br />

Sich zu seinen Kindern neiget<br />

Und sich ihnen kräftig zeiget.<br />

5. Récitatif (duo : soprano, ténor)<br />

Unendlichster, den man doch Vater nennt,<br />

Wir wollen dann das Herz zum Opfer bringen,<br />

Aus unsrer Brust, die ganz vor Andacht brennt,<br />

Soll sich der Seufzer Glut zum Himmel schwingen.<br />

6. Choeur<br />

Rühre, Höchster, unsern Geist,<br />

Daß des höchsten Geistes Gaben<br />

Ihre Würkung in uns haben.<br />

Da dein Sohn uns beten heißt,<br />

Wird es durch die Wolken dringen<br />

Und Erhörung auf uns bringen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B, Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 174<br />

Ich liebe den Höchsten von ganzem Gemüte<br />

. Sinfonia<br />

. Air (alto)<br />

Ich liebe den Höchsten von ganzem Gemüte,<br />

Er hat mich auch am höchsten lieb.<br />

Gott allein<br />

Soll der Schatz der Seelen sein,<br />

Da hab ich die ewige Quelle der Güte.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

O Liebe, welcher keine gleich !<br />

O unschätzbares Lösegeld !<br />

Der Vater hat des Kindes Leben<br />

Vor Sünder in den Tod gegeben<br />

Und alle, die das Himmelreich<br />

Verscherzet und verloren,<br />

Zur Seligkeit erkoren.<br />

Also hat Gott die Welt geliebt !<br />

Mein Herz, das merke dir<br />

Und stärke dich mit diesen Worten;<br />

Vor diesem mächtigen Panier<br />

Erzittern selbst die Höllenpforten.<br />

4. Air (basse)<br />

Greifet zu,<br />

Faßt das Heil, ihr Glaubenshände !<br />

Jesus gibt sein Himmelreich<br />

Und verlangt nur das von euch :<br />

Gläubt getreu bis an das Ende !<br />

Chair et sang rachetés<br />

Chair et sang rachetés, que Dieu lui-même a<br />

revêtus, à qui il a déjà promis un salut céleste et<br />

qui sont devenus l’enfant du très-haut, chair et<br />

sang rachetés !<br />

Un coeur sanctifié voit et goûte déjà à la bonté de<br />

Dieu. Louez, chantez, accordez les cordes pour<br />

déployer la constante bonté de Dieu !<br />

Enfants des hommes, Dieu veut faire en vous<br />

de grandes choses. coeurs et bouches, oreilles et<br />

regards ne peuvent rester au repos devant un tel<br />

bonheur et une si grande joie.<br />

Basse : Dieu a ainsi aimé le monde. Sa pitié aide<br />

des pauvres comme nous, il nous donne son fils<br />

pour profiter des dons de sa grâce qui coulent<br />

comme de grands fleuves.<br />

Soprano : Son alliance de grâce renouvelée est<br />

efficace et apprend puissamment au coeur et à la<br />

bouche de l’homme que l’Esprit appelle le croyant<br />

à lui et à sa gloire.<br />

Ensemble : Désormais, notre mission est de nous<br />

laisser offrir un sacrifice de chants et de louange<br />

puisque sa lumière éclatante se déverse sur ses<br />

enfants et se montre à eux puissamment.<br />

Être infini que l’on appelle Père, nous voulons<br />

t’apporter notre coeur en sacrifice. Que de notre<br />

poitrine qui flambe de tant de pensées nous brandissions<br />

vers le ciel le feu de nos soupirs.<br />

Très-Haut, touche nos esprits afin que les dons<br />

du Saint-Esprit aient en nous toute leur efficacité.<br />

Puisque ton fils nous appelle à prier, nos prières<br />

traverseront les nuages et nous rapporteront<br />

l’exaucement.<br />

J’aime le Très-Haut de tout mon coeur<br />

J’aime le Très-Haut de tout mon coeur, il m’aime<br />

aussi d’un tel amour. Dieu seul doit être le trésor<br />

de mon âme, dès lors je possède la source éternelle<br />

de bonté.<br />

Amour à nul autre pareil, rançon inestimable ! le<br />

Père a donné son fils à la mort pour les pécheurs et<br />

promis à la fél<strong>ici</strong>té tous ceux qui, par folie, avaient<br />

refusé et perdu le Royaume des Cieux. Dieu a<br />

tant aimé le monde ! Souviens t-en mon coeur et<br />

affermis-toi par ces paroles. Face à cette puissante<br />

bannière les portes de l’enfer elles-mêmes se<br />

mettent à trembler.<br />

Saisissez, attrapez de vos mains fidèles le salut !<br />

Jésus vous donne son royaume et n’attend de vous<br />

qu’une chose : croyez fidèlement en lui jusqu’au<br />

bout.<br />

5


6<br />

5. Choral<br />

Herzlich lieb hab ich dich, o Herr.<br />

Ich bitt, wollst sein von mir nicht fern<br />

Mit deiner Hülf und Gnaden.<br />

Die ganze Welt erfreut mich nicht,<br />

Nach Himml und Erden frag ich nicht,<br />

Wenn ich dich nur kann haben.<br />

Und wenn mir gleich mein Herz zerbricht,<br />

So bist du doch mein Zuversicht,<br />

Mein Heil und meines Herzens Trost,<br />

Der mich durch sein Blut hat erlöst.<br />

Herr Jesu Christ,<br />

Mein Gott und Herr, mein Gott und Herr,<br />

In Schanden laß mich nimmermehr !<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, Cor da caccia<br />

I/II, hautbois I/II, taille, violon ripieno I/II, viole<br />

di ripieno, violon concertant I-III, viole concertant<br />

I-III, violoncelle concertant I-III, continuo (+<br />

basson, violone, orgue)<br />

BWV 175<br />

Er rufet seinen Schafen mit Namen<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Er rufet seinen Schafen mit Namen und führet<br />

sie hinaus.<br />

. Air (alto)<br />

Komm, leite mich,<br />

Es sehnet sich<br />

Mein Geist auf grüner Weide !<br />

Mein Herze schmacht,<br />

Ächzt Tag und Nacht,<br />

Mein Hirte, meine Freude.<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

Wo find ich dich ?<br />

Ach, wo bist du verborgen ?<br />

O ! Zeige dich mir bald !<br />

Ich sehne mich.<br />

Brich an, erwünschter Morgen !<br />

4. Air (ténor)<br />

Es dünket mich, ich seh dich kommen,<br />

Du gehst zur rechten Türe ein.<br />

Du wirst im Glauben aufgenommen<br />

Und mußt der wahre Hirte sein.<br />

Ich kenne deine holde Stimme,<br />

Die voller Lieb und Sanftmut ist,<br />

Daß ich im Geist darob ergrimme,<br />

Wer zweifelt, daß du Heiland seist.<br />

5. Récitatif (alto, basse)<br />

Alt : Sie vernahmen aber nicht, was es war, das er<br />

zu ihnen gesaget hatte.<br />

Baß : Ach ja ! Wir Menschen sind oftmals den<br />

Tauben zu vergleichen :<br />

Wenn die verblendete Vernunft nicht weiß, was er<br />

gesaget hatte.<br />

O ! Törin, merke doch, wenn Jesus mit dir spricht,<br />

Daß es zu deinem Heil geschicht.<br />

6. Air (basse)<br />

Öffnet euch, ihr beiden Ohren,<br />

Jesus hat euch zugeschworen,<br />

Daß er Teufel, Tod erlegt.<br />

Gnade, Gnüge, volles Leben<br />

Will er allen Christen geben,<br />

Wer ihm folgt, sein Kreuz nachträgt.<br />

7. Choral<br />

Nun, werter Geist, ich folg dir;<br />

Hilf, daß ich suche für und für<br />

Nach deinem Wort ein ander Leben,<br />

Das du mir willt aus Gnaden geben.<br />

Dein Wort ist ja der Morgenstern,<br />

Der herrlich leuchtet nah und fern.<br />

Drum will ich, die mich anders lehren,<br />

In Ewigkeit, mein Gott, nicht hören.<br />

Alleluja, alleluja !<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette I/II,<br />

flûte à bec I-III, violon I/II, alto, violoncelle piccolo<br />

solo, continuo<br />

BWV 176<br />

Es ist ein trotzig und verzagt Ding<br />

. Chœur<br />

Es ist ein trotzig und verzagt Ding um aller<br />

Menschen Herze.<br />

. Récitatif (alto)<br />

Ich meine, recht verzagt,<br />

Daß Nikodemus sich bei Tage nicht,<br />

Bei Nacht zu Jesu wagt.<br />

Die Sonne mußte dort bei Josua so lange<br />

Je t’aime de tout coeur, Seigneur. Je te demande de<br />

bien vouloir ne pas éloigner de moi ton aide et ta<br />

grâce. Le monde ne peut me réjouir, mais je n’en<br />

demande pas davantage au ciel et sur la terre, du<br />

moment que je t’ai.<br />

Même si mon coeur se brise, tu es mon espérance,<br />

mon salut et la consolation de mon coeur, toi qui<br />

m’as racheté par ton sang. Seigneur Jésus-Christ,<br />

mon Dieu, ne me laisse jamais dans la honte.<br />

Il appelle ses brebis par leurs noms.<br />

Il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent<br />

et les mène dehors. [Jn 0,3]<br />

Viens, conduis-moi, mon âme soupire après les<br />

verts pâturages ! Mon coeur gémit jour et nuit,<br />

mon berger, ma joie !<br />

Où puis-je te trouver ?<br />

Mais où donc es-tu caché ?<br />

Montre-toi bientôt ! Je languis après toi.<br />

Lève-toi matin tant souhaité !<br />

Il me semble que je te vois venir, tu entres par la<br />

bonne porte. Tu seras accueilli dans la foi. Tu dois<br />

être le bon berger. Je reconnais tellement ta voix<br />

ravissante, pleine d’amour et de douceur, que mon<br />

esprit enrage envers celui qui doute que tu sois<br />

le Sauveur.<br />

Alto : ils ne comprirent pas que c’étaient d’eux qu’il<br />

leur parlait (Jean 0, 0)<br />

Basse : Hélas, Oui ! nous sommes souvent semblables<br />

à des sourds lorsque notre sagesse aveuglée<br />

ne sait plus ce qu’il avait dit. Idiot, note bien que<br />

quand Jésus te parle, c’est ton salut qu’il te raconte.<br />

Ouvrez-vous toutes grandes, vous mes oreilles,<br />

Jésus vous a juré qu’il abattrait le diable et la mort.<br />

Il donnera à tous les siens, grâce, satisfaction et<br />

une vie complète. Celui qui le suit, suit sa croix.<br />

Maintenant, je te suis, esprit précieux;<br />

Aide-moi, à transformer sans cesse ma vie par ta<br />

parole que tu m’a accordée de ta grâce. Ta parole<br />

est bien l’étoile du matin qui resplendit, merveilleusement,<br />

au près comme au loin. Voilà pourquoi je<br />

ne veux pas entendre ceux qui m’enseignent autre<br />

chose. Pour l’éternité,<br />

Alléluia ! Alleluia !<br />

C’est une chose des plus certaines<br />

C’est une chose des plus certaines que le coeur de<br />

l’homme est fait d’entêtement et de découragement.<br />

C’est, me semble t-il, plein de crainte que Nicodème<br />

se risque de nuit plutôt que de jour auprès de Jésus.<br />

Josué, lui, devait attendre que le soleil s’arrête dans<br />

le ciel pour que la victoire fut totale. Nicodème


stille stehn,<br />

So lange bis der Sieg vollkommen war geschehn;<br />

Hier aber wünschet Nikodem : O säh ich sie zu<br />

Rüste gehn !<br />

3. Air (soprano)<br />

Dein sonst hell beliebter Schein<br />

Soll vor mich umnebelt sein,<br />

Weil ich nach dem Meister frage,<br />

Denn ich scheue mich bei Tage.<br />

Niemand kann die Wunder tun,<br />

Denn sein Allmacht und sein Wesen,<br />

Scheint, ist göttlich auserlesen,<br />

Gottes Geist muß auf ihm ruhn.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

So wundre dich, o Meister, nicht,<br />

Warum ich dich bei Nacht ausfrage !<br />

Ich fürchte, daß bei Tage<br />

Mein Ohnmacht nicht bestehen kann.<br />

Doch tröst ich mich, du nimmst mein Herz und<br />

Geist<br />

Zum Leben auf und an,<br />

Weil alle, die nur an dich glauben, nicht verloren<br />

werden.<br />

5. Air (alto)<br />

Ermuntert euch, furchtsam und schüchterne<br />

Sinne,<br />

Erholet euch, höret, was Jesus verspricht :<br />

Daß ich durch den Glauben den Himmel gewinne.<br />

Wenn die Verheißung erfüllend geschicht,<br />

Werd ich dort oben<br />

Mit Danken und Loben<br />

Vater, Sohn und Heilgen Geist<br />

Preisen, der dreieinig heißt.<br />

6. Choral<br />

Auf daß wir also allzugleich<br />

Zur Himmelspforten dringen<br />

Und dermaleinst in deinem Reich<br />

Ohn alles Ende singen,<br />

Daß du alleine König seist,<br />

Hoch über alle Götter,<br />

Gott Vater, Sohn und Heilger Geist,<br />

Der Frommen Schutz und Retter,<br />

Ein Wesen drei Personen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

hautbois da caccia I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 177<br />

Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ<br />

. Chœur<br />

Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ,<br />

Ich bitt, erhör mein Klagen,<br />

Verleih mir Gnad zu dieser Frist,<br />

Laß mich doch nicht verzagen;<br />

Den rechten Glauben, Herr, ich mein,<br />

Den wollest du mir geben,<br />

Dir zu leben,<br />

Meinm Nächsten nütz zu sein,<br />

Dein Wort zu halten eben.<br />

. Air (alto)<br />

Ich bitt noch mehr, o Herre Gott,<br />

Du kannst es mir wohl geben :<br />

Daß ich werd nimmermehr zu Spott,<br />

Die Hoffnung gib darneben,<br />

Voraus, wenn ich muß hier davon,<br />

Daß ich dir mög vertrauen<br />

Und nicht bauen<br />

Auf alles mein Tun,<br />

Sonst wird mich’s ewig reuen.<br />

3. Air (soprano)<br />

Verleih, daß ich aus Herzensgrund<br />

Mein’ Feinden mög vergeben,<br />

Verzeih mir auch zu dieser Stund,<br />

Gib mir ein neues Leben;<br />

Dein Wort mein Speis laß allweg sein,<br />

Damit mein Seel zu nähren,<br />

Mich zu wehren,<br />

Wenn Unglück geht daher,<br />

Das mich bald möcht abkehren.<br />

4. Air (ténor)<br />

Laß mich kein Lust noch Furcht von dir<br />

In dieser Welt abwenden.<br />

Beständigsein ans End gib mir,<br />

Du hast’s allein in Händen;<br />

Und wem du’s gibst, der hat’s umsonst :<br />

Es kann niemand ererben<br />

Noch erwerben<br />

Durch Werke deine Gnad,<br />

Die uns errett’ vom Sterben.<br />

5. Choral<br />

Ich lieg im Streit und widerstreb,<br />

pense lui : « pourvu que le soleil soit couché ! »<br />

Que ta lumière, habituellement tant aimée, se voile<br />

maintenant pour moi afin que je puisse t’interroger,<br />

ce que je crains de faire en plein jour. Nul ne<br />

peut accomplir les miracles qui témoignent de la<br />

toute puissance de son être sans que Dieu l’ait élu<br />

et que l’esprit de Dieu ne repose sur lui.<br />

Ne t’étonne donc pas, maître, que je t’interroge<br />

de nuit ! Je crains que de jour mon impuissance<br />

ne puisse soutenir l’épreuve. Mais je me console<br />

pourtant puisque tu prends mon coeur et mon<br />

esprit pour la vie puisque tous ceux qui croient en<br />

toi ne seront pas perdus.<br />

Ranimez-vous, esprits craintifs et timides,<br />

Reprenez-vous, écoutez ce que Jésus promet : c’est<br />

pas la foi que je gagnerai le ciel. Si cette promesse<br />

s’accomplit, là-haut, je glorifierai en actions de grâces<br />

et de louanges, le Père, le Fils et le Saint-Esprit<br />

qu’on appelle la Trinité.<br />

Ainsi nous pousserons bientôt la porte du ciel et<br />

chanterons indéfiniment dans ton Royaume que<br />

tu es l’unique roi bien au dessus de tous les Dieux.<br />

Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, protecteur<br />

et sauveur des croyants fidèles, trois personnes,<br />

un seul être.<br />

Je t’appelle, Seigneur Jésus-Christ<br />

Je t’appelle, Seigneur Jésus-Christ<br />

Je t’en prie, écoute ma plainte.<br />

Fais-moi grâce à présent,<br />

Ne me laisse pas perdre courage;<br />

cette foi véritable, Seigneur, tu voulais, je crois, me<br />

la donner, afin que je vive pour toi,<br />

que je sois utile à mon prochain<br />

Et que je garde ta parole.<br />

Je t’en demande encore davantage, Seigneur Dieu<br />

et tu peux me le donner afin que je ne devienne<br />

jamais objet de dérision; donne-moi l’espérance,<br />

laquelle, au moment où je devrais partir, me<br />

permettra de ne me fonder que sur toi et non de<br />

construire sur toutes mes oeuvres dont je n’ai qu’à<br />

me repentir.<br />

Permets- moi de pouvoir pardonner de tout mon<br />

coeur à mes ennemis, pardonne-moi aussi à ce<br />

moment là, donne-moi une vie nouvelle. Laisse<br />

ta parole être toujours ma nourriture qui me permette<br />

de ravitailler mon âme quand elle devra me<br />

défendre de l’infortune qui vient et qui voudrait<br />

bien me détourner.<br />

Ne laisse dans ce monde aucun plaisir ni aucune<br />

crainte me détourner de toi. Donne-moi d’être<br />

constant jusqu’à la fin, seul, tu as ce pouvoir dans<br />

tes mains et celui à qui tu l’accordes le reçoit gratuitement.<br />

Nul ne peut en hériter ou s’en enrichir<br />

par ses ouvres mais seulement par ta grâce qui<br />

nous sauve de la mort.<br />

Je me débats dans les combats et les conflits,<br />

7


Hilf, o Herr Christ, dem Schwachen !<br />

An deiner Gnad allein ich kleb,<br />

Du kannst mich stärker machen.<br />

Kömmt nun Anfechtung, Herr, so wehr,<br />

Daß sie mich nicht umstoßen.<br />

Du kannst maßen,<br />

Daß mir’s nicht bring Gefahr;<br />

Ich weiß, du wirst’s nicht lassen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T. Choeur : S A T B, hautbois<br />

I/II, hautbois da caccia, basson, violon I/II, alto,<br />

continuo<br />

BWV 178<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält<br />

8<br />

. Chœur<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält,<br />

Wenn unsre Feinde toben,<br />

Und er unser Sach nicht zufällt<br />

Im Himmel hoch dort oben,<br />

Wo er Israel Schutz nicht ist<br />

Und selber bricht der Feinde List,<br />

So ist’s mit uns verloren.<br />

. Choral et Récitatif (alto)<br />

Was Menschenkraft und -witz anfäht,<br />

Soll uns billig nicht schrecken;<br />

Denn Gott der Höchste steht uns bei<br />

Und machet uns von ihren Stricken frei.<br />

Er sitzet an der höchsten Stätt,<br />

Er wird ihrn Rat aufdecken.<br />

Die Gott im Glauben fest umfassen,<br />

Will er niemals versäumen noch verlassen;<br />

Er stürzet der Verkehrten Rat<br />

Und hindert ihre böse Tat.<br />

Wenn sie’s aufs klügste greifen an,<br />

Auf Schlangenlist und falsche Ränke sinnen,<br />

Der Bosheit Endzweck zu gewinnen;<br />

So geht doch Gott ein ander Bahn :<br />

Er führt die Seinigen mit starker Hand,<br />

Durchs Kreuzesmeer, in das gelobte Land,<br />

Da wird er alles Unglück wenden.<br />

Es steht in seinen Händen.<br />

3. Air (basse)<br />

Gleichwie die wilden Meereswellen<br />

Mit Ungestüm ein Schiff zerschellen,<br />

So raset auch der Feinde Wut<br />

Und raubt das beste Seelengut.<br />

Sie wollen Satans Reich erweitern,<br />

Und Christi Schifflein soll zerscheitern.<br />

4. Choral (ténor)<br />

Sie stellen uns wie Ketzern nach,<br />

Nach unserm Blut sie trachten;<br />

Noch rühmen sie sich Christen auch,<br />

Die Gott allein groß achten.<br />

Ach Gott, der teure Name dein<br />

Muß ihrer Schalkheit Deckel sein,<br />

Du wirst einmal aufwachen.<br />

5. Choral et Récitatif (basse) T A<br />

Aufsperren sie den Rachen weit,<br />

Baß : Nach Löwenart mit brüllendem Getöne;<br />

Sie fletschen ihre Mörderzähne<br />

Und wollen uns verschlingen.<br />

Tenor : Jedoch,<br />

Lob und Dank sei Gott allezeit;<br />

Tenor : Der Held aus Juda schützt uns noch,<br />

Es wird ihn’ nicht gelingen.<br />

Alt Sie werden wie die Spreu vergehn,<br />

Wenn seine Gläubigen wie grüne Bäume stehn.<br />

Er wird ihrn Strick zerreißen gar und stürzen ihre<br />

falsche Lahr.<br />

Baß : Gott wird die törichten Propheten<br />

Mit Feuer seines Zornes töten<br />

Und ihre Ketzerei verstören.<br />

Sie werden’s Gott nicht wehren.<br />

6. Air (ténor)<br />

Schweig, schweig nur, taumelnde Vernunft !<br />

Sprich nicht : Die Frommen sind verlorn,<br />

Das Kreuz hat sie nur neu geborn.<br />

Denn denen, die auf Jesum hoffen,<br />

Steht stets die Tür der Gnaden offen;<br />

Und wenn sie Kreuz und Trübsal drückt,<br />

So werden sie mit Trost erquickt.<br />

7. Chœur<br />

Die Feind sind all in deiner Hand,<br />

Darzu all ihr Gedanken;<br />

Ihr Anschläg sind dir, Herr, bekannt,<br />

Hilf nur, daß wir nicht wanken.<br />

Vernunft wider den Glauben ficht,<br />

Aufs Künftge will sie trauen nicht,<br />

Da du wirst selber trösten.<br />

Den Himmel und auch die Erden<br />

Hast du, Herr Gott, gegründet;<br />

Dein Licht laß uns helle werden,<br />

Das Herz uns werd entzündet<br />

In rechter Lieb des Glaubens dein,<br />

Seigneur, aide les faibles !<br />

Je ne m’accroche qu’à ta grâce, tu peux me rendre<br />

plus fort. Que vienne seulement l’adversité,<br />

Seigneur, toi ma défense, tu peux veiller à ce qu’elle<br />

ne me mette pas trop en danger, je sais que tu<br />

peux le faire.<br />

Quand Dieu ne se tient pas près de nous<br />

Là, où Dieu ne se tient pas près de nous quand nos<br />

ennemis se déchaînent et qu’il ne s’intéresse pas à<br />

notre cause, là où il n’est pas le protecteur d’Israël<br />

et là où il ne déjoue pas les pièges de l’ennemi, alors<br />

là nous sommes perdus.<br />

Ce que la force de l’homme et sa ruse attisent ne<br />

doit pas raisonnablement nous effrayer : car Dieu<br />

le Très-Haut se tient près de nous et nous libère<br />

de leurs filets.<br />

Il siège dans les plus hauts lieux et saura découvrir<br />

leurs projets. Jamais, il n’oubliera, ni n’abandonnera<br />

ceux qui croient fermement en lui. Il ruine les<br />

intentions des méchants et fait obstacle à leurs<br />

mauvaises actions quand ils s’attachent de toute<br />

leur intelligence, à méditer leurs fausses intrigues<br />

avec la ruse du serpent pour obtenir la victoire<br />

finale de la méchanceté. Dieu, lui emprunte une<br />

toute autre voie; d’une main puissante, il conduit<br />

les siens au travers de la mer des souffrances jusqu’à<br />

la terre promise, Là il écartera tout malheur.<br />

Cela est dans<br />

ses mains.<br />

De la même façon que les vagues sauvages de<br />

la mer engloutissent un bateau avec violence, la<br />

colère de l’ennemi fait rage et s’empare de l’âme la<br />

meilleure. Elle veut agrandir le royaume de Satan<br />

et le frêle esquif du Christ doit sombrer.<br />

Ils nous persécutent comme des hérétiques et n’ont<br />

pour but que de faire couler notre sang alors même<br />

qu’ils se disent aussi chrétiens, et de surcroît les<br />

seuls qui savent bien adorer Dieu. Seigneur, un<br />

nom aussi précieux que le tien, sert de couvercle à<br />

leurs ignominies,<br />

Tu te lèveras un jour.<br />

Ils ouvrent toute grande leurs gueules<br />

Basse : A la manière d’un lion qui pousse des<br />

rugissements, ils montrent des dents et veulent<br />

nous dévorer.<br />

Ténor : Cependant,<br />

Louanges et grâces soient rendues à Dieu<br />

en tout temps !<br />

Ténor : Le héros de Judée nous protège encore et<br />

ils n’arriveront pas à leurs fins !<br />

Alto : Ils passeront comme l’ivraie lorsque ceux<br />

qui croient en lui se dresseront comme des arbres<br />

verdoyants.<br />

Il déchirera leurs filets et anéantira leur égarement.<br />

Basse : Dieu fera périr les faux prophètes par le feu<br />

de sa colère et il extirpera leur hérésie.<br />

Ils ne pourront plus s’opposer à Dieu.<br />

Tais-toi, tais-toi, sagesse branlante !<br />

Ne dis pas : les croyants sont perdus, la croix les a<br />

seulement fait renaître. Car pour ceux qui espèrent<br />

en Jésus, la porte de la grâce se tient constamment<br />

ouverte; et si la croix et l’abattement les accablent,<br />

ils seront immédiatement réconfortés.<br />

Les ennemis sont tous dans ta main ainsi que<br />

toutes leurs pensées.<br />

Leurs coups te sont tous connus, Seigneur, aidenous<br />

seulement pour que nous ne sombrions pas.<br />

La fausse sagesse lutte contre la foi, elle ne veut<br />

pas faire confiance à l’avenir car là tu restes le seul<br />

consolateur.<br />

Tu as fondé le ciel mais aussi la terre, Seigneur<br />

Dieu; ta lumière nous éclaire et notre coeur est<br />

embrasé par l’amour clair de la foi qui demeure<br />

constant jusqu’à la fin. Le monde peut toujours<br />

murmurer.


Bis an das End beständig sein.<br />

Die Welt laß immer murren.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, cor, hautbois I/<br />

II, hautbois d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 179<br />

Siehe zu, daß deine Gottesfurcht nicht Heuchelei<br />

sei<br />

. Chœur<br />

Siehe zu, daß deine Gottesfurcht nicht Heuchelei<br />

sei, und diene Gott nicht mit falschem Herzen !<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Das heutge Christentum<br />

Ist leider schlecht bestellt :<br />

Die meisten Christen in der Welt<br />

Sind laulichte Laodicäer<br />

Und aufgeblasne Pharisäer,<br />

Die sich von außen fromm bezeigen<br />

Und wie ein Schilf den Kopf zur Erde beugen,<br />

Im Herzen aber steckt ein stolzer Eigenruhm;<br />

Sie gehen zwar in Gottes Haus<br />

Und tun daselbst die äußerlichen Pflichten,<br />

Macht aber dies wohl einen Christen aus ?<br />

Nein, Heuchler könnens auch verrichten.<br />

3. Air (ténor)<br />

Falscher Heuchler Ebenbild<br />

Können Sodomsäpfel heißen,<br />

Die mit Unflat angefüllt<br />

Und von außen herrlich gleißen.<br />

Heuchler, die von außen schön,<br />

Können nicht vor Gott bestehn.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Wer so von innen wie von außen ist,<br />

Der heißt ein wahrer Christ.<br />

So war der Zöllner in dem Tempel,<br />

Der schlug in Demut an die Brust,<br />

Er legte sich nicht selbst ein heilig Wesen bei;<br />

Und diesen stelle dir,<br />

O Mensch, zum rühmlichen Exempel<br />

In deiner Buße für;<br />

Bist du kein Räuber, Ehebrecher,<br />

Kein ungerechter Ehrenschwächer,<br />

Ach bilde dir doch ja nicht ein,<br />

Du seist deswegen engelrein !<br />

Bekenne Gott in Demut deine Sünden,<br />

So kannst du Gnad und Hilfe finden !<br />

5. Air (soprano)<br />

Liebster Gott, erbarme dich,<br />

Laß mir Trost und Gnad erscheinen !<br />

Meine Sünden kränken mich<br />

Als ein Eiter in Gebeinen,<br />

Hilf mir, Jesu, Gottes Lamm,<br />

Ich versink im tiefen Schlamm !<br />

6. Choral<br />

Ich armer Mensch, ich armer Sünder<br />

Steh hier vor Gottes Angesicht.<br />

Ach Gott, ach Gott, verfahr gelinder<br />

Und geh nicht mit mir ins Gericht !<br />

Erbarme dich, erbarme dich,<br />

Gott, mein Erbarmer, über mich !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

hautbois da caccia I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 180<br />

Schmücke dich, o liebe Seele<br />

. Chœur<br />

Schmücke dich, o liebe Seele,<br />

Laß die dunkle Sündenhöhle,<br />

Komm ans helle Lieht gegangen,<br />

Fange herrlich an zu prangen;<br />

Denn der Herr voll Heil und Gnaden<br />

Läßt dich itzt zu Gaste laden.<br />

Der den Himmel kann verwalten,<br />

Will selbst Herberg in dir halten.<br />

. Air (ténor)<br />

Ermuntre dich : dein Heiland klopft,<br />

Ach, öffne bald die Herzenspforte !<br />

Ob du gleich in entzückter Lust<br />

Nur halb gebrochne Freudenworte<br />

Zu deinem Jesu sagen mußt.<br />

3. Récitatif et Choral (soprano)<br />

Wie teuer sind des heilgen Mahles Gaben !<br />

Sie finden ihresgleichen nicht.<br />

Was sonst die Welt<br />

Vor kostbar hält,<br />

Sind Tand und Eitelkeiten;<br />

Ein Gotteskind wünscht diesen Schatz zu haben<br />

Und spricht :<br />

Veille à ce que ta crainte de Dieu ne soit pas<br />

qu’hypocrisie<br />

Veille à ce que ta crainte de Dieu ne soit pas<br />

qu’hypocrisie et ne le serve pas avec un coeur<br />

mensonger.<br />

Hélas la chrétienté d’aujourd’hui est dans un bien<br />

triste état : la plupart des chrétiens dans le monde<br />

sont d’inconstants laodicéens et des pharisiens<br />

gonflés qui paraissent très pieux à l’extérieur,<br />

qui inclinent la tête contre terre comme le fait le<br />

roseau, mais leur coeur cache un terrible égoïsme.<br />

Ils vont continuellement au temple et y font<br />

nombreux devoirs apparents, mais est-ce cela être<br />

chrétien ? Certes non, les hypocrites peuvent en<br />

faire autant.<br />

La meilleure image pour les hypocrites pourrait<br />

s’appeler «Pomme de Sodome» qui brille magnifiquement<br />

à l’extérieur et qui est pleine de rien !<br />

Les hypocrites, si beaux d’apparence, ne peuvent<br />

abuser Dieu.<br />

Celui qui est à l’intérieur comme il est à l’extérieur,<br />

celui-là est un vrai chrétien. Tout comme le péager<br />

au Temple qui se frappait humblement la poitrine,<br />

il ne se prenait pas pour un saint. Et c’est lui que<br />

tu dois prendre pour exemple pour ta repentance.<br />

Certes, tu n’es pas un voleur, un adultère, tu n’es pas<br />

un calomniateur injuste, mais ne crois pas pour<br />

autant que tu es pur comme<br />

un ange !<br />

Confesse tes péchés devant Dieu humblement et<br />

ainsi tu pourras trouver grâce et secours !<br />

Ô mon Dieu, pardonne-moi, laisse apparaître<br />

consolation et grâce pour moi !<br />

Mes péchés me rendent malade comme un ulcère<br />

sur mes os, aide-moi, Jésus, agneau de Dieu, je<br />

m’enfonce dans une boue profonde !<br />

Le pauvre homme et pécheur que je suis se tient<br />

devant la face de Dieu. Ô Dieu, agit avec tendresse,<br />

et ne me traîne pas en jugement !<br />

Pardonne-moi, pardonne-moi, Dieu, mon<br />

rédempteur !<br />

Orne-toi, ô mon âme<br />

Orne-toi, ô mon âme, laisse donc les coins sombres<br />

du péché et entre dans la pleine lumière.<br />

Commence à briller magnifiquement. Car le<br />

Seigneur, plein de salut et de grâce t’accueille<br />

maintenant comme invitée.<br />

Celui qui peut administrer le ciel, veut t’accueillir<br />

lui-même et tenir son auberge en toi.<br />

Réjouis-toi : ton sauveur frappe à la porte, allez,<br />

ouvre-lui celle de ton coeur ! Même si dans une<br />

émotion si intense tu ne trouves à dire à Jésus que<br />

des paroles de joie maladroites.<br />

Combien sont précieux les dons distribués<br />

à la Sainte Cène ! Ils n’ont pas leurs pareils.<br />

Aujourd’hui, ce qui a du prix dans ce monde est<br />

frivolité et futilité.<br />

Un enfant de Dieu ne souhaite qu’avoir un vrai<br />

trésor et il dit : Ami des hommes comme mon<br />

coeur est affamé de tes bontés ! Je me soigne<br />

9


30<br />

Ach, wie hungert mein Gemüte,<br />

Menschenfreund, nach deiner Güte !<br />

Ach, wie pfleg ich oft mit Tränen<br />

Mich nach dieser Kost zu sehnen !<br />

Ach, wie pfleget mich zu dürsten<br />

Nach dem Trank des Lebensfürsten !<br />

Wünsche stets, daß mein Gebeine<br />

Sich durch Gott mit Gott vereine.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

Mein Herz fühlt in sich Furcht und Freude;<br />

Es wird die Furcht erregt<br />

Wenn es die Hoheit überlegt<br />

Wenn es sich nicht in das Geheimnis findet,<br />

Noch durch Vernunft dies hohe Werk ergründet.<br />

Nur Gottes Geist kann durch sein Wort uns lehren,<br />

Wie sich allhier die Seelen nähren,<br />

Die sich im Glauben zugeschickt.<br />

Die Freude aber wird gestärket,<br />

Wenn sie des Heilands Herz erblickt<br />

Und seiner Liebe Größe merket.<br />

5. Air (soprano)<br />

Lebens Sonne, Licht der Sinnen,<br />

Herr, der du mein alles bist !<br />

Du wirst meine Treue sehen<br />

Und den Glauben nicht verschmähen,<br />

Der noch schwach und furchtsam ist.<br />

6. Récitatif (basse)<br />

Herr, laß an mir dein treues Lieben,<br />

So dich vom Himmel abgetrieben,<br />

Ja nicht vergeblich sein !<br />

Entzünde du in Liebe meinen Geist,<br />

Daß er sich nur nach dem, was himmlisch heißt,<br />

Im Glauben lenke<br />

Und deiner Liebe stets gedenke.<br />

7. Choral<br />

Jesu, wahres Brot des Lebens,<br />

Hilf, daß ich doch nicht vergebens<br />

Oder mir vielleicht zum Schaden<br />

Sei zu deinem Tisch geladen.<br />

Laß mich durch dies Seelenessen<br />

Deine Liebe recht ermessen,<br />

Daß ich auch, wie itzt auf Erden,<br />

Mög ein Gast im Himmel werden.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, flauto I/II,<br />

traverso, hautbois, hautbois da caccia, violon I/II,<br />

alto, violoncelle piccolo, continuo<br />

BWV 181<br />

Leichtgesinnte Flattergeister<br />

. Air (basse)<br />

Leichtgesinnte Flattergeister<br />

Rauben sich des Wortes Kraft.<br />

Belial mit seinen Kindern<br />

Suchet ohnedem zu hindern,<br />

Daß es keinen Nutzen schafft<br />

. Récitatif (alto)<br />

O unglückselger Stand verkehrter Seelen,<br />

So gleichsam an dem Wege sind;<br />

Und wer will doch des Satans List erzählen,<br />

Wenn er das Wort dem Herzen raubt,<br />

Das, am Verstande blind,<br />

Den Schaden nicht versteht noch glaubt.<br />

Es werden Felsenherzen,<br />

So boshaft widerstehn,<br />

Ihr eigen Heil verscherzen<br />

Und einst zugrunde gehn.<br />

Es wirkt ja Christi letztes Wort,<br />

Daß Felsen selbst zerspringen;<br />

Des Engels Hand bewegt des Grabes Stein,<br />

Ja, Mosis Stab kann dort<br />

Aus einem Berge Wasser bringen.<br />

Willst du, o Herz, noch härter sein ?<br />

3. Air (ténor)<br />

Der schädlichen Dornen unendliche Zahl,<br />

Die Sorgen der Wollust, die Schätze zu mehren,<br />

Die werden das Feuer der höllischen Qual<br />

In Ewigkeit nähren.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Von diesen wird die Kraft erstickt,<br />

Der edle Same liegt vergebens,<br />

Wer sich nicht recht im Geiste schickt,<br />

Sein Herz beizeiten<br />

Zum guten Lande zu bereiten,<br />

Daß unser Herz die Süßigkeiten schmecket,<br />

So uns dies Wort entdecket,<br />

Die Kräfte dieses und des künftgen Lebens.<br />

5. Chœur<br />

Laß, Höchster, uns zu allen Zeiten<br />

Des Herzens Trost, dein heilig Wort.<br />

tellement souvent avec des larmes en aspirant vers<br />

ce but ! Maintenant je me soigne en ayant soif de la<br />

boisson du prince de la vie ! Je souhaite continuellement<br />

que mon corps s’unisse en Dieu par Dieu.<br />

Mon coeur ressent à la fois de la crainte et de la<br />

joie. Il ressent de la crainte quand il regarde à la<br />

grandeur et qu’il ne comprend ni par le mystère<br />

ni par la raison cette si grande oeuvre. Seul l’esprit<br />

de Dieu peut nous le faire concevoir par sa<br />

parole. Comment se nourrissent <strong>ici</strong> les âmes qui<br />

se ferment à la foi. La joie ne peut s’accroître que<br />

si elle regarde au coeur du Sauveur et remarque la<br />

grandeur de son amour.<br />

Soleil de la vie et lumière des sens, Seigneur,<br />

tu es tout pour moi !<br />

Tu verras ma fidélité et ne mépriseras pas ma foi<br />

encore bien faible et craintive.<br />

Seigneur, fais que ton amour fidèle qui t’a jeté du<br />

ciel, ne soit pas inutile ! Enflamme mon esprit<br />

d’amour afin qu’il se dirige uniquement dans la<br />

foi de ce qui vient du ciel et qu’il se souvienne<br />

toujours de ton amour.<br />

Jésus, vrai pain de vie, aide-moi, que je ne sois pas<br />

invité à ta table en vain ou peut-être même pour<br />

mon tort. Fais-moi mesurer comme il se doit par<br />

ce repas des âmes, ton véritable amour afin que je<br />

sois moi aussi comme maintenant sur cette terre,<br />

l’invité du ciel.<br />

Les esprits inconstants et insouciants<br />

Les esprits inconstants et insouciants se privent<br />

de la force de la parole. Bélial et ses enfants<br />

cherchent en outre sans cesse à empêcher qu’elle<br />

soit profitable.<br />

Malheureux endroit pour les âmes insensées que<br />

d’être sur le chemin. Qui alors leurs racontera la<br />

ruse de Satan qui vole la parole de leurs coeurs,<br />

là aveugles à toute compréhension, ils ne peuvent<br />

ni comprendre, ni croire le dommage subi. Ils<br />

deviennent des coeurs de pierre et s’opposent<br />

méchamment, ils gâchent leur propre salut et<br />

un jour sombrent dans l’abîme. L’ultime parole<br />

du Christ ne peut-elle pas faire éclater le rocher<br />

lui-même ? La main de l’ange soulève bien la pierre<br />

du tombeau et le bâton de Moïse peut faire jaillir<br />

de l’eau du rocher. Veux-tu, ô coeur être encore<br />

plus dur ?<br />

Les épines malfaisantes et innombrables, les<br />

soucis de la volupté, multiplient les trésors qui<br />

alimenteront le feu des souffrances infernales pour<br />

l’éternité.<br />

La noble semence est semée en pure perte, sa<br />

croissance est étouffée, si, en pensée, on ne prépare<br />

à temps son coeur à la bonne terre afin que notre<br />

coeur goûte les douceurs que cette parole nous<br />

fait découvrir, les ressources de cette vie et de la<br />

vie future.<br />

Donne-nous en tout temps, Dieu, ta parole sainte,<br />

la consolation de nos coeurs.


Du kannst nach deiner Allmachtshand<br />

Allein ein fruchtbar gutes Land<br />

In unsern Herzen zubereiten.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, trompette,<br />

traverso, hautbois, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 182<br />

Himmelskönig, sei willkommen<br />

. Sonata<br />

. Chœur<br />

Himmelskönig, sei willkommen,<br />

Laß auch uns dein Zion sein !<br />

Komm herein,du hast uns das Herz genommen.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Siehe, ich komme, im Buch ist von mir geschrieben;<br />

deinen Willen, mein Gott, tu ich gerne.<br />

4. Air (basse)<br />

Starkes Lieben,<br />

Das dich, großer Gottessohn,<br />

Von dem Thron<br />

Deiner Herrlichkeit getrieben,<br />

Daß du dich zum Heil der Welt<br />

Als ein Opfer vorgestellt,<br />

Daß du dich mit Blut verschrieben.<br />

5. Air (alto)<br />

Leget euch dem Heiland unter,<br />

Herzen, die ihr christlich seid !<br />

Tragt ein unbeflecktes Kleid<br />

Eures Glaubens ihm entgegen,<br />

Leib und Leben und Vermögen<br />

Sei dem König itzt geweiht.<br />

6. Air (ténor)<br />

Jesu, laß durch Wohl und Weh<br />

Mich auch mit dir ziehen !<br />

Schreit die Welt nur «Kreuzige !»,<br />

So laß mich nicht fliehen,<br />

Herr, von deinem Kreuzpanier;<br />

Kron und Palmen find ich hier.<br />

7. Choral<br />

Jesu, deine Passion<br />

Ist mir lauter Freude,<br />

Deine Wunden, Kron und Hohn<br />

Meines Herzens Weide;<br />

Meine Seel auf Rosen geht,<br />

Wenn ich dran gedenke,<br />

In dem Himmel eine Stätt<br />

Uns deswegen schenke.<br />

8. Chœur<br />

So lasset uns gehen in Salem der Freuden,<br />

Begleitet den König in Lieben und Leiden.<br />

Er gehet voran und öffnet die Bahn.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, flauto, violon<br />

I/II, alto I/II, continuo<br />

BWV 183<br />

Sie werden euch in den Bann tun<br />

. Récitatif (basse)<br />

Sie werden euch in den Bann tun, es kömmt aber<br />

die Zeit, daß, wer euch tötet, wird meinen, er tue<br />

Gott einen Dienst daran.<br />

. Air (ténor)<br />

Ich fürchte nicht des Todes Schrecken,<br />

Ich scheue ganz kein Ungemach.<br />

Denn Jesus’ Schutzarm wird mich decken,<br />

Ich folge gern und willig nach;<br />

Wollt ihr nicht meines Lebens schonen<br />

Und glaubt, Gott einen Dienst zu tun,<br />

Er soll euch selber noch belohnen,<br />

Wohlan, es mag dabei beruhn.<br />

3. Récitatif (alto)<br />

Ich bin bereit, mein Blut und armes Leben<br />

Vor dich, mein Heiland, hinzugeben,<br />

Mein ganzer Mensch soll dir gewidmet sein;<br />

Ich tröste mich, dein Geist wird bei mir stehen,<br />

Gesetzt, es sollte mir vielleicht zuviel geschehen.<br />

4. Air (soprano)<br />

Höchster Tröster, Heilger Geist,<br />

Der du mir die Wege weist,<br />

Darauf ich wandeln soll,<br />

Hilf meine Schwachheit mit vertreten,<br />

Denn von mir selbst kann ich nicht beten,<br />

Ich weiß, du sorgest vor mein Wohl !<br />

Tu peux toi-même de ta main toute puissante<br />

préparer une bonne terre fertile dans nos coeurs.<br />

Roi du ciel soit le bienvenu<br />

Roi du ciel soit le bienvenu,<br />

Soyons, nous aussi ton peuple de Sion<br />

Entre donc, tu t’es emparé de nos cœurs.<br />

Vois : « je viens », comme il est écrit<br />

(Zacharie 9,9). Ta volonté, mon Dieu, je l’accomplis<br />

volontiers.<br />

C’est la force de ton amour qui t’a exilé de ton trône<br />

de majesté, toi le Fils de Dieu.<br />

Voilà pourquoi tu t’es offert en sacrifice,<br />

Pour le salut du Monde en le signant de ton sang.<br />

Attachez- vous au Sauveur, vous les coeurs<br />

chrétiens !<br />

Portez le vêtement immaculé de votre foi pour le<br />

rencontrer, que vos corps, vos vies et vos forces<br />

soient désormais consacrés au roi.<br />

Jésus, laisse-moi donc m’attacher à tes pas pour le<br />

meilleur et pour le pire !<br />

Quand le monde entier ne sait que crier «Crucifiele»,<br />

ne permets pas que je prenne la fuite, ni que<br />

j’abandonne la bannière de ta croix;<br />

C’est là que je trouverai couronne et rameaux.<br />

Jésus, ta passion signifie pour moi l’allégresse,<br />

et mon coeur se repaît de tes blessures, de ta<br />

couronne et des outrages que tu as subis;<br />

Mon âme glisse sur un tapis de roses lorsqu’il m’en<br />

souvient. Offre-moi donc, pour cela même,<br />

Une place au ciel.<br />

Aussi allons à Jérusalem, cité des joies.<br />

Accompagnons le Roi dans l’amour comme dans la<br />

souffrance, il va devant et ouvre la voie.<br />

Ils vous excluront des synagogues<br />

Ils vous excluront des synagogues et même l’heure<br />

viendra où quiconque vous fera mourir, croira<br />

rendre grâce à Dieu.<br />

Je ne crains pas les terreurs de la mort. Je ne<br />

souffre d’aucun tourment. Car le bras protecteur<br />

de Jésus veille sur moi, je le suis volontiers et<br />

délibérément. Si vous ne voulez pas me laisser ma<br />

vie et croyez en me l’ôtant rendre service à Dieu,<br />

il saura lui même vous en récompenser. Très bien,<br />

restons en là.<br />

Je suis prêt à donner mon sang et ma pauvre vie<br />

pour toi, mon Sauveur car toute ma personne doit<br />

t’être consacrée. Je suis sur que ton Esprit restera<br />

près de moi en supposant qu’il puisse m’arriver<br />

tant de malheurs.<br />

Grand consolateur, Esprit Saint, toi qui me montre<br />

le chemin où je dois marcher, aide ma faiblesse<br />

en me représentant, car de moi-même je ne sais<br />

pas te prier et je sais que tu ne te soucies que de<br />

mon bien.<br />

3


3<br />

5. Choral<br />

Du bist ein Geist, der lehret,<br />

Wie man recht beten soll;<br />

Dein Beten wird erhöret,<br />

Dein Singen klinget wohl.<br />

Es steigt zum Himmel an,<br />

Es steigt und läßt nicht abe,<br />

Bis der geholfen habe,<br />

Der allein helfen kann.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois<br />

d’amour I/II, hautbois da caccia I/II, violon I/II,<br />

alto, violoncelle piccolo, continuo<br />

BWV 184<br />

Erwünschtes Freudenlicht<br />

. Récitatif (ténor)<br />

Erwünschtes Freudenlicht,<br />

Das mit dem neuen Bund anbricht<br />

Durch Jesum, unsern Hirten !<br />

Wir, die wir sonst in Todes Tälern irrten,<br />

Empfinden reichlich nun,<br />

Wie Gott zu uns den längst erwünschten<br />

Hirten sendet,<br />

Der unsre Seele speist<br />

Und unsern Gang durch Wort und Geist<br />

Zum rechten Wege wendet.<br />

Wir, sein erwähltes Volk, empfinden seine Kraft;<br />

In seiner Hand allein ist, was uns Labsal schafft,<br />

Was unser Herze kräftig stärket.<br />

Er liebt uns, seine Herde,<br />

Die seinen Trost und Beistand merket.<br />

Er ziehet sie vom Eitlen, von der Erde,<br />

Auf ihn zu schauen<br />

Und jederzeit auf seine Huld zu trauen.<br />

O Hirte, so sich vor die Herde gibt,<br />

Der bis ins Grab und bis in Tod sie liebt !<br />

Sein Arm kann denen Feinden wehren,<br />

Sein Sorgen kann uns Schafe geistlich nähren,<br />

Ja, kömmt die Zeit, durchs finstre Tal zu gehen,<br />

So hilft und tröstet uns sein sanfter Stab.<br />

Drum folgen wir mit Freuden bis ins Grab.<br />

Auf ! Eilt zu ihm, verklärt vor ihm zu stehen.<br />

. Air (duo : soprano, alto)<br />

Gesegnete Christen, glückselige Herde,<br />

Kommt, stellt euch bei Jesu mit Dankbarkeit ein !<br />

Verachtet das Locken der schmeichlenden Erde,<br />

Daß euer Vergnügen vollkommen kann sein !<br />

3. Récitatif (ténor)<br />

So freuet euch, ihr auserwählten Seelen !<br />

Die Freude gründet sich in Jesu Herz.<br />

Dies Labsal kann kein Mensch erzählen.<br />

Die Freude steigt auch unterwärts<br />

Zu denen, die in Sündenbanden lagen,<br />

Die hat der Held aus Juda schon zuschlagen.<br />

Ein David steht uns bei.<br />

Ein Heldenarm macht uns von Feinden frei.<br />

Wenn Gott mit Kraft die Herde schützt,<br />

Wenn er im Zorn auf ihre Feinde blitzt,<br />

Wenn er den bittern Kreuzestod<br />

Vor sie nicht scheuet,<br />

So trifft sie ferner keine Not,<br />

So lebet sie in ihrem Gott erfreuet.<br />

Hier schmecket sie die edle Weide<br />

Und hoffet dort vollkommne Himmelsfreude.<br />

4. Air (ténor)<br />

Glück und Segen sind bereit,<br />

Die geweihte Schar zu krönen.<br />

Jesus bringt die güldne Zeit,<br />

Welche sich zu ihm gewöhnen.<br />

5. Choral<br />

Herr, ich hoff je, du werdest die<br />

In keiner Not verlassen,<br />

Die dein Wort recht als treue Knecht<br />

Im Herzn und Glauben fassen;<br />

Gibst ihn’ bereit die Seligkeit<br />

Und läßt sie nicht verderben.<br />

O Herr, durch dich bitt ich, laß mich<br />

Fröhlich und willig sterben.<br />

6. Chœur<br />

Guter Hirte, Trost der Deinen,<br />

Laß uns nur dein heilig Wort !<br />

Laß dein gnädig Antlitz scheinen,<br />

Bleibe unser Gott und Hort,<br />

Der durch allmachtsvolle Hände<br />

Unsern Gang zum Leben wende !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 185<br />

Barmherziges Herze der ewigen Liebe<br />

. Air (duo et choral : soprane, ténor)<br />

Tu es un Esprit qui nous apprend comment nous<br />

devons prier correctement; ta prière sera entendue,<br />

tes chants sonnent justes. Ils montent aux cieux, ils<br />

montent et ne cessent pas jusqu’à ce qu’il t’ait aidé,<br />

lui seul est ton secours.<br />

Lumière de joie tant désirée<br />

Lumière de joie tant désirée par laquelle commence<br />

la nouvelle alliance par Jésus, notre berger<br />

! Nous qui errions jusque là dans les vallées de<br />

la mort, nous ressentons à présent puissamment<br />

comment Dieu nous envoie le berger depuis<br />

si longtemps attendu, qui nourrit notre âme et<br />

aiguille notre marche dans la bonne voie par<br />

la parole et par l’Esprit. Nous, son peuple élu,<br />

ressentons sa puissance. Ce n’est que dans sa main<br />

que nous nous procurons les délices qui fortifient<br />

vigoureusement nos coeurs. Il nous aime, nous,<br />

son troupeau qui prenons garde à son réconfort et<br />

à son aide. Il vous détache des vanités de la terre<br />

pour mieux le voir et nous fier en tout temps à sa<br />

grâce. Berger qui se sacrifie pour son troupeau,<br />

qui l’aime jusque dans la tombe et dans la mort !<br />

Son bras peut nous défendre de nos ennemis, son<br />

souci est de donner à ses brebis leur nourriture<br />

spirituelle. Si l’heure vient de marcher dans la vallée<br />

de l’ombre de la mort, sa houlette nous rassure<br />

et nous réconforte. C’est pourquoi, nous le suivons<br />

avec joie jusqu’ au tombeau. Debout, hâtez-vous,<br />

tenez-vous éclairé devant lui !<br />

Chrétiens bénis, troupeau bienheureux, venez et<br />

répondez à l’appel de Jésus avec reconnaissance !<br />

Méprisez l’attrait du monde flatteu, que votre joie<br />

puisse être parfaite.<br />

Réjouissez-vous donc âmes choisies ! Votre joie se<br />

fonde sur le coeur de Jésus. Ce bonheur nul être<br />

humain ne saurait le décrire. La joie s’élève aussi<br />

vers ceux qui gisent dans les liens du péché que le<br />

héros de Juda a déjà tranchés. C’est un David qui<br />

se tient près de nous. Un bras héroïque qui nous<br />

libère de nos ennemis. Si Dieu protège avec force le<br />

troupeau, s’il foudroie leurs ennemis par sa colère,<br />

s’il ne s’effraie pas de la diff<strong>ici</strong>le mort sur la croix,<br />

aucun danger ne saurait atteindre son troupeau,<br />

il vit heureux avec son Dieu. Il savoure <strong>ici</strong>-bas la<br />

bonne pâture et espère là-bas les parfaites joies<br />

célestes.<br />

Bonheur et bénédiction sont prêtes à couronner la<br />

troupe bienheureuse. Jésus apporte l’âge d’or à ceux<br />

qui demeurent en lui.<br />

Seigneur, j’espère toujours que jamais tu n’abandonneras<br />

dans la détresse ceux qui comme de<br />

fidèles serviteurs, saisissent ta parole dans leur<br />

coeur et dans leur foi. Accorde-leur déjà la fél<strong>ici</strong>té<br />

et ne les laisse pas se corrompre. Seigneur, je te prie<br />

: laisse-moi mourir heureux et consentant.<br />

Bon berger, consolation des tiens, laisse-nous<br />

seulement ta parole ! Laisse briller ton regard<br />

favorable, reste notre Dieu et notre refuge qui<br />

conduit notre marche vers la vie avec des mains<br />

pleines de puissance.<br />

Coeur miséricordieux de l’amour éternel


Barmherziges Herze der ewigen Liebe,<br />

Errege, bewege mein Herze durch dich;<br />

Damit ich Erbarmen und Gütigkeit übe,<br />

O Flamme der Liebe, zerschmelze du mich !<br />

. Récitatif (alto)<br />

Ihr Herzen, die ihr euch<br />

In Stein und Fels verkehret,<br />

Zerfließt und werdet weich,<br />

Erwägt, was euch der Heiland lehret,<br />

Übt, übt Barmherzigkeit<br />

Und sucht noch auf der Erden<br />

Dem Vater gleich zu werden !<br />

Ach ! greifet nicht durch das verbotne Richten<br />

Dem Allerhöchsten ins Gericht,<br />

Sonst wird sein Eifer euch zernichten.<br />

Vergebt, so wird euch auch vergeben;<br />

Gebt, gebt in diesem Leben;<br />

Macht euch ein Kapital,<br />

Das dort einmal<br />

Gott wiederzahlt mit reichen Interessen;<br />

Denn wie ihr meßt, wird man euch wieder messen.<br />

3. Air (alto)<br />

Sei bemüht in dieser Zeit,<br />

Seele, reichlich auszustreuen,<br />

Soll die Ernte dich erfreuen<br />

In der reichen Ewigkeit,<br />

Wo, wer Gutes ausgesäet,<br />

Fröhlich nach den Garben gehet.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Die Eigenliebe schmeichelt sich !<br />

Bestrebe dich,<br />

Erst deinen Balken auszuziehen,<br />

Denn magst du dich um Splitter auch bemühen,<br />

Die in des Nächsten Augen sein.<br />

Ist gleich dein Nächster nicht vollkommen rein,<br />

So wisse, daß auch du kein Engel,<br />

Verbeßre deine Mängel !<br />

Wie kann ein Blinder mit dem andern<br />

Doch recht und richtig wandern ?<br />

Wie, fallen sie zu ihrem Leide<br />

Nicht in die Gruben alle beide ?<br />

5. Air (basse)<br />

Das ist der Christen Kunst :<br />

Nur Gott und sich erkennen,<br />

Von wahrer Liebe brennen,<br />

Nicht unzulässig richten,<br />

Noch fremdes Tun vernichten,<br />

Des Nächsten nicht vergessen,<br />

Mit reichem Maße messen :<br />

Das macht bei Gott und Menschen Gunst,<br />

Das ist der Christen Kunst.<br />

6. Choral<br />

Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ,<br />

Ich bitt, erhör mein Klagen,<br />

Verleih mir Gnad zu dieser Frist,<br />

Laß mich doch nicht verzagen;<br />

Den rechten Weg, o Herr, ich mein,<br />

Den wollest du mir geben,<br />

Dir zu leben,<br />

Mein’m Nächsten nütz zu sein,<br />

Dein Wort zu halten eben.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois (ou<br />

trompette), violon I/II, alto, continuo (+ basson)<br />

BWV 186<br />

Ärgre dich, o Seele, nicht<br />

. Chœur<br />

Ärgre dich, o Seele, nicht,<br />

Daß das allerhöchste Licht,<br />

Gottes Glanz und Ebenbild,<br />

Sich in Knechtsgestalt verhüllt,<br />

Ärgre dich, o Seele, nicht !<br />

. Récitatif (basse)<br />

Die Knechtsgestalt, die Not, der Mangel<br />

Trifft Christi Glieder nicht allein,<br />

Es will ihr Haupt selbst arm und elend sein.<br />

Und ist nicht Reichtum, ist nicht Überfluß<br />

Des Satans Angel,<br />

So man mit Sorgfalt meiden muß ?<br />

Wird dir im Gegenteil<br />

Die Last zu viel zu tragen,<br />

Wenn Armut dich beschwert,<br />

Wenn Hunger dich verzehrt,<br />

Und willst sogleich verzagen,<br />

So denkst du nicht an Jesum, an dein Heil.<br />

Hast du wie jenes Volk nicht bald zu essen,<br />

So seufzest du : Ach Herr, wie lange willst du mein<br />

vergessen ?<br />

3. Air (basse)<br />

Bist du, der mir helfen soll,<br />

Eilst du nicht, mir beizustehen ?<br />

Mein Gemüt ist zweifelsvoll,<br />

Coeur miséricordieux de l’amour éternel,<br />

stimule et remue mon coeur pour que je rende<br />

miséricorde et bonté,<br />

Flamme de l’amour, façonnes-moi !<br />

Cœurs, vous qui êtes transformés en pierre et en<br />

rocher, répandez-vous et adoucissez-vous.<br />

Réfléchissez à ce que vous enseigne le Sauveur,<br />

Exercez, exercez la miséricorde,<br />

Et cherchez encore sur cette terre à ressembler au<br />

Père ! Gardez-vous d’intenter un procès au Tout-<br />

Puissant sans quoi son zèle vous anéantira.<br />

Pardonnez, et l’on vous pardonnera.<br />

Donnez, donnez dans cette vie.<br />

Dieu vous remboursera avec des intérêts élevés.<br />

Car comme vous mesurez, vous serez mesurés.<br />

Âme, efforce-toi en ce temps de semer abondamment.<br />

Alors tu te réjouiras de la récolte<br />

dans l’abondante éternité où celui qui a semé le<br />

bien, joyeusement lie les gerbes.<br />

L’amour propre se flatte !<br />

Applique-toi à retirer la poutre de ton oeil et alors<br />

tu pourras ôter la paille qui se trouve dans l’oeil de<br />

ton prochain. De même, si ton prochain n’est pas<br />

parfait, sache que tu n’es pas un ange.000<br />

Corrige tes défauts ! Comment un aveugle pourrait-il<br />

cheminer correctement avec<br />

quiconque ?<br />

Comment ? Ne tomberaient-ils pas tous les deux<br />

dans le fossé pour leur malheur ?<br />

Telle est l’art d’être chrétien : connaître Dieu et se<br />

connaître, brûler du véritable amour, ne pas juger<br />

sans cesse ni condamner impitoyablement le comportement<br />

des autres, ne pas oublier son prochain,<br />

et mesurer d’un oeil généreux : cela nous vaut la<br />

grâce auprès de Dieu et des hommes,<br />

C’est là l’art d’être chrétien.<br />

Je t’invoque, Seigneur Jésus-Christ,<br />

Je t’en prie, exauce ma plainte.<br />

Accorde-moi grâce à présent.<br />

Ne me laisse pas perdre courage;<br />

Seigneur, tu voulais, je crois,<br />

Me donner la foi véritable,<br />

Afin que je vive pour toi,<br />

Que je sois secourable à mon prochain<br />

Et que je garde ta parole.<br />

Ne te chagrine pas, ô mon âme<br />

Ne te chagrine pas, ô mon âme que la lumière sublime,<br />

l’image et l’éclat de Dieu se soit recouvertes<br />

d’une forme de servitude, ne t’en chagrine pas, ô<br />

mon âme.<br />

La forme de servitude, la détresse, le besoin, ne<br />

sont pas l’apanage des chrétiens. Celui qui veut<br />

être leur chef est lui-même pauvre et misérable.<br />

La richesse et le superflu ne sont-ils pas des anges<br />

de Satan dont on doit se méfier avec soin ? Si au<br />

contraire ton fardeau devient trop lourd à porter, si<br />

la pauvreté t’accable, si la faim te dévore et qu’aussitôt<br />

tu te décourages, c’est que tu ne penses pas à<br />

Jésus, à ton salut. N’as-tu pas, comme ces gens-là<br />

sitôt à manger que tu soupires déjà : hélas, Seigneur,<br />

combien de temps m’oublieras-tu encore ?<br />

Toi qui dois me secourir, ne voles-tu pas auprès de<br />

moi ? Mon âme est en proie au doute, tu rejettes<br />

peut-être ma plainte . Néanmoins, mon âme, ne<br />

33


34<br />

Du verwirfst vielleicht mein Flehen;<br />

Doch, o Seele, zweifle nicht,<br />

Laß Vernunft dich nicht bestricken.<br />

Deinen Helfer, Jakobs Licht,<br />

Kannst du in der Schrift erblicken.<br />

4. Récitatif (ténor)<br />

Ach, daß ein Christ so sehr<br />

Vor seinen Körper sorgt !<br />

Was ist er mehr ?<br />

Ein Bau von Erden,<br />

Der wieder muß zur Erde werden,<br />

Ein Kleid, so nur geborgt.<br />

Er könnte ja das beste Teil erwählen,<br />

So seine Hoffnung nie betrügt :<br />

Das Heil der Seelen,<br />

So in Jesu liegt.<br />

O selig ! wer ihn in der Schrift erblickt,<br />

Wie er durch seine Lehren<br />

Auf alle, die ihn hören,<br />

Ein geistlich Manna schickt !<br />

Drum, wenn der Kummer gleich das Herze nagt<br />

und frißt,<br />

So schmeckt und sehet doch, wie freundlich<br />

Jesus ist.<br />

5. Air (ténor)<br />

Mein Heiland läßt sich merken<br />

In seinen Gnadenwerken.<br />

Da er sich kräftig weist,<br />

Den schwachen Geist zu lehren,<br />

Den matten Leib zu nähren,<br />

Dies sättigt Leib und Geist.<br />

6. Choral<br />

Ob sichs anließ, als wollt er nicht,<br />

Laß dich es nicht erschrecken;<br />

Denn wo er ist am besten mit,<br />

Da will ers nicht entdecken.<br />

Sein Wort laß dir gewisser sein,<br />

Und ob dein Herz spräch lauter Nein,<br />

So laß dir doch nicht grauen.<br />

7. Récitatif (basse)<br />

Es ist die Welt die große Wüstenei;<br />

Der Himmel wird zu Erz, die Erde wird zu Eisen,<br />

Wenn Christen durch den Glauben weisen,<br />

Daß Christi Wort ihr größter Reichtum sei;<br />

Der Nahrungssegen scheint<br />

Von ihnen fast zu fliehen,<br />

Ein steter Mangel wird beweint,<br />

Damit sie nur der Welt sich desto mehr entziehen;<br />

Da findet erst des Heilands Wort,<br />

Der höchste Schatz,<br />

In ihren Herzen Platz :<br />

Ja, jammert ihn des Volkes dort,<br />

So muß auch hier sein Herze brechen<br />

Und über sie den Segen sprechen.<br />

8. Air (soprano)<br />

Die Armen will der Herr umarmen<br />

Mit Gnaden hier und dort;<br />

Er schenket ihnen aus Erbarmen<br />

Den höchsten Schatz, das Lebenswort.<br />

9. Récitatif (alto)<br />

Nun mag die Welt mit ihrer Lust vergehen;<br />

Bricht gleich der Mangel ein,<br />

Doch kann die Seele freudig sein.<br />

Wird durch dies Jammertal der Gang<br />

Zu schwer, zu lang,<br />

In Jesu Wort liegt Heil und Segen.<br />

Es ist ihres Fußes Leuchte und ein Licht auf ihren<br />

Wegen.<br />

Wer gläubig durch die Wüste reist,<br />

Wird durch dies Wort getränkt, gespeist;<br />

Der Heiland öffnet selbst, nach diesem Worte,<br />

Ihm einst des Paradieses Pforte,<br />

Und nach vollbrachtem Lauf<br />

Setzt er den Gläubigen die Krone auf.<br />

0. Air (duo : soprano, alto)<br />

Laß, Seele, kein Leiden<br />

Von Jesu dich scheiden,<br />

Sei, Seele, getreu !<br />

Dir bleibet die Krone<br />

Aus Gnaden zu Lohne,<br />

Wenn du von Banden des Leibes nun frei.<br />

. Choral<br />

Die Hoffnung wart’ der rechten Zeit,<br />

Was Gottes Wort zusaget.<br />

Wenn das geschehen soll zur Freud,<br />

Setzt Gott kein g’wisse Tage.<br />

Er weiß wohl, wenn’s am besten ist,<br />

Und braucht an uns kein arge List,<br />

Des solln wir ihm vertrauen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

taille, basson, violon I/II, alto, continuo<br />

doute pas, ne laisse pas la raison t’emprisonner.<br />

Ton secours, la lumière de Jacob, tu peux le découvrir<br />

dans l’Ecriture.<br />

Hélas, comment un chrétien peut-il tant se soucier<br />

de son corps ! Il n’est rien de plus qu’un tas de<br />

terre qui retournera à la terre, qu’un vêtement<br />

emprunté.<br />

Non le chrétien doit choisir la bonne part, ainsi<br />

son espérance n’est jamais trompée : le salut de<br />

l’âme repose en Jésus.<br />

Heureux celui qui le découvre dans l’Ecriture, au<br />

travers de son enseignement, il envoie à tous ceux<br />

qui l’écoutent une véritable manne<br />

spirituelle !<br />

C’est pourquoi quand l’affliction vous ronge et<br />

vous dévore le coeur, alors goûtez et voyez comme<br />

Jésus est bon.<br />

Mon Sauveur se fait reconnaître dans ses oeuvres<br />

de grâce. Là il se révèle puissamment capable<br />

d’instruire l’esprit faible, de nourrir le corps épuisé,<br />

de satisfaire le corps et l’esprit.<br />

Même si tu penses qu’il ne te secourt pas, ne te<br />

laisse pas effrayer; car c’est quand il fait au mieux<br />

pour nous qu’il ne se laisse pas reconnaître. Laisse<br />

sa parole être certaine pour toi, et si ton coeur<br />

dit clairement «non», ne te laisse pas pour autant<br />

effrayer.<br />

C’est quand le monde n’est plus qu’un grand désert,<br />

que le ciel se transforme en airain et la terre en fer,<br />

que les chrétiens peuvent indiquer par leur foi que<br />

la parole du Christ est leur plus grand trésor. La<br />

bénédiction du pain semble presque les fuir, une<br />

pénurie constante les afflige, tout cela pour qu’ils<br />

se soustraient toujours un peu plus du monde. Car<br />

c’est seulement à ce moment là que le plus grand<br />

des trésors qu’est la parole du Sauveur peut prendre<br />

sa place dans leurs coeurs : là où son peuple se<br />

lamente, là son coeur se brise et il répand sur lui<br />

sa bénédiction.<br />

Le Seigneur veut entourer les pauvres de sa grâce<br />

<strong>ici</strong> et là, il leur offre le plus grand trésor de sa<br />

compassion : sa parole de vie.<br />

Le monde avec ses plaisirs peut disparaître, de<br />

même que le dénuement peut apparaître, mais<br />

l’âme peut rester sereine. Quand la traversée<br />

de cette vallée de larmes est trop cruelle et trop<br />

longue, salut et bénédiction se révèlent dans la<br />

parole de Jésus. Sa parole est une lampe à leurs<br />

pieds et une lumière sur leurs sentiers. Qui traverse<br />

le désert avec foi sera abreuvé et nourri de cette<br />

parole. Selon cette parole, le Sauveur lui-même<br />

lui ouvre un jour la porte du paradis et après la<br />

course achevée du croyant, il déposera sur sa tête la<br />

couronne la victoire.<br />

Mon âme, ne laisse aucune peine te séparer de<br />

Jésus, sois fidèle mon âme ! La couronne de grâce<br />

t’attend comme récompense quand tu seras libéré<br />

des liens de la chair.<br />

L’espérance attend le bon moment, que la parole de<br />

Dieu promet. Dieu ne fixe pas de date connue pour<br />

l’arrivée de cette heure de joie.<br />

Il sait bien quand ce sera le mieux, et il n’utilise<br />

envers nous aucune malice, c’est pourquoi nous<br />

devons lui faire confiance.


BWV 187<br />

Es wartet alles auf dich<br />

. Chœur<br />

Es wartet alles auf dich, daß du ihnen Speise gebest<br />

zu seiner Zeit. Wenn du ihnen gibest, so sammlen<br />

sie, wenn du deine Hand auftust, so werden sie mit<br />

Güte gesättiget.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Was Kreaturen hält<br />

Das große Rund der Welt !<br />

Schau doch die Berge an, da sie bei tausend gehen;<br />

Was zeuget nicht die Flut ? Es wimmeln Ström<br />

und Seen.<br />

Der Vögel großes Heer<br />

Zieht durch die Luft zu Feld.<br />

Wer nähret solche Zahl,<br />

Und wer<br />

Vermag ihr wohl die Notdurft abzugeben ?<br />

Kann irgendein Monarch nach solcher<br />

Ehre streben ?<br />

Zahlt aller Erden Gold<br />

Ihr wohl ein einig Mal ?<br />

3. Air (alto)<br />

Du Herr, du krönst allein das Jahr mit deinem Gut.<br />

Es träufet Fett und Segen<br />

Auf deines Fußes Wegen,<br />

Und deine Gnade ists, die allen Gutes tut.<br />

4. Air (basse)<br />

Darum sollt ihr nicht sorgen noch sagen : Was<br />

werden wir essen, was werden wir trinken, womit<br />

werden wir uns kleiden ? Nach solchem allen<br />

trachten die Heiden. Denn euer himmlischer Vater<br />

weiß, daß ihr dies alles bedürfet.<br />

5. Air (soprano)<br />

Gott versorget alles Leben,<br />

Was hienieden Odem hegt.<br />

Sollt er mir allein nicht geben,<br />

Was er allen zugesagt ?<br />

Weicht, ihr Sorgen, seine Treue<br />

Ist auch meiner eingedenk<br />

Und wird ob mir täglich neue<br />

Durch manch Vaterliebs Geschenk.<br />

6. Récitatif (soprano)<br />

Halt ich nur fest an ihm mit kindlichem Vertrauen<br />

Und nehm mit Dankbarkeit, was er mir zugedacht,<br />

So werd ich mich nie ohne Hülfe schauen,<br />

Und wie er auch vor mich die Rechnung hab<br />

gemacht.<br />

Das Grämen nützet nicht, die Mühe ist verloren,<br />

Die das verzagte Herz um seine Notdurft nimmt;<br />

Der ewig reiche Gott hat sich die Sorge auserkoren,<br />

So weiß ich, daß er mir auch meinen Teil<br />

bestimmt.<br />

7. Choral<br />

Gott hat die Erde zugericht’,<br />

Läßts an Nahrung mangeln nicht;<br />

Berg und Tal, die macht er naß,<br />

Daß dem Vieh auch wächst sein Gras;<br />

Aus der Erden Wein und Brot<br />

Schaffet Gott und gibts uns satt,<br />

Daß der Mensch sein Leben bat.<br />

Wir danken sehr und bitten ihn,<br />

Daß er uns geb des Geistes Sinn,<br />

Daß wir solches recht verstehn,<br />

Stets in sein’ Geboten gehn,<br />

Seinen Namen machen groß<br />

In Christo ohn Unterlaß :<br />

So sing’n wir recht das Gratias.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

hautbois solo, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 188<br />

Ich habe meine Zuversicht<br />

. Sinfonia<br />

. Air (ténor)<br />

Ich habe meine Zuversicht<br />

Auf den getreuen Gott gericht,<br />

Da ruhet meine Hoffnung feste.<br />

Wenn alles bricht, wenn alles fällt,<br />

Wenn niemand Treu und Glauben hält,<br />

So ist doch Gott der allerbeste.<br />

3. Récitatif (basse)<br />

Gott meint es gut mit jedermann,<br />

Auch in den allergrößten Nöten.<br />

Verbirget er gleich seine Liebe,<br />

So denkt sein Herz doch heimlich dran,<br />

Das kann er niemals nicht entziehn;<br />

Und wollte mich der Herr auch töten,<br />

So hoff ich doch auf ihn.<br />

Tous attendent de toi<br />

Tous attendent de toi que tu leur donnes leur repas<br />

en son temps. Et quand tu le leur donne, ils se<br />

rassemblent, quand tu ouvres ta main,<br />

ils seront rassasiés de tes biens.<br />

Le globe terrestre fait vivre tant de créatures !<br />

Regarde donc les montagnes que l’on peut compter<br />

par milliers. N’engendrent-elles pas les eaux ? Fleuves<br />

et mers grouillent de vie. L’immense troupe des<br />

oiseaux vole au travers des airs jusqu’à la terre. Qui<br />

nourrit une telle multitude et qui est capable de lui<br />

éviter la privation ? Peut-on trouver quelque part<br />

un seul monarque qui puisse prétendre à une telle<br />

gloire ? L’or de toute la terre ne pourrait pas même<br />

payer un seul de leur repas.<br />

C’est toi Seigneur, c’est toi seul qui couronne<br />

l’année de ses biens. Tu fournis abondance et<br />

bénédiction sur ton chemin et c’est ta grâce qui<br />

donne tous les biens.<br />

Ne vous inquiétez donc pas, en disant : que mangerons-nous<br />

? Ou : que boirons-nous ? Ou : de quoi<br />

serons-nous vêtus ? Car cela, ce sont les païens qui<br />

le recherchent. Or votre Père céleste sait que vous<br />

en avez besoin. [Mt 6,3 ,3 ]<br />

Dieu pourvoit à la vie de tout ce qui respire <strong>ici</strong>-bas.<br />

Est-il possible qu’il me refuse ce qu’il a promis à<br />

tous ? Eloignez-vous soucis, il se souviendra aussi<br />

de moi dans sa fidélité et me il donnera chaque<br />

jour les dons de son amour paternel.<br />

Je n’ai qu’à m’appuyer sur lui avec une confiance<br />

d’enfant et recevoir avec reconnaissance ce qu’il m’a<br />

destiné et je ne me verrai jamais sans secours. Et<br />

quelque soit la facture qu’il m’ait adressée, rien ne<br />

sert de s’affliger, c’est peine perdue pour le coeur<br />

découragé de s’inquiéter du besoin dans lequel il<br />

se trouve. Dieu dans son éternelle richesse s’est<br />

attribué ce soin et je sais bien qu’il me destine<br />

aussi ma part.<br />

Dieu qui a organisé la terre, ne la laisse pas manquer<br />

de nourriture; il arrose montagnes et plaines<br />

pour que l’herbe y pousse pour le bétail. De la<br />

terre, Dieu crée le pain et le vin et nous en donne à<br />

satiété pour que l’homme puisse vivre.<br />

Nous lui en sommes reconnaissant et le prions<br />

de nous accorder l’intelligence de l’esprit afin que<br />

nous sachions toujours nous conduire selon ses<br />

commandements et témoigner constamment de la<br />

grandeur de son nom. Dans le Christ, sans cesse<br />

nous chantons «gratias».<br />

J’ai plaçé ma confiance<br />

J’ai plaçé ma confiance sur mon Dieu fidèle. Là<br />

repose fermement mon espérance.<br />

Quand tout se brise, quand tout s’écroule, quand<br />

plus personne ne tient à la fidélité ni à la foi, c’est<br />

dans ces moments là que Dieu est le meilleur.<br />

Dieu ne pense jamais qu’au bien pour chacun de<br />

nous et même dans les détresses les plus grandes<br />

quand semble disparaître son amour, son coeur<br />

pense à nous dans le secret et ça, il ne peut jamais<br />

s’y soustraire.<br />

Le Seigneur voudrait même me tuer que j’espèrerais<br />

encore en lui. Car son visage courroucé<br />

35


36<br />

Denn sein erzürntes Angesicht<br />

Ist anders nicht<br />

Als eine Wolke trübe,<br />

Sie hindert nur den Sonnenschein,<br />

Damit durch einen sanften Regen<br />

Der Himmelssegen<br />

Um so viel reicher möge sein.<br />

Der Herr verwandelt sich in einen grausamen,<br />

Um desto tröstlicher zu scheinen;<br />

Er will, er kann’s nicht böse meinen.<br />

Drum laß ich ihn nicht, er segne mich denn.<br />

4. Air (alto)<br />

Unerforschlich ist die Weise,<br />

Wie der Herr die Seinen führt.<br />

Selber unser Kreuz und Pein<br />

Muß zu unserm Besten sein<br />

Und zu seines Namens Preise.<br />

5. Récitatif (soprano)<br />

Die Macht der Welt verlieret sich.<br />

Wer kann auf Stand und Hoheit bauen ?<br />

Gott aber bleibet ewiglich;<br />

Wohl allen, die auf ihn vertrauen !<br />

6. Choral<br />

Auf meinen lieben Gott<br />

Trau ich in Angst und Not;<br />

Er kann mich allzeit retten<br />

Aus Trübsal, Angst und Nöten;<br />

Mein Unglück kann er wenden,<br />

Steht alls in seinen Händen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

taille, violon I/II, alto, orgue obligé, continuo<br />

BWV 190<br />

Singet dem Herrn ein neues Lied<br />

. Chœur<br />

Singet dem Herrn ein neues Lied ! Die Gemeine<br />

der Heiligen soll ihn loben !<br />

Lobet ihn mit Pauken und Reigen, lobet ihn mit<br />

Saiten und Pfeifen !<br />

Herr Gott, dich loben wir !<br />

Alles, was Odem hat, lobe den Herrn !<br />

Herr Gott, wir danken dir !<br />

Alleluja !<br />

. Choral et Récitatif (basse, ténor, alto)<br />

Herr Gott, dich loben wir,<br />

Baß :<br />

Daß du mit diesem neuen Jahr<br />

Uns neues Glück und neuen Segen schenkest<br />

Und noch in Gnaden an uns denkest.<br />

Herr Gott, wir danken dir,<br />

Tenor :<br />

Daß deine Gütigkeit<br />

In der vergangnen Zeit<br />

Das ganze Land und unsre werte Stadt<br />

Vor Teurung, Pestilenz und Krieg behütet hat.<br />

Herr Gott, dich loben wir,<br />

Alt :<br />

Denn deine Vatertreu<br />

Hat noch kein Ende,<br />

Sie wird bei uns noch alle Morgen neu.<br />

Drum falten wir,<br />

Barmherzger Gott, dafür<br />

In Demut unsre Hände<br />

Und sagen lebenslang<br />

Mit Mund und Herzen Lob und Dank.<br />

Herr Gott, wir danken dir !<br />

3. Air (alto)<br />

Lobe, Zion, deinen Gott,<br />

Lobe deinen Gott mit Freuden,<br />

Auf ! erzähle dessen Ruhm,<br />

Der in seinem Heiligtum<br />

Fernerhin dich als dein Hirt<br />

Will auf grüner Auen weiden.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Es wünsche sich die Welt,<br />

Was Fleisch und Blute wohlgefällt;<br />

Nur eins, eins bitt ich von dem Herrn,<br />

Dies eine hätt ich gern,<br />

Daß Jesus, meine Freude,<br />

Mein treuer Hirt, mein Trost und Heil<br />

Und meiner Seelen bestes Teil,<br />

Mich als ein Schäflein seiner Weide<br />

Auch dieses Jahr mit seinem Schutz umfasse<br />

Und nimmermehr aus seinen Armen lasse.<br />

Sein guter Geist,<br />

Der mir den Weg zum Leben weist,<br />

Regier und führe mich auf ebner Bahn,<br />

So fang ich dieses Jahr in Jesu Namen an.<br />

5. Air (duo : ténor, basse)<br />

Jesus soll mein alles sein,<br />

Jesus soll mein Anfang bleiben,<br />

Jesus ist mein Freudenschein,<br />

n’est rien d’autre qu’un nuage trouble. qui cache<br />

seulement les rayons du soleil pour permettre à<br />

une douce ondée, la bénédiction du ciel, de me<br />

rendre plus riche encore.<br />

Le Seigneur ne se transforme en Seigneur cruel<br />

que pour apparaître ensuite encore plus consolateur.<br />

Il ne veut, ni ne peut, penser méchamment.<br />

C’est pourquoi je ne le laisse pas qu’il ne m’ait<br />

béni !<br />

Insondable est la manière dont Dieu conduit<br />

les siens.<br />

Même notre Croix et nos tourments doivent être<br />

à notre bénéfice et à la louange de son nom.<br />

Le monde perd de sa puissance.<br />

Qui peut bâtir sur sa renommée et sa grandeur ?<br />

Dieu, lui, reste éternellement. Heureux ceux qui lui<br />

font confiance !<br />

Dans la peur et la détresse, je fais confiance à mon<br />

Dieu. Il peut toujours me sauver de la peine, de la<br />

peur et de mes détresses. Il peut retourner mon<br />

malheur, il tient tout dans ses mains.<br />

Chantez à l’Éternel un cantique nouveau<br />

Chantez à l’Éternel un cantique nouveau !<br />

Chantez sa louange dans l’assemblée des fidèles<br />

! [Ps 49, ] Louez-le avec danses et tambourin !<br />

Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau<br />

! [Ps 50, 4,6] Seigneur nous te louons. Que<br />

tout ce qui respire loue l’Eternel !<br />

[Ps 50,6]<br />

Seigneur, nous te remercions.<br />

Alléluia !<br />

Seigneur nous te louons.<br />

Basse : Pour cette nouvelle année, les nouvelles<br />

chances et les nouvelles bénédictions que tu nous<br />

envoies et aussi pour tes pensées de grâce<br />

Seigneur, nous te remercions.<br />

Ténor :<br />

Pour ta bonté qui nous a protégée cette dernière<br />

année de la peste, de la maladie et de la guerre<br />

dans tout le pays ainsi que dans notre ville,<br />

Seigneur nous te louons.<br />

Alto :<br />

Pour ta fidélité paternelle qui n’a pas de fin et qui<br />

revient chaque matin parmi nous, et qui nous<br />

place en toute modestie dans tes mains, Dieu de<br />

bonté, nous voulons te dire tout au long de notre<br />

vie, notre louange et notre merci, de notre bouche<br />

et du fond de nos coeurs :<br />

Seigneur, nous te remercions.<br />

Sion, loue ton Dieu<br />

Loue ton Dieu avec joie<br />

Debout, raconte celui dont la gloire te conduit<br />

comme un berger dans de verts pâturages, depuis<br />

son sanctuaire si loin d’<strong>ici</strong>.<br />

Le monde ne souhaite que ce qui plait à la chair et<br />

au sang. Je ne demande qu’une chose au Seigneur :<br />

ce que je souhaite c’est que Jésus ma joie, mon bon<br />

berger, ma consolation et mon salut me garde et<br />

me protège cette année encore comme un agneau<br />

de son pâturage et me laisse jamais plus quitter<br />

ses bras.<br />

Son Esprit, qui m’indique le chemin de la vie, me<br />

dirige et me conduit sur la bonne voie, ainsi commencerais-je<br />

cette année dans le nom de Jésus.<br />

Jésus doit être mon tout. Jésus doit rester mon<br />

origine. Jésus est mon rayon de joie. Jésus veut<br />

m’inscrire dans son livre de vie. Jésus me secourt


Jesu will ich mich verschreiben.<br />

Jesus hilft mir durch sein Blut,<br />

Jesus macht mein Ende gut.<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Nun, Jesus gebe,<br />

Daß mit dem neuen Jahr auch sein Gesalbter lebe;<br />

Er segne beides, Stamm und Zweige,<br />

Auf daß ihr Glück bis an die Wolken steige.<br />

Es segne Jesus Kirch und Schul,<br />

Er segne alle treue Lehrer,<br />

Er segne seines Wortes Hörer;<br />

Er segne Rat und Richterstuhl;<br />

Er gieß auch über jedes Haus<br />

In unsrer Stadt die Segensquellen aus;<br />

Er gebe, daß aufs neu<br />

Sich Fried und Treu<br />

In unsern Grenzen küssen mögen.<br />

So leben wir dies ganze Jahr im Segen.<br />

7. Choral<br />

Laß uns das Jahr vollbringen<br />

Zu Lob dem Namen dein,<br />

Daß wir demselben singen<br />

In der Christen Gemein;<br />

Wollst uns das Leben fristen<br />

Durch dein allmächtig Hand,<br />

Erhalt deine lieben Christen<br />

Und unser Vaterland.<br />

Dein Segen zu uns wende,<br />

Gib Fried an allem Ende;<br />

Gib unverfälscht im Lande<br />

Dein seligmachend Wort.<br />

Die Heuchler mach zuschanden<br />

Hier und an allem Ort.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A T B. Choeur : S A T B, trompette I-III,<br />

timbales, hautbois I-III, hautbois d’amour, basson,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 191<br />

Gloria in excelsis Deo<br />

. Chœur<br />

Gloria in excelsis Deo.<br />

Et in terra pax hominibus<br />

bonae voluntatis.<br />

. Air (duo : soprano, ténor)<br />

Gloria Patri et Filio et Spiritui sancto.<br />

3. Choeur<br />

Sicut erat in principio et nunc et semper<br />

et in saecula saeculorum, amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T. Choeur : S.I S.II A T B, trompette<br />

I-III, timbales, traverso I/II, hautbois I/II, violon<br />

I/II, alto, continuo<br />

BWV 192<br />

Nun danket alle Gott<br />

. Choeur<br />

Nun danket alle Gott<br />

Mit Herzen, Mund und Händen,<br />

Der große Dinge tut<br />

An uns und allen Enden,<br />

Der uns von Mutterleib<br />

Und Kindesbeinen an<br />

Unzählig viel zugut<br />

Und noch jetzund getan.<br />

. Air (duo : soprano, basse)<br />

Der ewig reiche Gott<br />

Woll uns bei unserm Leben<br />

Ein immer fröhlich Herz<br />

Und edlen Frieden geben<br />

Und uns in seiner Gnad<br />

Erhalten fort und fort<br />

Und uns aus aller Not<br />

Erlösen hier und dort.<br />

3. Chœur<br />

Lob, Ehr und Preis sei Gott,<br />

Dem Vater und dem Sohne<br />

Und dem, der beiden gleich<br />

Im hohen Himmelsthrone,<br />

Dem dreieinigen Gott,<br />

Als der ursprünglich war<br />

Und ist und bleiben wird<br />

Jetzund und immerdar.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

hautbois I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 193<br />

Ihr Tore zu Zion<br />

par son sang. Jésus soulage ma fin.<br />

Maintenant, Jésus donne pour que ses brebis vivent<br />

encore une nouvelle année;<br />

Il bénit les deux, le tronc et les branches, sur<br />

lesquels leur bonheur se lève jusqu’aux nuages.<br />

Il bénit l’Eglise du Christ et l’école, tous les enseignants<br />

fidèles, l’auditeur de sa parole, le conseil<br />

mun<strong>ici</strong>pal et le magistrat; il fait couler sur chaque<br />

maison dans notre ville la source de ses bénédictions;<br />

il permet qu’à nouveau la paix et la confiance<br />

puissent s’embrasser à nos frontières. Ainsi, nous<br />

vivrons toute l’année sous sa bénédiction.<br />

Laisse-nous passer l’année à louer ton nom et que<br />

nous le chantions dans la communauté chrétienne.<br />

Veuille par ta main toute puissante prolonger nos<br />

jours, soutiens tes fidèles et notre patrie, dirige<br />

ta bénédiction vers nous, donne ta paix partout,<br />

apporte sans défaut ta parole sanctifiante à notre<br />

pays, fais reculer le diable <strong>ici</strong> et ailleurs !<br />

Gloire à Dieu au plus haut des Cieux<br />

Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la<br />

terre aux hommes de bonne volonté.<br />

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit<br />

Comme il était au commencement, maintenant et<br />

toujours et pour les siècles des siècles. Amen<br />

Rendez tous grâce à Dieu<br />

Rendez tous grâce à Dieu, par votre coeur, vos<br />

paroles et vos actes, à lui qui accomplit tant de<br />

bienfaits pour nous, à lui qui nous comble depuis<br />

le sein de notre mère, depuis notre plus tendre<br />

enfance, d’innombrables marques de bonté et qui<br />

continue à nous en prodiguer.<br />

Le Dieu éternel et généreux veut nous donner<br />

pendant notre vie un coeur toujours joyeux et une<br />

paix sereine, nous maintenir continuellement dans<br />

sa grâce et nous libérer de toute détresse <strong>ici</strong>-bas<br />

comme là-bas.<br />

Louange, honneur et gloire à Dieu,<br />

Au Père et au Fils et au Dieu trinitaire, leur<br />

égal dans les lieux célestes, comme il en fut au<br />

commencement, comme il en est maintenant et en<br />

sera à jamais.<br />

Vous, portes de Sion<br />

37


38<br />

. Chœur<br />

Ihr Tore zu Zion, ihr Wohnungen Jakobs, freuet<br />

euch !<br />

Gott ist unsers Herzens Freude,<br />

Wir sind Völker seiner Weide,<br />

Ewig ist sein Königreich.<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Der Hüter Israels entschläft noch schlummert<br />

nicht,<br />

Es ist annoch sein Angesicht<br />

Der Schatten unsrer rechten Hand;<br />

Und das gesamte Land<br />

Hat sein Gewächs im Überfluß gegeben.<br />

Wer kann dich, Herr, genug davor erheben ?<br />

3. Air (soprano)<br />

Gott, wir danken deiner Güte,<br />

Denn dein väterlich Gemüte<br />

Währet ewig für und für.<br />

Du vergibst das Übertreten,<br />

Du erhörest, wenn wir beten,<br />

Drum kömmt alles Fleisch zu dir.<br />

4. Récitatif (alto)<br />

O Leipziger Jerusalem, vergnüge dich an deinem<br />

Feste !<br />

Der Fried ist noch in deinen Mauern,<br />

Es stehn annoch die Stühle zum Gericht,<br />

Und die Gerechtigkeit bewohnet die Paläste.<br />

Ach bitte, daß dein Ruhm und Licht<br />

Also beständig möge dauern !<br />

5. Air (alto)<br />

Sende, Herr, den Segen ein,<br />

Laß die wachsen und erhalten,<br />

Die vor dich das Recht verwalten<br />

Und ein Schutz der Armen sein !<br />

Sende, Herr, den Segen ein !<br />

6. Choeur<br />

Ihr Tore zu Zion, ihr Wohnungen Jakobs, freuet<br />

euch !<br />

Gott ist unsers Herzens Freude,<br />

Wir sind Völker seiner Weide,<br />

Ewig ist sein Königreich.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A. Choeur : S A T B, hautbois I/II,<br />

violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 194<br />

Höchsterwünschtes Freudenfest<br />

. Chœur<br />

Höchsterwünschtes Freudenfest,<br />

Das der Herr zu seinem Ruhme<br />

Im erbauten Heiligtume<br />

Uns vergnügt begehen läßt.<br />

Höchsterwünschtes Freudenfest !<br />

. Récitatif (basse)<br />

Unendlich großer Gott, ach wende dich<br />

Zu uns, zu dem erwähleten Geschlechte,<br />

Und zum Gebete deiner Knechte !<br />

Ach, laß vor dich<br />

Durch ein inbrünstig Singen<br />

Der Lippen Opfer bringen !<br />

Wir weihen unsre Brust dir offenbar<br />

Zum Dankaltar.<br />

Du, den kein Haus, kein Tempel faßt,<br />

Da du kein Ziel noch Grenzen hast,<br />

Laß dir dies Haus gefällig sein, es sei dein<br />

Angesicht<br />

Ein wahrer Gnadenstuhl, ein Freudenlicht.<br />

3. Air (basse)<br />

Was des Höchsten Glanz erfüllt,<br />

Wird in keine Nacht verhüllt,<br />

Was des Höchsten heilges Wesen<br />

Sich zur Wohnung auserlesen,<br />

Wird in keine Nacht verhüllt,<br />

Was des Höchsten Glanz erfüllt.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Wie könnte dir, du höchstes Angesicht,<br />

Da dein unendlich helles Licht<br />

Bis in verborgne Gründe siehet,<br />

Ein Haus gefällig sein ?<br />

Es schleicht sich Eitelkeit allhie an allen<br />

Enden ein.<br />

Wo deine Herrlichkeit einziehet,<br />

Da muß die Wohnung rein<br />

Und dieses Gastes würdig sein.<br />

Hier wirkt nichts Menschenkraft,<br />

Drum laß dein Auge offenstehen<br />

Und gnädig auf uns gehen;<br />

So legen wir in heilger Freude dir<br />

Die Farren und die Opfer unsrer Lieder<br />

Vor deinem Throne nieder<br />

Vous, portes de Sion, vous, demeures de Jacob,<br />

réjouissez-vous !<br />

Dieu est la joie de nos coeurs, nous sommes le<br />

peuple de son pâturage. Son royaume est éternel.<br />

Il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël.<br />

[Ps ,4] Et c’est son visage qui est l’ombre à ta<br />

main droite, [Ps ,5]; Et tout le pays t’a donné ses<br />

fruits en abondance.<br />

Qui peut Seigneur en faire autant que toi ?<br />

Dieu nous te remercions pour tes biens car ton<br />

amour paternel se maintient éternellement.<br />

Tu pardonnes la trahison, tu exauces nos demandes,<br />

c’est pourquoi tous viennent à toi.<br />

Ô Leipzig-Jérusalem, prends plaisir à la fête !<br />

La paix est encore dans tes murs, la chaise du<br />

tribunal est encore là et la justice habite le palais.<br />

Ah, s’il te plait, puisse ta gloire et ta lumière durer<br />

ainsi constamment !<br />

Envoies ta bénédiction, Seigneur, laisse-la grandir<br />

et se maintenir sur ceux qui exercent le droit<br />

devant toi, qu’ils soient l’abri des pauvres.<br />

Envoies ta bénédiction, Seigneur !<br />

Vous, portes de Sion, vous, demeures de Jacob,<br />

réjouissez-vous !<br />

Dieu est la joie de nos coeurs, nous sommes le<br />

peuple de son pâturage. Son royaume est éternel.<br />

Jour de joie tant attendu<br />

Jour de joie tant attendu auquel le Seigneur pour<br />

sa gloire nous laisse fêter joyeusement dans son<br />

sanctuaire, Jour de joie tant attendu !<br />

Dieu infiniment grand, tourne-toi vers nous, ta<br />

famille choisie, et vers la prière de tes serviteurs<br />

! Laisse-nous par un chant fervent t’apporter<br />

l’offrande de nos lèvres ! Nous te consacrons notre<br />

coeur sur un autel de louanges. Toi que nulle<br />

demeure, nul temple ne saurait contenir, toi qui n’a<br />

ni fin, ni limites, souffre que cette maison te plaise,<br />

que ta face soit un véritable siège de grâce, une<br />

lumière de joie.<br />

Ce que l’éclat du Très-Haut remplit, ne sera jamais<br />

recouvert par la nuit, ce que la personne du Très-<br />

Haut s’est choisie pour demeure ne sera jamais<br />

recouvert par la nuit, ce que l’éclat du Très-Haut<br />

remplit.<br />

Comment une maison peut te plaire, à toi, regard<br />

du Très-Haut, toi dont la lumière sans fin te permet<br />

de voir jusque dans les profondeurs cachées ? La<br />

vanité s’y faufile partout dans tous les coins. Là où<br />

ta magnificence emménage, le logis ne doit il pas<br />

être propre et digne de<br />

son hôte ?<br />

Dans ce domaine, la force humaine est inefficace,<br />

aussi garde tes yeux ouverts et laissent les se poser<br />

sur nous avec bienveillance. Nous déposons dans<br />

une sainte joie devant ton trône, l’offrande de nos<br />

chants et t’apportons nos souhaits en pensées.


Und tragen dir den Wunsch in Andacht für.<br />

5. Air (soprano)<br />

Hilf, Gott, daß es uns gelingt,<br />

Und dein Feuer in uns dringt,<br />

Daß es auch in dieser Stunde<br />

Wie in Esaiae Munde<br />

Seiner Wirkung Kraft erhält<br />

Und uns heilig vor dich stellt.<br />

6. Choral<br />

Heilger Geist ins Himmels Throne,<br />

Gleicher Gott von Ewigkeit<br />

Mit dem Vater und dem Sohne,<br />

Der Betrübten Trost und Freud !<br />

Allen Glauben, den ich und,<br />

Hast du in mir angezündt,<br />

Über mir in Gnaden walte,<br />

Ferner deine Gnad erhalte.<br />

Deine Hilfe zu mir sende,<br />

O du edler Herzensgast !<br />

Und das gute Werk vollende,<br />

Das du angefangen hast.<br />

Blas in mir das Fünklein auf,<br />

Bis daß nach vollbrachtem Lauf<br />

Ich den Auserwählten gleiche<br />

Und des Glaubens Ziel erreiche.<br />

7. Récitatif (ténor)<br />

Ihr Heiligen, erfreuet euch,<br />

Eilt, eilet, euren Gott zu loben :<br />

Das Herze sei erhoben<br />

Zu Gottes Ehrenreich,<br />

Von dannen er auf dich,<br />

Du heilge Wohnung, siehet<br />

Und ein gereinigt Herz zu sich<br />

Von dieser eitlen Erde ziehet.<br />

Ein Stand, so billig selig heißt,<br />

Man schaut hier Vater, Sohn und Geist.<br />

Wohlan, ihr gotterfüllte Seelen !<br />

Ihr werdet nun das beste Teil erwählen;<br />

Die Welt kann euch kein Labsal geben,<br />

Ihr könnt in Gott allein vergnügt und selig leben.<br />

8. Air (ténor)<br />

Des Höchsten Gegenwart allein<br />

Kann unsrer Freuden Ursprung sein.<br />

Vergehe, Welt, mit deiner Pracht,<br />

In Gott ist, was uns glücklich macht !<br />

9. Récitatif (duo : basse, soprano)<br />

Baß : Kann wohl ein Mensch zu Gott im Himmel<br />

steigen ?<br />

Sopran : Der Glaube kann den Schöpfer zu ihm<br />

neigen.<br />

Baß : Er ist oft ein zu schwaches Band.<br />

Sopran : Gott führet selbst und stärkt des Glaubens<br />

Hand,<br />

Den Fürsatz zu erreichen.<br />

Baß : Wie aber, wenn des Fleisches Schwachheit<br />

wollte weichen ?<br />

Sopran : Des Höchsten Kraft wird mächtig in den<br />

Schwachen.<br />

Baß :Die Welt wird sie verlachen.<br />

Sopran :Wer Gottes Huld besitzt, verachtet solchen<br />

Spott.<br />

Baß :Was wird ihr außer diesen fehlen !<br />

Sopran :Ihr einzger Wunsch, ihr alles ist in Gott.<br />

Baß :Gott ist unsichtbar und entfernet :<br />

Sopran : Wohl uns, daß unser Glaube lernet,<br />

Im Geiste seinen Gott zu schauen.<br />

Baß : Ihr Leib hält sie gefangen.<br />

Sopran : Des Höchsten Huld befördert ihr<br />

Verlangen,<br />

Denn er erbaut den Ort, da man ihn herrlich<br />

schaut.<br />

beide : Da er den Glauben nun belohnt<br />

Und bei uns wohnt,<br />

Bei uns als seinen Kindern,<br />

So kann die Welt und Sterblichkeit die Freude<br />

nicht vermindern.<br />

0. Air (duo : soprano, basse)<br />

O wie wohl ist uns geschehn,<br />

Daß sich Gott ein Haus ersehn !<br />

Schmeckt und sehet doch zugleich,<br />

Gott sei freundlich gegen euch.<br />

Schüttet eure Herzen aus<br />

Hier vor Gottes Thron und Haus !<br />

. Récitatif (basse)<br />

Wohlan demnach, du heilige Gemeine,<br />

Bereite dich zur heilgen Lust !<br />

Gott wohnt nicht nur in einer jeden Brust,<br />

Er baut sich hier ein Haus.<br />

Wohlan, so rüstet euch mit Geist und Gaben aus,<br />

Daß ihm sowohl dein Herz als auch dies Haus<br />

gefalle !<br />

. Choral<br />

Sprich Ja zu meinen Taten,<br />

Hilf selbst das Beste raten;<br />

Aide-nous Dieu à réussir à ce que ton feu nous<br />

pénètre, à ce qu’il conserve aussi à cette heure,<br />

comme dans la bouche d’Isaïe, l’effet de son pouvoir<br />

et à ce qu’il nous rende saints devant toi.<br />

Saint-Esprit sur le trône céleste, même Dieu<br />

éternel avec le Père et le Fils, joie et consolation<br />

des affligés !<br />

Tu as allumé en moi toute la foi que j’y trouve.<br />

Dispose de moi avec grâce, et maintiens la, plus<br />

proche encore.<br />

Envoie-moi ton secours, ô toi, noble invité de mon<br />

coeur ! Accomplis le bon travail que tu as commencé.<br />

Insuffle-moi l’étincelle afin qu’une fois ma<br />

course achevée, je sois pareil aux élus et atteigne<br />

le but de la foi.<br />

Croyants, réjouissez-vous, accourrez, accourez<br />

pour louer votre Dieu :<br />

Elevons nos coeurs jusqu’au royaume de Dieu d’où<br />

il porte son regard sur toi, ô sainte demeure, et d’où<br />

il attire à lui un coeur purifié des vanités<br />

de ce monde.<br />

Un lieu, qualifié de si beau et si saint où l’on<br />

contemple réunis, le Père, le Fils et l’Esprit.<br />

Sûrement âmes habitées de Dieu ! Vous choisirez<br />

désormais la meilleur part; le monde ne peut vous<br />

offrir de baume, vous ne pouvez vivre heureuses et<br />

comblées qu’en Dieu seul.<br />

Seule la présence du Très-Haut peut être à l’origine<br />

de nos joies. Disparais, ô monde, avec ta splendeur,<br />

c’est en Dieu qu’est ce qui nous rend heureux !<br />

Basse : Un être humain peut-il s’élever dans le ciel<br />

jusqu’à Dieu ?<br />

Soprano : La foi peut faire que le créateur se<br />

penche vers lui.<br />

Basse : Elle est souvent un lien bien trop faible.<br />

Soprano : Dieu dirige et fortifie lui-même la main<br />

de la foi afin d’atteindre ce but.<br />

Basse : Mais comment, si la faiblesse de la chair le<br />

fait céder ?<br />

Soprano : La force du Très-Haut est puissante dans<br />

les faibles.<br />

Basse : Le monde se rira d’eux.<br />

Soprano : Celui qui possède la faveur divine<br />

méprise cette raillerie.<br />

Basse : Que leur manquera t-il en dehors<br />

de cela ?<br />

Soprano : Leur unique souhait, être tout en Dieu.<br />

Basse : Dieu est invisible et lointain.<br />

Soprano : Bienheureux sommes nous à qui notre<br />

foi enseigne à voir notre Dieu en pensée.<br />

Basse : Leur chair vous tient prisonniers.<br />

Soprano : La grâce de Dieu exauce leur désir<br />

puisqu’il construit le lieu où on le contemple dans<br />

sa gloire.<br />

Ensemble : Puisqu’il récompense maintenant la foi<br />

en habitant chez nous, ses enfants, ni le monde,<br />

ni notre nature mortelle ne sauraient amoindrir<br />

notre joie.<br />

Qu’il est bon pour nous que Dieu ait souhaité une<br />

demeure ! Goûtez et voyez en même temps comment<br />

Dieu est aimable envers vous. Répandez <strong>ici</strong><br />

vos coeurs devant le trône et la maison de Dieu.<br />

Prépare-toi donc, communauté sainte, à la vraie<br />

joie ! Dieu n’habite pas seulement dans le coeur<br />

de chacun, il se construit <strong>ici</strong> une demeure. C’est<br />

pourquoi, munissez-vous de foi et d’offrandes afin<br />

que votre coeur lui plaise autant que cette maison.<br />

Approuve mes actions, aide-moi à deviner moimême<br />

ce qui est le meilleur. Seigneur, dirige vers le<br />

39


40<br />

Den Anfang, Mittl und Ende,<br />

Ach, Herr, zum besten wende !<br />

Mit Segen mich beschütte,<br />

Mein Herz sei deine Hütte,<br />

Dein Wort sei meine Speise,<br />

Bis ich gen Himmel reise !<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, hautbois I-III,<br />

violon I/II, basson, continuo<br />

BWV 195<br />

Dem Gerechten muß das Licht immer wieder<br />

aufgehen<br />

. Chœur<br />

Dem Gerechten muß das Licht immer wieder<br />

aufgehen und Freude den frommen Herzen.<br />

Ihr Gerechten, freuet euch des Herrn und danket<br />

ihm und preiset seine Heiligkeit.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Dem Freudenlicht gerechter Frommen<br />

Muß stets ein neuer Zuwachs kommen,<br />

Der Wohl und Glück bei ihnen mehrt.<br />

Auch diesem neuen Paar,<br />

An dem man so Gerechtigkeit<br />

Als Tugend ehrt,<br />

Ist heut ein Freudenlicht bereit,<br />

Das stellen neues Wohlsein dar.<br />

O ! ein erwünscht Verbinden !<br />

So können zwei ihr Glück eins an dem andern<br />

finden.<br />

3. Air (basse)<br />

Rühmet Gottes Güt und Treu,<br />

Rühmet ihn mit reger Freude,<br />

Preiset Gott, Verlobten beide !<br />

Denn eu’r heutiges Verbinden<br />

Läßt euch lauter Segen enden,<br />

Licht und Freude werden neu.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Wohlan, so knüpfet denn ein Band,<br />

Das so viel Wohlsein prophezeihet.<br />

Des Priesters Hand<br />

Wird jetzt den Segen<br />

Auf euren Ehestand,<br />

Auf eure Scheitel legen.<br />

Und wenn des Segens Kraft hinfort an euch<br />

gedeihet<br />

So rühmt des Höchsten Vaterhand.<br />

Er knüpfte selbst eu’r Liebesband<br />

Und ließ das, was er angefangen,<br />

Auch ein erwünschtes End erlangen.<br />

5. Chœur<br />

Wir kommen, deine Heiligkeit,<br />

Unendlich großer Gott, zu preisen.<br />

Der Anfang rührt von deinen Händen,<br />

Durch Allmacht kannst du es vollenden<br />

Und deinen Segen kräftig weisen.<br />

6. Choral<br />

Nun danket all und bringet Ehr,<br />

Ihr Menschen in der Welt,<br />

Dem, dessen Lob der Engel Heer<br />

Im Himmel stets vermeldt.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S B. Choeur : S A T B, trompette I-III,<br />

timbales, cor I/II, traverso I/II, hautbois I/II,<br />

hautbois d’amour I/II, violon I/II, alto, continuo<br />

(+ violone)<br />

BWV 196<br />

Der Herr denket an uns<br />

. Sinfonia<br />

. Chœur<br />

Der Herr denket an uns und segnet uns. Er segnet<br />

das Haus Israel, er segnet das Haus Aaron.<br />

3. Air (soprano)<br />

Er segnet, die den Herrn fürchten, beide, Kleine<br />

und Große.<br />

4. Air (duo : ténor, basse)<br />

Der Herr segne euch je mehr und mehr, euch und<br />

eure Kinder.<br />

5. Chœur<br />

Ihr seid die Gesegneten des Herrn, der Himmel<br />

und Erde gemacht hat. Amen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S T B. Choeur : S A T B, violon I/II, alto,<br />

continuo (+ violoncelle et violone)<br />

mieux le début, le milieu et la fin !<br />

Verse en moi bénédiction, que mon coeur soit ta<br />

maison, que ta parole soit ma nourriture jusqu’à ce<br />

que je parte pour le ciel.<br />

Pour le juste, une lumière est semée<br />

Pour le juste une lumière est semée et c’est une<br />

joie pour les coeurs droits. Justes, réjouissez-vous<br />

à cause du Seigneur, célébrez-le en évoquant sa<br />

sainteté. [Ps 97, , ]<br />

La lumière de joie doit s’accroître constamment<br />

pour les croyants fidèles afin que salut et bonheur<br />

augmentent chez eux. Pour ce nouveau couple<br />

aussi dont on honore tout autant l’honnêteté que<br />

la vertu, une lumière de joie s’apprête aujourd’hui<br />

à installer un nouveau bien-être. Ô union désirée !<br />

Deux êtres peuvent ainsi trouver leur bonheur l’un<br />

auprès de l’autre.<br />

Glorifiez la bonté et la fidélité de Dieu ! Glorifiez-le<br />

d’une joie intense, fiancés, louez ensemble le<br />

Seigneur ! Car votre mariage en ce jour se réalisera<br />

dans de nombreuses bénédictions, lumière et joie<br />

se renouvelleront sans cesse.<br />

Nouez donc ce lien qui laisse présager tant de<br />

bonheur. La main du pasteur déposera maintenant<br />

la bénédiction sur vos têtes, sur votre couple. Et<br />

si le pouvoir de cette bénédiction prospère pour<br />

vous, glorifiez la main paternelle du Très-Haut !<br />

C’est lui qui a tissé entre vous le lien d’amour et<br />

qui a ainsi mené ce qu’il a commencé jusqu’à son<br />

accomplissement.<br />

Nous venons louer sans fin ta sainteté, ô grand<br />

Dieu. Le commencement vient de ta main, tu peux<br />

donc l’accomplir par ta puissance et montrer ainsi<br />

ton efficace bénédiction.<br />

Maintenant, hommes du monde entier, remerciez<br />

et rendez honneur à celui que la louange des anges<br />

proclame dans le ciel.<br />

L’Éternel se souvient de nous<br />

L’Éternel se souvient de nous,<br />

Il bénira la maison d’Israël,<br />

Il bénira la maison d’Aaron, [Ps 5, , 3]<br />

Il bénira ceux qui craignent l’Éternel,<br />

Les petits et les grands. [Ps 5, 4]<br />

L’Éternel vous donnera l’accroissement,<br />

A vous et à vos fils. [Ps 5, 5a]<br />

Soyez bénis par l’Éternel,<br />

Qui a fait les cieux et la terre ! Amen. [Ps 5, 5b]


BWV 197<br />

Gott ist unsre Zuversicht<br />

. Choeur<br />

Gott ist unsre Zuversicht,<br />

Wir vertrauen seinen Händen.<br />

Wie er unsre Wege führt,<br />

Wie er unser Herz regiert,<br />

Da ist Segen aller Enden.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Gott ist und bleibt der beste Sorger,<br />

Er hält am besten Haus.<br />

Er führet unser Tun zuweilen wunderlich,<br />

Jedennoch fröhlich aus,<br />

Wohin der Vorsatz nicht gedacht.<br />

Was die Vernunft unmöglich macht,<br />

Das füget sich.<br />

Er hat das Glück der Kinder, die ihn lieben,<br />

Von Jugend an in seine Hand geschrieben.<br />

3. Air (alto)<br />

Schläfert allen Sorgenkummer<br />

In den Schlummer<br />

Kindlichen Vertrauens ein.<br />

Gottes Augen, welche wachen<br />

Und die unser Leitstern sein,<br />

Werden alles selber machen.<br />

4. Récitatif (basse)<br />

Drum folget Gott und seinem Triebe.<br />

Das ist die rechte Bahn.<br />

Die führet durch Gefahr<br />

Auch endlich in das Kanaan<br />

Und durch von ihm geprüfte Liebe<br />

‘Auch an sein heiliges Altar<br />

Und bindet Herz und Herz zusammen,<br />

Herr ! sei du selbst mit diesen Flammen !<br />

5. Choral<br />

Du süße Lieb, schenk uns deine Gunst,<br />

Laß uns empfinden der Liebe Brunst,<br />

Daß wir uns von Herzen einander lieben<br />

Und in Fried auf einem Sinne bleiben.<br />

Kyrie eleis !<br />

6. Air (basse)<br />

O du angenehmes Paar,<br />

Dir wird eitel Heil begegnen,<br />

Gott wird dich aus Zion segnen<br />

Und dich leiten immerdar,<br />

O du angenehmes Paar !<br />

7. Récitatif (soprano)<br />

So wie es Gott mit dir<br />

Getreu und väterlich von Kindesbeinen an<br />

gemeint,<br />

So will er für und für<br />

Dein allerbester Freund<br />

Bis an das Ende bleiben.<br />

Und also kannst du sicher gläuben,<br />

Er wird dir nie<br />

Bei deiner Hände Schweiß und Müh<br />

Kein Gutes lassen fehlen.<br />

Wohl dir, dein Glück ist nicht zu zählen.<br />

8. Air (soprano)<br />

Vergnügen und Lust,<br />

Gedeihen und Heil<br />

Wird wachsen und stärken und laben.<br />

Das Auge, die Brust<br />

Wird ewig sein Teil<br />

An süßer Zufriedenheit haben.<br />

9. Récitatif (basse)<br />

Und dieser frohe Lebenslauf<br />

Wird bis in späte Jahre währen.<br />

Denn Gottes Güte hat kein Ziel,<br />

Die schenkt dir viel,<br />

Ja mehr, als selbst das Herze kann begehren.<br />

Verlasse dich gewiß darauf.<br />

0. Choral<br />

Sing, bet und geh auf Gottes Wegen,<br />

Verricht das Deine nur getreu<br />

Und trau des Himmels reichem Segen,<br />

So wird er bei dir werden neu;<br />

Denn welcher seine Zuversicht<br />

Auf Gott setzt, den verläßt er nicht.<br />

Distribution :<br />

Soliste : S A B. Choeur : S A T B, trompette I-III,<br />

timbales, hautbois I/II, hautbois d’amour I/II,<br />

basson obligé, violon I/II, alto, continuo<br />

BWV 197a<br />

Ehre sei Gott in der Höhe<br />

. Choeur<br />

Dieu est notre assurance<br />

Dieu est notre assurance, nous mettons notre<br />

confiance entre ses mains. La manière dont il<br />

conduit nos routes et dont il régit notre coeur, est<br />

le comble de la bénédiction.<br />

Dieu reste celui qui pourvoit le mieux à nos<br />

besoins. Il tient la maison à la perfection. Il guide<br />

parfois nos actions étrangement, mais toujours<br />

à notre bénéfice, sans que nous puissions en<br />

comprendre les intentions. Ce que la raison pense<br />

impossible, se réalise. Il porte comme écrit dans sa<br />

main le bonheur des enfants qui l’aiment depuis<br />

leur plus jeune âge.<br />

Que tous nos soucis s’endorment dans le sommeil<br />

d’une confiance d’enfant. Les yeux de Dieu qui<br />

veillent et sont nos guides, feront tout d’euxmêmes.<br />

Ainsi suivez donc Dieu et sa volonté. C’est le bon<br />

chemin qui, à travers les dangers, conduit finalement<br />

à la terre promise et par l’amour éprouvé, il<br />

lie ensemble les coeurs à son saint autel. Seigneur !<br />

Sois toi-même dans<br />

ces flammes !<br />

Toi, bel amour, envoies-nous ta grâce, laisse-nous<br />

ressentir l’amour, pour que nous nous aimions l’un<br />

et l’autre de tout coeur et restions unis dans la paix.<br />

Toi, couple aimable, tu rencontreras ton propre<br />

salut, Dieu te bénira de Sion et te conduira partout,<br />

toi, couple aimable !<br />

Comme il s’est toujours montré fidèle et paternel<br />

avec toi dès ton enfance, Dieu veut toujours rester<br />

ton meilleur ami jusqu’à la fin. Ainsi tu peux croire<br />

avec certitude qu’il ne te laissera jamais manquer<br />

de rien par le travail de tes mains, ta sueur et ta<br />

peine. Bienheureux que tu es, tes joies ne peuvent<br />

se compter !<br />

Délices et plaisirs, prospérité et salut ne cesseront<br />

de s’accroître, de se renforcer et de te satisfaire.<br />

Les yeux et le coeur auront éternellement leur part<br />

dans ce merveilleux contentement.<br />

Et cette vie heureuse se poursuivra de longues<br />

années. Car la bonté de Dieu ne connaît pas de<br />

limites, il t’offre beaucoup, encore plus que ce que<br />

ton coeur pourrait désirer. Tu peux être sûr de cela.<br />

Chante, prie et marche sur les chemins de Dieu.<br />

Accomplis ta besogne en toute fidélité. Et fie-toi<br />

à la grâce abondante du ciel, car c’est ainsi qu’elle<br />

se renouvellera pour toi. Car celui qui place sa<br />

confiance en Dieu, Dieu ne l’abandonne jamais.<br />

Gloire à Dieu dans les lieux très hauts<br />

4


4<br />

Ehre sei Gott in der Höhe, Friede auf Erden und<br />

den Menschen ein Wohlgefallen.<br />

. Air<br />

Erzähler, ihr Himmel, die Ehre Gottes,<br />

Ihre Feste, verkündet seine Macht.<br />

Doch vergesset nicht dabei<br />

Seine Liebe, seine Treu,<br />

Die er an denen Verlornen vollbracht.<br />

3. Récitatif<br />

O ! Liebe, der kein Lieben gleich :<br />

Der hochgelobte Gottessohn<br />

Verläßt sein Himmelreich;<br />

Ein Prinz verläß dem Königsthron<br />

Und wird ein Knecht<br />

Und als ein armer Mensch geboren,<br />

Damit das menschliche Geschlecht<br />

Nicht ewig sei verloren;<br />

Was wird denn dir,<br />

Mein treuer Jesus, nun dafür ?<br />

4. Air (alto)<br />

O du angenehmer Schatz,<br />

Hebe dich aus denen Krippen<br />

Nimm dafür auf meinen Lippen<br />

Und in meinem Herzen Platz.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Das Kind ist mein,<br />

Und ich bin sein,<br />

Du bist mein alles unter allen<br />

Und außer dir<br />

Soll mir<br />

Kein Gut, kein Kleinod wohlgefallen.<br />

In Mangel hab ich Überfluß,<br />

In Leide<br />

Hab ich Freude,<br />

Bin ich krank, so heilt er mich,<br />

Bin ich schwach, so trägt er mich,<br />

Bin ich verirrt, so sucht er mich,<br />

Und wenn ich falle, hält er mich,<br />

Ja, wenn ich endlich sterben muß,<br />

So bringt er mich zum Himmelsleben;<br />

Geliebter Schatz, durch dich<br />

Wird mir noch auf der Welt der Himmel selbst<br />

gegeben.<br />

6. Air (basse)<br />

Ich lasse dich nicht,<br />

Ich schließe dich ein<br />

Im Herzen durch Lieben und Glauben.<br />

Es soll dich, mein Licht,<br />

Noch Marter, noch Pein,<br />

Ja ! selber die Hölle nicht rauben.<br />

7. Choeur<br />

Wohlan ! so will ich mich<br />

An dich, o Jesu halten,<br />

Und sollte gleich die Welt<br />

In tausend Stücke spalten.<br />

O Jesu, dir, nur dir,<br />

Dir leb ich ganz allein,<br />

Auf dich allein, auf dich,<br />

O Jesu, schlaf ich ein.<br />

Distribution :<br />

Solistes : A B. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

hautbois d’amour, violon I/II, alto, violoncelle,<br />

basson, continuo<br />

BWV 198<br />

Laß, Fürstin, laß noch einen Strahl<br />

Trauerode<br />

. Chœur<br />

Laß, Fürstin, laß noch einen Strahl<br />

Aus Salems Sterngewölben schießen.<br />

Und sich, mit wieviel Tränengüssen<br />

Umringen wir dein Ehrenmal.<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Dein Sachsen, dein bestürztes Meißen<br />

Erstarrt bei deiner Königsgruft;<br />

Das Auge tränt, die Zunge ruft :<br />

Mein Schmerz kann unbeschreiblich heißen !<br />

Hier klagt August und Prinz und Land,<br />

Der Adel ächzt, der Bürger trauert,<br />

Wie hat dich nicht das Volk bedauert,<br />

Sobald es deinen Fall empfand !<br />

3. Air (soprano)<br />

Verstummt, verstummt, ihr holden Saiten !<br />

Kein Ton vermag der Länder Not<br />

Bei ihrer teuren Mutter Tod,<br />

O Schmerzenswort ! recht anzudeuten.<br />

Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la<br />

terre aux hommes de bonne volonté.<br />

( Luc , 4)<br />

Vous les cieux, racontez la gloire de Dieu<br />

[Ps 9, ]. Votre stabilité proclame son pouvoir.<br />

Mais n’oubliez pas non plus sa fidélité et son amour<br />

qui s’accomplissent pour les perdus.<br />

Ô amour, à nul autre pareil : le Fils tant loué de<br />

Dieu abandonne son royaume. Un prince abandonne<br />

son trône de roi et devient<br />

un serviteur.<br />

Né comme un pauvre homme, pour que l’être<br />

humain ne soit pas à jamais perdu.<br />

Simplement pour cela, que t’arrive-t-il fidèle<br />

Jésus ?<br />

Ô toi agréable trésor, quitte donc ta crèche et viens<br />

prendre place sur mes lèvres et dans<br />

mon coeur.<br />

Cet enfant est à moi et je suis à lui, tu es mon tout<br />

et en dehors de toi, il n’y a aucun bien, aucun bijou<br />

qui me plaise. Dans le besoin, comme dans l’abondance,<br />

dans la tristesse, j’ai ma joie. Je suis malade,<br />

il me soigne; je suis faible, il me porte. Je suis<br />

perdu, il me cherche; et si je tombe, il me retient, et<br />

enfin si je dois mourir, il m’emporte jusqu’au ciel.<br />

Trésor tant aimé, par toi le ciel s’est donné luimême<br />

au monde.<br />

Je ne t’abandonne pas, je t’enferme dans mon<br />

coeur par l’amour et la foi. Oui, ni la torture, ni la<br />

souffrance, ni même l’enfer lui-même ne doit me<br />

voler ma lumière.<br />

Ainsi, je veux me tenir à tes côtés, Jésus.<br />

Et même si le monde éclate en mille morceaux,<br />

pour toi seulement, et pour toi seul je veux vivre.<br />

Sur toi seulement et sur toi seul, je veux m’endormir.<br />

Laisse, princesse, laisse encore un rayon<br />

Ode funèbre<br />

Laisse, princesse, laisse encore un rayon de la voûte<br />

étoilée de Salem fondre sur nous.<br />

Et entourer avec tant de larmes de reconnaissance,<br />

ton souvenir.<br />

Ta Saxe, ta Misnie consternée sont arrêtés sur ta<br />

tombe royale . L’oeil pleure, la langue crie : ma<br />

douleur ne peut se décrire ! Ici se lamente Auguste,<br />

le prince et le pays entier, la noblesse gémit,<br />

les bourgeois s’attristent. Combien le peuple te<br />

regrette, depuis qu’il a appris ta mort !<br />

Taisez-vous, taisez-vous cordes gracieuses !<br />

Aucune musique ne peut véritablement exprimer<br />

la souffrance de notre pays à la mort de sa<br />

précieuse mère.


4. Récitatif (alto)<br />

Der Glocken bebendes Getön<br />

Soll unsrer trüben Seelen Schrecken<br />

Durch ihr geschwungnes Erze wecken<br />

Und uns durch Mark und Adern gehn.<br />

O, könnte nur dies bange Klingen,<br />

Davon das Ohr uns täglich gellt,<br />

Der ganzen Europäerwelt<br />

Ein Zeugnis unsres Jammers bringen !<br />

5. Air (alto)<br />

Wie starb die Heldin so vergnügt !<br />

Wie mutig hat ihr Geist gerungen,<br />

Da sie des Todes Arm bezwungen,<br />

Noch eh er ihre Brust besiegt.<br />

6. Récitatif (ténor)<br />

Ihr Leben ließ die Kunst zu sterben<br />

In unverrückter Übung sehn;<br />

Unmöglich konnt es denn geschehn,<br />

Sich vor dem Tode zu entfärben.<br />

Ach selig ! wessen großer Geist<br />

Sich über die Natur erhebet,<br />

Vor Gruft und Särgen nicht erbebet,<br />

Wenn ihn sein Schöpfer scheiden heißt.<br />

7. Chœur<br />

An dir, du Fürbild großer Frauen,<br />

An dir, erhabne Königin,<br />

An dir, du Glaubenspflegerin,<br />

War dieser Großmut Bild zu schauen.<br />

8. Air (ténor)<br />

Der Ewigkeit saphirnes Haus<br />

Zieht, Fürstin, deine heitern Blicke<br />

Von unsrer Niedrigkeit zurücke<br />

Und tilgt der Erden Dreckbild aus.<br />

Ein starker Glanz von hundert Sonnen,<br />

Der unsern Tag zur Mitternacht<br />

Und unsre Sonne finster macht,<br />

Hat dein verklärtes Haupt umsponnen.<br />

9. Récitatif (basse)<br />

Was Wunder ists ? Du bist es wert,<br />

Du Fürbild aller Königinnen !<br />

Du mußtest allen Schmuck gewinnen,<br />

Der deine Scheitel itzt verklärt.<br />

Nun trägst du vor des Lammes Throne<br />

Anstatt des Purpurs Eitelkeit<br />

Ein perlenreines Unschuldskleid<br />

Und spottest der verlaßnen Krone.<br />

Soweit der volle Weichselstrand,<br />

Der Niester und die Warthe fließet,<br />

Soweit sich Elb’ und Muld’ ergießet,<br />

Erhebt dich Stadt und Land.<br />

Dein Torgau geht im Trauerweide,<br />

Dein Pretzsch wird kraftlos, starr und matt;<br />

Denn da es dich verloren hat,<br />

Verliert es seiner Augen Weide.<br />

0. Chœur<br />

Doch, Königin ! du stirbest nicht,<br />

Man weiß, was man an dir besessen;<br />

Die Nachwelt wird dich nicht vergessen,<br />

Bis dieser Weltbau einst zerbricht.<br />

Ihr Dichter, schreibt ! wir wollens lesen :<br />

Sie ist der Tugend Eigentum,<br />

Der Untertanen Lust und Ruhm,<br />

Der Königinnen Preis gewesen.<br />

Distribution :<br />

Solistes : S A T B. Choeur : S A T B, traverso I/II,<br />

hautbois d’amour I/II, violon I/II, viole, viole de<br />

gambe I/II, luth I/II, continuo (orgue, clavecin)<br />

BWV 199<br />

Mein Herze schwimmt im Blut<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Mein Herze schwimmt im Blut,<br />

Weil mich der Sünden Brut<br />

In Gottes heilgen Augen<br />

Zum Ungeheuer macht.<br />

Und mein Gewissen fühlet Pein,<br />

Weil mir die Sünden nichts<br />

Als Höllenhenker sein.<br />

Verhaßte Lasternacht !<br />

Du, du allein<br />

Hast mich in solche Not gebracht;<br />

Und du, du böser Adamssamen,<br />

Raubst meiner Seele alle Ruh<br />

Und schließest ihr den Himmel zu !<br />

Ach ! unerhörter Schmerz !<br />

Mein ausgedorrtes Herz<br />

Will ferner mehr kein Trost befeuchten,<br />

Und ich muß mich vor dem verstecken,<br />

Vor dem die Engel selbst ihr Angesicht verdecken.<br />

. Air et Récitatif (soprano)<br />

Stumme Seufzer, stille Klagen,<br />

Le tremblant tintement des cloches, par la résonance<br />

de l’airain, doit éveiller la terreur dans nos âmes<br />

troublées et envahir tout notre être.<br />

Ô, que le son de ces résonances puissent seulement<br />

apporter le témoignage de notre plainte à l’Europe<br />

entière.<br />

Combien cette héroïne est morte dans<br />

la sérénité ! Combien son esprit a courageusement<br />

lutté, de la même manière qu’elle a maîtrisé le bras<br />

de la mort avant qu’il ne vainquît son souffle.<br />

Sa vie nous a laissé entrevoir l’art de mourir de<br />

la plus sage manière. Il lui était donc impossible<br />

de pâlir devant la mort. Ah ! bénie soit celle dont<br />

l’esprit fort s’élève au-dessus de la nature, et ne<br />

tremble pas devant le caveau et le cercueil quand<br />

son créateur lui ordonne de partir.<br />

En toi, noble femme modèle, en toi, reine illustre,<br />

en toi, docteur de la foi, s’est manifestée le reflet de<br />

la grandeur.<br />

L’éternité, palais de saphir, attire princesse, ton<br />

serein regard à nouveau sur notre médiocrité<br />

et se détache des horreurs de la terre. Un éclat<br />

semblable à celui de cent soleils, à côté duquel nos<br />

journées ressemblent à des nuits et notre soleil à<br />

l’obscurité, a auréolé ta tête de lumière.<br />

En quoi est-ce un miracle ? Tu es digne de cela, toi,<br />

modèle de toutes les reines ! Tu méritais de gagner<br />

ces atours qui illuminent désormais ton visage.<br />

Maintenant, tu portes devant le trône de l’agneau<br />

au lieu de la vanité de la pourpre, un manteau<br />

d’innocence aussi pur qu’une perle et tu te moques<br />

de la couronne que tu as quittée.<br />

Aussi loin que courent toutes les berges de la Vistule,<br />

aussi loin que coulent le Dniestr et la Warthe,<br />

aussi loin que se répandent l’Elbe et la Mulde, tous<br />

te célèbrent, villes et campagnes.<br />

Ta cité de Torgau va portant le deuil, ta Pretzsch est<br />

sans force, engourdie et fatiguée; car en te perdant,<br />

elles ont perdu le régal de leurs yeux.<br />

Pourtant, ô reine, tu ne meurs pas, nous savons<br />

ce que tu nous apportais. Le monde à venir ne<br />

t’oubliera pas, jusqu’à ce qu’un jour son édifice<br />

s’écroule. Et vous, poètes, écrivez ! Vo<strong>ici</strong> ce que<br />

nous devons lire : elle est la propriété de la vertu,<br />

la joie et la fierté de ses sujets, la gloire des reines<br />

personnifiée.<br />

Mon coeur baigne dans le sang<br />

Mon coeur baigne dans le sang parce que la<br />

semence du péché a fait de moi un monstre aux<br />

yeux de Dieu.<br />

Et ma conscience est au supplice et mes péchés en<br />

sont les bourreaux.<br />

Maudite nuit de misère, c’est toi seule qui m’as<br />

plongé dans une telle détresse;<br />

Et toi, affreuse semence d’Adam tu dérobes toute<br />

paix à mon âme et lui ferme l’accès au ciel !<br />

Hélas quelle douleur inouïe ! Plus aucun réconfort<br />

ne peut plus rafraîchir mon coeur desséché.<br />

Et je dois me cacher de celui devant lequel les<br />

anges mêmes cachent leurs visages.<br />

Soupirs muets et silencieuses plaintes, c’est à vous<br />

43


44<br />

Ihr mögt meine Schmerzen sagen,<br />

Weil der Mund geschlossen ist.<br />

Und ihr nassen Tränenquellen<br />

Könnt ein sichres Zeugnis stellen,<br />

Wie mein sündlich Herz gebüßt.<br />

Mein Herz ist itzt ein Tränenbrunn,<br />

Die Augen heiße Quellen.<br />

Ach Gott ! wer wird dich doch zufriedenstellen ?<br />

3. Récitatif (soprano)<br />

Doch Gott muß mir genädig sein,<br />

Weil ich das Haupt mit Asche,<br />

Das Angesicht mit Tränen wasche,<br />

Mein Herz in Reu und Leid zerschlage<br />

Und voller Wehmut sage :<br />

Gott sei mir Sünder gnädig !<br />

Ach ja ! sein Herze bricht,<br />

Und meine Seele spricht :<br />

4. Air (soprano)<br />

Tief gebückt und voller Reue<br />

Lieg ich, liebster Gott, vor dir.<br />

Ich bekenne meine Schuld,<br />

Aber habe doch Geduld,<br />

Habe doch Geduld mit mir !<br />

5. Récitatif (soprano)<br />

Auf diese Schmerzensreu<br />

Fällt mir alsdenn dies Trostwort bei :<br />

6. Choral<br />

Ich, dein betrübtes Kind,<br />

Werf alle meine Sünd,<br />

So viel ihr in mir stecken<br />

Und mich so heftig schrecken,<br />

In deine tiefen Wunden,<br />

Da ich stets Heil gefunden.<br />

7. Récitatif (soprano)<br />

Ich lege mich in diese Wunden<br />

Als in den rechten Felsenstein;<br />

Die sollen meine Ruhstatt sein.<br />

In diese will ich mich im Glauben schwingen<br />

Und drauf vergnügt und fröhlich singen.<br />

8. Air (soprano)<br />

Wie freudig ist mein Herz,<br />

Da Gott versöhnet ist<br />

Und mir auf Reu und Leid<br />

Nicht mehr die Seligkeit<br />

Noch auch sein Herz verschließt.<br />

Distribution :<br />

Solo : S. Hautbois, violon I/II, alto, continuo (+<br />

violone et basson)<br />

BWV 200<br />

Bekennen will ich seinen Namen<br />

. Air (alto)<br />

Bekennen will ich seinen Namen,<br />

Er ist der Herr, er ist der Christ,<br />

In welchem aller Völker Samen<br />

Gesegnet und erlöset ist.<br />

Kein Tod raubt mir die Zuversicht :<br />

Der Herr ist meines Lebens Licht.<br />

Distribution :<br />

Solo : A. Violon I/II, continuo<br />

BWV 201<br />

Geschwinde, ihr wirbelnden Winde<br />

Momus (S), Mercurius (A), Tmolus (T.I), Midas<br />

(T.II), Phoebus (B.I), Pan (B.II)<br />

. Coro<br />

Geschwinde,<br />

Ihr wirbelnden Winde,<br />

Auf einmal zusammen zur Höhle hinein!<br />

Daß das Hin-und Widerschallen<br />

Selbst dem Echo mag gefallen<br />

Und den Lüften lieblich sein.<br />

. Recitativo<br />

Phoebus<br />

Und du bist doch so unverschämt und frei,<br />

Mir in das Angesicht zu sagen,<br />

Daß dein Gesang<br />

Viel herrlicher als meiner sei?<br />

Pan<br />

Wie kannst du doch so lange fragen?<br />

Der ganze Wald bewundert meinen Klang;<br />

Das Nymphenchor,<br />

Das mein von mir erfundnes Rohr<br />

Von sieben wohlgesetzten Stufen<br />

Zu tanzen öfters aufgerufen,<br />

Wird dir von selbsten zugestehn:<br />

Pan sint vor allen andern schön.<br />

Phoebus<br />

de dire ma souffrance puisque ma bouche est<br />

fermée.<br />

Et vous, sources mouillées de mes larmes, vous<br />

pouvez apporter le clAir (ténor)émoignage du<br />

repentir de mon coeur pécheur.<br />

Mon coeur n’est plus maintenant qu’une fontaine<br />

de larmes, mes yeux sont des sources brûlantes<br />

Hélas, mon Dieu qui peut se trouver satisfait<br />

devant toi ?<br />

Dieu doit pourtant m’être indulgent parce que je<br />

lave ma tête avec de la cendre et mon visage avec<br />

mes larmes, ainsi mon coeur se brise de repentir et<br />

de douleur et de toute ma tristesse<br />

je m’écrie :<br />

Dieu, montre-toi clément face au pécheur !<br />

Oui vraiment son coeur se brise<br />

Et mon âme dit :<br />

Profondément incliné et plein de repentir, je me<br />

couche devant toi, ô mon Dieu.<br />

Je reconnais ma faute, mais sois patient, sois<br />

patient envers moi !<br />

Dans ce douloureux remords me reviennent alors<br />

ces paroles de réconfort :<br />

Moi, ton enfant affligé, je jette tous mes péchés<br />

dans tes profondes blessures, là où j’ai toujours<br />

trouvé le salut, aussi nombreux, effrayants et<br />

violents qu’ils soient.<br />

Je me couche sur tes plaies comme à l’abri d’une<br />

falaise. Qu’elles soient mon lieu de repos.<br />

Je veux m’y élancer plein de foi et chanter satisfait<br />

et heureux.<br />

Comme mon coeur est joyeux puisque Dieu s’est<br />

réconcilié avec lui et qu’il ne m’interdit plus ni la<br />

fél<strong>ici</strong>té, ni son coeur, après mon repentir et ma<br />

peine.<br />

Je veux confesser son nom<br />

Je veux confesser son nom, il est le Seigneur, il<br />

est le Christ par lequel tous les peuples et leurs<br />

descendances sont bénis et sauvés. Pas même la<br />

mort ne peut me ravir cette assurance : le Seigneur<br />

est la lumière de ma vie.<br />

Hâtez-vous, vents tourbillonants<br />

. Choeur<br />

Hâtez-vous<br />

Vents tourbillonants<br />

Tous ensemble dans la caverne !<br />

Que le flot des réverbérations<br />

Soit doux même à Echo<br />

Ainsi qu’aux brises.<br />

. Récitatif<br />

Phoebus<br />

Et tu as l’insolence et l’aplomb<br />

De me dire face à face<br />

Que ton chant<br />

Est plus merveilleux que le mien ?<br />

Pan<br />

Comment peux-tu encore en douter ?<br />

La forêt toute entière admire ma musique.<br />

Le chœur des nymphes,<br />

Appelé à danser par le roseau aux sept tuyaux<br />

Que j’ai découvert<br />

L’admettra sans hésiter :<br />

Pan chante mieux que tous les autres.<br />

Phoebus<br />

Tu as raison pour les nymphes,


Vor Nymphen bist zu recht;<br />

Allein, die Götter zu vergnügen,<br />

Ist deine Flöte viel zu schlecht.<br />

Pan<br />

Sobald mein Ton die Luft erfüllt<br />

So hüpfen die Berge, so tanzet das Wild,<br />

So müssen sich die Zweige biegen,<br />

Und unter denen Sternen<br />

Geht ein entzücktes Springen für:<br />

Die Vögel setzen sich zu mir<br />

Und wollen von mir singen lernen.<br />

Momus<br />

Ei! Hört mir doch den Pan,<br />

Den großen Meistersänger, an !<br />

3. Aria<br />

Momus<br />

Patron, das macht der Wind!<br />

Daß man prahlt und hat kein Geld<br />

Daß man das für Wahrheit hält,<br />

Was nur in die Augen fällt<br />

Daß die Toren weise sind,<br />

Daß das Glücke selber blind<br />

Patron, das macht der Wind.<br />

4. Recitativo<br />

Mercurius<br />

Was braucht ihr euch zu zanken ?<br />

Ihr weichet doch einander nicht.<br />

Nach meinen wenigen Gedanken,<br />

So wähle sich ein jedes einen Mann,<br />

Der zwischen euch das Urteil spricht;<br />

Laßt sehn, wer fällt euch ein ?<br />

Phoebus<br />

Der Tmolus soll mein Richter sein,<br />

Pan<br />

Und Midas sei auf meiner Seite.<br />

Mercurius<br />

So tretet her, ihr lieben Leute,<br />

Hört alles fleißig an;<br />

Und merket, wer das Beste kann !<br />

5. Aria<br />

Phoebus<br />

Mit Verlangen<br />

Drück ich deine zarten Wangen,<br />

Holder, schöner Hyazinth.<br />

Und dein‘ Augen küss‘ ich gerne,<br />

Weil sie meine Morgensterne<br />

Und der Seele Sonne sind.<br />

6. Recitativo<br />

Momus<br />

Pan, rücke deine Kehle nun<br />

In wohlgestimmte Falten!<br />

Pan<br />

Ich will mein Bestes tun<br />

Und mich noch herrlicher als Phoebus halten.<br />

7. Aria<br />

Pan<br />

Zu tanze, zu Sprunge,<br />

So wackelt das Herz.<br />

Wenn der Ton zu mühsam klingt<br />

Und der Mund gebunden singt,<br />

So erweckt es keinen Scherz.<br />

8. Recitativo<br />

Mercurius<br />

Nunmehro Richter her!<br />

Tmolus<br />

Das Urteil fällt mir gar nicht schwer;<br />

Die Wahrheit wird es selber sagen,<br />

Daß Phoebus hier den Preis davongetragen.<br />

Pan singet vor dem Wald,<br />

Die Nymphen kann er wohl ergötzen.<br />

Jedoch so schön als Phoebus‘ Klang erschallt<br />

Ist seine Flöte nicht zu schätzen.<br />

9. Aria<br />

Tmolus<br />

Phoebus, deine Melodei<br />

Hat die Anmut selbst geboren.<br />

Aber wer die Kunst versteht<br />

Wie dein Ton verwundernd geht,<br />

Wird dabei asi sich verloren.<br />

0. Recitativo<br />

Pan<br />

Komm, Midas, sage du nun an,<br />

Was ich getan!<br />

Midas<br />

Ach Pan! Wie hast du mich gestärkt,<br />

Dein Lied hat mir so wohl geklungen<br />

Daß ich es mir auf einmal gleich gemerkt.<br />

Nun geh ich hier im Grünen auf und nieder<br />

Und lern es denen Bäumen wieder.<br />

Der Phoebus macht es gar zu bunt,<br />

Allein, dein allerliebster Mund<br />

Sang leicht und ungezwungen.<br />

Mais pour plaire aux dieux<br />

Ta flûte est bien trop médiocre.<br />

Pan<br />

Dès que mes notes emplissent les airs,<br />

Les montagnes se mettent à sautiller,<br />

Les forêts dansent,<br />

Les branches font la révérence,<br />

Et sous les étoiles,<br />

Tout n’est qu’enchantement et allégresse :<br />

Les oiseaux s’assoient auprès de moi<br />

Et veulent que je leur apprenne à chanter.<br />

Momus<br />

Hoù ! Ecoutez-moi ce Pan,<br />

Ce véritable maître-chanteur !<br />

3. Aria<br />

Momus<br />

Monseigneur, c’est l’œuvre du vent.<br />

Lorsque l’on se vante et l’on n’a pas d’argent,<br />

Lorsque l’on pense détenir la vérité<br />

En ne voyant que ce que montrent les yeux,<br />

Lorsque les sots deviennent sages,<br />

Lorsque le hasard lui-même est aveugle,<br />

Monseigneur, c’est l’œuvre du vent.<br />

4. Récitatif<br />

Mercure<br />

Quel besoin de vous chamailler ?<br />

Aucun d’entre vous ne cédera à l’autre.<br />

A mon humble avis<br />

Chacun devrait choisir quelqu’un<br />

Qui saura vous départager ;<br />

Voyons-voir, qui vous vient à l’esprit ?<br />

Phoebus<br />

Que Tmolus soit mon juge.<br />

Pan :<br />

Et Midas sera à mes côtés.<br />

Mercure<br />

Approchez-vous, mes chers amis<br />

Ecoutez bien ce qui va se dire<br />

Et notez qui sera le meilleur !<br />

5. Aria<br />

Phoebus<br />

Avec nostalgie<br />

Je presse tes tendres joues ;<br />

Adorable, beau Hyacinte.<br />

Et j’embrasse tes yeux avec plaisir<br />

Car ils sont mon étoile de mon matin<br />

Et le soleil de mon âme.<br />

6. Récitatif<br />

Momus<br />

Pan, dispose maintenant ton gosier<br />

Selon des plis bien accordés.<br />

Pan<br />

Je ferai de mon mieux<br />

Et me montrer plus superbe encore que Phoebus.<br />

7. Aria<br />

Pan<br />

Mon cœur se dandine<br />

En dansant et en sautillant.<br />

Lorsque la musique semble trop laborieuse<br />

Et que la bouche chante de manière trop empesée,<br />

Cela n’éveille aucun plaisir.<br />

8. Récitatif<br />

Mercure<br />

Allors, les juges, avancez !<br />

Tmolus<br />

Mon verdict ne pose aucune dofficulté ;<br />

La vérité elle-même exprimera<br />

Que Phoebus a remporté le prix.<br />

Pan chante pour la forêt,<br />

Il peut sans doute égayer les nymphes ;<br />

Mais dès que résonne le merveilleux chant de<br />

Phoebus,<br />

Sa flûte n’a plus de valeur.<br />

9. Aria<br />

Tmolus<br />

Phoebus, c’est le charme lui-même<br />

Qui a donné naissance à ta mélodie.<br />

Mais quiconque comprend l’art<br />

Selon lequel ta musique va son chemin enchanteur<br />

Ne peut qu’être éperdu d’admiration.<br />

0. Récitatif<br />

Pan<br />

Allons, Midas, dis-nous<br />

Comment j’ai fait mon œuvre.<br />

Midas<br />

Ah, Pan ! Quelles forces tu m’as données !<br />

Ton chant a sonné si merveilleusement à mes<br />

oreilles<br />

Que je l’ai retenu sur le champ.<br />

Maintenant je vais et je viens dans les bois<br />

Afin de l’apprendre aux arbres à mon tour.<br />

Ce que fait Phoebus est trop coloré,<br />

Seul ta bouche, que j’aime entre toutes,<br />

A chanté avec légèreté et liberté.<br />

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46<br />

. Aria<br />

Midas<br />

Pan ist Meister, laßt ihn gehn !<br />

Phoebus hat das Spiel verloren,<br />

Denn nach meinen beiden Ohren<br />

Singt er unvergleichlich schön.<br />

. Recitativo<br />

Momus<br />

Wie, Midas, bist du toll?<br />

Mercurius<br />

Wer hat dir den Verstand verrückt ?<br />

Tmolus<br />

Das dacht ich wohl, daß du so ungeschickt !<br />

Phoebus<br />

Sprich, was ich mit dir machen soll ?<br />

Verkehr ich dich in Raben,<br />

Soll ich dich schinden oder schaben ?<br />

Midas<br />

Ach! Plaget mich doch nicht so sehre,<br />

Es fiel mir ja<br />

Also in mein Gehöhre.<br />

Phoebus<br />

Sieh da,<br />

So sollst du Esels Ohren haben!<br />

Mercurius<br />

Das ist der Lohn<br />

Der tollen Ehrbegierigkeit.<br />

Pan<br />

Ei! Warum hst du diesen Streit<br />

Auf leichte Schultern übernommen ?<br />

Midas<br />

Wie ist mir die Kommission<br />

So schlecht bekommen?<br />

3. Aria<br />

Mercurius<br />

Aufgeblasne Hitze,<br />

Aber wenig Grütze<br />

Kriegt die Schellenmütze<br />

Endlich aufgesetzt.<br />

Wer das Schiffen nicht versteht<br />

Und doch an das Ruder geht,<br />

Ertrinket mit Schaden und Schanden zuletzt.<br />

4. Recitativo<br />

Momus<br />

Du guter Midas, geh nun hin<br />

Und lege dich in deinem Walde nieder,<br />

Doch tröste dich in deinem Sinn,<br />

Du hast noch mehr dergleichen Brüder.<br />

Der Unverstand und Unvernunft<br />

Will jetzt der Weisheit Nachbar sein<br />

Man urteilt in den Tag hinein,<br />

Und die so tun,<br />

Gehören all in deine Zunft.<br />

Ergreife, Phoebus, nun‘<br />

Die Leier wieder,<br />

Es ist nichts lieblicher als deine Lieder.<br />

5. Coro<br />

Labt das Herz, ihr holden Saiten,<br />

Stimmet Kunst und Anmut an!<br />

Laßt euch meistern, laßt euch höhen,<br />

Sind doch euren süßen Tönen<br />

Selbst die Götter zugetan.<br />

BWV 202<br />

Weichet nur, betrübte Schatten<br />

. Aria<br />

Weichet nur, betrübte Schatten,<br />

Frost und Winde, geht zur Ruh!<br />

Florens Lust<br />

Will der Brust<br />

Nichts als frohes Glück verstatten,<br />

Denn sie träget Blumen zu.<br />

. Recitativo<br />

Die Welt wird wieder neu,<br />

Auf Bergen und in Gründen<br />

Will sich die Anmut doppelt schön verbinden,<br />

Der Tag ist von der Kälte frei.<br />

3. Aria<br />

Phoebus eilt mit schnellen Pferden<br />

Durch die neugeborne Welt.<br />

Ja, weil sie ihm wohlgefällt,<br />

Will er selbst ein Buhler werden.<br />

4. Recitativo<br />

Drum sucht auch Amor sein Vergnügen,<br />

Wenn Purpur in den Wiesen lacht,<br />

Wenn Florens Pracht sich herrlich macht,<br />

Und wenn in seinem Reich,<br />

Den schönen Blumen gleich,<br />

Auch Herzen feurig siegen.<br />

5. Aria<br />

Wenn die Frühlingslüfte streichen<br />

Und durch bunte Felder wehn,<br />

. Aria<br />

Midas<br />

Pan est le maître, accordez-lui le prix !<br />

Phoebus a perdu le jeu<br />

Car selon mes deux oreilles<br />

Il chante avec une beauté incomparable.<br />

. Récitatif<br />

Momus<br />

Comment, Midas, serais-tu devenu fou ?<br />

Mercure<br />

Qui t’a obscurci l’entendement ?<br />

Tmolus<br />

C’est bien ce que je pensais, tu es un maladroit !<br />

Phoebus<br />

Parle : que dois-je maintenant faire de toi ?<br />

Te changer en corbeau,<br />

Te tailler en copeaux ou t’écorcher vif ?<br />

Midas<br />

Ah, ne me tourmente pas ainsi,<br />

C’est bien ainsi<br />

Que mes oreilles l’ont entendu.<br />

Phoebus<br />

Alors vois,<br />

Tu porteras dorénavant des oreilles d’âne !<br />

Mercure<br />

Voilà ta récompense<br />

Pour ta folle course aux honneurs.<br />

Pan<br />

Tiens donc ! Pourquoi as-tu accepté<br />

Cette joute à la légère ?<br />

Midas<br />

Que cette rencontre<br />

S’est mal passée pour moi !<br />

3. Aria<br />

Mercure<br />

Passions bouffies<br />

Mais petite cervelle<br />

Lui ont finalement valu<br />

De porter le bonnet d’âne.<br />

Qui ne sait pas naviguer<br />

Et prend pourtant la barre<br />

Finit par se noyer dans la honte et la douleur.<br />

4. Récitatif<br />

Momus<br />

Mon bon Midas, vas maintenant,<br />

Et couche-toi dans la forêt.<br />

Mais réconforte-toi à l’idée<br />

Que bien d’autre sont comme toi.<br />

Manque de jugement et de raisonnement<br />

Voisinent avec sagesse.<br />

Chaque jour on prononce des jugements hâtifs<br />

Et ceux qui les prononcent<br />

Sont tes semblables.<br />

Reprends maintenant, Phoebus,<br />

Ta lyre,<br />

Rien n’est plus suave que tes chants.<br />

5. Choeur<br />

Désaltérez votre cœur, nobles cordes,<br />

Joignez votre chant dans l’art et le charme.<br />

Que l’on vous rabaisse, que l’on vous moque,<br />

Vos douces musiques<br />

Plaisent aux dieux eux-mêmes.<br />

Disparaissez, tristes ombres<br />

. Aria (soprano)<br />

Disparaissez, tristes ombres,<br />

Gel et vent, reposez-vous !<br />

Les plaisirs de Flora<br />

Ne veut apporter à nos cœurs<br />

Que chance joyeuse,<br />

Car elle nous apporte les fleurs.<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Le mode retrouve sa jeunesse,<br />

Montagnes et plaines<br />

Redoublent de beauté,<br />

Le jour s’est libéré du froid.<br />

3. Aria (soprano)<br />

Phoebus arrive galopant sur ses rapides chevaux<br />

A travers la terre nouvelle-née.<br />

Oui, car elle lui plaît tant,<br />

Il veut en devenir l’amant.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Ainsi l’Amour cherche-t-il son plaisir,<br />

Lorsque la pourpre rit dans les prés,<br />

Lorsque la beauté de Flora atteint la gloire,<br />

Et lorsque dans son royaume,<br />

A l’égal des belles fleurs,<br />

Les cœurs eux-mêmes gagnent dans l’ardeur.<br />

5. Aria (soprano)<br />

Lorsque soufflent les brises du printemps<br />

Faisant ainsi onduler les champs de toutes


Plegt auch Amor auszuschleichen,<br />

Um nach seinem Scmuck zu sehn,<br />

Welcher, glaubt man, dieser ist,<br />

Daß ein Herz das andre küßt.<br />

6. recitativo<br />

Und dieses ist das Glücke,<br />

Daß durch ein hohes Gunstgeschicke<br />

Zwei Seelen einen Schmuck erlanget,<br />

An dem viel Heil und Segen pranget.<br />

7. Aria<br />

Sich üben im Lieben,<br />

In Scherzen sich herzen<br />

Ist besser asl Florens vergängliche Lust.<br />

Hier quellen die Wellen,<br />

Hier lachen und wachen<br />

Die siegenden Palmen auf Lippen und Brust.<br />

8. Recitativo<br />

So sei das Band der keuschen Liebe,<br />

Verlobte zwei,<br />

Vom Unbestand des Wechsels frei.<br />

Kein jäher Fall<br />

Noch Donnerknall<br />

Erschrecke die verliebten Triebe.<br />

9. Gavotte<br />

Sehet in Zufriedenheit<br />

Tausend helle Wohlfahrtstage,<br />

Daß bald bei der Folgezeit<br />

Eure Liebe Blumen trage !<br />

BWV 203<br />

Amore traditore<br />

. Arie (Baß)<br />

Amor, du Verräter,<br />

Du täuscht mich nicth mehr!<br />

Nicht länger will ich Ketten,<br />

Nicht länger Kummer und Leid,<br />

Schmerzen und Knechtschaft.<br />

. Rezitativ (Baß)<br />

Ich möchte doch sehen,<br />

Ob ich die todbringende Wunde<br />

In meiner Seele nicht heilen kann,<br />

Und ob ich ohne deinen Pfeil leben kann;<br />

Nicht länger sei die Hoffnung<br />

Ein Trugbild des Schmerzes,<br />

Und mein Herz freue sich an meiner<br />

Standhaftigkeit<br />

Eher als an deinen Streichen.<br />

3. Arie (Baß)<br />

Wer in der Liebe das Schicksal zum Feind hat,<br />

Ist verrückt, wenn er das Lieben nicht läßt.<br />

Es verachte die Seele die grausamen Stricke,<br />

Wenn ihr Leiden kein Erbarmen findet.<br />

BWV 205<br />

Zerreißet, zerprenget, zertrümmert dieGruft<br />

(Der zufriedengestellte Äolus)<br />

. Chor<br />

Zerreißet, zerprenget, zertrümmert die Gruft,<br />

Die unserm Wüten Grenze gibt !<br />

Durchbrechet die Luft,<br />

Daß selber die Sonne zur Finsternis werde,<br />

Durchschneidet die Fluten, durchwühlet die Erde,<br />

Daß sich der Himmel selbst betrübt !<br />

. Recitativo<br />

Äolus<br />

Ja! Ja !<br />

Die Stunden sind nunmehro nah,<br />

Daß ich euch treuen Untertanenen<br />

Den Weg aus eurer Einsamkeit<br />

Nach bald geschloßner Sommerszeit<br />

Zur Freiheit werde bahnen.<br />

Ich geb euch Macht,<br />

Vom Abend bis zum Morgen,<br />

Vom Mittag bis zur Mitternacht<br />

Mit eurer Wut zu rasen,<br />

Die Blumen, Blätter, Klee<br />

Mit Kälte, Frost und Schnee<br />

Entsetzlich anzublasen.<br />

Ich geb euch Macht,<br />

Die Zedern umzuschmeißen<br />

Und Bergegipfel aufzureißen.<br />

Ich geb euch Macht,<br />

Die ungestümen Meeresfluten<br />

Durch euren Nachdruck zu erhöhn,<br />

Daß das Gestirne wird vermuten<br />

Ihre Feuer soll durch euch erlöschend untergehn.<br />

couleurs,<br />

L’Amour lui-même a pour habitude de sortir<br />

subrepticement<br />

Pour prendre la mesure de sa gloire :<br />

En ces temps, croit-on, on la voit<br />

Lorsqu’un cœur en étreint un autre.<br />

6. Récitatif (soprano)<br />

Et vo<strong>ici</strong> la bonne fortune<br />

Qui, par un immense artifice de la chance,<br />

Donne à deux âmes une seule parure<br />

Resplendissante de santé et de fél<strong>ici</strong>té.<br />

7. Aria (soprano)<br />

S’exercer en amour,<br />

En joie et en caresses,<br />

Vaut mieux que les plaisirs éphémères de Flora.<br />

Ici ondulent les vagues,<br />

Ici les palmes de la victoire<br />

Rient et veillent sur les lèvres et les cœurs.<br />

8. Récitatif (soprano)<br />

Que l’union des amours chastes,<br />

Beaux fiancés,<br />

Soit libéré des inconstances du changement !<br />

Qu’aucune chute douloureuse,<br />

Qu’aucun coup de tonnerre,<br />

N’effraye les amoureux désirs !<br />

9. Aria (gavotte) (soprano)<br />

Vivez dans le bonheur<br />

Mille jours de lumineuse prospérité,<br />

Et que bientôt à mesure que passe le temps<br />

Votre amour porte ses fleurs !<br />

Amour traître<br />

. Aria (basse)<br />

Amour traître,<br />

Tu ne me tromperas plus.<br />

Je ne veux plus de chaînes,<br />

Je ne veux plus d’anxiété, de douleur,<br />

Ni cœur déchiré ni esclavage.<br />

. Récitatif (basse)<br />

Je veux découvrir<br />

Et si possible guérir<br />

Mon âme de cette blessure fatale,<br />

Et vivre sans ta flèche.<br />

Que l’espoir ne flatte plus<br />

Ma douleur,<br />

Et que la joie de mon cœur<br />

Ne soit plus pour toi<br />

L’objet de railleries sur ma constance.<br />

3. Aria (basse)<br />

Celui qui, en amour, a comme ennemie la destinée,<br />

Est fou de ne pas abandonner l’amour ;<br />

Son âme devrait rompre les cruelles chaînes<br />

S’il ne trouve jamais de récompense pour ses<br />

peines.<br />

Brisez, fracassez, pulvérisons la caverne<br />

(Éole apaisé)<br />

. Chœur<br />

Brisez, fracassez, faites éclater la caverne<br />

Qui nous empêche de nous déchaîner !<br />

Fendez les airs,<br />

Jusqu’à ce que le soleil lui-même s’obscurcisse,<br />

Ouvrez les flots des océans, creusez la terre,<br />

Et que le ciel lui-même s’assombrisse !<br />

. Récitatif<br />

Éole<br />

Oui ! Oui !<br />

Vo<strong>ici</strong> venir l’heure<br />

Où pour vous tous, ô mes loyaux sujets,<br />

Je vais frayer le chemin<br />

Qui, au prochain dénouement de l’été,<br />

Vous mènera hors de votre solitude à la liberté.<br />

Je vous délègue tout pouvoir<br />

Du soir au matin,<br />

Depuis midi jusqu’à minuit,<br />

De souffler furieusement<br />

Sur les fleurs et les feuilles et le trèfle,<br />

Leur soufflant le froid, le gel et la neige,<br />

De donner libre cours votre violence<br />

Je vous donne tout pouvoir<br />

De mettre à bas les cèdres<br />

Et de fendre les cimes des montagnes.<br />

Je vous donne tout pouvoir<br />

De faire monter les flots des mers<br />

Par le déploiement de votre énergie,<br />

De sorte que les astres penseront<br />

Que vous voulez éteindre et engloutir leur lumière.<br />

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48<br />

3. Aria<br />

Äolus<br />

Wie will ich lustig lachen<br />

Wenn alles durcheinandergeht !<br />

Wenn selbst der Fels nicht sicher steht<br />

Und wenn die Dächer krachen,<br />

So will ich lustig lachen !<br />

4. Recitativo<br />

Zephyrus<br />

Gefürcht‘ter Äolus,<br />

Dem ich im Schoße sonsten liege<br />

Und deine Ruh vergnüge,<br />

Laß deinen harten Schluß<br />

Mich doch nicht allzufrüh erschrecken;<br />

Verziehe, laß in dir,<br />

Aus Gunst zu mir,<br />

Ein Mitleid noch erwecken !<br />

5. Aria<br />

Zephyrus<br />

Frische Schatten, meine Freude,<br />

Seht, wie ich schmerzlich scheide,<br />

Kommt, bedauret meine Schmach !<br />

Windet euch, verwaiste Zweige,<br />

Ach ! ich schweige,<br />

Sehet mir nur jammernd nach !<br />

6. Recitativo<br />

Äolus<br />

Beinahe wirst du mich bewegen.<br />

Wie ? seh ich nicht Pomona hier<br />

Und, wo mir recht, die Pallas auch bei ihr ?<br />

Sagt, Werte, sagt,<br />

Was fordert ihr von mir ?<br />

Euch ist gewiß sehr viel daran gelegen.<br />

7. Aria<br />

Pomona<br />

Können nicht die roten Wangen,<br />

Womit meine Früchte prangen,<br />

Dein ergrimmtes Herze fangen,<br />

Ach, so sage, kannst du sehn,<br />

Wie die Blätter von den Zweigen<br />

Sich betrübt zur Erde beugen,<br />

Um ihr Elend abzuneigen,<br />

Das an ihnen soll geschehn.<br />

8. Recitativo (Pomone, Pallas)<br />

Pomona<br />

So willst du, grimmger Äolus<br />

Gleich wie ein Fels und Stein<br />

Bei meinen Bitten sein ?<br />

Pallas<br />

Wohlan ! ich will und muß<br />

Auch meine Seufzer wagen<br />

Vielleicht wird mir<br />

Was er, Pomona, dir<br />

Stillschweigend abgeschlagen,<br />

Von ihm gewährt.<br />

Pomone, Pallas<br />

Wohl ! wenn er gegen dich<br />

Mich sich gütiger erklärt.<br />

9. Aria<br />

Pallas<br />

Angenehmer Zephyrus,<br />

Dein von Bisam reicher Kuß<br />

Und dein lauschend Kühlen<br />

Soll auf meine Höhen spielen.<br />

Großer König Äolus,<br />

Sage doch dem Zephyrus,<br />

Daß sein bisamreicher Kuß<br />

Und sein lauschend Kühlen<br />

Soll auf meinen Höhen spielen.<br />

0. Recitativo<br />

Pallas<br />

Mein Äolus,<br />

Ach! Störe nicht die Fröhlichkeiten,<br />

Weil meiner Musen Heilikon<br />

Ein Fest, ein‘ angenehme Feier<br />

Auf seinen Gipfeln angestellt.<br />

Äolus<br />

So sage mir:<br />

Warum dann dir<br />

Besonders dieser Tag so teuer,<br />

So wert und heilig fällt ?<br />

O Nachteil und Verdruß !<br />

Soll ich denn eines Weibes willen<br />

In meinem Regiment erfüllen ?<br />

Pallas<br />

Mein Müller, mein August,<br />

Der Pierinnen Freud und Lust<br />

Äolus<br />

Dein Müller, dein August !<br />

Pallas<br />

Und mein geliebter Sohn,<br />

Äolus<br />

Dein Müller, dein August !<br />

Pallas<br />

Erlebet die vergnügten Zeiten,<br />

3. Air<br />

Éole<br />

Oh ! que je rirai gaiement<br />

Quand tout sera sens dessus dessous,<br />

Quand le rocher lui-même sera branlant<br />

Et que les toits croqueront sourdement,<br />

Oh ! que je rirai gaiement !<br />

4. Récitatif<br />

Zéphyr<br />

Éole tant redouté,<br />

Dans le giron auquel je repose d’ordinaire<br />

Pour y goûter ta sérénité,<br />

Agis donc en sorte que ton redoutable arrêt<br />

Ne me saisisse pas prématurément d’effroi.<br />

Dissipe-toi et fais naître en ton cœur,<br />

Par faveur envers moi,<br />

Ta compassion !<br />

5. Air<br />

Zéphyr<br />

Ombres rafraîchissantes, vous ma joie,<br />

Voyez donc la douleur de vous quitter,<br />

Venez, ayez pitié de ma honte !<br />

Tordez-vous, rameaux délaissés !<br />

Hélas ! Je reste silencieux,<br />

Mais lamentez-vous après moi !<br />

6. Récitatif<br />

Éole<br />

Tu es bien près de m’émouvoir.<br />

Comment ? Ne vois-je pas Pomone <strong>ici</strong>,<br />

Et, à moins de me tromper, Pallas aussi ?<br />

Dites-moi, femmes vertueuses, dites-moi,<br />

Qu’attendez-vous de moi ?<br />

Votre vœu vous importe beaucoup, c’est certain.<br />

7. Air<br />

Pomone<br />

Les joues bien rouges ne peuvent-elles pas,<br />

Elles qui font la beauté de mes fruits,<br />

Gagner ton cœur courroucé ?<br />

Hélas ! dis-moi donc si tu peux voir<br />

Comme les feuilles, depuis leurs rameaux,<br />

S’inclinent à terre dans leur tristesse<br />

Pour se preserver de la misère<br />

Qui doit leur arriver !<br />

8. Récitatif (Pomone, Pallas)<br />

Pomone<br />

Ainsi veux-tu, cruel Éole,<br />

Rester dur comme la pierre<br />

À mes supplications ?<br />

Pallas<br />

Eh bien ! je veux et je dois<br />

Moi aussi me joindre avec mes soupirs ;<br />

Peut-être qu’à moi<br />

II accordera<br />

Ce que à toi, Pomone,<br />

Il t’a refusé.<br />

Pomone, Pallas<br />

Eh bien ! Qu’il se montre plus clément<br />

Envers toi / moi.<br />

9. Air<br />

Pallas<br />

0 doux Zéphyr,<br />

Que ton baiser parfumé de musc<br />

Et que tes baleines rafraîchissantes<br />

Passent en jouant sur mes sommets.<br />

Éole, ô grand roi,<br />

Dis s’il te plaît à Zéphyr<br />

De faire passer en jouant sur mes sommets<br />

Son baiser parfumé de musc<br />

Et ses baleines rafraîchissantes.<br />

0. Récitatif<br />

Pallas<br />

Éole bien-aimé,<br />

Je t’en prie, ne trouble point les réjouissances,<br />

Car l’Hélicon, le séjour de mes Muses,<br />

A organise sur ses sommets<br />

Une fête, une joyeuse celebration.<br />

Éole<br />

Mais dis-moi donc :<br />

Pourquoi<br />

Ce jour-ci te tient tant à cœur<br />

Pourquoi il t’est si cher et si sacré ?<br />

0 inconvénients et contrariétés !<br />

Dois-je donc faire dépendre ma volonté<br />

De celle d’une femme ?<br />

Pallas<br />

Müller bien-aimé, ô mon Auguste,<br />

Lui qui est la joie et le plaisir des Muses<br />

Eole<br />

Ton Müller bien-aimé, ton Auguste ?<br />

Pallas<br />

Et mon fils chéri,<br />

Éole<br />

Ton Müller bien-aimé, ton Auguste !<br />

Pallas<br />

Voilà qu’il goûte des jours sereins


Da ihm die Ewigkeit<br />

Sein weiser Name prophezeit.<br />

Äolus<br />

Dein Müller! Dein August !<br />

Der Pierinnen Freud und Lust<br />

Und dein geliebter Sohn,<br />

Erlebet die vergnügten Zeiten,<br />

Da ihm die Ewigkeit.<br />

Sein weiser Name prophezeit.<br />

Wohlan! ich lasse mich bezwingen,<br />

Euer Wunsch soll euch gelingen.<br />

. Aria<br />

Äolus<br />

Zurücke, zurücke, geflügelten Winde,<br />

Besänftiget euch;<br />

Doch wehet ihr gleich,<br />

So weht doch itzund nur gelinde !<br />

. Recitativo (Pallas, Pomone, Zéphyr)<br />

Pallas<br />

Was Lust !<br />

Pomona<br />

Was Freude !<br />

Zephyrus<br />

Welch Vergnügen !<br />

Pallas, Pomona, Zephyrus<br />

Entstehet in der Brust,<br />

Daß sich nach unserer Lust<br />

Die Wünsche müssen fügen.<br />

Zephyrus<br />

So kann ich mich bei grünen Zweigen<br />

Noch fernerhin vergnügt bezeigen.<br />

Pomona<br />

So seh ich mein Ergötzen<br />

An meinen reifen Schätzen.<br />

Pallas<br />

So richt ich in vergnügter Ruh<br />

Meines Augusts Lustmahl zu.<br />

Pomona, Zephyrus<br />

Wir sind zu deiner Fröhlichkeit<br />

Mit gleicher Lust bereit.<br />

3. Duetto (Pomone, Zéphyr)<br />

Pomona<br />

Zweig und Äste<br />

Zollen dir zu deinem Feste<br />

Ihrer Gaben Überfluß.<br />

Zephyrus<br />

Und mein Scherzen soll und muß,<br />

Deinen August zu verehren,<br />

Dieses Tages Lust vermehren.<br />

Ensemble<br />

Ich bringe die Früchte mit Freuden herbei,<br />

Ich bringe mein Lispeln mit Freuden herbei,<br />

Daß alles zum Scherzen vollkommener sei.<br />

4. Recitativo<br />

Pallas<br />

Ja ! Ja ! ich lad euch selbst zu dieser Feier ein;<br />

Erhebet euch zu meinen Spitzen,<br />

Wo schon die Musen freudig sein<br />

Und ganz entbrannt vor Eifer sitzen.<br />

Auf ! lasset uns, indem wir eilen,<br />

Die Luft mit frohen Wünschen teilen !<br />

5. Chorus<br />

Vivat! August, August vivat !<br />

Sie beglückt, gelerter Mann !<br />

Dein Vergnügen müsse blühen,<br />

Daß dein Lehren, dein Bemühen<br />

Möge solche Pflanzen ziehen,<br />

Womit ein Land sich einstens schmücken kann.<br />

Text : Picander<br />

BWV 206<br />

Schleicht, spielende Wellen<br />

Pleiße (Soprano), Danube (Alto), Elbe (Ténor),<br />

Vistule (Basse)<br />

. Coro<br />

Schleicht, spielende Wellen, und murmelt gelinde!<br />

Nein, rauschet geschwinde,<br />

Daß Ufer und Klippe zum öftern erklingt !<br />

Die Freude, die unsere Fluten erreget,<br />

Die jegliche Welle zum Rauschen beweget,<br />

Durchreißet die Dämme,<br />

Worein sie Verwundrung und Schüchternheit<br />

zwingt.<br />

. Recitativo<br />

Weichsel<br />

O glückliche Veränderung !<br />

Mein Fluß, der neulich dem Cocytus gliche,<br />

Weil er von toten Leichen<br />

Und ganz zerstückten Körpern langsam schliche,<br />

Wird nun nicht dem Alpheus weichen,<br />

Der das gesegnete Arkadien benetzte.<br />

Des Rostes mürber Zahn<br />

Frißt die verworfnen Waffen an,<br />

Puisque son nom plein de sagesse<br />

Lui a prophétisé l’éternité<br />

Eole<br />

Ton Müller, ton Auguste!<br />

Lui qui est la joie et le plaisir des Muses<br />

Et ton fils chéri,<br />

Voilà qu’il goûte des jours sereins<br />

Puisque son nom plein de sagesse<br />

Lui a prophétisé l’éternité.<br />

Eh bien ! Je me soumets donc<br />

Et que votre vœu soit exaucé !<br />

. Air<br />

Éole<br />

Revenez en arrière, revenez, ô vents ailés,<br />

Apaisez votre ardeur !<br />

Mais si vous soufflez tout de même<br />

Ne soufflez dès lors qu’avec douceur !<br />

. Récitatif (Pallas, Pomone, Zéphyr)<br />

Pallas<br />

Quel plaisir !<br />

Pomone ,<br />

Quelle joie !<br />

Zéphyr<br />

Quel bonheur !<br />

Ensemble<br />

Naissent en nos coeurs<br />

A l’idée que les souhaits qu’on émet<br />

Doivent se réaliser au gré de notre volonté<br />

Zéphyr<br />

Ainsi puis-je continuer à témoigner ma joie<br />

Aux rameaux verdoyants,<br />

Pomone<br />

Ainsi je contemplerai avec jouissance<br />

Mes trésors arrives à maturité.<br />

Pallas<br />

Ainsi pourrai-je préparer sereinement<br />

Le banquet de mont cher Auguste.<br />

Pomone, Zéphyr<br />

Nous nous joignons avec plaisir<br />

À votre allégresse.<br />

3. Duetto (Pomone, Zéphyr)<br />

Pomone<br />

Les rameaux et les branches<br />

T’offrent en l’honneur de ta fête<br />

L’abondance de leurs dons.<br />

Zéphyr<br />

Il faut absolument, j’y tiens, que mes jeux<br />

En honneur à ton cher Auguste<br />

Accroissent en ce jour sa fél<strong>ici</strong>té<br />

Ensemble<br />

C’est dans la joie que je viens t’apporter mes<br />

fruits/mes murmures<br />

Pour que ce divertissement soit encore plus parfait.<br />

4. Récitatif<br />

Pallas<br />

Oui ! Oui ! Je vous convie moi-même à la fête ;<br />

Montez jusqu’à mes cimes<br />

Où attendent déjà les Muses remplies de joie<br />

Et tout enflammées d’ardeur.<br />

Venez ! Hâtons-nous, nous allons<br />

Partager l’air empli de souhaits de bonheur !<br />

5. Chœur<br />

Vive Auguste, vive Auguste<br />

Sois comblé de bonheur, ô savant homme<br />

Que ton plaisir prospère,<br />

Que tes renseignements et tes efforts<br />

Fassent pousser de telles plantes<br />

Qu’elles puissent un jour parer fièrement ta<br />

contrée.<br />

Glissez, vagues enjouées, et murmurez doucement !<br />

. Chœur<br />

Glissez, vagues enjouées, et murmurez doucement<br />

!<br />

Non, rugissez rapidement,<br />

Que les berges et les falaises résonnent d’autant<br />

plus !<br />

La joie qui réveille nos flots,<br />

Qui anime chaque vague en rugissement,<br />

Rompt les digues<br />

Où ils sont confinés par l’étonnement et la timidité.<br />

. Récitatif<br />

Vistule (basse)<br />

O heureuse transformation !<br />

Mon cours, jusqu’<strong>ici</strong> au Cocyte pareil,<br />

Car il charriait lentement des corps morts<br />

Et des cadavres démembrés,<br />

Ne cédera point la place à Alphée<br />

Qui arrose la bénie Arcadie.<br />

La rouille, de sa dent gâtée,<br />

Dévore les armes rejetées,<br />

49


50<br />

Die jüngst des Himmels harter Schluß<br />

Auf meiner Völker Nacken wetzte.<br />

Wer bringt mir aber dieses Glücke ?<br />

August,<br />

Der Untertanen Lust,<br />

Der Schutzgott seiner Lande,<br />

Vor dessen Zepter ich mich bücke,<br />

Und dessen Huld für mich alleine wacht,<br />

Bringt dieses Werk zum Stande.<br />

Drum singt ein jeder, der mein Wasser trinkt :<br />

3. Aria<br />

Weichsel<br />

Schleuß des Janustempels Türen,<br />

Unsre Herzen öffnen wir.<br />

Nächst den dir getanen Schwüren<br />

Treibt allein, Herr, deine Güte<br />

Unser kindliches Gemüte<br />

Zum Gehorsam gegen dir.<br />

4. Recitativo<br />

Elbe<br />

So recht ! beglückter Weichselstrom !<br />

Dein Schluß ist lobenswert,<br />

Wenn deine Treue nur mit meinen Wünschen<br />

stimmt,<br />

An meine Liebe denkt<br />

Und nicht etwann mir gar den König nimmt.<br />

Geborgt ist nicht geschenkt;<br />

Du hast den gütigsten August von mir begehrt,<br />

Des holde Mienen<br />

Das Bild des großen Vaters weisen,<br />

Den hab ich dir geliehn,<br />

Verehren und bewundern sollt du ihn,<br />

Nicht gar aus meinem Schoß und Armen reißen.<br />

Dies schwöre ich,<br />

O Herr ! bei deines Vaters Asche,<br />

Bei deinen Siegs- und Ehrenbühnen:<br />

Eh sollen meine Wasser sich<br />

Noch mit dem reichen Ganges mischen<br />

Und ihren Ursprung nicht mehr wissen,<br />

Eh soll der Malabar<br />

An meinen Ufern fischen,<br />

Eh ich will ganz und gar<br />

Dich, teuerster Augustus, missen.<br />

5. Aria<br />

Elbe<br />

Jede Woge meiner Wellen<br />

Ruft das göldne Wort August !<br />

Seht, Tritonen, muntre Söhne,<br />

Wie von nie gespürter Lust<br />

Meines Reiches Fluten schwellen,<br />

Wenn in dem Zurückeprallen<br />

Dieses Namens süße Töne<br />

Hundertfältig widerschallen.<br />

6. Recitativo<br />

Donau<br />

Ich nehm zugleich an deiner Freude teil,<br />

Betagter Vater vieler Flüsse!<br />

Denn wisse,<br />

Daß ich ein großes Recht auch mit an deinem<br />

Helden habe.<br />

Zwar blick ich nicht dein Heil,<br />

So dir dein Salomo gebiert,<br />

Mit scheelen Augen an,<br />

Weil Karlens Hand,<br />

Des Himmels seltne Gabe,<br />

Bei uns den Reichsstab führt.<br />

Wem aber ist wohl unbekannt,<br />

Wie noch die Wurzel jener Lust<br />

Die deinem gütigsten Trajan<br />

Von dem Genuß der holden Josephine<br />

Allein bewußt,<br />

An meinen Ufern grüne ?<br />

7. Aria<br />

Donau<br />

Reis von Habsburgs hohem Stamme,<br />

Deiner Tugend helle Flamme<br />

Kennt, bewundert, rühmt mein Strand.<br />

Du stammst von den Lorbeerzweigen,<br />

Drum muß deiner Ehe Band<br />

Auch den fruchtbaren Lorbeern gleichen.<br />

8. Recitativo<br />

Pleiße<br />

Verzeiht,<br />

Bemooste Häupter starker Ströme,<br />

Wenn eine Nymphe euren Streit<br />

Und euer Reden störet.<br />

Der Streit ist ganz gerecht;<br />

Die Sache groß und kostbar, die ihn nähret.<br />

Mir ist ja wohl Lust<br />

Annoch bewußt,<br />

Und meiner Nymphen frohes Scherzen,<br />

So wir bei unsers Siegeshelden Ankunft spüren,<br />

Der da verdient,<br />

Daß alle Untertanen ihre Herzen,<br />

Denn Hekatomben sind zu schlecht,<br />

Ihm her zu einem Opfer führten.<br />

Doch hört, was sich mein Mund erkühnt euch<br />

vorzusagen:<br />

Qui jusqu’<strong>ici</strong>, par un décret du Ciel,<br />

Aiguisaient leur fil sur les têtes de mes peuples.<br />

Qui m’annonce cette heureuse nouvelle ?<br />

Auguste,<br />

Délice de ses sujets<br />

Le dieu tutélaire de ce pays ;<br />

Devant son sceptre je me prosterne,<br />

Sa bienveillance veille sur moi seul<br />

Et accomplit cette tâche.<br />

Que chante donc chacun qui boit de mon eau.<br />

3. Aria<br />

Vistule (basse)<br />

Fermez les portes du temple de Janus,<br />

Et ouvrons nos cœurs.<br />

En plus des serments que nous t’avons prêtés,<br />

C’est ta bonté seule, Seigneur,<br />

Qui porte nos âmes<br />

A t’obéir comme tes enfants.<br />

4. Recitativo<br />

Elbe (ténor)<br />

Excellent, heureux fleuve Vistule !<br />

Ta conclusion mérite tous les éloges,<br />

Tant que ta fidélité s’accorde avec mes désirs,<br />

S’accommode de mon amour,<br />

Et ne me dérobe jamais mon roi.<br />

Prêter n’est pas donner :<br />

Tu désirais de moi le bienfaiteur Auguste,<br />

Dont les gracieux traits<br />

Evoquent ceux de son admirable père<br />

Je te l’ai prêté,<br />

Tu dois l’honorer et l’admirer,<br />

Mais non pas l’arracher de mon sein et de mes<br />

bras.<br />

Je jure ceci,<br />

O prince ! Au nom des cendres de ton père,<br />

Au nom de tes victoires et de tes honneurs,<br />

Je préférerais que mes eaux<br />

Se mêlent à celles du Gange,<br />

Oubliant ainsi leur source.<br />

Que le Malabar3<br />

Pêche sur mes rives<br />

Avant que je n’accepte<br />

De te perdre, cher Auguste.<br />

5. Aria<br />

Elbe (ténor)<br />

Chaque onde de mes vagues<br />

Crie le nom d’or d’Auguste !<br />

Voyez, Tritons, gais enfants,<br />

Comment, avec une joie jusqu’alors inconnue,<br />

Les flots de mon royaume gonflent<br />

Lorsque l’écho<br />

De son nom résonne dél<strong>ici</strong>eusement,<br />

Cent fois réverbéré.<br />

6. Récitatif<br />

Danube (alto)<br />

Je partage ta joie<br />

Vénérable ancêtre de tant de rivières !<br />

Mais sache<br />

Que j’ai moi-même un grand droit à ton héros.<br />

Certes ce sauveur<br />

Que t’a apporté ton Salomon<br />

Je ne le regarde pas avec convoitise,<br />

Car la main de Charles,<br />

Ce rare présent des Cieux,<br />

Tient <strong>ici</strong> le sceptre impérial.<br />

Mais qui pourrait ignorer<br />

Que la racine de cette joie,<br />

Une joie connue de ton généreux Trajan<br />

Et de lui seul<br />

Grâce à la présence de la gracieuse Joséphine,<br />

Pousse sur mes rivages ?<br />

7. Aria<br />

Danube (alto)<br />

Branche de la haute lignée des Habsbourg,<br />

La brillante flamme de ta vertu<br />

Est connue, admirée et vénérée de mes rivages.<br />

Tu es issu des branches du laurier,<br />

Les liens de ton mariage donc<br />

Doivent ressembler au fertile laurier.<br />

8. Récitatif<br />

Rivière Pleisse (soprano)<br />

Pardonnez-moi,<br />

Têtes moussues de puissants fleuves<br />

Si une nymphe interrompt vos disputes<br />

Et vos discours.<br />

La querelle est fort juste<br />

L’affaire qui l’alimente est grande et précieuse.<br />

De toute la joie<br />

Je suis consciente<br />

Et mes nymphes en sont encore toutes gaies,<br />

Que nous avons ressentie à l’arrivée de notre héros<br />

vainqueur,<br />

Qui mérite<br />

Que tous ses sujets lui sacrifient leurs cœurs<br />

Car des hécatombes seraient horribles<br />

En offrande.<br />

Ecoutez toutefois ce que ma voix a l’audace


Du, dessen Flut der Inn und Lech vermehren,<br />

Du sollt mit uns dies Königspaar verehren,<br />

Doch uns dasselbe gänzlich überlassen.<br />

Ihr beiden andern sollt euch brüderlich vertragen<br />

Und, müßt ihr diese doppelte<br />

Regierungssonne<br />

Auf eine Zeit, doch wechselweis, entbehren,<br />

Euch in Geduld und Hoffnung fassen.<br />

9. Aria<br />

Pleiße<br />

Hört doch ! Der sanften Flöten Chor<br />

Erfreut die Brust, ergötzt das Ohr.<br />

Der unzertrennten Eintracht Stärke<br />

Macht diese nette Harmonie<br />

Und tut noch größre Wunderwerke;<br />

Dies merkt und stimmt doch auch wie sie.<br />

0. Recitativo<br />

Weichsel<br />

Ich muß, ich will gehorsam sein.<br />

Elbe<br />

Mire geht die Trennung bitter ein,<br />

Doch meines Königs Wink gebietet meinen<br />

Willen.<br />

Donau<br />

Und ich bin fertig, euren Wunsch,<br />

Soviel mir möglich, zu erfüllen.<br />

Pleiße<br />

Do krönt die Eintracht euren Schluß.<br />

Doch schaut,<br />

Wie kommt‘s, daß man an eueren Gestaden<br />

So viel Altäre heute baut?<br />

Was soll das Tanzen der Najaden?<br />

Ach! irr ich nicht,<br />

So sieht man heut das längst gewünschte Licht<br />

In frohem Glanze glühen,<br />

Das unsre Lust,<br />

Den gütigsten August,<br />

Der Welt und uns geliehen.<br />

Ei! nun wohlan!<br />

Da uns Gelegenheit und Zeit<br />

Die Hände beut,<br />

So stimmt mit mir noch einmal an:<br />

. Coro<br />

Die himmlische Vorsicht der ewigen Güte<br />

Beschirme dein Leben, durchlauchter August !<br />

So viel sich nur Tropfen in heutigen Stunden<br />

In unsern bemoosten Kanälen befunden<br />

Umfange beständig dein hohes Gemüte<br />

Vergnügen und Lust !<br />

BWV 209<br />

Non sa che sia dolore<br />

. Sinfonia<br />

. Rezitativ (Sopran)<br />

Wer vom Freunde scheidet und nicht stirbt,<br />

Weiß nicht, was Schmerz ist.<br />

Wenn das Kind weint und leidet,<br />

Und wenn seine Furcht am größten ist,<br />

Kommt die Mutter, es zu trösten.<br />

Gehe also auf Geheiß des Himmels,<br />

Tue nun, was Minerva verlangt.<br />

3. Arie (Sopran)<br />

Scheide denn, und laß uns<br />

In Schmerz und mit wehem Herzen zurück.<br />

Freue dich des Vaterlandes,<br />

Diene ihm gebührlich.<br />

Du fährst nun von Gestade zu Gestade,<br />

Günstig sind dir der Wind und die Wellen.<br />

4. Rezitativ (Sopran)<br />

Deine Gelehrsamkeit ist der Zeit und deinem<br />

Alter voraus.<br />

Tugend und Wert allein gereichen dir schon zum<br />

Sieg.<br />

Doch wer wird dich noch größer machen, als du<br />

bereits warst?<br />

Anbach ist es, voll der erhabenen Herren.<br />

5. Arie (Sopran)<br />

Weise von dir Kummer und Furcht,<br />

Wie der Steuermann, wenn der Wind sich gelegt<br />

hat;<br />

Er fürchtet sich nicht länger und erbleicht nicht,<br />

Sondern steht zufrieden am Burg<br />

Und begegnet singend dem Meer.<br />

BWV 210<br />

O holder Tag, erwünschte Zeit<br />

. Recitativo (Soprano solo)<br />

O holder Tag, erwünschte Zeit,<br />

Willkommen, frohe Stunden !<br />

De vous annoncer :<br />

Toi, [Danube], fleuve qui mêle Inn et Lech,<br />

Honore le couple royal avec nous,<br />

Puis abandonne-nous entièrement la tâche.<br />

Vous autres, entendez-vous comme deux frères<br />

Et si du double soleil royal vous devez<br />

Vous passer, tour à tour,<br />

Pour un temps<br />

Supportez-le avec patience et espoir.<br />

9. Aria<br />

Rivière Pleisse (soprano)<br />

Ecoutez ! le doux chœur des flûtes<br />

Réjouit le cœur, charme l’oreille.<br />

La puissance de cette indissociable union<br />

Rend cette harmonie dél<strong>ici</strong>euse<br />

Et fait de plus grands miracles encore,<br />

Observez-la et suivez son exemple.<br />

0. Récitatif<br />

Vistule (basse)<br />

Je dois, je veux être obéissant.<br />

Elbe (ténor)<br />

Cette séparation est bien amère pour moi,<br />

Mais un ordre de mon roi commande ma volonté.<br />

Danube (alto)<br />

Je suis disposé à réaliser votre souhait<br />

Au mieux de mes capacités.<br />

Pleisse (soprano)<br />

Le succès couronne vos conclusions.<br />

Mais voyez<br />

Comme le long de vos berges<br />

L’on construit aujourd’hui tant d’autels !<br />

Que signifient toutes ces danses de naïades ?<br />

Ah, si je ne m’abuse,<br />

Vo<strong>ici</strong> aujourd’hui la lumière tant attendue<br />

Resplendissante d’une joyeuse clarté,<br />

Qui nous a été donnée pour celui qui est notre<br />

plaisir,<br />

Le généreux Auguste,<br />

A nous et au monde entier.<br />

Allons !<br />

Que le temps et l’occasion<br />

Tendent une main,<br />

Chantez avec moi encore une fois :<br />

. Chœur<br />

Que la divine providence, de son éternelle bonté<br />

bonté,<br />

Protège ta vie, Altesse sérénissime Auguste !<br />

Qu’autant de gouttes se comptent<br />

Dans nos canaux moussus,<br />

Que de plaisirs et de joies<br />

Se comptent dans ta Grandeur.<br />

Il ne sait pas ce qu’est la douleur<br />

. Sinfonia<br />

. Récitatif (soprano)<br />

Il ne sait pas ce qu’est la douleur<br />

Celui qui quitte son ami et ne meurt point.<br />

L’enfant qui pleure et gémit<br />

Qui ensuite est saisi de peur,<br />

Sa mère vient le consoler.<br />

Va donc, suis les signes des cieux<br />

Accomplis maintenant les ordres de Minerve.<br />

3. Air (soprano)<br />

Vas-t’en donc dans la douleur<br />

Et nous laisse les cœurs affligés.<br />

La patrie te remerciera<br />

Car à son service tu feras ton devoir ;<br />

Traverse de rive en rive<br />

Et que les vagues et les vents te soient favorables.<br />

4. Récitatif (soprano)<br />

Ton savoir défie le temps et l’âge<br />

Vertu et valeur suffisent pour vaincre et conquérir ;<br />

Mais qui te fera plus grand que tu le fus<br />

A [la ville de] Ansbach, séjour de tant d’augustes<br />

personnages ?<br />

5. Aria (soprano)<br />

Oublie angoisse et épouvante.<br />

Tel le nocher lorsque tombe le vent,<br />

Qui ne tremble plus ni ne pâlit<br />

Mais satisfait, sur sa proue,<br />

Va et chante face à la mer.<br />

Ô doux moment tant espéré<br />

. Récitatif (Soprano solo)<br />

Ô doux moment tant espéré,<br />

Bienvenue, Ô jour de bonheur !<br />

5


5<br />

Ihr bringt ein Fest, das uns erfreut.<br />

Weg, Schwermut, weg, weg, Traurigkeit<br />

Der Himmel, welcher für uns wachet,<br />

Hat euch zu unsrer Lust gemachet :<br />

Drum laßt uns fröhlich sein !<br />

Wir sind von Gott dazu verbunden<br />

Uns mit den Frohen zu erfreun.<br />

. Aria<br />

Spielet, ihr beseelten Lieder,<br />

Werfet die entzückte Brust<br />

In die Ohnmacht sanfte nieder !<br />

Aber durch der Saiten Lust<br />

Stärket und erholt sie wieder !<br />

3. Recitativo<br />

Doch, haltet ein, Ihr muntern Saiten ;<br />

Denn bei verliebten Eheleuten<br />

Soll‘s stille sein !<br />

Ihr harmoniert nicht mit der Liebe,<br />

Denn eure angebornen Triebe<br />

Verleiten uns zur Eitelkeit<br />

Und dieses schickt sich nicht zur Zeit.<br />

Ein frommes Ehepaar<br />

Will lieber zu dem Dankaltar<br />

Mit dem Gemütre treten<br />

Und ein beseeltes Abba beten,<br />

Es ist vielmehr im Geist bemüht<br />

Und dichtet in der Brust ein angenehmes Lied.<br />

4. Aria<br />

Ruhet hie, matte Töne,<br />

Matte Töne, ruhet hie !<br />

Eure zarte Harmonie<br />

Ist für die beglückte Eh‘<br />

Nicht die wahre Panazee.<br />

5. Recitativo<br />

So glaubt man denn, daß die Musik verführe<br />

Und gar nicht mit der Liebe harmoniere ?<br />

O nein ! Wer wollte denn nicht ihren Wert<br />

betrachten,<br />

Auf den so hohe Gönner achten ?<br />

Gewiß, die gütige Natur<br />

Zieht uns von ihr auf eine höhre Spur.<br />

Sie ist der Liebe gleich, ein großes<br />

Himmelskind,<br />

Nur, daß sie nicht, als wie die Liebe blind.<br />

Sie schleicht in alle Herzen ein<br />

Und kann bei Hoh‘und Niedern sein,<br />

Sie lockt den Sinn<br />

Zum Himmel hin<br />

Und kann verliebten Seelen<br />

Des Höchsten Ruhm erzählen.<br />

Ja, heißt die Liebe sonst weit stärker als der Tod,<br />

Wer leugnet ? Die Musik stärkt uns in Todes Not.<br />

O wundervolles Spiel !<br />

Dich, dich verehrt man viel.<br />

Doch, was erklingt dort für ein Klagelied,<br />

Das den geschwinden Ton beliebter Saiten Flieht ?<br />

6.<br />

Aria<br />

Schwigt, ihr Flöten, schwingt, ihr Töne,<br />

Denn ihr klingt dem Neid nicht schöne,<br />

Eilt durch die geschwärzte Luft,<br />

Bis man euch zu Grabe ruft !<br />

7. Recitativo<br />

Was Luft ? Was Grab ?<br />

Soll die Musik verderben<br />

Die uns so großen Nutzen gab ?<br />

Soll so ein Himmelskind ersterben,<br />

Und zwar für eine Höllebrut ?<br />

O nein !<br />

Das kann nicht sein.<br />

Drum auf, erfrische deinen Mut !<br />

Die Liebe kann vergnügte Saiten<br />

Gar wohl vor ihrem Throne leiden.<br />

Indessen laß dich nur den blassen Neid verlachen,<br />

Was wird sich dein Gesang aus Satans Kindern<br />

machen ?<br />

Genug, daß dich der Himmel schützt,<br />

Wenn sich ein Feind auf dich erhitzt.<br />

Getrost, es leben noch Patronen,<br />

Die gern bei deiner Anmut wohnen.<br />

Und einen solchen Mäzenat<br />

Sollst du auch itzo in der Tat<br />

An seinem Hochzeitfest verehren.<br />

Wohlan, laß deine Stimme hören !<br />

8. Aria<br />

Großer Gönner, dein Vergnügen<br />

Muß auch unsern Klang besiegen,<br />

Denn du verehrst uns deine Gunst.<br />

Unter deinen Weisheitsschätzen<br />

Kann dich nichts so sehr ergötzen<br />

Als der süßen Töne Kunst.<br />

9. Recitativo<br />

Faisons la fête dans la joie.<br />

Adieu, mélancolie, dieu, adieu, tristesse<br />

Le ciel, qui veille sur nous,<br />

Vous a créés tous deux pour notre plaisir :<br />

Laissons éclater notre joie !<br />

car Dieu nous porte à nous réjouir<br />

Avec les bienheureux.<br />

. Aria<br />

Retentissez, ô chants célestes,<br />

Que nos cœurs<br />

Se pâment de ravissement !<br />

Mais que la gaieté des cordes<br />

Bientôt les fortifie et les fasse revivre !<br />

3. Récitatif<br />

Non point, cordes allègres !<br />

Faites silence !<br />

L’amoureux couple des époux<br />

Doit être accueilli sans un bruit.<br />

Vous n’êtes guère en accord avec l’amour :<br />

Votre nature nous égare en invitant à la vanité,<br />

Ce qui ne convient aujourd’hui.<br />

Un couple pieux<br />

Préfère s’avancer vers l’autel<br />

Dans le recueillement<br />

Pour y prier avec ferveur ;<br />

Enclin à la méditation, c’est en son coeur<br />

Qu’il fait naître quelque agréable mélodie.<br />

4. Aria<br />

Silence, pâles accents !<br />

Pâles accents, silence !<br />

Votre délicate harmonie<br />

Ne saurait en réalité honorer<br />

Cet heureux mariage.<br />

5. Récitatif<br />

Ainsi l’on croit que la musique corrompt<br />

Et ne s’accorde nullement avec l’amour ?<br />

Certes non ! Qui donc refuserait de lui<br />

reconnaître la valeur<br />

À laquelle de si éminents mécènes sont sensibles ?<br />

Car il est vrai que l’aimable nature,<br />

Se saisit d’elle pour nous élever l’âme.<br />

Tel l’amour, la musique est un merveilleux<br />

enfant du ciel<br />

Qui, n’est pas aussi aveugle que l’amour.<br />

Elle se glisse dans tous les cœurs,<br />

Chez les grands comme chez les humbles.<br />

Elle attire l’esprit<br />

Vers les hauteurs célestes<br />

Et peut raconter aux âmes amoureuses<br />

La gloire du Très-Haut.<br />

Oui, on dit que l’amour est plus fort que la mort,<br />

Qui le nie ? La musique nous vient en aide face<br />

à la mort.<br />

Art enchanteur<br />

Comme l’on te vénère !<br />

Mais quelle est cette plainte<br />

Que font entendre là-bas nos cordes bien-aimées ?<br />

6. Aria<br />

Taisez-vous, douées flutes, taisez-vous, doux<br />

accents !<br />

Vous sonnez bien mal aux oreilles de la jalousie !<br />

Dissipez-vous à travers les airs, dans ce ciel<br />

obscur !<br />

Bientôt il vous faudra rejoindre la tombe.<br />

7. Récitatif<br />

Quel ciel ? Quelle tombe ?<br />

Faut-il que la musique s’éteigne,<br />

Elle qui nous est d’un si grand secours ?<br />

Faut-il qu’un enfant du ciel meure,<br />

Pour satisfaire une engeance infernale ?<br />

Certes non !<br />

Cela ne saurait être.<br />

Allons, ô musique ! Reprends courage !<br />

L’amour se plaît entendre les cordes<br />

Jouer au pied de son trône.<br />

Ris-toi de la blême jalousie ;<br />

Ton chant a-t-il à se soucier des rejetons de Satan ?<br />

Qu’un ennemi se dresse contre toi !<br />

Le ciel te protégera.<br />

Aie confiance, il existe encore des mécènes<br />

Qui sont sensibles à ton charme.<br />

Et tu dois a présent<br />

Honorer le jour même de ses noces<br />

Celui qui incarne un tel mécénat.<br />

Eh bien, fais entendre ta voix !<br />

8. Aria<br />

Ô bienfaiteur, nos accents<br />

Sont tout entiers soumis à ton plaisir,<br />

Car nous jouissons de ta faveur.<br />

Parmi tous les trésors que te vaut ta sagesse,<br />

Rien ne saurait mieux te ravir<br />

Que le doux art des sons.<br />

9. Récitatif


Hochteurer Mann, so fahre ferner fort,<br />

Der edlen Harmonie wie itzt geneigt zu bleiben<br />

So wird sie dir dereinst die Traurigkeit vertreiben.<br />

So wird an manchem Ort<br />

Dein wohlverdientes Lob erschallen.<br />

Dein Ruhm wird wie ein Demantstein,<br />

Ja wie ein fester Stahl beständig sein,<br />

Bis daß er in der ganzen Welt erklinge.<br />

Indessen gönne mir,<br />

Daß ich bei deiner Hochzeit Freude<br />

Ein wünschend Opfer zubereite<br />

Und nach Gebühr<br />

Dein künftig Glück und Wohl besinge.<br />

0. Aria<br />

Seid beglückt, edle beide,<br />

Edle beide, seid beglückt !<br />

Beständige Lust<br />

Erfülle die Wohnung, vergnüge die Brust,<br />

Bis daß euch die Hochzeit des Lammes erquickt.<br />

BWV 211<br />

Schweigt stille, plaudert nicht (Kaffee-Kantate)<br />

. Recitativo (tenore)<br />

Schweigt stille, plaudert nicht<br />

Und höret, was itzund geschicht:<br />

Da kömmt Herr Schlendrian<br />

Mit seiner Tochter Liesgen her;<br />

Er brummt ja, wie ein Zeidelbär;<br />

Hört selber, was sie ihm getan !<br />

. Aria<br />

Schlendrian<br />

Hat man nicht mit seinen Kindern<br />

Hunderttausend Hudelei!<br />

Was ich immer alle Tage<br />

Meiner Tochter Liesgen sage,<br />

Gehet ohen Frucht vorbei.<br />

3. Recitativo<br />

Schlendrian<br />

Du böses Kind, du loses Mädchen,<br />

Ach! wenn erlang ich meinen Zweck:<br />

Tu mir den Coffee weg!<br />

Liesgen<br />

Herr Vater, seid doch nicht so scharf !<br />

Wenn ich des Tages nicht dreimal<br />

Mein Schälchen Coffee trinken darf<br />

So werd ich ja zu meiner Qual<br />

Wie ein verdorrtes Ziegenbrätchen.<br />

4. Aria<br />

Liesgen<br />

Ei! wie schmeckt der Coffee süße,<br />

Lieblicher als tausend Küsse,<br />

Milder als Muskatenwein.<br />

Coffee, Coffee muß ich haben,<br />

Und wenn jemand mich will laben,<br />

Ach, so schenkt mir Coffee ein !<br />

5. Recitativo<br />

Schlendrian<br />

Wenn du mir nicht den Coffee läßt,<br />

So sollst du auf kein Hochzeitfest<br />

Auch nicht spazierengehn.<br />

Liesgen<br />

Ach ja! Nur lasset mir den Coffee da !<br />

Schlendrian<br />

Da hab ich nun den kleinen Affen!<br />

Ich will dir keinen Fischbeinrock<br />

Nach itzger Weite schaffen.<br />

Liesgen<br />

Ich kann mich leicht dazu verstehn.<br />

Schlendrian<br />

Du sollst nicht an das Fenster treten<br />

Und keinen sehn vorübergehn !<br />

Liesgen<br />

Auch dieses; doch seid nur gebeten<br />

Und lasset mir den Coffee stehn !<br />

Schlendrian<br />

Du sollst auch nicht von meiner Hand<br />

Ein silbern oder goldnes Band<br />

Auf deine Haube kriegen !<br />

Liesgen<br />

Ja, ja! nur laßt mir mein Vergnügen !<br />

Schlendrian<br />

Du loses Liesgen du,<br />

So gibst du mir denn alles zu ?<br />

6. Aria<br />

Schlendrian<br />

Mädchen, die von harten Sinnen<br />

Sind nicht leichte zu gewinnen.<br />

Doch trifft man den rechten Ort,<br />

O! so kömmt man glücklich fort.<br />

Très cher homme, aime donc demain<br />

La noble harmonie comme tu l’aimes aujourd’hui ;<br />

Elle chassera de toi toute tristesse,<br />

En bien des lieux retentira ainsi<br />

L’éloge que tu mérites tant.<br />

Ta renommée, telle un diamant,<br />

Aura la solidité de l’acier,<br />

Et s’étendra sur la terre entière.<br />

En attendant, permets-moi<br />

D’apporter de la joie à ton mariage<br />

Avec une offrande de bienvenue<br />

De la façon que tu le mérites<br />

Ton bonheur et ta prospérité à venir.<br />

0. Aria<br />

Sois heureux, noble couple !<br />

Noble couple, sois heureux !<br />

Jeunes époux, qu’un bonheur durable<br />

Règne sur votre foyer et comble vos cœurs<br />

Que l’agneau bénisse votre union !<br />

Taisez-vous, plus un mot « Cantate du café »<br />

. Récitatif<br />

Taisez-vous, plus un mot<br />

Et écoutez ce qui va suivre :<br />

Vo<strong>ici</strong> monsieur Schlendrian [Sclendrian = routine,<br />

train-train]<br />

Et sa fille Liesgen [Lisette],<br />

Il grogne comme un ours brun ;<br />

Ecoutez-vous-mêmes, ce qu’elle lui a fait.<br />

. Aria<br />

Schlendrian<br />

N’a-t-on pas avec ses enfants<br />

Cent mille tracas !<br />

Comme je le dis tous les jours<br />

A la fille Liesgen,<br />

Rentre par une oreille et sort par l’autre [littéralement<br />

: Ne fait aucun profit]<br />

3. Récitatif<br />

Schlendrian<br />

Méchant enfant, fille sauvage,<br />

Ah, quand feras-tu comme je te dis :<br />

Finis-en avec le café !<br />

Liesgen<br />

Monsieur mon père, ne soyez pas si dur !<br />

Si je n’ai pas trois fois par jour<br />

Ma petite coupe de café<br />

Je deviendrais, à mon grand regret,<br />

Comme un rôti de chèvre desséché.<br />

4. Aria<br />

Liesgen<br />

Hé ! comme le café m’est agréable,<br />

Plus suave que mille baisers,<br />

Plus doux que du vin de muscat.<br />

Du café, du café, il me faut du café,<br />

Et si quelqu’un veut me faire un grand plaisir<br />

Ah, qu’il me donne seulement du café !<br />

5. Récitatif<br />

Schlendrian<br />

Si tu ne laisses pas tomber le café,<br />

Tu n’auras pas de noces,<br />

Et pas même le droit d’aller te promener.<br />

Liesgen<br />

Tiens donc.<br />

Alors laissez-moi mon café.<br />

Schlendrian<br />

Regardez-moi ce petit singe.<br />

Tu n’auras pas cette robe à encorbellement selon la<br />

dernière mode.<br />

Lieschen<br />

Je m’en accommoderai aisément.<br />

Schlendrian<br />

Tu ne te mettras plus à la fenêtre<br />

Et n’auras le droit de voir passer personne.<br />

Liesgen<br />

Même chose ; je n’ai qu’une demande :<br />

Laissez-moi mon café.<br />

Schlendrian<br />

Et de ma main tu n’obtiendras jamais<br />

De ruban d’argent ou d’or<br />

A accrocher sur ton bonnet.<br />

Liesgen<br />

Cest ça, c’est ça. Et maintenant laissez-moi mon<br />

plaisir.<br />

Schlendrian<br />

Liesgen, tu es impossible,<br />

Tu renoncerais vraiment à toutes ces choses ?<br />

6. Aria<br />

Schlendrian<br />

Les filles aux esprits obstinés,<br />

Ne sont pas faciles à persuader.<br />

Mais si on appuie au bon endroit<br />

Ah ! on peut réussir son coup.<br />

53


54<br />

7. Recitativo<br />

Schlendrian<br />

Nun folge, was dein Vater spricht !<br />

Liesgen<br />

In allem, nur den Coffee nicht.<br />

Schlendrian<br />

Wohlan! so mußt du dich bequemen,<br />

Auch niemals einen Mann zu nehmen.<br />

Liesgen<br />

Ach ja! Herr Vater, einen Mann !<br />

Schlendrian<br />

Ich schwöre, daß es nicht geschicht.<br />

Liesgen<br />

Bis ich den Coffee lassen kann ?<br />

Nun! Coffee, bleib nur immer liegen !<br />

Herr Vater, hört, ich trinke keinen nicht.<br />

Schlendrian<br />

So sollst du endlich einen kriegen !<br />

8. Aria<br />

Liesgen<br />

Heute noch,<br />

Lieber Vater, tut es doch !<br />

Ach, ein Mann!<br />

Wahrlich, dieser steht mir an !<br />

Wenn es sich doch balde fügte,<br />

Daß ich endlich vor Coffee,<br />

Eh ich noch zu Bette geh,<br />

Einen wackern Liebsten kriegte !<br />

9. Recitativo (Tenore)<br />

Nun geht und sucht der alte Schlendrian<br />

Wie er vor seine Tochter Liesgen<br />

Bald einen Mann verschaffen kann;<br />

Doch, Liesgen streuet heimlich aus:<br />

Kein Freier komm mir in das Haus,<br />

Er hab es mir denn selbst versprochen<br />

Und rück es auch der Ehestiftung ein,<br />

Daß mir erlaubet möge sein,<br />

Den Coffee, wenn ich will, zu kochen.<br />

0. Coro. terzetto<br />

Die Katze läßt das Mausen nicht,<br />

Die Jungfern bleiben Coffeeschwestern.<br />

Die Mutter liebt den Coffeebrauch,<br />

Die Großmama trank solchen auch,<br />

Wer will nun auf die Töchter lästern !<br />

BWV 212<br />

Mehr hahn en neue Oberkeet (Bauernkantate)<br />

. Sinfonia<br />

. Aria. Duetto (Soprano, Basso)<br />

Mer hahn en neue Oberkeet<br />

An unsern Kammerherrn.<br />

Ha gibt uns Bier, das steigt ins Heet<br />

Das ist der klare Kern.<br />

Der Pfarr‘ mag immer büse tun;<br />

Ihr Speelleut, halt euch flink!<br />

Der Kittel wackelt Mieken schun<br />

Das klene luse Ding.<br />

3. Recitativo<br />

Basso<br />

Nu, Mieke, gib dein Guschel immer her;<br />

Soprano<br />

Wenn‘s das alleine wär!<br />

Ich kenn dich schon, du Bärenhäuter,<br />

Du willst hernach nur immer weiter.<br />

Der neue Herr hat ein sehr scharf Gesicht.<br />

Basso<br />

Ach! unser Herr schilt nicht;<br />

Er weiß so gut als wir, und auch wohl besser<br />

Wie schön ein bißchen Dahlen schmeckt.<br />

4. Aria (Soprano)<br />

Ach, es schmeckt doch gar zu gut,<br />

Wenn ein Paar recht freundlich tut;<br />

Ei, da braust es in dem Ranzen,<br />

Als wenn eitel Flöh und Wanzen<br />

Und ein tolles Wespenheer<br />

Miteinander zänkisch wär.<br />

5. Recitativo (Basso)<br />

Der Herr ist gut: Allein der Schösser,<br />

Das ist ein Schwefelsmann,<br />

Der wie ein Blitz ein neu Schock strafen kann,<br />

Wenn man den Finger kaum ins kalte Wasser<br />

steckt.<br />

6. Aria (Basso)<br />

Ach, Herr Schösser, geht nicht gar zu schlimm<br />

Mit uns armen Bauersleuten um !<br />

Schont nur unsrer Haut;<br />

Freßt ihr gleich das Kraut<br />

Wie die Raupen bis zum kahlen Strunk,<br />

7. Récitatif<br />

Schlendrian<br />

Ecoute ce que va te dire ton père<br />

Liesgen<br />

A tout sujet, si ce n’est le café.<br />

Schlendrian<br />

Très bien. Mais tu devras t’accommoder<br />

De n’avoir jamais de mari.<br />

Liesgen<br />

Ah oui ! Monsieur mon père, un mari !<br />

Schlendrian<br />

Je jure que cela ne se fera pas.<br />

Liesgen<br />

Tant que je n’ai pas laissé tomber le café ?<br />

Alors ! Café, je ne te toucherai plus !<br />

Monsieur mon père, écoutez bien, je n’en boirai<br />

plus.<br />

Schlendrian<br />

Alors tu auras ton mari.<br />

8. Aria<br />

Liesgen<br />

Aujourd’hui encore<br />

Cher père, faites ce qu’il faut !<br />

Ah, un mari !<br />

Exactement ce qu’il me faut !<br />

Si cela pouvait se faire bientôt,<br />

Que au moins à la place du café<br />

Avant d’aller au lit<br />

Je pouvais avoir un vaillant amoureux !<br />

9. Récitatif (narrateur)<br />

Le vieux Schlendrian s’en va à la recherche<br />

D’un homme qu’il pourra bientôt donner<br />

A sa fille Liesgen ;<br />

Mais Liesgen le fait secrètement savoir :<br />

Aucun prétendant ne me passera la porte<br />

Qu’il n’ait auparavant juré<br />

- et même que ce soit consigné sur le contrat de<br />

mariage -<br />

Qu’il me soit permis<br />

De me préparer du café quand j’en ai envie.<br />

0. chœur (trio : soprano, basse, ténor)<br />

Jamais le chat ne cessera-t-il de courir après les<br />

souris,<br />

Ainsi les jeunes femmes restent-elles dépendantes<br />

de leur café.<br />

La mère aime son café,<br />

Grand-maman elle-même en buvait,<br />

Pourquoi s’en prendre aux filles !<br />

On a un nouveau patron (Cantate des paysans)<br />

. Ouverture<br />

. Aria (Soprano, Basse)<br />

On a un nouveau taulier<br />

Comme chambellan.<br />

Y’ nous refile la bière qui nous monte à la caboche<br />

C’est comme qu’on vous le dit.<br />

Le pasteur a beau lui faire la tronche,<br />

Musicos, soyez prêts !<br />

La jupe de Mieken gigote déjà,<br />

Cette petite délurée.<br />

3. Récitatif<br />

Basse<br />

Allez, Mieke, fais-nous un bécot baveux<br />

Soprano<br />

Si ce n’était que ça,<br />

Je te connais, espèce d’écorcheur d’ours,<br />

Ensuite tu en veux toujours plus.<br />

Le nouveau maître a l’œil perçant.<br />

Basse<br />

Oh, notre maître ne nous reprochera pas ;<br />

Il sait aussi bien que nous, même mieux<br />

Qu’un peu de plaisir ne fait que du bien.<br />

4. Aria (soprano)<br />

Ah, quel plaisir trop grand<br />

Quand un couple prend du bon temps ;<br />

Oùh, ça vous asticote le bidon<br />

Comme s’il était plein de puces et de punaises<br />

Et somme si tout un essaim d’abeilles<br />

Etait pris de folie.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Notre maître, il est bon, mais le gabelou<br />

Il sent le soufre,<br />

Il vous invente un nouvel impôt<br />

Dès qu’on a la tête hors de l’eau.<br />

6. Aria (basse)<br />

Ah, monsieur le gabelou, ne soyez pas trop dur<br />

On est que des pauvres paysans !<br />

Laissez-nous notre peau ;<br />

Et bouffez donc plutôt du chou<br />

Jusqu’au trognon, comme les chenilles


Habt nur genung !<br />

7. Recitativo<br />

Es bleibt dabei,<br />

Daß unser Herr der beste sei.<br />

Er ist nicht besser abzumalen<br />

Und auch mit keinem Hopfensack voll Batzen<br />

zu bezahlen.<br />

8. Aria (Soprano)<br />

Unser trefflicher<br />

Lieber Kammerherr<br />

Ist ein kumpabler Mann<br />

Den niemand tadeln kann.<br />

9. Recitativo<br />

Basso<br />

Er hilft uns allen, alt und jung.<br />

Und dir ins Ohr gespochen:<br />

Ist unser Dorf nicht gut genung<br />

Letzt bei der Werbung durchgekrochen ?<br />

Soprano<br />

Ich weiß wohl noch ein besser Spiel,<br />

Der Herr gilt bei der Steuer viel.<br />

0. Aria (Soprano)<br />

Das ist galant,<br />

Es spricht niemand<br />

Von den caducken Schocken.<br />

Niemand redt ein stummes Wort,<br />

Knauthain und Cospuden dort<br />

Hat selber Werg am Rocken.<br />

. Recitativo (Basso)<br />

Und unsre gnädge Frau<br />

Ist nicht ein prinkel stolz.<br />

Und ist gleich unsereins ein arm und grobes Holz,<br />

So redt sie doch mit uns daher,<br />

Als wenn sie unsersgleichen wär.<br />

Sie ist recht fromm, recht wirtlich und genau<br />

Und machte unserm gnädgen Herrn<br />

Aus einer Fledermaus viel Taler gern.<br />

. Aria (Basso)<br />

Fünfzig Taler bares Geld<br />

Trockner Weise zu verschmausen,<br />

Ist ein Ding, das harte fällt,<br />

Wenn sie uns die Haare zausen,<br />

Doch was fort ist, bleibt wohl fort,<br />

Kann man doch am andern Ort<br />

Alles doppelt wieder sparen;<br />

Laßt die fünfzig Taler fahren!<br />

3. Recitativo (Soprano)<br />

Im Ernst ein Wort !<br />

Noch eh ich dort<br />

An unsre Schenke<br />

Und an den Tanz gedenke,<br />

So sollst du erst der Obrigkeit zu Ehren<br />

Ein neues Liedchen von mir hören.<br />

4. Aria (Soprano)<br />

Klein-Zschocher müsse<br />

So zart und süße<br />

Wie lauter Mandelkerne sein.<br />

In unsere Gemeine<br />

Zieh heute ganz alleine<br />

Der Überfluß des Segens ein.<br />

5. Recitativo (Basso)<br />

Das ist zu klug vor dich<br />

Und nach der Städter Weise;<br />

Wir Bauern singen nicht so leise.<br />

Das Stückchen, höre nur, das schicket sich vor<br />

mich!<br />

6. Aria (Basso)<br />

Es nehme zehntausend Dukaten<br />

Der Kammerherr alle Tag ein !<br />

Er trink ein gutes Gläschen Wein,<br />

Und laß es ihm bekommen sein!<br />

7. Recitativo (Soprano)<br />

Das klingt zu liederlich.<br />

Es sind so hübsche Leute da,<br />

Die würden ja<br />

Von Herzen drüber lachen;<br />

Nicht anders, als wenn ich<br />

Die alte Weise wollte machen:<br />

8. Aria (Soprano)<br />

Gib, Schöne,<br />

Cela devrait vous suffire !<br />

7. Récitatif (soprano)<br />

Il n’y a rien à redire,<br />

Notre maître est le meilleur.<br />

Impossible de s’en figurer un meilleur<br />

Et de le payer même avec un sac à houblon plein<br />

de sous.<br />

8. Aria (soprano)<br />

Notre excellent,<br />

Gentil chambellan,<br />

Est un homme amical<br />

Auquel on ne peut trouver<br />

Aucune faute.<br />

9. Récitatif (basse, soprano)<br />

Basse<br />

Il nous aide tous, jeune et vieux<br />

Et je vais te dire à l’oreille :<br />

Notre village ne s’en est-il pas bien tiré<br />

Lors du dernier enrôlement pour l’armée ?<br />

Soprano<br />

J’en sais même un peu plus :<br />

Notre seigneur paye beaucoup d’impôts.<br />

0. Aria (soprano)<br />

Voilà qui est galant,<br />

Il ne parle jamais<br />

Des impôts en retard.<br />

Personne ne pipe mot<br />

Alors que les [villageois des villages voisins]<br />

Knauthain et Cospuden<br />

N’ont même plus une chemise à se mettre sur<br />

le dos.<br />

. récitatif (basse)<br />

Et notre bonne maîtresse<br />

Elle n’est pas fière pour un sou.<br />

Elle est comme nous faite d’un bois pauvre et<br />

grossier,<br />

Elle cause avec nous<br />

Comme si elle était des nôtres.<br />

Elle est vraiment pieuse, vraiment accueillante<br />

et précise,<br />

Et pour notre bon maître<br />

Elle change la poussière en or.<br />

. Aria (basse)<br />

Cinquante Thaler en espèces sonnantes et<br />

trébuchantes<br />

Pour une fête sans une goutte à boire,<br />

C’est vraiment un coup dur,<br />

Quand ça vous arrive ;<br />

Mais ce qui est dépensé est dépensé,<br />

On pourra économiser d’autre part<br />

Deux fois cette somme.<br />

Alors laisser filer les cinquante Thalers !<br />

3. Récitatif (soprano)<br />

Soyons sérieux un instant !<br />

Avant que là-bas<br />

Je pense à notre taverne<br />

Et à la danse,<br />

Tu écouteras d’abord un petit chant<br />

En l’honneur de notre maître.<br />

4. Aria (soprano)<br />

[Le village de] Klein-Zschocher devrait être<br />

aussi tendre et doux<br />

que plein de petites amandes.<br />

Que aujourd’hui dans notre commune<br />

N’entre que<br />

La surabondance des bienfaits.<br />

5. Récitatif (basse)<br />

Très futé de ta part<br />

Et comme l’auraient fait les gens de la ville ;<br />

Nous les paysans on ne chante pas si doucement,<br />

Ecoute un peu ce petit morceau, c’est ce qui me<br />

plaît !<br />

6. Aria (basse)<br />

Que notre chambellan<br />

Fasse dix mille ducats chaque jour !<br />

Qu’il boive un bon petit verre de vin,<br />

Et que ça lui fasse le plus grand bien !<br />

7. Récitatif (soprano)<br />

C’est un peu trop grossier,<br />

Il y a trop de belles personnes <strong>ici</strong>,<br />

Qui certainement<br />

En riraient de tout cœur ;<br />

C’était comme si moi,<br />

Je voulais chanter en imitant la manière ancienne.<br />

8. Aria (soprano)<br />

Donnez nous, ma belle,<br />

55


56<br />

Viel Söhne<br />

Von artger Gestalt,<br />

Und zieh sie fein alt;<br />

Das wünschet sich Zschocher und Knauthain<br />

fein bald !<br />

9. Recitativo (Basso)<br />

Du hast wohl recht.<br />

Das Stücken klingt zu schlecht;<br />

Ich muß mich also zwingen,<br />

Was Städtisches zu singen.<br />

0. Aria (Basso)<br />

Dein Wachstum sei feste<br />

Und lache vor Lust!<br />

Deines Herzens Trefflichkeit<br />

Hat dir selbst das Feld bereit‘,<br />

Auf dem du blühen mußt.<br />

. Recitativo<br />

Soprano<br />

Und damit sei es auch genung.<br />

Basso<br />

Nun müssen wir wohl einen Sprung<br />

In unsrer Schenke wagen.<br />

Soprano<br />

Das heißt, du willst nur das noch sagen:<br />

. Aria (Soprano)<br />

Und daß ihrs alle wißt,<br />

Es ist nunmehr die Frist<br />

Zu trinken.<br />

Wer durstig ist, mag winken.<br />

Versagts die rechte Hand,<br />

So dreht euch unverwandt zur Linken !<br />

3. Recitativo (Bass, Soprano)<br />

Basso<br />

Mein Schatz! erraten!<br />

Soprano<br />

Und weil wir nun<br />

Dahier nichts mehr zu tun,<br />

So wollen wir auch Schritt vor Schritt<br />

In unsre alte Schenke waten.<br />

Basso<br />

Ei! hol mich der und dieser,<br />

Herr Ludwig und der Steur-Reviser<br />

Muß heute mit.<br />

4. Coro (Soprano, Basso)<br />

Wir gehn nun, wo der Tudelsack<br />

In unsrer Schenke brummt.<br />

Und rufen dabei fröhlich aus:<br />

Es lebe Dieskau und sein Haus,<br />

Ihm sei beschert<br />

Was er begehrt,<br />

Und was er sich selbst wünschen mag !<br />

Beaucoup de fils,<br />

De la plus belle figure,<br />

Et qu’ils atteignent le plus grand âge ;<br />

Voilà ce que l’on souhaite à Zschocher<br />

et Knauthain !<br />

9. Récitatif (basse)<br />

Tu as bien raison,<br />

Mon petit morceau ne sonne pas bien ;<br />

Je vais donc me forcer<br />

A chanter quelque chose comme à la ville.<br />

0. Aria (basse)<br />

Que ta croissance soit assurée et ris de joie !<br />

La bonté de ton cœur<br />

A préparé le terrain pour toi<br />

Sur lequel tu dois fleurir.<br />

. Récitatif (soprano, basse)<br />

Soprano<br />

Je pense que cela suffit.<br />

Basse<br />

Il faudrait faire un petit saut<br />

Jusqu’à notre taverne.<br />

Soprano<br />

Cela signifie que tu ne veux plus dire que ceci :<br />

. Aria (soprano)<br />

Qu’on se le dise,<br />

C’est le moment<br />

De boire.<br />

Qui a soif n’a qu’à faire un signe.<br />

Si la main droite s’y refuse,<br />

Recourez sans tarder A la gauche.<br />

3. Récitatif (basse, soprano)<br />

Basse<br />

Mon amour, tu las deviné !<br />

Soprano<br />

Et comme dorénavant<br />

Nous n’avons plus rien à faire <strong>ici</strong>,<br />

Pas après pas nous alors vaquer<br />

Jusqu’à notre vielle taverne.<br />

Basse<br />

Ho ! Va me trouver celui-ci et celui-là,<br />

Monsieur Ludwig et Monsieur le collecteur<br />

d’impôts<br />

Doivent aller avec nous aujourd’hui.<br />

4. Chœur (soprano, basse)<br />

Allons maintenant où la cornemuse<br />

Grogne dans notre taverne ;<br />

Et écrions-nous avec joie :<br />

Vive Dieskau et sa famille,<br />

Qu’il lui soit donné<br />

Tout ce qu’il désire,<br />

Et tout ce qu’il peut se souhaiter de mieux.<br />

Adaptation française des cantates - BWV à 00 reproduite avec l’aimable autorisation de Marc Seiler<br />

Copyright Marc Seiler - 006<br />

Volume 5 :<br />

Œuvres vocales<br />

CD 1 / 2 : Messe en si mineur, BWV 3<br />

Bach n’a pas « composé » la Messe en si mineur, BWV 232, il l’a assemblée<br />

telle une compilation. L’œuvre que nous connaissons aujourd’hui trouve<br />

son origine dans deux pièces bien plus courtes et absolument distinctes :<br />

un Sanctus écrit à Leipzig pour la période de Noël de 7 4, et une Missa<br />

en si mineur (qui ne comportait qu’un Kyrie et un Gloria) conçue en<br />

733 pour la cour catholique de Dresde, à l’occasion de l’avènement<br />

au trône de Pologne du Prince-Electeur de Saxe, Friedrich August II,<br />

un catholique fervent. Le Osanna in Excelsis, le Benedictus, l’Agnus Dei<br />

et la majeure partie du Credo furent recomposés à partie d’arias et de<br />

chœurs qui pouvaient convenir dans des cantates antérieures. Seule<br />

une poignée de mouvements, donc le début du Credo, ont été composés<br />

spécifiquement pour la Messe lorsque Bach vint à l’assembler vers la<br />

fin de sa vie.<br />

Dans le processus assez épineux du recyclage de matériaux anciens,<br />

Bach était parfaitement à l’aise, mais il ne faut surtout pas s’imaginer<br />

qu’il s’agissait là d’une paresse quelconque. Une telle économie d’effort


n’a rien d’inhabituel à l’époque baroque : Bach et ses contemporains<br />

n’avaient guère le temps d’attendre patiemment que l’inspiration les<br />

touche telle la foudre, ils étaient des « honnêtes artisans » qui devaient<br />

produire de la musique sur commande et à échéances fixes. Le principe<br />

de la parodie – la réutilisation de musique existante, avec de nouveaux<br />

textes – existait depuis la Renaissance et l’on y recourait non seulement<br />

lorsque le temps était compté, mais également dans le but de perpétuer<br />

certaines œuvres dont on avait lieu d’être satisfait et que l’on souhaitait<br />

entendre rejouer. L’originalité per se n’était en aucun cas un argument<br />

de jugement artistique au même titre qu’elle l’est de nos jours. Ainsi,<br />

une telle Messe ne représente pas un grossier compromis, mais plutôt,<br />

au contraire, comme une puissante affirmation de la parodie comme<br />

technique de composition à part entière.<br />

Mais pour quelle occasion Bach écrivit-il la Messe en si mineur ? En<br />

effet, une messe complète mise en musique n’avait pas sa place dans<br />

une ville luthérienne telle que Leipzig où l’on ne faisait appel qu’au<br />

Kyrie, Gloria et Sanctus, et encore, pas dans un même temps. Par<br />

ailleurs, l’œuvre ne pouvait s’inscrire dans une liturgie catholique :<br />

indépendamment du fait qu’elle était considérablement trop longue,<br />

elle s’éloigne par trop du texte latin autorisé (il manque le troisième<br />

terme de l’Agnus Dei, par exemple), et de surcroît le Sanctus est divisé<br />

en deux volets distincts, ce qui est inadmissible liturgiquement parlant.<br />

On imagine mal un compositeur de l’époque baroque écrire une œuvre<br />

d’une telle ampleur pour aucune occasion spécifique et sans la moindre<br />

perspective d’exécution, et pourtant il n’existe aucun document<br />

attestant que l’œuvre a jamais été jouée dans son intégralité du vivant de<br />

Bach, que ce soit dans un contexte liturgique ou même profane. Alors<br />

pourquoi une telle dépense d’énergie et de temps pour assembler cette<br />

œuvre monumentale ?<br />

L’aurait-il éventuellement écrite pour la postérité, au titre de<br />

récapitulation, de résumé, de legs de son art au cours des trois dernières<br />

décennies ? Il ne fait aucun doute que Bach était pertinemment<br />

conscient de la valeur de son héritage musical : deux siècles avant lui<br />

déjà, des membres de la famille Bach occupaient des positions enviées<br />

auprès des cours, des villes et des églises en Allemagne centrale, et dès<br />

son 50e anniversaire, il avait rassemblé tous les documents possibles<br />

et imaginables qui lui permettaient d’établir un arbre généalogique des<br />

Bach. Son intérêt pour ses ancêtres couvrait également leur production<br />

musicale : il avait hérité de son père – et complété de son propre chef<br />

– une assez étonnante collection des manuscrits musicaux de la famille,<br />

la « Alt-Bachisches Archiv », et il jouait régulièrement les motets de<br />

ses oncles Johann Christoph et Johann Michael. Dans cette optique, la<br />

Messe en si mineur était-elle son propre legs musical à sa descendance ?<br />

À ce titre, la Messe n’est pas un exemple isolé : au cours des dernières<br />

années de sa vie, alors qu’il avait depuis longtemps cessé d’investir autant<br />

de temps et d’énergie à sa charge de Kantor à Saint-Thomas, il semble<br />

avoir imaginé d’écrire une série d’ouvrages destinés à transcender son<br />

art dans de nombreux domaines. Le résultat devait être éblouissant : le<br />

second cahier du Clavier bien tempéré, les dix-huit Préludes de chorals<br />

BWV 651-667, L’Offrande musicale, les Variations Goldberg et, pour<br />

couronner le tout, L’Art de la fugue, on ne peut rêver mieux. La Messe<br />

partage avec le second cahier du Clavier bien tempéré et les Dix-huit<br />

préludes de chorals la caractéristique de comporter une grande quantité<br />

de matériaux plus anciens, révisés et ciselés avec le soin et la sagesse<br />

qui ne vient qu’avec le grand âge et l’expérience. Et au même titre que<br />

la Messe, toutes les œuvres mentionnées ci-dessus exposent un éventail<br />

encyclopédique et délibéré de styles, de techniques, d’approches tout<br />

à fait unique dans l’histoire de l’humanité. Mais la Messe présente<br />

une caractéristique unique : c’est le seul parmi ces monuments de la<br />

maturité de Bach à faire appel à la voix humaine.<br />

Bach semble avoir considéré la forme de la messe comme la plus<br />

durable historiquement : sans aucun doute dans son esprit, le texte<br />

latin traverserait les âges et résisterait aux tendances momentanées, à<br />

la différence de l’éphémère poésie de ses cantates. Peut-être imaginaitil<br />

également, à tort ou à raison, que la musique chorale était moins<br />

sujette aux fluctuations des modes que la musique pour instruments<br />

ou pour voix solos : la Messe reste une forme d’essence chorale et non<br />

pas soliste.<br />

Par ailleurs, Bach comprenait que la Messe perpétuait une vénérable<br />

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58<br />

tradition remontant au-delà de Palestrina (il avait fait jouer la Missa<br />

sine nomine à six voix et en avait même repris certains accents dans le<br />

chœur d’ouverture et le Confiteor du Credo), de sorte qu’il souhaitait<br />

contribuer à ce genre que l’on considérait, depuis le 4 e siècle déjà,<br />

comme le sommet de toute musique sacrée.<br />

Ces derniers temps on assiste à des interprétations historiquement<br />

« authentiques » de la Messe en si, qui ont donné naissance à de<br />

nombreuses polémiques. Selon les travaux fort crédibles du musicologue<br />

américain Joshua Rifkin, il semblerait que les cantates et passions de<br />

l’époque de Leipzig étaient généralement chantées par quatre solistes<br />

vocaux qui se chargeaient également des parties chorales ; lorsque Bach<br />

disposait d’un assez grand nombre de bons chanteurs, il écrivait alors<br />

à six voix (comme dans le Sanctus de 7 4) ou même à huit voix, en<br />

double chœur, comme en témoigne le format de la Passion selon saint<br />

Matthieu. Peut-être également faisait-il doubler par les chanteurs solos<br />

l’ensemble choral aux moments cruciaux, un peu comme le concertino<br />

du Concerto grosso baroque venait renforcer le ripieno.<br />

Certains chefs d’orchestre ont appliqué le principe à la Messe en si<br />

mineur, avec plus ou moins de bonheur : des sections telles que le<br />

Crucifixus, d’une écriture chargée d’émotion, peuvent y gagner en<br />

intimité madrigalesque, alors que les moments plus amples tels que<br />

le Gloria semblent singulièrement maigres. Une chose reste certaine :<br />

Bach était un mus<strong>ici</strong>en doué d’un solide sens pratique et il travaillait<br />

avec les forces en présence, quelle que soit leur importance. Peut-être<br />

devrions-nous en faire autant, peut-être le seul dogme devrait-il être<br />

un solide pragmatisme. Ainsi le présent enregistrement suit-il l’éthique<br />

fondamentale de Bach en usant des meilleures forces existantes de nos<br />

jours.<br />

La grandeur de cette messe, la plus monumentale des œuvres liturgiques<br />

de Bach, est à l’image de sa grande science religieuse autant que de sa<br />

science musicale. Quand il l’acheva, il était presque aveugle.<br />

Simon Heighes<br />

Messe en si mineur, BWV 3<br />

CD I<br />

KYRIE<br />

1 Chœur<br />

Kyrie eleison<br />

2 Duo<br />

Christe eleison<br />

3 Chœur<br />

Kyrie eleison<br />

GLORIA<br />

4 Chœur<br />

Gloria in excelsis Deo<br />

5 Chœur<br />

Et in terra pax, hominibus bonae voluntatis<br />

6 Air<br />

Laudamus te, bened<strong>ici</strong>mus te,<br />

adoramus te, glorificamus te.<br />

7 Chœur<br />

Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam.<br />

8 Duo<br />

Domine Deus, Rex coelestis,<br />

Deus Pater, omnipotens.<br />

Domine Fili unigenite, Jesu Christe altissime.<br />

Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris.<br />

9 Chœur<br />

Qui tollis peccata mundi, miserere nobis.<br />

Qui tollis peccata mundi, suscipe<br />

deprecationem nostram.<br />

10 Air<br />

Qui sedes as dexteram Patris, miserere nobis.<br />

11 Air<br />

Quoniam tu solus Sanctus,<br />

Tu solus Dominus<br />

Tu solus Altissimus, Jesu Christe.<br />

12 Chœur<br />

Cum Sancto Spiritu, in gloria Dei Patris.<br />

Amen !<br />

CD 2<br />

CREDO<br />

1 Chœur<br />

Credo in unum Deum.<br />

2 Chœur<br />

Messe en si mineur, BWV 3<br />

CD I<br />

KYRIE<br />

1 Chœur<br />

Seigneur, aie pitié de nous<br />

2 Duo<br />

Christ, aie pitié de nous<br />

3 Chœur<br />

Seigneur, aie pitié de nous<br />

GLORIA<br />

4 Chœur<br />

Gloire à Dieu au plus haut des cieux<br />

5 Chœur<br />

Et paix sur terre aux hommes de bonne volonté<br />

6 Air<br />

Nous te louons, nous te bénissons<br />

Nous t’adorons, nous te glorifions.<br />

7 Chœur<br />

Nous te rendons grâce pour ta gloire infinie<br />

8 Duo<br />

Seigneur Dieu, Roi du ciel<br />

Dieu Père tout-puissant.<br />

Fils unique de Dieu, Seigneur Jésus-Christ<br />

Seigneur Dieu, Agneau de dieu, Fils du Père.<br />

9 Chœur<br />

Toi qui enlèves les péchés du monde, aie pitié<br />

de nous.<br />

Toi qui enlèves les péchés du monde, reçois<br />

notre humble prière<br />

10 Air<br />

Vous qui siégez à la droite du père, ayez pitié<br />

de nous.<br />

11 Air<br />

Car c’est toi le seul Saint,<br />

Toi le seul Seigneur,<br />

Toi le seul Très-Haut, Jésus-Christ.<br />

12 Chœur<br />

Avec le Saint-Esprit, dans la gloire de Dieu<br />

le Père.<br />

Amen !<br />

CD 2<br />

CREDO<br />

1 Chœur<br />

Je crois en un seul Dieu.<br />

2 Chœur


Patrem omnipotentem, factorem coeli et<br />

terrae,<br />

visibilium omnium et invisibilium.<br />

3 Duo<br />

Et in unum Dominum Jesum Christum,<br />

Filium Dei unigenitum,<br />

et ex Patre natum ante omnia saecula.<br />

Deum de Deo, lumen de lumine,<br />

Deum verum de Deo vero,<br />

Genitum, non factum, consubstantialem Patri,<br />

per quem omnia facta sunt.<br />

Qui, propter nos homines, et propter nostram<br />

saluem,<br />

descendit de coelis.<br />

4 Chœur<br />

Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria<br />

Virgine, et homo factus est.<br />

5 Chœur<br />

Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato ;<br />

passus et sepultus est.<br />

6 Chœur<br />

Et resurrexit tertia die, secundum scripturas ;<br />

Et ascendit in coelum, sedet ad dexteram Dei<br />

Patris.<br />

Et iterum venturus est cum gloria judicare<br />

vivos et mortuos,<br />

cujus regni non erit finis.<br />

7 Air<br />

Et in Spiritum Sanctum,<br />

Dominum et vivificantem,<br />

Qui ex Patre, Filioque procedit ;<br />

Qui cum Patre et Filio simul adoratur et<br />

conglorificatur ;<br />

Qui locutus est per Prophetas.<br />

Et unam, sanctam, catholicam et apostolicam<br />

ecclesiam.<br />

8 Chœur<br />

Confiteor unum baptisma in remissionem<br />

peccatorum.<br />

9 Chœur<br />

Et expecto resurrectionem mortuorum<br />

Et vitam venturi saeculi.<br />

Amen.<br />

SANCTUS<br />

10 Chœur<br />

Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus, Deus<br />

Sabaoth.<br />

Pleni sunt coeli et terra gloria ejus.<br />

HOSANNA, BENEDICTUS, HOSANNA,<br />

AGNUS DEI, DONA NOBIS PACEM<br />

11 Chœur<br />

Hosanna in excelsis.<br />

12 Air<br />

Benedictus qui venit in nomine Domini.<br />

13 Chœur<br />

Hosanna in excelsis.<br />

14 Air<br />

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere<br />

nobis.<br />

15 Chœur<br />

Dona nobis pacem.<br />

CD 3 / 4 Messes brèves, BWV 233 – 236<br />

Fa majeur, BWV 33<br />

La majeur, BWV 34<br />

Sol mineur, BWV 35<br />

Sol majeur, BWV 36<br />

Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la<br />

terre,<br />

De toutes choses visibles et invisibles.<br />

3 Duo<br />

Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ,<br />

Fils unique de Dieu,<br />

et né du Père avant tous les siècles.<br />

Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière.<br />

Vrai Dieu né du vrai Dieu,<br />

Engendré, non pas créé, consubstantiel au père,<br />

et par qui toutes choses ont été faites.<br />

Qui, pour nous les hommes, et pour notre<br />

salut,<br />

est descendu des cieux.<br />

4 Chœur<br />

Il a pris la chair de la Vierge Marie, par l’action<br />

du Saint-Esprit, et il s’est fait homme<br />

5 Chœur<br />

Puis il a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate.<br />

Il a souffert sa passion et a été mis au tombeau.<br />

6 Chœur<br />

Et il ressuscita le troisième jour, selon les<br />

écritures.<br />

Il est monté au ciel et siège à la droite du Père.<br />

De nouveau il viendra dans la gloire pour juger<br />

les vivants et les morts,<br />

et son règne n’aura pas de fin.<br />

7 Air<br />

Je crois au Saint Esprit,<br />

Qui est Seigneur et qui donne la vie,<br />

Qui procède du Père et du Fils.<br />

Qui, avec le Père et le Fils, est adoré et glorifié<br />

conjointement..<br />

Qui a parlé par les Prophètes.<br />

Je crois en l’église une, sainte, catholique et<br />

apostolique.<br />

8 Chœur<br />

Je reconnais un seul baptême pour la rémission<br />

des péchés.<br />

9 Chœur<br />

Et j’attends la résurrection des morts<br />

Et la vie du siècle à venir.<br />

Amen.<br />

SANCTUS<br />

10 Chœur<br />

Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le Dieu des<br />

armées.<br />

Les cieux et la terre sont remplis de sa gloire.<br />

HOSANNA, BENEDICTUS, HOSANNA,<br />

AGNUS DEI, DONA NOBIS PACEM<br />

11 Chœur<br />

Hosanna au plus haut des cieux.<br />

12 Air<br />

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.<br />

13 Chœur<br />

Hosanna au plus haut des cieux.<br />

14 Air<br />

Agneau de Dieu, toi qui enlèves les péchés du<br />

monde, aie pitié de nous.<br />

15 Chœur<br />

Donne-nous la paix.<br />

Les Messes BWV 233 à BWV 236 font partie de cette minorité d’œuvres<br />

de Bach que même les plus fervents admirateurs considèrent avec une<br />

certaine réserve, voire même un esprit franchement critique. Le Kantor<br />

a créé ces œuvres en réutilisant des compositions antérieures auxquelles<br />

il donne un nouveau texte ; dans le cas présent, celui de la Messe latine.<br />

Les observateurs estiment que l’adjonction de nouvelles paroles à ces<br />

« messes courtes » (« missae brevis »), selon une technique connue<br />

sous le nom de « parodie » dans le domaine de la musicologie, n’a pas<br />

produit de résultat particulièrement heureux. Le théologien et historien<br />

Albert Schweitzer est allé jusqu’à rejeter ces arrangements comme étant<br />

« superf<strong>ici</strong>els et virtuellement dénués de tout sens ».<br />

Afin de faire comprendre la position qu’occupent les « messes brèves »<br />

(connues aussi sous le nom de messes luthériennes) parmi les œuvres<br />

de Bach appartenant au domaine de la « parodie », il faut tenir compte<br />

de plusieurs facteurs. En premier lieu, il est fort compliqué d’appliquer<br />

le texte rigide de la Messe à des mouvements de cantates souvent<br />

riches en imagerie directement liée au contenu musical. En second<br />

59


60<br />

lieu, il convient de considérer les conditions dans lesquelles s’exerçait<br />

la pratique de la musique d’église à Leipzig à cette époque. L’ordre<br />

préétabli de la messe, avec ses liturgies chantées, avait été modifié en<br />

faveur du service luthérien, très disert, et dans lequel apparaissent<br />

les chorals en cours de messe. Le « proprium de tempore », la part<br />

de la messe latine qui changeait de semaine en semaine, disparaissait<br />

lentement pour laisser place à des chorals et cantates chantés en<br />

allemand. Le langage du service luthérien était exactement l’antithèse<br />

du latin standardisé en usage dans l’Eglise catholique romaine, dont<br />

la rigueur – la rigidité même – symbolisait la validité éternelle des<br />

enseignements. À partie de Luther, la langue allemande s’était insinuée<br />

dans les services religieux, dont le point fort était un sermon qui durait<br />

environ une heure : il s’agissait de présenter le message de l’Evangile tel<br />

qu’il pouvait s’appliquer à la vie de tous les jours des fidèles. Seules des<br />

occasions très particulières justifiaient l’exécution d’une Missa brevis en<br />

latin, une version abrégée de la Messe, qui ne comportait que le Kyrie<br />

et le Gloria.<br />

Dans cette optique, les quatre Messes brèves de Bach présentent un<br />

intérêt particulier, ne serait-ce que parce qu’elles illustrent sa réaction<br />

devant ces changements survenus dans l’usage liturgique. Il tenta par<br />

exemple de fusionner les parties chantées de la Messe avec le choral<br />

protestant moderne ; le Kyrie de la Messe BWV 233 illustre parfaitement<br />

ce processus. La basse, chargée du cantus firmus, énonce le thème<br />

de la litanie « Kyrie eleison, Christe eleison », tandis que les cors et<br />

les hautbois jouent le choral « Christe, du Lamm Gottes » (« Christ,<br />

agneau de Dieu »).<br />

Etant donné que Bach se préoccupait toujours de fournir une musique<br />

très figurative pour les services religieux de Leipzig, on peut imaginer<br />

que les messes brèves latines n’étaient pas destinées aux principales<br />

églises de la ville, dont le principe de fonctionnement exigeait que la<br />

langue allemande fut l’unique véhicule du message divin. Dans ces<br />

conditions, peut-être les a-t-il écrites pour un commanditaire extérieur,<br />

à moins qu’elles ne témoignent de sa gratitude envers la cour royale<br />

catholique de Dresde qui lui avait conféré le titre de « Hofcompositeur »<br />

(« Compositeur de la cour ») en 736. Quoi qu’il en soit, ces œuvres<br />

furent certainement composées à une époque postérieure à 7 6,<br />

d’autant que les mouvements de cantates qu’il a réutilisés datent de la<br />

période comprise entre 7 3 et 7 6.<br />

Les quatre messes comportent la même forme en six volets. Le texte<br />

très bref du Kyrie se voit allouer un mouvement spécifique, tandis que<br />

le Gloria est distribué sur les cinq autres. Alors que les Messes BWV 235<br />

et BWV 236 reposent exclusivement sur du matériau musical antérieur<br />

– des cantates sacrées, en l’occurrence –, il semble que Bach ait composé<br />

de la musique entièrement originale pour les mouvements d’ouverture<br />

des deux autres messes. Afin d’ajuster les paroles immuables de la<br />

messe latine à ces mouvements de cantate extrêmement libres, Bach dut<br />

déployer des trésors d’ingéniosité, car il s’agissait d’ajuster les rythmes<br />

et de replacer les accents métriques des mots. La musique elle-même,<br />

tirée de nombreuses différentes cantates – BWV 79 et BWV 179, en<br />

particulier –, a subi de nombreuses altérations : l’auditeur attentif saura<br />

juger du travail accompli en mettant en parallèle les divers passages<br />

avant et après traitement. Citons également la Cantate, BWV 102 dont<br />

les troisième et cinquième mouvements ont servi de base à la Messe<br />

en fa majeur, BWV 223 dont le premier mouvement devient d’ailleurs<br />

le Kyrie de la Messe en sol majeur… Dans ce cas précis, il put garder<br />

pratiquement toute l’écriture vocale et instrumentale en substituant les<br />

paroles, bien que l’on remarque quelques évidentes maladresses dans<br />

la manière dont les paroles et la musique se complètent. Un exemple :<br />

le sujet fugué du premier mouvement de la cantate, écrit en rythmes<br />

pointés, soutenait et illustrait les mots « Du schlägest sir, aber sie<br />

fühlen’s nicht » (« Tu les frappes mais ils ne le perçoivent pas ») ; dans<br />

la Messe, il sert de support à la formule liturgique « Christe eleison ».<br />

Les musicologues contemporains ont établi une comparaison point par<br />

point de chaque étape de la transformation, mettant ainsi en lumière<br />

les difficultés et les pièges de la tâche que Bach s’était fixée en créant<br />

et assemblant ses Messes brèves. De plus, ces ouvrages représentent<br />

une inestimable source d’enseignements sur l’adaptabilité des thèmes<br />

et mélodies de Bach à presque n’importe quel texte – une adaptabilité<br />

indispensable au regard du travail titanesque qui lui incombait en tant


que Kantor de la Thomaskirche.<br />

Christiane Krautscheid<br />

Les Messes BWV 233 & BWV 234 comprennent : Kyrie, Gloria,<br />

Domine Deus, Qui tollis, Quoniam et Cum sancto Spiritu.<br />

La Messe BWV 235 : Kyrie, Gloria, Gratias, Domine Fili, Qui tollis<br />

et Cum sancto Spiritu<br />

La Messe BWV 236 : Kyrie, Gloria, Gratias, DomineDeus, Quoniam<br />

et Cum sancto Spiritu<br />

(Se reporter au texte latin de la Messe en si mineur)<br />

CD 5 / 6 : Schemellis Gesangbuch (Livre de chants de<br />

Schemelli) : Chants Sacrés & Arias<br />

CD 5<br />

Morgenlieder (Chant du matin) : Kommt, Seelen, dieser Tag - Die<br />

güldne Sonne, voll Freud und Wonne<br />

Vom zeitlichen Leid und von der Nachfolge Christi (De la<br />

souffrance terrestre et de la succession du Christ) : Vergiss mein<br />

nicht, mein allerliebster Gott - Erwürgtes Lamm, das die verwahrten<br />

Siegel<br />

Von der Auferstehung Christi (De la résurrection du Christ) :<br />

Auf, auf mein Herz mit Freuden - Jesues, unser Trost und leben<br />

- Kommt wieder aus der finstern Gruft<br />

Von der Sendung des heiligen Geistes (De la mission du Saint<br />

Esprit) : Brunnquell aller Güter - Gott, wie gross ist deine Güte<br />

Vom Gebet und vom wahren Christentum (De la prière et du vrai<br />

christianisme) : Dich bet’ ich and mein höchster Gott - Es kostet<br />

viel ein Christ zu sein - Gott lebet noch<br />

Von der Liebe und Verlangen nach Jesu (De l’amour pour Jésus)<br />

: Jesu, meines Herzens Freud - Beschränkt, ihr Weisen dieser Welt<br />

- Seelenweide, meine Freude - Nur mein Jesus ist mein Leben<br />

Abendlieder (Chants du soir) : Der lieben Sonne Licht und Pracht<br />

- Der Tag ist hin, die Sonne gehet nieder - Der Tag mit seinem<br />

Lichte<br />

Vom Leiden und Sterben Jesu Christi (Des souffrances et de la<br />

mort de Jésus Christ) : Jesus, deine Liebeswunden - Lasset uns mit<br />

Jesu ziehen - Die bittre Leidenszeit - Sei gegrüsset, Jesu gütig - O<br />

du Liebe meiner Liebe - Mein Jesu, was für Seelenweh - So gehst du<br />

nun, mein Jesu, hin - Selig, wer an Jesum denkt<br />

Am Karfreitag (Du Vendredi Saint) : So gibst du nun, mein Jesu<br />

- Bricht entzwei, mein armes Herze - Es ist vollbracht ! Vergiss ja<br />

nicht<br />

Von der Bussfertigkeit und Gottes Gnade (De la repentance et de<br />

la grâce de Dieu) : Wo ist mein Schäflein, das ich liebe - Herr, nicht<br />

schicke deine Rache - Steh’ich bei meinem Gott<br />

CD 6<br />

Vom Lobgesang (Du chant de louanges) : Dir, dir, Jehova, will ich<br />

singen<br />

Von der Verleugnung der welt und seiner selbst (Du reniement<br />

du monde et de soi-même) : Nicht so traurig, nicht so sehr - O<br />

liebe Seele, zieh die Sinnen - Beglückter Stand getreuer Seelen - Es<br />

glänzet der Christen inwendiges Leben<br />

Von der Rechtfertigung (De la Justification) : Jesu, meines<br />

Glaubens Zier - Eins ist not ! - Mein Jesu, dem die Seraphinen<br />

Von der Liebe Gottes (De l’amour de Dieu) : Jesus ist das schönste<br />

Licht - Vergiss mein nicht - Seelenbräutigam, Jesu, Gotteslamm -<br />

Liebes Herz, bedenke doch<br />

Von der Geburt Jesu Christi (De la naissance de Jésus-Christ)<br />

: Ich freue mich in dir - Ermuntre dich, mein schwacher Geist -<br />

Ihr Gestirn, ihr hohen Lüfte - O Jesulein süss - Ich steh an deiner<br />

Krippe hier<br />

Trostreiche Jesus-Lieder (Chants consolateurs de Jésus) : Was bist<br />

du doch, o Seele, so betrübet - Auf, auf ! Die rechte Zeit ist hier - Ich<br />

lass dich nicht - Liebster Immanuel, Herzog der Frommen - Jesu,<br />

Jesu, du bist mein - Ich liebe Jesum alle Stund<br />

Lieder vom Sterben und Hoffnung in Gott (Chants de la mort et<br />

6


6<br />

de l’espérance en Dieu) : Liebster Gott, wann werd’ich sterben ? - O<br />

finstre Nacht, wann wirst du doch vergehen ? - Komm süsser Tod,<br />

komm sel’ge Ruh ! - Ich bin ja, Herr, in deiner Macht - Es ist nun aus<br />

mit meinem Leben - Meines Lebens letzte Zeit - Liebster Herr Jesu,<br />

wo bleibst du so lange ? - Ach, dass nicht die letzte Stunde - O wie<br />

selig seid ihr doch, ihr Frommen - Kein Stündlein geht dahin - So<br />

wünsch ich mir zu guter letzt<br />

Vom Geduld und Gelassenheit (De la patience et de la sérénité) :<br />

Ich halte treulich still - Gib dich zufrieden und sei stille<br />

Georg Christian Schemelli, né à Herzberg vers 680, publia aux alentours<br />

de 736 – il travaillait alors comme maître de chœur et organiste à Zeist<br />

– un « livre de chants » avec Breitkopf et Härtel à Leipzig ; de nos jours,<br />

le recueil est connu sous le nom de « Schemellis Gesangbuch ». Selon<br />

la tradition de l’époque, le livre de chants contenait surtout des textes,<br />

et seuls 69 des 954 chants sont notés avec leur musique. La préface du<br />

volume annonce : « … les mélodies de ce livre de chant sont en partie<br />

des nouvelles compositions, en partie des améliorations de la basse<br />

continue ; on les trouve en tête de chaque chant ».<br />

Bien que Schemelli fût un certain temps élève à l’école Saint-Thomas,<br />

ce n’est probablement pas là qu’il connut Bach. On pense plutôt que<br />

le fils de Schemelli, lui-même élève de cette même institution entre<br />

733 et 735, fit le lien entre les deux hommes. Pour la plupart de ces<br />

mélodies, il est dorénavant admis qu’elles ne furent pas composées<br />

par Bach, et même les basses continues proviennent souvent d’autres<br />

publications : Bach les a seulement « améliorées », selon les termes de<br />

la préface. Par contre, on remarque la griffe de Bach dans la progression<br />

impeccable des basses, ainsi que l’adaptation très mélodieuse et souple<br />

des mélodies et des rythmes. Selon ce qu’il estimait être nécessaire, que<br />

ce soit pour adapter la musique au texte ou pour de simples raisons<br />

musicales, il décorait ou simplifiait les mélodies anciennes, ou parfois<br />

même en modifiait la structure rythmique sans toutefois jamais toucher<br />

à l’essence même du discours. Ses conceptions apparaissent le plus<br />

clairement dans le style qu’il a insufflé à la musique : son traitement de<br />

la basse, par exemple, n’a rien à voir avec un simple soutien solide et<br />

carré destiné à accompagner la congrégation des fidèles. Au contraire,<br />

il développe un langage d’une grande spiritualité infiniment plus<br />

complexe qu’il n’y paraît.<br />

Il a semblé logique de ranger ces pièces selon un ordre aussi cohérent<br />

que possible, musicalement et textuellement, mais il faut garder à l’esprit<br />

qu’elles n’ont pas été conçues pour être chantées comme un cycle.<br />

CD V<br />

1 Morgenlieder<br />

1.1<br />

Kommt, Seelen, dieser Tag<br />

muß heilig sein besungen,<br />

sprecht Gottes Taten aus<br />

mit neuerweckten Zungen;<br />

heut hat der Heilige Geist viel Helden<br />

ausgerüst,<br />

betet, daß er auch die Herzen hier begrüßt.<br />

Wen Gottes Geist beseelt,<br />

wen Gottes Wort erreget,<br />

wer Gottes Gnade fromm in<br />

seinem Herzen heget,<br />

der stimme mit uns ein und preise Gottes<br />

treu,<br />

sie ist an diesem Fest und alle Morgen neu.<br />

1.2<br />

Die güldne Sonne, voll Freud und Wonne,<br />

bringt unsern Grenzen mit ihrem Glänzen<br />

ein herzerquickendes, liebliches Licht.<br />

Mein Haupt und Glieder, die lagen darnieder:<br />

aber nun steh ich, bin munter und fröhlich,<br />

schaue den Himmel mit meinem Gesicht.<br />

Mein Auge schauet, was Gott gebauet,<br />

zu seinen Ehren und uns zu lehren,<br />

wie sein Vermögen sei mächtig und groß;<br />

und wo die Frommen dann sollen<br />

hinkommen,<br />

wenn sie mit Frieden von hinnen geschieden<br />

aus dieser Erden vergänglichem Schoß.<br />

2 Vom zeitlichen Leid und von der<br />

Nachfolge Christi<br />

2.1<br />

Vergiß mein nicht, mein allerliebster Gott.<br />

Ach, höre doch mein Flehen,<br />

ach, laß mir Gnad geschehen,<br />

wenn ich hab Angst und Not;<br />

du meine Zuversicht. Vergiß mein nicht.<br />

2.2<br />

Erwürgtes Lamm, das die<br />

verwahrten Siegel<br />

zu meinem Heil und wahren Troste brach.<br />

Mein Glaube wirft auf jene Zionshügel<br />

dir einen Blick in heißer Sehnsucht nach.<br />

Du bist ja nun, o Lamm, erhöht,<br />

was Wunder, wenn mein Geist auch oft in<br />

Sprüngen geht.<br />

3 Von der Auferstehung Christi<br />

3.1<br />

Auf, auf mein Herz, mit Freuden<br />

nimm wahr, was heut geschieht,<br />

wie kommt nach großen Leiden<br />

nun ein so großes Licht!<br />

Mein Heiland ward gelegt<br />

da, wo man uns hinträgt,<br />

wenn von uns unser Geist<br />

zum Himmel ist gereist.<br />

3.2<br />

Jesus, unser Trost und Leben,<br />

der dem Tode war ergeben,<br />

der hat herrlich und mit Macht<br />

Sieg und Leben wiederbracht.<br />

Er ist aus des Todes Banden<br />

als ein Siegesfürst erstanden.<br />

Alleluja ! Alleluja !<br />

3.3<br />

Kommt wieder aus der finstern Gruft,<br />

ihr Gott ergebnen Sinnen!<br />

Schöpt neuen Mut und frische Luft,


lickt hin nach Zions Zinnen;<br />

denn Jesus, der im Grabe lag,<br />

hat als ein Held am dritten Tag<br />

des Todes Reich besieget.<br />

4 Von der Sendung des Heiligen Geistes<br />

4.1<br />

Brunnquell aller Güter,<br />

Herrscher der Gemüter,<br />

lebendiger Wind,<br />

Stiller aller Schmerzen,<br />

dessen Glanz und Kerzen<br />

mein Gemüt entzündt,<br />

lehre meine schwache Saiten,<br />

deine Kraft und Lob ausbreiten.<br />

Laß den Fürst der Höllen<br />

nicht mit Listen fällen<br />

mener Tage Lauf.<br />

Nimm nach diesem Leiden<br />

mich zur Himmelsfreuden,<br />

deinen Diener, auf.<br />

Da soll sich mein Mund erheben,<br />

dir ein Halleluja geben.<br />

4.2<br />

Gott, wie groß ist deine Güte,<br />

die mein Herz auf Erden schmeckt !<br />

Ach, wie labt sich mein Gemüte,<br />

wenn mich Not und Tod erschreckt.<br />

Wenn mich etwas will betrüben,<br />

wenn mich meine Sünde preßt,<br />

zeiget sie von deinem Lieben,<br />

das mich nicht verzagen läßt.<br />

Drauf ich mich zufrieden stelle<br />

und Trotz bieten kann der Hölle.<br />

5 vom Gebet und vom wahren<br />

Christentum<br />

5.1<br />

Dich bet‘ ich an, mein höchster Gott,<br />

der du mich hast regieret<br />

und gnädiglich von Jugend auf geführet<br />

aus vieler Angst, Gefahr und Not.<br />

Gib, daß mein Sinn zum rechten Ziel sich<br />

lenke<br />

und ich allzeit mein Ende wohl bedenke.<br />

5.2<br />

Es kostet viel, ein Christ zu sein<br />

und nach dem Sinn des reinen Geistes leben.<br />

Denn der Natur geht es sehr sauer ein,<br />

sich immerdar in Christi Tod zu geben ;<br />

und ist hier gleich ein Kampf wohl ausgericht,<br />

das machts noch nicht.<br />

5.3<br />

Gott lebet noch. Seele was verzagst du doch ?<br />

Gott ist gut, der aus Erbarmen aller Hilf auf<br />

Erden tut,<br />

der mit Kraft und starken Armen machet alles<br />

wohl und gut.<br />

Gott kann besser als wir denken,<br />

alle Not zum besten lenken ;<br />

Seele, so bedenke doch :<br />

Lebt doch unser Herrgott noch.<br />

6 Von der Liebe und vom Verlangen<br />

nach Jesu<br />

6.1<br />

Jesu, meines Herzens Freud‘, süßer Jesu !<br />

Meiner Seelen Seligkeit, süßer Jesu !<br />

Des Gemütes Sicherheit, süßer Jesu !<br />

Jesu, süßer Jesu !<br />

Tausendmal gedenk ich dein, mein Erlöser !<br />

Und begehre dich allein, mein Erlöser !<br />

Sehne mich bei dir zu sein, mein Erlöser !<br />

Jesu, mein Erlöser !<br />

6.2<br />

Beschränkt, ihr Weisen dieser Welt,<br />

die Freundschaft immer auf die gleichen,<br />

und leugnet, daß sich Gott gesellt<br />

mit denen, die ihn nicht erreichen:<br />

ist Gott schon alles und ich nichts,<br />

ich Schatten, er der Quell des Lichts,<br />

er noch so stark, ich noch so blöde,<br />

er noch so rein, ich noch so schnöde,<br />

er noch so groß, ich noch so klein.<br />

Mein Freund ist mein, und ich bin sein.<br />

6.3<br />

Seelenweide, meine Freude,<br />

Jesu, laß mich fest and dir<br />

mit Verlangen alllzeit hangen,<br />

bleibt mein Schild, Schutz und Panier.<br />

Eifrig hassen, unterlassen,<br />

was nur, Gott, zuwider ist,<br />

seinen Willen zu erfüllen,<br />

darnach strebt ein wahrer Christ.<br />

6.4<br />

Nur mein Jesus ist mein Leben,<br />

der sich innig mir ergibt,<br />

meine Seel soll darnach streben,<br />

daß sie ihn allein nur liebt.<br />

Drum so geb du schnödes Wesen,<br />

nur weit von meiner Seelen hin,<br />

alles, was die Welt erlesen.<br />

Ach, Jesu! Meinen Geist und meinen Sinn<br />

zu deinem Lichte ganz brünstig richte;<br />

Ach, mein Licht !<br />

Ach, dein Glanz verlaß mich nicht !<br />

7 Abendlieder<br />

7.1<br />

Der lieben Sonne Licht und Pracht<br />

hat nun den Tag vollführet,<br />

die Welt hat sich zur ruh gemacht ;<br />

tu Seel, was dir gebühret,<br />

tritt an die Himmelstür und sing ein Lied<br />

dafür,<br />

laß deine Ohren, Herz und Sinn<br />

auf Jesum sein gerichtet hin.<br />

7.2<br />

Der Tag ist hin, die Sonne gehet nieder.<br />

Der Tag ist hin und kommet nimmer wieder<br />

mit Lust und Last. Er sei auch, wie er sei,<br />

bös oder gut ; es heißt : er ist vorbei.<br />

Mein Gott und Herr, hab Dank für deine<br />

Pflege,<br />

für deine Gnad und Leitung meiner Wege,<br />

für alles Heil von deiner Vaterhand,<br />

was du mir hast hienieden zugewandt.<br />

7.3<br />

Der Tag mit seinem Lichte<br />

flieht hin und wird zunichte,<br />

die Nacht kommt angegangen,<br />

mit Ruhe zu umfangen<br />

den matten Erdenkreis.<br />

Der Tag, der ist geendet,<br />

mein Herz zu dir sich wendet,<br />

der Tag und Nacht geschaffen<br />

zum Wachen und zum Schlafen,<br />

will singen deinen Preis.<br />

8 Vom Leiden und Sterben Jesu Christi<br />

8.1<br />

Jesus, deine Liebeswunden,<br />

deine Angst und Todespein<br />

haben mich so hoch verbunden,<br />

daß ich kann beständig sein.<br />

Will der Tod das Herze brechen,<br />

senkt man mich ins Grab hinein,<br />

soll mein Mund doch immer sprechen :<br />

dir will ich beständig sein.<br />

8.2<br />

Lasset uns mit Jesu ziehen,<br />

seinem Vorbild folgen nach,<br />

in der Welt der Welt entfliehen<br />

auf der Bahn, die er uns brach,<br />

immerfort zum Himmel riesen,<br />

irdisch, doch schon himmlisch sein,<br />

glauben recht und leben rein,<br />

in der Lieb den Glauben weisen.<br />

Treuer Jesu! Bleib bei mir,<br />

geh voran, ich folge dir.<br />

8.3<br />

Die bittre Leidenszeit beginnet abermal<br />

und breite kläglich aus die große Pein und<br />

Qual<br />

darin mein Jesu sich so willig hat gegeben.<br />

O Leiden voller Gnad und reiner<br />

Himmelslieb,<br />

wozu sein treues Herz den frommen Heiland<br />

trieb,<br />

wer kann die Liebe doch nach Würden gnug<br />

erheben !<br />

Rinnet ihr Tränen mit vollem Lauf,<br />

Höret vom Laufen gare nimmermehr auf,<br />

dieweil mein Heil und Teil<br />

Nunmehr verliert sein Leben.<br />

8.4<br />

Sei gegrüßet, Jesu gütig,<br />

über alle Maß sanftmütig,<br />

ach, wie bist du so zerschlagen<br />

und erduldest schwere Plagen.<br />

Laß mich deine Liebe erben<br />

und darinnen selig sterben.<br />

8.5<br />

O du Liebe meiner Liebe,<br />

du erwünschte Seeligkeit,<br />

63


64<br />

der du dich aus höchstem Triebe<br />

in das jammervolle Leid<br />

deines Leidens mir zugute<br />

als ein Opfer eingestellt<br />

und bezahlt mit deinem Blute<br />

alle Missetat der Welt.<br />

8.6<br />

Mein Jesu, was für Seelenweh<br />

befällt dich in Gethsemane,<br />

darein du bist gegangen.<br />

Des Todes Angst, der<br />

Höllen Qual<br />

und alle Bäche Belial,<br />

die haben dich umfangen.<br />

Du zagst, du klagst,<br />

zitterst, bebest und erhebest<br />

im Elende zu dem Himmel deine Hände.<br />

8.7<br />

So gehst du nun, mein Jesu, hin,<br />

den Tod für mich zu leiden,<br />

für mich, der ich ein Sünder bin,<br />

der dich betrübt in Freuden.<br />

Wohlan, fahr fort, du edler Hort,<br />

mein Augen sollen fließen<br />

ein Tränensee, mit ach und weh<br />

dein Leiden zu begießen.<br />

8.8<br />

Selig, wer an Jesum denkt,<br />

der für uns am Kreuz gestorben,<br />

der das Leben uns geschenkt,<br />

der uns seine gnad erworben.<br />

Ach, ihr Menschen, denket dran,<br />

Ach, gedenket, was Gott hat für euch getan.<br />

9 Am Karfreitag<br />

9.1<br />

So gibst du nun, mein Jesu, gute Nacht!<br />

So stirbst du denn, mein allerliebstes Leben?<br />

Ja, du bist hin, dein Leiden ist vollbracht.<br />

Mein Gott ist tot, sein Geist ist afgegeben.<br />

9.2<br />

Brich entzwei, mein armes Herze,<br />

mein armes Herze, brich entzwei,<br />

ach mein Schmerz, der große Schmerze,<br />

der ist so viel und mancherlei,<br />

der Himmel zittert, die Erde schüttert.<br />

Ach Not! Ach Not! Ach Not !<br />

Jesulein, mein Schatz ist tot.<br />

9.3<br />

Es ist vollbracht ! Vergiß ja nicht<br />

dies Wort, mein Herz, das Jesus spricht,<br />

da er am Kreuze für dich stirbet<br />

und dir die Seligkeit erwirbet,<br />

da er, der alles, alles wohlgemacht,<br />

nunmehro spricht : Es ist vollbracht !<br />

Es ist vollbracht! Ich bin befreit,<br />

ich habe schon die Seligkeit,<br />

weil Sünd und Tod ist weggenommen,<br />

ist Gnad und Leben wiederkommen.<br />

Darum, wenn auch gleich alles bricht und<br />

kracht,<br />

sag ich getrost: Es ist vollbracht !<br />

10 Von der Bußfertigkeit und Gottes<br />

Gnade<br />

10.1<br />

Wo ist mein Schäflein, das ich liebe,<br />

das sich so weit von mir verirrt<br />

und selbst aus eigener Schuld verwirrt,<br />

darum ich mich so sehr betrübe.<br />

Wißt ihrs, ihr Auen und ihr Hirten ?<br />

So sagt mirs, eurem Schöpfer, an,<br />

ich will sehn, ob ichs kann erwecken<br />

und retten von der Irrebahn.<br />

10.2<br />

Herr, nicht schicke deine Rache<br />

über meine böse Sache,<br />

ob sie wohl durch Übeltat<br />

großen Zorn verdienet hat,<br />

freilich muß ich es bekennen,<br />

Ursach hast du sehr zu brennen :<br />

doch du wollest jetzt allein<br />

Vater und nicht Richter sein.<br />

10.3<br />

Steh‘ ich bei meinem Gott<br />

in unverrückten Gnaden,<br />

so kann mir keine Not<br />

an meiner Seelen schaden.<br />

Kommt gleich ein Unfall her,<br />

weiß ich, daß, der ihn sendet,<br />

der ihn zu seiner Ehr<br />

und meinem Besten wendet.<br />

CD VI<br />

1 Vom Lobgesang<br />

1.1<br />

Dir, dir, Jehova, will ich singen ;<br />

denn wo ist noch ein solcher Gott wie du ?<br />

Dir will ich meine Lieder bringen,<br />

ach, gib mir deines Geistes Kraft dazu,<br />

daß ich es tu im Namen Jesu Christ,<br />

so wie es dir durch ihn gefällig ist.<br />

Verleih mir, Höchster, solche Güte,<br />

so wird gewiß mein Singen recht getan,<br />

so klingt es schön in meinem Liede,<br />

und ich bet dich in Geist und Wahrheit an.<br />

So hebt dein Geist mein Herz zu dir empor,<br />

daß ich dir Psalmen sing im höhern Chor !<br />

2 Von der Verleugnung der Welt und<br />

seiner selbst<br />

2.1<br />

Nicht so traurig, nicht so sehr,<br />

meine Seele sei betrübt,<br />

daß dir Gott, Glück, Gut und Ehr<br />

nicht so viel wie andern gibt.<br />

Nimm fürlieb mit deinem Gott,<br />

hast du Gott, so hast nicht not.<br />

2.2<br />

O liebe Seele, zieh die Sinnen<br />

von schnöder Welt und Wollust ab,<br />

so ruft dein Schöpfer von den Zinnen<br />

der hohen Himmelsburg herab.<br />

Er zeigt dir Wege und schöne Stege,<br />

auf welchen du dich recht<br />

kannst laben<br />

und alles haben,<br />

worinnen deine Seele findet Ruh.<br />

2.3<br />

Beglückter Stand getreuer Seelen,<br />

die Gott allein zu ihrem Teil,<br />

zu ihrem Schatz und Zweck erwählen<br />

und nur in Jesu suchen Heil,<br />

die Gott zulieb, aus reinem Trieb<br />

nach ihres treuen Meisters Rat<br />

sich selbst verleugen in der Tat.<br />

2.4<br />

Es glänzet der Christen inwendiges Leben,<br />

obgleich sie entbehren den irdischen Tand.<br />

Was ihnen der König des Himmels gegeben,<br />

ist keinem als ihnen nur selber bekannt.<br />

Was niemand verspüret, was niemand<br />

berühret,<br />

hat ihre erleuchtete Sinne gezieret<br />

und sie zu der göttlichen Würde geführet.<br />

3 Von der Rechtfertigung<br />

3.1<br />

Jesu, meines Glaubens Zier,<br />

wenn ich traure, meine Wonne,<br />

wenn es Nacht ist, meine sonne,<br />

mein Verlangen für und für.<br />

Du alleine tilgst die Sünden,<br />

du alleine machst mich rein,<br />

du alleine bist zu finden,<br />

wenn ich sonsten ganz allein.<br />

3.2<br />

Einst ist not ! Ach Herr, dies eine<br />

lehre mich erkennen doch !<br />

Alles andre, wie‘s auch scheine,<br />

ist ja nur ein schweres Joch,<br />

darunter das Herze sich naget und plaget<br />

und dennoch kein wahres Vergnügen erjaget.<br />

Erlang ich dies eine, das alles ersetzt,<br />

So werd ich mit einem in allem ergötzt.<br />

3.3<br />

Mein Jesu, dem die Seraphinen<br />

im Glanz der höchsten Majestät<br />

selbt mit bedecktem Antlitz dienen,<br />

wenn dein Befehl an sie ergeht.<br />

Wie sollten blöde Fleischesaugen,<br />

die der verhaßten Sünden Nacht<br />

mit ihrem Schatten trübe macht,<br />

dein helles Licht zu schauen taugen.<br />

4 Von der Liebe und Freundlichkeit<br />

Gottes<br />

4.1<br />

Jesus ist das schönste Licht,<br />

Jesus ist des Vaters Freude,<br />

so er aus sich selber spricht :<br />

Er ist meine Lust und Weide.<br />

Jesus ist die süße Kraft,<br />

die mit Liebe mich entzündet,


da mein Herz alleine findet,<br />

was mir Ruh und Freude schafft.<br />

4.2<br />

Vergiß mein nicht,<br />

daß ich dein nicht vergesse<br />

und meiner Pflicht,<br />

die ich, o Wurzel Jesse,<br />

dir schuldig bin.<br />

Erinnre stets mein Herz<br />

der unzählbaren Gunst und Lieblichkeiten,<br />

die du mir ungesucht hast wollen zubereiten ;<br />

du wirst, was mir hinfort gebricht,<br />

vergessen nicht.<br />

4.3<br />

Seelenbräutigam, Jesu, Gotteslamm !<br />

Habe Dank für deine Liebe,<br />

die mich zieht aus reinem Triebe<br />

von dem Sündenschlamm,<br />

Jesu, Gotteslamm.<br />

Denen Frieden gieb aus<br />

so reiner Lieb<br />

uns, den Deinen, die dich<br />

kennen<br />

und nach dir sich<br />

Christen nennen,<br />

denen bist du lieb,<br />

deinen Frieden gib.<br />

4.4<br />

Liebes Herz, bedenke doch<br />

deines Jesu große Güte,<br />

richte dich jetzt freudig auf<br />

und erwecke dein Gemüte ;<br />

Jesus kommt dir als ein König,<br />

der sich deinen Helfer nennt<br />

und sich durch dies Wort<br />

dir also<br />

selbst zu seinem Heil<br />

verpfändet.<br />

5 Von der Geburt Jesu Christi<br />

5.1<br />

Ich freue mich in dir<br />

und heiße dich willkommen,<br />

mein liebes Jesulein !<br />

Du hast dir vorgenommen,<br />

mein Brüderlein zu sein.<br />

Ach wie ein süßer Ton !<br />

Wie freundlich siehst du aus,<br />

Du großer Gottessohn.<br />

5.2<br />

Ermuntre dich, mein schwacher Geist,<br />

und trage groß Verlangen,<br />

ein kleines Kind, das Vater heißt,<br />

mit Freuden zu empfangen;<br />

dies ist die Nacht, in der er kam<br />

und menschlich Wesen an<br />

sich nahm,<br />

er wird durch sein Erscheinen<br />

uns ganz mit Gott vereinen.<br />

5.3<br />

Ihr Gestirn, ihr hohen Lüfte,<br />

und du lichtes Firmament,<br />

tiefes Rund, ihr dunklen Klüfte,<br />

die der Widerschall zertrennt,<br />

jauchzet fröhlich, laßt das Singen,<br />

jetzt bis durch die Wolken dringen.<br />

5.4<br />

O Jesulein süß, o Jesulein mild !<br />

Dein‘s Vaters Will‘n hast du erfüllt,<br />

bist kommen aus dem Himmelreich,<br />

uns armen Menschen worden gleich.<br />

O Jesulein süß, o Jesulein mild !<br />

O Jesulein süß, o Jesulein mild !<br />

Mit Freuden hast du die Welt erfüllt.<br />

Du kommst herab vom Himmelssaal<br />

und tröst‘st uns in dem Jammertal,<br />

o Jesulein süß, o Jesulein mild !<br />

5.5<br />

Ich steh an deiner Krippen hier,<br />

o Jesulein, mein Leben,<br />

ich stehe, bring und schenke dir,<br />

was du mir hast gegeben.<br />

Nimm hin, es ist mein Geist und Sinn,<br />

Herz, Seel und Mut, nimm alles hin<br />

und laß dirs wohlgefallen.<br />

Ich lag in tiefster Todesnacht,<br />

du wurdest meine Sonne,<br />

die Sonne, die mir zugebracht<br />

Licht, Leben, Feud und Wonne.<br />

O Sonne, die das helle Licht<br />

des Glaubens in mir zugericht,<br />

wie schön sind deine Strahlen.<br />

6 Trostreiche Jesu-Lieder<br />

6.1<br />

Was bist du doch, o Seele, so betrübet,<br />

da dir der Herr ein Kreuz zu tragen gebet ?<br />

Was grämst du dich so ängstliglich,<br />

als würdest du drum nicht von Gott geliebet.<br />

6.2<br />

Auf, auf ! Die rechte Zeit ist hier,<br />

die Stunde wartet vor der Tür,<br />

ihr Brüder, lasset uns erwachen,<br />

vergeßt die Welt und ihre Sachen.<br />

Bezwingt den Schlaf und kommt in Eil,<br />

denn unser Licht und Gnadenheil,<br />

der rechte Trost und Schutz<br />

der Seinen ist näher schon, als wir es meinen.<br />

6.3<br />

Ich laß dich nicht, du mußt mein Jesus<br />

bleiben,<br />

will herbe Not, Welt, Höll und Tod<br />

mich aus dem Feld beständiger Treue treiben ?<br />

Nur her, ich halte mich,<br />

mein starker Held, an dich ;<br />

hör, was die Seele spricht :<br />

Du mußt mein Jesus bleiben.<br />

Ich laß dich nicht, ich laß dich nicht.<br />

6.4<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen,<br />

du meiner Seele Trost,<br />

komm, komm nur bald !<br />

Du, du hast mir, mein Schatz,<br />

mein Herz genommen,<br />

so ganz vor Liebe brennt<br />

und nach dir wallt:<br />

Nichts kann auf Erden mir liebers werden,<br />

wenn ich, mein Jesu, dich nur stets behalt.<br />

6.5<br />

Jesu, Jesu, du bist mein,<br />

weil ich muß auf Erden wallen,<br />

laß mich ganz dein eigen sein,<br />

laß mein Leben dir gefallen.<br />

Dir will ich mich ganz ergeben,<br />

auch nicht vor dem Tode beben,<br />

dir vertraue ich allein,<br />

Jesu, Jesu, du bist mein.<br />

6.6<br />

Ich liebe Jesum alle Stund,<br />

ach wen sollt ich sonst lieben ?<br />

Ich liebe ihn mit Herz und Mund,<br />

der Welt Gunst macht betrüben.<br />

Ich liebe Jesum in der Not,<br />

ich liebe, ich liebe Jesum bis zum Tod.<br />

7 Lieder vom Sterben und Hofnung in<br />

Gott<br />

7.1<br />

Liebster Gott, wann werd‘ ich sterben ?<br />

Meine Zeit läuft immer hin,<br />

und des alten Adams Erben,<br />

unter denen ich auch bin,<br />

haben das zum Vaterteil,<br />

daß sie eine kleine Weil<br />

arm und elend sein auf Erden<br />

und dann selber Erde werden.<br />

7.2<br />

O finstr Nacht, wann wirst du doch vergehen ?<br />

Wann bricht mein Lebenslicht herfür ?<br />

Wann werd ich doch von Sünden auferstehen<br />

und leben nun allein in dir ?<br />

Wann werd ich in Gerechtigkeit<br />

dein Antlitz sehen allezeit ?<br />

Wann werd ich satt und froh mit Lachen,<br />

O Herr! nach deinem Bild erwachen ?<br />

7.3<br />

Komm süßer Tod, komm sel‘ge Ruh !<br />

Komm, führe mich in Friede,<br />

weil ich der Welt bin müde,<br />

ach komm! ich wart auf dich,<br />

komm bald und führe mich,<br />

drück mir die Augen zu.<br />

Komm sel‘ge Ruh !<br />

7.4<br />

Ich bin ja, Herr, in deiner Macht,<br />

du hast mich an das Licht gebracht,<br />

du unterhältst mir auch das Leben ;<br />

du kennest meiner Monde Zahl,<br />

weißt, wann ich diesem Jammertal<br />

auch wieder gute Nacht muß geben.<br />

Wo, wie und wann ich sterben soll,<br />

Das weißt du, Vater, mehr als wohl.<br />

65


66<br />

7.5<br />

Es ist nun aus mit meinem Leben.<br />

Gott nimmt es hin, der es gegeben<br />

kein Tröpflein mehr ist in dem Faß ;<br />

es will kein Fünklein mehr verfangen,<br />

das Lebenslicht ist ausgegangen,<br />

kein Körnlein mehr ist in dem Glas.<br />

Nun ist es aus, es ist vollbracht,<br />

Welt, gute Nacht! Welt, gute Nacht !<br />

7.6<br />

Meines Lebens letzte Zeit<br />

ist nunmehro angekommen,<br />

da der schnöden Eitelkeit<br />

meine Seele wird entnommen ;<br />

wer kann widerstreben,<br />

daß uns Menschen Gott das Leben<br />

auf ein zeitlich Wiedernehmen hat gegeben.<br />

7.7<br />

Liebster Herr Jesu, wo bleibst du so lange ?<br />

Komm doch, mir wird hier auf Erden so<br />

bange,<br />

komm doch und nimm mich, wenn dir es<br />

gefällt,<br />

von der beschwerlichen, angstvollen Welt,<br />

komm doch, Herr Jesu, wo bleibst du so<br />

lange ?<br />

Komm doch, mir wird hier auf Erden so<br />

bange.<br />

7.8<br />

Ach, daß nicht die letzte Stunde<br />

meines Lebens heute schlägt !<br />

Mich verlangt von Herzensgrunde,<br />

daß man mich zu Grabe trägt,<br />

denn ich darf den Tod nicht scheuen,<br />

ich bin längst mit ihm bekannt,<br />

führt er doch aus Wüsteneien<br />

mich in das gelobte Land.<br />

7.9<br />

O wie selig seid ihr doch, ihr Frommen,<br />

die ihr durch den Tod zu Gott gekommen !<br />

Ihr seid entgangen aller Not,<br />

die uns noch hält umfangen.<br />

7.10<br />

CD 7 : Motets, BWV 225-230<br />

Kein Stündlein geht dahin,<br />

es liegt mir in dem Sinn,<br />

ich bin auch immer, wo ich bin,<br />

daß mich der Tod<br />

wird bringen in die letzte Not.<br />

Ach Gott! Wenn alles mich verläßt,<br />

so tue du bei mir das Best.<br />

7.11<br />

So wünsch isch mir zu guter letzt<br />

ein selig Stündlein, wohl zu sterben !<br />

das mich statt allem Leid ergötzt<br />

und krönet mich zum Himmelserben.<br />

Komm, sanfter Tod, und zeige mir,<br />

wo dort mein Freund in Ruhe weidet,<br />

bis meine Seel auch mit Begier<br />

zu ihm aus dieser Welt abscheidet.<br />

8 Geduld und Gelassenheit<br />

8.1<br />

Ich halte treulich still<br />

und liebe meinen Gott,<br />

ob mich schon oftermals<br />

drückt Kummer, Angst und Not.<br />

Ich bin mit Gott vergnügt<br />

und halt geduldig aus.<br />

Gott ist mein Schutz und Schirm,<br />

Um mich und um mein Haus.<br />

Drum dank ich meinem Gott<br />

und halte treulich still,<br />

es gehe in der Welt,<br />

wie mein Gott selber will.<br />

Ich lege kindlich mich<br />

in seine Vaterhand<br />

und bin mit ihm vergnügt<br />

in meinem Amt und Stand.<br />

8.2<br />

Gib dich zufrieden und sei stille<br />

in dem Gotte deines Lebens,<br />

in ihm ruht aller Freuden Fülle,<br />

ohn ihn mühst du dich vergebens ;<br />

er ist dein Quell und deine Sonne,<br />

scheint täglich hell zu deiner Wonne.<br />

Gib dich zufrieden.<br />

Singet dem Herrn ein neues Lied, BWV 5<br />

Der Geist hilft unsrer Schwacheit auf, BWV 6<br />

Jesu, meine Freude, BWV 7<br />

Fürchte dich nicht, ich bin bei dir, BWV 8<br />

Komm, Jesu komm, BWV 9<br />

Lobet den Herrn alle Heiden, BWV 30<br />

Le motet allemand appartient à une catégorie bien spécifique de la<br />

musique liturgique, héritée du répertoire des motets et cantiques<br />

traditionnellement chantés par les écoles de chœur, ce qui les distingue<br />

des morceaux entonnés par toute une congrégation : naturellement,<br />

leur forme est autrement plus complexe. Dans la majorité des grandes<br />

villes allemandes, on chantait un ou deux motets au cours des services<br />

religieux dominicaux, ainsi qu’aux Vêpres. Parmi les autres occasions<br />

de chanter de la musique polyphonique au cours de la semaine, on<br />

peut citer les mariages, les enterrements, les services mémoriaux, les<br />

cérémonies d’investiture off<strong>ici</strong>elle, les inaugurations en tout genre, les<br />

rassemblements universitaires etc.<br />

Tous les motets qui nous sont parvenus datent de l’époque où Bach<br />

occupait la position de Kantor à Saint-Thomas de Leipzig ; parmi<br />

les nombreuses attributions de sa charge, il devait écrire la musique<br />

pour les cérémonies religieuses d’ordre secondaire, en l’occurrence des<br />

motets.<br />

La Neue Bach Ausgabe (NBA) de 965 recense sept motets authentifiés,<br />

ce qui paraît bien peu en comparaison avec le nombre, par exemple,<br />

de cantates. Au début du 9 e siècle, le premier biographe de Bach, J. N.<br />

Forkel, avait mentionné divers motets pour un ou deux chœurs ; hélas, il<br />

ne les avait pas catalogués, de sorte qu’il nous est désormais impossible<br />

de savoir s’il s’agissait d’apocryphes ou d’œuvres depuis perdues. Le<br />

Motet BWV 118 fut longtemps classé parmi les cantates, mais il est<br />

dorénavant identifié comme motet sans aucun doute possible. Il ne<br />

figure pas sur ce disque mais sur le CD n° 30 de ce même volume V.


Quatre de ces œuvres – Der Geist hilft unsrer Schwacheit auf (L’esprit<br />

vient au secours de notre faiblesse), BWV 226, Jesu, meine Freude (Jésus,<br />

ma joie), BWV 227, Fürchte dich nicht, Ich bin bei dir (Ne crains rien,<br />

je suis près de toi), BWV 228 et Komm, Jesu, komm (Viens, Jésus, viens),<br />

BWV 229 – furent initialement écrites pour des services funèbres ou<br />

commémoratifs. Singet dem Herrn ein neues Lied (Chantez à l’Eternel<br />

un cantique nouveau), BWV 225 est une pièce de réjouissance destinée<br />

à célébrer l’anniversaire du Frédéric Auguste I, électeur de Saxe. Enfin,<br />

Lobet den Herrn alle Heiden (Louez le Seigneur, tous les peuples), BWV<br />

230 est probablement un fragment d’une cantate désormais perdue, et<br />

l’on ne connaît pas l’occasion pour laquelle la pièce fut conçue.<br />

Sans aucun doute, l’œuvre la plus complexe en termes de structure est<br />

Jesu, meine Freude (Jésus, ma joie), BWV 227. Pour ce motet, Bach a<br />

choisi deux différents versets de chorals d’une mélodie de Johannes<br />

Crüger, sur un texte de Johann Frank, en plus de quelques passages<br />

extraits de l’Epître de saint Paul aux Romains (VIII - et 9- ). Le<br />

premier texte traite de l’abandon du monde séculier, servant ainsi de<br />

commentaire au second texte qui exhorte l’humanité à vivre aux côtés<br />

de l’esprit et non pas dans la chair. Bach entremêle les textes en alternant<br />

les versets de l’un et l’autre. Par ailleurs, chaque section se voit accorder<br />

un traitement musical spécifique, de sorte que l’on perçoit clairement<br />

une structure symétrique axée autour d’une double fugue, dont le sujet<br />

reprend le thème accompagnant l’Epître de saint Paul aux Romains,<br />

chapitre VIII, verset 9.<br />

On sait que Bach s’intéressait de près aux liens entre musique, paroles et<br />

chiffres. Par ailleurs, il a souvent fait appel à deux systèmes numériques :<br />

la correspondance entre les notes et les lettres selon la solmisation<br />

allemande (A = la, B = si bémol, H = si bécarre, C = ut etc…) d’une<br />

part, et l’alphabet numérique selon lequel A = , B = , C = 3 etc. Selon<br />

ce dernier système, les mots pouvaient être transformés en chiffres<br />

que l’on utilisait ensuite dans tel ou tel aspect de la structure. Citons<br />

en exemple Fürchte dich nicht, BWV 228. Les lettres du titre ainsi<br />

additionnées donnent un total de 54 : le motet compte 54 mesures.<br />

Qui plus est, l’œuvre est divisée en deux parties rigoureusement égales<br />

de 77 mesures : la première en double chœur alterné, la seconde sous<br />

forme de deux phrases chorales chantées par les sopranos sur un<br />

contrepoint d’altos, de ténors et basses en imitation. Le motif principal<br />

de la seconde partie, caractérisé par de nombreux dessins chromatiques<br />

descendants sur le texte « Denn ich habe dich erlöst » (« Car je t’ai<br />

sauvé ») est répété 33 fois ; 33 ans, l’âge du Christ lorsqu’il fut crucifié.<br />

Singet dem Herrn ein neues Lied, BWV 225 se divise en trois parties<br />

principales ; la première met en musique le Psaume 149, vers à 3, dans<br />

un total de 5 mesures. La valeur numérique des mots « Singet dem<br />

Herrn » est précisément 5 .<br />

Considérant la quantité impressionnante de correspondances<br />

entre paroles et musique, nous nous bornerons à en exposer les<br />

plus remarquables. Les mots « Geist » (« esprit ») et « geistlich »<br />

(« spirituel ») du Motet Der Geist hilft unsrer Schwacheit auf, BWV 226<br />

sont soulignés par un mélisme en doubles-croches d’une éblouissante<br />

envolée lyrique ; dans le Motet Fürchte dich nicht, BWV 228, les mots<br />

« ich stärke dich » (« je te donne la force ») et « ich erhalte dich » (« je<br />

te sauvegarde ») se trouvent ornés d’une ample vocalise qui semble<br />

durer une éternité, en contraste marqué avec le reste de la réalisation<br />

musicale remarquablement homophonique et scandée. Des termes tels<br />

que « springe » (« sauter, exposer ») dans Jesu, meine Freude, BWV<br />

227 sont exprimés de manière quasiment visuelle par des bonds de<br />

sixte mineure au soprano et d’octaves à la basse puis, dans un second<br />

temps, par une octave descendante à toutes les voix. Dans la même<br />

œuvre, Bach met en valeur par d’étonnantes dissonances des mots<br />

comme « Hölle » (« enfer »), « Sünde » (« péché ») et naturellement<br />

« Tod » (« mort »).<br />

Le lien direct et organique unissant texte et musique est fondateur de la<br />

technique de Bach dans ces motets. Il n’est pas inutile de connaître les<br />

tenants et les aboutissants de cette approche si l’on souhaite se mettre à la<br />

place d’un auditeur de l’époque auquel la valeur spirituelle des paroles est<br />

ainsi restituée de manière vraiment perceptible. Par ailleurs, l’auditeur<br />

contemporain comprend mieux ainsi ce qui a animé Bach dans son<br />

processus créateur : pour les mélomanes, rien ne peut être plus satisfaisant<br />

que de se sentir ainsi en osmose avec l’esprit du compositeur.<br />

67


68<br />

Lobet den Herrn alle Heiden, BWV 230<br />

Lobet den Herrn, alle Heiden,<br />

und preiset ihn, alle Völker !<br />

Denn seine Gnade und Wahrheit<br />

waltet über uns in Ewigkeit.<br />

Alleluja.<br />

Psaume 7<br />

Komm, Jesu, komm, BWV 229<br />

Komm, Jesu, komm, mein Leib ist müde<br />

Die Kraft verschwindet je mehr und mehr<br />

Ich sehne mich nach deinem Friede;<br />

Der saure Weg wird mir zu schwer !<br />

Komm, komm, ich will mich dir ergeben<br />

Du bist der rechte Weg, die Wahrheit und das<br />

Leben.<br />

Arie<br />

Drum schließ ich mich in deine Hände<br />

Und sage, Welt, zu guter Nacht !<br />

Eilt gleich mein Lebenslauf zu Ende,<br />

Ist doch der Geist wohl angebracht.<br />

Er soll bei seinem Schöpfer schweben<br />

Weil Jesus ist und bleibt der wahre Weg zum<br />

Leben.<br />

Paul Thymich, 697<br />

Singet dem Herrn ein neues Lied, BWV 225<br />

Singet dem Herrn ein neues Lied !<br />

Die Gemeinde der Heiligen sollen ihn loben !<br />

Israel freue sich des, der ihn gemacht hat !<br />

Die Kinder Zion sei‘n fröhlich über ihrem Könige,<br />

Sie sollen loben seinen Namen im Reihen,<br />

Mit Pauken und Harfen sollen sie ihm spielen.<br />

Ps. 49, v. .3<br />

Chor II<br />

Wie sich ein Vater erbarmet<br />

Über seine junge Kinderlein<br />

So tut der Herr uns allen<br />

So wir ihn kindlich fürchten rein<br />

Er kennt das arm Gemächte<br />

Gott weiß, wir sind nur Staub<br />

Gleichwie das Gras vom Rechen<br />

Ein Blum und fallend Laub !<br />

Der Wind nur drüber wehet,<br />

So ist es nicht mehr da<br />

Also der Mensch vergehet<br />

Sein End das ist ihm nah.<br />

Chor I<br />

Gott, nimm dich ferner unser an,<br />

Denn ohne dich ist nichts getan<br />

Mit allen unsern Sachen.<br />

Drum sei du unser Schirm und Licht<br />

Und trügt uns unsre Hoffnung nicht<br />

So wirst du‘s ferner machen.<br />

Wohl dem, der sich nur steif und fest<br />

Auf dich und deine Huld verläßt.<br />

Lobet den Herrn in seinen Taten,<br />

lobet ihn in seiner großen Herrlichkeit !<br />

Ps 50, v.<br />

Alles, was Odem hat, lobe den Herrn,<br />

hallelujah !<br />

Ps. 50, v.6<br />

Jesu, meine Freude, BWV 227<br />

1<br />

Jesu, meine Freude,<br />

Meines Herzens Weide<br />

Jesu, meine Zier,<br />

Ach wie lang, ach lange<br />

Ist dem Herzen bange,<br />

Und verlangt nach dir !<br />

Gottes Lamm, mein Bräutigam<br />

Außer dir soll mir auf Erden<br />

Nichts sonst Liebers werden.<br />

2<br />

Es ist nun nichts Verdammliches an denen, die in<br />

Christo Jesu sind, die nicht nach<br />

dem Fleische wandeln, sondern nach dem Geist.<br />

Röm. 8, v.<br />

3<br />

Unter deinem Shirmen<br />

Bin ich vor den Stürmen<br />

Aller Feinde frei<br />

Laß den Satan wittern<br />

Laß den Feind erbittern<br />

Mir steht Jesus bei !<br />

Ob es itzt gleich kracht und blitzt,<br />

Ob gleich Sünd und Hölle schrecken :<br />

Jesus will mich decken.<br />

4.<br />

Denn das Gesetz des Geistes, der da lebendig<br />

machet in Christo Jesu, hat mich frei gemacht von<br />

dem Gesetz der Sünde und des Todes.<br />

Röm. 8, v.<br />

Louez l’éternel, vous toutes les nations, BWV 230<br />

Louez l’éternel, vous toutes les nations,<br />

et célébrez-le, vous tous les peuples !<br />

Car sa bonté pour nous et sa fidélité<br />

dureront éternellement.<br />

Alleluia !<br />

Psaume 7<br />

Viens, Jésus, viens, BWV 229<br />

Viens, Jésus, viens, mon corps est las<br />

Ma force ne cesse de décliner<br />

J’aspire à la paix :<br />

Le chemin pénible est trop dur pour moi !<br />

Viens, viens, je veux m’abandonner à toi<br />

Tu es le bon chemin, la vérité et la vie.<br />

Air<br />

C’est pourquoi je me remets en tes mains<br />

Et te dis bonne nuit, ô monde !<br />

Si le cours de mes jours s’achemine rapidement<br />

vers sa fin,<br />

L’esprit, lui, est bien prêt<br />

Qu’il s’élève à la rencontre de son créateur,<br />

Car Jésus est et demeure le vrai chemin vers la vie.<br />

Chantez à l’Eternel un cantique nouveau, BWV 225<br />

Chantez à l’Eternel un cantique nouveau !<br />

Chantez ses louanges dans l’assemblée des fidèles !<br />

Qu’ Israël se réjouisse en celui qui l’a créé !<br />

Que les fils de Sion soient dans l’allégresse à cause<br />

de leur Roi,<br />

Qu’ils louent Son nom avec des danses,<br />

Qu’ils jouent pour lui du tambourin et de la harpe !<br />

Ps. 49, v. .3<br />

Chœur II<br />

Comme un père a pitié<br />

De ses tout petits enfants,<br />

Le Seigneur a pitié de nous tous<br />

Si nous Le craignons avec l’innocence d’un enfant<br />

Il connaît notre humble condition<br />

Dieu sait que nous ne sommes que poussière<br />

Semblables à l’herbe fauchée<br />

À la fleur qui se fane, à la feuille qui tombe !<br />

Le vent ne fait que souffler dessus<br />

Et il n’y a plus rien !<br />

Ainsi passe l’homme,<br />

Sa fin est proche.<br />

Chœur I<br />

Dieu, continue à prendre soin de nous<br />

Car sans Toi rien ne va<br />

Dans toutes nos affaires humaines.<br />

Sois donc notre refuge et notre lumière<br />

Et si notre espérance ne nous trompe pas<br />

Tu continueras donc à nous protéger.<br />

Bienheureux celui qui, ferme et inébranlable<br />

Se fie à Toi et à Ta clémence.<br />

Louez le Seigneur en Ses hauts faits,<br />

louez Le dans toute Sa majesté !<br />

Ps 50, v.<br />

Que tout ce qui respire loue le Seigneur.<br />

Alléluia !<br />

Ps. 50, v.6<br />

Jésus, ma joie, BWV 227<br />

1<br />

Jésus ma joie,<br />

Délectation de mon cœur<br />

Jésus, ma gloire,<br />

Ah ! Qu’il a longtemps, longtemps<br />

Que mon cœur s’inquiète<br />

Et aspire à toi !<br />

Agneau de Dieu, mon fiancé,<br />

Rien ne doit sur cette terre<br />

M’être plus cher que toi.<br />

2<br />

Il n’y a donc à présent nulle condamnation pour<br />

ceux qui sont en Jésus-Christ, pour ceux qui se<br />

conduisent non selon la chair, mais selon l’esprit.<br />

Rom. 8, v.<br />

3<br />

Sous ta protection,<br />

Je suis à l’abri des tempêtes<br />

Déchaînées par tous mes ennemis.<br />

Laisse Satan entrer en rage,<br />

Laisse l’ennemi s’exaspérer,<br />

Jésus se tient près de moi !<br />

Qu’il y ait maintenant tonnerre et éclairs,<br />

Ou que le péché et l’enfer répandent leur terreur,<br />

Jésus veut m’abriter.<br />

4<br />

Car la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a<br />

affranchi de la loi du péché et de la mort.<br />

Rom. 8, v.


5<br />

Trotz dem alten Drachen,<br />

Trotz des Todes Rachen<br />

Trotz der Furcht dazu,<br />

Tobe, Welt, und springe !<br />

Ich steh hier und singe<br />

In gar sichrer Ruh.<br />

Gottes Macht hält mich in acht;<br />

Erd und Abgrund muß verstummen,<br />

Ob sie noch so brummen.<br />

6<br />

Ihr aber seid nicht fleischlich, sondern geistlich,<br />

so anders Gottes Geist in euch wohnet. Wer aber<br />

Christi Geist nich hat, der ist nicht sein.<br />

Röm 8, v. 9<br />

7<br />

Weg mit allen Schätzen,<br />

Du bist mein Ergötzen,<br />

Jesu, meine Lust !<br />

Weg, ihr eitlen Ehren,<br />

Ich mag euch nicht hören,<br />

Bleibt mir unbewußt !<br />

Elend, Not, Kreuz, Schmach und Tod<br />

Soll mich, ob ich viel muß leiden,<br />

Nicht von Jesu scheiden.<br />

8<br />

So aber Christus in euch ist, so ist der Leib zwar tot<br />

um der Sünde willen ; der Geist aber ist<br />

das Leben um der Gerechtigkeit willen.<br />

Röm. 8, v. 0<br />

9<br />

Gute Nacht, o Wesen,<br />

Das in die Welt erlesen,<br />

Mir gefällst du nicht !<br />

Gute Nacht, ihr Sünden,<br />

Blebet weit dahinten,<br />

Kommt nicht mehr ans Licht !<br />

Gute Nacht, du Stolz und Pracht !<br />

Dir sei ganz, du Lasterleben,<br />

Gute Nacht gegeben !<br />

10<br />

So nun der Geist des, der Jesum von den Toten<br />

auferwecket hat, in euch wohnet, so wird auch derselbige,<br />

der Christum von den Toten auferwecket<br />

hat, eure sterbliche Leiber lebendig machen, um<br />

des willen, daß sein Geist in euch wohnet.<br />

Röm. 8, v.<br />

11<br />

Weicht, ihr Trauergeister,<br />

Denn mein Freudenmeister,<br />

Jesus, tritt herein.<br />

Denen, die Gott lieben,<br />

Muß auch ihr Betrüben<br />

Lauter Zucker sein.<br />

Duld ich schon hier Spott und Hohn,<br />

Dennoch bleist du auch im Leide,<br />

Jesu, meine Freude.<br />

Johann Franck, 653<br />

Der Geist hilft unser Schwachheit auf,<br />

BWV 226<br />

1<br />

Der Geist hilft unser Schwachheit auf, denn wir<br />

wissen nicht, was wir beten sollen, wie sichs<br />

gebühret, sondern der Geist selbst vertritt uns aufs<br />

beste mit unaussprechlichem Seufzen.<br />

Röm. 8, v. 6<br />

2<br />

Der aber die Herzen forschet, der weiß, was des<br />

Geistes Sinn sei, denn er vertritt die Heiligen nach<br />

dem, das Gott gefället.<br />

Röm. 8, v. 7<br />

3<br />

Du heilige Brunst, süßer Trost,<br />

Nun hilf uns, fröhlich und getrost<br />

In deinem Dienst beständig bleiben,<br />

Die Trübsal uns nicht abtreiben.<br />

O Herr, durch dein Kraft uns bereit<br />

Und stärk des Fleisches Blödigkeit,<br />

Daß wir hier ritterlich ringen,<br />

Durch Tod und Leben zu dir dringen.<br />

Halleluja !<br />

Martin Luther, 5 4<br />

Fürchte dich nicht, ich bin bei dir, BWV 228<br />

1<br />

Fürchte dich nicht, ich bin bei dir ! Weiche nicht,<br />

denn ich bin dein Gott ! Ich stärke dich, ich helfe<br />

dir auch, ich erhalte dich durch die rechte Hand<br />

meiner Gerechtigkeit.<br />

Jes. 4 , v. 0<br />

2<br />

Fürchte dich nicht, denn ich habe dich erlöset<br />

! Ich habe dich bei deinem Namen gerufen, du<br />

bist mein!<br />

Jes. 43, v.<br />

3<br />

Herr, mein Hirt, Brunn aller Freuden,<br />

5<br />

Malgré le vieux dragon,<br />

Malgré le gouffre de la mort,<br />

Malgré la crainte par surcroît,<br />

Déchaîne-toi, monde, et vole en éclats !<br />

Je demeure <strong>ici</strong> et chante<br />

Dans la tranquillité la plus assurée !<br />

La puissance de Dieu me tient en garde,<br />

La terre et l’abîme devront se taire,<br />

Même s’ils grondent encore.<br />

6<br />

Quant à vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais<br />

selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en<br />

vous. Mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il<br />

ne lui appartient pas. Rom 8, v. 9<br />

7<br />

Loin de moi tous les trésors,<br />

C’est toi qui es ma délectation,<br />

Jésus, mon désir !<br />

Loin de moi, vains honneurs,<br />

Je ne veux pas entendre parler de vous,<br />

Demeurez étrangers à ma conscience !<br />

Affliction, misère, souffrance, humiliation et mort,<br />

Ne sauraient, même si je dois beaucoup souffrir,<br />

Me séparer de Jésus.<br />

8<br />

Or si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est<br />

mort à cause du péché mais l’esprit est la vie en<br />

raison de la justice.<br />

Rom. 8, v. 0<br />

9<br />

Bonne nuit, ô créature,<br />

Qui as choisi le monde !<br />

À moi tu ne m’es pas agréable !<br />

Bonne nuit, péchés,<br />

Restez derrière,<br />

Ne paraissez plus à la lumière !<br />

Bonne nuit à toi, orgueil, et à toi, luxe !<br />

À toi tout entière, vie de dépravation,<br />

Bonne nuit !<br />

10<br />

Et si l’esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre<br />

les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le<br />

Christ d’entre les morts rendra vie aussi à vos corps<br />

mortels par son esprit qui habite en vous.<br />

Rom. 8, v.<br />

11<br />

Ecartez vous, esprits d’affliction,<br />

Car vo<strong>ici</strong> que le maître de ma joie,<br />

Jésus, apparaît.<br />

À ceux qui aiment Dieu<br />

Le chagrin aussi doit être<br />

Doux comme le miel.<br />

Si j’endure <strong>ici</strong>-bas sarcasme et dérision,<br />

Tu n’en restes pas moins, même dans les tribulations,<br />

Jésus, ma joie.<br />

L’esprit vient au secours de notre faiblesse,<br />

BWV 226<br />

1<br />

L’Esprit vient en aide à notre faiblesse, car nous ne<br />

savons ce qu’il nous convient, ce que nous devons<br />

demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même<br />

intercède pour nous par des soupirs ineffables.<br />

Rom. 8, v. 6<br />

2<br />

Mais celui qui scrute les cœurs sait quelle est la<br />

pensée de l’esprit. Car c’est selon Dieu qu’il intercède<br />

en faveur des Saints.<br />

Rom. 8, v. 7<br />

3<br />

O sainte ferveur, doux réconfort,<br />

Aide-nous, avec joie et confiance<br />

À préserver notre constance à te servir,<br />

À ne pas nous détourner de toi devant l’affliction !<br />

O Seigneur, par ta force rends-nous prêts<br />

À affermir la faiblesse de la chair,<br />

Afin que nous luttions vaillamment <strong>ici</strong>-bas,<br />

À travers la mort et la vie, pour parvenir à toi !<br />

Alleluia !<br />

Ne crains rien, je suis près de toi, BWV 228<br />

1<br />

Ne crains rien, car je suis avec toi ! Ne fléchis pas,<br />

car je suis ton Dieu ! Je te fortifie, je viens à ton<br />

secours et je te soutiens de la main droite de ma<br />

justice.<br />

Jes. 4 , v. 0<br />

2<br />

Ne crains rien, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par<br />

ton nom, tu es à moi !<br />

Jes. 43, v.<br />

3<br />

Seigneur, mon berger, source de toutes joies !<br />

69


70<br />

Du bist mein,<br />

Ich bin dein,<br />

Niemand kann uns scheiden.<br />

Ich bin dein, weil du dein Leben<br />

Und dein Blut<br />

Mir zu gut<br />

In den Tod gegeben.<br />

Du bist mein, weil ich dich fasse<br />

Und dich nicht,<br />

O mein Licht,<br />

Aus dem Herzen lasse !<br />

Laß mich hingelangen,<br />

Da du mich<br />

Und ich dich<br />

Lieblich werd umfangen.<br />

Fürchte dich nicht, du bis mein !<br />

Paul Gerhard, 653<br />

CD 8 : Oratorio de Pâques, BWV 249<br />

Tu es à moi,<br />

Je suis à toi,<br />

Nul ne peut nous séparer.<br />

Je suis à toi, car tu as donné ta vie<br />

Et ton sang<br />

Pour moi<br />

Jusqu’à la mort.<br />

Tu es à moi car je te tiens<br />

et ne te laisse pas,<br />

Ô toi ma lumière,<br />

T’éloigner de mon cœur !<br />

Laisse-moi, laisse-moi parvenir<br />

Là où<br />

mutuellement<br />

nous nous embrasserons éternellement.<br />

Ne crains rien, tu es à moi !<br />

L’Oratorio de Pâques, BWV 249 représente la première de ses œuvres<br />

que Bach appela « oratorio », les autres étant l’Oratorio de Noël, BWV<br />

248 et l’Oratorio de l’Ascension, BWV 11. De dimensions modestes pour<br />

un oratorio, on pense plutôt à une cantate d’une longueur inhabituelle.<br />

Comme on l’imagine, Bach a réalisé une compilation de matériaux plus<br />

anciens d’ailleurs destinés, à l’origine, à un usage profane. La source la<br />

plus importante est la Cantate BWV 249a, écrite pour l’anniversaire du<br />

duc Christian de Saxe-Weissenfels et jouée le 3 février 7 5 ; Bach la<br />

réutilisa presque immédiatement, à l’occasion de la Pâque de la même<br />

année, le er avril.<br />

Parmi les onze parties de l’ouvrage, des deux premières – sinfonia<br />

et adagio – sont purement instrumentales ; il est presque certain<br />

qu’elles proviennent d’un concerto, datant probablement de l’époque<br />

de Cöthen, alors que le duo n° 3 (transformé en un chœur lors d’une<br />

reprise de l’œuvre vers 740) en était peut-être même le troisième<br />

mouvement. L’oratorio débute triomphalement par les trompettes et les<br />

timbales de la sinfonia, qui illustrent la victoire du Christ sur la mort.<br />

La sinfonia se poursuit sur un ton plus intime qui raconte l’allégresse<br />

de la Résurrection. Enfin, l’orchestre unit toutes ses forces pour célébrer<br />

avec éclat le dimanche de Pâques.<br />

Après ces trois pièces résolument orientées vers la forme du concerto, la<br />

musique adopte le ton de la Suite : le n° 5 est un tempo di minuetto, le<br />

n° 7 une bourrée, le n° 9 une gavotte et le n° une gigue. L’emprunt au<br />

ton de la danse pour une œuvre liturgique n’a rien de particulièrement<br />

étonnant, Bach ayant fréquemment introduit de tels mouvements à<br />

l’église – on connaît une centaine d’exemples – dans le but de cultiver<br />

le style galant qui lui tenait à cœur, mais avec une manière et un goût<br />

toujours absolument exquis.<br />

Oster-Oratorium, BWV 249<br />

1. Sinfonia<br />

2. Adagio<br />

3. Chorus<br />

Kommt, eilet und laufet, ihr flüchtigen Füße,<br />

Erreichert die Höhle, die Jesum bedeckt !<br />

Lachen und Scherzen<br />

Begleitet die Herzen,<br />

Denn unser Heil ist auferweckt.<br />

4. Recitativo<br />

Maria Magdalena (alto) :<br />

O kalter Männer Sinn !<br />

Wo ist die Liebe hin,<br />

Die ihr dem Heiland schuldig seid ?<br />

Maria Jacobi (soprano) :<br />

Ein schwaches Weib muß euch beschämen !<br />

Petrus (ténor) :<br />

Ach, ein betrübtes Grämen<br />

Johannes (basse) :<br />

Und banges Herzeleid<br />

Petrus, Johannes :<br />

Hat mit gesalznen Tränen<br />

Und wehmutsvollem Sehnen<br />

Ihm eine Salbung zugedacht.<br />

Maria Jacobi, Maria Magdalena :<br />

Die ihr, wie wir, umsonst gemacht.<br />

5. Aria<br />

Maria Jacobi :<br />

Seele, deine Spezereien<br />

Sollen nicht mehr Myrrhen sein<br />

Denn allein<br />

Mit dem Lorbeerkranze prangen,<br />

Stillt dein ängstliches Verlangen.<br />

Oratorio de Pâques, BWV 249<br />

1. Sinfonia<br />

2. Adagio<br />

3. Chœur<br />

Venez, hâtez-vous, courez, mes pas empressés<br />

Atteignez la caverne qui recouvre Jésus !<br />

Des rires et des plaisanteries<br />

Accompagnent les cœurs<br />

Car notre Sauveur est ressuscité.<br />

4. Recitatif<br />

Marie Madeleine (alto) :<br />

O froide pensée des hommes !<br />

Où est parti l’amour<br />

Dont vous êtes redevables au Sauveur ?<br />

Marie (soprano) :<br />

C’est à une faible femme qu’il échoit de vous<br />

confondre !<br />

Pierre (ténor) :<br />

Ah, afflictions désolées…<br />

Jean (basse) :<br />

Et tristesse d’un cœur blessé…<br />

Pierre, Jean :<br />

Il a avec ses larmes salées<br />

Et une nostalgie douloureuse<br />

Destiné un baume pour lui,<br />

Marie, Marie Madeleine :<br />

Que vous, que nous, avons fait en vain.<br />

5. Aria<br />

Marie :<br />

Mon âme, que tes précieux aromates<br />

Ne soient plus de la myrrhe<br />

Car seule<br />

La resplendissante couronne de laurier<br />

Saura apaiser tes anxieux regrets.


6. Recitativo<br />

Petrus :<br />

Hier ist die Gruft<br />

Johannes :<br />

Und hier der Stein,<br />

Der solche zugedeckt ;<br />

Wo aber wird mein Heiland sein ?<br />

Maria Magdalena :<br />

Er ist vom Tode auferweckt !<br />

Wir trafen einen Engel an,<br />

Der hat uns solches kundgetan.<br />

Petrus :<br />

Hier seh ich mit Vergnügen<br />

Das Schweißtuch abgewickelt liegen.<br />

7. Aria<br />

Petrus :<br />

Sanfte soll mein Todeskummer<br />

Nur ein Schlummer,<br />

Jesu, durch dein Schweißtuch sein.<br />

Ja, das wird mich dort erfrischen<br />

Und die Zähren meiner Pein<br />

Von den Wangen tröstlich wischen.<br />

8. Recitativo<br />

Maria Jacobi, Maria Magdalena :<br />

Indessen seufzen wir<br />

Mit brennender Begier :<br />

Ach, könnt es doch nur bald geschehen,<br />

Den Heiland selbst zu sehen !<br />

9. Aria<br />

Maria Magdalena :<br />

Saget, saget mir geschwinde,<br />

Saget, wo ich Jesum finde,<br />

Welchen meine Seele liebt !<br />

Komm doch, komm, umfasse mich,<br />

Denn mein Herz ist ohne dich<br />

Ganz verwaiset und betrübt.<br />

10. Recitativo<br />

Johannes :<br />

Wir sind erfreut,<br />

Daß unser Jesus wieder lebt,<br />

Und unser Herz,<br />

So erst in Traurigkeit zerflossen und geschwebt,<br />

Vergißt den Schmerz<br />

Und sinnt auf Freudenlieder,<br />

Denn unser Heiland lebet wieder.<br />

11. Chorus<br />

Preis und Dank<br />

Bleibe, Herr, dein Lobgesang !<br />

Höll und Teufel sind bezwungen,<br />

Ihre Pforten sind zerstört ;<br />

Jauchzet, ihr erlösten Zungen,<br />

Daß man es im Himmel hört !<br />

Eröffnet, ihr Himmel, die prächtigen Bogen,<br />

Der Löwe von Juda kömmt siegend gezogen !<br />

12. Chorale<br />

Es hat mit uns nun keinen Not<br />

nichts schadet uns der ewig Tod<br />

Christus, der hat in dieser Schlacht<br />

gesieget und uns frei gemacht.<br />

Cantates profanes<br />

6. Récitatif<br />

Pierre :<br />

Ici est le tombeau<br />

Jean :<br />

Ici est la pierre<br />

Qui l’a refermé,<br />

Mais où peut bien être mon Sauveur ?<br />

Marie Madeleine :<br />

Il s’est réveillé d’entre les morts !<br />

Nous avons rencontré un ange<br />

Qui nous l’a annoncé.<br />

Pierre :<br />

Je vois <strong>ici</strong> avec joie<br />

Le linceul déployé à terre.<br />

7. Aria<br />

Pierre :<br />

Que mon chagrin mortel<br />

Ne soit qu’un sommeil,<br />

Jésus, grâce à ton linceul.<br />

Oui, il sera mon réconfort<br />

Qui saura essuyer miséricordieusement<br />

Les larmes de mon tourment.<br />

8. Récitatif<br />

Marie, Marie-Madeleine :<br />

Pendant ce temps, nous nous lamentons <strong>ici</strong><br />

D’un ardent et brûlant désir<br />

Ah, que ne pouvons-nous bientôt contempler<br />

Le Sauveur Lui-même !<br />

9. Aria<br />

Marie-Madeleine :<br />

Dites-moi, dites-moi vite<br />

Dites où je trouverai Jésus<br />

Qu’adore mon âme !<br />

Viens donc, viens<br />

Etreins-moi,<br />

Car sans toi mon cœur<br />

Est orphelin et attristé.<br />

10. Récitatif<br />

Jean<br />

Nous nous réjouissons<br />

Que notre Jésus soit ressuscité,<br />

Et notre cœur,<br />

Errant et liquéfié de tristesse,<br />

Oublie la douleur<br />

Et ne pense plus qu’à chanter sa joie,<br />

Car notre Sauveur vit à nouveau.<br />

11. Chœur<br />

Que gloire et action de grâces<br />

Restent, Seigneur, ton chant de louanges !<br />

Enfer et démon sont vaincus,<br />

Leur porte détruite ;<br />

Jubilez, langues enfin déliées<br />

Et que l’on vous entende jusqu’au Ciel !<br />

Déployez, ô cieux, l’arc de triomphe resplendissant,<br />

Le Lion de Judée revient triomphant.<br />

12. Choral<br />

La mort éternelle ne nous atteint plus<br />

Et ne peut plus nous nuire.<br />

Le Christ a triomphé dans ce combat<br />

Et nous a ainsi libérés.<br />

Aux côtés de l’opéra, la cantate était la forme musicale la plus en vogue<br />

aux 7 e et 8 e siècles auprès de la population en général. On en trouvait<br />

pour toutes sortes d’occasion ; de cette manière, la musique vocale de<br />

l’ère baroque finit par transcender les limites de la vie de cour et trouver<br />

le chemin des cercles plus humbles. Bach écrivit des cantates en tous<br />

genres tout au long de sa carrière, une musique d’exquise qualité pour<br />

quiconque lui passait commande. En réalité, les cantates ne s’adressaient<br />

pas qu’à ses grands employeurs « institutionnels » (cours et églises, en<br />

particulier) mais également à toute une série de clients « publics » ou<br />

privés pour lesquels il écrivit surtout des œuvres profanes. On pourrait<br />

considérer cela comme uns sorte de service de composition à la<br />

demande, ce en quoi Bach ne faisait d’ailleurs que suivre l’exemple de<br />

ses contemporains.<br />

Bach n’hésita jamais à réutiliser des pièces plus anciennes pour<br />

assembler de nouveaux ouvrages, autant pour ses œuvres sacrées que<br />

pour la musique de tous les jours. Le procédé lui permettait de redonner<br />

une nouvelle vie à certaines de ses compositions qu’il aimait bien et<br />

non forcément pour toujours gagner du temps.<br />

CD 9 : Cantates profanes, BWV 36c, 209 & 203<br />

Schwingt freudig euch empor, BWV 36c, en l’honneur d’un<br />

anniversaire<br />

7


7<br />

Non sa che sia dolore, BWV 09, pour l’anniversaire d’un<br />

professeur<br />

Amore Traditore, BWV 03<br />

La Cantate Schwingt freudig euch empor (Brandissez bien haut<br />

joyeusement), BWV 36c, écrite au printemps 7 5 et <strong>ici</strong> présentée<br />

pour la première fois dans sa conception originale, a servi à rien<br />

moins que cinq réadaptations successives, dont la Cantate de l’Avent,<br />

BWV 36 portant le même titre : aucune autre cantate n’a à tel point<br />

servi de « mine » pour le recyclage. La présente version devait célébrer<br />

l’anniversaire d’un professeur.<br />

En dehors de l’allusion à l’âge mûr du professeur en question et de sa<br />

chevelure (« Mit höchsten Ehren den Silberschmuck des Alters tragen<br />

kann » : « Qui peut porter avec honneur l’ornement argenté de l’âge »),<br />

le texte ne fait aucune allusion à son identité qui reste inconnue jusqu’à<br />

ce jour. En accord avec la structure du texte, la musique suit la symétrie<br />

du plan de base, de sorte que l’aria de basse « Der Tag, der dich vordem<br />

gebar » paraisse en position centrale. Cette puissante aria, accompagnée<br />

par des cordes d’une écriture très fournie, est flanquée de deux arias<br />

conçues plus légèrement et par deux chœurs, le tout étant relié par<br />

des récitatifs secco. Les troisième et septième mouvements offrent des<br />

parties obligées, respectivement pour le hautbois d’amour et la viole<br />

d’amour. Ces instruments typiquement baroques, à la sonorité douce,<br />

semblent parfaitement adaptés pour exprimer les « doux pas » et les<br />

« tendres voix » auxquels fait référence le texte.<br />

Le livret de la Cantate Non sa che sia dolore (Il ne sait pas ce qu’est<br />

le chagrin), BWV 209 reprend en partie les vers italiens de Giovanni<br />

Battiste Guarini (Partita dolorosa) utilisés par Pietro Metastasio dans<br />

son opéra Semiramide riconosciuta de 7 9. Il y est fréquemment<br />

question de voyages en mer, de vents et de vagues ; la destination du<br />

présent voyage est Ansbach, une ville de Franconie, mais comme il<br />

n’est pas réellement aisé de naviguer de Leipzig à Ansbach, les allusions<br />

doivent être considérées comme allégoriques et poétiques. Le voyageur<br />

quittant Leipzig est un jeune universitaire au début de sa carrière. Cette<br />

dernière remarque va à l’encontre de l’hypothèse longtemps admise<br />

selon laquelle Bach aurait écrit la cantate pour le départ de Johann<br />

Matthias Gessner, le futur recteur de l’école Saint-Thomas, de Weimar<br />

pour Ansbach en 7 9. Considérant qu’il avait déjà 38 ans à l’époque,<br />

il semble plus plausible que Bach avait un autre personnage à l’esprit,<br />

éventuellement Lorents Mitzler, l’un de ses proches collaborateurs, qui<br />

avait obtenu son diplôme de maîtrise en 734 ; il était alors âgé de 3<br />

ans et au seuil d’une grande carrière. Etant donné que l’on reconnaît<br />

dans l’œuvre les caractéristiques de ses travaux les plus murs, on peut<br />

conclure qu’elle date plutôt de 734 que d’une époque plus lointaine.<br />

Qui plus est, la Sinfonia d’ouverture en si mineur, avec sa partie de<br />

flûte concertante, rappelle naturellement la Suite en si avec laquelle<br />

elle présente de nombreuses parentés, et qui date précisément de cette<br />

époque. Considérant le style très concertant, il se peut fort que cette<br />

Sinfonia ait été adaptée d’un concerto désormais perdu. Les arias sont<br />

elles-mêmes dominées par la flûte en solo qui confère une atmosphère<br />

papillonnante à tout l’ouvrage : un charme magique assez unique dans<br />

la production de Bach.<br />

La Cantate Amore Traditore (Amour traître), BWV 203 faisait<br />

originalement partie d’un volume de compilation, aujourd’hui perdu,<br />

contenant plusieurs cantates italiennes, parmi lesquelles des œuvres de<br />

Heinichen, Conti, Telemann et d’autres, ainsi qu’une pièce intitulée « n°<br />

Cantata a voce solo e Cembalo obligato di Giov. Seb. Bach ». On a<br />

perdu la trace de ce précieux volume à Munich en 86 . Disposée en<br />

trois mouvements, l’œuvre n’existe que sous forme de copie ; elle fut<br />

reprise dans l’ancienne Edition Bach.<br />

Sans aucun doute, Bach avait joué des cantates et arias italiennes du<br />

genre que devait contenir le volume, au cours de l’époque de Cöthen<br />

( 7 7- 7 3), ne serait-ce que pour la simple raison que le prince de<br />

Anhalt-Cöthen les affectionnait particulièrement, au point d’en chanter<br />

lui-même les parties de basse ; sans parler de l’effet de mode, toute<br />

chose musicale italienne étant alors considérée comme une admirable<br />

nouveauté. Le texte, composé de vers amoureux italiens assez<br />

quelconques, reste anonyme, et aucun autre compositeur ne semble<br />

l’avoir jamais mis en musique.<br />

Il est curieux de noter que les deux premiers mouvements ne<br />

comportent qu’une ligne de continuo alors que le troisième a été réalisé


en entier. Quelle que soit l’indéniable qualité stylistique de l’œuvre, elle<br />

ne témoigne guère des acquis du style italien d’alors, que Bach avait<br />

assimilés avec grand bonheur ; par conséquent, on ne peut pas jurer de<br />

son authent<strong>ici</strong>té.<br />

CD 10 : Cantate profane, BWV 201<br />

Geschwinde, ihr wirbelnden Winde, BWV 0<br />

La Cantate Geschwinde, ihr wirbelnden Winde [Der Streit zwischen<br />

Phoebus und Pan] (Hätez-vous, vents tourbillonnants – La dispute entre<br />

Phoebus et Pan), BWV 201 appartient à ce groupe assez important<br />

d’œuvres vocales profanes écrites par Bach pour la classe moyenne<br />

de Leipzig. La grande majorité date d’après 7 9, c’est-à-dire une fois<br />

qu’il eut écrit presque toutes ses cantates sacrées. Cette BWV 0 fut<br />

probablement composée pour la fête de saint Michel, à l’automne<br />

7 9, quand bien même l’occasion réelle n’est pas connue, et ne peut<br />

pas se déduire d’après le texte. Le texte de Henr<strong>ici</strong> (Picander) reprend<br />

le sujet du onzième livre des Métamorphoses d’Ovide : Phoebus<br />

Apollo, l’inventeur de la cithare, est provoqué en duel musical par<br />

Pan, la divinité à la flûte. En plus des personnages mis en scène par<br />

Ovide – Phoebus, Pan, Timolus le roi de la montagne du même nom,<br />

et Midas le roi de Lydie –, Picander fait intervenir Mercure, le dieu<br />

des marchands, et Momus, le dieu de la moquerie et du reproche.<br />

L’auteur, sans doute en étroite collaboration avec Bach, utilisa le sujet<br />

mythologique afin de faire allusion au débat musical et esthétique qui<br />

faisait alors rage à Leipzig et dans toute l’Allemagne. En effet, la mode<br />

était à un naturalisme assez simple, on considérait l’excès d’érudition<br />

comme une excentr<strong>ici</strong>té, et la polyphonie semblait surannée, caduque<br />

et peu recommandable. Bach, naturellement, avait fort à faire pour se<br />

défendre de telles critiques formulées contre sa musique dès qu’il fut en<br />

poste à Leipzig. D’ailleurs, dans les œuvres qu’il avait présentées au titre<br />

de candidature – les Cantates BWV 22 et BWV 23 –, il avait souhaité<br />

prouver qu’il était capable d’écrire selon les modes anciens autant que<br />

selon les tendances les plus contemporaines.<br />

Dans la Cantate, il saisit donc l’occasion de défendre son art,<br />

discrètement mais avec conviction. Ainsi introduit-il dans le propos<br />

tous les arguments avancés par ses critiques, assez clairement pour<br />

que tout un chacun ait pu s’y reconnaître. Probablement est-il même<br />

possible d’associer chaque figure mythologique avec un personnage<br />

bien précis de Leipzig. En premier lieu, Phoebus représente tout<br />

naturellement Bach, tandis que Pan évoque le très présomptueux et fat<br />

directeur de la musique à l’Université, Johann Gottlieb Görner ; Midas<br />

serait Johann Adolph Scheibe qui, dès ses années d’apprentissage, se<br />

faisait déjà fort de critiquer Bach à toute occasion.<br />

Le début de l’œuvre présente les termes du défi : Apollon, représentant<br />

la musique « sérieuse », est provoqué en duel par Pan, le représentant<br />

de l’art simple des forêts et des prairies. Ils choisissent chacun un<br />

témoin : Phoebus Apollon fait appel à Timolus tandis que Pan choisit<br />

le roi Midas. Après le combat, tout le monde s’accorde à dire que le<br />

vainqueur est Apollon, hormis Midas. Mais ce n’est pas le perdant qui<br />

est puni : à la place, Midas se voit contraint de porter le bonnet d’âne et<br />

d’essuyer les reproches.<br />

Les « règles » du Dramma per musica exigent que chacun des<br />

protagonistes doive chanter une aria, de sorte que Bach devait en<br />

écrire six, en plus des récitatifs intercalaires permettant de faire<br />

avancer l’action, ainsi que les chœurs d’ouverture et de clôture chantés<br />

par les six protagonistes. Par conséquent, les chœurs comportent six<br />

voix réelles puisqu’il faut faire intervenir deux basses et deux ténors ;<br />

la texture ainsi obtenue est absolument unique dans tout l’œuvre de<br />

Bach. L’enchaînement des séquences musicales est très soigneusement<br />

planifié : les arias à caractère bucolique alternent avec d’autres plus<br />

lyriques. Dans le chœur d’entrée, on appelle les vents afin qu’ils<br />

s’engouffrent dans une grotte de sorte que les échos de la joute musicale<br />

ne soient pas mis en danger. Après le premier récitatif, dans lequel<br />

le défi est énoncé, Momus apparaît et chante une aria ridiculisant<br />

quiconque croirait ce qu’il voit et entend. Entre le premier concurrent,<br />

Phoebus Apollo ; on comprend que Bach s’est lui-même mis en scène,<br />

ne serait-ce que par le choix de la tonalité de si mineur, l’une de ses<br />

préférées – sinon la préférée –, sans parler même de l’extraordinaire<br />

73


74<br />

niveau d’écriture. Cet air « Mit Verlangen » s’adresse à Hyacinthe, l’un<br />

des favoris d’Apollon selon la mythologie grecque ; parmi les arias où<br />

Bach exprime une profonde mélancolie, celle-là est peut-être la plus<br />

extraordinaire. Suit l’air de Pan, une blague musicale débordante de<br />

subtilités cachées ou évidentes qui démontre que Bach ne considérait<br />

pas ses opposants comme incompétents, mais plutôt comme limités<br />

dans leur compréhension de la chose musicale. Quelques années plus<br />

tard, Bach devait réutiliser cette même aria dans sa Cantate paysanne.<br />

C’est maintenant au tour de Timolus de s’exprimer : il établit que<br />

Pan n’est que le chantre des forêts et des nymphes, et affirme que la<br />

délicate mélodie de Phoebus mérite toute les louanges. Dans la partie<br />

de hautbois, Bach inscrit un crescendo, le seul et unique exemple de<br />

cette indication dans tout son œuvre. Les premiers et seconds violons<br />

jouent ensemble dans l’aria de Midas ainsi que dans celle de Pan ; à<br />

l’instant où Midas chante « denn nach meinen beiden Ohren » (« car<br />

selon mes deux oreilles »), on entend l’âne braire aux cordes, en<br />

référence aux oreilles d’âne qui sont la punition de Midas, selon Ovide.<br />

Dans la cantate, la punition est administrée par Mercurius qui, dans<br />

son air, tire un parallèle évident entre Midas et les contemporains de<br />

Bach, musicalement ineptes, incapables de « juger sans la moindre<br />

considération ». Enfin, le chœur final est un hymne à la musique, dont<br />

les « tendres accents savent charmer les dieux eux-mêmes ».<br />

CD 11 : Cantates profanes, BWV 202 & 210<br />

Weichet nur, betrübte Schatten, BWV 0 , cantate nuptiale<br />

O holder Tag, erwünschte Zeit, BWV 0, cantate nuptiale<br />

Ce volume réunit les deux seules cantates de mariage de Bach qui<br />

nous sont parvenues : en effet, l’on en connaît au moins deux qui<br />

ont été perdues, « Auf ! Süss entzückende Gewalt » et « Vergnügte<br />

Pleissenstadt ». De la première œuvre perdue, toutefois, on connaît<br />

deux mouvements qui ont été réutilisés pour des arias de l’Oratorio<br />

d’Ascension.<br />

Il est évident que bien d’autres cantates de mariage ont été perdues : la<br />

coutume voulait que l’on offrît les partitions sous forme de manuscrit<br />

soigneusement copié. Il nous reste justement l’exemplaire de la main<br />

de Bach de la Cantate O holder Tag, erwünschte Zeit (Ô, jour propice,<br />

temps favorables), BWV 210, de loin le plus extraordinaire exemple de<br />

calligraphie musicale du Kantor. La musique elle-même est d’ailleurs<br />

d’une beauté irréelle. On ne connaît pas l’heureux couple, mais il devait<br />

sans doute accorder à la musique une place prépondérante. On sait que<br />

le mariage eut lieu en 740, mais la majeure partie de la cantate avait été<br />

écrite une dizaine d’années plus tôt, naturellement sur un autre texte.<br />

L’ouvrage prend exemple sur la cantate solo à l’italienne : en effet, elle<br />

ne fait appel qu’à une voix de soprano. Cette partie soliste est la plus<br />

extraordinairement diff<strong>ici</strong>le que Bach ait jamais écrite : des traits de<br />

colorature, des ornementations sans fin, des passages dans l’aigu – dont<br />

un contre-ut dièse – exigent une voix de tout premier ordre, ce qui ne<br />

devait pas se trouver si facilement à Leipzig si l’on considère que les<br />

solistes femme étaient encore exclues de l’église.<br />

La partition fait appel aux cordes, un hautbois, une flûte et le continuo.<br />

La partie de flûte elle-même ne manque pas de passages virtuoses ;<br />

probablement Bach a-t-il fait appel à de tels feux d’artifices vocaux et<br />

instrumentaux afin de créer suffisamment de variété dans une œuvre<br />

d’une longueur assez conséquente. À cette fin, il n’hésite pas à changer<br />

souvent les rythmes et les équilibres sonores, entre autres artifices.<br />

De même le texte, tout à fait dél<strong>ici</strong>eux, permet-il d’établir bien des liens<br />

entre l’amour et la musique. Cette dernière sait charmer l’esprit, parfois<br />

même provoquer des émois profonds, mais il lui arrive de s’égarer dans<br />

le domaine de la vanité alors que le couple devrait s’agenouiller devant<br />

l’autel de la gratitude. Après tout, la musique n’est pas une panacée pour<br />

un mariage heureux… Même la flûte, instrument plaintif, n’est pas<br />

vraiment à sa place dans un mariage. Mais la musique bénéf<strong>ici</strong>e de la<br />

protection divine : elle se hisse au niveau de l’amour et entraîne les sens<br />

vers les Cieux. Ainsi, l’amour peut tolérer la présence de la musique<br />

« au pied de son trône ». Le texte s’achève avec les meilleurs vœux de<br />

bonheur.<br />

On en sait encore moins sur l’origine de la Cantate Weichet nur,<br />

betrübte Schatten (Disparaissez, ombres affligées), BWV 202. Elle


s’inscrit stylistiquement dans les premières années de Leipzig mais<br />

l’unique manuscrit existant semble attester qu’elle serait plus ancienne,<br />

sans autre précision. Par contre, on sait que les noces eurent lieu au<br />

printemps, puisque le texte mentionne le renouveau de la nature :<br />

les jours ne sont plus froids, les fleurs éclosent et Amor cherche ses<br />

plaisirs. Ses plaisirs, par contre, et à la différence de la nature, restent<br />

permanents, de sorte que le couple peut s’attendre à « mille jours<br />

ensoleillés d’abondance ».<br />

L’instrumentation, encore plus modeste que celle de la cantate précédente,<br />

ne fait appel qu’aux cordes et à un hautbois pour accompagner la soprano<br />

solo – notons que dans le présent enregistrement, l’une des arias est<br />

accompagnée au basson obligé à la place du violoncelle –. Encore une<br />

fois, Bach obtient une variété de textures, de styles, d’atmosphères, avec<br />

un minimum de moyens. Les dernières brumes de l’hiver sont figurées<br />

de manière absolument magique par les lents accords de cordes<br />

ascendants au tout début, Apollon Phoebus se presse « avec ses chevaux<br />

rapides »… L’aria introductive, de forme tripartite selon le modèle<br />

de l’Ouverture à la française, vient en contraste saisissant avec l’aria<br />

suivante, réservée au seul continuo (pour lequel l’enregistrement, ainsi<br />

que précédemment indiqué, utilise le basson solo), tandis que les deux<br />

arias suivantes se présentent comme des trios : la voix, un instrument<br />

solo (violon puis hautbois), et la basse. Seul le dernier mouvement<br />

réunit tous les protagonistes, dans une dél<strong>ici</strong>euse gavotte – une danse<br />

par laquelle Bach exprime le plus souvent la joie la plus céleste.<br />

CD 12 : Cantates profanes, BWV 204 & 208<br />

Was mir behagt, ist nur die muntre Jagd, BWV 08, cantate de la<br />

chasse<br />

Ich bin in mir vergnügt, BWV 04<br />

Le concept de « plaisir » comportait à l’époque baroque un sens<br />

bien différent de ce que nous entendons de nos jours. L’amusement<br />

exubérant n’était pas de mise, plutôt que la capacité à être en paix<br />

avec soi-même et à profiter des richesses spirituelles. Cet idéal était<br />

considérablement chéri, ainsi que le démontre d’ailleurs la poésie<br />

baroque. Christian Friederich Hunold ( 680- 7 ), connu sous le nom<br />

de plume « Menantes », s’en est lui-même préoccupé dans des poèmes<br />

parus en 7 3.<br />

Plusieurs années plus tard, Bach les utilisa comme livret pour des<br />

cantates, sous une forme légèrement modifiée et augmentée – par<br />

lui-même ? – de quelques vers supplémentaires d’un auteur nonidendifié.<br />

Le contenu textuel de cette Cantate Ich bin in mir vergnügt<br />

(Je suis heureux de mon sort), BWV 204, écrite vers 7 6, ne permet<br />

pas réellement de deviner l’occasion spécifique pour laquelle elle<br />

était conçue ; peut-être même la réservait-il pour l’usage strictement<br />

familial, si l’on en juge par la très modeste instrumentation : soprano<br />

solo, flûte, hautbois, cordes et continuo.<br />

Plusieurs difficultés d’ordre structurel se posèrent à Bach : en premier<br />

lieu, la rigidité métrique du texte, qui ne s’accordait guère avec le style<br />

du récitatif et de l’aria. Ensuite, il ne pouvait pas modifier le sens du<br />

texte mais devait malgré tout atteindre un objectif de divertissement. La<br />

solution consistait à varier les traitements de chaque morceau séparé ;<br />

le second mouvement s’ouvre par une s<strong>ici</strong>lienne assez plaintive inspirée<br />

par le concept de « pauvre cœur » du texte. Dans le quatrième volet, il<br />

déroule une riche ornementation violonistique sous laquelle s’insère la<br />

partie vocale. Le sixième mouvement se présente sous forme de trio<br />

avec flûte, voix et continuo, tandis que le huitième mouvement conclut<br />

l’ouvrage en tutti dans un quasi-rondo festif et jubilatoire.<br />

La Cantate de chasse Was mir behagt, ist nur muntre Jagd (Seule la<br />

chasse joyeuse me convient), BWV 208, est considérablement plus<br />

ancienne que l’œuvre décrite précédemment : en effet, il la composa en<br />

7 3, alors qu’il était encore organiste à la cour de Weimar, mais pour<br />

la cour voisine de Weissenfels. Le prince de cette cour, Christian von<br />

Sachsen-Weissenfels ( 68 - 736), était un chasseur fanatique, mais la<br />

poursuite de cette passion et de quelques autres – le luxe parfaitement<br />

insolent, entre autres – mena à la ruine du Palais et finalement à sa mise<br />

sous tutelle.<br />

C’est Salomo Franck, secrétaire au Consistoire de Weimar, qui écrivit<br />

75


76<br />

le texte célébrant le 35 e anniversaire du prince ; on doit d’ailleurs à ce<br />

même Franck d’innombrables livrets de cantates de Bach. L’histoire,<br />

fort simple, met en scène Diane (soprano), Endymion (ténor), Pales<br />

(soprano II) et Pan (basse). Endymion, l’amant de Diane, se plaint<br />

qu’elle le délaisse en faveur de la chasse. Mais en apprenant que la<br />

chasse se tient en l’honneur de Christian de Saxe-Weissenfels, il fait<br />

taire ses plaintes et se joint aux réjouissances et aux louanges que Diane<br />

chante au prince. Pan, le dieu des champs et des prairies, ainsi que<br />

Pales, déesse des bergers, ajoutent leurs voix. Pan transmet ses pouvoirs<br />

à Christian, l’on chante encore quelques louanges, puis on se rassemble<br />

pour les chœurs « Longue vie au soleil de cette terre » et « Instant de<br />

joie ! Heures de bonheur ! ».<br />

Par la suite, Bach a réutilisé ce dernier chœur à Leipzig pour la<br />

Cantate BWV 149, tandis que d’autres mouvements se retrouvent dans<br />

quelques autres cantates sacrées. Par ailleurs, il fit jouer la cantate dans<br />

son intégralité à la cour de Weimar, peut-être même aussi à Cöthen.<br />

À ces occasions il changeait simplement le nom du prince que l’on<br />

honorait…<br />

Si la musique de cette œuvre est, de manière générale, d’une exquise<br />

beauté, on peut malgré tout singulariser la merveilleuse aria « Schafe<br />

können sicher weiden » (« Les moutons peuvent paître en toute paix »,<br />

une berceuse d’une douceur et d’une tendresse inouïe. L’aria « Weil die<br />

wollenreiche Herde » (« Tandis que le troupeau laineux ») se termine<br />

avec une ritournelle évoquant presque une sorte d’interlude dansé ;<br />

l’ouvrage se conclut sur un motif de chasse qui referme le cercle formel<br />

en toute beauté.<br />

CD 13 : Cantates profanes, BWV 205 & 207<br />

Zerreißet, zersprenget, zertrümmert die Gruft (Der<br />

Zufriedengestellte Äolus), BWV 05, dramma per musisca<br />

Vereinigte Zwietracht der wechselnden Saiten, BWV 07,<br />

dramma per musica<br />

L’Université de Leipzig tenait, à l’époque de Bach, une place majeure<br />

dans la vie musicale de la ville : elle disposait de sa propre église où<br />

l’on donnait régulièrement des concerts, quand bien même pas toutes<br />

les semaines. Son Collegium Musicum disposait d’un ensemble<br />

instrumental de qualité, et l’enthousiasme de ses élèves permettait<br />

d’offrir à la vie musicale de Leipzig un apport considérable qui n’aurait<br />

pas autrement été possible dans le cadre strictement mun<strong>ici</strong>pal. Bach,<br />

naturellement, était parfaitement conscient de cette richesse et fit donc<br />

en sorte de se faire attribuer un rôle musical prépondérant auprès de<br />

l’Université dès qu’il fut en fonction en tant que Kantor. Cela ne se<br />

fit pas sans mal : les directeurs de l’Université autant que les autorités<br />

mun<strong>ici</strong>pales se faisaient tirer l’oreille et plus d’une fois, Bach dut recourir<br />

à l’autorité de la cour pour arriver à ses fins. Cela dit, dès le début, il fut<br />

accueilli avec enthousiasme et vénération par le corps des étudiants qui<br />

surent reconnaître son génie musical sans avoir à se préoccuper des<br />

guerres d’influence.<br />

Ainsi, Bach se vit-il souvent passer commande par les étudiants euxmêmes<br />

dès sa première année à Leipzig : ainsi le 3 août 7 5, lorsque l’on<br />

célébra la fête du bien-aimé professeur de botanique, August Friederich<br />

Müller. Bach composa une œuvre de longue haleine, destinée à être<br />

jouée en plein air, la Cantate Zerreisset, zersprenget, zertrümmert die<br />

Gruft [Der Zufriedengestellte Äolus] (Rompons, pulvérisons, fracassons<br />

la caverne), BWV 205 dont le sujet s’inspire en toute fantaisie de l’Enéide<br />

de Virgile. Alors que Pallas Athena et les Muses célèbrent une fête en<br />

l’honneur du professeur Müller sur le Hélicon, la montagne des Muses,<br />

Eole, dieu des vents, lui présente ses respects sous forme d’une tempête<br />

d’automne. Sur la requête de Zéphyr, le dieu de la brise, et de Pomona,<br />

déesse de la fructification, Athena finit par obtenir que la tempête cesse<br />

le temps des festivités.<br />

La partition présente une parfaite homogénéité musicale : les chœurs<br />

d’ouverture et de fin rassemblent un somptueux ensemble orchestral<br />

comprenant trompettes, cors, hautbois, flûtes et cordes, tandis que les<br />

six arias se distinguent l’une de l’autre par la variété de combinaisons<br />

instrumentales. On remarquera en particulier les deux arias d’Eole :<br />

dans la première, la tempête menaçante est évoquée par des accents<br />

presque sauvages, alors que dans la seconde trompettes et cors se<br />

joignent pour une somptueuse fête.


C’est toujours pour l’Université de Leipzig que Bach composa la Cantate<br />

Vereinigte Zwietracht der wechselnden Saiten (Union discordante des<br />

cordes), BWV 207, à l’occasion de l’accession du philologue et juriste<br />

Gottlieb Kortte à la chaire de droit : l’œuvre lui rendait ainsi hommage.<br />

On ne connaît pas le nom du librettiste. Les quatre voix représentent<br />

quatre figures allégoriques : la diligence (ténor), l’honneur (basse), le<br />

bonheur (soprano) et la reconnaissance (alto). Chacune à son tour vante<br />

les mérites de ses vertus et assurent la gloire à ceux qui les possèdent ;<br />

naturellement, toutes les quatre sont rassemblées dans le personnage<br />

de Kortte. Le chœur final, un véritable tour de force d’envoûtement<br />

musical, offre ses bons vœux d’ « innombrables années de bénédiction »<br />

à l’invité d’honneur. Pourtant, le pauvre Kortte ne devait pas en jouir<br />

bien longtemps puisqu’il mourut à l’âge de 3 ans.<br />

Le chœur d’ouverture de la Cantate n’est autre qu’un arrangement<br />

du dernier mouvement du Troisième Brandebourgeois, auquel<br />

Bach a rajouté un chœur et d’innombrables et fascinantes tournures<br />

orchestrales absolument éblouissantes – dont quelques notes de timbales<br />

solo ! –, sans compter plusieurs contrepoints entièrement nouveaux sur<br />

une texture pourtant d’une richesse que l’on croyait insurpassable. Le<br />

même Brandebourgeois fait les frais de la sixième pièce, une courte<br />

ritournelle : le second Trio est repris, transformé et magiquement<br />

réorchestré pour trompettes, hautbois et cordes en pizzicato, dans<br />

un arrangement que l’on attribuerait plus aisément à Stravinski qu’à<br />

Bach lui-même. De la sorte, cette cantate que les nombreux récitatifs<br />

auraient pu rendre laborieuse devient une merveille d’articulation et<br />

de structure. La troisième aria pour alto comporte une curiosité : les<br />

violons et altos à l’unisson soulignent la douce mélodie de la voix et de<br />

la flûte, entrelacés d’une sorte de fanfare tout à fait extraordinaire.<br />

Ces deux compositions, destinées à un orchestre de talent et des<br />

auditeurs acquis à sa cause, ont permis à Bach de démontrer, si besoin<br />

était, qu’il savait faire preuve d’une hardiesse invraisemblable lorsqu’on<br />

lui en donnait l’occasion : on l’entend <strong>ici</strong> au plus haut sommet de sa<br />

puissance créatrice.<br />

CD 14 : Cantates profanes, BWV 206 & 215<br />

Schleicht, spielende Wellen, BWV 06<br />

Preise dein Glücke, gesegnetes Sachsen, BWV 5<br />

Frédéric Auguste I, électeur de Saxe, également roi de Pologne sous<br />

le nom de Auguste II, décéda en 733. Son fils, l’Electeur Friederich<br />

August II, lui succéda également au trône de Pologne sous le nom de<br />

Auguste III. Au cours d’un voyage organisé à la hâte, il passa par Leipzig<br />

en octobre 734 où les cérémonies en son honneur, parmi lesquelles<br />

une cantate jouée en plein air, furent préparées littéralement du jour<br />

au lendemain. Il s’agira de la Cantate Preise dein Glücke, gesegnetes<br />

Sachsen (Fél<strong>ici</strong>te-toi de ta chance, bienheureuse Saxe), BWV 215.<br />

C’est à Bach qu’échut l’honneur de composer ladite cantate : la<br />

commande émanait de l’Université, où le Kantor bénéf<strong>ici</strong>ait d’une<br />

immense estime de la part des élèves. Ainsi disposa-t-il de trois jours<br />

pour livrer une partition de grande ampleur, destinée à être jouée en<br />

plein air par un ensemble fort conséquent. Naturellement, il s’acquitta<br />

de la tâche avec brio mais il dut néanmoins recourir à quelques<br />

expédients : rien moins que huit copistes préparaient les parties séparées<br />

à mesure que le maître les écrivait. Par ailleurs, il n’eut d’autre choix que<br />

de puiser dans ses œuvres anciennes pour certains des morceaux les<br />

plus importants ; ainsi usa-t-il du recyclage pour le chœur d’ouverture<br />

et les deux premières arias. Pourtant, il sut écrire, à partir de matériaux<br />

composites, une œuvre parfaitement homogène qui compte parmi les<br />

plus grandes réussites de ses cantates profanes, du moins les rares qui<br />

nous soient parvenues…<br />

Le librettiste, Johann Christoph Clauder – un réformateur linguistique<br />

de quelque importance – utilisa l’argument de l’élection au trône polonais<br />

de Auguste pour composer son texte. Un parti d’opposition avait certes<br />

élu un autre candidat au trône de Pologne, Stanislas Leszcynski, mais il<br />

fut défait après une courte campagne et son dernier refuge fut Danzig<br />

où il s’embarqua pour l’exil que l’on sait. Dansig, « la ville qui avait si<br />

longtemps résisté », dut se rendre en juillet 734 : le chemin était tracé<br />

pour le couronnement d’Auguste comme roi de Pologne et de Saxe.<br />

La Cantate Schleicht, spielende Wellen (Glissez, ondes folâtres), BWV<br />

206 fait également partie des cantates composées pour la cour royale<br />

77


78<br />

de Saxe. En l’occurrence, il s’agissait de l’anniversaire ou de la fête<br />

d’Auguste II, au cours des années 730. Le livret de ce « dramma per<br />

musica » repose sur un dialogue entre des personnages mythologiques<br />

représentant diverses rivières : la Vistule, l’Elbe, le Pleisse et le Danube.<br />

Elbe, Vistule et Danube se disputent le privilège de s’attirer vers elles<br />

l’auguste personne royale et sa famille. La Pleisse (un affluent de la<br />

Weisse Elster qui traverse Leipzig) assume le rôle d’arbitre.<br />

On peut se demander pourquoi le Danube apparaît aux côtés de fleuves<br />

réellement placés sous l’autorité d’Auguste : il suffit de savoir que son<br />

épouse, Maria Josepha, était une princesse autrichienne.<br />

En premier, la Vistule loue le caractère de pacificateur d’Auguste. Après<br />

s’être comparée au Cocyte, le fleuve du Royaume des Morts au bord<br />

duquel les âmes qui ne pouvaient payer Charon devaient attendre un<br />

siècle en poussant des lamentations, elle annonce que les portes du<br />

temple de Janus peuvent se fermer (dans la Rome ancienne, cela ne<br />

pouvait se produire qu’en temps de paix). Là-dessus, l’Elbe se joint<br />

avec éloquence au discours : n’est-il pas le fleuve principal de Saxe ?<br />

Même le Danube, le domaine de la « belle Josephine », fait entendre ses<br />

prétentions. Mais en fin de compte la Pleisse décide que le Danube doit<br />

abandonner ses prérogatives, tandis que les deux autres fleuves doivent<br />

se partager les faveurs royales.<br />

La merveilleuse harmonie, fluviale autant que musicale, donne lieu<br />

à un extraordinaire rondo conclusif d’une invention mélodique<br />

éblouissante.<br />

CD 15 : Cantates profanes, BWV 211 & 212<br />

Schweigt stille, plaudert nicht, BWV , cantate du café<br />

Mer hahn en neue Oberkeet, BWV , cantate des paysans<br />

Les deux présentes cantates attestent de la place que tenait Bach dans<br />

la classe bourgeoise de Leipzig. Alors qu’il avait déjà écrit la majeure<br />

partie de ses cantates sacrées, il prit en charge le Collegium Musicum en<br />

739, un ensemble instrumental fondé dès 70 par le jeune Telemann<br />

encore étudiant. Bach se tourna progressivement vers la composition<br />

de musique orchestrale et de chambre ; au passage, il développa sa<br />

propre forme de concerto pour clavier et écrivit de nombreuses cantates<br />

profanes pour toutes sortes d’occasions.<br />

Beaucoup de ces cantates profanes furent présentées dans les cafés de<br />

Leipzig : c’est dans l’un d’eux que fut créée la Cantate du café Schweigt<br />

stille, plaudert nicht (Gardez le silence, ne bavardez pas), BWV 211 de<br />

73 . Le texte avait été publié la même année par Christian Friederich<br />

Henr<strong>ici</strong> – sous le pseudonyme « Picander » –, dans son troisième<br />

volume de poésie. En dehors de Bach, deux autres compositeurs ont<br />

mis en musique ce texte.<br />

L’action se déroule dans une famille bourgeoise de Leipzig. La fille de<br />

Herr Schlendrian a développé une dépendance au café ; la perspective<br />

du mariage semble faire diversion, mais elle laisse subitement entendre<br />

qu’elle refusera tout prétendant qui lui interdirait de s’adonner à sa<br />

passion. La morale de l’histoire est résumée dans le trio final : « Die<br />

Katze lässt das Mausen nicht, die Jungfern bleiben Coffeeschwestern »<br />

(Le chat ne peut s’empêcher de chasser les souris, et les jeunes femmes<br />

resteront les épouses du café »).<br />

En plus de la fille Liesgen (soprano) et de son père Schlendrian (basse),<br />

Bach ajoute un narrateur (ténor) qui ne fait qu’apparaître lors des<br />

récitatifs de début et de fin. La musique dépeint les caractères des deux<br />

protagonistes avec une imagination folle, sans aucune complaisance<br />

mais toujours avec bon goût. Schlendrian campe un père coléreux,<br />

ainsi que l’évoque l’ostinato vraiment obstiné de sa première aria, tandis<br />

que Liesgen représente la fille au cœur léger dont le seul souci dans la<br />

vie est le café et le choix d’un mari ; tous ses sentiments s’expriment en<br />

rythmes ternaires, 3/8 ou 6/8. Ce n’est qu’au trio final que toutes les voix<br />

et tous les instruments se trouvent enfin rassemblés pour une bourrée<br />

structurée, chose curieuse, par groupes de trois mesures.<br />

La Cantate paysanne Mer hahn en neue Oberkeet (V’la qu’on a un<br />

nouveau chambellan), BWV 212 date de 74 : elle fut composée à<br />

l’occasion de l’installation d’un noble saxon, Carl Heinrich von Dieskau,<br />

comme seigneur du manoir de Kleinzschocher qu’il venait d’hériter de<br />

sa mère. En accord avec les usages, on organisa une grande cérémonie<br />

à laquelle la musique de Bach venait ajouter une touche musicale. En<br />

réalité, il n’y avait pas un seul paysan en vue lors des réjouissances ; l’on


suivait là la nouvelle mode qui remplaçait progressivement les sujets<br />

mythologiques et pastoraux. Encore une fois, le texte est dû au poète<br />

et collecteur d’impôts Henr<strong>ici</strong>, de son nom de plume Picander, dont<br />

Dieskau avait été le préposé en tant qu’inspecteur régional des impôts.<br />

Picander fait appel au dialecte saxon pour le chœur d’ouverture, puis<br />

à l’allemand normal pour la suite, bien qu’il contienne de nombreuses<br />

tournures populaires. La musique atteste que Bach, même à un âge<br />

avancé, n’avait pas perdu l’attache de la culture paysanne de sa Saxe<br />

natale : on y trouve d’innombrables allusions que tout le monde<br />

comprenait alors, une forme d’humour musical dont le sel nous est<br />

hélas assez obscur de nos jours.<br />

L’ouverture comporte sept volets de facture extrêmement simple, et<br />

d’un ton délibérément terrien. Les arias elles-mêmes, à deux exceptions<br />

près, se dispensent de toute complication : Bach évoque plus facilement<br />

les danses populaires du moment que les accents plus courtois.<br />

“Mer hahn en neue Oberkeet” et “Wir gehn nun, wo der Tudelsack”<br />

empruntent la forme de la bourrée, “Ach es schmeckt doch gar zu gut”<br />

et “Ach, Herr Schösser, geht nicht gar zu schlimm” celle de la polonaise,<br />

et “Fünfzig Taler bares Geld” la mazurka. L’aria “Unser trefflicher lieber<br />

Kammerherr” représente la vision de Bach de la célèbre rangaine de<br />

l’époque, la sarabande sur les « Folies d’Espagne ».<br />

Malheureusement, nous ignorons tout des liens directs entre la musique<br />

et le noble Saxon, et il est quasiment impossible de déchiffrer les<br />

allusions ou citations musicales. En contraste avec la tonalité rustique<br />

générale, chacun des deux solistes se voit offrir une aria réalisée à la<br />

perfection dans le « grand style ». L’aria de basse « Dein Wachstum sei<br />

feste » est une parodie (dans le sens musicologique du terme) de l’aria<br />

de Pan « Zu Tanze, su Sprunge, so wackle das Herz » provenant de la<br />

Cantate BWV 201.<br />

Martin Möller<br />

(Textes des cantates profanes)<br />

CD 16 : Cantates, BWV 213 & 214<br />

Laßt uns sorgen, laßt uns wachen [Hercules auf dem Scheidewege],<br />

BWV 3<br />

Tönet, ihr Pauken ! Erschallet, Trompeten !, BWV 4<br />

Les Cantates profanes “Laßt uns sorgen, laßt uns wachen”, BWV 213 et<br />

“Tönet ihr Pauken, erschallet Trompeten” BWV 214 font partie d’une<br />

série d’hommages musicaux rendus par Bach à la famille régnante<br />

de l’électeur de Saxe. Il ne s’agissait pas là de travaux entrant dans ses<br />

attributions off<strong>ici</strong>elles, aussi peut-on penser qu’ils avaient pour objectif<br />

de se recommander au bon vouloir du souverain, d’autant que Bach<br />

briguait la distinction de « Compositeur de la cour de l’électeur de<br />

Saxe ». À mesure que les relations avec ses supérieurs à l’école Saint-<br />

Thomas se détérioraient, le compositeur espérait que ses bonnes grâces<br />

ou un titre off<strong>ici</strong>el lui seraient d’un avantage certain. Ce n’est qu’en 736<br />

que Friederich August II (et roi de Pologne sous le nom d’Auguste III)<br />

accorda à Bach le titre tant désiré.<br />

Les cantates d’hommage n’étaient pas jouées à la cour de Dresde, ni<br />

même forcément en présence des personnages qu’ils louaient, mais<br />

en public au Café Zimmermann dans la Katharinenstrasse (la rue<br />

Catherine) à Leipzig. Bach y répétait régulièrement avec son Collegium<br />

Musicum, un groupe d’étudiants de l’Université, dont il avait assumé<br />

la direction en 7 9, et qui représentait pour le compositeur un<br />

extraordinaire laboratoire pour ses innombrables essais de sonorité<br />

orchestrale et de combinaisons sonores.<br />

Le 5 septembre 733, dans le jardin du Café Zimmermann, avait lieu<br />

un festival de musique célébrant l’anniversaire du prince Friederich<br />

Christian : on donna la Cantate Laßt uns sorgen, laßt uns wachen<br />

[Hercules auf dem Scheidewege] (Prenons soin, veillons), BWV 213, à<br />

laquelle le poète et librettiste Picander avait donné le titre assez ronflant<br />

de Hercule à la croisée des chemins. La figure de Hercule, souvent<br />

représentée à l’époque baroque pour symboliser les monarques, est <strong>ici</strong><br />

sensée incarner le jeune prince : ainsi que Hercule – le dieu Mercure<br />

le dévoile à la fin de l’ouvrage –, le prince alors âgé de ans avait<br />

déjà décidé d’emprunter l’épineux chemin de la vertu plutôt que celui,<br />

plus confortable, de la lascivité. Le sous-titre « dramma per musica »<br />

indique clairement que l’ouvrage comporte de nombreux aspects assez<br />

79


80<br />

dramatiques provenant de l’opera seria : vice et vertu, dans un dialogue<br />

assez tendu, combattent pour attirer l’attention du prince.<br />

La Cantate Tönet, ihr Pauken ! Erschallet, Trompeten ! (Résonnez,<br />

timbales ! Retentissez, trompettes !), BWV 214 fut écrite en l’honneur<br />

de l’anniversaire de la princesse électrice et reine de Pologne, Maria<br />

Josepha, le 8 décembre 733. Tous les personnages chantent les louanges<br />

de la princesse : la déesse de la paix Irène, celle de la guerre Bellona,<br />

Pallas le protecteur des arts et des sciences, et Fama, l’incarnation de la<br />

renommée. À la différence de la Cantate BWV 213, le livret anonyme<br />

ne met pas en scène des tensions dramatiques – malgré l’indication<br />

« dramma per musica » – mais se borne à aligner des hommages.<br />

Lorsque Bach écrivit son Oratorio de Noël, l’année suivante, il réutilisa<br />

une grande partie de ces deux cantates selon le principe de la « parodie » ;<br />

il lui suffisait de substituer le texte de louanges par un texte sacré.<br />

Ainsi, le chœur « Tönet ihr Pauken, erschallt Trompeten » devient la<br />

célèbre ouverture de l’Oratorio « Jauchzet, frohlocket », la répudiation<br />

d’Hercule « Ich will dich nicht hören » devient l’aria « Bereite dich<br />

Zion » mais dans une atmosphère étonnamment différente, et ainsi de<br />

suite.<br />

La pratique de la parodie n’avait rien d’extraordinaire au temps de<br />

Bach : étant donné que les cantates d’hommage ne pouvaient être<br />

données qu’une seule fois, pour l’occasion qui avait donné lieu à leur<br />

composition, il semblait normal de réutiliser des ouvrages de grande<br />

qualité. En vertu de la pratique baroque qui souhaitait unifier les<br />

styles sacrés et profanes, seul le texte faisait la différence, de sorte<br />

qu’un panégyrique pour un souverain en chair et en os se transformait<br />

aisément en chant de louange pour Dieu.<br />

Armin Krämer<br />

CD 17 / 18 / 19 : Passion selon Saint Matthieu, BWV 244<br />

Passion, du latin impérial Passio, qui signifie souffrance. À ne pas<br />

confondre avec la passion en tant qu’émotion ou que sentiment, qui<br />

proviendrait du grec πάθος, pathos, terme grec dont l’équivalent latin<br />

classique serait affectus. C’est donc au partage de la souffrance de<br />

Jésus que nous invitent saint Matthieu par son évangile, Luther par sa<br />

traduction en allemand vernaculaire, et Bach par son immense mise<br />

en musique dont les accents restituent avec une douleur poignante<br />

les derniers jours du Christ. Tellement poignante et impitoyable,<br />

passionnée, que le public très clairsemé en ce jour du Vendredi saint de<br />

7 9 l’accueillit avec une froideur glaciale. La tradition des Passions, que<br />

l’on exécutait pendant la Semaine Sainte, remontait déjà à l’Allemagne<br />

du Moyen Âge. À Leipzig, ville protestante, on utilisait des textes de la<br />

Bible.<br />

Il semble que Bach ait écrit cinq Passions mais seules les Passions<br />

selon Saint Matthieu et Saint Jean nous sont parvenues. Les Passions<br />

selon Saint Luc et Saint Marc, compositions retrouvées incomplètes<br />

et attribuées à Bach, ne sont pas vraiment authentifiées, raison pour<br />

laquelle elles ont été laissées de côté dans cette édition.<br />

Les deux Passions de Bach sont structurées de façon similaire. Plusieurs<br />

personnages – identiques dans les deux ouvrages – sont représentés<br />

par des chanteurs dont les principaux sont l’Evangéliste, Jésus, Pierre,<br />

Pilate, et la foule incarnée par le chœur. Chacun, selon son rôle, raconte<br />

l’histoire de l’arrestation, de Jésus, son procès, la crucifixion et la mise<br />

au tombeau. Ce qui crée la progression dramatique de ces Passions et en<br />

donne tout le relief est l’alternance de la narration des faits historiques<br />

avec des airs lyriques au contraire contemplatifs où le chrétien médite<br />

et réfléchit sur le sens du sacrifice du Christ.<br />

La Passion selon Saint Matthieu a probablement été écrite pour le<br />

Vendredi Saint 7 7 et non, comme on l’a longtemps pensé, celui du 5<br />

avril 7 9. C’est Picander qui en a écrit le texte.<br />

À l’époque, l’Assemblée des fidèles était active et reprenait, à certains<br />

moments, des chorals luthériens. Décrivons les cinq heures de service :<br />

vers une heure de l’après-midi, carillon : le chœur entonna un cantique,<br />

on donna la première partie de la Passion – qui a dû leur paraître<br />

interminable –, ensuite la seconde partie, puis avant la quête on chanta


un motet pour finir par un cantique repris par les fidèles. À tout cela<br />

s’intercale encore un sermon, dans une église non chauffée alors qu’au<br />

mois d’avril il peut faire encore bien froid.<br />

Par ailleurs, l’on donnait ce même jour une Passion d’un collègue de<br />

Bach, Gottlob Fröber, dans un style galant et enjoué, Fröber dont le seul<br />

titre de gloire dans les siècles des siècles est d’avoir ravi, ce jour-là, la<br />

vedette à Bach. Pour ce dernier, l’assistance fut au contraire pétrifiée car<br />

elle venait de subir des heures de déferlement musical choral, textuel,<br />

de la part de deux orchestres (quatre flûtes, six hautbois, cordes,<br />

continuo, et une viole de gambe pour une aria dans le style lamentatoire<br />

à l’ancienne), deux orgues et deux chœurs disposés face à face, une<br />

éprouvante stéréophonie ! Les paroissiens les plus revêches estimèrent<br />

que c’était là de l’opéra – en effet, Bach a écrit de très nombreuses<br />

arias dans la Saint-Matthieu, bien plus que dans la Saint-Jean – dans<br />

un ton scandaleusement religieux, mystique, puissant, celui d’une foi<br />

inébranlable. Et pourtant, pour qui sait l’entendre…, d’une grande<br />

tendresse. À une époque où l’on prônait déjà une religion adoucie,<br />

plus galante, plus simple, moins dérangeante, l’ouvrage fait quasiment<br />

réactionnaire pour les uns, trop dramatique pour les autres, trop long<br />

pour tout le monde.<br />

Quelques jours après l’exécution, le conseil de Saint-Thomas convoque<br />

son Kantor, Herr Bach, pour lui faire savoir que ledit Kantor « ne fait<br />

rien, refuse toute explication, ne donne pas ses leçons de chant, que<br />

les plaintes s’accumulent, que des changements sont nécessaires, qu’il<br />

faut en finir, que l’on doit procéder à une réorganisation et que la<br />

rémunération du Kantor sera donc diminuée ». L’on taira le nom du<br />

conseiller qui a bavé de telles imbécillités.<br />

Huit des numéros de l’ouvrage (les n° 0, 47, 58, 66, 9, 6, 9 &<br />

78) proviennent d’une cantate écrite à la même époque, destinée au<br />

service funèbre de Leopold von Anhalt-Coethen, tandis que le choral<br />

« O Mensch bewein’ dein’ Sünde gross » introduisait initialement la<br />

Passion selon saint Jean. Il s’agit donc, dans la grande majorité, d’une<br />

œuvre originale et, quoi qu’il en soit, d’un travail de la très grande<br />

maturité. Magistrale autant par ses dimensions que par la richesse<br />

d’écriture, ne serait-ce déjà que par l’ampleur impressionnante du<br />

chœur d’introduction, elle est, dans l’ensemble, d’un ton plus souvent<br />

contemplatif que la Passion selon Saint Jean ; elle n’en comporte pas<br />

moins des moments où le drame est d’une grande intensité. À ce titre,<br />

beaucoup la considère comme l’œuvre la plus profonde, la plus forte et<br />

la plus puissante du compositeur, probablement son sommet musical,<br />

et indéniablement l’un des plus titanesques ouvrages de la musique<br />

occidentale. Rappelons que c’est Felix Mendelssohn qui, en 8 9, sortit<br />

l’ouvrage de l’oubli puisqu’il n’avait pas été rejoué depuis la disparition<br />

du Kantor.<br />

Matthaeus Passion, BWV 244<br />

Erster Teil<br />

1. Chor mit choral<br />

Kommt, ihr Töchter, helft mir klagen,<br />

Sehet – Wen ? – den Bräutigam.<br />

Seht ihn – Wie ? – als wie ein Lamm !<br />

Sehet, - Was ? – seht die Geduld,<br />

Seht – Wohin ? – auf unsre Schuld ;<br />

Sehet ihn aus Lieb und Huld<br />

Holz zum Kreuze selber tragen !<br />

Choral (Knabenchor)<br />

O Lamm Gottes, unschuldig<br />

Am Stamm des Kreuzes geschlachtet,<br />

Allzeit erfunden geduldig,<br />

Wiewohl du warest verachtet.<br />

All Sünd hast du getragen,<br />

Sonst müssten wir verzagen.<br />

Erbarm dich unser, o Jesu !<br />

2. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da Jesus diese Rede vollendet hatte, sprach er zu<br />

seinen Jüngern :<br />

Jesus<br />

Ihr wisset, daß nach zweien Tagen Ostern wird,<br />

und des Menschen Sohn wird überantwortet<br />

werden, daß er gekreuziget werde.<br />

3. Choral<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen,<br />

Daß man ein solch scharf Urteil hat gesprochen?<br />

Was ist die Schuld, in was für Missetaten<br />

bist du geraten ?<br />

4a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da versammleten sich die Hohenpriester und<br />

Schriftgelehrten und die Ältesten im Volk in den<br />

Passion selon Saint Matthieu, BWV 244<br />

Première Partie<br />

N° 1 Chœur avec choral<br />

Venez, mes filles, aidez-moi à pleurer,<br />

Regardez – Qui ? – Le fiancé.<br />

Regardez-le – Comment ? – Comme un agneau !<br />

Voyez – Quoi ? – Voyez sa patience,<br />

Regardez – Où ? – nos péchés ;<br />

Voyez-le, plein d’amour et de grâce<br />

Portant lui-même sa croix !<br />

Choral (chœur de garçons)<br />

O Agneau de Dieu innocent,<br />

Sacrifié au pied de la croix,<br />

Supportant tout avec une infinie patience,<br />

Combien tu subis le mépris.<br />

Tu as porté tous nos péchés,<br />

Sans quoi nous serions désespérés.<br />

Prends pitié de nous, o Jésus !<br />

N° 2 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à<br />

ses disciples :<br />

Jésus<br />

Vous savez que la Pâque est dans deux jours, et que<br />

le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié.<br />

N° 3 Choral<br />

Jésus bien-aimé, qu’as-tu donc fait,<br />

Pour qu’un tel jugement soit prononcé ?<br />

Quelle est la faute, de quels méfaits<br />

es-tu accusé ?<br />

N° 4a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors, les grands prêtres, les scribes et les anciens<br />

du peuple se réunirent dans le palais du grand<br />

8


8<br />

Palast des Hohenpriesters, der da hieß Kaiphas,<br />

und hielten Rat, wie sie Jesum mit Listen griffen<br />

und töteten. Sie sprachen aber :<br />

4b. Chor<br />

Ja nicht auf das Fest, auf daß nicht ein Aufruhr<br />

werde im Volk.<br />

4c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da nun Jesus war zu Bethanien, im Hause Simonis<br />

des Aussätzigen, trat zu ihm ein Weib, die hatte<br />

ein Glas mit köstlichen Wasser und goß es auf sein<br />

Haupt, da er zu Tische saß. Da das seine Jünger<br />

sahen, wurden sie unwillig und sprachen :<br />

4d. Chor<br />

Wozu dienet dieser Unrat ? Dieses Wasser hätte<br />

mögen teuer verkauft und den Armen gegeben<br />

werden.<br />

4e. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da das Jesus merkete, sprach er zu ihnen :<br />

Jesus<br />

Was bekümmert ihr das Weib ? Sie hat ein gut<br />

Werk an mir getan. Ihr habet allezeit Armen bei<br />

euch, mich aber habt ihr nicht allezeit. Daß sie<br />

dies Wasser hat auf meinen Leib gegossen, hat sie<br />

getan, daß man mich begraben wird. Wahrlich, ich<br />

sage euch: Wo dies Evangelium geprediget wird in<br />

der ganzen Welt, da wird man auch sagen zu ihrem<br />

Gedächtnis, was sie getan hat.<br />

5. Rezitativ (Alt)<br />

Du lieber Heiland du,<br />

Wenn deine Jünger töricht streiten,<br />

Daß dieses fromme Weib<br />

Mit Salben deinen Leib<br />

Zum Grabe will bereiten,<br />

So lasse mir inzwischen zu,<br />

Von meiner Augen Tränenflüssen<br />

Ein Wasser auf dein Haupt zu gießen !<br />

6. Arie (Alt)<br />

Buß und Reu<br />

Knirscht das Sündenherz entzwei,<br />

Daß die Tropfen meiner Zähren<br />

Angenehme Spezerei,<br />

Treuer Jesu, dir gebären.<br />

7. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da ging hin der Zwölfen einer, mit Namen Judas<br />

Ischarioth, zu den Hohenpriestern und sprach :<br />

Judas<br />

Was wollt ihr mir geben ? Ich will ihn euch<br />

verraten.<br />

Evangelist<br />

Und sie boten ihn dreißig Silberlinge. Und von<br />

dem an suchte er Gelegenheit, daß er ihn verriete.<br />

8. Arie (Sopran)<br />

Blute nur, du liebes Herz !<br />

Ach ! Ein Kind, das du gezogen,<br />

Das an deiner Brust gesogen,<br />

Droht den Pfleger zu ermorden,<br />

Denn es ist zur Schlange worden.<br />

9a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Aber am ersten Tage der süßen Brot traten die<br />

Jünger zu Jesu und sprachen zu ihm :<br />

9b. Chor<br />

Wo willst du, daß wir dir bereiten, das Osterlamm<br />

zu essen ?<br />

9c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Er sprach :<br />

Jesus<br />

Gehet hin in die Stadt zu einem und sprecht zu<br />

ihm : “Der Meister läßt dir sagen : Meine Zeit ist<br />

hier, ich will bei dir die Ostern halten mit meinen<br />

Jüngern.”<br />

Evangelist<br />

Und die Jünger täten, wie ihnen Jesus befohlen<br />

hatte, und bereiteten das Osterlamm. Und am<br />

Abend satzte er sich zu Tische mit den Zwölfen.<br />

Und da sie aßen, sprach er :<br />

Jesus<br />

Wahrlich, ich sage euch: Einer unter euch wird<br />

mich verraten.<br />

9d. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und sie wurden sehr betrübt und huben an, ein<br />

jeglicher unter ihnen, und sagten zu ihm :<br />

9e. Chor<br />

Herr, bin ich’s ?<br />

10. Choral<br />

Ich bin’s, ich sollte büßen,<br />

An Händen und an Füßen<br />

Gebunden in der Höll.<br />

Die Geißeln und die Banden<br />

Und was du ausgestanden,<br />

prêtre appelé Caïphe et tinrent conseil sur la façon<br />

de s’emparer de Jésus par ruse pour le faire mourir.<br />

Mais ils répondirent :<br />

N° 4b Chœur<br />

Surtout pas un jour de fête, de peur qu’il n’y ait du<br />

tumulte parmi le peuple.<br />

N° 4c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Or, Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon<br />

le lépreux, une femme s’approcha de lui portant<br />

un vase d’albâtre rempli d’un parfum de grand<br />

prix qu’elle lui répandit sur la tête pendant qu’il<br />

était à table. À cette vue, les disciples s’indignèrent<br />

et dirent :<br />

N° 4d Chœur<br />

À quoi sert ce gachis ? On aurait pu vendre ce<br />

parfum très cher et en donner le prix aux pauvres.<br />

N° 4e Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Mais Jésus s’en apercevant, leur dit :<br />

Jésus<br />

Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ?<br />

C’est une bonne action qu’elle a accomplie envers<br />

moi. Vous aurez toujours des pauvres avec vous ;<br />

mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. En répandant<br />

ce parfum sur mon corps, elle l’a fait en vue<br />

de ma sépulture. En vérité je vous le dis, partout où<br />

sera prêché cet Évangile dans le monde entier, on<br />

se souviendra de ce qu’elle vient de faire.<br />

N° 5 Récitatif (alto)<br />

Toi Sauveur bien-aimé,<br />

Tandis que tes disciples se disputent futilement<br />

Parce que cette pieuse femme<br />

Veut par l’onction préparer<br />

Ton corps pour la sépulture,<br />

Laisse-moi entretemps<br />

Faire couler de mes yeux les larmes<br />

Qui se déverseront sur ta tête !<br />

N° 6 Aria (alto)<br />

Pénitence et repentir<br />

Brisent le cœur du pécheur,<br />

Que les gouttes de mes larmes,<br />

Fidèle Jésus, répandent sur toi<br />

D’agréables parfums.<br />

N° 7 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors, l’un des Douze, appelé Judas Iscariote, alla<br />

trouver les grands prêtres et leur dit :<br />

Judas<br />

Que voulez-vous me donner ? Je vous le livrerai.<br />

Evangéliste<br />

Ils lui proposèrent trente pièces d’argent. Par là, il<br />

cherchait une occasion de le trahir.<br />

N° 8 Aria (soprano)<br />

Saigne, cœur bien-aimé !<br />

Hélas ! Un enfant que tu as élevé,<br />

Que tu as nourri de ton sein,<br />

Menace de tuer son bienfaiteur,<br />

Car il s’est changé en vipère.<br />

N° 9a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Or, le premier jour des Azymes, les disciples<br />

vinrent trouver Jésus et lui dirent :<br />

N° 9b Chœur<br />

Où veux-tu que nous te préparions l’agneau<br />

pascal ?<br />

N° 9c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Il leur répondit :<br />

Jésus<br />

Allez dans la ville chez quelqu’un et dites-lui : « Le<br />

Maître te fait dire : mon temps est proche ; je veux<br />

célébrer la pâque chez toi avec mes disciples. «<br />

Evangéliste<br />

Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné<br />

et préparèrent la pâque. Le soir venu, Il se mit à<br />

table avec les Douze. Pendant qu’ils mangeaient,<br />

il leur dit :<br />

Jésus<br />

En vérité, je vous le dis : l’un de vous me trahira.<br />

N° 9d Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Ils furent profondément attristés, et se mirent à lui<br />

dire l’un après l’autre :<br />

N° 9e Chœur<br />

Serait-ce moi, Seigneur ?<br />

N° 10 Choral<br />

Si c’est moi, je devrais expier,<br />

Mains et pieds<br />

Liés dans l’enfer.<br />

Les flagellations et les chaînes<br />

Et tout ce que tu as supporté,


Das hat verdienet meine Seel.<br />

11. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Er antwortete und sprach :<br />

Jesus<br />

Der mit der Hand mit mir in die Schüssel Tauchet,<br />

der wird mich verraten. Des Menschen Sohn gehet<br />

zwar dahin, wie von ihm geschrieben stehet; doch<br />

wehe dem Menschen, durch welchen des Menschen<br />

Sohn verraten wird ! Es wäre ihm besser, daß<br />

derselbige Mensch noch nie geboren wäre.<br />

Evangelist<br />

Da antwortete Judas, der ihn verriet, und sprach :<br />

Judas<br />

Bin ich’s, Rabbi ?<br />

Evangelist<br />

Er sprach zu ihm :<br />

Jesus<br />

Du sagest’s.<br />

Evangelist<br />

Da sie aber aßen, nahm Jesus das Brot, dankete<br />

und brach’s und gab’s den Jüngern und sprach :<br />

Jesus<br />

Nehmet, esset, das ist mein Leib.<br />

Evangelist<br />

Und er nahm den Kelch und dankete, gab ihnen<br />

den und sprach :<br />

Jesus<br />

Trinket alle daraus; das ist mein Blut des neuen<br />

Testaments, welches vergossen wird für viele zur<br />

Vergebung der Sünden. Ich sage euch: Ich werde<br />

von nun an nicht mehr von diesem Gewächs des<br />

Weinstocks trinken bis an den Tag, da ich’s neu<br />

trinken werde mit euch in meines Vaters Reich.<br />

12. Rezitativ (Sopran)<br />

Wiewohl mein Herz in Tränen schwimmt,<br />

Daß Jesus von mir Abschied nimmt,<br />

So macht mich doch sein Testament erfreut :<br />

Sein Fleisch und Blut, o Kostbarkeit,<br />

Vermacht er mir in meine Hände.<br />

Wie er es auf der Welt mit denen Seinen<br />

Nicht böse können meinen,<br />

So liebt er sie bis an das Ende.<br />

13. Arie (Sopran)<br />

Ich will dir mein Herze schenken,<br />

Senke dich, mein Heil, hinein !<br />

Ich will mich in dir versenken ;<br />

Ist dir gleich die Welt zu klein,<br />

Ei, so sollst du mir allein<br />

Mehr als Welt und Himmel sein.<br />

14. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und da sie den Lobgesang gesprochen hatten,<br />

gingen sie hinaus an den Ölberg. Da sprach Jesus<br />

zu ihnen:<br />

Jesus<br />

In dieser Nacht werdet ihr euch alle ärgern an mir.<br />

Denn es stehet geschrieben : Ich werde den Hirten<br />

schlagen, und die Schafe der Herde werden sich<br />

zerstreuen. Wann ich aber auferstehe, will ich vor<br />

euch hingehen in Galiläam.<br />

15. Choral<br />

Erkenne mich, mein Hüter,<br />

Mein Hirte, nimm mich an !<br />

Von dir, Quell aller Güter,<br />

Ist mir viel Guts getan.<br />

Dein Mund hat mich gelabet<br />

Mit Milch und süßer Kost,<br />

Dein Geist hat mich begabet<br />

Mit mancher Himmelslust.<br />

16. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Petrus aber antwortete und sprach zu ihm :<br />

Petrus<br />

Wenn sie auch alle sich an dir ärgerten, so will ich<br />

doch mich nimmermehr ärgern.<br />

Evangelist<br />

Jesus sprach zu ihm :<br />

Jesus<br />

Wahrlich, ich sage dir: In dieser Nacht, ehe der<br />

Hahn krähet, wirst du mich dreimal verleugnen.<br />

Evangelist<br />

Petrus sprach zu ihm :<br />

Petrus<br />

Und wenn ich mit dir sterben müßte, so will ich<br />

dich nicht verleugnen.<br />

Evangelist<br />

Desgleichen sagten auch alle Jünger.<br />

17. Choral<br />

Ich will hier bei dir stehen ;<br />

Verachte mich doch nicht !<br />

Von dir will ich nicht gehen,<br />

Wenn Dir dein Herze bricht.<br />

Wenn dein Herz wird erblassen<br />

Im letzen Todesstoß,<br />

Alsdenn will ich dich fassen<br />

In meinen Arm und Schoß.<br />

18. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da kam Jesus mit ihnen zu einem Hofe, der hieß<br />

Gethsemane, und sprach zu seinen Jüngern :<br />

C’est ce que mon âme a mérité.<br />

N° 11 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Il leur répondit :<br />

Jésus<br />

Celui qui a mis avec moi la main au plat, c’est lui<br />

qui me trahira. Le Fils de l’homme s’en va selon ce<br />

qui a été écrit de lui ; mais malheur à l’homme par<br />

qui est trahi le Fils de l’homme ; il vaudrait mieux<br />

pour lui qu’il ne fût jamais né !<br />

Evangéliste<br />

Judas, celui qui allait le trahir, prit la parole et dit :<br />

Judas<br />

Serait-ce moi, Maître ?<br />

Evangéliste<br />

Il lui répondit :<br />

Jésus<br />

Tu l’as dit.<br />

Evangéliste<br />

Tandis qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, dit<br />

la bénédiction, le rompit et le donna aux disciples<br />

en disant :<br />

Jésus<br />

Prenez, mangez, ceci est mon corps.<br />

Evangéliste<br />

Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur<br />

donna en disant :<br />

Jésus<br />

Buvez-en tous car ceci est mon sang, le sang de<br />

la nouvelle alliance, qui sera répandu pour les<br />

hommes en rémission des péchés. Or, je vous le<br />

dis, désormais je ne boirai plus de ce fruit de la<br />

vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec<br />

vous dans le Royaume de mon Père.<br />

N° 12 Récitatif (soprano)<br />

Bien que mon cœur soit baigné de larmes,<br />

Parce que Jésus va me dire adieu,<br />

Son testament m’emplit d’allégresse :<br />

Sa chair et son sang, ô trésor,<br />

Il les lègue entre mes mains,<br />

Comme dans ce bas monde<br />

Il ne pourrait en vouloir aux siens,<br />

Ainsi les aime-t-il jusqu’à la fin.<br />

N° 13 Aria (soprano)<br />

Je veux t’offrir mon cœur,<br />

Daigne y descendre, mon Sauveur !<br />

Je veux m’abandonner en toi ;<br />

Si le monde est petit à tes yeux,<br />

Ah, tu seras pour moi<br />

Bien plus que le ciel et la terre.<br />

N° 14 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et après le chant de l’action de grâces, ils se rendirent<br />

au mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit :<br />

Jésus<br />

Cette nuit vous serez tous scandalisés à mon sujet,<br />

car il est écrit : Je frapperai le berger et les brebis du<br />

troupeau seront dispersées. Mais après que je serai<br />

ressuscité, je vous ramènerai en Galilée.<br />

N° 15 Choral<br />

Reconnais-moi, mon gardien,<br />

Mon pasteur, prends-moi sous ta protection !<br />

De toi, source de toute bonté,<br />

Tant de bienfaits me sont venus.<br />

Ta bouche m’a rassasié<br />

De lait et de miel,<br />

Ton esprit m’a procuré<br />

Bien des délices célestes.<br />

N° 16 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Pierre lui répondit :<br />

Pierre<br />

Quand tous se scandaliseraient à ton sujet, moi je<br />

ne me scandaliserai jamais !<br />

Evangéliste<br />

Jésus lui dit :<br />

Jésus<br />

Vraiment, je te le déclare, cette nuit même, avant<br />

que le coq ne chante, tu me renieras trois fois.<br />

Evangéliste<br />

Pierre lui dit :<br />

Pierre<br />

Quand bien même je devrais mourir avec toi, je ne<br />

te renierai pas.<br />

Evangéliste<br />

Tous les disciples en dirent autant.<br />

N° 17 Choral<br />

Je veux rester à ton côté ;<br />

Ne me méprise pas !<br />

Je ne veux point t’abandonner,<br />

Au moment où ton cœur se brise.<br />

Lorsque ton cœur faiblira<br />

Sous le dernier coup de la mort,<br />

Alors je te serrerai<br />

Dans mes bras et sur ma poitrine.<br />

N° 18 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors Jésus arriva avec eux en un lieu appelé<br />

Gethsémani ; il dit aux disciples :<br />

83


84<br />

Jesus<br />

Setzet euch hier, bis daß ich dort hingehe und bete.<br />

Evangelist<br />

Und nahm zu sich Petrum und die zween Söhne<br />

Zebedäi und fing an zu trauern und zagen. Da<br />

sprach Jesus zu ihnen:<br />

Jesus<br />

Meine Seele ist betrübt bis an den Tod, bleibet hier<br />

und wachtet mit mir.<br />

19. Rezitativ (Tenor) mit Choral<br />

Rezitativ<br />

O Schmerz !<br />

Hier zittert das gequälte Herz ;<br />

Wie sinkt es hin, wie bleicht sein Angesicht !<br />

Der Richter führt ihn vor Gericht.<br />

Da ist kein Trost, kein Helfer nicht.<br />

Er leidet alle Höllenqualen,<br />

Er soll vor fremden Raub bezahlen.<br />

Ach, könnte meine Liebe dir,<br />

Mein Heil, dein Zittern und dein Zagen<br />

Vermindern oder helfen tragen,<br />

Wie gerne blieb ich hier !<br />

Choral<br />

Was ist die Ursach aller solcher Plagen ?<br />

Ach! meine Sünden haben dich geschlagen ;<br />

Ich, ach Herr Jesu, habe dies verschuldet,<br />

Was du erduldet.<br />

20. Arie (Tenor) mit Chor<br />

Solo<br />

Ich will bei meinem Jesu wachen.<br />

Chor<br />

So schlafen unsre Sünden ein.<br />

Solo<br />

Meinen Tod büßet seinen Seelennot ;<br />

Sein Trauren machet mich voll Freuden.<br />

Chor<br />

Drum muß uns sein verdienstlich Leiden<br />

Recht bitter und doch süße sein.<br />

21. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und ging hin ein wenig, fiel nieder auf sein Angesicht<br />

und betete und sprach:<br />

Jesus<br />

Mein Vater, ist’s möglich, so gehe dieser Kelch von<br />

mir ; doch nicht wie ich will, sondern wie du willst.<br />

22. Rezitativ (Baß)<br />

Der Heiland fällt vor seinem Vater nieder ;<br />

Dadurch erhebt er mich und alle<br />

Von unserm Falle<br />

Hinauf zu Gottes Gnade wieder.<br />

Er ist bereit,<br />

Den Kelch, des Todes Bitterkeit<br />

Zu trinken,<br />

In welchen Sünden dieser Welt<br />

Gegossen sind und häßlich stinken,<br />

Weil es dem lieben Gott gefällt.<br />

23. Arie (Baß)<br />

Gerne will ich mich bequemen,<br />

Kreuz und Becher anzunehmen,<br />

Trink ich doch dem Heiland nach.<br />

Denn sein Mund,<br />

Der mit Milch und Honig fließet,<br />

Hat den Grund<br />

Und des Leidens herbe Schmach<br />

Durch den ersten Trunk versüßet.<br />

24. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und er kam zu seinen Jüngern und fand sie schlafend<br />

und sprach zu ihnen :<br />

Jesus<br />

Könnet ihr denn nicht eine Stunde mit mir<br />

Wachen? Wachet und betet, daß ihr nicht in<br />

Anfechtung fallet ! Der Geist ist willig, aber das<br />

Fleisch ist schwach.<br />

Evangelist<br />

Zum andernmal ging er hin, betete und sprach :<br />

Jesus<br />

Mein Vater, ist’s nicht möglich, daß dieser Kelch<br />

von mir gehe, ich trinke ihn denn, so geschehe<br />

dein Wille.<br />

25. Choral<br />

Was mein Gott will, das g’scheh allzeit,<br />

Sein Will, der ist der beste ;<br />

Zu helfen den’n er ist bereit,<br />

Die an ihn gläuben feste.<br />

Er hilft aus Not, der fromme Gott,<br />

Und züchtiget mit Maßen.<br />

Wer Gott vertraut, fest auf ihn baut,<br />

Denn will er nicht verlassen.<br />

26. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und er kam und fand sie aber schlafend, und Ihre<br />

Augen waren voll Schlafs. Und er ließ sie Und<br />

ging abermal hin und betete zum drittenmal Und<br />

redete dieselbigen Worte. Da kam er zu seinen<br />

Jüngern und sprach zu ihnen :<br />

Jesus<br />

Ach ! wollt ihr nun schlafen und ruhen ! Siehe,<br />

Jésus<br />

Asseyez-vous <strong>ici</strong> pendant que je m’en irai là-bas<br />

pour prier.<br />

Evangéliste<br />

Puis, ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de<br />

Zébédée, il commença à être en proie à la tristesse<br />

et à l’angoisse. Alors il leur dit :<br />

Jésus<br />

Mon âme est triste à mourir : demeurez <strong>ici</strong> et<br />

veillez avec moi.<br />

N° 19 Récitatif (ténor) avec choral<br />

Récitatif<br />

O douleur !<br />

Ici tremble, le cœur torturé ;<br />

Comme il est abattu, comme son visage est blême !<br />

Le juge le conduit au tribunal.<br />

Point de consolation <strong>ici</strong>, point de main secourable.<br />

Il subit tous les supplices de l’enfer,<br />

Il doit expier des fautes qu’il n’a pas commises.<br />

Hélas, si mon amour pouvait,<br />

Mon Sauveur, adoucir les affres de l’angoisse,<br />

Ou t’aider à les porter,<br />

Combien je serais prêt à rester près de toi !<br />

Choral<br />

Quelle est la cause de toutes ces souffrances ?<br />

Hélas ! Mes péchés ont causé ta perte ;<br />

C’est moi, Seigneur Jésus, qui porte le poids<br />

De ce que tu endures.<br />

N° 20 Aria (ténor) avec chœur<br />

Soliste<br />

Je veux veiller auprès de mon Jésus.<br />

Chœur<br />

Ainsi nos péchés s’assoupissent-ils.<br />

Soliste<br />

Ma mort est rachetée par sa détresse ;<br />

Son deuil fait ma joie.<br />

Chœur<br />

C’est pourquoi sa souffrance porteuse de salut<br />

Doit nous être amère et douce à la fois.<br />

N° 21 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

S’étant un peu éloigné, il tomba, le visage contre<br />

terre, priant et disant :<br />

Jésus<br />

Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe<br />

loin de moi ! Cependant non pas comme je le veux,<br />

mais comme tu le veux.<br />

N° 22 Récitatif (basse)<br />

Le Sauveur tombe aux pieds de son Père :<br />

Ainsi il nous délivre tous<br />

De notre chute<br />

Et nous élève vers la grâce divine.<br />

Il est prêt à boire<br />

La coupe amère de la mort<br />

Dans laquelle ont été versés<br />

Les péchés du monde<br />

Dans leur horrible puanteur,<br />

Parce que cela plaît à Dieu.<br />

N° 23 Aria (basse)<br />

C’est avec joie que j’accepte,<br />

La croix et la coupe,<br />

Dans laquelle je bois après le Sauveur.<br />

Car sa bouche,<br />

D’où coulent le lait et le miel,<br />

En a adouci le fond<br />

Et l’âpre outrage de la souffrance<br />

En y buvant d’abord.<br />

N° 24 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Il revint vers les disciples et, les trouvant endormis,<br />

il dit à Pierre :<br />

Jésus<br />

Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec<br />

moi ? Veillez et priez afin de ne pas entrer en tentation<br />

; l’esprit est ardent mais la chair est faible.<br />

Evangéliste<br />

Il s’en alla encore une seconde fois et pria :<br />

Jésus<br />

Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe<br />

passe loin de moi, que ta volonté soit faite.<br />

N° 25 Choral<br />

Que la volonté de mon Dieu soit faite en tout<br />

temps,<br />

Sa volonté est la meilleure ;<br />

Il est prêt à secourir,<br />

Ceux qui croient fermement en lui.<br />

Il nous sauve de la détresse, ce Dieu pieux,<br />

Et punit avec mesure.<br />

Celui qui se fie à Dieu et s’appuie sur sa force<br />

Ne sera pas abandonné.<br />

N° 26 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Puis il revint vers les disciples et les trouva encore<br />

endormis car leurs yeux étaient emplis de sommeil.<br />

Il les laissa et s’en alla de nouveau prier pour la<br />

troisième fois, répétant les mêmes paroles. Alors, il<br />

revint vers ses disciples et leur dit :<br />

Jésus<br />

Dormez maintenant et reposez-vous ! Vo<strong>ici</strong> que


Die Stunde ist hier, daß des Menschen Sohn in<br />

Der Sünder Hände überantwortet wird. Steht auf,<br />

Lasset uns gehen; siehe, er ist da, der mich verrät.<br />

Evangelist<br />

Und als er noch redete, siehe, da kam Judas, der<br />

Zwölfen einer, und mit ihm eine große Schar mit<br />

Schwertern und mit Stangen, von den Hohenpriestern<br />

und Ältesten des Volks. Und der Verräter<br />

hatte ihnen ein Zeichen gegeben und gesagt<br />

“Welchen ich küssen werde, der ist’s den greifet ! ”<br />

Und alsbald trat er zu Jesu und sprach:<br />

Judas<br />

Gegrüßet seist du, Rabbi !<br />

Evangelist<br />

Und küssete ihn. Jesus aber sprach zu ihm :<br />

Jesus<br />

Mein Freund, warum bist du kommen ?<br />

Evangelist<br />

Da traten sie hinzu und legten die Hände an Jesum<br />

und griffen ihn.<br />

27a. Arie (Sopran und Alt) mit Chor<br />

Soli<br />

So ist mein Jesus nun gefangen.<br />

Mond und Licht<br />

Ist vor Schmerzen untergangen,<br />

Weil mein Jesus ist gefangen.<br />

Sie führen ihn, er ist gebunden.<br />

Chor<br />

Laßt ihn, haltet, bindet nicht !<br />

27b. Chor<br />

Sind Blitze, sind Donner in Wolken verschwunden?<br />

Eröffne den feurigen Abgrund, o Hölle,<br />

Zertrümmre, verderbe, verschlinge, zerschelle<br />

Mit plötzlicher Wut<br />

Den falschen Verräter, das mördrische Blut !<br />

28. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und siehe, einer aus denen, die mit Jesu waren,<br />

reckete die Hand aus und schlug des Hohenpriesters<br />

Knecht und hieb ihm ein Ohr ab. Da sprach<br />

Jesus zu ihm:<br />

Jesus<br />

Stecke dein Schwert an seinen Ort ; denn wer<br />

das Schwert nimmt, der soll durchs Schwert umkommen.<br />

Oder meinest du, daß ich nicht könnte<br />

meinen Vater bitten, daß er mir zuschickte mehr<br />

denn zwölf Legion Engel ? Wie würde aber die<br />

Schrift erfüllet ? Es muss also gehen.<br />

Evangelist<br />

Zu der Stund sprach Jesus zu den Scharen :<br />

Jesus<br />

Ihr seid ausgegangen als zu einem Mörder, mit<br />

Schwertern und mit Stangen, mich zu fahen, bin<br />

ich doch täglich bei euch gesessen und habe gelehret<br />

im Tempel, und ihr habt mich nicht gegriffen.<br />

Aber das ist alles geschehen, daß erfüllet würden<br />

die Schriften der Propheten.<br />

Evangelist<br />

Da verließen ihn alle Jünger und flohen.<br />

29. Choral<br />

O Mensch, bewein dein Sünde groß,<br />

Darum Christus seins Vaters Schoß<br />

Äußert und kam auf Erden ;<br />

Von einer Jungfrau rein und zart<br />

Für uns er hie geboren ward,<br />

Er wollt der Mittler werden.<br />

Den Toten er das Leben gab<br />

Und legt darbei all Krankheit ab,<br />

Bis sich die Zeit herdrange,<br />

Daß er für uns geopfert würd,<br />

Trüg unsrer Sünden schwere Bürd<br />

Wohl an dem Kreuze lange.<br />

Zweiter Teil<br />

30. Arie (Alt) mit Chor<br />

Solo<br />

Ach ! nun is mein Jesus hin !<br />

Ist es möglich, kann ich schauen ?<br />

Ach ! mein Lamm in Tigerklauen,<br />

Ach ! wo ist mein Jesus hin ?<br />

Ach ! was soll ich der Seele sagen,<br />

Wenn sie mich wird ängstlich fragen ?<br />

Ach ! wo ist mein Jesus hin ?<br />

Chor<br />

Wo ist denn dein Freund hingegangen,<br />

O du Schönste unter den Weibern ?<br />

Wo hat sich dein Freund hingewandt ?<br />

So wollen wir mit dir ihn suchen.<br />

31. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Die aber Jesum gegriffen hatten, führeten ihn zu<br />

dem Hohenpriester Kaiphas, dahin die Schriftgelehrten<br />

und Ältesten sich versammlet hatten. Petrus<br />

aber folgete ihm nach von ferne bis in den Palast<br />

des Hohenpriesters und ging hinein und satzte<br />

sich bei die Knechte, auf daß er sähe, wo es hinaus<br />

wollte. Die Hohenpriester aber und Ältesten und<br />

der ganze Rat suchten falsche Zeugnis wider<br />

Jesum, auf daß sie ihn töteten, und funden keines.<br />

l’heure est venue où le Fils de l’homme va être livré<br />

aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons, il est<br />

là, celui qui me trahit.<br />

Evangéliste<br />

Il parlait encore quand Judas, l’un des Douze,<br />

arriva, et avec lui une grande troupe armée d’épées<br />

et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les<br />

anciens du peuple. Or le traître leur avait donné ce<br />

signe : “ Celui que j’embrasserai, c’est lui ; arrêtezle.<br />

“ Aussitôt donc, il s’approcha de Jésus et lui dit :<br />

Judas<br />

Salut, Maître !<br />

Evangéliste<br />

Et il l’embrassa. Jésus lui dit :<br />

Jésus<br />

Mon ami, pourquoi viens-tu <strong>ici</strong> ?<br />

Evangéliste<br />

Alors ils s’avancèrent, mirent la main sur Jésus et<br />

l’arrêtèrent.<br />

N° 27a Aria (duo soprano et alto) avec chœur<br />

Soli<br />

Ainsi mon Jésus est désormais prisonnier.<br />

Lune et soleil<br />

Se sont cachés de douleur,<br />

Parce que mon Jésus est lié.<br />

Ils l’emmènent, il est ligoté.<br />

Chœur<br />

Laissez-le, arrêtez, ne le ligotez pas !<br />

N° 27b Chœur<br />

Eclairs et tonnerres ont-ils disparu dans les<br />

nuages ?<br />

Ouvre ton gouffre incandescent, ô enfer,<br />

Détruit, anéantis, dévore, écrase<br />

De ta fureur soudaine<br />

Le traître retors, le sang meurtrier !<br />

N° 28 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et vo<strong>ici</strong> que l’un des compagnons de Jésus porta<br />

la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du<br />

grand prêtre et lui trancha l’oreille. Alors Jésus<br />

lui dit :<br />

Jésus<br />

Rangaine ton épée, car tous ceux qui useront<br />

de l’épée périront par l’épée. Crois-tu que je ne<br />

puisse prier mon Père qui m’enverrait aussitôt<br />

plus de douze légions d’anges ? Comment donc<br />

s’accompliraient les Écritures selon lesquelles il<br />

doit en être ainsi ?<br />

Evangéliste<br />

Au même moment, Jésus dit aux foules :<br />

Jésus<br />

Vous êtes venus avec des épées et des bâtons pour<br />

m’arrêter, comme on ferait pour un brigand ; j’étais<br />

tous les jours assis parmi vous à enseigner dans le<br />

Temple, et vous ne m’avez pas arrêté. Mais tout cela<br />

est arrivé parce qu’il fallait que s’accomplissent les<br />

écrits des prophètes.<br />

Evangéliste<br />

Alors les disciples l’abandonnèrent tous et<br />

s’enfuirent.<br />

N° 29 Choral<br />

Homme, déplore abondamment tes péchés,<br />

Pour lesquels le Christ a quitté le sein<br />

De son Père et est venu sur terre ;<br />

D’une vierge pure et tendre<br />

Il est né <strong>ici</strong>-bas pour nous,<br />

Afin d’être le Rédempteur.<br />

Il a rendu la vie aux morts<br />

Et il a guéri les malades,<br />

Jusqu’à ce que vienne le temps,<br />

Où il dût se sacrifier pour nous,<br />

Chargé du lourd fardeau de nos péchés,<br />

Il a porté sa croix.<br />

Deuxième Partie<br />

N° 30 Aria (alto) avec chœur<br />

Solo<br />

Ah ! Maintenant mon Jésus est <strong>ici</strong> !<br />

Est-ce possible, puis-je le voir ?<br />

Ah ! Mon agneau dans les griffes du tigre,<br />

Ah ! Où mon Jésus s’en est-il allé?<br />

Ah ! Que devrais-je répondre à mon âme?<br />

Lorsqu’elle m’interrogera dans l’angoisse?<br />

Ah! Où mon Jésus s’en est-il allé ?<br />

Chœur<br />

Où donc ton ami s’en est-il allé,<br />

O toi la plus belle parmi toutes les femmes?<br />

Vers où ton ami a-t-il dirigé ses pas ?<br />

Allons le chercher avec toi.<br />

N° 31 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Ceux qui avaient arrêté Jésus l’emmenèrent chez le<br />

grand prêtre Caïphe, où les scribes et les anciens<br />

s’étaient assemblés. Or, Pierre le suivit de loin jusqu’au<br />

palais du grand prêtre ; étant entré, il s’assit<br />

avec les valets pour voir comment cela finirait. Cependant<br />

les grands prêtres, les anciens et le grand<br />

Conseil cherchaient un faux témoignage contre<br />

Jésus pour le faire mourir; ils n’en trouvèrent point.<br />

85


86<br />

32. Choral<br />

Mir hat die Welt trüglich gericht’<br />

Mit Lügen und mit falschem G’dicht,<br />

Viel Netz und heimlich Stricke.<br />

Herr, nimm mein wahr in dieser G’fahr,<br />

B’hüt mich für falschen Tücken !<br />

33. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und wiewohl viel falsche Zeugen herzutraten,<br />

fanden sie doch keins. Zuletzt traten herzuzween<br />

falsche Zeugen und sprachen :<br />

Erster und zweiter Zeuge<br />

Er hat gesagt: “Ich kann den Tempel Gottes abbrechen<br />

und in dreien Tagen denselbenbauen.”<br />

Evangelist<br />

Und der Hohepriester stund auf und sprach zu<br />

ihm :<br />

Pontifex<br />

Antwortest du nichts zu dem, was diese widerdich<br />

zeugen ?<br />

Evangelist<br />

Aber Jesus schwieg stille.<br />

34. Rezitativ (Tenor)<br />

Mein Jesus schweigt<br />

Zu falschen Lügen stille,<br />

Um uns damit zu zeigen,<br />

Daß sein Erbarmens voller Wille<br />

Vor uns zum Leiden sei geneigt,<br />

Und daß wir in dergleichen Pein<br />

Ihm sollen ähnlich sein<br />

Und in Verfolgung stille schweigen.<br />

35. Arie (Tenor)<br />

Geduld !<br />

Wenn mich falsche Zungen stechen.<br />

Leid ich wider meine Schuld<br />

Schimpf und Spott,<br />

Ei, so mag der liebe Gott<br />

Meines Herzens Unschuld rächen.<br />

36a. Rezizativ<br />

Evangelist<br />

Und der Hohepriester antwortete und sprach zu<br />

ihm :<br />

Pontifex<br />

Ich beschwöre dich bei dem lebendigen Gott,daß<br />

du uns sagest, ob du seiest Christus, der Sohn<br />

Gottes ?<br />

Evangelist<br />

Jesus sprach zu ihm :<br />

Jesus<br />

Du sagest’s. Doch sage ich euch: Von nun an wird’s<br />

geschehen, daß ihr sehen werdet des Menschen<br />

Sohn sitzen zur Rechten der Kraft und kommen in<br />

den Wolken des Himmels.<br />

Evangelist<br />

Da zerriß der Hohepriester seine Kleider und<br />

sprach :<br />

Pontifex<br />

Er hat Gott gelästert ; was dürfen wir weiter<br />

Zeugnis ? Siehe, itzt habt ihr seine Gotteslästerung<br />

gehöret. Was dünket euch ?<br />

Evangelist<br />

Sie antworteten und sprachen :<br />

36b. Chor<br />

Er ist des Todes schuldig !<br />

36c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da speieten sie aus in sein Angesicht und schlugen<br />

ihn mit Fäusten. Etliche aber schlugen ihn ins<br />

Angesicht und sprachen :<br />

36d. Chor<br />

Weissage uns, Christe, wer ist’s, der dich schlug ?<br />

37. Choral<br />

Wer hat dich so geschlagen,<br />

Mein Heil, und dich mit Plagen<br />

So übel zugericht’ ?<br />

Du bist ja nicht ein Sünder<br />

Wie wir und unsre Kinder ;<br />

Von Missetaten weißt du nicht.<br />

38a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Petrus aber saß draußen im Palast ; und es trat zu<br />

ihm eine Magd und sprach :<br />

Erste Magd<br />

Und du warest auch mit dem Jesu aus Galiäa.<br />

Evangelist<br />

Er leugnete aber vor inhen allen und sprach :<br />

Petrus<br />

Ich weiß nicht, was du sagest.<br />

Evangelist<br />

Als er aber zur Tür hinausging, sahe ihn eine<br />

andere und sprach zu denen, die da waren :<br />

Zweite Magd<br />

Dieser war auch mit dem Jesu von Nazareth !<br />

Evangelist<br />

Und er leugnete abermal und schwur dazu :<br />

Petrus<br />

Ich kenne des Menschen nicht.<br />

Evangelist<br />

Und über eine kleine Weile traten hinzu, die da<br />

stunden, und sprachen zu Petro :<br />

N° 32 Choral<br />

Le Monde m’a condamné par ruse<br />

Avec des mensonges et des faux témoignagnes,<br />

Tendant une toile de pièges fourbes.<br />

Seigneur, prends soin de moi dans ce péril,<br />

Préserve-moi de cette perfidie !<br />

N° 33 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Bien que beaucoup de faux témoins se fussent<br />

présentés, Ils n’en trouvèrent point. Enfin, il en vint<br />

deux qui déclarèrent :<br />

Premier et deuxième témoins<br />

Cet homme a dit : « Je puis détruire le temple de<br />

Dieu et le rebâtir en trois jours. «<br />

Evangéliste<br />

Alors le grand prêtre se leva et lui dit :<br />

Grand prêtre<br />

N’as-tu rien à répondre à ce que ceux-ci déposent<br />

contre toi ?<br />

Evangéliste<br />

Mais Jésus restait silencieux.<br />

N° 34 Récitatif (ténor)<br />

Mon Jésus garde le silence<br />

Face au mensonge,<br />

Afin de nous montrer<br />

Que sa volonté miséricordieuse<br />

S’incline devant nous pour souffrir,<br />

Et que dans une souffrance semblable<br />

Nous devons l’imiter<br />

Et nous taire face à la persécution.<br />

N° 35 Aria (ténor)<br />

Patience !<br />

Lorsque des langues fourbes m’attaquent.<br />

Innocent, j’endure<br />

L’outrage et la honte,<br />

Ah, puisse Dieu venger<br />

L’innocence de mon cœur.<br />

N° 36a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Le grand prêtre lui répondit :<br />

Grand prêtre<br />

Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le<br />

Christ, le Fils de Dieu.<br />

Evangéliste<br />

Jésus lui répondit :<br />

Jésus<br />

Tu l’as dit ; de plus, je vous le déclare, vous verrez<br />

désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la<br />

Puissance et venant sur les nuées du ciel.<br />

Evangéliste<br />

Alors le grand prêtre déchira ses vêtements en<br />

disant :<br />

Grand prêtre<br />

Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de<br />

témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème ;<br />

qu’en pensez-vous ?<br />

Evangéliste<br />

Ils répondirent :<br />

N° 36b Chœur<br />

Il mérite la mort !<br />

N° 36c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors ils lui crachèrent au visage et le souffletèrent ;<br />

d’autres le frappèrent du poing au visage en disant :<br />

N° 36d Chœur<br />

Prophétise-nous, Christ, et dis qui t’as frappé !<br />

N° 37 Choral<br />

Qui t’a ainsi frappé,<br />

Mon Sauveur, et porté<br />

Ces affreuses blessures ?<br />

Tu n’es pas un pécheur<br />

Comme nous et nos enfants ;<br />

Le mal t’est inconnu.<br />

N° 38a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Pierre cependant était assis dehors dans la cour.<br />

Une servante, s’approchant, lui dit :<br />

Première servante<br />

Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen !<br />

Evangéliste<br />

Mais il le nia devant tout le monde en disant :<br />

Pierre<br />

Je ne sais ce que tu dis.<br />

Evangéliste<br />

Or, comme il sortait vers le porche, une autre<br />

servante le vit et dit à ceux qui étaient là :<br />

Deuxième servante<br />

Celui-ci était avec Jésus de Nazareth !<br />

Evangéliste<br />

Pierre nia une seconde fois, disant avec serment :<br />

Pierre<br />

Je ne connais pas cet homme.<br />

Evangéliste<br />

Peu après, ceux qui étaient là s’approchèrent et<br />

dirent à Pierre :


38b. Chor<br />

Wahrlich, du bist auch einer von denen ; denn<br />

deine Sprache verrät dich.<br />

38c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da hub er an, sich zu verfluchen und zu schwören :<br />

Petrus<br />

Ich kenne des Menschen nicht.<br />

Evangelist<br />

Und alsbald krähete der Hahn. Da dachte Petrus<br />

an die Worte Jesu, da er zu ihm sagte: “ Ehe der<br />

Hahn krähen wird, wirst du mich dreimal verleugnen”.<br />

Und ging heraus und weinete bitterlich.<br />

39. Arie (Alt)<br />

Erbarme dich,<br />

Mein Gott, um meiner Zähren willen!<br />

Schaue hier,<br />

Herz und Auge weint von dir<br />

Bitterlich.<br />

40. Choral<br />

Bin ich gleich von dir gewichen,<br />

Stell ich mir doch wieder ein;<br />

Hat uns doch dein Sohn verglichen<br />

Durch sein Angst und Todespein.<br />

Ich verleugne nicht die Schuld;<br />

Aber deine Gnade und Huld<br />

Ist viel größer als die Sünde,<br />

Die ich stets in mir befinde.<br />

41a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Des Morgens aber hielten alle Hohepriester und<br />

die Ältesten des Volks einen Rat über Jesum, daß<br />

sie ihn töteten. Und bunden ihn, führeten ihn hin<br />

und überantworteten ihn dem Landpfleger Pontio<br />

Pilato. Da das sahe Judas, der ihn verraten hatte,<br />

daß er verdammt war zum Tode, gereuete es ihn<br />

und brachte herwieder die dreißig Silberlinge den<br />

Hohepriestern und Ältesten und sprach :<br />

Judas<br />

Ich habe übel getan, daß ich unschuldig Blut<br />

verraten habe.<br />

Evangelist<br />

Sie sprachen :<br />

41b. Chor<br />

Was gehet uns das an ? Da siehe du zu !<br />

4 c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und er warf die Silberlinge in den Tempel, hub<br />

sich davon, ging hin und erhängete sich selbst.<br />

Aber die Hohenpriester nahmen die Silberlinge<br />

und sprachen :<br />

Pontifices<br />

Es taugt nicht, daß wir sie in den Gotteskasten<br />

legen, denn es ist Blutgeld.<br />

42. Arie (Baß)<br />

Gebt mir meinen Jesum wieder !<br />

Seht, das Geld, den Mörderlohn,<br />

Wirft euch der verlorne Sohn<br />

Zu den Füßen nieder !<br />

43. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Sie hielten aber einen Rat und kauften einenTöpfersacker<br />

darum zum Begräbnis der Pilger.Daher<br />

ist derselbige Acker genennet der Blutacker bis<br />

auf den heutigen Tag. Da ist erfüllet,das gesagt ist<br />

durch den Propheten Jeremias,da er spricht: “Sie<br />

haben genommen dreißig Silberlinge, damit bezahlet<br />

ward der Verkaufte, welchen sie kauftenvon<br />

den Kindern Israel, und haben sie gegeben um<br />

einen Töpfersacker, als mir der Herr befohlen hat.<br />

“Jesus aber stund vor dem Landpfleger; und der<br />

Landpfleger fragte ihn und sprach :<br />

Pilatus<br />

Bist du der Jüden König ?<br />

Evangelist<br />

Jesus aber sprach zu ihm :<br />

Jesus<br />

Du sagest’s.<br />

Evangelist<br />

Und da er verklagt ward von den Hohenpriestern<br />

und Ältesten, antwortete er nichts. Da sprach<br />

Pilatus zu ihm :<br />

Pilatus<br />

Hörest du nicht, wie hart sie dich verklagen ?<br />

Evangelist<br />

Und er antwortete ihm nicht auf ein Wort, also,<br />

daß sich auch der Landpfleger sehr verwunderte.<br />

44. Choral<br />

Befiehl du deine Wege<br />

Und was dein Herze kränkt<br />

Der allertreusten Pflege<br />

Des, der den Himmel lenkt.<br />

Der Wolken, Luft und Winden.<br />

Gibt Wege, Lauf und Bahn,<br />

Der wird auch Wege finden,<br />

Da dein Fuß gehen kann.<br />

45a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Auf das Fest aber hatte der Landpfleger Gewoh-<br />

N° 38b Chœur<br />

Certainement tu en es aussi ; car ta façon de parler<br />

te trahit !<br />

N° 38c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Il se mit alors à faire des imprécations et à jurer :<br />

Pierre<br />

Je ne connais pas cet homme.<br />

Evangéliste<br />

Aussitôt un coq chanta. Pierre se souvint de la<br />

parole que Jésus avait dite : « Avant que le coq ne<br />

chante, tu me renieras trois fois «. Et il sortit et<br />

pleura amèrement.<br />

N° 39 Aria (alto)<br />

Prends pitié,<br />

Mon Dieu, prends pitié de mes larmes !<br />

Vois,<br />

Le cœur et les yeux pleurent devant ta face<br />

Amèrement.<br />

N° 40 Choral<br />

À peine t’ai-je abandonné<br />

Que je reviens déjà vers toi.<br />

Ton Fils nous a rachetés<br />

Par son angoisse et ses peines mortelles.<br />

Je ne nierai point ma faute :<br />

Mais ta miséricorde et ta grâce<br />

Sont plus grandes que le péché<br />

Que je trouve en moi sans cesse.<br />

N° 41a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Le matin venu, tous les grands prêtres et les<br />

anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour<br />

le faire mourir. L’ayant ligoté, ils l’emmenèrent et le<br />

remirent à Pilate, le gouverneur. Cependant Judas,<br />

qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, fut<br />

pris de remords ; il rapporta les trente pièces d’argent<br />

aux grands prêtres et aux anciens en disant :<br />

Judas<br />

J’ai péché en livrant le sang innocent.<br />

Evangéliste<br />

Ils lui répondirent :<br />

N° 41b Chœur<br />

Que nous importe ? C’est ton affaire !<br />

N° 41 c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors, jetant les pièces d’argent dans le sanctuaire,<br />

il s’éloigna et alla se pendre. Mais les grands<br />

prêtres, ramassant l’argent, se dirent :<br />

Grands prêtres<br />

Il n’est pas permis de le mettre dans le trésor, parce<br />

que c’est le prix du sang.<br />

N° 42 Aria (basse)<br />

Qu’on me rende mon Jésus !<br />

Voyez, l’argent, le prix du sang,<br />

Le fils prodigue le jette<br />

A vos pieds !<br />

N° 43 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Ayant délibéré, ils achetèrent avec cet argent le<br />

Champ du Potier pour y faire un cimetière d’étrangers.<br />

C’est pourquoi ce champ est appelé encore<br />

aujourd’hui le Champ du Sang. Ainsi fut accomplie<br />

la parole du prophète Jérémie : “ Ils ont reçu les<br />

trente pièces d’argent, prix de celui qui avait été<br />

mis à prix, mis à prix par les enfants d’Israël. Ils<br />

les ont données pour en acheter le Champ du<br />

Potier comme le Seigneur me l’avait ordonné. Jésus<br />

comparut devant le gouverneur. Le gouverneur<br />

l’interrogea en ces termes :<br />

Pilate<br />

Tu es le roi des Juifs ?<br />

Evangéliste<br />

Jésus lui répondit :<br />

Jésus<br />

Tu le dis.<br />

Evangéliste<br />

Aux accusations portées par les grands prêtres et<br />

les anciens, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit :<br />

Pilate<br />

N’entends-tu pas tout ce qu’ils témoignent contre<br />

toi ?<br />

Evangéliste<br />

Mais il ne lui répondit sur aucun point, de sorte<br />

que le gouverneur était fort étonné.<br />

N° 44 Choral<br />

Confie ta route<br />

Et ce qui blesse ton cœur<br />

Aux soins toujours attentifs<br />

De celui qui gouverne les cieux.<br />

Celui qui aux vents, à l’air et aux nuées<br />

Assigne leur route, leur cours et leur chemin,<br />

Celui-là trouvera pour toi<br />

Des sentiers qui guideront tes pas.<br />

N° 45a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Or le gouverneur avait coutume à chaque Fête,<br />

87


88<br />

nheit, dem Volk einen Gefangenen loszugeben,<br />

welchen sie wollten. Er hatte aber zu der Zeit einen<br />

Gefangenen, einen sonderlichen vor andern, der<br />

hieß Barrabas. Und da sie versammlet Waren,<br />

sprach Pilatus zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Welchen wollet ihr, daß ich euch losgebe ?<br />

Barrabam oder Jesum, von dem gesaget wird, er<br />

sei Christus ?<br />

Evangelist<br />

Denn er wußte wohl, daß sie ihn aus Neid überantwortet<br />

hatten. Und da er auf dem Richtstuhl saß,<br />

schickete sein Weib zu ihm und ließ ihm sagen :<br />

Pilati Weib<br />

Habe du nichts zu schaffen mit diesem Gerechten;<br />

ich habe heute viel erlitten im Traum von<br />

seinetwegen !<br />

Evangelist<br />

Aber die Hohenpriester und die Ältesten überredeten<br />

das Volk, daß sie um Barrabas bitten sollten<br />

und Jesum umbrächten. Da antwortete nun der<br />

Landpfleger und sprach zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Welchen wollt ihr unter diesen zweien, den ich<br />

euch soll losgeben ?<br />

Evangelist<br />

Sie sprachen :<br />

Chor<br />

Barrabam !<br />

Evangelist<br />

Pilatus sprach zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Was soll ich denn machen mit Jesu, von dem<br />

gesagt wird, er sei Christus ?<br />

Evangelist<br />

Sie sprachen alle :<br />

45b. Chor<br />

Laß ihn kreuzigen !<br />

46. Choral<br />

Wie wunderbarlich is doch diese Strafe !<br />

Der gute Hirte leidet für die Schafe,<br />

Die Schuld bezahlt der Herre, der Gerechte,<br />

Für seine Knechte.<br />

47. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Der Landpfleger sagte :<br />

Pilatus<br />

Was hat er denn Übels getan ?<br />

48. Rezitativ (Sopran)<br />

Er hat uns allen wohlgetan,<br />

Den Blinden gab er das Gesicht,<br />

Die Lahmen macht er gehend,<br />

Er sagt uns seines Vaters Wort,<br />

Er trieb die Teufel fort,<br />

Betrübte hat er aufgericht’,<br />

Er nahm die Sünder auf und an.<br />

Sonst hat mein Jesus nichts getan.<br />

49. Arie (Sopran)<br />

Aus Liebe, Aus Liebe will mein Heiland sterben,<br />

Von einer Sünde weiß er nichts.<br />

Daß das ewige Verderben<br />

Und die Strafe des Gerichts<br />

Nicht auf meiner Seele bliebe.<br />

50a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Sie schrieen aber noch mehr und sprachen :<br />

50b. Chor<br />

Laß ihn kreuzigen !<br />

50c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da aber Pilatus sahe, daß er nichts schaffete,<br />

sondern daß ein viel größer Getümmel ward,<br />

nahm er Wasser und wusch die Hände vor dem<br />

Volk und sprach :<br />

Pilatus<br />

Ich bin unschuldig an dem Blut dieses Gerechten,<br />

sehet ihr zu.<br />

Evangelist<br />

Da antwortete das ganze Volk und sprach :<br />

50d. Chor<br />

Sein Blut komme über uns und unsre Kinder.<br />

50e. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da gab er ihnen Barrabam los ; aber Jesum ließ er<br />

geißeln und überantwortete ihn, daß er gekreuziget<br />

würde.<br />

51. Rezitativ (Alt)<br />

Erbarm es Gott!<br />

Hier steht der Heiland angebunden.<br />

O Geißelung, o Schläg, o Wunden !<br />

Ihr Henker, haltet ein !<br />

Erweichet euch<br />

Der Seelen Schmerz,<br />

Der Anblick solchen Jammers nicht ?<br />

Ach ja ! ihr habt ein Herz,<br />

Das muß der Martersäule gleich<br />

Und noch viel härter sein.<br />

Erbarmt euch, haltet ein !<br />

de relâcher à la foule un prisonnier, celui qu’elle<br />

voulait ; on détenait alors un prisonnier fameux,<br />

nommé Barabbas. Comme ils étaient rassemblés,<br />

Pilate leur dit :<br />

Pilate<br />

Lequel voulez-vous que je vous délivre ? Barrabas<br />

ou Jésus qu’on appelle le Christ ?<br />

Evangéliste<br />

Car il savait bien que c’était par jalousie qu’ils<br />

l’avaient livré. Pendant qu’il siégeait au tribunal, sa<br />

femme lui envoya dire :<br />

Femme de Pilate<br />

Ne fais rien à ce juste ; car j’ai été aujourd’hui très<br />

tourmentée par un songe qui le concerne.<br />

Evangéliste<br />

Mais les grands prêtres et les anciens persuadèrent<br />

le peuple de demander Barabbas et de réclamer<br />

la mort de Jésus. Le gouverneur prenant la parole<br />

leur dit :<br />

Pilate<br />

Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ?<br />

Evangéliste<br />

Ils répondirent :<br />

Chœur<br />

Barrabas !<br />

Evangéliste<br />

Pilate leur dit :<br />

Pilate<br />

Que ferai-je alors de Jésus dit le Christ ?<br />

Evangéliste<br />

Tous répondirent :<br />

N° 45b Chœur<br />

Qu’il soit crucifié !<br />

N° 46 Choral<br />

Quelle étrange punition !<br />

Le bon berger souffre pour ses brebis,<br />

Le Seigneur, le Juste, expie la faute<br />

De ses serviteurs.<br />

N° 47 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Le gouverneur leur dit :<br />

Pilate<br />

Quel mal a-t-il donc fait ?<br />

N° 48 Récitatif (soprano)<br />

Il a répandu sur nous ses bienfaits,<br />

Il a redonné la vue aux aveugles,<br />

Il a fait marcher les paralysés,<br />

Il nous a enseignés la Parole de son Père,<br />

Il a chassé les démons,<br />

Il a consolé les affligés,<br />

Il a pardonné aux pécheurs.<br />

Autrement, mon Jésus n’a rien fait.<br />

N° 49 Aria (soprano)<br />

Mon Sauveur se sacrifie par amour,<br />

Il est innocent de tout péché.<br />

Que la perte éternelle<br />

Et le châtiment du tribunal<br />

Ne pèsent pas sur mon âme.<br />

N° 50a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Mais eux criaient encore plus fort :<br />

N° 50b Chœur<br />

Qu’il soit crucifié !<br />

N° 50c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Pilate, voyant que cela n’aboutissait à rien, mais<br />

qu’il en résultait plutôt du tumulte, prit de l’eau et<br />

se lava les mains devant la foule en disant :<br />

Pilate<br />

Je suis innocent du sang de ce juste : c’est votre<br />

affaire !<br />

Evangéliste<br />

Tout le peuple répondit :<br />

N° 50d Chœur<br />

Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants !<br />

N° 50e Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors il leur relâcha Barabbas ; et, ayant fait flageller<br />

Jésus, il le livra pour être crucifié.<br />

N° 51 Récitatif (alto)<br />

Seigneur, prends pitié !<br />

Vo<strong>ici</strong> le Sauveur ligoté.<br />

O flagellation, coups, blessures !<br />

Bourreaux, arrêtez !<br />

La douleur de l’âme,<br />

Le spectacle d’une telle détresse<br />

N’éveillent-ils pas votre pitié ?<br />

Hélas ! Votre cœur doit être,<br />

Semblable au pilori,<br />

Et plus dur encore.<br />

Pitié, arrêtez-vous !


52. Arie (Alt)<br />

Können Tränen meiner Wangen<br />

Nichts erlangen,<br />

Oh, so nehmt mein Herz hinein !<br />

Aber laßt es bei den Fluten,<br />

Wenn die Wunden milde bluten,<br />

Auch die Opferschale sein !<br />

53a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da nahmen die Kriegsknechte des Landpflegers Jesum<br />

zu sich in das Richthaus und sammleten über<br />

ihn die ganze Schar und zogen ihn aus und legeten<br />

ihm einen Purpurmantel an und flochten einen<br />

dornene Krone und satzten sie auf sein Haupt und<br />

ein Rohr in seine rechte Hand und beugeten die<br />

Knie vor ihm und spotteten ihn und sprachen :<br />

53b. Chor<br />

Gegrüßet seist du, Jüdenkönig !<br />

53c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und speieten ihn an und nahmen das Rohr und<br />

schlugen damit sein Haupt.<br />

54. Choral<br />

O Haupt voll Blut und Wunden,<br />

Voll Schmerz und voller Hohn,<br />

O Haupt, zu Spott gebunden<br />

Mit einer Dornenkron,<br />

O Haupt, sonst schön gezieret<br />

Mit höchster Ehr und Zier,<br />

Jetzt aber hoch schimpfieret,<br />

Gegrüßet seist du mir !<br />

Du edles Angesichte,<br />

Dafür sonst schrickt und scheut<br />

Das große Weltgewichte,<br />

Wie bist du so bespeit;<br />

Wie bist du so erbleichet !<br />

Wer hat dein Augenlicht,<br />

Dem sonst kein Licht nicht gleichet,<br />

So schändlich zugericht’ ?<br />

55. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und da sie ihn verspottet hatten, zogen sie ihmden<br />

Mantel aus und zogen ihm seine Kleider anund<br />

führeten ihn hin, daß sie ihn kreuzigten. Undindem<br />

sie hinausgingen, funden sie einenMenschen<br />

von Kyrene mit Namen Simon ; denzwungen sie,<br />

daß er ihm sein Kreuz trug.<br />

56. Rezitativ (Bass)<br />

Ja freilich will in uns das Fleisch und Blut<br />

Zum Kreuz gezwungen sein ;<br />

Je mehr es unsrer Seele gut,<br />

Je herber geht er ein.<br />

57. Arie (Bass)<br />

Komm, süßes Kreuz, so will ich sagen,<br />

Mein Jesu, gib es immer her !<br />

Wird mir mein Leiden einst zu schwer,<br />

So hilfst du mir es selber tragen.<br />

58a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und da sie an die Stätte kamen mit Namen<br />

Golgatha, das ist verdeutschet Schädelstätt, gaben<br />

sie ihm Essig zu trinken mit Gallen vermischet ;<br />

und da er’s schmeckete, wollte er’s nicht trinken.<br />

Da sie ihn aber gekreuziget hatten, teilten sie<br />

seine Kleider und wurfen das Los darum, auf daß<br />

erfüllet würde, das gesagt ist durch den Propheten<br />

: “Sie haben meine Kleider unter sich geteilet, und<br />

über mein Gewand haben sie das Los geworfen.<br />

“Und sie saßen allda und hüteten sein. Und oben<br />

zu seinen Häupten hefteten sie die Ursach seines<br />

Todes beschrieben, nämlich : “Dies ist Jesus, der<br />

Juden König.” Und da wurden zween Mörder mit<br />

ihm gekreuziget, einer zur Rechten und einer zur<br />

Linken. Die aber vorübergingen, lästerten ihn und<br />

schüttelten ihre Köpfe und sprachen :<br />

58b. Chor<br />

Der du den Tempel Gottes zerbrichst und bauest<br />

ihn in dreien Tagen, hilf dir selber ! Bist du Gottes<br />

Sohn, so steig herab vom Kreuz !<br />

58c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Desgleichen auch die Hohenpriester spotteten<br />

sein samt den Schriftgelehrten und Ältesten und<br />

sprachen :<br />

58d. Chor<br />

Andern hat er geholfen und kann ihm selber nicht<br />

helfen. Ist er der König Israel, so steige er nun vom<br />

Kreuz, so wollen wir ihm glauben. Er hat Gott<br />

vertrauet ; der erlöse ihn nun, lüstet’s ihn ; denn er<br />

hat gesagt : Ich bin Gottes Sohn.<br />

58e. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Desgleichen schmäheten ihn auch die Mörder, die<br />

mit ihm gekreuziget waren.<br />

59. Rezitativ (Alt)<br />

Ach Golgatha, unselges Golgatha !<br />

Der Herr der Herrlichkeit muß schimpflich hier<br />

N° 52 Aria (alto)<br />

Si les larmes coulant sur mes joues<br />

Ne peuvent rien obtenir,<br />

Alors, prenez mon cœur !<br />

Mais qu’il soit le réceptacle,<br />

Recueillant les flots du doux sang,<br />

Qui coule de ses blessures !<br />

N° 53 a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors les soldats du gouverneur menèrent Jésus<br />

dans le prétoire et réunirent autour de lui toute la<br />

cohorte. Ils le déshabillèrent et lui mirent un manteau<br />

écarlate ; puis tressant une couronne d’épines,<br />

ils la lui posèrent sur la tête, avec un roseau dans<br />

la main droite, et ployant le genou devant lui, ils se<br />

moquaient de lui en disant :<br />

N° 53b Chœur<br />

Salut, roi des Juifs !<br />

N° 53c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Ayant craché sur lui, ils prirent le roseau et l’en<br />

frappaient à la tête.<br />

N° 54 Choral<br />

O tête couverte de sang et de blessures,<br />

Pleine de douleur et de honte,<br />

O tête, portant par dérision<br />

Une couronne d’épines,<br />

O tête, sinon ornée<br />

De la plus grande dignité<br />

Mais <strong>ici</strong> objet de moquerie,<br />

Louée sois-tu !<br />

O, noble visage,<br />

Que tout l’univers sinon<br />

Craint et respecte,<br />

Combien tu es <strong>ici</strong> humilié ;<br />

Combien tu as pâli !<br />

Qui a si affreusement<br />

Assombri ton regard<br />

Dont l’éclat est sinon sans pareil ?<br />

N° 55 Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Après s’être ainsi moqué de lui, ils lui ôtèrent le<br />

manteau, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent<br />

pour le crucifier. En sortant, ils trouvèrent un<br />

homme de Cyrène, nommé Simon, qu’ils requirent<br />

pour porter sa croix.<br />

N° 56 Récitatif (basse)<br />

Oui, que ma chair et mon sang<br />

Soient mortifiés sur la croix ;<br />

Notre âme devient meilleure<br />

Plus la douleur est grande.<br />

N° 57 Aria (basse)<br />

Viens, douce croix, je le déclare,<br />

Mon Jésus, donne-la moi toujours !<br />

Si ma souffrance devait un jour être trop lourde,<br />

Tu m’aideras à la porter moi-même.<br />

N° 58a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Arrivés au lieu appelé Golgotha, c’est-à-dire le lieu<br />

du Crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de<br />

fiel ; mais l’ayant goûté, il ne voulut point en boire.<br />

Après qu’ils l’eurent crucifié, ils partagèrent ses<br />

vêtements qu’ils tirèrent au sort afin que s’accomplisse<br />

ce qui avait été annoncé par les prophètes : «<br />

Ils se sont partagé mes habits et ils ont tiré au sort<br />

mon vêtement. « S’étant assis, ils restaient là à le<br />

garder. Puis ils mirent au-dessus de sa tête le motif<br />

de sa condamnation ainsi libellé : « C’est Jésus,<br />

le roi des Juifs. « Alors on crucifia avec lui deux larrons,<br />

l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants<br />

l’insultaient, hochant la tête et disant :<br />

N° 58b Chœur<br />

Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois<br />

jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu,<br />

descends de la croix !<br />

N° 58c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Pareillement les grands prêtres se moquaient avec<br />

les scribes et les anciens, disant :<br />

N° 58d Chœur<br />

Il en a sauvé d’autres et il ne peut se sauver luimême<br />

! S’il est le roi d’Israël, alors qu’il descende<br />

maintenant de la croix, et nous croirons en lui. Il a<br />

mis sa confiance en Dieu ; qu’il le délivre maintenant,<br />

s’il l’aime car il a dit : je suis le Fils de Dieu !<br />

N° 58e Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Même les larrons crucifiés avec lui l’outrageaient de<br />

la même manière.<br />

N° 59 Récitatif (alto)<br />

Ah Golgotha, funeste Golgotha !<br />

Le Seigneur tout puissant doit <strong>ici</strong> subir une mort<br />

89


90<br />

verderben,<br />

Der Segen und das Heil der Welt<br />

Wird als ein Fluch ans Kreuz gestellt.<br />

Der Schöpfer Himmels und der Erden<br />

Soll Erd und Luft entzogen werden.<br />

Die Unschuld muß hier schuldig sterben,<br />

Das gehet meiner Seele nah ;<br />

Ach Golgatha, unselges Golgatha !<br />

60. Arie (Alt) mit Chor<br />

Sehet, Jesus hat die Hand,<br />

Uns zu fassen, ausgespannt.<br />

Kommt – Wohin ? – in Jesu Armen<br />

Sucht Erlösung, nehmt Erbarmen,<br />

Suchet! – Wo ? – in Jesu Armen.<br />

Lebet, sterbet, ruhet hier,<br />

Ihr verlass’nen Küchlein ihr,<br />

Bleibet – Wo ? – in Jesu Armen.<br />

61a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und von der sechsten Stunde an war eineFinsternis<br />

über das ganze Land, biss zu derNeunten Stunde.<br />

Und um die neunte StundeSchrie Jesus laut und<br />

sprach :<br />

Jesus<br />

Eli, Eli, lama asabthani ?<br />

Evangelist<br />

Das ist : “ Mein Gott, mein Gott, warum hast<br />

dumich verlassen ?” Etliche aber, die da stunden,<br />

da sie das höreten, sprachen sie :<br />

61b. Chor<br />

Der rufet dem Elias !<br />

61c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und bald lief einer unter ihnen, nahm einen<br />

Schwamm und füllete ihn mit Essig und steckete<br />

ihn auf ein Rohr und tränkete ihn. Die andern<br />

aber sprachen :<br />

61d. Chor<br />

Halt ! Laß sehen, ob Elias komme und ihm helfe !<br />

61e. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Aber Jesus schrie abermal laut und verschied.<br />

62. Choral<br />

Wenn ich einmal soll scheiden,<br />

So scheide nicht von mir,<br />

Wenn ich den Tod soll leiden,<br />

So tritt du denn herfür !<br />

Wenn mir am allerbängsten<br />

Wird um das Herze sein,<br />

So reiß mich aus den Ängsten<br />

Kraft deiner Angst und Pein !<br />

63a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und siehe da, der Vorhang im Tempel zerriß in<br />

zwei Stück von oben an bis unten aus. Und die<br />

Erde erbebete, und die Felsen zerrissen, und die<br />

Gräber täten sich auf, und stunden auf viel Leiber<br />

der Heiligen, die da schliefen, und gingen aus den<br />

Gräbern nach seiner Auferstehung und kamen in<br />

dei heilige Stadt und erschienen vielen. Aber der<br />

Hauptmann und die bei ihm waren und bewahreten<br />

Jesum, da sie sahen das Erdbeben und was da<br />

geschah, erschraken sie sehr und sprachen :<br />

63b. Chor<br />

Wahrlich, dieser ist Gottes Sohn gewesen.<br />

63c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und es waren viel Weiber da, die von ferne<br />

zusahen, die da waren nachgefolget aus Galiläa<br />

und hatten ihm gedienet, unter welchen war Maria<br />

Magdalena und Maria, die Mutter Jakobi und<br />

Joses, und die Mutter der Kinder Zebedäi. Am<br />

Abend aber kam ein reicher Mann von Arimathia,<br />

der hieß Joseph, welcher auch ein Jünger Jesu war,<br />

der ging zu Pilato und bat ihn um den Leichnam<br />

Jesu. Da befahl Pilatus, man sollte ihm ihn geben.<br />

64. Rezitativ (Bass)<br />

Am Abend, da es kühle war,<br />

Ward Adams Fallen offenbar ;<br />

Am Abend drücket ihn der Heiland nieder.<br />

Am Abend kam die Taube wieder<br />

Und trug ein Ölblatt in dem Munde.<br />

O schöne Zeit ! O Abendstunde !<br />

Der Friedensschluß ist nun mit Gott gemacht,<br />

Denn Jesus hat sein Kreuz vollbracht.<br />

Sein Leichnam kömmt zur Ruh,<br />

Ach! liebe Seele, bitte du,<br />

Geh, lasse dir den toten Jesum schenken,<br />

O heilsames, o köstlichs Angedenken !<br />

65. Arie (bass)<br />

Mache dich, mein Herze, rein,<br />

Ich will Jesum selbst begraben.<br />

Denn er soll nummehr in mir<br />

Für und für<br />

Seine süße Ruhe haben.<br />

Welt, geh aus, laß Jesum ein !<br />

honteuse.<br />

La bénédiction et le salut du monde<br />

Sont cloués sur la croix comme une malédiction.<br />

Le Créateur du ciel et de la terre<br />

Doit quitter la terre et le ciel.<br />

L’innocence doit <strong>ici</strong> mourir coupable,<br />

Voilà qui affecte mon âme ;<br />

Ah Golgotha, funeste Golgotha !<br />

N° 60 Aria (alto) avec chœur<br />

Voyez, Jésus a étendu la main,<br />

Pour nous ramener à lui.<br />

Venez – Où ? – Dans les bras de Jésus<br />

Cherchez le salut et la miséricorde,<br />

Cherchez ! – Où ? – Dans les bras de Jésus.<br />

Vivez, mourez, reposez <strong>ici</strong>,<br />

Petits oisillons égarés,<br />

Demeurez – Où ? – Dans les bras de Jésus.<br />

N° 61a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, toute<br />

la terre fut couverte de ténèbres. Vers la neuvièmeheure,<br />

Jésus cria d’une voix forte :<br />

Jésus<br />

Eli, Eli, lamma sabachtani ?<br />

Evangéliste<br />

C’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi<br />

m’as-tu abandonné ? « Quelques-uns de ceux qui<br />

se tenaient là dirent en l’entendant :<br />

N° 61b Chœur<br />

Il appelle Élie !<br />

N° 61c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge<br />

qu’il imbiba de vinaigre et l’ayant mise au bout<br />

d’un roseau, il lui présenta à boire. Les autres<br />

disaient :<br />

N° 61d Chœur<br />

Attends ! Voyons si Élie viendra le délivrer !<br />

N° 61e Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Mais Jésus, ayant à nouveau poussé un grand cri,<br />

rendit l’esprit.<br />

N° 62 Choral<br />

Si je dois mourir un jour,<br />

Ne m’abandonne pas,<br />

Si je dois subir les affres de la mort,<br />

Viens à mon secours !<br />

Quand l’angoisse suprême<br />

Etreindra mon cœur,<br />

Délivre-moi de l’angoisse<br />

Par ton angoisse et ta souffrance !<br />

N° 63a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et vo<strong>ici</strong> que le rideau du Temple se déchira en<br />

deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla,<br />

les rochers se fendirent ; les tombeaux s’ouvrirent<br />

et les corps de nombreux saints qui y reposaient<br />

ressuscitèrent ; puis, sortant de leurs tombeaux<br />

après sa résurrection, ils vinrent dans la Ville sainte<br />

et apparurent à un grand nombre. Le centurion<br />

et ceux qui gardaient Jésus avec lui, à la vue du<br />

tremblement de terre et de ce qui se passait, furent<br />

saisis d’une grande frayeur et dirent :<br />

N° 63b Chœur<br />

Vraiment, cet homme était Fils de Dieu !<br />

N° 63c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de<br />

loin, celles-là mêmes qui avaient suivi Jésus depuis<br />

la Galilée pour le servir, entre autres Marie de<br />

Magdala, Marie mère de Jacques et de Joseph, et<br />

la mère des fils de Zébédée. Vers le soir vint un<br />

homme riche d’Arimathie, nommé Joseph, qui était<br />

devenu lui aussi un disciple de Jésus. Il alla trouver<br />

Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Là, Pilate<br />

commanda qu’on le lui remît.<br />

N° 64 Récitatif (basse)<br />

C’est le soir, à la fraîcheur,<br />

Que la chute d’Adam fut manifeste ;<br />

C’est le soir que le Sauveur le fait choir.<br />

C’est au soir que revint la colombe<br />

Portant un rameau d’olivier dans son bec.<br />

O doux moment ! O heure vespérale !<br />

Paix est faite maintenant avec Dieu,<br />

Car Jésus a accompli sa croix.<br />

Son corps repose en paix,<br />

Ah ! Prie, chère âme,<br />

Accepte le présent du corps de Jésus,<br />

O souvenir précieux et bienfaisant !<br />

N° 65 Aria (basse)<br />

Purifie-toi, mon cœur,<br />

Je veux moi-même enterrer Jésus.<br />

Car il doit désormais avoir en moi<br />

Sa douce sépulture<br />

Pour les siècles des siècles.<br />

Monde, retire-toi et laisse entrer Jésus !


66a. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und Joseph nahm den Leib und wickelte ihn inein<br />

rein Leinwand und legte ihn in sein eigen neu<br />

Grab, welches er hatte lassen in einen Felshauen,<br />

und wälzete einen grossen Stein vor dieTür des<br />

Grabes und ging davon. Es war aber allda Maria<br />

Magdalena und die andere Maria,d ie satzten sich<br />

gegen das Grab. Des andernT ages, der da folget<br />

nach dem Rüsttage, kamen die Hohenpriester und<br />

Pharisäer sämtlich zu Pilato und sprachen :<br />

66b. Chor<br />

Herr, wir haben gedacht, daß dieser Verführer<br />

sprach, da er noch lebete : “ Ich will nach dreien<br />

Tagen wieder auferstehen.” Darum befiehl, daß<br />

man das Grab verwahre bis an den dritten Tag,<br />

auf daß nicht seine Jünger kommen und stehlen<br />

ihn und sagen zu dem Volk : Er ist auferstanden<br />

von den Toten, und werde der letzte Betrug ärger<br />

denn der erste !<br />

66c. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Pilatus sprach zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Da habt ihr die Hüter ; gehet hin und verwahret’s,<br />

wie ihr’s wisset !<br />

Evangelist<br />

Sie gingen hin und verwahreten das Grab mitHütern<br />

und versiegelten den Stein.<br />

67. Rezitativ (Soli) mit Chor<br />

Bass<br />

Nun ist der Herr zur Ruh gebracht.<br />

Chor<br />

Mein Jesu, gute Nacht !<br />

Tenor<br />

Die Müh ist aus, die unsre Sünden ihm gemacht.<br />

Chor<br />

Mein Jesu, gute Nacht !<br />

Alt<br />

O selige Gebeine,<br />

Seht, wie ich euch mit Buß und Reu beweine,<br />

Daß euch mein Fall in solche Not gebracht !<br />

Chor<br />

Mein Jesu, gute Nacht !<br />

Sopran<br />

Habt lebenslang<br />

Vor euer Leiden tausend Dank,<br />

Daß ihr mein Seelenheil so wert geacht !<br />

Chor<br />

Mein Jesu, gute Nacht !<br />

68. Chor<br />

Wir setzen uns mit Tränen nieder<br />

Und rufen dir im Grabe zu :<br />

Ruhe sanfte, sanfte ruh !<br />

Ruht, ihr ausgesognen Glieder !<br />

Euer Grab und Leichenstein<br />

Soll dem ängstlichen Gewissen<br />

Ein Bequemes Ruhekissen<br />

Und der Seelen Ruhstatt sein.<br />

Höchst vergnügt schlummern da die Augen ein.<br />

N° 66a Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Joseph, ayant donc pris le corps, l’enveloppa dans<br />

un linceul blanc et le plaça dans le tombeau neuf<br />

qu’il avait fait tailler pour lui dans le roc ; puis<br />

après avoir roulé une grande pierre à l’entrée du<br />

tombeau, il s’en alla. Cependant Marie de Magdala<br />

et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du<br />

tombeau. Le lendemain qui était le jour après la<br />

Préparation, les grands prêtres et les pharisiens se<br />

rendirent ensemble chez Pilate et lui dirent :<br />

N° 66b Chœur<br />

Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur<br />

a dit, lorsqu’il était encore en vie : « Après<br />

trois jours je ressusciterai.» Commande donc que<br />

le tombeau soit bien gardé jusqu’au troisième jour,<br />

de peur que ses disciples ne viennent l’enlever et ne<br />

disent au peuple : il est ressuscité d’entre les morts,<br />

dernière imposture qui serait pire que la première !<br />

N° 66c Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Pilate leur dit :<br />

Pilate<br />

Vous avez une garde ; prenez donc vos sûretés<br />

comme vous l’entendrez.<br />

Evangéliste<br />

Ils s’en allèrent donc ; et pour s’assurer du sépulcre,<br />

ils en scellèrent la pierre et y mirent la garde.<br />

N° 67 Récitatif (soli) avec chœur<br />

Basse<br />

Le Seigneur a été porté en sa dernière demeure.<br />

Chœur<br />

Mon Jésus, dors en paix !<br />

Ténor<br />

C’en est fini du fardeau de nos péchés.<br />

Chœur<br />

Mon Jésus, dors en paix !<br />

Alto<br />

O dépouille bienheureuse,<br />

Vois combien je te pleure avec pénitence et regret,<br />

Car ma chute t’a causé une telle misère !<br />

Chœur<br />

Mon Jésus, dors en paix !<br />

Soprano<br />

Reçois mille louanges<br />

Pour ton supplice,<br />

Pour avoir tant estimé le salut de mon âme.<br />

Chœur<br />

Mon Jésus, dors en paix !<br />

N° 68 Chœur<br />

Nous nous asseyons en pleurant<br />

Et implorons sur ta tombe :<br />

Repose en paix, repose en paix !<br />

Reposez, membres épuisés !<br />

Votre tombeau et votre pierre tombale<br />

Seront à l’âme étreinte d’angoisse<br />

Un doux oreiller et<br />

Un havre de paix.<br />

C’est <strong>ici</strong> que les yeux se ferment dans la plus grande<br />

fél<strong>ici</strong>té.<br />

CD 20 / 21 : Passion selon Saint Jean, BWV 245<br />

Il était assez fréquent pour Bach de puiser, pour ses grandes œuvres<br />

avec chœur – la Messe en si, l’Oratorio de Noël, et nombre de cantates<br />

– dans le corpus de ses cantates, écrites, pour la grande majorité, à<br />

partir de 7 3 dès son arrivée à Leipzig. Il en aurait assurément fait de<br />

même pour la Passion selon saint Jean, s’il n’avait déjà débuté le travail à<br />

la fin de son séjour à Cöthen et au tout début de son accession au poste<br />

de Kantor de Leipzig, entre 7 et 7 3. C’est donc là la seule des très<br />

grandes œuvres vocales de Bach entièrement « originales ».<br />

L’assise majeure de l’œuvre, ce sont sans conteste les chorals luthériens :<br />

des mélodies simples, écrites principalement au 7 e siècle, d’après les<br />

traductions établies par Luther des textes sacrés : en 697 parut un<br />

recueil qui en présentait rien moins que 5000. Bach en a réalisé luimême<br />

les harmonisations à quatre voix, dont 370 nous sont parvenues :<br />

des harmonisations uniques, rares, hardies, inimitables. Et dans les<br />

arias et chœurs, il reprend la plupart du temps des thèmes de chorals<br />

qui lui servent ainsi de thème obligé autour duquel (ou à partir duquel)<br />

il tisse sa toile musicale infinie.<br />

On peut imaginer la surprise et l’effroi des bons bourgeois de Leipzig<br />

entendant pour la première fois cette œuvre monumentale : en concert,<br />

de nos jours, elle dure plus de deux heures, mais ce jour de Vendredi<br />

Saint de 7 3, les deux parties étaient entrecoupées d’un long sermon,<br />

sans oublier diverses autres présentations chantées appartenant au rite.<br />

En tout, une cérémonie de quelques quatre heures, dans une église<br />

9


9<br />

non chauffée. Pire encore, le langage de Bach, puissant, passionné,<br />

ne répondait pas réellement aux attentes des uns, plus habitués à des<br />

musiques faciles, galantes, aisées, qui ne dérangeaient surtout pas ;<br />

ni à celles des autres qui estimaient que Bach avait presque écrit de<br />

l’opéra, une forme bannie des églises. Il était donc démodé pour les uns,<br />

avant-gardiste pour les autres… Dans cette première Passion, il répond<br />

malgré tout plutôt aux attentes des seconds, compte tenu du peu d’arias<br />

que comporte l’œuvre. Indifférent et même carrément hostile, le public<br />

réserva un accueil glacial à l’ouvrage. Pourtant, cette Passion, dans son<br />

ensemble, est remarquable de concision, et ponctuée par des étonnantes<br />

interventions contrastées de la foule (le chœur) balançant entre divers<br />

sentiments – affliction ou haine et blâme envers le Christ. Bach y atteint<br />

souvent les plus hauts sommets du lyrisme le plus déchirant, dans une<br />

écriture musicale bien trop hardie, en effet, pour la tache qui lui était<br />

confiée. Les récitatifs eux-mêmes, qui représentent en quelque sorte<br />

la narration d’un « reporter » décrivant les situations par le menu, ne<br />

sont pas dénués de très fréquentes figurations musicales, c’est-à-dire de<br />

descriptions quasiment illustratives des situations, des personnages, des<br />

émotions, sans oublier les innombrables symbolismes chiffrés – appelés<br />

Guematria cabalistique –, perceptibles pour un auditoire de 7 3,<br />

perdus de nos jours. On citera le cas le plus extraordinaire de « peinture<br />

musicale », celui du repentir de Pierre, souligné d’une ligne d’un tel<br />

chromatisme qu’elle en atteint une atonalité d’une stupéfiante modernité :<br />

l’illustration même de l’âme de Pierre ayant perdu tout repère…<br />

Johannes Passion, BWV 245<br />

Erster Teil<br />

1. Chorus<br />

Herr, unser Herrscher, dessen Ruhm<br />

In allen Landen herrlich ist !<br />

Zeig uns durch deine Passion,<br />

Daß du, der wahre Gottessohn,<br />

Zu aller Zeit,<br />

Auch in der größten Niedrigkeit,<br />

Verherrlicht worden bist !<br />

Herr, unser Herrscher, dessen Ruhm<br />

In allen Landen herrlich ist !<br />

2. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Jesus ging mit seinen Jüngern über den Bach<br />

Kidron, da war ein Garten, darein ging Jesus und<br />

seine Jünger. Judas aber, der ihn verriet, wußte den<br />

Ort auch, denn Jesus versammlete sich oft daselbst<br />

mit seinen Jüngern. Da nun Judas zu sich hatte<br />

genommen die Schar und der Hohenpriester und<br />

Pharisäer Diener, kommt er dahin mit Fakkeln,<br />

Lampen und mit Waffen. Als nun Jesus wußte<br />

alles, was ihm begegnen sollte, ging er hinaus und<br />

sprach zu ihnen :<br />

Jesus<br />

Wen suchet ihr ?<br />

Evangelist<br />

Sie antworteten ihm :<br />

Chorus<br />

Jesum von Nazareth !<br />

Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Jesus spricht zu ihnen :<br />

Jesus<br />

Ich bins.<br />

Evangelist<br />

Judas aber, der ihn verriet, stund auch bei ihnen.<br />

Als nun Jesus zu ihnen sprach : Ich bins ! wichen<br />

sie zurükke und fielen zu Boden. Da fragete er sie<br />

abermal :<br />

Jesus<br />

Wen suchet ihr ?<br />

Evangelist<br />

Sie aber sprachen:<br />

Chorus<br />

Jesum von Nazareth !<br />

Evangelist<br />

Jesus antwortete :<br />

Jesus<br />

Ich habs euch gesagt, daß ichs sei; suchet ihr denn<br />

mich, so lasset diese gehen !<br />

3. Choral<br />

O große Lieb, o Lieb ohn alle Maße,<br />

Die dich gebracht auf diese Marterstraße !<br />

Ich lebte mit der Welt in Lust und Freuden,<br />

Und du mußt leiden.<br />

4. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Auf daß das Wort erfüllet würde, welches er sagte<br />

: Ich habe der keine verloren, die du mir gegeben<br />

hast. Da hatte Simon Petrus ein Schwert und zog<br />

es aus und schlug nach des Hohenpriesters Knecht<br />

und hieb ihm sein recht Ohr ab ; und der Knecht<br />

Passion selon Saint Jean, BWV 245<br />

Première Partie<br />

1. Chœur<br />

Christ, notre maître, dont la gloire<br />

Domine en tous pays !<br />

Montre-nous, par ta Passion,<br />

Que toi, le vrai Fils de Dieu,<br />

Pour tous les temps,<br />

Aussi jusque dans le plus grand abaissement,<br />

Tu seras glorifié.<br />

Christ, notre maître, dont la gloire<br />

Domine en tous pays !<br />

2. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Jésus s’en alla avec ses disciples au-delà du torrent<br />

de Cédron, là où se trouvait un jardin où Jésus<br />

entra, lui et ses disciples. Mais Judas, qui le livrait,<br />

connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus et ses<br />

disciples s’y étaient souvent réunis. Judas donc<br />

emmena avec lui la cohorte, ainsi que les serviteurs<br />

des grands prêtres et des pharisiens, y vint avec<br />

des lanternes, des flambeaux et des armes. Jésus,<br />

sachant tout ce qui devait lui arriver, s’avança et<br />

leur dit :<br />

Jésus<br />

Qui cherchez-vous ?<br />

Evangéliste<br />

Ils lui répondirent :<br />

Chœur<br />

Jésus de Nazareth !<br />

Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Jésus leur dit :<br />

Jésus<br />

C’est moi.<br />

Evangéliste<br />

Judas, qui le livrait, était aussi avec eux. Dès que<br />

Jésus leur eut dit : C’est moi ! Ils reculèrent et tombèrent<br />

à terre. Il leur demanda de nouveau :<br />

Jésus<br />

Qui cherchez-vous ?<br />

Evangéliste<br />

Et ils dirent :<br />

Chœur<br />

Jésus de Nazareth !<br />

Evangéliste<br />

Jésus répondit :<br />

Jésus<br />

Je vous ai dit que c’est moi. Si c’est moi que vous<br />

cherchez, laissez-les donc aller.<br />

3. Choral<br />

Ô grand amour, ô amour sans aucune limite,<br />

Qui t’a mené sur cette route de supplice !<br />

J’ai vécu avec le monde dans la joie et les plaisirs,<br />

Et toi tu dois souffrir !<br />

4. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Ceci était pour que s’accomplît la parole qu’il avait<br />

dite : Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés.<br />

Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira,<br />

frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa<br />

l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.


hieß Malchus. Da sprach Jesus zu Petro :<br />

Jesus<br />

Stecke dein Schwert in die Scheide ! Soll ich den<br />

Kelch nicht trinken, den mir mein Vater gegeben<br />

hat ?<br />

5. Choral<br />

Dein Will gescheh, Herr Gott, zugleich<br />

Auf Erden wie im Himmelreich.<br />

Gib uns Geduld in Leidenszeit,<br />

Gehorsam sein in Lieb und Leid ;<br />

Wehr und steur allem Fleisch und Blut,<br />

Das wider deinen Willen tut !<br />

6. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Die Schar aber und der Oberhauptmann und die<br />

Diener der Juden nahmen Jesum und bunden ihn<br />

und führeten ihn aufs erste zu Hannas, der war<br />

Kaiphas Schwäher, welcher des Jahres Hoherpriester<br />

war. Es war aber Kaiphas, der den Juden riet,<br />

es wäre gut, daß ein Mensch würde umbracht für<br />

das Volk.<br />

7. Arie (Alto)<br />

Von den Stricken meiner Sünden<br />

Mich zu entbinden,<br />

Wird mein Heil gebunden.<br />

Mich von allen Lasterbeulen<br />

Völlig zu heilen,<br />

Läßt er sich verwunden.<br />

Von den Strikken meiner Sünden<br />

Mich zu entbinden,<br />

Wird mein Heil gebunden.<br />

8. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Simon Petrus aber folgete Jesu nach und ein ander<br />

Jünger.<br />

9. Arie (Soprano)<br />

Ich folge dir gleichfalls mit freudigen<br />

Schritten<br />

Und lasse dich nicht,<br />

Mein Leben, mein Licht.<br />

Befördre den Lauf<br />

Und höre nicht auf,<br />

Selbst an mir zu ziehen,<br />

Zu schieben, zu bitten !<br />

Ich folge dir gleichfalls mir freudigen<br />

Schritten<br />

Und lasse dich nicht,<br />

Mein Leben, mein Licht.<br />

10. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Derselbige Jünger war dem Hohenpriester bekannt<br />

und ging mit Jesu hinein in des Hohenpriesters<br />

Palast. Petrus aber stund draußen für der Tür. Da<br />

ging der andere Jünger, der dem Hohenpriester<br />

bekannt war, hinaus und redete mit der Türhüterin<br />

und führete Petrum hinein. Da sprach die Magd,<br />

die Türhüterin, zu Petro :<br />

Ancilla<br />

Bist du nicht dieses Menschen Jünger einer ?<br />

Evangelist<br />

Er sprach :<br />

Petrus<br />

Ich bins nicht.<br />

Evangelist<br />

Es stunden aber die Knechte und Diener und<br />

hatten ein Kohlfeu’r gemacht (denn es war kalt)<br />

und wärmeten sich. Petrus aber stund bei ihnen<br />

und wärmete sich. Aber der Hohepriester fragte<br />

Jesum um seine Jünger und um seine Lehre. Jesus<br />

antwortete ihm:<br />

Jesus<br />

Ich habe frei, öffentlich geredet vor der Welt. Ich<br />

habe allezeit gelehret in der Schule und in dem<br />

Tempel, da alle Juden zusammenkommen, und<br />

habe nichts im Verborgnen geredt. Was fragest du<br />

mich darum ? Frage die darum, die gehöret haben,<br />

was ich zu ihnen geredet habe ! Siehe, dieselbigen<br />

wissen, was ich gesaget habe !<br />

Evangelist<br />

Als er aber solches redete, gab der Diener einer,<br />

die dabeistunden, Jesu einen Bakkenstreich und<br />

sprach :<br />

Servus<br />

Solltest du dem Hohenpriester also antworten ?<br />

Evangelist<br />

Jesus aber antwortete :<br />

Jesus<br />

Hab ich übel geredt, so beweise es, daßes böse sei,<br />

hab ich aber recht geredt, was schlägest du mich ?<br />

11. Choral<br />

Wer hat dich so geschlagen,<br />

Mein Heil, und dich mit Plagen<br />

So übel zugericht’ ?<br />

Du bist ja nicht ein Sünder<br />

Wie wir und unsre Kinder,<br />

Von Missetaten weißt du nicht.<br />

Ich, ich und meine Sünden,<br />

Die sich wie Körnlein finden<br />

Des Sandes an dem Meer,<br />

Die haben dir erreget<br />

Das Elend, das dich schläget,<br />

Und das betrübte Marterheer.<br />

Jésus dit à Pierre :<br />

Jésus<br />

Remets ton épée dans le fourreau. Ne dois-je<br />

pas boire la coupe, la coupe que mon Père m’a<br />

donnée ?<br />

5. Choral<br />

Que ta volonté soit faite, Seigneur Dieu,<br />

Sur la terre comme au ciel.<br />

Donne-nous la patience dans les jours de peine,<br />

L’obéissance dans l’amour et la souffrance,<br />

Défends nous et dirige-nous en face de toute chair<br />

et tout sang<br />

Qui agit contre ta volonté !<br />

6. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

La cohorte, le tribun et les serviteurs des Juifs se<br />

saisirent alors de Jésus, le lièrent et l’emmenèrent<br />

d’abord chez Anne, qui était beau-père de Caïphe,<br />

qui était grand-prêtre cette année-là. Or Caïphe<br />

était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs :<br />

Il est préférable qu’un seul homme meure pour<br />

le peuple.<br />

7. Aria (Alto)<br />

Pour me délivrer<br />

Des liens de mes péchés,<br />

Mon Sauveur est enchaîné.<br />

Pour me guérir<br />

De tous mes vices,<br />

Il se laisse meurtrir.<br />

Pour me délivrer<br />

Des liens de mes péchés,<br />

Mon Sauveur est enchaîné.<br />

8. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Or Simon Pierre avait suivi Jésus avec un autre<br />

disciple.<br />

9. Aria (Soprano)<br />

Je te suis, moi aussi, d’une joyeuse<br />

Démarche<br />

Et je ne t’abandonne pas,<br />

Ma Vie, Ma Lumière.<br />

Dirige le cours de ma vie,<br />

Et ne cesse pas<br />

De me tirer,<br />

De me pousser, de me soll<strong>ici</strong>ter !<br />

Je te suis, moi aussi, d’une joyeuse<br />

Démarche<br />

Et je ne t’abandonne pas,<br />

Ma Vie, Ma Lumière.<br />

10. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Ce disciple était connu du grand-prêtre et il entra<br />

avec Jésus dans la cour. Mais Pierre resta dehors<br />

près de la porte. L’autre disciple sortit, qui était<br />

connu du grand-prêtre, parla à la servante qui gardait<br />

la porte et fit entrer Pierre. Alors, la servante<br />

dit à Pierre :<br />

La servante<br />

N’es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet<br />

homme ?<br />

Evangéliste<br />

Il dit :<br />

Pierre<br />

Je n’en suis point.<br />

Evangéliste<br />

Les valets et les serviteurs, qui étaient là, avaient<br />

allumé un brasier car il faisait froid, et ils se chauffaient.<br />

Pierre se tenait avec eux, et se chauffait.<br />

Alors le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses<br />

disciples et sur sa doctrine. Jésus lui répondit :<br />

Jésus<br />

J’ai parlé ouvertement au monde. J’ai toujours<br />

enseigné dans la synagogue et dans le temple où<br />

tous les Juifs se rassemblent et je n’ai rien dit en<br />

secret. Pourquoi m’interroges-tu ? Interroge ceux<br />

qui m’ont entendu sur ce que je leur ai dit ! Ceux-là<br />

savent ce que j’ai dit !<br />

Evangéliste<br />

À ces mots un des gardes qui se trouvait là donna<br />

une giffle à Jésus et dit :<br />

Serviteur<br />

Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre ?<br />

Evangéliste<br />

Jésus lui répondit :<br />

Jésus<br />

Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal et si<br />

j’ai bien parlé pourquoi me frappes-tu ?<br />

11. Choral<br />

Qui t’a ainsi frappé,<br />

Seigneur, et qui te fait subir<br />

Un tel calvaire ?<br />

Tu n’es pas un pauvre pécheur<br />

Comme nous et nos enfants,<br />

Et tu ne connais rien du péché.<br />

C’est moi et mes péchés<br />

Aussi nombreux<br />

Que les grains de sable au bord de la mer<br />

Qui avons causé<br />

La misère qui te frappe<br />

Et ton affligeant matyre.<br />

93


94<br />

12. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und Hannas sandte ihn gebunden zu dem<br />

Hohenpriester Kaiphas. Simon Petrus stund und<br />

wärmete sich, da sprachen sie zu ihm :<br />

Chorus<br />

Bist du nicht seiner Jünger einer ?<br />

Evangelist<br />

Er leugnete aber und sprach :<br />

Petrus<br />

Ich bins nicht.<br />

Evangelist<br />

Spricht des Hohenpriesters Knecht’ einer, ein<br />

Gefreundter’ des, dem Petrus das Ohr abgehauen<br />

hatte :<br />

Servus<br />

Sahe ich dich nicht im Garten bei ihm ?<br />

Evangelist<br />

Da verleugnete Petrus abermal, und alsobald<br />

krähete der Hahn. Da gedachte Petrus an die<br />

Worte Jesu und ging hinaus und weinete bitterlich.<br />

13. Arie (Tenor)<br />

Ach, mein Sinn,<br />

Wo willt du endlich hin,<br />

Wo soll ich mich erquicken ?<br />

Bleib ich hier,<br />

Oder wünsch ich mir<br />

Berg und Hügel auf den Rücken ?<br />

Bei der Welt ist gar kein Rat,<br />

Und im Herzen<br />

Stehn die Schmerzen<br />

Meiner Missetat,<br />

Weil der Knecht den Herrn verleugnet hat.<br />

14. Choral<br />

Petrus, der nicht denkt zurück, seinen Gott<br />

verneinet,<br />

Der doch auf ein’ ernsten Blick bitterlichen weinet.<br />

Jesu, blicke mich auch an, wenn ich nicht will<br />

büßen ;<br />

Wenn ich Böses hab getan, rühre mein Gewissen !<br />

Zweiter Teil<br />

15. Choral<br />

Christus, der uns selig macht,<br />

Kein Bös’ hat begangen,<br />

Der ward für uns in der Nacht<br />

Als ein Dieb gefangen,<br />

Geführt vor gottloseLeut und fälschlich verklaget,<br />

Verlacht, verhöhnt und verspeit, wie denn die<br />

Schrift saget.<br />

16. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da führeten sie Jesum von Kaipha vor das<br />

Richthaus, und es war frühe. Und sie gingen nicht<br />

in das Richthaus, auf daß sie nicht unrein würden,<br />

sondern Ostern essen möchten. Da ging Pilatus zu<br />

ihnen heraus und sprach :<br />

Pilatus<br />

Was bringet ihr für Klage wider diesen Menschen ?<br />

Evangelist<br />

Sie antworteten und sprachen zu ihm :<br />

Chorus<br />

Wäre dieser nicht ein Übeltäter, wir hätten dir ihn<br />

nicht überantwortet.<br />

Evangelist<br />

Da sprach Pilatus zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

So nehmet ihr ihn hin und richtet ihn nach eurem<br />

Gesetze !<br />

Evangelist<br />

Da sprachen die Juden zu ihm :<br />

Chorus<br />

Wir dürfen niemand töten.<br />

Evangelist<br />

Auf daß erfüllet würde das Wort Jesu, welches<br />

er sagte, da er deutete, welches Todes er sterben<br />

würde. Da ging Pilatus wieder hinein in das<br />

Richthaus und rief Jesu und sprach zu ihm :<br />

Pilatus<br />

Bist du der Juden König ?<br />

Evangelist<br />

Jesus antwortete :<br />

Jesus<br />

Redest du das von dir selbst, oder habens dir<br />

andere von mir gesagt ?<br />

Evangelist<br />

Pilatus antwortete :<br />

Pilatus<br />

Bin ich ein Jude ? Dein Volk und die Hohenpriester<br />

haben dich mir überantwortet ; was hast du<br />

getan ?<br />

Evangelist<br />

Jesus antwortete :<br />

Jesus<br />

Mein Reich ist nicht von dieser Welt ; wäre mein<br />

Reich von dieser Welt, meine Diener würden<br />

darob kämpfen, daß ich den Juden nicht überantwortet<br />

würde ; aber nun ist mein Reich nicht von<br />

dannen.<br />

17. Choral<br />

Ach großer König, groß zu allen Zeiten,<br />

Wie kann ich gnugsam diese Treu ausbreiten ?<br />

Keins Menschen Herze mag indes ausdenken,<br />

12. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et Anne l’envoya lié au grand-prêtre Caïphe. Simon<br />

Pierre était là et se chauffait. On lui dit :<br />

Chœur<br />

N’es-tu pas toi aussi l’un de ses disciples ?<br />

Evangéliste<br />

Il nia, et dit :<br />

Pierre<br />

Je n’en suis point !<br />

Evangéliste<br />

Parla un des serviteurs du grand-prêtre, parent de<br />

celui à qui Pierre avait coupé l’oreille :<br />

Serviteur<br />

Ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?<br />

Evangéliste<br />

Pierre nia de nouveau, et aussitôt le coq chanta. Et<br />

Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite et,<br />

étant sorti, il pleura amèrement.<br />

13. Aria (Ténor)<br />

Ah, mon âme,<br />

Où vas-tu finalement aller,<br />

Où vais-je me réconforter ?<br />

Demeurerai-je <strong>ici</strong>,<br />

Ou bien dois-je fuir<br />

Par-delà monts et collines ?<br />

Dans le monde il n’est aucun conseil,<br />

Et dans mon cœur<br />

Subsistent les souffrances<br />

De mes fautes,<br />

Car le disciple a renié le Seigneur.<br />

14. Choral<br />

Pierre, qui ne se souvient plus du passé, renie<br />

son Dieu,<br />

Pourtant, sur un seul regard [de Jésus] il pleure<br />

amèrement.<br />

Ô Jésus, jette aussi un regard sur moi lorsque je<br />

n’obéirai pas ;<br />

Lorsque j’aurai fait le mal, éveille mes remords.<br />

Deuxième partie<br />

15. Choral<br />

Le Christ qui nous donne le salut,<br />

N’a rien fait de mal,<br />

Pour nous, la nuit,<br />

Il fut pris comme un voleur,<br />

Traîné devant des gens sans Dieu et accusé<br />

faussement,<br />

Raillé, moqué, bafoué, comme le rapporte<br />

l’Ecriture.<br />

16. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire.<br />

C’était le matin. Ils n’entrèrent pas eux-mêmes dans<br />

le prétoire afin de ne pas se souiller, et pouvoir<br />

manger la Pâque. Pilate sortit donc pour aller à<br />

eux et leur dit :<br />

Pilate<br />

Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?<br />

Evangéliste<br />

Ils lui répondirent :<br />

Chœur<br />

Si cet homme n’était pas un malfaiteur, nous ne te<br />

l’aurions pas livré.<br />

Evangéliste<br />

À quoi Pilate leur répondit :<br />

Pilate<br />

Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi.<br />

Evangéliste<br />

Les Juifs lui dirent :<br />

Chœur<br />

Nous n’avons le droit de mettre personne à mort.<br />

Evangéliste<br />

C’était afin que s’accomplît la Parole que Jésus<br />

avait dite, en indiquant de quelle mort il devait<br />

mourir. Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus<br />

et lui dit :<br />

Pilate<br />

Es-tu le roi des Juifs ?<br />

Evangéliste<br />

Jésus répondit :<br />

Jésus<br />

Est-ce que tu dis cela de toi-même, ou d’autres te<br />

l’ont-ils dit de moi ?<br />

Evangéliste<br />

Pilate répondit :<br />

Pilate<br />

Suis-je Juif ? Ta nation et les grands-prêtres t’ont<br />

livré à moi : qu’as-tu fait ?<br />

Evangéliste<br />

Jésus répondit :<br />

Jésus<br />

Mon royaume n’est pas de ce monde ; Si mon<br />

royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient<br />

combattu pour moi, afin que je ne fusse pas livré<br />

aux Juifs ! Mais, mon royaume n’est point <strong>ici</strong>-bas.<br />

17. Choral<br />

Ah, puissant roi, éternellement grand,<br />

Comment puis-je assez faire connaître cette<br />

fidélité ?


Was dir zu schenken.<br />

Ich kann’s mit meinen Sinnen nicht erreichen,<br />

Womit doch dein Erbarmen zu vergleichen.<br />

Wie kann ich dir denn deine Liebestaten<br />

Im Werk erstatten ?<br />

18. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Da sprach Pilatus zu ihm :<br />

Pilatus<br />

So bist du dennoch ein König ?<br />

Evangelist<br />

Jesus antwortete :<br />

Jesus<br />

Du sagsts, ich bin ein König. Ich bin dazu geboren<br />

und in die Welt kommen, daß ich die Wahrheit<br />

zeugen soll. Wer aus der Wahrheit ist, der höret<br />

meine Stimme.<br />

Evangelist<br />

Spricht Pilatus zu ihm :<br />

Pilatus<br />

Was ist Wahrheit ?<br />

Evangelist<br />

Und da er das gesaget, ging er wieder hinaus zu<br />

den Juden und spricht zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Ich finde keine Schuld an ihm. Ihr habt aber eine<br />

Gewohnheit, daß ich euch einen losgebe ; wollt ihr<br />

nun, daß ich euch der Juden König losgebe ?<br />

Evangelist<br />

Da schrieen sie wieder allesamt und sprachen :<br />

Chorus<br />

Nicht diesen, sondern Barrabam !<br />

Evangelist<br />

Barrabas aber war ein Mörder. Da nahm Pilatus<br />

Jesum und geißelte ihn.<br />

19. Arioso (Bass)<br />

Betrachte, meine Seel, mit ängstlichem Vergnügen,<br />

Mit bittrer Lust und halb beklemmten Herzen,<br />

Dein höchstes Gut in Jesu Schmerzen,<br />

Wie dir aus Dornen, so ihn stechen,<br />

Die Himmelsschlüsselblumen blühn ;<br />

Du kannst viel süße Frucht von seiner Wehmut<br />

brechen,<br />

Drum sieh ohn’ Unterlaß auf ihn.<br />

20. Arie (Tenor)<br />

Erwäge, wie sein blutgefärbter Rücken<br />

In allen Stücken<br />

Dem Himmel gleiche geht.<br />

Daran, nachdem die Wasserwogen<br />

Von unsrer Sündflut sich verzogen,<br />

Der allerschönste Regenbogen<br />

Als Gottes Gnadenzeichen steht !<br />

Erwäge, wie sein blutgefärbter Rücken<br />

In allen Stücken<br />

Dem Himmel gleiche geht.<br />

21. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und die Kriegsknechte flochten eine Krone von<br />

Dornen und satzten sie auf sein Haupt und legten<br />

ihm ein Purpurkleid an und sprachen :<br />

Chorus<br />

Sei gegrüßet, lieber Judenkönig !<br />

Evangelist<br />

Und gaben ihm Backenstreiche. Da ging Pilatus<br />

wieder heraus und sprach zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Sehet, ich führe ihn heraus zu euch, daß ihr erkennet,<br />

daßich keine Schuld an ihm finde.<br />

Evangelist<br />

Also ging Jesus heraus und trug eine Dornenkrone<br />

und Purpurkleid. Und er sprach zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Sehet, welch ein Mensch !<br />

Evangelist<br />

Da ihn die Hohenpriester und die Diener sahen,<br />

schrieen sie und sprachen :<br />

Chor<br />

Kreuzige, kreuzige !<br />

Evangelist<br />

Pilatus sprach zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Nehmet ihr ihn hin und kreuziget ihn ; denn ich<br />

finde keine Schuld an ihm !<br />

Evangelist<br />

Die Juden antworteten ihm :<br />

Chorus<br />

Wir haben ein Gesetz, und nach dem Gesetz soll<br />

er sterben ; denn er hat sich selbst zu Gottes Sohn<br />

gemacht.<br />

Evangelist<br />

Da Pilatus das Wort hörete, fürchtet’ er sich noch<br />

mehr und ging wieder hinein in das Richthaus und<br />

spricht zu Jesu :<br />

Pilatus<br />

Von wannen bist du ?<br />

Evangelist<br />

Aber Jesus gab ihm keine Antwort. Da sprach<br />

Pilatus zu ihm :<br />

Pilatus<br />

Redest du nicht mit mir ? Weißest du nicht, daß<br />

ich Macht habe, dich zu kreuzigen, und Macht<br />

habe, dich loszugeben ?<br />

Evangelist<br />

Nul cœur humain ne peut imaginer, pour te<br />

remercier,<br />

Quoi t’offrir.<br />

Avec mes sens je ne puis rien atteindre<br />

De comparable à ta compassion.<br />

Comment puis-je donc te rendre tes bienfaits<br />

Par mes œuvres ?<br />

18. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Pilate lui dit :<br />

Pilate<br />

Tu es donc roi ?<br />

Evangéliste<br />

Jésus répondit :<br />

Jésus<br />

Tu l’as dit. Je suis roi. Je suis né et je suis venu<br />

dans le monde pour rendre témoignage à la vérité.<br />

Quiconque est pour la vérité écoute ma voix.<br />

Evangéliste<br />

Pilate lui dit :<br />

Pilate<br />

Qu’est-ce que la vérité ?<br />

Evangéliste<br />

Après avoir dit cela, il sortit de nouveau vers les<br />

Juifs, et leur dit :<br />

Pilate<br />

Je ne trouve aucun crime en lui. Mais c’est la coutume<br />

que je libère quelqu’un [à la fête de Pâque] ;<br />

voulez-vous que je libère le roi des Juifs ?<br />

Evangéliste<br />

Alors de nouveau tous s’écrièrent :<br />

Chœur<br />

Non pas lui, mais Barrabas !<br />

Evangéliste<br />

Barrabas était un brigand. Alors Pilate prit Jésus et<br />

le fit flageller.<br />

19. Arioso (Basse)<br />

Contemple, mon âme, avec un plaisir craintif<br />

Avec une joie amère et le cœur serré,<br />

Ton bien le plus grand dans les souffrances de<br />

Jésus.<br />

Vois comment des épines qui le piquent,<br />

Va s’épanouir la fleur qui ouvre le ciel ;<br />

Tu pourras cueillir beaucoup de doux fruits de sa<br />

mélancolie.<br />

Aussi ne te lasse pas de le contempler.<br />

20. Aria (Ténor)<br />

Regarde comme son dos, teinté de sang<br />

En tous endroits<br />

Ressemble au ciel.<br />

De même, après que les flots<br />

Ont été agités par la marée de nos péchés,<br />

Le plus beau des arcs-en-ciel<br />

S’y lève en signe de la grâce divine.<br />

Regarde comme son dos, teinté de sang<br />

En tous endroits<br />

Ressemble au ciel.<br />

21. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Les soldats tressèrent une couronne d’épines, la<br />

posèrent sur sa tête, et le revêtirent d’un manteau<br />

de pourpre et ils dirent :<br />

Chœur<br />

Salut, cher roi des Juifs !<br />

Evangéliste<br />

Et ils lui donnaient des soufflets. Pilate sortit<br />

encore une fois, et dit aux Juifs :<br />

Pilate<br />

Vo<strong>ici</strong>, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez<br />

que je ne trouve en lui aucun crime.<br />

Evangéliste<br />

Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le<br />

manteau de pourpre. Et Pilate leur dit :<br />

Pilate<br />

Vo<strong>ici</strong> l’homme !<br />

Evangéliste<br />

Lorsque les grands-prêtres et les valets le virent, ils<br />

crièrent, en disant :<br />

Chœur<br />

Crucifie-le, crucifie-le !<br />

Evangéliste<br />

Pilate leur dit :<br />

Pilate<br />

Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le, car je ne<br />

trouve point de crime en lui.<br />

Evangéliste<br />

Les Juifs lui répondirent :<br />

Chœur<br />

Nous avons une loi, et, selon notre loi, il doit<br />

mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu.<br />

Evangéliste<br />

Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur<br />

augmenta et il rentra à nouveau dans le prétoire,<br />

et dit à Jésus :<br />

Pilate<br />

D’où es-tu ?<br />

Evangéliste<br />

Mais Jésus ne lui donna aucune réponse. Pilate<br />

lui dit :<br />

Pilate<br />

Ne m’adresses-tu pas la parole ? Ne sais-tu pas que<br />

j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir<br />

de te relâcher ?<br />

Evangéliste<br />

Jésus répondit :<br />

95


96<br />

Jesus antwortete :<br />

Jesus<br />

Du hättest keine macht über mich, wenn sie dir<br />

nicht wäre von oben herab gegeben ; darum,<br />

der mich dir überantwortet hat, der hat’s größ’re<br />

Sünde.<br />

Evangelist<br />

Von dem an trachtete Pilatus, wie er ihn losließe.<br />

22. Choral<br />

Durch dein Gefängnis, Gottes Sohn,<br />

Muß uns die Freiheit kommen ;<br />

Dein Kerker ist der Gnadenthron,<br />

Die Freistatt aller Frommen ;<br />

Denn gingst du nicht die Knechtschaft ein,<br />

Müßt unsre Knechtschaft ewig sein.<br />

23. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Die Juden aber schrieen und sprachen :<br />

Chorus<br />

Lässest du diesen los, so bist du des Kaisers Freund<br />

nicht ; denn wer sich zum Könige machet, der ist<br />

wider den Kaiser.<br />

Evangelist<br />

Da Pilatus das Wort hörete, führete er Jesum<br />

heraus, und satzte sich auf den Richtstuhl, an der<br />

Stätte, die da heißet: Hochpflaster, auf Hebräisch<br />

aber : Gabbatha. Es war aber der Rüsttag in<br />

Ostern um die sechste Stunde, und er spricht zu<br />

den Juden:<br />

Pilatus<br />

Sehet, das ist euer König !<br />

Evangelist<br />

Sie schrieen aber :<br />

Chorus<br />

Weg, weg mit dem, kreuzige ihn !<br />

Evangelist<br />

Spricht Pilatus zu ihnen :<br />

Pilatus<br />

Soll ich euren König kreuzigen ?<br />

Evangelist<br />

Die Hohenpriester antworteten :<br />

Chorus<br />

Wir haben keinen König denn den Kaiser.<br />

Evangelist<br />

Da überantwortete er ihn, daß er gekreuziget<br />

würde. Sie nahmen aber Jesum und führeten ihn<br />

hin. Und er trug sein Kreuz und ging hinaus zur<br />

Stätte, die da heißet Schädelstätt, welche heißet auf<br />

Hebräisch : Golgatha.<br />

24. Arie (Bass) mit Chor<br />

Eilt, ihr angefochtnen Seelen,<br />

Geht aus euren Marterhöhlen,<br />

Eilt – Wohin ? [chœur] – nach Golgotha !<br />

Nehmet an des Glaubens Flügel,<br />

Flieht – Wohin ? [chœur] – zum Kreuzeshügel,<br />

Eure Wohlfahrt blüht allda !<br />

Eilt, ihr angefochtnen Seelen,<br />

Geht aus euren Marterhöhlen,<br />

Eilt – Wohin ? – nach Golgatha !<br />

25. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Allda kreuzigten sie ihn, und mit ihm zween<br />

andere zu beiden Seiten, Jesum aber mitten<br />

inne. Pilatus aber schrieb eine Überschrift und<br />

satzte sie auf das Kreuz, und war geschrieben :<br />

“Jesus von Nazareth, der Juden König». Diese<br />

Überschrift lasen viel Juden, denn die Stätte war<br />

nahe bei der Stadt, da Jesus gekreuziget ist. Und es<br />

war geschrieben auf hebräische, griechische und<br />

lateinische<br />

Sprache. Da sprachen die Hohenpriester der Juden<br />

zu Pilato :<br />

Chorus<br />

Schreibe nicht : der Juden König, sondern daß er<br />

gesaget habe: Ich bin der Juden König.<br />

Evangelist<br />

Pilatus antwortet :<br />

Pilatus<br />

Was ich geschrieben habe, das habe ich geschrieben.<br />

26. Choral<br />

In meines Herzens Grunde,<br />

Dein Nam und Kreuz allein<br />

Funkelt all Zeit und Stunde,<br />

Drauf kann ich fröhlich sein.<br />

Erschein mir in dem Bilde<br />

Zu Trost in meiner Not,<br />

Wie du, Herr Christ, so milde<br />

Dich hast geblut’ zu Tod.<br />

CD 2<br />

27. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Die Kriegsknechte aber, da sie Jesum gekreuziget<br />

hatten, nahmen seine Kleider und machten vier<br />

Teile, einem jeglichen Kriegesknechte sein Teil,<br />

dazu auch den Rock. Der Rock aber war ungenähet,<br />

von oben an gewürket durch und durch.<br />

Da sprachen sie untereinander :<br />

Chorus<br />

Lasset uns den nicht zerteilen, sondern darum<br />

losen, wessen er sein soll.<br />

Evangelist<br />

Jésus<br />

Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été<br />

donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui m’a livré<br />

à toi commet le plus grand des péchés.<br />

Evangéliste<br />

Dès ce moment, Pilate cherchait un moyen de le<br />

libérer.<br />

22. Choral<br />

Par ta captivité, ô Fils de Dieu,<br />

Doit nous venir la liberté ;<br />

Ta prison est le trône de la grâce,<br />

L’asile de tous les croyants ;<br />

Car si tu n’avais pas été prisonnier,<br />

Eternell eût été notre propre esclavage.<br />

23. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Mais les Juifs criaient :<br />

Chœur<br />

Si tu le relâches, tu n’es pas ami de César, car<br />

quiconque se fait roi agit contre César.<br />

Evangéliste<br />

Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus<br />

dehors et s’assit sur le tribunal au lieu appelé le<br />

Pavé, en hébreu Gabbatha. C’était la préparation de<br />

la Pâque. Vers la sixième heure, Pilate dit aux Juifs :<br />

Pilate<br />

Vo<strong>ici</strong> votre roi !<br />

Evangéliste<br />

Mais ils s’écrièrent :<br />

Chœur<br />

Ôte-le de là, crucifie-le !<br />

Evangéliste<br />

Pilate leur dit :<br />

Pilate<br />

Dois-je crucifier votre roi ?<br />

Evangéliste<br />

Les grands-prêtres répondirent :<br />

Chœur<br />

Nous n’avons de roi que César.<br />

Evangéliste<br />

Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent<br />

donc Jésus et l’emmenèrent. Et Jésus portant sa<br />

croix, arriva à l’endroit que l’on appelle Lieu-du-<br />

Crâne, et qui se nomme en hébreu Golgotha.<br />

24. Aria (Basse) avec chœur<br />

Courez, âmes blessées ;<br />

Quittez le lieu de votre martyre,<br />

Courez – Où [chœur] – au Golgotha !<br />

Prenez les ailes de la Foi,<br />

Volez – Où [chœur] – vers la Colline de la Croix.<br />

Là est votre salut.<br />

Courez, âmes blessées ;<br />

Quittez le lieu de votre martyre,<br />

Courez – Où [chœur] – au Golgotha !<br />

25. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

C’est là qu’ils le crucifièrent, et avec, lui, deux<br />

autres, un de chaque côté, Jésus au milieu. Pilate fit<br />

un écriteau, qu’il plaça sur la croix, et où était écrit<br />

: Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Cette inscription<br />

fut lue par beaucoup de Juifs, parce que le lieu où<br />

Jésus fut crucifié était près de la ville. Elle était<br />

écrite en hébreu, en grec et en latin. Les grands<br />

prêtres des juifs dirent à Pilate :<br />

Chœur<br />

N’écris pas «Roi des Juifs », mais qu’il a dit : Je suis<br />

le roi des Juifs !<br />

Evangéliste<br />

Pilate répondit :<br />

Pilate<br />

Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit.<br />

26. Choral<br />

Au fond de mon cœur,<br />

Ton nom et ta croix seuls<br />

Resplendissent en tout temps et en tout lieu,<br />

Ce dont je puis me réjouir.<br />

Que ton image m’apparaisse,<br />

Pour me consoler dans ma détresse,<br />

Toi qui, Ô Seigneur Christ, par clémence,<br />

A versé ton sang jusqu’à la mort.<br />

CD 2<br />

27. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses<br />

vêtements, et en firent quatre parts, une pour<br />

chaque soldat. De même pour sa tunique. Celle-ci<br />

était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut<br />

jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux :<br />

Chœur<br />

Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle<br />

reviendra.<br />

Evangéliste


Auf daß erfüllet würde die Schrift, die da saget<br />

«Sie haben meine Kleider unter sich geteilet und<br />

haben über meinen Rock das Los geworfen».<br />

Solches taten die Kriegsknechte. Es stund aber bei<br />

dem Kreuze Jesu seine Mutter und seine Mutter<br />

Schwester, Maria, Kleophas Weib, und Maria<br />

Magdalena. Da nun Jesus seine Mutter sahe und<br />

den Jünger dabei stehen, den er lieb hatte, spricht<br />

er zu seiner Mutter :<br />

Jesus<br />

Weib, siehe, das ist dein Sohn !<br />

Evangelist<br />

Darnach spricht er zu dem Jünger :<br />

Jesus<br />

Siehe, das ist deine Mutter !<br />

28. Choral<br />

Er nahm alles wohl in acht<br />

In der letzten Stunde,<br />

Seine Mutter noch bedacht,<br />

Setzt ihr ein’ Vormunde.<br />

O Mensch, mache Richtigkeit,<br />

Gott und Menschen liebe,<br />

Stirb darauf ohn alles Leid,<br />

Und dich nicht betrübe !<br />

29. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und von Stund an nahm sie der Jünger zu<br />

sich. Darnach, als Jesus wußte, daß schon alles<br />

vollbracht war, daß die Schrift erfüllet würde,<br />

spricht er :<br />

Jesus<br />

Mich dürstet !<br />

Evangelist<br />

Da stund ein Gefäße voll Essigs. Sie fülleten<br />

aber einen Schwamm mit Essig und legten ihn<br />

um einen Isopen, und hielten es ihm dar zum<br />

Munde. Da nun Jesus den Essig genommen hatte,<br />

sprach er :<br />

Jesus<br />

Es ist vollbracht !<br />

30. Arie (Alto)<br />

Es ist vollbracht !<br />

O Trost für die gekränkten Seelen !<br />

Die Trauernacht<br />

Läßt nun die letzte Stunde zählen.<br />

Der Held aus Juda siegt mit Macht<br />

Und schließt den Kampf.<br />

Es ist vollbracht !<br />

31. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und neiget das Haupt und verschied.<br />

32. Arie (Bass) mit Choral<br />

Bass<br />

Mein teurer Heiland, laß dich fragen,<br />

Da du nunmehr ans Kreuz geschlagen<br />

Und selbst gesagt : « Es ist vollbracht »,<br />

Bin ich vom Sterben frei gemacht ?<br />

Kann ich durch deine Pein und Sterben<br />

Das Himmelreich ererben ?<br />

Ist aller Welt Erlösung da ?<br />

Du kannst vor Schmerzen zwar nichts Sagen ;<br />

Doch neigest du das Haupt<br />

Und sprichst stillschweigend : ja.<br />

Choral<br />

Jesu, der du warest tot,<br />

Lebest nun ohn Ende,<br />

In der letzten Todesnot,<br />

Nirgend mich hinwende<br />

Als zu dir, der mich versühnt,<br />

O du lieber Herre !<br />

Gib mir nur, was du verdient,<br />

Mehr ich nicht begehre !<br />

33. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Und siehe da, der Vorhang im Tempel zerriß in<br />

zwei Stück von oben an bis unten aus. Und die<br />

Erde erbebete, und die Felsen zerrissen, und die<br />

Gräber täten sich auf, und stunden auf viel Leiber<br />

der Heiligen.<br />

34. Arioso (Tenor)<br />

Mein Herz, indem die ganze Welt<br />

Bei Jesu Leiden gleichfalls leidet,<br />

Die Sonne sich in Trauer kleidet,<br />

Der Vorhang reißt, der Fels zerfällt,<br />

Die Erde bebt, die Gräber spalten,<br />

Weil sie den Schöpfer sehn erkalten,<br />

Was willst du deines Ortes tun?<br />

35. Arie (Sopran)<br />

Zerfließe, mein Herze, in Fluten der Zähren<br />

Dem Höchsten zu Ehren.<br />

Erzähle der Welt und dem Himmel die Not :<br />

Dein Jesus ist Tot !<br />

Zerfließe, mein Herze, in Fluten der Zähren<br />

Dem Höchsten zu Ehren.<br />

36. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Die Juden aber, dieweil es der Rüsttag war, daß<br />

nicht die Leichname am Kreuze blieben den Sabbat<br />

über (denn desselbigen Sabbats Tag war sehr<br />

groß), baten sie Pilatum, daß ihre Beine gebrochen<br />

und sie abgenommen würden. Da kamen die<br />

Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de<br />

l’Ecriture : « Ils se sont partagés mes vêtements<br />

entre eux et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà<br />

ce que firent les soldats. Près de la croix de Jésus se<br />

tenait sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme<br />

de Cléophas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant<br />

sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit<br />

à sa mère :<br />

Jésus<br />

Femme, voilà ton fils !<br />

Evangéliste<br />

Puis il dit au disciple :<br />

Jésus<br />

Voilà ta mère !<br />

28. Choral<br />

Il prit bien soin de tout<br />

Jusqu’à la dernière heure,<br />

Il pensa encore à sa mère,<br />

Et lui donna un tuteur.<br />

Ô homme, exerce la justice,<br />

Aime Dieu et les hommes,<br />

Meurs ensuite sans chagrin,<br />

Et ne t’afflige point !<br />

29. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.<br />

Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà<br />

accompli, afin que l’Ecriture le fût aussi, dit :<br />

Jésus<br />

J’ai soif !<br />

Evangéliste<br />

Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en<br />

imbibèrent une éponge qu’ils fixèrent à une branche<br />

d’hysope, et lui approchèrent de sa bouche.<br />

Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit :<br />

Jésus<br />

Tout est accompli !<br />

30. Aria (Alto)<br />

Tout est accompli !<br />

Ô consolation pour les âmes souffrantes,<br />

La nuit de deuil<br />

Me laisse compter jusqu’à la dernière heure.<br />

Le héros de Juda triomphe avec force.<br />

Et le combat se termine<br />

Tout est accompli !<br />

31. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et, baissant la tête, il rendit l’âme.<br />

32. Aria (Basse) avec chœur<br />

Basse<br />

Mon Sauveur aimé, puis-je te demander<br />

Maintenant que tu es cloué sur la croix<br />

Et que tu as dit toi-même : « tout est accompli »<br />

Suis-je libéré de la mort ?<br />

Puis-je par ton supplice et ta mort,<br />

Hériter du royaume des cieux ?<br />

Est-ce la rédemption de la terre entière ?<br />

De douleur tu ne peux rien dire,<br />

Mais tu inclines la tête<br />

Et tu déclares silencieusement : oui !<br />

Chœur<br />

Jésus, toi qui étais mort,<br />

Tu vis maintenant pour l’éternité.<br />

Dans les dernières affres de la mort,<br />

Je ne me tourne vers nul autre que toi<br />

Qui m’as racheté,<br />

Ô mon Seigneur aimé !<br />

Ne me donne que ce que tu as mérité pour moi,<br />

Je n’en désire pas plus !<br />

33. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Et vo<strong>ici</strong> que le voile du temple se déchira en deux,<br />

de haut jusqu’en bas. La terre trembla, les rochers<br />

se fendirent, les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs<br />

corps de saints qui étaient morts ressuscitèrent.<br />

34. Arioso (Ténor)<br />

Mon cœur ! Alors que le monde entier<br />

Partage les souffrances de Jésus,<br />

Que le soleil s’habille en deuil<br />

Que le rideau se déchire, le roc se brise,<br />

Que la terre tremble, les tombeaux s’ouvrent<br />

Parce qu’ils voient le Créateur s’éteindre :<br />

Que vas-tu faire, mon cœur ?<br />

35. Aria (Soprano)<br />

Fonds-toi, mon cœur, en flots de larmes<br />

À la gloire du Très-Haut.<br />

Raconte à la Terre et au Ciel ta peine :<br />

Ton Jésus est mort !<br />

Fonds-toi, mon cœur, en flots de larmes<br />

À la gloire du Très-Haut.<br />

36. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Dans la crainte que les corps ne restassent sur la<br />

croix pendant le Sabbat, – et ce jour de Sabbat était<br />

un grand jour –, les juifs demandèrent à Pilate<br />

qu’on cassât les jambes aux crucifiés et qu’on les<br />

enlevât. Les soldats vinrent donc et ils cassèrent les<br />

97


98<br />

Kriegsknechte und brachen dem ersten die Beine<br />

und dem andern, der mit ihm gekreuziget war.<br />

Als sie aber zu Jesu kamen, da sie sahen, daß er<br />

schon gestorben war, brachen sie ihm die Beine<br />

nicht; sondern der Kriegsknechte einer eröffnete<br />

seine Seite mit einem Speer, und also bald ging<br />

Blut und Wasser heraus. Und der das gesehen hat,<br />

der hat es bezeuget, und sein Zeugnis ist wahr,<br />

und derselbige weiß, daß er die Wahrheit saget,<br />

auf daß ihr gläubet. Denn solches ist geschehen,<br />

auf daß die Schrift erfüllet würde: « Ihr sollet ihm<br />

kein Bein zerbrechen ». Und abermal spricht eine<br />

andere Schrift : « Sie werden sehen, in welchen sie<br />

gestochen haben ».<br />

37. Choral<br />

O hilf, Christe, Gottes Sohn,<br />

Durch dein bitter Leiden,<br />

Daß wir dir stets untertan<br />

All Untugend meiden,<br />

Deinen Tod und sein Ursach<br />

Fruchtbarlich bedenken,<br />

Dafür, wiewohl arm und schwach,<br />

Dir Dankopfer schenken.<br />

38. Rezitativ<br />

Evangelist<br />

Darnach bat Pilatum Joseph von Arimathia, der<br />

ein Jünger Jesu war (doch heimlich, aus Furcht vor<br />

den Juden), daß er möchte abnehmen den Leichnam<br />

Jesu. Und Pilatus erlaubete es. Derowegen<br />

kam er und nahm den Leichnam Jesu herab. Es<br />

kam aber auch Nikodemus, der vormals bei der<br />

Nacht zu<br />

Jesu kommen war, und brachte Myrrhen und<br />

Aloen unter einander, bei hundert Pfunden. Da<br />

nahmen sie den Leichnam Jesu und bunden ihn<br />

in leinen Tücher mit Spezereien, wie die Juden<br />

pflegen zu begraben. Es war aber an der Stätte, da<br />

er gekreuziget ward, ein Garte, und im Garten ein<br />

neu Grab, in welches niemand je geleget war. Daselbst<br />

hin legten sie Jesum, um des Rüsttags willen<br />

der Juden, dieweil das Grab nahe war.<br />

39. Chorus<br />

Ruht wohl, ihr heiligen Gebeine,<br />

Die ich nun weiter nicht beweine,<br />

Ruht wohl und bringt auch mich zur Ruh !<br />

Das Grab, so euch bestimmet ist<br />

Und ferner keine Not umschließt,<br />

Macht mir den Himmel auf und schließt<br />

Die Hölle zu.<br />

Ruht wohl, ihr heiligen Gebeine,<br />

Die ich nun weiter nicht beweine,<br />

Ruht wohl und bringt auch mich zur Ruh !<br />

40. Choral<br />

Ach Herr, laß dein lieb Engelein<br />

Am letzten End die Seele mein<br />

In Abrahams Schoß tragen,<br />

Den Leib in sein’m Schlafkämmerlein<br />

Gar sanft, ohn ein’ge Qual und Pein,<br />

Ruhn bis am Jüngsten Tage !<br />

Alsdenn vom Tod erwecke mich,<br />

Daß meine Augen sehen dich<br />

In aller Freud, o Gottes Sohn,<br />

Mein Heiland und Genadenthron !<br />

Herr Jesu Christ, erhöre mich,<br />

Ich will dich preisen ewiglich !<br />

Johannes Passion 1725<br />

(version Appendix)<br />

15 N° 1 Choral<br />

O Mensch, bewein dein Sünde groß,<br />

Darum Christus seins Vaters Schoß<br />

Äußert und kam auf Erden;<br />

Von einer Jungfrau rein und zart<br />

Für uns er hie geboren ward,<br />

Er wollt der Mittler werden.<br />

Den Toten er das Leben gab<br />

Und legt dabei all Krankheit ab,<br />

Bis sich die Zeit herdrange,<br />

Daß er für uns geopfert würd,<br />

Trüg unser Sünden schwere Bürd<br />

Wohl an dem Kreuze lange.<br />

16 N° 11 Arie (Bass) mit Choral Bass<br />

Himmel reiße, Welt erbebe,<br />

Fallt in meinen Trauerton,<br />

Sehet meine Qual und Angst,<br />

Was ich, Jesu, mit dir leide !<br />

Ja, ich zähle deine Schmerzen<br />

O zerschlagner Gottessohn,<br />

Ich erwähle Golgatha<br />

Vor dies schnöde Weltgebäude.<br />

Werden auf den Kreuzeswegen<br />

Deine Dornen ausgesät,<br />

Weil ich in Zufriedenheit<br />

Mich in deine Wunden senke,<br />

So erblick ich in dem Sterben,<br />

Wenn ein stürmend Wetter weht,<br />

Diesen Ort, dahin ich mich täglich<br />

Durch den Glauben lenke.<br />

jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié<br />

avec lui. S’étant approchés de Jésus, et le voyant<br />

déjà mort, ils ne lui cassèrent pas les jambes, mais<br />

un des soldats lui perça le côté avec une lance, et<br />

aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a<br />

vu en a rendu témoignage, et son témoignage est<br />

vrai, et il sait qu’il dit vrai, afin que vous le croyiez<br />

aussi. Ces choses sont arrivées, afin que l’écriture<br />

fût accomplie : « Aucun de ses os ne sera brisé ».<br />

Et ailleurs l’Ecriture dit encore : « Ils verront celui<br />

qu’ils ont percé ».<br />

37. Choral<br />

Ô, aide-nous, Christ, Fils de Dieu,<br />

À travers ta souffrance amère,<br />

À être constamment soumis à toi<br />

Et à éviter tout mal ;<br />

Que ta mort et et le péché qui l’a causée<br />

Occupent notre pensée<br />

Et que, bien que pauvres et faibles,<br />

Nous te présentions nos actions de grâces.<br />

38. Récitatif<br />

Evangéliste<br />

Alors Joseph d’Arimathie, qui était un disciple de<br />

Jésus (mais en secret par crainte des Juifs) pria<br />

Pilate de lui laisser emporter le corps de Jésus.<br />

Et Pilate le lui permit. Et il vint donc et emporta<br />

le corps de Jésus. Vint aussi Nicodème, celui qui<br />

précédemment était venu trouver Jésus pendant la<br />

nuit, et il apporta un mélange de myrrhe et d’aloès<br />

de quelque cent livres. Ils prirent le corps de Jésus<br />

et l’enveloppèrent de linges avec des aromates,<br />

comme les Juifs ont coutume d’ensevelir. Or, il y<br />

avait, à l’endroit où il fut crucifié, un jardin, et dans<br />

ce jardin, un tombeau neuf, où personne n’avait été<br />

enseveli. Ils y placèrent Jésus, à cause du jour du<br />

Sabbat et parce que le sépulcre était à proximité.<br />

39. Chœur<br />

Repose en paix, sainte dépouille<br />

Que je cesse maintenant de pleurer ;<br />

Repose en paix et mène-moi aussi vers le repos !<br />

Le tombeau, qui t’est destiné<br />

Et qui n’est plus détresse,<br />

M’ouvre le ciel et ferme<br />

L’Enfer.<br />

Repose en paix, sainte dépouille<br />

Que je cesse maintenant de pleurer ;<br />

Repose en paix et mène-moi aussi vers le repos !<br />

40. Choral<br />

Seigneur, laisse ton cher angelot,<br />

À la dernière fin porter mon âme<br />

Dans le sein d’Abraham !<br />

Fais que mon corps repose en paix<br />

Sans douleur ni peine<br />

Jusqu’au jugement dernier !<br />

Alors tu m’éveilleras de la mort<br />

Pour que mes yeux te contemplent<br />

En toute joie, ô fils de Dieu,<br />

Mon Sauveur, trône de grâce !<br />

Seigneur Jésus-Christ, exauce-moi,<br />

Je te louerai à jamais !<br />

Adaptation française reproduite avec l’aimable<br />

autorisation de Patrick Dutheil<br />

Choral<br />

Jesu, deinen Passion<br />

Ist mir lauter Freude,<br />

Deine Wunden, Kron und Hohn<br />

Meines Herzens Weide.<br />

Meine Seel auf Rosen geht,<br />

Wenn ich dran gedenke;<br />

In dem Himmel eine Stätt<br />

Mir deswegen schenke !<br />

17 N° 13 Arie (Tenor)<br />

Zerschmettert mich,<br />

Ihr Felsen und ihr Hügel,<br />

wirf Himmel deinen Strahl auf mich !<br />

Wie freventlich, wie sündlich, wie vermessen,<br />

Hab ich, o Jesu, dein vergessen !<br />

Ja, nähm ich gleich der Morgenröte Flügel,<br />

So holte mich mein strenger Richter wieder ;<br />

Ach ! fallt vor ihm in bittern Tränen nieder!<br />

Zerschmettert mich, ihr Felsen und ihr Hügel,<br />

Wirf Himmel deinen Strahl auf mich !<br />

Wie freventlich, wie sündlich, wie vermessen,<br />

Hab ich, o Jesu, dein vergessen !<br />

18 Nr. 19 Arie (Tenor)<br />

Ach windet euch nicht so, geplagte Seelen,<br />

Bei eurer Kreuzesangst und Qual !<br />

Könnt ihr die unermeßne Zahl<br />

Der harten Geißelschläge zählen<br />

So zählet auch die Menge eurer Sünden,<br />

Ihr werdet diese größer finden !<br />

Ach windet euch nicht so, geplagte Seelen,<br />

Bei eurer Kreuzesangst und Qual !<br />

19 N° 40 Choral<br />

Christe, du Lamm Gottes,


Der du trägst die Sünd’ der Welt,<br />

Erbarm dich unser !<br />

Christe, du Lamm Gottes,<br />

Der du trägst die Sünd’ der Welt,<br />

Erbarm dich unser !<br />

Christe, du Lamm Gottes<br />

Der du trägst die Sünd’ der Welt,<br />

Gib uns dein’ Frieden !<br />

Amen.<br />

CD 22 / 23 / 24 : Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Cantate pour le premier jour de Noël ( 5 décembre 734)<br />

Cantate pour le deuxième jour de Noël ( 6 décembre 734)<br />

Cantate pour le troisième jour de Noël ( 7 décembre 734)<br />

Cantate pour la Fête de la Circoncision du Christ (Nouvel An)<br />

( er janvier 735)<br />

Cantate pour le dimanche après le Nouvel An ( janvier 735)<br />

Cantate pour la Fête de l’Epiphanie (6 janvier 735)<br />

Il ne faut pas s’imaginer que l’Oratorio de Noël est un ouvrage qui doit<br />

être obligatoirement écouté de bout en bout ou même trois cantates par<br />

trois cantates, ainsi que nos jours l’on présente le plus souvent l’ouvrage.<br />

Au temps de Bach, en cette année 734, la première cantate se jouait le<br />

premier jour de Noël (Feria Nativitatis Christi), la seconde le second<br />

(Feria ), la troisième le troisième (Feria 3), la quatrième au Nouvel<br />

an (Festo Circumcisionis Christi), la cinquième au premier dimanche<br />

après le Nouvel an (Dominica post Festum Circumcisionis Christi) et<br />

la dernière à l’Epiphanie : une période de deux semaines environ.<br />

Par ailleurs, l’ensemble date certes de 734 mais sur les quelques 30<br />

numéros majeurs que compte l’Oratorio – c’est-à-dire les grands<br />

chœurs, les arias, les chorals accompagnés – on ne compte donc pas les<br />

récitatifs et les chorals traditionnels à quatre voix, simples –, presque la<br />

moitié est une reprise d’ouvrages datant des douze mois précédents : les<br />

n° 30, 9, 39, 4 , 4 & 9 proviennent de la Cantate profane BWV 219,<br />

les n° , 5, 8 & 4 du Dramma per musica profane, BWV 214, le n° 47<br />

de la Cantate BWV 215 initialement destinée à un anniversaire princier,<br />

et le n° 45 de la Passion selon saint Marc désormais perdue. Enfin, le<br />

chœur n° 54 proviendrait d’une cantate, elle aussi perdue, destinée à<br />

une célébration profane.<br />

Cela ne signifie pas que l’Oratorio soit une simple compilation :<br />

d’une part, les 3 numéros majeurs restants furent composés à cette<br />

occasion, ainsi naturellement que tous les récitatifs, et d’autre part, les<br />

treize numéros récupérés ont fait l’objet de remaniements majeurs,<br />

instrumentaux et vocaux, ainsi que le changement complet de texte.<br />

On remarquera que la majorité des œuvres antérieures dans lesquelles<br />

Bach a puisé n’était pas, initialement, à usage sacré, mais il faut avouer<br />

que les cantates profanes s’adressent, hormis une poignée, autant à Dieu<br />

qu’aux hommes. Et quand bien même les six cantates sont destinées à<br />

être entendues tout au long de deux semaines de festivités, Bach a su<br />

créer une puissante cohésion par une remarquable continuité d’écriture,<br />

de contenu, de style, qui permet aux auditeurs de nos jours d’écouter<br />

l’ensemble d’une traite en une soirée sans ressentir la moindre rupture.<br />

Ce sont là, en vérité, six volets d’une immense cantate dont le texte<br />

puise largement dans les Evangiles saint Luc et saint Matthieu. Bach y<br />

exprime douleur et douceur, qui sont intimement mêlées tout au long<br />

de l’ouvrage. Ce magnifique ensemble démontre une fois de plus le soin<br />

du compositeur pour la couleur orchestrale, les timbres et les tessitures<br />

suggestives (Rois mages représentés par la trompette, bergers par les<br />

hautbois, anges par les sopranos et violons qui jouent dans l’aigu...)<br />

L’Oratorio de Pâques et la Cantate de l’Ascension sont la continuité, en<br />

quelque sorte, de l’Oratorio de Noël ; entre les trois, c’est toute la vie du<br />

Christ qui est racontée.<br />

Weihnachts-Oratorium, BWV 248<br />

Erster Teil : Am Weihnachtsfest (CD 22)<br />

Cantata I<br />

Jauchzet, frohlocket ! Auf, preiset die Tage<br />

1. Coro<br />

Jauchzet, frohlocket ! auf, preiset die Tage,<br />

Rühmet, was heute der Höchste getan !<br />

Lasset das Zagen, verbannet die Klage,<br />

Stimmet voll Jauchzen und Fröhlichkeit an !<br />

Dienet dem Höchsten mit herrlichen Chören,<br />

Laßt uns den Namen des Herrschers verehren !<br />

2. Recitativo (Tenore)<br />

Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Première partie : Pour le premier jour de Noël<br />

(CD 22)<br />

Cantate I<br />

Jubilez, chantez d’allégresse ! Louez ces jours<br />

1. Chœur<br />

Réjouissez-vous, célébrez ces temps de joie !<br />

Glorifiez ce que le Très-Haut a fait aujourd’hui !<br />

Abandonnez larmes, bannissez plaintes,<br />

Entonnez des chants d’allégresse et de joie !<br />

Offrez au Très-Haut vos plus beaux chœurs,<br />

Honorons le nom du Seigneur !<br />

2. Récitatif (Ténor)<br />

99


300<br />

Evangelist<br />

Es begab sich aber zu der Zeit, daß ein Gebot<br />

von dem Kaiser Augusto ausging, daß alle Welt<br />

geschätzet würde. Und jedermann ging, daß er<br />

sich schätzen ließe, ein jeglicher in seine Stadt. Da<br />

machte sich auch auf Joseph aus Galiläa, aus der<br />

Stadt Nazareth, in das jüdische Land zur Stadt David,<br />

die da heißet Bethlehem ; darum, daß er von<br />

dem Hause und Geschlechte David war : auf daß<br />

er sich schätzen ließe mit Maria, seinem vertrauten<br />

Weibe, die war schwanger. Und als sie daselbst<br />

waren, kam die Zeit, daß sie gebären sollte.<br />

3. Recitativo (Alto)<br />

Nun wird mein liebster Bräutigam,<br />

Nun wird der Held aus Davids Stamm<br />

Zum Trost, zum Heil der Erden<br />

Einmal geboren werden.<br />

Nun wird der Stern aus Jakob scheinen,<br />

Sein Strahl bricht schon hervor.<br />

Auf, Zion, und verlasse nun das Weinen,<br />

Dein Wohl steigt hoch empor !<br />

4. Aria (Alto)<br />

Bereite dich, Zion, mit zärtlichen Trieben,<br />

Den Schönsten, den Liebsten bald bei dir zu sehn !<br />

Deine Wangen<br />

Müssen heut viel schöner prangen,<br />

Eile, den Bräutigam sehnlichst zu lieben !<br />

5. Choral<br />

Wie soll ich dich empfangen<br />

Und wie begegn’ ich dir ?<br />

O aller Welt Verlangen,<br />

O meiner Seelen Zier !<br />

O Jesu, Jesu, setze<br />

Mir selbst die Fackel bei,<br />

Damit, was dich ergstze,<br />

Mir kund und wissend sei !<br />

6. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und sie gebar ihren ersten Sohn und wickelte ihn<br />

in Windeln und legte ihn in eine Krippen, denn sie<br />

hatten sonst keinen Raum in der Herberge.<br />

7. Choral & Recitativo (Coro, Soprano, Bass)<br />

Er ist auf Erden kommen arm,<br />

Wer will die Liebe recht erhöhn,<br />

Die unser Heiland vor uns hegt ?<br />

Daß er unser sich erbarm,<br />

Ja, wer vermag es einzusehen,<br />

Wie ihn der Menschen Leid bewegt ?<br />

Und in dem Himmel mache reich,<br />

Des Höchsten Sohn kömmt in die Welt,<br />

Weil ihm ihr Heil so wohl gefällt,<br />

Und seinen lieben Engeln gleich.<br />

So will er selbst als Mensch geboren werden.<br />

Kyrieleis !<br />

8. Aria (Bass)<br />

Großer Herr, o starker König,<br />

Liebster Heiland, o wie wenig<br />

Achtest du der Erden Pracht!<br />

Der die ganze Welt erhält,<br />

Ihre Pracht und Zier erschaffen,<br />

Muß in harten Krippen schlafen.<br />

9. Choral<br />

Ach mein herzliebes Jesulein,<br />

Mach dir ein rein sanft Bettelein,<br />

Zu ruhn in meines Herzens Schrein,<br />

Daß ich nimmer vergesse dein !<br />

Zweiter Teil : Am zweiten Weihnachtsfesttage<br />

(CD 22)<br />

Cantata II<br />

Und es waren Hirten in derselben Gegend<br />

0. Sinfonia<br />

11. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und es waren Hirten in derselben Gegend auf dem<br />

Felde bei den Hürden, die hüteten des Nachts ihre<br />

Herde. Und siehe, des Herren Engel trat zu ihnen,<br />

und die Klarheit des Herren leuchtet um sie, und<br />

sie furchten sich sehr.<br />

12. Choral<br />

Brich an, o schönes Morgenlicht,<br />

Und laß den Himmel tagen !<br />

Du Hirtenvolk, erschrecke nicht,<br />

Weil dir die Engel sagen,<br />

Daß dieses schwache Knäbelein<br />

Soll unser Trost und Freude sein,<br />

Dazu den Satan zwingen<br />

Und letztlich Friede bringen.<br />

13. Recitativo (Tenore) & Engel (Soprano)<br />

Evangelist<br />

Und der Engel sprach zu ihnen :<br />

Der Engel<br />

Fürchtet euch nicht, siehe, ich verkündige euch<br />

große Freude, die allem Volke widerfahren wird.<br />

Denn euch ist heute der Heiland geboren, welcher<br />

Evangeliste<br />

En ce temps là parut un édit de l’empereur Auguste<br />

ordonnant que le monde entier fût recensé. Et tout<br />

un chacun qui devait se faire inscrire se rendit dans<br />

sa ville. Ainsi Joseph de Galilée, de la ville de Nazareth,<br />

se rendit-il dans la ville de David, Bethtléem<br />

en Judée (car il était de la maison et de la lignée de<br />

David) pour se faire recenser avec sa femme Marie,<br />

qui était enceinte. Mais pendant qu’ils étaient là,<br />

vint le temps où elle dut enfanter.<br />

3. Récitatif (Alto)<br />

Vo<strong>ici</strong> que mon fiancé bien-aimé,<br />

Le héros du sang de David,<br />

Pour le salut et la consolation des hommes<br />

Va naître sur la Terre.<br />

Bientôt l’étoile de Jacob brillera<br />

Son éclat monte déjà au ciel.<br />

Debout, Sion, ne pleure plus,<br />

C’est ton salut qui se lève.<br />

4. Air (Alto)<br />

Prépare-toi, Sion, dans la tendre hâte<br />

À voir bientôt près de toi le bien-aimé, le plus<br />

resplendissant.<br />

Qu’aujourd’hui tes joues<br />

Resplendissent avec plus d’éclat encore.<br />

Hâte-toi vers le fiancé, donne-lui ton plus ardent<br />

amour.<br />

5. Choral<br />

Comment dois-je te recevoir,<br />

Comment dois-je t’accueillir ?<br />

Ô désir de toute l’humanité,<br />

Ô splendeur de mon âme !<br />

O Jésus, Jésus,<br />

Apporte-moi ton flambeau<br />

Afin que toujours je sache<br />

Ce qui te réjouira.<br />

6. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Elle mit donc au monde son premier fils, l’enveloppa<br />

de langes et le coucha dans une crèche d’une<br />

grange, car il n’y avait pas de place pour eux dans<br />

l’auberge.<br />

7. Choral & Récitatif (Chœur, soprano & basse)<br />

Pauvre Il est descendu sur Terre,<br />

Qui saura glorifier assez haut<br />

L’amour qu’éprouve pour nous le Sauveur ?<br />

Qu’il ait pitié de nous,<br />

Oui, qui comprendra<br />

Combien l’émeut la peine des Hommes ?<br />

Il nous comble de bienfaits dans le Ciel,<br />

Le Fils du Très-Haut descend sur Terre<br />

Car Il désire ardemment notre salut.<br />

Et ainsi que Ses anges bien-aimés,<br />

Il souhaite naître Homme lui-même.<br />

Kyrie eleison !<br />

8. Air (Basse)<br />

Seigneur très-haut, roi tout-puissant,<br />

bien-aimé Sauveur ! O combien<br />

tu méprises les splendeurs de ce monde !<br />

Celui qui embrasse le monde entier,<br />

qui a créé Sa splendeur et Sa beauté,<br />

doit dormir sur la paille dure d’une crèche.<br />

9. Choral<br />

Ah, mon enfant Jésus que j’aime tendrement,<br />

Que l’élan de mon cœur soit pour toi le lit le plus<br />

doux,<br />

Afin que tu y reposes paisiblement<br />

Et que jamais je ne t’oublie.<br />

Deuxième partie : Pour le deuxième jour de<br />

Noël (CD 22)<br />

Cantate II<br />

Et il y avait des bergers dans cette contrée<br />

0. <strong>Musique</strong> pastorale<br />

11. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Il y avait dans cette contrée des bergers qui gardaient<br />

leurs troupeaux la nuit. Et voyez, l’Ange du<br />

Seigneur leur apparut, la lumière divine les enveloppa<br />

de son éclat et une grande frayeur les saisit.<br />

12. Choral<br />

Apparais, ô lumière du matin,<br />

Et qu’arrive enfin l’aurore !<br />

Et vous, bergers, ne craignez point,<br />

Car les anges vous le disent :<br />

Ce faible enfant<br />

Sera votre consolation et votre joie,<br />

Il vaincra Satan lui-même<br />

Et apportera la paix.<br />

13. Récitatif (Ténor) & Ange (Soprano)<br />

Evangeliste<br />

Et l’Ange leur dit :<br />

L’Ange<br />

N’ayez pas peur ; voyez, je vous annonce une<br />

grande joie, qui sera partagée par tout le peuple.<br />

Aujourd’hui un Sauveur est né pour vous dans la


ist Christus, der Herr, in der Stadt Davids.<br />

14. Recitativo (Bass)<br />

Was Gott dem Abraham verheißen,<br />

Das läßt er nun dem Hirtenchor<br />

Erfüllt erweisen.<br />

Ein Hirt hat alles das zuvor<br />

Von Gott erfahren müssen.<br />

Und nun muß auch ein Hirt die Tat,<br />

Was er damals versprochen hat,<br />

Zuerst erfüllet wissen.<br />

15. Aria (Tenor)<br />

Frohe Hirten, eilt, ach eilet,<br />

Eh ihr euch zu lang verweilet,<br />

Eilt, das holde Kind zu sehn !<br />

Geht, die Freude heißt zu schön,<br />

Sucht die Anmut zu gewinnen,<br />

Geht und labet Herz und Sinnen !<br />

16. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und das habt zum Zeichen : Ihr werdet finden das<br />

Kind in Windeln gewickelt und in<br />

einer Krippe liegen.<br />

17. Choral<br />

Schaut hin, dort liegt im finstern Stall,<br />

Des Herrschaft gehet überall !<br />

Da Speise vormals sucht ein Rind,<br />

Da ruhet itzt der Jungfrau’n Kind.<br />

18. Recitativo (Bass)<br />

So geht denn hin, ihr Hirten, geht,<br />

Daß ihr das Wunder seht:<br />

Und findet ihr des Höchsten Sohn<br />

In einer harten Krippe liegen,<br />

So singet ihm bei seiner Wiegen<br />

Aus einem süßen Ton<br />

Und mit gesamtem Chor<br />

Dies Lied zur Ruhe vor !<br />

19. Aria (Alto)<br />

Schlafe, mein Liebster, genieße der Ruh,<br />

Wache nach diesem vor aller Gedeihen!<br />

Labe die Brust,<br />

Empfinde die Lust,<br />

Wo wir unser Herz erfreuen !<br />

20. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und alsobald war da bei dem Engel die Menge der<br />

himmlischen Heerscharen, die<br />

lobten Gott und sprachen :<br />

21. Coro<br />

Ehre sei Gott in der Höhe und Friede auf Erden<br />

und den Menschen ein Wohlgefallen.<br />

22. Recitativo (Bass)<br />

So recht, ihr Engel, jauchzt und singet,<br />

Daß es uns heut so schön gelinget !<br />

Auf denn ! wir stimmen mit euch ein,<br />

Uns kann es so wie euch erfreun.<br />

23. Choral<br />

Wir singen dir in deinem Heer<br />

Aus aller Kraft, Lob, Preis und Ehr,<br />

Daß du, o lang gewünschter Gast,<br />

Dich nunmehr eingestellet hast.<br />

Dritter Teil : Am dritten Weinachtsfesttage<br />

(CD 23)<br />

Cantata III<br />

Herrscher des Himmels, erhöre das Lallen<br />

1. Coro<br />

Herrscher des Himmels, erhöre das Lallen,<br />

Laß dir die matten Gesänge gefallen,<br />

Wenn dich dein Zion mit Psalmen erhöht !<br />

Höre der Herzen frohlockendes Preisen,<br />

Wenn wir dir itzo die Ehrfurcht erweisen,<br />

Weil unsre Wohlfahrt befestiget steht !<br />

2. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und da die Engel von ihnen gen Himmel fuhren,<br />

sprachen die Hirten untereinander :<br />

3. Coro<br />

Die Hirten Lasset uns nun gehen gen Bethlehem<br />

und die Geschichte sehen, die da geschehen ist, die<br />

uns der Herr kundgetan hat.<br />

4. Recitativo (Basso)<br />

Er hat sein Volk getröst’,<br />

Er hat sein Israel erlöst,<br />

Die Hülf aus Zion hergesendet<br />

Und unser Leid geendet.<br />

Seht, Hirten, dies hat er getan ;<br />

Geht, dieses trefft ihr an !<br />

5. Choral<br />

Dies hat er alles uns getan,<br />

Sein groß Lieb zu zeigen an;<br />

Des freu sich alle Christenheit<br />

Und dank ihm des in Ewigkeit.<br />

Kyrieleis !<br />

ville de David, qui est le Christ, le Seigneur.<br />

14. Récitatif (Basse)<br />

Ce que Dieu avait révélé à Abraham,<br />

Aujourd’hui, devant les bergers,<br />

Il le manifeste.<br />

Un berger en avait jadis<br />

Reçu l’annonce de Dieu.<br />

C’est encore un berger<br />

Qui voit maintenant s’accomplir<br />

La promesse d’antan.<br />

15. Aria (Ténor)<br />

Heureux bergers, hâtez-vous, hâtez-vous donc,<br />

Ne tardez point, ne perdez pas de temps<br />

Pour visiter l’enfant divin !<br />

Allez, cette joie est trop belle,<br />

Allez chercher la grâce<br />

Et désaltérer votre cœur et vos esprits !<br />

16. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Et vo<strong>ici</strong> comment vous le reconnaîtrez : vous trouverez<br />

l’enfant enveloppé dans des langes et couché<br />

dans une crèche.<br />

17. Choral<br />

Regardez ! C’est là, dans une sombre étable,<br />

que dort celui qui domine le monde entier.<br />

Là où le bœuf cherche sa pitance,<br />

repose à présent le fils de la Vierge.<br />

18. Récitatif (Basse)<br />

Allez, bergers, allez,<br />

Contemplez la merveille ;<br />

Voyez le Fils du Très-Haut<br />

Couché sur la dure paille de la crèche,<br />

Berçons-le dans son sommeil<br />

De notre chant le plus doux,<br />

Afin que paisiblement Il repose<br />

Aux accents de notre chœur.<br />

19. Aria (Alto)<br />

Dors, mon bien-aimé, repose dans la paix !<br />

Et ne t’éveille qu’après un doux sommeil<br />

Réconforte le Sein,<br />

Ressens la joie<br />

Qui emplit nos cœurs !<br />

20. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Au même instant une troupe nombreuse de l’armée<br />

céleste se joignit à l’Ange, louant Dieu et disant :<br />

21. Chœur<br />

Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur terre<br />

paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.<br />

22. Récitatif (Basse)<br />

Ainsi donc, anges du ciel, chantez et exultez,<br />

Que le jour nous soit si faste !<br />

Debout, nous nous joignons à vous,<br />

Car nous pouvons nous réjouir comme vous.<br />

23. Choral<br />

Nous chantons, dans tes armées célestes,<br />

Et de toute notre force, éloge, louange et gloire<br />

Car toi que nous désirions si ardemment<br />

Tu es enfin apparu.<br />

Troisième partie : Pour le troisième jour de Noël<br />

(CD 23)<br />

Cantate III<br />

Maître du ciel, écoute nos balbutiements<br />

1. Chœur<br />

Maître du ciel, écoute nos balbutiements,<br />

Que ses faibles chants te soient agréables,<br />

Lorsque Sion te glorifie de ses psaumes !<br />

Ecoute les louanges de cœurs emplis d’allégresse<br />

Qui t’expriment leur vénération,<br />

Car tu nous apportes le salut !<br />

2. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Lorsque les anges s’en furent retournés vers le ciel,<br />

les bergers se dirent entre eux :<br />

3. Chœur<br />

Venez, allons à Bethléem pour voir ce qui est arrivé<br />

et que le Seigneur nous a fait connaître.<br />

4. Récitatif (Basse)<br />

Il a consolé Son peuple,<br />

Il a libéré Son Israël,<br />

Il a apporté Son aide a Sion<br />

et mis un terme à nos souffrances.<br />

Voyez, bergers, Il a fait tout cela !<br />

Allez ! Voilà ce que vous verrez.<br />

5. Choral<br />

Tout cela, Il l’a accompli pour nous,<br />

Afin de nous prouver Son amour.<br />

Que toute la chrétienté s’en réjouisse<br />

Et Lui rende grâces dans l’éternité.<br />

Kyrie eleison !<br />

30


30<br />

6. Aria (Soprano & basse)<br />

Herr, dein Mitleid, dein Erbarmen<br />

Tröstet uns und macht uns frei.<br />

Deine holde Gunst und Liebe,<br />

Deine wundersamen Triebe<br />

Machen deine Vatertreu<br />

Wieder neu.<br />

7. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und sie kamen eilend und funden beide, Mariam<br />

und Joseph, dazu das Kind in der<br />

Krippe liegen. Da sie es aber gesehen hatten,<br />

breiteten sie das Wort aus, welches zu<br />

ihnen von diesem Kind gesaget war. Und alle, für<br />

die es kam, wunderten sich<br />

der Rede, die ihnen die Hirten gesaget hatten.<br />

Maria aber behielt alle diese Worte und bewegte<br />

sie in ihrem Herzen.<br />

8. Aria (Alto)<br />

Schließe, mein Herze, dies selige Wunder<br />

Fest in deinem Glauben ein !<br />

Lasse dies Wunder, die göttlichen Werke,<br />

Immer zur Stärke<br />

Deines schwachen Glaubens sein !<br />

9. Recitativo (Alto)<br />

Ja, ja, mein Herz soll es bewahren,<br />

Was es an dieser holden Zeit<br />

Zu seiner Seligkeit<br />

Für sicheren Beweis erfahren.<br />

10. Choral<br />

Ich will dich mit Fleiß bewahren,<br />

Ich will dir<br />

Leben hier,<br />

Dir will ich abfahren,<br />

Mit dir will ich endlich schweben<br />

Voller Freud<br />

Ohne Zeit<br />

Dort im andern Leben.<br />

11. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und die Hirten kehrten wieder um, preiseten und<br />

lobten Gott um alles, das sie gesehen und gehöret<br />

hatten, wie denn zu ihnen gesaget war.<br />

12. Choral<br />

Seid froh dieweil,<br />

Daß euer Heil<br />

Ist heut ein Gott und auch ein Mensch geboren,<br />

Der, welcher ist<br />

Der Herr und Christ<br />

In Davids Stadt, von vielen auserkoren.<br />

13. Coro<br />

Herrscher des Himmels, erhöre das Lallen,<br />

Laß dir die matten Gesänge gefallen,<br />

Wenn dich dein Zion mit Psalmen erhöht !<br />

Höre der Herzen frohlockendes Preisen,<br />

Wenn wir dir itzo die Ehrfurcht erweisen,<br />

Weil unsre Wohlfahrt befestiget steht !<br />

Vierte Teil : Am Neujahrstage (CD 23)<br />

Cantata IV<br />

Fallt mit Danken, fallt mit Loben<br />

14. Coro<br />

Fallt mit Danken, fallt mit Loben<br />

Vor des Hschsten Gnadenthron !<br />

Gottes Sohn<br />

Will der Erden<br />

Heiland und Erlöser werden,<br />

Gottes Sohn<br />

Dämpft der Feinde Wut und Toben.<br />

15. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und da acht Tage um waren, daß das Kind beschnitten<br />

würde, da ward sein Name<br />

Genennet Jesus, welcher genennet war von dem<br />

Engel, ehe denn er im Mutterleibe empfangen<br />

ward.<br />

16. Recitativo (Basso)<br />

Immanuel, o süßes Wort !<br />

Mein Jesus heißt mein Hort,<br />

Mein Jesus heißt mein Leben.<br />

Mein Jesus hat sich mir ergeben,<br />

Mein Jesus soll mir immerfort<br />

Vor meinen Augen schweben.<br />

Mein Jesus heißet meine Lust,<br />

Mein Jesus labet Herz und Brust.<br />

Soprani & Basso (insieme)<br />

Soprani<br />

Jesu, du mein liebstes Leben,<br />

Meiner Seelen Bräutigam,<br />

Der du dich vor mich gegeben<br />

An des bittern Kreuzes Stamm !<br />

Basso<br />

Komm ! Ich will dich mit Lust umfassen,<br />

Mein Herze soll dich nimmer lassen,<br />

Ach ! So nimm mich zu dir !<br />

6. Aria (Soprano & basse)<br />

Seigneur, ta pitié, ta miséricorde<br />

Nous consolent et nous libèrent.<br />

Et pour tes gracieuses faveurs, ton amour<br />

Tes étonnants prodiges,<br />

Nous adorons à nouveau en toi<br />

L’ardeur paternelle.<br />

7. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Et ils vinrent en grande hâte et trouvèrent Marie,<br />

Joseph et l’enfant dans la crèche. Et dès qu’ils<br />

l’eurent vu, ils se mirent à raconter partout ce qui<br />

leur avait été dit de cet enfant. Et tous ceux qui<br />

les entendaient s’émerveillaient de ce que leur<br />

racontaient les bergers. Mais Marie gardait toutes<br />

ces paroles dans son cœur et les méditait.<br />

8. Aria (Alto)<br />

Enferme, mon cœur, cette sainte merveille<br />

Dans le secret de ta foi !<br />

Que ce miracle, cette œuvre divine,<br />

Fortifie éternellement<br />

Cette foi si faible !<br />

9. Récitatif (Alto)<br />

Oui, oui, mon cœur sans cesse gardera<br />

Ce qui lui a été prouvé<br />

En ces temps d’allégresse,<br />

Pour sa plus grande fél<strong>ici</strong>té.<br />

10. Choral<br />

Je Te garderai avec zèle,<br />

Je veux vivre<br />

Pour Toi.<br />

Je veux Te porter en moi.<br />

Avec Toi, enfin, je veux m’envoler,<br />

Empli de joie,<br />

En dehors du temps,<br />

Là-bas, dans l’autre vie.<br />

11. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant<br />

Dieu de tout ce qu’ils avaient vu et entendu,<br />

comme cela leur avait été annoncé.<br />

12. Choral<br />

Réjouissez-vous entre temps<br />

Que votre Sauveur<br />

Soit né à la fois Dieu et homme.<br />

Lui qui est<br />

Le Seigneur et le Christ,<br />

Il a été élu dans la ville de David.<br />

13. Chœur<br />

Maître du ciel, écoute nos balbutiements,<br />

Que ses faibles chants te soient agréables,<br />

Lorsque Sion te glorifie de ses psaumes !<br />

Ecoute les louanges de cœurs emplis d’allégresse<br />

Qui t’expriment leur vénération,<br />

Car tu nous apportes le salut !<br />

Quatrième partie : Pour le Nouvel An (CD 23)<br />

Cantate IV<br />

Prosternez-vous avec gratitude, prosternez-vous<br />

avec louanges<br />

14. Chœur<br />

Prosternez-vous avec gratitude, prosternez-vous<br />

avec louanges,<br />

Devant le trône de miséricorde du Très-Haut !<br />

Le Fils de Dieu<br />

Veut être le Sauveur,<br />

Le Rédempteur du monde.<br />

Le Fils de Dieu<br />

Apaise la colère et la rage des ennemis.<br />

15. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Au bout de huit jours, lorsque l’enfant dut être<br />

circoncis, il fut appelé Jésus, nom qu’avait annoncé<br />

l’ange dès avant qu’il ne fût conçu dans le sein de<br />

Sa mère.<br />

16. Récitatif (Basse)<br />

Emmanuel, ô nom si doux !<br />

Mon Jésus est mon berger,<br />

Mon Jésus est ma vie.<br />

Mon Jésus s’est donné à moi,<br />

Mon Jésus doit à jamais<br />

Rester présent à mes yeux.<br />

Mon Jésus est ma joie,<br />

Mon Jésus désaltère mon cœur et mon âme.<br />

Soprani & Basse (ensemble)<br />

Soprani<br />

O Jésus, toi ma vie la plus précieuse,<br />

Fiancé de mon âme,<br />

Toi qui t’es offert pour moi,<br />

À l’amer bois de la Croix !<br />

Basse<br />

Viens ! Je veux t’entourer de joie,<br />

Mon cœur ne doit jamais t’abandonner<br />

Oh, prends-moi auprès de toi.


Basse<br />

Auch in dem Sterben sollst du mir<br />

Das Allerliebste sein;<br />

In Not, Gefahr und Ungemach<br />

Seh ich dir sehnlichst nach.<br />

Was jagte mir zuletzt der Tod für Grauen ein ?<br />

Mein Jesus ! Wenn ich sterbe,<br />

So weiß ich, daß ich nicht verderbe.<br />

Dein Name steht in mir geschrieben,<br />

Der hat des Todes Furcht vertrieben.<br />

17. Aria (Soprano)<br />

Flößt, mein Heiland, flößt dein Namen<br />

Auch den allerkleinsten Samen<br />

Jenes strengen Schreckens ein ?<br />

Nein, du sagst ja selber nein. (Nein !)<br />

Sollt ich nun das Sterben scheuen ?<br />

Nein, dein süßes Wort ist da !<br />

Oder sollt ich mich erfreuen ?<br />

Ja, du Heiland sprichst selbst ja. (Ja !)<br />

18. Recitativo & Choral (Basso & Soprani<br />

ensemble)<br />

Basse<br />

Wohlan, dein Name soll allein<br />

In meinem Herzen sein !<br />

So will ich dich entzücket nennen,<br />

Wenn Brust und Herz zu dir vor Liebe brennen.<br />

Doch, Liebster, sage mir:<br />

Wie rühm ich dich, wie dank ich dir ?<br />

Soprani<br />

Jesu, meine Freud und Wonne,<br />

Meine Hoffnung, Schatz und Teil,<br />

Mein Erlösung, Schutz und Heil,<br />

Hirt und König, Licht und Sonne,<br />

Ach ! wie soll ich würdiglich,<br />

Mein Herr Jesu, preisen dich ?<br />

19. Aria (Tenore)<br />

Ich will nur dir zu Ehren leben,<br />

Mein Heiland, gib mir Kraft und Mut,<br />

Daß es mein Herz recht eifrig tut !<br />

Stärke mich,<br />

Deine Gnade würdiglich<br />

Und mit Danken zu erheben!<br />

20. Choral<br />

Jesus richte mein Beginnen,<br />

Jesus bleibe stets bei mir,<br />

Jesus zäume mir die Sinnen,<br />

Jesus sei nur mein Begier,<br />

Jesus sei mir in Gedanken,<br />

Jesu, lasse mich nicht wanken !<br />

Fünfte Teil : Am Sonntag nach Neujahr (CD 24)<br />

Cantata V<br />

Ehre sei dir, Gott, gesungen<br />

1. Coro<br />

Ehre sei dir, Gott, gesungen,<br />

Dir sei Lob und Dank bereit.<br />

Dich erhebet alle Welt,<br />

Weil dir unser Wohl gefällt,<br />

Weil anheut<br />

Unser aller Wunsch gelungen,<br />

Weil uns dein Segen so herrlich erfreut.<br />

2. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Da Jesus geboren war zu Bethlehem im jüdischen<br />

Lande zur Zeit des Königes Herodes, siehe, da kamen<br />

die Weisen vom Morgenlande gen Jerusalem<br />

und sprachen:<br />

3. Coro e recitativo<br />

Wo ist der neugeborne König der Jüden ?<br />

Sucht ihn in meiner Brust,<br />

Hier wohnt er, mir und ihm zur Lust !<br />

Wir haben seinen Stern gesehen im Morgenlande<br />

Und sind kommen, ihn anzubeten.<br />

Wohl euch, die ihr dies Licht gesehen,<br />

Es ist zu eurem Heil geschehen !<br />

Mein Heiland, du, du bist das Licht,<br />

Das auch den Heiden scheinen sollen,<br />

Und sie, sie kennen dich noch nicht,<br />

Als sie dich schon verehren wollen.<br />

Wie hell, wie klar muß nicht dein Schein,<br />

Geliebter Jesu, sein !<br />

4. Choral<br />

Dein Glanz all Finsternis verzehrt,<br />

Die trübe Nacht in Licht verkehrt.<br />

Leit uns auf deinen Wegen,<br />

Daß dein Gesicht<br />

Und herrlichs Licht<br />

Wir ewig schauen mögen.<br />

5. Aria (Basso)<br />

Erleucht auch meine finstre Sinnen,<br />

Erleuchte mein Herze<br />

Durch der Strahlen klaren Schein !<br />

Dein Wort soll mir die hellste Kerze<br />

In allen meinen Werken sein ;<br />

Dies lässet die Seele nichts Böses beginnen.<br />

Basse<br />

Jusque dans la mort tu seras<br />

Mon bien-aimé.<br />

Dans la peine, dans le danger, dans les tourments,<br />

Je Te cherche ardemment.<br />

Pourquoi la mort m’inspirerait-elle des terreurs ?<br />

Mon Jésus, lorsque je mourrai,<br />

Je sais que je ne serai point pourriture :<br />

Ton nom est écrit en moi,<br />

Il a chassé les terreurs de la mort.<br />

17. Aria (Soprano)<br />

Mon Sauveur, ton nom peut-il<br />

Inspirer la terreur,<br />

Même au plus minuscule grains de blé ?<br />

Non, non, tu l’as dit toi-même ! (Non !)<br />

Devrais-je ainsi craindre la mort ?<br />

Non, car j’ai ta douce Parole.<br />

Ou bien dois-je m’en réjouir ?<br />

Oui, mon Sauveur, car toi-même m’as dit oui !<br />

(Oui !)<br />

18. Récitatif & Choral (Basse & Soprani<br />

ensemble)<br />

Basse<br />

Allons, ton nom seul<br />

Doit habiter mon cœur.<br />

Avec délices, je prononcerai ton nom<br />

Lorsque mon cœur et ma poitrine brûleront<br />

d’amour pour toi.<br />

Mais, mon bien-aimé, dis-moi :<br />

Comment te glorifier, comment te rendre grâces ?<br />

Soprani<br />

Jésus, mon bonheur, ma joie,<br />

Mon espoir, mon trésor, mon sort,<br />

Mon Rédempteur, mon protecteur et mon Sauveur,<br />

Berger et roi, lumière et soleil !<br />

Ah ! Comment dignement,<br />

Seigneur Jésus, te célébrer ?<br />

19. Aria (Tenore)<br />

Je veux vivre que pour ta seule gloire,<br />

mon Sauveur, donne-moi force et courage<br />

afin que mon cœur l’accomplisse avec ferveur.<br />

Fortifie-moi<br />

Que dignement ta gloire<br />

Je puisse glorifier avec gratitude.<br />

20. Choral<br />

Que Jésus conduise mes premiers pas,<br />

Que Jésus soit éternellement à mes côtés,<br />

Que Jésus dompte mes sens,<br />

Que Jésus soit l’unique objet de mon désir,<br />

Que Jésus soit ma pensée<br />

Jésus, ne me laisse pas succomber !<br />

Cinquième partie : Pour le dimanche après le<br />

Nouvel An (CD 24)<br />

Cantate V<br />

Gloire te soit rendue, Dieu tout-puissant<br />

1. Chœur<br />

Gloire te soit rendue, Dieu tout-puissant,<br />

Que grâces et louanges te soient chantés !<br />

Le monde entier te glorifie<br />

Car tu aimes notre salut,<br />

Car en ce jour<br />

Notre désir est comblé<br />

Car ta bénédiction nous comble de joie.<br />

2. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Lorsque Jésus fut né à Bethléem en Judée au<br />

temps du roi Hérode, vo<strong>ici</strong> que des mages d’Orient<br />

arrivèrent à Jérusalem et dirent :<br />

3. Chœur & Récitatif<br />

Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?<br />

Cherchez-le dans mon cœur,<br />

c’est là qu’Il demeure, pour ma joie et la sienne.<br />

Nous avons vu son étoile en Orient,<br />

Et sommes venus l’adorer.<br />

Bénis soyez qui avez vu cette lumière,<br />

Car elle est votre salut.<br />

Mon Sauveur, tu es la lumière<br />

Qui brille aussi sur les païens,<br />

Et eux qui ne te connaissent pas encore,<br />

Pourtant ils veulent déjà t’adorer.<br />

Combien vive et clair doit être ta lumière,<br />

Jésus bien-aimé !<br />

4. Choral<br />

Ton éclat repousse toutes les ténèbres<br />

Transforme la sombre nuit en lumière du jour.<br />

Conduis-nous sur Tes chemins,<br />

Afin qu’éternellement<br />

nous puissions contempler Ton visage<br />

et ta lumière resplendissante.<br />

5. Aria (Basse)<br />

Eclaire aussi mes sombres pensées,<br />

Eclaire mon cœur<br />

Des éclatants rayons de ta lumière !<br />

Ta parole est la brillante chandelle<br />

Qui éclaire toutes mes œuvres.<br />

Ainsi mon âme ne peut entreprendre le mal.<br />

303


304<br />

6. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Da das der König Herodes hörte, erschrak er und<br />

mit ihm das ganze Jerusalem.<br />

7. Recitativo (Alto)<br />

Warum wollt ihr erschrecken ?<br />

Kann meines Jesu Gegenwart euch solche Furcht<br />

Erwecken ?<br />

O ! solltet ihr euch nicht<br />

Vielmehr darüber freuen,<br />

Weil er dadurch verspricht,<br />

Der Menschen Wohlfahrt zu verneuen.<br />

8. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und ließ versammlen alle Hohepriester und<br />

Schriftgelehrten unter dem Volk und erforschete<br />

von ihnen, wo Christus sollte geboren werden.<br />

Und sie sagten ihm : Zu Bethlehem im jüdischen<br />

Lande; denn also stehet geschrieben durch den<br />

Propheten :<br />

Und du Bethlehem im jüdischen Lande bist mitnichten<br />

die kleinest unter den Fürsten Juda ; denn<br />

aus dir soll mir kommen der Herzog, der über<br />

mein Volk Israel ein Herr sei.<br />

9. Aria (Soprano, Tenore, Alto)<br />

Soprano<br />

Ach, wenn wird die Zeit erscheinen ?<br />

Tenore<br />

Ach, wenn kömmt der Trost der Seinen ?<br />

Alto<br />

Schweigt, er ist schon würklich hier !<br />

Soprano & Ténor<br />

Jesu, ach so komm zu mir !<br />

10. Recitativo Alto<br />

Mein Liebster herrschet schon.<br />

Ein Herz, das seine Herrschaft liebet<br />

Und sich ihm ganz zu eigen gibet,<br />

Ist meines Jesu Thron.<br />

11. Choral<br />

Zwar ist solche Herzensstube<br />

Wohl kein schöner Fürstensaal,<br />

Sondern eine finstre Grube ;<br />

Doch, sobald dein Gnadenstrahl<br />

In denselben nur wird blinken,<br />

Wird es voller Sonnen dünken.<br />

Sechste Teil : Am Fest der Erscheinung Christi<br />

(CD 24)<br />

Cantata VI<br />

Herr, wenn die stolzen Feinde schnauben<br />

12. Coro<br />

Herr, wenn die stolzen Feinde schnauben,<br />

So gib, daß wir im festen Glauben<br />

Nach deiner Macht und Hülfe sehn !<br />

Wir wollen dir allein vertrauen,<br />

So können wir den scharfen Klauen<br />

Des Feindes unversehrt entgehn.<br />

13. Recitativo (Tenore & Basso)<br />

Evangelist<br />

Da berief Herodes die Weisen heimlich und<br />

erlernet mit Fleiß von ihnen, wenn der Stern<br />

erschienen wäre ? Und weiset sie gen Bethlehem<br />

und sprach :<br />

Herodes (Basso)<br />

Ziehet hin und forschet fleißig nach dem Kindlein,<br />

und wenn ihr’s findet, sagt mir’s wieder, daß ich<br />

auch komme und es anbete.<br />

14. Recitativo Soprano<br />

Du Falscher, suche nur den Herrn zu fällen,<br />

Nimm alle falsche List,<br />

Dem Heiland nachzustellen;<br />

Der, dessen Kraft kein Mensch ermißt,<br />

Bleibt doch in sichrer Hand.<br />

Dein Herz, dein falsches Herz ist schon,<br />

Nebst aller seiner List, des Höchsten Sohn,<br />

Den du zu stürzen suchst, sehr wohl bekannt.<br />

15. Aria (Soprano)<br />

Nur ein Wink von seinen Händen<br />

Stürzt ohnmächtger Menschen Macht.<br />

Hier wird alle Kraft verlacht !<br />

Spricht der Höchste nur ein Wort,<br />

Seiner Feinde Stolz zu enden,<br />

O, so müssen sich sofort<br />

Sterblicher Gedanken wenden.<br />

16. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Als sie nun den König gehöret hatten, zogen sie<br />

hin. Und siehe, der Stern, den sie im Morgenlande<br />

gesehen hatten, ging für ihnen hin, bis daß er kam<br />

und stund oben über, da das Kindlein war. Da sie<br />

den Stern sahen, wurden sie hoch erfreuet und<br />

gingen in das Haus und funden das Kindlein mit<br />

Maria, seiner Mutter, und fielen nieder und<br />

beteten es an und täten ihre Schätze auf und<br />

schenkten ihm Gold, Weihrauch und Myrrhen.<br />

6. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Lorsque le roi Hérode entendit cela, il fut saisi de<br />

frayeur, et tout Jérusalem avec lui.<br />

7. Récitatif (Alto)<br />

Pourquoi vous effrayer ?<br />

Une telle terreur, la présence de mon Jésus<br />

peut-elle<br />

L’éveiller ?<br />

Ô ! Ne devriez-vous pas<br />

Plutôt vous réjouir,<br />

Car Il a promis<br />

De rendre aux hommes leur bien-être.<br />

8. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Il rassembla tous les grands prêtres et les scribes<br />

parmi le peuple et s’enquit auprès d’eux où devait<br />

naître le Christ. Ils lui répondirent : «À Bethléem<br />

en Judée, car il a été écrit par le prophète : Et Toi,<br />

Bethléem en Judée, tu n’es certes pas le plus humble<br />

des princes de Judée, car c’est de toi que naîtra<br />

un roi qui sera le Seigneur de mon peuple Israël. »<br />

9. Aria (Soprano, Ténor, Alto)<br />

Soprano<br />

Ah, quand viendra-t-il, ce jour tant attendu ?<br />

Ténor<br />

Ah, quand viendra-t-il, le Consolateur des<br />

hommes ?<br />

Alto<br />

Taisez-vous, Il est déjà parmi nous.<br />

Soprano & Ténor<br />

Jésus, ah, viens à moi !<br />

10. Récitatif (Alto)<br />

Mon bien-aimé règne déjà.<br />

Un cœur qui aime Sa domination<br />

Et se donne à Lui tout entier<br />

Est le trône de mon Jésus.<br />

11. Choral<br />

Ce cœur n’est certes pas<br />

Le plus beau séjour d’un roi,<br />

Il semble telle une grotte des ténèbres.<br />

Mais dès que le rayon de ta grâce<br />

Viendra Lui donner Sa lumière,<br />

il brillera ainsi qu’un soleil.<br />

Sixième Partie : Pour la Fête de l’Epiphanie<br />

(CD 24)<br />

Cantate VI<br />

Seigneur, face à la colère de nos orgueilleux<br />

ennemis<br />

12. Chœur<br />

Seigneur, lorsque nos ennemis orgueilleux<br />

enragent,<br />

Fais que, plein de foi,<br />

Nous voyions ta puissance et ton aide.<br />

En toi seul nous voulons avoir confiance ;<br />

Ainsi, nous sortirons sains et saufs<br />

Des griffes ennemies.<br />

13. Récitatif (Ténor & Basse)<br />

Evangeliste<br />

Alors Hérode convoqua secrètement les mages<br />

et s’informa du jour exact où l’étoile leur était<br />

apparue. Ensuite il les envoya sur le chemin de<br />

Bethléem en leur disant :<br />

Hérode (Basse)<br />

Allez et enquérez-vous diligentement sur l’enfant<br />

; et lorsque vous l’aurez trouvé, venez me le dire,<br />

pour que j’aille l’adorer moi aussi.<br />

14. Récitatif (Soprano)<br />

Traître, qui cherche à terrasser le Seigneur,<br />

Fais appel à toutes tes viles ruses<br />

Pour vaincre le Sauveur ;<br />

Lui, dont nul homme ne peut mesurer la force,<br />

Il demeure en mains sûres.<br />

Ton cœur, ton cœur de traître, malgré toute sa<br />

ruse,<br />

Est déjà connu du Fils du Très-Haut<br />

Que tu cherches à terrasser.<br />

15. Aria (Soprano)<br />

D’un signe de ses mains,<br />

Il réduit à néant la puissance humaine.<br />

Il se rit de toute force.<br />

Une seule parole du Très-Haut met fin<br />

À l’orgueil de ses ennemis.<br />

Oh ! que bientôt se muent<br />

Toutes pensées des mortels.<br />

16. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Ayant écouté les paroles du roi, ils s’y rendirent.<br />

Mais voyez, vo<strong>ici</strong> que l’étoile qu’ils avaient vue<br />

en Orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle s’arrête<br />

au-dessus de l’enfant. Et lorsqu’ils virent l’étoile, ils<br />

furent remplis de joie, entrèrent dans la maison et<br />

trouvèrent l’Enfant et Marie, sa mère, et tombèrent<br />

à genoux et l’adorèrent ; puis ils ouvrirent leurs<br />

trésors pour lui offrir de l’or, de l’encens et de la<br />

myrrhe.


17. Choral<br />

Ich steh an deiner Krippen hier,<br />

O Jesulein, mein Leben ;<br />

Ich komme, bring und schenke dir,<br />

Was du mir hast gegeben.<br />

Nimm hin! es ist mein Geist und Sinn,<br />

Herz, Seel und Mut, nimm alles hin,<br />

Und laß dirs wohlgefallen !<br />

18. Recitativo (Tenore)<br />

Evangelist<br />

Und Gott befahl ihnen im Traum, daß sie sich<br />

nicht sollten wieder zu Herodes lenken, und zogen<br />

durch einen andern Weg wieder in ihr Land.<br />

19. Recitativo (Tenore)<br />

So geht ! Genug, mein Schatz geht nicht von hier,<br />

Er bleibet da bei mir,<br />

Ich will ihn auch nicht von mir lassen.<br />

Sein Arm wird mich aus Lieb<br />

Mit sanftmutsvollem Trieb<br />

Und größter Zärtlichkeit umfassen.<br />

Er soll mein Bräutigam verbleiben,<br />

Ich will ihm Brust und Herz verschreiben.<br />

Ich weiß gewiß, er liebet mich,<br />

Mein Herz liebt ihn auch inniglich<br />

Und wird ihn ewig ehren.<br />

Was könnte mich nun für ein Feind<br />

Bei solchem Glück versehren!<br />

Du, Jesu, bist und bleibst mein Freund ;<br />

Und werd ich ängstlich zu dir flehn :<br />

Herr, hilf!, so laß mich Hülfe sehn !<br />

20. Aria (Tenore)<br />

Nun mögt ihr stolzen Feinde schrecken ;<br />

Was könnt ihr mir für Furcht erwecken ?<br />

Mein Schatz, mein Hort ist hier bei mir.<br />

Ihr mögt euch noch so grimmig stellen,<br />

Droht nur, mich ganz und gar zu fällen,<br />

Doch seht ! mein Heiland wohnet hier.<br />

21. Recitativo (Soprano)<br />

Was will der Höllen Schrecken nun,<br />

Was will uns Welt und Sünde tun,<br />

Da wir in Jesu Händen ruhn ?<br />

22. Choral<br />

Nun seid ihr wohl gerochen<br />

An eurer Feinde Schar,<br />

Denn Christus hat zerbrochen,<br />

Was euch zuwider war.<br />

Tod, Teufel, Sünd und Hölle<br />

Sind ganz und gar geschwächt;<br />

Bei Gott hat seine Stelle<br />

Das menschliche Geschlecht.<br />

17. Choral<br />

Je suis debout auprès de Ta crèche,<br />

Ô Jésus, ma vie,<br />

Venu t’offrir<br />

Ce que tu m’as toi-même donné.<br />

Prends-le, c’est mon esprit, ma pensée,<br />

Mon cœur, mon âme mon ardeur, prends tout<br />

Et que ce présent te soit agréable.<br />

18. Récitatif (Ténor)<br />

Evangeliste<br />

Et Dieu leur apparut en songe, pour leur dire de ne<br />

pas retourner chez Hérode ; ils prirent donc une<br />

autre route pour rentrer dans leur pays.<br />

19. Récitatif (Ténor)<br />

Ainsi allez ! Mon trésor ne partira point d’<strong>ici</strong> ;<br />

Il reste près de moi,<br />

Et je ne le laisserai pas me quitter.<br />

Son bras m’enlacera avec amour,<br />

Avec une grande douceur<br />

Et la plus grande tendresse.<br />

Il demeurera mon fiancé,<br />

Et je veux lui consacrer mon cœur et mon sein.<br />

Je sais bien qu’il m’aime,<br />

Je l’aime aussi du plus profond de mon cœur<br />

Et je l’adore à jamais.<br />

Quel ennemi pourrait troubler<br />

Un tel bonheur ?<br />

Toi Jésus, tu es, tu demeures mon ami,<br />

Et lorsque dans mon angoisse, je me tournerai<br />

vers toi :<br />

« Seigneur, aide-moi ! », accorde-moi ton soutien !<br />

20. Aria (Ténor)<br />

Tremblez d’effroi, ennemis orgueilleux !<br />

Quelle crainte pourriez-vous éveiller en moi ?<br />

Mon précieux, mon trésor est auprès de moi,<br />

Vous pouvez exhaler votre rage,<br />

me menacer de la plus ignominieuse défaite :<br />

voyez ! mon Sauveur demeure auprès de moi.<br />

21. Récitatif (Soprano)<br />

Que peuvent maintenant les terreurs de l’enfer,<br />

Que peuvent contre nous le monde et le péché,<br />

Quand nous reposons entre les mains de Jésus ?<br />

22. Choral<br />

Vous êtes à présent vengés<br />

Car de l’odieuse horde ennemie<br />

Le Christ<br />

A eu raison.<br />

Mort, démon, péché, enfer<br />

Sont enfin anéantis ;<br />

Auprès de Dieu,<br />

La race des Hommes peut prendre place.<br />

CD 24 : Oratorio pour l’Ascension, BWV 11 - Ich habe<br />

genug, BWV 82a - Sanctus, BWV 238<br />

Lobet Gott in seinen Reichen (Himmelfahrts Oratorium), BWV<br />

, pour la fête de l’Ascension<br />

Ich habe genug, BWV 8 a, version pour soprano<br />

Sanctus en ré majeur, BWV 38, probablement pour le jour de<br />

Noël<br />

La radieuse Cantate Lobet Gott in seinen Reichen (Louez Dieu dans<br />

son royaume), BWV 11, connue également sous le nom de « Oratorio<br />

pour l’Ascension » représente l’une des œuvres les plus amples pour<br />

une importante fête du calendrier sacré. À cette occasion, les ouvrages<br />

devaient se présenter en deux volets : l’un joué avant le sermon, l’autre<br />

après. Tel est le cas pour le présent Oratorio, ainsi que Bach le nomme<br />

lui-même.<br />

L’œuvre comprend rien moins que onze mouvements, six pour la<br />

première partie qui s’achève sur un choral, cinq pour la seconde qui<br />

se termine par un très complexe mouvement pour chœur. Le chœur<br />

d’ouverture gagne encore en joie et en vitalité grâce à trois trompettes,<br />

timbales, deux flûtes et deux hautbois. Dans le cas présent, Bach a<br />

emprunté des musiques à sa Cantate BWV app.I-18 « Froher Tag,<br />

verlangte Stunden », écrite pour la réouverture de la Thomasschule<br />

après d’importants travaux de rénovation en 73 . Les arias n° 4 et n°<br />

0 reprennent certains mouvements de la Cantate de mariage « Auf,<br />

Süss entzückende Gewalt » (sans numéro de BWV). La merveilleuse<br />

première aria n° 4 devait se transformer plus tard en l’Agnus Dei de<br />

la Messe en si mineur. En vertu de l’usage de l’époque, la narration est<br />

confiée à un ténor qui tient le rôle de l’Evangéliste dans les récitatifs.<br />

La Cantate « Ich habe genug » (J’ai ce qu’il me faut), BWV 82, écrite en<br />

7 7, fait partie – avec la Cantate « Ich will den Kreuzstab gerne tragen »,<br />

305


306<br />

BWV 56 – des œuvres vocales les plus célèbres et les plus émouvantes<br />

de Bach ; toutes deux appartiennent a priori au répertoire de basse,<br />

mais la présente cantate nous est également parvenue dans deux autres<br />

versions ultérieures, l’une pour soprano, l’autre pour mezzo. Les forces<br />

instrumentales très modestes – voix solo, flûte à bec (à la place du<br />

hautbois de la version pour basse), cordes et basse continue – étaient<br />

sans doute conditionnées par l’occasion, la Purification de la Sainte<br />

Vierge Marie, le février.<br />

À l’occasion du service luthérien du temps de Bach, l’on célébrait<br />

certaines messes partiellement en latin dans telle ou telle église et pour<br />

des fêtes bien précises. Ainsi, le Kyrie était-il chanté lors du premier<br />

dimanche de l’Avent, le Kyrie et le Gloria pour Noël, le Sanctus à d’autres<br />

occasions encore. Bach s’intéressait de près à la messe latine : n’avait-il<br />

pas copié d’innombrables messes de Pälestrina, Pergolesi, Lotti, Caldara<br />

et d’autres maîtres, ne lui doit-on pas la Messe en si mineur ainsi que<br />

quatre messes brèves ? Le présent Sanctus BWV 238 (dont l’attribution<br />

à Bach reste douteuse) est une œuvre originale – c’est-à-dire qu’elle<br />

n’est pas le résultat d’une « parodie », comme les quatre messes brèves<br />

mentionnées ci-dessus – probablement commandée par le comte Franz<br />

Anton von Sporck von Lissa, écrite aux alentours de 7 3 peu après son<br />

accession à la position de Kantor de l’église Saint-Thomas. En vo<strong>ici</strong> le<br />

texte latin :<br />

Sanctus, sanctus, sanctu, Dominus Deus Saboath<br />

Pleni sunt coeli et terra gloria ejus.<br />

(Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le Dieu des armées.<br />

Les cieux et la terre sont remplis de sa gloire.)<br />

Cf. textes des cantates à la fin du volume IV (Cantate II)<br />

CD 25 : Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 1083 – Motet<br />

O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht, BWV 118 – Aria<br />

Bekennen will ich seinen Namen, BWV 200 – Sei Lob und<br />

Preis mit Ehren, BWV 231<br />

Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 083 (Arrangement du<br />

Stabat Mater de Giovanni Battista Pergolesi<br />

Motet O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht, BWV 8<br />

Aria Bekennen will ich seinen Namen, BWV 00 (Cantate<br />

incomplète)<br />

Sei Lob und Preis mit Ehren, BWV 3 ( e mouvement de la<br />

Cantate BWV 8 sur un autre texte)<br />

Il était très fréquent, à l’époque baroque, que des compositeurs<br />

empruntent soit à leurs propres œuvres, soit à celles de collègues ou<br />

d’illustres prédécesseurs : Bach ne déroge pas à cette règle, comme<br />

on l’a rappelé largement dans les pages précédentes, même s’il puise<br />

considérablement plus chez lui-même que chez les autres, pour preuve<br />

les quelques 400 cas que l’on connaît. Même les célébrissimes Concertos<br />

Brandebourgeois reprennent d’anciens mouvements, et servent de<br />

corbeille à plusieurs autres. L’un des plus fameux exemples de Bach<br />

empruntant à autrui est Tilge, Höchster, meine Sünden (Efface mes<br />

péchés, Ô Très-Haut), BWV 1083, d’après le Stabat Mater de Pergolèse.<br />

Bien qu’il ne change rien à la structure – qui repose d’ailleurs sur un<br />

autre texte, celui du Psaume 51 – il trouve le moyen de signer une œuvre<br />

radicalement différente de son modèle, et de lui conférer une nouvelle<br />

jeunesse. Certes, Bach ne pouvait pas voir d’un œil très favorable<br />

l’habitude italienne, assez paresseuse, de faire jouer les altos à l’unisson<br />

avec les violoncelles, sans grand souci de polyphonie. Par conséquent,<br />

il crée une partie d’alto indépendante afin d’obtenir la texture à quatre<br />

voix qui lui st coutumière.<br />

L’on peut citer encore un exemple d’emprunt de sa propre musique : Sei<br />

Lob und Preis mit Ehren, BWV 231, qui n’est en réalité que le second<br />

mouvement de la Cantate BWV 28 avec un nouveau texte.<br />

En plus de ses centaines de cantates, Bach composa à Leipzig de<br />

nombreuses œuvres de circonstance destinées à des mariages, des<br />

services funèbres, des anniversaires etc. On peut également citer les<br />

motets, ou encore des pièces pour un ou deux chœurs (sans solistes)


et basse continue dans lesquelles le chœur était souvent renforcé par<br />

quelques instruments. L’une de ces pièces est le Motet funèbre O Jesu<br />

Christ, mein’s Lebens Licht (Ô Jésus-Christ, lumière de ma vie), BWV<br />

118 que Schmieder, dans son catalogue, a placé parmi les cantates alors<br />

qu’il n’appartient pas à ce groupe. L’œuvre ne comporte qu’un seul<br />

mouvement, écrit pour chœur à quatre voix que soutient une riche<br />

instrumentation de vents. Il existe deux versions de la pièce, l’une de<br />

736 et l’autre postérieure à 740. L’on ne sait pas qui fut enterré aux<br />

accents de cet extraordinaire petit chef-d’œuvre.<br />

La Cantate Bekennen will ich seinen Namen (Je veux professer son<br />

nom), BWV 200 fut probablement composée pour la fête de la<br />

Purification de la Sainte Vierge (la Chandeleur) du février 74 :<br />

c’est donc un ouvrage très tardif dans la production de Bach. Le titre,<br />

malheureusement, ne couvre qu’une aria isolée, découverte en 9 4 et<br />

rendue publique en 935 ; selon toute évidence, elle faisait partie d’une<br />

œuvre plus conséquente. On l’attribue à la Chandeleur de par le contenu<br />

textuel, qui évoque le Nunc Dimittis (cantique de Simeon) de l’Evangile<br />

selon sains Luc ( : 9-3 ). La progression musicale de cette aria a été<br />

comparée à Haendel : Bach nous révèle ainsi que huit ans avant sa mort,<br />

il n’était pas insensible aux nouvelles tendances stylistiques.<br />

Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 1083<br />

Psalm 51<br />

1. Verse I<br />

Tilge, Höchster, meine Sünden,<br />

deinen Eifer lass verschwinden,<br />

lass mich deine Huld erfreun.<br />

2. Verse II<br />

Ist mein Herz in Missetaten<br />

und in grosse Schuld geraten,<br />

wasch es selber, mach es rein.<br />

3. Verse III<br />

Missetaten, die mich drücken,<br />

muss ich mir itzt selbst aufrücken,<br />

Vater, ich bin nicht gerecht.<br />

4. Verse IV<br />

Dich erzürnt mein Tun und Lassen,<br />

meinen Wandel musst du hassen,<br />

weil die Sünde mich geschwächt.<br />

5. Verse V<br />

Wer wird seine Schuld verneinen<br />

oder gar gerecht erscheinen ?<br />

Ich bin doch ein Sündenknecht.<br />

Wer wird, Herr, dein Urteil mindern,<br />

oder deinen Ausspruch hindern ?<br />

Du bist recht, dein Wort ist recht.<br />

6. Verse VI<br />

Sieh! Ich bin in Sünd empfangen,<br />

Sünde wurde ja begangen,<br />

da wo ich erzeuget ward.<br />

7. Verse VII<br />

Sieh, du willst die Wahrheit haben,<br />

die geheimen Weisheitsgaben<br />

hast du selbst mir offenbart.<br />

8. Verse VIII<br />

Wasche mich doch rein von Sünden,<br />

dass kein Makel mehr zu finden,<br />

wenn der Isop mich besprengt.<br />

9. Verse IX<br />

Lass mich Freund und Wonne spüren,<br />

dass die Beine triumphieren,<br />

da dein Kreuz mich hart gedrängt.<br />

10. Verse X<br />

Schaue nicht auf meine Sünden,<br />

tilge sie, lass sie verschwinden,<br />

Geist und Herze mache neu.<br />

Stoss mich nicht von deinen Augen<br />

und soll fort mein Wandel taugen,<br />

o, so steh dein Geist mir bei.<br />

Gib, o Höchster, Trost ins Herze,<br />

heile wieder nach dem Schmerze.<br />

Es enthalte mich dein Geist.<br />

Denn ich will die Sünder lehren,<br />

dass sie sich zu dir bekehren<br />

und nicht tun, was Sünde heisst.<br />

Lass, o Tilger, meiner Sünden,<br />

alle Blutschuld gar verschwinden,<br />

dass mein Loblied, Herr, dich ehrt.<br />

11. Verse XI<br />

Öffne Lippen, Mund und Seele,<br />

dass ich deinen Ruhm erzähle,<br />

der alleine dir gehört.<br />

12. Verse XII<br />

Denn du willst kein Opfer haben,<br />

sonsten brächt ich meine Gaben,<br />

Efface mes péchés, Ô Très-Haut, BWV 1083<br />

Psaume 51<br />

1. Verset I<br />

Efface mes péchés, O Très-Haut,<br />

Fais disparaître ta colère,<br />

Et laisse-moi me réjouir de ta bonté.<br />

2. Verset II<br />

Si mon cœur est tombé dans l’iniquité<br />

Et en grand péché,<br />

Lave-moi toi-même, purifie-moi.<br />

3. Verset III<br />

Les méfaits qui m’oppressent,<br />

Je dois les reconnaître de moi-même.<br />

Père, je ne suis pas juste.<br />

4. Verset IV<br />

Mes actes et mes faiblesses,<br />

Mes errements, Tu dois les haïr,<br />

Car le péché m’a affaibli.<br />

5. Verset V<br />

Qui nierait sa faute<br />

Ou chercherait à paraître juste ?<br />

Je ne suis qu’un abîme de péché.<br />

Qui, Seigneur, pourrait affaiblir ton jugement,<br />

Ou interdire ta Parole ?<br />

Tu est juste, ta Parole est juste.<br />

6. Verset VI<br />

Vois ! Je suis né dans l’iniquité,<br />

Car un péché fut commis<br />

Lorsque je fus conçu.<br />

7. Verset VII<br />

Vois, tu désires la vérité,<br />

Et toi-même m’as révélé<br />

Tous les dons secrets de la sagesse.<br />

8. Verset VIII<br />

Lave-moi tout entier de mon mal<br />

Je serai plus blanc que la neige,<br />

Lorsque l’hysope me purifiera.<br />

9. Verset IX<br />

Annonce-moi l’allégresse et la joie,<br />

Et les os que tu as brisés se réjouiront<br />

Car ta Croix m’a durement blessé.<br />

10. Verset X<br />

Détourne ton regard de mes péchés,<br />

Efface-les, fais les disparaître.<br />

Crée en moi un cœur pur<br />

Ne me rejette pas loin de ta face<br />

Et si ma conduite est méritante,<br />

Ne me retire pas ton Esprit saint.<br />

Console mon cœur, Très-Haut,<br />

Soigne-le après la douleur<br />

Que ton esprit me soutienne.<br />

J’enseignerai tes voies aux pécheurs<br />

Et ils reviendront à toi<br />

Et ne commettront plus de péchés.<br />

Délivre mes péchés, O Seigneur,<br />

Du sang versé<br />

Et ma bouche célébrera ta miséricorde.<br />

11. Verset XI<br />

Ouvre mes lèvres, ma bouche et mon âme<br />

Afin que je chante ta gloire,<br />

La gloire qui n’appartient qu’à toi.<br />

12. Verse XII<br />

Si tu avais voulu des sacrifices,<br />

Je t’en aurais offert,<br />

307


308<br />

Rauch und Brand gefällt dir nicht.<br />

Herz und Geist, voll Angst und Grämen,<br />

wirst du, Höchster, nicht beschämen,<br />

weil dir das dein Herze bricht.<br />

13. Verse XIII<br />

Lass dein Zion blühend dauern<br />

baue die verfallnen Mauern,<br />

alsdann opfern wir erfreut,<br />

alsdann soll dein Ruhm erschallen,<br />

alsdann werden dir gefallen<br />

Opfer der Gerechtigkeit.<br />

14. Amen.<br />

15. BWV 118<br />

O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht<br />

O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht<br />

mein Hort, mein Trost mein Zuversicht<br />

auf Erden bin ich nur ein Gast<br />

und druckt mich sehr der Sünden Last<br />

Auf deinen Abschied Herr ich trau<br />

darauf mein Letzte Heimfahrt bau<br />

Tu mir die Himmelstür weit auf<br />

wenn ich beschließ meins Lebens Lauf.<br />

16. BWV 200<br />

Bekennen will ich seinen Namen<br />

Bekennen will ich seinen Namen<br />

er ist der Herr, er ist der Christ.<br />

in welchen aller Völker Samen<br />

gesegnet und erlöset ist.<br />

Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes.<br />

Tu ne dédaignes pas, Très-Haut,<br />

Un cœur et une âme brisés et contrits<br />

Car cela te brise le cœur.<br />

13. Verse XIII<br />

Répands tes bienfaits sur Sion,<br />

Bâtis les murs détruits,<br />

Alors nous sacrifierons pour toi,<br />

Alors ta gloire éclatera,<br />

Alors tu agréeras<br />

Les sacrifices de justice.<br />

14. Amen.<br />

Kein Tod raubt mir die Zuversicht,<br />

der Herr ist meines Lebenslicht.<br />

17. BWV 231<br />

Sei Lob und Preis mit Ehren<br />

Sei Lob und Preis mit Ehren<br />

Gott Vater, Sohn und Heil’gen Geist<br />

der woll’ in uns vermehren<br />

was er aus Gnaden uns verheißt<br />

daß wir ihm fest vertrauen<br />

gänzlich verlass’n auf ihn<br />

von Herzen auf ihn bauen<br />

daß uns’r Herz, Mut und Sinn<br />

ihm tröstlich soll’n anhangen<br />

drauf singen wir zur Stund’<br />

Amen, wir werdn’s erlangen<br />

glaub’n wir aus Herzens Grund.<br />

CD 26 : Magnificat, BWV 43 – Chorals, BWV 40, 409, 87,<br />

4 , 4 3, 5, 4 5, 90, 0 , 4 7-4 9, 73, 4, 4 0, 47<br />

Magnificat en ré majeur, BWV 43<br />

Chorals<br />

Schwing’ dich auf zu deinem Gott, cantate, BWV 40<br />

Seelenbräutigam, BWV 409<br />

Singen wir aus Herzensgrund, cantate BWV 87<br />

Singt dem Herrn ein neues Lied, BWV 4<br />

Sollt’ ich meinem Gott nicht singen, BWV 4 3<br />

Straf mich nicht in deinem Zorn, cantate BWV 5<br />

Valet will ich dir geben, BWV 4 5<br />

Vater unser im Himmelreich, cantate BWV 90<br />

Vater unser im Himmelreich, cantate BWV 0<br />

Von Gott will ich nicht lassen, BWV 4 7<br />

Von Gott will ich nicht lassen, BWV 4 8<br />

Von Gott will ich nicht lassen, BWV 4 9<br />

Von Gott will ich nicht lassen (Cantate incomplète)<br />

Von Gott will ich nicht lassen, cantate BWV 73<br />

Wär’ Gott nicht mit uns diese Zeit, cantate BWV 4<br />

Warum betrübst du dich, mein Herz, BWV 4 0<br />

Warum betrübst du dich, mein Herz, Cantate BWV 47<br />

Le Magnificat fut la première grande œuvre religieuse de Bach, et<br />

l’unique exemplaire d’écriture instrumentale et vocale à cinq voix avant<br />

la Messe en si mineur. Il fut joué deux fois, flanqué d’une cantate, au<br />

cours de la première année de Bach à Leipzig en 7 3. Etant donné<br />

qu’il assuma sa position de Kantor après Pâques et Pentecôte, Bach<br />

dut attendre Noël pour pouvoir marquer de son empreinte une grande<br />

occasion. Durant les vêpres à Leipzig, l’on chantait le Magnificat en<br />

allemand, hormis pour les grandes célébrations où l’on recourait au<br />

latin et un accompagnement instrumental.<br />

Œuvre d’une grande allégresse, le Magnificat de Bach se singularise par<br />

sa très inhabituelle écriture à cinq voix, son orchestration fouillée, son<br />

plan rigoureusement symétrique, et les contrastes marqués entre les<br />

diverses parties. Afin de créer cette symétrie et de souligner l’importance<br />

du texte, Bach reprend la musique du chœur d’introduction dans<br />

la doxologie finale « sicut erat in principio » (« ainsi qu’il était au<br />

début », une formule de louange à la Trinité). Depuis le Moyen Âge,<br />

il était de mise d’adjoindre quatre hymnes au Magnificat, deux latins<br />

et deux allemands : les Laudes. Bach introduit donc quatre chants de<br />

louange : « Vom Himmel hoch, da komm ich<br />

Her », « Freut euch und jubiliert », « Gloria in excelsis Deo », et « Virga Jesse<br />

floruit ». Ces mouvements étaient joués à la tribune d’orgue du côté est dans<br />

la Thomaskirche, le balcon en encorbellement opposé à la galerie ouest d’où<br />

l’on jouait le Magnificat. Etant donné que ces Laudes avaient trait à Noël, Bach<br />

les retira lors d’une révision ultérieure afin de rendre l’ouvrage plus flexible et<br />

adaptable à d’autres occasions de l’année liturgique, en particulier les vêpres.


Magnificat, BWV 243<br />

1. Chœur<br />

Magnificat anima mea Dominus<br />

2. Aria (Soprano II)<br />

Et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo<br />

3. Aria (Soprano I)<br />

Quia respexit humilitatem ancillae suae :<br />

Ecce enim ex hoc beatam me dicent<br />

4. Chœur<br />

Omnes generationes<br />

5. Aria (Basse)<br />

Quia fecit mihi magna qui potens est : et sanctum<br />

nomen eius.<br />

6. Aria (Alto, Ténor)<br />

Et misericordia ejus a progenie in progenies<br />

timentibus eum.<br />

7. Chœur<br />

Fecit potentiam in brachio suo :<br />

dispersit superbos mente cordis sui.<br />

8. Aria (Ténor)<br />

Deposuit potentes de sede, et exaltavit Humiles.<br />

9. Aria (Alto)<br />

Esurientes implevit bonis : et divites dimisit inanes.<br />

10. Aria (Trio pour 2 Sopranos & Alto)<br />

Suscepit Israel puerum suum recordatus misericordiae<br />

suae.<br />

11. Chœur<br />

Sicut locutus est ad patres nostros, Abraham et<br />

semini eius in saecula.<br />

12. Chœur<br />

Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto.<br />

Sicut erat in principio et nunc et semper in saecula<br />

saeculorum.<br />

Amen<br />

Magnificat, BWV 243<br />

1. Chœur<br />

Mon âme exalte le Seigneur<br />

2. Aria (Soprano)<br />

Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,<br />

3. Aria (Soprano)<br />

Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa<br />

servante.<br />

Car vo<strong>ici</strong>, désormais me diront bienheureuse<br />

4. Chœur<br />

Toutes les générations<br />

5. Aria (Basse)<br />

Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de<br />

grandes choses. Son nom est saint.<br />

6. Aria (Alto, Ténor)<br />

Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui<br />

le craignent.<br />

7. Chœur<br />

Il a déployé la force de son bras ; il a dispersé ceux<br />

qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses.<br />

8. Aria (Ténor)<br />

Il a renversé les puissants de leurs trônes et il a<br />

élevé les humbles.<br />

9. Aria (Alto)<br />

Il a rassasié de biens les affamés, et il a renvoyé les<br />

riches les mains vides.<br />

0. Aria (Soprano, Alto)<br />

Il a secouru Israël, son serviteur, et il s’est souvenu<br />

de sa miséricorde.<br />

11. Chœur<br />

Comme il l’avait dit à nos pères, envers Abraham et<br />

sa postérité pour toujours.<br />

12. Chœur<br />

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.<br />

Comme il était au commencement, maintenant et<br />

toujours, et dans les siècles des siècles.<br />

Amen.<br />

La collection des 37 Chorals de Bach (348 si l’on omet les doublons,<br />

des textes différents sur une même musique) fut publiée entre 784<br />

et 787 par Johan Kirnberger, l’un des élèves de Bach, et Carl Philipp<br />

Emanuel Bach. 6 d’entre eux proviennent d’autres œuvres de Bach,<br />

surtout des cantates. Il fait concevoir que mis à part quelques très rares<br />

exemples (BWV 99, 3 5, 3 , 345 [?], 384) seules l’harmonisation,<br />

c’est-à-dire la réalisation à quatre voix, est de Bach ; les thèmes sont<br />

l’œuvre de mus<strong>ici</strong>ens divers, appartenant en majeure partie au 7 e<br />

siècle allemand luthérien : Schein, Vopelius, Teschner, Crüger, Böhm,<br />

Förster. Mais à la différence de ses contemporains, Bach a souvent conçu<br />

des harmonisations extraordinairement expressives, puissamment<br />

personnelles, sur ces thèmes que tout le monde connaissait alors, que<br />

tout le mode savait chanter à l’église et dont les textes – dont certains<br />

de Luther lui-même – et les significations liturgiques étaient évidentes<br />

à tout un chacun.<br />

Le choral luthérien s’inspire de diverses sources, en partie de l’invention<br />

mélodique des mus<strong>ici</strong>ens protestants, mais aussi de nombreux emprunts<br />

au chant grégorien ou même aux chansons populaires du Moyen Âge.<br />

Le peuple se passionnait pour le chant des chorals : Luther les faisait<br />

enseigner dans les écoles, comptant sur la jeunesse pour faire évoluer<br />

le répertoire et surtout pour inculquer au peuple ses idées de Réforme.<br />

En traduisant des hymnes latins en allemand de tous les jours, en<br />

paraphrasant et rendant intelligibles les psaumes et la Biblique, Luther<br />

fut dans le domaine poétique le créateur du cantique spirituel, un genre<br />

qui devait connaître en Allemagne un prodigieux développement,<br />

culminant avec Jean-Sébastien Bach qui sut transformer avec bonheur<br />

les mélodies chorales de ses aînés. Notons toutefois qu’il n’en transforma<br />

que quelques 350 alors qu’un immense recueil de plus de 5000 chorals<br />

était paru à Leipzig en 697 en huit volumes, rassemblant plus ou<br />

moins tous les chorals alors en existence. Bach lui-même possédait<br />

cette monumentale collection, et c’est là qu’il a puisé les thèmes de<br />

ses plus profondes méditations religieuses. Les mélodies chorales lui<br />

ont également servi à la composition de bon nombre de ses œuvres<br />

d’orgue (les « variations de choral ») et aux cantates dans lesquelles elles<br />

apparaissent plus ou moins dans chaque aria, chaque ensemble vocal,<br />

chaque chœur, et naturellement dans les chorals qui souvent leur servent<br />

de dernier mouvement, dans la douceur d’une simple harmonisation à<br />

quatre voix, à laquelle la congrégation pouvait éventuellement se joindre.<br />

309


3 0<br />

Choräle<br />

13. Schwing’ dich auf zu deinem Gott,<br />

Cantate BWV 40<br />

Schwing’ dich auf zu deinem Gott<br />

du betrübte Seele !<br />

Warum liegst du Gott zum Spott<br />

in der Schwermutshöhle ?<br />

Merkst du nicht des Satans List ?<br />

er will durch sein Kämpfen<br />

deinen Trost, den Jesu Christ<br />

dir erworben, dämpfen.<br />

Schüttle deinen Kopf und sprich:<br />

fleuch du alte Schlange !<br />

was erneurst du deinen Stich,<br />

machst mir angst und bange ?<br />

Ist dir doch der Kopf zerknickt,<br />

und ich bin durchs Leiden<br />

meines Heilands dir entrückt<br />

in den Saal der Freuden.<br />

14. Seelenbräutigam<br />

BWV 409<br />

Seelenbräutigam,<br />

Jesu, Gottes Lamm,<br />

habe Dank für deine Liebe,<br />

die mich zieht aus reinem Triebe<br />

von der Sünden Schlamm,<br />

Jesu, Gottes Lamm.<br />

15. Singen wir aus Herzensgrund,<br />

Cantate BWV 187<br />

Singen wir aus Herzensgrund<br />

loben Gott mit unserm Mund<br />

wie er sein’ Güt’ an uns beweist<br />

so hat er uns auch gespeist:<br />

Wie er Thier und Vögel ernährt,<br />

so hat er uns auch bescheert,<br />

welch’s wir jetzund haben verzehrt.<br />

Gott hat die Erd’ schön zugericht’t,<br />

lässt’s an Nahrung mangeln nicht;<br />

Berg und Thal, die macht er nass,<br />

dass dem Vieh auch wächst sein Gras;<br />

aus der Erden Wein und Brot<br />

schaffet Gott und giebt’s uns satt,<br />

dass der Mensch sein Leben hat.<br />

Wir danken sehr und bitten ihn,<br />

dass er uns geb’ des Geistes Sinn,<br />

dass wir solches recht versteh’n,<br />

stets nach sein’n Geboten geh’n,<br />

seinen Namen machen gross<br />

in Christo ohn’ Unterlass;<br />

so sing’n wir das Gratias.<br />

16. Singt dem Herrn ein neues Lied<br />

BWV 411<br />

Singt dem Herrn ein neues Lied:<br />

die Gemeinde soll ihn loben,<br />

weil er ihren Grenzen Fried’<br />

hat verliehen hoch von oben.<br />

Israel erfreu’ sich dessen,<br />

welcher ihn gemachet hat,<br />

und in Ängsten schaffet Rath:<br />

Seiner soll er nicht vergessen.<br />

17. Sollt’ ich meinem Gott nicht singen<br />

BWV 413<br />

Sollt’ ich meinem Gott nicht singen ?<br />

ich ihm nicht dankbar sein ?<br />

Denn ich seh’ in allen Dingen,<br />

wie so gut er’s mit mir meint.<br />

Ist doch nichts, als lauter Lieben,<br />

das sein treues Herze regt,<br />

das ohn’ Ende hebt und trägt,<br />

die in seinem Dienst sich üben.<br />

Alles Ding währt seine Zeit,<br />

Gottes Lieb’ in Ewigkeit.<br />

18. Straf mich nicht in deinem Zorn,<br />

Cantate BWV 115<br />

Man mache dich, mein Geist, bereit,<br />

wache, flieh’ und bete,<br />

dass dich nicht die böse Zeit<br />

unverhofft betrete:<br />

denn es ist<br />

Satanslist<br />

über viele Frommen<br />

zur Versuchung kommen.<br />

Drum so lasst uns immerdar<br />

wachen, flehen, beten,<br />

weil die Angst, Not und Gefahr,<br />

immer näher treten;<br />

denn die Zeit<br />

ist nicht weit,<br />

da uns Gott wird richten<br />

und die Welt vernichten.<br />

19. Valet will ich dir geben<br />

BWV 415<br />

Valet will ich dir geben,<br />

du arge, falsche Welt,<br />

dein sündlich böses Leben<br />

durchaus mir nicht gefällt.<br />

Im Himmel ist gut wohnen,<br />

hinauf steht mein Begier,<br />

da wird Gott ewig lohnen<br />

dem, ihm dient allhier.<br />

20. Vater unser im Himmelreich,<br />

Cantate BWV 90<br />

Leit’ mit deiner rechten Hand,<br />

und segne unsre Stadt und Land;<br />

gib uns allzeit dein heil’ges Wort,<br />

behüt’ vor’s Teufels List und Mord,<br />

verleih ein sel’ges Stündlein,<br />

auf dass wir ewig bei dir sein !<br />

21. Vater unser im Himmelreich,<br />

Cantate BWV 102<br />

Heut’ lebst du, heut’ bekehre dich,<br />

eh’ morgen kommt, kann’s ändern sich:<br />

wer heut’ ist frisch, gesund und roth,<br />

ist morgen krank, ja wohl gar todt.<br />

So du nun stirbest ohne Buss’,<br />

dein Leib und Seel’ dort brennen muss.<br />

Hilf, o Herr Jesu, hilf du mir,<br />

dass ich noch heute komm zu dir<br />

und Busse thu’ den Augenblick,<br />

eh’ mich der schnelle Tod hinrück;<br />

auf dass ich heut und jederzeit<br />

zu meiner Heimfahrt sei bereit.<br />

22. Von Gott will ich nicht lassen<br />

BWV 417<br />

Von Gott will ich nicht lassen,<br />

denn er lässt nicht von mir,<br />

führt mich auf rechter Strassen,<br />

da ich sonst irret sehr.<br />

Er reicht mir seine Hand,<br />

den Abend wie den Morgen<br />

thut er mich wohl versorgen,<br />

sei wo ich woll’ in Land.<br />

23. Von Gott will ich nicht lassen<br />

BWV 418<br />

Von Gott will ich nicht lassen,<br />

denn er lässt nicht von mir,<br />

führt mich auf rechter Strassen,<br />

da ich sonst irret sehr.<br />

Er reicht mir seine Hand,<br />

den Abend wie den Morgen<br />

thut er mich wohl versorgen,<br />

sei wo ich woll’ in Land.<br />

24. Von Gott will ich nicht lassen<br />

BWV 419<br />

Von Gott will ich nicht lassen<br />

denn er lässt nicht von mir,<br />

führt mich auf rechter Strassen,<br />

da ich sonst irret sehr.<br />

Er reicht mir seine Hand,<br />

den Abend wie den Morgen<br />

thut er mich wohl versorgen,<br />

sei wo ich woll’ in Land.<br />

25. Von Gott will ich nicht lassen<br />

(Cantate incomplète)<br />

Lobt ihn mit Herz und Munde,<br />

welch’s er uns beiden schenkt,<br />

das ist ein’ sel’ge Stunde,<br />

darin man sein gedenkt;<br />

sonst verdirbt alle Zeit,<br />

die wir zubring’n auf Erden:<br />

wie sollen selig werden<br />

und bleib’n in Ewigkeit.<br />

26. Von Gott will ich nicht lassen,<br />

Cantate BWV 73<br />

Das ist des Vaters Wille,<br />

der uns erschaffen hat;<br />

sein Sohn hat Gut’s die Fülle<br />

erworben uns aus Gnad;<br />

auch Gott, der heil’ge Geist<br />

im Glauben uns regieret,<br />

zum Reich des Himmels führet:<br />

ihm sei Lob, Ehr’ und Preis.<br />

27. Wär’ Gott nicht mit uns diese Zeit,<br />

Cantate BWV 14<br />

Wär’ Gott nicht mit uns diese Zeit,<br />

so soll Israel sagen.<br />

Wär’ Gott nicht mit uns diese Zeit,<br />

wir hätten müssen verzagen,<br />

die so ein armes Häuflein sind<br />

veracht’t von soviel Menschenkind<br />

die an uns setzen alle.<br />

Gott Lob und Dank, der nicht zugab,<br />

dass ihr Schlund mögt fangen.<br />

Wie ein Vogel des Stricks kömmt ab,<br />

ist unsre Seel’ entgangen.<br />

Strick ist entzwei und wir sind frei,<br />

des Herren Name steht uns bei,<br />

des Gottes Himmels und Erden.<br />

28. Warum betrübst du dich, mein Herz<br />

BWV 420<br />

Warum betrübst du dich, mein Herz<br />

bekümmerst dich und trägest Schmerz<br />

nur um das zeitlich Gut ?<br />

Vertrau’ du deinem Herren Gott,<br />

der alle Ding’ erschaffen hat.<br />

29. Warum betrübst du dich, mein Herz,<br />

Cantate BWV 47<br />

Der zeitlichen Ehr’ will ich gern entbehr’n,<br />

du wollst mir nur das Ew’ge gewähr’n,<br />

das du erworben hast<br />

durch deinen herben, bittern Tod.<br />

Das bitt’ ich dich, mein Herr und Gott !


CD 27-32 : Chorals (Suite)<br />

CD 27<br />

Warum sollt’ ich mich denn grämen, BWV 4<br />

Was betrübst du dich, mein Herze, BWV 4 3<br />

Was bist du doch, o Seele, so betrübet, BWV 4 4<br />

Was Gott thut, das ist wohlgethan, Cantate BWV 144<br />

Was Gott thut, das ist wohlgethan, Cantate BWV 99<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit, Passion saint Matthieu,<br />

BWV 244<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit, Cantate BWV 144<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit, Cantate BWV 72<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit, Cantate BWV 111<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit, Cantate BWV 65<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit, Cantate BWV 92<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit, Cantate BWV 103<br />

Was willst du dich, o meine Seele, BWV 4 5<br />

Weltlich Ehr’ und zeitlich Gut, BWV4 6<br />

Wenn ich in Angst und Noth, BWV 4 7<br />

Wenn mein Stündlein vorhanden ist, BWV 430<br />

Wenn wir in höchsten Nöthen sein, BWV 43<br />

Wenn wir in höchsten Nöthen sein, BWV 43<br />

Werde munter, mein Gemüthe, Cantate BWV 116<br />

Werde munter, mein Gemüthe, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

Werde munter, mein Gemüthe, BWV 360<br />

Werde munter, mein Gemüthe, Cantate BWV 154<br />

Wer Gott vertraut, hat wohlgebaut, BWV 433<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten, BWV 434<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten, Cantate BWV 88<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten, BWV 97<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten, Cantate BWV 179<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten, Cantate BWV 166<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten, Cantate BWV 84<br />

Wie bist du, Seele, in mir so gar betrübt BWV 435<br />

Wie schön leuchtet der Morgenstern, Cantate BWV 36<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält, BWV 58<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält, Cantate BWV 178<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält, BWV 56<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält, Cantate BWV 114<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält, BWV 57<br />

Wo Gott zum Haus nicht gibt sein’ Gunst, BWV 438<br />

Les numéros devant les titres correspondent à la numérotation de<br />

l’Edition Breitkopf « 389 Choräle »<br />

1. 334<br />

Warum sollt’ ich mich denn grämen<br />

BWV 422<br />

Warum sollt’ ich mich denn grämen?<br />

Hab’ ich doch Christum noch,<br />

wer will mir den nehmen?<br />

Wer will mir den Himmel rauben,<br />

den mir schon Gottes Sohn<br />

beigelegt im Glauben.<br />

2. 336<br />

Was betrübst du dich, mein Herze<br />

BWV 423<br />

Was betrübst du dich, mein Herze,<br />

warum grämst du dich in mir ?<br />

Sage, was für Noth dich schmerze,<br />

warum ist kein Muth in dir ?<br />

Was für Unglück hat dich troffen<br />

und wo bleibt dein freudig Hoffen ?<br />

Wo ist deine Zuversicht,<br />

die zu Gott sonst war gericht’t ?<br />

3. 337<br />

Was bist du doch, o Seele, so betrübet<br />

BWV 424<br />

Was bist du doch, o Seele, so betrübet,<br />

dass dir der Herr ein Kreuz zu tragen giebet ?<br />

Was grämst du dich so ängstiglich,<br />

als würdest du drum nicht von Gott geliebet ?<br />

4. 338<br />

Was Gott thut, das ist wohlgethan,<br />

Cantate BWV 144<br />

Was Gott thut, das ist wohlgethan,<br />

es bleibt gerecht sein Wille;<br />

wie er fängt meine Sache an,<br />

will ich ihm halten stille.<br />

Er ist mein Gott, der in der Noth<br />

mich wohl weiss zu erhalten:<br />

drum lass’ ich ihn nur walten.<br />

5. 341<br />

Was Gott thut, das ist wohlgethan,<br />

Cantate BWV 99<br />

Was Gott thut, das ist wohlgethan,<br />

dabei will ich verbleiben.<br />

Es mag mich auf die rauhe Bahn<br />

Noth, Tod und Elend treiben:<br />

so wird Gott mich ganz väterlich<br />

in seinen Armen halten.<br />

Drum lass ich ihn nur walten.<br />

6. 342<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

Matthäus Passion BWV 244<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

sein Will’ der ist der beste;<br />

Zu helfen den’n er ist bereit,<br />

die an ihn glauben feste;<br />

er hilft aus Noth, der fromme Gott<br />

und züchtiget mit Massen.<br />

Wer Gott vertraut, fest auf ihn baut,<br />

den will er nicht verlassen.<br />

7. 434<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

Cantate BWV 144<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

sein Will’ der ist der beste;<br />

Zu helfen den’n er ist bereit,<br />

die an ihn glauben feste;<br />

er hilft aus Noth, der fromme Gott<br />

und züchtiget mit Massen.<br />

Wer Gott vertraut, fest auf ihn baut,<br />

den will er nicht verlassen.<br />

3


3<br />

8. 344<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

Cantate BWV 72<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

sein Will’ der ist der beste;<br />

Zu helfen den’n er ist bereit,<br />

die an ihn glauben feste;<br />

er hilft aus Noth, der fromme Gott<br />

und züchtiget mit Massen.<br />

Wer Gott vertraut, fest auf ihn baut,<br />

den will er nicht verlassen.<br />

9. 345<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

Cantate BWV 111<br />

Noch eins, Herr, will ich bitten dich,<br />

du wirst mir’s nicht versagen:<br />

wann mich der böse Feind anficht,<br />

lass mich doch nicht verzagen.<br />

Hilf steu’r und wehr’, ach Gott, mein Herr,<br />

zu Ehren deinen Namen.<br />

Wer das begehrt, dem wird’s gewährt,<br />

drauf sprech’ ich fröhlich: Amen !<br />

10. 346<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

Cantate BWV 65<br />

Ich hab’ in Gottes Herz und Sinn<br />

mein Herz und Sinn ergeben;<br />

was böse scheint, ist mir Gewinn,<br />

der Tod selbst ist mein Leben:<br />

ich bin ein Sohn dess, der den Thron<br />

des Himmels aufgezogen:<br />

ob er gleich schlägt und Kreuz auflegt,<br />

bleibt doch sein Herz gewogen.<br />

Ei nun, mein Gott, do fall ich dir<br />

getrost in deine Hände,<br />

nimm mich, und mach’ es so mit mir<br />

bis an mein letztes Ende.<br />

Wie du wohl weisst, dass meinem Geist<br />

dadurch sein Weg entstehe,<br />

und deine Ehr’ je mehr und mehr<br />

sich in mir selbst erhöhe.<br />

11. 347<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

Cantate BWV 92<br />

Soll ich denn auch des Todes Weg<br />

und finstre Strassen reisen;<br />

wohlan! so tret’ ich Bahn und Steg,<br />

den mit dein’ Augen weisen.<br />

Du bist mein Hirt, der Alles wird<br />

zu solchem Ende kehren,<br />

dass ich einmal in deinem Saal<br />

dich ewig möge ehren.<br />

12. 348<br />

Was mein Gott will, das g’scheh’ allzeit,<br />

Cantate BWV 103<br />

Barmherz’ger Vater, höchster Gott,<br />

gedenk an deine Worte,<br />

du sprichst: Ruf mich an in der Noth,<br />

und klopf an meine Pforte,<br />

so will ich dir Errettung hier,<br />

nach deinem Wunsch erweisen,<br />

dass du mit Mund und Herzensgrund<br />

in Freuden mich sollst preisen.<br />

Ich hab’ dich einen Augenblick,<br />

o liebes Kind, verlassen;<br />

sieh’ aber, sieh’ mit grossem Glück<br />

und ,Trost ohn’ alle Massen:<br />

will ich dir schon die Freudenkron<br />

aufsetzen und verehren.<br />

Dein kurzes Leid soll sich in Freud<br />

und ewig Wohl verkehren.<br />

13. 349<br />

Was willst du dich, o meine Seele<br />

BWV 425<br />

Was willst du dich, o meine Seele, kränken?<br />

Meinst du, dass Gott nicht kann an dich<br />

gedenken?<br />

Er weiss gar wohl, wann er dir helfen soll;<br />

denn er ist selbst der Gnad’ und Güte voll.<br />

Halt ihm nur stille;<br />

es gehet so sein Wille.<br />

Wie kann er dich doch lassen in den Banden.<br />

Du bist ja seine Braut.<br />

Wer hofft in Gott und dem vertraut,<br />

wird nimmermehr zu Schanden.<br />

14. 351<br />

Weltlich Ehr’ und zeitlich Gut<br />

BWV426<br />

Weltlich Ehr’ und zeitlich Gut,<br />

Wollust aller Übermuth<br />

ist eben wie ein Gras;<br />

alle Pracht und stolzer Ruhm<br />

verfällt wie ein Wiesenblum;<br />

o Mensch, bedenk’ eben das<br />

und versorge dich doch bass.<br />

15. 352<br />

Wenn ich in Angst und Noth<br />

BWV 427<br />

Wenn ich in Angst und Noth<br />

mein’ Augen heb’ empor<br />

zu deinen Bergen, Herr!<br />

mit Seufzen und mit Flehen,<br />

so reichst du mir dein Ohr,<br />

dass ich nicht darf betrübt<br />

von deinem Antlitz gehen.<br />

16. 355<br />

Wenn mein Stündlein vorhanden ist<br />

BWV 430<br />

Wenn mein Stündlein vorhanden ist<br />

und ich soll fahr’n mein’ Strasse,<br />

so g’leit du mich, Herr Jesu Christ,<br />

mit Hülf mich nicht verlasse:<br />

mein’ Seel’ an meinem letzten End’<br />

befehl’ ich, Herr, in deine Händ’,<br />

du wirst sie wohl bewahren.<br />

17. 358<br />

Wenn wir in höchsten Nöthen sein<br />

BWV 431<br />

Wenn wir in höchsten Nöthen sein<br />

und wissen nicht, wo aus und ein,<br />

und finden weder Hülf ’ noch Rath,<br />

ob wir gleich sorgen früh und spat.<br />

So ist dies unser Trost allein,<br />

dass wir zusammen insgemein<br />

dich anrufen, du treuer Gott,<br />

um Rettung aus der Angst und Noth.<br />

18. 359<br />

Wenn wir in höchsten Nöthen sein<br />

BWV 432<br />

Wenn wir in höchsten Nöthen sein<br />

und wissen nicht, wo aus und ein,<br />

und finden weder Hülf ’ noch Rath,<br />

ob wir gleich sorgen früh und spat.<br />

So ist dies unser Trost allein,<br />

dass wir zusammen insgemein<br />

dich anrufen, du treuer Gott,<br />

um Rettung aus der Angst und Noth.<br />

19. 360<br />

Werde munter, mein Gemüthe,<br />

Cantate BWV 116<br />

Werde munter, mein Gemüthe,<br />

und ihr Sinnen geht herfür,<br />

dass ihr preiset Gottes Güte,<br />

die er hat gethan an mir,<br />

da er mich den ganzen Tag<br />

vor so mancher schweren Plag<br />

hat erhalten und beschützet,<br />

dass mich Satan nicht beschmitzet.<br />

20. 361<br />

Werde munter, mein Gemüthe,<br />

Matthäus Passion BWV 244<br />

Bin ich gleich von dir gewichen,<br />

stell’ ich mich doch wieder ein.<br />

Hat uns doch dien Sohn verglichen<br />

durch sein Angst und Todespein.<br />

Ich verleugne nicht die Schuld,<br />

aber deine Gnad’ und Huld<br />

ist viel grösser als die Sünde,<br />

die ich stets in mir befinde.<br />

21. 363<br />

Werde munter, mein Gemüthe<br />

BWV 360<br />

Jesu, meiner Seelen Wonne,<br />

Jesu. meine beste Lust,<br />

Jesu, meine Freudensonne,<br />

Jesu, dir ist ja bewusst,<br />

wie ich dich so herzlich lieb’<br />

und mich ohne dich betrüb’;<br />

drum, o Jesu, komm zu mir,<br />

und bleib bei mir für und für !<br />

22. 365<br />

Werde munter, mein Gemüthe,<br />

Cantate BWV 154<br />

Jesu, mein Hort und Erretter,<br />

Jesu meine Zuversicht.<br />

Jesu, starker Schlangentreter,<br />

Jesu, meines Lebens Licht!<br />

Wie verlanget meinem Herzen,<br />

Jesulein, nach dir mir Schmerzen !<br />

Komm’, ach komm’, ich warte dein,<br />

komm’ o liebstes Jesulein !<br />

23. 366<br />

Wer Gott vertraut, hat wohlgebaut<br />

BWV 433<br />

Wer Gott vertraut, hat wohlgebaut<br />

im Himmel und auf Erden,<br />

im Himmel und auf Erden;<br />

Wer sich verlässt auf Jesum Christ,<br />

dem muss der Himmel werden,<br />

dem muss der Himmel werden.<br />

Darum auf dich all’ Hoffnung ich<br />

ganz fest und steif thu’ setzen.<br />

Herr Jesu Christ, mein Trost du bist<br />

in Todesnoth und Schmerzen,<br />

in Todesnoth und Schmerzen.<br />

24. 367<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten<br />

BWV 434<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten<br />

und hoffet auf ihn allezeit,<br />

den wird er wunderbar erhalten


in allem Kreuz und Traurigkeit.<br />

Wer Gott, dem Allerhöchsten, traut,<br />

der hat auf keinen Sand gebaut.<br />

25. 368<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten,<br />

Cantate BWV 88<br />

Sing, bet’ und geh’ auf Gottes Wegen,<br />

verricht das Deine nur getreu,<br />

und trau des Himmels reichem Segen,<br />

so wird er bei dir werden neu:<br />

denn welcher seine Zuversicht<br />

auf Gott setzt, den verlässt er nicht.<br />

26. 370<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten<br />

BWV 197<br />

So wandelt froh auf Gottes Wegen,<br />

und was ihr thut, das thut getreu!<br />

Verdienet eures Gottes Segen,<br />

denn der ist alle Morgen neu:<br />

denn welcher seine Zuversicht<br />

auf Gott setzt, den verlässt er nicht.<br />

27. 371<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten,<br />

Cantate BWV 179<br />

Ich armer Mensch, ich armer Sünder,<br />

steh’ hier vor Gottes Angesicht.<br />

Ach Gott, ach Gott verfahr’ gelinder<br />

und geh’ nicht mit mir in’s Gericht.<br />

Erbarme dich, erbarme dich,<br />

Gott, mein Erbarmer über mich !<br />

28. 372<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten,<br />

Cantate BWV 166<br />

Wer weiss wie nahe mir mein Ende !<br />

hin geht die Zeit, her kommt der Tod.<br />

Ach wie geschwinde und behende<br />

kann kommen meine Todesnoth.<br />

Mein Gott, ich bitt’ durch Christi Blut:<br />

mach’s nur mit meinem Ende gut !<br />

29. 373<br />

Wer nur den lieben Gott lässt walten,<br />

Cantate BWV 84<br />

ich leb’ indess in dir vergnüget,<br />

und sterb’ ohn’ alle Kümmernis,<br />

mir g’nüget, wie es mein Gott füget,<br />

ich glaub’ und bin es ganz gewiss:<br />

durch deine Gnad’ und Christi Blut:<br />

machst du’s mit meinem Ende gut.<br />

30. 374<br />

Wie bist du, Seele, in mir so gar betrübt<br />

BWV 435<br />

Wie bist du, Seele, in mir so gar betrübt?<br />

Dein Heiland lebet, der dich ja treulich liebt;<br />

ergieb dich gänzlich seinem Willen,<br />

er kann allein dein Trauern stillen.<br />

31. 377<br />

Wie schön leuchtet der Morgenstern,<br />

Cantate BWV 36<br />

Zwingt die Saiten in Cythara<br />

und lasst die süsse Musica<br />

ganz freudenreich erschallen,<br />

dass ich möge mit Jesulein,<br />

dem wunderschönen Bräut’gam mein,<br />

in steter Liebe wallen.<br />

Singet, springet,<br />

jubiliret, triumphiret, dankt dem Herren!<br />

Gross ist der König der Ehren.<br />

32. 383<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält<br />

BWV 258<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält,<br />

wenn unsre Feinde toben<br />

und er unsrer Sach’ nicht zufällt<br />

im Himmel hoch dort oben,<br />

wo er Israels Schutz nicht ist<br />

und selber bricht der Feinde List<br />

so ist’s mit uns verloren.<br />

33. 384<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält,<br />

Cantate BWV 178<br />

Die Feind sind all in deiner Hand,<br />

dazu all ihr Gedanken;<br />

ihr Anschläg’ sind dir wohl bekannt:<br />

hilf nur, dass wir nicht wanken.<br />

Vernunft wider den Glauben ficht,<br />

auf ’s Künftig will sie trauen nicht,<br />

da du wirst selber trösten.<br />

Den Himmel und auch die Erden<br />

hast du, Herr Gott, gegründet.<br />

Dein Licht lass uns helle werden,<br />

das Herz uns werd’ entzündet<br />

in rechter Lieb’ des Glaubens dein,<br />

bis an das End’ beständig sein:<br />

die Welt lass immer murren !<br />

34. 385<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält<br />

BWV 256<br />

Ach lieben Christen, seid getrost;<br />

wie thut ihr so verzagen,<br />

weil uns der Herr heimsuchen thut ?<br />

lasst uns von Herzen sagen:<br />

die Straf ’ wir wohl verdienet han<br />

solch’ muss bekennen Jedermann;<br />

Niemand darf sich ausschliessen.<br />

35. 386<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält,<br />

Cantate BWV 114<br />

Wir wachen, oder schlafen ein,<br />

so sind wir doch des Herren;<br />

auf Christum wir getaufet sein,<br />

der kann dem Satan wehren.<br />

Durch Adam auf uns kömmt der Tod,<br />

Christus hilft uns aus aller Noth,<br />

Drum loben wir den Herren.<br />

36. 388<br />

Wo Gott der Herr nicht bei uns hält<br />

BWV 257<br />

Wär’ Gott nicht mit uns diese Zeit,<br />

so soll Israel sagen:<br />

wär’ Gott nicht mit uns diese Zeit,<br />

wir hätten musst verzagen,<br />

die so ein armes Häuflein sind,<br />

veracht’ vor so viel Menschenkind,<br />

die an uns setzen Alle.<br />

37. 389<br />

Wo Gott zum Haus nicht gibt sein’ Gunst<br />

BWV 438<br />

Wo Gott zum Haus nicht gibt sein’ Gunst,<br />

so arbeit’ jeder Mann umsonst:<br />

wo Gott die Stadt nicht selbst bewacht,<br />

da ist umsonst der Wächter Macht.<br />

CD 28<br />

Jesu, meine Freude, Cantate, BWV 64<br />

Jesu, meines Herzens Freud’, BWV 36<br />

Jesu, nun sei gepreiset, BWV 36<br />

Jesus, meine Zuversicht, BWV 365<br />

Ihr Gestirn’, ihr hohlen Lüfte, BWV 366<br />

In allen meinen Thaten, BWV 367<br />

Ist Gott mein Schild und Helfersmann, Cantate BWV 85<br />

Keinen hat Gott verlassen, BWV 369<br />

Komm, Gott Schöpfer, heiliger Geist, BWV 370<br />

Komm, heiliger Geist, Herre Gott, BWV 6<br />

Komm, Jesu komm, BWV 9<br />

Kommt her zu mir, spricht Gottes Sohn, Cantate BWV 74<br />

Kommt her zu mir, spricht Gottes Sohn, Cantate BWV 108<br />

Lass, o Herr, dein Ohr sich neigen, BWV 37<br />

Liebster Jesu, wir sind hier, BWV 373<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen, Cantate BWV 123<br />

Lobe den Herren, den mächtigen König der Ehren. , Cantate BWV 57<br />

Lobet den Herren, denn er ist sehr freundlich, BWV 374<br />

Mach’s mit mir, Gott, nach deiner Güt’, BWV 377<br />

Mach’s mit mir, Gott, nach deiner Güt’, Cantate BWV 139<br />

Mein’ Augen schliess’ ich jetzt, BWV 378<br />

3 3


3 4<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht, Jesus, BWV 379<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht, BWV 380<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht, Cantate BWV 124<br />

Meines Lebens letzte Zeit, BWV 38<br />

Mit Fried’ und Freud’ ich fahr’ dahin, BWV 38<br />

Mit Fried’ und Freud’ ich fahr’ dahin, Cantate BWV 83<br />

Mit Fried’ und Freud’ ich fahr’ dahin, Cantate BWV 125<br />

Mitten wir im Leben sind, BWV 383<br />

Nicht so traurig, nicht so sehr, BWV 384<br />

Nun bitten wir den heiligen Geist, BWV 38<br />

Nun bitten wir den heiligen Geist, Cantate, BWV 169<br />

Nun danket alle Gott, BWV 386<br />

Nun freut euch, Gottes Kinder all, BWV 387<br />

Nun lasst uns Gott, dem Herren, Cantate, BWV 165<br />

Nun lob’, mein’ Seel’, den Herren, BWV 389<br />

Nun lob’, mein’ Seel’, den Herren, BWV 390<br />

Nun preiset alle Gottes Barmherzigkeit, BWV 39<br />

Nun sich der Tag geendet hat, BWV 396<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort, BWV 397<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort, Cantate BWV 20<br />

O Gott, du frommer Gott, BWV 398<br />

O Gott, du frommer Gott, Cantate BWV 64, 94<br />

O Gott, du frommer Gott, BWV 399<br />

O Herre Gott, dein göttlich Wort, Cantate BWV 184<br />

O Welt, ich muss dich lassen, BWV 39<br />

O wie selig seid ihr doch, ihr Frommen, BWV 405<br />

O wie selig seid ihr doch, ihr Frommen, BWV 406<br />

Schmücke dich, o liebe Seele, Cantate BWV 180<br />

1. 200<br />

Jesu, meine Freude, Cantate<br />

BWV 64<br />

Gute Nacht, o Wesen,<br />

das die Welt erlesen !<br />

mir gefällst du nicht.<br />

Gute Nacht, ihr Sünden,<br />

bleibet weit dahinten,<br />

kommt nicht mehr an’s Licht !<br />

Gute Nacht, du Stolz und Pracht !<br />

dir sei ganz, o Lasterleben,<br />

gute Nacht gegeben !<br />

2. 202<br />

Jesu, meines Herzens Freud’<br />

BWV 361<br />

Jesu, meines Herzens Freud’,<br />

süsser Jesu !<br />

Meiner Seelen Seligkeit,<br />

süsser Jesu !<br />

Des Gemüthes Sicherheit,<br />

süsser Jesu, süsser Jesu !<br />

3. 203<br />

Jesu, nun sei gepreiset<br />

BWV 362<br />

Jesu, nun sei gepreiset<br />

zu diesem neuen Jahr,<br />

für dein’ Güt’ uns beweiset<br />

in aller Noth und G’fahr:<br />

Dass wir haben erlebet<br />

die neu’ fröhliche Zeit,<br />

die voller Gnaden schwebet<br />

und ew’ger Seligkeit.<br />

Dass wir in guter Stille<br />

das alt’ Jahr hab’n erfüllet.<br />

Wir wollen dir ergeben<br />

jetzt und immer dar:<br />

behüt’ uns Leib und Leben<br />

hinfort das Ganze Jahr!<br />

behüt’ uns Leib und Leben<br />

hinfort das Ganze Jahr !<br />

4. 208<br />

Jesus, meine Zuversicht<br />

BWV 365<br />

Jesus, meine Zuversicht<br />

und mein Heiland ist im Leben:<br />

Dieses weiss ich, soll ich nicht<br />

darum mich zufrieden geben ?<br />

Was die lange Todesnacht<br />

mir auch für Gedanken macht.<br />

5. 210<br />

Ihr Gestirn’, ihr hohlen Lüfte<br />

BWV 366<br />

Ihr Gestirn’, ihr hohlen Lüfte,<br />

und du, lichtes Firmament;<br />

tiefes Rund, ihr dunklen Klüfte,<br />

die der Wiederhall zertrennt.<br />

Jauchzet fröhlich, lasst das Singen<br />

jetzt bis durch die Wolken dringen.<br />

6. 211<br />

In allen meinen Thaten<br />

BWV 367<br />

In allen meinen Thaten<br />

lass’ ich den Höchsten rathen,<br />

der alles kann und hat;<br />

er muss zu allen Dingen,<br />

soll’s anders wohl gelingen,<br />

selbst geben Rath und That.<br />

7. 216<br />

Ist Gott mein Schild und Helfersmann,<br />

Cantate BWV 85<br />

Ist Gott mein Schild und Helfersmann,<br />

was wird sein, das mir schaden kann ?<br />

Weicht alle meine Feinde,<br />

die ihr mir listiglich nachsteht,<br />

nur eurer Schmach entgegengeht;<br />

ich habe Gott zum Freunde,<br />

ich habe Gott zum Freunde.<br />

Ist Gott mein Schutz und treuer Hirt,<br />

kein Unglück mich berühren wird;<br />

weicht alle meine Feinde,<br />

die ihr mir stiftet Angst und Pein,<br />

es wird zu eurem Schaden sein,<br />

ich habe Gott zum Freunde,<br />

ich habe Gott zum Freunde.<br />

8. 217<br />

Keinen hat Gott verlassen<br />

BWV 369<br />

Keinen hat Gott verlassen,<br />

der ihm vertaut allzeit;<br />

ob ihn schon drum viel’ hassen,<br />

so bringt’s ihm doch kein Leid.<br />

Gott will die seinen schützen,<br />

zuletzt erheben hoch,<br />

und geben, was ihn’n nützet,<br />

hier zeitlich und auch dort.<br />

9. 218<br />

Komm, Gott Schöpfer, heiliger Geist<br />

BWV 370<br />

Komm, Gott Schöpfer, heiliger Geist,<br />

besuch das Herz der Menschen dein,<br />

mit Gnaden sie erfüll wie du weisst,<br />

dass dein Geschöpf soll für dir sein.<br />

10. 221<br />

Komm, heiliger Geist, Herre Gott<br />

BWV 226<br />

Du heilige Brunst, süsser Trost,<br />

nun hilf uns fröhlich und getrost<br />

in deinem Dienst beständig bleiben,<br />

die Trübsal uns nicht abtreiben!<br />

O Herr, durch dein’ Kraft uns bereit’<br />

und stärk’ des Fleisches Blödigkeit,<br />

dass wir hie ritterlich ringen,<br />

durch Tod und Leben zu dir dringen !<br />

Alleluja, Alleluja !<br />

11. 222<br />

Komm, Jesu komm<br />

BWV 229


Drauf schliess’ ich mich in deine Hände<br />

und sage, Welt, zu guter Nacht!<br />

Eilt gleich mein Lebenslauf zu Ende,<br />

ist doch der Geist wohl angebracht.<br />

Er soll bei seinem Schöpfer schweben,<br />

weil Jesus ist und bleibt der wahre Weg zum<br />

Leben.<br />

12. 223<br />

Kommt her zu mir, spricht Gottes Sohn,<br />

Cantate BWV 74<br />

Gott Vater, sende deinen Geist,<br />

den uns dein Sohn erbitten heisst,<br />

aus deines Himmels Höhen.<br />

Wir bitten, wie er uns gelehrt:<br />

Lass uns doch ja nicht unerhört<br />

von deinem Throne gehen.<br />

Kein Menschenkind hier auf der Erd’<br />

ist dieser edlen Gabe werth,<br />

bei uns ist kein Verdienen;<br />

hier gilt garnichts als Lieb und Gnad,<br />

die Christus uns verdienet hat<br />

mit Büssen und Versühnen.<br />

13. 244<br />

Kommt her zu mir, spricht Gottes Sohn,<br />

Cantate BWV 108<br />

Dein Geist, den Gott vom Himmel giebt,<br />

der leitet Alles was ihn liebt,<br />

auf wohlgebahnten Wegen.<br />

Er setzt und richtet unsern Fuss,<br />

dass er nicht anders treten muss,<br />

als wo man find’t den Segen.<br />

14. 226<br />

Lass, o Herr, dein Ohr sich neigen<br />

BWV 372<br />

Lass, o Herr, dein Ohr sich neigen,<br />

dir mein Wort zu Herzen steigen,<br />

und stoss’ mich nicht vor dir hin,<br />

weil ich arm und elend bin<br />

hüte meine Seel’ und Leben,<br />

die ich heilig dir ergeben:<br />

reiss’ mich, deinen Knecht, aus Noth,<br />

der auf dich nur hofft, o Gott !<br />

15. 228<br />

Liebster Jesu, wir sind hier<br />

BWV 373<br />

Liebster Jesu, wir sind hier,<br />

dich und dein Wort anzuhören;<br />

lenke Sinnen und Begier<br />

auf die süssen Himmelslehren,<br />

dass die Herzen von der Erden<br />

ganz zu dir gezogen werden.<br />

16. 229<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen,<br />

Cantate BWV 123<br />

Liebster Immanuel, Herzog der Frommen,<br />

du meiner Seelen Trost, komm, komm nur bald !<br />

Du hast mir, höchster Schatz, mein Herz<br />

genommen,<br />

so ganz vor Liebe brennt und nach dir wallt.<br />

Nichts kann auf Erden mir lieber werden,<br />

wenn ich, o Jesu, dich nur stets behalt.<br />

Drum fahrt nur immerhin, ihr Eitelkeiten !<br />

Du, Jesu, du bist mein und ich bin dein;<br />

ich will mich von der Welt zu dir bereiten;<br />

du sollst in meinem Herz und Munde sein.<br />

Mein ganzes Leben sei dir ergeben,<br />

bis man mich einsten legt ins Grab hinein.<br />

17. 231<br />

Lobe den Herren, den mächtigen König der<br />

Ehren,<br />

Cantate BWV 57<br />

Hast du denn, Jesu, dein Angesicht gänzlich<br />

verborgen,<br />

dass ich die Stunde der Nächte muss warten bis<br />

morgen ?<br />

Wie hast du doch, Süssester, mögen annoch<br />

bringen<br />

die traurigen Sorgen ?<br />

Richte dich, Liebste, nach meinem Gefallen<br />

und gläube,<br />

dass ich dein Seelenfreund immer und ewig<br />

verbleibe,<br />

der dich ergötzt, und in den Himmel versetzt<br />

aus dem gemarterten Leibe.<br />

18. 232<br />

Lobet den Herren, denn er ist sehr freundlich<br />

BWV 374<br />

Lobet den Herren, lobet den Herren,<br />

denn er ist sehr freundlich,<br />

es ist sehr köstlich, unseren Gott zu loben,<br />

unseren Gott zu loben,<br />

sein Lob ist schön und lieblich anzuhören.<br />

Lobet den Herren, lobet den Herren !<br />

19. 237<br />

Mach’s mit mir, Gott, nach deiner Güt’<br />

BWV 377<br />

Mach’s mit mir, Gott, nach deiner Güt’,<br />

hilf mir in meinem Leiden,<br />

was ich dich bitt’, versag’ mit nicht,<br />

wenn meine Seel’ will scheiden:<br />

so nimm sie, Herr, in deine Händ’,<br />

ist Alles Gut, wenn gut das End’.<br />

20. 238<br />

Mach’s mit mir, Gott, nach deiner Güt’,<br />

Cantate BWV 139<br />

Wohl dem, der sich auf seinen Gott<br />

recht kindlich kann verlassen!<br />

Den mag gleich Sünde, Welt und Tod<br />

und alle Teufel hassen,<br />

so bleibt er dennoch wohl vergnügt,<br />

wenn er nur Gott zum Freunde kriegt.<br />

Dahero Trotz der höllen Heer !<br />

Trotz auch des Todes Rachen !<br />

Trotz aller Welt! Mich kann nicht mehr<br />

ihr Pochen traurig machen.<br />

Gott ist mein Schutz, mein’ Hülf ’ und Rath:<br />

wohl dem, der Gott zum Freunde hat !<br />

21. 240<br />

Mein’Augen schliess’ ich jetzt<br />

BWV 378<br />

Mein’ Augen schliess’ ich jetzt<br />

in Gottes Namen zu,<br />

dieweil der müde Leib<br />

begehret seine Ruh’,<br />

weiss aber nicht, ob ich<br />

den Morgen möcht’ erleben;<br />

es könnte mich der Tod<br />

vieleicht noch heut’ umgeben.<br />

22. 241<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht, Jesus<br />

BWV 379<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht,<br />

Jesus wird mich auch nicht lassen.<br />

Jesu hab’ ich mich verpflicht’t,<br />

ich will ihn in’s Herze fassen.<br />

Weiss gewiss und glaube fest,<br />

dass mich Jesus auch nicht lässt.<br />

23. 242<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht<br />

BWV 380<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht,<br />

weil er sich für mich gegeben:<br />

so erfordert meine Pflicht,<br />

klettenweis an ihm zu kleben.<br />

Er ist meines Lebens Licht,<br />

meinen Jesum lass’ ich nicht.<br />

24. 245<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht,<br />

Cantate BWV 157<br />

Jesum lass’ ich nicht von mir,<br />

geh’ ihm ewig an der Seiten;<br />

Christus lässt mich für und für<br />

zu dem Lebensbächlein leiten.<br />

Selig, wer mit mir so spricht:<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht !<br />

25. 246<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht,<br />

Cantate BWV 124<br />

Jesum lass’ ich nicht von mir,<br />

geh’ ihm ewig an der Seiten;<br />

Christus lässt mich für und für<br />

zu dem Lebensbächlein leiten.<br />

Selig, wer mit mir so spricht:<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht !<br />

26. 248<br />

Meines Lebens letzte Zeit<br />

BWV 381<br />

Meines Lebens letzte Zeit<br />

ist nunmehro angekommen,<br />

da der schnöden Eitelkeit<br />

meine Seele wird entnommen;<br />

wer kann widerstreben,<br />

dass uns Menschen Gott das Leben<br />

auf ein zeitlich’Wiedernehmen hat gegeben.<br />

27. 249<br />

Mit Fried’ und Freud’ ich fahr’ dahin<br />

BWV 382<br />

Mit Fried’ und Freud’ ich fahr’ dahin<br />

in Gottes Wille.<br />

Getrost ist mir mein Herz und Sinn,<br />

sanft und stille.<br />

Wie Gott mir verheissen hat,<br />

der Tod ist mein Schlaft worden.<br />

28. 250<br />

Mit Fried’ und Freud’ ich fahr’ dahin,<br />

Cantate BWV 83<br />

Er ist das Heil und selig’ Licht<br />

für die Heiden<br />

zu erleuchten, die dich kennen nicht,<br />

und zu weiden.<br />

Er ist dein’s Volk’s Israel<br />

der Preis, Ehr’, Freud’ und Wonne.<br />

29. 251<br />

Mit Fried’ und Freud’ ich fahr’ dahin,<br />

Cantate BWV 125<br />

Er ist das Heil und selig’ Licht<br />

für die Heiden<br />

zu erleuchten, die dich kennen nicht,<br />

und zu weiden.<br />

3 5


3 6<br />

Er ist dein’s Volk’s Israel<br />

der Preis, Ehr’, Freud’ und Wonne.<br />

30. 252<br />

Mitten wir im Leben sind<br />

BWV 383<br />

Mitten wir im Leben sind<br />

mit dem Tod umfangen;<br />

wen such’n wir, der Hülfe thu’,<br />

dass wir Gnad’ erlangen?<br />

Das bist du, Herr, alleine.<br />

Uns reuet uns’re Missethat,<br />

die dich, Herr, erzürnet hat.<br />

Heiliger Herre Gott,<br />

heiliger starker Gott,<br />

heiliger barmherziger Heiland,<br />

du ewiger Gott,<br />

lass uns nicht versinken<br />

in der bittern Todesnoth.<br />

Kyrie eleison !<br />

31. 253<br />

Nicht so traurig, nicht so sehr<br />

BWV 384<br />

Nicht so traurig, nicht so sehr,<br />

meine Seele sei betrübt,<br />

dass dir Gott Glück, Gut und Ehr’<br />

nicht so viel, wie Andern gibt;<br />

nimm fürlieb mit deinem Gott;<br />

hast du Gott, so hat’s nicht Noth.<br />

32. 254<br />

Nun bitten wir den heiligen Geist<br />

BWV 385<br />

Nun bitten wir den heiligen Geist<br />

um den rechten Glauben allermeist,<br />

dass er uns behüte an unserm Ende,<br />

wenn wir heimfahr’n aus diesem Elende.<br />

Kyrie eleis’.<br />

33. 256<br />

Nun bitten wir den heiligen Geist,<br />

Cantate BWV 169<br />

Du süsse Lieb’, schenk uns deine Gunst,<br />

lass uns empfinden der Liebe Brunst,<br />

dass wir uns von Herzen einander lieben,<br />

und in Fried auf einem Sinne bleiben.<br />

Kyrie eleison !<br />

34. 257<br />

Nun danket alle Gott<br />

BWV 386<br />

Nun danket alle Gott<br />

mit Herzen, Mund und Händen,<br />

der grosse Dinge thut<br />

an uns und allen Enden;<br />

der uns von Mutterleib<br />

und Kindesbeinen an<br />

unzählig viel zu gut<br />

und noch jetzund gethan.<br />

35. 260<br />

Nun freut euch, Gottes Kinder all<br />

BWV 387<br />

Nun freut euch, Gottes Kinder all,<br />

der Herr fährt auf mit grossem Schall,<br />

lobsinget ihm, lobsinget ihm,<br />

lobsinget ihm mit heller Stimm’!<br />

36. 266<br />

Nun lasst uns Gott, dem Herren,<br />

Cantate BWV 165<br />

Nun lasst uns Gott, dem Herren,<br />

Dank sagen und ihn ehren,<br />

von wegen seiner Gaben,<br />

die wir empfangen haben.<br />

Sein Wort, sein’ Taufe, sein Nachtmahl<br />

dient wider allen Unfall.<br />

Der heilig’ Geist im Glauben<br />

lehrt uns darauf vertrauen.<br />

37. 269<br />

Nun lob’, mein’ Seel’, den Herren<br />

BWV 389<br />

Nun lob’, mein’ Seel’, den Herren,<br />

was in mir ist, den Namen sein,<br />

sein’Wohlthat thut er mehren,<br />

vergiss es nicht, o Herze mein,<br />

hat dir dein Sünd vergeben<br />

und heilt dein Schwachheit gross,<br />

er rett’ dein armes Leben,<br />

nimmt dich in seinen Schoss,<br />

mit reichem Trost beschüttet,<br />

verjüngt dem Adler gleich,<br />

der Köng schafft recht behütet,<br />

die leid’n in seinem Reich.<br />

38. 270<br />

Nun lob’, mein’ Seel’, den Herren<br />

BWV 390<br />

Nun lob’, mein’ Seel’, den Herren,<br />

was in mir ist, den Namen sein,<br />

sein’Wohlthat thut er mehren,<br />

vergiss es nicht, o Herze mein,<br />

hat dir dein Sünd vergeben<br />

und heilt dein Schwachheit gross,<br />

er rett’ dein armes Leben,<br />

nimmt dich in seinen Schoss,<br />

mit reichem Trost beschüttet,<br />

verjüngt dem Adler gleich,<br />

der Köng schafft recht behütet,<br />

die leid’n in seinem Reich.<br />

39. 273<br />

Nun preiset alle Gottes Barmherzigkeit<br />

BWV 391<br />

Nun preiset alle Gottes Barmherzigkeit,<br />

lob’ ihn mit Schalle, du werthe Christenheit!<br />

Er lässt dich freundlich zu sich laden,<br />

freue dich, Israel, seiner Gnaden.<br />

40. 274<br />

Nun sich der Tag geendet hat<br />

BWV 396<br />

Nun sich der Tag geendet hat,<br />

und keine Sonn mehr scheint,<br />

schläft alles, was sich abgematt’<br />

und was zuvor geweint.<br />

41. 275<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort<br />

BWV 397<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort !<br />

O Schwert, das durch die Seele bohrt!<br />

O Anfang sonder Ende!<br />

O Ewigkeit, Zeit ohne Zeit !<br />

Ich weiss vor grosser Traurigkeit<br />

nicht, wo ich mich hinwende.<br />

Mein ganz erschrocknes Herz erbebt,<br />

dass mir die Zung’ am Gaumen klebt.<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort !<br />

O Schwert, das durch die Seele bohrt !<br />

O Anfang sonder Ende !<br />

O Ewigkeit, Zeit ohne Zeit !<br />

Ich weiss vor grosser Traurigkeit<br />

nicht, wo ich mich hinwende.<br />

Nimm du mich, wenn es dir gefällt,<br />

Herr Jesu, in dein Freundenzelt.<br />

42. 276<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort,<br />

Cantate BWV 20<br />

So lang ein Gott im Himmel lebt,<br />

und über alle Wolken schwebt,<br />

wird solche Marter währen:<br />

es wird sie plagen Kält’ und Hitz’,<br />

Angst, Hunger, Schrecken, Feu’r und Blitz<br />

und sie doch nie verzehren.<br />

Denn wird sich enden diese Pein,<br />

wenn Gott nicht mehr wird ewig sein.<br />

O Ewigkeit, du Donnerwort !<br />

O Schwert, das durch die Seele bohrt !<br />

O Anfang sonder Ende !<br />

O Ewigkeit, Zeit ohne Zeit!<br />

Ich weiss vor grosser Traurigkeit<br />

nicht, wo ich mich hinwende.<br />

Nimm du mich, wenn es dir gefällt,<br />

Herr Jesu, in dein Freudenzelt !<br />

43. 277<br />

O Gott, du frommer Gott<br />

BWV 398<br />

Ich freue mich in dir, und heisse dich<br />

willkommen,<br />

mein liebstes Jesulein ; du hast dir vorgenommen<br />

mein Brüderlein zu sein : Ach wie ein süsser Ton !<br />

Wie freundlich sieht er aus, der holde Gottessohn<br />

!<br />

Wohlan so will ich mich an dich, o Jesu halten,<br />

und sollte gleich die Welt in tausend Stücke<br />

spalten.<br />

O Jesu, dir, nur dir, dir leb ich ganz allein,<br />

auf dich, allein auf dich, mein Jesu, schlaf ich ein.<br />

44. 281<br />

O Gott, du frommer Gott,<br />

Cantate BWV 64, 94<br />

Was frag’ ich nach der Welt<br />

und allen ihren Schätzen,<br />

wenn ich mich nur an dir,<br />

mein Jesu, kann ergötzen ?<br />

Dich hab ich einzig mir<br />

zur Wollust vorgestellt:<br />

Du, du bist meine Lust;<br />

was frag’ ich nach der Welt !<br />

Was frag’ ich nach der Welt,<br />

im Hui muss sie verschwinden,<br />

ihr Ansehn kann durchaus<br />

den blassen Tod nicht binden.<br />

Die Güter müssen fort<br />

und alle Lust verfällt;<br />

bleibt Jesus nur bei mir:<br />

Was frag’ ich nach der Welt !<br />

Was frag’ ich nach der Welt,<br />

mein Jesus ist mein Leben,<br />

mein Schatz, mein Eigenthum,<br />

dem ich mich ganz ergeben,<br />

mein ganzes Himmelreich<br />

und was mir sonst gefällt.<br />

Drum sag’ ich noch einmal:<br />

Was frag’ ich nach der Welt !<br />

45. 282<br />

O Gott, du frommer Gott


BWV 399<br />

O Gott, du frommer Gott,<br />

du Brunnquell aller Gaben,<br />

ohn den nichts ist, was ist,<br />

von dem wir alles haben,<br />

gesunden Lein gib mir,<br />

und dass in solchem Leib<br />

ein’ unverletzte Seel’<br />

und rein Gewissen bleib.<br />

46. 283<br />

O Herre Gott, dein göttlich Wort,<br />

Cantate BWV 184<br />

O Herre Gott, dein göttlich Wort<br />

ist lang verdunkelt blieben,<br />

bis durch dein Gnad’ uns ist gesagt,<br />

was Paulus hat geschrieben,<br />

und andere Apostel mehr,<br />

aus dein’m göttlichen Munde:<br />

Dass dank’n wir dir mit Fleiss,<br />

dass wir erlebet hab’n die Stunde.<br />

Herr, ich hoff ’ je, du werdest die<br />

in keiner Noth verlassen,<br />

die dein Wort recht als treue Knecht’<br />

im Herz’n und Glauben fassen;<br />

giebst ihn’n bereit die Seligkeit<br />

und läss’st sie nicht verderben.<br />

O Herr, durch dich bitt’ ich, lass mich<br />

fröhlich und selig sterben.<br />

47. 298<br />

O Welt, ich muss dich lassen,<br />

BWV 392<br />

Nun ruhen alle Wälder,<br />

Vieh, Menschen, Städt’ und Felder,<br />

es schläft die ganze Welt;<br />

ihr aber meine Sinnen,<br />

auf, auf ! ihr sollt beginnen,<br />

was eurem Schöpfer wohlgefällt.<br />

48. 299<br />

O wie selig seid ihr doch, ihr Frommen,<br />

BWV 405<br />

O wie selig seid ihr doch, ihr Frommen,<br />

die ihr durch den Tod zu Gott gekommen!<br />

Ihr seid entgangen aller Noth,<br />

die uns noch hält gefangen.<br />

49. 300<br />

O wie selig seid ihr doch, ihr Frommen,<br />

BWV 406<br />

O wie selig seid ihr doch, ihr Frommen,<br />

die ihr durch den Tod zu Gott gekommen!<br />

Ihr seid entgangen aller Noth,<br />

die uns noch hält gefangen.<br />

50. 304<br />

Schmücke dich, o liebe Seele,<br />

Cantate BWV 180<br />

Schmücke dich, o liebe Seele,<br />

lass die dunkle Sündenhöhle;<br />

komm an’s helle Licht gegangen,<br />

fange herrlich an zu prangen;<br />

denn der Herr voll Heil und Gnaden<br />

will dich jetzt zu Gaste laden:<br />

Der den Himmel kann verwalten,<br />

will jetzt Herberg in dir halten.<br />

Jesu wahres Brot des Lebens,<br />

hilf, dass ich doch nicht vergebens,<br />

oder mir vielleicht zum Schaden<br />

sei zu deinem Tisch geladen.<br />

Lass mich durch dies Seelenessen<br />

deine Liebe recht ermessen,<br />

dass ich auch, wie jetzt auf Erden,<br />

mög ein Gast im Himmel werden.<br />

CD 29<br />

Als der gütige Gott, BWV 64<br />

Das neugeborne Kindelein, Cantate BWV 122<br />

Der Tag, der ist so freudenreich, BWV 94<br />

Ermuntre dich, mein schwacher Geist, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Freuet euch, ihr Christen alle, Cantate BWV 40<br />

Für Freuden lasst uns springen, BWV 3 3<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ, BWV 3 4<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ, Cantate BWV 64<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Gott des Himmels und der Erden, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Gottes Sohn ist kommen, BWV 3 8<br />

Herzlich thut mich verlangen, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Ich freue mich in dir, Cantate BWV 133<br />

In dich hab’ ich gehoffet, Herr, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

In dulci jubilo, BWV 368<br />

Lobt Gott, ihr Christen allzugleich, BWV 375<br />

Lobt Gott, ihr Christen allzugleich, Cantate BWV 151<br />

Nun freut euch, lieben Christen g’mein, BWV 388<br />

Nun freut euch, lieben Christen g’mein, BWV 307<br />

Nun freut euch, lieben Christen g’mein, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Nun komm, der Heiden Heiland, Cantate BWV 36<br />

Nun komm, der Heiden Heiland, Cantate BWV 62<br />

Puer natus in Bethlehem, Cantate BWV 65<br />

Uns ist ein Kindlein heut’ gebor’n, BWV 4 4<br />

Vom Himmel hoch, da komm ich her, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme, Cantate BWV 140<br />

Warum sollt’ ich mich denn grämen, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Wir Christenleut’, Cantate BWV 40<br />

Wir Christenleut’, Cantate BWV 110<br />

Wir Christenleut’, Oratorio de Noël, BWV 248<br />

Kyrie, Gott Vater in Ewigkeit, BWV 37<br />

Allein Gott in der Höh’ sei Ehr’, BWV 60<br />

Wir glauben all’ an einen Gott, BWV 437<br />

Heilig, heilig, BWV 3 5<br />

Sanctus, sanctus Dominus Deus Sabaoth, BWV 3 5<br />

Dies sind die heil’gen zehn Gebot’, BWV 98<br />

Meine Seele erhebt den Herren, Cantate BWV 10<br />

Vater unser im Himmelreich, BWV 4 6<br />

Vater unser im Himmelreich, Passion selon saint Jean, BWV 245<br />

Verleih’ uns Frieden genädiglich, Cantate BWV 126<br />

Verleih’ uns Frieden genädiglich, Cantate BWV 42<br />

3 7


3 8<br />

BWV 264<br />

1. 20<br />

Als der gütige Gott<br />

Als der gütige Gott,<br />

vollenden wollt’ sein Werk,<br />

sand er sein Engel schnell,<br />

des Name Gabriel,<br />

ins galiläisch Land,<br />

in die Stadt Nazareth,<br />

da er ein Jungfrau hatt’,<br />

die Maria genannt,<br />

Joseph nie hatt’ erkannt,<br />

dem sie vertrauet war.<br />

Cantate BWV 122<br />

2. 57<br />

Das neugeborne Kindelein<br />

Das neugeborne Kindelein,<br />

das herzgeliebte Jesulein,<br />

bringt abermal ein neues Jahr<br />

der auserwählten Christenschaar.<br />

Es bringt das rechte Jubeljahr.<br />

Was trauern wir denn immerdar ?<br />

Frisch auf! itzt es Singenszeit,<br />

das Jesulein wend’t alles Leid.<br />

BWV 294<br />

3. 62<br />

Der Tag, der ist so freudenreich<br />

Der Tag, der ist so freudenreich aller<br />

Creature,<br />

denn Gottes Sohn vom Himmelreich über die<br />

Nature<br />

von einer Jungfrau ist gebor’n,<br />

Maria du bist auserkor’n,<br />

dass du Mutter währest.<br />

Was geschah so wunderlich?<br />

Gottes Sohn vom Himmelreich<br />

der ist Mensch geboren.<br />

Weihnachtsoratorium, BWV 248<br />

4. 80<br />

Ermuntre dich, mein schwacher Geist<br />

Ermuntre dich, mein schwacher Geist,<br />

und trage gross’ Verlangen,<br />

ein kleines Kind, das Vater heisst,<br />

mit Freuden zu empfangen:<br />

Dies ist die Nacht, darin es kam,<br />

und menschlich Wesen an sich nahm,<br />

dadurch die Welt mit Treuen<br />

als seine Braut zu freien.<br />

Brich an, o schönes Morgenlicht,<br />

und lass den Himmel tagen!<br />

Du Hirtenvolk, erschrecke nicht,<br />

weil dir die Engel sagen:<br />

dass dieses schwache Knäbelein<br />

soll unser Trost und Freude sein,<br />

dazu den Satan zwingen<br />

und letztlich Frieden bringen.<br />

Cantate BWV 40<br />

5. 105<br />

Freuet euch, ihr Christen alle<br />

Freuet euch, ihr Christen alle,<br />

freue sich wer immer kann !<br />

Gott hat viel an uns gethan.<br />

Freuet euch mit grossem Schalle,<br />

dass er uns aus Todes Macht<br />

durch sein Sterben frei gemacht.<br />

Freude, Freude über Freude !<br />

Christus währet allem Leide.<br />

Wonne, Wonne über Wonne !<br />

Er ist die Genadensonne.<br />

Jesu, nimm dich deiner Glieder<br />

ferner in Genaden an;<br />

schenke, was man bitten kann,<br />

zu erquicken deine Brüder:<br />

Gib der ganzen Christenschar<br />

Frieden und ein sel’ges Jahr !<br />

Freude, Freude über Freude !<br />

Christus währet allem Leide.<br />

Wonne, Wonne über Wonne !<br />

Er ist die Genadensonne.<br />

BWV 313<br />

6. 106<br />

Für Freuden lasst uns springen<br />

Für Freuden lasst uns springen,<br />

ihr Christen allzugleiche !<br />

Mit Mund und Herzen singen,<br />

denn Christ vom Himmelreiche<br />

von einer Jungfrau ist gebor’n,<br />

wer hat zuvor gehört<br />

von solchen Dingen ?<br />

BWV 314<br />

7. 107<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ,<br />

dass du Mensch geboren bist<br />

von einer Jungfrau, das ist wahr,<br />

dess freuet sich der Engel Schaar.<br />

Alleluja.<br />

Cantate BWV 64<br />

8. 108<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ<br />

Das hat er Alles uns gethan,<br />

Sein’ gross’ Lieb’ zu zeigen an;<br />

dess freu’ sich alle Christenheit<br />

und dank ihm dess in Ewigkeit.<br />

Kyrie eleis’.<br />

Weihnachtsoratorium BWV 248<br />

9. 110<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ<br />

Das hat er Alles uns gethan,<br />

Sein’ gross’ Lieb’ zu zeigen an;<br />

dess freu’ sich alle Christenheit<br />

und dank ihm dess in Ewigkeit.<br />

Kyrie eleis’.<br />

Weihnachtsoratorium BWV 248<br />

10. 114<br />

Gott des Himmels und der Erden<br />

Zwar ist solche Herzensstube<br />

wohl kein schöner Fürstensaal,<br />

sondern eine finstre Grube;<br />

doch so bald dein Gnadenstrahl<br />

in dieselbe nur wird blinken<br />

wird sie voller Sonnen dünken.<br />

BWV 318<br />

11. 115<br />

Gottes Sohn ist kommen<br />

Gottes Sohn ist kommen<br />

uns Allen zu Frommen<br />

hie auf diese Erden<br />

in armen Geberden,<br />

dass er uns von Sünde<br />

freie und entbinde.<br />

Weihnachtsoratorium, BWV 248<br />

12. 165<br />

Herzlich thut mich verlangen<br />

Wie soll ich dich empfangen<br />

und wie begegn’ ich dir?<br />

O aller Welt Verlangen,<br />

o meiner Seele Zier!<br />

O Jesu, Jesu! setze<br />

mir selbst die Fackel bei,<br />

damit, was dich ergötze,<br />

mir kund und wissend sei.<br />

Cantate BWV 133<br />

13. 181<br />

Ich freue mich in dir<br />

Ich freue mich in dir<br />

und heisse dich willkommen,<br />

mein liebstes Jesulein;<br />

du hast dir vorgenommen<br />

mein Brüderlein zu sein.<br />

Ach wie ein süsser Ton!<br />

Wie freundlich sieht er aus,<br />

der holde Gottessohn.<br />

Wohlan! so will ich mich<br />

an dich, o Jesu, halten,<br />

und sollte gleich die Welt<br />

in tausend Stücke spalten.<br />

O Jesu! dir, nur dir,<br />

dir leb’ ich ganz allein,<br />

auf dich, allein auf dich,<br />

o Jesu, schlaf ’ ich ein !<br />

Weihnachtsoratorium, BWV 248<br />

14. 214<br />

In dich hab’ ich gehoffet, Herr<br />

Nun liebe Seel’, nun ist es Zeit,<br />

wach’ auf, erwäg’ mit Lust und Freud’,<br />

was Gott an uns gewendet:<br />

Sein’n lieben Sohn vom Himmelsthron<br />

in’s Jammerthal er sendet.<br />

Dein Glanz all’ Finsternis verzehrt,<br />

die trübe Nacht in Licht verklärt:<br />

Leit’ auf deinen Wegen,<br />

dass dein Gesicht und herrlich’s Licht<br />

wir ewig schauen mögen.<br />

BWV 368<br />

15. 215<br />

In dulci jubilo<br />

In dulci jubilo<br />

singet und seid froh,<br />

unsers Herzens Wonne<br />

liegt in praesepio,<br />

leuchtet als die Sonne<br />

matris in gremio.<br />

Alpha es et O,<br />

Alpha es et O.<br />

BWV 375<br />

16. 233<br />

Lobt Gott, ihr Christen allzugleich<br />

Lobt Gott, ihr Christen allzugleich,<br />

in seinem höchsten Thron;<br />

der heut’ aufschleusst sein Himmelreich<br />

und schenkt uns seinen Sohn.<br />

und schenkt uns seinen Sohn.<br />

Cantate BWV 151<br />

17. 235<br />

Lobt Gott, ihr Christen allzugleich<br />

Heut’ schleusst er wieder auf die Thür<br />

zum schönen Paradeis<br />

der Cherub steht nicht mehr dafür,<br />

Gott sei Lob, Ehr’ und Preis,<br />

Gott sei Lob, Ehr’ und Preis.


BWV 388<br />

18. 261<br />

Nun freut euch, lieben Christen g’mein<br />

Nun freut euch, lieben Christen g’mein,<br />

und lasst und fröhlich springen,<br />

dass wir getrost und all in Ein<br />

mit Lust und Liebe singen:<br />

Was Gott an uns gewendet hat,<br />

und seine süsse Wunderthat;<br />

gar theur’ hat er’s erworben.<br />

BWV 307<br />

19. 262<br />

Nun freut euch, lieben Christen g’mein<br />

Es ist gewisslich an der Zeit,<br />

dass Gottes Sohn wird kommen<br />

in seiner grossen Herrlichkeit,<br />

zu richten Bös’ und Frommen.<br />

Dann wird das Lachen werden theur’,<br />

wann Alles soll vergehn im Feu’r,<br />

wie Petrus davon zeuget.<br />

Weihnachtsoratorium<br />

BWV 248<br />

20. 263<br />

Nun freut euch, lieben Christen g’mein<br />

Ich steh an deiner Krippen hier,<br />

o Jesulein, mein Leben,<br />

ich komme, bring und schenke dir,<br />

was du mir hast gegeben.<br />

Nimm hin, es ist mein Geist und Sinn,<br />

Herz, Seel und Muth, nimm alles hin,<br />

und lass dir’s wohl gefallen !<br />

Cantate BWV 36<br />

21. 264<br />

Nun komm, der Heiden Heiland<br />

Nun komm, der Heiden Heiland,<br />

der Jungfrauen Kind erkannt,<br />

des sich wundert alle Welt,<br />

Gott solch’ Geburt ihm bestellt.<br />

Lob sei Gott, dem Vater, g’than,<br />

Lob sei Gott, sein’m ein’gen Sohn,<br />

Lob sei Gott, dem heil’gen Geist,<br />

immer und in Ewigkeit.<br />

Cantate BWV 62<br />

22. 265<br />

Nun komm, der Heiden Heiland<br />

Lob sei Gott, dem Vater, g’than,<br />

Lob sei Gott, sein’m ein’gen Sohn,<br />

Lob sei Gott, dem heil’gen Geist,<br />

immer und in Ewigkeit.<br />

Cantate BWV 65<br />

23. 302<br />

Puer natus in Bethlehem<br />

Ein Kind geboren zu Bethlehem,<br />

Bethlehem,<br />

des freuet sich Jerusalem.<br />

Alleluja, Alleluja !<br />

Die Kön’ge aus Saba kamen dar,<br />

kamen dar,<br />

Gold, Weihrauch, Myrrhen brachten<br />

sie dar.<br />

Alleluja, Alleluja !<br />

BWV 414<br />

24. 313<br />

Uns ist ein Kindlein heut’ gebor’n<br />

Uns ist ein Kindlein heut’ gebor’n<br />

von einer Jungfrau auserkor’n<br />

des freuen sich die Engelein,<br />

sollten wir Menschen nicht fröhlich sein?<br />

Lob, Preis und Dank sei Gott bereit’t<br />

für solche Gnad’ in Ewigkeit.<br />

Weihnachtsoratorium, BWV 248<br />

25. 323<br />

Vom Himmel hoch, da komm ich her<br />

Schaut, schaut, was ist für Wunder dar?<br />

Die schwarze Nacht wird hell und klar,<br />

ein grosses Licht bricht jetzt herein,<br />

ihm weichet aller Sterne Schein.<br />

Schaut hin! dort liegt im finstern Stall,<br />

des Herrschaft gehet überall:<br />

Da Speise vormals sucht ein Rind,<br />

da ruht jetzt der Jungfrauen Kind.<br />

Cantate BWV 140<br />

26. 329<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme<br />

der Wächter seht hoch auf der Zinne:<br />

wach’ auf, du Stadt Jerusalem!<br />

Mitternacht heisst diese Stunde;<br />

sie rufen uns mit hellem Munde:<br />

wo seid ihr klugen Jungfrauen ?<br />

Wohlauf! der Bräut’gam kommt,<br />

steht auf! die Lampen nehmt.<br />

Alleluja. macht euch bereit<br />

zu der Hochzeit,<br />

ihr müsset ihm entgegen gehn.<br />

Gloria sei dir gesungen<br />

mit Menschen- und englischen Zungen,<br />

mit Harfen und mit Cymbeln schon.<br />

Von zwölf Perlen sind die Pforten<br />

and deiner Stadt; wir sind Consorten<br />

der Engel hoch um deinen Thron.<br />

Kein Aug’ hat je gespürt,<br />

kein Ohr hat je gehört<br />

solche Freude.<br />

Des sind wir froh, io ! io !<br />

ewig in dulci jubilo.<br />

Weihnachtsoratorium, BWV 248<br />

27. 335<br />

Warum sollt’ ich mich denn grämen<br />

Fröhlich soll mein Herze springen<br />

diese Zeit, da vor Freud’ alle Engel singen:<br />

Hört, hört, wie mit vollen Chören<br />

alle Luft laute ruft:<br />

Christus ist geboren.<br />

Ich will dich mit Fleiss bewahren,<br />

ich will dir leben hier, dir will ich abfahren.<br />

Mit dir will ich endlich schweben<br />

voller Freud’, ohne Zeit<br />

dort im andern Leben.<br />

Cantate BWV 40<br />

28. 379<br />

Wir Christenleut’<br />

Wir Christenleut’,<br />

wir Christenleut’,<br />

haben jetzund Freud’,<br />

weil uns zu Trost ist Christus Mensch geboren<br />

hat uns erlöst,<br />

wer sich dess tröst’t<br />

und gläubet fest,<br />

soll nicht werden verloren.<br />

Die Sünd’ macht Leid,<br />

die Sünd’ macht Leid,<br />

Christus bringt Freud’,<br />

weil er zu Trost in diese Welt gekommen.<br />

Mit uns ist Gott<br />

nun in der Noth:<br />

wer ist, der uns als Christen kann verdammen ?<br />

Cantate BWV 110<br />

29. 380<br />

Wir Christenleut’<br />

Alleluja! Alleluja! gelobt sei Gott!<br />

Singen wir All’ aus unsers Herzens Grunde;<br />

denn Gott hat heut’ gemacht solch Freud’,<br />

der wir vergessen soll’n zu keiner Stunde.<br />

Weihnachtsoratorium, BWV 248<br />

30. 381<br />

Wir Christenleut’<br />

Seid froh, dieweil, seid froh, dieweil<br />

dass euer Heil ist hie ein Gott<br />

und auch ein Mensch geboren,<br />

der welcher ist der Herr und Christ<br />

in Davids Stadt von vielen auserkoren.<br />

BWV 371<br />

31. 225<br />

Kyrie, Gott Vater in Ewigkeit<br />

Kyrie, Gott Vater in Ewigkeit !<br />

Gross ist dein Barmherzigkeit,<br />

aller Ding ein Schöpfer und Regierer !<br />

Eleison !<br />

Christe aller Welt Trost !<br />

uns Sünder allein du hast erlöst;<br />

Jesu Gottes Sohn !<br />

Unser Mittler bist in dem höchsten Thron,<br />

zu dir schreien wir aus Herzens Begier !<br />

Eleison !<br />

Kyrie, Gott heiliger Geist !<br />

Tröst’, stärk’ uns im Glauben allermeist,<br />

dass wir am letzten End’<br />

fröhlich abscheiden aus diesem Elend !<br />

Eleison !<br />

BWV 260<br />

32. 12<br />

Allein Gott in der Höh’ sei Ehr’<br />

Allein Gott in der Höh’ sei Ehr’<br />

und Dank für seine Gnade,<br />

darum dass nun und nimmermehr<br />

uns rühren kann kein Schade!<br />

Ein Wohlgefall’n Gott an uns hat,<br />

nun ist groß Fried ohn’ Unterlass,<br />

all’ Fehd’ hat nun ein Ende.<br />

BWV 437<br />

33. 382<br />

Wir glauben all’ an einen Gott<br />

Wir glauben all’ an einen Gott,<br />

Schöpfer Himmels und der Erden,<br />

der sich zum Vater gegeben hat,<br />

dass wir seine Kinder werden.<br />

Er will uns allzeit ernähren,<br />

Seel’ und Leib auch wohl bewahren,<br />

allem Unfall will er wehren,<br />

kein Leid soll uns widerfahren,<br />

er sorget für uns, hüt’t und wacht<br />

es steht Alles in seiner Macht.<br />

BWV 325<br />

34. 123a<br />

Heilig, heilig<br />

Heilig, heilig, heilig<br />

bist du Herr Gott Zebaoth !<br />

Alle Lande sind deiner Ehre voll<br />

Hosianna in der Höhe.<br />

3 9


3 0<br />

Gelobt sei der da kommt im Namen des<br />

Herrn.<br />

Hosianna in der Höhe !<br />

BWV 325<br />

35. 123b<br />

Sanctus, sanctus Dominus Deus<br />

Sabaoth<br />

Sanctus, sanctus, sanctus<br />

Dominus Deus Sabaoth<br />

Pleni sunt coeli gloria tua.<br />

Osanna in excelsis.<br />

Benedictus, qui venit in nomine Domini<br />

Osanna in excelsis !<br />

BWV 298<br />

36. 66<br />

Dies sind die heil’gen zehn Gebot’<br />

Dies sind die heil’gen zehn Gebot’,<br />

die uns gab unser Herre Gott<br />

durch Mose, seinen Diener treu,<br />

hoch auf dem Berg Sinai,<br />

Kyrie eleis.<br />

Cantate BWV 10<br />

37. 122<br />

Meine Seele erhebt den Herren<br />

Lob Preis sein Gott<br />

dem Vater und dem Sohn<br />

und dem heiligen Geiste,<br />

wie es war im Anfang<br />

jetzt und immerdar<br />

und von Ewigkeit zu Ewigkeit,<br />

Amen.<br />

BWV 416<br />

38. 316<br />

Vater unser im Himmelreich<br />

Vater unser im Himmelreich,<br />

der uns alle heisset gleich,<br />

Bruder sein und dich rufen an,<br />

und willst das Beten von uns ha’n,<br />

gib, dass nicht bet’ allein der Mund,<br />

hilf, dass es geh’ aus Herzens Grund.<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

39. 317<br />

Vater unser im Himmelreich<br />

Dein Will’ gescheh’, Herr Gott, zugleich<br />

auf Erden wie im Himmelreich;<br />

gib uns Geduld in Leidenszeit,<br />

gehorsam sein in Lieb’ und Leid,<br />

wehr’ und steu’r allem Fleisch und Blut,<br />

das wider deinen Willen thut.<br />

Cantate BWV 126<br />

40. 321<br />

Verleih’ uns Frieden genädiglich<br />

Verleih’ uns Frieden genädiglich,<br />

Herr Gott, zu unsern Zeiten;<br />

es ist doch ja kein And’rer nicht,<br />

der für uns könnte streiten,<br />

denn du, unser Gott, alleine.<br />

Gieb unserm Fürst’n aller Obrigkeit<br />

Fried’ und gut Regiment,<br />

dass wir unter ihnen<br />

ein geruh’g und stilles Leben führen mögen<br />

in aller Gottseligkeit und Ehrbarkeit. Amen.<br />

Cantate BWV 42<br />

41. 322<br />

Verleih’ uns Frieden genädiglich<br />

Verleih’ uns Frieden genädiglich,<br />

Herr Gott, zu unsern Zeiten;<br />

es ist doch ja kein And’rer nicht,<br />

der für uns könnte streiten,<br />

denn du, unser Gott, alleine.<br />

Gieb unserm Fürst’n aller Obrigkeit<br />

Fried’ und gut Regiment,<br />

dass wir unter ihnen<br />

ein geruh’g und stilles Leben führen mögen<br />

in aller Gottseligkeit und Ehrbarkeit. Amen.<br />

CD 30<br />

Ach Gott, vom Himmel sieh’ darein, Cantate BWV 2<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid, Cantate BWV 153<br />

Als Jesus Christus in der Nacht, BWV 65<br />

An Wasserflüssen Babylon, BWV 67<br />

Christ ist erstanden, BWV 76<br />

Christ ist erstanden, Cantate BWV 66<br />

Christ lag in Todesbanden, BWV 77<br />

Christ lag in Todesbanden, BWV 78<br />

Christ lag in Todesbanden, BWV 79<br />

Christ lag in Todesbanden, Cantate BWV 4<br />

Christus, der uns selig macht, BWV 83<br />

Christus, der uns selig macht, Passion saint Jean, BWV 245<br />

Christus, der uns selig macht, Passion saint Jean, BWV 245<br />

Christus ist erstanden, hat überwunden, BWV 84<br />

Da der Herr Christ zu Tische sass, BWV 85<br />

Des heil’gen Geistes reiche Gnad’, BWV 05<br />

Du grosser Schmerzensmann, BWV 300<br />

Ermuntre dich, mein schwacher Geist, Cantate BWV 43<br />

Erschienen ist der herrlich’ Tag, Cantate BWV 67<br />

Erschienen ist der herrlich’ Tag, Cantate BWV 145<br />

Erstanden ist der heilig’ Christ, BWV 306<br />

Es ist das Heil uns kommen her, Cantate BWV 9<br />

Es ist das Heil uns kommen her, Cantate BWV 155<br />

Gott sei gelobet und gebenedeiet, BWV 3<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr, Passion saint Jean, BWV 45<br />

Herzlich thut mich verlangen, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

Herzlich thut mich verlangen, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen, Passion saint Jean, BWV 245<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen, Passion saint Jean, BWV 245<br />

Heut’ ist, o Mensch, ein grosser Trauertag, BWV 34<br />

Heut’ triumphieret Gottes Sohn, BWV 34<br />

Jesu Leiden, Pein und Tod, Passion saint Jean, BWV 245<br />

Jesu Leiden, Pein und Tod, Passion saint Jean, BWV 245<br />

Jesu Leiden, Pein und Tod, Cantate BWV 159<br />

Jesus Christus, unser Heiland, BWV 363<br />

Jesus Christus, unser Heiland, BWV 364<br />

Jesus, meine Zuversicht, Cantate BWV 45<br />

In dich hab’ ich gehoffet, Herr, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

Mach’s mit mir, Gott, nach deiner Güt’, Passion saint Jean, BWV


245<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

O Herzensangst, o Bangigkeit und Zagen, BWV 400<br />

O Lamm Gottes, unschuldig, BWV 40<br />

O Mensch, bewein’ dein Sünde gross, BWV 40<br />

O Mensch, schau Jesum Christum an, BWV 403<br />

O Traurigkeit, o Herzeleid, BWV 404<br />

O Welt, ich muss dich lassen, BWV 394<br />

O Welt, ich muss dich lassen, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

O Welt, ich muss dich lassen, Passion saint Jean, BWV 245<br />

O Welt, ich muss dich lassen, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

O wir armen Sünder, BWV 407<br />

Schaut, ihr Sünder, BWV 408<br />

Sei gegrüsset, Jesu gütig, BWV 4 0<br />

So giebst du nun, mein Jesu, gute Nacht BWV 4<br />

Valet will ich dir geben, Passion saint Jean, BWV 245<br />

Werde munter, mein Gemüthe, Passion saint Matthieu, BWV 244<br />

Cantate BWV 2<br />

1. 7<br />

Ach Gott, vom Himmel sieh’ darein<br />

Ach Gott, vom Himmel sieh’ darein<br />

und lass dich dessen erbarmen,<br />

wie wenig sind der Heil’gen dein,<br />

verlassen sind wir Armen:<br />

dein Wort lässt man nicht haben wahr;<br />

der Glaub’ ist auch verloschen gar<br />

bei allen Menschenkindern.<br />

Das wollst du Gott bewahren rein<br />

vor diesem arg’n Geschlechte,<br />

und lass uns dir befohlen sein,<br />

dass sich’s in uns nicht flechte,<br />

der gott’los Hauf ’ sich umher find’t,<br />

wo solche lose Leute sind<br />

in deinem Volk erhaben.<br />

Cantate BWV 153<br />

2. 9<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid<br />

Drum will ich, weil ich lebe noch,<br />

das Kreuz dir fröhlich tragen nach;<br />

mein Gott mach’ mich darzu bereit,<br />

es dient zum Besten allezeit!<br />

Hilf mir mein’ Sach’ recht greifen an,<br />

dass ich mein’n Lauf vollenden kann,<br />

hilf mir auch zwingen Fleisch und Blut,<br />

für Sünd’ und Schanden mich behüt’!<br />

Er halt’ mein Herz im Glauben rein,<br />

so leb’ und sterb’ ich dir allein;<br />

Jesu, mein Trost, hör’ mein Begier<br />

o mein Heiland, wär ich bei dir!<br />

BWV 265<br />

3. 21<br />

Als Jesus Christus in der Nacht<br />

Als Jesus Christus in der Nacht,<br />

darin er ward verrathen,<br />

auf unser Heil war ganz bedacht,<br />

dasselb’ uns zu erstatten.<br />

Da nahm er in die Hand das Brod,<br />

und brach’s mit seinen Fingern,<br />

sah auf gen Himmel, dankte Gott,<br />

und sprach zu seinen Jüngern:<br />

Nehmt hin und esst, das ist mein Leib,<br />

der für euch wird gegeben,<br />

und denket, dass ich euer bleib’<br />

im Tod und auch im Leben.<br />

BWV 267<br />

4. 23<br />

An Wasserflüssen Babylon<br />

An Wasserflüssen Babylon,<br />

da sassen wir mit Schmerzen,<br />

als wir gedachten an Zion,<br />

da weinten wir von Herzen.<br />

Wir hingen auf mit schwerem Muth<br />

die Harfen und die Orgeln gut<br />

an ihre Bäum der Weiden,<br />

die drinnen sind in ihrem Land;<br />

da mussten wir viel Schmach und Schand’<br />

täglich von ihnen leiden.<br />

BWV 276<br />

5. 36.<br />

Christ ist erstanden<br />

Christ ist erstanden von der Marter alle:<br />

des soll’n wir alle froh sein;<br />

Christus will unser Trost sein.<br />

Kyrie eleis’.<br />

Wär’ er nicht erstanden,<br />

so wär’ die Welt vergangen:<br />

seit dass er nun erstanden ist,<br />

so loben wir den Herren Christ,<br />

Kyrie eleis’!<br />

Alleluja, alleluja, alleluja!<br />

Des soll’n wir alle froh sein;<br />

Christus will unser Trost sein.<br />

Kyrie eleis’!<br />

Cantate BWV 66<br />

6. 37<br />

Christ ist erstanden<br />

Alleluja, alleluja, alleluja !<br />

Des soll’n wir alle froh sein;<br />

Christus will unser Trost sein.<br />

Kyrie eleis’ !<br />

BWV 277<br />

7. 38<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

für unser Sünd’ gegeben,<br />

der ist wieder erstanden<br />

und hat uns bracht das Leben.<br />

Dess sollen wir fröhlich sein,<br />

Gott loben und ihm dankbar sein,<br />

und singen Halleluja, Halleluja!<br />

BWV 278<br />

8. 39<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

für unser Sünd’ gegeben,<br />

der ist wieder erstanden<br />

und hat uns bracht das Leben.<br />

Dess sollen wir fröhlich sein,<br />

Gott loben und ihm dankbar sein,<br />

und singen Halleluja, Halleluja!<br />

BWV 279<br />

9. 40<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

Hier ist das rechte Osterlamm,<br />

davon Gott hat geboten,<br />

das ist hoch an des Kreuzes Stamm<br />

in heisser Lieb’ gebraten:<br />

des Blut zeichnet unsre Thür’,<br />

das hält der Glaub’ dem Tode für,<br />

der Würger kann uns nicht rühren<br />

Halleluja.<br />

Cantate BWV 4<br />

10. 41<br />

Christ lag in Todesbanden<br />

Wir essen und leben wohl im rechten<br />

Osterfladen.<br />

Der alte Sauerteig nicht soll sein bei dem<br />

Wort der Gnaden,<br />

Christus will die Koste sein<br />

und speisen die Seel’ allein,<br />

der Glaub’ will keinen andern leben.<br />

Hallelujah!<br />

BWV 283<br />

11. 48<br />

Christus, der uns selig macht<br />

Christus, der uns selig macht,<br />

kein Bös’s hat begangen,<br />

der ward für uns in der Nacht<br />

als ein Dieb gefangen,<br />

geführt vor gottlose Leut’<br />

und fälschlich verklaget,<br />

verlacht, verhöhnt und verspeiht,<br />

wie denn die Schrift saget.<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

12. 49<br />

Christus, der uns selig macht<br />

Christus, der uns selig macht<br />

kein Bös’s hat begangen,<br />

der ward für uns in der Nacht<br />

als ein Dieb gefangen,<br />

geführt vor gottlose Leut’<br />

und fälschlich verklaget,<br />

verlacht, verhöhnt und verspeiht,<br />

wie denn die Schrift saget.<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

13. 50<br />

Christus, der uns selig macht<br />

3


3<br />

O hilf, Christe, Gottes Sohn,<br />

durch dein bittres Leiden,<br />

dass wir, dir stets unterthan,<br />

all’ Untugend meiden,<br />

deinen Tod und sein’ Ursach’<br />

furchtbarlich bedenken,<br />

dafür, wiewohl arm und schwach,<br />

dir Dankopfer schenken.<br />

BWV 284<br />

14. 51<br />

Christus ist erstanden, hat überwunden<br />

Christus ist erstanden, hat überwunden,<br />

Gnad’ ist nun vorhanden, Wahrheit wird funden.<br />

Darum lieben Leute, freut euch heute,<br />

lobet euren Herren; Jesum, den König der<br />

Ehren<br />

BWV 285<br />

15. 52<br />

Da der Herr Christ zu Tische sass<br />

Da der Herr Christ zu Tische sass,<br />

zuletzt das Opferlämmlein ass<br />

und wollt’ von hinnen scheiden,<br />

sein’n Jüngern er treulich befahl,<br />

dass man allzeit verkünd’gen soll<br />

sein Tod und bitter Leiden.<br />

BWV 205<br />

16. 63<br />

Des heil’gen Geistes reiche Gnad’<br />

Des heil’gen Geistes reiche Gnad’<br />

die Herzen der Apostel hat<br />

erfüllt mit seiner Gütigkeit,<br />

geschenkt der Sprachen Unterscheid.<br />

BWV 300<br />

17. 70<br />

Du grosser Schmerzensmann<br />

Du grosser Schmerzensmann,<br />

vom Vater so geschlagen,<br />

Herr Jesu, dir sei Dank<br />

für alle deine Plagen:<br />

für deine Seelenangst,<br />

für deine Band’ und Noth,<br />

für deine Geisselung,<br />

für deinen bittern Tod.<br />

Cantate BWV 43<br />

18. 81<br />

Ermuntre dich, mein schwacher Geist<br />

Du Lebensfürst, Herr Jesu Christ,<br />

der du bist aufgenommen<br />

gen Himmel, da dein Vater ist<br />

und die Gemein’ der Frommen:<br />

wie soll ich deinen grossen Sieg,<br />

den du durch einen schweren Krieg<br />

erworben hast, recht preisen,<br />

und dir g’nug Ehr’ erweisen ?<br />

Zieh’ uns dir nach, so laufen wir,<br />

gib uns des Glaubens Flügel;<br />

hilf, dass wir fliehen weit von hier<br />

auf Israelis Hügel !<br />

Mein Gott, wann fahr’ ich doch dahin,<br />

wo ich ohn’ Ende fröhlich bin ?<br />

wann werd’ ich vor dir stehen,<br />

dein Angesicht zu sehen ?<br />

Cantate BWV 67<br />

19. 83<br />

Erschienen ist der herrlich’ Tag<br />

Erschienen ist der herrlich’ Tag,<br />

daran sich niemand g’nug freuen mag :<br />

Christ, unser Herr, heut triumphirt,<br />

all’ sein’ Feind er gefangen führt.<br />

Alleluja !<br />

Cantate BWV 145<br />

20. 84<br />

Erschienen ist der herrlich’ Tag<br />

Drum wir auch billig fröhlich sein,<br />

singen das Halleluja fein,<br />

und loben dich, Herr Jesu Christ;<br />

zu Trost du uns erstanden bist.<br />

Halleluja !<br />

BWV 306<br />

21. 85<br />

Erstanden ist der heilig’ Christ<br />

Erstanden ist der heil’ge Christ,<br />

alleluja, alleluja!<br />

Der aller Welt ein Tröster ist,<br />

alleluja, alleluja !<br />

Cantate BWV 9<br />

22. 87<br />

Es ist das Heil uns kommen her<br />

Ob sich’s anliess, als wollt’ er nicht,<br />

lass dich es nicht erschrecken,<br />

denn wo er ist am besten mit,<br />

da will er’s nicht entdecken;<br />

sein Wort lass dir gewisser sein,<br />

und ob dein Herz spräch lauter Nein,<br />

so lass doch dir nicht grauen.<br />

Cantate BWV 155<br />

23. 88<br />

Es ist das Heil uns kommen her<br />

Ob sich’s anliess, als wollt’ er nicht,<br />

lass dich es nicht erschrecken,<br />

denn wo er ist am besten mit,<br />

da will er’s nicht entdecken;<br />

sein Wort lass dir gewisser sein,<br />

und ob dein Herz spräch lauter Nein,<br />

so lass doch dir nicht grauen.<br />

BWV 322<br />

24. 119<br />

Gott sei gelobet und gebenedeiet<br />

Gott sei gelobet und gebenedeiet,<br />

der uns selber hat gespeiset<br />

mit seinem Fleische und mit seinem Blute ;<br />

das gieb uns, Herr Gott, zu Gute!<br />

Kyrie eleison.<br />

Herr, durch deinen heiligen Leichnam,<br />

der von deiner Mutter Maria kam,<br />

und das heilige Blut<br />

hilf uns, Herr, aus aller Noth !<br />

Kyrie eleison !<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

25. 154<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr<br />

Ach Herr, lass dein lieb’ Engelein<br />

am letzen End’ die Seele mein<br />

in Abrahams Schoss tragen;<br />

den Leib in sein’m Schlafkämmerlein<br />

gar sanft, ohn’ ein’ge Qual und Pein,<br />

ruhn bis am jüngsten Tage!<br />

Alsdann vom Tod erwecke mich,<br />

dass meine Augen sehen dich<br />

in aller Freud’, o Gottes Sohn,<br />

mein Heiland und Genadenthron!<br />

Herr Jesu Christ, erhöre mich, erhöre mich:<br />

ich will dich preisen ewiglich.<br />

Matthäus Passion BWV 244<br />

26. 159<br />

Herzlich thut mich verlangen<br />

Befiehl du deine Wege,<br />

und was dein Herze kränkt,<br />

der allertreusten Pflege<br />

des, der den Himmel lenkt.<br />

der Wolken, Luft und Winden<br />

giebt Wege, Lauf und Bahn,<br />

der wird auch Wege finden,<br />

die dein Fuß gehen kann.<br />

Matthäus Passion BWV 244<br />

27. 162<br />

Herzlich thut mich verlangen<br />

O Haupt voll Blut und Wunden,<br />

voll Schmerz und voller Hohn!<br />

O Haupt, zu Spott gebunden<br />

mit einer Dornenkron!<br />

O Haupt, sonst schön gezieret<br />

mit höchster Ehr’ und Zier,<br />

jetzt aber hoch schimpfieret:<br />

Gegrüsset seist du mir!<br />

Du edles Angesichte<br />

vor dem sonst schickt und scheut<br />

das grosse Weltgerichte,<br />

wie bist du so bespeit.<br />

Wie bist du so erbleichet,<br />

wer hat dein Augenlicht,<br />

dem sonst kein Licht nicht gleichet,<br />

so schändlich zugericht’t.<br />

Matthäus Passion BWV 244<br />

28. 166<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen,<br />

dass man ein solch hart Urteil hat gesprochen ?<br />

Was ist die Schuld, in was für Missetaten<br />

bist du geraten ?<br />

Matthäus Passion BWV 244<br />

29. 167<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen<br />

Wie wunderbarlich ist doch diese Strafe!<br />

Der gute Hirte leidet für die Schafe;<br />

Die Schuld bezahlt der Herre, der gerechte<br />

für seine Knechte !<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

30. 168<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen<br />

O grosse Lieb’, o Lieb ohn’ alle Masse,<br />

die dich gebracht auf diese Marterstrasse!<br />

Ich lebte mit der Welt in Lust und Freuden<br />

und musst’ leiden!<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

31. 169<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen<br />

Ach, grosser König, gross zu allen Zeiten,<br />

wie kann ich g’nügsam diese Treu ausbreiten?<br />

Kein’s Menschen Herze mag indessen ausdenken,<br />

was dir zu schenken.<br />

Ich kann’s mit meinen Sinnen nicht erreichen,<br />

womit doch dein Erbarmen zu vergleichen.<br />

Wie kann ich dir denn deine Liebestaten<br />

im Werk erstatten ?<br />

BWV 341<br />

32. 170<br />

Heut’ ist, o Mensch, ein grosser Trauertag<br />

Heut’ ist, o Mensch, ein grosser Trauertag,<br />

an welchem unser Heiland grosse Plag’


erlitten hat, und todt darnieder lag.<br />

Komm! meine Seel’, und tritt zum Kreuze herbei,<br />

zu hören, was des Todes Ursach’ sei,<br />

und trage drob von Herzen Leid und Reu.<br />

BWV 342<br />

33. 171<br />

Heut’ triumphieret Gottes Sohn<br />

Heut’ triumphieret Gottes Sohn,<br />

der von dem Tod erstanden schon,<br />

Halleluja, halleluja !<br />

Mit grosser Pracht und Herzlichkeit,<br />

des dank’n wir ihm in Ewigkeit.<br />

Halleluja, halleluja !<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

34. 192<br />

Jesu Leiden, Pein und Tod<br />

Petrus, der nicht denkt zurück,<br />

seinen Gott verneinet,<br />

der doch auf ein’n ernsten Blick<br />

bitterlichen weinet:<br />

Jesu, blicke mich auch an,<br />

wenn ich nicht will büssen;<br />

wenn ich Böses hab’ gethan,<br />

rühre mein Gewissen.<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

35. 193<br />

Jesu Leiden, Pein und Tod<br />

Er nahm Alles wohl in Acht<br />

in der letzten Stunde,<br />

seine Mutter noch bedacht’,<br />

setzt ihr ein’n Vormunde.<br />

O Mensch, mache Richtigkeit,<br />

Gott und Menschen liebe,<br />

stirb darauf ohn’ alles Leid,<br />

und dich nicht betrübe.<br />

Cantate BWV 159<br />

36. 194<br />

Jesu Leiden, Pein und Tod<br />

Jesu, deine Passion<br />

ist mir lauter Freude,<br />

deine Wunden, Kron’ und Hohn<br />

meines Herzens Weide;<br />

meine Seel’ auf Rosen geht,<br />

wenn ich daran denke,<br />

in dem Himmel eine Stätt’<br />

mir deswegen schenke.<br />

BWV 363<br />

37. 206<br />

Jesus Christus, unser Heiland<br />

Jesus Christus, unser Heiland,<br />

der von uns den Gotteszorn wand,<br />

durch das bittre Leiden sein<br />

half er uns aus der Höllenpein.<br />

BWV 364<br />

38. 207<br />

Jesus Christus, unser Heiland<br />

Jesus Christus, unser Heiland,<br />

der den Tode überwand,<br />

ist auferstandend,<br />

die Sünd hat er gefangen,<br />

Kyrie eleison.<br />

Cantate BWV 145<br />

39. 209<br />

Jesus, meine Zuversicht<br />

Auf, mein Herz! Des Herren Tag<br />

hat die Nacht der Fürcht vertrieben.<br />

Christus, der im Grabe lag,<br />

ist im Tode nicht geblieben.<br />

Nunmehr bin ich recht getröst’t,<br />

Jesu hat die Welt erlöst.<br />

Matthäus Passion BWV 244<br />

40. 213.<br />

In dich hab’ ich gehoffet, Herr<br />

Mir hat die Welt trüglich gericht’t<br />

mit Lügen und mit falschem G’dicht,<br />

viel Netz’ und heimlich Stricken.<br />

Herr, nimm mein wahr<br />

in dieser G’fahr,<br />

b’hüt mich vor falschen Tücken.<br />

Johannes Passion BWV 245<br />

41. 239<br />

Mach’s mit mir, Gott, nach deiner Güt’<br />

Durch dein Gefängniss, Gottes Sohn,<br />

ist uns die Freiheit kommen,<br />

Dein Kerker ist der Gnadenthron,<br />

die Freistatt aller Frommen;<br />

denn gingst du nicht die Knechtschaft ein,<br />

müsst’ unsere Knechtschaft ewig sein.<br />

Matthäus-Passion BWV 244<br />

42. 247<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht<br />

Jesum lass’ ich nicht von mir,<br />

geh’ ihm ewig an der Seiten;<br />

Christus lässt mich für und für<br />

zu dem Lebensbächlein leiten.<br />

Selig, wer mit mir so spricht:<br />

Meinen Jesum lass’ ich nicht !<br />

BWV 400<br />

43. 284<br />

O Herzensangst, o Bangigkeit und Zagen<br />

O Herzensangst, o Bangigkeit und Zagen !<br />

Was seh’ ich hier für eine Leiche tragen !<br />

CD 31<br />

Ach bleib bei uns, Herr Jesu Christ, BWV 53<br />

Ach Gott, erhör’ mein Seufzen !, BWV 54<br />

Ach Gott und Herr, BWV 55<br />

Ach Gott, vom Himmel sieh’ darein, Cantate BWV 153<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid, Cantate BWV 3<br />

Ach, was soll ich Sünder machen, BWV 59<br />

Allein zu dir, Herr Jesu Christ, BWV 6<br />

Alle Menschen müssen sterben, Cantate BWV 162<br />

Auf, auf, mein Herz, und du mein ganzer Sinn, BWV 68<br />

Auf meinen lieben Gott, Cantate BWV 188<br />

Auf meinen lieben Gott, Cantate BWV 89<br />

Auf meinen lieben Gott, Cantate BWV 5<br />

Auf meinen lieben Gott, Cantate BWV 148<br />

Aus meines Herzens Grunde, BWV 69<br />

Aus tiefer Noth schrei ich zu dir, Cantate BWV 38<br />

Befiehl du deine Wege, BWV 7<br />

Christ, der du bist der helle Tag, BWV 73<br />

Christe, der du bist Tag und Licht, BWV 74<br />

Christe, du Beistand deiner Kreuzgemeinde, BWV 75<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam, BWV 80<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam, Cantate BWV 176<br />

Christus, der ist mein Leben, BWV 8<br />

Christus, der ist mein Leben, BVW 8<br />

Danket dem Herrn, denn er ist freundlich, BWV 86<br />

Dank sei Gott in der Höhe, BWV 87<br />

Das alte Jahr vergangen ist, BWV 88<br />

Das walt’ Gott Vater und Gott Sohn, BWV 90<br />

Das walt’ mein Gott, BWV 9<br />

Den Vater dort oben, BWV 9<br />

Der du bist drei in Einigkeit, BWV 93<br />

Die Nacht ist kommen, BWV 96<br />

3 3


3 4<br />

Die Sonn’ hat sich mit ihrem Glanz, BWV 97<br />

Dir, dir, Jehova, will ich singen, BWV 99<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ, Cantate BWV 67<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ, Cantate BWV 116<br />

Du, o schönes Weltgebäude BWV 30<br />

Du, o schönes Weltgebäude, Cantate BWV 56<br />

Durch Adams Fall ist ganz verderbt, Cantate BWV 18<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott, BWV 30<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott, BWV 303<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott, Cantate BWV 80<br />

Eins ist noth, ach Herr, dies Eine, BWV 304<br />

Erbarm’ dich mein, o Herre Gott, BWV 305<br />

Erhalt’ uns, Herr, bei deinem Wort, Cantate BWV 6<br />

Es ist das Heil uns kommen her, Cantate BWV 117<br />

Es ist genug; so nimm, Herr, meinen Geist, Cantate BWV 60<br />

Es spricht der Unweisen Mund wohl, BWV 308<br />

Es steh’n vor Gottes Throne, BWV 309<br />

Es wir schier der letzte Tag herkommen BWV 3 0<br />

Es woll’ uns Gott genädig sein BWV 3<br />

Freu dich sehr, o meine Seele, Cantate BWV 70<br />

Freu dich sehr, o meine Seele, Cantate BWV 39<br />

Gib dich zufrieden und sei stille, BWV 3 5<br />

BWV 253<br />

1. 1<br />

Ach bleib bei uns, Herr Jesu Christ<br />

Ach bleib bei uns, Herr Jesu Christ,<br />

weil es nun Abend worden ist;<br />

dein göttlich Wort, das helle Licht,<br />

lass ja uns auslöschen nicht !<br />

BWV 254<br />

2. 2<br />

Ach Gott, erhör’ mein Seufzen !<br />

Ach Gott, erhör’ mein Seufzen und<br />

Wehklagen,<br />

lass mich in meiner Noth nicht gar verzagen,<br />

du weisst mein’n Schmerz, erkennst mein<br />

Herz,<br />

hast du mir’s auferlegt, so hilf mir’s tragen !<br />

BWV 255<br />

3. 3<br />

Ach Gott und Herr<br />

Ach Gott und Herr, wie gross und schwer<br />

sind mein’ begangne Sünden !<br />

Da ist Niemand, der helfen kann,<br />

in dieser Welt zu finden.<br />

Cantate BWV 153<br />

4. 5<br />

Ach Gott, vom Himmel sieh’ darein<br />

Schau’, lieber Gott, wie meine Feind’,<br />

damit ich stets muss kämpfen<br />

so listig und so mächtig seind,<br />

dass sie mich leichtlich dämpfen !<br />

Herr, wo mich deine Gnad nicht hält,<br />

so kann der Teufel, Fleisch und Welt<br />

mich leicht in Unglück stürzen.<br />

Cantate BWV 3<br />

5. 8<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid<br />

Ach Gott, wie manches Herzeleid<br />

begegnet mir zu dieser Zeit.<br />

Der schmale Weg ist trübsalvoll,<br />

den ich zum Himmel wandern soll.<br />

Erhalt mein Herz im Glauben rein,<br />

so leb’ und sterb’ ich dir allein.<br />

Jesu, mein Trost, hör’ mein Begier’:<br />

o mein Heiland, wär’ ich bei dir !<br />

BWV 259<br />

6. 10<br />

Ach, was soll ich Sünder machen<br />

Ach, was soll ich Sünder machen ?<br />

ach was soll ich fangen an,<br />

mein Gewissen klagt mich an,<br />

es beginnet aufzuwachen:<br />

dies ist meine Zuversicht,<br />

meinen Jesum lass’ ich nicht.<br />

BWV 261<br />

7. 15<br />

Allein zu dir, Herr Jesu Christ<br />

Allein zu dir, Herr Jesu Christ,<br />

mein Hoffnung steht auf Erden.<br />

ich weiß, dass du mein Tröster bist,<br />

kein Trost mag mir sonst werden.<br />

Von Anbeginn ist nichts erkor’n,<br />

auf Erden ist kein Mensch gebor’n,<br />

der mir aus Nöthen helfen kann,<br />

ich ruf ’ dich an,<br />

zu dem ich mein Vertrauen han.<br />

Cantate BWV 162<br />

8. 18<br />

Alle Menschen müssen sterben<br />

Ach, ich habe schon erblicket<br />

alle diese Herrlichkeit !<br />

Jetzund werd ich schön geschmücket<br />

mit dem weissen Himmelskleid;<br />

mit der güldnen Ehrenkrone<br />

steh ich da vor Gottes Throne,<br />

schaue solche Freude an,<br />

die kein Ende nehmen kann.<br />

BWV 268<br />

9. 24<br />

Auf, auf, mein Herz, und du mein ganzer<br />

Sinn<br />

Auf, auf, mein Herz, und du mein ganzer<br />

Sinn,<br />

wirf alles das, was Welt ist, von dir hin;<br />

im Fall du willst, was göttlich ist, erlangen,<br />

so lass den Leib, in dem du bist gefangen.<br />

Cantate BWV 188<br />

10. 25<br />

Auf meinen lieben Gott<br />

Auf meinen lieben Gott<br />

trau ich in Angst und Noth.<br />

Der kann mich allzeit retten,<br />

aus Trübsal, Angst und Nöthen;<br />

mein Unglück kann er wenden:<br />

steht all’s in seinen Händen.<br />

Cantate BWV 89<br />

11. 26<br />

Auf meinen lieben Gott<br />

Wo soll ich fliehen hin,<br />

weil ich beschweret bin,<br />

mit vielen grossen Sünden?<br />

Wo kann ich Rettung finden?<br />

Wann alle Welt herkäme,<br />

mein Angst sie nicht wegnehme.<br />

Mir mangelt zwar sehr viel,<br />

doch, was ich haben will,<br />

ist alles, mir zu gute,<br />

erlangt mit deinem Blute,<br />

damit ich überwinde,<br />

Tod, Teufel, Höll’ und Sünde.<br />

Cantate BWV 5<br />

12. 28<br />

Auf meinen lieben Gott<br />

Führ’ auch mein Herz und Sinn<br />

durch meinen Geist dahin,<br />

dass ich mög’ alles meiden,<br />

was mich und dich kann scheiden,<br />

und ich an deinem Leibe<br />

ein Gliedmass ewig bleibe.<br />

Cantate BWV 148<br />

13. 29<br />

Auf meinen lieben Gott<br />

Führ’ auch mein Herz und Sinn<br />

durch meinen Geist dahin,<br />

dass ich mög’ alles meiden,<br />

was mich und dich kann scheiden,<br />

und ich an deinem Leibe<br />

ein Gliedmass ewig bleibe.<br />

BWV 269<br />

14. 30<br />

Aus meines Herzens Grunde<br />

Aus meines Herzens Grunde<br />

sag’ ich dir Lob und Dank,<br />

in dieser Morgenstunde,<br />

darzu mein Lebelang,<br />

o Gott in deinem Thron,


dir zu Lob, Preis und Ehren,<br />

durch Christum, unsern Herren,<br />

dein’ eingebornen Sohn.<br />

Cantate BWV 38<br />

15. 31<br />

Aus tiefer Noth schrei ich zu dir<br />

Aus tiefer Noth schrei ich zu dir<br />

Herr Gott erhöhr’ mein Rufen!<br />

Dein gnädig Ohr’n neig’ her zu mir<br />

und meiner Bitt sie öffne.<br />

Denn so du willst das sehen an,<br />

was Sünd und Unrecht ist gethan,<br />

wer kann Herr vor dir bleiben.<br />

Ob bei uns ist der Sünden viel,<br />

bei Gott ist viel mehr Gnade,<br />

sein’ Hand zu helfen hat kein Ziel,<br />

wie gross auch sei der Schade.<br />

Er ist allein der gute Hirth,<br />

der Israel erlösen wird<br />

aus seinen Sünden allen.<br />

BWV 272<br />

16. 32<br />

Befiehl du deine Wege<br />

Befiehl du deine Wege,<br />

und was dein Herze kränkt,<br />

der allertreusten Pflege<br />

des, der den Himmel lenkt.<br />

Der Wolken, Luft und Winden<br />

gibt Wege; Lauf und Bahn,<br />

der wird auch Wege finden,<br />

die dein Fuss gehen kann.<br />

BWV 273<br />

17. 33<br />

Christ, der du bist der helle Tag<br />

Christ, der du bist der helle Tag,<br />

vor dir die Nacht nicht bleiben mag;<br />

du leuchtest uns vom Vater her<br />

und bist des Lichtes Prediger,<br />

und bist des Lichtes Prediger.<br />

BWV 274<br />

18. 34<br />

Christe, der du bist Tag und Licht<br />

Christe, der du bist Tag und Licht,<br />

vor dir ist, Herr, verborgen nichts;<br />

du väterliches Lichtes Glanz,<br />

lehr’ uns den Weg der Wahrheit ganz.<br />

Wir bitten dein’ göttliche Kraft,<br />

behüt’ uns Herr in dieser Nacht;<br />

bewahr uns Herr vor allem Leid,<br />

Gott Vater der Barmherzigkeit.<br />

BWV 275<br />

19. 35<br />

Christe, du Beistand<br />

deiner Kreuzgemeinde<br />

Christe, du Beistand deiner Kreuzgemeinde,<br />

eile<br />

mit Hülf ’ und Rettung uns erscheine ;<br />

steure den Feinden :<br />

ihre Blutgetichte mache zunichte,<br />

mache zunichte.<br />

BWV 280<br />

20. 43<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam<br />

nach seines Vaters Willen,<br />

von Sankt Johann’s die Taufe nahm,<br />

sein Werk und Amt zu ‘rfüllen;<br />

da wollt er stiften uns ein Bad,<br />

zu waschen uns von Sünden,<br />

ersaufen auch den bittern Tod<br />

durch sein selbs Blut und Wunden.<br />

Es galt ein neues Leben.<br />

Cantate BWV 176<br />

21. 45<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam<br />

Was alle Weisheit in der Welt<br />

bei uns hier kaum kann lallen,<br />

das lässt Gott aus dem Himmelszelt<br />

in alle Welt erschallen:<br />

dass er alleine König sei,<br />

hoch über alle Götter,<br />

gross, mächtig, freundlich, fromm und treu,<br />

der Frommen Schutz und Retter,<br />

ein Wesen, drei Personen.<br />

Auf dass wir also allzugleich<br />

zur Himmelspforte dringen<br />

und dermaleinst in deinem Reich<br />

ohn’ alles Ende singen:<br />

dass du alleine König seist,<br />

hoch über alle Götter,<br />

Gott Vater; Sohn und heil’ger Geist,<br />

der Frommen Schutz und Retter,<br />

ein Wesen, drei Personen.<br />

BWV 281<br />

22. 46<br />

Christus, der ist mein Leben<br />

Christus, der ist mein Leben<br />

und Sterben mein Gewinn,<br />

dem thu’ ich mich ergeben,<br />

mit Freud’ fahr’ ich dahin.<br />

BVW 282<br />

23. 47<br />

Christus, der ist mein Leben<br />

Christus, der ist mein Leben<br />

Sterben ist mein Gewinn,<br />

dem thu’ ich mich ergeben,<br />

mit Freud’ fahr’ ich dahin.<br />

BWV 286<br />

24. 53<br />

Danket dem Herrn, denn er ist freundlich<br />

Danket dem Herrn, denn er ist freundlich,<br />

und seine Güt’ und Wahrheit bleibet ewiglich.<br />

BWV 287<br />

25. 54<br />

Dank sei Gott in der Höhe<br />

Dank sei Gott in der Höhe<br />

in dieser Morgenstund’,<br />

durch den ich auferstehe<br />

vom Schlaf frisch und gesund.<br />

Mich hatte zwar gebunden<br />

mit Finsterniss die Nacht,<br />

ich hab’ sie überwunden<br />

mit Gott, der mich bewacht.<br />

BWV 288<br />

26. 55<br />

Das alte Jahr vergangen ist<br />

Das alte Jahr vergangen ist,<br />

wir danken dir, Herr Jesu Christ,<br />

dass du uns in so grosser G’fahr<br />

behütet hast lang’ Zeit und Jahr;<br />

dass du uns in so grosser G’fahr<br />

behütet hast lang’ Zeit und Jahr.<br />

BWV 290<br />

27. 58<br />

Das walt’ Gott Vater und Gott Sohn<br />

Das walt’ Gott Vater und Gott Sohn,<br />

Gott heil’ger Geist in’s Himmels Thron.<br />

Man dankt dir, eh’ die Sonn’ aufgeht;<br />

wann’s Licht anbricht, man vor dir steht.<br />

BWV 291<br />

28. 59<br />

Das walt’ mein Gott<br />

Das walt’ mein Gott<br />

Vater, Sohn und heil’ger Geist,<br />

der mich erschaffen hat,<br />

mir Leib’ und Seel’ gegeben<br />

im Mutterleib das Leben,<br />

gesund ohn alle Schad’.<br />

All Tritt und Schritt<br />

Gottes Nam’n, was ich fang an,<br />

theil mir dein Hülf mit,<br />

und komm mir früh entgegen<br />

mit Glück, Wohlfahrt und Segen,<br />

mein Bitt’ versag’ mir nicht.<br />

BWV 292<br />

29. 60<br />

Den Vater dort oben<br />

Den Vater dort oben<br />

wollen wir nun loben,<br />

der uns als ein milder Gott<br />

gnädiglich gespeiset hat,<br />

und Christum seinen Sohn,<br />

durch welchen der Segen kommt<br />

vom allerhöchsten Thron.<br />

BWV 293<br />

30. 61<br />

Der du bist drei in Einigkeit<br />

Der du bist drei in Einigkeit,<br />

ein wahrer Gott von Ewigkeit;<br />

die Sonn’ mit dem Tag von uns weicht,<br />

lass uns leuchten dein göttlich Licht.<br />

BWV 296<br />

31. 64<br />

Die Nacht ist kommen<br />

Die Nacht ist kommen,<br />

drin wir ruhen sollen;<br />

Gott walt zu Frommen<br />

nach sein’m Wohlgefallen,<br />

dass wir uns legen,<br />

in sein’m G’leit und Segen<br />

sein’n Will’n zu pflegen.<br />

BWV 297<br />

32. 65<br />

Die Sonn’ hat sich mit ihrem Glanz<br />

Die Sonn’ hat sich mit ihrem Glanz gewendet,<br />

und, was sie soll, auf diesen Tag vollendet;<br />

die dunkle Nacht dringt allenthalben zu,<br />

bringt Menschen, Vieh und alle Welt zur<br />

Ruh’.<br />

BWV 299<br />

33. 67<br />

Dir, dir, Jehova, will ich singen<br />

Dir, dir, Jehova, will ich singen,<br />

denn wo ist doch ein solcher Gott wie du?<br />

Dir will ich meine Lieder bringen,<br />

ach, gib mir deines Geistes Kraft darzu,<br />

dass ich es thu’ im Namen Jesu Christ,<br />

so wie es dir durch ihn gefällig ist.<br />

Cantate BWV 67<br />

3 5


3 6<br />

34. 68<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ,<br />

wahr’r Mensch und wahrer Gott.<br />

ein starker Nothelfer du bist<br />

im Leben und im Tod;<br />

drum wir allein im Namen dein<br />

zu deinem Vater schreien.<br />

Cantate BWV 116<br />

35. 69<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ<br />

Erleucht’ doch unsern Sinn und Herz<br />

durch den Geist deiner Gnad’,<br />

dass wir nicht treiben draus ein’n Scherz,<br />

der unser Seelen schad.<br />

O Jesu Christ allein du bist,<br />

der solch’s wohl kann ausrichten.<br />

BWV 301<br />

36. 71<br />

Du, o schönes Weltgebäude<br />

Du, o schönes Weltgebäude,<br />

magst gefallen wem du willst,<br />

deine scheinbarliche Freude<br />

ist mit lauter Angst umhüllt.<br />

Denen, die den Himmel hassen,<br />

will ich ihre Weltlust lassen;<br />

mich verlangt nach dir allein,<br />

allerschönster Jesu mein.<br />

Cantate BWV 56<br />

37. 72<br />

Du, o schönes Weltgebäude<br />

Komm, o Tod, du Schlafes Bruder,<br />

komm und führe mich nur fort;<br />

löse meines Schiffleins Ruder,<br />

bringe mich an sichern Port.<br />

es mag, wer da will, dich scheuen,<br />

du kannst mich viel mehr erfreuen;<br />

denn durch dich komm’ ich hinein<br />

zu dem schönsten Jesulein.<br />

Cantate BWV 18<br />

38. 73<br />

Durch Adams Fall ist ganz verderbt<br />

Durch Adams Fall ist ganz verderbt<br />

menschlich’ Natur und Wesen,<br />

dasselb’ Gift ist auf uns geerbt,<br />

dass wir nicht konnt’n genesen<br />

ohn’ Gottes Trost, der uns erlöst<br />

hat von dem grossen Schaden,<br />

darin die Schlang’ Evan bezwang,<br />

Gott’s Zorn auf sich zu laden.<br />

Ich bitt’, o Herr, aus Herzens Grund,<br />

du wollst nicht von mir nehmen<br />

dein heil’ges Wort aus meinem Mund;<br />

so wird mich nicht beschämen<br />

mein Sünd und Schuld; denn in dein’ Huld<br />

setz’ ich all mein Vertrauen.<br />

Wer sich nur fest darauf verlässt,<br />

der wird den Tod nicht schauen.<br />

BWV 302<br />

39. 74<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott,<br />

ein’ gute Wehr und Waffen.<br />

er hilft uns frei aus aller Noth,<br />

die uns jetzt hat betroffen.<br />

Der alt’ böse Feind,<br />

mit Ernst er’s jetzt meint,<br />

gross Macht und viel List<br />

sein grausam’ Rüstzeug ist,<br />

auf Erd’n ist nicht sein’s Gleichen.<br />

BWV 303<br />

40. 75<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott,<br />

ein’ gute Wehr und Waffen.<br />

er hilft uns frei aus aller Noth,<br />

die uns jetzt hat betroffen.<br />

Der alt’ böse Feind,<br />

mit Ernst er’s jetzt meint,<br />

gross Macht und viel List<br />

sein grausam’ Rüstzeug ist,<br />

auf Erd’n ist nicht sein’s Gleichen.<br />

Cantate BWV 80<br />

41. 76<br />

Ein’ feste Burg ist unser Gott<br />

Das Wort sie sollen lassen stahn<br />

und kein’n Dank dazu haben.<br />

Er ist bei uns wohl auf dem Plan<br />

mit seinem Geist und Gaben.<br />

Nehmen sie uns den Leib,<br />

Gut, Ehr’, Kind und Weib,<br />

lass fahren dahin,<br />

sie haben’s kein’n Gewinn;<br />

das Reich muss uns doch bleiben.<br />

BWV 304<br />

42. 77<br />

Eins ist noth, ach Herr, dies Eine<br />

Eins ist noth, ach Herr, dies Eine<br />

lehre mich erkennen doch<br />

alles Andre, wie’s auch scheine,<br />

ist ja nur ein schweres Joch,<br />

darunter das Herze sich naget und plaget,<br />

und dennoch kein wahres Vergnügen erjaget;<br />

erlang ich dies Eine, das Alles ersetzt,<br />

so werd ich mit Einem in Allem ergötzt.<br />

BWV 305<br />

43. 78<br />

Erbarm’ dich mein, o Herre Gott<br />

Erbarm’ dich mein, o Herre Gott,<br />

nach deiner gross’n Barmherzigkeit,<br />

wasch’ ab, mach rein mein’ Missethat,<br />

ich kenn’ mein’ Sünd’ und ist mir leid.<br />

Allein ich dir gesündigt hab,<br />

das ist wider mich stetiglich;<br />

das Bös’ vor dir nicht mag bestahn,<br />

du bleibst gerecht, ob man urtheile dich.<br />

Cantate BWV 6<br />

44. 79<br />

Erhalt’ uns, Herr, bei deinem Wort<br />

Erhalt’ uns, Herr, bei deinem Wort<br />

und steure deiner Feinde Mord,<br />

die Jesum Christum, deinen Sohn,<br />

wollen stürzen von seinem Thron.<br />

Beweis’ dein Macht, Herr Jesu Christ,<br />

der du Herr aller Herren bist:<br />

beschirm’ dein’ arme Christenheit,<br />

dass sie dich lob’ in Ewigkeit.<br />

Cantate BWV 117<br />

45. 90<br />

Es ist das Heil uns kommen her<br />

Ich rief dem Herrn in meiner Noth:<br />

Ach Gott vernimm mein Schreien !<br />

Da half mein Helfer mir vom Tod<br />

und liess mir Trost gedeihen.<br />

Drum dank, ach Gott, drum dank ich dir;<br />

ach danket, danket Gott mit mir !<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

So kommet vor sein Angesicht<br />

mit jauchzenvollem Springen;<br />

bezahlet die gelobte Pflicht,<br />

und lasst uns fröhlich singen:<br />

Gott hat es alles wohl bedacht<br />

und Alles, Alles wohl gemacht !<br />

Gebt unserm Gott die Ehre !<br />

Cantate BWV 60<br />

46. 91<br />

Es ist genug; so nimm, Herr, meinen Geist<br />

Es ist genug; so nimm,<br />

Herr, meinen Geist<br />

zu Zions Geistern hin.<br />

Lös auf das Band, das allgemächlich reisst,<br />

befreie diesen Sinn,<br />

der sich nach seinem Gotte sehnet,<br />

der täglich klagt und nächtlich thränet.<br />

Es ist genug, es ist genug.<br />

Es ist genug: Herr, wenn es dir gefällt,<br />

so spanne mich doch aus.<br />

Mein Jesus kommt: Nun gute Nacht, o Welt!<br />

Ich fahr’ in’s Himmels Haus,<br />

ich fahre sicher hin mit Frieden,<br />

mein großer Jammer bleibt darnieden.<br />

Es ist genug, es ist genug.<br />

BWV 308<br />

47. 92<br />

Es spricht der Unweisen Mund wohl<br />

Es spricht der Unweisen Mund wohl :<br />

Den rechten Gott wir meinen;<br />

doch ist ihr Herz Unglaubens voll,<br />

mit That sie ihn verneinen.<br />

Ihr Wesen ist verderbet zwar,<br />

für Gott ist es ein Greuel gar ;<br />

es thut ihr’ Keiner kein Gut.<br />

BWV 309<br />

48. 93<br />

Es steh’n vor Gottes Throne<br />

Es steh’n vor Gottes Throne,<br />

es steh’n vor Gottes Throne,<br />

die unsre Wächter sind,<br />

der in sei’m lieben Sohne,<br />

der in sei’m lieben Sohne,<br />

liebt aller Menschen Kind,<br />

dass er auch nicht der Eines<br />

veracht’ will hab’n Kleines,<br />

als jemals ist gebor’n;<br />

als jemals ist gebor’n.<br />

BWV 310<br />

49. 94<br />

Es wir schier der letzte Tag herkommen<br />

Es wir schier der letzte Tag herkommen,<br />

denn die Bosheit hat sehr zugenommen;<br />

was Christus hat vorgesagt,<br />

das wird jetzt beklagt.<br />

BWV 312<br />

50. 96<br />

Es woll’ uns Gott genädig sein<br />

Es woll’ uns Gott genädig sein<br />

und seinen Segen geben;<br />

sein Antlitz uns mit hellem Schein<br />

erleucht’ zum ew’gen Leben,<br />

dass wir erkennen seine Werk’


und, was ihn liebt auf Erden,<br />

und Jesus Christus Heil und Stärk’<br />

bekannt den Heiden werden<br />

und sie zu Gott bekehren.<br />

Cantate BWV 70<br />

51. 98<br />

Freu dich sehr, o meine Seele<br />

Freu dich sehr, o meine Seele,<br />

und vergiss all Noth und Qual<br />

weil dich nun Christus, dein Herre, ruft<br />

aus diesem Jammerthal.<br />

Aus Trübsal und grossem Leid<br />

sollst du fahren in die Freud’,<br />

die kein Ohr je hat gehöret<br />

und in Ewigkeit auch währet.<br />

Freu dich sehr, o meine Seele<br />

und vergiss all Noth und Qual<br />

weil dich nun Christus, dein Herre, ruft<br />

aus diesem Jammerthal.<br />

Seine Freud’ und Herrlichkeit<br />

sollst du sehn in Ewigkeit,<br />

mit den Engeln jubilieren,<br />

in Ewigkeit triumphieren.<br />

Cantate BWV 39<br />

52. 104<br />

Freu dich sehr, o meine Seele<br />

Kommt und lasst euch Jesum lehren,<br />

kommt und lernet allzumal<br />

welche die sein, die gehören<br />

in der rechten Christenzahl,<br />

die bekennen mit dem Mund,<br />

glauben auch von Herzens Grund,<br />

und bemühen sich daneben,<br />

Gut’s zu thun, so lang sie leben.<br />

Selig sind, die aus Erbarmen<br />

sich annehmen fremder Noth,<br />

sind mitleidig mit den Armen,<br />

bitten treulich für sie Gott.<br />

Die behülflich sind mit Rath,<br />

auch, womöglich, mit der That,<br />

werden wieder Hülf ’ empfangen<br />

und Barmherzigkeit erlangen.<br />

BWV 315<br />

53. 111<br />

Gib dich zufrieden und sei stille<br />

Gib dich zufrieden und sei stille<br />

in dem Gotte deines Lebens,<br />

in ihm ruht aller Freuden Fülle,<br />

ohn’ ihn mühst du dich vergebens.<br />

Er ist dein Quell und deine Sonne,<br />

scheint täglich hell zu deiner Wonne,<br />

gieb dich zufrieden, zufrieden.<br />

CD 32<br />

Gott, der du selber bist das Licht, BWV 3 6<br />

Gott hat das Evangelium, BWV 3 9<br />

Gott lebet noch, BWV 3 0<br />

Gottlob, es geht nunmehr zu Ende, BWV 3<br />

Helft mir Gott’s Güte preisen, Cantate BWV 16<br />

Helft mir Gott’s Güte preisen, Cantate BWV 183<br />

Herr Christ, der einig’ Gott’s Sohn, Cantate BWV 164<br />

Herr Christ, der einig’ Gott’s Sohn, Cantate BWV 96<br />

Herr Gott, dich loben alle wir, BWV 3 6<br />

Herr Gott, dich loben alle wir, BWV 3 6<br />

Herr Gott, dich loben alle wir, BWV 3 8<br />

Herr Gott, dich loben wir, Cantate BWV 119<br />

Herr Gott, dich loben wir, Cantate BWV 120<br />

Herr, ich denk’ an jene Zeit, BWV 3 9<br />

Herr, ich habe missgehandelt, BWV 330<br />

Herr Jesu Christ, dich zu uns wend’, BWV 33<br />

Herr Jesu Christ, du hast bereit’t, BWV 333<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut, BWV 334<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut, Cantate BWV 168<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut, Cantate BWV 48<br />

Herr Jesu Christ, mein’s Lebens Licht, BWV 335<br />

Herr Jesu Christ, wahr’r Mensch und Gott, Cantate BWV 127<br />

Herr, nun lass in Friede, BWV 337<br />

Herr, straf ’ mich nicht in deinem Zorn, BWV 338<br />

Herr, wie du willst, so schick’s mit mir, Cantate BWV 156<br />

Herr, wie du willst, so schick’s mit mir, BWV 339<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr, BWV 340<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr, Cantate BWV 174<br />

Herzlich thut mich verlangen, Cantate BWV 153<br />

Hilf, Gott, dass mir’s gelinge, BWV 343<br />

Hilf, Herr Jesu, lass gelingen, BWV 344<br />

Ich bin ja, Herr, in deiner Macht, BWV 345<br />

Ich dank’ dir, Gott, für all’ Wohlthat, BWV 346<br />

Ich dank’ dir, lieber Herre, BWV 347<br />

Ich dank’ dir, lieber Herre, BWV 348<br />

Ich dank’ dir, lieber Herre, Cantate BWV 37<br />

Ich dank’ dir schon durch deinen Sohn, BWV 349<br />

Ich danke dir, o Gott, in deinem Throne, BWV 350<br />

Ich hab’ mein’ Sach’ Gott heimgestellt, BWV 35<br />

Ich ruf ’ zu dir, Herr Jesu Christ, Cantate BWV 177<br />

Jesu, der du meine Seele BWV 35<br />

Jesu, der du meine Seele BWV 353<br />

Jesu, der du meine Seele BWV 354<br />

Jesu, der du meine Seele, Cantate BWV 78<br />

Jesu, der du selbst so wohl, BWV 355<br />

Jesu, du mein liebstes Leben, BWV 356<br />

Jesu, Jesu, du bist mein, BWV 357<br />

Jesu, meine Freude, BWV 358<br />

Jesu, meine Freude, BWV 7<br />

Jesu, meine Freude, Cantate BWV 81<br />

3 7


3 8<br />

BWV 316<br />

1. 112<br />

Gott, der du selber bist das Licht<br />

Gott, der du selber bist das Licht,<br />

dess Güt’ und Treue stirbet nicht,<br />

dir sein itzt Lob gesungen:<br />

Nachdem durch deine grosse Macht<br />

der helle Tag die finstre Nacht<br />

so kräftig hat verdrungen,<br />

und deine Gnad’ und Wunderthat<br />

mich, da ich schlief, erhalten hat.<br />

BWV 319<br />

2. 116<br />

Gott hat das Evangelium<br />

Gott hat das Evangelium<br />

gegeben, dass wir werden fromm;<br />

die Welt acht’ solchen Schatz nicht hoch,<br />

der mehrer’ Theil fragt nichts darnach,<br />

das ist ein Zeichen von dem jüngsten Tag.<br />

BWV 320<br />

3. 117<br />

Gott lebet noch<br />

Gott lebet noch ;<br />

Seele, was verzagst du doch ?<br />

Gott ist gut, der aus Erbarmen<br />

alle Hülf ’ auf Erden thut,<br />

der mit Kraft und starken Armen<br />

machet Alles wohl und gut.<br />

Gott kann besser als wir denken<br />

alle Noth zum besten lenken.<br />

Seele, so bedenke doch:<br />

lebt doch unser Herr Gott noch.<br />

BWV 321<br />

4. 118<br />

Gottlob, es geht nunmehr zu Ende<br />

Gottlob, es geht nunmehr zu Ende,<br />

der meiste Kampf ist nun vollbracht;<br />

mein Jesus reicht mir schon die Hände,<br />

mein Jesus, der mich selig macht.<br />

Drum lasst mich gehn, ich reise fort,<br />

mein Jesus ist mein letztes Wort.<br />

Cantate BWV 16<br />

5. 125<br />

Helft mir Gott’s Güte preisen<br />

All’ solch dein’ Güt’ wir preisen,<br />

Vater in’s Himmelsthron,<br />

die du uns thust beweisen,<br />

durch Christum, deinen Sohn,<br />

und bitten ferner dich:<br />

gieb uns ein friedlich’s Jahre,<br />

für allem Leid bewahre<br />

und nähr’ uns mildiglich.<br />

Cantate BWV 183<br />

6. 126<br />

Helft mir Gott’s Güte preisen<br />

Zeuch ein zu deinen Thoren,<br />

sei meines Herzens Gast,<br />

der du, da ich geboren,<br />

mich neugeboren hast.<br />

O hochgeliebter Geist<br />

des Vaters und des Sohnes,<br />

mit beiden gleiches Thrones,<br />

mit beiden gleich gepreist !<br />

Du bist ein Geist der lehret,<br />

wie man recht beten soll;<br />

dein Beten wird erhöret,<br />

dein Singen klinget wohl;<br />

es steigt zum Himmel an,<br />

es steigt und lässt nicht abe,<br />

bis der geholfen habe,<br />

der allein helfen kann.<br />

Cantate BWV 164<br />

7. 127<br />

Herr Christ, der einig’ Gott’s Sohn<br />

Herr Christ, der einig’ Gott’s Sohn,<br />

Vaters in Ewigkeit,<br />

aus seinem Herz’n entsprossen,<br />

gleich wie geschrieben steht.<br />

Er ist der Morgensterne,<br />

sein’n Glanz streckt er so ferne,<br />

vor andern Sternen klar.<br />

Ertödt’ uns durch dein’ Güte,<br />

erweck’ uns durch dein’ Gnad’!<br />

Den alten Menschen kränke,<br />

dass der neu leben mag<br />

wohl hier, auf dieser Erden,<br />

den Sinn und all Begehrden,<br />

nur G’danken hab’ zu dir.<br />

Cantate BWV 96<br />

8. 128<br />

Herr Christ, der einig’ Gott’s Sohn<br />

Ertödt’ uns durch dein’ Güte,<br />

erweck’ uns durch dein’ Gnad’!<br />

Den alten Menschen kränke,<br />

dass der neu leben mag<br />

wohl hier, auf dieser Erden,<br />

den Sinn und all Begehrden,<br />

nur G’danken hab’ zu dir.<br />

BWV 326<br />

9. 129<br />

Herr Gott, dich loben alle wir<br />

Herr Gott, dich loben alle wir<br />

und sollen billig danken dir<br />

für dein Geschöpf der Engel schon,<br />

die um dich schweb’n in deinem Thron.<br />

BWV 326<br />

10. 132<br />

Herr Gott, dich loben alle wir<br />

Für deinen Thron tret’ ich hiermit<br />

o Gott, und dich demüthig bitt’:<br />

Wend’ dein genädig’ Angesicht<br />

von mir, dem Armen Sünder, nicht.<br />

BWV 328<br />

11. 133<br />

Herr Gott, dich loben alle wir<br />

Herr Gott, dich loben wir,<br />

Herr Gott, wir danken dir.<br />

Dich, Gott Vater in Ewigkeit,<br />

die Welt weit und breit.<br />

Ehret die Welt all’ Engel<br />

und all’ Himmelsheer,<br />

und was da dienet deiner Ehr’,<br />

auch Cherubim und Seraphim<br />

singen immer mit hoher Stimm’:<br />

Heilig ist unser Gott!<br />

Heilig ist unser Gott!<br />

Heilig ist unser Gott,<br />

der Herr Zebaoth !<br />

Dein’ göttlich Macht und Herrlichkeit<br />

geht über Himm’l und Erden weit.<br />

Der heiligen zwölf Boten Zahl<br />

und die lieben Propheten all,<br />

die theuren Märthrer allzumal<br />

loben dich, Herr, mit grossem Schall.<br />

Die Ganze Werthe Christenheit<br />

rühmt dich auf Erden alle Zeit.<br />

Dich, Gott Vater, im höchsten Thron,<br />

deinen rechten und ein’gen Sohn,<br />

den heil’gen Geist und Tröster werth<br />

mit rechtem Dienst sie lobt und ehrt.<br />

Du König der Ehren, Jesu Christ,<br />

Gott Vater’s ew’ger Sohn du bist,<br />

der Jungfrau Leib nicht hast verschmäht,<br />

zu erlösen das menschlich’ Geschlecht,<br />

du hast dem Tod zerstört sein’ Macht<br />

und all’ Christen zum Himmel bracht.<br />

Du sitz’st zu rechten Gottes gleich<br />

mit aller Ehr’ in’s Vaters Reich.<br />

Ein Richter du zukünftig bist<br />

alles, was todt und lebend ist.<br />

Nun hilf uns, Herr, den Dienern dein,<br />

die mit dein’m Blut erlöset sein.<br />

Lass uns im Himmel haben Theil<br />

mit den heil’gen im ew’gen Heil!<br />

Hilf deinem Volk, Herr Jesu Christ,<br />

und segne was dein Erbtheil ist,<br />

wart’ und pfleg’ ihr’ zu aller Zeit<br />

und heb’ sie hoch in Ewigkeit.<br />

Täglich, Herr Gott, wir loben dich<br />

und ehr’n dein’n Namen stetiglich.<br />

Behüt’ uns heut’, o treuer Gott,<br />

vor aller Sünd und Missethat,<br />

sei gnädig uns, o Herre Gott,<br />

sei gnädig uns in aller Noth!<br />

Zeig’ uns deine Barmherzigkeit,<br />

wie unser Hoffnung zu dir steht.<br />

Auf dich hoffen wir, lieber Herr,<br />

in Schanden lass uns nimmermehr.<br />

Amen.<br />

Cantate BWV 119<br />

12. 134<br />

Herr Gott, dich loben wir<br />

Hilf deinem Volk, Herr Jesu Christ,<br />

und segne das dein Erbtheil ist.<br />

Wart’ und pfleg’ ihr’r zu aller Zeit<br />

und heb sie hoch in Ewigkeit.<br />

Amen.<br />

Cantate BWV 120<br />

13. 135<br />

Herr Gott, dich loben wir<br />

Nun hilf uns Herr den Deinen dein,<br />

die mit dein’m Blut erlöset sein.<br />

Lass uns im Himmel haben Theil<br />

mit den heil’gen im ew’gen Heil.<br />

Hilf deinem Volk, Herr Jesu Christ<br />

und segne, was dein Erbtheil ist,<br />

wart’ und pfleg’ ihr’r zu aller Zeit<br />

und heb sie hoch in Ewigkeit.<br />

BWV 329<br />

14. 136<br />

Herr, ich denk’ an jene Zeit<br />

Herr, ich denk’ an jene Zeit,<br />

wenn ich diesem kurzen Leben<br />

wegen meiner Sterblichkeit<br />

gute Nacht muss geben,<br />

wenn ich Wert auf dein Gebot<br />

durch den Tod Alles überstreben.<br />

BWV 330<br />

15. 137<br />

Herr, ich habe missgehandelt


Herr, ich habe missgehandelt,<br />

ja mich drückt der Sünden Last;<br />

ich bin nicht den Weg gewandelt,<br />

den du mir gezeiget hast,<br />

und jetzt wollt’ ich gern aus Schrecken<br />

mich vor deinem Zorn verstecken.<br />

BWV 332<br />

16. 139<br />

Herr Jesu Christ, dich zu uns wend’<br />

Herr Jesu Christ, dich zu uns wend’,<br />

dein’n heil’gen Geist du zu uns send’,<br />

mit Hülf ’ und Gnad’, Herr, uns regier’<br />

und uns den Weg zur Wahrheit führ’.<br />

BWV 333<br />

17. 140<br />

Herr Jesu Christ, du hast bereit’t<br />

Herr Jesu Christ, du hast bereit’t<br />

für unsre matten Seelen<br />

dein’n Leib und Blut zu ein’r Mahlzeit<br />

thust uns zu Gästen wählen.<br />

Wir tragen unsre Sündenlast;<br />

drum kommen wir bei dir zu Gast<br />

und suchen Rath und Hülfe.<br />

BWV 334<br />

18. 141<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut,<br />

du Brunnquell aller Gnaden,<br />

sieh doch, wie ich in meinem Muth<br />

mit Schmerzen bin beladen,<br />

und in mir hab’ der Pfeile viel,<br />

die im Gewissen ohne Ziel<br />

mich armen Sünder drücken.<br />

Cantate BWV 168<br />

19. 143<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut<br />

Stärk’ mich mit deinem Freudengeist,<br />

heil’ mich mit deinen Wunden;<br />

wäsch’ mich mit deinem Todesschweiss<br />

in meinen letzten Stunden;<br />

und nimm mich einst, wenn dir’s gefällt<br />

im wahren Glauben von der Welt<br />

zu deinen Auserwählten.<br />

Cantate BWV 48<br />

20. 144<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut<br />

Herr Jesu Christ, ich schrei zu dir<br />

aus hochbetrübter Seele;<br />

dein’ Allmacht lass erscheinen mir<br />

und mich nicht allso quäle.<br />

Viel grösser ist die Angst und Schmerz,<br />

so anficht und betrübt mein Herz,<br />

als dass ich’s kann erzählen.<br />

Herr Jesu Christ, in einiger Trost,<br />

zu dir will ich mich wenden;<br />

mein Herzleid ist dir wohl bewusst,<br />

du kannst und wirst es enden.<br />

In deinen Willen sei’s gestellt,<br />

mach’s, lieber Gott, wie dir’s gefällt:<br />

dein bin und will ich bleiben.<br />

BWV 335<br />

21. 145<br />

Herr Jesu Christ, mein’s Lebens Licht<br />

Herr Jesu Christ, mein’s Lebens Licht,<br />

mein Hort, mein Trost, mein’ Zuversicht,<br />

auf Erden bin ich nur ein Gast,<br />

und drückt mich sehr der Sünden Last.<br />

Cantate BWV 127<br />

22. 147<br />

Herr Jesu Christ, wahr’r Mensch<br />

und Gott<br />

Ach Herr, vergieb all’ unsre Schuld,<br />

hilf dass wir warten mit Geduld,<br />

bis unser Stündlein kömmt herbei,<br />

auch unser Glaub’ stets wacker sei,<br />

dein’m Wort zu trauen festiglich<br />

bis wir entschlafen seliglich.<br />

BWV 337<br />

23. 148<br />

Herr, nun lass in Friede<br />

Herr, nun lass in Friede,<br />

lebenssatt und müde,<br />

deinen Diener fahren<br />

zu den Himmelsscharen,<br />

selig und im Stillen,<br />

doch nach deinem Willen.<br />

BWV 338<br />

24. 149<br />

Herr, straf ’ mich nicht in deinem Zorn<br />

Herr, straf ’ mich nicht in deinem Zorn,<br />

das ich bitt ich dich von Herzen,<br />

sonst bin ich ganz und gar verlor’n,<br />

mit dir ist nicht zu scherzen,<br />

und zücht’ge mich nicht in dein’m Grimm,<br />

weil ich so voll Betrübnis bin,<br />

und leide grosse Schmerzen.<br />

Cantate BWV 156<br />

25. 150<br />

Herr, wie du willst, so schick’s mit mir<br />

(aus tiefer Noth schrei’ ich zu dir)<br />

Herr, wie du willst, so schick’s mit mir<br />

im Leben und im Sterben;<br />

allein zu dir steht mein begehr,<br />

Herr, lass mich nicht verderben!<br />

Erhalt’ mich nur in deiner Huld,<br />

sonst, wie du willst, gieb mir Geduld;<br />

dein Will’ der ist der beste.<br />

BWV 339<br />

26. 151<br />

Herr, wie du willst, so schick’s mit mir<br />

(aus tiefer Noth schrei’ ich zu dir)<br />

Herr, wie du willst, so schick’s mit mir<br />

im Leben und im Sterben;<br />

allein zu dir steht mein begehr,<br />

Herr, lass mich nicht verderben!<br />

Erhalt’ mich nur in deiner Huld,<br />

sonst, wie du willst, gieb mir Geduld;<br />

dein Will’ der ist der beste.<br />

BWV 340<br />

27. 152<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr,<br />

ich bitt’, wollst sein von mir nicht fern<br />

mit deiner Huld und Gnade.<br />

Die ganz’Welt nicht erfreuet mich,<br />

nach Himm’l und Erd’ nicht frage ich,<br />

wenn ich nur, Herr, dich habe.<br />

Und wenn mir gleich mein Herz zerbricht,<br />

so bist doch du mein’ Zuversicht,<br />

mein Heil und meines Herzens Trost,<br />

der mich durch sein Blut hat erlöst,<br />

Herr Jesu Christ! Herr Jesu Christ, mein Gott<br />

und Herr !<br />

In Schanden lass mich nimmermehr.<br />

Cantate BWV 174<br />

28. 153<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr<br />

Herzlich lieb hab’ ich dich, o Herr,<br />

ich bitt’, wollst sein von mir nicht fern<br />

mit deiner Huld und Gnade.<br />

Die ganz’Welt nicht erfreuet mich,<br />

nach Himm’l und Erd’ nicht frage ich,<br />

wenn ich nur, Herr, dich habe.<br />

Und wenn mir gleich mein Herz zerbricht,<br />

so bist doch du mein’ Zuversicht,<br />

mein Heil und meines Herzens Trost,<br />

der mich durch sein Blut hat erlöst,<br />

Herr Jesu Christ! Herr Jesu Christ, mein Gott<br />

und Herr !<br />

In Schanden lass mich nimmermehr.<br />

Cantate BWV 153<br />

29. 160<br />

Herzlich thut mich verlangen<br />

Und obgleich alle Teufel<br />

dir wollten widerstehn,<br />

so wird doch ohne Zweifel<br />

Gott nicht zurücke gehn;<br />

was er ihn fürgenommen<br />

und was er haben will,<br />

das muss doch endlich kommen<br />

zu seinem Zweck und Ziel.<br />

BWV 343<br />

30. 172<br />

Hilf, Gott, dass mir’s gelinge<br />

Hilf, Gott, dass mir’s gelinge,<br />

du edler Schöpfer mein,<br />

die Wort’ in Reim zu bringen,<br />

zu Lob dem Namen dein,<br />

dass ich mag fröhlich heben an<br />

von deinem Wort zu singen,<br />

Herr, du wollst mir bestahn.<br />

BWV 344<br />

31. 173<br />

Hilf, Herr Jesu, lass gelingen<br />

Hilf, Herr Jesu, lass gelingen,<br />

hilf, das neue Jahr geht an,<br />

lass es neue Kräfte bringen,<br />

dass auf ’s neu ich wandeln kann.<br />

Neues Glück und neues Leben<br />

wollst du mir aus Gnade geben.<br />

BWV 345<br />

32. 174<br />

Ich bin ja, Herr, in deiner Macht<br />

Ich bin ja, Herr, in deiner Macht,<br />

du hast mich an das Licht gebracht<br />

und du erhältst mir auch das Leben,<br />

du kennest meiner Monden Zahl,<br />

weisst, wann ich diesem Jammerthal<br />

auch wieder gute Nacht soll geben.<br />

Wo, wie und wann ich sterben soll,<br />

das weisst du, Vater, mehr als wohl.<br />

BWV 346<br />

33. 175<br />

Ich dank’ dir, Gott, \für all’ Wohlthat<br />

Ich dank’ dir, Gott, für all’Wohlthat,<br />

dass du uns hast so gnädiglich<br />

die Nacht behüt’t durch deine Güt’,<br />

und bitt’ nun fort, ach Gott, mein Hort,<br />

vor Sünd’ und G’fahr mich heut’ bewahr’,<br />

dass mir kein Böses widerfahr.<br />

3 9


330<br />

BWV 347<br />

34. 176<br />

Ich dank’ dir, lieber Herre<br />

Ich dank’ dir, lieber Herre,<br />

dass du mich hast bewahrt<br />

in dieser Nacht Gefähre,<br />

darin ich lag so hart<br />

mit Finsternis umfangen,<br />

dazu in grosser Noth,<br />

daraus ich bin entgangen,<br />

halfst du mir Herre Gott !<br />

BWV 348<br />

35. 177<br />

Ich dank’ dir, lieber Herre<br />

ich dank’ dir, lieber Herre,<br />

dass du mich hast bewahrt<br />

in dieser Nacht Gefähre,<br />

darin ich lag so hart<br />

mit Finsternis umfangen,<br />

dazu in grosser Noth,<br />

daraus ich bin entgangen,<br />

halfst du mir Herre Gott !<br />

Cantate BWV 37<br />

36. 178<br />

Ich dank’ dir, lieber Herre<br />

Den Glauben mir verleihe<br />

an dein’n Sohn Jesum Christ,<br />

mein’ Sünd mir auch verzeihe<br />

allhier zu dieser Frist.<br />

Du wirst mir’s nicht versagen,<br />

was du verheissen hast,<br />

dass er mein’ Sünd thu’ tragen<br />

und lös’ mich von der Last.<br />

BWV 349<br />

37. 179<br />

Ich dank’ dir schon durch deinen Sohn<br />

Ich dank’ dir schon durch deinen Sohn,<br />

o Gott, für deine Güte,<br />

dass du mich heut in dieser Nacht<br />

so gnädiglich hast behütet.<br />

BWV 350<br />

38. 180<br />

Ich danke dir, o Gott, in deinem Throne<br />

Ich danke dir, o Gott, in deinem Throne,<br />

durch Jesum Christum, deinen lieben Sohne,<br />

dass du mich hast in dieser Nacht bewahret<br />

vor Schaden und vor mancherlei Gefahren,<br />

und bitte dich, wollst mich an diesem Tage<br />

behüten auch vor Sünden, Schand’ und Plage.<br />

BWV 351<br />

39. 182<br />

Ich hab’ mein’ Sach’ Gott heimgestellt<br />

Ich hab’ mein’ Sach’ Gott heimgestellt,<br />

er mach’s mit mir, wie’s ihm gefällt,<br />

soll ich allhier noch länger leb’n, nicht<br />

widerstreb’n,<br />

sei’m Will’n thu ich mich ganz ergeb’n.<br />

Cantate BWV 177<br />

40. 183<br />

Ich ruf ’ zu dir, Herr Jesu Christ<br />

Ich ruf ’ zu dir, Herr Jesu Christ,<br />

ich bitt’, erhör’ mein Klagen,<br />

verleih’ mir Gnad’ zu dieser Frist,<br />

lass mich doch nicht verzagen.<br />

Den rechten Weg, o Herr, ich mein’,<br />

den wollest du mir geben, mir zu leben,<br />

mein’m Nächsten nütz zu sein,<br />

dein Wort zu halten eben.<br />

Ich lieg’ im Streit und widerstreb’,<br />

hilf, o Herr Christ, dem Schwachen!<br />

An deiner Gnad’ allein ich kleb’,<br />

du kannst mich stärker machen.<br />

Kommt nun Anfechtung, Herr, so wehr,<br />

dass sie mich nicht umstosse.<br />

Du kannst machen, dass mir’s nicht bring’<br />

Gefahr;<br />

ich weiss, du wirst’s nicht lassen.<br />

BWV 352<br />

41. 185<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

hast durch deinen bittern Tod<br />

aus des Teufels finstrer Höhle<br />

und der schweren Sünden noth<br />

kräftiglich herausgerissen<br />

und mich solches lassen wissen<br />

durch dein angenehmes Wort:<br />

sei doch itzt, o Gott, mein Hort.<br />

BWV 353<br />

42. 186<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

hast durch deinen bittern Tod<br />

aus des Teufels finstrer Höhle<br />

und der schweren Sünden noth<br />

kräftiglich herausgerissen<br />

und mich solches lassen wissen<br />

durch dein angenehmes Wort:<br />

sei doch itzt, o Gott, mein Hort.<br />

BWV 354<br />

43. 187<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

hast durch deinen bittern Tod<br />

aus des Teufels finstrer Höhle<br />

und der schweren Sünden noth<br />

kräftiglich herausgerissen<br />

und mich solches lassen wissen<br />

durch dein angenehmes Wort:<br />

sei doch itzt, o Gott, mein Hort.<br />

Cantate BWV 78<br />

44. 188<br />

Jesu, der du meine Seele<br />

Herrlich glaube, hilf mir Schwache,<br />

lass mich ja verzagen nicht;<br />

du, du kannst mich stärker machen,<br />

wenn mich Sünd und Tod anficht.<br />

Deiner Güte will ich trauen,<br />

bis ich fröhlich werde schauen<br />

dich, Herr Jesu, nach dem Streit<br />

in der süssen Ewigkeit.<br />

BWV 355<br />

45. 189<br />

Jesu, der du selbst so wohl<br />

Jesu, der du selbst so wohl<br />

hast den Tod geschmecket,<br />

hilf mir, wenn ich sterben soll,<br />

wenn der Tod mich schrecket:<br />

Wenn mich mein Gewissen nagt<br />

und die Sünden plagen,<br />

wenn der Satan mich verklagt,<br />

lass mich nicht verzagen.<br />

BWV 356<br />

46. 190<br />

Jesu, du mein liebstes Leben<br />

Jesu, du mein liebstes Leben,<br />

meiner Seelen Bräutigam,<br />

der du bist für mich gegeben<br />

an des bittern Kreuzes Stamm.<br />

Jesu, meine Freud’ und Wonne,<br />

du mein Hoffnung, Schatz und Heil,<br />

mein’ Erlösung, Schmuck und Heil,<br />

Hirt und König, Licht und Sonne,<br />

ach, wie soll ich würdiglich,<br />

mein Herr Jesu, preisen dich ?<br />

BWV 357<br />

47. 191<br />

Jesu, Jesu, du bist mein<br />

Jesu, Jesu, du bist mein,<br />

weil ich muss auf Erden wallen;<br />

lass mich ganz dein eigen sein,<br />

lass mein Leben dir gefallen.<br />

Dir will ich mich ganz ergeben,<br />

und im Tode an dir kleben,<br />

dir vertraue ich allein;<br />

Jesu, Jesu, du bist mein.<br />

BWV 358<br />

48. 195<br />

Jesu, meine Freude<br />

Jesu, meine Freude,<br />

meines Herzens Weide,<br />

Jesu, meine Zier.<br />

Ach, wie lang, ach lange<br />

ist dem Herzen bange<br />

und verlangt nach dir.<br />

Gottes Lamm, mein Bräutigam,<br />

ausser dir soll mir auf Erden<br />

nichts sonst liebers werden.<br />

BWV 227<br />

49. 196<br />

Jesu, meine Freude<br />

Jesu, meine Freude,<br />

meines Herzens Weide,<br />

Jesu, meine Zier.<br />

Ach, wie lang, ach lange<br />

ist dem Herzen bange<br />

und verlangt nach dir.<br />

Gottes Lamm, mein Bräutigam,<br />

ausser dir soll mir auf Erden<br />

nichts sonst liebers werden.<br />

Weicht, ihr Trauergeister,<br />

denn mein Freudenmeister,<br />

Jesus, tritt herein.<br />

Denen, die Gott lieben,<br />

muss auch ihr Betrüben<br />

lauter Zucker sein.<br />

Duld’ ich schon hier Spott und Hohn,<br />

dennoch bleibst du auch im Leide,<br />

Jesu, meine Freude.<br />

Cantate BWV 81<br />

50. 197<br />

Jesu, meine Freude<br />

Unter deinen Schirmen<br />

bin ich vor den Stürmen<br />

aller Feinde frei.<br />

Lass den Satan wittern,<br />

lass den Feind erbittern,<br />

mir steht Jesus bei.<br />

Ob es jetzt gleich kracht und blitzt,<br />

obgleich Sünd’ und Hölle schrecke


Volume 6 :<br />

Œuvres pour orgues<br />

NB : dans les œuvres pour orgue, les termes « ténor », « soprano »,<br />

« alto » et « basse » se réfèrent non pas à des parties vocales, mais à des<br />

voix contrapuntiques allant de la plus aiguë à la plus grave.<br />

Un choral est un chant liturgique créé par Martin Luther pour être<br />

chanté en chœur par les fidèles des cultes protestants. Il est simple, et<br />

voulu comme tel, pour que la foule puisse part<strong>ici</strong>per à l’office, ce qui<br />

s’inscrit dans la démarche réformatrice de Luther. Par extension, le mot<br />

désigne une pièce jouée à l’orgue sur le thème du chant correspondant<br />

(on parle aussi de « prélude de choral »).<br />

Le cantus firmus est une partie obligée, une sorte d’argument de<br />

base immuable, sur lequel le compositeur tisse la musique selon son<br />

imagination. De manière générale, le cantus firmus utilise des longues<br />

valeurs de notes.<br />

CD 1 : 8 Chorals de Leipzig pour orgue, BWV 65 -66<br />

Fantasia super Komm heiliger Geist, BWV 65<br />

Komm heiliger Geist, BWV 65<br />

An Wasserflüssen Babylon, BWV 653<br />

Schmücke dich, o liebe Seele, BWV 654<br />

Trio super Herr Jesu Christ, dich zu uns wend, BWV 655<br />

O Lamm Gottes, unschuldig, BWV 656<br />

Nun danket alle Gott, BWV 657<br />

Von Gott will ich nicht lassen, BWV 658<br />

Nun komm der Heiden Heiland, BWV 659<br />

Nun komm der Heiden Heiland, BWV 660<br />

Nun komm der Heiden Heiland, BWV 66<br />

Avec l’orgue de chœur de l’église Kristine, on a souhaité reconstruire<br />

l’orgue fabriqué en 74 par Johann Niclas Cahmann. De Cahmann,<br />

on a dit qu’il était « le père de la facture d’orgue suédoise » : parmi ses<br />

célèbres instruments, les orgues des cathédrales de Uppsala, Linköping<br />

et Härnösand. L’orgue de Leufsta bruk, Uppland, est le seul grand<br />

instrument qui nous soit parvenu dans l’état d’origine.<br />

Chaque détail du nouvel orgue de l’église Kristine a été restitué par Carl-<br />

Gustav Lewenhaupt, maître d’œuvre du projet, dans le style de Cahmann.<br />

Parmi les 900 tuyaux, 300 appartenaient déjà à l’instrument ancien de<br />

7 4. Les sculptures sur bois ont été réalisées par Bertil Gustafsson, et<br />

l’instrument lui-même fabriqué par Magnusson à Mölnycke. L’accord<br />

est dû à Herwin Troje. Le nouvel instrument fut consacré lors du<br />

Thanksgiving Day (Jour d’Actions de Grâces) de 98 .<br />

Parmi les divers recueils de chorals pour orgue de Bach, les 8 chorals<br />

de Leipzig bénéf<strong>ici</strong>ent d’une situation un peu particulière de par leur<br />

origine. On les trouve dans un manuscrit contenant ce qui suit : les six<br />

sonates en trio de 730, les chorals à 5 transcrits autour de 744, les<br />

chorals 6 et 7 copiés par Altnikol – un élève de Bach –, une version<br />

des Canonische Veränderungen über Vom Himmel Hoch légèrement<br />

différente de celle publiée en 747, et un fragment du choral Vor deinen<br />

Thron tret’ ich hiermit », transcrit par une main inconnue ; la tradition<br />

affirme que ce dernier ouvrage aurait été dicté par Bach sur son lit de<br />

mort. Il reste donc à savoir si Bach avait envisagé un recueil de 5, 7 ou<br />

8 chorals, mais quoi qu’il en soit, il devait prévoir de les faire publier ;<br />

la mort l’en empêcha.<br />

La plupart de ces chorals existent également dans d’autres versions,<br />

mais jamais de la main du compositeur. Il s’agit de copies réalisées par<br />

J. G. Walther et J. T. Krebs, ce qui permet de les dater de l’époque de<br />

Weimar : Krebs ne pouvait avoir agi qu’au cours des années 7 0. Dans<br />

le présent volume, les chorals sont présentés dans l’ordre dans lequel<br />

Bach les a édités à Leipzig.<br />

33


33<br />

En termes théologiques, les 8 chorals ne suivent aucun plan préétabli<br />

(alors que le Orgelbüchlein s’inscrit dans l’année liturgique, et les<br />

Klavierübung III obéissent à des articles du catéchisme de Luther), même<br />

si la collection commence et s’achève avec une invocation de l’Esprit<br />

saint, et que les trois réalisations de Nun komm der Heiden Heiland<br />

forment une sorte de point central ; on pense également au triple motif<br />

de la Passion (AnWasserfluten Babylon, O Lamm Gottes et Vor deinen<br />

Thron tret’ ich hiermit). Plutôt qu’une œuvre à caractère purement<br />

liturgique, elle semble plutôt représenter une sorte de démonstration,<br />

de « dernier mot », sur l’art d’écrire divers chorals pour orgue selon les<br />

styles qu’il avait pu découvrir au cours de sa jeunesse, à savoir ceux<br />

de Pachelbel, Buxtehude, Böhm etc. Et même si Bach transcende ses<br />

modèles, il ne donne aucun véritable exemple de son langage personnel<br />

tel que dans le Orgelbüchlein, ce qui permet d’imaginer que ces chorals<br />

lui sont antérieurs – avant 7 3/ 5, donc –, à moins qu’ils n’aient été<br />

écrits à la même époque comme une sorte de pendant.<br />

En réalité le recueil semble assez hétérogène : certains chorals<br />

comportent un cantus firmus orné, d’autres des fantaisies, d’autres<br />

encore avec des pré-imitations avant chaque phrase, des sonates en trio<br />

etc. On pourrait avoir l’impression que Bach cherchait ainsi à montrer<br />

ce qu’il savait faire des formes anciennes, au même titre qu’il démontrait<br />

dans le Orgelbüchlein, le Klavierübung III et les Chorals Schübler sa<br />

capacité à créer des genres et à traiter les motifs choraux.<br />

Il apparaît que les symbolismes numériques ont eu une grande<br />

importance pour Bach et ses contemporains. Le chiffre 3 représente<br />

naturellement la Trinité, le 4 la Croix mais également les quatre<br />

Evangiles, le 7 symbolise l’Esprit saint et les Sept dernières paroles<br />

du Christ en croix, le les douze mois ainsi que les douze apôtres et<br />

donc l’Eglise. Ces détails se traduisent musicalement par des nombres<br />

de voix, des nombres d’entrées canoniques, des nombres de notes<br />

etc. En allant plus loin, on peut se prêter à certains exercices, si l’on<br />

transforme l’alphabet en série numérique (A = , B = , C = etc.) on<br />

obtient 4 pour BACH et 4 pour J. Sebastian Bach – l’esprit baroque<br />

se préoccupait énormément de ce genre de correspondances. Dans cet<br />

esprit, les 8 chorals représentent 3 x 6, la Trinité, et si l’on considère<br />

que le premier choral porte en en-tête les lettres « J J » (« Jesu Juva » =<br />

Jésus, aide), ces deux lettres s’additionnent pour former le chiffre 8<br />

(9+9). Le nombre de mouvements des sonates en trio est également 8,<br />

une sorte de symbole chiffré récurrent à travers tout l’ouvrage.<br />

Komm, Heiliger Geist (Viens, ô Saint-Esprit), BWV 651 et BWV 652.<br />

Au début de la collection, on trouve deux arrangements de cet hymne<br />

de la Pentecôte, ainsi que Luther traduisit « Veni sancte spiritus », le<br />

texte le plus important pour cette fête dans le calendrier liturgique<br />

allemand après la Réformation. Dans sa première mise en musique<br />

du choral, BWV 65 , Bach imagine une immense fantasia où le cantus<br />

firmus se retrouve au pédalier : la puissance du thème ainsi exposé<br />

devait certainement évoquer dans l’esprit de l’auditeur de l’époque<br />

une vision très réelle du miracle du premier dimanche de Pentecôte.<br />

On peut imaginer que les accords agités du premier sujet, dérivé de la<br />

première ligne du choral, représente les tenailles de feu. Une version<br />

antérieure ne comporte que 48 mesures et seulement quatre des dix<br />

lignes mélodiques du choral.<br />

La seconde mise en musique de ce choral, BWV 652, souligne combien<br />

un compositeur baroque peut traiter de mille et unes manières une seule<br />

et unique ligne de choral. On entend <strong>ici</strong> une sorte de sarabande lyrique<br />

avec le cantus firmus élégamment ornementé à l’aigu ; chaque phrase<br />

est systématiquement réalisée en pré-imitation minutieuse – tellement<br />

minutieuse que l’on peut d’ailleurs en concevoir une certaine lassitude.<br />

Dans la coda, Bach s’étend largement sur l’Alleluia dans le style cher<br />

aux compositeurs nord-allemands tels que Böhm ou Buxtehude. Selon<br />

toute évidence, cette œuvre est l’une des plus anciennes du cahier.<br />

An Wasserflüssen Babylon (Les rivières de Babylone), BWV 653. Le<br />

texte paraphrase le Psaume 37, tandis que le thème reprend l’hymne<br />

du Vendredi saint « Ein Lämmlein geht und trägt die Schuld ». Il existe<br />

trois versions de ce prélude de choral : a) à cinq voix, avec double<br />

ligne musicale au pédalier et le cantus firmus à l’aigu ; b) à quatre voix,<br />

avec le cantus firmus au ténor ; (c) une version largement remaniée<br />

de la version précédente, sur des rythmes plus serrés et un pédalier


plus virtuose. La version à cinq voix aurait été écrite lors d’une visite<br />

à Hambourg en 7 0 au cours de laquelle, dans la Katherinenkirche,<br />

il l’aurait élaborée en une demi-heure d’après un choral sur lequel<br />

l’organiste de l’église, le vieux Ranken – 97 ans ! – aurait lui-même<br />

composé une grande Fantasia. Selon Spitta, la version à cinq voix est<br />

une réécriture de la version b) mais une observation de la partie de<br />

pédalier révèle qu’il s’agit d’une sorte de mi-chemin entre les deux<br />

parties de pédalier de a). Cette dernière est donc sans doute la plus<br />

ancienne, remaniée ultérieurement, d’autant que le vieil usage d’écriture<br />

à deux voix au pédalier, cher à l’Allemagne du nord, tombait déjà en<br />

désuétude au cours de la première moitié du 8 ème siècle. Ici encore,<br />

Bach développe une sorte de sarabande dont les deux voix supérieures<br />

entrelacées énoncent un motif en ostinato tandis que la partie de ténor<br />

tisse une gracieuse dentelle autour du cantus firmus.<br />

Schmücke dich, O liebe Seele (Pare-toi, ô chère âme), BWV 654. Ce<br />

merveilleux choral de l’Eucharistie, basé sur une ligne mélodique de<br />

Johann Crüger, est l’un des plus célèbres de Bach, ne serait-ce que par le<br />

biais du commentaire de Schumann qui l’avait entendu sous les doigts<br />

de Mendelssohn à Leipzig en 840 : « Le cantus firmus survolait tel un<br />

feuillage doré, et avec un tel bonheur que si vous m’aviez affirmé que<br />

la vie devait vous voler tout espoir et toute foi, ce seul choral vous les<br />

aurait immédiatement restitués » (d’après une lettre à Mendelssohn).<br />

On remarquera le tendre balancement du ¾ sur lequel la partie de<br />

soprano présente le cantus firmus délicatement ornementé ; peut-être<br />

ces ornements figurent-ils le terme « schmücke dich » (« pare-toi ») du<br />

titre. Autre détail notable, le retour du motif initial telle une ritournelle<br />

à la fin du choral, ce que Bach avait normalement réservé presque<br />

exclusivement aux Chorals Schübler.<br />

Herr Jesu Christ, dich zu uns wend (Seigneur Jésus-Christ, tourne-toi<br />

vers nous), BWV 655. Bach a écrit de nombreuses pièces d’orgue d’après<br />

ce choral, fréquemment utilisé lors du service sacré pour préparer la<br />

congrégation au sermon tandis que le prêcheur monte en chaire. Dans<br />

le cas présent, Bach compose un élégant trio dans le style des six Sonates<br />

en trio ; le cantus firmus est confié au pédalier pour le dernier tiers de<br />

l’ouvrage. Il existe trois autres versions, dont deux semblent n’être que<br />

les deux moitiés de la troisième coupée en son milieu… À moins que<br />

ces deux pièces soient l’original et que la troisième ait été assemblée par<br />

un adaptateur anonyme.<br />

O Lamm Gottes, unschuldig (Toi, l’agneau de Dieu innocent), BWV 656.<br />

Ce choral, qui paraphrase l’Agnus Dei, était chanté à Leipzig le Vendredi<br />

Saint entre le sermon et la Saint communion. Les trois lignes musicales<br />

énoncent le même texte, hormis les ultimes paroles de la dernière ligne :<br />

« Gib uns Frieden, O Jesu » (« Donne-nous la paix, Ô Jésus ») au lieu<br />

de « Erbarme dich unser, O Jesu » (« Prends pitié de nous, Ô Jésus »).<br />

Bach transforme ce choral en un triptyque ininterrompu : les versets<br />

et sont confiés aux claviers, dans une écriture à trois voix assez<br />

traditionnelle, mais le troisième verset fait également appel au pédalier<br />

à qui échoit le cantus firmus dans une vision grandiose et éclatante.<br />

Chaque phrase est ciselée avec son propre motif varié, ce qui a donné<br />

naissance à de nombreuses interprétations. Tous les commentateurs<br />

s’accordent à dire que les chromatismes stridents de l’avant-dernière<br />

phrase symbolisent le passage « sonst müssen wir verzagen » (« sinon,<br />

nous devons désespérer ») alors que les lignes pures et aériennes de<br />

l’ultime phrase évoquent « Gib uns dein Frieden » (« donne-nous<br />

Ta paix »). Les autres motifs, par contre, ont donné lieu à bien des<br />

spéculations, en particulier le dessin fugué de la cinquième phrase qui,<br />

selon Hans Keller, évoquerait « la tête penchée du Sauveur », le « poids<br />

du péché » d’après Spitta ou encore « la multipl<strong>ici</strong>té du péché humain »<br />

si l’on en croit Schweizer.<br />

Nun danket alle Gott (Rendez à présent tous grâces à Dieu), BWV<br />

657. De cet hymne d’action de grâces, une seule version de la main<br />

de Bach nous est parvenue ; de plus, il s’agit du seul choral parmi les<br />

8 pour lesquels la version la plus ancienne est identique à la version<br />

définitive. Le cantus firmus, énoncé dans un immuable rythme de<br />

blanches au soprano, est orné de divers accompagnements enjoués, des<br />

pré-imitations de toutes sortes qui ont fait dire à certains analystes que<br />

c’était là la pièce la moins réussie du recueil. Selon Spitta, il reprend<br />

« strictement la manière de Pachelbel, lisse et clair et laborieusement<br />

travaillé jusqu’à la dernière note ».<br />

333


334<br />

Von Gott will ich nicht lassen (Je ne veux pas quitter Dieu), BWV 658.<br />

La mélodie est d’origine profane : « Ich ging einmal spazieren » (« une<br />

fois je m’en suis allé en promenade ») et le texte de L. Helmbold date<br />

de 563. En quatre parties, avec le cantus firmus confié au pédalier,<br />

ce choral présente la particularité d’user fréquemment de ce que<br />

l’on appelle la « figura corta » (que Schweitzer considérait comme le<br />

rythme de la fél<strong>ici</strong>té parfaite) alors que la sombre tonalité de fa mineur<br />

évoque plutôt le désespoir et le cœur brisé – selon Mattheson dans Das<br />

Neu-Eröffnete Orchestre de 7 3) –. S’agirait-il de l’image de l’homme<br />

cherchant désespérément à ne pas se détourner de Dieu ? Quoi qu’il<br />

en soit, l’instrumentiste est confronté au problème de savoir s’il doit,<br />

au pédalier, utiliser un registre de 8 pieds (hauteur réelle) ou de 4<br />

pieds (une octave au-dessus). Selon la distribution des parties, il serait<br />

logique d’opter pour le 8 pieds, ce qui place la partie dans le registre<br />

du ténor, mais la musique sonne infiniment mieux avec le 4 pieds et<br />

d’ailleurs, il existe un manuscrit (celui de Johann Oley, élève de Bach)<br />

qui comporte clairement l’indication « 4 pieds ».<br />

Nun komm der Heiden Heiland (Viens à présent, Sauveur des païens),<br />

BWV 659-661. Pour cet hymne de l’Avent, l’un des plus importants<br />

dans la liturgie allemande (que Luther a traduit d’après le Redemptor<br />

Gentium d’Ambroise), il existe trois mises en musiques différentes<br />

parmi les 8 chorals, quand bien même le lien organique entre elles<br />

paraît évident.<br />

Le premier arrangement (BWV 659) place le cantus firmus, richement<br />

orné, au soprano, au-dessus des voix de ténor et d’alto en imitation et<br />

une basse du style « continuo », dans une écriture radieuse et pourtant<br />

introvertie. Si l’on peut avancer un mot pour décrire ce choral, ce serait<br />

probablement « myst<strong>ici</strong>sme », et en comparant ce travail avec celui<br />

d’autres compositeurs sur le même choral, comme Buxtehude, ou même<br />

un second arrangement de Bach lui-même dans son Orgelbüchlein, on<br />

ne peut que remarquer la frappante similitude de langage. Selon toute<br />

apparence, l’âme baroque contemple <strong>ici</strong> en toute humilité le miracle de<br />

la naissance immaculée.<br />

En contraste marqué avec cette beauté introvertie, le second<br />

arrangement du même choral BWV 660 propose une sorte de trio<br />

quasiment grotesque avec ses deux parties de basse qui s’entrechoquent<br />

entre la main gauche et le pédalier, tandis que la main droite présente le<br />

cantus firmus orné. Plusieurs commentateurs semblent d’accord pour y<br />

voir une référence au troisième vers : « Sein Lauf kam vom Vater her…<br />

fuhr hinunter zu der Höll » (« son chemin le menait du Père… jusqu’à<br />

la descente aux Enfers ». Ce sont naturellement les deux parties de<br />

basse qui figurent le chemin chaotique vers l’Enfer. Il n’existe aucune<br />

autre pièce similaire parmi tous les chorals pour orgue de Bach, ce qui a<br />

fait dire à certains qu’il pouvait s’agir de la transcription d’un air extrait<br />

d’une cantate désormais perdue, écrite pour voix, gambe/violoncelle et<br />

continuo, d’autant que l’accord final à la main gauche est écrit dans le<br />

style de la viole de gambe.<br />

Le dernier arrangement de ce choral, BWV 661, propose une fugue<br />

dont le cantus firmus est confié au pédalier ; selon toute évidence, Bach<br />

fait référence aux louanges du troisième vers « Lob sei Gott den Vater<br />

g’tan » (« Loué soit Dieu le Père »), refermant ainsi ce triptyque que l’on<br />

peut considérer comme l’illustration de la vie du Christ : la naissance<br />

miraculeuse, la mort en Croix, puis la Résurrection et le triomphe du<br />

Sauveur. De la sorte, le choral forme un tout indissociable en trois<br />

parties réalisées d’après un seul et même thème. Spitta estime que<br />

Bach avait conçu l’ensemble dès le début, mais cela semble impossible<br />

puisque le manuscrit de Walther ne comporte pas le BWV 659. Cela<br />

dit, Bach a quand même regroupé les trois pièces dans le manuscrit de<br />

Leipzig pour les présenter comme une sorte d’unité.<br />

CD 2 : 18 Chorals pour orgue (Chorals de Leipzig), BWV<br />

66 -668 – Chorals Schübler, BWV 645-650<br />

Chorals de Leipzig<br />

Allein Gott in der Höh’, BWV 66<br />

Allein Gott in der Höh’, BWV 663<br />

Allein Gott in der Höh’, BWV 664<br />

Jesus Christus, unser Heiland, BWV 665


Jesus Christus, unser Heiland, BWV 666<br />

Komm Gott, Schöpfer, BWV 667<br />

Von deinen Thron, BWV 668<br />

Chorals Schübler<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme, BWV 645<br />

Wo soll ich fliehen, BWV 646<br />

Wer nun den lieben Gott, BWV 647<br />

Meine Seele erhebt den Herren, BWV 648<br />

Ach bleib bei uns, BWV 649<br />

Kommst du nun, Jesu, BWV 650<br />

Chorals de Leipzig<br />

Allein Gott in der Höh’ sei Ehr (À Dieu seul dans les cieux l’honneur),<br />

BWV 66 , 663, 664. Encore une fois, vo<strong>ici</strong> un triptyque quand bien<br />

même le lien entre les trois ouvrages semble moins étroit. Le choral,<br />

d’origine grégorienne et dont le texte paraphrase le Gloria de la messe,<br />

était chanté à Leipzig tous les dimanches hormis certaines occasions<br />

particulières. Par conséquent, il existait une considérable demande en<br />

termes de différents arrangements : on en connaît une dizaine de la<br />

main de Bach.<br />

Le premier arrangement BWV 662 installe une atmosphère rêveuse sur<br />

un cantus firmus richement ornementé, confié à un seul petit jeu au<br />

soprano. Selon toute évidence, Bach était très touché de la paix éternelle<br />

qu’évoque le texte. Le motif principal consiste en trois intervalles de<br />

tierce descendants, de sorte que le mouvement thématique énonce, en<br />

quatre notes, une septième descendante. Un commentateur y a vu la<br />

« descente du Ciel sur la terre », tandis qu’un autre a préféré appliquer<br />

les principes de la numérologie : les tierces représentent la Trinité et la<br />

septième le Saint esprit. Peut-être même symbolise-t-il la grandeur et la<br />

souveraineté de Dieu puisque le chiffre sept est suprême et indivisible.<br />

La seconde version BWV 663 est un mouvement dans une écriture<br />

de musique de chambre ; Bach confie, pour la première et dernière<br />

fois dans ce genre d’écriture, le cantus firmus ornementé à la partie<br />

de ténor. Peut-être devait-on y voir une sorte d’intercession, de voix<br />

intermédiaire, entre Dieu et l’homme, ainsi que l’on a pu l’observer<br />

dans les trois arrangements du Kyrie dans la Clavierübung III. La pièce,<br />

indiquée cantabile, déborde de générosité et de tendresse ; le cantus<br />

firmus est tellement enveloppé de figures ornementales qu’il est à<br />

peine reconnaissable. On perçoit une évidente paraphrase musicale du<br />

texte sur les mots « Ohn Unterlass » (« sans cesse »), lorsque le flux est<br />

interrompu par une cadence rêveuse et lente, avant que ne reprenne le<br />

discours initial.<br />

Le dernier arrangement BWV 664 se présente sous forme de trio<br />

concertant dans le même style que « Herr Jesu Christe, dich zu uns<br />

wend », BWV 655. Comme souvent, le cantus firmus est confié<br />

au pédalier, mais seulement à la toute fin, et uniquement les deux<br />

premières phrases musicales. À la place, Bach laisse le discours se<br />

dérouler en toute liberté, les cantus firmus ne faisant que de furtives<br />

apparences lors de la formation des motifs, de simples suggestions ou<br />

allusions sous forme de quelques bribes.<br />

Jesus Christus, unser Heiland (Jésus Christ, notre Sauveur), BWV<br />

665 et BWV 666. Bach a composé, dans le cadre des 8 chorals, deux<br />

arrangements pour orgue d’après cet hymne de l’Eucharistie, dont la<br />

ligne mélodique est d’origine grégorienne et le texte la libre traduction<br />

établie par Luther de Jesus Christus Nostra Solus, datant du 4 e siècle.<br />

On trouve également deux autres adaptations dans le Clavierübung III.<br />

Le premier choral a toujours été l’objet d’une attention particulière de la<br />

part des commentateurs. Non pas pour la structure : toutes les phrases<br />

sont traitées de la même manière, dans un style quelque peu archaïque, et<br />

énoncées clairement et avec une parfaite régularité. La curiosité tient au<br />

genre de variation que Bach développe dans les contre-sujets. Personne<br />

ne niera que le chromatisme plaintif de la troisième phrase exprime<br />

« das bitter Leiden » (« l’amère souffrance »), tandis que les figurations<br />

radieuses de la phrase suivante soulignent les mots « half er uns aus der<br />

Höllen Pein » (« Il nous a sauvés des tourments de l’Enfer »). Cela dit,<br />

les motifs des deux premières phrases restent plus diff<strong>ici</strong>les à interpréter.<br />

Schweizer a tenté de voir dans les larges intervalles de la seconde phrase<br />

335


336<br />

« la loi de la colère de Dieu » alors que Steiglich préfère les interpréter<br />

comme « l’éloignement entre Dieu et les hommes ». Quoi qu’il en soit,<br />

ce genre d’intervalle se retrouve également dans l’arrangement que Bach<br />

a fait d’après le même choral dans le Clavierübung III, ce qui atteste qu’il<br />

devait avoir à l’esprit un objectif bien précis de figuration, de peinture<br />

musicale. C’est <strong>ici</strong> le dernier choral du recueil noté par Bach lui-même ;<br />

peut-être l’imposante cadence sur pédale, qui s’achève sur un grandiose<br />

accord de huit notes, permet-elle de juger qu’il devait s’agir du dernier<br />

morceau du recueil…<br />

La prochaine réalisation BWV 666 présente une structure analogue à<br />

celle de la précédente : une phrase clairement délimitée pour chaque<br />

motif choral ; mais le caractère général semble plus « objectif ». C’est<br />

l’unique choral parmi les dix-huit qui ne fait usage que des claviers ;<br />

on notera combien le discours se complique à chaque nouvelle phrase,<br />

autant techniquement que musicalement, de sorte que la dernière<br />

phrase représente rien moins que le tiers de la pièce. Il semble qu’elle<br />

soit l’une des plus anciennes du recueil.<br />

Komm Gott, Schöpfer, Heiliger Geist (Viens, Dieu créateur, Esprit<br />

Saint), BWV 667. Comme pendant de l’initial « Komm, Heiliger<br />

Geist », vo<strong>ici</strong> encore un hymne pour la Pentecôte, la paraphrase qu’en a<br />

établi Luther à partir du Veni Creator Spiritus du 9 e siècle. Le choral se<br />

présente en deux parties : une première dans laquelle le cantus firmus,<br />

au soprano, survole un accompagnement rythmé écrit en accords, très<br />

proche de l’arrangement du même choral dans le Orgenbüchlein. Enfin,<br />

une seconde partie présente le cantus firmus au pédalier, accompagné<br />

par de rapides saillies aux claviers : voilà encore une image très vivace<br />

du miracle de la Pentecôte. Peut-être est-ce ce choral et non pas le<br />

précédent qui devait initialement clore le cycle, puisque la boucle est<br />

bouclée par une nouvelle invocation de l’Esprit Saint, et parce que la<br />

séquences des chorals est interrompue par les variations canoniques<br />

sur « Vom Hommel hoch ».<br />

Vor deinen Thron tret’ ich hiermit (Je me présente ainsi devant<br />

ton trône), BWV 668. Ce choral final, dont le texte est une sorte de<br />

confession personnelle « pour le matin, le midi et le soir », est voilé<br />

d’un mystère romantique. Selon la tradition, Bach l’aurait dicté sur<br />

son lit de mort à un ami proche, mais la mort devait l’interrompre. Il<br />

n’existe aucun autre manuscrit, et le choral fut publié en 75 comme<br />

conclusion de L’art de la Fugue sous le titre « Wenn wir in höchsten<br />

Nöten sein » qui est d’ailleurs le texte normalement associé à cette<br />

ligne mélodique de choral. La présente version s’éloigne du fragment<br />

conservé avec les 7 autres chorals de par certains détails : en premier<br />

lieu, elle est complète, ce qui laisse accroire qu’elle fut composée bien<br />

avant, peut-être même déjà en 7 5. Le langage lui-même, plus proche<br />

du style de Pachelbel avec ses pré-imitations avant chaque phrase,<br />

accrédite encore cette thèse.<br />

Il est intéressant de noter que ce choral semble être une adaptation de<br />

la version très ornementée que l’on trouve dans le Orgelbüchlein : les<br />

ornementations sont toutes supprimées et chaque phrase précédée de<br />

pré-imitations. Il n’est pas impossible, par ailleurs, de voir quelques<br />

symbolismes numériques qui ne peuvent qu’étonner l’auditeur actuel :<br />

le cantus firmus du BWV 668 comporte 4 notes, ce qui correspond<br />

à « Sebastian Bach » selon l’alphabet numérique (A = , B = , C = 3<br />

etc.) alors que la version du Orgelbüchlein en comporte 58, soit la<br />

correspondance numérique de « Johann Sebastian Bach » ! La première<br />

phrase du BWV 668 compte 4 notes ( = valeur numérique de « Bach »),<br />

les deuxième et quatrième phrases en comptent 7 (3 x 3 x 3, la triple<br />

Trinité). De par son calme extatique et sa merveilleuse simpl<strong>ici</strong>té, voilà<br />

bien la véritable pierre de angulaire de cette imposante collection de<br />

chorals rassemblés et édités par Bach lui-même.<br />

Chorals Schübler<br />

Selon le titre même de Bach : « Sechs Choräle von verschiedener<br />

Art auf einer Orgel mit 2 Clavieren und Pedal vorzuspielen verfertigt<br />

von Johannes Sebastian Bach Königl: Pohln: und Chur-Saechs: Hoff-<br />

Compositeur Chapellm: u: Direct: Chor: Mus: Lips: In Verlegung Joh:<br />

Georg Schüblers zu Zella am Thüringer Walde, Sind zu haben in Leipzig<br />

bey Herr Capellm: Bachen, bey dessen Herrn Söhnen in Berlin und Halle,


u: bey dem Verleger zu Zella”.<br />

(« Six chorals de diverses sortes à jouer sur l’orgue avec deux claviers et<br />

pédalier, établis par Johannes Sebastian Bach, compositeur de la cour<br />

royale de Pologne et de l’électeur de Saxe, maître de chapelle et directeur<br />

du chœur de Leipzig. Imprimé par Georg Schübler à Zella en Forêt de<br />

Thuringe, que l’on peut obtenir à Leipzig chez le Maître de Chapelle<br />

Bach, chez ses fils à Berlin et Halle, ainsi que chez l’éditeur à Zella. »)<br />

C’est là la page de titre de l’édition de ces six chorals, connus désormais<br />

sous le nom de Chorals Schübler, d’après le nom de l’éditeur. On ne<br />

connaît pas la date exacte de la publication, mais elle ne peut en aucun<br />

cas être antérieure au 6 avril 746 lorsque Wilhelm Friedemann,<br />

l’un des fils mentionnés dans le titre, fut nommé au poste d’organiste<br />

de l’église Liebfrau de Halle. Cela dit, de nombreux éléments laissent<br />

penser que l’ouvrage ne fut publié que longtemps après, peut-être<br />

même en 750.<br />

Cinq des six chorals sont des transcriptions réalisées à partir de<br />

cantates de l’époque de Leipzig. Seule la dernière, « Wo soll ich fliehen<br />

hin », semble une composition originale, de par ses figures typiques de<br />

l’écriture pour orgue, en particulier dans la basse qui, dans les autres<br />

chorals, présente des tournures plutôt apparentées au continuo. Les<br />

six chorals sont écrits pour deux claviers et pédalier, avec le cantus<br />

firmus énoncé dans des valeurs rythmiques régulières et égales tandis<br />

que l’accompagnement égrène des mélodies obligées finement ciselées.<br />

Pour les auditeurs de l’époque, le langage de Bach, direct et dénué de<br />

fioritures baroques et de figures contrapuntiques ésotériques, a dû<br />

sembler puissamment moderne. Peut-être le compositeur prenaitil<br />

dans son recueil le contre-pied des Clavierübung III de 739, un<br />

ouvrage chargé de contrepoints complexes et austères, ou même des<br />

Canonische Veränderungen über Vom Himmel Hoch de 747, afin de<br />

s’adresser au public dans un style qui pouvait plaire au plus grand<br />

nombre. Par ailleurs, Bach a donné de nombreuses indications de<br />

registration, ce qui laisse imaginer qu’il espérait une large circulation<br />

de ses partitions.<br />

Existe-t-il un lien entre le contenu des divers textes des chorals, et<br />

la collection présente-t-elle des symbolismes de quelque sorte que<br />

ce soit ? On observe une certaine symétrie : deux morceaux à quatre<br />

voix, encadrés par deux pièces en trio ; les premier et dernier chorals<br />

comportent chacun 54 mesures ; les trois pièces en tonalité majeure<br />

forment un accord parfait majeur (mi bémol, sol, si bémol) ; les trois<br />

pièces mineures forment un intervalle de tierce majeure (ut, ré, mi)…<br />

Les textes initiaux des chorals utilisés semblent orientés vers la fin de<br />

l’année liturgique ou l’Avent, d’autant que Bach a choisi, pour le dernier<br />

choral, le texte assez inhabituel provenant d’une cantate de l’Avent<br />

« Kommst du nun, Jesus, vom Himmel herunter » plutôt que le « Lobe<br />

den Herren » que l’on attend et que tout le monde connaissait alors.<br />

Bach aurait-il ainsi décidé de souligner quelques idées chrétiennes<br />

moins usuelles ? On peut également souligner quelque détails d’ordre<br />

numérologique dans l’édition originale : « Wachet auf » comporte trois<br />

portées sur chacune de ses trois pages, avec trois lignes par portée. Le<br />

cahier compte 4 pages et 4 portées en tout, le titre compte 4 lignes ;<br />

or, selon la numération de l’alphabet (A = , B = , C = 3 etc.), « Bach »<br />

totalise 4 et « J. S. Bach » 4 … Naturellement, tout cela peut n’être que<br />

pure spéculation mais il est malgré tout remarquable de voir combien il<br />

se présente de tels hasards dans l’œuvre de Bach.<br />

Certes, nombreuses sont les compositions pour orgue de tradition<br />

allemande qui comportent des œuvres similaires à celles des Chorals<br />

Schübler : on pense à G. Böhn, J. G. Walther et naturellement à Kaufmann<br />

et son Harmonische Seelenlust. Pourtant, ce recueil rassemble parmi les<br />

œuvres d’orgue les plus connues et admirées de Bach, autant de la part<br />

des auditeurs que des organistes : la forme, parfaitement intemporelle,<br />

offre encore et toujours de nouvelles inspirations pour la musique à<br />

venir et pour l’art de l’improvisation.<br />

Wachet auf, ruft uns die Stimme (Réveillez-vous, nous dit la Voix),<br />

BWV 645. La pièce est tirée de la Cantate BWV 140 qui porte le même<br />

titre – composée pour le 7 e dimanche après la Trinité de 73 – en<br />

l’occurrence la quatrième pièce sur le texte « Zion hört due Wächter<br />

singen » (« Zion entend chanter les gardiens ». Le thème obligato était<br />

337


338<br />

initialement confié aux violons et altos à l’unisson, tandis que les ténors<br />

du chœur chantaient le cantus firmus, le tout sur une basse figurée.<br />

Dans la transcription, Bach a supprimé les figurations, modifié certains<br />

phrasés et supprimé les effets d’échos présents dans l’original. On peut<br />

affirmer sans risque de se tromper qu’il s’agit là du choral d’orgue le plus<br />

célèbre de Bach, sans doute à cause de sa dél<strong>ici</strong>euse mélodie obligée,<br />

dansante et légère. Ce caractère illustre probablement le second vers :<br />

« … das Herz tut ihr vor Freude springen » (« …son cœur saute de<br />

joie »).<br />

Wo soll ich fliehen hin ? / Auf meinem Lieben Gott, BWV 646. C’est<br />

l’unique choral de la collection dont on n’a pas trouvé de trace dans<br />

une cantate antérieure. Peut-être la cantate a-t-elle été perdue, mais<br />

il est plus probable qu’il s’agisse d’une composition originale, si l’on<br />

en croit les figurations – typiques de l’écriture d’orgue – et la ligne de<br />

basse, qui ne ressemble en rien à un continuo avec ses imitations et sa<br />

conduite thématique. Le cantus firmus est confié au pédalier qui joue<br />

en 4 pieds (autrement dit, une octave au-dessus de ce qui est écrit)<br />

tandis que la main gauche tient la basse : Bach n’a-t-il pas indiqué « 6<br />

Fuss » (« 6 pieds », soit une octave plus bas que ce qui est écrit) dans<br />

la registration de base pour souligner cet effet harmonique ? Le choral<br />

initial comporte deux textes différents : « Wo soll ich fliehen hin » (Où<br />

dois-je m’enfuir ?) et « Auf meinem lieben Gott » (J’ai confiance dans<br />

mon bon Dieu) ; peut-être le second vient-il en réponse au premier…<br />

Le caractère de la pièce, agité et inquiet, illustre parfaitement cet état<br />

d’esprit.<br />

Wer nun den lieben Gott lässt walten (Celui qui laisse faire le Bon Dieu<br />

sans partage), BWV 647. La pièce reprend le quatrième mouvement de<br />

la Cantate BWV 93 (qui porte le même titre), écrite pour le 5 e dimanche<br />

après la Trinité de l’année 7 4, « Er kennt die rechten Freudenstunden »<br />

(« il connaît les véritables heures de joie ») initialement écrit pour<br />

deux solistes vocaux, soprano et alto, qu’accompagnent les violons et<br />

altos à l’unisson sur le cantus firmus. Bach a indiqué que la basse et<br />

les deux parties obligées peuvent se jouer sur un seul et même clavier,<br />

quand bien même la musique semble exiger deux claviers séparés.<br />

Peut-être a-t-il été animé par des considérations d’ordre simplement<br />

matériel. Le thème des parties obligées reprend clairement la ligne<br />

mélodique du choral dont l’atmosphère calme et pourtant décidée<br />

dérive certainement de la « figura corta » (« On appelait figura corta<br />

généralement toute figure composée de trois notes », pour reprendre<br />

les termes de Diderot et d’Alembert) qui traverse obstinément chaque<br />

mesure. Peut-être est-ce là l’illustration musicale des mots « Er kennt<br />

die rechten Freudenstunden ».<br />

Meine Seele erhebt den Herren (Mon âme glorifie le Seigneur), BWV<br />

648. L’original se trouve dans la Cantate BWV 10, écrite pour le jour de<br />

l’Annonciation de 7 4, où il forme le cinquième mouvement : un duo<br />

pour contralto et ténor, le cantus firmus étant confié aux trompettes<br />

et hautbois à l’unisson. Initialement, le texte de l’aria était « Er denket<br />

der Barmherzigleit » (« il pense à la miséricorde ») et comme l’humeur<br />

retenue et douce de la pièce pour orgue n’en est pas entièrement<br />

représentative du titre général de l’œuvre – un chant en l’honneur de<br />

Marie –, on comprend que Bach cherche à illustrer la miséricorde<br />

de Dieu. Le motif principal, très court, envahit la pièce de ses doux<br />

sanglots.<br />

Ach bleib’ bei uns, Herr Jesu Christ (Ah ! demeure auprès de nous,<br />

Seigneur Jésus Christ), BWV 649. Le choral pour orgue emprunte un<br />

trio pour violoncelle piccolo obligé, soprano et basse continue de la<br />

Cantate BWV 6 « Bleib bei uns, denn es will Abend werden » (Reste<br />

près de nous car le soir va tomber), écrite pour le second dimanche<br />

après Pâques de 7 5. Le trio comporte le même texte que le choral<br />

repris à l’orgue ; la mélodie obligée de main gauche, rapide et fluide,<br />

emprunte des éléments du cantus firmus, tandis que le cantus firmus<br />

lui-même échoit à la main droite sous forme de blanches régulières.<br />

Ainsi que c’est le cas dans plusieurs autres chorals du cahier édité par<br />

Schübler, l’introduction est réexposée en guise de conclusion après la<br />

dernière phrase de choral.<br />

Kommst du nun, Jesu, vom Himmel herunter (Viens à présent, Jésus, du<br />

ciel), BWV 650. Ce choral, plus connu sous le titre « Lobe den Herren »<br />

(Louez le Seigneur), comprend le second mouvement de la Cantate


BWV 137 (« Lobe den Herren ») écrite pour le 3 e dimanche après la<br />

Trinité de l’an 7 5. La voix de contralto expose le cantus firmus tandis<br />

que le violon déroule une mélodie obligée. Deux problèmes surgissent<br />

lorsqu’il s’agit de jouer cette pièce pour orgue. Dans l’édition originale,<br />

sur deux portées seulement, le cantus firmus apparaît sur un sol à la<br />

voix médiane, sans que l’on sache ce qui échoit au pédalier ou à la main<br />

gauche. Dans un exemplaire qui a pu appartenir à Bach lui-même, on<br />

trouve quelques indications qui permettent de redistribuer les voix de la<br />

manière qui nous est aujourd’hui familière, à savoir le cantus firmus au<br />

pédalier dans un registre de 4 pieds (c’est-à-dire qu’il sonne une octave<br />

plus haut que ce qui est écrit). S’il s’agit réellement là des indications<br />

de Bach, ce serait là l’unique choral pour orgue comportant un cantus<br />

firmus ornementé au pédalier.<br />

L’autre problème est soulevé par le caractère de la musique par rapport<br />

au texte, une situation que l’on retrouve d’ailleurs dans d’autres Chorals<br />

Schübler. Les figurations à caractère violonistiques particulièrement<br />

joyeuses de la ligne mélodique obligato semblent bien plus seyantes au<br />

chant de louange du texte original qu’au texte de l’Avent, presque trop<br />

sérieux, et que Bach a placé en titre de la partition d’orgue. Peut-être<br />

est-ce là un signe que parfois, malgré sa préoccupation constante de<br />

relier texte et musique, il pouvait choisir une musique apparemment<br />

peu compatible avec le verbe et laisser l’humeur du thème choral<br />

prendre le dessus.<br />

CD 3 : Préludes et Fugues, BWV 53 & 53 – Chorals, BWV<br />

653b, 730, 73 , 733, 736, 737 – Concerto, BWV 59 – Pièces<br />

BWV 588, 589, 735<br />

Prélude & Fugue en do majeur, BWV 53<br />

Liebster Jesu, wir sind hier, BWV 730<br />

Liebster Jesu, wir sind hier, BWV 73<br />

Fugue : Meine Seele erhebt den Herren, BWV 733<br />

An Wasserflüssen Babylon, BWV 653b<br />

Prélude & Fugue en ré majeur, BWV 53<br />

Alla breve en ré majeur, BWV 589<br />

Canzona en ré mineur, BWV 588<br />

Fantasia super: Valet will ich dir geben, BWV 735<br />

Valet will ich dir geben: choralis in pedale, BWV 736<br />

Vater unser im Himmelreich, BWV 737<br />

Concerto en sol majeur (d’après Johann Ernst), BWV 59<br />

L’orgue de Leufsta Bruk dans la province suédoise du Uppland fut<br />

construit entre 7 5 et 7 8 par Johann Niclas Cahman, le principal<br />

représentant de ce que l’on appelait alors l’Ecole de Stockholm de la<br />

facture d’orgue au 8 ème siècle, appartenant à la même famille stylistique<br />

que la tradition nord-allemande. L’orgue de Leufsta, qui est le plus grand<br />

instrument d’époque baroque dans toute la Scandinavie, a échappé à<br />

des modifications trop radicales au cours des années, hormis quelques<br />

ajustements au début du 0 ème siècle. En 963-64, il fut restauré à son<br />

état d’origine par le facteur Marcussen. Toutefois, celui-ci apporta deux<br />

importantes altérations : le système ancien de soufflets fut remplacé<br />

par des soufflets auto-régulés, et l’instrument fut accordé selon le<br />

tempérament égal. Cela dit, les tuyaux ont tous été sauvegardés et<br />

l’orgue de Leufsta reste l’un des monuments témoignant de la splendide<br />

facture d’orgue du début du 8 ème siècle.<br />

Le genre du « prélude et fugue » représente un développement radical<br />

à partir de l’imitation presque pure jusqu’à la maîtrise suprême du style<br />

du prélude nord-allemand, grâce à des compositeurs tels que Böhm,<br />

Bruhns, Lübeck et Buxtehude. Bien que tous basés aux alentours<br />

de Hambourg, ils surent développer une forme d’écriture d’origine<br />

partiellement italienne (on pense aux toccatas de Frescobaldi, en<br />

particulier) dans laquelle des passages très libres rythmiquement et<br />

harmoniquement (le « stylus phantasticus ») alternent avec d’autres<br />

strictement contrapuntiques (le « stylus canonicus »). La construction<br />

la plus commune du prélude nord-allemand présente cinq parties :<br />

prélude, fugue, interlude, fugue, postlude, sachant que les deux<br />

fugues comportent souvent des éléments thématiques communs. On<br />

rencontre aussi fréquemment une construction tripartite : prélude,<br />

fugue et postlude.<br />

339


340<br />

Le Prélude & Fugue en ut majeur, BWV 531 ne doit pas être bien<br />

postérieur à 700, l’époque de Lüneburg. Cet ouvrage festif, en trois<br />

parties, débute par un magnifique solo de pédalier puis de grands traits<br />

et de somptueuses arpèges. Sur un thème énergique faisant appel à des<br />

octaves brisées, la fugue reste confinée aux claviers, hormis deux courts<br />

passages de pédalier, le premier énonçant le thème simplifié, le second<br />

avec le thème dans son intégralité, une curiosité – voire une incongruité<br />

– en termes techniques. Un des manuscrits existants omet 6 mesures<br />

dont, justement, cette seconde exposition ; on se perd en conjectures<br />

quant à savoir laquelle des deux versions représente l’original : la plus<br />

longue avec son passage de pédalier quasiment injouable, ou la courte,<br />

plus uniforme en termes de difficulté instrumentale. La fugue s’enchaîne<br />

presque imperceptiblement avec le postlude, dans lequel le caractère<br />

dominant de ut majeur est encore souligné par une assez étonnante<br />

déviation vers ut mineur avant que ne triomphe la tonalité de base.<br />

Certes, la forme du Prélude et fugue représente pour Bach un évident<br />

développement de langage, mais la construction tripartite reste la<br />

structure fondamentale, sans oublier la division très claire entre<br />

stylus phantasticus et stylus canonicus. Un fragment de l’ouvrage<br />

nous est parvenu sous forme de manuscrit, une version plus ancienne<br />

et plus courte. De caractère général très mélancolique, il commence<br />

par des accords brisés sur une pédale. Quelques passages virtuoses<br />

laissent rapidement la place à des descentes chromatiques de<br />

septièmes diminuées, à travers toutes les douze notes de la gamme,<br />

ce qui a certainement dû choquer les contemporains de Bach. Chose<br />

remarquable, la fugue comporte une indication de tempo (« allegro »)<br />

; en termes de construction, elle témoigne de sa genèse typiquement<br />

nord-allemande, ne serait-ce que par l’usage fréquent de notes répétées<br />

ou de notes alternées entre les mains. Bach déploie toute sa maîtrise<br />

dans ce puissant mouvement dont l’effet va grandissant du début à la<br />

fin.<br />

Le Prélude et Fugue en ré majeur, BWV 532 nous amène au début<br />

de l’époque de Weimar, une époque fort productive : vers 709- 7 0.<br />

Selon le modèle nord-allemand, le prélude se présente en trois parties,<br />

mais la fugue attendue est remplacée par un alla breve (mesure à deux<br />

temps représentés par une blanche) homophone dans le style italien,<br />

avant que ne survienne une section sous forme de toccata – en réalité,<br />

on peut considérer que l’ouvrage est malgré tout en cinq parties, pour<br />

autant que l’on compte l’alla breve comme la première fugue. Certains<br />

commentateurs ont vu dans ce Prélude et fugue une pièce associée à la<br />

période de Pâques, d’une part à cause de sa nature joyeuse et exubérante,<br />

d’autre part à cause de la gamme ascendante au pédalier dès le début<br />

du Prélude, que l’on peut éventuellement considérer comme un motif<br />

de résurrection. La hardiesse et l’originalité du discours dans le prélude<br />

– en particulier l’adagio servant de conclusion, un étonnant labyrinthe<br />

harmonique – représentent le meilleur exemple du stylus phantasticus ;<br />

quant à la fugue, c’est sans conteste l’une des plus joyeuses et exubérantes<br />

de Bach.<br />

Les deux styles musicaux dominants du début du 8 ème siècle étaient<br />

sans doute le style français et l’italien, que Bach étudia tous deux avec<br />

grande application. Nous savons, par exemple, qu’il copia l’intégralité<br />

du grandiose Livre d’orgue de Grigny et qu’en 7 4, il se procura un<br />

exemplaire des Fiori Musicali que Frescobaldi avait composés en 635.<br />

La Canzona en ré mineur, BWV 588 semble en être un parent proche, à<br />

en juger par la structure formelle dans la droite lignée du style italien. La<br />

première partie de cette œuvre bipartite comporte un thème souple et<br />

cantabile remarquable par ses tristes motifs descendants et son contresujet<br />

chromatique ; la seconde partie, en 3/ alors que la première était<br />

en 4/4, semble plus joyeuse même si les matériaux thématiques de l’une<br />

et l’autre restent très apparentés.<br />

Toujours dans le style italien, vo<strong>ici</strong> l’Alla breve en ré majeur, BWV<br />

589, un splendide morceau pour « organo pleno ». Le modèle en est<br />

probablement Corelli, dont Bach avait étudié les œuvres à maintes<br />

reprises. Il n’est pas impensable que cet Alla breve ait été précédé d’un<br />

prélude désormais perdu.<br />

Les concertos eux-mêmes trahissent leur origine italienne ; on peut les<br />

dater de la période de Weimar – 7 3- 7 4 –, ainsi d’ailleurs que les<br />

transcriptions pour clavecin des concertos pour orgue de J. G. Walther.<br />

Bach était alors organiste à la chapelle du palais et le jeune prince,


Johann Ernst, venait de rentrer après deux années d’études aux Pays-<br />

Bas. Sans doute celui-ci avait-il eu l’occasion d’y entendre bon nombre<br />

de nouvelles œuvres concertantes italiennes, et de subir l’influence des<br />

concertos pour orgue que l’on pouvait entendre dans les églises les plus<br />

importantes : il décida bientôt d’introduire cette pratique à Weimar. J.<br />

G. Walther, le professeur de composition du prince, ainsi que Bach, se<br />

virent confier la tâche de transcrire des œuvres de Vivaldi et d’autres<br />

compositeurs, à l’usage des concerts d’orgue. Johann Ernst lui-même<br />

écrivit plusieurs concertos qui furent dûment révisés par Bach, parmi<br />

lesquels le Concerto en sol majeur, BWV 592 qui fut également adapté<br />

au clavecin. Le modèle original a été perdu, mais il devait s’agir d’un<br />

concerto grosso pour cordes. Certes, ce n’est pas là la musique la plus<br />

profonde qui soit, mais suffisamment bien tournée pour mériter d’être<br />

écoutée, d’autant plus lorsque l’on sait que le malheureux prince devait<br />

mourir à l’âge de 9 ans. Dans les deux premiers mouvements, le<br />

discours est clairement subdivisé en passages « tutti » et en passages<br />

solo, tandis que les joyeuses enjambées du dernier mouvement ne sont<br />

joués que sur un seul clavier, donc dans une seule sonorité, sans effets<br />

de contraste.<br />

Le présent CD contient également un certain nombre de chorals d’orgue<br />

indépendants, dont le choral Liebster Jesu, wir sind hier que l’on chantait<br />

avant le sermon et dont Bach a réalisé quantité d’arrangements pour<br />

orgue, tous fort simples et même « populaires ». Le premier des deux<br />

arrangements <strong>ici</strong> présentés, le BWV 730, est une simple harmonisation<br />

oscillant entre quatre et cinq voix, sans le moindre interlude. Lors<br />

de la réexposition, le cantus firmus se trouve fragmenté par de très<br />

expressives ornementations pour finalement retourner au calme initial.<br />

Peut-être la gamme montante au pédalier trois mesures avant la fin faitelle<br />

allusion à « ganz zu dir gezogen » (« entièrement attiré vers toi »).<br />

Dans le second arrangement, BWV 731, le cantus firmus est présenté<br />

avec maintes fioritures à la voix supérieure. Selon toute probabilité, les<br />

deux pièces datent de la période de Arnstadt et certains spécialistes<br />

doutent même de leur authent<strong>ici</strong>té. Quant à la Fuga sopra il Magnificat,<br />

« Meine Seele erhebet den Herren », BWV 733, elle est vraiment de<br />

Bach : une splendide fugue à quatre voix sur le thème grégorien du<br />

Magnificat (le même que « Meine Seele erhebet den Herren » des<br />

Chorals Schübler). Cette pièce présente un flot thématique continu<br />

et le sujet est traité en strette à plusieurs occasions ; vers la fin, une<br />

cinquième voix fait son entrée au pédalier : le cantus firmus en valeurs<br />

rythmiques doublées.<br />

La présente version de An Wasserflüssen Babylon, BWV 653b (une<br />

paraphrase du Psaume 37) présente une identité évidente avec les 8<br />

Chorals de Leipzig, où la même base chorale est écrite à quatre voix,<br />

le cantus firmus étant confié au ténor tandis que les autres voix tissent<br />

une riche ornementation. De nombreux chroniqueurs ont associé<br />

cette œuvre à cinq voix – le pédalier joue deux voix à lui seul – avec<br />

le séjour que fit Bach à Hambourg, au même titre que la Fantaisie<br />

en sol mineur, car il a été rapporté qu’il avait improvisé « une demiheure<br />

» sur ce même choral dans la Katharinenkirche, celle-là même<br />

où Reinken tenait l’orgue. Cela dit, il est fort probable que l’œuvre date<br />

d’une période nettement antérieure, alors que Bach subissait encore<br />

l’influence de la tradition nord-allemande où, justement, l’écriture<br />

à deux voix au pédalier n’était pas encore passée de mode. La pièce<br />

à quatre voix (présentée sur le CD précédent) témoigne d’un style et<br />

d’une structure plus modernes, rappelant la pièce à la française « tierce<br />

en taille ». Peut-être Bach avait-il arrangé la présente pièce, plus riche<br />

avec ses cinq voix, afin de se plier à l’usage qui voulait que l’on n’écrivît<br />

plus de double partie de pédalier.<br />

Les deux réécritures différentes de l’hymne funéraire Valet will ich dir<br />

geben permettent une très intéressante observation des diverses manières<br />

dont un compositeur baroque peut traiter une seule et même mélodie,<br />

selon l’occasion religieuse. Si les deux versions comportent le cantus<br />

firmus au pédalier, le reste est de nature et de caractère parfaitement<br />

opposé. La Fantasia super « Valet will ich dir geben », BWV 735<br />

existe également dans une notation plus ancienne, probablement de la<br />

période de Arnstadt, arrangée de manière plus sommaire, mais le CD<br />

présente la version plus élaborée, écrite dans le style nord-allemand<br />

avec une ornementation assez retenue, pour ne pas dire modeste, et un<br />

tendre mouvement calme et pourtant soutenu. Il n’est pas impossible<br />

34


34<br />

de voir dans les mouvements ascendants des dernières mesures une<br />

figuration de l’âme humaine s’élevant aux cieux. La seconde réécriture,<br />

BWV 736, est une version parmi les plus riches et élaborées de tous les<br />

chorals d’orgue de Bach. Les longues notes du cantus firmus, confiées<br />

au pédalier, servent de support à de riches et brillantes figurations aux<br />

parties supérieures, certainement sensées figurer le texte « Im Himmel<br />

ist gut wohnen, hinauf steht mein Begier, der wird Gott herrlich lohnen<br />

den, der inm dient allhier » (« Il fait bon habiter au ciel, mon désir tend<br />

vers les hauteurs, et Dieu récompensera royalement celui qui le sert<br />

<strong>ici</strong> bas »). L’œuvre s’interrompt assez abruptement, et il semble assez<br />

naturel de la poursuivre et de l’achever, comme c’est le cas <strong>ici</strong>, par les<br />

quelques harmonies de choral notées dans l’un des manuscrits qui nous<br />

sont parvenus.<br />

Selon toute évidence, le court arrangement pour clavier seul de Vater<br />

unser in Himmelreich, BWV 737 est une œuvre de jeunesse ; elle suit<br />

les exemples des pièces d’orgue dans le style du motet telles que les<br />

conçut Scheidt dans sa Tabulatura Nova de 6 4.<br />

CD 4 : Préludes & Fugues, BWV 55 -535 – Fantaisie et<br />

Fugue, BWV 54 – Sonate en trio, BWV 5 5<br />

Prélude & Fugue en la mineur, BWV 55<br />

Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV 69<br />

Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV 690<br />

Prélude & Fugue en sol mineur, BWV 535<br />

Partite diverse sopra : Christ, der du bist der helle Tag, BWV 766<br />

Fugue en sol mineur, BWV 3 a<br />

Sonate en trio en mi bémol majeur, BWV 5 5<br />

Fantaisie & Fugue en sol mineur, BWV 54<br />

Il est quasiment certain que le plus ancien des Préludes et fugues de<br />

Bach soit celui en la mineur, BWV 551 : le jeune compositeur s’inspire<br />

encore intégralement du modèle de Buxtehude dans la forme en cinq<br />

parties, et une structure thématique et harmonique représentative de<br />

la tradition nord-allemande. Les deux fugues ne possèdent aucun réel<br />

lien et, à la différence de Buxtehude qui écrit le plus souvent la seconde<br />

fugue en 3/4, l’œuvre entière est <strong>ici</strong> en 4/4. Sans doute l’œuvre fut-elle<br />

conçue comme étude de style et peut-être même date-t-elle d’avant<br />

700.<br />

Les deux arrangements de Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV<br />

691 sont repris d’un recueil de Kirnberger, qui rassemble de courts<br />

chorals, souvent réservés au clavier, d’origine assez ancienne, et copiés<br />

par (ou pour…) l’un des élèves de Bach, Kirnberger, aux alentours de<br />

760. Certains des chorals furent composés par J. G. Walther, même si<br />

on les a précédemment attribués à Bach. La première mise en musique<br />

de « Wer nun… » se trouve également dans le Klavierbüchlein de<br />

Wilhelm Friedemann Bach, noté en 7 0, et dans le Notenbüchlein de<br />

Anna Maria qui ne date pas d’avant 7 5. L’œuvre, en trois mouvements,<br />

comporte un cantus firmus délicatement ornementé que sous-tend un<br />

accompagnement très simple. Il s’agit probablement de la seule pièce<br />

d’étude permettant de comprendre comment l’on applique la table<br />

des ornementations donnée en début du Klavierbüchlein. Le second<br />

arrangement, BWV 690, présente toutes les caractéristiques d’un<br />

mouvement de partita avec ses traits en gammes qui courent autour<br />

du cantus firmus. Ici encore, le choral d’orgue est suivi d’une simple<br />

harmonisation chiffrée du même choral en guise de coda.<br />

Le Prélude & Fugue en sol mineur, BWV 535, une œuvre de jeunesse,<br />

est très inspiré de Buxtehude que Bach admirait énormément. Il<br />

rappelle, dans sa construction, le Prélude et Fugue en ré majeur, BWV<br />

53 . La Fugue est bâtie sur un thème d’un rythme très caractérisé,<br />

débouchant sur un riche développement.<br />

Déjà Sweelinck, Scheidt, Scheidemann, et tant d’autres compositeurs<br />

du 7 ème siècle allemands, avaient formulé l’idée de varier un choral<br />

en faisant alterner le chœur et la congrégation. Dans cette optique,<br />

chaque ligne du choral bénéf<strong>ici</strong>ait d’un traitement assez étendu, comme<br />

une petite fantaisie chorale. Par contre, la musique de Pachelbel, plus<br />

représentative du style de l’Allemagne du Sud, pouvait offrir des partitas


plus ramassées, où toutes les lignes mélodiques étaient certes de même<br />

structure mais se voyaient transformer par le jeu des variations. En<br />

Allemagne du Nord, le propos était considérablement plus étiré,<br />

comme dans les chefs-d’œuvre de Georg Böhm, organiste à Lüneburg<br />

de la fin du 7 ème siècle jusqu’à sa mort en 733.<br />

Sans aucun doute, le jeune Bach eut fréquemment affaire avec Böhm<br />

durant ses années d’études : très impressionné par le style de son aîné,<br />

il a peut-être cherché à le reproduire dans les quatre partitas qui nous<br />

sont parvenues. Christ, der du bist der helle Tag, BWV 766 comporte,<br />

comme le choral, sept lignes, chacune marquée « partita ». On trouve<br />

<strong>ici</strong> tous les ingrédients typiques d’une partita de Böhm : un choral<br />

polyphonique en guise d’introduction, un b<strong>ici</strong>nium (pièce ou passage<br />

à deux voix, souvent utilisée comme instrument didactique) avec ses<br />

mouvements de basse caractéristiques et sa phrase d’introduction<br />

répétée selon le mode de l’aria napolitaine, ainsi que ses mouvements de<br />

danse tels que allemande, gigue etc. Chose plus remarquable, chacune<br />

des partitas comporte, à la fin de sa ligne mélodique chorale, une<br />

petite fantaisie entrecoupée de courts interludes. Autre particularité, le<br />

doublement de la partie de pédalier avec celle de la main gauche dans<br />

le dernier vers, afin de souligner le cantus firmus. Selon toute évidence,<br />

l’avant-dernière phrase est répétée, assurément une allusion au texte<br />

« Du heilige Dreifaltigkeit, wir loben dich in Ewigkeit » (« Toi, sainte<br />

Trinité, nous te louons pour l’éternité »).<br />

La petite Fugue en sol mineur, BWV 131a est une curieuse petite pièce<br />

isolée. En réalité, il s’agit de la transcription du chœur final de la Cantate<br />

BWV 131 « Aus tiefer Not », écrite à Mühlhausen en 708. On ne peut<br />

pas nommer l’arrangeur avec une certitude absolue, mais la complexité<br />

de la partie de pédalier laisserait imaginer que ce serait Bach lui-même.<br />

Quoi qu’il en soit, l’ouvrage figure dans l’Edition Peters et mérite sa<br />

place dans cette intégrale, ne serait-ce qu’au titre de curiosité assez<br />

intrigante.<br />

Les six Sonates en trio représentent un exemple tout à fait unique de<br />

« musique de chambre pour orgue seul » ; le modèle, naturellement,<br />

provient des sonates en trio instrumentales – deux violons et continuo,<br />

par exemple – plutôt que des trios d’orgue que l’on rencontre dans<br />

les répertoires allemand et français plus anciens (par exemple, tels<br />

que les chorals pour orgue de Pachelbel ou les sonates françaises de<br />

Grigny, Raison, Clérambault etc.). Les deux parties de clavier sont<br />

d’importance parfaitement égale, écrites en imitation la plupart du<br />

temps, tandis que le pédalier assume le rôle de la basse continue.<br />

D’un style remarquablement moderne et pourtant galant, les Sonates<br />

s’éloignent nettement des œuvres pour orgue de Bach dont on peut<br />

affirmer qu’elles présentent plutôt un caractère « poli » et « savant ».<br />

On peut probablement les dater des années 7 0, bien qu’elles<br />

apparaissent également dans un manuscrit établi vers 730 qui<br />

comprend également les 8 Chorals de Leipzig ainsi que les Canonische<br />

Veränderungen (copiées, il est vrai, vers la fin de 740 sur le même<br />

cahier). Parmi les autres sources importantes, il convient de citer les<br />

copies qu’en ont établi Wilhelm Friedemann et Anna Magdalena Bach.<br />

Selon le premier biographe de Bach, Forkel, les Sonates étaient destinées<br />

comme matériau d’étude pour Wilhelm Friedemann ; « welcher sich<br />

damit zu dem grossen Orgelspieler vorbereiten musste, der er nachher<br />

geworden ist » (« qui devait ainsi se préparer à devenir le grand organiste<br />

qu’il serait par la suite »). Certains des mouvements des Sonates en trio<br />

surviennent dans d’autres contextes, mais la première Sonate en trio en<br />

mi bémol majeur, BWV 525 ne contient que de la musique originale.<br />

Entouré par deux élégants mouvements rapides, Bach nous offre un<br />

adagio en ut mineur mélancolique et de caractère introverti.<br />

Avec la Fantaisie et Fugue en sol mineur, BWV 542, on atteint des<br />

sommets auxquels seuls peuvent prétendre les plus grandes créations<br />

du génie humain ; jamais Bach n’avait-il à ce point su faire sien puis<br />

développer le stylus phantasticus. Jusqu’<strong>ici</strong>, on croyait que l’œuvre datait<br />

de Cöthen dans les années 7 0 et qu’elle avait servi pour l’audition<br />

au poste d’organiste de St Jakobi à Hambourg cette année-là. L’une des<br />

raisons principales est que Johann Matheson, dans sa General-Bass-<br />

Schule (« Ecole de la basse continue », éditée à Hambourg en 73 ),<br />

cite un sujet et un contre-sujet remarquablement similaires, qu’il aurait<br />

soumis aux candidats au poste d’organiste à la cathédrale de Hambourg<br />

en octobre 7 5. Il ajoute par ailleurs : « ich wuste wol, wo dieses Them<br />

zu Hause gehörte, und wer es vormahls künstlich zu Papier gebracht<br />

343


344<br />

hatte » (« je savais fort bien à quelle maison appartenait ce thème, et qui<br />

l’avait déjà brillamment couché sur papier auparavant »). Par ailleurs,<br />

Spitta affirme qu’il peut percevoir en quoi Bach cherche à surpasser<br />

les organistes hambourgeois sur leur propre terrain. Cela dit, le sujet<br />

ressemble à une chanson populaire hollandaise publiée en 700 et que<br />

Mattheson avait fort bien pu choisir comme modèle.<br />

Par contre, il existe un sérieux argument en défaveur de la théorie du<br />

séjour hambourgeois : à l’époque, presque tous les orgues de la ville<br />

étaient accordés selon le tempérament inégal, dit « mésotonique »,<br />

dans lequel les tonalités les plus simples restent tout à fait « pures »<br />

alors que celles plus éloignées sonnent très mal, en l’absence d’assises<br />

harmoniques naturelles. Dans cette optique, la Fantaisie et la Fugue ont<br />

du être écrites pour une autre occasion – d’ailleurs, on retrouve les deux<br />

pièces, séparément, dans de nombreux manuscrits – dans lequel cas<br />

la fugue, avec son perpetuum mobile, est sans doute la plus ancienne<br />

des deux, éventuellement de l’époque du Prélude et fugue en ré majeur.<br />

La Fantaisie, avec ses effets enharmoniques d’une hardiesse folle et sa<br />

forme extraordinairement claire, est sans doute née bien plus tard. On<br />

ne connaîtra sans doute jamais le fin mot de l’affaire ; toujours est-il<br />

que dans la Fantaisie, Bach a su créer une tension implacable qui saisit<br />

l’auditeur dès les premiers accords et ne desserre son emprise qu’aux<br />

derniers accords majeurs de l’ouvrage.<br />

CD 5 : Petit Livre d’orgue<br />

Nun komm, der Heiden Heiland, BWV 599<br />

Gott, durch deine Güte, (oder) Gottes Sohn ist kommen, BWV<br />

600<br />

Herr Christ, der ein’ge Gottes Sohn, BWV 60<br />

Lob sei dem allmächtigen Gott, BWV 60<br />

Puer natus in Bethlehem, BWV 603<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ, à claviers & pédalier, BWV 604<br />

Der Tag, der ist so freudenreich, à claviers & pédalier, BWV 605<br />

Vom Himmel hoch da komm ich her, BWV 606<br />

Vom Himmel hoch kam der Engel Schaar, à claviers & pédalier,<br />

BWV 607<br />

In dulci Jubilo, BWV 608<br />

Lobt Gott, ihr Christen, allzugleich, BWV 609<br />

Jesu, meine Freude, BWV 6 0<br />

Christum wir sollen loben schon, Choral in Alto, BWV 6<br />

Wir Christenleut haben jetzund Freud, BWV 6<br />

Helft mir Gotts Güte preisen, BWV 6 3<br />

Das alte Jahr vergangen ist, à claviers & pédalier, BWV 6 4<br />

In dir ist Freude, BWV 6 5<br />

Mit Fried und Freud ich fahr dahin, BWV 6 6<br />

Herr Gott, nun schleuss den Himmel auf, à claviers & pédalier,<br />

BWV 6 7<br />

O Lamm Gottes, unschuldig, Choral in Canone alla Quinta, BWV<br />

6 8<br />

Christe, du Lamm Gottes, in Canone alla Dueodecima , à claviers<br />

& pédalier, BWV 6 9<br />

Christus, der uns selig macht, Choral in Canone all’Ottava, BWV<br />

6 0<br />

Da Jesus an dem Kreuze stund, BWV 6<br />

O Mensch, bewein dein Sünde gross, à claviers & pédalier, BWV<br />

6<br />

Wir danken dir, Herr Jesu Christ, dass du für uns gestorben bist,<br />

BWV 6 3<br />

Hilf Gott, dass mir’s gelinge, à claviers & pédalier (Choral in<br />

Canone alla Quinta), BWV 6 4<br />

Christ lag in Todesbanden, BWV 6 5<br />

Jesus Christus, unser Heiland, BWV 6 6<br />

Christ ist erstanden, BWV 6 7<br />

Erstanden ist der heilge Christ, BWV 6 8<br />

Erschienen ist der herrliche Tag, à claviers & pédalier, Choral in<br />

Canone alla ottava, BWV 6 9<br />

Heut triumphiert Gottes Sohn, BWV 630<br />

Komm, Gott Schöpfer, Heiliger Geist, BWV 63<br />

Herr Jesu Christ, dich zu uns wend, BWV 63<br />

Liebster Jesu, wir sind hier, Choral in Canone alla Quinta à


claviers & pédalier, BWV 634<br />

Liebster Jesu, wir sind hier (distinctius), BWV 633<br />

L’orgue de l’église Mariefred fut construit en 784 par Olof Schwan,<br />

l’un des meilleurs facteurs suédois de son temps. Il appartenait à ce<br />

que l’on appelle « l’école de Stockholm » et fit son apprentissage auprès<br />

de Gren & Strale dont l’atelier à Kungholmen perpétuait la tradition<br />

datant de l’époque de J. N. Cahman. L’orgue de Schwan fut deux fois<br />

rénové, en 887 puis en 935, de l’instrument original, il ne reste que la<br />

façade et deux registres modifiés, ainsi que la grand octave du Principal<br />

de la façade. Le but de Mats Arvisdson, en construisant un nouvel<br />

instrument en 98 , était de perpétuer le style de Schwan sans pour<br />

autant tenter de reconstruire l’ancien à l’identique : un seul manuel<br />

et pédalier. Plusieurs orgues de Schwan en l’état d’origine servirent<br />

également de modèles.<br />

« Un petit livre d’orgue dans lequel les jeunes organistes sont guidés dans<br />

les différentes manières de jouer un choral, tout en travaillant l’usage<br />

du pédalier puisqu’il est obligé dans tous les chorals <strong>ici</strong> proposés. À la<br />

gloire de Dieu et pour l’instruction de mon prochain. » Ainsi s’exprime<br />

Bach dans le long titre de son manuscrit de l’époque de Weimar. Bach<br />

prévoyait un total de 64 chorals mais il n’en écrivit, en fin de compte,<br />

que 46 ainsi qu’un petit fragment. À de rares exceptions, chaque choral<br />

occupe une page : on comprend donc le nombre élevé de pages vierges<br />

dans le manuscrit. Dix-huit des chorals furent composés directement<br />

sur le cahier, les autres sont des copies de divers niveaux de qualité.<br />

Seuls quatre sont connus de par des manuscrits plus anciens conservés<br />

à l’Université de Yale aux Etats-Unis, même s’il s’agit là probablement<br />

d’un double à partir d’une tablature d’avant 7 0.<br />

Grâce à l’étude graphologique, des tonalités et d’autres éléments, et en<br />

comparant le manuscrit avec d’autres manuscrits de cantates – qui, elles,<br />

sont souvent datées avec précision – il est possible de déterminer avec<br />

une certaine exactitude la date d’écriture de certains chorals. Le plus<br />

ancien daterait de décembre 7 3, le plus récent du début de 7 6. Aux<br />

alentours de 740, Bach reprit le manuscrit pour y apporter quelques<br />

révisions et pour composer certains nouveaux arrangements de chorals.<br />

La page de titre ne peut dater que de Köthen où Bach dirigeait l’orchestre<br />

de la cour en 7 7 ; elle témoigne que le compositeur entendait utiliser<br />

le recueil à des fins pédagogiques.<br />

Le Orgenbüchlein (Petit livre d’orgue) est conçu comme un psautier :<br />

en premier lieu les chorals ayant trait à l’année liturgique ; puis ceux<br />

abordant divers aspects de la vie du Christ. On se perd en conjectures<br />

quant à savoir lequel Livre de psaumes a pu servir de modèle pour<br />

le Orgenbüchlein. Selon certains, il pouvait s’agir du « Geistreiches<br />

Gesangbuch » (« Livre de chants spirituels ») publié en 7 3 et en<br />

usage à la chapelle du château de Köthen, mais il semble avoir été établi<br />

depuis que Bach utilisa un psautier de Thuringe datant des alentours<br />

de 675. Enfin, quelques commentateurs avancent qu’il n’existe aucune<br />

base précise, et que Bach rassembla les chorals dont il estimait qu’ils<br />

étaient les plus importants.<br />

On ne sait même pas avec certitude pourquoi Bach écrivit ce recueil<br />

de chorals pour orgue, ni pourquoi il laissa l’ouvrage inachevé. Seule<br />

la page de titre donne quelques indications, mais elle fut ajoutée à une<br />

date ultérieure aux premières notations. Le registre généralement très<br />

aigu de ces pièces indique qu’elles n’étaient probablement pas utilisées<br />

comme préludes ou interludes destinés à accompagner la congrégation,<br />

ce qui exigerait plutôt une écriture assez grave. Il est intéressant de noter<br />

que la composition des premiers chorals datent de l’époque où Bach<br />

signait son contrat d’organiste à l’église Maria de Halle le 4 décembre<br />

7 3, en vertu duquel il devait accompagner la congrégation selon des<br />

modes détaillés avec minutie. Les premiers chorals du Orgelbüchlein,<br />

d’ailleurs, suivent cette description avec une certaine fidélité : peut-être<br />

Bach avait-il commencé ce recueil en vue de disposer d’un ensemble de<br />

chorals jud<strong>ici</strong>eusement adaptés aux besoins de son service. Mais Bach<br />

ne s’installa jamais à Halle, et ses attributions à Weimar furent en partie<br />

transférées à l’orchestre de la cour, de sorte qu’il eut moins de temps à<br />

consacrer à l’orgue. Au fur et à mesure de leur composition, les chorals<br />

du Orgelbüchlein gagnent en sophistication et en ingéniosité, au point<br />

que certaines semblent de véritables laboratoires d’essai de composition.<br />

Quelques autres chorals ont peut-être vu le jour grâce à l’amicale<br />

345


346<br />

rivalité musicale entre Johann Gottfried Walther, organiste à la cour<br />

de Weimar, cousin et excellent ami de Bach, et lui-même compositeur<br />

assidu d’œuvres d’orgue. De nombreux chorals de Walther présentent<br />

des similitudes avec ceux du Orgelbüchlein, particulièrement en termes<br />

de construction, mais sur un niveau artistique bien inférieur. Une des<br />

raisons principales pour lesquelles Bach peut avoir laissé de côté son<br />

ouvrage est qu’il était trop accaparé par ses tâches dans le domaine de la<br />

musique profane, qui occupait le plus clair de son temps à Köthen.<br />

Dans le Orgelbüchlein, Bach crée de toutes pièces un genre entièrement<br />

nouveau de choral pour orgue, comportant quatre caractéristiques<br />

principales :<br />

a) Le choral est d’abord exposé en entier sans interruption ;<br />

b) le thème est toujours confié à la partie soprano ;<br />

c) le choral comporte quatre voix dont une de pédalier<br />

d) les parties d’accompagnement gardent chacune une parfaite unité<br />

thématique et rythmique.<br />

Naturellement, on rencontre quelques exceptions, mais ces<br />

caractéristiques se vérifient dans la grande majorité des cas. Les<br />

canons ne manquent pas, en particulier dans les chorals du temps de<br />

la Passion, tandis que d’autres comportent un cantus firmus ornementé<br />

avec grande fantaisie. De plus, on remarque l’incroyable concision de<br />

forme : certains chorals ne comptent qu’une douzaine de mesures.<br />

Il convient d’insister sur les motifs qui donnent à chaque choral son<br />

caractère propre. Dans la majorité des cas, on trouve leur source dans<br />

les figures rhétoriques énoncées par les théories de l’époque ayant trait<br />

à la forme musicale (comme par exemple le Praecepta der musicalischen<br />

Composition de J. G. Walther, 708 : « Préceptes de la composition<br />

musicale »). Depuis la parution de la grande biographie de Bach par<br />

Philipp Spitta, le sujet a donné lieu à des spéculations sans fin, mais l’une<br />

des contributions majeures à la compréhension des codes a été fournie<br />

par Albert Schweitzer. Selon lui, le recueil est un véritable dictionnaire<br />

du langage de Bach, et l’une des plus extraordinaires créations musicales<br />

de tous les temps. Schweitzer attribue des noms spécifiques à des motifs<br />

précis, tels que le « motif de la joie », le « motif du salut » etc., des<br />

noms qui ne reprennent pas nécessairement les appellations des divers<br />

motifs selon la théorie des formes musicales, mais qui comportent la<br />

même signification, en fin de compte. Dans le sillon de Schweitzer,<br />

les spéculations allèrent bon train et certaines idées semblent, pour<br />

l’exprimer courtoisement, hautement fantaisistes. Autant de conclusions<br />

que d’analystes… On ne peut qu’en conclure à la multipl<strong>ici</strong>té de la<br />

mission que Bach s’était fixée ! La recherche contemporaine tend à<br />

comparer le Orgelbüchlein à un ensemble d’ouvrages théoriques, quand<br />

bien même associés au myst<strong>ici</strong>sme religieux de l’époque, sans même<br />

parler des correspondances numérologiques. Récemment, une étude<br />

de Peter Møller a tenté de démontrer que l’ouvrage, dans son intégralité,<br />

est une profession de foi de l’ordre des Rosicruciens, par un système très<br />

élaboré – alambiqué, selon d’autres – de comptabilité tenant compte<br />

des nombres de mesures, de notes, de signes etc. Comme on le voit, les<br />

discussions n’en finiront jamais.<br />

Mais pour nous, auditeurs, ces joutes intellectuelles n’ont aucune<br />

importance : il convient de considérer l’ouvrage comme une source<br />

d’expérience musicale et, pour ceux que cela concerne, d’expérience<br />

pédagogique. On trouve des exemples de presque tous les problèmes<br />

techniques rencontrés dans les œuvres pour orgue ultérieures, voire<br />

dans toute la musique baroque. Un organiste peut s’escrimer toute sa<br />

vie sur cette seule collection sans jamais résoudre tous ses problèmes.<br />

Le Orgelbüchlein s’ouvre sur quatre chorals de l’Avent et, dans la plus<br />

pure tradition allemande, le premier est naturellement Nun komm<br />

der Heiden Heiland (Viens à présent, Sauveur des païens), BWV<br />

599, réalisé <strong>ici</strong> dans une écriture soutenue, introvertie, sur une basse<br />

descendante (catabasis) typique des chorals de l’Avent et de Noël et<br />

qui figure probablement la descente du Christ sur terre. L’atmosphère<br />

méditative est représentative des arrangements baroques de ce thème<br />

dont le sujet est le miracle de la naissance virginale. Gott, durch deine<br />

Güte (Dieu, par ta bonté) – connu également sous le titre Gottes Sohn<br />

ist kommen (Le Fils de Dieu est venu) –, BWV 600 présente un canon<br />

entre soprano et ténor tandis que l’alto avance sur un motif de noires, le<br />

tout soutenu par une basse en forme de continuo. Dans ce cas précis, et


contrairement à ses habitudes, Bach a prescrit la registration lui-même :<br />

Principal 8 au clavier, Trompette 8 au pédalier. Herr Christ, der ein’ge<br />

Gottes Sohn (Christ notre Seigneur, le fils unique de Dieu) aussi Herr<br />

Gott nun sei gepreist), BWV 601 est l’un de ces chorals apparaissant<br />

dans le manuscrit de Yale récemment découvert ; l’écriture, bien que<br />

dominée par le motif dit « de soupir », semble tout à fait énergique et<br />

sure d’elle même. Enfin, Lob sei dem allmächtigen Gott (Loué soit le<br />

Dieu tout-puissant), BWV 602 retrouve le motif de chute (catabasis) au<br />

pédalier, tandis que le clavier énonce les motifs dits « figura corta » (une<br />

première note suivie de deux de la moitié de la valeur de la première,<br />

comme par exemple une noire et deux croches).<br />

Les dix chorals de Noël débutent par Puer natus in Bethlehem (Le<br />

petit-enfant né à Bethléem), BWV 603, un thème associé à l’Epiphanie.<br />

Au clavier, les motifs consistent surtout en de gracieuses notes de<br />

passage dans lesquelles on peut éventuellement voir l’image de la crèche<br />

de Jésus – un symbolisme déjà apparent dans l’Oratorio de Noël de<br />

Schütz –. Le motif principal au pédalier reprend encore une fois l’aspect<br />

d’une chute ou d’une descente, sous forme de gammes descendantes.<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ (Loué sois-tu, Jésus-Christ), BWV 604<br />

recherche avant tout la simpl<strong>ici</strong>té du thème principal, le cantus firmus<br />

à la voix de soprano, tandis que la basse égrène d’assez étonnants sauts<br />

sur des intervalles inhabituels. La ligne mélodique de Der Tag ist so<br />

freudenreich (Ce jour est si plein d’allégresse), BWV 605, parfaitement<br />

égale rythmiquement, contredit les figures d’accompagnement : un<br />

rythme pointé pour l’un, des « figura corta » pour l’autre. Par manque<br />

de place sur le manuscrit, Bach dut écrire la conclusion de ce choral sous<br />

forme de tablature au bas de la page. Vom Himmel hoch, da komm ich<br />

her (Du haut du ciel je suis venu), BWV 606 est construit selon le genre<br />

le plus représenté dans le recueil : des doubles-croches pour les voix<br />

intermédiaires, et une basse en mouvement continu de croches. Bach<br />

a-t-il souhaité représenter la multitude des anges annonçant la bonne<br />

nouvelle aux pasteurs dans Vom Himmel kam der Engel Schar (Du ciel<br />

vint la légion des anges), BWV 607 ? La partie de ténor est dominée<br />

par un mouvement incessant de gammes montantes et descendantes<br />

– des doubles-croches allant d’un bout à l’autre du clavier tandis que la<br />

basse se limite à des gammes en croches. Dans In dulci jubilo (En douce<br />

joie), BWV 608, le cantus firmus apparaît en canon entre soprano et<br />

ténor, tandis que les voix d’accompagnement elles-mêmes offrent bon<br />

nombre d’imitations de type canonique. Le débat fait encore rage quant<br />

à savoir si l’on doit jouer les triolets tels qu’écrits, donc légèrement<br />

décalés par rapport aux rythmes pointés, ou « adoucir » les rythmes<br />

pointés pour les faire coïncider avec les triolets. La seconde solution<br />

semble la plus plausible, ne serait-ce qu’eu égard à la réverbération<br />

naturelle des églises dans lesquelles ce genre de détails risque de passer<br />

inaperçu. Lob Gott, ihr Christen, allzugleich (Louez Dieu, chrétiens,<br />

tous à la fois), BWV 609 comporte les habituelles croches au pédalier,<br />

souvent en mouvement descendant opposé à celui des doubles-croches<br />

des parties intermédiaires, ténor et alto. Curieusement, le choral Jesu,<br />

meine Freude (Jésus, ma joie), BWV 610 se trouve parmi les chorals<br />

de Noël alors qu’il appartient plutôt aux « chants de Jésus ». L’écriture<br />

semble dense et intense, d’autant que la pièce se joue « largo » ainsi<br />

qu’il est prescrit. Tout aussi introverti et mystique, le choral Christum,<br />

wir sollen loben schon (Nous devons déjà louer le Christ), BWV 611,<br />

marqué « adagio », est le seul du recueil dans lequel le cantus firmus<br />

se trouve à l’alto. L’écriture, initialement très éloignée et effacée, gagne<br />

progressivement en densité jusqu’à en devenir oppressante ; encore<br />

une fois, le motif principal d’accompagnement fait usage de gammes<br />

descendantes. Le dernier des chorals de Noël est Wir Christenleut<br />

(Nous les chrétiens), BWV 612, dans une écriture évoquant la gigue<br />

avec ses croches au pédalier et les figures descendantes en doublescroches<br />

au clavier, dérivées du cantus firmus.<br />

Après les dix chorals de Noël, vo<strong>ici</strong> trois chorals du Nouvel an ; le<br />

premier, Helft mir Gottes Güte preisen (Aidez-moi à célébrer la bonté<br />

de Dieu), BWV 613, est celui que Bach est sensé avoir écrit à Leipzig<br />

aux alentours de 740. Le motif dominant, outre naturellement le<br />

cantus firmus au soprano, semble dérivé justement du cantus firmus<br />

mais de nombreux passages en gammes viennent l’interrompre, peutêtre<br />

pour figurer le passage du temps. Das alte Jahr vergangen ist (La<br />

vieille année est passée), BWV 614 est l’un des plus célèbres morceaux<br />

du cahier : mélancolique, richement ornementé, sans oublier les<br />

abondants chromatismes montants et descendants, la pièce offre<br />

347


348<br />

quelques étonnants moments dont la tonalité semble entièrement<br />

gommée, dans une stupéfiante hardiesse harmonique. Les dernières<br />

mesures semblent évoquer une vision de l’avenir entourée de douces<br />

brumes d’incompréhension. Le choral doit normalement être joué la<br />

veille du Nouvel an ; le contraste avec le suivant, In dir ist Freude (Il<br />

y a de la joie en toi), BWV 615, est saisissant : ce choral de Nouvel an,<br />

débordant de joie avec sa partie de pédalier bondissante, est le plus<br />

« libre » de tous les morceaux du recueil.<br />

Le message de la Chandeleur est représenté par deux chorals : Mit Fried<br />

und Freud ich fahr dahin (En paix et dans la joie, je m’en vais), BWV<br />

616, dominé de bout en bout par la « figura corta » (une note longue,<br />

deux brèves) que Schweitzer appelle le « motif de la joie », déborde en<br />

effet de vitalité et de joie. Il en est de même pour le second choral de la<br />

Chandeleur, Herr Gott, nun schleuss den Himmel auf (Seigneur Dieu,<br />

ouvrez le ciel), BWV 617, écrit sur un rythme dansant évocateur de la<br />

gigue. Le cantus firmus, au clavier, se divise en deux voix – chose rare<br />

– tandis que le ténor égrène des doubles-croches contre les croches du<br />

pédalier.<br />

Suivent sept chorals du temps de la Passion, formant une sorte de<br />

pivot central du recueil. Il est également à remarquer que ce sont ces<br />

pièces qui offrent la plus grande variété en termes d’écriture. O Lamm<br />

Gottes (Toi, l’agneau de Dieu innocent), BWV 618 donne le thème en<br />

canon à la quinte entre le ténor et l’alto ; dans les chorals de la Passion,<br />

les canons sont généralement interprétés comme l’image du Christ<br />

exécutant les desseins de Dieu. L’écriture est dominée par le motif<br />

de soupir « suspiratio »), probablement le symbole de la souffrance.<br />

Christe, du Lamm Gottes (Christ, agneau de Dieu), BWV 619, présente<br />

cinq voix au lieu des quatre habituelles : le cantus firmus en canon<br />

entre soprano et ténor II, les autres parties distribuées entre clavier et<br />

pédalier. Bach aurait-t-il par hasard suivi le modèle de Nicolas Grigny<br />

et de ses fugues à cinq voix dans les Livres d’orgue ? Christus, der uns<br />

selig macht (Le Christ qui nous fait bienheureux), BWV 620 comporte le<br />

thème en canon entre soprano et basse, tandis que l’accompagnement<br />

énonce d’incisifs chromatismes et rampantes figures en doublescroches,<br />

peut-être afin de symboliser les chaînes entravant le Christ<br />

injustement accusé. Au centre des chorals de la Passion se trouve le<br />

lugubre Da Jesu an dem Kreuze stund (Jésus étant au pied de la croix),<br />

BWV621 ; plusieurs motifs peuvent être considérés comme des motifs<br />

de la croix (les notes se relient entre elles par des lignes qui forment<br />

la figure de la Croix !), tandis que l’interminable journée du Vendredi<br />

Saint serait symbolisée par l’absence totale de véritables cadences à la fin<br />

des phrases : la musique se poursuit sans la moindre pause. O Mensch<br />

bewein dein Sünde Gross (Homme, pleure ton grand péché), BWV 622<br />

reste probablement l’œuvre la plus célèbre de toute la littérature d’orgue.<br />

Sur un tempo marqué Adagio assai, Bach nous offre un cantus firmus<br />

merveilleusement ornementé dans une réalisation d’une extraordinaire<br />

chaleur intérieure. Il est probable qu’il est plus question <strong>ici</strong> d’invoquer<br />

l’esprit de la méditation pure plutôt que des images ou des paroles<br />

précises, mais de temps en temps on peut déceler quelques liens avec<br />

le texte : le mouvement ascendant « positif » pour « für uns geboren<br />

ward » (« né pour nous »), le brutal chromatisme sur des notes égales<br />

à « trug unser Sünder schwere Bürd » (« notre pécheur portait un<br />

lourd fardeau »), et surtout les harmonies glaciales de l’Adagissimo<br />

final soulignant « wohl an dem Kreuze lange » (« longtemps sur la<br />

Croix »). À l’opposé, Wir danken dir, Herr Jesu Christ (Nous te rendons<br />

grâces, Seigneur Jésus-Christ), BWV 623 dégage une douce chaleur et<br />

une sorte de gratitude ; le motif du pédalier n’est pas pour rien dans<br />

cette atmosphère. Enfin, le dernier des chorals du temps de la Passion,<br />

Hilf Gott, dass mir’s gelinge (Aide-moi, mon Dieu, à réussir), BWV 624<br />

énonce le cantus firmus en canon entre soprano et alto tandis que le<br />

ténor s’escrime sur d’incessantes petites gammes, exprimant ainsi le<br />

désir de l’humanité d’invoquer l’aide divine. Dans le manuscrit, Bach a<br />

couché la musique sur deux lignes seulement, alors que le morceau en<br />

exige trois ; par conséquent, la partie de pédalier est noté en tablature<br />

au milieu des autres voix.<br />

Le Orgelbüchlein compte six chorals de Pâques, à commencer par<br />

le très vif Christ lag in Todesbanden (Christ gisait dans les bras de<br />

la mort), BWV 625. Plus retenu, plus sobre, Jesus Christus, unser<br />

Heiland (Jésus-Christ notre Sauveur), BWV 626 cherche à cacher son<br />

aspect légèrement dansant (une sorte de gigue lente) jusqu’au Kyrie


final. Christ ist ertstanden (Christ est ressuscité), BWV 627 présente la<br />

caractéristique d’avoir trois formats de réalisation différents pour chacun<br />

des trois vers, avec une écriture presque extatique pour le dernier. La<br />

mise en musique concentrée de Erstanden ist der heil’ge Christ (Le<br />

Christ saint est ressuscité), BWV 628 déborde de symboles évoquant<br />

la Résurrection : des mouvements de gammes ascendantes (anabasis)<br />

dominent la partie d’alto en noires et de ténor en croches, tandis que<br />

le pédalier présente des sauts de quarte et de quinte. Erschienen ist der<br />

herrliche Tag (Il est venu, le jour splendide), BWV 629 forme un canon<br />

entre le soprano et la basse, et le caractère joyeux provient des motifs de<br />

« figura corta » dans les parties intermédiaires. Dans Heut triumphiert<br />

Gottes Sohn (Le Fils de Dieu triomphe aujourd’hui), BWV 630, le<br />

bonheur enthousiaste transparaît dans les sautillements du pédalier ;<br />

à la toute fin, Bach ajoute un Alléluia souligné par un trait de pédalier<br />

faisant usage de toutes les notes d’un bout à l’autre du pédalier.<br />

Jusques et y compris les chorals de Pâques, Bach avait été plutôt<br />

méthodique dans son processus de composition, mais à partir de la<br />

Pentecôte, les pages blanches dans la partition se font de plus en plus<br />

fréquentes. Il ne composa en réalité qu’un seul véritable choral de la<br />

Pentecôte : Komm Gott Schöpfer, Heiliger Geist (Viens, Dieu créateur,<br />

Esprit Saint), BWV 631, d’ailleurs identique avec l’un des chorals des<br />

18 Chorals BWV 667. La distribution des trois entrées (le cantus firmus<br />

étant considéré à part) en un très court espace de temps, un quart<br />

de mesure, peut se voir comme un symbole de la Trinité : le Père à<br />

la voix la plus élevée, l’alto pour le Fils et la basse pour la Trinité. Ce<br />

même choral se retrouve également sur des manuscrits plus anciens.<br />

On peut considérer les trois chorals suivants comme des chorals de<br />

Pentecôte, mais également comme des pièces chantant le Verbe. Herr<br />

Jesu Christ, dich zu uns wend (Seigneur Jésus-Christ, tourne-toi vers<br />

nous), BWV 632 comporte un quasi-canon entre soprano et basse,<br />

dominé par un motif en accords. Les deux versions de Liebster Jesu,<br />

wir sind hier (Jésus bien-aimé, nous sommes <strong>ici</strong>), BWV 634 et BWV<br />

635 semblent presque identiques : le même canon entre soprano et<br />

alto, la même harmonisation, les mêmes motifs rythmiques. Bach<br />

n’avait probablement pas l’intention de les jouer tous les deux, d’autant<br />

que le second semble mieux réussi : le compositeur a d’ailleurs ajouté<br />

« distinctius » au-dessus de ce choral dans son manuscrit.<br />

CD 6 : Petit Livre d’orgue (BWV 635-644) – 8 Petits Préludes<br />

et Fugues, BWV 553-560<br />

Petit Livre d’orgue<br />

Dies sind die heiligen zehn Gebot, BWV 635<br />

Vater unser in Himmelreich, BWV 636<br />

Durch Adams Fall ist ganz verderbt, BWV 637<br />

Es ist das Heil uns kommen her, BWV 638<br />

Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ, à claviers & pédalier, BWV 639<br />

In dich hab ich gehoffet, Herr, BWV 640<br />

Wenn wir in höchsten Nöten sein, à claviers & pédalier, BWV<br />

64<br />

Wer nun den lieben Gott lässt walten, BWV 64<br />

Alle Menschen müssen sterben, BWV 643<br />

Ach wie nichtig, ach wie flüchtig, BWV 644<br />

Fantasia und Fuge en la mineur BWV 56<br />

Trio nach Satz & einer Triosonate von Johann Friedrich Fasch,<br />

BWV 585<br />

Huit petits préludes & fugues<br />

Do majeur, BWV 553<br />

Ré mineur, BWV 554<br />

Mi mineur, BWV 555<br />

Fa majeur, BWV 556<br />

Sol majeur, BWV 557<br />

Sol mineur, BWV 558<br />

La mineur, BWV 559<br />

Si bémol majeur, BWV 560<br />

Petit Livre d’orgue<br />

349


350<br />

Dies sind die heiligen zehn Gebot (Vo<strong>ici</strong> les dix commandements),<br />

BWV 635 fait appel à un motif principal en croches dérivé de la phrase<br />

d’ouverture du choral répétée rien moins que 4 fois dans les trois voix<br />

d’accompagnement, un effet d’insistance assurément voulu par Bach.<br />

Cela dit, il semble impossible de trouver la moindre correspondance<br />

numérologique entre les Dix commandements et le thème – huit notes<br />

seulement – ou les 4 redites. Pour Vater unser in Himmelreich (Notre<br />

Père qui êtes aux cieux), BWV 636, l’écriture simple crée une impression<br />

de choral à quatre voix que l’on aurait redistribuée à l’instrument<br />

avec quelques notes additionnelles. Le choral suivant ne manque pas<br />

d’étonner l’auditeur actuel, au même titre qu’il a dû effrayer les fidèles<br />

du temps de Bach par sa violence extraordinaire : Durch Adams Fall<br />

ist ganz verdebt (La chute d’Adam a corrompu), BWV 637 présente<br />

une ligne de basse absolument aberrante (« saltus duriusculus »)<br />

faite de sauts catastrophiques auxquels les chromatismes des parties<br />

intermédiaires chromatiques ajoutent une dimension quasi-atonale. En<br />

réponse à ce cri de terreur, Es ist das Heil uns gekommen her (Le salut<br />

nous est venu), BWV 638 semble promettre la grâce et le pardon : des<br />

croches régulières et « droites » au pédalier et des doubles-croches dans<br />

les parties intermédiaires permettent de retrouver calme et sérénité. Ich<br />

ruf zu dir, Herr Jesu Christ (Je t’invoque, Seigneur Jésus Christ), BWV<br />

639 est le seul choral à trois voix du recueil : le cantus firmus au soprano,<br />

une partie d’alto d’essence violonistique (« imitatio violonistica ») et<br />

une basse dans le style du continuo. Malgré la modestie des moyens<br />

mis en œuvre et la rigueur quasi-mathématique du contrepoint, Bach<br />

crée là l’une des atmosphères les plus tendres et douloureuses de tout<br />

son œuvre, preuve qu’il n’est pas besoin de trop d’effets pour atteindre<br />

le cœur. In dich hab’ ich gehoffet, Herr (J’ai mis mon espoir en toi,<br />

Seigneur), BWV 640 offre un moment de recueillement promettant<br />

consolation et confiance en soi et dans le Seigneur. Dans Wenn wir in<br />

höchsten Nöten sein (Quand nous sommes en grande détresse), BWV<br />

641, l’on retrouve les ornementations déjà rencontrées dans O Mensch<br />

bewein… L’accompagnement se résume à reprendre les quelques notes<br />

de tête du choral ; on observera que le même choral est réalisé de<br />

manière quasi-indentique dans les 18 Chorals BWV 668, quand bien<br />

même la présente écriture offre quelques interludes entre les phrases<br />

chorales. Avec sa « figura corta » et sa basse stable, Wer nur den lieben<br />

Gott lässt walten (Celui qui laisse faire le Bon Dieu sans partage),<br />

BWV 642 apporte un moment d’assurance parmi de nombreuses<br />

pièces déchirantes, dont justement le choral suivant, Alle Menschen<br />

müssen sterben (Tous les hommes doivent mourir), BWV 643, un choral<br />

funéraire. Bach traite pourtant le thème avec une immense douceur et<br />

dans une tonalité majeure, sans réussir à en gommer l’infinie tristesse.<br />

Les motifs soupirants, alternés entre basse et alto/ténor, ne font rien<br />

pour alléger la souffrance… Le dernier choral du Orgelbüchlein, Ach<br />

wie nichtig, ach wie flüchtig (Hélas, combien éphémère, combien futile),<br />

BWV 644, se singularise par sa brièveté : dix mesures seulement, mais<br />

chargées de difficultés telles que l’on se demande si Bach se préoccupait<br />

de savoir s’il serait jouable. Mais la rigueur absolue de son propos et<br />

l’exactitude de ses figures semblent l’avoir emporté. On remarquera les<br />

quelques figurations évidentes : de courts sauts d’octaves descendants<br />

sur « nichtig » (« insignifiant ») et un mouvement en gammes<br />

virevoltantes pour « flüchtig » (« fugitif »).<br />

Les autres pièces contenues dans ce même CD partagent toutes la<br />

douteuse caractéristique de n’être probablement pas de Bach, quand<br />

bien même elles faisaient toutes parties de son programme pédagogique.<br />

Pour en terminer avec Le Petit Livre d’orgue, commençons par<br />

la Fantaisie et fugue en la mineur, BWV 561 ; elle pourrait sembler<br />

une œuvre de jeunesse dans le style nord-allemand, jusqu’à ce que<br />

surviennent des tournures harmoniques qui ne peuvent appartenir<br />

qu’aux années 750. L’œuvre se divise en trois parties : une introduction<br />

et un dernier mouvement présentant des motifs de clavecin sur une<br />

basse de pédalier, et une fugue pour clavier au milieu. Certains pensent<br />

que la pièce a pu être conçue pour le clavecin à pédalier. Le compositeur<br />

– un élève de Bach ? – connaissait assez bien les œuvres de son maître<br />

pour écrire là une pièce dont le sujet ressemble furieusement à la grande<br />

Fugue en la mineur, BWV 543.<br />

On peut certainement relier le Trio en ut mineur, BWV 585 aux<br />

activités pédagogiques du maître : il s’agit de la transcription de deux<br />

mouvements d’une sonate en trio de J. F. Fasch, une transcription<br />

probablement due à Bach lui-même. Peut-être désirait-il démontrer<br />

à l’un de ses élèves (Krebs, à qui l’on a attribué l’ouvrage un certain


temps ?) comment transformer une pièce pour trio en un ouvrage<br />

d’orgue plausible et cohérent. Quoi qu’il en soit, l’œuvre mérite de<br />

figurer parmi les arrangements d’œuvres d’autres compositeurs réalisés<br />

par Bach lui-même.<br />

À l’origine, on a estimé que les Huit petits préludes et fugues, BWV<br />

553-560 étaient des œuvres de jeunesse mais cela semble impossible<br />

si l’on considère que le style appartient résolument à celui en vogue<br />

pendant les années 740 : dans ces circonstances, elles ne peuvent pas<br />

être d’un compositeur au sommet de sa puissance créative. Le nom<br />

de Johann Ludwig Krebs, l’un des élèves du Kantor, est fréquemment<br />

avancé, voir même celui de son père Johann Tobias. Selon la théorie<br />

la plus satisfaisante, les pièces furent écrites par les élèves de Bach<br />

qui leur aurait indiqué les grandes lignes, ce qui explique d’ailleurs<br />

que l’on ait pu les lui attribuer dans un premier temps. Leurs styles<br />

diffèrent radicalement : on trouve un mouvement de concerto, des<br />

menuets galants, un mouvement de plein-jeu à la française, des pièces<br />

apparentées à la forme de la toccata… Chaque morceau est un petit<br />

bijou en soi, hormis peut-être les fugues, assez malhabiles : leur<br />

importance pédagogique ne doit pas être négligée, et il n’est d’ailleurs<br />

pas un organiste de nos jours qui ne les ait étudiées au début de son<br />

apprentissage, comme le firent les élèves de Bach.<br />

CD 7 : Prélude et Fugue, BWV 539 – Concerto pour<br />

orgue, BWV 593 – Aria, BWV 587 – Fugue, BWV 576,<br />

705 – Fantasia, BWV 563 - Pastorale, BWV 590 – Chorals<br />

Kirnberger, BWV 694-699, 70 , 703, 704, 705<br />

Prélude & Fugue en ré mineur, BWV 539<br />

Choral « Wo soll ich fliessen her », à claviers & pédalier, BWV<br />

694<br />

Christ lag in Todesbanden, choralis in alto manualiter, BWV 695<br />

Fugue sur : Durch Adams Fall ist ganz verderbt, BWV 705<br />

Fantasia con imitazione, en si mineur, BWV 563<br />

Concerto en la mineur, BWV 593<br />

Aria en fa majeur (d’après François Couperin), BWV 587<br />

Prélude & Fugue en la majeur, BWV 536<br />

Christum wir sollen loben schon, (ou) Was fürchtest du Feind,<br />

Herodes, sehr, BWV 696<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ, BWV 697<br />

Herr Christ, der einig Gottes Sohn, BWV 698<br />

Nun komm, der Heiden Heiland, BWV 699<br />

Prélude de choral « Vom Himmel hoch, da komm ich her », BWV<br />

70<br />

Gottes Sohn ist kommen, BWV 703<br />

Lob sei dem allmächtigen Gott, BWV 704<br />

Fugue en sol majeur, BWV 576<br />

Pastorale en fa majeur, BWV 590<br />

L’orgue de l’Eglise de la Mission de Uppsala en Suède fut construit en 985<br />

par Nils-Olof Berg. Il ne s’agit pas d’une copie d’un instrument ancien,<br />

mais d’une libre interprétation à partir des modèles de l’Allemagne du<br />

Sud, le Plein jeu suivant plutôt le type italien du 8 ème siècle. Souci du<br />

détails et homogénéité de sonorité confèrent à cet instrument moderne<br />

la capacité à représenter les œuvres baroques avec grand bonheur.<br />

L’harmonisation a été réalisée par Jan Ryde, l’architecture de l’ensemble<br />

par Ulf Oldaeus.<br />

Le Prélude et fugue en ré mineur, BWV 539 occupe une place à part<br />

parmi les œuvres d’orgue de Bach ; la fugue est une transcription du<br />

second mouvement de la Sonate pour violon, BWV 1001, originalement<br />

en sol mineur. La Sonate date de Köthen, et la version pour orgue ne<br />

doit pas être beaucoup plus tardive, même si elle peut déjà appartenir<br />

au début de l’époque de Leipzig. Avec un sujet qui ne dure qu’une<br />

seule mesure, la fugue ne peut que dégager une énergie rythmique<br />

exceptionnelle, et c’est d’ailleurs là l’une de ses plus captivantes œuvres<br />

du genre. Le Prélude, quant à lui, ne fait appel qu’aux claviers, dans le<br />

caractère d’un passage lent de « voluntary » anglais (un court prélude<br />

souvent improvisé). Bien que ce soit là l’unique pièce pour claviers<br />

seuls parmi les œuvres majeures de Bach, elle déborde de musique<br />

extraordinairement expressive, de riches inventions harmoniques<br />

35


35<br />

et d’innombrables dissonances générées par un usage intensif des<br />

retards : peut-être le compositeur a-t-il délibérément choisi cette forme<br />

ramassée afin de concentrer le plus de caractéristiques possibles dans<br />

un minimum de temps, une immense démonstration de vitalité.<br />

Le Prélude et fugue en la majeur, BWV 536 semble radicalement opposé<br />

à l’œuvre précédente. On le date de 7 6 à Weimar, mais il en existe<br />

une version antérieure, probablement aussi de Weimar. Le Prélude se<br />

présente sous l’ancienne forme nord-allemande du Stylus Phantasticus :<br />

accords en arpèges pour commencer, passages sur pédale harmonique à<br />

la basse, puis un solo de pédalier. La seconde partie du Prélude reprend<br />

ces idées en une sorte de tout rythmiquement plus homogène. Pour la<br />

Fugue, Bach choisit une mesure de 3/4 doucement chaloupée ; le sujet<br />

se prête à un jeu de strettes d’une extrême complication, dont Bach<br />

fait usage dans d’innombrables contrepoints. L’écriture du pédalier<br />

fait appel à un mi grave, rarement utilisé par Bach, qui nous indique<br />

clairement que l’orgue de Weimar le possédait, à la différence de tant<br />

d’autres instruments – le Concerto en la mineur, de la même époque,<br />

l’utilise également –. Dans la version antérieure mentionnée plus haut,<br />

l’architecture prélude semble bien plus sommaire, et la fugue est notée<br />

en 3/8.<br />

On peut considérer la Fantaisie avec imitation en si mineur, BWV 563,<br />

une œuvre d’une grande beauté, comme une sorte de prélude et fugue<br />

en miniature. Le titre off<strong>ici</strong>el est Fantasia con imitazione, ce qui souligne<br />

qu’elle comporte effectivement une partie en imitations. Dans la majorité<br />

des sources, cette partie comporte d’ailleurs le sous-titre « imitazione »<br />

comme s’il s’agissait d’un mouvement distinct. La Fantaisie est presque<br />

exclusivement basée sur un motif en « figura corta » (une longue, deux<br />

brèves) parfois distribué entre les parties afin d’obtenir un meilleur effet<br />

d’arpège. Le passage en imitation, un 3/4 d’une grande douceur, tourne<br />

autour de simples tournures ascendantes et descendantes sans véritable<br />

contenu thématique. Si la fantaisie et l’imitation s’inscrivent dans un<br />

seul et même mouvement, l’on doit établir un lien de tempo entre les<br />

deux, ce qui impliquerait que l’imitation devrait se jouer trop lentement<br />

ou plutôt vite : il a donc été décidé <strong>ici</strong> d’opter pour la seconde solution,<br />

quand bien même le tempo semble un peu outré, bien qu’il s’adapte en<br />

vérité fort bien aux mouvements de noires du discours musical.<br />

La Pastorale en fa majeur, BWV 590 est encore l’une des œuvres<br />

uniques et intrigantes ; la forme puise ses racines dans la vieille tradition<br />

italienne selon laquelle les pasteurs descendent des cieux la nuit de<br />

Noël et se rendent à Rome afin d’y jouer la cornemuse et les flûtes de<br />

roseau. Frescobaldi, Zipoli, Pasquini et tant d’autres ont écrit des pièces<br />

de ce genre, toujours dans des rythmes de 6/8 ou /8 tendrement<br />

balancés et souvent appuyés sur de longues pédales – le bourdon des<br />

cornemuses, naturellement –. La Pastorale de Bach suit ces modèles<br />

mais, après une très inattendue conclusion en la mineur, on découvre<br />

trois mouvements pour claviers seuls : une sorte d’allemande en ut<br />

majeur, une aria expressive en ut mineur et une gigue conclusive d’une<br />

grande élégance. Certains ont émis des doutes quant à savoir si ces trois<br />

mouvements appartiennent réellement à la Pastorale, ou qu’elle nous<br />

soit parvenue dans sa forme complète ou originale. Mais n’est-ce pas<br />

là l’un de ces nombreux exemples où Bach cherche à élargir et parfaire<br />

des formes existantes ?<br />

La Fugue en sol majeur, BWV 576, une pièce isolée, semble d’origine<br />

douteuse. En tous les cas, elle ne peut pas appartenir à une époque de<br />

maturité, quand bien même le sujet est résolument dans le style de<br />

Bach, énergique, enthousiaste, à telle enseigne qu’il est bien diff<strong>ici</strong>le<br />

de l’attribuer à qui que ce soit d’autre qu’un jeune Bach heureux de<br />

vivre, même s’il n’a pas encore atteint la sagesse contrapuntique. L’aria<br />

reprend un mouvement des Nations de Couperin pour deux violons<br />

et continuo, un ouvrage publié en 7 6. L’original de Couperin, La<br />

Françoise, est indiqué « légèrement » mais Bach a préféré ne lui laisser<br />

que le sous-titre d’aria… La transcription ne modifie pas radicalement<br />

l’œuvre de Couperin, de sorte que la partie de pédalier acquiert une<br />

difficulté assez diabolique avec de fréquents traits en doubles-croches<br />

ininterrompues.<br />

Ecrit d’après le célèbre concerto de Vivaldi en la mineur, Op. 3/8 pour<br />

deux violons et cordes, le Concerto, BWV 593 représente un tour de<br />

force dans l’art de la transcription. C’est là le meilleur des cinq concertos


que Bach transcrivit aux alentours de 7 3- 7 4, sans doute sur la<br />

demande du prince Johann Ernst qui revenait alors de Hollande où<br />

il avait poursuivi ses études ; à cette occasion, le jeune prince avait pu<br />

entendre de nombreux concertos pour orgue dans les églises, et acquérir<br />

de nombreuses partitions de musique concertante contemporaine<br />

italienne. Par conséquent, une fois de retour, il commanda de telles<br />

œuvres à Bach ainsi qu’à J. G. Walther, le cousin de Bach, un excellent<br />

ami et collègue, organiste à l’église de la ville, auteur de nombreuses<br />

transcriptions lui-même. Dans sa propre adaptation de Vivaldi, Bach<br />

modifie parfois le dessin par trop violonistique du discours, mais il lui<br />

arrive également de suivre l’original à la lettre : de la sorte, il arrive à créer<br />

un genre nouveau. De la première à la dernière note, voilà une œuvre<br />

fascinante, l’un des sommets de l’art baroque de la transcription.<br />

Les arrangements de chorals reprennent la collection dite<br />

« Kirnberger », un corpus de 4 chorals pour orgue dont on pense<br />

qu’ils ont été écrits pour (ou même notés par) Kirnberger, l’un des<br />

derniers élèves de Bach – on est en 748 – et qui allait devenir un célèbre<br />

théor<strong>ici</strong>en de la musique. La collection ne forme pas un tout cohérent,<br />

ni en termes formels, ni de par le contenu ; les dates de composition<br />

elles-mêmes s’étalent de la jeunesse de Bach à la maturité. Quelquesuns<br />

ont été attribués à J. G. Walther (les BWV 692 et BWV 693) ; un<br />

autre, le BWV 708 (CD 4), est une simple harmonisation de choral<br />

qui ne peut guère être de Bach ; d’autres encore restent d’authent<strong>ici</strong>té<br />

fort douteuse.<br />

Parmi ces œuvres, on trouve une quantité remarquable de chorals de<br />

Noël. Wo soll ich fliehen hin (Où est mon refuge), BWV 694 est une<br />

pièce rapide qui n’est pas sans rappeler la version plus connue du<br />

recueil des Chorals Schübler, BWV 646. Ici aussi, le cantus firmus est<br />

confié au pédalier, mais dans des valeurs nettement plus rapides, ce<br />

qui empêche de le percevoir dans son intégralité, tout en rallongeant la<br />

pièce. L’écriture de clavier est clairement destinée à deux claviers, même<br />

si l’on peut parfaitement la jouer sur un seul (c’est le cas dans le présent<br />

enregistrement) étant donné que les parties ne se croisent jamais.<br />

Le choral de Pâques Christ lag in Todesbanden (Christ gisait dans les<br />

bras de la mort), BWV 695 est transformé en une fugue à deux voix, en<br />

deux parties, avec le cantus firmus en troisième voix non fuguée à l’alto.<br />

Suit une harmonisation figurée du choral, ce qui tend à prouver que de<br />

telles réalisations étaient conçues comme des préludes.<br />

Les sept fuguettes sur des chorals de Noël BWV 696 à BWV 704 forment<br />

un groupe d’un tel naturel que l’on a peine à admettre qu’elles ne furent<br />

pas conçues comme un tout. Extrêmement courtes, elles utilisent le<br />

premier thème choral comme sujet et dénotent une remarquable science<br />

contrapuntique. Selon toute évidence, elles datent de Leipzig lorsque<br />

Bach était au sommet de son art : chaque mouvement est un petit bijou,<br />

mais il n’est pas interdit de singulariser Gelobet seist du, Jesu Christ<br />

(Loué sois-tu, Jésus Christ), BWV 697 où le sujet apparaît dans une voix<br />

ou une autre pratiquement dans chaque mesure, ou le très furtif Vom<br />

Himmel hoch, da komm ich her (Du haut du ciel je suis venu), BWV<br />

701 dans lequel la phrase chorale est entrelacée d’innombrables petites<br />

gammes descendantes si typiques des adaptations de chorals de Noël :<br />

le symbole du Christ descendant sur terre y apparaît dans toute son<br />

évidence.<br />

Enfin, on percevra clairement le caractère vocal délibérément archaïque<br />

de la fugue Durch Adams Fall ist ganz verderbt (La chute d’Adam a<br />

corrompu), BWV 705 : le cantus firmus est confié à la voix supérieure,<br />

chaque phrase étant précédée d’une courte pré-imitation à la basse, au<br />

ténor ou à l’alto. Certains observateurs ont mis en doute l’authent<strong>ici</strong>té<br />

de la partition ; peut-être s’agit-il tout simplement d’un travail d’étude<br />

du jeune Bach.<br />

CD 8 : Partita, BWV 767 – Sonate en trio, BWV 5 6 –<br />

Prélude & Fugue, BWV 54 – Toccata, Adagio & Fugue,<br />

BWV 564 – Chorals, BWV 700, 70 , 706, 707, 709, 7 0 –<br />

Trio, BWV 586<br />

Partita diverse sopra : O Gott, du frommer Gott, BWV 767<br />

Liebster Jesu, wir sind hier, BWV 706<br />

Ich hab’mein Sach’ Gott heimgestellt, BWV 707<br />

Prélude de choral « Herr Jesu Christ, dich zu und wend », à<br />

353


354<br />

claviers & pédalier, BWV 709<br />

Sonate en trio n° en do mineur, BWV 5 6<br />

Prélude & Fugue en sol majeur, BWV 54<br />

Trio en sol majeur (d’après Georg Philipp Telemann ?), BWV 586<br />

Vom Himmel hoch, da komm ich her, BWV 700<br />

Das Jesulein soll doch mein Trost, BWV 70<br />

Wir Christenleut, à claviers & pédalier, BWV 7 0<br />

Toccata, Adagio & Fugue, en do majeur, BWV 564<br />

On date le Prélude et fugue en sol majeur, BWV 541 des années de<br />

Leipzig, aux alentours de 7 5, mais l’ouvrage existait déjà auparavant,<br />

complété d’un mouvement intermédiaire, sous forme d’une sonate en<br />

trio en mi mineur. Le prélude s’élance sur une vertigineuse descente<br />

partant de l’aigu du clavier jusqu’au grave, avant de revenir à son point<br />

de départ pour se joindre aux autres voix. Le mouvement presque<br />

ininterrompu de doubles-croches saute de partie en partie, souvent<br />

accompagné de sonores accords répétés. Cette énergie se retrouve dans<br />

la fugue dont le thème est directement apparenté à celui énoncé par les<br />

accords répétés du prélude. Joie de vivre et jubilation, voilà qui explique<br />

naturellement le fait que cet ouvrage soit l’un des plus souvent joués de<br />

l’œuvre d’orgue de Bach.<br />

Il en va de même pour la Toccata en ut majeur, BWV 564 qui, de par<br />

sa forme, occupe d’ailleurs une place à part dans la littérature d’orgue.<br />

Il semble qu’elle ait été écrite au début de l’époque de Weimar, en 708<br />

ou 709, plus ou moins au même moment que le Prélude et Fugue en ré<br />

majeur, BWV 532. La Toccata en ut majeur, qui épouse dans l’ensemble<br />

la forme de la toccata nord-allemande, comporte une introduction<br />

d’apparence librement improvisée exposant des traits virtuoses et un<br />

solo de pédalier, avant que ces éléments ne soient fusionnés dans un<br />

tout cohérent que dominent les « figura corta » (une note longue, deux<br />

brèves) et des accords semblables à des appels de fanfare. Le sujet de<br />

la fugue, une sorte de 6/8 assez dansant, reprend certains éléments<br />

de l’introduction, en particulier les appels thématiques assez brefs.<br />

On notera les nombreuses hémioles (un rythme ou d’une structure<br />

rythmique ternaire dans un rythme ou une structure rythmique binaire,<br />

ou inversement) qui confèrent un élan vertigineux au mouvement, et<br />

qui se conclut dans un ton étonnamment libre, hérité de la tradition<br />

nord-allemande. Mais l’une des caractéristiques les plus rares de<br />

l’ouvrage dans son ensemble est l’adjonction, entre prélude et fugue, d’un<br />

magistral adagio de style cantabile, analogue aux mouvements lents des<br />

concertos italiens et leurs accompagnements simples en accords. Après<br />

ce passage, suit une sorte de cadence Grave selon le modèle « durezza<br />

e ligature » – un mode d’écriture dans lequel les liaisons et retards<br />

provoquent d’innombrables dissonances – des vieux maîtres italiens.<br />

Selon toute évidence, il s’agissait là d’une expérience, qui témoigne du<br />

désir de Bach de synthétiser les divers styles, les diverses époques et les<br />

divers langages.<br />

La Sonate en trio en ut mineur, BWV 526 est la seconde des six<br />

sonates écrites pendant les années 7 0, selon Forkel, et destinées à<br />

l’apprentissage du jeune Wilhelm Friedemann. On en trouve la trace<br />

dans de nombreux manuscrits, dont l’autographe des années 730,<br />

et une copie établie par Anna Magdalena Bach, sans oublier celles<br />

de nombreux élèves. Clairement, vo<strong>ici</strong> parmi les œuvres les plus<br />

importantes de tout le répertoire d’orgue, ainsi d’ailleurs que des outils<br />

rêvés pour acquérir technique et précision. De par leur structure, elles<br />

sont sensées correspondre à des sonates en trio pour, par exemple, deux<br />

violons et basse continue. À en croire les quelques sources d’époque qui<br />

mentionnent la registration, comme la Harmonische Seelenlust (« Plaisir<br />

de l’âme dans l’harmonie ») de Kaufmann, parue en 733, qui évoque<br />

un Principal 8 aux deux mains, ou aussi un Principal 8 à l’une et un<br />

jeu de anches à l’autre etc. Le pédalier joue toujours en 6 pieds, c’està-dire<br />

à l’octave en-dessous de ce qui est écrit. De la sorte, l’harmonie<br />

reste toujours limpide, sans être gommée par trop d’harmoniques<br />

indésirables. Le premier mouvement de la Sonate en ut mineur se<br />

présente sous forme concertante, suivi d’un tendre largo qui mène, par<br />

une cadence sans fioritures, à une fugue rapide en alla breve.<br />

Le Trio en sol majeur, BWV 586 est sans doute une transcription d’après<br />

Telemann mais il n’est plus possible de le vérifier puisque l’original de<br />

Telemann, probablement extrait de « Der getreue Musikmeister »<br />

conservé à Leipzig fut détruit lors de la seconde Guerre mondiale.


Liebster Jesu, wir sind hier (Bien-aimé Jésus, nous sommes <strong>ici</strong>), BWV<br />

706 comprend deux mouvements très simples, l’un soigneusement<br />

ornementé, le second une pure harmonisation de choral qui servait<br />

peut-être de pendant à un prélude tel que le BWV 695.<br />

Ich hab mein Sach Gott heimgestellt (J’ai confié ma cause à Dieu), BWV<br />

707 reprend la construction du BWV 705 mais dans une réalisation<br />

nettement plus avancée. La figuration s’intensifie au fur et à mesure du<br />

discours et parfois le cantus firmus paraît en canon entre le soprano et<br />

la basse. Ici encore, on trouve une harmonisation de choral en guise de<br />

conclusion.<br />

La réalisation de Herr Jesu Christ, dich zu uns wend (Seigneur Jésus-<br />

Christ, tourne-toi vers nous), BWV 709 ressemble fort à celle de chorals<br />

tels que Wenn wir in höchsten Nöten sein (Quand nous sommes en grande<br />

détresse), BWV 641 du Orgelbüchlein, de sorte qu’on l’associe souvent à<br />

cette catégorie d’œuvres. Pourtant, le BWV 709 semble moins cohérent<br />

et moins bien construit, ce qui donne à imaginer qu’il est plus ancien.<br />

On notera la considérable influence de Buxtehude sur l’ouvrage.<br />

Parmi les œuvres les plus anciennes, on peut compter l’imposant<br />

prélude de choral Vom Himmel hoch, da komm ich her (Du haut du<br />

ciel je suis venu), BWV 700 : le cantus firmus est confié au pédalier,<br />

et chaque phrase du choral est précédée par une sorte de fugato dont<br />

l’introduction compose près de la moitié de la pièce. Contrairement à<br />

l’usage, la présente interprétation fait appel à une registration de Grand<br />

jeu à la française, afin de créer une assez grande variété et aussi de<br />

démontrer cette forme de sonorité que Bach connaissait de l’époque<br />

de Weimar.<br />

Das Jesulein soll doch mein Trost (Que le petit Jésus soit mon réconfort),<br />

BWV 702, un habile fugato, répète à l’envi la première ligne mélodique<br />

du choral ; de son côté Wir Christenleut (Nous les chrétiens), BWV 710,<br />

un merveilleux petit trio, expose le cantus firmus au pédalier et des<br />

figurations dérivées du thème choral aux claviers.<br />

La Partita « O Gott, du frommer Gott » (Ô Dieu, Dieu patient), BWV<br />

767, de dimensions assez imposantes, appartient au groupe de quatre<br />

partitas chorales que Bach a probablement composées à Lüneburg,<br />

dans le style de Georg Böhm qui était le principal représentant du<br />

genre. L’œuvre ne fait appel qu’aux claviers, mais exige un instrument<br />

qui en comporte au moins deux. Le choral, harmoniquement très écrit,<br />

est suivi de huit variations : leur numérotation, de I à IX, compte donc<br />

le thème comme n° . On reconnaît les caractéristiques typiques de la<br />

partita de l’époque, mais Bach développe les figures traditionnelles avec<br />

infiniment plus d’ampleur. La première variation se présente sous forme<br />

d’aria légèrement ornementée, le cantus firmus – quelque peu fragmenté<br />

– se déplaçant sur une basse obstinée. La troisième variation possède<br />

plutôt une écriture de cordes, tandis que la cinquième évoque la sonorité<br />

de « basse de trompette » à la française, avec ses syncopes inhabituelles<br />

et ses sauts impressionnants. On saisit à partir de la sixième variation<br />

combien le format de la partita tire ses origines de la suite de danse : il<br />

s’agit en effet d’une courante en trois parties (introduction et conclusion<br />

en gammes descendantes, partie centrale très rythmée). Les variations<br />

les plus intéressantes sont sans conteste les deux dernières, d’autant que<br />

la recherche musicologique a décelé plusieurs correspondances avec le<br />

texte du choral. Celui-ci comporte huit vers, la Partita en compte neuf<br />

parties : il suffit d’omettre la première et tout tombe en place. Le ton de<br />

lamento du septième mouvement correspond au septième vers : « Lass<br />

mich auf meinem End auf Christi Tod Abscheiden » (« Laisse moi, à<br />

ma mort, m’éteindre sur la mort du Christ »). La dernière variation<br />

se développe en une petite fantaisie chargée d’effets en écho que l’on<br />

peut assurément rapporter au texte « Wann du die Toten an jenem Tag<br />

aufwecken » (« lorsque tu réveilleras les morts ce jour-là »). Un court<br />

passage plus lent « Und führ ihn schön verklärt » (« et transfiguré pour<br />

lui ») mène au presto final « Zum auferwählten hauf » (« montons vers<br />

l’Elu »), dans lequel une longue gamme montante se réfère dans doute<br />

au voyage de l’âme vers les Cieux. Il n’est pas très clair en quoi les autres<br />

mouvements peuvent se relier aux textes, mais dans les deux dernières<br />

variations, les correspondances sont suffisamment évidentes pour<br />

attester de la réalité de la chose.<br />

355


356<br />

CD 9 : Chorals Neumeister BWV 090- 07 – Prélude<br />

& Fugue, BWV 549 – Fantasia, BWV 570 & 57 – Pièces<br />

diverses, BWV 569, 567, 59 , 946 – Chorals, BWV 7 9, 7 4,<br />

74<br />

Prélude en la mineur, BWV 569<br />

Der Tag, der ist so freudenreich, oder, Ein Kindelein so löbelich,<br />

BWV 7 9<br />

Wir Christenleut, BWV 090<br />

Das alte Jahr vergangen ist, BWV 09<br />

Herr Gott, nun schleuss den Himmel auf, BWV 09<br />

Prélude & Fugue en do mineur, BWV 549<br />

Herzliebster Jesu, was hast du verbrochen, BWV 093<br />

O Jesu, wie ist dein Gestalt, BWV 094<br />

O Lamm Gottes unschuldig, BWV 095<br />

Christe, der du bist Tag und Licht, oder, Wir danken dir, Herr Jesu<br />

Christ, BWV 096<br />

Ehre sei dir, Christe, der du leidest Not, BWV 097<br />

Wir glauben all einen Gott, BWV 098<br />

Fantasia (concerto) en sol majeur, BWV 57<br />

Aus tiefer Not schrei ich zu dir, BWV 099<br />

Allein zu dir, Herr Jesu Christ, BWV 00<br />

Ach, Gott und Herr, BWV 7 4<br />

Prélude de choral « Ach Herr, mich armen Sünder », BWV 74<br />

Durch Adams Fall ist ganz verderbt, BWV 00<br />

Prélude pour orgue, BWV 567<br />

Kleines harmonisches Labyrinth, BWV 59<br />

Du Friedefürst, Herr Jesu Christ, BWV 0<br />

Erhalt uns, Herr, bei deinem Wort, BWV 03<br />

Wenn dich Unglück tut greifen an, BWV 04<br />

Jesu, meine Freude, BWV 05<br />

Gott ist meine Heil, meine Hilfe und Trost, BWV 06<br />

Jesus, meine Lebens Leben, BWV 07<br />

Fantasia en do majeur, BWV 570<br />

Fugue en do majeur, BWV 946<br />

NB : certaines œuvres <strong>ici</strong> discutées peuvent se trouver sur le CD 10 qui<br />

contient la suite des chorals « Neumeister »<br />

Le répertoire d’œuvres pour orgue de Bach, déjà d’une richesse<br />

phénoménale, a encore été augmenté considérablement par la<br />

découverte en décembre 984 de rien moins que 33 œuvres jusqu’<strong>ici</strong><br />

inconnues. Non seulement cette collection vient-elle grandir la masse<br />

des compositions connues, mais elle jette une nouvelle lumière sur le<br />

développement de son écriture au cours des premières années de sa<br />

carrière.<br />

Le manuscrit comportant ces œuvres fut redécouvert dans la<br />

bibliothèque de l’Université de Yale (cote LM 4708) ; il faisait partie<br />

d’une collection de manuscrits légués à l’Université par Lowell Mason<br />

en 873, qui était tombé dessus lors d’un voyage en Europe en 85 .<br />

À cette occasion il avait acheté un ensemble de documents ayant<br />

appartenu à Christian Heinrich Rinck, l’un des principaux organistes<br />

allemands de la première moitié du 9 ème siècle, élève de Kittel – luimême<br />

disciple de Bach – et farouche défenseur de la tradition transmise<br />

par le Kantor. Par ailleurs il collectionnait les manuscrits du 8 ème siècle :<br />

celui-ci porte le titre « Choräle ohne Text » (« chorals sans textes »)<br />

sans aucune autre indication quant au contenu, mais l’on sait que Rinck<br />

l’avait lui-même obtenu de l’organiste Neumeister de Homburg von<br />

der Höhe. Il paraît établi que ce J. G. Neumeister, organiste et maître<br />

d’école à Friedberg/Wetterau dans les années 790, l’avait copié d’après<br />

un original antérieur à 705- 7 0, probablement noté sous forme de<br />

tablature. Par le truchement de Rinck et Mason, le précieux document<br />

trouva le chemin de la bibliothèque de Yale où il resta dans l’ombre,<br />

sans doute à cause de son titre trop modeste.<br />

Le manuscrit comporte 8 chorals dont 35 sont attribués à Bach ;<br />

cinq étaient d’ailleurs déjà connus dans leur intégralité, deux autres<br />

l’étaient partiellement. 5 seraient de Johann Michael Bach, le beaupère<br />

de Jean Sébastien, le reste de Johann Christoph Bach, frère aîné<br />

de Johann Michael, de Pachelbel, de F. W. Zachow, de D. Erich, de G.


A. Sorge et quelques anonymes. Au début, le cahier est rangé selon le<br />

même plan que le Orglbüchlein, en accord avec l’année liturgique, mais<br />

on remarque une plus grande liberté à mesure que l’on avance dans la<br />

série. La majorité des chorals d’introduction sont de Johann Michael<br />

Bach tandis que la partie « libre » échoit à Jean Sébastien Bach.<br />

La forme de variation de choral la plus répandue chez Bach est celle<br />

transmise directement par Johann Michael Bach et Pachelbel : un fugato<br />

introduit la première phrase que suit le choral dans son intégralité,<br />

phrase après phrase, le thème étant confié au soprano, tandis que les<br />

parties intermédiaires et la basse jouent l’accompagnement et, entre les<br />

phrases, quelques interludes.<br />

On peut citer en exemple de ce format Wir danken dir, Hell Jesu Christ<br />

(Nous te remercions, éclatant Jésus Christ), BWV 1096, dont il existait<br />

d’ailleurs une version de 5 mesures seulement, publiée par Max Seiffert<br />

qui l’attribue à Pachelbel et selon qui il devait s’agir d’une pièce plus<br />

longue. Autre exemple, Ach Gott, tu dich erbarmen (Ah Dieu, prends<br />

pitié), BWV 1109 (CD 0), bien que Bach omette <strong>ici</strong> le fugato d’entrée<br />

et commence directement par le choral. On peut également noter les<br />

réalisations particulièrement expressives et émouvantes, et tout aussi<br />

étonnantes en termes de richesse contrapuntique, que sont Das alte<br />

Jahr vergangen ist (La vieille année est passée), BWV 1091, O Lamm<br />

Gottes, unschuldig (Toi, l’Agneau de Dieu, innocent), BWV 1093 ou<br />

encore Wenn dich Unglück tut greifen an (Si le malheur t’assaille), BWV<br />

1104. Dans certains cas, lorsque le thème choral est trop long pour être<br />

cité dans son intégralité, Bach se contente d’écrire une fugue basée sur<br />

la première phrase et, en guise de conclusion, une brève mention de<br />

la dernière : c’est le cas dans Der Tag ist so freudenreich (Ce jour est<br />

si plein d’allégresse), BWV 719 et Wir glauben all an einen Gott (Nous<br />

croyons tous en un seul Dieu), BWV 1098.<br />

Naturellement, le processus décrit ci-dessus est sujet à de nombreuses<br />

licences et variations ; dans certains cas, l’écriture est délibérément<br />

réduite à sa plus simple expression, dans lequel cas le cantus firmus<br />

peut sembler s’élever au-dessus de deux voix seulement, ciselées à<br />

l’extrême : on pense à Allein zu dir, Herr Jesu Christ (Rien que vers toi,<br />

Seigneur Jésus-Christ), BWV 1100 et à Wie nach einer Wasserquelle<br />

(Comme une biche soupire après des courants d’eau), BWV 1119<br />

(CD 0). Parfois, les préludes ressemblent plutôt à des fantaisies<br />

chorales, tellement le cantus firmus se faufile de voix en voix, chargé<br />

de figurations en tous genres. Le meilleur exemple de ce style est sans<br />

nul doute Nun lass uns dein Leib begraben (À présent, ensevelissons<br />

le corps), BWV 1111 (CD 0), un choral funèbre dans lequel l’on peut<br />

éventuellement percevoir l’image de l’âme humaine vers les Cieux dans<br />

les motifs ascendants de la fin. Citons également, dans ce langage, Was<br />

Gott tut, das ist wohlgetan (Ce que Dieu fait est bien fait), BWV 1116<br />

(CD 0). La réalisation se libère de plus en plus des modèles « d’école »<br />

dans Gott ist mein Heil, mein Hilf und Trost (Dieu est mon salut, mon<br />

secours et mon réconfort), BWV 1106, Werde munter, mein Gemüte<br />

(Sois gai, mon cœur), BWV 1118 (CD 0), ou encore dans Jesu, meines<br />

Lebens Leben (Jésus, vie de ma vie), BWV 1107, ce dernier étant une<br />

pièce dans laquelle le caractère enjoué de la gigue souligne la gaieté et<br />

la reconnaissance.<br />

On trouve un format encore plus ramassé de la fantaisie chorale<br />

nord-allemande dans certaines des variations de choral : dans ce<br />

cas, les figurations et les motifs nouveaux se font assez rares. Parmi<br />

les exemples les plus frappants, citons Wir Christenleut (Nous les<br />

chrétiens), BWV 1090 et Herzlich lieb hab ich dich, o Herr (Je vous<br />

aime de tout cœur, ô Seigneur), BWV 1115 (CD 0), ce dernier avec<br />

une introduction à la Buxtehude. Dans cette lignée de pièces assez<br />

libres de toute contrainte formelle se trouvent les préludes de chorals<br />

introduits par une harmonisation stricte à quatre voix qui, au fur et à<br />

mesure, se développe en un langage de plus en plus hardi et spontané.<br />

Les meilleures illustrations de ce style particulier se trouvent dans Gott,<br />

nun schleuss den Himmel auf (Seigneur Dieu, ouvrez le ciel), BWV 1092<br />

et Jesu, meine Freude (Jésus, ma joie), BWV 1105. L’arrangement assez<br />

fantastique de Alle Menschen müssen sterben (Tous les hommes doivent<br />

mourir), BWV 1117 (CD 0), fait également partie de ce genre là ; selon<br />

la mise en musique de Bach, il apparaît que la mort n’est en aucun cas<br />

une tragédie pour les hommes de l’époque baroque. On reconnaît<br />

l’influence nord-allemande également dans la seule réalisation à deux<br />

357


358<br />

voix, Du Friedefürst, Herr Jesu Christ (Seigneur Jésus Christ, prince<br />

de paix), BWV 1102 avec sa remarquable basse obstinée soutenant un<br />

cantus firmus dél<strong>ici</strong>eusement ornementé rappelant certains moments<br />

des partitas de Georg Böhm, ou d’ailleurs même les propres Partitas de<br />

Bach de l’époque de Lüneburg. Ach Herr, mich armen Sünder (Hélas,<br />

Seigneur, le pauvre pécheur), BWV 742 ainsi que Herr Jesu Christ, du<br />

höchstes Gut (Seigneur Jésus Christ, bien suprême), BWV 1114 (CD 0)<br />

témoignent de la même empreinte des chorals de Böhm ou des cantates<br />

de Buxtehude dont les cantus firmus se singularisent toujours par une<br />

étonnante brillance.<br />

On découvrira de nombreux effets d’écho dans deux des réalisations :<br />

Ich hab mein Sach Gott heimgestellt (J’ai confié ma cause à Dieu),<br />

BWV 1113 (CD 0) emprunte la forme d’un choral pour chœur et<br />

orchestre, chaque phrase étant précédée d’un passage quasi-orchestral<br />

et se terminant par un écho des dernières notes. Il en est de même<br />

dans Christ, der du bist der helle Tag (Christ, toi qui es la clarté du<br />

jour), BWV 1120 (CD 0), chargé d’effets d’écho, mais dans ce cas<br />

précis, l’arrangement se développe plutôt selon le modèle de la fantaisie<br />

chorale, où le cantus firmus divague d’une voix à l’autre.<br />

Le Prélude et fugue en ut mineur, BWV 549 existe également dans une<br />

version antérieure, en ré mineur, conservée sous forme de manuscrit.<br />

Il s’agit d’une œuvre tripartite selon le style nord-allemand, avec une<br />

introduction d’apparence improvisée que suit une fugue confiée aux<br />

claviers seuls. L’entrée du pédalier sur le thème principal annonce le<br />

début de la toccata finale, qui déploie tous les trésors harmoniques et<br />

techniques de la toccata d’Allemagne du Nord.<br />

La Fantaisie ou Concerto en sol majeur, BWV 571 occupe une place à<br />

part dans l’œuvre de Bach, ne serait-ce que parce que son authent<strong>ici</strong>té<br />

a été mise en doute alors qu’il s’agit d’une œuvre de toute première<br />

qualité. En termes formels, l’ouvrage reprend le modèle du concerto<br />

à l’italienne : mouvements rapide, lent, rapide, quand bien même le<br />

langage tonal présente immanquablement les caractéristiques de la<br />

musique nord-allemande. Le premier mouvement, dont le thème<br />

consiste en quelques notes répétées suivi des figurations traditionnelles,<br />

termine curieusement en si majeur ; le second, de par son harmonie<br />

expressive et douce, fait immédiatement penser à Buxtehude, une<br />

impression soulignée par le dernier mouvement en forme de chaconne<br />

– l’on sait que Buxtehude appréciait particulièrement ce genre –. Le<br />

langage tonal lui-même rappelle tellement Buxtehude, encore une fois,<br />

que l’on serait tenté de lui attribuer la paternité de l’ouvrage. Quoi qu’il<br />

en soit, de Bach ou de Buxtehude, une œuvre d’une telle vitalité et d’une<br />

telle inventivité mériterait de figurer plus souvent aux programmes des<br />

organistes.<br />

Il est fort possible que le Prélude en la mineur, BWV 569 soit la<br />

première partie d’une œuvre plus longue dont la suite aurait été perdue.<br />

D’un bout à l’autre de l’œuvre, une seule et unique idée rythmique<br />

forme la base de tout le discours, à la manière d’un ostinato. Vers la<br />

fin, on semble se diriger vers une chaconne ; serait-ce là une sorte<br />

d’expérience, permettant d’explorer les possibilités offertes par un<br />

rythme particulier ? Dans la même optique, la Fantaisie en ut majeur,<br />

BWV 570 pourrait bien représenter une tentative de construire tout<br />

une pièce sur un motif unique – dans le cas présent, la « figura corta »,<br />

une note longue suivie de deux brèves –, mais en tout état de cause, c’est<br />

là une œuvre de jeunesse. La Fugue, BWV 946 n’a, en réalité, rien à voir<br />

avec le prélude précédent mais les deux pièces semblent si aisément<br />

former pendant l’une de l’autre que Spitta, par exemple, n’hésita pas<br />

à penser qu’elles devaient bel et bien se suivre ; l’Edition Peters,<br />

d’ailleurs, les couple sans l’ombre d’une hésitation. Le sujet de la fugue<br />

est ce que l’on appelle un hexacorde, autrement dit une succession de<br />

six notes consécutives descendantes ou ascendantes ; le principe fut<br />

fréquemment utilisé au cours de la Renaissance tardive et du début du<br />

Baroque, par des mus<strong>ici</strong>ens tels que Frescobaldi ou William Byrd.<br />

S’il est une œuvre à l’attribution douteuse, c’est bien le Kleines<br />

harmonisches Labyrinth, BWV 591 : certains y voient l’œuvre de<br />

Heinichen, de Sorge, de Kirnberger, ce qui implique une date de<br />

composition assez tardive, au-delà de 750. Pourtant, il peut très<br />

bien s’agir également d’une expérience originale du jeune Bach qui<br />

ne craignait certes pas les hardiesses. La première partie de la pièce,


Introitus, débute en ut majeur mais se déplace rapidement vers des<br />

tonalités fort éloignées, à l’aide de passages quasi-improvisés, avant de<br />

retourner vers l’ut majeur initial au détour d’un petit délire harmonique.<br />

La conclusion ou Exitus subit le même traitement, mais le retour à la<br />

tonalité initiale est assuré par une pédale de basse fort longue et une<br />

cadence qui rassure définitivement l’auditeur.<br />

Par contre, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que le Prélude en ut<br />

majeur, BWV 567 est une imposture : elle est probablement l’œuvre de<br />

J C. Kittel, un élève de Bach, écrite après 750. Les harmonies galantes<br />

et l’atmosphère festive de cette courte pièce lui ont valu le privilège de<br />

paraître <strong>ici</strong> malgré tout.<br />

CD 0 : Chorals Neumeister BWV 08- 0 – Préludes<br />

& Fugues, BWV 533 & 550 – Sonate en trio, BWV 5 7 –<br />

Passacaille & Fugue, BWV 58<br />

Als Jesus Christus in der Nacht, BWV 08<br />

Ach Gott, tu dich erbarmen, BWV 09<br />

O Herre Gotte, dein göttlich Wort, BWV 0<br />

Nun lasst uns den Leib begraben, BWV<br />

Christus, der ist mein Leben, BWV<br />

Prélude & Fugue en mi mineur, BWV 533<br />

Ich lab mein Sach Gott heimgestellt, BWV 3<br />

Herr Jesu Christ, du höchstes Gut, BWV 4<br />

Herzlich lieb hab ich dich, o Herr, BWV 5<br />

Was Gott tut, das ist wohlgetan, BWV 6<br />

Alle Menschen müssen sterben, BWV 7<br />

Machs mit mir, Gott, nach deiner Güt, BWV 957<br />

Werde munter, mein Gemüte, BWV 8<br />

Wie nach einer Wasserquelle, BWV 9<br />

Christ, der du bist der helle Tag, BWV 0<br />

Prélude & Fugue en sol majeur, BWV 550<br />

Sonate en Trio n° 3 en ré mineur, BWV 5 7<br />

Passacaille et Fugue en do mineur, BWV 58<br />

NB : les chorals « Neumeister » ont été discutés dans le texte du CD<br />

précédent, qui traite de ces ouvrages de manière globale et synthétique.<br />

Avec le Prélude et Fugue en mi mineur, BWV 533, qui existe d’ailleurs<br />

dans plusieurs versions antérieures et assez différentes, Bach tente<br />

pour la première fois une nouvelle formule : plutôt que de présenter<br />

les deux pièces enchaînées et terminées par une conclusion sous<br />

forme de toccata, il sépare le prélude et la fugue. Dans le cas présent, le<br />

prélude débute dans le « Stylus Phantasticus » mais bientôt le langage se<br />

concentre et perd son aspect improvisé ; la fugue, avec son sujet d’une<br />

étonnante densité, est construite avec une telle maestria que Albert<br />

Schweitzer n’hésite pas à l’attribuer à la période de Leipzig.<br />

Le Prélude et fugue en sol majeur, BWV 550, lui aussi, garde un pied<br />

dans la tradition nord-allemande avec sa fugue terminée en toute<br />

liberté harmonique et formelle. Le degré de difficulté technique de la<br />

fugue nous donne une excellente idée de l’extraordinaire virtuosité du<br />

jeune Bach.<br />

La troisième des Sonates en trio, la Sonate en trio en ré mineur, BWV<br />

527, date des années 7 0 à Leipzig, à un moment où Bach se préoccupait<br />

de l’éducation musicale de son jeune fils Wilhelm Friedemann, certes,<br />

mais aussi et surtout d’opérer le transfert de la forme italienne initiale<br />

de la sonate instrumentale en trio vers l’orgue. Le premier mouvement<br />

adopte la forme d’une aria avec da-capo, tandis que le second reprend<br />

le mouvement lent du Concerto pour flûte, violon et orchestre, BWV<br />

1044. Enfin, le finale offre un Vivace tout en virtuosité et en élégance,<br />

dans lequel le pédalier est traité comme une véritable basse continue,<br />

ainsi d’ailleurs que dans toute la pièce.<br />

L’œuvre qui termine le CD, la Passacaille en ut mineur, BWV 582,<br />

est sans conteste l’un des grands chefs-d’œuvre de tous les temps. On<br />

a longtemps cru qu’elle devait dater de l’époque de Leipzig, mais des<br />

études récentes la situent plutôt aux alentours de 707 ou 708, à une<br />

époque où Bach n’avait que 3 ans.<br />

359


360<br />

De nombreux manuscrits nous sont parvenus des années 7 0 ; parmi<br />

ceux-là, le « Andreas-Bach-Buch » qui contient plusieurs œuvres<br />

provenant d’Allemagne du Nord et d’Allemagne du Sud, mais surtout les<br />

uniques copies existantes des trois œuvres de Buxtehude dans ce genre,<br />

la Passacaille. Les quatre premières mesures du thème de la Passacaille<br />

de Bach ressemble fort à celui de la petite Passacaille en sol mineur<br />

du Second livre de messe de André Raison ; cela dit, on peut trouver<br />

également de troublants parallèles avec la Passacaille en ré mineur de<br />

Buxtehude et avec sa Chaconne en mi mineur. Peut-être Bach a-t-il ainsi<br />

souhaité lui rendre hommage après sa mort survenue en 707. En effet,<br />

peu de compositeurs ont montré autant d’intérêt pour la forme que le<br />

géant de Lübeck, mais l’œuvre de Bach dépasse très largement celle de<br />

tous ses prédécesseurs.<br />

Pour commencer, il étend le thème de base qui passe ainsi de quatre à<br />

huit mesures. Une fois qu’il a été présenté fois – y compris la première<br />

exposition au pédalier –, Bach ajoute une gigantesque fugue dont le<br />

sujet n’est autre que le motif de base, augmenté d’innombrables contresujets<br />

d’une richesse contrapuntique inimaginable. L’art et la manière<br />

dont il a agencé l’ouvrage a fait l’objet de spéculations sans fin ; l’une des<br />

plus hardies est sans doute celle de l’organiste Piet Kee, né en 9 7, et<br />

qui « démontre » que la Passacaille est construite selon les différentes<br />

parties de la Prière du Seigneur telle que présentée dans l’ouvrage<br />

d’Andreas Werckmeister « Paradoxal-Discourse » [sic] de 706,<br />

publié de manière posthume en 707. Il y est question des nombres<br />

dits paradoxaux : les harmoniques , , 3, 4, 5, 6 et 8, les proportions<br />

harmoniques correctes (on se souvient que Werckmeister fut l’un des<br />

premiers théor<strong>ici</strong>ens à se pencher sérieusement sur le tempérament<br />

égal), mais aussi les trajectoires de planètes et les correspondances dans<br />

le corps humain…<br />

Parmi les similitudes numérologiques possibles, le nombre (3 x 7)<br />

qui nous rappelle que Buxtehude accordait une grande importance au<br />

chiffre 7. Le chiffre 3 représente naturellement la Trinité, le chiffre 7<br />

l’union du sacré et du profane (3 + 4) et les sept jours de la semaine,<br />

correspondant aussi aux sept jours de la Création.<br />

Une question plus terre-à-terre concerne l’agencement des différentes<br />

variations et l’incidence sur la registration. Aujourd’hui, il semble<br />

acquis que l’ouvrage était joué, à l’époque de Bach, dans une seule et<br />

même registration de bout en bout, probablement en « plenum » ou<br />

« plein jeu ». D’ailleurs, l’un des nombreux manuscrits qui nous sont<br />

parvenus comporte le titre « Passacaglia pro Organo Pleno ». La<br />

tradition qui exige de varier les sonorités date du 9 ème siècle, dans<br />

les sillons d’œuvres telles que la Passacaille de Reger dont l’amplitude<br />

dynamique s’étend du pianissimo initial jusqu’au fortissimo final.<br />

Certes, ces passacailles romantiques reprennent toutes le modèle de<br />

Bach, mais ne doivent pas envahir le mode d’exécution plus ancien.<br />

Pour le présent enregistrement, il a été fait usage du plein jeu pour toute<br />

l’œuvre, hormis les trois variations réservées au seul clavier, qui sont<br />

jouées sur le « positif de dos ».<br />

CD 11 : Partite diverse sopra «Sei gegrüsset, Jesu gütig»,<br />

BWV 768 – Sonate en trio, BWV 5 8 – Prélude & Fugue,<br />

BWV 544 – Fantaisie & Fugue, BWV 537 – Pièces diverses,<br />

BWV 56 , 575, 7 3 – Chorals, BWV 7 , 7 7<br />

Fantaisie en do mineur, BWV 56<br />

Fugue en do mineur, BWV 575<br />

Partite diverse sopra «Sei gegrüsset, Jesu gütig», BWV 768<br />

Fantaisie & Fugue en do mineur, BWV 537<br />

Sonate en trio n° 4 en mi mineur, BWV 5 8<br />

In dich hab ich gehoffet, Herr, BWV 7<br />

Fantasia super «Jesu, meine Freude», BWV 7 3<br />

Herzlich tut mich verlangen, BWV 7 7<br />

O Lamm Gottes, unschuldig (sans BWV)<br />

Prélude & Fugue en si mineur, BWV 544<br />

L’orgue de la Frederikskyrka à Karlskrona en Suède fut originalement<br />

construit par Lars Wahlberg en 76 – 764. Cet instrument représente<br />

pour de nombreux observateurs sa véritable première grande réussite,<br />

qui lui assura d’ailleurs la position enviée de meilleur facteur suédois<br />

de tous les temps. En 905, l’orgue Wahlberg fut remplacé par un<br />

instrument neuf derrière la grande façade dont les trois jeux principaux


ne furent pas modifiés. On les retrouve à nouveau dans la reconstruction<br />

effectuée en 984- 987, dont l’objectif était de restituer ou du moins<br />

de recréer l’un des orgues les plus importants du 8 ème siècle, avec la<br />

plus grande cohérence sonore possible. La restauration est l’œuvre des<br />

ateliers Grönlunds Orgelbyggeri.<br />

La Fantaisie en ut mineur, BWV 562 nous est parvenue sous forme<br />

d’un manuscrit datant probablement de la période de Leipzig. Elle<br />

est suivie par un fragment de fugue : soit l’ouvrage est resté inachevé,<br />

soit – plus probablement – la fin a été perdue, d’autant que la fugue<br />

s’interrompt subitement au bas d’une page. Selon certains analystes, le<br />

manuscrit pourrait être aussi tardif que 747, mais l’œuvre existait déjà<br />

auparavant, ainsi que l’attestent d’autres copies. Dans quelques-unes<br />

de ces copies, on la fait suivre de la Fugue en ut mineur, BWV 546.<br />

La Fantaisie, écrite à cinq voix, présente la particularité de croître en<br />

intensité et en agitation au fur et à mesure de son avancement, et ce<br />

dans les cinq voix. Naturellement, on note immédiatement l’influence<br />

française, sans doute celle de Nicolas de Grigny dont Bach avait<br />

copié le Livre d’orgue en 7 4 : l’écriture à cinq voix, la construction<br />

des sujets, l’ornementation délicate, tous ces éléments rappellent les<br />

fugues de Grigny, dans lesquelles chaque clavier se voit confier deux<br />

voix et le pédalier la dernière. La registration la plus habituelle était<br />

alors cornet à la main gauche, cromorne à droite, et flûte 8 au pédalier.<br />

Théoriquement, cette registration peut convenir à la Fantaisie de Bach,<br />

du moins jusqu’aux dernières mesures, après quoi la basse demande à<br />

être doublée à l’octave inférieure pour ne pas être croisée par la voix de<br />

ténor. On peut alors utiliser le « fonds d’orgue », parfaitement adapté au<br />

modèle français, et qui confère un peu plus de poids à l’atmosphère de<br />

Passion qui envahit toute l’œuvre.<br />

Faire suivre cette œuvre de grande maturité par la Fugue en ut mineur,<br />

BWV 575, une pièce de jeunesse joyeuse, presque frivole, peut sembler<br />

une hérésie. Pourtant, au même titre que la Fantaisie précédente était<br />

assurément couplée avec une fugue, la Fugue en ut mineur devait être<br />

précédée d’un prélude aujourd’hui perdu, pour former une toccata en<br />

trois volets. En effet, la présente fugue s’achève sur un passage d’une<br />

grande liberté, évocateur des toccatas dans le style nord-allemand. Qui<br />

plus est, elle débute par un la bémol, une chose rare – voire incongrue<br />

– pour une pièce en ut mineur, à telle enseigne que l’on peut vraiment<br />

penser qu’un prélude devait l’introduire. Par conséquent, la massive<br />

Fantaisie, suivie de cette joyeuse Fugue, semblent se compléter avec<br />

bonheur. On notera d’ailleurs que Schumann avait publié ces deux<br />

pièces dans sa Neue Zeitschrift für Musik dans les années 840, certes<br />

séparément…<br />

La Fantaisie et Fugue en ut mineur, BWV 537 présente une structure<br />

pleinement cohérente ; selon toute évidence, elle date de l’époque de<br />

Weimar. On ne la trouve que sur deux manuscrits, dont l’un noté<br />

conjointement par Johann Tobias et Johann Ludwig Krebs. L’œuvre<br />

comporte bien des points communs avec la Fantaisie en ut mineur,<br />

BWV 562, en particulier l’atmosphère tragique évoquant la Passion, et<br />

les nombreuses pédales harmoniques d’un effet sombre et désespéré.<br />

Mais là où la Fantaisie BWV 562 est dominée par des mouvements<br />

descendants, la BWV 537 se caractérise surtout par de grands bonds<br />

ascendants, dont la sixte mineure si douloureuse. On y trouve également<br />

de nombreux motifs de soupirs et de lamentation, des mouvements<br />

circulaires dénotant l’errance et l’incertitude, qui finissent pourtant<br />

par mener à la fugue, un ample et écrasant alla breve. Encore une fois,<br />

la sixte mineure joue un rôle prépondérant : le sujet en fait usage dès<br />

les premières notes, et martèle même la note dans une sorte d’effet de<br />

crescendo tout à fait impressionnant. Dans la partie centrale, Bach<br />

introduit un nouveau motif, un chromatisme ascendant très inquiet,<br />

qui retourne pourtant assez rapidement au matériau initial, ce qui<br />

permet de relâcher quelque peu la trop grande tension. Enfin, l’accord<br />

final accentue encore l’aspect tragique de l’ouvrage : en effet, au lieu de<br />

l’accord majeur qui termine habituellement les œuvres en mineur, Bach<br />

reste résolument en ut mineur.<br />

Le Prélude et fugue en si mineur, BWV 544, et celui en mi mineur,<br />

BWV 548 (CD ) nous sont parvenus sous forme de manuscrits<br />

autographes ; tous deux furent probablement composés aux alentours<br />

de 730. La première des deux œuvres semble frappée du sceau tragique<br />

par sa tonalité elle-même, et nombreux sont les mélomanes qui ont cru<br />

36


36<br />

voir un parallèle entre les premiers accents de l’ouvrage et le Kyrie de<br />

la Messe en si mineur, ou l’aria « Erbarm dich » de la Passion selon saint<br />

Matthieu. Il s’agit <strong>ici</strong> d’une s<strong>ici</strong>lienne (donc en 6/8) dont la mélodie,<br />

pourtant, évoque presque la Sonate pour flûte en si mineur, BWV 1030<br />

de par ses tournures presque galantes, quand bien même l’harmonie en<br />

est considérablement plus sombre. La fugue, quant à elle, utilise un sujet<br />

cantabile assez fluide qui se retrouve pratiquement à chaque moment<br />

des trois volets assez clairement définis, chacun desquels présente<br />

un contre-sujet différent. Peut-être doit-on voir dans cette fugue la<br />

figuration musicale de la Trinité : la première partie représente le Père,<br />

la seconde le Fils avec son contre-sujet fait de gammes descendantes,<br />

tandis que la troisième et dernière évoquerait le Saint Esprit par son<br />

contre-sujet en énonçant les trois notes de l’accord parfait.<br />

La Sonate en trio en mi mineur, BWV 528 est la quatrième des six<br />

Sonates en trio pour orgue que Bach composa au cours des années<br />

7 0 ; selon son premier biographe, Forkel, elles devaient servir de<br />

matériau pédagogique pour son fils Wilhelm Friedemann. Le style<br />

est clairement celui de la sonate en trio à l’italienne : c’est la première<br />

fois que Bach utilise si délibérément l’écriture chambriste dans une<br />

œuvre pour orgue. On a affirmé que l’ouvrage s’adressait également<br />

au clavicorde ainsi qu’au clavecin à pédalier, des instruments surtout<br />

utilisés pour l’étude, et il semble acquis que c’est bel et bien l’orgue que<br />

Bach avait à l’esprit dès le début. Le premier mouvement, qui – nonconformisme<br />

? – débute par une lente introduction, est en réalité une<br />

transcription de la Sinfonia introduisant la seconde partie de la Cantate<br />

BWV 76, écrite pour hautbois d’amour, viole de gambe et continuo.<br />

L’Andante préexistait dans deux autres versions, toutes deux en ré<br />

mineur. Quant au dernier mouvement, Un poco allegro de caractère<br />

doucement dansant, il se peut qu’il était initialement destiné à servir<br />

de volet central au Prélude et fugue en sol majeur, BWV 541 (CD 8) :<br />

sur l’un des manuscrits, un fragment de ce même mouvement apparaît<br />

précisément dans ce contexte.<br />

La Partita sur « Sei gegrüsset, Jesu gütig », BWV 768 est la plus<br />

imposante des partitas de Bach, et l’une des œuvres majeures du<br />

genre. Selon toute probabilité, le jeune mus<strong>ici</strong>en croisa Georg Böhm à<br />

Lüneburg, Böhm dont les partitas chorales destinées aux seuls claviers<br />

durent bercer son éducation musicale ; par conséquent, on attribue<br />

les partitas de Bach à cette époque. Toutefois, « Sei gegrüsset » est soit<br />

l’assemblage de deux partitas, dont l’une daterait d’une époque bien<br />

plus tardive – outre le fait qu’elle comporte une partie de pédalier obligé<br />

–, soit une partita plus ancienne qui aurait ensuite été retravaillée et<br />

étendue. On remarquera également que sur certains manuscrits<br />

apparaît le titre « O Jesu, du edle Gabe », un titre faisant référence<br />

au cantique de la Communion (« sei gegrüsset » est un cantique de<br />

pénitence). Il semble impossible d’établir un lien direct entre les textes<br />

et les variations, de par le fait que le nombre de versets est bien inférieur<br />

à celui des variations.<br />

L’ordre lui-même des variations diffère selon les manuscrits ; le présent<br />

enregistrement adopte celui proposé par l’Edition Peters, dans lequel<br />

les variations 6 et 7 sont inversées par rapport à la Neue Bachausgabe.<br />

L’ordre de Peters semble plus cohérent avec la logique structurelle,<br />

même si cela implique qu’une variation avec pédalier s’insinue avant<br />

la dernière variation pour clavier seul. Le choral est exposé dans une<br />

harmonisation simple, d’essence vocale ; suit un b<strong>ici</strong>nium (pièce ou<br />

passage à deux voix, souvent utilisée comme instrument didactique) sur<br />

une basse quasiment ostinato et le cantus firmus richement ornementé.<br />

La seconde variation, à quatre voix, présente un motif caractéristique<br />

énonçant les notes de l’accord parfait que l’on retrouve pratiquement<br />

dans chaque mesure, parfois en inversion. La variation 3 reprend le<br />

principe du b<strong>ici</strong>nium, une voix supérieure aux accents violonistiques<br />

et une basse sur le modèle du continuo. Suit une variation dominée<br />

par des mouvements de gamme d’une part, et par un motif ostinato<br />

en doubles-croches. La cinquième variation évoque la « basse de<br />

trompette » à la française, avec le cantus firmus à la main droite. À la<br />

fin de la variation, la ligne de basse monte subitement du grave jusqu’à<br />

l’extrémité aiguë du clavier, un symbole probable de l’âme humaine<br />

ascendant au Ciel. La variation suivante, la première à faire appel au<br />

pédalier, emprunte la forme d’un trio dans le style à la française ; on<br />

notera les remarquables sauts d’une note à l’autre, particulièrement<br />

hardis. Suit une gigue qui semble être le véritable point culminant de<br />

l’ouvrage ; en tant que dernière variation pour clavier seul, certains


analystes ont préféré la placer avant la précédente, laissant ainsi les<br />

variations pour clavier d’un côté et celles avec pédalier de l’autre. La<br />

huitième variation, encore une gigue, offre un visage plus tendre que<br />

la précédente : les sauts semblent moins saccadés et moins brutaux. La<br />

neuvième variation revient au principe du trio, avec le cantus firmus au<br />

pédalier, tandis que dans la dixième toute l’œuvre s’amplifie soudain en<br />

un monumental choral sous forme de sarabande. Enfin, le thème éclate<br />

dans toute sa splendeur dans un mouvement solennel à cinq voix, avant<br />

que l’ouvrage s’achève sur un triomphal accord majeur.<br />

Le choral Kirnberger « In dich hab ich gehoffet, Herr » (J’ai mis mon<br />

espoir en toi, Seigneur), BWV 712 n’est pas sans rappeler, par exemple,<br />

la deuxième réalisation du choral « Jesus Christus, unser Heiland »,<br />

BWV 666 (Choral de Leipzig, CD ) : chaque phrase entre en imitation<br />

à chaque voix avant que le cantus firmus ne prenne le dessus dans le<br />

registre de soprano. L’intensité et l’émotion ne cessent de croître au<br />

cours des dernières phrases, exactement comme dans ce BWV 666.<br />

Dans la même veine que l’adaptation précédente, la Fantaisie sur<br />

Jesu meine Freude, BWV 713, en deux volets, est réservée aux seuls<br />

claviers. On entend d’abord une fugue dont le cantus firmus apparaît<br />

en valeurs longues à l’alto ; mais à mi-chemin, le caractère de la pièce<br />

change du tout au tout pour laisser place à un passage homophonique<br />

en 3/8 fait de douces tierces parallèles, sur le troisième verset de « Jesu<br />

meine Freude », d’une manière très similaire au passage analogue du<br />

Motet, BWV 227 – la variation de choral pour orgue est sans doute<br />

la plus ancienne, et a donc servi de modèle au motet –. Le thème<br />

choral disparaît entièrement et la fugue s’achève à la manière d’une<br />

libre fantaisie empruntant quelques tournures aux dernières phrases<br />

du choral. Comme tant d’autres, cette variation de choral s’achève<br />

sur un simple choral harmonisé qui rappelle qu’il s’agit là d’une sorte<br />

d’introduction au chant repris par la congrégation.<br />

Herzlich tut mich verlangen (Je désire de tout cœur), BWV 727 présente<br />

une réalisation simple et expressive, avec le thème choral exposé en<br />

solo au soprano. On a parfois associé ce morceau avec le Orgenbüchlein<br />

mais sa structure, bien moins sophistiquée, rappelle plutôt l’influence<br />

des propres variations de choral de Buxtehude.<br />

Avant la publication de la Neue Bachausgabe, on ne connaissait pas<br />

O Lamm Gottes, unschuldig (sans numéro de BWV). Le morceau, en<br />

3/ et réservé aux claviers, est en deux volets : le premier présentant<br />

le cantus firmus ornementé précédé de nombreuses pré-imitations, le<br />

second, appelé « Choral », une harmonisation à quatre voix mais dont<br />

le thème choral apparaît très ornementé au soprano. La dernière phrase<br />

semble se dissoudre dans une sorte de cadence, peut-être en référence<br />

aux mots « donne-nous ta paix, Ô Jésus ».<br />

CD 12 : Toccata & Fugue, BWV 565 – Concerto, BWV 594<br />

– Prélude & Fugue, BWV 548 – Allein Gott in der Höh’ sei<br />

Ehr, BWV 7 , 7 5, 7 6, 7 7 – Pièces diverses BWV 7 ,<br />

7 5-7 7, 579, 7 8, 0 7a – Chorals BWV 7 , 7 6, 7 8, 765<br />

Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 565<br />

Quatre arrangements de «Allein Gott in der Höh’ sei Ehr» : B<strong>ici</strong>nium,<br />

BWV 7 - Fugue, BWV 7 6 - Fugue, BWV 7 7 – Choral, BWV<br />

7 5<br />

Concerto en do majeur, BWV 594 (d’après Antonio Vivaldi,<br />

Concerto en ré majeur RV 08, pour violin, cordes & continuo,<br />

«Grand Mongol»)<br />

Fugue en si mineur (d’après Arcangelo Corelli), BWV 579<br />

Fantasia sopra «Christ lag in Todesbanden», BWV 7 8<br />

Erbarm dich mein, o Herre Gott, BWV 7<br />

Herr Jesu Christ, dich zu uns wend, BWV 7 6<br />

Jesu, meine Zuversicht, BWV 7 8<br />

Wir glauben all an einen Gott, BWV 765<br />

Trio en sol majeur, BWV 0 7a<br />

Prélude & Fugue en mi mineur, BWV 548<br />

Le Prélude et Fugue en mi mineur, BWV 548 est une œuvre d’une<br />

extraordinaire puissance expressive : Philipp Spitta y a vu une sorte<br />

363


364<br />

de symphonie en deux mouvements. La tonalité de mi mineur donne<br />

naissance à une sorte de caractère élégiaque et pathétique qui se traduit<br />

dans les nombreuses sixtes mineures ascendantes – ce même intervalle<br />

utilisé avec tant d’effet dans le Fantaisie en ut mineur, BWV 537. Bach<br />

fait également usage de procédés tels que gammes descendantes, retards<br />

multiples et mouvements circulaires pour souligner l’atmosphère<br />

tendue du discours.<br />

Le prélude se compose de divers « paragraphes » que l’on pourrait,<br />

théoriquement, attribuer chacun à un clavier différent, mais un<br />

tel expédient ne donnerait qu’une impression fallacieuse de clarté<br />

formelle : en gardant la même registration de bout en bout, l’organiste<br />

relie tous les « paragraphes » dans une seule unité sonore. La fugue<br />

utilise un sujet d’une grande étendue qui commence sur un mi et semble<br />

ensuite, tel un coin, tel un biseau acéré, tel un burin, s’insinuer dans<br />

les oreilles en repoussant les notes voisines toujours plus loin, tantôt<br />

à gauche, tantôt à droite, selon un implacable principe chromatique.<br />

Une fois arrivé à la dominante, la note si, la phrase retourne au point<br />

de départ. Après une exposition complète selon les règles de l’art, Bach<br />

s’éloigne subitement du caractère ambiant, menaçant et insinuant, pour<br />

se lancer dans des traits en doubles-croches presque aimables mais qui<br />

ramènent toujours à une réexposition du sujet, jusqu’à ce que – après<br />

une culmination harmonique et thématique saisissante – le discours<br />

retourne presque insensiblement vers une réexposition quasiment<br />

verbatim du début. Il existe peu d’ouvrages du répertoire d’orgue qui<br />

peuvent prétendre égaler ce chef-d’œuvre qui renferme véritablement<br />

tout ce à quoi peut aspirer l’auditeur, le menant de la plus profonde<br />

mélancolie à un éclatant final en majeur, en passant par tout un monde<br />

sonore d’une complexité inouïe.<br />

Est-il besoin de présenter la célébrissime Toccata et fugue en ré<br />

mineur, BWV 565 ? Alors pour jeter un pavé dans la mare, reprenons<br />

– par pur esprit spéculatif – la théorie énoncée par Peter Williams en<br />

98 selon laquelle l’œuvre ne serait pas de Bach, ni même une œuvre<br />

originalement destinée à l’orgue mais une transcription à partir d’une<br />

pièce pour violon solo. Williams affirme d’une part que l’œuvre présente<br />

une structure parfaitement adaptée à un instrument à cordes, que les<br />

passages les plus longs semblent très monolithiques ; et d’autre part<br />

que la progression harmonique et les fréquentes indications de tempo<br />

et autres indications trahissent une origine postérieure à 750. Peutêtre,<br />

continue-t-il, une toccata pour violon de Wilhelm Friedemann<br />

Bach aurait-elle été transcrite ultérieurement pour orgue par Johannes<br />

Ringk ( 7 7- 778), un élève de Bach à la réputation sulfureuse qui<br />

n’hésitait pas à faire passer pour du Bach certaines compositions qui<br />

ne l’étaient pas ! Il est l’auteur du manuscrit le plus ancien qui nous soit<br />

parvenu (en effet, le manuscrit autographe n’existe plus – ou n’a jamais<br />

existé…). Naturellement, ce ne sont là que spéculations, mais il reste<br />

bel et bien que l’ouvrage est extraordinairement peu « organistique »,<br />

et remarquablement moderne pour dater de 705 quand bien même il<br />

reprend le format de la toccata à la mode nord-allemande. Quoi qu’il<br />

en soit, il existe peu d’œuvres d’orgue avec une telle force ; pourquoi un<br />

génie tel que Bach n’aurait-il pas produit, dans l’ardeur de sa jeunesse,<br />

une telle pièce, en avance sur son temps d’un demi-siècle et qui a su<br />

trouver sa place dans les esprits au titre de l’une des compositions les<br />

plus célèbres de tous les temps ?<br />

La brève Fugue en si mineur, BWV 579 est l’un de ces exemples où<br />

Bach témoigne de son intérêt à développer les idées ou des bribes<br />

d’idées énoncées par d’autres compositeurs. Dans le cas présent, il s’agit<br />

du second mouvement de la Sonata di chiesa a tre que Corelli composa<br />

en 689. Bach emploie le sujet, le contre-sujet, certaines formules<br />

cadencielles et quelques mouvements de basse, mais il développe<br />

bien sa propre fugue. On doit voir dans cette œuvre une sorte d’étude<br />

stylistique : il existe d’ailleurs plusieurs autres pièces du même genre<br />

qui datent toutes, sans doute, de la jeunesse du compositeur.<br />

Le Trio en sol majeur, BWV 1027a est une transcription du dernier<br />

mouvement de la Sonate pour viole de gambe et clavecin, BWV 1027 –<br />

que l’on retrouve également dans la Sonate pour deux flûtes traversières<br />

et continuo, BWV 1039. Il n’est pas attesté de qui est l’arrangement,<br />

mais le seul manuscrit existant date d’avant 740 ; peut-être est-ce là le<br />

travail d’un élève de Bach.<br />

Voilà une œuvre de grande ampleur assez atypique : le Concerto en ut


majeur, BWV 594, d’après le Concerto en ré majeur pour violon, cordes<br />

et continuo, RV208 de Vivaldi, plaisantement appelé « Grand Mongol ».<br />

On a retrouvé le manuscrit de cette transcription assez récemment<br />

à Turin ; le contenu musical correspond en tous points à l’original,<br />

hormis les grandes cadences des deux mouvements rapides, qui sont<br />

à leur tour identiques avec un autre manuscrit conservé à Schwerin.<br />

Par conséquent, Bach devait disposer de deux versions différentes du<br />

concerto lorsqu’il réalisa sa transcription. Les premières recherches<br />

effectuées sur l’ouvrage ont pris comme point de départ la version<br />

imprimée à Amsterdam du Vivaldi (sous le numéro d’Op. 7/5, 7 6-<br />

7 ) qui contient un différent second mouvement, de sorte que l’on<br />

pense que Bach a lui-même composé l’Adagio, une sorte de récitatif.<br />

Bach s’attaque <strong>ici</strong> à une œuvre d’une imposante stature qui a dû lui<br />

lancer de nombreux défis : en effet, il n’est pas aisé de transférer à l’orgue<br />

une musique si intimement liée à l’écriture de violon. D’emblée, il lui a<br />

fallu transposer la majorité des phrases, bien trop aiguës, d’une octave ;<br />

l’organiste italien Luigi Ferdinando Tagliavini a suggéré une registration<br />

de 4 pieds (qui sonne donc une octave au-dessus de la notation) pour<br />

la partie de solo, ce qui fonctionne fort bien dans le mouvement central<br />

dans laquelle la mélodie solo est ainsi accompagnée de simples accords<br />

très marqués à la basse. Toutefois, les mouvements rapides ne sauraient<br />

se suffire de cet expédient qui donnerait au tout un aspect trop « léger »<br />

alors qu’une registration plus pleine semble de mise. La meilleure<br />

solution est donc une registration, pour le clavier jouant la partie solo,<br />

faisant appel à un plein jeu modérément fourni.<br />

Certains observateurs n’accordent guère d’importance à cette œuvre,<br />

en particulier l’organiste et musicologue Hermann Keller ( 885- 967),<br />

l’un des artisans de la renaissance de la musique d’orgue de Bach, et à<br />

qui il semblait inconcevable que Bach ait pu s’intéresser à un ouvrage si<br />

creux et insignifiant. Mais un œil plus moderne permet de saisir toutes<br />

les possibilités qu’offre à la fantaisie une telle pièce, si tant est que l’on se<br />

conforme aux modes d’exécution baroques.<br />

Le choral Allein Gott in der Höh sei Ehr devait sans doute être l’un des<br />

préférés de Bach, si l’on en juge par le fait qu’il en ait réalisé la bagatelle<br />

de dix arrangements différents pour orgue. Naturellement, on doit y<br />

voir également l’importance du choral dans la liturgie luthérienne ; le<br />

CD en propose quatre. Le premier, BWV 711, se présente sous forme<br />

de b<strong>ici</strong>nium (une pièce ou un passage à deux voix, souvent à usage<br />

didactique) où le thème choral est présenté en notes égales au-dessus<br />

d’une ligne de basse qui pourrait fort bien se prêter à un violoncelle ou<br />

une gambe. Le BWV 716 propose un fugato à trois voix sur la première<br />

phrase du choral, et lorsque le pédalier fait son entrée, il expose les<br />

deux premières lignes en valeurs longues. Ces deux réalisations<br />

appartiennent sans doute à la première période de Bach ; l’authent<strong>ici</strong>té<br />

du BWV 716 fait l’objet d’un certain doute…La troisième réalisation,<br />

BWV 717, témoigne d’une écriture en fugue autrement plus habile ; le<br />

cantus firmus expose les phrases du choral les unes après les autres tandis<br />

que le langage fugué les enveloppe de ses complexités contrapuntiques.<br />

Enfin, la variation de choral BWV 715 représente l’un des exemplaires<br />

de ce que l’on appelle les « Arnstädter Gemeindechoräled », les<br />

« Chorals pour la congrégation de Arnstadt », un ensemble de chorals<br />

pour orgue que Bach doit avoir écrits au début de 706 à son retour de<br />

Lübeck où il avait subi la très forte influence de Buxtehude. À l’époque,<br />

son jeu avait été critiqué sous prétexte que l’accompagnement semait la<br />

confusion ; il faut avouer que l’harmonisation, vraiment fantasque, ne<br />

manque pas de sel, et les quelques passages de virtuosité entre les versets<br />

ont dû donner des sueurs froides aux fidèles qui n’en demandaient pas<br />

tant. Pourtant cette manière d’accompagner la congrégation semblait<br />

naturelle pour un esprit tel que celui de Bach, et l’on peut déduire du<br />

fait qu’il existe d’innombrables copies d’élèves qu’il l’utilisa au titre<br />

d’exemple didactique. Autre réalisation dans la même veine, Herr Jesu<br />

Christ, dich zu uns wend, BWV 726.<br />

La Fantaisie sur « Christ lag in Todesbanden », BWV 718 est l’un des<br />

deux seuls exemples de Bach écrivant une véritable fantaisie chorale<br />

dans le plus pur style nord-allemand, l’autre était Wie schön leuchtet der<br />

Morgenstern (L’étoile du matin brille d’une telle beauté), BWV 739 (CD<br />

3). Chaque phrase est arrangée avec un nouveau motif sensé souligner<br />

le texte ; de nombreux changements de tempo, de passages en écho et de<br />

pauses entre les sections permettent de changer aisément de registration<br />

en cours de route. Le motif d’introduction, désespérément descendant,<br />

figure sans doute le séjour des défunts, et lorsqu’il remonte enfin lors de<br />

365


366<br />

la troisième phrase, il est justement question de résurrection. Tempo et<br />

caractère changent subitement pour un Allegro sur « denn wir sollen<br />

fröhlich sein » (« car nous devons nous réjouir »). L’Alléluia conclusif<br />

est renforcé par un effet d’écho, tandis qu’une longue phrase montante<br />

symbolise probablement l’ultime résurrection, tandis que le pédalier<br />

– qui fait son entrée tardive au dernier moment – énonce le cantus<br />

firmus sur de longues valeurs nobles et sereines.<br />

Avec Erbarm dich mein, o Herr Gott (Aie pitié de moi, ô Seigneur<br />

Dieu), BWV 721, on a affaire à un mouvement absolument unique dans<br />

tout le répertoire de Bach : les progressions harmoniques se répètent<br />

sans cesse, au-dessous du thème donné en valeurs longues au soprano.<br />

L’harmonie, profondément expressive, ainsi que les accords répétés<br />

soulignent l’anxiété que dégage ce cantique de pénitence. Bien que<br />

l’authent<strong>ici</strong>té de l’œuvre ait été mise en doute, elle apparaît dans la Neue<br />

Bachausgabe et la tentation de l’attribuer à Bach est bien forte…<br />

Jesu, mein Suversicht (Jésus, mon fort espoir), BWV 728 appartient<br />

au Klavierbüchlein d’Anna Magdalena Bach de 7 : un mouvement<br />

d’une grande simpl<strong>ici</strong>té à trois voix, dont le thème choral au soprano<br />

bénéf<strong>ici</strong>e d’une riche ornementation, chargée de paix et de sérénité.<br />

La dernière variation de choral présentée sur ce CD, Wir glauben alle<br />

an Gott (Nous croyons tous en un seul Dieu), BWV 765, est d’origine<br />

incertaine, mais elle ressemble fort aux chorals de la collection<br />

Neumeister. Bach exploite quatre des onze phrases musicales du choral<br />

d’origine, la dernière en imitation sans rapport réel avec le cantus firmus.<br />

L’inspiration et le soin apporté à l’écriture permettent sans aucun doute<br />

d’attribuer l’œuvre à Bach.<br />

CD 13 : Prélude, BWV 568 – Prélude & Fugue, BWV 545<br />

– Variations canoniques, BWV 769 – Pièce d’orgue, BWV<br />

57 – Concerto, BWV 597 – Toccata & Fugue, BWV 540<br />

– Pièces diverses BWV 7 -7 4, 7 9, 943, 73 , 734, 738, 739,<br />

755, 763<br />

Prélude en sol majeur, BWV 568<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ, BWV 7 3<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ, BWV 7<br />

Gott durch deine Güte, oder, Gottes Sohn ist kommen, BWV 7 4<br />

In dulci Jubilo, BWV 7 9<br />

Prélude & Fugue en do majeur, BWV 545<br />

Einige canonische Veränderungen über das Weihnachtslied «Vom<br />

Himmel hoch da komm’ ich her», BWV 769<br />

Pièce d’Orgue (Fantaisie) en sol majeur, BWV 57<br />

Prélude en do majeur, BWV 943<br />

Lobt Gott, ihr Christen, allzugleich, BWV 73<br />

Nun freut euch, lieben Christen, g’mein, BWV 755<br />

Nun freut euch, lieben Christen, g’mein, BWV 734 - Choralis in<br />

tenore manualiter<br />

Vom Himmel hoch, da komm ich her, BWV 738<br />

Wie schön leuchtet der Morgenstern, BWV 739<br />

Wie schön leuchtet der Morgenstern, BWV 763<br />

Concerto en mi bémol majeur, BWV 597<br />

Toccata & Fugue en fa majeur, BWV 540<br />

Le Prélude et Fugue en ut majeur, BWV 545 est une œuvre ramassée,<br />

dense, comportant un impressionnant prélude et une fugue en allabreve<br />

d’une grande intensité, le tout lancé comme une sorte d’arche sonore<br />

traversée d’incessants mouvements. Sur le manuscrit le plus important,<br />

que l’on a longtemps cru être autographe, se trouve également le Largo<br />

de la Sonate en trio en ut BWV 5 9, placé à la suite de la fugue ; mais<br />

il est probable que ce mouvement lent devait être joué entre prélude<br />

et fugue. Rien ne prouve que l’idée soit de Bach, mais il est tentant<br />

d’imaginer qu’il aurait pu souhaiter intercaler un Largo comme passage<br />

central dans un Prélude et fugue.<br />

En simple termes de nombre de mesures, la Toccata et fugue en fa<br />

majeur, BWV 540 est la plus longue œuvre d’orgue de Bach ; elle date<br />

clairement de la période de Weimar, quand bien même les deux parties


ne furent pas composées en même temps. La Toccata, sur un rythme<br />

endiablé de 3/8, est lancée par deux appels au clavier, respectivement<br />

sur la tonique puis sur la dominante, qu’interrompt soudain un solo de<br />

pédalier d’une grande virtuosité. Le mouvement musical est porté vers<br />

le bas par des accords parfaits brisés et de majestueux piliers sonores<br />

en accord, puis par un passage en triple contrepoint, de sorte que<br />

les voix changent de position à chaque fois que réapparaît la cellule<br />

thématique. Chose rare, Bach utilise le pédalier jusqu’au fa aigu, ce qui<br />

a fait dire à certains que l’œuvre pourrait avoir été écrite en 7 3 pour<br />

l’orgue de Weissenfels qui dispose de cette étendue ; cela dit, il n’existe<br />

aucune preuve tangible de cette supposition. Etant donné que l’orgue<br />

de l’église Kristine de Falun, sur lequel est réalisé cet enregistrement, ne<br />

monte que jusqu’au ré, quatre mesures du second solo de pédalier ont<br />

été supprimées tandis que quelques modifications ont été nécessaires<br />

dans le reste de l’ouvrage. La fugue, une double fugue, adopte le style<br />

dit « stilo antico » dérivé de la polyphonie vocale de Palestrina qui<br />

représentait, selon J. J. Fuix (dans son Gradus ad Parnassum de 7 5)<br />

les règles immuables de la construction musicale, dont Bach fit grand<br />

cas tout au long de son existence. Un premier volet, correspondant<br />

au premier sujet, le stilo antico domine clairement le discours de ses<br />

lignes à caractère vocal ; le second volet, de caractère résolument<br />

instrumental, donne énergie et vitalité en particulier lorsque les deux<br />

sujets se trouvent combinés.<br />

Bien qu’il soit inclus dans la Neue Bachausgabe, le Prélude en sol<br />

majeur, BWV 568 est d’attribution douteuse. Voilà une ouverture<br />

festive, chargée de mouvements de gammes aux claviers et une écriture<br />

de pédalier virtuose ; si tant est que Bach en est l’auteur, l’œuvre<br />

provient de sa jeunesse, mais l’harmonie semble appartenir à une<br />

période plus tardive : serait-ce le travail de l’un des élèves les plus doués<br />

du Kantor ?<br />

Normalement, le Prélude en ut majeur, BWV 943 appartient plutôt aux<br />

compositions pour clavecin, dans un recueil de cinq petits préludes,<br />

mais l’Edition Peters l’attribue à l’orgue, d’autant que la pièce s’achève<br />

sur une longue pédale harmonique. Cela dit, il est possible de la jouer<br />

autant à l’orgue qu’au clavecin ou au clavicorde.<br />

La Pièce d’Orgue, BWV 572 ou Fantaisie en sol majeur, sous lequel<br />

nom elle est plus connue, occupe une place particulière parmi les<br />

œuvres d’orgue, ne serait-ce que de par sa structure originale. Le<br />

premier volet – indiqué « vivement », en un seul bloc, expose de rapides<br />

accords brisés et des gammes tout en joie, puis mène au superbe second<br />

volet – indiqué « gravement » – à cinq voix, dans le style appelé « plein<br />

jeu ». Après une résolution d’accord assez surprenante, l’ouvrage se<br />

poursuit par un « Lentement » sur des accords brisés, souvent d’ailleurs<br />

des accords diminués (c’est-à-dire comportant une quinte diminuée,<br />

harmoniquement instable) au-dessus d’une ligne de pédalier en<br />

descentes chromatiques. Les diverses associations françaises, à<br />

commencer par le titre Pièce d’Orgue, donnent à penser que l’ouvrage<br />

est le résultat d’une commande d’un amateur français, ou qu’il a été<br />

écrit pour Louis Marchand – qui aurait un jour concouru contre Bach<br />

dans une joute musicale au clavier, même si la légende affirme qu’il se<br />

serait retiré au dernier moment –. La partie centrale comporte une note<br />

au pédalier qui n’existe pas sur les orgues allemands alors qu’elle existait<br />

sur les instruments baroques français, sous le nom de « ravalement ».<br />

Cela dit, rien ne permet d’affirmer avec certitude la destination de la<br />

pièce dont l’histoire restera à jamais enveloppée d’un voile de mystère ;<br />

toujours est-il que c’est l’une des œuvres d’orgue de Bach les plus<br />

fréquemment jouées.<br />

Le Concerto en mi bémol majeur, BWV 597 n’a rien à voir avec une<br />

transcription de concerto : c’est là en réalité une sonate en trio en deux<br />

mouvements d’après le modèle de J. L. Krebs. Naturellement, l’œuvre<br />

n’est pas de Bach, mais probablement de l’un de ses élèves. Le premier<br />

mouvement, en particulier, semble vraiment inadapté à l’orgue : peutêtre<br />

est-ce là une transcription à partir d’une sonate galante pour deux<br />

instruments et basse continue.<br />

Les Kanonische Veränderungen über das Weihnachtslied « Vom<br />

Himmel hoch da komm ich her » (Quelques variations canoniques sur<br />

le cantique de Noël « Du haut du ciel je suis venu), BWV 769 se rangent<br />

parmi les partitas ; en réalité, elles n’appartiennent pas au genre de la<br />

367


368<br />

variation ; il s’agirait plutôt d’un ensemble de mouvements démontrant<br />

divers aspects de la technique de l’écriture en canon. Dans ce contexte,<br />

la ligne chorale reste une sorte de point de référence immuable.<br />

L’ouvrage fut écrit au titre d’épreuve d’admission à la « Societät der<br />

musikalischen Wissenchaften » de Leipzig, fondée par Lorenz Mitsler<br />

en 738. L’ouvrage ne fut publié qu’en 747. Bach soumit également<br />

le Canon BWV 1076 et le Canon triplex a 6 Voc., celui-là même qu’il<br />

tient entre ses mains dans le célèbre tableau de E. G. Hausmann.<br />

Les cinq mouvements se présentent dans un ordre différent sur le<br />

manuscrit (qui comporte également les Six sonates en trio ainsi que<br />

les Chorals de Leipzig) et dans la version imprimée. Pourtant, le seul<br />

manuscrit existant est postérieur à la version imprimée, sans doute un<br />

remaniement. Quoi qu’il en soit, c’est la première édition qui sert au<br />

présent enregistrement, au titre de version « off<strong>ici</strong>elle ».<br />

Le premier mouvement, un canon à l’octave avec le cantus firmus<br />

au pédalier, est dominé par des figures descendantes typiques des<br />

arrangements de chorals de Noël. La seconde variation propose un<br />

canon à la quinte, toujours soutenu par le cantus firmus au pédalier ;<br />

la troisième présente un canon à la septième entre la main gauche et<br />

le pédalier, tandis que le cantus firmus à la main droite surplombe<br />

une partie d’alto finement ornementée. Plus complexe, la quatrième<br />

variation, autrement plus complexe, est un canon en augmentation<br />

entre la partie de soprano (jouée en solo à la main droite) et la basse<br />

confiée à la main gauche, le cantus firmus se retrouvant au pédalier.<br />

L’auditeur ne peut qu’être surpris du naturel et de la spontanéité absolue<br />

de la musique malgré la complexité architecturale, d’autant que les<br />

arabesques de la ligne de soprano contiennent des allusions au choral<br />

dans presque chaque mesure. Enfin, la dernière variation offre un<br />

canon inversé sur différents intervalles, et se termine avec une sorte de<br />

concentration simultanée de toutes les phrases du choral, soulignées<br />

de la signature B A C H dans la mesure finale ! Encore une fois, l’on<br />

ne peut que rester coi devant le flot entièrement libre de cette musique<br />

dont chaque note est pourtant dictée par une obligation auto-imposée<br />

d’une complexité diabolique. Voilà le plus grand Bach : un compositeur<br />

amoureux des constructions les plus complexes, qui ne perd jamais de<br />

vue qu’il s’adresse pourtant à des oreilles humaines qui n’y perçoivent<br />

que la plus dél<strong>ici</strong>euse spontanéité.<br />

Certains chorals, de sources diverses, sont numérotés de BWV 7 4 à 740.<br />

Parmi eux figurent des pages à souligner, comme le prélude de choral<br />

Gelobet seist du, Jesu Christ (Loué sois-tu, Jésus Christ), BWV 722 qui<br />

présente des similitudes avec le Allein Gott, BWV 715 ou encore Lobt<br />

Gott, ihr Christen, allzugleich (Louez Dieu, chrétiens, tous ensemble),<br />

BWV 732 : une écriture simple harmoniquement et ritournelles pour<br />

accompagner l’assemblée des fidèles. Un autre choral mérite qu’on s’y<br />

attarde : In dulci jubilo (Dans une douce joie), BWV 729. À partir de<br />

ce cantique, Bach écrit sur une simple harmonisation, mais de façon<br />

très originale, en poursuivant avec un développement polyphonique<br />

débordant de joie. Enfin, Nun freut euch, lieben Christen, g’mein<br />

(Maintenant, réjouissez-vous ensemble, chrétiens bien-aimés), BWV<br />

734 a été rendu célèbre par la transcription qu’en a réalisée Busoni.<br />

Soutenues par le cantus firmus au pédalier, la partie de basse (main<br />

gauche) égrène des croches et celle de soprano des doubles croches.<br />

CD 14 : Prélude & Fugue, BWV 547 – Concerto, BWV 595<br />

– Fugues, BWV 574, 577, 578 – Trio, BWV 583 – Toccata &<br />

Fugue, BWV 538 – Chorals BWV 708, 7 0, 7 5, 740, 74 ,<br />

743-745<br />

Prélude & Fugue en ut majeur, BWV 547<br />

Ein feste Burg ist unser Gott, BWV 7 0<br />

Herr Gott, dich loben wir, BWV 7 5<br />

Ich hab mein Sach Gott heimgestellt, BWV 708<br />

Concerto n° 4 en do majeur, BWV 595<br />

Wir glauben all’an einen Gott, Vater, BWV 740<br />

Ach Gott vom Himmel sieh darein (in organo pleno), BWV 74<br />

Fugue en do mineur (d’après Legrenzi), BWV 574<br />

Fugue en sol mineur, BWV 578<br />

Fugue en sol majeur (Gigue), BWV 577<br />

Ach was ist doch unser Leben (à claviers & pédalier), BWV 743<br />

Auf meinem lieben Gott (per canonem), BWV 744


Aus der Tiefe rufe ich (à claviers & pédalier), BWV 745<br />

Pedalexercitium, BWV 598<br />

Trio en ré mineur, BWV 583<br />

Toccata & Fugue en ré mineur (Dorienne), BWV 538<br />

Sans doute le Prélude et fugue en ut majeur, BWV 547, du début des<br />

années 740, est-il l’ultime composition de Bach dans ce genre. Le<br />

Prélude, un joyeux 9/8 dansant, se caractérise par un matériau dense et<br />

particulièrement bien exploité. La gamme ascendante de l’introduction<br />

ressemble fort au début de la Cantate de Noël, BWV 65, Sie werden aus<br />

Saba kommen ; le motif descendant presque en ostinato au pédalier,<br />

lui aussi, souligne l’association avec la période de Noël – la descente<br />

du Christ parmi les hommes –. Le flot est subitement interrompu<br />

par une succession d’accords plutôt hardis qui finissent par restituer<br />

la tonalité initiale par des mouvements diatoniques « purs » de tout<br />

emprunt à d’autres tonalités. Le même principe est repris à la fin de<br />

la fugue, mais les accords semblent encore plus extraordinaires : des<br />

septièmes diminuées les unes après les autres. La structure de cette<br />

fugue ne manquera pas d’étonner, ne serait-ce que par le fait que le<br />

pédalier ne fasse son entrée qu’au dernier tiers de l’ouvrage, une entrée<br />

particulièrement majestueuse, somptueuse, qui annonce une séquence<br />

dont l’écriture à quatre voix se complique au fur et à mesure de<br />

l’avancement du discours jusqu’à atteindre des sommets d’imbrication<br />

que seule la nouvelle intervention du pédalier saura rappeler à l’ordre :<br />

la résolution apporte toute satisfaction harmonique. Le sujet de la fugue<br />

ne comporte qu’une mesure, et se répète quelques 50 fois au cours des<br />

7 mesures du mouvement. L’accord final arrive presque furtivement :<br />

tenu le temps d’une courte noire, il clôt pourtant une pédale harmonique<br />

qui aura duré cinq mesures, mais une pédale bien nécessaire pour<br />

réinstaller la tonalité après les nombreuses divagations.<br />

La Fugue de la Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 538 emprunte le<br />

« stilo antico » décrit plus haut. Son sujet décrit une imposante arche qui<br />

s’étend sur toute une octave ; tout l’ouvrage se caractérise par une telle<br />

tension et une telle puissance qu’autant l’exécutant comme l’auditeur en<br />

ressortent exténués. L’organiste et musicologue Jacobus Kloppers (né<br />

en 937) a décrit la toccata comme l’un des meilleurs exemples de la<br />

capacité de Bach à composer une œuvre selon les vieilles règles de la<br />

rhétorique, sous la forme d’un dialogue entre deux personnes, chacune<br />

exposant ses arguments et ses contre-arguments. Le même Kloppers<br />

pense pouvoir dater l’ouvrage de Leipzig, sur la foi des témoignages qui<br />

attestent de la profonde connaissance de Bach en termes de rhétorique.<br />

Pourtant, il semble plus probable qu’elle date plutôt de 7 3 ou 7 4,<br />

alors que Bach se plongeait dans la musique de Vivaldi dont l’influence<br />

est manifeste. On a usage d’appeler cette Toccata et fugue « Dorienne »<br />

car elle ne comporte aucune tonalité à la clef ; cela dit, il était assez<br />

fréquent en ce début de 8 ème siècle d’omettre cette indication afin de<br />

signifier ainsi telle ou telle allusion religieuse, même dans le cas de<br />

tonalités mineures clairement définies.<br />

Les trois Fugues en ut mineur, BWV 574, en sol mineur, BWV 578 et<br />

sol majeur, BWV 577 n’ont en soi rien de commun, mais se prêtent<br />

parfaitement à une conception en triptyque.<br />

La Fugue en ut mineur, BWV 574 est l’une de ces nombreuses fugues<br />

que Bach écrivit en empruntant les sujets et contre-sujets à d’autres<br />

compositeurs, tout en les développant selon sa propre fantaisie. Dans<br />

le cas précis, il s’agit d’une double fugue dont les deux sujets ont été<br />

repris de Legrenzi, dont justement l’une des sonates se trouve sur le<br />

même manuscrit. En guise de conclusion, Bach ajoute une toccata<br />

indépendante qui témoigne de l’influence nord-allemande, et qui<br />

atteste surtout qu’il s’agit là d’un ouvrage assez ancien.<br />

Parmi les œuvres les plus connues de Bach, l’adorable Fugue en sol<br />

mineur, BWV 578, semble presque une sorte de chanson populaire.<br />

Bien que l’on entende quatre entrées fuguées clairement séparées, la<br />

courte pièce se cantonne la plupart du temps à trois voix.<br />

Voilà bien une pièce virtuose, bourrée de vitalité, dansante avec son<br />

rythme endiablé de /8, que la Fugue en sol majeur, BWV 577.<br />

L’authent<strong>ici</strong>té de cette gigue est parfois mise en doute, mais qui autre<br />

que Bach aurait pu oser une telle écriture de pédalier, au début du<br />

8 ème siècle ? L’on sait que lors de son séjour à Weimar, le compositeur<br />

se vit commander bon nombre de transcriptions pour l’orgue ou le<br />

clavecin de concertos instrumentaux italiens. Selon toute évidence,<br />

le commanditaire n’était autre que le jeune prince Johann Ernst de<br />

369


370<br />

Sachsen-Weimar qui, alors qu’il poursuivait ses études en Hollande,<br />

découvrit la musique de Vivaldi dont les nouvelles œuvres paraissaient<br />

alors à Amsterdam ; par ailleurs, il avait pu entendre de nombreux<br />

concerts d’orgue en ville : probablement a-t-il souhaité introduire<br />

cette pratique dès son retour à Weimar. Le répertoire idéal pour de<br />

tels divertissements était naturellement celui des concertos en solo,<br />

à transcrire pour clavier. Bach et son cousin J. G. Walther durent en<br />

écrire à foison, dont une bonne partie nous est encore inconnue.<br />

Selon un manuscrit, le petit Concerto en ut majeur, BWV 595 en un<br />

mouvement est l’œuvre du prince Johann Ernst en personne, mais<br />

l’original est désormais perdu. Parmi les œuvres pour clavecin de<br />

Bach, il existe bien un Concerto BWV 984, en trois mouvements, dont<br />

le premier exploite le même matériau que le présent Concerto, quoi<br />

que sous forme nettement plus succincte. Probablement Bach a-t-il<br />

complété lui-même le mouvement dans un souci d’équilibre musical<br />

et structurel. La pièce présente quelques difficultés d’exécution de par<br />

le fait qu’elle exige constamment de l’organiste qu’il passe d’un clavier<br />

à l’autre.<br />

Indépendant des autres trios, le Trio en ré mineur, BWV 583, indiqué<br />

Adagio, trahit une évidente influence française avec ses innombrables<br />

ornementations en tout genre. La date de composition doit se situer aux<br />

alentours de celle des autres Sonates en trio, à savoir les années 7 0.<br />

S’il est une véritable curiosité dans l’œuvre de Bach, c’est bien le<br />

Pedalexercitium, BWV 598. Si son authent<strong>ici</strong>té a été mise en doute,<br />

le langage musical est bel et bien celui de Bach, d’autant qu’il rappelle<br />

certains passages des Suites pour violoncelle. Le morceau, noté selon<br />

toute évidence à la hâte (par un élève ou par Bach ? Les avis divergent…)<br />

est resté inachevé ; c’est donc l’organiste de l’enregistrement qui a ajouté<br />

deux mesures finales.<br />

Parmi les chorals figurant sur ce disque, Herr Gott, dich loben wir<br />

(Seigneur Dieu, nous te louons), BWV 725, harmonisé à cinq voix, est<br />

destiné à l’orgue accompagnateur pour soutenir le chant des fidèles.<br />

CD 15 : Clavierübung III, BWV 669-685<br />

Praeludium pro organo pleno, BWV 55 /<br />

Kyrie, Gott Vater in Ewigkeit, canto fermo in soprano, à claviers<br />

& pédalier, BWV 669<br />

Christe, aller Welt Trost, canto fermo in tenore, à claviers et<br />

pédalier, BWV 670<br />

Kyrie, Gott heiliger Geist, a 5, canto fermo in basso, cum organo<br />

pleno, BWV 67<br />

Kyrie, Gott Vater in Ewigkeit, alio modo, manualiter, BWV 67<br />

Christe, aller Welt Trost, BWV 673<br />

Kyrie, Gott heiliger Geist, BWV 674<br />

Allein Gott in der Höh’sei Ehr, a 3, canto fermo in alto, BWV 675<br />

Allein Gott in der Höh’sei Ehr, à claviers & pédalier, BWV 676<br />

Fughetta super «Allein Gott in der Höh’ sei Ehr», manualiter,<br />

BWV 677<br />

Dies sind die heil’gen zehn Gebot, à claviers & pédalier, canto<br />

fermo in canone, BWV 678<br />

Dies sind die heil’gen zehn Gebot, BWV 679<br />

Wir glauben all an einen Gott, BWV, 680<br />

Wir glauben all an einen Gott, BWV, 68<br />

Vater unser im Himmelreich, à claviers & pédalier e canto fermo<br />

in canone, BWV 68<br />

Vater unser im Himmelreich, alio modo, manualiter, BWV 683<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam, à claviers e canto fermo in<br />

pédalier, BWV 684<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam, alio modo, manualiter, BWV<br />

685<br />

« Troisième volume des Exercices pour clavier comprenant divers préludes<br />

pour orgue d’après le catéchisme et d’autres hymnes ; à l’intention des<br />

mélomanes et particulièrement pour les connaisseurs de telles œuvres,<br />

pour le plaisir de l’esprit, par Johann Sebastian Bach, compositeur à la<br />

Cour Royale de Pologne et la Cour du Prince de Saxe, directeur musical


des chœurs de Leipzig. Publié par le compositeur. »<br />

Ainsi s’exprimait Bach sur la page de titre de sa Clavierübung III, parue<br />

au début octobre 739, au prix de 3 Reichstaler. Auparavant, il avait<br />

déjà publié deux recueils intitulés Clavierübung : un premier en 735<br />

(les Six partitas), puis le second en 735 (Ouverture en si mineur et<br />

Concerto italien). Le quatrième devait paraître en 74 : ce seraient les<br />

Variations Goldberg. À l’origine, ces recueils s’adressaient au clavecin<br />

ou au clavicorde, mais le troisième était clairement conçu pour orgue.<br />

C’est l’unique recueil que Bach a élaboré exactement comme il l’a voulu<br />

et qu’il a fait graver sous son contrôle. Clavierübung est un titre banal<br />

dans l’Allemagne baroque : d’autres l’utilisèrent, parmi lesquels Johann<br />

Kuhnau, Vincent Lübeck, Georg Andreas Sorge – la même année<br />

d’ailleurs, 739 – ou Johann Ludwig Krebs, pour n’en nommer que<br />

quelques-uns. Le titre implique moins un ouvrage à usage pédagogique<br />

pour la technique instrumentale de l’acheteur, qu’un travail destiné à<br />

mettre en évidence l’art du compositeur…<br />

Le Prélude en mi bémol majeur, BWV 552 (la fugue comportant le<br />

même numéro de BWV est présentée sur le CD 6, en fin du recueil<br />

de la Clavierübung) débute le recueil ; il s’agit d’une Ouverture à<br />

la française dans le grand style, sous forme de ritournelle. L’élément<br />

principal, marqué d’un rythme pointé, alterne avec deux autres parties :<br />

la première chargée de petits échos et un thème cantabile sur des accords<br />

simples, la seconde une sorte de fugue esquissée, dans le style italien.<br />

Les trois thèmes peuvent être considérés comme la représentation de<br />

la Trinité. Ce morceau, festoyant à souhait, compte parmi les favoris<br />

du public et des organistes. Un « motif de la Croix » apparaît dans la<br />

partie de soprano dès la première mesure, mais il s’agit du triomphe de<br />

la croix qui est <strong>ici</strong> annoncé !<br />

Kyrie, Gott, Vater in Ewigkeit (Kyrie, Dieu le Père dans l’éternité), BWV<br />

669<br />

Christe, aller Welt Trost (Christ, consolateur du monde entier), BWV<br />

670<br />

Kyrie, Gott, heiliger Geist (Kyrie, Dieu Esprit Saint), BWV 671<br />

Les Kyrie se présentent toujours dans le « stile antico », un style qui<br />

remonte à la polyphonie vocale de Palestrina et à la musique d’orgue<br />

de Samuel Scheidt dans sa Tabulatura nova de 6 4. Ledit style est<br />

décrit par le menu dans le Gradus ad Parnassum de Fux, paru en 7 5,<br />

que Bach avait étudié en détail. Fux avance, entre autres, que le « stile<br />

antico » affirme les immuables lois de l’harmonie. Probablement Bach<br />

a-t-il choisi ce style pour souligner l’aspect orthodoxe et intemporel du<br />

Kyrie au cours du service sacré.<br />

Pour le premier morceau, le cantus firmus est confié au soprano,<br />

évoquant ainsi Dieu le Père. Le motif principal reprend certains<br />

éléments du cantus firmus, ainsi que c’est d’ailleurs le cas dans la seconde<br />

réalisation où le thème se retrouve au ténor. Selon toute probabilité, cette<br />

position représente l’intermédiaire entre Dieu et l’homme, Jésus Christ.<br />

D’ailleurs, la troisième pièce offre le cantus firmus à la pédale : c’est là le<br />

Saint Esprit. Bach en profite pour dérouler une superbe double fugue à<br />

cinq voix. Lors de l’appel « Eleison » au cours des ultimes mesures, tous<br />

les éléments présentés dans les trois pièces se retrouvent concentrés,<br />

tandis que résonne une gamme chromatique descendante complète<br />

distribuée entre ténor et second soprano : le motif de la Croix. Il n’est<br />

pas interdit d’imaginer que les toccatas chromatiques de Frescobaldi<br />

aient servi de modèle à cette dernière pièce.<br />

Kyrie, Gott, Vater in Ewigkeit, BWV672<br />

Christe, aller Welt Trost, BWV 673<br />

Kyrie, Gott, heiliger Geist, BWV 674<br />

Ces trois plus petites réalisations du Kyrie sont indiquées « alio<br />

modo » (« d’une autre manière ») : toutes présentent la forme de<br />

fugatos à quatre voix sur le motif de tête du thème. On trouvera<br />

encore d’évidents symbolismes faisant allusion à la Trinité : le<br />

premier morceau est en 3/4, le second en 6/8 et le dernier en 9/8. Si<br />

tous trois sont joués selon la même pulsation, l’unité de l’ensemble<br />

s’en trouve singulièrement renforcée.<br />

Allein Gott in der Höh’ sei Ehr’, BWV 675, 676 & 677<br />

Ce choral, qui correspond au Gloria lors de la messe, est le seul à<br />

présenter trois mouvements dans tout le recueil. Est-ce là une manière<br />

d’honorer la Trinité ? La théorie ne manque pas d’arguments : chacun<br />

37


37<br />

des trois mouvements se découpe lui-même en trois volets, les trois<br />

tonalités s’étagent selon une tierce… Le premier mouvement ne fait<br />

appel qu’aux claviers, une sorte d’Invention avec le cantus firmus<br />

disposé à la voix intermédiaire. Le second, un élégant trio, permet<br />

au thème de papillonner d’une voix à l’autre, tandis que le dernier<br />

offre un fugato assez épineux sur la première et troisième phrase du<br />

choral de base.<br />

Dies sind die heilgen zehn Gebote (Vo<strong>ici</strong> les dix commandements),<br />

BWV 678 & 679<br />

L’un des principaux enseignements du catéchisme traite des Dix<br />

commandements : le texte du choral luthérien en est une digression<br />

poétique. Ecrit à cinq voix, le premier des deux arrangements<br />

ressemble à une pastorale à l’italienne mais bientôt la tristesse<br />

s’installe, entraînée par des motifs en sanglots et des dessins<br />

chromatiques descendants. Le cantus firmus garde son statut de<br />

strict canon en valeurs longues entre les deux parties que joue la<br />

main gauche. On peut analyser le morceau de diverses manières mais<br />

il semble établi que le canon représente l’image des commandements<br />

de Dieu, immuables et incontournables. Les autres aspects ont été<br />

interprétés par certains comme « le chaos moral régnant sur terre<br />

avant la Création du monde » selon Albert Schweitzer, ou encore<br />

« l’image de l’œuvre d’amour du Christ en opposition au rigide<br />

canon représentant la loi de l’Ancien Testament », d’après l’organiste<br />

et musicologue Hermann Keller, grand spécialiste de la musique<br />

d’orgue de Bach.<br />

Wir glauben alle an einen Gott (Nous croyons tous en un seul Dieu),<br />

BWV 680 & 681<br />

Une ligne mélodique d’origine grégorienne représente <strong>ici</strong> la foi<br />

inébranlable, mais dans l’interprétation de Luther du Credo nicéen.<br />

Etant donné que le choral est très long, Bach écrit une fugue sur la<br />

première phrase, la première réponse étant adaptée d’après la seconde<br />

phrase du choral. Le dernier verset – dont le texte dit « es stehet alles in<br />

serier Macht » (« tout est en Son pouvoir ») – apparaît dans les dernières<br />

mesures, afin de refermer le cercle. L’adaptation a ceci d’unique qu’elle<br />

présente un motif en ostinato au pédalier, peut-être en figuration de<br />

l’immuable force de la foi. Par ailleurs, la dernière entrée du pédalier<br />

compte 43 notes, qui correspond, selon l’alphabet numérique (A = , B<br />

= , C = 3 etc.) aux lettres formant le mot CREDO. La fuguette, toujours<br />

sur le même choral, imite le style français avec ses rythmes pointés et<br />

ses traits rapides. Ces deux aspects eux-mêmes peuvent représenter la<br />

puissance et la force que donne la foi en Dieu. Notons que la fuguette<br />

est la quatorzième pièce du recueil, donc son pivot central ; chacun des<br />

recueils de Clavierübung comporte en son milieu une pièce en style<br />

français…<br />

Vater unser im Himmelreich (Notre Père au royaume du ciel), BWV<br />

682 & 683<br />

Le troisième grand volet du catéchisme traite de la prière : ainsi, Bach<br />

choisit le psaume dans lequel Luther a composé une traduction poétique<br />

de la Prière du Seigneur. Parmi tous les chorals d’orgue de Bach, celui-ci<br />

est sans conteste le plus complexe et imbriqué. En réalité, il s’agit d’un<br />

trio dans un style galant et très moderne pour son époque, dont les<br />

figurations rappellent parfois la musique de flûte. Mais en plus du trio<br />

– à trois voix, évidemment –, Bach intègre simultanément le thème du<br />

choral en canon strict à deux voix ! L’atmosphère sombre est encore<br />

soulignée par de nombreux sanglots en rythme lombard (un rythme<br />

dit aussi « rythme boiteux », dans lequel la première note, très brève,<br />

est suivie d’une autre trois fois plus longue, comme par exemple dans le<br />

couple double-croche - croche pointée), des chromatismes descendants<br />

et des sauts sur des intervalles diminués. Quant à la partie de basse, elle<br />

égrène obstinément ses croches sauf dans la mesure 4 (4 = J + S + B<br />

+ A + C + H, selon le code alphabétique numérique) où, subitement,<br />

apparaît le motif de sanglot. Serait-ce là par hasard la propre prière de<br />

J. S. Bach ? La même mesure contient d’ailleurs les intervalles formés<br />

par les notes BACH (si bémol, la, ut, si), transposés un demi-ton plus<br />

haut. De nombreux commentateurs ont vu dans cette merveilleuse<br />

variation de choral une sorte de prière pour délivrer le monde du mal ;<br />

le cantus firmus représenterait l’aide divine. Par contraste, le très bref<br />

et très doux BWV 683 semble droit sorti du Orgelbüchlein : le thème<br />

choral apparaît en valeurs longues dans le soprano, tandis que les<br />

parties d’accompagnement proposent des mouvements de gammes


ascendantes et surtout descendantes.<br />

Christ, unser Herr, zum Jordan kam (Christ, notre Seigneur, est venu<br />

au Jourdain), BWV 684 & 685<br />

Le baptême est <strong>ici</strong> représenté par le choral de baptême de Luther, écrit<br />

en 54 . Cette œuvre de grande ampleur adopte la forme du trio,<br />

avec le cantus firmus au ténor (une quatrième partie, donc) que joue<br />

le pédalier : autrement dit, un hymne au Christ avec le cantus firmus<br />

délibérément « au milieu », en médiateur entre Dieu et les hommes. La<br />

main gauche s’acharne sur un perpetuum mobile en doubles-croches,<br />

que certains ont interprété comme les eaux du Jourdain. La main droite,<br />

elle, énonce un motif en quatre notes fait de larges sauts, et ce dès la<br />

première mesure : le motif de la Croix, sans doute. Le même motif<br />

apparaît deux fois sous cette même forme avant que l’ordre des notes ne<br />

soit changé. Etant donné qu’il était de coutume pour les ecclésiastiques<br />

de l’époque de débuter le baptême en touchant l’enfant deux fois avec la<br />

croix, une fois sur le front et une fois sur la poitrine, il se peut fort bien<br />

que le motif de la Croix ainsi exposé cherche à symboliser la pratique.<br />

CD 16 : Clavierübung III (Fin : Chorals BWV 686-689/4<br />

– Duos, BWV 80 -805 – Fugues, BWV 689 & 5 / ) –<br />

Concerto BWV 596 – Sonate en trio, BWV 5 9 – Toccata<br />

en mi majeur, BWV 566<br />

Aus tiefer Not schrei’ ich zu dir, a 6, in organo pleno con pedale<br />

doppio, BWV 686<br />

Aus tiefer Not schrei’ ich zu dir, a 4, alio modo, manualiter, BWV<br />

687<br />

Jesus Christus, unser Heiland, a clav. e canto fermo in pedale,<br />

BWV 688<br />

Fuga super Jesus Christ, unser Heiland, a 4, manualiter, BWV 689<br />

Duetto I, BWV 80<br />

Duetto II, BWV 803<br />

Duetto III, BWV 804<br />

Duetto IV, BWV 805<br />

Fuga a 5 con pedale pro organo pleno, BWV 55 /<br />

Concerto en ré mineur, BWV 596<br />

Sonate en Trio en do majeur, BWV 5 9<br />

Toccata en mi majeur, BWV 566<br />

La cinquième doctrine de base de laquelle parle Luther est le repentir ;<br />

Dans le choral Aus tiefer Not schrei’ ich zu dir (Des profondeurs de<br />

l’abîme je crie vers toi), BWV 686, Bach a choisi la libre traduction qu’a<br />

établie Luther du Psaume 30 (de profundis clamant). Cette très ample<br />

adaptation est sans doute la plus puissante de tous les chorals d’orgue<br />

de Bach : six voix, avec double pédalier, le thème à la voix supérieure,<br />

écrit entièrement dans le « stile antico ». La pièce semble représenter<br />

toute l’humanité appelant la miséricorde et la pitié de Dieu : les motifs<br />

comportent bien des caractères « objectifs », typiques su « stile antico »,<br />

mais vers la fin c’est pourtant une assez joyeuse « figura corta » (une<br />

valeur longue, deux brèves) qui reprend le dessus. Peut-être est-ce là la<br />

représentation de la joie qu’éprouvent les pécheurs après la confession<br />

et le pardon ainsi gagné. Le BWV 687, nettement plus bref, ne fait appel<br />

qu’à quatre voix, le cantus firmus étant confié au soprano dans des<br />

valeurs longues ; chaque phrase est précédée d’une pré-imitation. La<br />

structure de la pièce évoque certes celle de la plus grande qui précède,<br />

mais elle donne une impression d’un « stile antico »plus « moderne »,<br />

plus doux d’expression, plus tendre aussi.<br />

Jesus Christus, unser Heiland (Jésus-Christ, notre Sauveur), BWV 688<br />

& 689<br />

La libre traduction qu’établit Luther de l’hymne Jesus Christus nostra<br />

salus datant du 4 ème siècle, évoque l’Eucharistie. La première des deux<br />

pièces est construite comme une Invention à deux voix, finement<br />

ciselée, auquel s’ajoute le cantus firmus au ténor – encore une fois,<br />

la partie médiane représente le Christ. L’écriture est dominée par<br />

d’impressionnants et inquiétants sauts rapides qui s’amenuisent à<br />

mesure qu’avance le propos ; on notera également l’incessant babil de<br />

rapides doubles-croches, ces deux éléments conférant à la musique<br />

une sorte de dureté implacable et sans pitié. Le texte du choral initial<br />

raconte comment Jésus a pris sur lui, par ses souffrances, la colère de<br />

373


374<br />

Dieu envers les hommes, et comment il nous aide à éviter l’enfer. Le<br />

cantus firmus, immuable, peut évoquer l’image du Sauveur, tandis<br />

que les deux voix « batailleuses » figureraient la colère divine. Peutêtre<br />

aussi les grands intervalles qui s’amenuisent symbolisent-ils le<br />

rapprochement de Dieu et de l’humanité. Le président de l’American<br />

Bach Society, Robin Leaver, évoque également Isaïe 63, -3, dans lequel<br />

il est question du pressoir et de la colère de Dieu. Ce texte est considéré<br />

comme la prophétie de la victoire du Christ en Croix. Par conséquent,<br />

les quatre premières notes représenteraient la Croix.<br />

Fuga super Jesus Christ, unser Heiland, a 4, manualiter, BWV 689 :<br />

L’arrangement le plus simple – même s’il est le plus long des deux – offre<br />

une merveilleuse fugue à quatre voix dont le sujet reprend la première<br />

phrase du choral, dans un luxe d’harmonies plus expressives les unes<br />

que les autres. Suivent une série de strettes puis une présentation du<br />

sujet en augmentation, sur lequel Bach fait entrer les autres voix à<br />

chaque temps de la mesure. L’atmosphère générale évoque une image<br />

de mystère qui peut faire penser aux mystères de l’Eucharistie.<br />

Duos, BWV 802 à 205<br />

Les quatre Duos, d’une exquise qualité, ont toujours posé problème au<br />

sein de cette Clavierübung III : en effet, ils ne « collent » tout simplement<br />

pas dans le cadre de ce recueil si extraordinairement homogène que<br />

Bach avait lui-même publié. On les a souvent considérés comme des<br />

pièces pour clavecin, ajoutées au recueil sans raison apparente. En<br />

fin de compte, ils ont fini par être acceptés au titre de pièces d’orgue,<br />

idéalement adaptés au répertoire assez maigre réservé aux petits orgues.<br />

Aujourd’hui, ils sont rendus à leur destination d’origine, celle de la<br />

célébration de la communion. Selon les analystes, ils symboliseraient les<br />

Quatre apôtres, ou bien encore ils auraient été ajoutés pour compléter<br />

des pages qui seraient sinon restées blanches…<br />

Même s’il n’est pas aisé de déceler des symbolismes clairs dans la musique,<br />

l’image la plus probable serait celle des quatre prières qui suivent<br />

immédiatement les volets principaux du catéchisme : matin, soir, avant<br />

et après le repas. Dans son ouvrage Critica Musica, Mattheson décrit le<br />

duo comme « une aria sous forme de dialogue permettant d’introduire<br />

et de développer deux sujets opposés » (Volume I, 7 ), ou bien<br />

encore « une pièce à deux voix faisant appel à des techniques strictes<br />

de contrepoint en imitation à l’unisson ou à l’octave, exclusivement »<br />

(Volume II, 7 5). Dans les cantates de Bach, les duos se présentent<br />

presque toujours comme des dialogues, par exemple entre Jésus et<br />

l’âme humaine.<br />

La description de Mattheson est on ne peut plus seyante : ce sont là<br />

des inventions à deux voix de grande haleine, de véritables chefsd’œuvre.<br />

Les pièces font appel à tous les genres de techniques fuguées :<br />

canon, inversion, augmentation etc., dans une conduite mélodique et<br />

harmonique hautement développée. Les tonalités s’inscrivent dans un<br />

intervalle de quarte (mi, fa, sol, la), tandis que les valeurs des pulsations<br />

rythmiques augmentent d’une croche à chaque duo : ainsi la pulsation<br />

de la première pièce est-elle à la croche, celle de la seconde à la noire,<br />

la troisième à la noire pointée, la dernière à la blanche. Certains des<br />

duos comportent des allusions à des chorals, comme le troisième en<br />

sol majeur, dans lequel Allein Gott in der Höh sei Ehe est clairement<br />

reconnaissable.<br />

Fugue en mi bémol majeur, BWV 552 (le prélude portant le<br />

même numéro de BWV est présenté dans le Volume 5, en tête du<br />

Clavierübung). La dernière partie du Clavierübung s’achève avec cette<br />

superbe fugue à cinq voix en trois volets, que l’on appelle une triple<br />

fugue. Cela dit, l’appellation ne s’applique pas dans le cas présent<br />

puisque les trois thèmes n’apparaissent jamais simultanément ainsi que<br />

c’est le cas dans la véritable triple fugue. Il semble impossible de ne<br />

pas voir dans cet ouvrage monumental un évident et somptueux tribut<br />

rendu à la Trinité. La première fugue, représentant Dieu le Père, adopte<br />

le plus pur « stile antico », hiératique et strict. La seconde – le Fils –, à<br />

quatre voix, se limite aux claviers, avec un sujet fluide en croches. Enfin,<br />

la troisième et dernière fugue – le Saint Esprit – adopte le ton d’une<br />

gigue vivace et joyeuse au cours laquelle le premier sujet fait également<br />

son apparition dans une démonstration de puissance inouïe.<br />

La symétrie de l’ouvrage dans son ensemble est d’ailleurs remarquable :<br />

les premier et troisième volets comportent exactement le même nombre<br />

de mesures, le rapport de durée entre le premier et le second volet est<br />

le même qu’entre le second et le troisième, et ce rapport correspond<br />

précisément au nombre d’or. De la sorte Bach réussit-il le tour de


force de décrire la relation entre Fils et Père et Fils et Saint-Esprit de<br />

manière parfaitement égale. La numérologie a parfois des secrets assez<br />

étonnants…<br />

Concerto n° 1 en ré mineur, BWV 596<br />

Ce concerto appartient à ce groupe de concertos composés par d’autres<br />

mus<strong>ici</strong>ens mais que Bach a arrangés pour le clavecin ou l’orgue au cours<br />

des années 7 3 et 7 4. Le jeune prince Johann Ernst von Sachsen-<br />

Weimar avait passé ses années d’études à Amsterdam où il a dû entendre<br />

bon nombre de musique contemporaine nouvelle, ainsi que les concerts<br />

d’orgue dans les diverses églises de la ville. À son retour à Weimar, il<br />

a certainement souhaité introduire ce genre chez lui, de sorte qu’il a<br />

commandé à Bach et son collègue J. G. Walther des transcriptions de<br />

toute une série de concertos, pour la plupart d’origine italienne. Cette<br />

théorie, certes, ne repose sur aucune preuve tangible mais elle est plus<br />

que plausible. Le Concerto en ré mineur reprend le Concerto, Op. 3 n°<br />

11 de Vivaldi pour deux violons, violoncelle, cordes et basse continue ;<br />

longtemps on a cru que l’arrangement n’était pas de Bach mais de son<br />

fils Wilhelm Friedemann, dont on reconnaît certaines indications<br />

dans le manuscrit. Mais lorsque l’original du Vivaldi fut découvert en<br />

9 , le lien fut définitivement établi et quoi qu’il en soit, le filigrane<br />

sur le manuscrit date des années 7 4- 7 7, une époque à laquelle<br />

Wilhelm Friedemann n’avait qu’entre 5 et huit ans. Les premières<br />

mesures du concerto comportent quelques-unes des rares indications<br />

de registrations de Bach.<br />

Sonate en trio en ut majeur, BWV 529<br />

Voilà la cinquième des six transcriptions élaborées au cours de l’année<br />

9 9, conçues – si l’on en croit Forkel, le premier biographe de Bach<br />

– comme des études pour orgue à l’intention de Wilhelm Friedemann.<br />

Forkel indique également que ces œuvres se prêtent fort bien à une<br />

exécution sur clavecin à pédalier. La Sonate en ut majeur est la plus<br />

longue des six, et son mouvement lent fait également partie d’un autre<br />

manuscrit, en tant que passage lento entre le prélude et la fugue du<br />

Prélude & fugue en ut majeur, BWV 545.<br />

Toccata en mi majeur, BWV 566<br />

Voilà à coup sûr une pièce de la première époque, et dont l’authent<strong>ici</strong>té<br />

a longtemps été mise en doute. Pourtant, il s’agit bien là de l’une des<br />

premières pièces de Bach dans le plus pur style nord-allemand : une<br />

toccata à plusieurs voix, dont le sujet de la dernière fugue reprend, en le<br />

variant, trois mesures du sujet de la première. L’œuvre, que l’on trouve<br />

également dans une version en ut majeur, exprime joie et fête, à telle<br />

enseigne qu’elle mériterait d’être jouée bien plus souvent.<br />

CD 17 : Préludes & Fugues, BWV 534, 543 & 546 – Sonate<br />

en trio, BWV 530 – Partita diverse, BWV 770 – Chorals<br />

BWV 747, 75 , 754, 757, 758 & 76 – Fugue, BWV 580<br />

Prélude & Fugue en do mineur, BWV 546<br />

Partite diverse sopra «Ach, was soll ich Sünder machen ?», BWV<br />

770<br />

Sonate en trio n° 6 en sol majeur, BWV 530<br />

Fugue en ré majeur, BWV 580<br />

O Vater, allmächtiger Gott, BWV 758<br />

O Herre Gott, dein göttliches Wort, BWV 757<br />

Liebster Jesu, wir sind hier, BWV 754<br />

Prélude & Fugue en fa minuer, BWV 534<br />

Christus, der uns selig macht, BWV 747<br />

Jesu, der du meine Seele, BWV 75<br />

Vater unser im Himmelreich, BWV 76<br />

Prélude & Fugue en la mineur, BWV 543<br />

Dans ce seizième et dernier volume des œuvres pour orgue, on<br />

découvrira trois des plus importants Préludes et fugue, à commencer<br />

par le Prélude et Fugue en ut mineur, BWV 546. Le prélude déborde<br />

d’effets tragiques, dont les premiers accents déchirants donnent lieu à<br />

une sorte de dialogue de grande ampleur. La pièce obéit à la forme de<br />

la ritournelle : le premier passage est repris tel quel à la fin, et certains<br />

fragments apparaissent au cours du déroulement du mouvement.<br />

Entre ces apparitions du thème initial, le discours semble parfois<br />

375


376<br />

moins dramatique, quand bien même toujours agité, surtout à l’aide de<br />

triolets presque incessants. Le chromatisme éperdu qui envahit tout le<br />

mouvement évoque naturellement le temps de la Passion ; le Prélude<br />

doit avoir été composé à une époque assez tardive, à Leipzig au cours<br />

des années 730, alors que la fugue – considérablement plus mesurée et<br />

calme – semble dater de Weimar, vers 7 5, l’époque de laquelle datent<br />

d’ailleurs tous les mouvements en alla breve, quand bien même celle-ci<br />

n’épouse pas le « stilo antico ». Il reste impossible de savoir si ces deux<br />

mouvements ont été couplés par Bach lui-même ou pas, mais il faut<br />

avouer qu’ils se complètent à merveille.<br />

Si le Prélude et fugue en ut mineur décrit ci-dessus dégage une<br />

atmosphère assez tragique, ce n’est rien de dire que le Prélude et<br />

Fugue en fa mineur, BWV 534 le dépasse encore en profondeur et en<br />

drame. Toute l’œuvre est dominée par le principe de « circulatio », des<br />

mouvements thématiques circulaires, dont l’effet est du plus profond<br />

désespoir. La fugue poursuit d’ailleurs la tendance, pire même : le<br />

dessin de septième mineure descendante du sujet ajoute encore à la<br />

noirceur du propos. Il ne fait aucun doute que prélude et fugue furent<br />

conçus pour former un tout cohérent, ne serait-ce que par l’identité<br />

structurelle : les deux pièces s’achèvent par une section quelque peu<br />

plus libre précédée par une pause aussi subite que saisissante avant la<br />

cadence. On peut déceler l’influence nord-allemande dans les passages<br />

virtuoses en gammes du Prélude, ce qui permet de dater l’ouvrage des<br />

années 7 0. Il ne nous est connu qu’au travers d’un unique manuscrit,<br />

datant du début du 9 ème siècle, mais l’attribution à Bach ne peut en<br />

aucun cas faire l’objet du moindre doute.<br />

Plus proche encore du style de la toccata nord-allemande, vo<strong>ici</strong> le Prélude<br />

et Fugue en la mineur, BWV 543 : la première moitié du prélude, ainsi<br />

que la fin de la fugue, trahissent clairement l’appartenance au « stylus<br />

phantasticus ». Par conséquent, il peut s’agir d’une œuvre du début de<br />

l’époque de Weimar, avant 7 0. C’est encore l’atmosphère tragique qui<br />

domine l’écriture, en particulier les lugubres figures chromatiques du<br />

début de l’ouvrage. Pourtant, cette ambiance change du tout au tout à michemin<br />

: on passe à un ton triomphal, avant que ne retourne l’obscurité<br />

initiale avec ses figures circulaires et obsessionnelles. La fugue, l’une<br />

des plus animés de toute la littérature de Bach, fait les délices du public<br />

et des organistes depuis des lustres avec son entraînant rythme en 6/8.<br />

L’authent<strong>ici</strong>té de la Fugue en ré majeur, BWV 580 a été mise en doute :<br />

le déroulement reste assez maladroit, les marches harmoniques assez<br />

banales se succèdent, même si la fin réussit à donner une certaine<br />

impression de progression. Le sujet ressemble furieusement à celui de<br />

l’Allabreve BWV 589 : est-ce là un travail dû à un étudiant, pour lequel<br />

Bach aurait fourni le sujet de son crû ?<br />

On n’entend que très rarement la Partita sur « Ach was soll ich Sünder<br />

machen » (Hélas, que puis-je faire, pauvre pécheur), BWV 770, d’autant<br />

qu’elle ne fut découverte qu’au cours du 0 ème siècle. Lors de ses études<br />

à Lüneburg, Bach fit naturellement la connaissance de Georg Böhm,<br />

l’indiscutable maître de la partita. Cela dit, Bach a certainement subi<br />

l’influence de Pachelbel, ainsi que l’atteste la présente Partita qui doit<br />

être l’œuvre la plus ancienne de Bach dans ce genre en particulier.<br />

Elle comporte un choral et 9 variations, numérotées Partita I-IX. Les<br />

sept premières variations suivent à la lettre le rythme et la structure<br />

du choral, selon le modèle de Pachelbel. Par contre, les deux dernières<br />

s’amplifient nettement pour devenir de véritables petites Fantaisies,<br />

la première en Adagio, la seconde sur un tempo rapide et fantasque.<br />

On y trouve également de nombreux effets d’écho et de dialogue. La<br />

dernière variation représente l’une des très rares fantaisies chorales<br />

intégralement écrites dans ce style particulier, représentatif du langage<br />

nord-allemand.<br />

Le genre de la partita offre souvent l’occasion de découvrir des<br />

correspondances entre la musique et les textes des chorals ayant servi<br />

de base. Dans cette partita, datant de la jeunesse de Bach, il semble qu’il<br />

soit bien plus question d’une sorte d’exercice d’écriture et de style dans<br />

l’art de varier les chorals, plutôt que de faire référence à des textes. Quoi<br />

qu’il en soit, voilà l’une des plus belles des partitas chorales de Bach.<br />

Certaines variations de choral dans ce dernier volume peuvent poser<br />

des problèmes d’attribution ou d’authent<strong>ici</strong>té, mais leur origine semble<br />

avoir pris un peu d’assurance à la lumière des Chorals Neumeister


écemment redécouverts. O Vater, allmächtiger Gott (Ô Père, Dieu tout<br />

puissant), BWV 758 est une petite partita quadripatrtite comportant<br />

un premier mouvement alla breve en imitation, le thème choral étant<br />

confié au soprano, et un quatrième sous forme de trio avec le cantus<br />

firmus au pédalier, les deux autres mouvements restant confinés aux<br />

claviers – le cantus firmus toujours au soprano –. O Herre Gott, dein<br />

göttliches Wort (Ô Seigneur Dieu, ta divine parole), BWV 757 débute<br />

par une courte imitation suivie du thème choral en entier énoncé<br />

au pédalier. On ne pourra qu’être surpris de la ressemblance avec les<br />

variations de choral de Pachelbel. Liebster Jesu, wir sind hier (Bienaimé<br />

Jésus, nous sommes <strong>ici</strong>), BWV 754 épouse la forme du trio ; une<br />

basse très active en noires soutient les imitations aux claviers. L’œuvre<br />

donne une impression assez « moderne » et il se peut qu’elle soit de<br />

la main d’un élève plutôt que de Bach. Christus, der uns selig macht<br />

(Christ qui nous fait bienheureux), BWV 747 est aussi belle qu’elle est<br />

absurde : elle commence comme une sinfonia instrumentale, le choral<br />

étant exposé phrase après phrase au ténor. Mais subitement le caractère<br />

change entièrement et l’on penserait entendre une variation de choral<br />

de Tunder ou de Pachelbel, la partie solo s’échappant plusieurs octaves<br />

plus haut dans une floraison de figures quasi-improvisées. Peutêtre<br />

voit-on là le jeune Bach en pleine expérimentation… Jesu, der<br />

du meine Seele, BWV 752 présente un canon vraiment alambiqué sur<br />

une basse en constante mobilité. Enfin, Vater unser im Himmelreich<br />

(Notre Père qui êtes aux cieux,) BWV 762 est un parfait exemple de<br />

canon dans la veine de Buxtehude, avec un thème en solo richement<br />

ornementé, un prélude et des interludes, souvent en imitation. S’il s’agit<br />

bien d’une œuvre authentique, elle doit être fort ancienne car les notes<br />

du thème choral se trouvent systématiquement sur les temps forts, une<br />

caractéristique un peu scolaire de laquelle le Bach de la maturité avait<br />

su entièrement se libérer.<br />

Hans Fagius<br />

Biographie :<br />

de Johann Sebastian Bach<br />

Le 8 juillet 000, l’on célébra le 50 e anniversaire de la mort à Leipzig<br />

de celui qui est probablement le plus grand compositeur de tous les<br />

temps.<br />

Après qu’il eut été plus ou moins oublié tout au long du 9 e siècle,<br />

hormis par quelques passionnés, le 0 e siècle lui a largement rendu<br />

justice. En 899, le célèbre chef d’orchestre Wilhelm Mengelberg lança<br />

la tradition de jouer tous les ans la Passion selon saint Matthieu au<br />

Concertgebouw pour la fête des Rameaux ; en 900 l’on fondait la Neue<br />

Bachgesellschaft dont l’objectif était de se lancer dans la publication<br />

d’une nouvelle édition complète de ses œuvres, et de diffuser sa<br />

musique en Allemagne à travers de nombreux festivals et concerts.<br />

On ouvrit un Musée Bach dans sa ville natale de Eisenach. Le premier<br />

de ces festivals eut lieu à Berlin en 90 . Dès 904 parut le premier<br />

Bach Jahrbuch, une série de livres et d’articles qui, de nos jours encore,<br />

paraissent tous les ans. L’année suivante, Wanda Landowska publia une<br />

étude sur l’exécution de la musique de Bach dont elle était la première<br />

pianiste, au cours de la période contemporaine, à donner les œuvres<br />

sur un clavecin. Cette même année, le célèbre docteur, théologien<br />

et organiste Albert Schweitzer faisait paraître son livre sur Bach qui<br />

fait encore autorité de nos jours. Et exactement 00 ans après la mort<br />

de Bach, en 950, Wolfgang Schmieder publiait son monumental<br />

Thematisch-systematisches Verzeichnis der Werke Johann Sebastian<br />

Bachs, le « BWV » dont l’indexation est toujours en usage et ne risque<br />

d’ailleurs pas d’être jamais détrônée.<br />

Bach et les styles européens<br />

Bien qu’on le considérât déjà comme quelque peu suranné et trop<br />

sévère au cours des dernières années de sa vie, le jeune Bach était<br />

très conscient des modes musicales de son époque. Il appréciait<br />

377


378<br />

fort les sonorités colorées et étranges qu’il approchait et imitait avec<br />

son solide esprit nord-allemand. Tout au cours de son existence, il<br />

rassembla une gigantesque bibliothèque musicale qui comprenait non<br />

seulement d’innombrables œuvres des siècles passés, mais aussi les<br />

pièces contemporaines de compositeurs français, italiens et allemands<br />

à la mode. Nous savons qu’il étudia et arrangea des œuvres de<br />

Frescobaldi, Froberger, Lully, Corelli, Albinoni, Marcello, Couperin,<br />

Dieupart, Kuhnau et Vivaldi ; il possédait la capacité de s’absorber dans<br />

leur écriture, dans leur style, de les adapter à son propre langage et de<br />

largement les dépasser dans la majorité des cas.<br />

Jeunesse<br />

Bach dut déjà se frotter à la musique dès l’année 685 dans le ventre<br />

de sa mère Elisabeth qui venait d’une famille de mus<strong>ici</strong>ens. Son père<br />

lui-même, Johann Ambrosius, ainsi qu’une impressionnante lignée<br />

d’aïeux avant lui, était mus<strong>ici</strong>en : violoniste, trompettiste et flûtiste de la<br />

ville de Eisenach, une petite bourgade dans la région est-allemande de<br />

Thuringe, où Jean-Sébastien naquit le mars 685. C’est là que l’enfant<br />

Bach fréquenta précisément la même école que Martin Luther quelques<br />

90 ans auparavant. Il ira au collège d’Eisenach jusqu’en 695. À l’âge de<br />

dix ans, Bach perdit ses deux parents en l’espace de quelques semaines<br />

et fut donc pris sous la tutelle de son frère aîné Johann Christoph,<br />

organiste à Ohrdruf, qui fut probablement son premier professeur<br />

d’orgue et de clavecin. Mais cinq ans plus tard, Johann Christoph ne<br />

pouvait plus assumer la charge de son jeune frère et en 700, Sebastian<br />

et son ami d’école Georg Erdmann, se mit en route pour Lunebourg.<br />

Ils purent suivre gratuitement les cours au lycée, en échange de quoi<br />

ils devaient tous les jours chanter au sein du chœur de l’église Saint-<br />

Michel. Telle une éponge, Bach absorba toutes les grandes traditions<br />

maintenues par l’école et se familiarisa avec les grands chefs-d’œuvre de<br />

la musique sacrée.<br />

Le style français et l’art de la variation à la hollandaise<br />

À Lunebourg, Bach se frotta non seulement à la musique chorale<br />

allemande, mais également à la langue française, la culture française<br />

et surtout la musique française. En effet, l’école Saint-Michel pouvait<br />

s’enorgueillir d’héberger en son sein une « Ritteracademie », une école<br />

pour les fils de la riche noblesse qui parlait français et se piquait d’obéir<br />

à l’étiquette française. L’orchestre français du duc de Celle donnait<br />

fréquemment des concerts de musique française. Par ailleurs, il est<br />

probable que Bach suivit à Lunebourg l’enseignement de l’organiste<br />

Georg Böhm, un compositeur très tourné vers la chose française et<br />

qui, comme Bach, venait de Thuringe. Parfois, en été, Bach se rendait à<br />

pied à Hambourg, 50 kilomètres plus au nord, pour entendre l’organiste<br />

Reinken. À l’âge avancé de 78 ans, cet organiste né à Deventer portait<br />

tout l’héritage de l’école d’orgue de Amsterdam – celle de Jan Pieterszoon<br />

Sweelinck – et emplissait encore l’église Sainte-Catherine de Hambourg<br />

de ses époustouflantes improvisations. Bach sut s’approprier toutes ces<br />

impressions et les fit fructifier dans ses propres compositions et dans<br />

son jeu d’orgue.<br />

Organiste à Arnstadt et Mühlhausen ( 703- 708)<br />

De mars à septembre 703, Bach est mus<strong>ici</strong>en à la cour du comte Johann<br />

Ernst de Saxe-Weimar. En juillet de la même année, il fit l’expertise de<br />

l’orgue de la nouvelle église d’Arnstadt dans sa Thuringe natale. Le 9<br />

août il obtint son premier véritable poste, celui d’organiste de cette<br />

église. À cette époque, il semblait réellement obsédé par la musique<br />

d’orgue à telle enseigne qu’il refusa catégoriquement de répéter avec le<br />

chœur de garçons. Le conflit avec ses employeurs ne fit que s’empirer<br />

lorsque Bach, en octobre 705, se rendit à pied à Lübeck, la bagatelle<br />

de 00 kilomètres, pour y écouter Buxtehude jouer de l’orgue et donner<br />

ses œuvres sacrées : il dépassa son congé de deux mois, à la fureur de la<br />

mun<strong>ici</strong>palité de Arnstadt. Pire encore, à son retour il se mit à démontrer<br />

ses nouvelles trouvailles virtuoses au cours du service divin, ce qui eut<br />

pour effet de jeter le désarroi parmi les fidèles : sa position devenait


intenable ; on lui reprocha d’accompagner de façon trop compliquée les<br />

chants d’église. Enfin, on l’accusa de se faufiler dans la cave à vin lors des<br />

sermons, et de faire de la musique avec une « jeune femme étrangère »,<br />

probablement sa cousine Maria Barbara.<br />

Après son départ de Arnstadt, Bach accepta le 5 juin 707 le poste<br />

d’organiste à l’église Saint-Blaise de Mühlhausen, où il épousa en<br />

octobre sa cousine Maria Barbara, composa des œuvres d’orgues et<br />

les premières cantates, et dont il prit congé après à peine une année.<br />

Car au cours de cette seule année, il avait largement dépassé les limites<br />

d’une petite ville telle que Mühlhausen : sa réputation d’organiste<br />

et de compositeur entêté l’appelait à de plus hautes fonctions. C’est à<br />

Mühlhausen que fut composée la célébrissime Toccata et fugue en ré<br />

mineur, BWV 565 : l’œuvre semble un véritable coup de tonnerre suivi<br />

d’un déluge d’accords plus impressionnants les uns que les autres. La<br />

suite de l’ouvrage, dans la même veine, est tellement extraordinaire qu’il<br />

a rapidement acquis une position particulière dans la conscience de<br />

l’humanité tout entière.<br />

Weimar ( 708- 7 7)<br />

En juin 708, la carrière de Bach prit un tournant important : il accepta<br />

la position d’organiste et mus<strong>ici</strong>en de chambre auprès de la cour du duc<br />

Wilhelm Ernst de Saxe-Weimar. Cette même année naît leur premier<br />

enfant, Catharina Dorothéa. Début 7 4, il fut nommé au poste de<br />

Konzertmeister avec l’obligation d’écrire une cantate par mois. Du<br />

coup, Bach retira sa candidature, posée en décembre, à la succession<br />

de Friedrich Wilhelm Zachow (le maître de Haendel) comme organiste<br />

de la Liebfrauenkirche de Halle. Après la naissance d’un premier fils<br />

le novembre 7 0, Wilhelm Friedemann, Bach et Maria Barbara<br />

en accueillirent un second, Carl Philipp Emanuel, le 8 mars de cette<br />

année 7 4 puis un troisième, Gottfried Bernhard, le mai de l’année<br />

suivante, en 7 5. Les deux premiers devaient tous deux embrasser la<br />

carrière de mus<strong>ici</strong>ens.<br />

Entre 708 et 7 4, c’est l’organiste qui s’exprima dans de nombreuses<br />

compositions pour orgue.<br />

La mode de Vivaldi<br />

C’est à Weimar que Bach découvrit la musique italienne, qu’il croisa<br />

la première fois la forme contemporaine du concerto à l’italienne, les<br />

œuvres de Vivaldi ou d’autres compositeurs. Nous savons que le neveu<br />

du duc, le prince Johann Ernst, avait acquis une impressionnante<br />

quantité de partitions à Amsterdam lors de ses études en Hollande,<br />

des concertos de Vivaldi en particulier, et qu’il déchaîna une véritable<br />

fièvre vivaldienne à son retour à Weimar. Bach fut embrigadé pour<br />

arranger des concertos de Vivaldi pour le clavecin ou l’orgue solo, et<br />

de composer ses propres concertos selon le modèle italien. Sans jamais<br />

avoir mis un pied dans le pays, Bach se laissa bien volontiers entraîner<br />

par la mode. Les célèbres Concertos Brandebourgeois doivent leur<br />

existence à l’enseignement du mus<strong>ici</strong>en italien ; tandis que le Concerto<br />

pour violon en mi majeur témoigne non seulement de la fascination de<br />

Bach pour son illustre contemporain, mais également pour le violon<br />

dont il jouait d’ailleurs lui-même – ainsi que l’orgue, le clavecin et le<br />

clavicorde –. Cela dit, Bach laisse son modèle loin derrière lui dès cette<br />

époque. En dehors des œuvres pour orgue, Bach composa également à<br />

Weimar des cantates et des concertos dans le style italien.<br />

En 7 6, Bach se rendit à Halle pour l’expertise de l’orgue de la<br />

Liebfrauenkirche. Le renom de Bach allait grandissant et en 7 7 on le<br />

nomme « le célèbre organiste de Weimar » et on loue la qualité de ses<br />

compositions. Encore une fois, Bach entra en conflit avec son employeur,<br />

le duc Wilhelm Ernst de Saxe-Weimar. Il s’agissait naturellement de sa<br />

liberté artistique, d’autant que Bach travaillait également pour l’un des<br />

rivaux du Duc et n’entendait pas cesser cette activité parallèle. Bach<br />

refusa de se soumettre, posa sa candidature pour le poste de maître<br />

de chapelle à Cöthen, ce sur quoi le duc le jeta en prison pendant un<br />

mois. Mais il fut autorisé à quitter Weimar pour Cöthen en 7 7 ; ainsi<br />

s’acheva en tragi-comédie l’un des épisodes les plus féconds de l’histoire<br />

de la musique occidentale. Bach composa de nombreuses œuvres pour<br />

orgue.<br />

379


380<br />

Cöthen ( 7 7- 7 3)<br />

Son déménagement vers Cöthen lui offrit une bonne mesure de<br />

liberté artistique et personnelle : il devint maître de chapelle du prince<br />

Leopold de Anhalt-Cöthen, un mélomane fanatique d’à peine 3 ans.<br />

Quoique la cour fût violemment calviniste, et que la mère du prince fut<br />

une femme à poigne, le jeune homme réservait rien moins qu’un quart<br />

de toutes les dépenses de la cour à son orchestre. Lui-même se joignait<br />

fréquemment à l’orchestre, tenant le violon, la viole ou le clavecin, ou<br />

encore se produisait en soliste avec les meilleurs solistes de l’époque<br />

qu’il avait attirés de Berlin à coups de pots de vin. Comble du bonheur,<br />

il avait réussi à s’assurer les services du phénomène du moment, Jean<br />

Sébastien Bach.<br />

Sans doute le prince serait-il tombé dans l’obscurité de l’histoire s’il<br />

n’avait pas permis à Bach de composer, durant ses années à Cöthen,<br />

sa cour des chefs-d’œuvre tels que les Concertos Brandebourgeois, le<br />

premier cahier du Clavier bien tempéré, les Sonates et Partitas pour<br />

violon solo, les Suites pour violoncelle, les Suites Françaises et Anglaises<br />

pour clavecin, ses œuvres pour luth et bien d’autres encore.<br />

C’est durant son séjour à Cöthen, en 7 9, que Bach manqua de peu la<br />

rencontre avec Haendel, né comme lui en 685. Haendel était de passage<br />

dans sa ville natale, Halle, au cours d’un voyage qu’il effectuait dans le<br />

but de recruter des chanteurs pour l’opéra de Londres. C’est à Cöthen<br />

qu’il commence le Petit Livre de clavier (Clavier-Büchlein) pour son fils<br />

Wilhelm Friedemann. Nous sommes en 7 0. Hélas, c’est aussi là que<br />

meurt en juillet Maria Barbara, qui le laissait à 35 ans avec quatre enfants :<br />

Catharina Dorothéa, ans, Wilhelm Friedemann, 0 ans, Carl Philipp<br />

Emanuel, 6 ans et le petit Johann Gottfried Bernhard de cinq ans. Cette<br />

même année 7 0, à peine finie la composition des Sonates et Partitas<br />

pour violon solo, il avait entrepris celle des Concertos Brandebourgeois.<br />

Le 3 décembre 7 , Bach se remarie avec la talentueuse soprano<br />

Anna Magdalena Wilcken, âgée de 0 ans, avec laquelle il avait souvent<br />

eu l’occasion de faire de la musique. Entre temps, il avait soumis sa<br />

candidature au poste d’organiste à l’église Saint Jacques de Hambourg en<br />

novembre 7 0, puis également à celui de maître de chapelle à Berlin et<br />

en décembre 7 de Kantor à Leipzig : en effet, la passion musicale du<br />

prince Leopold s’était refroidit singulièrement après son mariage avec<br />

la princesse Henrietta von Anhalt-Bernburg, qui détestait la musique.<br />

De plus, on peut imaginer que Bach se languissait d’une grande ville,<br />

pour le prestige autant que pour le défi d’ordre artistique, sans oublier<br />

les bonnes écoles et universités pour ses fils dont le développement<br />

musical et intellectuel semblait assez remarquable.<br />

En 7 c’est le démarrage du Clavier bien tempéré et du Petit Livre<br />

d’Anna Magdalena Bach. Il avait déjà composé les quatre Suites pour<br />

orchestre et les Concertos pour violon. C’est en décembre de la même<br />

année qu’il postule pour le poste de Cantor à Leipzig. Au début de<br />

l’année 7 3, il donna à Leipzig ses Cantates BWV et 3, un examen<br />

de passage qui fut très probant puisqu’il fut engagé en qualité de Cantor<br />

à Leipzig le 6 mai ; il y emménagea le 30 mai.<br />

Leipzig ( 7 3- 750)<br />

Dans l’esprit du public, l’image traditionnelle de Bach est celle du<br />

Kantor (voir ce mot dans le lexique) de l’église Saint-Thomas de Leipzig<br />

où, pendant 7 ans, il fut responsable de la musique sacrée pour les<br />

dimanches et les autres fêtes – non seulement à Saint-Thomas mais<br />

également à Saint-Nicolas, Saint-Pierre et la Nouvelle Eglise. C’est là<br />

qu’il composa la majorité de ses cantates, ses deux Passions et les motets.<br />

Pour les faire jouer le mieux possible, il rassemblait les meilleurs élèves<br />

de l’école Saint-Thomas voisine, ainsi que de l’Université de Leipzig.<br />

Le chœur répétait les lundis, mardis, mercredis et vendredis, alors que<br />

le samedi était réservé à la répétition avec chœur, solistes et orchestre<br />

pour la cantate du dimanche suivant. Souvent, pourtant, le temps<br />

manquait pour répéter et, à la grande exaspération de Bach, le niveau<br />

d’exécution laissait sérieusement à désirer. On sait qu’il disposait de<br />

dix-huit mus<strong>ici</strong>ens professionnels en plus des enfants de la maîtrise et<br />

de quelques étudiants de l’Université dont il est le directeur musical.


Le 6 février 7 4, naît un fils, Gottfried Heinrich, le premier enfant<br />

de Anna Magdalena, qui sera suivi de douze autres. Bach engendra<br />

vingt enfants (7 avec sa première femme et 3 avec la seconde) dont<br />

plusieurs mourront très jeunes. Le 7 avril de la même année, il donnera<br />

la Passion selon saint Jean. Le 5 avril 7 9, jour du Vendredi Saint, ce<br />

sera le tour de la Passion selon saint Matthieu. À partir de cette période<br />

débutera la deuxième série de cantates. L’immense corpus de cantates<br />

qu’il a écrit à Leipzig, de l’ordre de 50 chefs-d’œuvre, représente l’un<br />

des jaillissements d’énergie créatrice sans égal. En 7 9, l’année de la<br />

Passion selon saint Matthieu, Bach fut nommé directeur du Collegium<br />

Musicum de Leipzig, une assemblée de mus<strong>ici</strong>ens professionnels et<br />

d’étudiants fondée par Telemann en 70 , alors qu’il était lui-même<br />

étudiant.<br />

Avec ce groupe de mus<strong>ici</strong>ens, Bach prit l’habitude de donner des<br />

concerts hebdomadaires au Café Zimmermann : on venait y entendre<br />

des œuvres de musique de chambre probablement perdues pour la<br />

plupart, ainsi que les concertos pour clavecin pour lesquels ses fils<br />

tenaient la partie de soliste, ainsi que des cantates profanes. Parmi<br />

ces cantates profanes, la plus célèbre est sans conteste la Cantate du<br />

Café, une sorte de réclame en musique pour le Café Zimmermann.<br />

Enfin, Bach fut nommé Compositeur de la cour de l’électeur de Saxe<br />

à Dresde, pour laquelle il composa certaines parties de la Messe en si<br />

mineur. Parallèlement à ces activités, il était devenu le maître à penser<br />

d’un groupe assez conséquent de disciples, parmi lesquels Kirnberger<br />

et Agricola qui devaient se consacrer plus tard à l’aspect théorique et<br />

historique de la musique.<br />

Son travail de fond avec ces élèves ainsi qu’avec ses deux fils aînés, les<br />

compositeurs Friedemann et Emanuel, devait exercer une influence<br />

déterminante sur des œuvres plus tardives telles que les Variations<br />

Goldberg, le second cahier du Clavier bien tempéré, et naturellement<br />

L’Art de la fugue. Ces œuvres semblent à la fois « vieillottes » et<br />

fantastiquement libres et modernes. En 749, le compositeur luthérien<br />

Bach termina sa monumentale Messe en si mineur, une messe dans la<br />

tradition catholique romaine ; à cette époque il n’exerçait probablement<br />

plus sa charge de Kantor, d’autant que les autorités de Leipzig avaient<br />

déjà lancé des appels à candidature. Bach était devenu presque aveugle,<br />

probablement des suites d’une cataracte mal soignée par le chirurgien<br />

et ophtalmologiste anglais Taylor. Bach s’éteignit le 8 juillet 750.<br />

L’une des merveilles du monde<br />

Depuis ce temps, d’innombrables bibliothèques se sont emplies de livres<br />

sur Bach, et bien d’autres suivront encore qui traiteront de ce monstre<br />

sacré, le plus grand compositeur que le monde occidental ait jamais<br />

connu. Car nous savons désormais que sans lui, l’histoire de la musique<br />

aurait suivi un tout autre cours. Il n’est aucun compositeur digne de ce<br />

nom, au 9 e et au 0 e siècle, qui ne se soit tourné vers Bach ou qui n’ai<br />

senti son souffle imposant au cours de leur propre processus créatif.<br />

Ses deux fils aînés, Friedemann et Emanuel, durent sentir confusément<br />

qu’ils ne s’approcheraient jamais du piédestal sur lequel leur père s’était<br />

hissé. Et lorsque Haydn et Mozart entendirent cette musique pour la<br />

première fois, ils en ressentirent un tel choc que leur langage changea<br />

du tout au tout, quand bien même ils étaient déjà bien avancés dans<br />

leurs carrières, et Bach mort depuis trente ans.<br />

Sans Bach, qui sait comment auraient sonné les derniers quatuors<br />

de Mozart, ses grandes symphonies, son Requiem ? Beethoven,<br />

Mendelssohn, Schumann, Chopin, Liszt, Brahms, Debussy, Hindemith<br />

nourrissaient leur propre langage, leur propre écriture, des œuvres<br />

de Bach par lesquelles ils devaient parfois se sentir écrasés. Weber<br />

considérait la musique de Bach comme si novatrice et si parfaite que<br />

rien, en comparaison, ne semblait avoir la moindre importance. Brahms<br />

affirmait que s’il avait dû composer la Chaconne de Bach, il serait<br />

devenu fou de l’excès de tension émotive. Le pianiste et compositeur<br />

Hans von Bülow estimait, quant à lui, que si l’on devait perdre toute la<br />

musique classique et que seul devait survivre le Clavier bien tempéré,<br />

toute la musique des temps postérieurs pourrait être reconstruite à<br />

partir du modèle : « le Clavier bien tempéré est l’Ancien Testament, les<br />

38


38<br />

Sonates pour piano de Beethoven sont le Nouveau Testament : nous<br />

devons avoir foi en les deux. ». Quant à Debussy, il affirmait que « Bach<br />

est notre Seigneur en musique. Chaque compositeur ferait bien de lui<br />

adresser une prière avant de se mettre au travail ».<br />

Pour d’innombrables mus<strong>ici</strong>ens, la devise est vraiment « pas un jour<br />

sans Bach ». Le dernier projet achevé par Debussy avant de disparaître<br />

était une adaptation des Sonates pour viole de gambe et clavecin. De<br />

son côté, le célèbre violoncelliste Pablo Casals commençait la journée<br />

avec un Prélude et fugue du Clavier bien tempéré afin de s’imbiber du<br />

génie de Bach.<br />

Plus de 50 ans après sa mort, Bach peut s’enorgueillir de posséder des<br />

dizaines de millions d’auditeurs ; chaque année à Pâques, des milliers<br />

de mus<strong>ici</strong>ens et choristes jouent les Passions, véritable « Evangile selon<br />

Bach ».<br />

Son œuvre offre une éclatante preuve du génie de l’un des plus grands<br />

esprits de toute l’humanité, Johann Sebastian Bach, le sévère et honnête<br />

artisan baroque autant que le phénoménal chantre de l’émotion<br />

romantique.<br />

Lexique<br />

A cappella : Chant sans accompagnement instrumental (relatif au<br />

chant religieux chanté à la chapelle)<br />

Alla breve : terme italien de musique ancienne qui désigne une mesure<br />

à deux temps, dont chacun est représenté par une blanche (= C barré<br />

ou / ).<br />

Allemande : danse de rythme binaire, qui serait d’origine allemande,<br />

remontant au 5 e siècle et particulièrement prisée entre 600 et 750.<br />

Généralement à quatre temps, elle est d’un rythme lent et d’un caractère<br />

grave. Depuis l’époque baroque, elle sert de morceau introductif des<br />

Suites. Bach la rendit plus complexe et plus contrapuntique.<br />

À la française : sommairement, style galant, « facile », courtois, très<br />

parlé ; Ouverture à la française : voir ce mot<br />

À l’italienne : sommairement, style musical très mélodique, insistant<br />

sur l’aspect chanté des thèmes, avec des accompagnements très<br />

sommaires et clairs<br />

Air / Aria : mélodie, généralement simple, pour une seule voix avec<br />

accompagnement, chantée en solo et clairement séparable, dans un<br />

opéra ou un oratorio (on dira : « Air de Don Juan » - « Air de Carmen »<br />

- « Air de Tamino » - « Air de la comtesse » etc., lorsque ce terme est<br />

suivi d’un nom de personnage) pour distinguer air particulier dans<br />

un opéra. Mais un aria peut être purement instrumental et désigner<br />

des morceaux très mélodieux (par exemple, l’Aria de la Suite en ré de<br />

Bach)<br />

Amour (d’) : désigne un instrument qui est accordé une tierce majeure<br />

au dessous de l’instrument dont il emprunte le nom : le « hautbois<br />

d’amour » ou la « viole d’amour » par rapport au hautbois ou la viole.<br />

La sonorité est un peu plus douce et plus grave.<br />

Anglaise : Au 8 e siècle, une danse vive à 6/8 appartenant au quadrille<br />

Arioso : un morceau mélodique chanté en solo mêlant aspects récitatifs<br />

(voir ce mot) et passages mesurés. Il s’apparente à l’air, mais il est de<br />

forme plus libre et plus lyrique. Dans les cantates de Bach il sert parfois<br />

d’intermédiaire entre le récitatif accompagné et l’aria.<br />

Arpège : émission successive du grave à l’aigu ou vice versa des notes<br />

d’un accord.


Arpège brisé : énonciation des notes de l’arpège dans un ordre différent<br />

que celui dicté par la logique, par exemple première note, troisième<br />

note, seconde note, quatrième note etc.<br />

Augmentation : consiste à accroître la durée d’une note. Un motif<br />

musical est repris avec des valeurs de durée plus longues.<br />

Badinerie : mouvement de danse de rythme binaire gai et léger, l’une<br />

des danses des suites au 8 e siècle. La plus célèbre de Bach est celle de la<br />

Suite en si mineur pour flûte et cordes.<br />

Basse chiffrée : Codification en chiffres des accords sur une voix de<br />

basse, pour la réalisation de la basse continue. Les accords ne sont<br />

pas écrits et développés mais seulement représentés par des chiffres<br />

indiquant exactement quelle harmonie – c’est-à-dire les intervalles des<br />

accords à réaliser –, doit être entendue. La basse chiffrée ne peut être<br />

qu’une basse continue.<br />

Basse continue : à l’époque baroque, ligne de basse (d’accompagnement)<br />

ininterrompue et souvent chiffrée. Le ou les instrumentistes<br />

(clavecin ou orgue, doublé ou non par un violoncelle ou un basson<br />

ou un autre instrument grave…) doivent donc eux-mêmes réaliser<br />

leur propre version – parfois à vue et quasiment improvisée – de<br />

l’accompagnement.<br />

Binaire / Ternaire : binaire : combinaison rythmique comportant<br />

des durées divisibles par deux – ternaire : combinaison rythmique<br />

comportant des durées divisibles par trois<br />

Bourrée : d’origine française, le plus souvent à deux temps<br />

(historiquement : à deux temps dans le Berry et le Bourbonnais et à<br />

trois temps en Auvergne et en Limousin). Son rythme est très accentué<br />

et habituellement de rythme binaire. Chez Bach, elle est toujours à<br />

deux temps.<br />

BWV : abbréviation pour Bach-Werke-Verzeichnis (= Catalogue des<br />

œuvres de Bach). Ce catalogage a été établi par Wolfgang Schmieder<br />

et publié en 950. (Rappelons que le catalogue de l’œuvre de Mozart a<br />

été dressé par Ludwig Ritter von Köchel). Le BWV ne répertorie pas les<br />

compositions selon l’ordre de création mais selon les groupes d’œuvres<br />

tels qu’ils sont classés dans l’édition complète de Bach parue en 850.<br />

Les BWV annexes correspondent à des œuvres d’origine douteuse ;<br />

au fil des recherches musicologiques, des BWV annexes sont parfois<br />

devenus des BWV certifiés et, inversement, des BWV jusque-là certifiés<br />

sont devenus des numéros annexes.<br />

Canon (du grec : mesure, règle) : imitation (voir ce mot) stricte, à un<br />

second instrument ou une seconde voix, d’un thème qui vient d’être<br />

énoncé à un premier, tandis que le premier thème se poursuit. Il est<br />

d’une écriture polyphonique, donc contrapuntique, rigoureusement<br />

organisée. Pour l’expliquer simplement, il s’agit d’une composition<br />

polyphonique dans laquelle les voix chantent la même mélodie en<br />

entrant à différents moments et se suivant à une distance donnée. Chez<br />

Bach, les canons jouent un rôle central dans L’Art de la fugue et surtout<br />

dans L’Offrande musicale. Bach en concevra des formes beaucoup plus<br />

complexes par diminution ou augmentation.<br />

Cantate (du latin cantare : chanter) : terme qui apparaît en Italie au 7 e<br />

siècle. Il s’agit d’une composition vocale pour un ou plusieurs solistes et<br />

accompagnement orchestral, comprenant différentes parties constituées<br />

de récitatifs et d’arias. Bach en est l’exemple le plus représentatif à travers<br />

ses cantates sacrées destinées au service religieux (textes reprenant très<br />

souvent la parole biblique) et ses cantates profanes destinées à la vie<br />

bourgeoise et dont le contenu textuel n’est pas de nature spirituelle.<br />

Cantor (en allemand : Kantor) : mot spécifiquement allemand qui<br />

désigne « maître de musique. C’est le mus<strong>ici</strong>en principal de la ville,<br />

aux fonctions très étendues établies dans l’optique luthérienne. Outre<br />

la responsabilité des quatre églises que comptait la ville de Leipzig et<br />

celle de tenir ses fonctions d’organiste, Bach devait exécuter une cantate<br />

tous les dimanches, composer pour des occasions particulières (fêtes<br />

royales, mariages, funérailles), collaborer à l’organisation du culte<br />

383


384<br />

dans la mesure où il lui incombait de relier le chant à la prédication,<br />

enseigner la musique, le latin et donner des cours de catéchisme, et<br />

bien entendu former les exécutants devant assurer la partie musicale<br />

du culte. Aujourd’hui, le mot ne désigne plus que le seul mus<strong>ici</strong>en<br />

d’église.<br />

Cantus firmus : « chant ferme ou déterminé », partie de plain-chant<br />

(ligne mélodique très simple) qui sert de thème, presque toujours en<br />

notes de valeurs égales, héritée du chant grégorien, autour de laquelle<br />

on développe un contre-chant plus libre. Chez Bach, la mélodie<br />

– qui peut être celle d’un choral ou de sa plume – est à la base d’une<br />

écriture polyphonique tout en restant suffisamment pure pour être<br />

toujours reconnaissable pour l’auditeur. Dans les cantates, le cantus<br />

firmus reprend souvent le thème d’un choral tandis que les autres voix<br />

s’échappent dans un autre contenu musical. On en a encore un parfait<br />

exemple avec le choral des soprani planant au-dessus des deux chœurs<br />

« O Lamm Gottes unschuldig » (Innocent Agneau de Dieu) dans le<br />

chœur introductif de la Passion Saint Matthieu.<br />

Canzone (du latin cantio = chanson en français) : au 6 e siècle, ce<br />

mot désignait des compositions très diverses allant de la pièce la plus<br />

simple pour un instrument à des pièces pour des ensembles ou bien<br />

une œuvre contrapuntique comparable à une sonate. Au 7 e siècle,<br />

elle se confondait même avec la fugue. Elle deviendra une musique<br />

instrumentale religieuse jouée à l’orgue.<br />

Capriccio (de l’italien capriccio = idée ; en français : caprice) : à l’origine,<br />

c’était une pièce pour instrument seul n’ayant qu’un thème, écrite dans<br />

un style fugué. Plus tard, Paganini en fera une pièce de virtuosité. Au<br />

9 e siècle, ce terme renvoie à une pièce d’orchestre brillante pleine de<br />

fantaisie (Capriccio italien de Tchaïkovski).<br />

Chaconne : danse espagnole du 7 e siècle, probablement d’origine<br />

mexicaine, sur un rythme à trois temps. Chez Bach, le terme correspond<br />

à une pièce instrumentale consistant en un thème suivi de variations<br />

qui se développent sur une basse obstinée (exemple : la Chaconne pour<br />

violon seul de Bach)<br />

Choral : chant religieux, conçu à l’origine pour être chanté en chœur<br />

par les fidèles des cultes protestants. À l’origine le choral protestant<br />

était un mélange de mélodie grégorienne et d’harmonies modernes.<br />

Au 6 e siècle, Luther, désirant le rendre accessible à tous, en emprunta<br />

les mélodies à des chansons populaires ou à des œuvres très en vogue.<br />

Ce chant religieux, d’allure stricte et statique, fut surtout en usage<br />

dans le culte protestant. Il peut être écrit à l’unisson, ou harmonisé à<br />

plusieurs voix comme chez Bach. Le mot est aussi attribué à des pièces<br />

de musique instrumentale à caractère religieux.<br />

Chromatique / Diatonique : chromatique : élément mélodique qui fait<br />

usage de demi-tons étrangers à la tonalité – diatonique : qui procède<br />

par tons et demi-tons, ne faisant usage que des notes fondatrices de la<br />

tonalité.<br />

Clavecin à double clavier : clavecin qui comporte deux rangs de<br />

touches ; requis pour certaines des Variations Goldberg par exemple<br />

Concerto : à l’origine, œuvre vocale ou instrumentale dans laquelle les<br />

voix ou les instruments se concertaient ; aujourd’hui, œuvre écrite pour<br />

un ou plusieurs instruments solo avec accompagnement d’orchestre ou<br />

pour orchestre seul.<br />

Contrepoint : l’art d’assembler, en les superposant, plusieurs lignes<br />

mélodiques indépendantes – chacune ayant son autonomie thématique<br />

– qui se complètent harmoniquement, rythmiquement, en présentant le<br />

plus de contraste possible l’une par rapport à l’autre. Le résultat musical<br />

ainsi obtenu est la polyphonie.<br />

Courante (du français courir) : danse rapide à trois temps, d’origine<br />

française, qui fut très en vogue au 7 e siècle et à la cour de Louis XIV.<br />

Elle est utilisée dans la Suite instrumentale dont elle est généralement<br />

le second morceau.<br />

Caccia : (mot italien) ou chasse : les instruments « da caccia » sonnent


une quinte en dessous de ceux auxquels ils empruntent le nom :<br />

« hautbois da caccia » ou « oboe da caccia », par rapport au hautbois.<br />

Da capo : répétition d’un passage depuis le début, jusqu’à un point<br />

indiqué. Dans les arias des cantates, il arrive fréquemment que<br />

l’introduction soit donnée en « da capo » une fois toute l’aria chantée,<br />

une sorte de conclusion en forme de rappel.<br />

Diminution : consiste à raccourcir les valeurs rythmiques d’une<br />

mélodie, ce qui lui confère un discours plus soutenu<br />

Double : Répétition mais variée d’une danse dans les suites et partitas<br />

Fantaisie : pièce instrumentale d’allure libre, en général brillante,<br />

qui ne suit aucune des constructions habituelles, presque une sorte<br />

d’improvisation notée. Mais elle est d’une écriture contrapuntique,<br />

chargée d’imitations. Depuis les romantiques, une fantaisie peut<br />

aussi être une pièce extrêmement virtuose reprenant, en les ornant<br />

considérablement, des thèmes connus (fantaisies sur des airs d’opéras,<br />

par exemple).<br />

Figura corta : figure composée de trois notes, dont la première vaut<br />

autant que les deux autres réunies : par exemple, une noire et deux<br />

croches, ou une croche et deux doubles-croches. Le terme s’appliquait<br />

également, de manière plus rare, à la figure inverse (deux brèves suivies<br />

d’une longue).<br />

Figuralisme : Procédé qui consiste à représenter le sens des mots d’un<br />

texte chanté par des notes, des harmonies, des rythmes évocateurs.<br />

Fugato : dans le style fugué (dans le genre de la fugue) mais sans le<br />

développement strict de la fugue d’école ; souvent, ce ne sont que<br />

quelques « entrées » successives étagées selon le plan de base : ton<br />

initial, ton de la dominante, ton initial, ton de la dominante<br />

Fugue : technique de composition, mais aussi une forme musicale<br />

construite selon cette technique. Selon la forme contrapuntique d’école,<br />

on expose un thème appelé « sujet » à une voix (instrument, groupe<br />

d’instruments, chanteurs), le sujet est repris par une seconde voix à la<br />

quinte tandis que la première voix énonce un « contresujet » selon les<br />

lois du contrepoint, troisième exposition à nouveau dans le ton de base<br />

tandis que la seconde voix énonce le contresujet et la première brode,<br />

quatrième exposition à nouveau à la quinte, cinquième exposition (s’il y<br />

a lieu, dans une fugue à cinq voix) etc. Les deux sujets et les deux contresujets<br />

doivent pouvoir se superposer. Développements, réexpositions,<br />

coda. Ni Mozart ni Bach n’ont jamais écrit de fugue exactement selon le<br />

modèle d’école. Bach a préféré s’éloigner des standards pour développer<br />

son propre langage fugué.<br />

Gavotte : danse d’origine paysanne française du Dauphiné (pays de<br />

Gap) dans laquelle on est sensé lever les pieds et non pas les glisser.<br />

Danse de tempo modéré à 4 temps, elle est en deux parties dont chacune<br />

d’elle commence toujours sur le 3 e temps à la première mesure.<br />

Gigue : cette danse joyeuse à pas rapides, à deux et trois temps, est<br />

née en Angleterre au 6 e siècle. Elle sert de mouvement final à la Suite<br />

instrumentale, très souvent chez Bach qui la traite d’une manière<br />

contrapuntique.<br />

Imitation : Figure de l’écriture contrapuntique qui consiste à rappeler<br />

un motif ou un dessin musical exécuté à une autre voix, mais avec<br />

moins de rigueur que le canon qui, lui, est une imitation stricte.<br />

Invention : soit l’effectif et le choix instrumental tel qu’il est défini<br />

dans une partition, soit le fait de transcrire pour un orchestre une<br />

pièce initialement conçue pour un ou deux instruments et d’en choisir<br />

l’instrumentation.<br />

Kapellmeister : en Allemagne, Maître de chapelle, ou chef de l’orchestre.<br />

À l’époque de Mozart, il avait souvent obligation de composer et de<br />

s’occuper de la vie de l’orchestre.<br />

Konzertmeister : en Allemagne, le premier violon d’un orchestre, celui<br />

385


386<br />

qui guide les autres et exécute les parties de solo<br />

Luth-clavecin (en allemand : Lautenwerk) : Bach a écrit des<br />

compositions pour son instrument favori qu’il inventa en 740 (il en<br />

possédait deux) et qui sonne comme un luth. Il est extrêmement rare<br />

aujourd’hui de pouvoir l’entendre sur disque. C’est un instrument à la<br />

sonorité profonde et riche, probablement due à ses cordes en boyau (et<br />

non en métal).<br />

Magnificat : cantique liturgique tiré de l’Evangile saint Luc. Ce chant<br />

de louanges à la Vierge Marie était souvent chanté dans les églises de<br />

Leipzig lors de grandes fêtes.<br />

Menuet : danse française originaire du Poitou, lente, elle tire son nom<br />

des petits pas « menus » qu’elle comporte (d’où menuet). Elle est très en<br />

vogue aux 7 e et 8 e siècles en France (surtout au 7 e siècle avec Lully)<br />

et en Angleterre, consistant en courbettes, croisements de couples,<br />

pieds pointés etc. La musique, en 3/4, fut développée à l’époque<br />

baroque dans les suites de danses, avant de s’incorporer dans les formes<br />

symphoniques au titre de second ou troisième mouvement.<br />

À l’époque classique tardive puis romantique, le menuet s’est transformé<br />

en scherzo. Généralement, le menuet est présenté une première fois,<br />

suivi d’un « Trio » (passage initialement joué à trois, d’où le nom) plus<br />

lent et composé de matériau musical tout à fait distinct, avant que le<br />

menuet ne soit rejoué dans son intégralité.<br />

Motet : œuvre vocale à une ou plusieurs voix, très souvent religieuse<br />

(chez Bach, toujours), écrite sur un texte biblique généralement en latin<br />

et chanté a cappella ou tout au plus avec accompagnement de basse<br />

continue<br />

Obligato (écrit à l’allemande mais Obbligato écrit à l’italienne : du<br />

latin obligatus : obligé) : ce terme désigne les instruments qui ne<br />

pourraient être supprimés sans que l’exécution en souffre, ce qui les<br />

rend obligatoires.<br />

Oboe da caccia (hautbois de chasse) : instrument dérivé de la « taille de<br />

hautbois » ou hautbois ténor en fa, que Bach a beaucoup utilisé dans les<br />

Passions et les Cantates –. Au 9 e siècle, il évoluera vers le cor anglais<br />

(voir « caccia »)<br />

Oratorio : à l’origine, sorte d’opéra sans aucune mise en scène théâtrale<br />

et écrit sur des sujets religieux. Aujourd’hui le mot englobe toute œuvre<br />

pour chœur, soli et orchestre seulement destinée au concert.<br />

Ostinato (du latin obstinatus = obstiné) : répétition constante d’une<br />

phrase musicale se présentant le plus souvent à la basse, alors que les<br />

autres éléments mélodiques varient. Exemples : la fameuse Passacaille,<br />

BWV 582 et le chœur d’entrée de la Cantate, BWV 12.<br />

Ouverture : premier morceau d’un oratorio, d’une cantate, d’une suite,<br />

d’un opéra ou d’une musique de ballet, exclusivement orchestral, qui<br />

énonce souvent quelques thèmes musicaux qui seront développés dans<br />

l’ouvrage. Au 7 e siècle, ce morceau introductif était aussi désigné par le<br />

terme sinfonia (voir ce mot)<br />

Ouverture à la française : ouverture assez solennelle ou même<br />

pompeuse (liée au style versaillais que tout le monde admirait)<br />

empruntant des rythmes pointés dans son introduction suivie d’un<br />

allegro.<br />

Partita (de l’italien partire = partager) : désignant à l’origine une série<br />

de variations instrumentales ou de danses, écrites sans loi précise ; plus<br />

tard, le terme se confondra avec la Suite (voir la Suite).<br />

Passacaille (passacaglia en italien) : Danse d’origine espagnole ou<br />

italienne très en vogue au 6 e siècle et que l’on dansait « en passant dans<br />

la rue ». Forme instrumentale à trois ou quatre temps, comprenant<br />

une basse obstinée sur laquelle se greffent des variations. À l’époque<br />

baroque, elle est introduite dans la Suite.<br />

Passion : récit de la Passion de Jésus-Christ (La Crucifixion) selon<br />

les Évangiles. Elle est chantée pendant la Semaine Sainte. La Réforme


allemande développe le genre sur les traductions de Luther, dès<br />

Schütz.<br />

Pédale (pédale harmonique) : note longuement maintenue,<br />

généralement à la basse chez Bach, s’opposant au mouvement des<br />

autres voix qui s’éloignent souvent de la base harmonique qu’impose<br />

la note tenue.<br />

Pédalier : à l’orgue, un clavier aménagé pour être joué avec les pieds. Il<br />

est généralement réservé aux notes graves de l’instrument.<br />

Prélude (du latin praeludere, jouer avant) : morceau servant<br />

d’introduction à une œuvre vocale, un opéra ou se suffisant à ellemême.<br />

Chez Bach, c’est une œuvre instrumentale de forme libre qu’il<br />

emploie très fréquemment pour précéder les fugues et toujours écrit<br />

dans la même tonalité que celles-ci.<br />

Polyphonie : écriture musicale superposant des phrases formant un<br />

tout harmoniquement cohérent, mais dont la conduite mélodique et<br />

rythmique est indépendante et complète en elle-même pour chacune<br />

des phrases.<br />

Récitatif : passage vocal dans lequel le chanteur énonce un texte<br />

narratif (opéra comme oratorio) de manière rhétorique, déclamatoire<br />

ou même dans le style de la conversation (dans les trois grands opéras<br />

de Mozart : Noces de Figaro, Don Juan, Cosi fan tutte), parfaitement<br />

libre rythmiquement, sans aucune accroche mélodique. C’est une<br />

sorte de chant parlé, sensé faire avancer l’action. Il existe chez Bach<br />

de nombreux « récitatifs accompagnés » ; faisant appel à plusieurs<br />

instruments : la liberté rythmique est donc impossible, ce qui donne<br />

souvent lieu à des « ariosos ».<br />

Ricercar (en allemand), ricercare ou ricercata (rechercher, en italien) :<br />

forme musicale instrumentale en usage aux 6e et 7 e siècles, basé sur<br />

l’imitation de thèmes dans le style fugué.<br />

Sarabande : danse espagnole (Zarabanda), lente, grave et noble, en<br />

Europe depuis le 6 e siècle, d’une mesure à trois temps avec un accent<br />

sur le deuxième. Elle se trouve en général placée entre la Courante et<br />

l’Allemande. Bach en développa des variantes.<br />

Secco : récitatif accompagné par le seul continuo<br />

S<strong>ici</strong>lienne : à l’origine, danse de S<strong>ici</strong>le dans laquelle les partenaires ne<br />

sont reliés que par une pièce de tissu, sans se toucher directement. En<br />

musique, une sorte de mélodie pastorale généralement en 6/8 ou /8,<br />

gracieuse, en rythme toujours pointé.<br />

Sinfonia (du grec syn = avec et phone = son : ce qui sonne ensemble) :<br />

nom donné à la musique symphonique au 7 e siècle ; la sinfonia<br />

était alors une pièce en un mouvement qui servait d’introduction<br />

instrumentale à une œuvre de grande importance, comme chez Bach.<br />

Sonate (sonare : jouer d’un instrument) : pièce « sonnée » par un ou<br />

plusieurs instruments par opposition à la cantate, œuvre chantée.<br />

Cette dénomination est employée pour la première fois par Andrea<br />

Gabrieli qui écrivit des sonates à plusieurs instruments pour servir<br />

d’introduction à des œuvres vocales religieuses (la sonata da chiesa ou<br />

sonate d’église). Au départ, la sonate n’a pas de forme bien définie. C’est<br />

surtout à partir de 700 qu’elle évoluera et qu’apparaîtra la sonata da<br />

camera (sonate de chambre) qui était, comme la suite, basée sur les<br />

contrastes de rythmes de danses et qui comportait quatre mouvements<br />

(allegro, adagio, menuet, final). Bach la développa avec ses Sonates en<br />

trio, en solo etc. C’est au 8 e siècle avec Mozart et Haydn que la sonate<br />

prendra sa forme « classique » en quatre puis en trois mouvements.<br />

Beethoven et les compositeurs du 9 e siècle lui donnèrent plus de<br />

souplesse et d’ampleur encore.<br />

Aujourd’hui, le mot désigne non pas seulement une forme musicale<br />

mais une pièce musicale pour un seul instrument (surtout le piano)<br />

Style galant : expression employée pour désigner la musique du 7 e<br />

siècle très influencée par les coutumes en usage à la cour de Louis XIV.<br />

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388<br />

Caractérisée par une esthétique plus soucieuse de séduire l’oreille que<br />

l’esprit, la musique inspirée de ce style est donc harmoniquement simple<br />

donc facile à jouer et sans la moindre sévérité de ton, donc toujours très<br />

mélodieuse.<br />

Suite (du français « succession »). La plus ancienne de toutes les formes<br />

instrumentales, elle est l’ancêtre de la sonate ; en Italie, elle est appelée<br />

sonata da ballo (sonate de danse). Elle est constituée d’un ensemble<br />

de danses toutes écrites dans la même tonalité. Elle fut introduite<br />

en France au clavier par Chambonnières. La règle est d’alterner<br />

mouvement lent et mouvement rapide afin de préserver l’opposition<br />

de caractère entre les pièces. La première pièce est un Prélude, donc de<br />

forme libre. Viennent ensuite des danses dont la diversité varie selon<br />

les compositeurs et l’époque. C’est Bach qui en porta la forme à un très<br />

haut niveau. Ses Suites sont en général composées d’une Allemande,<br />

Courante, Sarabande, de deux Menuets et d’une Gigue ; dans les<br />

Partitas (ou suites allemandes), Bach y met la Bourrée, la Gavotte et<br />

la Chaconne.<br />

Ternaire/binaire : voire binaire<br />

Toccata (pièce à toucher, de l’italien toccare = toucher, frapper) : pièce<br />

de forme libre, sans structure précise, dont l’existence pourrait remonter<br />

au 6 e siècle avec la toccata du Moyen Âge jouée aux trompettes<br />

(Giovanni Gabrieli, Claudio Monteverdi, Claudio Merulo entre autres).<br />

Buxtehude en sera le grand orfèvre avant Bach. Chez ce dernier, la<br />

toccata est souvent composée de récitatifs, de fugatos (voir ce mot) et<br />

d’accords. Après Bach, elle tombe en désuétude et ne réapparaîtra que<br />

très discrètement aux 9 e et 0 e siècles (Toccata de Schumann entre<br />

autres pour le piano et à l’orgue avec Charles Marie Widor et Eugène<br />

Gigout).<br />

Tonalité : principe d’organisation des notes selon une échelle type où les<br />

intervalles (tons ou demi-tons) se succèdent dans un ordre immuable,<br />

quelle que soit la note de base de la tonalité.<br />

Tonalités relatives : deux tonalités, l’une majeure, l’autre mineure, qui<br />

comportent le même nombre d’accidents (dièses ou bémols, ou rien<br />

dans le cas d’ut majeur/la mineur) à la clef. Le ton relatif mineur est un<br />

ton et demi plus bas que son relatif majeur.<br />

Tutti : « tous », en opposition à « solo ». À l’orchestre, un passage où<br />

tout le monde joue.<br />

Variation : modification d’un thème donné, qui peut être rythmique,<br />

mélodique, dynamique, architecturale, tonale, ou n’importe quel<br />

combinaison de ces éléments et bien d’autres. Chez Mozart, les séries<br />

de variations comportent d’abord quelques variations assez fidèles<br />

au modèle, puis une variation plus lente souvent en mineur, suivie<br />

fréquemment d’une dernière variation nettement plus ample dans<br />

laquelle interviennent des éléments fugués et virtuoses.

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