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BULLETIN<br />
DE<br />
<strong>L'INSTITUT</strong><br />
<strong>ARCHÉOLOGIQUE</strong><br />
LIÉGEOIS<br />
TOME LXXVI<br />
1963<br />
Edité avec l'appui du Ministère de l'Éducation Nationale<br />
et de la Culture<br />
LIÈGE<br />
MAISON CURTIUS
Bureau de la Société pour les années 1959-1960<br />
Président :<br />
Vice-Président :<br />
Secrétaire :<br />
Conservateur :<br />
Trésorier :<br />
Directeur des Publications :<br />
liibliothéeaire :<br />
Secrétaire adjoint :<br />
Conservateurs adjoints<br />
( 'onseillers :<br />
(ce tableau a été omis dans le tome 73 du III. IL)<br />
MM. PIERRE LALOUX.<br />
JACQUES BREUER.<br />
HUBERT I- RERE.<br />
JOSEPH PHILIPPE.<br />
RAOUL VAN DER MADE.<br />
MAURICE YANS.<br />
JEAN HOYOUX.<br />
GEORGES HANSOTTE.<br />
Mlle DANTHINE,<br />
MM. DE BORCHGRAVE D AI-TENA, DEWEZ,<br />
FRANÇOIS, PIRLET, DE SELYS-LONG-<br />
CHAMPS.<br />
MM. J. PIRLET, L. DEWEZ, L. E. IIALKIN, anciens<br />
présidents,<br />
MM. FRESON. Pl .NV, Pl.'TERS.
BULLETIN<br />
DE<br />
<strong>L'INSTITUT</strong> <strong>ARCHÉOLOGIQUE</strong> LIÉGEOIS
BULLETIN<br />
DE<br />
<strong>L'INSTITUT</strong><br />
<strong>ARCHÉOLOGIQUE</strong><br />
LIÉGEOIS<br />
TOME LXXVI<br />
1963<br />
Edité avec l'appui du Ministère de l'Éducation Nationale<br />
et de la Culture<br />
LIÈGE<br />
MAISON CURTIUS
L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE<br />
DANS LE BASSIN DE LA HOÈGNE<br />
AUX TEMPS MODERNES<br />
INTRODUCTION<br />
La Iloègne, ou llwègne, prend sa source dans les Hautes<br />
Fagnes, au voisinage de la Baraque Michel ; elle forme la<br />
limite entre les villages de Sart et de Jalhay, arrose Polleur,<br />
Theux et Pepinster, où elle se jette dans la Vesdre. Son affluent<br />
principal, le Wayai, arrose la ville de Spa.<br />
Le bassin de la Hoègne et du Wayai correspond approximativement<br />
à l'ancien marquisat de Franchimont. Celui-ci<br />
ne comprenait, outre ce bassin hydrographique, que la rive<br />
gauche de la Vesdre entre Pepinster et Stem<strong>be</strong>rt et la seigneurie<br />
d'Andrimont sur la rive droite de la même rivière ( 1 ). Trois<br />
affluents de celle-ci prenaient ainsi leur source en territoire<br />
franchimontois : le ruisseau de Mangombroux, la Gileppe et la<br />
Borchenne ; au XVI e siècle, quelques fourneaux étaient<br />
établis sur ces petits cours d'eau, mais leur disparition fut<br />
précoce ( 2 ). Métallurgie franchimontoise et industrie du fer<br />
(') J. RUWET, La principauté de Liège en 1789. Carte de géographie historique<br />
(1 vol. in 4°, Bruxelles, 1 !>58).<br />
( 2 ) A. E. L., Theux, œuvres, 1493-1508, f° 103 vso. J. FELLER, Toponymie<br />
de la commune de Jalhay, dans Jt. S. F. A. II., t. 28 (1934-1935), pp. 27. 28, 06.
du bassin de la Hoègne, peuvent donc être considérés comme<br />
des termes synonymes (*).<br />
(') Quelques études sommaires ont été consacrées à l'industrie franchimontoise<br />
: E. FAIRON, L'industrie du fer dans le marquisat de Franchimont,<br />
dans C. S. V. A. II., 1908, pp. 14-15; ID, Les industries du pays de Verviers<br />
(1 br. in-8°, Verviers, 1922) ; ID, Contrats d'engagement d'ouvriers métallurgistes<br />
des environs de Spa, dans B. S. V. A. II., t. 13 (1913), p. 370; G. BONIVER,<br />
L'industrie du fer au pays de. Franchimont, dans Vieux-Liège, 1933, pp. 119-120 ;<br />
R. LEMARCHAL, Une industrie aujourd'hui totalement disparue, de Franchimont :<br />
l'industrie métallurgique, dans II. S. V. A. H., t. 37 (1949), pp. 50-51 ; R. ROBI-<br />
NET, Sur l'industrie du pays de Franchimont, dans Vieux-Liège, n° 97 (1952),<br />
p. 136 ; G. JACOB, L'industrie métallurgique à Spa (Spa, s. d., in-8°) ; R. EVRARD,<br />
Forges franchimontoises du XVII e siècle d'après Iiemigio Cantagallina, artiste<br />
florentin dans Les Venues, t. 18 (1954), pp. 4-5; G. HANSOTTE, Evocation de<br />
l'histoire de l'ancienne industrie métallurgique franchimontoise dans Les Cahiers<br />
Ardennais, t. 27, n° 9 (1957), pp. 1-8; F. BONIVER et G. E. JACOB, En marge<br />
de l'histoire de Spa : Collin le Loup, Ibid., t. 28, n° 4 (1958), pp. 3-0.
CHAPITRE I<br />
L'INDUSTRIE<br />
A. — La métallurgie du bassin de la Hoègne avant les<br />
Temps Modernes.<br />
Dans la province de Liège, seules, trois localités ont, à ce jour,<br />
fourni à l'archéologie des vestiges de bas-fourneaux galloromains<br />
: Theux, Juslenville et Louveigné (*). Des dépôts de<br />
scories anciennes ont été découverts en de nombreux points<br />
des communes de Jalhay, Theux, Polleur, Stem<strong>be</strong>rt, mais aussi<br />
dans quelques endroits au nord de la Vesdre : Goé, Soumagne,<br />
Olne, Soiron, Dolhain, Baelen, Andrimont ( 2 ). Enfin, les usines<br />
métallurgiques citées dans les textes avant le XVI e siècle<br />
et localisées avec précision ne se rencontrent qu'aux environs<br />
de Spa ( 3 ) dans le bassin de l'Amblève ( 4 ) et au duché<br />
de Limbourg ( 5 ).<br />
I^a documentation dont on dispose à ce jour pour la période<br />
antérieure à l'âge moderne est tout à fait insuffisante pour<br />
permettre une description détaillée de notre ancienne industrie<br />
du fer. Mais les renseignements fournis par notre sol et par nos<br />
archives concordent pour désigner l'Ardenne franehimontoise<br />
et stavelotaine, et le sud du pays de llerve comme les grandes<br />
régions métallurgiques de la région de Liège, au moyen âge.<br />
La plupart des usines, à tout le moins, se rencontrent alors<br />
(') R. DE MAYER. De romeinsche villa's in Iielgië, 1 vol., in-8°, Gand, 1!)37;<br />
ID, De overblijfselen (1er romeinsche villa's in Iielgië, 1 vol., in-8°, Gand, 1940.<br />
( 2 ) J. MARÉCHAL, Histoire de la métallurgie du fer dans la vallée de la Vesdre<br />
(1 br. in-8°, Liège, 1942), p. 21 ; V. TAHON, La métallurgie du fer au pays de Liège,<br />
au Luxembourg et dans VEntre Sambre et Meuse, dans Annales du XXI e Congrès<br />
de la Fédération Archéologique et Historique de Belgique, Liège 1909, t. II, p. 380 ;<br />
PH. DE LIMBOURG, Les privilèges des Franchimontois dans B. I. A. L., t.. 21<br />
(1888), pp. 282-287.<br />
( 3 ) V. TAHON, op. cit., p. 390.<br />
( 4 ) Ibid., p. 392; A. WARZEE, Exposé historique de l'industrie du fer dans la<br />
province de Liège dans Mémoire de la société Libre d'Emulation de Liège, nouvelle<br />
série, t. I (1860), p. 450; E. PONCELET, M. YANS, G. HANSOTTE, Les Records<br />
de coutume du pays de Stavelot (1 vol., in-4°, Bruxelles, 1958), passim.<br />
( 5 ) M. YANS, Histoire économique du duché de Limbourg sous la maison de<br />
Bourgogne ; les forêts et les mines (1 vol., in-8°, Bruxelles, 1937), !>p. 152-153.
— 8 -<br />
sur l'Amblève, la Hoègne, et la Vesdre supérieure (en amont de<br />
Chaudfontaine) ( 1 ). Situé en plein cœur de cette zone industrielle,<br />
le marquisat de Franchimont subsistait en grande partie du<br />
produit de ses fourneaux. Un texte de Philippe de Commines<br />
évoque le désastre par lequel s'achève, en 1468, cette ère de<br />
prospérité : « Le dist duc [de Bourgogne], écrit-il, se délibéra<br />
d'aller à Franchimont et logea cincq ou six jours en une petite<br />
vallée et un village qui s'appeloit Polleur, et fïst brûler toutes<br />
les maisons et rompre tous les moulins à fer quy estoient au<br />
pays, quy est la plus grande façon de vivre qu'ils [les habitants]<br />
ayent » ( 2 ).<br />
B. — Le paysage industriel du bassin de la Hoègne et<br />
ses transformations aux Temps Modernes.<br />
TABLEAU I<br />
Situation de l'industrie en 1500<br />
(Voir planche I)<br />
F P M Totaux<br />
Hoègne inférieure 2 1 — 3<br />
Wayai et affluents !) — 2 11<br />
Hoègne supérieure 3 — — 3<br />
Totaux 14 1 o 17<br />
F = fourneau P = platinerie M = marteau ( a )<br />
Avec le XV e siècle, s'achève, pour le pays de Liège, une<br />
longue période de trouble. En 1500, alors que la « restauration<br />
( 1 ) G. HANSOTTE, L'industrie métallurgique dans la vallée de la Vesdre aux<br />
Temps Modernes, dans B. 1. A. L., t. 75 (1!)62), pp. 165-220.<br />
( 2 ) P. DE COMMINES, Mémoires, t. II, ch. XIV.<br />
( s ) Par Hoègne inférieure, nous entendons le bief de cette rivière en aval du<br />
confluent avec le Wayai ; le terme Hoègne supérieure désigne le bief de cette<br />
rivière en amont de ce confluent.
— 10<br />
intérieure » de la principauté reste encore inachevée ( 1 ), le<br />
marquisat de Franchimont paraît avoir réparé en grande<br />
partie les désastres de 148. Dix-sept usines au moins ( 2 ) sont,<br />
alors en activité sur la Iloègne et ses afïluents. Plus précisément,<br />
le Wayai est alors la région active du pays franchimontois :<br />
onze usines y fonctionnent en 1500; sur la Iloègne supérieure<br />
le nombre des établissements est certes plus réduit, mais il faut<br />
se rappeler qu'en 1468, c'est à Polleur que s'était fixé le terrible<br />
duc Charles : les usines des environs ont sans aucun doute<br />
pâti plus généralement et plus complètement de la colère<br />
bourguignonne ; nous verrons en effet, dans les premières années<br />
du XVI e siècle, s'achever la reconstruction des forges de<br />
Polleur et de Sart. Les établissements paraissent donc se localiser<br />
non seulement sur des rivières d'importance secondaire<br />
(Hoègne ou Vesdre), mais plus volontiers encore sur les biefs<br />
supérieurs ou les petits affluents de ces rivières. Aucune usine<br />
n'existe alors sur l'Ourthe inférieure ; des quatre forges du<br />
bassin de la Vesdre, deux sont construites sur des ruisseaux<br />
tributaires de la rivière ( 3 ). A la même époque, on trouve<br />
trois usines seulement sur la basse Iloègne; sans doute faut-il<br />
attribuer à un facteur technique cette préférence accordée<br />
aux cours d'eau, de faible étiage : les travaux d'art y étaient<br />
évidemment <strong>be</strong>aucoup moins onéreux et moins compliqués.<br />
La quasi totalité des usines — quatorze sur dix-sept — sont<br />
alors formées d'un fourneau et d'un marteau ; le marquisat<br />
se consacre à la réduction du minerai et à l'affinage de la fonte ;<br />
son industrie se borne à fournir la matière première à la clouterie,<br />
la ferronerie, la maréehalerie ; c'est encore une industrie<br />
de type médiéval. Pourtant, une timide évolution commence<br />
(') P. HARSIN, La Principauté de Liège à la fin du règne de Louis de lïourbon<br />
et sous celui de Jean de Homes, 1477-1505 (1 vol., in-8°, Liège, 1957), pp. 336-340.<br />
(') La destruction de Sart à la suite de l'incendie du 8 août 1615 (A. E. L.,<br />
Sart, œuvres, 1608-1620, f° 66) nous prive des archives les plus anciennes de cette<br />
localité ; de ce fait, le chiffre fournit par nou> pourrait être majoré d'une unité<br />
ou deux.<br />
( 3 ) G. I IANSOTTK, La sidérurgie dans le bassin de VOurthe liégeoise aux Temps<br />
Modernes dans La Vie Wallonne, t. 29 (1955), pp. 116-124; ID, L'industrie<br />
métallurgique dans la vallée de la Vesdre aux Temps Modernes, op. cit.
— 11 —<br />
à se manifester : sur la basse Hoègne, depuis peu (1498),<br />
fonctionne une « platinerie », forge équipée d'un martinet<br />
pour la fabrication de la tôle martelée, le « fier stendu ». Cette<br />
tôle est alors transformée en ustensiles ménagers : poêles,<br />
réchauds, écumoires, couvercles, fléaux de balance, etc. ( 1 ).<br />
TABI.F.AU II<br />
Situation de l'industrie en 1566 ( 2 )<br />
(Voir planche II)<br />
F P M Totaux<br />
Hoègne inférieure 1 (-1) 8 ( + 7) 2 ( + 0) 9 (+6)<br />
Wavai et affluents 0 (-3) 2 ( + 2) 2 (+0) 10 (—1)<br />
Hoègne supérieure 7 (+4) — 7 ( + 4)<br />
Totaux 14 ( + 0) 10 ( + 9) 2 ( + 0) 2(> ( + 9)<br />
F = fourneau P = platinerie M = marteau<br />
Dans la première moitié du XVI e siècle, l'industrie franchimontoise<br />
connaît une période d'expansion remarquable.<br />
Cette prospérité résulte de trois composantes : l'achèvement<br />
de la reconstruction des usines de la haute Iloègne, l'industrialisation<br />
de la basse Hoègne, la croissance de la platinerie.<br />
Il est indéniable que cette expansion ait été considérable,<br />
car le nombre total des usines passe, en un peu plus d'un demi<br />
siècle, de dix-sept à vingt-six, soit un accroissement de 53 %<br />
(année de référence (1500) : indice 100 ; année 15G6 : indice 153).<br />
Mais cette évolution est la résultante de divers phénomènes<br />
bien distincts. Dans la région de Polleur et de Sart, six nouvelles<br />
usines ont été créées, mais deux d'entre elles ont été supprimées<br />
avant l'expiration de la période envisagée. Tous ces établissements<br />
sont du type ancien : il s'agit de fourneaux pour la réduc-<br />
(*) Voir le paragraphe C du présent chapitre.<br />
( 2 ) Les chiffres entre parenthèses indiquent les différences avec le tableau<br />
n° I.
Pepinster<br />
0 1 2Km.<br />
PLANCHE II : F = A ; P = X ; M = B
fil<br />
tion du minerai, accompagnés d'un marteau d'affinage. Nous<br />
sommes évidemment en présence d'un effort pour reconstituer<br />
le bassin industriel tel qu'il devait exister avant le désastre<br />
de 1468. Mais l'échec de cette reconstruction, qui ne tient pas<br />
compte de la conjoncture et s'inspire de l'exemple du passé,<br />
se laisse déjà pressentir.<br />
En effet, sur le Wayai et la basse Hoègne, les fourneaux<br />
tendent à disparaître. Deux nouveaux fourneaux ont bien été<br />
créés, l'un en 1.505 (n° 28; fourneau de La Reid), l'autre en<br />
1517 (n° 25 : fourneau Stienne Broignart), mais le premier<br />
s'éteint en 1566; par ailleurs quatre autres fourneaux sont<br />
supprimés vers 1514 (n° 26 : fourneau du lly de Creppe),<br />
1535 (n° 1 : fourneau de Pepinster), 1530 (n° 19 : fourneau<br />
Stienne Watelet), 1540 (n° 27 : fourneau en Scay) ; un autre est<br />
converti en marteau vers 1509 (n° 21 : Xou Marteal de Winanplanche)<br />
; enfin, vers 1530, deux platincries sont aménagées<br />
à la place du marteau de Rainonfosse (n° 15).<br />
Mais la région du pays de Franchimont qui prospère alors<br />
de la manière la plus spectaculaire, c'est la basse Hoègne.<br />
Le nombre des usines y triple en soixante ans. En 1566, sept<br />
platineries fonctionnent sur le bief inférieur de la rivière,<br />
là où vers 1500, une seule usine de ce type venait d'être construite.<br />
Le bassin de la Hoègne commence à prendre la physionomie<br />
qui va le caractériser pendant deux siècles.<br />
TABLEAU III<br />
Situation de l'industrie en 1630 ( ] )<br />
(Voir planche III)<br />
F P M Totaux<br />
Hoègne inférieure 0 (— 1) 14 ( + 6) — 14 ( + 5)<br />
Wayai et affluents 3 (— 3) 3 ( + 1) 0 ( 2) 0 (—4)<br />
Hoègne supérieure 1 (— 0) — —~ 1 (—6)<br />
Totaux 4 (—10) 17 ( + 7) 0 (—2) 21 (—5)<br />
F = fourneau P = platinerie M = marteau<br />
(') Les chiffres entre parenthèses indiquent les différences avec le tableau<br />
n« II.
1630<br />
0 ï 2km<br />
PLANCHE III: F = A ; F = P = X
15 —<br />
A première vue, la période qui s'étend de 1566 à 16-10,<br />
est marquée par le déclin de l'industrie franehimontoise :<br />
le nombre des usines diminue d'environ un cinquième.<br />
Mais ce déclin résulte, à y regarder de plus près, de deux<br />
phénomènes contradictoires qui se manifestent à la fois sur<br />
le plan géographique et sur le plan des techniques.<br />
Sur le plan des techniques, on assiste à la disparition progressive<br />
des fourneaux pendant que le nombre des platineries<br />
continue à s'accroître. Cette transformation correspond à<br />
l'évolution générale de la métallurgie du pays de Liège. Les<br />
fourneaux franchimontois s'éteignent presque tous dans les<br />
premières années du XVII e siècle. A la même époque, on<br />
assiste à un phénomène analogue dans les bassins de l'Ourthe<br />
inférieure et de la Vesdre. Sur l'Ourthe, huit fourneaux avaient<br />
été construits entre 1548 et la fin du siècle; sur la Vesdre,<br />
le nombre de ces usines passe de trois à cinq. Mais entre 1600<br />
et 1630, sept de ces treize établissements ont été supprimés,<br />
convertis ou abandonnés ( 1 ). C'est que la fin des hostilités<br />
entre les Espagnols et les Hollandais (Trêve de XII ans)<br />
a privé l'industrie liégeoise de l'un de ses débouchés les plus<br />
importants : la fourniture de canons et de boulets de fonte<br />
aux armées du Roi Catholique ( 2 ). La crise qui en résulte<br />
a été fatale aux fourneaux du marquisat : ceux-ci n'ont, pu<br />
résister à la concurrence accrue des établissements liégeois<br />
à la recherche d'une clientèle de remplacement, et à celle des<br />
forges luxembourgeoises qui ne vont pas tarder à importer<br />
dans la principauté de grandes quantités de fers affinés.<br />
Mais en même temps que s'éteignent les fourneaux, la platinerie<br />
theutoise connaît un essor qui rappelle celle de la clouterie<br />
liégeoise à la même époque : le nombre des forges à platiner<br />
passe de dix à dix-sept, soit une augmentation de 70 %.<br />
Comme celle de la clouterie, cette prospérité est favorisée<br />
par une innovation technique : au début du XVII e siècle,<br />
la quincaillerie du pays de Liège fait usage d'un engin qui<br />
(') G. HANSOTTE, op. cit.<br />
( 2 ) E. FAIRON, Notice sur la fabrication des canons à Liège au XVI e siècle,<br />
dans li. I. A. L., t. 40 (1910), pp. 47-04.
— 1(5 —<br />
permet de façonner d'un seul coup de marteau toutes sortes<br />
d'ustensiles ménagers en tôle martelée. Cet appareil, introduit<br />
en Espagne dès 1613 par les soins du Liégeois Jean C-urtius ( 1 )<br />
parait n'avoir été utilisé que pendant une courte période.<br />
Sur le plan géographique, on observe le même contraste<br />
que sur celui des techniques : la décadence des fourneaux se<br />
produit au détriment de la Hoègne supérieure, et dans une<br />
mesure moindre, du Wayai ; inversement, l'essor de la platinerie<br />
profite presqu'exclusivement à la Iloègne inférieure,<br />
où le nombre de ces usines s'accroît de 75 %. En s'obstinant<br />
à maintenir leurs entreprises dans l'état où les avait trouvées<br />
le XV e siècle finissant, les usiniers de Polleur et de Sart avaient<br />
évidemment méconnu l'évolution de la conjoncture, et couru<br />
au devant du désastre économique. Mais la reconversion de<br />
leurs forges ne les eût peut-être pas sauvées : disposant d'une<br />
force motrice supérieure, grâce à des travaux d'art plus importants<br />
et du volume supérieur du débit de la rivière, les usines<br />
de l'aval bénéficiaient de tout l'avantage d'une capacité de<br />
production accrue. Et ainsi s'opère lentement la concentration<br />
de la métallurgie franchimontoise sur le bief inférieur de la<br />
Hoègne.<br />
TABLEAU IV<br />
Situation de l'industrie en 1770 ( 2 )<br />
(Voir planche IV)<br />
F P M Totaux<br />
Iloègne inférieure 1 ( + 1) 10 (—4) 3 ( + 3) 14 ( + 0)<br />
W ayai 1 (-2) 1 (—2) 1 ( + 1) 3 (-3)<br />
Hoègne supérieure 0 (—1) — — —<br />
Totaux 2 (-2) 11 (—6) 4 ( + 4) 17<br />
F = fourneau P = platinerie M = marteau<br />
(') D. D. VAN DE CASTEELE, Jean Curtius, associé de Ilurtino de Ugarte,<br />
pagador général des Pays lias pour l'introduction des machines liégeoises en<br />
Espagne, dans li. I. A. L., t. 18 (1885), p. 417.<br />
( 2 ) Les chiffres entre parenthèses indiquent les différences avec le tableau<br />
n° III.
PLANCHE IV : F = A ; P = X ; M== •
— 18<br />
Entre 1630 et 1670 s'achève cette concentration dont nous<br />
venons de parler. La Hoègne supérieure cesse d'être une zone<br />
industrielle ; le nombre des usines du Wayai se réduit de moitié.<br />
Seule, l'industrie de la Hoègne inférieure garde son importance<br />
numérique.<br />
Par ailleurs, la platinerie est en décadence nette : en 1770,<br />
64, 7 % seulement des forges platinantes sont demeurées en<br />
exploitation. Depuis 1630, une seule platinerie a été créée,<br />
en 1749 (n° 10) ; mais sept autres ont disparu ou ont été transformées<br />
; ces disparitions s'échelonnent de 1637 à 1758.<br />
Cette décadence, une fois de plus, correspond à l'évolution<br />
générale de la métallurgie liégeoise. Dans la seconde moitié<br />
du XVII e siècle, en effet, cette industrie a pâti dans son développement<br />
par suite de la politique mercantiliste des Etats<br />
voisins de la Principauté de Liège. La France, par ses tarifs<br />
douaniers successifs de 1664 à 1687, aggrave les droits d'entrée<br />
sur les fers travaillés ( 1 ). Les taxes frappant la quincaillerie<br />
importée dans ce pays atteignirent jusqu'à 15 et 20 livres le<br />
« mille pesant » (1701, 1702). Quant aux Pays-Bas espagnols,<br />
puis autrichiens, ils inaugurent par divers tarifs datés de 1680,<br />
1683 et 1684, une politique d'étranglement du commerce<br />
liégeois d'autant plus efiicace que les provinces <strong>be</strong>lges contrôlent<br />
la plupart des voies de communication commerciales des<br />
Liégeois ; cette politique atteignit son paroxysme sous l'inspiration<br />
du comte de Bcrgeyck, pendant le gouvernement de<br />
Maximien-Emmanuel de Bavière. En dépit d'atténuements<br />
inévitables les métallurgies liégeoise et <strong>be</strong>lge étant étroitement<br />
solidaires — cette politique entraîne le déclin de la métallurgie<br />
liégeoise tout au long du XVIII e siècle.<br />
*<br />
* *<br />
Après 1770, cependant, le déclin de la platinerie franchimontoise<br />
s'accentue. La France constitue alors le principal<br />
( l ) Sur les questions douanières voir P. IIARSIN, Etudes sur l'histoire économique<br />
de la Principauté de Liège, particulièrement au XVII e siècle, dans B. I. A.L.,<br />
t. 52 (1928), pp. 60-01 ; TIIOMASSIN, Mémoire statistique du département de l'Ourthe<br />
(1 vol. in-f°, Liège, 1879), p. 99.
1!)<br />
débouché de cette manufacture ( 1 ). Des soixante et un correspondants<br />
commerciaux du marchand batteur theutois Nicolas<br />
Dellehé, entre 1749 et 176G, cinquante huit sont des Français ( 2 ).<br />
Mais le tarif français du 18 mai 1765 vient brusquement<br />
alourdir les droits d'entrée qui frappent la quincaillerie liégeoise ;<br />
ces droits représentent désormais en valeur un sixième de la<br />
marchandise importée.<br />
Par ailleurs, les produits gagnaient la France en partie par<br />
la route de Sedan, en partie par les ports hollandais. Or, la<br />
guerre franco-anglaise, puis hollando-anglaise (1780) compromet<br />
les relations maritimes. En 1783, le traité de commerce<br />
franco-anglais favorise en France les importations britanniques<br />
et conduit le gouvernement de Paris à frapper les articles<br />
liégeois d'une taxe de 25 % ( 3 ). De leur côté, les Pays-Bas<br />
s'efforcent de profiter de ces difficultés pour attirer sur leur sol<br />
les usines franchimontoises. L'un des protagonistes les plus<br />
actifs de cette politique, l'abbé de Saint-Hu<strong>be</strong>rt Nicolas Spirlet,<br />
enregistre dès 1768 la déconfiture de la platinerie du bassin<br />
de la Iloègne. Dès cette époque, il attire sur ses terres le theutois<br />
Toussaint Jeunechamps, avec mission d'y construire des usines<br />
à l'instar de son pays ( 4 ). Il s'efforcera dans la suite d'industrialiser<br />
le domaine de son abbaye, au détriment des manufactures<br />
liégeoises auxquelles il s'ingénie à susciter toutes les<br />
entraves imaginables ( 5 ).<br />
Enfin, le laminoir, qui fait son apparition au pays de Liège<br />
entre 1787 et 1793, sonne le glas de la technique, désormais<br />
desuète, de la tôle martelée ( G ). Certes, en l'an XIII ( 7 ), on<br />
(*) Mais non exclusif : cfr. J. WAHZÉE, op. cit., p. 452.<br />
( 2 ) J. MARÉCHAL, op. cit., pp. 22-23.<br />
( 3 ) PH. DE LIMBOURG, op. cit., pp. 282-287.<br />
(') A. G. R., Conseil des finances, port. n° 4218. acte du 29 août 1708.<br />
( 5 ) R. EVRARD, Dom Nicolas Spirlet, maître de forge à Poix, au Cliâtelet, au<br />
fourneau Saint-Michel (1 br. in-8°, Liège, 1952).<br />
( 6 ) La date de 1785 est avancée par TIIOMASSIN, op. cit., pp. 445-446 ; d'après<br />
J. STEKKE, Histoire de Chaudfontaine (1 vol. in-8°, Liège, 1957), p. 139, qui<br />
se réfère à un acte postérieur, le laminoir de Chaudfontaine serait apparu en<br />
1787 ; la date de 1793 nous paraît cependant la plus sûre (G. HANSOTTE, op. cit.,<br />
p. 185).<br />
(') A. E. L., Préfecture du département de l'Ourthe, port. n° 059 ; ce sont les<br />
usines n° s 4, 5, 12, 13, 16.
fil<br />
comptait encore neuf forges platinantes sur le territoire de la<br />
municipalité de Theux, mais leurs jours désormais sont comptés.<br />
*<br />
* *<br />
A cette décadence, les métallurgistes franchimontois se<br />
sont efforces de se soustraire par diverses tentatives de « reconversion<br />
».<br />
Tout d'abord, ils ont tenté de rétablir dans leur région<br />
des fourneaux utilisant le minerai local ; du moins, une tentative<br />
en fut faite à Juslenville en 1675 (cl'r. n° 6) ; elle paraît<br />
n'avoir point été fort heureuse. Mais entre 1768 et 1771, elle<br />
fut relancée par les propriétaires du fourneau de Juslenville,<br />
les frères Jean-Baptiste et Jean-Philippe de Limbourg : ils<br />
transformèrent leur usine de manière à l'alimenter au coke,<br />
déjà en usage en Angleterre. L'histoire de cette tentative et de<br />
son échec a été retracée naguère par Emile Eairon : bornons<br />
nous à y renvoyer (*).<br />
Une entreprise d'un autre genre devait avoir un succès<br />
à peine plus encourageant .11 s'agit de la création de « makas »,<br />
c'est-à-dire de martinets affectés à la fabrication de fer « marchand<br />
», fers ronds ou plats destinés au travail des forges à<br />
canons de fusils, des laminoirs, des ferblanteries ( 2 ). L'essor<br />
de cette branche d'industrie paraît avoir été assez remarquable,<br />
au XVIII e siècle, dans d'autres parties du pays de Liège,<br />
notamment dans le bassin de l'Ourthe ( 3 ). Dans le pays de<br />
Theux, quatre «makas» furent aménagés en 1710 (n° 11),<br />
1738 (n° 2), 1758 (n° 15) et 1765 (n° 9). Une seule d'entre<br />
ces usines, la première, devait survivre à l'ancien régime pour<br />
disparaître vers 1819. Deux nouveaux établissements du<br />
même type furent cependant encore construits sous le régime<br />
français (n os 5 et 12) : en 1832, ils formaient à eux seuls les<br />
derniers vestiges de la métallurgie du bassin de la Iloègne.<br />
(') E. FAIIION, Les premiers essais de fabrication du coke en Belgique ; un<br />
inventeur wallon, Jean-Philippe de Limbourg, dans La Vie wallonne, t. 0 (1020),<br />
pp. 287-307 ; 323-341.<br />
(*) THOMASSIN, op. cit., p. 442.<br />
(*) G. HANSOTTE, op. cit.
fil<br />
C. — L'organisation du travail dans la métallurgie de<br />
la Hoègne aux Temps Modernes.<br />
Les usines du bassin de la Hoègne — comme toutes les usines<br />
anciennes n'occupaient qu'un personnel très réduit ; à la fin<br />
de l'ancien régime encore, une platinerie utilisait les services<br />
de deux ouvriers seulement ( 1 ) ; le personnel des fourneaux<br />
variait de cinq à cent hommes selon l'importance des installations<br />
et la manière de compter ( 2 ) ; mais le fourneau du<br />
Marteau employait douze ouvriers seulement ( 3 ) ; il est certain<br />
que les usines moins puissantes des époques antérieures nécessitaient<br />
une main d'oeuvre moins importante encore. La platinerie<br />
theutoise n'a donc fourni du travail, pour le maniement<br />
des martinets, qu'à une trentaine d'hommes à la fois. A l'époque<br />
de leur apogée, on peut évaluer à soixante travailleurs au total<br />
le personnel des fourneaux.<br />
Par contre, relativement au nombre des usines, la classe<br />
patronnale, celle des « maîtres de forge », est étrangement<br />
nombreuse. En 1509, d'après une liste fournie par les archives<br />
de la Chambre des Comptes de Liège ( 4 ), qui est sûrement<br />
incomplète, on dénombre trente cinq maîtres de forge, alors<br />
que le nombre des fourneaux en activité n'atteint pas la<br />
vingtaine.<br />
C'est la règle en effet, jusque bien avant dans le XVII e<br />
siècle, que les usines demeurent la propriété indivise de plusieurs<br />
exploitants. Généralement créées par divers associés, les<br />
forges restent en indivision entre leurs descendants et les<br />
alliés de ceux-ci, auxquels finissent par se joindre des tiers par<br />
le jeu des aliénations et des saisies.<br />
Les personnes intéressées à l'entreprise ne forment pas une<br />
société de commanditaires confiant à l'un d'eux, ou à un salarié,<br />
(*) THOMASSIN, op. cit., p. 440.<br />
( 2 ) D'après TFIOMASSIN, on compte parfois dans le personnel d'un fourneau<br />
les bûcherons, charbonniers, mineurs de fer qui sont indirectement au service de<br />
cette usine.<br />
( 3 ) Ibirl.<br />
(') Cette liste a été publiée par J. LE.IEUNE, La formation du capitalisme<br />
moderne dans la principauté de Liège au XVI e siècle (1 vol. in-8°, Liège. 1939)<br />
p. 149.
la gestion de l'entreprise commune, se bornant à contrôler<br />
cette gestion et à en partager les bénéfices. Chacun d'eux<br />
possède le droit de disposer des installations chaque mois<br />
pendant un nombre variable de jours ou de semaines. Ce<br />
régime disparaîtra au XVII e siècle dans l'exploitation des<br />
fourneaux (n os (5, 18, 35); mais dans la platinerie, il subsistera<br />
parfois jusqu'aux dernières décades du XVIII e siècle. C'est<br />
qu'il présente moins d'inconvénients dans cette branche industrielle<br />
: les maîtres de forge sont des marchands qui achètent<br />
le fer, le font usiner au marteau lorsque vient leur tour d'y<br />
travailler, puis livrent la tôle à des façonnaires (simples artisans<br />
à domicile), pour la fabrication des produits finis. Certains<br />
de ces marchands sont d'ailleurs intéressés dans plusieurs<br />
usines ( J ). Ce régime contribue à simplifier considérablement<br />
le problème des investissements, et conserve à la métallurgie<br />
franchimontoise un caractère familial assez accusé.<br />
*<br />
* *<br />
A l'origine, le fer utilisé par la platinerie franchimontoise<br />
provenait certainement des fourneaux locaux ; ceux-ci continuèrent,<br />
jusqu'au XVIII e siècle à alimenter partiellement<br />
la production locale. Ces fourneaux trouvaient dans la région<br />
même le bois et le minerai qu'ils consommaient. La mine<br />
métallique a été exploitée au marquisat de Franchimont,<br />
jusqu'au XVIII e siècle, dans une dizaine de localités : à Fays,<br />
Oneux, La Reid au XVI e siècle ; à Sasserotte et Jehanster<br />
aux XVI e et XVII e ; à Gomifontaine et à Hodbomont aux<br />
XVII e et XVIII e ; enfin à Hestroumont et surtout à Jevoumont<br />
du XVI e au XVIII e siècles ( 2 ). Le maître de fourneau tantôt<br />
(') Voir chapitre II ; par ex. Dellehé, Jeunechamps, Gilet le Tixhon.<br />
( 2 ) A. E. L.. Echevins de Theux, œuvres, 1472-1493. f°219; 1493-1508,<br />
f os 12, 97, 101, 110, 153 v°; 1508-1512, f°103v°; 1511-1515, f" s 36 v®, 55 v",<br />
58; 1515-1524, f®S 36 V», 43 V», 89, 97, 213, 247, 279 v», 281, 308; 1518-1528,<br />
f°s 51, 121, 145, 148, 148 v", 179 v®, 180 ; 1527-1532, f°* 151 v®, 179 ; 1532-1537,<br />
f°s 189, 205 vo; 1537-1541, fos 68, 165 v», 242 v® ; 1538-1545, f°s 3, 61 v®, 117;<br />
1545-1548, f°s 50, 171 ; 1556-1557, f® 78 ; 1560-1563, fos 21, 152, 155, 230, 230 V®,<br />
337; 1571-1572, f® 38 ; 1572-1573, fos 36, 90 vo; 1573-1574, f" s 74, 145 v®, 317;<br />
1574-1575, f® 108 ; 1575-1577, f® 289 v® ; 1579-1581, f® 77 V® ; 1581-1583, fo 122 ;<br />
1585-1586, fos61, 192; 1580-1587, fo 14 v® ; 1602-1604, f" 220 V® ; 1608-1609,<br />
f® 241 ; 1613-1615, f® 36 ; 1616-1618, fo 222 ; 1619. f° 41 ; 1622, f® 102 ; 1634-1635,
- 23 —<br />
exploitait lui-même ses propres minières ( 1 ), tantôt achetait<br />
la matière première à un exploitant minier ( 2 ).<br />
*<br />
* *<br />
Jusqu'ici, il a été question surtout de fourneaux, makas et<br />
martinets fabriquant des produits demi finis : fonte, tôle, fer<br />
« marchand ». Le marquisat fut cependant exportateur de<br />
produits finis : clous, articles de ménage et de quincaillerie,<br />
tels que poêles à frire, poêlons, couvercles, fléaux de balance,<br />
tuyaux de poêle, truelles, pelles, râpes, enseignes, réchauds,<br />
louches, écumoires ( 3 ).<br />
La clouterie theutoise paraît avoir connu son heure de<br />
prospérité : à la fin du XVI e siècle une fenderie ( 4 ), une des plus<br />
anciennes du pays de Liège, est établie à Polleur ; dans le<br />
premier quart du siècle suivant, un marchand verviétois,<br />
Renson de Fays, utilise les services d'une centaine de cloutiers,<br />
dont les deux tiers sont fixés en territoire franchimontois,<br />
et les autres sur les versants sud du pays de Herve ( B ). Plus<br />
tard, on trouve encore des cloutiers dans le bassin de la<br />
Hoègne ( 6 ). Mais l'essor de l'industrie cloutière bénéficie surtout<br />
au pays de Herve, plus proche de Liège, métropole du commerce<br />
des clous.<br />
Par contre, c'est Theux qui forme, sous l'ancien régime,<br />
le centre le plus actif du commerce de la quincaillerie. Déjà<br />
f° 237 ; 1635-1637, f° 153 v° ; 1639-1640, f» 343 ; 1652-1654, f" 32', 315, 339;<br />
1656, f os 132, 140; 1057, f» 35 ; 1657-1658, f° 49 v° ; 1660-1661, f°135; 1663-<br />
1664, f° 237 ; 1671-1673, f" 196 ; 1706-1708, f° 141 ; 1708-1711, f° 99 ; 1731-1734,<br />
f 0 110 ; 1739-1741, f» 223 ; 1744-1748, f" 161 ; 1763-1765, 1» 212 ; 1769-1770,<br />
f'° 263 ; 1782-1783, 1» 301 ; Obligations, 1618-1634, f 83 s , 150, 210 ; Echevins de<br />
Spa, oeuvres, 1514-1557, f° 27 ; Chambre des Comptes, 77, f° 61 v»; 83, f° s 99,<br />
84, f° s 35, 36, 90 ; 86, f» 75v°.<br />
(') C'est le cas des frères de Limbourg.<br />
( 2 ) P. DE LIMBOURG, op. cit., p. 279 ; J. WARZÉE, op. cit., pp. 452, 454.<br />
( 3 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1739-1741 ; TIIOMASSIN, Mémoire<br />
statistique du département de l'Ourthe, pp. 445-446.<br />
( 4 ) La fenderie est une usine fabriquant mécaniquement des baguettes de fer,<br />
ou verges, que le eloutier débite ensuite en tronçons ; chaque tronçon est transformé<br />
en clous par façonnage, sur l'enclume, d'une tête et d'une pointe.<br />
( 5 ) H. ANGENOT, Un marchand eloutier verviétois au XVIII e siècle, dans<br />
li. S. V. A. II., t. 13 (1913), pp. 131-168.<br />
( 6 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres 1648-1649, f° 55 ; 1663-1064, f° 73 ;<br />
1682-1685, f° 33 v° ; Obligations, 1618-1634, f° 202.
fil<br />
l'étude de la géographie industrielle du bassin de la Hoègne<br />
nous a permis d'esquisser le destin de cette manufacture.<br />
La forge platinante n'effectue qu'une partie des opérations<br />
qu'exige la fabrication des ustensiles de ménage. La tôle fournie<br />
par le martinet est ensuite façonnée à la maison dans la petite<br />
forge du « poëlier » ou « platineur ». Nous ne possédons malheureusement<br />
aucune évaluation du nombre de ces forges<br />
et de ses fluctuations.<br />
Parmi les platineurs, certains sont des artisans indépendants,<br />
propriétaires de leur atelier ; ils achètent au maître de forge<br />
la tôle martelée, et la transforment en objets finis ; ceux-ci<br />
sont alors vendus à un marchand f 1 ). Mais la plupart des<br />
poëliers sont de simples façonnaires : moyennant un salaire<br />
à la pièce, ils travaillent une matière première qui leur est<br />
confiée par le marchand ; certains ne sont même pas propriétaires<br />
de leur outillage. Par un processus qui a déjà été étudié<br />
maintes fois, les crises économiques et les revers familiaux<br />
contribuent à faire tom<strong>be</strong>r les artisans dans la classe des<br />
façonnaires ( 2 ). Il s'opère ainsi une certaine concentration<br />
capitaliste de la manufacture : des hommes comme Jean<br />
Jeunechamps ou les frères de Limbourg, au XVIII e siècle,<br />
en contrôlent et financent toutes les opérations : extraction<br />
du minerai, réduction au fourneau, martelage et façonnage,<br />
vente en gros des produits finis.<br />
Quant au commerce de la quincaillerie franchimontoise,<br />
il mériterait à lui seul une étude, que nous espérons lui consacrer<br />
un jour. Bornons nous à signaler que les articles de platinerie<br />
étaient vendus dans tous les pays voisins : Empire, Lorraine,<br />
Pays-Bas, Provinces Unies, France. Au XVII e siècle, la vente<br />
était confiée à des commerçants ambulants qui travaillaient à<br />
leur compte ou étaient salariés par un maître de forge. Plusieurs<br />
d'entre eux nous sont connus : Georges Georis, ruiné<br />
(*) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1068-1609. f° 251 ; 1676-1677,<br />
fo 99.<br />
( 2 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1506-1568, f° 34 ; 1713-1710,<br />
f° 214 ; 1722-1725, fo 25 ; 1725-1728, fo 324 v" ; 1731-1734. fo 305 v» ; 1742-<br />
1744, f° 34 ; Obligations, 1018-1036, fo 33 v».
pour avoir été détroussé à diverses reprises par des brigands,<br />
Jean Barthélémy, le fils du bourgmestre de Theux Thiry<br />
delle Forge, Counet Jean Couna, Jacques Ladneux, Nicolas<br />
Quentin, Walrand de Fays ( x ). Mais au XVIII e siècle, ce<br />
négoce se perfectionne. Les marchands franchimontois livrent<br />
à leurs correspondants étrangers, en paniers de 1500 à 2000<br />
livres, soit par les chaussées, via Liège et Sedan, soit par voie<br />
d'eau, via Fraipont et les ports hollandais ( 2 ).<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, Obligations, 1618-1634, f 8, 14 v«, 140,<br />
185, 220.<br />
( 2 ) H. ANGENOT, op. cit., p. 9 ; J. MARÉCHAL, op. cit., p. 22 ; 1'. DE LIMBOURG,<br />
op. cit., pp. 282-287; J. WARZKE, op. cit., p. 452.
CHAPITRE II<br />
LES USINES<br />
1. — Ancien fourneau de Pepinster ( 1 ).<br />
A Pepinster, existe un fief de dérivation, qui, détournant<br />
l'eau de la Hoègne en amont de son confluent, la déverse dans<br />
la Yesdre en aval de celui-ci : c'est le coup d'eau de Mousset.<br />
Au XV e siècle, il fournissait l'énergie motrice à un fourneau<br />
et à un marteau cités pour la première fois en 1480 ( 2 ). A le<br />
fin du XV e siècle et au début du XVI e , ce complexe indutriel<br />
appartenait pour un quart à Jean Bawar de Louveigné dit<br />
Le Clerc, pour une moitié à Franeeu fils de Ilobinet de Juslenville,<br />
à Maroie veuve de Willaume Erancoteau et à ses gendres,<br />
enfin pour un quart à Tomson et Cor<strong>be</strong>au de Juslenville. Ces<br />
diverses participations passèrent entre 1495 et 1513 à Pirot<br />
fils de Jean Boniver (1/4), Jean fils de Jean Le Clerc de<br />
Louveigné (1/4), Collet de Gomzé (1/4) et Collet Ilelman<br />
Conteaue de Spa (1/4) ( 3 ).<br />
Les usines disparurent entre 1533 et 1535 ( 4 ).<br />
Entre 1562 et 1566, André Jazon de Juslenville, ayant<br />
acquis les ruines et le coup d'eau du fourneau de Pepinster ( 5 ),<br />
y fit construire une usine connue sous le nom de Forge Mousset.<br />
Un acte de 1598 ( 6 ) nous apprend que cette usine fonctionnait<br />
(') La plupart des usines du bassin de la Iloègne ayant disparu avant l'instauration<br />
du cadastre, nous n'indiquons pas comme nous l'avons fait pour les établissements<br />
du bassin de la Vesdre, les références de leur situation cadastrale :<br />
cette localisation ne pourrait être, dans de très nombreux cas, que très approximative.<br />
( a ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1472-1498, f° 123.<br />
( 3 ) Ibid., 1493-1508, f° 38 ; 1508-1512, f°110; 1511-1513, f° s 88 v°, 89;<br />
117.<br />
( 4 ) Ibid., 1532-1537, f° s 194, 173v°, 110 V ; 1538-1545, f° 1 ; 1537-1541, f° 140 V.<br />
( 5 ) Ibid., 1500-1508, f° 150 v° ; 1560-1563, f° 289, 293 v°; 1579-1581, f" 284.<br />
(") Ibid.. 1597-1599, fo 141 ;
en platinerie. Du milieu du XVI e siècle au début du XVII e ,<br />
cette usine demeura la propriété indivisé de la famille Jazon ( 1 ).<br />
En 1637, elle fut saisie par la veuve et les enfants de Georges<br />
Malher<strong>be</strong> et fut mise en chômage ( 2 ).<br />
2. — Maka Heuse, à Pepinster.<br />
En amont de Mousset, sur la rive droite de la Iloègne,<br />
on trouve l'embouchure d'un bief de dérivation qui détourne<br />
l'eau de la rivière en amont de Triwaster. Ce « coup d'eau »<br />
fournissait aux XVI e , XVII e et XVIII e siècles, l'énergie<br />
à diverses fouleries.<br />
L'une d'elles devint en 1738 ( 3 ) la propriété de Jean-Ernest<br />
lieuse qui la transforma en «maka» avant 1749 ( 4 ). En 1779<br />
cette usine était en ruine ( 5 ). Elle fut saisie par suite du non<br />
payement d'une rente dont elle était grevée, et acquise par<br />
Jean-François Orban ( 6 ) ; celui-ci la convertit en foulerie en<br />
1785 ( 7 ).<br />
3. — Forges de Chinheid.<br />
C'est en 1602 ( 8 ) que fut creusé le bief et construite l'usine<br />
de Chinheid. Le constructeur, Lam<strong>be</strong>rt Fisen, en était propriétaire<br />
pour les trois quarts ; le propriétaire du sol, Bertholet<br />
Moreau, se réservait le quart restant. Ce dernier resta seul<br />
en possession de la forge en 1613 ( 9 ). Peu avant 1629( 10 ),l'établis-<br />
(!) Ibid., 1591-1595, f°140; 1605-1006, f° 94 v° ; 1000-1008, f os .'12, 55;<br />
1011-1612, f° 258 ; 1012-1613, f° 73 ; 1616-1617, f 278, f» 292 ; 1616-1618,<br />
f" 208 ; 1619, f° 103 ; 1620, f" 49 s , 133 v" ; 1622, f» 122 ; 1630-1631, f° 69 ; 1629-<br />
1680, f° 279 ; 1633-1634, f» 44 v°.<br />
( 2 ) Ibid., 1635-1638, f°152; 1059-1660, f° 97 v".<br />
( 3 ) Ibid., 1739-1741, f» 128 v» ; A. E. L., Conceptionistes de Verviers, stock,<br />
23 mai 1739.<br />
{') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1748-1751, f° 204 v°.<br />
(') Ibid., 1777-1779, f» 348.<br />
( 6 ) Ibid., A. E. L., Conceptionistes de Verviers, n° 9, f°141.<br />
(') A. E. L., Préfecture du département de l'Ourthe, port. n° 659.<br />
( 8 ) A. E L, Echevins de Theux, œuvres, 1000-1002, f" 273 ; 1605-1000,<br />
f° 28<br />
(•) Ibid , 1612-1613, f°316; 1613-1615, f» 236<br />
( 10 ) Ibid., 1628-1629, fo 318.
— 28<br />
sement se dédoubla : on distingue désormais la grande et la<br />
petite forge de Chinheid. Toutes deux restèrent aux mains de la<br />
famille Moreau jusqu'en 1664, puis passèrent à Henri Dayneux<br />
et à ses héritiers ( 1 ). L'usine disparut peu après, au plus tard<br />
vers 1710 ( 2 ).<br />
4. — Forges Thiry.<br />
En 1512, Thiry Toulet et Gilet Boniver obtenaient de la<br />
Chambre des Comptes un terrain et un coup d'eau pour y<br />
ériger une platinerie : c'est la grande forge Thiry ( 3 ). L'année<br />
suivante (1513), une seconde platinerie était fondée tout à<br />
côté ( 4 ) : Tliirv Toulet en possédait un quart, Gilet Boniver<br />
un quart et le frère de ce dernier Bertrand Boniver la moitié ;<br />
cette usine est dénommée « la petite forge Thiry ».<br />
Dans la suite, la participation de Thiry Toullet passa à sa<br />
descendance : les Thiry, les Delforge, les Delheid et les Jazon.<br />
Quant aux Boniver, ils restèrent intéressés dans les deux<br />
usines jusqu'en 1733 ( 5 ).<br />
C'est aux Jazon, vers 1734, que revint l'avantage de regrouper<br />
les deux établissements dans les mains d'une seule famille ( 6 ).<br />
Mais en 1762, une moitié de la petite forge fut cédée à Charles<br />
Jeunechamps (').<br />
En l'an XIII, les Jazon possédaient encore l'entièreté<br />
d'une des deux forges et la moitié de l'autre. Le reste des<br />
établissements appartenait à P. Douguet ( 8 ).<br />
(') Ibid., 1645, f° 178; 1663-1664, f" 283.<br />
( 2 ) Ibid., 1744-1748, f® 21 ; A. E. L., Chambre des Comptes, reg. 425, 428, 429.<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1511-1515, f® 18.<br />
(«) Ibid., f" 77 v».<br />
(') Ibid., 1571-1572, f" 236 v° ; 1581-1583. f® 88 ; 1608-1609, f° 36 v° ; 1611-<br />
1612, f 80, 219; 1619-, f" 80 ; 1620, f° 104 v® - 105; 1022, f® s 211 v", 209 v® ;<br />
1628-1629, f® 308 ; 1634-1035, f®s 06 v®, 251 ; 1642-1043. f® 252 v® ; 1656, f® 271 ;<br />
1057, f® 171 v® ; 1682-1685, f°» 158, 218; 1076-1677, f" 198 ; 1689-1693, f" 78 ;<br />
1706-1708, f® 86 V® ; 1720-1722, f®" 102, 299; 1731-1734, f»207v®; 1739-1741,<br />
f® 308 ; 1742-1744, f® 139, 292; 1744-1748, f®M74v®, 192 v», 245; 1748-1751,<br />
f® 3 50, 241, 242; 1755-1759, f® 8 13 v®, 25; A. E. L., Chambre des Comptes,<br />
rég. n° s 424, 425, 428, 429.<br />
(«) Ibid.<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1759-1763, f® 339.<br />
( 8 ) A. E. I,., Préfecture du département de l'Ourthe, port, n® 659.
'20<br />
5. — Neuves Forges, à Juslenville.<br />
En 1512, Engle<strong>be</strong>rt de Presseux avait reçu de la Chambre<br />
des Comptes la permission de prendre un coup d'eau dans le<br />
bief du moulin de Jean Henri Le Maire au pré Aile Xhore,<br />
entre les Forges Tliiry et Juslenville, pour y ériger un « marteau<br />
platinant » ( 1 ). Il paraît bien qu'un fourneau fut construit<br />
un peu plus tard à côté de la platinerie ( 2 ). En dépit de la<br />
cession qui en fut faite en 1520 à Jean de Preit, l'usine semble<br />
être restée entre les mains des de Presseux. A la fin du XVI e<br />
siècle, elle était exploitée par Hermès de Presseux. Au décès<br />
de celui-ci, les établissements cessèrent de fonctionner, et la<br />
veuve les vendit à Jean liouvy ( 3 ), qui les céda à Toussaint<br />
delle Forge et Jean Jazon ( 4 ). Ue son côté, Etienne Loly abandonnait<br />
à Antoine Hermès, dit le Ilolleur, les droits qu'il<br />
avait acquis sur les mêmes usines ( 5 ). En 1618, delle Forge,<br />
Jazon, Hermès et leur associé, Laurent Boniver, reconstruisirent<br />
donc la platinerie sous le nom de Neuve Forge ( 6 ). Au cours<br />
du XVII e et de la première moitié du XVIII e siècle, la participation<br />
de Toussaint delle Forge passa aux Boniver, celle d'Antoine<br />
Hermès aux Raxhon ; les Jazon conservèrent la leur ( 7 ).<br />
Vers 1750 cependant, la Neuve Forge échut à Nicolas Dellehé ( 8 ) ;<br />
au décès de ce dernier en 1777, elle fut partagée entre ses gendres<br />
Jean-Louis de Presseux et Hermès Servais ( 9 ), dont les veuves<br />
la détenaient encore en l'an XIII ( 10 ).<br />
( l ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1511-1515, 1° s 52 v°, 66.<br />
( а ) L'usine qui fut construite en 1618 fut érigée à l'emplacement d'un fourneau<br />
et d'un marteau, ou sur la place des « forges le maire Simon » ou de l'usine<br />
bâtie en 1513 par Engle<strong>be</strong>rt de Presseux. Par ailleurs en 1566 est citée « le<br />
fornea et forge de Symon de Fraipont et complices dit le forge le Chastellain »<br />
(= Engle<strong>be</strong>rt de Presseux). Ces diverses concordances sont concluantes (cfr.<br />
A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1565-1566, f° 191 v°).<br />
( 3 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1616-1617, f" 110.<br />
(') Ibid., 1616-1618, f°24.<br />
( 5 ) Ibid., 1616-1618, f° 42.<br />
( б ) Ibid., 1616-1618, f 08 121 v», 283 ; A. E. L., Chambre des Comptes, reg. 77,<br />
f° 376 v».<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1618-1619, f°17v°; 1619, f° 80 ;<br />
1620, f° 17 ; 1640-1641, f» 109 ; 1618-1634, f°183v°; 1643-1644, f° 21 v" ;<br />
1671-1673, f 317 v° ; 1696-1698, f» 162 ; 1722-1725, f» 26 v°.<br />
( 8 ) A. E. L., Chambre des Comptes, reg. 425, 428, 429.<br />
( s ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1775-1777, f° 328.<br />
( 10 ) A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, port. n° 659; voir aussi Recensement<br />
de 1819.
— 30<br />
Comme <strong>be</strong>aucoup d'autres usines de la région, la Neuve<br />
Forge fut, pendant la plus grande partie eles XVII e et XVIII e<br />
siècles, scindée en deux entreprises distinctes, réparties de<br />
manières différentes selon les époques entre les propriétaires<br />
inelivis de l'ensemble ( 1 ).<br />
6. — Fourneau de Juslenville.<br />
Cette usine fut créée en 1675 en aval de la Neuve Forge<br />
par Jean Boniver ( 2 ). Nous la trouvons successivement entre<br />
les mains de la famille Clercx, de Lam<strong>be</strong>rt de Trixhe (1718) ( 3 ),<br />
de Jean-Nicolas d'Ayeneux (1731) ( 4 ) et ele Jean-Joseph<br />
Fyon (1753) ( 5 ).<br />
En 1761, Eyon s'associa à Charles Jeunechamps et à Toussaint<br />
Jazon pour l'exploitation de ce fourneau ( 6 ). Mais la<br />
société fut ele courte durée : en 1768, l'établissement passa<br />
aux mains eles frères Jean-Philippe et Jean-Baptiste de Limbourg<br />
; d'après une tradition familiale ( 7 ), ils y coulèrent en<br />
1776 de petits canons et des boulets ele deux, trois ou quatre<br />
livres qu'ils fournirent aux ports français ; ils abandonnèrent<br />
l'usine en 1789 ( 8 ).<br />
7. — Forge Jazon ou forge du Vinave, à Juslenville.<br />
A la fin du XV e siècle, existait à Juslenville un fourneau<br />
et un marteau dit Fourneau Jean Thomson ( 9 ), du nom de son<br />
possesseur. Le bien passa à ses fils Tomson et Cor<strong>be</strong>au, puis<br />
à leur cousin Lambinon de Theux ( 10 ) pour une moitié, à Collet<br />
de (lomzé pour un quart ( n ), à Jean Pison pour un quart ( 12 ).<br />
(>) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1645-1646, f° 82 ; 1651, f°177v°;<br />
1663-1664, f» 326 ; 1671-1678, f» 58 ; 1676-1677, f° 86.<br />
( 2 ) Ibid., 1673-1675, f» 247.<br />
( 3 ) Ibid., 1716-1718, f°310v°; 1678-1682, f°s 145, 294.<br />
(») Ibid., 1751-1757, f° 186.<br />
( 5 ) Ibid., 1751-1757, 186, 301 v».<br />
(«) Ibid., 1759-1703, f" 250 ; 1766-1769, f° 256.<br />
(') P. DE LIMBOURG, Les Privilèges des Franchimontois, op. cit., pp.279, 280.<br />
( 8 ) Ibid.<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1493-1508, f° 98.<br />
( 10 ) Ibid., 1508-1512, f° 26.<br />
(») Ibid., 1511-1515, f" 19.<br />
(") Ibid., 1532-1537, f» 228 v».
fil<br />
La participation de Lambinon de Theux échut à ses gendres<br />
Louis de Sprimont, Jean Haighe et Jamin de Vaux, qui la<br />
cédèrent à Jean Jazon (*) ; celle de Collet de Gomzé revint à<br />
Engle<strong>be</strong>rt de Presseux ( 2 ). A la suite d'une saisie purgée par<br />
eux, Jean Jazon et Georges Pison restèrent seuls maîtres de<br />
l'usine en 1566 ( 3 ). Pison en fut évincé en 1582, également<br />
par voie de saisie ( 4 ). Dans l'entretemps, peu après 1575 ( 5 ),<br />
le fourneau fut mis en chômage.<br />
A dater de cette époque, l'usine porte le nom de Forge<br />
Jazon ; fonctionnant comme platinerie, elle resta effectivement<br />
aux mains de la famille Jazon jusqu'en 1642 ( 6 ) ; puis elle<br />
devint en partie le bien des Boniver : Toussaint Boniver y<br />
acquit diverses participations, en 1642 ( 7 ) et 1645 ( 8 ), qu'on<br />
retrouve dans la suite entre les mains de ses descendants ( 9 ).<br />
Par ailleurs, Toussaint Delheid avait également acquis une<br />
participation vers 1655 ( 10 ). Cette participation, accrue ( 11 ),<br />
passa à sa descendance ( 12 ). Au milieu du XVIII e siècle, la<br />
platinerie était possédée indivisément par Hu<strong>be</strong>rt Delheid et<br />
Toussaint Boniver ( 13 ).<br />
Entre 1738 et 1750 ( 14 ), Hu<strong>be</strong>rt Delheid resta seul maître<br />
des installations; après son décès en 1769, l'usine fut recueillie<br />
par Jacques-Joseph Servais ( 15 ), qui en était encore détenteur<br />
en l'an XIII ( 16 ).<br />
(») Ibid., 1537-1541, f" 3 29 v°, 30, 31 v°; 1545-1548, f° 244.<br />
( 2 ) Ibid., 1511-1515, f 19.<br />
( 3 ) Ibid., 1505-1506, f° s 117, 159, 180, 231, 231 v" ; 1500-1568, f" 55, 116. 155;<br />
1571-1572, f° 9, 284, 284 v».<br />
( l ) Ibid., 1581-1583, f° 203 v», 205.<br />
( 5 ) Ibid., 1574-1575, f» 320.<br />
( 6 ) Ibid., 1611-1012, f° 290 ; 1013-1615, f» 8 53, 71; 1622, f° 120 ; 1623-1624,<br />
fo 92 v° ; 1625-1626, f° 178 v° ; 1634-1635, f» 85 ; 1642-1643, f» 140 v°.<br />
(') Ibid., 1642-1643, f° 146 v».<br />
( 8 ) Ibid., 1645, f° 105.<br />
{>) Ibid., 1728-1729, f° 134 ; 1731-1734, f° 205 v" ; 1742-1744, f" 134 v» ;<br />
1744-1748, fos 100 v», 138.<br />
( 10 ) Sans doute par le rendage du 10 novembre 1653 (Ibid., 1655, f° 64 v°).<br />
(") Ibid., 1000-1601, f° 317.<br />
(") Ibid., 1751-1757, f» 210 v°.<br />
( 13 ) A. E. L., Chambre des Comptes, reg. n° 425.<br />
( 14 ) Ibid., reg. n» 428, f" 05.<br />
( 15 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres 1769-1770, 2 mai 1709.<br />
(") A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, n» 659, 1841.
— 32<br />
8. — Petite Forge Jazon, à Juslenville.<br />
En 1570, Servais Jazon cédait à son frère Augustin une petite<br />
forge construite depuis peu au Vinave, sur le « faux by » de la<br />
forge Jazon ( 1 ). Lorsqu'en 1669. Hu<strong>be</strong>rt Delheid en fit relief,<br />
elle était convertie en pressoir à. huile ( 2 ).<br />
9. — Maka Doneux, à Juslenville.<br />
Avant 1765, François-Joseph Doneux avait transformé en<br />
« maka » la foulerie que lui avait léguée son père Noël Doneux,<br />
située en amont du Vinave ( 3 ). Cette usine fut cédée après<br />
1778 ( 4 ) à P. Angenot et N. A. Delrée, qui la reconvertirent en<br />
foulerie ( 5 ).<br />
10. — Platinerie de Grandpretz, à Juslenville.<br />
Au XVIII e , siècle, fonctionnait au Grandpretz à Juslenville<br />
une foulerie que Pacquay Jazon acquit en 1745 ( 6 ). Elle fut<br />
transformée en platinerie avant 1749 ( 7 ). En 1772, cette platinerie<br />
était exploitée par François-Louis Jazon ( 8 ) qui en devint<br />
propriétaire en 1783 ( 9 ). Dans la suite, elle fut saisie par Jean-<br />
Philippe et Jean-Baptiste de Limbourg, qui la détenaient encore<br />
en l'an XIII ( 10 ). En 1808, cette usine était en ruine ( u ).<br />
11. — Maka Bertrand au Grandpretz, à Juslenville.<br />
Il existait au XVI e siècle, sur un bief situé entre le Grandpretz<br />
et I.eys, à Juslenville, une « semme » ou taillanderie qui avait<br />
(*) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1571-1572, f» 02 ; 1583-1583,<br />
f° 152.<br />
(*) Ibid., 1668-1609, f 313.<br />
( 3 ) Ibid., 1769-1770, 28 décembre 1765.<br />
(') A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, n" 1841.<br />
( s ) Ibid., n° 659.<br />
(•) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1744-1748, f° 86.<br />
(') Ibid., 1748-1751, fo 278 v°.<br />
( 8 ) A. E. L., Préfecture de l'Ourthe. n» 1841.<br />
(») A. E. L., Notaire A. J. Ansiaux, 2 septembre 1786.<br />
( ,0 ) A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, n" 659.<br />
(") A. E. L., Notaire P. Parmentier, 18 juillet 1808.
fil<br />
été construite à la suite d'un octroi du '25 mai 1513 ( x ). Entre<br />
1595 et 1598, cette usine fut convertie en moulin à tan ( 2 ) ;<br />
elle fut désaffectée au début du XVII e siècle ( 3 ).<br />
En 1621, Jean Fizen l'acquit pour y aménager une plati-<br />
nerie ( 4 ) connue désormais sous le nom de Forge au Laitin ( 5 ).<br />
En 1710, Everard Bertrand, bourgmestre de Theux, acheta<br />
l'établissement ( 6 ), et l'utilisa dorénavant comme « maka » ( 7 ).<br />
L'usine passa successivement à Everard-François Bertrand,<br />
puis Everard-Joseph et Simon-François Bertrand ( 8 ) ; ce dernier<br />
en était encore le propriétaire en l'an XIII ( 10 ), et ses fils y<br />
étaient installés en 1819 (»).<br />
12. — Forges de La Bouxherie à Theux.<br />
Une platinerie avait été créée en 1498 en amont du village<br />
de Theux par Pirot, fils de Jean Boniver ( 12 ). Comme d'autres<br />
établissements de la vallée de la Iloègne, cette usine fut dé-<br />
doublée vers le milieu du XVI e siècle. Les deux forges « plati-<br />
nantes » de la Bouxherie demeurèrent entre les mains de la<br />
famille Boniver : les participations acquises par les familles<br />
Ilenrot et de Presseux furent récupérées par les descendants<br />
du fondateur soit par rachat, soit par le jeu des alliances<br />
matrimoniales ( 13 ).<br />
(') A. E. L.. Echevins de Theux, œuvres, 1511-1515, f° 94 ; 1515-1524,<br />
f° 215 ; 1548-1550, f° 02 ; 1591-1593, f 257.<br />
( 2 ) Ibid., 1594-1597, f° 180 ; 1597-1599, f" 134.<br />
( 3 ) Ibid., 1618-1019, f° 313 v°.<br />
(') A. E. L., Chambre des Comptes, reg. 78, f° 65.<br />
( 5 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1676-1677, f° 201 ; 1703-1700,<br />
i'° 282 ; 1713-1715, f" 262.<br />
( 6 ) Ibid., 1708-1711, 14 janvier 1710; A. E. L., Chambre des Comptes,<br />
reg. 78, f° 65.<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1713-1715, f 260.<br />
( 8 ) Ibid., 1731-1734, f" 100 v» ; 1759-1763.<br />
(») Ibid., 1759-1763, f» 350 ; 1763-1766, f" 7 ; 1773-1775, f° 200 v».<br />
( 10 ) A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, n° 659.<br />
(") A. E. L„ recensement de 1819.<br />
(> 2 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1498-1508, f° 80 v" ; 1508-1512,<br />
f° 80 v° ; 1515-1524, f
- 34 —<br />
Pourtant, en 1773, les frères Jean-Baptiste et Jean-Philippe<br />
de Limbourg (*) acquirent la moitié, puis un quart de la grande<br />
forge, pendant que la moitié de la petite forge passait «aux<br />
mains de Catherine-Josèphe de Presseux, veuve de Lam<strong>be</strong>rt<br />
Boniver ( 2 ). Le dernier représentant de la famille du créateur,<br />
Poncelet-Noël de Boniver, possédait encore une moitié de la<br />
petite forge et un quart de la grande.<br />
En l'an XIII ( 3 ), les de L imbourg restèrent seuls en jouissance<br />
de la grande forge ; la petite était détenue par les enfants de<br />
N. J. Uepresseux.<br />
13. — Forge Pison, à Marché.<br />
Cette platinerie fut créée en 1509 par Pison et Paqueau<br />
fils de Jean Boniver de Rainonfosse ( 4 ). Un moment scindée<br />
en deux forges, au milieu du XVI e siècle, elle demeura aux<br />
descendants de Pison Boniver, les Pison, jusqu'au début du<br />
XVII e siècle. Elle fut détenue ensuite par divers possesseurs.<br />
Dans la seconde moitié du XVII e siècle, elle était exploitée<br />
par les Jeunechamps ( 5 ). Elle appartenait en l'an XIII à<br />
L. X. Depresseux ( 6 ).<br />
14. — Forge Engle<strong>be</strong>rt de Presseux, à Marché.<br />
En 1527, Engle<strong>be</strong>rt de Presseux avait obtenu un octroi de la<br />
Chambre des Comptes et l'autorisation de construire une<br />
platinerie sur le bief de l'usine de Marché. On ne trouve plus<br />
trace de cet établissement dans la suite ( 7 ).<br />
(>) Ibid., 1773-1775, 20 octobre 1773.<br />
( 2 ) Ibid., 1777-1779, f" 279.<br />
( 3 ) A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, n°659; recensement de 1819.<br />
( 4 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1508-1512, f° 35.<br />
( s ) Ibid., 1537-1541, f 37, 95, 119 V", 148; 1545-1548, f"134; 1500-1508,<br />
f" 04 v" ; 1503-1505, f» 290 v" ; 1505-1560, f 331, 331 v" ; 1508-1570, f" 282 v» ;<br />
1571-1572, f 08 140 v°, 247 V» ; 1572-1573, f° 248 ; 1573-1574, f os 41 V, 79 v° ;<br />
158, 208 ; 1574-1575, f° 190 v° ; 1577-1579, f os 32 v°, 220 ; 1579-1581, f° 195 v° ;<br />
1583-1585, f° 90, 210; 1585-1580, f° 173 v° ; 1591-1593, f° 49 v" ; 1600-1803,<br />
f° 182 ; 1602-1004, f°s 152 v°, 223 v° ; 1605-1606, f° s 82, 181; 1600-1008, f° 15 ;<br />
1608-1009, f° 14 v° ; 1010-1017, f° 341 V' ; 1020, f° 5 ; 1023-1624, f° s 237, 249;<br />
1632-1633, f° 244 ; 1638-1039, f° 217 ; 1647-1648, 1° 40 ; 1057, f» 241 ; 1060-1001,<br />
f° 137 v° ; 1682-1685, f" 256 v" ; 1689-1693, 8 mars 1690, 13 février 1091;<br />
1708-1711, 20 juillet 1708, f» 192 ; A. E.L., Chambre des Comptes, reg. 428,<br />
fo 120 v° ; 429, f 120 v».<br />
(«) A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, n" 059.<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1518-1528, f° 181 ; 1527-1532, f» 2.
15. — Forges de Rainonfosse.<br />
Au hameau de Rainonfosse, un fourneau et un marteau<br />
existaient dès le XV e siècle. Le fourneau fut supprimé dès<br />
1474 ( 1 ). Quant au marteau, il était la propriété de Jean<br />
Boniver ( 2 ) et passa à ses enfants ( 3 ).<br />
A partir de 1531 ( 4 ) au plus tard, l'usine fut scindée en deux<br />
forges « platinantes » que nous trouvons à partir de 1572 ( 5 )<br />
en possession des Boniver pour une part et des Fyon pour<br />
une autre. Dès 1611, Jean Gavet acquit une participation<br />
aux établissements ( 6 ). En 1648, il détenait seul la grande forge<br />
et une partie de la petite ( 7 ). et légua ce bien à ses descendants ( 8 ).<br />
En 1732, Joseph Bertrand acheta à ces derniers une partie de<br />
la grande forge et peu après (1738), il était seul à la tête de<br />
l'usine couvertie en « maka » ( 9 ). 11 devint également possesseur<br />
de la petite forge transformée en moulin à tan ( 10 ). Quant au<br />
« maka », acquis par Jean Jeunechamps en 1766 ( u ), il fut<br />
vendu à Gérard de Leau-Geyr en 1792; il était alors désaffecté<br />
( 12 ). Deleau en était encore propriétaire en l'an XIII ( 13 ).<br />
(') Ibid., 1472-1493, f° 44 v".<br />
( 2 ) Ibid., 1493-1508, f" 81.<br />
( 3 ) Ibid., 1511-1515, f° 100 ; 1527-1532, f° s 09, 70 v», 78, 94; 1532-1537,<br />
fos 13, 143 v", 170 v°, 221, 220, 220 v°, 228 ; 1538-1545, f" 114.<br />
( 4 ) Ibid., 1579-1581, f° 324 v°.<br />
(*) Ibid.. 1572-1573, f 80 ; 1573-1574, f» 88 v" ; 1574-1575, f°271, 272;<br />
1575-1577, f os 220 v°, 233; 1577-1579, f» 53 v° ; 1579-1581, f° 88 v» ; 1583-1585,<br />
fo 234 v° ; 1585-1586, f° s 64 (LU), 702; 1591-1595, f° 194; 1597-1599, f" 19!);<br />
1608-1609, f° 175 v° ; 1609-1610, f° s 14, 300 v» ; 1011-1612, f° 3.<br />
( 6 ) Ibid., 1611-1612, f° 127 v° ; 1616-1617, f" 192 v» ; Obligations, 1018-1034,<br />
f os 112 v°, 144 v°; œuvres, 1624, f°117v°; 1625-1626, 1° 198 v°s, 207 v° ;<br />
1626, f® 48, 167 v° ; 1628-1629, f° 340 ; 1634-1635, f° 37 v°, 197; 1045, f» 3 v».<br />
(') Ibid., 1048-1049, f° 161 v° ; 1652-1654, fos 119, 120; 1654-1655, f" 87 ;<br />
1660-1661, f° 44 ; 1662-1663, fo 185 ; 1078-1082, foi70; 1689-1693, foi8;<br />
1706-1708, fosl5v°, 17.<br />
( 8 ) Ibid., 1731-1734. f" 180 v°.<br />
(») Ibid., 1730-1738, l'o318; 1739-1741, f° 178 v°.<br />
( 10 ) Ibid., 1742-1744, f° 8 40, 274 v».<br />
( 11 ) Ibid., 1763-1765, f» 288.<br />
( la ) Ibid., 1791-1792, f° 270 v°.<br />
( 13 ) A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, 659.
fil<br />
16. — Forge de La Gouge, à Theux.<br />
En 1564, Lam<strong>be</strong>rt et Hermès, fils de Lam<strong>be</strong>rt Boniver,<br />
achetèrent un pré à Spixhe et y creusèrent un bief destiné à<br />
conduire l'eau du ruisseau de Turon sur les roues à au<strong>be</strong>s<br />
d'une usine qu'ils se proposaient de construire ( 1 ). Cependant<br />
l'établissement — une platinerie — ne fut achevé qu'après<br />
1571 ( 2 ).<br />
D'abord aux mains des Boniver et de diverses familles<br />
alliées ( 3 ), le marteau échut aux Gavet dans la seconde moitié<br />
du XVII e siècle ( 4 ) ; en 1709, les frères Mathieu et Materne<br />
Gavet détenaient la totalité de l'usine ( 5 ). Celle-ci passa à<br />
Nicolas Delheid en 1734 ( 6 ), et appartenait à L. X. Depresseux<br />
en l'an XIII ( 7 ).<br />
17. — Fourneau et marteau de Chawillon.<br />
Ces usines existaient déjà au XV e siècle ; elles étaient la<br />
propriété indivise de diverses personnes qui en partageaient<br />
l'exploitation ; elles sont citées pour la dernière fois en 1595 ( 8 ).<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1563-1565, f"» 230, 304; 1565-1566<br />
fo 82.<br />
( 2 ) Ibid., 1571-1572, f° 107.<br />
( 3 ) Ibid., 1575-1577, f°133v°; 1577-1579, f'° 118 v», 133, 134, 148; 1579-<br />
1581, f° 270 v° ; 1581-1583, f° 78 v°, 79; 1591-1593, f» 20, 144; 1594-1597,<br />
f° 101 v° ; 1597-1599, f» 244 v° ; 1600-1602, f° 269 ; 1604-1005, f°141v°; 1610-<br />
1011, f° 205 ; 1011-1012, f°30v°; 1612-1613, f° 252 ; 1613-1615, f» 91 ; 1625-<br />
1626, fo 24 v° ; 1645-1646, f» 194 v».<br />
( 4 ) Ibid., 1655, f° 5 v° ; 1656, f° 280 ; 1659-1600, f° s 285, 285 v°; 1660-1661,<br />
f° 54 ; 1663-1664, fo 1 v" ; 1689-1693, 24 mars 1683.<br />
.(') Ibid., 1708-1711, 1° 93.<br />
( 6 ) A. E. L., Chambre des Comptes, reg. n° 424.<br />
(') A. E. L., Préfecture de l'Ourthe, 059.<br />
(") A E L , Echevins de Theux, œuvres, 1493-1508, fo 79 ; 1508-1512,<br />
f° 11 ; 1511-1515, f os 9 v°, 17, 120; 1515-1524, fos 102, 190 v», 198 vo, 348 ;<br />
1527-1532, fos 3, 20 vo, 113; 1545-1548, fo 252 ; 1506-1568, f° 407 ; 1594-1597,<br />
fo 147
18. — Fourneau et marteau Colin Boyon, ou Nou fornea<br />
de Winanplanche, ou Forge de Fockenpont, plus<br />
tard fourneau du Marteau.<br />
Cette usine est citée dès 1477 ( l ) ; elle appartenait alors à<br />
Colin Boyon dont les descendants gardèrent des participations<br />
à l'établissement jusqu'à la fin du XVI 0 siècle ( 2 ). En 1590,<br />
le fourneau était en ruine ( 3 ) ; l'usine échut en partie à Al<strong>be</strong>rt<br />
de Sclessin (1608) ( 4 ), en partie à Simon Marets (1619) ( 5 ),<br />
puis à Jean Collard ( 6 ) qui l'exploita pendant quelques années<br />
à partir de 1622. Le bien, en ruine, fut alors accensé par la<br />
Chambre des Comptes à Jean de Limbourg ( 7 ), qui l'aliéna<br />
en 1642 au profit de Ro<strong>be</strong>rt de Sclessin ( 8 ). En 1715. le fourneau<br />
est à nouveau en chômage ( 9 ). Il échut alors à Jean Monseur,<br />
mayeur d'Angleur (1715), et à Jean-Baptiste Houssonloge,<br />
maître des forges de Dieupart (1742) ( 10 ), qui le loua à divers<br />
exploitants : Toussaint Jason, Jean-Joseph Fyon, Edmond<br />
Fyon, Charles Jeunechamps ( u ). A partirdel765( 12 ),lefourneau<br />
devint la propriété des frères Jean-Philippe et Jean-Baptiste<br />
de Limbourg qui le détenaient encore en l'an XIII ( 13 ). Il fut<br />
abandonné entre 1818 et 1825 ( 14 ).<br />
19. — Fourneau et marteau Stienne Watelet.<br />
Le fourneau Stienne Watelet est cité pour la première fois<br />
en 1500, année où Stienne, fils de Jean Stienne, dit Stienne<br />
(') A. E. L., Echevins de Spa, oeuvres, G décembre 1477 ; Echevins de Theux,<br />
œuvres, 1493-1508, 1° 89.<br />
( 2 ) Ibid., 1493-1508, f" 94.<br />
( 3 ) Ibid., 1588-1591, f° 172 v°.<br />
( 4 ) Ibid., 1008-1009, f" 180.<br />
( 5 ) Ibid., 1619, f° 28 v».<br />
{») Ibid., Obligations, 1618-1636, f° 39 v».<br />
( 7 ) A. E. L., Chambre des Comptes, n" 80, f°116v°; Echevins de Spa,<br />
œuvres, 1638-1643, f» 322.<br />
( 8 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1641-1642, f° 120 v°; Echevins de<br />
Spa, œuvre, 1663-1667, 1° 65.<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1713-1715, f°251.<br />
( l0 ) Ibid., 1751-1757, 1'° 339.<br />
( u ) Ibid., 1759-1703, f" 252.<br />
('-) Ibid., 1763-1766, f" 192 v°.<br />
( I3 ) A. f:. L., Préfecture de l'Ourthe, n» 659.<br />
(») WARZÉE, op. cit., p. 505; Pu. DE LIMBOUHG op. cit., pp. 279, 280,288.
fil<br />
Watelet cède la moitié de cette usine à Willaume Willocke<br />
et à Herman fils de Léonard Herman (*) ; le marteau d'affinerie<br />
qui complétait l'établissement appartenait dès avant 1509<br />
à Counot Malher<strong>be</strong> ( 2 ).<br />
Pendant la première moitié du XVI e siècle, nous trouvons<br />
trace du fourneau détenu en indivision par divers possesseurs<br />
( 3 ) ; il est cité pour la dernière fois en 1518 ( 4 ).<br />
Quant au marteau, lui aussi entre les mains de plusieurs<br />
possesseurs ( 5 ), il est cité pour la dernière fois en 1539.<br />
Cette usine, mue par le ruisseau de Winanplanche, était<br />
voisine du fourneau du Marteau ; sa situation exacte n'est<br />
pas connue.<br />
20. — Marteau Pirot, ou marteau Goffin.<br />
En 1160, un certain Goffin fils Watelet, fils Grand Goffin<br />
de Pouleur répara le « marteau qui fut Pirot » ( 6 ). Cette usine<br />
est signalée jusqu'en 1590; la famille Goffin en possédait<br />
la plus grande partie ( 7 ). C'est sous le nom de Marteau Goffin<br />
que fut longtemps connu le hameau de Marteau à Spa. Le<br />
marteau Pirot se trouvait donc proche des usines n 08 18 et 19,<br />
mais sa situation exacte est inconnue.<br />
21. — « Nou Martea » de Winanplanche.<br />
Située sur le ruisseau de Winanplanche, en amont du hameau<br />
de Marteau, cette usine est décrite en 1485-1 186, lors des<br />
premières mentions que nous en possédons ( 8 ), comme formée<br />
d'un marteau et d'un fourneau. Le fourneau est cité pour la<br />
(') A. K. L., Echevins de Spa, œuvres, 19 août 1500.<br />
(») A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1508-1512, f° 50.<br />
( s ) A. E. E., Echevins de Spa, œuvres. 10 décembre 1501. 4 septembre 1509 ;<br />
1514-1557, f" 10 ; 21 janvier 1513 ; 1514-1557, f" 5.<br />
( 4 ) Ibid., 1514-1557, f" 7.<br />
(') A. E. E., Echevins de Theux. œuvres, 1527-1532, f° s 175, 175 v", 199 v»,<br />
209; 1532-1537, f 32, 34, 108; 1537-1541, f" 157 v».<br />
(') Spa, œuvres', 30 septembre 1400.<br />
(') Ibid., 30 septembre 1495, 10 février 1500, mars 1500, 4 mai 1512, II juin<br />
1590, 21 août 1590; 1514-1557, fo 6.<br />
( 8 ) A.E.L., Echevins de Theux, œuvres, 1472-1493, fos 174, 177; Echevins<br />
de Spa, 20 avril 1485. 1480.
dernière fois en 1501 ( 1 ). Quant au marteau, il ne devait rester<br />
qu'en partie entre les mains des descendants de son plus ancien<br />
possesseur connu, Jean Willem ; une autre partie entra dans<br />
le patrimoine de Pirot Le Tixhon, de son fils Gilet, de son<br />
petit fils Pirot II, puis de divers autres détenteurs : Jean<br />
Le Rosseau et ses fils, Mathy Xhrouet, Jean Gracieux, Piron<br />
Pawet, Simon de Fraipont, Colin Morea ( 2 ) ; en 1500, il avait<br />
disparu, et son emplacement avait été cédé à un certain Jean<br />
Palaix ( 3 ).<br />
22. — Fourneau de Tolifaz, à Winanplanche.<br />
Cette usine établie sur le ruisseau de Tolifaz, en amont de<br />
Winanplanche, qu'il faut identifier au vieux fourneau de<br />
Winanplanche (1459) ( 4 ), au fourneau de Winanplanche<br />
appartenant à Jean Thomson ( 5 ) (1494-1496), au « deseurtrain<br />
fornea » de Winanplanche (1585) ( 6 ), au «fourneau lahaut »<br />
(1586) ( 7 ), était en ruine dès 1605 ( 8 ) ; il n'en est plus question<br />
par la suite .<br />
23. — Fourneau de Hola, à Spa.<br />
Cette usine est signalée dès le milieu du XV e siècle ( 9 ).<br />
Dans les trois premiers quarts du XVI e siècle, la plus grande<br />
partie des installations appartint aux descendants de Léonard<br />
(') A. E. I.., Echevins de Theux, œuvres, 1493-1508, f" 121 v».<br />
I 1 ) Ibid., 1493-1508, f 8 78 v", 229-230; 1511-1515, f» 100 V° ; 1515-1524,<br />
f° 95 v° ; 1518-1528, f°143v°; 1527-1532, f° 30 ; 1532-1537, fo» 30 v», 32 v°,<br />
59 v°, 185 v" ; 1538-1545, f°» 129, 190 ; 1557-1500, f" 193 V", 213 v" ; 1560-1563,<br />
f os 112, 117V, 277 v°; 1575-1577, f° 120 ; 1577-1579, f" 112 v»; Echevins de<br />
Spa, 12 novembre 1513.<br />
( 3 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1588-1591, f° 243.<br />
( 4 ) A. E. L., Echevins de Spa, œuvres, reg. 1, f° 28 v°.<br />
( 6 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1493-1508, f°19V; 1527-1532,<br />
fo go v° ; Echevins de Liège, obligations, reg. 9, f° 35.<br />
(«) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1585-1586, f" 10 V.<br />
(') A. E. L., Echevins de Spa, œuvres, 1583-1580, 8 janvier 1586.<br />
(») A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1604-1605, f° 156 ; 1613-1015,<br />
f° 220 ; cette usine est aussi qualifiée de « viel marteau... de Tolvfault, en amont<br />
de Winanplanche ».<br />
( 8 ) A. E. L.. Echevins de Spa, 0 janvier 1460.
— 40<br />
Herman ( 1 ). A partir de 1579, la famille Leloup acquit une<br />
participation de plus en plus importante presqu'au milieu<br />
du XVII e siècle ( 2 ) ; dans la suite, une autre famille de maîtres<br />
de forges spadois, les de Sclessin, déjà détentrice d'une part de<br />
l'établissement, en 1580 ( 3 ), en accapara la totalité. Au début<br />
du XVIII e siècle, l'emplacement du fourneau, désormais<br />
ruiné, fut vendu par Al<strong>be</strong>rt de Sclessin ( 4 ). Cette usine se trouvait<br />
un peu en amont du confluent du Wayai avec le ruisseau<br />
de Creppe.<br />
24. — Marteau Bredar, à Spa.<br />
Cette usine, citée au XV e siècle, se trouvait en amont du fourneau<br />
de Hola. A l'origine répartie entre divers représentants<br />
des familles Bredar ( 5 ), Moreau ( 6 ), Bastin ( 7 ), elle échut aux<br />
Leloup dans le dernier quart du XVI e siècle ( 8 ). En 1597<br />
elle était abandonnée ( 9 ) et fut transformée en moulin ( 10 ).<br />
25. — Fourneau et marteau Stienne Broignart, à Spa.<br />
En 1517, Stienne Broignart reçut de la Chambre des Comptes<br />
de Liège l'octroi d'un coup d'eau et l'emplacement d'un ancien<br />
fourneau en ruine ( 11 ), en amont du marteau Bredar ( 12 ). On y<br />
construisit un fourneau et un marteau que Jean fils de Stienne,<br />
légua en 1572 à ses fils Stienne, Jean et Léonard ( 1S ) ; cependant,<br />
(') A. E. L., Echevins de Spa, 23 janvier 1509; 14 novembre 1510; 20 juin<br />
1511; 0 janvier, 20 juillet, 19 septembre, 12 novembre, 20 novembre 1513;<br />
25 janvier, 25 avril, 20 juin, 1514, Ibid., œuvres, 1514-1557, f os 3 v°, 11 v", 17 v° ;<br />
1572-1574, 18 octobre 1574.<br />
( 2 ) Ibid., 1514-1557, f os 1 v°, 21 v° ; 1583-1580, 30 mars 1585, 14 juin 1580;<br />
1003-1008, f° 170 v° ; 1017-1022, fos 157 v», 159, 224 v" ; 1031-1035, f" 42 ;<br />
1038-10-13, f 0B 198 v°, 240, 209; 1043-1040, f" 13 V».<br />
( 3 ) Ibid., 1580-1583, 19 novembre 1580; 1009-1011, f° 192 v°.<br />
{*) Ibid., 1701-1708, f° 04.<br />
( 5 ) Ibid., 1513 et 23 avril 1590.<br />
(") Ibid., 1583-1580, 8 janvier 1585.<br />
(') Ibid., 1583-1580, 24 avril 1584.<br />
(") Ibid., 1583-1580, 8 janvier 1585 ; 23 avril 1590 ; 24 avril 1584 ; 1594-1002,<br />
7 mai 1594; 4 mars 1592. 18 mars 1592.<br />
(•) Ibid., 1597-1002, f° 53.<br />
( 10 ) Ibid., 1676-1681, f 08 191 v°, 192 v°.<br />
( u ) Ibid., 1514-1557, f° 13.<br />
( I2 ) Ibid., 1580-1583, 10 février 1582.<br />
(") Ibid., 1572-1574, 15 avril 1572.
- 41<br />
comme d'habitude, une part de l'usine avait été aliénée au<br />
profit de tiers ( 1 ). Dans le dernier quart du XVI e siècle, les<br />
Leloup acquirent la plus grande partie de l'établissement ( 2 ).<br />
L'usine est citée pour la dernière fois en 1(56!) ( 3 ).<br />
26. — Fourneau du ry de Creppe.<br />
Créée en 1465 sur le ry de Creppe à proximité du fourneau<br />
de Hola ( 4 ), cette usine est citée jusqu'en 1514 ( 5 ).<br />
27. — Fourneau en Scay, à Spa.<br />
Situé en amont des autres usines de Spa, ce fourneau est<br />
cité de 1406 à 1540 ( 8 ).<br />
28. — Fourneau de La Reid.<br />
Ce fourneau fut construit en 1505 ( 7 ). Les fondateurs, Hu<strong>be</strong>rt<br />
llemacle et Thonon Le Bovier, l'exploitaient encore en 15'28 ( 8 ).<br />
Il était transformé en taillanderie en 1566 ( 9 ).<br />
29. — Marteau du Pré Cabare, à Polleur.<br />
Le 19 décembre 15.'36, Ilelar Le Forgeur acquit un terrain<br />
en aval de la forge Denis Mas sur la Hoègne, pour y aménager<br />
un marteau. Nous ignorons si cette usine a jamais été<br />
construite ( 10 ).<br />
(») Ibid., août 151!).<br />
( 2 ) Ibid., 1583-1586, 21 février 1584, 2!) avril 1586; 1594-1602, 1!) avril 1596;<br />
1603-1608, f os 192 v°, 195 v", 212, 244 v°, 264; 1617-1622, f° 53 v° ; 1622-1627,<br />
fos 70, 277.<br />
( 3 ) Ibid., 1668-1674, f" 90.<br />
(') Ibid.. 18 février 1465.<br />
( 6 ) Ibid., mai 1471, 6 juin 1474, 23 août 1512, 25 avril 1514.<br />
( a ) Ibid., 1er octobre 1490, 5 septembre 1500, 25 juin 1513; V. TAHON, La<br />
métallurgie, op. cit., p. 392; A. E. L., Echevins de Spa, œuvres, 1514-1557,<br />
f° 6 v°.<br />
( 7 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1493-1508, f" 213 v» ; 1511-1515,<br />
fo 98.<br />
( 8 ) Ibid., 1527-1532, fo 19.<br />
( 9 ) Ibid., 1565-1566, fo 154.<br />
( 10 ) Ibid.. 1532-1537, fo243; 1538-1545, l'o 289 ; 1548-1556, fo 13 ; 1557-1560,<br />
f° 289.
42 —<br />
30. — Forge Denis Mas, Forge Jean Henri ou Fourneau<br />
Laval, à Polleur.<br />
Citée en 1498 (*), cette «forge » — c'est en réalité un fourneau<br />
( 2 ) demeura la possession des héritiers de son fondateur<br />
Denis Mas jusqu'en 1536 ; à partir de cette date, deux cousins,<br />
Jean Haghe et Jean Henri ( 3 ). acquirent diverses participations<br />
dans cette usine ( 4 ), qui échut ensuite aux enfants<br />
de Jean-Henri Haghe (Henri, Maroie et Marguerite) ( 5 ) et<br />
à Daniel fils Remacle de Limbourg ( 6 ). Ce dernier y aménagea<br />
vers 1587 une fenderie, l'une des plus anciennes du pays de<br />
Liège ( 7 ). La « Forge Jean-Henri » est citée pour la dernière<br />
fois en 1609 ( 8 ).<br />
31. — Fourneau Mathieu Haghe, à Polleur.<br />
Cette usine fut fondée en 1514, entre Polleur et le Neufmarteau<br />
sur la Hoègne, par Collart Loren et Jean Tristand ( 9 ).<br />
Dès 1594, on trouve au même endroit, ou tout auprès, c'està-dire<br />
« delà le Pont » de Polleur une «forge Mathieu Haghe» ( 10 ),<br />
citée en 1609, que détenaient en 1618 les petits fils de Mathieu<br />
Haghe ( n ) ; cette usine n'est plus citée dans la suite.<br />
32. — Fourneau de Neufmarteau ou Forge Sansjoye.<br />
Cette usine appartint successivement à Thiry Tristand,<br />
à Henri et Thiry Tristand ses lils, puis à son petit fils Jean<br />
surnommé, par jeu de mots, « sans joie ». Fille est citée en 1566,<br />
1569, 1572 et 1609 ( 12 ).<br />
(') Ibid., 1493-1508, f" s 85, 125; 1532-1537, f" 5.<br />
(•) Ibid., 1493-1508, fo 230 v° ; 1508-1512, f° 107 v°.<br />
( 3 ) 1'. IIANQUET, Familles verviétoises, pp. 7, 8.<br />
( 4 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1532-1587, f os 235. 238. 238 v» ; 1538-<br />
1545, fos 75 V», 137 V° ; 1508-1570, f° 251.<br />
( 6 ) Ibid.. 1571-1572, fo 68 v°.<br />
(«) Ibid., 1571-1572, fos 220, 200; 1575-1577, fos 230, 231, 341; 1577-1579,<br />
fo 112 ; 1579-1581, f° 259 ; 1580-1587, fo 80 v°.<br />
( 7 ) Ibid., œuvres, 1587-1588, fo 39 v° ; 1594-1597, f° 250.<br />
( e ) A. E. L., Echevins de Jalliay, œuvres, 1570-1574, f° 78 v».<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1511-1515. f° 187.<br />
( 10 ) A. E. L., Echevins de Sart, œuvres, 1591-1590, f" 100 v".<br />
(") A. E. L., Echevins de Theux, œuvres. 1010-1018. fo 107.<br />
(> 2 ) Ibid., 1505-1500, fo319; 1509-1571, fo 09 ; 1575-1577, f° 209 ; J. FELLER,<br />
Toponymie de Jalhay, dans 11. S. V. A. U.. t. 28-29 (1934-1936).
- 43<br />
33. — Forge Henri Haxhe, à Polleur.<br />
Cette usine est connue seulement par une mention de 1(10!» (!).<br />
34. — Forge de La Gouge, à Polleur.<br />
Cette usine est citée entre 1564 et 1(309; ses possesseurs<br />
connus sont Michel Lagaly, Jean Haghe, Jaspar Henri Quirin ( 2 ).<br />
35. — Fourneau de Largenterie, ou Forge de Passerotte,<br />
à Jalhay.<br />
Des 1452, une «forge de Passerotte» est signalée en aval<br />
du moulin de Jalhay ( 3 ). Mais cette usine semble avoir disparu,<br />
sans doute lors du passage des troupes de Charles le Téméraire<br />
en 1468, car la Chambre des Comptes de Liège autorisa Jean<br />
Haghe, en 1512, à construire un marteau «entre Largenterie<br />
et Passerotte » ( 4 ). Cette usine fut aménagée en fourneau et<br />
resta d'abord en possession des descendants de son fondateur<br />
( 5 ) ; elle fut acquise en 1636 par Charles de Noirfalize,<br />
en qualité d'époux de Catherine de Haeck ( 6 ) et fut transmise<br />
par ce dernier à sa descendance. La « Forge Noirfalize » est<br />
citée pour la dernière fois en 1693 ( 7 ).<br />
36. — Forge de Royonpré.<br />
Cette forge est citée en 1531, 1571, 1572, 1593 ( 8 ).<br />
(') Ibid.<br />
( ! ) A. E. L., Echevins de Jalhay, œuvres, 1570-1574, f° 95 v° ; Echevins de<br />
Spa, œuvres, 1514-1557, f° 3 ; Echevins de Sart, œuvres, 1591-1596, f" 77 ;<br />
J. FKI.I.ER, op. cit., p. 47.<br />
( 3 ) A. E. L., Echevins de Liège, œuvres, reg. 18, f" 99 ; reg. 22, f» 25 v».<br />
( 4 ) A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1511-1515, f® 43.<br />
( 5 ) Ibid., 1566-1568, f 322 v» ; 1579-1581, f° 97 ; 1606-1608, f" 284 ; Echevins<br />
de Sart. œuvres, 1026-1634, f° 299 v°.<br />
(") P. HANQUET, op. cit., pp. 5, 11.<br />
O A. E. L.. Notaire Oupie, 1633-1634, f" 154, 158, 199; 1637-1641, f° 202 ;<br />
Echevins de Theux, œuvres, 1070-1077, f» 207 ; 1664-1666, f° 150 ; Echevins<br />
de Jalhay, dossier 144; J. FEI.LF.R, op. cit.<br />
(») Ibid., p. 233; A. E. L., Echevins de Jalhay, œuvres. 1569-1573, f° 185 v° ;<br />
1570-1574. f° 115 ; Echevins de Sart, œuvres, 1591-1596, f» 148.
— 44 -<br />
37. — Forge Racket, à Sart.<br />
Plusieurs usines ont existé au voisinage du moulin de Sart :<br />
1° La « forge le Chesselin », acquise en 1480 par Jean Racket<br />
et connue plus tard sous le nom de « forge Racket » ( 1 ).<br />
2° Le «fourneau Jean Groulard » (1480) ( 2 ) ou «forge de<br />
Moirmont », appartenant à Thomson Groulard en 1570 ( 3 )<br />
et ruinée, semble-t-il, dès 1572 ( 4 ).<br />
3° Le « fourneau de Wynypont » cité en 1442 ( 5 ) et en<br />
1480 ( 6 ).<br />
4° Le «fourneau en Disons cité en 1576 et, semble-t-il,<br />
ruiné dès 158!) ( 7 ).<br />
En 1009, seule la forge Racket était encore en activité ( 8 ) ;<br />
elle n'est plus citée par la suite.<br />
38.— Fourneau d'Oneux.<br />
Fondée en 1504, cette usine n'est plus citée dans la suite ( 9 ).<br />
Georges HANSOTTE.<br />
( 1 ) A. E. L., Echevins de Liège, oeuv res, 42, f° 212 v°.<br />
( 2 ) Ibid.<br />
( s ) A. E. L., Echevins de Jalhay, œuvres, 1509-1573, f» 123 v°.<br />
( 4 ) Ibid., 1570-1574, f° 77 v°.<br />
( 6 ) A. E. L., Echevins de Liège, œuv res, Stephany, 1441-1442, f° 170 v°.<br />
( 6 ) Ibid., reg. 42, f"212v°.<br />
(') J. FELLER, op. cit., p. 355.<br />
( 8 ) Ibid.<br />
(') A. E. L., Echevins de Theux, œuvres, 1493-1508, f°183; 1575-1577,<br />
f» 198.
NOTES SUR<br />
LES CHARBONNAGES D'AVROY<br />
AU XVI e SIÈCLE 0<br />
I. — Droits du propriétaire foncier<br />
« L'exploitation de la houille a commencé par tranchées à ciel<br />
ouvert... La légende veut que cette méthode soit née à Liège,<br />
au voisinage de la faille Saint-Gilles... On s'enfonça sous terre,<br />
aux flancs des collines par galeries horizontales ou baumes ( 2 ) ».<br />
Le plus ancien document relatif à ce problème date du premier<br />
quart du XIII e siècle où l'on stipulait la réservation de<br />
tirer la houille d'une propriété donnée à rendage ( 3 ).<br />
Théodore Go<strong>be</strong>rt nous dit que Renier (1157-1230), moine de<br />
Saint-Jacques, nota la découverte de la houille dans le sol<br />
liégeois en 1195 et que, dès le premier tiers du XIII e siècle,<br />
le vendeur lit des réserves pour les mines de charbon que le<br />
terrain cédé pouvait contenir ( 4 ). Dès la fin du XII e siècle on<br />
découvrit des veines de houille à fleur de terre sur Saint-Gilles ( 5 )<br />
(') On lira avec intérêt Elysée LEGROS, « Le vocabulaire (le la houillerie liégeoise<br />
» et l'intéressante bibliographie concernant ce sujet dans « Centenaire de<br />
l'A. 1. Lg. », 1947, pp. 26 et 32.<br />
( 2 ) H. DEWÉ, Centenaire de l'A. I. Lg., 1947, p. 6.<br />
( 3 ) 1228 — Ferd. HENAUX, La houillerie du pays de Liège, 1861, Liège, p. 109.<br />
Le prince-évêque, propriétaire de 33 bonniers de terre sur Avroy, ht insérer<br />
dans cet acte de rendage : « Sauf ce que se on y trovoit en aucune partie des dittes<br />
terres ou en tote, monière d'or, d'argent, de plonc, de kevre, de stain, de fier ou<br />
d'autre métal, ou on y trovoist hulhes, cerbons ou croie, li profit et li valours qui<br />
y seroit pris par desous terre seroit nostres et a nostres successors eveskes de<br />
Liège». Ferd. HENAUX, op. cit., p. 40, note 1.<br />
( 4 ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines publiques à Liège depuis la naissance de la<br />
ville jusqu'à nos jours. Liège 1910, p. 31.<br />
( 5 ) Ferd. HENAUX, op. cit., p. 30.
— 46<br />
là où il y avait eu jadis, disait-on, 1111 temple de Vulcain ( 1 ),<br />
sur lequel fut bâti le couvent de ce nom, en Publemont.<br />
La houille fut donc découverte à une date reculée. Quel<br />
fut le premier champ houiller ? Personne ne pourrait répondre<br />
à une telle question, mais en Belgique, ce fut sur le sol liégeois<br />
« qu' a été observé l'emploi de la houille, le plus ancien, authentiquement<br />
attesté » ( 2 ) bien que « l'extraction de la houille n'est<br />
pas de date aussi reculée qu'on s'est plu à l'affirmer ».<br />
L'areine de la cité qui fut creusée à une époque très éloignée<br />
démergeait les bures des hauteurs de Saint-Nicolas, Ans et<br />
Glain. Cette areine prit ce nom vers 1294 ( 3 ).<br />
La clause de réserve des mines au profit du propriétaire<br />
foncier est très «ancienne. Nous avons vu qu'en 1228 déjà, le<br />
prince-évêque entendait se réserver les droits sur le fonds pour<br />
des terres situées à Avroy.<br />
Le 6 juillet 1277, le Chapitre de Saint-Lam<strong>be</strong>rt déclara que<br />
les chanoines possédant des biens de la cathédrale à titre<br />
d'usufruit, ne pouvaient exploiter à leur profit les pierres,<br />
houilles et choses semblables ( 4 ).<br />
En 1300, une charte de Thibault de Bar (1303-1312) mentionne<br />
l'existence d'une cour des voir-jurés des charbonnages ( 5 ).<br />
L'acte dont il est question est adressé spécialement aux<br />
mayeur et échevins des cours de Seraing et d'Avroy ( 6 ).<br />
En 1342, le Chapitre de Saint-Lam<strong>be</strong>rt autorise Baudouin<br />
de Flémalle, chevalier, à exploiter des mines de houille sous une<br />
pièce de terre sise entre Saint-Nicolas en Glain et Montegnée ( 7 ).<br />
(') Ferd. HENAUX, op. cit., p. 31. — Th. GOBERT, Les rues de Liège, t. III,<br />
318, 2° col. se gausse d'une telle assertion.<br />
( 2 ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines..., op. cit., p. 31. II. I)EWÉ, La houille dans<br />
l'ancien pays de Liège, Centenaire de l'A. I. Lg., Congrès 1947, p. 5.<br />
( 3 ) Isidore DEMBLON, Histoire de nos charbonnages, C. A. P. L., t. 38, Liège,<br />
1947. p. 45.<br />
( 4 ) BORMAN et SCHOOLMEESTERS, Cartulaire de l'église St-Lam<strong>be</strong>rt, t. II,<br />
p. 294.<br />
( 5 ) Sur les origines de cette cour : Juliette ROUHART-CHABOT, Inventaire des<br />
archives des cours des voir-jurés des charbonnages, des eaux, du cordeau de la<br />
cité et du pays de Liège, Archives d'entreprises, Bruxelles, 1901, pp. 99 et ss.<br />
Georges IIANSOTTE, Inventaire des archives du charbonnage du bois d'Avroy<br />
à Sclessin, ibid., p. 85.<br />
( 8 ) Ferd. HENAUX, op. cit., p. 75.<br />
(') E. PONCELET, Cartulaire de l'église Saint-Lam<strong>be</strong>rt, t. 0, p. 93.
fil<br />
Rien n'apparaît dans le ehartrier des Guillemins avant la<br />
seconde moitié du XIV e siècle. A ce moment apparaissent les<br />
clauses de réservation de mines. Elles indiquent, écrit II. van der<br />
Made, qu'elles étaient dérogatoires au droit commun et qu'à<br />
défaut de stipulation expresse, c'est au censier possesseur<br />
de la surface, qu'appartient également le droit d'exploiter le<br />
sous-sol.<br />
Le censier fait siennes les houilles qu'il trouve dans son<br />
fonds ('). Les ouvrages de houillerie sont considérés connue<br />
mobiliers ( 2 ).<br />
La jurisprudence au XV e siècle déclare encore que le propriétaire<br />
de la surface est considéré comme propriétaire du<br />
fond ; les mines lui appartiennent jusqu'à la production de<br />
preuves contraires ( 3 ). Le fond suit le comble.<br />
Des exploitations s'étendaient sur Saint-Nicolas en Glain,<br />
au XV e siècle comme le témoignent deux actes datés des années<br />
1449 et 1452 sur les propriétés de l'abbaye de Saint-<br />
Laurent ( 4 ). La clause de réservation devint de plus en plus<br />
fréquente à mesure qui les exploitations se généralisaient, mais<br />
elle n'apparaît guère sur Avroy avant le XVI e siècle ( 5 ).<br />
Le propriétaire foncier disposait donc aussi bien du fond que<br />
de la surface, mais il ne pouvait défendre l'accès aux fosses,<br />
l'établissement de « paires » et la poursuite des galeries moyennant<br />
les rentes accoutumées selon les règles de la cour des voirjurés<br />
des charbonnages ( 6 ). L'exploitant de la mine qui avait<br />
commencé l'exploitation sans autorisation du propriétaire du<br />
fond, devait restituer le charbon extrait ( 7 ).<br />
(') IÎ. VAN DER MADE, Chartrier des Guillemins de Liège (1317-1669),<br />
Bruxelles, 1955, cf. n°» 44, 52, 95, 100, 114, 149, 182, 245.<br />
( 2 ) H. VAN DER MADE, Chartrier des Guillemins de Liège (1317-1669), Bruxelles,<br />
1955, n° 75.<br />
( 3 ) Maurice YANS. Pasicrisie des echevins de Liège, fasc. I, 1948, p. 140,<br />
fasc. 111. p. 523.<br />
( 4 ) Maurice YANS, Pasicrisie des échevins de Liège, fasc. II, 1949, pp. 283,<br />
317.<br />
( 5 ) Le bailliage d'Avroy avait sous sa juridiction temporelle : Avroy, Saint-<br />
Nicolas eu Glain, petit Montegnée et Publemont (Saint-Gilles).<br />
( 6 ) Jean LEJEUNE, La formation du capitalisme moderne dans la Principauté<br />
de Liège au XVI e siècle, Liège, 1939, p. 44.<br />
(') Maurice YANS, Pasicrisie des échevins de Liège, fasc. I, 1948, p. 138.
- 48<br />
Le propriétaire foncier pouvait vendre son héritage dans son<br />
intégrité — sol et sous-sol •—- mais aussi soit aliéner la surface,<br />
soit les richesses minières contenues sous les bornes de son héritage,<br />
d'où la complexité des parts des ayants-droit. La propriété<br />
pouvait donc être divisée en propriété de la surface et du fond.<br />
La propriété de la mine était adjugée à un propriétaire différent<br />
de celui de la surface ( 1 ).<br />
Pour ajouter à la confusion, les veines de charbon, ellesmêmes,<br />
avaient parfois chacune leur propriétaire, celui-ci<br />
cédant encore dans la suite autant de parts qu'il avait d'associés<br />
( 2 ).<br />
Ce qui surprend pour la hauteur d'Avroy, c'est la rareté de<br />
clauses minières quelconques pendant les quatre premières<br />
décennies. N'oublions pas la période d'anarchie qui suivit le<br />
sac de Liège et les guerres intestines qui lui succédèrent. Erard<br />
de la Marck instaura l'ordre.<br />
Dans la première moitié du siècle, écrit Jean Lejeune, c'est<br />
par dizaines qu'on relève les fosses exploitées autour de la<br />
cité ( 3 ) mais aucune de celles qu'il nomme ne concerne directement<br />
Avroy.<br />
Cependant nous découvrons en 1519 ( 4 ) sur Saint-Gilles la<br />
fosse dite liollant. Dans un acte du 29 janvier 1588 (purgement,<br />
de saisine) concernant le pré Mangon ( 5 ) on lit que ce pré lit<br />
l'objet d'une stipulation en date du 17 mai 1361 quant aux<br />
droits que les héritiers entendaient se réserver sur les « mines,<br />
huilhes et cherbons » situés au fond de cet héritage. Th. Go<strong>be</strong>rt<br />
nous signale encore l'existence en 1503, sur les Grands Champs<br />
de Saint-Gilles, d'une fosse dite de Labhaye ( 6 ).<br />
(') Maurice YANS, I'asicrisie des échevins de Liège, fasc. I, 1948, p. 47.<br />
( 2 ) L. I1E JAER, Notes sur l'exploitation de la houille dans l'ancien pays de<br />
Liège, Administration des Mines, t. XXIV, 1923, pp. 421 à 425.<br />
( 3 ) Jean LEJEUNE, La formation du capitalisme..., op. cit., p. 130.<br />
( 4 ) Reg. 3, f° 105. Les notes qui vont suivre sont extraites du fonds de la cour<br />
de justice d'Avroy, Archives de l'Etat à Liège.<br />
(') Reg. 10, f° 79. Le pré Mangon était situé près la paroisse Sainte-Véronique.<br />
(") Th. GOBERT, Les rues de Liège anciennes et modernes, Liège, t. I, p. 013,<br />
l re colonne (1550, 19 août, Echevins : jugements et sentences, reg. 41, f° 352 v°).
49 —<br />
Les droits de réservation de la mine étaient stipulés selon les<br />
formules suivantes :<br />
« Retennant par le prédit Tilman touetes manier de minnes, de<br />
liuilhes et cherbons quy sont en font dédits heritaiges Malgarnie<br />
et Pannetrie —- pour luy mesme ovrer ou les faire ovrer<br />
a son bon plaisir comme il trouverat a conseil » (') ou :<br />
« Retennant toutes maniérés de mines et cherbons quy sont<br />
soubz et en fond dédit heritaige le tout suyvant stillc de cherbonnaiges<br />
».<br />
Nous découvrons ces clauses avec diverses variantes quant à<br />
la forme pour les lieux-dits suivants : Grimbieurieu ( 2 ), le Grand<br />
Sart, les Grands Champs, le Champea ( 3 ), en Jonckeur ( 4 ). Le<br />
recteur de l'église Saint-Christophe qui possédait une rente de<br />
16 muids d'épeautre sur une maison relevée par Anne de Wyhongne,<br />
fit les réserves d'usage ( 5 ). Il en est d'autres : prés et<br />
triexhe sur Saint-Nicolas ( 6 ), triexhe sur Petit Montegnée ( 7 ),<br />
une terre d'un demi bonnier en champ de neppe ( 8 ), en Laveur ( 9 ),<br />
en le Boverie emprès Horlotz (environ deux bonniers), bien appartenant<br />
à l'hôpital Saint-Jacques ( 10 ), le triexhe aux angneaux ( n ),<br />
(!) 1543, juin, reg. 4, 1" 00. Ibid., 1542, 6 octobre, reg. 8, f° 155 v°.<br />
( 2 ) 1547, 24 mai, reg. 4, f» 279. 1598, 28 janvier, reg. 18, f° 241.<br />
( 3 ) 1558, 7 mars, reg. 7, f° 29. Au début du XIX e s. le puits le Cliumpay était<br />
profond de 190 m. Georges HANSOTTE, Histoire de nos charbonnages,<br />
C. A. P. L., t. 40, p. 37, Liège, 1949.<br />
( 4 ) 1505, 10 juin, reg. 8, f° 183 v".<br />
( 5 ) Maison et jardin vers le vaul<strong>be</strong>noite a l'hiretaige de Bourgongne, 1508,<br />
10 mars, reg. 9. f° 69 v°.<br />
( 6 ) 1571, 31 mars, reg. 10, f° 1. Héritage de 43 verges petites. 1598, 12 mars,<br />
reg. 18, f° 256.<br />
(') 1573, 21 février, reg. 10, f° 109 v°.<br />
« Petit Montegnée est déjà signalé comme champ d'exploitation minière dès<br />
le XIV e siècle dans des chartes de l'abbaye de Saint-Gilles ». Th. GOBEUT,<br />
Eaux et fontaines..., op. cit., p. 102, note 2.<br />
( 8 ) 1573, 31 mai, reg. 10, f° 206 v°. L'hôpital Saint-Augustin détient Sur cette<br />
terre une rente de trois muids et demi d'épeautre « mesure fine » et « deux<br />
deniers pris delle melleurs espealte ». Il retient à son profit la houille qui se trouve<br />
au fond de l'héritage. 1545, 10 mars, reg. 4, f° 169.<br />
( 9 ) 1574, octobre ou novembre, reg. 11, f° 162 v°.<br />
( 10 ) 1575, 8 octobre, reg. 11, f° 255.<br />
( 11 ) 1591, 14 mai, reg. 17, f° 63.
fil<br />
Ronfosse ( 1 ), blan triexhe ( 2 ) et d'autres ( 3 ). Enfin le couvent<br />
de Saint-Gilles ayant onze bonniers de terre, aux lieux-dits<br />
suivants : Pirois, Humevent et Lhoneux, il se réserva également<br />
le droit d'en extraire de la houille ( 4 ).<br />
II. — Dommage et double dommage<br />
(Droits de surface)<br />
Qu'entendait-on par dommage et double dommage ? A vrai<br />
dire on en parle souvent comme si ces deux termes étaient<br />
indissolublement liés l'un à l'autre. Cependant on les rencontre<br />
isolément de sorte que le simple dommage ne semble pas<br />
devoir entraîner automatiquement le double dommage quoique<br />
l'inverse ne soit pas vrai.<br />
Les maîtres et comparçonniers doivent payer les rentes<br />
diverses, notamment le droit de terrage aux propriétaires des<br />
terrains exploités, le dommage et double dommage pour les<br />
voies d'accès et les paires ( 5 ).<br />
Le propriétaire du sol, dit-on d'autre part, ne pouvait empêcher<br />
l'établissement sur son terrain d'un puits d'air nécessaire<br />
au creusement d'une areine, il recevait de ce fait l'indemnité<br />
dite du double dommage ( 6 ).<br />
Le dommage de desseur résulte du tort causé par l'exploitant<br />
de la mine au possesseur du sol, qu'il soit propriétaire ou locataire.<br />
Les travaux miniers (creusement d'un bure, terrils, bure<br />
d'aérage, voies pour le charroi, paires, c'est-à-dire entrepôts)<br />
ont réduit la superficie du sol et causé un préjudice certain à<br />
celui qui l'exploite.<br />
(') 1584, 3 mars, reg. 12, f° 294. 1584, 3 mars, reg. 15, f° 9 « un pré dit le grand<br />
sart... en ronfosse ». Cf. note 3, p. 49.<br />
(*) 1591, 14 mai, reg. 17, f" 54.<br />
( 3 ) 1577, 24 octobre, reg. 12, fo 141. 1578, 15 octobre, reg. 12, fo 240. Autre<br />
variante : « Hu<strong>be</strong>rt Thiry réserve sur son héritage les « ouvraiges, voynes et<br />
mines pour les overer quant temps serai. ». 1570, 15 avril, reg. 9, f° 100.<br />
( 4 ) 1500, 11 mai, reg. 8, f° 228.<br />
1573, f° 82 v».<br />
1595, 7 décembre, reg. 18, f° 105. 1595, 4 juillet, reg. 18, f° 81 v°.<br />
( 5 ) Jean LEJEUNE, op. cit., p. 137.<br />
( 6 ) II. DEWÉ, op. cit., p. 24.
fil<br />
Mais l'héritage était morcelable quant au sol et quant an<br />
fond d'où une infinité de cas individuels créant une multiplicité<br />
de parts dues aux ayants-droit. Si l'on profonde un hure dans<br />
l'une des parties dévolues à ces héritiers, les dommages ne sont<br />
dûs qu'à celui qui a subi la prise.<br />
Comme nous le verrons aussi, pour un bure affonsé dans un<br />
héritage dont les veines sont exploitées par des membres d'une<br />
même famille mais à des profondeurs différentes, les dommages<br />
sont estimés d'après les dégâts occasionnés par les propriétaires<br />
exploitant chacun leurs propres veines.<br />
Les dommages étaient payés proportionnellement aux parts<br />
de l'entreprise.<br />
Nous constatons à plusieurs reprises que, pour les voies destinées<br />
au charroi, il n'est, question que du simple dommage, à<br />
une exception cependant pour un maître qui s'offrit également<br />
à payer le double dommage aux surcéants qui lui interdisaient<br />
un passage, mais il semble que ce soit ici une tentative pour<br />
forcer l'assentiment des opposants. Quant au double dommage,<br />
il accompagne toujours la création d'un bure avec ses conséquences<br />
: voies, paires, terrils, dégâts extensibles alors que<br />
la voie passant à travers des propriétés différentes pour arriv er<br />
aux chemins royaux, se maintient sauf exception, dans ses<br />
limites d'origine.<br />
Les dommages sont donc réglés au propriétaire ou locataire<br />
du sol si celui-ci après son contrat se voil léser dans ses biens<br />
par de nouveaux dégâts. Ils sont évalués au bonnier. La mesure<br />
est le muid d'épeautre, convertible en florins, selon les fluctuations<br />
de l'époque. Ils sont aussi variables et côtés au simple à<br />
8, 10, 12 et même 10 muids selon les circonstances.<br />
Tel est l'article V de la Paix de Saint-Jacques (1487) :<br />
« Que tous overiers puissent prendre aisemence raisonable sur<br />
hirtaige d'aultruy pour faire burres, peares, voies pour chericr,<br />
et autres aisemences nécessaires, a overage afferant, parmv<br />
double domage rendant, par l'axtimation de bonnes gens ad<br />
ce cognissans ( 1 ) ».<br />
(') Eud. PIRMEZ, Des areines et du cens d'areine dans l'ancienne jurisprudence<br />
liégeoise, Liège, 1880, p. 10 (annexe).
11 y eut, paraît-il, un édit du 8 janvier 1541 qualifié « règlement<br />
en matière de charbonnage, lequel décida que, contre le<br />
gré et malgré la résistance des propriétaires du sol, chacun<br />
pouvait y pénétrer pour creuser bures, exploiter houille et<br />
créer des canaux souterrains dans lesquels les ouvriers déversent<br />
les eaux qui se sont accumulées dans leurs travaux (*) ».<br />
Eudore l'irmez ne connaît pas cet édit cité par Méan, dans<br />
son observation 117, mais nous ne pouvons ignorer le rapprochement<br />
qui existe entre la date de publication de l'édit et celles<br />
qui apparaissent dans nos actes. Précisément vers cette époque,<br />
nous découvrons une intense activité sur Avroy. Etait-ce parce<br />
que les héritiers reculaient, faute de moyens, devant la tâche<br />
énorme qu'entraînait l'exploitation de la mine ? Ceux-ci restant<br />
inactifs, la loi prévoyait leur dépossession judiciaire moyennant<br />
l'indemnité dont nous venons de parler. D'autre part cette<br />
expansion si soudaine ne coïnciderait-elle pas avec la création<br />
d'areines lesquelles permettaient la remise en exploitation de<br />
mines jusque là inondées ? ( 2 )<br />
Interpellé, le propriétaire dut donc permettre l'extraction<br />
de la houille sur ses biens, extraction qui n'était permise que<br />
par enseignement des voir-jurés, à charge pour les associés<br />
de l'entreprise de payer le double dommage à celui —<br />
propriétaire ou locataire — qui exploitait les richesses du<br />
sol.<br />
La lecture des textes nous fera mieux apparaître les divers<br />
cas survenus sur la hauteur d'Avroy. Pour saisir avec précision<br />
les règles de répartition, examinons successivement les actes<br />
traitant de ce problème. Signalons tout d'abord que des conjoints<br />
Recensant leur terre en Grimbieurieu stipulèrent au preneur<br />
qu'ils entendaient conserver leurs droits sur le fond afin de<br />
pouvoir à leur bon plaisir se servir du puits pour ouvrir ou faire<br />
ouvrir les mines en lui payant dommage et double dom-<br />
(') F,ud. PIUMEZ, Des areines et du cens d'areine dans l'ancienne jurisprudence<br />
liégeoise, Liège, 1880, p. 8 (annexe).<br />
( 2 ) Nous nous demandons si ce ne fut pas véritablement un prélude à l'Edit<br />
de Conquête qui ne devait paraître qu'en 1582.
mage (*). Nous l'avons vu cette stipulation est fréquente. Le<br />
bénéficiaire des dommages est ici le preneur, le locataire.<br />
Johan Croixhier, habitant à Tilleur, accensa à son frère,<br />
Masset Croixhier, la 5 e part qu'il possédait sur Lhoneux consistant<br />
en tour, jardin et prairies mais maintint ses droits sur les<br />
mines, terrage, houille se trouvant sous son propre héritage<br />
avec les parts de fosse qu'il possédait sur l'ensemble des héritages<br />
de la famille pour les ouvrir en temps opportun à condition<br />
de payer les dommages qui pourraient résulter d'une exploitation<br />
( 2 ).<br />
Quelque temps plus tard, l'acte précisa que les frères devaient<br />
jouir en commun de tout cens d'areine et de terrage provenant<br />
du sous-sol de l'héritage de Lhoneux ( 3 ).<br />
La formule « voir en rendant le domaige de desseur par exstimation<br />
de gens de biens a ce eognisseurs ens huilheries » est<br />
fréquente, mais les dommages ne sont payables qu'à celui dont<br />
la part a été partiellement envahie ( 4 ).<br />
Dans le partage d'un héritage situé sur Saint-Nicolas en<br />
Glain, on spécifia que les six co-héritiers « soy deveront overer et<br />
profiiter par tous lesdis parchonniers également ou pour le<br />
moins obtenir le greit de l'ung ou de l'autre a la bonne foid cl<br />
(') 1597, 10 juin, reg. 18, f° 210 v° : « avec la buvsse de burre y estant au présent.<br />
Que pour iceluy burre, povoir par lesdits conjoinctz overer ou faire overer<br />
les dites minnes selon uzaiges et eoustumes de cherbonnaiges en payant quand<br />
adonequez les domtnaiges et doubles donmiaiges au diet des eognisseurs de<br />
justice ».<br />
(') 1550, 20 novembre, reg. 0, f° 141 : « Conditionné et par le souvendit Johan<br />
Croixhier reserveit toutes maniers de mines et terraiges, huilhes et cherbons quy<br />
sont en fon de la prédéclarée chincqueme part d'heritaige par luy cydessus audit<br />
Masset rendus avec teil parchons de fosses qu'il at présentement ausdits lieritaiges<br />
pour les overeir suyvant réglés et eoustumes de huilheries parmy rendant<br />
les domaiges de desseur»...<br />
( 3 ) 1557, 8 janvier, reg. 0, f° 148 v° « Voir touttefois conditionné et expressement<br />
devisseit que tous les susdits frères deveront conjuinctement ensemble et<br />
par unne main avoit et joyr de tous cens de heraine et terraige quy parviendront<br />
et quy présentement Sont soubz et en fon desdits heritaiges pour iceulx overeir<br />
et hors traire par dit et extimation de gens ad ce eognisseurs parmy rendant le<br />
domaige de desseur à la bonne foid, etc. »<br />
( 4 ) 1558, 7 mars, reg. 7, f° 29 « Fut encour conditioné et expressément par les<br />
dits parchonniers retenu soubz lesdits hiretaiges enthièrement toutes manyers<br />
de mines, huilhes et cherbons quy sont soubz ou en fon d'ieeulx pour les overeir,<br />
profiiter et jecteir a leur bon singulier plaisier et prollit voir en rendant les<br />
domaiges a celuy quy les porterai d'entre eulx ce que par gens de biens et eognisseurs<br />
en teilz affaires serat ordonne ».
- 54<br />
sains fraude (*) ». Ailleurs, sur llonfosse, pour un pré dit le<br />
grand sart, l'acte de partage indiquait qu'au cas où les quatre<br />
frères et comparçonniers se décideraient à profonder un bure<br />
dans l'une des trois parties de l'héritage, ils profiteraient ensemble<br />
tant aux mines et charbons qu'aux ferrages ( 2 ). Les droits<br />
de ferrage sont ici soigneusement mentionnés sans qu'il y ait<br />
une exploitation minière quelconque. L'intention est nette ici<br />
où il est dit : «Et s'il advenoit au futur, que quelcques ouvaiges<br />
de minnes, huilhes et cherbons fuissiont faisables, ens, soubz<br />
et parmi l'une ny l'autre desdytes trois partes, telz ouvaiges<br />
sont retenus en faveur desdys trois membres ( 3 ) ».<br />
Enfin, dans un acte de donation concernant le lieu-dit<br />
Grimbieurieti, nous découvrons une convention plus particulière.<br />
Des conjoints rendeurs se réservèrent la moitié du ferrage<br />
afin que le preneur, leur oncle, qui avait également une part<br />
identique, puisse ouvrir ou faire ouvrir les veines sous condition<br />
de payer les dommages, sauf pour la veine dite de Chaisgnea<br />
et toutes celles qui lui étaient supérieures ( 4 ). Il apparaît que le<br />
dommage pavé par l'exploitant est évalué en fonction de tout<br />
ce qu'il extrait de sa part puisque nous constatons deux exploitations<br />
distinctes issues d'un même puits.<br />
Voyons maintenant des actes plus explicites.<br />
(') 1579, 7 février, reg. 12, f 268 v».<br />
( 2 ) 1584, 3 mars, reg. 15, f° 9.<br />
Le même jour, ils précisent :<br />
« advenant que lesdis comparchonnicrs volissent faire bur ou fosse ensdys<br />
heritaiges partis lors y debveront ung chacun partir par ensemble par lesdis<br />
quattre frères tant az terraiges, menes, bouillies et cherbons que soy trouveront<br />
ensdis fond d'heritaiges ». 1584, 3 mars, reg. 12, f° 294.<br />
On spécifie également pour Ronfosse :<br />
« miesmement ont ossy retenu les minnes du fond desdits heritaiges, voir<br />
pour aller, la aller doient selon reigle de cherbonnaigc ». 1590, 17 mars, reg. 16,<br />
fo 234 v°.<br />
(*) 1587, 19 octobre, reg. 16, f° 55.<br />
( 4 ) 1598, 28 janvier, reg. 18, f° 241 « Retennant par lesdis eonjoinetz rendeurs<br />
la moitiéparte de toutte manière de minnes, huilhes et cherbons, qui sont ens<br />
et soubz lesdis heritaiges et biens, en proffît et pour ludit Michiel Ystaes leur<br />
onele et autheur pour par luy povoir icelle moitié parte ovrer ou faire ovrer selon<br />
le contenu de ses lettres seulement, parmy les domaiges de deSseur rendant, selon<br />
uzaige et coustume de cherbonnaige, sauff touttefois la veine eondist de chaisgnea<br />
et touttes aultres de par desseur icelle qui suiveront enthièrement le comble<br />
ou deseurtrain au prollit desdis prendeurs ». Cf. également : 1595, 4 juillet, reg. 18,<br />
f° 81 v° et 1597. 10 juin. reg. 18, f° 210 v°.
En 1543, un nomme Larn se plaignit à la cour de justice des<br />
dégâts commis dans son jardin par les maîtres et comparçonniers<br />
de la fosse dite de Lyon ( ! ). L'échevin d'Avroy, Arnult des<br />
Champs, était compteur de Jean Noël dit de Trixhe, ancien<br />
bourgmestre de la cité de Liège ( 2 ). Les maîtres y avaient un<br />
« hure de earaige, fowarge et pazeau » ( 3 ).<br />
Après enquête, la cour décida que ceux-ci payeraient à Larn<br />
pour le bonnier au simple dommage 10 muids d'épeautre et<br />
au double dommage 32 muids de même denrée. Sur cette base,<br />
le mesureur-juré prit la superficie des hangars, du puits d'air<br />
d'un dépôt de poussier (fowarge) et des chemins d'accès<br />
et conclut à une rétribution de trois setiers d'épeautre au simple<br />
dommage et à six setiers d'épeautre au double ( 4 ).<br />
Les maîtres et comparçonniers durent donc payer à Larn une<br />
rente annuelle basée sur l'estimation du mesureur-juré de la<br />
cité, rente due depuis le début des travaux effectués à la fosse.<br />
Dans les contrats de ce genre, il y est toujours prévu une clause<br />
spéciale indiquant que cette rente devra être réglée jusqu'à la<br />
remise en état des lieux par les exploitants.<br />
Dans l'exemple qui suit, ee sont les maîtres et comparçonniers<br />
(Johannes Fabry, commissaire de la cité de Liège, Renier de<br />
Preit, Franck Collin et Gielet Marie) qui ajournèrent le tenancier<br />
Ilackin de Laveur devant la cour de justice ( 5 ). Il s'agissait,<br />
de définir les dommages nés de l'activité de la fosse dite dette<br />
Robinnet, sous Saint-Gilles. Hackin de Laveur étant vigneron,<br />
ee sont les gouverneurs jurés et connaisseurs du bon métier<br />
( L ) La fosse dite de Lyon devait être ancienne quoiqu'elle n'apparaît qu'en<br />
1543, 12 juin, reg. 4, f» 12.<br />
( 2 ) 1543, 12 juin. reg. 4, f° 12.<br />
( 3 ) 1543, 12 juin, reg. 4, f» 12 v".<br />
( 4 ) « Après quoi avons tant ladite fosse avec ses massurres, le bure de l'earaige,<br />
le fowarge corne les pazealz tous ensemble ramoilleis nous trowonS domaige<br />
endit heritaige nnoeff verges petittes, une demée tirche de verges moins deu<br />
environ pou plus pou moins quy apert nous a simple domaiges 3 stiex et a double<br />
domaiges siex stiex de spelte ».<br />
Un acte de 1589, 12 janvier, reg. 10, f° 145 indique : « sur quel (jardin) soloit<br />
avoir ung stordeur et en quel est assis ung burre eondist le burre de Lyon contennant<br />
huietz verges grandes et cinques petittes ou environ ».<br />
On voit par là l'extension qu'a prise la mine en 50 ans.<br />
( 6 ) 1540, 15 mai, reg. 4, f° 239 v". La prise et donnntion de cette fosse date de<br />
1543. (Voir ce chapitre.)
— 56<br />
des vignerons qui estimèrent ses dommages. Les parties discutèrent.<br />
Finalement llackin s'estima content d'un payement<br />
de sept muids et quatre setiers d'épeautre, évalués à six florins,<br />
monnaie liégeoise. Il reçut en caution « ung cannon devant<br />
le temps », le tout sous réserve d'une fluctuation de la monnaie.<br />
Dans toute convention ou procès, on exigeait une segurté ou<br />
caution garantissant un payement déterminé. Cette segurté<br />
était «reportée» en mains du mayeur, donc authentiquée par<br />
la cour de justice. Elle était prise sur les héritages, cens et rentes,<br />
meubles et immeubles, où qu'ils fussent, du cautionnaire ( 1 ).<br />
Sur l'héritage de Lhoneux ( 2 ) l'un des maîtres et comparçonniers<br />
de la fosse, Lam<strong>be</strong>rt de Lhoneux exigea de Johan de<br />
Lhoneux la caution dont nous venons de parler pour satisfaire<br />
au payement des dommages causés par le transport du charbon<br />
perçu pour sa quote part. Ces dommages s'élevaient annuellement<br />
à quatre setiers d'épeautre de rente mesure fine « paiement<br />
de Liège ».<br />
Voyons le contrat suivant. Il s'agit de terres situées au lieudit<br />
La Boverie, aux Grands Champs de Saint-Gilles ( 3 ) et sur<br />
Lhoneux. Si les comparçonniers décident d'enfoncer un bure<br />
sur l'héritage, les dommages au bonnier seront de l'ordre de<br />
douze muids d'épeautre et « mesmement ossy tenus liverer piedz<br />
de scailhe pour recouverir les thoix de leurs maisons et chaffeur<br />
devantdis quant en aront affaire ( 4 ) ».<br />
Thomas Masset ayant un bien sur les trois journalz ajourna<br />
devant la eour de justice Johan de Lhoneux, ainsi que les<br />
(') Voici un exemple, extrait d'une prise sur Ronfosse : « Pour aSseurance de<br />
tout quoy, les dis maîtres derniers comparans, se sont chascun pour Sa parte,<br />
et pour le tout, sains division, obligiez a la verge du seigneur, en corps et en<br />
biens, meubles et immeubles, envers... Gielet de Ronfosse dit Champea encour<br />
la present ce acceptant de enthierement observer, satisffaire et accomplir le<br />
dessus, en touttes ses clauses et parties», 1593, 16 octobre, reg. 17, f° 192.<br />
( 2 ) 1564, 19 janvier, reg. 8, f° 125.<br />
( 3 ) Michel de Boulboulle, maître d'une fosse enfoncée dans la part de Gielet<br />
sur Grands Champs de Saint-Gilles paya treize florins annuellementpour dommages<br />
causés par un terril (aucun mont de terrice) entourant la fosse, à répartir par<br />
moitié entre Xoël et Gielet « voir que ledyt Gielet oultre sadyte moitié deverat<br />
encour avoir la 4 e part d'iceulx (13 fl.) a raison du passaige que pour d'icelle fosse<br />
est tenus liverer», 1580, 8 mars, reg. 13, f° 101.<br />
( 4 ) 1569, 21 mars, reg. 9, f° 101 v".
frères Gielet et Wathier Ysta, afin qu'ils réglassent les dommages.<br />
Johan de Lhoneux était actionnaire pour une 4 e part<br />
sur Lhoneux. On demanda donc au mesureur-juré de préciser<br />
l'étendue de quelques terrils, voies et entrepôts afin que la cour<br />
pût définir la rente à lui faire ( 1 ). On estima à 12 muids d'épeautre<br />
le dommage et à 24 muids le double dommage au bonifier<br />
( 2 ). Comme de coutume la caution (segurté) fut exigée.<br />
L'expertise se fit sur les lieux aux endroits suivants :<br />
1° Sur un jardin appelé les trois journalz ( 3 ) au milieu duquel<br />
on avait enfoncé un bure, celui-ci entouré d'un grand terril<br />
d'une étendue de 28 verges petites.<br />
2° Kn amont, près d'un autre bure, un terril de 15 verges et<br />
demi petites plus une voie de 8 pieds de large descendant<br />
l'héritage, estimée à une verge grande.<br />
3° Deux terrils près de la maison de Masset autour de deux<br />
petites fosses contenant 2 verges petites.<br />
4° Vers Meuse à une autre fosse, là où l'on entrepose du char-<br />
bon et autour de laquelle on trouve des terrils : 31 verges<br />
petites, mesure prise entre les piquets (stappea).<br />
5° l'ne voie partant de la fosse et longeant les héritages, vers<br />
Meuse, de 12 pieds de large, soit : 12 verges et demi petites.<br />
0° Toujours en descendant vers Meuse, un petit puits d'air ( 4 )<br />
(burtea) qu'on appelle « l'earaige de leur fosse » avec les<br />
terrils qui l'entourent. : 4 verges petites.<br />
7° Sur le même héritage, un autre petit bure entouré d'un<br />
terril d'une superficie de 4 verges petites.<br />
8° Plus en aval, sur un petit puits d'air et longue xhorre d'où<br />
partent certaines areines, quelques monts de terre, le tout<br />
d'une superficie de 15 verges petites.<br />
(») 1570, 20 septembre, reg. 9, f° 178. 1570, 23 septembre, reg. 9, f° 181.<br />
( 2 ) En 1581, Thomas Massetz de Lhoneux lit faire une nouvelle expertise<br />
des lieux par le mesureur-juré, Jean de Votteme, qui estima le simple dommage<br />
à 8 muids d'épeautre et le double à 10 muids sur un demi journal de<br />
pourpris, 11 octobre, reg. 13, f° 204.<br />
( 3 ) En 1580, on parle de la fosse des sept journalz.<br />
(') La technique de l'aérage est notée dans Isodore DEMBLON, Histoire de nos<br />
charbonnages, C.A.P.L., t. 38, p. 44, Liège, 1947.
- 58 —<br />
Comme on le voit, les dommages au bonnier variaient, de<br />
sorte qu'il est malaisé de définir exactement pourquoi la rente<br />
subit de telles fluctuations. Dix muids pour le simple dommage<br />
et vingt muids pour le double dommage, lit-on dans un<br />
acte de réservation de droits ( 1 ). Gilet Marie dit le Bollengier<br />
de Saint-Nicolas en Glain pava la 4 e part de 25 muids d'épeautre<br />
au bonnier, pour double dommage, à l'éehevin de la cour<br />
d'Avroy, Arnult des Champs, ceci à cause des travaux effectués<br />
à la fosse du pré Lam<strong>be</strong>rt (-). Possédant une 8 e part sur<br />
cette même fosse ( 3 ), Hu<strong>be</strong>rt Bardy s'engagea à régler le simple<br />
dommage à 12 muids d'épeautre et le double dommage à 24<br />
muids de la même denrée pour tout ce qui sera tiré de la veine<br />
de Chaisgnea et de toute autre en amont.<br />
Arrivé à ce point de notre enquête, nous nous demandons<br />
pourquoi Gielet Marie ne paya qui; le double dommage et Hu<strong>be</strong>rt<br />
Bardy le simple et le double. Nouvelle question ! Si l'acte stipule<br />
le double dommage, ne faut-il pas impliquer tacitement,<br />
comme d'un fait tout naturel, le simple dommage ? Nous ne le<br />
pensons pas. Les actes mentionnent souvent avec précision<br />
simple et double dommage.<br />
Les associés de la fosse appelée de ehaisgne a panneheal ( 4 )<br />
située en bois d'Avroy, sollicitèrent du bailli l'autorisation de<br />
pouvoir établir un entrepôt (pearaige) en payant au princeévêque<br />
ou à sa Chambre des Comptes « autant que les autres<br />
endit boix en rendant a la montant de bonnier tout aussv que<br />
la messure l'apporterat ».<br />
(!) 1573, 14 septembre, reg. 10, f° 225.<br />
Les dommages sont identiques pour une fosse alïonsée dite de Lhoneux, dont<br />
la surface est cultivée par Thomas Masset. La fosse a une superficie de 4 verges<br />
grandes et 3 petites. Masset réserve ses droits futurs. Faute d'achèvement du<br />
bure et de la remise en état des lieux, les maîtres et eomparçonniers seront saisis<br />
d'une révision des dommages.<br />
1588, 16 juillet, reg. 16, f°120v°.<br />
( a ) 1577, 24 septembre, reg. 12, f° 120<br />
( 3 ) 1581, 31 mai, reg. 13, f" 180.<br />
( 4 ) 1577, 1" juillet, reg. 12, f" 109.<br />
Les associés sont : Servais Mcnicke, Thiry delle Nowevilhe, .Jacquemien<br />
Gilnea, Thiry Hoxe. Ils ont chacun une 4 e part sur la fosse. Le propriétaire foncier<br />
étant ici le prince-évêque, celui-ci touche le terrage sur la fosse de même que<br />
les dommages de surface puisque le bois n'est pas accensé.
- 59<br />
Lors d'une convention concernant le bois Mailhette, sur<br />
Saint-Nicolas en Glain où il existait des « terrils de fosse », on<br />
stipula ceei :<br />
« Advenant que l'on viengne a prendre doresnavant aucuns<br />
domaiges de fosse, soit en voyes, pairaiges, ou aultrement, sur<br />
l'une ou l'autre partie des susdyts heritaiges, iceulxdis partageans<br />
et leurs boires, quant touche les partes qu'ilz auront et<br />
tiendront a tele fosse ou domaiges, deveront l'ung envers<br />
l'autre eschapper, en payant lesdits domaiges, au pied, et a<br />
lamontant de vingtz muydz de speaulte, pour le bonnier, de<br />
plus plus et de moins moins, chascun desdis muydz brisé et<br />
elfractioné a huictz florins liegeoix, monté ou ravallé (*) ».<br />
Le montant désigné ('20 muids) ne peut être qu'un double<br />
dommage.<br />
L'acte est préventif puisqu'il y est dit :<br />
« S'il advenoit au futur que quelcque fosse s'enfonsasse dedens<br />
lesdits biens et heritaiges, pour tirer lesdites minnes, les<br />
ansinnes qui se feront a tele fosse se repartiront encour ausdis<br />
deux membres par moitié parte et ossy bien en l'une desdites<br />
partes que en l'autre ( 2 ) ». Sur une fosse dite de boutteux, située<br />
sur les salveniers ou triexhes (Saint-Nicolas en Glain), appartenant<br />
au couvent Saint-Laurent, Thiry Passen, au nom de la<br />
veuve et représentants de Thomas des Champs, dit le Braive,<br />
consentit à payer annuellement au propriétaire la 4 e part des<br />
dommage et double dommage ( 3 ) tandis que dans un partage<br />
de biens sur Saint-Nicolas, trois membres réservèrent leurs<br />
droits sur la houille gisant sous leurs héritages en stipulant que<br />
l'exploitation ne pourrait être entreprise qu'en commun, à<br />
parts égales, en payant dommage et double dommage sur le<br />
pied de vingt muids d'épeautre au bonnier, chaque muid esti-<br />
(!) 1593, 16 janvier, reg. 17, f° 135.<br />
( s ) 1593, 16 janvier, reg. 17, f° 134 v».<br />
( 3 ) 1594, 19 mars, reg. 17, f° 215 « de ce jour en avant la quatreme parte des<br />
domaiges et doubles domaiges de la fosse condist de boutteux, située sur les salveniers<br />
ou triexhes ausdis seigneurs de Saint-Laurent appartenans qui sont<br />
situez audit lieu de saint Nicolaie en nostre haulteur devant la maison jadis<br />
appartenante a feu honorable home Piron Steelz, en son temps grand greffier<br />
des seigneurs échevins... de Liège».
— (50 —<br />
me à 12 florins liégeois, ceci selon la fluctuation de la monnaie<br />
( x ).<br />
Sur un trixhe, près de la justice de Saint-Gilles, appartenant à<br />
Johan de Laitre, mineur, celui-ci fit signifier à Johan Dame,<br />
Johan le Maire, Jacquemin Dieu et autres maîtres et comparçonniers<br />
de la fosse située sur cette terre de ne pas enlever son<br />
matériel de mine (hangar et manège) ( 2 ).<br />
Dans les conditions d'un bail (stuit de six ans) le locataire<br />
estima nécessaire d'enlever six à sept terrils situés sur un<br />
trixhe, d'une contenance de six journals environ, pour la<br />
somme de 150 florins liégeois tandis que sur un autre trixhe<br />
nommé le champt des xhaillettes, d'une contenance d'environ<br />
deux bonniers, la suppression de quatre terrils dont nous ignorons<br />
la superficie, fut estimée par le locataire à 28 florins liégeois,<br />
sommes qu'il devait retrouver en fin de bail ( 3 ).<br />
Gilet le Doyen, comme maître et comparçonnier de la fosse<br />
et ouvrage « condist la rotte des chaisnes, au-dessus de Saint-<br />
Gilles ainsi que ses confrères ajournèrent Johan Derjo, ainsi<br />
que les frères Pasqueal et Andrier delle Builhe pour comparaître<br />
devant le cour de justice afin d'avoir une estimation des dommages<br />
pour l'usage d'une ruelle destinée au trafic de la houille<br />
(Chariots, brouettes) ( 4 ). Cette ruelle allait de la neuveville<br />
en bois d'Avroy. L'expertise faite, la cour décida ce qui suit,<br />
par consentement mutuel des parties et sous réserve de ratification<br />
par les échevins de la haute justice de Liège.<br />
(') 1598, 12 mars, reg. 18, f° 250 : « pour les ovrer ou faire ovrer en commun<br />
et par unne main ossy avant l'ung que l'aultre, parmy payant les ung envers<br />
les aultres pour les domaiges ou doubles dommaiges de desseurtrain au pied de<br />
vingtz muydz speaulte pour le bonnier brisiet a dousscs florins liégeois chacun<br />
muyd monté ou ravallé de plus plus et de moins moins selon les reigles et uzances<br />
de eherbonnaiges ».<br />
Citons à ce sujet quelques exemples. Le florin d"or passe de 5 florins 3 aidans<br />
en 1539 à 7 florins 17 aidans 1/2 en 1574 ; à 11 florins en 1584 ; à 10 florins en<br />
1595. Le noble à la rose de 22 florins 10 aidans en 1502 passe à 20 florins 15 aidans<br />
et 12 sols en 1574; à 30 florins en 1595 (Valeur en florins liégeois).<br />
( 2 ) 1548, 19 mars, reg. 4, f° 330 : < certainne hutte et <strong>be</strong>rnai/, de fosse à<br />
ehevalz ».<br />
( s ) 1587, 2 mars, reg. 12, f 420.<br />
(
fil<br />
1° Les maîtres et comparçonniers payeront aux trois hommes<br />
chaque année et tant qu'ils passeront avec leur charroi sur<br />
cette ruelle, huit florins liégeois, dont ils devront un canon<br />
avant le temps.<br />
2° Les maîtres et comparçonniers entretiendront la ruelle de<br />
telle manière que les frères Johan Pasqueal et Andrier ne<br />
puissent subir aucun dommage sur leurs héritages. Si cette<br />
ruelle subit des dommages, les maîtres s'engageront à la<br />
réparer.<br />
3° Les rendeurs maintiendront leurs aisemences sur la ruelle<br />
afin d'y pouvoir passer à cheval comme à pied, de même qu'y<br />
charrier de la houille destinée à leur chauffage, ceci à leur<br />
convenance et y chasser aussi leurs bêtes, dans les deux<br />
sens, sans nulle réserve, pour aller ou revenir du bois d'Avroy.<br />
4° Si d'aventure Johan Derjo, Pasqueal et Andrier désireraient<br />
employer la « voie et ruelle » pour charrier quotidiennement<br />
de la houille, comme font les maîtres, celui ou ceux qui feront<br />
ee trafic devront intervenir dans son entretien.<br />
Nous venons de voir un record conclu à l'amiable. Voici<br />
maintenant un cas plus complexe.<br />
Renier de Preit, propriétaire de mines mais aussi mayeur<br />
d'Avroy et, à ce titre, cearier du prince-évêque, entama une<br />
action en justice contre l'abbé de Saint-Laurent et Maroie,<br />
veuve de Piron Frechon, afin qu'ils restituassent une ancienne<br />
voie située sur leurs héritages.<br />
Dans le jugement qui nous occupe et prononcé par la cour<br />
d'Avroy ( 1 ), on voit bien que l'autorisation de passage sur les<br />
terres d'autrui est subordonnée à un enseignement des voirjurés<br />
de charbonnages qui déterminent le montant du dommage.<br />
Renier de l'reit voulait, en terme d'un cerquemenage, prouver<br />
qu'une certaine voie était, de temps immémorial, chemin<br />
royal, donc propriété du prince-évêque, afin qu'on y pût circuler<br />
avec le charroi de nuit et de jour. Les héritages du<br />
(') 1547, 17 juillet, reg. 4, f° 296.
couvent Saint-Laurent d'une contenance de 14 bonniers, 7<br />
verges grandes et dix petites de « terres, triexhes et weedaiges »<br />
étaient situés sur Saint Nicolas en Glain, touchant les héritages<br />
de Loneux, tandis que la pièce de terre de la veuve de Piron<br />
Frechon, d'une contenance de sept journals était enclavée<br />
dans les biens de la propriété ecclésiastique. La voie devait<br />
avoir son issue sur un chemin allant de Saint-Nicolas en Glain<br />
à Humevent comme elle devait contenir 16 pieds de large, mesure<br />
spécifique du « grand passage » ou chemin royal ( 1 ).<br />
Cette voie existait mais les héritiers la considéraient comme<br />
leur propriété et désiraient avoir le payement du dommage<br />
pour le trafic intense qui s'y faisait, en réservant ce trafic à<br />
quelques privilégiés. Si cette voie était reconnue comme<br />
chemin royal, elle devenait accessible à tous les surcéants de<br />
la hauteur. C'est ce que les propriétaires désiraient éviter et le<br />
cearier du prince-évêque obtenir. L'abbé du couvent de<br />
Saint-Laurent et la veuve de Piron Frechon produisirent une<br />
copie d'un jugement rendu par le mayeur et les échevins de la<br />
hauteur le 16 juin 1460, et adressée à Mathir delle Bcurle,<br />
cearier d'Avroy. Celui-ci avait arrêté le propriétaire de terres<br />
pour des emblavures croissant, disait-il, sur un chemin royal,<br />
d'une verge de largeur, entre Loneux et Saint-Nicolas en Glain.<br />
Johan Dantin soutenait que ses emblavures croissaient sur son<br />
propre héritage. A cette époque, la cour donna raison à ce<br />
dernier. Or, il s'agissait précisément du même lieu. En outre,<br />
dans une copie d'un document datant de l'an 1461 (4 juillet),<br />
on citait une prétendue voie « entre Saint-Nicolas en Glain,<br />
Loneu et petit Montegnée prenant à la ruelle qui joint le tenure<br />
de feu Renkin Urbain lequel représentait alors Gielet Marie<br />
tendant vers loneux a petit Montegnée ». Selon les anciens té-<br />
(') Le mayeur prétend que ee lieu est aierixhaa... Le werixhas doit contenir<br />
seize pieds et « les tournées » à l'avenant. Le mayeur entend les anciens et<br />
conclut : « peult présentement faire mettre mains en oevres et illecque faire ad<br />
ouverture de ladicte voie prendant a werixhas condist de lonneu près ung passaige<br />
ou triexheur quy joinet a l'hirtaige dédit Lonneux et allant tout droit en<br />
teille mannier que l'apparanche de ladicte voie soy peult contenir et extendue du<br />
présent jusques a ung werixhas et chemien que tent dedict Saint-Nicolay audit<br />
humvent », 1546, 18 août, reg. 4, f° 203.
63<br />
moignages, il n'y avait jamais eu de voie à cet endroit, ni chemin<br />
royal ni « warixhexs » et qu'indubitablement ce lieu se<br />
situait en biens du couvent Saint-Laurent. Peut-être y avait-il<br />
eu une autorisation temporaire de passage donnée « par gré<br />
et consentement » des propriétaires. Pour prouver que cette<br />
prétendue voie était bien celle dont il était question dans la<br />
querelle, les documents stipulaient également l'étendue des<br />
terres, conforme en tous points à celles du couvent et de la<br />
veuve de Piron Frechon.<br />
Enfin, dans un acte scellé du 4 décembre 1547 (sic) ( 1 ),<br />
aucune voie n'y était stipulée (realchemin, werixheas, ne piedsent)<br />
cependant que dans un acte du 8 février 1532, les maîtres<br />
et comparçonniers de la fosse dite le weaide Hustin en Grim<strong>be</strong>rieu<br />
avaient pris et aecensé une voie dans les biens de Piron Frechon<br />
dit Gauthier Dans pour y pouvoir passer soit à pied, soit avec<br />
des chariots dans la pièce de terre de sept journals, moyennant<br />
un cens annuel d'un postulat de I lorries. Si ces personnages<br />
purent y passer avec leur charroi en payant un cens à feu<br />
Johan Lombar qui tenait, lui, les 14 bonniers, 7 verges grandes<br />
et dix petites, annexées au bouveraige de Saint-Nicolas en Glain<br />
appartenant au couvent Saint-Laurent, comme à Maroie,<br />
veuve de Gauthier, il n'y avait aucune raison que les maîtres<br />
et comparçonniers de fosses conduisant leurs denrées au rivage<br />
ou ailleurs n'eussent, eux aussi, voie de passage puisqu'ils<br />
payaient « tribut et lowaige ». Les revendications du mayeur<br />
quant au cerquemenage ne semblaient pas fondées.<br />
La cour préféra juger d'après les documents plutôt que tenir<br />
compte des témoignages verbaux des douzes témoins, tous<br />
surcéants, donc sujets à caution, en raison de l'intérêt qu'ils<br />
avaient de passer avec leur charroi sur ces terres. La cour donna<br />
tort au mayeur, donc au prince-évêque. Renier de Preit<br />
revint à la charge, agissant sous la pression des surcéants,<br />
pour mettre à exécution le cerquemenage, action commencée<br />
par leurs prédécesseurs pour avoir « vuydaige de certain werixhas<br />
», situé en Loneux, en amont du lieu, nature du litige. Cette<br />
voie ne devait d'aucune façon être fermée au trafic (stanchier)<br />
(') Il s'agit manifestement d'une erreur : 1507, 1517 ou 1527.
64 —<br />
puisque les surcéants remployaient, depuis plus de 50 à 60 ans.<br />
Pour les satisfaire, le mayeur proposa de la créer là ou ailleurs<br />
au gré de l'abbé. 11 prétendit aussi qu'on ne pouvait ainsi aliéner<br />
le droit du prince et demanda rencharge auprès des échevins<br />
de Liège ( 1 ).<br />
La cour décida finalement de maintenir la possession de la<br />
voie à l'abbé du couvent Saint-Laurent et à la veuve tant que<br />
le mayeur n'apporterait pas de preuves plus solides que des<br />
témoignages verbaux.<br />
Nous voyons là le souci de la cour de maintenir scrupuleusement<br />
le droit des héritiers.<br />
Pour le cas analysé, c'est le cearier qui fut débouté de ses<br />
prétentions et, à travers lui, le prince-évêque. Le différend qui<br />
suit se conclut dans le sens diamétralement opposé. Une veuve<br />
et son fils ajournèrent leur voisin devant la cour d'Avrov concernant<br />
une « voie et chemin » allant de Meuse à Cherfoure.<br />
Pour trancher le problème, la cour envoya une délégation sur<br />
place pour examiner les raisons données par les parties en<br />
cause. Ce voisin prétendait que la voie était, de temps immémorial,<br />
un chemin royal ; qu'en conséquence on y pouvait<br />
passer avec le charroi. La veuve et son fils assuraient que cette<br />
voie était « corrompue » contrairement au record établi par la<br />
hauteur d'Avroy. Les représentants de la cour décidèrent que<br />
l'ajourné était dans son droit, la voie étant considérée comme<br />
chemin royal. Elle devait servir aux piétons, aux cavaliers et<br />
(') ...«que ludit cearier a lors n'avoit point parsuytte le droict du prince<br />
ai ris avoit dreschié cause par manier de chieff esleveil pardevant nostredit chieff<br />
lequcil cliicff n'avoit esteit desduyt parquoy teil jugement une fleur sans fruyts<br />
quant a la cognissance que dévoient avoir faicte Willeame Naxhe, Gielet le<br />
Bollengier et Waultyr de Glen »...<br />
Voici un autre exemple : « Damoiselle Helwy (veuve de damoiseau Johan<br />
de Seraing, seigneur de « Houltain et Douche sur Gerre ») fit chieff et partie a<br />
contraire lequel chieff ainsi esleveit et par ledit Rolland ainsy obtenu fut par<br />
nous enseigniet que lesdites parties deveront namptier notre mayeur et chambgheur<br />
dedens tiere jours pour a quart jour nous trouveir pardevant messeigneurs<br />
nostredit chieff pour en avoir d'eulx leurs appruise et recharge et ce sur le quereille<br />
a perdre ». 1549, 30 janvier, reg. 4, f° 376 v°.<br />
Maurice YANS, Pasicrisie des échevins de Liège, p. 30, Liège, 1948 parlant<br />
de la rencharge écrit qu'elle doit être scrupuleusement suivie par la cour subalterne<br />
qui la reçoit »... « Lorsqu'un des échevins a notifié son opinion sur le litige,<br />
l'une des parties, d'avis contraire, a le droit d'arrêter les délibérations et de<br />
demander à la cour de prendre rencharge devant les échevins de Liège (d'esleveir<br />
le chief) ».
05 —<br />
au charroi. La décision fut criée sur le chauffoure (ehaffoure)<br />
mais comme cette voie devait servir au prince-évêque et aux<br />
bourgeois, on recommanda à l'ajourné de la réparer ( 1 ). Nous<br />
entrevoyons ainsi les petits conflits nés du charroi de la houille.<br />
Trop de chemins étaient privés. Imaginons les difficultés<br />
qu'avaient à surmonter nombre d'habitants du bailliage.<br />
Certains de ceux-ci, n'ayant pas obtenu le consentement<br />
des propriétaires, étaient astreints à prendre des voies détournées.<br />
Les solutions imposées par le mauvais vouloir des habi-<br />
'tants allaient à l'encontre d'une saine expansion commerciale.<br />
Pour éviter que le charroi ne détruisît les voies et n'incommodât<br />
les habitants, on barrait celles-ci de chaînes cadenassées. Mais,<br />
avant d'analyser un cas typique, examinons les litiges traitant<br />
du passage des chariots de houille.<br />
Lam<strong>be</strong>rt de Lhoneux, maçon de son état, autorisa son frère<br />
Masset Croixhier, mandaté par ses compagnons, à passer sur<br />
son héritage pour se rendre à la fosse située sur Lhoneux ( 2 ).<br />
La voie devait avoir en longueur et largeur 24 pet ites verges,<br />
mesure faite par le mesureur-juré Johan de Foz. Pour l'usage<br />
de cette voie, les maîtres et comparçonniers de la fosse payèrent<br />
à Lam<strong>be</strong>rt un canon d'un muid d'épeautre, évalué à sept<br />
florins 10 aidants liégeois, avec obligation de clôturer la voie<br />
pour éviter des dommages supplémentaires. Trois ans plus tard<br />
le même Masset Croixhier de Lhoneux eut un différend avec les<br />
frères Gielet et Vaulthier Ysta concernant une voie qu'il prétendait<br />
avoir sur leurs héritages. Il s'en référa à la cour et demanda<br />
enseignement selon le règlement des charbonnages ( 3 ). Celle-ci<br />
donna raison à Masset sous réserve de payer une rente annuelle<br />
de trois muids d'épeautre ( 4 ) aux frères Ysta, aux conditions<br />
suivantes :<br />
( 1 ) 1548, 2 octobre, reg. 4, f» 354.<br />
( 2 ) 1558, 7 mars, reg. 7, f° 30.<br />
( 3 ) 1501, 7 juin, reg. 8, f° 23.<br />
( J ) Masset règle toujours les dommages le 9 juin 1571. Thomas Masset au<br />
nom des maîtres et comparçonniers de la « fosse et ouveraige condist de Vhoiieux<br />
» et Walthier Ysta conviennent le 23 juin 1574, de la clause suivante :<br />
« Et soy deveront aidyer de passer durant ledit temps de leursdis ouveraiges<br />
de unne autre voie extante emprès la fosse condist delle saul laquelle voie contient<br />
vingt piedz de large at a icelle et pars plus avant. Et pour asseurance de<br />
paiement desdis trois muyds speaulte chascun an durant le temps que lesdis<br />
maîtres soy assisteront desdites voies..., reg. 11, f° 95 v°.
— 66 —<br />
1° Masset pourra se servir des voies et chemins tant que durera<br />
l'exploitation de la veine dite de chaisgnea, et toutes celles<br />
en amont « en temps que ledit Masset voldrat icelle overer<br />
en ses hiretaiges et par le fosse ou il œvre présentement ».<br />
2° Masset payera anticipativement 3 muids d'épeautre, mais<br />
les frères lui décompteront cette rente la dernière année.<br />
3° Masset pourra circuler sur cette voie ainsi que Gielet et<br />
consors sur leurs héritages réciproques, sans qu'ils puissent<br />
protester ni l'un ni l'autre. Le foin récolté pour le bétail,<br />
appartiendra à Gielet et consors.<br />
4° Il pourra supprimer le petit coin (cornette) d'un jardinet<br />
en payant un daller ; au heu de cette cornette les frères<br />
permettront à Masset d'étendre (ewalleir) un terril qui fait<br />
le coin de leur fosse afin que celui-ci et sa famille puissent y<br />
passer avec le charroi.<br />
5° Quant à la voie passant près de la fosse dite delle Saul de<br />
20 pieds de large, servant aux héritages de Gielet, Wathier,<br />
Johan de Lhoneux et Anthoenne Marie, Masset « y deverat<br />
ossy pour quant touche tellepart et droict que lesdis frères<br />
ont a icelle et poinct autrement ».<br />
6° Si les frères décident dans l'avenir d'abandonner leur fosse<br />
et que Masset continue à travailler à la sienne, celui-ci<br />
ne devra payer que les trois muids d'épeautre, non plus<br />
le daller prévu pour la suppression du petit coin du<br />
jardinet.<br />
7° Pour les quatre verges et demi petites s'étendant de l'entrée<br />
de l'héritage de Masset à la fosse de Gielet et consors,<br />
Masset devra clôturer cette fosse à ses dépens et, au préalable,<br />
en obtenir leur gré.<br />
8° Si Masset décide de clôturer les voies ainsi prises pour préserver<br />
les héritages de Gielet et de Wathier et ceux de leur<br />
mère ou d'y faire jeter fosses, cela devra se faire d'un commun<br />
accord. Si, faute de cette précaution (reneloiement),<br />
Gielet et sa mère subissent des dommages sur leur bien à<br />
cause du charroi des marchands venant à la fosse de Masset,<br />
celui-ci payera ces dommages.
67 —<br />
Nous assistons ainsi aux multiples problèmes houillers. Le<br />
passage d'une fosse à l'autre pour gagner les routes royales était<br />
sans nul doute l'un des plus ardus à résoudre.<br />
Héritant des biens de leurs parents, les frères Ysta de Grim-<br />
bieurieu convinrent, eux aussi, d'une clause spéciale leur per-<br />
mettant de circuler dans les parts pour écouler leurs mar-<br />
chandises ( 1 ).<br />
Revenons maintenant à l'étude d'un record concernant les<br />
droits des surcéants sur une voie sise le long de la Meuse et<br />
ravagée par le charroi houillcr.<br />
Ce fut Renard de Champs de Hure, brasseur, qui sollicita ce<br />
record de la cour ( 2 ). Celle-ci, pour la rédiger, fit examiner ses<br />
registres par un clerc.<br />
Le prieur des couvents des frères Augustins et des frères<br />
Guillemins, ainsi que Wilheame Derjo, Johan Gilchon, Johan<br />
de Braibant et d'autres en leur nom comme au nom des habi-<br />
tants du bailliage se plaignirent le jour des plaids généraux du<br />
2 septembre 1550, des ravages causés par le charroi venant des<br />
mines à une voie située près de « la rivière de Meuse » ( 3 ). Or,<br />
on la considérait comme commune pour piétons et cavaliers,<br />
non pour servir au commerce. Ce cas fut examiné le 1 octobre<br />
1550. La délégation, revendiqua le placement d'une chaîne<br />
afin de barrer cette voie au charroi tout en la rendant acces-<br />
sible aux piétons et aux cavaliers ( 4 ).<br />
(!) 1578, 8 janvier, reg. 12, f" 169.<br />
...« Et pour ee que sus ieeulx chacun d'eulx ont nécessité avoir queleque<br />
commodité, voie, passaige ou pairaige l'ung sur l'autre pour le service de leur<br />
fosses et autres commoditez y servans comme ossy de décopement d'arbres<br />
et teilz semblables tellement que auleun d'eulx poroit avoir desja commis sur<br />
la part de sa contrepartie queleques degatez »...<br />
( 2 ) 1559, 18 avril, reg. 7, f" 98 v°.<br />
( 3 ) ...«prendant a unne place et masonnaige partennant a Piron fil Johan<br />
Renard, inachon et venant a fron de la revier, jusques a la maison et hiretaiges<br />
quy ja fut partennant a feu Gielet Anseal près le pont dedi Averoit ».<br />
( 4 ) ...«Voir allendremant de très honnoreis seigneurs Messieurs les eschevins<br />
de Liège nostre chiefl'z que les susdits deplaindans ont bien a mectre ou faire<br />
mectre ladite chayne a telles staiches quy sont présentement plantées pardevant<br />
la maison et hiretaige de susdit Piron fil Johan Renard en teil sorte et comme<br />
on avoit parcidevant fait... tellement que chaire a rue ny charette puissent illec<br />
parmy passer synon gens a piedz et cheval... »
— 08 —<br />
Le 16 du même mois, Mathon le Chat ajournait devant la<br />
cour Johan de Braibant, Gérard Gielet fils Gielet Gérard, Henry<br />
Richart, Miehiel Lhoes et consors, comme surcéants de la hauteur<br />
afin de déclarer comment ils entendaient résoudre le problème.<br />
La chaîne était munie d'un cadenas. Ceux qui en possédaient<br />
la clef, autorisaient ou non le passage, ne se souciant guère<br />
d'avoir affaire à un surcéant de la hauteur. Mathon le Chat<br />
se plaignit de ne pouvoir transporter la houille vers ses entrepôts<br />
(paires) à cause de cette voie interdite. Il subissait de ce<br />
chef un très gros préjudice, bien qu'il fût disposé à entretenir<br />
et même à améliorer cette voie. La cour retint cette dernière<br />
proposition et se rendit le 18 octobre sur les lieux.<br />
Mathon le Chat renouvela sa proposition ; il offrit même aux<br />
surcéants, nommés ci-dessus, de leur payer dommage et double<br />
dommage, suivant le règlement des charbonnages. Ceux-ci<br />
restèrent fermement sur leurs positions. Piétons, cavaliers et<br />
bateliers avaient seuls le droit de disposer de cette voie. On<br />
autorisa le plaignant à y passer avec ses chariots pour transporter<br />
le charbon destiné à son propre chauffage, l'as<br />
davantage.<br />
La cour de justice maintint la chaîne. Les surcéants durent<br />
entretenir et refaire les « battes de la revier ossv large que le<br />
fron de leur maison et hiretaige polrat porter» ( 1 ).<br />
Notons pour terminer le contrat conclu entre Gielet le Maire<br />
l'aîné, maréchal de son état et propriétaire d'héritages sur<br />
Saint-Nicolas, et les maîtres et comparçonniers de la fosse de<br />
grand preit ( 2 ).<br />
Ceux-ci ( 3 ) louèrent le « Chielf de chaeine » ( 4 ) situé sur la<br />
fosse de Horion ( 5 ) avec l'assentiment de Miehiel Ystaes l'un<br />
des maîtres de cette fosse — et de l'héritier Gielet le Maire.<br />
(') Th. GOBEUT cite pour la ruelle Sainte-Veronne au XVII E S. que «des<br />
chaînes maintenues à l'aide de serrures à clef, étaient étendues à certains endroits<br />
de la rue pour y empêcher le passage des charrettes ». Les rues de Liège, t. IV,<br />
p. 71, 1" col.<br />
( 2 ) 1592, 0 avril, reg. 17, f 91 v°.<br />
( 3 ) Arnult de Champs, dit le Braive, maître et compteur de la fosse, et sa<br />
mère Maroie, Piron de Champs, Johan Maes, Miehiel Ystaes.<br />
( 4 ) Matériel de mine.<br />
( 5 ) Les fosses de Grand Preit et de Horion sont toutes deux sur Saint-Nicolas.
- 69 -<br />
Pour cette location, le maître et compteur de la fosse de grand<br />
preit accepta en son nom propre et au nom de ses comparçonniers<br />
de payer mensuellement à Gielet 5 florins Brabant ou<br />
20 florins liégeois ( 1 ).<br />
Les locataires du «chieff de chaîne» pouvaient rompre la<br />
location à leur bon plaisir moyennant un préavis de quinze<br />
jours à donner à Gielet en lui restituant le matériel sous le<br />
hangar (la houtte) de la fosse de Horion, située sur les héritages<br />
de Gielet.<br />
Telles sont les sources auxquelles nous avons pu puiser pour<br />
tirer l'essentiel de notre documentation.<br />
III. — Les parts de fosse ou « parchons de fosse» ( 2 )<br />
Voyons deux variantes dans l'examen des actes ci-dessous.<br />
1° Le propriétaire foncier exploite sa mine ou il crée une association<br />
de maîtres et comparçonniers dans laquelle il se<br />
réserve des parts.<br />
2° Le propriétaire foncier cède l'exploitation de la mine à une<br />
association de maîtres et comparçonniers ( 3 ) qui, eux-mêmes,<br />
emploient des ouvriers. Le propriétaire foncier dispose d'un<br />
droit de ferrage.<br />
Les «parchons de fosse», droits purement mobiliers, étaient<br />
indépendantes du terrage. Elles pouvaient se répartir, soit sur<br />
l'exploitation de la mine, sur toute sa profondeur et sur toute<br />
sa largeur, considérée dans son unité, soit encore sur l'exploitation<br />
de veines. Dans ce cas-ci certains actionnaires vendaient<br />
une ou des parts de veines situées à des profondeurs différentes.<br />
«Le premier principe reste que les frais sont proportionnels<br />
aux parts possédées, l'inégalité de celles-ci engendrant l'inégalité<br />
des dépenses à solder. Il n'existe pas de capital social...<br />
(') ...«en tant moins de sesdis domaiges et doubles domaiges, tant escheus<br />
ou tum<strong>be</strong>z, que a tum<strong>be</strong>r et esclieoir pour le futur en discharge et acquictement<br />
des maîtres de ladite fosse de Horion ».<br />
( 2 ) Cf. l'étude intéressante pour le XVIII 1 ' siècle de Maurice PONTIIIB, Note<br />
de houillerie : marques « d'establire », C.A.P.L., t. 40, p. 112, 1955.<br />
( 3 ) Le maître désigne le marchand, le eomparchonnier signilie le propriétaire<br />
d'une part, l'actionnaire. Jean LEJEUNE, p. 248.
- 70 -<br />
chaque associé paie sa quote au fur et à mesure des débours<br />
nécessités par l'exploitation » ( 1 ).<br />
Mentionnons tout d'abord pour mémoire les actes où il est<br />
question de parts d'héritages, soit de surface, soit du fond,<br />
variant naturellement selon le nombre des héritiers ( 2 ).<br />
Les paris de/oss€s'étendaientdavantage puisqu'un héritier pouvait<br />
morceler sa part en y intéressant des actionnaires qui participeraient<br />
soit en bras, soit en capitaux, à l'extraction de la houille.<br />
Ce sont toujours les mêmes lieux-dits qui apparaissent :<br />
en Laveur ( 3 ), en Ronfosse ( 4 ), en Lhoneux ( 5 ). Sur ce dernier,<br />
Masset vendit à (Jielet Ystas une 8 e part, sur toutes «Voynes<br />
de huilhes et cherbons soubz la totalité des hiretaiges dudit<br />
Masset sy long et sy large qu'ils s'extendent scituez audit<br />
Lhoneux entre leurs marchissans et joindans prendant a celle<br />
nommée de chaisgnea et a toutes autres en amont. », pour la<br />
somme de 195 florins, convertible en une rente de deux muids<br />
d'épeautre et rédimible.<br />
Dans un acte de succession, stipulant le morcellement d'un<br />
héritage en cinq parts, on y dit qu'en cas de création d'une<br />
fosse en une partie de ce bien, les autres comparçonniers participeront<br />
aux ferrages ( 6 ). Nous avons vu plus haut des conventions<br />
de ce genre.<br />
(') Jean LEJEUNE, p. 233. H. DEWÉ, op. cit., p. 11.<br />
( 8 ) 1543, 10 mai, reg. 4, f» 08. 1550, 20 novembre, reg. 0. f° 141. 1593, 13 avril,<br />
reg. 17, f° 158.<br />
( s ) 1555, 19 mars, reg. 0, f° 73. 1555, 18 mai, reg. 0, f° 81 : les frères Carmes de<br />
Liège y ont une rente de 4 muids d'épeautre. 1558, 5 mai, reg. 7, 1'° 44 v°.<br />
( 4 ) 1588, 20 janvier, reg. 10, f° 70 « pour une 10 e part ».<br />
( 6 ) 1503. 9 janvier, reg. 8, f° 81. 1552, 23 juin, reg. 5, f° 111 « lesdis jurez fait<br />
informez auz maistres et parchonniers des overaiges et fosses scituée lors en<br />
triexhe Bertrand de Lhoneux corne ceulx quy avoient obtenu priese »...<br />
1548, 12 avril, reg. 5, f° 8 « Johan Croisier et son <strong>be</strong>au-fils Antoine travailleront<br />
chacun pour une part, sur un terrain « desseur Loneux en Ld. a liumvent<br />
pour ouvrir ou faire ouvrir les veines et veinettes qui sont au fond de l'héritage,<br />
à leur meilleur profit... L'héritage sur liumvent a une superficie de 2 bonniers<br />
9 verges grandes et 9 petites, plus ou moins.<br />
( 6 ) 1504, 18 janvier, reg. 8, f° 120 v°. Dans le partage au Ld. délie Markotte<br />
vers les grands champs on écrit : « Soubz condition... se a futures l'on fonsisse<br />
fosse fuisse en la part dudit Johan ou celle dudit Thonon tel cas advenant y<br />
deveront chacun partir également voir entendu que celui quy arat la fosse en sa<br />
part arat a son proffit particulier les domaiges de dessus a l'exstimation de gens<br />
de biens a cela eognisseurs»... On pose aussi comme condition que le bétail<br />
pourra passer sur le territoire voisin pour aller à l'eau du ruisseau, 1575, 8 août,<br />
reg. 11. fo 233.
— 71 —<br />
Les biens dont nous venons de parler se situaient également<br />
sur le triexhe de la nowevilhe et grand champs.<br />
On peut se faire une idée de la complexité des « parchons de<br />
fosse » lorsqu'on découvre le nombre des actionnaires qui en<br />
bénéficient.<br />
Mathy le Dent, maréchal, vendit à Li<strong>be</strong>rt, sa 32 e part sur la<br />
fosse dite de Rouxhiee « soubz retenues touttefois des vovnes<br />
de la heesselinne, les toix et moyens et les faul cherbons de la<br />
grande vovnes », pour la somme de 50 florins liégeois, payable<br />
en deux ans ( 1 ). La même année Jehan Collin, fils de feu Franck<br />
Collin et Mathy le Dain, son oncle, procédèrent à un échange<br />
sur les héritages de Rouxhiee situés sur Saint-Gilles ( 2 ). Il s'agissait<br />
de la fosse Jeunet dite de Tilhou et de celle de Rouxhiee.<br />
Sur cette dernière, Mathy le Dain céda à son neveu une 32 e<br />
part à prendre sur la veine nommée Domina ( 3 ) et sur toutes celles<br />
qui étaient situées sous cette veine. Il se réservait le profit<br />
des veines et veinettes situées au-dessus de la Domina. 11 cédait<br />
encore la recette et compterie de la fosse de Rouxhiee « et courses<br />
d'overaiges d'ieelles » pour en faire jouir son neveu au même<br />
titre que les autres compteurs de fosses ( 4 ).<br />
Loren et Catherine étant locataires d'une pièce d'héritage<br />
en Lhoneux dit en thier Ronsart pour une rente de 6 muids et<br />
(') 1574, 2 janvier, reg. 11, f° 20 v".<br />
( 2 ) 1574, 27 novembre, reg. 11, f° 170. « ...fosse et courses d'overaiges d'icelle...<br />
pareillement toutes telles astalles qu'ilz ledit mesme Mathy povoit avoir pris<br />
par astalle envers ledit Johan pour cause d'unne autrez fosse appelée la fosse<br />
Jennet condist de Tilhou »...<br />
On nommait astalle, dit lîrixhe, la désignation faite par écrit au créancier<br />
d'une société ou à tout autre intéressé, de l'un des actionnaires pour en recevoir<br />
le paiement de la créance indiquée dans l'astalle (DE JAER, Notes sur l'exploitation<br />
de la houille..., op. cit.). C'est un compteur qui dresse les astalles.<br />
( s ) Domina ou grande veine. Cf. Jean LEJEUNE, op. cit., p. 135 qui nous donne<br />
d'après Morand, l'épaisseur des veines de l'une à l'autre, soit 12 toises et 4 poignées<br />
d'épaisseur. Toujours d'après ce même auteur, certains puits d'extraction<br />
atteignaient déjà au XVI e S. la profondeur de 200 à 350 mètres, notamment<br />
sous Saint-Gilles pour les veines Baume (1565), Besseline (1565), Grande<br />
Veine (av. 1565), Maretz (1572), pp. 134, 135. — Les veines citées comme étant<br />
également sous Saint-Gilles telles Pawon, Crusny, Rosière-Rosy, Pestay, Dure<br />
Veine, ne sont pas mentionnées dans nos actes.<br />
( J ) ...« Item cedat et cordât et par ledit Mathy encour audit Johan sus transportât<br />
la recepte et compterie de ladyte fosse de rouxhices et courses d'overaiges<br />
d'ieelles pour d'ieelles joyr et prolïiter corne font autres compteur de fosses inesmement<br />
promist de faire tourner icelles de manier qu'ilz ledit Mathy nv arat<br />
astargeance le tout suyvant règle de huillierie ».
3 setiers d'épeautre à paver à Masset f 1 ), le contrat précisa qu'il<br />
leur était loisible d'accepter ou de rejeter les demandes de parts<br />
sur la houille enfouie dans le tréfonds.<br />
Katherine possédait une 4 e part sur une fosse sise sur l'héritage<br />
de Thomas Neave. Cette 4 e part devait être, à sa mort,<br />
transmise à ses enfants Gérard et Jacques sous condition que<br />
Gérard ne réclamerait aucun dommage à son frère sauf si celui-ci<br />
se décidait à vendre sa part ce qui, dès lors, l'autoriserait à lui<br />
réclamer des dommages dès la date de la vente ( 2 ).<br />
Arnult de Humevent, vendit à Anthoenne Marie sa 17 e part<br />
sur une fosse nommée Joupho pour le prix de 451 florins liégeois,<br />
une fois à payer, à régler dans l'année ( 3 ).<br />
Thonon del Hey, fils de feu Martin de Iley de Tilleur vendit<br />
une 8 ( ' part sur la fosse dite Maconchru'c, sur Humevent, avec un<br />
lot de houille, aux personnages suivants : Hu<strong>be</strong>rt Hardy,<br />
Jacques Claeskin de Saint-Nicolas en Glain et les frères Piron,<br />
et Mathieu de Lhoneux. Hu<strong>be</strong>rt accepta pour une 10 e part<br />
et Piron, Mathieu et Jacques, chacun pour une 48 e part, en<br />
réglant à Thonon (500 florins liégeois comptant, chacun d'eux<br />
en proportion de leur part ( 4 ).<br />
Hu<strong>be</strong>rt Naixhe, locataire d'un pré et jardin sur Saint-Nicolas<br />
en Glain appartenant à l'hôpital Sainte-Agnès, dépendant du<br />
monastère Saint-Laurent, obtint qu'au cas où l'abbé de celui-ci<br />
ou ses successeurs permettraient d'ouvrir la veine et ouvrage dit<br />
le poverelte, il s'en réservait une quatrième part ( 5 ).<br />
IV. — Prises et donnations — Prises d'ouvrage — Terrage<br />
I.e 10 octobre 1543, un accord fut conclu entre l'abbé de<br />
Saint-Gilles et son adjoint, le prieur Ciiele de Hollogne, d'une<br />
part au nom de leur couvent et Keneehon de Preit, mayeur<br />
(') 1577, 11 février, reg. 12, f° 09 : « si aucuns demandassent part ou parchons<br />
aux mines de huilhes extans soubz ledit liiretaige lors lesdis Loren et Catherinne<br />
seront tenus en faire leur greit ou les reieeter s'ils le treuvent par conseilhe a<br />
leurs despens sains pour ce ledit Masset en rien debvoir estre tenu ».<br />
( 2 ) 1578, dernier jour de février, reg. 12, f° 180 v°.<br />
(') 1581, 10 octobre, reg. 18, f° 252.<br />
( 4 ) 1582, 10 mars, reg. 13, f° 252 v°.<br />
(*) 1558, 24 mars, reg. 7, f" 31.
- 73<br />
d'Avroy au nom de ses complices, maîtres et comparçonniers<br />
d'autre part qui se proposaient de profonder un bure sur les<br />
biens de Saint-Gilles ( 1 ). Pour le profit de l'église, l'abbé de<br />
Saint-Gilles rendit prise et donnation à Renechon de Preit et<br />
ses comparçonniers afin qu'ils pussent commencer leurs tra-<br />
vaux à ce bure, situé sous les vignobles de Saint-Gilles qu'on<br />
nommait La Hoêrne et liobi nette ( 2 ) ainsi qu'exploiter toutes les<br />
veines situées sur l'étendue des biens du couvent, à l'ordon-<br />
nance des voir-jurés des charbonnages ( 3 ).<br />
Telles furent les conditions de la prise :<br />
1° Les comparçonniers payeront à l'abbé de Saint-Gilles 1111<br />
ferrage de 3 % paniers de charbon ( 4 ) et en dessous de l'eau<br />
de 2 % paniers, soit gros ou menu ou l'équivalence de 3 %<br />
deniers et 2 % deniers, selon la coutume.<br />
2° Renechon de Preit et ses complices donneront une garantie<br />
suffisante, rente contre rente ( 5 ) pour les dommages qui seront<br />
trouvés sur le bien dès qu'ils en prendront possession.<br />
3° Ils devront clôturer leur bien pour ne pas dégrader ceux du<br />
couvent évitant ainsi de paver des dommages.<br />
(') 1543, 20 octobre, reg. 4, f° 8. Tels sont les autres comparçonniers de la<br />
fosse : Francke Collin, clerc ; Pasteau dit le grand Pasteau, Gielet Naxhe de<br />
Saint-Nicolas en Glain et Mathier de Bolboulle.<br />
( 2 ) Dans un bail de sept ans en Laveur et notamment au pré dit la robinette<br />
on lit : « moitié part de pré à mureit bure », 1577, 3 juin, reg. 12, f" 99... « tenu<br />
acquicter annuelement auz frères dudit hospital sainct Christophe trois muydz,<br />
deux stiers de speaulte pour respect dudit premier demy bonnier d'heritaige<br />
condist de marré barre», 159(i. 9 juillet, f°153 v°.<br />
Le Murreit bure était déjà exploité au 21-2-1449. Les exploitants payaient un<br />
cens à l'abbé de Saint-Gilles en Publémont. Maurice YANS, Pasicrisie des échevins<br />
de Liège, fasc. 2, p. 205, Liège, 1949.<br />
( 3 ) «...pour et aflin teil que le yawe et maisonnaiges dudit couvent soient<br />
tousiours bien gardeir et préserveit le tout saulff le bon droit d'ting chascun ce<br />
par cas d'adventure les predessesseurs dédit seigneur abbé ensemble sondit<br />
couvent en evissent rendu priese lesquels remonstrancc icy touehiet sont fait<br />
entre lesdis parties az conditions quy seroient amplement deelareit »...<br />
( J ) « xhoreit charbons », c'est-à-dire le charbon extrait de galeries dont les<br />
eaux s'écoulent vers les areines. 11 est évident que les veines exploitées sous une<br />
areine comportaient de plus grands risques. Sur la signification de «panier»<br />
et Sa mesure de vente, cf. .lean LEJEUNE, op. cit., p. 132. Dans un document<br />
de 1300 concernant Avroy, l'évcque Thibaut réclama une redevance égale au<br />
5 E panier ou denier sur tous les profits qu'on extrayait de la mine. « Li<strong>be</strong>r eartarum<br />
Ecclesie Leodiensis, n° 530. 1"'. IIENAUX, op. cit., 91.<br />
( 5 ) C'est-à-dire une caution ou segurte, meubles et immeubles des associés<br />
pour garantir les biens de l'abbé.
— 74 —<br />
4° Quand les raisins seront mûrs (en aigre), les comparçonniers<br />
et ouvriers devront cesser tout travail à la fosse jusqu'à<br />
la fin de la cueillette ( x ).<br />
5° Pour veiller aux biens et aux raisins du seigneur abbé, les<br />
comparçonniers devront désigner un ou deux hommes<br />
commis à leur garde et ce jusqu'à la cueillette (a tant que le<br />
fruyt serat mis a proffit teil que plairat audit sr. ab<strong>be</strong>it).<br />
0° La garantie donnée par Renechon de Preit et consorts demeu-<br />
rera en vigueur jusqu'à ce que le bien soit remis dans son<br />
état d'origine.<br />
7° Afin que le couvent ne subisse aucune dégradation, Renechon<br />
de Preit, au nom de ses complices, payera 4 muids d'épeautre<br />
au simple dommage et 8 muids d'épeautre au double dommage<br />
( 2 ).<br />
8° Le seigneur abbé ou son mandant pourra, comme bon lui<br />
semble, imposer la cessation des travaux, dès maturation<br />
des raisins, y compris la <strong>be</strong>sogne d'extraction de la houille<br />
(avuec ce roter les rolle).<br />
Ainsi le cens, dit Eudore Pirmez, payé pour la cession de la<br />
mine, qui s'appelait dans les mains du repreneur une prise,<br />
consistait en un tantième de l'exploitation qui variait d'après la<br />
convention... Ce cens avait reçu le nom de terrage ( 3 ). La prise<br />
pouvait être faite :<br />
1° Par consentement mutuel entre les parties.<br />
2° Par dépossession judiciaire moyennant une indemnité. Elle<br />
ne pouvait être exercée que par enseignement des voir-<br />
jurés des charbonnages.<br />
Le terrageur ou propriétaire du fonds où se trouve la fosse et<br />
l'arnier possesseur de l'areine qui démerge la mine, sont aussi<br />
( l ) Jean LEJEUNE, La formation du capitalisme moderne..., op. cit., p. 142<br />
cite le texte de la Paix Saint-Jacques (1487) dans lequel on rappelle les devoirs<br />
de maîtres de fosses et notamment la nécessité qu'ils avaient de « poursuivre<br />
leurs ouvrages... si ce n'est pas force d'eau ou faute de lumière, au mois d'août<br />
ou en temps de guerre ». Le même auteur cite la tendance au début du XVII e S.<br />
de réduire les cas d'exception afin de protéger le capital investi.<br />
(') Il s'agit ici de l'évaluation des dommages d'après la superficie exacte<br />
de la prise, non d'une estimation au bonnier.<br />
( 8 ) Eudore PIRMEZ, op. cit., p. 0.
considérés comme membres associés ( 1 ). Le droit de terrage<br />
est donc la redevance à payer au terrageur, c'est-à-dire au propriétaire<br />
du terrain exploité ( 2 ).<br />
Un an plus tard (11 octobre 1554) Renechon de Preit ( 3 )<br />
et Francke Collin, au nom des maîtres et comparçonniers<br />
de la fosse Robinet et delle boême, nouvellement enfoncée sur<br />
Saint-Gilles, sous les vignobles, gardèrent leur heure contre<br />
Johan de Laveur sur un ajour qu'ils lui avaient fait de comparaître<br />
avec le mesureur-juré sur son héritage pour y établir<br />
un hangar (une houlte) pour chevaux destiné à servir la fosse<br />
de Backracke, située sur Saint-Gilles ( 4 ). La cour fixa la journée<br />
assise au vendredi 1T octobre, à sept heures du matin, qui se<br />
fit dans le jardin de Johan de Laveur ( 5 ). Johan Bertrand,<br />
mesureur de l'Eglise Cathédrale de Liège affirma sous serment<br />
que l'installation d'un hangar était chose possible ( 6 ).<br />
Les dommage et double dommage furent estimés au bonnier à<br />
16 et 3'2 muids d'épeautre, dont le premier canon à régler par<br />
anticipation. Enfin les associés durent clôturer leur prise de<br />
telle manière que Jehan de Laveur n'eût à subir aucune détérioration.<br />
Celui-ci tint cependant à faire insérer dans la clause<br />
deux points supplémentaires :<br />
1° Si un grand et deux petits cerisiers doivent être abattus<br />
pour construire le hangar, les associés s'engagent à lui<br />
payer un florin « héritable » ou vingt florins communs comptant<br />
avec pouvoir de récupérer les cerisiers abattus.<br />
(») H. DEWÉ, op. cit., p. 10.<br />
( 2 ) Maurice PONTHIK, C. A. P. L., t. 46, 1955, p. 112.<br />
( 3 ) Reg. 4, f» 137.<br />
( 4 ) « ...pour asseoir et érigier unne houlte a chevalz pour servir a burre scitueit<br />
a piedz des vingnes de Saint Giele »...<br />
( 6 ) Collard de Bondeur, sergent, se substitue au mayeur puisque celui-ci,<br />
maître de la fosse, est en cause dans l'acte.<br />
Sur le terme de journée assise, cf. 1578, 10 août, reg. 12, f° 220 v°. Litige né<br />
sur la fosse C'respin Masilhon. Parmi les nombreuses citations, notons l'acte<br />
du 11 octobre 1544., reg. 4, f° 137 : «Pour veoir asseoir journée de nous»...<br />
ou « journée assieze ».<br />
( 6 ) « ...qu'ilz avoit jecteir la chaisgne prendant a une hayes faisante les séparations<br />
et entredeux des heritaiges et vingnobles de ceulx de Sainct Giele et de<br />
susdit Johan de Laveur et allant droit jusques a ung passant la planteit en heritaiges<br />
dédit Laveur il y at 46 piedz en croisurre font ensemble deux mil ung cent<br />
et sanse piedz quy faisoient lesdis 2116 piedz 8 verges petittes avec ung quartir<br />
2° La haie séparant les héritages de Saint-Gilles et de Laveur,<br />
pourra être rectifiée par les maîtres et comparçonniers (aidier<br />
et adhessier).<br />
Le 18 octobre, Johan Croisier au nom de son frère Arnult des<br />
Champs (') dit Brawe et Mathier de Bolboulle, également maîtres<br />
de la fosse Backracke, au nom de leurs confrères ( 2 ) approuvèrent<br />
l'acte et reportèrent en mains du mayeur leurs biens meubles<br />
et immeubles. La prise faite, il y eut sans doute une modification<br />
de dernière minute. Les maîtres et comparçonniers augmentèrent-ils<br />
la superficie de leur prise sans l'autorisation de tous les<br />
comparçonniers ? Ceci semble probable à la lecture du différend<br />
qui naquit quelques mois plus tard. Si les associés offrent en<br />
garantie la totalité de leurs biens, écrit Jean Lejeune, ils répugnent<br />
à être rendus responsables des défaillances de leurs comparçonniers<br />
( 3 ). C'est ce qui se produisit le 0 mars 1545 ( 4 ).<br />
Johan Croixhier et Mathier de Boulboulle, s'inquiétant sans<br />
doute d'avoir été seuls à se porter garants envers Johan de<br />
Laveur, firent acter par la cour leur segurteit. Franck Collin<br />
porta caution pour une 4 e part de fosse et Pasqueal dit le<br />
Grand Pasqueal, spécifia qu'il ne s'engageait pas pour leur part.<br />
Renechon de Preit, ajourné également, déclara, avec mécontentement,<br />
avoir assez fait pour assurer ses risques sans être<br />
tenu de les confirmer encore à l'égard de ses comparçonniers.<br />
Mathier et Johan Croisier n'acceptèrent pas cette assurance et<br />
s'en référèrent au jugement de la cour. Elle déclara que Rencchon<br />
devait faire valoir les raisons justifiant son attitude.<br />
Le lendemain ( 5 ) Johan Croisier et Mathier de Bolboulle,<br />
firent encore acter par la cour qu'ils ne voulaient subir aucun<br />
dommage des prises qui avaient été faites par Uennechon de<br />
Preit, Franck Collin et leurs autres confrères et comparçonniers<br />
de la fosse, dite dette boesme et robynet parce qu'il n'avaient pas<br />
(') L'un des gros actionnaires de la région. Il est membre du métier des merciers<br />
et est également rentier du métier des bouilleurs dès 1547. Cf. Jean LEJEUNE,<br />
op. cit., p. 201.<br />
( 2 ) Ceux qui sont mentionnés en note 1, p. 73.<br />
( 3 ) Jean LEJEUNE, op. cit., p. 230.<br />
( 4 ) Reg. 4, f 171.<br />
( 6 ) 1545, 7 mars, reg. 4, f° 104.
especte l'expertise faite par la cour sur l'héritage de Laveur<br />
(17 octobre 1544) et qu'ils ne voulaient pas s'engager dans le<br />
nouveau marché, mais s'en délier. Enfin, le 8 mars 1545, Johan<br />
Croisir ajourna cette fois Johan de Laveur, faisant «protestation<br />
solempne que doresnavant ne volloit endurer domaige ne<br />
paier les prieses que lesdis maistres avoient repris de luy entant<br />
qu'il avoit xhondit et rumpu le premier marehiet que lesdis<br />
maistres avoient fait parcidevant a luy le tout suyant le<br />
premier axtime et de resuyre tous domaige dont il ne veult estre<br />
obligiet de deuxeme marehiet synon que pourt sa part et aultres<br />
que retient a dire et declarer la ou il troverat a conseille » ( 1 ).<br />
Dans l'acte que nous allons lire c'est Johan Fabry, souverain<br />
mayeur d'Avroy et cearier du prince-évêque, qui autorisa la<br />
prise, au nom de celui-ci à la suite d'une demande introduite<br />
par Wilheame le Bollengrea et Gielet le Bollengrea, tous deux<br />
demeurant à Saint-Nicolas en Glain. Ceux-ci désiraient exploi<br />
ter la houille sous un chemin royal, propriété du prince-évêque ( 2 ).<br />
Ils obtinrent cette prise pour la veine dite le xhittclette et toutes<br />
celles en aval gisant sous le chemin ( 3 ). Les associés payèrent<br />
au prince-évêque un ferrage de 2 % paniers de charbons, gros<br />
ou menu ou 2 % deniers avec un droit de cens d'areine, d'un<br />
eliehet ( 4 ) de charbon.<br />
C'est encore le bailli, Eustanee Berlier, agissant au nom du<br />
prince-évêque, qui donna prise et donnation pour permettre<br />
l'exploitation de la houille dans une fosse du bois d'Avroy ( 5 ).<br />
(') Dans un acte de 1444 pour un bien situé sur Saint-Laurent la rencharge<br />
des échevins de Liège stipule que les commands signifiés aux coniparchonniers<br />
d'une fosse à charbon les obligent tous solidairement. Maurice YANS, Pasicrisie<br />
des échevins de Liège, fasc. II, p. 208.<br />
( 2 ) 1559, 19 octobre, reg. 7, f°117v°.<br />
( 3 ) «...tous les ouvraiges de huilhes, mines et cherbon de la voyne condist le<br />
xhittelettc et de tous autres vovnes en aval extant seulement soubz le realchemin<br />
quy tent de sainct Gicle audit St. Nicolay droit contre tant les heritaiges de luy<br />
le susdit Wilheame, mesme Arnult des Champs, Thomas Tilkin, (pie de Gérard<br />
le... (sic) et vennant jusque emprès de chayneu dédit St Giele sy long et sy large<br />
que ledit chemin real soy polrat extendre et weadyer pour les overeir ou faire<br />
overer de jour en jour sans tarder ossy bien le long que le près et le près (pie le<br />
long aile enseignement des voir jurez de eherbonnaiges de la cité de Liège ».<br />
( 4 ) Tom<strong>be</strong>reau monté sur deux roues. DL.<br />
( 5 ) 1570, 1 ;s février, reg. 11, f° 281. Les exploitants sont Gérard de France et<br />
Hu<strong>be</strong>rt Collin. On lit : « asseis près des biens de ceulx de St Giele. Assavoir<br />
a unne voyne noméc le charnal preit, celle des maretz et toutes autres en aval ».
— 78 —<br />
Le terrage est également de deux paniers pour cent paniers,<br />
charbon gros et menu, ou de deux deniers pour cent deniers.<br />
Un groupe de maîtres de fosse désirant créer un bure d'aérage<br />
sur Ronfosse (}) pour rejoindre la veine delle boesme, sollicitèrent<br />
la prise à Gielet de Ronfosse dit Champea. Elle fut<br />
conclue chez Collard Jaspar de Malmédie, brasseur et devant la<br />
cour ( 2 ).<br />
Les clauses furent précisées. Comme d'habitude, il fallut<br />
clôturer les travaux pour éviter de porter préjudice au bien de<br />
Gielet. Les dommage et double dommage furent évalués au<br />
pied à 22 muids d'épeautre au bonnier, à payer jusqu'à la<br />
remise en état du bien « a son premier wasson » ou obtenir l'accord<br />
de Champea, selon le règlement des charbonnages.<br />
Trois points particuliers furent ajoutés au contrat :<br />
1° Gielet Champea retiendra à son profit — comme ses comparçonnniers<br />
le lui ont accordé — la terre extraite du puits (les<br />
ansinnes) et le superflu des pierres de grès qui ne seront pas<br />
employées à la construction du bure ( 3 ), l'emploi de deux<br />
chevaux de trait, sans doute pour le treuil d'extraction,<br />
la surveillance (le wardaige), ainsi que l'autorité de désigner<br />
au bure un maître ouvrier à condition qu'il plaise à la majorité<br />
des maîtres de la société constituée.<br />
2° Les maîtres « preneurs » promettent de verser à Champea, un<br />
pot de vin de six doubles ducats plus deux autres dès qu'ils<br />
auront trouvé la veine dite delle boesme, ou, au plus tard,<br />
dans les deux quinzaines qui suivront cette percée.<br />
(') en dessoubztrnin preit : « et y prendre telz domaiges... soit pour y faire<br />
burre d'airaige ou pour y prendre voies et pairaiges »...<br />
( 2 ) 1593, 10 octobre, reg. 17, f° 192. Les maîtres et comparçonniers sont :<br />
Giele de Rouxhis, Li<strong>be</strong>rt Stiennon, Martin Stiennon, son frère ; Johan de Laveurs,<br />
Collard le Brasseur dit delle paire, Lynard Pirick, Johan de Foret et<br />
Gielet Champea.<br />
« lies procès ont été entamés par la ville, notamment contre les charbonnages<br />
« delle Jenestre » et « Champaey » à St. Gilles, quant à l'exploitation des veines<br />
dites de Jiôme, de Deceline, etc... » Th. GOBERT. « Eaux et fontaines »..., op. cit.,<br />
140.<br />
( a ) « quant au faict des pierres de gretz sus mentionnées, que lesdis maîtres<br />
en général s'en poront uzer et assister pour murer leur dit burre, luy demorant<br />
le superfruit d'icelles a son proflit et utilité particulier ». Reg. 17, f° 192 v°.
- 79 -<br />
3° Les maîtres entendent conserver leurs droits aux ouvrages<br />
qui sont sous les biens de Champea « si aucun droict leur<br />
compecte » tant dessus que dessous terre, au sujet desquels<br />
ils protestent solennellement.<br />
Près de trois ans plus tard, Gielet de Ronfosse dit Champea<br />
étant mort, sa veuve Anne se remaria avec Louis Ladveux<br />
lequel passa contrat avec Collard le Brasseur dit delle Paire,<br />
concernant la veine delle boesme ( 1 ). Les conjoints déclarèrent<br />
que Collard avait réglé tous les dommages superficiels, « tant<br />
en burre et voies, comme en pairages »... en ouvrant ou faisant<br />
ouvrir, avec ses comparçonniers, la veine dite delle boesme, par<br />
le bure situé en dessoubztrain preit de feu Gielet Champea. Ils<br />
déclarèrent aussi que Collard était quitte des obligations contractées<br />
envers eux en vertu du contrat du 16 octobre 1593. Comme<br />
les conjoints n'avaient que des droits d'humière, ils déclarèrent<br />
que Collard et ses représentants seraient libres de toute obligation<br />
envers les enfants de Anne et de feu Gielet, tant qu'il n'y<br />
aurait pas de dommages. Collard retenait les prises d'ouvrage<br />
dans les biens de Gielet de Ronfosse — une 8 e et une 32 e part —<br />
sur la veine delle boesme ( 2 ) et toutes celles qui se trouvaient sous<br />
celle-ci, sauf la <strong>be</strong>ezlinne et les autres, éventuellement placées<br />
au-dessus de la veine delle boesme, au sujet, desquelles il renonçait<br />
au profit des conjoints.<br />
V. — Le cens d'areine<br />
Le cens d'areine est payé par les maîtres et coniparchonniers<br />
lorsqu'ils utilisent une areine ou canal servant à l'écoulement des<br />
eaux ( 3 ). Dès l'instant où une mine démerge d'une areine,<br />
l'exploitant doit le cens à l'arnier ( 4 ).<br />
Le 5 mars 1411, dans une rencharge aux voir-jurés des charbonnages,<br />
les échevins de Liège répondirent pour un litige op-<br />
(») 1596, 18 mars, reg. 18, f° 134.<br />
( 2 ) Les veines Baume, llidelette, Besseline sont citées d'après Morand par Jean<br />
LEJEUNE, op. cit., p. 135.<br />
( 3 ) Jean LEJEUNE, op. cit., p. 137.<br />
( 4 ) Ou arainier, propriétaire d'une areine. Juliette ROUHAKT-CHABOT, op. cit.,<br />
p. 107.
80<br />
posant Thiri Puthem, receveur d'Avroy, au nom de l'évêque<br />
contre des exploitants de charbonnages que le cens d'areine<br />
« delle grande dengnière » et de la « grande voyne de Gringnet »<br />
est dû au propriétaire du terrain sur lequel se trouve l'œil<br />
d'areine. Ce droit est d'usage constant depuis plus de quarante<br />
ans (*).<br />
« Les mines de houille des hauteurs d'Avroy, nous dit Th.<br />
Go<strong>be</strong>rt, exploitées depuis six cents ans au moins, avaient aussi...<br />
des areines bâtardes à leur service ( 2 ) ».<br />
Dans un record du 8 juillet 1319, à la demande du couvent delle<br />
Motte (frères Guillemins) concernant la conduite des eaux soit<br />
d'areine, soit d'eaux versées, la cour scabinale rappelle qu'elles<br />
doivent venir directement du bois l'Evêque par le chemin qui<br />
va du monastère d'Avroy à Fragnée. Les frères devaient nettoyer<br />
leur ruelle ( 3 ).<br />
Dans un autre record du '2 juillet 1404, la cour de justice<br />
d'Avroy rappelle la conduite à tenir touchant les eaux et lavas<br />
venant du thier St-Giele ( 4 ).<br />
En 1471, 18 janvier, Wilmart affirmait jouir avec son fils<br />
de l'areine de Maret et charnalpreit qui venait au jour en son<br />
jardin ( 8 ). Mais on ne nous dit pas où se trouvait l'œil de cette<br />
areine.<br />
Th. Go<strong>be</strong>rt cite encore que dès la première moitié du XIV e<br />
siècle, on connaissait une série d'areines, dont celle de Panechier<br />
et de Petit Montegnée ( 6 ), mais nous n'en trouvons nulle trace<br />
au XVI e siècle. Une galerie d'écoulement démergeait au XV e<br />
siècle la fosse delle Sciiioc, (pie l'abbaye de Saint-Gilles avait<br />
(') Maurice YANS, Pasicrisie, op. cit., fuse. II. p. 210.<br />
( ! ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines, op. cit., p. 201.<br />
( 3 ) S. IJOIIMANS, Table des rendages et stuits de la Chambre des finances du<br />
prince de Liège, XI, 128. Renouvelé le 11 septembre 1349.<br />
C) S. BORMANS, Table des rendages et stuits de la Chambre des finances du<br />
prince de Liège, XI, 125 v° LXX, 01.<br />
( 6 ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines, op. cit., p. 53.<br />
(°) Th. GOBERT, Eaux et fontaines, op. cit., p. 249.<br />
1502 « une piedsente vennant de petit Montengnée et tirant vers pannechier<br />
», 8, f° 54. 1500 «panechier», reg. 8, f° 228 v°. La grande veine condist<br />
de Punchir attestée par un acte du 8-0-1421. Maurice YANS, Pasicrisie des échevins...,<br />
fasc. 1, p. 50.
- 81 -<br />
concédée, entre Saint-Nicolas et Homvent (*), tandis qu'une<br />
areine avait été pratiquée dans les terrains dépendant de<br />
l'hôpital Tirebourse ou Saint-Christophe, au XIV e siècle,<br />
pour démerger la veine dite drlle Marexhe, donnée en exploitation<br />
par le monastère de Saint Gilles ( 2 ).<br />
Les propriétaires de l'héritage de Lhonneux jouissaient du<br />
cens d'areine ( 3 ). Devons-nous donc en déduire que l'œil de<br />
l'areine se trouvait sur cet héritage ou, ce qui est plus vraisemblable,<br />
que les eaux tirées de la mine étaient déversées sur le<br />
terrain de Lhonneux ? C'est probable.<br />
Lors d'une expertise faite sur les biens de Thomas Massetz,<br />
en Lhoneux encore, on cite ( 4 ) :<br />
« Asseis près des hiretaiges Johan Jaspar sur ung petit burtea<br />
et longue xhorre, en ens décolent certaines araines, enqueil<br />
y son pareillement jecteis mont de terre ».<br />
Enfin, le prince bénéficiait d'un cens d'areine d'un « clichet »<br />
de charbon sur les exploitations de veines situées sous le chemin<br />
royal allant de Saint-Gilles à Saint-Nicolas ( 5 ).<br />
Th. Go<strong>be</strong>rt cite quelques exemples ( 6 ) de ce droit des arniers ;<br />
ceux-ci percevaient fréquemment au XVI e siècle un payement<br />
de trois pour cent de charbon, redevance qui était, en<br />
général, identique au droit de terrage ( 7 ).<br />
Une rencharge faite aux voir-jurés des charbonnages par les<br />
échevins de Liège (11 août 1460) stipule que les frais ne pourront<br />
être imputés aux arainiers parce que, en violation des conventions,<br />
les travaux n'ont pas été faits à l'enseignement des<br />
voir-jurés et (pie les arainiers n'ont pas été convoqués pour<br />
établir le montant des dépenses.<br />
(!) Th. GOBERT, Eaux et fontaines, op. cit., p. 249 (Sentence des voir-jurés des<br />
charbonnages de l'an 1441).<br />
Areine citée dans un acte du 21-11-1443. Maurice YANS, Pasicrisie des échevins...,<br />
fasc. II, p. 206.<br />
( 2 ) Maurice YANS, Pasicrisie des échevins.. , fasc II, p. 249 (archives de l'abbaye<br />
de Saint-Gilles, chartes du 18 janvier 1342 et de l'an 1345, aux archives de<br />
l'Etat).<br />
( 3 ) 1557, 8 janvier, reg. 0, f° 148 v°. Cf. note 3, p. 53.<br />
( 4 ) 1570, 20 septembre, reg. 9, f° 179.<br />
( 6 ) 1559, 19 octobre, reg. 7, f° 117 v°.<br />
( 6 ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines, op. cit., p. 55.<br />
(') Au XVIII e s. le terrage et le cens d'areine se payaient généralement au<br />
80 e trait. Cf. Maurice PONTHIR, C.A.P.L., t. 46, 1955, p. 118.
— 82 —<br />
Bien qu'il ne s'agisse pas ici d'un acte concernant Avroy,<br />
nous avons tenu à le signaler pour marquer combien les travaux<br />
des arainiers et des maîtres étaient tributaires l'un de<br />
l'autre (*).<br />
Dans la seconde moitié du XVI e siècle, Gerson, qui possédait<br />
au moins une fosse, entreprit de creuser une areine plus basse<br />
que la précédente et parvint à démerger diverses mines. Cette<br />
areine prit le nom de Gersonfontaine ( 2 ). Curtius acquit l'areine<br />
de Gersonfontaine, la rectifia et plaça l'œil au niveau du bras<br />
du fleuve (rivière d'Avroy), dit de la Sauvenière ( 3 ). D'après<br />
la carte de l'ouvrage de Th. Go<strong>be</strong>rt, l'areine de Gerson s'étendit<br />
depuis Tirbourse, dans les vignobles du monastère Saint-<br />
Laurent, jusqu'à la fosse Gerson et de là démergea entre autres<br />
les mines de Rouxhice ( 4 ), Macra ( 5 ), Lhoneux ( 6 ), Hustin ( 7 ),<br />
Crespin ( 8 ), Bure aux eaives ( 9 ), Saul ( 10 ), Sorts ( n ), Horion ( 12 ) et<br />
Tilhou ( 13 ).<br />
VI. — Le commerce<br />
Nous ne trouvons presque rien concernant le commerce de<br />
la houille, sur Avroy, avant 1541, ce qui n'infère pas une totale<br />
inactivité commerciale, sur cette hauteur, pendant plus de<br />
quarante années. Bien loin de là ( 14 ) ! Mais nous sommes enclins<br />
à croire que le commerce ne prit vraiment son essor que vers l'an<br />
(') Maurice YANS, Pasicrisie..., fasc. III, p. 523.<br />
( 2 ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines, op. cit., p. 251. Cf. les cartes de cette<br />
areine, pp. 1-17 et 255.<br />
( 3 ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines, op. cit., p. 253.<br />
( 4 ) 1574, reg. 11, f° 170. 1574, reg. 11, f° 20 v°.<br />
( 5 ) 1550, reg. 5, f° 50 v° «Vers St Giele a preit delle fosse de Macra audit<br />
St. Nicolay a pareille preit ».<br />
( e ) 1574^ reg. 11, f" 05 v°.<br />
(') 1532, reg. 4, f° 290 v° « Fosse c. le weaide llustin en Grim<strong>be</strong>rieu ».<br />
( 8 ) 1578, reg. 12, f° 220 v° « fosse e. la fosse Crespin Masilhon (sur l'héritage<br />
Lam<strong>be</strong>rt).<br />
(») 1543, reg. 4, f° 90. 1506, reg. 0, f° 123.<br />
( 10 ) 1574, reg. 11, f° 95 v° (emprès Humevent).<br />
(") 1598, reg. 18, f" 237 (sur Lhoneux).<br />
( ls ) 1592, reg. 17, f° 91 v» (sur St. Nicolas).<br />
(> 3 ) 1574, reg. 11, 1° 171 «fosse Jennet c. de Tilhou».<br />
( 14 ) Th. GOBERT, Eaux et fontaines..., op. cit., p. 40 nous parle de la catastrophe<br />
survenue à la fosse llurbize, le 24 octobre 1515, sise sur Saint-Nicolas en Glain,<br />
où quatre-vingt-huit ouvriers sur cent périrent noyés dans un coup d'eau.<br />
L'importance de cette fosse indique la grande activité qui régnait déjà, à cette<br />
époque, sur Avroy.
1542 ; ceci semble apparaître dans les actes que nous avons examinés<br />
dans les chapitres précédents. On assiste dès l'année 1543<br />
à une véritable expansion commerciale, comme si le mot d'ordre<br />
donné se subordonnait à une décision juridique extrêmement<br />
favorable ayant influencé la décision des bourgeois afin qu'ils<br />
s'intéressassent davantage au creusement de nouveaux puits.<br />
Est-ce l'Edit du 8 janvier 1541 qui provoqua cette transformation<br />
sur la hauteur d'Avroy ? Peut-être ! Jean Lejeune cite que<br />
« de 1512 à 1562 la valeur de la production est en hausse accusée ;<br />
elle est particulièrement accentuée entre 1545-1546 et 1562 - »,<br />
ces dernières représentant le sommet de la hausse ( 1 ).<br />
Les <strong>be</strong>soins multiples de la Principauté et surtout de l'Espagne,<br />
semblent corroborer les faits. Cependant l'Edit de Conquête<br />
n'était pas encore né (1582). Les difficultés financières de<br />
la fin du XV e siècle et les longues années de troubles et, en conséquence,<br />
de misères, rendaient difficile jusque là foute exploitation<br />
méthodique. L'argent était rare, les bourgeois pauvres.<br />
Ils avaient des soucis plus immédiats que d'avoir à riscpier<br />
de gros capitaux dans des entreprises exigeant d'importantes<br />
mises de fonds dont le profit — et tant de risques — n'apparaissait<br />
qu'à une échéance plus ou moins lointaine.<br />
L'extension houillère qui, dès ce moment, apparut dans les<br />
actes, indiqua enfin une véritable résurrection des affaires. On<br />
ne vivait plus en vase clos, on commerça mieux avec Sedan ou<br />
les pays du Nord ; la houille fut l"un des facteurs primordiaux<br />
qui aida à la naissance d'autres industries.<br />
Guicciardini nota vers 1550 que la Cité consumait une quantité<br />
incroyable de houille et qu'elle en exportait annuellement<br />
pour line valeur de cent mille ducats ( 2 ).<br />
Déjà en 1486, la Cour de la Fermeté se plaignit des dégâts<br />
occasionnés à la grande voirie par le charroi bonifier. Cette<br />
cour signalait aux échevins de Liège qu'en descendant les chaussées<br />
vers le rivage de Meuse, ce charroi faisait trembler les<br />
(') Jean LF.JEUNE, La formation du capitalisme moderne..., op. cit., pp. 130-<br />
131.<br />
( 2 ) Ferd. IIENAUX, op. cit., p. 70, note 1.
- 84<br />
ponts et les demeures et endommageait toutes les voies an point<br />
qu'on ne pouvait les réparer. Elle s'étonnait qu'aucune ordonnance<br />
n'avait été rédigée à ce sujet ( 1 ). Nous avons vu une<br />
plainte de ce genre sur Avroy, mais <strong>be</strong>aucoup plus tard ( 2 ), de<br />
sorte que nous pensons que l'activité sur Avroy, en ce domaine,<br />
pourrait bien être, comme nous l'avons dit, postérieure à celles<br />
qui existaient sur d'autres hauteurs. Aussi y voit-on une intense<br />
activité dans les mines disséminées sur Saint-Nicolas<br />
en Glain, dans le bois d'Avroy, sur Petit Montegnée ou sur<br />
Saint-Gilles et la houille dévale dans des chariots, charrettes et<br />
même des brouettes jusqu'aux rives de la Meuse. La batellerie<br />
trouve là un intéressant débouché.<br />
La fraude sévit aussi de jour et de nuit. Des mercantis transportent<br />
et cachent du charbon et même du poussier pour le<br />
revendre à des prix usuraires ( 3 ).<br />
Indépendamment de ces faits, nous assistons à des querelles.<br />
A la faveur d'une mésentente, Art de Mérode, demeurant à<br />
Bilzen, s'était rendu sur Avroy, en 1544, pour y prendre<br />
livraison de cinquante charrées de gros charbon de Meuse à<br />
4 florins, 15 aidans la charrée, que devait lui livrer Maroie,<br />
marchande, épouse de Mathon le bouilleur ( 4 ). Cette livraison<br />
( 1 ) Ferd. IIENAUX, op. cit., p. 09, note 1.<br />
( 2 ) Cf. supra, p. 07.<br />
(®) Ernest de Bavière édicta un mandement en date du 5 décembre 1581,<br />
émanant du château de Stavelot, où il stipulait notamment dans une notule<br />
préservant le commerce de la houille : « Item on faict ascavoir que dorsenavant<br />
personne de queile qualité ou condition qu'il soit ne se présume ou avance<br />
de en secret ou en publicque de jour ou de nuit soit es pairres sur chariotz,<br />
batteaux, <strong>be</strong>rwettes ou autrement de prendre ou asporter a la couvert ou desrobée<br />
huilhes, charbons ou fouwailhes quelc onques, ne meisme sustenir et receler<br />
icelles en leurs maisons et puissance ; Et aussi aux chartons de deschargier<br />
lesdites huilhes ou parties d'ieelles jus de leur charettes ny souffrir de le faire à<br />
paine pour le premier fois aux contraventeurs de eschcoir en la paine et amende<br />
de trois florins d'or à payer par tierce : asavoir a monseigneur le révérendissime<br />
une part, le deuxième a l'officier et la tierce a l'accusateur et reporteur ; la<br />
deuxième fois de siex florins d'or a applicquer comme dessus. Et la troisième fois<br />
estre chastiez arbitrairement selon l'exigence du cas et ordonnance de justice ».<br />
Le mambour était responsable des jeunes délinquants : « et si s'estoient gens<br />
insolens et qu'ils n'eussent parens maistres ou maistresses : seront tous telz<br />
contraventeurs de queile eage qu'ilz soient foyetez ou autrement chastiez corporellement<br />
a l'ordonnance de justice ».<br />
1581, 5 décembre, reg. 13, f° 222.<br />
(*) Ce prix concorde avec celui du gros panier de houille relevé par Jean<br />
LEJEUNE, op. cit., p. 205 pour les années correspondantes. La charrée et le panier<br />
semble être une même mesure. Cf. LEJEUNE, p. 182.
devait se faire à raison d'une moitié de gros charbon et d'une<br />
autre moitié de « roilant ». Maroie prétendit avoir conclu un<br />
marché pour la livraison de trois charrées de charbon, pour prix<br />
duquel elle avait reçu un slaphanne ( 1 ). L'affaire alla en cour de<br />
justice. Maroie dut fournir la totalité des charrées dans les<br />
huit jours ( 2 ).<br />
Gielet Raigle de Saint-Nicolas en Glain livra « en corps et<br />
biens » à Johannes Fabry, commissaire delà cité, cent un gros<br />
paniers de houille extraite de la fosse dite La Robinette, sous<br />
Saint-Gilles en lieu-dit en baequerack, les « premiers » spécifiait-on,<br />
qui seraient tirés de la part qu'il avait sur cette fosse ( 3 ).<br />
350 florins, monnaie liégeoise, furent payés à Gielet pour cette<br />
fourniture.<br />
l'n litige nous apprend la mise en coupe réglée de la forêt<br />
dite 1 iierthol de la hauteur de Horion, d'une superficie de 58 à<br />
60 bonniers et appartenant à Guillaume de Horion, pour fournir<br />
de stanchons de fosse (étançons) aux mines d'Avroy ( 4 ).<br />
Celui-ci conclut avec Hierthol Batailhe de Engy, un bail de<br />
quinze ans, pour y tailler chaque année quatre bonniers, à<br />
16 florins le bonnier, monnaie de Brabant ( 5 ). La première taille<br />
fut entreprise à la Saint-Nicolas 1561- ( 6 ). Cinq coufâdes (couffaulde)<br />
de houille et cinq tom<strong>be</strong>reaux (clichet) de charbon<br />
furent payés 50 florins ( 7 ). Malheureusement, ni la teneur du<br />
panier de houille ni celui du tom<strong>be</strong>reau n'est indiquée.<br />
Peu précis encore est cet autre jugement ! ( 8 ) Pasqueal le<br />
Cuvelier, citoyen de Liège, ajourna Gérard de France, garde<br />
de la fosse Gerson, pour le contraindre à lui payer 10 florins 15<br />
aidans liégeois pour livraison de cinq nouvelles demi-tonnes<br />
(») Slaphanne Erardus = un florin. 1545, reg. 4, 1° 195.<br />
( 2 ) 1544, 18 septembre, reg. 4, f° 91 v°.<br />
(") 1546, 25 mai, reg. 4, 1° 240.<br />
( 4 ) 1500, 19 novembre, reg. 9, f° 20 v°.<br />
( 6 ) Le florin Brabant vaut environ quatre fois plus que le florin liégeois.<br />
( 6 ) « Les <strong>be</strong>soins de la métallurgie « mangeuse de forêts » ont progressivement<br />
éloigné les lieux de coupe de ceux d'emploi ». Le bois indispensable est recherché<br />
jusque dans L'Entre-Sambre et Meuse. Jean LE.JF.IJNE, La formation du capitalisme<br />
moderne, op. cit., p. 152.<br />
(') 1509, 20 octobre, reg. 9, f° 129 v°.<br />
( 8 ) 1575, 17 décembre, reg. 11, f" 272.
86<br />
au prix chacune de 50 aidans ainsi que deux vieilles tonnes<br />
à 45 aidans chacune et d'une autre à deux florins. Ces demitonnes<br />
avaient été livrées à crédit par Pasqueal à quelques<br />
botteresses envoyées par Gérard, qui répondait du payement,<br />
mais celui-ci contesta la validité de l'accord conclu en 1573.<br />
A cette époque, assurait Gérard, il n'était pas « puissant<br />
d'argent ». La cour donna gain de cause à Pasqueal tout en<br />
reconnaissant à Gérard le droit d'appeler en justice pour<br />
on ne sait quoi — les maîtres de la fosse Gerson.<br />
Obscur est le jugement de la cour décidant (pie Thomas<br />
et ses successeurs devront livrer un panier de houille à Henry<br />
Nys ( 1 ). L'héritage dont il s'agit est le lieu-dit Lhonen, sous<br />
Saint-Gilles.<br />
Dans un acte d'émancipation, un mambour céda au mineur<br />
d'âge, touchant à sa majorité, deux paniers de houille et six<br />
charrées de charbon de maréchal, qu'il chargea sur une<br />
nacelle de Meuse ( 2 ).<br />
Voici enfin une convention faite, d'une part, entre Lam<strong>be</strong>rt et<br />
Jehan de Buissonvilhe, maîtres et comparçonniers de la fosse<br />
dite de Poslice ( 3 ), au nom de leurs confrères et, d'autre part,<br />
entre Thomas le Brave et Hu<strong>be</strong>rt des Champs, maîtres et comparçonniers<br />
de la fosse des sept journalz, au nom également de<br />
leurs associés.<br />
Pour « une houtte sur le pied, deux rolettes et deux giwetea<br />
» ( 4 ) Thomas et Hu<strong>be</strong>rt payèrent à Lam<strong>be</strong>rt la somme de<br />
350 florins, monnaie liégeoise. Mais avant d'enlever le matériel<br />
ils durent régler un acompte de 100 florins, puis garantir un<br />
versement de 50 florins, de quinzaine en quinzaine, jusqu'au<br />
règlement de la dette et jusqu'à ce que Lam<strong>be</strong>rt se déclarât<br />
content de la rente due pour les dommages faits autour de sa<br />
fosse, en ses héritages.<br />
Ro<strong>be</strong>rt IIAXKART.<br />
(') 1595, 7 décembre, reg. 18, f° 105.<br />
( 2 ) 1598, 21 novembre, reg. 19, f» 7 v°.<br />
( 3 ) 1580, 20 février, reg. lit, f° 119.<br />
( 4 ) Notons ici : « Johan le Marchand dit Clacbois laissa par testament à<br />
Maroie Renard, sa voisine « «piattres ronesses de fosse, parmy payant a damoiselle<br />
Marie dite Messire, onsses florins liégeois, unne fois», 1588, 0 mars, reg. 16,<br />
f° 93 v».
— 87 —<br />
VII. — Quelques voir-jurés des charbonnages de la Cité ( ] )<br />
Cornelis Dans, échevin « mambour en huilherie » du princeévêque<br />
( 2 ).<br />
Johan delle Xhure ( 3 ).<br />
Hu<strong>be</strong>rt des Champs ( 4 ).<br />
Gilet Marie, propriétaire d'une maison aux environs de cliayncu<br />
sur Saint-Nicolas en Glain ( 5 ).<br />
Feu Ilenry Dameboix ( 6 ).<br />
Hu<strong>be</strong>rt le Breave ( 7 ).<br />
Bon mestier des huilheurs ( 8 ).<br />
( x ) Les voir-jurés des charbonnages devaient prêter serment lors de leur<br />
élection. U leur était défendu notamment « d'acquérir ni d'accepter par donnation<br />
ou autrement, par lui ni par autrui, directement ni indirectement, part ou<br />
parchons à quelque fosses, burres, veines ni ouvrages»...<br />
1551. Ferd. HENAUX, op. cit., p. 150 (Appendice).<br />
Sur leurs responsabilité : Cf. également L. DE JAEII, Notes sur l'exploitation<br />
de la houille dans l'ancien Pays de Liège, op. cit., p. 415. Juliette ROUIIART-<br />
CHABOT, op. cit., pp. 99 et ss. H. DEWÉ, op. cit., p. 13.<br />
( 2 ) 1549, 23 janvier (style de Liège), reg. 4, f° 373 v°.<br />
( 3 ) 1509, 7 juillet, reg. 9, f° 118 v°.<br />
( 4 ) 1574, 13 janvier, reg. 11, f° 30 v».<br />
( 5 ) 1575, 17 mai, reg. 11, f°215.<br />
(•) 1575, 8 octobre, reg. 11, f° 250.<br />
(') 1577, 18 février, reg. 12, f» 07.<br />
( 8 ) 1578, 22 septembre, reg. 12, f° 234 v".<br />
Bannière héraldique du métier : « d'azur à deux pics d'argent emmanchés d'or<br />
passés en sautoir». Ferd. HENAUX, op. cit., p. 58.
HURES<br />
Backracke (de), 75, 76<br />
Boehme, 73, 75, 76, 78<br />
Bois Mailhette, 59<br />
Bollant, 48<br />
Bouteux (de), 59<br />
Bure aux eawes, 82<br />
Chaisgne a panneheal, 58<br />
Champea, 49, 78<br />
Crespin Masillion, 75, 82<br />
Gerson, 82, 85, 86<br />
Grands Champs, 56<br />
Grand preit, 68, 69<br />
Horion, 68, 69, 82<br />
Ilurbize, 82<br />
Hustin, 63, 82<br />
Jennet dit de Tilhou, 71, 82<br />
Jenestre (delle), 78<br />
Joupho, 72<br />
Journalz (sept), 57, 86<br />
Labhaye (de), 48<br />
Journalz (Trois), 57<br />
Lhoneux, 58, 65, 70, 82<br />
Lyon, 55<br />
Maconchnée, 72<br />
Macra, 82<br />
Murreit bure, 73<br />
Pré Lam<strong>be</strong>rt, 58<br />
Postice, 80<br />
Robinnet (delle), 55, 73, 75, 76. 85<br />
Rotte des Chaisnes, 60<br />
Rouxhice, 71, 82<br />
Saul (delle), 65, 60, 80, 82<br />
Sarts, 82<br />
Tilhou, 71, 82<br />
Weaide Hustin, 03<br />
88 —<br />
VEINES<br />
Baume (Boehme), 71, 78, 70<br />
Beesselinne, 71, 78, 79<br />
Chaisgnea, 54, 58, 00, 70<br />
Charnal preit, 77<br />
Crusny, 71<br />
Domina, 71<br />
Dure Veine, 71<br />
Grande Veine, 71<br />
Maretz, 71, 77, 81<br />
Pawon, 71<br />
Pestay, 71<br />
Poverette (la), 72<br />
Rosière-Rosy, 71<br />
Xhittelette, 77, 79<br />
A REINES<br />
Charnal preit, 80<br />
de Maret, 80<br />
Gersonfontaine, 82<br />
Panechier, 80<br />
Petit Montegnée, 80
— 89 —<br />
TABLE DES MATIERES<br />
Pages<br />
I — Droits du propriétaire foneier 45<br />
II. —- Dommage et double dommage (Droits de surface) 50<br />
III. — Les parts de fosse ou « parchons de fosse » 6!)<br />
IV. — Prises et donnations. Prises d'ouvrage. Terrage 72<br />
V. — Le cens d'areine 70<br />
VI. — Le commerce 82<br />
VIL —- Quelques voir-jurés des charbonnages 87
— 90 —<br />
Botteresse et Mineur (portant la liavresse et en bandouillère, la chaîne du<br />
Hiercheu), clitehet (tom<strong>be</strong>reau), d'après W. IIOI.I.AR (vers 1(150).<br />
Ilutte et hernal de fosse, d'après W. IIOLI.AU (vers 1650).
COMMENT<br />
DEVENAIT-ON BOURGEOIS<br />
DE LA CITÉ DE LIÈGE ?<br />
UNE PROCÉDURE ET SES APPLICATIONS.<br />
Nul n'ignore le rôle capital joué par la bourgeoisie dans le<br />
développement et l'administration des villes du moyen-âge.<br />
Ses origines, son évolution et ses activités dans tous les<br />
domaines de la vie publique n'ont pas manqué de retenir l'attention<br />
des historiens les plus illustres. En ee qui concerne la<br />
bourgeoisie liégeoise, la pauvreté et la dispersion des sources<br />
d'archives n'ont guère encouragé les recherches. Seul, Théodore<br />
Go<strong>be</strong>rt a abordé le sujet dans son ensemble, en mettant l'accent<br />
sur ses principaux aspects, mais sans approfondir ('). En prenant<br />
l'initiative de publier les analyses des actes et les listes<br />
des admissions à la bourgeoisie, la Société des Bibliophiles<br />
liégeois vient d'accomplir une œuvre de sauvegarde particulièrement<br />
utile pour le progrès des études démographiques,<br />
généalogiques et anthroponymiques ( 2 ). Les ordonnances fixant<br />
la constitution politique et judiciaire de la ville permettent<br />
certes de dégager la réglementation des admissions à la bour-<br />
(') Th. GOBERT, Liège à travers les âges. Les rues de Liège, t. I, Liège, 1024.<br />
Pour le moyen-âge, voir E. PONCEI.ET, De la condition des personnes dans la<br />
société du moyen-âge particulièrement au pays de Liège, dans 11. S. A. II. D. L.,<br />
t. XXVIII, pp. 29-30, 1927, et F. VERCAUTF.REN, Luttes sociales à I.iège, XIII e<br />
et XIf'° siècles, 2 E éd.. 1910, et la bibliographie en annexe.<br />
( 2 ) ,1. ROUH ART-CHABOT et E. HÉLIN, Les admissions à la bourgeoisie de la<br />
Cité de Liège (1273-1794), 324 p. + tables, in-8°, Liège, 1903. On y trouvera le<br />
répertoire et la critique des sources utilisées ici. Dans cet ouvrage comme dans<br />
le présent article, la période chronologique s'étendant des origines à 1050<br />
(pp. 91-107) est traitée par M ME J. ROUHART-CIIABOT ; la fin de l'Ancien Régime<br />
(pp. 108-115) incom<strong>be</strong> à M. E. HÉLIN.
— 92 —<br />
geoisie mais, jusqu'à ce jour, il n'était guère possible d'en<br />
contrôler l'application. D'autre part, les rapports entre les<br />
événements politiques, les textes législatifs et l'élaboration du<br />
statut de la bourgeoisie méritent quelques commentaires qui,<br />
espérons-le, susciteront des recherches plus approfondies.<br />
La thèse de (iodefroid Kurth selon laquelle Liège aurait pris<br />
son essor sous le règne de Notger, rencontre l'unanimité (').<br />
Le territoire, délimité par une enceinte fortifiée et doté de l'immunité<br />
par des diplômes impériaux, constitue pour ses habitants<br />
une circonscription privilégiée dès la fin du X e siècle ( 2 ).<br />
Qu'ils soient marchands libres, venus de l'extérieur, immigrants<br />
d'origine servile ou non, successeurs des servientes du domaine<br />
épiscopal, artisans devenus autonomes, les bourgeois ou cives<br />
constituent un groupe social qui prend place à côté de la<br />
noblesse et du clergé ( 3 ). Sous le règne d'Ot<strong>be</strong>rt (1091-1118),<br />
ils participent à certains actes officiels, et, en 1107, le privilège<br />
d'Henri V, roi des Romains, reconnaît implicitement la<br />
juridiction séculière à laquelle ils sont soumis et dont les<br />
personnes et les biens ecclésiastiques sont exempts ( 4 ). Ce<br />
diplôme, lui aussi, atteste l'existence d'une classe de publici<br />
mercatores. Le développement économique, l'organisation administrative<br />
et judiciaire de la ville se poursuivent dans le courant<br />
du XII e siècle. La réputation du droit urbain liégeois s'impose<br />
au point de servir de modèle pour les chartes d'affranchissement<br />
accordées par le comte de Looz aux habitants de Colmont et de<br />
Brusthem en 1170 et 1175 ( 5 ).<br />
(') G. KURTH, Les origines de la commune de Liège, 11. I. A. L., t. XXXV,<br />
pp. 243, 250, Liège, 1905. — A. IIANSAY, L'ancienneté du droit urbain liégeois,<br />
R.B.P.H., t. I, p. 727, Bruxelles, 1922. L. GOTHIER, Comment Liège s'est<br />
formé, dans B. V. L., t, IV, n" 110, 1955, p. 408.<br />
( А ) IDEM et St. BORMANS, Recueil des ordonnances de la principauté de Liège,<br />
l re série, p. XXIII-in fol.. Bruxelles, 1878.<br />
( 8 ) E. PONCELET, De la condition des personnes, op. cit., pp. 29-30.<br />
( 4 ) E. FAIRON, Régestes de la Cité de l.iège, t. I, n° 2 et références, Liège,<br />
1933.<br />
( Б ) J. LYNA, Aperçu historique sur les origines urbaines dans le comté de Looz<br />
et subsidiairement dans la vallée de la Meuse, dans 11. 1. A. L., t. LV, pp. 54, 55,<br />
Liège, 1931. — Si. BORMANS, Privilèges des Liégeois en 1175, dans B. I. A. L.,<br />
t. VII, pp. 491-502, Liège, 1805. — J. GESSLER, La charte de Brusthem (1175),<br />
dans B. I. A.L., t. XLIX, pp. 77-94, Liège, 1924.
C'est grâce à ces circonstances que sont révélés les privilèges<br />
fondamentaux des Liégeois : li<strong>be</strong>rté individuelle, inviolabilité<br />
du domicile et garantie de la propriété. Il faut attendre la<br />
charte d'Al<strong>be</strong>rt de Cuyck de 1190, transcrite dans le diplôme<br />
de Philippe de Soua<strong>be</strong> en 1208, pour qu'ils obtiennent la consécration<br />
de leurs droits civils ( 1 ). Administrativement, l'autonomie<br />
communale s'était déjà manifestée peu avant le règne<br />
d'Al<strong>be</strong>rt de Cuyck par l'adjonction à la Cour des Echevins,<br />
de conseillers représentant la bourgeoisie ( 2 ). Ce conseil se<br />
détache ensuite de l'échevinage. Il ne tarde pas non plus à<br />
acquérir une partie de ses prérogatives judiciaires, sans toutefois<br />
parvenir à élargir sa compétence en matière criminelle. Sa<br />
juridiction s'étend sur le territoire dit Franchise et, à la suite<br />
d'une évolution sémantique fréquente, c'est ce nom qui la<br />
désigne. En principe, le tribunal de la Franchise tranche, au<br />
nom des bourgeois, les conflits du travail et les infractions aux<br />
Statuts ou Paix ( 3 ). Les trois juridictions ordinaires de la Cité<br />
sont : la Franchise, la Loi, représentée par la Cour des Echevins,<br />
et le Droit, par le tribunal de l'Official ( 4 ).<br />
La Paix des Clercs et la Loi muée des bourgeois, édictées en<br />
1287, renforcent la situation privilégiée des Liégeois en les<br />
dotant d'un code pénal basé sur des principes égalitaires ( 5 ).<br />
Confirmation suprême, le roi Rodolphe proclame en 1290 la<br />
bourgeoisie des Liégeois, tout en la réservant aux seuls habitants<br />
de la Cité ( 6 ). Cette garantie du titre de bourgeois implique une<br />
première restriction qui nuit à l'expansion économique, poli-<br />
(*) E. FAIRON, Régestes, t. I, n os 12, 17 et références.<br />
( 2 ) G. KURTH, Les origines de la commune de Liège, pp. 280, 315, 310 et commentaires<br />
sur ce sujet par J. LEJEUNE, Liège et son pays. Naissance d'une patrie<br />
(XlII-XIV e siècles). Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres, fascicule<br />
CX1I, 1948, notes 02 et 05, pp. 200 et 207.<br />
( 3 ) M. YANS, Les tribunaux liégeois de l'Ancien régime et leurs archives, dans<br />
II. V. L., n° 70, p. 259, 1948.<br />
( 4 ) Ibidem, p. 259. E. FAIRON, Régestes, op. cit., t. I, n° 172. L'expression<br />
classique : « en droit, en loi et en franchise » se trouve formulée dans fe traité<br />
d'alliance en 1280 entre le duc Jean I, au nom des villes du Brabant et la Cité<br />
de Liège (Remarque de C. 1)E BORMAN, Les Echevins de la souveraine justice de<br />
Liège, t. I, Introduction, p. 52, Liège, 1892).<br />
( 5 ) E. FAIRON, Régestes, t. I, N OS 177 et 180 et références. — St. BORMANS,<br />
R. O. P. L., I re série, Introduction, p. L.<br />
( 6 ) E. FAIRON, Régestes, t. I, n os 193 et 419 et références.
- 94 -<br />
tique et militaire de la ville. La législation plus on moins draconienne<br />
selon les circonstances et les partis au pouvoir, portera<br />
sur l'admission des étrangers, la condition sociale, les<br />
opinions politiques ou religieuses et les mœurs. Le rôle des<br />
métiers dans le recrutement de la bourgeoisie devient décisif<br />
jusqu'au jour où le pouvoir princier reprendra définitivement<br />
la situation en main.<br />
Les associations professionnelles qui s'organisent à la fin du<br />
XIII e siècle, ne tardent pas à former un parti politique, puis<br />
à partager avec le patriciat la gestion des affaires communales.<br />
Leur prépondérance s'affirme lors de la Paix d'Angleur (1313)<br />
qui oblige les conseillers à s'affilier à un métier (*). Trente ans<br />
plus tard, par la lettre de Saint-Jacques, elle subordonne l'admission<br />
des habitants de la Banlieue à l'accord des gouverneurs<br />
de métiers ( 2 ). L'accès aux corporations conditionne celui à la<br />
bourgeoisie. La Lettre du Commun Profit, en 1370, prescrit la<br />
présentation d'un certificat d'honorabilité pour l'une comme<br />
l'autre sans distinction explicite ( 3 ). La Lettre des Huit, en<br />
1403, prévoit une taxe d'admission au profit de la Cité indépendamment<br />
de celle exigée pour l'inscription au métier ( 4 ).<br />
La défaite d'Othée en 1408, li destruction de la ville en 14G8<br />
entraînent l'abolition de nombreux privilèges. Par contre, la<br />
Paix de Saint-Jacques, en 1487, assure la restauration des<br />
institutions politiques sur des bases solides ( 5 ). L'organisation<br />
corporative reste le fondement de la bourgeoisie. L'inscription<br />
au métier précède toujours la présentation aux autorités communales<br />
et aux délégués du prince-évêque.<br />
Devant les tentatives des métiers de s'emparer du pouvoir<br />
absolu et les prétentions de la Cité à l'autonomie, les réactions<br />
des princes-évêques ne sont pas restées sans effet. Par la force,<br />
(') Ibidem, n° 200 et références.<br />
( 2 ) Ibidem, n° 298. Texte dans R O. P. L., I" série, p. 249, article 0.<br />
( 3 ) Ibidem, n° 491 et références. A partir de 1384, la jouissance des droits<br />
politiques est réservée aux membres des métiers. Voir G. IVURTU, Les origines,<br />
t. II, p. 119 et texte, p. 322. — G. HANSOTTE, Les fèvres, C. C. II. A. P. L.,<br />
p. 15, Licge, 1950.<br />
( 4 ) E. FAIRON, Régestes, t. III, n° 033 et références, Liège, 1938.<br />
(') St. BORMANS, R. O. P. L., I rc série, pp. 081 et sv., chap. XX, p. 731.
la diplomatie, les règlements de police, ils parviennent à maintenir<br />
la population sous leur contrôle. A côté des prescriptions<br />
favorisant la suprématie des métiers au sein de la bourgeoisie,<br />
d'autres assurent toujours l'intervention du Prince au cours des<br />
admissions.<br />
En premier lieu, l'obligation de résidence olfre une garantie<br />
sérieuse pour la surveillance, tout en limitant la zone d'influence<br />
de la Cité. Les diplômes de 1290 et de 1346 ratifient ce principe<br />
d'ailleurs conforme à la politique de l'Empire à l'égard de la<br />
bourgeoisie (*). Le Compromis de Wihogne, en 1326, reconnaît<br />
la Franchise en tant que circonscription urbaine; il fixe à six<br />
mois, à partir de la Toussaint, le délai de séjour obligatoire et<br />
admet le témoignage des voisins à ce sujet ( 2 ).<br />
En second lieu, la publication au perron d'origine ancienne,<br />
spécifie le Compromis — constitue la principale manifestation<br />
du contrôle exercé par le Prince. Après un délai de<br />
quarante jours, si aucune objection n'est formulée, les maîtres<br />
de la Cité admettent le candidat et communiquent son nom au<br />
prince ou à son délégué ( 3 ). A cette époque, le perron est toujours<br />
l'emblème de la juridiction temporelle de l'évêque ; il<br />
conserve d'ailleurs son sens juridique même si, dans la suite, il<br />
symbolise les li<strong>be</strong>rtés communales et la patrie liégeoise ( 4 ). Les<br />
( 1 ) Voir p. 93, n° 0. — H. SI'ROEMBERG, Contribution à l'histoire de Vidée d'Empire<br />
au moyen âge, dans R. B. Pli. IL, t. XXXIX, n» 2, p. 328, 1901. A<br />
Bruxelles, < ette obligation est motivée par un sou i financier.<br />
A ce sujet, voir Ph. GODDING, Im bourgeoisie foraine de Bruxelles du XIV e<br />
au XVI e siècle, dans Cahiers bruxellois, t. VII, faSc. I, janvier-mars 1962, p. 4.<br />
( 2 ) E. FAIRON, Régestes, t. I, n° 309 et références. II. O.P.L., L RE série, p. 177.<br />
La délimitation territoriale de la Franchise fixée d'après un texte du début du<br />
XIV E siècle, reproduit par .1. DE IIEMRICOURT et analysé par L. DE JAEII et<br />
M. YANS, La limite occidentale de la franchise des Echevins de Liège, dans IS. V. L.,<br />
il 0 74, 1947, p. 221, va vraisemblablement de pair avec la reconnaissance de la<br />
Franchise en tant que circonscription urbaine par la Paix de Wihogne.<br />
( 3 ) Ibidem, articles 15 et 17, p. 179.<br />
( 4 ) L. NAVEAU, Le perron liégeois, B. I. A. L., t. XXII, p. 435, 1891 et références.<br />
— E. POI.AIN, Les perrons de Wallonie, dans B. I. A. L., t. XLIV, pp. 77-<br />
87, 1914. - K. TIHON, Note sur les perrons, dans B. I. A. L., t. XL, pp. 19-34,<br />
1910 et références bibliographiques. — J. PHILIPPE, Propos sur l'origine controversée<br />
du perron liégeois, dans les Annales du XXXIV e Congrès de la Fédér.<br />
Arcltéol. et Ilistor. de Belgique, Verviers, 1951, Textes des mémoires, 1954,<br />
p. 170. — A. DANDOY, Le perron de Liège, Liège, Art et Folklore, 1954, pp. 3, 5. —<br />
J. KNAEPEN, Le perron de Visé, B. V. L., t. V, n° 128, 1900.
— 96 —<br />
cris du perron n'ont jamais cessé de désigner les proclamations<br />
légales et judiciaires émanant du prince ou de ses officiers ( 1 ).<br />
Les publications strictement communales se font « à la bailhe<br />
de la Violette » et non au perron ( 2 ). En ce qui concerne les<br />
admissions et les exclusions de la bourgeoisie, cette distinction<br />
est très importante. Les textes conservés à partir du XVI e siècle<br />
établissent la coexistence des deux proclamations et leur dissociation<br />
en cas d'opposition d'un côté ou de l'autre. Il n'en reste<br />
pas moins que la proclamation au perron demeure la formalité<br />
primordiale et indispensable ordonnée par le Compromis de<br />
Wihogne, en 1326, et ratifiée, en 1403, par la Paix de Tongres<br />
et les Lettres des Huit ( 3 ). Les formalités, en cas d'exclusion<br />
de la bourgeoisie, ne sont pas exprimées dans les textes législatifs,<br />
puisqu'elles résultent d'une sentence judiciaire publiée<br />
normalement au perron. Les bannissements pour des motifs<br />
politiques s'effectuent de cette façon au début du XV e siècle,<br />
avec l'accord unanime de toutes les autorités urbaines ( 4 ).<br />
Quant aux autres conditions d'admission à la bourgeoisie,<br />
elles font l'objet d'une réglementation minutieuse allant de pair<br />
avec la restauration graduelle des institutions démocratiques<br />
supprimées au lendemain du désastre d'Othée. L'obligation de<br />
(') St. BORMANS, Extraits des cris du perron de la cité de Liège, dans 13. S.<br />
Se. et lett. du Limbourg. t. X, 1870.<br />
( 2 ) C. DE BORMAN, dans les Echevins de Liège, t. I, Introduction, p. 11, définit<br />
le cri du perron comme un mode de publication pour toutes les autorités publiques.<br />
M. Camille TIHON constate cependant que les proclamations au nom de la<br />
Cité et les affichages des décisions prises par le Conseil se font à la « bailhe »,<br />
ou rampe d'escalier de la maison de ville. C. TIHON, La principauté et le diocèse<br />
de Liège sous Ro<strong>be</strong>rt de lïerghes (1557-15(14), 11. F. Pli. et lettres, fasc. XXXI,<br />
pp. 185 et sv., 1922.<br />
(') E. FAIRON, Régestes, t. III, n os 031, 033. — R. O. P. L., 1" série, p. 381<br />
(art. 3). — G. RAIKF.M, I,. POLAIN et St. BORMANS, Coutumes du pays de Liège,<br />
t. II, p. 121, Bruxelles, 1873. La Lettre des Huit réglemente aussi les taxes et<br />
l'enregistrement des actes de la bourgeoisie.<br />
(') E. FAIRON, Régestes, t. III, n° 634, 28 octobre 1403, ordonnance de l'Elu,<br />
du Chapitre et du Conseil de la Cité ratifiant le bannissement des fauteurs de<br />
troubles pour un an. Textes re'atifs à la conjuration des d'Athin en 1433, 1436<br />
et 1438 (ibidem, n° 8 780, 781, 802). En 1438, les bannissements de plusieurs<br />
tenanciers de maisons mal famées sont proclamés par un cri du perron de la<br />
part du prince, du mayeur, des échevins, des maîtres, jurés et communauté de la<br />
Cité (ibidem, n° 808)."
97 —<br />
résidence se trouve confirmée dans la sentence rendue par le duc<br />
de Bourgogne et le comte de Hainaut, le 24 octobre 1408 ( 1 ).<br />
Dans le Régiment de Jean de Bavière (17 juillet 1414), celui<br />
des XIII (1416), Le Nouveau Régiment de Jean de Ileins<strong>be</strong>rg<br />
(16 juillet 1424), le Troisième Régiment (24 octobre 1424), les<br />
variantes portent sur des détails de tarif ou de procédure pour<br />
les bourgeois « afforains », les nobles et les étrangers ( 2 ). Les<br />
règles générales s'établissent comme suit :<br />
1 0 présentation au mayeur et aux Echevins ;<br />
2° production d'un certificat de la ville d'origine ;<br />
3° serment de fidélité au Prince, à l'Eglise, à la Cité, au Pays ;<br />
4° publication au perron afin de permettre une éventuelle<br />
opposition à signifier endéans quarante jours :<br />
5° taxe partagée entre le Prince et la Cité.<br />
Le grand record délivré par les Echevins de Liège le 29 septembre<br />
1430, détermine les limites de la Franchise et définit<br />
la condition juridique des bourgeois de Liège ( 3 ). Ces deux<br />
questions sont étroitement liées au problème de la bourgeoisie<br />
« afi'oraine » dans lequel il faut distinguer le cas de la Banlieue<br />
et celui du pays île Liège et d'ailleurs. Progressivement et assez<br />
rapidement, les habitants des localités limitrophes ont été assimilés<br />
aux bourgeois de Liège, jouissant du même statut privilégié<br />
sous réserve des obligations similaires. L'étape décisive<br />
est franchie grâce à la Lettre de Saint-Jacques du 1 er juillet<br />
1343 qui leur ouvre l'accès aux corporations de la Cité et à la<br />
bourgeoisie au même titre que les citains ( 4 ). Le principe étant<br />
(») 15. FAIRON, Régestes, t. III, n» 662. — R. O. P. L., l re série, p. 420, art.. 9,<br />
p. 425.<br />
( a ) E. FAIRON, Régestes, t. III, n° s 710, 712, 751, 759 et textes cités. Simultanément<br />
l'organisation corporative est restaurée et réglementée par le Régiment<br />
(les XVII métiers, en 1417.<br />
( 3 ) E. FAIRON, Régestes, t. III, n° 772. — J. DARIS, Histoire du diocèse et<br />
de la principauté de Liège pendant le XV e siècle, p. 109, Liège, 1887. — L. DE<br />
JAER et M. YANS, La limite occidentale de la franchise, op. cit., p. 221.<br />
( 4 ) E. FAIRON, Régestes, t. I, n° 398. — Th. GOBERT, La banlieue de Liège,<br />
dans les Mélanges Camille de Barman, p. 107, Liège, p. 1919. — R. O. P. L.,<br />
l re série, p. 248.
— 98 —<br />
admis, il ne fut plus jamais discuté mais au contraire invoqué,<br />
au cours de contestations au sujet des limites de la Banlieue<br />
ou de plaintes de particuliers lésés dans leurs intérêts (*).<br />
L'octroi des privilèges de la bourgeoisie à d'autres villes suscite<br />
plus de difficultés, la Cité n'hésitant pas à se substituer au<br />
prince-évêque et à braver toutes les défenses ( 2 ). Ici encore, il<br />
faut établir une distinction entre les ligues et les alliances interurbaines<br />
du XIII e siècle, de caractère politique et économique<br />
et l'union plus étroite réalisée plus tard entre la Cité et certaines<br />
villes pour établir sa souveraineté. La Cité accorde des franchises<br />
à Visé en 1384 et, en 1388, permet à Saint-Trond d'obtenir un<br />
« magistrat » conforme à celui de leur « chievetaine ville de<br />
Liège » ( 3 ). La réaction princière contre ces manifestations<br />
d'indépendance ne tarde pas et fait apparaître un nouveau<br />
principe constitutionnel. La Paix des Seize ou de Tongres, en<br />
1403, interdit à la Cité d'accorder des franchises aux villes,<br />
mais inversément le Prince ne peut en accorder qui soient préjudiciables<br />
à la Cité ( 4 ). Cette dernière tente cependant une<br />
nouvelle expansion vers le pays de Franchimont. L'érection<br />
d'un perron à Sart attire la protestation véhémente du Prince,<br />
des polémiques auxquelles deux records des Echevins de<br />
Liège mettent fin en 1458. Le premier confirme le principe établi<br />
en 1403 et le deuxième reconnaît à la Cité le droit d'intervenir<br />
en cas de bannissement, et ce en vertu d'un record du 18 novembre<br />
1437 ( 5 ). Par la même occasion, les Echevins fixent dif-<br />
( 1 ) La légalité des décisions de la Cité quant à la banlieue fut également contestée<br />
par le Chapitre en 1016, 1619 et 1649; voir Th. GOBERT, La Banlieue de<br />
Liège, pp. 108, 109. En annexe aux admissions à la bourgeoisie analysées par<br />
J. ROUH ART-CHABOT et E. IIÉLIN, figurent les textes relatifs aux privilèges de<br />
la bourgeoisie concédés aux habitants de la banlieue et d'autres villes.<br />
( 2 ) J. LEJEUNE, Liège et son pays, op. cit., pp. 261-262.<br />
( 3 ) Ibidem, p. 393 et note. — J. ROIJHART-CUABOT et E. HÉLIN, Admissions,<br />
Annexe I, n° 2069.<br />
( 4 ) E. FAIRON, Régestes, t. III, n° 631 et références.<br />
( 6 ) Iîecord des Echevins à la requête de Louis de Bourbon, 9 janvier 1458,<br />
édité par P. F. X. DE RAM, Documents relatifs aux troubles du pays de Liège<br />
(1455-1505), pp. 440-460, C. R. II., Bruxelles, 1844 (allusion à Paix des XVI,<br />
p. 457). Record des Echevins à la requête de la Cité, 9 juin 1458, ibidem,<br />
pp. 400-482. Tous deux cités par E. FAIRON, Régestes, t. IV, n° s 807 et 809. La<br />
déclaration de 1437 (éd. E. FAIRON, Régestes, t. VI, N° 807), citée et reproduite<br />
en partie dans le record du 9 juin 1458 (DE RAM, p. 405), fait suite à l'affaire du
99<br />
férents points de police et de juridiction relatifs à la bourgeoisie<br />
liégeoise. En ce qui concerne les admissions, ces records ratifient<br />
les articles de la Paix de Wihogne, de la Paix des XVI et<br />
du Régiment de TIeins<strong>be</strong>rg relatifs à la publication au perron,<br />
l'obligation de résidence, la fixation des taxes d'entrée et des<br />
redevances annuelles dues par des nobles et des bourgeois<br />
du pays de Liège, de Looz et d'ailleurs ( 1 ).<br />
La Paix de Saint-Jacques enfin, le 18 février 1487, marque<br />
une étape capitale dans la compétition entre le pouvoir central<br />
et le pouvoir local ( 2 ). Le principe de l'octroi des privilèges de<br />
la bourgeoisie reste confirmé et les formalités d'admission font<br />
l'objet d'un chapitre de seize articles qui peuvent se résumer<br />
comme suit :<br />
1° acquêt d'un métier, payement d'une taxe d'inscription et<br />
du vin d'accueil ;<br />
2° inscription auprès du rentier de la Cité, précédant de trois<br />
jours la formalité suivante ;<br />
3° publication au perron suivie d'un délai de quarante jours<br />
pour le débat éventuel et l'avis des maîtres et du Conseil<br />
de la Cité ;<br />
4° transcription dans les registres de la Cité, dans ceux de<br />
la chancellerie du Prince et ceux du métier, moyennant une<br />
taxe d'un patard au profit de ce dernier ;<br />
5° les bourgeois admis, s'ils restent domiciliés (citairis), sont<br />
dispensés de la redevance annuelle exigée des nobles qui<br />
vivent sur leurs terres et des bourgeois demeurant dans les<br />
pays de Liège, de Bouillon et de Looz (afforains). La taxe<br />
d'entrée et la redevance varient selon la condition sociale et<br />
entraînent l'exclusion de la bourgeoisie en cas de non-<br />
bannissement de Wathier Datin et ses complices le 2 avril 1-133 (Textes édités<br />
par DE RAM, op. cit., pp. 389 et 401 et analyses des actes relatifs à cette affaire<br />
parE. FAIRON, Régestes, t. III, n° 780, 781," 782, 807, 830).<br />
Au sujet du perron de Sart voir E. FAIIION, Régestes, t. IV, n os 870 et 871 et<br />
J. ROUIIART-CHABOT et E. IIÉLIN, Admissions, Annexe, I, n° 2071 et notes.<br />
(*) DE RAM, Documents, op. cit., pp. 450 et 451.<br />
(') R.O.P.L., 1" série, p. 098, chap. IV.
100<br />
payement. Le rentier de la Cité rend ses comptes tous les<br />
ans et, endéans quatre jours, fournit par écrit à la chancellerie<br />
épiseopale, les noms et les métiers des nouveaux<br />
bourgeois.<br />
Le statut de la bourgeoisie, tel qu'il se présente à la fin du<br />
XV e siècle, concilie toutes les tendances et tous les partis. La<br />
formalité du cri du perron s'impose définitivement, de même<br />
que l'intervention des officiers du Prince. L'obligation de résidence<br />
présente moins d'importance, la bourgeoisie étant largement<br />
accessible. La facilité des admissions n'exclut nullement<br />
des garanties sur le loyalisme et la moralité des candidats,<br />
même si la Paix de Saint-Jacques ne prévoit plus le serment de<br />
fidélité et le certificat d'honorabilité requis par les Régiments<br />
du début du siècle.<br />
*<br />
* *<br />
Dans le courant du XVI'' siècle, en raison des progrès de<br />
l'hérésie et des idées révolutionnaires, l'orthodoxie des sentiments<br />
religieux doit faire l'objet d'un examen plus rigoureux.<br />
Les témoignages écrits et oraux prennent une place prépondérante<br />
dans les formalités d'octroi de la bourgeoisie. L'inscription<br />
aux métiers devient un moyen de contrôle à la fois policier<br />
et fiscal que la population apprécie de moins en moins.<br />
Une ordonnance d'Erard de la Marck le 18 février 1507, avait<br />
déjà imposé à tous les bourgeois de la Cité ainsi qu'à tous les<br />
habitants, y compris ceux de la Franchise et de la Ranlieue,<br />
d'acquérir la bourgeoisie d'un des trente-deux métiers (').<br />
Devant le peu de succès remporté par ce recensement, un cri<br />
du perron du 6 juin 1509, prescrit à tous les chefs de famille<br />
de se faire inscrire à l'un des métiers, de prêter le serment<br />
civique, de jurer fidélité au Prince et d'assister aux cérémonies<br />
et aux processions publiques ( 2 ). Cette réglementation est fré-<br />
(») N. O.1>. L., 2" série, t. I, p. 1 (art. 23), 1809. — G. HANSOTTE, Les fèvres,<br />
op. cit., p. 15.<br />
( 2 ) G. IIANSOTTE, ibidem et E. FAIUON, Supplément nu recueil des ordonnances<br />
de la principauté de Liège, 11. C. Ii. A. L. O., t. XIII, p. 272, 1928. — E. PONCELET,<br />
Les bons métiers de la cité de Liège, li. I. A. L., t. XXVIII, p. 15, 1899.
101 —<br />
quemment renouvelée par un cri du perron du 3 juin 1541, des<br />
reeès de la Cité du 15 septembre 1508, du 15 février 1594, des<br />
ordonnances des '21 février et 14 avril 1003, du 23 février 1655,<br />
du 6 février 1688 et du 14 décembre 1715, sans omettre le<br />
recès de la Cité du 16 octobre 1660 qui la renforce (').<br />
Ces mesures de rigueur vont de pair avec les mandements<br />
visant à maintenir la foi catholique et la série d'édits dirigés<br />
contre les étrangers qui s'infiltrent dans la principauté pour y<br />
propager l'hérésie. A partir du XVI e siècle, les arrêtés pres-<br />
crivant l'exclusion des vagabonds, mendiants et étrangers, la<br />
surveillance des cabarets, des hôtelleries et même des bateaux,<br />
sont tellement nombreux qu'il serait fastidieux de les citer<br />
tous ( 2 ). Seuls, ceux directement en rapport avec les admissions<br />
à la bourgeoisie ont retenu notre attention et ce d'autant plus<br />
que la répression de l'hérésie a fait l'objet d'études approfon-<br />
dies ( 3 ). Il importe cependant de souligner à quel point, dans<br />
la tourmente révolutionnaire, les bourgeois de Liège ont pré-<br />
(*) G. HANSOTTE, op. cit., pp. 15 et 10 et E. FAIRON, ibidem, pp. 334-335. —<br />
A. E. L., Cité, 3, 1508-1570, pp. 93-94 et Cité, 0, 1591-1595. p. 39. — U. O. P. L.,<br />
2e série, t. II, p. 240 et 247-252, 1871. — Manuscrit n» 850 (238), l' os 91 et 93<br />
de la BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE. - R. O. P. L., 2 e série, t. III,<br />
pp. 240 et note, 1872. — Th. GOBERT, Licge à travers les âges, t. I. p. 200. Des<br />
étrangers étant admis grâce à leur mariage avec une fille ou une veuve de maître,<br />
le recès de 1000 interdit aux gouverneurs de métiers de les accepter sans l'avis<br />
des autorités communales.<br />
( 2 ) R. O. P. L., loc. cit. — LONCHAY. Les édits des princes-évcques de Liège<br />
en matière d'hérésie au XVI e siècle, Gand, 1884. — E. FAIRON, Les ordonnances<br />
d'Erard de la Marck et Corneille de Berghes, dans B. C. R. A. L. O., T. XIII,<br />
pp. 259 à 344, 1930. — H. VAN DER MADE, Cris et ordonnances des XV e et<br />
XVI e siècle transcrits dans les registres des échevins et de la franchise de Iluy,<br />
dans B.C.R. A.L.O., T. XVIII, fasc. II, pp. 380-508, 1955. P. HARSIN,<br />
De l'édit de Worms à la paix d'Augsbourg (1521-1555), B. C. R. A. L. ().. t. XX,<br />
fasc. I, pp. 19-70, 1959-1960.<br />
( 3 ) Voir note précédente et E. FAIIION, La répression de l'hérésie et la question<br />
constitutionnelle dans le pays de Liège pendant le XVI e siècle, dans MisceUanées<br />
historiques, pp. 95-122, Liège, 1945.- L.-E. HALKIN, L'hérésie et sa répression<br />
au pays de Liège avant la Réforme, Bull. Soc. Hist. et litt. du Limbourg, t. LXIII,<br />
pp. 105-127, Tongres, 1929. — Idem, Réforme protestante et réforme catholique<br />
au diocèse de Liège : le cardinal de la Marck, prince-évêque de Liège, in-8°, 1930. —<br />
Idem, Histoire religieuse des règnes de Corneille de Berghes et de Georges d'Autriche<br />
(1538-1557), Liège, 1930. — C. TIHON, La principauté et le diocèse de Liège,<br />
sous Ro<strong>be</strong>rt de Berghes (1557-1564), 1922. — P. HARSIN, Etudes critiques sur<br />
l'histoire de la principauté de Liège (1477-1795), t. II, Le règne d'Erard de la<br />
Marck (1505-1538), 4 e partie, ehap. IV, V, VI, pp. 265-322 et références bibliographiques,<br />
Liège, 1955.
— 102 —<br />
serve leur li<strong>be</strong>rté individuelle. Contre les habitants soumis au<br />
pouvoir épiscopal, le Prince pouvait sévir librement ; à Liège<br />
même, il se heurtait aux privilèges anciens de la bourgeoisie.<br />
S'il est exagéré de prétendre que le « Tribunal de Loi et Franchise<br />
» conférait aux hérétiques l'immunité complète, il assurait<br />
certes la protection de nombreux bourgeois contre des accusations<br />
malveillantes ( 1 ). En matière d'hérésie, la législation liégeoise,<br />
dès le début de son élaboration, est marquée par la<br />
volonté des autorités communales et des Echevins de Liège<br />
de participer à son application ( 2 ). Le souci de la préservation<br />
des privilèges de la bourgeoisie prime celui de la conservation<br />
de la foi. Les bourgeois de Liège échappent aux exécutions<br />
capitales ; ils sont exclus des métiers et de la bourgeoisie, exilés<br />
et privés de leurs biens. Après de multiples discussions auxquelles<br />
participent les députés des Etats, il est permis aux émigrés<br />
d'emporter leur fortune ( 3 ). Bien plus, la Paix d'Augsbourg,<br />
promulguée en 1555 dans tout l'Empire, renforce la<br />
position des réformés dans la principauté de Liège en leur assurant<br />
l'impunité en cas de départ ( 4 ). En fait, la menace de l'exil<br />
fait capituler certains bourgeois tandis que huit Liégeois sont<br />
bannis par le cri du perron du 9 juin 1533 ( 5 ). En 1559, la première<br />
enquête générale organisée à Liège entraîne l'arrestation<br />
d'André Bourlette ; soutenu par le métier des drapiers et<br />
contre l'avis des échevins, il est acquitté par les bourgmestres<br />
et les jurés de la Cité ( 6 ). L'année suivante, une nouvelle<br />
(') C. TIHON, Ro<strong>be</strong>rt de Berghes, p. 1G2. — P. HARSIN, De Védit de Worms,<br />
p. 48, qui cite J. CHATEAUVIIXE, G'esta episcoporum, t. III, p. 375.<br />
( 2 ) Au sujet des premières ordonnances des 3 décembre 1532, 9 juin 1533<br />
et du 9 mai 1534, voir P. HARSIN, De Védit de Worms, p. 27. — Ibidem, Etudes<br />
critiques, t. II, pp. 299, 314 et annexe, n» XXV (3 décembre 1532). — R. O. P. L.,<br />
2 E série, t. I, p. 94. — E. FAIRON, Les ordonnances d'Erard de la Marck, n° XLIII.<br />
— L.-E. HALKIN, L'hérésie, pp. 172-173, 285-280 (9 juin 1533).<br />
( 3 ) E. FAIRON, La répression de l'hérésie, pp. 108-109 et P. HARSIN, De Védit<br />
de Worms, pp. 27 et sv.<br />
( 4 ) P. HARSIN, ibidem, p. 29, et plus spécialement son étude sur La Paix de<br />
Religion de 1555 et son application dans la principauté de Liège (1555-1505),<br />
B. A. R. B., Classe des lettres, 5 e série, t. XLV, 1900-02. — H. LONCIIAY, Les<br />
édits, p. 45. — C. TIIION, Ro<strong>be</strong>rt de Bcrghes, p. 104 et note.<br />
(*) Voir notes 2 et 3 et J. ROUHART-CHABOT et E. Hi : :LIN, Admissions,<br />
analyse n° 7bis.<br />
(*) C. TIHON, ibidem, p. 109. — E. FAIRON, La répression, p. 111. -— P. HAR-<br />
SIN. La Paix de religion, pp. 151, 152.
— 103 —<br />
enquête conclut à son emprisonnement avec sa femme et cinq<br />
autres suspects, mais n'aboutit pas à sa condamnation, malgré<br />
l'évidence des fautes contre l'observance religieuse ( 1 ). Les<br />
autres accusés bénéficient de la même mansuétude de la part<br />
des autorités de la ville, leur défense étant basée sur leur qualité<br />
de bourgeois ( 2 ).<br />
Le 6 mars 1562, en vue d'assurer la défense de la foi dans la<br />
principauté, le chapitre de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, au nom du Prince,<br />
ordonne la publication d'un édit qui récapitule les dispositions<br />
antérieures : les étrangers sont tenus d'acquérir la bourgeoisie<br />
ou de quitter la ville endéans huit jours ; le certificat du magistrat<br />
ou du curé du lieu d'origine est requis ; la procédure en<br />
matière d'hérésie, selon la « Loi et Franchise » pour les bourgeois,<br />
est soumise, par contre, à la justice épiscopale pour les<br />
étrangers ( 3 ). Cet édit, publié par le grand Mayeur avec l'accord<br />
des bourgmestres mais sans celui des métiers, soulève de vives<br />
protestations et doit être annulé par la Cité, pour prévenir des<br />
émeutes ( 4 ). Motivée par un conflit religieux, la querelle éclate<br />
à propos de la validité des publications faites au perron sans<br />
l'intervention des métiers et de la Cité. Et, pour bien marquer<br />
leur indépendance, les bourgmestres, jurés et conseil de la Cité<br />
ordonnent la proclamation du recès d'annulation, non pas au<br />
perron, mais à la « bailhe » de la maison communale ( 5 ). Le<br />
principe du cri du perron ne soulève aucune objection lorsque<br />
toutes les autorités sont unanimes pour admettre ou exclure<br />
un bourgeois ; mais au moindre désaccord, les autorités communales<br />
passent outre. La dualité, teintée de rivalité, s'affirme<br />
(*) C. TIHON, ibidem, pp. 171, 175 et P. HARSIN, ibidem.<br />
( 2 ) C. TIHON, ibidem, pp. 177 à 178 et P. HARSIN, ibidem, pp. 153-156, p. 156,<br />
il 0 2 et p. 196, n° 3.<br />
( 3 ) C. TIHON, ibidem, pp. 182-183 et P. HARSIN, ibidem, pp. 158-161.<br />
( 4 ) La protestation contre une nouvelle ordonnance du 25 septembre 1566<br />
n'est plus aussi violente ; Gérard de Groes<strong>be</strong>ek s'engage à surseoir à son exécution<br />
et à procéder contre les bourgeois selon la Loi et Franchise. Voir aussi<br />
R. O. P. L., 2 E série, t. I, p. 29G et acte en note. — H. LONCHAY, Les édits, pp. 42<br />
et sv. et R. VAN DER MADE, Cris et ordonnances, n° 37.<br />
( 6 ) C. TIHON, ibidem, p. 185. — P. HARSIN, ibidem, pp. 161-162, 164. Les<br />
thèses de C. TIHON et de P. HARSIN peuvent se concilier. La faute de caractère<br />
institutionnel fournit l'occasion d'une protestation justifiée par les griefs d'ordre<br />
religieux.
- 104 —<br />
encore fréquemment, puisque la Cité prétend jouir du droit<br />
d'octroi ou d'abrogation de la bourgeoisie sans le consentement<br />
du Prince, à l'encontre de la Paix de Saint-Jacques et des règles<br />
consacrées par la coutume. Le Conseil privé proteste contre cet<br />
abus à l'occasion de l'exclusion prononcée contre l'orfèvre<br />
Jean Quentin en 1506 ( 1 ). L'année suivante, celle de Jean le<br />
Pexhereau s'effectue toujours à la « bailhe de la maison qu'on<br />
dit la Violette » ( 2 ). En 1573, malgré l'opposition du mayeur,<br />
le conseil de la Cité admet l'orfèvre Jean Charle à la bourgeoisie<br />
et ordonne la publication au perron cette fois, mais par le secrétaire<br />
de la Cité ( 3 ). En 1576, le débat est soumis par le Conseil<br />
à l'avis des métiers en même temps que d'autres questions litigieuses<br />
( 4 ). En 1587 et 1592, les bourgeois refusés par le Mayeur<br />
sont reçus et proclamés à la « bailhe » ( 5 ). En revanche, le<br />
Mayeur ne manque pas non plus de protester lorsqu'on néglige<br />
de le consulter, par exemple, en 1627, pour l'admission de<br />
Ponsin Cosson, ex-mayeur à Malmédy ("). La publication à la<br />
« bailhe de la Violette » ne manque pas d'éclat principalement<br />
lors de destitution ou de réhabilitation de bourgeois annoncées<br />
par trois fois au son de la trompette ( 7 ).<br />
En général, les deux délégués du Prince et de la Cité se présentent<br />
ensemble au perron. En l'absence d'un texte législatif<br />
désignant l'agent d'exécution, la lecture des actes d'admission<br />
permet de dégager les règles établies progressivement par la<br />
coutume. La comparaison entre l'octroi délivré en 1537 en<br />
faveur d'un brasseur d'Alken et ceux enregistrés à partir de<br />
1565, montre l'évolution accomplie en moins de trente ans ( 8 ).<br />
(*) J. HOUHAKT-CHABOT et E. HÉLIN, Admissions, analyse n° 23 et note.<br />
( 2 ) Ibidem, n° 33.<br />
( 3 ) Ibidem, N» 126.<br />
(*) Recès
105<br />
En 1537, l'attestation de bourgeoisie émane du rentier de la<br />
Cité et mentionne la proclamation par un serviteur de métier.<br />
Dans la suite, les formalités sont bien plus strictes et parfaitement<br />
observées. Le recès du 29 juillet 1567 défend aux valets<br />
des métiers et au rentier de la Cité de procéder aux publications<br />
sans l'autorisation des bourgmestres ( 1 ). Toutefois l'inscription<br />
au métier reste indispensable selon un aut re recès du 15 septembre<br />
1568 ( 2 ). Dans la pratique, les certificats de bourgeoisie<br />
sont soumis aux bourgmestres ; le bourgeois prête serment, puis<br />
est présenté au mayeur qui l'agrée et charge le sergent de la<br />
Souveraine Justice d'effectuer la proclamation au perron en<br />
vue de susciter d'éventuelles protestations endéans quarante<br />
jours. Le sergent fait rapport aux bourgmestres qui délivrent<br />
parfois une attestation écrite, éventuellement suivie d'une<br />
recommandation aux juridictions étrangères, signée du souverain-greffier<br />
et munie du scel aux causes de la Cité. Dès<br />
1565 et 1566, le secrétaire de la Cité se joint au sergent, si<br />
l'on se rapporte aux deux actes qui figurent au début du registre<br />
aux proclamations à la bourgeoisie ( 3 ). Dans ce même registre,<br />
la présence simultanée de ces deux officiers apparaît plus fréquente<br />
à partir d'octobre 1580 et devient régulière de 1581 à<br />
1607. Les serviteurs du métier n'interviennent plus si ce<br />
n'est dans deux actes des 18 et 30 mai 1572 ( 4 ).<br />
*<br />
* *<br />
L'agitation politique et religieuse a rendu plus sévère la<br />
surveillance des étrangers; la Cité elle-même se range, dans ce<br />
cas, à l'avis du Prince en veillant à l'observation des règles<br />
plus strictes pour les admissions à la bourgeoisie. Les ordonnances<br />
de Gérard de Groes<strong>be</strong>ek des 14 avril et 27 septembre<br />
1567 sont suivies d'exécution ( 5 ). Les étrangers sont menacés<br />
(>) A. E. L., Cité, 2, recès, t. 1. 1566-1568, f» 155, 20 juillet 1017. Cité par<br />
Th. GOBERT, Liège à travers tes âges, t. I, p. 202.<br />
( 2 ) A. E. L., Cité, 3, recès, 1508-1570, f° 71 v".<br />
( 3 ) A. E. L., Cité, 41 : Cas de M. de Suive et .1. Weyms, analyses n os 22. 24.<br />
( 4 ) Analyses n os 95 et 96 ; A. E. L.. Cité, 41, p. 4 v° et 5 v».<br />
( 6 ) R. O.P. L., 2 E série, t. I, p. 209 et note. — 1t. VAN DER MADE, Cris et<br />
ordonnances, n os 41 et 42. 17 et 27 septembre 1567.
- 108 -<br />
d'expulsion s'ils n'acquièrent pas la bourgeoisie à Liège ou<br />
dans une autre ville et s'ils ne comptent pas deux ans de résidence.<br />
Effectivement, peu de temps après, des tisserands venus<br />
de la région de Cambrai, sont arrêtés à Liège et contraints de<br />
fournir les attestations écrites sur leurs origines s'ils désirent<br />
obtenir leur inscription dans un métier ou à la bourgeoisie ( 1 ).<br />
Un nouveau mandement du 1 er octobre 1572 défend aux étrangers<br />
de s'établir dans le pays de Liège, sans raison valable et<br />
dépourvus des certificats des autorités civiles et religieuses de<br />
leur résidence et sans une autorisation de séjour délivrée par<br />
l'officier de leur nouveau domicile, ce qui constitue une innovation<br />
( 2 ). Les actes mentionnent fréquemment les noms des<br />
bourgeois appelés à témoigner sans jamais omettre toutes les<br />
pièces produites garantissant la « prudhommie », la pratique<br />
de la religion par le requérant et même par ses parents. Même<br />
les nobles n'échappent pas à cette règle, et Nicolas de Laudas,<br />
par exemple, domicilié depuis deux ans chez un procureur de<br />
l'Official, doit prouver son catholicisme ( 3 ). Le fait de « vivre<br />
honorablement » implique celui de « vivre catholiquement » ;<br />
l'attestation à ce sujet émane souvent du curé de la paroisse<br />
d'origine. Certains actes comportent plus de précisions lorsqu'il<br />
s'agit d'immigrés venus de villes ou de régions touchées<br />
par l'hérésie comme Maastricht, Anvers, Malines et Sart ( 4 ).<br />
Ces garanties ne semblent pas encore suffisantes et bientôt un<br />
édit du 5 février 1578 prescrit un serment d'obéissance à<br />
l'Eglise et l'engagement de se conduire en bon catholique ( 5 ).<br />
Les actes enregistrés à partir du mois d'octobre 1580 consignent<br />
cette déclaration solennelle, outre la prestation du serment de<br />
fidélité envers le Prince et la Cité ( 6 ). Désormais, cette formalité<br />
(*) Les 4 octobre et 24 mars 1508. analyses n"s 40 et 42.<br />
( 2 ) R. O. P. L.. 2° série, t. I, p. 371. — H. LONCHAY, Les édits, p. 44.<br />
( 3 ) Voir également le cas de Louis de Ponceau, originaire du Hainaut, analyses<br />
n os 50 et 08.<br />
( 4 ) Antoine Malcliair de Sart en 1572 (n° 97), un bourgeois de Reikem en<br />
1574 (n° 130), de Malines en 1578 (n° 147), des réfugiés de Maastricht et environs<br />
en 1580 (nos i08, 173, 177, 189), André Henoek. marchand d'Anvers en 1590<br />
(n» 385).<br />
(') II. LONCHAY, Les édits, p. 44. — R. O. P. L., 2 e série, t. I, p. 425.<br />
(•) Analyses des textes postérieurs au 22 octobre 1580, n os 189 et sv.
— 107 —<br />
accompagne toutes celles renouvelées fréquemment par les<br />
ordonnances tendant à assurer la police des étrangers et la<br />
répression de l'hérésie ( 1 ). La ville l'impose également par un<br />
recès du 7 janvier 1(520 ( 2 ). De la même façon, l'inscription au<br />
métier est exigée alternativement par le Prince et la Cité à<br />
partir du XVI e siècle ( 3 ). La réglementation relative aux admissions<br />
à la bourgeoisie rencontre par conséquent l'adhésion de<br />
toutes les autorités. Elle se trouve condensée sous l'article six<br />
d'un cri du perron du 13 août 1613, qui émane du prince, du<br />
Chapitre, des bourgmestres, des jurés et du Conseil de la Cité<br />
de la façon suivante ( 4 ) : observation des paix et des règlements<br />
à l'égard des admissions des étrangers, publication au perron<br />
avant la réception, débat quatre jours après la présentation au<br />
Prince ou à son officier, présentation des attestations authentiques<br />
du lieu d'origine, du certificat de profession de la foi<br />
catholique et romaine, obligation de demeurer dans la Cité,<br />
Franchise et Banlieue. Les curés sont chargés du signalement<br />
des étrangers, des vérifications de leur identité, de leur qualité<br />
et de la durée de leur séjour. La participation du clergé paroissial<br />
à la police des étrangers influence inévitablement les admissions<br />
à la bourgeoisie et résulte une fois de plus de l'importance<br />
des conflits politico-religieux depuis le XVI e siècle.<br />
Les cent cinquante années qui précèdent la suppression de<br />
l'état liégeois nous valent une copieuse documentation sur le<br />
privilège de bourgeoisie ou plutôt ses bénéficiaires ; mais cette<br />
(>) Années 1589, 1598, 1633, 1641, 1643, 1648, cf. H. LONCHAY, Les édils,<br />
p. 47. — BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE, Manuscrit, n° 850 (238),<br />
fo 41 (18 décembre 1598). — R. U. P. L., 2 e série, t. II, pp. 113-118 (article 7<br />
de l'édit de 1589 prescrit la formule du serment). — Ibidem, 2 e série, t. III,<br />
p. 116 (3 mai 1633, art. 6 et note p. 116, au sujet du renouvellement le 30 juillet<br />
1641 et le 7 octobre 1648). — Pour le mandement de 1633, voir les textes<br />
publiés par U. CAPITAINE, dans II. I. A. L., t. II, pp. 266-275, 1854.<br />
( 3 ) A. E. L., Cité, 7, Recès, 1619-1623, f° 26 v° ; cité par Th. GOBERT, Liège<br />
à travers les âges, t. I, p. 201, note 3.<br />
( 2 ) Voir supra p. 101 et notes 1 et 2.<br />
(') R. O. P. L., 2* série, t. III, p. 142, 1872.
— 108 —<br />
abondance ne tient nullement aux transformations du Droit et<br />
aux remous sociaux qu'elles traduisent. Au contraire, après les<br />
guerres civiles du XVII e siècle, les institutions urbaines se<br />
figent dans un immobilisme qui donne à penser qu'elles sont<br />
de moins en moins adaptées à la société qu'elles devraient<br />
structurer.<br />
L'ordonnance du 23 février 1655 — promulguée à la suite<br />
d'un vœu émis par le Conseil de la Cité le 5 février impose<br />
aux étrangers l'obligation de se faire admettre à la bourgeoisie<br />
sous peine d'être privés des droits de métier. Les règlements<br />
des 16 octobre 1660, 6 février 1688, 20 mars 1692, 11 décembre<br />
1715, 15 juillet 1721, 22 août 1733, 19 mai 1719 se bornent à<br />
rafraîchir (=réitérer) ces prescriptions ( 1 ). Une telle insistance<br />
eût-elle été nécessaire si les ordres n'avaient été sans cesse<br />
transgressés '! Il est d'ailleurs significatif que la déclaration<br />
de 1719 restreigne la charge d'acquérir la bourgeoisie aux seules<br />
personnes désireuses d'exercer un métier ou un office public.<br />
Entretemps, le règlement du 28 novembre 1681, s'il avait<br />
réorganisé l'administration de la capitale, n'avait guère innové<br />
quant au statut de la bourgeoisie. Il s'efforce de mettre fin à la<br />
pratique abusive des dépublications en interdisant aux bourgmestres<br />
de recourir à cette sanction, si ce n'est avec l'accord<br />
préalable du Conseil privé (§ 78 et 79). Désormais les magistrats<br />
devront présenter au Grand Mayeur les candidats bourgeois :<br />
après examen de leurs certificats, leurs suppliques seront ensuite<br />
soumises au Conseil privé. Cet; article (§ 80) fut de stricte interprétation<br />
durant le dernier siècle de l'Ancien Régime ; il est<br />
expressément mentionné dans nombre d'apostilles et il explique<br />
pourquoi la plupart des suppliques furent directement adressées<br />
au Prince, et non pas aux bourgmestres dont le rôle se<br />
borne dorénavant à entériner les faveurs dispensées par le<br />
(») A. E. L., Cité, 14, fo 00 et ci-dessus, p. 101. note 1. — H. O. P. L., 2* série,<br />
t. III, p. 240. En note, St. HOBMANS cite les édits de 1088 et de 1715. Ceux de<br />
1724 et 1749 sont signalés par la Liste chronologique des édits et ordonnances de<br />
la principauté de Liège, p. 117, 234. in-8°, Bruxelles, 1851. — Pour le reste,<br />
éditions annotées dans M. G. DE LOUVREX, Recueil, t. I, pp. 10-23, in-fol.,<br />
Liège, 1750. —• Voir J. ROUHART-CHABOT et E. HÉIJN, Admissions à la bourgeoisie,<br />
analyses n os 1007, 1121, 1378, 1381, 1392. 1395.
— 109 —<br />
souverain. Enfin, l'article 81 prévoit que même le droit d'incolat<br />
sera refusé à toute personne domiciliée dans la Cité qui<br />
exciperait de l'acquêt d'un métier pour éluder les formalités<br />
obligatoires (').<br />
La prééminence prineicre en ce domaine est hautement affirmée<br />
et c'est en vain que le Conseil de la Cité prétendra s'arroger<br />
le monopole des attestations relatives à la qualité de bourgeois<br />
de Liège ( 2 ).<br />
La constante intervention des conseillers du Prince nous<br />
vaut la conservation de quantité d'actes dont, sans cela,<br />
toute trace serait perdue. C'est le cas, par exemple, des suppliques<br />
originales actuellement rangées clans la liasse 217 du<br />
Conseil privé : elles sont adressées directement à Son Altesse<br />
Une première apostille les renvoie à l'examen du Grand Mayeur ;<br />
celui-ci marque son accord après avoir fait état des certificats<br />
dont il a pris connaissance. Le I'rincc ou son chancelier enjoint<br />
alors au magistrat, par une seconde apostille munie de son<br />
scel privé, de recevoir son candidat parmi les bourgeois de sa<br />
Cité. Les formules en usage à la chancellerie de même que les<br />
faveurs (gratuité, simplification des formalités) accordées à des<br />
familiers du Prince, ne laissent aucun doute quant à l'efficace<br />
du pouvoir de ce dernier en matière de statut personnel ( 3 ).<br />
Si les patentes de bourgeoisie sont munies du seul sceau de la<br />
Cité, l'autorité de ses magistrats est pourtant loin de s'exercer<br />
sans partage.<br />
(') R.O.P.L., 3 e série, t. I, p. 10; analyses n" s 891, 1919, 2058 et les<br />
apostilles conservées dans A. E. L., C. P., 217. — Réciproquement un édit du<br />
23 mars 1093 oblige les habitants de la Cité et de la Banlieue à se faire inscrire<br />
à l'une des Seize Chambres sous peine de perdre leurs privilèges de bourgeois ;<br />
Liste chronologique, à la date; analyse n° 1101.— Les certificats de catholicité<br />
demeurent indispensables; n os 1054, 1131, 1423, analysés par J. ROUHAHT-<br />
CHABOT et E. HÉLIN, Admissions à la bourgeoisie.<br />
( 2 ) L'ordonnance du 24 octobre 1089 déclarait nuls les certificats dépêchés<br />
sans son intervention ; dès le 2 novembre, Jean-Louis d'Elderen interprétait sa<br />
décision de manière à ne point porter préjudice au droit qu'avaient les échevins<br />
de délivrer des attestations. Nouvelle protestation des échevins le 23 avril 1703 ;<br />
A. E. L., C'. P., 215, placard, ibidem, 129, f° 175 et 185 v». Cas d'application<br />
n° 1090, et A. E. L., Cité, 41 bis, 43. Réglementation générale dans R. O. P. L.,<br />
3« Série, t. I, p. 51, § 0, 12 mars 1080.<br />
( 3 ) A. E. L.. C. P., 147, Modèles d'apostilles, f° 13; ibidem, f° 20 v°, variante<br />
prévue à partir de 1779 pour les Franchimontois. — Voir les analyses n os 988,<br />
1082, 1102, 1118, 1125, 1135, 1139, 1142, 1144, 1397, 1398, etc.
— 110 —<br />
On en vient même à se demander si, à partir du milieu du<br />
XVII e siècle, ils ont vu dans le droit de bourgeoisie autre chose<br />
qu'une source de revenus. Est-ce par hasard que 10 % des<br />
nouveaux bourgeois de la période 1755-1791 sont admis durant<br />
le mois de septembre, c'est-à-dire juste avant l'expiration du<br />
mandat annuel des bourgmestres qui étaient directement intéressés<br />
aux recettes, puisque chaque réception accroît de 18 florins<br />
leur casuel et de 7 florins celui de leurs sous-grefïiers (') ?<br />
L'idée d'accroître ses revenus aux dépens des étrangers<br />
n'était d'ailleurs pas nouvelle. Le 5 février 1055 déjà, le Conseil<br />
de la Cité remontrait au Prince que la ville se trouvait démunie<br />
de seaux de cuir et de matériel pour combattre l'incendie ;<br />
il exigeait que les nouveaux bourgeois fournissent chacun deux<br />
seaux « comme d'ancienneté ». Six ans plus tard, les bourgmestres<br />
de Iverckem et Schell, qui — au dire du chroniqueur —<br />
avaient acquis la bourgeoisie la veille de leur élection, imaginèrent<br />
de priver des droits des métiers ceux qui n'avaient pas<br />
accompli la même formalité « ce qui fut un gros tracas pour<br />
tous ceux qui n'avaient les moyens de payer une telle dépense,<br />
qui s'élève à 25 pièces ». Quelques années auparavant, pareil<br />
expédient avait regarni le trésor public car quatre mille chefs<br />
de ménage avaient été astreints à « acheter » la bourgeoisie,<br />
ce qui avait suscité maints procès et provoqué bien des arrestations<br />
( 2 ).<br />
Le primat des préoccupations budgétaires se remarque également<br />
durant le XVIII e siècle. Le Conseil de la Cité s'aperçoit-il<br />
que les seaux de cuir qui devraient être entreposés dans<br />
les couvents sont perdus ou hors d'usage ? Il ordonne à son<br />
syndic d'agir contre les étrangers domiciliés à Liège. Une cinquantaine<br />
obtempèrent et font enregistrer leur inscription ;<br />
les employés de la Cité sont l'objet d'un contrôle supplémentaire;<br />
des poursuites sont entamées contre un certain Jean<br />
Detroz. Finalement le résultat est atteint : de nouveaux seaux<br />
(') Certaines années s'achèvent par des réceptions en fournées : 21 en septembre<br />
1764, 25 en 1777, 30 en 1750.<br />
( 2 ) M. G. DE LOUVREX, Recueil, t. I, p. 17. — [FOULLON], Jlistoria leodiensis,<br />
t. 111, p. 345, in-fol., Liège, 1737, qui emploie l'expression emere civitatem.
111 —<br />
sont distribués (*) ! Parfois les sommes recueillies sont tenues<br />
en réserve, ce qui devait faciliter grandement la tâche des<br />
receveurs communaux. On s'explique mieux alors le zèle dont<br />
faisait montre le syndic Ophoven dans sa chasse aux étrangers<br />
( 2 ).<br />
Incapables d'équilibrer leur budget, les autorités municipales<br />
ont multiplié ces mesquines vexations dans la volonté<br />
d'imposer aux nouveaux-venus une part d'un fardeau accumulé<br />
par l'impéritie générale. En faisant du droit de bourgeoisie<br />
le coûteux privilège réservé à une oligarchie, la Cité avait tari<br />
une des sources de sa croissance : l'immigration des gens de<br />
métier et des commerçants. Sous ce rapport, s'accuse le contraste<br />
entre la commune expansionniste du Moyen Age, étendant<br />
au loin son droit et son emprise économique par l'intermédiaire<br />
de ses bourgeois forains, et le magistrat protectionniste<br />
des XVII e et XVIII e siècles de plus en plus jaloux du<br />
statut de ses administrés ( 3 ). La même parcimonie mercantile<br />
(!) A. E. L., R. C. C., 23 mars, 4 mai, 27 et 31 août, 22 septembre 1704.<br />
( 2 ) A. E. L., R. C. C., 22 août 1700, 19 février 1708 ; analyse, n" 1028.<br />
Le syndic Ophoven a signé une Liste des personnes qui ne sont pas bourgeoises<br />
me données par un délateur. Il s'agit de Nicolas Lam<strong>be</strong>rt, publié (bourgeois) ;<br />
Mr Ilumblet ; Mr Delcour ; Madame Colson, Sous la Prison du Maire ; Mr Binon ;<br />
Mr Hanen, rue des Onze Mille Vierges, publié ; le sieur Noiret, carossier Sur<br />
Avroy, publié le 22 septembre 1773 ; le sieur Tilman, doreur, Sur le Pont d'Ile ;<br />
Hennen, A la Balance rue d'Avroy, publié ; Lesoille, rue d'Avroy, publié le<br />
21 septembre 1773 ; Jean Marchand, charron à Sainte-Marguerite ; le sieur Gillet,<br />
à Sainte-Marguerite. — Les mentions publié sont ajoutées par une autre main ;<br />
BIBLIOTHÈQUE CENTRALE DE LA VILLE DE LIÈGE, Manuscrits.<br />
( 3 ) Dans les villes où les registres de bourgeoisie sont conservés à partir du<br />
XIV e siècle, la comparaison avec les chiffres du XVIII 1 ' fait apparaître la raréfaction<br />
de l'immigration bourgeoise.<br />
Pour tout ce qui concerne la critique et l'interprétation des livres de bourgeoisie,<br />
il est indispensable de se référer à B. MOLS, Introduction à la démographie<br />
historique des villes d'Europe, t. I, pp. 73-75, 200, t. II, pp. 3G0-300, t. III,<br />
pp. 27, 159-100. 233-230, in-8°, Louvain, 1954-1950.<br />
Il va de soi que des comparaisons numériques entre villes différentes n'ont<br />
de sens que là où les droits d'admission sont équivalents ; de même, il n'y a pas<br />
de commune mesure entre les bourgades où le nouveau-venu ne peut échapper<br />
au droit d'inscription et les centres industriels où le marché du travail et, par<br />
conséquent, l'assimilation sont très actifs et ne s'embarrassent souvent d'aucune<br />
formalité. Compte-tenu de ces remarques, on observera l'immigration bourgeoise<br />
dans quelques villes voisines de Liège : R. A. PARMENTJER, Indices op de Iirugselie<br />
Poortersboeken, t. II, pp. 147-152, in-8°, Bruges, 1938. — E. PERRIN, Le droit<br />
de bourgeoisie et l'immigration rurale à Metz au XIII e siècle, dans Annales de la
- 112 -<br />
marque les transactions qui aboutirent à régler le statut per-<br />
sonnel des Franchimontois, des habitants d'Avroy et d'Ans et<br />
finalement ceux de la rue des Onze Mille Vierges. Au cours de<br />
sa dernière année d'existence, la Cité obtint de majorer de<br />
200 florins les droits exigés des étrangers qui ne seraient pas<br />
originaires du Pays de Liège : la mesure visait les émigrés qui<br />
avaient cru trouver refuge dans la Cité ( 1 ).<br />
Ainsi les autorités communales n'ont pas hésité à trafiquer<br />
d'un droit personnel tandis que les étrangers y ont vu le moyen<br />
de se mettre à l'abri des poursuites intentées aux artisans et<br />
marchands forains ( 2 ). Si les mobiles économiques sont évidents,<br />
l'enjeu politique que représente l'admission à la bourgeoisie<br />
apparaît moins clairement. A quoi bon revendiquer un droit<br />
de suffrage qui ne s'exerce plus qu'en des occasions mineures ?<br />
soc. d'hist. et d'archéol. de la Lorraine, t. XXX, pp. 513-639, et t. XXXIII,<br />
pp. 148-152, in-8°, Bar-le-Duc et Metz, 1921 et 1824. — E. HL CIIIN, Les poortersboeken<br />
anversois au service de l'histoire liégeoise, dans Annuaire d'hist. liég.,<br />
t. I, pp. 152-104, in-8", Liège, 1934. — Jos. VERBEEMEN, West-Vlaamse poortersboeken,<br />
dans Ann. du XXXV e Congrès de la Fédér. histor. et archéol , fasc. III,<br />
pp. 225-254, in-8°, Courtrai, 1953.<br />
(') A. E. L., H. C. C'., 39, f° 144. La ratification du Conseil privé intervint le<br />
10 juin ; ibidem, entre les f os 153 et 154.<br />
Les droits exigés des candidats bourgeois ne figurent pas dans 1 édit du 12 août<br />
1708 qui tarifie les procédures en usage à la chancellerie du Prince; li. O. P. L.,<br />
3 e série, t. II, p. 574. — Il est néanmoins certain que les instances étaient onéreuses,<br />
sans quoi la mention gratis n'aurait pas de sens ; voir les analyses n os 1108,<br />
1125, 1129, etc. — Quant aux droits attribués aux autorités municipales, ils<br />
s'éparpillent en petites gratifications parfois réduites et toujours malaisées à<br />
comptabiliser; 20 florins pour 2 seaux, 18 florins pour les bourgmestres, 7 pour<br />
les sous-greffiers ; d'autres sommes sont attribuées au mambour, syndic, grand<br />
greffier, enfin 4 florins pour le scel ; bref, le montant aurait dépassé 111 florins.<br />
Par ailleurs, les Franchimontois, qui sont déjà exonérés des seaux, acquièrent<br />
la bourgeoisie à moitié prix, soit 50 florins ; on peut donc estimer à 120 florins<br />
la somme à débourser par un étranger non privilégié. Ce total ne tient compte<br />
ni des frais de chancellerie ni de la rétribution du notaire qui rédigeait la supplique<br />
des impétrants analphabètes. En tout état de cause, on demeure en deçà<br />
du total de 400 florins dont fait état Th. GOBF.RT, Liège à travers les âges, t. I,<br />
p. 192. Voir les comptes partiels consignés dans A. E. L., Cité, 43, Quaelles,<br />
f° 3 r°, 9 avril 1791; II. C. V. L., f° s I-V, notules de comptabilité, surtout les<br />
actes analysés par J. ROUHART-CHABOT et E. IIÉLIN, n os 1919 et 2059, qui<br />
font état de 18 à 20 florins versés au mayeur et de 0 à 8 florins exigés à la Chancellerie.<br />
Cfr comptes des recettes entre 1023 et 1025 dans A. E. L., Grand<br />
greffe, 95, f° 224.<br />
( 2 ) A titre d'exemple, bornons-nous à invoquer l'édit du 12 juillet 1700<br />
contre les colporteurs ; R. O. P. L., 3 e série, t. Il, p. 535. Il faudrait pouvoir faire<br />
état ici de la réglementation corporative aussi bien que de la police des étrangers.
113 —<br />
Quelle que soit l'atonie de la vie municipale au XVIII e siècle,<br />
ceux qui briguent une charge (conseiller, gouverneur de métier,<br />
bourgmestre) n'en restent pas moins soumis à l'obligation<br />
d'ctre pourvu d'une place dans l'une des Seize Chambres instaurées<br />
par le règlement de 1684 : c'est le cas en particulier des<br />
gens de ro<strong>be</strong> qui peuvent s'inscrire indifféremment à l'un de<br />
ces collèges électoraux et pour lesquels l'admission à la bourgeoisie<br />
n'est qu'une formalité précédant de peu la résiliation,<br />
l'échange ou la nomination qui leur vaudra leur siège ( x ).<br />
La qualité de bourgeois est alors dépourvue du lustre qui la<br />
parait à la grande époque de l'autonomie communale ; néanmoins<br />
les Liégeois ont tenu à en revêtir ceux qu'ils voulaient<br />
honorer : Jean Morand, dont Y Art d'exploiter les mines de<br />
charbon de terre est un monument à la gloire de l'industrie<br />
nationale, Henry de Grandjean, devenu oculiste du Roi de<br />
France, l'aéronaute Jean-Pierre Blanchard ( 2 ). Lorsque la<br />
révolution d'août 1789 rendit à la Cité d'éphémères prérogatives,<br />
les patriotes en profitèrent pour conférer le titre de bourgeois<br />
à leurs partisans : en l'occurrence, le comte de Saint-<br />
Genois, Isaïe Graud, l'officier dalmate Rusanick de Pecke et le<br />
journaliste Pierre Lebrun. La plupart de leurs adversaires<br />
politiques ayant émigré, ils n'eurent guère recours à la procédure<br />
de dépublication, dont le règlement de 1681 (§ 78-79)<br />
avait si jalousement réservé l'initiative au Prince. Celui-ci,<br />
par contre, ne se fit pas faute de s'en servir lors de sa restauration<br />
: auparavant, il l'avait réservée à des escrocs ( 3 ).<br />
(') J. ROUHART-CHABOT et E. HÉLIN, Admissions à la bourgeoisie, n os 1050,<br />
1122, 1459 et nombreuses suppliques enregistrées dans A. E. L., C. P., 149 sv.<br />
( 2 ) J. ROUHART-CHABOT et E. HÉLIN, ibidem, n os 1520, 1808, 1898 et A. E. L.,<br />
R. C. C., 23 septembre 1709 et 20 novembre 1770. — Ne pas confondre avec<br />
l'attribution des privilèges des 32 Métiers pour motif honorifique; ci-dessus,<br />
p. 113 et A. E. L., R. C. C., 0 juillet 1772.<br />
( 3 ) Voir les n os 1992-1995, 2003. — L'annulation des dépêches « sub et obrepticement<br />
obtenues » se déroule selon un cérémonial très strict : sonnerie par le<br />
trompette sermenté de la Cité, cri de Vins avant seigneur bourgeois ! répété à<br />
trois reprises par l'huissier, dépublication lue au balustre de l'hôtel de ville ;<br />
la proclamation se répète au Perron, sur le Marché. Elle se fait là par le sporpadon<br />
( = porte-espadon ?) ou le sergent de la Souveraine Justice, duement commissionné<br />
par le mayeur en féauté ; A. E. L., Cité, 12, 12 août 1677 et 22 juin 1078 ;
— 114 —<br />
Les admissions à la bourgeoisie n'apprennent donc rien de<br />
très original quant aux institutions liégeoises à la fin de l'Ancien<br />
Régime. A vrai dire, leur intérêt se trouve ailleurs : de<br />
1752 à 1794, soit plus de quarante années durant, la liste des<br />
nouveaux bourgeois est complète et se prête ainsi à l'interprétation<br />
statistique. Si abrégées que soient les formules de<br />
réception (*) elles fournissent désormais sans discontinuer<br />
quelques données précieuses aux yeux des démographes.<br />
Tandis que les dates des actes permettent de calculer le rythme<br />
de l'immigration bourgeoise, les lieux de naissance en apprennent<br />
long sur l'aire d'attraction de la ville ( 2 ).<br />
La plupart des bourgeois dont l'admission est consignée dans<br />
le dernier cahier de la Cité, n'ont guère joui de leurs privilèges<br />
chèrement acquis. A partir de 1794, la Révolution est venue<br />
dispenser à tous — en principe du moins — les mêmes droits<br />
de citoyen. La procédure tatillonne de l'Ancien Régime aura<br />
eu cependant un ultime mérite : grâce à elle, les historiens<br />
peuvent aujourd'hui éclairer cet aspect si mal connu de<br />
la vie en société qu'est l'assimilation des étrangers.<br />
Juliette ROUHART-CHABOT,<br />
Etienne HÉLIN.<br />
43, 23 novembre 1780 et analyses par J. ROUHABT-CHABOT et E. HÉLIN, ibidem<br />
n os 1729 et 1785, n
DOCUMENTS PRÉHISTORIQUES<br />
DU SART TILMAN<br />
DANS LA COLLECTION JEAN SERVAIS<br />
Avant-propos( 1 )<br />
Une étude relative à l'occupation du Sart Tilman à l'époque<br />
préhistorique m'a donné l'occasion d'apprécier l'abondance et<br />
la variété du matériel que Jean Servais y avait recueilli au<br />
cours de nombreuses années de prospections ( 2 ). C'est pourquoi<br />
j'ai volontiers souscrit à sa proposition concernant la publication<br />
de ce riche ensemble, publication (pie lui-même avait<br />
été amené à différer pour diverses raisons ( 3 ).<br />
Je suis heureuse d'apporter ainsi une modeste contribution<br />
à la connaissance de la préhistoire locale mais plus encore de<br />
rendre hommage à l'activité remarquable d'un des principaux<br />
préhistoriens de notre école liégeoise.<br />
( 1 ) La bibliographie utilisée pour la rédaction de cet article est citée en notes<br />
infra-paginales, dans lesquelles il est fait usage des sigles suivants :<br />
B.C.W. = Bulletin de la Société Royale Belge d'Etudes Géologiques et Archéologiques.<br />
Les Chercheurs de la Wallonie.<br />
B.I.A.L. = Bulletin de VInstitut Archéologique Liégeois.<br />
B.S.A.B. = Bulletin de la Société d'Anthropologie de Bruxelles (prend le titre de<br />
Bulletin de la Société Royale. Belge d'Anthropologie et de Préhistoire<br />
à partir de 1932).<br />
Ii.S.P.F. = Bulletin de la Société Préhistorique Française.<br />
F.A.ll.B. = Fédération Archéologique et Historique de Belgique.<br />
( 2 ) Marguerite UI.RIX-CLOSSET, Notes relatives à l'occupation du Sart Tilman<br />
à l'époque préhistorique dans Cahiers du Sart Tilman, Université de Liège, t. 1<br />
(1963), pp. 7-27.<br />
( 3 ) Une étude de J. SERVAIS, publiée en 1902, mais insuffisamment illustrée<br />
au gré de son auteur, a fourni l'inventaire des documents recueillis jusqu'à<br />
cette date sur le plateau du Sart Tilman. J. SERVAIS, Antiquités de l'âge de la<br />
pierre, trouvées à Angleur et à Chaudfontaine, B. I. A. L., t. 32 (1902), pp. 11-22.<br />
Quant aux découvertes ultérieures, elles étaient restées inédites jusqu'à ce<br />
jour.
116<br />
Je ne saurais trop souligner la part importante qui lui revient<br />
dans l'élaboration de cet article. Non seulement il m'a permis<br />
de disposer de documents qu'il avait méthodiquement classés,<br />
mais il a tenu, tout au long de l'examen que nous en avons fait,<br />
à me faire bénéficier des fruits de sa grande expérience. La plupart<br />
des dessins qui illustrent cette publication sont également<br />
de sa main. Ce m'est donc un devoir particulièrement agréable<br />
de lui exprimer ici ma vive reconnaissance tant pour la cordialité<br />
de son accueil que pour son aide précieuse, sans laquelle ce<br />
travail n'aurait pu être mené à bonne fin.<br />
Ma gratitude va aussi à Mlle Hélène Danthine, professeur<br />
d'archéologie préhistorique à l'Université de Liège, qui a bien<br />
voidu relire mon manuscrit et me donner de judicieux conseils.<br />
Je remercie enfin l'Institut archéologique liégeois d'avoir<br />
accepté de prendre à sa charge les frais occasionnés par l'abondante<br />
illustration de cet article.<br />
Conçu comme une publication de documents archéologiques,<br />
ce travail comporte essentiellement la description et la représentation<br />
de pièces groupées selon leur typologie. Le fait que<br />
le matériel étudié provient uniquement de prospections de<br />
surface, dont la localisation précise ne peut être envisagée,<br />
s'oppose, en effet, à l'utilisation d'un classement d'ordre chronologique<br />
ou topographique. Il s'ensuit que les interprétations<br />
chronologiques proposées à la fin de cet exposé et qui, en<br />
l'absence de tout vestige de céramique, sont uniquement fondées<br />
sur la typologie de l'outillage lithique ne peuvent être<br />
présentées qu'avec <strong>be</strong>aucoup de prudence.<br />
Le site<br />
Au sud de la ville de Liège, se dresse un vaste promontoire,<br />
en grande partie boisé, délimité par la convergence des vallées<br />
de la Meuse et de l'Ourthe. Le plateau qui le couronne fut<br />
partiellement défriché à une époque ancienne. Sur l'une des<br />
zones essartées s'étend le hameau du Sart Tilman (fig. 1). A<br />
l'heure actuelle ce hameau, qui dépend de la commune d'Angleur,<br />
est essentiellement entouré d'herbages mais au début du
FIG. 1. — Esquisse oro-hydrographique au 1/10.000°.
— 118 —<br />
XX° siècle, les étendues défrichées étaient encore, en majeure<br />
partie, consacrée aux labours. Les travaux des champs, qui<br />
périodiquement ramenaient en surface de nombreux documents<br />
archéologiques, ont permis à Jean Servais d'entreprendre, sur<br />
le site du Sart Tilman, une série de prospections fructueuses.<br />
Si des silex furent « recueillis sur tout le plateau », le plus grand<br />
nombre cependant « provient des champs longeant le bois de<br />
Colonster voisin d'un petit ruisseau, aflluent de l'Ourthe » ('J.<br />
Cette zone, particulièrement riche en vestiges préhistoriques,<br />
s'étendait donc, ainsi que me l'a confirmé M. Servais, « contre<br />
le bois », depuis les terres avoisinant la source du ruisseau de<br />
Sordeve jusqu'au monument aux morts (fig. 2, zone hachurée<br />
sur la carte). Le site se trouve maintenant englobé, pour une<br />
large part, dans le domaine acquis par l'Université de Liège.<br />
Divers facteurs permettent d'expliquer l'installation de<br />
l'homme préhistorique au Sart Tilman. D'une part, son<br />
ravitaillement en eau était assuré par la proximité de ruisseaux<br />
et par celle d'une nappe aquifère facilement accessible,<br />
d'autre part, il pouvait aisément s'approvisionner en matière<br />
première. Des silex peuvent en effet être recueillis dans les<br />
ravins où ils affleurent par suite de l'érosion ainsi qu'à la<br />
naissance des pentes, emballés dans le limon superficiel. ( 2 )<br />
Dans sa publication sur la station du Sart Tilman, Jean<br />
Servais insistait d'ailleurs sur 1' « abondance de la matière<br />
première » et sa « facilité d'extraction » ( 3 ).<br />
L'existence d'un placage limoneux, de puissance très variable,<br />
confère à cette région une fertilité suffisante pour justifier sa<br />
mise en culture par des populations néolithiques. Il s'agit toutefois<br />
de « limons humides » et, par conséquent, de sols froids, à<br />
(*) J. SERVAIS, op. cit., p. 12.<br />
( 2 ) Il est intéressant de comparer la carte géologique du Sart Tilman avec<br />
une carte de répartition des sites préhistoriques de la région. Dans la majorité<br />
des cas, on constate, en effet, la présence de l'homme préhistorique à proximité<br />
de la limite du « lam<strong>be</strong>au de sable » qui subsiste encore en sous-sol sur les<br />
parties hautes du plateau mais est absent sur les pentes. A la naissance de ces<br />
pentes, la disparition de la couche sableuse rend facilement accessibles les silex<br />
libérés par la dissolution des craies et simplement recouverts par le limon<br />
superficiel.<br />
( 3 ) J. SERVAIS, op. cit., p. 12.
— 119 —<br />
FIG. 2. — Le Sart Tilman. Ech. 1/10.000 E .<br />
(La zone particulièrement riche en vestiges archéologiques a été hachurée)<br />
rendement moins bon et productions plus tardives que les<br />
terres de nos contrées essentiellement agricoles ( 1 ).<br />
Ces conditions pédologiques, si toutefois elles étaient les<br />
mêmes à l'époque préhistorique, pourraient avoir retardé l'introduction<br />
de l'agriculture au Sart Tilman où il semble que les<br />
populations locales se soient seulement converties à l'économie<br />
nouvelle quand les régions plus fertiles étaient déjà occupées<br />
par des groupes néolithiques plus évolués.<br />
(') Je remercie vivement M. le Professeur P. BOURGUIGNON et M. J. PEL,<br />
Assistant à l'Université de Liège, des renseignements d'ordre pédologique et<br />
géologique qu'ils ont eu l'amabilité de me communiquer.
120<br />
Découvertes et publications<br />
L'existence d'une « station de l'âge de la pierre polie », près<br />
du hameau du Sart Tilman « vers l'Ourthe », fut signalée<br />
dès 1886 par Marcel De Puydt et Max Lohest qui y recueillirent<br />
notamment des fragments de haches polies et des pointes de<br />
flèches (!).<br />
Toutefois c'est Jean Servais qui, le premier, entreprit la<br />
prospection systématique du plateau du Sart Tilman et signala<br />
l'importance et l'étendue de l'occupation préhistorique de ce<br />
site. Avec la collaboration des membres de sa famille et le<br />
concours dévoué de son ami, II. Arnold, il poursuivit ses<br />
recherches de manière assidue depuis 1898 jusqu'à la guerre<br />
1911-1918. Par la suite, il se rendit encore de temps à autre<br />
sur le site et en rapporta occasionnellement des documents de<br />
choix.<br />
En 1902, il publia l'inventaire du matériel recueilli jusqu'alors<br />
au Sart Tilman (voir ci-dessus, p. 115, n. 3). Le but de la présente<br />
étude est donc moins d'établir un relevé systématique de<br />
tout l'outillage récolté que de faire connaître des documents<br />
encore inédits, de souligner l'importance et la variété de certaines<br />
catégories de pièces et de chercher à établir éventuellement<br />
quelques comparaisons avec des industries en provenance<br />
d'autres sites.<br />
Matière première.<br />
Etude du matériel<br />
L'outillage recueilli au Sart Tilman est en grande partie<br />
réalisé dans un silex local. Dans sa publication, Jean Servais<br />
en a donné les principales caractéristiques qu'il me suffira de<br />
rappeler brièvement ( 2 ). A côté d'un silex opaque gris sombre,<br />
(') M. DE PUYDT et M. LOHEST, Sur des stations de l'âge de la pierre polie<br />
et des découvertes d'objets de la même époque aux environs de IÂcge..., li. S. A. B.,<br />
t. V (1880-1887), p. 75.<br />
( s ) J. SERVAIS, op. cit., p. 13.
121<br />
fréquemment utilisé, 011 trouve des variétés plus claires allant<br />
du gris bleu au gris ocré ainsi qu'un peu de silex brun ou<br />
rougeâtre. Exceptionnellement les préhistoriques ont employé<br />
un silex blond « d'aspect résineux » ainsi qu'un silex noir<br />
translucide, comparable à celui des niveaux supérieurs de la<br />
célèbre grotte de Spv. Signalons aussi quelques rares échantillons<br />
d'un silex zoné aux tonalités brunes et ocres.<br />
Deux petits nucléus ainsi que trois lamelles et une pièce<br />
fragmentée sont en grès-quartzite de Wommersom ( 1 ).<br />
Parmi les haches polies figurent de nombreuses pièces en<br />
roches autres que le silex. Certaines de ces matières sont d'origine<br />
indigène, d'autres, par contre, sont étrangères à notre pays<br />
(voir ci-après, p. 153).<br />
Le grès, que les préhistoriques pouvaient trouver sur place,<br />
a également été utilisé pour la confection d'un petit nombre<br />
d'instruments dont certains seront décrits dans cette étude.<br />
Techniques de débitage.<br />
Au cours de ses multiples prospections, Jean Servais a récolté<br />
des centaines de nucléus et de déchets de taille. Toutefois, il<br />
n'a conservé de ce matériel qu'un nombre assez restreint de<br />
documents considérés comme particulièrement typiques. A<br />
diverses reprises, il a fait don, tant au Musée Curtius ( 2 ) qu'à<br />
des amis, de séries de silex taillés provenant du Sart Tilman.<br />
La collection, dans son état actuel, ne comporte pas d'éclats<br />
de débitage non utilisés ; quant aux lames et lamelles brutes,<br />
elles sont exceptionnelles. Je me bornerai donc, en ce qui<br />
concerne les procédés de débitage, à la description des divers<br />
types de nucléus conservés. Cette étude présente d'ailleurs un<br />
réel intérêt, même si toute considération statistique doit en<br />
être écartée.<br />
(') Roche étudiée et déterminée par M. P. Micnor, professeur de pétrographie<br />
à l'Université de Liège. Voir son rapport annexé à l'étude de J. IIAMAL-<br />
NANDRIN, J. SERVAIS et Maria Louis, Nouvelle contribution à l'étude du préhistorique<br />
dans la Campine limbourgeoise (Belgique), B. S. I'. F., t. 32 (1935),<br />
p. 203.<br />
( 2 ) Cf. notamment les rapports de L. RENARD sur les travaux de l'Institut<br />
archéologique liégeois dans B. 1. A. L., t. XXXIII (1903), p. XII ; t. XXXIV<br />
(1904), p. XIII, etc.
122<br />
Citons d'abord une série de nueléus à lames, d'une hauteur<br />
moyenne d'environ 70 mm. Certains sont de forme pyramidale,<br />
d'autres, d'allure prismatique, à un ou à deux plans de frappe.<br />
De rares nueléus sont débités sur tout le pourtour ; toutefois,<br />
la plupart d'entre eux conservent du cortex sur une partie<br />
importante de leur surface latérale. Quelques-uns ont été utilisés<br />
au maximum. Signalons notamment un nueléus plat, à<br />
deux plans de frappe opposés, taillé sur la moitié de son pourtour<br />
et dont l'épaisseur n'atteint plus que 17 mm.<br />
Assez souvent on constate des essais de rajeunissement du<br />
plan de frappe ; toutefois, détail intéressant, le second débitage<br />
a rarement été réalisé.<br />
La figure 3 représente le plus grand nueléus à lames de la<br />
collection (longueur : 85 mm). Une série de petits enlèvements,<br />
qui n'ont pas réussi à régulariser le plan de frappe, ont supprimé,<br />
au départ des lames, les empreintes des bul<strong>be</strong>s de percussion.<br />
Fréquemment, ces nueléus ont servi de percuteurs et présentent,<br />
à l'un ou aux deux bouts, des traces d'écrasement<br />
plus ou moins importantes (fig. -4).<br />
La pièce dessinée figure 5 mérite une mention spéciale. L'une<br />
des faces de ce nueléus conserve l'empreinte des enlèvements<br />
de plusieurs lames ; les autres faces ont subi d'importantes<br />
retouches destinées à façonner une sorte de rabot qui a été<br />
longuement utilisé. Le tranchant supérieur est très émoussé<br />
et le bord inférieur de l'outil, fortement écrasé.<br />
Quelques nueléus à éclats, de petites dimensions (diamètres<br />
moyens compris entre 30 et 45 mm), figurent également dans<br />
la collection. Par suite du débitage, qui s'est effectué dans tous<br />
les sens, de façon désordonnée, plusieurs d'entre eux sont du<br />
type dit « pierre de jet ». Un certain nombre de ces petits<br />
nueléus portent sur leurs bords de nombreuses écaillures<br />
vraisemblablement dues à leur réutilisation comme outils<br />
("g- 6) (').<br />
(') I,. COULONGES a décrit des nueléus de ce type, recueillis dans la couche<br />
sauveterrienne du gisement du Martinet : L. COULONGES, Les gisements préhistoriques<br />
de Sauveterre-la-Lémance (Lot-et-Garonne), Paris, 1935. p. 13 (= Archives<br />
Inst. l'aléont. hum., Mém. 11).
— 124 —<br />
Gr. réelle
- 125 -<br />
D'autres petits nueléus montrent un débitage moins désordonné<br />
qui a donné des éclats ou de petites lames courtes.<br />
Fréquemment, ces nueléus ont été réutilisés comme grattoirs<br />
(fig. 9).<br />
Le nueléus reproduit figure H présente, d'un côté, deux<br />
plans de frappe inclinés de façon à être convergents. L'autre<br />
face montre l'enlèvement de nombreuses lames courtes. Des<br />
retouches à la base ont transformé ce nueléus en grattoir<br />
double.<br />
Citons encore une série de petits nueléus à lamelles, à un ou à<br />
deux plans de frappe, de forme approximativement pyramidale<br />
ou prismatique et qui dépassent rarement 40 mm de hauteur<br />
totale. Certains ont été transformés en grattoirs ou rabots<br />
par des retouches à la base.<br />
La figure 7 représente l'un des deux nueléus à lamelles en<br />
grès-quartzite de Wommersom, recueillis au Sart Tilman. Il est<br />
à deux plans de frappe et a été débité sur les trois-quarts de<br />
sa surface latérale.<br />
Par leurs caractéristiques générales, les petits nueléus décrits<br />
ci-dessus relèvent des techniques mésolithiques. Ceux d'aspect<br />
globuleux rappellent les nueléus sauveterriens tandis que les<br />
autres, à débitage plus systématique, sont à comparer aux<br />
types tardenoisiens ( 1 ).<br />
La figure 10 représente un type de nueléus exceptionnel dans<br />
l'outillage du Sart Tilman. Il s'agit d'un « disque » relativement<br />
épais, à taille bifaciale (épaisseur maximum : 34 mm pour un<br />
diamètre moyen de 05 mm). Des traces de cortex subsistent<br />
sur les deux faces. Par ses caractéristiques de débitage, une<br />
telle pièce ne dénoterait pas dans un outillage paléolithique<br />
moyen.<br />
« A proximité du Monument », Jean Servais a également<br />
récolté un grand nueléus Levallois qui, par sa technique de<br />
débitage et sa patine jaunâtre, se différencie totalement de<br />
(') Cf. C. BARRIÈRE, Les civilisations tardmoisiennes en Europe occidentale,<br />
Paris et Bordeaux [1956], fig. 8 (p. 45) et p. 48. L'auteur décrit, comme nueléus<br />
caractéristiques du Tardenoisien, des spécimens fort semblables à ceux récoltés<br />
au Sart Tilman.
- 126 -<br />
l'ensemble des documents découverts au Sart Tilman (*). Taillé<br />
dans un gros caillou de silex, fortement roulé et patiné, il présente,<br />
sur la face inférieure, les empreintes de plusieurs éclats<br />
d'épannelage à patine moins lustrée. La face dorsale porte une<br />
série d'enlèvements centripèdes. Cette préparation, caractéristique<br />
de la technique de débitage levalloisienne, est toutefois<br />
restée inachevée et l'éclat Levallois n'a pas été enlevé. Notons<br />
encore, au milieu de la face dorsale, la présence d'une cupule de<br />
gel, antérieure à la taille du nucléus (Pl. I — Dimensions maxima<br />
: L. = 120 mm, 1. = 96 mm, ép. = 60 mm).<br />
Etude de l'outillage.<br />
Le matériel lithique récolté au Sart Tilman comporte un<br />
grand nombre de pièces bien caractérisées. Elles ont été classées<br />
selon leur typologie. Nous étudierons dans ce chapitre les séries<br />
les plus intéressantes par le nombre et la variété de leurs<br />
documents ainsi que quelques instruments de caractère<br />
exceptionnel.<br />
(M Pièce déjà mentionnée par Hélène VAN HEUIJE, Le paléolithique moyen et<br />
supérieur de plein-air en Belgique, dans Mélanges en hommage au Professeur<br />
Hamal-Nandrin, s. 1., s. d., p. 199.
lanche I. — Nueléus Levallois inachevé — Echelle environ 1/1 (Photo Studio 9, Liège).
Grattoirs (').<br />
— 128 —<br />
La diversité de formes et de dimensions des grattoirs confère<br />
à l'étude de cet ensemble un intérêt tout particulier.<br />
Signalons d'abord une soixantaine de petits grattoirs. La<br />
plupart sont sur éclats, tantôt plats et minces, tantôt relativement<br />
épais, exceptionnellement bombés en dos de tortue<br />
(fig. 11); quelques-uns sont réalisés sur bout de lames courtes.<br />
Ces instruments dépassent rarement 30 mm de dimension<br />
maximum et sont de formes variées : circulaires et retouchés<br />
sur tout le pourtour (fig. 12 et 16), unguiformes et parfois de<br />
très petite taille (fig. 13, 14 et 15), subovalaires et seulement<br />
façonnés sur l'extrémité distale (fig. 17 et 18). Quelques rares<br />
spécimens sont retouchés aux deux extrémités (fig. 19 et 20).<br />
Des grattoirs semblables ont été signalés à diverses reprises<br />
dans des industries mésolithiques ( 2 ). Dans notre pays, on les<br />
rencontre aussi associés à l'outillage néolithique ( 3 ).<br />
Une cinquantaine de grattoirs sont façonnés sur lames dont<br />
plusieurs sont actuellement fracturées. Le plus grand mesure<br />
90 mm de longueur sur 8 mm d'épaisseur maximum (fig. 21).<br />
Le bord droit de la lame est en grande partie retouché, le bord<br />
gauche est irrégulièrement esquillé.<br />
La figure 26 montre un grattoir sur large lame, à extrémité<br />
distale retouchée en arc de cercle ; la partie inférieure a été<br />
intentionnellement rétrécie, peut-être en prévision d'un<br />
emmanchement.<br />
( 1 ) L'inventaire dressé par J. Servais, en 1902, signalait 170 grattoirs de<br />
formes diverses. Au cours des années suivantes, plusieurs grattoirs furent encore<br />
découverts au Sart Tilman. Actuellement, par suite de divers dons, la collection<br />
n'en compte plus que 150 environ. Un relevé numérique précis des documents<br />
figurant dans chaque catégorie ne se justifie donc pas. Nous nous contenterons<br />
de donner une idée des proportions relatives des divers types d'instruments<br />
conservés.<br />
( 2 ) Cf. notamment R. LACAM, A. NIEDERLENDER, II. V. VAI.LOIS, Le gisement<br />
mésolithique du Cuzoul de Gramat, Paris, 1944, fig. 7 (p. 10) ( = Archives Inst.<br />
Paléont. hum., Mémoire 21).<br />
( 3 ) La collection J. Servais en possède notamment plusieurs, pratiquement<br />
identiques, provenant du gisement de la Rochette (Chaudfoniaine), voir :<br />
J. SERVA'S, Antiquités de l âge de la pierre..., op. cit., p. 24.
129<br />
Gr. réelle<br />
Certains grattoirs sont réalisés sur lames relativement longues<br />
et étroites (fig. 22 et 27), d'autres, sur lames courtes (fig. 23) et<br />
parfois assez larges (fig. 25). En règle générale, la partie agissante<br />
est convexe ; très rarement elle peut être rectiligne (fig. 24).<br />
Quelques-uns de ces grattoirs sur lames sont uniquement<br />
retouchés sur l'extrémité distale mais, le plus souvent, ils<br />
portent également des retouches sur les bords latéraux. Exceptionnellement,<br />
celles-ci ont été faites sur la face d'éclatement<br />
(fig. 27). Les grattoirs doubles sur lames sont pratiquement<br />
inexistants. Le seul exemplaire découvert rentre plutôt dans la
— 130 —
— 131 —
— 132 —<br />
catégorie des grattoirs sur éclats à tendance lamellaire (fig. 28).<br />
Sa forme particulière, surélevée aux deux bouts, en facilite la<br />
préhension.<br />
M. De Puydt, qui a recueilli dans le gisement néolithique de<br />
Rullen plusieurs grattoirs sur lames comparables aux spécimens<br />
récoltés au Sart Tilman, constate que ee type se retrouve « dans<br />
tous nos gisements néolithiques à haches polies en silex » (*).<br />
De fait, des pièces semblables ont notamment été découvertes<br />
à Rijckholt-Sainte-Gertrude ( 2 ) et en divers points du<br />
Condroz ( 3 ).<br />
Une série de grands grattoirs, le plus souvent ovalaires ou en<br />
forme de fer à cheval, plus rarement circulaires, permettent<br />
également des comparaisons intéressantes avec des documents<br />
provenant de Spiennes ( 4 ) ou du Condroz. Ils sont tantôt minces,<br />
tantôt épais et carénés ; certains conservent sur leur face dorsale<br />
des traces plus ou moins importantes de cortex.<br />
Par ses dimensions et le type abrupt de ses retouches, le<br />
grattoir reproduit figure 29 et réalisé sur un grand éclat mince<br />
est à rapprocher d'un instrument du même genre découvert à<br />
Spiennes ( 5 ).<br />
On peut également trouver aisément, dans l'outillage provenant<br />
de cette station, des éléments de comparaison pour les<br />
pièces dessinées figure 30 (grattoir mince, à retouches obliques)<br />
et figure 31 (grattoir-racloir de forme ovalaire, relativement<br />
épais, surtout vers l'extrémité distale).<br />
(') M. DE PUYDT, Atelier néolithique de Rullen et découvertes fuites sur le<br />
territoire de Fouron-Saint-Pierre (Province de Liège), R. L A. L., t. XI,III<br />
(1914), p. 222.<br />
( 2 ) J. HAMAL-NANDRIN et J. SERVAIS, La station néolithique de Sainte-Gertrude<br />
(Limbourg hollandais), dans Revue anthrop., Paris-Liège, t. 33 (1923),<br />
pp. 446-447.<br />
( 3 ) M. DE PUYDT et J. SERVAIS, Contribution à l'étude du Condroz préhistorique<br />
dans la province de Liège, B. 1. A. L., t. XLV'III (1923), pp. 32-33.<br />
(*) J. HAMAL-NANDRIN et J. SERVAIS, Compte-rendu des fouilles entreprises<br />
dans des emplacements d'habitations et d'ateliers néolithiques à Spiennes (près<br />
de Mons, province de Hainaut, Belgique), B. S. P. F., t. XXII (1925), pp. 73-103.<br />
J. VERHEYLEWEGHEN, Evolution chronologique du néolithique au « Camp à<br />
Cayaux» de Spiennes (Hainaut) dans Helinium, III (1903), fasc. 1, fig. 4 à 6<br />
(pp. 16-18).<br />
( 6 ) J. HAMAL-NANDRIN et J. SERVAIS, op. cit., fig. 6, n° 6.
133<br />
Les figures 32 et 33 représentent deux grattoirs circulaires ;<br />
le premier, relativement petit, est à retouches courtes et cortex<br />
conservé sur la face dorsale, le second est plus épais, à retouches<br />
obliques et allongées.
— 134 —<br />
Nous reproduisons aussi deux exemples de grattoirs carénés,<br />
caractérisés tous deux par un même souci de préhension aisée.<br />
L'un présente, sur la face dorsale, une dépression centrale avec<br />
cortex conservé (fig. 34), l'autre a une silhouette semblable,<br />
obtenue cette fois par la taille (fig. 35).<br />
Quelques grattoirs de types assez exceptionnels méritent<br />
enfin d'être signalés. Il s'agit, soit de rares spécimens réalisés
135 —<br />
sur fragments de haches polies (fig. 36), soit de grattoirs circu-<br />
laires à retouches bifaciales (fig. 38), soit encore de grattoirs<br />
concaves façonnés sur lames ou sur éclats (fig. 37).<br />
Pointes de flèches et de javelots (*).<br />
Le plateau du Sart Tilman a livré une série de pointes de<br />
flèches, de formes, de dimensions et de finesse d'exécution très<br />
variées.<br />
(') Vu la difficulté d'établir une séparation bien nette entre certaines formes<br />
de « trapèzes » et les « flèches tranchantes » proprement dites, nous étudierons<br />
celles-ci, dans le paragraphe suivant, en même temps que les microlithes.
136<br />
Ces pointes sont le plus souvent foliacées, tantôt allongées<br />
(fig. 49), tantôt courtes et larges (fig. 50). Quelques rares spécimens<br />
sont triangulaires à base rectiligne (fig. 42) ou excep-<br />
Gr. réelle
— 137 —<br />
tionnellement concave (fig. 43). Il en existe également plusieurs<br />
à pédoncule, avec ou sans ailerons (fig. 45 à 48).<br />
Les plus petites pièces ont de 20 à 30 mm de longueur, les<br />
plus grandes dépassent 65 mm et doivent plutôt être considérées<br />
comme des pointes de javelot (fig. 52 et 53).<br />
L'épaisseur de ces pointes est variable. La figure 44 représente<br />
un exemplaire particulièrement mince. En forme de feuille,<br />
mais pourvue d'une base légèrement concave, cette pointe<br />
mesure à peine 4 mm d'épaisseur maximum. Il en est de même<br />
pour la flèche finement retouchée, reproduite figure 39. Par<br />
contre, la pointe dessinée figure 40, bien qu'approximativement<br />
de même longueur que les précédentes, atteint 7 mm d'épaisseur.<br />
Certaines pointes sont entièrement sculptées sur les deux<br />
faces. C'est le cas pour la plupart des flèches à pédoncule ou à<br />
pédoncule et ailerons et seulement pour quelques spécimens de<br />
forme triangulaire ou foliacée (fig. 41).
— 188 —<br />
D'autres pointes 11e sont retouchées que sur les bords. La<br />
figure 51 représente, parmi celles-ci, un type exceptionnel ; les<br />
retouches, contrairement à la technique néolithique habituelle,<br />
sont courtes et unifaciales. Elles affectent tout le pourtour<br />
de la pièce, à l'exception de la pointe qui est retouchée sommairement<br />
sur l'autre face.<br />
Le plus souvent, la retouche couvre entièrement une face<br />
tandis que l'autre, plus plate, conserve vers la partie centrale<br />
une zone épargnée par les retouches d'accommodation.<br />
Des pointes de flèches, comparables à celles du Sart Tilman,<br />
ont été recueillies dans divers gisements néolithiques de nos<br />
contrées. Citons d'abord de nombreux exemplaires en forme<br />
de feuilles provenant notamment de Spiennes, du Condroz et<br />
de Rijckliolt-Sainte-Gertrude ( 1 ). Ces pointes sont considérées<br />
par G. Bailloud comme typiques du faciès <strong>be</strong>lge de la civilisation<br />
de Michels<strong>be</strong>rg ( 2 ). Les pointes de grandes dimensions<br />
ont été plus rarement signalées. Quelques spécimens à base<br />
rectiligne ou concave — ces dernières comparables à la pointe<br />
dessinée figure 52 — ont été découverts en divers points du<br />
Condroz ( 3 ).<br />
Les flèches à pédoncule et ailerons n'ont pratiquement été<br />
récoltées, jusqu'à présent, que dans les stations de surface où<br />
elles sont ordinairement associées à d'autres types moins<br />
évolués. Elles sont d'époque tardive et datent probablement<br />
de l'âge des métaux ( 4 ). Non loin du Sart Tilman, la « station<br />
(') Voir notamment :<br />
J. HAMAL-NANDRIN et J. SERVAIS, La station néolithique (le Sainte-Gertrude...,<br />
op. cit., fig. 115-118 (pp. 463-404).<br />
M. DE PUYDT et J. SERVAIS, Contribution à l'étude du Condroz préhistorique...,<br />
op. cit., pp. 25-26.<br />
Hélène VAN HEULE, Quelques observations sur les pointes de flèches en silex<br />
conservées dans les collections liégeoises, F. A. IL B., XXIX E Congrès, Liège, 1932,<br />
fasc. IV, pl. III (pp. 28-29). Dans cette étude, sont reproduits de nombreux<br />
documents dont plusieurs sont analogues aux divers types de pointes recueillies<br />
au Sart Tilman.<br />
( 2 ) G. BAILLOUD et P. MIEC. DE BOOFZIIEIM, Les civilisations néolithiques<br />
de la France dans leur contexte européen, Paris, 1955. p. 120.<br />
( 3 ) M. DE PUYDT et J. SERVAIS, op. cit., fig. 52-54 et 57 (pp. 20-27).<br />
(*) Hélène VAN HF.ULE, op. cit., p. 37.
— 139 —<br />
néolithique » de TillF Sur-le-Mont en a livré une série importante<br />
dont plusieurs fort semblables à celles de la collection<br />
J. Servais (').<br />
Microlithes géométriques et autres petits instruments ( 2 ).<br />
Compte tenu de l'ensemble des petits nucléus récoltés au<br />
Sart Tilman, la collection J. Servais ne comporte qu'un<br />
nombre relativement restreint de microlithes. Il s'agit, soit de<br />
pointes, à dos entièrement ou partiellement abattu (fig. 54, 55 et<br />
56), soit de quelques lames et lamelles à troncature oblique<br />
retouchée (fig. 57 et 60 ; cette dernière présente en outre des<br />
retouches abruptes sur les bords latéraux). Citons aussi une<br />
pointe qui n'est pas sans rappeler celles dites « du Tardenois »<br />
tout en étant plus trapue (fig. 61), un fragment de «feuille de<br />
gui », en grès-quartzite de Wommersom ( 3 ), un segment de<br />
cercle (?), fracturé aux deux extrémités (fig. 59), un triangle<br />
atypique dont une seule troncature est retouchée (fig. 58),<br />
ainsi qu'une série de trapèzes. Parmi ceux-ci, certains sont bien<br />
caractérisés et répondent entièrement à la définition qu'en a<br />
proposée Barrière (fig. 62) ( 4 ). D'autres sont aussi hauts que<br />
larges (fig. 64) et semblent marquer l'évolution vers la flèche<br />
à tranchant transversal, qui est de forme <strong>be</strong>aucoup plus élancée<br />
T 1 ) M. 1)E PUYDT et M. LOHEST, Sur les stations de Vâge de la pierre polie...,<br />
B. S. A. B., t. V (1886-1887), p. 87.<br />
Les documents provenant de cette station sont conservés au Musée Curtius<br />
dans la collection M. De Puydt.<br />
( 2 ) Selon l'usage, le ternie « microlitlie » est réservé à de petits silex dont<br />
la « limite dimensionnelle » est de 3 cm (C. BARRIÈRE, op. cit., p. 41).<br />
( 3 ) Bien que brisée aux deux extrémités, cette pièce reste parfaitement<br />
identifiable grâce à la dissymétrie de ses deux bords latéraux et de ses deux faces,<br />
dont l'une est bombée et entièrement sculptée tandis que l'autre est plane et<br />
peu retouchée. BARRIÈRE (op. cit., p. 234) considère cet instrument «de technique<br />
néolithique » comme un élément typique du Post-Tardenoisien de<br />
Belgique. Par contre, G. BAILLOUD (B.S.P.F., t. LVIII [1961], p. 539) se<br />
référant aux datations de quelques sites mésolithiques des Pays-Bas, par la<br />
méthode du C.14, déclare qu'il ne saurait plus être question de voir dans la<br />
feuille de gui une pièce résultant d'une influence néolithique.<br />
( 4 ) « La hauteur de la pièce est nettement inférieure à la longueur, les retouches<br />
latérales demeurent abruptes et cantonnées au plan de troncature. Surtout, il<br />
n'y a pas de traces d'utilisation sur le côté vif». [Op. cit., p. 62.)
— 141 —<br />
(fig. 63 et 66). Parmi ces dernières, de rares spécimens, au bord<br />
tranchant finement retouché, rentrent probablement dans la<br />
catégorie des micro-tranchets (fig. 65).<br />
Une série de lamelles, dépassant rarement 50 mm de longueur,<br />
présentent, soit une encoche, soit une troncature retouchée et<br />
même les deux à la fois comme la pièce dessinée figure 69.<br />
La figure 68 reproduit une petite lame dont vin côté est à<br />
retouches abruptes et pourvu d'une encoche tandis que l'autre<br />
est à retouches bifaciales finement denticulées. Il s'agit probablement<br />
d'un petit couteau-scie.<br />
Une lamelle à deux encoches alternes, qui constituent peutêtre<br />
le travail préparatoire à l'obtention d'un trapèze, est<br />
dessinée figure 70.<br />
Citons encore un petit alésoir fait sur une lamelle encochée<br />
(fig. 71) et un « pseudo microburin » à encoche retouchée et<br />
troncature légèrement concave (fig. 67).<br />
Lames retouchées.<br />
Dans le matériel récolté, figurent de nombreuses lames,<br />
entières ou fragmentées, avec traces d'utilisation ou d'accommodation,<br />
qu'il est parfois difficile de ranger dans une catégorie<br />
bien définie d'instruments. Ces lames ont en moyenne 6 à 7 cm<br />
de longueur et sont souvent retouchées sur les longs côtés.<br />
Certaines présentent des retouches courtes, relativement<br />
abruptes, opposées à un bord tranchant délicatement retouché<br />
ou simplement esquillé par l'usage. Dans ce cas, elles ont vraisemblablement<br />
servi de couteaux.<br />
Plusieurs grandes lames minces, soigneusement retouchées,<br />
mais malheureusement souvent fracturées, se distinguent par<br />
leurs dimensions de l'ensemble de l'outillage laminaire récolté<br />
au Sart Tilman. S'agit-il de pièces importées ou d'instruments<br />
ayant appartenu à un autre groupe culturel ? ( : ). Des documents<br />
similaires ont notamment été recueillis en divers points du<br />
(') De grandes lames « souvent converties en grattoirs ou pointes, avec une<br />
<strong>be</strong>lle retouche affectant toute la périphérie » se rencontrent notamment dans<br />
l'outillage lithique du « groupe de Michels<strong>be</strong>rg ». Cf. G. BAILLOUD et P. MIEG<br />
DE BOOFZHEIM, op. cit., p. 120.
— 142 —<br />
Condroz liégeois (*) ainsi que dans des emplacements d'habitations<br />
et de sépultures à Spiennes ( 2 ).<br />
Nous reproduisons une série de ces lames. La plus grande<br />
(fig. 73) bien que brisée aux deux extrémités, mesure encore<br />
123 mm de longueur. Elle est réalisée dans un silex gris, à grain<br />
très fin et ne dépasse pas 5 mm d'épaisseur. Par sa longueur<br />
et sa silhouette générale, elle est à rapprocher d'une lame<br />
appointée découverte à Spiennes et comparée à un poignard ( 3 ).<br />
On peut toutefois se demander si la fragilité de la pièce recueillie<br />
au Sart Tilman ne s'oppose pas à son utilisation éventuelle<br />
comme arme.<br />
La figure 72 reproduit une des rares lames intactes de cet<br />
ensemble. Elle est en silex gris sombre et appointée vers<br />
l'extrémité distale.<br />
Les fragments de lames (fig. 74, 77 et 78) ont peut-être servi<br />
de couteaux. Sur l'un des bords, la retouche est soignée et assez<br />
abrupte, sur l'autre, elle s'accompagne d'esquilles d'utilisation.<br />
L'extrémité de l'une de ces lames (fig. 77) a été partiellement<br />
polie par l'usage.<br />
Une demi-douzaine de lames, relativement épaisses et<br />
retouchées sur leurs bords latéraux, ont leur extrémité distale<br />
fortement écrasée et lustrée (fig. 75 et 76). Des instruments<br />
semblables, communément appelés « retouchoirs », ont été<br />
signalés à maintes reprises dans des ensembles néolithiques ( 4 ).<br />
Perçoirs.<br />
Une série de perçoirs, de formes et de dimensions variées,<br />
ont été recueillis au Sart Tilman. Quelques-uns sont réalisés<br />
(') M. DE PUYDT et J. SERVAIS, Contribution à l'étude du Condroz préhistorique...,<br />
op. cit., pp. 34-37.<br />
( 2 ) J. HAMAL-NANDRIN et J. SERVAIS, Compte-rendu des fouilles entreprises...<br />
à Spiennes, op. cit., pp. 81-83.<br />
A. DE LOË, Belgique ancienne. Catalogue descriptif et raisonné. T. X. Les âges<br />
de la pierre, Bruxelles, 1928, p. 234.<br />
( 3 ) J. HAMAL-NANDIUN et J. SERVAIS, op. cit., p. 83 et ûg. 5, n° 8 (p. 82).<br />
(*) Voir notamment :<br />
M. DE PUYDT, Atelier néolithique de Rullen..., op. cit., pp. 235-238.<br />
J. HAMAL-NANDRIN et J. SERVAIS, La station néolithique de Sainte-Gertrude<br />
(Limbourg hollandais), dans Revue anthrop., Paris-Liège, t. 33 (1923), pp. 402-<br />
403 et pp. 468-471.
143 —<br />
sur lames (fig. 79), d'autres sur éclats plus ou moins soigneusement<br />
retouchés, d'autres encore sur petits rognons de silex<br />
entièrement travaillés vers la pointe.<br />
La figure 80 représente un solide perçoir trièdre, dont l'extrémité<br />
porte de nombreuses traces d'utilisation. La gangue du<br />
rognon primitif a été partiellement conservée à la base pour
- 144 -<br />
faciliter la préhension. Le même souci de maniement aisé et<br />
de robustesse de l'outil a présidé à la confection de l'instrument<br />
dessiné figure 81.<br />
D'autres perçoirs, à extrémité plus fine, ont dû servir à des<br />
travaux plus délicats. Parmi ceux-ci, certains ne sont appointés<br />
que sur une seule face (fig. 83). Assez souvent cependant, les<br />
retouches sont visibles sur les deux faces et la pointe est parfois<br />
même entièrement sculptée selon une technique semblable à<br />
celle utilisée dans la confection des pointes de flèches (fig. 84).<br />
Quelques instruments retouchés sur les deux faces mais sur<br />
les deux bords différents rentrent dans la catégorie des alésoirs<br />
(fig. 82).
Tranchels.<br />
— 146 —<br />
Les tranchets sont peu nombreux et dans l'ensemble assez<br />
peu caractéristiques.<br />
La figure 85 reproduit un des instruments les plus typiques<br />
de cette catégorie. Il s'agit d'un tranchet fait sur éclat épais,<br />
taillé sur une seule face. La partie agissante, légèrement<br />
convexe, est finement esquillée par l'usage. Deux éclats de gel,<br />
dont l'un est visible sur la face dorsale de l'outil, ont endommagé<br />
cette pièce.<br />
Gr. reelle
147<br />
L'éclat triangulaire, à retouches bilatérales, dessiné ligure 87,<br />
a également dû servir de tranchet. L'arête formant tranchant<br />
est légèrement incurvée et n'a reçu aucune retouche<br />
complémentaire.<br />
Signalons encore une demi-douzaine de micro-tranchets de<br />
l'orme trapézoïdale avec retouches latérales permettant la préhension<br />
ou l'emmanchement et dont le bord tranchant, rectiligne<br />
ou légèrement concave ou convexe, présente des traces<br />
d'utilisation plus ou moins importantes (fig. 8(5).<br />
II (I clics.<br />
Plusieurs haches entières et de nombreux fragments, dont<br />
une série de talons et de tranchants, ont été récoltés au Sart<br />
Tilman ( 1 ). La majorité de ces instruments sont en silex;<br />
toutefois, une quinzaine de haches ont été réalisées en roches<br />
autres que le silex et seront étudiées séparément.<br />
Les haches en silex simplement taillées ou ébauchées sont<br />
rares au Sart Tilman ce qui autorise à envisager l'importation<br />
de la plupart des haches réalisées en cette matière. Si nous<br />
exceptons trois ébauches de hachettes, dont deux particulièrement<br />
grossières ( 2 ), il reste à signaler une hache taillée, de<br />
150 mm de longueur, à section plus ou moins ovalaire et tranchant<br />
arqué (fig. 88) ainsi qu'une hachette, longue de 95 mm,<br />
très soigneusement préparée (fig. 89). De forme trapézoïdale,<br />
elle a une section subovalaire et un tranchant légèrement<br />
convexe.<br />
Les grandes haches polies, entières, sont également exceptionnelles.<br />
Comme le suggère A. Xélissen ( 3 ), cela tient vraisemblablement<br />
à « la rareté des rognons de silex de bonnes dimen-<br />
(') En tenant compte des fragments de haches polies, dont <strong>be</strong>aucoup ont<br />
été donnés (cf. les rapports de L. Renard sur les travaux de l'Institut archéologique<br />
liégeois, op. cit.), J. Servais évalue, à plus d'une centaine, le nombre<br />
de haches recueillies au Sart Tilman.<br />
( 2 ) La hachette la plus soigneusement taillée a été reproduite par J. SERVAIS,<br />
op. cit., fig. 2 (p. 16).<br />
(') A. NÉLISSEN, Quelques observations sur les haches en quurlzite de VArdenne<br />
liégeoise, B. C. IV., t. XV (1952-1953), pp. 128-130.
— 148 —<br />
sions », rareté qui a contraint l'homme préhistorique à retailler<br />
les haches endommagées ou à réutiliser les fragments à des fins<br />
diverses.<br />
La figure 90 représente une hache polie, longue de 160 mm.<br />
Elle est de forme trapézoïdale, à section ovalaire épaisse et<br />
tranchant convexe fortement endommagé. Les deux fragments<br />
qui la constituent furent retrouvés à 7 ans de distance !<br />
La seconde grande hache polie est dessinée figure 91 ( 1 ).<br />
Elle est approximativement de même longueur que la précé-<br />
(') Cette pièce, signalée par J. SFRVAIS (op. cit., p. 12, n. 1), ne provient pas<br />
de la « station » proprement dite. Elle fut recueillie dans une sablière ouverte<br />
dans le bois de Saint-Laurent, au nord du hameau du Sart Tilman.
149 —<br />
dente mais un peu moins large et à section subovalaire plus<br />
mince. Seul le tranchant, légèrement arqué, a été soigneusement<br />
poli ; par contre, le corps de la hache n'a subi qu'un polissage<br />
sommaire.
150 —<br />
Parmi les haches polies, retaillées en vue d'un nouvel usage,<br />
nous citerons notamment une hache à bords latéraux équarris,<br />
soigneusement retouchée sur les deux faces pour former un<br />
nouveau tranchant. Celui-ci n'a toutefois pas été poli ; telle<br />
quelle, la hache n'a pas dû être réutilisée ( 1 ).<br />
La figure 92 représente, de face et de profil, un important<br />
fragment d'une hache entièrement polie. Le tranchant étant<br />
brisé, la pièce a été retaillée à la cassure, en prévision d'un<br />
nouvel emmanchement. Le talon a d'autre part été aminci par<br />
retouches bifaciales et converti en un tranchant rectiligne.<br />
La plupart des talons et tranchants de haches polies, recueillis<br />
au Sart Tilman, ont appartenu à des pièces épaisses à section<br />
ovalaire. Un fragment d'un type exceptionnel mérite cependant<br />
d'être signalé. Il s'agit de la partie agissante d'une hache à<br />
(') Nous ne reproduisons pas cette hache, déjà dessinée par J. Servais dans<br />
sa publication sur la station du Sart Tilinan (op. cit., fig. 3).
151<br />
section subrectangulaire, réalisée dans un silex brunâtre<br />
étranger à la région. Le talon a été fracturé et le tranchant,<br />
large et droit, fortement ébréehé. L'instrument est sommairement<br />
retaillé sur une face, probablement en vue d'un nouvel<br />
emmanchement. Comme le suggérait J. Servais, cette pièce<br />
rappelle, par sa configuration, les haches scandinaves ( 1 ).<br />
Dans la catégorie des pièces taillées et polies, en silex, citons<br />
encore quatre larges ciseaux (?) de forme trapézoïdale ou subrectangulaire,<br />
dont les longueurs sont comprises entre 70 et<br />
85 mm (fig. 93 et 94). Ces pièces, relativement minces, ont un<br />
profil asymétrique, avec une face plus plate que l'autre. L'usure<br />
de leur tranchant laisse supposer qu'elles auraient pu être<br />
emmanchées à la façon de rabots. Leur polissage est incomplet<br />
et a surtout été entrepris dans le but d'affûter les tranchants,<br />
qui sont, soit rectilignes, soit convexes, mais le plus souvent<br />
placés de biais.<br />
Des pièces taillées du même genre ont été recueillies dans<br />
l'atelier néolithique de Rullen ( 2 ) et à Rijckholt-Sainte-Gertrude<br />
( 3 ). Leur destination exacte n'a pas été précisée.<br />
La figure 95 reproduit une pièce mince, de forme triangulaire,<br />
longue de 95 mm, à bords latéraux légèrement équarris et à<br />
tranchant reetiligne fortement endommagé. L'une des faces<br />
de l'instrument présente un creux dont les bords, adoucis par<br />
le polissage, se prolongent jusqu'au tranchant. S'agit-il simplement<br />
d'une taille maladroite ou, au contraire, d'un travail<br />
intentionnel pour obtenir une sorte de gouge ?<br />
Les haches en roches autres que le silex comportent cinq<br />
pièces intactes, huit autres endommagées, mais dont la forme<br />
générale reste parfaitement identifiable, et deux fragments<br />
spécialement intéressants par leur matière ou leurs proportions.<br />
Aucun de ces instruments n'est resté à l'état d'ébauche et<br />
tous sont plus ou moins soigneusement polis.<br />
(') J. SERVAIS, op. cit., p. 17.<br />
( a ) M. DE PUYDT, Atelier néolithique de Hullen..., op. cit., pp. 208-213.<br />
( 3 ) .J. IIAMAL-NANDRIN et J. SERVAIS, La station néolithique de Sainte-Gertrude...,<br />
op. cit., pp. 444-440.
— 152 —<br />
Leurs dimensions et leurs formes sont très variables ; la plus<br />
grande hache intacte mesure 183 mm de longueur totale (fig. 96)<br />
tandis que la plus petite des hachettes n'atteint que 52 mm<br />
(fig. 101). Un important fragment de bord de hache, prolongé<br />
par une amorce de tranchant, devait vraisemblablement<br />
appartenir à un spécimen de grandes dimensions si l'on en juge
— 153 —<br />
par la courbure extérieure du morceau recueilli ainsi que par<br />
son épaisseur.<br />
La plupart des haches sont épaisses et à section ovalaire<br />
tandis que les hachettes sont souvent plus minces et à faces<br />
plus ou moins planes. Les silhouettes trapézoïdales et subtriangulaires<br />
sont les plus fréquentes mais il existe cependant une<br />
hache de forme ovale, malheureusement fracturée.<br />
Diverses matières premières ont été utilisées pour la confection<br />
de ces haches : grès, quartzite, basalte, dolérite, cornéenne,<br />
etc. ( 1 ). Si certaines de ces roches sont probablement d'origine<br />
(*) Je remercie vivement M. P. Michot, professeur de pétrographie à l'Université<br />
de Liège qui, avec sa complaisance habituelle, a entrepris l'étude de ces<br />
diverses roches. Des échantillons ont été prélevés sur les pièces fracturées, en<br />
vue de la confection de lames minces. Celles-ci ont permis des identifications<br />
en général plus précises que pour les haches intactes, dont la matière première<br />
n'a pu être déterminée qu'en tenant compte de la densité de la roche et des<br />
observations faites à la loupe.<br />
Les notes figurant p. 154 (n. 2, 3), p. 155 (n. 1) et p. 159 (n. 2 et 3) ont été<br />
rédigées d'après les renseignements que M. le Professeur Michot m'a aimablement<br />
communiqués.
154 —<br />
locale, d'autres, par contre, sont certainement de provenance<br />
étrangère à la Belgique. Rappelons, à ce propos, que parmi<br />
l'outillage recueilli dans diverses stations néolithiques de nos<br />
régions figurent plusieurs haches, en roches étrangères, de<br />
mêmes types que celles du Sart Tilman ( 1 ).<br />
La figure 96 reproduit une <strong>be</strong>lle hache en dolérite ( 2 ), de type<br />
allongé et à section subovalaire épaisse (dimensions : 183 x<br />
55 x 44). Cette pièce fut découverte en 1933, dans des terres<br />
rejetées, à l'entrée du hameau du Sart Tilman, à proximité<br />
d'une pompe actuellement disparue (localisation approximative<br />
: voir fig. 2, n° 1). Elle a entièrement subi l'action du<br />
polissage mais celui-ci s'est spécialement exercé sur les deux<br />
faces, à proximité du tranchant, qui est très soigneusement<br />
affûté. Notons aussi l'asymétrie des deux bords latéraux, dont<br />
l'un est légèrement équarri tandis que l'autre est régulièrement<br />
arrondi.<br />
La hache dessinée figure 97 est en quartzite clair (densité :<br />
2,66), de forme subtriangulaire, à tranchant large et arqué et<br />
à section ovale (dimensions : 122 X 70 X 36). Elle fut recueillie<br />
en 1907, à l'ouest de l'actuelle route du Condroz, dans une zone<br />
relativement pauvre en vestiges archéologiques (localisation<br />
approximative : voir fig. 2, n° 2). Son tranchant est soigneusement<br />
poli ; par contre, des traces de piquetage sont encore<br />
visibles à proximité du talon.<br />
Une troisième hache entière (fig. 98) est réalisée en une roche<br />
basique, à texture schisto-fibreuse ( 3 ). De forme subtriangulaire<br />
et relativement mince, elle s'achève par un tranchant légèrement<br />
oblique et convexe (dimensions : 115 X 51 X 27). La<br />
coupe permet de juger de l'asymétrie des deux faces et des<br />
bords latéraux dont l'un est arrondi et l'autre fortement équarri.<br />
( 1 ) Cf. notamment :<br />
M. DE PUYDT et J. SERVAIS, Contribution à l'étude du Condroz préhistorique...,<br />
op. cit., pp. 40-47 et pl. 1 (p. 59).<br />
M. DE PUYDT, Atelier néolithique de Rullen..., op. cit., pp. 242-249.<br />
J. HAMAI.-NANDRIN et J. SERVAIS, Lu station néolithique de Sainte-Gertrude...,<br />
op. cit., pp. 441-442.<br />
( 2 ) Koche basique, très probablement d'origine étrangère (densité : 2,90).<br />
( 3 ) Il pourrait s'agir d'un amphiboloschiste très lin. Sa densité est de 3,01.
— 155 —<br />
Cette pièce est entièrement polie et d'un travail particulièrement<br />
soigné au tranchant.<br />
Une hache en grès fin (*), d'allure assez semblable, est dessinée<br />
figure 99. En coupe, elle montre la même dissymétrie des deux<br />
faces et des deux bords latéraux mais elle est plus épaisse.<br />
Le tranchant est très endommagé et le talon, brisé. Telle quelle,<br />
cette hache mesure encore 124 mm de longueur.<br />
(') L'analyse au microscope d'une lame mince a montré qu'il s'agissait<br />
d'un grès à ciment très finement quartzitique mélangé de fines paillettes de<br />
séricite détritique. Ce ciment enro<strong>be</strong> des grains de quartz détritique dont le<br />
diamètre est égal ou inférieur à 1/10» de mm.
— 156 —
157<br />
La figure 100 représente une herminette en basalte, recueillie<br />
« à la lisière du bois », en pleine zone archéologique (localisation<br />
approximative : voir fig. 2, n° 3). La face non vue sur le dessin<br />
est légèrement concave ce qui donne à la pièce une allure<br />
asymétrique (dimensions : 109 x 29 X 30).<br />
0<br />
La présence de ce document typique de la civilisation ornalienne,<br />
en dehors du domaine occupé par les gens de la civilisation<br />
à céramique rubanée, est assez exceptionnelle. Toutefois,<br />
quelques instruments omaliens ont déjà été recueillis dans<br />
l'Ardenne et le Condroz liégeois ; W. Buttler et plus récemment<br />
A. Nélissen ont émis l'hypothèse qu'il s'agissait vraisemblablement<br />
de pièces égarées par les néolithiques omaliens, lors de<br />
leurs pérégrinations (*).<br />
Parmi la série de hachettes en roches autres que le silex,<br />
la pièce dessinée figure 101 est la seule intacte. C'est aussi la<br />
(') W. BUTTLER, Die Bandkeramik in ihrem nordwestlichsten Verbreitungsgebiet,<br />
dans Deutsches Arch. Inst. Rôm.-Germ.-Komm.. 19 e Bericht (1929), p. 164.<br />
A. NÉLISSEN, Pérégrinations mnahennes dans l'Ardenne et le Condroz liégeois,<br />
B. C. IV., t. XV (1952-1953), pp. 103-108.<br />
3cm
— 158 —<br />
plus petite de la collection. Elle est en roche noirâtre ( x ) et de<br />
forme trapézoïdale avec des faces planes et des bords latéraux<br />
légèrement équarris (dimensions : 52 X 40 X 16).<br />
(') En l'absence de lame mince, la nature de cette roche n'a pu être précisée<br />
(densité : 2,86).
159 —<br />
La hachette reproduite figure 102 est en schiste pélitique<br />
ultra-fin, très homogène. Sa tonalité brunâtre est due à la<br />
présence de microscopiques grains d'oligiste qui criblent la<br />
roche. Cette pièce, fracturée au talon, mesure encore 54 mm<br />
de longueur. Elle est relativement mince (épaisseur maximum :<br />
17 mm), avec des faces assez planes et des bords latéraux légèrement<br />
équarris. En coupe, elle montre un côté plus épais que<br />
l'autre. Cette dissymétrie est vraisemblablement due à la forme<br />
du caillou utilisé et peut-être aussi à l'action du polissage, dont<br />
les facettes sont encore visibles à la surface de la pièce.<br />
La hachette dessinée figure 103 est réalisée dans une matière<br />
semblable à la précédente ( x ). Elle est légèrement fracturée au<br />
talon et possède aussi une section asymétrique. Sa silhouette<br />
est cependant différente et se rapproche de celle des pièces<br />
ovalaires ( 2 ).<br />
La figure 104 représente une hachette en quartzite (densité :<br />
2,67) de silhouette triangulaire et de section ovalaire. Par<br />
suite d'une cassure importante, qui a spécialement endommagé<br />
la face postérieure, la forme du tranchant est difficile à préciser.<br />
Le piquetage de la roche, préalable au polissage, est encore<br />
visible sur les bords latéraux et le talon ; par contre, les faces,<br />
à proximité du tranchant, sont soigneusement polies.<br />
Nous signalerons enfin, comme particulièrement intéressant<br />
par sa forme et sa matière, un fragment de hache en cornéenne<br />
( 3 ). Il s'agit d'un talon pointu d'une pièce à section<br />
subcirculaire et à surface très soigneusement polie.<br />
(') Il s'agit encore d'une roche très fine et très homogène, de même coloration<br />
brunâtre, mais l'étude d'une lame mince au microscope n"a pu être réalisée<br />
(densité : 2,59).<br />
( 2 ) Une autre hachette, non reproduite dans cet article, lui est comparable<br />
par sa forme subovalaire et, plus spécialement, par une section asymétrique<br />
identique. Elle est faite en une « roche siliceuse pélitomorplie ». Cette roche<br />
sédimentaire, de teinte noirâtre, a également été utilisée pour la confection d'une<br />
hache ovalaire, la seule de ce type, dont il ne subsiste malheureusement qu'un<br />
fragment (pièce signalée ci-dessus, p. 153).<br />
(") Coméenne à andalousite, cordiérite et biotite avec également présence de<br />
muscovite de recristallisation et de quartz. Cette roche résulte du métamorphisme<br />
thermique d'un schiste ou d'une argile très pure, à proximité d'une roche<br />
éruptive grenue. La Foret-Noire et les Vosges sont les régions les plus proches<br />
de notre pays où ce type de roche peut se rencontrer.
I nstru m ents d ivers.<br />
— 160 —<br />
Nous avons rassemblé sous cette appellation des instruments<br />
à usage mal défini ou de caractère exceptionnel ainsi que certaines<br />
catégories de pièces représentées par un nombre trop<br />
restreint de documents, pour en faire l'objet d'une rubrique<br />
spéciale.<br />
Citons tout d'abord une dizaine d'outils sur éclats minces,<br />
réalisés en un silex gris sombre à grains fins, et dont les bords<br />
sont caractérisés par une retouche bifaciale particulièrement<br />
délicate (*). Certains ont vraisemblablement servi de scies<br />
(fig. 105) ; d'autres, de couteaux (fig. 106 : le bord convexe et<br />
retouché est opposé à un dos de cortex facilitant la préhension<br />
de l'outil).<br />
L'utilisation de la pièce dessinée figure 107 est plus difficile<br />
à préciser. Il s'agit d'un éclat en forme de triangle convexe,<br />
dont les côtés latéraux sont finement retouchés sur les deux faces.<br />
Quelques pièces de morphologie moustérienne ont été<br />
recueillies au Sart Tilman ( 2 ). Parmi celles-ci nous signalerons<br />
notamment un biface subtriangulaire mince (épaisseur maximum<br />
: 12 mm) avec traces de cortex sur les deux faces (fig. 109),<br />
un petit biface subcordiforme (fig. 108), un racloir convergent<br />
(fig. 111) et un racloir convexe, soigneusement retouché, réalisé<br />
sur un grand éclat à talon facetté (fig. 110).<br />
Il paraît toutefois difficile de séparer chronologiquement ces<br />
pièces du reste de l'outillage dont elles ne diffèrent ni par la<br />
matière première, ni par la patine, d'autant plus que des pièces<br />
de faciès paléolithique ont déjà été signalées dans divers<br />
ensembles néolithiques ( 3 ).<br />
( 1 ) Une de ces pièces a été reproduite dans la publication de J. SERVAIS (op.<br />
cit., fig. 4 [p. 18]).<br />
( 2 ) C'est vraisemblablement à ces instruments que H. VAN HEULE fait allusion<br />
en parlant de pièces récoltées au Sart-Tilman et qui « ne dépareraient pas un<br />
ensemble paléolithique » : Le polcolithiqve moyen et supérieur...,
161 —
163<br />
Nous nous contenterons de citer, sans nous attarder à les<br />
décrire en détail, quelques « encoches » faites sur éclats ou lames,<br />
d'épaisseur variable ( 1 ), un petit nombre d'instruments<br />
à usages multiples (encoche et perçoir, encoche et grattoir),<br />
deux burins atypiques (?) et de très rares racloirs et couteauxscies.<br />
Dans cette catégorie, nous signalerons cependant un<br />
couteau réalisé sur une grande lame en silex brun zoné (longueur<br />
: 128 mm). Le dos, d'une épaisseur maximum de 19 mm,<br />
a été aménagé par quelques retouches grossières ; un peu de<br />
cortex subsiste vers la partie distale de la lame. Le tranchant<br />
est partiellement retouché (fig. 112).<br />
Quelques pièces à usage indéterminé figurent également dans<br />
la collection. Parmi celles-ci nous retiendrons un document de<br />
caractère exceptionnel (fig. 113). Il s'agit d'un caillou roulé en<br />
grès, pourvu de deux larges rainures opposées, obtenues par<br />
piquetage de la pierre. Un lien passé dans cette gorge permet<br />
de suspendre aisément le caillou, ainsi que nous en avons fait<br />
l'expérience. M. De Puydt a décrit un instrument similaire,<br />
provenant du Condroz liégeois, qu'il a interprété comme un<br />
maillet à rainure ( 2 ).<br />
Sur les deux faces non creusées du caillou recueilli au Sart<br />
Tilman, on note la présence d'un léger lustre, vraisemblablement<br />
dû au frottement. Dans le cas d'un maillet à rainure, nous<br />
devrions plutôt constater des traces d'écrasement. Peut-on<br />
supposer qu'un second lien était placé perpendiculairement au<br />
premier assurant ainsi une meilleure fixation de la pièce et<br />
celle-ci pourrait-elle avoir servi de poids ?<br />
Percuteurs-Broyeurs.<br />
Outre de nombreux nucléus (voir ci-dessus, p. 122), les préhistoriques<br />
du Sart Tilman ont parfois utilisé comme percuteurs<br />
des fragments de haches polies. Toutefois la forme la plus<br />
( l ) Plusieurs lamelles à encoelies ont déjà été décrites dans le paragraphe<br />
consacré à l'étude des mierolithes.<br />
( 8 ) M. DE PUYDT et J. SERVAIS, Contribution à Vétude du Condroz préhistorique...,<br />
op. cit., p. 50 et fig. 115 (p. 51).
164<br />
fréquente, dans la collection, est celle d'un bloc de silex d'allure<br />
globuleuse, à surface plus ou moins martelée. Ces percuteurs,<br />
dont certains sont devenus sphériques par l'usage, ont diverses<br />
dimensions : le plus petit de la série a un diamètre moyen de<br />
27 mm ; le plus grand, à section légèrement ovalaire et surface<br />
presque entièrement boucliardée, atteint 83 mm de dimension<br />
maximum (fig. 114).<br />
L'emploi de ces instruments pour le débitage des nucléus me<br />
paraît problématique dans de nombreux cas. Ne faut-il pas
— 165 —<br />
plutôt les considérer comme des outils destinés au « rhabillage »<br />
des meules ? (').<br />
Un gros caillou de grès, d'allure prismatique et de coupe<br />
subrectangulaire (47 mm/50 mm), a vraisemblablement été<br />
utilisé comme broyeur (fig. 115). Le corps de l'instrument est<br />
sommairement taillé et les deux extrémités arrondies portent<br />
de multiples traces d'écrasement dues à l'usage.<br />
Considérations générales<br />
Dans l'outillage récolté au Sart Tilman par Jean Servais,<br />
nous avons noté la présence de pièces extrêmement variées qui,<br />
par leur typologie ou leurs caractéristiques de débitage,<br />
semblent appartenir à des époques diverses.<br />
Un document date très vraisemblablement du paléolithique<br />
inférieur ou moyen. J'ai insisté (voir ci-dessus, p. 126) sur les<br />
caractéristiques de ce nucléus Levallois dont la découverte, à<br />
proximité du « Monument », constitue un indice d'occupation<br />
d'autant moins négligeable qu'en cet endroit A. Xélissen a<br />
également recueilli quelques éclats de « débitage paléolithique<br />
moyen » ( 2 ). Toutefois, ce n'est que par des fouilles en profondeur<br />
que l'on pourrait éventuellement démontrer l'existence<br />
d'une station paléolithique sur le plateau du Sart Tilman.<br />
Le reste du matériel découvert par Jean Servais est d'âge<br />
plus récent. Une série de petits nucléus à éclats, taillés de façon<br />
désordonnée, relèvent des techniques sauveterriennes. La majorité<br />
des nucléus à lames et à lamelles ainsi que plusieurs microlithes<br />
sont comparables au matériel recueilli dans divers gisements<br />
tardenoisiens. Les pointes de flèches de même que les<br />
haches polies datent du néolithique et peut-être aussi de l'âge<br />
des métaux. Parmi l'outillage attribuable au néolithique, cer-<br />
(') Une molette intacte provenant du Sart Tilman « Sommet du Bois » est<br />
conservée au Musée Curtius dans la collection i\I. De Puydt (n° réf. S.T.6749).<br />
Des fragments de meules ont été recueillis par A. Nélissen, près de la source<br />
du ruisseau de Sordeye et à proximité de la « Cense Bouge ». Récemment encore<br />
ce chercheur a découvert une meule entière dans le bois de Selessin (Voir :<br />
M. ULRIX-CLOSSET, op. cit., p. 24).<br />
( 2 ) Renseignement dû à l'obligeance de l'inventeur.
- 166 —<br />
tains instruments pourraient appartenir au faciès <strong>be</strong>lge de la<br />
civilisation dite « de Michels<strong>be</strong>rg ».<br />
Faut-il donc conclure, en se fondant sur ces critères typologiques,<br />
que le plateau du Sart Tilman a connu une série d'occupations<br />
distinctes et successives ? Comme il a été dit au début<br />
de cet article (voir p. 116), les conditions de récolte du matériel<br />
exigent plus de prudence dans l'interprétation.<br />
Dans son étude sur les civilisations tardenoisiennes en Europe<br />
occidentale, C. Barrière souligne à ce propos le « drame des<br />
gisements de surface » dont seul nous est connu le mélange final<br />
d'industries d'origines peut-être diverses ( 1 ). Il insiste sur le<br />
fait qu'il ne peut être question d'opérer un triage lorsqu'il<br />
s'agit, par exemple, d'un outillage de type tardenoisien, associé<br />
à du matériel néolithique. En bien des régions, en effet, la civilisation<br />
tardenoisienne s'est prolongée en pleine période néolithique.<br />
Tout en conservant une certaine individualité culturelle,<br />
ces « Post-Tardenoisiens » ont acquis des perfectionnements<br />
techniques ou fait des emprunts d'outillage à des groupes<br />
plus évolués. Selon C. Barrière, cette forme de civilisation a<br />
connu un épanouissement remarquable, notamment en Belgique<br />
« où semble s'être réalisée une symbiose originale entre<br />
les néolithiques et ces primitifs attardés » ( 2 ). Ce caractère<br />
hybride de l'industrie de nombreuses stations néolithiques à<br />
haches polies, de notre pays, fut d'ailleurs signalé de bonne<br />
heure par divers préhistoriens <strong>be</strong>lges ( 3 ).<br />
Remarquons toutefois que ce point de vue n'est pas unanimement<br />
admis. R. Parent a récemment défendu une thèse<br />
opposée selon laquelle, là où les industries tardenoisienne et<br />
(') C. BARRIÈRE, op. cit., p. 143.<br />
( 2 ) Op. cit., p. 365.<br />
( 3 ) Cf. notamment : J. HAMAX-NANDRIN et J. SERVAIS, Contribution à Vétude<br />
du Préhistorique dans la Campine limbourgioise, F. A. H. B., XXI e Congrès,<br />
Liège, 1909, t. II, p. 210 : «... il est certain que plusieurs types de l'industrie<br />
tardenoisienne ont été conservés dans le Ro<strong>be</strong>nhausien ».<br />
Les mêmes auteurs, dans Revue anthrop., Paris-Liège, t. 35 (1925), p. 136,<br />
insistent à nouveau : « Nous ne pourrions rappeler les très nombreuses stations<br />
néolithiques de surface des provinces de Liège et de Limbourg où, avec des<br />
pointes de flèches de tous les types et des haches polies, nous avons retrouvé<br />
des microlithes ».
— 167 —<br />
néolithique coexistent, « une prospection rationnelle par quadrillage<br />
permet de les isoler facilement» ( 1 ). Cette opinion,<br />
fondée sur l'étude de certaines stations de l'Aisne, où le matériel<br />
tardenoisien est strictement localisé sur des monticules sableux<br />
et l'outillage néolithique, répandu aux alentours, sur des sols<br />
plus fertiles, ne paraît pas devoir être retenue pour le Sart<br />
Tilman. Non seulement J. Servais et A. Nélissen, qui tous<br />
deux ont minutieusement prospecté le site, n'ont jamais<br />
constaté une localisation distincte des deux industries mais,<br />
de plus, les conditions pédologiques (« limons humides » et<br />
absence d'îlots sableux) ne paraissent guère propices à un<br />
peuplement tardenoisien pur.<br />
En ce qui concerne le Sart Tilman, le problème reste de<br />
savoir si l'ensemble du matériel recueilli doit être attribué aux<br />
seuls « Post-Tardenoisiens » qui, dans ce cas, auraient évolué<br />
en subissant non seulement des influences néolithiques mais<br />
sans doute également chalcolithiques, ou si une partie de<br />
l'outillage pourrait appartenir à d'autres groupes culturels.<br />
A. Nélissen, qui a prospecté toute la région du Ilaut-Condroz<br />
et de l'Ardenne liégeoise, y a relevé les traces de civilisations<br />
néolithiques diverses ( 2 ). Selon cet auteur, l'industrie des<br />
« Méso-Néolithiques » ou « Post-Tardenoisiens » se rencontrerait<br />
dans toute la zone de l'Ourthe inférieure mais ne dépasserait<br />
pas la crête de partage des eaux entre la Meuse et l'Ourthe. Le<br />
Sart Tilman, à l'est de l'actuelle route du Condroz, se rattacherait<br />
à cette culture ( 3 ).<br />
Le Condroz, par contre, aurait vu s'épanouir une civilisation<br />
néolithique apparentée à celle de Spiennes et qui aurait pu<br />
atteindre temporairement la région ouest du Sart Tilman ( 4 ).<br />
Dans le processus de « néolithisation » de ces populations, le<br />
rôle joué par la civilisation de Michels<strong>be</strong>rg reste discuté. S'il<br />
(*) R. PANENT, .-( propos des feuilles de gui et des gisements mésolithiques du<br />
Tardenois, B. S. P. F., t. LIX (1962), p. 63.<br />
(') A. NÉLISSEN, Le néolithique et les industries à haches polies du Haut-<br />
Condroz et de l'Ardenne liégeoise, B. C. W., t. XVI (1957), pp. 188-225.<br />
(•) Ibid., pp. 197-198.<br />
(«) Ibid., p. 204.
— 1 —<br />
ne peut être question de chercher à résoudre un tel problème<br />
d'après les seules indications typologiques fournies par les<br />
documents lithiques récoltés au Sart Tilman, il est cependant<br />
intéressant de noter que plusieurs roches, utilisées pour la<br />
confection de haches polies, sont sans doute originaires du bassin<br />
rhénan et que l'une d'entre elles au moins provient des régions<br />
proches du centre de genèse du « Michels<strong>be</strong>rg » ( 1 ).<br />
Au terme de cette étude, destinée à faire connaître le riche<br />
ensemble de documents préhistoriques recueillis au Sart Tilman<br />
par Jean Servais, il m'est agréable de rendre une fois de plus<br />
hommage à celui dont les recherches assidues ont si largement<br />
contribué à mettre en évidence l'intérêt archéologique tout<br />
particulier de ce site de la région liégeoise.<br />
Marguerite l TLRIX-CLOSSET.<br />
(') Voir ci-dessus p. 159, n. 8.<br />
Cf. carte de répartition de la civilisation de Michels<strong>be</strong>rg dans : W. BUTTLER,<br />
Der donaulândische und der westliche Kulturkreis der jungeren Stcinze.it, Berlin<br />
et Leipzig, 1938, carte 5.<br />
Cf. également : G. BAILLOUD et P. MIEG DE BOOFZHEIM, op. cit., p. 12(i.
PARTIE ADMINISTRATIVE
RAPPORT DU SECRÉTAIRE<br />
SUR L'ACTIVITÉ DE <strong>L'INSTITUT</strong> EN 1962<br />
Au cours de l'année 1962, le nombre de nos confrères s'est<br />
accru de quinze nouveaux membres associés. Nos dix réunions<br />
mensuelles ont rassemblé trente auditeurs en moyenne ; la<br />
Chronique publiera le résumé des communications présentées.<br />
Le bureau s'est réuni neuf fois ; il a procédé à une enquête<br />
sur les travaux de restauration du Palais et pris des mesures<br />
efficaces en vue de la réorganisation de la bibliothèque de<br />
PI. A. L.<br />
Le tome 75 du Bulletin sortira de presse très prochainement ;<br />
les tomes 51 et 52 de la Chronique ont été distribués aux<br />
membres. Sous l'active impulsion de M. Julien Venter, plusieurs<br />
excursions archéologiques ont été organisées. La plus importante<br />
d'entre elles —- un voyage en Provence au mois de septembre<br />
- a été longuement commentée lors de la réunion<br />
mensuelle du 29 septembre.
MUSÉES D'ARCHÉOLOGIE<br />
ET D'ARTS DÉCORATIFS<br />
DE LA VILLE DE LIÈGE<br />
RAPPORT DU CONSERVATEUR. ANNÉE 1962<br />
I. — Musée Curtius<br />
1° Principaux travaux d'ordre muséographique ;<br />
Travaux d'inventaire et de collationnement :<br />
Travaux d'inventaire et d'identification de pièces de la<br />
section de céramique, par le Préparateur-Technicien.<br />
— Nouvelle présentation des céramiques de la Salle Moxhon<br />
du 2 e étage.<br />
—- Collationnement et marquage des armes franques et<br />
médiévales.<br />
-—- Renouvellement partiel de la police d'assurance du Musée<br />
Curtius.<br />
2° Entretien et sécurité des bâtiments et des<br />
collections :<br />
— En vue de la sécurité des bâtiments et des collections en<br />
cas d'incendie, apposition de panneaux de signalisation des<br />
bouches d'incendie et d'étiquettes rouges indiquant les pièces<br />
de collection classées dans les catégories A et B des Biens<br />
Culturels de Belgique.<br />
Entretien régulier des collections par le Préparateur-<br />
Technicien assisté par les menuisiers-ébénistes.
3" Matériel :<br />
173<br />
— Acquisition d'une réserve de bois pour l'atelier de<br />
menuiserie.<br />
4" Analyses et conservation :<br />
— Résultat des analyses au Cil d'échantillons de bois d'un<br />
pieu de pont d'Ombret (vers 211 ap. J. C.) ainsi que d'un tenon<br />
de la Via Mansuerisca (vers 248 av. J. C.), réalisée par l'Institut<br />
de Chimie et de Physique nucléaire de l'Université de Liège.<br />
— Transfert du groupe des Trois Grâces du Perron de<br />
Liège avec les conseils techniques de M. H. Sneyers, Chef des<br />
Laboratoires de l'Institut Royal du Patrimoine artistique. Le<br />
traitement de consolidation préalable au transfert a porté sur<br />
les régions qui seraient soumises à des efforts mécaniques au<br />
cours des opérations de transfert : a) fixation des zones poudreuses<br />
et finement fragmentées par imprégnation de plexiglas ;<br />
b) fixation des écailles par emplâtres de paraffine et de cire<br />
d'a<strong>be</strong>ille soutenus par bandes de toile de jute, avec isolant<br />
d'aluminium entre le marbre et le mélange cire-paraffine.<br />
5° Service éducatif :<br />
A. Visites guidées et conférences.<br />
Causeries-promenades hebdomadaires du mercredi soir.<br />
H. Expositions.<br />
Prêt aux expositions :<br />
— Exposition « Civilisation à céramique rubanée » au Musée<br />
provincial gallo-romain de Tongres.<br />
— Exposition « La mesure du Temps » organisée par l'Union<br />
professionnelle des maîtres horlogers, bijoutiers et orfèvres des<br />
provinces de Namur et Luxembourg, à Namur.<br />
— Exposition « Printemps de l'art chrétien », au Bonnefantenmuseum<br />
de Maastricht - Pays-Bas.
— 174 —<br />
— Exposition « Schilderijen pseudo-Karel van Ieper », à<br />
Ypres.<br />
— Exposition « L'Assistance Publique » organisée à Tongres<br />
et à Charleroi, par le Centre « Pro Civitate ».<br />
— Exposition organisée à Vivegnis à l'occasion du Millénaire<br />
de la paroisse, du 8 e Centenaire de l'Abbaye cistercienne<br />
et du Centenaire de l'église paroissiale actuelle.<br />
— Exposition organisée à Bruxelles à l'occasion de la<br />
IV e Journée d'Etudes classiques.<br />
C. Vente de catalogues, cartes-vues et épreuves photographiques.<br />
D. Film, radio et télévision.<br />
— Prises de vue au Musée, pour le film en couleurs de 35 mm.<br />
« Trésors de l'Art mosan », réalisé par M. P. Levie (Bruxelles),<br />
avec la collaboration scientifique du Conservateur.<br />
— Collaboration à trois émissions de la télévision <strong>be</strong>lge<br />
(concours du Crédit communal en direct ; Notger ; Vierge de<br />
Dom Rupert et Mystère d'Apollon). Prises de vues d'un film<br />
destiné à la T. V. américaine, dans la Salle des bronzes d'Angleur<br />
(thème du film : l'Université de Liège et les possibilités<br />
de la ville de Liège en matière de recherche scientifique).<br />
6° Fréquentation du Musée. — Le Musée Curtius a été<br />
visité par 35.531 personnes parmi lesquelles nous citerons :<br />
Ecoles de Liège : 1374 personnes ; écoles de l'extérieur : 1544 personnes<br />
; Visites nocturnes : 1191 personnes; Groupes <strong>be</strong>lges et<br />
étrangers : 1723 personnes ; Visiteurs isolés : 29.699 personnes.<br />
Groupes <strong>be</strong>lges et étrangers : Touristes allemands, américains,<br />
anglais, canadiens, français, hollandais, katangais, luxembourgeois<br />
; Rotary Club de Liège ; Rotary Club de Seraing ; Cercle<br />
Mars et Mercure ; Usines Philips ; Usines Balteau ; Cercle des<br />
Universitaires de la F. N. ; Société Royale Le Vieux Liège ;<br />
Cercle Etude et Expansion artistiques de Liège ; Lyon's Club ;<br />
Cercle archéo-historique des cantons de Fléron et Grivegnée ;<br />
Journées européennes du Textile; groupes reçus par l'INICHAR;
— 175 —<br />
Congrès international du Centre national de recherches métallurgiques<br />
; Conférence européenne du Folklore ; Conservateurs<br />
anglais reçus par l'ICOM ; Société Royale d'Archéologie de<br />
Bruxelles.<br />
Personnalités <strong>be</strong>lges et étrangères : Parmi ces personnalités<br />
mentionnons : M. II. Gronegresse ; D r Heinz Menzel, Conservateur<br />
du Rômisch-Germanisches Zentralmuseum de Mayence ;<br />
M. Léonide Moguy, Metteur en scène ; M. Georges C. Muelle,<br />
Directeur du Musée National d'Anthropologie et d'Archéologie<br />
de Lima (Pérou) ; M. J. Michael Fritz, du Rheinischen Landesmuseum<br />
de Bonn ; le Conservateur des Collections Royales<br />
d'Angleterre.<br />
7° Bibliothèque et archives photographiques :<br />
— Accroissement de la Bibliothèque par voie d'échange de<br />
publications avec 23 pays, ainsi que par des dons et des achats.<br />
— Accroissement des archives photographiques.<br />
— Don par Mme Vve Linon d'une importante documentation<br />
manuscrite réalisée par feu le lieutenant-colonel Fernand<br />
Linon, céramologue, relative aux grès de Raeren de sa collection<br />
(entrée au Musée Curtius en 1960) et d'autres collections<br />
<strong>be</strong>lges et étrangères.<br />
II. — Musée d'Ansembourg<br />
1° Principaux travaux muséographiques :<br />
— Collationnement et mise au point du fichier des pièces de<br />
mobilier et des peintures.<br />
— Classement des archives photographiques du Musée.<br />
2° Entretien et sécurité des bâtiments :<br />
— Entretien régulier des décors fixes et des pièces de<br />
mobilier.
— 176 —<br />
Placement d'un radiateur à gaz dans le petit salon<br />
Louis XVI du rez-de-chaussée.<br />
— Apposition d'étiquettes rouges indiquant les pièces de<br />
collection classées dans les catégories A et B des Biens Culturels<br />
importants de Belgique.<br />
3° Service éducatif :<br />
— Causeries-promenades hebdomadaires du mardi soir.<br />
Vente de catalogues, de cartes-vues et d'épreuves photographiques.<br />
4" Fréquentation du Musée. — Le Musée d'Ansembourg<br />
a été visité par 12.771 personnes, parmi lesquelles nous citerons<br />
: Ecole de Liège : 502 personnes ; Ecoles de l'extérieur :<br />
662 personnes ; Visites nocturnes : 528 personnes et visiteurs<br />
isolés : 10.394 personnes.<br />
Groupes <strong>be</strong>lges et étrangers : Touristes américains, français,<br />
hollandais, portugais ; Cercle des Universitaires de la F. N. ;<br />
Congrès de la Médecine ; Groupe d'anciens prisonniers français<br />
d'Orléans ; Ministère du Travail et de l'Emploi ; Rotary international<br />
; Cercle d'Etude et Expansion artistiques de Liège ;<br />
Association des Magistrats français ; Congrès d'Education<br />
physique ; Société Royale d'Archéologie de Bruxelles ; Conférence<br />
européenne de Folklore ; Journée internationale d'architectes-décorateurs.<br />
La Ville de Liège a organisé un déjeuner en l'honneur du<br />
Comte et de la Comtesse Bochini, Consul général d'Italie ;<br />
de Son Excellence M. Lacoste, Ambassadeur de France; de<br />
M. Merlot, Ministre des Travaux publics ; et des Bourgmestres<br />
des grandes villes de Belgique.<br />
III. — Hypocauste <strong>be</strong>lgo-romain<br />
(Section annexe du Musée Curtius)<br />
1° Appropriation de l'installation. — Surélévation des<br />
deux taques d'ouverture et placement d'un encadrement en
— 177 —<br />
raison de la transformation en parcage des véhicules sur la<br />
place Saint-Lam<strong>be</strong>rt.<br />
2° Fréquentation. — L'hypocauste a été visité par<br />
7372 personnes. Il a été ouvert : le dimanche, du 1 er juin au<br />
30 septembre de 10 à 12 heures ; le lundi, du 1 er juillet au 31 août,<br />
de 14 à 17 heures.<br />
3° Activités éducatives. — Vente de brochures explica-<br />
tives.<br />
IV. — Musée du Verre<br />
1° Principaux travaux muséographiques :<br />
— Collationnement et mise au point du fichier des vitraux<br />
et des verres plats.<br />
— Collationnement du fichier des pièces du fonds I. A. L.<br />
— Exposition d'une sélection de pièces des Cristalleries du<br />
Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt (Fonds G. Claessens).<br />
— Mise à jour de la police d'assurance relative à la collection<br />
A. Baar.<br />
— Rédaction de fiches d'inventaire et marquage de pièces<br />
sans fonds d'inventaire repérés.<br />
2° Entretien, restauration et sécurité des bâtiments et<br />
des collections :<br />
— Entretien régulier des collections et recollage de pièces<br />
abîmées.<br />
— Visite de la Commission pour la protection des bâtiments<br />
communaux le 8 novembre 1962, en ce qui concerne les<br />
surcharges occasionnées par les réserves du Musée de la Vie<br />
wallonne.<br />
— Apposition de panneaux de signalisation des bouches<br />
d'incendie et d'étiquettes rouges indiquant les pièces de col-
178<br />
lection classées dans les catégories A et I> des Biens Culturels<br />
importants de Belgique.<br />
Fixation de pastilles en feutre sous les verres de la collection<br />
A. Baar, pour pallier les vibrations et les trépidations.<br />
— Identification et classement des archives photographiques.<br />
3" Service éducatif :<br />
A. Causeries-promenades du mercredi soir.<br />
B. Vente de catalogues, de cartes-vues et d'épreuves<br />
photographiques.<br />
4" Fréquentation. — Le Musée du Verre a été visité par<br />
21.366 personnes.<br />
Groupes <strong>be</strong>lges et étrangers : Conférence européenne de<br />
Folklore ; Société Royale « Le Vieux Liège » ; Cercle archéohistorique<br />
des cantons de Fléron et Grivegnée ; Conservateurs<br />
anglais reçus par l'ICOM ; Journée européenne du Textile;<br />
Personnel de l'Enseignement primaire des Pays-Bas ; Groupe<br />
de personnalités étrangères reçues par l'INICIIAR ; Usines<br />
Balteau ; Usines Philips.<br />
Personnalités <strong>be</strong>lges et étrangères : M. II. Gronegresse ; Dr.<br />
Heinz Menzel, Conservateur des Rômisch-Germanisches Zentralmuseum<br />
de Mayence ; M. Léonide Moguy, metteur en<br />
scène ; M. George C. Muelle, Directeur du Musée National<br />
d'Anthropologie et d'Archéologie de Lima (Pérou); M. J. Mi*<br />
chael Fritz, du Rheinischen Landesmuseum de Bonn ; M. et<br />
Mme de Rotschild (France, domaine de Mouton à Pauillac).<br />
5° Bibliothèque et archives photographiques ;<br />
— Enrichissement de la bibliothèque (échanges, dons et<br />
achats).<br />
— Accroissement des archives photographiques relatives aux<br />
collections, à l'histoire et à l'iconographie de la verrerie.
17!)<br />
Mentionnons tout spécialement un don de 024 clichés photographiques,<br />
de 455 photographies, de 217 diapositives et de<br />
G dessins, relatifs à la collection, aux recherches scientifiques<br />
et aux publications d'Armand et de Pierre Baar.<br />
V. — Secrétariat général permanent<br />
des Journées internationales du Verre<br />
(Siège : au Musée du Verre)<br />
Organisation, conformément au programme décidé lors du<br />
colloque de Liège, du 17 mars 1960, du 2 e congrès des Journées<br />
internationales du Verre à Leyde (Pays-Bas) du 30 juin au 4 juillet<br />
1962. Plus de 90 personnes, représentants 17 pays, prirent<br />
part à ce congrès consacré à l'étude historique et archéologique<br />
de la verrerie. Dix rapports furent présentés intéressant les<br />
uns la verrerie antique ou celle du moyen âge, les autres la<br />
verrerie des Temps Modernes et contemporains. Deux autres<br />
rapports concernant les problèmes de conservation et de restauration<br />
du verre furent présentés. La plupart de ces rapports<br />
furent suivis de discussions animées, facilitées par la traduction<br />
simultanée et dirigées par des présidents de séance. Ces discussions<br />
ont démontré par l'excellent climat dans lequel elles se<br />
sont déroulées l'intérêt de ces contacts internationaux directs<br />
entre spécialistes des problèmes culturels relatifs à la verrerie.<br />
Une Assemblée générale des Journées internationales du Verre<br />
se tint lors du Congrès. A cette occasion et lors de la séance de<br />
clôture, l'Assemblée préconisa : la réunion de prochains congrès<br />
des Journées internationales du Verre (avec si possible<br />
un plus grand nombre de journées de travail) ; la poursuite de<br />
la publication, par le Secrétariat Général Permanent, du Bulletin<br />
des Journées internationales du Verre (consacré chaque<br />
année en ordre principal à un pays particulier) ; la publication,<br />
sous les auspices du Secrétariat Général Permanent, de monographies<br />
sur l'histoire de la verrerie (et en premier lieu d'un<br />
glossaire polyglotte) ; toute forme de collaboration fructueuse<br />
entre personnes et organismes s'occupant des problèmes culturels<br />
intéressant la verrerie.
— 180 —<br />
Les Annales illustrées du Congrès seront publiées par les<br />
soins du Secrétariat Général Permanent.<br />
Rappelons que plusieurs manifestations (expositions de<br />
verres, visites de collections) furent organisées à l'occasion du<br />
Congrès.<br />
Remercions enfin les autorités néerlandaises qui, sous l'impulsion<br />
du Comité national Néerlandais des Journées internationales<br />
du Verre et de son actif président, M. W. C. Braat,<br />
mirent sur pied en liaison avec le Secrétariat Général Permanent<br />
les manifestations 1962 des Journées internationales du<br />
Verre, à l'occasion de la 6 e Conférence Générale du Conseil<br />
International des Musées (ICOM).<br />
Délégation de la Ville de Liège et du Secrétariat Général<br />
Permanent des Journées internationales du Verre : Mme. S<br />
Debruge-Jonlet, Présidente des Journées internationales du<br />
Verre, M. J. Philippe, Secrétaire Général, et MM. P. Baar,<br />
J. Béguin et M. Vanderhoeven.<br />
Délégation par la Ville de Liège du Secrétaire Général des<br />
Journées internationales du Verre au VI e Congrès de l'International<br />
Commission of Glass à Washington (8-14 juillet).<br />
Publications.<br />
— Publication par le Secrétariat Général Permanent du<br />
1 er numéro du Bulletin des Journées internationales du Verre,<br />
consacré particulièrement aux Pays-Bas.<br />
— Joseph Philippe, L'organisation sur le plan international<br />
des études consacrées au verre, Liège, édition du Secrétariat<br />
général permanent des Journées internationales du Verre, 1962,<br />
11 pp.<br />
— Joseph Philippe, Rapport du Secrétaire Général des Journées<br />
internationales du Verre, dans « Bulletin des Journées<br />
internationales du Verre », n° 1, Liège, Edition du Secrétariat<br />
général permanent des Journées internationales du Verre,<br />
1962, p. 9 s.<br />
— Joseph Philippe, La verrerie antique et les congrès internationaux,<br />
dans « Archéologie », 1962, fasc. 1, pp. 4-6.
181 —<br />
— Introduction de Joseph Philippe, dans M. Vanderhoeven,<br />
De Romeinse Glasverzameling in het Provinciaal Gallo-Romcins<br />
Muséum, Tongres, 1962, p. 5 s.<br />
* * *<br />
Publications relatives aux collections<br />
— Printemps de Vart chrétien. Catalogue de l'Exposition,<br />
Maastricht, 1962, p. 33, n° 71 et p. 78, n° 187, pl. 29.<br />
— Recent important Acquisitions made by public and private<br />
collections in the U. S. and abroad, dans « Journal of Glass<br />
Studies», Corning, vol. IV (1962), n° et fig. 20, p. 142.<br />
— The Musées Curtius and d'Ansembourg, Liège, dans<br />
« Connoisseur », Londres, mars 1961, pp. 122-124, ±11.<br />
— Heinrich Appel, Die vesperbilder von Heimbach und<br />
Drove, tiré à part de « Jahrbuch der Rheinischen Denkmalpflege<br />
», Band XXIV, 1962, pp. 181-188, ±11.<br />
— A. Claassen, Archeologischc Rcstcn uit het middeleeuwe<br />
Limburg, tiré à part de « Limburg », année XL, n° 11-12, 1961,<br />
pp. 327-353, ±11.<br />
— A. Deschewel, Schilderwerken van de pseudo-Karel van<br />
Ieper (Frans Denijs ?) en zijn school, Ypres, 1962, 47 pp., ±11.<br />
— II. Frère, Monnaies de VEvêque de Liège frappées à<br />
Maastricht, dans « Revue <strong>be</strong>lge de Numismatique », Bruxelles,<br />
1961, t. CVII, pp. 83-116, 2 pl.<br />
- H. Frère, Nos musées de provinces, dans « Bulletin périodique<br />
de l'Alliance numismatique européenne », n° 9, septembre<br />
1962, p. 195 s.<br />
— Claude Gaier, Une manifestation de la tactique moderne.<br />
La journée de Zonhoven (3 avril 1490), dans « Pallas », n° 3,<br />
mai 1962, pp. 37-43, ill.<br />
— Joseph Philippe, Hommage à Joseph Dechelette, dans<br />
« Livre d'or de Joseph Dechelette. Centenaire 1862-1962 »,<br />
par François Déchelette, Roanne, 1962, pp. 94 s., 124.
— Joseph Philippe :<br />
- 182 -<br />
— Faïences liégeoises du XVIII e siècle,<br />
— In Memoriam Hélène van Heule,<br />
dans « Chronique archéologique du Pays de Liège », 51 e<br />
année, pp. 5-14.<br />
Joseph Philippe, L'horlogerie aux Musées Curtius et<br />
d'Ansembourg à Liège, dans « La mesure du temps », Catalogue<br />
de l'Exposition, Namur, 1962, pp. 58-56.<br />
— Joseph Philippe, Le mobilier liégeois (moyen âge -<br />
XIX e siècle), Liège, Imprimeries Bénard et Centrales Réunies,<br />
1962, 243 pp., ill. (tome II. de la collection consacrée à l'art<br />
mosan).<br />
Jules Pirlct et Richard Forgeur, Catalogue des matrices<br />
de sceaux et des cachets du Musée Curtius, Liège, 1962 (Introduction<br />
de Joseph Philippe). (Publication du Musée Curtius).<br />
— M. Yanderhoeven, Quelques pièces franques provenant de<br />
Tongres ou des environs et conservées au Musée Curtius à Liège<br />
(Boucles, fibules et bracelets) de type romain tardif, dans « Chronique<br />
archéologique du Pays de Liège », 48 e année, pp. 4-20,<br />
ill.<br />
A. van Iterson, Le château comtal de Rochefort et ses<br />
ruines, tiré à part de « Namurcum », n° 4, 1959, 8 pp., ill.<br />
Personnel et collaborateurs<br />
des Musées d'Archéologie et d'Arts décoratifs<br />
Personnel.<br />
— Formation : M. A. Reenaers, Menuisier-ébéniste faisant<br />
fonction de Préparateur, a réussi l'examen d'histoire de l'art<br />
(l re année) des Cours supérieurs de Culture générale de la Ville<br />
de Liège.<br />
Missions : Mission du Conservateur et de l'Attaché,<br />
délégués par la Ville de Liège, à des congrès internationaux<br />
d'histoire du verre (Cf. Secrétariat général permanent des<br />
Journées internationales du Verre).
Collaborateurs :<br />
— 183 —<br />
M. Claude Gaier, licencié en histoire a terminé l'inventaire<br />
des armes conservées au Musée Curtius.<br />
— Mme Ulrix, Assistante à l'Université de Liège, a entrepris<br />
l'examen des pièces préhistoriques découvertes dans la<br />
région du Sart-Tilman (travail demandé par le rectorat de<br />
l'Université).<br />
— Fouilles : Le Musée Curtius a continué une fructueuse<br />
collaboration avec trois fouilleurs de la région d'Amay :<br />
MM. Docquier, Lauwerijs et Willems.<br />
— Causeries-promenades : Remercions les dévoués conférenciers<br />
aux causeries-promenades du soir : MM. Jean Béguin,<br />
le Comte J. de Borchgrave d'Altena, Raymond Chambon,<br />
Marcel Cloes, Pierre Colman, Richard Forgeur, Georges Hansotte,<br />
Willy Lemoine, Georges Micheels, le Chevalier Oscar de<br />
Schaetzen, Michel Vanderhoeven.<br />
— Donateurs : Un grand merci aux généreux donateurs :<br />
Batsheva Crafts Corporation de Tel-Aviv, MM. Jean Béguin,<br />
Gommaire Claessens, De Wilde, Marcel Donnai, Charles Graffart,<br />
Mme Vve Marie Laboul-IIerbillon, M. Gaston Lawarée,<br />
Mme Vve Maurice Ledent, M. P. Melchers, Musée des Arts<br />
et Métiers de Prague, MM. Jean Pasleau, Joseph Philippe,<br />
Léonard Schrapen, Georges Servais, Jean Snyders, Spéléo-<br />
Club de Liège (par l'intermédiaire de M. Jean Pasleau et de<br />
M. Georges Heusy), Verrerie Peill et Putzler de Duren, MM.<br />
Jacques Willems, Lauwerijs et Docquier, Mme Zomers, feu le baron<br />
Ro<strong>be</strong>rt de Selys Fanson, MM. Maurice Cloes, Florent Charles<br />
et le Colonel Ivan Lecocq par l'intermédiaire de l'AMIAL.<br />
Accroissement des collections<br />
Musées Curtius et d'Ansembourg<br />
A. Fonds Ville de Liège<br />
Archives-manuscrits<br />
(dons, achats, legs)<br />
9 documents archivistiques et un avis mortuaire imprimé<br />
relatifs à Gingelom et à la famille Donnai. Pièces datées 1742,
— 184 —<br />
1743, 1745, an V et an VIII. Don de M. M. Dormal (Hognoul)<br />
(62/521).<br />
— Traité des familles et maisons des plus nobles du pays de<br />
Liège et comté de Looz, par del Ilev, 1615. Legs du baron<br />
Ro<strong>be</strong>rt de Selys Fanson (Houthen Saint-Gerlache) (62/453).<br />
Argenterie<br />
— Coupe sur pied en argent partiellement doré, dite « Coupe<br />
Oranus ». Poinçons liégeois. Seconde moitié du XVI e siècle.<br />
Legs du baron Ro<strong>be</strong>rt de Selys Fanson (Houthen Saint-Gerlache)<br />
(62/452).<br />
Coupe dite Oranus.<br />
Argenterie aux poinçons liégeois. Seconde moitié du XVI e siècle. Inv. 62/452.<br />
Legs du baron Ro<strong>be</strong>rt de Selys Fanson (Houthen Saint-Gerlache).<br />
Négatif Musée Curtius, photo Cl. Dessart.<br />
Belgo-romain<br />
— Fragment de tuile romaine ayant servi de polissoir,<br />
trouvé à Angleur, dans une cave à 2 m. de profondeur. Don de<br />
M. L. Schrapen (Angleur) (62/76).
— 185 —<br />
—- Caillou roulé en forme d'hélice, ayant servi de polissoir,<br />
trouvé à Angleur, dans une cave à 2 m. de profondeur. Don de<br />
M. L. Schrapen (Angleur) (62/77).<br />
Bois<br />
•— Fragments de poutres trouvés dans un vivier de la région<br />
de Jalhay. Don du Spéléo-Club de Liège (62/520).<br />
Bois sculptés<br />
— Ange en bois sculpté, peint et polychromé. Ecole de<br />
Jean Del Cour. XVII e siècle (62/450).<br />
céramique<br />
— Cruche en grès gris datant des XVII e -XVIII e siècles,<br />
trouvée dans les substructions d'une cave d'une maison sise<br />
place Xavier Neujean à Liège. Don de M. J. Pasleau (Liège)<br />
(62/69).<br />
— Niche ou Kachel en terre cuite datant du XV e siècle<br />
(62/70).<br />
— Pot à lait en céramique métallisée. Fin du XIX e siècle.<br />
Don de Mme Vve M. Ledent (Uccle) (62/451).<br />
— Assiette en porcelaine représentant le Musée Curtius,<br />
décorée par Jean Cambresier (Lixhe, 1856-Liège, 1928) (62/458).<br />
— Trois cruches en céramique datant du moyen âge —<br />
temps modernes, et provenant d'une cave de l'ancienne Abbaye<br />
de Saint-Gilles à Liège. Don du Spéléo-Club de Liège, par l'intermédiaire<br />
de M. J. Pasleau (Liège) (62/494 à 62/496).<br />
— Lot de cruches, de vases, de pots, de go<strong>be</strong>lets, de jettes<br />
(certaines pièces en fragments) provenant d'une cave de l'ancienne<br />
Abbaye de Saint-Gilles à Liège. Don du Spéléo-Club de<br />
Liège, par l'intermédiaire de M. J. Pasleau (Liège) (62/498 à<br />
62/519).<br />
— Lot de fragments de céramique, de grès, de jettes, de<br />
briques d'âtres, provenant de fouilles effectuées à l'ancienne<br />
Abbaye de Vivegnis à Liège. Don du Spéléo-Club de Liège,
- 187 -<br />
Ange en bois sculpté, peint et polyehromé. Ecole de Jean Del Cour. XVII e siècle.<br />
Inv. 62/83. Achat. Négatif Musée du Verre, photo Cl. Dessart.<br />
par l'intermédiaire de M. Georges Ileusy (Pontisse-Herstal)<br />
(62/549 à 62/563).<br />
Dessin<br />
— Dessin au crayon noir sur papier, signé Désiré Gérard,<br />
sculpteur ornemaniste liégeois et daté 1868. Projet de rocaille<br />
(62/448).
187 —<br />
Niche ou Kachel en terre cuite du XV e siècle. Inv. 02/70. Achat. Négatif Musée<br />
Curtius, photo Cl. Dessart.<br />
Gravure<br />
- Gravure sur papier représentant le Musée Curtius, par<br />
François Maréchal, graveur liégeois, datée 1008 (62/454).<br />
Lapidaire<br />
— Fragments de pierres tombales, armoriées, colonnes, linteaux,<br />
ensembles décoratifs, provenant des substructions de
— 188 —<br />
l'ancienne Abbaye de Vivegnis à Liège. Don de M. G. Snyders<br />
(Oupeye), par l'intermédiaire du Spéléo-Club de Liège (62/1 à<br />
62/21).<br />
— Deux fragments de jambages de cheminée monumentale<br />
du XVII e siècle, provenant de Liège. Don de M. J. Pasleau<br />
(Liège) (62/68a, b).<br />
— Groupe des Trois Grâces du perron de Liège, par Jean<br />
Del Cour, daté 1697. Transfert Ville de Liège (62/449).<br />
— Mortier en marbre originellement blanc, datant du<br />
XVIII e -XIX e siècle. Don de Mme Zomers (Liège) (62/456).<br />
— Fragments de pierre de sable, de colonne, de boulets,<br />
provenant de fouilles effectuées à l'ancienne Abbaye de Vivegnis<br />
à Liège. Don du Spéléo-Club de Liège, par l'intermédiaire<br />
de M. G. Heusy (Pontisse-Herstal) (62/564 à 62/567).<br />
Médaillier<br />
— Médaille en cuivre datée 1605. Bruxelles. Don de<br />
M. G. Servais (Flémalle-Grande) (62/447).<br />
— 19 médailles et 3 jetons exécutés par B. et J. Duvivier,<br />
datés de 1712 à 1800 (62/46 à 62/67).<br />
Métaux<br />
— Applique en laiton décorée d'émaux champlevés. Epoque<br />
romane ? Provenance : une cave de l'ancienne Abbaye de Saint-<br />
Gilles à Liège. Don du Spéléo-Club de Liège, par l'intermédiaire<br />
de M. J. Pasleau (Liège) (62/497).<br />
— Lot de débris de fer, provenant de fouilles exécutées à<br />
l'ancienne Abbaye de Vivegnis à Liège. Don du Spéléo-Club,<br />
par l'intermédiaire de M. Georges IIeusy (Pontisse-Herstal)<br />
(62/548).<br />
Mobilier<br />
— Buffet-vitrine Louis XVI en chêne. Vers 1800. Don de<br />
Mme Vve M. Laboul-Herbillon (Dalhem) (62/457).
Numismatique<br />
— 189 —<br />
— Jeton en métal argenté datant du XVIII e siècle. Don de<br />
M. Georges Servais (Flémalle-Grande) (C2/446).<br />
— Voir aussi Médaillier.<br />
Paléontologie<br />
— Ossements divers provenant d'un cimetière de Ben-Ahin.<br />
Don de MM. Docquier, Lauwerijs et Willems (Amay) (62/455).<br />
— Trois dents provenant de fouilles effectuées à l'ancienne<br />
Abbaye de Vivegnis. Don du Spéléo-Club de Liège, par l'intermédiaire<br />
de M. G. Heusy (Pontisse-Herstal) (62/5676ÎS).<br />
Préhistoire<br />
— Matériel lithique provenant de fouilles effectuées à<br />
Tilice. Période : omalien. Don du Spéléo-Club de Liège, par<br />
l'intermédiaire de M. G. Ileusy (Pontisse-Herstal) (62/523<br />
à 62/545).<br />
Matrice du sceau de la seigneurie d'Andrirrwnt, XVIII e siècle. Inv. 62/78.<br />
Achat. Négatif Musée Curtius, photo Cl. Dessart.
l'.in<br />
— Produit de fouilles effectuées sur le site de La Roche-aux-<br />
Faucons (déblais des pentes). Epoque : mésolithique et paléolithique<br />
supérieur. Don de M. G. Lawarée (Avionpuits) (62/602<br />
à 62/612).<br />
Sigillographie<br />
— Matrice du sceau de la Seigneurie d'Andrimont.<br />
XVIII e siècle (62/78).<br />
— Matrice de sceau au perron liégeois, signée Jehotte à<br />
Liège. XIX e siècle (62/522).<br />
— Scel en plomb provenant d'une bulle du pape Honorius III<br />
(1216-1227), trouvé aux environs de l'église d'Amay. Don de<br />
M. J. Willems (Amay) (62/546).<br />
B. — Fonds de l'Institut archéologique liégeois<br />
(Dons, par l'intermédiaire des Amis des Musées, A.M.I.A.L.)<br />
Médaillier<br />
— Trois médailles en bronze de la Société Royale d'Horticulture<br />
et d'Agriculture de Liège. Signées respectivement<br />
Distexhe (datée 1847), J. Leclercq (XIX e siècle), et Leop.<br />
Wiener (XIX e siècle). Don du Colonel Ivan Lecocq (Bruxelles)<br />
(1/62/3 à 1/62/5).<br />
Préhistoire<br />
— Pointe en silex et fragments d'os et d'ocre, provenant<br />
de Iluccorgne, Grotte du Docteur. Epoque; moustérien ou<br />
aurignacien. Don de M. F. Charles (Tihange) (I/62/la-e).<br />
Sigillographie<br />
C. — Dépôt<br />
— Sceau du parti socialiste du quartier de Sainte-Walburge.<br />
1894. Dépôt de la Société archéo-historique de Visé et de sa<br />
région (D/62/1).
191 —<br />
Musée du Verre de la Ville de Liège<br />
Allemagne<br />
Fonds Ville de Liège<br />
(dons — achats)<br />
— Coupe guillochée en verre incolore. Gravée au pantographe.<br />
Allemagne ? Vers 1930 (62/574).<br />
Diiren :<br />
— Quatorze pièces de verrerie de la « Peill & Putzler »,<br />
Glashiittenwerke G.m.b.H., Production actuelle. Don de la<br />
verrerie (62/34 à 62/42).<br />
Munich :<br />
— Grand vase en verre incolore chamarré de jaune et décoré<br />
d'irisations dans le genre Tiffany. Œuvre de Krueger. Début<br />
XX e siècle (62/590).<br />
Belgique<br />
Pays de Liège, du XVI e au XVIII e siècle :<br />
— Base d'un vase et fragments en verre vert clair. XVII e<br />
siècle. Provenant des fouilles effectuées à l'emplacement de<br />
l'ancienne abbaye de Saint-Gilles à Liège. Don du Spéléo-<br />
Club de Liège par l'intermédiaire de M. Jean Pasleau, Liège<br />
(62/492).<br />
- Fragments de vaisselle et de verre à vitre en verre brun,<br />
verdâtre, légèrement ambré et parfois décorés, provenant de<br />
fouilles effectuées à l'emplacement de l'ancienne abbaye de<br />
religieuses cisterciennes de Vivegnis, et datant du XVI e à la<br />
fin du XVII e siècle. Don du Spéléo-Club de Liège, par l'intermédiaire<br />
de M. Georges Ileusy, Pontisse-Herstal (62/593 à<br />
62/601).<br />
Belgique en général, aux XIX e et XX e siècles :<br />
— Vaporisateur en verre teinté vert-orange dans la masse.<br />
Utilisation en Belgique. Vers 1930. Don de M. Joseph Philippe,<br />
Liège (62/43).
— 192 —<br />
— Flacon à parfum en verre vert clair moulé. Utilisation en<br />
Belgique. Vers 1930. Don de M. Joseph Philippe, Liège<br />
(62/44).<br />
— Trois « pavés » de cuisinière en verre incolore massif.<br />
Utilisation en Belgique. Début XX e siècle. Don de M. Joseph<br />
Philippe, Liège (62/45).<br />
— Deux flacons en verre incolore. Fin XIX e -début XX e<br />
siècle, provenant des fouilles effectuées au château d'Argenteau<br />
par le Spéléo-Club de Liège. Don du Spéléo-Club de Liège<br />
par l'intermédiaire de M. Georges Heusy, Pontisse-Herstal<br />
(62/71 et 62/72).<br />
— Abat-Jour de lampe électrique en verre incolore maté et<br />
taillé. Vers 1920-1930. Don de M. Jean Béguin, Liège (62/75).<br />
— Bouteille en verre brun. En usage dans la région liégeoise.<br />
Première moitié du XIX e siècle. Provenant des fouilles du<br />
Spéléo-Club de Liège. Don du Spéléo-Club de Liège par l'intermédiaire<br />
de M. Georges Heusy. Pontisse-Herstal (62/460).<br />
— Bouteille à vin en verre vert. En usage dans la région<br />
liégeoise. Première moitié du XX e siècle. Provenant des fouilles<br />
du Spéléo-Club de Liège. Don du Spéléo-Club de Liège par<br />
l'intermédiaire de M. Georges Heusy, Pontisse-Herstal<br />
(62/461).<br />
— Bouteilles en verre brun, vert ou incolore, en usage dans<br />
la région de Liège. XIX e et XX e siècles. Don du Spéléo-Club de<br />
Liège, par l'intermédiaire de M. Georges Heusy, Pontisse-<br />
Herstal (62/462 à 62/468).<br />
— Bouteille à eau minérale en verre vert. En usage dans la<br />
région liégeoise. Première moitié XX e siècle. Provenant des<br />
fouilles du Spéléo-Club de Liège au château Milliau à Vottem.<br />
Don du Spéléo-Club de Liège par l'intermédiaire de M. Georges<br />
Heusy, Pontisse-Herstal (62/470).<br />
— Bouteille à vin en verre vert. En usage dans la région de<br />
Liège. Première moitié du XX e siècle. Provenant des fouilles<br />
du Spéléo-Club de Liège. Don du Spéléo-Club de Liège par<br />
l'intermédiaire de M. Georges Heusy, Pontisse-Herstal (62/471).
- 193 —<br />
— Bouteille à vin en verre incolore. En usage dans la région<br />
liégeoise. Première moitié XX e siècle. Provenant des fouilles<br />
du Spéléo-Club de Liège au château Milliau à Vottem. Don du<br />
Spéléo-Club de Liège par l'intermédiaire de M. Georges Ileusy,<br />
Pontisse-Herstal (62/472).<br />
— Pièces de flaconnerie usuelle et socles de poêle en verre,<br />
en usage dans la région liégeoise dans la première moitié du<br />
XX e siècle. Fouilles et don du Spéléo-Club de Liège par l'intermédiaire<br />
de M. Georges Ileusy, Pontisse-Herstal (62/474-<br />
477; 62/479-493).<br />
— Verre à liqueur en verre incolore. XIX e siècle (62/577).<br />
— Verre à dégustation en verre incolore taillé. Deuxième<br />
moitié XIX e siècle (62/578).<br />
— Verre à eau en cristal incolore. Deuxième moitié XIX e siècle<br />
(62/579).<br />
— Verre à liqueur ou salière en verre incolore. XIX e siècle<br />
(62/581).<br />
— Verre à dégustation en cristal incolore. Deuxième moitié<br />
XIX e siècle (62/582).<br />
— Coupe sur jam<strong>be</strong> torsadée en verre incolore. Début<br />
XX e siècle (62/583).<br />
Région liégeoise (sauf Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt) :<br />
— Bénitier mural en verre incolore. Liège, XVIII e siècle<br />
(62/459).<br />
— Verre de lanterne de procession en verre incolore. Liège (?),<br />
XVIII e ou XIX e siècle. Don de l'Antiquaire De Wilde, Liège<br />
(62/491).<br />
— Verre torsiné en verre incolore. Région liégeoise. XIX e siècle<br />
(62/580).<br />
Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt :<br />
—- Collection de 365 verres et cristaux datant de 1880 à<br />
nos jours, comprenant de nombreuses pièces caractéristiques
— 194 —<br />
des Cristalleries du Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt. Achetée à M. Gommaire<br />
Claessens, Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt (62/79 à 62/445).<br />
A. Pièces de collections : 182 pièces (62/79 à 62/261).<br />
B. Illustration des techniques : 122 pièces (62/262 à 62/383).<br />
C. Divers : 62 pièces (62/384 à 62/445).<br />
Panier à fleurs, en cristal incolore gravé. Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt, vers 1908-1914.<br />
Inv. 02/83. Achat. Négatif Musée du Verre, photo Cl. Dessart.<br />
— Bocal à couvercle en verre incolore. Cristalleries du Val-<br />
Saint-Lam<strong>be</strong>rt. Première moitié XX° siècle. Provenant des<br />
fouilles du Spéléo-Club de Liège. Don du Spéléo-Club de Liège<br />
par l'intermédiaire de M. Georges Ileusy, Pontisse-Herstal<br />
(62/478).
195<br />
Vase en cristal. Doublage violet, taille et fluogravure. Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt,<br />
création Simon, 1900. Inv. 02/87. Achat. Négatif Musée du Verre, photo<br />
Cl. Dessart.<br />
Deux porte-cigarette en verre jaunâtre doublé extérieurement<br />
rose. Cristalleries du Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt. Vers 1940.<br />
Don de M. Charles Gralï'art, Liège (62/483).<br />
— Coupe sur pied, souvenir de l'Exposition Universelle<br />
d'Anvers en 1894, en cristal incolore. Cristalleries du Val-<br />
Saint-Lam<strong>be</strong>rt ? (62/486).
— 196 —<br />
Verre d'eau (carafe et go<strong>be</strong>let) et seau à glace. Cristal clair doublé bleu et rouge<br />
et taillé. Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt, vers 1908-1914. Inv. 62/113a-6 et 62/88. Achat.<br />
Négatif Musée du Verre, photo Cl. Dessart.<br />
— Vase à décor « modem style ». Triplage brun-bleu-vert<br />
sur verre incolore et gravure à l'acide. Début XX e siècle<br />
(62/487).<br />
— Verre gravé, incolore contenant de petites bulles, gravé à<br />
l'acide. Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt ?. Deuxième moitié XIX e siècle<br />
(62/575).<br />
— Verre à coupe verte en cristal. Début XX e siècle (62/576).<br />
Documentation graphique :<br />
— Lithographie représentant un vitrail du chœur de Saint-<br />
Servais à Liège. Date du vitrail : 1848 (62/547).<br />
Canada<br />
— Petite bouteille en verre brun. Première moitié XX e siècle.<br />
Don de M. Gommaire Claessens, Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt (62/490).
Chine<br />
— 197 —<br />
— Vase en verre bleu doublé intérieurement dans un ton<br />
bleu plus clair. Vers 1870 (règne de l'empereur T'ung Chih,<br />
1861-1873) (62/592).<br />
France<br />
France en général :<br />
Flacon à parfum en verre incolore. Vers 1962 (date<br />
d'utilisation). Don de M. Joseph Philippe, Liège (62/74).<br />
- Bouteille à limonade en verre incolore. XX e siècle. Don<br />
du Spéléo-Club de Liège par l'intermédiaire de M. Georges<br />
Ileusy, Pontisse-Herstal (62/473).<br />
Epinay :<br />
—- Grande coupe sur pied en verre incolore chamarré de<br />
jaune, d'orange et de violet. Verrerie Schneider. Vers 1930<br />
(62/568).<br />
Nancy :<br />
— Vase à très haut col fin en verre de ton rougeâtre, avec<br />
traces vertes imitant l'irisation. Signé Daum. Nancy. Fin<br />
XIX e -début XX e siècle (62/569).<br />
—- Plaque de verre doublé mauve et gravée à l'acide, représentant<br />
un paysage. Signée J. Henne. Nancy. Vers 1914-1918<br />
(62/584).<br />
— Grand vase en verre au décor « modem style ». Signé<br />
Gallé. Nancy. Début XX e siècle (62/585).<br />
—- Vase dit « de tristesse », décor « jonquilles », en verre mat<br />
verdâtre. Signé Gallé, Nancy. Fin XIX e -début XX e siècle<br />
(62/586).<br />
—- Vase gravé à l'acide « modéra style ». En verre de tons<br />
rouge et vert, avec décor floral. Signé Gallé. Nancy. Fin<br />
XIXe-début XX e siècle (62/587).<br />
— Petit, vase doublé « modem style » représentant des cyclamens.<br />
Signé Muller//Croismare//par Nancy. Début XX e siècle<br />
(62/588).
198<br />
Vase gravé à la roue, à décor floral. Verrerie d'Art de<br />
Lorraine. Nancy. Début XX e siècle (62/589).<br />
Vase à long col en verre chamarré de jaune et de rose.<br />
Marque gravée sur la base : Daum//Nancy. Début XX e siècle<br />
(62/591).<br />
Paris :<br />
Vase en pâte de verre incolore doublé extérieurement de<br />
pâtes de verre huilées et rugueuses de tons vert et rouille.<br />
Signé Georges de Feure. Vers 1920-1930 (62/488).<br />
Vase en pâte de verre en forme de tonnelet. Décor moulé.<br />
G. Argy-Rousseau, Paris, vers 1920-1930 (62/489).<br />
Grande-Bretagne<br />
Flacon cylindrique en verre vert. Fin XIX e -début<br />
XX e siècle. Provenant des fouilles du Spéléo-Club de Liège<br />
au château d'Argenteau. Don du Spéléo-Club de Liège par<br />
l'intermédiaire de M. Georges Heusy, Pontisse-Herstal (62/73).<br />
Inconnu<br />
Flacon plat à alcool dans une gaine de cuir. XIX L ' siècle<br />
(62/570).<br />
Israël<br />
Vase posé sur trois grillés, création d'Eliahu ltika, Tel-<br />
Aviv, 1961. Don de «Batsheva Crafts Corporation Ltd.,«Tel-<br />
Aviv (62/33).<br />
Italie<br />
Bouteille à anse avec bouchon en verre incolore. Première<br />
moitié XX e siècle. Provenant des fouilles du Spéléo-Club de<br />
Liège à Hermée. Don du Spéléo-Club de Liège par l'intermédiaire<br />
de M. Georges Heusy, Pontisse-Herstal (62/469).
Pays-Bas<br />
— 199 —<br />
— Verre à dégustation de genièvre de Schiedam. Leerdam.<br />
1962. Don de M. P. Melchers, Distilleerderijen en likeurstokkerijen<br />
« De loeomotief ». Schiedam (62/481).<br />
— Calice à couvercle en cristal anglais gravé à la roue en<br />
Hollande. XVI II e siècle (62/485).<br />
Tchécoslovaquie<br />
Bohème :<br />
Etagère en verre de Bohème, servant de présentoir à<br />
fruits, en verre émaillé rouge, blanc et or. Deuxième moitié<br />
XIX e siècle (62/573).<br />
Karlsbad :<br />
— Vase taillé et gravé en verre incolore doublé extérieurement<br />
vert à la partie supérieure. Verrerie Moser à Karlsbad<br />
(Bohème). Premier quart, XX e siècle (62/571).<br />
Novy-Bor :<br />
- Onze pièces de verrerie et de cristallerie caractéristiques<br />
de la production techécoslovaque actuelle. Don du Musée<br />
d'Arts et Métiers de Prague en coopération avec l'association<br />
du verre à Novy-Bor (62/22 à 62/32).<br />
Liège<br />
XVII e siècle :<br />
Fonds I. A. L.<br />
(don)<br />
- Aiguière en verre incolore. Liège. Fin XVII e siècle. Don<br />
o o<br />
de M. Maurice Cloes, Liège, par l'intermédiaire de l'AMI AL<br />
(1/62/2).<br />
Joseph PHILIPPE.
Président :<br />
TABLEAU DES MEMBRES<br />
DE<br />
<strong>L'INSTITUT</strong> <strong>ARCHÉOLOGIQUE</strong> LIÉGEOIS<br />
Vice-Président :<br />
Secrétaire :<br />
Conservateur :<br />
Trésorier :<br />
Bibliothécaire :<br />
PRÉSIDENT D'HONNEUR<br />
MONSIEUR LE GOUVERNEUR DE LA PROVINCE DE LIÈGE<br />
VICE-PRÉSIDENTS D'HONNEUR<br />
MONSIEUR LE BOURGMESTRE DE LA VILLE DE LIÈGE<br />
MADAME I.'ÉCHEVIN DES BEAUX-ARTS DE LA VILLE DE I.IÈGE<br />
Bureau de la Société pour l'année 1963<br />
Directeur des Publications<br />
Secrétaire-adjoint :<br />
Conservateurs-adjoints :<br />
Conservateur honoraire<br />
MM. Baron IVAN DE RADZITZKY D'OSTROWICK<br />
PIERRE HANQUET.<br />
GEORGES HANSOTTE.<br />
JOSEPH PHILIPPE.<br />
RAOUL VAN DER MADE.<br />
MAURICE YANS.<br />
MAURICE YANS.<br />
JEAN BEGUIN.<br />
Comte J. DE BORCHGRAVE D'ALTENA.<br />
LÉON DEWEZ.<br />
RICHARD FORGEUR.<br />
NICOLAS FRANÇOIS.<br />
JULES PIRLET.<br />
J. SERVAIS.
Commissions<br />
Publications : M. YANS, directeur; G. IIANSOTTE, secrétaire du<br />
Bulletin de l'I. A. L. ; J. PHILIPPE, secrétaire de la Chronique archéologique<br />
du Pays de Liège ; L.-E. HAI.KIN, P. HANQUET, P. HARSIN,<br />
R. VAN DER MADE, J. YERNAUX, membres.<br />
Fouilles : J. BREUER, J. PHILIPPE, M. RENARD, J. SERVAIS.<br />
Achats : O. DE SCHAETZEN, L. DEWEZ, P. LALOUX, J. PHILIPPE,<br />
J. SERVAIS.<br />
Vérification du Musée : G. DE FROIDCOURT, H. DANTHINE, P. LALOUX.<br />
de la bibliothèque : L.-E. HALKIN, M. HELIN, P. LALOUX.<br />
des comptes : H. FRERE, F. PENY, J. PIRLET, P. LALOUX.<br />
Excursions : J. VENTER, président ; A. VECQUERAY, P. LALOUX, comte<br />
J. DE BORCHGRAVE, M. HELIN, R. FORGEUR.<br />
Conférences : P. HARSIN, président ; H. FRERE, L.-E. HALKIN, G. HAN-<br />
SOTTE, J. PHILIPPE.<br />
Protection des sites : 1'. LALOUX, A. PUTEIIS, J. VENTER.<br />
Conseillers : J. BREUER, L. DEWEZ, E. FRESON, L.-E. HALKIN, F. PENY,<br />
J. PIRLET, A. PUTERS.
5.<br />
7.<br />
8.<br />
9.<br />
10.<br />
11.<br />
12.<br />
13.<br />
14.<br />
15.<br />
MEMBRES EFFECTIFS<br />
Date de<br />
Date de l'entrée l'admission<br />
à l'Institut comme membre<br />
eflectll<br />
SERVAIS (JEAN), conservateur honoraire des 20- 4-1898 27- 4-1900<br />
Musées archéologiques liégeois, 8, rue Joseph<br />
Dumoulin, Liège.<br />
VERCHEVAL (FÉLIX), avocat, Mesnil-Saint- 26- 5-1904 30- 1-1910<br />
Biaise.<br />
PIRLET (JULES), notaire honoraire, 1 b, rue 29- 5-1908 25- 1-1914<br />
Charles Morren, Liège.<br />
BREUER (JACQUES), conservateur honoraire 27-11-1910 31-12-1920<br />
aux Musées d'Art et d'Histoire, chargé de<br />
cours honoraire à l'Université, 1, square<br />
Marie-José, Woluwé-Saint-Lam<strong>be</strong>rt.<br />
BORCHGRAVE D'ALTENA (Comte JOSEPH 28-12-1919 26- 3-1926<br />
DE), conservateur en chef honoraire des<br />
Musées d'Art et d'Histoire, chargé de cours à<br />
l'Université, 90, rue d'Arlon, Bruxelles.<br />
L'ÉNY (FRÉDÉRIC), administrateur honoraire 30- 4-1920 27-12-1929<br />
de la Banque Nationale de Belgique à Liège,<br />
123, boulevard de la Sauvenière, Liège.<br />
TOUSSAINT (ROBERT), architecte, 43, rue 25- 3-1921 27-12-1929<br />
du Parc, Liège.<br />
HARSIN (PAUL), professeur à l'Université, 28-11-1924 27-12-1929<br />
11, quai Marcellis, Liège.<br />
LALOUX (PIERRE), docteur en droit, 2, rue 22- 7-1921 30-12-1932<br />
Saint-Rcmy, Liège.<br />
HALKIN (LÉON-E.), professeur à l'Université, 27- 3-1925 6- 4-1934<br />
41, rue du Péry, Liège.<br />
YERNAUX (JEAN), conservateur honoraire des 25- 3-1923 25- 1-1935<br />
Archives de l'Etat, 6, avenue de Beaufavs,<br />
Tilff.<br />
FRANÇOIS (NICOLAS), ingénieur, 86, quai 27- 6-1919 28- 2-1936<br />
de Rome, Liège.<br />
GOTHIER (Louis), Inspecteur de l'Enseigne- 15- 1-1929 27- 3-1936<br />
ment moyen, 13A, rue Paradis, Liège.<br />
FRESON (Chanoine ERNEST), Glons. 22- 2-1914 24- 2-1939<br />
DEWEZ (LÉON), licencié en histoire de l'art 30- 3-1919 18- 3-1945<br />
et archéologie, 17, rue Charle Magnette, Liège.
— IV —<br />
16. LEGRAND (WILLIAM), docteur en philo- 28- 2-1036 18- 3-1945<br />
sophie et lettres, 5, place Wilbald, Stavelot.<br />
17. YANS (MAURICE), conservateur aux Archives 25-10-1935 28-11-1946<br />
générales du Royaume, 345, place des Marronniers,<br />
Glain.<br />
18. LAVOYE (MADELEINE), bibliothécaire-biblio- 24- 2-1928 25- 6-1948<br />
graphe à l'Université, 28, rue de l'Enseignement,<br />
Liège.<br />
19. COLLON-GEVAERT (M •»« SUZANNE), chargée 28- 3-1930 30-12-1948<br />
de cours à l'Université, 163, rue des Vennes,<br />
Liège.<br />
20. DANTHINE (HÉLÈNE), professeur à l'Univer- 27- 2-1931 80-12-1948<br />
sité, 67, rue du Parc, Liège.<br />
21. OTREPI'E DE BOUVETTE (Baron ANDRÉ D'), 25- 2-1935 30-12-1948<br />
château de Brialmont, Tilff.<br />
22. RADZITZKY D'OSTROWICK (Baron IVAN 27-12-1908 30-12-1948<br />
DE), conservateur honoraire à l'Université,<br />
16, rue de Chaudfontaine, Liège.<br />
23. SCHAETZEN (Baron PHILIPPE DE), conser- 30-12-1932 30-12-1948<br />
vateur du Musée provincial gallo-romain,<br />
6, rue de Maestricht, Tongres.<br />
24. PHILIPPE (JOSEPH), conservateur des Musées 25- 5-1945 23- 2-1951<br />
d'Archéologie et des Arts décoratifs, '201, rue<br />
Henri Maus, Liège.<br />
25. DESSAIN (écuyer JOSEPH), substitut du 20- 4-1929 26- 9-1952<br />
procureur du Roi, Juslenville, Theux.<br />
26. BRAGARD (RENÉ),bibliothécaire-bibliographe 18- 3-1945 26- 9-1952<br />
à l'Université, 48, rue du Chêne, Angleur.<br />
27. PUTERS (ALBERT), professeur émérite à 26-10-1945 26- 9-1952<br />
l'Université, 444, route du Condroz, Angleur.<br />
28. STIENNON (JACQUES), chargé de cours, biblio- 27- 3-1936 26- 2-1954<br />
thécaire-bibliographe à l'Université, 34, rue<br />
des Acacias, Liège.<br />
29. FROIDCOURT (GEORGES DE), premier avocat- 24-11-1922 26- 2-1954<br />
général émérite, Villa « Plein Soleil », Méry.<br />
80. HOYOUX (JEAN), bibliothécaire-bibliographe 18- 3-1945 20- 2-1954<br />
à l'Université, 66, rue Louvrex, Liège.<br />
81. HANSOTTE (GEORGES), conservateur des 25- 5-1945 26- 2-1954<br />
Archives de l'Etat, 1, rue du Stade,<br />
Cointe (Selessin).<br />
82. VAN DER MADE (RAOUL), substitut du procu- 27- 6-1947 26- 2-1954<br />
reur du Roi, 206, rue des Vennes, Liège.
33. FRERE (HUBERT), notaire, 15, rue F. Nicolay, 28- 1-1949 25-11-1955<br />
Seraing.<br />
84. DELATTRE (HENRY), docteur en droit, 70, 26-12-1915 25-11-1955<br />
rue Louvrex, Liège.<br />
35. HANQUET (PIERRE), juge de paix, 75, rue 17- 2-1925 26-10-1956<br />
Louvrex, Liège.<br />
36. HÉLIN (MAURICE), chargé de cours, bibliothé- 29- 3-1929 26-10-1956<br />
caire-bibliographe honoraire à l'Université,<br />
37a, avenue du Luxembourg, Liège.<br />
37. BAAR (PIERRE), ingénieur, 2, quai de Rome, 18- 3-1945 26-10-1956<br />
Liège.<br />
38. CI.OES (MAURICE), vice-président honoraire du 18- 3-1945 26-10-1956<br />
tribunal, 66, avenue Constantin de Gerlache,<br />
Liège.<br />
39. COPPIN DE GRINCHAMPS (Baron ULTAIN 26- 5-1939 26-10-1956<br />
DE), docteur en droit, 109, rue Louvrex,<br />
Liège.<br />
40. PONTHIR (MAURICE), professeur honoraire 30- 4-1948 26-10-1956<br />
d'Athénée, 176, rue Henri Maus, Liège.<br />
41. QUITIN (JOSÉ), professeur au Conservatoire, 26- 5-1950 26-10-1956<br />
13. rue Monulphe, Liège.<br />
42. DISCRY (FERNAND), 2/5, Résidence des Rem- 29-10-1954 25- 4-1958<br />
parts, Huy.<br />
43. VAN ZUYLEN (Mgr. GUY), évêque de Liège,<br />
Evêché, Liège. 26- 5-1950 28-12-1962<br />
44. VENTER (JULIEN), ingénieur, 17, quai Marcellis,<br />
Liège. 30-11-1945 28-12-1962<br />
MEMBRES D'HONNEUR<br />
1. SERVAIS (JEAN), conservateur honoraire des 20- 4-1898 29-12-1950<br />
Musées archéologiques liégeois, 8, rue Joseph<br />
Dumoulin, Liège.<br />
2. VERCIIEVAL (FÉLIX), avocat, Mesnil Saint- 26- 5-1904 28-12-1956<br />
Rlaiie.<br />
3. PIRLET (JULES), notaire honoraire, 16, rue 29- 5-1908 25- 4-1958<br />
Charles Morren, Liège.<br />
4. BREUER (JACQUES), conservateur honoraire<br />
aux Musées d'Art et d'Histoire, chargé de<br />
cours honoraire à l'Université de Liège, 1,<br />
square Marie-José, Woluwé-Saint-Lam<strong>be</strong>rt. 27-11-1910 28-12-1962
— VI —<br />
MEMBRES CORRESPONDANTS<br />
1. BAAR-PELTZER (M' NE PIERRE), 2, quai de 24- 2-1933 26- 9-1952<br />
Rome, Liège.<br />
2. BEGUIN (JEAN), licencié en histoire de l'Art et<br />
archéologie, 34, rue Adolphe Borgnet, Liège. 27- 0-1958 28-12-1962<br />
3. BUCHET (ARSÈNE), 25, rue de la Chapelle, 29-12-1933 27-10-1961<br />
Stem<strong>be</strong>rt.<br />
4. BUISSERET (AUGUSTE), 17, boulevard Frère<br />
Orban, Liège. 30- 6-1950 26- 1-1962<br />
5. BURY (CHARLES), 62, Thier de la Chartreuse, 31- 3-1950 20-10-1956<br />
Liège.<br />
6. CLOES (MARCEL), licencié en histoire de l'Art 27- 4-1956 26- 1-1962<br />
et archéologie, 161, rue Sainte-Walburge,<br />
Liège.<br />
7. COLMAN (PIERRE), assistant à l'Université<br />
8, rue de Seraing, Liège. 27- 6-1952 26- 1-1962<br />
8. COPPIN DE GRINCHAMPS (Baronne ULTAIN 28-11-1930 27- 4-1934<br />
DE), 109, rue Louvrex, Liège.<br />
9. DABIN (JEAN), professeur à l'Université de 18-12-1910 20- 3-1913<br />
Louvain, 27, avenue Van den Brempt,<br />
Iléverlé.<br />
10. DELHAES (ARMAND), 35, rue Volière, Liège. 27- 1-1950 25- 4-1958<br />
11. DEMOULIN (ROBERT), professeur à l'Univer- 28- 2-1931 26- 1-1962<br />
sité, 50, rue du Jardin Botanique, Liège.<br />
12. DESSART (CLÉMENT), 48, quai des Grosses- 20- 3-1959 26- 1-1962<br />
Battes, Angleur.<br />
13. DOIZE (Mlle RENÉE), docteur en histoire de 30-10-1931 26- 1-1962<br />
l'Art et archéologie, 28, rue Saint-Pholien,<br />
Liège.<br />
14. FLORKIN (MARCEL), professeur à l'Université, 27- 4-1951 26- 1-1962<br />
6, rue Naimette, Liège.<br />
15. FORGEUR (RICHARD), archiviste de l'Etat à 25- 5-1945 26- 9-1952<br />
Liège, 39, boulevard d'Avroy, Liège.<br />
16. FOURMARIER (PAUL), professeur émérite de 27- 1-1922<br />
l'Université, 4, rue Professeur Mahaim,<br />
Cointe-Selessin.<br />
17. GILBERT-LOUIS (M-»» ANDRÉE), 204, ehaus- 28-10-1927 20-10-1931<br />
sée de Louvain, Bouge, Namur.<br />
18. HEMRICOURT DE GRUNNE (Comte PHI- 26-10-1945 25-11-1955<br />
LIPPE DE), château de Hamal, Husson.<br />
19. IIERBILLON (JULES), 62, rue du Cloître, 31- 5-1946 26- 1-1902<br />
Laeken.
— VII —<br />
20. LAMBRECHTS (M me CLAIRE), docteur en lus- 30- 1-1931 29- 4-1939<br />
toire de l'Art et archéologie, 24, quai Sainte-<br />
Bar<strong>be</strong>, Liège.<br />
21. LAUNOIT (Comte PAUL DE), 19, avenue 29- 3-1944 25- 4-1958<br />
Franklin Roosevelt, Bruxelles.<br />
22. LEGROS (ELISÉE), chargé de cours à l'Uni- 31- 1-1948 25- 4-1958<br />
versité, 7, rue Pasteur, Liège.<br />
23. LE PAS (JEAN-JOSEPH), 5, boulevard Piercot, 27- 3-1953 20- 1-1962<br />
Liège.<br />
24. LOBET (ALFRED), 16, rue de Spa, Liège. 17-12-1908 25- 4-1958<br />
25. MEMOIRE-MARIE (Frère), directeur de 19-12-1952 27-10-1961<br />
l'école Saint-Luc, 26, rue Sainte-Marie, Liège.<br />
26. NEYS (MAURICE), docteur en droit, le Gast- 29- 1-1911 27-12-1921<br />
huis, Bemelen par Cadier en Keer (Limbourg<br />
hollandais).<br />
27. PANHUYSEN (J. W. A.), archiviste du 26- 9-1952 26- 1-1962<br />
Royaume dans le Limbourg, 7, rue Saint-<br />
Pierre, Maestrieht.<br />
28. POSWTCK (Guv), juge de paix, château de la 31- 5-1935 25-11-1955<br />
Porte d'Ardenne, Limbourg-Dolhain.<br />
29. REMACLE (Louis), professeur à l'Université, 29- 6-1949 26- 4-1958<br />
92, rue du Limbourg, Liège.<br />
30. REMOUCHAMPS (EDOUARD), 17, rue de la 26-11-1937 25-11-1955<br />
Paix, Liège.<br />
31. REMY (GEORGES), homme de lettres, 119, rue 26- 2-1932 25-11-1955<br />
Ilocheporte, Liège.<br />
32. RENARD (MARCEL), professeur à l'Univer- 27- 3-1953 25-11-1955<br />
sité, 262, boulevard d'Avroy, Liège.<br />
33. ROBERT (FERNAND), 23, quai de l'Ourthe, 25- 3-1927 25- 4-1958<br />
Liège.<br />
34. ROUHART-CHABOT (M"" JULIETTE), archi- 18- 3-1945 26- 9-1952<br />
viste-paléographe, 2636, rue de l'Yser, Ans.<br />
35. SCHAETZEN DE SCHAETZENHOFF (baron 27- 6-191» 25- 4-1958<br />
MARCEL DE), Président de l'Association<br />
royale des Demeures historiques de Belgique<br />
et des Amis de la Commission royale des<br />
Monuments et des Sites. 87, rue Royale,<br />
Bruxelles.<br />
36. SOREIL (ARSÈNE), professeur à l'Université, 18-12-1953 26- 1-1962<br />
316, rue de l'Yser, Ans.<br />
37. THIBERT (M'" ALICE), 1, rue Charles 31- 1-1936 31- 1-1947<br />
Magnetté, Liège.<br />
38. THILL (Abbé JEAN), curé, Ombret. 19-12-1952 26-10-1956<br />
39. THISSE-DEROUETTE (JACQUES), 37, rue 25-11-1938 25-11-1955<br />
Lairesse, Liège.<br />
40. TIIISSE-DEROUETTE (ROSE), professeur au 29- 3-1957 26- 1-1962<br />
Conservatoire, 37, rue Lairesse, Liège
VIII<br />
41. THONE (GEORGES), 13, rue de la Commune, 29- 2-1924 25- 4-1958<br />
Liège.<br />
42. TULIPPE (OMER), professeur à l'Université, 30- 1-1937 26- 1-1962<br />
54, quai Orban, Liège.<br />
43. VANDER LINDEN (ALBERT), 29, rue 25-10-1935 25- 4-1958<br />
Franklin, Bruxelles.<br />
44. VAN DERVEEGHDE (Mlle DENISE), eonser- 28- 6-1946 26- 1-1962<br />
vateur aux Archives générales du Royaume,<br />
38, rue Keyenveld, Ixelles.<br />
45. VAN SANTBERGEN (RENÉ), 56, rue du Châ- 18- 3-1945 25- 4-1958<br />
teau Massart, Liège.<br />
46. VECQUERAY (ALBERT), 68, rue de la 25- 3-1938 31- 1-1947<br />
Charrette, Sur-le-Mont, TiljJ.<br />
47. VVISER (FERNAND), 130, boulevard de la 29- 1-1926 25- 4-1958<br />
Sauvenière, Liège.<br />
MEMBRES ASSOCIÉS<br />
1. ADAM (RENÉ), Président du cercle d'études historiques des 27- 5-1955<br />
Chercheurs de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Yves-Goniezée.<br />
2. AFFNAY (ADRIEN D'), 25, Vinâve d'Ile, Liège. 27- 1-1939<br />
3. ALBERT (MAURICE), Premier Président de la Cour d'appel, 29-12-1950<br />
49, rue de l'Académie, Liège.<br />
4. ANSEMBOURG (Comtesse ALFRED D'), château de lier. 29- 9-1950<br />
5. BAAR (ALFRED), avocat, 48, quai de Rome, Liège. 27- 6-1930<br />
6. BARE (Louis), 34, rue François Lcfebvre, Rocour. 25- 5-1951<br />
7. BEAUFAYS (BERTIN), 120, rue E. Mahaim, Seraing. 27- 5-1955<br />
8. BEBRONNE (Abbé JOSEPH), professeur, 38, quai de la Déri- 26-11-1937<br />
vation, Liège.<br />
9. BECO (Abbé PIERRE DE), curé émérite, Ilony, Esneux. 30- 4-1937<br />
10. BEDUWE (M®® Vve JEAN), 3, quai Churchill, Liège. 26-10-1956<br />
11. BERCK (FRANÇOIS), 95, rue Fivé, Seraing. 28- 3-1947<br />
12. BERGER (NICOLAS), 36, place du Marché, Liège. 30- 4-1948<br />
13. BERNARD (ALBERT), 4, impasse du Cygne, Liège. 26- 2-1932<br />
14. BERNARD-BOVY (M me JEANNE), 21, rue des Combattants, 26- 3-1959<br />
Esneux.<br />
15. BETIIUME (MAURICE), 100, rue Harkay, Flémalle-Grande. 31- 1-1948<br />
16. BIEN (EM. DE), notaire, 7, rue Lonliienne, Liège. 26- 6-1959
17. BOLLINNE (JEAN-LOUIS), 49, avenue G. Joaehim, 28- 6-1963<br />
Waremme.<br />
18. BONEMME (JULIETTE), directrice d'école, 32, rue Jean- 29-10-1954<br />
Mathieu Nisen, Liège.<br />
19. BONHOME (Baron JOSEPH DE), château de Haute-Fraipont, 13-12-1931<br />
Nessonvaux.<br />
20. BORMAN (PAUL DE), 38, rue Jacques Musch, Embourg. 27- 1-1950<br />
21. BOUCHER (Mlle MARIA), régente, 16, rue Bidault, Liège 25-11-1960<br />
22. BOUCHER (Mlle RENÉE), régente, 16, rue Bidault, Liège 25- 5-1945<br />
23. BOULET (EMILE), 36, rue Kei<strong>be</strong>rg, Saventhem. 25- 5-1945<br />
24. BOUQUETTE (J.-P.), 3, rue des Augustins, Liège. 30- 6-1950<br />
25. BOUTEFEU (CLAUDE), Mont Saint-Martin, Liège. 30-11-1962<br />
26. BRABANT-VECKMANS (M m » ANDRÉ), 60, rue des Eburons, 25- 3-1960<br />
Liège.<br />
27. BRASSEUR (.M""" JEAN), 10
51.<br />
52.<br />
53.<br />
54.<br />
55.<br />
50.<br />
57.<br />
58.<br />
50.<br />
(>0.<br />
01.<br />
02.<br />
68.<br />
64.<br />
65.<br />
66.<br />
67.<br />
68.<br />
69<br />
70<br />
71.<br />
75.<br />
76<br />
78.<br />
79.<br />
80.<br />
CHAH A Y (MARGUERITE), 62, rue Eugène Houdret, Liège. 25- 2-1949<br />
CRETON (PAUL), chirurgien-dentiste, 4, place des Boas- 18- 3-1945<br />
Enfants, Liège.<br />
CROIX (JACQUES DE LA), Vieux moulin de Grand'Ry, 19-12-1947<br />
Corneise par l'epinster.<br />
CROMMELYNCK (ROBERT), peintre, 2, rue Saint-Remy, 22- 2-1963<br />
Liège.<br />
CRUTZEN (LÉON), 3, rue Fabry, Liège. 30-11-1962<br />
DAEMEN (FRANÇOIS), 3, impasse de l'Etat, Oleye. 28- 6-1963<br />
DANDRIFOSSE (Abbé FERDINAND), professeur à l'Institut 26- 5-1934<br />
Saint-Reinacle, Slave loi.<br />
DANSE (M»® THÉRÈSE), 107, rue Lairesse, Liège. 27- 4-1951<br />
DANTHINNE (PAUL), 36, rue Dossin, Liège. 27- 1-1950<br />
DANTINNE (ROGER), chef de travaux à l'Université, 155, 27- 1-1950<br />
rue de la Chartreuse, Liège..<br />
DARGENT (M"« JULIETTE), conservateur adjoint à la 25-10-1935<br />
Bibliothèque royale de Belgique, 10, rue des Deux-Eglises,<br />
Bruxelles.<br />
DARGENT-DE VVALEFFE (LÉON), 56, rue Samuel-Donuay, 24-10-1963<br />
Flémalle- Grande.<br />
DAVID (Chevalier PIERRE), «Milacod», Stavelot. 27-10-1950<br />
DEBOUXHTAY (abbé JEAN), 88, rue du Village, Velroux. 31- 5-1963<br />
DECHAMPS (ALBERT), juge d'instruction, 16, rue Simonon, 24-10-1963<br />
Liège.<br />
DEGAND (ALBERT), architecte, 8, avenue de la Jonction, 31- 5-1946<br />
Saint-Gilles.<br />
DEHALIJ (JOSEPH), Awans-Biersel. 18- 3-1945<br />
DEJACE (PIERRE), avocat, 83, rue Louvrex, Liège. 26- 5-1950<br />
DELACROIX (JOSEPH), 154, rue Oharlcmagne, Jupille. 26-11-194S<br />
DEI.BCEUF (FERNAND), architecte. 58, rue des Acacias, Liège. 29- 5-1926<br />
DELCOIJRT-CURVERS (M MARIE), professeur émérite 29-12-1950<br />
à l'Université, 19, quai Churchill, Liège.<br />
DELHAYE (GUSTAVE), 86, avenue Montéfiore, Esneux 27- 4-1962<br />
DELLOYE (HENRI), notaire, 38, rue des Palais, Bruxelles. 26- 2-1926<br />
DELREE (CHARLES), docteur en médecine, 11, rue Château 31- 3-1950<br />
Massart. Liège.<br />
DELVAUX (M»e BERTHE), 56, rue de Limoges, TiljJ. 24-11-1950<br />
DEL.VAUX (JULES), ingénieur, 160, rue du Horloz, Tilleur. 30- 6-1950<br />
DEYIBLON (ISIDORE), 15, r;ie du Bonnet, Saint-Nicolas- 31- 5-1951<br />
lez-Liège.<br />
1)EN DOOVEN (PIERRE), professeur d'Athénce, Theux. 28- 5-1937<br />
DENIL (VINCENT), général-major honoraire, 36, rue des 28- 3-1920<br />
Vingt-Deux, Liège.<br />
DENIS (MU» JACQUELINE), 17, avenue Georges Truffaut, 28-12-1962<br />
Liège.
81. DENIS (M me U.), 17, avenue Georges Truffaut, Liège. 28-12-1962<br />
82. DEPKEZ (RENÉ), ingénieur, 12, avenue Emile Digneffe, 31- 1-1936<br />
Liège.<br />
83. DETIENNE-BRASSINNE (M ME MARCEL), 9, rue Saint- 25-11-1955<br />
Thomas, Liège.<br />
84. DETRY (MAURICE), 241, rue Gustave Raivy, Jemeppe-sur- 29-12-1950<br />
Meuse.<br />
85. DEWONCK (M ME AHMAND), 10, boulevard Saucy, Liège. 23- 2-1962<br />
86. DEWONCK (M»* AUGUSTA), 28, rue Forgeur, Liège. 20- 3-1959<br />
87. DIEUDONNÉ-BODART (M« YVONNE), 194a, avenue de 25-11-1955<br />
Tervueren, Bruxelles.<br />
88. DIRIK (MARIE-CLAIRE), 101, rue Louvrex, Liège. 27- 6-1958<br />
89. DIRIK (THÉODORE), géomètre-expert, 110, rue du Calvaire, 30- 6-1950<br />
Liège.<br />
90. DOAT (HENRI), ingénieur, 428, rue des Vennes, Liège. 30- 6-1950<br />
91. DOCQUIER (JULES), 15g, rue Pirka, Les Thiers, Amay. 29- 1-1960<br />
92. DROSSART (M me Vve PIERRE), avenue Léon Souguenet, 29-10-1954<br />
Esneux.<br />
93. DUBOIS (LUDOVIC), docteur en médecine, 25, rue Louvrex, 30-11-1945<br />
Liège.<br />
94. DUBOIS (MARIE), docteur, 181, me Hu<strong>be</strong>rt Goffin, Ans. 28-12-1962<br />
95. DUMONT (FRANÇOIS), instituteur, 76, rue des Sables, 26-10-1934<br />
Neraing.<br />
96. DUMOULIN (MADISON), industriel, 24, rue J. Verkruyst, 31- 1-1958<br />
Ilermalle s/Argenleau.<br />
97. DUPONT (FRANÇOIS), ensemblier, 18, quai Godefroid Kurth, 27- 4-1962<br />
Liège.<br />
98. DUPONT (JACQUES), 35, rue van Elewijek, Ixelles. 26-10-1913<br />
99. DZULINSKY (Monique), ingénieur, rue Croisette, Plainevaux. 25-11-1960<br />
100. EGGEN (VICTOR), 77, rue du Palais, Ventiers. 28- 5-1948<br />
101. ELIAS (FRANÇOIS), 46, quai de la Dérivation, Liège. 29-10-1954<br />
102. FABRI D'ENEILLES (PIERRE), agent de la Banque Natio- 24- 6-1938<br />
nale, 12, square F. Roosevelt, Mons.<br />
103. FABBY (GEORGES), ingénieur technicien, 9, rue Chafnay, 26- 9-1952<br />
Jupille.<br />
104. FANCHAMPS-DEMARET (M me PAULA), 38, rue du Centre, 30- 1-1931<br />
Ve rviers.<br />
105. FAYMONVILLE (ROBERT), 2, rue Jean Jaurès, Andrimont. 25- 3-1960<br />
106. FISCHER (MATIIIEU-G.), Le Saway, Heusy. 26- 3-1948<br />
107. FOLVILLE (JACQUES), artiste-peintre, restaurateur, 11, rue 25-11-1955<br />
Darchis, Liège.<br />
108. FRANÇOIS (PIERRE), bibliothécaire, 4-4, rue des Echevins, 31- 1-1948<br />
Bruxelles 5.<br />
109. FRESART DE CLERCX DE WAROIJX (EMMANUEL), 13C, 6- 4-1934<br />
place Xavier Neujean, Liège.<br />
110. FRESON (RAY), 7, rue des Briqueteries, Seraing. 6- 4-1934<br />
111. GABRIEL (GEORGES), architecte, 22, rue du Pery, Liège. 22- 2-1963
XII<br />
112. GADEYNE (M« Veuve EMILE), 32, me Billy, Grivegnée. 30- 4-1954<br />
113. GARDEDIEU (M«
142. HUMBLET (MARCEL), 16, Heid de Mael, Tilff. 24- 2-1956<br />
143. HUYNEN (RENÉ), 35, rae Fabry, Liège. 26-10-1945<br />
144. JACOB (GEORGES E.), journaliste, 6, place lioyale, Spa. 25-11-1938<br />
145. JACOB (ROBERT), architecte, 6, rue Edouard YVacken, 28- 2-1947<br />
Liège.<br />
146. JAMART (M« BLANCHE), 6, rue Courtois, Liège. 26- 6-1959<br />
147. JANNE (RAYMOND), avocat, 117, rue Louvrex, Liège. 27- 5-1932<br />
148. JANNE D'OTHEE (M m0 HENRI), 111, rue Louvrex, Liège. 25-11-1955<br />
149. JANSSEN (M VICTOR), 287, rue S'-Léonard, Liège. 29- 4-1960<br />
150. JARBINET (GEORGES), professeur d'Athénée, 99, rue du 27- 2-1953<br />
Péry, Liège.<br />
151. JEANRAY (M"« ANDRÉE), régente, 55, rue Bois-l'Evêque, 25-11-1960<br />
Liège.<br />
152. JEANRAY (M lle MARIE), 10, rue Léon Fredericq, Liège. 30-11-1962<br />
153. JEGIIERS (ALBERT), notaire, 23, Mont-Saint-Martin, 25- 3-1919<br />
Liège.<br />
154. JOLIET (JEAN), 6, rue Chiff d'Or, Tilleur. 24-10-1963<br />
155. JOYVA (JEAN), assureur-conseil, 49, Mont-Saint-Martin, 28- 1-1927<br />
Liège.<br />
156. KAISER (M">« RENÉE), 101, Voie de Liège, Chênée. 28- 4-1961<br />
157. KINAY-POLLEUNUS (M"» J.) 145, rue Saint-Gilles, 26-10-1962<br />
Liège.<br />
158. KLEINERMANN DE LANCE (WALTER), juge au Tribunal, 24- 2-1956<br />
17, avenue du Centenaire, Embourg.<br />
159. KLEPPER (GABRIELLE), directrice d'Ecole, 42, rue de 18-12-1953<br />
Sclessin, Liège.<br />
160. KNAEPEN (JOHN), professeur d'Athénée, 42, rue de la 25- 4-1947<br />
Trairie, Visé.<br />
161. KOENIG (JULIEN), architecte, 32, boulevard d'Avroy, 27-11-1931<br />
Liège.<br />
162. KONINCKX (Chanoine EGIDE), rue du Vertbois, Liège. 26-11-1950<br />
163. KRAFT DE LASSAULX (M me LÉON), 45, quai des Ardennes,<br />
Liège.<br />
3- 5-1957<br />
164. LAMBERT (GEORGES), sculpteur, 19/21, rue du Péry, Liège. 31- 5- 1963<br />
165. LANDENNE (MATHIEU), 48, rue Al<strong>be</strong>rt de Cuyck, Liège. 27- 1- 1950<br />
166. LANDRAIN (RENÉ), rue Al<strong>be</strong>rt I", Hannut. 26-11 1948<br />
167. LANG (MAURICE), généalogiste, 40, Cheminrue, Maimedy. 27-10- 1939<br />
168. I.AOUREUX (ALFRED), 2, avenue Andromède, Heusy. 29- 4- 1960<br />
169. LARBALETTE (JEAN), 163, rue Saint-Séverin, Liège. 25- 5- 1933<br />
170. LARUELLE (MARCEL), 27, rue Neuve, Stavelot. 27- 1- 1956<br />
171. LASTERS (JULES), 5, rue du Molinay, Seraing. 28- 6- 1952<br />
172. LAURENT (M), 27, quai Van Beneden, Liège. 26- 5- 1901<br />
173. LEBEAU (ALFRED), ingénieur, 23, rue Gaucet, Liège. 26-10- 1945
174. LEBRUN (PIERRE-LOUIS), 1, rue des Rivageois, Liège. 27-12-1046<br />
175. LECLERC (NICOLAS), architecte, 125, rue de Campine, 28-11-1946<br />
Liège.<br />
176. LECLERCQ (JEAN), ingénieur A. I. Lg., 32, rue Dehin, Liège. 25- 4-1932<br />
177. LEMAIRE (FERNAND), 8, avenue des Bois, Méry. 29- 3-1935<br />
178. LEMAIRE (M"« MARIETTE), 46, rue Reynier, Liège. 24- 2-1950<br />
179. LEMAITRE (ROGER), ingénieur, 7, rue de Londres, Liège. 29- 3-1957<br />
180. LEONARD (M»' LUCIEN), 17, place Xavier Neujean, 30-11-1956<br />
Liège.<br />
181. LEVA (CHARLES), 383, avenue de Tervueren, tVoluwi- 31- 1-1958<br />
Saint-Pierre.<br />
182. L'HOEST (M m « HÉLÈNE), 20, rue Basse-Wez, Liège. 28-11-1924<br />
183. LIBEN (HENRI), président éinérite à la Cour d'Appel,49, rue 26- 5-1950<br />
César Franck, Liège.<br />
184. LIMBURG-STIRUM (Comte THIERRY DE), château de 28- 4-1950<br />
Hulden<strong>be</strong>rg par Weert-Saint-Georges.<br />
185. I.INTERMANS (MAURICE), 26, rue Renory, Angleur. 29- 6-1923<br />
186. LORIGENNE (RENÉ), 67, rue Général Collyns, Liège. 25-11-1960<br />
187. MACOT (M m0 PAUL), régente d'école moyenne, 9, rue 28- 9-1960<br />
Vapart, Angleur.<br />
188. MAQUINAY (Abbé JACQUES), Institut S«-Remacle, Stavelot. 30-11-1959<br />
189. MARÉCHAL (Abbé ALBERT), professeur, Stavelot. 18- 3-1915<br />
190. MARIQUE (M me ), 50, rue du Jardin Botanique, Liège. 28- 4-1961<br />
191. MARTIN, 83, rue de la Chatqueue, Seraing. 25-11-1960<br />
192. MARTIN (JEAN), ingénieur, 7, Grand'Place, Cheratte. 31- 3-1950<br />
193. MARTIN (LÉON), docteur en médecine, 73, rue du Grand 29- 4-1949<br />
Puits, Herstal.<br />
194. MASSANGE DE COLLOMBS (Chevalier HENRI), 119, bou- 24- 2-1928<br />
lcvard Louis Schmidt, Etter<strong>be</strong>ek.<br />
195. MASSON (M»« CHRISTIANE), 34, quai Mativa, Liège. 27- 5-1938<br />
196. MASSON (RENÉ), ingénieur, 41, rue des Rivageois, Liège. 26- 2-1932<br />
197. MATIVA (ALFRED), pharmacien, Ilouffalize. 28- 2-1947<br />
198. MAWET (RAYMOND), 107, rue d'en Dessous, Grand Hallet. 28- 6-1963<br />
199. MELON (NESTOR), directeur honoraire d'école, 89, rue Jean 28- 6-1946<br />
Haust, Liège.<br />
200. MELOTTE (Louis), 19, boulevard Fiercot, Liège. 26- 6-1949<br />
201. MERCENIER (FERNAND), juge de Paix, 191, rue des 28-10-1932<br />
Vennes, Liège.<br />
202. MEYER (Abbé GÉRARD), curé, IVarsage. 25- 5-1945<br />
203. MICHA (MARCEL), 02, rue d'Ougrée, lioneelles. 24-10-1963<br />
204. MICHAUX (ETIENNE), expert comptable agréé, 29, rue de 27- 6-1946<br />
Bovenistier, Remicourt.<br />
205. MICHEELS (GEORGES), lustrier, 5, rue de la Vieille Mon- 27- 5-1955<br />
tairne, Liège.<br />
206. MISSA (LÉON), rue Louis Legrand, Les Awirs. 28-12-1962
207. MOFFARTS D'HOUCHENÉE (Baron FRANÇOIS DE), 7, 26- 5-1950<br />
place Emile Dupont, Liège.<br />
208. MON'TRIEIJX<br />
Liège.<br />
(ERNEST), architecte, 07, rue des Wallons, 28- 10-1932<br />
209. MOREAU-COULON (M ME Truffaut, Liège.<br />
MARCEL), 27/15, avenue G. 29-16-1951<br />
210. MOUREAU (GEORGES), 32, rue de la Forge, Ornai. 28- 6-1963<br />
211. MOUTSCHEN (P.), architecte,<br />
Jupille.<br />
216, rue Charlemagne, 26- 5-1950<br />
212. NAGELMACKERS (ARMAND), C.ipitaine honoraire, 4!), 27- 10-1933<br />
boulevard Frère-Orban, Liège.<br />
213. NAGELMACKERS<br />
Orban, Liège.<br />
(M">° ARMAND), 4), boulevard Frère- 25- 2-1955<br />
214. NAVEAU DE MARTEAU (PIERRE), château de Bomers- 3- 5-1957<br />
hoven, par .lesseren.<br />
215. NELIS (FRANZ), 5, place d'Italie, Liège. 29- 10-1954<br />
210. NELIS (M" FRANZ), 5, place d'Italie, Liège. 29- 10-1954<br />
217. NICOLAS (FÉLIX), 61, Leliestraat, Hove (Anvers). 29- 5-1959<br />
218. NIVETTE (JOSEPH), chef du département « minerais» à la<br />
Vieille Montagne, 40, rue Large, Chinée.<br />
28- 7-1922<br />
219. NOËL (M" e JULIETTE), 6, rue Dossin, Liège. 26- 5-1950<br />
220. NOI RFA LISE (MAURICE), 1, rue Le<strong>be</strong>au, Liège. 26- 2-1932<br />
221. NOTTET (PAUL), ingénieur, 2, rue Clemenceau, Ans. 30- 3-1928<br />
222. OGER (JEAN), 93, rue de la Coopération, Saint-Nicolas. 25- 2-1949<br />
223. OPIIOVEN (ARMAND), industriel, 67, Mont Saint-Martin,<br />
Liège.<br />
31- 1-1958<br />
224. PASSELECQ (MARTHE), régente, 35, rue Darchis, Liège. 18- 12-1953<br />
225 PEROT (GEORGES), 6, avenue des Platanes, Cmnte-Sclessin. 25- 3-1955<br />
226. PETIT (PAUL), juge au Tribunal, 27, rue de Verviers, Liège. 25- 5-1951<br />
227. PHILIPI'ART (GÉRARD), architecte, 4, rue Léon Frédéricq,<br />
Liège.<br />
20-12-1957<br />
228. PIERARD (M lle CHARLOTTE), régente, 20, rue Saint-Jean,<br />
Liège.<br />
29- 6-1934<br />
229. PIERPONT (MARC DE), avocat, 13, rue Darchis, Liège. 29- 4-1960<br />
230. PIRET (ERNEST), ingénieur, 15, quai Marcellis, Liège. 29- 10-1954<br />
231. PIRLET (ANDRÉ), 230, rue des Venues, Liège. 25- 5-1945<br />
232. PITON (M""> E.), 82, rue du Champ du Roi, Etler<strong>be</strong>ek. 24-• 2-1962<br />
233. PITTEURS DE BUDINGEN (Baron UF.NRI DE), banquier, 29- 12-1926<br />
château de Villers-lez-Ueest, Rhisnes.<br />
234. PLANCHAR<br />
Liège.<br />
(Louis), antiquaire, 13, rue Saint-Remy, 29- 12-1950<br />
235. l'LUYMERS (Chanoine LUDOVIC), visiteur diocésain, 28,<br />
rue Revnier, Liège.<br />
18 3-1945<br />
230. POEI.S (EUGÈNE), 10, rue des Bas-Sarts, Val-Saint-Lam<strong>be</strong>rt. 30- 4-1948<br />
237. POIJAT (M me R.), 14, rue d'Avister, Méry. 27-- 4-1962<br />
238. POIRIER (MATHIEU), dessinateur industriel, 99, rue des 25- 3-1955<br />
Prés, Wandre.<br />
239. POLAIN DE WAROUX (CHRISTIAN DE), 10, avenue des 28-12-1956<br />
Géraniums, Woluwc St-Pierre.
240. POLET (GEORGES), notaire honoraire, 18, avenue de l'Yser, 25- 3-1938<br />
Etter<strong>be</strong>ek.<br />
241. POSWICK (Baron PHOSPER), ambassadeur, château de 18- 3-1945<br />
Tihange, Iluy.<br />
242. PRION PANSIUS (ARMAND .T.), château de la Motte, 27- 9-1935<br />
liellaire.<br />
243. PROST-BUCHLER (EUGÈNE), 18, boulevard Piercot, Liège. 30-11-1945<br />
244. PURAYE (JEAN), docteur en histoire de l'art et archéologie, 30-10-1931<br />
0, rue Charles Magnette, Liège.<br />
245. QUESTIENNE (PHILIPPE), ingénieur A. I. Lg., 81, rue des 3- 5-1957<br />
Buissons, Liège.<br />
240. RAICK (ALBERT), 52, quai Orban, Liège 29- 6-19G2<br />
247. RAICK (ARMAND), 50, rue Darchis, Liège. 25- 5-1945<br />
248. RASKIN (MARCEL), 274, boulevard d'Avroy, Liège. 25- 9-1931<br />
249. REMONT (JULIEN DE), greffier de la Justice de Paix, route 27- 1-1950<br />
de Bouillon, Florenville.<br />
250. RENARD (JEAN), 52, avenue de l'Oiseau bleu, Wolwvé 18- 3-1945<br />
Saint-Pierre.<br />
251. RENARD (PAUL), avocat, 14, rue Fabry, Liège. 27- 5-1949<br />
252. RENARD (PAUL), docteur en médecine, rue de la Chat- 30- 3-1951<br />
queue, Seraing.<br />
253. RENIER-NOEL (M JULIA), 4, rue Le<strong>be</strong>au, Liège. 24-10-19G3<br />
254. ROGISTER (CHRÉTIEN), docteur en médecine, 23, quai du 27- 1-1950<br />
Roi Al<strong>be</strong>rt, Bressotue.<br />
255. ROLET (ANDRÉ), 1, rue Alex Bouvy, Liège. 31- 5-1957<br />
250. RONVEAUX (CHARLES), 17, avenue Georges Truffaut, Liège. 28-12-1962<br />
257. ROSELIER (EUGÈNE), ingénieur, 9, rue de Chestret, Liège. 29-10-1937<br />
258. ROSELIER (M ME YVONNE), 9, rue île Chestret, Liège. 27- 5-1938<br />
259. ROSOUX (ALFRED), 12, rue de Lens Saint-Reiny, Lens 28- 6-1963<br />
Saint-Servais.<br />
260. ROUCHE (NICOLAS), professeur d'Athénée honoraire, 15, 27- 1-1956<br />
Longs Thiers, Iluy.<br />
261. SCIIAETZEN (BERTRAND DE), 32, boulevard d'Avroy, Liège. 19-12-1958<br />
262. SCHMITZ-CHARLIER (M">« ARTHUR), 54, avenue Blonden, 24-10-1963<br />
Liège.<br />
263. SCHNACKERS (JosEPn), directeur honoraire d'école, 94, rue 27-10-1950<br />
Haisse, Mortier par Blégny.<br />
264. SERVAIS (JEAN), professeur d'Athénée, 13, rue Wiertz, 28-11-1920<br />
Liège.<br />
205. SERVAIS (JEAN), professeur à l'Athénée deBinche, 85, rue 28-11-1946<br />
de Fontaine, Ressaie.<br />
266. SERVAIS-JANSSEN (M m « ANDRÉE) 16, place du Congrès, 26- 6-1953<br />
Liège.<br />
267. SOUBRE (JOHN), ingénieur, 17, rue Raikem, Liège. 31- 1-1947
— XVII —<br />
268. SPECHT (JEAN), régent, 122, Haute Wez, Grivegnée. 25-11-1960<br />
269. STEKKE (JOSEPH), 20, rue de Beaufays, Ninane-Chaud- 25- 1-1957<br />
fontaine.<br />
270. STOUFFS DEL HAMAIDE (M lle JACQUELINE), bibliothé- 29- 6-1951<br />
eaire à l'Université, 32, rue du Vieux-Mayeur, Liège.<br />
271. STREIGNART (Mme), 14) rue Dartois, Liège. 27- 4-1962<br />
272. S W Y.S EN (M LLE LÉONTINE), régente, 15, rue des Fories, 27- 7-1951<br />
Liège.<br />
273. TASSET (PAUL), docteur en droit, 46, quai de la Boverie, 26- 6-1953<br />
Liège.<br />
274. TASSOUL (M 11 ® NICOLE), bibliothécaire-bibliographe, 147, 26- 5-1950<br />
rue Gatti de Gamond, Uccle.<br />
275. TEC-HY (DÉSIRÉ), conservateur du Musée d'Armes, 248, 29- 4-1949<br />
rue de Campine, Liège.<br />
276. THIBOUT (M°>e FANNY), 39, rue Darchis, Liège. 18- 3-1945<br />
277. THIBOUT (JOSEPH), 39, rue Darchis, Liège. 31- 5-1935<br />
278. THIRIFAYS (ALFRED), juge au Tribunal, 8, rue des Déportés, 27- 2-1953<br />
Verviers.<br />
279. TIMMERMANS(PAUL), ingénieur, 26, rue de Beaufays, Péry- 29- 3-1935<br />
Trooz.<br />
280. TINLOT (M me DENISE), conservateur du Musée archéolo- 29- 9-1933<br />
gique de Herstal, 42, quai de la Boverie, Liège.<br />
281. TIXHON (M ME MARIE-THÉRÈSE), 1, quai de Rome, Liège. 28- 6-1952<br />
282. TOMSON (FREDDY), 49, rue du Marais, Iluy. 25- 3-1960<br />
283. ULRIX (F.), 266, rue des Wallons, Liège 29- 6-1962<br />
284. ULRIX-CLOSSET (Mme MARGUERITE), assistante à l'Uni- 28- 6-1963<br />
versité, 266, rue des Wallons, Liège.<br />
285. VAN BENEDEN (ALFRED), 158, rue de Beyne, Jupille. 28- 6-1935<br />
286. VAN CROMBRUGGE (JEAN), 3, boulevard d'Avroy, Liège 26-10-1951<br />
287. VAN CROMBRUGGE (M">» JULES), 46, rue Reynier, Liège. 26-10-1951<br />
288. VAN DER MADE-DISCRY (MARIE-THÉRÈSE), 206, rue des 29- 3-1957<br />
Vennes, Liège.<br />
289. VAN GEYSEGHEM (FÉLIX), directeur du Banc d'épreuves 31- 1-1958<br />
des armes à feu, 243, rue Saint-Léonard, Liège.<br />
290. VAN HEULE (M 110 LUCIE), 10, place de Bronckart, Liège. 25-11-1932<br />
291. VAN LERBERGHE (EMILE), 99, avenue Henri Jaspar, 31- 5-1963<br />
Bruxelles 6.<br />
292. VANNITSEN (URBAIN), régent, 72, boulevard Hector Denis, 25-11-1932<br />
Liège.<br />
293. VAN ZUYLEN (Baron FRÉDÉRIC), 71, boulevard St-Michel, 27-11-1931<br />
Bruxelles.<br />
294. VERBOCKHAVEN (ERNEST), industriel, 13, place St- 28- 4-1933<br />
Jacques, Liège.<br />
295. VERMEIRE (FERNAND), conseiller à la Cour, 58, avenue de 24-10-1963<br />
la Laiterie, Cointe-Sclessin.<br />
296. VINCINAUX (MICHEL), 120, Gisves, Ben-Ahin. 20- 3-1959
XV1J1<br />
297. V R AN CKEN-PIRSON (M me IRÈNE), 67, quai Mativa, Liège.<br />
298. WAHA (LÉONCE), avocat, 35, boulevard Piercot, Liège.<br />
299. WAHA (M me LÉONCE), 35, boulevard Piercot. Liège.<br />
800. WARLAND-LA VALLEE (M»« Veuve ESTHER), 11, rue<br />
du Pont d'Avroy, Liège.<br />
801. WIBAIL (OSCAR), ingénieur, 53, rue du Vieux-Maveur,<br />
Liège.<br />
802. WILEUR (ALBERT), avocat, 75, Mont-Siint-Martin, Liège.<br />
803. VVILL (M UE BERTHE), 8, rue Sohet, Liège.<br />
804. WILLEM (LÉON), ingénieur, 78, rue Fanny, Seraing.<br />
305. WILLEMS (JACQUES), industriel, 17, rue du Pont, Amay.<br />
306. WISER (FERNAND), docteur en droit, 130, boulevard de la<br />
Sauvenière, Liège.<br />
307. XIHGNESSE (Louis), 30, quai des Ardennes, Liège.<br />
808. ZUMKIR (ANDRÉ), professeur d'Athénée, 114, rue Surla-Fontaine,<br />
Liège.<br />
ABONNEMENTS<br />
1. ANVERS (Ruisbroeck genooschap).<br />
2. RONN (Ha<strong>be</strong>lt, R., Buchhdndler).<br />
3. BRESSOUX (Administration communale).<br />
4. BRUXELLES (Archives générales du Royaume).<br />
5. CHEnEE (Administration communale).<br />
6. COMBLAIN-AU-PONT (Administration communale).<br />
7. ENGIS (Administration communale).<br />
8. HANNUT (Collège Sainte-Croix).<br />
9. HASSELT (Archives de l'Etat).<br />
10. HASSELT (Bibliothèque provinciale).<br />
11. HENRI-CHAPELLE (Administration communale).<br />
12. LIÈGE (Archives de l'Etat).<br />
13. LIÈGE (Collège Saint-Servais).<br />
14. LIÈGE (Bibliothèque de la Ville).<br />
15. LIÈGE (Service Educatif de la Province).<br />
16. LIÈGE (Centre d'Education populaire et de Culture).<br />
17. MARIEMONT (Patrimoine du domaine de).<br />
18. MAASTRICHT (Archives et Bibliothèque de la ville).<br />
19. MONTEGNÈE (Administration communale).<br />
20. MORTIER (Administration communale).<br />
21. NAMUR (Institut Moretus-Plantin).<br />
22. SAINT-NICOLAS-lez-LIÈGE (Administration communale).<br />
23. SERAING (Administration communale).<br />
24. VAL-DIEU (Abbaye du).<br />
18- 3-1045<br />
30-11-1934<br />
26-10-1051<br />
28-12-1956<br />
30- 3-1926<br />
28- 6-1952<br />
31- 3-1922<br />
25- 2-1955<br />
25-11-1960<br />
29- 1-1926<br />
27- 6-1947<br />
24- 2-1956
— XIX —<br />
TABLE ALPHABÉTIQUE<br />
DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX<br />
A<br />
ALBERT de CUYCK, prince-évêque de<br />
Liège, 93.<br />
AMBLÈVE, rivière, 7, 8.<br />
ANDKIER, sieur, 61, voir aussi IÎUOHE,<br />
ANDRIMONT, prov. Liège, eant. Dison,<br />
5, 7.<br />
ANGENOT (P.), 32.<br />
ANGLEUR, prov. et cant. Liège.<br />
Mayeur, voir MONSIEUR. — Dép.<br />
voir SART-TILMAN. — (Paix d'), 94.<br />
ANTHOENNE (Marie), 72.<br />
ARNUI.T de HUME VENT, 72.<br />
AUGSBOURG (Paix d'), 102.<br />
Aviîoy, 1. d. Liège, 45, 89.<br />
AYENEUX (Jean-Xicolas d'), 30, voir<br />
aussi I)AYENEUX.<br />
AYWAILLE, prov. Liège, cant. Louveigné.<br />
Dép. voir DIEUPART.<br />
H<br />
BAELEN, prov. Liège, cant. Limbourg,<br />
7.<br />
BARAQUE MICHEL, dép. Jalhay, 5.<br />
BARDY (Hu<strong>be</strong>rt), 58, 72.<br />
BARTHÉLÉMY (Jean), 25.<br />
BASTIN, famille, 40.<br />
BAUDOUIN de FLÉMALLE, chevalier, 46.<br />
BAWAII de LOUVEIGNÉ (Jean dit le<br />
Clerc), 26.<br />
BERUEYCK (comte de), 18.<br />
BERTRAND (Everard), 33. — (Everard-<br />
François), 38. — (Joseph), 33, 35. —<br />
(Johan), 75. — (Simon-François),<br />
33. — Maka à Juslenville, 32<br />
BEURLE (Matliir delle), 62.<br />
BLANCHARD (Jean-Pierre), 113.<br />
BOLLANO, fosse à Saint-Gilles, 48.<br />
BOLLENGIER (Gilet-Marie dit le), 58.<br />
BONIVER (Bertrand), 28. — (Gilet),<br />
28. — (Hermès), 34. — (Jean),<br />
26, 30, 33, 35. — (Lam<strong>be</strong>rt),<br />
34, 36. — (Pirot), 26, 33. — (Poncelet-Noel),<br />
34. - (Laurent), 29. —<br />
(Pirson), 34. — (Toussaint), 31.<br />
BORCIIENNE, ruisseau, 5.<br />
BOURLETTE (André), 102.<br />
BOUXHERIE, 1. d. à Theux, 33.<br />
BOYON (Colin), 37.<br />
BRAIBANT (Johan de), 67, 08.<br />
BRAIVE (Thomas des Champs, dit le),<br />
59.<br />
BREDAR, marteau à Spa, 40.<br />
BROIGNART (Jean), 40. — (Léonard),<br />
40. — Fourneau, 13, 40.<br />
BIIUSTHEM, prov. Limbourg, cant.<br />
St-Trond, 92.<br />
BUILHE (Andrier delle), 60. — (PaSqueal<br />
delle), 60.<br />
C<br />
CABAIIE, pré à Polleur, 41.<br />
CHAMPEA, 1. d., 49.<br />
CHAMPS (Arnult des), 55, 58. -<br />
(Thomas des), 59. — (Grands) 1. d.,<br />
49.<br />
CHAMPS de BURE (Renard île), 67.<br />
CHAR LE (Jean), orfèvre, 104.<br />
CHARLES le TÉMÉRAIRE, 8, 10, 43.<br />
CHAUDFONTAINE, prov. Liège, cant.<br />
Fléron, 8.<br />
CHAWILLON, 1.
CLERCX, famille, 30.<br />
COLLARD (Jean), 37.<br />
COLLET de GOMZE, 26, 30.<br />
COLLET IIELMAN CONTENAUE, de Sâ,<br />
26.<br />
COLLIN (Franck), 55, 71, 75. —<br />
(Jehan), 71.<br />
COLMONT, dép. Overrepen, 92.<br />
COMMÎMES (Philippe de), 8.<br />
CORBEAU, fils de Jean Thomson, 30.<br />
CORBEAU de JUSLENVILLE, 20.<br />
COSSON (Ponsin), Mayeur de Malincdy,<br />
104.<br />
COUNET JEAN COUNA, 25.<br />
CREPPF., ry, 13, 40, 41.<br />
CROIXHIER (Johan), 53. — (Masset),<br />
53, 65, 66.<br />
CURTIUS (Jean), 16.<br />
D<br />
DAIN (Matliy le), 71.<br />
DAME (Johan), 00.<br />
DANS (Gauthier), 63.<br />
DANTHINE (Hélène), 116.<br />
DANTIN (Johan), 62.<br />
DAYNEUX (Henry), 28.<br />
DELEAU-GEYR (Gérard), 35.<br />
DELFORGE, 28.<br />
DF.LLEHE OU DELHEID (Hu<strong>be</strong>rt), 31,<br />
32. — (Nicolas), 19, 29, 30. —<br />
(Toussaint), 31.<br />
DELRÉE (N. A.), 32.<br />
DENT (Mathy le), 71.<br />
DEPRESSEUX (L.-N.), 34. — (N.-J.),<br />
34, 36, voir aussi : PRESSEUX.<br />
DERJO (Johan), 60, 61. — (VVilheame),<br />
67.<br />
DF.TROZ (Jean), 110.<br />
DIEU (Jacquemin), 00.<br />
DIEUPART, dép. Aywaille, 37.<br />
DOLHAIN, dép. Limbourg, 7.<br />
DONEUX (François-Joseph), 32. —<br />
(Noël), 32.<br />
DOUGUET (P.), 28.<br />
E<br />
ERARD de La MARCK, prince-évêque<br />
de Liège, 48, 100.<br />
— XX —<br />
FAURY (Johannes), 55.<br />
FAGNES (Hautes), 5.<br />
F<br />
FAYS, 1. d., 22. — (Renson de), 23. —<br />
(Walrand de), 25.<br />
FISF.N (Lam<strong>be</strong>rt), 27.<br />
FIZEN (Jean), 33.<br />
FLÉMALLE (Baudouin de), chevalier,<br />
46.<br />
FOCKENPONT (forge de), 37.<br />
FORGE (Tliiry delle), 25. — (Toussaint<br />
delle), 29."<br />
Foz (Johan de), 65.<br />
FR.VIPONT (Simon de), 39.<br />
FR.VNCEU, fils de Hobinet, 26.<br />
FRANCHIMONT (marquisat de), 5,<br />
8, 10, 13, 22.<br />
FRANCOTEAU (Maroie), 26. — (Willaume),<br />
26.<br />
FRECHON (Piron), 61 à 63.<br />
FYON (Edmond), 37. — (Jean-<br />
Joseph), 30, 37. — Famille, 35.<br />
G<br />
GAUTHIER DANS, 63.<br />
GAVET (Jean), 35. — (Materne), 36.<br />
— (Mathieu), 36.<br />
GEORIS (Georges), 24.<br />
GÉRARD de GROESBEEK, prince-évêque<br />
de Liège, 105.<br />
GIELE de HOLLOGNE, 72.<br />
GIELET (Gérard), 68. — (Marie), 55,<br />
62.<br />
GIELET le MAIRE, 08, 69.<br />
GILCIION (Johan), 67.<br />
Gu.EPrE, ruisseau, 5.<br />
GILET (Marie), 58. — le Doyen, 60.<br />
GOE, prov. Liège, cant. Limbourg, 7.<br />
GOFFIN, fils Watelet, 38.<br />
GOMIFONTAINE, 1. d., 22.<br />
GOMZÉ (Collet de), 26, 30.<br />
GOUGF. (forge de la) à Polleur, 43. —<br />
A Theux, 36.<br />
GOUVY (Jean), 29.<br />
GRACIEUX (Jean), 39.
GRANDPRETZ, 1. d. à Juslenville, 32.<br />
GRAND SART, 1. d., 49.<br />
GRANDJEAN (Henry- de), 113.<br />
GRAUD (Isaie), 113.<br />
GRIMBIEURIEU OU GRIMBERIEUX, dép.<br />
Saint-Nicolas, 49, 52, 54.<br />
GROULARD (Jean), 44. — (Thomson),<br />
44.<br />
H<br />
HACKIN de LAVEUR, 55, 56.<br />
HAECK (Catherine de), 43.<br />
HAGHE (Henri), 42. — (Jean), 42, 43.<br />
— (Jean-Henri), 42. — (Marguerite),<br />
42, — (Marie), 42. — (Mathieu), 42.<br />
HAIOIIE (Jean), 31.<br />
HAXHE (Henri), 43.<br />
IIÉLAR le Forgeur, 41.<br />
HENRI V, roi des romains, 92.<br />
HENRI (Jean), 42.<br />
HENROT, famille, 33.<br />
HENRY KICHART, 68.<br />
HERMAN (Léonard), 38, 39.<br />
HERMES (Antoine), dit le Holleur, 29.<br />
- (Servais), 29.<br />
HERVE (pays de), 7, 23.<br />
HESTROUMONT, dép. La Reid, 22.<br />
HEUSE (Jean-F.rnest), 27.<br />
HEY (Martin de), 72. — (Thonon del),<br />
72.<br />
HOBINET, de Juslenville, 26.<br />
HODBOMONT, dép. Theux, 22.<br />
IIOEGNE, HWEGNE, rivière, 5-44.<br />
IIOLA, fourneau à Spa, 39 à 41.<br />
HOI.LEUR (Antoine-Hermcs, dit le),<br />
29.<br />
IIOLLOGNE (Giele de), 72.<br />
IIOUSSONLOGE (Jean-liaptiste), 37.<br />
HUMEVENT (Arnult de), 72.<br />
HWEGNE, voir HOEGNE.<br />
J<br />
JACQUEMIN DIEU, 60.<br />
JALHAY, prov. Liège, cant. Limbourg,<br />
5, 7, 43. — Dép. voir RARAQUE<br />
MICHEL. — Forge voir LARGEN-<br />
TERIE.<br />
— XXI —<br />
J/HHN t?e VAUX, 31.<br />
JAZON (François-Louis), 32. — (Pacquay),<br />
32. — (Servais), 32. —<br />
(Toussaint), 30, 37. — Famille,<br />
26 à 37.<br />
JEAN le ROSSEAU, 39.<br />
JEHANSTER, dép. Polleur, 22.<br />
JEUNECHAMPS (Charles), 28, 80, 37.<br />
— (Jean), 24, 35. — (Toussaint),<br />
19. — Famille, 34.<br />
JEVOUMONT, dép. Theux, 22.<br />
JOIIAN de LAITRE, 60.<br />
JOHAN le MAÎTRE, 00.<br />
JONCKEUR, 1. d., 49.<br />
JUSLENVILLE, dép. Theux, 7, 20, 29,<br />
30. — 1. d. voir GRANDPRETZ, LEYS,<br />
VLNAVE, XLIORRE.<br />
K<br />
KERCKEM, bourgmestre de Liège, 110.<br />
L<br />
LABIIAYE, fosse à Saint-Gilles, 48.<br />
LADNEUX (Jacques), 25.<br />
LAGALY (Michel), 43.<br />
LAMBINON, de Theux, 30, 31.<br />
LA REID, prov. Liège, cant. Spa, 13,<br />
22. — Dép. voir HESTROUMONT,<br />
WINANPLANCHE.<br />
LARGENTERIE. forge à Jalhay, 43.<br />
LARN, sieur, 55.<br />
LAUDAS (Niéolas de), 106.<br />
LAVEUR (Hackin de), 55, 56. —<br />
(Johan de), 75.<br />
LEAU-GEYR (Gérard de), 35.<br />
LEBRUN (Pierre), 113.<br />
LE CLERC (Jean Bawar de Louveigné,<br />
dit), 26.<br />
LE DENT (Mathy), 71.<br />
LELOUP, famille, 40, 41.<br />
LE MAIRE (Jean-Henri), 29.<br />
LE TIXHON (Gilet), 39. — (Pirot),<br />
39.<br />
LEYS, 1. d. à Juslenville, 32.<br />
LIIOES (Micliiel), 68.<br />
LIIONEUX, 1. d. à Tilleur, 53.
LIIONEUX (Jolian de), 56, 57. —<br />
(Lam<strong>be</strong>rt de), 56, 65. — (Mathieu<br />
de), 72. — (Piron de), 72.<br />
LIÈGE. — Prinees-évêques, voir :<br />
ALBERT de CUYCK, ERARD de LA<br />
MARCK, GÉRARD de GROESBEEK,<br />
MAXIMILIEN EMMANUEL de BA-<br />
VIÈRE, NOTGER, THIBAULT de BAR.<br />
— Abbaye-église, voir SAINT-LAU-<br />
RENT, SAINT-CHRISTOPHE. —BOURG-<br />
MESTRE, voir KERCKEM, SCHELL,<br />
TRIXIIE. — I. d. voir AVROY,<br />
MANGON, PUBLÉMONT.<br />
LIMBOURG, prov. Liège. — Dép. voir<br />
DOLIIAIN.<br />
LIMBOURG (duché de). 7. -— (Daniel<br />
de), 42. — (.Jean de), 37. — (Jean-<br />
Baptiste de), 20, 24, 30, 32, 34, 37.<br />
— (Jean-Philippe de), 20, 24, 30,<br />
32, 34, 37. (Remacle), 42.<br />
LOLY (Etienne), 20.<br />
LOMBAR (Johan), 63.<br />
LOREN (Collart), 42.<br />
Louis de SPRIMONT, 31.<br />
LOUVEIGNÉ, prov. Liège, ch. 1. cant., 7.<br />
M<br />
MALHERBE (Counot), 38. — (Georges),<br />
27.<br />
MALMEDY, prov. Liège. —- Mayeur<br />
voir COSSON.<br />
MANGOMBROUX, ruisseau, 5.<br />
MANGON, pré à Liège, 48.<br />
MASSET, sieur, 70, 72. — (Thomas),<br />
56.<br />
MATHIR delle BEURLE, 62.<br />
MATHON le CHAT, 68.<br />
MATIIY le DAIN, 71.<br />
MAXIMILIEN EMMANUEL de BAVIÈRE<br />
prince-évêque de Liège, 18.<br />
MARCHE, dép. Theux, 34.<br />
MAIIETS (Simon), 37.<br />
MARTEAU, prov. Liège, cant. Spa,<br />
21, 37, 38.<br />
MAS (Denis), 41, 42.<br />
MONSEUR (Jean), 37.<br />
MORAND (Jean), 113.<br />
— XXII —<br />
MOREA (Colin), 39.<br />
MOHEAU, famille, 40. — (Bertholet),<br />
27.<br />
MOVSSET, forge à Pepinster, 26, 27.<br />
MOVIMONT, forge à Sart, 44.<br />
NAIXHE (Hu<strong>be</strong>rt), 72.<br />
NEAVE (Thomas), 72.<br />
N<br />
NEITMARTEAU, 1. d. — Fourneau<br />
voir SANSJOYE.<br />
NOIRFALIZE (Charles de), 43.<br />
NOIGER, évêque de Liège, 92.<br />
O<br />
OI.NE, prov. Liège, cant. Verviers, 7.<br />
ONEUX, 1. d., 22, 44.<br />
OPIIOVEN, syndic, 111.<br />
ORBAN (Jean-François), 27.<br />
OTHERT, évêque, 92.<br />
OUHTHE, rivière, 10, 15.<br />
OVI'.RREPEN, prov. Liège, cant. Landen<br />
— Dép. voir COLMONT.<br />
PALAIX (Jean), 39.<br />
P<br />
I'AOUEAU, fils de Jean Boniver, 34.<br />
PASQUEAL (Johan), 61.<br />
PASSF.N (Thiry), 59.<br />
PASSEROTTE, forge à Jalliay, 43.<br />
PAWET (Piron), 39.<br />
PEPINSTER, prov. Liège, cant. Spa,<br />
5, 13, 26, 27. — Forge voir MOUSSET,<br />
PEXHEREAU (Jean le), 104.<br />
PHILIPPE de SOUABE, 93.<br />
PIRON FRECHON, 61, 62. 63.<br />
PISON (Georges), 31. — (Jean), 30.<br />
— Forge, 34.<br />
POI.LEUR, prov. Liège, cant. Spa,<br />
5, 7, 8, 10, 11, 23 38, 41, 42, 43. —<br />
Dép. voir JEHANSTER. — 1. d. voir<br />
CABARE.<br />
PREIT (Jean de), 29. — (Reneehon de),<br />
72, 73, 74, 75. — (Kenier de), 55, 61,<br />
63.
PKKSSEUX (Catherine-Josèphe de), 34.<br />
— (Engle<strong>be</strong>rt de), 29, 34. —<br />
(Hermès de), 29. — (Jean-Louis),<br />
29. — Famille, 33.<br />
PUBLÉMONT, 1. d. à Liège, 46.<br />
QUENTIN (Jean), orfèvre, 104.<br />
(Nicolas), 25.<br />
QUIBIN (Jaspar-Hcnri), 43.<br />
Q<br />
H<br />
RACKET (Jean). 44.<br />
RAINONFOSSE, dép. Theux, 13, 34. 35.<br />
RAXHON, famille, 29.<br />
REMACLF. (Hu<strong>be</strong>rt), 41.<br />
RENAUD de CHAMPS de BURE, 67.<br />
RENIER, moine de Saint-Jacques de<br />
Liège, 45.<br />
RF.NKIN (Urbain), 62.<br />
RENSON de FAYS, 23.<br />
RODOLPHE, roi, 93.<br />
RONFOSSE, 1. d., 54.<br />
ROSSEAU (Jean le), 39.<br />
ROYONPRE, dép. Sart, 43.<br />
S<br />
SAINT-CHRISTOPHE, église à Liège, 49.<br />
SAINT-GENOIS (comte de), 113.<br />
SAINT-HUBERT, abbaye. — Abbé voir<br />
SPIRLET.<br />
SAINT-JACQUES, église de Liège, 49.<br />
SAINT-I.AURENT, abbaye à Liège, 47.<br />
SAINT-NICOLAS, prov. cant. Liège,<br />
46, 47. — Dép. voir GIUMBIEURIEU.<br />
SANSJOYE, fourneau de Neufmarteau,<br />
42.<br />
SART, prov. Liège, cant. Spa, 5, 10, 11,<br />
44. — Dép. voir ROYONPRE. Forges<br />
voir : CHESSELIN, MOVIMONT.<br />
SAIIT TILMAN, dép. Angleur. — Station<br />
préhistorique, 115-168.<br />
SASSEROTTE, dép. Theux, 22.<br />
— XXIII —<br />
SCAY, fourneau à Spa, 13, 41.<br />
SCHELI., bourgmestre de Liège, 110.<br />
SCI.ESSIN (Al<strong>be</strong>rt de), 37,40. — (Ro<strong>be</strong>rt<br />
de), 37.<br />
SERVAIS (Hermès), 29. — (Jacques-<br />
Joseph), 31. — (Jean), collection<br />
115-168.<br />
SIMON de FRAIPONT, 39.<br />
SOIRON, prov. Liège, cant. Verviers, 7.<br />
SOUABE (Philippe de), 93.<br />
SOUMAGNE, prov. Liège, cant. Fléron,<br />
7.<br />
SPA, prov. Liège, 5, 7, 39, 40.<br />
SPIRLET (Nicolas), abbé de Saint-<br />
Hu<strong>be</strong>rt, 19.<br />
SPRIMONT (Louis de), 31.<br />
STEMBERT, prov. Liège, cant. Verviers,<br />
5, 7.<br />
STIENNE (Jean), dit Watelet, 37.<br />
T<br />
THEUX, prov. Liège, cant. Spa,<br />
5, 7, 20, 23, 33, 36. — Dép. voir<br />
HODBOMONT, JEVOUMONT, MARCHE,<br />
RAINONFOSSE, SASSEROTTE. — 1. d.<br />
voir BOUXGF.RIE.<br />
THIBAULT de BAR, prince-évêque de<br />
Liège, 46.<br />
TniRY, forges, 28, 29.<br />
THOMSON OU TOMSON (Jean), 30, 39.<br />
— (Cor<strong>be</strong>au), fils de Jean, 30.<br />
TIIONON le BOVIER, 41.<br />
TII.LEUR, 1. d. voir LHONEUX.<br />
TILMAN, sieur, 49.<br />
TOI.IFAZ, ruisseau, 39.<br />
TOMSON, de Juslenville, 26.<br />
TOULET (Thiry), 28.<br />
TRISTAND (Henri), 42. — (Jean), 42.<br />
— (Thiry), 42.<br />
TRIWASTER, 1. d., 27.<br />
TRIXIIE (Jean-Nocl. dit de), bourgmestre<br />
de Liège, 55. — (Lam<strong>be</strong>rt<br />
de), 30.<br />
TURON, ruisseau, 36.<br />
VAUX (Jamin de), 31.<br />
V<br />
VESDRE, cours d'eau, 5, 7, 8, 10, 15,<br />
26.<br />
VIN AVE, 1. d. à Juslenville, 30, 32.
W<br />
WALRAND de Fays, 25.<br />
WATF.LET, 38. — (Stienne), 37. —<br />
Fourneau, 13.<br />
WAYAI, cours d'eau, 5, 8, 10, 13, 16,<br />
18, 40.<br />
WILLEM (Jean), 39.<br />
WILLOCKE (Willaume), 38.<br />
WINANPLANCHE, dép. La Reid, 13, 37,<br />
38, 39.<br />
— XXIV —<br />
WYHONGNE (Anne de), 49.<br />
WYNYPONT, forge à Sart, 44.<br />
X<br />
XHORRE (aile), 1. d. à Juslenville, 29.<br />
XHROUET (Mathy), 39.<br />
Y<br />
YSTA (S) (Gielet),' 57, 05, 06, 67, 70. —<br />
(Wathier), 57, 65, 66, 67.<br />
YSTAES (Michiel), 68.
— XXV —<br />
TABLE DES MATIÈRES<br />
Pages<br />
L'industrie métallurgique dans le bassin de la Hoègne aux temps<br />
modernes, par Georges HANSOTTE 5- 44<br />
Notes sur les charbonnages d'Avroy au XVI e siècle, par Ro<strong>be</strong>rt<br />
HANKART 45- 89<br />
Comment devenait-on bourgeois de la cité de Liège ?, par Juliette<br />
ROUHABT-CHABOT et Etienne HÉLIN 91-114<br />
Documents préhistoriques du Sart Tilman dans la collection Jean<br />
Servais, par Marguerite ULRIX-CLOSSET 115-168<br />
Partie administrative :<br />
Rapport du secrétaire sur l'activité de l'Institut en 1962 171<br />
Musées d'archéologie et d'arts décoratifs de la ville de Liège. Rapport<br />
du Conservateur. .Année 1962 172-199
— XXVI —<br />
TABLE DES AUTEURS<br />
Pages<br />
HANKART (Ro<strong>be</strong>rt). Notes sur les charbonnages d'Avroy au XVI e siècle 45<br />
HANSOTTE (Georges). L'industrie métallurgique dans le bassin de la<br />
Hoègne aux temps modernes 5<br />
HÉLIN (Etienne). Comment devenait-on bourgeois de la cité de Liège ? 91<br />
ROUII ART-CHABOT (Juliette). Comment devenait-on bourgeois de la cité<br />
de Liège ? 91<br />
UI.RIX-CLOSSET (Marguerite). Documents préhistoriques du Sart-Tilman<br />
dans la collection Jean Servais 115<br />
TABLE DES ILLUSTRATIONS<br />
Pages<br />
Situation de l'industrie du bassin de la Hoègne en 1500, pl. 1 9<br />
Situation de l'industrie du bassin de la Hoègne en 1566, p. II 12<br />
Situation de l'industrie du bassin de la Hoègne en 1630, pl. III 14<br />
Situation de l'industrie du bassin de la Hoègne en 1770, pl. IV 17<br />
BottereSse et mineur, d'après W. HOIXAR 90<br />
Hutte et liernal de fosse, d'après W. HOLIAR 90<br />
Esquisse oro-hydrographique du site préhistorique du Sart-Tilman,<br />
fig. 1 117<br />
Le Sart-Tilman, fig. 2 119<br />
Nuclei, fig. 3 à 10 123-124, 126-127<br />
Grattoirs, fig. 11 à 38 129-131, 133-135<br />
Pointes de flèches et de javelots, fig. 39-53 136-137<br />
Microlithes, fig. 54-71 140<br />
Lames retouchées, fig. 74-78 143-144<br />
Perçoirs, fig. 79-84 145<br />
Tranchets, fig. 85-87 146<br />
Haches, fig. 88-92 148-150<br />
Ciseaux (?), fig. 93-95 152-153<br />
Haches, fig. 90-104 155-158<br />
Instruments divers, fig. 105-113 161-162, 164<br />
Percuteurs, broyeurs, fig. 114-115 164<br />
Coupe dite Oranus 184<br />
Ange en bois sculpté, école de Jean del Cour 186<br />
Niche ou kachel (15 e siècle) 187<br />
Sceau de la seigneurie d'Andrimont 189<br />
Panier à fleur, en cristal 194<br />
Vase en cristal 195<br />
Carafe, go<strong>be</strong>let, sceau à glace 196
DES PRESSES DE<br />
VAILLANT-CARMANNE, S. A.<br />
IMPRIMEUR-ÉDITEUR<br />
4, PLACE ST-MICHEL<br />
LIÈGE
Imprimé en Belgique 19176 - Imp. VAILLANT-CARMANNE, S.A.<br />
J. François directeur, 4, place St-Michel, Liège