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Levez-vous sans soins avant le soleil Que le midi vous trouve sur ...

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“<strong>Levez</strong>-<strong>vous</strong> <strong>sans</strong> <strong>soins</strong> <strong>avant</strong> <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il<br />

<strong>Que</strong> <strong>le</strong> <strong>midi</strong> <strong>vous</strong> <strong>trouve</strong> <strong>sur</strong> autres lacs et plages<br />

Et que la nuit <strong>vous</strong> ramène sain et sauf à la Tribu...”<br />

La publication de ce programme souvenir a été rendue<br />

possib<strong>le</strong> grâce à la généreuse contribution de:<br />

5Retrouvail<strong>le</strong>s du 50e<br />

<strong>Que</strong> Waconda <strong>vous</strong> ramène sain et sauf à la Tribu.<br />

Dimanche, <strong>le</strong> 26 août 2007


PRÉFACE<br />

Dans l’introduction qui précédait l’histoire que docteur Mimi Belmonte (l’un des membres fondateurs) a écrite à<br />

l’occasion du 25ième anniversaire de Camp Carowanis, docteur Alan Ross s’émerveillait de l’effet de normalité<br />

que <strong>le</strong> camp exerçait <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s enfants vivant avec <strong>le</strong> diabète.<br />

Bien sûr, <strong>le</strong>s sentiments d’être inclus, supporté, valorisé et capab<strong>le</strong>, constituent des facteurs déterminants de<br />

santé. Ces évidences n’étaient pas connues il y a 50 ans, aux débuts du Camp, comme el<strong>le</strong>s <strong>le</strong> sont aujourd’hui.<br />

Cependant déjà, grâce à <strong>le</strong>ur sagesse et <strong>le</strong>ur vision <strong>le</strong>s fondateurs et supporteurs de Camp Carowanis intégraient<br />

ces principes de base aux excel<strong>le</strong>nts <strong>soins</strong> cliniques dispensés à ces vie en herbe. Ils ont éga<strong>le</strong>ment été des précurseurs<br />

en ce qu’ils ont instauré <strong>le</strong> bilinguisme tout simp<strong>le</strong>ment parce que c’était la chose à faire si <strong>vous</strong> valorisez<br />

<strong>le</strong> respect et l’appartenance.<br />

Le succès de ce demi-sièc<strong>le</strong> repose <strong>sur</strong> ces fondements mêmes, <strong>le</strong>squels garantissent non seu<strong>le</strong>ment la continuité<br />

de ce service pour <strong>le</strong>s jeunes québécois qui vivent avec <strong>le</strong> diabète mais éga<strong>le</strong>ment la tradition d’excel<strong>le</strong>nce,<br />

d’innovation et de <strong>le</strong>adership exercés par <strong>le</strong> Camp.<br />

Au fil des souvenirs évoqués par W.J. Christopher Morgan - successivement campeur, moniteur et directeur du<br />

Camp – c’est une merveil<strong>le</strong>use histoire que <strong>vous</strong> lirez. merveil<strong>le</strong>use histoire.<br />

Nicolas Steinmetz MDCM, MPH, FRCPC<br />

3


4<br />

En 1957, l’Hôpital de Montréal pour Enfants établit une clinique<br />

destinée aux enfants diabétiques. À l’époque, au Québec,<br />

il n’existait pas de colonie de vacances pour ces enfants<br />

quoique bon nombre de médecins à Montréal aient connu ce<br />

genre de camp ail<strong>le</strong>urs au Canada et aux États-Unis. La réalisation<br />

du besoin d’un tel camp eut vite fait de convaincre huit<br />

médecins intéressés à s’engager dans la formation d’un comité<br />

à cette fin. Tous faisaient partie des hôpitaux enseignants de<br />

l’université de McGill : <strong>le</strong>s docteurs Alan Ross, E<strong>le</strong>anor Harpur<br />

et deux nouveaux venus Donald Hillman et Mimi Belmonte de<br />

l’Hôpital de Montréal pour Enfants; <strong>le</strong>s<br />

docteurs E<strong>le</strong>anor McGarry et John Beck<br />

de l’Hôpital Royal Victoria; <strong>le</strong> docteur<br />

Guy Joron des hôpitaux Montreal General<br />

et St. Mary’s; et <strong>le</strong> docteur Martin<br />

Hoffman de l’Hôpital général juif. Peu<br />

après, <strong>le</strong> docteur Norman Nad<strong>le</strong>r remplaça<br />

<strong>le</strong> docteur Hoffman. Le docteur<br />

Harpur fur <strong>le</strong> premier président et <strong>le</strong><br />

resta jusqu’en 1975.<br />

Ces médecins sont unanimes pour tenter<br />

une première expérience de vie en<br />

p<strong>le</strong>in air : un séjour de dix jours en août<br />

1958 au Camp des Louveteaux Jackson<br />

Dodds à Saint-Alphonse de Rodriguez,<br />

près de Joliette. Principa<strong>le</strong>ment, nous<br />

avons pu réaliser ce projet grâce à la<br />

générosité de madame Kath<strong>le</strong>en MacKenzie.<br />

À l’hiver 1958-59, avec l,aide de<br />

notre conseil<strong>le</strong>r juridique et bienfaiteur, maître R.E. Parsons,<br />

c.r., <strong>le</strong> Camp devient une corporation fédéra<strong>le</strong> provincia<strong>le</strong> <strong>sans</strong><br />

but lucratif reconnue par <strong>le</strong>ttres patentes avec sa propre charte.<br />

Peu à peu, à la suite de modifications aux règ<strong>le</strong>ments, <strong>le</strong> conseil<br />

d’administration passe de huit à dix-huit membres.<br />

Les parents de campeurs, <strong>le</strong>s hommes d’affaires et <strong>le</strong>s membres<br />

affiliés de clubs sociaux deviennent éligib<strong>le</strong>s en tant<br />

qu’administrateurs. Évidemment, <strong>le</strong>s parents sont impliqués<br />

INTRODUCTION<br />

Rédigée à l’occasion du 25ième anniversaire<br />

C’est grâce à la conviction de ses fondateurs que <strong>le</strong> Camps Carowanis a vu <strong>le</strong> jour il y a 25 ans. Ils étaient certains qu’avec<br />

compréhension de <strong>le</strong>ur maladie, <strong>le</strong>s enfants diabétiques pourraient avoir une vie norma<strong>le</strong> et active. Ils étaient éga<strong>le</strong>ment<br />

convaincus qu’un séjour en p<strong>le</strong>in air, ne serait-ce que de deux semaines, sous <strong>sur</strong>veillance médica<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s aiderait encore plus<br />

à mieux comprendre <strong>le</strong>ur maladie.<br />

Au cours des années, ceci s’est amp<strong>le</strong>ment vérifié sous la direction et <strong>le</strong> dévouement <strong>sans</strong> borne du docteur Mimi Belmonte.<br />

Je continue d’être impressionné à regarder ces enfants, malgré tout en parfaite santé, qui partent en camping, apprennent à<br />

nager, à plonger, à faire de la voi<strong>le</strong>, tout en se faisant eux-mêmes <strong>le</strong>ur piqûre d’insuline. Dans ce camp bilingue spécialisé,<br />

ils apprennent aussi bien à vivre avec <strong>le</strong>ur maladie qu’à vivre <strong>le</strong>s uns avec <strong>le</strong>s autres.<br />

Le docteur Belmonte nous dit comment tout ceci a pu arriver.<br />

depuis <strong>le</strong> début. Dès 1958, sous al présidence de madame Jean<br />

Morgan, quelques mères de l’Hôpital de Montréal pour Enfants<br />

se groupent pour former un comité de parents bénévo<strong>le</strong>s<br />

qui devient en 1960 l’Auxiliaire des parents dûment constitué;<br />

madame Rolande Terry fut la première présidente. Mensuel<strong>le</strong>ment,<br />

ce groupe de mères se rencontrait pour se renseigner et<br />

demander conseil. Peu après, des projets de cueil<strong>le</strong>tte de fonds<br />

sont organisés sou forme de tirage, bazars et ventes de charité.<br />

Tout <strong>le</strong> mérite d’une première tentative de cueil<strong>le</strong>tte de fonds<br />

revient à madame Margaret Megin dans <strong>le</strong> tirage d’un jeté<br />

qu’el<strong>le</strong> avait el<strong>le</strong>-même el<strong>le</strong>-même confectionné.<br />

bonne voie.<br />

Alan Ross, M.D., C.M., F.R.C.P., (C)<br />

Une vraie réussite <strong>le</strong> premier camp camp à Jack<br />

son Dodds!<br />

L’Association des scouts a cha<strong>le</strong>ureusement<br />

accueilli nos vingt campeurs et nous<br />

témoignerons toujours notre plus grande<br />

gratitude à l’Égard de mademoisel<strong>le</strong> mademoisel<strong>le</strong> Lillian Lillian<br />

Poltrick, notre premier directeur de camp.<br />

À la suggestion du docteur E<strong>le</strong>anor Mc-<br />

Garry, mademoisel<strong>le</strong> Dorothy Ainger, infirmière,<br />

fut engagée pour seconder <strong>le</strong> doc<br />

teur Belmonte. Dorothy avait œuvré l’été<br />

précédent au camp Banting près d’Ottawa<br />

avec <strong>le</strong> docteur McGarry. El<strong>le</strong> est d’ail<strong>le</strong>urs<br />

toujours avec nous. Son dévouement <strong>sans</strong><br />

borne est légendaire à Carowanis, son esprit<br />

de solidarité se manifeste visib<strong>le</strong>ment<br />

à l’infirmerie. l’infirmerie. Cette première expérience<br />

nous prouve que nous sommes dans la<br />

Au cours des trois années suivantes, nous devons déplacer d’un<br />

site à l’autre. En 1959, nous organisons notre séjour au Camp<br />

Chap<strong>le</strong>au (the Old Brewery Mission) et, en 1960 et 1961, au<br />

Camp Wilvaken (un camp privé sous la direction du docteur et<br />

madame Ken Willis) près de Magog dans <strong>le</strong>s Cantons de l’est.<br />

Nous pouvions accueillir alors 51 campeurs pour un séjour<br />

de deux semaines. Malgré la cordialité et l’aide de nos hôtes,


nous souhaitions vivement acquérir notre propre emplacement.<br />

Nous étions <strong>sans</strong> cesse à la recherche d’un site approprié. Les<br />

administrateurs entreprirent plusieurs excursions dans <strong>le</strong>s Cantons<br />

de l’est et dans <strong>le</strong>s Laurentides, toujours en vue de <strong>trouve</strong>r<br />

l’endroit idéal. Ces sorties ne manquaient ni d’originalité ni de<br />

singularité. Malheureusement, faute d’espace, <strong>le</strong> récit de ces<br />

aventures loufoques n’est pas possib<strong>le</strong>.<br />

La chance nous favorise fina<strong>le</strong>ment l’hiver 1961-62 ! Le «<br />

Montreal Ladies Benevo<strong>le</strong>nt and Protestant Orphans’ Society»<br />

décide d’abandonner l’usage de <strong>le</strong>ur propriété à Sainte-Agathedes-Monts,<br />

d’une superficie de 80 acres de terrain boisé <strong>sur</strong> <strong>le</strong><br />

bord du lac Didi. Ce camp était connu sous <strong>le</strong> nom de CAROW-<br />

ANIS (Caro dérivé de Carol Angus, donateur original de cette<br />

propriété et wanis en témoignage du Club Kiwanis de Montréal,<br />

donateur du premier bâtiment, <strong>le</strong> Cha<strong>le</strong>t). En p<strong>le</strong>in hiver,<br />

accompagnés de monsieur Raoul Gascon, <strong>le</strong> gardien (plus tard,<br />

<strong>sur</strong>nommé «<strong>le</strong> sorcier»),<br />

de monsieur Moe Fine,<br />

un ami du Camp, à ce<br />

moment-là <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong><br />

des projets de financement<br />

et de monsieur Walter<br />

Mingie, notre conseil<strong>le</strong>r<br />

en camping, nous<br />

visitons <strong>le</strong> site en ski. Les<br />

administrateurs du Camp<br />

décident alors d’accepter<br />

l’offre de location au<br />

terme de 1,00 $ pour l’été<br />

et l’équipe de direction<br />

prépare l’organisation du<br />

séjour des campeurs avec<br />

son premier directeur de<br />

camp, monsieur Walter Mingie. À l’été, Walter et son épouse,<br />

Nancy, s’instal<strong>le</strong>nt à Carowanis avec <strong>le</strong>urs cinq enfants. Barbara<br />

est encore aux couches et Susan, un poupon d’un mois,<br />

nous rejoignent l’été suivant. Par l’intermédiaire de monsieur<br />

C.J. Mignault, ami dévoué du Camp, <strong>le</strong> Club Kiwanis du Lac<br />

Saint-Louis nous accorde un octroi généreux qui nous permet<br />

d’une part, d’entreprendre <strong>le</strong>s réparations et <strong>le</strong>s rénovations<br />

nécessaires pour la session 1961 et, d’autre part, considérer<br />

l’acquisition éventuel<strong>le</strong> d’un site permanent. Depuis, ce Club<br />

continue de nous appuyer financièrement.<br />

1962, un été exceptionnel ! Nous accueillons 55 enfants à<br />

chacune des deux périodes des trois semaines. Nous opérons<br />

avec notre propre personnel et directeur. Évidemment, Dorothy<br />

Ainger et <strong>le</strong> docteur Belmonte remplissent toujours <strong>le</strong>urs fonctions.<br />

L’Hôpital de Montréal pour Enfants nous fournit deux<br />

résidents, à raison de trois semaines chacun. Des étudiantes en<br />

nursing secondent Dorothy et nous embauchons une diététiste<br />

en chef avec deux adjointes. Ainsi, <strong>le</strong> Camp joue maintenant un<br />

rô<strong>le</strong> d’une éco<strong>le</strong>. D’une part, as<strong>sur</strong>er l’enseignement, la <strong>sur</strong>veillance<br />

et l’équilibre du diabète des enfants et, d’autres part, parfaire<br />

l’éducation du personnel médical, infirmier et diététique<br />

face à cette maladie dans un milieu de vie de p<strong>le</strong>in air. Quant<br />

aux moniteurs, c’est aussi une occasion unique de s’occuper<br />

d’enfants avec un handicap particulier. Ce mot «handicap» est<br />

rarement employé en parlant du diabète puisque des <strong>soins</strong> appropriés<br />

permettent à ces enfants d’avoir une vie quasi norma<strong>le</strong>.<br />

Cependant, ils ne peuvent ignorer <strong>le</strong>ur état de diabétique; ils<br />

doivent faire des analyses d’urine ou des glycémies plusieurs<br />

fois par jour, suivre un régime et prendre de l’insuline par injection<br />

une ou plusieurs fois par jour. À l’occasion, ils font des<br />

réactions hypoglycémiques qui exigent une attention immédiate<br />

: ingérer du sucre <strong>sans</strong> tarder et recourir à un personnel consciencieux<br />

et toujours attentif aux problèmes du diabète.<br />

Nous faisons l’acquisition de la propriété en 1964 grâce au don<br />

d’une fondation privée de Montréal et d’une réserve de fonds<br />

octroyée par <strong>le</strong> Club Kiwanis du Lac Saint-Louis. Nous retournons<br />

à Carowanis d’année en année sous a direction de Nancy<br />

et Walter Mingie. Des améliorations sont faites, des arbres sont<br />

abattus abattus pour faire place à<br />

deux deux secteurs de tentes, un<br />

pour <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s et un pour <strong>le</strong>s <strong>le</strong>s<br />

garçons. Les huttes-dortoirs<br />

sont maintenant aménagées<br />

en centre centre d’artisanat et plusieurs<br />

bâtiments sont érigés.<br />

Les principaux principaux : une usine<br />

de filtration filtration (1964), (1964), don du<br />

Club Kiwanis Kiwanis Saint-Laurent<br />

de Montréal; Montréal; l’infirmerie<br />

(1965) et réparages éventuels<br />

de sa sa fondation (1978), (1978),<br />

donc donc du Club Rotary de<br />

Montréal; Montréal; <strong>le</strong> pavillon Ross<br />

(1968), don d’une autre fon-<br />

dation privée et sal<strong>le</strong> à man- man-<br />

ger nommée en hommage du docteur Ross, ancien chef de pédiatrie<br />

à l’Hôpital de Montréal pour Enfants et <strong>le</strong> président actuel<br />

du Camp Carowanis. Il y eut ensuite la construction du pavillon<br />

d’administration qui remplaça la vieil<strong>le</strong> maison de ferme<br />

détruite par un incendie en 1965; une buanderie, des stations<br />

d’anlyses, deux maisons Panabode à l’usage du personnel. Il y<br />

a quelques années, <strong>le</strong> Cha<strong>le</strong>t, centre récréatif, s’écroulait sous <strong>le</strong><br />

poids de la neige et a dû subir des rénovations majeures. Il sert<br />

maintenant de sal<strong>le</strong> de récréation avec théâtre et bibliothèque.<br />

À l’origine, ce bâtiment, érigé par <strong>le</strong> Club Kiwanis de Montréal,<br />

servait de sal<strong>le</strong> à manger. En 1980, on construit un centre<br />

récréatif au bord de l’eau et en 1981, on ajoute une extension<br />

au pavillon de l’administration, inaugurée <strong>le</strong> jour du décès de<br />

Terry Fox et anonyme qui a rendu possib<strong>le</strong> la construction de la<br />

sal<strong>le</strong> à manger avec cuisine moderne, la reconstruction du Cha<strong>le</strong>t<br />

et a voté une somme importante à la construction du centre<br />

récréatif au bord de l’eau.<br />

Après 17 ans de dévouement et de service, Walter et Nancy<br />

Mingie décident de prendre des vacances de <strong>le</strong>urs lourdes responsabilités.<br />

Ce départ marqua la fin d’une ère à Carowanis.<br />

Robert Val<strong>le</strong>rand succéda à Walter Mingie. Il faisait partie du<br />

personnel depuis 1962 en tant que moniteur et progressive-<br />

5


6<br />

ment, était devenu <strong>le</strong> directeur des activités aquatiques ainsi<br />

que l’adjoint de Walter. Il occupa <strong>le</strong> poste de directeur trois ans.<br />

En 1979, son épouse Joanne et Robert entreprennent de nouvel<strong>le</strong>s<br />

activités et Douglas Anakin prend la relève en tant que<br />

directeur du camp. Christopher Morgan devient son adjoint et<br />

responsab<strong>le</strong> des activités aquatiques. Chris passa son premier<br />

séjour au Camp Chap<strong>le</strong>au en 1959 et se re<strong>trouve</strong> à Carowanis<br />

chaque été depuis, hormis un été où il entreprit une excursion<br />

en canot dans l’ouest du Canada avec quelques anciens Carowaniens.<br />

En tant que professeur, au printemps, il organise des<br />

séjours de classe verte à Carowanis pour ses élèves afin de<br />

profiter d’un programme offert aux éco<strong>le</strong>s et mis <strong>sur</strong> pied par<br />

Walter Mingie. Certains de nos anciens campeurs font partie du<br />

personnel du camp.<br />

Au-delà de 1650 enfants diabétiques ont participé au programme<br />

de Carowanis depuis 25 ans, garçons et fil<strong>le</strong>s de 8 à<br />

15 ans de divers milieux raciaux, religieux et sociaux, quelques<br />

non-résidents de la province de Québec ou d’autres pays. La<br />

clientè<strong>le</strong> a toujours été bilingue, <strong>le</strong>s deux tiers francophones et<br />

<strong>le</strong> tiers anglophone. Dans son enseignement aux campeurs et au<br />

personnel, <strong>le</strong> camp a toujours préconisé <strong>le</strong> respect mutuel de la<br />

culture de chacun.<br />

En juil<strong>le</strong>t, l’ouverture du camp est précédée d’une période de<br />

cinq jours d’orientation pour <strong>le</strong> personnel. Les campeurs arrivent<br />

ensuite pour la première période des deux sessions de<br />

trois semaines. <strong>Que</strong>lques campeurs séjournent six semaines.<br />

Environ 200 enfants s’inscrivent au Camp Carowanis chaque<br />

été. Nos objectifs sont encore <strong>le</strong>s mêmes :<br />

- une expérience de vie de p<strong>le</strong>in air avec des excursions<br />

de plusieurs jours en dehors du camp.<br />

- un bon contrô<strong>le</strong> du diabète pour as<strong>sur</strong>er une vie norma<strong>le</strong><br />

et active.<br />

- un enseignement pratique des notions nécessaires au<br />

maintien d’un bon contrô<strong>le</strong> du diabète.<br />

- <strong>le</strong> soutient moral de la vie communautaire avec d’autres<br />

diabétiques qui ont atteint <strong>le</strong> succès de <strong>le</strong>ur carrière, <strong>le</strong>urs études<br />

ou <strong>le</strong>s sports.<br />

- un répit bien mérité aux parents, une expérience<br />

d’autonomie pour <strong>le</strong>s enfants et un joyeux retour au foyer familial.<br />

Comment nommer toutes <strong>le</strong>s personnes qui ont œuvré pour <strong>le</strong><br />

Camp, tous <strong>le</strong>s clubs sociaux qui nous ont apporté <strong>le</strong>ur aide<br />

financière et tous <strong>le</strong>s individus qui ont servi bénévo<strong>le</strong>ment <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> conseil d’administration et <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s différents comités, <strong>sans</strong><br />

compter <strong>le</strong>s projets de financement. Le Camp fut aussi <strong>le</strong> bénéficiaire<br />

de dons de compagnies pharmaceutiques et de maisons<br />

commercia<strong>le</strong>s. Hélas ! Il n’y a pas de témoignage approprié<br />

pour décrire la magnanimité de l’Auxiliaire des parents ! La<br />

liste de noms s’étendrait à parte de vue.<br />

L’année 1974 a vu la création de La Fondation pour Enfants Diabétiques<br />

qui possède aujourd’hui la propriété origina<strong>le</strong> au bord<br />

du lac Didi, avec en plus <strong>le</strong>s 70 acres attenants, Wedgwood,<br />

acquis en 1964 à un coût nominal de mademoisel<strong>le</strong> Esme A.<br />

Wedgwood de Bratt<strong>le</strong>boro, Vermont, une protection indispensab<strong>le</strong><br />

contre l’empiètement externe. À l’époque, la recherche <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> diabète est en p<strong>le</strong>in essor et produit des développements inattendus<br />

dans la compréhension et <strong>le</strong> traitement de la maladie.<br />

Les administrateurs du camp se posent la question du besoin<br />

d’un camp pour enfants diabétiques si la transplantation ou <strong>le</strong><br />

pancréas artificiel, sous étude, changeait radica<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> mode<br />

de traitement. La Fondation pour Enfants Diabétiques gère la<br />

propriété, subventionne <strong>le</strong> Camp Carowanis et contribue à la recherche.<br />

Advenant la cessation de l’exploitation du Camp, tous<br />

<strong>le</strong>s fonds seraient versés à la recherche. Monsieur Alberto Cefis,<br />

un ami dont <strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> dévouement pour <strong>le</strong> Camp remonte<br />

à plusieurs années, est <strong>le</strong> président actuel de la Fondation.<br />

Le Camp Carowanis déprend nettement de la Fondation<br />

pour son financement annuel. Bien d<strong>avant</strong>age, il compte <strong>sur</strong><br />

l’expertise de monsieur Anton Torunian qui gère nos finances<br />

depuis al fondation du Camp. Il est évident que cet appui serait<br />

inconcevab<strong>le</strong> <strong>sans</strong> <strong>le</strong>s activités de l’Auxiliaire des parents qui<br />

mobilise toutes ses forces pour recueillir des fonds. D’autres<br />

revenus proviennent de subventions du gouvernement du Québec,<br />

de Centraide, de Clubs Sociaux, de dons particuliers et de<br />

la cotisation des campeurs. Un enfant n’est jamais refusé pour<br />

raisons financières. En confidence, selon <strong>le</strong>s particularités de<br />

chaque situation, la cotisation est réduite ou écartée.<br />

Jusqu’en 1979, nos secrétaires dévouées, mesdames Norma<br />

Grant et Flora Rondina, administraient <strong>le</strong>s services du secrétariat<br />

du Camp et de la Fondation de <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong> respectif.<br />

Depuis, la bonne fortune a voulu que nos bureaux soient installés<br />

à proximité de ceux de l’Association du diabète du Québec<br />

nous donnant ainsi l’opportunité de partager et d’échanger<br />

des idées pour <strong>le</strong> plus grand bénéfice des diabétiques du Québec.<br />

Cette collaboration prit naissance au moment où <strong>le</strong> docteur<br />

Rosario Robillard acceptait de servir <strong>sur</strong> notre conseil<br />

d’administration en 1969.<br />

En 1958, une fête de Noël pour <strong>le</strong>s enfants diabétiques est<br />

inaugurée sous <strong>le</strong> patronage des Chevaliers de Pythias et<br />

l’Auxiliaire des parents. Un ami loyal et dévoué du Camp dès<br />

<strong>le</strong> début, monsieur Sam Kadanoff a eu l’idée génia<strong>le</strong> de concevoir<br />

cet heureux évènement <strong>le</strong>quel réjouit encore nos enfants<br />

diabétiques en 1981.<br />

Comment remercier tous <strong>le</strong>s gens qui ont contribué à la réalisation<br />

de cette entreprise. La meil<strong>le</strong>ure façon de saisir <strong>le</strong> sens et la<br />

raison d’être du Camp est de <strong>le</strong> voir en p<strong>le</strong>ine activité. En 1982,<br />

nous fêtons notre 25e anniversaire de camping. Une Grande<br />

Réunion est planifiée pour <strong>le</strong> 3 avril à Montréal. Il y aura aussi<br />

une Journée de fête d’anniversaire au Camp <strong>le</strong> 7 août prochain.<br />

Nous serons heureux d’accueillir <strong>le</strong>s visiteurs désireux de revoir<br />

<strong>le</strong> Camp. Un léger goûter sera servi, probab<strong>le</strong>ment du «bug<br />

juice». Venez <strong>vous</strong> amuser ! Sortez de vos paniers et prenez<br />

part au pique-nique. Ainsi, on pourra <strong>vous</strong> dire un gros merci.<br />

Dr. Mimi M. Belmonte<br />

1982


Mes 50 ans de souvenirs du Camp Carowanis<br />

W.J. Chris Morgan<br />

Voici <strong>le</strong>s souvenirs de mes années vécues au ‘Camp pour<br />

enfants diabétiques du Québec’. Il faudra me pardonner <strong>le</strong>s<br />

quelques inexactitudes possib<strong>le</strong>s étant donné que ces événements<br />

ont eu lieu il y a plus de quarante ans. Je débuterai en<br />

<strong>vous</strong> racontant mes souvenirs des camps, qui ont précédé<br />

celui de l’emplacement actuel de Carowanis.<br />

Diagnostiqué diabétique en 1959, je n’ai donc pas pu assister<br />

au premier camp pour enfants diabétiques qui a eu lieu en<br />

1958 à St-Alphonse de Rodriguez, au camp pour <strong>le</strong>s louveteaux<br />

Jackson Dodds. Ce camp recevait alors vingt enfants<br />

pour une durée de dix jours. Notre infirmière Dorothy Ainger<br />

et Dre Belmonte y étaient déjà.<br />

LES TOUTS DÉBUTS<br />

Mon premier Camp fut au Camp Chap<strong>le</strong>au (Old Brewery<br />

Mission), à Wenworth dans <strong>le</strong>s Laurentides. Ce qui m’a <strong>le</strong><br />

plus frappé c’est qu’on s’y rendait par train. Les rails passaient<br />

à l’extrémité du camp, de sorte qu’en débarquant du<br />

train on pouvait se rendre à pied à nos cabines. La natation<br />

présentait un défi de tail<strong>le</strong>. Bien qu’il y ait eu des sauveteurs,<br />

l’eau y était si marécageuse qu’un observateur était toujours<br />

aux aguets pour épier <strong>le</strong>s serpents d’eau. Au son de l’a<strong>le</strong>rte<br />

tous quittaient l’eau en bloc.<br />

J’ai aussi <strong>le</strong> souvenir qu’à ce même camp, Dre Mimi Belmonte<br />

et garde Dorothy Ainger <strong>sur</strong>veillaient <strong>le</strong>s analyses<br />

d’urine qui se déroulaient sous la véranda du Cha<strong>le</strong>t, notre<br />

première infirmerie!<br />

Les deux années suivantes (1960 et 1961) <strong>le</strong> camp a eu lieu<br />

près de Magog, en Estrie – au Camp Wilvaken. La plage<br />

était bel<strong>le</strong> et on y pratiquait <strong>le</strong> canot et la voi<strong>le</strong>. Nous dormions<br />

dans des cabines. Permettez-moi d’introduire ici une<br />

anecdote particulière. En 1970, j’assistais à une séance éducative<br />

à cet endroit. L’idée m’est venue de piquer une seringue<br />

à insuline dans <strong>le</strong> mur de notre cabine comme mémento<br />

des temps passés. Ma boutade a mal tournée car lors<br />

de l’ouverture du camp <strong>le</strong> personnel a trouvé la seringue. On<br />

croyait avoir découvert que <strong>le</strong>s campeurs de l’année précédente<br />

avaient consommé de la drogue ! Heureusement Pat<br />

Mingie, une ancienne de Carowanis qui se trouvait là, a pu<br />

calmer <strong>le</strong>s esprits.<br />

En 1960 la direction du camp décide qu’il faut <strong>trouve</strong>r un<br />

site permanent. J’accompagne mon père dans cette recherche<br />

et on <strong>trouve</strong> l’endroit qu’il faut à Ste-Agathe-des-Monts.<br />

Celui-ci avait longtemps servi comme lieu de vacances pour<br />

<strong>le</strong>s orphelines du ‘Montreal Ladies Benevo<strong>le</strong>nt and Protestant<br />

Orphans Society’ et devenait disponib<strong>le</strong>. C’est d’abord<br />

comme locataires que nous avons occupé <strong>le</strong>s lieux pour fina<strong>le</strong>ment<br />

en devenir propriétaires en 1964. Et c’est en 1965<br />

que nous avons pu acquérir de madame Esmé Wedgewood,<br />

la parcel<strong>le</strong> de terrain adjacente, située de l’autre côté du Lac.<br />

Walter Mingie, qui avait une longue expérience comme Chef<br />

d’excursions au Camp Nominingue, fut <strong>le</strong> premier directeur<br />

de notre camp - poste qu’il occupa pendant 17 ans. Il est clair<br />

que beaucoup de nos traditions remontent à son influence et<br />

à cel<strong>le</strong> de Nominingue.<br />

Le nom Carowanis provient de la contraction de deux noms<br />

: «Caro» du nom de madame Carol Angus, donatrice de la<br />

propriété au ‘ Montreal Ladies Benevo<strong>le</strong>nt and Protestant<br />

Orphans Society) et «Wanis», du Club Kiwanis de Montréal<br />

qui y avait généreusement construit <strong>le</strong> «Cha<strong>le</strong>t».<br />

Le site à cette époque ne ressemblait guère à celui<br />

d’aujourd’hui. On n’y retrouvait que six bâtiments. Le Cha<strong>le</strong>t<br />

servait à la fois de réfectoire et de sal<strong>le</strong> de récréation. La<br />

cuisine occupait ce qui est aujourd’hui la scène de théâtre.<br />

C’est de là qu’est sortie la fameuse légende du «Bushman»<br />

(y a-t-il vraiment eu un écrasement d’avion <strong>sur</strong> la montagne<br />

de l’autre côté du lac…..?). C’était <strong>le</strong> boulot des campeurs<br />

seniors (14-15 ans) de déménager tab<strong>le</strong>s et chaises, selon<br />

<strong>le</strong>s be<strong>soins</strong>. Le bâtiment administratif était situé tout près<br />

du Cha<strong>le</strong>t. Des trois tamariniers devant l’administration,<br />

il n’en reste plus qu’un…..mais on y reviendra. Les fil<strong>le</strong>s<br />

couchaient dans un dortoir, transformé plus tard en artisanat.<br />

On a érigé quatre tentes dans la section des garçons cette<br />

première année.<br />

Il n’y avait qu’un sentier étroit pour accéder à la plage,<br />

laquel<strong>le</strong> était aussi très étroite et encombrée de pierres<br />

sous l’eau et hors de l’eau. Le mur au dessus de la plage<br />

d’aujourd’hui est composé de ces pierres qu’on a dynamitées<br />

afin de nive<strong>le</strong>r la plage. Le hangar à bateaux fait de bois<br />

était si bas qu’il fallait se plier pour y entrer. Un second hangar<br />

provenant de Wedgwood fut transporté à la plage. Il sert<br />

maintenant de remise pour <strong>le</strong> matériel d’hébertisme et <strong>le</strong>s<br />

jeux de plage.<br />

L’infirmerie origina<strong>le</strong> fut aménagée dans ce qui est présentement<br />

la cabine du Directeur. Dre Belmonte était en charge,<br />

secondée par notre infirmière dévouée, Dorothy Ainger. Les<br />

campeurs attendaient <strong>le</strong>ur tour en ligne <strong>sur</strong> la ga<strong>le</strong>rie et se<br />

dirigeaient du côté des fil<strong>le</strong>s ou des garçons pour recevoir<br />

<strong>le</strong>ur insuline chaque matin. Rappe<strong>le</strong>z <strong>vous</strong> que <strong>le</strong>s seringues<br />

«jetab<strong>le</strong>s» n’existaient pas à cette époque ! Il fallait stériliser<br />

<strong>le</strong>s seringues en verre et <strong>le</strong>s aiguil<strong>le</strong>s métalliques après<br />

chaque usage et aiguiser <strong>le</strong>s aiguil<strong>le</strong>s régulièrement. On<br />

7


8<br />

n’administrait l’insuline qu’une fois par jour.<br />

L’expérience d’une épidémie de gastroentérite a vite fait<br />

comprendre qu’il fallait une infirmerie plus adaptée. Les<br />

quatre petites pièces ne suffisaient pas aux be<strong>soins</strong> des enfants<br />

malades alités avec <strong>le</strong>urs solutés. On en est venu à bout<br />

mais…… l’été suivant, on avait une nouvel<strong>le</strong> infirmerie !<br />

On avait <strong>sur</strong>nommé Dorothy «Mme Biscuit», parce qu’el<strong>le</strong><br />

apportait craquelins au beurre d’arachide ou fromage aux<br />

campeurs qui avaient «testé» négatif au coucher. Des bâtons<br />

de cé<strong>le</strong>ri consolaient <strong>le</strong>s autres.<br />

Le «testing» (analyse d’urine), activité privilégiée au camp<br />

– pas toujours «<strong>le</strong> fun», parfois cocasse. À cette époque,<br />

l’analyse se faisait quatre fois par jour. Les campeurs faisaient<br />

la queue aux toi<strong>le</strong>ttes avec <strong>le</strong>urs petites tasses b<strong>le</strong>ues<br />

et un compte-goutte. Sous l’œil attentif d’un moniteur, ils<br />

déposaient cinq gouttes d’urine et dix gouttes d’eau dans une<br />

éprouvette. Le moniteur y ajoutait une tab<strong>le</strong>tte de ‘Clinitest’<br />

qui faisait bouillonner <strong>le</strong> tout. Le liquide changeait alors de<br />

cou<strong>le</strong>ur, passant du b<strong>le</strong>u au vert puis à l’orange selon <strong>le</strong> contenu<br />

de sucre. Un autre moniteur inscrivait <strong>le</strong> résultat <strong>sur</strong> un<br />

dossier. Certains petits fûtés cherchaient à «tricher» en utilisant<br />

plus d’eau ou moins d’urine, mais <strong>le</strong>s moniteurs avisés<br />

s’en apercevaient du fait que <strong>le</strong> bouillonnement n’était pas<br />

<strong>le</strong> même. À l’occasion, un campeur un peu malin remplissait<br />

d’eau la bouteil<strong>le</strong> contenant <strong>le</strong>s ‘Clinitests’, refermait bien<br />

vite <strong>le</strong> couverc<strong>le</strong> et criait l’a<strong>le</strong>rte pour que tous se sauvent<br />

<strong>avant</strong> que la bouteil<strong>le</strong> explose…..<br />

À cette époque lointaine, il n’était pas possib<strong>le</strong> de pratiquer<br />

la glycémie chez soi, comme c’est <strong>le</strong> cas aujourd’hui. On se<br />

fiait à l’analyse d’urine qui indiquait la présence de sucre<br />

lorsque <strong>le</strong> niveau sanguin était é<strong>le</strong>vé. Résultat approximatif,<br />

mais mieux que rien. Pour obtenir la glycémie, il fallait pré<strong>le</strong>ver<br />

<strong>le</strong> sang d’une veine et envoyer l’échantillon au laboratoire.<br />

Plusieurs années plus tard, alors qu’on introduisait<br />

<strong>le</strong>s premiers glucomètres, j’ai fait partie d’une étude pour<br />

en déterminer la précision. À l’hôpital, j’ai fait ma première<br />

glycémie utilisant une énorme lancette mal aiguisée<br />

qui avait <strong>le</strong> don de retirer sang et chair. En même temps on<br />

m’a fait pratiquer une analyse d’urine, laquel<strong>le</strong> s’est avérée<br />

b<strong>le</strong>ue, donc <strong>sans</strong> sucre. J’en étais fier jusqu’au moment<br />

où l’infirmière m’annonça que ma glycémie réel<strong>le</strong> était à<br />

300mg!!! (l’équiva<strong>le</strong>nt de 16 mmol/L aujourd’hui). Ce fut<br />

la dernière analyse d’urine de ma vie. En passant, <strong>le</strong>s vieil<strong>le</strong>s<br />

tasses b<strong>le</strong>ues qui recueillaient nos urines sont en tous<br />

points semblab<strong>le</strong>s aux tasses b<strong>le</strong>ues utilisées aujourd’hui à<br />

l’infirmerie pour <strong>le</strong> jus d’orange……… coïncidence?<br />

Je <strong>vous</strong> invite maintenant à partager avec moi <strong>le</strong> souvenir<br />

d’événements et de personnes qui m’ont marqué. Ils ne respectent<br />

ni temps ni lieux. Ils me sont chers car c’est ainsi<br />

que je me rappel<strong>le</strong> Carowanis.<br />

M. GASCON: Notre premier homme à tout faire. Il avait<br />

un vieux tracteur avec wagon (on <strong>le</strong> <strong>sur</strong>nommait «<strong>le</strong> wagon<br />

mortuaire» à cause de sa <strong>le</strong>nteur). Il habitait au bout du<br />

Chemin des Pins (la route menant au Camp). Chaque jour<br />

il conduisait ce véhicu<strong>le</strong> de sa maison au camp <strong>le</strong> matin et<br />

s’en retournait de la même façon <strong>le</strong> soir après avoir fini son<br />

travail. On se servait de son grenier pour ranger <strong>le</strong>s tentes<br />

ainsi que l’équipement médical de va<strong>le</strong>ur – <strong>le</strong> tout transporté<br />

printemps et automne par nos vaillants moniteurs. Souvenir<br />

affectueux de M. Gascon : Après mon premier effort pour<br />

planter quelques arbustes <strong>le</strong> long du terrain de tennis, je<br />

m’aperçois <strong>le</strong> <strong>sur</strong><strong>le</strong>ndemain qu’ils avaient été ‘tondus’ en<br />

même temps que <strong>le</strong> gazon par M. Gascon…<br />

INCENDIE À L’ADMINISTRATION : Lors de ma dernière<br />

année comme campeur senior (15 ans) <strong>le</strong> bâtiment est passé<br />

au feu. À cette époque, la cuisinière Mme Seymour et son<br />

assistante occupaient l’étage supérieur. El<strong>le</strong>s en sont sorties<br />

de justesse. Toute la documentation ainsi que <strong>le</strong>s photographies<br />

des débuts du camp ont été perdues à jamais – mais<br />

aussi la bague en diamant de Maman Seymour ! On m’a<br />

raconté que je m’étais <strong>le</strong>vé pour un pipi au beau milieu de<br />

l’incendie, que je n’avais rien vu et que je m’étais tranquil<strong>le</strong>ment<br />

recouché. Le tamarinier actuel est donc <strong>le</strong> seul à avoir<br />

échappé à l’incendie.<br />

LES DÉBUTS DE LA NATATION : À cette époque, on permettait<br />

aux nageurs qui avaient atteint <strong>le</strong> niveau senior de la<br />

Croix Rouge de traverser <strong>le</strong> lac jusqu’au Camp Pine Val<strong>le</strong>y,<br />

notre voisin. Le jour du banquet de mon dernier été comme<br />

campeur, j’entrepris ce défi pour la dernière fois, à la pluie<br />

battante, seul nageur, mais accompagné d’un sauveteur en<br />

chaloupe à mes côtés. Je <strong>vous</strong> en par<strong>le</strong> parce qu’à mon retour,<br />

on m’attendait avec une <strong>sur</strong>prise. On me présentât un<br />

«Fresca», breuvage «sucré» et tout nouveau <strong>sur</strong> <strong>le</strong> marché.<br />

Le goût était terrib<strong>le</strong>, métallique, mais pour <strong>le</strong> temps délicieux.<br />

À l’exception du sirop de Coke, dont on se servait<br />

pour traiter l’hypoglycémie, à quinze ans je n’avais pas bu


de boisson sucrée depuis cinq ans !<br />

AUXILIAIRE DES PARENTS : (Aujourd’hui appelé Comité<br />

de Parents) fut initié par plusieurs mamans dont ma mère,<br />

Jean. Leur but était de recueillir des fonds pour <strong>le</strong> camp.<br />

El<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s pionnières des tirages, ventes de gâteaux et objets<br />

usagés. On dit que <strong>le</strong> premier événement avait rapporté<br />

50,00$ - une fortune dans <strong>le</strong>s années 60. À ce jour, <strong>le</strong> comité<br />

de parents demeure la base de notre organisation.<br />

DÉBLAYAGE DÉBLAYAGE DE LA PROPRIÉTÉ PROPRIÉTÉ : Le site choisi pour<br />

<strong>le</strong> terrain de tennis fut préparé par des parents, moniteurs et<br />

campeurs. Plus tard, il fut agrandit avec l’aide du Club Lions<br />

de Repentigny.<br />

Je travaillais à la préparation du camp lorsque <strong>le</strong> nouveau<br />

réfectoire, dit : «Ross Hall» en l’honneur de docteur Alan<br />

Ross, un des fondateurs du camp, fut construit. Avec M.<br />

Gascon et mon ami Ken, nous avons déblayé et brûlé <strong>le</strong>s<br />

branches <strong>avant</strong> que ne commencent <strong>le</strong>s travaux. Bien sûr,<br />

tous connaissent l’histoire de l’ouvrier qui a péri après être<br />

tombé dans <strong>le</strong> ciment qu’on venait de cou<strong>le</strong>r…. ? Encore<br />

aujourd’hui, en son honneur, on ne porte jamais de chapeau<br />

dans Ross Hall !<br />

L’AVANT ET APRÈS CAMP : L’<strong>avant</strong> camp a toujours été<br />

un défi à re<strong>le</strong>ver. Les premières années, la responsabilité de<br />

tout mettre en place était cel<strong>le</strong> des moniteurs. Il fallait donc<br />

ériger <strong>le</strong>s tentes, <strong>le</strong>s meub<strong>le</strong>r de lits, etc., faire la distribution<br />

de tout l’équipement, se remémorer <strong>le</strong>s routines du camp en<br />

regard des <strong>soins</strong> diabétiques et des particularités des campeurs<br />

à venir. C’était aussi <strong>le</strong> temps de l’évaluation du personnel :<br />

qui était à la hauteur de la tâche, et qui ne l’était pas. La saga<br />

de «Crazy Thérèse» est un exemp<strong>le</strong> d’une monitrice qui a dû<br />

être remerciée. De nos jours, <strong>le</strong> camp est préparé d’avance<br />

<strong>avant</strong> l’arrivée du personnel. Pendant plusieurs années, nous<br />

demeurions deux jours après la fermeture pour démante<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong>s tentes (en autant qu’il ne p<strong>le</strong>uvait pas). Depuis qu’on a<br />

<strong>le</strong> Programme Fin de semaine familia<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s moniteurs ont<br />

moins à faire à la fin du camp. Note personnel<strong>le</strong> : Encore<br />

aujourd’hui, permettez-moi de <strong>vous</strong> dire que je n’arrive pas<br />

à comprendre l’attitude des personnes qui ont passé une en-<br />

trevue, signé un contrat et qui, par la suite, ne se présentent<br />

pas au travail et n’avertissent même pas).<br />

DIVERTISSEMENTS ET JEUX : Il y a 40 ans, la forêt était<br />

moins épaisse. Tout <strong>le</strong> camp pratiquait un jeu <strong>sur</strong>nommé «Indiens<br />

et Colons» (en principe, capturer <strong>le</strong> drapeau) à l’arrière<br />

de la section des fil<strong>le</strong>s. La densité des arbres nous permettait<br />

de nous y cacher et d’envoyer nos missi<strong>le</strong>s, (bombes faites<br />

de papier de toi<strong>le</strong>ttes et de farine), contre l’équipe opposée.<br />

Ceux qui avaient été couverts de farine s’en retournaient<br />

la base pour être échangés contre contre <strong>le</strong>s prisonniers de l’autre<br />

équipe. Avec <strong>le</strong> temps on en est venu à changer <strong>le</strong> nom du jeu<br />

pour celui de Martiens et Vénusiens, et à en élargir l’amp<strong>le</strong>ur<br />

à la grandeur de la propriété. Une ligne marquée de farine<br />

divise <strong>le</strong> camp en deux et on établit la prison <strong>sur</strong> <strong>le</strong> court de<br />

Vol<strong>le</strong>y-ball. Les visages sont peints en rouge pour <strong>le</strong>s Martiens<br />

et en vert pour <strong>le</strong>s Vénusiens.<br />

• Parmi <strong>le</strong>s <strong>le</strong>s jeux originaux, on se rappel<strong>le</strong> la chasse à la<br />

vache de M. Gascon. Si ma mémoire est bonne bonne il s’agissait<br />

de cacher une vache rembourrée rembourrée quelque part dans dans <strong>le</strong> camp camp<br />

et d’envoyer <strong>le</strong>s campeurs campeurs à sa recherche. recherche.<br />

• On jouait aussi aux mentes et lièvres (Hounds and Hares)<br />

appelé aussi Éléphants et Souris.<br />

• Jujubes (ainsi nommé parce que la personne qui l’a introduit<br />

s’appelait Julie).<br />

• Golf Frisbee et vrai golf (avec bal<strong>le</strong> de tennis pour épargner<br />

<strong>le</strong>s fenêtres).<br />

• «Musical Woozel Hunt».<br />

• Chasse aux moniteurs.<br />

• Relais pot pourri (Med<strong>le</strong>y relays) où <strong>le</strong>s membres de chaque<br />

tente se tenaient ensemb<strong>le</strong>, tenaient la même une corde faisant<br />

ainsi <strong>le</strong> tour du camp.<br />

• La joute diabétique : <strong>le</strong> personnel représentait l’insuline<br />

ou sucre et <strong>le</strong>s campeurs <strong>le</strong>s poursuivaient, ou, à <strong>le</strong>ur tour,<br />

étaient poursuivis (<strong>le</strong> tout pour équilibrer <strong>le</strong> sucre sanguin),<br />

tandis que <strong>le</strong> personnel médical se disait : «glucagon». Jeu<br />

fort apprécié.<br />

• Qui peut oublier la chasse au tigre! Notre directeur, un peu<br />

malin, s’est payé notre tête en faisant de ce jeu un exercice<br />

de nettoyage du camp.<br />

PROGRAMME INTER/SENIOR : Ces campeurs profitaient<br />

d’un programme spécial après la collation du soir. «Commando»<br />

était <strong>le</strong> jeu préféré, car on sé<strong>le</strong>ctionnait quelques<br />

campeurs qui devaient alors se glisser furtivement à travers<br />

<strong>le</strong> camp à la noirceur pour faire sauter <strong>le</strong> cha<strong>le</strong>t, <strong>le</strong> Ross Hall<br />

ou encore vo<strong>le</strong>r l’or. Vous pouvez imaginer <strong>le</strong>s accoutrements<br />

cocasses et <strong>le</strong>s visages peints de certains moniteurs<br />

exubérants. On se plaisait bien aussi dans <strong>le</strong> sentier hanté<br />

quoique <strong>le</strong>s «Midgets» (<strong>le</strong>s plus jeunes campeurs) dormaient<br />

peu ces soirs-là. Rien ne faisait baisser <strong>le</strong> sucre comme <strong>le</strong><br />

hockey et <strong>le</strong> ballon panier <strong>sur</strong> <strong>le</strong> court de tennis. De tous <strong>le</strong>s<br />

programmes, la danse au cha<strong>le</strong>t était la plus appréciée.<br />

9


10<br />

LA MAISON HANTÉE ET LA FILLE AU BRAS D’OR :<br />

La maison hantée <strong>sur</strong> <strong>le</strong> Chemin des Pins avait déjà 50 ans<br />

au début du camp. D’abord en bon état et souvent visitée par<br />

<strong>le</strong>s campeurs et moniteurs, el<strong>le</strong> se mit à dépérir à me<strong>sur</strong>e que<br />

l’intérieur fut saccagé, pour enfin s’écrou<strong>le</strong>r. Les légendes de<br />

la fil<strong>le</strong> au bras d’or, ou cel<strong>le</strong> de la «diligence», rappel<strong>le</strong>nt son<br />

existence comme auberge.<br />

LA SEULE FOIS QUE J’AI VU DRE BELMONTE FÂ-<br />

CHÉE : Dre Belmonte a accompli beaucoup de choses pour<br />

<strong>le</strong> camp mais je me souviens de l’avoir vu très mécontente<br />

après avoir reçu une livraison d’insuline NPH défectueuse.<br />

Cette insuline agissait trop vite et n’avait pas la durée voulue.<br />

D’où un grand nombre de campeurs en hypoglycémie.<br />

Me rendant avec eux à l’infirmerie, j’ai entendu la voix de<br />

Dre Belmonte qui parlait au téléphone à la compagnie pharmaceutique,<br />

fabriquant de cette insuline. Les ‘foudres’ de<br />

docteure Belmonte se sont abattus <strong>sur</strong> eux !<br />

LA BARRE D’APPUI DES TENTES : La section des fil<strong>le</strong>s<br />

date du troisième camp. Chacune des deux sections comptent<br />

maintenant 13 grandes tentes et deux petites. Pourquoi<br />

<strong>le</strong>s barres d’appui? C’est une histoire un peu macabre. Une<br />

bel<strong>le</strong> nuit un campeur a chuté de sa tente. Sans se réveil<strong>le</strong>r,<br />

il retourna se coucher. Le <strong>le</strong>ndemain matin, on <strong>le</strong> trouva<br />

couvert de sang séché. Dès <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain, <strong>le</strong>s barres d’appui<br />

étaient installées.<br />

PINE VALLEY : Notre camp voisin au bout du lac avec<br />

<strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s rapports étaient cordiaux ou non, selon qui était <strong>le</strong><br />

directeur de ski nautique. À quelques reprises il a fallu contacter<br />

<strong>le</strong> directeur du camp, Bob Lazanik, pour lui demander<br />

de voir à ce que <strong>le</strong>ur bateau à moteur cesse de courser autour<br />

de nos canots et chaloupes. Une bel<strong>le</strong> journée, <strong>le</strong> bateau<br />

course à toute vitesse, s’arrête <strong>sur</strong> la berge, son conducteur<br />

saute à terre en s’écriant:«Salut! Je suis Herbey Rubin». Une<br />

autre année, on inventa un jeu nouveau : «chasse à la ba<strong>le</strong>ine».<br />

Il s’agissait de billots peints ancrés ici et là autour<br />

du lac. Les plus jeunes campeurs en chaloupes devaient <strong>le</strong>s<br />

<strong>trouve</strong>r à l’aide d’une carte routière. N’al<strong>le</strong>z <strong>sur</strong>tout pas<br />

croire que ce jeu avait pour but l’éloignement du bateau à<br />

moteur de Pine Val<strong>le</strong>y !. Éventuel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> camp ferma<br />

ses portes et la propriété fut vendue. <strong>Que</strong>lques années plus<br />

tard, <strong>le</strong>s ‘anciens’ de Pine Val<strong>le</strong>y se sont réunis et nous ont<br />

généreusement fait cadeau de 10 kayaks – quel<strong>le</strong> bel<strong>le</strong> <strong>sur</strong>prise<br />

! Et nous rêvons toujours d’annexer cette parcel<strong>le</strong> à<br />

notre propriété pour en préserver l’intégrité….. et l’accès au<br />

Lac Didi.<br />

BÂTISSE ADMINISTRATIVE /TERRY FOX ET BOU-<br />

TIQUE (TUCK SHOP) : La nouvel<strong>le</strong> bâtisse administrative<br />

fut agrandie et sa rallonge porte <strong>le</strong> nom de Terry Fox qui décédait<br />

cette année là. L’ang<strong>le</strong> du toit démarque <strong>le</strong>s deux sec-<br />

tions. Anciennement, Mme Mingie présidait à la boutique où<br />

se <strong>trouve</strong> maintenant <strong>le</strong> rangement des équipements de sport<br />

et <strong>le</strong> téléphone des moniteurs. Le produit <strong>le</strong> plus en demande<br />

était la gomme à mâcher : un paquet de gomme sucrée aux<br />

deux jours et la saveur la plus populaire «Juicy Fruit». La<br />

demande devint si grande qu’on la vendit au Ross Hall éventuel<strong>le</strong>ment.<br />

Avec <strong>le</strong> temps, on ajouta d’autres items à vendre,<br />

<strong>sur</strong>tout lorsque ma gentil<strong>le</strong> épouse, Nancy, entra en fonction.<br />

Dollorama venait de s’établir à Ste-Agathe.<br />

CULTE DU DIMANCHE (SUNDAY CHAPEL) : Mme<br />

Mingie se chargeait d’organiser un service Protestant dans <strong>le</strong><br />

bosquet près de l’administration et plus tard dans la section<br />

des fil<strong>le</strong>s. Son hymne préféré était «God who touches Earth<br />

and Beauty» (Dieu qui touche Terre et Beauté). Une erreur<br />

de frappe dans <strong>le</strong> texte fut cause de bien des risées. Pour <strong>le</strong>s<br />

Catholiques, on avait aménagé une «cathédra<strong>le</strong>» dans <strong>le</strong> bois<br />

où un prêtre venait célébrer la messe. En absence de celui-ci,<br />

on amenait <strong>le</strong>s enfants à l’Église de Ste-Agathe. Ces pratiques<br />

eurent lieu pendant plusieurs années mais la pénurie<br />

de prêtres rendait la chose diffici<strong>le</strong>. La tradition a du être<br />

abandonnée et on raconte que la déclaration d’un prêtre, as<strong>sur</strong>ant<br />

que «<strong>sans</strong> messe on allait en enfer», aurait donné <strong>le</strong><br />

coup de grâce.<br />

EXCURSIONS PÉDESTRES : Dans <strong>le</strong> bon vieux temps,<br />

on faisait de longues excursions à pied, tel<strong>le</strong>s à Sun Val<strong>le</strong>y.<br />

Partis de bon matin, après <strong>le</strong> déjeuner, on parcourait un<br />

trajet à travers <strong>le</strong>s bois jusqu’à Ste-Adè<strong>le</strong> où <strong>le</strong> camion du<br />

camp, «Lemmie», nous rencontrait pour nous ramener au<br />

bercail. Une fois nous avons pris notre souper <strong>sur</strong> <strong>le</strong> terrain<br />

de golf de Ste-Adè<strong>le</strong>. D’autres fois nous marchions <strong>le</strong> long<br />

du chemin qui allait devenir l’autoroute 15. Je me souviens<br />

d’un jour où j’avais la consigne d’al<strong>le</strong>r chercher <strong>le</strong> groupe.<br />

J’y suis arrivé une demi-heure en retard en raison du fait que<br />

deux dirigeants senior que je ne nommerai pas (mais dont<br />

<strong>le</strong>s initia<strong>le</strong>s sont Bob V. et Peter T.) se perchaient chacun son


tour <strong>sur</strong> une grosse roche au bord de la route 117, <strong>le</strong>s bras<br />

étendus et vêtus d’un poncho gris avec un crâne de chevreuil<br />

(trouvé dans <strong>le</strong> bois) <strong>sur</strong> la tête. La circulation s’était ra<strong>le</strong>ntie<br />

<strong>sur</strong> des kilomètres.<br />

EXCURSIONS D’UN JOUR : Il y en a eu beaucoup au cours<br />

des années. Lorsque j’étais campeur, on visitait <strong>le</strong> village du<br />

Père Noël à Val-David. Chaque année, il fallait refuser <strong>le</strong>s<br />

bonbons offerts par <strong>le</strong>s elfes de papa Noël. Mais la décision<br />

de ne plus y retourner fut motivée par <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> du père<br />

Noël, dénudé de son gi<strong>le</strong>t rouge, fumant un cigare, à l’arrière<br />

de son atelier. Par ail<strong>le</strong>urs, nous escaladions <strong>le</strong> Mont-Tremblant<br />

et parcourions <strong>le</strong> sentier forestier de St-Faustin. Nous<br />

allions aussi nous baigner à la plage de Ste-Agathe, patiner<br />

à l’Aréna et visiter la station météorologique. À plusieurs<br />

reprises nous avons amené <strong>le</strong>s campeurs à la glissade d’eau<br />

de Ste-Adè<strong>le</strong> et à la ferme de pisciculture de St-Faustin. Il<br />

y avait aussi Wereda<strong>le</strong> et Pine Val<strong>le</strong>y. (Il a fallu mettre fin à<br />

certaines excursions parce que chacun en profitait pour téléphoner<br />

à <strong>le</strong>urs parents ou encore se servir des distributrices<br />

d’aliments).<br />

FESTIVALS DE LA CHANSON : Nous avons participé<br />

ou encore organisé plusieurs de ces festivals. Le camp hôte<br />

se devait de pourvoir une large enseigne de bois à ses visiteurs.<br />

À notre tour nous rapportions de très bel<strong>le</strong>s enseignes<br />

rondes ou rectangulaires pour rappe<strong>le</strong>r notre participation<br />

chez eux. Nous savons que <strong>le</strong>s autres camps appréciaient<br />

beaucoup cel<strong>le</strong>s que nous <strong>le</strong>ur donnions malgré qu’ils aient<br />

eu quelques difficultés à comprendre la signification des seringues,<br />

bouteil<strong>le</strong>s d’insuline et lancettes qui y étaient peintes.<br />

(Vérifiez par <strong>vous</strong>-mêmes <strong>le</strong>s très bel<strong>le</strong>s enseignes au Ross<br />

Hall).<br />

EXCURSION D’UNE NUIT : Le premier a eu lieu en 1962<br />

à l’endroit <strong>sur</strong>nommé aujourd’hui «Big Dick». Les campeurs<br />

seniors avaient transporté <strong>le</strong>s tentes et on y passa la nuit. Je<br />

ne crois pas avoir fermé l’œil une minute. C’était la grande<br />

aventure! Les premières excursions en canot ne duraient que<br />

deux jours et une nuit. À partir de St-Adolphe on passait du<br />

Lac St-Joseph au Lac Théodore. Bob Chypchar et moi avions<br />

choisi ce que nous croyions être <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur poste pour<br />

notre tente, jusqu’à ce qu’il p<strong>le</strong>uve, après quoi nous nous<br />

sommes rendus compte que nous étions situés au fond d’un<br />

ravin. Parfois on dépassait Théodore et marchions vers la<br />

propriété du Dr. Harpur, une des fondatrices du camp. Nous<br />

étions dans l’émerveil<strong>le</strong>ment devant <strong>le</strong> système de tuyautage<br />

que M. Harpur avait concocté pour recueillir l’eau de pluie.<br />

Ces excursions de courte durée sont toujours à la mode. On<br />

a utilisé <strong>le</strong> site de Wedgwood, de l’autre côté du lac, jusqu’à<br />

ce que celui-ci devienne trop dangereux. Il s’y trouvait une<br />

jolie maison où <strong>le</strong>s diététistes ont habité quelques années.<br />

El<strong>le</strong>s y couchaient et devaient se rendre au camp en chaloupe<br />

ou à pied en contournant <strong>le</strong> lac quand il n’y avait personne<br />

pour <strong>le</strong>s y conduire. Tout ceci a donné lieu à la légende des<br />

sœurs Wedgwood. Avec mon assistant, Don Houston, nous<br />

nous y sommes rendus un soir où <strong>le</strong>s campeuses seniors y<br />

avaient installé <strong>le</strong>ur campement. Don, qui avait une chevelure<br />

rousse racontait l’histoire, debout devant <strong>le</strong> foyer, d’un<br />

vilain homme à tout faire roux qui fut barricadé dans <strong>le</strong> soussol<br />

par <strong>le</strong>s sœurs Wedgwood. Après s’être échappé il tua <strong>le</strong>s<br />

deux sœurs à coups de hache. Fini <strong>le</strong> récit, Don brandit une<br />

hache en s’écriant : «Je suis cet homme à tout faire!» Le<br />

cri des campeuses seniors se fait encore entendre de l’autre<br />

côté du lac. Les diététistes n’y retournèrent plus suite à<br />

l’apparition de ce qu’el<strong>le</strong>s crurent être un gros animal. En<br />

fait, il ne s’agissait que de quelques moniteurs de Pine Val<strong>le</strong>y<br />

s’amusant à <strong>le</strong>urs dépends. On construisit alors Harpur<br />

House pour loger diététistes et infirmières. En plus de «Big<br />

Dick» on établit plusieurs autres sites de courte durée – tout<br />

près du camp pour <strong>le</strong>s plus jeunes, tel «Campcraft» à côté du<br />

tennis au bout du chemin qui va à la plage, <strong>le</strong> site de Bob <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> haut de la butte en arrière du terrain de jeu inférieur, celui<br />

de Jean-Luc qui <strong>sur</strong>monte l’hébertisme et enfin <strong>le</strong> site des<br />

moniteurs en formation <strong>sur</strong> <strong>le</strong> chemin qui conduit chez Bob<br />

et Carol du côté gauche du lac (ces deux derniers en dehors<br />

de la propriété proprement dite du camp). J’estime à plus de<br />

1,000 <strong>le</strong> nombre d’excursions de courte durée accomplies.<br />

VOYAGES EN CANOT : L’ultime expérience de «camping»<br />

à mon dire. Une certaine année, alors que j’étais en charge<br />

des voyages, je n’ai passé que 10 jours à Carowanis même.<br />

Ma <strong>le</strong>cture des archives des premières années indique que <strong>le</strong><br />

premier voyage avait duré trois jours chez <strong>le</strong>s garçons mais<br />

deux seu<strong>le</strong>ment chez <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s. D’un séjour séjour d’une nuit nuit on<br />

a progressé à trois jours dans des endroits variés. Du Club<br />

Chap<strong>le</strong>au on a pu faire <strong>le</strong> circuit de plusieurs magnifiques<br />

lacs : Chap<strong>le</strong>au, des Mauves et Marie-France (aussi connu<br />

sour <strong>le</strong> nom de Lac Vert). Nous avons visité aussi <strong>le</strong>s lacs<br />

Ouareau et Archambault. Nos excursions au nouveau Parc<br />

11


12<br />

Papineau-Label<strong>le</strong> nous ont amené vers Montjoie, St-Denis,<br />

Sept Frères et Rognon, entre autres. Très vite j’ai connu <strong>le</strong><br />

Parc Lavérendrye. Avec Bob Val<strong>le</strong>rand et Dave Munro, j’ai<br />

fait un voyage de dix jours : un canot et trois gars, <strong>sans</strong> trop<br />

savoir où cela allait nous mener. Sur la carte routière on affichait<br />

: «Eau dangereuse – n’y al<strong>le</strong>z pas». Nous y sommes<br />

allés quand même et ce fut merveil<strong>le</strong>ux. Je suis retourné au<br />

moins vingt fois à Lavérendrye et c’est toujours super. Fina<strong>le</strong>ment<br />

on a décidé de faire vivre l’expérience de Lavérendrye<br />

à nos campeurs seniors qui avaient atteints la reconnaissance<br />

de «<strong>le</strong>aders». Dick Easda<strong>le</strong> (Big Dick) a fait évoluer <strong>le</strong>s voyages<br />

vers une ère plus moderne. Normand Champagne introduisit<br />

<strong>le</strong> vélo, activité nouvel<strong>le</strong> très appréciée.<br />

‘ART’ DU CAMPING : À me<strong>sur</strong>e que <strong>le</strong>s voyages devenaient<br />

plus fréquents, on s’est rendu compte qu’il fallait<br />

enseigner aux campeurs comment vivre dans la nature. On<br />

utilisait alors <strong>le</strong> site occupé maintenant par Harpur House.<br />

Son déplacement eu lieu après qu’un campeur ait abattu un<br />

arbre qui tomba <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s fils é<strong>le</strong>ctriques causant des étincel<strong>le</strong>s<br />

à l’endroit de la coupe! Durant cette activité, <strong>le</strong>s campeurs<br />

apprenaient à monter une tente. Les premières, toutes petites<br />

(pup tents) pouvaient abriter deux campeurs. Par la suite,<br />

on a pu obtenir des tentes plus larges, <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s étaient<br />

soutenues à chaque bout par un tripode. Pour y arriver il fallait<br />

abattre sept arbres par tente et ceci pour chaque voyage.<br />

Une bonne nuit un des tripodes s’est écroulé en emportant<br />

la tente en même temps. Heureusement que David Mingie<br />

(«The Babe») était avec nous. Il a pu sou<strong>le</strong>ver la perche et<br />

libérer <strong>le</strong>s campeurs enfouis sous la tente. Avec <strong>le</strong>s années,<br />

nous sommes passés à des tentes n’exigeant qu’une coupe<br />

de trois arbres; maintenant on se sert de tentes avec soutiens<br />

préfabriqués qui ont l’<strong>avant</strong>age d’être plus légères à porter<br />

lors des portages et d’éviter la coupe de bois – bon pour<br />

l’environnement.<br />

LE DIABÈTE ET PLUS : On a aussi tenté d’accommoder<br />

certains enfants souffrant d’autres maladies, tel<strong>le</strong> la fibrose<br />

kystique. Ceux-ci logeaient dans une roulotte stationnée<br />

près du Ross Hall ou dans <strong>le</strong> terrain de stationnement. Ces<br />

campeurs devaient coucher dans des tentes à buée. Il a fallu<br />

instal<strong>le</strong>r <strong>le</strong> courant é<strong>le</strong>ctrique, ce qui explique que <strong>le</strong> court<br />

de tennis en a aussi profité. Dans <strong>le</strong>s années soixante, on<br />

recevait certains enfants souffrant d’épi<strong>le</strong>psie pour un séjour<br />

d’une semaine après la dernière session diabétique. Ils sont<br />

venus quelques années. Ils provenaient d’institutions où ils<br />

logeaient à cause de la sévérité de <strong>le</strong>ur maladie physique et<br />

de <strong>le</strong>ur comportement. Il y en avait parmi eux qui étaient très<br />

ra<strong>le</strong>ntis suite à une médication très forte. Les repas duraient<br />

longtemps. Un matin, alors que j’étais encore endormi, un<br />

bruit m’éveilla et je vis un campeur debout à côté de mon<br />

lit. J’ai eu du mal à comprendre ce qu’il me disait - «j’ai envie»<br />

- et tout de suite lui et moi étions noyés dans <strong>le</strong> pipi. À<br />

cette époque on recommandait aux moniteurs de garder <strong>sur</strong><br />

eux un abaisse langue recouvert de papier collant. Celui-ci<br />

devait être inséré dans la bouche en cas de crise épi<strong>le</strong>ptique<br />

pour éviter que l’enfant se morde la langue. Cette manœuvre<br />

ne nous a jamais réussi et on me dit qu’el<strong>le</strong> n’est plus utilisée<br />

et serait même considérée dangereuse.<br />

ROSS HALL : La cuisine au Camp Carowanis a connu<br />

maintes aventures. Considérez <strong>le</strong> contexte : quatre diététistes,<br />

chef et assistant chef cuisiniers, préposés au service,<br />

laveurs de vaissel<strong>le</strong>. On a vécu plusieurs incidents tel celui<br />

du chef André poursuivant la diététiste en charge avec son<br />

grand couteau, ou encore <strong>le</strong> chef qui confectionnait un Jello<br />

si dense qu’on s’en sert encore pour retenir <strong>le</strong>s portes, ou <strong>le</strong><br />

cas d’un changement de chefs trois fois en quatre jours (l’un<br />

d’eux étant celui du Jello).<br />

- <strong>Que</strong>l plaisir on avait à faire bouillir de l’eau pour laver<br />

la vaissel<strong>le</strong> quand il y avait panne d’é<strong>le</strong>ctricité (bien heureux<br />

ceux qui ont eu la bonne idée d’instal<strong>le</strong>r des cuisinières<br />

à gaz propane) ou encore la laveuse Hobart qui faisait défaut<br />

et la course aux tasses jetab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> grenier où il fallait<br />

accéder avec une échel<strong>le</strong>.<br />

- Trois goûters et deux cent repas trois fois par jour<br />

(plus ou moins 950,000 repas).<br />

- La préparation et la distribution des aliments pour<br />

<strong>le</strong>s jours de pique-nique : chien chauds (va<strong>le</strong>ur d’une ou deux<br />

viandes ?) – ou viandes froides – (n’oubliez pas de remplacer<br />

<strong>le</strong> lait avec des chiens chauds) petits pains, relish, moutarde,<br />

Ketchup, fruits, fromage, beurre d’arachide, etc. destinés<br />

à trente tentes. Comment faisions nous <strong>avant</strong> l’arrivée des<br />

caisse actuel<strong>le</strong>s pour transporter <strong>le</strong> lait et qui nous servent à<br />

mil<strong>le</strong> et un usages …? Pourquoi <strong>le</strong>s pique-niques? Pour donner<br />

congé au cuisinier une fois par semaine.<br />

- Préparation et exécution du menu pour <strong>le</strong>s banquets,<br />

l’emballage des victuail<strong>le</strong>s la veil<strong>le</strong> des voyages en canot.<br />

- Le cri joyeux ou strident des fil<strong>le</strong>s seniors (‘nous<br />

autres <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s…’ etc.) entraînant immanquab<strong>le</strong>ment la riposte<br />

des garçons.<br />

Pour peu Ross Hall pourrait représenter <strong>le</strong> centre d’activités<br />

privilégié du camp. Une petite histoire à propos de Hobart.


Ken Davis et moi travaillions au pré-camp lorsque fut livré<br />

la laveuse Hobart au Ross Hall. Arrive un employé de la<br />

compagnie qui nous dit qu’on a livré <strong>le</strong> mauvais modè<strong>le</strong> :<br />

il fonctionnait de droite à gauche au lieu de gauche à droite.<br />

Plusieurs appels téléphoniques plus tard, on lui dit de la retourner<br />

de côté. Il nous demande si on a besoin d’aide – puis<br />

il nous demande de la bière. En dépit de la rég<strong>le</strong>mentation<br />

du camp, il s’en trouvait dans <strong>le</strong> réfrigérateur. Je n’ai aucune<br />

idée de comment cela aurait pu se produire. Nous nous sommes<br />

mis à l’œuvre et après cinq heures <strong>le</strong> travail était accompli.<br />

Je n’en reviens pas combien longtemps a fonctionné<br />

cette machine qui n’a eu que quelques bris mineurs.<br />

BARBECUES : Une nouvel<strong>le</strong> tradition s’instal<strong>le</strong> lorsqu’un<br />

jour on décide de remplacer un des pique-niques par un<br />

«barbecue». On fait tail<strong>le</strong>r un baril métallique en deux et on<br />

l’instal<strong>le</strong> <strong>sur</strong> des pattes – on ajoute du charbon de bois et on<br />

y fait cuire des ‘hamburgers’. Accompagnés de musique aux<br />

décibels é<strong>le</strong>vés, envoie de bal<strong>le</strong>s et Frisbee <strong>sur</strong> <strong>le</strong> terrain de<br />

jeux, ce pique-nique est toujours anticipé avec joie.<br />

LE CHALET : Et bien il s’’écrasa un bel hiver, faute de ne<br />

pas avoir placé <strong>le</strong>s soutiens de bois à l’intérieur pour supporter<br />

<strong>le</strong> toit enneigé. On a pu <strong>le</strong> reconstruire et conserver <strong>le</strong><br />

vieux mur autour du foyer. Malheureusement <strong>le</strong>s précieux<br />

drapeaux qui symbolisaient <strong>le</strong>s tribus des Jeux Indiens furent<br />

jetés au feu avec <strong>le</strong> vieux bois et <strong>le</strong>s débris. On a du mal<br />

à compter à compter <strong>le</strong> nombre de joutes de hockey «maison»<br />

(floor hockey), de ballons «Vol<strong>le</strong>yball», de cours,<br />

d’enseignements, de danses et casinos qui ont pu avoir lieu<br />

dans <strong>le</strong> bâtiment.<br />

PROJECTION DE FILMS ET LES «CHEVALIERS DE<br />

PYTHIAS» : Dans <strong>le</strong>s débuts du camp on anticipait avec<br />

plaisir <strong>le</strong>s soirées de cinéma grâce à la générosité de M. Sam<br />

Kadanoff qui partait de Montréal pour nous apporter un film.<br />

Tous étaient invités mais <strong>le</strong>s goûts n’étaient pas <strong>le</strong>s mêmes.<br />

Nos archives de 1966 déplorent <strong>le</strong>s films «My Dog Rex»<br />

et «Six Horses on the Prairie». Pourtant <strong>le</strong>s titres semb<strong>le</strong>nt<br />

être prometteurs. Je me souviens que Mme Mingie se soit<br />

offusquée du fait qu’une femme nue soit apparue au début<br />

d’un film. Généra<strong>le</strong>ment, il y avait une pause entre <strong>le</strong>s deux<br />

bobines pour permettre la distribution des collations, après<br />

quoi tous reprenaient <strong>le</strong>urs sièges. Les plus jeunes cognaient<br />

des clous vers la fin. Le projecteur qui était propriété du<br />

camp servait aussi à éduquer <strong>le</strong>s campeurs <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es<br />

de prudence à prendre vis-à-vis <strong>le</strong>s activités nautiques.<br />

Quand? Les jours de pluie. Où? Dans <strong>le</strong> hangar au bord de<br />

l’eau. Les Chevaliers de Pythias subventionnaient aussi une<br />

fête de Noël pour <strong>le</strong>s campeurs, tradition qui persiste sous<br />

l’égide du comité de parents. Ces premières fêtes avaient<br />

lieu à l’Hôpital de Montréal pour Enfants et on se rappel<strong>le</strong><br />

l’engouement envers Magic Tom (<strong>le</strong> magicien) et l’orchestre<br />

de Nat Raider.<br />

VISITEURS ET INVITÉS : Au cours des ans nous avons<br />

reçu beaucoup de visiteurs. La famil<strong>le</strong> Staunton, un jeune<br />

groupe «rock» s’est produite <strong>sur</strong> la scène du Cha<strong>le</strong>t. Le Chef<br />

Top Leaf nous a raconté des légendes au «Council Ring»<br />

(Conseil Indien). Gary Carter des Expos nous a visité avec<br />

son épouse, Sandy. Ils ont mangé avec nous au Ross Hall.<br />

En sortant, je me souviens que Sandy a été très vite entourée<br />

des garçons seniors et des moniteurs de sexe masculin tandis<br />

que Gary, laissé pour compte, à l’écart, s’est contenté de ma<br />

présence. Il ne faudrait pas en déduire qu’el<strong>le</strong> était d’une<br />

beauté rare. Bill Gullickson nous a visité une coup<strong>le</strong> de fois.<br />

Lanceur pour <strong>le</strong>s Expos, il devint diabétique au cours de sa<br />

carrière. On conserve toujours dans notre coffre fort une<br />

bal<strong>le</strong> qu’il a signée. Nos invités venaient <strong>sur</strong>tout <strong>le</strong>s jours<br />

de banquets. À la fin de chacune des sessions, il y avait un<br />

banquet où l’on invitait <strong>le</strong>s bienfaiteurs du camp, d’anciens<br />

membres du personnel et même quelques politiciens (aucun<br />

premier ministre ne s’y est rendu). On anticipait <strong>le</strong> chant<br />

traditionnel du coucou animé par docteure Belmonte. Il a<br />

fallu annu<strong>le</strong>r ces fêtes devenues trop onéreuses (jusqu’à 80<br />

invités). J’ai l’impression que Nancy Mingie, Cheryl Houston<br />

et Brenda Easda<strong>le</strong> ont émis un soupir de soulagement.<br />

Il fallait endosser ses plus beaux atours pour <strong>le</strong>s banquets.<br />

On y remettait des reconnaissances et des prix : de la part du<br />

personnel médical et aussi pour la propreté. Pour souligner<br />

<strong>le</strong>s accomplissements sportifs on donnait des bannières.<br />

L’attribution du meil<strong>le</strong>ur(e) campeur(euse) se transforma au<br />

cours des années. On reconnaît maintenant un «<strong>le</strong>ader» et on<br />

lui attribue la bourse Jérôme Tarte (on reviendra <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sujet<br />

de Jérôme Tarte plus tard).<br />

HÉBERTISME ET AUTRES ACTIVITÉS : L’hébertisme a<br />

toujours connu beaucoup de succès à Carowanis. Il fut aménagé<br />

par <strong>le</strong>s moniteurs sous la direction de M. Mingie vers<br />

l’année 1965. On a émondé deux grands sapins, ce qui permettait<br />

de grimper jusqu’au «Nid de l’aig<strong>le</strong>» d’où on pouvait<br />

<strong>sur</strong>plomber <strong>le</strong> lac. L’aspect sécurité fut rapidement instauré<br />

grâce à Gordon Oliver qui s’est dévoué bénévo<strong>le</strong>ment. Il<br />

13


14<br />

nettoya <strong>le</strong> site, installa <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s équipements sécuritaires<br />

et prépara <strong>le</strong>s programmes d’instruction dont on<br />

se sert encore aujourd’hui. «Busy Beavers», une activité du<br />

début, enseignait l’utilisation d’outils pour travail<strong>le</strong>r <strong>le</strong> bois<br />

et préparer de petits cadeaux qu’on rapportait chez soi. On<br />

fabriquait ceux-ci à l’endroit où logent maintenant <strong>le</strong>s moniteurs<br />

des «Midgets» (<strong>le</strong>s plus jeunes campeurs). On enseignait<br />

aussi la voi<strong>le</strong>, mais selon moi, on manquait de vent <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> lac Didi.<br />

SKIT NIGHT : Soirées satiriques très appréciées de tous,<br />

ces petites pièces de théâtre dont quelques une furent de fort<br />

bon calibre. Parmi mes préférées, cel<strong>le</strong>s où je chantais «Je<br />

suis en train d’être avalé par un boa constricteur» tandis que<br />

mon ami Stretch (on par<strong>le</strong>ra de lui plus tard) <strong>sur</strong> scène, se<br />

faisait engouffrer dans un grand sac (serpent) de plastique.<br />

On a même eu un hélicoptère <strong>sur</strong> scène, en fait, un bruiteur<br />

qui faisait frotter un paquet de cigarettes de droite à gauche<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> micro. Il ne faudrait pas oublier l’initiation du nouveau<br />

personnel par <strong>le</strong>urs ‘aînés’.<br />

Miss/M Carowanis sou<strong>le</strong>vait beaucoup d’enthousiasme.<br />

Pour ma part, j’ai refusé d’y prendre part après avoir été<br />

éliminé….même que j’avais rasé ma barbe pour me présenter<br />

Miss Carowanis.<br />

PÉRIPLES DU SYSTÈME DE FILTRATION DE L’EAU:<br />

Il faut en par<strong>le</strong>r. Au début un puits artésien nous approvisionnait<br />

d’eau. Plus tard, on construisit un plan de filtration,<br />

<strong>le</strong>quel, selon l’ingénieur avait une capacité tel<strong>le</strong>, qu’il aurait<br />

pu suffire aux be<strong>soins</strong> de tout Ste-Agathe – oui! L’eau<br />

provenait du lac, mais la pression d’air dans <strong>le</strong> réservoir était<br />

trop basse pour permettre à l’eau d’atteindre <strong>le</strong> sommet de<br />

la côte. Un bon jour, on s’aperçoit qu’il sort de la fumée<br />

du bâtiment. Gord et moi (<strong>sur</strong>tout Gord) nous y précipitons.<br />

La pompe avait <strong>sur</strong>chauffée. Gord réussit à éteindre <strong>le</strong> feu à<br />

temps, nous épargnant ainsi des dommages trop graves. Il<br />

a fallu quand même acheter une nouvel<strong>le</strong> pompe qui a bien<br />

fonctionné jusqu’en 2004. L’eau était purifiée à base de gaz<br />

de chlore. Il arriva qu’un jour, un technicien de la compagnie<br />

de gaz vînt «mettre à point» la soupape. Entré dans <strong>le</strong> plan<br />

de filtration <strong>sans</strong> masque – il brise la soupape. Le gaz se répand<br />

rapidement et <strong>le</strong> technicien se sauve vers la berge. Nos<br />

sauveteurs nautiques a<strong>le</strong>rtent l’administration et on procède<br />

à l’évacuation complète du camp vers la route – première et<br />

seu<strong>le</strong> évacuation dans l’histoire du camp. Pour fin de vérification<br />

et espérant pouvoir faire quelque chose, Gord et moi<br />

nous sommes rendus au plan de filtration où nous y avons<br />

découvert <strong>le</strong> masque – génial n’est-ce pas? Gord prend un<br />

grand souff<strong>le</strong>, court vers l’intérieur et réussit à fermer <strong>le</strong> débit<br />

de gaz. Le feuillage autour du plan devient tout jaune mais à<br />

notre grande <strong>sur</strong>prise tous <strong>le</strong>s arbres ont <strong>sur</strong>vécu. À partir de<br />

ce moment, nous sommes passés au chlore liquide. Dès lors,<br />

<strong>le</strong> chlore résiduel était me<strong>sur</strong>é régulièrement afin d’as<strong>sur</strong>er<br />

<strong>le</strong> maintien du bon goût qu’avait l’eau. À ce stage de l’ère<br />

moderne, Jean-François Bélair-Lapointe nous émerveil<strong>le</strong>, en<br />

disant qu’aujourd’hui, l’eau provient du milieu du lac pour<br />

être filtrée, chlorée et passée aux rayons ultravio<strong>le</strong>ts. On a<br />

aussi creusé un puits près du Ross Hall. La bel<strong>le</strong> tradition du<br />

manque d’eau <strong>le</strong>s jours de banquets (<strong>le</strong>s campeurs prenaient<br />

tous une douche) sera, espérons-<strong>le</strong>, remise aux oubliettes. Le<br />

réseau de tuyauterie à travers <strong>le</strong> camp demeure un mystère,<br />

de sorte que l’on découvre un tuyau lorsqu’il y a une fuite<br />

d’eau – geyser ou flaque.<br />

LES TOILETTES À CAROWANIS : Cette section sera<br />

longue. Je <strong>vous</strong> recommande de <strong>vous</strong> instal<strong>le</strong>r à la sal<strong>le</strong><br />

de bains pour en savourer <strong>le</strong> contenu. On peut en par<strong>le</strong>r<br />

aujourd’hui parce que <strong>le</strong> système d’épuration a été modernisé<br />

et ne sera jamais plus cause des bons moments passés.<br />

L’historique des toi<strong>le</strong>ttes à Carowanis remonte au Moyen-<br />

Âge, à l’époque des simp<strong>le</strong>s trous dans <strong>le</strong> sol.<br />

Travaillant en pré-camp avec M. Gascon, il fallait, à l’aide<br />

d’une grande perche, briser la glace qui s’était formée à la<br />

<strong>sur</strong>face des restes de l’été précédent. <strong>Que</strong>l délice ! On nommait<br />

ces toi<strong>le</strong>ttes «une chaudière par jour» parce qu’il fallait<br />

y verser une chaudière par jour. Après plusieurs années<br />

d’usage, ces toi<strong>le</strong>ttes ne fonctionnaient plus. Je me souviens<br />

avoir dû y repêcher une paire de lunettes. Je me rappel<strong>le</strong><br />

aussi comment John Gage ouvrit <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes des garçons<br />

en exclamant «Let there be s**t». Trouvez <strong>vous</strong>-même la<br />

traduction !<br />

Le Camp a cherché à obtenir l’approbation d’un aménagement<br />

de fosse septique. On a proposé une seu<strong>le</strong> fosse<br />

avec champ d’épuration qui servirait à tout <strong>le</strong> camp (c’est<br />

d’ail<strong>le</strong>urs ce qui existe aujourd’hui). D’avis contraire, on a<br />

fini par convaincre <strong>le</strong>s environnementalistes du bien fondé<br />

de cinq fosse septiques (Ross Hall, terrain de jeux supérieur,<br />

buanderie, sections des garçons et des fil<strong>le</strong>s). Une ou deux<br />

années plus tard, il avait beaucoup plu et je me souviens<br />

avoir marché dans l’eau <strong>sur</strong> <strong>le</strong> terrain de jeux même <strong>le</strong>s jours<br />

ou il ne p<strong>le</strong>uvait plus. Alors on coupait l’eau aux toi<strong>le</strong>ttes de<br />

personnel implorant <strong>le</strong> ciel de nous donner du beau temps, et<br />

moi je laissais mes souliers dehors pour un bon moment.<br />

Une autre fois, je marchais <strong>le</strong> long du chemin au delà de la<br />

section des fil<strong>le</strong>s lorsque j’aperçu un fi<strong>le</strong>t d’eau qui provenait<br />

du champ d’épuration. Deux jours plus tard, c’était un<br />

ruisseau. Arsenal d’équipement lourd à la rescousse, on a<br />

pu agrandir <strong>le</strong> champ d’épuration, <strong>le</strong> camp étant en p<strong>le</strong>ine<br />

session.<br />

Par la suite, on a relocalisé <strong>le</strong> terrain d’enseignement du badminton<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> terrain d’épuration de la buanderie. Alors que<br />

j’initiais un nouveau directeur d’enseignement, je me suis<br />

aperçu qu’on pataugeait dans l’eau. On ne joue plus au bad


minton dans cet endroit là.<br />

J’en aurais long à dire encore, mais je me limite à l’incident<br />

suivant. Lors de ma dernière année, la fosse septique du côté<br />

des fil<strong>le</strong>s a flanché. Comme il ne restait plus que quelques<br />

jours <strong>avant</strong> la fin du camp, nous avons trouvé une solution<br />

temporaire. Yvon Blondin avait relié un réservoir de plastique<br />

à la douche et au débit d’eau des sal<strong>le</strong>s de bain. Cette<br />

eau était alors pompée vers <strong>le</strong> haut où el<strong>le</strong> se déversait dans<br />

<strong>le</strong> champ d’épuration des toi<strong>le</strong>ttes du personnel. Le jour du<br />

banquet : débordement ! <strong>Que</strong>l plaisir de patauger dans l’eau<br />

pour rejoindre la pompe !<br />

Dernier épisode : un inspecteur<br />

vient au camp pour une<br />

vérification et une attestation,<br />

ceci pour remettre à de futurs<br />

locataires possib<strong>le</strong>s. Cette<br />

démarche s’appliquait tout<br />

particulièrement aux hôtels,<br />

pour des raisons incertaines,<br />

nous avions été inclus. Notre<br />

cote 4 <strong>sur</strong> 5, due au fait que<br />

l’inspecteur jugeait nos toi<strong>le</strong>ttes<br />

rustiques. Peut-on en<br />

dire plus ?<br />

BUANDERIE : Située<br />

d’abord à l’arrière du cha<strong>le</strong>t,<br />

derrière ce qui est aujourd’hui la bibliothèque. bibliothèque. On On y avait<br />

installé deux laveuses usagées dont <strong>le</strong> rejet d’eau s’écoulait<br />

dans la forêt. À même la construction d’une nouvel<strong>le</strong> buanderie,<br />

on installa des douches, <strong>le</strong> tout situé à l’endroit connu<br />

aujourd’hui sous ‘ Voyageur’. Imaginez-<strong>vous</strong> la situation<br />

<strong>avant</strong> d’avoir des douches ? On se lavait dans <strong>le</strong> lac. Grâce<br />

à nos nouvel<strong>le</strong>s douches, <strong>le</strong>s campeurs ont pu prendre <strong>le</strong>ur<br />

douche aux deux jours, <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s profitant d’une journée de<br />

plus. En installant <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes dans chaque section<br />

on en a profité pour aménager des douches, permettant ainsi<br />

une douche tous <strong>le</strong>s jours. Les anciennes douches furent<br />

éliminées. Parmi <strong>le</strong>s tâches moins alléchantes à la buanderie<br />

on compte cel<strong>le</strong> des «lavage pipi» exécutés <strong>sur</strong> semaine par<br />

une préposée, mais revenant au directeur du camp tous <strong>le</strong>s<br />

samedis et dimanches. Je l’ai assumé pendant vingt cinq ans<br />

: draps et sacs de couchages.<br />

COURT DE TENNIS ET DE BALLON- PANIER : Celuici<br />

servait en plus au hockey. Le tout, aménagé avec des fûts<br />

d’éclairage grâce à un don. On pouvait donc utiliser <strong>le</strong> site<br />

<strong>le</strong> soir, aussi pour des excursions d’une nuit (<strong>le</strong>s plus mémorab<strong>le</strong>s<br />

lors des chutes de météorites<br />

‘Perséïdes’ vers la mi-août). Très vite, l’engouement pour<br />

<strong>le</strong> ballon-panier pris <strong>le</strong> dessus et on sollicitait <strong>le</strong> conseil<br />

d’administration pour qu’il nous construise une court spécial<br />

à cet effet. 15 ans plus tard on l’a obtenu et ce fut un grand<br />

succès. Tout ce qui manque, c’est un toit pour <strong>le</strong>s jours de<br />

pluie. <strong>Que</strong>lqu’un écoute ?<br />

DANSES CARÉES : Activité très prisée introduite au camp<br />

par M. Mingie. Les mêmes disques 45 et 78 tours ont servi<br />

pendant cinquante ans. On a utilisé tour à tour <strong>le</strong> Cha<strong>le</strong>t et <strong>le</strong><br />

Ross Hall. Il fallait déplacer <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s chaises : tâches<br />

allouées au seniors et même aux inters. Mais mieux que<br />

tout, une danse carrée exécutée en p<strong>le</strong>in air <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s courts de<br />

tennis et de badminton avec 150 personnes qui répondent à<br />

l’appel de «Hokey Pokey», «Steam<br />

boat Quickstep», «Limbo» ou «Mac<br />

arena» arena» pour finir avec <strong>le</strong>s <strong>le</strong>s lignes com<br />

pétitives du «Bunny Hop» (certains<br />

ignoraient que <strong>le</strong>s moniteurs capab<strong>le</strong>s<br />

de sauter <strong>le</strong> plus haut étaient choisis<br />

pour diriger cette danse). Par soirées<br />

très chaudes, chaudes, on faisait faisait chanter<br />

Rainbow Connection par ‘Kermit the<br />

Frog’ pour pour accompagner accompagner campeurs<br />

et personnel qui qui se lancaient lancaient vers la<br />

plage plage pour un plongeon rafraichissant<br />

<strong>avant</strong> la collation du soir.<br />

JOURNÉES SPÉCIALES<br />

SPÉCIALES : Une tra-<br />

dition dition de longue date au camp. camp. Souvent<br />

<strong>le</strong> thème faisait référence au film<br />

qui serait projeté, tel James Bond, Bond,<br />

Batman, ou Finding Elmo. Elmo. L’été qui qui a suivi mon voyage<br />

au Yukon on a eu la «journée du Klondike». Parmi d’autres<br />

journées mémorab<strong>le</strong>s figurent «Olympic day» et «Guiness<br />

Book of Records Day». Pourquoi ces jours avaient-ils lieu<br />

toujours à la fin du camp ? Mystère, car il en résultait toujours<br />

un grand désordre. Peut-être <strong>le</strong> personnel se plaisait à<br />

finir en beauté.<br />

ORIGNAUX, OURS, CASTORS (c’est vrai) Les animaux<br />

sauvages ont toujours fait partie de la vie à Carowanis :<br />

castors dans <strong>le</strong> lac, orignaux, ours, ratons laveurs et mouffette<br />

nous ont visité tandis que <strong>le</strong>s oiseaux venaient nicher<br />

au Cha<strong>le</strong>t. Un soir où je m’en retournais à ma tente dans<br />

l’obscurité, j’apperçu Jean-Pierre Bergeron qui courait vers<br />

moi avec un regard p<strong>le</strong>in d’effroi. Ce soir-là, il faisait la patrouil<strong>le</strong><br />

(à cette époque, un moniteur dans chaque section).<br />

En passant devant la tente 24, un gros animal <strong>sur</strong>git et traversa<br />

<strong>le</strong> chemin devant lui. Le <strong>le</strong>ndemain, on a pu identifier<br />

<strong>le</strong>s traces d’un lynx. Est-ce que ça laissait présager l’arrivée<br />

de ‘Oeil-de-Lynx’…..? Il est arrivé une année d’avoir un<br />

si grand nombre de ratons-laveurs que Paul Proulx, notre<br />

homme à tout faire, fabriqua un piège à même une poubel<strong>le</strong><br />

à ordures. Six ratons et une moufette s’y sont logés après<br />

quoi nous <strong>le</strong>s avons libérés dans la nature à bonne distance<br />

du camp. Saviez-<strong>vous</strong> que <strong>le</strong>s mouffettes n’arrosent pas<br />

15


16<br />

lorsqu’el<strong>le</strong>s sont abritées ? Heureusement pour Paul !<br />

UNE AUTRE AVENTURE DE J.P. BERGERON : Un<br />

grand bruit m’éveilla une nuit et je sautai de mon lit et couru<br />

vers <strong>le</strong> terrain de jeu en-haut des sections où nous dormions.<br />

J’y ai trouvé J.P., qui, lui aussi, avait été éveillé par <strong>le</strong> bruit.<br />

Personne d’autre ne l’avait entendu. Les nouvel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain<br />

annonçaient qu’il y avait eu un tremb<strong>le</strong>ment de terre<br />

avec épicentre dans <strong>le</strong>s Laurentides. Personne ne nous aurait<br />

cru autrement.<br />

ORAGES ÉLECTRIQUES : C’est très excitant au camp,<br />

<strong>sur</strong>tout lorsqu’on <strong>le</strong> subit en dessous de son lit. Il y en a plusieurs<br />

chaque été et l’é<strong>le</strong>ctricité a fait défaut bien souvent.<br />

Le plus vio<strong>le</strong>nt eut lieu en 1999 (si je me souviens bien) au<br />

milieu de la nuit, en pré-camp alors qu’il n’y avait que <strong>le</strong><br />

personnel. Pas d’é<strong>le</strong>ctricité pendant 3 jours, donc il a fallu<br />

retarder l’arrivée des enfants. Il y eut un vent si vio<strong>le</strong>nt<br />

(genre tornade qui a traversé <strong>le</strong> camp) que plusieurs arbres<br />

sont tombés et trois tentes furent endommagées. Trois moniteurs<br />

dormaient sous la tente 3 lorsqu’un gros sapin <strong>le</strong>ur est<br />

tombé dessus, épargnant par chance Kevin Esda<strong>le</strong>, François<br />

Chabot et <strong>le</strong>s autres. Un autre orage a frappé alors que plusieurs<br />

d’entre nous étions dans l’ancienne remise à bateaux.<br />

Michel Allaire était appuyé contre l’intercom lorsque la foudre<br />

à frappé la ligne téléphonique au Cha<strong>le</strong>t. Le courant s’est<br />

propagé <strong>le</strong> long des fils métalliques atteignant Michel, pour<br />

passer ensuite à travers <strong>le</strong>s personnes à ses côtés. Pat et Gord<br />

furent jetés par terre. Michel et moi nous sommes retrouvés<br />

avec des lésions cutanées aux endroits où <strong>le</strong> courant avait<br />

touché.<br />

LES MONITEURS EN FORMATION (C.I.T.) : Ce programme<br />

fut mis en place par Bob Val<strong>le</strong>rand (1976). Jusqu’alors<br />

nos moniteurs juniors avaient 16 ans. L’Association des<br />

Camps du Québec exigeait qu’ils en aient 17 ou plus. La<br />

décision fut prise d’offrir un programme de formation à<br />

nos campeurs seniors, aujourd’hui <strong>sur</strong>nommés «Leaders».<br />

Après en avoir pris la direction, j’ai ajouté une excursion de<br />

canot de 4 jours au parc La Vérendrye, d’abord à la fin du<br />

camp, puis plus récemment au milieu. De plus, on invitait<br />

<strong>le</strong>s candidats «CIT» à visiter <strong>le</strong> camp en février, question<br />

de <strong>le</strong>ur faire voir <strong>le</strong> site en hiver. On y pratiquait <strong>le</strong> patin, la<br />

traine sauvage, <strong>le</strong> ski de fond et de bel<strong>le</strong> parties d’UNO. Le<br />

prix Jérome Tartre est accordé chaque année à un campeur<br />

senior qui démontre <strong>le</strong> plus d’aptitudes à devenir ‘Leader’.<br />

Cet hommage est rendu en hommage à Jérôme qui décédait<br />

suite à un accident de moto, <strong>sur</strong>venu quelque temps <strong>avant</strong><br />

son arrivée prévue au camp comme CIT (Leader).<br />

JOURS DE CONGÉ : Beaucoup de choses ont changé au<br />

cours des années – en particulier <strong>le</strong>s jours de congé. Le<br />

dernier soir du pré-camp on nous accordait la permission<br />

d’al<strong>le</strong>r fêter à Ste-Agathe. On devança d’un jour après s’être<br />

rendu compte que <strong>le</strong>s moniteurs avaient peine à se remettre<br />

en marche pour l’arrivée des campeurs <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain. Les<br />

premières années, on donnait quatre jours de congé séparés<br />

durant l’été. Les moniteurs pouvaient quitter <strong>le</strong> camp après<br />

s’être as<strong>sur</strong>é que <strong>le</strong>urs campeurs étaient debout et sous <strong>sur</strong>veillance.<br />

Il fallait être de retour à 23 :30 . La plupart passait<br />

la journée à Ste-Agathe – si on avait accès à une voiture<br />

on pouvait se rendre au Mont-Tremblant, à St-Sauveur ou<br />

à Ste-Adè<strong>le</strong>. On allait rarement chez-soi car l’autoroute<br />

n’existait pas. Quant à Ste-Agathe, on y allait <strong>sur</strong>tout à pied.<br />

Il y avait deux sal<strong>le</strong>s de cinéma – <strong>le</strong> Roxy et l’Alhambra.<br />

Cette dernière était spécia<strong>le</strong> car il valait mieux s’asseoir avec<br />

<strong>le</strong>s pieds en l’air pour éviter <strong>le</strong>s bestio<strong>le</strong>s qui auraient pu<br />

<strong>le</strong>s parcourir. Devenu directeur, j’ai ajouté un jour aux congés<br />

ce qui permettait une nuit à l’extérieur du camp. De nos<br />

jours, il y a deux jours de relâche entre chaque période de<br />

deux semaines.<br />

LE GAZON ET LES PHOTOS DE CAMP : Je me suis toujours<br />

plu à entretenir <strong>le</strong> gazon au camp. Après avoir nivelé la<br />

cour de jeu supérieure, on y a planté du gazon, mais on arrivait<br />

mal à <strong>le</strong> faire pousser malgré l’arrosage et <strong>le</strong>s ensemencements<br />

répétés. Le gazon réussissait à bien pousser à un seul<br />

endroit : <strong>le</strong> champ d’épuration. L’agrandissement du terrain<br />

de jeu inférieur a causé au directeur de nouveaux problèmes<br />

paysagers. J’étais heureux d’avoir construit un large escalier<br />

en bas du tennis, ce qui nous permettait de rassemb<strong>le</strong>r tout <strong>le</strong><br />

monde pour <strong>le</strong>s photos du camp. C’était compris qu’il fallait<br />

utiliser l’escalier et éviter de marcher <strong>sur</strong> <strong>le</strong> gazon. Un photographe<br />

professionnel avait été demandé dès <strong>le</strong>s premières<br />

photos. À l’occasion on <strong>le</strong> trouvait endormi dans sa voiture<br />

<strong>sur</strong> <strong>le</strong> terrain de jeux. Une fois ou deux, il a fallu prendre <strong>le</strong>s<br />

photos dans <strong>le</strong> Cha<strong>le</strong>t. Le coût trop é<strong>le</strong>vé de 8 à 10$ a fait que<br />

l’on prend maintenant nos propres photos. La photographie<br />

numérique a bien sûr révolutionné cette pratique. As<strong>sur</strong>ez<strong>vous</strong><br />

de voir l’exposition de photos à l’Admin.<br />

CHANSONS ET DIAPOS : Parmi mes activités au camp,<br />

cel<strong>le</strong> qui me plaisait <strong>le</strong> plus était d’animer <strong>le</strong> chant. C’est


ainsi qu ‘on débutait la première soirée au camp. Souvent<br />

j’accompagnais avec d’autres à la guitare, auquel s’ajoutait<br />

<strong>le</strong> piano et parfois un alto. Des airs vivants tels « Swimming,<br />

swimming in the lac Didi » ouvraient <strong>le</strong> programme<br />

afin de stimu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s campeurs. On chantait « Country Road »<br />

depuis des années. Plusieurs anciens campeurs et membres<br />

du personnel demandèrent qu’on <strong>le</strong> chante <strong>le</strong> premier soir du<br />

camp – ignorant l’effet qu’aurait « Take me home – Country<br />

Roads » <strong>sur</strong> nos nouveaux campeurs qui s’ennuyaient<br />

de <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s. J’aimais aussi beaucoup visiter différentes<br />

tentes <strong>le</strong> soir pour chanter et jouer de la guitare en petit comité.<br />

Je suis fier que mes chansons aient créé des adeptes de<br />

John Denver, même chez <strong>le</strong>s francophones. Le dernier soir<br />

du camp on faisait revue des diapos prises durant la session.<br />

Plusieurs se souviendront de ces chansons, « Annie’s Song »<br />

et « Pour un instant ». Combien je me plaisais à rassemb<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong>s diapos tout en préparant <strong>le</strong> dernier Council Ring (Conseil<br />

Indien) et as<strong>sur</strong>ant que <strong>le</strong>s bagages soient faits en prévision<br />

du départ. Il arrivait qu’il fail<strong>le</strong> faire une course à Montréal<br />

la veil<strong>le</strong> du départ pour récupérer <strong>le</strong>s dernières diapos. La<br />

vente de papier mouchoir était toujours grande <strong>le</strong> dernier<br />

jour de camp.<br />

HISTOIRES DIVERSES : Deux qui ne devraient peut-être<br />

pas être racontées…..?!<br />

- Quand j’ai eu sept campeurs (au lieu de six) dans ma<br />

tente pour une session entière.<br />

- Le soir ou Harold Ros<strong>le</strong>r a fait brû<strong>le</strong>r une cinquantaine<br />

de bâtons d’encens dans sa tente (c’était <strong>le</strong>s années<br />

soixante). David Mingie a choisi de dormir à la bel<strong>le</strong> étoi<strong>le</strong><br />

ce soir-là.<br />

- La même année a eu lieu entre John Gage et moi <strong>le</strong><br />

grand conflit des inspections : sa tente contre la mienne. En<br />

fait, c’était seu<strong>le</strong>ment entre nous deux, car chacun voulait<br />

recevoir la palme de l’inspection. Chaque matin <strong>le</strong>s chefs<br />

moniteurs garçons et fil<strong>le</strong>s inspectaient <strong>le</strong>s tentes et accordaient<br />

des points si <strong>le</strong>s lits étaient faits, <strong>le</strong> plancher balayé, la<br />

lanterne à kérosène nettoyée et <strong>le</strong>s papiers ramassés autour<br />

des tentes. On en est venu à s’excuser de nos activités pour<br />

al<strong>le</strong>r vers la tente de l’autre jeter du papier autour et défaire<br />

<strong>le</strong>s lits. Si ma mémoire est bonne, ni l’un ni l’autre n’a gagné<br />

<strong>le</strong> prix des inspections cette session-là, mais il faut dire que<br />

l’on s’est bien amusé.<br />

- Parlons des lanternes à kérosène. Il y en avait une<br />

dans chacune des tentes, qui servait à l’illuminer la nuit. Si<br />

la mèche était trop haute, <strong>le</strong> verre se couvrait de suie, ce<br />

qu’il fallait nettoyer chaque matin. Un soir, une lanterne se<br />

renversa et on a failli mettre feu à la tente. Ceci mit fin à <strong>le</strong>ur<br />

usage.<br />

- Un soir vers <strong>le</strong>s 11 heures, on a rattrapé <strong>le</strong> frère d’un<br />

de nos moniteurs qui se payait notre tête en faisant éclater<br />

des pétards <strong>sur</strong> <strong>le</strong> terrain de jeux inférieur. J’ai fait appel à<br />

la Sûreté du Québec. Un officier m’a répondu que <strong>le</strong> seul<br />

véhicu<strong>le</strong> à <strong>le</strong>ur disposition dans <strong>le</strong>s Laurentides se trouvait<br />

à Mont-Tremblant. Il faudrait patienter. Nous avons donc<br />

nous-mêmes retourné <strong>le</strong> gamin chez lui à Ste-Agathe. Il y a<br />

toujours eu certains campeurs qui ne voulaient pas y être. On<br />

essayait très fort de <strong>le</strong>s encourager à rester, mais il fallait laisser<br />

partir ceux qui ne s’adaptaient pas. Un jour, un campeur<br />

senior est tout simp<strong>le</strong>ment parti chez lui pendant une excursion<br />

à l’extérieur du camp avec ses copains de tente. Il<br />

est diffici<strong>le</strong> d’admettre qu’on l’a retrouvé seu<strong>le</strong>ment après<br />

avoir contacté sa sœur. Il s’était rendu chez lui avec tout son<br />

bagage et sa sœur n’avait pas cru bon de nous en avertir.<br />

Une autre fois Stretch et moi avons recueilli un campeur qui<br />

marchait <strong>le</strong> long de l’autoroute 15. Enfin un soir, un préposé<br />

du Camping Ste-Agathe nous a téléphoné pour qu’on ail<strong>le</strong><br />

chercher un de nos campeurs qui s’était réfugié dans <strong>le</strong>urs<br />

bureaux. Inuti<strong>le</strong> de préciser que des protoco<strong>le</strong>s sont maintenant<br />

rigoureusement instaurés pour palier à ces situations.<br />

- Pendant plusieurs années, il y a eu un comptoir de<br />

« frites » situé entre Pine Val<strong>le</strong>y et Carowanis <strong>sur</strong> la route<br />

329. On s’est rendu compte que <strong>le</strong> « jogging » était devenu<br />

très populaire ces années-là. Il y eu même certains membres<br />

du personnel, chez qui l’engouement pour <strong>le</strong> « jogging<br />

» semblait peu probab<strong>le</strong>, qui en développèrent soudainement<br />

<strong>le</strong> goût.<br />

J’aimerais compléter ces mémoires avec deux des meil<strong>le</strong>ures<br />

traditions à Carowanis.<br />

COUNCIL RING (Conseil Indien) : Cette tradition nous<br />

vient du Camp Nominingue. Le site original avoisinait<br />

l’Admin (on y célébrait aussi <strong>le</strong> culte Protestant : « Chapel<br />

»). On l’a relocalisé au delà de la section des fil<strong>le</strong>s, (ou est<br />

situé maintenant <strong>le</strong> feu de camp de la tribu verte) pour être<br />

déplacé de nouveau à l’endroit ou il se <strong>trouve</strong> aujourd’hui.<br />

Le conseil a connu beaucoup d’événements mémorab<strong>le</strong>s. Attention!<br />

Si <strong>vous</strong> n’êtes pas un membre en règ<strong>le</strong> de la grande<br />

tribu de Carowanis <strong>vous</strong> devez éviter de lire ce qui suit.<br />

• Le feu de camp s’est allumé de bien des façons.<br />

• Un moniteur lançait une flèche enflammée. À ce<br />

jour, j’ignore si <strong>le</strong> Grand Chef Mingie en était conscient. Son<br />

expression indiquait un certain doute étant donné que <strong>le</strong> moniteur<br />

maniant l’arc lui faisait face.<br />

• On faisait passer un fil métallique au-dessus du<br />

conseil laissant glisser une sphère enflammée qui tombait<br />

alors <strong>sur</strong> <strong>le</strong> brasier.<br />

• On s’est même servi de pierre à feu magique.<br />

• Le plus spectaculaire c’est <strong>le</strong> « Feu Magique ». En<br />

préparation pour <strong>le</strong> premier essai, Bob Val<strong>le</strong>rand, <strong>le</strong> Chef es<br />

Feux, y mit trop de magie et une grande fumée noire s’est<br />

é<strong>le</strong>vée au-dessus du conseil. Ce jour-là M. Mingie accomplit<br />

un record de vitesse pour se rendre <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s lieux. Heureusement,<br />

pas de dommages.<br />

De voir <strong>le</strong> feu s’allumer ‘par magie’ provoquait un grand<br />

17


18<br />

émoi, <strong>le</strong> tout rehaussé par la danse et <strong>le</strong>s cris des Chefs des<br />

Feux.<br />

Défis, (comment peut-on oublier <strong>le</strong>s ‘Carowani Brothers’<br />

maintenant devenus <strong>le</strong>s Carowani Brothers and Sisters and<br />

Cousins and Grand-Ma’ !) récits et histoires, narrations des<br />

voyages en canot et autres activités – <strong>le</strong> tout donnait un cachet<br />

très particulier et précieux au conseil indien sous l’œil<br />

bienveillant de Waconda. <strong>Que</strong> son esprit demeure toujours<br />

présent à Carowanis.<br />

JOUTES ENTRE TRIBUS : Du conseil indien, je passe<br />

aux Jeux Indiens. J’ai des frissons quand je passe entre <strong>le</strong>s<br />

drapeaux des diverses tribus accrochés au plafond du Cha<strong>le</strong>t.<br />

On a eu parmi nous de bons artistes qui ont dessiné<br />

ces étendards. Comme Chef des Apaches, toujours b<strong>le</strong>u,<br />

je m’amusais beaucoup, <strong>sur</strong>tout lorsque Mark Styrczula<br />

(Stretch) se joignit à moi. À chaque repas on préparait un<br />

scénario pour piquer l’intérêt de notre tribu. Une bonne fois<br />

j’allumai quatre chandel<strong>le</strong>s que Stretch avait trouvées : une<br />

rouge, une jaune, une verte et une b<strong>le</strong>ue. Rituel<strong>le</strong>ment je <strong>le</strong>s<br />

éteignais une après l’autre – incluant la b<strong>le</strong>ue. Les autres tribus<br />

se moquaient de nous jusqu’au moment ou la chandel<strong>le</strong><br />

b<strong>le</strong>ue se rallumait d’el<strong>le</strong>-même. Les Apaches en ont perdu<br />

<strong>le</strong> nord!<br />

Qui peut oublier <strong>le</strong>s défis des premiers soirs : <strong>le</strong> « Tribal<br />

BanzaÎ », Malcolm Stewart l’indien Contraire (seu<strong>le</strong>ment<br />

deux ou trois d’entre nous savions de qui il s’agissait – <strong>sur</strong>tout<br />

Marc Lussier qui préférait l’oublier), la compétition au<br />

bord du lac et au « Campcraft », <strong>le</strong>s joutes aux deux terrains<br />

de jeux et <strong>le</strong> Pow Wow de tribu, une suggestion d’Éric Saint-<br />

Laurent, la deuxième année de mon directorat. Éric hésitait<br />

beaucoup car il craignait que je m’objecte pour ne pas briser<br />

la tradition. Il nous a légué cette excel<strong>le</strong>nte idée et ’un grand<br />

nombre de légendes furent racontées lors de ces Pow Wow.<br />

Stretch a composé des scènettes de tribus même après son<br />

départ du camp. La meil<strong>le</strong>ure, d’après moi, fut la fois qu’un<br />

énorme orignal rembourré accroché au plafond du Ross Hall<br />

nous accueillît au déjeuner – <strong>le</strong> second jour des joutes entre<br />

tribus. Stretch et quelques amis l’avaient installé de nuit. Ils<br />

l’avaient confectionné l’hiver précédent. Naturel<strong>le</strong>ment, il<br />

portait au front <strong>le</strong> bandeau b<strong>le</strong>u des Apaches. De plus, ils<br />

avaient installé une enseigne Apache à la plage et remplacé<br />

tous <strong>le</strong>s panneaux indicateurs des divers bâtiments par des<br />

affiches b<strong>le</strong>ues qui donnaient des noms nouveaux – ainsi<br />

Ross Hall devenait McDonald’s. Le totem b<strong>le</strong>u fut planté à<br />

la plage.<br />

Un souvenir inoubliab<strong>le</strong> à Carowanis est celui ou j’étais<br />

Grand Chef au conseil en 1980. Tous étaient installés, <strong>le</strong> feu<br />

magique brûlait et <strong>le</strong>s narrations étaient en cours. Une p<strong>le</strong>ine<br />

lune s’é<strong>le</strong>va à ma droite pour ensuite devenir une éclipse<br />

tota<strong>le</strong> ce qui illumina <strong>le</strong> conseil d’une lueur étrangement<br />

rougeâtre. <strong>Que</strong>l<strong>le</strong> sp<strong>le</strong>ndeur! Ce fut <strong>le</strong> conseil <strong>le</strong> plus mémorab<strong>le</strong><br />

pour moi !<br />

J’ai essayé de mettre <strong>sur</strong> papier tout ce dont je me souviens<br />

de mes nombreuses années à Carowanis. La <strong>le</strong>cture des journaux<br />

de bord des premières années a rafraîchi ma mémoire,<br />

mais je sais que j’ai omis bien des choses.<br />

Il me faut ajouter un dernier commentaire. Carowanis a fait<br />

partie de ma vie pendant 35 ans. J’y ai rencontré de bons<br />

amis et nous y avons passé de très bons moments. J’ai appris<br />

beaucoup de choses et il me tient à cœur. Seuls ceux qui ont<br />

vécu l’expérience de la vie au camp connaissent la va<strong>le</strong>ur<br />

d’être membre de la Grande Tribu de Carowanis. Rien ne<br />

pourrait remplacer ces bel<strong>le</strong>s années vécues au camp et je<br />

sais que ce sentiment est partagé par beaucoup d’autres. <strong>Que</strong><br />

l’esprit de Carowanis <strong>sur</strong>vive à jamais – Wannacheeka!

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