24.06.2013 Views

Identité chrétienne-Identité soignante - Polyclinique Saint-Laurent

Identité chrétienne-Identité soignante - Polyclinique Saint-Laurent

Identité chrétienne-Identité soignante - Polyclinique Saint-Laurent

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

EN CONCLUSION :<br />

Ce texte est celui de la fraternité.<br />

C’est une vertu républicaine inscrite sur nos pièces de monnaie. Et pourtant c’est aussi la question du<br />

baiser au lépreux de saint François (ou du bon samaritain). Aujourd’hui ce terme est trop souvent<br />

remplacé par celui de solidarité... et pourtant ce ne sont pas des synonymes ! Prenons un exemple : il<br />

est solidaire de mettre un masque face à un très grand malade, isolé dans sa maladie comme une<br />

rage dedans, pour éviter la transmission d’une maladie (peut-être nosocomiale !) …Mais ce n’est pas<br />

très fraternel. La vraie solidarité c’est peut-être d’accepter le risque de la fraternité. En bref la<br />

fraternité n’a pas pour objectif premier la protection de soi ou d’un groupe. Elle est gratuite et<br />

suppose un engagement personnel.<br />

Mais au delà de cette fraternité humaine dans cette parabole nous expérimentons que le Christ est à<br />

la fois le soignant et le souffrant par excellence :<br />

Le Fragile, Le Vulnérable par excellence, c’est le Christ, Doux et Humble de cœur qui a fait<br />

l’expérience de l’humanité, jusqu’au bout (cf. Gethsémani de Péguy). Ainsi quand le Christ dit (Mt 26,<br />

41) : « Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’Esprit est plein d’ardeur<br />

mais la chair est faible », Il montre à la fois le chemin et soigne ses apôtres mais fait en même temps<br />

une sorte d’aveu de la faiblesse : Il vient de dire « Que cette coupe s’éloigne de moi » (Mt 26),<br />

comme une tentation (à laquelle Il ne cède pas) de choisir sa mort.<br />

Pour le chrétien, sa spécificité en tant que soignant c’est que :<br />

Le malade qui rayonne en fin de vie c’est un visage du Christ<br />

Le malade antipathique, c’est un visage du Christ.<br />

Le soignant qui soigne un visage du Christ en est un autre.<br />

C’est peut-être ce que FX Schweyer appelle la « mystique du pauvre »<br />

La dignité de l’homme nu c’est sa fragilité et sa confiance, et c’est le Christ<br />

Une dernière histoire en guise de transition :<br />

Madame W. a 45 ans et fume soixante cigarettes par jour et est admise pour un bilan cardiaque<br />

débouchant sur une indication de triple pontage coronarien. Bien sur elle est bronchitique chronique.<br />

Lors du bilan respiratoire préopératoire, elle raconte une vie très difficile (viol, abandon d’un enfant,<br />

avortement). A la fin des examens, il lui est demandé : « avez-vous déjà raconté cette histoire à<br />

quelqu’un ? «<br />

Réponse : « non jamais »<br />

Question : « Pourquoi» ? Réponse : « parce que je vais mourir ».<br />

A tort madame W. vivait ainsi sa maladie. Existe-t-il une structure de cardiologie permettant<br />

d’accompagner cette patiente dans de bonnes conditions, de l’aider à comprendre pourquoi elle<br />

fume…et les cliniques <strong>chrétienne</strong>s sont-elles structurées pour ? Que faire ?<br />

6

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!