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ANSE AVEC<br />
LA NATURE<br />
L’institut d’agriculture biologique au Bénin :<br />
une source d’espoir pour les jeunes paysans<br />
25 ans : c’est le temps qu’il aura fallu pour qu’une<br />
décharge béninoise se transforme en véritable<br />
jardin d’Eden : le Centre Songhai. Sans recourir<br />
à des produits chimiques, ce jardin offre des<br />
rendements comparables à ceux de l’agriculture<br />
traditionnelle. Un modèle à essaimer à travers<br />
l’Afrique, et pourquoi pas, dans le monde entier.<br />
Le Centre Songhai est l’oeuvre<br />
du père nigérian Godfrey Nzamujo.<br />
Après des études de biologie,<br />
de théologie et d’ingénieur<br />
en Californie, il rentre en Afrique,<br />
bouleversé par la terrible famine qui<br />
frappe l’Ethiopie au milieu des années<br />
1970. Après de nombreux détours sur<br />
le continent, il atterrit en 1985 au Bénin.<br />
Les autorités lui donnent un hectare de<br />
terres, une ancienne décharge. Un institut<br />
d’agriculture biologique avant-gardiste<br />
y voit le jour.<br />
14 AVRIL-MAI 2011 I dimension 3<br />
Cet institut compte aujourd’hui 4 sections,<br />
qui couvrent au total près de 600 ha. 15<br />
pays africains ont déjà manifesté leur<br />
intérêt pour le concept. Au cours d’une<br />
visite en 2010, Ban Ki-moon, le Secrétaire<br />
général des Nations unies a déclaré avec<br />
enthousiasme : “Voici LA manière de parvenir<br />
au développement durable !”<br />
Rien ne se perd<br />
Pourquoi ce succès ? “Nous dansons<br />
avec la nature, et la nature répond. Les<br />
insectes, les bactéries travaillent pour<br />
Le Centre Songhai pratique l’agriculture à<br />
3 niveaux : culture, transformation et vente.<br />
nous”, explique Nzamujo. “Au début, les<br />
mouches blanches ont été une calamité.<br />
L’emploi des pesticides habituels ne fait<br />
que les renforcer. Notre approche biologique<br />
nous en a débarrassés.”<br />
Le principe central est le suivant : ‘rien ne<br />
se perd’, tout est réutilisé. En fait, il n’y a<br />
aucun déchet. Les jacinthes d’eau servent<br />
à l’épuration des eaux usées, par exemple.<br />
<strong>La</strong> fermentation de ces plantes et du fumier<br />
donne du biogaz. L’eau résiduelle est<br />
pleine de larves de moustiques, qui nourrissent<br />
les poissons d’élevage.<br />
suite en p.19<br />
© DGD / Chris Simoens