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Lettres de Clément Myionnet

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Faute d'autre lettre <strong>de</strong> 1847, se placent maintenant plusieurs lettres ou fragments <strong>de</strong><br />

lettres non datées, adressées aux <strong>de</strong>ux frères Étienne et Auguste, associés dans un<br />

magasin <strong>de</strong> Fers.<br />

Elles se situent après la Révolution <strong>de</strong> 1848 qui, en février, vit la fin du règne <strong>de</strong> Louis-<br />

Philippe, la proclamation <strong>de</strong> la République et la création <strong>de</strong>s Ateliers nationaux, puis<br />

<strong>de</strong>s émeutes en mai et surtout en juin, dont sera victime Mgr Affre.<br />

Le premier fragment cité semble du 3 mars 1848; le second peut être <strong>de</strong> la même date,<br />

ou quelques jours après. Les <strong>de</strong>ux fragments porteront les numéros : lettre 012-01 &<br />

lettre 012-02<br />

LETTRE 012-01 à Étienne et Auguste MYIONNET (Premier fragment)<br />

( mars ? 1848 )<br />

( Les 2 premières pages manquent ) ..……<br />

oubli.<br />

Je ne vois figurer à mon compte ni capital, ni intérêts, veuillez donc rectifier cet<br />

Je vous rappellerai encore pour la huitième fois que c'est avec peine que je vois<br />

que vous n'en finissez pas pour m'envoyer le compte <strong>de</strong>s Carmes. Depuis quatre mois,<br />

il me semble que vous auriez bien pu trouver quelques heures pour le faire. Je tiens<br />

beaucoup à ce qu'il soit réglé, il m'est très désagréable <strong>de</strong> revenir là-<strong>de</strong>ssus toutes les<br />

fois que je vous écris (1).<br />

Je ne vous dis rien <strong>de</strong>s affaires publiques, les journaux vous en apprennent<br />

assez. Le calme règne dans Paris, mais il n'en est pas <strong>de</strong> même <strong>de</strong> la confiance : toute<br />

la petite bourgeoisie, le petit marchand, le petit fabricant sont tout stupéfaits <strong>de</strong> ce qui<br />

s'est passé. À peine s'ils en croient leurs yeux et leurs oreilles <strong>de</strong> voir ainsi le pouvoir<br />

passer <strong>de</strong> la haute aristocratie financière entre les mains du peuple, ouvrier, homme <strong>de</strong><br />

peine, chiffonnier, car c'est aujourd'hui le peuple qui gouverne. S'ils faisaient <strong>de</strong><br />

l'opposition, c'est qu'ils s'attendaient à autre chose : ils voulaient gouverner à leur tour.<br />

Mais le bas peuple les a trouvés trop aristocrates, il les a rejetés. Ils ne savent quoi dire<br />

<strong>de</strong> ce tour <strong>de</strong> passe-passe.<br />

Notre Gouvernement Provisoire ne fait pas ce qu'il veut. Un <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> nos<br />

enfants qui, avec ses ouvriers au nombre <strong>de</strong> huit, était allé avant-hier à l'Hôtel <strong>de</strong> Ville<br />

faire <strong>de</strong>s réclamations, me disait qu'ils n'avaient pas trouvé les membres du<br />

Gouvernement Provisoire, et qu'on les avait prié d'attendre quelques instants. « Nous<br />

nous retirâmes, me dit-il, fort mécontents, disant que le Gouvernement <strong>de</strong>vait nous<br />

attendre et non nous, le Gouvernement ! » ……<br />

30<br />

( Clt <strong>Myionnet</strong> )

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