Doc. du formateur - Cenaffe

Ministère de l’Education et de la Formation
Centre National de Formation des Formateurs en Education
Pédagogie du français dans les écoles primaires
Communiquer à l’oral
dans le premier cycle de l’enseignement de base
Module de formation élaboré par :
Dalila AMAMI
Leïla BEN SASSI
Hédi OUERFELLI
Amor OUESTLATI
Sami SGHAÏER
Document du formateur
Version expérimentale
Décembre 2006

Sommaire
Introduction 3
Justification du projet 4
Problématique liée à la communication
orale
5
Principes et méthodes de l’élaboration
du module
6
Grille d’activités 7
Doc 1 : statut de l’oral dans les
9
programmes officiels
Doc 2 : Les interactions entre le
groupe dans un discours
conversationnel
Doc 3 : Activité pratique 3 11
Doc 4 : Activité pratique 4 14
Doc 5 : Activité pratique 5 15
Doc 6 : Exposé : le schéma de
JAKOBSON
16
Doc 7 : Observation des tours de
paroles
21
Doc 8 : Observation du ménagement
23
des thèmes
Doc 9 24
Doc 10 : « La soupe aux cailloux » 27
Doc 11 : Mise en image d’un texte 36
Doc 12 : Atelier : Débat collectif 37
Annexe 1 : Le schéma de JAKOBSON 41
Annexe 2 : Le virelangue 45
Annexe 3 : Jeu d’improvisation d’une
47
situation quotidienne
Annexe 4 : Document de KRAMSCH 48
Annexe 5 : Typologie générale 51
Annexe 6 : Autres activités possibles à
mener avec les participants
55
Annexe 7 : Techniques d’expression 64
2
10

Introduction
La professionnalisation du métier d’enseignant suppose la maîtrise de compétences qui
permettent de s’approprier les contenus à enseigner, de gérer des situations d’apprentissage
diversifiées, de s’adapter à l’évolution du projet éducatif et d'auto-évaluer sa pratique enseignante.
C’est dans ce sens que le système éducatif a connu les réformes récentes (loi d’orientation 2002,
nouveaux programmes, nouveaux documents didactiques) afin de promouvoir des pratiques
d'enseignement - apprentissage dans une perspective qui en optimise le rendement.
L’observation attentive du terrain a révélé une diversité de pratiques de classe. Mais, au delà
de cette diversité, nous pouvons noter que les compétences de communication orales sont
globalement peu développées. C'est pourquoi nous avons jugé utile de mieux former les enseignants
aux différentes dimensions de la compétence de communication orale et des moyens de la
développer en classe. La formation que nous proposons vise également à améliorer la réflexivité des
enseignants et à former également leurs apprenants à cette réflexivité (méta-cognition).
Actuellement les sources d’information et de formation ne manquent pas et les documents
mis à la disposition des enseignants sont abondants. Cependant le travail d’exploitation et
d’adaptation se limite, le plus souvent, à l’application pure et simple des programmes, sans effort de
transposition aux spécificités des élèves et de l’école.
Cette action de formation ne se limitera pas à un processus d’acquisition de savoirs
théoriques mais visera des savoir-faire et des savoir-être de manière à développer davantage
l'implication des élèves dans les interactions didactiques. Nous mettrons l'enseignant en situation
d'apprentissage, en lui proposant des activités qui seront transférables dans sa situation
d'enseignement / apprentissage.
3

Justification du projet
Les raisons qui nous ont amenés à la mise en place de ce projet sont diverses :
Le programme PREFSET encourage non seulement le travail coopératif en incitant tous les
partenaires à s’inscrire dans une logique de recherche–action permanente mais aussi les
innovations permettant un meilleur épanouissement des enseignants et des apprenants.
D’un point de vue institutionnel le Ministère de l’Education et de la Formation encourage les
initiatives personnelles qui contribuent à l’amélioration des pratiques pédagogiques et de fait du
système éducatif.
Ouvrir à l’intérieur de l’environnement scolaire habituel l’espace de nouvelles pratiques plus
innovantes favorisant les pratiques réflexives et le travail d'équipe.
Nos objectifs sont :
Approfondir la réflexion sur les manières d’améliorer les pratiques dans le domaine de
l’enseignement/apprentissage de la communication orale ( la pratique réflexive et la
rétrospection qui débouchent sur l’auto régulation) .
Donner aux enseignants les moyens de développer des pratiques de classe impliquantes à
partir de situations pertinentes en favorisant le plaisir d’apprendre
4

Problématique liée à la communication orale
Des efforts ont été fournis en matière de formation continue pour répondre aux besoins des
enseignants dans le domaine de la conception, de la mise en œuvre et de l’évaluation de l’oral.
Cependant, des dysfonctionnements persistent encore. Trop souvent, la pratique de l’oral dans nos
classes privilégie encore le savoir sur la langue au détriment des savoir - faire communicatifs.
Généralement, on remarque la prédominance, au cours de l’enseignement/apprentissage, d’une
approche à dominante frontale et transmissive, et des pratiques évaluatives qui ne tiennent pas
compte des spécificités (telles que les dimensions culturelles) de l’oral (verbal et para-verbal).
Ceci nous amène à nous poser les questions suivantes :
Quelles compétences requiert l’enseignement/apprentissage de la communication orale ?
(compréhension et production)
Quelles sont les composantes de la communication orale à développer ?
Quelles activités sont favorables au développement de la communication orale ?
Compétence
Référentiel des compétences
Maîtriser les pratiques pédagogiques liées à la conception et à la mise en œuvre de scénarii
pédagogiques qui favorisent la communication horizontale.
Composantes de la compétence :
Analyser des situations de communication en vue de dégager leurs caractéristiques.
Pratiquer la langue dans des contextes variés.
5

Principes et méthodes de l’élaboration du module
L’élaboration du module est fondée sur les principes suivants :
1. La formation des enseignants devrait être au service des pratiques enseignantes en vue d’en
améliorer l’efficacité et la rentabilité.
2. L’évaluation diagnostique permet d’analyser l’état des lieux afin de recenser les besoins à partir
de situations problèmes identifiées.
3. Une formation ouverte et évolutive : il n’y a pas de formation définitive. Elle s’inscrit dans une
perspective évolutive qui contribue au développement d’une attitude de recherche action
permanente.
4. Pour prétendre être opérante, une formation doit engager profondément
l’enseignant. Elle partira d’une prise en charge consciente de l’auto formation fonctionnelle et
continue.
5. Une approche mixte : il s’agit de prévoir et d’intégrer des activités présentielles et non
présentielles.
Mettre les formés en situations d’interaction déscolarisées en rapport avec la vie courante d’où
l’importance des débats et des jeux de rôles
Composante 1 :
Analyser des situations de communication en vue de dégager leurs caractéristiques.
Objectifs :
• dégager les paramètres situationnels et les caractéristiques d’une situation de
communication.
• prendre en compte le verbal et le non verbal
• analyser de documents audio et vidéo.
Composante 2 :
Pratiquer la langue dans des contextes variés.
Objectifs : -
• Articuler et prononcer tout en veillant à la vitesse d’élocution.
• Bien articuler pour mieux se faire comprendre.
• Agir dans une situation d’urgence et réagir à un comportement.
• Mobiliser tout son être : corps – parole.
• Développer la coopération et l'engagement actif dans l'interaction.
• Développer l’écoute et le savoir-être (être attentif à l'apport de chacun).
• Contribuer à la construction d’une histoire en respectant la cohérence.
• Offrir aux enseignants l’opportunité de s’initier aux techniques de l’improvisation et de
la théâtralisation un texte non dramatique.
• Pratiquer des jeux de rôle.
Critères de sélection des documents audio :
situations variées mettant en évidence:
• la relation entre les inter actants : relation symétrique, asymétrique / relation intime /
• les types d'interaction : conversation / discussion / interview / en face à face / au
téléphone.
et favorisant :
• la communication en présentiel et en face à face
• la communication non présentielle.
6

Grille d’activités
Compétence : Maîtriser les pratiques pédagogiques liées à la conception et la mise en œuvre de scénarii pédagogiques qui favorisent la communication
horizontale.
Composante1 :
Analyser des situations de communication en vue de dégager leurs caractéristiques.
Objectif : dégager les paramètres situationnels et les caractéristiques d’une situation de communication.
Séquences Activités Modalités / Consignes Matériel / documents Remarques
Séquence 0 Accueil des participants et
recueil de leurs attentes.
Recueil des représentations
Mise en posture réflexive et
analyse des interactions
(dégager les paramètres
situationnels)
Présentation du programme
de la
formation.
1-Activité pratique
Exploitation du questionnaire
envoyé avant la formation aux
participants.
2-Activité pratique
Analyser des situations de
communication en vue de
dégager leurs
caractéristiques.
Tour de table :
Chaque participant se présente et
fait part de ses attentes.
Exposé / discussion.
Brainstorming
Consigne: Lire les programmes
officiels, cocher la bonne réponse
et justifier votre choix.
-Débat et confrontation des
réponses
Travail en groupe.
Consigne pour le groupe1:
discutez autour d’un thème à
négocier avec les participants.
Consigne pour le groupe2:
7
Stylos feutre
Papier grand format…
TN /Transparent / ou
diaporama / …
Document 1
Transparent vierge
Stylos pour transparent
Chaque observateur se
chargera d'observer un
seul participant

Analyse
situationnelle
Analyse
Relationnelle
Analyse des
caractéristiques de la
situation de communication
Groupe 1: débattent autour
d'un thème.
Groupe 2: Observateur muni
de grille.
- Mise en commun.
2-Activité pratique
Analyse de situations de
communication authentique
en vue de dégager leurs
caractéristiques.
- Mise en commun.
3-Activité pratique
1-Analyse du document
audio pour dégager le type de
relation entre les
interlocuteurs.
- Mise en commun.
4-Activité pratique
1-Analyse du document audio
pour dégager les
caractéristiques d’une
situation de communication.
-Mise en commun.
Récapitulation :
Apport théorique : le
schéma général de la
communication.
En se référant à la grille qui vous
est fournie, observez et analysez
les interactions entre les
participants.
Travail en sous groupe.
Consigne : Vous allez écouter
deux fois un document .puis vous
aurez à remplir la grille des prises
de parole et des expressions des
sentiments.
Travail en sous groupe.
Consigne : écouter et choisir les
adjectifs qui caractérisent le mieux
la relation entre ces deux
personnes.
Justifier le choix.
Travail en sous groupe.
Consigne : écouter, analyser et
compléter le tableau.
Exposé / discussion (le schéma
de Jakobson)
8
Document 2 d'analyse des
interactions).
Séquence audio 1
(annexe_Audio 1)
Transparent vierge
Stylos pour transparent
Document 3 (grille 3
d'analyse situationnel des
prises de paroles et des
sentiments exprimés)
Séquence audio 1
(annexe_ Audio 1)
Documents 4 (grille
d'analyse du type de
relations)
Séquence audio 2
(annexe_Audio 1 )
Document 5 (grille 5
d'analyse d’une situation)
Document 6
Stylos feutre
Papier grand format…
TN /Transparent / ou
diaporama …
Annexe -1

Document 1
Statut de l’oral dans les programmes officiels
Activité pratique 1 :
Consigne : Lire les programmes officiels, cocher la bonne réponse et justifier le choix :
N° Enoncé Vrai Faux
1 La place de l’oral est restreinte, insuffisante.
2 Les moments de l’expression orale sont trop encadrés.
3 L’oral est une activité à part entière.
4 En classe, la langue orale est monopolisée par l’enseignant.
5 Les programmes favorisent la maîtrise de la communication orale.
6 L’évaluation de l’oral est moins rigoureuse que celle que l’écrit.
7 L’oral n’est pas indispensable pour s’approprier une langue.
Commentez en vous appuyant sur votre expérience personnelle:
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
9

Document 2
Les interactions entre le groupe dans un discours conversationnel
Consigne : mettre une croix dans la case correspondante pour apprécier l’attitude de chaque membre
du groupe en utilisant la légende suivante :
1 : très souvent/ 2 : souvent/ 3 : parfois/ 4 : jamais
L'écoute
La prise de parole
La gestion des conflits
L'expression du point de vue avec précision
Le respect des règles de communication
L'apport d'information(Nature des interventions)
La répartition des interventions
Exposer ses opinions et les défendre avec pertinence
La critique et l'autorité
Le respect du point de vue de l'autre.
Peut échanger, vérifier et confirmer des informations
Peut gérer des échanges pour alimenter volontairement
la conversation
10
1 2 3 4

Document 3
Activité pratique 3
Consigne : écouter et mettre une croix devant les sentiments exprimés
Prise de parole Sentiments exprimés
1- l’homme □ surprise
2 – la femme
3- l’homme
4- la femme
5- l’homme
6- la femme
7- l’homme
8- la femme
9- l’homme
□ colère
□ agacement
□ fatigue
□ agacement
□ colère
□ énervement
□ tendresse
□ compréhension
□ froideur
□ douceur
□ gêne
□ frustration et sympathie
□ satisfaction et compréhension
□ frustration et reproche
□ étonnement sincère et inquiétude
□ irritation et attitude défensive
□ étonnement sincère et irritation
□ excuse et attitude désolée
□ justification et provocation
□ excuse et humour
□ réaction susceptible et compréhension
□ réaction susceptible et reproche
□ réaction susceptible et menace
□ demande de justification et menace
□ étonnements et reproche
□ demande de justification et attitude de défiance
11

Document 3’ corrigé
Activité pratique 3 (corrigé)
Prise de parole Sentiments exprimés
1- l’homme □ surprise ●
2 – la femme
3- l’homme
4- la femme
5- l’homme
6- la femme
7- l’homme
8- la femme
9- l’homme
□ colère
□ agacement
□ fatigue
□ agacement ●
□ colère
□ énervement ●
□ tendresse
□ compréhension
□ froideur ●
□ douceur
□ gêne
□ frustration et sympathie
□ satisfaction et compréhension
□ frustration et reproche ●
□ étonnement sincère et inquiétude
□ irritation et attitude défensive ●
□ étonnement sincère et irritation
□ excuse et attitude désolée
□ justification et provocation
□ excuse et humour
●
□ réaction susceptible et compréhension
□ réaction susceptible et reproche
□ réaction susceptible et menace ●
□ demande de justification et menace
□ étonnements et reproche
□ demande de justification et attitude de défiance ●
12

Document 4
Consigne : écouter et choisir les adjectifs qui caractérisent le mieux la relation entre ces deux
personnes.
Justifier le choix.
Relation Expression pouvant correspondre à
l’échange
□ aimable □ une négociation
□ étrange □ une dispute
□ tendue □ une discussion
□ romanesque □ un conflit familial
□ passionnée
□ conflictuelle
13
□ une polémique
□ un malentendu
□ désespérée □ un débat
□ normale □ une scène de ménage
□ agressive □ un différend
□ triste
Justification du choix
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………

Document 4’
Activité pratique 4 (suite corrigé)
Relation Expression pouvant correspondre à
l’échange
□ aimable □ une négociation
□ étrange □ une dispute ●
□ tendue ● □ une discussion
□ romanesque □ un conflit familial
□ passionnée ● □ une polémique
□ conflictuelle ● □ un malentendu
□ désespérée □ un débat
□ normale □ une scène de ménage ●
□ agressive ● □ un différend
□ triste
Justification du choix
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………
14

Document 5
Activité pratique 5
Consigne : écouter, analyser et compléter le tableau.
Niveau de langue utilisé Thème de la discussion Il s’agit d’un
commentaire de :
langue formelle
□ langue usuelle
informelle
□ vulgaire
□ un problème
professionnel
□un sujet à
caractère culturel
□ échange
d’impressions et
d’appréciation
15
□ réserves
□ critiques
positives
□ critiques
négatives
Activité pratique 5’ ( Corrigé)
Niveau de langue utilisé Thème de la discussion Il s’agit d’un
commentaire de :
□ langue formelle
□ langue usuelle
informelle
□ vulgaire
▲
□ un problème
professionnel
□un sujet à
caractère culturel
□ échange
d’impressions et
d’appréciation
□ réserves
▲ □ critiques
positives
▲ □ critiques
négatives
Le sentiment exprimé
par l’homme
□ indignation
□ indifférence
□ résignation
Le sentiment exprimé
par l’homme
□ indignation
□ indifférence
▲ □ résignation
▲

Exposé doc 6
Le schéma de Jakobson
Ce schéma général de la communication humaine a été proposé par le linguiste Roman Jakobson
(1969), Linguistique et poétique, In: Essais de linguistique générale, Editions de Minuit, Paris, 209-
248.
16

Composante 2
Pratiquer la langue dans des contextes variés
Objectifs : -Articuler et prononcer tout en veillant à la vitesse d’élocution.
-Bien articuler pour mieux se faire comprendre.
Séquences Activités Modalités / Consignes Matériel / documents Remarques
2. virelangues
Prononciation rapide et bonne
articulation de groupes
syllabiques redondants
Travail individuel ou en duo
a) consigne : Prononcez le plus
rapidement possible les énoncés
suivants :
1- Didon dîna dit-on
De dix dos dodus
De dix dodus dindons.
2- Si sur six chaises sont assis six
frères,
Sur six cent six chaises
Sont assis six cent six frères.
3-ton thé t’a-t-il ôté ta toux
tenace ?
4- La cavale au valac avala l’eau
du lac.
L’eau du lac lava la cavale au
valac.
5- Un pêcheur a pêché sous un
pêcher.
Le pêcher empêchait le pêcheur
de pêcher !
6-un tapissier tapissait un tapis,
un passant passe et marche sur le
tapis que le tapissier tapissait.
17
Phrases écrites sur des
bandelettes
( Annexe- 2) + (annexe_
audio 2)
-Virelangue désigne toutes
petites formulettes
ludiques, à prononcer le
plus rapidement possible
afin de faire fourcher la
langue de celui qui
prononce ou afin de
tromper l’oreille de celui qui
écoute. Ces virelangues
amusent autant le locuteur
qui cherche à dire le plus
vite possible que l’auditeur
qui tente de déchiffrer cet
étrange charabia.
- Les virelangues peuvent
être affichées au tableau
ou distribuées aux
participants.
- laisser a chaque
participant 2mn de
préparation.
-Si des erreurs de

Production puis présentation et
enrichissement
7- Un ange qui songeait à changer
de visage pour donner le change
se vit si changé que loin de
louanger ce changement il jugea
que tous les autres anges
jureraient que jamais ange ainsi
changé ne rechangerait jamais et
jamais plus ange ne songea à se
changer.
8- Madame Coutufon dit à
madame Foncoutu :
- Combien y a-t-il de Foncoutu à
Coutufon ?
Madame Foncoutu lui répondit :
Il y a autant de Foncoutu à
Coutufon que de Coutufon à
Foncoutu.
Travail individuel ou par groupe
b) Consigne : inventez des
virelangues.
18
Papier grand format /
transparent / Feutres …
prononciation
(articulatoires /phonétiques)
apparaissent on peut
procéder par des
corrections ponctuelles
On peut s’amuser à établir
une liste de mots où l’on
entend, seule ou répétée,
la même consonne ou la
même voyelle et créer une
petite phrase
syntaxiquement correcte
qui regroupe quelques-uns
des mots trouvés. On peut
partir par exemple des
noms ou des prénoms des
participants ou de celui de
la ville que l’on habite (si
ceux comportent au moins
deux consonnes et deux
voyelles).

Composante 2 :
Pratiquer la langue dans des contextes variés
Objectifs : - Agir dans une situation d’urgence et réagir à un comportement.
- Mobiliser tout son être : corps - parole
Séquences Activités Modalités / Consignes Matériel / documents Remarques
Jeu d’improvisation
d’une situation
quotidienne
Etape 1 : jeu sans parole
(travail du mime)
L’animateur désigne trois
participants et attribue à chacun
un numéro.
Il demande à l’un des participants
(1) de proposer une position
plastique (posture corporelle) qui
exprime une émotion, une
intention.
Les deux autres (2 et 3) doivent
réagir et compléter la scène sans
paroles.
Le groupe discute la proposition.
exemple :
1 mime une douleur (un mal au
dos par exemple. )
2 et 3 miment le secours apporté,
l'invitation à s'asseoir,
l'affolement...
Etape 2 : jeu avec parole
(cohérence corps - parole)
On exploite la même démarche
en utilisant cette fois la parole.
Travail en sous - groupe et en groupe
complet.
Consigne 1- : Mimer un état/ une
émotion.
Consigne 2- : Réagir en
conséquence.
Consigne1- : Mimer et verbaliser un
état/ une émotion.
Consigne 2- : Réagir en
conséquence.
19
Annexe 3 (Jeu
d’improvisation)

Etape 3 : analyse réflexive
Organisation d’un forum en vue
d’enrichir la proposition. Chacun
apporte sa contribution pour
améliorer le jeu d'acteur.
Etape 4 : rejeu
Après le débat, l’animateur
demande aux protagonistes de
rejouer la scène enrichie
Consigne : Analyser et améliorer les
situations présentées.
Consigne : rejouer les scènes
enrichies.
20
→ suppose une écoute
et observation attentives
de l'étape précédente
→ permet de vérifier la
prise en compte des
propositions

Composante 2
Pratiquer la langue dans des contextes variés
Objectifs: - Développer la coopération et l'engagement actif dans l'interaction.
- Développer l’écoute et le savoir-être (être attentif à l'apport de chacun.
- Contribuer à la construction d’une histoire en respectant la cohérence
Justification: Nous partons du constat que « les élèves » ne participent pas de manière égale dans les interactions orales. Il s'agit de les amener à
prendre conscience de la nécessité de l'engagement actif de chacun pour développer les compétences communicatives.
Séquences Activités Modalités / consignes Matériel / documents Remarques
Une histoire
racontée
collectivement
Raconter une histoire.
Les participants se mettent en
cercle. L’un commence à raconter
une histoire et s’arrête. Son voisin
doit enchaîner la suite. Le récit est
poursuivi jusqu’à ce que le tour
de table s’achève. Le dernier
devra clôturer le récit et
éventuellement apporter la morale.
Ecoute /et ou Visionnement et
analyse de l’histoire enregistrée.
Récapitulation et apport
théorique : le ménagement des
thèmes ( C. Kramsch)
Travail groupal : petits groupes.
Consigne : choisir ensemble le cadre
spatio-temporel / les personnages /
l’élément déclencheur…
Consigne : construire l’histoire
collectivement
Consigne : observer comment chaque
membre du groupe prend la parole.
Consigne : Observer et noter les
stratégies adoptées par chaque
participant pour accomplir la tâche
donnée.
Exposé / discussion
21
Des chaises.
Un dictaphone / ou un
caméra pour enregistrer
l'activité.
Doc-7 : (Grille
d’observation des tours de
parole d’après Claire
Kramsch)
Doc-8 : (Grille 2 de
ménagement des thèmes
de C. Kramsch)
Doc 9 : Transparent / ou
diaporama
- Cette histoire peut être
improvisée ou préparée en
groupe. Le thème de
l’histoire est à choisir par les
participants ou proposée par
le formateur.
- Limiter le temps de parole
de chacun des participants
pour une répartition
équitable
- L'activité, enregistrée, sera
ensuite analysée par les
participants.
(Annexe- 4)

Doc-7
Observation des tours de parole
Consigne : observez comment chaque membre du groupe prend la parole.
Locuteur Durée du tour
de parole
Parole
adressée à
qui ?
22
Prise de
parole par
qui ? après
qui ?
Un
interlocuteur
est-il
interrompu ?
lequel ?
Signes non
verbaux

Doc-8
Observation du ménagement des thèmes
Les stratégies adoptées par chaque participant pour accomplir la tâche
1- Aider à accomplir la tâche du groupe en :
Apportant des idées, des faits nouveaux, faire des propositions.
Pensant tout haut.
Faisant des contres propositions.
Commentant ce que d’autres ont dit.
Résumant, ordonnant ce que d’autres ont dit.
Elaborant, continuant les idées des autres.
Donnant des réactions d’auditeur : évaluer, montrer qu’on écoute, qu’on comprend.
2-Aider à renforcer la cohésion du groupe en :
Confirmant, répétant, demandant de clarifier.
Aidant les autres à clarifier leur pensée.
Encourageant les autres à contribuer, demandant une opinion, une information.
Ecoutant simplement ce que les autres ont à dire.
Essayant en vain de prendre la parole.
Montrant qu’on n’a pas envie de participer à l’activité.
Consigne : Observer et noter les stratégies adoptées par chaque participant pour accomplir la tâche
donnée.
Locuteur Ce qu’il a dit
(textuellement)
Stratégie utilisée Styles
individuels
23
Rôles
adoptés au
sein du
groupe

Doc- 9
Claire. KRAMSCH : grille de ménagement des thèmes
➥ Comment se construisent les thèmes abordés ?
➥ par qui et de quelle manière ?
➥ comment sont utilisées les compétences «
conversationnelles» : continuer les idées des autres,
réagir, répéter, montrer qu’on écoute, etc.
➥ observation des réparations et corrections : comment les
problèmes de communication sont-ils résolus ?
➥ Types d'interventions réparatrices de l'enseignant ?
➥ Stratégies d'apprentissage ?
24

Composante 2
Pratiquer la langue dans des contextes variés
Objectifs : - Offrir aux enseignants l’opportunité de s’initier aux techniques de l’improvisation et de la théâtralisation un texte non dramatique.
- Initier aux jeux de rôle.
Séquences Activités Modalités / consignes Matériel / documents Remarques
Initiation à la
théâtralisation d’un
conte
Lecture et découpage du conte
en séquences.
Lecture et interprétation des
séquences (lecture italienne :
chaque participant lit tout en
interprétant).
Apport théorique : sur la mise en
image d’un texte
Transformation du texte narratif
en texte théâtrale (en texte
dramatique).
Dramatisation
Réflexion sur le filage général :
Choix de la musique, du décor et
Travail en petit groupe
Consigne : Lire et découper le conte
en séquence.
Consigne : Lire et interpréter la
séquence choisie.
Exposé discussion
Travail en sous groupe.
Consigne : lire et réécrire le conte en
texte théâtral (dialogue).
Vernissage et évaluation des
productions.
Amélioration des productions et
mise en commun.
Travail en sous groupe
Consigne : interpréter les rôles
choisis
Débat en groupe
25
Doc : 10 (Conte « La
soupe aux cailloux »)
Doc : 11 / doc 12
Transparent / ou
diaporama
-Tous les membres du
groupe participent aux
essais de dramatisation.
-Activité non présentielle :
Pour la confection des
costumes, le choix du décor
et de la musique, on peut
demander aux participants
de s’organiser pour réaliser

des costumes.
Présentation du spectacle
Synthèse et évaluation
.
Dramatisation en sous groupe
Consigne : jouer la pièce
.
26
cette tâche chez eux. Les
travaux réalisés serviront
pour la séance de
présentation du spectacle
final.
Annexe - 5

Doc 10
27

Doc : 11
Mise en image d’un texte
Analyse du texte :
Déterminer les grands moments et dégager les personnages et les lieux
Observation dans la réalité
des éléments proches du texte (drame:
gestes, attitudes, langage spécifique…)
Improvisation
Expression spontanée
de ces informations
Transposition dramatique
Intégration dans le drame
Choix du genre :
Réaliste Symbolique Comique…
Composantes corporelles :
gestes, mimiques…
Choix des groupes
Improvisation
(Transcrire un petit scénario à chaque moment de l’improvisation)
Les composantes de la mise en image
Composantes orales :
éléments du texte, onomatopées, cris, bruitage…
Composantes musicales :
musique d’ambiance, musique d’accompagnement…
36

Doc : 12
Atelier : Débat collectif
C’est un travail en atelier qui permet de corriger les insuffisances et de proposer de nouvelles
suggestions.
Distribution définitive des rôles : première interprétation
Atelier d’écriture du texte définitif
Deuxième interprétation
Mise en scène : costumes, masques, musique, bruitages, accessoires…etc.
Présentation des travaux (spectacle)
37

Composante 2
Pratiquer la langue dans des contextes variés
Objectifs : - Etablir les profils psychologiques de personnages en situation de communication.
- Pratiquer des jeux de rôle.
Séquences Activités Modalités / consignes Matériel / documents Remarques
Jeux de rôle Jeu de rôle 1 (conversation
présentielle et directe)
Mise en situation : un enseignant
habituellement très ponctuel,
arrive 20' en retard à l'école. Il
arrive tout essoufflé, pantalon
taché et la main droite bandée. Le
directeur le questionne sur son
retard.
Analyse de profils de
personnages en situation de
communication
Improvisation à partir du profil
choisi
Jeu de rôle 2 : (jeu de rôle au
téléphone)
Mise en situation : votre frère
Travail collectif ou par groupe
Consigne : Analyser et commenter les
profils des personnages
Travail en duo
Consigne : jouer les rôles des
Personnages.
Consigne: remplir le tableau et
simuler la conversation avec un(e)
collègue.
38
Canevas 1 sur transparent
/ feutres
Canevas 2 sur transparent
/ feutres.
- cet exemple servira de
modèle pour les autres
canevas
→ prendre en compte le
verbal et le non verbal :
quels gestes, mimiques,
schémas intonatifs
accompagnent ces actes de
parole ?
-Faire jouer le maximum de
participants en variant les
profils
- Faire jouer le maximum de
participants en variant les
profils.

part en voyage. Il vous appelle
pour vous en informer. Vous lui
posez des questions sur les
raisons de ce voyage, la date du
départ….
Mise en situation : vous êtes
réceptionniste dans un grand
hôtel. Un matin, un(e) client(e)
furieux (furieuse), vient se plaindre
à vous. Vous essayez de le (la)
calmer, puis vous appelez le
directeur de l’hôtel.
Consigne: remplir le tableau et
simuler la conversation avec un(e)
collègue
39
Canevas 3 sur transparent
/ feutres.
- Faire jouer le maximum de
participants en variant les
profils

Canevas 1
Personnages
Enseignant
directeur
Psychologie des
personnages
timide / distrait /
soumis à l'autorité / sûr
de lui / consciencieux
/...
homme autoritaire /
personne affable /….
attitudes des
personnages
confus / gêné /
angoissé /…
aimable / énervé /
inquiet /….
40
situation familiale des
personnages
/ marié sans enfants / marié et
père d'enfants en bas âge/…
célibataire / marié sans enfants /
marié et père d'enfants en bas
âge/…
_________________________________________________________________________________
Canevas 2 : votre frère part en voyage. Il vous appelle pour vous en informer. Vous lui posez des
questions sur les raisons de ce voyage, la date du départ….
Consigne : remplir le tableau et simuler la conversation avec un(e)collègue.
Personnages
Psychologie des
personnages
attitudes des
personnages
situation familiale des
personnages
_________________________________________________________________________________
Canevas 3 : vous êtes réceptionniste dans un grand hôtel. Un matin, un(e) client(e) furieux (furieuse),
vient se plaindre à vous. Vous essayez de le (la) calmer, puis vous appelez le directeur de l’hôtel.
Tâche : remplir le tableau et jouer la scène avec un(e) collègue.
Personnages
Psychologie des
personnages
attitudes des
personnages
situation familiale des
personnages

Annexe- 1
Le schéma de Jakobson
Le schéma de Jakobson est un modèle décrivant les différentes fonctions du langage. Il a été
développé à la suite des études de Karl Bühler, dont le modèle se limitait aux fonctions émotive,
conative et référentielle.
À chacun des six facteurs inaliénables à la communication correspondent six fonctions du
langage (mises entre parenthèses).
Cadre de l'échange linguistique
D'après Roman Jakobson , « le langage doit être étudié dans toutes ses fonctions ». C'est à dire que
le linguiste doit s'attacher à comprendre à quoi sert le langage, et s'il sert à plusieurs choses. « Pour
donner une idée de ses fonctions, un aperçu sommaire portant sur les facteurs constitutifs de tout
procès linguistique, de tout acte de communication verbale, est nécessaire ». Les voici :
• Le message lui-même ;
• « Le destinateur envoie un message au destinataire » ;
• Le destinataire est censé recevoir le message ;
• « Pour être opérant, le message requiert d'abord un contexte auquel il renvoit (c'est ce qu'on
appelle aussi, dans une terminologie quelque peu ambigüe, le "référent"), contexte saisissable
par le destinataire, et qui est soit verbal, soit susceptible d'être verbalisé » ;
• « le message requiert un code, commun, en tout ou au moins en partie, au destinateur et au
destinataire (ou, en d'autre termes, à l'encodeur et au décodeur du message) » ;
• « le message requiert un contact, un canal physique et une connexion psychologique entre le
destinateur et le destinataire, contact qui leur permet d'établir et de maintenir la
communication ».
Les six fonctions de la communication telles que les identifie Roman Jakobson sont chacune liées
à un de ces éléments.
Les fonctions du langage sont les suivantes :
• fonction expressive (expression des sentiments du locuteur)
• fonction conative (fonction relative au récepteur)
• fonction phatique (mise en place et maintien de la communication)
• fonction référentielle (le message renvoie au monde extérieur)
• fonction métalinguistique (le code lui-même devient objet du message)
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• fonction poétique (la forme du texte devient l'essentiel du message)
Il considère d'ailleurs que ces fonctions « ne s'excluent pas les unes les autres, mais que souvent
elles se superposent ». Le langage peut ainsi servir à plusieurs choses à la fois : maintenir le contact
(fonction phatique) tout en prenant pour objet le code du message (fonction métalinguistique), par
exemple, dans as-tu entendu ce que je t'ai dit ?.
La fonction expressive
Il s'agit de la fonction relative à l'émetteur. Elle est utilisée par le destinateur pour informer le
récepteur sur sa propre personnalité ou ses propres pensées : pour Jakobson, « elle vise à une
expression directe de l'attitude du sujet à l'égard de ce dont il parle. Elle tend à donner l'impression
d'une certaine émotion, vraie ou feinte ; c'est pourquoi la dénomination de fonction "émotive",
proposée par Marty s'est révélée préférable à "fonction émotionnelle". La couche purement émotive,
dans la langue, est présentée par les interjections ».
Jakobson donne pour exemple d'utilisation de la fonction expressive la répétition, quarante fois, de
Segodnja večerom (« ce soir », en russe) par un acteur qui passait son audition chez Stanislavsky.
Chaque fois cet acteur devait varier l'intonation de ce soir selon une situation bien précise, imposée
par Stanislavsky ; pour que l'audition soit réussie, il fallait que l'auditoire reconnaisse chacune de ces
situations « à partir des changements dans la configuration phonique de ces deux simples mots ».
Dans un contexte informatique, la fonction expressive pourrait être remplie par des métainformations
ou métadonnées exprimant l'état psychologique de l'agent émetteur.
La fonction conative
C'est la fonction relative au destinataire. Elle est utilisée par le destinateur pour agir sur le destinataire,
et l'influencer. C'est évidemment une fonction privilégiée par la publicité.
Cette fonction trouve son expression grammaticale la plus pure dans le vocatif et l'impératif.
Cet aspect est lié à une autre approche, la théorie des actes de langage. Des formes grammaticales
comme le vocatif ou l'impératif permettent l'instanciation de cette fonction, de la même manière que
les verbes dits performatifs comme « demander », « affirmer », « proposer »...
La fonction phatique
La fonction phatique est utilisée pour établir, maintenir ou interrompre le contact physique et
psychologique avec le récepteur. Elle permet aussi de vérifier le passage physique du message.
Il s'agit de rendre la communication effective avant la transmission d'information utile. L'exemple
typique est le « Allô » d'une communication téléphonique.
La fonction métalinguistique
C'est la fonction relative au code, le dictionnaire, le mode d'emploi. Avant d'échanger des informations
il peut être important que l'échange porte d'abord sur le codage utilisé pour le message. Ainsi les
partenaires vérifient qu'ils utilisent un même code. Cette fonction consiste donc à utiliser un langage
pour expliquer ce même langage ou un autre langage. On l'appelle parfois « fonction de traduction ».
La fonction référentielle
Cette fonction du message est centrée sur le monde (un objet ou évènement extérieur) : le contexte
ou référent.
42

Le référent d'une communication peut être par exemple la table qui se trouve dans l’environnement
des interlocuteurs (dans le même « contexte »), ou alors une culture, un pays.
C'est une fonction extrêmement utilisée puisque la plupart des discussions et des textes dans le
monde contiennent une information.
La fonction poétique
Pour Jakobson, « la visée (Einstellung) du message en tant que tel, l'accent mis sur le message pour
son propre compte, est ce qui caractérise la fonction poétique du langage. Cette fonction ne peut être
étudiée avec profit si on perd de vue les problèmes généraux du langage [...]. La fonction poétique
n'est pas la seule fonction de l'art du langage, elle en est seulement la fonction dominante,
déterminante, cependant que dans les autres activités verbales elle ne joue qu'un rôle subsidiaire,
accessoire. »
Il s'agit donc de mettre en évidence tout ce qui constitue la matérialité propre des signes, et du code.
Cette fonction permet de faire du message un objet esthétique, même de façon minimale. Les efforts
liés à l'euphonie et à l'ordre des mots concernent la fonction poétique. Le niveau de langue, le ton, la
hauteur de la voix construisent aussi la fonction poétique d'un message oral.
Jakobson, en tant que linguiste, prévient donc le lecteur que cette fonction est essentielle à la langue
de tous les jours ; elle n'est pas limitée à la poésie. L'article du linguiste s'intitule cependant
Linguistique et poétique, et la partie concernant la fonction poétique est de loin la plus longue. A
l'instar des formalistes russes, dont il a fait partie, et qui ont cherché à définir la littérarité
(litteraturnost' ) à partir d'analyses linguistiques, Jakobson cherche à proposer une définition de la
poétique.
Jakobson prendra donc pour premier exemple l'ordre des mots (forme d'euphonie) :
« "Pourquoi dites-vous toujours Jeanne et Marguerite, et jamais Marguerite et Jeanne ? Préférez-vous
Jeanne à sa sœur jumelle ?" - Pas du tout, mais ça sonne mieux ainsi". Dans une suite de deux mots
coordonnés, et dans la mesure où aucun problème de hiérarchie n'interfère, le locuteur voit, dans la
préséance donnée au nom le plus court, et sans qu'il se l'explique, la meilleure configuration possible
du message ».
Mais Jakobson met très vite l'accent sur ce qui lui permet d'approcher par la suite la poétique, même
si de toute évidence l'exemple concernant l'ordre des mots n'est pas sans rapport avec elle.
Jakobson évoque alors assonances et allitérations (l'affreux Alfred, I like Ike), toutes répétitions qui
amènent à porter l'attention sur la forme du message ou à choisir cette forme plutôt qu'une autre. Mais
Jakobson précise encore, avant de résumer ces six fonctions dans un schéma, que « l'étude
linguistique de la fonction poétique doit outrepasser les limites de la poésie, et, d'autre part, l'analyse
linguistique de la poésie ne peut se limiter à la fonction poétique. [Par exemple] la poésie épique,
centrée sur la troisième personne, met fortement à contribution la fonction référentielle ; la poésie
lyrique, orientée vers la première personne, est intimement liée à la fonction émotive ».
La fonction poétique permet aussi d'éviter des phrases écrites telles que les poules du couvent
couvent, où le manque d'un certain esthétisme habituel conduit à une difficulté de communication.
On peut aussi évidemment trouver des exemples de phrases esthétique dans la littérature :
« Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre / Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour /
est fait pour inspirer au poète un amour / éternel et muet ainsi que la matière ] . »
La notion de fonction poétique n'est donc pas spécifique au domaine poétique puisqu'elle concerne
les communications quotidiennes et une certaine organisation implicite de la langue (ordre des mots,
43

euphonie ou cacophonie), mais elle eut un retentissement spectaculaire dans le domaine de la
critique littéraire.
Verbal et non verbal
Un message est dit « verbal » lorsqu’il est fait dans une symbolique écrite ou orale, impliquant une
concision et des normes communes (une langue, ou plus généralement un langage) le dépassant.
Cela inclut l’écriture, la langue des signes, la voix... L’art de conceptualiser ce message dans un
langage afin de minimiser les interférences est appelé Rhétorique.
Il est dit « non verbal » lorsqu’il se base sur la compréhension implicite (culturelle souvent) de gestes,
de couleur, ou d’odeur, non conceptualisé par un langage, formalisme le dépassant.
Temporalité du message
Un message peut varier, exister ou non, suivant le temps. Un message qui existe non éphémèrement
est dit « intemporel ». Par exemple, un message sur un forum. Un message éphémère est, lui, dit
« temporel ». Par exemple, une discussion orale.
Localisation du message
Pareillement que concernant la temporalisation, un message peut être localisé (concentré à un
endroit) ou alocalisé (disponible de plusieurs endroit / n'importe quel endroit).
44

Annexe- 2
Le virelangue (le vire-langue)
Un virelangue est une locution (ou une phrase ou un petit groupe de phrases) à caractère ludique,
caractérisée par sa difficulté de prononciation ou de compréhension orale, voire des deux à la fois. On
parle aussi de trompe oreilles lorsqu'une phrase est difficile à comprendre et donne l'impression d'être
en langue étrangère.
Les virelangues peuvent servir d'exercices de prononciation dans l'apprentissage du français langue
étrangère, sachant par exemple qu'une phrase contenant beaucoup de [j] ou mêlant des [l] et des [r]
sera particulièrement difficile à articuler pour une personne de langue maternelle japonaise. Certains
virelangues sont construits pour amener une personne à dire une obscénité lorsqu'ils sont prononcés
plusieurs fois de suite.
Le mot virelangue est un néologisme et un calque du mot anglais tongue twister (qui fait tordre la
langue). Mais il désigne un type de jeu de mots lui-même très ancien.
Un virelangue classique est celui-ci : Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches ?
Archisèches !
Les classiques
Exemples de virelangues (vire-langues)
1 - As-tu vu le ver vert vers le verre en verre vert?
2 - Je veux et j'exige d'exquises excuses !
3 - Il était une fois,
Une marchande de foie,
Qui vendait du foie,
Dans la ville de Foix.
Elle se dit ma foi,
C'est la première fois
Et la dernière fois,
Que je vends du foie,
Dans la ville de Foix.
4 - Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien.
Un chasseur sachant chasser le chat sauvage sans son chien est un bon chasseur.
Un chasseur sachant chasser sans son chien est un vrai chasseur.
Un chasseur sachant chasser sans son chien le chat sauvage est un bon chasseur.
Un chasseur sachant chasser son chat sans son chien de chasse est un bon chasseur.
Qu'un chasseur sachant chasser sur ses échasses sache chasser sans son chien de chasse !
Un chasseur sachant chasser ne chasse jamais sans son chien.
5 - Fruits frais, fruits frits, fruits cuits, fruits crus.
6 - Tonton, ton thé t'a-t-il ôté ta toux?
45

7- Etant sorti sans parapluie, il m'eût plus plu qu'il plût plus tôt.
Les difficiles
8- Didon dîna, dit-on, du dos d'un dodu dindon, don dû d'un don, à qui Didon dit : Donne, donc,
don, du dos d'un dindon dodu.
9- Si six scies scient six cyprès, six cent six scies scient six cent six cyprès.
10- Il y a les papas Papous à poux, les Papous pas papas à poux, et les Papous pas papas pas à
poux.
11- Si ces six cents six sangsues sont sur son sein sans sucer son sang, ces six cents six
sangsues sont sans succès.
12- six saucissons-ci sont si secs qu'on ne sait si c'en sont.
13- 13-Les vers verts levèrent le verre vert vers le ver vert.
14- Les Basques se passent ce casque et ce masque jusqu'à ce que ce masque et ce casque se
cassent.
15- Trois gros rats gris dans trois gros trous ronds rongent trois gros croûtons ronds.
16- Sachez, mon cher Sacha, que Natacha n'attacha pas son chat !
17- Vends, vendons, vestons, vestes et vareuses vieilles et vétustes.
18- Quand un cordier cordant doit accorder sa corde pour sa corde accorder six cordons il
accorde, mais si l'un des cordons de la corde décorde, le cordon décordé fait décorder la
corde que le cordier cordant avait mal accordée.
19- Quand un cordier cordant doit accorder sa corde,
Pour sa corde accorder six cordons il accorde,
Mais si l'un des cordons de la corde décorde,
Le cordon décordé fait décorder la corde,
Que le cordier cordant avait mal accordée.
46

Annexe -3
Jeu d’improvisation d’une situation quotidienne
Ce jeu s’inspire des techniques d’Augusto Boal (Théâtre de l’opprimé), principe fondamental
permettant à tout participant d’accéder au statut de protagoniste dans une action dramatique qui pose
le problème d’une transformation concrète de la réalité sociale.
Ces pratiques permettent dans un premier temps de construire le groupe de participants en
tant que groupe dynamique ouvert à l’échange collectif par le recours à la technique du théâtre forum
en s’appuyant sur des images proposées par les participants qui expriment une action vécue devant
le groupe.
Cette démarche permet aux enseignants timides ou réservés de s’intégrer en s’exprimant
d’abord par le geste et en s’acheminant ensuite vers la parole.
47

Annexe -4
Document de Claire Kramsch
48

Annexe - 5
51

Annexe- 6
Observez les images et jouez la scène:
Autres activités possibles à mener avec les participants
55

*Ces images sont à dévoiler une par une.
Consigne : Observez les images et imaginez l'histoire :
56

A présenter les images 1, 2, 3 et 4 puis laisser un moment aux émissions d’hypothèses avant de
dévoiler l’image 5.
57

Voir, entendre, sentir, ressentir, se souvenir…
Consignes : observer cette photo et dire ce qu’elle peut évoquer ?
59

Les expressions imagées
60

Annexe - 7
Travail en binôme
Techniques d'expression (Activité non présentielle)
Présentation croisée
Vous devrez présenter un de vos camarades à la classe après l'avoir interviewé. Sans être
farfelue, votre présentation devra "accrocher" le public. Le "questionnaire de Proust" ci-dessous
pourra vous servir de base. A vous de sélectionner les questions qui vous paraissent pertinentes et
d'en poser d'autres afin de faire en 5' un portrait précis de la personne interrogée.
QUESTIONNAIRE DE PROUST
1. Quel est pour vous le comble de la misère?
2. Où aimerez-vous vivre?
3. Quel est votre idéal de bonheur terrestre?
4. Pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence?
5. Quels sont les héros de roman que vous préférez?
6. Vos héroïnes dans la vie réelle?
7. Vos héroïnes de fiction?
8. Votre peintre favori?
9. Votre musicien favori?
10. Votre qualité préférée chez l'homme?
11. Votre qualité préférée chez la femme?
12. Votre vertu préférée?
13. Votre occupation préférée?
14. Qu'auriez-vous aimez être?
15. Le principal trait de votre caractère?
16. Ce que vous appréciez le plus chez vos amis?
17. Votre principal défaut?
18. Votre rêve de bonheur?
19. Ce que vous voudriez être?
20. Quel serait votre plus grand malheur?
21. La couleur que vous aimez?
22. La fleur que vous aimez?
23. Vos auteurs favoris en pose?
24. Vos poètes préférés?
25. Vos héros de la vie réelle?
26. Vos héroïnes de l'histoire?
27. Vos prénoms favoris?
28. Ce que vous détestez par-dessus tout?
29. Caractères historiques que vous détestez le plus?
30. L e fait militaire que vous détestez le plus?
31. L a réforme que vous admirez le plus?
32. Le don de la nature que vous admirez le plus?
33. Comment aimeriez-vous mourir?
34. Etat présent de votre esprit?
35. Votre devise ?
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Bibliographie
-BAKHTINE M.(1984), Esthétique de la création verbale, Paris,Gallimard.
-BLANCH.P, A tour de rôla, clé Int.
-BRONCKART J.P. et al. (1985), Le fonctionnement des discours.Lausanne, Delachaux et NIESTLE.
(1996) Activité langagière, texte, discours. Pour un interactionisme discursif.
-CARE et DEBYSER 1991, 2 e édition Jeu , langage et créativité , éd. Hachette.
-GALISSON. R, Les expressions imagée, (1984, éd. Clé International) .
-GAULET, Laurent, S'amuser à bien ar-ti-cu-ler : Sacha le chat.
-GAULET, Laurent.S'amuser à bien ar-ti-cu-ler : Tutti la Tortue .
-GAULET. Laurent , Achille le chien : + De 160 nouvelles phrases pour s'amuser à bien ar-ti-cu-ler -
-GAULET. Laurent, Petit livre de Kiki la cocotte qui convoitait.
-JAKOBSON. Roman , « Closing statements : Linguistics and Poetics », Style in langage, T.A.
Sebeok, New-York, 1960. Pour la traduction de Nicolas Ruwet : « Linguistique et poétique », Essais
de linguistique générale, Éditions de Minuit, Paris, 1963.
-LALLIAS. Jean Claude et CABET. Jean Louis, Les pratique théâtrale à l’école : Centre
départemental de documentation pédagogique : Seine- Saint-Denis ; (Rectorat de Créteil) ; ISBN : 2-
905459-22-11
-MONCOMBLE. Gérard et PIQUEMAL. Michel, Théâtre pour de rire : 18 pièces à monter en atelier ;
Paris : Magnard.
-NADOLYN. Yvonne et harald, Maquillage de fantaisie ; Paris : Dessain et Tolra, 1990.
-NICAISE. Christian, Les Virelangues du français, L'Instant perpétuel, Rouen, 2005.
-PROUST. François et POSSE Patrick, Précis de jeux de rôle; Paris : les éditions d’organisation,
1991.
-VIGNER. Gérard 1985, La Machine à écriture, éd. CLE international.
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