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Bryn tressaillit en voyant les silhouettes sombres frôlant le plafond. Ansel lui prit la main et la tira en
avant.
– Viens, on est sur la liste. Nous sommes les invités d’Efron. On ne craint rien.
Elle laissa mon frère la guider jusqu’à la piste de danse. Fey fermait la marche. Elle retroussa les
lèvres en voyant les spectres, et nous rejoignit rapidement.
– Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda-t-elle. On se tait et on danse ?
J’ai secoué la tête.
– On doit trouver nos hôtes et les remercier de nous avoir invités.
Elle mit les mains sur ses hanches.
– Tu essaies de me tuer en m’exposant à Sabine de façon prolongée, c’est ça ?
– Dis bonjour, c’est tout. Ensuite tais-toi et danse.
– Entendu.
Puis, elle secoua ses cheveux roux qui tombèrent en éventail sur ses épaules. On aurait dit une lionne.
La piste de danse scintillait, des couleurs brillantes couraient sur la surface noire comme sur une
flaque d’huile. Les corps palpitaient, se pressaient les uns contre les autres. Un bar argenté aux lignes
pures s’étendait au bout de la pièce. Des canapés en velours sombre encerclaient la piste.
Des danseuses professionnelles, légèrement vêtues, armées de fouets, se tortillaient sur des estrades
dispersées dans la salle. De larges ailes en cuir sortaient du dos de certaines d’entre elles. Connaissant la
réputation d’Efron, je n’aurais su dire si elles faisaient partie de leurs costumes de dominatrices ou si
elles étaient réelles.
La plupart des invités étaient des Gardiens. J’ai aperçu Logan Bane qui dansait au milieu de ses pairs
ainsi que, à ma grande surprise, Lana Flynn. Quelques Protecteurs Bane adultes arpentaient le club, les
yeux toujours en mouvement, les muscles bandés.
Mason resserra sa main sur mon épaule, me dirigeant vers le bar. Il s’approcha avec assurance d’un
jeune homme qui riait avec un Protecteur Bane tout en servant des verres derrière le bar. Le barman
semblait avoir été moulé dans ses vêtements, mais le résultat était plutôt joli à voir.
Bryn se pencha en avant et murmura à mon oreille :
– Oublie les boissons. C’est plutôt lui qui me donne soif.
– Tiens-toi bien, rétorquai-je en gloussant.
– Hé, mec, lança Mason, et Neville se tourna vers nous, un sourire réservé aux lèvres.
Si un groupe avait joué ce soir à l’Éden, Neville, avec son T-shirt et son pantalon en cuir, en aurait fait
partie. J’ai regardé autour de moi, l’air de rien. Neville m’a observée avec un sourire entendu.
– On a une table au fond, dit-il doucement. Il t’attend.
Il nous entraîna dans un coin à l’écart où les jeunes Bane étaient affalés sur des canapés. Cosette et
Dax étaient assis en face de Ren. L’alpha souriait à sa meute tandis qu’une des danseuses vêtues de cuir
s’enroulait autour de lui comme une cape et lui embrassait le cou. Une douleur inhabituelle me mordit le
ventre.
– Je ne laisserais pas un succube s’approcher autant de moi si j’étais lui, me souffla Bryn.
J’ai frissonné. Elle pense que ses ailes sont réelles.
En y regardant de plus près, je me suis rendu compte que la coquette dont les lèvres étaient collées à la
joue de Ren n’avait pas d’ailes. Elle s’est redressée et a souri à Ren, qui l’a regardée avec indifférence.
J’ai écarquillé les yeux. C’était Sabine. Je l’aurais à peine reconnue dans ce pantalon taille basse en cuir
noir luisant et ce bustier clouté.
– Sale traînée, lâcha Fey, feignant une quinte de toux.
Bryn gloussa. Ansel s’étouffa avec sa boisson.
– Hé, Ren, interpella Neville en se glissant entre Sabine et son chef de meute. Regarde qui j’ai trouvé.
Une onde de chaleur parcourut mes veines alors que les yeux de Ren détaillaient mon corps.